Château de Saint-Germain-en-Laye. Détails de l'angle nord-est près la cité Médicis
- 182
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- 2 février 1866
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Château de Saint-Germain-en-Laye. Détails de l'angle nord-est près la cité Médicis
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Château de Saint-Germain-en-Laye. Epure de l'angle nord-est
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Château de Saint-Germain-en-Laye. Angle nord-est. Détails
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Château de Saint-Germain-en-Laye. Pavillon nord-est. Détails de la cheminée du 1er étage
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« [p. 612] Aulcunes foiz avenoit, et assez souvent ou temps d’esté, que le Roy aloit esbatre en ses villes et chasteauls hors de Paris, lesquelz moult richement avoit fait refaire et reparer de solemnelz edifices, si comme a Meleun, a Montargis, a Creel, a Saint Germain en Laye, au Bois de Vincennes, a Beauté et mains autres lieux ; la, chaçoit aucunes foiz et s’esbatoit pour la santé de son corps, desireus d’avoir doulz et attrempé, mais en toute ses alees et venues et demeures estoit tout ordre et mesure gardee, car, ja ne laissast ses cotidiennes besongnes a expedier ainsi comme a Paris.
[…]
[p. 617] Avint une foiz, nostre Roy estant au chastel qu’on dit Saint Germain en Laye, une femme vefve, devers luy, à grant clamour et lermes, requerant justice d’un des officiers de la court, lequel par commandement avoit logié en sa maison, et celluy avoit efforcé une fille qu’elle avoit ; le Roy, moult airé du cas lait et maulvaiz, le fist prendre, et le cas confessé et actaint, le fist pendre, sanz nul respit, à un arbre de la forest.
[…]
[t. II, p. 76] Nostre roy Charles fust sage artiste, se demonstra vray architecteur, deviseur certain et prudent ordeneur, lorsque les belles fondacions fist faire en maintes places, notables edifices beaux et nobles, tant d’esglises comme de chasteaulx et austres bastimens, a Paris et ailleurs. […] [p. 77] Moult fit redifier, notablement de nouvel : le chastel de Saint Germain en Laye, Creel, Montargis ou fist faire moult noble sale, le chastel de Meleun, et mains autres notables edifices. »
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Lettre d’Henri IV évoquant les bâtiments de Saint-Germain-en-Laye
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« Mon Cousin,
J’escris à monsieur le chancellier qu’il face expedier l’edict de la suppression à la chambre des requestes à Thoulouse, encores qu’il n’a esté passé en mon conseil, car c’est chose que je veux estre faicte et qui servira de planche pour en faire autant aux autres parlemens, de quoy j’entends que mes subjects recevront soulagement, partant donnés ordre que mon intention soit suivie et qu’il n’y soit plus fait de difficulté. Cherelles m’a faict dire que vous ne luy avés faict offrir que douze cens escuz pour son voyage, au lieu de trois mille qu’il a verifié avoir touchez pour celuy qu’il fit du temps du feu Roy, et qu’il luy est impossible de se defrayer pour la dicte somme de douze cens escuz, au moyen de quoy je veux que vous luy en donniés jusques à deux mille et que vous les luy faciés delivrer incontient, affin qu’il ne retarde davantage son partement, car c’est chose que j’ay fort à cœur.
Je suis bien aise que vous ayés pourveu aux dix mil escuz de Geneve et à la monstre de tous nos gens de guerre, ainsy que vous m’avés escript par vostre lettre du XXVIIIe du mois passé, vous priant de vous souvenir de me mander des nouvelles des bastimens de Saint Germain au retour du voyage que vous me mandés y devoir bien tost y faire, et continuer à faire advancer, tant qu’il vous sera possible, les transports de terres de la galerie du Louvre afin que les maçons puissent besogner, estimant qu’ils donneront ordre cependant à leurs materiaux, de façons qu’ils advanceront bien la besogner quand la place sera nette des dictes terres. J’ay encore receu et veu la lettre que vous m’avés escripte le mesme jour pour response à la mienne portée par le courrier Fenot. J’escris à mon grand escuyer qu’il vous envoye le receveur de l’escurie avec Blondeau, pour vous rendre compte de l’assignation donnée pour faire les hocquetons des archers de ma garde, afin que, s’il y manque quelque chose, vous y pourvoyés, comme je vous en ay desja escript. Le tresorier des menus n’est point icy (quoyque vous luy ayés desjà commandé par deux fois, comme je l’ay bien sceu), ny personne pour luy qui paye les debris des logis où je loge, de façon que nous passons sans payer, qui est une grande honte. Envoyés le querir et donnés ordre qu’il s’acquitte mieux de son devoir.
Priant Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Espernay, le IIe jour de mars 1603.
Henry »
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Lettre d’Henri IV concernant les travaux de ses différentes résidences
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« Mon cousin,
Toutes mes autres lettres sont pour vous tesmoigner le contentement du service que vous avés faict à Dieu, à toute la Chrestienté et à moy particulierement en l’accommodement de l’affaire d’entre Sa Saincteté et les Venitiens. Ceste-cy particuliere est pour vous dire des nouvelles de mes bastimens et de mes jardins, et pour vous asseurer que je n’ay pas perdu le temps depuis vostre partement. A Paris, vous trouverés ma grande galerie qui va jusques aux Tuileries parachevée, la petite dorée et les tableaux mis dans les Tuileries ; un vivier et force belles fontaines, mes plans et mes jardins fort beaux ; la place Royale, qui est pres la porte Sainct Antoine, et les manufactures, des quatre parts, les trois faictes, et la quatriesme sera achevée l’année prochaine ; au bout du pont Neuf, une belle rue qui va jusques à la porte de Bussy faicte, et les maisons d’un costé et d’aultre, sinon faictes, du moins elles le seront avant la fin de l’année prochaine ; plus de deux ou trois mille ateliers qui travaillent çà et là pour l’embellissement de la ville, sy qu’il n’est pas croyable comme vous y trouverés du changement.
A Sainct Germain, je fais continuer ce que vous y avés veu commencer.
Icy, vous trouverés mon parc fermé, mon canal fort advancé, et plus de soixante mille arbres que j’ay faict planter ceste année dans ledit parc, par boqueteaux, presque tous repris, et avant cest hiver j’espere y planter plus de cinq ou six mille fruitiers. J’ay faict nettoyer et curer tous mes canaux, tant du jardin des canaux que aultres. Mes palissades sont fort belles. J’ay déjà trois aires de herons, qui me font esperer que puisqu’ils ont commencé, j’en auray force aultres dans ceste année. Ma basse court des cuisines sera plus de moitié faicte, et l’aqueduc que je fais faire pour conduire les eaux et les amener dans le château, faict de façon que j’en mettray par tous mes jardins où je voudray.
A Monceaux, les maçons hors du chasteau et qui travaillent à la basse court.
Somme toute, vous verrés à vostre arrivée que j’ay fort travaillé. Le canal qui mene de Briarre à la riviere du Loir ne sera encores parachevé ceste année, mais il le sera de bonne heure en la prochaine.
J’ay achevé ma diette, de laquelle je me trouve fort bien, Dieu mercy. Ma femme et mes enfans font de mesmes. Resolvés vous doresnavant des douze mois de l’année m’en donner les huict, et estre tout ce temps là aupres de moy. Aussy vous aimé je trop pour ne vous y avoir le plus que je pourray.
A Dieu, mon cousin. Ce IIIe may, à Fontainebleau.
Henry »
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« A Paris, le 29 mars 1669
[…]
[p. 300] La Cour n’ira pas si tôt à Saint Germain : on attend l’accouchement de quelques dames. Cependant, on y a fait bâtir et fait faire des degrés dérobés pour que les communications soient plus faciles et moins gênées. »
Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye
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« Paris, 5 may 1670
Je fus hier à Versailles et à Saint Germain. Les charpentiers commencerent du matin leur comble de Trianon. J’espère que, dans quinze jours, la couverture en sera achevée, et en mesme temps qu’une piece sera couverte, l’on en fera le plafond et le lambris de stuc.
Le jardin s’avance fort. On fournit à Le Bouteux tout ce qui luy est necessaire.
Pour Versailles, la corniche de la face sur le parterre est entierement posée. L’on continue avec grande diligence, et l’on commence à tailler le bois pour le comble. Je fais encore augmenter le nombre des ouvriers pour les pavillons de la grande avant-cour.
Les couvertures des deux ailes et pavillons joints au petit chasteau sont presque achevées, et les stucateurs travailleront au dedans la semaine où nous entrons.
Nous avons trouvé que l’elevation de quatre pouces des dessins portés par des figures de l’allée d’eau reussira fort bien, et mesme l’eloignement de quatre pieds des figures du bassin du Dragon. Mais il estoit bien necessaire de vider l’eau du rond, d’autant que toutes ces figures se sont trouvées crevées par la grande gelée qu’il a fait. Je les fais raccommoder, et je prendray les precautions necessaires à l’avenir pour empescher que cela arrive davantage.
Pour Saint Germain, je fais reblanchir la chambre de Vostre Majesté, et restablir la menuiserie et serrurerie de ses appartemens.
L’on continue le grand parterre. Les deux grands carrés seront plantés dans la fin de ce mois, et Vostre Majesté trouvera, à son retour, plus de 700 toises de la grande terrasse achevées.
Je supplie Vostre Majesté de me faire scavoir si Elle desire que je fasse payer les ordonnances de voyage qui sont expediées icy, en attendant que je puisse les envoyer à Vostre Majesté pour les signer.
Elle agreera aussy de signer les ordonnances cy jointes.
Les affaires de finances sont en l’estat que Vostre Majesté les a mises et les scait, en sorte qu’il n’est pas necessaire de luy en rien dire.
Mademoiselle de Blois a eu la petite verole volante. Ma femme a fait venir le sieur Brayer, qui en a pris soin. Grace à Dieu, elle en est à present presque quitte.
M. le comte de Vermandois est fort enrhumé, ce qui luy a causé un peu d’emotion. Vostre Majesté peut estre assurée que ma femme en prend tout le soin qu’elle doit.
J’avois envoyé au parlement de Rouen le reglement general des manufactures pour le registrer purement et simplement par les soins de M. Pellot, mais ce parlement en a fait difficulté. Je supplie Vostre Majesté de me faire scavoir si Elle agreera que j’envoye ses ordres à M. de Beuvron, de les y porter pour les faire enregistrer par l’autorité de Vostre Majesté.
Ce 6, au matin
Mademoiselle de Blois se porte fort bien, et sera purgée demain matin.
Le prince n’a plus d’emotion, et son rhume est fort diminué. »
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Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye
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« Le Labyrinthe, les appartemens de marbre, la pompe, les appartemens de Saint Germain s’avancent également. J’espere que le tout sera achevé dans la fin de juillet ou au 15 aoust au plus tard. J’y apporterai toute la diligence qu’il sera possible. »
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Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye
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« Paris, 27 juin 1673
Il me semble que je ne dois point interrompre Vostre Majesté ni derober un seul moment de la grande et prodigieuse application qu’elle donne à sa glorieuse entreprise. Il suffit qu’Elle scache que tous les ordres qu’Elle a donnés sur ses finances s’executent avec toute l’application que je dois.
Que j’avance toujours quelque chose dans le dessein de rendre Vostre Majesté quitte dans la fin de cette année.
Que tout est icy paisible, et que chacun ne pense qu’à prieur Dieu pour la conservation de Vostre Majesté et pour l’heureux succes de ses desseins.
Les ouvrages de Saint Germain et de Versailles s’avancent toujours tout autant qu’il est possible.
Par tous les avis que je reçois des places où l’on travaille, il me semble que les ordres de Vostre Majesté sont bien et diligemment executés.
Je continue à envoyer à Vostre Majesté les ordonnances cy jointes, afin qu’Elle ayt agreable de les signer.
Je dois dire à Vostre Majesté que j’ay porté à monsieur le premier president la recommandation qu’Elle m’a ordonné pour madame de Bregis, et qu’elle est venue me dire depuis huit jours qu’elle ne trouvoit aucune facilité aupres du sieur premier president pour parvenir à sa separation. »
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Mention de travaux en cours dans la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye
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« M. l’abbé Codant, ancien aumônier du pénitencier, vient d’être nommé chapelain du château de Saint-Germain, rentré dans les attributions de la Couronne. On s’occupe déjà de la restauration de la chapelle, dont on a retrouvé l’ancien sol à une certaine profondeur. Les bâtiments qui avaient été élevés au-dessus de la chapelle vont faire place à une toiture rappelant l’ancien style et enrichie d’ornements et de dorures dans le genre de celles de la Sainte-Chapelle de Paris. »
Mention du début des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye
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« La visite de l’Empereur au château, le 17 février dernier, la mise immédiate à l’œuvre des ouvriers à l’intérieur et enfin le dernier décret inséré au Moniteur ne laissent plus de doutes sur la réalisation de l’heureuse nouvelle de la restauration et de la destination arrêtée du vieux monument. Cependant, la certitude du fait si désiré ne semble s’être vraiment établie que samedi matin, lorsque les premiers passants sur la place ont pu voir le commandement du travail des ouvriers, faisant tomber sous leurs manteaux ces grands murs de prison qui enserraient et attristaient tout le manoir. On eut dit que les plus anciens habitants voyaient pour la première fois leur vieux château sortant de ses fossés, avec ses mâchicoulis, ses étages inférieurs au style si sévère et si solide, et s’appuyant si fortement sur ces fossés, qui vont, dit-on, devenir de charmants jardins, comme autrefois ceux de la place de la Concorde, et dont le public ne sera plus séparé que par le parapet à hauteur d’appui, tel qu’il a toujours existé. Enfin, grâce à la chute de cet affreux mur d’enceinte, le souvenir de la prison s’efface pour laisser place à celui de l’antique demeure de Robert le Fort, de François Ier, de Louis XIV et mieux encore à l’espoir de le voir habité par l’étude et la science. Déjà leur prochaine prise de possession a rendu au vieux château l’air et la lumière, ces précieux apanages de la liberté, et bientôt comme nos soldats de France dans Constantine, la ville romaine d’Afrique, elles vont entrer aussi par la brèche nouvelle, mais plus pacifiquement ouverte par les travailleurs aux ordres de la science et du progrès civilisateur. »
Mention de la prochaine destruction du premier pavillon du château de Saint-Germain-en-Laye
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« Il paraît, d’après des renseignement qui nous viennent de source authentique, que le projet de restauration du château de Saint-Germain, remis dans l’état exact où il se trouvait sous le règne de François Ier, serait non seulement parfaitement décidé, mais même en voie d’exécution très prochaine ; une somme de deux millions est, nous assure-t-on, affectée à ces travaux, qui devraient être complétés dans un délai de deux ans et commenceraient d’ici à très peu de jours par la démolition d’un des cinq gros pavillons construits par Louis XIV, celui qui fait angle, au nord-ouest, avec la place du Château et le parterre, où se trouvent les appartements occupés jadis par le roi Jacques II d’Angleterre, mais plus positivement et plus authentiquement dénommé pavillon de la Dauphine.
M. Rossignol, conservateur adjoint des Musées impériaux, détaché à Saint-Germain, habite notre ville depuis quelque temps déjà, et la Liste civile, en attendant qu’un logement convenable puisse être attribué à ce savant et haut fonctionnaire dans le château même, a fait, ces jours derniers, disposer et meubler son cabinet et ses bureaux au rez-de-chaussée, immédiatement au dessous de la salle de Mars, faisant suite à la galerie François Ier, à droite de la principale porte d’entrée. Déjà des objets précieux d’antiquités gallo-romaines arrivent chaque jour, et les armoires et vitrines destinées aux collections différentes vont être bientôt placées dans la salle de Mars, au premier étage. »
Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
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« La restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, entreprise depuis l’année dernière, se poursuit activement. Déjà, le donjon, dernier vestige des additions faites par Charles V, réapparaît dégagé des bâtiments dont Mansart l’avait enveloppé il y aura bientôt deux siècles, et trois travées refaites dans le style de la Renaissance offrent du côté des jardins un échantillon de ce qui sera le monument quand il sera terminé.
Le château de Saint-Germain, en tant qu’édifice Renaissance, date de l’époque où la brique commençait à être employée comme enjolivement, aussi n’y figure-t-elle qu’en ligne ornementales, tandis que plus tard elle usurpe le principal rôle dans les constructions, ne laissant plus figurer la pierre qu’aux angles, aux voussoirs et aux refends, comme à la place Royale et à la mairie de Charenton.
L’étage en mâchicoulis qui domine l’escarpe et sert comme de soubassement aux appartements supérieurs a été transformé en galerie, sorte de chemin de ronde que soutient une série d’arceaux et qu’éclairent des ouvertures carrées. Sa partie supérieure forme une terrasse continue où s’ouvrent les fenêtres du premier étage.
Chacune des travées des étages supérieures est séparée par des éperons ouvrés en pilastres saillants et destinés à contrebuter les retombées de la voûte intérieure. Les fenêtres du premier étage sont de grandes baies cintrées ornées de filets en briques au tableau et surmontées d’un fronton angulaire accusé de la même façon. Ce premier étage est terminé par un entablement dont les ressauts sont également en briques et la frise en pierre. Au-dessus existe un étage en attique dont les baies cintrées s’ouvrent en retraite d’arcs de décharge. Plus haut, règne une balustrade de pierre dont les butées s’élevant à l’aplomb des pilastres servent de socles à des vases élégants ; à l’aplomb des fenêtres, les balustres sont alternés par des médaillons ouvrés portant en relief les uns la Salamandre, d’autres l’initiale de François Ier, et d’autres encore l’initiale de l’Empereur.
Au-dessus du donjon, qui malheureusement fait une assez triste figure, dominé qu’il est par les bâtiments voisins, au-dessus du donjon se dresse le beffroi, svelte colonnette annelée dont le chapiteau est surmonté d’un campanile. Du côté qui regarde la place, ce donjon est accosté par une tour ronde engagée, qui sert de cage d’escalier. Cette tour est ajourée au centre par une petite fenêtre aux saillies de briques, et des rosaces percées dans une sorte d’attique en éclairent le palier supérieur. Le tout est coiffé d’une calotte en section sphérique.
Les autres pavillons d’angle, bâtis sous Louis XIV, seront successivement démolis comme celui du donjon, et remplacés par des tours polygonales, afin de rendre aux quatre faces du château la pittoresque physionomie qu’il possédait avant d’avoir été dénaturé par la transformation de 1680.
La chapelle, une des plus curieuses parties du vieil édifice, sera débarrassée des placages qui la masquent d‘un côté, afin de lui restituer son style primitif. Cette chapelle, bâtie sous Louis IX, est par conséquent de la seconde moitié du XIIIe siècle. Ses baies, qui du côté de la cour ont conservé leur forme première, sont quadrilatères, mais divisées par un réseau de nervures qui y ferment des rosaces, des quatre-feuilles et des ogives, c’est une guipure pétrifiée ; chaque baie s’ouvre en retraite de hauts contreforts. A l’intérieure, cette petite église, malgré le ridicule mobilier qu’on lui a donné sous la Restauration, a conservé ses formes architecturales. La voûte en a été repeinte par Vouet.
Le musée gallo-romain, dont la création coïncide avec la restauration du château de Saint-Germain, est en voie de formation ; on l’installe provisoirement dans la salle des gardes et dans la galerie des fêtes, qui depuis porta le titre de salle de Mars et qu’on nomme maintenant galerie [p. 140] François Ier. Cette immense salle sera dallée avec toutes les anciennes mosaïques qu’on a pu recueillir.
Parmi les collections qui donneront à ce musée une valeur historique et artistique toute particulière, figurent celles déjà considérables d’armes et d’instruments domestiques en pierre et en bronze. A côté des objets trouvés en France, sera exposée la belle série d’objets analogues donnés à l’Empereur par le roi de Danemark, et qui offriront un point de comparaison très curieux du point de vue ethnologique.
En second lieu vient la collection de M. Boucher de Perthes, si connu par ses travaux archéologiques, puis les trouvailles faites dans les fouilles nombreuses opérées à diverses époques sur plusieurs points de la Gaule ; enfin, des pierres, des bijoux, des sceaux, des monnaies et des médailles formant une curieuse collection numismatique gallo-romaine ; des vases en verre, des statuettes en pierre et de bronze, des poteries, des briques, des spécimens de mortier peint ou à relief, pour décoration intérieure des habitations, aideront à mieux faire connaître les mœurs des premiers habitants de la vieille Gaule.
L’installation de ces collections dans la galerie de François Ier n’est que provisoire, il ne sera possible de s’occuper des aménagements définitifs que lorsque les travaux extérieurs seront terminés.
(Le Siècle) »
État des restaurations réalisées au château de Saint-Germain-en-Laye
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« Le château restauré
On a dit : rien de plus brutal qu’un chiffre ; nous ajoutons : rien de plus instructif.
Au moment de commencer une série de notes rétrospectives sur le château de Saint-Germain, au moment d’un résumer l’histoire, et, sans vanité aucune, cette histoire nous semble étayée de documents nouveaux, il est bon de consigner un sommaire de ces travaux de restauration que nos lecteurs, les étrangers et tous ceux qui aiment l’art monumental suivent avec intérêt, avec amour.
Résumons donc rapidement ce passé de trois ans ; résumons-le avant que le temps n’en ait emporté les traces. Si nos devanciers avaient agi ainsi, ils eussent épargné à leurs successeurs bien des recherches infructueuses, ils eussent vraiment travaillé pour l’histoire. Après nous, sans doute, quelqu’un continuera ce travail de conscience et de patience, et ce quelqu’un méritera bien du pays.
Les dates et les chiffres qui suivent sont puisés à une source certaine.
Campagne de 1862
Le 13 juin 1862, l’administration des Bâtiments civils alloue un premier crédit de cent mille francs pour la restauration qui venait d’être décidée.
Sur cette somme, celle de 21064 fr. est attribuée à l’installation provisoire du musée gallo-romain.
Reste donc, tout au plus, aux ouvrages proprement dits, la somme de 78936 fr.
Et encore, que d’imprévus à retrancher de ce chiffre pour frais d’installation, d’organisation de chantiers !…
Les travaux sont immédiatement soumissionnés.
Le 4 juillet 1862, les marchés sont approuvés par S. Exc. le ministre d’Etat.
Le 19 du même mois, l’œuvre commence : le pavillon nord-ouest, du côté d parterre et de la gare du chemin de fer, est attaqué par le pic des démolisseurs. En même temps, dans la partie méridionale, près de la chapelle, on construit un pont provisoire pour desservir les chantiers de la cour intérieure ; on construit aussi une rampe pour faciliter l’accès dans les fossés des instruments moteurs et des matériaux.
A la fin de cette campagne de 1862, apparaît, soigneusement emmaillotée contre les rigueurs de la saison, cette charmante tourelle d’escalier qui, aujourd’hui, flanque avec coquetterie la porte d’entrée principale sur la place.
D’importantes et difficiles reprises en pierres et moellons sont effectuées en même temps à la grosse tour de Charles V, à l’angle nord-ouest du château.
Tel est le bilan de 1862.
Campagne de 1863
Dressons le bilan architectural de 1863.
Les travaux, qui n’ont fait que s’annoncer l’année précédente, ont une plus grande activité.
Le 7 février, le jardin-fleuriste, à l’est, près de la cité Médicis, est nécessaire pour l’agrandissement des chantiers. Le 30 mars, la Liste civile en autorise la prise de possession et pour toute la durée des travaux.
Sur cet exercice 1863, un crédit de 150000 fr. est alloué à la continuation des travaux. Le 4 mars, les soumissions des entrepreneurs sont approuvées et les travaux immédiatement repris.
Pendant cet exercice, commence la restauration extérieure de la tour d’angle, au nord-ouest ; la tourelle carrée, sise près de la bâtisse de Charles V, est reconstruite à neuf ; la restauration de la façade septentrionale, sur le parterre, depuis le donjon, se révèle et annonce ce qu’elle sera. Le 15 août, on peut placer enfin deux travées de la balustrade qui couronne l’édifice près l’angle nord-ouest.
L’impulsion était donnée ; l’éminent architecte qui a conçu cette œuvre difficile, inquiétante – que quelques amis, cordialement timorés, croyaient impossible – doit être satisfait, le présent dit l’avenir, et l’année 1864 arrive avec ses espérances.
Campagne de 1864
Ces espérances ne furent trompées en aucun point.
Le 10 février 1864, un crédit de 200000 fr. est ouvert avec l’ordre de poursuivre les travaux. Du ministère d’Etat dont ils ressortaient, la direction passe au ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts ; dès le 4 mars, le ministre approuve les soumissions et l’on se remet à l’œuvre.
A la fin de cette campagne, nous indiquerons les résultats obtenus avec les nouvelles allocations.
Cette courte statistique de chiffres et de dates serait incomplète si nous n’ajoutions les noms des divers entrepreneurs :
MM. Planté frères, pour les travaux de maçonnerie ; Tellier, pour ceux de charpente ; Moutier, pour la serrurerie ; Blanchard et Larchevêque, pour la menuiserie ; Larible, pour la peinture et la vitrerie ; Ferrari, pour la fumisterie ; Corbel et Libersac, pour la sculpture ; Monduit et Béchet, pour la plomberie ; ces quatre deniers sont de Paris, les autres domiciliés à Saint-Germain.
Tous ces chefs de travaux opèrent sous la surveillance de M. E. Choret, architecte, inspecteur des Bâtiments civils.
Cent ouvriers environ sont journellement occupés sur les chantiers du château seul ; nous ne portons pas en compte les ouvriers de carrière, de charpente, de menuiserie, de serrurerie, etc.
Telle est l’œuvre, brièvement matérialisée dans ses chiffres, ses dates et ses travaux.
Mais de la pensée qui fait sortir de ses ruines un monument que les vicissitudes du temps avaient défiguré et délabré ; de la pensée qui s’est inspirée à la fois de l’histoire et de l’art pour rendre vie nouvelle, originalité première, à une œuvre abandonnée ; de la main vraiment artiste qui recrée, ressuscite, dirige, que dirons-nous ?
Tous ceux qui s’intéressent à notre gloire monumentale se chargent de la réponse. Elle a déjà été faite, cette réponse, quand Leurs Majestés l’Empereur et l’Impératrice sont venues visiter les travaux ; quand des hommes qui s’appellent dans l’histoire des arts et du goût : de Nieuwerkerke et de Longpérier, Mérimée et Violet-Leduc, Cardaillac et Courmont, ont exprimé leur satisfaction à l’éminent architecte, M. Eugène Millet, auquel la restauration de ce monument unique dans les fastes architectoniques de la France a été confiée.
Elle est enfin écrite, cette réponse, dans les cathédrales de Troyes et de Moulins ; elle sera développée dans un prochain numéro.
Philibert »
État des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
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« Château de Saint-Germain
Travaux accomplis et en voie d’exécution
L’an dernier, en 1868, l’architecte, M. Eugène Millet, avait été mis en demeure de procéder à la façon des ouvrages annuels le 14 mars et, à cette époque, le crédit était ouvert et les soumissions des entrepreneurs approuvées.
Le crédit alloué était de 200000 fr. ; on se mettait à l’œuvre et on poursuivait les travaux de restitutions et consolidation des bâtiments joignant la loge de l’escalier d’honneur et aussi l’achèvement des maçonneries, des faces nord-est, du pavillon d’angle à la même orientation.
A l’intérieur, l’on construisait les cheminées et leurs tuyaux, les éperons, les corbeaux et les corniches destinées à supporter les planchers en charpente ; dans la cour, les contreforts étaient repris en sous-œuvre, consolidés et restaurés.
Ces ouvrages achevés, les habiles ouvriers, tous parfaitement dignes du maître sous les ordres duquel ils travaillent avec tant d’intelligence, s’occupèrent de la restauration de toutes les croisées, tant sur la cour que sur le parterre, et de la pose du dallage – terrasse formant promenade au premier étage vers le parterre.
Pareil travail était effectué sur la façade est et pour les travaux qui touchent la tourelle d’encoignure. Pour éviter tous désordres dans les constructions neuves, M. Millet devait songer à protéger tout l’angle nord-est avant la saison d’hiver ; il prescrit en conséquence la restauration, ou plutôt la reconstruction des voûtes supérieures de toute cette partie du château de Saint-Germain.
Cela fait, on établissait les toitures définitives, et ce fut alors que l’on vit les ouvriers débarrasser complètement l’extrémité de la façade nord de tous les restes des échafaudages ayant servi à l’exécution des divers ouvrages.
L’architecte avait pu donner à la façade son aspect sur le parterre et dans son ensemble ; mais toute cette portion de l’œuvre n’était pas et n’est pas chose achevée. Il faut, sur la cour, restaurer et consolider la tourelle contenant l’escalier ; il faut compléter toutes les balustrades joignant cette tourelle et construire tous les planchers à neuf, car la plupart des bois de charpente sont pourris et tombent en poussière.
A l’intérieur, il y a encore quelques reprises à effectuer ; il faudra faire tous les enduits des diverses pièces. Ces derniers ouvrages exécutés, on sera contraint de faire sécher un peu toutes les maçonneries, précautions indispensables pour des murailles d’une aussi forte épaisseur, et de ne procéder qu’ensuite aux travaux de peinture et de décoration.
On compte n’achever toute la partie nord-est du château qu’à la fin de 1869, peut-être même qu’en 1870, et voici les raisons que, dans une obligeante conversation, M. Millet a bien voulu nous en donner.
Le château de Saint-Germain, dans sa partie sud-est, à l’angle de la rue du Château-Neuf, est dans un état pitoyable ; le vieux pavillon s’affaisse sur lui-même et déchire toutes les vieilles et respectables bâtisses de François Ier, que M. Millet doit, dit-il, remettre en honneur et en situation de se présenter dans le monde.
Depuis deux ou trois ans, il était inquiet sur cette partie du château, et a dû solliciter l’autorisation de s’en occuper spécialement.
Au point de vue des intérêts qu’il est appelé à défendre, il y avait une grande importance à consolider les vieilles constructions de cette portion de l’ancien manoir ; il est donc obligé d’abandonner un peu l’angle nord-est pour s’occuper de l’autre angle de la façade, vers la cité Médicis ; pendant ce temps-là, les maçonneries gâcheront, et l’on pourra sans crainte faire la menuiserie et la peinture.
Pendant le cours des travaux, M. Millet retrouve sans cesse des vieux fragments de l’antique château de Charles V. Dans le corps du logis de l’est, il a, dit-il, constaté encore de nombreux fragments des murailles du XIVe siècle ; il ne sait s’il arrivera à trouver assez de débris pour pouvoir plus tard tracer à peu près le plan du vieux château féodal de Saint-Germain-en-Laye, mais il inscrit, ajoute-t-il, sur son journal, et avec le concours de son inspecteur et ami, M. Choret, tout ce qu’il trouve, et, un jour peut-être, pourront-ils tous deux donner de précieux renseignements sur les constructions militaires du roi Charles V.
Voilà ce que, dans sa modestie, M. Millet a cru devoir qualifier de bavardages, mais ce qui, pour nous et nos lecteurs, devenait une précieuse communication dont nous avons cherché à retenir les éléments, réunis et transcris aussi fidèlement que nos notes et notre mémoire ont pu nous le permettre.
Léon de Villette »
Mention de travaux dans le Grand Parterre du château de Saint-Germain-en-Laye
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« La nouvelle esplanade de la façade nord du château dans l’axe de la route des Loges vient de recevoir son complément de décoration grâce aux soins de M. Millet par la pose de piédestaux sur lesquels on achève de placer des vases dans le goût de l’époque de Le Nôtre, le créateur de notre belle terrasse et dont en cherchant bien on peut trouver encore deux spécimens bien conservés auprès du massif de marronniers à gauche de la grille des Loges.
Ces vases d’un excellent effet sont sculptés dans de la pierre de Poissy ; par mesure de précaution seulement et surtout en vue des enfants, l’architecte a établi tout le long de l’esplanade des rampes en fer dites garde-corps, précisément comme celles qu’on peut voir aux Tuileries sur les terrasses du bord de l’eau, des Feuillants et sur les rampes de la partie qui domine la place de la Concorde. »
État des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
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« Les travaux du château
« Faute de parler, dit le vieux proverbe, on meurt sans confession ». Aussi n’avons-nous pas craint, dussions-nous être importun, d’engager dimanche, pendant le concert, une conversation avec M. Millet, dont il est résulté les souvenirs que nous donnons aujourd’hui à nos lecteurs.
La saison rigoureuse nous gagne et bientôt il faudra, sinon arrêter, au moins bien ralentir les travaux de restauration qui rendront à notre vieux château son aspect grandiose et splendide du temps de François Ier. Comme tous les ans, nous voulions donc nous renseigner à source certaine, pour avoir à publier dans l’Industriel un résumé succinct des opérations de la campagne 1873 et faire passer en revue à ses lecteurs la série des transformations que nous voyons s’opérer au jour le jour.
Le crédit alloué en 1873, malheureusement très réduit par la situation financière de notre pays, s’élevait à 100000 francs, sur lesquels il a fallu prélever, comme toujours, quelques traitements et des frais divers. Les travaux ordonnés ne doivent donc s’élever alors qu’à 90000 fr. ces ressources ont permis à M. Millet d’achever toute la grosse construction de l’angle sud-est, vers la rue du Château-Neuf et la cité Médicis ; le gros pavillon et la tour s’achèvent en ce moment ; on pose les chéneaux, les balustrades, les vases, les couronnes royales faisant le riche entablement qui se détache sur le ciel d’une façon si gracieuse et que nous connaissons déjà, puisque cette galerie formant garde-corps des terrasse fait tout le tour de notre vieux monument.
On va très prochainement construire toutes les toitures des parties nouvellement restaurées à l’encoignure. Le bâtiment est et quelques travées de la façade méridionale se trouveront définitivement à l’abri des injures du temps.
En suivant les restaurations, en regardant les parties restaurées déjà, on se prend à oublier que les façades vers le parterre et vers Paris étaient cachées en partie par de gros et lourds pavillons du XVIIe siècle, qui privaient tout l’ensemble de l’air et de la lumière, si utiles à l’aspect de la construction. Trois de ces pavillons ont déjà disparu, et M. Millet nous fait espérer la démolition prochaine de celui qui emprisonne l’abside de la chapelle du XIIIe siècle comprise dans le château de François Ier, et qui a sa façade, comme le savent nos lecteurs, sur la place du Théâtre.
Léon de Villette »
Récit d’une visite du congrès des architectes français au château de Saint-Germain-en-Laye
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« Visite du congrès des architectes français au château de Saint-Germain
Nous avions promis à nos lecteurs de coordonner à leur intention les renseignements que nous avions pu recueillir jeudi dernier, au moment du départ, pour leur retour à Paris, de MM. les architectes de la Société centrale, formant le congrès des architectes français, mais ayant trouvé dans le Siècle de vendredi dernier, 19 juin, un article qui nous paraît devoir résumer parfaitement les impressions que MM. les membres du Congrès ont dû remporter de cette visite, nous le reproduisons in-extenso, comme document d’actualité d’abord, et ensuite parce qu’il nous semble devoir appartenir nécessairement aux futurs archives de notre vieux château, et par conséquent à celles de notre ville.
« Les membres du Congrès des architectes ont consacré la journée d’hier à visiter et étudier une des plus importantes restaurations historiques qui se fassent aux environs de Paris en ce moment : celle du château de Saint-Germain.
On sait que le château de Saint-Germain présente plusieurs ordres d’architecture. François Ier l’avait fait élever en partie sur les ruines d’un château fort de saint Louis, déjà presque entièrement refait par Charles V, et n’avait conservé de son ancienne construction que la chapelle de saint Louis et le donjon de Charles V. Puis Louis XIV est venu, qui a ordonné à Mansard d’agrandir les appartements, et celui-ci n’a pas trouvé de moyen plus ingénieux que d’encastrer en quelque sorte toutes les tours d’angle dans de vastes et informes bâtisses.
Tel était l’état, quand la restauration a commencé sous la direction d’un éminent architecte, M. Millet.
C’est M. Millet lui-même qui a guidé le congrès dans les chantiers et les salles, donnant avec une bonhommie et une bonne grâce parfaites toutes les explications et tous les renseignements sur l’entreprise qu’il dirige avec autant d’activité que de talent.
M. Millet est un archéologue, et partout, toujours, s’est attaché avant tout à respecter les traces des ouvrages anciens, même lorsqu’on n’en comprend pas bien l’utilité ; et, là où tout vestige de l’état primitif a disparu, à ne suppléer à cette lacune qu’en respectant scrupuleusement la vérité historique.
Il fait visiter d’abord la chapelle, un bijou que M. Violler-Leduc, qui s’y connait, a déclaré plus beau encore que la Sainte-Chapelle de Paris. Mansard, dont on ne s’explique pas la vandalisme en cette circonstance, la combla jusqu’à une hauteur de deux mètres, ce qui changeait toutes les proportions des colonnades, et alla jusqu’à enfouir et masquer tous une couche épaisse de plâtre la merveilleuse rosace gothique carrée (le seul exemple connu de cette forme) qui en illuminait le fond. M. Millet a fait déblayer le dallage et commencer le dégagement de la rosace et des portes d’entrée primitives.
M. Millet montre ensuite ses autres travaux intérieurs : les cheminées, les escaliers, les immenses terrasses, les curieux briquetages, l’appareil en briques si élégant et si remarquable de certains escaliers, l’état des démolitions de toute la partie Louis XIV.
De cette ville, il résulte que la restauration est terminée, tant extérieurement qu’intérieurement, pour un des pavillons (celui qu’occupe le musée), extérieurement pour deux autres pavillons et une partie du quatrième, et en cours d’extérieurement pour la moitié du quatrième et tout le cinquième. Les démolitions seront finies cette année. Les reconstructions, aménagements, peintures, etc., ne seront complétement achevées, si le budget spécial n’est augmenté que dans une dizaine d’années. Ce budget, en effet, n’est que de 100000 fr. par an, tant pour l’architecture que pour les collections, plus une subvention de 120000 fr., une fois donnée, pour la chapelle. Or, il a déjà été dépensé dans le château 1 millions 900000 fr., et pour tout terminer, il faut encore 1 million 100000 fr.
Pour qui a pu visiter comme nous, jusque dans ses moindres détails, l’œuvre entreprise, cette somme paraît du reste bien minime, eu égard aux résultats obtenus et à obtenir. C’était l’avis unanime des architectes présents, et M. Labrouste, président du congrès, s’est fait l’écho de tous en félicitant M. Millet de son savant travail, et émettant le vœu qu’une subvention plus large lui permette de le mener à bonne fin dans un délai moins éloigné. »
En l’absence de M. A. Bertrand, conservateur du musée, en mission, et du sous-conservateur, retenu à Paris, M. Mazard, notre savant collaborateur, auquel nous devons les si remarquables études sur la céramique des collections du musée du château, qui paraissent en ce moment ans notre journal, et qui consacre ses loisirs aux soins de la bibliothèque du musée, a bien voulu, avec son obligeance habituelle, donner aux délégués les précieux renseignements dont ils pouvaient avoir besoin pour leur visite aux diverses collections composant notre musée des Antiquités nationales. »
Notes sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
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« Restauration du château et entretien des parterres
Nomination du nouvel architecte
Nos lecteurs, qui s’intéressent si vivement à la restauration de notre beau château de Saint-Germain et qui en suivent les travaux avec une si grande sollicitude, n’apprendront sans doute pas sans une évidente satisfaction que le continuateur de l’œuvre du regretté M. Millet est définitivement nommé, et qu’il vient de prendre possession de la place à laquelle il a été appelé, grâce à son talent et à son érudition, par la confiance du conseil des Bâtiments civils.
Si la curiosité est un défaut pour le plus grand nombre des humaines, c’est cependant presque une nécessité pour un journalise, car pour raconter il faut savoir ; or pour savoir, il faut aller et venir, questionner, écouter, etc. ; mais comme compensation, il doit posséder une qualité qui lui est non moins nécessaire, c’est la discrétion et le tact, soit qu’il doive taire ce qu’il a appris, soit qu’il faille atténuer ce qu’il peut dire.
Nous n’avons pas failli à notre mandat, bien naturellement, et dès que nous avons été certain de la nomination du nouvel architecte du château, nous n’avons eu de cesse que nous n’ayons appris qui il était, d’où il venait, ce qu’il faisait et, de plus, ce qu’il avait l’intention de faire.
Nos investigations ont été couronnées de succès, et comme les renseignements que nous avons pu nous procurer sont des plus flatteurs pour la personne qu’ils concernent, nous n’hésitons pas à donner libre cours à notre plume indiscrète, et à révéler aux amis de l’art architectural ce que nous avons pu glaner de côté et d’autres.
Disons d’abord que la continuation de la restauration du château de Saint-Germain, commencée par M. Eugène Millet, est confiée à un de ses émules les plus éminents.
M. Lafollye, tel est le nom du nouvel architecte, est un artiste du plus grand talent. Voici du reste un aperçu de ses états de service.
Médaillé à l’exposition des Beaux-Arts (Paris) 1868-1870 ; deuxième médaille 1872 ; chevalier de Légion d’honneur 1876 ; médaille 1ère classe 1878 ; médaillé à l’exposition universelle de Vienne (Autriche).
Architecte des Monuments historiques, on lui doit la belle restauration du château de Pau (façade du midi) et l’escalier d’honneur ; le château de Compiègne ; la restauration de l’hôtel de ville de Compiègne, dont la couverture en plomb repoussé est une œuvre d’art. Il était en outre architecte des haras de Pompadour, dans la Corrèze.
M. Lafollye continuera la restauration du château de Saint-Germain d’après les plans de M. Millet, et dans le même sentiment, avec quelques améliorations dans certains détails pourtant.
On parle en outre de la transformation et de l’embellissement des parterres, tels que corbeilles […], statues, etc. etc.
Sous ses ordres, on a fait disparaître ce petit jardin triangulaire qui interceptait si malheureusement la circulation au bout du chemin qui confine à la grille d’appui longeant le chemin de fer, en allant vers les Loges. Les pelouses de gazon qui figurent les anciennes pièces d’eau qui se trouvent devant l’esplanade du château et devant la grille des Loges vont aussi recevoir des enjolivements.
Puisque nous avons en M. Lafollye un digne continuateur des travaux de M. Millet, et qui ne doit sa nomination qu’à ses hautes capacités, félicitons donc de son choix le conseil des Bâtiments civils, et espérons qu’au moyen des subsides ordinaires et supplémentaires qui lui seront accordés, le savant architecte pourra donne une impulsion nouvelle aux travaux de restauration, et que, plus heureux que son prédécesseur, il pourra les terminer.
M. Lafollye va dernier notre concitoyen réel, et résidera habituellement dans nos murs ; on est en train d’aménager ses appartements particuliers pendant qu’il est allé faire une petite excursion au dehors.
N’ayant pas encore eu le plaisir de le rencontrer, il nous est impossible de dire à nos lecteurs s’il est grand ou petit, gros ou mince, brun ou blond ; mais on nous a assuré, chose bien plus essentielle, que c’était un homme des plus aimables, d’une affabilité très grande et animé des meilleurs intentions pour la ville de Saint-Germain ; il est, de plus, épris, paraît-il, d’une folle tendresse pour le monument confié à ses soins éclairés et pour le parterre qui en dépend. Tout cela est d’un très bon augure.
Th. L. »
Récit d’une visite au château de Saint-Germain-en-Laye
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« Visite au château de Saint-Germain par la société de l’Ami des Monuments et des Arts
Dimanche, dans l’après-midi, a eu lieu au château de Saint-Germain, sous la direction de M. Charles Normand, assisté de MM. Daumet, Bertrand et Salomon Reinach, la visite des bâtiments restaurés et en cours de restauration du vieux château de Saint-Germain, et des quelques restes de celui dit le Château-Neuf, à peu près disparu aujourd’hui, sauf deux pavillons, celui désigné sous le nom de pavillon Henri IV, que tous nos lecteurs connaissent, et l’autre sur la commune du Pecq, le pavillon Sully, appartenant actuellement à M. Bertrand, directeur de l’Opéra.
Cette visite, des plus intéressantes et sur laquelle nous regrettons de ne pouvoir nous étendre davantage, a été aussi complète que possible, grâce à l’aimable complaisance de MM. Daumet et Bertrand, qui s’étaient mis entièrement à la disposition de M. Charles Normand, et aux gracieuses facilités accordées par MM. Barbotte et Bertrand, de pénétrer dans leurs propriétés particulières.
On a visité successivement plusieurs salles du vieux château, notamment la grande salle des fêtes, la chapelle, sur lesquelles les érudits cicérones ont donné les renseignements les plus circonstanciés. M. Daumet a dit, entre autres bonnes paroles, qu’il aimerait obtenir l’an prochain un crédit permettant, sinon d’achever, au moins de continuer dans une certaine mesure l’œuvre de restauration commencée par M. Eugène Millet.
La visite des restes de l’ancien Château-Neuf, dit de Henri IV, a particulièrement captivé l’attention des visiteurs, bien que cette visite ait dû se borner aux substructions et à des grottes immenses qui subsistent encore et qui sont dans un très bon état de conservation.
M. Charles Normand fera probablement paraître dans l’ouvrage spécial qu’il publie : l’Ami des Monuments et des Arts, un compte rendu détaillé de son excursion du dimanche à Saint-Germain. Nous serons heureux, avec son assentiment, de le reproduire en tout ou en partie, pour indemniser nos lecteurs de notre brièveté forcée. »
Signalement de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
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« [p. 644] Il est beaucoup question en ce moment-ci de la restauration du château historique de Saint-Germain-en-Laye. La même pensée qui a fait acheter par la France le musée Campana a voulu faire renaître ce monument des temps monarchiques. - Quelques mots
à ce sujet :
Le vieux château de Saint-Germain-en-Laye, destiné à devenir musée gallo-romain, est en pleine voie de transformation ; on va, non pas en démolir les étages en briques, comme on l'avait dit primitivement, mais retrancher les pavillons ajoutés sous Louis XIV et remettre l'édifice en l'état où il se trouvait sous le règne de François Ier.
Les ponts-levis qui existaient sur les fossés, tant du côté de la ville que sur les jardins, doivent être reconstruits ; les terrasses en plomb qui jadis régnaient à la partie supérieure et qu'on avait remplacées par des combles en charpentes, lors de l'installation du pénitencier militaire, vont être rétablies et bordées par une balustrade renaissance, ornées de vases en amortissements ; les fossés seront rélargis du côté du jardin et doivent être partout transformés en parterre ; l'horloge du château qui, depuis deux siècles, figure au-dessus de la porte principale, va reprendre son ancienne place dans la partie supérieure du donjon, au-dessous du campanile.
Quant au donjon lui-même, qui avait disparu derrière le pavillon d'angle du côté gauche, il va reparaître, dégagé qu'il se trouve par la démolition de ce pavillon. C'est dans cette aile qu'habita Jacques Il depuis son arrivée en France jusqu'à sa mort. L'aile qui se trouve à l'autre angle de la façade du jardin renferme les appartements qu'occupait madame de Maintenon, quand la cour était à Saint-Germain.
Dans une autre partie du château a aussi longtemps habité mademoiselle [p. 645] Louise de la Vallière ; des habitants de Saint-Germain se rappellent encore y avoir vu le cabinet de toilette de cette favorite, et le fauteuil qui, placé sur une trappe mécanique, lui servait pour descendre au rez-de-chaussée, sans qu'elle eût à passer par les escaliers.
La restauration des plus anciennes parties du monument est déjà accomplie sur certains points ; le couloir voûté qui conduit dans la première cour est du nombre ; sa voûte de briques encorbellée, avec chaînes et cartouches en pierre, est complétement remise à neuf ; plusieurs salles sont aussi réparées, celle de Mars entre autres, qui a déjà reçu une partie des collections qu'on doit y exposer. Cette galerie est au premier étage, et l’on y monte par un escalier pratiqué dans une tour extérieure, qu'on est en train de construire à gauche de la porte d'entrée ; cette tour sera dans le style du seizième siècle.
Si Mansard a détruit la forme primitive du château de Saint-Germain par l'addition de ses ailes angulaires, il n'a pas touché à la première cour ; elle est donc restée intacte et nous offre un des plus curieux spécimens de l'architecture renaissance.
Cette cour a la forme d'un angle aigu tronqué au sommet ; chacune de ses encoignures est occupée par une tour ronde, diminuée à chaque étage, et que surmonte une calotte hémisphérique. Elle est pourtournée par des arcades ressorties qui portent une terrasse continue, où s'ouvrent de plain-pied toutes les fenêtres des appartements ; cette terrasse est bordée d'une balustrade en pierre ajourée dans le style de l'époque. Au-dessus se déploie ce magnifique étage de baies à frontons dont l'architecture polychrome est d'un effet prodigieux.
Mais chaque médaille a son revers, et on le trouve ici près du donjon, derrière le pavillon qu'a occupé le roi Jacques, où se retrouvent encore quelques vestiges d'oubliettes, car pas de château sans cela, jadis.
Malgré les critiques qui ont été faites sur les additions de Mansard, il ne faut pas croire que le château de Saint-Germain n'ait eu qu'à souffrir des transformations opérées sous Louis XIV, car c'est sous son règne que furent dessinés les jardins et que fut construite cette magnifique terrasse de 2,400 mètres qui domine l'un des plus beaux panoramas du monde.
C'est de là que le monarque aimait à fouiller le paysage au [p. 646] moyen d'un puissant télescope qui lui faisait découvrir tout ce qui se passait jusqu'aux extrémités de l'horizon ; aussi, dans tous les pays circonvoisins, ne craignait-on rien tant que le télescope du roi. Aujourd'hui, c'est un industriel qui exploite pour son compte ces profondes perspectives, de sorte que l'on peut, moyennant 25 centimes, regarder à travers sa longue-vue et voir, comme jadis le grand roi, jusque dans les maisons des pays circonvoisins.
Nous engageons donc ceux des habitants de ces pays dont les maisons regardent Saint-Germain à se défier de leur voisin d'en face. »
Lettre demandant des projets de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
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« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Minute de lettre du 25 juillet 1855
Le ministre à M. Millet, architecte, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n° 100
Monsieur,
Je vous invite à me présenter un projet de restauration du château de Saint-Germain et des travaux d’appropriation qu’il serait nécessaire d’y faire dans la double hypothèse de l’organisation d’un musée ou de l’établissement d’un asyle pour les veuves d’officiers morts à l’armée. Ce projet devra comprendre en outre des dessins en nombre suffisant, un devis descriptif et un état estimatif de la dépense. Ce dernier état comprendra trois chapitres distincts, le premier spécial à la restauration du château, le second relatif à l’installation d’un musée et le troisième faisant connaître la dépense de l’établissement d’un asyle.
Si vos études vous paraissent l’exiger, vous pourrez admettre le comblement des fossés, l’occupation du jardin de la Couronne situé à l’est du château et même au besoin l’occupation d’une petite partie du parterre.
Vous pouvez vous servir, en les complétant, des dessins qui ont été remis par le service du Génie militaire.
Je vous prie de vous occuper immédiatement et sans interruption de ce projet que je désire avoir dans trois mois.
Recevez etc.
Signé : Fould »
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Rapport sur la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye
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« A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur de remettre à Votre Excellence il y a peu de jours la feuille d’études concernant la Sainte Chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye. Avant d’opérer la remise des dessins, j’avais donné communication du travail dont il s’agit à monsieur l’inspecteur général des bâtiments, qui semblait désirer quelques développements sur la section transversale de l’édifice. J’ai l’honneur aujourd’hui, Monsieur le Ministre, de vous faire parvenir 2 nouveaux croquis complétant le travail sur la chapelle du roi saint Louis.
Le premier dessin, qui trace l’état actuel, indique l’exhaussement regrettable du sol inférieur qui enlève à cette chapelle ses élégantes proportions primitives. Cette coupe indique aussi l’étage ajouté au-dessus des voûtes et qui, avec ses gros murs, écrase les légères croisées à meneaux de l’ancienne construction. Les murs de l’étage ajouté sont placés en porte à faux (suivant ce qui est marqué dans notre coupe) et doivent certainement, dans un court délai, amener l’écrasement de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye.
Pour suivre l’ordre adopté dans nos précédentes études, nous devions rédiger encore un croquis de la chapelle avant les mutilations qu’on lui a fait subir pendant les 17e et 18e siècles et la planche n° 2 forme l’essai dont il s’agit.
Le roi saint Louis étant à Saint-Germain-en-Laye en 1239 entra en négociation avec Baudouin, empereur de Constantinople, pour le rachat de la couronne d’épines et autres reliques qui donnèrent lieu à la construction de la Sainte Chapelle du Palais de Paris. En 1248, avant de partir pour la première croisade, saint Louis fit à Saint-Germain son testament et cette chapelle dut recevoir les prières qui précédèrent son départ. Bien d’autres faits se passèrent à Saint-Germain-en-Laye et en 1643 eut encore lieu dans la chapelle du vieux château le baptême du grand roi Louis XIV.
La construction qui nous occupe nous semble intéressante à bien des titres et tout se liant à l’histoire de notre pays, elle est encore certainement un des spécimens les plus précieux des constructions du Moyen Âge de notre art national. Ayant eu l’honneur d’être chargé par Votre Excellence de l’étude du château de Saint-Germain, il était assurément de notre devoir de faire toutes les recherches utiles pour retracer les dispositions successives de cette demeure impériale et, dans ce but, nous devions encore rédiger les nouveaux croquis réclamés par monsieur l’inspecteur général des Bâtiments.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence, Monsieur le Ministre, le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, le 18 mai 1856 »
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Lettre concernant les travaux demandés par la Ville dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye
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« Forêts de Saint-Germain et de Marly
Service des Bâtiments
Ministère de la Maison de l’Empereur
Bougival, le 19 avril 1858
A Son Excellence le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Ministre,
En réponse à la lettre ci-jointe que vous m’avez communiquée, j’ai l’honneur de vous exposer les réflexions suivantes : 1° la Ville de Saint-Germain demande à terminer le pavillon de musique qu’elle a fait établir sur la petite terrasse ; il est urgent que ce travail soit fait le plus tôt possible, et sans l’initiative prise en ce moment, je me proposais d’en exiger l’exécution.
2° La pose des appareils à gaz par la ville aurait en effet l’avantage de prolonger les promenades assez avant dans la soirée, mais alors il faudrait organiser une surveillance bien plus grande que celle mise à ma disposition pour la police des parterres qui déjà est si difficile à faire en fermant les grilles à 9 et 10 heures du soir.
Quant à la reconstruction et à l’élargissement de la petite terrasse, ce serait il est vrai une grande amélioration pour les promeneurs. Malheureusement, ce travail, y compris une grille en fer qu’il faudrait poser, coûterait au moins, d’après l’estimation que je viens d’en faire, 15 à 20000 francs. Il faudrait alors que la Ville, à qui cette opération profiterait spécialement, prit à sa charge la plus forte partie des dépenses. Mais quant à ce dernier travail, à celui de la pose des candélabres et à tous ceux qui pourraient être demandés dans l’avenir, je suis d’avis de ne rien laisser faire par la Ville afin de ne pas hanter la propriété et par ses suites ses droits sur ceux de la Liste civile. Nous devons, ce me semble, travailler seuls sur notre terrain, quitte à faire payer la Ville quand on le jugerait convenable.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
L’architecte des parterres et terrasses de Saint-Germain
X. Dufrayer »
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Rapport sur les travaux demandés par la Ville dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye
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« Ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments et de la dotation mobilière
Bureau des Bâtiments
Paris, le 3 mai 1858
Note pour le ministre
La Ville de Saint-Germain sollicite l’autorisation d’effectuer à ses frais :
1° la restauration du pavillon des concerts qu’elle a fait établir sur la terrasse ;
2° la pose de 12 candélabres à becs de gaz sur la petite terrasse et de 4 autres en retour en venant vers le chemin de fer.
Elle demande, en outre, que le service des Bâtiments de la Couronne exécute l’élargissement de la petite terrasse jusqu’au niveau de la naissance du talus actuel qui la borde, dans le but de donner à la circulation un espace presque du double de celui qui y est affecté.
Ce dernier travail serait, sans contredit, une amélioration ; mais ce sont les promeneurs seuls qui en profiteraient ; il n’est d’aucune nécessité pour la Liste civile, et je ne vois aucun motif pour que cette administration en supporte la dépense qui ne s’élèverait pas à moins de 15000 f. ou 20000 f.
Quant aux deux opérations que la Ville se propose de faire à ses frais, la première, ayant pour objet la restauration du pavillon de musique, est indispensable ; mais la pose des 16 candélabres à becs de gaz tend à modifier radicalement la nature et la physionomie de la petite terrasse.
Non seulement je pense comme M. Dufrayer, consulté à ce sujet, que si l’on autorisait ce travail, il devrait être effectué par nos agents, quoique payé par la Ville ; mais de plus, je me demande s’il est convenable qu’un domaine de la Couronne soit transformé en une espèce d’établissement public et devienne une succursale des Champs Elysées.
Comme conséquence de cette mesure, on voudra obtenir la prolongation de l’ouverture des grilles jusqu’à l’heure du dernier train du chemin de fer ; or, avec les deux seuls surveillants qui sont attachés à la terrasse de Saint-Germain, la surveillance est déjà très difficile et elle le deviendra plus encore si la fermeture des grilles, qui se fait actuellement à 10 heures, est reculée à une heure plus avancée.
Je proposerais en conséquence :
1° d’autoriser la restauration du pavillon de musique que la Ville consent à faire à ses frais ;
2° d’autoriser l’élargissement de la petite terrasse, mais seulement si la Ville consent à nous en rembourser la dépense ;
3° de refuser l’établissement des candélabres.
J’ai l’honneur de prier Son Excellence de vouloir bien faire connaître si elle adopte ces conclusions ; dans ce cas, une lettre dans ce sens au maire de Saint-Germain sera soumise à sa signature.
Pour le chef de division,
Le chef de bureau
L. Juvier »
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Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye
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« Château de Saint-Germain-en-Laye
Appartement du commandant militaire
Envoi d’un plan et d’un devis
A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur de vous adresser le 9 avril dernier un projet d’appropriation de l’appartement du 1er étage du pavillon de l’angle sud-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye. J’avais l’honneur, le même jour, de vous faire parvenir un rapport contenant quelques évaluations aproximatives en informant toutefois Votre Excellence qu’il était, sinon impossible, au moins bien difficile de préciser une dépense qui peut si aisément varier, et en raison du programme qui me serait imposé par vous, et pour l’arrangement de la demeure dont il s’agit.
Après nouvel examen de cette partie du château, j’ai acquis la conviction qu’on pourrait être entrainé dans des dépenses imprévues en démolissant la petite cour (le puits d’air) et j’aurai l’honneur de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, si vous vouliez conserver et les évaluations primitives et aussi l’arrangement tracé au plan du 9 avril, de vouloir bien augmenter les prévisions d’une somme à valoir et pour les ouvrages imprévus. Le devis contenait des évaluations d’ouvrages accessoires devant procurer des matériaux et faciliter l’exécution du travail. L’on pourrait encore espérer, je crois, l’exécution complète des ouvrages avec 15 ou 16 mille francs. Mais si l’on veut s’en tenir à l’appartement, il faudrait peut-être augmenter les prévisions de la première partie et pour faire face aux ouvrages qu’on ne peut évaluer qu’après avoir détruit les papiers de tentures et les enduits recouvrant les vieilles constructions.
Dans le projet du 9 avril, nous avons tracé une salle à manger très grande, trop importante peut-être, et nous devions, en étudiant cet appartement, revoir avec soin les arrangements de détail. L’espace compris au dehors du pavillon vers le nord, entre les gros murs, sans y comprendre la cour actuelle, permettrait d’établir une salle à manger pouvant donner place à 15 ou 18 convives et aussi une cuisine très convenable. Il était de notre devoir alors de soumettre à votre appréciation une nouvelle étude, comprenant le même nombre de pièces, plus simple, et laissant moins de prises à l’imprévu.
J’ajouterai qu’il serait peut-être plus avantageux d’utiliser l’espace occupé par le petite cour par une chambre à coucher supplémentaire et qu’on pourrait encore trouver près de la cuisine, sur cet emplacement, un deuxième cabinet de domestique compris dans l’appartement du premier étage. Je n’ai pas dû toutefois faire entrer au devis joint à cette pièce ces logements supplémentaires, qui ne seraient effectués peut-être que dans le cas où vous voudriez bien ordonner la façon des ouvrages destinés à l’amélioration du vestibule actuel du rez-de-chaussée.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 12 mai 1858 »
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Devis pour l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye
Part of Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
« Ministère d’Etat
Bâtiments
Exercice 1858
Appartement du 1er étage du pavillon de l’angle sud-ouest
Détail estimatif avec glaces
Dépose de 140,00 superficiels de portes, croisées, châssis, tablettes etc. et à raison de 0,13 c. le mètre : 18,20
Dépose de 210,00 linéaires de bandeaux, plinthes, cimaises, tringles etc. à raison de 0,06 c. : 12,60
Démolition de cloisons de toutes sortes de 110,00 superficiels en y comprenant jet des gravois dans les fossés du château : 66,00
Démolition des carrelages et des aires des planchers, évalués à : 45,00
Percements de baies nouvelles dans les pans de bois et raccords en vieux bois des démolitions, évalués ensemble à : 110,00
Percements de 4 baies dans les murs, raccords en moellons vieux, pose de linteaux en chêne à 30,00 l’un : 120,00
Construction des cloisons légères neuves d’une surface de 142,00 à raison de 5,00 le mètre, en y comprenant poteaux, coulisses, entretoises etc. : 710,00
Les enduits en plâtre sur murs, pans de bois, plafonds, en raccords, évalués ensemble à la somme de : 220,00
Construction des parquets en bois de chêne de 0,027 mil. d’épaisseur
La salle à manger de 4,00 sur 6,00 de longueur, 24,00
La chambre à coucher et le cabinet de ensemble 10,00 sur 4,00 de largeur, 40,00
Le vestibule de 3,10 sur 10,50 de longueur, 32,55
Le couloir du salon de 4,00 sur 1,60 de largeur, 6,40
Les ébrasements des croisées d’une surface totale de, 12,00
Surface totale, 114,95
Lesquels, en y comprenant lambourdes en bois de chêne neuf à raison de 10,50 le mètre superficiel : 1206,98
Plus-value pour le parquet en point de Hongrie de la salle à manger : 50,00
La réparation des parquets vieux conservés évaluée à : 60,00
Scellement des lambourdes et réparation des aires en plâtre évalués ensemble à la somme de : 250,00
40,00 superficiels de carrelage en carreaux neufs et vieux à raison de 2,20 le mètre, prix moyen : 101,20
Fourniture et pose de 3 chambranles de cheminées de marbre assortis : 200,00
1 foyer neuf en marbre pour la cheminée du salon, à compartiments, et réparations des 2 cheminées conservées : 60,00
Arrangement des intérieurs de 5 cheminées, avec rideaux, encadrements, fayences et tuyaux, à raison de 80,00 l’une : 400,00
Construction de la cheminée de la cuisine, fourniture de gros fers, des réchauds et des fayences, pose de la pierre d’évier et réparation de ladite, ensemble : 180,00
Fourniture et pose de 8 portes à 2 ventaux à grands cadres d’une surface totale de 5,10 à raison de 15,00 : 76,50
Réparation de 2 vieilles portes semblables à raison de 10,00 l’une : 20,00
6 portes neuves à 1 ventail à raison de 24,00 l’une : 144,00
La réparation de 4 vieilles portes en y comprenant la pose de moulures en sapin à raison de 10,00 l’une : 40,00
Les faces d’armoires et d’alcôves d’une surface totale de 42,00 à raison de 7,00 le mètre superficiel : 336,00
149,00 linéaires de plinthes et cimaises à raison et ensemble de 1,50 le mètre : 223,50
Les corniches rasantes en sapin neuf et les fausses poutres rapportées le long des murs, de ensemble 62,00 à 2,00 : 124,00
Les moulures formant cadres, chambranles et panneaux évaluées ensemble à la somme totale de : 60,00
Les marches dans les ébrasements, la réparation des croisées et des volets, ces ouvrages évalués pour les 11 ouvertures à la somme de : 250,00
Etablissement du siège d’aisance, fourniture de l’appareil, modification de la conduite de chute, pose du siège d’aisances en chêne etc. : 100,00
Les ferrures de 4 portes à 2 ventaux à raison de 30,00 l’une : 120,00
Les ferrures de 10 portes à 1 ventail à raison de 12,00 l’une : 120,00
Ferrures des armoires, pose des sonnettes, fourniture et pose des pitons de suspensions, ces ouvrages évalués à : 150,00
Ramonage et réparation des tuyaux de cheminées qui sont utilisées pour cet appartement : 100,00
Fourniture au papier de tenture, évalué à la somme de : 400,00
Peintures et tenture dudit appartement, évaluées à : 1350,00
Fourniture et pose de 4 glaces évaluées ensemble à la somme de : 1200,00
Restauration du balcon extérieur, pose de dalles neuves en pierre, façon des solins et des joints : 500,00
Reconstruction du cabinet d’aisances de l’entresol à la suite des ouvrages du 1er étage, ce travail évalué à la somme de : 200,00
[Total :] 9323,98
Imprévus : 676,02
Total, la cour conservé, projet du 12 mai : 10000,00
[barré :] Détail des plus-value réclamées pour la démolition de la cour actuelle, façon de la cour projetée le long de la chapelle, et enfin pour l’exécution du projet du 9 avril 1858
[barré :] Démolition des planchers et pans de bois de 369,00 à 1,00 : 369,00
[barré :] Etablissement de 3 planchers d’une surface totale de 101,00 à 10,00 : 1010,00
[barré :] 15,00 de parquets de chêne à 10,00 le mètre : 157,50
[barré :] 18,00 superficiels de carrelage, aires en plâtre, scellement des lambourdes, évalué à : 120,00
[barré :] Plus-value pour les portes et croisés : 150,00
[barré :] Construction de la petite cour le long de la chapelle avec aire en pavés neufs et, dans le cas où l’on ne pourrait prendre les matériaux de l’aire du vestibule du rez-de-chaussée : 1000,00
[barré :] Construction d’un tuyau de cheminée pour la cuisine et bouchement de baies donnant sur l’ancienne cour : 250,00
[barré :] [Total :] 3056, 50
[barré :] Imprévu : 443,50
[barré :] [Total :] 3500,00
[barré :] ci : 3500,00
[barré :] Nouveau total : 13500,00
Dressé par l’architecte soussigné
Eug. Millet
Vu et arrêté à dix mille francs
L’inspecteur général des Travaux,
Guillaumot
Approuvé, le 20 mai 1858
Le ministre d’Etat
Achille Fould »
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Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye
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« A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur, pour satisfaire à votre demande, de vous adresser une nouvelle étude de l’appartement du 1er étage et en limitant cette demeure dans le pavillon de l’angle sud-ouest. Dans ce cas, l’appartement serait beaucoup plus modeste mais l’on obtiendrait encore une habitation avec deux chambres à coucher, mais dépourvue toutefois de cabinet de travail. Dans ces données, l’antichambre ne serait que médiocrement éclairée et les logements des domestiques seraient reportés dans les étages supérieurs du pavillon.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 14 avril 1858 »
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Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye
Part of Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
« A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous faire parvenir les plans indiquant les divers arrangements des deux appartements sis à l’entresol et au premier étage du pavillon de l’angle sud-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye.
J’ai dû, à l’entresol, pour satisfaire aux dispositions arrêtées par Votre Excellence, établir dans la cuisine un poêle destiné au chauffage de la salle à manger, et pouvant aussi, au moyen d’une étuve, chauffer les assiettes. En même temps, je devais reconstruire le cabinet d’aisances et l’établir enfin suivant le tracé du plan en date de ce jour. J’ai pensé aussi qu’il était à propos de disposer une cave pour ce logement et j’ai l’honneur de vous proposer pour cet usage un emplacement sis dans l’étage souterrain et formant actuellement une grande salle d’environ 49 mètres superficiels.
Le projet adopté par vous concernant l’appartement du premier étage n’a pas admis qu’on aurait à joindre à cette demeure les petites pièces sises au même étage et entourant la petite cour de service. Il n’a été exécuté aucun travail de restauration dans ces dépendances et monsieur de Girardin m’a annoncé son désir de prendre possession des 2 pièces dont il s’agit. J’ai appris aussi que la pièce éclairée sur l’escalier destinée jadis à une chambre de domestique serait transformée en lingerie. Je devais peut-être songer aux caves de cette demeure et j’ai l’honneur de vous proposer de disposer pour cet usage une grande cave et un caveau sis dans l’étage souterrain, ayant ensemble et environ une surface de 120 mètres.
Il m’a été demandé d’arranger 2 chambres de domestiques au 2ème étage (ou plutôt dans l’entresol formé dans le premier étage) et qui sont situées au-dessus de la cuisine et de la salle à manger de l’appartement principal. Les travaux à effectuer seraient peu importants et il suffirait peut-être de placer des papiers neufs et de faire quelques raccords ou ajustements de menuiserie et de serrurerie. Je serai peut-être aussi chargé pour les deux appartements de disposer quelques bûchers soit à rez-de-chaussée, soit dans les étages supérieurs, et tous ces ouvrages accessoires n’étant pas compris au devis, je devais solliciter auprès de Votre Excellence des ordres à cet égard.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 20 septembre 1858
Le plan en date du 12 mai dernier approuvé par Votre Excellence présentait des dispositions moins complètes que celui que j’ai l’honneur de vous faire parvenir aujourd’hui. J’ai été conduit à remanier ce plan après avoir eu connaissance des arrangements projetés par M. de Girardin et j’ai dû établir un petit salon et ménager des cabinets de toilette et ordonner aussi les constructions de nombreuses armoires. Je m’estimerai très heureux si Votre Excellence voulait bien approuver ces changements qui n’ont fait certainement qu’améliorer la demeure dont il s’agit. »
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Mémoire concernant un projet de loterie pour la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
Part of Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
« Les souvenirs qui s’attachent au château de Saint-Germain sont tels que l’on ne doit pas être étonné que bien des projets aient été mis en avant pour arriver à sa restauration.
Malheureusement, la dépense énorme que comporte une telle réparation, pour la faire en rapport avec l’importance du monument, a toujours fait reculer le gouvernement, qui déjà, dans sa sollicitude à conserver le souvenir qui se rattache à ce château, a renoncé à la malheureuse destination d’un pénitencier que l’on lui avait donné, et Dieu sait à quel vandalisme il a été en but pendant tout le temps qu’a duré ce déplorable état de choses.
Aujourd’hui que la France, heureuse, est fière du souverain qu’elle a acclamé, est arrivée à un état de force et de grandeur que toutes les puissances nous envient, au moment où l’Empereur vient encore d’agrandir la France en nous rendant cette province que les traités de 1815 nous avaient ravis, pourquoi la France victorieuse partout ne donnerait-elle pas à cette noble famille qui a tant fait pour elle un témoignage éclatant de sa reconnaissance ; pourquoi la France d’aujourd’hui, si grande et si belle, ne ferait-elle pas, ce qu’à une autre époque [dans la marge : Cette allusion a rapport à la souscription publique ouverte dans le temps pour le rachat du château de Chambord.], elle a fait pour un gouvernement qui n’avait alors pour lui que le prestige de sa légitimité et n’avait jamais su que nous affaiblir aux yeux de l’Europe entière.
Pourrait-elle mieux toucher le cœur de l’Empereur et de son auguste compagne qu’en venant applaudir à l’idée, que j’ose venir ici soumettre, de reverser sur S.A. le prince impérial ce tribut de reconnaissance que les grandes actions de son père lui ont acquis à juste titre.
Pourquoi le château de Saint-Germain restauré, remis pour ainsi dire à son état primitif, ne serait-il pas donné à S.A. le prince impérial, comme apanage, avec le titre de comte de Saint-Germain.
Toutes les résidences impériales de Paris, Versailles, Saint-Cloud, Fontainebleau ont été privilégiées en tout temps, et les souvenirs qui se rattachent à ces divers monuments conservés avec une fidélité qui fait honneur au souverain qui préside si heureusement à tout ce qui touche notre belle patrie.
Saint-Germain seul a été oublié, et c’est moi, bien petit, bien inconnu, qui ose venir le défendre, et j’ose le faire car je m’appuie sur une pensée qui, je n’en doute pas, trouvera une sympathie dans le cœur de tous.
Quel plus grand bonheur que cette occasion de prouver sa reconnaissance à un souverain dont tous les instants sont de grandes actions ; qui n’applaudira à cette double idée de rendre à la France un de ses plus beaux souvenirs et de trouver en même temps l’occasion d’un témoignage public de reconnaissance envers un souverain qui a tant fait pour nous.
Et que l’on le croye bien, ce jeune prince héritier des grandes pensées de son père, appelé aussi à voir un jour entre ses mains les destinées de la France, n’oubliera pas ce témoignage d’une reconnaissance unanime, donnée en sa personne à celui qui lui trace si bien le chemin de l’avenir.
Maintenant, pour arriver au but que je propose, voici les moyens que j’ose venir soumettre.
Il me serait donné l’autorisation de fonder une loterie, qui serait placée sous le contrôle spécial des personnes que l’on désignerait.
Cette loterie devrait présenter au public toutes les garanties de sécurité possibles et, pour cela, je me soumets à l’avance à toutes les exigences de l’autorité supérieure.
Pour arriver aussi vite que possible au but honorable de cette loterie, il s’agirait de donner au public, en même temps que l’occasion d’une action méritoire à faire, l’attrait d’une compensation au léger sacrifice que chacun serait heureux de s’imposer pour une œuvre de reconnaissance aussi légitime que celle à laquelle il serait heureux de participer.
Pour cela, j’ai eu l’idée d’une répartition en lots d’argent échelonnés pendant le temps que durera l’émission de la loterie. Ce moyen doit, je le crois, tenir en éveil le désir de faire une bonne action et d’avoir une chance aléatoire, qui ne laisse pas que de présenter un intérêt pour beaucoup.
Voici donc mon projet :
Capital de la loterie : fr. 10000000
Restauration du château, estimée : fr. 6500000
Primes affectées aux divers tirages : 2000000
Frais divers, imprimés, annonces, remises, locations etc. : 1500000
L’intérêt produit par les sommes versées au Trésor profiterait aux frais : mémoire
Souscription ouverte pendant 2 ans, chaque trois mois tirage de lots, soit huit tirages.
Les sept premiers tirages auraient
1 lot de : fr. 100000
1 lot de : 30000
3 lots de fr. 5000 : 15000
25 lots de fr. 1000 : 25000
50 lots de fr. 500 : 25000
[total :] 80 lots pour : fr. 195000
Au 8ème et dernier tirage, il serait allouée une somm de fr. 635000 répartie, savoir :
1 lot de : fr. 300000
1 lot de : 100000
1 lot de : 50000
5 lots de fr. 10000 : 50000
5 lots de fr. 5000 : 25000
50 lots de fr. 1000 : 50000
100 lots de fr. 500 : 50000
Le dernier numéro sortant, l lot de : 10000
Total : fr. 635000
Les 7 1ers tirages à 195000 chaque, soit : 1365000
Somme égale : fr. 2000000
Billets à 1 f. chaque
Pas de série, uniformité des billets.
Argent déposé au Trésor, ou à la Caisse des dépôts et consignations.
Le 1er tirage aurait lieu le 15 octobre 1860.
Chaque tirage ne se composera que du nombre de billets placés.
Paris, le 26 avril 1860.
E. de Choisy
25, rue des Ursulines, à Saint-Germain »
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Rapport concernant la pose de trottoirs devant le château de Saint-Germain-en-Laye
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« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
M. le maire de la ville de Saint-Germain-en-Laye a eu l’honneur d’informer Votre Excellence le 29 avril dernier que la rue du Château-Neuf à Saint-Germain allait être entièrement remaniée afin d’y établir un égout et modifier les pentes actuelles. L’exécution de ce travail entraîne pour les propriétaires riverains l’obligation de construire des trottoirs au long de leurs immeubles et l’Etat, comme propriétaire du château de Saint-Germain, est soumis à la même obligation. D’après les usages municipaux en vigueur dans cette ville, les propriétaires doivent supporter la dépense d’établissement d’un trottoir de 1 m. 50 de large, non compris la bordure qui est également à leurs frais.
Conformément aux instructions de Votre Excellence, M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, s’est entendu avec le maire relativement aux travaux dont il s’agit en ce qui concerne la partie à la charge de l’Etat.
Il résulte du rapport ci-joint, que M. Millet a transmis à Votre Excellence, que la dépense s’élève à la somme de 2300 f. ainsi répartie :
Bordure en grès sur 200 m. de longueur à 5 f. le mètre : 1000 f.
Pavage du trottoir sur 200 m. de longueur, 1 m. 50 de large et formant une surface de 300 m. à 1 f. 65 le mètre : 495 f.
(La ville de Saint-Germain fournit gratuitement le pavé provenant de la rue du Château-Neuf qui sera macadamisée.)
Déblais, coupements de pierre, raccords de maçonnerie, enlèvement de 2 bornes : 525 f.
Imprévus : 160 f.
Total des travaux : 2180 f.
Honoraires et frais d’agence : 120 f.
Total : 2300 f.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser l’exécution de ces travaux dont la dépense sera imputée sur le crédit affecté à l’entretien des bâtiments civils, exercice 1861.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le conseiller d’Etat, secrétaire général
Eug. Marchand »
Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 22 mai 1861, le ministre d’Etat, A. Waleswski »
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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye
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« Ministère d’Etat
Section des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Minute de lettre du 6 février 1862
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai eu l’honneur de vous informer le 6 de ce mois qu’un crédit de 150000 f. était affecté en 1862 aux premiers travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye et je vous ai invité à me transmettre le projet de cette restauration le plus tôt possible.
Dès que les plans et devis seront approuvés, je vous donnerai les instructions nécessaires pour commencer les travaux. Mais, sans attendre le moment où il sera possible d’entreprendre cette restauration, il importe de s’occuper immédiatement d’approprier, conformément aux propositions contenues dans le rapport que vous m’avez adressé le 4 de ce mois, les salles du rez-de-chaussée situées à droite de l’entrée du château jusque et y compris le pavillon ouest, ainsi que la galerie des fêtes du 1er étage. Ces salles seront destinées à recevoir provisoirement le musée gallo-romain et il est essentiel que l’appropriation en soit terminée le plus tôt possible.
Vous voudrez donc bien, Monsieur, prescrire de suite les mesures nécessaires pour la mise en état de propreté de ces salles et pour l’installation du concierge dans la pièce située à gauche de l’entrée du château et teintée en rose dans le plan que vous m’avez transmis.
La somme de 10000 f. à laquelle vous avez évalué ces travaux d’appropriation sera imputée sur le crédit de 150000 f. affecté en 1862 à la restauration du château. »
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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye
Part of Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 28 février 1862
A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai fait commencer les travaux d’installation du musée gallo-romain sur tous les points qui m’ont été prescrits par Votre Excellence. Dans la grande salle des fêtes, j’ai trouvé 3 carrelages les uns sur les autres et j’ai constaté que le sol avait été exhaussé de environ 0 19 centimètres. Les gravois amoncelés par les remblais successifs présentent un cube de environ 100 mètres et surchargent ce plancher de plus de 80 000 kilogrammes. Dans l’intérêt de la conservation du château, il m’a paru utile de rétablir le sol à son ancien niveau et de faire jetter dans les fossés tous les gravois rapportés.
Par une étude attentive du plancher de cette même salle, j’ai constaté que toutes les poutres avaient fléchi d’une notable façon et que plusieurs de ces maitresses pièces étaient ou fendues ou pourries dans leurs scellements dans les murailles. Il me parait indispensable, pour donner toute sécurité dans le classement des objets qui formeront la collection du 1er étage, de faire placer des étais sous toutes les poutres et j’ai l’honneur d’informer Votre Excellence des faits dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »
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Lettre concernant la situation administrative du jardin fleuriste de Saint-Germain-en-Laye
Part of Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 3 avril 1862
A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Aussitôt l’ordre reçu de faire démolir les murs de clôture du château et de remettre en compte les matériaux de démolition à l’entrepreneur de maçonnerie, j’ai demandé à M. Dufrayer, l’architecte du parterre, l’autorisation de faire passer les matériaux de la façade nord au moyen de brouettes dans ce parterre et pour effectuer les sorties par la grille sise près la gare du chemin de fer. Mon collègue a eu l’obligeance de se rendre à Saint-Germain et de m’accorder le passage que je sollicitais.
J’avais toujours entendu dire à Saint-Germain que le jardin sis à l’est du château, qui était jadis à la disposition du commandant du pénitencier militaire, appartenait au château et que le jardin avait seulement été prêté en 1855 à l’administration de la Liste civile et pour y élever les fleurs du parterre. Votre ordre de détruire les murailles de clôture du château ne contenant pas de restrictions, je dus réclamer de M. Dufrayer aussi l’entrée du jardin et pour satisfaire aux instructions que vous m’aviez fait l’honneur de me donner.
A cet égard, il nous fut impossible de nous mettre d’accord et M. Dufrayer me fit connaitre qu’il ne pouvait laisser démolir le mur est sans en référer à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur.
Je reçois aujourd’hui de monsieur l’architecte de la Liste civile la lettre dont le détail suit :
Bougival, ce 3 avril 1862
Dans l’intérêt de nos services respectifs, et pour éviter des demandes et pertes de temps, je crois devoir vous donner copie de la lettre que je viens de recevoir de Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur :
Palais des Tuileries, le 31 mars 1862
Monsieur,
Par votre lettre du 23 mars courant, vous m’informez que l’architecte du château de Saint-Germain a fait commencer, conformément aux ordres qui lui ont été donnés, la démolition des murs qui entourent ce château afin d’en dégager la vue et que, pour compléter son travail, il demande à faire démolir également la partie du mur formant clôture du jardin fleuriste du côté du fossé du château.
Ce jardin étant compris dans la dotation immobilière de la Liste civile impériale, c’est avec raison que vous vous êtes opposé à toute modification qu’on voudrait y apporter sans mon consentement, quelque justifiée qu’elle pourrait être.
En outre, si l’on considère que les murs de clôture du même jardin perpendiculaires à celui dont la démolition est demandée n’en continueraient pas moins à intercepter complètement la vue du palais pour les personnes qui se trouveraient soit dans le parterre, soit dans la rue du Château, que d’un autre côté on mettre en évidence les approvisionnements de fumier et de terre marqués aujourd’hui par le mur en question, on reconnaîtra qu’au point de vue de l’amélioration du château, la suppression du mur est inutile. Son maintien importe au contraire aux cultures du fleuriste qu’il met à l’abri du vent du nord-ouest.
Je suis donc d’avis que ce mur soit conservé et je vous autoriser à donner communication de cette lettre, si vous le jugez utile, à monsieur l’architecte du château.
Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.
Le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur
Signé Vaillant
Comme je le disais plus haut, j’avais toujours entendu dire que le jardin, qui en 1855 appartenait au pénitencier, appartenait encore au château de Saint-Germain. Je le croyais d’autant mieux qu’en janvier 1861 Votre Excellence voulait bien m’ordonner d’examiner le mur séparant ce jardin d’une maison dépendant de la cité Médicis et appartenant au sieur Feray. A cette époque, je visitais la muraille à plusieurs reprises et j’avais l’honneur de vous faire parvenir plusieurs rapports et de recevoir de Votre Excellence plusieurs lettres concernant la mitoyenneté de la muraille sise à l’est du jardin dont il s’agit.
Il était de mon devoir de satisfaire au désir de monsieur l’architecte de la Liste civile et d’attendre des ordres de vous, Monsieur le Ministre, pour le mur oriental du château, qui est alors aujourd’hui dans la situation où vous l’avez trouvé lors de votre dernière visite du château. Toutes les autres murailles sont actuellement démolies et le dallage recouvrant le mur d’appui est reposé sur presque tous les points. J’ai satisfait alors, je pense, dans les limites de ce qui m’était possible, aux instructions que vous m’avez fait l’honneur de me donner.
Il serait fâcheux peut-être de voir le château de Saint-Germain-en-Laye, déjà emprisonné de toutes parts par des constructions particulières, encore enfermé à l’est par un jardin fermé de murailles et servant à élever des fleurs dont la culture pourrait si facilement se faire, nous croyons, dans la partie du parterre près le chemin de fer et près la porte des Loges. Le château ne possède pas d’autres terrains que ses fossés, très profonds et d’un accès assez difficile, et il aurait été avantageux assurément de disposer du jardin sis à l’est, autant pour y établir une rampe à voitures donnant accès aux fossés pour le transport et l’approche des matériaux que pour y former un dépôt et pour le moment où Votre Excellence voudra ordonner la restauration du monument qui nous occupe.
Nous ajouterons qu’à notre avis, autant pour faciliter la surveillance du service installé dans le château que pour permettre aux visiteurs l’étude du monument sur la face orientale, il nous paraîtrait utile, aussitôt le château restauré, d’établir une voie d’isolement ou un jardin public sur l’emplacement occupé actuellement par l’enclos servant à élever les fleurs du parterre.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 3 avril 1862 »
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Devis pour la fabrication de vitrines pour le musée de Saint-Germain-en-Laye
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« Château de Saint-Germain-en-Laye
Construction des vitrines de la grande salle des fêtes
Construction de l’un des tréteaux en noyer supportant la vitrine
Le socle de 0,08 sur 0,14 et de 0,70 de longueur à raison de 6,00 le mètre : 4,20
Le montant central de 0,40 de longueur à 10 f. 00 : 4,00
La traverse haute de 0,54 à raison de 6,00 : 3,24
Les 2 balustres carrés avec chapiteaux et embases carrés et socle inférieur à 7 f. 00 l’un : 14,00
[Total :] 25,44
1 tréteau semblable : 25,44
Le pan de bois en noyer réunissant les deux tréteaux
Les 2 traverses de ensemble 4,24 à 6 f. 00 prix moyen : 25,44
6 balustres carrés avec chapiteaux et embases carrés à raison de 4 f. 00 l’un : 36,00
[Total :] 61,44
Pour consolider le support de la vitrine, fourniture et pose de quatre fortes équerres en fer poli de chaque 0,16 de branche et de 0,013 mil sur 20 mil de grosseur à raison de 2 f. 00 l’une : 8,00
Construction de la vitrine en noyer au-dessus
Les 4 poteaux d’angles avec culs de lampes tournés à raison de 6 f. 00 l’un : 24,00
Le pourtour de 0,04 d’épaisseur, de 0,21 de hauteur, longueur totale 5,60 à raison de 5,00 : 28,00
5,80 de moulure d’architrave rapportée à raison de 2 f. 00 : 11,60
L’entablement d’une longueur de 6,20 à raison de 12,00 : 74,40
Le fond fixe de la vitrine en chêne de ,034 arrasé sur les 2 faces de 2,00 * 0,72 = 1,42 à raison de 12 f. 00 le mètre superficiel : 17,04
Le dessus portant la glace en noyer de 0,04 d’épaisseur et d’une longueur de 6,16 à raison de 6 f. 00 le mètre : 36,96
Le double fond mobile en chêne à claire voie recouverte de carton en pâte de 5 mil. d’épaisseur évalué à : 22,00
[Total :] 214,00
La glace épaisse 2ème choix de la fabrique de Saint-Gobain de 1,94 sur 0,66 : 84,00
A déduire 30 % : 25,20
[Total :] 58,80
A ajouter 10 % de bénéfice : 5,88
Coupement et pose de ladite glace avec tasseau en chêne et pourtour estimé à : 12,32
[Total :] 77,00
Les 4 équerres en fer plat et poli à l’intérieur de la vitrine sur la corniche, les dites de 0,20 de branche et de 20 mil. sur 5 mil. de grosseur à 1 f. 00 l’une : 4,00
Les 4 équerres posées à plat sur le dessus vitré à l’intérieur de la vitrine à raison de 1 f. 00 : 4,00
Les 3 paumelles doubles en fer poli du dessus à 2 f. 00 : 6,00
Le loqueteau à ressort formant serrure de sûreté avec gardes et entrées à la demande, tout compris : 20,00
Les 2 grandes équerres à charnières pour maintenir ouvert le dessus de la vitrine et confectionnés à la demande de l’architecte à raison de 12 f. 00 l’une : 24,00
[Total :] 58,00
Grandes vis à bois pour réunir les tréteaux et les vitrines et pour consolider les assemblages, estimés à : 6,00
Peinture à l’huile 3 couches de l’intérieur des fonds et de la vitrine, estimée à : 6,68
Transport et pose à Saint-Germain de l’une des vitrines : 14,00
8 vitrines semblables : 3968,00
Total du devis pour les 9 vitrines : 4464 f. 00
Les vitrines dont il s’agit seront construites entièrement en bois de noyer massif de belle qualité sans nœuds ni défauts. Les bois seront polis et cirés suivant ce qui est indiqué dans les dessins d’exécution. Les assemblages seront faits avec précision et seront chevillés et collés.
Les équerres seront entaillés à la demande de l’architecte. Les équerres et tous les autres ferrements seront limés et polis. Tous ces fers seront faits suivant ce qui sera prescrit à cet égard.
Les frais de timbre, d’enregistrement et de copies seront à la charge des soumissionnaires.
Dressé par l’architecte soussigné
Eug. Millet
Paris, ce 25 avril 1862 »
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Lettre concernant le logement du personnel du musée au château de Saint-Germain-en-Laye
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« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 5 mai 1862
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Monsieur le directeur général des Musées impériaux a bien voulu me demander, comme vous le savez, Monsieur le Ministre, d’approprier dans le château de Saint-Germain un logement pour M. l’attaché à la conservation du musée et aussi 2 pièces destinées à l’habitation des deux gardiens nommés pour la collection gallo-romaine.
J’ai l’honneur de vous proposer de placer ces logements dans le pavillon sud-ouest contenant déjà diverses habitations et dans les 3ème et 4e étages. Il existe au 3e étage, dans ce pavillon, un logement disposé suivant ce qui est indiqué dans le croquis ci-contre et que j’ai l’honneur de vous proposer d’affecter à monsieur l’attaché. Dans l’étage au-dessus, il existe plusieurs chambres et je dois vous proposer d’occuper 2 de ces pièces pour l’habitation des gardiens.
Ces logements sont carrelés et l’on m’a paru disposé à les accepter tels quels. J’ai donc l’honneur de proposer à Votre Excellence de les conserver à peu près dans leur état actuel. Il serait utile toutefois d’exécuter quelques réparations, d’effectuer quelques percements et blanchiments, de maintenir ou réparer les cheminées et de nettoyer et tendre à nouveau ces habitations. L’une des difficultés à résoudre devra consister dans l’établissement des lieux d’aisances et je dois proposer le placement de ces dépendances dans l’épaisseur des croisées éclairant le palier de l’escalier.
L’appropriation de ces 3 logements donnera lieu aux dépenses aproximatives dont le détail suit :
Bouchement de baies et raccords dans les murailles de l’antichambre et nettoyage et tenture de cette pièce, estimés ensemble à : 210,00
Construction d’une alcôve et d’un dégagement dans la chambre A et arrangement de ladite pièce : 345,00
Arrangement de la pièce B destinée à la cuisine : 250,00
Construction du poêle et de la cheminée feinte des 2 pièces C et D avec tuyau en tôle apparente, nettoyage et restauration des 2 pièces, estimé à : 775,00
Appropriation de la pièce E formant cabinet de travail : 220,00
Arrangement des 2 pièces destinées aux gardiens, reconstruction des cheminées, tenture et peinture : 250,00
Construction des 2 cabinets d’aisances des 3e et 4e étages avec cloisons, portes, conduite en fonte, ventouse, sièges etc. etc., estimé à : 600,00
Imprévu : 200,00
Total aproximatif : 2850,00
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »
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Rapport concernant la fabrication de vitrines pour le musée de Saint-Germain-en-Laye
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« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Conformément aux instructions de Votre Excellence, quelques pièces du rez-de-chaussée du château de Saint-Germain situées à droite de l’entrée principale et la grande salle des fêtes ont été appropriées pour recevoir le musée gallo-romain.
Les travaux des bâtimens seront prochainement terminés et il y a lieu de s’occuper du mobilier. D’après les dispositions projetées par la direction des musées, il serait nécessaire d’établir neuf vitrines et trois armoires vitrées. Les vitrines sont surtout dès à présent indispensables et M. Millet, architecte du château, a fait souscrire pour leur exécution, évaluée à 4464 francs, la soumission suivante que j’ai l’honneur de proposer à l’approbation de Votre Excellence.
Le sieur Garsc, entrepreneur demeurant à Paris, boulevard Contrescarpe, n° 34, s’engage à exécuter les 9 vitrines ci-dessus indiquées en bois de noyer 1er choix, à forfait, moyennant la somme de 4464 francs.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette soumission et de signer à cet effet le présent rapport.
La somme de 4464 francs serait imputée sur le crédit de 150000 francs affecté par Votre Excellence à commencer en 1862 les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »
Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 7 mai 1862, le ministre d’Etat, A. Walewski »
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