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Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Place de Saint Germain
Département de Seine et Oise
Ecole impériale militaire spéciale de cavalerie
Rapport demandé par la lettre de S.E. le ministre de la Guerre (bureau des écoles militaires) en date du 11 juillet 1809 sur les divers projets présentés jusqu’à ce jour concernant les terreins qu’il est indispensables d’annexer au château de Saint Germain en laie pour complétter l’établissement de l’école impériale militaire spéciale de cavalerie
Le décrit du 8 mars dernier affectant le château de Saint Germain en Laie pour le service de l’école impériale de cavalerie, dans le projet très succinct que nous avons envoyé le 16 dudit mois, ayant considéré le parterre comme faisant partie intégrante dudit château, nous avons en conséquence établi nos dispositions de manière à trouver tous les emplacemens nécessaires à un établissement de ce genre dans ledit parterre et le château sans être obligé d’y joindre différens terreins et bâtimens avoisinant, autrefois dépendans du château et maintenant aliénés, ni même aucun des autres bâtimens affectés jusqu’à ce jour au service de la Guerre.
Le parterre faisant une des promenades les plus fréquentées de la ville, ou plutôt servant habituellement de passage pour se rendre sur la terrasse et dans la forêt, plusieurs habitans ont cru devoir, en adressant au ministre quelques observation sur ce 1er projet qui devoit nécessairement les priver de cet emplacement, en présenter un second tendant à faire renter au domaine différens terreins ou maisons joignant le château dont ils faisoient partie autrefois. Ce 2e projet, ne pouvant remplir que très imparfaitement le but que l’on se propose, a donné lieu à un 3e projet mixte qui semble réunir toutes les conditions nécessaires pour compléter cet établissement.
Avant de comparer les trois projets entr’eux, nous commencerons par présenter l’état des divers emplacemens qui manquent au château pour completter les différens services nécessaires à cette école.
Ce qui se présente d’abord est un manège couvert et une carrière assez spacieuse pour faire manœuvrer au moins deux escadrons de 150 chevaux chacun.
Passons aux bâtimens dont l’usage est indispensable :
1° des écuries doubles, sellerie etc. pour les deux escadrons, ce qui demande une longueur de 230 m. 00
2° pour les écuries id., sellerie etc. de 100 chevaux de manège : 100.00
3° un amphithéâtre pour les démonstrations et cours d’arts vétérinaires : 15.00
4° pour les infirmeries, pharmacies, etc. : 80.00
5° pour les chevaux, hangards etc. nécessaires à l’artillerie : 30.00
6° pour les salles d’armes : 50.00
7° enfin pour les forges, latrines et autres bâtimens accessoires : 20.00
Longueur totale : 525 m. 00
Voyons actuellement lequel des trois projets nous procurera le plus convenablement une carrière, un manège couvert et 525 mètres courans de bâtimens (263 toises environ).
Il ne s’agit dans le 1er projet (feuille 1ère) que d’enclore le parterre et de construire la totalité des bâtimens ci-dessus détaillés. Nous les avons placés à l’extrémité de la carrière, le long de la forêt, pour conserver les belles vues du parterre et l’intégrité de la carrière. On est libre de donner une toute autre direction à ces bâtimens à construire mais, quelque soit la combinaison que l’on adopte, ce projet aura toujours le très grand défaut d’offrir à MM. les élèves un trop long trajet à parcourir depuis leur quartier jusqu’au manège et écuries, ce qui nuiroit beaucoup à la surveillance et feroit perdre beaucoup de temps.
Dans le 2e projet (feuille 2e), où les écuries du Maine, du manège et les grandes écuries offrent autant et même plus de locaux qu’il n’est besoin pour le service, on éprouve les mêmes difficultés pour la surveillance et les distances. Le manège couvert à construire étant placé dans la cour des écuries dites du manège, on trouvera dans les jardins environnans un fort beau manège découvert.
Les terreins à acquérir étant divisés en deux parties par la route impériale, cette vaste étendue ainsi partagée devient insuffisante pour former une carrière convenable, car pour lui donner l’espace nécessaire il faudroit réunir ces deux parties en un seul enclos, détruire la plantation de la route impériale et par conséquent toute la beauté de l’entrée de Saint Germain et faire passer l’empereur et toute sa cour au travers de l’enceinte de l’école, chose inconvenante sous tous les rapports.
Un autre désavantage de ce projet seroit d’acquérir à grands frais des maisons et jardins agréables pour les détruire ensuite. Les conserver seroit manquer tout à fait le but que l’on se propose.
Dans le 3e projet (feuille 3e), on fait l’acquisition des terreins et bâtiments restants de l’ancien château neuf, compris entre le château, le chemin au midi dudit château, la terrasse et le parterre. Pour ne point séparer l’ensemble des dépendances de l’établissement, on change la direction d’une très petite portion de la route impériale ainsi qu’on peut le voir au plan. Cette disposition entraîne nécessairement après elle le déplacement d’une des grilles et logement de portier de F’ en P’.
Nous pensons que ce projet mixte, résultat de la discussion et d’un sévère examen des lieux, renferme tous les avantages que l’on peut désirer. Les écuries, manège etc. se trouvent très rapprochés et dans la direction du château. La surveillance la plus sévère peut être exercée et M. le commandant, des croisées du château, voit dans les endroits les plus reculés, tant des écuries que de la carrière. De plus, le plan, en offrant un ensemble très simple et très régulier, se lie parfaitement avec le château et le parterre, lesquels, par cette disposition, ne forment plus qu’un même tout. Nous croyons donc que ce dernier projet, d’après ces motifs, doit obtenir la préférence sur les deux autres.
Avant de comparer entr’elles les dépenses qu’entraineroit l’entière exécution de chacun d’eux, nous allons présenter celle que nécessite le parfait rétablissement du château, qui est le même dans tout les cas et dont la plus grande partie est achevée, et le tableau de la valeur des différentes propriétés dont on se proposer l’acquisition dans les 2e et troisième projets.
Etat sommaire des dépenses nécessaires pour le parfait rétablissement du château
1° Pour la réparation des couvertures du pan de bois de la chapelle : 14300 f. 00
2° Pour les dispositions intérieurs nécessaires au casernement de MM. les élèves : 130000.00
3° Pour le ravalement extérieur de trois pavillons et de deux courtines : 45000.00
4° Pour le ravalement de la cour : 40000.00
5° Pour la construction des latrines : 7200.00
6° Pour rétablir les couvertures du pavillon de la Reine : 3440.00
7° Pour mettre en bon état la courtine du couchant pour recevoir tout ce qui concerne l’économat, l’établissement d’un plancher pour une 2e salle d’étude etc. : 36000.00
8° Pour établir dans le pavillon du midi tout ce qui peut avoir rapport à un hôpital de 60 lits, salles de bains, pharmacie et logemens de sieurs, médecins, chirurgiens etc. : 15000.00
9° Pour rétablir les divers logemens du pavillon de la chapelle pour logemens d’officiers : 10000.00
10° Pour rétablir tous les logemens de la courtine du midi dans lequel est compris celui de M. le gouverneur : 30000.00
11° Pour le rétablissement de la chapelle et de la grande pièce au dessus des tribunes et petites pièces de la galerie : 10000.00
12° Pour le pavage de la cour : 10000.00
13° Pour l’établissement d’un grand réservoir d’eau pour l’usage journalier de la maison et conduite de distribution dans les diverses parties de la maison : 10000.00
14° Pour rétablir ou réparer les couvertures en plomb des pavillons du midi, de la chapelle et celle de la chapelle : 8000.00
15° Pour rétablir en ciment tous les solins des chaineaux : 2000.00
16° Pour achever le ravalement extérieur des façades : 65000.00
17° Pour frais imprévus : 12040.00
18° Pour les ouvrages ordonnés aux grandes écuries, écuries du Maine et du manège pour le service provisoire : 22020.00
Total : 450000 f. 00
Tableau des terreins et propriétés dont l’acquisition est proposée pour l’école impériale militaire de cavalerie
Suivant le projet raisonné, c’est-à-dire entre le parterre et le chemin au midi du château
1° Une maison, jardin etc., propriété Bazire : montans de la valeur d’après le reveneu net au rôle des contributions : 5000 f. 00 ; montans de la valeur approximative d’après les convenances et les localités : 12000 f. 00
2° Propriété du sieur Legrand, graveur : 4000.00 ; 8000.00
3° Tannerie en activité du sieur Houette : 4000.00 ; 14000.00
4° Propriété du sieur Boucher, couvreur : 1200.00 ; 3000.00
5° Jardin du sieur Hardel : 3000.00 ; 3000.00
[Total :] 17200.00 ; 40000.00
Au midi dudit chemin, à droite et à gauche de la route impériale
6° Propriété Bardel : 32000.00 ; 60000.00
7° Idem Guy : 16000.00 ; 50000.00
8° Idem Bachelery : 14000.00 ; 30000.00
9° Maison Hardel : 15000.00 ; 17000.00
10° Maison Douard : 24000.00 ; 34000.00
11° Idem Curie : 5000.00 ; 10000.00
12° Jardin Haquenier : 500.00 ; 3000.00
13° Idem Guyon : 1000.00 ; 6000.00
Total : 124400.00 ; 250000.00
Ainsi, on peut estimer la valeur totale de ces terreins pour acquisitions à la somme de 250000 f. 00
Et pour la partie seulement entre le parterre et le chemin à celle de 40000.00
Passons maintenant aux estimations
1er projet du 15 mars sans aucune acquisition
1° Murs de clôture, 1000 mètres courans à 60 f. 00 l’un : 60000 f. 00
2° Constructions neuves en rez de chaussée, 525 m. courans à 800 f. 00 l’un : 420000.00
3° Idem en 1er étage pour logements d’écuyers, piqueurs, etc., 125 m. à 300 f. l’un : 50000.00
4° Construction du manège, par estimation : 80000.00
5° Pour établir des eaux aux écuries, le régulage des terrains et pour les frais imprévus, par estimation : 10000.00
[Total :] 620000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 1070000.00
Nota. Il existe entre cette estimation et celle de notre premier rapport du 16 mars une différence en plus d’environ 162000 f. Elle provient des établissements d’artillerie et d’escrime dont nous n’avons eu connaissance que par le décret du 17 juin, lesquels ne sont point portés dans ledit rapport, et de la rapidité avec laquelle le 1er apperçu a été rédigé.
2e projet proposé par quelques propriétaires de Saint Germain
1° Murs de clôture, 1500 m. courans à 60 f. l’un : 90000 f. 00
2° Rétablissement de bâtimens tant au 1er étage qu’au 2e pour les approprier à leur nouveau service, 660 m. courans à 120 f. 00 l’un : 79200.00
3° Construction du manège, par estimation : 80000.00
4° Achats de terreins, par estimation : 250000.00
5° Pour établir des eaux aux écuries, recyclage des terreins et frais imprévus, par estimation : 4800.00
[Total :] 504000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 954000.00
Nota. Il y a plusieurs portions de murs existantes, lesquelles dans ce cas ci pourront servir en y faisant les exhaussemens convenables, mais comme ce terrein, subdivisé en diverses propriétés, présente une très grande différence dans les niveaux des sols, il y auroit à faire des mouvemens de terres très considérables dont nous estimons que la dépense seroit couverte par la valeur des matériaux provenant de la démolition des différentes maisons et clôture de jardins.
3° Projet mixte arrêté le 10 juillet par M. le directeur des fortifications, M. le chef de bureau des écoles et nous
1° Murs de clôture, 1160 m. courans à 60 f. 00 l’un : 69600 f. 00
2° Constructions neuves en rez de chaussée, 420 m. courant à 800 f. l’un : 336000.00
3° Idem en 1er étage pour logements d’écuyers, piqueurs, etc., 125.00 m. courans à 400 f. 00 l’un : 50000.00
4° Changement pour rétablir la clôture de la terrasse en transportant la grille de Q en P et changement de la route impériale, par estimation : 6000.00
5° Construction du manège, par estimation : 80000.00
6° Achats de terreins, par estimation : 40000.00
7° Pour établir des eaux aux écuries, le réglage des terreins et pour les frais imprévus, par estimation : 4400.00
[Total :] 586000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 1036000 f. 00
Si l’on ne considéroit que les dépenses, le 2e projet devroit avoir nécessairement la préférence sur les deux autres et le troisième sur le premier.
Il ne reste donc plus qu’à décider si la somme de 82000 f., différence entre l’estimation du 2e au 3e projet, doit faire rejetter ce dernier. Nous pensons au contraire que, la somme fût-elle double de celle-ci, il devroit encore obtenir la préférence.
Nous terminons le présent rapport en présentant le tableau des sommes nécessaires de manière à pouvoir établir l’instruction et le service de cette maison sur le même pied qu’à l’école impériale de Saint Cyr, conformément à l’art. 5 du décret du 17 juin dernier.
Nous supposons cependant qu’en attendant la construction des écuries et autres bâtimens, les chevaux, écuyers, piqueurs, etc., seront provisoirement placés aux écuries du Maine, du manège, etc., servant actuellement de casernement, et que les élèves se rendront militairement du château auxdites écuries chaque fois que l’instruction ou le service l’exigeront.
Tableau des fonds nécessaires pour faire la réparation du château de Saint Germain, la construction d’un manège et la fourniture et clôture d’une carrière.
Détails des ouvrages :
Arrangement du château : pour le 1er projet : 450000 f. 00 ; pour le 2e projet : 450000 f. 00 ; pour le 3e projet : 450000 f. 00
Construction du manège : pour le 1er projet : 80000.00 ; pour le 2e projet : 80000.00 ; pour le 3e projet : 80000.00
Murs de clôture : pour le 1er projet : 60000.00 ; pour le 2e projet : 90000.00 ; pour le 3e projet : 70000.00
Changement de la route impériale etc. : pour le 3e projet : 6000.00
Achats de terreins : pour le 2e projet : 250000.00 ; pour le 3e projet : 40000.00
[Totaux :] pour le 1er projet : 590000.00 ; pour le 2e projet : 870000.00 ; pour le 3e projet : 646000.00
Sur quoi il y a en fonds pour l’exercice courant : 300000.00
Partant il faut un nouveau fonds de : pour le 1er projet : 290000.00 ; pour le 2e projet : 570000.00 ; pour le 3e projet : 346000.00
A Versailles, le 22 juillet 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Rapport sur l’état du château de Saint-Germain-en-Laye et son éventuelle restauration

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Section des Palais et manufactures
Service des Eaux de Versailles et de Marly
Bougival, le 19 septembre 1853
A Son Excellence le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Ministre,
A la suite de la conversation que j’ai eu l’honneur d’avoir avec vous le 15 de ce mois au pavillon de Garenne, où vous avez eu la bonté de me recevoir, je me suis empressé d’étudier le château de Saint-Germain. Le chef de division, Monsieur Wuhrer, qui a bien voulu m’aplanir les difficultés que l’on rencontre à l’entrée du pénitencier et me permettre de l’accompagner dans une première visite, n’est peut-être pas éloigné de l’opinion que j’ai conçue de cet antique monument.
Ce que l’on appelait autrefois la résidence royale de Saint-Germain se composait de deux châteaux, un vieux et un neuf. Le vieux existe encore, c’est de lui dont nous nous occupons. Le neuf, bâti par Henri IV sur la crête de la côte du Pecq, a disparu. Le pavillon qui porte encore ce nom est aujourd’hui tout ce qu’il en reste. Ces deux constructions, placées assez loin l’une de l’autre, étaient reliées par les communs. Ces bâtiments et terrains ayant été aliénés depuis 89, il s’est construit autour du vieux château actuel tout un quartier de la ville qu’il faudrait à peu près racheter pour rendre possible l’habitation de cette nouvelle résidence.
Depuis la première construction du vieux château de Saint-Germain qui fut d’abord une forteresse, il ne s’est pas écoulé un seul règne sans qu’il ait été plus ou moins modifié. Il semble que chaque souverain ait voulu refaire son château de Saint-Germain : c’est ce qui explique un peu l’irrégularité et la bizarrerie des constructions dont l’aspect intérieur est si triste qu’il fait penser à la pénitence plutôt qu’aux distractions de ce monde. Il faut absolument monter jusqu’au balcon du premier pour respirer et jouir, il est vrai, de la plus belle vue des environs de Paris.
Permettez-moi maintenant, Monsieur le Ministre, de vous donner un aperçu succinct de l’état général des lieux. Dans l’intérieur de la cour, à gauche de la porte d’entrée, tous les murs à 9 mètres de hauteur surplombent énormément. Ils sont en très mauvais état : construits en petits matériaux, on ne peut conserver l’espoir de les redresser. La partie de droite est moins mauvaise, surtout la chapelle qui, quoique diminuée par des constructions de Louis XIV, paraît être la partie la mieux conservée et susceptible d’être restaurée. Malheureusement, les peintures de la voûte sont complètement perdues. Le manque d’entretien des couvertures et l’humidité en ont eu raison.
Quant à l’intérieur, toutes les maîtresses poutres sont complètement pourries. Je défie de les conserver. Il faudrait donc les abattre et, comme je le disais plus haut, les murs sont tellement mauvais qu’ils ne pourraient supporter les nouveaux planchers. L’on voit encore les appartemens de Jacques II et la salle de Mars, mais ce qu’il reste de tout cela est si peu de chose qu’il faudrait bien de l’argent pour reconstituer le passé.
Enfin, Monsieur le Ministre, j’étais entré dans ce château avec un bien vif désir de le trouver en assez bon état pour être restauré. Malgré cela, j’en suis sorti avec le regret d’avoir à conseiller l’abandon de ce projet parce qu’il faudrait aujourd’hui beaucoup de millions, non pour la réparation, qui n’est pas possible, mais pour la reconstruction successive de ce qui existe et, à moins de raser jusqu’au soubassement en pierre, on n’obtiendrait rien de bien complètement habitable. Malgré cela, Monsieur le Ministre, si vous le désirez, j’aurai l’honneur de vous soumettre le résultat de mes nouvelles recherches et, plus tard, sur vos indications, les projets et devis des travaux qu’il est possible de prévoir.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, avec un profond respect, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
L’architecte des forêts impériales de Saint-Germain et de Marly
X. Dufrayer »

A ce rapport est joint un mot non signé mais écrit sur un papier à l’en-tête du ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur : « J’ai l’honneur de mettre sous les yeux du ministre un rapport sommaire de M. Dufrayer de la visite qu’il a faite avec moi au château de Saint-Germain. J’ai déjà eu l’honneur de faire part à Son Excellence de l’impression que cette visite avait produite sur moi. Je vois qu’elle est partagée par M. Dufrayer. »
Dans la marge est noté : « Classer avec soin ».

Ministère d'Etat

Remise aux Bâtiments civils du jardin fleuriste joignant le parterre pour servir aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Nous soussignés Frédéric Fouquier, inspecteur des Domaines et Forêts, et Xavier Dufrayer, architecte de la Couronne, chargés par Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur de la remise du jardin fleuriste, d’une part
Et Eugène Millet, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye, chargé de la prise de possession dudit jardin par Son Excellence monsieur le ministre d’Etat, d’autre part
Nous sommes transportés dans le terrain dont il s’agit tenant au nord au parterre de Saint-Germain, à l’est à la Cité Médicis, à l’ouest aux fossés du château et bordant au sud la rue du Château-Neuf, avons reconnu qu’il contient environ 19 ares 54 centiares entre murs, et qu’il est enfin en tout conforme au plan ci annexé signé par nous.
Ce jardin fleuriste est remis par messieurs Fouquier et Dufrayer à l’administration des Bâtiments civils à titre de chantier pour le temps que dureront les ouvrages de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, pour faire retour au domaine de la Liste civile aussitôt les travaux [terminés].
Fait en double expédition à Saint-Germain-en-Laye ce treize avril mil huit cent soixante-trois
Signé : Fouquier, Dufrayer et Millet »

Requête concernant un contentieux survenu à l’occasion des travaux entrepris pour la réparation des conduites d’eau de Saint-Germain-en-Laye

« A monseigneur l’intendant de la généralité de Paris
Monseigneur,
Les nommés Gatineau et Laporte, deux seuls restés des commissaires suivant la délibération du conseil de ville du 4e may 1779 à l’effet de conclure les différens marchés nécessaires et autres opérations relatives aux réparations des conduits des eaux de Saint Germain en Laye ont l’honneur qu’ils s’y sont toujour employés avec tout le zèle et les soins possible, en sacrifiant leur tems et leur santé dans les tems les plus contraire, soit à la réception des tuyeaux sur le port de Poissy, soit en les y faisant éprouver pour en connoître la validité, y demeurants presque continuellement présents. C’est ce qui est connu de tout le public.
Néanmoins, Monseigneur, par une délibération d’une prétendue assemblée générale, ils viennent d’être destitués ou suspendus de leurs fonctions comme conseillers pour un tems, sous prétexte d’un mémoire par eux présenté à monseigneur d’Ormesson depuis un arrêt du Conseil rendu le 27 aoust dernier qui annulle tout ce qui s’est fait précédemment et que les susdits ignoroient absolument, comme il est facile de le prouver par la teneur dudit mémoire, quoyque le sindic et adjoint ayent oser avancer et soutenir qu’ils en étoient instruits.
Vous êtes informé, Monseigneur, que sur l’opération des eaux, il s’est levé deux opinions, l’une que les conduites devoient être exécutées en tuyeaux et c’étoit le premier projet, l’autre étoit que des personnes éclairées dans la partie hydrolique, ayant examiné le terrein, ont jugé que pour éviter les contrepentes et les dépenses qu’elles occasionnoient, il seroit plus avantageux de continuer une espaces d’environ 600 toises en aqueducs. Ce projet, présenté sur le bureau en pleine assemblée, fut adopté par votre grandeur, par monseigneur le maréchal de Noailles, monseigneur d’Angiviller et plusieurs personnes de l’art, et particulièrement par monsieur Celerier, qui, ayant pris connoissance du terrein ainsi que monsieur Guillaumot, jugèrent que le projet des aqueducs étoit à préférer vu la solidité de l’ouvrage qui, par la suitte, deviendroit moins dispendieux que non pas des tuyeaux. D’après ces différents sentiments, les dits commissaires ont pensé qu’ils pouvoient suivre l’exécution de ce projet comme plus avantageuse pour la communauté et représenter au conseil du Roy les différents inconvénients qui pouvoient résulter, préjudiciables à laditte communauté. Il est vray qu’ils n’ont point communiqué le dernier mémoire au sindic, parce que ledit sindic s’est toujours déclaré opposé au projet des acqueducs, mais comme le susdit mémoire ne tendoit qu’à obtenir un ordre de faire construire un nombre de toises quelconques d’aqueducs pour en connoître l’économie dans la dépense, ils se sont cru assez authorisé par leur qualité de commissaire pour solliciter cette épreuve sans le communiquer au sindic qu’ils connoissoient absolument opposé. Voilà, Monseigneur, leur conduite et le fondement de leur prononcé.
Il est sensible que cette délibération a été dicté par la passion et que, sans trop approfondir la matière, on y connoit des mots cachez qui ont engagé une partie des délibérans à un tel prononcé puisque lesdits commissaires, depuis qu’ils ont eu l’honneur d’être admis dans le conseil de ville, n’ont jamais fait aucune démarche que dans la vue de faire le bien de la communauté, car le nommé Laporte, l’un des condamnés, ose vous avancer qu’il défie toute la ville de luy imputer quelque négligence dans toutes les fonctions dont il a été chargé depuis plus de 24 ans qu’il a été admis au conseil de ville, non plus que ledit Gatineau depuis le moment qu’il y a été admis, ayant toujours été employés pour les intérest de la communauté, soit en voyages ou députation devant votre grandeur ou nosseigneurs les ministres, à la satisfaction des habitans, soit en se chargeant de faire toutes les informations nécessaires touchant les mémoires qui vous ont été addressés et que vous avez jugé à propos d’envoyer au conseil de ville pour en avoir quelqu’éclaircissement, ce qu’ils ont toujours fait avec la plus grande exactitude pour être en état de les produire aux assemblées suivantes et sur le rapport desquels il n’y a jamais eu une seule objection, mesme actuellement ledit Laporte en est encore chargé d’un nombre, sur lesquels il est en état de répondre dans la prochaine assemblée. Néantmoins, malgré toutes ces considérations, l’assemblée a pensé qu’ils devoient au moins être suspendus de leur droit d’assister aux assemblées pendant un tems, comme s’ils appréhendoient que leur présence pût nuire à leurs projets lors de l’adjudication des travaux à faire pour les fontaines. Quelles conséquences ne peut on pas tirer d’une pareille exception, aussi pour pouvoir opiner et délibérer à leur aise. Ledit Laporte, seul, en l’absence dudit Gatineau, a été tenu de se retirer dans une sale sans feu, confondu avec les domestiques, pendant plus de trois quart d’heure, d’où enfin ces messieurs luy ont fait la grâce de le rappeller pour luy faire entendre son jugement, qu’il a écouté prononcer fort tranquillement, en connaissant l’incompétance, se contentant de faire protestation contre un tel prononcé, étant persuadé que l’assemblée n’en avoit pas le droit, 1° parce qu’il ne connoist que vous, Monseigneur, pour juge dans les difficultés qui s’élève dans les communauté, 2° parce qu’il la regarde comme illégale, d’autant que dans sa convocation le sindic, qui prétend jouir de ses droitz, s’est écarté du principal en ne remplissant par l’article 8e de l’arrêt d’établissement dudit conseil qui porte expressément que dans les affaires majeures, le conseil ordinaire pourra appeler 25 conseillers extraordinaires qui seront nommés par ledit conseil, mais le sindic, qui est un homme qui se croit au dessus de tout et avoir seul le droit de décider, de son propre mouvement a appellé qui il a voulu, dont plusieurs même n’étoient pas connus, et au dessus du nombre porté par l’arrest, que ledit Laporte est en état de nommer sans ceux qu’il n’a pas remarqué et d’autres qui peuvent s’être absentés pour causes particulières. Il est certain que ledit Laporte ainsi que plusieurs autres auroient eu le droit de protester et regarder comme nule la première assemblée convoquée contre l’ordre ordinaire et dont celle cy est la troisième, ce dont il n’y a point d’exemple, mais l’amour de la paix et la célérité que pouvoient exiger les intérest de la communauté l’a fait passer sur cette formalité, en considération des personnes respectables qui composoient l’assemblée, qu’il estimoit ne s’y trouver que pour l’avantage de laditte communauté, mais qui ignoroient sans doute l’indécense du procédé du sindic en s’attribuant un droit qu’il n’a pas et que certainement il n’ignore pas qui les exposoit à une espèce de confusion. Cette faute est de plus marqués, surtout dans un sindic qui se flatte de si bien connoitre ses droits, et est un motif bien plus grand et considérable, et qui mériteroit à plus juste titre une suspension de ses fonctions que non pas un mémoire présenté qui n’influe sur les droits ny sur la réputation de personne, et présenté en vue de l’avantage de la communauté et qui ne tend qu’à des épreuves d’économie, aussi, Monseigneur, les suppliants, connoissants votre justice dont ils ont toujours ressenti les effets, espèrent que vous voudrez bien employer votre authorité pour faire réparer leur honneur qu’ils trouvent attaqué par laditte délibération, en ordonnant qu’elle sera biffée sur le registre en pleine assemblée des cinquante et que votre jugement y sera inscrit, avec déffense au sindic de s’immisser à l’avenir de convoquer aucune assemblée que conformément à l’arrêt de règlement du 13 avril 1758.
Les suppliants continueront leurs vœux pour la prétieuse santé et prosperité de votre grandeur.
Laporte, Gastineau »

Cette requête est annotée : « Vu la présente requeête, nous ordonnons qu’elle sera communiquée dans une assemblée générale du conseil de ville de Saint Germain à l’effet de délibérer sur le contenu en icelle, pour sur lad. délibération à nous raportée être ordonné ce qu’il appartiendra. Fait à Paris le 14 décembre 1782 »

Récit des travaux entrepris à l’église de Saint-Germain-en-Laye par ordre du roi

« [p. 32] Le roy Louis 14 a donné en plusieurs et differends temps plus de cent mil livres, nottamment quand il a fallu agrandir cette eglise royalle, dans laquelle il ne pouvoit contenir la moitié des peuples qui s’etoient venus habiter dans le lieu de Saint Germain à cause dy sejour ordinaire que Sa Majesté y faisoit avec sa cour. Il donna pour l’agrandissement de ladite eglise 46590 l., qui ne se pouvoit faire que du costé du prieuré, et on demanda au sieur de Soleux, lors prieur commendataire dud. lieu, quelque terrain dans la cour de son prieuré, où il donna 23 toises de long sur 4 toises de largeur de son terrain dans la cour dudit prieuré. Mais comme iceluy prieur n’étoit qu’usufruitier de son benefice et ne pouvant allienner aucun fonds, il fit pour cet effet passer un acte devant les notaires du lieu le 18e mars 1681 entre luy et les sieurs Jean Anthoine, escuyer, porte arquebuse du Roy, et François Ferrand, sieur de Fillancourt, lors marguilliers en charge de ladite eglise, par lequel acte la paroisse c’est obligée de faire dire une grande messe tous les premiers jours du mois de may à l’intention dud. sieur Soleux et ses successeurs avec une reconnoissance de [p. 33] dix sols de rente annuelle. Lorsque cet acte fut terminé, lesdits sieurs marguilliers commencerent à faire travailler à la demolition d’un ancien bas costé de l’eglise où les eaux avoient percé et penetré les arcades et les pilliers de pierre jusques dans leurs fondemens, ce qui cause la cheute de la plus grande partie du batiment du costé du cœur et de la grande nefs, qui ariva l 12e septembre 1681. Le Roy estant pour lors à Fontainebleau, ayant apris ce malheur, ordonna à M. de Colbert, ministre d’Estat et surintendant des Bâtimens de Sa Majesté, de s’y transporter pour visitter l’estat auquel estoit le reste des batimens de cette eglise. Les ayant veus et visittez, ayant trouvé une partie de cette eglise abattue et le reste dans un peril tres evident, l’ayant dit à Sa Majesté, Elle luy ordonna de faire faire incessamment le retablissement entier de toutte l’eglise, ce qui a esté executé sur les desseins de monsieur Mansart, premier architecte des Batimens de Sa Majesté, qui y a donné ses soins pendant 6 années où les sieurs Antoine et Ferrand furent continuez en la fonction de marguilliers de ladite paroisse.
La premiere pierre fondamentalle du batiment fut [p. 34] posée avec grande ceremonie au nom du Roy au mois de mars de l’année 1682 par M. le duc de Noailles, pair de France, gouverneur de Perpignan et premier capitaine des gardes de Sa Majesté, estant absente, au jambage de la petitte porte qui conduit de l’eglise dans le prieuré, sous laquelle fut mise 3 medailles dont deux d’argent où sont les effigies du Roy et de la Reyne, et l’autre de plomb où est gravé sur un costé le nom et qualité dudit seigneur duc de Noailles et sur le revers ceux desdits sieurs Anthoine et ferrand avec une pareille inscription que celle qui est mise sur la porte de l’eglise du costé du château, qui est que celle eglise a esté rebatye du reigne et des biens faits du roy Louis 14 dit le Grand, en l’année 1682, ainsy qu’il ft encore mis en plusieurs autres endroits des bastimens.
Apres que tous lesdits batimens furent achevez le 10e avril 1683, veille du dimanche des Rameaux, monseigneur l’archevesque de Paris vint faire la benediction en presence de mondit sieur le duc de [p. 35] Noailles. »

Récit d’une visite au château de Saint-Germain-en-Laye

« Visite au château de Saint-Germain par la société de l’Ami des Monuments et des Arts
Dimanche, dans l’après-midi, a eu lieu au château de Saint-Germain, sous la direction de M. Charles Normand, assisté de MM. Daumet, Bertrand et Salomon Reinach, la visite des bâtiments restaurés et en cours de restauration du vieux château de Saint-Germain, et des quelques restes de celui dit le Château-Neuf, à peu près disparu aujourd’hui, sauf deux pavillons, celui désigné sous le nom de pavillon Henri IV, que tous nos lecteurs connaissent, et l’autre sur la commune du Pecq, le pavillon Sully, appartenant actuellement à M. Bertrand, directeur de l’Opéra.
Cette visite, des plus intéressantes et sur laquelle nous regrettons de ne pouvoir nous étendre davantage, a été aussi complète que possible, grâce à l’aimable complaisance de MM. Daumet et Bertrand, qui s’étaient mis entièrement à la disposition de M. Charles Normand, et aux gracieuses facilités accordées par MM. Barbotte et Bertrand, de pénétrer dans leurs propriétés particulières.
On a visité successivement plusieurs salles du vieux château, notamment la grande salle des fêtes, la chapelle, sur lesquelles les érudits cicérones ont donné les renseignements les plus circonstanciés. M. Daumet a dit, entre autres bonnes paroles, qu’il aimerait obtenir l’an prochain un crédit permettant, sinon d’achever, au moins de continuer dans une certaine mesure l’œuvre de restauration commencée par M. Eugène Millet.
La visite des restes de l’ancien Château-Neuf, dit de Henri IV, a particulièrement captivé l’attention des visiteurs, bien que cette visite ait dû se borner aux substructions et à des grottes immenses qui subsistent encore et qui sont dans un très bon état de conservation.
M. Charles Normand fera probablement paraître dans l’ouvrage spécial qu’il publie : l’Ami des Monuments et des Arts, un compte rendu détaillé de son excursion du dimanche à Saint-Germain. Nous serons heureux, avec son assentiment, de le reproduire en tout ou en partie, pour indemniser nos lecteurs de notre brièveté forcée. »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Mardi dernier, par la troisième des belles journées qui ont enfin signalé la présence du printemps attardé, une société de Parisiens de distinction arrivait à Saint-Germain par le train-omnibus de trois heures vingt-cinq minutes. A peine sortie du débarcadère, la compagnie, après avoir jeté un coup d’œil sur la façade du château, en fit le tour et, traversant le jardin du pavillon Henri IV, revint par la grille du parterre vers la grande porte du château qui s’ouvrit devant les visiteurs, suivis et entourés cette fois d’une foule respectueuse, car on avait reconnu dans le groupe LL. MM. l’Empereur et l’Impératrice.
On était allé avertir, à la hâte, M. Rossignol, conservateur du musée, qui en a fait les honneurs à ces hôtes augustes et à leur suite. Les gros travaux n’étant pas encore repris, M. Millet, architecte, qui était venu la veille à Saint-Germain, et M. Choret, inspecteur des Bâtiments civils, se trouvaient absents ; mais, après la visite du musée, où l’Empereur a daigné témoigner sa satisfaction à M. Rossignol, Sa Majesté a visité tous les travaux et ceux en cours d’exécution dans l’intérieur de la tour d’angle du nord-ouest, où les ouvriers étaient présents. L’Empereur, adressant la parole à plusieurs d’entre eux avec une bienveillance toute paternelle, s’est fait donner, pendant une partie de sa visite, des renseignements par M. Lhermitte, appareilleur, attaché à MM. Planté frères, entrepreneurs. M. Béjean, chef de chantier de la maison Louis Larible, entrepreneur des peintures du château, a fait présenter à l’Impératrice, par un des ouvriers, un charmant bouquet de violettes, dont Sa Majesté a bien voulu accueillir l’hommage avec sa bonté et son affabilité habituelles. En sortant du château, l’Empereur et l’Impératrice ont admis M. Rossignol à faire avec eux une assez longue promenade sur le parterre et sur la terrasse, l’Empereur s’arrêtant à plusieurs reprises pour faire remarquer à l’Impératrice la magnificence du coup d’œil. Leurs Majestés se sont ensuite promenées dans les jardins anglais, au milieu des témoignages de respectueuse sympathie de tous ceux qui les suivaient ou les entouraient. Mais arrivées à la grille du Parterre, Elles ont trouvé une foule devenue compacte et qui, moins discrète dans sa joie, a fait éclater les cris enthousiastes de : Vive l’Empereur ! Vive l’Impératrice ! Vive le Prince impérial ! Leurs Majestés, littéralement mêlées à la foule dans l’embarcadère, témoignaient visiblement qu’Elles étaient sensibles à cette ovation populaire et toute spontanée. De son côté, notre population a été vivement impressionnée de cette visite faite, comme nous l’avons entendu répéter, bourgeoisement et maritalement. Le train de cinq heures moins cinq minutes remmenait l’Empereur et l’Impératrice, ainsi que les quelques personnes qui les accompagnaient et parmi lesquelles nous avons cru reconnaître madame de Saulcy, dame d’honneur de l’Impératrice, et M. de Castelbajac, son chevalier d’honneur. Il se trouvait aussi une autre dame et un monsieur que nous avons supposé l’un des aides-de-camp de l’Empereur. Avant de quitter le château, Sa Majesté, pour remercier les ouvriers de leur bouquet à l’Impératrice, leur a fait remettre une gratification de 300 fr. qui leur ont été partagés.
Le développement que va prendre le musée et la réouverture des travaux de restauration du château donnent lieu d’espérer que de semblables visites se renouvelleront et que le prince impérial sera un jour ou l’autre de ces promenades improvisées dont l’effet inattendu est si heureux pour les habitants de Saint-Germain. »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi dernier, 10 du courant, vers trois heures et demie, Sa Majesté l’Empereur, accompagnée seulement de M. le général de division de Fay, l’un de ses aides-de-camp, et de deux officiers d’ordonnance, arrivait à Saint-Germain en calèche découverte, attelée de quatre chevaux, et descendait au château, où Elle était reçue d’abord par M. le général de Girardin, commandant le château, qui, une demi-heure avant, avait été prévenu de cette heureuse visite ; puis par MM. Rossignol, conservateur adjoint des musées impériaux ; Millet, architecte, chargé de la direction des travaux, et M. de Breuvery, maire de Saint-Germain.
Après quelques moments d’entretien avec le général commandant, Sa Majesté a parcouru successivement et en détail l’intérieur du château, les salles du musée, garnies déjà d’objets tous plus curieux les uns que les autres, et les différents chantiers, où les nombreux ouvriers occupés déployent en quelque sorte, à ce moment de la journée, le plus d’activité.
Sortant alors par la place du Château, l’Empereur, toujours accompagné des divers chefs de service, s’est promené dans le parterre, pour examiner la façade où les travaux en cours d’exécution peuvent donner une juste idée des restaurations grandioses entreprises, et ce que deviendra plus tard l’antique monument de François Ier, dont il a fait le tour par le Boulingrin et la rue du Château-Neuf, opérant sa rentrée par le pont construit exprès dans cette rue pour le passage des ouvriers et le transport des matériaux.
Sa Majesté a visité ensuite, avec soin, la chapelle, et s’est fait donner diverses explications sur les fouilles assez profondes qui y ont été pratiquées à droite en entrant, sous la tribune, et par suite desquelles on a découvert que cette basilique, dans laquelle on descendait autrefois, avait été comblée pour exhausser le sol et le mettre en quelque sorte au niveau de celui de la cour.
En se retirant, l’Empereur, qui a paru très satisfait de tout ce qu’il venait de voir, s’est entretenu quelque temps avec M. de Breuvery, puis a félicité M. Rossignol sur l’organisation artistique qu’il donnait au musée, et M. Millet, sur la direction donnée aux travaux et l’activité déployée par tous les ouvriers et entrepreneurs pour mener à bonne fin l’œuvre commencée.
Pendant toute cette visite, tant intérieure qu’extérieure, une foule nombreuse, grossissant toujours, stationnait sur la place, sur le parterre et autour du château, curieuse d voir et heureuse d’acclamer de ses vivats prolongés le souverain de la France et l’Elu de la nation.
En quittant Saint-Germain et avant de rentrer à Saind-Cloud, on nous assure que l’Empereur s’est arrêté, en passant, à la machine de Marly, et qu’après un examen minutieux des grands travaux entrepris aussi dans cet établissement hydraulique, fournissant l’eau à Versailles, Saint-Cloud, Vaucresson, La Celle-Saint-Cloud, etc., M. Dufrayer, architecte-régisseur des Domaines impériaux de Saint-Germain-en-Laye, au génie duquel on doit l’exécution de cette puissante force motrice ascensionnelle des eaux de la Seine, lui aurait fait pressentir la nécessité prochaine du montage des deux roues restant à construire pour compléter ce grand travail d’art.
Le surlendemain de cette visite, lundi 12, Saint-Germain a encore été favorisé de la présence de l’Empereur, et de nombreux promeneurs habituels de la forêt ont été à même de le voir, à son arrivée, vers une heure de l’après-midi, au moment où il se rendait pour une chasse à tir, qui a eu lieu dans les tirés de Fromainville. »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Nous croyons être agréable à nos lecteurs et à tous nos concitoyens, en général, en publiant les faits suivants, dont nous pouvons garantir l’authenticité :
L’Empereur, lors de sa dernière visite au chantier des travaux du château, a appris que, faute de crédits suffisants, on avait congédié un certain nombre d’ouvriers, et qu’enfin, en juillet, on avait réduit l’atelier comme à l’entrée de l’hiver. Sa Majesté, après s’être enquise de la situation des ouvriers qui, tous, ou presque tous, sont de la ville, a ordonné la reprise des travaux.
Dans un entretien que M. Millet, architecte du château, a eu l’honneur d’avoir au palais de Saint-Cloud avec l’empereur, Sa Majesté a bien voulu lui annoncer qu’Elle accordait, pour les travaux du château de Saint-Germain, une somme de 100000 fr., qui serait payée sur sa cassette, à raison de 10000 fr. par mois.
A ce fait, qui intéresse l’art et les ouvriers du château, nous pensons pouvoir, sans trop d’indiscrétion, raconter une conversation que nous avons été heureux d’avoir avec M. Eugène Millet, et dans laquelle il nous témoignait tout le chagrin que lui causait l’idée de se séparer de ses bons et braves auxiliaires, au milieu du mois de juillet.
« Le crédit alloué, nous disait-il, me permettra d’activer la démolition du pavillon sud-est ; j’espère bien même continuer les éperons destinés à supporter la tourelle d’encoignure et me trouver aussi à même de pousser avec une certaine activité les travaux de la cour ». »

Récit d’une visite du comte Walewski au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Nous apprenons que M. le comte Walewski, ancien ministre d’Etat, membre du Conseil privé, est à Saint-Germain, depuis quelques jours, pour respirer l’air pur de notre Terrasse, et que, mercredi dernier, accompagné de madame la comtesse Walewska, il a visité, sous la conduite de l’éminent architecte M. Millet, l’intérieur du château, dont il a été à même d’admirer les importants travaux qui sont en cours d’exécution. Les illustres visiteurs ont parcouru aussi la grande salle du musée, dont l’organisation progresse journellement sous la savante direction de MM. Rossignol et Beaune.
A cette occasion, nous nous plaisons à rappeler que c’est sous le ministère de M. le comte Walewski, qu’a été décrétée la restauration de ce vieux palais de nos rois. »

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