Fonds 2016001 - Fonds Henri Hubert

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Cote

2016001

Titre

Fonds Henri Hubert

Date(s)

  • 1878-1987 (Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

11,70 ml (soit 78 boites d’archives)

Zone du contexte

Nom du producteur

(1872 - 1927)

Notice biographique

Henri Hubert naît à Paris le 23 juin 1872 dans une famille aisée. Son père, retiré des affaires, l'encourage tôt à avoir des distractions intellectuelles et artistiques. De 1884 à 1890, il étudie au lycée Louis-le-Grand (voir 2016001/1-2016001/4) ; très bon élève, il remporte un premier prix au Concours général. Il obtient une licence à la Sorbonne et est admis en 1892 à l’École normale supérieure (voir 2016001/5-2016001/10), où il devient bibliothécaire adjoint auprès de Lucien Herr, qui exerce une grande influence sur lui. Trois ans plus tard, il est reçu troisième à l'agrégation d'histoire et entre à l’École pratique des hautes études (voir 2016001/11-2016001/15), où il s'inscrit notamment au cours d'assyrien de l'abbé Quentin. Il commence en 1896 une thèse sur la déesse syrienne, qu'il ne terminera jamais.
Cette même année, il se lie d'amitié avec Marcel Mauss (neveu d’Émile Durkheim), avec lequel il contribue à L'Année sociologique. Via cet organe, ils contribuent à l'introduction et au développement des thèses durkheimiennes dans les domaines de l’histoire des religions, de la mythologie, de l'ethnographie comparée et de la protohistoire. Ils y publient notamment leurs articles « Essai sur la nature et la fonction sociale du sacrifice » (1899) et « Esquisse d'une théorie générale de la magie » (1904) (voir 2016001/117-2016001/119). Les hypothèses développées dans ces deux textes sont remises en perspective dans leur ouvrage commun Mélanges d'histoire des religions, publié en 1909 (voir 2016001/150-2016001/151). Hubert consacre beaucoup de temps aux dépouillements et critiques d'ouvrages en anglais, allemand, italien et espagnol pour alimenter les rubriques de la revue (il y publie quelque 479 notices et comptes rendus). Il confronte ensuite les savoirs qu'il engrange par ce biais à ses observations du matériel archéologique et ethnographique.
De fait, depuis 1898 il occupe un poste d'« attaché libre » au musée des Antiquités nationales. Au moment où y entrent une grande quantité d'objets, il procède au classement des collections et à la conception des aménagements muséographiques, en tenant compte – chose nouvelle – des provenances et des contextes archéologiques (voir 2016001/182-2016001/197). Il supervise successivement l’aménagement des salles de l’âge du bronze et de l’époque de Hallstatt, de la mythologie, des métiers et de la céramique gallo-romaine. Il s'attaque ensuite à la mise en valeur des collections de Frédéric Moreau, du baron Joseph de Baye, de Paul du Chatellier, d’Édouard Piette et de Jacques de Morgan. Son travail minutieux de réévaluation du matériel archéologique le conduit à mettre au point sa méthode fondée sur la restitution d'ensembles clos pour les comparer, saisir les éventuelles concomitances et en déduire une chronologie par l'étude des variations au sein de ces assemblages. Hubert perfectionnera encore cette méthode après la Première Guerre mondiale, à l’occasion du tri et du classement des séries provenant des fouilles des sites de La Quina et du Roc de Sers (fouilles Léon Henri-Martin, Charente) ou du Fort-Harrouard (fouilles de l’abbé Philippe, Eure-et-Loir). Il fait acquérir ces séries pour le musée, après avoir parfois participé aux fouilles.
Parallèlement, Henri Hubert consacre une partie de son temps à l'enseignement. Il est élu en 1901 maître de conférence au sein de la section des sciences religieuses à l’École Pratique des Hautes Études (il y occupe la chaire des « religions primitives de l’Europe ») (voir 2016001/17-2016001-46). En 1906, il est chargé du cours d’archéologie nationale à l’École du Louvre (ethnographie préhistorique de l’Europe)(voir 2016001/47-2016001/116).
De 1898 à 1910, il effectue plusieurs voyages (voir 2016001/209-2016001/215), notamment un « tour du monde » en 1902-1903. Il initie ce dernier après l'obtention d'une mission du ministère de l’Instruction publique pour représenter l’École pratique des hautes études au Congrès international des Orientalistes de Hanoï. Après ce congrès, il voyage au Japon et aux États-Unis, en profitant pour constituer un réseau de correspondants et procéder à des échanges de matériel archéologique et ethnographique et de moulages.
En 1910, Hubert est nommé conservateur adjoint au musée des Antiquités nationales. Dans les fait, il exerçait déjà ce rôle : la correspondance conservée au musée et à la bibliothèque Méjanes à Aix-en-Provence semble montrer que Reinach et lui se sont réparti les tâches d'administration et de gestion de l'établissement (voir 2016001/200-2016001/208). Le premier siège dans les instances administratives, assume un rôle de représentation officielle ainsi qu’un rôle moteur au sein de sociétés savantes et de comités de rédaction de revues savantes ; le second conduit quotidiennement les travaux de remaniement et d’aménagement des salles, de supervision des restaurations de collections, de repérage et d'estimation d’objets et de collections en vue d’acquisitions (voir 2016001/198-2016001/199). Cette année 1910 marque néanmoins le moment à partir duquel Hubert se consacre entièrement à l’organisation de la salle de comparaison, secondé par Henri Beuchat. Il est encouragé et inspiré dans cette tâche par son voyage autour du monde et l'amitié de collègues tels que Enrico Giglioli, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Florence. Pour sa démonstration, Hubert choisit d'organiser la salle d'archéologie comparée à partir de deux grandes idées : selon un premier axe, offrir tout d'abord une vision globale des sociétés humaines anciennes et sub-contemporaines en montrant leur variété géographique et chronologique, puis selon d'autres axes transversaux évoquer leur succession chronologique, en les ordonnant selon leurs niveaux techniques (Jean-Pierre Mohen, « Henri Hubert et la salle de Mars », Antiquités nationales, 1980-1981, p.88-89). L'historien-archéologue souhaite faire saisir au visiteur que d'un continent à l'autre, et parfois à des époques différentes, des sociétés humaines ont connu un niveau de développement comparable, maîtrisé des capacités techniques similaires, ou au contraire créé des objets répondant à des fonctions identiques mais aux formes ou aux décors extrêmement différents, déterminés par des choix culturels spécifiques ou de fortes valeurs symboliques. Bien qu'inachevée à la mort d'Hubert et à l'origine de tensions entre lui et Reinach lorsqu'il en reprend la mise en œuvre après sa démobilisation, cette salle des comparaisons fait l'admiration de plus d'un de ses contemporains, à commencer par Mauss.
Par ailleurs, avant la guerre et dans le cadre de sa participation à la sous-commission des monuments préhistoriques (voir 2016001/216-2016001/244), Hubert contribue à la préparation d’un projet de loi sur les fouilles, déclinaison de la loi sur les monuments historiques de 1887 révisée et augmentée en 1913. Cette loi, les milieux scientifiques l'ont appelée de leurs vœux, à la suite de l'exportation de certaines découvertes de Dordogne par le préhistorien-antiquaire suisse Otto Hauser. Le texte est défendu au Sénat par Théodore Reinach, mais le projet d’organisation d’un véritable service des fouilles, à la tête duquel le musée des Antiquités nationales devait jouer un rôle prépondérant, ne verra pas le jour ; seuls sont créés des « laboratoires de recherche préhistorique » tels que celui des Eyzies-de-Tayac (Dordogne).
En 1914, Henri Hubert est mobilisé et affecté au sous-secrétariat à l’artillerie. Il entre dans le cercle des collaborateurs d’Albert Thomas, et participe avec lui à une mission en Russie. En 1918, il devient organisateur des dépôts d’œuvres d’art à l’arrière du front français pour le ministère de l’Instruction Publique (voir 2016001/225-2016001/232). Il est retenu après l'armistice pendant quelques temps pour réorganiser les musées de villes bombardées. Pour ces services rendus, il est nommé en 1920 chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.
L'année précédente, il avait réintégré son poste au musée et repris ses activités d'enseignement. Mais sa santé l'oblige à se faire seconder dans son travail de conservateur et remplacer pour certains de ses cours à l’École du Louvre par Olov Janse. Très affecté par la mort de Durkheim en 1917 et plus encore en 1924 par celle de sa femme Alma Schierenberg, épousée en 1910, il s'éteint à Chatou le 25 mai 1927. Deux ouvrages de synthèse qu'il préparait encore à la veille de sa mort seront publiés de manière posthume : le premier sur les Celtes (en 1932), (voir 2016001/175-2016001/180), le second sur les Germains (en 1952).

Histoire archivistique

Le fonds d’archives d’Henri Hubert résulte essentiellement d’un don effectué par son fils au musée d’Archéologie nationale en 1985, suite auquel il a été entreposé mais non traité. Il se présentait alors comme un ensemble de boîtes légendées par Henri Hubert et de chemises cartonnées sanglées ou non. Le fonds a ensuite été traité en partie, mais la documentation sur ce travail n’a pas été retrouvée à ce jour. Il a finalement été traité dans sa globalité entre décembre 2015 et août 2016. Cette rupture dans le traitement du fonds explique certaines incertitudes, notamment en ce qui concerne le contenu de plusieurs chemises, une partie d’entre elles ayant été retrouvées vides (liste à la fin de cette rubrique). La correspondance avait par ailleurs été classée à part lors du premier travail mené sur ce fonds. Ainsi, l’essentiel des lettres reçues et émises par Henri Hubert et quelques-uns de ses proches ont été extraites des boîtes et chemises dans lesquelles elles se trouvaient à l’origine sans que ce travail soit documenté.
Une partie des archives a reçu un tampon de la bibliothèque du musée d’Archéologie nationale. Selon le registre de la bibliothèque, il s’agit de pièces isolées ayant fait l’objet de différents dons antérieurs au don du fonds d’archives Hubert. Suivant la politique alors en place au musée, ces pièces ont été intégrées au fonds de la bibliothèque. Elles ont par la suite été incluses dans le fonds Hubert qu’elles complètent en termes de cohérence intellectuelle. C’est le cas notamment de la cote « 27759 », titrée « Les Celtes » et regroupant plusieurs articles inclus dans ce fonds d’archives et entrés par don en 1983. Ce don marque très vraisemblablement le début de la cession du fonds d’archives Hubert au musée, et s’est achevé en 1985 avec la réception par le musée du reste des documents.
Une petite partie des archives d’Henri Hubert a été récupérée et exploitée par son successeur au musée des Antiquités nationales et à l’École du Louvre, Raymond Lantier. On retrouve donc des notes d’Henri Hubert dans le fonds de ce dernier (2016003).
Enfin, certains documents ont été portés sur l’inventaire de la bibliothèque (exemple : rapport d’Henri Hubert sur les musées de Londres, n°22393).
Liste des titres inscrits par Henri Hubert sur les chemises retrouvées vides suite au travail effectué antérieurement sur le fonds :
– « Correspondance. Dossiers » : « De Baye », « Dr Capitan », « Chenet », « Coiffard », « Coutil », « Passemard », « Delage », « Lapierre », « Florance », « Tranchet », « Hérault », « Peyrony », « Piroutet »
– « dieu au maillet - culte des héros »
– « culte des héros »
– « revue celtique - exemplaires complets et incomplets »
– « Celtes [illisible] - Vallée du Pô »
– « Celtes dans la vallée du Pô - [illisible] »
– « Nantosuelta - Gweil-gi »
– « brochures à distribuer - III - collection Moreau »
– « brochures à distribuer - IV - R.P. De Baye, Pattuie [?] - anthropologie, commission »
– « brochures à distribuer - V - Anthropologie, [illisible] »
– « commission préhistorique, 1914 »
– « Magie et religion, avec à l’intérieur : « magie, plan, etc... »
– « Morimolu - Nislimoa Nante - Shoake » (sans titre, mots écrits au bas de la chemise)
Liste des titres inscrits par Henri Hubert sur les boîtes réutilisées par Raymond Lantier pour conserver ses propres archives :

  • « Divers. Archéologie - I - »
  • « Archéologie - II - »
  • « Archéologie - II - Néolithique »
  • « Divers »
  • « Histoire et philologie - I - »

Source immédiate d'acquisition ou de transfert

Un don en 1983 et un don en 1985 faits par l’un des fils d’Henri Hubert au musée des Antiquités nationales.

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Le fonds Henri Hubert mêle intrinsèquement des archives publiques et des archives privées. Il est constitué essentiellement de dossiers de travail rassemblant des documents divers : carnets, notes manuscrites, tapuscrits, rapports, listes, lettres, cartes postales, croquis, dessins, cartes, tirages photographiques, revues, brochures, coupures de presse, extraits de notice, extraits de publications, tirés à part, factures, etc.
Ces dossiers sont classés dans huit grandes parties ayant trait à :

  • la formation d'Henri Hubert au lycée Louis-le-Grand, à l’École normale supérieure et à l’École pratique des hautes études ;
  • ses activités d'enseignant à l’École pratique des hautes études et à l’École du Louvre ;
  • ses nombreux travaux de recherche en vue de publications ;
  • ses activités d'attaché libre puis de conservateur adjoint au musée des Antiquités nationales (étude des collections et muséographie, acquisitions, gestion administrative, correspondance) ;
  • ses voyages et missions sur le territoire français et à l'étranger ;
  • sa participation à la sous-commission des monuments préhistoriques ;
  • ses activités durant la Première Guerre mondiale et les mois qui suivirent l'armistice ;
  • le rassemblement de ses ressources documentaires ;
    Une partie concerne ensuite sa vie privée, et le dernier article renferme de la correspondance postérieure à 1927.

Évaluation, élimination et calendrier de conservation

Fonds clos

Accroissements

Fonds clos

Mode de classement

Le traitement du fonds Henri Hubert a amené à la restructuration partielle du classement qu’on présume originel d’Henri Hubert, notamment en ce qui concerne les chemises et boîtes contenant les documents produits à la fin de sa vie. Toutes les modifications apportées au classement trouvé en l’état en décembre 2015 sont indiquées dans le corps de l’instrument de recherche. Le plus souvent, il a été décidé de conserver l'ordre initial, notamment au sein des grandes parties du plan de classement.
Le choix de ces dernières a été fait de manière à mettre en lumière les différentes activités d’Henri Hubert durant sa vie : sa formation, son activité d’enseignant, ses nombreux travaux de publications, son rôle au Musée des Antiquités nationales, son travail pour la commission des monuments préhistoriques, celui pour les dépôts d’œuvres d'art durant la Première Guerre mondiale. À cela s’ajoute une partie consacrée aux ressources documentaires d’Henri Hubert et une autre sur sa vie privée.
Les lettres qui avaient été extraites des boîtes et chemises constituant le fonds ont été réintégrées à leur place d’origine lorsque celle-ci a pu être identifiée. Dans le cas contraire, elles ont été regroupées et classées dans des parties différentes selon qu'elles concernaient le musée, les activités d'Henri Hubert durant la Première Guerre mondiale ou sa vie privée. Celles postérieures à la mort d'Henri Hubert sont regroupées dans le dernier article. Les autres documents produits après 1927 et retrouvés dans ses dossiers de travail y ont été laissés pour des raisons de cohérence.
De nombreux article du présent instrument de recherche reprennent les titres indiqués sur les pochettes par Henri Hubert, et/ou plus rarement ceux y ayant été inscrits ultérieurement par une personne non identifiée à ce jour. Ces titres sont mis entre guillemets.

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Le fonds est librement communicable.

Conditions de reproduction

En application de la réglementation sur les droits d'auteur.

Langue des documents

  • anglais
  • espagnol
  • français
  • grec
  • italien
  • japonais
  • latin
  • suédois

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielle et contraintes techniques

Instruments de recherche

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Descriptions associées

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Mots-clés

Mots-clés - Sujets

Mots-clés - Lieux

Mots-clés - Genre

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Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Règles et/ou conventions utilisées

Statut

Niveau de détail

Dates de production, de révision, de suppression

2015-2016, relecture 2017

Langue(s)

Écriture(s)

Sources

Note de l'archiviste

Instrument de recherche rédigé par Loïse Scherer, Corinne Jouys Barbelin, Mathilde Vauquelin.
Classement et conditionnement du fonds : Loïse Scherer et Paul Chillon

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