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Description archivistique
Projet EUROPEANA Archaeology Côte-d'Or
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Carte des fouilles d'Alise-Sainte-Reine (SN)

"Fouilles d’Alise Ste Reine".
Dessinée par Chartier, du Dépôt de la Guerre.
Carte au 10 000e indiquant les fossés fouillés en 1861-1862 par les membres de la Commission de Topographie des Gaules (Félicien de Saulcy, Alexandre Bertrand, Casimir Creuly) sur ordre de Napoléon III et sous la direction de l'agent-voyer Paul Millot.
Centre des archives, Fonds topographique, Côte-d’Or, Alise-Sainte-Reine.

L’emplacement d’Alésia a requis toute l’attention de Napoléon III et a mobilisé de très nombreux savants. L’empereur souhaitait apporter les preuves scientifiques décisives sur le lieu emblématique de la grandeur de César qu’il situait à Alise-Sainte-Reine, et voulait clore la querelle qui opposait les partisans d’Alise (Côte-d’Or) à ceux d’Alaise (Jura).
Les membres les plus actifs de la Commission de Topographie des Gaules (CTG) -Félicien de Saulcy, Casimir Creuly et Alexandre Bertrand-, attachés dès la création de celle-ci en 1858 à localiser les sites des huit campagnes de César dans les Gaules, effectuèrent des repérages sur le site bourguignon en 1859 à partir des Commentaires. Ils engagent des fouilles en avril 1861, en confiant la direction des équipes à l’agent-voyer Paul Millot et au chef de chantier Victor Pernet, cultivateur à Alise. Il s’agissait de retrouver avant tout les ouvrages du siège de César. Durant onze mois, la CTG, est parvenue à situer une partie des fossés de contrevallation et de circonvallation. En septembre 1862, Napoléon III, désireux d’accélérer les fouilles, chargea Eugène Stoffel de reprendre le chantier.
Les fouilles d'Alise-Sainte-Reine occupent une place privilégiée dans le tome 2 de l'Histoire de Jules César, rédigé par Napoléon III, et publié en 1866.
Cette carte, emblématique des premières fouilles impériales, a longtemps été exposée dans la salle XIII, appelée Salle d'Alésia ou salle de la Conquête.

Le Mont-Auxois (SN)

Alise-sainte-Reine, vue panoramique, «Mont Auxois. Côté est-sud-est ».
Auteur : Verchère de Reffye ?

Au cœur d’un vif débat visant à déterminer son emplacement, Alésia concentre les passions. La méthode appliquée par la Commission de Topographie des Gaules se veut rigoureuse et résolument moderne, afin de prouver de manière scientifique la localisation d’Alésia à Alise-Sainte-Reine. Les photographies qui nous sont parvenues de cette époque – plaques de verre et épreuves – sont nombreuses et embrassent l’ensemble du territoire environnant le Mont-Auxois autour duquel ont eu lieu les batailles et s’est implanté le siège décrit par César. Ces vues permettent d’appréhender le site dans sa totalité, et d’en apprécier les atouts stratégiques que peuvent mesurer les militaires que sont le général Creuly, Félicien de Saulcy, puis Eugène Stoffel et Auguste Verchères de Reffye présents à Alise. « À la science militaire la tâche d’expliquer l’usage des armes, le plan des batailles, de reconstruire tout l’appareil de l’attaque et de la défense » écrit Verchère de Reffye en 18651.
L’auteur de ces photographies et leur date nous sont inconnues. La série des plaques de verre est homogène, leur taille est identique (27 × 33 cm), la technique au collodion humide est constante. Nous aurions des vues produites à une même période, comme le confirme l’état de la végétation.
L’absence de la statue colossale de Vercingétorix érigée sur le Mont-Auxois date leur production d’avant 1865 ; celle des tranchées de fouille plaide pour des prises de vue réalisées avant que ne débutent les travaux de la CTG à la fin d’avril 1861. Nous aurions peut-être là des photographies faites lors des voyages de repérage des membres de la commission, et pendant les travaux de lever de errains réalisés par le Dépôt de la Guerre pour la création des cartes d'état-major, entre 1859 et 1861.

Centre des archives, fonds topographique, Côte-d’Or, Alise.

Photographie du matériel archéologique (Album blanc, n°5, p. 259)

Photographie des armes découvertes découvertes lors des fouilles d'Alise-Sainte-reine à leur arrivée au Musée gallo-romain.
Mention au crayon « Feuille d’Alise Ste Reine »
MAN, centre des archives, fonds photographique, Album blanc n°5, planche 259, cliché 863.

Le matériel archéologique découvert lors des fouilles ordonnées par l'empereur Napoléon III à Alise-Sainte-Reine (1861-1865) est abondant. Composé pour l'essentiel de pièces d'armement, les objets, après avoir été restaurés dans les atelier de Meudon dirigés par Auguste Verchère de Reffye, sont fixés sur des planches, selon une mise en scène esthétique, pour y être photographiés. Ces planches sont destinées à être ensuite adaptées dans les vitrines de la salle d'Alésia, appelée également salle de César ou salle de la Conquête, au Musée gallo-romain créé en1862.
La plaque de verre à l'origine du tirage montre l'environnement de la prise de vue : la cour du château de Saint-Germain-en-Laye. Une mention d'août 1864, dans le Journal de Philibert Beaune qui est alors attaché à la conservation du Musée gallo-romain, fait part de l'arrivée des objets restaurés au musée.

Album des fouilles d'Alise (BIB 24)

Fouilles d'Alise S.te Reine. Commission de la Topographie des Gaules
12 mai 1861 – 7 septembre 1862
Sur le premier feuillet, dédicace de Félicien de Saulcy, président de la Commission de Topographie des Gaules, précisant qu'il est fait don de l'album au Musée de Saint-Germain.

L'album des fouilles d'Alise-Sainte-Reine est conçu probablement en 1866 pour réunir près de 100 pièces d'archives produites lors de la première phase des fouilles impériales menées par la Commission de Topographie des Gaules. Entre avril 1861 et septembre 1862, Félicien de Saulcy, Alexandre Bertrand et Casimir Creuly assurent une conduite des fouilles sur le terrain en quasi permanence, accompagnés par le sous-préfet de Semur Bouillé. Les sommes dépensées s'élèvent à 11 254,09 f sur lesquelles l'empereur a donné 3000 f ; le reste est financé par la CTG.
L'album nous éclaire avec précision et détails sur l'objet des fouilles -retrouver les traces des lignes de siège d'Alésia élaborées par Jules César-, sur leur chronologie, sur les espaces prospectés, et surtout sur le mode opératoire, grâce aux cartes, relevés, plans et coupes réalisés pour la plupart par l'agent-voyer de Flavigny, Paul Millot, et largement annotés.
La méthode de fouille par tranchées, une fois validée par la découverte des fossés de César en mai 1861, est systématiquement mise en œuvre. Les fossés de contrevallation et de circonvallation sont ainsi progressivement révélés.
Malgré le sérieux des résultats obtenus par la CTG, Napoléon III ne publie, dans le tome II de l'Histoire de Jules César, qu'un plan général simplifié, sans utiliser le dossier des fouilles de la Commission. Pourtant, en dépit des limites techniques du XIXe siècle, ce dossier montre des méthodes innovantes pour l'époque, précises et bien documentées, et dont les conclusions ont rarement été prises en défaut par les fouilles récentes.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, centre des archives, inv. BIB 24

Commission de Topographie des Gaules

Publication Les armes d'Alise (BIB 46489)

Verchère de Reffye, Auguste. "Les armes d'Alise. Notice avec photographies et gravures sur bois", Revue archéologique, 1864.
In-quarto. Tiré-à-part de l'article publié dans la Revue archéologique (p. 337-349). Illustrations : 3 épreuves photographiques sur papier albuminé collées, de A. Villeneuve photographe. Les mêmes photographies, non reliées, tirées sur papier albuminé en plus grand format portent la signature du photographe Augustin Paul Gueuvin.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, centre des archives, BIB 46489

La diffusion des armes trouvées à Alise-Sainte-Reine entre 1861 et 1865 est un véritable enjeu : leur nombre et leurs typologies apportent la preuve de la localisation d'Alésia à Alise ce que Napoléon III souhaite faire connaître avant même que le tome 2 de la l'Histoire de Jules César ne soit publié. Auguste Verchère de Reffye est chargé par l'empereur d'en faire l'étude et d'être son porte-parole auprès des savants étrangers, comme ici le docteur Keller de Zurich. L'officier d'ordonnance est passionné d'armement antique auquel il consacre des recherches basées sur l'analyse des textes anciens et sur l'iconographie de la colonne Trajane ; il a suivi de près les fouilles menées à Alise, et il dirige les "ateliers de Meudon" dans lesquels il restitue des armes de jet et suit la restauration des objets venus d'Alise.
L'intérêt de cet article publié dans la Revue archéologique, devenue la tribune des grands chantiers impériaux, est triple : Verchère de Reffye propose une étude scientifique des pointes de pilum qu'il juge emblématiques de la guerre des Gaules, il aborde la question de la diffusion par les moulages et la nécessité pour le Musée gallo-romain d'ouvrir un atelier à cet effet, et enfin, il utilise la photographie, qui double les dessins, pour apporter la preuve tangible de la matérialité des armes trouvées à Alise. Ces images sont collées, faute de maîtriser encore les procédés photomécaniques de l'édition, ce qui ajoute au caractère exceptionnel de l'article et à sa renommée.

Dessin des armes d'Alise (Bib 46491)

Planche d'Édouard Flouest, d’après un dessin du général Creuly gravé par Saunier pour la Revue archéologique
"Armes recueillies dans la plaine au-dessous d’Alise"
Sans date [après 1861]
Signé Ed. F.
Don de Mademoiselle Flouest au MAN, 1892
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, Centre des archives, fonds Édouard Flouest, 2018007/14/1

Le 2 juin 1861, alors que les fouilles d’Alise-Sainte-Reine menées à l’instigation de l’empereur par la Commission de Topographie des Gaules ont débuté depuis peu, Édouard Flouest est nommé procureur à Semur-en-Auxois, à quelques kilomètres de là. Dès décembre 1861, il intègre la Société des sciences naturelles de Semur et participe activement à sa réorganisation, notamment en faveur de l’intégration des sciences historiques, au rang desquelles se place l’archéologie.
Ce dessin à l’encre et à l’aquarelle reproduit une planche dessinée par le général Creuly, publiée dans la Revue archéologique du second semestre 1861 dans un article sur les « Armes et objets divers provenant des fouilles exécutées à Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or) ». Édouard Flouest prend une certaine liberté dans la recomposition de la planche et sa mise en couleur. Néanmoins, ses dessins témoignent de l’intérêt porté par les sociétés savantes aux résultats des fouilles menées par Napoléon III et, plus spécifiquement, au site d’Alise-Sainte-Reine.
Ces armes en bronze et en fer proviennent en grande partie des découvertes faites en novembre 1860 au moment du drainage du canal d’écoulement des eaux de la propriété de M. de Gasc, nommé « Fausse rivière », qui ont attiré l’attention de la CTG, et des fouilles qui ont suivi au printemps 1861. Seul le n°23 est une épée trouvée dans le canal de Bourgogne, en bas de la plaine des Laumes. Pour l’auteur de l’article de la Revue archéologique il s’agit sans aucun doute d’armes gauloises « tombées des mains défaillantes des défenseurs d’Alésia », hypothèse invalidée par les découvertes postérieures.

Flouest, Edouard

Canthare d'Alise (MAN 7564)

Coupe à décor végétal, dit canthare d’Alésia
Découverte à Alise-Sainte-Reine en septembre 1862
Don Napoléon III
Musée d’Archéologie nationale et Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, MAN 7564

Cette coupe est l’un des objets les plus emblématiques des activités archéologiques de Napoléon III. Il a en effet été découvert en septembre 1862 lors des fouilles financées par Napoléon III et conduites par le commandant Stoffel sur le site de la bataille d’Alésia, à Alise-Sainte-Reine, dans la plaine des Laumes. Encore pris dans sa gangue de terre, ce précieux vase à boire aurait été emballé et envoyé à Biarritz, où se trouvait le souverain, afin de lui laisser le privilège de le déballer lui-même. Il le conserva ensuite pendant plus de quatre ans dans son cabinet de travail au Palais des Tuileries, avant de l’envoyer le 8 avril 1867 au musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines, en vue de son inauguration le mois suivant. La datation de la coupe, peut-être fabriquée en Italie du sud, est, depuis 1862, objet de controverse. Des environs de 75 avant J.-C. pour certains (ce qui a autrefois permis aux plus audacieux de voir en César son propriétaire) elle pourrait dater de l’époque augustéenne au moins pour d’autres. Sa présence dans le sol de la plaine des Laumes ne signifie pas nécessairement qu’elle ait été perdue lors de la bataille de 52 avant J.-C., car Alésia fut aussi une importante ville à l’époque romaine, où un vase de luxe ancien a pu être utilisé et enfoui ou perdu. Les trois graffites gravés à la pointe sous le pied ne permettent pas de clore le débat. Une marque pondérale suggère que la coupe pouvait partie d’une paire et les deux autres inscriptions, en caractères grecs, livreraient le nom de l’orfèvre et celui d’un propriétaire

Monnaies gauloises retrouvées à Alise et Gergovie (N281, N286, N487, n357, N388, N618, N655, N2726, N2736)

Monnaies découvertes à Alise-Sainte-Reine et à Gergovie
Pour les monnaies d’Alise-Sainte-Reine : fouilles de Napoléon III (1862 – 1865), don au MAN en 1867.

Arvernes - Statère de laiton, 6,24 g., Alise-Sainte-Reine, 1er siècle av. J.-C
Droit : anépigraphe ; tête nue bouclée à gauche.
Revers : cheval au galop à gauche ; au-dessus S couché ; au-dessous amphore.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N281.
Arvernes - Drachme d’argent, 2,39 g. Alise-Sainte-Reine, 1er siècle av. J.-C
Droit : anépigraphe ; tête bouclée à gauche.
Revers : cheval à gauche; au-dessus volute; au-dessous anneau perlé, centré d’un point.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N357.

Arvernes - Drachme d’argent, 2,44 g., Alise-Sainte-Reine, 1er siècle av. J.-C
Droit : buste à droite ; diadème dans les cheveux ; collier perlé. Autour du cou ; volute devant le visage.
Revers : cavalier au galop à droite ; à l’exergue légende EPAD.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N286

Éduens - Quinaire d’argent, 1,92 g Alise-Sainte-Reine, 1er siècle av. J.-C
Droit : buste féminin à gauche (Diane ou Vénus) imité des deniers romains.
Revers : guerrier de face, tenant dans la main droite un sanglier enseigne et une hampe bouletée au sommet et dont la main gauche est posée sur un bouclier. À droite de haut en bas, légende VIIPOTAL.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N388

Éduens - Quinaire d’argent, 1,89 g, Alise-Sainte-Reine, 1er siècle av. J.-C
Droit : buste de Diane à droite, diadème dans les cheveux. À droite de l’effigie, hampe surmontée d’un globule
Revers : cavalier gaulois à droite, tenant un sanglier enseigne.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N487

Sénons - Potin, 2,07 g., Alise-Sainte-Reine, 1er siècle av. J.-C
Droit : profil très stylisé à gauche, la chevelure formée de petits traits composant une sorte de cimier.
Revers : cheval au galop à gauche.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N618

Carnutes – Bronze, 3,37 g., Alise-Sainte-Reine, 1er siècle av. J.-C
Droit : profil féminin à droite, la chevelure en chignon sur la nuque ; derrière fleur à cinq pétales.
Revers : aigle aux ailes éployées, à la tête tournée à droite. Vers un serpent enroulé, annelets dans le champ.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N655

Arvernes - Drachme d’argent, 2.30 g., Gergovie, 1er siècle av. J.-C
Droit : buste à droite ; collier perlé autour du cou. De part et d’autre de la tête légende PIC-TILOS.
Revers : cheval au galop à droite ; au-dessus volute ; au–dessous : fleuron.
Trouvée en surface, collection Chassaing acquise par le MAN en 1872.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N2726

Tolosates - Drachme d’argent. 2,45 g., Gergovie, 1er siècle av. J.-C
Droit : tête à gauche, la chevelure bordée par des S ; la rangée inférieure composée de Y pointés vers le bas.
Revers : croix bouletée au centre ; globule et lunule, premier, deuxième et quatrième cantons ; au troisième : globule et lunule.
Saint-Germain-en-Laye, MAN, N2736

La numismatique apporte des preuves irréfutables sur la localisation du site d’Alésia à Alise-Sainte-Reine près des Laumes (Côte d’Or). Le monnayage romain recueilli se caractérise par des émissions toutes antérieures à 54 av. J.-C . Les monnaies gauloises exhumées, offrent un échantillon des peuples ayant participé à l’armée de secours et sont représentatives de la circulation monétaire en 52 av. J.-C (argent , bronze , potin ). Les espèces en or sont de bas titre, car l’utilisation de l’or frappé décline. La récolte présente plusieurs monnaies inédites ou rares pour l’époque, dont un ensemble de 62 bronzes d’Espanactus qu’il serait impossible de réunir aujourd’hui en rassemblant les exemplaires de tous les musées, collections privées et marchands. Enfin la présence de deux statères de Vercingétorix en laiton, dont un à la tête casquée, inconnus avant. les 600 monnaies issues des fouilles de l’ empereur Napoléon III , mélangées , dans les fossés du camp D à des armes , boucliers , casques et aux tombereaux d’ossements humains et de carcasses de chevaux (non ferrés) témoignent bien des affrontements acharnés qui eurent lieu à Alésia durant le siège.