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Saint-Mauris, Jean de
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Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant le cardinal de Tournon, privé de logement à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 37] Le cardinal de Tournon se trouva en Court il y a seullement six jours et print congé du Roy pour se retirer en sa maison. Il fut si favorablement recueilly qu’il n’eust logis non seulement au chasteau de Saint Germain, mais non pas au bourg, par ou l’on congnoit que les choses vont fort appasionees en son endroit. Et a la verité le Roy ne le veult veoir ny moins en ouyr parler.
Tous les officiers du feu Roy ont esté retenuz en leurs estatz, mesmes Sourdi, saulf qu’il ne couche en la chambre du Roy comme il souloit en celle du pere, et fait l’office le jeusne Sainct André, lequel eust l’ordre le jour de Penthecoste dernier et fut cree joinctement mareschal de France comme aussi fut monsieur de Hesdan, au lieu de l’amiral, lequel est ou fainct estre malade a Paris de la goutte. […]
Le Roy s’est party de Saint Germain allant a Compiegne et dez la a Villecoustray pour enfin se rendre a Rains, ou il delibere prendre son sacre sur la fin du present mois de juing. »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant le départ du roi pour Saint-Germain-en-Laye

« [f. 37] J’ay sceu que led. seigneur Roy, par l’advis de ses medecins, se debvoit partir de Ramboulet et aller en une abbaye a deux lieures de la, ou il sera trois jours. Puis il viendra a Saint Germain, et ne se treuve quitte de la fiebvre si elle ne retourne, a quoy l’on obvye le plus que l’on peult. Mais comme son appostume n’est encoires bien ouverte, l’on ne doubte qu’elle retourne. Et sont en doubte ses medecins ou ny en quel lieu ilz luy pourront faire incision, craindant que l’ung des boyaulx enflambe, que denote grande corruption et alteration de luy. Ce que dessus, Sire, ay je sceu certainement et que l’on tient sa disposition beaucoup meilleure qu’elle n’avoit esté. »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant le départ du roi pour Saint-Germain-en-Laye

« [f. 56v] Le XXIe de ce mois, Sire, le Roy fust extremement malade et en temps que son appostume se debvoit plus ouvrir de ce qui n’estoit lors, et toute la nuyt il eust telles douleurs qu’il crioit comme ung homme desperé, tellement qui conceust opinion de devoir mourir, en sorte qu’il confessa et manda le Daulphin, auquel, present le cardinal de Tournon, l’admiral et madame d’estampes, il feyt maintes longues remonstrances et declaration de sa volonté en aucuns pointz, entre lesquelz il luy enjoindit et pria de favoriser lad. dame d’Estampes en tous ses affaires et continuer lesd. cardinal de Tournon et admiral en la charge qu’ilz avoient, l’asseurant qu’ilz estoient bien bons serviteurs et qui entendoient les affaires du royaulme, et fut, Sire, toute lad. nuyt tenu chierge allumé pour luy en donner le signe de la croix a cause que les medecins le jugeoient mort, mesmes que son appostume estoit retenu et ja commençoit lors luy monter en hault accompaigné d’une fiebvre. Et toutesfois, Sire, Dieu permist que le lendemain il se feyt une nouvelle ouverture proche de deux doiz du lieu ou souloit estre l’anchien appostume, de laquelle y sortist telle puantise qu’il se trouva hors de peyne, et depuys, Sire, il est demeuré fort asseché jusques a maintenant, en façon qu’il fait son compte d’estre bientost a Saint Germain, ou il se desire pour le regard de l’air, estant mesmes celluy ou il est de present peu salubre. »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant le désir du roi d’aller à Saint-Germain-en-Laye

« Aujourd’huy le Roy se retreuve bien fort malade d’une fiebvre, laquelle luy est survenue parce que son appostume s’est rouvert, ouquel il se retreuve telle pourriture que les medecins desperent de la curation. Led. Roy est a Rambouillet, lieu champestre de ou l’on ne l’ose tirer pour non le mectre en hazard, et il desireroit estre a Saint Germain. Monsieur le Daulphin l’abandonne peu, et je tiens qu’il viendroit peu à propoz [si] led. Roy morust, pource que led. Daulphin demonstre estre du tout enclins a la guerre. […] »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant le possible départ du roi de Saint-Germain-en-Laye

« Quelque peu apres la mort du feu roy d’Angleterre, fut icy publié que le roy de France tumba malade d’un rume, dont il fut contrainct prendre le lict, et dit lors en soubzriant que si led. feu roy d’Engleterre l’avoit adjourné pour le suyvre, que ce seroit bien aultre parolle. Il a prins, Sire, medecine, et n’est nouvelle qu’il doibts encores bouger de Saint Germain, sy ne va a La Muette proche de la. L’on dit que, en ce voyaige, il ne ira a Fontainebleau, a cause que l’ouvraige qu’il y fait bastir de nouveaul est imparfait et qu’il ne sera achevé avant six mois. […] »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant l’arrivée attendue du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Sire,
J’escripvis y a seulement deux jours a Vostre Magesté, et depuis est succedé que le Roy est tumbé en plus griefve maladie qui n’avoit, auquel la playe de son appostume s’est derechief ouverte, et dit l’on qu’elle s’est trouvee tant infectee que les medecins desperent aucunement de sa convalescence. Il doibt estre, Sire, ce jourd’huy ou demain a Saint Germain, ou il vient en lictiere dez Lymours, et y sera jusques a son entiere guerion. Par ce moyen l’on dit, Sire, qu’il ne fera la voyage de Chasteau Thierry et qui mandera le Daulphin cette part pour lever en son nom l’enffant de monsieur de Sedan. Je ne deffauldray, Sire, m’assentir tousjours soigneusement du progres de sa maladie pour en advertir Vostre Magesté. Et aujourd’huy, Sire, toute ceste Court, signamment le cardinal de Tournon et l’admiral et la dame d’Estampes craignent perdre le Roy, lequel, Sire, quelque ouverture qu’il ait, ne delaisse d’aller a la chasse en sa lictiere, mais l’on luy tient couverte. Et s’il vouloit croire les medecins, il se tiendroit au logis. […] »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant l’arrivée du nouveau roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le penultiesme du mois de mars passé, le Roy mourut a Rambouillet d’une fievre, que luy avoit duré trente jours. Il fut ouvert apres sa mort, et trouva l’on une appostume en son estomach, les rognons gastez et toutes les entrailles pourriz, et si avoit la partie du gesier enchancré et le pomom ja quelque peu entamé. Deux jours avant sa mort, madame d’Estampes se retira dud. Rambouillet et alla en sa maison de Lymours. Le lendemain dud. deces, le daulphyn avec sa femme allarent en ung monastere proche dud. Rambouillet, et le jour suyvant led. Daulphin se trouva a Saint Germain, et, avant son apartement dud. Rambouillet, il enchargea au cardinal de Tournon et l’admiral et l’evesque de Mascon d’estre là quarante jours, pour satisfaire aux solempnitez, mesmes de tenir le plat et service de vyande qu’est accoutumé en tel cas.
Le second de ce mois, mesdames la Daulphine et Marguerite visitarent la Royne de France a Poissy, par le commandement du Daulphin, lequel escripvit a Sa Majesté lettres de sa main concernantes la mort dud. Roy, et excusant que Sad. Majesté n’en fut esté advertye par luy de lad. maladie, qui avoit esté pour l’espoir que l’on concevoit que de jour a autre il gauriroit, offrant faire pour elle tout ce qu’elle pourroit actendre d’un qui luy estoit et vouloit demeurer a jamais humble et obeissant filz. […]
Le jour mesmes que le Daulphin fut aud. Saint Germain, y arriva le connestable, lequel il receut de tres bon visaige, et furent en devises eulx deulx a part plus de deux heures, et dit l’on que la mesme nuyct l’on deporta Longueval de ses estaz et lieutenandise de Champaigne. Le lendemain Bayart, qui estoit a la Court, fut deschassé de lad. court et pryvé de ses estaz, en sorte que ja il s’en est allé en sa maison bien estonné, et tient l’on que l’on dresse ja contre luy quelques articles pour soy en informer. […]
Madame d’Estampes, le tiers jours de ce mois, manda l’un des siens demander son logiz acoustumé a Saint Germain pour venir prendre congé du Daulphin, lequel fit dire au serviteur d’icelle dame qu’il allast vers la royne de France faire instance pour led. logiz et tel que Sa Majesté l’accorderoit il le feroit aussi, donnant assez a entendre a lad. dame qu’elle avoit esté tres mal usé d’avoir eté cause que Sad. Majesté fut esté si mal traicté. […]
Le connestable a aujourd’huy les logiz que souloit avoir lad. dame d’Estampes et est aupres de luy le cardinal de Chastillon, aussi sont mis en la maison du Roy les sieurs de Rains et Guyse ; le cardinal de Lorraine est tousjours le bienvenu et monstre l’on assez bon visaige au cardinal de Ferrare. »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, concernant un voyage de la reine veuve et du nouveau roi à Saint-Germain-en-Laye

« Sire,
La mort du Roy, dont mes aultres lettres font mention, me fust certiffiee et declaree par la royne de France avecq instructions de la faire entendre a Vostre Magesté et de luy affermer qu’elle l’avoit de bon lieu. Le mesmes, Sire, entendis je par Olsatius, l’ayant acertené a Trebatius pour chose veritable. Et toutesfois, Sire, pour le scavoir tant plus vrayment, je suppliay Sa Magesté que, comme d’elle mesmes, elle envoya en Court monsieur de Catillon pour scavoir ce que en estoit, ce qu’elle feist, Sire, et le manda au Daulphin comme a celluy qui le scavoit mieulx que nul aultre. Lequel, pour response, dit audit Catillon que le Roy estoit en tel estat qu’il ne pouvoit vivre deux heures et qu’il envoyeroit a la royne de France mesdames la Daulphine et Marguerite pour la visite et consoler, louant qu’elle fust au monastere de Poissi, ou elle se retrouve de present, pour estre lieu propre a dueil, et manda a Sad. Magesté que, apres avoir fait son dueil par quelques jours, qu’il la visiteroit et la meneroit a Saint Germain, et luy donna charge de dire a Sad. Magesté qu’il luy vouloit estre et demeurer a jammais tres humble et obeissant filz, et la traicter comme sa propre mere, et qu’il deliberoit la suplier qu’elle print sa residence en France sans aller autre part, et qu’il la luy consentiroit telle qu’elle la desiroit et vouldroit, usant au reste de maintes cordiaulx, honnestes et affectionnez propos. »

Saint-Mauris, Jean de

Lettre de Jean de Saint-Mauris, ambassadeur impérial, à propos des volontés du nouveau roi concernant Saint-Germain-en-Laye

« [p. 108] Monseigneur le Daulphin et mad. Ysabelle doibvent estre bientost a Saint Germain, ou ilz resideront desormais, et quant la court y sera, l’on les retirera a La Muette, laquelle le Daulphin fait parachever tant a la susdite occasion que pour ce qu’il en fut requis par le feu Roy durant sa maladie. Et desire led. Daulphin demeurer aud. Saint Germain a cause qu’il y a esté nourry, outre la commodité de l’air et du chasteau. Il a promis a ung chascun d’y bastir, et a Fontainebleau, ou il propose estre l’yver et sus le printemps a Bloys, Amboise et Tours, l’esté aud. Saint Germain et le surplus de l’annee alentour de Compiegne.
Led. Daulphin, le XIXe de ce mois, se partit dud. Saint Germain, allant en aucunes places du connestable, ou il doibt estre au plus VIII ou X jours. Et ce pendant l’on nettoye le logis dud. Saint Germain pour y recevoir led. seigneur Daulphin et sa seur, desquelz mons. de Humieres a le gouvernement. […]
[p. 114] L’admiral a esté logié a Saint Germain dans le chasteau ou lieu ou souloit estre du passé le cardinal de Tournon. Il fait espier quand le Roy doibt aller a la messe et lors il se trouve en sa chambre pour l’accompaigner, et quelque foiz le suyt il a la chasse. Il a assez de capitaines de mer avec luy qui voluntairement le suyvent, mais il n’a aujourd’huy nul credit ny entremise aux affaires. »

Saint-Mauris, Jean de