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Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire) Construction et travaux
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Soumission pour la réalisation du cadran de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Soumission concernant le cadran de l’horloge
Exercice 1863
Je soussigné Collin, horloger-mécanicien, successeur de Bernard Henri Wagner, demeurant à Paris, rue Montmartre, numéro 118.
Après avoir pris connaissance des deux dessins grandeur d’exécution du cadran et des aiguilles destinés à l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye, ces deux dessins indiquent 1° que le cadran de 1 m. 64 c. de diamètre sera en deux parties égales et qu’il sera en lave de Volvic émaillée de divers tons avec semis de fleurs de lys dans sa partie centrale, 2° que les aiguilles seront en cuivre rouge.
Les dits ouvrages seront exécutés par moi conformément à ces dessins et suivant aussi toutes les instructions de l’architecte.
Je m’oblige et m’engage envers Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts à fournir, transporter et poser le dit cadran et ses aiguilles pour la somme fixe et invariable, à forfait, de cinq cent cinquante francs. Dans cette somme, nous avons compris l’arrangement de l’ancienne minuterie et l’équilibrage des aiguilles.
Seront à ma charge les frais de timbre, d’enregistrement, de copies de pièces, d’octroi et enfin tous les frais quelconques et accessoires.
Le dit cadran sera livré et posé au plus tard le premier décembre de la présente année.
Paris, ce 18 septembre 1863.
Approuvée l’écriture ci-dessus
Collin, s. de Wagner
L’architecte :
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant l’abaissement du sol de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« [barré :] Ministère d’Etat
Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, juillet 1863
[barré :] Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Rapport à Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Les travaux de restauration du château de Saint-Germain se poursuivent avec activité et déjà M. Millet a retrouvé, en faisant pratiquer des fouilles dans différentes parties des bâtiments, des fragments qui lui permettent de rétablir d’une manière certaine les détails de la construction. Cet architecte a pensé, avec juste raison, qu’il trouverait dans le sol de la chapelle, exhaussé à différentes époques, des morceaux curieux de sculpture, détachés autrefois des anciennes constructions. Il a donc fait pratiquer quelques sondages dans ce sol, exhaussé de 1 m. 50 au moins, et en effet il a découvert les vestiges les plus intéressants.
Cet architecte demande l’autorisation de déblayer entièrement cette chapelle et de la remettre à son ancien niveau. Ce déblai entraînerait, d’après le devis ci-joint, une dépense de 2500 f. environ.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser l’exécution de ce travail et de signer, à cet effet, le présent rapport.
La dépense ci-dessus indiquée serait imputée sur le crédit affecté en 1863 à l’entretien des Bâtiments civils.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le conseiller d’Etat, secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 20 juillet 1863, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’abaissement du sol de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
A diverses reprises, j’ai eu l’occasion de faire des sondages dans le sol de la chapelle de saint Louis au château de Saint-Germain-en-Laye et, chaque fois, j’ai retiré de ces trous des fragments très intéressants et pouvant m’aider dans le travail de restauration que vous m’avez fait l’honneur de me confier.
Il me paraitrait utile de fouiller toute cette chapelle et de façon à retrouver son sol ancien. Je suis certain que ces fouilles fourniraient de nombreux débris taillés et sculptés qui me seraient très utiles pour conduire avec sûreté les ouvrages de restauration de ce vieux et respectable château royal.
J’ai l’honneur, en conséquence, de faire parvenir sous ce pli à Votre Excellence un devis estimatif des travaux dont il s’agit, tout en sollicitant sur les fonds d’entretien le faible crédit nécessaire pour les ouvrages dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 10 juillet 1863 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 6 février 1864
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué un crédit de 200000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 16 de la 2e section du budget du ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, exercice 1864, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint.
Cette somme sera spécialement affectée à l’achèvement de l’angle nord-ouest du château, à la pose des planchers et parquets, à la vitrerie et peinture de cette partie de l’édifice. En outre, il sera possible de continuer les travaux de restauration de la façade nord jusqu’à l’avant-corps de l’escalier principal.
D’après les propositions ci-jointes de M. Millet, architecte, le crédit serait ainsi réparti :
Maçonnerie : 110608,02
Charpente : 18277,00
Couverture et plomberie : 8938,80
Menuiserie : 16787,85
Serrurerie : 15824,00
Peinture et vitrerie : 7051,55
Sculpture : 8280,00
Total des travaux : 185767,22
Traitement du concierge et gardien, honoraires : 14232,78
Total égal au crédit : 200000,00
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir approuver cette répartition.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le conseiller d’Etat, secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 10 février 1864, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux réalisés en 1863 au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 6 janvier 1864
A Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Le crédit alloué sur l’exercice 1863 pour les ouvrages de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye est aujourd’hui entièrement épuisé et sous peu de jours j’espère pouvoir transmettre à Votre Excellence les derniers mémoires de l’entreprise.
L’allocation 1862 s’élevait à 100000 f. mais il a fallu faire diverses dépenses pour l’installation du musée gallo-romain et le crédit afférent aux ouvrages s’est trouvé réduit au plus à la somme totale de : 78936,00
Le crédit ouvert pendant l’exercice 1863 s’élevait à : 150000,00
Total : 228936 f. 00
Travaux exécutés en 1863
Pendant le cours de l’année 1863, nous avons fait effectuer les ouvrages dont le détail suit :
La tourelle carrée sur la façade nord, laissée à 16 m. 00 du sol l’an dernier, a été achevée.
Dans la grosse tout de l’angle nord-ouest, de Charles V, nous avons percé les 6 baies de la façade nord devant éclairer les étages du rez-de-chaussée, de l’entresol et du premier étage. Le mur qu’il s’agissait de percer a 1 mètre 80 centimètres d’épaisseur. Il était sillonné de lézardes et de tuyaux de cheminées et ces opérations délicates ont été faits sans accident et nous devions cependant, eu égard à la grande élévation, opérer toutes ces reprises dans étaiements. A l’intérieur de cette tour, nous avons construit les 4 grandes cheminées adossées au mur ouest de la façade principale. Le gros œuvre de cette vieille construction n’a pas été achevé mais l’on a pu toutefois, à son sommet, ériger trois arcs-boutans, construire les tuyaux extérieurs des cheminées, poser la corniche et la balustrade supérieure, et construire aussi la toiture définitive. Il nous a paru indispensable, pour assurer la conservation de cette partie du château, de faire poser quatre fortes chaines en fer reliant les murs nord et ouest aux bâtiments joignant la tour dont il s’agit. Sur la façade du château vers la place du Château, l’on a établi aussi le cadran de l’horloge en lave émaillée encadrée en marbre rouge français du département de l’Aude.
Dans le bâtiment nord, cinq travées de la façade septentrionale ont été consolidées par cinq contreforts en pierre d’appareils. Les croisées en briques ont été reconstruites ou restaurées. Les arcs reliant les éperons à la partie supérieure ont été posés. La corniche et les gargouilles ont été mises en place et le tout a été couronné par la balustrade ornée de vases en pierre et de plaques en lave de Volvic émaillée. Le chemin de ronde de l’entresol au droit de ces 5 travées a été aussi réédifié et couronné par son dallage, toiture et balustrade. A l’intérieur de ce corps de logis et dans cette partie, l’on a restauré la cheminée du 16ème siècle et construit cinq grandes cheminées neuves en pierre et en briques. Dans le devis, nous avions compté pouvoir conserver les anciens tuyaux et les énormes souches de tous ces foyers, mais après avoir dépouillé toutes les murailles de leurs enduits, nous avons constaté que les tuyaux, qui ont en section plus d’un mètre de longueur, n’avaient en largeur que 18 à 20 centimètres. Dans ces conditions, le ramonage était à peu près impossible et depuis le 16ème siècle tous ces conduits avaient été ravagés par le feu, si fréquemment que les murailles étaient déchirées, ruinées et calcinées dans toute leur hauteur. L’on a bien été contraint en conséquence de refaire à neuf les tuyaux, les énormes souches en brique et aussi de nombreuses et importantes parties des murs de refend.
Les poutres en bois du 16ème siècle étaient scellées dans les murs latéraux et les parties incrustées avaient été entourées de boites en plomb d’une très forte épaisseur. Malgré cette sage mais insuffisante précaution du constructeur, nous avons trouvé les extrémités des poutres entièrement pourries. Pareille détérioration étant à craindre pour les bois que nous devons mettre en œuvre, il nous a paru utile de modifier à cet égard les arrangements primitifs et il a été posé de solides corbeaux composés de trois assises de pierre très dure qui recevront les abouts des nouvelles poutres qui de la sorte ne seront plus scellées dans les murailles.
Les poutres étaient supportées jadis pas des maçonneries en moellons tendres et sous ces portées l’on constatait divers écrasements assez dangereux. Pour remédier à ces désordres, il a été fait dans tous les étages et dans les deux murs de solides pilastres en pierre sous les pièces principales de la charpente des planchers.
Les éperons de la cour près la tourelle de l’escalier ont été dépouillés de leurs enduits et sus ces plâtras l’on a trouvé la très mauvaise maçonnerie, en moellons et briques, déjà signalée dans le rapport que nous avons eu l’honneur d’adresser à Votre Excellence. L’on a reconnu qu’il était indispensable de procéder à la reconstruction complète et en sous-œuvre des contreforts et l’opération dont il s’agit est en cours d’exécution.
L’une des fosses d’aisance, celle sise dans le fossé nord au droit de l’escalier d’honneur, menaçait ruine il y a quelques jours et déjà des excavations s’étaient formées sur ce point par suite des remblais qui s’exécutent. Les fosses peuvent être utilisées comme citernes aussi bien que pour l’arrosage des jardins que pour se débarrasser des eaux pluviales qui seront fournies par les bâtiments et par la cour du château, qui présentent ensemble l’énorme surface de plus de cinq mille mètres. Il était indispensable d’assurer la conservation de cette fosse et l’on vient d’établir dans cette construction souterraine deux solides murs de refend en meulière.
Les ouvrages étant attaqués sur tous les points de l’angle nord-ouest et rien n’étant encore achevé, il est assez difficile d’établir la comparaison entre les prévisions du devis et la valeur des ouvrages effectués. Nous allons essayer toutefois ce rapprochement et pour satisfaire aux ordres que nous avez bien voulu nous donner le 11 décembre dernier.
Les ouvrages exécutés s’élèvent, suivant ce qui a été dit plus haut, à la somme de : 228936,00
La restauration de l’angle nord-ouest est prévue pour une somme de 140655 f. 96 et il reste à faire divers ouvrages qu’on peut estimer à 35000 f., différence : 105655,00
La partie restaurée du bâtiment nord est évaluée dans le devis environ : 50000,00
La restauration de l’une des travées de la façade ouest est estimée à : 5000,00
La démolition de l’angle nord-ouest s’élève à : 12381,00
[Total :] 173036,00
Différence formant excédant : 55900 f. 00
Cet excédant de dépenses provient assurément pour une partie des ouvrages imprévus décrits précédemment et concernant les tuyaux des souches de cheminées et les murs de refend du bâtiment nord et aussi des travaux qu’il a fallu exécuter dans la fosse sise au pied de l’escalier principal pour éviter la ruine de la voûte et tous les accidents qui pouvaient résulter l’affaissement du sol. Le devis avait été rédigé avec la série 1861 et les prix avaient été portés dans cette pièce un peu au-dessous des prix de la ville de Paris et il a fallu payer ces ouvrages entreprises et dans l’embarras des étais au contraire à des prix plus élevés. Les séries de prix 1862 et 1863 ont augmenté légèrement certains prix et comme nous suivons les séries de chaque année, le chiffre des ouvrages se trouve augmenté. Mais l’excédant de dépenses provient assurément surtout de ce que sur tous les points, sans exception, nous avons eu à remédier à des désordres qui, pour la plupart, avaient été prévus mais qui sont toujours et plus graves et plus profonds que nous n’avions pu le supposer.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 6 janvier 1864 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la réparation du campanile du château de Saint-Germain-en-Laye

« Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous bien voulu, il y a quelques jours, m’ordonner de vous faire parvenir le devis des ouvrages d’entretien du château de Saint-Germain-en-Laye et j’ai l’honneur, sous ce pli, de vous adresser ce document.
Le campanile qui surmonte la tour de Charles V, sise à l’angle nord-ouest du château, est hors d’aplomb et réclame, vous le savez, Monsieur le Ministre, d’assez nombreuses réparations. Toute l’ornementation en plomb repoussé qui décorait jadis sa base a disparue et il serait à propos peut-être de rétablir les choses dans leur état primitif. J’ai cru de mon devoir en conséquence de comprendre les travaux dont il s’agit dans le devis d’entretien en date de ce jour.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 29 octobre 1863 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant la réalisation de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
La tour nord-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye est presque entièrement restaurée et M. Millet, architecte de cet édifice, a pris les dispositions nécessaires pour poser un cadran d’horloge sur la partie de cette tour en façade sur la place du château.
Dans ce but, il a fait souscrire à M. Collin, horloger demeurant à Paris, rue Montmartre, n° 118, une soumission aux termes de laquelle il s’engage à fournir et poser le cadran dont il s’agit, en lave de Volvic, avec aiguilles en cuivre rouge, moyennant le prix fixé, à forfait, à la somme de cinq cent cinquante francs (550 f.).
Ce cadran sera entouré d’un cadre en marbre que le sieur Séguin, marbrier demeurant à Paris, rue de Rennes, n° 7, s’engage à fournir et poser moyennant le prix fixé à forfait à la somme de mille vingt francs (1020 f.).
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vouloir bien approuver ces soumissions et de signer à cet effet le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le conseiller d’Etat, secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 29 septembre 1863, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la réalisation de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 23 septembre 1863
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Le 18 courant, j’avais l’honneur de vous adresser la soumission souscrite par le sieur Collin concernant le cadran en lave de Volvic du château de Saint-Germain-en-Laye.
Après avoir étudié la nature du marbre à mettre en œuvre pour l’encadrement de ce cadran de l’horloge, j’ai l’honneur de vous proposer de faire ce travail en griotte des carrières de Caunes, sises près Carcassonne (Aude).
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous faire parvenir sous ce pli 3 expéditions d’une soumission souscrite par M. Séguin, marbrier, demeurant à Paris, rue de Rennes, n° 7.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Soumission pour la réalisation de l’encadrement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Exercice 1863
Soumission concernant l’encadrement du cadran de la tour nord-ouest
Je soussigné E. Seguin, entrepreneur de marbrerie demeurant à Paris, rue de Rennes, numéro sept,
Après avoir pris connaissance des dessins concernant l’encadrement en marbre du cadran de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye.
M’oblige et m’engage à fournir et poser le dit objet suivant les dessins, ordres et avis de l’architecte. Je m’oblige aussi à effectuer le dit travail pour la somme fixe et invariable de mille vingt francs et suivant ce qui est indiqué dans le sous détail ci-contre :
Marbre griotte de Caunes, près Carcassonne, de 0,15 0,20 0,14 : 0,172
1/6 de déchet : 0,028
[Total :] 0,200
A raison de 950 f. 00 : 190 f. 00
5,60 de taille de moulure circulaire en y comprenant évidements, sciages, coupes, épanelage, ébauche, etc. etc. à raison de 60 f. 00 : 336 f. 00
60 cannelures en marbre blanc apportées et formant minutes à raison de 4 f. 00 l’une, en y comprenant façon de l’entaille et scellement : 240 f. 00
Polissage de la moulure de 5,60 de longueur à raison de 20 f. 00 tout compris : 112 f. 00
15 gougeons en cuivre à raison de 1 f. 00 l’un : 15 f. 00 ; 8 fortes pattes-agraffes de 0,25 de longueur en cuivre estimées à : 27 f. 00 : 42 f. 00
Pose, emballage, transport, ajustement, raccords, droits d’octroi etc. etc. estimés à : 100 f. 00
Total égal : 1020 f. 00
Seront à ma charge les frais d’enregistrement, de timbre, de copies de pièces et enfin tous les frais quelconques accessoires.
Le dit encadrement sera livré et posé au plus tard le 1er décembre de la présente année.
Paris, ce 21 septembre 1863
Approuvé l’écriture ci-dessus
E. Seguin
L’architecte
Eug. Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la réalisation de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 18 septembre 1863
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Les ouvrages du château de Saint-Germain-en-Laye se poursuivent et je suis en mesure de placer le cadran de l’horloge sur la tour nord-ouest, à sa place définitive.
J’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence d’établir ce cadran en lave de Volvic avec encadrement de marbre rouge.
J’ai fait souscrire à M. Collin une soumission concernant le cadran et j’ai l’honneur, sous ce pli, de vous faire parvenir 3 expéditions de ce document.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 septembre 1870
Monsieur le Ministre,
En réponse à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 2 de ce mois, je m’empresse de vous fournir les détails que vous réclamez.
Sur le crédit d’entretien ouvert le 14 janvier dernier, les dépenses peuvent être estimées aujourd’hui à la somme de 10 à 11 mille francs. Le crédit ouvert étant de 15979 francs, il reste environ à dépenser 6000 francs. Nous aurons bien quelques ouvrages à faire pour mettre les choses en état pour passer l’hiver 1870-1871.
Quant au crédit des grosses réparations, s’élevant à 200 mille francs, ouvert le 15 mars 1870, il me semble qu’il est dépensé entièrement. Je n’ai pas encore les mémoires mais la chose me parait certaine et j’ai dû donne l’ordre de suspendre les travaux.
Je suis, Monsieur le Ministre, votre bien dévoué serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Lettres, des sciences et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 20 août 1870
A Son Excellence monsieur le ministre des Lettres, des sciences et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai réglé définitivement les ouvrages de restauration effectués dans le château de Saint-Germain avec les fonds qui m’ont été alloués sur la cassette de Sa Majesté l’Empereur. J’ai entre les mains les reçus et les mémoires acquittés constatant que chacune des personnes portées au résumé ci-dessous a reçu les sommes qui lui étaient dues.
Le crédit alloué pendant six mois, du mois d’août 1869 au mois de janvier 1870, est de : 60000 f. 00
Les dépenses sont les suivantes :
Mémoires de maçonnerie du sieur Morin-Bigle : 42423 f. 03
Mémoire de charpente du sieur Tellier : 10348 f. 40
Mémoire de terrasse du sieur Béché : 4000 f. 00
Honoraires de l’architecte à 4 p. % : 2270 f. 86
Honoraires de l’inspecteur : 300 f. 00
Honoraires et voyages du vérificateur : 657 f. 71
[Total :] 60000 f. 00
Dépenses constatées : 60000 f. 00
Reste : 0 f. 00
Je tiens à votre disposition, Monsieur le Ministre, toutes les pièces de la comptabilité dont il s’agit dans le cas où vous voudriez les classer dans les bureaux de votre administration.
Je suis avec respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Saint-Germain, 20 août 1870 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 16 février 1870
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, a été autorisé, le 11 novembre dernier, à faire transformer en paratonnerres les mâts en fer placés de distance en distance sur les bâtiments du château et qui, dans le principe, étaient seulement destinés à supporter des bannières les jours de fête.
M. Millet a fait souscrire, pour l’établissement de ces paratonnerres, à M. Collin, horloger mécanicien, la soumission ci-jointe, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
M. Collin s’engage à exécuter les travaux moyennant les prix de la série comprise dans la soumission, et à ne pas dépasser, pour l’ensemble de l’opération, le prix de 2350 f.
Cette soumission régulièrement rédigée comprend des travaux qui, à raison de leur destination spéciale, peuvent faire l’objet d’un marché de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
En conséquence, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette soumission et de signer le présent rapport ainsi que l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 17 février 1870, M. Richard »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les menuisiers employés aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 29 novembre 1869
A Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Le 22 septembre dernier, j’avais l’honneur de vous faire connaître la faillite de la maison Blanchard et Larchevêque, entrepreneurs de menuiserie. Le fonds de commerce n’a pas été vendu et cette maison n’existe plus.
Dans les ouvrages du château de Saint-Germain, j’ai continuellement besoin d’ouvriers menuisiers. En ce moment, je dois faire boucher nombre d’ouvertures extérieures pour empêcher la pluie ou la neige de pénétrer sur les planchers du bâtiment nord et de l’angle nord-est.
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous proposer de confier la suite des travaux de menuiserie à M. Berthier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain-en-Laye. Je m’empresse alors de vous faire parvenir sous ce pli une soumission souscrite par cet entrepreneur et dans laquelle ce chef-ouvrier s’engage à faire les ouvrages avec un rabais de 3 pour cent.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la pose de paratonnerres sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des Monuments publics
Minute de lettre
Du 11 novembre 1869
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître, en réponse à votre lettre du 28 octobre dernier, que je vous autorise à transformer en paratonnerre les mâts en fer que vous avez fait placer, de distance en distance, sur les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye et qui dans le principe étaient seulement destinés à supporter des bannières les jours de fête.
La dépense évaluée à 2864 f. 40 sera imputée sur les crédits affectés aux travaux de restauration du château.
Vous voudrez bien me transmette, le plus tôt possible, pour que je l’approuve, la soumission que vous ferez souscrire à M. Collin que vous proposez de charger de l’exécution de ces travaux.
Etc. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la pose de paratonnerres sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 28 octobre 1869
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai fait poser à Saint-Germain, sur la grosse tour de l’angle nord-ouest, un paratonnerre qui protège le donjon et de petites parties des bâtiments nord et ouest. Ce paratonnerre est bien insuffisant pour tout le bâtiment longeant le parterre et pour le pavillon de l’angle nord-est qui sont actuellement restaurés.
Les combles sont surmontés de mâts en fer pour recevoir des bannières les jours de fête et j’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence d’utiliser ces mâts pour recevoir les pointes en cuivre et platine et pour former paratonnerre sur ces parties du château de Saint-Germain-en-Laye. En reliant le tout par des chaînes et en établissant les conducteurs et les perd-fluides, nous aurions garanti toutes les constructions remises en état.
J’ai l’honneur de proposer la façon de ces ouvrages, qui pourraient être confiés à M. Collin, constructeur fort expérimenté, demeurant à Paris, rue Montmartre, n° 118.
Dans le cas où vous voudriez bien, Monsieur le Ministre, autoriser la pose des paratonnerres dont il s’agit, il me semble utile de comprendre dans ce rapport le devis estimatif des dépenses sollicitées.
Devis estimatif
Fourniture et pose de 3 points en cuivre et en platine sur les mâts des porte-bannières tout en conservant les boules en plomb, lesdites à raison de 80 f 00 l’une : 240,00
120 supports de chaîne à raison de 2 f. 50 l’un : 300,00
170 mètres linéaires de chaînes de 15 millimètres en cuivre rouge à 6 f. 50 l’un : 1105,00
6 colliers de douilles à raison de 15 f. : 90,00
2 colliers de raccord à 10 f. l’un : 20,00
Perd-fluides et tringles estimés à : 45,00
Les tuyaux et le charbon de bois estimés à : 30,00
La plomberie et les soudures pour garantir de la pluie les attaches des supports : 300,00
Pose de tous les appareils, pointes, etc., estimée à : 350,00
[Total :] 2480,00
Imprévus : 248,00
[Total :] 2728,00
Honoraires de l’architecte calculés à 5 pour % : 136,40
Total : 2864,40
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 28 octobre 1869 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Paris, ce 30 décembre 1868
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Deux des pavillons qui enfermaient l’élégant château de François Ier à Saint-Germain-en-Laye ont été entièrement démolis et la vielle demeure royale est actuellement complétement dégagée sur sa façade septentrionale. Le gros œuvre de l’angle nord-est est à peu près achevé et en ce moment les charpentiers et les couvreurs sont occupés aux toitures de cette importante portion du monument.
Le 3e pavillon, en suivant l’ordre des travaux, le pavillon sud-est, présente dans sa construction des désordres très graves. Tous les planchers sont brisés et hors d’état d’être conservés plus longtemps. La démolition du pavillon dont il s’agit me semble urgente et j’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence de procéder à cette démolition dans le plus court délai.
Pour ne compromettre en rien les vieilles et respectables parties du château de François 1er, la démolition doit se faire toutefois suivant la méthode adoptée pour les autres pavillons, par parties et lentement. Les maçonneries du 17e siècle nous sont souvent utiles pour nettoyer et étrésillonner les parties anciennes du château que nous avons mission de restaurer et de conserver, et c’est alors dans ces conditions que j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer la démolition du pavillon sud-est.
Dans le devis estimatif que j’ai eu l’honneur de vous faire parvenir le 22 février 1862, j’avais compté que tous les gravois provenant des démolitions trouveraient place dans les fossés entourant le château, que je vous proposais de remblayer de environ 1 m. 20 de hauteur.
La quantité de gravois provenant des démolitions est énorme. Les planchers sont presque partout chargés de 30 à 40 centimètres de débris et de plâtras. Avec la démolition de 2 pavillons et la façon des ouvrages à la suite, les fossés se trouvent à peu près complètement remblayés. Par ces ouvrages, nous avons jeté et régalé environ 7000 mètres cubes de gravois et de déchets dans les fossés du château de Saint-Germain-en-Laye.
L’on va donc se trouver dans l’obligation pour la démolition du pavillon sud-est de faire enlever et transporter aux décharges publiques tous les gravois. Dans le devis de démolition du 22 février 1862, la démolition dont il s’agit était comptée pour une somme de 14209 f. 83 c. Les conditions du projet étant changées, j’ai l’honneur de vous faire parvenir sous ce pli un nouveau détail estimatif pour le travail que je sollicite auprès de vous, Monsieur le Ministre, et s’appliquant au 3e pavillon.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Devis pour la démolition du pavillon sud-est du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Devis des travaux à effectuer pour la démolition du pavillon sud-est

  1. La dépose des plombs de la toiture avec jet, transport et rangement d’une surface de 300 m. 00 à 40 kilos par mètre : plomb déposé, jeté, transporté et rangé : 12000 k. 00
  2. La dépose des bois du comble, partie avec descente, partie avec jet, transport et rangement d’une surface de 300 m. 00 à 0 f. 10 par mètre, produit : démolition de charpente : 30 stères 000
  3. La démolition des 5 planchers comme ci-dessus d’ensemble une surface de 1275 m. 00 à 0 stère 15 par mètre : idem : 191 st. 250
  4. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage et dépose des parquets, jet de gravois et sortie, surface de 1275,00 à 0 f. 50 le mètre superficiel : argent : 637 f. 50
  5. La démolition des murs extérieurs et de refend, ceux extérieurs d’un développement de 42 m. 00 30,00 de hauteur et 1 m. 62 d’épaisseur réduite produisent 2041,200
    Les murs de refend surface en plan 72 m. 50
    30,00 de hauteur produisent 2175,000
    Les voûtes surface en plan de 255 m. 00 à % ½ = 382 m. 50 * 0,60 d’épaisseur, 229,500
    Ensemble 4445 m. 700
    Dont en pierre jetée, bardée et rangée avec jet et sortie des gravois, un cube de 700,000 : démolition de pierre, 700,000
    Le surplus en moellon et brique : 37456,700 : idem brique et moellon : 3745,700
  6. La démolition de l’escalier et descellement des tuyaux avec rangement et transport des dits, sortie des gravois, une somme de : argent : 100 f. 00
  7. La dépose du balcon en fer de 44 m. 00 de longueur à 127 k. 00 par mètre : dépose de fer : 5588 k. 00
  8. Démolition des souches de cheminées : 250 f. 00
    Résumé
  9. Plomb dépose, jeté, transporté et rangé : 12000 k. 00, 0 f. 02 : 240 f. 00
  10. Démolition de charpente, partie descendue, partie jetée, avec transport et rangement : 221 stères 250, 5 f. 00 : 1106 f. 25
  11. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, sortie des gravois : 700 m. 000, 6 f. 00 : 4200 f. 00
  12. Démolition de maçonnerie en brique ou moellon avec jet, triage, rangement, sortie des gravois : 3745 m. 700, 2 f. 25 : 8427 f. 83
  13. Dépose de fer avec rangement : 5588 k. 00, 0 f. 02 : 111 f. 76
    Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 1287 f. 50
    Total de la démolition, à reporter : 15373 f. 34
    Enlèvement aux décharges publiques des gravois des démolitions précédentes
  14. Ceux provenant des planchers d’une surface de 1275 m. 00 * 0,40 de hauteur réduite en y comprenant foisonnement, produit 510,000
  15. Ceux provenant des pierres de taille et résultant de la dépose cube de la pierre déposée, 700,000, au 1/5, 140,000
  16. Ceux provenant de démolition des maçonneries en briques ou moellon, le cube de ces parties 3745,700 à ½, 1872,850
    Cube total des gravois, 2522,850
    A 3 f. 35 le mètre cube pour chargement en tombereau et enlèvement aux décharges publiques, produit : 8451 f. 55
    Construction d’un pont de service pour l’enlèvement des gravois et divers
  17. Ouverture d’une brèche dans le mur d’appui de 3 m. 00 de longueur 1,00 de hauteur et 0,60 produit 1,00 de hauteur et 0,60 produit 1 m. 800 à 3 f. 00 le mètre cube, 5 f. 40
  18. Reprises et raccords dans le mur : 20 f. 00
  19. Etablissement d’une porte provisoire avec ferrures, trous et scellements : 100 f. 00
  20. Etablissement du pont de service en chêne produit 7 stères 000 à 110 f. 00 le stère, 770 f. 00
    Dès sous les poteaux, 150 f. 00
    Trous et scellemens pour le pont, 50 f. 00
    Ferrures de ce pont, 100 f. 00
    Goudronnage des bois, 100 f. 00
    Ensemble, 1295 f. 40 : 1295 f. 40
    [Total :] 9746 f. 95
    Construction d’un pont et enlèvement de gravois : 9746 f. 95
    Total de la démolition du pavillon : 25120 f 29
    Dressé par l’architecte soussigné
    Eugène Millet
    Paris, ce 28 décembre 1868 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 12 mars 1868
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 6 février dernier, un crédit de 200000 f. pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Ce crédit sera spécialement affecté à l’achèvement de la façade sur le parterre et à la continuation de la restauration de la façade donnant sur la cité Médicis.
Pour l’exécution de ces travaux, M. Millet, architecte de l’édifice, a fait souscrire aux entrepreneurs les soumissions ci-jointes que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
Maçonnerie : les travaux ont été confiés jusqu’ici aux sieurs Planté, entrepreneurs demeurant à Saint-Germain, mais ils ont apporté dans l’exécution de leurs engagements une telle négligence que M. Millet regarde comme indispensable de leur retirer cette entreprise, et il propose pour les remplacer le sieur Bigle, qui a déjà exécuté sous sa direction des travaux importants et de la façon la plus satisfaisante. Le sieur Bigle, aux termes de la soumission qu’il a souscrite, s’engage à prendre la suite des travaux de maçonnerie aux mêmes conditions qu’avaient acceptés les sieurs Planté, et moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1868, avec rabais sur ces prix de 4 p. %.
Charpente : M. Tellier s’engage à exécuter les travaux de charpente moyennant les prix de la même série avec rabais de 5 p. %.
Couverture et plomberie : MM. Monduit et Béchet s’engagent à exécuter les travaux de couverture et de plomberie moyennant les prix de la même série avec rabais de 3 p. %.
Menuiserie : MM. Blanchard et Larchevêque s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie moyennant les prix de la même série, avec rabais de 5 p. %.
Serrurerie : M. Moutier s’engage à exécuter les travaux de serrurerie moyennant les prix de la même série avec rabais de 5 p. %.
Fumisterie : M. Ferrari s’engage à exécuter les travaux de fumisterie moyennant les prix de la même série avec rabais de 3 p. %.
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible s’engage à exécuter les travaux de peinture et vitrerie moyennant les prix de la même série avec rabais de 6 p. %.
Sculptures d’ornement : M. Corbel s’engage à exécuter les travaux de sculpture d’ornement moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de l’exercice 1867.
Sculptures d’ornement : M. Libersac s’engage à exécuter les travaux de sculpture d’ornement moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de l’exercice 1867.
Tous ces travaux ne sont que la suite de ceux entrepris depuis plusieurs années et il paraît utile, dans l’intérêt de leur bonne exécution, de les confier aux entrepreneurs qui les ont commencé et qui ont aujourd’hui l’expérience de ces travaux de restauration.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier d’approuver ces soumissions qui sont régulièrement rédigées et de signer le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 13 mars 1868, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 2 mars 1868
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 6 février dernier, un crédit de 200000 f. imputable sur le crédit inscrit au chapitre 16, 2e section du budget, exercice 1868, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
M. Millet, architecte de cet édifice, propose d’employer cette somme ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 114672 f. 21
Charpente : 21000 f. 00
Couverture et plomberie : 10000 f. 00
Menuiserie : restauration : 5000 f. ; mobilier : 7000 f. ; [total :] 12000 f. 00
Serrurerie : restauration : 8000 f. ; mobilier : 6000 f. ; [total :] 14000 f. 00
Fumisterie : 4000 f. 00
Peinture et vitrerie : restauration : 3000 f. ; mobilier : 2000 f. ; [total :] 5000 f. 00
Sculpture : 5000 f. 00
Honoraires, frais d’agence, traitements du gardien et du concierge : 14327 f. 79
Total : 200000 f. 00
Il ressort du détail ci-dessus qu’une somme de 15000 francs sera spécialement employée à l’établissement de divers objets mobiliers, armoires et vitrines pour le musée.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver les propositions de M. Millet et signer le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 4 mars 1868, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’installation d’une loge pour un gardien au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 septembre 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Monsieur le conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye me demande d’établir, pour l’hiver prochain, un poste de gardiens à main gauche dans le vestibule, près la porte d’entrée du château. Le local serait placé sous la grande salle des fêtes et il m’est impossible alors de construire une cheminée pour le chauffage du poste dont il s’agit.
J’ai donc l’honneur de proposer la pose d’un poêle chauffé par le gaz afin d’éviter tout tuyau extérieur sur la façade principale du monument.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant supérieur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’installation du conservateur dans l’appartement du commandant militaire du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 septembre 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Au commencement de l’année 1867, vous vouliez bien me donner l’ordre d’informer madame de Girardin qu’elle devait quitter l’appartement sis au 1er étage du pavillon sud-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye. Le 4 mai 1867, madame de Girardin avait achevé son déménagement, quitté le château, et aussitôt nous faisions exécuter les réparations ordonnées par Votre Excellence. Ces réparations étaient achevées dans les premiers jours du mois de juin 1867.
Monsieur Alexandre Bertrand, conservateur du musée de Saint-Germain, a pris possession avant-hier soir, 5 septembre, de l’appartement dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant l’aménagement d’une forge pour le musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 29 juillet 1867
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
L’administration du musée gallo-romain de Saint-Germain demande l’établissement, dans une des caves du château, d’une petite forge pour la réparation des objets antiques et même pour la reproduction des objets dont le musée ne pourrait se procurer les originaux.
M. Millet propose d’établir cette forge dans une des caves du pavillon du personnel logé. Cette cave est inoccupée et quelques travaux suffiront pour l’approprier à sa destination.
La dépense est évaluée à 800 f.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser cette dépense, dont le montant sera imputé sur le crédit d’entretien des Bâtiments civils, exercice 1867.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 31 juillet 1867, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’aménagement d’une forge pour le musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 28 juillet 1867
A Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Il y a une quinzaine de jours, M. le conservateur du musée de Saint-Germain me fit connaitre qu’il était utile d’établir une forge dans l’une des caves du château, tout en me demandant si elle pourrait s’établir par nos soins, mais au moyen d’un crédit mis à ma disposition par l’administration des Musées impériaux. Je me livrais à l’examen des lieux et je déclarais qu’il n’y avait aucune difficulté. Le projet fut alors soumis à l’appréciation de M. le surintendant des Beaux-Arts.
Je reçois aujourd’hui de M. le conservateur du musée la lettre suivante, datée du 26 courant :
M. le surintendant a approuvé le 15 de ce mois l’installation dans une cave du château d’une forge et de son outillage pour la réparation des objets antiques et même pour la reproduction des objets dont le musée ne pouvait se procurer les originaux. Vous m’avez fait espérer que l’établissement de cette petite forge ne rencontrerait aucune difficulté. Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien solliciter de l’administration des Bâtiments civils l’autorisation nécessaire. Cette installation est urgente, parce que l’Exposition universelle doit fournir un grand nombre de pièces dont les possesseurs ne veulent pas se dessaisir.
Veuillez, Monsieur, agréer etc.
Le conservateur du musée
Signé : Al. Bertrand
Après lecture de cette lettre, je pensais encore qu’il s’agissait d’établir l’atelier et ses dépendances aux frais de l’administration des Musées impériaux et je pensais me borner à solliciter l’autorisation de faire les ouvrages dans le local dépendant de l’administration des Bâtiments civils.
Mais je viens de rencontrer le conservateur, qui m’a fait connaître que M. le surintendant, se basant sur ce que les ouvrages d’appropriation et d’achat des objets mobiliers ayant été jusqu’à ce jour payés par l’administration des Bâtiments civils, il en serait peut-être de même pour l’atelier des forgerons.
La forge dont il s’agit peut s’établir dans le pavillon du personnel logé, dans une cave aujourd’hui inoccupée. Il serait peut-être imprudent d’établir dans le château de Saint-Germain un véritable atelier de forgerons mais, dans l’espèce, il ne s’agit que d’une forge volante, destinée à fabriquer de petits objets. Il n’y aurait alors, ce me semble, aucun danger à l’établir dans le pavillon sud-ouest, qui doit d’ailleurs être démoli dans quelques années.
En ce qui s’applique à la dépense, elle peut se diviser en 2 parts distinctes. L’une comprend la construction des cloisons ou murailles et l’arrangement des portes, des croisées et la cheminée. L’autre doit comprendre l’achat de la forge, tout l’outillage et les casiers et les tablettes nécessaires dans tout atelier.
La 1ère part, afférente à la construction, peut être estimée, comme dépense, à la somme de 7 à 800 francs. La dépense de la 2e partie doit résulter de la dimension de la forge et de l’importance de l’outillage et je m’empresserai de me renseigner et de fournir des détails à cet égard si Votre Excellence voulait bien me l’ordonner.
M. le conservateur fait connaitre qu’il y a urgence et j’ai l’honneur, en conséquence, de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, et l’autorisation d’effectuer les travaux, et des ordres à l’égard des dépenses projetées.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 28 février 1867 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la remise au musée de salles du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris le 8 avril 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur de vous faire connaître déjà l’achèvement de la restauration de toute la partie du château comprises entre la tour de Charles V, dite le donjon, et l’escalier d’honneur, sis au milieu du bâtiment septentrional. Toute cette partie du château, qui occupe en plan une surface de environ 750 mètres, ne réclamait plus que quelques petits travaux accessoires lorsqu’il s’est agi de la construction des objets mobiliers.
Aujourd’hui, la construction du mobilier est, sinon achevée, au moins très avancée. Nous avons fait raboter les parquets et mettre en couleur, et j’ai l’honneur de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, la remise officielle de toutes les salles restaurées à l’administration des Musées impériaux.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport sur les travaux à faire dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Abords du château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
François 1er, en construisant le château de Saint-Germain-en-Laye, s’était borné à élaguer un coin de la forêt et à établir des jardinets autour de la splendide demeure qu’il érigeait sur l’emplacement du château-forteresse érigé par le roi Charles V. Le château de la Renaissance fut successivement habité par tous nos rois jusqu’à Louis XIV, qui voulut ajouter à son agrément en faisant planter vers le nord et jusqu’à la forêt un admirable jardin, et le savant André Le Nôtre était chargé de ce soin.
Si nous en croyons l’un des historiens de la ville de Saint-Germain, le jardin fut tracé par Le Nôtre en 1674, c’est-à-dire six ou huit ans avant que Louis XIV eût la fâcheuse pensée de faire agrandir le château, et six ou huit années aussi avant d’avoir l’idée d’abandonner cette demeure pour se fixer définitivement à Versailles.
Ce même historien nous apprend aussi qu’en 1750, tout en respectant le tracé du savant architecte-jardinier, l’on détruisait les bassins pour éviter « les grandes réparations qui étaient devenues indispensables ».
L’on doit à Le Nôtre la magnifique terrasse de Saint-Germain-en-Laye, l’une de nos plus admirables promenades des environs de Paris. Cet artiste avait su, dans un terrain irrégulier, tracer un jardin donnant de charmantes vues de tous les points du château dont vous m’avez fait l’honneur de me confier la restauration. Tout le parterre en broderies était traversé par une large et belle allée qui était continuée par la grande avenue des Loges. Le tout correspondait exactement à l’axe de l’avant-corps de l’escalier d’honneur du château. Le parterre était bordé d’avenues de tilleuls se terminant par un hémicycle desservant les Loges et la porte de Pontoise. L’irrégularité du terrain avait été rachetée par un boulingrin compris entre le parterre proprement dit et le quinconce joignant la grande terrasse. Le plan et la gravure annexés à ce rapport pourront, je crois, donner une idée de la belle composition de l’architecte Le Nôtre.
Si en 1750 l’on faisait quelques suppressions pour raisons d’économie, l’on avait conservé toutefois toutes les grandes dispositions de l’œuvre. Le plan joint à cette lettre, copié sur un plan d’alignement de la ville de Saint-Germain dressé en 1818, constate même que ce jardin était encore presque complet il y a peu d’année.
Le parterre de Saint-Germain n’a été sérieusement détruit qu’en 1846, à l’époque de la construction du chemin de fer atmosphérique. Alors, et avec un sans-façon regrettable, l’on détruisait les belles dispositions du jardin et l’on ouvrait la large tranchée qui déshonore actuellement les abords du château. En 1846 aussi, les avenues et le grand hémicycle de tilleuls était en partie arrachés, le jardin était replanté en changeant tous les axes, et actuellement le parterre semble bien plutôt une annexe de la tranchée du chemin de fer qu’une dépendance de la vieille demeure royale. Aujourd’hui, enfin, les lignes architecturales du château et la disposition du parterre sont dans un désordre complet.
Le Nôtre, en traçant son jardin, avait songé aux entrées principales de la forêt et il avait très habilement ménagé une large avenue à l’est du château, donnant accès à une étoile de routes, suivant ce qui est indiqué sur le plan ci-joint. Cet arrangement a encore disparu et l’entrée de cette avenue a été bouchée par des murailles vers la rue du Château-Neuf. Le terrain sis à l’est du château, qui nous a été abandonné provisoirement pour le chantier des travaux, pourrait facilement être ouvert à nouveau et l’on arriverait de la sorte, tout en permettant la surveillance et la promenade autour du château, à faire revivre en même temps l’une des anciennes dispositions de l’œuvre de Le Nôtre.
Si nous nous en rapportons à toutes les gravures anciennes, l’on approchait jadis, et sur tous les points, du mur d’appui bordant les fossés du monument historique (voir la gravure de Rigaud ci-jointe). Depuis quelques années, l’on a exhaussé les terres bordant le fossé nord, le long du parterre, et l’on a planté des arbustes et des haies qui s’opposent à l’accès du mur d’appui dont il s’agit. Cette disposition a pour fâcheux effet de diminuer la hauteur du château et de couper les lignes de sa base d’une façon fâcheuse.
Le voyageur quittant Paris pour Saint-Germain, à son arrivée dans cette ville après avoir parcouru 20 kilomètres de voie ferrée, devrait retrouver à main gauche, dans le lointain, la ville de Paris et jouir d’une partie de l’admirable vue de la vallée de la Seine. L’on est privé de cet effet vraiment grandiose par des plantations d’arbustes qui encombrent la grande allée, ménagée par Le Nôtre et conduisant de la place du Château à la belle terrasse de Saint-Germain-en-Laye.
Votre Excellence sait que le château de Saint-Germain est entièrement couvert par des terrasses et que de ses galeries, qui servent à la promenade, l’on aperçoit à merveille les abords du château et toutes les campagnes environnantes. Les désordres apportés dans le jardin du savant architecte Le Nôtre sont signalés par tous les visiteurs et il m’a semblé de mon devoir alors de vous adresser ces études sur l’ancien Saint-Germain et de porter à votre connaissance les observations que j’entends faire depuis plusieurs années. Ayant eu l’honneur d’être chargé par vous, Monsieur le Ministre, de la restauration de l’important château de Saint-Germain-en-Laye, je devais d’ailleurs, je crois, solliciter auprès de vous les quelques améliorations qui me semblent utiles pour l’arrangement de ses abords.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 16 novembre 1866 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant le décor du grand escalier du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 7 juillet 1866
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Les salles restaurées du château de Saint-Germain sont peintes, dans leurs soubassements, en teintes plates à l’huile et à la cire. Les parties hautes sont simplement badigeonnées. Des filets formant des refends ont été tracés sur ces teintes afin d’obtenir un effet satisfaisant.
M. Millet se propose de suivre à peu près le même système pour la décoration du grand escalier d’honneur. Toutefois, il désirer être autorisé à faire peindre dans les tympans et entre les pilastres en briques quelques motifs représentant des salamandres et des F couronnées. Il se propose aussi de relever par quelques peintures décoratives avec dorure les parties sculptées des culs de lampe des voûtes des paliers.
La dépense est évaluée, d’après le devis ci-joint, à la somme de 4000 f. environ.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver les propositions de M. Millet ainsi que la soumission souscrite par M. Denuelle, peintre décorateur, qui s’engage à exécuter les travaux moyennant les prix du devis joint à la soumission.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 9 juillet 1866, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant le décor du grand escalier du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 2 juillet 1866
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Je fais terminer en ce moment les peintures de toutes les salles du château de Saint-Germain-en-Laye comprises entre le donjon et l’escalier d’honneur. Je pensais me borner à peindre les soubassements à l’huile et à la cire, et à badigeonner les parties hautes de toutes les pièces. Le résultat obtenu ne m’a pas semblé satisfaisant et j’ai dû ordonner la façon de filets formant des refends et la façon de quelques bandes rouges décoratives. Tout ce travail d’ornementation est exécuté par M. Louis dit Larible, l’entrepreneur de peinture du château.
La décoration des salles doit se poursuivre dans l’escalier d’honneur et elle sera faite aussi par M. Larible. Il serait utile assurément de peindre dans cette partie de l’édifice, dans les tympans et entre les pilastres en briques, quelques motifs milieux, quelques salamandres et quelques F couronnées. Les voûtes des paliers sont supportées par des culs de lampe et portent des clefs avec pendentifs et il serait à propos de relever ces sculptures de décoration et de quelques parties d’or.
L’on doit, à Saint-Germain, se montrer extrêmement sobre de décoration et l’on ne saurait toutefois faire plus simple, ce que semble, que ce que nous avons l’honneur de proposer à Votre Excellence. Ces simples travaux de décoration ne sauraient être exécutés par un artiste de talent et je m’empresse de vous faire parvenir un devis estimatif rédigé par M. Denuelle tout en sollicitant l’approbation des ouvrages dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 14 avril 1866
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué un crédit de 200000 f. pour terminer en 1866 les bâtiments du château de Saint-Germain donnant sur le parterre et compris entre la tour de Charles V et l’escalier d’honneur. Cette partie du monument pourra être livrée au service des Musées impériaux dans 4 mois. En outre, M. Millet propose de continuer la restauration de cette façade sur le parterre.
Le crédit serait réparti ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 132763 f.
Charpente : 18000 f.
Couverture et plomberie : 4000 f.
Menuiserie : 8000 f.
Serrurerie : 7000 f.
Fumisterie : 6000 f.
Peinture et vitrerie : 6000 f.
Sculpture : 4000 f.
Imprévus et frais d’agence : 14237 f.
Total : 200000 f.
Pour l’exécution de ces travaux, M. Millet a fait souscrire aux entrepreneurs ordinaires du château les soumissions suivantes :
Maçonnerie : M. Planté frères qui s’engagent à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1866, avec rabais sur ces prix de 4 p. %
Charpente : M. Tellier s’engage à exécuter les travaux de charpente aux mêmes conditions, avec un rabais de 5 p. %
Couverture et plomberie : MM. Monduit et Bechet s’engagent à exécuter les travaux de couverture et plomberie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Menuiserie : MM. Blanchard et Larchevêque s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie aux mêmes conditions, rabais 5 p. %
Serrurerie : M. Moutier s’engage à exécuter les travaux de menuiserie moyennant les mêmes conditions, rabais 5 p. %
Fumisterie : M. Ferrari s’engage à exécuter les travaux de fumisterie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible s’engage à exécuter les travaux de peinture et vitrerie aux mêmes conditions, rabais 6 p. %
Sculpture : M. Corbel s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix fixés dans la soumission qu’il a souscrite et qui a été approuvée en 1864
Sculpture : M. Libersac s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite et qui a été approuvée en 1864
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver ces soumissions, qui sont régulièrement rédigées, ainsi que les propositions de M. Millet pour l’emploi du crédit de 200000 f. par nature d’ouvrages.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 16 avril 1866, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux réalisés en 1865 au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de ma Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Rapport
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur, pour satisfaire à vos ordres, de vous faire connaître le détail des ouvrages exécutés pendant l’année 1865 dans le château de Saint-Germain-en-Laye et aussi les propositions des travaux qui pourraient être entrepris en 1866 avec le crédit de 200000 francs que vous avez bien voulu affecter à l’entreprise dont il s’agit.
L’an dernier, avant le 31 décembre 1865, nous avions fait tous les travaux de la 2ème section du bâtiment nord jusqu’à l’escalier principal. Nous avions achevé aussi à peu près la restauration et la consolidation de cet escalier principal. Le crédit alloué nous avait permis en outre d’édifier deux des éperons extérieurs de la face septentrionale au-delà de l’escalier d’honneur. Votre Excellence sait la manière de procéder à Saint-Germain, qui consiste à faire marcher de front les ouvrages sur la cour en même temps que ceux de l’extérieur, et sur la cour alors les travaux s’étendent aussi jusqu’à l’escalier principal.
Les grands éperons de la cour dans toute la partie occidentale étaient tous en mauvais moellons et briques dans la hauteur des deux étages inférieurs, et des tassements vraiment effrayants s’étaient produits ans les bâtisses et avaient entraîné les parties hautes des murailles et des contreforts. L’on constatait des déversements et des hors d’aplomb atteignant 20 et 25 centimètres sur les parois du corps de logis. Les voûtes qui terminent le dernier étage étaient déchirées et déformées au point de faire craindre leur écroulement.
Nous avons, en 1865, reconstruit à neuf, en sous-œuvre, 7 éperons de la cour avec leurs fondations. L’on a remis d’aplomb les parements supérieurs de ces éperons et l’on a refait la presque totalité de la voûté en pierre et brique de cette portion de l’édifice.
Le travail a été complété par la restauration de toutes les baies de tous les étages du dedans et du dehors, par la pose des balustrades du premier étage et du couronnement, par la construction des cheminées et de leurs souches au-dessus des combles. Avec le crédit alloué, nous avons pu refaire les planchers en charpente aussi bien que la toiture en bois et métal. L’édifice est aujourd’hui complètement à l’abri des eaux pluviales jusque et y compris l’escalier d’honneur.
Pour satisfaire aux ordres que vous avez bien voulu nous donner le 2 février mil huit cent soixante-cinq, l’on a construit dans la cour la grande citerne contenant environ 118 mille litres d’eau. Nous avons ajourné toutefois, dans l’intérêt de la conservation de ces ouvrages souterrains, sis sous le chantier, la façon des citernaux qui doivent compléter l’approvisionnement et suivant aussi l’autorisation que vous avez bien voulu me donner.
L’on a aussi, conformément à vos instructions, fait appliquer du silicate sur quelques parties de l’édifice.
Les ouvrages à entreprendre en 1866 devront comprendre, tout d’abord, la façon du petit œuvre de la 2ème section du bâtiment nord et de l’escalier. L’on s’occupera donc des dallages, de la menuiserie, de la fumisterie, de la serrurerie, de la peinture et de la vitrerie, et vers le mois de juin prochain l’on pourrait mettre en service la tour de Charles V, les salles à la suite et l’escalier d’honneur. De la sorte, on livrerait à l’administration des Musées impériaux d’ici à 3 ou 4 mois au plus tard tous les étages d’une partie du monument présentant environ 900 mètres superficiels.
Pendant l’exécution de ces ouvrages complémentaires, l’on continuerait la démolition du pavillon nord-est de Louis XIV et l’on s’occuperait de toutes les reprises et réédifications du pavillon de François 1er, si profondément mutilé à la fin du 17ème siècle et sis à l’angle du parterre et de la cité Médicis. J’ai rédigé déjà la plupart des dessins et études concernant ce point de l’édifice et je pense porter tous les efforts des ouvriers sur ces travaux, si toutefois Votre Excellence approuve mes propositions à cet égard.
J’ai l’honneur de joindre à ce rapport neuf soumissions souscrites pour les travaux de 1866, qui sont les suivantes et qui portent les rabais dont le détail suit :
Maçonnerie : sieurs Planté, rabais 4 pour %
Charpente : M. Tellier, rabais 5 pour %
Couverture et plomberie : sieurs Monduit et Béchet, rabais 3 pour %
Menuiserie : sieurs Blanchard et Larchevêque, rabais 5 pour %
Serrurerie : M. Moutier, rabais 5 pour %
Fumisterie : M. Ferari, rabais 3 pour %
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible, rabais 6 pour %
Sculpture : M. Corbel, même prix qu’en 1864
Sculpture : M. Libersac, même prix qu’en 1864
Pour compléter les renseignements que vous m’avez fait l’honneur de me demander, je dois vous indiquer, je crois, Monsieur le Ministre, les chiffres approximatifs des diverses dépenses ou la répartition approximative du crédit de 200000 francs que vous voulez bien mettre à ma disposition pour la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye. La division du crédit se fera à nouveau, nous croyons, de la façon suivante :
Maçonnerie : 132753,00
Charpente : 18000,00
Couverture et plomberie : 4000,00
Menuiserie : 8000,00
Serrurerie : 7000,00
Fumisterie : 6000,00
Peinture et vitrerie : 6000,00
Sculpture : 4000,00
Honoraires et vérification : 94747,00
[Total :] 195420,00
Traitement de l’inspecteur : 2400,00
Traitement du concierge : 1100,00
Traitement du gardien : 1080,00
[Total :] 4580,00
Total égal : 200000 f. 00
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 29 mars 1866 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 10 février 1866
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Pendant le cours du mois de juillet 1862, vous vouliez bien me donner l’ordre de commencer les ouvrages de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye et de démolir le pavillon nord-ouest, sis à l’angle du parterre et de la place du château, vis-à-vis la gare du chemin de fer.
La restauration a été commencée, vous le savez, à l’angle de la place, et la restauration est à peu près achevée pour toute la partie du bâtiment qui s’étend jusqu’à l’escalier d’honneur. L’escalier d’honneur lui-même est à peu près complètement consolidé et reconstruit. L’on va s’occuper de l’achèvement de la menuiserie et de la peinture, et d’ici à 3 ou 4 mois l’on pourra remettre tout le corps de logis, jusque et y compris l’escalier d’honneur, à l’administration des Musées impériaux.
Je dois songer actuellement à la restauration de la suite du bâtiment et du pavillon nord-est, sis sur le parterre et près la cité Médicis. J’ai l’honneur, en conséquence, de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, l’autorisation de procéder à la démolition du gros pavillon de la fin du 17e siècle.
La démolition dont il s’agit dont être faite par parties, au fur et à mesure des ouvrages de consolidation du château, afin de ne compromettre en rien la solidité des constructions de François 1er que nous devons restaurer. La démolition projetée pourrait se faire en ce moment, au moins pour les parties supérieures, et j’ai l’honneur de vous proposer de confier l’opération à M. Planté, entrepreneurs de maçonnerie. Je m’empresse alors de vous faire parvenir, Monsieur le Ministre, une soumission à cet égard tout en sollicitant auprès de vous l’approbation du document.
Les matériaux qui proviendront des bâtisses de Louis XIV sont inférieurs à ce que nous avions pensé. La pierre de taille présente une belle apparence mais elle se décompose très rapidement lorsqu’elle est retaillée et exposée à l’air. Le bois de charpente est rempli d’aubier, très souvent hors de service. Mais il est encore quelques parties qu’on peut rendre en compte pour le réemploi dans les ouvrages de menuiserie. Le moellon est toujours de qualité médiocre mais nous le remettons en œuvre dans nos gros murs, dans la plupart de nos travaux.
En résumé, les matériaux fournis par les démolitions représentent une valeur au moins égale au chiffre fixé par la destruction des bâtiments. Les démolitions doivent se faire avec quelques précautions comme nous le disions plus haut, et il était alors de notre devoir, nous croyons, de proposer à Votre Excellence de faire les démolitions par les entrepreneurs attachés aux travaux.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 10 février 1866 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant l’installation de chauffages au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 2 mars 1865
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
La portion nord des bâtiments du château de Saint-Germain, situés en façade sur le jardin de la terrasse, sera bientôt terminée jusqu’au grand escalier d’honneur, et remise au service des Musées qui pourra y installer ses collections avant la fin de cette année.
Il est nécessaire de s’occuper dès à présent des travaux nécessaires pour le chauffage de ces pièces, que ne pourraient chauffer suffisamment les cheminées existant dans chacune d’elles.
M. Millet, architecte de l’édifice, propose d’établir au rez-de-chaussée des bâtiments de forts poêles calorifères, avec conduits de chaleur tous verticaux et bouches de chaleur donnant dans toutes les pièces à chaque étage. Les conduits de fumée passeraient dans les tuyaux de cheminées pratiquées dans les différentes salles.
L’architecte estime que huit calorifères suffiraient pour chauffer convenablement les bâtiments nord-est et ouest du château au fur et à mesure des travaux de restauration.
L’établissement de ces huit calorifères entrainerait une dépense de 19000 f. environ. Cette année, il faudrait en construire 3 seulement dans la partie du château qui sera livrée au service du musée et leur construction, évaluée à 6000 f. environ, serait imputée sur le crédit de 200000 f. alloué en 1865.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier d’approuver le système de chauffage proposé par M. Millet et de l’autoriser à faire construire cette année les trois premiers calorifères.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 4 mars 1865, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

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