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Ministère des Travaux publics Château-Vieux Français
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Cahier des charges des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 novembre 1878
Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
Cahier des charges particulières aux divers travaux
Article 1er
Tous les matériaux qui seront mis en œuvre dans les travaux du château de Saint-Germain-en-Laye seront toujours de 1er choix et de 1ère qualité, dans l’espèce qui sera prescrite par l’architecte.
Maçonnerie
Article 2
L’entrepreneur de maçonnerie sera tenu de signaler à l’avance toutes les parties de la construction qui auraient besoin d’être cintrées, étayées ou étrésillonnées, pour éviter tout accident. Faite par lui de le faire, il serait passible de tous frais et dommages qui en résulteraient.
Article 3
Les entrepreneurs devront donner des reçus de tous les dessins d’exécution qui leur seront remis par l’architecte et ils seront responsables de ces dessins.
Les dessins d’exécution seront ménagés et soignés afin d’être remis à l’architecte en bon état, au fur et à mesure de l’achèvement des travaux partiels.
Article 4
Les maçonneries en moellons seront hourdées à plein bain de mortier et ne présenteront aucuns vides. Toutes les pierres d’appareil seront posées à bain de mortier, les lits et les joints auront un centimètre d’épaisseur ou de largeur et cette pose se fera sans cales d’aucune espèce dans les joints. Pour certaines parties, l’architecte pourra toujours prescrire l’emploi de la louve. L’usage de la fiche et des coulis en mortier noyé sera formellement interdit. La pose se fera enfin sur une couche de mortier et non autrement, sous aucun prétexte.
Toutes les maçonneries en pierre, en moellons taillés et en moellons bruts seront toujours faites en bonne liaison. L’entrepreneur de maçonnerie aura à satisfaire, à tous égards, à l’architecte en ce qui concerne les proportions et les dimensions à donner à tous les matériaux. L’entrepreneur devra suivre tous les carnets d’appareils qui lui seront remis par l’architecte et il ne pourra, dans aucun cas, modifier ces appareils. Tout l’appareil sera vrai, et l’on ne pourra avoir recours, sous aucun prétexte, aux faux joints ou autres expédients mensongers. Ces obligations n’autorisent en aucune façon l’entrepreneur à réclamer une plus-value de règlement de longueur, de largeur ou de hauteur d’appareil.
Toutes les tailles de parements des moellons taillés seront faites avant la pose des moellons, et de façon à éviter toute taille sur place. Ces tailles seront layées, suivant ce qui a été fait pour les premiers travaux.
Toutes les tailles de parements droits et moulurés sur les pierres d’appareil seront faites à la bretture, dite taillant à dents. L’usage de la boucharde ou de tout autre outil analogue est formellement interdit. Toutes ces tailles seront faites à la main du tailleur de pierre, et selon le sens de la mise en chantier des morceaux de pierre. Le sens de la layure sera dont différent pour tous les morceaux de pierre. Ceci dit pour éviter la taille layée dans le sens vertical, car cette taille verticale ne sera pas admise. Toutes les tailles de parements droits et moulurés seront complètement faites sur le chantier, sur le sol, avant le montage et la pose des pierres. Toutes ces tailles seront faites avec la plus grande précision et de façon à éviter tout recoupement après coup.
Toute pierre qui ne se raccorderait pas exactement ou qui nécessiterait un recoupement de balèvres devra être descendue et retaillée sur le sol, si toutefois la pierre est suffisante, et dans le cas contraire cette pierre serait remplacée et recommencée aux frais, risques et périls de l’entrepreneur.
Le jointoyement des pierres et des moellons sera fait aussitôt la pose et de façon à éviter tout rejointoyement après coup. Le jointoyement sera fait avec le mortier ayant servi au hourdis.
En résumé, et pour tous les ouvrages, l’on aura à suivre tous les principes de construction qui ont été suivis pour l’exécution de la première partie des travaux. L’on aura à cet égard d’ailleurs à observer toutes les indications de l’architecte.
Article 5
Les briques qui seront fournies seront bien moulées, bien cuites, à arêtes vives, sans glaçures ni bavures. Elles seront sonores et non gélives.
Les briques moulurées des divers modèles qui seront donnés seront également moulées, même dans le cas où il n’y aurait que des petites quantités de même nature, et elles ne pourront jamais être taillées, sous aucun prétexte, afin qu’elles aient toujours leur surface inattaquable par les agents atmosphériques.
Les briques seront trempées dans l’eau, au fur et à mesure de leur emploi, et elles seront posées à bain de mortier. Ces briques seront toujours agencées selon l’appareil qui sera prescrit. Le jointoyement de ces briques sera fait suivant les ordres de l’architecte, et de façon à raccorder les vieilles et anciennes maçonneries de cette nature.
Article 6
Les enduits seront toujours bien dressés et seront effectués à la demande.
Charpente
Article 7
Les bois de charpente mis en œuvre auront toujours au moins deux ans de coupe. Ils seront flottés sans aubier, nœuds vicieux, roulures ou autres défauts. Ces bois seront toujours assemblés suivant ce qui sera réclamé par l’architecte et suivant toutes les règles de l’art de la charpenterie.
Les planchers se composeront de poutres et de solives apparentes. Les poutres seront en deux morceaux de moyen équarissage pour ne pas employer des bois hors d’âge. Les solives seront exécutées en bois de choix, qui sera rabotté. Les entrevoux seront bien parallèles.
L’entrepreneur ne devra commencer aucune partie des travaux sans un ordre ou un dessin signé de l’architecte, qui indiquera l’espèce et la dimension des bois à fournir, les détails d’exécution, le système d’assemblage, les profils des moulures et les autres indications auxquelles ces travaux pourront donner lieu. Les ouvrages exécutés sans ordres seront déposés et enlevés si l’architecte le juge convenable, et l’entrepreneur sera passible de tous les frais et dommages qui en résulteront.
Couverture
Article 8
Tous les métaux employés, pour les ouvrages de couverture, seront toujours pesés avant l’emploi. Les quantités seront constatées par l’inspecteur des travaux sur les carnets d’attachements. Il sera fait toutefois une exception pour les motifs devant décorer certaines parties de la flèche de la chapelle, qui seront comptés à la pièce, ces travaux devant présenter un caractère artistique et décoratif.
Le plomb, le zinc, le cuivre et la fonte seront d’une épaisseur régulière, sans soufflures, feuilletages ni fissures.
Les voliges seront posées jointives, dressées sur les rives, et espacées suivant les indications de l’architecte. Elles seront posées en bonne liaison et fixées solidement sur les chevrons. Les extrémités devront toujours porter sur un chevron et enfin tous les travaux de couverture seront exécutés avec la dernière perfection.
Menuiserie
Article 9
Les menuiseries seront en bois sec et sans défaut. Celles extérieures seront apportées au chantier avant d’être peintes.
L’entrepreneur sera tenu de changer toutes les parties de menuiserie qui seraient devenues gauches par suite de mauvais assemblages ou d’une fausse position avant d’être en place.
Toutes les menuiseries en bois apparent, aussi bien que le gros mobilier fixe au musée, seront faits en chêne provenant généralement des vieux bois de démolition du château. Ils seront exécutés avec une grande perfection sur les modèles spéciaux qui seront fournis par l’architecte.
Serrurerie
Article 10
Tous les fers employés seront doux et bien forgés ; ceux aigres et cassants seront refusés.
Les fers ronds ou carrés seront parfaitement dressés, bien calibrés et d’égale épaisseur. Les fers à I seront exactement des échantillons demandés, bien dressés et d’un calibre uniforme.
Tous les ferrements décoratifs, tels que : boutons de portes, entrées de serrures, anneaux de tirage, verroux, etc. etc. ainsi que les vitrines en fer seront exécutés suivant toutes les règles de l’art, conformément à ce qui a été fait pour les travaux déjà exécutés et sur modèles spéciaux faits sur les dessins qui seront remis, en cours d’exécution, à l’entrepreneur.
Les ouvrages de quincaillerie proviendront toujours des fabriques indiquées par l’architecte. Les entailles dans les bois, pour la pose de ces objets, seront faites avec la plus grande précision.
Peinture
Article 11
Les ouvrages préparatoires à faire pour l’application des peintures, soit à l’huile, soit à la colle, seront indiqués par l’architecte, et l’on admettra dans le compte des travaux que les seuls ouvrages préparatoires dont l’exécution aura été constatée sur les attachements. Les impressions devront généralement couvrir toutes les surfaces apparentes ou cachées, et celles d’épaisseur, et dès lors être appliquées avant que les objets soient en surface.
Les peintures en détrempe seront suffisamment encollées. Par conséquent, celles qui ne résisteraient pas au frottement par défaut de colle ou celles qui s’écailleraient par surabondance ne seront pas reçues.
L’appareil figuré par des filets ou par des bandes sera toujours tracé suivant les principes de construction du 16e siècle et il ne sera d’ailleurs exécuté qu’après que l’architecte l’aura revu dans toutes ses parties et l’aura définitivement accepté.
Article 12
Toutes les clauses et conditions insérées au présent cahier des charges sont de rigueur, aucune d’elles ne pourra être réputée comminatoire.
Dressé par l’architecte soussigné
Eugène Millet
Paris, le 30 novembre 1878 »

Ministère des Travaux publics

Devis de travaux à exécuter au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, 31 mai 1879
Restauration du château de Saint-Germain
Devis descriptif des travaux de charpente, de menuiserie, de serrurerie, de peinture et de vitrerie à exécuter au château pendant les exercices 1879, 1880, 1881, 1882 et 1883
Charpente
Les travaux de charpente compris dans les exercices ci-dessus mentionnés se composent des ouvrages à exécuter seulement à titre provisoire et des ouvrages à exécuter à titre définitif.
Les ouvrages à exécuter à titre provisoire comprennent tous les étais pour buter et étrésillonner les anciennes constructions et les soutenir pendant l’exécution des reprises en maçonnerie. Ils comprennent aussi la fourniture et la pose des cintres, tant pour la consolidation des anciens arcs que pour la reconstruction de ceux qui font partie de la restauration, et enfin les combles provisoires destinés à garantir les parties de restauration qui ne pourront pas être immédiatement terminées.
Ces étais, ces cintres et ces combles devront être fournis par l’entrepreneur dès que la demande lui en aura été faite par l’architecte. L’équarrissage maximum des grandes contrefiches en sapin employées pour la reprise des contreforts ne devra pas dépasser un carré de 0,36 de côté, l’équarrissage des bois de brin en chêne employés pour étais et pour étrésillons ne pourra être compté en plus que pour un carré de 0,22 de côté. D’ailleurs, l’entrepreneur devra se conformer exactement aux détails et aux indications qui lui seront donnés pour la nature des bois, pour leurs dispositions et pour leurs dimensions.
Les ouvrages à exécuter à titre définitif se composent des planchers du pavillon de l’angle sud-est, de l’achèvement des combles du bâtiment sud, du comble et des planchers du pavillon de la chapelle, de l’achèvement du comble de la chapelle, et des démolitions de planchers et de combles anciens qui pourront lui être ordonnées par l’architecte.
Tous les bois à fournir devront satisfaire rigoureusement aux conditions indiquées dans le cahier des charges tant sous le rapport de leurs natures et qualités que sous le rapport des dimensions qui sont indiquées dans les plans déjà fournis par l’architecte et dans ceux destinés à les compléter. Les démolitions devront être exécutées avec toutes les précautions nécessaires pour éviter tout accident.
Menuiserie
Les travaux de menuiserie compris dans les exercices mentionnés ci-dessus sont de deux natures différentes :
1° ceux qui se rattachent à l’achèvement du gros-œuvre,
2° ceux qui sont relatifs au mobilier du musée.
Les travaux de la 1ère catégorie se composent des croisées, des portes, des parquets, des stylobates, des cimaises, des corniches, des potelets d’angles, des plafonds en boiseries et en général de tous les ouvrages de menuiserie qu’il sera nécessaire d’exécuter avant de livrer à l’administration des Musées les salles du pavillon nord-est, du bâtiment est, du pavillon sud-est, du bâtiment sud et du pavillon de la chapelle.
Pour tous ces travaux, l’entrepreneur se conformera rigoureusement aux plans et indications qui lui seront fournis par l’architecte. Il aura d’ailleurs pour se guider les travaux de même nature déjà exécutés dans les salles livrées au musée gallo-romain et qui devront lui servir de types pour l’exécution de ceux qui lui seront confiés.
Les ouvrages de cette 1ère catégorie comprennent aussi toutes les menuiseries qu’il sera nécessaire d’exécuter dans le bâtiment sud pour l’achèvement complet de l’appartement de M. le directeur du musée et pour les logements de deux gardiens et d’un concierge. Pour ces ouvrages, comme pour ceux qui précèdent, l’entrepreneur suivra exactement les détails qui lui seront fournis par l’architecte ainsi que toutes les indications concernant la nature, les dimensions des bois et l’exécution du travail.
Les travaux de la deuxième catégorie comprennent le mobilier à construire dans chacune des salles du musée dont il vient d’être parlé.
Ce mobilier consiste en vitrine, socles, armoires à portes à cadre ou vitrées, tant pour les salles du musée que pour la bibliothèque située dans le bâtiment sud. En un mot, ils comprennent non seulement tous les meubles dont la construction pourra être ordonnée à l’entrepreneur dans les salles qui ne sont pas encore livrées à l’administration des Musées, mais encore tous ceux dont la construction sera jugée nécessaire pour compléter le mobilier des salles déjà livrées.
Il est bien entendu que le mobilier déjà exécuté servira de type aux meubles à établir.
L’entrepreneur se conformera rigoureusement aux plans et aux détails d’exécution que lui fournira l’architecte.
Serrurerie
Les travaux de serrurerie à exécuter pendant les exercices mentionnés ci-dessus se divisent aussi en 2 catégories :
1° ceux qui se rattachent à l’achèvement du gros-œuvre,
2° ceux qui sont relatifs au mobilier du musée.
Les travaux de la 1ère catégorie comprennent tous les ouvrages de grosse serrurerie nécessaire à l’achèvement du gros œuvre dans le pavillon sud-est, dans le bâtiment est et dans le pavillon de la chapelle. Ils comprennent également les ferrures des portes et croisées dans les dites parties ainsi que tous les ouvrages de serrurerie nécessaires à l’achèvement complet de l’appartement de M. le directeur du musée et des logements des deux gardiens et d’un concierge dans le bâtiment sud. Ils comprennent enfin tous les gros fers qui seront employés pour achever le comble de la chapelle ainsi que ceux destinés à deux des croisées de la dite. Les dimensions de tous ces fers sont semblables à celles des fers déjà posés pour le même emploi et figurés d’ailleurs dans les plans dressés par l’architecte.
Les ouvrages de la 2e catégorie sont relatifs au mobilier à établir dans les salles du musée dont il vient d’être parlé, ainsi que dans la bibliothèque du bâtiment sud. Les ferrures des vitrines seront semblables à celles qui existent dans les salles déjà livrées et l’entrepreneur devra suivre exactement les formes et les modèles qui lui seront indiqués par l’architecte, dont tous les plans et détails d’exécution devront être rigoureusement suivis.
Peinture et vitrerie
Les travaux de peinture et de vitrerie à exécuter pendant les années mentionnées ci-dessus sont encore de deux natures différentes :
1° ceux qui se rattachent à l’achèvement du gros-œuvre,
2° ceux qui concernent le mobilier du musée gallo-romain.
Les travaux de la 1ère catégorie se composent des impressions en minium de tous les gros fers, des peintures à exécuter sur les murs et sur les plafonds des salles à livrer au musée gallo-romain dans le pavillon de l’angle nord-est, dans le bâtiment est, dans le pavillon de l’angle sud-est, dans le bâtiment sud et dans le pavillon de la chapelle.
Ils se composent aussi de la vitrerie en plomb des portes et des croisées de ces salles.
Ils comprennent également les travaux de peinture, de vitrerie et de tenture à exécuter pour l’entier achèvement de l’appartement de M. le directeur du musée et des logements de deux gardiens et d’un concierge dans le bâtiment sud.
Pour tous ces travaux, l’entrepreneur devra se conformer aux ordres et aux indications de l’architecte et, en ce qui concerne la peinture et la vitrerie en plomb des salles du musée, il aura pour se guider les peintures et la vitrerie en plomb des salles déjà livrées et qui serviront de types pour les travaux dont il sera chargé.
Les travaux de la 2e catégorie comprennent la peinture à la poudre des serrures des vitrines composant le mobilier du musée ainsi que la vitrerie des dites vitrines.
Cette vitrerie devra être exécutée en partie en verre demi-double, en partie en verre double, le tout suivant les ordres de l’architecte, qui détermineront les dimensions et la qualité des verres à employer.
Dressé par l’architecte soussigné
Saint-Germain-en-Laye, ce 31 mai 1859
A. Lafollye
Vu et approuvé le 18 juin 1879
Le ministre des Travaux publics
C. de Freycinet »

Ministère des Travaux publics

Etat des crédits alloués et des dépenses effectuées pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Crédits alloués et dépenses effectuées simultanément par les administrations des Bâtiments civils et des Monuments historiques
1° Crédits alloués en conséquence des décisions prises par la direction des Bâtiments civils et par la commission des Monuments historiques au sujet de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain
L’administration des Monuments historiques, se reportant au devis dressé en 1862 par M. Millet, lui a ouvert en 1874 un premier crédit s’élevant à la somme de : 118274 f. 00
Puis à la suite du 2ème devis dressé en 1878, un nouveau crédit de : 131226 f. 89
Ensemble des crédits alloués par les Monuments historiques : 249500 f. 89
De son côté, l’administration des Bâtiments civils donnait l’ordre à l’architecte de prélever chaque année sur les crédits affectés à l’exécution des travaux du château des sommes indéterminées jusqu’à concurrence de 249500 f. 89 c. pour être aussi spécialement employées à la restauration de la chapelle, ce qui a constitué pour cet objet, sur les fonds des Bâtiments civils, un crédit de : 249500 f. 89
2° Dépenses effectuées
Monuments historiques
En 1874, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1875, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1876, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1877, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1878, sur le premier crédit : 18274 f. 00
En 1878, sur le deuxième crédit : 4915 f. 97
En 1879, sur le deuxième crédit : 17793 f. 44
En 1880, sur le deuxième crédit : 22750 f. 22
En 1881, sur le deuxième crédit : 27288 f. 71
Cette dernière somme de 27288 f. 71, payée pour 14076 f. 28 sur les fonds de l’exercice 1881 et pour le reliquat 13212 f. 43 sur les fonds de l’exercice 1882
Total des dépenses effectuées : 191022 f. 34
Excès des crédits sur les dépenses : 58478 f. 55
Bâtiments civils
En 1873 : 10498 f. 44
En 1874 : 15955 f. 98
En 1875 : 6485 f. 77
En 1876 : 29600 f. 06
En 1877 : 60781 f. 90
En 1878 : 62908 f. 47
En 1879 : 20977 f. 74
En 1880 : 1460 f. 29
En 1881 : 371 f. 31
En 1882 : 5423 f. 57
En 1883 : 244 f. 05
En 1884 : 352 f. 46
En 1885 : 268 f. 81
En 1886 : 0
En 1887 : 570 f. 95
En 1888 : 0
En 1889 : 1280 f. 95
En 1890 : 0
Frais de direction et de surveillance des travaux calculés à 7 ½ % : 16287 f. 06
Total des dépenses effectuées : 223447 f. 81
Excès des crédits sur les dépenses : 16053 f. 08
Des comptes qui précèdent, il résulte que, pour se conformer aux conventions faites par les deux administrations au sujet de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et clore les opérations en cours qui en sont la conséquence, il y a lieu d’exécuter de nouveaux travaux sur les fonds des Bâtiments civils jusqu’à concurrence d’une somme de 16053 f. 08 c. et sur les fonds des Monuments historiques jusqu’à concurrence d’une somme de 58478 f. 55.
Un troisième devis dressé le 19 janvier 1891 pour le complet achèvement de la restauration de la chapelle de Saint-Germain s’élève à la somme de : 276172 f. 00
Pour pourvoir à cette dépense, il y aurait lieu d’employer d’abord les deux reliquats mentionnés ci-contre soit, sur les fonds des Bâtiments civils : 16053 f. 08
Et sur ceux des Monuments historiques : 58478 f. 55
Ensemble : 74531 f. 63
Reste : 201640 f. 37
Et en se conformant au parti adopté par les deux administrations au sujet de la répartition des dépenses nécessaires à la restauration en question, de partager par moitié entre chacune d’elles, le reste de la dépense 201640 f. 37, soit 100820 f. 185 pour les Bâtiments civils et autant pour les Monuments historiques. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la destruction d’un pavillon du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 8 octobre 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Nous achevons le gros-œuvre de l’encoignure sud-est du château de Saint-Germain et sous peu de jours nous allons appeler les couvreurs pour abriter définitivement le bâtiment vers la cité Médicis, le pavillon d’angle et les 4 travées du corps de logis méridional. Pour achever le gros-œuvre, nous manquons de vieux moellons. Nous avons dû déjà en emprunter au pavillon sud et j’ai l’honneur de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, la démolition de ce pavillon sud, le quatrième dans l’ordre des travaux et celui qui emprisonne l’abside de la chapelle.
Pour ne compromettre en rien les vieilles et respectables constructions de François Ier, la démolition devra se faire par parties, au fur et à mesure des exigences de la restauration, et suivant d’ailleurs ce qui a été fait pour les autres pavillons.
Dans un rapport que j’avais l’honneur de vous adresser le 30 décembre 1868, je vous faisais connaître que les remblais à effectuer dans les fossés étaient achevés et que, pour les nouvelles démolitions, l’on aurait à enlever les gravois aux décharges publiques. Pour le pavillon sud de la chapelle, l’on aura, bien entendu, à procéder à de pareils enlèvements.
Le 22 février 1862, je produisais un devis général des démolitions, et dans cette estimation les travaux étaient évalués de la façon suivante :
Démolition du pavillon de la chapelle : 12053 f. 44 c.
Démolition de la surélévation de la chapelle : 1871 f. 00 c.
Total : 13924 f. 44 c.
J’ai dû revoir le devis dont il s’agit, qui a aujourd’hui plus de dix ans de date, et faire une nouvelle estimation qui porte les travaux au chiffre de 14361 f. 25 c. Dans ce nouveau devis, j’ai dû faire entrer en ligne de compte l’enlèvement des gravois et la façon d’un petit pont de service qui est la conséquence du travail, et le devis nouveau présente alors un chiffre total de 22882 f. 91 c.
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli une soumission souscrite par monsieur Morin-Bigle pour la démolition, tout en sollicitant auprès de vous, Monsieur le Ministre, et l’approbation de la soumission et l’autorisation d’effectuer la démolition du pavillon et de la surélévation de la chapelle.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la possible installation d’une ambulance militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Cultes
Château de Saint-Germain
Musée des Antiquités nationales
Château de Saint-Germain, le 11 octobre 1871
Monsieur le Directeur,
Le musée de Saint-Germain est, de nouveau, menacé d’un envahissement partiel par l’administration de la Guerre, qui demande à installer une ambulance dans les salles que l’architecte doit nous livrer l’année prochaine. J’ai fait part de ce danger à M. Villot, qui m’a chargé de vous en donner avis immédiatement. Il se peut, en effet, qu’il y ait urgence. Repoussée du Vésinet après s’être vu refuser la Vénerie par le ministère des Travaux publics, qui a défendu cet établissement avec succès, l’Intendance se rejette sur le château, sous prétexte que le ministère de la Guerre en a déjà eu la jouissance, autrefois, et a pu y établir successivement sous le Premier Empire et sous le gouvernement de Juillet une école militaire et un pénitencier. L’administration de la Guerre semble ignorer que la restauration actuelle du château, à tire de monument historique, en a complètement modifié le caractère et que non seulement il serait tout à fait impropre aujourd’hui à servir de caserne ou d’hôpital, mais qu’il a reçu depuis bientôt dix ans une destination définitive et que le musée national qui y est installé et qui compte déjà quatorze salles ouvertes au public doit, un jour, sans être trop au large, en occuper la totalité. J’ajouterai que les deux salles particulièrement menacées nous sont, dès maintenant, indispensables : un grand nombre d’objets, et des plus curieux, sont encore dans nos tiroirs et attendent cet agrandissement pour que nous puissions les exposer aux regards du public. Il est d’ailleurs d’autres considérations tout à fait spéciales que l’architecte du château doit faire valoir auprès de vous, comme il les a fait valoir auprès du ministre des Travaux publics. La ville de Saint-Germain elle-même est très émue du projet de l’Intendance, et le maire doit faire, de son côté, une démarche auprès du ministre de l’Intérieur pour le prier de ne pas laisser installer, en pleine paix, un hôpital même provisoire à l’entrée de la ville et donnant directement sur les parterres du château, principale et unique promenade des habitants et des étrangers. Enfin, Monsieur le Directeur, ne serait-il pas surprenant que l’administration française n’hésitât pas à prendre une mesure devant laquelle les Prussiens eux-mêmes ont reculé puisque, malgré l’urgence de leurs besoins et le nombre de leurs malades, ils ont toujours scrupuleusement respecté tout ce qui, dans le château, était affecté au service du musée, dont tous leurs officiers ont reconnu l’importance comme établissement scientifique. M. Millet, architecte du château, a déjà l’assurance que le ministre des Travaux publics a pris l’affaire en main. Il serait désirable que le ministre de l’Instruction publique, dont le château relève comme musée, se joigne à son collègue pour couper court à ces tentatives qui se renouvellent, aujourd’hui, pour la troisième fois.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.
Le conservateur du musée de Saint-Germain
Alexandre Bertrand »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la possible installation d’une ambulance militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Bâtiments civils
Paris, le 17 octobre 1871
Le ministre à monsieur le ministre de la Guerre
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Je suis informé d’une visite qui aurait été faite dans le château de Saint-Germain par M. l’intendant militaire chargé du service des troupes casernées dans cette ville pour reconnaître la possibilité d’y installer provisoirement un hôpital.
Je m’empresse de vous faire connaître que je ne pourrais autoriser une semblable installation en présence de l’affectation du château à un musée historique. Depuis plusieurs années, mon administration fait exécuter des travaux considérables pour remettre en état un des édifices les plus intéressants de France au point de vue de l’art et de l’histoire, et déjà une partie des salles ont pu recevoir les précieuses collections du musée. D’autres salles sont sur le point d’être terminées et leur livraison est attendue avec impatience.
Ce sont ces dernières que M. l’intendant aurait désiré convertir en ambulance. Mais, indépendamment du peu de ressources qu’elles pourraient procurer, je ferai observer qu’elles ne présentent aucune des dispositions et des dépendances nécessaires, c’est-à-dire cuisine, pharmacie, fourneau, latrines etc. Ce défaut d’organisation n’est pas secondaire et je n’aurais pas élevé d’objections si le château n’avait pas aujourd’hui un caractère qui doit le mettre à l’abri de toutes les installations de nature à porter atteinte à sa conservation comme au développement des collections qu’il conserve.
Mon administration est venue jusqu’à ce jour en aide autant qu’il dépendait d’elle au ministère de la Guerre en lui laissant les bâtimens et terrains dont elle pouvait disposer, mais elle ne saurait abandonner le château de Saint-Germain sans s’exposer à des critiques sévères.
En conséquence, je vous serais obligé, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien prescrire qu’il ne soit pas donné suite au projet d’ambulance.
Agréez etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la possible installation d’une ambulance militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye
Ce 7 octobre 1871, samedi
Cher Maître,
Encore des militaires, et pour le château cette fois. En arrivant à Saint-Germain, j’ai trouvé l’intendant général et le sous-intendant de la place venant pour étudier l’installation d’une ambulance dans les salles à peu près achevées. Il y a un mois, lorsqu’il s’agissait de la vénerie, on m’avait dit que c n’était pas pour un temps passager mais pour longtemps. Aujourd’hui, on dit qu’il s’agit d’une installation tout à fait provisoire. Il n’y a pas de fosses d’aisances. On mettra des baquets dans les salles. Il faut un promenoir mais, dit-on, les malades et les convalescents se promèneront dans les fossés et parmi les ouvriers. Sur mon observation que mes entrepreneurs se plaindraient du temps perdu par leurs ouvriers par suite des conversations, on affirme que tour cela peut s’arranger.
J’ai tout montré sans exception. J’ai aidé à compter le nombre de lits qu’on peut placer dans ces salles à l’angle nord-est. On espérait pouvoir placer 300 lits et on trouve qu’on en mettra à peine 120.
Tout cela provient de ce que l’asile du Vésinet voudrait reprendre ses locaux et se débarrasser des militaires à notre profit. Le Vésinet est un établissement de 500 à 600 lits dit-on. Il est tout organisé pour le service d’ambulance. Il serait triste, triste, de voir abimer toutes nos salles. Le mélange forcé des ouvriers et des malades me semble tout à fait impossible et lundi matin, cher Maître, je chercherai à vous voir à cet égard.
Je suis votre tout dévoué architecte et serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la reconstruction du pont latéral du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 10 octobre 1893
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur à diverses reprises d’appeler votre attention sur le mauvais état du pont de service donnant accès au château de Saint-Germain du côté de la rue Thiers ; sur ma proposition, vous avez décidé la suppression de cette entrée au château, qui était devenue dangereuse ; dans le but de remplacer l’entrée supprimée, je vous ai demandé les crédits nécessaires pour terminer le pont projeté et commencé par M. Millet, à proximité du pont de service devenu impraticable : les maçonneries en cours d’exécution dans la partie de ce pont qui joint la rue Thiers souffrent beaucoup des injures du temps et seul l’achèvement de cette portion du travail pourrait efficacement les préserver. Une somme de huit mille quatre cents francs serait suffisante pour obtenir ce résultat.
J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien la mettre à ma disposition aussitôt que possible, afin que je puisse terminer le travail avant le commencement des mauvais temps, travail dont je donne ci-contre le devis.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet
Devis pour l’achèvement de la partie de la passerelle du château de Saint-Germain attenant le mur du fossé (côté de la rue Thiers)
17 m. 440 d. pierre de Saint-Nom banc bas à 14 f. 50 le m. cube : 253 f. 52 c.
272 m. 79 d. taille de pierre n° 3 à 13 f. 00 le m. carré : 3546 f. 27 c.
53.24 de légers à 3 f. 95 : 210 f. 30 c.
3 m. 870 moellon neuf et mortier de chaux hydraulique du Seilley à 22 f. 85 le m. cube : 88 f. 43 c.
0.076 meulière neuve et mortier idem en opus incertum à 32 f. 92 c. le m. cube : 2 f. 50 c.
0.498 meulière neuve et mortier idem à 29 f. 22 le m. cube : 14 f. 55 c.
5.188 roche d’Ampilly à 192 f. 70 le m. cube : 999 f. 73 c.
0 m. 037 d. refouillement de moellon à la pioche à 9 f. 30 : 0 f. 34 c.
2 m. 19 d. jointoyement sur meulière à 1 f. 85 le m. carré : 4 f. 05
0 m. 32 d. jointoyement sur moellon à 0 f. 85 le m. carré : 0 f. 27 c.
1 m. 31 d. parement de moellon smillé jointoyé à 1 f. 90 : 2 f. 49 c.
Ensemble : 7406 f. 45 c.
Imprévu : 593 f. 55 c.
Ensemble : 8000 f. 00 c.
Honoraires : 400 f. 00 c.
Total du devis : 8400 f. 00 c.
Le présent devis dressé par le soussigné, architecte du château
Saint-Germain-en-Laye, 10 octobre 1893
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la reconstruction du pont latéral du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 16 novembre 1892
Monsieur le Ministre,
J’ai appelé votre attention sur le très mauvais état du pont de service en charpente du château de Saint-Germain-en-Laye donnant sur la rue Thiers.
A la suite de nouvelles dégradations survenues ces jours derniers, j’ai l’honneur de vous informer que la circulation sur ce pont devient de moins en moins sûre ; les bois en sont pourris et leur état réclame à bref délai des réparations qui devront être importantes si l’on veut qu’elles soient efficaces et durables.
Il serait préférable, dans ces conditions, de faire les frais de l’achèvement du pont définitif, dont les piles sont établies déjà à mi-hauteur depuis plus de dix ans, plutôt que de consacrer une somme relativement élevée à la réparation du pont en charpente appelé à disparaître.
Il me paraît utile, Monsieur le Ministre, de vous proposer, lors de la répartition des crédits que vous allez attribuer aux divers palais dépendant de votre département, d’affecter au château de Saint-Germain la somme portée dans mes propositions de travaux pour l’exercice 1893 en vue de l’achèvement du pont destiné à remplacer celui dont je vous signale de nouveau le très mauvais état.
Dans le cas où aucun crédit ne pourrait être accordé en 1893 pour l’achèvement du pont définitif, il y aurait lieu d’autoriser la démolition du pont en charpente, afin d’éviter une catastrophe.
Pendant quelques années, jusqu’à ce que les bâtiments de la Villa s’achèvent et que les ateliers soient rendus à leur destination, le service se ferait par la porte principale, place du Château, sans trop d’inconvénients.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 12 novembre 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli le devis détaillé des travaux restant à exécuter pour achever la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye suivant ce que vous avez bien voulu me demander par votre dépêche en date du 23 juillet 1878.
D’après le détail estimatif, la restauration de la chapelle de saint Louis, du XIIIe siècle, nécessitera une dépense de 244143 f. 08 c. et la moitié de cette somme, seulement, est portée en ligne de compte, l’autre moitié étant supportée par l’administration des Monuments historiques.
J’ai aussi porté dans ce devis les objets mobiliers du château de Saint-Germain, car ces objets sont liés intimement, pour la plupart, à la construction, eu égard à leur destination fixe. D’ailleurs, nous ne proposons, en quelque sorte, que le gros œuvre de ce mobilier, car tous les arrangements intérieurs de ces meubles et toutes leurs garnitures en drap garance sont faits par les soins et aux frais de l’administration des Musées nationaux.
J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Palais-Royal, le 11 février 1874
M. le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
La commission des Monuments historiques, dont l’attention a été récemment appelée sur les importants travaux que votre département fait exécuter au château de Saint-Germain, a exprimé le désir que mon administration contribuât pour une part à hâter l’achèvement de cette belle entreprise en concourant à la restauration de la chapelle, qui figure dans le devis général pour une somme de 236548 f.
En ce qui me concerne, je suis disposé, Monsieur le Ministre et cher collègue, à déférer à ce désir, et j’ai l’honneur de vous proposer en conséquence de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la moitié de la dépense que nécessitera la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain. Si vous agréez cette proposition, la part contribution de mon département s’élèverait à 118274 f. et serait divisée en 4 annuités à partir de 1874.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
de Fourtou »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Paris, le 11 mai 1895
Le ministre à M. le ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Monsieur le Ministre et cher collègue,
J’ai l’honneur de vous faire connaître que je viens d’affecter sur le crédit des grosses réparations des Bâtiments civils une somme de 30000 f. en vue de la reprise des travaux relatifs à l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain.
Au moment de notifier cette allocation à l’architecte, je vous prie, Monsieur le Ministre et cher collègue, de vouloir bien me faire savoir si M. Daumet pourra également disposer cette année de la somme de 30000 f. que, par lettre du 25 novembre dernier, vous m’aviez annoncé avoir l’intention d’affecter de votre côté à la réfection de la chapelle.
Il est bien entendu, d’ailleurs, que l’architecte serait, en ce cas, invité à se conformer scrupuleusement aux observations formulées par la commission des Monuments historiques.
Dans votre dépêche précitée du 25 novembre, vous déclarez, Monsieur le Ministre et cher collègue, qu’après le prélèvement de ces 30000 f., le surplus de la somme totale de 58478 f. incombant à votre département dans cette opération aux termes de l’engagement pris en 1874 par un de vos prédécesseurs serait imputé sur les crédits de 1896. Mais vous ajoutez qu’en dehors des chiffres précités, le nouveau devis présenté par M. Daumet ayant pour conséquence de mettre en outre à la charge du budget des Beaux-Arts une somme de 100000 f., vous ne pourriez vous engager dans les mêmes conditions que votre prédécesseur l’a fait autrefois qu’autant que les travaux seraient exécutés sous le contrôle direct de la commission des Monuments historiques exercé par un inspecteur général qui se concerterait avec son collègue des Bâtiments civils, pourrait visiter le chantier et, au besoin, arrêter les travaux qu’il ne jugerait pas conformes à l’esprit de la commission.
Le service des Bâtiments civils, Monsieur et cher collègue, ne peut que souscrire à cette proposition et se réserve d’adresser à ce sujet à l’architecte les instructions les plus précises. Rien ne paraît donc plus s’opposer à la reprise des opérations et je vous serai obligé de me faire connaître votre décision aussitôt qu’il vous sera possible. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Monuments historiques
République française
Palais-Royal, le 29 mai 1895
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez fait connaître par lettre du 11 mai courant que vous veniez d’affecter sur le crédit des grosses réparations des Bâtiments civils une somme de 30000 f. en vue de la reprise des travaux relatif à l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain.
J’ai l’honneur de vous informer, de mon côté, que la somme de 30000 f. que j’ai réservée dès le 26 novembre dernier sur le crédit des Monuments historiques pour les mêmes travaux sera mise à la disposition de l’architecte dès que l’état d’avancement de ses travaux lui permettra d’en faire emploi.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Pour le Ministre,
Le directeur des Beaux-Arts
Roujon »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 3 septembre 1895
Monsieur le Ministre,
Après m’avoir fait connaître qu’il y avait lieu d’entreprendre l’achèvement de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et de l’escalier attenant, vous avez approuvé les soumissions des entrepreneurs qui, cette année, auront à exécuter des travaux.
Déjà les échafaudages s’élèvent, les matériaux s’approvisionnement et incessamment toute l’activité possible sera donnée aux opérations de l’exercice courant.
La commission des Monuments historiques a approuvé, suivant les termes d‘un rapport lu par M. l’inspecteur général Selmersheim dans la séance du 9 novembre 1894, le principe du travail entrepris, mais n’a pas adopté la proposition de rendre à sa destination première une porte datant de l’origine de la chapelle, porte masquée par la tour contenant un escalier attenant à la chapelle. La commission adoptait la proposition de son rapporteur de reconstruire une porte dont les traces subsistent au mur sur de la chapelle et qui était identique à celle retrouvée, et estimait qu’il serait donné de cette façon une suffisante satisfaction au désir de voir perpétuer une ancienne disposition.
Quant à la porte masquée par la tour, et quel que soit l’intérêt que présentent les restes mutilés, et la probabilité de son usage pour accéder à la chapelle avant la construction de la tour, elle serait seulement consolidée et resterait masquée par une partie de la forme circulaire et les marches de la partie basse de l’escalier.
Suivant M. le rapporteur, l’entrée à la chapelle du côté de la cour aurait lieu par une porte moderne rétablie à la place de celle qu’on utilisait au moment où le château servait de caserne ou de pénitencier.
Cette porte a été rétablie d’après les dessins de M. Millet et continuée par son successeur, comme en témoignent les mémoires des travaux. Les dessins en avaient été complètement achevés bien avant que l’ancienne entrée ait été découverte par M. Millet lui-même, à la suite de sondages. On peut donc considérer que l’éminent architecte ne rétablissait la porte relativement moderne que parce qu’il ne connaissait pas celle de l’origine et que, s’il avait pu continuer son œuvre, il aurait cherché une combinaison pour la remettre en honneur. Le successeur de M. Millet a continué les travaux en suivant très scrupuleusement les dessins du maître, mais il était très visiblement préoccupé, comme l’était M. Millet après sa découverte, de rétablir l’ancienne entrée.
C’est tout pénétré de ce qui a pu être l’une des pensées de l’auteur du projet d’ensemble de restauration du château de Saint-Germain que j’avais cherché une combinaison permettant, tout en conservant la tour de l’escalier, de remettre en usage l’ancienne porte ogivale.
Lorsque je présentais le projet de restauration, j’ignorais une particularité relative à l’établissement de la porte reconstruite comme l’avait admis M. Millet : des détails de construction classés dans les archives éclairent encore ces suppositions : les assises de la porte rétablie ne concordent pas avec celles de la façade dans laquelle elle est pratiquée, de forts linteaux en fer ont été ménagés sous le fenestrage, de façon à permettre un jour de supprimer la porte neuve et de revenir à l’usage de la porte primitive.
Peut-être, Monsieur le Ministre, si j’avais été à même de faire connaître un fait si particulier, la commission aurait-elle porté son attention à l’examen de la combinaison présentée par le projet qui lui était soumis et consistant à restaurer l’ancienne porte en ne sacrifiant qu’un étage de l’escalier de la tour : il y a lieu de remarquer que cet escalier sera à peu près inutilisé à sa partie inférieure, attendu que celui qui lui fait symétrie est suffisant pour la circulation du public. Quant à l’escalier à restaurer à partir de l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée, il aurait mis cet étage d’entresol, destiné à servir de dépôt, en communication avec la salle de Mars, contenant aujourd’hui ce dépôt et qui, restaurée, sera la plus belle du château.
Je me permets, Monsieur le Ministre, de demander qu’un nouvel examen soit fait de questions si importantes : les travaux n’en seront pas entravés, les efforts de construction se porteront sur les points qui ne font plus question.
Un nouveau sujet d’examen pourrait être soumis également à la commission. Il est d’une importance capitale : il s’agit de la reconstruction de la rose du pignon de la chapelle. En examinant de près les choses à l’aide d’un échafaudage qui vient d’être établi, on constate que les constructeurs de la salle de Mars ont dû, pour assurer la stabilité des voûtes de cette salle, établir des contreforts reposant sur les doubleaux formerets de la travée de voûte adjacente, en le surchargeant d’une façon anormale. Là ne se sont pas limitées les causes de trouble : la rose est en désordre, elle a été tranchée afin d’établir un point d’appui important correspondant à un des arcs doubleaux de la salle de Mars, point d’appui qui a son parement à plomb du mur inférieur portant la rose et ayant son nu de 0 m. 40 c., et au-dessus du ressaut de 0 m. 10 c., en avant des claustra de cette rose.
Conviendra-t-il de rétablir la rose isolée du mur séparatif avec la salle de Mars, comme un dessin de M. Millet le comporte ? Ou afin de ne pas trop affaiblir le mur séparatif de la salle de Mars, qui de 1 m. 10 qu’il a actuellement, devrait être réduit à 0 m. 52 c., devra-t-on engager les meneaux de la rose, par moitié seulement, ce qui constituerait une applique semblable comme construction aux autres travées aveuglées de l’abside de la chapelle.
Il y a là, Monsieur le Ministre, des questions d’ordre considérable que l’architecte demande à soumettre à la commission des Monuments historiques, sur le chantier même des travaux : sans vouloir déplacer les responsabilités qui incombent à l’architecte, il lui paraît indispensable de recourir à cette haute intervention.
Si vous admettez, Monsieur le Ministre, comme je crois devoir le demander, qu’un examen soit fait sur place de ces diverses façons de voir, par la commission des Monuments historiques à laquelle s’adjoindrait M. l’inspecteur général des Bâtiments civils et des Palais nationaux dans la division duquel est compris le château de Saint-Germain, je vous proposerai d’adresser à M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts copie du présent rapport en le priant de le renvoyer à la commission compétente pour suite aussi prompte que possible.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 10 juin 1895
Monsieur le Directeur
Vous m’avez fait connaître récemment que le service des Bâtiments civils et des Palais nationaux disposerait sur les crédits de grosses réparations d’une somme de 30000 francs sur l’exercice 1895 et que pareille somme serait allouée sur le crédit des Monuments historiques par la direction des Beaux-Arts et sur le même exercice afin de continuer la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et de reconstruire l’escalier attenant à cette chapelle.
Je fais préparer en ce moment les pièces nécessaires pour établir une concurrence restreinte entre des entrepreneurs de maçonnerie capables de conduire à bien une difficile entreprise.
Tout en prenant pour base les cahiers des charges des Bâtiments civils et des Monuments historiques, je vous proposerai, Monsieur le Directeur, comme il s’agit de l’exécution de travaux d’art qui ne permettent pas de recourir à une adjudication publique, de dresser en ce qui concerne la maçonnerie une série de prix spéciale précisant les travaux dont la nature est définie : il s’agit, en effet, de continuer une œuvre interrompue ; un avantage résultera de ce mode d’opérer, en accord d’ailleurs avec ce qui est en usage pour les travaux de la commission des Monuments historiques : la série spéciale coupera court à des interprétations de séries anciennes, établies pour des travaux très variés, et surtout applicables à l’entretien des édifices.
Avant de donner une suite définitive aux propositions que j’ai l’honneur de vous faire, je vous prie, Monsieur le Directeur, de réclamer à la direction des Beaux-Arts, bureau des Monuments historiques, communication du rapport sur le projet de reconstruction de la tour de l’escalier et de remise en service de la porte primitive mise en lumière par M. Millet peu de temps avant sa mort.
Si le projet, comme il y a lieu de le penser, n’a pas été entièrement approuvé par la commission tel qu’il a été présenté, ou je devrais remettre à l’étude la solution à rechercher, ou je serais à même de prendre les avis du rapporteur ou de l’inspecteur général des Monuments historiques chargé d’en surveiller la réalisation.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Directeur, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 19 janvier 1891
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Lors de votre récente visite au château de Saint-Germain, vous avez pu vous rendre compte de l’intérêt de la restauration entreprise de ce grand édifice, mais aussi de l’abandon dans lequel restent les travaux de la chapelle, enfin de l’état de péril de l’escalier attenant. J’étais à ce moment sur le point de vous adresser la proposition de reprendre les travaux, déjà le projet et les devis étaient dressés… Je vous transmets aujourd’hui le travail comprenant 7 feuilles de dessins, deux devis et un rapport. Ces documents permettront l’examen de mes propositions par les conseils compétents et je me permets de mettre la reprise des travaux sous votre haut patronage.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain, 29 juin 1893
Monsieur le Ministre,
Votre prédécesseur, lors de la visite qu’il faisait au château de Saint-Germain au commencement de l’année 1891, avait manifesté le désir d’être informé des circonstances qui avaient amené l’interruption des travaux de restauration de ce château et de la chapelle, travaux qui ont été entrepris en 1862 d’après un projet dressé par l’architecte M. Eugène Millet lors de la création du musée national des Antiquités gallo-romaines. Le ministre demandait qu’il lui fut fait des propositions afin de préparer la reprise d’une œuvre aussi considérable au point de vue de l’art qu’utile pour compléter les locaux nécessaires à l’extension du musée.
Deux rapports ont été adressés au ministère des Travaux publics à ce sujet, l’un antérieurement à la visite ministérielle et relatif à l’achèvement des ateliers de la conservation situés dans le voisinage du château (bâtiments dits « de la Villa »), l’autre proposant de continuer la restauration de la chapelle et aussi d’entreprendre la consolidation de la tour contiguë contenant l’escalier sud-ouest, tour donc l’état de dégradation devient menaçant.
Aucune décision n’ayant pu être prise pour ces opérations, il me paraît nécessaire, Monsieur le Ministre, d’appeler votre sollicitude sur un édifice de premier ordre en exposant très succinctement son importance exceptionnelle.
L’origine du château de Saint-Germain est fort ancienne. L’époque la plus caractérisée de ce qui subsiste est la chapelle, dont la construction est attribuée à saint Louis. Les parties inférieures du surplus du périmètre datent de Charles V. Sous le règne de François Ier, on reconstruisit la plus grande partie des bâtiments. Par son plan, le château avait l’aspect d’une forteresse : les façades extérieures étaient d’un caractère bien français et d’une rare élégance. Cependant, le château fut délaissé et l’on commença dans son voisinage le château neuf, qui a presque complètement disparu. L’ancien château, celui actuel, dut subir des appropriations diverses. Il fut agrandi sous Louis XIV, des adjonctions importantes s’élevèrent, masquant les angle du château de la Renaissance tout en adoptant, ce qui est fort remarquable pour l’époque, le même mode particulier de construction, moellons enduits en mortier de chaux et décoration en briques apparentes. Peu après, en 1680, avait lieu l’abandon du château de Saint-Germain pour Versailles. En 1688, Jacques II d’Angleterre y reçut l’hospitalité.
Le château, sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, servit d’école de cavalerie, sous l’Empire de caserne, sous la Restauration et plus tard de pénitencier militaire. Lors de la création du musée national des Antiquités gallo-romaines, le château de Saint-Germain fut affecté à cette destination. Dès cette époque, diverses salles furent occupées avec des appropriations provisoires. Elles subsistent encore, notamment la grande salle de Mars.
L’architecte Eugène Millet, dont les projets furent approuvés, commença les travaux en 1862, menés d’abord avec activité à l’aide de crédits annuels s’élevant en moyenne à 200000 francs. Depuis 1871, les sommes consacrées aux travaux diminuèrent en ce qui concerne le compte de la direction des Bâtiments civils, mais une contribution du ministère des Beaux-Arts (service des Monuments historiques) ayant été affectée à la restauration de la chapelle, permit de continuer les travaux entrepris jusqu’à l’époque où un différend s’éleva à propos du parti à prendre pour remettre en honneur l’ancienne porte d’entrée à la chapelle, découverte par l’architecte Millet peu de temps avant sa mort. Ce différend devint l’occasion d’une suspension complète des travaux, son successeur proposant la démolition de la tour sud-ouest masquant l’entrée retrouvée, la commission des Monuments historiques décidant le maintien de cette intéressante partie du château.
Le 19 janvier 1891, à la suite de la visite de votre prédécesseur, M. Yves Guyot, j’adressais au ministre une proposition de reprise des travaux de restauration de la chapelle, basée sur la conservation de la tour, et je l’accompagnas de dessins et d’un devis, en faisant remarquer que les crédits alloués pour la participation des deux administrations, Monuments historiques et Bâtiments civils, dans les dépenses, n’étaient pas épuisés, et qu’il serait possible, sans autre formalité que la décision des administrations intéressées, d’affecter aux travaux de la chapelle les sommes non employées, savoir 58478 f. 55 c. sur les fonds des Monuments historiques et 16053 f. 18 c. sur ceux de la direction des Bâtiments civils ; j’ajoutais que les sommes disponibles ne pourraient suffire pour achever la chapelle et que pour conduire à fin cette partie de l’opération, une somme de 200000 francs en plus serait nécessaire, dont moitié à la charge de chacun des participants.
Un second devis portant même date concernant la restauration de la tour et s’élevant à 68578 francs accompagnait le rapport. La dépense en incombe entièrement à votre département, et je proposais que des allocations fussent faites pour les deux portions du travail, dont l’exécution devra avoir lieu simultanément.
Les travaux engagés sur d’autres points par votre administration n’ont pas permis jusqu’à présent de donner suite à ces propositions, mais l’état de la tour contiguë à la chapelle est un véritable péril. Je dois vous signaler, Monsieur le Ministre, l’urgence de décision à prendre à ce sujet. Il y a lieu de mettre les responsabilités à couvert : un ajournement indéfini n’est plus possible, les disjonctions de maçonnerie s’accentuent, la stabilité d’une partie de la chapelle pourrait être compromise par l’ébranlement de cette tour. En ce qui concerne la chapelle et la tour, je m’en réfère à mon rapport du 19 janvier 1891.
Si à cette époque je faisais connaître l’importance des dépenses à faire sur ces deux parties intéressantes du château, il parait utile de compléter par l’estimation des travaux à faire pour achever la restauration entreprise : la connaissance de la situation entière permettra de soumettre l’affaire à l’examen de la commission supérieure des Bâtiments civils.
En se reportant à l’origine des travaux, on constate que l’approbation du projet de restauration a eu lieu en 1862 et que le 13 juin de cette même année l’architecte M. Millet était invité à en commencer l’exécution. Les travaux, en se développant, nécessitèrent la présentation de plusieurs devis, dont le dernier porte la date du 30 octobre 1878. Leur ensemble s’élève à 3918463 f. 61 c. Les crédits ouverts sont de 3352470 f. 00 c., sur lesquels 3004393 f. 11 c. ont été payés. Il reste donc sur le montant des devis une somme non employée de 914070 f. 50 c.
Les devis établis anciennement ont servi de base pour dresser ceux relatifs à l’achèvement de la chapelle, à la consolidation de la tour sud-ouest. Ces deux devis ont été rédigés d’après des mémoires réglés, majorés des différences de prix justifiées par le renchérissement des matériaux et de la main-d’œuvre. La même opération a été faite pour évaluer les travaux à exécuter au bâtiment en façade sur la place du château, ceux qui le complètent ou en seront les dépendances et formeront l’ensemble. Le total des dépenses à faire d’après les devis ci-joints et ceux déjà présentés s’élève à 1819816 f. 16 c. comprenant tout le mobilier d’exposition des objets du musée, un dixième pour imprévu, et un vingtième pour frais de direction. Sur cette somme, 158478 f. 00 seront imputables sur les crédits des Monuments historiques, ce qui réduit la somme à fournir par le ministère des Travaux publics à 1661338 f. 16, supérieur de 747267 f. 43 c. aux prévisions des devis approuvés depuis l’origine des travaux.
Vous connaissez, Monsieur le Ministre, la situation en ce qui concerne les travaux du château de Saint-Germain. Mais il parait nécessaire de compléter l’énumération des dépenses de bâtiments accessoires dont les travaux sont à achever. Un devis a été présenté à la direction des Bâtiments civils le 28 avril 1890, la dépense pour le bâtiment dit « de la Villa », compris imprévus et frais de direction, s’élèvera à 18336 f. 00, comprenant les travaux extérieurs et de distribution intérieure. Ces travaux achevés permettront de rendre à sa destination un bâtiment dit « des ateliers » occupé actuellement par des logements.
Enfin, pour tout prévoir, il faut encore penser à l’habitation du conservateur du musée, qui ne pourra être maintenue au château, la plus grande partie du bâtiment qu’occupe l’appartement devant disparaître, et la partie confinant à la chapelle ferait un obstacle à la marche régulière de la restauration.
Aucune place favorable n’a pu être appliquée à cet appartement dans le château : aucune des anciennes constructions ne s’y prête. Il y a lieu, enfin, de laisser tout l’espace possible pour l’extension du musée.
Le terrain inoccupé de la Villa, étant disponible, conviendrait à une habitation. Elle pourrait s’élever sur la rue Thiers, en contiguïté par ses dépendances, avec les ateliers du musée, ce qui serait une bonne condition au point de vue de l’administration. L’avant-projet en a été établi, la construction en serait simple et comprenant des dispositions en accord avec les rouages modernes ; 65000 francs suffiraient pour réaliser le projet, y compris la plantation du jardin.
En résumé, Monsieur le Ministre, on peut avancer avec certitude que, pour terminer la restauration du château de Saint-Germain, comprenant l’achèvement de la chapelle classée comme Monument historique et ajoutant la valeur des travaux accessoires pour dépendances sur le terrain de la Villa, une somme de 1900000 francs en chiffre rond sera nécessaire, dont 160000 francs environ à réclamer du service des Beaux-Arts, pour la chapelle. Il resterait donc à fournir par votre département 1740000 francs que l’on pourrait répartir sur neuf exercices dont huit de 200000 francs chacun, le surplus en liquidation.
Si j’avais pu, Monsieur le Ministre, attirer votre attention sur le château de Saint-Germain et si vous appeliez la sollicitude de la commission supérieure des Bâtiments civils sur cet important monument national afin que les travaux soient repris d’une façon continue, j’aurais ma modeste part dans cette œuvre. S’il m’était donné d’y participer effectivement, je me ferais un devoir de suivre très scrupuleusement ce qui a été prévu par l’éminent architecte qui en a conçu la restauration. Ce qui paraît désirable surtout, c’est de ne pas laisser plus longtemps en état d’abandon un magnifique édifice, un des types les plus célèbres de l’architecture française, dont diverses parties sont en péril et dont l’aspect extérieur au sud et au sud-ouest est lamentable pour la population de la ville, les nationaux et les étrangers qui viennent en si grand nombre visiter le musée des Antiquités gallo-romaines, admirer la situation si exceptionnelle des parterres, enfin la vue de la terrasse dont la renommée est universelle.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la vente des matériaux du pavillon de la chapelle au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 29 janvier 1876
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Le pavillon de la chapelle, actuellement démoli jusque vers le sol des fossés, a fourni une grande quantité de petits moellons qui ne peuvent être réemployés dans les travaux de restauration du château.
J’ai l’honneur de vous proposer de faire vendre ces vieux moellons par l’administration des Domaines. Je les ai divisés en 8 lots, et je joins à ma lettre un état descriptif et estimatif de ces lots, suivi des conditions à imposer aux acquéreurs.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant le cahier des charges des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 novembre 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser, sous ce pli, le cahier des charges particulières aux divers travaux à exécuter pour la continuation pendant l’année 1879 de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Les conditions particulières contenues dans ce cahier des charges sont motivées par notre désir de nous conformer aux principes de construction usités par les maîtres des œuvres de la Renaissance.
Tous les matériaux sont absolument, entièrement, complétement taillés ou sculptés sur le sol avant leur pose, et cette manière exceptionnelle n’est plus suivie, de nos jours, que par les quelques architectes qui ont voué leur existence à la restauration des monuments historiques. Les matériaux mis en œuvre sont toujours de très petit échantillon, et si cela entraîne de nombreuses tailles de lits et joints, il faut dire aussi que cette méthode a l’immense avantage d’économiser d’une notable façon l’emploi de la pierre de taille, qui est la matière précieuse des constructions.
Pour mener à bien de semblables travaux, il faut une organisation tout à fait à part, que j’ai appliquée avec succès et qui m’a fourni de ravissants et habiles ouvriers maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, forgerons, serruriers, menuisiers, qui sont, pour les travaux qui s’exécutent sous vos ordres, Monsieur le Ministre, de précieux collaborateurs.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 30 novembre 1878 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant le chauffage du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 4 novembre 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
La grande salle voûtée formant le salon d’attente dans le logement du concierge du château de Saint-Germain ainsi que les autres pièces qui dépendent de l’ancien donjon de Charles V sont naturellement très froides par suite de leur exposition au nord. Aussi, vers la fin de la saison, alors que le combustible fourni faisait défaut, on ne parvenait à les chauffer convenablement qu’en livrant au concierge des vieux bois de démolition. Mais comme ces vieux bois manquent aujourd’hui sur le chantier, j’ai dû prévoir pour l’hiver de 1878-1879 une fourniture de combustible plus importante que celle prévue pour l’année 1877.
Ainsi, j’ai reconnu qu’il fallait fournir trois stères de bois au lieu de deux, et cinq voies de coke au lieu de trois et demie, si l’on voulait obtenir un chauffage suffisant pour le logement du concierge du château.
Quant au logement du gardien des travaux, situé en plein midi, il n’y a pas lieu d’augmenter la quantité de bois à fournir, qui reste fixée à quatre stères, comme par le passé.
En conséquence, Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur de vous proposer d’approuver les dites fournitures ainsi que la soumission ci-jointe de M. Lemaître fournisseur habituel de l’administration pour le château de Saint-Germain-en-Laye.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant le financement des travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Monuments historiques
République française
Palais-Royal, le 26 novembre 1894
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez fait connaître que, d’après les renseignements qui vous ont été fournis par l’architecte du château de Saint-Germain, il serait nécessaire de pourvoir, à bref délai, à la réfection de la tour située dans la cour du château. Vous ajoutez qu’à cette opération est intimement liée celle qui a pour objet la restauration de la chapelle et vous me transmettez le nouveau projet étudiée par M. Daumet en vue de l’exécution de ces travaux, en me priant de le soumettre à l’examen de la commission des Monuments historiques.
En ce qui concerne la partie du projet relative à la restauration de la porte de la chapelle du XIIIe siècle et de l’escalier de la Renaissance contigu, M. l’architecte Daumet prévoit la reconstruction de cette porte pour être remise en usage et l’établissement d’une sorte de vestibule voûté disposé en avant dans le périmètre de la tourelle ayant pour conséquence la suppression complète de la première révolution de l’escalier. Par suite de cette modification, l’œuvre de la Renaissance disparaîtrait pour faire place à une porte moderne, et cette solution ne donnerait pas plus satisfaction aux intérêts archéologiques qu’aux besoins matériels puisque la Renaissance a créé, dans la travée voisine, une porte qui a été restaurée par Millet et qui sert d’entrée dans la chapelle.
La commission a exprimé l’avis que l’architecte devait dégager autant que possible ces restes du Moyen Âge, mais en les laissant dans l’état fruste où ils ont été trouvés et que la disposition ancienne ne devait pas être modifiée. Je vous serais obligé de l’inviter à tenir compte de cette observation.
Dans le cas, d’ailleurs, où l’on tiendrait à restituer la composition de la porte dont il s’agit, il y aurait un moyen de réaliser cette idée sans inconvénient. Il subsiste, en effet, dans la travée correspondante au sud deux assises des piédroits d’une porte semblable qu’il serait possible de compléter en reproduisant les éléments de la porte du nord et qui servirait de communication avec l’aile sud-ouest du château.
En ce qui concerne l’achèvement de la restauration de la chapelle, vous avez bien voulu me rappeler que mon administration s’est engagée à prendre à sa charge la moitié de la dépense sur le crédit des Monuments historiques et que, d’après les comptes arrêtés en 1881, une somme de 58478 f. resterait aujourd’hui à lui incomber de ce cher, le service des Bâtiments civils ayant encore de son côté à faire face à une dépense de 16053 f.
Je suis prêt à remplir les conditions de l’engagement pris par mon prédécesseur en 1874 et je réserve dès à présent cette somme qui sera payable en deux annuités, à savoir 30000 f. sur l’exercice 1895 et le reste sur l’exercice 1896.
Mais le nouveau devis présenté par M. Daumet évalue à 276172 f. cette partie de l’entreprise, c’est-à-dire que, en dehors des chiffres précités, une nouvelle de 200000 f. serait à partager par moitié ente les deux départements, ce qui porterait à 160000 f. environ la part contributive du budget des Beaux-Arts.
Sans contester la valeur des raisons qui justifient, d’après l’architecte, cette augmentation de la dépense, je ne saurais, relativement à ces propositions nouvelles, m’engager dans les mêmes conditions que mon prédécesseur l’a fait pour le passé qu’autant qu’il serait bien entendu que les travaux seront exécutés sous le contrôle direct de la commission des Monuments historiques, exercé par l’inspecteur général des Monuments historiques qui se concertera avec son collègue des Bâtiments civils, pourra visiter le chantier et, au besoin, arrêter les travaux qu’il ne jugerai pas conforme à l’esprit de la commission.
Je vous prie de bien vouloir me faire connaître si vous adoptez cette proposition.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Leygues »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les plaques de cheminées utilisées pour le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 9 mars 1880
Monsieur le Ministre,
Monsieur Millet a décoré les âtres des cheminées qu’il a restaurées avec des plaques de fonte provenant de la démolition des pavillons élevés sous Louis XIV. Il n’en reste plus en magasin pour terminer les cheminées en construction. Avant de faire faire des modèles de plaques nouvelles, je viens exposer à M. le Ministre que les magasins du château de Compiègne renferment une quinzaine de belles plaques de fonte de l’époque également de Louis XIV et que la question de les vendre, faute d’emploi, a été posée au temps où j’étais architecte de ce palais, et qu’il peut arriver qu’on finisse par les vendre comme vieille fonte.
Dans le cas où la cession de ces plaques serait possible, je viens prier M. le Ministre de vouloir bien faire demander à mon collègue de mettre à ma disposition les plaques de fonte, aux armes de France, époque Louis XIV, dont il n’a pas l’emploi.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 20 février 1875
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Depuis plusieurs années, faute de ressources en rapport avec l’importance du travail de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, on a laissé le bâtiment est sans planchers, avec toutes les croisées ouvertes à tous les vents, et cette situation ne saurait se prolonger sans inconvénient pour le monument. Je crois donc qu’on devrait commencer la fermeture de ce corps de logis et j’ai l’honneur de proposer d’établir les planchers et de construire les portes et les croisées des salles à 4 croisées, dans les trois étages supérieurs.
Cette opération permettra d’enlever les étais de cette partie du château et de construire alors la cave du calorifère, aussi bien que l’escalier conduisant du rez-de-chaussée dans le fossé est, vers la cité Médicis.
A ces ouvrages, on devrait ajouter pour la campagne 1875 la continuation des travaux de restauration de la chapelle de saint Louis sur sa façade méridionale, vers le dehors de l’ancienne demeure.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 22 mars 1877
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Dans la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 6 courant, vous voulez bien m’informer que le crédit alloué sur l’exercice 1877 pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye est de 120000 francs.
Vous m’ordonnez dans cette dépêche de vous fournir, par nature d’ouvrages, l’emploi du crédit et je m’empresse de vous satisfaire :
Le crédit alloué pour les grosses réparations est de : 120000,00
L’on doit prélever :
Le traitement de l’inspecteur des travaux : 2400,00
Le traitement du concierge : 1000,00
Le traitement du gardien des travaux : 1000,00
Les frais de voyages du vérificateur : 300,00
[Total :] 4700,00
Reste pour les travaux : 115300,00
A son tour, la somme de 115300 f. 00 doit se diviser de la manière suivante :
Travaux de diverses natures : 109809,53
Honoraires de l’architecte à 4 % et s’élevant à : 4392,38
Honoraires du vérificateur à 1 % : 1098,09
[Total :] 5490,47
Total égal : 115300,00
En mai 1867, l’on inaugurait le « musée des Antiquités nationales » ; depuis, l’on a bien meublé quelques petites salles mais, en réalité, il y a plus de neuf années qu’on fait attendre de nouvelles parties des bâtiments à l’administration des musées.
Le château de Saint-Germain-en-Laye se déchire, s’écrase de toutes parts, dans les parties où l’on n’a pas attaqué les ouvrages de consolidation et, si cela était possible, il faudrait appliquer toutes les ressources à la restauration proprement du vieux monument historique. L’on ne peut toutefois laisser le musée dans l’abandon et je pense, Monsieur le Ministre, qu’en vue de l’exposition universelle, vous voudrez appliquer une petite partie de crédit à l’organisation de quelques salles destinées au classement des objets.
Le musée possède actuellement toute la partie du bâtiment nord à gauche de l’escalier d’honneur. L’on pourrait, je crois, faire les peintures décoratives et construire tous les meubles des quatre grands salles superposées sises à droite du même escalier sur les exercices 1877 et 1878. De la sorte, l’on mettrait à la disposition du public de nouveaux locaux présentant, pour les 4 étages, une surface de plus de 600 mètres, contenant un grand développement de vitrines et, dans ce cas, la répartition du crédit par nature d’ouvrages se ferait, pour l’exercice courant, suivant ce qui est indiqué dans le tableau annexé à ce rapport.
Dans les travaux de restitution du château de Saint-Germain-en-Laye, l’on suit les excellentes méthodes employées par les maîtres-des-œuvres de la Renaissance. Tous les matériaux sont absolument, entièrement et complètement taillés ou sculptés sur le sol, avant leur pose, et cette manière exceptionnelle n’est plus suivie, de nos jours, que par les quelques architectes qui ont voué leur existence à la restauration des Monuments historiques.
Les matériaux mis en œuvre sont toujours de très petits échantillons et, si cela entraîne de nombreuses tailles de lits et joints, il faut dire aussi que cette méthode à l’immense avantage d’économiser d’une notable façon l’emploi de la pierre de taille, qui est la matière précieuse des constructions. Pour mener à bien de semblables travaux, il faut une organisation tout à fait à part, que je me suis appliqué à perfectionner depuis plus de 15 années et qui m’a fourni de ravissants et habiles ouvriers maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, forgerons, serruriers, menuisiers, qui sont, pour le travail qui s’exécute sous vos ordres, Monsieur le Ministre, de très précieux collaborateurs.
Dans les travaux dont il s’agit, nous avons journellement des reprises en sous-œuvre à effectuer : il nous faut à tous moments refaire des fondations sous les murailles atteignant de 20 à 25 mètres de hauteur et, pour ces opérations périlleuses, il est besoin d’un personnel habitué, attentif, souvent sur le chantier et vraiment dévoué à l’œuvre. Une fausse manœuvre, une négligence, entraînerait souvent la ruine de parties importantes de l’édifice et des pertes irréparables au point de vue de l’art.
Les crédits alloués, qu’il faut diviser pour les divers corps d’art, sont assez faibles, et il faut absolument avoir des entrepreneurs habitant la ville pour être à chaque instant à la disposition de mon inspecteur et assister à tous mes rendez-vous, ayant lieu une ou deux fois par semaine. Dans des ouvrages aussi délicats, souvent inquiétants, il faut fréquemment, d’urgence, établir des étaiements, poser des chainages en fer ou en bois, faire des scellements, et j’ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous trouverez juste et avantageux à tous les égards de dispenser de l’adjudication et d’ordonner que les travaux de restauration seront poursuivis sur soumissions par les entrepreneurs qui, depuis nombre d’années, sont déjà chargés de leur exécution.
Il y a 3 ou 4 années, j’avais exposé au salon des Artistes, du palais des Champs-Elysées, quelques études sur la curieuse chapelle comprise dans le château et qui fut construite entre les années 1230 à 1240. A ma demande, la direction des Beaux-Arts et la commission des Monuments historiques voulurent bien s’associer à la restauration de cette chapelle par une allocation de 118 mille francs, répartie sur les exercices 1874, 1875, 1876, 1877 et 1878. Nous entamons en ce moment la quatrième annuité de 25 mille francs et messieurs Morin, entrepreneurs de maçonnerie, ont à poursuivre l’œuvre aux termes de leur marché, approuvé par la direction des Beaux-Arts, et je devais, Monsieur le Ministre, porter ce fait à votre connaissance.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 22 mars 1877 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 25 février 1882
Monsieur le Ministre,
Par votre dépêche du 27 janvier dernier, vous avez bien voulu m’informer que les bâtiments du château de Saint-Germain avaient été compris pour une somme de cent vingt mille francs dans le crédit affecté en 1882 aux grosses réparations des Bâtiments civils et que cette somme serait particulièrement employée à la restauration du bâtiment sud et à l’installation du mobilier du musée gallo-romain dans les salles de l’angle nord-est.
Vous m’avez demandé en même temps de vous adresser la répartition de ce crédit de cent vingt mille francs par nature d’ouvrages. Cette répartition s’établit comme suit :
Maçonnerie, 75000 f. 00, Morin, soumission conditionnelle
Charpente, 7000 f. 00, Breton, 22 %
Couverture, 8000 f. 00, Gaget Gauthier, 15,30 %
Menuiserie, 10000 f. 00, Berthier, 10,50 %
Serrurerie, 6000 f. 00, Moutier, 7 %
Peinture et vitrerie, 4000 f. 00, Robiche, 14 %
Sculpture, 5000 f. 00, Rouget, série spéciale
Mobilier de l’angle nord-est, 5000 f. 00, Berthier, Moutier et Robiche, avec le rabais ci-dessus
Total égal au crédit : 120000 f. 00
Conformément à votre dépêche, j’attendrai vos instructions pour ce qui concerne la soumission des travaux de maçonnerie.
Je suis, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 23 février 1874
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre dépêche dans laquelle vous voulez bien m’annoncer l’ouverture, sur 1874, d’un crédit de 100000 francs pour continuer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, tout en m’ordonnant de vous faire connaître les ouvrages qui pourraient, cette année, être exécutés.
J’ai pu, avec les crédits 1873, arriver à couvrir le pavillon de l’angle sud-est, la partie restante du bâtiment est, et aussi une partie du bâtiment sud, bordant la rue du Château-Neuf. Pour achever les extérieurs de toute cette importante partie du château, il reste à poser le garde-corps des galeries du 1er étage et aussi des balustrades avec vases, couronnes, salamandres et chiffres bordant les combles, aussi bien sur la cour que sur les façades du dehors.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer, sur 1874, l’exécution des travaux dont le détail suit :
1° la façon de toutes les balustrades dont il vient d’être question,
2° de poursuivre la démolition du pavillon sud, de la fin du 17e siècle, emprisonnant toute l’abside de la chapelle de saint Louis,
3° de commencer la restauration du pavillon sud de François 1er et la partie ouest attenante du corps de logis sur la rue du Château-Neuf,
4° enfin de commencer la restauration de la curieuse chapelle du XIIIe siècle dans les parties touchant les constructions de François 1er.
J’ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien admettre ces propositions, qui s’appliquent à des portions de l’édifice dans lesquelles on constate des déchirements inquiétants, et qu’il y a intérêt, ce me semble, à consolider le plus tôt possible.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 23 février 1874 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 juin 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
En l’absence de M. Millet, empêché par la maladie, j’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli une note concernant les travaux de menuiserie et de serrurerie à exécuter au château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1878.
La mise en adjudication de ces deux natures d’ouvrages, sans présenter d’avantages sérieux pour l’Etat, eu égard aux rabais déjà consentis par les entrepreneurs actuels, ne pourrait avoir que des conséquences fâcheuses pour la restauration du château, si les travaux venaient à être confiés à des entrepreneurs étrangers à l’œuvre déjà commencée.
Ce que je dis pour la menuiserie et la serrurerie, je le dirais également pour les autres corps d’état, particulièrement pour la maçonnerie. Pour appuyer cette opinion, je n’aurais qu’à reproduire les arguments présentés dans les précédents rapports de M. Millet sur cette question.
Je prends donc la liberté, Monsieur le Ministre, de recommandant à votre bienveillance la note ci-jointe, vous priant de considérer que les travaux de restauration destinés à conserver le caractère d’un ancien édifice exigent le concours constant des mêmes ouvriers, employés depuis longtemps à ce travail et habitués à des procédés d’exécution qui ne sont pas ceux des constructions modernes.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Pour M. Millet, empêché,
L’inspecteur,
Eug. Choret

Château de Saint-Germain
Note concernant les travaux de menuiserie et de serrurerie à exécuter en 1878
Les travaux de menuiserie et de serrurerie sont évalués dans la répartition soumise à Monsieur le Ministre des Travaux publics le 25 avril de la dite année à la somme de : 17000 f. 00 c.
Les ouvrages destinés à l’appropriation des salles du musée gallo-romain tels que parquets, stylobates, corniches, potelets et cymaises ne doivent pas absorber la moitié de cette somme, dont la plus grande partie est réservée à la construction des vitrines qui doivent composer le mobilier des salles à livrer au musée vers la fin du présent exercice.
Cette dernière catégorie d’ouvrages est tout à fait en dehors de la menuiserie ordinaire. C’est plutôt de l’ébénisterie qui est s’exécute au prix de la menuiserie, et conformément aux plans fournis spécialement par l’architecte, plans dont tous les détails doivent être rigoureusement suivis par l’entrepreneur afin de conserver à tout le mobilier un caractère uniforme et tel que ce mobilier s’accorde dans toutes ses parties avec l’ensemble de la restauration. Il s’agit donc ici d’un travail de menuiserie tout à fait particulier et que peut seul mener à bonne fin l’entrepreneur à qui cet ouvrage a toujours été confié dès l’origine et qui a pris par conséquent des habitudes d’exécution qu’on ne rencontrerait pas dans un nouvel entrepreneur.
Les mêmes observations sont applicables à la serrurerie. La totalité des ouvrages de cette nature est estimée dans la répartition ci-dessus mentionnée à la somme de 12500 f. 00, dans laquelle les travaux de grosse serrurerie entrent seulement pour une somme de 3000 francs. Tout le reste doit être employé à la construction des croisées en fer de la chapelle et aux vitrines du musée.
La serrurerie pour les vitrines ne se compose pas de ferrures ordinaires. Elle consiste surtout dans la construction de portes et de châssis en fer rainé, plané et poli, recevant les glaces de la vitrerie, et qui doivent être ajustés avec la précision la plus rigoureuse, suivant les détails fournis par l’architecte. Ce travail a une importance égale à celui du menuisier, avec lequel il doit s’accorder dans toutes ses parties.
Quant aux croisées en fer de la chapelle, elles exigent la même exactitude d’exécution, non seulement à cause de leur ajustement avec la maçonnerie, mais encore à cause de leurs dispositions particulières qui diffèrent de celles adoptées dans les croisées en fer modernes.
Les conditions ci-dessus auxquelles doivent satisfaire les ouvrages de menuiserie et de serrurerie ayant toujours été remplies par les entrepreneurs actuels depuis l’origine des travaux, l’architecte soussigné, sans insister sur l’augmentation des rabais consentie par les entrepreneurs, est d’avis qu’il y a lieu, dans l’intérêt de l’œuvre entreprise, de continuer à leur confier l’exécution des travaux dont ils ont été chargés jusqu’à ce jour.
Saint-Germain, 7 juin 1878
Pour M. Millet, empêché,
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 18 mars 1881
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par votre dépêche du 13 février dernier, vous avez bien voulu m’informer que les bâtiments du château de Saint-Germain avaient été compris pour une somme de 100000 francs dans les crédits affectés en 1881 aux grosses réparations des Bâtiments civils et que cette somme serait particulièrement employée à la restauration du bâtiment sud, à la chapelle et au logement du directeur du musée, et vous m’avez demandé en même temps de vous adresser la répartition de ce crédit de 100000 francs par nature d’ouvrages. Cette répartition est établie comme suit :
Travaux
Maçonnerie : 68190 f. 48
Charpente : 7000 f. 00
Couverture (provisoire) : 1000 f. 00
Menuiserie : 4000 f. 00
Serrurerie : 4000 f. 00
Peinture et vitrerie : 3000 f. 00
Sculpture : 3000 f. 00
Total travaux : 90190 f. 48
Honoraires
Les honoraires de l’architecte, 4 % : 3607 f. 62
Honoraires du vérificateur, 1 % : 901 f. 90
Total honoraires : 4509 f. 52
Traitements et indemnités
Traitement de l’inspecteur : 3000 f. 00
Traitement du concierge : 1000 f. 00
Traitement du gardien : 1000 f. 00
Indemnités du vérificateur pour frais de voyage : 300 f. 00
Total traitements et indemnités : 5300 f. 00
Total pareil : 100000 f. 00
Je joins à cette répartition un tableau contenant le nom des entrepreneurs, leurs rabais et les sommes qui correspondent aux natures d’ouvrages à exécuter, tableau dressé conformément aux instructions contenues dans la même dépêche.
J’exposerai maintenant à Monsieur le Ministre qu’il serait d’extrême urgence de couvrir pour la fin de l’année, et d’une façon définitive, la partie du bâtiment sud attenant à la chapelle, de fermer et de vitrer du côté du mauvais temps toutes les fenêtres du pavillon sud-est (voir le plan annexé). Depuis cinq ans, les constructions du bâtiment sud (teinte verte) sont exposées aux intempéries. Les pluies et les neiges qui sont tombées en si grande quantité cet hiver et l’hiver précédent ont pénétré d’humidité les voûtes des caves et le pied des murs, et il est nécessaire de faire cesser le plus tôt possible un état de choses aussi préjudiciable au monument.
D’un autre côté, pour conserver en bon état les planchers qui ont été établis l’année dernière dans le pavillon sud-est, il faut fermer et vitrer les fenêtres de ce pavillon, autrement les solives, restant exposées aux effets de la pluie, des ventes et des variations de température, se déverseraient, se fendraient et il faudrait les remplacer.
Pour exécuter les travaux urgents cette année, il faudrait un crédit de 125000 francs, qui se répartirait comme suit :
Travaux
Maçonnerie : 73000 f. 00
Charpente : 8000 f. 00
Couverture (définitive) : 11000 f. 00
Menuiserie : 7000 f. 00
Serrurerie : 6000 f. 00
Peinture et vitrerie : 5000 f. 00
Sculpture : 4000 f. 00
Total travaux : 114000 f. 00
Honoraires architecte et vérificateur : 5700 f. 00
Traitements et indemnités : 5300 f. 00
Total pareil : 125000 f. 00
Après cet exposé, je prie Monsieur le Ministre, si les circonstances le lui permettaient, de me donner dans le courant de l’année, sur la réserve, une augmentation de 10 à 15000 francs. Avec cette somme, je ferai mon possible pour faire la couverture définitive de cette partie du bâtiment et j’économiserai ainsi une couverture provisoire qu’il faudra établir à la fin de l’année pour protéger les constructions contre la pluie et contre la neige.
Des adjudications ont été faites comme le rappelle Monsieur le Ministre pour la menuiserie, la serrurerie, la charpente, la peinture et la vitrerie. Il resterait à mettre en adjudication les travaux de maçonnerie et de couverture.
Les travaux de maçonnerie à faire comprennent :
1° l’achèvement des murs et des façades sur la rue et sur la cour au 2ème étage, commencées en 1880,
2° l’achèvement des voûtes du même bâtiment (1880),
3° la reprise en raccordement des contreforts du même bâtiment sur la cour.
Le compte de ces travaux ne pouvant être arrêté avant l’achèvement de ce corps de bâtiment, je propose de continuer la soumission des travaux de maçonnerie à M. Morin aux conditions stipulées en 1880, le rabais de 7 % consenti par cet entrepreneur étant avantageux pour l’administration en raison de l’augmentation de prix des matériaux et de la main-d’œuvre qui s’est produite depuis trois ans.
Il resterait seulement à mettre les travaux de couverture et de plomberie en adjudication. Les travaux de couverture et de plomberie à exécuter pour couvrir complètement le bâtiment sud (2 annuités) pourront s’élever à plus de 20000 f. et on pourrait y ajouter l’installation des deux réservoirs, montant à plus de 12000 f., qui restent à construire, en deux annuités, dans le pavillon de la chapelle et vers l’angle nord-ouest pour compléter le système de secours contre l’incendie que j’ai proposé à Monsieur le Ministre l’année dernière.
La nécessité de terminer tout d’abord le bâtiment sud et de le clore sur la rue Thiers et sur la cour du château nous forcera à remettre en 1883 les travaux relatifs au logement du conservateur, attendu que si on peut arriver à couvrir cette année la première partie du côté de la chapelle, il restera en 1882 à restaurer le bâtiment sur la cour du château et à remplacer par une couverture définitive la vieille couverture en tuiles qui protège en ce moment les constructions à restaurer, à fermer et à vitrer les fenêtres du bâtiment. Sans compter l’installation des planchers.
En attendant de nouvelles instructions, j’ai l’honneur d’être avec un respect, de Monsieur le Ministre le très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 2 novembre 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
En réponse à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 28 octobre dernier, je m’empresse de vous fournir quelques renseignements sur les ouvrages de restauration de l’exercice 1872 du château de Saint-Germain-en-Laye.
Grosses réparations
Pour les ouvrages qui s’exécutent par les vieux procédés, il est intéressant de conserver et d’entretenir le chantier d’ouvriers habités à leur exécution, et je devais arranger les ressources mises à ma disposition pour faire travailler, sans interruption, toute l’année. Le crédit ayant été réduit, j’ai demandé à mes entrepreneurs de restreindre le personnel, de marcher avec lenteur, et de façon toutefois à arriver dans les délais prescrits par votre administration.
Nous avons en 1872 achevé l’escalier du bâtiment méridional, des éperons ont été construits sur la façade de la rue du Château-Neuf, et nous poursuivons la restitution du gros pavillon sud-est, arrivé aujourd’hui à trois assises au-dessus des appuis des croisées du premier étage, c’est-à-dire environ à 16 ou 17 mètres au-dessus du sol des fossés.
J’ai eu l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous transmettre deux mémoires de ces travaux. D’autres décomptes vous seront bientôt transmis. Les travaux seront achevés avec l’exercice. Les dépenses rentreront exactement dans le chiffre du crédit alloué et les derniers mémoires vous seront adressés, je le pense bien, vers la fin du mois de mars 1873.
Travaux d’entretien
Les ouvrages d’entretien sont à peu près achevés et les derniers travaux, qui sont ceux de fumisterie, vont se terminer. Je poursuis la rentrée des mémoires qui vous seront bientôt transmis. Pour ces travaux, comme pour ceux de restauration, je pense bien rester dans les limites des crédits par vous assignés.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 10 février 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre en date de ce jour que vous avez bien voulu m’adresser pour m’informer que vous avez réservé un crédit de 100 mille francs, sur le chapitre 22 du budget des Travaux publics, pour les ouvrages de 1873 du château de Saint-Germain-en-Laye. Dans cette lettre, vous me faites l’honneur de m’ordonner de vous faire connaître à quelle partie de l’entreprise l’on doit affecter le crédit alloué, et je m’empresse de vous satisfaire.
Depuis plus de 2 ans, je poursuis la restauration du bâtiment est, la restitution du pavillon de l’angle sud-est, et j’ai été contraint d’entamer la restauration du bâtiment méridional, donnant sur la rue du Château-Neuf. Depuis plus de deux ans, la pluie et la neige pénètrent dans toutes les constructions et causent des désordres et des ennuis de toutes sortes. Je constate des déchirements dans les maçonneries des parties de l’édifice que je n’ai encore pu attaquer, qui indiquent qu’il serait urgent de poursuivre l’œuvre de consolidation.
Mais le crédit alloué ne permettant pas, en même temps, de poursuivre et d’achever les ouvrages en cours d’exécution, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer pour l’année 1873
1° l’achèvement de la restauration des parties hautes du bâtiment est et du pavillon de l’angle sud-est,
2° l’établissement des toitures définitives de ces deux portions de l’édifice, tout en ajournant la façon des planchers et de tout le petit œuvre.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Le 28 mars dernier, vous avez bien voulu me faire connaître que, par décision du 12 du même mois, vous avez compris le château de Saint-Germain-en-Laye pour une somme de 130000 f. dans la répartition du crédit affecté en 1879 aux grosses réparations des Bâtiments civils, et que cette somme devra être employée ainsi qu’il suit :
Continuation des travaux de restauration de la façade sud : 100000 f. 00 c.
Aménagement et ameublement de quelques-unes des pièces de l’angle nord-est : 30000 f. 00 c.
Total : 130000 f. 00 c.
Par la même lettre, vous m’avez demandé un état de répartition de ce crédit, dressé par natures d’ouvrages, et indiquant l’emploi des sommes allouées.
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli cet état de répartition en vous priant de bien vouloir lui donner votre approbation.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
M. Choret, inspecteur des travaux du château, m’a communiqué les propositions qu’il a présentées à Monsieur le Ministre pour l’exercice 1879.
Ces propositions sont ainsi réparties entre les différents corps d’état :
Maçonnerie : 64761 f. 90 c.
Charpente : 11000,00
Menuiserie : 16000,00
Serrurerie : 10500,00
Peinture et vitrerie : 9500,00
Sculpture : 7000,00
Ensemble : 118761 f. 90 c.
J’ai examiné avec soin l’importance et la nature des travaux à exécuter dans chaque corps d’état, et j’ai l’honneur d’exposer à Monsieur le Ministre que ces travaux, sauf la maçonnerie et la sculpture, sont susceptibles d’être mis en adjudication.
Les travaux de maçonnerie consistent dans la continuation des travaux de reprises, de maçonneries de murs, de contreforts, de voûtes etc. Il serait difficile en ce moment, pour ne pas dire impossible, de délimiter les travaux qui pourraient faire l’objet d’une adjudication. Outre cette raison, les procédés employés pour l’exécution des maçonneries viendraient y mettre obstacle. Ces procédés consistent surtout dans la taille de la pierre à pied d’œuvre, avant la pose, dans les soins à prendre pour poser ces pierres taillées, moulurées ou sculptées, sans en épaufrer les arêtes.
Ces procédés exigent des bardeurs et des poseurs habités à ce travail, bardeurs et poseurs qu’un nouvel entrepreneur devra former, ce qui ne lui permettrait pas de aire les travaux aux conditions dans lesquelles peut les faire l’entrepreneur actuel, dont le chantier est instruit et expérimenté.
Pour ces raisons, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre d’ajourner la mise en adjudication des travaux de maçonnerie et de continuer à les faire exécuter sur soumission moyennant un rabais sur la série des Bâtiments civils. Toutefois, je me réserve d’étudier cette question pendant cet exercice, afin de m’assurer si l’entrepreneur consent à un rabais suffisant.
Il me paraît également impossible de proposer à Monsieur le Ministre de mettre en adjudication les travaux de sculpture. Ces travaux sont exécutés depuis plusieurs années par des artistes formés par M. Millet qui, grâce à une parfaite interprétation des anciennes sculptures, en ont fait revivre la manière et le style. On verrait facilement le travail d’une autre main et on perdrait ainsi l’harmonie et l’unité qui rendent aujourd’hui si remarquable l’œuvre de M. Millet.
Les travaux de charpente, de menuiserie, de serrurerie, de peinture et de vitrerie sont au contraire susceptibles d’être mis en adjudication. Ils consistent pour la plupart dans des répétitions de travaux déjà existants. Les entrepreneurs qui seront appelés à concourir pourront facilement apprécier le travail.
Je viens en conséquence prier Monsieur le Ministre, quand il aura examiné cette question, de vouloir bien me faire connaître sa décision dans le délai le plus rapproché, pour que je puisse dresser sans retard les pièces nécessaires pour l’adjudication (cahier des charges spécial pour chaque corps d’état, etc.).
En effet, le moment de commencer ces travaux est arrivé si l’on veut qu’ils soient terminés dans le délai réglementaire et, de plus, M. le conservateur du musée attend avec impatience l’instant où il pourra livrer au public les nouvelles collections dont le musée vient de s’enrichir.
La mise en adjudication des travaux devant avoir pour conséquence de ne pas permettre de commencer l’exécution avant le mois de juin, pour éviter tous les ans un semblable retard, si préjudiciable aux travaux, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre de faire une adjudication devant durer cinq ans consécutifs ou jusqu’à l’achèvement des travaux.
En attendant les instructions de Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 6 janvier 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser les renseignements que vous avez bien voulu me demander sur la situation des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye au 31 décembre 1871.
Nous avons poursuivi la construction de l’escalier du bâtiment méridional près l’angle sud-est. Cet escalier est achevé dans deux de ses étages, la 3e et dernière révolution est taillée et bientôt cet escalier sera achevé. Dans la cour, nous avons repris les parties basses de 2 contreforts et construit la porte d’entrée de l’escalier. Au devant, j’en ai fait toutes les maçonneries d’accotement et les fondations d’une partie du trottoir.
Dans le bâtiment est, nous avons continué la démolition du gros mur joignant le pavillon sud-est et l’on s’occupe de la construction de la grande cheminée du 1er étage du pavillon lui-même.
A l’intérieur, au milieu du corps de logis sur la rue du Château-Neuf, nous avons érigé le mur devant séparer la bibliothèque du couloir de service et posé le plancher haut de cette bibliothèque.
Nous avons fait quelques voûtes en briques du chemin de ronde des côtés sud et est. Nous avons poursuivi la construction des éperons des façades extérieures.
L’entrepreneur de menuiserie a posé toutes les lambourdes des 2 étages dans toute la partie nord-est, dans les salles sur le parterre. Les parquets sont tout préparés mais nous attendons la dessication des scellements pour procéder à la pose des parquets.
Je presse l’établissement des comptes et, il y a peu de jours, j’ai eu l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous adresser déjà des mémoires de l’entreprise.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 18 avril 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre que vous avez bien voulu m’adresser m’informant que vous aviez affecté, sur l’exercice 1872, une somme de 100000 francs pour la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
J’ai, en 1871, à peu près achevé la consolidation des parties des bâtiments touchant le pavillon sud-est et j’ai à peu près achevé aussi la reconstruction de l’escalier principal du bâtiment sud. J’ai fait carreler et parqueter les salles sises à l’est du bâtiment nord, en y comprenant le pavillon d’angle. Les ressources mises à ma disposition en 1871 étaient trop faibles pour satisfaire les conservateurs du musée des Antiquités nationales et il m’a été impossible de faire construire tout le mobilier utile au classement des collections.
La situation des maçonneries du château réclament impérieusement des ouvrages importants de consolidation si on ne veut voir les désordres déjà si graves s’aggraver encore. Le crédit 1872 ne permettra pas, ce me semble, de peindre et de meubler toutes les salles de tous les étages de la partie du bâtiment sis à droite de l’escalier d’honneur. Il serait assurément utile de satisfaire aux besoins du musée, mais dans l’intérêt de la conservation de l’important château de François 1er à Saint-Germain-en-Laye, vu l’exiguïté des ressources, tous les efforts doivent se porter sur les ouvrages de restauration et de consolidation. De difficiles et dangereuses reprises en sous-œuvre doivent être sans cesse effectuées et le crédit alloué fera difficilement face aux opérations.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer pour 1872 la démolition de l’énorme muraille construire à la fin du 17e siècle et de poursuivre la restitution du pavillon sud-est sis, vous le savez, à l’angle de la rue du Château-Neuf et du terrain bordant la cité Médicis.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 16 mars 1874
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Il y a peu de temps, dans la nuit, l’on a escaladé le mur de clôture, forcé la porte du dépôt des métaux et enlevé du plomb. Notre gardien n’a constaté les faits que le lendemain, dans l’après-midi, et aussitôt déclaration était faite au commissaire de police. Aussitôt aussi, M. Chorot voyait ce magistrat pour l’aider dans ses recherches.
Il y a 4 ou 5 jours, M. Morin-Bigle, entrepreneur, constatait qu’un siège d’aisances en plomb, compris dans les maçonneries en démolition, venait de disparaitre. Les ouvriers occupés sur ce point étaient livrés à M. le commissaire de police, qui, après les avoir fait enfermer quelques heures, n’a pu obtenir de révélations. Les recherches se poursuivent.
Malgré nos recommandations et notre surveillance, nous ne pouvons arriver aussi à empêcher des vols de vieux bois, de peu d’importance toutefois.
Voici le 4e pavillon que nous démolissons et jamais nous n’avons eu à déplorer de semblables désordres. Il est vrai qu’alors nous avions un surveillant de chantier, le sieur Chevallier, qui remplissait ses fonctions avec activité, soin et zèle.
Notre surveillant actuel, qui a fait ses preuves dans le service de l’ancienne Liste civile, est assurément fort honorable, mais il n’a pas l’aptitude voulue pour ces fonctions très différentes, sans doute, de ses anciennes attributions.
Il nous semblerait utile de faire passer le sieur Foirier à l’entrée du musée et de rendre la surveillance du chantier à M. Chevallier. Ce dernier rendait de véritables services. Il aidait très utilement pour les pesées des métaux. Il surveillait fort bien l’enlèvement des gravois et il faisait des rondes continuelles qui avaient pour effet d’empêcher bien des désordres.
Il faut dire que le sieur Chevallier avait gagné au changement un logement des plus convenables, hors de la poussière d’un chantier, et qu’il était habillé par l’administration des Musées. Dans le cas où vous approuveriez, Monsieur le Ministre, notre proposition, nous aurions l’honneur de solliciter un traitement de 1200 francs par an au profit de cet agent.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des beaux-Arts
Bureau des Monuments historiques
Palais-Royal, le 1er mai 1880
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez transmis deux projets dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice, l’un ayant pour objet de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et du logement du conservateur du musée, l’autre relatif à la restauration de la sainte chapelle. Vous m’avez en même temps prié d’inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place les propositions de M. Lafollye.
Deux de MM. les inspecteurs généraux des Monuments historiques, accompagnés de quelques-uns des membres de ladite commission, se sont à cet effet rendus, sur mon invitation, au château de Saint-Germain et ont, en présence de M. le conservateur du musée et de M. l’architecte du château, procédé à l’examen dont il s’agit.
En ce qui concerne le logement du conservateur, les plans laissés par M. Millet ne donnaient que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon et du cabinet de travail du conservateur. Un étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du premier étage, mais le plan n’en a pas été produit. Il a paru à M. Lafollye que la distribution adoptée par son prédécesseur présentait divers inconvénients et il en propose une nouvelle qui consiste d’abord à supprimer le mur de la bibliothèque élevé par M. Millet à l’effet d’agrandir la salle et de l’éclairer des deux côtés.
La commission des Monuments historiques n’a pas pensé qu’il y eût un véritable avantage à supprimer ce mur, attendu que la bibliothèque est très suffisamment éclairée avec les fenêtres d’un seul côté et qu’un mur plein et continu vaut beaucoup mieux pour établir des rayons qu’un mur percé de trois ouvertures.
Il y a d’ailleurs une dépense faite, sr laquelle le conseil des Bâtiments civils a déjà donné son avis.
La seconde modification proposée par l’architecte consiste à reporter le cabinet du conservateur à la place du salon projeté, par la raison que ce dernier a son entrée directement sur l’escalier. Tout en trouvant cette disposition regrettable, la commission des Monuments historiques a considéré que, là encore, il n’y avait pas lieu de modifier le plan de M. Millet, qui a cet avantage de placer le cabinet de travail près de la bibliothèque et de permettre au public de se rendre au dit cabinet par l’escalier d’honneur. D’ailleurs l’inconvénient signalé par M. Lafollye de l’entrée directe dans le salon et du passage par cette pièce des approvisionnements de la cuisine cesse d’exister si l’on adopte le plan que la sous-commission, après examen des lieux, a cru devoir me proposer.
Après avoir en effet rejeté le projet d’établir le logement au 1er étage, conformément aux plans, parce que la division en deux de la hauteur de l’étage ancien au moyen d’un plancher en fer qui couperait les baies altérerait l’aspect de cette partie du monument et ne donnerait, au point de vue de l’habitation, qu’un résultat peu satisfaisant, la sous-commission a dû examiner si l’entresol du rez-de-chaussée ne présenterait pas un emplacement convenable pour la destination dont il s’agit. Elle a été amenée à constater qu’un appartement placé dans cette partie du château ne serait pas suffisamment aéré ni éclairé et que la distribution en laisserait à désirer.
Les parties disponibles au deuxième étage lui ont paru au contraire pouvoir être facilement appropriées aux exigences de la situation et offrir les meilleures conditions pour la distribution d’un appartement. Elles occupent un assez vaste espace et comme elles ne sont pas encore reconstruites, la disposition voûtée, qui ne se prête point à cette distribution, pourrait être abandonnée et ne pas être rétablie dans la reconstruction. Elle serait maintenue toutefois pour la première salle, actuellement existante, qui serait comprise dans l’appartement.
La proposition de la sous-commission m’a paru de nature à pouvoir être adoptée. J’ai cru, en conséquence, pouvoir demander à M. Lafollye un projet dans le sens que je viens d’avoir l’honneur de vous indiquer et auquel M. le conservateur du musée, qui a accompagné la sous-commission dans sa visite au château, a d’ailleurs donné son assentiment.
En ce qui concerne la salle des conférences, qu’il avait d’abord été question d’établir dans la bibliothèque, mais pour laquelle cette dernière a été jugée insuffisamment spacieuse, il sera facile de l’établir au rez-de-chaussée, à droite de l’entrée du château, dans l’espace occupé en ce moment par les ateliers de moulage etc., qui seront transférés à la vénerie.
Le deuxième projet de M. Lafollye, relatif à la restauration de la chapelle, comporte la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. Il ne m’a point paru que cette démolition fût nécessaire. La cour du château ne pourrait qu’y perdre de son caractère et de sa vérité historique. J’ai décidé, en conséquence, qu’il y avait lieu de la conserver, de dégager le plus possible la porte du XIIIe siècle donnant entrée à la chapelle et d’abandonner le projet de sacristie, qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Pour le ministre et par délégation,
Le sous-secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Ministère des Travaux publics

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