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Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré Saint-Germain-en-Laye
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Lettre concernant la reconstruction du pont latéral du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 10 octobre 1893
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur à diverses reprises d’appeler votre attention sur le mauvais état du pont de service donnant accès au château de Saint-Germain du côté de la rue Thiers ; sur ma proposition, vous avez décidé la suppression de cette entrée au château, qui était devenue dangereuse ; dans le but de remplacer l’entrée supprimée, je vous ai demandé les crédits nécessaires pour terminer le pont projeté et commencé par M. Millet, à proximité du pont de service devenu impraticable : les maçonneries en cours d’exécution dans la partie de ce pont qui joint la rue Thiers souffrent beaucoup des injures du temps et seul l’achèvement de cette portion du travail pourrait efficacement les préserver. Une somme de huit mille quatre cents francs serait suffisante pour obtenir ce résultat.
J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien la mettre à ma disposition aussitôt que possible, afin que je puisse terminer le travail avant le commencement des mauvais temps, travail dont je donne ci-contre le devis.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet
Devis pour l’achèvement de la partie de la passerelle du château de Saint-Germain attenant le mur du fossé (côté de la rue Thiers)
17 m. 440 d. pierre de Saint-Nom banc bas à 14 f. 50 le m. cube : 253 f. 52 c.
272 m. 79 d. taille de pierre n° 3 à 13 f. 00 le m. carré : 3546 f. 27 c.
53.24 de légers à 3 f. 95 : 210 f. 30 c.
3 m. 870 moellon neuf et mortier de chaux hydraulique du Seilley à 22 f. 85 le m. cube : 88 f. 43 c.
0.076 meulière neuve et mortier idem en opus incertum à 32 f. 92 c. le m. cube : 2 f. 50 c.
0.498 meulière neuve et mortier idem à 29 f. 22 le m. cube : 14 f. 55 c.
5.188 roche d’Ampilly à 192 f. 70 le m. cube : 999 f. 73 c.
0 m. 037 d. refouillement de moellon à la pioche à 9 f. 30 : 0 f. 34 c.
2 m. 19 d. jointoyement sur meulière à 1 f. 85 le m. carré : 4 f. 05
0 m. 32 d. jointoyement sur moellon à 0 f. 85 le m. carré : 0 f. 27 c.
1 m. 31 d. parement de moellon smillé jointoyé à 1 f. 90 : 2 f. 49 c.
Ensemble : 7406 f. 45 c.
Imprévu : 593 f. 55 c.
Ensemble : 8000 f. 00 c.
Honoraires : 400 f. 00 c.
Total du devis : 8400 f. 00 c.
Le présent devis dressé par le soussigné, architecte du château
Saint-Germain-en-Laye, 10 octobre 1893
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la reconstruction du pont latéral du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 16 novembre 1892
Monsieur le Ministre,
J’ai appelé votre attention sur le très mauvais état du pont de service en charpente du château de Saint-Germain-en-Laye donnant sur la rue Thiers.
A la suite de nouvelles dégradations survenues ces jours derniers, j’ai l’honneur de vous informer que la circulation sur ce pont devient de moins en moins sûre ; les bois en sont pourris et leur état réclame à bref délai des réparations qui devront être importantes si l’on veut qu’elles soient efficaces et durables.
Il serait préférable, dans ces conditions, de faire les frais de l’achèvement du pont définitif, dont les piles sont établies déjà à mi-hauteur depuis plus de dix ans, plutôt que de consacrer une somme relativement élevée à la réparation du pont en charpente appelé à disparaître.
Il me paraît utile, Monsieur le Ministre, de vous proposer, lors de la répartition des crédits que vous allez attribuer aux divers palais dépendant de votre département, d’affecter au château de Saint-Germain la somme portée dans mes propositions de travaux pour l’exercice 1893 en vue de l’achèvement du pont destiné à remplacer celui dont je vous signale de nouveau le très mauvais état.
Dans le cas où aucun crédit ne pourrait être accordé en 1893 pour l’achèvement du pont définitif, il y aurait lieu d’autoriser la démolition du pont en charpente, afin d’éviter une catastrophe.
Pendant quelques années, jusqu’à ce que les bâtiments de la Villa s’achèvent et que les ateliers soient rendus à leur destination, le service se ferait par la porte principale, place du Château, sans trop d’inconvénients.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 19 janvier 1891
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Lors de votre récente visite au château de Saint-Germain, vous avez pu vous rendre compte de l’intérêt de la restauration entreprise de ce grand édifice, mais aussi de l’abandon dans lequel restent les travaux de la chapelle, enfin de l’état de péril de l’escalier attenant. J’étais à ce moment sur le point de vous adresser la proposition de reprendre les travaux, déjà le projet et les devis étaient dressés… Je vous transmets aujourd’hui le travail comprenant 7 feuilles de dessins, deux devis et un rapport. Ces documents permettront l’examen de mes propositions par les conseils compétents et je me permets de mettre la reprise des travaux sous votre haut patronage.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 10 juin 1895
Monsieur le Directeur
Vous m’avez fait connaître récemment que le service des Bâtiments civils et des Palais nationaux disposerait sur les crédits de grosses réparations d’une somme de 30000 francs sur l’exercice 1895 et que pareille somme serait allouée sur le crédit des Monuments historiques par la direction des Beaux-Arts et sur le même exercice afin de continuer la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et de reconstruire l’escalier attenant à cette chapelle.
Je fais préparer en ce moment les pièces nécessaires pour établir une concurrence restreinte entre des entrepreneurs de maçonnerie capables de conduire à bien une difficile entreprise.
Tout en prenant pour base les cahiers des charges des Bâtiments civils et des Monuments historiques, je vous proposerai, Monsieur le Directeur, comme il s’agit de l’exécution de travaux d’art qui ne permettent pas de recourir à une adjudication publique, de dresser en ce qui concerne la maçonnerie une série de prix spéciale précisant les travaux dont la nature est définie : il s’agit, en effet, de continuer une œuvre interrompue ; un avantage résultera de ce mode d’opérer, en accord d’ailleurs avec ce qui est en usage pour les travaux de la commission des Monuments historiques : la série spéciale coupera court à des interprétations de séries anciennes, établies pour des travaux très variés, et surtout applicables à l’entretien des édifices.
Avant de donner une suite définitive aux propositions que j’ai l’honneur de vous faire, je vous prie, Monsieur le Directeur, de réclamer à la direction des Beaux-Arts, bureau des Monuments historiques, communication du rapport sur le projet de reconstruction de la tour de l’escalier et de remise en service de la porte primitive mise en lumière par M. Millet peu de temps avant sa mort.
Si le projet, comme il y a lieu de le penser, n’a pas été entièrement approuvé par la commission tel qu’il a été présenté, ou je devrais remettre à l’étude la solution à rechercher, ou je serais à même de prendre les avis du rapporteur ou de l’inspecteur général des Monuments historiques chargé d’en surveiller la réalisation.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Directeur, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 22 juin 1897
Monsieur le Ministre,
Pour faire suite à mon rapport du 11 février dernier, par lequel j’avais l’honneur de vous proposer un nouvel examen par la commission des Monuments historiques de questions très complexes pour la continuation de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain, je viens vous exposer encore, Monsieur le Ministre, que des difficultés de construction résulteraient de la dernière décision de cette commission ; il s’agit des difficultés que présentent la contiguïté des deux dernières travées de la salle de Mars et la reconstruction de la rose et du pignon de la chapelle telle qu’elle a été prévue par M. Millet il y a bientôt quarante ans.
Les deux travées dont il est question, ainsi que les murs nord-ouest et nord, ont été construits postérieurement à l’époque où s’élevait la plus grande partie de cette salle sous François Ier, salle que terminait à son extrémité une obliquité indiquée aux plans de Du Cerceau. C’est au 17ème siècle que ces travées ont été remaniées et mises en l’état où elles sont actuellement, en même temps probablement qu’on construisait les pavillons formant saillants aux angles du château, pavillons dont le dernier doit disparaître suivant le projet approuvé.
Cette opinion se corrobore par l’examen des parties inférieures des deux travées, lesquelles sont d‘un autre système de construction que les portions plus anciennes et si élégantes du rez-de-chaussée. Dans la salle de Mars même, les sommiers de voûtes sont bruts, les voûtes mal construites. Quant au mur contigu avec la chapelle, sa construction remonte bien à François Ier, mais afin de lui donner une solidité suffisante, on a dû y établir une chaîne de pierre dépassant le parement intérieur de la rose, en la tranchant brutalement, ce qui a été la principale cause de sa ruine.
Deux des arcs doubleaux et le formeret engagé dans le mur du fond de la salle de Mars ainsi que les nervures sont de construction grossière, peu en accord avec la voûte de bel effet et dans tous les cas de plus bel appareil de la salle François Ier. On peut donc estimer, Monsieur le Ministre, que quelque soit le respect dont on pénétré pour ces constructions successives, il est certain cas où des mutilations, eussent-elles la consécration du temps, ne peuvent prévaloir contre la restitution si intéressante de la rose, qui appartient à une époque d’art qui atteignait sa perfection.
Ces considérations ne seraient que d’une importance relative si la réalisation de la dernière décision de la commission des Monuments historiques était conciliable à la fois avec la reconstruction de la rose, aveuglée comme la prévoyait le projet de M. Millet, et le maintien des deux dernières travées de voûtes de la salle de Mars.
Il paraîtrait imprudent, inadmissible même, pour faire place à la rose, de réduire de 1 m. 60 c., qu’elle a maintenant, à 1 m. 15 c. l’épaisseur de la chaine fort élevée (la rose ayant 10 m. 58 c. de diamètre) qui porte l’arc doubleau, les nervures, les voûtes en briques et le comble, chaîne qui est encore surmontée d’un contrefort qui non seulement s’élève à grande hauteur afin de recevoir et d’assurer l’efficacité du chainage de l’arc doubleau, mais aussi d’en neutraliser la poussée. Par surcroit, ce contrefort vient encore surcharger irrégulièrement le dernier arc doubleau de la chapelle, qui portait pignon et qui a subi anciennement une déformation causant le déversement de son piédroit de plus de 0 m. 13 c. du côté du fossé. Sur ce point s’accumulent donc toutes les difficultés, tous les vices de construction.
Les diverses considérations que je viens de faire valoir n’ont pu être développées lors de la visite faite en 1896 par les membres de la commission des Monuments historiques au chantier de travaux. A cette époque, l’exploration de la construction ancienne était encore incomplète : la proposition du dégagement entier de la rose n’avait pu être étudiée ni appuyée de dessins, ce qui à mon point de vue dégage l’œuvre à accomplir de toutes ses difficultés, tout en amoindrissant la dépense à faire.
Après cet exposé de la situation, qui je le crois n’a rien de pessimiste et m’a été suggéré par une étude attentive de l’état de choses existant, permettez-moi, Monsieur le Ministre, d’insister afin que mes objections et les propositions qui en résultent sur des questions si importantes au point de vue de l’art de la construction et de l’esthétique soient soumises à messieurs les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques. Ces deux services, étant intéressés à la restauration de la chapelle, doivent, vous en jugerez probablement ainsi, être consultés sur les résolutions à prendre.
Si, contre toute probabilité, vous décidez, Monsieur le Ministre, qu’il y a lieu de poursuivre les travaux sans nouvel examen, je devrais, après l’avis qui m’en serait transmis par le bureau compétent, afin de poursuivre l’œuvre entreprise, donner des ordres pour le démontage de la couverture, la démolition des remplissages ruinés des voûtes, la dépose de l’arc doubleau et des nervures portés par la chaine qui tranche la rose. La suite du travail comporte la disparition temporaire des deux travées de voûtes adjacentes de la chapelle : il serait périlleux, et fort coûteux à la fois, de supporter par des étaiement de fond, devant subsister longtemps, des arcs et voûtes dont on devrait retrancher des portions pour obtenir une terminaison oblique de la salle de Mars conforme aux indications de Du Cerceau.
Le chantier des travaux est assez vaste pour que les matériaux serviables déposés soient rangés afin d’utiliser tout ce qui serait en état d’être réemployé plus tard.
Je termine, Monsieur le Ministre, en vous demandant une prompte solution afin que les travaux s’exécutent en bonne saison et pour que l’emploi des crédits affectés à l’exercice se fasse dans les meilleures conditions.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la restauration de la chapelle et le déplacement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterre et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 12 octobre 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Monuments historiques
En 1902, le soussigné, avant la reprise des travaux d’achèvement du château de Saint-Germain, avait développé les dessins dressés par son avant prédécesseur M. Millet afin de revêtir de plomberie d’art la flèche de la chapelle, dont la charpente seule est en place sur la croupe de cette partie de l’important édifice.
Quoique l’exécution ait été proposée pour cet ouvrage, aucun crédit n’était disponible. L’ajournement s’imposait et, d’ailleurs, convenait-il de poursuivre l’achèvement d’une pareille œuvre, dans l’indécision où l’on était de la destination de la chapelle.
Plus tard, des ressources nouvelles furent mises à la disposition du soussigné ; elles s’appliquèrent au plus urgent, la continuation de la restauration des deux dernières travées de la chapelle, la reconstruction partielle de l’escalier datant de François Ier qui y est attenant et dont l’état de dégradation confinait à la ruine.
Ces travaux terminés, le conservateur du musée fit approprier la chapelle en division spéciale d’archéologie funéraire gallo-romaine ; on y plaça aussi des fragments provenant du château du Moyen Âge ainsi que des restes de sculptures d’un beau caractère retrouvés dans des démolitions et mal abrités dans les fossés du château, destination bien appropriée et excluant par conséquent tout retour de la chapelle à l’usage du culte, qui seul aurait pu légitimer, dans une certaine mesure, la construction d’une flèche munie de cloches, flèche qu’aucun document authentique ne fait présumer comme ayant été l’une des décorations de l’œuvre du XIIIème siècle, travail qui nécessiterait des frais de modèle et de plomberie d’importance considérable pour un motif qui ne figurait pas au projet dressé en 1862 en vue de la restauration par l’éminent architecte.
Le soussigné pense qu’il peut être proposé de ne pas achever un travail purement décoratif, dont la charpente est exécutée, couverte provisoirement en voliges, et dont seules la croix et ses armatures métalliques sont en place actuellement. Le travail de suppression serait peu important comme dépense.
Une autre proposition peut être faite, en conformité avec l’opinion actuelle, si justement établie, de ne pas supprimer dans les édifices anciens les adjonctions ayant un caractère d’art et de les remettre au contraire en état de conservation ; tel est l’entourage décoratif de l’ancien cadran d’horloge qui surmonte l’entrée du château devenu musée ; l’ampleur du motif datant du 17ème siècle précise l’époque où l’édifice avait été profondément modifié et non sans grandeur ; le soussigné pense que le cadran de l’horloge appliqué sur la tour dite « le donjon » serait mieux à la place qu’il occupait autrefois ; il propose donc de le repose dans son ancien encadrement. Le parement du mur du donjon serait complété et l’aspect extérieur de cette partie, la plus ancienne et la plus sévère du château, reprendrait sa simplicité d’origine.
Le soussigné propose à Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts de renvoyer aux inspecteurs généraux des deux services des Bâtiments civils et des Palais nationaux, et des Monuments historiques l’examen des deux propositions mentionnées au présent rapport et de prendre des déterminations en vue de ce qu’il convient de faire définitivement.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 26 novembre 1900
Monsieur le Ministre,
Par lettre en date du 29 octobre dernier, vous avez bien voulu m’informer que vous pourriez vraisemblablement mettre en 1901 à ma disposition un crédit de grosses réparations de 115000 francs pour la continuation de la restauration du château de Saint-Germain, et vous m’avez demandé de vous fournir certains renseignements au sujet des dépenses faites et restant à faire.
J’ai l’honneur de vous informer que je compte prélever sur ce crédit de 115000 francs les sommes nécessaires
1° à l’achèvement de la chapelle (flèche)
2° à la démolition du pavillon sud-ouest
3° à la construction d’un atelier de moulage à la Villa Saint-Germain
Et employer le surplus à la continuation de la restauration du château.
En ce qui concerne les renseignements que vous me demandez relativement aux dépenses de grosses réparations effectuées jusqu’à ce jour pendant les années 1893, 1895, 1896, 1897, 1899 et 1900, j’ai fait faire le dépouillement de tous les mémoires produits pendant ces divers exercices, et voici le résultat de ce travail :
Dépenses pour la restauration de la chapelle : 216890 f. 15
Dépenses pour la restauration du château : 205901 f. 70
Réfection des ateliers du musée incendiés : 21315 f. 34
Déménagement du nouvel appartement du conservateur du musée : 25136 f. 00
De la comparaison des dépenses dont le détail précède avec les devis que j’ai établis en janvier 1891 pour la restauration de la chapelle et en juin 1893 pour la restauration du château, il résulte que les travaux restant à faire pour le complet achèvement de l’édifice se décomposent ainsi qu’il suit :
Démolition du pavillon sud-ouest : 22901 f. 21
Maçonnerie : 456856 f. 88
Charpente : 58793 f. 00
Couverture : 45360 f. 00
Menuiserie : 64571 f. 29
Serrurerie : 35046 f. 00
Fumisterie : 7150 f. 00
Peinture : 31728 f. 96
Pavage : 9850 f. 00
Sculpture : 27830 f. 00
Paratonnerres : 2860 f. 00
Horlogerie et divers : 5500 f. 00
Ensemble : 768447 f. 34
Imprévu : 76844 f. 73
Ensemble : 845292 f. 07
Honoraires à 5 % : 42264 f. 60
Total de la dépense restant à faire : 887556 f. 67
Cette somme ne comprend pas les frais restant à faire pour compléter l’ameublement fixe et mobile des salles. La dépense à faire de ce chef s’élèverait suivant un devis détaillés à la somme de : 120639 f. 24
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 11 février 1901
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez informé à la date du 30 janvier dernier que le service des Monuments historiques venait de faire savoir « qu’il résulte d’un nouvel examen du dossier relatif à sa participation dans les dépenses de restauration du château de Saint-Germain que la somme de 25000 francs allouée en 1900 forme le solde de sa contribution, fixée à 160000 francs environ, et qu’en conséquence il n’y a pas à prévoir de versement en 1901 ».
Permettez-moi de rappeler, Monsieur le Ministre, que, sur votre demande, j’ai fourni à la date du 26 novembre dernier une série de renseignements relatifs aux travaux d’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain, parmi lesquels un devis résumé des travaux restant à faire pour le complet achèvement de la restauration de cet édifice, se décomposant ainsi qu’il suit :
Démolition du pavillon sud-ouest : 22901 f. 21
Maçonnerie : 456856 f. 88
Charpente : 58793 f. 00
Couverture : 45360 f. 00
Menuiserie : 64571 f. 29
Serrurerie : 35046 f. 00
Fumisterie : 7150 f. 00
Peinture : 31728 f. 96
Pavage : 9850 f. 00
Sculpture : 27830 f. 00
Paratonnerres : 2860 f. 00
Horlogerie et divers : 5500 f. 00
Ensemble : 768447 f. 34
Imprévu : 76844 f. 73
Ensemble : 845292 f. 07
Honoraires à 5 % : 42264 f. 60
Total de la dépense restant à faire : 887556 f. 67
Somme qui comprend la construction d’un bâtiment entièrement neuf, dont la valeur peut être estimée à 400000 francs. Le surplus, 487556 f. 67 centimes, sera dépensé pour la restauration de la partie classée comme Monument historique.
A mon avis, Monsieur le Ministre, il y aurait lieu de continuer à faire contribuer la commission sur les fonds dont elle dispose chaque année dans les rapports établis pour la restauration de la chapelle, c’est-à-dire de moitié environ du crédit de 50000 francs alloués par les Bâtiments civils sur les fonds des grosses réparations. Il y a lieu d’observer que, par suite de l’intérêt que porte à l’œuvre M. Berteaux, député de Seine-et-Oise, et sur sa proposition, appuyée par M. Berger, rapporteur du budget des Beaux-Arts, un crédit annuel et spécial de 50000 francs a été voté à la Chambre pour hâter l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain, commencée il y a près de 40 années.
Vous m’avez fait parvenir l’avis, Monsieur le Ministre, que pour 1901 la commission des Monuments historiques ne participerait plus aux dépenses et que le service des Bâtiments civils mettrait à ma disposition un crédit de 100000 francs, comprenant certainement 50000 francs à prélever sur le crédit des grosses réparations des Bâtiments civils et le crédit supplémentaire de 50000 francs inscrit au budget de l’Etat, comme je l’ai dit plus haut.
Il semble que le service des Monuments historiques, qui est intervenu jusqu’alors pour moitié des dépenses dans la restauration des parties classées de l’édifice, ne saurait se désintéresser de l’achèvement de l’œuvre entreprise avec son concours, aussi je crois devoir vous proposer, Monsieur le Ministre, de décider que le service des Monuments historiques continuera à participer jusqu’à la fin des travaux de restauration de la partie classée du château, dans la proportion admise de 25000 francs, dans la dépense imputée chaque années sur les ressources des Bâtiments civils, pour, et jusqu’à l’achèvement de la partie ancienne en cours de travaux, comprenant tout le bâtiment de la salle de Mars, au moyen de l’allocation de crédits annuels, égaux si possible, au minimum de la moitié, à ceux que le service des Bâtiments civils met à ma disposition.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain, 29 juin 1893
Monsieur le Ministre,
Votre prédécesseur, lors de la visite qu’il faisait au château de Saint-Germain au commencement de l’année 1891, avait manifesté le désir d’être informé des circonstances qui avaient amené l’interruption des travaux de restauration de ce château et de la chapelle, travaux qui ont été entrepris en 1862 d’après un projet dressé par l’architecte M. Eugène Millet lors de la création du musée national des Antiquités gallo-romaines. Le ministre demandait qu’il lui fut fait des propositions afin de préparer la reprise d’une œuvre aussi considérable au point de vue de l’art qu’utile pour compléter les locaux nécessaires à l’extension du musée.
Deux rapports ont été adressés au ministère des Travaux publics à ce sujet, l’un antérieurement à la visite ministérielle et relatif à l’achèvement des ateliers de la conservation situés dans le voisinage du château (bâtiments dits « de la Villa »), l’autre proposant de continuer la restauration de la chapelle et aussi d’entreprendre la consolidation de la tour contiguë contenant l’escalier sud-ouest, tour donc l’état de dégradation devient menaçant.
Aucune décision n’ayant pu être prise pour ces opérations, il me paraît nécessaire, Monsieur le Ministre, d’appeler votre sollicitude sur un édifice de premier ordre en exposant très succinctement son importance exceptionnelle.
L’origine du château de Saint-Germain est fort ancienne. L’époque la plus caractérisée de ce qui subsiste est la chapelle, dont la construction est attribuée à saint Louis. Les parties inférieures du surplus du périmètre datent de Charles V. Sous le règne de François Ier, on reconstruisit la plus grande partie des bâtiments. Par son plan, le château avait l’aspect d’une forteresse : les façades extérieures étaient d’un caractère bien français et d’une rare élégance. Cependant, le château fut délaissé et l’on commença dans son voisinage le château neuf, qui a presque complètement disparu. L’ancien château, celui actuel, dut subir des appropriations diverses. Il fut agrandi sous Louis XIV, des adjonctions importantes s’élevèrent, masquant les angle du château de la Renaissance tout en adoptant, ce qui est fort remarquable pour l’époque, le même mode particulier de construction, moellons enduits en mortier de chaux et décoration en briques apparentes. Peu après, en 1680, avait lieu l’abandon du château de Saint-Germain pour Versailles. En 1688, Jacques II d’Angleterre y reçut l’hospitalité.
Le château, sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, servit d’école de cavalerie, sous l’Empire de caserne, sous la Restauration et plus tard de pénitencier militaire. Lors de la création du musée national des Antiquités gallo-romaines, le château de Saint-Germain fut affecté à cette destination. Dès cette époque, diverses salles furent occupées avec des appropriations provisoires. Elles subsistent encore, notamment la grande salle de Mars.
L’architecte Eugène Millet, dont les projets furent approuvés, commença les travaux en 1862, menés d’abord avec activité à l’aide de crédits annuels s’élevant en moyenne à 200000 francs. Depuis 1871, les sommes consacrées aux travaux diminuèrent en ce qui concerne le compte de la direction des Bâtiments civils, mais une contribution du ministère des Beaux-Arts (service des Monuments historiques) ayant été affectée à la restauration de la chapelle, permit de continuer les travaux entrepris jusqu’à l’époque où un différend s’éleva à propos du parti à prendre pour remettre en honneur l’ancienne porte d’entrée à la chapelle, découverte par l’architecte Millet peu de temps avant sa mort. Ce différend devint l’occasion d’une suspension complète des travaux, son successeur proposant la démolition de la tour sud-ouest masquant l’entrée retrouvée, la commission des Monuments historiques décidant le maintien de cette intéressante partie du château.
Le 19 janvier 1891, à la suite de la visite de votre prédécesseur, M. Yves Guyot, j’adressais au ministre une proposition de reprise des travaux de restauration de la chapelle, basée sur la conservation de la tour, et je l’accompagnas de dessins et d’un devis, en faisant remarquer que les crédits alloués pour la participation des deux administrations, Monuments historiques et Bâtiments civils, dans les dépenses, n’étaient pas épuisés, et qu’il serait possible, sans autre formalité que la décision des administrations intéressées, d’affecter aux travaux de la chapelle les sommes non employées, savoir 58478 f. 55 c. sur les fonds des Monuments historiques et 16053 f. 18 c. sur ceux de la direction des Bâtiments civils ; j’ajoutais que les sommes disponibles ne pourraient suffire pour achever la chapelle et que pour conduire à fin cette partie de l’opération, une somme de 200000 francs en plus serait nécessaire, dont moitié à la charge de chacun des participants.
Un second devis portant même date concernant la restauration de la tour et s’élevant à 68578 francs accompagnait le rapport. La dépense en incombe entièrement à votre département, et je proposais que des allocations fussent faites pour les deux portions du travail, dont l’exécution devra avoir lieu simultanément.
Les travaux engagés sur d’autres points par votre administration n’ont pas permis jusqu’à présent de donner suite à ces propositions, mais l’état de la tour contiguë à la chapelle est un véritable péril. Je dois vous signaler, Monsieur le Ministre, l’urgence de décision à prendre à ce sujet. Il y a lieu de mettre les responsabilités à couvert : un ajournement indéfini n’est plus possible, les disjonctions de maçonnerie s’accentuent, la stabilité d’une partie de la chapelle pourrait être compromise par l’ébranlement de cette tour. En ce qui concerne la chapelle et la tour, je m’en réfère à mon rapport du 19 janvier 1891.
Si à cette époque je faisais connaître l’importance des dépenses à faire sur ces deux parties intéressantes du château, il parait utile de compléter par l’estimation des travaux à faire pour achever la restauration entreprise : la connaissance de la situation entière permettra de soumettre l’affaire à l’examen de la commission supérieure des Bâtiments civils.
En se reportant à l’origine des travaux, on constate que l’approbation du projet de restauration a eu lieu en 1862 et que le 13 juin de cette même année l’architecte M. Millet était invité à en commencer l’exécution. Les travaux, en se développant, nécessitèrent la présentation de plusieurs devis, dont le dernier porte la date du 30 octobre 1878. Leur ensemble s’élève à 3918463 f. 61 c. Les crédits ouverts sont de 3352470 f. 00 c., sur lesquels 3004393 f. 11 c. ont été payés. Il reste donc sur le montant des devis une somme non employée de 914070 f. 50 c.
Les devis établis anciennement ont servi de base pour dresser ceux relatifs à l’achèvement de la chapelle, à la consolidation de la tour sud-ouest. Ces deux devis ont été rédigés d’après des mémoires réglés, majorés des différences de prix justifiées par le renchérissement des matériaux et de la main-d’œuvre. La même opération a été faite pour évaluer les travaux à exécuter au bâtiment en façade sur la place du château, ceux qui le complètent ou en seront les dépendances et formeront l’ensemble. Le total des dépenses à faire d’après les devis ci-joints et ceux déjà présentés s’élève à 1819816 f. 16 c. comprenant tout le mobilier d’exposition des objets du musée, un dixième pour imprévu, et un vingtième pour frais de direction. Sur cette somme, 158478 f. 00 seront imputables sur les crédits des Monuments historiques, ce qui réduit la somme à fournir par le ministère des Travaux publics à 1661338 f. 16, supérieur de 747267 f. 43 c. aux prévisions des devis approuvés depuis l’origine des travaux.
Vous connaissez, Monsieur le Ministre, la situation en ce qui concerne les travaux du château de Saint-Germain. Mais il parait nécessaire de compléter l’énumération des dépenses de bâtiments accessoires dont les travaux sont à achever. Un devis a été présenté à la direction des Bâtiments civils le 28 avril 1890, la dépense pour le bâtiment dit « de la Villa », compris imprévus et frais de direction, s’élèvera à 18336 f. 00, comprenant les travaux extérieurs et de distribution intérieure. Ces travaux achevés permettront de rendre à sa destination un bâtiment dit « des ateliers » occupé actuellement par des logements.
Enfin, pour tout prévoir, il faut encore penser à l’habitation du conservateur du musée, qui ne pourra être maintenue au château, la plus grande partie du bâtiment qu’occupe l’appartement devant disparaître, et la partie confinant à la chapelle ferait un obstacle à la marche régulière de la restauration.
Aucune place favorable n’a pu être appliquée à cet appartement dans le château : aucune des anciennes constructions ne s’y prête. Il y a lieu, enfin, de laisser tout l’espace possible pour l’extension du musée.
Le terrain inoccupé de la Villa, étant disponible, conviendrait à une habitation. Elle pourrait s’élever sur la rue Thiers, en contiguïté par ses dépendances, avec les ateliers du musée, ce qui serait une bonne condition au point de vue de l’administration. L’avant-projet en a été établi, la construction en serait simple et comprenant des dispositions en accord avec les rouages modernes ; 65000 francs suffiraient pour réaliser le projet, y compris la plantation du jardin.
En résumé, Monsieur le Ministre, on peut avancer avec certitude que, pour terminer la restauration du château de Saint-Germain, comprenant l’achèvement de la chapelle classée comme Monument historique et ajoutant la valeur des travaux accessoires pour dépendances sur le terrain de la Villa, une somme de 1900000 francs en chiffre rond sera nécessaire, dont 160000 francs environ à réclamer du service des Beaux-Arts, pour la chapelle. Il resterait donc à fournir par votre département 1740000 francs que l’on pourrait répartir sur neuf exercices dont huit de 200000 francs chacun, le surplus en liquidation.
Si j’avais pu, Monsieur le Ministre, attirer votre attention sur le château de Saint-Germain et si vous appeliez la sollicitude de la commission supérieure des Bâtiments civils sur cet important monument national afin que les travaux soient repris d’une façon continue, j’aurais ma modeste part dans cette œuvre. S’il m’était donné d’y participer effectivement, je me ferais un devoir de suivre très scrupuleusement ce qui a été prévu par l’éminent architecte qui en a conçu la restauration. Ce qui paraît désirable surtout, c’est de ne pas laisser plus longtemps en état d’abandon un magnifique édifice, un des types les plus célèbres de l’architecture française, dont diverses parties sont en péril et dont l’aspect extérieur au sud et au sud-ouest est lamentable pour la population de la ville, les nationaux et les étrangers qui viennent en si grand nombre visiter le musée des Antiquités gallo-romaines, admirer la situation si exceptionnelle des parterres, enfin la vue de la terrasse dont la renommée est universelle.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 14 juillet 1899
Monsieur le Ministre,
Par votre lettre en date du 12 juillet courant, vous me demandiez une réponse aussi tôt que possible sur la répartition du crédit pour la continuation de la restauration du château de Saint-Germain qui, de 80000 francs tel qu’il m’a été notifié, pourra être porté suivant le vœu de la commission du budget à 130000 francs. Déjà, Monsieur le Ministre, mes propositions étaient formulées et la lettre que j’avais l’honneur de vous adresser parvenait à la direction des Beaux-Arts.
Je rappelle, Monsieur le Ministre, que moyennant l’allocation nouvelle de 50000 francs et en donnant une marché normale aux travaux, on pourrait jusqu’en clôture d’exercice employer entièrement le crédit ci-dessus mentionné. On pourra achever le travail de restauration de la chapelle, y compris dallage, vitraux et clôture, de façon à ce que les visiteurs de 1900 puissent voir le musée agrandi de cette partie si intéressante du château.
Afin que les travaux de la grande salle de Mars puissent être entrepris largement et que l’emplacement du bâtiment de droite de la façade du château soit réparé, il serait nécessaire de déplacer dès maintenant M. le conservateur du musée, qui occupe deux étages du dernier des pavillons de Louis XIV, condamné à disparaître pour compléter la restauration suivant le plan dressé par feu l’architecte Millet et approuvé pour l’exécution.
Or, Monsieur le Ministre, dans les bâtiments restaurés du château, rien n’a été disposé et ne peut l’être pour constituer une habitation de conservateur.
Le 29 juin 1893, en adressant la proposition de reprendre les travaux de restauration à la direction des Bâtiments civils, j’avais suggéré l’idée de construire dans la portion de terrain livre des ateliers dits « de la Villa », rue Thiers, vis-à-vis le château, un bâtiment dont le présentais le projet avec devis sommaires, dont la dépense s’élèverait à 70000 francs. Aucune décision n’ayant été prise à ce sujet, rien n’est donc préparé pour la réinstallation du conservateur du musée au moment où, par la force des choses, il devra remettre les locaux qu’il occupe afin qu’ils soient livrés aux démolisseurs.
M. Bertrand, conservateur, mis au courant par M. le député Berteaux et par M. le rapporteur du budget Dujardin de la possibilité de donner aux travaux une impulsion désirable, m’écrivait le 7 juillet courant pour demander qu’il soit distrait de l’allocation supplémentaire de 50000 francs moitié de cette somme pour entreprendre la construction de son habitation à la Villa afin que, continuant cette œuvre en même temps que les travaux du château, il soit possible en 1902 de lui livrer la nouvelle construction.
Pour faciliter les opérations, M. Bertrand offre, moyennant une indemnité de 1000 francs par trimestre, compris frais de déplacement, de quitter le bâtiment à démolir dès le 15 octobre prochain, et de s’installer dans un appartement à sa convenance jusqu’à ce qu’il puisse se réinstaller dans un bâtiment de l’Etat aussi voisin que possible du musée.
A mon avis, Monsieur le Ministre, cette proposition est susceptible d’être accueillie par votre administration : elle aurait pour avantage de débarrasser la suite des travaux d’entraves qui à coup sûr les paralyseraient, et on peut estimer que ces entraves se résumeraient en dépenses assez sensibles, que causent des travaux faits avec obligation de ménager des accès à des locaux habités, sans compte les dangers à courir par les occupants.
Vous auriez à examiner, Monsieur le Ministre, si en accordant à M. le conservateur Bertrand l’indemnité trimestrielle qu’il parait juste de lui allouer pour faciliter une suite régulière des travaux, il y aurait lieu d’affecter partie de l’allocation supplémentaire, d’abord au payement de cette indemnité, et sous quelle forme, et de disposer sur les ressources restantes d’une somme à fondre sur l’ensemble des opérations afin de commencer les travaux de construction du bâtiment d’habitation du conservateur. Si vous en décidez ainsi, je ferai établir un devis détaillé de la valeur de cette construction afin que le projet soit soumis à l’examen du conseil général des Bâtiments civils avant tout commencement d’exécution. Je viens donc vous prier, Monsieur le Ministre, de me faire donner des ordres en conséquence et de décider s’il y a lieu d’allouer à M. le conservateur, dès le mois d’octobre prochain, les trimestres de l’indemnité qu’il convient d’allouer à ce haut fonctionnaire, et qu’il vous appartient de fixer.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

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