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Ministère des Travaux publics Saint-Germain-en-Laye
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Procès-verbal d’une délibération du conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye concernant une éventuelle modification des fossés du château

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Ville de Saint-Germain-en-Laye
Extrait du registre des délibérations du conseil municipal
Séance du 24 février 1882
L’an mil huit cent quatre-vingt-deux, le vingt-quatre février, à 9 heures du soir,
Les membres du conseil municipal se sont réunis au lieu ordinaire de leurs séances à l’hôtel-de-ville sous la présidence de M. le docteur Salet, maire
Etaient présents :
MM. E. Choret, Désoyer, Anferte, Villain, Lepintre, Boudin, Dambrine, de Mortillet, Juteau, Laurent, Faucon, Spéneux, Hervieu, Moissant, Godet, Duval, Johnson, Plessis et Deschastres
M. le maire expose ce qui suit :
Le comité constitué à Saint-Germain à l’effet d’élever, à l’aide d’une souscription publique, une statue à la mémoire de M. Thiers eut, lorsque le succès de cette souscription fut assuré, à s’occuper du choix de l’emplacement de cette statue.
Après avoir examiné tous les points de la ville où ce monument pouvait être placé, il se décida, sur l’avis très formel de M. Antonin Mercié, chargé d’exécuter cette œuvre, pour la place du Théâtre. Cette place, le comité en avait l’assurance, devait être agrandie du côté du château par le reculement d’environ trois mètres du parapet du fossé.
Ce reculement, déjà opéré sur d’autres points, résultait d’un projet d’ensemble dressé par l’architecte du château. Il devait être la conséquence de la reconstitution complète du château de François 1er et de la construction d’une série d’abris destinés à contenir certains objets ne pouvant trouver place dans les salles du château. Le comité, faisant œuvre d’avenir, devait tenir compte, dans la place à donner à son monument, de cette modification prochaine des lieux. Il demanda donc à ce que ce travail, qui devait être accompli dans un temps indéterminé, le fut pour l’époque de l’inauguration de la statue. Il demanda, en outre, afin de corriger autant que possible l’irrégularité de la place un nouvel alignement du côté de la villa Saint-Germain. C’est en tenant compte de ces diverses modifications que fut dressé le plan d’ensemble du monument.
Le conseil municipal adopta successivement d’abord le choix de l’emplacement de la statue (délibération du 26 octobre 1879) puis, les modifications de la place du Théâtre demandée par le comité (délibération du 8 octobre 1879).
Ces modifications d’alignement devenaient, dès ce moment, une œuvre municipale, dont l’administration devait poursuivre la réalisation. Une demande, à laquelle était jointe la délibération du conseil avec les plans à l’appui, fut dès le 3 décembre 1879 régulièrement transmise aux autorités compétentes.
La propriété de la villa Saint-Germain dépendant de l’ancienne Liste civile était alors contestée ou tout au moins incertaine. Il ne put donc être donné aucune suite aux projets se rapportant à cet immeuble. Du reste, de ce côté, le monument ayant un large dégagement, ces alignements avaient une moindre importance.
Mais il n’en fut pas de même pour les modifications d’alignement du côté des fossés du château. Et dans ses deux dépêches des 9 et 21 août 1880, monsieur le ministre des Travaux publics ne fait aucune objection au reculement projeté. Il réserve seulement la question de la dépense. Il accorde même le reculement immédiat à l’aide d’une construction provisoire faite à frais commun par l’Etat et la Ville. Nous verrons tout à l’heure comment sur l’assurance qui fut donnée au conseil municipal de la prochaine exécution d’un travail définitif. Ce travail provisoire ne fut pas exécuté.
Dans ces conditions, la ville de Saint-Germain n’avait qu’à attendre la réalisation de ces assurances, se réservant, au moment de l’exécution, de démontrer, si c’était nécessaire, qu’elle n’avait pas à intervenir dans une dépense dont elle profitait, cela est vrai, mais qui devait toujours et quand même être faite et cela dans l’intérêt du monument lui-même et de la conquête organisation du musée gallo-romain.
Elle s’était bornée à demander à ce que ce travail, résolu depuis longtemps, fut simplement avancé. Le manque de temps, et surtout des raisons d’économie avaient seuls empêché qu’il fut donné satisfaction à sa demande.
Les choses en était là lorsque M. le préfet, à la date du 20 janvier dernier, transmettait à l’administration municipale, avec une lettre explicative, le dossier de cette affaire augmenté d’un rapport de M. l’architecte du château, d’un rapport de M. l’inspecteur général de la 1ère division du ministère, devenu à ce moment ministère des Beaux-Arts et d’un plan complémentaire.
De la lecture de la terre du préfet et de l’examen de ces divers documents, il résultait que la situation était complètement changée. En effet, M. l’architecte du château et après lui M. l’inspecteur général, dont le rapport est en tout conforme à celui de M. Lafollye, concluent que le mur du fossé ne soit plus reculé sur la partie qui borne la place Thiers, que ce reculement ne soit autorisé que sur le plan coupé qui fait face à la maison Dubonnet et, tranchant la question laissée en suspens par le ministre, de savoir à qui incomberaient les frais de cette modification, même partielle. Ils sont d’avis que ces frais doivent être mis entièrement à la charge de la Ville. La circulation autour du monument élevé à M. Thiers serait assurée en supprimant une partie de l’entourage du monument.
C’est sur ces modifications apportées aux précédentes délibérations du conseil municipal, délibérations que M. le ministre des Travaux publics avait accueillis sans aucune espère d’objection, sauf ses réserves sur la dépense à faire, que M. le préfet appelle le conseil à délibérer.
Ces changements dans la manière d’envisager cette question de la part de l’autorité supérieure paraissent résulter exclusivement d’un rapport de M. l’architecte du château et subsidiairement d’un rapport de M. l’inspecteur général.
Il convient donc d’examiner tout d’abord si les raisons émises dans ces rapports sont de nature à nous faire revenir sur des résolutions prises par un grand nombre nous, puis de voir s’ils sont justes indiscutables les motifs invoqués pour faire mettre les dépenses à faire entièrement à la charge de la Ville.
Mais un rapide retour sur le passé est nécessaire pour bien préciser les faits :
L’administration municipale écrivait à la date du 17 juillet 1880 à M. le ministre des Travaux publics, en lui transmettant (à nouveau) les plans détaillés dud. monument et les modifications d’alignement demandées, une lettre qui contenait notamment ce passage :
« Dans ces conditions, je viens vous demander M. le Ministre, de vouloir bien ordonner que le reculement du mur du fossé sur une largeur de 3 mètres dans la partie qui longe la place du Théâtre, travail qui devra toujours et quand même être fait, soit exécuté immédiatement ; ce travail nécessitera la rectification du pan coupé qui donne accès à la place du Château et qui facilitera la circulation sur ce point. »
Dans sa réponse en date du 9 août 1880, M. le ministre des Travaux publics dit d’abord que, « consulté sur cette affaire, l’architecte du château a reconnu avec son collègue de la Ville que le reculement ne devait être que de 2 m. 68. Les travaux définitifs, ajoute M. le ministre, devront nécessiter un certain temps et une dépense d’environ 35000 francs. Rien de définitif ne pouvant être terminé pour l’époque de l’inauguration, il ne peut être question en ce moment, ajoute encore M. le ministre, que d‘une construction provisoire consistant en un pont en charpente qui couvrirait la partie du fossé à réunir à la voie publique. »
Cette construction provisoire devant nécessiter une dépense de 4000 francs, le ministre consent à en prendre la moitié à sa charge. C’est dans cette lettre que M. le ministre des Travaux publics fait toute réserve que la question de savoir comment seraient réglées les dépenses nécessitées par le travail définitif.
Ayant fait demander officieusement à M. le ministre si, vu la situation financière de la ville de Saint-Germain, il ne pourrait se charger de la totalité de la dépense de cette construction provisoire, M. le ministre, dans une lettre en date du 21 août confirmait sa première dépêche et il ajoutait : « si d’ailleurs la participation par moitié est acceptée par la municipalité, je désire que l’architecte se mette en mesure de commencer immédiatement les travaux dont il s’agit et je lui donnerai des instructions dans ce but aussitôt que vous m’aurez fait parvenir votre réponse ».
La question, telle qu’elle avait été posée par M. le ministre des Travaux publics, fut soumise au conseil municipal dans sa séance du 25 août suivant.
Je crois utile de rapporter ici le texte complet du procès-verbal de cette partie de la séance du conseil :
« Le maire communique au conseil une lettre de M. le ministre des Travaux publics en date du 21 août courant, faisant connaître qu’il convent à faire opérer immédiatement le reculement du fossé du château au moyen d’un pont provisoire dont le prix s’élèverait à 4000 francs mais que ce travail, qui doit surtout profiter à la Ville, doit être exécuté par elle et moitié par l’Etat. Le maire observe que le monument érigé à la mémoire de M. Thiers rendra plus difficile l’accès à la rue Thiers et qu’il est indispensable d’élargir cette rue au moyen du reculement projeté, que le travail consenti par M. le ministre permettrait de reculer le trottoir actuel de la rue, puisque le pont qui serait établi sur le fossé servirait, de passage aux piétons et qu’il rendrait possible l’achèvement complet de la place. Il ajoute : que, sans tenir compte du monument de M. Thiers, il y a un intérêt évident à ce que l’espace livré à la circulation soit agrandi sur la place et notamment entre l’angle du fossé et la maison Dubonnet, que ce reculement, qui doit avoir 2 m. 68 de largeur sur une longueur de 54 m. 00 environ serait une amélioration des plus profitables à la ville, que quant à lui il serait d’avis d’accorder la participation demandée car l’espace gagné se trouverait définitivement et immédiatement acquis à la circulation. M. Bourguignon fait observer que si la Ville s’engage à payer la moitié de ces travaux provisoires, il est à craindre que l’Etat ne demande la même participation lors des travaux définitifs. M. Choret répond que c’est justement ce qui ressort de la correspondance de M. le sous-secrétaire d’Etat, qui fait des réserves les plus formelles à ce sujet. M. le maire répond que déjà les fossés du château ont été rétrécis, soit au profit du terrain de l’Etat sur la face du château donnant sur le parterre, soit au profit de la Ville sur la place du Château, et que toujours ce travail a été effectué par l’Etat sans que la Ville ait été appelée à y participer, que du reste, pour prévenir toute interprétation à cet égard, il propose d’insister, dans la délibération qui autoriserait cette dépense sur ce point, que cette somme de deux mille francs ne serait donnée par la Ville que pour ce seul motif que l’Etat s’imposerait, en vue seulement de lui être agréable, un travail dont il ne devrait tirer aucune espèce de profit puisque ce travail provisoire devrait plus tard être détruit pour opérer une construction définitif, que ce serait là le seul motif d’une participation, étant bien entendu que le travail définitif devrait rester entièrement à la charge de l’Etat, ainsi que tous les précédents l’établissent, qu’ainsi on avait tout profit sans courir aucun risque. M. Cagnard ne comprend pas que l’Etat ne prenne pas ces travaux entièrement à sa charge en faveur de l’inauguration du monument du premier président de la République. Le maire répond que le ministre fait déjà une grande faveur à la Ville en prenant à sa charge la moitié de la dépense, attendu que ces travaux sont plutôt une gêne pour le château. M. Carle demande pourquoi l’Etat ne ferait-il pas exécuter ces travaux d’une façon définitive. M. Choret explique que si le travail se faisait immédiatement, il faudrait employer des matériaux neufs, ce qui porterait la dépense à 30000 francs environ et que si, au contraire, on se sert des matériaux provenant de la démolition du pavillon d’angle, le même travail ne coûterait que environ douze mille francs et, de plus, il ajoute que le travail définitif devant être exécuté dans dix-huit mois, il ne voit pas que cette dépense soit bien utile. M. Carle demande si M. Choret croit être bien sûr que ce travail soit exécuté dans dix-huit mois. M. Choret affirme que le travail définitif sera exécutés dans dix-huit mois et qu’en outre, avant cette époque, le pont provisoire deviendrait inutile puisque le pavillon d’angle devant être démoli, le pont devrait être ou effondré par cette démolition, ou tout au moins retranché de la circulation. Après une longue discussion à laquelle prennent part plusieurs membres, le conseil déclare par sept voix contre six qu’il n’y a pas lieu pour la Ville de contribuer à la dépense de ce travail. »
Il ressort de ce qui précède :
1° que l’élargissement de la voie publique par le fait de construction d’abris le long des murs du fossé du château sur la partie qui borne la place Thiers avait été accepté par tous les intéressés, ministre des Travaux publics et architecte du château, sans aucune espèce d’objection.
La seule modification faite à cette époque par l’architecte du château avait été de déporter de 3 mètres à 2 m. 68 le reculement du parapet du fossé.
Bien que la question de savoir à qui incomberait la dépense de cette construction ne fut pas tranchée, cette construction n’était ajournée que pour raison d’économie.
2° que si l’élargissement de la voie publique à l’aide d’une construction provisoire, élargissement autorisé par le ministre compétent sur une longueur de 54 m. et sur une profondeur de 2 m. 68 n’avait pas été réalisée, c’était sur les affirmations précitées.
Ceci bien posé, passons à l’examen du rapport de M. l’architecte du château. Il commence par expliquer les motifs qui, après lui avoir fait émettre en juillet 1880 un avis favorable à l’exécution du projet présenté par l’administration municipale, le conduisent à le repousser à la date du 30 septembre 1881. M. l’architecte s’est bien rendu compte, en juillet 1880, de toutes les défectuosités qu’il trouve dans les projets qui lui étaient soumis, il a bien constaté qu’il n’y avait plus que 6 m. 30 entre un des angles du trottoir extérieur du monument et un point du trottoir extérieur du monument et un point du trottoir du fossé du château. Mais il ajoute que le motif d’élever une statue au libérateur du territoire pouvait seul motiver un avis favorable au projet présenté. Il convient d’abord de répondre que s’il n’y a que 6 m. 30 entre un point des deux trottoirs, c’est précisément parce que le comité croyait à un élargissement d’environ 3 mètres entre ces trottoirs.
Puis, est-ce que M. Thiers n’est plus aujourd’hui le libérateur du territoire et si, à cette époque, cette condition était suffisante pour motiver un avis favorable, pourquoi ne le serait-elle plus aujourd’hui ?
Mais ajoute le rapport, ce n’est plus sur un projet, mais bien sur l’exécution que nous allons examiner ce qu’il est indispensable de faire pour assurer une libre circulation autour du monument.
Il vous paraitra, Messieurs, comme à nous assez bizarre qu’on attende qu’un monument soit exécuté pour voir ce qu’il y a à faire pour assurer autour de lui une libre circulation ; il vous semblera que ce n’est pas après, mais bien avant l’exécution que cet avis aurait dû être émis.
Ainsi, si des modifications avaient été jugées nécessaires, elles auraient pu être faites en temps convenable.
Mais la statue, continue le rapport, n’est pas orientée, elle semble avoir été placée au hazard sur la place, ce manque d’orientation fait ressortir la trop grande proximité du château.
La statue, vous le savez, est dans l’axe de la rue Thiers, l’ensemble du monument est parallèle à la route nationale qui traverse cette place et sa situation est telle que, lorsque le grand pavillon d’angle aura été démoli, la statue fera sensiblement face à la porte de sortie de la gare, d’où elle pourra être aperçue. Pouvait-on faire mieux ?
Les membres du comité et M. Antonin Mercié surtout ont assez cherché pour qu’il me soit permis d’affirmer le contraire. Que notre modeste statue soit un peu écrasée par le splendide château de Saint-Germain, cela se conçoit, mais que le château ait à souffrir de son voisinage, cela me parait difficile. Quoiqu’il en soit, en attendant qu’on puisse déplacer la statue, déplacement fort espérer par M. l’architecte, ainsi que nous le démontre son rapport, on pourrait toujours commencer par en diminuer l’entourage. Et alors, ne tenant plus compte des conditions d’ensemble dans lesquelles le monument avait été conçu, conditions acceptées par tout le monde et par M. l’architecte lui-même, au lieu d’exécuter ces conditions dont une des principales est le reculement du fossé, M. l’architecte trouve plus simple de supprimer une partie du monument, c’est la seule manière à son avis d’assurer la circulation.
Grâce à cette amputation, toute difficulté s’aplanit. M. l’architecte s’est occupé dans son rapport d’une foule de choses qui sont peut-être dans son rapport d’une foule de choses qui sont peut-être en dehors de son terrain. Il a même cru devoir dresser un plan des modifications qu’il juge bon d’apporter à un monument élevé par des souscriptions venant de tous les points de la France, monument en quelque sorte laissé à la garde de la ville de Saint-Germain.
Lors de l’inauguration de ce monument, la presse de tous les partis s’est occupée de cette œuvre. L’opportunité de cet hommage a pu être blâmée par les uns, les détails d’organisation de la fête ont pu être critiqués par les autres, que sais-je encore ? Mais il est un point sur lequel la presse de toute nuance a été unanime c’est pour constater la réussite complète de l’œuvre. Il n’y a pas eu à cet égard une note discordante.
Mais qu’importe à M. l’architecte ! Pour lui, le monument n’est pas de proportion, il est mal conçu, il est mal placé et, ne se rappelant pas que cette place même comportait l’exécution d’un travail accepté par lui plutôt que d’accomplir ce travail, il faut diminuer le monument.
Mais M. l’architecte va plus loin encore ; ici, il faut citer textuellement :
« Nous sommes certain d’être en cela d’accord avec l’opinion publique qui trouve le monument mal situé et nous avons entendu exprimer le vœu que la statue de M. Thiers soit reportée dans les jardins de la mairie le jour où ces jardins ouverts sur le parc seront livrés au public. » [dans la marge : Ce que M. l’architecte appelle les jardins de la Ville, c’est un carré de 24 mètres de côté.]
On ne peut, n’est-ce pas, Messieurs, discuter de pareilles assertions. Je me bornerai donc à dire que le maire et les adjoints de la ville de Saint-Germain, en situation de connaître un peu mieux peut-être que M. l’architecte le sentiment de la population de notre ville, n’ont jamais entend dire rien de semblable. C’est par ce rapport qu’ils ont connu cette manifestation du sentiment public. Ils n’en avaient jamais entendu parler avant ; ils n’en ont jamais entendu parler après.
Et si, depuis, j’ai cherché à connaître ce que pensaient certains personnes de ces affirmations de M. l’architecte du château, je dois dire que j’ai toujours été accueilli avec l’étonnement le plus grand et, en ce qui concerne le déplacement de la statue, avec un sentiment souvent un peu plus vif.
Or, si M. l’architecte s’est occupé ainsi de choses un peu en dehors de ses attributions, il nous semble que, par contre, il a négligé dans son rapport certains points qui, à notre avis, devaient être traités en première ligne. Toutes ces complications résultent de ce seul fait, c’est que le reculement des fossés, reconnu autrefois nécessaire à la complète restauration du château de Saint-Germain et la construction des abris qui devait en être la conséquence jugée indispensable à la bonne installation des collections du musée, ne seraient plus exécutés.
On se rappelle que c’est la connaissance de la construction prochaine de ces abris et par suite de l’agrandissement de la place qui avait déterminé la position de la statue sur un point précis de cette place et qui avait fait concevoir à M. Antonin Mercié le plan d’ensemble de son monument.
Or, aujourd’hui le reculement des fossés n’aurait plus sa raison d’être, ces abris seraient inutiles et leur exécution remise. Pourquoi ?
Voilà les questions qu’il aurait fallu traiter avec détail, démontrer l’inutilité du reculement des fossés, démontrer l’inutilité de ces abris, telle devait être la base du rapport qui devait avoir les conclusions que nous connaissons.
Or, M. l’architecte du château n’en dit pas un mot et M. l’inspecteur général après lui n’y fait aucune allusion.
Eh bien, Messieurs, le reculement des fossés et la construction de ces abris résultaient d’un plan d’ensemble arrêté par Eugène Millet, plan d’ensemble qui avait déjà reçu un commencement d’exécution et dont Eugène Millet s’était entendu avec le conservateur du musée. Ces abris étaient considérés à cette époque comme indispensables à la restauration du château d’abord et à la bonne organisation des collections. Ces collections n’ont pas diminué, je suppose. Prévoit-on, depuis quelques mois, que le musée de Saint-Germain doive avoir une moindre importance ? Nous ne le pensons pas et nous croyons au contraire avoir de très bonnes raisons pour affirmer que ces abris sont aussi indispensables aujourd’hui qu’ils l’étaient autrefois.
Mais, dit M. l’architecte du château, on rétrécirait ainsi le fossé et on nuirait au bon aspect de ce superbe monument.
Parlant dans le même sens, M. l’inspecteur général s’exprime ainsi : « Il me paraitrait déplorable que par suite du choix peu heureux fait pour placer le monument élevé à la mémoire de M. Thiers, votre administration se trouvât entraînée non seulement à des dépenses considérables, mais aussi à nuire par le rétrécissement du fossé à l’effet architectonique du château et particulièrement à celui de la magnifique chapelle qui présente de ce côté son plus grand développement, et cela pour conserver la double grille qui entoure la statue. »
Nous nous sommes déjà expliqué sur le choix de l’emplacement ; celui adopté était le seul possible et, du reste, étant donné le caractère de la statue qu’il avait à faire, M. Antonin Mercié, dont certes le mérite n’a pas besoin d’être rappelé, a affirmé de la manière la plus positive que cet emplacement était le seul qui put convenir.
Quant à ce qui a trait au rétrécissement du fossé, il semblerait résulter de ce texte que ce rétrécissement serait un fait unique et que, par suite, le fossé se trouverait moins large là qu’en tout autre point.
Eh bien, Messieurs, voici la vérité à cet égard et nous verrons tout à l’heure la cause de ces irrégularités ; la largeur du fossé sur la place du Château est de 17 mètres, elle est sur le parterre de 21 mètres puis de 16 mètres, elle est de 17 mètres le long de la cité et de la rue Thiers, sur une autre partie de la rue Thiers elle est de 21 mètres, et enfin sur la place Thiers, là où un rétrécissement de 2 m. 68 avait été accordé, elle est de 24 m. 10. C’est-à-dire qu’en ce point, même avec le rétrécissement concédé, la largeur du fossé serait encore bien plus considérable que partout ailleurs. Vous voyez donc qu’il n’y a pas à craindre que ce rétrécissement nuise à l’effet architectonique du château, pourrait-il en être ainsi de la chapelle ?
Certes, Messieurs, nous professons pour cette merveille d’architecture l’admiration la plus grande, mais nous ne pouvons admettre qu’elle puisse perdre de sa valeur lorsqu’elle sera vue à 21 m. 42 au lieu d’être admirée à 24 m. 10.
Mais il est une considération sur laquelle nous prenons la liberté d’appeler tout particulièrement l’attention de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Cette considération est celle-ci : la restauration du château de Saint-Germain a été entreprise dans le but de reconstituer ce monument dans son ensemble et dans ses détails tel qu’il existait sous François 1er.
Or des plans très précis, très complets, datant de cette époque, nous ont été conservés. De l’examen de ces plans et notamment de ceux publiés par Jacques Androuet du Cerceau dans le premier volume « des Plus Excellents Bastiments de France, édition de 1557 », il résulte que les fossés qui à cette époque entouraient le château avaient partout une largeur uniforme. Cette largeur, mesurée à l’échelle qui accompagne ces plans, est de huit toises, c’est-à-dire un peu moins de 16 mètres. Si on consulte le texte qu’Androuet du Cerceau a consacré au château de Saint-Germain, on trouve cette phrase : « le dit bastiment est accompli de ses fossez regnans autour de huit toises de large ».
Ainsi, le château de François 1er à Saint-Germain était entouré de fossés ayant une largeur uniforme de 16 mètres de large.
En 1680, Louis XIV, ne tenant nul compte de la valeur artistique du château qu’il habitait, mais uniquement pour avoir à Saint-Germain plus de logements, en résolut l’agrandissement. Ordre en fut donné à Colbert, alors ministre secrétaire d’Etat et surintendant des Bâtiments de France. Ces travaux furent exécutés assez rapidement à partir de 1682 sur les dessins et sous la direction de Mansart, premier architecte du roi. La dépense dépassa seize cent mille livres. Cet agrandissement consistait principalement dans l’édification de cinq gros pavillons qui venaient flanquer chacun des angles du château de François 1er.
Deux de ces pavillons étaient assez rapprochés, celui qui existe encore sur la place Thiers et celui qui suivait immédiatement du côté de la rue Thiers, à l’autre bout de la chapelle, qui se trouvait presque complètement englobée par ces deux pavillons.
Si l’on se rappelle que la largeur des fossés avant ces travaux n’était que de 16 mètres et si l’on tient compte de la saillie de 16 m. 40 que ces pavillons devaient faire dans les fossés, on comprendra la nécessité absolue dans laquelle se trouva Mansart d’élargir ces fossés. Cet élargissement ne fut pas partout opéré dans des conditions identiques. Là où les nouveaux pavillons étaient assez éloignés, aux deux extrémités de la ligne droite qui regarde le parterre, par exemple, l’élargissement ne porta que sur la partie du fossé qui faisait face à ces pavillons. Mais là, au contraire, où ces pavillons étaient plus rapprochés, comme ceux construits en face de ce qui est aujourd’hui la place Thiers, l’élargissement porta sur toute la longueur du fossé compris entre ces deux pavillons.
Ainsi se trouvent expliquées les irrégularités que nous constatons aujourd’hui.
Reconstituer le château de François 1er, c’est évidemment faire revire cet admirable monument tel qu’il existait avant sa mutilation. Mais alors que dans ce travail si remarquable de restauration, on s’est préoccupé des détails les plus infinis, que rien n’a été négligé pour ressusciter ce chef-d’œuvre, qu’on a tenu compte des plus petites choses, qu’on a cherché la forme des moindres ciselures, est-il permis de négliger les dimensions et l’aspect général des fossés ? Ne font-ils pas partie intégrante de l’édifice et ne doivent-ils pas concourir à lui restituer sa véritable physionomie ? Cela ne saurait pas faire doute ! C’est ce qu’avait parfaitement compris Eugène Millet lorsqu’il a conçu le projet déjà mis en partie à exécution d’une réfection générale de ces fossés.
Mais cette réfection ne pouvait s’accomplir dans des conditions ordinaires. Le château avait une destination déterminée. Il devait contenir le musée des Antiquités nationales. Or, les salles ne peuvent recevoir certains objets de dimension et de poids considérables, certains restes mégalithiques, des abris extérieurs étaient indispensables. De là l’idée d’élever non pas un mur plein à la place qu’occupait l’ancien mur de soutènement, mais d’utiliser l’espace compris entre le mur actuel et l’ancien mur en construisant des voûtes qui devaient former ces abris.
Ainsi, le château reprenait à l’extérieur son ancien aspect et dans les fossés on avait la possibilité d’organiser une exposition qui n’aurait pu trouver sa place nulle autre part.
Nous croyons donc, en ce qui a trait au principe même du rétrécissement du fossé sur la place Thiers, que l’intérêt de la complète restauration du château de Saint-Germain, celui de la nouvelle organisation des collections et l’intérêt de la viabilité de la Ville sont d’accord pour faire maintenir au conseil municipal sa délibération du 8 novembre 1879.
Nous accepterons donc avec reconnaissance le rétrécissement du pan coupé tel qu’il est proposé par M. l’architecte du château et accepté par M. l’inspecteur général, espérant qu’une étude plus complète de la question amènera M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts à donner une complète satisfaction à la ville de Saint-Germain en exécutant à bref délai des constructions si indispensables au château d’abord et qui permettront en même temps de ne pas toucher au monument de celui qui fut un grand historien, le premier président de la République et le libérateur du territoire.
Il nous faut examiner maintenant à qui doit incomber les dépenses occasionnées par ces constructions, soit qu’elles s’appliquent à une partie seulement de la demande faite par la municipalité, c’est-à-dire aux abris à construire le long du pan coupé, soit sur ce pan coupé et sur la partie du fossé qui borde la place Thiers.
Dans son rapport, M. l’inspecteur général parle de la démolition et de la reconstruction du mur du fossé, opération, dit-il, qui n’intéresse nullement l’Etat. Il semble ignorer que l’élargissement de la voie publique doive être la conséquence de la restauration complète du château et de la construction d’abris nécessaires au musée. M. l’architecte va un peu plus loin et dit que cette rectification permettrait d’avoir en cet endroit les quelques niches demandées par le conservateur du musée pour y déposer des monuments mégalithiques.
Pour nous, il nous semble que la question doit être ainsi posée :
Le projet qui consiste à construire le long des murs du fossé du château une série d’abris à l’effet de donner au château de François 1er sa véritable physionomie et de compléter en même temps l’organisation des collections du musée doit-il être continué ? En un mot, ce travail doit-il être accompli d’abord dans l’intérêt d’un établissement de l’Etat ? Si oui, il est évident que la Ville n’a pas à participer aux dépenses de construction.
Là est toute la question et, pour nous, cette question est résolue dans le sens de l’affirmative la plus absolue. Ce que pourrait faire l’Etat dans ce cas, et cela contrairement à tous les précédents, ce serait de dire à la Ville : je vous livre la jouissance d’une certaine partie d’une construction établie par moi, car il est à remarquer que l’Etat, toujours possesseur du sol, reste propriétaire des constructions qui s’élèvent sur ce sol. En échange de cette jouissance, vous allez me payez une somme à déterminer. Voilà à notre avis le maximum des prétentions que dans ce cas l’Etat peut légitimement élever.
Mais remarquons que l’Etat a déjà commencé ce travail, que des abris ont été construits sur le parterre, que sur la place du Château ces mêmes constructions ont été élevées, qu’une parcelle de terrain fort utile à la circulation a été livrée ainsi à la Ville, et qu’il n’est venu à l’esprit d’aucun administrateur de réclamer quoi que ce soit à la municipalité.
Il y a donc tout lieu d’espérer que si la question est résolue par l’affirmative, c’est-à-dire si la nécessité de continuer l’édification de ces abris est démontrée, la Ville sera appelée comme précédemment à entrer en jouissance de la partie supérieure de ces constructions, à la charge par elle d’assurer l’entretien de la voie publique qui y sera établie.
Les rapports de ces messieurs traitait aussi de la question des alignements demandés au détriment du terrain occupé par la propriété dite villa Saint-Germain devenue aujourd’hui propriété nationale. Ils concluent à ce que cet alignement soit simplement établi par une ligne qui serait le prolongement de la façade du théâtre et ils concluent en outre à ce que le prix du terrain ainsi concédé à la Ville soit établi en raison du prix de revient.
Ici, Messieurs, l’Etat n’a aucun intérêt direct à cet alignement, nul engagement n’a été pris, nul précédent n’est à invoquer et nous n’avons qu’à nous incliner devant la décision qui sera prise, à moins que le conseil ne décide qu’il y a lieu d’examiner si le prix du terrain ne devrait pas être fixé en prenant pour base non pas le prix de revient, mais bien le prix habituel du terrain lorsqu’il est livré à la voie publique par le fait d’un alignement adopté par lui.
C’est pour ces diverses considérations que nous avons l’honneur de soumettre au conseil le projet de délibération suivant :
Le conseil,
Vu les délibérations du conseil municipal en date du 26 octobre et 8 novembre 1879,
Vu les dépêches de M. le ministre en date des 9 et 21 août 1880,
Vu la délibération du conseil municipal en date du 25 août 1880,
Vu la lettre de M. le préfet de Seine-et-Oise en date du 20 janvier 1882,
Vu les rapports de M. Lafollye, architecte du château, et de M. Questel, inspecteur général de la première direction au ministère des Arts,
Considérant que, lorsque le comité chargé d’élever un monument à la mémoire de M. Thiers a eu à s’occuper de l’emplacement de ce monument, il a reconnu que la place du Théâtre était la seule qui put recevoir ce monument, décision confirmée par le conseil municipal (délibération du 26 octobre 1879),
Que cette place devait être agrandie par le fait de la démolition prochaine du grand pavillon d’angle et du reculement des fossés qui devait suivre,
Que dans ces conditions, le comité devait se préoccuper de disposer son monument non pas en vue de la configuration actuelle de la place mais en vue de ce qu’elle devait être à bref délai,
Que les plans de ce monument ainsi dressés ont été approuvés par le conseil municipal (délibération du 8 novembre 1879) et transmis par les soins de l’administration municipale à M. le ministre des Travaux publics, qu’avec ces plans ont été fournies les demandes des alignements jugés nécessaires à leur bonne et complète exécution,
Considérant que, sauf la question de savoir à qui devait incomber le paiement de la dépense à effectuer et une légère modification dans les surfaces demandées, ces demandes d’alignement en ce qui concerne les fossés du château, les seuls dont il fut possible de s’occuper, il n’a été fait par l’Etat aucune objection,
Considérant que bien au contraire ces alignements non seulement étaient acceptés en principe mais que même M. le ministre des Travaux publics en accordait la réalisation immédiate à l’aide de construction provisoire, construction évidemment sans autre utilité pour l’Etat que d’honorer la mémoire d’un grand citoyen et dont il prenait pour ce motif la moitié de la dépense à sa charge,
Considérant que si ces alignements n’ont pas été immédiatement réalisés à l’aide de ces constructions provisoires, c’est pour les raisons qui ont prévalu dans la séance du 25 août 1880, raisons visant le peu de temps qui devait s’écouler pour le rétrécissement définitif des fossés du château et l’économie qui devait en résulter pour l’Etat par l’emploi des vieux matériaux et aussi par suite de l’indécision existant encore aujourd’hui au sujet du logement de M. le conservateur du musée, du personnel, etc.,
Considérant d’autre part qu’en acceptant sans objection ces alignements on autorisait ainsi le comité, qui avait charge de le faire, à exécuter intégralement les plans arrêtés par lui dans les conditions où ils avaient été soumis à l’autorité supérieure,
Qua dans ces conditions et sans entrer dans les considérations de haute convenance qui, à notre avis, auraient dû elles seules faire écarter l’idée de la diminution d’un monument élevé par une souscription nationale et cela dix-huit mois à peine après son érection à la mémoire du premier président de la République, il ne serait pas juste, alors que le monument élevé à M. Thiers a reçu l’approbation unanime, de venir obliger la municipalité à opérer cette diminution et cela parce que les conditions sur l’exécution desquelles l’Etat n’avait fait aucune objection ne doivent plus être remplies,
Considérant du reste que les motifs invoqués dans les rapports de M. l’architecte du château et de M. l’inspecteur, résultant à leur avis de la mauvaise situation de la statue, de son défaut d’orientation, de ce que son entourage est trop grand, etc., sont loin d’être concluants, que du reste toutes ces conditions étaient bien connues à l’avance puisqu’elles avaient donné lieu à un rapport de l’architecte du château, acceptant les alignements proposés,
Considérant que ces alignements étaient la conséquence d’un travail d’ensemble qui devait avoir pour résultat de compléter la restauration du château de Saint-Germain et de doter le musée des Antiquités nationales d’abris propres à y recevoir des objets qui ne pouvaient trouver place dans les salles,
Considérant qu’il n’a nullement été établi que le reculement des fossés jugé indispensable autrefois soit inutile aujourd’hui mais que, bien au contraire, son utilité parait tout aussi évidente,
Considérant qu’en ce qui concerne la raison invoquée que le rétrécissement des fossés serait de nature à nuire à l’effet architectonique du château et de la chapelle, qu’il résulte de l’examen des lieux et des mesures prises que les fossés, qui possèdent une largeur qui varie dans tous les autres points entre 16 et 21 mètres ont une largeur de 24 m. 10 là où un rétrécissement de 2 m. 68 avait été accordé, que dans ces conditions l’inconvénient signalé n’est nullement à redouter puisqu’en ce point la largeur du fossé sera encore plus considérable que partout ailleurs,
Considérant au contraire que l’étude des documents de l’époque établit d’une manière certaine que le château de François 1er était entouré de fossés ayant une largeur uniforme de 16 mètres,
Que la restauration entreprise de ce château a pour objet de le faire revivre tel qu’il était en 1680,
Que dans ces conditions, il paraît impossible de ne pas tenir compte des dimensions et de l’aspect général qu’avaient ces fossés avant que Louis XIV n’ordonnât la construction des gros pavillons d’angle dont le résultat fut de modifier l’aspect et les dimensions de ces fossés,
Considérant enfin qu’il ne serait pas juste que le comité qui s’est consacré à l’édification du monument élevé à la mémoire de M. Thiers voie ce monument amoindri et que la Ville, qui devait compter sur l’élargissement accordé d’une partie si importante pour elle de la voie publique, voie ses espérances déçues et cela par suite de modifications et de retards apportés dans l’exécution des travaux,
Considérant en ce qui concerne le paiement des travaux à exécuter, qu’il s’agisse de donner satisfaction en totalité ou en partie à la demande de la Ville, qu’il y a lieu de tenir compte, avant tout, de savoir si le travail à exécuter ne doit pas l’être pour donner satisfaction à un besoin impérieux d’un établissement de l’Etat,
Que dans ce cas, il est de toute évidence et de toute justice que ce travail soit payé par celui au profit de qui il est exécuté, que tout au plus la Ville pourrait être appelée à verser une indemnité pour la parcelle de terrain dont la jouissance lui serait concédée,
Considérant qu’il doit être évident pour tout le monde que l’exécution de ce travail est indispensable, ne serait-ce que pour restituer au château la véritable physionomie qu’il avait sous François 1er, mais qu’en outre il parait fort utile à la bonne installation des collections du musée, que du reste, déjà commencé sur diverses faces des fossés du château et notamment sur la place du château même, ce travail, qui a eu pour résultat de livrer à la circulation une parcelle de terrain n’a donné lieu à aucune demande d’indemnité vis-à-vis de la Ville,
Considérant, en ce qui concerne l’alignement demandé au détriment du terrain occupé par la Villa Saint-Germain que, de ce côté, l’Etat n’a aucun intérêt direct à la réalisation de cet alignement, qu’il n’a été pris aucun engagement et que du reste cet alignement est moins indispensable à l’aspect d’ensemble du monument élevé à la mémoire de M. Thiers,
Par ces motifs,
Le conseil délibère :
1° En ce qui concerne l’alignement à prendre sur les fossés du château. Il n’y a pas lieu de revenir sur la délibération prise par le conseil municipal dans sa séance du 8 novembre 1879, c’est-à-dire que le conseil, tout en acceptant avec la plus vive reconnaissance l’exécution partielle de ce projet, invite l’administration municipale à insister auprès de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts pour obtenir l’exécution complète dans le plus bref délai possible de l’alignement qui avait été concédé à la Ville ainsi qu’en témoignent les dépêches ministérielles des 9 et 21 août 1880.
2° En ce qui concerne le paiement des travaux. Le conseil estime que ces travaux, comme ceux analogues exécutés précédemment, devant, avant tout, être faits pour restituer au château de Saint-Germain son véritable caractère historique en même temps que pour donner satisfaction aux besoins d’un établissement de l’Etat. La Ville, conformément aux précédents, n’a pas à intervenir dans la dépense.
3° Enfin, le conseil accepte les propositions transmises par M. le préfet en ce qui a trait aux modifications d’alignement du côté de la villa Saint-Germain, faisant toute réserve sur la base qu’il serait équitable d’adopter pour la fixation du prix du terrain à concéder à la Ville.
Après discussion, ce projet de délibération est adopté par seize voix contre trois et une abstention.
Fait en séance les jour, mois et an ci-dessus. »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal de prise de possession par le département des Travaux publics des parterres et de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye

« République française
Liberté, égalité, fraternité
L’an mil huit cent quarante-neuf, le vingt-quatre octobre, en exécution du décret du gouvernement provisoire du vingt-deux mars mil huit cent quarante-huit qui place dans les attributions du département des Travaux publics les palais et monuments ayant fait partie de la dotation de l’ancienne Liste civile,
Et conformément à la délégation et aux instructions contenues dans les lettres de monsieur le ministre des Travaux publics des 21 avril et 12 juillet 1848,
Nous Louis Jean Marie Moreau, architecte du gouvernement, demeurant à Paris, rue Saint-Georges, n° 20, nous sommes transporté sur la terrasse de Saint-Germain sise à Saint-Germain-en-Laye, département de Seine-et-Oise,
Où étant nous avons trouvé
1° M. Jean-Baptiste Rihouet-Deslandes, ancien régisseur des domaines de la Liste civile, demeurant à Paris, cour des Fontaines, n° 5, délégué par M. Vavin, représentant du peuple, liquidateur général de l’ancienne Liste civile, suivant lettre du 1er août 1848, à l’effet de faire remise à l’Etat des biens composant la dotation de la Couronne
2° M. Constant Macquet, vérificateur des Domaines au département de Seine-et-Oise, demeurant à Versailles, rue des Réservoirs, n° 8, agissant conformément aux instructions contenues dans la lettre de M. Chardon, directeur de l’Enregistrement et des Domaines au département de Seine-et-Oise, du 1er mai 1849, pour l’exécution du décret du 27 avril précédent et suivant les règles établies par monsieur le ministre des Finances du 8 octobre 1848
3° M. Jules Alexandre Cailloux, architecte, demeurant à Paris, rue du Marché-Saint-Honoré, n° 25, chargé de la surveillance et conservation de la terrasse et du parterre,
Après avoir procédé ensemble à la visite détaillée de ladite terrasse et du parterre, nous avons fait la description suivante :
Ces parterre et terrasse sont situés au nord-est de la ville, sur la rive gauche de la Seine qu’ils dominent sur une grande hauteur.
Ils sont compris entre la forêt au nord et des propriétés particulières, à l’ouest et au sud, dont le pavillon dit Henri IV forme l’extrémité.
La terrasse commence au rond-point du dit parterre, et se termine à un vaste terre-plein polygonal, au-devant d’une des entrées de la forêt.
La terrasse et le parterre sont indiqués au plan ci-joint par une teinte rose.
En dehors de ce parterre et de cette terrasse sont deux propriétés nationales, l’une appelée hôtel de Lalande, située dans l’extérieur de la ville à l’extrémité de l’avenue du Boulingrin, l’autre ayant façade sur le chemin de fer, derrière les bâtimens du parterre, et appelée hôtel Clérambourg.
Ces deux immeubles sont indiqués au plan par une teinte verte.
Le parterre est divisé en grands massifs par des avenues régulièrement plantées d’arbres à haute tige.
La partie la plus rapprochée de la grille du château, au-devant de la tranchée du chemin de fer, contient des parterres de fleurs et plates-bandes de gazon entourés de treillages.
Les massifs en suite sont plantés de grands arbres en quinconces. Ils s’étendent jusqu’à l’allée et au rond-point où comment la grande terrasse.
Le sol du quinconce se termine de ce côté en terre-plein, d’où on descend au sol du rond-point par deux escaliers droits.
Lors de l’établissement de la gare du chemin de fer, des bosquets et taillis autrefois dans la forêt ont été annexés au parterre.
Ils sont divisés en massifs irréguliers, dont l’un renferme une enceinte treillagée et à l’intérieur deux glacières ; chacune est surmontée d’un talus, soutenu du côté du nord par un mur percé d’une porte.
Les bosquets renferment en outre dans la partie la plus rapprochée de la terrasse une maison entourée de bâtimens et dépendances, le tout inhabité et en ruines. Le mur de l’enceinte qui existait au-devant est actuellement détruit ; il ne reste plus que le portail.
La grande terrasse est séparée de la forêt dans toute sa longueur par un mur de clôture et plantée d’une rangée régulière de grands arbres parallèle et à quinze mètres de distance du mur.
Au-devant, une large avenue gazonnée dans la largeur comprise jusqu’au mur de soutènement, sur le sommet duquel est une suite de barrières dans tout la longueur.
La partie comprise entre les arbres et le mur est divisée par une haie en deux parties, l’une de 3 m. 00 environ de largeur, formant contr’allée auprès des arbres, l’autre cultivée en potager et concédée à des agents forestiers et aux hospices.
Le terre-plein à l’extrémité est gazonné comme l’avenue. La grille d’entrée sur le parc se compose de trois travées ; celle du milieu entre deux piles en pierre, ouvrante à deux ventaux avec deux repos. Le pavillon de garde auprès, quoique sur le sol de la terrasse, fait partie de la forêt et dépend de l’administration des Domaines.
Les murs de soutènement du terre-plein de la terrasse et du rond-point sont semblables et construits en moellon de grand appareil, avec bandeau et banquette en pierre. Ils sont précédés d’un tour d’échelle.
La terrasse et le parterre sont mis en communication avec les terrains inférieurs, la terrasse auprès du terre-plein par une rampe en pente douce fermée par une grille, le parterre par une suite d’escaliers droit dont l’entrée fermée par une grille est entre le rond-point et le pavillon Henri IV.
Le parterre a plusieurs entrées sur la ville : ce sont les grilles dites du Boulingrin, de la Place du Château, de la Route de Pontoise et des Loges, s’ouvrant sur les rues, places, route et avenues du même nom, et sur la forêt un pont fermé par une barrière traversant le fossé de clôture.
Auprès de la grille du Boulingrin est l’habitation d’un surveillant.
Elle se compose d’un petit bâtiment élevé sur caves voûtées d’un rez-de-chaussée et d’un étage mansardé, d’une cour à la suite, close par un treillage, renfermant le four couvert par un appentis et un hangar.
Derrière, et dans toute la longueur, d’un jardin, du bâtiment et de la cour, fermé par une haie dans l’alignement de la rue des Arcades.
La grille du Boulingrin se compose de cinq travées à barreaux en fer, entre deux piles en pierre. La travée du milieu ouvrante à deux venteaux, les autres sur bahuts en pierre.
La clôture à la suite de la grille au devant de la propriété particulière appelée Cité Médicis consistait dans un mur en pierre et moellon de 50 c. d’épaisseur. Les propriétaires avaient obtenu de l’administration de l’ancienne Liste civile la permission de le remplacer par une grille. Ce mur a été démoli et n’est pas encore remplacé.
Le mur à la suite au devant du terrain attenant au château est précédé d’une treillage formant hémicycle. Ce terrain est loué par l’administration des Domaines à un agent du ministère de la Guerre. Il a une porte de sortie sur le parterre. Au devant de ce mur d’enceinte est un terre-plein auquel donnent accès trois escaliers en pierre.
La grille de la place du château comprend treize travées, dont deux ouvrantes à deux ventaux, le reste sur bahut en pierre précédé d’un trottoir sur la place.
La grille de Pontoise comprend onze travées. Celle du milieu seule ouvrante. Elle est appuyée à chaque extrémité à une pile surmontée d’un vase formant la tête d’un mur en hémicycle. Celui de droite appartient à une propriété particulière. Celui de gauche se lie au pavillon de surveillant qui fait partie de la propriété nationale.
Ce logement se compose d’un pavillon d’habitation avec une cour. Il est élevé, comme le précédent, sur caves voûtées d’un rez-de-chaussée et d’un premier en mansardes.
Sur un des côtés de la cour, un petit bâtiment composé d’un rez-de-chaussée et d’un premier couvert en ardoises.
Grille de l’avenue des Loges
Neuf travées semblables aux précédentes. A chaque extrémité, une pile surmontée d’un vase.
Le fossé ou saut-de-loup au bord de la forêt est revêtu du côté du parterre par un mur en maçonnerie avec banquette en pierre.
La barrière sur la forêt est en fer entre deux piles en pierre. Elle ouvre en trois parties, celle du milieu à deux ventaux. De chaque côté du pont un parapet en pierre supportant une jouée de barrières appuyées aux piles de pierre de la porte. Ces jouées sont en bois.
L’espace entre la dernière rangée d’arbres de l’allée du parterre et la façade de chacune des maisons comprises depuis l’avenue du Boulingrin jusqu’au pavillon Henri IV inclusivement a été concédé à divers titres et conditions aux propriétaires et clos par des treillages et des haies.
Il en est de même des propriétés particulières comprises entre les grilles de la place du château et de la route de Pontoise pour lesquelles les terrains concédés consistant dans : un espace triangulaire clos par un treillage en bois au-devant de la propriété Rigal occupée par un restaurant près de la grille de la place du Château.
Un autre terrain au devant de la propriété à la suite, en allant vers la grille de Pontoise, appartenant à M. Vasson et Cie, de 40 m. 00 sur 9 m. 00 divisé en deux par une allée correspondante à la porte d’entrée de la maison, concession renouvelée, sous toutes réserves, par une lettre de M. le ministre des Travaux publics du 23 septembre 1848.
Un troisième terrain en triangle au devant de la propriété Rouget, auprès de la grille de Pontoise, clos par un treillage dans l’alignement de la première rangée d’arbres.
Ces immeubles, tels au surplus que le tout est figuré et indiqué dans les plan et inventaire dressés en vertu de l’article 6 de la loi du 2 mars 1832, savoir : terrasse, parterre et dépendances sous les nos 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 18, 32, 98, 99 ; terrains loués et concédés soue les nos 1, 2, 3, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 25 bis, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 66, 97, 121, 121 bis, 122 et 122 bis, page de l’atlas 108.
Nous avons ensuite dressé un inventaire des objets immeubles par destination, indiqué l’état des constructions, leur superficie, les frais d’entretien annuels, les servitudes, le tout compris dans les état et plan ci-annexés et signé des parties présentes.
Prise de possession
La description qui précède et l’inventaire des objets immobiliers par destination ayant été reconnu exacts, M. Richard Delandes es noms qu’il agit a déclaré faire remise à l’Etat du parterre et de la terrasse de Saint-Germain, avec toutes leurs dépendances, et à l’instant nous en avons pris possession au nom de M. le ministre des Travaux publics, qui en donne décharge à la Liste civile, sous toutes réserves de droit et pour le dit immeuble être administré conformément à la loi du 22 mars 1848, étant exceptés de la présente prise de possession l’hôtel Lalande et l’hôtel Clérambourg, remis à l’administration des Domaines comme bien productifs, en exécution du décret précité du 27 avril 1848 et suivant un procès-verbal en date au commencement du 7 février 1850, ainsi que les terrains loués ou concédés faisant partie de la terrasse et du parterre ci-dessus désignés.
En foi de quoi nous avons dressé le présent procès-verbal, fait entre nous en triple exemplaire et clos à Saint-Germain le sept février mil huit cent cinquante.
Et ont MM. Richard-Deslandes, Macquet et Cailloux signé avec nous, après lecture faite.
Richard-Deslandes, Macquet, L. Moreau, Cailloux, J. Cailloux »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal de la remise au ministère des Finances des rendez-vous de chasse de la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« L’an mil huit cent quarante-neuf, le deux janvier, conformément à la lettre de monsieur le ministre des Travaux publics en date du vingt-neuf décembre dernier,
Nous, Alexandre François Adolphe Chalamel, régisseur des Domaines nationaux à Saint-Germain-en-Laye, et monsieur Louis Roche, garde général des forêts de l’Etat en la dite ville, nous avons par le présent fait remise à ce dernier des divers rendez-vous de chasse situés dans la forêt de Saint-Germain ainsi que du mobilier et objets mobilier garnissant les dits pavillons.
Reconnaissance faite des lieux par monsieur Roche, le régisseur des Domaines a mis à la disposition de l’administration forestière les pavillons dont il s’agit, de tout quoi nous avons dressé le présent procès-verbal qui, après lecture faite, a été signé par le garde général des forêts et le régisseur des Domaines.
Fait double à Saint-Germain-en-Laye les jour, mois et an que dessus.
L. Roche, Chalamel »

Ministère des Travaux publics

Note sur les crédits affectés à la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye et sur les dépenses

« Note relative aux travaux exécutés au château de Saint-Germain depuis l’origine de la restauration commencée en 1862
Dans le courant du mois de février 1862, M. Millet adresse à l’administration un projet de restauration du château de Saint-Germain accompagné de deux autres devis s’élevant l’un à : 1773814 f. 61, l’autre à : 73231 f. 09
Par lettre du 13 juin 1862, M. Millet est informé par l’administration que son projet a été approuvé à la date du 6 du même mois.
Les travaux commencent le 7 juillet 1862.
Les sommes allouées et dépensées sont les suivantes :
En 1862 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 94037 f. 34
En 1863 : [crédits alloués :] 150000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 139723 f. 18
En 1864 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185053 f. 15
Le 23 décembre 1864, l’architecte présente à l’administration, pour la construction de citernes, un devis supplémentaire s’élevant à 13789 f. 63 qui est approuvé à la date du 5 février 1865 et porté à la somme de : 20589 f. 63
Le 22 février 1865, un autre devis supplémentaire pour poêles et calorifères, approuvé à la date du 4 mars suivant et s’élevant à la somme de : 18573 f. 82
Le 24 février 1865, un autre devis supplémentaire pour la reprise en sous-œuvre des contreforts de la cour, approuvé à la date du 1er mars suivant et s’élevant à la somme de : 79310 f. 83
Le 27 septembre 1865, un autre devis supplémentaire pour silicatisation, approuvé à la date du 30 septembre suivant, et s’élevant à la somme de : 1104 f. 25
Les sommes allouées et dépenses en 1865 sont les suivantes : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185832 f. 62
Dans le courant de l’année 1866, l’architecte présente un devis supplémentaire pour peintures artistiques dans l’escalier d’honneur et au 2e étage du donjon, approuvé à la date du 4 juillet 1866 et s’élevant à la somme de : 4014 f. 00
Les sommes allouées et dépenses en 1866 sont les suivantes : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185927 f. 38
Dans le courant de l’année 1867, l’architecte présente les devis supplémentaires suivants : pour le mobilier du musée, 1 devis de : 42852 f. 60, pour le mobilier du musée, 1 devis de : 4082 f. 93, pour le pavage dans les fossés du château : 1250 f. 00, pour silicatisation de la tour d’angle nord-ouest dite du donjon : 1850 f. 00
Les sommes allouées et dépenses sont les suivantes :
En 1867 : [crédits alloués :] 180000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 166724 f. 72
En 1868 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 185852 f. 64
En 1869 : [crédits alloués :] 150000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 138177 f. 12
En 1870 : [crédits alloués :] 200000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 215237 f. 82
En 1871 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90495 f. 24
En 1872 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 91494 f. 53
En 1873 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90488 f. 32
En 1874 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90765 f. 34
En 1875 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90761 f. 90
En 1876 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 90309 f. 90
En 1877 : [crédits alloués :] 140000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 128837 f. 14
En 1878 : [crédits alloués :] 130000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 119025 f. 81
A la fin de l’exercice 1878, les dépenses effectués s’élèvent à la somme de : 2288744 f. 15
Le 30 octobre 1878, l’architecte adresse à l’administration un devis pour l’achèvement de la restauration des bâtiments et de la chapelle du château s’élevant à la somme de : 1897789 f. 85
Les sommes allouées et dépenses sont les suivantes :
En 1879 : [crédits alloués :] 130000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 118764 f. 01
En 1880 : [crédits alloués :] 125000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 114038 f. 31
En 1881 : [crédits alloués :] 111000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 100391 f. 59
En 1882 : [crédits alloués :] 125500 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 109643 f. 37
En 1883 : [crédits alloués :] 100000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 73936 f. 08
En 1884, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 120000 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 101868 f. 27 dont pour la Villa Saint-Germain 27872 f. 12, reste pour la restauration du château : [dépenses effectuées :] 73996 f. 15
En 1885, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 60000 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 52546 f. 79 dont pour la Villa Saint-Germain 12585 f. 45, reste pour la restauration du château : [dépenses effectuées :] 39961 f. 34
En 1886 : [crédits alloués :] 60000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 53356 f. 25
En 1887 : [crédits alloués :] 10340 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 8790 f. 17
En 1888 : [crédits alloués :] 11000 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 10891 f. 84
En 1889, il est alloué un crédit de : [crédits alloués :] 49630 f. 00, sur le fonds duquel est effectuée une dépense totale de 36938 f. 76 dont pour travaux étrangers à la restauration du château 25058 f. 91, reste pour ce dernier objectif : [dépenses effectuées :] 11879 f. 85
En 1890 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
En 1891 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
En 1892 : [crédits alloués :] [vide] ; [dépenses effectuées :] [vide]
Totaux :
[montant des devis présentés jusqu’au 30 octobre 1878 :] 3918463 f. 60 : [crédits alloués :] 3352470 f. 00 ; [dépenses effectuées :] 3004393 f. 11
Certifié exact par l’architecte du château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 29 juin 1893
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Note sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« 5 juillet 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye
Aux termes d’un décret du 8 mars 1862, il a été décidé que le château de Saint-Germain-en-Laye serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain et à dater de cette époque les travaux de restauration de ce remarquable édifice ont été entrepris.
Suivant les historiens de la ville de Saint-Germain, c’est à partir du XIIe siècle que les rois de France auraient choisi le château pour résidence. Depuis Philippe Auguste jusqu’à Louis XIV, il a été habité d’une façon constante, du moins à des intervalles assez rapprochés. Saint Louis y fit construire la belle et lumineuse chapelle située sur la façade méridionale et dont la restauration est presque terminée aujourd’hui. Mais c’est réellement sous le règne de François 1er que le château de Saint-Germain prit le développement et l’importance que l’on retrouve dans les bâtiments nouvellement restaurés.
Louis XIV fit ajouter les 5 gros pavillons qui existaient encore avant les travaux de restauration. La construction de ces pavillons ayant mis le roi dans la nécessité de quitter le château, il l’abandonna définitivement en 1682 pour aller habiter Versailles.
En 1809, Napoléon 1er y fit installer une école de cavalerie.
En 1836, le château recevait le pénitencier militaire qui fut conservé jusqu’en 1855, époque où le vieux château historique rentrait dans les attributions du ministère d’Etat.
Lorsqu’il s’est agi de commencer les travaux, M. Millet, architecte chargé de l’étude du projet de restauration, a soulevé la question de savoir s’il fallait réédifier le château tel qu’il était sous François 1er ou bien comprendre dans la restauration les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV.
Une commission, présidée par le ministre d’Etat, a été unanime à penser que l’édifice devait être restauré suivant le caractère qu’il avait à l’époque de François 1er et que, en conséquence, les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV seraient démolis.
Cette commission a en outre donné son approbation complète au projet de M. Millet
Depuis 1862 jusqu’au 31 décembre 1879, il a été dépensé une somme de 2608000 f.
M. Millet a suivi pour les travaux le mode qui était employé par les architectes de la Renaissance : tous les matériaux sont complètement taillés et sculptés sur le sol avant leur pose.
Malheureusement, cet éminent artiste est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre.
En 1879, M. Lafollye, architecte des Monuments historiques, a succédé à M. Millet et c’est lui qui termine les intéressants travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Aujourd’hui, les façades nord et est sont complètement achevées et les salles de cette partie des bâtiments sont livrées au service du musée gallo-romain.
La façade sud est en grande partie restaurée comme gros-œuvre, ainsi que la chapelle de saint Louis. Il ne reste plus qu’à terminer cette façade et à attaquer la façade ouest, à laquelle il n’a encore été fait aucun travail de restauration. »

Ministère des Travaux publics

Note concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Note
En me renvoyant le rapport ci-joint, Monsieur le Ministre m’a demandé de lui faire connaître en quoi consistent les maçonneries pour le logement du conservateur du musée de Saint-Germain et pour quelle somme ils figuraient dans le montant d’une soumission dont l’approbation était demandée pour l’exécution de travaux de maçonnerie.
Lorsque l’allocation de 100000 francs pour réfections et grosses réparations a été notifiée à l’architecte du château, il avait en effet été spécifié qu’elle s’appliquerait en partie aux travaux du logement du conservateur, qui ne doit plus être placé dans le château mais dans l’ancienne vénerie. Depuis lors, le projet de ce dernier travail a été examiné par le conseil général des Bâtiments civils, qui a demandé une nouvelle étude. L’opération se trouve donc ajournée à l’année prochaine et c’est par erreur que dans le rapport on a rappelé l’affectation primitive. La soumission de MM. Morin s’applique donc uniquement aux travaux du château proprement dit et j’ai l’honneur de soumettre cette affaire à la signature de Monsieur le Ministre après avoir fait rectifier l’erreur qui s’était glissée dans le rapport.
Paris, le 14 juin 1889
Le directeur des Bâtiments civils et Palais nationaux
Langlois de Neuville »

Ministère des Travaux publics

Lettre proposant la cession du parterre et de la grande terrasse de Saint-Germain-en-Laye à la ville

« Ministère des Travaux publics
6e division, 1er bureau
Paris, le 13 février 1851
Le ministre à M. le ministre des Finances
Monsieur et cher collègue,
J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 31 janvier dernier pour me proposer de céder à la ville de Saint-Germain-en-Laye le parterre qui dépendait autrefois du château et qui se trouve aujourd’hui placé dans les attributions de mon département.
A l’appui de cette proposition, vous m’exposez que ce parterre est d’un entretien dispendieux, qu’il est sans utilité réelle pour l’Etat et que les travaux qu’il y aurait à faire pour terminer les embellissements entrepris par l’administration de l’ancienne Liste civile entraineraient des dépenses assez considérables.
Vous ajoutez que, toutefois, cette cession ne comprendraient que les terrains d’une superficie totale de 11 h. 04 a. 65 c. qui constituaient anciennement le parterre, c’est-à-dire ceux qui sont indiqués sous les nos 7, 11 et 12 du plan dressé en exécution de la loi du 2 mars 1832 et qu’elle n’aurait lieu qu’à la conditions que ces terrains conserveraient à perpétuité la destination à laquelle ils sont aujourd’hui affectés, qu’en outre les terrains désignés au même plan sous les nos 8, 9 et 10 ainsi que les 8 hectares de terre séparés de la forêt par le chemin de fer atmosphérique seraient remis à l’administration des Domaines, qui en tirerait au profit de l’Etat le meilleur parti possible.
Le parterre dont il s’agit, Monsieur et cher collègue, étant uniquement consacré à l’agrément des habitants de la ville de Saint-Germain, je ne puis que donner mon assentiment à la mesure que vous proposez.
J’ajouterai, Monsieur et cher collègue, que cette mesure pourrait être étendue à la terrasse qui longe le parterre et la forêt. Cette terrasse, qui est le rendez-vous habituel de tous les promeneurs, procure également de grands avantages à la ville et il me paraitrait inutile, si le parterre est abandonné, que mon administration continuât de payer des agents pour la surveillance seule de la terrasse.
Dans le cas où vous ne croiriez pas devoir céder cette terrasse aux conditions que vous mentionnez pour le parterre, je vous proposerais de considérer ce terrain comme une annexe de la forêt, et de le placer dans les attributions de l’administration qui le ferait surveiller par ses agens.
Je vous serais obligé, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien donner des ordres pour que cette affaire reçoive une prompt solution, afin que je prenne de mon côté les mesures nécessaires pour la régularisation de mon service.
Agréez etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre proposant la cession du parterre de Saint-Germain-en-Laye à la ville

« Ministère des Finances
Secrétariat général
Contrôle des administrations financières
Paris, le 31 janvier 1851
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur et cher collègue,
Il résulte de renseignements que j’ai sous les yeux qu’une parcelle de la forêt de Saint-Germain contenant 8 hectares et dans laquelle sont compris les bâtiments et les jardins qui composaient la porte Dauphine a été détachée du massif par suite de la construction du chemin de fer atmosphérique, qu’elle en est aujourd’hui entièrement séparée par un saut-de-loup et par une grille, que des travaux pour l’embellissement du parterre du château y avaient été entrepris par l’ancienne Liste civile et que, depuis la révolution de Février, le département des Travaux publics poursuit l’exécution de ces travaux.
D’après les mêmes renseignements, le parterre de Saint-Germain, désigné sous les nos 7, 11 et 12 de la 108e feuille du plan dressé en exécution de la loi du 2 mars 1832, comprend :
Le n° 7 : 9 h. 73 a. 50 c.
Le n° 11 : 64 a. 85 c.
Et le n° 12 : 66 a. 30 c.
[Total :] 11 h. 04 a. 65 cent.
La Liste civile y a réuni :
1° une pièce de terre dite le Courtillier, n° 8 du même plan, contenant : 68 a. 05 c.
2° les terrains dits le Clos du Parterre, nos 9 et 10 du même plan, comprenant deux glacières et contenant : le n° 9 : 11 a. 60 c.
Le n° 10 : 20 a. 80 c.
Si l’on y ajoute les 8 hectares de terrain séparés de la forêt par la voie de fer : 8 h.
La contenance totale du parterre se trouverait portée à : 20 h. 05 a. 10 c.
Le parterre de Saint-Germain, Monsieur et cher collègue, est d’un entretien dispendieux, sans aucune utilité réelle pour l’Etat ; son agrandissement ne ferait donc qu’entraîner, sans compensation, un surcroît de charges.
Comme il sert uniquement à l’agrément de la ville, vous penserez sans doute avec moi qu’il y aurait lieu de lui en proposer la cession gratuite, sauf rectification par une loi, à la charge, par elle, de conserver à perpétuité aux terrains dont il se compose la destination qu’ils n’ont eue jusqu’ici que par tolérance. C’est, au surplus, ce qui s’est déjà fait pour les Champs-Elysées et pour plusieurs avenues de l’hôtel des Invalides, qui ont été cédés à la ville de Paris par deux lois du 20 août 1828 et du 19 mars 1838.
L’Etat se trouverait par ce moyen exonéré d’une charge qui n’est, du reste, que volontaire de sa part, et la ville, qui aurait alors à la supporter, devrait d’autant moins hésiter à le faire qu’elle recueille seule les avantages attachés à l’existence du parterre et que l’Etat, si elle refusait, pourrait faire cesser la tolérance et disposer de l’emplacement dont il s’agit par voie d’adjudication aux enchères.
Du reste, la cession à proposer à la ville de Saint-Germain ne devrait comprendre que ce qui constituait anciennement le parterre, c’est-à-dire les terrains nos 7 et 12 du plan de 1832, de la contenance de 11 hectares 04 ares 65 centiares.
Quant aux terrains nos 8, 9 et 10 du même plan et aux 8 hectares laissés en dehors de la forêt de Saint-Germain, leur situation permettrait d’en tirer un prix de vente avantageux et ils devraient à cet effet être réunis au Domaine.
Permettez-moi, Monsieur et cher collègue, en appelant votre attention sur ce point, de vous entretenir d’une affaire qui s’y rattache naturellement.
Lors de la démolition de la porte Dauphine comprise dans la parcelle de 8 h. distraite de la forêt, le pavillon de la place Pontoise a été assigné provisoirement pour demeure au garde portier chargé de la surveillance de la nouvelle grille d’entrée. Mais ce pavillon se trouve à plus de 600 mètres du poste où doit s’exercer la surveillance du garde, ce qui accroit nécessairement les difficultés de cette surveillance.
J’ajoute qu’il n’a point encore été déféré au vœu émis par le département des Finances de voir établi une barraque pour servir d’abri au garde contre le mauvais temps.
Je ne puis à cet égard, Monsieur et cher collègue, qu’insister, dans l’intérêt du service forestier, sur la nécessité de prendre en considération les observations contenues dans les lettres écrites par mes prédécesseurs au département des Travaux publics les 26 avril 1849 et 20 février 1850.
Je vous serai donc obligé, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour la prompte construction de la maison de garde destinée à remplacer la maison de la porte Dauphine, conformément aux conventions arrêtées entre les agents de votre département et ceux de l’administration des forêts.
Agréez, Monsieur et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Finances
Ch. de Germingy »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant l’autorisation d’établir un hippodrome sur le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Nous avons l’honneur de vous exposer que nous désirerions établir dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye, au rond-point des quinconces, près de la porte Dauphine, une arène dite hippodrome de 110 mètres de longueur sur 70 mètres de largeur pour y faire exécuter diverses courses à cheval, en char, à l’instar des Romaines, carrousels, tournois, et représenter divers faits historiques et allégoriques de ce qui s’est passé principalement à Saint-Germain.
Les scènes que nous avons établies dans ce genre de travail et qui ont été applaudies à Paris, et en présence de tous les intérêts qui se rattachent à cette affaire, nous font espérer, Monsieur le Ministre, que vous daignerez prendre notre demande en considération et que vous nous autoriserez à construire à nos frais cette arène pour y donner des représentations de jour pendant l’été, les jours de fêtes, dimanches et mercredi, de 3 heures à 5 heures.
Le prix des places sera de 1 franc les premières, 50 c. les secondes, et gratis les troisièmes.
Nous mettons les troisièmes gratis pour être favorables au chemin de fer et à la ville de Saint-Germain.
Nous nous conformons d’avance, Monsieur le Ministre, à toutes vos instructions et aux droits que vous nous imposerez.
Nous avons l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, vos très humbles et obéissants serviteurs.
Clavières, Vielk et Cie
83, rue Blanche à Paris,
Paris, 25 février 1851. »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant le paiement des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
Saint-Germain, le 4 mars 1849
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez eu la bonté, suivant l’avis que vous m’avez fait l’honneur de m’en donner par votre lettre du 18 janvier dernier, de prescrire la reprise des travaux du parterre de Saint-Germain afin de procurer du travail aux nombreux ouvriers de cette ville depuis si longtemps privés d’ouvrage et dont la conduite a été si recommandable, quoiqu’éprouvants les besoins les plus impérieux par suite de l’épuisement de toutes leurs ressources.
Ces travaux consistants en terrassements ont été entrepris et sont terminés depuis quelque temps déjà sans que les ouvriers qui les ont exécutés aient encore reçu le moindre à compte sur le salaire qui leur est acquis. La détresse dans laquelle ils se trouvent par suite du défaut d’occupation excitant de nombreuses réclamations à fin de paiement, j’ai cru devoir recourir directement à votre obligeance et à votre justice, Monsieur le Ministre, et vous prier de vouloir bien donner des instructions que vous jugerez les plus convenables pour que ces malheureux ouvriers soient payés dans le plus bref délai possible et de manière à faire cesser les plaintes que leur inspirent les besoins qu’ils éprouvent.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Le maire de Saint-Germain-en-Laye
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
Saint-Germain, le 20 décembre 1848
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Il paraîtrait résulter d’un arrangement passé entre l’administration de l’ancienne Liste civile et la compagnie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain qu’en raison de la cession des terrains qui a été faite à cette compagnie pour l’établissement de ses machines et de la gare, elle se serait engagée à employer à l’exécution de travaux pour l’achèvement du parterre et de la partie de la forêt qui y a été jointe une somme déterminée et que, jusqu’ici, elle n’aurait encore rien versé sur la subvention à laquelle elle est tenue.
Par suite du prolongement de la voie de fer jusques sur le plateau de Saint-Germain, la ville a consenti à allouer à la dite compagnie une somme de 200000 francs payable en dix annuités.
Bien que la troisième annuité ne soit exigible qu’au 1er avril, la ville de Saint-Germain serait disposée à en faire dès à présent l’avance dans l’espérance que cette proposition vous déterminerait, Monsieur le Ministre, a ordonné la reprise immédiate des travaux de l’ancien et du nouveau parterre, travaux suspendus depuis le mois de juin et dont l’exécution aurait l’immense avantage de procurer du travail à la classe ouvrière depuis longtemps sans ouvrage et aujourd’hui dans la dernière des misères.
J’ai déjà eu l’honneur de vous exposer, Monsieur le Ministre, que la ville de Saint-Germain a fait jusqu’à ce jour des sacrifices au-dessus de ses moyens afin de maintenir la tranquilité publique, mais qu’aujourd’hui toutes ses ressources se trouvent épuisées.
J’ose donc espérer, Monsieur le Ministre, que vous daignerez prendre en grande considération la position qui résulte pour nous des circonstances et à laquelle il ne nous est plus possible de remédier personnellement.
La question est d’autant plus grave et est d’autant plus digne de votre bienveillante sollicitude que nous avons en ce moment près de 400 ouvriers sans aucune espèce de ressources.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Le maire
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
Saint-Germain, le 25 octobre 1848
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Après avoir fait d’énormes sacrifices et épuisé toutes ses ressources depuis le mois de février dernier, la ville de Saint-Germain-en-Laye se trouve dans une impossibilité absolue d’occuper aujourd’hui plus de 400 ouvriers qui sont sans ouvrage.
Cette position est tellement regrettable, sous le rapport de l’humanité et de la tranquillité publique, qu’elle me détermine à recourir à votre bienveillante sollicitude et à vous prier de donner des ordres pour la reprise des travaux, qui doivent être exécutés sur le parterre de Saint-Germain.
L’ancienne Liste civile avait ouvert un crédit de 45000 francs, à employer en 1848 pour la réalisation du projet qui avait été arrêté et qui était en cours d’exécution au moment des événements de février. Tous les travaux consistant en terrassements et en plantations permettraient d’y employer des ouvriers de toutes les professions, qui obtiendraient ainsi un soulagement à leur misère.
Permettez, Monsieur le Ministre, que j’insiste auprès de vous à cet égard et que je vous prie de prendre cet exposé en grande considération.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Le maire
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 17 avril 1848
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par mes lettres des 20 mars dernier et 5 avril courant, j’avais sollicité de M. le liquidateur général des biens de l’ancienne Liste civile la reprise immédiate des travaux qui doivent être exécutés sur le parterre de cette ville, ancienne dépendance de la Liste civile et auxquels un crédit de 45000 francs était destiné.
Par sa réponse en date du 12 de ce mois, M. Vavin me fait connaître qu’en vertu du décret du 22 mars dernier, le parterre ainsi que la terrasse de Saint-Germain ont cessé d’être dans les attributions de l’ancienne Liste civile et se trouvent maintenant dans celles du ministère des Travaux publics.
Je viens donc vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien prendre en grande considération la position malheureuse dans laquelle se trouve la classe ouvrière de Saint-Germain. Presque tous les ateliers ou chantiers particuliers sont fermés. Les ateliers ouverts au compte de la ville, et qui comprennent plus de 200 ouvriers, ont épuisé toutes nos ressources et sous peu de jours nous en seront réduits à les fermer. Une telle mesure ne saurait être adoptée sans présenter les plus graves inconvénients pour la tranquillité publique. J’ose donc espérer, Monsieur le Ministre, qu’en présence d’une situation semblable vous voudrez bien donner les ordres nécessaires pour la reprise immédiate des travaux du parterre au moyen du fonds de 45000 f. qui avait été accordé à cet effet par l’ancienne Liste civile.
La population entière vous sera reconnaissante, Monsieur le Ministre, de vouloir bien accueillir favorablement la demande que j’ai l’honneur de vous adresser en son nom.
Salut et respect.
Le maire
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par ma lettre du 17 de ce mois, je réclamais de votre sollicitude une prompte réponse aux deux demandes que j’avais adressées à M. Vavin, tendant à obtenir la confirmation d’un crédit de 45000 francs accordé dès le mois de mars 1847 pour l’achèvement de travaux entrepris sur le parterre de Saint-Germain. Ces demandes vous ont été renvoyées, la solution en étant aujourd’hui attribuée à votre département.
Je vous transmets ci-joint, Monsieur le Ministre, l’original d’une pétition que m’adressent aujourd’hui les ouvriers jardiniers de la ville, dénues d’ouvrage, à l’effet d’être employés concurremment avec les autres journaliers à la confection desdits travaux du parterre.
La ville déclare ne pouvoir occuper les pétitionnaires à ses frais, épuisée qu’elle est par les immenses sacrifices faits depuis deux mois pour alimenter près de deux cents ouvriers.
La requête incluse justifiera donc à vos yeux, Monsieur le Ministre, mon insistance à solliciter de vos soins l’obtention très prochaine du crédit susmentionné.
Il s’agit de quinze malheureux de plus à faire vivre au moyen d’un travail évidemment utile et à soustraire aux mauvais conseils du besoin et de l’oisiveté.
J’ose en conséquence vous conjurer, Monsieur le Ministre, de ne pas différer d’avantage la décision favorable que j’attends si impatiemment de votre justice et de votre humanité.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mes sentiments de de fraternité respectueuse.
Le maire
Quentin de Villiers »

Cette lettre porte plusieurs annotations : « 27 avril 1848 », « on demande 45000 f. pour la terrasse de Saint-Germain », « dépense impossible », « M. Huet, je voudrais la première lettre de M. le maire de Saint-Germain ».

Ministère des Travaux publics

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la découverte de dalles de marbre près du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 4 juin 1881
A monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre
J’ai l’honneur de vous informer que, dans la tranchée que l’on ouvre en ce moment pour le raccordement des deux gares de Saint-Germain, on a mis à jour onze dalles de pierre de liais incrustées de marbres de différentes couleurs. Ces incrustations dessinent des encadrements et des rosaces.
Malheureusement, la plupart de ces dalles sont en mauvais état, quelques-uns sont brisées, dans d’autres les marbres incrustés n’existent plus. Je n’en ai trouvé que sept méritant d’être conservées.
Ces dalles recouvraient un caniveau qui traverse l’avenue des tilleuls, qui longe le chemin de fer. Elles doivent provenir du château neuf de Saint-Germain-en-Laye.
En même temps qu’on découvrait les dalles, on a mis à jour un fragment de revêtement extérieur d’un bassin ou d’une rampe circulaire.
Ce morceau d’un mètre cinquante de haut sur un mètre de large porte deux pilastres et une architrave d’ordonnance dorique. Il manque la frise et la corniche de l’entablement.
J’ai fait transporter les dalles et le fragment de revêtement dans les fossés du château, où l’on a déjà réuni les fragments de sculpture et d’architecture trouvés dans les démolitions des vieilles constructions et qui peuvent offrir quelque intérêt pour l’histoire de l’art.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Inspection générale
1ère division
Paris, le 23 novembre 1881
Monsieur le ministre des Arts
Monsieur le Ministre,
Monsieur le ministre des Transports publics m’ayant invité, par une lettre en date du 14 de ce mois, à lui donner mon avis sur une demande formée par la ville de Saint-Germain-en-Laye en vue d’obtenir l’agrandissement de la place Thiers au moyen du reculement d’un mur des fossés du château, j’ai l’honneur de vous faire connaître qu’après avoir lu toutes les pièces du dossier de cette affaire et avoir examiné sur place la position du piédestal et celle du parapet couronnant le mur des fossés, il ne m’a pas paru qu’il y eût lieu d’accueillir la demande de la municipalité. Le rapport que M. Lafollye, architecte, avait adressé le 30 septembre dernier à M. le ministre des Travaux publics démontre que la prétention de la Ville, devant imposer à l’Etat non seulement une dépense considérable mais aussi des pertes de terrains, doit être repoussée. Le moyen proposé par l’architecte du château me semble être le seul auquel on puisse raisonnablement s’arrêter : il consiste à supprimer la double enceinte qui entoure le piédestal et à mettre ce monument dans la condition de toutes les statues qu’on élève aux hommes illustres sur les places publiques ; on les protège ordinairement par une grille et par un trottoir. Ici, où l’on ne disposait que d’un emplacement très restreint et irrégulier, on a établi en dehors de la grille une espèce de parterre qui obstrue la voie publique. Le plan annexé au rapport de M. Lafollye prouve que, lorsqu’on aura fait disparaître la première enceinte du monument, la viabilité sera largement assurée sur la place Thiers ; du côté du fossé, l’espace entre trottoirs, dans la portion la plus étroite, sera de 10 m. 00 et, du côté du théâtre, également entre trottoirs, de 17 m. 50.
La seule concession qui pourrait être faite serait celle du pan coupé sur le mur du fossé à l’angle de la place du château, tel qu’il est tracé sur le plan précité, mais il me paraîtrait juste, si vous consentiez, Monsieur le Ministre, à cette concession, d’imposer à la Ville l’obligation de prendre à sa charge les dépenses occasionnées par la démolition et la reconstruction du mur du fossé ; dans cette opération qui ne l’intéresse pas, l’Etat contribuerait ainsi par l’abandon du terrain au profit de la place du Château, c’est-à-dire de la Ville.
En ce qui concerne l’immeuble situé à l’angle de la place et de la rue Thiers, acquis par l’ancienne Liste civile et qui a été attribué ou doit l’être à votre ministère pour devenir une dépendance du château dans laquelle on aménagerait les ateliers, les magasins, les logements du conservateur et du personnel du musée, il n’y a pas lieu non plus, à mon avis, de consentir à la proposition de la municipalité. Le retranchement marqué sur le plan dressé par l’architecte de la Ville, qui imposerait à l’Etat un sacrifice d’environ 50 mètres de terrain, n’aurait d’autre résultat que de rendre la place Thiers encore plus irrégulière qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le tracé du plan de M. Lafollye est préférable sous tous les rapports. Il met la nouvelle façade de l’immeuble en alignement et en prolongement de celle du théâtre. C’est à ce dernier parti, je le suppose, qu’on s’arrêtera lorsqu’on utilisera ce bâtiment.
Il me paraitrait déplorable que, par suite du choix peu heureux fait pour placer le monument élevé à la mémoire de M. Thiers, votre administration se trouvât entrainée non seulement à des dépenses considérables, mais aussi à nuire par le rétrécissement du fossé à l’effet architectonique du château et particulièrement à celui de la magnifique chapelle, qui présente de ce côté son plus grand développement ; et cela pour conserver la double grille qui entoure la statue. Je dois à ce sujet, Monsieur le Ministre, appeler votre attention sur le passage du rapport de M. Lafollye qui signale que le public trouvant généralement le monument mal placé, il serait possible qu’on le transportât un jour sur un autre point de la ville.
Tel sont les avis, qu’après mûr examen, j’ai l’honneur de soumettre à votre appréciation.
Ci-joint les pièces communiquées, au nombre de dix.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre très obéissant et très dévoué serviteur.
L’inspecteur général de la 1ère division.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain, le 9 juillet 1880
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez donné en communication le 19 juin dernier une lettre, accompagnée d’un plan, dans laquelle Monsieur le maire de Saint-Germain demande que le mur du fossé qui limite la place du Théâtre soit reculé de trois mètres du côté du château, et vous m’invitez en même temps à vous donner mon avis sur la suite que cette demande pourrait comporter.
En raison de l’importance des motifs présentés dans la demande de M. le maire de Saint-Germain, je me suis empressé de l’examiner et de l’étudier, et j’ai l’honneur de vous adresser le présent rapport.
En comparant les plans, j’ai reconnu que les murs des fossés indiqués dans le plan de l’architecte de la Ville n’étaient pas exactement placés. J’ai dressé un plan rectificatif dans lequel j’ai donné au fossé en face la place du Théâtre la largeur du fossé placé en retour sur la place du Château, qui a 17 mètres de largeur. Il en résulte que le reculement du mur, au lieu d’être de 3 mètres, comme le demandait M. le maire, n’est que de 2 m. 68. J’ai conservé les mesures indiquées dans le plan de la Ville pour établir le tracé du pan coupé. Le plan rectifié ainsi a été communique à l’architecte de la Ville, qui, après avoir pris l’avis de M. le maire, a accepté le tracé que j’ai l’honneur de vous soumettre.
Pour répondre à la deuxième partie de la lettre de M. le Ministre et suivant ses instructions, j’ai dressé un avant-projet de reconstruction du mur de soutènement. Ce projet est établi dans la pensée qu’il est préférable de garder l’ancien mur de soutènement au lieu de le démolir, non seulement pour éviter une démolition qui serait très coûteuse en raison des précautions à prendre, des étaiements qu’il serait nécessaire de faire pour maintenir des terres, mais encore pour conserver des témoins des constructions élevées sous François 1er et pour laisser au Domaine des repères de l’ancienne propriété.
Le projet comprend l’établissement de neuf chambres voûtées dans le mur de face du château et de deux chambres dans le pan coupé. Ces chambres sont destinées à recevoir des monuments mégalithiques qui, par leur nature, ne peuvent être placés dans les salles (il en existe déjà dans les fossés). Le conservateur du musée en réclame sur plusieurs points. Elles seraient ainsi réunies, ce qui éviterait d’en construire dans d’autres endroits.
Cette disposition, du reste, n’est pas beaucoup plus coûteuse qu’un mur plein qui, isolé, devrait avoir une épaisseur d’environ 1 m. 00 en moyenne en raison de sa hauteur 5 m. 50. Il faudrait encore le relier par des éperons avec le vieux mur. J’ai calculé que la dépense serait diminuée tout au plus de 3000 francs et on perdrait ainsi l’occasion de construire avec économie les chambres demandée par le conservateur.
J’exposerai maintenant à Monsieur le Ministre qu’en faisant les travaux immédiatement, nous serons obligés d’employer des moellons neufs, tandis que s’il était possible d’attendre, pour les faire, que l’on ait démoli le dernier des pavillons élevés sous Louis XIV, on se servirait avantageusement des matériaux de démolition et il en résulterait une notable économie.
La dépense calculée dans ces deux hypothèses s’établit ainsi :
Devis des travaux en vieux moellons : 30000 f.
Montant des travaux exécutés en moellons neufs : 38760 f.
Soit une différence pour l’Etat de : 8760 f.
Non compris les honoraires.
Pour donner une satisfaction immédiate à la Ville, on pourrait construire un pont en charpente et en madrier, mais ce pont coûterait encore pour être construit solidement de 3500 f. à 4000 f. (voir le devis) et il serait probablement nécessaire de le supprimer lors de la démolition du pavillon, la distance restant entre le pont et le bâtiment étant au plus de 5 m. 50, des accidents seraient à craindre.
Je dois dire également que, pour faciliter l’exécution des travaux de restauration de la salle de Mars, il y aurait intérêt à ce que le nouveau mur de soutènement ne fut construit qu’après la démolition du pavillon Louis XIV. Autrement, nous éprouverions de grandes difficultés pour faire la démolition du pavillon, pour transporter au dehors les vieux matériaux et pour apporter les matériaux neufs. A ce moment, nous n’aurons pas trop de la place dont nous disposons aujourd’hui pour la circulation des voitures chargées de pierres et de pièces de charpente.
Je crois devoir laisser à Monsieur le Ministre à examiner la part qui pourrait être mise à la charge de la Ville pour des travaux qui seront exécutés exclusivement dans son intérêt, attendu que le rétrécissement du fossé est plutôt regrettable qu’avantageux au point de vue de l’aspect général du château.
Sous cette réserve, j’ai l’honneur de proposer à Monsieur le Ministre d’accueillir favorablement la demande qui lui a été présentée par Monsieur le maire de Saint-Germain.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 4 mai 1882
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez fait l’honneur de me transmettre le 4 avril dernier le dossier relatif au reculement du fossé du château et vous m’avez demandé en même temps d’examiner les documents exposés dans le rapport de M. le maire de Saint-Germain et de vous renvoyer les pièces avec mes observations.
Pour me conformer aux instructions de M. le Ministre, j’ai consulté les plans relevés par Du Cerceau, les plans qui nous ont été laissés par l’intendance de la Guerre, 1860, et les plans dressés par M. Millet, 1866.
L’étude de ces documents n’est pas venue confirmer les arguments développés par M. le maire.
Les murs du côté sud du château n’ont pas été modifiés par Mansart. Il a construit de ce côté des pavillons parallèlement aux murs de soutènement.
La citerne profonde établie par M. Millet a 2 mètres du pied du mur, les niches qu’il a pratiquées dans le pan coupé, 1866, donnent au contraire à cette restauration un caractère essentiellement définitif.
De plus, en raison de l’affectation du château à un musée et pour des considérations de construction et d’architecture qu’il serait trop long de développer ici, M. Millet a modifié non seulement les plans mais encore l’architecture du château de François premier.
Pour n’en citer ici qu’un exemple : l’escalier carré et la tourelle rattachée au donjon n’appartiennent pas au plan primitif ; les pilastres décoratifs en briques des étages ont été remplacés à l’extérieur par des contreforts en pierre ; aux couvertures en dalles des terrasses il a substitué une couverture en métal, etc.
Enfin Mansart (et le château de Saint-Germain-en-Laye en est peut-être le seul exemple) a suivi l’ordonnance de l’architecture de François 1er dans la décoration des cinq pavillons qu’il a élevées. Cette circonstance en a justifié la démolition proposée par M. Millet. Si ces pavillons eussent été construits dans l’architecture de l’époque de Louis XIV, le comité des Monuments historiques n’aurait pas accepté aussi facilement un projet faisant disparaître des documents historiques.
Cet exposé établit d’une manière précise qu’il n’entrait pas dans les projets de M. Millet de diminuer la largeur de ces fossés, qui sont encore les fossés du temps de François premier. Mais devant l’importance que le conseil municipal de Saint-Germain paraît attacher à l’agrandissement de la place Thiers, je crois devoir exposer à M. le Ministre que l’architecte est tout disposé à ajourner la solution de cette délicate question jusqu’au moment où le pavillon Louis XIV sera démoli et la salle de Mars restaurée.
A ce moment, s’il est possible, sans porter préjudice aux vues perspectives du château et si la diminution de la largeur du fossé ne peut nuire en rien à l’établissement des monuments mégallitiques et de la colonne Trajane, que le conservateur du musée se propose d’y installer, je serai très heureux d’émettre un avis favorable à la demande présentée par M. le maire au nom du conseil municipal de Saint-Germain.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué et très obéissant serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’état des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 7 août 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de satisfaire à votre demande de renseignements sur la situation des ouvrages ordonnés dans le château de Saint-Germain-en-Laye.
Dans les propositions de l’exercice 1873, je vous informais, Monsieur le Ministre, que tout l’angle sud-est du monument était découvert depuis 5 années et qu’il me semblait indispensable de poursuivre l’œuvre de façon à achever le pavillon et à couvrir et ce pavillon et les parties adjacentes des bâtiments est et sud.
Laisser encore les bâtisses passer l’hiver exposées à la pluie et à la neige serait les exposer à des détériorations graves et profondes. Malgré l’exiguïté du crédit alloué, il est de mon devoir, ce me semble, de hâter la couverture de toute cette importante partie de l’édifice, qui présente en plan une surface de plus de 600 mètres.
Pour le règlement, j’aurai le soin de me maintenir dans les limites du crédit que vous avez bien voulu allouer le 22 janvier dernier.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’état de la tour jouxtant la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 24 mars 1894
Monsieur le Ministre,
Déjà j’ai appelé votre attention sur le mauvais état de la tourelle située dans la cour du château de Saint-Germain à l’angle formé par la chapelle et par le bâtiment oust.
Cette tourelle menaçant ruine, malgré les étais qu’y avait fait placer M. Millet, fut ensuite de la part de M. Lafollye l’objet d’un étaiement complémentaire important.
Malgré ce surcroit de précautions, des indices inquiétants viennent encore une fois de se produire. Le noyau de l’escalier renfermé dans cette tourelle de nouveau se déverse et s’écrase alors que ces détériorations avaient été arrêtées pendant plusieurs années grâce à l’établissement de quatre chevalements en fer. Les anciennes crevasses qui avaient été soigneusement calfeutrées se sont rouvertes et se sont élargies de quelques millimètres.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, avec une respectueuse insistance, d’appeler d‘une façon tout spéciale votre attention sur cet inquiétant état de choses dont les conséquences peuvent être graves. Je l’avais fait constater à l’un de vos prédécesseurs au cours d’une visite au château de Saint-Germain. Aujourd’hui, l’état de dislocation de la tourelle est trop avancé pour qu’il me paraisse possible de continuer à retarder l’époque de sa ruine au moyen d’étaiements complémentaires, et je pense que c’est de sa suppression ou de sa réfection qu’il faut s’occuper à bref délai.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’emplacement du logement du conservateur dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Bureau des Monuments historiques
Palais-Royal, le 17 juillet 1880
M. le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
J’ai soumis à l’examen de la commission des Monuments historiques les deux plans dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, en vue de l’installation de l’appartement du conservateur du musée au deuxième étage du bâtiment sud du château. Je lui au en même temps donné connaissance d’un rapport rédigé par cet architecte au sujet d‘un escalier ancien dont il a trouvé le relevé dans les dessins de feu M. Millet et qui semblerait indiquer l’existence d’un entresol au 1er étage. La commission a considéré que, fût-il absolument prouvé que cette disposition eût autrefois existé, les raisons qui l’avaient fait écarter lors de la discussion sur l’emplacement que devait occuper l’appartement du conservateur n’en subsistaient pas moins, c’est-à-dire qu’au point de vue de l’habitation, cette disposition ne donnerait jamais un résultat satisfaisant. La commission a, en conséquence, maintenu sa première proposition, puis elle a passé à l’examen des projets, dont l’un place le salon dans la salle voûtée et les chambres à coucher près des escaliers, tandis que l’autre donne cette dernière place au salon et dispose les salons dans la chambre à coucher. C’est en faveur de ce dernier projet que s’est déterminée la commission. Je l’ai adopté en conséquence et je viens vous prier de vouloir bien en autoriser l’exécution. J’ai l’honneur de vous retourner ci-joint les dessins, plans et relevés du château de Saint-Germain, qui m’avaient été communiqués pour l’examen de l’affaire.
J’ai saisi également la commission des Monuments historiques d’une question que vient de soulever la ville de Saint-Germain, à l’occasion de l’érection de la statue de M. Thiers. La municipalité demande que le fossé qui entoure le château soit rétréci d’environ 3 mètres dans une de ses parties contiguës à l’emplacement que doit occuper la statue. Comme, d’un côté, par suite d’une disposition spéciale, le fossé conserverait à sa base sa muraille primitive et que, d’un autre côté, la démolition du pavillon de Louis XIV aura pour effet de donner à cette partie du fossé une largeur de 17 mètres, qui est suffisante, j’ai pensé avec la commission qu’il n’y aurait pas d’inconvénient à accéder à la demande de la municipalité. Ci-joint les plans et dessins.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des beaux-Arts
Pour le ministre et par délégation,
Le sous-secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’emplacement du logement du conservateur dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Musée de Saint-Germain
Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), le 23 juillet 1880
Monsieur l’Inspecteur général,
Le 24 août 1877, monsieur le ministre des Travaux publics informait son collègue des Beaux-Arts que : « des mesures avaient été prises pour que l’architecte réservât dans la restauration du bâtiment sud, sur la rue du Château-Neuf, les emplacements attribués aux logements du conservateur et des gardiens ». Il était que « le logement du conservateur serait établi au 1er étage [à la suite de la bibliothèque]. Il est dit dans l’arrêté au 1er et 2e étage, c’est-à-dire au 1er étage avec entresol pris sur la hauteur des salles.
Cette décision, prise sur un rapport d’Eugène Millet et qui a déjà reçu un commencement d’exécution, est la seule qui concile les intérêts du conservateur et ceux du service. Monsieur Barbet de Jouy, administrateur des Musées nationaux et votre confrère à l’Institut, a dû vous dire qu’il partageait complètement mon opinion à cet égard. J’ajouterai que si des modifications devaient être faites au projet primitif, il me semble que l’administrateur des Musées nationaux devrait préalablement être consulté.
Au premier étage, le logement du conservateur touche à son cabinet officiel et à la bibliothèque, qui est son instrument de travail. Il est en dehors de tous les services et ne prive le public d’aucune des salles destinées aux collections. Cet appartement renferme un nombre suffisant de chambres pour une famille qui compte cinq enfants (quatre garçons et une fille). Il est desservi par un escalier particulier. Le logement du chef des gardiens est à proximité. Il offre donc de grands avantages. La seule objection faite à ce projet, à savoir que les fenêtres seraient coupées par un entresol, n’avait pas arrêté un seul instant Eugène Millet qui, pourtant, tenait assurément plus que personne à l’harmonie de son œuvre. Il avait pris des mesures en conséquence. Les fenêtres, pour cet objet, ont été exhaussées. Il n’est plus temps de les modifier.
Ce projet est le seul qui n’offre pas de graves, très graves inconvénients. En effet, des deux contre-projets qui ont été proposés, l’un, qui plaçait l’appartement du conservateur à l’entresol, au premier examen a été reconnu inexécutable. L’entresol est une espèce de cave où le soleil et la lumière pénètrent à peine. Les changements de température y sont constants. Les murs suintent plusieurs fois par an même dans la partie du château achevée depuis dix ans. On n’y peut travailler en état sans avoir son paletot sur le bras. Cet appartement eût été à la fois incommode et malsain.
Le second contre-projet transporte l’appartement au second étage. Si ce projet était adopté, le conservateur et le public en souffriraient grandement. Il offre de grands inconvénients sans aucun avantage.
1° Le conservateur qui, en général, ne sera pas jeune aura quatre-vingt-dix marches à monter.
2° L’appartement, tout en enfilade, est beaucoup plus exigu qu’au premier étage. Je ne pourrai y loger mes cinq enfants qu’en renonçant à avoir un cabinet de travail. Conçoit-on un conservateur de musée sans autre cabinet de travail que son cabinet officiel, ouvert seulement de 10 h. ½ du matin à 5 heures du soir ? Il faut se rappeler que le cabinet officiel est au premier et très loin de l’appartement placé au second. Où travaillerait-il le matin, en hiver ? Où travaillerait-il le soir ?
3° Les gardiens seraient hors de la portée du conservateur. Il faudrait qu’il en eût un à lui personnellement affecté, ce qui a paru inutile jusqu’ici et constituerait une dépense nouvelle facile à éviter puisque le projet Millet ne l’entraîne pas.
4° Où seraient les chambres de domestiques ?
Mais si le conservateur y perd beaucoup, le public y perd bien davantage.
Dans le plan mûrement élaboré par la commission d’organisation du musée et adopté par le conservatoire, aujourd’hui commission consultative des Musées nationaux, ce second étage de l’aile méridionale est occupé par les salles mérovingiennes. Ces salles sont, là, à leur place logique, faisant suite aux salles romaines. Il n’y a qu’un pallier à traverser pour passer de la dernière salle romaine à la première salle mérovingienne. La lumière à ce second étage est excellente et très propre à faire valoir les élégants bijoux particuliers à cet art franc si original.
Où placer ces collections si elles sont chassées de ces salles par l’appartement du conservateur ? On ne peut les transporter au premier. Dans les projets, le premier, à la suite de la bibliothèque, serait réservé à une salle de conseil, de commission ou de conférences. D’ailleurs, il y aurait là une complication de service très fâcheuse et une nouvelle augmentation de gardiens.
Il faudrait les exiler à l’entresol de l’aile occidentale, affecté dans le projet normal à servir de dépôt et à contenir les collections comparatives étrangères à la Gaule.
Ces salles sont mal éclairées. Jusqu’ici, nous n’avons placé à l’entresol que de gros objets, des bornes milliaires, des stèles, des inscriptions latines, des bas-reliefs. Des bijoux, des armes, les mille menus objets que nous livrent les sépultures franques. Nos sépultures nationales y seraient aussi mal placées que possible. Mais, de plus, pour voir les précieuses antiquités, il faudrait que le public, quittant la dernière salle romaine de l’angle est (second étage), descendit quatre-vingt-dix marches et traversât toute la cour, en toute saison, pour aller retrouver les collections qui, dans l’arrangement actuel, font suite immédiate à ces antiquités romaines.
Nous y perdions notre salle de dépôt, le public y perdrait les salles mérovingiennes dont l’installation à l’entresol ferait l’effet d’une installation provisoire, faite en dehors de toute logique. Le classement logique du musée et la possibilité de suivre chronologiquement le développement des antiquités nationales est une des choses qui ont le plus frappé le public. Il y aurait là une anomalie choquante.
Mais, de plus, quand aurions-nous ces salles occidentales ? Où placerions-nous en attendant nos antiquités dont le nombre augmente tous les jours ? Il faudrait en priver le public et les renfermer dans des caisses.
Et toutes ces difficultés, tous ces ennuis, par quoi seraient-ils compensés ? Par rien, absolument. Le conservateur mal logé, trop à l’étroit, loin de son cabinet de travail, le public privé pendant plusieurs années des antiquités mérovingiennes puis obligé d’aller les chercher à un entresol isolé, mal éclairé, en dehors du plan logique de classement et sans pouvoir y arriver qu’en traversant la cour, tels sont les résultats de ce contre-projet.
Je répéterai ici ce que j’ai déjà eu l’honneur de dire de vive voix à Monsieur l’Inspecteur général : si le contre-projet, qui met le logement du conservateur au second étage, était définitivement adopté, je suis convaincu qu’avant un temps bien long, dès qu’il se trouverait à la tête du musée un conservateur ayant l’oreille du ministre, ce conservateur demanderait et obtiendrait, en présence des inconvénients signalés, le retour des salles mérovingiennes là où elles doivent être logiquement, et le retour de l’appartement du conservateur au premier étage. Ma conviction à cet égard est entière.
On ne modifie pas impunément dans un de ses détails importants, sans s’inquiéter de l’ensemble, un plan mûrement médité par des hommes spéciaux dont la réalisation a reçu jusqu’ici l’approbation universelle.
Je soumets ces réflexions à toute l’attention bienveillante de Monsieur l’Inspecteur général.
Son très dévoué serviteur
Alexandre Bertrand »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’emplacement du logement du conservateur dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain, le 9 juillet 1880
Copie de la lettre adressée à M. Boeswilwald
A monsieur Boeswilwald, inspecteur général des Monuments historiques
Monsieur l’Inspecteur général (des Monuments historiques),
En faisant contrecoller les dessins de M. Millet pour les conserver, j’ai retrouvé il y a quelques jours un plan contenant le relevé d’un escalier dont les accès étaient pratiqués dans le mur occidental du pavillon sud-est et qui deservait tous les étages du bâtiment sud. Cet escalier fut bouché par Hardouin-Mansart quand il construisit le gros pavillon de l’angle sud-est, aujourd’hui démoli et remplacé par un escalier beaucoup plus grand remplissant le même but. Tout le 1er étage du bâtiment sud-est jusqu’à la chapelle était entresolé au moment où commençaient les travaux de restauration du château, c’est-à-dire en 1862.
A cette époque, des traces de baies bouchées à chaque étage de l’angle sud-est engagèrent M. Millet à faire des sondages qui mirent à découvert l’escalier dont je parle. Cet escalier montait de l’entresol au 1er étage, du 1er étage au second entresol pris aux dépens du 1er étage, de ce second entresol au 2e étage, et enfin il y avait encore les premières marches d’une dernière révolution conduisant sur la terrasse en pierre qui couronnait le château du temps de François 1er.
Si vous rapprochez ce renseignement d’un autre non moins positif qui est fourni par l’existence des parties de poutres visibles, sciées à quelques centimètres de la face intérieure du mur du bâtiment sud et vers la chapelle, il est facile d’établir d’une manière péremptoire que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé, et cela du temps de François 1er. Ce qui le prouve, ce sont les moulures des poutres dont les portées sont encore visibles et surtout les parties de l’escalier que je signale, dont la construction est bien antérieure aux travaux exécutés par Hardouin-Mansart. Louis XIV fit remplacer l’escalier de François 1er par un autre situé à sept mètres plus loin dans son gros pavillon et il conserva l’entresol du bâtiment sud tel qu’il avait été établi sous François 1er.
De ce qu’il précède, il résulte donc :
1° que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé du temps de son fondateur, c’est-à-dire de François 1er.
2° qu’Hardouin-Mansart, au temps de Louis XIV, respecta cette disposition tout en murant l’escalier de François 1er pour en construire un autre remplissant les mêmes conditions dans le gros pavillon de l’angle sud-est.
3° que M. Millet, après la démolition du pavillon de Louis XIV, avait reconnu aussi comme indispensable l’existence d’un escalier vers l’angle F, qu’il a construit pour cela l’escalier E et qu’il n’a supprimé l’entresol du 1er étage que dans la partie M occupée par la bibliothèque du musée, le conservant, ainsi que son projet l’indique, dans la partie que devait occuper le logement du conservateur.
En outre, pour augmenter la hauteur de l’entresol, M. Millet avait abandonné le principe des planchers en bois pour des planchers en fer et il conservait l’ordonnance et la hauteur des fenêtres du temps de François 1er, particulier à ce bâtiment et qui mesurent 4 mètres au lieu de 3 mètres 75 en raison de l’étage entresolé.
Je dois faire remarquer encore à Monsieur l’Inspecteur général qu’il serait toujours plus facile de supprimer le plancher de l’entresol et de rétablir le premier étage dans l’ordonnance générale si, plus tard, on supprimait le logement du conservateur, tandis que supprimer les voûtes pour faciliter l’établissement d’un logement serait une chose très regrettable, puisqu’elle aurait pour conséquence d’interrompre la magnifique ordonnance des voûtes qui couronnent tout le 2e étage du château, de modifier profondément le système de construction du temps de François 1er et de retirer au monument un des principaux caractères de son originalité, caractère que nous avons surtout mission de respecter et de conserver.
Je suis avec respect, Monsieur l’Inspecteur général, votre tout dévoué serviteur.
Signé Lafollye, architecte attaché à la conservation des Monuments historiques »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’arrêt des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Division des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 16 août 1871
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli un devis estimatif concernant les ouvrages d’entretien de l’exercice 1871 du château de Saint-Germain-en-Laye.
Par suite de la cessation de tout travail dans le chantier, la citerne de la cour est sans cesse pleine. Elle déborde et je suis obligé de la faire vider au moyen de pompes d’épuisement. L’eau de cette citerne pourrait être utilisée pour l’arrosage des jardins bas des fossés et j’ai l’honneur, cette année, de vous proposer l’établissement d’une conduite pour amener les eaux dans le jardin de la face nord, vers le parterre.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye dans la vénerie

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Paris, le 19 novembre 1880
Le ministre à M. Lafollye, architecte
Monsieur,
A la suite du désaccord qui s’est élevé entre la commission des Monuments historiques et le Conseil général des Bâtiments civils au sujet du choix de l’emplacement à réserver, dans le château de Saint-Germain, pour y installer le logement de M. le conservateur du musée gallo-romain, vous m’avez proposé, dans le but d’aplanir toute difficulté et de ne pas retarder plus longtemps les travaux en cours d’exécution, d’étudier un projet qui consisterait à placer l’appartement de ce fonctionnaire dans la vénerie, au 1er étage au-dessus des ateliers de moulage.
Avant de vous donner des instructions pour que vous poursuiviez plus avant l’étude de ce projet, j’ai dû consulter M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, en lui rappelant toutes les phrases de cette affaire, pour lui demander s’il serait disposé à accueillir cette nouvelle proposition.
Par une lettre du 10 novembre courant dont j’ai l’honneur de vous adresser une copie, M. le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, me fait connaître que cette solution aurait son complet assentiment puisqu’elle concilierait le rétablissement intégral des dispositions primitives du château avec les exigences de l’installation du conservateur, exigence que son administration avait surtout en tête lorsqu’elle proposait d’établir cette installation au 2e étage du château.
Dans ces conditions, je vous prie, Monsieur, de vouloir bien rédiger un projet définitif, avec devis de la dépense à l’appui, pour l’installation de l’appartement de M. le conservateur du musée de Saint-Germain dans les bâtiments de la vénerie.
Vous voudrez bien également joindre à cet envoi un état comparatif de la dépense qu’eût entrainée l’installation de ce fonctionnaire au château même.
Dès que votre travail sera terminé, je vous prie de me l’adresser immédiatement afin que je puisse le soumettre à l’approbation de M. le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, et à l’examen du conseil général des Bâtiments civils.
Recevez etc.
Le ministre etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Paris, le 25 octobre 1880
Le ministre à M. le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Président du Conseil et cher collègue,
Par une dépêche que vous avez adressée à mon prédécesseur le 1er mai dernier, vous avez fait connaître les dispositions qu’après avis de la commission des Monuments historiques, vous avez pensé devoir adopter sur les nouveaux projets présentés par M. l’architecte des châteaux de Saint-Germain 1° pour l’appartement destiné à M. le conservateur du musée installé dans le palais 2° pour la restauration de la chapelle.
Sur le premier point, vous avez déclaré que vous aviez invité M. Lafollye à étudier un projet consistant à reporter le logement du conservateur du 1er au 2ème étage de la partie sud du château.
M. Varroy, de son côté, a, par lettre du 15 du même mois, demandé à cet architecte de hâter le plus possible l’étude de ce projet de façon à pouvoir, après qu’il vous aurait été fournis, en saisir à bref délai le conseil général des Bâtiments civils, qui avait déjà étudié cette question sans se résoudre, parce qu’il lui avait paru qu’elle devait être examinée au préalable par votre administration.
Le nouveau projet que vous avez demandé à M. Lafollye vous a été adressé par cet architecte le 20 mai dernier. Vous avez bien voulu le renvoyer à mon administration le 17 juillet suivant, en faisant connaître que la commission des Monuments historiques et vous-même y donner un complet assentiment.
Quant au deuxième projet de M. Lafollye, qui est relatif à la restauration de la chapelle, ce projet comportant la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment neuf, il ne vous a pas paru que cette démolition fût nécessaire : la cour de la chapelle ne pouvait qu’y perdre au point de vue de son caractère et de sa vérité historique. Vous avez été d’avis, dès lors, qu’il y avait lieu de la conserver.
Dans cette situation, le conseil général des Bâtiments civils a été saisi à nouveau de l’examen de cette affaire dans sa séance du 10 août 1880.
En ce qui concerne les travaux de restauration de la chapelle, ce conseil n’a pas élevé d’objection contre le parti adopté par la commission des Monuments historiques. Mais il n’en a pas été de même pour ce qui est relatif à l’appartement du conservateur. Il a rejeté le nouveau projet et a approuvé le premier projet, daté du 27 décembre 1879. A l’appui de ses conclusions, le conseil a fait remarquer que le projet qui transporte au 2e étage l’appartement du conservateur du musée présente plusieurs inconvénients sérieux : du point de vue archéologique, il fait disparaître dans une notable partie de l’aile sud les voûtes monumentales qui régnaient sans exception sur toute l’étendue du château ; au point de vue du service du musée, il fait perdre aux collections quatre salles du 2e étage qui devaient être occupées par des monuments ou objets appartenant à l’époque mérovingienne, placés logiquement à la suite des salles consacrées à cette époque et qui sont installées au même étage du bâtiment est.
Enfin, la suppression de l’entresol du 1er étage ne se justifie pas, puisqu’il résulte des renseignements fournis par l’architecte que cet entresol, exprimé sur les façades par des fenêtres plus élevées que les autres, date bien de la construction du château. En supprimant l’entresol, on perd d’ailleurs des surfaces importantes. J’ajouterai que M. le conservateur du musée de Saint-Germain repousse d’ailleurs énergiquement, au point de vue de la bonne installation des collections confiées à sa garde, les modifications qu’on veut apporter au projet primitif, régulièrement approuvé.
Dans ces conditions, il y a désaccord entre la commission des Monuments historiques d’une part, le conseil des Bâtiments civils, l’architecte du château et le conservateur du musée d’autre part. Je pense que la question ainsi controversée ne pourrait être tranchée que par une commission composée à la fois d’inspecteurs des Bâtiments civils, des inspecteurs généraux des Monuments historiques et de un ou deux fonctionnaires de l’administration des musées.
Mais, pour éviter de plus longs retards dans l’exécution des travaux entrepris pour la restauration du château, je serais disposé, en ce qui me concerne, à accueillir favorablement une proposition nouvelle qui vient de m’être adressée par l’architecte et qui consisterait à loger le conservateur du musée dans les bâtiments de la vénerie, au 1er étage, au-dessus des ateliers de moulage. Les études auxquelles M. Lafollye s’est livré permettent d’avoir, dès à présent, la certitude que l’on pourrait trouver une installation spacieuse et parfaitement convenable dans cette dépendance du château. Toutefois, avant de donner des instructions à l’architecte pour qu’il poursuive plus avant l’étude de ce projet, je désirerais, M. le Président du Conseil et cher collègue, avoir votre avis et savoir si vous seriez disposé à accueillir cette proposition.
Je vous prierais donc de vouloir bien me faire parvenir votre réponse dans le plus court délai possible.
Veuillez agréer etc.
Le ministre etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur au deuxième étage du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain, le 28 juillet 1880
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
A la suite de la visite de la commission des Monuments historiques nommée pour examiner les propositions relatives au logement du conservateur, j’ai été invité par M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts à étudier un projet d’appropriation du 2e étage du bâtiment sud pour le logement du conservateur. M. le Ministre ajoutait que, pour faciliter l’aménagement du logement, les voûtes restant à faire du côté de la chapelle seraient remplacées par un plancher en fer.
Ce projet modifiant profondément la construction intérieure du château, ainsi que les dispositions arrêtées en principe pour l’installation du musée, j’ai pensé qu’il était utile de vous faire connaître les principales de ces modifications ainsi que les conséquences qui devraient en résulter.
L’établissement d’un plancher en fer interrompt la belle ordonnance des voûtes qui couronnent tout le 2e étage. Ces voûtes étaient couvertes par des dalles lors de la construction du château. Cette disposition, justifiée par la magnificence de la vue dont on jouit des terrasses, est un des principaux caractères d’originalité du monument. Il est donc regrettable de voir abandonner la voûte, le principe fondamental de sa construction, pour éviter l’inconvénient d’un plancher venant couper le 1er étage. Or cet inconvénient perd de son importance si on considère que l’architecte de François 1er avait entresollé le 1er étage de cette partie du château. Au point de vue archéologique, ce fait est intéressant, attendu qu’on ne trouve pas d’étage entresollé avant François 1er. C’est un des premiers exemples de cette disposition.
Dans un rapport que j’ai adressé le 9 juillet courant à M. Boeswald, inspecteur général des Monuments historiques, j’établis par des témoins encore visibles que le bâtiment sud était entresollé à son origine depuis le pavillon sud jusqu’à la chapelle.
Cette disposition indique que les petits appartement se trouvaient dans cette partie du château. Par suite, elle a un caractère historique qu’il devient d’autant plus nécessaire de conserver qu’elle nous permet : 1° d’aménager le logement du conservateur dans des conditions d’économie de place et d’argent assez importantes pour être prises en considération, et 2° d’installer les salles du musée dans des conditions excellentes comme emplacement et comme éclairage.
En effet, le 2e étage est complètement perdu pour le musée si on y installer le logement du conservateur, attendu que, malgré la grande surface qu’il présente, il est impossible d’y trouver le cabinet de ce fonctionnaire. Son cabinet est forcément reporté au 1er étage, dont voici la distributions ; à la suite de la bibliotèque vient une salle qui ne peut servir que de salle de commission, son isolement ne permettant aucune surveillance, le public ne peut y être admis et elle ne peut par suite recevoir aucune collection. Cette salle ouvre sur un dégagement qui dessert des communs, un petit salon historique et le cabinet du conservateur.
De cette disposition, il résulte que la série des monuments qui devraient être installés au 2e étage est interrompue, et que les objets qui devaient y être exposés, des bijoux mérovingiens, devront être installés probablement dans l’entresol des bâtiments de la place du château, c’est-à-dire dans de très mauvaises conditions. L’emplacement de la décoration des salles ne répondra ni à la richesse ni à la beauté des collections, et les objets seront très mal éclairés par les fenêtres extérieures, qui sont petites et étroites.
Je crois devoir également appeler votre attention sur les difficultés d’aménager un logement moderne dans les parties voûtées que l’on conserve, dont la hauteur n’est pas moins de six mètres, et sur l’impossibilité dans laquelle pourra se trouver le conservateur, s’il vieillit dans son emploi, à monter les 85 marches qui conduisent à son logement, surtout si on considère que les 85 marches ne sont divisées que par un seul palier et qu’elles n’ont jamais moins de 18 et 20 centimètres de hauteur.
Si nous examinons maintenant la question de dépense, il est facile d’établir que ce projet va modifier d’une manière sensible l’économie des devis. Le logement du conservateur placé au 2e étage, en raison de sa surface, 443 m. 50, et de sa hauteur, 6 m. en moyenne, coûtera plus à établir qu’à l’entresol, qui ne mesure que 300 m. de surface (y compris le cabinet du conservateur) sur une hauteur de 3 m. en moyenne.
De même, si l’entresol du bâtiment sur la place du château doit recevoir des collections, il devra être décoré dans d’autres conditions que s’il ne doit recevoir que des objets en dépôt, et enfin, des pièces du 1er étage devront être décorées en raison de leur destination, la salle réservée aux commissions, dont l’utilité peut être contestée puisqu’à ce jour il ne s’est réuni à Saint-Germain aucune commission, devra néanmoins être traitée avec un certain luxe.
J’arrive à l’observation qui me paraît la plus grave que l’on puisse faire à ce projet : c’est le caractère de permanence qu’il comporte. En effet, que des circonstances rendent nécessaire le déplacement du logement du conservateur, s’il est logé au 1er étage on pourra toujours enlever le plancher de l’entresol, mais que le logement soit aménagé au 2e étage, on se résoudra difficilement à démonter les planchers en fer et à enlever la couverture pour rétablir les voûtes.
Voici, M. le Ministre, les observations que j’ai cru devoir soumettre à votre examen. Je joins à cette note une coupe sur le bâtiment indiquant le projet de M. Millet et le projet demandé par la commission des Monuments historiques, plus une photographie des voûtes prise au 2e étage du corps de bâtiment faisant face au parterre ; cette photographie, mieux qu’une description, vous permettra de vous rendre compte de la mutilation du monument qui serait la conséquence de l’adoption du projet demandé par la commission des Monuments historiques.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre tout dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur au deuxième étage du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 9 octobre 1880
Monsieur le Directeur,
Je n’ai pu voir M. Ruprich que ce matin. Je m’empresse de vous faire connaître qu’après avoir étudié la question, nous pensions qu’il y a lieu de consulter avant tout l’administration des Musées, attendu que, si elle accepte que le conservateur soit logé en-dehors du château, c’est un nouveau projet à faire, sur lequel les Monuments historiques n’auraient point à donner leur avis.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Directeur, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye
Le samedi étant le jour où je visite les chantiers avec les entrepreneurs, je vous écris. Autrement, je serais allé vous rendre compte à votre cabinet de mon entretien avec M. Ruprich. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement de la vénerie pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 18 janvier 1881
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par votre lettre du 19 novembre dernier, vous avez bien voulu m’inviter à dresser un projet définitif, avec devis à l’appui, pour l’installation de l’appartement de M. le conservateur du musée de Saint-Germain dans les bâtiments de l’ancienne vénerie situés rue de Pontoise, 39, et à y joindre un état comparatif de la dépense qu’aurait produit l’installation de ce fonctionnaire dans le château même.
Par suite de décision prise ultérieurement, les ateliers de moulage et les magasins du musée devant être également installés dans le rez-de-chaussée des bâtiments de la vénerie, j’ai réuni ces deux affaires et j’ai l’honneur de vous adresser aujourd’hui un projet concernant l’installation simultanée des ateliers et du logement du conservateur dans lesdits bâtiments.
Ce projet comprend :
3 plans représentant l’état actuel de la vénerie à rez-de-chaussée, à l’entresol et au 1er étage
2 plans concernant le rez-de-chaussée et le premier étage de l’installation projetée
2 élévations de l’état actuel des bâtiments avec des coupes
2 élévations avec coupes représentant les travaux à exécuter
Le devis de la nouvelle installation
Et le devis de ce qu’aurait coûté l’aménagement du logement du conservateur dans le bâtiment sud du château.
Le devis de la nouvelle installation est divisé en deux parties : la première est relative aux magasins et aux ateliers de moulage ; la seconde est relative au logement du conservateur.
Ateliers et magasins
Les ateliers et les magasins sont distribués de la manière suivante :
L’entrée des ateliers est placée à droite, sous le porche. On entre d’abord dans une pièce servant de parloir et contenant le cabinet de l’inspecteur des ateliers. A la suite, se trouvent les ateliers de moulage et de restauration des vases, le magasin des grands moules, l’atelier de restauration des objets en métal et l’atelier de menuiserie.
Dans le rez-de-chaussée de l’ancien chenil situé au fond de la cour, sont disposés : la forge, l’atelier de serrurerie, un laboratoire et une pièce pour les opérations de galvanoplastie. Au-dessus, dans un étage à construire, sont placés les magasins des moules pour les objets destinés aux musées de province. L’escalier conduisant à cet étage est situé à l’extrémité de droite de ce bâtiment.
Dans l’espace compris entre le bâtiment principal et l’ancien chenil seront établis les cabinets d’aisance des ouvriers. De plus, cet espace sera couvert par un vitrage abriant le passage qui fait communiquer les deux rez-de-chaussée.
Les travaux de consolidation des planchers sont prévus dans le devis, qui comprend en outre les cloisons en menuiserie, les changements de sol, la construction d’un étage au-dessus du chenil, celle d’un escalier ainsi que la fouille et la maçonnerie d’une fosse destinée aux cabinets d’aisance des ouvriers et du logement du conservateur.
Logement du conservateur
Dans l’état actuel, le bâtiment principal, tout en formant un seul corps, est divisé par l’escalier central en deux parties différant entièrement dans leur construction. Dans la première, à droite, ce bâtiment est composé d’un rez-de-chaussée de toute la hauteur des maçonneries et d’un étage renfermé dans un comble mansard. Dans la deuxième à gauche, le bâtiment comprend deux étages, et il est couvert par un comble à deux pans.
Pour donner de l’unité à ces constructions, et pour obtenir un logement convenable pour le conservateur, l’architecte propose de raser les combles et de construire sur tout le bâtiment un étage carré pour le logement. Les murs du rez-de-chaussée ont une épaisseur de 0 m. 56, ils sont en bon état et ils peuvent supporter cette surélévation.
Dans le projet, le logement du conservateur est desservi par un escalier particulier dont l’entrée est dans la cour principale. L’escalier donne accès dans une antichambre qui dessert la salle à manger, la cuisine et, par un dégagement, les chambres à coucher à droite, et à gauche le cabinet de travail et le salon du conservateur. Les communs sont placés au-dessus des cabinets d’aisances des ouvriers et le logement du personnel du conservateur dans la partie entresolée, conservée au-dessus de son bûcher et de son cellier qui sont placés au rez-de-chaussée au fond de la cour : un petit escalier conduit de l’étage principal à l’entresol réservé aux domestiques.
Le logement du conservateur comprend ainsi : un salon, un cabinet de travail, une salle à manger, une cuisine, un office, quatre chambres à coucher, des chambres de domestiques, des cabinets d’aisances, et enfin un bûcher et un cellier complètent cette installation dans des conditions supérieures à celles qui étaient prévues dans les bâtiments du château.
La construction de cet étage sera exécutée en maçonnerie de moellons comme celle du rez-de-chaussée. Les travaux de menuiserie, de serrurerie, de peinture et de vitrerie sont prévus dans des conditions de simplicité en harmonie avec l’ensemble des constructions, qui datent du siècle dernier.
Les travaux d’installation des ateliers et des magasins, formant la première partie du devis, s’élèvent ensemble à la somme de : 40479 f. 26
La dépense à faire pour le logement du conservateur du musée s’élève à : 47256 f. 05
Travaux imprévus : 9161 f. 03
Ensemble : 100991 f. 36
Honoraires de l’architecte 5 p. % : 5049 f. 56
Le total de la dépense s’élève à la somme de : 106040 f. 90
Une partie des vieux matériaux, principalement les bois de charpente provenant des planchers et des combles, pourra être utilisée. Toutefois, l’architecte ne propose aucune réduction de ce chef, à cause des travaux imprévus auxquels peut entraîner la restauration des vieilles constructions.
Le devis des dépenses à faire pour installer dans le château le logement du conservateur du musée s’élèverait à la somme totale de : 52590 f. 40
L’élévation de cette dépense s’explique par la nécessité où se trouverait l’architecte de traiter la menuiserie, la serrurerie et la décoration des principales pièces dans des conditions d’harmonie avec les autres salles du château, les pièces de ce logement pouvant à un moment donné être réunies au musée.
En attendant de nouvelles instructions, j’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement de la vénerie pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 29 mars 1881
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Le 24 février dernier, vous avez bien voulu me communiquer l’avis du conseil des Bâtiments civils relatif au projet d’aménagement du logement du conservateur du musée du château de Saint-Germain dans les bâtiments de l’ancienne vénerie. Vous me demandiez en même temps de modifier ce projet conformément à cet avis.
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le projet rectifié dans lequel j’ai tenu compte des observations contenues dans le rapport dans la mesure du possible.
Avant de commencer de nouvelles études, j’ai communiqué le rapport à M. le conservateur du musée. Nous avons vu ensemble les locaux dont il dispose et nous avons constaté que, tant à rez-de-chaussée que dans les caves et à l’entresol, les surfaces occupées par le service du musée comprenaient près de 500 mètres et que cette surface est nécessaire pour assurer le fonctionnement de ce service.
Toutefois, et à titre provisoire, M. le conservateur a accepté de céder une partie de la pièce destinée à la galvanoplastie pour y mettre le bureau de l’agence. Ce bureau sera à cet endroit mieux placé que dans l’ancienne écurie. L’humidité de cette pièce, son manque d’aération ne permettaient pas d’y conserver longtemps en bon état les archives, les pièces écrites et les dessins de l’agence.
Par contre, l’architecte propose de transformer l’ancienne écurie en un magasin de vieux matériaux. Il croit utile d’ajouter à ce sujet qu’après l’exécution du travail d’aménagement compris dans le présent projet, il y aura lieu de vendre tous les vieux matériaux en magasin. Par suite, l’ancienne écurie sera suffisante pour remplir dans l’avenir l’objet auquel on la destine.
Dans le projet rectifié, les cabinets qui doivent servir au concierge et aux ouvriers employés au musée sont placés dans la pièce du bâtiment sur la rue dans laquelle se trouvent les bûchers. Le concierge ainsi n’aurait pas à traverser la cour et ces cabinets seront moins en vue du logement qu’à l’endroit indiqué dans le rapport, et la fosse à construire desservira en même temps les cabinets des surveillantes et du jardinier. Nous n’aurons plus, comme dans le premier projet, qu’une fosse fixe à construire et le service d’un tonneau mobile pour les cabinets du logement du conservateur, au lieu de deux tonneaux qu’il aurait fallu établir, l’un pour le logement du conservateur et l’autre pour les cabinets des surveillants et du jardinier, indépendamment de la fosse.
Le tracé à l’encre bleue rectifie le premier tracé à l’encre rouge de l’escalier particulier du logement du conservateur. Dans les deux tracés, on passe avec 2 m. 80 sous le filet du palier qui dessert l’antichambre et la cuisine du logement.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à réaliser dans les parterres de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction de la construction des chemins de fer
Paris, le 8 décembre 1882
A monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Par une lettre du 26 juin dernier, votre prédécesseur a rappelé à mon administration qu’une décision ministérielle du 26 mars 1881 (direction des Bâtiments civils et Palais nationaux) a autorisé MM. les ingénieurs chargés de la construction de la ligne de raccordement des deux gares de Saint-Germain-en-Laye à occuper temporairement et à enclore certaines parties du parterre de Saint-Germain pour y établir des dépôts de matériaux, à la condition qu’après l’achèvement des travaux du chemin de fer le parterre serait remis en état.
Votre prédécesseur ajoutait que, les travaux dont il s’agit étant terminés, il y avait lieu, de la part de mon administration, de se conformer aux obligations ci-dessus rappelées et de pourvoir à la réfection du parterre de Saint-Germain.
La dépense qui devait résulter de ce travail était évaluée, par la dépêche du 26 juin, d’après le devis présenté par l’architecte du château, à 17213 f. 70.
J’ai l’honneur de vous faire savoir que, au cours de l’instruction à laquelle donné lieu l’affaire, ce chiffre de 17213 f. 70 a été reconnu insuffisant par MM. les ingénieurs et qu’un nouveau devis, faisant ressortir la dépense du travail projeté à 19436 f. 49, a été produit par L. l’architecte du château.
MM. les ingénieurs ont proposé : 1° d’ajouter à ce chiffre une somme à valoir de 1569 f. 51, 2° de mandater directement la dépense au nom des ayants droit, sur le vu des rôles, états et mémoires certifiés par M. l’architecte du château, jusqu’à concurrence d’une somme de 21000 f., et d’imputer la dépense sur les fonds affectés à la construction du chemin de fer de raccordement des gares de Saint-Germain.
Après avoir pris l’avis du conseil général des ponts et chaussées (3e section), il m’a paru, conformément à l’avis de ce conseil, qu’il y avait lieu d’approuver les propositions de MM. les ingénieurs, et je les ai adoptées par décision de ce jour.
J’ai donné connaissance de cette décision à M. le préfet de Seine-et-Oise et à M. l’ingénieur en chef Cabarrus.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, les nouvelles assurances de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Pour le ministre et par autorisation,
Le conseiller d’Etat, directeur de la construction des chemins de fer »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à réaliser dans les parterres de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 12 mars 1881
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Dans le rapport que j’ai eu l’honneur de vous adresser le 2 février dernier, j’ai exposé à Monsieur le Ministre qu’il y avait lieu de remettre à MM. les ingénieurs les parties des parterres comprises dans l’arrêté de cession signé par M. le préfet de Seine-et6oise le 18 août 1880 pour l’exécution, aux frais de l’Etat, du chemin de fer de raccordement des deux gares de Saint-Germain prescrit par une loi rendue le 21 février 1881.
Aujourd’hui, MM. les ingénieurs demandent à créer un chantier en dehors de la partie des parterres comprise dans l’emprise pour faciliter l’exécution des travaux.
L’exécution du tunel, qui doit traverser les parterres de l’avenue des Loges à la tête du tunel de la gare, nécessite une tranchée descendant jusqu’au niveau du sol de la gare et ayant une largeur suffisante pour permettre l’établissement des murs de soutènement qui doivent contrebutter les terres et recevoir le pont métallique fermant le tunel.
Les dépôts que les ingénieurs demendent à établir auront pour effet d’éviter à l’Etat une dépense considérable, en permettant de rejeter de chaque côté de la tranchée les terres destinées à remblayer les tranchées des talus et à couvrir le pont métallique, pour refaire le sol des parterres ; autrement il faudrait transporter ces terres à une très grande distance pour les ramener ensuite.
Cette demande ayant par suite un caractère d’intérêt général (les travaux se faisant au compte de l’Etat), je me suis concerté avec MM. les ingénieurs pour établir la limite du chantier, lorsque M. le préfet de Seine-et-Oise m’a fait communiquer le dossier de cette affaire par l’entremise du directeur des Domaines en février dernier.
Dans le tracé ci-joint, rectifié d’accord avec les ingénieurs des Travaux, le pont de service a été reporté dans l’axe de l’avenue Louis XIV et nous avons évité le recours du premier tracé pour rendre plus facile la surveillance des abords du chantier.
MM. les ingénieurs s’engagent à remettre les lieux cédés en bon état après l’achèvement des travaux.
Pour compléter les effets de cette déclaration, je demanderais :
1° que toutes les précautions soient prises pour éviter l’abattage des arbres qui sont le plus près de la tranchée à gauche et que toutefois, si pour la sécurité des ouvriers il était jugé utile de les abattre, qu’ils seront remplacés par les soins du service des jardins et aux frais des Travaux.
2° qu’à l’achèvement des travaux, le caillou et le sable nécessaire pour remettre en état le sol des parterres soient répandus suivant les instructions de l’architecte et à sa demande.
3° l’architecte croit nécessaire en outre que le chemin qui continue le pont de service en avant et en arrière soit fait en cailloux, qu’il soit bombé et que des ruisseaux soient ménagés de chaque côté pour faciliter l’écoulement des eaux, afin que les piétons puissent passer par tous les temps à pied sec de la grille de Pontoise sur les parterres, autrement si l’eau qui tombe sur le chemin n’avait pas d’écoulement, il se créerait des cloaques qui rendraient ce chemin impraticable.
4° Il est également de toute nécessité que l’entrepreneur fasse établir dans son chantier des cabinets pour les ouvriers et qu’il leur soit formellement défendu d’aller dans les bosquets des petits jardins ; à cet effet ; les portes du chantier donnant sur les parterres doivent être gardées au compte des Travaux.
Sous ces réserves, l’architecte des parterres croit devoir émettre l’avis qu’il y a lieu de prendre en considération la demande de MM. les ingénieurs attendu qu’elle se rattache à une question d’intérêt général.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à réaliser dans les parterres de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Arts
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Paris, 20 juin 82
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Sur la demande de M. le préfet de Seine-et-Oise et par une lettre en date du 26 mars 1881 émanante de la direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux, M. Sadi Carnot, alors ministre des Travaux publics, a autorisé MM. les ingénieurs chargés de la construction de la ligne de raccordement des deux gares de Saint-Germain-en-Laye à occuper temporairement et à enclore certaines parties du parterre de Saint-Germain pour y établir des dépôts de matériaux et des chantiers.
M. Sadi Carnot a accordé cette autorisation sous les conditions énoncées dans un rapport de M. Lafollye, architecte des parterres et terrasses de Saint-Germain, dont il a donné copie à M. le préfet, notamment sous la réserve que, après l’achèvement de l’opération, le parterre de Saint-Germain serait remis dans l’état où il était auparavant.
D’après les renseignements fournis par M. l’architecte, cette opération étant actuellement terminée, il y a lieu, conformément à la réserve sus-indiquée, de pourvoir au rétablissement du parterre dans son état antérieur.
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous transmettre ci-joint, avec la lettre et le plan qui l’accompagnent, un devis dressé par M. Lafollye des travaux nécessaires à cet effet. Dans ce dernier, la dépense est évaluée à 17213 f. 70.
Je vous prie, Monsieur le Ministre et cher collègue, de vouloir bien prescrire l’exécution des travaux dont il s’agit et de donner des instructions pour que la dépense de 17213 f. 70 qu’ils occasionneront soit payée sur le budget de votre département.
Agréez etc.
Le ministre
Signé : Jules Ferry »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des beaux-Arts
Bureau des Monuments historiques
Palais-Royal, le 1er mai 1880
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez transmis deux projets dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice, l’un ayant pour objet de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et du logement du conservateur du musée, l’autre relatif à la restauration de la sainte chapelle. Vous m’avez en même temps prié d’inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place les propositions de M. Lafollye.
Deux de MM. les inspecteurs généraux des Monuments historiques, accompagnés de quelques-uns des membres de ladite commission, se sont à cet effet rendus, sur mon invitation, au château de Saint-Germain et ont, en présence de M. le conservateur du musée et de M. l’architecte du château, procédé à l’examen dont il s’agit.
En ce qui concerne le logement du conservateur, les plans laissés par M. Millet ne donnaient que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon et du cabinet de travail du conservateur. Un étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du premier étage, mais le plan n’en a pas été produit. Il a paru à M. Lafollye que la distribution adoptée par son prédécesseur présentait divers inconvénients et il en propose une nouvelle qui consiste d’abord à supprimer le mur de la bibliothèque élevé par M. Millet à l’effet d’agrandir la salle et de l’éclairer des deux côtés.
La commission des Monuments historiques n’a pas pensé qu’il y eût un véritable avantage à supprimer ce mur, attendu que la bibliothèque est très suffisamment éclairée avec les fenêtres d’un seul côté et qu’un mur plein et continu vaut beaucoup mieux pour établir des rayons qu’un mur percé de trois ouvertures.
Il y a d’ailleurs une dépense faite, sr laquelle le conseil des Bâtiments civils a déjà donné son avis.
La seconde modification proposée par l’architecte consiste à reporter le cabinet du conservateur à la place du salon projeté, par la raison que ce dernier a son entrée directement sur l’escalier. Tout en trouvant cette disposition regrettable, la commission des Monuments historiques a considéré que, là encore, il n’y avait pas lieu de modifier le plan de M. Millet, qui a cet avantage de placer le cabinet de travail près de la bibliothèque et de permettre au public de se rendre au dit cabinet par l’escalier d’honneur. D’ailleurs l’inconvénient signalé par M. Lafollye de l’entrée directe dans le salon et du passage par cette pièce des approvisionnements de la cuisine cesse d’exister si l’on adopte le plan que la sous-commission, après examen des lieux, a cru devoir me proposer.
Après avoir en effet rejeté le projet d’établir le logement au 1er étage, conformément aux plans, parce que la division en deux de la hauteur de l’étage ancien au moyen d’un plancher en fer qui couperait les baies altérerait l’aspect de cette partie du monument et ne donnerait, au point de vue de l’habitation, qu’un résultat peu satisfaisant, la sous-commission a dû examiner si l’entresol du rez-de-chaussée ne présenterait pas un emplacement convenable pour la destination dont il s’agit. Elle a été amenée à constater qu’un appartement placé dans cette partie du château ne serait pas suffisamment aéré ni éclairé et que la distribution en laisserait à désirer.
Les parties disponibles au deuxième étage lui ont paru au contraire pouvoir être facilement appropriées aux exigences de la situation et offrir les meilleures conditions pour la distribution d’un appartement. Elles occupent un assez vaste espace et comme elles ne sont pas encore reconstruites, la disposition voûtée, qui ne se prête point à cette distribution, pourrait être abandonnée et ne pas être rétablie dans la reconstruction. Elle serait maintenue toutefois pour la première salle, actuellement existante, qui serait comprise dans l’appartement.
La proposition de la sous-commission m’a paru de nature à pouvoir être adoptée. J’ai cru, en conséquence, pouvoir demander à M. Lafollye un projet dans le sens que je viens d’avoir l’honneur de vous indiquer et auquel M. le conservateur du musée, qui a accompagné la sous-commission dans sa visite au château, a d’ailleurs donné son assentiment.
En ce qui concerne la salle des conférences, qu’il avait d’abord été question d’établir dans la bibliothèque, mais pour laquelle cette dernière a été jugée insuffisamment spacieuse, il sera facile de l’établir au rez-de-chaussée, à droite de l’entrée du château, dans l’espace occupé en ce moment par les ateliers de moulage etc., qui seront transférés à la vénerie.
Le deuxième projet de M. Lafollye, relatif à la restauration de la chapelle, comporte la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. Il ne m’a point paru que cette démolition fût nécessaire. La cour du château ne pourrait qu’y perdre de son caractère et de sa vérité historique. J’ai décidé, en conséquence, qu’il y avait lieu de la conserver, de dégager le plus possible la porte du XIIIe siècle donnant entrée à la chapelle et d’abandonner le projet de sacristie, qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Pour le ministre et par délégation,
Le sous-secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux réalisés et à réaliser dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
6e division, 1er bureau
Paris, le 20 novembre 1848
Le ministre à M. Varin, représentant du peuple, liquidateur général de l’ancienne Liste civile et du Domaine privé
Monsieur le Liquidateur général et cher collègue,
Monsieur le maire de Saint-Germain-en-Laye revient avec beaucoup d’insistance et, je vois le reconnaître, avec beaucoup de raison sur les observations qu’il avait déjà adressées à mon administration, après vous les avoir faites à vous-même, relativement à la nécessité de procurer de l’occupation aux ouvriers de sa commune en indiquant, comme l’opération qui atteindrait le plus convenablement et le plus utilement ce but, l’achèvement des travaux entrepris sur le parterre par suite du passage dans cette partie du domaine de l’Etat, du chemin de fer atmosphérique, travaux auxquels l’ancienne direction des domaines de la Liste civile aurait affecté, dit-il, un crédit de 45000 f.
Je suis assurément très disposé à seconder la sollicitude de M. le Maire pour ses administrés et je crois, comme lui, que les travaux dont il s’agit offrent, dans la saison actuelle, une ressource précieuse pour occuper les travailleurs. Toutefois, je suis dépourvu des renseignements nécessaires pour donner une suite raisonnée à ce projet.
Vous avez bien voulu, Monsieur et cher collègue, en écrivant à ce sujet, le 12 avril dernier, à l’un de mes prédécesseurs, lui adresser des copies des deux lettres que vous aviez reçues de M. le maire de Saint-Germain. Mais ces lettres ne contiennent sur les travaux entrepris et sur le projet d’après lequel ils s’exécutaient que des détails qui n’ont rien d’officiel. Or, ce qu’il m’importe de connaître, c’est le projet arrêté et les mesures prises par l’ancienne administration pour son exécution, d’autant mieux que des engagements envers des tiers pourraient en résulter, et qu’il est désirable, pour votre administration comme pour la mienne, de prévenir des réclamations ultérieures que ces engagements pourraient faire surgir. Cette supposition est justifiée par un passage de la lettre de M. Quentin de Villiers, du 20 mars, dans lequel il parle de grillages (ou de treillages) destinés à entourer les carrés de gazon, lesquels auraient été commandés avant le 24 février à un entrepreneur de la ville et que celui-ci était alors sur le point de suspendre, si la commande ne lui était pas confirmée. Et, d’un autre côté, vous-même, Monsieur et cher collègue, dans une lettre du 1er avril qui contient des renseignements généraux sur le service des jardins, vous fesiez observer que les travaux du parterre de Saint-Germain, suspendus à la fin de février, avaient, sur les instances de M. le Maire et d’après les ordres de M. A. Marrast, été repris dans les premiers jours de mars et que vous adresseriez au ministère des Travaux publics les mémoires des dépenses y relatives.
En cet état de choses, j’ai donc besoin de connaître :
1° le projet arrêté pour les nouveaux arrangements du parterre et sa clôture avec la forêt,
2° le point où se trouvait parvenue l’exécution de ce projet au 24 février, époque où elle a cessé de concerner l’ancienne Liste civile,
3° les travaux qui ont été faits d’urgence depuis lors, en vue d’occuper les ouvriers,
4° enfin et surtout les conventions passées avec la compagnie du chemin de fer atmosphérique, qui s’est engagée à payer à l’ancienne Liste civile, à raison des dits travaux, une indemnité, sur laquelle sans doute devront être prélevés les dépenses faites jusqu’au 24 février, mais dont le surplus doit revenir à la décharge des travaux restant à exécuter.
Vous m’obligerez, Monsieur et cher collègue, en voulant bien m’adresser ces divers renseignements, avec les documents nécessaires, aussi promptement que possible.
Agréez etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux réalisés et à réaliser dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
7e division, 1er bureau
Paris, le 29 mai 1848
Le ministre à M. Cailloux, architecte du parterre et de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye
Monsieur,
Le passage du chemin de fer atmosphérique sur une portion de la forêt et du parterre de Saint-Germain-en-Laye a nécessité qu’une nouvelle direction fût donnée à la clôture qui séparait ces parties des domaines de l’Etat et, par suite, le parterre s’est agrandi aux dépens de la forêt.
Des travaux ont été entrepris pour le nouvel arrangement de ce parterre. Je désire savoir quelle en est la situation actuelle, et comme leur continuation serait de nature à offrir de l’occupation aux ouvriers de la localité, mon intention est qu’ils puissent être repris aussitôt que possible.
Je vous invite donc, Monsieur, à m’adresser sans retard un rapport à ce sujet en y joignant un plan de la restauration du parterre dans les nouvelles limites qui lui sont assignées. Ce projet devra être étudié au point de vues de la stricte économie que commande l’état des finances de la République.
Vous voudrez bien y joindre un devis de la dépense où vous distinguerez celle des travaux qui devront être exécutés immédiatement de celle des embellissements que votre projet pourra comporter mais qui seraient de nature à pouvoir être ajournés et répartis sur plusieurs exercices.
J’attends ce travail très promptement.
Recevez etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux réalisés dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ancienne Liste civile
Service des Domaines et forêts
République française
Liberté, égalité, fraternité
Paris, le 7 décembre 1848
Le représentant du peuple, liquidateur général de l’ancienne Liste civile, du Domaine privé, etc.
M. le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Par la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 20 novembre dernier, vous me demandez une série de renseignemens sur les travaux entrepris par l’administration de l’ancienne Liste civile sur le parterre de Saint-Germain, par suite de l’établissement du chemin de fer atmosphérique, travaux dont la continuation est réclamée avec instance par l’autorité municipale de cette ville.
Je m’empresse de vous adresser, Monsieur le Ministre, les renseignemens que je me suis procurés sur cette affaire et qui répondent, en grande partie du moins, aux diverses questions énoncées dans votre lettre.
1° Un pan détaillé et un devis des travaux projetés sur le parterre de Saint-Germain ont été établis par M. Loaisel de Tréogate, ingénieur des domaines de l’ancienne Liste civile, à la fin de l’année 1846 ; vous trouverez ci-joints ces deux documens. Deux crédits de la somme totale de 70000 f. ont été alloués par M. de Montalivet, ancien intendant général de la Liste civile, pour l’exécution de ce projet, dont les plans avaient été, toutefois, modifiés par l’ex-Roi lui-même et devaient être définitivement arrêtés par lui. Les travaux exécutés dans le cours de l’année 1847 ont eu plus particulièrement pour objet la partie du terrain retranchée de la forêt de Saint-Germain pour l’établissement du chemin de fer, et qui a été dessinée et plantée en jardin à l’anglaise. Ces travaux, arrêtés au 24 février, présentaient à cette époque une dépense totale de 35270 f., non compris la fourniture de 3000 pieds d’arbres ou arbrisseaux qui ont été livrés par les anciennes pépinières de la Liste civile. Rien n’a été commencé sur la portion du parterre qui devait former un jardin à la française, présentant un grand nombre de massifs entourés de treillages, semés et gazon et plantés d’arbrisseaux et de fleurs en plates-bandes etc. C’est surtout sur cette partie du projet qu’aucun plan définitif n’avait encore été approuvé. Il n’a donc pu être commandé officiellement aucuns travaux de treillages et l’ancienne Liste civile n’a pris à cet égard aucun engagement envers des tiers : presque tous les travaux ou fournitures effectués jusqu’au 24 février ont été faits par voie de régie ou de journées d’ouvriers. La plupart sont soldés, sauf trois mémoires montant ensemble à 4873 f. 48 c., lesquels sont compris dans le passif de la Liquidation.
2° Les travaux dont il s’agit, après avoir été suspendus à l’époque du 24 février comme il vient d’être dit, ont été repris dans les premiers jours de mars d’après l’ordre de M. A. Marrast, alors administrateur nationale de l’ancienne Liste civile, et dans un but tout à fait politique, celui de donner du travail à la classe ouvrière nécessiteuse, très nombreuse à Saint-Germain. Ces derniers travaux, Monsieur le Ministre, étrangers à la Liste civile et par leur date et par le motif qui les a fait entreprendre, ont été constatés par des états de journées d’ouvriers qui ont dû être remis dans les bureaux de votre ministère par M. Chalamel, ancien régisseur. J’ignore si le paiement de ces dépenses a eu lieu. Il n’existe aujourd’hui aucunes pièces comptables relatives à cette période dans les bureaux de la Liquidation. Je dois toutefois vous faire observer que ces mêmes travaux ont été dirigés comme les précédents par M. Loaisel de Tréogate et d’après ses plans, dont ils complétaient l’exécution partielle, et que les honoraires dus à cet ingénieur à raison de ce travail ne lui ont pas été payés. J’aurai l’honneur de vous transmettre le mémoire aussitôt qu’il m’aura été remis par M. Loaisel.
3° La compagnie du chemin de fer atmosphérique a, en effet, pris l’engagement de payer à l’administration de l’ancienne Liste civile, lors des travaux dont il s’agit : 1° une somme de vingt mille francs pour la construction du mur d’enceinte de la forêt et d’un pavillon de garde, et 2° une autre somme de trente mille francs pour indemniser en partie la Liste civile des travaux d’arrangement et d’embellissement projetés sur le parterre, sans que la compagnie ait le droit de s’imiscer dans l’exécution des dits travaux. Néanmoins, malgré cet engagement et malgré même l’exécution d’une partie importante des travaux projetés, aucun paiement n’a été effectué jusqu’à ce jour au profit de l’ancienne Liste civile par l’administration du chemin de fer atmosphérique. C’est donc une affaire à régler entièrement, une ventilation à établir, comme vous le pressentez vous-même, Monsieur le Ministre, et je fais à cet égard et dès ce moment toutes réserves dans l’intérêt de la Liquidation.
Tels sont, Monsieur le Ministre et cher collègue, les renseignemens que je puis vous adresser sur cette affaire. Toutefois, à raison des nombreux détails qui s’y rattachent, je crois devoir vous engager à charger l’un des employés supérieurs de votre ministère de s’entendre à ce sujet avec M. Loaisel de Tréogate, ancien ingénieur des domaines de la Liste civile, qui a dressé tous les plans de ces travaux, qui en connait toutes les modifications successives, et enfin qui en a effectué le tracé sur le terrain et dirigé l’exécution, ayant sous ses ordres l’ancien régisseur de Saint-Germain.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Vavin
P.S. M. Loaisel de Tréogate demeure rue de Paradis-Poissonnière, n° 56 »

Cette lettre est annotée au crayon : « Nous n’avons pas à payer M. Loaisel, attendu que depuis le mois de mars, nous avons nommé un architecte qui a dirigé les travaux. M. Loaisel nous est inconnu. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux entrepris dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Division des Bâtiments civils
1er bureau
Terrasse et parterre de Saint-Germain
Conventions arrêtées entre l’ancienne Liste civile et la compagnie du chemin de fer atmosphérique
Paris, le [vide]
République française
Liberté, égalité, fraternité
Monsieur le ministre des Finances,
Monsieur le Ministre et cher collègue,
A l’époque de l’exécution du chemin de fer atmosphérique de Saint-Germain, la compagnie chargée de ce travail fit un arrangement avec l’ancienne Liste civile pour le passage du chemin à travers la forêt et le parterre de Saint-Germain.
Le tracé de ce chemin obligeait la Liste civile à prendre de nouvelles dispositions pour la terrasse et le parterre, car il réunissait forcément à ce parterre l’extrémité de la forêt. Des plans et devis furent rédigés en 1846 et deux crédits de la somme totale de 70000 f. furent alloués par l’intendant général de la Liste civile pour l’exécution de ce projet. Les travaux entrepris en 1847 ont eu plus particulièrement pour objet la partie du terrain retranchée de la forêt, qui a été dessinée et plantée en jardin à l’anglaise. Ces travaux, arrêtés au 24 février, présentaient à cette époque une dépense totale de 35000 f. environ d’après les renseignements qui m’ont été donnés par M. Vavin.
Les travaux ont été repris par le ministère des Travaux publics dans le courant de 1848 et aujourd’hui les embellissements projets sur l’ancien parterre à la française sont en grande partie terminés, ainsi que le mur de clôture du côté de la forêt.
Or, la compagnie de chemin de fer a pris l’engagement de payer à l’administration de la Liste civile, lors des travaux dont il s’agit, 1° une somme de 20000 f. pour la construction du mur d’enceinte de la forêt et d’un pavillon de garde, et 2° une somme de 30000 f. pour indemniser en partie la Liste civile des travaux d’arrangement et d’embellissement projetés sur le parterre, sans que la compagnie ait le droit de s’immiscer dans l’exécution de ces travaux.
M. le liquidateur général m’a fait connaître que, malgré cet engagement et malgré l’exécution même d’une partie importante des travaux, aucun paiement n’a été effectué jusqu’à ce jour au profit de l’ancienne Liste civile par l’administration du chemin de fer et il m’a fait observer que si cette administration devait être mise en demeure de remplir ses engagements, il y aurait nécessairement une ventilation à établir et qu’il faisait toutes réserves dans l’intérêt de la liquidation.
J’ai cru devoir vous donner ces détails, Monsieur et cher collègue, pour répondre à votre dépêche du 15 mars dernier relative à la question de savoir si la compagnie du chemin de fer de Saint-Germain ne devait pas supporter le prix d’acquisition des terrains domaniaux occupés par ce chemin.
La copie que je vous envoie des conventions arrêtées entre la Liste civile et la compagnie vous fera connaître d’une manière précise les obligations de cette dernière lorsqu’elle obtenait du domaine de la Couronne le tracé actuel du chemin.
C’est à vous, Monsieur et cher collègue, qu’il appartient de prendre les mesures qui vous paraîtront convenable dans l’intérêt de l’Etat et de la liquidation de l’ancienne Liste civile.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics »

Cette lettre est annotée au crayon : « M. le ministre a envoyé cette lettre sans la signer. Ce 30 juin 1849 ». Le brouillon qui y est joint porte, lui, la mention : « sig. le 29 juin ».

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux entrepris dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
6e division, 1er bureau
Paris, le 18 janvier 1849
Le ministre à M. Vavin, liquidateur général de l’ancienne Liste civile
Monsieur le liquidateur général et cher collègue,
Vous avez bien voulu, à la date du 7 décembre dernier, adresser à l’un de mes prédécesseurs un plan détaillé et le devis des travaux entrepris sur le parterre de Saint-Germain-en-Laye par suite du passager sur ce parterre du chemin de fer atmosphérique, ainsi que diverses explications qu’il vous avait demandées à ce sujet. Je vous remercie de ces renseignements utiles à mon administration pour la suite à donner à cette affaire.
Comme vous l’aviez pensé, il a été pourvu sur les fonds du ministère des Travaux publics au payement des salaires des ouvriers qui ont été employés depuis le mois de mars jusqu’en juillet à la continuation des travaux dont il s’agit. Mais à l’égard des honoraires qui seraient dus à l’ingénieur auteur du projet, ils ne pourraient être applicables qu’à la rédaction même de ce projet, que je n’accepte qu’à titre de renseignement ; ils restent dès lors complément étrangers à mon administration, laquelle a, depuis le mois de mars, nommé un architecte chargé de diriger les divers travaux qui s’exécutent sur ce point.
Il me reste à vous prier de vouloir bien m’adresser une copie des conventions passées avec la compagnie du chemin de fer atmosphérique relativement au payement de l’indemnité de 50000 f., sur laquelle je vois qu’elle n’a encore effectué aucun versement. En présence de l’intérêt d’achever promptement les travaux entrepris pour occuper un plus grand nombre d’ouvriers du pays, il importe de rechercher les moyens d’obtenir l’exécution de ces conventions.
Recevez etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux dans les parterres de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 15 avril 1882
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous exposer que les travaux d’établissement du chemin de fer de raccordement des deux gares de Saint-Germain sont terminés pour ce qui est relatif au rond-point faisant face à la grille de Pontoise. Le terrain a été déblayé et je pourrais commencer les travaux nécessaires au rétablissement des jardins qui existaient avant les travaux.
Mais avant de commencer ce travail, il est de toute nécessité que le réservoir de la compagnie du chemin de fer de l’Ouest, qui a été déplacé pour l’exécution des travaux et qui est aujourd’hui au milieu d’une avenue, soit rétabli à une place qui ne gêne en rien le tracé des jardins.
Pour obtenir ce résultat, je viens prier Monsieur le Ministre de vouloir bien demander à la compagnie du chemin de fer de l’Ouest d’avertir l’ingénieur qui s’occupe de ce service de s’entendre avec l’architecte du château pour que cette question soit réglée le plus promptement possible et de manière à satisfaire à la fois le service des jardins de l’Etat sans compromettre le service des chemins de fer de l’Ouest.
Je crois devoir en même temps exposer à Monsieur le Ministre que, d’après la convention passée entre l’Etat et la compagnie du chemin de fer de l’Ouest le 30 avril 1875, la concession du terrain faisant partie des parterres cesse le 31 décembre 1884.
Les dispositions nouvelles, l’intérêt des parterres et des jardins ne permettront pas à votre administration de passer un nouveau bail avec la compagnie ; dans ces conditions, il semble à l’architecte du château qu’il y aurait lieu de prévenir la compagnie qu’elle aurait certainement intérêt à examiner dès aujourd’hui la question de replacer le réservoir sur son propre terrain, attendu que l’établissement qu’elle pourrait faire maintenant sur les parterres devra cesser le 31 décembre 1884.
Il y aurait urgence à ce que cette question reçoive une prompte solution ; où il est placé, le réservoir de la compagnie gène la circulation et nous empêche de tracer les jardins.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 20 février 1875
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Depuis plusieurs années, faute de ressources en rapport avec l’importance du travail de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, on a laissé le bâtiment est sans planchers, avec toutes les croisées ouvertes à tous les vents, et cette situation ne saurait se prolonger sans inconvénient pour le monument. Je crois donc qu’on devrait commencer la fermeture de ce corps de logis et j’ai l’honneur de proposer d’établir les planchers et de construire les portes et les croisées des salles à 4 croisées, dans les trois étages supérieurs.
Cette opération permettra d’enlever les étais de cette partie du château et de construire alors la cave du calorifère, aussi bien que l’escalier conduisant du rez-de-chaussée dans le fossé est, vers la cité Médicis.
A ces ouvrages, on devrait ajouter pour la campagne 1875 la continuation des travaux de restauration de la chapelle de saint Louis sur sa façade méridionale, vers le dehors de l’ancienne demeure.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 22 mars 1877
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Dans la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 6 courant, vous voulez bien m’informer que le crédit alloué sur l’exercice 1877 pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye est de 120000 francs.
Vous m’ordonnez dans cette dépêche de vous fournir, par nature d’ouvrages, l’emploi du crédit et je m’empresse de vous satisfaire :
Le crédit alloué pour les grosses réparations est de : 120000,00
L’on doit prélever :
Le traitement de l’inspecteur des travaux : 2400,00
Le traitement du concierge : 1000,00
Le traitement du gardien des travaux : 1000,00
Les frais de voyages du vérificateur : 300,00
[Total :] 4700,00
Reste pour les travaux : 115300,00
A son tour, la somme de 115300 f. 00 doit se diviser de la manière suivante :
Travaux de diverses natures : 109809,53
Honoraires de l’architecte à 4 % et s’élevant à : 4392,38
Honoraires du vérificateur à 1 % : 1098,09
[Total :] 5490,47
Total égal : 115300,00
En mai 1867, l’on inaugurait le « musée des Antiquités nationales » ; depuis, l’on a bien meublé quelques petites salles mais, en réalité, il y a plus de neuf années qu’on fait attendre de nouvelles parties des bâtiments à l’administration des musées.
Le château de Saint-Germain-en-Laye se déchire, s’écrase de toutes parts, dans les parties où l’on n’a pas attaqué les ouvrages de consolidation et, si cela était possible, il faudrait appliquer toutes les ressources à la restauration proprement du vieux monument historique. L’on ne peut toutefois laisser le musée dans l’abandon et je pense, Monsieur le Ministre, qu’en vue de l’exposition universelle, vous voudrez appliquer une petite partie de crédit à l’organisation de quelques salles destinées au classement des objets.
Le musée possède actuellement toute la partie du bâtiment nord à gauche de l’escalier d’honneur. L’on pourrait, je crois, faire les peintures décoratives et construire tous les meubles des quatre grands salles superposées sises à droite du même escalier sur les exercices 1877 et 1878. De la sorte, l’on mettrait à la disposition du public de nouveaux locaux présentant, pour les 4 étages, une surface de plus de 600 mètres, contenant un grand développement de vitrines et, dans ce cas, la répartition du crédit par nature d’ouvrages se ferait, pour l’exercice courant, suivant ce qui est indiqué dans le tableau annexé à ce rapport.
Dans les travaux de restitution du château de Saint-Germain-en-Laye, l’on suit les excellentes méthodes employées par les maîtres-des-œuvres de la Renaissance. Tous les matériaux sont absolument, entièrement et complètement taillés ou sculptés sur le sol, avant leur pose, et cette manière exceptionnelle n’est plus suivie, de nos jours, que par les quelques architectes qui ont voué leur existence à la restauration des Monuments historiques.
Les matériaux mis en œuvre sont toujours de très petits échantillons et, si cela entraîne de nombreuses tailles de lits et joints, il faut dire aussi que cette méthode à l’immense avantage d’économiser d’une notable façon l’emploi de la pierre de taille, qui est la matière précieuse des constructions. Pour mener à bien de semblables travaux, il faut une organisation tout à fait à part, que je me suis appliqué à perfectionner depuis plus de 15 années et qui m’a fourni de ravissants et habiles ouvriers maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, forgerons, serruriers, menuisiers, qui sont, pour le travail qui s’exécute sous vos ordres, Monsieur le Ministre, de très précieux collaborateurs.
Dans les travaux dont il s’agit, nous avons journellement des reprises en sous-œuvre à effectuer : il nous faut à tous moments refaire des fondations sous les murailles atteignant de 20 à 25 mètres de hauteur et, pour ces opérations périlleuses, il est besoin d’un personnel habitué, attentif, souvent sur le chantier et vraiment dévoué à l’œuvre. Une fausse manœuvre, une négligence, entraînerait souvent la ruine de parties importantes de l’édifice et des pertes irréparables au point de vue de l’art.
Les crédits alloués, qu’il faut diviser pour les divers corps d’art, sont assez faibles, et il faut absolument avoir des entrepreneurs habitant la ville pour être à chaque instant à la disposition de mon inspecteur et assister à tous mes rendez-vous, ayant lieu une ou deux fois par semaine. Dans des ouvrages aussi délicats, souvent inquiétants, il faut fréquemment, d’urgence, établir des étaiements, poser des chainages en fer ou en bois, faire des scellements, et j’ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous trouverez juste et avantageux à tous les égards de dispenser de l’adjudication et d’ordonner que les travaux de restauration seront poursuivis sur soumissions par les entrepreneurs qui, depuis nombre d’années, sont déjà chargés de leur exécution.
Il y a 3 ou 4 années, j’avais exposé au salon des Artistes, du palais des Champs-Elysées, quelques études sur la curieuse chapelle comprise dans le château et qui fut construite entre les années 1230 à 1240. A ma demande, la direction des Beaux-Arts et la commission des Monuments historiques voulurent bien s’associer à la restauration de cette chapelle par une allocation de 118 mille francs, répartie sur les exercices 1874, 1875, 1876, 1877 et 1878. Nous entamons en ce moment la quatrième annuité de 25 mille francs et messieurs Morin, entrepreneurs de maçonnerie, ont à poursuivre l’œuvre aux termes de leur marché, approuvé par la direction des Beaux-Arts, et je devais, Monsieur le Ministre, porter ce fait à votre connaissance.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 22 mars 1877 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 25 février 1882
Monsieur le Ministre,
Par votre dépêche du 27 janvier dernier, vous avez bien voulu m’informer que les bâtiments du château de Saint-Germain avaient été compris pour une somme de cent vingt mille francs dans le crédit affecté en 1882 aux grosses réparations des Bâtiments civils et que cette somme serait particulièrement employée à la restauration du bâtiment sud et à l’installation du mobilier du musée gallo-romain dans les salles de l’angle nord-est.
Vous m’avez demandé en même temps de vous adresser la répartition de ce crédit de cent vingt mille francs par nature d’ouvrages. Cette répartition s’établit comme suit :
Maçonnerie, 75000 f. 00, Morin, soumission conditionnelle
Charpente, 7000 f. 00, Breton, 22 %
Couverture, 8000 f. 00, Gaget Gauthier, 15,30 %
Menuiserie, 10000 f. 00, Berthier, 10,50 %
Serrurerie, 6000 f. 00, Moutier, 7 %
Peinture et vitrerie, 4000 f. 00, Robiche, 14 %
Sculpture, 5000 f. 00, Rouget, série spéciale
Mobilier de l’angle nord-est, 5000 f. 00, Berthier, Moutier et Robiche, avec le rabais ci-dessus
Total égal au crédit : 120000 f. 00
Conformément à votre dépêche, j’attendrai vos instructions pour ce qui concerne la soumission des travaux de maçonnerie.
Je suis, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 23 février 1874
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre dépêche dans laquelle vous voulez bien m’annoncer l’ouverture, sur 1874, d’un crédit de 100000 francs pour continuer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, tout en m’ordonnant de vous faire connaître les ouvrages qui pourraient, cette année, être exécutés.
J’ai pu, avec les crédits 1873, arriver à couvrir le pavillon de l’angle sud-est, la partie restante du bâtiment est, et aussi une partie du bâtiment sud, bordant la rue du Château-Neuf. Pour achever les extérieurs de toute cette importante partie du château, il reste à poser le garde-corps des galeries du 1er étage et aussi des balustrades avec vases, couronnes, salamandres et chiffres bordant les combles, aussi bien sur la cour que sur les façades du dehors.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer, sur 1874, l’exécution des travaux dont le détail suit :
1° la façon de toutes les balustrades dont il vient d’être question,
2° de poursuivre la démolition du pavillon sud, de la fin du 17e siècle, emprisonnant toute l’abside de la chapelle de saint Louis,
3° de commencer la restauration du pavillon sud de François 1er et la partie ouest attenante du corps de logis sur la rue du Château-Neuf,
4° enfin de commencer la restauration de la curieuse chapelle du XIIIe siècle dans les parties touchant les constructions de François 1er.
J’ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien admettre ces propositions, qui s’appliquent à des portions de l’édifice dans lesquelles on constate des déchirements inquiétants, et qu’il y a intérêt, ce me semble, à consolider le plus tôt possible.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 23 février 1874 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 juin 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
En l’absence de M. Millet, empêché par la maladie, j’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli une note concernant les travaux de menuiserie et de serrurerie à exécuter au château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1878.
La mise en adjudication de ces deux natures d’ouvrages, sans présenter d’avantages sérieux pour l’Etat, eu égard aux rabais déjà consentis par les entrepreneurs actuels, ne pourrait avoir que des conséquences fâcheuses pour la restauration du château, si les travaux venaient à être confiés à des entrepreneurs étrangers à l’œuvre déjà commencée.
Ce que je dis pour la menuiserie et la serrurerie, je le dirais également pour les autres corps d’état, particulièrement pour la maçonnerie. Pour appuyer cette opinion, je n’aurais qu’à reproduire les arguments présentés dans les précédents rapports de M. Millet sur cette question.
Je prends donc la liberté, Monsieur le Ministre, de recommandant à votre bienveillance la note ci-jointe, vous priant de considérer que les travaux de restauration destinés à conserver le caractère d’un ancien édifice exigent le concours constant des mêmes ouvriers, employés depuis longtemps à ce travail et habitués à des procédés d’exécution qui ne sont pas ceux des constructions modernes.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Pour M. Millet, empêché,
L’inspecteur,
Eug. Choret

Château de Saint-Germain
Note concernant les travaux de menuiserie et de serrurerie à exécuter en 1878
Les travaux de menuiserie et de serrurerie sont évalués dans la répartition soumise à Monsieur le Ministre des Travaux publics le 25 avril de la dite année à la somme de : 17000 f. 00 c.
Les ouvrages destinés à l’appropriation des salles du musée gallo-romain tels que parquets, stylobates, corniches, potelets et cymaises ne doivent pas absorber la moitié de cette somme, dont la plus grande partie est réservée à la construction des vitrines qui doivent composer le mobilier des salles à livrer au musée vers la fin du présent exercice.
Cette dernière catégorie d’ouvrages est tout à fait en dehors de la menuiserie ordinaire. C’est plutôt de l’ébénisterie qui est s’exécute au prix de la menuiserie, et conformément aux plans fournis spécialement par l’architecte, plans dont tous les détails doivent être rigoureusement suivis par l’entrepreneur afin de conserver à tout le mobilier un caractère uniforme et tel que ce mobilier s’accorde dans toutes ses parties avec l’ensemble de la restauration. Il s’agit donc ici d’un travail de menuiserie tout à fait particulier et que peut seul mener à bonne fin l’entrepreneur à qui cet ouvrage a toujours été confié dès l’origine et qui a pris par conséquent des habitudes d’exécution qu’on ne rencontrerait pas dans un nouvel entrepreneur.
Les mêmes observations sont applicables à la serrurerie. La totalité des ouvrages de cette nature est estimée dans la répartition ci-dessus mentionnée à la somme de 12500 f. 00, dans laquelle les travaux de grosse serrurerie entrent seulement pour une somme de 3000 francs. Tout le reste doit être employé à la construction des croisées en fer de la chapelle et aux vitrines du musée.
La serrurerie pour les vitrines ne se compose pas de ferrures ordinaires. Elle consiste surtout dans la construction de portes et de châssis en fer rainé, plané et poli, recevant les glaces de la vitrerie, et qui doivent être ajustés avec la précision la plus rigoureuse, suivant les détails fournis par l’architecte. Ce travail a une importance égale à celui du menuisier, avec lequel il doit s’accorder dans toutes ses parties.
Quant aux croisées en fer de la chapelle, elles exigent la même exactitude d’exécution, non seulement à cause de leur ajustement avec la maçonnerie, mais encore à cause de leurs dispositions particulières qui diffèrent de celles adoptées dans les croisées en fer modernes.
Les conditions ci-dessus auxquelles doivent satisfaire les ouvrages de menuiserie et de serrurerie ayant toujours été remplies par les entrepreneurs actuels depuis l’origine des travaux, l’architecte soussigné, sans insister sur l’augmentation des rabais consentie par les entrepreneurs, est d’avis qu’il y a lieu, dans l’intérêt de l’œuvre entreprise, de continuer à leur confier l’exécution des travaux dont ils ont été chargés jusqu’à ce jour.
Saint-Germain, 7 juin 1878
Pour M. Millet, empêché,
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 18 mars 1881
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par votre dépêche du 13 février dernier, vous avez bien voulu m’informer que les bâtiments du château de Saint-Germain avaient été compris pour une somme de 100000 francs dans les crédits affectés en 1881 aux grosses réparations des Bâtiments civils et que cette somme serait particulièrement employée à la restauration du bâtiment sud, à la chapelle et au logement du directeur du musée, et vous m’avez demandé en même temps de vous adresser la répartition de ce crédit de 100000 francs par nature d’ouvrages. Cette répartition est établie comme suit :
Travaux
Maçonnerie : 68190 f. 48
Charpente : 7000 f. 00
Couverture (provisoire) : 1000 f. 00
Menuiserie : 4000 f. 00
Serrurerie : 4000 f. 00
Peinture et vitrerie : 3000 f. 00
Sculpture : 3000 f. 00
Total travaux : 90190 f. 48
Honoraires
Les honoraires de l’architecte, 4 % : 3607 f. 62
Honoraires du vérificateur, 1 % : 901 f. 90
Total honoraires : 4509 f. 52
Traitements et indemnités
Traitement de l’inspecteur : 3000 f. 00
Traitement du concierge : 1000 f. 00
Traitement du gardien : 1000 f. 00
Indemnités du vérificateur pour frais de voyage : 300 f. 00
Total traitements et indemnités : 5300 f. 00
Total pareil : 100000 f. 00
Je joins à cette répartition un tableau contenant le nom des entrepreneurs, leurs rabais et les sommes qui correspondent aux natures d’ouvrages à exécuter, tableau dressé conformément aux instructions contenues dans la même dépêche.
J’exposerai maintenant à Monsieur le Ministre qu’il serait d’extrême urgence de couvrir pour la fin de l’année, et d’une façon définitive, la partie du bâtiment sud attenant à la chapelle, de fermer et de vitrer du côté du mauvais temps toutes les fenêtres du pavillon sud-est (voir le plan annexé). Depuis cinq ans, les constructions du bâtiment sud (teinte verte) sont exposées aux intempéries. Les pluies et les neiges qui sont tombées en si grande quantité cet hiver et l’hiver précédent ont pénétré d’humidité les voûtes des caves et le pied des murs, et il est nécessaire de faire cesser le plus tôt possible un état de choses aussi préjudiciable au monument.
D’un autre côté, pour conserver en bon état les planchers qui ont été établis l’année dernière dans le pavillon sud-est, il faut fermer et vitrer les fenêtres de ce pavillon, autrement les solives, restant exposées aux effets de la pluie, des ventes et des variations de température, se déverseraient, se fendraient et il faudrait les remplacer.
Pour exécuter les travaux urgents cette année, il faudrait un crédit de 125000 francs, qui se répartirait comme suit :
Travaux
Maçonnerie : 73000 f. 00
Charpente : 8000 f. 00
Couverture (définitive) : 11000 f. 00
Menuiserie : 7000 f. 00
Serrurerie : 6000 f. 00
Peinture et vitrerie : 5000 f. 00
Sculpture : 4000 f. 00
Total travaux : 114000 f. 00
Honoraires architecte et vérificateur : 5700 f. 00
Traitements et indemnités : 5300 f. 00
Total pareil : 125000 f. 00
Après cet exposé, je prie Monsieur le Ministre, si les circonstances le lui permettaient, de me donner dans le courant de l’année, sur la réserve, une augmentation de 10 à 15000 francs. Avec cette somme, je ferai mon possible pour faire la couverture définitive de cette partie du bâtiment et j’économiserai ainsi une couverture provisoire qu’il faudra établir à la fin de l’année pour protéger les constructions contre la pluie et contre la neige.
Des adjudications ont été faites comme le rappelle Monsieur le Ministre pour la menuiserie, la serrurerie, la charpente, la peinture et la vitrerie. Il resterait à mettre en adjudication les travaux de maçonnerie et de couverture.
Les travaux de maçonnerie à faire comprennent :
1° l’achèvement des murs et des façades sur la rue et sur la cour au 2ème étage, commencées en 1880,
2° l’achèvement des voûtes du même bâtiment (1880),
3° la reprise en raccordement des contreforts du même bâtiment sur la cour.
Le compte de ces travaux ne pouvant être arrêté avant l’achèvement de ce corps de bâtiment, je propose de continuer la soumission des travaux de maçonnerie à M. Morin aux conditions stipulées en 1880, le rabais de 7 % consenti par cet entrepreneur étant avantageux pour l’administration en raison de l’augmentation de prix des matériaux et de la main-d’œuvre qui s’est produite depuis trois ans.
Il resterait seulement à mettre les travaux de couverture et de plomberie en adjudication. Les travaux de couverture et de plomberie à exécuter pour couvrir complètement le bâtiment sud (2 annuités) pourront s’élever à plus de 20000 f. et on pourrait y ajouter l’installation des deux réservoirs, montant à plus de 12000 f., qui restent à construire, en deux annuités, dans le pavillon de la chapelle et vers l’angle nord-ouest pour compléter le système de secours contre l’incendie que j’ai proposé à Monsieur le Ministre l’année dernière.
La nécessité de terminer tout d’abord le bâtiment sud et de le clore sur la rue Thiers et sur la cour du château nous forcera à remettre en 1883 les travaux relatifs au logement du conservateur, attendu que si on peut arriver à couvrir cette année la première partie du côté de la chapelle, il restera en 1882 à restaurer le bâtiment sur la cour du château et à remplacer par une couverture définitive la vieille couverture en tuiles qui protège en ce moment les constructions à restaurer, à fermer et à vitrer les fenêtres du bâtiment. Sans compter l’installation des planchers.
En attendant de nouvelles instructions, j’ai l’honneur d’être avec un respect, de Monsieur le Ministre le très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 2 novembre 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
En réponse à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 28 octobre dernier, je m’empresse de vous fournir quelques renseignements sur les ouvrages de restauration de l’exercice 1872 du château de Saint-Germain-en-Laye.
Grosses réparations
Pour les ouvrages qui s’exécutent par les vieux procédés, il est intéressant de conserver et d’entretenir le chantier d’ouvriers habités à leur exécution, et je devais arranger les ressources mises à ma disposition pour faire travailler, sans interruption, toute l’année. Le crédit ayant été réduit, j’ai demandé à mes entrepreneurs de restreindre le personnel, de marcher avec lenteur, et de façon toutefois à arriver dans les délais prescrits par votre administration.
Nous avons en 1872 achevé l’escalier du bâtiment méridional, des éperons ont été construits sur la façade de la rue du Château-Neuf, et nous poursuivons la restitution du gros pavillon sud-est, arrivé aujourd’hui à trois assises au-dessus des appuis des croisées du premier étage, c’est-à-dire environ à 16 ou 17 mètres au-dessus du sol des fossés.
J’ai eu l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous transmettre deux mémoires de ces travaux. D’autres décomptes vous seront bientôt transmis. Les travaux seront achevés avec l’exercice. Les dépenses rentreront exactement dans le chiffre du crédit alloué et les derniers mémoires vous seront adressés, je le pense bien, vers la fin du mois de mars 1873.
Travaux d’entretien
Les ouvrages d’entretien sont à peu près achevés et les derniers travaux, qui sont ceux de fumisterie, vont se terminer. Je poursuis la rentrée des mémoires qui vous seront bientôt transmis. Pour ces travaux, comme pour ceux de restauration, je pense bien rester dans les limites des crédits par vous assignés.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 10 février 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre en date de ce jour que vous avez bien voulu m’adresser pour m’informer que vous avez réservé un crédit de 100 mille francs, sur le chapitre 22 du budget des Travaux publics, pour les ouvrages de 1873 du château de Saint-Germain-en-Laye. Dans cette lettre, vous me faites l’honneur de m’ordonner de vous faire connaître à quelle partie de l’entreprise l’on doit affecter le crédit alloué, et je m’empresse de vous satisfaire.
Depuis plus de 2 ans, je poursuis la restauration du bâtiment est, la restitution du pavillon de l’angle sud-est, et j’ai été contraint d’entamer la restauration du bâtiment méridional, donnant sur la rue du Château-Neuf. Depuis plus de deux ans, la pluie et la neige pénètrent dans toutes les constructions et causent des désordres et des ennuis de toutes sortes. Je constate des déchirements dans les maçonneries des parties de l’édifice que je n’ai encore pu attaquer, qui indiquent qu’il serait urgent de poursuivre l’œuvre de consolidation.
Mais le crédit alloué ne permettant pas, en même temps, de poursuivre et d’achever les ouvrages en cours d’exécution, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer pour l’année 1873
1° l’achèvement de la restauration des parties hautes du bâtiment est et du pavillon de l’angle sud-est,
2° l’établissement des toitures définitives de ces deux portions de l’édifice, tout en ajournant la façon des planchers et de tout le petit œuvre.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Le 28 mars dernier, vous avez bien voulu me faire connaître que, par décision du 12 du même mois, vous avez compris le château de Saint-Germain-en-Laye pour une somme de 130000 f. dans la répartition du crédit affecté en 1879 aux grosses réparations des Bâtiments civils, et que cette somme devra être employée ainsi qu’il suit :
Continuation des travaux de restauration de la façade sud : 100000 f. 00 c.
Aménagement et ameublement de quelques-unes des pièces de l’angle nord-est : 30000 f. 00 c.
Total : 130000 f. 00 c.
Par la même lettre, vous m’avez demandé un état de répartition de ce crédit, dressé par natures d’ouvrages, et indiquant l’emploi des sommes allouées.
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli cet état de répartition en vous priant de bien vouloir lui donner votre approbation.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
M. Choret, inspecteur des travaux du château, m’a communiqué les propositions qu’il a présentées à Monsieur le Ministre pour l’exercice 1879.
Ces propositions sont ainsi réparties entre les différents corps d’état :
Maçonnerie : 64761 f. 90 c.
Charpente : 11000,00
Menuiserie : 16000,00
Serrurerie : 10500,00
Peinture et vitrerie : 9500,00
Sculpture : 7000,00
Ensemble : 118761 f. 90 c.
J’ai examiné avec soin l’importance et la nature des travaux à exécuter dans chaque corps d’état, et j’ai l’honneur d’exposer à Monsieur le Ministre que ces travaux, sauf la maçonnerie et la sculpture, sont susceptibles d’être mis en adjudication.
Les travaux de maçonnerie consistent dans la continuation des travaux de reprises, de maçonneries de murs, de contreforts, de voûtes etc. Il serait difficile en ce moment, pour ne pas dire impossible, de délimiter les travaux qui pourraient faire l’objet d’une adjudication. Outre cette raison, les procédés employés pour l’exécution des maçonneries viendraient y mettre obstacle. Ces procédés consistent surtout dans la taille de la pierre à pied d’œuvre, avant la pose, dans les soins à prendre pour poser ces pierres taillées, moulurées ou sculptées, sans en épaufrer les arêtes.
Ces procédés exigent des bardeurs et des poseurs habités à ce travail, bardeurs et poseurs qu’un nouvel entrepreneur devra former, ce qui ne lui permettrait pas de aire les travaux aux conditions dans lesquelles peut les faire l’entrepreneur actuel, dont le chantier est instruit et expérimenté.
Pour ces raisons, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre d’ajourner la mise en adjudication des travaux de maçonnerie et de continuer à les faire exécuter sur soumission moyennant un rabais sur la série des Bâtiments civils. Toutefois, je me réserve d’étudier cette question pendant cet exercice, afin de m’assurer si l’entrepreneur consent à un rabais suffisant.
Il me paraît également impossible de proposer à Monsieur le Ministre de mettre en adjudication les travaux de sculpture. Ces travaux sont exécutés depuis plusieurs années par des artistes formés par M. Millet qui, grâce à une parfaite interprétation des anciennes sculptures, en ont fait revivre la manière et le style. On verrait facilement le travail d’une autre main et on perdrait ainsi l’harmonie et l’unité qui rendent aujourd’hui si remarquable l’œuvre de M. Millet.
Les travaux de charpente, de menuiserie, de serrurerie, de peinture et de vitrerie sont au contraire susceptibles d’être mis en adjudication. Ils consistent pour la plupart dans des répétitions de travaux déjà existants. Les entrepreneurs qui seront appelés à concourir pourront facilement apprécier le travail.
Je viens en conséquence prier Monsieur le Ministre, quand il aura examiné cette question, de vouloir bien me faire connaître sa décision dans le délai le plus rapproché, pour que je puisse dresser sans retard les pièces nécessaires pour l’adjudication (cahier des charges spécial pour chaque corps d’état, etc.).
En effet, le moment de commencer ces travaux est arrivé si l’on veut qu’ils soient terminés dans le délai réglementaire et, de plus, M. le conservateur du musée attend avec impatience l’instant où il pourra livrer au public les nouvelles collections dont le musée vient de s’enrichir.
La mise en adjudication des travaux devant avoir pour conséquence de ne pas permettre de commencer l’exécution avant le mois de juin, pour éviter tous les ans un semblable retard, si préjudiciable aux travaux, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre de faire une adjudication devant durer cinq ans consécutifs ou jusqu’à l’achèvement des travaux.
En attendant les instructions de Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

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