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Description archivistique
Ministère des Travaux publics Lafollye, Joseph-Auguste
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Lettre concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des beaux-Arts
Bureau des Monuments historiques
Palais-Royal, le 1er mai 1880
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez transmis deux projets dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice, l’un ayant pour objet de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et du logement du conservateur du musée, l’autre relatif à la restauration de la sainte chapelle. Vous m’avez en même temps prié d’inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place les propositions de M. Lafollye.
Deux de MM. les inspecteurs généraux des Monuments historiques, accompagnés de quelques-uns des membres de ladite commission, se sont à cet effet rendus, sur mon invitation, au château de Saint-Germain et ont, en présence de M. le conservateur du musée et de M. l’architecte du château, procédé à l’examen dont il s’agit.
En ce qui concerne le logement du conservateur, les plans laissés par M. Millet ne donnaient que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon et du cabinet de travail du conservateur. Un étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du premier étage, mais le plan n’en a pas été produit. Il a paru à M. Lafollye que la distribution adoptée par son prédécesseur présentait divers inconvénients et il en propose une nouvelle qui consiste d’abord à supprimer le mur de la bibliothèque élevé par M. Millet à l’effet d’agrandir la salle et de l’éclairer des deux côtés.
La commission des Monuments historiques n’a pas pensé qu’il y eût un véritable avantage à supprimer ce mur, attendu que la bibliothèque est très suffisamment éclairée avec les fenêtres d’un seul côté et qu’un mur plein et continu vaut beaucoup mieux pour établir des rayons qu’un mur percé de trois ouvertures.
Il y a d’ailleurs une dépense faite, sr laquelle le conseil des Bâtiments civils a déjà donné son avis.
La seconde modification proposée par l’architecte consiste à reporter le cabinet du conservateur à la place du salon projeté, par la raison que ce dernier a son entrée directement sur l’escalier. Tout en trouvant cette disposition regrettable, la commission des Monuments historiques a considéré que, là encore, il n’y avait pas lieu de modifier le plan de M. Millet, qui a cet avantage de placer le cabinet de travail près de la bibliothèque et de permettre au public de se rendre au dit cabinet par l’escalier d’honneur. D’ailleurs l’inconvénient signalé par M. Lafollye de l’entrée directe dans le salon et du passage par cette pièce des approvisionnements de la cuisine cesse d’exister si l’on adopte le plan que la sous-commission, après examen des lieux, a cru devoir me proposer.
Après avoir en effet rejeté le projet d’établir le logement au 1er étage, conformément aux plans, parce que la division en deux de la hauteur de l’étage ancien au moyen d’un plancher en fer qui couperait les baies altérerait l’aspect de cette partie du monument et ne donnerait, au point de vue de l’habitation, qu’un résultat peu satisfaisant, la sous-commission a dû examiner si l’entresol du rez-de-chaussée ne présenterait pas un emplacement convenable pour la destination dont il s’agit. Elle a été amenée à constater qu’un appartement placé dans cette partie du château ne serait pas suffisamment aéré ni éclairé et que la distribution en laisserait à désirer.
Les parties disponibles au deuxième étage lui ont paru au contraire pouvoir être facilement appropriées aux exigences de la situation et offrir les meilleures conditions pour la distribution d’un appartement. Elles occupent un assez vaste espace et comme elles ne sont pas encore reconstruites, la disposition voûtée, qui ne se prête point à cette distribution, pourrait être abandonnée et ne pas être rétablie dans la reconstruction. Elle serait maintenue toutefois pour la première salle, actuellement existante, qui serait comprise dans l’appartement.
La proposition de la sous-commission m’a paru de nature à pouvoir être adoptée. J’ai cru, en conséquence, pouvoir demander à M. Lafollye un projet dans le sens que je viens d’avoir l’honneur de vous indiquer et auquel M. le conservateur du musée, qui a accompagné la sous-commission dans sa visite au château, a d’ailleurs donné son assentiment.
En ce qui concerne la salle des conférences, qu’il avait d’abord été question d’établir dans la bibliothèque, mais pour laquelle cette dernière a été jugée insuffisamment spacieuse, il sera facile de l’établir au rez-de-chaussée, à droite de l’entrée du château, dans l’espace occupé en ce moment par les ateliers de moulage etc., qui seront transférés à la vénerie.
Le deuxième projet de M. Lafollye, relatif à la restauration de la chapelle, comporte la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. Il ne m’a point paru que cette démolition fût nécessaire. La cour du château ne pourrait qu’y perdre de son caractère et de sa vérité historique. J’ai décidé, en conséquence, qu’il y avait lieu de la conserver, de dégager le plus possible la porte du XIIIe siècle donnant entrée à la chapelle et d’abandonner le projet de sacristie, qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Pour le ministre et par délégation,
Le sous-secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 8 février 1881
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
M. le ministre des Travaux publics soumet à l’examen du conseil général des Bâtiments civils un projet dressé par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour l’aménagement dans les bâtiments de l’ancienne vénerie du logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que des ateliers et magasins dépendant du musée.
Ce projet se compose de sept feuilles de dessins contenant les plans de l’état actuel des bâtiments à utiliser, plus des plans, des coupes et des élévations de ces mêmes bâtiments transformés, le tout à l’échelle de 0 m. 01 pour mètre ;
Les dessins sont accompagnés d’un rapport de l’architecte et d’un devis comprenant non seulement le logement du conservateur, les ateliers et les magasins, mais encore certains arrangements à faire pour installer dans le vieux bâtiment le jardinier en chef et un surveillant militaire. Ce devis s’élève à la somme de 106040 f. 90 sur laquelle le logement du conservateur entrerait pour environ 54600 f.
On voit sur la feuille n° 1 du projet que l’entrée des ateliers est placée à droite, sous le passage de porte cochère, et que les dits ateliers disposés pour des travaux de diverses natures occupent le rez-de-chaussée des bâtiments situés à droite et au fond de la cour. Ce dernier bâtiment serait surélevé et l’étage ajouté contiendrait des magasins d’outils et de modèles.
Le bâtiment en aile à droite, terminé aujourd’hui par un comble mi-partie brisé, mi partie à longs-pans droits, doit également être surélevé, sur toute sa longueur, d’un étage carré dans lequel on installerait le logement du conservateur. Un escalier placé à peu près au milieu de ce bâtiment rendrait la distribution de l’appartement aussi commode que le permet l’emplacement dont on dispose.
Dans le bâtiment de face, où l’on ne doit faire que des appropriations et des nettoyages, le projet porte qu’un surveillant militaire serait logé à l’entresol à côté du bureau de l’agence et le jardinier en chef au premier étage.
Telles sont les dispositions générales de ce projet qui, dans leur ensemble, paraissent donner satisfaction aux besoins des services mais qui, dans leurs détails, nous semblent donner prise à certaines critiques. Ainsi, en examinant la feuille n° 1, on est frappé de l’importance donnée aux ateliers, dans lesquels il n’est employé que quelques ouvriers, et il faut remarquer que cette importance est encore accrue par la surélévation projetée du bâtiment situé au fond de la cour. Selon le projet, les ateliers occuperaient, y compris la dite surélévation, une surface d’environ 500 mètres, tandis que les ateliers qui fonctionnent aujourd’hui au château ont à peine 200 mètres superficiels. Nous pensons en conséquence qu’il y aurait lieu de modifier cette partie du projet et de ramener les ateliers à des dimensions plus raisonnables. On devrait d’abord renoncer à la surélévation du bâtiment du fond, en considérant surtout que l’immense comble qui le recouvre est bien suffisant comme magasin d’outils et de modèles. Au moyen de quelques lucarnes, ce comble pourrait être suffisamment éclairé et aéré.
Nous croyons devoir signaler aussi la position donnée aux lieux d’aisance des ouvriers. Ces lieux, placés dans un angle rentrant, au fond d’un bâtiment et sans possibilité de prendre de l’air sur la propriété voisine, infecteraient une portion des ateliers et répandraient certainement de mauvaises odeurs jusque dans l’appartement du conservateur. Nous pensons que ces cabinets devraient être reportés à l’autre extrémité du bâtiment, en les disposant de manière qu’ils fussent éclairés et ventilés directement sur la cour. La fosse qu’on devait construire dans l’angle rentrait serait établie sous les latrines des ouvriers et pour les cabinets projetés dans l’appartement du conservateur, on établirait des tinettes mobiles qui ne répandraient pas de mauvaises odeurs.
Nous avons fait part de ces diverses observations à M. l’architecte, qui les accepte et, pour le cas où elles seraient approuvées par le conseil, il se propose de retoucher à son projet. Relativement à la grande importance donnée aux ateliers, il affirme s’être conformé au programme que lui a remis, à ce sujet, monsieur le conservateur du musée, mais partageant la pensée que les ateliers pourraient être réduits sans inconvénients, il demande qu’après des nouveaux cabinets d’aisance, on prenne encore une travée pour y établir le magasin du service des bâtiments afin de pouvoir conserver les fers, plombs, boiseries etc. provenant des démolitions jusqu’à nouvel emploi. Il propose également de reporter dans une petite construction faisant suite aux ateliers le bureau de l’agence dans lequel, à certains jours, lui ou l’inspecteur reçoivent les entrepreneurs. Il suffirait de percer une porte dans le mur de clôture pour que l’entrée de ce bureau pût avoir lieu par la cour des ateliers. Aujourd’hui, le bureau de l’agence occupe deux petites pièces à l’entresol. Son déplacement permettrait d’agrandir le logement du surveillant, qui est un peu exigu, et qui n’a que 1 m. 80 de hauteur sans plafond.
Nous avons l’honneur de proposer au conseil d’émettre l’avis que M. Lafollye doit être invité à retoucher à son projet dans le sens des observations qui viennent d’être présentées et qui, en raison de la suppression de la surélévation du bâtiment situé au fond de la cour, doivent atténuer la dépense. Il est bien entendu que le devis devra aussi être remanié.
L’appartement du conservateur ne nous a pas paru donner lieu à des observations.
M. Lafollye a produit, ainsi qu’il y avait été invité, un devis de la dépense qu’eût occasionné l’installation du conservateur dans le château même. Ce devis, compris imprévus et frais de direction, s’élève à 60742,91. L’architecte explique dans le mémoire joint à son projet que l’élévation de la dépense s’explique pour la nécessité où il se trouve de traiter, pour cet appartement, la menuiserie, la serrurerie et la décoration des principales pièces dans des conditions d’harmonie avec les autres salles du château, les pièces de ce logement pouvant à un moment donné être réunies au musée. Il paraît difficile d’admettre que le logement tel qu’il avait été prévu primitivement et conçu dans les proportions d’une habitation bourgeoise ait pu un jour changer de destination, aussi nous pensons que, lorsque le projet reparaîtra sous les yeux du conseil, M. le contrôleur devra aussi donner son avis sur le devis en question. Le conseil n’a pas oublié que c’est par suite de circonstances indépendantes de sa volonté qe les projets officiellement approuvés ont été mis récemment à néant.
Ch. Questel »

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