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Lettre concernant un Te Deum à célébrer à Saint-Germain-en-Laye en l’honneur des victoires sur les Anglais

« Paris, ce 26 septembre 1779
Les ordres que Sa Majesté a donnés, Messieurs, pour qu’il soit chanté dans votre ville un Te Deum en action de grâces des avantages que ses troupes de marine et de terre ont remportées sur les Anglais vous seront sans doute connus lorsque vous recevrez cette lettre. Je vous préviens que l’intention de Sa Majesté est que les officiers de justice et ceux qui composent le corps municipal assistent à cette cérémonie et qu’elle soit accompagnée de toutes les réjouissances publiques usitées dans pareilles circonstances. Je ne doute ni de votre zèle ni de votre empressement à remplir les vues de Sa Majesté et je mande à mon subdélégué de se concerter avec vous pour donner à cette marque de la satisfaction publique toute la célébrité qu’elle doit avoir.
Je suis très parfaitement, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur.
Bertier
Messieurs les officiers municipaux de Saint Germain »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans le Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François premier

« [p. 79] Audict an 1518, jeudy trente unisme et dernier jour de mars, accoucha la royne Claude de son deuxiesme filz, a Sainct Germain en Laye, pres Paris, environ six heures de matin ; lequel fut intitulé duc d’Orleans et baptisé au dict lieu, le dimanche cinquiesme jour de juing ensuivant. Et le leva des sainctz fondz l’ambassadeur du roy d’Angleterre, qui estoit pour lors a Paris, aussy le tint l’ambassadeur d’Escosse, lesquelz ambassaddeurs avoient procuration de ce faire de leurs maistres ; et y fut la commere madame d’Alençon, tante de l’enfant. Peu de temps [p. 80] apres, l’enfant fut porté a Bloys, en lictiere, pour le faire nourrir avec monsieur le Daulphin, son frere, qui aussi y fut nourry.
[…]
[p. 87] Au dict an 1520, le vendredy au soyr, troisieme aoust, environ onse ou douze heures de nuict, accoucha la royne de France, a Sainct Germain en Laye, d’une fille, et le merquedy vingt huictiesme jour du dict moys, elle fut baptisee au dict lieu et nommee Magdalaine, et la leverent sur les sainctz fondz de babtesme l’ambassadeur de Venise, qui pour lors y estoit, madame d’Alençon, sa tante, et l’une des seurs du roy de Navarre.
[…]
[p. 118] L’an 1521, le mercredy vingt deuxiesme janvier, la royne de France accoucha d’un filz a Sainct Germain en Laye, lequel fut intitulé le duc d’Angoulesme, qui fut le troysiesme filz que la dicte Royne a eu et le cinquiesme enfant, comprins deux filles, dont la premiere estoit nommée madame Loyse, laquelle mourut jeune enfant. Et fut baptisé iceluy filz au dict lieu de Saint Germain le samedy premier jour de mars ensuyvant, et le leverent des saincts fondz de baptesme [p. 119] deux des seigneurs [des] cantons de Suisse, lesquelz le Roy manda querir lors en leur pays ; et pour la marreine estoit madame d’Allençon, tante de l’enfant et sœur du dict roy de France. Et fut nommé au dict baptesme Charles, auquel baptesme y eut grand triomphe.
[…]
[p. 122] [1522] Au dit an, le huictiesme mars, furent penduz a Paris deux orfevres qui avoient desrobbé environ pour quatre mil livres de la vaisselle du Roy, estant lors logé au logis de monsieur de Villeroy ; ce larcin fut faict le lendemain de la feste des roys. Et furent condamnez par le prevost de l’hostel du Roy. Et en y eust un ou deux autres qui furent aussi penduz et estranglez pour mesme cas, a Sainct Germain en Laye, condamnez par le prevost de l’hostel aussi, et un orfevre qui fut battu au cul de la charrette.
[…]
[p. 158] L’an 1522, le vingt et troysiesme de septembre, il y eut un nommé maistre Pierre Piefort, qui estoit de devers Tours, lequel fut bruslé tout vif a Sainct Germain en Laye, lorsque le Roy, la Royne et la noblesse y estoient ; et fut parce qu’un peu auparavant il avoit prins et desrobbé la couppe d’argent doré qui estoit en l’eglise du dict lieu, auquel reposoit le precieux corpus Domini, et porta le corpus Domini entre des pierres, où anciennement madame Saincte Geneviefve, en son vivant, gardoit les brebis a Nanterre ; et apporta la coupe a Paris et en fut trouvé sais en une taverne, puis mené prisonnier en Chastelet, et de la fut envoyé querir par le prevost de l’hostel du Roy, auquel il confessa le cas et le lieu auquel estoit le corpus Domini. Tost apres et incontinent, le Roy avec grand nombre de seigneurs y allerent, chacun une torche de cire ardente en la main, et fut porté le ciel par quatre seigneurs et portoit le Roy luy mesme sa torche la teste nue ; et fut apporté par le cardinal de Bourbon, en grande reverence, soubz le ciel, et remis en sa place, en l’eglise de Sainct Germain, le dict corpus Domini. Et fut le malheureux grievement puny.
[…]
[p. 166] L’an 1523, le vendredy, lendemain de la feste [p. 167] Dieu, jour de juing, accoucha la royne de France d’une fille a Sainct Germain en Laye, pres Paris, qui fut baptizee au dict lieu le mardy XXIe jour de juillet ensuivant, et nommee Marguerite ; et la tint sur les sainctz fondz madame d’Alançon.
[…]
[p. 300] Au dict an 1526, le lundy sixiesme de novembre, le Roy vint à l’environ de Paris et s’en alla loger au bois de Vincennes. […] Il estoit revenu de Bloys pour son reetour d’Espaigne et avoit passé par Chartres. […]
Et le lundy ensuivant, il alla à Sainct Denis en France, ou il fist ses offrandes et fist remettre les chasses en leurs lieux, et de la s’en alla a Escouen, appartenant a monsieur de Montmorency, ou il fut quelques jours.
Puis de la s’en alla a Sainct Germain en Laye, ou estoit madame la Regente, sa mere, madame Renee, fille du feu roy Louis douziesme, seur de la dicte feue Royne, et toute la noblesse d’hommes et femmes. Et y estoient le roy de Navarre et monsieur de Lorraine, qui estoit venu devers le Roy environ huict jours devant, monsieur de Vendosme, le comte Saincy Paul, son frere, monsieur de Lautrec et plusieurs grands seigneurs bretons et autres seigneurs de France.
Et depuis se tint le Roy par long temps au dict lieu de Sainct Germain en Laye, sans venir en la ville de Paris, sinon que par nuict.
[…]
[p. 301] Au dict an 1526, en decembre, vindrent nouvelles a Paris, lorsque le Roy estoit a Sainct Germain en Laye, que le quatriesme jour du dict mois de decembre, il y eust un gros combat sur la mer entre l’armee de l’Empereur et l’armee de France.
[…]
[p. 302] Au dict an, le mercredy, lendemain de Noel, le vingt sixiesme jour de decembre, madame la duchesse, veufve de feu monsieur d’Alançon, seur du Roy, fut fiancee au roy de Navarre a Sainct Germain en Laye, ou estoit le Roy et toute la noblesse.
[1527] Et le mercredy penultieme jour de janvier au dict an, ilz furent espousez au dict lieu de Sainct Germain. Apres furent faictes jouxtes et tournois et gros triomphe par l’espace de huict jours ou environ, au dict lieu de Sainct Germain.
[…]
[p. 315] Au dict an 1526, en decembre, lorsque le Roy estoit a Sainct Germain en Laye, fut defendu de par le Roy a quatre conseillers de parlement de ne plus aller a la dicte cour sans l’authorité et vouloir du Roy. C’est asscavoir messieurs Disques, Gennequin, Le Coq et au procureur general du Roy nommé Rogier. On dit que ce fut a cause qu’ilz estoient contre le chancelier, touchant l’abbaie de Sainct Benoist, vaccante par la mort de feu monsieur Poncher, archevesque de Sens, et tenoit la cour pour monsieur de Paris, qui estoit nepveu du dict feu archevesque de Sens, qui avoit esté esleu abbé.
[1527] Au dict an, lundy, dix septiesme de fevrier, apres diner, fut, en la grande eglise Nostre Dame de Paris, chanté Te Deum laudamus. […] Et le mercredy suivant furent [p. 316] faictes processions generalles où estoient les prevost et eschevins de la ville, avec grand peuple où on porta chasses, reliques et alla on a Nostre Dame de Paris, les rues tendues. Ce qui fut faict par ordonnance et commandement de madame la Regente, elle, le Roy et la noblesse estans a Sainct Germain en Laye, et ce a cause qu’elle mandoit que le Roy avoit eu nouvelles de ses cappitaines et gens d’armes qu’il avoit dela les mons, c’est asscavoir le seigneur Rance, Italien, qui estoit la ligue des Ursins, et tenoit le party du Roy, le comte de Vaudemont, frere puiné de monsieur de Lorraine, le marquis de Saluces et autres, qu’ilz avoient deffaict quelque nombre de gens d’armes, arrivez au port de Gayette pour l’Empereur, voulans aller a Rome prendre le pays et apres aller a Naples, et le seigneur d’Arcon, et le prince d’Aurenge, avec grand nombre de gens d’armes tant de cheval que de pied.
[…]
[p. 323] L’an 1527, au moys de may, vindrent nouvelles au Roy, luy estant à Sainct Germain en Laye, avec madame la Regente, sa mere, et toute la noblesse, de la desolation et ruine faicte a Rome, par monsieur de Bourbon, et les Espaignolz qui y estoient de par l’Empereur, et des François.
[…]
[p. 337] L’Empereur et son conseil, estant en Espaigne, scachant ces choses, fist detenir et prendre prisonniers les ambassadeurs de France qui estoient allez vers le dict Empereur de par le Roy, asscavoir l’evesque de Terbe et autres, pour traicter de paix et ravoir messieurs les enfans de France, tenans hostage pour le Roy. Et fut ce faict en fevrier 1527 [1528].
A ceste cause, le Roy, estant a Sainct Germain en Laye, fist aussi arrester tous les marchans et marchandises de Fladre qui estoient par deça en son royaume ; fut aussi semblable arrest de par madame Marguerite, tante de l’Empreur, et regente pour luy en Flandres, [sur] les marchans et marchandises de France estans en ce pays la.
[…]
Au dict mois de mars 1527 [1528], le prevost des marchans et aucuns des eschevins de la ville de Paris allerent à Sainct Germain en Laye vers le Roy et le chancelier leur faire remonstrance du grand dommaige [p. 338] que les marchans de Paris et d’ailleurs avoient eu au moien des dictz arrestz.
[…]
[p. 341] Au commencement d’avril, apres Pasques 1528, messieurs les Enfans de France, c’est asscavoir le petit duc d’Angouleme et une fille, vindrent de Bloys a Sainct Germain en Laye, par mandement du Roy.
[…]
[p. 342] 1528, le quinziesme avril apres Pasques, vindrent nouvelles au Roy, a Sainct Germain en Laye, de l’armee de monsieur de Lautrec, son lieutenant general dela les montz, estant au royaume de Naples, qu’il avoit prins la cité de Melphe.
[…]
[p. 344] Au dict an 1528, en may, vindrent nouvelles a Sainct Germain en Laye, et aussi le pape escrivit au cardinal Salviati, legat, qui estoit pour lors a Paris, que noz ennemys, asscavoir les Espaignolz et autres nations, estoient a Naples en grand nombre.
[…]
[p. 346] Au dict an 1528, en may, vindrent nouvelles au Roy a Sainct Germain en Laye que la ville de Pavie s’estoit revoltee contre luy et avoit esté baillee aux Espaignolz pour l’Empereur.
[…]
[p. 425] Apres l’arrivement de madame Eleonor en France, et de messeigneurs les Enfans, et qu’ilz eussent faict leurs entrees a Bordeaux, Bayonne, Angoulesme, Sainct Jean d’Angely, Loches et non point a Poictiers, ne a Tours, a cause de la mortalité, Amboyse, Blois et autres lieux, la dicte Royne fist son entree en la ville d’Orleans, ou elle y fut honnorablement receue, a rues tendues, et ciel sur elle, en gros triomphe, et fut le jour sainct André, au dict an 1530, ou y passa ce jour le Roy, qui s’en alla en son lieu de Fontainebleau. L’on dict que la Royne s’en alla ce jour d’Orleans pour s’en aller apres le Roy. Elle fut logee en la maison royalle de Sainct Aignan, que le feu roy Loys onziesme fist faire en son vivant.
[p. 426] Puis s’en alla au dict lieu de Fontainebleau ou l’attendoit le Roy. Puis le Roy et elle, avec toute la cour, s’en vindrent au boys de Vincennes, et y arriverent le lundy XIXe jour de decembre, au dict an 1530, puis s’en allerent a Saint Germain en Laye faire la feste de Noel, sans que la Royne passast par la ville de Paris, attendu qu’elle n’y avoit encores faict son entree. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant le baptême du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 25 mars 1668
Nous avons été à Saint Germain pour le baptême du Dauphin. En abordant à la barrière, [p. 188] voyant qu’il y avait grande foule, je me tirai à côté en attendant M. de Bonneuil, que j’avais envoyé avertir afin qu’il me vint prendre avec des gardes et ainsi entrer avec éclat. Pendant ce temps là, M. de Turenne voulut entrer avec le prince Maximilien, et comme il vit que l’on ne lui faisait pas large et que cela pourrait faire croire à ceux qui étaient dans la foule et fort pressés qu’il n’était pas considéré, il se mit en colère et durant un quart d’heure battit tout ce qu’il trouva devant lui et même renversa la viande que l’on portait pour monseigneur le Dauphin. En faisant ce désordre, m’ayant aperçu que j’en riais avec M. le comte de Visques en nous promenant, il m’aborda et me dit civilement que les Français n’avaient aucun égard pour personne et qu’il n’aurait pas été dans cet embarras s’il ne s’était chargé de faire entrer M. le prince Maximilien. Je vis qu’il avait été fâché que je l’eusse vu dans cet emportement. Nous entrâmes néanmoins avec ordre, M. de Bonneuil et les gardes firent faire large. »

Annonce de l’inauguration du musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye

« Inauguration du musée impérial
Le maire aux habitants
Mes chers concitoyens,
Grâce à la haute sollicitude de l’Empereur pour tout ce qui touche aux développements de l’esprit humain, Saint-Germain a vu renaître pour son vieux château les temps de sa splendeur passée.
Les tristes cellules d’un pénitencier ont fait place à un musée consacré aux monuments les plus antiques qui soient sortis de la main des hommes, et un nouveau champ d’étude, jusqu’ici inexploré, a été ouvert à la science.
La création du musée de Saint-Germain est pour le pays tout entier une œuvre nationale ; pour la ville, à laquelle elle a assuré la conservation d’un monument si intimement lié aux souverains de l’histoire, cette création est un bienfait dont elle ne saurait se monter trop reconnaissante.
Le jour fixé par Sa Majesté pour venir apprécier par elle-même le résultat des travaux dont Elle a suivi l’exécution avec une constante sollicitude est le dimanche 12 mai.
L’administration municipale a considéré comme un désir de solenniser un jour dont le souvenir doit vivre à jamais dans les annales de la cité.
Elle espère que les habitants seront heureux de l’occasion qui leur est offerte de témoigner avec elle à l’Empereur leur gratitude pour son bienfait, et pour la gracieuse visite dont il daigner les honorer.
Vive l’Empereur !
Le maire, chevalier de la Légion d’honneur
De Breuvery

Programme de la fête
La fête sera annoncée la veille et le jour par des salves d’artillerie
Le dimanche 12 mai, à sept heures du matin, distribution extraordinaire de secours aux indigents, par les soins de MM. les administrateurs et de MM. les commissaires adjoints du bureau de bienfaisance.
A deux heures, cérémonie officielle de l’inauguration du musée, pendant laquelle la musique municipale exécutera, sur la place du Château, des morceaux d’harmonie. Des salves d’artillerie annonceront le commencement et la fin de cette cérémonie.
A sept heures et demie du soir, au kiosque lumineux établi sur l’esplanade du château, concert par la musique, sous la direction de M. Allard.
A neuf heures et demie, bal gratuit sous la tente Choteau, rue Grande-Fontaine.
Les édifices publics seront illuminés. Les habitants sont invités à pavoiser et à illuminer la façade de leurs maisons.
Chemin de fer (gare Saint-Lazare), trains directs et supplémentaires. Dernier départ à onze heures du soir.
A l’hôtel de ville, le 9 mai 1867.
Le maire, chevalier de la Légion d’honneur
De Breuvery

[…]
Les préparatifs pour la réception de l’Empereur et pour la fête civique dont elle sera l’occasion se poussent avec activité sous la direction intelligente de l’architecte de la ville, M. Fauval. La cérémonie aura encore plus d’éclat qu’on ne l’avait d’abord pensé ; car par suite d’une dépêche reçue jeudi soir de la Préfecture, le cortège sera augmenté de la présence des maires, des compagnies de pompiers et des députations des médaillés de Sainte-Hélène de toutes les communes du canton de Saint-Germain.
Le kiosque lumineux dont il est parlé au programme, et qui sera occupé par la très bonne musique civile sous la direction de M. Carlos Allard, sera établi, pour le concert du soir, sur l’esplanade du château, au pied de l’aile restaurée consacrée au musée et fera face au parterre, et par conséquent au feu d’artifice de Ruggieri placé en avant de la grille de l’avenue des Loges. Après les dernières notes du concert, le public, sans déplacement, sans encombrement, n’aura donc qu’à faire volte face pour assister à ces brillants effets pyrotechniques, si chers à la foule.
Enfin, nous apprenons qu’en dehors du programme officiel, et en outre du bal gratis donné à la salle de la rue Grande-Fontaine, la direction du bal de Tivoli a été autorisée à élever sa belle tente à sa place habituelle sous les quinconces du parterre ; la nuit n’aura donc rien à envier à la splendeur, à l’animation et à l’entrain de la journée. »

Récit de l’inauguration du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Inauguration du musée de Saint-Germain
Visite de Sa Majesté l’Empereur
Le dimanche 12 mai 1867
Ainsi que nous l’avions annoncé, la nouvelle de la présence de S. M. l’Empereur dans notre ville pour le jour de l’inauguration du musée s’était répandue au-dedans et au dehors de Saint-Germain, avec rapidité, mais bien avant l’apposition des affiches du programme qui, à cause des dernières dispositions, s’est fait attendre jusqu’à la fin de la semaine et a suivi de quelques heures seulement la si remarquable et si entraînante proclamation à ses administrés de M. de Breuvery, maire de Saint-Germain ; cette nouvelle causait une telle joie à la population, que jusques aux derniers moments on doutait encore de sa réalisation si désirée.
Le temps, qui depuis dix jours avait été splendide, commençait à donner quelques inquiétudes par suite de l’excessive chaleur, encore anormale dans cette saison, et des symptômes d’orages qui se manifestaient chaque soir, et chaque consultait son baromètre avec anxiété.
Malheureusement, ces craintes se sont réalisées et l’on sait quel a été, pendant l’après-midi, le déplorable état du ciel, dont toutes les cataractes ont semblé s’ouvrir à dater de deux heures ; mais on peut dire que, si la journée a été mauvaise par le temps, elle s’est trouvée magnifique par l’éclat de l’ovation qui a été faite au souverain et par l’affabilité avec laquelle l’Empereur a bien voulu témoigner toute la satisfaction que lui causait l’accueil fait par l’immense population qu’il avait sous les yeux, et qui n’a cessé, depuis le moment de son arrivée, d’acclamer sa présence d’une façon indescriptible.
Nous allons essayer de retracer l’historique de cette heureuse journée, en rétablissant certaines erreurs ou omissions faites par presque tous les journaux de Paris, dont la plupart des articles paraissent avoir été écrits à l’avance et plutôt sur ce qui devait se faire que sur ce qui s’est réellement passé ; quelques-uns de leurs correspondants officieux nous ont semblé aussi fort peu renseignés ou guidés par des intérêts privés et personnels. Nous avons donc pensé qu’il était du devoir de l’organe de la publicité locale de présenter les faits et de donner certaines explications dont nous ne craignons pas d’assumer la responsabilité.
Ainsi que nous l’avons déjà dit, les préparatifs commandés, suspendus, ou du moins modifiés et repris ensuite, à mesure que les instructions émanant de l’autorité administrative supérieure annonçaient, jusqu’à la dernière heure, le développement et le plus d’importance de la cérémonie, avaient été poussés avec toute l’activité possible.
Deux juridictions différentes y prenaient part : la Ville proprement dite, dont les limites s’arrêtent au seuil de la porte du château, située en tête du pont, qui, sur les fossés, conduit à l’entrée du musée ; l’administration du musée et celle du château lui-même, relevant du domaine de la Liste Civile et du ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts.
En avant du portail du château, l’administration municipale avait fait élever une vaste et magnifique tente, dont la façade, portant les armes impériales, était formée de splendides tentures de velours vert constellées d’abeilles et relevées par des torsades d’or. Le vélum qui la recouvrait était supporté par une série de mâts gigantesques au sommet de chacun desquels flottaient de longs oriflammes aux couleurs variées. Le sol était recouvert de tapis, les côtés bordés de caisses d’arbustes, et un riche fauteuil avait été disposé sur une estrade, dans le cas où Sa Majesté eût voulu prendre quelques moments de repos avant d’entrer au château. Une longue ligne de mâts de même dimension s’étendait à droite et à gauche de la tente impériale et marquait la place, où, faute de temps, on n’avait pu élever des estrades destinées aux personnes invitées par la Ville ; mais elles avaient été remplacées par des banquettes recouvertes de velours rouge disposées au raz du sol, entièrement sablé comme tout le reste de la place, depuis le débarcadère jusqu’au château. Les deux petites constructions adossées aux parapets avaient disparu sous des massifs de fleurs et de plantes rares, et leurs sommets portaient des aigles dorés qui les transformaient en très heureux motifs se reliant à l’ensemble de la décoration.
Dès le matin, l’affluence énorme arrivant des campagnes avait trouvé toutes les rues entièrement pavoisées, et il n’était pas une seule des fenêtres des maisons de la place du Château qui n’eût arboré le drapeau aux couleurs nationales. On voyait même flotter, à l’une des croisées de la maison occupée par le café-restaurant du débarcadère, le grand pavillon du Royal-Mall, d’Angleterre.
La foule était immense, sur la place et à ses abords, et rendait assez difficile le placement des compagnies de pompiers et des députations des différentes Sociétés du canton et de l’arrondissement, dont la valeur numérique n’avait pu être donnée à l’avance et dont la présence probable n’a été, en général, signalée à l’administration locale que par lettre reçue seulement le dimanche à neuf heures du matin.
Les grilles du péristyle de l’église avaient été ouvertes au public, qui en a promptement occupé toutes les marches et le vaste palier, et pour placer toute cette foule et contenir son empressement, bien naturel, l’administration n’avait à sa disposition que ses sergents de ville, quelques gendarmes, et un piquet de vingt-cinq hommes de ligne, disséminés çà et là en factionnaires, la volonté expresse de l’Empereur ayant été qu’il n’y eût aucun développement de force militaire ; le régiment des dragons de l’impératrice n’avait fourni qu’un poste de douze hommes à pied, pour le service d’honneur à l’intérieur du château.
A propos du château, il nous faut ajouter que le pont, protégé aussi par un très beau vélum, bordé d’arbustes et couvert de tapis, donnait accès à la grande porte également décorée, à la suite de laquelle les invités du ministère et de la direction du musée pénétraient dans l’intérieur et trouvaient, à droite, la galerie du rez-de-chaussée, dite de François Ier, et ensuite le grand vestibule où des sièges et des banquettes avaient été réservés aux personnes munies de lettres spéciales d’invitation. La cour avait été sablée, garnie de caisses d’orangers jusqu’au pied du grand escalier, et les ateliers de travaux dissimulés et séparés du passage par une suite de riches tentures. Le débarcadère avait reçu aussi une belle décoration par les soins de l’administration des chemins de fer de l’Ouest.
Des dames, aux toilettes les plus élégantes, avaient pris place sur les banquettes extérieures, ou étaient entrées munies de leurs billets dans l’intérieur du château, et à deux heures et demie, sous une pluie battante, personne n’avait songé à quitter sa place. Toutes les fenêtres étaient occupées et des groupes de curieux s’étaient placés sur les toits et jusque dans les chêneaux des gouttières ; on en voyait même ayant pris position au côté nord de l’église, sur le terrasson étroit qui longe son sommet et on distinguait au milieu d’eux la soutane d’un jeune ecclésiastique.
A trois heures précises, le bruit des salves d’artillerie, les musiques de Saint-Germain et des compagnies étrangères à la ville, les clairons, les tambours battant aux champs, et plus encore, les acclamations parties du quai de débarquement, annonçaient l’arrivée de l’Empereur.
A sa descente du train impérial, Sa Majesté a été reçue par M. Boselli, préfet de Seine-et-Oise, accompagné de son secrétaire général, par M. de Breuvery, maire de Saintè-Germain, MM. Le Piez et Courtin, adjoints, et par tout le conseil municipal, qu’accompagnaient aussi plusieurs de MM. les maires des communes de l’arrondissement.
Aux termes des dispositions arrêtés pour le cérémoniel, aucun discours ne devait être prononcé, mais le maire de Saint-Germain, ainsi qu’il y avait été autorisé, a eu l’honneur de remettre à l’Empereur, qui l’a accueilli avec la plus grande bienveillance, une adresse sous pli fermé.
La suite de S. M. se composait des personnages de distinction suivants : M. le général Le Bœuf, aide de camp ; M. le capitaine Chambaud, officier d’ordonnance ; M. le duc de Tarente, chambellan ; M. Davilliers, comte Regnault de Saint-Jean-d’Angély, premier écuyer ; M. le baron de Varaigne, préfet du Palais.
Le personnel des hauts fonctionnaires des chemins de fer de l’Ouest qui avaient accompagné le train impérial et surveillé sa marche comprenait MM. Julien, directeur général ; Coindart, secrétaire général ; Fessard, chef d’exploitation ; Bisson et Protais, administrateurs.
Un quart d’heure après avoir reçu les hommages des personnes présentes sur le quai, l’Empereur paraissait au seuil du débarcadère ; à ce moment et malgré le redoublement de la pluie, l’aspect de la place était prestigieux ; l’Empereur, s’arrêtant un moment, en paraît saisi et profondément touché, tous ces milliers de têtes se découvrent, les musiques entonnent l’air national de la reine Hortense et, pour nous servir de l’heureuse expression de notre confrère du Journal de Seine-et-Oise, « toutes les poitrines crient : Vive l’Empereur ».
Sa Majesté, en habit de ville et recouvert d’un surtout gris, qui naturellement fait rêver à un souvenir historique, s’avance lentement, au bruit des acclamations qui ne cessent pas un instant, au milieu de la haie formée par les pompiers de Saint-Germain, jette à droite et à gauche un coup d’œil de satisfaction sur les deux Sociétés de secours mutuels de la ville, les médaillés de Sainte-Hélène, les orphelinats de garçons et de jeunes filles et les deux écoles primaires ; Elle paraît remarquer avec plaisir les enfants de troupe du premier régiment de grenadiers de la Garde, venus de Rueil, et auquel appartient le prince Impérial ; Elle salue les personnes invitées, aux premiers rangs desquelles se trouvent MM. les légionnaires et officiers en retraite.
On avait appris que l’Empereur avait annoncé son intention de passer en revue les compagnies de pompiers et les députations des communes ; mais le temps était si affreux qu’on pensait que la revue n’aurait pas lieu, ou du moins qu’elle serait différée jusqu’à la sortie du musée.
Il n’en a rien été. Sa Majesté, au contraire de ce qu’ont dit tous les journaux, passe devant la tente et, sans entrer immédiatement au château, commence la revue, qu’Elle continue sous la pluie au milieu d’acclamations et de vivats enthousiastes, en suivant tout le périmètre de la place, passant devant le front des compagnies et députations, et, seulement après l’église, arrivée devant celles qu’Elle avait déjà vues, se dirigeant en ligne droite sur l’entrée du château par un passage qui n’avait pas été prévu et où Elle se trouve mêlée à la foule heureuse et fière de sentir si près d’Elle. L’Empereur était bien là au milieu de son peuple, et semblait enchanté d’avoir, pour ainsi dire, à se frayer sa route lui-même.
Après avoir traversé la tente, dont par parenthèse le vélum avait été quelques instants auparavant emporté par une trombe d’eau, l’Empereur a été reçu à la porte du musée par M. le comte de Nieuwerkerke, sénateur, surintendant des Beaux-Arts, accompagné de M. Gautier, conseiller d’Etat, secrétaire général du ministère de la Maison de l’Empereur, qui ont eu l’honneur de présenter à Sa Majesté la commission spéciale d’organisation du musée : MM. Bertrand et Beaune, directeur et conservateurs ; MM. Millet et Choret, architecte et inspecteur des Bâtiments civils.
L’Empereur est alors entré dans le palais et a visité, rapidement a-t-il dit, pour ne pas faire attendre trop longtemps cette foule de l’extérieur exposée à la pluie, toutes les collections réunies dans les trois étages du musée, et les acclamations redoublant dans la foule agglomérée sur le parterre et la place ont annoncé qu’il venait de paraître un instant au balcon donnant sur les jardins. En se retirant, Sa Majesté a félicité les conservateurs et les architectes qui ont si admirablement suivi ses intentions.
Mais tout n’était pas fini : l’Empereur tenait à accomplir entièrement le programme qu’il s’était tracé, et l’on sut que, toujours malgré la pluie, il voulait voir défiler les compagnies de pompiers ; le préfet et le maire et les personnes de sa suite eurent l’honneur d’être admis à ses côtés, lorsque, sans vouloir consentir à se mettre à l’abri sous le vestibule du débarcadère, il tint à se placer à l’extérieur, sur le perron de la gare.
Le défilé commença par la compagnie de Saint-Germain, qui fit retentir l’air des cris énergiques de : Vive l’Empereur ! Vive l’Impératrice ! Vive le Prince Impérial ! puis vinrent les compagnies de toutes les autres communes, dont plusieurs pelotons étaient si étonnés de se trouver si près de l’Empereur, que quelques-uns des hommes, ne songeant plus aux cris officiels, portaient la main à leur casque ou se découvraient même tout à fait, tout en restant au port d’armes. Il y eut bien là, comme pendant la revue, un peu de désordre ; mais l’Empereur n’était pas venu pour voir ces longues lignes de batailles qui lui sont si familières, et il paraissait ravi d’un ensemble qui ne faisait pas défaut, celui de l’enthousiasme et de la manifestation populaire ; sa figure rayonnait, et il avait attendu que les derniers pelotons fussent éloignés, lorsque le capitaine de la compagnie de Saint-Germain est venu, en le saluant de l’épée, indiquer que le défilé était terminé.
Sa Majesté, après avoir salué de nouveau, s’est retirée en traversant le débarcadère envahi par la foule qui avait cherché un refuge contre la pluie, sûre qu’elle était de pouvoir la voir encore et l’acclamer.
Descendu sur le quai, l’Empereur s’est encore entretenu quelques instants avec le préfet et le maire, dont la femme et la belle-sœur, mesdames de Breuvery et de Beaurepaire, lui ont été présentées sur sa propre demande, et après avoir répondu avec affabilité à quelques paroles improvisées avec chaleur par M. Le Piez, premier adjoint, et témoigné tout son contentement de l’accueil qu’il avait reçu à Saint-Germain, il est remonté dans son wagon où il a dû encore répondre de la tête et de la main aux cris de la foule compacte cherchant, comme à son arrivée, à le voir du haut de la balustrade qui domine le chemin de fer.
Parmi les personnes qui ont accompagné Sa Majesté ou se sont trouvées sur son passage, et qu’il nous serait impossible de chercher à énumérer, nous avons remarqué M. le vicomte de Lastic, directeur de l’asile impérial du Vésinet, et les principaux fonctionnaires de cet établissement ; M. l’abbé Chauvel, curé de Saint-Germain ; M. Napoléon Peyrat, pasteur protestant ; un vénérable ecclésiastique à cheveux blancs, qui avait accompagné une commune, et sur le poitrine duquel brillaient la croix de la Légion d’honneur et une autre décoration ; M. Perin, capitaine au 12e Chasseurs, neveu de M. le docteur Le Piez, et presque un enfant de la ville qui l’a suivi dans toute sa carrière militaire, d’abord engagé volontaires aux Carabiniers, sous-officier décoré de la médaille militaire, officiers aux Cuirassiers de la Garde, puis dans un régiment de Chasseurs d’Afrique, et tout récemment de retour du Mexique d’où il a rapporté la croix de la Légion d’honneur, le grand ordre de Maximilien et son grade de capitaine, le tout gagné sur les champs de batailles et à la pointe de son sabre.
Plusieurs épisodes ont marqué l’instant du défilé : ce fut d’abord un maire de campagne qui, se croyant encore éloigné de l’Empereur, s’avançait en fumant sa pipe et demandait où il était, au moment où il le touchait presque ; lorsqu’on l’en fit apercevoir, le brave homme jetant au loin son brule… bouche, devint tout effrayé, pirouetta sur les talons, et sans qu’il fût possible de le rappeler, se perdit dans les rangs de la compagnie aux côtés de laquelle il se trouvait. Au même moment, une bonne vieille paysanne d’au moins soixante-dix ans voulait, disait-elle, voir l’Empereur avant de mourir. Un de MM. les commissaires civils, qu’on reconnaissait à leurs brassards vert et or, la poussa devant le groupe en lui désignant l’Empereur, à assez haute voix pour que Sa Majesté s’en aperçût et lui fit signe que c’était bien lui-même ; on crut un instant que la pauvre bonne femme allait vraiment mourir de saisissement. Il y eut aussi un vieux brase de la vieille armée, le père Mauger, bien connu à Rueil, dont il accompagne habituellement les pompiers dans leurs excursions ; le bonhomme, qui avait craint la famine, s’était muni d’un pain passé sous la buffleterie de son sabre. Il quitta les rangs, tendant les mains vers l’Empereur, qui voulut bien lui répondre d’un geste affectueux.
Pour répondre maintenant à quelques observations et réclamations au sujet de l’encombrement qui s’est produit sous la tente au moment de l’entrée de l’Empereur au musée, nous devons dire qu’on ne peut l’attribuer qu’à l’empressement de quelques conseillers municipaux que la foule avait séparés de leur compagnie. MM. les maires des communes, arrêtés quelques instants sur le seuil du musée, furent ensuite invités à y pénétrer et purent se placer à l’entrée du vestibule et de la salle d’attente, pour voir l’Empereur et le saluer encore à sa sortie. Nous avons eu, du reste, sous les yeux la lettre adressée le matin même du 11 mai par M. Bertrand, conservateur du musée, à M. le maire de Saint-Germain, lui faisant savoir que, « d’après les ordres de M. le sénateur, surintendant des Beaux-Arts, les seuls membres de la commission du musée de Saint-Germain et du conseil municipal, auquel s’adjoindrait le colonel du régiment des Dragons de l’Impératrice, seraient admis à suivre et à accompagner l’Empereur dans l’intérieur du musée. Les invités, étrangers à la commission et au conseil municipal, seraient admis dans le musée, seulement après la sortie de l’Empereur. Aucune autre personne que celles munies de cartes ne pourraient entrer dans le musée. »
Ces prescriptions strictement recommandées étaient motivées surtout par l’étroitesse des escaliers et les dimensions restreintes des salles occupées jusqu’à ce moment par les vitrines.
L’Empereur parti vers quatre heures trois quarts, le mauvais temps avait continué d’une si fâcheuse façon qu’il n’y avait plus à songer au reste de la fête. Le soir, le concert annoncé, les illuminations et le feu d’artifice n’ont pu avoir lieu ; on a vu cependant encore en ville plusieurs maisons illuminées, le bal populaire gratis a été très animé, et d’intrépides danseurs se sont encore réunis jusqu’à une heure assez avancée de la nuit sous la tente du bal Tivoli, sur le parterre.
L’animation, malgré le départ de tous les gens transpercés qui avaient hâte de regagner leurs demeures, a été encore très grande en ville pendant la soirée et une partie de la nuit. Nous l’avons dit, l’affluence des habitants des communes de l’arrondissement avait été au-delà de toutes proportions présumables, et l’on peut en juger par l’énumération suivante, où, parmi les communes les plus éloignées, on peut citer pour la présence et la belle tenue de leurs députations celles de Houdan, Limay, Meulan et Mantes.
Venaient ensuite, très remarquables aussi, les compagnies de Chatou, de Rueil, puis Maule, Conflans-Sainte-Honorine, Sartrouville, Verneuil, L’Etang-la-Ville, Le Pecq, Louveciennes, Marnes, Noisy-le-Roi, Montesson, Chambourcy, Saint-Leu-Taverny, Versailles, Port-Marly, Houilles, Cormeilles-en-Parisis, Mareil-Marly, Bezons, Poissy, Crespières, Mesnil-le-Roi, Herblay, Croissy, Flins, les Mureaux, Maisons, Aubergenville, Feucherolles, Carrières-sous-Poissy, Andresy, Villepreux, Garches, Argenteuil, représenté, comme plusieurs, par son maire, le conseil municipal, ses deux sociétés de secours mutuels et ses médaillés de Sainte-Hélène ; Médan, Chapet, également représentées par leurs maires, Chavenay, Achères, Carrières-Saint-Denis et Deuil ; peut-être en passons nous encore, mais cette énumération doit suffire pour prouver en même temps l’empressement général et la difficulté de placer à l’improviste et de recevoir particulièrement comme ils le méritaient les différents corps et les honorables magistrats et chefs de Sociétés qui les accompagnaient.
Pour rendre enfin justice à chacun, nous croyons, au point de vue local, devoir faire connaître les noms de MM. les entrepreneurs auxquels on a dû la décoration générale, c’étaient pour la ville de Saint-Germain : MM. Léon Bied, entrepreneur des fêtes publiques, à Paris, et Rousseau, tapissier de la ville ; pour le château et le musée, extérieurement et intérieurement, M. Vidal, tapissier de Saint-Germain, et pour le chemin de fer, débarcadère, gare et quai, la maison Belloir, de Paris.
Les massifs de fleurs de la place du Château étaient dus aux soins et au bon goût de M. Etienne Poisot, fleuriste, rue de Paris ; son frère aîné M. Poisot, de la rue au Pain, avait fourni et disposé les arbustes et les fleurs qui décoraient le pont et l’intérieur de la cour.
[p. 79] Dès le matin, la quantité des voyageurs amenés par le chemin de fer a été énorme, les trains remorqués en double attelage contenaient chacun dix-sept voitures et on évalue à six mille le nombre des voyageurs qui ont été conduits par les trains facultatifs et extraordinaires.
Telle est à peu près l’exquise, incomplète peut-être, mais fidèle, dans les détails que nous avons pu saisir, de cette grande journée qui – pour employer cette fois d’une manière certaine une phrase souvent trop facilement consacrée – restera, malgré l’intempérie qui l’a si funestement contrariée, dans le souvenir éternel des habitants de Saint-Germain, auxquels l’Empereur avait apporté la joie et dont il a remporté tous les cœurs.
Léon de Villette »

Quittance pour des fournitures pour le ballet des Muses dansé à Saint-Germain-en-Laye

« En la presence des notaires gardenotes du Roy nostre sire en son Chastellet de Paris soussignez, Jean Vagnard, peintre du Roy demeurant sur le quay de la Megisserie, parroisse Sainct Germain d’Auxerois, a reconneu et confessé avoir receu de messire Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, conseiller du Roy, tresorier general de son Argenterie, la somme de deux mil deux cens seize livres à luy ordonnée estre paiée par Sa Majesté pour fournitures de masques, jartieres, manes, ustancilles et cadenats qu’il a faites pour le ballet des Muses dansé par Leurs Majestez au chasteau de Sainct Germain en Laye le deuxiesme jour de decembre de l’année derniere mil six cens soixante six, de laquelle somme il se tient comptant, en quitte led. sieur tresorier et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé à Paris es estudes des notaires soussignez l’an mil six cens soixante sept, le vingt deux jour de novembre avant midy, et a signé.
Vagnard
Ruin, Loret »

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