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Délibération du conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye concernant le plan proposé pour le réaménagement de la gare

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Ville de Saint-Germain-en-Laye
Extrait du registre des délibérations du conseil municipal
Séance du 12 novembre 1852
L’an mil huit cent cinquante-deux, le douze novembre, le conseil municipal s’est réuni au lieu ordinaire de ses séances, à l’hôtel de ville, sous la présidence de M. Quentin de Villiers, maire.
Vingt-quatre membres étaient présents.
M. le maire donne lecture d’une note donnée par l’administration du chemin de fer et d’un rapport de M. l’architecte-voyer de la ville favorable à la demande que fait la compagnie au conseil d’émettre un avis favorable sur le projet de substituer une galerie vitrée à l’ancienne, afin de laisser à jour, sur le parterre, l’espace laissé occupé par la galerie et de reculer le trottoir et le garde-corps sur le parterre de toute la largeur de cette galerie.
Les promeneurs pourraient ainsi voir l’arrivée et le départ des trains, la gare serait plus saine et d’un aspect plus agréable.
Le conseil,
Prenant en considération les motifs énoncés par la compagnie du chemin de fer,
Emet un avis favorable sur ce projet tout en témoignant le désir de voir le prolongement du trottoir en bitume jusqu’à l’entrée du premier tunnel et la substitution d’un garde-corps en fer au treillage en bois placé sur le côté gauche de la tranchée, lequel déshonore l’ensemble de clôture établi au pourtour de l’embarcadère. »

Ministère d'Etat

Lettre concernant le réaménagement de la gare de Saint-Germain-en-Laye

« Compagnie des chemins de fer de Paris à Saint-Germain
Paris, le 20 décembre 1852
Monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Dans l’hiver de 1852, la terrasse en charpente qui couvrait le quai de la gare du chemin de fer de Saint-Germain a été détruite par un incendie.
La compagnie du chemin de fer a proposé de rétablir les lieux suivant des dispositions plus convenables pour le public et pour les parterres du château. Ces dispositions consistaient à remplacer la terrasse par une vitrine le long de laquelle serait reportée le trottoir.
Le conseil municipal, consulté sur cette modification, l’avait d’abord repoussée. Ce refus provenait d’une instruction incomplète de l’affaire. Soumise à un examen plus attentif, le conseil a, dans une délibération récente, manifesté formellement sa préférence pour le nouveau projet, en en spécifiant les raisons.
Votre approbation, Monsieur le Ministre, est nécessaire pour qu’il puisse être procédé à l’exécution des travaux, la terrasse qui couvrait le quai de la gare étant une dépendance du parterre, sa transformation en vitrine, si elle ne change rien à la propriété du fond, en modifie cependant la forme de la superficie, et quelqu’avantageuse que soit cette transformation pour les intérêts engagés, les agents du domaine n’en autoriseront l’exécution qu’après que vous l’aurez approuvée.
Nous avons l’honneur de vous prier de vouloir bien prendre une décision à cet égard. L’instruction de cette affaire a duré une année ; la gare est restée pendant tout ce temps exposée aux intempéries. La dernière délibération du conseil municipal vous a été adressée depuis deux mois environ, tout est prêt pour exécuter rapidement les travaux et nous avons l’espoir qu’une prompte décision nous mettrait à même de les terminer avant l’hiver.
Nous sommes avec respect, Monsieur le Ministre, vos très humble et très obéissant serviteur.
Le directeur
Emile Pereire »

Ministère d'Etat

Lettre concernant le réaménagement de la gare de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Section des Palais et manufactures
Minute de lettre du 23 janvier 1853
Le ministre à M. Emile Pereire, directeur du chemin de fer de Paris à Saint-Germain
Monsieur,
J’ai reçu la lettre que vous m’avez adressée le 20 décembre dernier pour m’exposer que le conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye a donné son assentiment aux dispositions projetées par la compagnie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain pour la reconstruction de la partie de la gare qui a été récemment incendiée et vous me demandez l’autorisation de mettre ce projet à exécution.
Je m’empresse de vous annoncer, Monsieur, que je vous accorde l’autorisation que vous sollicitez. Toutefois, il est bien entendu que la zone de terrain de 5 mètres environ sur une longueur de 80 mètres qui va être occupé par le bâtiment du chemin de fer restera la propriété de l’Etat.
Recevez etc.
Le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur »

Ministère d'Etat

Rapport concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Pour satisfaire à vos ordres, je devais visiter le château de Saint-Germain et rechercher l’endroit le plus convenable pour y établir le logement que vous voulez bien m’indiquer.
Les quatre corps de logis qui environnent la cour présentent des largeurs diverses. Trois de ces bâtiments étaient disposés pour la réception et les pièces d’apparat, mais le quatrième, le plus étroit, sis au midi, sur la rue du Château-Neuf, contenait un couloir de dégagement donnant accès à de petites pièces et seul alors ce bâtiment était dans l’origine destiné à l’habitation. J’ai indiqué ces dispositions dans les diverses études que j’ai eu l’honneur d’adresser à Votre Excellence et vous voudrez peut-être, Monsieur le Ministre, vous reporter au travail d’ensemble concernant le château de Saint-Germain-en-Laye.
Le bâtiment dont il vient d’être parlé, sis au midi, n’ayant qu’une faible largeur, étant coupé par de nombreux murs de refend, n’ayant plus aujourd’hui de vue sur les magnifiques jardins de Saint-Germain, devrait être rendu à son ancienne destination, nous croyons, et quelque soit l’établissement que vous voudrez installer dans la demeure dont il s’agit. Dans ces conditions, nous devons avoir l’honneur de vous proposer d’installer dans ce corps de logis l’habitation de M. le régisseur du palais. Nous devons toutefois rappeler que l’arrangement de cette demeure ne pourrait utilement et convenablement se faire, peut-être, qu’après avoir effectué les ouvrages de restauration ayant pour but de remédier au mauvais état de la grosse construction des bâtiments dont il s’agit.
Nous ne savons si vous voudrez, Monsieur le Ministre, ordonner ces ouvrages de restauration et nous devons alors porter nos recherches sur une demeure provisoire dans les appartements conservés et servant, lors du pénitencier, à l’habitation des officiers placés à la tête de cet établissement. J’aurais désiré installer M. le régisseur à l’entresol, dans l’ancien appartement du capitaine, mais les cloisons s’enchevêtrent malheureusement les unes dans les autres, les parquets sont détestables, les cheminées sont organisées de façon à faire craindre un incendie et tout cet ensemble présente enfin un décousu qu’on doit à la présence de divers poteaux destinés à supporter l’appartement supérieur. Je devais donc remonter au premier étage, habité jadis par le commandant, et qui comprend en un mot le plus bel appartement conservé aujourd’hui dans le château de Saint-Germain-en-Laye.
Cette demeure, sise au niveau des terrasses et du grand balcon, est assez bien conservée, elle s’étend actuellement au dehors du pavillon d’angle sud-ouest, mais j’aurai l’honneur de vous proposer de la contenir dans ce pavillon et d’en distraire diverses pièces présentant ensemble une superficie approximative de 50 à 60 mètres. Dans ce cas, j’aurai l’honneur de proposer à Votre Excellence de faire une cuisine dans l’une des chambres à coucher et de modifier l’appartement de façon à le faire concorder avec ce que nous avons tracé dans le plan joint à ce rapport.
La transformation du logement du pavillon n’entrainerait que de faibles dépenses, si toutefois j’étais autorisé par vous, Monsieur le Ministre, à prendre, par quelques démolitions, un fourneau de cuisine et quelques menuiseries dans le château lui-même, et dans ce cas la dépense s’élèverait au plus à environ mille francs.
J’ajouterai que l’habitation dans le pavillon d’angle sud-ouest ne pourrait gêner en rien les ouvrages de grande restauration et que le régisseur, logé provisoirement de la sorte, pourrait n’abandonner le local dont il s’agit que pour occuper son habitation définitive, ménagée soit dans le corps de logis méridional, soit partout ailleurs, et suivant ce qui me serait ordonné par vous à cet égard.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 20 août 1857 »

Ministère d'Etat

Rapport concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Service extraordinaire
Paris, le 22 septembre 1857
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Votre Excellence a manifesté l’intention de placer au château de Saint-Germain M. O Connell (Richard Théodore), lieutenant de cavalerie en retraite, et elle a demandé à M. l’architecte Millet des propositions pour l’établissement du logement de cet officier.
M. Millet présente en conséquence un double projet qui consiste à installer ce logement soit à l’entresol, soit au 1er étage du pavillon de l’angle sud-ouest du château.
Ce qui a motivé le choix de ce pavillon pour y établir le logement de M. O Connell, c’est qu’il pourra toujours continuer à être occupé, dans le cas d’une restauration du château, sans gêner les travaux.
L’appropriation de l’entresol, y compris les honoraires de l’architecte, qui seront d’environ 120 francs, entrainerait une dépense de 2500 francs environ.
Et celle du 1er étage, en y comprenant également les honoraires, coûterait environ 1100 f.
Différence : 1400 f.
L’appropriation de l’entresol serait beaucoup plus coûteuse parce qu’il se trouve dans un état de détérioration beaucoup plus grave. Cependant, malgré la différence en faveur du 1er étage, je proposerai à Votre Excellence d’adopter l’entresol car le 1er étage constituerait un appartement trop important par rapport aux fonctions qui seront confiées à M. O Connell.
Une fois ce point décidé, il y aura lieu de fixer la somme qui sera allouée à M. O Connell à titre de traitement.
La pension dont joui cet officier ayant été réglée sur des services exclusivement militaires, elle peut être service en même temps qu’un traitement ayant pour cause des services civils.
M. O Connell cumulera ainsi le traitement qui lui sera alloué avec sa pension de retraite, qui est d’environ 800 francs. Dans ce cas, ce traitement peut être un peu moins élevé, et j’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence d’en fixer le chiffre à 1800 francs, soit 2600 francs avec la retraite.
Si l’on tient compte de la valeur du logement accordé et du chauffage que Votre Excellence voudra sans doute faire fournir par l’Etat, la position de M. O Connell paraitra convenable.
Comme le château de Saint-Germain ne se trouve pas inscrit au budget pour un crédit spécial, le traitement ci-dessus mentionné ne pourra être imputé que sur le chapitre affecté à l’entretien des bâtiments civils, comme l’est déjà celui du sieur Bague, concierge du même château.
Si les propositions qui précédent sont adoptées par Votre Excellence, il restera à décider quel sera le titre de l’emploi occupé par M. O Connell, titre qui peut être celui de régisseur ou celui de conservateur, et je prierai Votre Excellence de vouloir bien m’indiquer sa volonté à cet égard et signer le projet d’arrêté ci-joint.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Alfred Blanche »

Ministère d'Etat

Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
L’appartement du premier étage du pavillon de l’angle sud-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye est en presque totalité carrelé en terre cuite. La salle à manger est sombre, ne prend de jour que sur l’escalier, et ne pourrait être acceptée certainement dans ces conditions. La cuisine est mal établie et réclame de sérieux changements. Le cabinet d’aisances se trouve en dehors de l’appartement, dans une cabane extérieure, sur le balcon entourant le château, et cet arrangement me semble et vicieux et incommode. J’ajouterai que le balcon lui-même est en mauvais état et qu’on peut à peine s’aventurer sur ses dalles en pierre.
J’ai l’honneur de proposer quelques changements dans les distributions et je m’empresse en conséquence d’adresser à Votre Excellence un projet à cet égard (voir la feuille de dessins n° 1). L’on pourrait obtenir une galerie d’antichambre parfaitement éclairée, une salle à manger prenant jour sur la place du Château, un salon spacieux, 2 chambres à coucher, un cabinet de travail, une cuisine, un cabinet d’aisances compris dans l’habitation et enfin une chambre de domestique comprise aussi dans l’appartement dont il s’agit. La demeure projetée pourrait être obtenue sans augmenter en quelque sorte la surface occupée par l’appartement actuel et il suffirait d’y joindre l’espace formant aujourd’hui la petite cour (plutôt le puits d’air) disposé pour le service de l’ancien pénitencier de Saint-Germain-en-Laye. Le premier étage du pavillon de l’angle sud-ouest avait jadis une hauteur de environ six mètres. Cet étage a été divisé par un plancher et l’entresol formé de la sorte est trop bas pour permettre d’y établir une habitation convenable. Jadis, le pavillon ne comprenait que deux grandes pièces et l’on n’avait ménagé de conduites de fumée que dans les murailles intérieures. Pendant l’occupation du château par le pénitencier, l’on a voulu augmenter le nombre des cheminées du 1er étage et l’on donnait issue à la fumée des nouveaux foyers par des conduites en métal traversant le plafond et l’entresol et allant rejoindre, tant bien que mal, les tuyaux des murailles. Le triste arrangement, qui ne peut être que provisoire, devait être conservé toutefois si l’on ne veut construire des tuyaux en maçonnerie et faire des dépenses très considérables.
L’entrée du château a été déshonorée par divers ouvrages du 17ème siècle, et à cette époque aussi l’on dénaturait la belle disposition de la salle des gardes ou galerie voûtée du rez-de-chaussée. Pour les besoins du pénitencier, l’on établissait en 1836, je crois, la petite cour dont il a été parlé plus haut. Cette cour est entourée de pans de bois supportés par des poutres avec liens en charpente qui enlèvent au vestibule son aspect élégant et monumental. Après avoir traversé la galerie de la Renaissance, l’on doit s’engager dans un couloir étroit et sombre et gagner de la sorte l’escalier conduisant à l’appartement que vous avez bien voulu me charger d’étudier.
Le vestibule du rez-de-chaussée est pavé en grès sur quelques points et présente des dalles en pierres dans sa plus grande longueur. L’on peut constater de graves détériorations dans le pavé et aussi dans le dallage et un remaniement complet de l’aire serait indispensable, nous croyons. Nombre de baies du rez-de-chaussée ont été défendues soit par des maçonneries, soit par de lourdes grilles en fer pendant le séjour des détenus militaires. Ces clôtures donnent à cette demeure un caractère fâcheux qu’il serait utile peut-être de modifier.
Des ouvrages de restauration seraient nécessaires, nous croyons, dans le rez-de-chaussée, pour donner un accès convenable aux appartements du pavillon sud-ouest et nous devions au moins porter ces faits à la connaissance de Votre Excellence. Nous avons pensé devoir tracer les modifications proposées dans cet étage et nous avons l’honneur de joindre à cette lettre une 2ème feuille de dessins.
Le chiffre de la dépense est assez difficile à fixer avant de connaître avec quelque précision le programme que Votre Excellence voudra bien nous imposer. Nous ne savons si l’on pourra se contenter de carrelages sur quelques points. Nous aurions besoin d’être fixé sur l’importance de cette demeure pour savoir si nous devons prévoir et des ouvrages de dorure et de décor, su les plafonds et les menuiseries doivent être ornés de splendides moulures, etc.
Nous devons toutefois, et pour satisfaire à votre demande, faire suivre ces renseignements d’une évaluation approximative.
Appartement
Travaux de maçonnerie : 900,00
Travaux de charpente : 500,00
Travaux de serrurerie : 500,00
Travaux de couverture et plomberie : 600,00
Travaux de menuiserie et parquets : 3000,00
Travaux de peinture et tenture : 1100,00
Travaux de fumisterie et marbrerie : 550,00
La fourniture des glaces et les travaux divers évalués à : 1500,00
[Total :] 8650,00
Ensemble pour l’appartement : 8650,00
Travaux accessoires
Restauration du balcon de l’appartement : 500,00
Réparation à effectuer dans le cabinet d’aisances de l’entresol et à la suite du changement de la conduite de chute : 200,00
Dallage en pierre du vestibule du rez-de-chaussée et ouvrages divers dans cet étage évalués ensemble à : 6000,00
[Total :] 6700,00
Ensemble : 6700,00
Total de l’évaluation approximative : 75350,00
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 9 avril 1858 »

Ministère d'Etat

Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Minute de lettre
Du 25 septembre 1858
Pour le ministre, le secrétaire général, à M. Millet, architecte
Monsieur,
En réponse de votre lettre du 20 de ce mois, j’ai l’honneur de vous faire connaître que j’approuve les travaux exécutés, conformément à mes instructions, au 1er étage du pavillon du château de Saint-Germain pour l’installation de l’appartement du commandant. Je vous invite à ne rien faire dans les petites pièces de cet étage entourant la cour de service et qui ne font pas partie du logement.
Je vous autorise également à disposer en caves les locaux que vous indiquez pour les appartements du commandant et du régisseur, mais à la condition que ces caves serviront aussi comme bûchers, sans qu’il y soit ajouté des locaux spéciaux pour cet usage ; à faire approprier, dans l’entresol du 1er étage, deux chambres de domestiques pour l’appartement du commandant. Je vous ferai observer toutefois que la dépense qui résultera de ces travaux devra être couverte au moyen des crédits qui vous sont déjà accordés, soit pour travaux neufs, soit pour travaux d’entretien.
Recevez etc.
Le ministre d’Etat
Pour le ministre et par autorisation,
Le secrétaire général
Signé Pelletier »

Ministère d'Etat

Rapport concernant des réparations aux vitres du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
L’architecte du château de Saint-Germain a l’honneur de faire connaître à Votre Excellence que, d’après l’examen auquel il s’est livré, il a constaté qu’il manque, aujourd’hui, environ 1731 pièces en verre, présentant une surface totale de 67 m. 41, et 723 panneaux ou morceaux de zinc, présentant une surface totale de 62 mètres.
La presque totalité des pièces brisées ou détruites se trouvant à l’extérieur du château, il est nécessaire de les remplacer et d’exécuter, en même temps, quelques travaux de menuiserie, de serrurerie et de peinture qui sont les conséquences de ces réparations.
Ces travaux se divisent de la manière suivante :
Remplacement de 931 carreaux en verre : 330
Remplacement de 726 pièces soit en verre, bois ou zinc : 372
Démasticage, menues réparations de menuiserie, ferrures, peinture etc. : 230
Imprévus : 168
Total : 1100
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser cette dépense et de décider que son montant sera imputé sur le crédit d’entretien des Bâtiments civils, année 1859.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage respectueux de mon dévouement.
J. Pelletier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 19 mai 1859, le ministre d’Etat, Achille Fould »

Ministère d'Etat

Lettre demandant des travaux dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ville de Saint-Germain-en-Laye
Seine-et-Oise
Mairie
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Ministre,
Sous la date du 8 avril 1858, j’avais eu l’honneur de solliciter de la bienveillance de Votre Excellence la construction, entre le parterre et la terrasse de Saint-Germain, d’un mur de soutien pour corriger la différence de niveau qui existe entre ces deux magnifiques promenades.
Le talus gazonné qui remplit aujourd’hui ce but et les haies de troenne destinées à l’enclore sont dans un état de dégradation déplorable et inévitable dans un lieu où l’affluence des promeneurs les jette forcément hors des étroites limites qui leur sont assignées.
La construction de ce mur à l’alignement actuel du pied du talus joindrait à un aspect convenable l’avantage si désirable de diminuer l’encombrement que chaque soirée de la belle saison voit se renouveler sur ce point.
J’offrais alors, au nom de la Ville, la pose de candélabres et l’éclairage au gaz à ses frais pendant les heures où le public est admis sur le parterre à la tombée de la nuit. Cette offre a été repoussée, et je n’ose pour ce motif la reproduire aujourd’hui.
Grâce la munificence de Sa Majesté l’Empereur, une magnifique grille en fer posée par parties chaque année remplace peu à peu les disgracieuses barrières en bois qui bordaient la terrasse. Toute la partie de cette grille faisant face au parterre et au rond-point qui le suit est aujourd’hui posée.
Et comme degré d’urgence au double point de vue de l’embellissement de la promenade et de l’utilité du public, la construction du mur de la petite terrasse dans le même style me parait primer la continuation des travaux de pose de la grille bordant la terrasse.
M. Dufrayer, auquel j’en ai parlé, n’a élevé contre ma manière de voir aucune objection, sinon l’impossibilité pour lui de rien faire à ce sujet sans ordre supérieur.
Je viens, Monsieur le Ministre, mettre de nouveau cette affaire sous vos yeux, espérant que vous voudrez bien consentir à changer l’ordre des travaux et à donner la priorité à ceux dont l’exécution donnerait satisfaction au désir le plus vivement senti par la population en compléttant pour la partie la plus voisine de la ville les embellissements dont Sa Majesté veut bien doter la belle promenade que l’Europe entière envie à Saint-Germain.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Le maire de Saint-Germain
De Breuvery
Saint-Germain, le 20 mars 1861 »

Ministère d'Etat

Lettre concernant les travaux demandés par la Ville dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Forêts de Saint-Germain et de Marly
Service des Bâtiments
Ministère de la Maison de l’Empereur
Bougival, le 25 mars 1861
A Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Ministre,
L’affaire dont il est question dans la lettre ci-jointe n’est pas nouvelle. M. le maire de Saint-Germain m’en a souvent parlé et je crois avoir présenté en 1858 le projet et le devis de la construction demandée, devis s’élevant à la somme de 20000 f. qu’il faudrait accorder dans une seule année car ce travail ne peut être scindé, comme celui du remplacement de la barrière en bois de la Grande Terrasse.
En résumé, je suis d’avis que le mur et la grille demandés par M. le maire formeraient le complément de la restauration des parterres ; mais il me semble que la Ville, qui profite largement de tous les embellissements, devrait entrer pour une très forte partie dans les nouvelles dépenses.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
L’architecte des parterres et terrasses de Saint-Germain
X. Dufrayer »

Ministère d'Etat

Lettre concernant les travaux demandés par la Ville dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments de la Couronne
Bureau des Bâtiments
Palais des Tuileries, le 3 avril 1861
Monsieur le maire de Saint-Germain
Monsieur le Maire,
Par une lettre en date du 20 mars dernier, vous me signalez les avantages qu’offrirait pour les habitants de la ville de Saint-Germain le remplacement par un mur du talus en terre qui se trouve entre le parterre et la terrasse par suite de la différence de niveau entre ces deux promenades.
Vous demandez que les sommes employées annuellement à terminer l’établissement d’une balustrade en fer sur la terrasse soient affectées à la construction de ce mur.
Je ne pense pas, Monsieur le Maire, que les travaux dont vous sollicitez l’exécution soient une amélioration tellement urgente qu’il faille abandonner pour elle la continuation du remplacement par une balustrade en fer de la barrière de bois de la terrasse, qui est dans un état de délabrement presque complet et dont le bon état importe à la sûreté des promeneurs. Je ne puis donc que remettre à une autre époque l’examen de la mesure que vous demandez.
Recevez, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur
Signé : Vaillant »

Ministère d'Etat

Lettre concernant une découverte faite lors de la pose de trottoirs devant le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 22 octobre 1861
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Les ouvrages concernant les trottoirs à établir autour du château de Saint-Germain-en-Laye ont été achevés il y a quelques jours déjà. J’ai dû baisser le sol au niveau qui m’était indiqué par l’administration municipale et, après avoir enlevé le vieux pavage, j’ai été surpris de trouver un très large empâtement en pierre de taille dure, de 200 mètres de longueur environ et formant fondation de tout le mur sur la rue du Château-Neuf. J’ai été contraint de faire enlever à la pioche cette pierre dure et de faire tailler les parements. Il en est résulté quelques dépenses que je n’avais pu prévoir. Cet excédent, joint aux ouvrages supplémentaires réclamés par monsieur le général de Girardin pour compléter son appartement, m’a privé de ressources pour réparer les combles du château avant l’hiver.
J’ai donc l’honneur de solliciter auprès de Votre Excellence un crédit de 12 ou 15 cents francs qui serait utile pour remédier aux désordres causés par le vente sur les toitures dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère d'Etat

Devis pour la démolition des pavillons de Louis XIV au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Devis n° 2, démolitions
Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Devis comprenant la démolition des bâtiments érigés à la fin du XVII siècle
1° Pavillon nord-ouest

  1. La surface de la toiture, en y comprenant plomb et ardoise, est de 211 m. 20.
    Dont ½ en plomb déposé, jeté et rangé = 105 m. 60 à 30 k. 00 par mètre superficiel, produit un poids de : plomb déposé, jeté et rangé : 3168 k. 00
  2. L’autre moitié en ardoises = 211,20 à 0 f. 15 : argent : 31 f. 68
  3. Dépose des bois du comble avec descente et rangement, surface 211 m. 20 à 0 st. 10 par mètre superficiel, produit : démolition de charpente : 21 stères 12
  4. La démolition des planchers produit ensemble 960 m. 00 à 0 st. 15 par mètre superficiel, produit : idem : 144 st. 00
  5. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage ou dépose des parquets, surface 960 m. 00 à 0 f. 75 le mètre : argent : 720 f. 00
  6. La démolition des murs extérieurs et de refend : ceux extérieurs produisent un développement de 38 m. 00 30 m. 00 de hauteur = 1140 m. 00 1,62 d’épaisseur réduite, 1846,80
    Les murs de refend, surfaces en plan 25 m. 00 30 m. 00 de hauteur, produit 750,00
    Les voûtes, surface en plan 192 m. 00 à % ½ = 288,00
    0,60 = 172,80
    Cube total : 2769 m. 60
    Dont en pierre jetée, bardé, rangée et cubant, 600,00 : démolition de pierre : 600,00
    Le reste en moellon et brique, 2169,00 : idem de moellon et brique : 2169,60
    Démolition de l’escalier, des fourneaux, descellement des tuyaux, une somme de : argent : 300 f. 00
    La dépose du balcon en fer, de 40 m. 00 de longueur à 127 k. 00 par mètre linéaire, produit : dépose de fer : 5080 k. 00
    La dépose avec soin, le rangement et numérotage des boiseries sculptées provenant des 2 petites pièces du logement dit de Jacques II : argent : 800 f.
    La dépose de 4 cheminées de l’époque : idem : 100 f. 00
    La démolition des souches de cheminées : idem : 250 f. 00
    Résumé
  7. Plomb dépose, jeté et rangé : 3168 k. 00, 0 f. 02 : 63 f. 36
  8. Charpente déposée, descendue et rangée : 165 st. 12, 6 f. 00 : 990 f. 72
  9. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, régalage des gravois à la demande : 600,00, 6 f. 00 : 3600 f. 00
  10. Démolition de moellon et brique avec transport et rangement, régalage idem des gravois : 2169 m. 60, 2 f. 50 : 5424 f. 00
  11. Dépose de fer idem : 5080 k. 00, 0 f. 02 : 101 f. 60
  12. Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 2201 f. 68
    Total : 12381 f. 36
    1° Pavillon nord-est
  13. La surface de la toiture, en y comprenant tuile, ardoises et plomb, est de 220 m. 00.
    Dont en plomb le chêneau, produisant un développement de 45 m. 00 * 1,00 de largeur, produit 45,00 pesant : démolition de plomb : 1350 k. 00
  14. Le surplus en tuiles et ardoises produit 175 m. 00 à 0 f. 15 le mètre : argent : 26 f. 25
  15. Dépose des bois du comble avec descente et rangement, surface 220 m. 00 à 0 st. 10 par mètre superficiel, produit : démolition de charpente : 22 st. 00
  16. La démolition des planchers produit ensemble 1000 m. 00 à 0 st. 15 par mètre, produit : idem : 150 st. 00
  17. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage ou dépose des parquets, surface 1000 m. 00 à 0 f. 75 le mètre : argent : 750 f. 00
  18. La démolition des murs extérieurs et de refend : ceux extérieurs produisent un développement de 50 m. 00 30 m. 00 de hauteur et 1 m. 60 d’épaisseur, produit 2430 m. 00
    Les murs de refend, surfaces en plan 26 m. 50
    30 m. 00 de hauteur, produit 795,00
    Les voûtes, surface en plan 200 m. 00 à % ½ = 300,00 * 0,60 d’épaisseur = 180,00
    Cube total : 3405 m. 60
    Dont en pierre jetée, bardé, rangée et cubant, 780,00 : démolition de pierre : 780,00
    Le reste en moellon et brique, 2625,00 : idem de moellon et brique : 2625,00
    Démolition de l’escalier, des fourneaux, descellement des tuyaux : argent : 200 f. 00
    La dépose du balcon en fer, de 52 m. 00 de longueur à 127 k. 00 par mètre linéaire, produit : dépose de fer : 6604 k. 00
    La dépose avec soin, rangement et numérotage des boiseries de deux pièces, dont l’une au 3e étage et l’autre au 4ème : argent : 500 f.
    La dépose de 2 cheminées de l’époque : idem : 50 f. 00
    Démolition des souches de cheminées : idem : 250 f. 00
    Résumé
  19. Plomb dépose, jeté et rangé : 1350 k. 00, 0 f. 02 : 27 f. 00
  20. Démolition de charpente, descendue et rangée : 172 st. 00, 6 f. 00 : 1032 f. 00
  21. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, régalage des gravois à la demande : 780,00, 6 f. 00 : 4680 f. 00
  22. Idem de moellon et brique avec rangement, régalage idem des gravois : 2625 m. 00, 2 f. 50 : 6562 f. 50
  23. Dépose de fer et rangement : 6604 k. 00, 0 f. 02 : 132 f. 08
  24. Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 1176 f. 25
    Total : 14209 f. 83
    3° Pavillon sud-est
  25. La surface de la toiture, en y comprenant plomb est de 255 m. 00 à 30 k. 00 par mètre : plomb déposé : 7650 k. 00
  26. Dépose des bois du comble avec descente et rangement, 255 m. 00 superficiels à 0 st. 10 par mètre superficiel, produit : démolition de charpente : 25 stères 50
  27. La démolition des planchers produisant ensemble 1275 m. 00 à 0 st. 15 par mètre superficiel, produit : idem : 191 st. 25
  28. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage ou dépose des parquets, surface 1275 m. 00 à 0 f. 75 le mètre : argent : 956 f. 25
  29. La démolition des murs extérieurs et de refend : ceux extérieurs d’un développement de 42 m. 00 30 m. 00 de hauteur 1 m. 62 d’épaisseur réduite produisent 2041,20
    Les murs de refend, surfaces en plan 75 m. 50 30,00 de hauteur, produit 2175,00
    Les voûtes, surface en plan 255,00 à % ½ = 382,50
    0,60 d’épaisseur = 229,50
    Cube total : 4445 m. 70
    Dont en pierre jetée, bardé, rangée et cubant, 700,00 : démolition de pierre : 700,00
    Le surplus en moellon et brique, 3745,70 : idem de moellon et brique : 3745,70
    Démolition de l’escalier et descellement des tuyaux, une somme de : argent : 400 f. 00
    La dépose du balcon en fer, de 44 m. 00 de longueur à 127 k. 00 par mètre linéaire, produit : dépose de fer : 5588 k. 00
    La démolition des souches de cheminées : argent : 250 f. 00
    Résumé
  30. Plomb dépose, jeté et rangé : 7650 k. 00, 0 f. 02 : 153 f. 00
  31. Démolition de charpente descendue et rangée : 216 st. 75, 6 f. 00 : 1300 f. 50
  32. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, régalage des gravois à la demande : 700,00, 6 f. 00 : 4200 f. 00
  33. Démolition de moellon et brique : 3745 m. 50, 2 f. 50 : 9364 f. 25
  34. La dépose de fer avec rangement : 5588 k. 00, 0 f. 02 : 111 f. 76
  35. Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 1606 f. 25
    Total : 16735 f. 76
    4° Pavillon sud contre l’abside de la chapelle
  36. La surface de la toiture en plomb est de 185 m. 00 à 30 k. 00 par mètre, produit : plomb déposé, jeté et rangé : 5550 k. 00
  37. Dépose des bois du comble avec descente et rangement, surface 185 m. 00 à 0 st. 10 par mètre superficiel, produit : démolition de charpente : 18 st. 50
  38. La démolition des planchers produisant ensemble une surface de 845 m. 00 à 0 st. 15 par mètre superficiel, produit : démolition de charpente : 126 st. 75
  39. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage ou dépose des parquets, surface 845 m. 00 à 0 f. 75 le mètre superficiel : argent : 633 f. 75
  40. La démolition des murs extérieurs et de refend : ceux extérieurs produisent un développement de 47 m. 00 30 m. 00 de hauteur et 1,62 d’épaisseur réduite, produit 2284,20
    Les murs de refend produisent ensemble une surface de 20,00
    30,00 de hauteur, 600,00
    Les voûtes, mesurées en plan 169 m. 00 à % ½ = 253,00 * 0,60 d’épaisseur, 152,10
    Cube : 3036 m. 30
    Dont en pierre jetée, bardé, rangée et produisant, 630,00 : démolition de pierre : 630,00
    Le surplus en moellon et brique, 2406,30 : idem de moellon et brique : 2406,30
    Démolition de l’escalier et descellement des tuyaux : argent : 300 f. 00
    La dépose du balcon en fer, de 36 m. 00 de longueur à 127 k. 00 par mètre : dépose de fer : 4572 k. 00
    Démolition des souches de cheminées : argent : 250 f. 00
    Résumé
  41. Plomb dépose, jeté et rangé : 5550 k. 00, 0 f. 02 : 111 f. 00
  42. Démolition de charpente, descendue et rangée : 145 st. 25, 6 f. 00 : 871 f. 50
  43. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, régalage des gravois à la demande : 630,00, 6 f. 00 : 3780 f. 00
  44. Démolition de moellon et brique : 2406 m. 30, 2 f. 50 : 6015 f. 75
  45. Dépose de fer et rangement : 4572 k. 00, 0 f. 02 : 91 f. 44
  46. Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 1183 f. 75
    Total : 12053 f. 44
    5° Pavillon sud-ouest
  47. La surface de la toiture en plomb est de 229 m. 00 à 30 k. 00 par mètre superficiel, produit un poids de : plomb déposé, jeté et rangé : 6870 k. 00
  48. Dépose des bois du comble avec descente et rangement, surface 229 m. 20 à 0 st. 10 par mètre, produit : démolition de charpente : 22 stères 90
  49. Démolition des planchers produit 1040 m. 00 à 0 st. 15 par mètre, produit : idem : 156 st. 00
  50. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage ou dépose des parquets, surface 1040 m. 00 à 0 f. 75 le mètre : argent : 780 f. 00
  51. La démolition des murs extérieurs et de refend : ceux extérieurs produisent un développement de 44 m. 00 30 m. 00 de hauteur et 1,62 d’épaisseur réduite, produit 2138,40
    Les murs de refend, surfaces en plan 19 m. 00
    30 m. 00, produit 570,00
    Les voûtes, surface en plan 208,00 à % ½ = 312,00 * 0,60 d’épaisseur, 187,20
    Cube total : 2895,60
    Dont en pierre jetée, bardé, rangée et produisant 690,00 : démolition de pierre : 690,00
    Le reste en moellon ou brique, 2205,60 : idem de moellon ou brique : 2205,60
    Démolition de l’escalier et descellement des tuyaux : argent : 400 f. 00
    La dépose du balcon en fer, de 44,00 de longueur à 127 k. 00 par mètre, produit : dépose fer : 5588 k. 00
    La dépose avec rangement et numérotage des boiseries, des cheminées, des glaces etc : argent : 500 f.
    La démolition des souches de cheminées : idem : 250 f. 00
    Résumé
  52. Plomb dépose, jeté et rangé : 6870 k. 00, 0 f. 02 : 137 f. 40
  53. Démolition de charpente, descendue et rangée : 178 st. 90, 6 f. 00 : 1073 f. 40
  54. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, régalage des gravois à la demande : 690,00, 6 f. 00 : 4140 f. 00
  55. Idem de moellon ou brique avec régalage des gravois idem : 2205 m. 60, 2 f. 50 : 5514 f. 00
  56. Dépose de fer et rangement : 5588 k. 00, 0 f. 02 : 111 f. 76
  57. Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 1930 f. 00
    Total : 12906 f. 56
    6° Surélévation de la chapelle et bâtiment adossé à cette partie de l’édifice
    1 Surélévation de la chapelle
  58. La découverture de la toiture en plomb est de 266 m. 20 superficiels à 30 k. 00 par mètre superficiel, produit un poids de : plomb dépose, jeté et rangé : 7986 k. 00
  59. La dépose des bois du comble avec descente et rangement, surfaces 266,20 à 0 st. 10 par mètre, produit : démolition de charpente : 26 st. 62
  60. La démolition des planchers produit ensemble 484,00 superficiels à 0 st. 10 par mètre superficiels : idem : 48 st. 40
  61. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage ou dépose des parquets, surface 484 m. 00 à 0 st. 75 le mètre superficiel : argent : 363 f. 00
  62. La démolition des murs extérieurs d’un développement de 50,00 * 5,00 de hauteur et 1,00 d’épaisseur produit 250,00 dont en pierre jetée, bardée, rangée et produisant 50,00 : démolition de pierre : 50,00
    Le surplus en moellon et brique, 200,00 : idem de moellon et brique : 200,00
  63. Dépose des cloisons, poteaux etc. : argent : 100 f. 00
    Bâtiment adossé à la chapelle
  64. La découverte de la terrasse en plomb produisant 176 m. 00 superficiels à 30 k. 00 par mètre, pesant : plomb déposé, jeté et rangé : 5280 k. 00
  65. La démolition des 3 planchers avec descente et rangement produisant ensemble une surface de 528 m. 00 à 0 st. 15 par mètre : démolition de charpente : 79 st. 20
  66. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage, dépose des parquets ou démolition des formes, surface 528 m. 00 à 0 f. 75 le mètre superficiel : argent : 396 f. 00
  67. La démolition des murs extérieur 22,00 de longueur 15,00 de hauteur et 1,50 d’épaisseur réduite : 495 m. 00
    Les murs de refend produisent ensemble une surface de 6,00
    7,00 de hauteur, produit 42,00
    Cube total : 537,00
    Dont en pierre jetée, bardée, rangée et produisant 80,00 : démolition de pierre : 80,00
    Le surplus en moellon, 475,00 : idem de moellon : 457,00
    Démolition de l’escalier, des boiseries, descellement des tuyaux, etc. : argent : 450 f. 00
    La dépose du balcon en fer de 22 m. 00 de longueur à 50 k. 00 par mètre, produit : dépose de fer : 1100 k. 00
    Résumé
  68. Plomb dépose, jeté et rangé : 13266 k. 00, 0 f. 02 : 265 f. 32
  69. Démolition de charpente, descendue et rangée : 154 st. 00, 6 f. 00 : 925 f. 32
  70. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, régalage des gravois à la demande : 130 m. 00, 6 f. 00 : 780 f. 00
  71. Idem de moellon ou brique avec régalage idem : 657 m. 00, 2 f. 50 : 1642 f. 50
  72. Dépose de fer et rangement : 1100 k. 00, 0 f. 02 : 22 f. 00
  73. Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 1309 f. 00
    Total : 4944 f. 14
    Récapitulation générale indiquant la quantité de matériaux provenant des démolitions
    37854 k. 00 de plomb déposé à raison de 0,02 le kilog. : 757 f. 08
    1032 f. 24 de démolition de charpente à raison de 6 f. 00 le stère : 6193 f. 44
    3530 m. 00 de démolition de pierre à raison de 6 f. 00 : 21180 f. 00
    13809 m. 20 de démolition de moellon à raison de 2 f. 50 : 34523 f. 00
    28532 k. 00 de dépose de fer à raison de 0 f. 02 : 570 f. 64
    Articles divers : 10006 f. 93
    Total : 73231 f. 09
    Dressé par l’architecte soussigné
    Eug. Millet
    Paris, ce 22 février 1862 »

Ministère d'Etat

Devis pour la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye en conservant les pavillons de Louis XIV

« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Devis n° 3, château de Louis XIV
Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils
Restauration du château de Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye
Evaluation approximative
Restauration de l’ancien pavillon à l’angle nord-ouest. Cet ouvrage évalué à la moitié de la valeur des travaux comptés au devis n° 1 et s’élevant à : 70237 f. 98 [rayé et remplacé par : 81478 f. 18]
Restauration du pavillon Louis XIV de 15,00 19,00 surface 285,00 mètre à raison de 500 f. 00 [rayé et remplacé par : 575 f. 00] d’après le détail du devis précédent et eu égard à l’étage supplémentaire supérieur et à l’étage supplémentaire sis au niveau des fossés : 142500 f. 00 [rayé et remplacé par : 163875 f. 00]
[Total :] 212737 f. 98 c. [rayé et remplacé par : 245353 f. 18]
Restauration de l’ancien pavillon de l’angle nord-est comme ci-dessus : 70123 f. 35 [rayé et remplacé par : 80905 f. 40]
Restauration du pavillon saillant Louis XIV de 12,00
20,00 et d’une surface de 240,00 à raison de 500 f. 00 [rayé et remplacé par : 575 f. 00] le mètre superficiel comme ci-dessus et s’élevant à : 120000 f. 00 [rayé et remplacé par : 138000 f. 00]
[Total :] 190123 f. 35 [rayé et remplacé par : 218905 f. 40]
Restauration de l’ancien pavillon de l’angle sud-est, ces ouvrages évalués à la moitié de l’évaluation du devis n° 1 : 68532 f. 10 [rayé et remplacé par : 79895 f. 40]
Restauration du pavillon saillant de cet angle de 16,00 13,50 et d’une surface de 216,00 à raison de 500 f. 00 [rayé et remplacé par : 575 f. 00] : 108000 f. 00 [rayé et remplacé par : 124200 f. 00]
[Total :] 176532 f. 10 [rayé et remplacé par : 194095 f. 40]
Restauration de l’ancien pavillon sud de la chapelle évalué comme ci-dessus : 63000 f. 00 [rayé et remplacé par : 71000 f. 00]
Le pavillon saillant de 13,00
15,00 et d’une surface de 175,00 à raison de 500 f. 00 [rayé et remplacé par : 575 f. 00] le mètre superficiel comme ci-dessus et s’élevant à : 97500 f. 00 [rayé et remplacé par : 112125 f. 00]
[Total :] 160500 f. 35 [rayé et remplacé par : 183125 f. 00]
Restauration du pavillon sud-ouest érigé par Louis XIV de 24,00 de longueur sur 18,50 de largeur produisant une surface de 444 m. 00 à 500 f. 00 [rayé et remplacé par : 575 f. 00] le mètre comme ci-dessus : 222000 f. 00 [rayé et remplacé par : 255300 f. 00]
Restauration de la chapelle de saint Louis et du bâtiment accolé à cette chapelle, l’on comprend dans ces travaux toutefois la destruction de la sacristie. Ces ouvrages estimés comme au devis n° 1 : 236000 f. 00 [rayé et remplacé par : 291385 f. 00]
Restauration des 4 bâtiments sis autour de la cour du château et suivant ce qui est indiqué au devis n° 1 : 822854 f. 60 [rayé et remplacé par : 954024 f. 50]
Travaux divers complémentaires évalués au devis et comprenant le pavage, l’arrangement des murs d’appui des fossés et comme au devis n° 1 : 76149 f. 00
[Total :] 2096897 f. 03 [rayé et remplacé par : 2418336 f. 48]
Imprévus 1/20 [rayé et remplacé par : 1/10] : 104844 f. 85 [rayé et remplacé par : 241833 f. 65]
[Total :] 2201741 f. 88 [rayé et remplacé par : 2660170 f. 13]
Honoraires, frais d’agence et voyages, évalués ensemble à : 139829 f. 97
Total pour la restauration du château de Louis XIV : 2800000 f. 00
Dressé par l’architecte soussigné
Eug. Millet
Paris, ce 22 février 1862 »

Ministère d'Etat

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 12 mars 1862
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Le 15 février 1862, vous vouliez bien me faire l’honneur de m’ordonner de faire exécuter les ouvrages nécessaires pour installer le plutôt possible le musée gallo-romain dans le bâtiment ouest du château de Saint-Germain-en-Laye. J’ai aussitôt donné les ordres utiles et nous n’attendons plus aujourd’hui que le moment où les plâtres seront assez secs pour faire exécuter les ouvrages de peinture et de décoration. L’on s’occupe en attendant du nettoyage des voûtes de la grande salle des fêtes.
Monsieur le directeur général des Musées impériaux a bien voulu me faire connaître qu’il serait urgent de disposer une habitation pour le conservateur du musée et aussi un bureau pour ce fonctionnaire. En ce qui s’applique à l’habitation, nous devons attendre des ordres de Votre Excellence. En ce qui concerne le bureau ou cabinet du conservateur, nous devions faire les recherches utiles et solliciter aussi des ordres auprès de vous, Monsieur le Ministre.
Le bureau du conservateur doit être placé, nous croyons, auprès des salles d’exposition et de façon aussi à pouvoir être facilement indiqué aux visiteurs par le gardien concierge du château. Il doit être précédé peut-être d’un vestibule et accompagné d’un débarras et d’un cabinet d’aisances. Il faut songer aussi assurément au chauffage de ce local et, dans le bâtiment ouest, comprenant la salle de Mars, les cheminées sont vraiment bien rares.
Dans l’étage de l’entresol, près l’escalier A de notre plan, il serait bien difficile, sinon impossible, de trouver un logement convenable pour l’usage dont il s’agit. Cet étage est sombre et fort mal disposé et nous avons dû abandonner nos recherches sur ce point.
Dans l’escalier D, l’on pourrait bien trouver dans la surélévation au-dessus de la chapelle un local suffisant, mais il serait placé à 16 m. 00 au-dessus du sol, à la hauteur d’un cinquième étage de nos habitations ordinaires, et dans ces conditions le bureau du conservateur serait peut-être fort incommode.
Après de sérieuses études à cet égard, nous avons l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer d’établir le cabinet de M. le conservateur au rez-de-chaussée, dans la pièce à la suite de la galerie de François 1er, et de distribuer cet annexe du musée suivant ce qui est tracé en C, C’, C’’ et C’’’ dans le plan ci-joint. Nous avons l’honneur aussi de vous proposer de parqueter la pièce C et d’affecter au magasin du musée la pièce à la suite marquée E dans notre plan.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »

Ministère d'Etat

Rapport concernant le logement du personnel du musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Conformément aux instructions de Votre Excellence, M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, a recherché les moyens de loger dans les bâtimens du palais le conservateur adjoint du musée gallo-romain et les deux gardiens des galeries.
M. Millet propose d’affecter à l’habitation du conservateur adjoint une partie du 3ème étage du pavillon sud-ouest, dans lequel habitent déjà le général commandant le château et le régisseur. Cet étage comprend un appartement dans lequel il n’y aurait que de légères réparations à exécuter pour le rendre habitable. Les dispositions en sont indiquées au plan compris dans le rapport ci-joint de M. Millet. Les deux gardiens seraient logés au 4ème étage du même pavillon.
La dépense qu’entraineraient les réparations indispensables et consistant en réfection de cheminées, de peinture et tenture et établissement de deux cabinets d’aisances est évaluée à la somme de 3000 f. environ.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer d’approuver l’exécution de ces travaux et de vouloir bien signer, à cet effet, cette soumission et de signer à cet effet le présent rapport.
La somme de 3000 francs sera imputée sur le crédit de 150000 francs affecté, en 1862, aux travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 8 mai 1862, le ministre d’Etat, A. Walewski »

Ministère d'Etat

Lettre concernant la vente de boiseries et de bois provenant des démolitions du château de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai fait ranger dans la cour et dans les fossés du château de Saint-Germain-en-Laye des vieilles boiseries hors de service aussi bien que des bois de charpente de médiocre qualité et qui ne pourraient être utilisés dans les ouvrages de restauration ordonnés par Votre Excellence.
Ces vieux matériaux sont un embarras dans le chantier déjà assez restreint servant aux travaux. Les remblais qui s’effectuent ont entraîné déjà le déplacement des objets et la conservation de ces débris entrainerait des dépenses continuelles. Pour conserver ces débris d‘une façon convenable, il faudrait pouvoir les abriter et aucune partie du château ne pourrait jamais recevoir pareil dépôt.
J’ai l’honneur en conséquence d’adresser à Votre Excellence, avec ce rapport, une évaluation des matériaux dont il s’agit tout en sollicitant la vente par l’administration des Domaines.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 18 novembre 1862 »

Ministère d'Etat

Lettre concernant la fin des travaux au jardin fleuriste de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments de la Couronne
Bureau des bâtiments
Palais du Louvre, le 31 mars 1863
A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Par une dépêche en date du 28 juillet 1862, Votre Excellence a bien voulu m’annoncer qu’elle consentait à prendre à la charge du budget de son département la moitié des dépenses à faire pour l’installation d’un nouveau jardin fleuriste à Saint-Germain et qui étaient évaluées à 9000 f. environ.
Ce travail est aujourd’hui terminé et j’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence un état constatant qu’il a donné lieu à une dépense totale de 9334 f. 47, y compris honoraires proportionnels de l’architecte et du vérificateur.
Je joins à cet état 5 mémoires s’élevant ensemble à 4350 f. 92 c. et formant avec les honoraires une somme totale de 4620 f. dont je prierai Votre Excellence de vouloir bien assurer le paiement. Les autres mémoires, montant avec les honoraires à 4713 f. 79 c. seront acquittés par la Liste civile.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur
Vaillant »

Ministère d'Etat

Soumission pour les sculptures du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Restauration de l’angle nord-ouest
Soumission concernant les travaux de sculpture
Exercice 1863
Je soussigné André Libersac, sculpteur demeurant à Paris, rue Lafayette, n° 67,
Après avoir pris connaissance à titre de simple renseignement du devis estimatif et des dessins et tracés graphiques dressés par M. Eugène Millet, architecte, relatifs à la restauration de l’angle nord-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye,
M’oblige envers Son Excellence monsieur le ministre d’Etat à exécuter une partie des travaux de sculpture nécessaires à la restauration de l’angle ci-dessus désigné jusqu’à concurrence de la somme de deux mille cinq cens francs, en me conformant aux ordres et indications de l’architecte et moyennant les prix indiqués dans la série ci-dessous :
Série des prix
N° 1. Sculpture d’une gargouille de 1,00 à 1,30 à figure et ornemens dans la pierre dure d’Oinville : 220,00

  1. Sculpture d’une gargouille de même dimension en même pierre mais plus simple, avec consoles, cannelures et feuille : 110,00
  2. Sculpture d’une salamandre dans la hauteur de la balustrade, la dite avec flammes et accessoires et en pierre ferme de vergelé : 60,00
  3. Sculpture d’une F ornée, avec fleurs de lys, dans la hauteur de la balustrade, la dite en pierre ferme de vergelé : 40,00
    La sculpture d’une N ornée et pour le même emplacement sera payée le même prix
  4. Sculpture d’une couronne royale ou impériale avec consoles cannelées d’accotement, la dite en roche douce de Maule et pour le couronnement de la balustrade : 80,00
  5. Sculpture d’un vase couronnant la balustrade de 1,40 environ de hauteur avec guirlandes, têtes, macarons et bouquets supérieurs, le dit en roche douce de Maule : 80,00
    Je m’oblige en outre à toutes les charges, clauses et conditions du cahier des charges générales en 56 articles applicables aux travaux de la division des Bâtiments civils. Je serai dispensé de fournir un cautionnement. Les frais de timbre, d’enregistrement et de copies de pièces du présent marché seront à ma charge.
    Paris, ce 5 mai 1863
    Approuvé l’écriture ci-dessus
    A. Libersac
    L’architecte soussigné
    Eug. Millet »

Ministère d'Etat

Soumission pour les sculptures du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Restauration de l’angle nord-ouest
Soumission concernant les travaux de sculpture
Exercice 1863
Je soussigné Victor Corbel, sculpteur demeurant à Paris, rue Saint-Placide, n° 22,
Après avoir pris connaissance à titre de simple renseignement du devis estimatif et des dessins et tracés graphiques dressés par M. Eugène Millet, architecte, relatifs à la restauration de l’angle nord-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye,
M’oblige envers Son Excellence monsieur le ministre d’Etat à exécuter une partie des travaux de sculpture nécessaires à la restauration de l’angle ci-dessus désigné jusqu’à concurrence de la somme de deux mille cinq cens francs, en me conformant aux ordres et indications de l’architecte et moyennant les prix indiqués dans la série ci-dessous :
Série des prix
N° 1. Sculpture d’une gargouille de 1,00 à 1,30 à figure et ornemens dans la pierre dure d’Oinville : 220,00

  1. Sculpture d’une gargouille de même dimension en même pierre mais plus simple, avec consoles, cannelures et feuille : 110,00
  2. Sculpture d’une salamandre dans la hauteur de la balustrade, la dite avec flammes et accessoires et en pierre ferme de vergelé : 60,00
  3. Sculpture d’une F ornée, avec fleurs de lys, dans la hauteur de la balustrade, la dite en pierre ferme de vergelé : 40,00
    La sculpture d’une N ornée et pour le même emplacement sera payée le même prix
  4. Sculpture d’une couronne royale ou impériale avec consoles cannelées d’accotement, la dite en roche douce de Maule et pour le couronnement de la balustrade : 80,00
  5. Sculpture d’un vase couronnant la balustrade de 1,40 environ de hauteur avec guirlandes, têtes, macarons et bouquets supérieurs, le dit en roche douce de Maule : 80,00
    Je m’oblige en outre à toutes les charges, clauses et conditions du cahier des charges générales en 56 articles applicables aux travaux de la division des Bâtiments civils. Je serai dispensé de fournir un cautionnement. Les frais de timbre, d’enregistrement et de copies de pièces du présent marché seront à ma charge.
    Paris, ce 5 mai 1863
    Approuvé l’écriture ci-dessus
    V. Corbel
    L’architecte soussigné
    Eugène Millet »

Ministère d'Etat

Soumission pour la réalisation de l’encadrement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Exercice 1863
Soumission concernant l’encadrement du cadran de la tour nord-ouest
Je soussigné E. Seguin, entrepreneur de marbrerie demeurant à Paris, rue de Rennes, numéro sept,
Après avoir pris connaissance des dessins concernant l’encadrement en marbre du cadran de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye.
M’oblige et m’engage à fournir et poser le dit objet suivant les dessins, ordres et avis de l’architecte. Je m’oblige aussi à effectuer le dit travail pour la somme fixe et invariable de mille vingt francs et suivant ce qui est indiqué dans le sous détail ci-contre :
Marbre griotte de Caunes, près Carcassonne, de 0,15 0,20 0,14 : 0,172
1/6 de déchet : 0,028
[Total :] 0,200
A raison de 950 f. 00 : 190 f. 00
5,60 de taille de moulure circulaire en y comprenant évidements, sciages, coupes, épanelage, ébauche, etc. etc. à raison de 60 f. 00 : 336 f. 00
60 cannelures en marbre blanc apportées et formant minutes à raison de 4 f. 00 l’une, en y comprenant façon de l’entaille et scellement : 240 f. 00
Polissage de la moulure de 5,60 de longueur à raison de 20 f. 00 tout compris : 112 f. 00
15 gougeons en cuivre à raison de 1 f. 00 l’un : 15 f. 00 ; 8 fortes pattes-agraffes de 0,25 de longueur en cuivre estimées à : 27 f. 00 : 42 f. 00
Pose, emballage, transport, ajustement, raccords, droits d’octroi etc. etc. estimés à : 100 f. 00
Total égal : 1020 f. 00
Seront à ma charge les frais d’enregistrement, de timbre, de copies de pièces et enfin tous les frais quelconques accessoires.
Le dit encadrement sera livré et posé au plus tard le 1er décembre de la présente année.
Paris, ce 21 septembre 1863
Approuvé l’écriture ci-dessus
E. Seguin
L’architecte
Eug. Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Une somme de 150000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 31 de la 3e section du budget du ministère d’Etat, exercice 1863, est allouée pour continuer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Sur cette somme, 11591 f. 95 devaient être employés à l’exécution de divers ouvrages de charpentes, mais, au point où en est arrivée la restauration de la tour nord-ouest et d’une partie de la façade sur le parterre, il ne parait pas possible à l’architecte de dépenser pour cette nature de travaux la totalité de la somme ci-dessus indiquée et il propose de l’affecter jusqu’à concurrence de 5500 f. à la sculpture d’ornementation.
Espérant, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien approuver cette proposition, il a fait souscrire aux entrepreneurs déjà chargés, par soumission approuvée le 12 mai dernier, de divers ouvrages de sculpture, deux nouvelles soumissions que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
Sculpture. M. Libersac, entrepreneur demeurant à Paris, rue Lafayette, n° 67, qui s’engage à exécuter divers travaux de sculpture d’art jusqu’à concurrence de 2000 f. moyennant les prix indiqués dans la première soumission qu’il a souscrite le 12 mai dernier, et ceux indiqués dans sa nouvelle soumission.
Sculpture. M. Corbel, sculpteur demeurant à Paris, rue Saint-Placide-Saint-Germain, n° 22, qui s’engage à exécuter différents travaux de sculpture jusqu’à concurrence de la somme de 3500 f. moyennant les prix indiqués dans la première soumission qu’il a souscrite le 12 mai dernier et ceux indiqués dans sa nouvelle soumission.
Ces deux nouveaux marchés élèvent le total de la sculpture qui sera exécutée en 1863 au château de Saint-Germain à la somme de 10500 f.
Cette proposition étant conforme à la bonne exécution des travaux, j’ai l’honneur de prier Votre Excellence de vouloir bien approuver les soumissions désignées ci-dessus, qui sont régulièrement rédigées, et de signer à cet effet le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 22 octobre 1863, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la vente de boiseries provenant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 2 novembre 1864
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de solliciter auprès de Votre Excellence la vente, par l’administration des Domaines, de vieilles boiseries délabrées et déchirées qui ne pourraient être remises en œuvre et qui proviennent des démolitions du château de Saint-Germain.
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous faire parvenir sous ce pli un état estimatif avec cahier des charges.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 28 janvier 1865
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez accordé une somme de 200000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 17 de la 2e section du budget, exercice 1865, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
M. Millet, architecte de cet édifice, propose d’employer cette somme à l’achèvement de la partie du château située au nord, côté de la terrasse, jusques et y compris l’escalier d’honneur. Toutes les salles composant cette partie de l’édifice seraient livrées, à la fin de 1865, au service des Musées. En outre, on commencerait la restauration du reste de la façade nord, depuis l’escalier d’honneur jusqu’à l’angle nord-est.
M. Millet propose de répartir le crédit de 200000 f. ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 88873
Charpente : 20000
Couverture et plomberie : 12000
Menuiserie : 23400
Serrurerie : 23000
Peinture et vitrerie : 8400
Sculpture : 10000
Honoraires de l’architecte et du vérificateur : 9747
Traitement de l’inspecteur : 2400
Traitement du concierge : 1100
Traitement du gardien des travaux : 1080
Total égal au crédit : 200000
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver les propositions de M. Millet et de signer, à cet effet, le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 17 février 1865, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant la construction d’une citerne au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Palais des Tuileries, le 11 février 1865
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Votre Excellence m’a fait l’honneur de me transmettre, le 8 de ce mois, les nouvelles études faites par M. Millet sur la grande citerne à établir dans la cour du château de Saint-Germain.
Le conseil général des Bâtiments civils, qui avait reconnu l’utilité, à tous les points de vue, de la construction de la citerne, avait émis le regret que ce réservoir n’eût pas une plus grande capacité, et il avait demandé que l’architecte fût invité à présenter un nouveau projet dans lequel il devrait s’attacher à trouver le moyen de tenir en réserve une quantité d’eau beaucoup plus considérable, afin de satisfaire aux besoins du service et de donner la possibilité de combattre le feu le plus efficacement, dans le cas où un incendie viendrait à se déclarer dans le château. La quantité d’eau que la citerne devait contenir, d’après le premier projet, étai de 103680 litres. La construction de cette citerne devait occasionner une dépense de 13789 f. 63.
Dans un second rapport qu’il a présenté à l’appui de ses nouvelles propositions, M. Millet a fait connaître qu’il n’avait pas cru prudent de donner plus de largeur à la citerne (1 m. 60 c.), attendu que la cour du château devant former le chantier des travaux pendant les huit ou dix années que durera la restauration du monument, l’on aura souvent à décharger de gros blocs de pierre dans cette cour, et qu’il serait à peu près impossible de protéger la voûte de la citerne contre les chocs violents qui pourraient entrainer sa ruine, si elle avait une grande portée.
Pour obvier au danger que la prudence lui conseiller d’éviter, et en même temps donner satisfaction à la juste observation du conseil des Bâtiments civils, M. Millet a présenté deux nouveaux projets. Le premier consisterait à construire immédiatement la citerne telle qu’il l’avait conçue primitivement, en se réservant la possibilité, lorsque les travaux de restauration seraient terminés et qu’on aurait plus d’ébranlement à craindre, d’ajouter les deux citernes complémentaires figurées sur le tracé n° 2 ; par ce moyen, on obtiendrait un cube de 194400 litres et la dépense s’élèverait à 20589 f. 63. Bien que ce projet semble satisfaire à toutes les conditions voulues, M. Millet a cru devoir faire encore une autre proposition, qu’il a exprimée sur la feuille n° 3. Ce projet consisterait à établir une citerne centrale avec piliers et voûtes d’arêtes flanquée de deux galeries allant de l’est à l’ouest, afin de donner un écoulement facile, et à ciel ouvert à toutes les eaux pluviales. La contenance de cette citerne serait de 196120 litres et la dépense de 22100 f. M. l’architecte ajoute, à la suite de cette dernière proposition, que si l’on devait approuver cette combinaison, il demanderait à construire de suite les deux citernes accessoires et à ajourner après l’achèvement de la restauration la construction de la grande citerne centrale dont les voûtes ne sauraient résister au déchargement des matériaux.
Je préférerais la disposition indiquée sur la feuille n° 3 si le projet pouvait immédiatement recevoir son entière exécution. Mais, s’il est indispensable, et cela me parait démontré, de s’y prendre en deux fois, je crois que le projet n° 2 offre certains avantages comme économie et facilité d’exécution qui doivent, selon moi, lui faire donner la préférence.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur général
Ch. Questel »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 15 février 1865
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
La somme de 200000 f. que vous avez allouée sur les fonds de l’exercice 1865 pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain sera spécialement employée à l’achèvement de la partie nord du château, du côté de la terrasse, jusques et y compris l’escalier d’honneur. En outre, on commencer la restauration de cette façade depuis cet escalier jusqu’à l’angle nord-est.
Pour l’exécution de ces travaux, M. Millet, architecte de l’édifice, a fait souscrire aux divers entrepreneurs employés dans le courant des exercices précédents les soumissions suivantes :
Maçonnerie : MM. Planté frères, entrepreneurs demeurant à Saint-Germain, qui s’engagent à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1865, avec un rabais de 4 p. % sur ces prix
Charpente : M. Tellier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain qui s’engage à exécuter les travaux de charpente aux mêmes conditions avec un rabais de 5 p. %
Couverture : MM. Monduit et Béchet, entrepreneurs demeurant à Paris, qui s’engagent à exécuter les travaux de charpente aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Menuiserie : MM. Blanchard et Larchevêque, entrepreneurs demeurant à Saint-Germain, qui s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie aux mêmes conditions, rabais 5 p. %
Serrurerie : M. Moutier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain, qui s’engage à exécuter les travaux de serrurerie aux mêmes conditions, avec un rabais de 5 p. %
Peinture : M. Louis dit Larible, entrepreneur demeurant à Saint-Germain, qui s’engage à exécuter les travaux de peinture aux mêmes conditions, rabais 6 p. %
Sculpture : M. V. Corbel, entrepreneur à Paris, s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix qu’il a souscrit dans sa soumission qui a été approuvée en 1864.
Sculture : M. A Libersac, entrepreneur demeurant à Paris, qui s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix fixés dans sa soumission qui a été approuvée en 1864.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver ces soumissions qui sont régulièrement rédigées et de signer le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 17 février 1865, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la reprise des contreforts du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Minute de lettre du 1er mars 1865
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai reçu le rapport que vous m’avez adressé, le 24 du mois dernier, et par lequel vous me faittes connaitre que les fondations des contreforts de la partie des bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye en façade sur la cour sont en très mauvais état et que vous êtes obligé de les reprendre en sous-œuvre. Vous évaluez la dépense qu’entraineront ces travaux, pour 39 éperons, à 79310 f. 83.
Cette dépense est obligatoire et vous aurez soin de la comprendre, chaque année, dans la distribution du crédit mis à votre disposition.
Etc. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 9 mars 1867
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué une somme de 200000 f. pour continuer, en 1867, les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
La façade nord de cet édifice, donnant sur le parterre, est très avancée et une partie des salles, jusqu’à l’escalier d’honneur, est livrée au service du musée gallo-romain. Les travaux qui seront exécutés en 1867 comprendront l’achèvement de la dite façade et le commencement de l’angle nord-est.
M. Millet, architecte de cet édifice, propose d’employer ainsi qu’il suit le crédit de 200000 f.
Maçonnerie : 110736,68.
Charpente : 8000
Couverture et plomberie : 2000
Menuiserie : 5000
Serrurerie : 2500
Fumisterie : 500
Peinture et vitrerie : 5000
Sculpture : 5000
Mobilier
Menuiserie : 25200
Serrurerie : 17700
Peinture et vitrerie : 3035,53
Fumisterie : 1000
Honoraires, frais d’agence, traitements du gardien et concierge : 14327,79
Total : 200000 f.
M. Millet a fait souscrire aux entrepreneurs ordinaires du château les soumissions suivantes, que j’ai l’honneur de présenter à l’approbation de Votre Excellence :
Maçonnerie : MM. Planté frères s’engagent à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1867, avec rabais de 4 p. %
Charpente : M. Tellier s’engage à exécuter les travaux de charpente aux mêmes conditions, rabais 5 p. %
Couverture et plomberie : MM. Monduit et Bechet s’engagent à exécuter les travaux de couverture et plomberie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Menuiserie : MM. Blanchard et Larchevêque s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie aux mêmes conditions, rabais 5 p. %
Serrurerie : M. Moutier s’engage à exécuter les travaux de menuiserie moyennant les mêmes conditions, rabais 5 p. %
Fumisterie : M. Ferrari s’engage à exécuter les travaux de fumisterie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Peinture et vitrerie : M. Louis s’engage à exécuter les travaux de peinture et vitrerie aux mêmes conditions, rabais 6 p. %
Sculpture : M. Corbel s’engage à exécuter les travaux de sculpture décorative moyennant les prix fixés dans la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de 1866
Sculpture : M. Libersac s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de 1866
Tous ces entrepreneurs ont été employés aux travaux du château depuis le commencement de sa restauration. Il est donc utile, dans l’intérêt du service, de leur en confier la suite.
Leurs soumissions sont régulièrement rédigées et j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et de signer le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 11 mars 1867, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’installation du conservateur dans l’appartement du commandant militaire du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 septembre 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Au commencement de l’année 1867, vous vouliez bien me donner l’ordre d’informer madame de Girardin qu’elle devait quitter l’appartement sis au 1er étage du pavillon sud-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye. Le 4 mai 1867, madame de Girardin avait achevé son déménagement, quitté le château, et aussitôt nous faisions exécuter les réparations ordonnées par Votre Excellence. Ces réparations étaient achevées dans les premiers jours du mois de juin 1867.
Monsieur Alexandre Bertrand, conservateur du musée de Saint-Germain, a pris possession avant-hier soir, 5 septembre, de l’appartement dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux demandés dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Division des Bâtiments de la Couronne
Bureau des Bâtiments
Domaine de Saint-Germain
Minute de lettre
Paris, le 25 novembre 1867
A monsieur le directeur des Bâtiments civils
Note
Monsieur le directeur des Bâtiments civils a bien voulu me transmettre un rapport de M. l’architecte du château de Saint-Germain qui signale la convenance de baisser le niveau du sol du parterre au-devant du fossé de ce château.
Il résulte de l’examen qui a été fait de la demande de M. Millet que l’enlèvement de la banquette de terre qui masque aujourd’hui les parties inférieures du château serait désirable afin de rendre au château son aspect primitif.
La Liste civile ne peut que donner son assentiment à cette disposition, mais à la condition toutefois qu’elle restera étrangère aux dépenses à faire en cette circonstance, le travail devant être considéré, ainsi que monsieur le directeur des Bâtiments civils a bien voulu le reconnaître verbalement, comme une conséquence de la restauration du château.
Lorsque le moment sera venu de commencer l’enlèvement des terres, M. Millet devra se concerter avec M. Questel, architecte du domaine, qui lui indiquera les mesures à prendre en cette circonstance.
Le chef de la division des Bâtiments de la Couronne
Signé : Frémont »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 29 mars 1869
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué un crédit de 150000 f. pour continuer en 1869 les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Cette somme, qui est spécialement affectée aux travaux de la façade est, côté de la cité Médicis, sera répartie ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 75734
Charpente : 27000
Couverture : 2000
Menuiserie : 11000
Serrurerie : 10000
Sculpture : 4500
Fumisterie : 1000
Peinture et vitrerie : 6500
Total des travaux : 137734
Honoraires, frais d’agence, de concierge etc. : 12266
Total égal au crédit : 150000
M. Millet, architecte du château, a fait souscrire, pour l’exécution de ces travaux, les soumissions suivantes que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
Maçonnerie : M. Morin Bigle s’engage à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1869, avec un rabais de 4 p. %.
Charpente : M. Tellier, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Couverture et plomberie : MM. Mauduit et Béchet, mêmes conditions, rabais 3 p. %.
Menuiserie : Blanchard et Larchevêque, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Serrurerie : M. Moutier, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Fumisterie : M. Ferrari, mêmes conditions, rabais 3 p. %.
Peinture et vitrerie : Larible, mêmes conditions, rabais 6 p. %.
Sculpture : M. Corbeil s’engage à exécuter les travaux de sculpture décorative moyennant les prix stipulés dans la soumission approuvée en 1868.
Sculpture : M. Libersac, mêmes conditions.
Ces soumissions étant régulièrement rédigées, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et de signer le présent rapport ainsi que l’arrêté ci-joint.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 30 mars 1869, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 16 février 1870
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, a été autorisé, le 11 novembre dernier, à faire transformer en paratonnerres les mâts en fer placés de distance en distance sur les bâtiments du château et qui, dans le principe, étaient seulement destinés à supporter des bannières les jours de fête.
M. Millet a fait souscrire, pour l’établissement de ces paratonnerres, à M. Collin, horloger mécanicien, la soumission ci-jointe, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
M. Collin s’engage à exécuter les travaux moyennant les prix de la série comprise dans la soumission, et à ne pas dépasser, pour l’ensemble de l’opération, le prix de 2350 f.
Cette soumission régulièrement rédigée comprend des travaux qui, à raison de leur destination spéciale, peuvent faire l’objet d’un marché de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
En conséquence, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette soumission et de signer le présent rapport ainsi que l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 17 février 1870, M. Richard »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 6 janvier 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser les renseignements que vous avez bien voulu me demander sur la situation des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye au 31 décembre 1871.
Nous avons poursuivi la construction de l’escalier du bâtiment méridional près l’angle sud-est. Cet escalier est achevé dans deux de ses étages, la 3e et dernière révolution est taillée et bientôt cet escalier sera achevé. Dans la cour, nous avons repris les parties basses de 2 contreforts et construit la porte d’entrée de l’escalier. Au devant, j’en ai fait toutes les maçonneries d’accotement et les fondations d’une partie du trottoir.
Dans le bâtiment est, nous avons continué la démolition du gros mur joignant le pavillon sud-est et l’on s’occupe de la construction de la grande cheminée du 1er étage du pavillon lui-même.
A l’intérieur, au milieu du corps de logis sur la rue du Château-Neuf, nous avons érigé le mur devant séparer la bibliothèque du couloir de service et posé le plancher haut de cette bibliothèque.
Nous avons fait quelques voûtes en briques du chemin de ronde des côtés sud et est. Nous avons poursuivi la construction des éperons des façades extérieures.
L’entrepreneur de menuiserie a posé toutes les lambourdes des 2 étages dans toute la partie nord-est, dans les salles sur le parterre. Les parquets sont tout préparés mais nous attendons la dessication des scellements pour procéder à la pose des parquets.
Je presse l’établissement des comptes et, il y a peu de jours, j’ai eu l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous adresser déjà des mémoires de l’entreprise.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 18 avril 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre que vous avez bien voulu m’adresser m’informant que vous aviez affecté, sur l’exercice 1872, une somme de 100000 francs pour la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
J’ai, en 1871, à peu près achevé la consolidation des parties des bâtiments touchant le pavillon sud-est et j’ai à peu près achevé aussi la reconstruction de l’escalier principal du bâtiment sud. J’ai fait carreler et parqueter les salles sises à l’est du bâtiment nord, en y comprenant le pavillon d’angle. Les ressources mises à ma disposition en 1871 étaient trop faibles pour satisfaire les conservateurs du musée des Antiquités nationales et il m’a été impossible de faire construire tout le mobilier utile au classement des collections.
La situation des maçonneries du château réclament impérieusement des ouvrages importants de consolidation si on ne veut voir les désordres déjà si graves s’aggraver encore. Le crédit 1872 ne permettra pas, ce me semble, de peindre et de meubler toutes les salles de tous les étages de la partie du bâtiment sis à droite de l’escalier d’honneur. Il serait assurément utile de satisfaire aux besoins du musée, mais dans l’intérêt de la conservation de l’important château de François 1er à Saint-Germain-en-Laye, vu l’exiguïté des ressources, tous les efforts doivent se porter sur les ouvrages de restauration et de consolidation. De difficiles et dangereuses reprises en sous-œuvre doivent être sans cesse effectuées et le crédit alloué fera difficilement face aux opérations.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer pour 1872 la démolition de l’énorme muraille construire à la fin du 17e siècle et de poursuivre la restitution du pavillon sud-est sis, vous le savez, à l’angle de la rue du Château-Neuf et du terrain bordant la cité Médicis.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 22 janvier dernier, une somme de 100000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1873, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
La façade de l’est est presque entièrement terminée et déjà les travaux de construction de la tourelle de l’angle sud-est sont très avancés. L’allocation ci-dessus indiquée serait employée, d’après les propositions ci-jointes de M. Millet, architecte du monument, ainsi qu’il suit :
1° achèvement de la restauration des parties hautes du bâtiment est et du pavillon de l’angle sud-est.
2° établissement des toitures définitives sur ces deux parties de l’édifice, en ajournant toutefois la façon des planchers et tout le petit œuvre.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver la proposition de M. Millet et de l’autoriser à prescrire les mesures nécessaires pour commencer les travaux.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 10 mars 1873, le ministre des Travaux publics, de Fourtou »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les entrepreneurs de charpenterie employés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 21 juin 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur de vous faire connaître le décès de M. Tellier, entrepreneur de charpente du château de Saint-Germain-en-Laye. Madame veuve Tellier a cédé le fonds de charpenterie à Mrs Boucheron et Touvenelle, employés tous deux dans les travaux de son mari depuis de longues années.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre de vous proposer de confier les travaux de charpente du château à ces deux entrepreneurs associés.
Mrs Boucheron et Touvenelle s’engagent à faire les ouvrages aux conditions qui ont été soumissionnées par leur prédécesseur, c’est-à-dire à effectuer les travaux de 1873 suivant la série des prix de la ville de Paris de 1870, avec un rabais de 5 francs par 100 francs.
Dans la répartition en date du 3 mars 1873, les ouvrages de charpente avaient été portés pour la somme de huit mille francs, et la soumission nouvelle devrait, ce me semble, être faite pour six mille francs de travaux.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’état des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Paris, le 1er août 1873
Pour le ministre, le directeur, à M. Millet, architecte
Monsieur,
Un crédit de 100000 f. a été mis à votre disposition le 22 janvier 1873 pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Je désire connaître la situation des travaux et des dépenses au 31 juillet, et je vous prie de m’adresser un rapport sur vos opérations.
Je vous recommande de nouveau de vous renfermer dans les limites du crédit alloué et de suspendre vos travaux lorsque vous aurez atteint le chiffre de ce crédit.
Recevez etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 16 mars 1874
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Il y a peu de temps, dans la nuit, l’on a escaladé le mur de clôture, forcé la porte du dépôt des métaux et enlevé du plomb. Notre gardien n’a constaté les faits que le lendemain, dans l’après-midi, et aussitôt déclaration était faite au commissaire de police. Aussitôt aussi, M. Chorot voyait ce magistrat pour l’aider dans ses recherches.
Il y a 4 ou 5 jours, M. Morin-Bigle, entrepreneur, constatait qu’un siège d’aisances en plomb, compris dans les maçonneries en démolition, venait de disparaitre. Les ouvriers occupés sur ce point étaient livrés à M. le commissaire de police, qui, après les avoir fait enfermer quelques heures, n’a pu obtenir de révélations. Les recherches se poursuivent.
Malgré nos recommandations et notre surveillance, nous ne pouvons arriver aussi à empêcher des vols de vieux bois, de peu d’importance toutefois.
Voici le 4e pavillon que nous démolissons et jamais nous n’avons eu à déplorer de semblables désordres. Il est vrai qu’alors nous avions un surveillant de chantier, le sieur Chevallier, qui remplissait ses fonctions avec activité, soin et zèle.
Notre surveillant actuel, qui a fait ses preuves dans le service de l’ancienne Liste civile, est assurément fort honorable, mais il n’a pas l’aptitude voulue pour ces fonctions très différentes, sans doute, de ses anciennes attributions.
Il nous semblerait utile de faire passer le sieur Foirier à l’entrée du musée et de rendre la surveillance du chantier à M. Chevallier. Ce dernier rendait de véritables services. Il aidait très utilement pour les pesées des métaux. Il surveillait fort bien l’enlèvement des gravois et il faisait des rondes continuelles qui avaient pour effet d’empêcher bien des désordres.
Il faut dire que le sieur Chevallier avait gagné au changement un logement des plus convenables, hors de la poussière d’un chantier, et qu’il était habillé par l’administration des Musées. Dans le cas où vous approuveriez, Monsieur le Ministre, notre proposition, nous aurions l’honneur de solliciter un traitement de 1200 francs par an au profit de cet agent.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 23 février courant, une somme de 120000 francs, imputable sur le crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1877, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Ces travaux, commencés en 1863, se sont poursuivis, chaque année, sans interruption, mais à l’aide de crédits qui n’ont pas permis de les entreprendre sur plusieurs points à la fois. Une grande partie des bâtiments est cependant restaurée : toute l’aile nord, en façade sur le parterre, est livrée au service du musée gallo-romain depuis longtemps, ainsi que le donjon qui lui fait suite, sur la place du château. Le côté est est aussi terminé comme gros-œuvre.
La restauration de la façade du midi sur la rue du Château-Neuf est très avancée et j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, d’employer le crédit de 120000 f. alloué en 1877 à terminer la restauration de cette façade qui comprend la chapelle de saint Louis.
Dès que l’architecte du château de Saint-Germain aura établi un relevé par nature d’ouvrages pour l’emploi de ce crédit, j’aurai l’honneur de vous proposer de décider s’il y a lieu de mettre en adjudication ces travaux et de soumettre à votre approbation les pièces nécessaires à cet effet.
Si vous voulez approuver les dispositions qui précèdent, je vous prierai, Monsieur le Ministre, de signer le présent rapport.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon respectueux dévouement.
Le maître des requêtes, chargé de la direction
A. Tétreau »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 5 mars 1877, le ministre des Travaux publics, Albert Christophle »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant le choix des entrepreneurs du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez compris le château de Saint-Germain pour une somme de 120000 f. dans la répartition du crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1877 (constructions et grosses réparations des Bâtiments civils).
Le 5 mars dernier, vous avez approuvé l’emploi de ce crédit, qui doit être affecté à continuer les travaux de restauration de l’édifice dans la partie méridionale, comprenant la chapelle de saint Louis.
Le moment est venu d’entreprendre ces travaux et j’ai l’honneur de mettre sous vos yeux le rapport que M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, vient de vous adresser sur l’exécution de ces travaux d’une nature toute spéciale.
Il contient des observations qui me paraissent de nature à être prises en sérieuse considération et j’ai l’honneur d’appeler votre attention sur les points qui m’ont le plus particulièrement frappé.
L’architecte expose que cette restauration, faite par petites parties, demande les soins les plus minutieux, qu’il faut avoir un personnel comme celui dont il dispose depuis longtemps, déjà parfaitement habité à ce genre de travail et rompu aux difficultés qui se présentent à chaque instant.
On a souvent à opérer des reprises en sous-œuvre dans les fondations et sous des murailles qui atteignent 20 et 25 mètres de hauteur.
Une fausse manœuvre, une négligence, pourrait, en pareil cas, entraîner la ruine d’une partie importante de l’édifice et cause des pertes irréparables.
Pour des travaux entrepris dans des conditions aussi difficiles et aussi périlleuses, il serait imprudent de courir les chances d’une adjudication.
A ces considérations d’un ordre supérieur, M. Millet que le crédit à employer est répartir sur plusieurs corps d’état pour des sommes qui varient entre 2000 et 8000 francs, que la maçonnerie absorbe à elle seule la plus forte partie, environ 65000 francs.
Or l’entrepreneur à qui votre administration a confié jusqu’à présent l’exécution de ces travaux, M. Morin-Bigle, a été chargé d’exécuter, sur soumission, pour 118000 francs de travaux au compte du service des Beaux-Arts qui concourt pour une pareille somme à la restauration de la chapelle, et son marché ne doit prendre fin qu’en 1878.
Dans de telles conditions, il parait difficile de confier à un autre entrepreneur la suite des travaux à exécuter au château de Saint-Germain.
En raison de ces différentes considérations, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien décider que ces travaux seront exécutés conformément aux propositions de l’architecte et, dans ce cas, de vouloir bien revêtir le présent rapport de votre approbation.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon respectueux dévouement.
Le maître des requêtes, chargé de la direction
A. Tétreau »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 3 avril 1877, le ministre des Travaux publics, Albert Christophle »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement de nouvelles salles pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 7 mars 1878
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
L’architecte du château de Saint-Germain a livré à la direction des Musées nationaux trois salles nouvelles situées à l’entresol et destinées à recevoir les antiquités de l’époque gallo-romaine qui figuraient provisoirement, depuis 1867, dans des salles inachevées du même étage. Ces salles sont indispensables au musée, qui possède en magasin de quoi les remplir. Elles formeraient, si elles restaient inoccupées, une lacune regrettable dans la série ouverte au public. Je viens donc vous prier de vouloir bien accorder à l’architecte un crédit supplémentaire pour lui permettre d’exécuter d’urgence les travaux de peintures et de boiseries nécessaires à leur appropriation définitive.
Je serais très heureux qu’il vous fût possible de prendre une décision conforme au désir que j’ai l’honneur de vous exprimer.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
A. Bardoux »

Ministère des Travaux publics

Cahier des charges des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 novembre 1878
Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
Cahier des charges particulières aux divers travaux
Article 1er
Tous les matériaux qui seront mis en œuvre dans les travaux du château de Saint-Germain-en-Laye seront toujours de 1er choix et de 1ère qualité, dans l’espèce qui sera prescrite par l’architecte.
Maçonnerie
Article 2
L’entrepreneur de maçonnerie sera tenu de signaler à l’avance toutes les parties de la construction qui auraient besoin d’être cintrées, étayées ou étrésillonnées, pour éviter tout accident. Faite par lui de le faire, il serait passible de tous frais et dommages qui en résulteraient.
Article 3
Les entrepreneurs devront donner des reçus de tous les dessins d’exécution qui leur seront remis par l’architecte et ils seront responsables de ces dessins.
Les dessins d’exécution seront ménagés et soignés afin d’être remis à l’architecte en bon état, au fur et à mesure de l’achèvement des travaux partiels.
Article 4
Les maçonneries en moellons seront hourdées à plein bain de mortier et ne présenteront aucuns vides. Toutes les pierres d’appareil seront posées à bain de mortier, les lits et les joints auront un centimètre d’épaisseur ou de largeur et cette pose se fera sans cales d’aucune espèce dans les joints. Pour certaines parties, l’architecte pourra toujours prescrire l’emploi de la louve. L’usage de la fiche et des coulis en mortier noyé sera formellement interdit. La pose se fera enfin sur une couche de mortier et non autrement, sous aucun prétexte.
Toutes les maçonneries en pierre, en moellons taillés et en moellons bruts seront toujours faites en bonne liaison. L’entrepreneur de maçonnerie aura à satisfaire, à tous égards, à l’architecte en ce qui concerne les proportions et les dimensions à donner à tous les matériaux. L’entrepreneur devra suivre tous les carnets d’appareils qui lui seront remis par l’architecte et il ne pourra, dans aucun cas, modifier ces appareils. Tout l’appareil sera vrai, et l’on ne pourra avoir recours, sous aucun prétexte, aux faux joints ou autres expédients mensongers. Ces obligations n’autorisent en aucune façon l’entrepreneur à réclamer une plus-value de règlement de longueur, de largeur ou de hauteur d’appareil.
Toutes les tailles de parements des moellons taillés seront faites avant la pose des moellons, et de façon à éviter toute taille sur place. Ces tailles seront layées, suivant ce qui a été fait pour les premiers travaux.
Toutes les tailles de parements droits et moulurés sur les pierres d’appareil seront faites à la bretture, dite taillant à dents. L’usage de la boucharde ou de tout autre outil analogue est formellement interdit. Toutes ces tailles seront faites à la main du tailleur de pierre, et selon le sens de la mise en chantier des morceaux de pierre. Le sens de la layure sera dont différent pour tous les morceaux de pierre. Ceci dit pour éviter la taille layée dans le sens vertical, car cette taille verticale ne sera pas admise. Toutes les tailles de parements droits et moulurés seront complètement faites sur le chantier, sur le sol, avant le montage et la pose des pierres. Toutes ces tailles seront faites avec la plus grande précision et de façon à éviter tout recoupement après coup.
Toute pierre qui ne se raccorderait pas exactement ou qui nécessiterait un recoupement de balèvres devra être descendue et retaillée sur le sol, si toutefois la pierre est suffisante, et dans le cas contraire cette pierre serait remplacée et recommencée aux frais, risques et périls de l’entrepreneur.
Le jointoyement des pierres et des moellons sera fait aussitôt la pose et de façon à éviter tout rejointoyement après coup. Le jointoyement sera fait avec le mortier ayant servi au hourdis.
En résumé, et pour tous les ouvrages, l’on aura à suivre tous les principes de construction qui ont été suivis pour l’exécution de la première partie des travaux. L’on aura à cet égard d’ailleurs à observer toutes les indications de l’architecte.
Article 5
Les briques qui seront fournies seront bien moulées, bien cuites, à arêtes vives, sans glaçures ni bavures. Elles seront sonores et non gélives.
Les briques moulurées des divers modèles qui seront donnés seront également moulées, même dans le cas où il n’y aurait que des petites quantités de même nature, et elles ne pourront jamais être taillées, sous aucun prétexte, afin qu’elles aient toujours leur surface inattaquable par les agents atmosphériques.
Les briques seront trempées dans l’eau, au fur et à mesure de leur emploi, et elles seront posées à bain de mortier. Ces briques seront toujours agencées selon l’appareil qui sera prescrit. Le jointoyement de ces briques sera fait suivant les ordres de l’architecte, et de façon à raccorder les vieilles et anciennes maçonneries de cette nature.
Article 6
Les enduits seront toujours bien dressés et seront effectués à la demande.
Charpente
Article 7
Les bois de charpente mis en œuvre auront toujours au moins deux ans de coupe. Ils seront flottés sans aubier, nœuds vicieux, roulures ou autres défauts. Ces bois seront toujours assemblés suivant ce qui sera réclamé par l’architecte et suivant toutes les règles de l’art de la charpenterie.
Les planchers se composeront de poutres et de solives apparentes. Les poutres seront en deux morceaux de moyen équarissage pour ne pas employer des bois hors d’âge. Les solives seront exécutées en bois de choix, qui sera rabotté. Les entrevoux seront bien parallèles.
L’entrepreneur ne devra commencer aucune partie des travaux sans un ordre ou un dessin signé de l’architecte, qui indiquera l’espèce et la dimension des bois à fournir, les détails d’exécution, le système d’assemblage, les profils des moulures et les autres indications auxquelles ces travaux pourront donner lieu. Les ouvrages exécutés sans ordres seront déposés et enlevés si l’architecte le juge convenable, et l’entrepreneur sera passible de tous les frais et dommages qui en résulteront.
Couverture
Article 8
Tous les métaux employés, pour les ouvrages de couverture, seront toujours pesés avant l’emploi. Les quantités seront constatées par l’inspecteur des travaux sur les carnets d’attachements. Il sera fait toutefois une exception pour les motifs devant décorer certaines parties de la flèche de la chapelle, qui seront comptés à la pièce, ces travaux devant présenter un caractère artistique et décoratif.
Le plomb, le zinc, le cuivre et la fonte seront d’une épaisseur régulière, sans soufflures, feuilletages ni fissures.
Les voliges seront posées jointives, dressées sur les rives, et espacées suivant les indications de l’architecte. Elles seront posées en bonne liaison et fixées solidement sur les chevrons. Les extrémités devront toujours porter sur un chevron et enfin tous les travaux de couverture seront exécutés avec la dernière perfection.
Menuiserie
Article 9
Les menuiseries seront en bois sec et sans défaut. Celles extérieures seront apportées au chantier avant d’être peintes.
L’entrepreneur sera tenu de changer toutes les parties de menuiserie qui seraient devenues gauches par suite de mauvais assemblages ou d’une fausse position avant d’être en place.
Toutes les menuiseries en bois apparent, aussi bien que le gros mobilier fixe au musée, seront faits en chêne provenant généralement des vieux bois de démolition du château. Ils seront exécutés avec une grande perfection sur les modèles spéciaux qui seront fournis par l’architecte.
Serrurerie
Article 10
Tous les fers employés seront doux et bien forgés ; ceux aigres et cassants seront refusés.
Les fers ronds ou carrés seront parfaitement dressés, bien calibrés et d’égale épaisseur. Les fers à I seront exactement des échantillons demandés, bien dressés et d’un calibre uniforme.
Tous les ferrements décoratifs, tels que : boutons de portes, entrées de serrures, anneaux de tirage, verroux, etc. etc. ainsi que les vitrines en fer seront exécutés suivant toutes les règles de l’art, conformément à ce qui a été fait pour les travaux déjà exécutés et sur modèles spéciaux faits sur les dessins qui seront remis, en cours d’exécution, à l’entrepreneur.
Les ouvrages de quincaillerie proviendront toujours des fabriques indiquées par l’architecte. Les entailles dans les bois, pour la pose de ces objets, seront faites avec la plus grande précision.
Peinture
Article 11
Les ouvrages préparatoires à faire pour l’application des peintures, soit à l’huile, soit à la colle, seront indiqués par l’architecte, et l’on admettra dans le compte des travaux que les seuls ouvrages préparatoires dont l’exécution aura été constatée sur les attachements. Les impressions devront généralement couvrir toutes les surfaces apparentes ou cachées, et celles d’épaisseur, et dès lors être appliquées avant que les objets soient en surface.
Les peintures en détrempe seront suffisamment encollées. Par conséquent, celles qui ne résisteraient pas au frottement par défaut de colle ou celles qui s’écailleraient par surabondance ne seront pas reçues.
L’appareil figuré par des filets ou par des bandes sera toujours tracé suivant les principes de construction du 16e siècle et il ne sera d’ailleurs exécuté qu’après que l’architecte l’aura revu dans toutes ses parties et l’aura définitivement accepté.
Article 12
Toutes les clauses et conditions insérées au présent cahier des charges sont de rigueur, aucune d’elles ne pourra être réputée comminatoire.
Dressé par l’architecte soussigné
Eugène Millet
Paris, le 30 novembre 1878 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les salles réclamées par le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 26 février 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par votre dépêche du 6 février dernier, vous avez bien voulu me communiquer une lettre de monsieur le ministre de l’Instruction publique et une demande de M. le directeur des Beaux-Arts relatives, toutes deux, à l’achèvement, dans le plus court délai possible, de sept salles situées à l’angle nord-est du château de Saint-Germain-en-Laye et destinées à recevoir les collections du musée gallo-romaine. Vous me demandiez en même temps de vous fournir le devis des travaux à exécuter pour satisfaire à cette demande, et la lettre de M. le directeur des Beaux-Arts était accompagnée d’un plan indiquant les salles demandées par l’administration des Musées.
Sur ce plan sont bien figurées sept salles principales dont on désire la livraison, mais il indique aussi comme devant être livrées d’autres salles moins grandes, adjacentes aux premières, et qu’on ne peut faire autrement que d’achever en même temps que celles-ci. En réalité, le nombre des salles réclamées s’élève à douze, savoir :
A rez-de-chaussée : 2
A l’entresol : 4
Au 1er étage : 4
Au 2ème étage : 2
Total : 12 salles, que j’ai numérotées à l’encre rouge sur le plan annexé à la demande.
Or pour livrer ces douze salles, il faut d’abord y exécuter tous les travaux d’achèvement intérieur et ensuite les pourvoir de leur mobilier. Par suite, le devis que vous m’avez fait l’honneur de me demander a dû se décomposer en deux autres, l’un relatif aux ouvrages de maçonnerie, de carrelage, de fumisterie, de menuiserie, de serrurerie et de peinture exigés pour l’achèvement complet de ces 12 salles, lequel devis s’élève à la somme de : 34072 f. 95
Et l’autre, relatif à leur mobilier, qui s’élève à : 31491 f. 07
Ensemble : 65564 f. 02
Ce total comprend un imprévu de 1/10, ainsi que les honoraires de l’architecte.
Cette somme étant fort importante eu égard à l’ensemble du crédit que vous voulez bien accorder annuellement au château de Saint-Germain, j’ai demandé à M. le conservateur du musée gallo-romain s’il ne serait pas suffisant de lui livrer annuellement une partie des salles qu’il réclame, et s’il ne serait pas possible d’ajourner la livraison des autres à une époque ultérieure. Il est résulté de notre conversation que l’administration des Bâtiments civils peut ajourner la livraison de tout le rez-de-chaussée, des salles n° 3 et 4 de l’entresol, de la salle n° 4 du 1er étage, et de la salle n° 2 du 2ème étage. Et s l’on remarque en outre que l’ajournement du rez-de-chaussée permet de ne pas achever immédiatement le calorifère de l’angle nord-est, le premier devis se trouve réduit à la somme de : 13860 f. 00
Et le second, concernant le mobilier, à : 20640 f. 00
Ensemble : 34500 f. 00
Ce total comprend, comme le précédent, 1/10 d’imprévu et les honoraires de l’architecte. Ces travaux seraient terminés le 31 décembre 1879.
En vous adressant, conformément à votre dépêche, les renseignements qui précédent, permettez-moi d’ajouter, Monsieur le Ministre, que l’état actuel du bâtiment sud du château de Saint-Germain réclame l’emploi d’un crédit au moins équivalent à celui de l’exercice 1878 et qu’il n’en pourrait être retranché une somme de 35000 f. destinée à la livraison au musée des salles de l’angle nord-est. Il est nécessaire aujourd’hui, je devrais dire indispensable, d’achever les contreforts du bâtiment sud, d’en refaire les voûtes, d’en rétablir le comble et la couverture, et un crédit de 130000 f. serait tout à fait insuffisant pour faire face aux dépenses de ces grosses réparations en même temps qu’à l’aménagement complet des salles de l’angle nord-est. J’ose donc vous prier, Monsieur le Ministre, d’ajouter cette somme de 35000 f. au crédit que vous avez résolu d’allouer au château de Saint-Germain-en-Laye pour l’exercice 1879.
J’ai l’honneur de renfermer sous ce pli les deux devis dont j’ai parlé plus haut, la lettre de monsieur le ministre de l’Instruction publique, celle de M. le directeur des Beaux-Arts et le plan qui accompagnait ces deux lettres.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 16 janvier 1880
Rapport sur des modifications à apporter aux projets dressés par M. Millet pour la restauration du château de Saint-Germain proposées par l’architecte
A. Lafollye, architecte
Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monuments historique
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint deux projets relatifs à la restauration du château de Saint-Germain ayant pour objet : le premier, de modifier et de compléter les dispositions prises par monsieur Millet pour l’installation de la bibliothèque du musée et pour le logement du conservateur ; le deuxième, le rétablissement des entrées primitives de la chapelle et la démolition de la tour qui masque la première travée de la cour.
Voici les considérations qui m’ont conduit à dresser ces deux projets pour les soumettre à votre approbation.
Premier projet
En étudiant les plans de la restauration du château de Saint-Germain dont vous m’avez appelé à poursuivre l’exécution, j’ai vu que le plan du premier étage du bâtiment sud, que l’on va restaurer, contenait la bibliothèque et seulement le salon et le cabinet du conservateur.
J’ai appris que monsieur Millet avait l’intention d’entresoller une partie du premier étage pour y mettre le complément du logement de ce fonctionnaire, mais qu’il n’avait pas produit ce plan.
En m’occupant de combler cette lacune, il m’a semblé que la distribution du 1er étage présentait des inconvénients assez graves pour qu’il fût nécessaire de vous les signaler et de vous proposer une nouvelle distribution. Dans le projet dressé par monsieur Millet, la bibliothèque, à laquelle on arrive par l’escalier d’honneur, mesure 11 m. 50 sur 4 m. 00 ; elle n’est éclairée que d’un seul côté ; l’antichambre qui la précède est en partie occupée par l’escalier qui conduit au dépôt des livres.
La galerie qui passe devant la bibliothèque paraît n’avoir d’autre objet que de desservir le cabinet du conservateur. L’antichambre à la suite donne accès à un escalier et à un petit salon A que l’on traverse pour se rendre aux cabinets d’aisance, puis au salon qui est en communication directe avec l’escalier qui dessert particulièrement le logement du conservateur.
Il résulte de cette disposition qu’il faut absolument traverser le salon pour aller ouvrir à un visiteur.
J’ai pensé qu’il était d’autant plus regrettable que la place occupée par la galerie fût perdue pour la bibliothèque qu’en la supprimant on pouvait éclairer des deux côtés cette pièce importante et lui donner en même temps une largeur plus en harmonie avec sa destination.
J’ai pensé également qu’il serait préférable que le cabinet du conservateur fût reporté et placé près de l’escalier destiné à son logement et de mettre dans cette pièce quasi-officielle les boiseries qui proviennent des appartements de Marie-Thérèse que monsieur Millet se proposait de placer dans le petit salon A.
Dans le projet que j’ai dressé dans cet ordre d’idées, j’ai mis en communication l’antichambre du cabinet avec l’antichambre du logement, sur lequel ouvrent le salon, la salle à manger et l’escalier qui conduit aux pièces situées à l’entresol.
L’entresol s’étend de l’escalier à la bibliothèque. Il comporte trois chambres à coucher, dont une grande, la cuisine et deux cabinets d’aisances.
Un monte-plats placé dans l’office facilitera le service de la cuisine avec la salle à manger.
J’ai dû modifier également le plan de l’entresol du rez-de-chaussée pour trouver deux chambres pour les domestiques du conservateur. J’ai pu néanmoins conserver à cet étage les deux logements de gardiens prévus par monsieur Millet.
Le plan du logement au rez-de-chaussée n’est modifié que dans des détails sans importance.
Je crois devoir exposer à Monsieur le Ministre que ce logement est destiné au portier qui aura la garde du pont-levis qui existait déjà à cet endroit sous François 1er et que mon prédécesseur avait l’intention de restituer.
La restauration du château n’ayant pas un caractère absolument archéologique, l’affectation des bâtiments à un musé ayant restreint le personnel logé à quelques employés, il semble que cette entrée, très rapprochée de la porte principale, pourrait être supprimée sans inconvénient.
Je prie Monsieur le Ministre de vouloir bien examiner cette question en même temps que le projet ci-joint.
Deuxième partie
Projet de rétablissement des entrées primitives de la chapelle et démolition de la vis qui masque la première travée dans la cour
A l’époque de saint Louis, la chapelle était de plain-pied sur la cour du château et sur la ville. On y entrait de chaque côté par une porte placée dans la première travée. Elle était alors dégagée, sauf le pignon. De plus, les bâtiments contre lesquels il était appuyé étaient assez bas pour ne pas masquer la magnifique rose qui le décore.
François 1er fit reconstruire presque complètement le château et la chapelle servit, pour ainsi dire, de trait d’union aux nouvelles constructions. A ce moment, la façade du côté de la ville était encore libre, mais déjà la vie S placée dans l’angle bouchait presque complètement la première travée sur la cour.
Sous Louis XIV, lors de la construction des cinq pavillons, cette façade fût très endommagée et masquée par un corps de bâtiment. Il n’y eût plus de visible de la chapelle que trois travées sur la cour.
Dans le projet de restauration par monsieur Millet en 1872, les constructions élevées sous Louis XIV sont supprimées, et la chapelle apparaîtrait dans l’état dans lequel elle était sous François 1er, sans la sacristie projetée entre les deux derniers contreforts du côté de la ville.
Ce projet comprend la restauration de la tour N, sous laquelle on a retrouvé en 1877 l’ancienne porte de la chapelle (on savait depuis 1862 qu’elle devait se trouver à cet endroit).
La vis que renferme cette tour dessert l’entresol et au 1er étage la salle de Mars, ou grande salle du palais. En examinant le plan de cette salle qui occupe tout le premier étage du bâtiment, on voit qu’elle est desservie par trois escaliers, l’un en M à l’angle gauche de la cour, l’autre en S à l’extrémité droite de la salle, et le troisième en P débouche dans le parloir du concierge. De plus, l’escalier R conduit du rez-de-chaussée aux fossés et à l’entresol.
Il nous a paru qu’en raison de la transformation de ce corps de bâtiment en salles de musée, les escaliers M, S, P, R suffiraient largement pour assurer les communications de divers étages, que la vis N était devenue inutile et que sa suppression permettrait 1° de restaurer l’ancienne porte de la chapelle retrouvée presque intacte sous la tour ; 2° de restituer la verrière au-dessus dans toute la largeur de la travée ; 3° de donner une fenêtre de plus à la façade en retour (époque François 1er).
La chapelle devant servir de musée pour des monuments d’un caractère religieux, la construction de la sacristie prévue par monsieur Millet, dont on peut faire la place en sacrifiant la première travée de la salle O, pourrait être ajournée jusqu’à ce qu’elle soit reconnue nécessaire.
La porte de la sacristie qui doit reproduire l’ancienne porte ouvrirait sur un balcon extérieur A placé entre les contreforts. Ce balcon, soutenu par un arc semblable à ceux des autres travées B, permettrait de voir la porte de l’autre côté du fossé.
Le rétablissement des deux portes du temps, le dégagement complet de la première travée nous ont paru présenter un intérêt de premier ordre. C’est la restitution complète d’un des plus remarquables monuments du XIIIe siècle. Elle intéresse au même point les artistes et les archéologues. Le sacrifice de la tour N qu’elle impose ne fait perdre aucun élément intéressant du château de François 1er, attendu que la tour M est complètement semblable à la tour N. Sa disparition, en dégageant les constructions, permettra d’embrasser d’un coup d’œil la chapelle saint Louis, ce ravissant et précieux monument, un des plus parfaits de son époque.
J’ai fait le devis ci-joint de chaque projet, en me basant sur les mémoires des travaux analogues déjà exécutés et, tout en considérant que la question de dépense ne présente qu’un intérêt relatif dans une restauration aussi importante au point de vue de l’art, je suis heureux de pouvoir établir que le projet que j’ai l’honneur de présenter à Monsieur le Ministre peut donner lieu à une économie que l’on peut évaluer à plus de 20000.
Je prie Monsieur le Ministre de vouloir bien soumettre d’urgence ces deux projets au conseil des Bâtiments civils et le comité des Monuments historiques pour ce qui intéresse la chapelle, afin que je puisse, aussitôt que le conseil aura donné son avis, prendre immédiatement des mesures pour arrêter les dispositions prises pour l’exécution du projet de monsieur Millet et préparer les détails pour l’exécution des nouveaux projets, si vous croyez devoir les approuver.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des beaux-Arts
Bureau des Monuments historiques
Palais-Royal, le 1er mai 1880
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez transmis deux projets dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice, l’un ayant pour objet de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et du logement du conservateur du musée, l’autre relatif à la restauration de la sainte chapelle. Vous m’avez en même temps prié d’inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place les propositions de M. Lafollye.
Deux de MM. les inspecteurs généraux des Monuments historiques, accompagnés de quelques-uns des membres de ladite commission, se sont à cet effet rendus, sur mon invitation, au château de Saint-Germain et ont, en présence de M. le conservateur du musée et de M. l’architecte du château, procédé à l’examen dont il s’agit.
En ce qui concerne le logement du conservateur, les plans laissés par M. Millet ne donnaient que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon et du cabinet de travail du conservateur. Un étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du premier étage, mais le plan n’en a pas été produit. Il a paru à M. Lafollye que la distribution adoptée par son prédécesseur présentait divers inconvénients et il en propose une nouvelle qui consiste d’abord à supprimer le mur de la bibliothèque élevé par M. Millet à l’effet d’agrandir la salle et de l’éclairer des deux côtés.
La commission des Monuments historiques n’a pas pensé qu’il y eût un véritable avantage à supprimer ce mur, attendu que la bibliothèque est très suffisamment éclairée avec les fenêtres d’un seul côté et qu’un mur plein et continu vaut beaucoup mieux pour établir des rayons qu’un mur percé de trois ouvertures.
Il y a d’ailleurs une dépense faite, sr laquelle le conseil des Bâtiments civils a déjà donné son avis.
La seconde modification proposée par l’architecte consiste à reporter le cabinet du conservateur à la place du salon projeté, par la raison que ce dernier a son entrée directement sur l’escalier. Tout en trouvant cette disposition regrettable, la commission des Monuments historiques a considéré que, là encore, il n’y avait pas lieu de modifier le plan de M. Millet, qui a cet avantage de placer le cabinet de travail près de la bibliothèque et de permettre au public de se rendre au dit cabinet par l’escalier d’honneur. D’ailleurs l’inconvénient signalé par M. Lafollye de l’entrée directe dans le salon et du passage par cette pièce des approvisionnements de la cuisine cesse d’exister si l’on adopte le plan que la sous-commission, après examen des lieux, a cru devoir me proposer.
Après avoir en effet rejeté le projet d’établir le logement au 1er étage, conformément aux plans, parce que la division en deux de la hauteur de l’étage ancien au moyen d’un plancher en fer qui couperait les baies altérerait l’aspect de cette partie du monument et ne donnerait, au point de vue de l’habitation, qu’un résultat peu satisfaisant, la sous-commission a dû examiner si l’entresol du rez-de-chaussée ne présenterait pas un emplacement convenable pour la destination dont il s’agit. Elle a été amenée à constater qu’un appartement placé dans cette partie du château ne serait pas suffisamment aéré ni éclairé et que la distribution en laisserait à désirer.
Les parties disponibles au deuxième étage lui ont paru au contraire pouvoir être facilement appropriées aux exigences de la situation et offrir les meilleures conditions pour la distribution d’un appartement. Elles occupent un assez vaste espace et comme elles ne sont pas encore reconstruites, la disposition voûtée, qui ne se prête point à cette distribution, pourrait être abandonnée et ne pas être rétablie dans la reconstruction. Elle serait maintenue toutefois pour la première salle, actuellement existante, qui serait comprise dans l’appartement.
La proposition de la sous-commission m’a paru de nature à pouvoir être adoptée. J’ai cru, en conséquence, pouvoir demander à M. Lafollye un projet dans le sens que je viens d’avoir l’honneur de vous indiquer et auquel M. le conservateur du musée, qui a accompagné la sous-commission dans sa visite au château, a d’ailleurs donné son assentiment.
En ce qui concerne la salle des conférences, qu’il avait d’abord été question d’établir dans la bibliothèque, mais pour laquelle cette dernière a été jugée insuffisamment spacieuse, il sera facile de l’établir au rez-de-chaussée, à droite de l’entrée du château, dans l’espace occupé en ce moment par les ateliers de moulage etc., qui seront transférés à la vénerie.
Le deuxième projet de M. Lafollye, relatif à la restauration de la chapelle, comporte la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. Il ne m’a point paru que cette démolition fût nécessaire. La cour du château ne pourrait qu’y perdre de son caractère et de sa vérité historique. J’ai décidé, en conséquence, qu’il y avait lieu de la conserver, de dégager le plus possible la porte du XIIIe siècle donnant entrée à la chapelle et d’abandonner le projet de sacristie, qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Pour le ministre et par délégation,
Le sous-secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Ministère des Travaux publics

Note sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« 5 juillet 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye
Aux termes d’un décret du 8 mars 1862, il a été décidé que le château de Saint-Germain-en-Laye serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain et à dater de cette époque les travaux de restauration de ce remarquable édifice ont été entrepris.
Suivant les historiens de la ville de Saint-Germain, c’est à partir du XIIe siècle que les rois de France auraient choisi le château pour résidence. Depuis Philippe Auguste jusqu’à Louis XIV, il a été habité d’une façon constante, du moins à des intervalles assez rapprochés. Saint Louis y fit construire la belle et lumineuse chapelle située sur la façade méridionale et dont la restauration est presque terminée aujourd’hui. Mais c’est réellement sous le règne de François 1er que le château de Saint-Germain prit le développement et l’importance que l’on retrouve dans les bâtiments nouvellement restaurés.
Louis XIV fit ajouter les 5 gros pavillons qui existaient encore avant les travaux de restauration. La construction de ces pavillons ayant mis le roi dans la nécessité de quitter le château, il l’abandonna définitivement en 1682 pour aller habiter Versailles.
En 1809, Napoléon 1er y fit installer une école de cavalerie.
En 1836, le château recevait le pénitencier militaire qui fut conservé jusqu’en 1855, époque où le vieux château historique rentrait dans les attributions du ministère d’Etat.
Lorsqu’il s’est agi de commencer les travaux, M. Millet, architecte chargé de l’étude du projet de restauration, a soulevé la question de savoir s’il fallait réédifier le château tel qu’il était sous François 1er ou bien comprendre dans la restauration les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV.
Une commission, présidée par le ministre d’Etat, a été unanime à penser que l’édifice devait être restauré suivant le caractère qu’il avait à l’époque de François 1er et que, en conséquence, les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV seraient démolis.
Cette commission a en outre donné son approbation complète au projet de M. Millet
Depuis 1862 jusqu’au 31 décembre 1879, il a été dépensé une somme de 2608000 f.
M. Millet a suivi pour les travaux le mode qui était employé par les architectes de la Renaissance : tous les matériaux sont complètement taillés et sculptés sur le sol avant leur pose.
Malheureusement, cet éminent artiste est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre.
En 1879, M. Lafollye, architecte des Monuments historiques, a succédé à M. Millet et c’est lui qui termine les intéressants travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Aujourd’hui, les façades nord et est sont complètement achevées et les salles de cette partie des bâtiments sont livrées au service du musée gallo-romain.
La façade sud est en grande partie restaurée comme gros-œuvre, ainsi que la chapelle de saint Louis. Il ne reste plus qu’à terminer cette façade et à attaquer la façade ouest, à laquelle il n’a encore été fait aucun travail de restauration. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’emplacement du logement du conservateur dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain, le 9 juillet 1880
Copie de la lettre adressée à M. Boeswilwald
A monsieur Boeswilwald, inspecteur général des Monuments historiques
Monsieur l’Inspecteur général (des Monuments historiques),
En faisant contrecoller les dessins de M. Millet pour les conserver, j’ai retrouvé il y a quelques jours un plan contenant le relevé d’un escalier dont les accès étaient pratiqués dans le mur occidental du pavillon sud-est et qui deservait tous les étages du bâtiment sud. Cet escalier fut bouché par Hardouin-Mansart quand il construisit le gros pavillon de l’angle sud-est, aujourd’hui démoli et remplacé par un escalier beaucoup plus grand remplissant le même but. Tout le 1er étage du bâtiment sud-est jusqu’à la chapelle était entresolé au moment où commençaient les travaux de restauration du château, c’est-à-dire en 1862.
A cette époque, des traces de baies bouchées à chaque étage de l’angle sud-est engagèrent M. Millet à faire des sondages qui mirent à découvert l’escalier dont je parle. Cet escalier montait de l’entresol au 1er étage, du 1er étage au second entresol pris aux dépens du 1er étage, de ce second entresol au 2e étage, et enfin il y avait encore les premières marches d’une dernière révolution conduisant sur la terrasse en pierre qui couronnait le château du temps de François 1er.
Si vous rapprochez ce renseignement d’un autre non moins positif qui est fourni par l’existence des parties de poutres visibles, sciées à quelques centimètres de la face intérieure du mur du bâtiment sud et vers la chapelle, il est facile d’établir d’une manière péremptoire que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé, et cela du temps de François 1er. Ce qui le prouve, ce sont les moulures des poutres dont les portées sont encore visibles et surtout les parties de l’escalier que je signale, dont la construction est bien antérieure aux travaux exécutés par Hardouin-Mansart. Louis XIV fit remplacer l’escalier de François 1er par un autre situé à sept mètres plus loin dans son gros pavillon et il conserva l’entresol du bâtiment sud tel qu’il avait été établi sous François 1er.
De ce qu’il précède, il résulte donc :
1° que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé du temps de son fondateur, c’est-à-dire de François 1er.
2° qu’Hardouin-Mansart, au temps de Louis XIV, respecta cette disposition tout en murant l’escalier de François 1er pour en construire un autre remplissant les mêmes conditions dans le gros pavillon de l’angle sud-est.
3° que M. Millet, après la démolition du pavillon de Louis XIV, avait reconnu aussi comme indispensable l’existence d’un escalier vers l’angle F, qu’il a construit pour cela l’escalier E et qu’il n’a supprimé l’entresol du 1er étage que dans la partie M occupée par la bibliothèque du musée, le conservant, ainsi que son projet l’indique, dans la partie que devait occuper le logement du conservateur.
En outre, pour augmenter la hauteur de l’entresol, M. Millet avait abandonné le principe des planchers en bois pour des planchers en fer et il conservait l’ordonnance et la hauteur des fenêtres du temps de François 1er, particulier à ce bâtiment et qui mesurent 4 mètres au lieu de 3 mètres 75 en raison de l’étage entresolé.
Je dois faire remarquer encore à Monsieur l’Inspecteur général qu’il serait toujours plus facile de supprimer le plancher de l’entresol et de rétablir le premier étage dans l’ordonnance générale si, plus tard, on supprimait le logement du conservateur, tandis que supprimer les voûtes pour faciliter l’établissement d’un logement serait une chose très regrettable, puisqu’elle aurait pour conséquence d’interrompre la magnifique ordonnance des voûtes qui couronnent tout le 2e étage du château, de modifier profondément le système de construction du temps de François 1er et de retirer au monument un des principaux caractères de son originalité, caractère que nous avons surtout mission de respecter et de conserver.
Je suis avec respect, Monsieur l’Inspecteur général, votre tout dévoué serviteur.
Signé Lafollye, architecte attaché à la conservation des Monuments historiques »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Paris, le 25 octobre 1880
Le ministre à M. le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Président du Conseil et cher collègue,
Par une dépêche que vous avez adressée à mon prédécesseur le 1er mai dernier, vous avez fait connaître les dispositions qu’après avis de la commission des Monuments historiques, vous avez pensé devoir adopter sur les nouveaux projets présentés par M. l’architecte des châteaux de Saint-Germain 1° pour l’appartement destiné à M. le conservateur du musée installé dans le palais 2° pour la restauration de la chapelle.
Sur le premier point, vous avez déclaré que vous aviez invité M. Lafollye à étudier un projet consistant à reporter le logement du conservateur du 1er au 2ème étage de la partie sud du château.
M. Varroy, de son côté, a, par lettre du 15 du même mois, demandé à cet architecte de hâter le plus possible l’étude de ce projet de façon à pouvoir, après qu’il vous aurait été fournis, en saisir à bref délai le conseil général des Bâtiments civils, qui avait déjà étudié cette question sans se résoudre, parce qu’il lui avait paru qu’elle devait être examinée au préalable par votre administration.
Le nouveau projet que vous avez demandé à M. Lafollye vous a été adressé par cet architecte le 20 mai dernier. Vous avez bien voulu le renvoyer à mon administration le 17 juillet suivant, en faisant connaître que la commission des Monuments historiques et vous-même y donner un complet assentiment.
Quant au deuxième projet de M. Lafollye, qui est relatif à la restauration de la chapelle, ce projet comportant la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment neuf, il ne vous a pas paru que cette démolition fût nécessaire : la cour de la chapelle ne pouvait qu’y perdre au point de vue de son caractère et de sa vérité historique. Vous avez été d’avis, dès lors, qu’il y avait lieu de la conserver.
Dans cette situation, le conseil général des Bâtiments civils a été saisi à nouveau de l’examen de cette affaire dans sa séance du 10 août 1880.
En ce qui concerne les travaux de restauration de la chapelle, ce conseil n’a pas élevé d’objection contre le parti adopté par la commission des Monuments historiques. Mais il n’en a pas été de même pour ce qui est relatif à l’appartement du conservateur. Il a rejeté le nouveau projet et a approuvé le premier projet, daté du 27 décembre 1879. A l’appui de ses conclusions, le conseil a fait remarquer que le projet qui transporte au 2e étage l’appartement du conservateur du musée présente plusieurs inconvénients sérieux : du point de vue archéologique, il fait disparaître dans une notable partie de l’aile sud les voûtes monumentales qui régnaient sans exception sur toute l’étendue du château ; au point de vue du service du musée, il fait perdre aux collections quatre salles du 2e étage qui devaient être occupées par des monuments ou objets appartenant à l’époque mérovingienne, placés logiquement à la suite des salles consacrées à cette époque et qui sont installées au même étage du bâtiment est.
Enfin, la suppression de l’entresol du 1er étage ne se justifie pas, puisqu’il résulte des renseignements fournis par l’architecte que cet entresol, exprimé sur les façades par des fenêtres plus élevées que les autres, date bien de la construction du château. En supprimant l’entresol, on perd d’ailleurs des surfaces importantes. J’ajouterai que M. le conservateur du musée de Saint-Germain repousse d’ailleurs énergiquement, au point de vue de la bonne installation des collections confiées à sa garde, les modifications qu’on veut apporter au projet primitif, régulièrement approuvé.
Dans ces conditions, il y a désaccord entre la commission des Monuments historiques d’une part, le conseil des Bâtiments civils, l’architecte du château et le conservateur du musée d’autre part. Je pense que la question ainsi controversée ne pourrait être tranchée que par une commission composée à la fois d’inspecteurs des Bâtiments civils, des inspecteurs généraux des Monuments historiques et de un ou deux fonctionnaires de l’administration des musées.
Mais, pour éviter de plus longs retards dans l’exécution des travaux entrepris pour la restauration du château, je serais disposé, en ce qui me concerne, à accueillir favorablement une proposition nouvelle qui vient de m’être adressée par l’architecte et qui consisterait à loger le conservateur du musée dans les bâtiments de la vénerie, au 1er étage, au-dessus des ateliers de moulage. Les études auxquelles M. Lafollye s’est livré permettent d’avoir, dès à présent, la certitude que l’on pourrait trouver une installation spacieuse et parfaitement convenable dans cette dépendance du château. Toutefois, avant de donner des instructions à l’architecte pour qu’il poursuive plus avant l’étude de ce projet, je désirerais, M. le Président du Conseil et cher collègue, avoir votre avis et savoir si vous seriez disposé à accueillir cette proposition.
Je vous prierais donc de vouloir bien me faire parvenir votre réponse dans le plus court délai possible.
Veuillez agréer etc.
Le ministre etc. »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 8 février 1881
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
M. le ministre des Travaux publics soumet à l’examen du conseil général des Bâtiments civils un projet dressé par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour l’aménagement dans les bâtiments de l’ancienne vénerie du logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que des ateliers et magasins dépendant du musée.
Ce projet se compose de sept feuilles de dessins contenant les plans de l’état actuel des bâtiments à utiliser, plus des plans, des coupes et des élévations de ces mêmes bâtiments transformés, le tout à l’échelle de 0 m. 01 pour mètre ;
Les dessins sont accompagnés d’un rapport de l’architecte et d’un devis comprenant non seulement le logement du conservateur, les ateliers et les magasins, mais encore certains arrangements à faire pour installer dans le vieux bâtiment le jardinier en chef et un surveillant militaire. Ce devis s’élève à la somme de 106040 f. 90 sur laquelle le logement du conservateur entrerait pour environ 54600 f.
On voit sur la feuille n° 1 du projet que l’entrée des ateliers est placée à droite, sous le passage de porte cochère, et que les dits ateliers disposés pour des travaux de diverses natures occupent le rez-de-chaussée des bâtiments situés à droite et au fond de la cour. Ce dernier bâtiment serait surélevé et l’étage ajouté contiendrait des magasins d’outils et de modèles.
Le bâtiment en aile à droite, terminé aujourd’hui par un comble mi-partie brisé, mi partie à longs-pans droits, doit également être surélevé, sur toute sa longueur, d’un étage carré dans lequel on installerait le logement du conservateur. Un escalier placé à peu près au milieu de ce bâtiment rendrait la distribution de l’appartement aussi commode que le permet l’emplacement dont on dispose.
Dans le bâtiment de face, où l’on ne doit faire que des appropriations et des nettoyages, le projet porte qu’un surveillant militaire serait logé à l’entresol à côté du bureau de l’agence et le jardinier en chef au premier étage.
Telles sont les dispositions générales de ce projet qui, dans leur ensemble, paraissent donner satisfaction aux besoins des services mais qui, dans leurs détails, nous semblent donner prise à certaines critiques. Ainsi, en examinant la feuille n° 1, on est frappé de l’importance donnée aux ateliers, dans lesquels il n’est employé que quelques ouvriers, et il faut remarquer que cette importance est encore accrue par la surélévation projetée du bâtiment situé au fond de la cour. Selon le projet, les ateliers occuperaient, y compris la dite surélévation, une surface d’environ 500 mètres, tandis que les ateliers qui fonctionnent aujourd’hui au château ont à peine 200 mètres superficiels. Nous pensons en conséquence qu’il y aurait lieu de modifier cette partie du projet et de ramener les ateliers à des dimensions plus raisonnables. On devrait d’abord renoncer à la surélévation du bâtiment du fond, en considérant surtout que l’immense comble qui le recouvre est bien suffisant comme magasin d’outils et de modèles. Au moyen de quelques lucarnes, ce comble pourrait être suffisamment éclairé et aéré.
Nous croyons devoir signaler aussi la position donnée aux lieux d’aisance des ouvriers. Ces lieux, placés dans un angle rentrant, au fond d’un bâtiment et sans possibilité de prendre de l’air sur la propriété voisine, infecteraient une portion des ateliers et répandraient certainement de mauvaises odeurs jusque dans l’appartement du conservateur. Nous pensons que ces cabinets devraient être reportés à l’autre extrémité du bâtiment, en les disposant de manière qu’ils fussent éclairés et ventilés directement sur la cour. La fosse qu’on devait construire dans l’angle rentrait serait établie sous les latrines des ouvriers et pour les cabinets projetés dans l’appartement du conservateur, on établirait des tinettes mobiles qui ne répandraient pas de mauvaises odeurs.
Nous avons fait part de ces diverses observations à M. l’architecte, qui les accepte et, pour le cas où elles seraient approuvées par le conseil, il se propose de retoucher à son projet. Relativement à la grande importance donnée aux ateliers, il affirme s’être conformé au programme que lui a remis, à ce sujet, monsieur le conservateur du musée, mais partageant la pensée que les ateliers pourraient être réduits sans inconvénients, il demande qu’après des nouveaux cabinets d’aisance, on prenne encore une travée pour y établir le magasin du service des bâtiments afin de pouvoir conserver les fers, plombs, boiseries etc. provenant des démolitions jusqu’à nouvel emploi. Il propose également de reporter dans une petite construction faisant suite aux ateliers le bureau de l’agence dans lequel, à certains jours, lui ou l’inspecteur reçoivent les entrepreneurs. Il suffirait de percer une porte dans le mur de clôture pour que l’entrée de ce bureau pût avoir lieu par la cour des ateliers. Aujourd’hui, le bureau de l’agence occupe deux petites pièces à l’entresol. Son déplacement permettrait d’agrandir le logement du surveillant, qui est un peu exigu, et qui n’a que 1 m. 80 de hauteur sans plafond.
Nous avons l’honneur de proposer au conseil d’émettre l’avis que M. Lafollye doit être invité à retoucher à son projet dans le sens des observations qui viennent d’être présentées et qui, en raison de la suppression de la surélévation du bâtiment situé au fond de la cour, doivent atténuer la dépense. Il est bien entendu que le devis devra aussi être remanié.
L’appartement du conservateur ne nous a pas paru donner lieu à des observations.
M. Lafollye a produit, ainsi qu’il y avait été invité, un devis de la dépense qu’eût occasionné l’installation du conservateur dans le château même. Ce devis, compris imprévus et frais de direction, s’élève à 60742,91. L’architecte explique dans le mémoire joint à son projet que l’élévation de la dépense s’explique pour la nécessité où il se trouve de traiter, pour cet appartement, la menuiserie, la serrurerie et la décoration des principales pièces dans des conditions d’harmonie avec les autres salles du château, les pièces de ce logement pouvant à un moment donné être réunies au musée. Il paraît difficile d’admettre que le logement tel qu’il avait été prévu primitivement et conçu dans les proportions d’une habitation bourgeoise ait pu un jour changer de destination, aussi nous pensons que, lorsque le projet reparaîtra sous les yeux du conseil, M. le contrôleur devra aussi donner son avis sur le devis en question. Le conseil n’a pas oublié que c’est par suite de circonstances indépendantes de sa volonté qe les projets officiellement approuvés ont été mis récemment à néant.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à réaliser dans les parterres de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 12 mars 1881
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Dans le rapport que j’ai eu l’honneur de vous adresser le 2 février dernier, j’ai exposé à Monsieur le Ministre qu’il y avait lieu de remettre à MM. les ingénieurs les parties des parterres comprises dans l’arrêté de cession signé par M. le préfet de Seine-et6oise le 18 août 1880 pour l’exécution, aux frais de l’Etat, du chemin de fer de raccordement des deux gares de Saint-Germain prescrit par une loi rendue le 21 février 1881.
Aujourd’hui, MM. les ingénieurs demandent à créer un chantier en dehors de la partie des parterres comprise dans l’emprise pour faciliter l’exécution des travaux.
L’exécution du tunel, qui doit traverser les parterres de l’avenue des Loges à la tête du tunel de la gare, nécessite une tranchée descendant jusqu’au niveau du sol de la gare et ayant une largeur suffisante pour permettre l’établissement des murs de soutènement qui doivent contrebutter les terres et recevoir le pont métallique fermant le tunel.
Les dépôts que les ingénieurs demendent à établir auront pour effet d’éviter à l’Etat une dépense considérable, en permettant de rejeter de chaque côté de la tranchée les terres destinées à remblayer les tranchées des talus et à couvrir le pont métallique, pour refaire le sol des parterres ; autrement il faudrait transporter ces terres à une très grande distance pour les ramener ensuite.
Cette demande ayant par suite un caractère d’intérêt général (les travaux se faisant au compte de l’Etat), je me suis concerté avec MM. les ingénieurs pour établir la limite du chantier, lorsque M. le préfet de Seine-et-Oise m’a fait communiquer le dossier de cette affaire par l’entremise du directeur des Domaines en février dernier.
Dans le tracé ci-joint, rectifié d’accord avec les ingénieurs des Travaux, le pont de service a été reporté dans l’axe de l’avenue Louis XIV et nous avons évité le recours du premier tracé pour rendre plus facile la surveillance des abords du chantier.
MM. les ingénieurs s’engagent à remettre les lieux cédés en bon état après l’achèvement des travaux.
Pour compléter les effets de cette déclaration, je demanderais :
1° que toutes les précautions soient prises pour éviter l’abattage des arbres qui sont le plus près de la tranchée à gauche et que toutefois, si pour la sécurité des ouvriers il était jugé utile de les abattre, qu’ils seront remplacés par les soins du service des jardins et aux frais des Travaux.
2° qu’à l’achèvement des travaux, le caillou et le sable nécessaire pour remettre en état le sol des parterres soient répandus suivant les instructions de l’architecte et à sa demande.
3° l’architecte croit nécessaire en outre que le chemin qui continue le pont de service en avant et en arrière soit fait en cailloux, qu’il soit bombé et que des ruisseaux soient ménagés de chaque côté pour faciliter l’écoulement des eaux, afin que les piétons puissent passer par tous les temps à pied sec de la grille de Pontoise sur les parterres, autrement si l’eau qui tombe sur le chemin n’avait pas d’écoulement, il se créerait des cloaques qui rendraient ce chemin impraticable.
4° Il est également de toute nécessité que l’entrepreneur fasse établir dans son chantier des cabinets pour les ouvriers et qu’il leur soit formellement défendu d’aller dans les bosquets des petits jardins ; à cet effet ; les portes du chantier donnant sur les parterres doivent être gardées au compte des Travaux.
Sous ces réserves, l’architecte des parterres croit devoir émettre l’avis qu’il y a lieu de prendre en considération la demande de MM. les ingénieurs attendu qu’elle se rattache à une question d’intérêt général.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

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