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Napoléon III
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Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Hier, vendredi, l’Empereur est venu chasser à tir dans la forêt ; la chasse, commencée dans les tirés de Garennes vers onze heures, était finie à trois heures. Le régiment des Cuirassiers de la Garde avait, selon l’usage, fourni les rabatteurs, et le nombre des pièces abattues a, dit-on, été considérable. S. M. était accompagnée de S. Ex. le maréchal Magnan, ainsi que de MM. Edgard Ney, Fould, Lepic, Préfet, de Marnezia, de Chaumont-Quitry et de Pierre. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Avant-hier jeudi, S. M. l’Empereur est venu chasser à tir dans la forêt de Saint-Germain. L’ouverture de la chasse a eu lieu vers onze heures dans les réserves de Fromainville ; à midi un quart, Sa Majesté déjeunait sous une tente dressée sur l’emplacement de l’ancien fort Saint-Sébastien ; la chasse, reprise à une heure, était terminée à quatre. Parmi les personnes qui avaient l’honneur d’accompagner l’Empereur, nous pouvons citer le prince Ney de la Moscowa, M. le marquis de Toulongeon, M. Bacciocchi, grand chambellan, le général Fleury, MM. de Gramont, officier d’ordonnance, de Lezay-Marmézia, comte d’Ornano et baron Delage. Un grand nombre de pièces ont été abattues, tant en chevreuils qu’en faisans, lièvres, lapins et perdrix. Un temps superbe, celui qui semble presque toujours signaler la présence de l’Empereur, avait favorisé cette première chasse de la saison. Le régiment de cavalerie de la Garde n’étant pas encore installé, le service des rabatteurs a été fait par les soldats du 6e de Ligne, qui, selon l’usage adopté aux chasses de l’Empereur, ont reçu chacun une gratification en numéraire et une ou deux pièces de gibier. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Mardi dernier, l’Empereur est venu en quelque sorte inopinément chasser dans notre forêt. S. M. était accompagnée d’une partie de ses invités de Compiègne et des officiers ordinaires de ses chiens. Venu de Compiègne par un train express jusqu’à Pontoise, l’Empereur est monté en voiture, et après avoir passé la Seine à Conflans, vers onze heures, est entré immédiatement en chasse en la commençant du côté opposé à celui d’où Sa Majesté part ordinairement pour parcourir le tiré dans toute son étendue. Après un déjeuner à la ferme de Garenne, la chasse a continué jusque vers quatre heures, et les voitures sont reparties alors pour Pontoise, où le train express attendait Sa Majesté pour le reconduire à Compiègne. La direction inaccoutumée de la chasse n’a pas permis que S. M. pût visiter le nouveau kiosque-chalet construit par M. Henri Ramage, notre concitoyen, pour Son Altesse le prince impérial et dont l’Illustration a donné un dessin dans son numéro de samedi dernier. On dit le plus grand bien de cet ouvrage d’art, dont nous espérons entretenir nos lecteurs, mais seulement lorsque, dans une des prochaines chasses de la saison, il aura été soumis à l’appréciation de l’Empereur, dont la visite est, cela se conçoit, vivement désirée par le constructeur. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Aux détails que nous avons donnés dans notre dernier numéro sur la chasse de l’Empereur dans les tirés de Fromainville, et où nous avons dit qu’assistait entre autres Son Excellence le maréchal Magnan, nous pouvons ajouter, de bonne source, les renseignements suivants :
Sa Majesté était accompagnée de MM. le maréchal comte Randon, ministre de la Guerre, Rouland, ministre de l’Instruction publique, des maréchaux duc de Magenta, Niel, Regnault de Saint-Jean-d’Angely, des généraux Fleury, premier écuyer de l’Empereur, et prince de la Moskowa, premier veneur.
L’Empereur et ses invités sont partis de Paris en char-à-bancs à neuf heures et demie.
La chasse a commencé à onze heures. A midi on a déjeuné en forêt.
Après le déjeuner, la chasse a été reprise et s’est prolongée jusqu’à quatre heures du soir.
Les tirés de la forêt de Saint-Germain sont, on le sait, les plus beaux qui existent ; ils s’étendent sur un parcours de 14 kilomètres.
Le nombre des pièces abattues a été de 813 : 400 faisant, 40 chevreuils, ce qui fait pour chaque chasseur une moyenne d’environ 70 pièces. L’Empereur en a tiré pour sa part 241. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Hier vendredi, l’Empereur est venu chasser à tir dans la forêt de Saint-Germain. Sa Majesté est arrivée, vers onze heures et demie, dans les tirés de Fromainville. Elle était accompagné de MM. le maréchal Magnan, Bacciochi, des princes Lucien Murat et Ney de la Moskowa, du marquis de Toulongeon et du baron Delage.
A midi, la chasse a été interrompue pour un déjeuner en pleine air, sur l’ancien emplacement du fort Saint-Sébastien, construit pour l’instruction militaire du jeune roi Louis XIII.
Les invités à la chasse de l’Empereur et les officiers de service ont pris part à ce repas servi sous une tente. Puis la chasse a repris à une heure, pour se terminer à quatre heures du soir.
C’est probablement, vu la clôture très prochaine de la chasse à tir, la dernière qui amènera cette année Sa Majesté à sa forêt de Saint-Germain. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Lundi dernier, l’Empereur est venu chasser à tir dans la forêt de Saint-Germain. Sa Majesté est arrivée vers dix heures et demie environ, et la chasse a commencé de suite aux tirés de Fromainville. A midi, et lorsqu’on était arrivé en face de l’issue qui donne accès à l’enceinte dite du fort Saint-Sébastien, où se voient encore les restes de travaux d’art militaire exécutés autrefois pour l’instruction du jeune roi Louis XIII, l’Empereur y a déjeuné sur un monticule où la tente qu’on y dresse d’ordinaire avait été, par les soins de l’administration des forêts de la Couronne, remplacée par une sorte de chalet rustique, ouvert cependant de tous côtés, et où Sa Majesté a déjeuné, selon son usage, avec ses invités et les personnes du service de la chasse. C’étaient M. Fould, ministre d’Etat, M. le général Fleury, M. le baron de Bourgoing, M. de Rotschild, M. le duc de Caumont-La Force, le prince Ney de la Moskowa, le baron Delage, l’officier commandant le deuxième détachement des Lanciers, rabatteurs, celui de la gendarmerie de la Garde, et MM. l’inspecteur et le sous-inspecteur des forêts de la Couronne. Reprise trois quarts d’heure après, la chasse s’est terminée, vers trois heures, à la hauteur de la ferme de Garenne. Plus de 400 pièces de gibier ont été abattues dans cette matinée, protégée par un temps magnifique que n’eût pas dû pourtant faire présager l’état chargé de l’atmosphère au moment où, le matin, l’Empereur traversait avec sa suite, en voiture de poste découverte, la commune de Maisons pour gagner le rendez-vous ordinaire. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Samedi dernier, vers dix heures, l’Empereur traversait les Champs-Elysées en char-à-bancs break, conduit par des chevaux de poste. Sa Majesté venait chasser à Saint-Germain, suivant sa route ordinaire pour gagner plus directement, par Maisons, les tirés de Fromainville, situés au nord de la forêt, à peu de distance de la Seine et faisant face à Conflans.
Parmi les personnes invitées, qui accompagnaient Sa Majesté, se trouvait M. le marquis de Moustier, ministre des Affaires Etrangères.
La chasse, qui n’a été interrompue que par le déjeuner traditionnel d’une demi-heure, sous le kiosque rustique disposé à peu de distance des ruines du fort Saint-Sébastien, et à peu près vis-à-vis de la ferme de Garenne existant au milieu des tirés, a été des plus animées, et s’est terminée vers quatre heures ; c’est probablement la dernière ou l’une des dernières de la saison. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« L’Empereur est venu chasser à tir dans la forêt de Saint-Germain avant-hier jeudi. Prévenus par les dispositions ordinaires, les habitants de Maisons avaient pavoisé leurs fenêtres sur tout le parcours de Sa Majesté qui, traversant cette commune vers dix heures et demie pour se rendre à Fromainville, a été saluée par les plus vives acclamations de la foule qui l’attendait au passage.
L’Empereur, ainsi que les personnes de sa suite, étaient en voitures fermées attelées en poste, précédées et suivies de piqueurs à cheval. Commencée à onze heures, la chasse était terminée avant trois heures ; d’énormes feux de bivouacs avaient été allumés sur l’emplacement des tirés et près du pavillon rustique où l’Empereur et sa suite prennent un instant de repos. Le parfait état de santé de Sa Majesté a été remarqué avec plaisir par tous les assistants. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Chasse à tir dans la forêt de Saint-Germain
Jeudi dernier, pendant tout le cours de l’après-midi, une partie de la forêt de Saint-Germain résonnait au loin du bruit des fanfares, des coups de feu et des aboiements des chiens. Une chasse à tir y avait lieu dans le tiré de Fromainville.
Partie de sa résidence de Saint-Cloud vers 10 heures du matin, Sa Majesté, accompagnée seulement de M. le comte de Bacciocchi, grand maître des cérémonies, traversait une heure après, sans escorte, notre ville, pour se rendre incognito au rendez-vous de chasse, qui eut lieu au rond du Parc, près de Fromainville.
De leur côté, LL. AA. II. le prince Napoléon et le duc d’Albe, MM. les ministres de la Guerre et de la Maison de l’Empereur, MM. les grand et premier veneurs, MM. le marquis de Toulongeon, le comte de Galvé, Edgard Ney et plusieurs autres personnages de la vénerie attendaient à la Muette l’arrivée de S. M. l’Empereur ; car, à cet endroit, d’abord, avait été fixé le rendez-vous, où se trouvaient aussi tous les équipages de chasse.
En apprenant l’arrivée de Sa Majesté au tiré de Fromainville, et le nouveau rendez-vous, tous les invités s’y rendirent et, vers midi, la chasse commençait pour se continuer sans interruption, jusque vers quatre heures. Amplement garni de gibier, ce tiré prêtait, du reste, parfaitement à la chasse, car nous tenons de source certaine que, pendant ce court espace de temps, plus de 600 pièces ont été abattues, parmi lesquelles on compte plus de 400 lapins, 5 chevreuils, des lièvres, des faisans, des perdrix et plusieurs autres pièces diverses.
Quelques promeneurs, attirés par les coups de fusil, se sont trouvés en forêt, près du lieu de la chasse, et sont rentrés à Saint-Germain vers six heures, en même temps que Sa Majesté, qui, comme le matin, traversa de nouveau notre ville dans le plus stricte incognito, sans escorte, comme un simple particulier, n’ayant dans son voiture, pour compagnon de voyage, que M. le comte de Bacciocchi. Tous deux retournaient à Saint-Cloud, où ils arrivèrent vers sept heures.
Quant aux autres personnages, qui, avec Sa Majesté, avaient pris part aux plaisirs de cette chasse, ils sont aussi rentrés en ville à la même heure, et regagnèrent leurs résidences respectives, après avoir, nous a-t-on dit, diné à Saint-Germain.
H. Picault »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Chasse à tir dans la forêt de Saint-Germain
Vendredi, dans l’après-midi, une partie de la forêt de Saint-Germain retentissait au loin du bruit des coups de feu : une chasse à tir, à laquelle assistait Sa Majesté l’Empereur, accompagnée de MM. le comte de Bacciocchi, son grand chambellan, Fould, ministre de sa Maison, le marquis de Toulongeon, le comte Ney, le prince Metternich, lord Cowley et le comte de Galve, avait lieu dans un des tirés.
Partie depuis dix heures du château des Tuileries, Sa Majesté et sa suite traversaient vers onze heures et demie la commune de Maisons et arrivaient à midi au rendez-vous, qui avait été donné à l’accul de Conflans, et où déjà se trouvaient réunis tout le personnel de l’inspection forestière de Saint-Germain et 150 dragons, tant officiers que sous-officiers et soldats.
Pendant cette partie de chasse, qui dura près de cinq heures, 681 pièces, dont 10 chevreuils, 64 lièvres, 51 faisans, des perdrix et des lapins, furent abattus par tous les chasseurs et répartis ainsi qu’il en fut ordonné ultérieurement. Au milieu de la chasse, et durant une halte nécessaire au rabattage du gibier, une simple collation, véritable déjeuner champêtre, puisqu’il eut lieu sur la terre même, recouverte seulement d’une des toiles servant de panneau dans lesquels on enferme le gibier, fut servi à Sa Majesté et aux invités, qui reprirent leur fusil au bout d’un quart d’heure à peine de repos, et après s’être légèrement réconfortés avec les viandes froides déposées sans apprêts sur la terre. Quelques heures plus tard, au moment où le jour commençait à baisser, Sa Majesté fit cesser le tir et les invités, reprenant le même chemin que le matin, rentraient à Paris vers sept heures, tandis que le personnel forestier et les dragons de service revenaient à Saint-Germain, contents et satisfaits de la journée qu’ils venaient de passer. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« L’Empereur est venu lundi dernier chasser à tir en forêt de Saint-Germain, dans les réserves de Fromainville. En outre des personnes ordinaires de la suite de Sa Majesté, on a remarqué la présence de Son Excellence M. le maréchal Magnan, parmi celles invitées par l’Empereur à partager avec lui les plaisirs de la chasse qui, dit-on, a eu un magnifique résultat, dont les établissement de bienfaisance d’abord, la table de MM. les officiers des chasseurs de la Garde, sans oublier chacun des sous-officiers et des cavaliers employés comme rabatteurs ont pu se ressentir. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Avant-hier jeudi, pour la première fois depuis son retour de Biarritz et le commencement de la saison, l’Empereur a chassé 5 tir dans les réserves de Fromanville. Parmi les personnes de distinction qui accompagnaient Sa Majesté, se trouvaient le général Fleury, M. le marquis de La Valette, le docteur Conneau, etc. Cette chasse a été favorisée par une belle journée d’automne exceptionnelle depuis quelques jours ; l’Empereur paraissait jouir d’une santé parfaite ; le service des rabatteurs a été fait comme toujours par des cavaliers à pied des Chasseurs de la Garde. Nous manquons jusqu’ici de détails plus circonstanciés. »

Récit d’une chasse impériale dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Mardi dernier, une nouvelle chasse à courre, sans incident particulier, et dirigée par le prince Edgard Ney, accompagné de MM. le baron Lambert, de Mouchy, de Noailles et autres notabilités, a eu lieu dans la forêt de Saint-Germain. Partis de la Vénerie à onze heures et demie, les équipages de Sa Majesté se sont rendus au pavillon de la Muette, lieu désigné pour le rendez-vous, et, vers midi et demi, l’attaque commençait dans les petites routes du côté de l’accul de Fromainville. Poursuivi par vingt-huit chiens, le cerf, après avoir passé au pont de l’Ambassadeur, est venu à plusieurs reprises du côté de la Faisanderie, derrière les Loges, à la croix de Noailles, au chêne de Bon-Secours, à la mare aux Cannes, dont il fit deux fois le tour sans y entrer, car elle était entourée d’une affluence considérable de curieux, et de là à l’accul de Carrières. Faisant aussitôt un contre-pied, l’animal, dont une partie des chiens avait alors perdu la trace, traversa de nouveau la route des Loges, se rendit à l’accul de Poissy, revint sur ses pages, passa encore une fois au chêne de Bon-Secours, à la mare aux Cannes, à la Place Verte, puis enfin à la vente du Buisson Richard, au-dessus du Val, près de la porte donnant sur la plaine, où il fut forcé et tué vers 5 heures, après une course qui n’avait pas duré moins de quatre, sans discontinuer. Favorisée par un assez beau temps, pas trop froid, cette chasse, qui a été suivie par beaucoup de promeneurs à pied, à cheval et en voiture, a pu être vue facilement aux différents points que nous venons de désigner. »

Récit d’une chasse impériale dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Deux fois, chaque semaine, la forêt de Saint-Germain se trouve animée par les chasses impériales. Toujours dirigés par le grand veneur, et souvent même par un des veneurs seulement, les équipages de la vénerie de Sa Majesté viennent y forcer un cerf, afin d’exercer la meute. Ainsi, mardi, les promeneurs qui se trouvaient en forêt, à peu de distance de la ville, ont pu voir le cerf, forcé par plusieurs chiens, venir se jeter dans la mare aux Cannes, après en avoir fait plusieurs fois le tour, et y être tué au milieu des glaces qui n’étaient pas encore fondues. Hier vendredi, un incident tout particulier est venu la signaler, et beaucoup d’habitants, sans sortir de la ville, ont été témoins de la chasse car, attaqué vers une heure au milieu de la forêt, un beau cerf, forcé par cinq ou six chiens, est sorti du bois sur la route des Loges et s’est réfugié dans un des coins de la cour de la Vénerie, dont la porte est toujours ouverte, et qui est située à la grille de Pontoise. Après un repos de quelques heures, pendant lequel la foule s’était amassée compacte, on est parvenu, non sans peine, à le faire sortir, et l’attaque ayant recommencé, la pauvre bête, fatiguée d’une telle course, s’est lancée dans une partie de la forêt nommée la Réserve, de l’autre côté de la route de Poissy, où elle n’a pas tardé à être prise de nouveau près la mare Plate. »

Récit d’une chasse de l’empereur à Saint-Germain-en-Laye

« L’Empereur est venu, hier vendredi, chasser à tir dans la forêt de Saint-Germain. La chasse a commencé vers onze heures, après le déjeuner qui a eu lieu en plein air, sur l’emplacement de l’ancien fort Saint-Sébastien, et s’est prolongée jusqu’à près de quatre heures du soir. Parmi les personnes qui accompagnaient Sa Majesté et qui ont eu l’honneur de chasser avec elle, on remarquait Son Excellence M. Fould, ministre d’Etat, et M. le général Ney de la Moskowa.
La première des chasses à courre, par les équipages de la vénerie impériale, est, à ce qu’il paraît, définitivement fixée à après-demain, lundi 17 janvier. A ce propos, nous croyons rendre service aux amateurs de la ville et des environs, et surtout à ceux de Paris qui ne voudraient pas amener leurs chevaux, en leur annonçant que M. Saulon a établi pour la saison des chasses, dans ses écuries de la rue de la Verrerie, n° 8, près le théâtre, un relai de jolis chevaux de chasse, aussi élégants que commodes et bien dressés, et dont le harnachement ne laisse rien à désirer aux sportmens les plus difficiles. On peut se faire inscrire à l’avance ou retenir son cheval dans l’intervalle d’une des chasses qui, comme on le sait, auront lieu tous les cinq jours. »

Récit d’une chasse de l’empereur à Saint-Germain-en-Laye

« Avant-hier jeudi, S. M. l’Empereur est venue, vers onze heures, chasser à tir dans la forêt. Sa Majesté est arrivée en voiture découverte par Maisons. Elle était accompagnée de M. le général Ney de la Moskowa, de MM. de Toulongeon et Delage, officiers de sa vénerie, et d’autres personnes de distinction. La chasse, qui a été fort belle, a duré jusqu’à près de cinq heures. L’Empereur a déjeuné en plein air, sur une table placée au sommet du terrain des anciennes fortifications du fort Saint-Sébastien, au triage de Fromainville.
Le service des rabatteurs était fait par un fort détachement de cuirassiers de la Garde et par des jeunes gens de la commune d’Achères.
Au moment de son départ et à son passage sur le territoire de la commune de Maisons, l’Empereur a rencontré une grande quantité d’habitants et de personnes qui avaient pu assister à la chasse et l’ont accueilli par de vivres acclamations, auxquelles Sa Majesté répondait avec cette bienveillance et cette affabilité qui lui sont particulières. »

Récit d’un passage du couple impérial à Saint-Germain-en-Laye

« Jeudi dernier, Saint-Germain a joui, pendant quelques minutes, de la présence de MM. MM. l’Empereur et l’Impératrice. Arrivées de Saint-Cloud vers cinq heures du soir, pour se rendre en forêt, au pavillon de la Muette, où un dîner à leur intention avait été préparé dans la journée, Leurs Majestés ont traversé, presque sans escorte et précédées seulement de quelques piqueurs, la place Royale, le Boulingrin, le Parterre, et ont relayé au rond des fleurs de notre belle Terrasse. Les chevaux et les équipages, sortis de la Vénerie une heure avant, ayant entraîné à leur suite quelques promeneurs, une foule assez compacte, grossissant d’instant en instant, environnait les voitures au moment du relai, et a témoigné de sa joie par les cris répétés de : Vive l’Empereur ! vive l’Impératrice !
Vers 10 heures du soir et après le dîner, pendant le durée duquel la musique des Guides a donné un charmant concert que l’écho de la forêt répétait au loin, Leurs Majestés sont revenues par la même route et se sont arrêtées de nouveau pour relayer au même lieu, où les attendait une foule plus considérable encore qu’à leur arrivée, qui les a saluées des mêmes acclamations.
Aussi était-ce une véritable fête pour notre ville, peu habituée maintenant à ces visites, et qui, pour la première fois, possédait alors l’Empereur et l’Impératrice. »

Récit du passage de l’empereur et du roi de Sardaigne et de Piémont à Saint-Germain-en-Laye

« Lundi, et sans qu’on s’y attendit, notre ville a eu la visite de S. M. l’empereur, accompagné de son royal hôtel S. M. Victor-Emmanuel, roi de Sardaigne et de Piémont, le fils et l’héritier du trône du vainqueur de Novarre. Au moment de leur passage, vers dix heures du matin, pour se rendre au rendez-vous de chasse de la Muette, Leurs Majestés ont trouvé déjà un assez grand nombre d’habitants réunis devant le pavillon Henri IV et qu’y avait attirés la présence des relais. L’Empereur et le roi de Sardaigne ont déjeuné au château de la Muette, puis ont chassé à tir dans les garennes réservées de Fromainville, Garenne et Conflans, d’où ils sont revenus, vers trois heures et demie, à Saint-Germain, sans s’arrêter de nouveau à la Muette, comme l’ont dit, par erreur, les journaux de Paris. Le temps qui s’était écoulé entre les deux passages avait été mis à profit par notre municipalité provisoire, dont les ordres ont été si bien exécutés qu’au retour, les grilles du Parterre, les fenêtres des maisons et chacun des arbres de la longue avenue du Boulingrin étaient pavoisés d’une multitude de drapeaux où les couleurs sardes disposées à la hâte se mariaient aux drapeaux de la France, unis dans cette circonstance comme les enfants des deux pays, comme les soldats des deux souverains, pour le maintien du repos de l’Europe et la gloire des armées alliées.
Une foule considérable a longtemps stationné à l’extrémité de la Terrasse pour voir revenir Leurs Majestés, mais, tout d’un coup, à la vue d’un courrier qui arrivait par la grolle des Loges, elle a suivi le mouvement qu’ont dû faire les hommes et les chevaux du relais, les rangs se sont trouvés rompus et confondus, et le public a littéralement envahi la voiture jusque sous les roues, pendant les quelques minutes de sa station. De nombreux cris de : Vive l’Empereur ! et de : Vive le roi de Sardaigne ! se sont fait entendre, et l’on a généralement admiré la figure toute martiale du roi de Sardaigne, assis à la gauche de l’Empereur. Une seule voiture, également attelée en poste et dans laquelle se trouvaient M. le colonel Fleury et, nous a-t-on dit, MM. de Toulongeon, Edgard Ney et plusieurs officiers de la suite du roi de Sardaigne, suivait celle de l’Empereur. La chasse avait, dit-on, été très abondante, et on y avait apprécié la justesse de tir du Roi. C’était, comme de coutume, un détachement des Guides qui avait fourni les rabatteurs. Aucune escorte n’accompagnait les voitures qui, vers 4 heures, reprenaient, par les rampes du Pecq, la route de Paris.
Le matin, lors de leur passage sur le territoire de la commune de Chatou, LL. MM. l’Empereur et le roi de Sardaigne avaient trouvé réunis, près du pont, les autorités, des habitants et la subdivision des sapeurs-pompiers, accourus sur ce point au bruit de leur arrivée dans la commune, dont toutes les maisons se sont trouvées, comme par enchantement, pavoisées de drapeaux aux couleurs française et sarde. Un intéressant épisode de ce passage a été la rencontre sur la route de quatre jeunes soldats, mutilés de Crimée, casernés provisoirement à Rueil, et dont les chaleureuses acclamations ont attiré l’attention de l’Empereur, qui s’est empressé de les faire remarquer au roi de Sardaigne, en donnant des marques visibles d’un affectueux intérêt à ces braves jeunes gens, parmi lesquels nous avons cru reconnaître un des anciens élèves de l’institution Ledieu, de notre ville.
A propos de la visite du roi de Sardaigne à Saint-Germain, nous croyons devoir rappeler un souvenir qui peut-être a contribué à augmenter chez ce souverain le plaisir de jeter, en passant, un coup d’œil sur l’antique berceau de Louis XIV. C’est que son aïeule, la reine douairière de Sardaigne, mère ce de Charles-Albert que, comme François Ier, on a aussi appelé le Roi Chevalier, a passé, il y a deux ans, toute une saison à Saint-Germain, sous le nom de princesse de Montléar. Elle habitait alors un des appartements de l’hôtel de la Terrasse, près duquel était disposé, lundi dernier, le relais qui attendait Leurs Majestés, pour les conduire à La Muette. Plusieurs personnes de notre ville ont conservé précieusement le souvenir des relations qu’elles avaient heureusement eues avec cette auguste personne, dont la signature autographe figure sur l’album consacré aux visiteurs de notre bibliothèque. »

Récit de l’inauguration du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Inauguration du musée de Saint-Germain
Visite de Sa Majesté l’Empereur
Le dimanche 12 mai 1867
Ainsi que nous l’avions annoncé, la nouvelle de la présence de S. M. l’Empereur dans notre ville pour le jour de l’inauguration du musée s’était répandue au-dedans et au dehors de Saint-Germain, avec rapidité, mais bien avant l’apposition des affiches du programme qui, à cause des dernières dispositions, s’est fait attendre jusqu’à la fin de la semaine et a suivi de quelques heures seulement la si remarquable et si entraînante proclamation à ses administrés de M. de Breuvery, maire de Saint-Germain ; cette nouvelle causait une telle joie à la population, que jusques aux derniers moments on doutait encore de sa réalisation si désirée.
Le temps, qui depuis dix jours avait été splendide, commençait à donner quelques inquiétudes par suite de l’excessive chaleur, encore anormale dans cette saison, et des symptômes d’orages qui se manifestaient chaque soir, et chaque consultait son baromètre avec anxiété.
Malheureusement, ces craintes se sont réalisées et l’on sait quel a été, pendant l’après-midi, le déplorable état du ciel, dont toutes les cataractes ont semblé s’ouvrir à dater de deux heures ; mais on peut dire que, si la journée a été mauvaise par le temps, elle s’est trouvée magnifique par l’éclat de l’ovation qui a été faite au souverain et par l’affabilité avec laquelle l’Empereur a bien voulu témoigner toute la satisfaction que lui causait l’accueil fait par l’immense population qu’il avait sous les yeux, et qui n’a cessé, depuis le moment de son arrivée, d’acclamer sa présence d’une façon indescriptible.
Nous allons essayer de retracer l’historique de cette heureuse journée, en rétablissant certaines erreurs ou omissions faites par presque tous les journaux de Paris, dont la plupart des articles paraissent avoir été écrits à l’avance et plutôt sur ce qui devait se faire que sur ce qui s’est réellement passé ; quelques-uns de leurs correspondants officieux nous ont semblé aussi fort peu renseignés ou guidés par des intérêts privés et personnels. Nous avons donc pensé qu’il était du devoir de l’organe de la publicité locale de présenter les faits et de donner certaines explications dont nous ne craignons pas d’assumer la responsabilité.
Ainsi que nous l’avons déjà dit, les préparatifs commandés, suspendus, ou du moins modifiés et repris ensuite, à mesure que les instructions émanant de l’autorité administrative supérieure annonçaient, jusqu’à la dernière heure, le développement et le plus d’importance de la cérémonie, avaient été poussés avec toute l’activité possible.
Deux juridictions différentes y prenaient part : la Ville proprement dite, dont les limites s’arrêtent au seuil de la porte du château, située en tête du pont, qui, sur les fossés, conduit à l’entrée du musée ; l’administration du musée et celle du château lui-même, relevant du domaine de la Liste Civile et du ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts.
En avant du portail du château, l’administration municipale avait fait élever une vaste et magnifique tente, dont la façade, portant les armes impériales, était formée de splendides tentures de velours vert constellées d’abeilles et relevées par des torsades d’or. Le vélum qui la recouvrait était supporté par une série de mâts gigantesques au sommet de chacun desquels flottaient de longs oriflammes aux couleurs variées. Le sol était recouvert de tapis, les côtés bordés de caisses d’arbustes, et un riche fauteuil avait été disposé sur une estrade, dans le cas où Sa Majesté eût voulu prendre quelques moments de repos avant d’entrer au château. Une longue ligne de mâts de même dimension s’étendait à droite et à gauche de la tente impériale et marquait la place, où, faute de temps, on n’avait pu élever des estrades destinées aux personnes invitées par la Ville ; mais elles avaient été remplacées par des banquettes recouvertes de velours rouge disposées au raz du sol, entièrement sablé comme tout le reste de la place, depuis le débarcadère jusqu’au château. Les deux petites constructions adossées aux parapets avaient disparu sous des massifs de fleurs et de plantes rares, et leurs sommets portaient des aigles dorés qui les transformaient en très heureux motifs se reliant à l’ensemble de la décoration.
Dès le matin, l’affluence énorme arrivant des campagnes avait trouvé toutes les rues entièrement pavoisées, et il n’était pas une seule des fenêtres des maisons de la place du Château qui n’eût arboré le drapeau aux couleurs nationales. On voyait même flotter, à l’une des croisées de la maison occupée par le café-restaurant du débarcadère, le grand pavillon du Royal-Mall, d’Angleterre.
La foule était immense, sur la place et à ses abords, et rendait assez difficile le placement des compagnies de pompiers et des députations des différentes Sociétés du canton et de l’arrondissement, dont la valeur numérique n’avait pu être donnée à l’avance et dont la présence probable n’a été, en général, signalée à l’administration locale que par lettre reçue seulement le dimanche à neuf heures du matin.
Les grilles du péristyle de l’église avaient été ouvertes au public, qui en a promptement occupé toutes les marches et le vaste palier, et pour placer toute cette foule et contenir son empressement, bien naturel, l’administration n’avait à sa disposition que ses sergents de ville, quelques gendarmes, et un piquet de vingt-cinq hommes de ligne, disséminés çà et là en factionnaires, la volonté expresse de l’Empereur ayant été qu’il n’y eût aucun développement de force militaire ; le régiment des dragons de l’impératrice n’avait fourni qu’un poste de douze hommes à pied, pour le service d’honneur à l’intérieur du château.
A propos du château, il nous faut ajouter que le pont, protégé aussi par un très beau vélum, bordé d’arbustes et couvert de tapis, donnait accès à la grande porte également décorée, à la suite de laquelle les invités du ministère et de la direction du musée pénétraient dans l’intérieur et trouvaient, à droite, la galerie du rez-de-chaussée, dite de François Ier, et ensuite le grand vestibule où des sièges et des banquettes avaient été réservés aux personnes munies de lettres spéciales d’invitation. La cour avait été sablée, garnie de caisses d’orangers jusqu’au pied du grand escalier, et les ateliers de travaux dissimulés et séparés du passage par une suite de riches tentures. Le débarcadère avait reçu aussi une belle décoration par les soins de l’administration des chemins de fer de l’Ouest.
Des dames, aux toilettes les plus élégantes, avaient pris place sur les banquettes extérieures, ou étaient entrées munies de leurs billets dans l’intérieur du château, et à deux heures et demie, sous une pluie battante, personne n’avait songé à quitter sa place. Toutes les fenêtres étaient occupées et des groupes de curieux s’étaient placés sur les toits et jusque dans les chêneaux des gouttières ; on en voyait même ayant pris position au côté nord de l’église, sur le terrasson étroit qui longe son sommet et on distinguait au milieu d’eux la soutane d’un jeune ecclésiastique.
A trois heures précises, le bruit des salves d’artillerie, les musiques de Saint-Germain et des compagnies étrangères à la ville, les clairons, les tambours battant aux champs, et plus encore, les acclamations parties du quai de débarquement, annonçaient l’arrivée de l’Empereur.
A sa descente du train impérial, Sa Majesté a été reçue par M. Boselli, préfet de Seine-et-Oise, accompagné de son secrétaire général, par M. de Breuvery, maire de Saintè-Germain, MM. Le Piez et Courtin, adjoints, et par tout le conseil municipal, qu’accompagnaient aussi plusieurs de MM. les maires des communes de l’arrondissement.
Aux termes des dispositions arrêtés pour le cérémoniel, aucun discours ne devait être prononcé, mais le maire de Saint-Germain, ainsi qu’il y avait été autorisé, a eu l’honneur de remettre à l’Empereur, qui l’a accueilli avec la plus grande bienveillance, une adresse sous pli fermé.
La suite de S. M. se composait des personnages de distinction suivants : M. le général Le Bœuf, aide de camp ; M. le capitaine Chambaud, officier d’ordonnance ; M. le duc de Tarente, chambellan ; M. Davilliers, comte Regnault de Saint-Jean-d’Angély, premier écuyer ; M. le baron de Varaigne, préfet du Palais.
Le personnel des hauts fonctionnaires des chemins de fer de l’Ouest qui avaient accompagné le train impérial et surveillé sa marche comprenait MM. Julien, directeur général ; Coindart, secrétaire général ; Fessard, chef d’exploitation ; Bisson et Protais, administrateurs.
Un quart d’heure après avoir reçu les hommages des personnes présentes sur le quai, l’Empereur paraissait au seuil du débarcadère ; à ce moment et malgré le redoublement de la pluie, l’aspect de la place était prestigieux ; l’Empereur, s’arrêtant un moment, en paraît saisi et profondément touché, tous ces milliers de têtes se découvrent, les musiques entonnent l’air national de la reine Hortense et, pour nous servir de l’heureuse expression de notre confrère du Journal de Seine-et-Oise, « toutes les poitrines crient : Vive l’Empereur ».
Sa Majesté, en habit de ville et recouvert d’un surtout gris, qui naturellement fait rêver à un souvenir historique, s’avance lentement, au bruit des acclamations qui ne cessent pas un instant, au milieu de la haie formée par les pompiers de Saint-Germain, jette à droite et à gauche un coup d’œil de satisfaction sur les deux Sociétés de secours mutuels de la ville, les médaillés de Sainte-Hélène, les orphelinats de garçons et de jeunes filles et les deux écoles primaires ; Elle paraît remarquer avec plaisir les enfants de troupe du premier régiment de grenadiers de la Garde, venus de Rueil, et auquel appartient le prince Impérial ; Elle salue les personnes invitées, aux premiers rangs desquelles se trouvent MM. les légionnaires et officiers en retraite.
On avait appris que l’Empereur avait annoncé son intention de passer en revue les compagnies de pompiers et les députations des communes ; mais le temps était si affreux qu’on pensait que la revue n’aurait pas lieu, ou du moins qu’elle serait différée jusqu’à la sortie du musée.
Il n’en a rien été. Sa Majesté, au contraire de ce qu’ont dit tous les journaux, passe devant la tente et, sans entrer immédiatement au château, commence la revue, qu’Elle continue sous la pluie au milieu d’acclamations et de vivats enthousiastes, en suivant tout le périmètre de la place, passant devant le front des compagnies et députations, et, seulement après l’église, arrivée devant celles qu’Elle avait déjà vues, se dirigeant en ligne droite sur l’entrée du château par un passage qui n’avait pas été prévu et où Elle se trouve mêlée à la foule heureuse et fière de sentir si près d’Elle. L’Empereur était bien là au milieu de son peuple, et semblait enchanté d’avoir, pour ainsi dire, à se frayer sa route lui-même.
Après avoir traversé la tente, dont par parenthèse le vélum avait été quelques instants auparavant emporté par une trombe d’eau, l’Empereur a été reçu à la porte du musée par M. le comte de Nieuwerkerke, sénateur, surintendant des Beaux-Arts, accompagné de M. Gautier, conseiller d’Etat, secrétaire général du ministère de la Maison de l’Empereur, qui ont eu l’honneur de présenter à Sa Majesté la commission spéciale d’organisation du musée : MM. Bertrand et Beaune, directeur et conservateurs ; MM. Millet et Choret, architecte et inspecteur des Bâtiments civils.
L’Empereur est alors entré dans le palais et a visité, rapidement a-t-il dit, pour ne pas faire attendre trop longtemps cette foule de l’extérieur exposée à la pluie, toutes les collections réunies dans les trois étages du musée, et les acclamations redoublant dans la foule agglomérée sur le parterre et la place ont annoncé qu’il venait de paraître un instant au balcon donnant sur les jardins. En se retirant, Sa Majesté a félicité les conservateurs et les architectes qui ont si admirablement suivi ses intentions.
Mais tout n’était pas fini : l’Empereur tenait à accomplir entièrement le programme qu’il s’était tracé, et l’on sut que, toujours malgré la pluie, il voulait voir défiler les compagnies de pompiers ; le préfet et le maire et les personnes de sa suite eurent l’honneur d’être admis à ses côtés, lorsque, sans vouloir consentir à se mettre à l’abri sous le vestibule du débarcadère, il tint à se placer à l’extérieur, sur le perron de la gare.
Le défilé commença par la compagnie de Saint-Germain, qui fit retentir l’air des cris énergiques de : Vive l’Empereur ! Vive l’Impératrice ! Vive le Prince Impérial ! puis vinrent les compagnies de toutes les autres communes, dont plusieurs pelotons étaient si étonnés de se trouver si près de l’Empereur, que quelques-uns des hommes, ne songeant plus aux cris officiels, portaient la main à leur casque ou se découvraient même tout à fait, tout en restant au port d’armes. Il y eut bien là, comme pendant la revue, un peu de désordre ; mais l’Empereur n’était pas venu pour voir ces longues lignes de batailles qui lui sont si familières, et il paraissait ravi d’un ensemble qui ne faisait pas défaut, celui de l’enthousiasme et de la manifestation populaire ; sa figure rayonnait, et il avait attendu que les derniers pelotons fussent éloignés, lorsque le capitaine de la compagnie de Saint-Germain est venu, en le saluant de l’épée, indiquer que le défilé était terminé.
Sa Majesté, après avoir salué de nouveau, s’est retirée en traversant le débarcadère envahi par la foule qui avait cherché un refuge contre la pluie, sûre qu’elle était de pouvoir la voir encore et l’acclamer.
Descendu sur le quai, l’Empereur s’est encore entretenu quelques instants avec le préfet et le maire, dont la femme et la belle-sœur, mesdames de Breuvery et de Beaurepaire, lui ont été présentées sur sa propre demande, et après avoir répondu avec affabilité à quelques paroles improvisées avec chaleur par M. Le Piez, premier adjoint, et témoigné tout son contentement de l’accueil qu’il avait reçu à Saint-Germain, il est remonté dans son wagon où il a dû encore répondre de la tête et de la main aux cris de la foule compacte cherchant, comme à son arrivée, à le voir du haut de la balustrade qui domine le chemin de fer.
Parmi les personnes qui ont accompagné Sa Majesté ou se sont trouvées sur son passage, et qu’il nous serait impossible de chercher à énumérer, nous avons remarqué M. le vicomte de Lastic, directeur de l’asile impérial du Vésinet, et les principaux fonctionnaires de cet établissement ; M. l’abbé Chauvel, curé de Saint-Germain ; M. Napoléon Peyrat, pasteur protestant ; un vénérable ecclésiastique à cheveux blancs, qui avait accompagné une commune, et sur le poitrine duquel brillaient la croix de la Légion d’honneur et une autre décoration ; M. Perin, capitaine au 12e Chasseurs, neveu de M. le docteur Le Piez, et presque un enfant de la ville qui l’a suivi dans toute sa carrière militaire, d’abord engagé volontaires aux Carabiniers, sous-officier décoré de la médaille militaire, officiers aux Cuirassiers de la Garde, puis dans un régiment de Chasseurs d’Afrique, et tout récemment de retour du Mexique d’où il a rapporté la croix de la Légion d’honneur, le grand ordre de Maximilien et son grade de capitaine, le tout gagné sur les champs de batailles et à la pointe de son sabre.
Plusieurs épisodes ont marqué l’instant du défilé : ce fut d’abord un maire de campagne qui, se croyant encore éloigné de l’Empereur, s’avançait en fumant sa pipe et demandait où il était, au moment où il le touchait presque ; lorsqu’on l’en fit apercevoir, le brave homme jetant au loin son brule… bouche, devint tout effrayé, pirouetta sur les talons, et sans qu’il fût possible de le rappeler, se perdit dans les rangs de la compagnie aux côtés de laquelle il se trouvait. Au même moment, une bonne vieille paysanne d’au moins soixante-dix ans voulait, disait-elle, voir l’Empereur avant de mourir. Un de MM. les commissaires civils, qu’on reconnaissait à leurs brassards vert et or, la poussa devant le groupe en lui désignant l’Empereur, à assez haute voix pour que Sa Majesté s’en aperçût et lui fit signe que c’était bien lui-même ; on crut un instant que la pauvre bonne femme allait vraiment mourir de saisissement. Il y eut aussi un vieux brase de la vieille armée, le père Mauger, bien connu à Rueil, dont il accompagne habituellement les pompiers dans leurs excursions ; le bonhomme, qui avait craint la famine, s’était muni d’un pain passé sous la buffleterie de son sabre. Il quitta les rangs, tendant les mains vers l’Empereur, qui voulut bien lui répondre d’un geste affectueux.
Pour répondre maintenant à quelques observations et réclamations au sujet de l’encombrement qui s’est produit sous la tente au moment de l’entrée de l’Empereur au musée, nous devons dire qu’on ne peut l’attribuer qu’à l’empressement de quelques conseillers municipaux que la foule avait séparés de leur compagnie. MM. les maires des communes, arrêtés quelques instants sur le seuil du musée, furent ensuite invités à y pénétrer et purent se placer à l’entrée du vestibule et de la salle d’attente, pour voir l’Empereur et le saluer encore à sa sortie. Nous avons eu, du reste, sous les yeux la lettre adressée le matin même du 11 mai par M. Bertrand, conservateur du musée, à M. le maire de Saint-Germain, lui faisant savoir que, « d’après les ordres de M. le sénateur, surintendant des Beaux-Arts, les seuls membres de la commission du musée de Saint-Germain et du conseil municipal, auquel s’adjoindrait le colonel du régiment des Dragons de l’Impératrice, seraient admis à suivre et à accompagner l’Empereur dans l’intérieur du musée. Les invités, étrangers à la commission et au conseil municipal, seraient admis dans le musée, seulement après la sortie de l’Empereur. Aucune autre personne que celles munies de cartes ne pourraient entrer dans le musée. »
Ces prescriptions strictement recommandées étaient motivées surtout par l’étroitesse des escaliers et les dimensions restreintes des salles occupées jusqu’à ce moment par les vitrines.
L’Empereur parti vers quatre heures trois quarts, le mauvais temps avait continué d’une si fâcheuse façon qu’il n’y avait plus à songer au reste de la fête. Le soir, le concert annoncé, les illuminations et le feu d’artifice n’ont pu avoir lieu ; on a vu cependant encore en ville plusieurs maisons illuminées, le bal populaire gratis a été très animé, et d’intrépides danseurs se sont encore réunis jusqu’à une heure assez avancée de la nuit sous la tente du bal Tivoli, sur le parterre.
L’animation, malgré le départ de tous les gens transpercés qui avaient hâte de regagner leurs demeures, a été encore très grande en ville pendant la soirée et une partie de la nuit. Nous l’avons dit, l’affluence des habitants des communes de l’arrondissement avait été au-delà de toutes proportions présumables, et l’on peut en juger par l’énumération suivante, où, parmi les communes les plus éloignées, on peut citer pour la présence et la belle tenue de leurs députations celles de Houdan, Limay, Meulan et Mantes.
Venaient ensuite, très remarquables aussi, les compagnies de Chatou, de Rueil, puis Maule, Conflans-Sainte-Honorine, Sartrouville, Verneuil, L’Etang-la-Ville, Le Pecq, Louveciennes, Marnes, Noisy-le-Roi, Montesson, Chambourcy, Saint-Leu-Taverny, Versailles, Port-Marly, Houilles, Cormeilles-en-Parisis, Mareil-Marly, Bezons, Poissy, Crespières, Mesnil-le-Roi, Herblay, Croissy, Flins, les Mureaux, Maisons, Aubergenville, Feucherolles, Carrières-sous-Poissy, Andresy, Villepreux, Garches, Argenteuil, représenté, comme plusieurs, par son maire, le conseil municipal, ses deux sociétés de secours mutuels et ses médaillés de Sainte-Hélène ; Médan, Chapet, également représentées par leurs maires, Chavenay, Achères, Carrières-Saint-Denis et Deuil ; peut-être en passons nous encore, mais cette énumération doit suffire pour prouver en même temps l’empressement général et la difficulté de placer à l’improviste et de recevoir particulièrement comme ils le méritaient les différents corps et les honorables magistrats et chefs de Sociétés qui les accompagnaient.
Pour rendre enfin justice à chacun, nous croyons, au point de vue local, devoir faire connaître les noms de MM. les entrepreneurs auxquels on a dû la décoration générale, c’étaient pour la ville de Saint-Germain : MM. Léon Bied, entrepreneur des fêtes publiques, à Paris, et Rousseau, tapissier de la ville ; pour le château et le musée, extérieurement et intérieurement, M. Vidal, tapissier de Saint-Germain, et pour le chemin de fer, débarcadère, gare et quai, la maison Belloir, de Paris.
Les massifs de fleurs de la place du Château étaient dus aux soins et au bon goût de M. Etienne Poisot, fleuriste, rue de Paris ; son frère aîné M. Poisot, de la rue au Pain, avait fourni et disposé les arbustes et les fleurs qui décoraient le pont et l’intérieur de la cour.
[p. 79] Dès le matin, la quantité des voyageurs amenés par le chemin de fer a été énorme, les trains remorqués en double attelage contenaient chacun dix-sept voitures et on évalue à six mille le nombre des voyageurs qui ont été conduits par les trains facultatifs et extraordinaires.
Telle est à peu près l’exquise, incomplète peut-être, mais fidèle, dans les détails que nous avons pu saisir, de cette grande journée qui – pour employer cette fois d’une manière certaine une phrase souvent trop facilement consacrée – restera, malgré l’intempérie qui l’a si funestement contrariée, dans le souvenir éternel des habitants de Saint-Germain, auxquels l’Empereur avait apporté la joie et dont il a remporté tous les cœurs.
Léon de Villette »

Récit de la visite de la reine Victoria à Saint-Germain-en-Laye

« Visite de S. M. la reine d’Angleterre à Saint-Germain
Samedi 25 août, à 6 heures du roi
C’est encore sous l’impression d’une belle et heureuse journée que nous traçons à la hâte ces quelques lignes, pour lesquelles, plus que jamais, nous réclamons d’avance l’indulgence de nos lecteurs, n’ayant d’autres prétentions que de nous faire historiens fidèles de faits qui resteront à jamais gravés dans la mémoire des habitants de Saint-Germain.
Il y a huit jours que Paris tout entier se levait pour saluer l’entrée dans ses murs de la souveraine aimée d’un grand peuple allié de notre belle patrie.
S’il fallait s’en rapporter aux promesses du programme connu, c’était à Saint-Germain qu’était réservé l’octave de cette fête nationale ; cependant, rien de certain, rien d’autrement officiel que l’avis d’un journal anglais, reproduit par la presse française, n’était parvenu à nos magistrats. Les jours se passaient, et l’édilité ne recevait aucun renseignement qui pût régulariser l’impatient élan de la population, entraînée, surexcitée par l’exemple de la grande ville. Ainsi que des enfants dévoués, qui veulent célébrer une fête de famille, nos habitants, d’un commun accord, vinrent demander à l’autorité son patronage pour l’exécution de leurs projets. Il leur fut promptement assuré, et à l’instant, pendant qu’on faisait circuler une liste de souscription, dont on n’attendait même pas le résultat, une sorte de commission s’improvisa, composée d’hommes spéciaux.
Architectes, entrepreneurs, peintres, dessinateurs, ouvrirent un atelier où chacun apporta le concours de son talent, de son dévouement, de ses matériaux ; jeudi matin, on se mit à l’œuvre et bientôt on vit, à l’entrée de la ville, s’élever, grandir et se décorer un portique, arc de triomphe improvisé, bien inférieur sans doute à ces gigantesques et splendides décorations qui font encore l’admiration des Parisiens et des étrangers, mais qui du moins avait le mérite de n’avoir d’autre architectes, d’autres ouvriers, que les citoyens mêmes qui avaient demandé l’autorisation de le construire. Quelques décors fournis par la direction du théâtre, des écussons aux initiales de l’Empereur, de l’Impératrice et de la reine Victoria, une grande figure allégorique de la ville de Saint-Germain, des drapeaux de France, d’Angleterre, de Turquie et de Sardaigne, des arbres entiers, coupés et replantés à la hâte, des guirlandes de feuillages, des massifs de fleurs, une suite de mâts, surmontés d’oriflammes aux couleurs nationales composèrent un ensemble sinon parfait, du moins attestant le goût et le zèle de ceux qui y avaient contribué. Sur une banderole d’azur, flottant en avant du portique, on lisait ces mots, écrits en lettres d’or : Les habitants à Leurs Majestés. Après deux jours et deux nuits de travail, tout était prêt, ce matin, longtemps avant l’arrivée des augustes visiteurs.
Vers onze heures, le maire, à la tête de son conseil municipal, les principaux fonctionnaires, parmi lesquels on remarquait le lieutenant-colonel du régiment des Guides, le curé de la paroisse, le maire d’une des principales villes d’Angleterre, des artistes célèbres vinrent prendre place auprès du portique ; la subdivision des sapeurs-pompiers et un détachement du 48e de ligne formaient la haie et contenaient les flots d’une foule impatiente et compacte. Deux vedettes des Guides en grande tenue gardaient l’entrée de l’avenue, sur laquelle on remarquait aussi le sévère et bel uniforme des gendarmes à cheval de la garde impériale. Un aide-de-camp, en tenue de ville, vint bientôt s’assurer des dispositions prises et prévenir le maire que le désir de Leurs Majestés était qu’aucun discours ne fût prononcé. Bientôt après, à midi et demi, on vit passer les premiers courriers annonçant l’arrivée du cortège impérial et royal.
Puis les voitures arrivèrent : dans la première était la reine Victoria et la princesse royale ; sur le devant, l’Empereur et le prince Albert, tous deux en habit de ville. Les acclamations éclatèrent alors de toutes parts, et, pendant que les chevaux ralentissaient leur allure, la foule put contempler les traits qu’elle était si avide de voir. Dans la seconde voiture étaient le prince de Galles et d’autres personnes, parmi lesquelles, sans pouvoir l’assurer, nous avons cru reconnaître la princesse Mathilde. Des chars-à-bancs découverts, également conduits par les postillons de l’Empereur, contenaient les personnes de la suite de Leurs Majestés et les invités, au milieu desquels se trouvait M. le colonel Fleury. A l’entrée de la ville, M. l’inspecteur des forêts de la Couronne avait pris la conduite du cortège, qui était précédé et suivi d’un peloton de Guides. Après avoir relayé à deux cents pas environ de l’arc de triomphe, les voitures se dirigèrent, par la Terrasse, vers la grille Dauphine, où elles entrèrent en forêt, en marchant vers le pavillon de la Muette, but de la promenade.
Il était près d’une heure lorsqu’on est arrivé au château de la Muette, dont le rond-point était envahi depuis longtemps par une foule d’habitants de la campagne, accourus dès le matin des communes environnantes. Il s’y trouvait encore une innombrable quantité de personnes de distinction, à cheval, en brillants équipages, en voitures de poste, et beaucoup aussi à pied, malgré la longue distance qui sépare ce rendez-vous de chasse de la ville. Une collation avait été préparée dans la salle à manger du château. On avait espéré pouvoir donner à la reine le spectacle d’une chasse à courre, mais le temps a manqué, il a fallu se contenter des fanfares éclatantes des piqueurs de la vénerie, dont les trompes alternaient avec la musique des Guides. Les nombreux chiens de la vénerie, accouplés et tenus en lesse par les valets, ne contribuaient pas peu, par leur impatience difficilement contenue, à donner une couleur locale au spectacle pittoresque qu’offrait en ce moment la verte pelouse.
Après le lunch, l’Empereur et la reine Victoria ont paru dans le salon, dont les portes étaient ouvertes, et le public, tenu à distance, c’est-à-dire au bord du bois, a pu voir facilement ce qui se passait dans le salon. L’Empereur, fumant un cigare, ainsi que tous les hommes invités, se promenait et causait familièrement avec plusieurs personnes, parmi lesquelles nous avons remarqué M. le maréchal Magnan, grand veneur, en costume de chasse, M. Edgard Ney, M. le colonel Fleury, M. Lepic, etc. On a vu aussi avec intérêt Sa Majesté causer quelques instants avec notre grand artiste Lablache, du théâtre italien ; c’est en ce moment qu’une députation de jeunes filles, vêtues de blanc et appartenant, nous a-t-on dit, à la ville de Conflans, a été introduite dans le salon et admise à l’honneur de présenter à la Reine des fleurs et des fruits.
La reine d’Angleterre, vivement impressionnée par la beauté du lieu et enchantée du coup d’œil qu’offrait l’ensemble de la réunion, a pris un crayon et, de sa royale main, a esquissé un croquis destiné à lui conserver le souvenir de sa visite à la forêt de Saint-Germain.
Peu d’instants avant le départ, la musique des Guides exécutait, avec le rare talent que nous lui connaissons, le quadrille des Noces de Jeannette ; on a pu voir alors les jeunes princes, sous le charme de cette entraînante musique, se mettre à danser dans le salon, où d’augustes personnages paraissaient partager leur gaité.
Vers trois heures et demie, le cortège a repris la route de Saint-Germain, en passant par la place Verte, la grille Royale, la Terrasse et le Parterre, dont il a fait le tour, pour sortir par la grille du Débarcadère et s’arrêter sur la place du Château, où attendait une foule immense.
Là, l’Empereur, la reine Victoria, le prince de Galles et la princesse royale ont mis à terre et sont entrés, avec une partie de leur suite, au château, où, reçus par les autorités et conduites par M. l’architecte, nouvellement nommé, et le commandant du Génie, avec une conversation dont les destinées futurs de l’antique et royale demeure ont probablement été le sujet. On a pu voir ensuite, pendant quelques instants, les augustes voyageurs paraître au balcon, du côté nord du château, d’où l’on jouit d’une si admirable vue sur le Parterre, la Terrasse et son immense horizon ; quelques minutes après, l’Empereur et ses royals hôtes remontaient en voiture et traversaient au pas la foule qui encombrait la place et qui faisait retentir l’air des cris mille fois répétés de : Vive la reine d’Angleterre ! Vive l’Empereur !
Un dernier épisode a marqué d’une manière touchante la sortie de la ville : c’est aujourd’hui la saint Louis, fête patronale des ouvriers maçons de Saint-Germain. Selon leur usage, ils avaient, après avoir présenté le pain béni à l’Eglise, parcouru la ville au son de musiques guerrières, venue tout exprès de l’école de Saint-Cyr. A l’angle des rues de la Verrerie et de Paris, le cortège de ces braves ouvriers se rencontra avec les voitures impériales ; l’Empereur fit arrêter, prit quelques renseignements, et l’on vit alors le syndic de la corporation s’approcher du marche-pied, adresser quelques mots à l’Empereur, qui lui répondit avec bienveillance et accepta de sa main, pour la reine et pour lui, un bouquet et une énorme brioche ; la même offrande fut également acceptée à la seconde voiture par le prince de Galles. Puis le cortège reprit sa marche pour sortir de la ville, traverser la place Royale et s’engager dans les rampes du Pecq, retournant à Saint-Cloud par Chatou et Rueil, et laissant, derrière lui, toute une ville émue de sentiments de joie et de reconnaissance pour cette bonne visite dont elle gardera un long souvenir.
Le maire du Pecq et le conseil municipal s’étaient rangés à l’entrée du pont, sur le passage de l’Empereur et de la reine d’Angleterre. Les autorités des autres communes avaient suivi cet exemple et, sur plusieurs points du parcours, on avait élevé des mâts pavoisés et des arcs de triomphe. Nous devons citer enfin la façon élégante et riche dont une noble anglaise, lady Trotter, habitant depuis quelques années sa charmante propriété de la Rocheville, situ »ée vers le milieu de la côte, avait décoré l’entrée et la façade de sa maison. Des faisceaux de drapeaux, de riches tentures et des écussons aux armes de France et d’Angleterre annonçaient dignement la demeure d’un sujet dévoué de Sa Majesté britannique et d’un hôte reconnaissant de la nation française, qu’elle sut honorer en partageant ses sympathies pour le chef que la Providence et le vœu unanime lui ont donné dans l’auguste personne de l’empereur Napoléon III.
Léon de Villette »

Récit de la remise à Napoléon III par le conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye d’une médaille commémorant la restauration du château

« Mardi dernier, le conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye a eu l’honneur d’être admis à faire hommage à S. M. l’Empereur, aux Tuileries, de la médaille votée en commémoration de la restauration du château de Saint-Germain et de l’inauguration du musée.
L’administration et le conseil, en demandant à l’Empereur d’être admis près de lui, avaient témoigné le vœu que cette réception coïncidât avec la date du 12 mai, premier anniversaire de la visite de Sa Majesté à Saint-Germain.
La presque totalité des membres du conseil, ayant à leur tête MM. de Breuvery, maire, et Courtin, 2e adjoint, ont été présentés à l’Empereur par M. Boselli, préfet de Seine-et-Oise, intermédiaire naturel et hiérarchique de la manifestation du conseil, et par M. de Breuvery, maire de Saint-Germain.
C’est avec la bienveillance la plus marquée et toute l’affabilité possible que l’Empereur a reçu les représentants de notre ville ; après avoir serré la main du préfet et du maire, témoigné sa satisfaction de l’hommage qui lui était fait, et de l’exécution matérielle de la médaille, Sa Majesté s’est entretenue, avec les marques d’un vif intérêt, des besoins de la ville de Saint-Germain ; il a été aussi, entre l’Empereur et M. Boselli, question de certains intérêts touchant Poissy et Argenteuil, puis les membres de notre édilité se sont retirés, emportant un souvenir ineffaçable de l’accueil qui venait de leur être fait.
L’écrin, déposé entre les mains de Sa Majesté, contenait trois exemplaires en vermeil, en argent et en bronze de la médaille, frappée à la Monnaie et admirablement réussie ; elle porte à sa face le dessin exact en relief de l’angle et de la partie du château qui donne sur la place et qui offre la vue de la tour d’angle restaurée de Charles V et du beffroi. L’écusson des armes de la ville, placé à la base et engagé dans le cordon circulaire, dissimile très heureusement la partie encore non restaurée de l’entrée ; l’exergue porte cette inscription : Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, commencée en 1862.
Au revers on lit : A Napoléon III, la ville de Saint-Germain-en-Laye ; et en exergue : Inauguration du musée, 12 mai 1867. Décret du 8 mars 1862. »

Récit de chasses impériales dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi 12 et jeudi 17 du courant, les chasses impériales ont commencé dans la forêt de Saint-Germain. Dirigées toues deux par le grand veneur seulement, la première a duré environ deux heures, après quoi le cerf a été forcé dans l’acul d’Achères, au pont de l’Ambassadeur : l’attaque avait eu lieu à l’Etoile-de-Berry. Jeudi, le bruit circulait que S. M. l’Empereur devait chasser en personne, aussi, malgré le temps froid et la neige qui commençait à tomber, y eut-il foule parmi les promeneurs, désireux de jouir du coup d’œil d’un rendez-vous de chasse princier, plaisir dont Saint-Germain se trouvait privé depuis si longtemps ; mais il n’en fut rien, car une fois arrivée au rendez-vous, la chasse ne put avoir lieu, la fermeté du terrain ayant empêché l’attaque du cerf qui avait été découvert le matin par les valets de limiers. »

RF. 2404 - D930.1.1

Portrait de Napoléon III, par Jean-Auguste Barre, 1858.
Buste en marbre blanc.
H. 0,63m
Déposé par le musée du Louvre en 1935, inv. D930.1.1, RF. 2404
Sur le devant du buste est gravé « Napoléon III », sur le côté gauche est portée la signature du sculpteur Barre et la date de création.
Vue 3/4 droit

RF. 2404 - D930.1.1

Portrait de Napoléon III, par Jean-Auguste Barre, 1858.
Buste en marbre blanc.
H. 0,63m
Déposé par le musée du Louvre en 1935, inv. D930.1.1, RF. 2404
Sur le devant du buste est gravé « Napoléon III », sur le côté gauche est portée la signature du sculpteur Barre et la date de création.
Vue de face

RF. 2404 - D930.1.1

Portrait de Napoléon III, par Jean-Auguste Barre, 1858.
Buste en marbre blanc.
H. 0,63m
Déposé par le musée du Louvre en 1935, inv. D930.1.1, RF. 2404
Sur le devant du buste est gravé « Napoléon III », sur le côté gauche est portée la signature du sculpteur Barre et la date de création.
Vue de 3/4 droit

RF. 2404 - D930.1.1

Portrait de Napoléon III, par Jean-Auguste Barre, 1858.
Buste en marbre blanc.
H. 0,63m
Déposé par le musée du Louvre en 1935, inv. D930.1.1, RF. 2404
Sur le devant du buste est gravé « Napoléon III », sur le côté gauche est portée la signature du sculpteur Barre et la date de création.
Vue de face

RF. 2404 - D930.1.1

Portrait de Napoléon III, par Jean-Auguste Barre, 1858.
Buste en marbre blanc.
H. 0,63m
Déposé par le musée du Louvre en 1935, inv. D930.1.1, RF. 2404
Sur le devant du buste est gravé « Napoléon III », sur le côté gauche est portée la signature du sculpteur Barre et la date de création.
Vue de face

Précisions sur la visite du prince Jérôme Bonaparte à Saint-Germain-en-Laye

« Plusieurs journaux de Paris ont rapporté ces jours derniers un fait concernant une visite dont S.A.I. le prince Jérôme aurait honoré tout récemment celle des institutions de la ville de Saint-Germain qui garde le précieux souvenir du séjour qu’y a fait, comme élève, Son Altesse pendant sa première jeunesse. Sans discuter l’authenticité de cette visite, il est nécessaire d’établir que cette institution est entièrement privée et ne relève en quoi que ce soit de la ville ou de la commune. On ne saurait donc lui attribuer, pas plus qu’à un autre établissement du même genre à Saint-Germain, le titre de Collège communal qui lui est donné dans l’article en question. Malheureusement, jusqu’à ce moment, notre ville ne possède encore aucun pensionnat placé sous le patronage de la ville ou subventionné par elle. L’établissement dont il est question, et qui figure avec honneur parmi les autres, est connu généralement sous le nom d’ancien collège de Saint-Germain attendu que, de 1811 à 1814, il avait été placé dans cette position, qui a cessé complètement d’exister depuis cette époque. (Communiqué)
Nous devons ajouter, afin de mettre nos confrères de la presse parisienne et ceux de la province qui, comme nous-mêmes, ont d’abord reproduit l’article parisien, en garde contre certains renseignements erronés, que le fait en question, si il a eu lieu, comme nous le croyons du reste, remonte à une date très éloignée, car le vieux concierge déjà très ancien dans la maison, ne savait ce qu’on voulait lui dire lorsqu’on vint à lui parler de la visite toute récente dont avait été honorée l’institution, et de la gratification qu’elle lui avait value. »

Précisions sur la visite de la reine Victoria à Saint-Germain-en-Laye

« La petite presse à sa sœur aînée la presse parisienne
A propos de quelques erreurs dans les relations du voyage de S. M. la reine d’Angleterre à Saint-Germain
Il y avait une fois un journaliste chargé de rendre compte d’une grande représentation annoncée depuis longtemps à l’un des théâtres de Paris. Il avait assisté à plusieurs répétitions générales et, se croyant sûr de ce qu’il aurait à dire, avait, sauf erreur ou omission, préparé son article, qui n’attendait plus pour voir le jour que les quelques détails sur les faits de la représentation du soir. Or il advint que, le jour même, quelques amis du critique vinrent le débaucher pour une partie de campagne improvisée ; l’offre, faite avec un certain charme, séduisit assez le pauvre esclave ordinaire des faits divers et comptes rendus pour le faire hésiter entre son devoir et l’attrait d’un plaisir tentateur ; d’ailleurs l’article était tout fait, le programme de la soirée était certain, quelques mots ajoutés sur le succès colossal de l’ouvrage, la phrase traditionnelle annonçant que l’heure avancée à laquelle avait fini le spectacle obligeait à remettre au prochain numéro de plus amples détails, complétèrent le compte rendu anticipé, qui fut envoyé à l’imprimerie, pendant que son auteur courait à toute vapeur vers l’endroit choisi pour la joyeuse réunion.
Mais le pauvre diable avait compté sans son hôte, c’est-à-dire sans les accidents de machines et de trucs, sans les enrouements et les indispositions, enfin sans les mille et un empêchements qui surgissent à l’approche d’une grande représentation. Le spectacle n’eut pas lieu et la bande fatale, posée sur l’affiche, annonça que la première représentation de la Biche au bois était remise, pour cause d’indisposition, à un autre jour. Le lendemain matin, le compte rendu détaillé n’en parut pas moins dans les colonnes d’un petit journal de théâtre ; et qui fut bien penaud ? ce fut, on peut le croire, le pauvre critique qui, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Nos grands confrères, confiants dans le programme official et désireux peut-être d’assister de préférence aux royales pompes de Versailles, ne sont-ils pas tombés dans le même inconvénient à propos du voyage de la reine d’Angleterre à Saint-Germain ? C’est, du moins, ce qui nous paraît résulter des rectifications que nous allons nous permettre de faire à ce sujet.
Dans son numéro du samedi 25 août, la Presse dit que la reine d’Angleterre, qui avait déjà visité le tombeau de l’Empereur, s’est agenouillée dans la journée devant celui de Jacques II. Première erreur, la reine a bien visité, non pas en allant à la forêt, comme nous dit la Presse, mais bien en revenant, le château de Saint-Germain ; mais Sa Majesté n’a rendu aucune visite au tombeau de Jacques II, qui, situé non pas dans la chapelle du château, mais bien à l’église paroissiale, est, dans ce moment, entièrement masqué par les échafaudages nécessaires à la peinture des fresques qu’y exécute le célèbre peintre M. Amaury-Duval.
Le Constitutionnel est encore plus mal informé à propos des renseignements qu’il donne à la date du 26 août. Nous y lisons qu’un arc de triomphe avait été construit à l’entrée de la ville et qu’il était dû aux soins de la municipalité et de la compagnie du chemin de fer. Pour rendre hommage à la vérité, il nous faut constater qu’aucun corps constitué, et encore moins la compagnie de chemin de fer, n’a pris l’initiative en cette occasion. Comme tout le monde le sait, et ainsi que nous avons eu occasion de le dire, cet arc de triomphe a été spontanément construit, sous le patronage et avec l’autorisation de la municipalité, il est vrai, mais par les habitants eux-mêmes, qui se sont partagé le soin de construire l’édifice improvisé et de recueillir en même temps les souscriptions nécessaires. Le même journal dit que le maire a remis à la reine une adresse de félicitations, au nom de la ville de Saint-Germain. Rien de ce genre n’a eu lieu : nous avons raconté que, quelques instants avant l’arrivée de Leurs Majestés, un aide de camp avait fait connaître à M. le maire, présent avec son conseil municipal, qu’il n’y avait lieu de faire, ni de présenter aucun discours. Le régiment des Guides, encore selon le Constitutionnel, était rangé, à pied, en bataille, devant son quartier. Nouvelle erreur. De fréquents détachements des Guides étaient échelonnés sur la route pour servir d’escorte, mais les hommes restés à la caserne étaient groupés çà et là, et selon leur volonté, aux fenêtres, en tenue de dimanche et en bonnets de police ; le lieutenant-colonel était lui-même au pied de l’arc de triomphe, parmi les fonctionnaires qui attendaient le passage de Leurs Majestés. Enfin, pour se rendre à la Muette, le cortège n’a pas traversé la ville, et ce n’est qu’au retour qu’il s’est arrêté à la porte du château, où Leurs Majestés ont visité l’appartement de Jacques II, ceux auxquels une tradition incertaine attribue l’habitation à Mlle de La Vallière, et enfin la chapelle, dont la restauration date du règne de Louis XIII.
Les Débats, mieux renseignés, donnent, à la date du 27 août, un détail exact de la visite royale, seulement ils ajoutent, dans l’erreur commune : « Leurs Majestés sont reparties pour Saint-Cloud, après une visite au tombeau de Jacques II ».
Le Constitutionnel du même jour dit qu’après la visite au château, la reine s’est rendue à l’église paroissiale, où est le tombeau du dernier roi de la race des Stuarts. Les milliers de personnes qui, sur la place, saluaient Leurs Majestés de leurs acclamations peuvent encore donner à son rédacteur l’assurance positive du contraire.
Enfin, le Siècle, après avoir raconté ce fait erroné que la reine a assisté à une chasse dans la forêt, dit positivement que Sa Majesté, en visitant le château, s’est arrêtée dans la chapelle devant le monument où l’on conserve la cervelle et une partie des entrailles de Jacques II (sic). Il n’y a, nous le répétons, qu’un malheur à tout cela, c’est qu’il n’y a pas eu de chasse, que les restes de Jacques II ne sont pas dans la chapelle et que les travaux en voie d’exécution au monument élevé dans l’église paroissiale devaient être et ont été un empêchement à la pleine visite de la reine Victoria.
Nous en avons fini avec toutes ces rectifications, que nous avons cru devoir faire et qui, d’ailleurs nous avaient été demandées autant dans l’intérêt de nos concitoyens, qui revendiquent l’honneur de l’initiative qu’ils ont prises, que dans celui de la vérité d’une foule de petits faits, que la seule présence d’un rédacteur à Saint-Germain aurait permis de relater d’une manière certaine. Un de nos confrères de Versailles, dédaignant de s’édifier de nos propres renseignements, a partagé l’une [p. 90] des nombreuses erreurs des journaux de Paris, et qui probablement se propageront au loin, où notre feuille obscure, mais consciencieuse, ne saurait avoir la prétention d’aller.
Léon de Villette »

Précisions sur la chasse des empereurs Napoléon III et François-Joseph à Saint-Germain-en-Laye

« Chasse à Saint-Germain de LL. MM. les empereurs Napoléon et François-Joseph
Grand Steeple-Chase aux Nouvelles
Nous nous sommes souvent élevés contre les abus de l’empressement de nos grands confrères de la presse parisienne à publier souvent des faits erronés touchant notre localité ou celles environnantes.
Pour nous, qui nous trouvons sur les lieux mêmes, nous avons soin de nous entourer de tous les renseignements possibles, quand parfois nous ne pouvons voir par nos propres yeux. C’est ce qui nous est arrivé à l’occasion de la chasse impériale qui a eu lieu samedi dernier en forêt de Saint-Germain, dans la garenne de Fromainville, et qui avait attiré un très grand nombre de nos citadins, qui pourront apprécier la vérité de nos rectifications.
Empêchés par les soins à apporter au numéro qui paraissait à cinq heures, nous avions prié un de nos amis de nous tenir par envoi d’exprès au courant des différents épisodes de la journée. A quatre heures, nous recevions la note due à son obligeance et un peu plus tard, pendant la distribution du journal, nous apprenions avec regrets de la même personne qu’une erreur s’était glissée dans son rapport quand elle avait constaté la présence des deux archiducs parmi les illustres invités à la chasse. La famille impériale d’Autriche s’était partagée entre deux invitations, et si l’empereur François-Joseph accompagnait notre souverain, ses deux jeunes frères chassaient le même jour à Ferrières, chez M. de Rotschildt.
C’était là une erreur bien involontaire de notre part, mais on va pouvoir juger de celles commises par plusieurs grands journaux de Paris.
C’est d’abord la Presse, qui, dans un article « détaillé » sur la chasse à Saint-Germain, raconte « que les deux empereurs ont d’abord visité le musée gallo-romain, installé dans le château de Charles V et de François Ier, puis la magnifique terrasse établie du côté de la Seine par Henri IV et complétée par Louis XIV ».
Après avoir fait l’éloge de la condition cynégétique de notre forêt de Saint-Germain, qu’il veut bien, par parenthèse, doter de la présence des lièvres, perdrix et bécasses qu’on n’y trouve jamais, le même journal ajoute hardiment que samedi dernier, à l’occasion de cette visite qu’il a rêvée, « les régiments de la Garde, en garnison à Saint-Germain, étaient sous les armes à l’arrivée des empereurs et les maisons de la ville pavoisées aux couleurs de la France et de l’Autriche ».
Le Petit Journal de lundi dernier, dans un de ses entrefilets intitulé : l’Empereur d’Autriche à Paris, contenant les lignes suivantes :
« Hier matin, à neuf heures, l’empereur d’Autriche est parti pour Saint-Cloud, d’où les deux souverains se sont rendus à Saint-Germain.
Après avoir visité le musée gallo-romain et la magnifique terrasse qui domine le cours de la Seine, les deux empereurs sont entrés en forêt, où a eu lieu une chasse à tir. »
Puis les correspondants à Paris expédient en province les nouvelles « détaillées » puisées à la même source. Exemple : « Les princes, dit l’Abeille cauchoise dans sa correspondance particulière du 20 octobre, ont visité le musée des Thermes et l’hôtel de Cluny, le musée gallo-romain à Saint-Germain, où ils ont chassé avec l’empereur Napoléon (dans le musée ?). Les habitants de la ville de François Ier (Oh ! oh !) ont fait une ovation splendide aux deux empereurs ».
Mais le plus fort, le plus incompréhensible, c’est que notre voisine et amie, une feuille estimable, et d’ordinaire bien renseignée, de notre département, du chef-lieu même, l’Union de Seine-et-Oise, qui pouvait s’en rapporter à ce que nous avions écrit samedi soir, instruisait en ces termes, dans son numéro de jeudi dernier, ses lecteurs de Versailles, des faits passés à Saint-Germain :
« Samedi dernier, avant la chasse, les deux Empereurs ont visité le musée gallo-romain installé dans le château de François Ier, et se sont promenés quelques instants sur la magnifique terrasse de Saint-Germain.
Les régiments de la Garde en garnison à Saint-Germain étaient sous les armes. A l’arrivée des deux souverains, les tambours ont battu aux champs et les musiques ont joué l’air national autrichien. Les établissements publics et la plupart des maisons étaient pavoisées aux couleurs de la France et de l’Autriche.
Les habitants de Saint-Germain, qui se pressaient sur le passage de Leurs Majestés, les ont accueillies aux cris réitérés de : Vive l’empereur Napoléon ! vive l’empereur François-Joseph ! »
Le Moniteur du soir a donné, lui, un récit exact de la chasse, il a fait seulement erreur sur le nom de l’inspecteur des forêts de la Couronne à Saint-Germain, M. Fouquier de Mazières, qu’il appelle M. Fauquier ; ce ne sont pas non plus des vignerons, mais bien des horticulteurs de Conflans qui, par l’intermédiaire du maire de leur commune, ont fait, au moment du déjeuner, hommage à la table impériale de paniers de raisins, dont l’excellence et la beauté méritent de partager la faveur du chasselas de Fontainebleau.
Pour rendre justice, du reste, au compte-rendu de la chasse par le rédacteur du Moniteur du soir, M. Louis Noir, nous croyons ne pouvoir mieux faire que d’en reproduire les derniers paragraphes.
« La foule a fait le plus brillant accueil à l’hôte de l’Empereur et de la France ; à chaque instant, des bravos saluaient son incroyable adresse ; S. M. François-Joseph est un des plus habiles tireurs de l’Europe et, aux longues distances, Elle fait des coups merveilleux dont nos plus vieux gardes sont surpris.
Nous ne parlerons pas du prince de la Moskowa, dont la réputation est bien connue, mais nous citerons, parmi les plus adroits, le prince de Liechtenstein, qui a jeté environ cent cinquante pièces.
Vers le soir, on cessa le feu et l’on s’achemina vers le point où les gardes avaient préparé le tableau.
On désigne ainsi l’ensemble des pièces abattues disposées de façon à former un tableau de nature morte.
Nos forestiers montrent beaucoup de goût dans l’arrangement du gibier ; ils composent très artistement des groupes et des scènes d’un aspect souvent remarquable, et l’on croirait qu’un peintre de talent a présidé à l’agencement du tableau.
D’ordinaire les chevreuils forment cadre, et de leur pelage sombre on tire des effets de contraste puissant avec l’éclatant plumage des faisans.
Voici la liste des pièces abattues :
Lapins, 400 ; chevreuils, 50 ; lièvres, 150 ; perdrix, 100 ; faisans (coqs et poules), 1300.
Leurs Majestés quittèrent le tiré au milieu des vivats des spectateurs. Sur leur passage à Maisons-Laffitte, à Colombes, à Courbevoie, les populations se portaient en foule et saluaient les deux souverains de leurs acclamations enthousiastes. »
S’il est à regretter de voir certains journaux de Paris commettre de graves erreurs sur des faits qui se passent à si peu de distance, il n’en faut qu’apprécier si vivement un rapport exact et consciencieux ; c’est à ce titre que nous avons été charmé par la lecture de l’article signé par M. A. Marx sur le sujet en question dans un des numéros du Figaro de cette semaine ; nous le recommandons à ceux de nos lecteurs auxquels il aurait pu échapper, car le spirituel et exact historiographe des fêtes et voyages de la Cour a non seulement fait un récit de la plus grande vérité, mais a encore su décrire parfaitement, et dans leurs moindres détails, cynégétiques et topographiques, les chasses à tir de l’Empereur, et particulièrement celles qui se répètent plusieurs fois pendant la saison, à l’extrémité de la forêt de Saint-Germain.
En somme, avis de la part de leur infime confrère, à certains grands journaux qui, dans le but d’arriver plus tôt que les autres, ressemblent à ce dandy qui voulait que son tailleur l’habillât, non pas à la mode de la veille, ni à la mode du jour, mais à celle de la semaine prochaine.
C’est ainsi que les nouvelles ne sont plus seulement habillées, mais travesties, et malheureusement se répandues beaucoup plus vite et dans un cercle bien autrement vastes que celles données par la presse locale, qui a la faiblesse de se borner à raconter strictement ce qui s’est passé.
Encore une fois, à nos lecteurs de Saint-Germain, à juger et à apprécier et surtout à se défier de certaines annonces qui, comme celles données par plusieurs journaux et notamment par le Petit Journal, ont fait réunir inutilement, pendant plusieurs heures, samedi dans l’après-midi sur le parterre, à la route des Loges et aux abords du château, une foule immense qui espérait et attendait l’arrivée des deux Empereurs, pendant que, suivant le programme arrêté, Leurs Majestés étaient déjà rendues au palais de Saint-Cloud.
Léon de Villette »

Portrait Félicien de Saulcy (SN)

Portrait signé de Félicien de Saulcy (1807-1880).
Auteur du portrait : inconnu.

Félicien de Saulcy est successivement polytechnicien, sous-Lieutenant d’artillerie (1831), lieutenant (1832), capitaine (1837), professeur de mécanique à l'École d'artillerie (1839), conservateur du Musée d'artillerie de Paris (1840), chef d’escadron (1855) et sénateur (1859). Par sa femme, Charlotte de Billing, il est proche du couple impérial.

Passionné de numismatique, il est élu membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Il voyage en Turquie, en Égypte, en Palestine et en Syrie entre 1845 et 1850 et entreprend des fouilles archéologiques.
Il est nommé en 1858 président de la Commission de Topographie des Gaules. A ce titre, il mène de nombreuses prospections et fouilles pour retrouver les traces de Jules César sur le territoire national français. Il est chargé par l'empereur Napoléon III de lancer les premières fouilles impériales à Alise-Sainte-Reine afin de retrouver les vestiges du siège d'Alésia. En 1865, il fait partie de la Commission pour l'organisation du Musée gallo-romain, créé peu de temps auparavant par Napoléon III. Il y côtoie de nombreuses sommités comme Edouard Lartet, Auguste Verchère de Reffye, Casimir Creuly, Viollet-le-Duc, le comte de Nieuwerkerke...
Félicien de Saulcy part en exil en Angleterre avec la famille impériale en 1870.

Ce portrait était présenté dans les salles du musée, avec de nombreux autres portraits afin de rendre hommage aux donateurs, archéologues et hommes de sciences qui ont participé à la conception du musée de Saint-Germain-en-Laye puis à l'enrichissement de ses collections.

Planche 6

Couteau en bronze, conservé, chez Ernest Marey-Monge à Nuits-sur-Beaune, épée découverte à Aisey-le-Duc, donnée à Jules Baudoin, remise au maréchal Vaillant, offerte à l’empereur Napoléon III, conservée au musée d’Archéologie nationale MAN 4744 [dessins aquarellés d’Édouard Flouest d’après nature, 2018007/16/6] (1872).

Flouest, Edouard

Planche 1

Armes recueillies dans la plaine au-dessous d’Alise-Sainte-Reine (dans la fausse rivière de la ferme de l’Epineuse), fouilles de Napoléon III en 1860-1861 (recto-verso) [dessin aquarellé d’Édouard Flouest, 2018007/14/1].

Flouest, Edouard

Photographie du matériel archéologique (Album blanc, n°5, p. 259)

Photographie des armes découvertes découvertes lors des fouilles d'Alise-Sainte-reine à leur arrivée au Musée gallo-romain.
Mention au crayon « Feuille d’Alise Ste Reine »
MAN, centre des archives, fonds photographique, Album blanc n°5, planche 259, cliché 863.

Le matériel archéologique découvert lors des fouilles ordonnées par l'empereur Napoléon III à Alise-Sainte-Reine (1861-1865) est abondant. Composé pour l'essentiel de pièces d'armement, les objets, après avoir été restaurés dans les atelier de Meudon dirigés par Auguste Verchère de Reffye, sont fixés sur des planches, selon une mise en scène esthétique, pour y être photographiés. Ces planches sont destinées à être ensuite adaptées dans les vitrines de la salle d'Alésia, appelée également salle de César ou salle de la Conquête, au Musée gallo-romain créé en1862.
La plaque de verre à l'origine du tirage montre l'environnement de la prise de vue : la cour du château de Saint-Germain-en-Laye. Une mention d'août 1864, dans le Journal de Philibert Beaune qui est alors attaché à la conservation du Musée gallo-romain, fait part de l'arrivée des objets restaurés au musée.

PV_4902 (boîte 155)

Positif de la plaque de verre 13x18, photographie d'une épreuve d'après la plaque de verre " Soldats romains combattants ", de Gustave Auguste Brion, initialement peint pour le tome 2 de l'Histoire de Jules César, puis présenté dans la salle XIII du musée des Antiquités nationales.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_4902 (boîte 155)

Plaque de verre 13x18, photographie d'une épreuve d'après la plaque de verre " Soldats romains combattants ", de Gustave Auguste Brion, initialement peint pour le tome 2 de l'Histoire de Jules César, puis présenté dans la salle XIII du musée des Antiquités nationales.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_4901 (boîte 155)

Plaque de verre 13x18, photographie d'une épreuve d'après la plaque de verre « Attaque d’un camp romain », de Gustave Auguste Brion, initialement peint pour le tome 2 de l'Histoire de Jules César, puis présenté dans la salle XIII du musée des Antiquités nationales.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_4901 (boîte 155)

Positif de la plaque de verre 13x18, photographie d'une épreuve d'après la plaque de verre « Attaque d’un camp romain », de Gustave Auguste Brion, initialement peint pour le tome 2 de l'Histoire de Jules César, puis présenté dans la salle XIII du musée des Antiquités nationales.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_07464 (boîte 246)

Plaque de verre 13x18, salle XIII du musée, dite "salle de Jules César" ou "salle d'Alésia", fin du XIXe siècle. Vitrine d'armes en fer retrouvées lors des fouilles d'Alise-sainte-Reine.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_07464 (boîte 246)

Positif de la plaque de verre 13x18, salle XIII du musée, dite "salle de Jules César" ou "salle d'Alésia", fin du XIXe siècle. Vitrine d'armes en fer retrouvées lors des fouilles d'Alise-sainte-Reine.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_07463 (boîte 246)

Positif de la plaque de verre 13x18, 4 stimuli en fer retrouvées lors des fouilles d'Alise-sainte-Reine, et présentés dans le salle XIII du musée, dite "salle de Jules César" ou "salle d'Alésia", fin du XIXe siècle.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_07463 (boîte 246)

Plaque de verre 13x18, 4 stimuli en fer retrouvées lors des fouilles d'Alise-sainte-Reine, et présentés dans le salle XIII du musée, dite "salle de Jules César" ou "salle d'Alésia", fin du XIXe siècle.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_07462 (boîte 246)

Plaque de verre 13x18, salle XIII du musée, dite "salle de Jules César" ou "salle d'Alésia", fin du XIXe siècle. Vitrine d'armes en fer retrouvées lors des fouilles d'Alise-sainte-Reine.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_07462 (boîte 246)

Positif de la plaque de verre 13x18, salle XIII du musée, dite "salle de Jules César" ou "salle d'Alésia", fin du XIXe siècle. Vitrine d'armes en fer retrouvées lors des fouilles d'Alise-sainte-Reine.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_06578 (boîte 230)

Plaque de verre 27x33, Ensemble d'épées provenant d'Alise-Sainte-Reine (avec cartels).

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_06578 (boîte 230)

Positif de la plaque de verre 27x33, Ensemble d'épées provenant d'Alise-Sainte-Reine (avec cartels).

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_06574 (boîte 229)

Plaque de verre 27x33, Ensemble d'épées et pointes de lances provenant d'Alise-Sainte-Reine (avec cartels), à leur arrivée au Musée gallo-romain.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_06574 (boîte 229)

Positif de la plaque de verre 27x33, Ensemble d'épées et pointes de lances provenant d'Alise-Sainte-Reine (avec cartels), à leur arrivée au Musée gallo-romain.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_06572 (boîte 229)

Positif de la plaque de verre 27x33, ensemble d'armes d'Alise-sainte-Reine, pointes de lances, à leur arrivée au Musée gallo-romain et photographié dans la cour du château de Saint-Germain-en-Laye en cour de restauration.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

PV_06572 (boîte 229)

Plaque de verre 27x33, ensemble d'armes d'Alise-sainte-Reine, pointes de lances, à leur arrivée au Musée gallo-romain et photographié dans la cour du château de Saint-Germain-en-Laye en cour de restauration.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

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