Affichage de 854 résultats

Description archivistique
Château-Vieux Construction et travaux Français
Aperçu avant impression Affichage :

340 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

Rapport concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à la commission par M. Ruprich-Robert, inspecteur général, sur les modifications proposées en ce qui concerne la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise
Séance du 21 février 1880
M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, fait une seconde proposition de travaux qui intéresse particulièrement la chapelle élevée au treizième siècle.
Si les changements de distribution déjà soumis à M. le ministre des Beaux-Arts ont eu pour objet de donner satisfaction aux exigences d’une affectation relevant directement du ministère des Travaux publics, et si ces changements sont admis, il n’en sera sans doute pas de même quand il s’agira de la conservation proprement dite du monument et que cette conservation sera compromise. Nous pensons que les décisions de la commission des Monuments historiques et de M. le ministre des Beaux-Arts, quelles qu’elles soient, ne visant que cette question devront être suivies de point en point, la dite commission étant, en effet, dans ce cas, seule compétence. En principe, pensons-nous, il en doit toujours être ainsi. Si les dispositions d’un édifice classé ne pouvaient être appropriées à un service déterminé qu’en manière d’après coup et étaient insuffisantes, il serait préférable de renoncer à cette destination qui peut toujours trouver satisfaction ailleurs, tandis qu’il n’y a qu’un moyen de conserver un monument classé, c’est de le respecter et cela dans les limites tracées par la commission compétente.
Nous arrivons au projet.
On sait que la chapelle du château de Saint-Germain a été enclavée au seizième siècle et depuis dans des bâtiments d’un tout autre style et qu’elle forme le cinquième côté d’un pentagone irrégulier. En élevant ces constructions, l’architecte de François 1er plaça, dans trois des angles de cette cour, des tours contenant des escaliers. L’une de ces tours fut construite dans l’angle formé par l’un des côtés de la cour et la chapelle, dont elle recouvre la première travée. La façade occidentale de la chapelle et sa magnifique rosace furent aveuglées, ainsi que deux travées de l’abside à cinq pans. Il est certain que l’on peut considérer ces adjonctions comme des mutilations, mais dans la restauration générale entreprise aujourd’hui, est-il raisonnable de les faire disparaître en totalité, ou même en partie ? Telle est la question que soulève le projet de M. Lafollye, qui pense que la tour placée contre la première travée de la nef doit être supprimée.
Voici l’exposé de sa proposition :
« M. Millet, dit-il, avait l’intention de restaurer la tour N (voir le plan) dans laquelle on a retrouvé en 1877 l’ancienne porte d’entrée de la chapelle (on savait depuis 1862 qu’elle devait se trouver à cet endroit). La vis que renferme cette tour dessert l’entresol et le 1er étage, dont la salle de Mars ou grande salle du palais, est desservie par trois escaliers. Ce corps de bâtiment devant être transformé en salle de musée, la vis N deviendrait inutile et sa suppression permettrait 1° de restaurer l’ancienne porte de la chapelle retrouvée presque intacte dans l’escalier, 2° de restituer la verrière au-dessus dans toute la largeur de la travée, 3° de donner une fenêtre de plus à la façade en retour sur la cour. »
Nous ne serions pas d’avis d’approuver la proposition de M. Lafollye et de démolir la tour dont il s’agit, parce que 1° l’architecte M. Millet, qui a commencé la restauration du château, a pris, avec raison, le parti de conserver la chapelle du 13e siècle et toutes les constructions du temps de François 1er, à l’exception de toutes autres adjonctions, 2° que cette cour François 1er forme un très bel ensemble qu’il faudrait bien se garder d’appauvrir par une destruction de ce genre, 3° que l’entrée de la chapelle, au 13e et au 16e siècles, a toujours été placée au même endroit, c’est-à-dire que si la construction de la tour a mutilé l’architecture de cette porte, le passage sous l’escalier n’en a pas moins été conservé, que ce n’est que sous Louis XIV qu’il a été bouché et remplacé par une autre porte dans la travée à côté, 4° que la suppression de la tour ne suffirait pas à rendre à la chapelle son aspect primitif, puisqu’il existe, sur d’autres points, des additions que l’on ne peut se dispenser d’accepter, 5° enfin que la conservateur ne peut nuire à la destination nouvelle.
Nous avons donc l’honneur de proposer à la commission de demander à l’architecte un projet de restauration de la porte du 13e siècle en s’attachant à rendre apparente dans l’escalier sa belle architecture extérieure, ce qui, nous le reconnaissons, pourra présenter quelques difficultés d’étude, mais ne nous a pas paru impossible, et de remanier l’état de situation qu’il a présenté et duquel il résulte un boni de 20000 f. sur les dépenses qu’entrainerait le projet de M. Millet.
Quant à la suppression, dans ce projet, d’une sacristie qui devait être placée à l’extérieur, devant la 1ère travée de la nef au sud, et au rétablissement de l’ancienne porte retrouvée qui occupait cette travée, nous serions d’avis d’adopter cette proposition. En effet, d’une part, cette sacristie serait aujourd’hui sans utilité, et, d’autre part, le sol extérieur ayant été abaissé de plusieurs mètres pour créer le fossé de la nouvelle enceinte, le balcon dont parle M. Lafollye n’étant que la continuation de la galerie ou passage adopté par M. Millet dans les autres travées, galerie traitée en style du 16e siècle, il n’y aurait pas à craindre que l’usage primitif de cette porte fut confondu avec le nouvel état de choses.
Enfin, M. Lafollye touche un 3e point sur lequel nous différons d’opinion avec lui. La restauration du château, dit-il, n’ayant pas un caractère absolument archéologique, l’affectation des bâtiments à un musée ayant restreint le personnel logé à quelques employés, il semble que l’entrée avec pont-levis ménagée sous l’appartement du conservateur, très rapprochée de la porte principale, pourrait être supprimée sans inconvénient. Nous ne le croyons pas. Toutes les distributions adoptées pour le logement du concierge, qui sont exécutées et qui devront être conservées, ne pourraient plus s’expliquer si le pont-levis était supprimé, et il serait absolument regrettable d’ailleurs de faire disparaître, sans qu’on puisse justifier la raison de ce changement, des dispositions anciennes, restituées et pleines d’intérêt.
Des propositions faites par M. Lafollye, il me semble donc, ainsi que nous l’avons dit plus haut, que les seules qui puissent être acceptées par la commission sont le rétablissement des deux portes de la chapelle situées dans la 1ère travée au sud et au nord, en tenant compte des observations qui ont été développées dans le cours du présent rapport.
18 février 1880
Ruprich Robert
Conclusions adoptées »

Rapport concernant l’aménagement de l’appartement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à la commission par M. Ruprich-Robert sur le château de Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise
Séance du 21 février 1880
M. le ministre des Travaux publics communique à son collègue M. le ministre des Beaux-Arts un projet de M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, qui a pour objet d’apporter des modifications à celui de M. Millet, dont plusieurs parties sont déjà exécutées.
M. Lafollye fait remarquer que les plans laissés par son prédécesseur ne donnent que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon du conservateur, et de son cabinet de travail. L’étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du 1er étage, mais ce plan n’a pas été produit. Il a paru au nouvel architecte que la distribution de M. Millet présentait différents inconvénients et il en propose une nouvelle.
Il faut dire que la grosse construction de la bibliothèque du musée est achevée. On serait alors obligé de détruire le mur en pierre élevé par M. Mille et voici les raisons sur lesquelles on appuie cette proposition : la salle n’est éclairée que d’un seul côté, l’antichambre qui la précède est en partie occupée par l’escalier qui conduit au dépôt des livres, et la dite salle, après ces changements, aurait, dit-on, une largeur en harmonie avec sa destination. Nous ne pensons pas qu’il y ait un véritable avantage à supprimer ce mur, que l’éclairage d’une bibliothèque soit meilleur avec des fenêtres des deux côtés opposés, que les murs, coupés chacun par trois ouvertures, ainsi que cela aurait lieu, vaille, pour y établir des rayons, un mur plein et continu, ni que l’escalier de service dont il a été question rende l’antichambre de la salle véritablement bien incommode. Et de plus, si l’on considère qu’il y a une dépense faite, il serait peut-être plus sage d’engager le conseil des Bâtiments civils à ne pas se déjuger à si peu de temps d’intervalle en faisant disparaître un mur nouvellement construit.
M. Lafollye reporte encore le cabinet du conservateur à la place du salon projeté parce que ce dernier a son entrée directe sur l’escalier, ce qui est en effet regrettable. Mais dans la première disposition, le cabinet de travail est situé près de la bibliothèque, ce qui est bien un avantage pour un lettré, et il est accompagné de closets qui ont disparu dans le nouveau projet pour être reporté à l’entresol au-dessus, ce qui est fâcheux. Enfin, le public pouvait se rendre au cabinet du conservateur, et même à son appartement, par l’escalier d’honneur, tandis que l’autre escalier n’étant plus que particulier, l’inconvénient de l’entrée directe par le salon devenait moindre. Dans le premier projet, les approvisionnements de la cuisine doivent passer par le salon ou par l’escalier d’honneur, ce qu’il faudrait pouvoir éviter.
Sans insister plus longtemps sur les changements réclamés et qui ont pour résultat de produire quelques avantages, mais aussi des inconvénients sérieux, nous sommes d’avis de signaler les uns et les autres à M. le ministre des Travaux publics.
En résumé, ces diverses manières de donner satisfaction aux besoins des services n’ayant pas d’action directe sur la conservation proprement dite du monument historique, nous ne pensons pas qu’il y ait lieu de s’opposer à l’exécution du projet de M. Lafollye, mais nous faisons toute réserve quant aux autres propositions non indiquées ici, pour lesquelles les compétences nous semblent appartenir uniquement à la commission des Monuments historiques et qui sont examinés dans notre second rapport.
16 février 1880
Ruprich Robert
Conclusions adoptées »

Soumission pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Restauration du château de Saint-Germain
Travaux de couverture
Nous soussignés, Gayet, Gauthier et Cie, entrepreneurs de couverture et plomberie, demeurant rue de Chazelles, n° 25, à Paris, après avoir pris connaissance de la nature et de l’importance des travaux à exécuter pour l’achèvement de la couverture de la chapelle du château de Saint-Germain, évalués à trente mille francs,
Nous obligeons et nous engageons envers M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts à exécuter les dits travaux aux prix de la série des Bâtiments civils, édition 1877, sur lesquels nous souscrivons au rabais de quinze francs pour cent francs.
Les frais de timbres, d’enregistrement et de copies auxquelles la présente soumission pourra donner lieur seront à notre charge.
Paris, le 3 août 1881
Signé : Gayet, Gauthier et Cie
Vu,
Le contrôleur des travaux
Paris, le 6 septembre 1881
Signé : Gautier
Approuvé,
Paris, le 17 septembre 1881
Le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Pour le ministre, et par délégation, pour le sous-secrétaire d’Etat,
Le secrétaire général
Signé : H. de Ronchaud »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 5 janvier 1884
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, conformément à vos instructions, le projet de décoration en plomb de la flèche en charpente de la chapelle de Saint-Germain, modifié suivant les observations du comité des Monuments historiques.
Le style de la décoration est XIIIème siècle, les moulures, crochets, gargouilles du monument serviront de types pour l’exécution des modèles de la couverture de la flèche.
Les dessins, qui se composent d’une feuille d’ensemble à l’échelle de 0,02 cent. et d’une feuille de détails à 0,10 cent. sont accompagnés d’un devis de la dépense, qui dans le nouveau projet ne s’élèverait qu’à la somme de 33152 f. 58 cent., y compris les imprévus et les honoraires de l’architecte. Cette dépense est répartie entre les deux services des Palais nationaux et bâtiments civils, et des Monuments historiques.
Ce travail ferait l’objet de deux annuités. Dans la première (1885), on ferait les modèles et on préparerait les matériaux. La mise en place s’effectuerait dans la seconde annuité 1886 et la dépense par suite pourrait être répartie en deux exercices.
Il est temps de couvrir les bois de la flèche, qui sont exposés aux intempéries depuis plus de dix ans, et de terminer cette partie de la chapelle qui se relie aux bâtiments du sud du château, sur la rue Thiers, qui sont complètement terminés.
Dans l’état actuel, la flèche en bois fait une tâche fâcheuse au milieu des constructions achevées.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué et obéissant serviteur.
A. Lafollye
Architecte des Bâtiments civils attaché à la commission des Monuments historiques »

Lafollye, Joseph-Auguste

Rapport concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport de la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur un projet de restauration concernant la chapelle du château de Saint-Germain et la tourelle y attenant
Séance du 9 novembre 1894
Monsieur le ministre des Travaux publics soumet à l’approbation de son collègue des Beaux-Arts un projet de restauration relatif à la chapelle du château de Saint-Germain, dont les travaux sont interrompus, faute de ressources, depuis 1881. Ce projet comprend :
1° La restauration de la tourelle d’escalier du XVIe siècle contiguë à la chapelle dont l’estimation est de 64575 f. 00
2° L’achèvement de la restauration de la chapelle proprement dite évaluée à 276172 f. 00
Ensemble : 340747 f. 00
M. le ministre des Travaux publics, se basant sur la lettre du 11 février 1874 par laquelle l’administration des Monuments historiques s’est engagée à concourir par moitié dans les réparations de la chapelle, demande que le projet soit soumis à l’examen de la commission des Monuments historiques, afin que l’administration des Beaux-Arts fasse connaître quelle somme elle pourra consacrer à la restauration dont il s’agit.
Relativement à la première partie du projet, c’est-à-dire la restauration de la porte de la chapelle du XIIIe siècle et de l’escalier de la Renaissance contigu, M. l’architecte Daumet prévoit la reconstruction de cette porte pour être remise en usage, et l’établissement d’une espèce de vestibule voûté disposé en avant dans le périmètre de la tourelle et dont le résultat sera la suppression complète de la première révolution de l’escalier. Cette conception aura pour conséquence l’annihilation de l’œuvre de la Renaissance au profit d’une porte neuve (car l’ouverture actuelle est dans un tel état de dégradation qu’on ne peut la rendre à son ancienne destination sans la refaire) et cette solution ne donnera pas plus satisfaction aux intérêts archéologiques qu’aux besoins matériels, puisque la Renaissance a créé, à la travée voisine, une porte, qui a été restaurée par Millet, et sert d’entrée directe et commode à la chapelle.
On comprendrait que l’architecte ait cherché à dégager autant que possible, et cela paraît facile, ces restes du Moyen Âge, pour que le public puisse les voir, mais à la condition qu’ils restent dans l’état fruste où on les a trouvés, et que la disposition ancienne de l’escalier ne soit pas modifiée. Nous avons l’honneur de proposer à la commission de se rallier à cette proposition, d’autant plus que si le besoin se fait absolument sentir de restituer la composition de cette porte, on peut donner libre cours à cette idée dans la travée correspondante au sud, où il subsiste deux assises des piédroits d’une porte semblable, qu’il est possible de compléter en copiant les éléments de celle au nord et qui servira de communication avec l’aile sud-ouest du château.
Relativement à l’achèvement de la restauration de la chapelle, Monsieur le ministre des Travaux publics rappelle que d’après les comptes arrêtés en 1881 une somme de 58478 f. 00 resterait à la charge du service des Monuments historiques pour épuiser les prévisions du devis à la coopération duquel cette administration s’est engagée, et que le service des Bâtiments civils n’aurait que 16053 f. 00 à dépenser de ce chef, mais que le nouveau devis dressé par M. Daumet évalue les travaux d’achèvement à 276172 f., on doit, en dehors des chiffres précités, une nouvelle somme de 200000 f. environ à partager par moitié entre les deux départements, ce qui porterait la part contributive du budget des Beaux-Arts à 160000 f. environ.
Monsieur le Ministre justifie l’augmentation de 200000 f. sur les primitives évaluations par le fait qu’à l’époque de la rédaction du premier devis par Millet, il était difficile de se rendre un compte exact de la dépense nécessaire à cette restauration, et que le renchérissement de la main d’œuvre depuis 1881 contribue à cette augmentation.
Sans contester la valeur de ces arguments, on peut faire remarquer que, si l’administration des Beaux-Arts doit remplir les conditions de son engagement de 1874 en ouvrant le crédit nécessaire à l’extinction de sa part contributive sur l’ancien devis, elle ne peut s’engager sur le nouveau devis que s’il est bien entendu qu’elle conservera une large part dans la direction de l’entreprise et exercera librement son contrôle.
Pour nous résumer, nous avons l’honneur de proposer à la commission de décider la modification du projet de restauration de la tourelle et de la porte de la chapelle suivant les indications développées plus haut, pour l’achèvement de la restauration de la chapelle de voter le crédit de 58478 f. 00, montant de la part contributive du service des Beaux-Arts sur le devis primitif, et de subordonner la participation du même service aux nouvelles dépenses au libre exercice du contrôle direct de la commission sur les dits travaux.
Paris, le 8 novembre 1894.
Selmersheim
Les conclusions du présent rapport ont été adoptées par la commission »

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 7 octobre 1895
Monsieur le Ministre,
Par mon rapport en date du 3 septembre dernier, j’ai eu l’honneur d’exposer à Monsieur le Ministre des travaux publics, qui a dû transmettre ce rapport à la direction des Beaux-Arts, qu’il paraissait nécessaire que la commission des Monuments historiques voulut bien examiner à nouveau la question relative à la remise en usage de la porte originaire de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, porte masquée par un escalier à l’époque de François Ier, et je demandais aussi que la commission donnât un avis à propos du rétablissement de la rose englobée dans le mur d’une salle monumentale contiguë, dite la salle de Mars.
Depuis, les travaux en cours m’ont amené à faire des sondages à la base du mur portant le pignon de la chapelle. Ces sondages ont révélé qu’un escalier avait existé à l’angle sud-ouest de ce mur : les traces en subsistent non seulement à son ancien départ, près la baie côté des fossés, mais encore à sa partie supérieure, où l’on trouve en place une pierre portant trace du circulaire de l’escalier, ainsi qu’une tête d’homme grandeur nature dans un bel état de conservation. Ces faits nouveaux motiveront l’intérêt de la commission et elle aurait à examiner la remarque suivante : si on s’en tenait à l’exécution du projet tel qu’il a été conçu par M. Millet, on ne pourrait restaurer la rose qu’en la laissant aveuglée, à cause du mur terminal de la salle de Mars qui se bute contre cette rose, ainsi que les planchers des étages inférieurs à cette salle. La remarquable disposition de la rose de la chapelle de Saint-Germain est signalée dans le Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècles, les restes mutilés ont une importance telle qu’il parait désirable de les démasquer du côté de la salle de Mars et de ses étages inférieurs. Ce dégagement pourrait s’opérer eu augmentant d’une travée en longueur cette salle, qui d’ailleurs semble avoir été interrompue dans son achèvement ou mutilée à l’époque où ont été construits les pavillons condamnés à disparaître au projet de restauration. Ce projet ne serait modifié que dans une mesure peu importante, l’ensemble n’en serait pas troublé. On peut même admettre que cette partie de la salle montant de fond, depuis le sol de la chapelle jusqu’aux voûtes de l’ancienne salle augmentée en longueur d’une travée, serait d’un effet pittoresque avec ses galeries entourant l’espace laissé libre. Là pourrait trouver place une pièce du musée importante en hauteur à exposer aux yeux du public.
Le dégagement de la rose, le rétablissement des contreforts de l’escalier dont les traces viennent d’être retrouvées mériteraient un intérêt nouveau : l’escalier reconstruit desservirait le comble de la chapelle, les chêneaux et le passage à hauteur des fenestrages.
On pourrait, au-dessus de la rose, faire paraître la corniche à crochets, continuer la galerie ajourée, la partie de rampe du pignon et l’oculus libé qui a dû occuper le tympan.
Si vous admettez, Monsieur le Ministre, ma proposition, je vous demande de vouloir bien en saisir la commission des Monuments historiques et de renvoyer le présent rapport au bureau compétent, qui très probablement m’appellera sur place à développer les propositions qui précèdent.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le directeur des Beaux-Arts
Palais-Royal, le 10 juin 1897
Monsieur le Directeur,
Permettez-moi d’insister près de vous afin que la demande que j’ai eu l’honneur de vous adresser le 11 février dernier tendant à l’examen de modifications que je propose à des résolutions prises par la commission des Monuments historiques pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain soit suivie d’effet.
Les modifications dont je faisais valoir l’intérêt dans un rapport auquel étaient joints des dessins devraient, vous le jugerez probablement ainsi, Monsieur le Directeur, être examinés par les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, attendu qu’il s’agit d’un édifice ressortissant des deux services.
Les travaux de restauration autorisés sont en cours d’exécution. Leur continuation nécessitera sous peu la décision nouvelle que je sollicite. Je vous prie, Monsieur le Directeur, de hâter cette décision afin que les crédits soient employés en saison favorable.
Je vous présente, Monsieur le Directeur, etc.
L’architecte des parterres et du château de Saint-Germain
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 16 mai 1898
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de rappeler qu’à la date du 17 février 1897, j’ai demandé, par un rapport motivé, accompagné de dessins, qu’une décision soit prise à propos du dégagement de la façade de la chapelle.
Je pense, Monsieur le Ministre, qu’il est nécessaire, avant de présenter un rapport à la commission des Monuments historiques, qu’une conférence ait lieu entre les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, afin d’examiner les propositions que je fais sur la très importante décision à prendre au sujet de la suite à donner aux travaux.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre concernant la restauration de la chapelle et le déplacement de l’horloge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterre et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 12 octobre 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Monuments historiques
En 1902, le soussigné, avant la reprise des travaux d’achèvement du château de Saint-Germain, avait développé les dessins dressés par son avant prédécesseur M. Millet afin de revêtir de plomberie d’art la flèche de la chapelle, dont la charpente seule est en place sur la croupe de cette partie de l’important édifice.
Quoique l’exécution ait été proposée pour cet ouvrage, aucun crédit n’était disponible. L’ajournement s’imposait et, d’ailleurs, convenait-il de poursuivre l’achèvement d’une pareille œuvre, dans l’indécision où l’on était de la destination de la chapelle.
Plus tard, des ressources nouvelles furent mises à la disposition du soussigné ; elles s’appliquèrent au plus urgent, la continuation de la restauration des deux dernières travées de la chapelle, la reconstruction partielle de l’escalier datant de François Ier qui y est attenant et dont l’état de dégradation confinait à la ruine.
Ces travaux terminés, le conservateur du musée fit approprier la chapelle en division spéciale d’archéologie funéraire gallo-romaine ; on y plaça aussi des fragments provenant du château du Moyen Âge ainsi que des restes de sculptures d’un beau caractère retrouvés dans des démolitions et mal abrités dans les fossés du château, destination bien appropriée et excluant par conséquent tout retour de la chapelle à l’usage du culte, qui seul aurait pu légitimer, dans une certaine mesure, la construction d’une flèche munie de cloches, flèche qu’aucun document authentique ne fait présumer comme ayant été l’une des décorations de l’œuvre du XIIIème siècle, travail qui nécessiterait des frais de modèle et de plomberie d’importance considérable pour un motif qui ne figurait pas au projet dressé en 1862 en vue de la restauration par l’éminent architecte.
Le soussigné pense qu’il peut être proposé de ne pas achever un travail purement décoratif, dont la charpente est exécutée, couverte provisoirement en voliges, et dont seules la croix et ses armatures métalliques sont en place actuellement. Le travail de suppression serait peu important comme dépense.
Une autre proposition peut être faite, en conformité avec l’opinion actuelle, si justement établie, de ne pas supprimer dans les édifices anciens les adjonctions ayant un caractère d’art et de les remettre au contraire en état de conservation ; tel est l’entourage décoratif de l’ancien cadran d’horloge qui surmonte l’entrée du château devenu musée ; l’ampleur du motif datant du 17ème siècle précise l’époque où l’édifice avait été profondément modifié et non sans grandeur ; le soussigné pense que le cadran de l’horloge appliqué sur la tour dite « le donjon » serait mieux à la place qu’il occupait autrefois ; il propose donc de le repose dans son ancien encadrement. Le parement du mur du donjon serait complété et l’aspect extérieur de cette partie, la plus ancienne et la plus sévère du château, reprendrait sa simplicité d’origine.
Le soussigné propose à Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts de renvoyer aux inspecteurs généraux des deux services des Bâtiments civils et des Palais nationaux, et des Monuments historiques l’examen des deux propositions mentionnées au présent rapport et de prendre des déterminations en vue de ce qu’il convient de faire définitivement.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 13 février 1907
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur les conséquences des résolutions prises récemment par la commission des Monuments historiques, relativement à l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain ; elles apportent une si complète modification au projet d’origine, pour ce qui concerne la chapelle de cet édifice, que le devis de 172006 francs sur lequel a été établie l’opération engagée en 1902 ne correspond plus, en aucune façon, aux nouvelles décisions. C’est pourquoi je vous propose de considérer cette première opération comme ayant pris fin, et de la remplacer par une nouvelle, basée sur le devis ci-inclus, montant à la somme de 55140 f. 47.
Pour le cas où vous accepteriez cette proposition, je vous demande de vouloir bien m’allouer en 1907, sur les fonds des Monuments historiques, un dernier crédit de 55140 f. 47 qui permettra de terminer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, entreprise il y a près d’un demi-siècle.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Résultats 21 à 30 sur 854