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Jardins
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Lettre demandant la destruction de l’hippodrome établi sur le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Ville de Saint-Germain-en-Laye
Mairie
Bureau des Travaux publics
Saint-Germain-en-Laye, le 29 mars 1853
Monsieur Cailloux, architecte, régisseur du Domaine
Monsieur l’Architecte,
Je crois de mon devoir d’appeler votre attention sur un fait méritant toute votre sollicitude. Les constructions en bois établies sur le parterre pour un hippodrome ne servent absolument à rien qu’à embarrasser la plus belle de nos promenades et à être un dépôt et un réceptacle d’immondices. Aucune représentation n’y a été donnée l’année dernière et je serais comme tous les habitans heureux de voir disparaître enfin ces bâtisses aussi désagréables à voir qu’inutiles.
J’ai donc l’honneur de vous prier de vouloir bien, Monsieur l’Architecte, si cela dépend de vous, donner des ordres pour leur démolition dans le plus bref délai possible. Vous rendrez ainsi à la ville un service dont elle vous aura une profonde reconnaissance.
Veuillez agréer, Monsieur l’Architecte, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Quentin de Villiers »

Ministère d'Etat

Lettre demandant la remise à la Maison de l’Empereur du jardin dit de la Couronne à Saint-Germain-en-Laye

« Copie d’une lettre en date du 17 septembre adressée par le ministre de la Maison de l’Empereur au ministre de la Guerre
Monsieur le Maréchal et cher collègue,
Par votre dépêche du 13 septembre courant, vous demandez si la remise à faire à mon département du jardin dit de la Couronne à Saint-Germain implique l’abandon effectif de ce terrain par le service de la Guerre.
Vous ajoutez que, dans ce cas, vous vous occuperez d’urgence des moyens de pourvoir à cette éventualité.
Il importe que la Liste civile soit mise effectivement en possession de ce terrain, qui est indispensable pour le service du domaine de Saint-Germain. Mais, pour concilier en même temps les convenances de votre département, je consens volontiers à ajourner cette mesure au 1er janvier prochain et il suffira, quant à présent, de procéder à la remise de cet immeuble selon la forme suivie dans les circonstances analogues.
Agréez etc.
Le ministre
Signé Achille Fould »

Ministère d'Etat

Lettre demandant la remise à la Maison de l’Empereur du jardin dit de la Couronne à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments et de la dotation mobilière
Bureau des Bâtiments
Minute de lettre
Paris, le 17 juillet 1854
Le ministre, à M. le maréchal ministre de la Guerre
Monsieur le Maréchal et cher collègue,
Par une lettre du 17 septembre dernier, j’ai informé Votre Excellence, en réponse à une dépêche du 13 du même mois, que je consentais à ce que le service de la Guerre restât jusqu’au 1er janvier 1854 en possession du jardin dit de la Couronne à Saint-Germain.
L’architecte des parterres de Saint-Germain m’expose qu’il n’a à sa disposition aucun emplacement où il puisse cultiver les fleurs nécessaires à l’entretien et à l’ornement de ces parterres et il désigne le jardin dit de la Couronne comme pouvant parfaitement convenir pour cet usage.
Le jardin dont il s’agit, étant séparé du pénitencier par un fossé, ne doit pas être d’une grande utilité pour cet établissement. En conséquence, j’ai l’honneur de prier Votre Excellence e vouloir bien prescrire la disposition qu’elle jugera convenable pour que la remise effective en soit faite le plus promptement possible à l’administration de la Liste civile.
Agréez etc.
Le ministre
Signé : Achille Fould »

Ministère d'Etat

Lettre demandant la remise à la Maison de l’Empereur du jardin dit de la Couronne à Saint-Germain-en-Laye

« Copie d’une lettre en date du 7 septembre adressée par le ministre de la Maison de l’Empereur au ministre de la Guerre
Monsieur le Maréchal et cher collègue,
Un jardin d’une contenance de 20 ares situé à Saint-Germain près les fossés du château a été affecté au département de la Guerre par décret du 24 mars 1850.
Ce jardin, qui faisait partie du domaine de la Couronne avant le 24 février 1848, a été compris dans la dotation immobilière de la Liste civile impériale aux termes du sénatus consulte du 12 décembre 1852 et il y a lieu de faire procéder à sa remise entre les mains de mon administration ainsi que cela a lieu pour les immeubles placés dans la même situation.
Je vous serai obligé en conséquence, M. le Maréchal et cher collègue, de vouloir bien désigner et me faire connaître l’agent que vous aurez jugé convenable de déléguer pour représenter le ministère de la Guerre dans cette opération.
Agréez etc.
Le ministre
Signé Achille Fould »

Ministère d'Etat

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
Saint-Germain, le 20 décembre 1848
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Il paraîtrait résulter d’un arrangement passé entre l’administration de l’ancienne Liste civile et la compagnie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain qu’en raison de la cession des terrains qui a été faite à cette compagnie pour l’établissement de ses machines et de la gare, elle se serait engagée à employer à l’exécution de travaux pour l’achèvement du parterre et de la partie de la forêt qui y a été jointe une somme déterminée et que, jusqu’ici, elle n’aurait encore rien versé sur la subvention à laquelle elle est tenue.
Par suite du prolongement de la voie de fer jusques sur le plateau de Saint-Germain, la ville a consenti à allouer à la dite compagnie une somme de 200000 francs payable en dix annuités.
Bien que la troisième annuité ne soit exigible qu’au 1er avril, la ville de Saint-Germain serait disposée à en faire dès à présent l’avance dans l’espérance que cette proposition vous déterminerait, Monsieur le Ministre, a ordonné la reprise immédiate des travaux de l’ancien et du nouveau parterre, travaux suspendus depuis le mois de juin et dont l’exécution aurait l’immense avantage de procurer du travail à la classe ouvrière depuis longtemps sans ouvrage et aujourd’hui dans la dernière des misères.
J’ai déjà eu l’honneur de vous exposer, Monsieur le Ministre, que la ville de Saint-Germain a fait jusqu’à ce jour des sacrifices au-dessus de ses moyens afin de maintenir la tranquilité publique, mais qu’aujourd’hui toutes ses ressources se trouvent épuisées.
J’ose donc espérer, Monsieur le Ministre, que vous daignerez prendre en grande considération la position qui résulte pour nous des circonstances et à laquelle il ne nous est plus possible de remédier personnellement.
La question est d’autant plus grave et est d’autant plus digne de votre bienveillante sollicitude que nous avons en ce moment près de 400 ouvriers sans aucune espèce de ressources.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Le maire
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Copie de deux lettres écrites les 20 mars et 5 avril par M. Quentin de Villiers, maire de Saint-Germain-en-Laye, à M. Vavin, administrateur et liquidateur général de l’ancienne Liste civile
Saint-Germain-en-Laye, 20 mars 1848
Monsieur,
En ce moment où, par mesure d’humanité non moins que de bon ordre, il importe d’utiliser les bras de tant de travailleurs condamnés à l’inaction faute d’ouvrages, il est de mon devoir, comme maire et organe de la ville de Saint-Germain, de solliciter de vous l’autorisation suivante, non à titre de simple convenance du moment mais de bonne justice.
L’exécution de travaux divers avait été consentie par l’ancienne Liste civile sur le parterre de Saint-Germain et dans la portion de la forêt qui la séparait de la ligne du chemin de fer.
Deux crédits avaient été ouverts à cet effet par l’administration de l’ancienne Liste civile.
Le premier, à la date du 4 février 1847, du chiffre de 24000 f., a été non seulement épuisé mais même dépassé par le paiement des travaux accomplis dans le cours de 1847.
Le deuxième crédit, accordé le 27 mars 1847 jusqu’à concurrence d’une somme de 45000 f., devait subvenir aux frais de deux grands carrés de gazon, avec plates-bandes, entourés de grillages, à créer dans deux espaces vagues du parterre, puis de nivellement de terrains pour raccorder l’ancien parterre avec le nouveau, et enfin de plantations diverses.
Les travaux dont ce dernier crédit faisait l’objet devaient être mis en œuvre dès le 1er mars de cette année.
C’est ce deuxième crédit que je viens vous demander, Monsieur, de vouloir bien confirmer, ou ordonnancer, de nouveau.
Je sais n’avoir aucunement besoin de faire ressortir à vos yeux le mérite d’une telle décision.
Je dirai seulement que les travaux dont il s’agit ne doivent pas être qualités d’embellissement de luxe, ni considérés comme tels, mais qu’ils ne formeront que l’achèvement indispensable et fort simple de deux déjà entrepris.
Cet achèvement emprunte aux circonstances actuelles de puissans motifs d’urgence : c’est l’emploi, pendant l’espace de cinq ou six mois consécutifs, d’au moins une centaine d’ouvriers très nécessiteux et possédant l’aptitude spéciale à ce genre de besogne.
Ces gens ne demandent qu’à travaillent fructueusement et paisiblement, mais je ferai observer qu’en ce moment la misère et le dénument les gagnent de jour en jour et que leur oisiveté forcée pourrait les rendre d’autant plus turbulent qu’ils avaient connaissance, dès l’année dernière, des travaux dont le plan était arrêté et qu’ils comptaient sur leur exécution à partir du 1er mars courant pour vivre, eux et leurs familles.
J’ajouterai qu’en vertu de l’engagement si formel pris par l’ancienne Liste civile, déjà les deux grillages destinés à entourer les eux carrés de gazon projetés avaient été commandés avant la révolution de février et sont aujourd’hui en cours d’exécution chez l’entrepreneur, lequel est sur le point de suspendre ce travail où quelques ouvriers encore sont occupés ; il le continuera si la commande lui en est renouvelée.
Une autorisation a bien été donnée le 10 mars 1848 de continuer une partie des travaux mais elle n’a trait qu’aux plantations que l’époque actuelle de la saison ne permet pas de différer sans un préjudice certain. Ces travaux sont fort minimes et n’emploieront que peu de bras pendant quelques jours seulement.
Je crois donc, Monsieur, ne faire qu’un légitime appel à votre équité en vous priant d’autoriser l’exécution immédiate des travaux précédemment décidés et de statuer que le crédit de 44000 f. qui y était affecté spécialement sera maintenu dans sa totalité.
Agréez, Monsieur, etc. »

Ministère de l'Intérieur. Direction des Beaux-Arts

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
Saint-Germain, le 25 octobre 1848
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Après avoir fait d’énormes sacrifices et épuisé toutes ses ressources depuis le mois de février dernier, la ville de Saint-Germain-en-Laye se trouve dans une impossibilité absolue d’occuper aujourd’hui plus de 400 ouvriers qui sont sans ouvrage.
Cette position est tellement regrettable, sous le rapport de l’humanité et de la tranquillité publique, qu’elle me détermine à recourir à votre bienveillante sollicitude et à vous prier de donner des ordres pour la reprise des travaux, qui doivent être exécutés sur le parterre de Saint-Germain.
L’ancienne Liste civile avait ouvert un crédit de 45000 francs, à employer en 1848 pour la réalisation du projet qui avait été arrêté et qui était en cours d’exécution au moment des événements de février. Tous les travaux consistant en terrassements et en plantations permettraient d’y employer des ouvriers de toutes les professions, qui obtiendraient ainsi un soulagement à leur misère.
Permettez, Monsieur le Ministre, que j’insiste auprès de vous à cet égard et que je vous prie de prendre cet exposé en grande considération.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Le maire
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Copie de deux lettres écrites les 20 mars et 5 avril par M. Quentin de Villiers, maire de Saint-Germain-en-Laye, à M. Vavin, administrateur et liquidateur général de l’ancienne Liste civile
[…]
Saint-Germain-en-Laye, 5 avril 1848
Monsieur,
Par ma lettre officielle du 20 mars 1848, je vous exposais l’urgence d’une décision que je sollicitais de votre justice et de votre humanité pour le maintien et la confirmation à nouveau du crédit de 45000 f. accordé par l’administration de l’ancienne Liste civile en date du 27 mars 1847.
Ce crédit avait pour but de pourvoir aux frais d’achèvement des travaux entrepris sur le parterre et dans la partie de forêt qui y a été annexée jusqu’à la ligne de ceinture formée par le chemin de fer.
Sans parler de la gêne résultant pour la circulation de terrains bouleversés, d’arbres abattus, des embarras enfin et du désordre qu’entrainent des travaux de ce genre commencés et non conduits à terme, je n’ai le courage de faire valoir qu’une raison par-dessus tout dominante, c’est l’impérieuse nécessité d’employer de nombreux ouvriers que la ville n’est plus, tout à l’heure, dans la possibilité d’occuper par un double motif :
1° l’absence de travaux de voirie ou autres immédiatement exécutables,
2° le manque total de fonds.
Allocation du budget, votes de centimes spéciaux, produits de souscriptions volontaires, toutes ces ressources touchent au moment d’être entièrement épuisées dans une très courte période de temps.
J’ose donc, Monsieur, vous supplier de prendre en considération la demande contenue en ma lettre du 20 mars que je vous réitère par la présente avec toute l’instance d’un esprit pénétré de la gravité de la situation qui résulterait pour notre ville d’une attente plus prolongée de votre adhésion à ma si juste requête. De cette adhésion dépend la subsistance d’une centaine d’ouvriers jusqu’à présent maintenus assez tranquilles parce qu’ils ont été occupés, mais que bientôt le besoin et la faim pourraient mal conseiller.
J’attends donc, Monsieur, votre réponse. Je l’espère très prochaine et surtout favorable.
Veuillez agréer, Monsieur, etc. »

Ministère de l'Intérieur. Direction des Beaux-Arts

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 17 avril 1848
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par mes lettres des 20 mars dernier et 5 avril courant, j’avais sollicité de M. le liquidateur général des biens de l’ancienne Liste civile la reprise immédiate des travaux qui doivent être exécutés sur le parterre de cette ville, ancienne dépendance de la Liste civile et auxquels un crédit de 45000 francs était destiné.
Par sa réponse en date du 12 de ce mois, M. Vavin me fait connaître qu’en vertu du décret du 22 mars dernier, le parterre ainsi que la terrasse de Saint-Germain ont cessé d’être dans les attributions de l’ancienne Liste civile et se trouvent maintenant dans celles du ministère des Travaux publics.
Je viens donc vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien prendre en grande considération la position malheureuse dans laquelle se trouve la classe ouvrière de Saint-Germain. Presque tous les ateliers ou chantiers particuliers sont fermés. Les ateliers ouverts au compte de la ville, et qui comprennent plus de 200 ouvriers, ont épuisé toutes nos ressources et sous peu de jours nous en seront réduits à les fermer. Une telle mesure ne saurait être adoptée sans présenter les plus graves inconvénients pour la tranquillité publique. J’ose donc espérer, Monsieur le Ministre, qu’en présence d’une situation semblable vous voudrez bien donner les ordres nécessaires pour la reprise immédiate des travaux du parterre au moyen du fonds de 45000 f. qui avait été accordé à cet effet par l’ancienne Liste civile.
La population entière vous sera reconnaissante, Monsieur le Ministre, de vouloir bien accueillir favorablement la demande que j’ai l’honneur de vous adresser en son nom.
Salut et respect.
Le maire
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant la reprise des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par ma lettre du 17 de ce mois, je réclamais de votre sollicitude une prompte réponse aux deux demandes que j’avais adressées à M. Vavin, tendant à obtenir la confirmation d’un crédit de 45000 francs accordé dès le mois de mars 1847 pour l’achèvement de travaux entrepris sur le parterre de Saint-Germain. Ces demandes vous ont été renvoyées, la solution en étant aujourd’hui attribuée à votre département.
Je vous transmets ci-joint, Monsieur le Ministre, l’original d’une pétition que m’adressent aujourd’hui les ouvriers jardiniers de la ville, dénues d’ouvrage, à l’effet d’être employés concurremment avec les autres journaliers à la confection desdits travaux du parterre.
La ville déclare ne pouvoir occuper les pétitionnaires à ses frais, épuisée qu’elle est par les immenses sacrifices faits depuis deux mois pour alimenter près de deux cents ouvriers.
La requête incluse justifiera donc à vos yeux, Monsieur le Ministre, mon insistance à solliciter de vos soins l’obtention très prochaine du crédit susmentionné.
Il s’agit de quinze malheureux de plus à faire vivre au moyen d’un travail évidemment utile et à soustraire aux mauvais conseils du besoin et de l’oisiveté.
J’ose en conséquence vous conjurer, Monsieur le Ministre, de ne pas différer d’avantage la décision favorable que j’attends si impatiemment de votre justice et de votre humanité.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mes sentiments de de fraternité respectueuse.
Le maire
Quentin de Villiers »

Cette lettre porte plusieurs annotations : « 27 avril 1848 », « on demande 45000 f. pour la terrasse de Saint-Germain », « dépense impossible », « M. Huet, je voudrais la première lettre de M. le maire de Saint-Germain ».

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant le paiement des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Mairie de Saint-Germain-en-Laye
République française
Liberté, égalité, fraternité
Saint-Germain, le 4 mars 1849
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez eu la bonté, suivant l’avis que vous m’avez fait l’honneur de m’en donner par votre lettre du 18 janvier dernier, de prescrire la reprise des travaux du parterre de Saint-Germain afin de procurer du travail aux nombreux ouvriers de cette ville depuis si longtemps privés d’ouvrage et dont la conduite a été si recommandable, quoiqu’éprouvants les besoins les plus impérieux par suite de l’épuisement de toutes leurs ressources.
Ces travaux consistants en terrassements ont été entrepris et sont terminés depuis quelque temps déjà sans que les ouvriers qui les ont exécutés aient encore reçu le moindre à compte sur le salaire qui leur est acquis. La détresse dans laquelle ils se trouvent par suite du défaut d’occupation excitant de nombreuses réclamations à fin de paiement, j’ai cru devoir recourir directement à votre obligeance et à votre justice, Monsieur le Ministre, et vous prier de vouloir bien donner des instructions que vous jugerez les plus convenables pour que ces malheureux ouvriers soient payés dans le plus bref délai possible et de manière à faire cesser les plaintes que leur inspirent les besoins qu’ils éprouvent.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Le maire de Saint-Germain-en-Laye
Quentin de Villiers »

Ministère des Travaux publics

Lettre demandant le rétablissement d’un bassin dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le Ministre,
Il a existé autrefois, dans le parc de Saint-Germain-en-Laye, au-devant du château, plusieurs bassins avec jets d’eau qui étaient d’un très bon effet. Quelques habitants de Saint-Germain se les rappellent et font naître dans l’esprit des autres le désir d’en voir rétablir au moins un, entre le château et les quinconces. La conduite des eaux récemment posée passe en cet endroit. Les dépenses de cet embellissement se borneraient donc à la construction du bassin, qui serait du meilleur effet.
Permettez-moi, Monsieur le Ministre, d’être auprès de vous l’interprète des vœux de bien des habitants et de vous prier d’obtenir de la munificence de Sa Majesté cette amélioration à une des plus belles promenades des environs de Paris.
L’Empereur fait à Paris trop de grandes et belles choses pour ne pas laisser espérer que ces vœux seront exaucés.
J’ai bien l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Galis, ancien député de la Seine, propriétaire à Saint-Germain »

Ministère d'Etat

Lettre demandant l’autorisation d’établir un hippodrome sur le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Nous avons l’honneur de vous exposer que nous désirerions établir dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye, au rond-point des quinconces, près de la porte Dauphine, une arène dite hippodrome de 110 mètres de longueur sur 70 mètres de largeur pour y faire exécuter diverses courses à cheval, en char, à l’instar des Romaines, carrousels, tournois, et représenter divers faits historiques et allégoriques de ce qui s’est passé principalement à Saint-Germain.
Les scènes que nous avons établies dans ce genre de travail et qui ont été applaudies à Paris, et en présence de tous les intérêts qui se rattachent à cette affaire, nous font espérer, Monsieur le Ministre, que vous daignerez prendre notre demande en considération et que vous nous autoriserez à construire à nos frais cette arène pour y donner des représentations de jour pendant l’été, les jours de fêtes, dimanches et mercredi, de 3 heures à 5 heures.
Le prix des places sera de 1 franc les premières, 50 c. les secondes, et gratis les troisièmes.
Nous mettons les troisièmes gratis pour être favorables au chemin de fer et à la ville de Saint-Germain.
Nous nous conformons d’avance, Monsieur le Ministre, à toutes vos instructions et aux droits que vous nous imposerez.
Nous avons l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, vos très humbles et obéissants serviteurs.
Clavières, Vielk et Cie
83, rue Blanche à Paris,
Paris, 25 février 1851. »

Ministère des Travaux publics

Lettre d’Henri IV concernant des arbres fruitiers en partie destinés à Saint-Germain-en-Laye

« A nos amez et feaulx les gens tenans nostre chambre des comptes à Pau
Nos amez et feaulx,
Desirans peupler nos jardins et vergers de Fontainebleau, Saint Germain et les Tuilleries de plusieurs bon arbres fruictiers, notamment de millicotons et pavyes, desquels ils en sont despourveus, et saichant qu’il y en a grand nombre dans les jardins de nostre ville et chasteau de Pau, à cette cause, vous ne ferés faulte, incontinent la presente receue, de faire arracher des dicts arbres de milicotons et pavyes qui sont dans les susdicts jardins et lieux circumvoisins, la plus grande quantité que faire se pourra, à l’aage de deux ou trois ans seulement, et iceux faire delivrer à Arnaud de Bayle, present porteur, l’un de nos fouriers ordinaires, que nous envoyons expres pour cest effect, pour nous les faire amener et conduire jusques aux lieux que nous luy avons ordonné. Sy n’y faictes faulte, car tel est nostre plaisir.
A Rouen, le XIIIe jour de janvier 1597.
Henry »

Henri IV

Lettre proposant la cession du parterre de Saint-Germain-en-Laye à la ville

« Ministère des Finances
Secrétariat général
Contrôle des administrations financières
Paris, le 31 janvier 1851
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur et cher collègue,
Il résulte de renseignements que j’ai sous les yeux qu’une parcelle de la forêt de Saint-Germain contenant 8 hectares et dans laquelle sont compris les bâtiments et les jardins qui composaient la porte Dauphine a été détachée du massif par suite de la construction du chemin de fer atmosphérique, qu’elle en est aujourd’hui entièrement séparée par un saut-de-loup et par une grille, que des travaux pour l’embellissement du parterre du château y avaient été entrepris par l’ancienne Liste civile et que, depuis la révolution de Février, le département des Travaux publics poursuit l’exécution de ces travaux.
D’après les mêmes renseignements, le parterre de Saint-Germain, désigné sous les nos 7, 11 et 12 de la 108e feuille du plan dressé en exécution de la loi du 2 mars 1832, comprend :
Le n° 7 : 9 h. 73 a. 50 c.
Le n° 11 : 64 a. 85 c.
Et le n° 12 : 66 a. 30 c.
[Total :] 11 h. 04 a. 65 cent.
La Liste civile y a réuni :
1° une pièce de terre dite le Courtillier, n° 8 du même plan, contenant : 68 a. 05 c.
2° les terrains dits le Clos du Parterre, nos 9 et 10 du même plan, comprenant deux glacières et contenant : le n° 9 : 11 a. 60 c.
Le n° 10 : 20 a. 80 c.
Si l’on y ajoute les 8 hectares de terrain séparés de la forêt par la voie de fer : 8 h.
La contenance totale du parterre se trouverait portée à : 20 h. 05 a. 10 c.
Le parterre de Saint-Germain, Monsieur et cher collègue, est d’un entretien dispendieux, sans aucune utilité réelle pour l’Etat ; son agrandissement ne ferait donc qu’entraîner, sans compensation, un surcroît de charges.
Comme il sert uniquement à l’agrément de la ville, vous penserez sans doute avec moi qu’il y aurait lieu de lui en proposer la cession gratuite, sauf rectification par une loi, à la charge, par elle, de conserver à perpétuité aux terrains dont il se compose la destination qu’ils n’ont eue jusqu’ici que par tolérance. C’est, au surplus, ce qui s’est déjà fait pour les Champs-Elysées et pour plusieurs avenues de l’hôtel des Invalides, qui ont été cédés à la ville de Paris par deux lois du 20 août 1828 et du 19 mars 1838.
L’Etat se trouverait par ce moyen exonéré d’une charge qui n’est, du reste, que volontaire de sa part, et la ville, qui aurait alors à la supporter, devrait d’autant moins hésiter à le faire qu’elle recueille seule les avantages attachés à l’existence du parterre et que l’Etat, si elle refusait, pourrait faire cesser la tolérance et disposer de l’emplacement dont il s’agit par voie d’adjudication aux enchères.
Du reste, la cession à proposer à la ville de Saint-Germain ne devrait comprendre que ce qui constituait anciennement le parterre, c’est-à-dire les terrains nos 7 et 12 du plan de 1832, de la contenance de 11 hectares 04 ares 65 centiares.
Quant aux terrains nos 8, 9 et 10 du même plan et aux 8 hectares laissés en dehors de la forêt de Saint-Germain, leur situation permettrait d’en tirer un prix de vente avantageux et ils devraient à cet effet être réunis au Domaine.
Permettez-moi, Monsieur et cher collègue, en appelant votre attention sur ce point, de vous entretenir d’une affaire qui s’y rattache naturellement.
Lors de la démolition de la porte Dauphine comprise dans la parcelle de 8 h. distraite de la forêt, le pavillon de la place Pontoise a été assigné provisoirement pour demeure au garde portier chargé de la surveillance de la nouvelle grille d’entrée. Mais ce pavillon se trouve à plus de 600 mètres du poste où doit s’exercer la surveillance du garde, ce qui accroit nécessairement les difficultés de cette surveillance.
J’ajoute qu’il n’a point encore été déféré au vœu émis par le département des Finances de voir établi une barraque pour servir d’abri au garde contre le mauvais temps.
Je ne puis à cet égard, Monsieur et cher collègue, qu’insister, dans l’intérêt du service forestier, sur la nécessité de prendre en considération les observations contenues dans les lettres écrites par mes prédécesseurs au département des Travaux publics les 26 avril 1849 et 20 février 1850.
Je vous serai donc obligé, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour la prompte construction de la maison de garde destinée à remplacer la maison de la porte Dauphine, conformément aux conventions arrêtées entre les agents de votre département et ceux de l’administration des forêts.
Agréez, Monsieur et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Finances
Ch. de Germingy »

Ministère des Travaux publics

Lettre proposant la cession du parterre et de la grande terrasse de Saint-Germain-en-Laye à la ville

« Ministère des Travaux publics
6e division, 1er bureau
Paris, le 13 février 1851
Le ministre à M. le ministre des Finances
Monsieur et cher collègue,
J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 31 janvier dernier pour me proposer de céder à la ville de Saint-Germain-en-Laye le parterre qui dépendait autrefois du château et qui se trouve aujourd’hui placé dans les attributions de mon département.
A l’appui de cette proposition, vous m’exposez que ce parterre est d’un entretien dispendieux, qu’il est sans utilité réelle pour l’Etat et que les travaux qu’il y aurait à faire pour terminer les embellissements entrepris par l’administration de l’ancienne Liste civile entraineraient des dépenses assez considérables.
Vous ajoutez que, toutefois, cette cession ne comprendraient que les terrains d’une superficie totale de 11 h. 04 a. 65 c. qui constituaient anciennement le parterre, c’est-à-dire ceux qui sont indiqués sous les nos 7, 11 et 12 du plan dressé en exécution de la loi du 2 mars 1832 et qu’elle n’aurait lieu qu’à la conditions que ces terrains conserveraient à perpétuité la destination à laquelle ils sont aujourd’hui affectés, qu’en outre les terrains désignés au même plan sous les nos 8, 9 et 10 ainsi que les 8 hectares de terre séparés de la forêt par le chemin de fer atmosphérique seraient remis à l’administration des Domaines, qui en tirerait au profit de l’Etat le meilleur parti possible.
Le parterre dont il s’agit, Monsieur et cher collègue, étant uniquement consacré à l’agrément des habitants de la ville de Saint-Germain, je ne puis que donner mon assentiment à la mesure que vous proposez.
J’ajouterai, Monsieur et cher collègue, que cette mesure pourrait être étendue à la terrasse qui longe le parterre et la forêt. Cette terrasse, qui est le rendez-vous habituel de tous les promeneurs, procure également de grands avantages à la ville et il me paraitrait inutile, si le parterre est abandonné, que mon administration continuât de payer des agents pour la surveillance seule de la terrasse.
Dans le cas où vous ne croiriez pas devoir céder cette terrasse aux conditions que vous mentionnez pour le parterre, je vous proposerais de considérer ce terrain comme une annexe de la forêt, et de le placer dans les attributions de l’administration qui le ferait surveiller par ses agens.
Je vous serais obligé, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien donner des ordres pour que cette affaire reçoive une prompt solution, afin que je prenne de mon côté les mesures nécessaires pour la régularisation de mon service.
Agréez etc. »

Ministère des Travaux publics

Location au plus offrant de jardins entre les châteaux et dans le parterre à Saint-Germain-en-Laye

« Charges, clauses et conditions pour la location de vingt neuf arpents soixante quatre perches huit pieds de terrein inculte dépendans de la cy devant liste civile, ledit terrein à louer pour trois années consécutives
Désignation
1ère division
Quatre quarrés de terrein situés entre les deux châteaux, lesquels sont divisés en huit lots ainsi qu’il suit :
Le premier lot contient quarante cinq perches et a cinq perches de large.
Le second lot a la même continence.
Le troisième lot a cinq perches quatre pieds six pouces de large et contient quarante six perches dix huit pieds.
Le quatrième lot a la même continence que celui cy dessus.
Le cinquième lot a six perches de large et contient quarante huit perches.
Le sixième lot a la même continence que celui cy dessus.
Le septième lot a six perches onze pieds de large et contient quarante six perches dix neuf pieds.
Le huitième et dernier lot a la même continence que celui cy dessus.
2e division
Un quarré de terrein entre les deux allées de maroniers sur le parterre contenant un arpent cinquante six perches, lequel sera partage en trois lots de chacun cinquante deux perches.
3e division
Un autre quarré tenant au précédent, lequel s’étend jusqu’à la terrasse, contenant cinq arpents, lesquel seront divisés en cinq lots ainsi qu’il suit :
Le premier a quatre perches vingt un pieds de large et contient un arpent.
Le second a quatre perches vingt pieds 6 pouces de large et contient pareillement un arpent.
Le troisième a quatre perches vingt pieds de large et contient un arpent.
Le quatrième lot a quatre perches dix neuf pieds six pouces de large et contient de même un arpent.
Le cinquième a quatre perches dix neuf pieds de large et contient aussi un arpent.
4e division
Un terrein près le bâtiment des Loges, lequel contient deux arpents sept perches, lequel sera loué en un seul lot.
5e division
Une partie de terrein derrière la grille de Pontoise en suivant l’alignement des bâtiments du corps de garde à neuf pieds de disance de la forêt, contenant deux arpents trois perches, formant un lot.
6e division
Un terrein près le Val tenant d’un côté au grand chemin dud. Val, d’autre à un sentier, ledit terrein contenant trois arpents vingt quatre perches divisé en deux lots égaux.
[…]
Ce jourd’hui vingt trois ventôse l’an second républicain, nous administrateurs réunis en une des salles du district avec l’agent national provisoire, dix heures du matin, avons annoncé qu’il allait être procédé à l’adjudication au plus offrant et dernier enchérisseur de la location des parties de terreins provenant de la ci devant liste civile désignés ci-dessus […].
Les enchères ont été reçues sur le premier lot, contenant quarante cinq perches, formant le premier article du plan premier […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Meme Leroy Andriolle, demeurant au ci devant château neuf de la Montagne de Bon Air, pour et moyennant la somme de quinze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le second lot, de même contenance, à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Meme Leroy Andriolle susdit moyennant la somme de quinze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le troisième lot, à prendre de l’autre côté du pavé, formant le troisième article du premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Béas, demeurant à Montagne Bon Air, rue de la Verrerie, moyennant la somme de vingt livres de loyer par année […].
Les enchères ont été reçues sur le quatrième lot, à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Béas susnommé moyennant la somme de vingt quatre livres par chaque année […].
Les enchères ont été reçues sur le cinquième lot, à prendre de l’autre côté de la route, formant le cinquième article du premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Meme Leroy Andriolle à la somme de douze livres de loyer par année […].
Les enchères ont été reçues sur le sixième lot à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Andriolle de Montagne Bon Air susnommé moyennant la somme de douze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le septième lot, de l’autre côté du pavé, formant le septième article dud. premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Béasse, demeurant à Montagne Bon Air, rue de la Verrerie, moyennant la somme de quatorze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le huitième lot, à prendre à côté du précédent, formant le dernier article du premier plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Béasse susnommé moyennant la somme de quatorze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le premier lot d’un quarré de terrein dans le parterre contenant cinquante deux perches entre les deux allées de maronniers, et formant le premier article du plan n° 2 […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Mathieu demeurant à Montagne Bon Air, rue de Brutus, moyennant la somme de quatorze livres […].
Les enchères ont été reçues sur le second lot, à prendre à côté du précédent […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Mathieu, demeurant à Montagne Bon Air, moyennant la somme de vingt quatre livres […].
Les enchères ont été reçues sur le troisième lot dud. quarré […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu susnommé moyennant la somme de vingt deux livres de loyer par chaque année […].
Les enchères ont été reçues sur le quatrième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu à la somme de quarante livres […].
Les enchères ont été reçues sur le cinquième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu susnommé moyennant la somme de quarante deux livres […].
Les enchères ont été reçus sur le sixième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Thomas Peny à la somme de trente six livres de loyer par année […].
Les enchères ont été reçues sur le septième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu, demeurant à la Montagne du Bon Air, rue de Brutus, pour et moyennant la somme de trente deux livres pour chaque année […].
Les enchères ont été reçues pour le huitième lot du second plan […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Matthieu, susnommé, moyennant la somme de trente six livres […].
Les enchères ont été reçues sur le terrein devant les Loges […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Jean Garnier, demeurant à Montagne Bon Air, rue de Poissy, moyennant la somme de quarante deux livres outre les charges de loyer par année, lequel a déclaré que c’était pour et au nom de la citoyenne Elisabeth Sophie Vallet, femme du citoyen Berthemy, demeurant à Paris, section des Thuileries, rue Saint Honoré, n° 66 […].
Les enchères ont été reçus sur le terrein en avant de la grille de Pontoise, contenant deux arpents trois perches, lequel a été porté par l’administration à la somme de vingt quatre livres, prix de l’estimation, et personne n’ayant voulu enchérir, le citoyen Peny a fait sa soumission dudit terrein moyennant la somme de vingt deux livres seulement, et nous administrateurs, de l’avis du receveur de la liste civile, afin de ne pas laisser perdre cette location à la République, avons consenti à l’adjudication dudit terrein au citoyen Thomas Peny moyennant la somme de vingt deux livres de loyer par chaque année […].
Les enchères ont été reçus sur le terrein près le Val, dont le premier lot contient un arpent soixante deux perches, et personne n’a voulu enchérir à l’estimation.
Les enchères ont été reçues sur le second lot dudit terrein, de même contenance, et personne n’a voulu surenchérir l’estimation.
[…]
Et ayant remis en location le terrein près le Val, divisé en deux lots, lequel a été enchéri par le citoyen Matthieu à dix huit livres. […] L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Mathieu (Louis) de Montagne Bon Air moyennant dix huit livres […]. »

Location au plus offrant de jardins entre les châteaux et dans le parterre à Saint-Germain-en-Laye

« Charges, clauses et conditions pour la location de différents terreins incultes dépendants de la cy devant liste civile, lesdits terrein à louer pour trois années consécutives
Désignation
1er lot
Dans le parterre du château, le jardin de la ci devant comtesse Lamarke, de la même longueur et largeur qu’il existoit autrefois.
2e lot
Une autre partie de terrein située dans ledit parterre où étoit le jardin du citoyen Antoine.
3e lot
Une autre partie de jardin tenant le long des bâtiments du château neuf dans ledit parterre, sans anticiper le passage qui conduit au pavillon et sur la terrasse.
4e lot
Une autre partie de terre sur la terrasse, depuis la grille qui donne sur les vignes jusqu’à la demie lune de la porte à Gaucher, contenant environ soixante perches, sans y comprendre un chemin de quinze pieds le long de la petite terrasse.
5e lot
Une autre partie de terre sur la terrasse ditte la demie lune de la porte Gaucher, contenant environ cinquante perches, sans y comprendre un chemin de vingt cinq pieds de largeur.
[…]
Fait et arrêté au conseil général du district de la Montagne du Bon Air, ce jourd’hui vingt cinq germinal, l’an second de la République française, une et indivisible. […]
Ce jourd’hui vingt six germinal, l’an second de la République, une et indivisible, par devant nous administrateur du district de la Montagne du Bon Air, réunis avec l’agent national en une des salles du district, il a été procédé à la réception des enchères et de suite à la vente et adjudication du bail à loyer pour trois années des terreins ci-dessus désignés […]
1° Les enchères ont été reçues sur le 1er lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit dudit citoyen Antoine moyennant quarante huit livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter, et a signé : Antoine.
2° Le second lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit dudit citoyen Antoine moyennant seize livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter, et a signé : Antoine.
3° Le troisième lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit dud. citoyen Luppette moyennant quarante livres de loyer par chaque année, laquelle adjudication il a accepté, a promis exécuté les charges et a signé : Luppette.
4° Le quatrième lot n’a été surenchéri par personne au dessus de la somme de vingt livres, montant de l’estimation.
5° Le cinquième lot […]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Gaspard Baumier moyennant la somme de vingt une livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter, et a signé : Baumier.
[…]
Et à l’instant le citoyen Derbec, présent aux adjudication ci-dessus, a fait sa soumission pour une partie de terrein entre les deux châteaux contenant environ onze toises de long sur six de large, led. terrein tenant d’un côté la grille du Boulingrin, d’autre côté le chemin de la distance de six pieds de large, d’un bout le pavé et d’autre bout le bâtiment, moyennant six livres de loyer par année, lequel terrein avait été estimé par l’expert cinq livres. Et après l’extinction d’un feu, personne n’ayant voulu surenchérir, sur l’avis du citoyen receveur de la liste civile, et oui l’agent national provisoire, nous administrateurs susdits avons prononcé l’adjudication de lad. location au profit du citoyen Pierre Simon Derbecque, demeurant au ci devant château neuf de Montagne Bon Air, moyennant la somme de six livres de loyer par année, outre les charges qu’il a promis exécuter en tout leur contenu, et a signé : Derbecque.
[…]
Et le sept prairial, l’an second de la République, une et indivisible, dix heures du matin, nous administrateur du district de la Montagne du Bon Air, avons annoncé, sur la soumission faite par le citoyen Alleaume, marchand limonadier, rue de Paris, de prendre en location le terrein formant le quatrième article de l’affiche qui n’avait pas été enchéri au dessus de l’estimation, qu’il allait être procédé à l’adjudication de cette location au plus offrant et dernier enchérisseur[…]. L’adjudication a été prononcée au profit du citoyen Louis Alleaume susdit, moyennant vingt cinq livres, outre les charges. »

Location au plus offrant des jardins du parterre et de la terrasse à Saint-Germain-en-Laye

« Cahier des charges, clauses et conditions de l’adjudication de trois jardins et de trois arpens ou environ de terre labourables dépendans du château de Saint Germain en Laye, lesquels jardins et terres sont :
1° un jardin situé dans le parterre dudit château, près les glacières, entouré de murs, contenant environ vingt cinq perches.
Ce jardin est partagé en quatre parties. Les séparations sont en bois de chesne peint. Au milieu est un réservoir très commode pour arroser, dans lequel il y a trente six arbres fruitiers à haute tige et quantité d’autres en espalier et tailles en éventail.
2° un autre jardin ou verger situé dans ledit parterre, occupé ci devant par le citoyen Choustillier, contenant un arpent et un tiers d’arpent ou environ, dans lequel il y a quantité de vignes plantées en pleine terre.
3° un autre jardin près la porte Dauphine contenant quarante perches ou environ.
Ce jardin est orné de plantations agréables. Il y a quatre vingt arbres fruitiers en raport.
Et 4° environ de trois arpens de terres labourables situés sur la terrasse dudit château, entre la charmille et le mur de laditte terrasse.
Il est observé, à l’égarde de ces arpens ou environ, que le petit jardin présentement occupé par le citoyen Longuemasse, qui est au bout, n’y est point compris.
Art. 1er
L’adjudication des baux des dits jardins et terrain sera faite publiquement et à la chaleur des enchères au directoire du district de Saint Germain par le citoyen Isaac Mathieu Crommelin, régisseur du Domaine de la République, sis à Saint Germain, en présence du citoyen Pierre Hyppolite Lemoyne, inspecteur dudit Domaine, et des citoyens administrateur et procureur sindic.
Art. 2
Les enchères seront reçues sur chacun des objets séparément et l’adjudication en sera faitte au plus offrant et dernier enchérisseur, feux allumé, et jusqu’à ce qu’il y en ait un d’éteint sans enchères, et les enchères ne pourront être moins de cinq livres.
Art. 3
Les procès verbaux des adjudications tiendront lieux de baux sans qu’il soit besoin du ministère de notaire. Les expéditions délivrées d’yceux seront signées par le secrétaire du district. Il en sera délivrée une au citoyen Crommelin et une à chacun des adjudicataires si ils la requiert et le présent ainsy que les procès verbaux d’adjudication seront déposés au secrétariat.
Art. 4
Les adjudicataires payeront par portion égalles le jour de l’adjudication les frais d’impression d’affiches, frais de timbre de la minutte et de l’expédition à délivrer au citoyen Crommelin, ainsy que les droits d’enregistrement auxquels laditte adjudication donnera ouverture.
Art. 5
La durée des baux sera de trois, six ou neuf années et les adjudicataires qui ne voudront jouir que trois ou six années seront tenus de la signiffier par acte d’huissier au citoyen Crommelin ou ses représentants, mais avant la fin des trois ou six années, le citoyen Crommelin ou ses représentans, pour le bien de la République, auront la même faculté, c’est-à-dire de signiffier congé trois moisavant l’expiration desdittes trois ou six années.
Art. 6
Les adjudicataires entreront en jouissance le vingt un mars mil sept cent quatre vingt treize et comme clause expresse les premières trois années finiront le vingt un novembre mil sept cent quatre vingt quinze, les six années finiront le vingt un novembre mil sept cent quatre vingt dix huit et les neuf années le vingt un novembre mil huit cent un, pour dans le cas de congé, soit de la part des adjudicataires soit de la part du citoyen Crommelin, que les locataires puissent donner les façons et semences d’hiver. Bien entendu que les congés qui pouroient être donnés par les adjudicataires ou le citoyen Crommelin seront donnés trois mois avant le vingt un novembre.
Art. 7
Le prix annuel de chaque adjudication sera payé es mains du citoyen Crommelin en saditte qualité en son domicile à Saint Germain ou à ses représentans, par moitié de six mois en six mois à compter dud. jour vingt un mars mil sept cent quatre vingt treize, et à l’égard des dernières années des trois, six ou neuf, les adjudicataires ne payeront que jusqu’au vingt un novembre à proportion de leur prix annuel, étant juste de déduire quatre mois de non jouissance. A défaut de payement de la part des adjudicataires, ils pourront être poursuivis par voye de contrainte visée par le président du tribunal du district comme pour deniers de la République. Dans le cas où, malgré les poursuittes, ils laisseraient accumuler une année du prix de l’adjudication, ils pouront être dépossédés et alors il sera procédé à l’adjudication du reste du bail à leur folle enchère. Le payement de la folle enchère ainsy que les frais faits pour y parvenir seront exigibles à l’instant et poursuivis par les mêmes voyes.
Art. 8
L’adjudicataire du premier jardin clos de mur sera tenu de faire réparer les murs qui sont susceptibles de réparations et de faire mettre une porte, d’avancer pour ce les deniers nécessaires, de retenir mémoire qui sera présenté au citoyen Lemoyne, qui fixera et arrêttera ledit mémoire, et l’adjudicataire, en justiffiant de la quittance, retiendra sur ses loyers le montant d’yceluy, savoir moitié pour la première année et l’autre moitié pour la seconde, et la retenue se fera pour chaque six mois sur portion égalle.
Art. 9
Les adjudicataires des autres jardins seront tenus de faire réparer les hayes servant de clôture, pour raison de quoy il sera fixé une somme lors de l’adjudication, qu’ils seront tenus d’avancer et qu’ils retiendront par leurs mains sur leurs loyers de la manière qui est énoncée en l’article précédent.
Art. 10
Le jour de l’adjudication et après ycelle, il sera dressé entre les adjudicataires et le citoyen Crommelin, en présence du citoyen Lemoyne, un état des arbres étant dans lesdits jardins.
Art. 11
Les adjudicataires ne pourront faire aucuns changements dans lesdits jardins qui puissent nuire aux intérêts de la République. Ils ne pourront arracher aucuns arbres sans encourir des dommages et intérêts qui seront fixés par dire d’experts, si ce n’est ceux qui pouront mourir dans le cour de leur jouissance. A cet égard, ils seront tenus de les remplacer par d’autres arbres fruitiers.
Art. 12
Les adjudicataires pouront, si bon leur semblent, augmenter les plantations en arbres fruitiers de bonne qualité, sans pouvoir enlever ny dégrader lesdittes plantations.
Art. 13
Les adjudicataires seront tenus de labourer, cultiver, ensemencer et fumer les terres des jardins et terrains, et détailler les arbres en faisons convenables, à peine de touttes pertes, dépens, dommages et intérêts.
Art. 14
Les adjudicataires ne pouront céder leurs droits de jouissance que par acte passé devant notaire et ils demeureront principaux engagés et garant de la gestion des cessionnaires.
Art. 15
Aucunes des clauses de l’adjudication ne seront réputées comminatoire mais touttes seront de rigueur et exécutées dans leur intégritées.
Art. 16 et dernier
Les adjudicataires seront chacun tenu de présenter dans les huit jours de l’adjudication bonne et suffisante caution, dont la solvabilité sera discutée en présence du directoire du district par le citoyen Crommelin et, lorsqu’elle aura été admise, elle s’engagera avec l’adjudicataire qui la présentera dans tous ses biens sans division ny discution au payement du prix et à l’entière exécution des clauses et conditions portées au présent cahier. A défaut par l’adjudicataire de satisfaire à cette obligation, il sera procédé à une nouvelle adjudication à sa folle enchère.
Fait à Saint Germain en Laye, ce quinze mars mil sept cent quatre vingt treize, l’an 2e de la République.
Et le vingt un mars mil sept cent quatre vingt treize, l’an deuxième de la République, nous Isaac Mathieu Crommelin, régisseur du domaine de la République sis à Saint Germain, demeurant audit Saint Germain, où étans, nous y avons trouvé le citoyen Pierre Hyppolite Lemoyne, inspecteur dudit domaine, les citoyens Charles Guy du Fresnay, administrateur et membre du directoire du district, et le procureur sindic, et en leur présence nous avons procédé à l’adjudication des jardins et terrains […].
Le citoyen Matthieu est demeuré adjudicataire de la jouissance dud. jardin pour et moyennant laditte somme de deux cent livres de loyer par année de principal, outre les charges. […]
Le citoyen Legras est demeuré adjudicataire de la jouissance du deuxième jardin pour et moyennant la somme de deux cents soixante cinq livres de loyer par année de principal, outre les charges. […]
Le citoyen Dufour est demeuré adjudicataire de la jouissance du troisième jardin pour et moyennant la somme de deux cent dix livres de loyer par année de principal, outre les charges. […]
Nous avons adjugé lesdits trois arpens ou environ de terrain au citoyen Matthieu pour laditte somme de trente cinq livres par année, outre les charges. »

Marché pour le grand perron du boulingrin à Saint-Germain-en-Laye

« Furens presens en leurs personnes Anthoine Boissy, Leonnard Billois et Anthoine Laurens, massons limosins demeurant de present en ce lieu, lesquelz ont promis, promectent et s’obligent sollidairement, l’un pour l’aultre, chacun d’eux un seul et pour le tout, sans division ni discussion et fidejussion, renonçant aux benefices et exceptions d’iceux droits, à Charles Husson, conducteur des bastimens du Roy aud. Sainct Germain, à ce present et acceptant, de bien et duement faire et parfaire au dire d’ouvriers et gens à ce cognoissans le grand pairon du jardin boullingrain cize au chasteau dud. Sainct Germain, suivant et conformement au desseing faict et arresté jusques à l’esvaluation de deux cens cinquante thoises, à la charge que led. sieur Husson fournira touttes peynes d’ouvriers pour porter les pierres sur le lieu seullement, dont lesd. Boissy, Billois et Laurens seront tenus, promectent et s’obligent faire bien et duement le tout contenu au dessein et bien proprement seullement pour la pose, comme aussy la charge de par led. sieur Heusson de fournir et livrer ausd. Boissy, Laurens et Billois à ses despens toute la chaux et le sablon qu’il conviendra pour la perfection dud. ouvrage, et ce aussy sr le lieu où il se doibt faire. Et en cas qu’il fallut faire plus de deux cens cinquante thoises, led. sieur Heusson promet et s’obliger payer ausd. susnommés à proportion du priz cy apres declarez. Auquel ouvrage lesd. Boissy, Laurens et Billois promettent sollidairement travailler incessament jusque à la perfection d’icelluy. Ce present marché faict moyennant la somme de quatre vings livres que led. sieur Husson promect et s’oblige bailler et payer ausd. Laurens, Boissy et Billois au fur et à mesure qu’ilz feront led. ouvrage. Car ainsy. Promettant. Obligeant sollidairement comme dessus corps et biens. Renonçant ausd. benefices. Faict et passé aud. Sainct Germain en Laye en l’estude des notaires soubzsignés en la presence de Pierre Cormy et de Louis Guillon, clers au greffe, demeurant, l’an mil six cent soixante quatre, le dix septiesme jour mars apres midy, et oui lesd. Laurens, Billois et Boissy qui ont declaré ne scavoir signer de ce interpellés.
Cormy, Guillon
Lamy »

Marché pour les murs de clôture du grand jardin à Saint-Germain-en-Laye

« Furent presens Mathurin Bougardz et Jehan Lemoine, maistres maçons demeurant à Sainct Germain en Laye, lesquelz ont recognu et confessé avoir faict marché et promis au Roy nostre sire, à hault et puissant seigneur messire Albert de Gondy, chevallier de deulx ordres de Sa Majesté, duc de Retz, pair et mareschal de France, cappitaine de cinquante homme d’armes des ordonnances dud. seigneur, et surintendant de ses bastimentz aud. lieu de Sainct Germain, stippulant et acceptant pour led. seigneur, et en la presance de noble homme Jehan de Donon, conseiller dud. seigneur et contrerolleur general de ses Bastimentz, de faire et parfaire bien et deuement au dict d’ouvriers et gens à ce congnoissans dedans le quinzeiesme jour de juillet prochain venant tous et ungs chacuns les ouvrages et reparations de maçonnerye de bon bloc et moillon des carrieres plus proches dud. lieu, maçonnées de terre ainsy qu’il appartient, des meurs et clostures qu’il convient faire pour Sad. Majesté en son jardin du chasteau d’icellui lieu pour le rendre à son carré du costé du bastiment neuf du parc, lesquelz meurs auront en leur fondation d’iceulx pied d’espoisseur, revenans à dix huict poulces par hault, enchapperonnez des deulx costez ainsi qu’il appartient et de haulteur de deulx qui y sont de present, et pour ce faire abattre et desmolyr les vieulx meurs qui sont en lad. encoigneure, desquelz lesd. Bougars et Lemoine pourront prendre à leur proffict la pierre, bloc et moillon qui se trouveront encorres bons, et iceulx pour faire servir à la construction desd. meurs neufs de closture, à la charge de faire les remplaiges des tranchées descouvertes qui en proviendront et abataiges sans en demander aucune chose, et de querir, fournir et livrer par lesd. Bougardz et Lemoyne le surplus dud. bloc et moillon neuf qui sera requis pour la perfection desd. meurs, ensemble la terre qu’il pourront prendre dedans led. par ces lieulx plus commodes pour la maçonnerye d’iceulx, avecq les eschauffaudaiges, journées et paines d’ouvriers et aides à ce necessaires, et rendre place necte. Et ce moiennant le pris et somme de ung escu vingt solz pour chacune thoise, à compter vingt six piedz pour thoise qui leur sera payée au feur et selon qu’il travaillera ausd. ouvrages par le tresorier general des Bastimentz de Sad. Majesté et suivant les ordonnances et mandemens dud. seigneur duc de Rectz qui leur seront à ceste fin expediez et delivrez. Sur lequel prix sera payé et advencé ausd. Bougars et Lemoine la somme de cent escus qu’il leur sera desdhuicte et rabattue sur led. restant. Car ainsy. Promettant. Obligeant comme les propres affaires de Sa Majesté, l’un pour l’autre chacun pour le tout sans division ne discussion. Renonçant. Presens René Parent et Jehan Delalande, tesmoins. Et ont lesquels sieur de Donon, Bougard et Lemoine ont signé sur la minutte, et a lad. Parent fait marque sur icelle.
Ferrand »

Marché pour les pierres d’une fontaine à saint-Germain-en-Laye

« Fut present en sa personne Laurens Debray, maistre maçon tailleur de pierres demeurant à Sanlys, lequel recongnoist et confesse avoir faict marché au Roy nostre sire, ce acceptant par hault et puissant seigneur messire Albert de Gondy, duc de Rectz, pair et mareschal de France, general des galleres, superintendant des bastimens de Sainct Germain en Laye, et noble homme Jehan de Fourcy, sieur de Checy, conseiller dudict seigneur, tresorier general de France à Paris et intendant de sesd. Bastimens, et en la presence de noble homme Jehan de Daunon, conseiller dud. seigneur et contrerolleur general desd. Bastimens, de fournir et livrer tous et chacuns les pierres liaiz de Senlys qu’il sera necessaire pour la construction d’une grande fontaine contenant deux bassins que Sa Majesté veult et entend estre faicte en l’un des boutz de la premiere terrace de son logis neuf de Sainct Germain en Laye regardant sur la riviere, asscavoir la marche du pourtour du premier bassin qui aura quatre piedz de large sur les plus grandes longueurs qui ce poura recouvrer pour eviter la quantitté de joinctz, et quatre à cinq poulces d’espoisseur ; ensemble le pavé des deux bassins aussy des plus grandes pierres qui ce poura recouvrer et de la mesme espoisseur desdictes marches, qui sera paié à raison de douze soulz le pied ; le liaiz des douves des grand et petit bassins qui auront deux piedz troys quartz de hault sur les plus grandes longueurs qui ce pouront faire et le plus à propos pour lesdictz joinctz et de quatorze poulces d’espoisseur pour trouver la saillye des corniches, qui seront prises à la mesme pierre et par luy sizes, luy sera paié vingt solz du pied desdictes douves, et s’il faict les esbauches desdictes pierres pour plus grande facillité du cheriage, et qu’il ne face la taille de ladicte fontaine, luy sera paié l’esbauchage. Lesquelz pierres de liaiz cy dessus declarez il fournira de meilleur et plus franc liaiz des carrieres de Senlys, fera tous sciages et cheriages tant par terre que par eaux et les rendra à ses despens sains et entiers sans aucune fraction, default de pierre, deschargée sur le port au Pecq soubz ledict Sainct Germain, sur lequel marché luy sera paié et avancé par le tresorier des Bastimens de Sa Majesté la somme de cinquante escuz solz et le reste au fur et ainsy qu’il travaillera. Icelluy marché conclud et arresté en la presence de messire Nicollas de Harlay, conseiller du Roy en son conseil d’Estat, coullonnal general des Suises. Car ainsy. Promectant. Obligeant. Renonçant. Faict et passé en l’hostel de mondict seigneur le duc de Rectz es presence de messire Jacques Robert, segretaire de mond. seigneur le duc de Retz, et Pierre Bellet, tesmoins. Faict et passé à Sainct Germain en Laye ce jourd’huy vingt sixiesme d’apvril 1599.
De Gondy duc de Ray, Fourcy
Laurens Debray
Ferrand, De Donon »

Mention de la reprise des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« C’est avec une certaine satisfaction, qui sera comprise de tous nos lecteurs, que nous avons vu depuis quelques jours la reprise des travaux au château de Saint-Germain, que les gens à mauvaises nouvelles disaient abandonnés, pour ainsi dire, à tout jamais ; des ouvriers en petit nombre, il est vrai, sont occupés à la continuation de la façade est, où l’on travaille, autant que nous pouvons le savoir, à la construction d’un escalier intérieur. Il est certain, il faut bien le reconnaître, que dans l’état de choses actuel, les allocations destinées jadis à la restauration du château et à la continuation du musée ne seront et ne peuvent être aussi largement accordées qu’autrefois ; mais la reprise des travaux nous prouve ce que nous savions déjà ; c’est que, dans son retour au ministère des Travaux publics, le château ne court aucun risque de se voir abandonné dans le projet de restauration si savamment et si artistiquement conçu et exécuté ensuite par M. Millet, aux attributions duquel le ministère a joint la surveillance, la direction et enfin tous les travaux des jardins du parterre qui, sous l’Empire, ne dépendaient aucunement de l’architecte du château et qui va successivement être rétabli, pour mieux dire redressé, sur les plans de Le Nôtre. »

Mention de l’installation du Vercingétorix d’Aimé Millet dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Parterre de Saint-Germain-en-Laye
Samedi dernier, l’on a placé sur le parterre une statue en pierre de Vercingétorix, due au talent si fin et si puissant de M. Aimé Millet, l’un de nos éminents sculpteurs. Il y a peu de jours, l’architecte du château était informé, nous dit-on, que cette statue était donnée par la direction des Beaux-Arts à l’administration des Bâtiments civils et des Palais nationaux, et il disposait aussitôt un piédestal pour la recevoir, sur le tapis vert, près le rond-point des roses, à peu près sur l’emplacement de l’ancienne porte Dauphine.
Le château de notre ville ayant été affecté à l’exposition des Antiquités nationales, il serait heureux de voir ses jardins devenir une annexe des collections, et de les voir meublés alors de figure de grands hommes de la même période de notre histoire.
Tous nos lecteurs savent la part glorieuse de Vercingétorix dans la défense des Gaules contre les Romains, qu’il battait à Gergovie, puis ses efforts héroïques ; son armée était toutefois vaincue sous Alésia. Vercingétorix pouvait fuir, mais pour apaiser son vainqueur il se rendit seul au camp des Romains, pour déposer ses armes et offrir sa vie. César fut impitoyable, notre héros, chargé de chaînes, était envoyé à Rome où il fut enfermé pendant de longues années, montré dans les triomphes, puis enfin étranglé dans sa prison sur l’ordre barbare de son vainqueur, l’an 47 avant J.-C. »

Mention de plantations dans les fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Des ouvriers terrassiers ont été employés tous ces jours derniers à déblayer l’angle nord-ouest des fossés du château pour fouiller le sol, le remblayer en terre végétale, afin d’y établir des massifs de verdure qui transformeront les fossés en jardins anglais, dont la vue récréera agréablement l’œil. Au fur et à mesure des travaux de démolition et de réfection, ces jardins se continueront tout autour du quadrilatère si habilement et si artistiquement ramené à l’aspect des plus beaux temps de la Renaissance, par l’intelligente restauration de l’architecte M. Millet. »

Mention de travaux dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Le parterre de Saint-Germain
Lors du tracé du jardin anglais, que l’on nomme le nouveau-parterre, on avait démoli les bâtiments qui se trouvaient à la partie de la forêt, dite porte Dauphine ; on n’avait laissé que les piliers et le cintre de cette porte même, qui semblait ainsi une ruine oubliée. Ces dernières pierres viennent d’être abattues et transportées dans la grande allée du jardin anglais, en face de la grille du Boulingrin. Déjà l’on voit s’élever deux piédestaux destinés à recevoir, dit-on, deux statues colossales qui doivent commencer l’ornementation des parterres.
Il est peut-être un peu tard pour parler de ces jardins, quand ils n’ont plus de fleurs et presque plus de feuilles, mais pendant les beaux jours, on admire, et l’on remet, pour parler de ses impressions, au temps où l’on ne rencontre plus le soleil. C’est donc le moment de nous souvenir un peu.
Il y a quelques années, notre parterre se composait uniquement du quinconce, de quelques allées de beaux arbres, de quelques pelouses d’un gazon souvent poudreux et les belles fleurs des grands marronniers égayaient seules cette immense verdure. Le principal ornement de l’espace qui s’étendait à l’entrée se composait de deux allées de tilleuls symétriquement alignés.
Cela ne manquait pourtant pas d’un certain charme et l’on aimait ces ombrages ; lorsqu’un jour la cognée frappé les tilleuls qui tombent en gémissant, regrettés de leurs frères et pleurés des promeneurs. L’industrie venait d’envahir [p. 180] cet asile ; le chemin de fer étendait un de ses bras jusqu’au cœur de la cité.
A quelque chose malheur est bon. Le chemin de fer dénaturait l’ancien parc ; il coupait en même temps la forêt dont une partie restait sans agrément et sans utilité ; on a réuni ces tronçons et l’on en a fait un ensemble charmant.
Nous avons toujours nos beaux arbres et notre riche verdure qu’égaient encore les fleurs blanches des grands marronniers ; seulement nous avons aussi d’autres fleurs, d’autres verdures et d’autres arbres. Où naguère il n’y avait qu’un sable aride, l’œil est maintenant réjoui par de jolies plates-bandes aux couleurs variées, aux doux parfums et qu’entourent de verdoyantes haies de troènes ; le mur blanc des fossés du château se cache derrière les pins et les tuyas, et les hautes tiges des roses trémières. A chaque pas, les fleurs arrêtent les passants et leur montrent, quand elles ont été assez regardées, une foule de plantes plus modestes, mais qui charment aussi ; elles ont remplacé le vieux mur de la petite terrasse d’où nous sautions, dans notre enfance, sur un lit de feuilles sèches.
Ce n’est pas tout : à présent, l’on va sans obstacle dans cette partie de la forêt que la voie de chemin de fer a mise de notre côté, et l’on parcourt avec délices les méandres fleuris d’un vaste jardin anglais. Qui n’a pas vu ces allées capricieuses, ces sentiers aux frais ombrages, qui partent d’un même point, se fuient et se retrouvent pour se fuir encore et se rencontrer plus loin ? Là chacun trouve, sans aller bien loin, le calme et le repos, le charme de la nature et le charme de l’art ; les chênes de la forêt, les arbres verts, les plantes exotiques, les buissons fleuris, les massifs touffus et embaumés, les points de vue pittoresques, les éclaircies habilement ménagées. Et comme les enfants jouent avec plaisir sur ces immenses pelouses où ils peuvent courir à l’aise, et dans tous ces petits chemins qui leur permettent le plus charmant jeu de cache-cache ! comme le penseur s’égare avec plaisir dans le silence et la solitude ! comme la vieillesse y respire un air pur au milieu des vertes charmilles !
C’est là une grande amélioration pour Saint-Germain, qui complète de cette manière toutes les beautés de ce genre qu’elle offrait déjà ; aussi doit-on remercier vivement l’administration supérieure qui nous a fait ce cadeau : elle avait donné de quoi faire un beau joyeux, et franchement elle doit dire que nous en avons bien tiré part. Il est vrai qu’elle nous a encore aidé pour cela ; nous ne l’oublions pas.
En écrivant ces lignes, je trouve sous ma plume un nom devant lequel j’hésite, et pourtant, puisque tout le monde peut voir, puisque tout le monde peut juger, et que tout le monde, bien sûr, est déjà de mon avis, pourquoi me laisserais-je arrêter par la similitude du nom et par la parenté ? pourquoi ne dirai-je pas que M. Renard, le jardinier de ces parterres, a, par son goût et par ses soins intelligents, fait honneur à sa vieille expérience ?
Il ne manque plus à toutes ces petites merveilles que quelques ornements que l’on n’a pas établis, quoiqu’on les eût projetés d’abord ; il est vrai qu’on ne peut avoir tout à la fois. Voici déjà, comme je viens de le dire, que l’on commence des travaux d’art importants ; ceux qui ont déjà tant fait ne voudront pas rester en chemin, et nous pouvons peut-être espérer, sans nous faire trop d’illusions, que bientôt notre plaisir sera complet et que notre ville comptera un charme de plus.
Alphonse Renard »

Mention de travaux dans les Quinconces à Saint-Germain-en-Laye

« Plusieurs ouvriers terrassiers sont employés dans ce moment, par les ordres de l’administration de la Liste civile et sous l’inspection du jardinier-chef des Parterres, à débarrasser le sol des Quinconces de toutes les pierres et gravois accumulés par les différents travaux d’établissement qui s’y sont succédés, à creuser des tranchées pour l’écoulement des eaux, et enfin à encaisser solidement la principale avenue transversale dont le terrain meuble devenait souvent impraticable, lors de la moindre averse, dans les jours de fêtes publiques. Le reste des Quinconces sera entièrement gazonné de nouveau et rendra à cette partie des promenades l’aspect agréable que depuis longtemps elle avait cessé de présenter. »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires de madame de Motteville

« [p. 32] Apres toutes les persecutions qui furent faites à plusieurs particuliers, le Roi, suivant son naturel, s’abandonna tout entier au pouvoir de son favori. Il se vit reduit à la vie la plus melancolique et la plus miserable du monde, sans suite, sans Cour, sans pouvoir, et par consequent sans plaisir et sans honneur. Ainsi se sont passées quelques années de sa vie à Saint Germain, où il vivoit comme un particulier, et pendant que ses armées prenoient des villes et gagnoient des batailles, il s’amusoit à prendre des oiseaux. Ce prince etoit malheureux de toutes les manieres, car il n’aimoit point la Reine et avoit pour elle de la froideur, et il etoit le martyr de madame de Hautefort, qu’il aimoit malgré lui et qu’il ne pouvoit se resoudre de chasser de la Cour, l’accusant de se moquer de lui avec la Reine. […] Enfin, lassé de tant souffrir, il chassa, comme je l’ai déjà dit, mademoiselle de Hautefort, et son inclination se tourna vers un objet nouveau dont la beauté brune n’etoit pas si eclatante, mais qui, avec de beaux traits de visage et beaucoup d’agremens, avoit aussi de la douceur et de la fermeté dans l’esprit. La Fayette, fille d’honneur de la Reine, aimable et fiere tout ensemble, fut celle qu’il aima. […] [p. 33] Madame de Hautefort ne fut pas fachée de sa retraite : elle n’avoit pas de honte qu’on la crut sa rivale ; et il n’y avoit point de prude qui n’aspirat à la gloire d’etre aimée du Roi comme l’etoit La Fayette, tout le monde etant persuadé que la passion qu’elle avoit pour lui n’etoit point incompatible avec sa vertu. Quand elle se separa de lui, elle lui parla longtemps devant tout le monde chez la Reine, où elle monta aussitot apres avoir eu son congé. Il ne parut aucune alteration sur son visage : elle eut la force de ne pas donner une de ses larmes à celles que ce prince repandit publiquement. Apres l’avoir quitté, elle prit congé de la Reine, qui ne la pouvoit aimer ; ce qu’elle fit avec cette douceur et cette satisfaction que doit avoir une chretienne qui cherche Dieu, et qui ne veut plus aimer que lui sur la terre, et ne desire que l’eternité. Elle ne fit pas neanmoins toutes ces choses sans beaucoup souffrir. J’ai su depuis de la comtesse de Flex, fille de la marquise de Senecé, et par consequent parente de La Fayette, qu’au sortir de la chambre du Roi, où elle avoit dit adieu à ce prince, elle descendit dans son appartement dont les fenetres donnoient sur la cour du chateau, et que cette aimable et vertueuse fille ayant entendu le carrosse du Roi, qu’il avoit fait venir pour dissiper le chagrin où il etoit, pressée de la tendresse qu’elle avoit pour lui, elle courut le voir au travers des vitres. Quand il fut entré, et qu’elle l’eut vu partir, elle se trouva vers la comtesse de Flex, qui etoit encore fille, et lui dit, touchée de douleur : « Helas ! je ne le verrai plus ».
[…]
[p. 45] [1643] Le lendemain de la mort du roi Louis XIII, le roi Louis XIV, la Reine, Monsieur, duc d’Anjou, le duc d’Orleans et le prince de Condé partirent de Saint Germain pour venir à Paris, et le corps du feu Roi demeura seul à Saint Germain, sans autre presse que celle du peuple, qui courut le voir par curiosité plutot que par tendresse. Le duc de Vendome y resta pour faire les honneurs, et le marquis de Souvré, gentilhomme de la chambre en année, pour y faire sa charge. De tant de gens de qualité qui lui avoient faire la cour la veille, personne ne demeura pour rendre ses devoirs à sa memoire : tous coururent à la regente.
Pendant les derniers jours de la maladie du feu Roi, le duc d’Orleans et le prince de Condé se regarderent avec defiance l’un de l’autre. On vit beaucoup de visages nouveaux, et chacun avoit plus de suite qu’à l’ordinaire. La Reine ne manqua pas de faire doubler ses gardes, et de prendre ses precautions contre les princes du sang, quoique ses soupçons fussent mal fondés.
[…]
[p. 84] [1644] La reine d’Angleterre vint à Paris à peu pres dans ce meme temps. Il y avoit trois ou quatre mois qu’elle etoit à Bourbon. La Reine la fut recevoir avec le Roi et le duc d’Anjou, le veritable Monsieur, jusque hors de la ville. Ces deux grandes princesses s’embrasserent avec tendresse et amitié, et se firent mille compliments qui ne tenoient rien du compliment. On la mena loger au Louvre, qui pour lors etoit abandonné, et pour maison de campagne on lui donna Saint Germain. Comme les affaires du Roi etoient en bon etat, et que la guerre n’avoit point encore ruiné les finances royales, on lui donna ensuite une pension de dix ou douze mille ecus par mois, et en toutes choses elle eut grand sujet de se louer de la Reine.
[…]
[p. 162] [1648] Le 3 juin, la Reine alla visiter la reine d’Angleterre, qui, de Saint Germain, etoit venue à Paris passer quinze jours en intention de gagner le jubilé.
[…]
[p. 200] Le 12 de septembre, […] la Reine dit tout haut qu’elle vouloit aller faire un petit voyage à Ruel, seulement pour faire nettoyer le Palais Royal, qui avoit besoin d’etre purifié. Le peuple avoit montré tant d’aversion à laisser sortir le Roi de Paris qu’on avoit cru cette apparente promenade trop difficile à faire pour oser la publier beaucoup de temps avant l’execution. Le cardinal, contre qui le peuple avoit vomi tant d’imprecations, etoit reduit à cette extremité de ne pouvoir sortir de la maison du Roi. Il craignoit toujours les suites de la rebellion, qui lui pouvoient estre pernicieuses. La Reine ne laissoit pas de sortir, mais la mauvaise disposition des esprits lui donnoit lieu de craindre toutes choses. Ainsi l’air de la campagne, qui semble annoncer la liberté et l’innocence, etoit un preservatif necessaire contre la corruption des ames, comme il le devoit aussi etre des corps. La saleté du Palais Royal fut donc un pretexte plausible pour mettre fin à certains desseins qui etoient enfermés dans le cœur du ministre, et qui etoient assez de consequence pour l’obliger à prendre toutes les precautions necessaires pour les bien executer.
Le lendemain 13 de septembre, sans en faire plus de bruit que le discours que la Reine avoit fait de ce voyage le jour precedent, le Roi, accompagné du cardinal Mazarin, de peu de personnes et de peu de gardes, partit à six heures du matin ; et, par cette promptitude, il ota au [p. 201] parlement et aux bourgeois le moyen de s’opposer à son dessein. La Reine seule demeura comme la plus vaillante pour favoriser cette retraite ; et comme son confesseur etoit malade, elle voulut aller le trouver aux Cordeliers pour se confesser, et dire adieu à ces bonnes filles du Val de Grace, qu’elle honoroit d’une tres particuliere amitié. […]
[p. 207] Les affaires etant en l’etat où elles etoient, la Reine se resolut de tirer Monsieur de Paris, où il etoit resté malade de sa petite verole ; mais pour attraper les Parisiens, qui etoient tous ravis d’avoir ce precieux gage entre leurs mains, elle donna ordre à Beringhen, premier ecuyer, d’aller modestement faire cette conquete sur eux. Il part de Ruel et vient à Paris, comme tous ceux de la Cour y venoient tous les jours. Etant arrivé, il prend un carrosse à deux chevaux, et va au Palais Royal faire visite à ce petit prince. Il le prit entre ses bras, le cacha dans le derriere de son carrosse, et le mena jusqu’à Longchamp. Il le mit ensuite dans un bateau pour le passer à l’autre bord de la riviere, où un carrosse du Roi l’attendoit, qui le mena à Boisenval, proche de Ruel. La Reine alla le voir le lendemain, et le ramena avec elle aupres du Roi, avec intention de changer bientôt de demeure, et d’aller à Saint Germain où la Cour se trouveroit separée de Paris par trois bras de riviere, et dans une assez raisonnable distance pour pouvoir travailler plus commodement qu’à Fontainebleau aux affaires que le parlement lui suscitoit tous les jours. On fit garder le pont de Neuilly jusqu’au depart du Roi, parce que l’on craignoit quelque inondation du peuple de Paris, et quelques mauvais effets de sa rage. […]
[p. 208] Le 29, les deputés allerent à Saint Germain, où la Reine etoit arrivée le 24. Ils y furent remplis de presomption et d’orgueil, et firent leur conference chez le duc d’Orleans, dont le ministre fut exclus à leur priere. […] [p. 209] En cette conference, les deux partis furent à demi satisfaits les uns des autres, et les deputés demeurerent d’accord de revenir à Saint Germain une seconde fois. […]
Un Espagnol nommé Galarette, passant alors de Flandre, où il avoit servi de secretaire d’Etat, pour aller en Espagne, demeura quelques jours à Saint Germain, où il eut de grandes conferences avec le cardinal sur tous les articles de la paix. Le ministre l’auroit peut etre alors desirée tout de bon, afin d’avoir des troupes toutes libres [p. 210] et de l’argent, pour chatier ceux qui le vouloient attaquer. Comme la haine des peuples n’avoit pas de plus legitime pretexte de murmurer contre lui que celui de le soupçonner de n’avoir pas voulu la paix, la Reine fit remarquer avec soin au public cet entretien particulier, disant souvent qu’elle et le cardinal Mazarin ne desiroient rien si fortement que ce bonheur, et que si le Roi son frere y vouloit consentir, elle se feroit assurement.
On fit voir le Roi à cet Espagnol, se promenant dans le parc. Il le trouva bien fait et fort aimable. La Reine ne le vit point, par une gravité qui lui fut inspirée par le ministre, quoiqu’elle l’eut connu autrefois aupres du marquis de Mirabel, dernier ambassadeur d’Espagne en France. […]
Le 1er du mois d’octobre ayant eté pris pour recommencer la conference à Saint Germain, les deputés y arriverent chargés de nouvelles propositions et de vingt cinq articles qui furent proposés par eux ; tous furent octroyés, hormis les deux que j’ai dejà marqués touchant la liberté des prisonniers et le privilege que le parlement demandoit d’en pouvoir prendre connoissance vingt quatre heures apres qu’ils seroient arretés. Il fut meme conclu qu’ils reviendroient dans deux jours pour achever entierement cette negociation. Le cardinal Mazarin n’assistoit à aucune de ces conferences, et le chancelier en avoit eté exclus par ordre de la Reine, pour tenir compagnie au ministre. Il fut neanmoins renvoyé à celle ci, comme necessaire au service du Roi, pour y maintenir ses interets et les faire voir aux princes qui ne pouvoient pas entendre les chicanes du parlement. […]
Le 3 du mois, les deputés retournerent à Saint Germain, selon la resolution qui en avoit eté prise. D’abord, les princes leur firent de grands reproches de leur arret donné contre le service du Roi, à la veille d’un accommodement. Ils leur dirent que ce procedé marquoit visiblement leurs mauvaises intentions, et qu’ils n’avoient pas de veritables desirs pour la paix. Ils repondirent, pour leur justification, que cet impot [p. 211] jusqu’alors n’avoit point eté levé, que les buchers s’etoient toujours defendus vigoureusement, que les partisans qui en avoient traité avec le Roi confessoient eux-mêmes n’en avoir rien reçu, et que, cela etant, ils avoient cru, sans prejudice du service du Roi, le pouvoir defendre et donner ce contentement au peuple. […]
Enfin, la conference ayant duré jusques au soir fort tard, les affaires ne purent se decider, à cause que les deputés vouloient absolument ce que la Reine ne vouloit point du tout leur accorder. Les princes les quitterent et vinrent prendre le cardinal dans son appartement. Ils allerent tous ensemble trouver la Reine dans le parc, où elle etoit allée faire un tour de promenade, attendant le succes de leur longue negociation. Le conseil fut tenu dans le propre carrosse de la Reine, sur ce qu’ils avoient à faire. Le chancelier exposa le fait, et l’obstination des deputés à vouloir la sureté des prisonniers, les retirant de la puissance des rois pour les faire juger juridiquement et hors de la domination des favoris, qu’ils disoient etre quelquefois injustes. La Reine, entendant parler de l’opiniatreté de ceux du parlement, interrompit le chancelier pour dire que son avis etoit de leur refuser constamment ce qu’ils demandoienrt, et de les chatier de leur entreprise sans plus ecouter aucune proposition de paix. […]
[p. 212] La Reine, les princes et le ministre se quitterent tous dans la grande place qui separe les deux chateaux. Les princes retournerent trouver les deputés, qui les attendoient au chateau neuf où logeoit le duc d’Orleans, et le cardinal s’en retourna dans son appartement. Il fut suivi à l’ordinaire d’un grand nombre de courtisans, qui, tout maltraité qu’il etoit des peuples et du parlement, ne l’abandonnoient pas, parce qu’il etoit toujours le maitre de leur fortune.
Les princes dirent aux deputés que, pour ce jour, ils n’avoient rien pu gagner sur l’esprit de la Reine ; mais ils leur promirent de faire encore de nouveaux efforts pour vaincre sa fermeté. […]
La Reine, etant de retour de la promenade, où sans doute elle s’etoit mal divertie, elle vint s’asseoir à son cercle, où je vis dans son visage et dans ses yeux que les affaires n’alloient pas selon son goût. Peu après, les princes arriverent, qui la firent quitter cette place pour aller au Conseil. Avant que d’y entrer, elle tira le marechal de Villeroy contre une fenetre, pour lui faire part de ses peines. Elle ne se plaignoit pas du cardinal, quoiqu’il fut d’avis contraire au sien ; elle comprenoit bien qu’il ne pouvoit pas faire autrement, et qu’il falloit qu’il fit semblant de vouloir la paix, pour ne point attirer la haine du parlement qu’il n’avoit dejà que trop. […] Je ne sais ce que le gouverneur du Roi lui repondit mais, apres cette conversation, elle entra dans son cabinet où se devoit tenir le Conseil. Avant qu’il fut commencé et que nous en fussions sortis, je remarquai que M. le Prince s’approcha de la Reine pour lui parler en faveur du parlement. […]
[p. 213] Enfin, les portes du cabinet s’ouvrirent avant le temps. Le cardinal Mazarin, qui avoit accoutumé de demeurer après la fin du Conseil avec la Reine, sortit le premier, et à l’air de son visage il sembloit qu’il etoit en mauvaise humeur. Le prince de Condé le suivit, et le duc d’Orleans demeura avec la Reine, pour tacher d’adoucir son ressentiment et sa peine. L’abbé de La Riviere alors fut appelé par son maitre pour faire le tiers dans cette conversation où la Reine seule avoit le cœur rempli d’amertume et de douleur. Une demi heure apres, le duc d’Orleans s’en retourna chez lui tout pensif.
M. le Prince vint un moment après trouver la Reine : il fit officieusement deux voyages vers elle, pour lui faire voir l’innocence du cardinal et pour le mettre bien dans son esprit. Nous vimes aussitôt, parmi toutes ces choses, qu’il y avoit quelque inquietude nouvelle dans le cabinet, et que les affaires n’alloient pas bien. En mon particulier, je ne fus pas longtemps dans cette inquietude, car la Reine, peu apres, etant demeuré seule, comme elle voulut entrer dans son oratoire pour prier Dieu, je lui demandai la cause de ce que je voyois ; et, la plaignant de toutes ses souffrances, je la suppliai de m’apprendre ce que M. le cardinal disoit sur tout cela. […]
[p. 214] Le soir de ce jour, avant qu’elle s’endormit, le secretaire du cardinal, nommé de Lyonne, vint la trouver deux fois, et eut d’assez longues conferences avec elle de la part de son maitre ; puis le lendemain, au sortir de la messe, Le Tellier, secretaire d’Etat, y vint aussi, qui acheva de la resoudre d’accorder aux deputés ce qu’ils desiroient, à condition qu’au lieu de trois mois qu’ils demandoient en faveur des prisonniers pour etre renvoyés à leurs juges naturels, elle en demanda six avant que le Roi fut obligé de les rendre. […]
Ensuite de cette resolution, les deputés, arrivant à Saint Germain, trouverent leurs affaires faites, et n’eurent rien de plus difficile à executer qu’à remercier la Reine et les princes.
[…]
[p. 216] Le 15 d’octobre, les gens du Roi arriverent à Saint Germain, qui venoient demander à la Reine les deux millions, et protester de leur innocence et bonnes intentions. Ils trouverent la Reine prete à partir pour aller visiter les carmelites de Pontoise, à cause qu’il etoit le jour de Sainte Therese. Son voyage fut cause qu’ils differerent leur deputation jusques à son retour au soir. La Reine, revenue de son petit voyage, s’enferma au Conseil, où dejà les princes et le cardinal, attendant son retour, avoient commencé à traiter de quelques affaires. Ils avoient resolu d’accorder les deux millions.
[…]
[p. 217] Le 24, le premier president apporta à la Reine la declaration de la part de sa compagnie, qui avoit eté dressée par eux memes, où toutes leurs demandes etoient pleinement expliquées, et où il etoit facile de remarquer qu’ils avoient eté trop insatiables pour de sages senateurs qui sont destinés à moderer les exces des autres. On tint Conseil là dessus, et comme il falloit en ce jour recevoir la paix pour tacher d’eviter la guerre, les differens sentimens causerent beaucooup de disputes et de raisonnemens dans le cabinet.
[…]
[p. 218] Le 28 au matin, le marechal d’Estrées et le marquis de Seneterre vont trouver l’abbé de La Riviere pour lui annoncer de la part de la Reine et du ministre que M. le Prince demande le chapeau de cardinal pour le prince de Conti son frere, et que la nomination dejà faite en faveur de cet abbé soit revoquée, afin qu’elle puisse etre donnée à ce prince. […] [p. 219] Au sortir de la messe de la Reine, le duc d’Orleans la vint trouver. Il lui demanda une audience, où il ne voulut point d’autre temoin qu’elle seule. La Reine aussitôt nous commanda de sortir de son cabinet ; et, faisant fermer les portes, elle livra ses oreilles à toutes les plaintes que ce prince lui voulut faire. […]
La ville de la fete de tous les saints, la Reine partit de Saint Germain pour revenir à Paris jouir du repos qu’il sembloit que cette derniere declaration lui devoit faire esperer. Avant que de quitter ce lieu, elle alla visiter madame la duchesse d’Orleans, qui etoit en couche. Cette princesse haissoit le favori de Monsieur ; mais, pour plusieurs raisons, elle avoit voulu prendre hautement son parti : si bien que la Reine venant la voir, elle lui temoigna prendre beaucoup de part à l’offense que Monsieur croyoit lui avoir eté faite. […] [p. 220] Ainsi la visite de la Reine se passa froidement, et finit sans que le duc d’Orleans, qui vint dans la meme chambre, s’approcha d’elle, ce qui fut desapprouvé des personnes les plus interessées ; car les hommes, en general, ne sauroient jamais trop rendre de civilités aux dames, et ce prince en devoit beaucoup en son particulier à la Reine qui, en grandeur, n’avoit point d’egale en toute la terre. Monsieur, etant dans la chambre de Madame en presence de la Reine, parla toujours à Mademoiselle, sa fille, qui par mille autres raisons etoit, aussi bien que Madame, sa belle mere, dans une joie extreme de la colere de ce prince. […]
Le cardinal Mazarin alla aussi prendre congé de Madame, que sa couche devoit retenir encore quelque temps à Saint Germain ; et de son appartement passant à celui de M. le duc d’Orleans, il fut reçu de ce prince froidement. Il lui dit, parlant de l’affaire presente, qu’il n’etoit pas en volonté de souffrir cet affront. Ce fut le meme terme dont il se servit pour exprimer son ressentiment ; et cela fut cause que le ministre ne put pas retourner à Paris jouir de la paix qu’il avait achetée si cherement, sans craindre de nouvelles inquietudes. Ce même jour, le Roi et la Reine, le prince de Condé et toute la Cour se rendirent dans cette celebre ville, où, selon la legereté ordinaire des peuples, la Reine fut reçue avec des temoignages extremes d’une grande joie.
[…]
[p. 221] Le 4 du mois de novembre, le duc d’Orleans alla voir Madame à Saint Germain ; et ce meme jour, il y eut comedie au Palais Royal, pour montrer à ce prince que son mecontentement et son absence ne donnoient pas de grandes inquietudes à la Reine. Il n’y eut que ceux de la cabale du prince de Condé et les courtisans ordinaires qui prirent leur part de ce plaisir. Les autres, voulant montrer cette partialité au duc d’Orleans, n’y parurent point. Il revint le lendemain, et fut au Conseil avec un visage rempli de chagrin.
[…]
[p. 229] [1649] Le prince de Condé s’etoit attiré la haine du parlement par la reponse ferme et severe qu’il avoit faite depuis peu à Viole dans la grand’chambre : il avoit d’ailleurs pris une liaison assez forte avec le duc d’Orleans par son favori pour esperer, par l’appat du chapeau, d’en disposer à son gré. Il avoit des desirs dereglés, ou du moins ambitieux : de grands princes tels que lui n’en manquent pas. Il crut par cette voie reussir dans ses desseins, sans y trouver l’opposition qu’il devoit toujours craindre du coté de ce prince, qui lui etoit superieur. Il voulut aussi s’acquerir envers la Reine et son ministre du mepris que ses sujets faisoient de son autorité. Pour cet effet, il s’offre à la Reine, il l’assure de sa fidelité pour le dessein qu’elle avoit dans le cœur ; il fait plus : il la persuade de la facilité de l’entreprise, et lui dit qu’avec lui et les bons soldats qui sont dans ses armées, elle ne peut qu’elle ne voie dans peu de temps les Parisiens et le parlement à ses pieds. la Reine goute cette douce harangue avec joie : elle veut tout hasarder pour retablir la puissance royale qui paroissoit mourante, et dont le mauvais etat demandoit les extremes remedes. Avec un protecteur tel que M. le Prince, le ministre ose tout entreprendre, et conseille la Reine de l’ecouter. Cette princesse, se voyant secourue et consolée, bien contente de pouvoir esperer une fin à sa peine, fait un complot entre elle, le prince de Condé et son ministre, de sortir de Paris secretement, pour le chatier par les voies les plus fortes, et se determine de ne plus parler à ses peuples que par la bouche de ses canons. M. le Prince, qui pretendoit etre le maitre dans sa famill, offrant à la Reine sa personne, ses services et son gouvernement de Bourgogne, l’assure aussi de celui de Normandie, dont le duc de Longueville, son beau frere, etoit gouverneur. Selon ces suretés, la Reine fit dessein, sortant de Paris, d’aller etablir le camp de l’armée à Saint Germain, d’où elle pouvoit faire la guerre aux rebelles, et recevoir de Normandie tout le secours dont elle pourroit avoir besoin. Elle crut aussi qu’elle pourroit en faire un lieu de retraite, au cas qu’elle ne put pas, aussi facilement qu’elle l’esperoit, reduire Paris et ce qui etoit dans ses murailles dans une entiere obeissance.
Pour la perfection de ce dessin, il falloit gagner le duc d’Orleans, et l’obliger à se mettre de la partie. Il etoit difficile de l’esperer, car n’etant point l’auteur de cette pensée, il ne pouvoit y donner son approbation. […] La Reine l’allant voir au Luxembourg, comme il avoit encore un peu la goutte, lui temoigna un grand desir de le voir prendre part à sa destinée. Elle l’en prie, l’en presse et l’en conjure, par cette amitié qui avoit toujours tenu quelque place dans le cœur de l’un et de l’autre. Ensuite de ses prieres, elle lui temoigna hardiment que quand meme il seroit capable de l’abandonner en cette occasion, elle ne laissera pas d’achever son entreprise, et lui dit qu’elle etoit resolue de se confier à M. le Prince plutôt que de demeurer plus longtemps [p. 230] en un lieu où l’autorité royale n’etoit plus considerée, où sa personne etoit tous les jours offensée, et où celle de son ministre etoit menacée des derniers outrages. Elle lui dit qu’elle croyoit le devoir soutenir, pour ne pas accoutumer les parlemens et les peuples à vouloir se meler du gouvernement ; et qu’il savoit bien que lui-même lui avoit toujours conseillé de le faire. Elle l’assura de plus que s’il desiroit pour sa satisfaction qu’elle allat à Orleans pour se mettre entre ses mains, elle le feroit volontiers, ne pouvant manquer de confiance pour une personne qui jusques alors ne lui avoit donné aucun veritable sujet de se plaindre de lui. Le duc d’Orleans, qui etoit naturellement bon, et qui avoit un favori qui avoit interet de le voir toujours content et à la Cour, se voyant pressé par la Reine d’une maniere si obligeante, ne la put refuser ; et la resolution fut prise entre la Reine, lui, le prince de Condé et le ministre d’executer cette grande action avec toutes les precautions qui en devoient etre les suites necessaires. Les ordres furent donnés et le jour arreté pour sortir de Paris ; et ceux qui avoient en depot le secret royal furent entierement fideles à le garder. Le duc d’Orleans ne le dit point à Madame ni à Mademoiselle ; et M. le Prince le cacha soigneusement à madame la Princesse sa mere, et à madame de Longueville, cette illustre sœur avec qui il croyoit etre si bien.
Malgré ce secret, un certain bruit se repandt par Paris que la Reine avoit quelque dessein. Le parlement avoit peur ; tout le monde parloit de ce qu’il ne savoit point, chacun se demandoit l’un à l’autre ce que c’etoit : nul ne le pouvoit dire. Mais, par un pressentiment ecrit dans la nature, la verité, quoique cachée, ne laissoit pas d’etre sue. Toute la Cour etoit en alarme ; et tous ceux qui ont accoutumé de raisonner sur les affaires d’Etat, et qui veulent etre ministres malgré les rois, avoient de grandes occupations.
Le 5 janvier, la veille des Rois, ce jour si celebre, et dont on parlera sans doute dans les siecles à venir, j’allai le soir chez la Reine, où j’avois accoutumé de passer la plus grande partie de ma vie. […] La Reine nous avoua depuis, par l’execution de cette grande aventure, qu’elle eut alors de la peine à s’empecher de rire ; et qu’ensuite elle eut quelque bonté pour nous, et quelque compassion de nous laisser dans une ville qu’elle quittoit [p. 231] avec dessein de l’assieger. Mais nous lui avons toujours maintenu qu’elle ne fut point alors susceptible d’aucun sentiment de pitié, et que la vengeance et la joie occuperent entierement son cœur. […]
Aussitôt que nous fumes parties, les portes du Palais Royal se fermerent, avec commandement de ne les plus ouvrir. La Reine se releva pour penser à ses affaires, et ne fit part de son secret qu’à sa premiere femme de chambre, qui couchoit aupres d’elle. On donna les ordres necessaires aux capitaines des gardes que nous avions laissés dans la chambre de la Reine pas plus savans que nous. Le marechal de Villeroy, à qui on donna la connoissance de cette resolution quand il fut necessaire qu’il la sut, laissa dormir le Roi jusqu’à trois heures du matin, puis le fit lever, lui et Monsieur, pour les faire monter dans le carrosse qui les attendoit à la porte du jardin du Palais Royal. La Reine se joignit au Roi et à Monsieur. Ces trois personnes royales furent suivies du marechal de Villeroy, de Villequier et de Guitaut, capitaines des gardes de Leurs Majestés, de Comminges, lieutenant des gardes de la Reine, et de madame de Beauvais, sa premiere femme de chambre. Ils descendirent par un petit escalier derobé qui de l’appartement de la Reine alloit dans le petit jardin, et sortant par une petite porte qui est par dela le rondeau, monterent dans les carrosses qui les attendoient. La Reine etant au Cours, qui etoit le lieu du rendez vous, s’y arreta pour attendre que le duc d’Orleans, M. le Prince et toute la Maison royale fut venue la joindre.
Apres le soupé et le jeu, qui finit chez le maréchal de Gramont plus tot qu’à l’ordinaire, le duc d’Orléans et M. le prince de Condé s’en allerent chacun chez eux pour donner ordre à leurs affaires domestiques, et faire sortir de Paris leurs familles. Le ministre demeura où il etoit, s’amusant à jouer pendant que ses confidens firent emporter ce qu’il avoit de plus precieux, et sortir ses nieces, qui etoient encore aupres de madame de Seneçay. L’heure du rendez vous le pressant de partir, il se mit dans un carrosse avec quelques uns de ses amis, qu’il avertit alors de ce qui se passit, et s’en alla trouver la Reine qui l’attendoit dejà dans le Cours. Là se trouverent les personnes les plus considerables de la Cour, qui ne furent averties qu’à l’instant de sa sortie, dont furent sa dame d’honneur, ses filles et beaucoup d’autres. Chacun allant chercher son ami l’emmenoit avec lui pour se sauver ensemble et quitter cette ville qui alloit etre l’objet de la colere de son Roi ; et tous ceux qui purent prendre la fuite le firent avec empressement. Les domestiques du ministre, qui voyoient que leur maitre avoit une grande part au succes de ce voyage, furent les plus diligens à faire leur retraite ; et jamais nuit sans assaut et sans guerre ne fut remplie de tant d’horreur et de trouble.
[p. 232] Je fus avertie, comme les autres, à l’heure que la Reine partit ; et un de mes amis, domestique du cardinal Mazarin, vint heurter à ma porte avec un carrosse à six chevaux, pour me convier à suivre la Reine ; mais je ne le voulus pas faire pour plusieurs raisons, qui toutes regardoient ma commodité et mon repos. Le duc d’Orleans, etant arrivé au Luxembourg, fit eveiller Madame, qui se leva toute troublée de cette nouvelle : il fit aussi lever mesdemoiselles ses filles, et toutes ensemble s’en allerent où la Reine les attendoit. Mademoiselle, fille ainée du duc d’Orleans, avoit eté avertie par la Reine meme, qui lui avoit envoyé Comminges aussitôt apres que nous l’eumes quittée ; et cette princesse, avec la meme surprise que les autres, alla se joindre, selon l’ordre qu’elle en avoit reçu, avec la famille royal. Le prince de Condé en fit autant dans sa maison. Madame la Princesse sa mere, qui pretendoit que M. le Prince ne devoit point avoir de secret pour elle, fut surprise de voir qu’il lui en avoit cachée un si grand. Elle en fut touchée, mais comme il n’etoit pas temps de gronder, elle prit madame la Princesse sa belle fille, et le petit duc d’Enghien son petit fils encore au maillot, et vint de meme grossir la troupe du Cours.
Madame de Longueville, qui etoit demeurée à coucher à l’hotel de Condé à cause du jour des Rois, fut avertie et sollicitée par madame la Princesse sa mere de sortir avec elle ; mais cette princesse, qui avoit l’esprit rempli de beaucoup de grands desseins, s’excusa sur ce qu’elle etoit grosse. […] Le prince de Conti fut de la partie. Et toute la Maison royale etant assemblée, elle prit le chemin de Saint Germain en Laye. Le Roi, la Reine et toute la Cour se trouverent en ce lieu sans lit, sans officiers, sans meubles, sans linge, et sans rien de tout ce qui etoit necessaire au service des personnes royales et de toutes les autres qui les avoient suivies. La Reine, etant arrivée, coucha dans un petit lit que le cardinal Mazarin avoit fait sortir de Paris quelques jours auparavant, à cette intention. Il avoit de meme pourvu à la necessité du Roi, et il se trouva aussi deux autres lits de camp, dont l’un servit à Monsieur, et l’autre demeura pour lui. Madame la duchesse d’Orleans coucha une nuit sur la paille, et Mademoiselle aussi. Tous ceux qui avoient suivi la Cour eurent la meme destinée ; et en peu d’heures la paille devint si chere à Saint Germain, qu’on ne pouvoit pas en trouver pour de l’argent.
Lorsqu’on sut dans Paris le depart du Roi, de la Reine et de toute la Cour, le desespoir s’empara de tous les esprits, et la confusion commença avec le jour des les cinq à six heures du matin. Les cris furent grands dans les rues, et l’emotion s’y rendit universelle. Les premiers qui apprirent cette nouvelle l’envoyoient dire à leurs amis, et beaucoup de personnes de qualité se sauverent à Saint Germain, pour s’attacher à leur devoir. […]
[p. 236] Ne pouvant plus vivre en repos chez moi, je fus supplier la reine d’Angleterre de me recevoir sous sa protection au Louvre, ce qu’elle fit quelques jours apres avec beaucoup de bonté, me faisant donner deux belles chambres meublées des meubles de la Couronne, dont elle et toute sa Cour se servoit. […]
[p. 237] Madame de Longueville, apres avoir fait son plan, et connu qu’il etoit temps de se declarer contre la Cour, manda au prince de Conti son frere, qui etoit à Saint Gremain, et au duc de Longueville son mari, qu’il falloit quitter la Cour, et que l’ambition les appeloit ailleurs. Ces deux princes, persuadés par differents motifs, suivant aveuglement les avis d’une princesse qui ne marchoit que dans les tenebres, se derobent de Saint Germain la nuit du 10 de janvier, et paroissent à la porte de Paris avant le retour du soleil. […] La Reine m’a depuis fait l’honneur de me conter que le soir precedent de leur fuite à Saint Germain, le prince de Conti avoit fait la meilleure mine du monde, qu’il n’avoit de sa vie paru plus gai, et qu’il etoit de tous qui menaçoit le plus hardiment les Parisiens ; que le duc de Longueville n’avoit pas eté de meme, et qu’elle l’avoit trouvé si sombre et si visiblement interdit, qu’elle et son ministre s’en etoient aperçus, et sans en deviner la cause en avoient eu de l’etonnement. […]
[p. 238] Pendant que nous souffrions dans Paris, l’armée du Roi bloqua la ville, et se saisit de tous les passages des vivres. […] Beaucoup de personnes de qualité, pour se retirer de ce desordre, se voulurent sauver deguisées, et particulierement des femmes ; mais elles eurent quasi toutes de mauvaises aventures à conter à Saint Germain quand elles y arriverent, et il eut mieux valu pour elles qu’elles fussent demeurées exposées à la famine et à la guerre que de se trouver le sujet de la gaieté des honnetes bouffons de la Cour, qui faisoient de facheuses histoires, devant le Roi et la Reine, des accidens survenus aux dames qui sortoient de Paris.
Parmi cette raillerie, la misere des habitans de Saint Germain tenoit sa place. Ils n’avoient point d’argent, ni de meubles que ceux que les soldats leur vendoient à bon marché, quand ils avoient pillé ces beaux villages qui environnent Paris. […] La Reine ne rioit pas toujours : ses affaires alloient mal, et le parti contraire s’augmentoit. […] Quoique l’armée du Roi ne fut pas grande, les troupes de Paris ne lui auroient pas fait peur, sans qu’on jugea à Saint Germain que tant de braves gens en feroient assez pour les faire subsister longtemps, de sorte que cette entreprise parut à la Cour en mauvais etat. M. le Prince etoit au desespoiur de l’outrage qu’il croyoit avoir reçu par le prince de Conti son frere, et par madame de Longueville sa sœur, et ce qui d’abord n’etoit en lui qu’un desir d’obliger la Reine devint un veritable desir de se venger de sa famille, qui s’etoit separée de lui. […]
[p. 241] [21 janvier] Les inutiles, qui s’amusoient à crier, s’opposoient à la sortie de ceux qui vouloient aller à Saint Germain ou dans leurs maisons de campagne, et leur faisoient mille outrages. Les propres meubles du Roi et de la Reine, ses habits et son linge qu’elle avoit voulu ravoir, avoient eté pillés, et le nom du Roi devint si odieux à ses sujets que ses pages et valets de pied etoient courus dans les rues comme des criminels et des ennemis. […]
[p. 243] Pendant que les calamités augmentent à Paris, les conseils redoublent à Saint Germain, où l’inquietude etoit proportionnée au mauvais etat des affaires du Roi. Des deux cotés on souffroit.
[…]
[p. 253] [20 février] Ma sœur et moi, accompagnées de notre petit domestique, partimes de Paris, escortées d’une troupe de cavalerie du regiment du prince de Conti que commandoit Barriere, ce gentilhomme dont j’ai parlé ailleurs, qui etoit attaché à ce prince et qui par consequent avoit le malheur d’etre compté au nombre des ennemis de la Reine, apres avoir eté un de ses plus fideles serviteurs. Nous fumes reçues à Saint Denis par le comte du Plessis, qui commandoit à la place du marechal du Plessis son pere. Il nous donna un bon repas et de bons lits, et le lendemain nous arrivames heureusement à Saint Germain. Il nous fallut prendre un grand detour, et nous passames par plusieurs villages, où nous remarquames une desolation effroyable. Ils etoient abandonnés de leurs habitans : les maisons etoient brulées et abattues, les eglises pillées, et l’image des horreurs de la guerre y etoit depeinte au naturel. Je trouvai la Reine dans son cabinet, accompagné du duc d’Orleans, du prince de Condé, de la princesse de Carignan et d’une grande presse. La Cour etoit alors fort grosse, parce que tous ceux qui n’etoient point de la Fronde s’etoient rendus aupres du Roi. L’appartement de la Reine, outre les personnes de la premiere qualité qui composoient la Cour, etoit rempli d’une grande quantité de gens de guerre, et je ne vis jamais tant de visages inconnus.
La Reine etoit au milieu de ce grand monde, qui paroissoit gaie et tranquille ; elle ne paroissoit point apprehender les malheurs dont elle etoit menacée par les gens de bon sens, et qui jugeoient de l’avenir par les choses passées et presentes. Il ne falloit pas mettre de ce nombre les mauvaises propheties de ceux qui vouloient decrier sa conduite, et qui pretendoient, en l’intimidant, l’obliger de chasser son ministre ; ils ne meritoient pas d’etre ecoutés, et l’apparente gaieté de la Reine avoit pour but de les faire taire. On ne peut pas en douter, car, en l’etat où elle se voyoit, il etoit difficile qu’ayant autant de sagesse et de raison qu’elle en avoit, elle put avoir un gaieté veritable.
Quand je partis de Paris, j’avois le cœur rempli de tout ce que l’on m’avoit dit dans cette ville. Je croyois que la Reine etoit menacée de perdre sa couronne, ou tout au moins la regence ; mais, etant à Saint Germain, je fus surprise quand j’entendis les railleries qui se faisoient contre les Parisiens et les frondeurs, et contre ceux qui lamentoient sur les miseres publiques. Je ne trouvai point qu’on eut peur de ce grand parti qui paroissoit si redoutable à toute l’Europe ; et, pour n’etre pas moquée, il me fallut faire bonne figure avec ceux qui traduisoient en ridicule les choses les plus serieuses, et qui, se moquant des deux partis, n’avoient aucun dessein que de profiter de ces desordres.
Le soir, apres que la Reine fut retirée, elle me commanda de lui dire tout ce que je savois de l’etat de Paris et de celui des esprits. […] [p. 254] Je la trouvai un peu etonnée de cet envoyé de l’archiduc, dont elle ne savoit point encore la fausseté, et, assez touchée de la mort du roi d’Angleterre, elle me dit elle-même que c’etoit un coup qui devoit faire trembler les rois, mais à son égard, etant persuadée qu’elle faisoit ce qu’elle devoit et ce qu’elle n’avoit pu eviter de faire, son esprit demeuroit tranquille au milieu de tant d’orages. En effet, son humeur toujours egale, fortifiée d’une ame qui ne se laissoit pas troubler aisement, la faisoit paroitre à Saint Germain, environnée de ses armées, avec le meme repos que parmi les dames qui formoient son cercle à Paris.
Le 22 ou 23 février, le nonce et l’ambassadeur de Venise vinrent trouver la Reine, l’un de la part du pape, et l’autre de sa république. Dans leur audience, ils l’exhorterent fort à la paix, et toucherent à son avis, un peu trop fortement à ce qui paroissoit etre le sujet de la guerre. Elle s’en facha, et, les interrompant, elle leur dit qu’elle trouvoit bien des gens qui lui disoient qu’il falloit faire la paix et qu’il falloit pardonner, mais que personne ne lui parloit de retablir l’autorité du Roi son fils, qui s’en alloit detruite, si elle ne travailloit à la reveler en chatiant les rebelles, et les forçant à se remettre à leur devoir. […]
Le 25 fevrier, les deputés de Paris arriverent, et le premier president, qui suivit l’exemple du nonce, fut traité de meme maniere.
[…]
[p. 259] Ces memes jours, on arreté à Saint Germain le marechal de Rantzau. Il fut soupçonné de favoriser le parti parisien ; et comme il etoit gouverneur de Gravelines, le ministre crut qu’il ne pouvoit prendre trop de precautions pour se garantir des maux qui pouvoient arriver de la mauvaise volonté de ce marechal.
[…]
Le deuxieme jour du mois de mars, les gens du Roi vinrent à Saint Germain trouver la Reine pour lui dire la deputation ordonnée par le parlement. Ils lui demanderent des passeports, et la supplierent d’ordonner du lieu de leur conference. Ils firent aussi quelques instances de la part des ducs de Beaufort et de Bouillon pour y etre admis, mais ayant eté bien reçus à leur egard, ils furent refusés sur l’article des autres. On choisit pour le lieu de la conference le chateau de Ruel, comme etant à moitié chemin de Paris et de Saint Germain ; et les generaux, qui en particulier redoublerent leurs instances, n’y furent point admis.
[…]
[p. 260] Le 6, le cardinal vint faire un petit voyage à Saint Germain pour instruire la Reine de tout ce qui se passoit. Le soir, apres qu’il l’eut quittée, comme ceux qui l’environnoient etoient curieux d’apprendre des nouvelles, la Reine nous dit, à M. le Premier et à moi, qu’il n’y avoit encore rien d’avancé, ni aucune solide esperance d’obtenir ce qu’on desiroit, qui etoit que le parlement s’humiliat ; puis nous dit qu’à la fin pourtant elle croyoit que tout iroit bien.
[…]
[p. 265] Les deputés des generaux viennent à Saint Germain : ils font leur remontrance à la Reine, qui fut humble et courte, mais les difficultés qu’ils faisoient sur les principaux articles de la paix dejà signée montroient assez qu’elle etoit reculée. Les generaux s’etoient rendus les maires de Paris, et ils se trouverent en etat de pouvoir contraindre les plus sages à ne rien faire de tout ce que leur devoir leur imposait. Comme ils n’avoient pas de confiance à la deputation du parlement, ils firent supplier la Reine et le ministre qu’il leur fut permis d’envoyer des deputés de leur part. Cela leur ayant eté accordé, ils nommerent le duc de Brissac, Barriere et Creci pour venir traiter de leurs demandes et pretentions. Ils arriverent à Saint Germain le 18 mars, et par leurs cahiers ils demandoient toute la France.
[…]
[p. 267] Les conferences qui se faisoient à Saint Germain sur leurs pretentions furent interrompues par l’entrée de l’archiduc en France. […] Les generaux, voyant que l’approche de l’armée des Espagnols etoit plus capable, en l’etat des choses, de leur faire perdre le peu de credit qui leur restoit que de l’augmenter, pour tirer du ministre ce qu’ils pourroient, fire donner un arret par lequel on ordonna que la vente de ses meubles seroit continuée. Cela lui fit beaucoup de peine, car il aimoit ce qui etoit à lui, et particulierement ce qu’il avoit fait venir des pays etrangers avec tant de soin. Sa maison etoit magnifiquement meublée : il y avoit de belles tapisseries, des statues, des tableaux. Cette perte fut cause que ses ennemis gagnerent beaucoup avec lui, qu’il leur accorda la paix avec la plus grande partie de toutes leurs demandes, et que les conferences redoublerent matin et soir chez le chancelier à Saint Germain.
[…]
[p. 269] Le 20 au matin, comme je sortois de la messe de la Reine, un de mes amis vint me dire à l’oreille que tout etoit rompu ; puis le soir, au sortir de la conference, la meme personne me dit que toutes les contestations etoient accomodées. Les deputés du parlement de Normandie, qui etoient venus à Saint Germain au nombre de quinze conseillers et d’un president, obtinrent aussi en ce jour là la revocation du semestre que le feu Roi, ou plutot le cardinal de Richelieu, leur avoit créé malgré eux. […] Les generaux entrerent en de grandes defiances les uns des autres, et à leurs insatiables desirs se joignit la jalousie. Ils avoient chacun dans Saint Germain des deputés à basses notes, qui traitoient pour eux, et qui tyrannisoient celui qui souhaitoit de les tyranniser à son tour.
[…]
[p. 270] Les deputés du parlement arriverent à Paris remplis de joie des honorables conditions qu’ils rapportoient de Saint Germain ; car, comme je l’ai remarqué, ils avoient obtenu de la Reine, par leur habileté et par les differentes causes qui faisoient agir les principaux acteurs, d’etre dechargés des articles qu’on leur avoit imposés au premier traité. On se relacha de l’obligation qu’ils avoient de venir à Saint Germain, où etoit le Roi pour tenir son lit de justice, on leur permit encore de s’assembler quand bon leur sembleroit, et ils reçurent encore quelques autres gratifications touchant les finances, toutes en faveur du peuple. Ils firent assembler le parlement pour rendre compte de leur heureux voyage. Le prince de Conti ne s’y trouva point : il parut malade, expres pour donner ce reste de temps aux negociateurs d’achever leur accommodement à la Cour. Mais enfin le mercredi saint, la Reine etant aux tenebres dans la chapelle du chateau [p. 271] de Saint Germain, il arriva un courrier de Paris, que Le Tellier amena, qui apporta la paix entierement reçue par le parlement, les generaux et le peuple, tous montrant d’en etre fort contens. […]
Les devotions de la semaine sainte se passerent dans la chapelle de Saint Germain, où la veritable pieté de la Reine et d’une petite nombre de bonnes ames fut melée avec la galanterie et l’indevotion de toutes les autres personnes qui composent la Cour, et qui font gloire pour l’ordinaire de n’estimer que la vanité, l’ambition, l’interet et la volupté.
La fete de Pâques estant passée, les deputés du parlement de Paris et de Normandie vinrent remercier la Reine de la paix qu’elle leur avoit donnée. Le clergé y vint, toutes les autres compagnies de la ville, les corps des marchands et des metiers, chacun selon leur ordre, tous avec des visages contens, et tous demandant avec ardeur le retour du Roi dans sa bonne ville de Paris. la Reine n’avoit pas sujet de l’estimer si bonne qu’elle eut un grand desir d’y retourner. Elle savoit que le peuple parloit encore avec insolence, qu’il disoit publiquement qu’il ne falloit rien payer au Roi s’il ne revenoit bientoit, et qu’il y avoit de la canaille assez hardie pour dire tout haut dans les rues qu’ils ne vouloient point de Mazarin. Ces esprits farouches etoient si accoutumés à la rebellion et au desordre qu’il etoit difficile, sans quelque chatiment exemplaire, qu’ils pussent reprendre la coutume de respecter la puissance legitime.
La Reine, pour donner le temps aux Parisiens d’eteindre ce reste de feu qui allumoit encore quelquesfois leurs esprits, et laisser evaporer la chaleur et la fumée qui en restoit, se resolut de n’y pas retourner sitot : elle forma le dessein, apres qu’elle auroit vu tous ses ennemis reconciliés, d’aller passer quelque temps à Compiegne.
[…]
[p. 272] Le prince de Conti fut le premier qui sortit de Paris pour venir saluer la Reine. Il fut presenté par M. le Prince, et reçu en presence de ceux du Conseil. Apres les complimens ordinaires, M. le Prince lui fit embrasser le cardinal Mazarin, et rechauffa leur conversation autant qu’il lui fut possible. Le prince de Conti ne l’alla point voir chez lui pour cette premiere fois, afin de garder quelque mesure entre la guerre et l’accommodement, et M. le Prince le fit trouver bon à la Reine.
Monsieur, oncle du Roi, presenta le duc d’Elbeuf. Et le prince de Conti, apres avoir satisfait pour lui, fut celui qui presenta les autres à son tour, qui furent le duc de Bouillon, le prince de Marsillac, le comte de Maure et beaucoup d’autres. La Reine les reçut assez froidement. Le ministre, tout au contraire, ne manqua pas de jouer son personnage ordinaire de temperance et de douceur, leur disant lui-même qu’il croyoit avoir eu tort envers eux, et qu’ils etoient excusables d’en avoir eu du ressentiment.
Ce meme jour arriva à Paris madame de Chevreuse. […] Cette princesse, etant donc arrivée de Bruxelles à Paris, envoya aussitôt negocier avec le ministre, qui à son ordinaire ne la rebuta point : il voulut seulement par quelque delai la mortifier un peu. La Reine, par son avis, refusa le duc de Chevreuse, qui vint à Saint Germain lui demander pour sa femme la permission de demeurer à Paris.
[…]
[p. 273] Le coadjuteur se tint dans sa forteresse, et ne voulut point venir à Saint Germain comme les autres ; mais trouvant à propos de paroitre de loin, il pria le duc de Liancourt de faire ses complimens à la Reine, l’assurer qu’en son particulier il etoit son tres fidele serviteur, et qu’il la reconnoitroit toujours pour a bienfaitrice et sa maitresse. Mais la Reine les reçut avec mepris, et ordonna à son ambassadeur de lui dire qu’elle ne le considereroit jamais pour tel que premierement il ne fut ami du cardinal Mazarin ; qu’il etoit son ministre, qu’elle vouloit que ceux qui lui avoient de l’obligation comme lui suivissent en cela ses memes sentimens. Cependant le coadjuteur, comme j’ai deja dit, traitoit avec le ministre, dont il avoit reçu beaucoup de graces pour ses amis et des promesses à son egard qui dans le temps eurent leur effet.
Le duc de Longueville arriva de Normandie avec une grande suite. Il vint saluer la Reine, qui le reçut gravement. Je remarquai que ce prince en parut interdit, et qu’il ne put jamais lui dire une parole de bon sens. C’etoit un homme de grande consideration : il voyoit qu’il lui etoit honteux d’avoir fait cette faute contre le service du Roi et de la Reine, dont il n’avoit nul sujet de se plaindre, et qu’il etoit tombé dans ce malheur plutôt par legereté que par raison. Quand il arriva, chacun se pressa autour de cette princesse pour entendre ce qu’il lui diroit, car il est difficile de bien defendre une mauvaise cause ; mais il n’eut jamais la hardiesse de parler : il palit, puis il devint rouge, et ce fut toute sa harangue. Apres cet eloquent repentir, il salua le cardinal Mazarin, et un moment apres ils se retirerent aupres d’une fenetre, se parlent longtemps, et ensuite se visiterent reciproquement et demeurerent amis en apparence.
Le comte d’Harcourt vint à la Cour comme les autres. Il fut reçu differemment selon les apparences et les caresses, mais differemment aussi pour les recompenses : car elles ne furent pas si grandes pour lui que pour ceux qui avoient eté contre le service du Roi. Il avoit manqué de conduite pour se saisir de la ville de Rouen, mais il avoit bien servi, ayant toujours occupé un poste en Normandie qui servoit de barriere contre [p. 274] les attaques des ennemis, et mettoit le Roi en sureté contre ce que le duc de Longueville auroit pu faire avec peu de troupes et moins d’argent. Il avoit enfin donné le moyen au Roi de demeurer en sureté à Saint Germain, ce qui n’etoit pas un petit service. On lui donna ensuite le gouvernement d’Alsace, et une abbaye pour un de ses enfans.
Ce meme jour, le duc d’Yorck vint aussi à la Cour. Il n’avoit point encore vu le Roi ni la Reine, à cause qu’il etoit arrivé à Paris pendant le siege de cette ville, où les visites n’etoient guere de saison. Il etoit demeuré aupres de la Reine sa mere pendant cette mauvaise constellation contre les rois, qui l’avoit privé d’un pere et avoit donné beaucoup d’affaires au notre. La Reine lui fit de grands honneurs, et lui donna une chaire à bras, de meme que le duc d’Orleans en avoit obteni une de la reine d’Angleterre sa sœur. Cette belle foule fut augmentée par la venue de madame de Longueville et de mademoiselle de Longueville sa belle fille, qui aussi bien que les autres avoit eté une grande frondeuse. Elle avoit de la vertu et beaucoup d’esprit, et il lui etoit pardonnable d’avoir suivi les sentimens de son pere. Quand ces princesses arriverent, la Reine etoit au lit pour se reposer de toutes ses fatigues. J’avois l’honneur d’etre seule aupres d’elle, et dans cet instant elle me faisoit l’honneur de me parler de l’embarras qu’avoit eu le duc de Longueville en la saluant. Comme je sus que madame de Longueville alloit venir, je me levai, car j’etois à genoux devant son lit, et me mis aupres de la Reine, resolue de n’en point sortir et d’ecouter de pres si cette princesse si spirituelle seroit plus eloquente que le prince son mari. Comme elle etoit naturellement timide et sujette à rougir, toute sa capacité ne la sauva pas de l’embarras qu’elle avoit eu en abordant la Reine. Je me penchai assez bas entre ces deux illustres personnes pour savoir ce qu’elles diroient, mais je n’entendis rien que : « Madame », et quelques mots qu’elle prononça si bas que la Reine, qui ecoutoit avec application ce qu’elle lui diroit, ne put jamais y rien comprendre. Mademoiselle de Longueville, apres la reverence de sa belle mere, se contenta de baiser le drap de la Reine sans ouvrir la bouche ; puis, se mettant toutes deux sur les sieges qu’on leur apporta, elles furent fort heureuses de ce que je commençai la conversation, en demandant à madame de Longueville à quelle heure elle etoit partie de Paris, parce qu’il n’etoit pas deux heures apres midi ; et, pour les soulager de la confusion qu’elles avoient qui les incommodoient beaucoup, j’exagerai leur diligence.
[…]
[p. 275] Je finirai les aventures de Saint Germain par l’arrivée du marquis de Vitri, du marquis de Noirmoutiers et de Laigues. Le premier avoit du merite et de la qualité. Sur quelques degouts que j’ignore, il etoit entré dans ce parti, etant actuellement attaché au service de la Reine, en quoi sa faute etoit plus grande et moins pardonnable. Pour les deux autres, l’un avoit beaucoup de naissance, tous deux etoient honnetes gens, et tous deux avoient eté grands frondeurs, et avoient, comme je l’ai deja dit, traité publiquement avec le roi d’Espagne. Ils vinrent donc sous la foi publique saluer la Reine avec la meme hardiesse que s’ils eussent travaillé à sauver l’Etat ; et, comme les autres, ils en furent quittes pour un peu de froideur et de mauvais visages. Ils etoient de ma connoissance, et, dans le moment que je fus aperçue d’eux, ils vinrent me temoigner beaucoup de joie de me rencontrer. Je leur dis tout bas que j’etois fort aise de les voir, mais qu’en cette occasion je les priois de ne m’aimer pas tant, vu que l’amitié de telles gens n’etoit nullement de bon augure dans la chambre de la Reine. Comme je raillois avec eux, Monsieur passa, qui leur fit mille caresses. En me retirant, je lui dis que je croyois avoir merité la corde par la bonté que j’avois eue de les souffrir, et que j’en avois du scrupule. Je les laissai, et lui dis encore que pour lui qui etoit le maitre et qui n’avoit rien à craindre, il pouvoit leur faire grace et les bien traiter, mais que, pour moi, je croyois en devoir user autrement. Monsieur me repondit que j’etois bien sage, et que, pour m’empecher d’aller à la Greve, il alloit les emmener. Il les prit en effet, et, les poussant dans une fenetre, il demeura quelque temps à les entretenir.
[…]
En ce meme temps [le 13 mars], la Reine partit pour aller à Compiegne.
[…]
[p. 284] Le roi d’Angleterre alors vint en France, apres avoir eté reconnu roi par elle. Il revenoit de Hollande pour voir la Reine sa mere, qu’il n’avoit point vu depuis leur malheur. Il logea à Saint Germain, que la Reine lui avoit envoyé offrir à Peronne par le duc de Vendome, pour y demeurer tant qu’il lui plairoit d’etre en France. Il l’accepta volontiers, car dans l’etat où il etoit, chargé d’un deuil aussi doublement funeste qu’etoit le sien, il devoit desirer de n’etre pas à Paris.
Quand il arriva, le duc de Vendome lui mena les carrosses du Roi. Il s’arreta à Compiegne, où il vit le Roi qui alla au devant de lui à une [p. 285] demi lieue, et fut reçu de lui et de la Reine avec toutes les marques d’affection que Leurs Majestés devoient à un si grand prince. Le Roi lui donna un diner veritablement royal, mais ce fut plutôt par les personnes royales qui s’y trouverent que par l’appareil et la magnificence. […]
Cette Cour anglaise demeura quelque temps à Saint Germain, où elle fut peu frequentée de nos Français ; quasi personne n’alloit visiter ni la reine d’Angleterre ni le roi son fils. Il y avoit de grands seigneurs anglais qui avoient suivi la destinée de leur prince et qui composoient cette Cour. Il ne faut pas s’etonner de leur solitude : le malheur etoit de la partie ; ils n’avoient pas de grace à faire : ils avoient des couronnes sans puissance, qui ne leur donnoient point les moyens d’elever les hommes et de leur faire du bien. Leur suite avoit eté grande, quand les richesses, la grandeur et les dignités etoient en leur possessions, car ils avoient de la foule autour de leurs personnes. Cette reine malheureuse avoit eu de la joie, et j’ai oui dire à madame de Chevreuse, et à beaucoup d’autres qui l’avoient vue dans sa splendeur, que la Cour de France n’avoit pas alors la beauté de la sienne ; mais sa joie n’etoit plus que le sujet de son desespoir, et ses richesses passées lui faisoient sentir davantage sa pauvreté presente.
[…]
[p. 291] Les fatigues des premiers jours s’etant passés, la Reine alla visiter la reine d’Angleterre à Saint Germain. Elle y trouva le roi d’Angleterre son fils, qui attendoit aupres de la reine sa mere quelque favorable occasion pour retourner en son pays faire la guerre à ses rebelles sujets. Ces deux princesses ne s’etoient point vues depuis la deplorable mort du roi d’Angleterre, que toutes les deux devoient pleurer, l’une comme sa femme bien aimée, l’autre comme son amie ; mais la Reine evita de parler à la reine d’Angleterre de son malheur, pour ne pas renouveler ses larmes ; et, apres les premieres paroles de douleur que l’occasion les força de dire l’une à l’autre, la civilité ordinaire et les discours communs firent leur entretien.
[…]
[p. 292] Le roi d’Angleterre sut alors que quelques troupes, qui tenoient encore pour lui en Angleterre, avoient eté defaites, ce qui l’affligea beaucoup, et, voyant toutes ses esperances presque detruites, il se resolut d’aller aux iles de Jersey et de Guernesey, dont milord Germain, attaché au service de la Reine sa mere, etoit gouverneur. Il voulut aller en Irlande voir si la fortune lui ouvriroit quelque voie pour rentrer dans son royaume. Ce lord lui ayant conseillé de ne se pas hater d’y aller dans le temps de cette deroute, il lui repondit qu’il falloit donc y aller pour mourir, puisqu’il etoit honteux à un prince comme lui de vivre ailleurs.
[…]
[p. 374] [1651] Le cardinal etant donc resolu à partir, il vint chez la Reine le soir de ce jour 6 fevrier ; elle lui parla longtemps devant tout le monde, dans [p. 375] la creance que vraisemblablement ce seroit la derniere fois qu’elle le verroit. […] Quand il fut dans son appartement, il se vetit d’une casaque rouge, prit un chapeau avec des plumes, et sortit à pied du Palais Royaln suivi de deux de ses gentilshommes : il alla par la porte de Richelieu, où il trouva des gens qui l’attendoient avec des chevaux ; de là, il alla passer la nuit à Saint Germain. Son premier dessein fut de sortir par la porte de la Conference, mais il eut avos qu’on avoit voulu tuer de ses domestiques devant le logis de Mademoiselle, qui logeoit aux Tuileries, et cette rumeur l’obligea à fuir par le plus court chemin. […] [p. 376] Quand on sut dans Paris que le ministre etoit parti, qu’il etoit à Saint Germain, et qu’il pouvoit aller au Havre où etoient les princes, l’inquietude fut grande dans tous les partis.
[…]
[p. 432] [1652] On donna avis à Paris à M. le Prince que Miossens et le marquis de Saint Mesgrin, lieutenans generaux, marchoient de Saint Germain à Saint Cloud avec deux canons, à dessein de [p. 433] chasser cent hommes du regiment de Condé qui s’etoient retranchés sur le pont et qui en avoient rompu une arche. […]
M. le Prince consentit à laisser aller à Saint Germain, où etoit la Cour, le duc de Rohan, Chavigny et Goulas, tous trois chargés des interets du duc d’Orleans et des siens.
[…]
[p. 527] [1662] Le cœur du Roi etoit rempli de ces miseres humaines qui font dans la jeunesse le faux bonheur de tous les honnetes gens. Il se laissoit conduire doucement à ses passions, et vouloit les satisfaire. Il etoit alors à Saint Germain, et avoit pris la coutume d’aller à l’appartement des filles de la Reine. Comme l’entrée de leur chambre lui etoit defendue par la severité de la dame d’honneur, il entretenoit souvent mademoiselle de La Motte Houdencourt par un trou qui etoit à une cloison d’ais de sapin, qui pouvoit lui en donner le moyen. Jusque là neanmoins ce grand prince, agissant comme s’il eut eté un particulier, avoit souffert tous ces obstacles sans faire des coups de maitre ; mais sa passion devenant plus forte, elle avoit aussi augmenté les inquietudes de la duchesse de Navailles, qui, avec les seules forces des lois de l’honneur et de la vertu, avoit osé lui resister. Elle suivit un jour la Reine mere, qui, de Saint Germain, vint au Val de Grace faire ses devotions, et fit ce voyage à dessein de consulter un des plus celebres docteurs qui fut alors dans Paris, sur ce qui se passoit à l’appartement des filles de la Reine. Elle comprenoit qu’il falloit deplaire au Roi, et sacrifier entierement sa fortune à sa conscience, ou la trahir pour conserver les biens et les dignités qu’elle et son mari possedoient : et comme elle n’etoit pas insensible aux avantages qu’ils possedoient à la Cour, elle sentoit sur cela tout ce que la nature lui pouvoit faire sentir. J’etois alors à Paris, et j’allais au Val de Grace rendre mes devoirs à la Reine. J’y vis mon amie, et j’y vis son inquietude. Elle me dit l’etat où la mettoit le Roi par les empressemens qu’il avoit pour cette fille, et m’apprit qu’elle venoit de consulter sur ce sujet un homme pieux et savant, dont la reponse avoit eté decisive. Il lui avoit dit qu’elle etoit obligée de perdre tous ses etablissemens, plutot que de manquer à son [p. 528] devoir par aucune complaisance criminelle. Elle me parut resolue de suivre ce conseil, mais ce ne fut pas sans jeter une grande abondance de larmes, et sans ressentir la douleur où la mettoient ces deux grandes extremités, où necessairement il falloit prendre son parti sur les deux volontés de l’homme, toujours si contraires l’une à l’autre, c’est à dire ce qui le porte, selon la qualité de chretien, à desirer les richesses eternelles, ou, selon la nature, à vouloir celles dont on jouit dans le temps. […]
A son retour à Saint Germain, elle sut par ses espions que des hommes de bonne mine avoient eté vus sur les gouttieres, et dans des cheminées qui, du toit, pouvoient conduire les aventuriers dans la chambre des filles de la Reine. Le zele de la duchesse de Navailles fut alors si grand que, sans se retenir ni chercher les moyens d’empecher avec moins de bruit ce qu’elle craignoit, elle fit aussitôt fermer ces passages par de petites grilles de fer qu’elle y fit mettre, et par cette action elle prefera son devoir à sa fortune, et la crainte d’offenser Dieu l’emporta sur le plaisir d’etre agreable au Roi, qui sans doute, à l’egard des gens du grand monde, se doit mettre au rang des plaisirs les plus sensibles que l’on puisse gouter à la Cour, quand on le peut faire innocemment. […]
Pendant que le Roi se laissoit aller où ses désirs [p. 529] le menoient, la Reine souffroit beaucoup. Elle ne savoit rien de ce qui se passoit ; on lui cachoit, par ordre de la Reine mere, toutes les galanteries du Roi. Sa dame d’honneur, qui etoit fidele au Roi et à elle, se contentoit de faire son devoir de tous cotés, et ne lui disoit rien qui la put affliger ; mais le cœur, qui ne se trompe point et que la verité instruit, lui faisoit tellement connoitre, sans le savoir precisement, que mademoiselle de La Valliere, que le Roi aimoit alors uniquement, etoit la cause de sa souffrance, qu’il etoit impossible de lui cacher son malheur.
A mon retour d’un petit voyage que je fis en ce temps là en Normandie, je trouvai la Reine en couche de madame Anne Elisabeth de France. Un soir, comme j’avois l’honneur d’etre aupres d’elle à la ruelle de son lit, elle me fit un signe de l’œil ; et m’ayant montré mademoiselle de La Valliere qui passoit par sa chambre pour aller souper chez la comtesse de Soissons, avec qui elle avoit repris quelque liaiso

Motteville, Françoise (de)

Note concernant des sculptures destinées au parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction générale des Beaux-Arts
Paris-Royal, le 4 mai 1883
Monsieur le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Note
En réponse à sa note du 23 avril dernier, le directeur des Beaux-Arts a l’honneur de faire savoir à son collègue des Bâtiments civils que les deux vases et le groupe « Agrippine et Caligula » de Maillet affectés à la décoration des parterres et terrasses de Saint-Germain sont, dès à présent, à la disposition de M. Lafollye, architecte.
Ces objets sont disposés au palais du Louvre, dans un magasin de la cour Visconti, où M. Lafollye pourra les faire retirer en prévenant à l’avance M. le directeur des Musées nationaux.
Le directeur des Beaux-Arts saisit avec empressement l’occasion qui lui est offerte pour renouveler à son collègue les assurances de sa considération la plus distinguée.
Le directeur des Beaux-Arts
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Ordre au concierge de Saint-Germain-en-Laye de ne faire aucune dépense sauf pour les couvertures, le jardin et les vignes

« [p. 303] Ordonnances du Roi sur la maison de la Reine
Dernier août 1322 (C. L. I, 808, à l’observation)
1re partie
(1) Ordinatum est à Domino Rege, quod Domina Regina, pro [p. 304] omnibus eleesosynis suis, et oblationibus, per annum habeat 400 lib. Parisienses, et non amplius, et hoc ultra decimam victualium domus, quam solvere tenetur aliquibus certis locis, et ultra illos XIII pauperes quos cotidie reficere consuevit, et illos quator pauperes quos consuevit reficere in die sabbati, et praeter mesellos valori XII s. per diem.
(2) Item. Pro omnibus donis, quœ par annum faciter summam 40 lib. Paris. non excedat.
(3) Item. Quod a nemine nuncium recipiat, vel recipi faciat, neque dinum, nec permittat a liberis suis donum aliquod recipi, neque dari, in quo non intelliguntur vina, victualia, aut hujusmodi levia, vel minuta.
(4) Item. Quod abstineat a dominabus vocandis, vel aliis magnis personis et eas cum venerint diutius retinendis. Et quod se non reddat nimis facilem ad loquendum cum tot venientibus, sed aliqoutiens se excusari faciat, sicut decet.
(5) Item. Ordinavit Dominus Rex, quod G. et E. jurent, quod curabunt et providebunt, bona fide, quod expensæ domus fideliter et moderate siant. Et quod in expensis domus, sub obtentu, vel nomine expensarum nihil computabunt præter expensas proprias dictæ domus. Et hoc juraverunt dicti G. et C. in præsentia domini Regis.
(6) Item. Quod ipsa nec mandet vel præcipiat Ballivis regni, vel prœupositis, aut aliis officia ab ipso habentibus. Et quod neminem poni faciat autoritate sua in Balliviis, vel Sergenteriis, aut officiis aliis quibuscumque.
(7) Item. Quod amplius edificari non faciat, et quod personam aliquam non recipiat in familia sua, vel liberorum suorum, sine licentia Domini Regis.
Hæc omnia vult et præcepit Dominus Rex ab ipsa Domina regina servari et teneri.
IIe partie
(1) Ordinatum est à Domino Rege de hospitio Dominæ Reginæ, quod decima victualium domus solvatur, sicut est consuetum.
(2) Item. Quod reficiantur 13 pauperes cottidie sicut solent, et hæc sint super expensa hospitii.
(3) Item. Pro quator pauperibus, quos ipsa Domina consuevit reficere die sabbati, habeat, sicut solet quatuor solidos illa die.
(4). Item. 16 solidos pro eleemosyna, quando equitat et hospitium [p. 305] mutat. Habeat autem ultra prædicta omnia, pro donis, eleemosynis aliis, oblationibus exeniis, sive presentis, et aliis omnibus, quæ sibi placuerint, 600 lib. per annum, scilicet 200 lib. in quolibet compoto.
(5) Item. Pro 61 Dominarum vestibus, et aliis necesariis, pro qualibet XXX lib. turon. sum. IXxx lib. turon. pro illis.
(6) Item. Pro XX aliarum mulierum vestibus et aliis necessariis, pro qualibet XX libr. Turoenus, sulmma IIIIc lib. Turonens. pro illis.
(7) Item. De tappella ordinatum est, quod tota cera Regis sit, et capellanus habeat pro cera sua X libra Parisienses per annum, ipse autem capellanum suum tenebit de suo, in vestibus et aliis necessariis, preter cibum.
(8) A nemina autem Domina Regina mutuum recipiat, aut recepi faciat, neque donum, nec permittat a liberis suis donum aliquod recipi sive dari, in quo non intelligantur vina, vel victualia, seu alia hujusmodi levia vel minuta.
(9) Item. Quod abstineat a Dominabus vocandis, vel aliis magnis personis, et eis cum venerint diutius retinendis, et quod se non reddat nimis facilem ad loquendum cum tot venientibus, sed aliquotiens se excusari faciat, sicut decet.
(10) Item. Quod nec mandet, vel precipiat Ballivis Regis, sive prepositis, aut aliis ab ipso habentibus officia, et quod neminem poni faciat autoritate sua, in Balliviis, vel Sergenteriis, aut aliis officiis quibuscumque.
(11) Item. Quod amplius edificari vel operari non faciat, et quod personam aliquam in familia, vel liberorum suorum non recipiat, sine licentia Domini Regis.
(12) Haec omnia supradicta vult Dominus Rex, et precipit Dominæ Reginæ servari et teneri.
(13) Jurabunt autem tactis sacrosanctis evangeliis in presentia Domini Regis. Dom. Al. et G. clericus, quod fideles erunt Domino Regi, et quod bona fide curabunt, et providebunt quod expensæ domus fideliter et moderate siant, et quod in expensis domus, sub obtentu, vel nomine expensarum, nec ponent, nec computabunt præter expensas proprias dictæ domus.
(14) Consergio autem Sancti Germani precipi debet, quod expensas aliquas non faciat neque computet, nisi pro coopertura domorum, vel horto excolendo, aut pro factione vinearum Regis. »

Chancellerie royale

Paiements pour des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 160] Chasteau de Saint Germain, scavoir
Maçonnerie du grand escalier en terrasse
Du premier mars 1664
Aux sieurs Guillaume et Anthoine Villedo et François Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie des terrasses de Saint Germain : 14000 l.
Du 20e may
A eux, à comptes des ouvrages de maçonnerie par eux faicts aux terrasses de Saint Germain, cy : 12000 l.
Du 14e juin
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu de Fontainebleau : 11000 l.
Du 15 juin
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu de Saint Germain : 5500 l.
Du dernier juin
A Tristan Lespine, pour ouvrages de masonnerie par luy fait aud. lieu de Saint Germain : 450 l.
Du 22e septembre
A François et Guillaume Villedo et Bricart, à compte de leursd. ouvrages, cy : 10000 l.
A eux, idem : 8500 l.
[f. 160v] Du 22 septembre 1664
A Tristan Lespine, maçon, à compte des ouvrages qu’il fait au vieux chasteau de Saint Geamin, cy : 200 l.
A luy, idem : 800 l.
Du 25e dud.
A Guillaume et François Villedo et Antoine Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu : 8000 l.
A Tristan Lespine, pour parfait paiement des menues ouvrages par luy fait aud. lieu : 366 l.
A Lespine et Larue, à compte des reparations par eux faites au vieux chasteau de Saint Germain : 1800 l.
Du 14e octobre
A eux, à compte des reparations qu’ils font au vieu chasteau de Saint Germain : 900 l.
A Guillaume et François Villedo et Antoine Bricart, à compte idem : 9000 l.
Du XXIIIe decembre
A eux, à compte du restablissement des terrasses et grottes de Saint Germain : 10000 l.
Ausd. Lespine et Larue, maçons, à compte des ouvrages et reparations de maçonnerie du vieu chasteau de Saint Germain : 1000 l.
Du dernier decembre
Ausd. Villedo et Bricart, à compte du restablissement des terrasses et grottes de Saint germain : 6000 l.
Ausd. Lespine et Larue, à compte des ouvrages et reparations par eux faits au vieu chasteau de Saint Germain : 400 l.
Du 17 mars 1665
A eux, à compte de leursd. ouvrages du chasteau du Louvre : 300 l.
[f. 161] Ausd. Villeo et Bricart, à compte de leurs ouvrages de Saint Germain en Laye : 4000 l.
A Tristan Lespine, maçon, à compte des reparations par luy faites au pourtour des murs du petit parc dud. lieu : 200 l.
Du 1er aoust
A luy, idem : 50 l.
[Total :] 104466 l.
[f. 164] Reparations de maçonnerie de Saint Germain
[vide]
[f. 167] Charpenterie de Saint Germain en Laye
Du 14e juin 1664
A Dufay, charpentier, pour plusieurs ouvrages de charpenterie par luy fait à Saint Germain : 198 l.
Du 22e septembre
Aud. Dufay, à compte de sesd. ouvrages de Saint Germain, cy : 250 l.
A luy, idem : 800 l.
A Pierre Bastard, charpentier, pour son paiement de deux poutres qu’il a fournis aud. lieu, cy : 500 l.
Du 25e dud.
A Dufay, charpentier, à compte du restablissement des deux ponts levis dud. lieu de Saint Germain : 300 l.
Du 14e octobre
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie par luy faits pour le restablissement desd. ponts : 1200 l.
Du XXIIIe decembre
Aud. Dufay, charpentier, à compte de sesd. ouvrages de Saint Germain en Laye : 1000 l.
Du dernier decembre
A luy, à compte du restablissement des ponts levis des chasteaux de Saint Germain en Laye : 1700 l.
Du 19 mars 1665
A luy, à compte de sesd. ouvrages des chasteaux dud. lieu : 1000 l.
[Total :] 6948 l.
[f. 169] Menuiserie de Saint Germain
Du 14e juin 1664
A Adrien Million, menuisier, pour ouvrages de menuise par luy fait aud. lieu : 412 l. 5 s.
Du VIIe septembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie par luy fait à Saint Germain : 100 l.
Du 23e decembre
Aud. Million, à compte de sesd. ouvrages du chasteau de Saint Germain : 100 l.
Du dernier decembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie du chasteau de Saint Germain en Laye : 100 l.
Du 17e mars 1665
A luy, à compte de ses ouvrages de menuiserie dud. lieu : 350 l.
[Total :] 1062 l. 5 s.
[f. 172] Peintures, ornemens et vitreries de Saint Germain
Du 14e juin 1664
A Poisson, pour menues ouvrages de peinture faictes à Saint Germain : 72 l. 5 s.
A Robert Morel, vitrier, pour ouvrages de vitrerie par luy fait : 333 l. 3 s.
A Boutray, serrurier, pour ouvrages de serrurerie par luy fait : 412 l. 4 s.
Du VIIe septembre
A Jean Poisson, peintre, à compte des ouvrages par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 50 l.
A Boutray, à compte des ouvrages de serrurerie par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 60 l.
A Baptiste, sculpteur, à compte des ouvrages qu’il fait à la façade des terrasses de Saint Germain : 200 l.
Du 14 octobre
A Lherminier, pour les reparations de plomberie par luy faites à la terrasse de Saint Germain : 185 l. 5 s.
A Baptiste le Romain, à compte des ouvrages de sculpture qu’il fait aud. lieu : 800 l.
A Louis Boutray, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait au chasteau neuf de Saint Germain : 100 l.
Du 23 decembre
A luy, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 450 l.
[f. 172v] Du 22e decembre 1664
A Vautrin, sculpteur, à compte des ouvrages de sculpture par luy faits au vieu chasteau de Saint Germain : 200 l.
A Poisson, à compte des ouvrages de peinture par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 150 l.
A Baptiste le Romain, sculpteur, à compte des ouvrages qu’il fait à la façade des terrasses de Saint Germain : 300 l.
A Pierre Morel, vitrier, à compte des ouvrages par luy faits aux chasteaux de Saint Germain en Laye : 150 l.
Du dernier decembre
A Gilles Le Roy, à compte des ouvrages de plomberie des chasteaux de Saint Germain en Laye : 1000 l.
A Louis Boutrais, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait ausd. lieux : 200 l.
A Baptiste Tuby dit le Romain, à compte des ouvrages de sculpture par luy faits à la façade des terrasses de Saint Germain : 300 l.
A Jean Poisson, peintre, à compte de ses ouvrages du vieil chasteau de Saint Germain : 100 l.
A Denis Morel, vitrier, à compte des ouvrages de vittrerie des chasteaux de Saint Germain : 100 l.
A Leonnard Padelin et Jean Varisse, ramonneurs de cheminée, à compte de ce qu’ils ont fait ausdits lieux : 100 l.
Du 17 mars 1665
Aud. Boutray, serrurier, à compte de sesd. ouvrages de Versailles : 450 l.
A Pasquier, pour son paiement d’un chanbranle et d’un fouyer de marbre : 190 l.
[f. 173] A Jean Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il a fait à Saint Germain : 100 l.
A Voitrin, sculpteur, pour parfait paiement des balustrades dud. lieu : 241 l.
A Tolmay, vuidangeur, pour son paiement des fosses qu’il a faites aud. lieu : 803 l.
[Total :] 7046 l. 17 s.
[f. 176] Couvertures de Saint Germain
Du dernier decembre 1664
A Charles Juon, couvreur, à compte des couvertures au chasteau neuf de Saint Germain en Laye : 300 l.
A luy, à compte des ouvrages de couverture dud. lieu de Saint Germain : 2500 l.
[Total :] 2800 l.
[f. 178] Entretenement des grandes terrasses de pierre dure du vieux chasteau de Saint Germain
[f. 180] Jardinages de Saint Germain
Du 20e may 1664
A Jean Delalande, pour son remboursement de pareille somme par luy avancée pour le paiement des ouvriers qui ont travaillé au jardin neuf du petit bois du chasteau de Saint Germain, cy : 345 l. 15 s.
Du 22e septembre
A Denis Delamalle, à compte des enlevemens des immondices du pourtour des murs du parc de Saint Germain, cy : 200 l.
Du 23e decembre
Aux sieurs Guillaume, François Villedo et Antoine Bricard, à compte des fouilles et transports de terre qu’ils ont fait faire dans l’allée du perron du jardin du boullingrain : 1400 l.
A Soulaigre, pour avoir fait sabler la terrasse de l’appartement du Roy aud. lieu : 170 l.
A Jean Delalande, pour avoir fait venir 60 bastelées de sable et l’avoir répandu dans le jardin du boullingrain du chasteau neuf de Saint Germain en Laye : 180 l.
Du dernier decembre
Ausd. Villedo et Bricard, pour leur parfait paiement des fouilles et transport de terre pour l’aplanissement de l’allée en face du jardin du boullingrain : 1012 l.
[f. 180v] Du 17e may 1665
A Jean Delalande, pour le paiement des gens qui ont remply la glaciere de Saint Germain : 60 l.
Du 4 juin aud. an
A Gosselin et Duchesne, terrassiers, pour leur payement d’avoir enlevé les immondices de Saint Germain : 96 l. 15 s.
[Total :] 3464 l. 10 s.
[f. 182] Plans et avenues des chasteaux de Sainct Germain en Laye
Du 20 septembre 1665
A Roch Gaullard, pour son paiement d’avoir labouré vingt six arpens de menu plan dans les avenues des chasteaux de Saint Germain en Laye : 78 l.
A Morice Breton, pour avoir labouré quatorze arpens 86 perches de menu plan : 44 l. 10 s.
A Estienne Caffon, à compte de deux arpens quatre perches qu’il a palnté dans lesd. avenues : 60 l. 18 s.
A Barthellemy Jouan, pour son paiement d’avoir planté trois arpens 72 perches : 112 l.
A François Gignet, pour son paiement d’avoir fouillé 890 thoises de fossés : 99 l.
A Lalande, à compte des arbres qu’il a livrez pour planter dans lesd. avenues : 3500 l.
A Nicolas Morsant, pour son paiement de 74 milliers de menu plan pour planter lesd. avenues : 203 l. 10 s.
A Lalande, pour plusieurs allignemens par luy tirez pour planter lesd. avenues : 150 l.
[f. 182v] A Laurent Estienne, pour avoir vacqué pendant 4 mois aux plans desd. avenues : 400 l.
A Pierre Fleury, pour avoir planté 103 arpens 60 perches de menu plan : 1866 l.
Aud. Lalande, à compte des plans par luy fournis et à fournir pour planter lesd. avenues : 11500 l.
A Jean Duperet, pour son paiement de 78 milliers de menu plan : 187 l.
A Estienne Cavé, pour son paiement de la quantité de 57 milliers de menu plan : 131 l. 10 s.
A Pierre Liard, tant pour luy que pour luy que pour la veuve Vaugannier, pour leur paiement de 39 milliers 300 de menu plan : 108 l.
A Jean Dereine, pour son paiement de 34 milliers de chastaigniers : 161 l. 10 s.
A Guillaume Cavé, pour son paiement de 19 milliers 500 de menu plan : 62 l. 7 s. 6 d.
A Nicolas Morsan, tant pour luy que pour Jean Laisné, pour avoir planté 29 arpens 50 perches de menu plan : 531 l.
A Georges Vaillaud, pour son paiement de 104 milliers de menus pieds d’arbres : 208 l.
A Philippes Boubé, pour son paiement de 172 milliers de menus plans : 380 l.
A Robert Le Rat, pour son paiement de 71 milliers de menu plan : 177 l.
A Thomas Vitry, pour son paiement de 75 milliers de chastaigniers : 434 l. 10 s.
[f. 183] A Thomas Vitry, pour son paiement de 48 milliers 200 de menus plans : 289 l.
A luy, pour son paiement de 18 milliers un cent de chastaigniers pour planter lesd. avenues : 90 l. 12 s.
A Bloquiere, Marie et Rullier, pour leur paiement de 933 milliers de menus plans : 2237 l.
A Jacques Ravet, pour son paiement de 773 milliers de menus plans : 1932 l. 10 s.
A Pierre Dreux, pour avoir planté et rayonné 26 arpens de menus plans : 416 l.
A luy, pour son paiement de 822 milliers de menus plans pour lesd. avenues : 2050 l.
A Jean Goupy et Jean Bertin, pour avoir planté huict arpens 96 perches de menu plan : 881 l.
A Raoullin Millet, pour son paiement de 21 milliers 300 de chastaigniers pour lesd. avenues : 129 l. 18 s.
A Louis Delespine, pour avoir planté trente arpents de menus plans pour lesd. avenues : 1200 l.
A Jean Berthin et René Richard, pour avoir planté trois arpens treize perches de menu plan : 125 l.
A Robin Mallard, pour avoir planté sept arpens cinquante cinq perches de menu plan : 136 l.
A Maurice Breton, pour avoir planté 14 arpens 86 perches de terre : 267 l.
A Paul As et Denis du Lary, pour 43 arpens 86 perches qu’ils ont planté dans lesd. avenues : 789 l. 10 s.
[f. 183v] A Paul As, pour son paiement d’avoir livré 10 milliers 500 de menus plans : 35 l.
A Louis Meslin, pour son paiement de 1633 milliers 500 de menus plans : 4081 l. 5 s.
A Charles Thibout, pour 144 milliers de menu plan qu’il a livrés pour lesd. avenues : 360 l.
A Roch Gaullard, pour son paiement de 332 milliers 380 de menu plan pour lesd. avenues : 1283 l.
A Jean Leseigle, Robert Picot et Jullien Goyer, à compte des fosses qu’ils ont faits le long desd. avenues : 600 l.
A Jean Thuilleau, pour son paiement de 203 milliers 500 de menus plans : 758 l. 15 s.
A Mathieu Villain et Pierre Beaugrand, pour avoir planté cinquante deux arpens et demy de menu plan : 945 l.
A Gignet, Lesieur et Adam, pour avoir fait 185 toises de fossés le long desd. avenues : 92 l. 10 s.
A Laurent Estienne, pour le paiement des gens qui ont travaillé à abattre et arracher les arbres qui se sont rencontrées dans l’alignement desd. avenues : 16999 l.
A Jean Previlly et Louis Frucher, tant pour eux que pour leurs compagnons, pour avoir planté III arpens 72 perches de menu plan : 2011 l. 10 s.
[Total :] 58104 l. 5 s. 6 d. »

Paiements pour des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 85] Chasteau de Saint Germain
Maçonnerie
Du 22 may 1665
A Guillaume et François Villedo et Antoine Bricard, entrepreneurs de la maçonnerie de Saint Germain, à compte : 7000 l.
Du 11 juin
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils font au chasteau de Saint Germain en Laye : 9000 l.
A Tristan Lespine et Charles Delarue, à compte du restablissement des murs du parc dud. lieu : 485 l.
A eux, à compte du restablissement des couvertures des escaliers du vieil chasteau : 1750 l.
A Pierre Hamelin, maçon, à compte d’avoir carellé le jeu de paulme de Saint Germain : 300 l.
Du 4 juillet
Ausd. Villedo et Bricard, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils font au chasteau de Saint Germain : 8000 l.
Ausd. Lespine et Larue, à compte des terrasses et couvertures du vieu chasteau de Saint Germain : 1900 l.
[f. 85v] Du 24 juillet 1665
Ausd. François et Guillaume Villedot et Antoine Bricard, à compte de leursd. ouvrages : 5600 l.
A Tristan Lespine et Charles Delarue, à compte de divers ouvrages de maçonnerie qu’ils font aud. lieu : 1600 l.
Du premier septembre
Ausd. Villedot et Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils font à Saint Germain : 3000 l.
Ausd. Lespine et Larue, à compte des reparations de maçonnerie qu’ils font aud. lieu : 800 l.
Du 4 decembre
Ausd. Lespine et Larue, à compte des reparations de maçonnerie qu’ils font à Saint Germain : 1900 l.
A eux idem : 700 l.
Ausd. François et Guillaume Villedo et Antoine Bricard, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils font aux terrasses de Saint Germain : 1500 l.
A Pierre Hamelin, maçon, pour son paiement d’avoir repavé le jeu de paulme dud. lieu : 332 l.
Du 10 decembre
Ausd. Lespine et Larue, à compte des reparations de maçonnerie qu’ils font à Saint Germain : 1750 l.
Du 26 decembre
A eux idem : 1100 l.
Aud. Lespine, à compte des reparations de maçonnerie qu’il fait au vieil chasteau de Saint Germain en Laye : 200 l.
[f. 86] Du dernier decembre 1665
Ausd. Lespine et Larue, maçons, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils ont faits en divers endroits de Saint Germain : 600 l.
Dud. jour
Ausd. Villedo et Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils ont fait aux grottes de Saint Germain : 12000 l.
Ausd. Lespine et Larue, à compte des ouvrages et reparations de maçonnerie qu’ils font en divers endroits dud. lieu : 300 l.
Du 24 avril 1666
A eux idem : 1300 l.
[Total :] 61117 l.
[f. 87] Reparations de maçonnerie de Saint Germain en Laye
Du 22 may 1665
A Tristan Lespine et Romain Delarue, maçons, à compte des reparations des hautes terrasses que pour celles des murs de closture de Saint Germain : 500 l.
[f. 89] Charpenterie de Saint Germain en Laye
Du 22 may 1665
A René Dufay, charpentier, à compte des ouvrages qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 1000 l.
Du 12 juin
A luy, idem : 1300 l.
4 juillet
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie par luy faits et à faire aux chasteaux de Saint Germain : 900 l.
Du 24 dud.
A luy, idem : 700 l.
Du premier septembre
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie qu’il fait aud. lieu : 800 l.
Du 4 decembre
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain en Laye : 600 l.
A luy idem : 300 l.
Du 10 decembre
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 300 l.
A luy, idem : 800 l.
[f. 89v] Du 24 avril 1666
A René Dufay, charpentier, à compte des ouvrages qu’il a faits en divers endroits des chasteaux de Saint Germain : 550 l.
[Total :] 7250 l.
[f. 91] Menuiserie de Saint Germain en Laye
Du 22 may 1665
A Adrien Millot, menuisier, à compte de ses ouvrages de Saint Germain : 850 l.
A Charles Lavié, menuisier, idem : 3000 l.
Du 12 juin
A Adrien Mulot, menuisier, à compte de ses ouvrages de Saint Germain : 900 l.
A Charles Lavié, idem : 5600 l.
4 juillet
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 2200 l.
Du 24e dud.
Aud. Milot, menuisier, à compte des ouvrages qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 550 l.
Aud. Lavier, à compte des ouvrages qu’il fait tant à Versailles qu’à Saint Germain, cy pour nota la somme de 2700 l. [dans la marge :] enregistré cy devant fol. 65
Du premier septembre
A Adrien Mulot, menuisier, à compte des ouvrages qu’il fait à Saint Germain en Laye : 300 l.
Aud. Lavié, menuisier, idem : 300 l.
Du 4 decembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait aud. lieu : 500 l.
[f. 91v] Aud. Lavié, menuisier, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain en Laye : 2300 l.
Du 10 decembre 1665
A luy, à compte des ouvrages qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 1300 l.
A Adrien Millot, menuisier, à compte des ouvrages qu’il fait aud. lieu : 200 l.
Du 26 decembre
Aud. Lavié, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il faut au chasteau de Saint Germain : 500 l.
Du dernier decembre
A luy, idem : 1000 l.
Du 19 janvier
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie qu’il fait aud. lieu : 800 l.
A Mulot, menuisier, idem : 700 l.
Du 24 avril 1666
A luy, idem : 500 l.
Aud. Lavié, menuisier, à compte des ouvrages qu’il fait aud. lieu : 600 l.
[Total :] 22100 l.
[f. 93] Peintures, sculptures et ornemens de Saint Germain
Du 22 may 1665
A Jean Poisson, peintre, à compte des ouvrages de peinture qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 800 l.
A Jean De Launay, rocailleur, pour emploier en achapt de coquillages pour les grottes de Versailles et de Saint Germain, la somme de 1000 l., cy pour nota 1000 l. [dans la marge :] enregistré cy devant fol. 68v°
Du 12 juin
A Jean Poisson, à compte des ouvrages de peinture des chasteaux de Saint Germain en Laye : 850 l.
A Jean Disses, à comptes des toesles de mastic qu’il fait pour les terrasses de Saint Germain : 1000 l.
A André Mottelet, froteurs de parquet, à compte des ouvrages qu’il fait aud. lieu : 180 l.
Du 4 juillet
A luy, idem : 60 l.
A Pierre et Nicolas Mesnard, marbriers, à compte des ouvrages de pavé de pierre de Caen et de liais de la gallerie des grottes de Saint Germain : 1500 l.
A Jean Colot, fondeur, pour parfait paiement des ouvrages par luy faits à Saint Germain en l’année 1662 : 280 l.
A Jean Disses, à compte des toisles de mastic qu’il doibt mettre aux terrasses dud. lieu : 1400 l.
[f. 93v] Du 24 juillet 1665
A Baptiste Tuby, sculpteur, à compte des ouvrages de sculpture qu’il fait aux grottes et terrasses de Saint Germain : 500 l.
A Jean Poisson, peintre, à compte des peintures qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 200 l.
A Pierre et Nicolas Mesnard, marbriers, à compte des pierres de Caen et de liais qu’ils font à la gallerie des grottes de Saint Germain : 400 l.
Du premier septembre
A Jean De Launay, rocailleur, pour parfait paiement des coquillages qu’il a fait venir tant pour les grottes de Saint Germain que pour celles de Versailles : [rayé :] 1290 l. [dans la marge :] enregistré cy devant fol. 70
A Jean Disses, fontainier, à compte des ouvrages de mastic qu’il doibt faire sur la gallerie de Saint Germain, cy : 2000 l.
A Pierre et Nicolas Mesnard, à compte des ouvrages de pavé qu’il fait à la gallerie des grottes dudict lieu : 400 l.
A Jean Poisson, peintre, à compte des ouvrages de peinture qu’il fait à Saint Germain : 200 l.
Du 4 decembre
A Jean Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il a faits ausd. lieux : 200 l.
A Tuby, sculpteur, à compte des ouvrages de sculpture qu’il faut aux grottes et terrasses dud. lieu : 300 l.
Aud. Poisson, peintre, idem à compte de sesd. ouvrages : 200 l.
A Pierre et Nicolas Mesnard, marbriers, à compte des ouvrages de pavé de pierre de Caen et de liais qu’ils font à la gallerie des grottes de Saint Germain : 1300 l.
[f. 94] A Jean Disses, fontainier, à compte des ouvrages de mastic qu’il fait à la gallerie des grottes de Saint Germain : 5000 l.
A luy, idem : 6600 l.
A Gilles Martinot, horloger, pour avoir retably l’orloge de Saint Germain et y avoir mis une pendule, la somme de : 500 l.
A Colot, fondeur, pour plusieurs robinets et agraffes de cuivre par luy fournis pour led. lieu : 203 l. 2 s.
Du 10 decembre 1665
A Jean Disses, fontainier, à compte des ouvrages de mastic qu’il fait à la gallerie des grottes de Saint Germain : 4700 l.
A Pierre et Nicolas Mesnard, marbriers, pour parfait payement de pavé de pierre de Caen et de liais qu’ils ont faits dans les galeries des grottes dud. lieu : 366 l.
Du 26 decembre
A Jean Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il fait aud. lieu : 200 l.
Du 5 febvrier 1666
Au sieur Errard, pour son parfait paiement des ouvrages de peinture et dorure qu’il a faites à Saint Germain en Laye : 2406 l.
Du dernier decembre
Aud. Disses, à compte des ouvrages de ciment et de mastic qu’il a faits aux grottes dud. lieu, la somme de : 1000 l.
[f. 94v] Du 29 janvier 1666
A Mottelet, pour le frotage des planchers de plusieurs appartemens de Saint Germain : 186 l.
A Jean Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il a faits aud. lieu : 300 l.
Du 24 avril 1666
A luy, idem : 300 l.
[Total :] 33531 l. 2 s.
[f. 95] Couvertures et plomberies
Du 21 juin 1665
A Gilles Le Roy, plombier, à compte des ouvrages qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain en Laye : 2200 l.
A Charles Juon, couvreur, à compte des ouvrages qu’il fait aud. lieu : 600 l.
Du 4 juillet
A luy, à compte des ouvrages qu’il fait tant au chasteau du Louvre qu’à Saint Germain, cy pour nota 6600 l. [dans la marge :] enregistré cy devant f. 20
Du 4 decembre
A Charles Juon, couvreur, à compte des ouvrages qu’il a faits au jeu de paulme de Saint Germain : 1000 l.
[Total :] 3800 l.
[f. 96] Jardinages de Saint Germain et autres menues despences
Du 22e may 1665
A Gilles Duval, terrassier, pour parfait paiement d’avoir enlevé les terres et arraché les espines le long des murs du petit parc : 108 l.
A Claude Maron, terrassier, pour les vidanges des terres des fossez du vieu chasteau de Saint Germain : 1182 l. 11 s. 6 d.
Du 12 juin
A Louis Delalande, à compte des grands plans qu’il a entrepris faire au lieu cy devant appellé la garenne du Vezinet à Saint Germain en Laye : 3000 l.
Aud. Maron, à compte de sesd. ouvrages de Saint Germain en Laye : 1412 l. 18 s. 4 d.
Du 4 juillet
A Jean Delalande, pour plusieurs reparations qu’il a faittes dans le jardin du boullingrin : 150 l.
A Edme Boursault, terrassier, pour le paiement des ouvriers qui ont emporté les immondices de Sainct Germain : 90 l. 10 s.
Du 24 juillet
Aud. Lalande, à compte du pris des arbres qu’ils ont planté et doivent planter au lieu cy devant apellé la guarenne du Vezinet : 2000 l.
[f. 96v] Du 4 decembre 1665
Aud. Lalande, jardinier, pour avoir resablé de sable de riviere le jardin en gazon de Saint Germain, la somme de : 473 l. 2 s.
A Edme Boursaut, terrassier, pour le paiement des ouvriers qui ont levé le pavé et osté les terres de dessus la voute de la gallerie des grottes de Saint Germain : 435 l. 10 s.
A luy, pour le paiement des ouvriers qui ont travaillez au restablissement des murs du petit parc de Saint Germain et autres menues ouvrages, la somme de : 258 l. 10 s.
A Henry Soulaigre, consierge du vieux chasteau de Saint Germain, pour le nettoyement dud. chasteau, des fossés et de la cour des cuisines depuis le 21 juin jusqu’au 11 aoust ensuivant : 288 l.
Du 10 decembre
Aud. Lalande, pour l’entretenement des oranges qui luy ont esté mis entre les mains au mois de septembre de la presente année jusqu’au premier janvier de l’année prochaine : 200 l.
A Jean Baptiste et Louis Delalande, pour employer aux grands plants des avenues de Saint Germain en Laye : 3000 l.
A Edme Boursaut, terrassier, pour le paiement des ouvriers qui ont travaillé au restablissement des murs du petit parc de Saint Germain et autres menues ouvrages : 258 l. 15 s.
[f. 97] Du 26 decembre 1665
A Edme Boursaut, pour le restablissement des murs du parc de Saint Germain : 234 l. 17 s.
A Disses, fontainier, à compte des ouvrages de ciment qu’il fait aux grottes dud. lieu : 3200 l.
Du dernier decembre
A Jacques Liard, pour avoir pris la quantité de 985 taupes qu’il a prises : 172 l. 7 s.
A Leonnard Aubry, paveur, pour les reparations qu’il a faites à Saint Germain pendant l’année 1664 : 376 l.
Du 25 janvier 1666
Au sieur Moyer, pour le regarnissement des plans qui ont esté faits l’année derniere dans la plaine de Vezinet : 6000 l.
A Julienne, pour le paiement des charpentiers qui travaillent à faire des palais pour la closture des plans de Saint Germain : 800 l.
A Edme Boursaut, pour avoir fait empailler la glaciere du chasteau neuf de Saint Germain : 99 l.
A Tessier, pour son parfait paiement de 2 poesles pour l’orangerie de Saint Germain : 110 l.
A Lalande, à compte des grands plans qu’il fournit dans la plaine du Vezinet : 1000 l.
Du 24 avril
A luy, pour son remboursement de pareille somme d’avoir fait restablir la glaciere de Saint Germain : 139 l. 1 s.
[f. 97v] A François Tolmay, vuidangeur, pour son paiement de plusieurs ouvrages faits à Saint Germain : 160 l.
A Jean Disses, à compte des ouvrages de ciment, patte et marches par luy faits aux grottes de Saint Germain : 1000 l.
Du 4 juin 1666
A Jean Baptiste Delalande, à compte des plans que le Roy fait faire dans la plaine de Vezinet à Saint Germain : 1000 l.
Au sieur Jullien, pour employer au paiement des charpentiers, scieurs de long et autres ouvriers qui travaillent à faire des palis pour la closture des plans que Sa Majesté fait faire dans la forest de Saint Germain : 2200 l.
Au sieur Moyer, pour emploier aux menues plans que Sa Majesté a fait faire sur les costes d’Acheres et dans la plaine de Vezinet à Saint Germain : 2000 l.
Du 17 juillet
A Jacques Ravet, à compte de 1351 milliers de menu plan qu’il a fournis pour planter à la haye aux prestres, vente de Bourbon, scize en la forest de Saint Germain : 661 l. 3 s. 6 d.
A Jean Forest, vigneron, idem à compte de quatre arpens 82 perches de menu plan : 168 l. 10 s.
[f. 100] Du 17 juillet 1666
A Jean Duvivier, André Leger et Jean Coulon, vignerons, à compte de trois arpens vingt cinq perches de menu plan qu’ils ont planté dans la vente de Bourbon à Saint Germain en Laye : 101 l. 10 s.
A Jean Gouy, René Richard et autres pour avoir labouré 138 arpens 60 perches de menu plan : 415 l. 10 s.
A Jean Frade et Paul Has, vignerons, pour 87 arpens 86 perches de menu plan : 266 l.
A Charles Ravet, pour avoir fait planter la quantité de 25 arpens 6 perches de menu plan : 1002 l. 8 s.
A Nicolas Morceau, idem de 15 arpens 6 perches de menu plan qu’il a planté à la Haye ayux Prestres : 417 l. 7 s. 6 d.
A Jumel, souverain et Rabilly, pour avoir fait la quantité de 242 thoises de fossés à Saint Germain dans la vente de Bourbon : 121 l.
A Louis Meslin, à compte de 15 arpens 17 perches qu’il a fait planter au lieu cy devant appellé la garenne de Vezinet : 270 l.
[f. 100v] A Jean Jumel, vigneron, pour avoir faict la quantité de 820 thoises de fossés à la vente de Bourbon : 137 l. 15 s.
A Martin Garoche et François Levasseur, idem de 1322 thosies de fossé : 132 l. 4 s.
A Jean Peully et Louis Foucher, pour avoir fait les premiers labours de III arpens 72 perches de menu plan : 335 l.
A Barthelemy Nerville, vigneron, pour avoir planté 4 arpens 86 perches de menu plan aud. lieu : 87 l.
A Jean Piteux et Louis Pusier, idem de 42 arpens 12 perches de menu plan aud. lieu : 758 l. 4 s.
A Pierre Thuileau, pour avoir planté 42 arpens 46 perches de menu plan : 660 l. 16 s.
A Baptiste Delalande, à compte des fossés qu’il a fait faire tant à l’entour de la grznde demue lune que le long de la route : 590 l.
Au sieur Estienne, pour les voiages et autres menus frais qu’il a fait pendant les années 1664 et 16665 qu’il a eu l’œil sur les ouvriers qui ont travaillé ausd. plans, la somme de : 236 l. 13 s.
A Jacques Depoix, pour son paiement d’avoir livré en l’année 1664 la quantité de 17 milliers 700 de menus plans : 101 l. 10 s.
A Gilles Giroust, pour 190 milliers de menu plan qu’il a livré pour planter aud. lieu : 382 l. 2 s.
A Claude Bellier et François Lavechef, à compte de 8 allignemens qu’ils ont pris pour faire les allées : 135 l.
[f. 101] A Mathurin Laborde, pour avoir fait la quantité de 1089 thoises de fossés pour claure la vente de Bourbon : 544 l. 10 s.
A Noel Odeau, pour son paiement de 382 milliers un cent de menu plan qu’il a livré pour estre planté au lieu cy devant appellé la garenne de Vezinet : 1041 l. 10 s.
A Laurent Estienne, pour le paiement des ouvriers qui ont travaillé tant à planter du menu plan au lieu cy devant appellé la garenne de Vezinet que pour les labours, cy : 4633 l.
[Total :] 12368 l. 19 s. 6 d.
[f. 98] Serrurerie de Saint Germain
Du 22 may 1665
A Louis Boutrais, serrurier, à compte des ouvrages de serrurerie de Saint Germain : 850 l.
Du 12 juin
A luy, idem : 1050 l.
Du 24 juillet
A luy, idem : 600 l.
Du premier septembre
Aud. Boutrais, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait en divers endroits dud. chasteau : 700 l.
Du 4 decembre
A luy, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain en Laye : 300 l.
A luy, idem : 300 l.
A Mathurin Le Breton, pour trois portes de fer qu’il a faites aux arcades de la terrasse d’en hault de Saint Germain : 900 l.
Du 10 decembre
Aud. Boutrait, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il a faits en divers endroits des chasteaux de Saint Germain : 700 l.
A luy, idem à compte : 900 l.
[f. 98v] Du XI janvier 1666
A Louis Boutrais, serrurier, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait à Saint Germain : 800 l.
Du 24 avril
A luy, idem : 600 l.
[Total :] 7700 l.
[f. 99] Vitrerie des chasteaux de Saint Germain
Du 22 may 1665
A Robert Morel, vitrier, à compte des ouvrages de vitrerie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 700 l.
Du 12 juin
A luy, idem : 550 l.
Du 24 juillet
A luy, idem : 550 l.
Du premier septembre
A Robert Morel, vittrier, à compte de sesdits ouvrages de Saint Germain : 550 l.
Du 4 decembre
A luy, à compte des ouvrages de vittrerie qu’il a faits en divers endroits dud. lieu : 200 l.
Du VIII janvier 1666
A luy, idem : 400 l.
Du 24 avril
A luy, à compte de sesd. ouvrages des chasteaux de Saint Germain : 550 l.
[Total :] 3500 l. »

Pièces concernant l’autorisation donnée par le roi à Jean Delalande, jardinier du petit bois et du futur parterre du Château-Neuf à Saint-Germain-en-Laye, de construire une maison à proximité

« Plaise au Roy, en consideration des services rendus durant cinquante cinq années par feu Jehan Delalande, son jardinier à Saint Germain en Laye, et ceulx de Jean Delalande, son fils, aussy pourvu de la charge de jardinier de Votre Majesté en son jardin du chateau neuf dudit Saint Germain, n’ayant aucun logement pour se retirer et rendre le service qu’il est obligé de faire journellement, luy permettre de faire bastir pour sa demeure une petite maison aux environs de sa charge, suivant les allignemens qui luy en seront donnés par le sieur de Fourcy, surintendant des Bâtimens de Votre Majesté, à la charge et condition d’en jouir, ses successeurs et aiant cause, et qu’ils n’en pourront estre depossedés qu’après le remboursement actuel des frais et dépenses qu’il aura faites pour lesdits batiment, et le supliant priera Dieu, pour la santé et prosperité de Votre Majesté.
Au dessous est ecrit : Le Roy renvoye le present placet aux sieurs de Fourcy, intendant, et de Donon, controlleur general de ses Bâtimens, pour sur le contenu en iceluy donner advis à Sa Majesté, lequel vue sera par Elle pourvut au suppliant ainsy qu’il appartiendra. Fait à Saint Germain en Laye, le vingt huitieme jour de novembre mil six cent vingt cinq. Signé Pottier.
Ensuitte est pareillement écrit : Veu par nous Henry de Fourcy, seigneur de Chessy, conseiller du Roy en ses conseils d’Etat et privé, superintendant et ordonnateur des Bâtiments de Sa Majesté, le placet cy dessus presenté à Saditte Majesté le vingt huit novembre dernier par Jehan Delalande, son jardinier ayant la charge des allées et pallissades du petit bois de Saint Germain en Laye et retenu pour l’entretenement du parterre qui se doit faire audit lieu le long du batiment neuf, par lequel il suplie Sa Majesté de luy permettre de faire bastir à ses dépends ung logement pour sa retraitte dans l’estendue de saditte charge suivant les alligements qui pour celuy en seront par nous donnez, à la charge d’en jouir, luy, ses hoirs et ayant causes, et qu’il n’en pourra estre despossedé qu’au prealable il n’ait eté remboursé des depences par luy faites audit lieu, au bas duquel placet est le renvoye qu’il plaist à Sa Majesté de nous faire pour sur ce luy donner notre advis, pour à quoy obeir et satisfaire, nous étant fait representer, en la presence du sieur de Donon, aussy conseiller de Sa Majesté et controlleur general desdits batimens, les plants et desseings dudit lieu, lesquels apres avoir bien exactement considerés, notre advis est que, bien que cette proposition soit extraordinaire et non encore usité en semblable chose, neantmoings Sa Majesté peut, soubz son bon plaisir, permettre audit Jehan Delalande de faire ledict bastiment pour son logement, pourveu que ce soit suivant les resolutions prises pour ledit lieu et les allignemens, devis et desseings qui pour ce luy en seront par nous baillés, afin que, quant il plaira à Sa Majesté rembourser audit Delalande les dépenses faittes audit bastiment, et puisse sans le démolir servir tant à luy en laditte qualité de jardinier que aux autres cy apres qui luy succederont en laditte charge. En temoin de quoy nous avons signé la presente le vingtieme jour de decembre mil six cent vingt cinq, signé Fourcy et de Donon, avec paraphe.
Aujourd’huy vingt unieme de janvier mil six cent vingt six, le Roy estant à Paris, ayant vue l’advis à luy donné par les sieurs de Fourcy, surintendant, et de Donon, controlleur general de ses Bâtimens, suivant le renvoy à eux fait par Sa Majesté du placet à Elle presenté des le vingt huitieme jour de novembre dernier par Jehan Delalande, son jardinier ayant la charge des allées et pallissades du petit bois de Saint Germain en Laye et retenu pour l’entretenement du parterre qui se doit faire audit lieu, le long du bastiment neuf, à ce qu’il pleust à Sa Majesté luy permettre de faire bastir à ses depens ung logement pour sa retraite dans l’estendue de saditte charge, suivant les allignements qui pour celuy en seront donnés par lesdits sieurs de Fourcy et de Donon, à la charge d’en jouir, luy, ses hoirs et ayans cause, et qu’il n’en poura estre deposedé qu’au prealable il n’ayt eté remboursés des depenses par luy faittes audit lieu, et desirant en cette occasion gratiffier et favorablement traiter ledit Delalande et luy donner moyen de s’acquiter plus soigneusement de la charge qu’il a de sesdits jardins, pallissades et parterre, Sa Majesté, suivant et conformement audit advis mis au bas dudit placet cy attaché, luy a permis et permet de faire ledit bastiment pour son logement, pourvu touttesfois qu’elle soit suivant les resolutions prises pour ledit lieu et les allignements, devis et desseings qui pour celuy en seront donnés par lesdits sieurs de Fourcy et de Donon, surintendant et controlleur susdits, afin que, quand il plaira à Saditte Majesté rembourser audit Delalande les depenses par luy faittes audit bastiment, il puisse dans le demolir servir tant à luy en laditte qualité de jardinier que aux autres cy apres qui lui succederont en laditte charge ainsy qu’il est porté par ledit advis. Mandons à cette fin ausdit sieur de Fourcy et de Donon, surintendant et controlleur susdit de ses dits Batiments et tous autres ses officiers qu’il appartiendra, de tenir la main à ce que sa volonté portée par le present brevet soit exactement suivie et executée, l’ayant pour ce voulu signer de sa main et fait contresigner par moy, conseiller en son conseil d’Estat et secretaire de ses commandemens et finances. Signé Louis, et plus bas Pottier.
Nous Henry de Fourcy, seigneur de Chessy, conseiller du Roy en ses conseils d’Etat, privé, surintendant et ordonateur des Bastimens de Sa Majesté, appres nous estre apparu du brevet de Saditte Majesté en datte du vingt ung janvier de la presente année, signé Louis et plus bas Pottier, par lequel, sur l’advis que nous aurions donné à Sa Majesté au bas d’un placet à nous renvoyé attaché audit brevet, il luy auroit plus permettre à Jehan Delalande, son jardinier ayant la charge des allées et pallissade du petit bois de Saint Germain en Laye, de faire bastir à ses dépens un logement pour sa retraite dans l’etendue de saditte charge suivant les allignemens, devis et desseingt qui pour ce luy en seroient par nous donnés, estant transportés sur les lieux en la presence du controlleur general des Bastiments de Sa Majesté, avons arresté le present plan pour estre cuivy par ledit Jehan Dalalande et alligné, adscavoir, la devanture marqué A, et qui sera le devant du logis du costé de la court qui y sera jointe, en la forme qui est icy designée apres le pied droit de l’encoigneure du bout de la gallerie du logement de la Royne mere, qui est la plus proche de la porte qui des terrasses conduit dans ledit petit bois, et le pignon, marqué B, après le dedans du mur de closture du costé des terrasses qui fait retour et descend au bas vers le village du Pecq, et le tout retourné à l’esquerre suivant les mesures contenues audit plan, pour en iceluy faire ledit Delalande, si bon luy semble, des caves en toute son étendue, et au dessus d’icelle deux chambres basses separées de l’escallier, dont la plus grande aura dix neuf pieds carré et l’autre douze pieds, sur lesditte largeur desquels le niveau sera ung pied plus hault que le seuil de laditte porte qui desdittes terrasses conduit dans ledit petit bois, afin de pouvoir donner des soupiraux aux caves qui y seront faittes, et auront icelles chambres dix pieds de hauteur sous sollives, au dessus desquelles seront faittes des chambres en galletas seulement, et les appuits des lucarnes d’icelles assubjetis et de niveau après les entablement dudit logis, le tout couvert en thuille et basti de bon moelon, chaux et sable, avec encoigneure, jambes soubs pouttres, pieds droits et coussoirs des portes et fenestres de bons quartiers de pierre de taille. Fait et arresté par nous en la presence dudit controlleur le vingt deuxieme jour de may mil six cent vingt six. Signé Fourcy et de Donon, avec paraphe.
Extrait des registres du conseil d’Etat
Sur ce qui a esté remontré au Roy en son conseil par Jehan Delalande, jardinier de Sa Majesté au chateau neuf de Saint Germain en Laye, que Saditte Majesté luy auroit accordé, fait donc de tous les arbriceaux qui se trouveroient dedans et dehors l’alignement de l’advenue qui ce doit faire audit chateau et qu’il conviendra abbattre pour cette effet suivant le desseing des sieurs de Fourcy et Donon, surintendant et controlleur general des Batiments de Sa Majesté, et outre qu’Elle luy auroit permis de faire bastir pour sa demeure une maison dans l’estendue de saditte charge de jardinier suivant les allignements qui luy en seroit baillé par lesdits sieurs de Fourcy et Donon, à la construction duquel bastiment et jouissance desdits arbres, il auroit esté troublé par le procureur de Saditte Majesté audit lieu de Saint Germain, qui l’auroit fait condampner en douze livres parisis d’amande, requerant qu’il plaira à Sa Majesté le decharger de laditte amande et faire deffenses à sondit procureur et autres officiers dudit lieu de le troubler et empecher, tant à la construction de laditte maison qu’à la jouissance desdits abriceaux qui sont dans les clos de Saditte Majesté. Veu laditte requeste, le brevet de Saditte Majesté du vingt ungieme janvier dernier portant permission audit Delalande de faire faire ledit bastiment pour son logement veu qu’il soit fait suivant les allignement, devis et desseings qui luy seront donnés par lesdits sieurs de Fourcy et Donon, autre brevet de Saditte Majesté du vingt sixieme febvrier ensuivant, du don fait audict Delalande desdits arbriceaux qui se trouveront dedans et dehors l’allignement de laditte advenue qui se doibt faire audit chasteau de Saint Germain, le plan et devis dudit bastiment faict par lesdits sieurs de Fourcy et Donon le vingt deuxiesme may dernier, le Roy en son conseil, faisant droict sur laditte requeste, a ordonné et ordonne que ledit Delalande jouira du contenu esdits brevets de Saditte Majesté des vingt ungieme janvier et vingt sixiesme de febvrier l’année presente mil six cent vingt six, a faict inhibition et deffences aux officiers dudit lieu de Sainct Germain et tous autres de le troubler en la construction dudit bastiment et jouissance du don à luy faict par Saditte Majesté des dits arbriceaux mentionnés esdits brevets et la deschargé de laditte amande de douze livres parisis à laquelle il a eté condampné par lesdits officiers. Faict au conseil d’Estat du Roy tenu à Saint Germain en Laye le quatorziesme jour d’octobre mil six cent vingt six. Au dessous est ecrit : collationné, signé de Lecelles avec paraphe. »

Est jointe une copie de lettres patentes en date du 14 mars 1647 confirmant la possession de la maison à « Jean Delalande, notre jardinier ayant la charge des allées et des pallissades du petit bois et du parterre qui est le long du bastiment neuf de notre chateau de Saint Germain en Laye ».

Maison du Roi (Ancien Régime)

Procès-verbal de prise de possession par le département des Travaux publics des parterres et de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye

« République française
Liberté, égalité, fraternité
L’an mil huit cent quarante-neuf, le vingt-quatre octobre, en exécution du décret du gouvernement provisoire du vingt-deux mars mil huit cent quarante-huit qui place dans les attributions du département des Travaux publics les palais et monuments ayant fait partie de la dotation de l’ancienne Liste civile,
Et conformément à la délégation et aux instructions contenues dans les lettres de monsieur le ministre des Travaux publics des 21 avril et 12 juillet 1848,
Nous Louis Jean Marie Moreau, architecte du gouvernement, demeurant à Paris, rue Saint-Georges, n° 20, nous sommes transporté sur la terrasse de Saint-Germain sise à Saint-Germain-en-Laye, département de Seine-et-Oise,
Où étant nous avons trouvé
1° M. Jean-Baptiste Rihouet-Deslandes, ancien régisseur des domaines de la Liste civile, demeurant à Paris, cour des Fontaines, n° 5, délégué par M. Vavin, représentant du peuple, liquidateur général de l’ancienne Liste civile, suivant lettre du 1er août 1848, à l’effet de faire remise à l’Etat des biens composant la dotation de la Couronne
2° M. Constant Macquet, vérificateur des Domaines au département de Seine-et-Oise, demeurant à Versailles, rue des Réservoirs, n° 8, agissant conformément aux instructions contenues dans la lettre de M. Chardon, directeur de l’Enregistrement et des Domaines au département de Seine-et-Oise, du 1er mai 1849, pour l’exécution du décret du 27 avril précédent et suivant les règles établies par monsieur le ministre des Finances du 8 octobre 1848
3° M. Jules Alexandre Cailloux, architecte, demeurant à Paris, rue du Marché-Saint-Honoré, n° 25, chargé de la surveillance et conservation de la terrasse et du parterre,
Après avoir procédé ensemble à la visite détaillée de ladite terrasse et du parterre, nous avons fait la description suivante :
Ces parterre et terrasse sont situés au nord-est de la ville, sur la rive gauche de la Seine qu’ils dominent sur une grande hauteur.
Ils sont compris entre la forêt au nord et des propriétés particulières, à l’ouest et au sud, dont le pavillon dit Henri IV forme l’extrémité.
La terrasse commence au rond-point du dit parterre, et se termine à un vaste terre-plein polygonal, au-devant d’une des entrées de la forêt.
La terrasse et le parterre sont indiqués au plan ci-joint par une teinte rose.
En dehors de ce parterre et de cette terrasse sont deux propriétés nationales, l’une appelée hôtel de Lalande, située dans l’extérieur de la ville à l’extrémité de l’avenue du Boulingrin, l’autre ayant façade sur le chemin de fer, derrière les bâtimens du parterre, et appelée hôtel Clérambourg.
Ces deux immeubles sont indiqués au plan par une teinte verte.
Le parterre est divisé en grands massifs par des avenues régulièrement plantées d’arbres à haute tige.
La partie la plus rapprochée de la grille du château, au-devant de la tranchée du chemin de fer, contient des parterres de fleurs et plates-bandes de gazon entourés de treillages.
Les massifs en suite sont plantés de grands arbres en quinconces. Ils s’étendent jusqu’à l’allée et au rond-point où comment la grande terrasse.
Le sol du quinconce se termine de ce côté en terre-plein, d’où on descend au sol du rond-point par deux escaliers droits.
Lors de l’établissement de la gare du chemin de fer, des bosquets et taillis autrefois dans la forêt ont été annexés au parterre.
Ils sont divisés en massifs irréguliers, dont l’un renferme une enceinte treillagée et à l’intérieur deux glacières ; chacune est surmontée d’un talus, soutenu du côté du nord par un mur percé d’une porte.
Les bosquets renferment en outre dans la partie la plus rapprochée de la terrasse une maison entourée de bâtimens et dépendances, le tout inhabité et en ruines. Le mur de l’enceinte qui existait au-devant est actuellement détruit ; il ne reste plus que le portail.
La grande terrasse est séparée de la forêt dans toute sa longueur par un mur de clôture et plantée d’une rangée régulière de grands arbres parallèle et à quinze mètres de distance du mur.
Au-devant, une large avenue gazonnée dans la largeur comprise jusqu’au mur de soutènement, sur le sommet duquel est une suite de barrières dans tout la longueur.
La partie comprise entre les arbres et le mur est divisée par une haie en deux parties, l’une de 3 m. 00 environ de largeur, formant contr’allée auprès des arbres, l’autre cultivée en potager et concédée à des agents forestiers et aux hospices.
Le terre-plein à l’extrémité est gazonné comme l’avenue. La grille d’entrée sur le parc se compose de trois travées ; celle du milieu entre deux piles en pierre, ouvrante à deux ventaux avec deux repos. Le pavillon de garde auprès, quoique sur le sol de la terrasse, fait partie de la forêt et dépend de l’administration des Domaines.
Les murs de soutènement du terre-plein de la terrasse et du rond-point sont semblables et construits en moellon de grand appareil, avec bandeau et banquette en pierre. Ils sont précédés d’un tour d’échelle.
La terrasse et le parterre sont mis en communication avec les terrains inférieurs, la terrasse auprès du terre-plein par une rampe en pente douce fermée par une grille, le parterre par une suite d’escaliers droit dont l’entrée fermée par une grille est entre le rond-point et le pavillon Henri IV.
Le parterre a plusieurs entrées sur la ville : ce sont les grilles dites du Boulingrin, de la Place du Château, de la Route de Pontoise et des Loges, s’ouvrant sur les rues, places, route et avenues du même nom, et sur la forêt un pont fermé par une barrière traversant le fossé de clôture.
Auprès de la grille du Boulingrin est l’habitation d’un surveillant.
Elle se compose d’un petit bâtiment élevé sur caves voûtées d’un rez-de-chaussée et d’un étage mansardé, d’une cour à la suite, close par un treillage, renfermant le four couvert par un appentis et un hangar.
Derrière, et dans toute la longueur, d’un jardin, du bâtiment et de la cour, fermé par une haie dans l’alignement de la rue des Arcades.
La grille du Boulingrin se compose de cinq travées à barreaux en fer, entre deux piles en pierre. La travée du milieu ouvrante à deux venteaux, les autres sur bahuts en pierre.
La clôture à la suite de la grille au devant de la propriété particulière appelée Cité Médicis consistait dans un mur en pierre et moellon de 50 c. d’épaisseur. Les propriétaires avaient obtenu de l’administration de l’ancienne Liste civile la permission de le remplacer par une grille. Ce mur a été démoli et n’est pas encore remplacé.
Le mur à la suite au devant du terrain attenant au château est précédé d’une treillage formant hémicycle. Ce terrain est loué par l’administration des Domaines à un agent du ministère de la Guerre. Il a une porte de sortie sur le parterre. Au devant de ce mur d’enceinte est un terre-plein auquel donnent accès trois escaliers en pierre.
La grille de la place du château comprend treize travées, dont deux ouvrantes à deux ventaux, le reste sur bahut en pierre précédé d’un trottoir sur la place.
La grille de Pontoise comprend onze travées. Celle du milieu seule ouvrante. Elle est appuyée à chaque extrémité à une pile surmontée d’un vase formant la tête d’un mur en hémicycle. Celui de droite appartient à une propriété particulière. Celui de gauche se lie au pavillon de surveillant qui fait partie de la propriété nationale.
Ce logement se compose d’un pavillon d’habitation avec une cour. Il est élevé, comme le précédent, sur caves voûtées d’un rez-de-chaussée et d’un premier en mansardes.
Sur un des côtés de la cour, un petit bâtiment composé d’un rez-de-chaussée et d’un premier couvert en ardoises.
Grille de l’avenue des Loges
Neuf travées semblables aux précédentes. A chaque extrémité, une pile surmontée d’un vase.
Le fossé ou saut-de-loup au bord de la forêt est revêtu du côté du parterre par un mur en maçonnerie avec banquette en pierre.
La barrière sur la forêt est en fer entre deux piles en pierre. Elle ouvre en trois parties, celle du milieu à deux ventaux. De chaque côté du pont un parapet en pierre supportant une jouée de barrières appuyées aux piles de pierre de la porte. Ces jouées sont en bois.
L’espace entre la dernière rangée d’arbres de l’allée du parterre et la façade de chacune des maisons comprises depuis l’avenue du Boulingrin jusqu’au pavillon Henri IV inclusivement a été concédé à divers titres et conditions aux propriétaires et clos par des treillages et des haies.
Il en est de même des propriétés particulières comprises entre les grilles de la place du château et de la route de Pontoise pour lesquelles les terrains concédés consistant dans : un espace triangulaire clos par un treillage en bois au-devant de la propriété Rigal occupée par un restaurant près de la grille de la place du Château.
Un autre terrain au devant de la propriété à la suite, en allant vers la grille de Pontoise, appartenant à M. Vasson et Cie, de 40 m. 00 sur 9 m. 00 divisé en deux par une allée correspondante à la porte d’entrée de la maison, concession renouvelée, sous toutes réserves, par une lettre de M. le ministre des Travaux publics du 23 septembre 1848.
Un troisième terrain en triangle au devant de la propriété Rouget, auprès de la grille de Pontoise, clos par un treillage dans l’alignement de la première rangée d’arbres.
Ces immeubles, tels au surplus que le tout est figuré et indiqué dans les plan et inventaire dressés en vertu de l’article 6 de la loi du 2 mars 1832, savoir : terrasse, parterre et dépendances sous les nos 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 18, 32, 98, 99 ; terrains loués et concédés soue les nos 1, 2, 3, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 25 bis, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 66, 97, 121, 121 bis, 122 et 122 bis, page de l’atlas 108.
Nous avons ensuite dressé un inventaire des objets immeubles par destination, indiqué l’état des constructions, leur superficie, les frais d’entretien annuels, les servitudes, le tout compris dans les état et plan ci-annexés et signé des parties présentes.
Prise de possession
La description qui précède et l’inventaire des objets immobiliers par destination ayant été reconnu exacts, M. Richard Delandes es noms qu’il agit a déclaré faire remise à l’Etat du parterre et de la terrasse de Saint-Germain, avec toutes leurs dépendances, et à l’instant nous en avons pris possession au nom de M. le ministre des Travaux publics, qui en donne décharge à la Liste civile, sous toutes réserves de droit et pour le dit immeuble être administré conformément à la loi du 22 mars 1848, étant exceptés de la présente prise de possession l’hôtel Lalande et l’hôtel Clérambourg, remis à l’administration des Domaines comme bien productifs, en exécution du décret précité du 27 avril 1848 et suivant un procès-verbal en date au commencement du 7 février 1850, ainsi que les terrains loués ou concédés faisant partie de la terrasse et du parterre ci-dessus désignés.
En foi de quoi nous avons dressé le présent procès-verbal, fait entre nous en triple exemplaire et clos à Saint-Germain le sept février mil huit cent cinquante.
Et ont MM. Richard-Deslandes, Macquet et Cailloux signé avec nous, après lecture faite.
Richard-Deslandes, Macquet, L. Moreau, Cailloux, J. Cailloux »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal de remise au ministère de la Guerre du jardin situé à l’est du château à Saint-Germain-en-Laye

« L’an mil huit cent cinquante, le sept mai, en exécution du décret du président de la République en date du 27 mars dernier qui place dans les attributions du ministre de la Guerre, pour être affecté au service militaire, le jardin dit de la Couronne situé à Saint Germain en Laye et contigu au pénitencier militaire, nous François Fournier, sous intendant militaire de 1ère classe à la résidence de Saint Germain, désigné par monsieur le ministre de la Guerre suivant dépêche du 12 avril dernier à l’effet de prendre possession de ce jardin dont la description sera énoncée ci après
2° M. Louis Jacques Boisset, receveur des Domaines à Saint Germain, demeurant rue Saint Thomas, n° 2, désigné par M. Chardon, directeur de l’Enregistrement et des Domaines au département de Seine et Oise suivant lettre du 29 avril 1850, n° 10270-83 pour effectuer la remise dont il s’agit
3° En présence de M. Delapparent, capitaine du génie en chef à Saint Germain
Les dénommés, agissant aux qualités sus énoncées conformément aux instructions qui leur ont été respectivement données, se sont réunis à l’effet de procéder à la remise et à la prise de possession définitive du jardin dit de la Couronne, indiqué par la lettre A sur le plan dressé par le génie militaire dont fait mention le décret du 27 mars dernier et dont un calque restera ci annexé, et sous le n° 3 de la 108me feuille de l’atlas dressé par l’ancienne liste civile avant la remise dudit jardin à l’administration des Domaines.
Ce jardin situé à l’est du château de Saint Germain et longeant le mur de contre escarpe de la courtine 3-4, confiné au nord par le parterre, à l’est par l’enclos bâti dit la Cité de Médicis, au sud par la rue du Château Neuf, à l’ouest par le fossé du château, à deux entrées, l’une sur le parterre, l’autre sur la rue du Château Neuf, et sa superficie est d’environ 1975 mètres carrés.
Prise de possession
Les désignations et descriptions qui précèdent étant terminées ainsi qu’il est expliqué ci-dessus, monsieur Boisset, au nom qu’il agit, a fait la remise dudit jardin sans exception ni réserve à monsieur Fournier, sous intendant militaire, qui a déclaré en prendre possession définitive au nom du ministre de la Guerre.
En foi de quoi nous avons dressé le présent procès verbal en triple expédition, qui ont été signés après lecture par les personnes sus dénommées.
Fait à Saint Germain les jour, mois et an que dessus
De Lapparent, F. Fournier, Boisset »

Pétition demandant des travaux dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur le maire de la ville de Saint-Germain-en-Laye
Monsieur le Maire,
Les ouvriers jardiniers soussignés, habitants Saint-Germain, ont l’honneur de solliciter votre intervention auprès de monsieur Chalamel, inspecteur du domaine de l’Etat en cette ville, à l’effet d’obtenir leur participation aux travaux de jardinage en cours d’exécution sur le parterre. Les soussignés ne sont portés à faire cette demande que par suite de l’interruption de leurs travaux habituels. Ils ne demandent point l’exclusion des ouvriers déjà occupés, mais ils demandent à partage avec ceux-ci le travail ultérieur, de sorte que la répartition des journées à faire soit égale entre tous. C’est-à-dire que si le nombre des travailleurs excédait celui des journées, la réduction fut proportionnelle, dut-elle réduire l’occupation de chacun à trois jours par semaine. Ils demanderaient qu’il en fût de même pour le chômage nécessité par le mauvais temps. Ils demandent aussi que le prix de la journée de celui qui conduit les travaux ne s’élève seulement qu’à un tiers en plus de la journée des ouvriers et que l’excédent de cette réduction soit également réparti entre tous, ou serve à occuper un homme de plus.
Dans l’espérance, Monsieur le Maire, que vous daignerez prendre leurs demandes en considération et que vous aurez la bonté de les soumettre à qui de droit, ils ont l’honneur d’être vos très respectueux serviteurs et administrés.
A Saint-Germain, ce 22 avril 1848
Beauvalet, Leviot, Coullarés, Saussay rue Grande-Fontaine 19
Bignat, Motté fils, Motté père, Hery, Fortier, Maillard
Blaizaux, Brard, Bouvier, Godet, Mourend »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant la remise du jardin fleuriste de Saint-Germain-en-Laye au ministère d’État

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Conformément aux dispositions arrêtées entre Votre Excellence et monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur, le jardin fleuriste du parterre de la terrasse de Saint-Germain sera remis à l’architecte du château et converti en chantier.
Par suite de l’abandon de ce terrain, l’administration de la Liste civile a dû chercher dans les environs de la terrasse un endroit assez écarté de la circulation où elle pourrait faire élever les fleurs qui servent à orner le parterre.
Monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur, en informant Votre Excellence que le nouvel emplacement est définitivement arrêté, ajoute que les frais d’installation de ce jardin sont évalués à 9000 f. et qu’il lui parait juste que votre administration concourre au paiement de la moitié de cette somme. En effet, le déplacement de ce jardin est devenu nécessaire par suite de l’exécution des travaux de restauration du château et Votre Excellence pensera, sans doute, que la proposition de monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur doit être accueillie.
La moitié de la dépense ci-dessus indiquée, soit 4500 f., serait imputée sur le crédit à allouer en 1863 pour la restauration du château.
Si Votre Excellence donne son assentiment à cette proposition, je la prierai de vouloir bien signer le présent rapport.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 28 juillet 1863, le ministre d’Etat, A. Walewski »

Ministère d'Etat

Rapport concernant les travaux demandés par la Ville dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments et de la dotation mobilière
Bureau des Bâtiments
Minute de lettre
Paris, le 26 mai 1858
Le ministre à M. le maire de la ville de Saint-Germain
Monsieur le Maire,
Par une lettre en date du 7 avril dernier, vous m’avez fait connaître que la Ville de Saint-Germain demandait l’autorisation d’effectuer à ses frais la restauration du pavillon des concerts et la pose de 16 candélabres à becs de gaz, dont 12 sur la petite terrasse et 4 en retour du côté du chemin de fer.
L’administration municipale désirerait en outre que le service des Bâtiments de la Couronne fit élargir la petite terrasse jusqu’au niveau de la naissance du talus actuel qui la borde, dans le but de donner à la circulation un espace presque double de celui qui y est affecté.
Je m’empresse de vous informer, Monsieur le Maire, que je ne puis que donner mon assentiment à la restauration du pavillon des concerts, dont le mauvais état aurait prochainement motivé une réclamation de la part de la Liste civile si la municipalité n’eût pris l’initiative d’en proposer la réfection. Mais la pose des candélabres à becs aurait pour effet de modifier la nature et la physionomie de la petite terrasse et de rendre plus difficile la surveillance et, par ces motifs, je ne saurais autoriser la mesure proposée.
Quant à l’élargissement de la petite terrasse, ce travail ne profiterait qu’aux promeneurs et serait sans utilité pour le Domaine de la Couronne. La terrasse suffit parfaitement à ses besoins avec sa largeur actuelle. Je ne pourrais en conséquence prescrire l’exécution de cette opération, dont la dépense parait devoir s’élever à 15000 ou 20000 francs, que dans le cas où la Ville croirait en retirer d’assez grands avantages pour pouvoir l’entreprendre à ses frais.
La personne chargée de diriger la restauration du pavillon de musique devra se concerter avec M. Dufrayer, architecte de la Couronne à Saint-Germain.
Recevez etc.
Le ministre etc.
Signé : Achille Fould »

Ministère d'Etat

Rapport sur la pose d‘un treillage dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Division des Bâtiments civils
1er bureau
République française
Liberté, égalité, fraternité
Paris, 30 octobre 1849
Rapport
Monsieur le Ministre,
Du côté du nouveau parterre de Saint-Germain se trouve un saut-de-loup dont les abords ne sont pas sans danger pour les promeneurs.
L’architecte propose, par la lettre ci-jointe qu’il vous adresse, Monsieur le Ministre, de prévenir les accidents qui pourraient arriver au moyen de l’établissement d’un treillage dans une longueur de 150 mètres. Il évalue à 300 francs le montant de la dépense qui résultera de l’exécution de cette mesure de sûreté.
J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien approuver cette dépense qui sera imputée sur le crédit d’entretien des palais nationaux (exercice 1849).
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le chef de division »

Ce rapport est annoté en marge : « Approuvé, Paris, le 30 octobre 1849, le ministre des Travaux publics, Lacrosse »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les acquisitions nécessaires pour l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Ecole de Saint Germain
Rapport à Sa Majesté l’empereur et roi
Du 25 juillet 1810
Sire,
J’ai chargé le général commandant l’école militaire de Saint Germain et le préfet du département de Seine et Oise de faire mettre à prix les terreins affectés par le décret du 14 décembre dernier à la carrière de l’école. La valeur de ces terreins avoit été estimée par apperçu à 250000 f. d’après le relevé du rôle des impositions. Les experts nommés contradictoirement par les propriétés et par le conseil d’administration de l’école ont porte cette valeur à 407065 f. 69 c. et ils n’ont pas compris dans le total :
1° une maison avec ses jardins dont le propriétaire leur a paru élever ses prétentions beaucoup trop haut ; il demande 83289 f. pour les seules constructions qu’il a fait faire indépendamment du prix d’acquisition du terrein.
2° une maison et jardin faisant partie du domaine mais concédé à vie à 3 dames que l’on ne peut pas évincer sans leur accorder une indemnité.
Tous les propriétaires réclament en outre une plus value pour la dépossession, en sorte qu’il faut compter sur une somme de 550 ou 600 mille francs pour acquérir les terreins, sur lesquels il y a plusieurs maisons agréables qu’il sera nécessaire d’abattre et d’autres qui ne seront d’aucune utilité pour le service de l’école mais que l’on ne peut se dispenser d’acheter, parce qu’ l’on ferme le passage aux propriétaires.
C’étoit pour éviter l’acquisition de ces terrains que j’avois proposé à Votre Majesté, par mon rapport du 5 novembre dernier, d’établir la carrière sur l’emplacement qui se trouve entre le château et la forêt et que l’on désigne sous le nom de parterre. Ce projet offroit à la vérité l’inconvénient de priver la ville d’une promenade qui est peu fréquentée, mais qui conduit à la forêt et à la belle terrasse. Cette promenade se divise en deux parties ; l’une, le parterre proprement dit, située en face du château, est bordée de grands arbres ; l’autre, le quinconce, plantée depuis peu d’années, ne permet aux habitans que des jouissances encore bien éloignées. Elle est à la droite du château et se prolonge jusqu’à la terrasse. Elle présente un carré dont chaque face à environ 250 mètres.
Votre Majesté pourra se convaincre, en jettant les yeux sur le plan que je joins à ce rapport, qu’il est possible de conserver aux habitans de Saint germain le parterre, qui est la portion la plus intéressante et la plus agréable de la promenade, et de céder le quinconce à l’école. Dans le projet, point de bâtimens à abattre, point de terrein à niveler, quelques arbres seulement à arracher. Il en couteroit 30000 f. au plus,
1° pour élever un mur du côté du parterre (tout le reste est clos par la terrasse, les murs de la forêt ou de propriétés particulières),
2° pour établir une cour pour les élèves vis-à-vis le château, du côté du parterre, sur une petite terrasse plus élevée que le reste du terrein,
3° pour fermer quelques issues donnant sur la grande terrasse ou sur des propriétés particulières.
Ce quinconce fait suite à l’emplacement désigné par le décret du 14 décembre, en sorte qu’il y auroit moyen d’étendre successivement la carrière lorsque le nombre des élèves seroit augmenté et que l’école auroit fait des économies qui lui permettroient d’acheter les terreins, sans qu’il en coutât rien au gouvernement. Un autre avantage de ce projet, c’est qu’aucune des dépenses faites ne deviendroient inutiles. »

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