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Paiements pour la garnison du château de Saint-Germain-en-Laye

« Montjoie et Saint Germain en Laye
Trois hommes d’armes a cheval, III a pié et les archers
Monseigneur Jehan Hanneforde, chevalier bachelier, capitaine dud. lieu, pour les gaiges de lui, deux autres hommes d’armes a cheval, III a pié et XVIII archiers de sadite retenue pour la sauvegarde desdiz lieux desservis pour I quartier d’an commencé le XXIXe jour de septembre, jour de feste Saint Michiel mil IIIIc XXIIII et fini le XXVIIIe jour de decembre ensuivant, tous inclus, dont il a fait monstre le XIIe jour de decembre mil IIIIc XXIIII par devant mons. Guillaume Boutton, chevalier, a ce commis par messire Guillaume Odalle, grant seneschal de Normandie, est par jour XV s. esterlins, montant IIIIxx XI jours, LXVIII l. V s. esterlins, et pour III regars desdiz III hommes d’armes a cheval VI l. XIII s. III d. ob. p. esterlins, pour tout LXXVIII l. XVIII s. III d. ob. p. esterlins, valent IIIIc IIIIxx XIX l. VIII s. IX d. t.
Paié par vertu des lettres de garant de monsieur le regent le royaume de France, duc de Bedford, donnees a Paris le XXVIe jour de septembre mil CCCC XXIIII, expediees et servans pour tout l’an, et quittance de lui faicte le premier jour de fevrier mil CCCC vint quatre, et lui a esté rabatu qu’il avoit receu pour aller a Milly en Gastinois : LIX l. XI s. VIII d. t., et luy ay rendu sa quictance
Paié pour les gaiges et regars de lui, chevalier, II autres hommes d’armes a cheval, III hommes d’armes a pié et XVIII archers de sa retenue pour le second quartier commençant le XXIXe jour de decembre CCCCXXIIII, dont il fist monstre le XVIIIe jour de fevrier ensuivant par devant messire Guillaume Loveton, chevalier, a ce commis par vertu desd. lettres de garand et quittance de lui faicte le IIIIe jour de juing, montant : IIIIc IIIIxx XIX l. VIII s. IX d. t.
Paié pour les gaiges et regars de lui, chevalier, II autres hommes d’armes a cheval, III hommes d’armes a pié et XVIII archers de sa retenue desservis pour le tiers quartier commençant le XXXe jour de mars CCCC XXIIII, dont il a fait monstre le VIe jour de juing ensuivant par devant Jehan Mildestrac, par vertu desd. lettres de garant et quittance de lui faicte XXVIe jour de juillet CCCCXXV montant : IIIIc IIIIxx XIX l. VIII s. IX d. t.
Paié par vertu des lettres de garand dessusd. pour les gaiges et regars de lui, II autres hommes d’armes a cheval, III hommes d’armes a pié et XVIII archers de ses retenues, desservis a la garde, seurté et deffence desd. lieux pour un quart d’an commençant le XXIXe jour de juing IIIIc XXV et finissant le XXVIIIe jour de septembre ensuivant, tous incluz, dont il a fait monstre le Xe jour dud. mois de septembre par devant messire Guillaume Bucton, chevalier, capitaine de Mante, a ce commis, par quittance de lui faicte le XXIIe jour de novembre l’an mil IIIIc XXV : IIIIc IIIIxx XIX l. VIII s. IX d. t. »

Paiement pour la garnison du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 231] A mons. Jehan Honneford, chevalier, seigneur de Maisons sur Saine, de nouvel ordonné et retenu cappitaine des chasteaulx et forteresses de Montjoye et Saint Germain en Laye pour ung an entier commençant le jour Saint Michel mil CCCCXXIII a la charge pour la sauvegarde, seurté et deffence desdiz lieux durant ledit temps, de VIII hommes d’armes, sa personne en ce comprinse, c’est assavoir V a cheval, trois a pié, avecques XXIIII archiers, [p. 232] au gaiges pour lui chevalier II s. esterlins par jour, chacun homme d’armes a cheval XII d. avec regards acoustumez, chacun homme d’armes a pié VIII d. et chacun archier VI d. esterlins par jour, lequel mondit seigneur le regent par ses lettres de garant donnees a Mante le XVIIIe jour de septembre mil CCCCXXIII, expediees le XXIIe jour de decembre ensuivant, mande les gaiges et regars dudit chevalier et de sesd. gens estre paiez par ledit receveur general pour ung quartier d’an commençant ledit jour Saint Michiel, pour ce a lui paié par vertu desd. lettres pour les gaiges et regards dudit chevalier et de sesdictes gens pour ung quartier d’an commençant le Xme jour d’octobre mil CCCCXXIII qu’il fist ses premieres monstres de ses dictes gens par devant Jehan Nildiscret, escuier, cappitaine de la bastille Saint Anthoine cy rendues avecques lesdictes lettres de garand et vidimus de son endenture par quictances de lui faicte le VIIIme jour de janvier, VIc IIIIxx l. XIIII s. VII d. tournois a lui par vertu d’unes autres lettres de garant de mondit seigneur le regent donnee a Paris le XXIIme jour de mars mil CCCCXXIII, expediees le XVIe jour d’avril ensuivant, pour les gaiges et regards dudit chevalier et de sesd. gens pour ung quartier d’an commençant le IXme jour de janvier mil CCCCXXIII et finant le IXme jour d’avril ensuivant, inclus, dont il a fait monstre par devant led. Jehan Nildiscret a ce commis par mondit seigneur le XXIme jour de mars IIIIcXXIII cy rendue avecques lesdictes lettres par deux quictances de lui faictes la premiere le XVIe jour d’avril et l’autre le XXVIIe jour d’aoust ensuivant IIIIcXXIIII cy rendues, VIc IIIIxx l. XIIII s. VIII d. tournois a lui par vertu d’unes autres lettres de garand donneez le IIIIe jour d’octobre mil CCCCXXIIII expediees le Vme jour dudit mois ensuivant pour les gaiges et regards desdictes gens d’armes et XXIII archiers de sadite retenue pour leur service de IIIIxx XI jours du nombre de IIIIxx XII jours commençans le Xme jour d’avril et finant le XXVIIIe jour de septembre ensuivant, tout inclus, dont il a fait deux monstres durant ledit temps, la premiere par devant Thomas Vvest, a ce [p. 233] commis, et l’autre le penultieme jour de juing, cy rendues, et montent les gaiges et regards ded. gens pour lesdiz VIIIxx XII jours XIIc LV l. VII s. I d. tournois, sur laquelle somme lui a esté fait paiement par ledit receveur general pour lui, homme d’arme a cheval, pour leur service du premier mois au siege Gaillon XXXIX l. XI s. VIII d. t. qui comptez seront cy apres, item pour lui, deux autres hommes d’armes et IX archiers a cheval pour leur service du mois au siege de Gaillon qui comptez seront cy apres ou chappitre de deniers paiez pour ledit siege IIIIxx XIX l. VII s. VI d. t., et pour le service d’un autre moys a la journée d’Yvry et Vernueil qui comme dessus seront comptez cy apres pour les gaiges de lui, quatre autres hommes d’arme et XV archiers a cheval VIIxx VIII l. XIX s. II d. tournois, et par autre quictance faite le XXIXe jour de decembre IIIIc XXIII cy rendue, en ce comprins XXXI l. XIII s. IIII d. tournois qu’il a receu pour tierces et gaings de guerre et dont ledit receveur fait recepte, VIc LXIIII l. VI s. IX d. tournois, ainsi demeure deu audit cappitaine pour reste du service dessus dit IIIc III l. II s. tournois, et si prent ledit receveur par les quatre quictances cy dessus rendues oultre lesd. deux parties paiees pour Gaillon, Yvry et Verneuil par vertu desd. lettres : IIm XXV l. XVI s. I d. t. »

Quittance du portier du château de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Henry de Daillon, duc du Lude, conseiller du Roy en ses conseils, chevalier des ordres de Sa Majesté, grand maitre et capitaine general de l’artillerie de France, lieutenant general des camps et armées du Roy, colonel du regiment de ses fuzilliers, gouverneur et capitaine de Sainct Germain en Laye, La Muette, Saincte James, ville et ponts de Poissy, des environs de Versailles et autres lieux en despandants, confessons avoir receu de me [vide] la somme de vingt deux livres laissée en fond dans l’estat des charges de la ferme generalle des Domaines de France pour une année des gages à nous ordonnez par Sa Majesté comme portier du chasteau de Sainct Germain en Laye, ladicte année escheue le dernier decembre mil six cens quattre vingts un, de laquelle somme nous quittons ledict sieur [vide] et tous autres. Faict à Paris le XXVIe jour de janvier mil six cens quattre vingts deux.
Le duc du Lude »

Quittance du capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Henry de Daillon, duc du Lude, conseiller du Roy en ses conseils, chevalier des ordres de Sa Majesté, grand maitre et capitaine general de l’artillerie de France, lieutenant des camps et armées du Roy, colonel du regiment de ses fuseiers, gouverneur et capitaine de Sainct Germain en Laye, La Muette, Saincte James, ville et ponts de Poissy, des environs de Versailles et lieux en despandants, confessons avoir receu de me [vide] la somme de vingt deux livres seze sols deux deniers laissée en fond dans l’estat des charges de la ferme generalle des Domaines de France pour une année des gages à nous ordonnez par Sa Majesté comme capitaine du chasteau de Sainct Germain en Laye, ladicte année escheue le dernier decembre mil six cens quattre vingts un, de laquelle somme nous quittons ledict sieur [vide] et tous autres. Faict à Paris le XXVIe jour de janvier mil six cens quattre vingts deux.
Le duc du Lude »

Quittance du capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Henry de Daillon, duc du Lude, conseiller du Roy en ses conseils, chevalier des ordres de Sa Majesté, grand maitre et capitaine general de l’artillerie de France, lieutenant general des camps et armées du Roy, colonel du regiment de ses fuzilliers, gouverneur et capitaine de Sainct Germain en Laye, La Muette, Saincte James, ville et ponts de Poissy, des environs de Versailles et lieux en despandants, confessons avoir receu de me [vide] la somme de deux cens soixante seze livres seze sols quattre deniers laissée en fond dans l’estat des charges de la ferme generalle des Domaines de France pour une année des gages à nous ordonnez par Sa Majesté comme capitaine et gouverneur dudict Sainct Germain en Laye, ladicte année escheue le dernier decembre mil six cens quattre vingts un, de laquelle somme nous quittons ledict sieur [vide] et tous autres. Faict à Paris le vingt sixe jour de janvier mil six cens quattre vingts deux.
Le duc du Lude »

Paiements lors d’un séjour du roi à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 11v] A Saint Germain en Laye, en l’ostel de la chambre aux deniers le jeudi II jours de juillet l’an mil CCC IIIIxx et trois, fu compté de la despence de l’ostel le Roy pour le mois de juing precedant contenant XXX jours, en la presence de mons. Pierre de Villiers, grant maistre d’ostel, et mess. Taupin de Chantemelle, chevaliers et maistres dudit hostel, IIIIm VIIc LXXIII l. XVIII s. VIII d. par.
[…]
[f. 16] Jehan Noble, espicier, pour IIII livres de cire vermeille achettee de lui, V s. par. la livre, pour le scel du secret, en tout le mois de juing, mardi XXX et derrain jour de juing, le Roy disner a Montjoie, souper et giste a Saint Germain en Laye, argent, XX s. par.
[…]
[f. 18v] Johannin Tigier, messager envoyé porter lettres du Roy de Saint Germain en Laye aux tresoriers de France a Paris, pour ce mardi XXX et derrain jour de juing, le Roy disner a Montjoie, souper et giste a Saint Germain en Laye, argent, VI s. par.
[…]
[f. 25] Raulet Legay, sommelier de chappelle du Roy pour les offrandes dudit seigneur faites aux reliques de l’esglise Nostre Dame de Poissy ce jour qu’il y oy sa messe, envoier a lui par ledit Raulet, merquedi premier jour de juillet l’an IIIIxx et trois, le Roy disner a Poissy, souper aux Loges et giste a Saint Germain en Laye, argent, IIII l. par. »

Quittance pour le logement des membres de la musique de la chapelle du roi durant leur séjour à Saint-Germain-en-Laye

« En la presence des notaires soubzsignez, Pierre Robert, maistre de la musique de la chappelle du Roy, tant pour luy que pour les soubs maistres et chantres de ladicte chappelle, desquels il se porte fort, a confessé avoir receu comptant de Nicolas Melicque, escuyer, conseiller du Roy en ses conseils et tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de sa chambre, la somme de quinze cens livres ausd. soubz maistres et chantres ordonnée pour le payement du loyer de leur logement et autres frais extraordinaires faits pendant le sejour de Sa Majesté à Saint Germain en Laye pendant le quartier d’octobre de l’année derniere mil six cens soixante neuf, ainsy qu’il est accoustumé. Dont etc. Quittant etc. Fait et passé es estudes l’an mil six cent soixante dix, le vingt huict janvier, et a signé.
Robert
Moufle, Gigault »

Lettre concernant le logement des professeurs de l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Minute de la lettre écrite par le ministre de la Guerre à MM. les membres du conseil d’administration de l’école militaire de Saint-Germain le 20 décembre 1809
Messieurs,
A l’école militaire de Saint-Cyr, les professeurs qui ne sont point logés dans l’intérieur de l’établissement, faute de place, reçoivent une indemnité qui a été fixée à trois cens francs par an. Je viens d’accorder la même indemnité aux professeurs de l’école militaire de Saint-Germain. Elle sera également payée sur le même pied aux écuyers, aux sous-écuyers et au quartier-maître trésorier jusqu’à ce que les logements qui leur sont ou qui leur seront destinés soient réparés et en état de les recevoir. Cette indemnité sera prise sur les fonds de l’école et imputable sur la masse du casernement. Il ne leur sera donné aucune indemnité pour leur ameublement.
Quant aux officiers, ils recevront sur les fonds du casernement des troupes l’indemnité de logement déterminée pour leur grade, de même que l’indemnité d’ameublement quand ils ne seront pas meublés par l’école. Ces deux indemnités sont fixées ainsi qu’il suit, par année :
Général de division : casernement : 1800 f., ameublement : 600 f.
Colonel : casernement : 600 f., ameublement : 200 f.
Commissaire des guerres : casernement : 600 f., ameublement : 200 f.
Chef d’escadron : casernement : 480 f., ameublement : 160 f.
Capitaine : casernement : 216 f., ameublement : 108 f.
Lieutenant : casernement : 144 f., ameublement : 78 f.
Chirurgien, médecin : casernement : 216 f., ameublement : 108 f.
Ces indemnités cesseront dès que les officiers seront logés ou meublés aux frais de l’établissement.
Recevez, Messieurs, l’assurance de ma parfaite considération. »

Rapport sur le salaire des ouvriers de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Saint-Germain
Rapport fait au ministre le 10 décembre 1809
D’après le décret d’organisation, il doit y avoir à l’école militaire de Saint-Germain :
Un maître tailleur,
Un maître culottier,
Un maître bottier,
Un maître armurier,
Un maître sellier.
La solde du tailleur, du culottier et du bottier est de 33 centimes par jour dans les dragons. Celle de l’armurier et du sellier est de 78 centimes.
J’ai l’honneur de proposer à Son Excellence d’accorder la même solde aux cinq maîtres ouvriers de l’école de Saint-Germain, avec le tiers en sus, ainsi qu’en jouissent ceux de l’école de Saint-Cyr, de sorte que la solde du tailleur, du bottier, du culottier, sera de quarante-quatre centimes par jour, et elle de l’armurier et du sellier sera de un franc quatre centimes aussi par jour, le supplément compris.
Les façons et les réparations leur sont payées à part d’après les tarifs qu’arrête le conseil d’administration de l’école.
Blin de Sainmore
[dans la marge :] Approuvé, 20 décembre »

Lettre concernant le logement de l’administrateur de l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Minute de la lettre écrite par le ministre à M. Menard, administrateur de l’école de Saint-Germain, le 17 septembre 1809
Monsieur,
Je viens d’arrêter la distribution des logemens qui restoient disponibles dans le château de Saint-Germain pour les personnes attachées à l’état-major de l’école militaire de cavalerie. L’appartement que je vous ai destiné est placé à l’entresol, dans la courtine du couchant, ayant vue sur la grande place entre le pavillon de l’infirmerie et l’emplacement qu’occupera la lingerie. Une partie des atteliers se trouvent au-dessous de ce logement. Au-dessus, au second étage, sont les magasins, et au rez-de-chaussée, au bout du corridor, dans le pavillon du nord, la cuisine et les accessoires. J’ai affecté à vos bureaux les quatre pièces au rez-de-chaussée dans le pavillon de la chapelle faisant suite aux bureaux du quartier-maître. On entre dans ces pièces par le corridor en face de la sacristie. J’en préviens l’officier du Génie.
J’ai l’honneur de vous saluer. »

Lettre concernant le logement du trésorier de l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Minute de la lettre écrite par le ministre à M. Petit, quartier-maître, trésorier de l’école militaire de cavalerie, le 17 septembre 1809
Monsieur,
Je viens d’arrêter la distribution des logemens qui restoient disponibles dans le château de Saint-Germain pour les personnes attachées à l’état-major de l’école militaire de cavalerie. L’appartement que je vous ai destiné est placé au second étage, dans le pavillon de la chapelle, et comprend toutes les pièces auxquelles on communique par les deux portes d’entrée au haut de l’escalier. J’ai affecté à vos bureaux les deux pièces du rez-de-chaussée qui terminent, du côté de la chapelle, la courtine du midi et la pièce faisant suite aux précédentes, qui dépend du pavillon de la chapelle et par laquelle on entre en suivant l’escalier dans les autres pièces de ce pavillon. J’en préviens l’officier du Génie.
J’ai l’honneur de vous saluer. »

Procès-verbal d’une séance du conseil d’administration de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye constatant la nomination d’un nouveau commandant

« Séance du 2 décembre 1812
Extrait du registre des délibérations du conseil d’administration de l’école militaire spéciale de cavalerie
Le conseil d’administration, assemblé sous la présidence de M. le général de division baron Bellaveine, inspecteur général des écoles militaires, commandant par intérim l’école militaire spéciale de cavalerie, présens
M. le baron Mautpoint de Vandeul, général de brigade
M. le baron Brunet, commandant en second, directeur des études
M. Fourbier, capitaine de cavalerie
M. Brunet, capitaine d’infanterie
M. Nottret, capitaine d’artillerie à cheval
M. Damesme, commissaire des Guerres (absent)
En exécution des ordres de Son Excellence le ministre de la Guerre, monseigneur le duc de Feltre, adressés le [vide] à monsieur le général de division baron Bellavène portant que monsieur le général Maupoint baron de Vandeul, nommé commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie de Saint-Germain par décret de Sa Majesté impériale et royale du 20 août 1812 sera reconnu en cette qualité et prendra le commandement de l’école militaire susdite en remplacement de monsieur le général Clément baron de la Roncière, appellé à d’autres fonctions,
L’état-major, les élèves, sous les armes et en grande tenue, les professeurs de ladite école, s’étant réunis sur le parterre du palais impérial de Saint-Germain,
MM. le général de division baron Bellavène et le général de brigade Maupoint s’étant rendus audit parterre à onze heures et demie du matin, après avoir fait ouvrir un ban, M. le général Bellavène a proclamé à la tête de l’état-major et des élèves et devant les professeurs qu’ils ayent à reconnaître monsieur le général de brigade Maupoint en qualité de commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie en remplacement de monsieur le général Clément de la Roncière, appellé à d’autres fonctions. Le ban ayant été fermé, les élèves ont défilé devant MM. les généraux inspecteur et commandant.
Et à une heure de relevée, le conseil d’administration de l’école de cavalerie, convoqué extraordinairement et réuni dans une des salles du palais de Saint-Germain sous la présidence de monsieur le baron Bellavène,
Il a été procédé à l’arrêté de la comptabilité ainsi qu’il suit, savoir :
La recette générale depuis le vingt-deux novembre 1812, époque du dernier arrêté et y compris le restant en caisse, est de trente-sept mille cinq cent quinze francs soixante-quinze centimes six millièmes, ci : 37515 f. 756
Cette somme est représentée ainsi qu’il suit, savoir
1° entre les mains du quartier-maître trésorier en pièces justificatives visées par monsieur le général commandant concernant le 4e trimestre 1812 la somme de vingt-deux mille cinq cent trente francs vingt-trois centimes : 22530,230
Somme rendue par différents élèves sur l’ancien compte particulier : 3844,980
Un billet de banque de 1000 f. 00 : 1000,00
Un billet de 500,00 : 500,00
Dix napoléon de 40 f. : 400,00
Cinq effets montant à : 1524,61
Appoint : 0,966
[Total :] 3425,896
Total des sommes entre les mains du quartier-maître : 29800,756
2° du tarif d’après la situation qui y est déposée la somme de sept mille sept cent quinze francs en deux bons, ci : 7715,00
Total pareil : 37515, 756
Le quartier-maître trésorier a de plus fait connaître au conseil la situation de la haute paye des fonds appartenant aux élèves permetant un restant en caisse de quatorze cent soixante-dix francs,
La situation de la masse de long et chaussure au 1er octobre 1812, un restant dû à la caisse de trois cent quatre-vingt-dix-neuf francs sept centimes sept millièmes.
Le 27 avril 1812, monsieur le général Clément de la Roncière a rendu compte à Son Excellence le ministre de la Guerre des sommes dues pour les travaux exécutés d’après les ordres du ministre dans les bâtimens de l’école et pour autres travaux d’urgence jusqu’à la somme de soixante-sept mille huit cent quatre-vingt-cinq francs quatre-vingt-dix centimes : 67885 f. 90
Il a été acquité par le conseil celle de trente-cinq mille huit cent quatre-vingt-treize francs quarante-cinq centimes, ci : 35893 f. 45
Reste dû la somme de : 31992 f. 45
Cette dépense ne peut être supportée par les masses.
Son Excellence le ministre de la Guerre avait accordé et annoncé à monsieur le général Clément une somme de vingt-cinq mille francs pour l’acquisition de cinquante chevaux d’escadrons et il n’a été délivré d’ordonnances que pour vingt mille francs. Le conseil aura à réclamer une somme de cinq mille francs.
La caisse de l’école a été transportée dans l’appartement que doit occuper monsieur le général Maupoint. Les clefs de la dite caisse ont été remises entre les mains de monsieur le général Maupoint, de monsieur Fourbier et du quartier-maître trésorier.
De tout quoi il a été donné le présent procès-verbal.
A Saint-Germain, le jour et an que dessus.
Signé Bellavene, Maupoint, Brunet, Nottret, Fourbier et Brunet. »

Lettre concernant le logement des professeurs de l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Minute de la lettre écrite par le ministre à M. le général Clément de la Roncière le 31 décembre 1809
Général,
Quand j’ai pris ma décision relative à l’indemnité de logement du professeur de l’école militaire de cavalerie, je n’avois point encore nommé M. l’abbé Langlet à la place d’aumônier, quoique l’avis que je vous ai donné pour cette indemnité soit postérieur à sa lettre de nomination. Il n’y a point de doute qu’il doit être traité de même que le professeur et jouir comme eux de l’indemnité de trois cens francs par an jusqu’à ce qu’il puisse être logé dans l’un des bâtimens dépendans de l’école.
Recevez, Général, l’assurance de ma parfaite considération. »

Lettre concernant la concierge du château de Saint-Germain-en-Laye

« 3e division
Bureau du Génie
Contentieux
Logement
Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 14 nivôse an 7
Le ministre de la Guerre aux administrateurs du département de Seine et Oise, à Versailles
La citoyenne veuve Dorville, qui a été conservée, citoyens, dans l’employ de concierge du bâtiment national dit le vieux château à Saint Germain en Laye, précédemment exercé par son mari l’espace de 16 années, vient de me transmettre la pétition qu’elle a présentée à l’administration municipale de cette commune à l’effet d’être continuée dans son employ, nonobstant la remise qui a été faite de ce bâtiment aux agens militaires pour le service du casernement.
D’après les témoignages flatteurs que l’administration municipale a donnée dans son avis de la moralité et du civisme de la pétitionnaire, je n’aurais vu aucun inconvénient à satisfaire entièrement à sa demande si les loi et réglemens militaires ne s’opposaient formellement à ce qu’une femme remplît les fonctions de concierge, garde ou portière des bâtimens militaires.
Mais comme il paraît qu’une très grande partie du château est louée à différens particuliers, j’autorise le directeur du Génie à conserver provisoirement à la citoyenne Dorville la jouissance gratuite du logement qu’elle occupe dans ce bâtiment.
C’est à vous, citoyens, qu’il appartient maintenant de statuer sur la partie de la demande de cette veuve qui a rapport à la conservation des appointemens dont elle a joui jusqu’à présent et de fixer, s’il y a lieu, l’indemnité à laquelle elle peut avoir droit pour raison de la surveillance qu’elle exercera sur la partie du château qui est encore occupée à titre de loyer.
Salut et respect »

Lettre et certificat concernant la concierge du château de Saint-Germain-en-Laye

« Aux citoyens administrateurs de la commune de Saint Germain en Laye
Citoyens administrateurs,
La citoyenne veuve Dorville, concierge et portière du bâtiment national dit le vieux château de cette commune, que vous avez conservée dans l’exercice de sa place depuis la mort de son mari, qui a rempli lesdites fonctions l’espace de seize années, voit avec douleur les moyens que l’on employe pour la supprimer en affectant spécialement ce vaste bâtiment au casernement d’une cinquantaine d’hommes. Désirant s’adresser à qui il appartiendra afin d’être conservée, elle vous prie, citoyens administrateurs, de lui accorder un certificat afin qu’elle puisse justifier de ses services.
Salut et respect
Veuve Dorville
Vu le mémoire, l’administration municipale de Saint Germain, connoissant parfaitement l’exactitude que la citoyenne veuve Dorville a mis et met dans son service de portière du ci devant château vieux de cette commune où elle est depuis seize années et l’intérêt qu’il y a même de la conserver, attendu qu’une très grande partie du château est louée à différents particuliers, invite les citoyens ministres et tous autres autorités à la conserver dans la place de portière pour la partie civile. Ce sera une justice qui mettra cette veuve à l’abri de la misère.
En séance le vingt neuf frimaire an sept.
Baudin, François
Caby, Hebert
Delagrange, Ferant, Mareul »

Procès-verbal d’une séance de l’administration de Seine-et-Oise demandant la concession d’un logement au château de Saint-Germain-en-Laye

« Liberté, égalité
Extrait du registre des délibérations de l’administration centrale du département de Seine et Oise
Séance publique du seize brumaire l’an septième de la République française, une et indivisible
Vu par l’administration centrale du département de Seine et Oise une pétition présentée par le citoyen Oflyn, médecin à Saint Germain en Laye, tendante à ce que l’administration le fasse rembourser du montant d’une charge et lui accorde un logement gratuit dans le château national de Saint Germain,
Observant que sa qualité de père de famille, ses infirmités, les traitements continuels qu’il opère gratis pour les vétérans et autres troupes en station dans ladite commune lui font espérer un favorable accueil,
Vu cinq certificats constatant que le pétitionnaire ne cesse de consacrer son tems et ses services au soulagement des militaires malades et qu’il existe au ci devant château bien des logemens inutiles,
Vu la délibération de l’administration municipale de Saint Germain du 23 fructidor an 6e estimant qu’il y a lieu par le département de faire droit à la demande du citoyen Oflyn en ce qu’elle est relative à la jouissance gratuite de son logement et sous la condition qu’il continuera ses soins gratuitement aux vétérans tant qu’il jouira dudit appartement, laquelle jouissance cesseroit aussitôt que l’intérêt public l’exigeroit,
Vu les observations du directeur de la régie, datée du cinq de ce mois, portant que la régie ne peut consentir à la concession gratuite d’aucun logement dans un bâtiment national, que cependant, attendu que le château de Saint Germain a, dans sa presque totalité, une destination militaire, que le citoyen Oflyn se rend très utile aux militaires qui l’occupent, il n’y a aucun inconvénient, et le bien public paroit exiger, que les chefs militaires l’autorisent à prendre un logement qui le mettra plus à même de distribuer des secours aux militaires malades et dont il ne payera aucun loyer, comme faisant partie du casernement,
L’administration, considérant que les certificats produits par le citoyen Oflyn excitent en sa faveur le plus vif intérêt,
Que cependant elle ne peut prendre sur elle de lui accorder le logement gratuit qu’il demanda sans avoir consulté l’autorité supérieure,
Considérant aussi que l’objet de la réclamation du même citoyen relatif au remboursement de sa charge ne concerne nullement le département,
Oui le commissaire du directoire exécutif,
Estime qu’il y a lieu par le ministre de la Guerre d’autoriser l’administration centrale à accorder au pétitionnaire un logement gratuit dans le ci devant château de Saint Germain en Laye, à la charge par lui de continuer ses soins aux militaires vétérans et autres et de cesser sa jouissance aussitôt que l’intérêt public le nécessitera,
Et arrête qu’expédition du présent, ensemble les pièces qui l’on motivé, seront adressées au ministre de la Guerre, invité à vouloir bien faire connaître le plutôt possible sa décision au département.
Arrête aussi que le citoyen Oflyn est renvoyé à se pourvoir vis à vis le liquidateur général de la dette publique de la partie de la Liste civile (le citoyen Denormandie) pour le remboursement de sa charge.
Pour expédition
Lepicier »

Lettre demandant la concession d’un logement au château de Saint-Germain-en-Laye et certificats à l’appui

« Liberté, égalité
Saint Germain, le 6 fructidor, an six de la République française
Aux citoyens administrateurs du département de Seine et Oise
Le citoyen Charles Oflyn soussigné demeurant au château vieux de Saint Germain en Laie et exerçant la médecine depuis plus de 30 ans dans la ditte commune avait été chargé par l’intendant de Paris, pendant l’espace de vingt deux ans, du traitement des épidémies qui survenaient dans les paroisses du ressort de Saint Germain et, pour cet effet, il lui avait été accordé une pension de trois cent francs qui lui fut exactement payé jusqu’à l’année mil sept cent quatre vingt dix.
En outre, il avait fait l’acquisition de la charge de médecin du ci devant roi pour les rapports criminels, laquelle lui avait coûté dix huit cent francs et dont il n’a pas encore été remboursée.
L’âge dudit citoyen Oflyn, ses infirmité, les traitements continuels qu’il opère gratis pour les vétérans et autres troupes en station à Saint Germain lui font espérer, citoyens administrateurs, que vous daignerez lui faire rembourser sa charge de médecin et lui accorder gratis un logement au château comme récompense due à ses soins désintéressés envers les vétérans et soldats de tout corps.
Le citoyen Oflyn observe qu’il est père de famille, que sa fortune est sur le grand livre et qu’il est réduit à n’avoir pas le nécessaire.
Il vous prie, citoyens administrateurs, de prendre ses demandes en considération. Sa gratitude aura pour mesure votre bienveillance, dont il désire d’être honoré.
Oflyn
Il est notoire dans la commune de Saint Germain que le citoyen Oflyn exerce la médecine avec autant de succès que de désintéressement et il est à la connaissance du receveur de la ci devant Liste civile que ce médecin, estimable sous tant de rapports, traite gratis les militaires malades.
Assez générallement, les corps militaires ont un officier de santé et il n’en existe pas à qui cet officier soit plus nécessaire qu’à de vieux gardes, ou usés par l’âge, ou languissant sous le poids des infirmités.
Le château de Saint Germain (asile de ces vieux gardes) est un vaste bâtiment isolé, une espèce de forts entourée de fossés. Il est nécessaire qu’un officier de santé y réside. Autrement, les vétérans seraient exposés ou à manquer de secours dans les cas pressants, ou à n’en obtenir que de tardifs sont l’inutilité suit assez souvent.
Dans ces circonstances, le soussigné estime qu’il y a lieu à accorder au citoyen Oflyn un logement dans le château de Saint Germain.
Au dit Saint Germain, le sept fructidor an 6 de la République française
Crommelin
Nous membres du conseil d’administration de la 256e compagnie de vétérans nationaux en garnison au vieux château, certiffions que le citoyen Oflyn, officier de santé, n’a cessé jusqu’à ce jour d’offrir ses peines et soins à nos braves militaires et que la manière désintéressée avec laquelle il s’est toujours comporté avec eux mérite notre estime particulière, en foi de quoi nous prions les membres du département de Seine et Oise d’accueillir avec leur justice ordinaire la demande du pétitionnaire.
A Saint Germain en Laye, le neuf fructidor an six de la République Française
Maunard, Danney, Roy, sergent major, Lambert
Beault, Picault de la Ferrandiere, capitaine commandant
Piou, secrétaire
Nous membres du conseil d’administration de la 106e compagnie de vétérans nationaux en garnison au ci devant manège certiffions que le citoyen Oflyn, officier de santé, a toujours donné ses conseils et les soins à nos braves camarades avec le désintéressement digne d’un républiquain bien intentionné, en foi de quoi nous nous joignons aux instances des membres du conseil d’administration de la 256e compagnie pour que les autorités départementales fassent droit à la demande du pétitionnaire.
A Saint Germain en Laie, le neuf fructidor an six de la République française
Lamiral, sergent
Journé, Jaillier, cpl., Imbert, capitaine en 2e
Eustache, 1er lieutenant, Daire, capitaine
Moi commandant de place soussigné certiffie l’exposée des membres des conseils d’administrations des 106ème et 256ème compagnie de vétérans nationaux et me joint à eux pour que les citoyens membres du département de Seine et Oise adhérent avec bonté et justice à la demande du citoyen Oflyn, officier de santé.
A Saint Germain en Laie, le neuf fructidor an six de la République française, une et invisible
Picault de la Ferrandiere, commandant de place
Moi commissaire des Guerres soussigné, chargé de la police des troupes stationnées en la place de Saint Germain en Laye et du cazernement militaire, certifie l’énoncé des conseils d’administration et commandant de place et me joint à eux pour que les citoyens membres du département de Seine et Oise accueillent avec bonté la demande du pétitionnaire.
Saint Germain en Laye, le neuf fructidor sixième année républicaine
Sabatier »

Lettre concernant la concession d’un logement au château de Saint-Germain-en-Laye

« 3me division
Bureau du Génie, contentieux
Saint-Germain-en-Laye, logement
Paris, le 29 nivose an 7
Le ministre de la Guerre au directeur des Fortifications, à Paris
J’ai reçu, Citoyen, votre lettre du 24 frimaire dernier contenant les renseignemens que je vous ai chargé de prendre sur la pétition du citoyen Oflyn, médecin, demeurant à Saint Germain en Laye, qui demande un logement gratuit dans le château national de cette place et qui a joint à sa pétition l’expédition d’un arrêté pris à ce sujet par l’administration centrale du département de Seine et Oise le 16 brumaire dernier.
Comme il résulte de vos observations que le citoyen Oflyn donne ses soins gratuitement aux deux compagnies de vétérans casernées dans le vieux château de Saint Germain en Laye et que cet officier de santé est d’autant plus nécessaire à ces vieux militaires à qui la loi n’accorde pas de chirurgien major que ce poste se trouve éloigné de tout secours de l’art, je vous donne avis que, par une décision du 14 de ce mois, j’ai accordé à ce citoyen dans le château le nombre de pièces déterminées par la loi pour un officier de santé en chef, mais à la condition qu’il soignera gratuitement, ainsi qu’il est énoncé dans l’arrêté de l’administration centrale, la troupe qui sera casernée à Saint Germain en Laye.
Vous voudrez bien en conséquence faire jouir le citoyen Offlyn de l’effet de cette disposition sous la condition mentionnée ci-dessus.
Salut etc. »

Lettre de Louvois concernant les soldats du roi d’Angleterre partis de Saint-Germain-en-Laye pour aller s’embarquer

« Marechal d’Estrées
A Versailles, le 28 fevrier 1689
Monsieur,
Je vous envoye l’estat des officiers, cavaliers, dragons et soldats sujets du roy d’Angleterre qui sont partis de Saint Germain et d’Abbeville pour se rendre à Brest suivant les routes dont copies sont cy jointes, et comme il se pourra faire que les vaisseaux qui auront passé le roy d’Angleterre en Irlande et qui doivent à leur retour à Brest embarquer lesd. sujets de Sa Majesté britannique ne soient pas en estat de recevoir lesd. officiers, cavaliers, dragons et soldats en mesme temps qu’ils arriveront aud. Brest, Sa Majesté trouve bon que vous les envoiez dans les lieux de l’estendue du commandement que Sa Majesté vous a donné en Bretagne que vous jugerez les plus à propos pour y subsister au moyen de la solde que le commis Bormidal aura soin de leur faire payer jusques à ce que vous leur envoyez vos ordres pour les embarquer. Je suis etc. »

Lettre de Louvois à Louis de Ruzé, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye, concernant la coupe de l’herbe du parc

« Ayez soin d’aller voir M. de Lestelle de ma part pour luy dire que le Roy n’a pas trouvé bon que les gardes chasses se soyent ingerez de faucher l’herbe du parcq de Saint Germain sans permission et que S. M. desire qu’il leur deffende. Vous avertirés le portier que, la premiere fois qu’il luy arivera de rien laisser sortir dudit parcq sans vous en donner avis, il sera destitué de son employ. »

Lettre de Louvois au sieur de Lestelle concernant le portier d’une des portes du parc de Saint-Germain-en-Laye

« L’on a donné avis au Roy qu’il y a une des portes du parcq de Saint Germain où il n’y a point de portier depuis plusieurs mois. Je vous prie de prendre l’ordre de M. le grand maitre pour y pourvoir au plus tost et de me mettre en estat de rendre compte à S. M. de ce qui aura esté fait sur cela. »

Notes sur la Cour de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 73] [17 février 1716] La Cour de Saint-Germain est toute déserte, la reine n’ayant plus à son service que les plus gueux et les plus âges des Anglais et Irlandais. Tous les autres sont passés sur les côtes pour chercher à s’embarquer.
[…]
[p. 253] [13 mai 1718] Le 5 au soir on porta de Saint-Germain-en-Laye à l’église des Filles de la Visitation de Chaillot le corps et le cœur de la reine d’Angleterre suivant ses dernières intentions, sans beaucoup de pompe : vingt gardes et six pages seulement précédèrent le carrosse du corps qui étoit suivi par un petit nombre d’autres carrosses remplis d’officiers, d’Anglais et d’Irlandais. Le 11, le Roi prit le deuil en violet. M. le Régent l’a fixé à trois semaines. On a demandé à Son Altesse si la pension de la Reine serait continuée à Prétendant : il a laissé la question indécise.
[…]
[p. 256] [16 mai 1718] Les dames de la Cour de Saint-Germain sont dans une très sérieuse consternation. M. le Régent leur conserve sur le même pied la pension que leur faisoit la reine ; il n’est point encore décidé si on leur laissera leurs appartements au château. »

Liste des membres de la Maison du roi d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« The Lord Chancellour Herbert, Chancellour
6000 l. The Lord Middleton and
6000 l. Mr Carrol, Secretaries of State
5000 l. Sir Richard Naigle, Secretary of Warre
400 pist. Mr James Porter, Vice-Chamberlain to the King
400 pist. Mr Robert Strickland, Vice-Chamberlain to the Queene
2800 each, David Floyd, Grooms of the Bed Chamber
Trevanion,
Slingsbee,
Beedle,
MacDonnel
1200, Bagnell, Gentleman ushers to the King
Francis Stafford,
Mr Carney,
Vivel,
Hatcher
Mr Crane, Gentleman ushers to the Queene
and Mr Barry
Mr Conquest, Commissaries of the green cloth
Sir William Ellis
400 pist. Mr John Stafford, Comptroler
Mr Richard Hamilton, Master of the Wardrobe
Mr Labbadie, Valetts de chambre
Mr Lavarie
Mr Lady Tyrconnel, Ladies of the Bed Chamber
The Lady Dalmont,
and Sophia Buckley
To the prince :
1500 l. The Lord Perth, formely chancellor of Scotland,
and Mr Ployen, Gouvernors
Mr Leyburn, Grooms of the Bed Chamber
and Mr Vivel, depuis gentleman usher
Capitaine Magimis, Queries
Young Beedles,
and Mr Buckingham
Mr Barkenhead, Clerks of the Kitchin
and Mr Parry
The Lord Griffin is a Volontiere, sometimes there and as often at Versailles, Volontiere
A great many Chaplains and servants below staires. »

Administration du roi d'Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

Ordonnance réglant un conflit de préséance survenu entre les officiers de la Maison du roi et les habitants de Saint-Germain-en-Laye

« Ordonnance du Roy en faveur des officiers domestiques et commensaux des maisons royales, pour les préséances en toutes assemblées.
Du 17 janvier 1675
Sa Majesté ayant été informée que quelques bourgeois et habitans de Saint Germain en Laye disputent le rang et la préséance à plusieurs de ses officiers habitans dudit lieu dans les assemblées et autres lieux où ils sont obligez d’assister, en qualité de marguilliers ou autrement, au prejudice de la declaration du feu roy Henry le Grand du mois de fevrier 1605 et des arrests du Conseil donnez en consequence, à quoy etant necessaire de pourvoir,
Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend que tous les officiers, tant de sa Maison que des autres Maisons royales, demeurans dans ledit lieu de Saint Germain en Laye auront range et seance et marcheront dans les lieux et assemblées où il se trouveront immediatement apres le prevot et le procureur de Sa Majesté en la prevoté dudit lieu, et avant les autres officiers, bourgeois et habitans inferieurs en ordre audit prevot et procureur du Roy. Fait Sa Majesté defenses à tous bourgeois et habitans de ladite ville de Saint Germain et autres de les y troubler, à peine de quinze cens livres d’amende et de tous depens, dommages et interets. Fait à Saint Germain en Laye le dix septieme janvier mil six cens soixante quinze.
Signé Louis, et plus bas Colbert »

Maison du Roi (Ancien Régime)

Récit de la mort et de l’inhumation du général de Girardin, gouverneur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Un bruit inattendu s’est répandu dans la ville mardi matin, et a vivement impressionné notre population ; la nouvelle n’était, du reste, que trop vraie, c’était celle de la mort presque subite de M. le général de Girardin, gouverneur du château. Le général, âgé de soixante et onze ans, avait une belle et verte vieillesse ; mais, depuis quelque temps seulement, il souffrait de crises, de maux d’estomac se renouvelant à des intervalles assez rapprochés et lui faisant, disait-il à ses amis, prévoir une fin prochaine, à laquelle personne ne voulait croire, car le général de Girardin était plein d’énergie, et, le lundi soir encore, on l’avait vu se promener en famille sur la Terrasse. Les obsèques du général ont eu lieu jeudi avec une grande pompe militaire ; sa qualité de gouverneur d’un château impérial équivalant à l’activité dans son grade de général de brigade. Admis dans le cadre de réserve depuis 1855, le général de Girardin était commandeur de la Légion d’honneur, et, depuis six ans, demeurait au château où il occupait de fort beaux appartements que la Maison de l’Empereur avait fait disposer pour lui au premier étage, dans l’aile sud-ouest donnant sur la place du Château et sur celle du Théâtre. Le cortège funèbre n’avait donc qu’à traverser la place pour se rendre à l’église. Après la messe, il en est ressorti dans l’ordre suivant : les tambours du bataillon du 53e ; deux compagnies de ce régiment et un escadron environ du 1er régiment des Cuirassiers de la Garde précédant et entourant le cercueil derrière lequel venait la famille du général ; plusieurs personnages de haute distinction, civils et militaires ; des membres de l’Administration municipale, des fonctionnaires du musée, de l’ordre judiciaire et des différentes administrations ; le corps de MM. les officiers de la garnison, puis une foule compacte d’habitants et d’étrangers qui ont suivi les dépouilles mortelles du général jusqu’au cimetière. La musique du 1er Cuirassier, marchant en tête, exécutait des marches funèbres comme elle l’avait fait pendant le service à l’église. Les troupes étaient sous le commandement du général de Septeuil, qui, à cheval et en grande tenue de service, marchait, accompagné de deux de ses officiers, à la tête du convoi ; à l’arrivée au cimetière et après les prières de l’église, M. Evrard de Saint-Germain a prononcé sur la tombe un remarquable discours relatant les beaux états de service du général et qui, dans sa péroraison, a vivement impressionné l’auditoire, partageant l’émotion de l’orateur. M. le général de division d’Oraison, vieil ami et frère d’armes du général de Girardin, a improvisé ensuite quelques paroles peignant les regrets des camarades et des amis du défunt avec un sentiment et une chaleur militaires qui ont été profondément ressentis. »

Mention de la nomination d’un conservateur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Par suite d’une décision récente de Son Excellence le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur, M. Ricateau, attaché déjà à plusieurs commissions savantes et d’intérêt public de notre localité, a été nommé conservateur du château impérial de Saint-Germain. On dispose en ce moment, pour ce nouveau fonctionnaire, les appartements de l’entresol des ailes de l’ouest et du sud, occupés précédemment par M. O’Connell, alors régisseur de cette même partie du domaine.
M. le général de Girardin, qui avait obtenu un congé de quelques mois, est attendu ces jours-ci au château, où il reprendra son domicile au premier étage des mêmes ailes.
Cette dernière nomination semble naturellement faire penser que le moment approche où notre vieux château recevra enfin une destination quelconque, puisqu’il a déjà un officier général pour commandant et un homme de lettres, connu par de sérieux antécédents, pour conservateur. M. Millet est toujours investi des fonctions d’architecte-régisseur. »

Mention de l’installation d’un régisseur au château de Saint-Germain-en-Laye

« D’ici voyez ce beau domaine
Dont les créneaux touchent le ciel…
Tralala, tralalain ! Ainsi fredonnait, en souvenir de la Dame blanche, un de nos compatriotes attardés, en sortant, l’un de ces soirs, du débarcadère, et jetant par habitude, en regagnant son logis, un regard de regret sur la masse noire et sombre de notre château abandonné. Il avait déjà tourné l’angle sud du vieux manoir pour traverser la place du Théâtre quand ses yeux furent frappés d’une lueur insolite éclairant les hautes croisées du premier étage. Un instant, il se crut sous l’influence d’une hallucination produite par ses souvenirs du château d’Avenel. Mais bientôt il se convainquit qu’il ne rêvait pas, la lumière était bien réelle, et il put même distinguer l’ombre de personnes paraissant et disparaissant derrière les vitres. Le lendemain, et en plein jour, notre curieux put encore s’assurer par ses yeux bien ouverts de la présence sur le balcon d’une gracieuse dame vêtue de noir, qui fut rappelée dans l’intérieur de l’appartement par un homme d’un extérieur fort respectable, à la tournure et à la figure militaire, et sur la poitrine duquel était attaché le ruban de la Légion d’honneur. Notre homme, ajoutant à ce qu’il voyait les allées et venues de quelques ouvriers procédant à quelques travaux d’urgence, à l’entresol et au premier étage, conclut que le château allait être habité, et qu’enfin était venu le moment de croire à des destinées nouvelles pour notre vieux manoir historique. Nous avons dû, sur son rapport, aller nous-mêmes aux renseignements. Ce que nous avons appris est bien vague encore ; mais nous pouvons cependant affirmer qu’un officier de cavalerie en retraite vient d’arriver au château de Saint-Germain, revêtu des fonctions de régisseur, et chargé, dit-on, provisoirement d’y établir, auprès de l’appartement qui lui est destiné dans l’aile autrefois occupée par le commandant du pénitencier, un bureau où commencerait à s’élaborer, par des architectes et des dessinateurs, l’examen des différents projets relatifs à la nouvelle destination du château de François Ier, de Louis XIII et de Louis XIV. Donnant, du reste, ces renseignements sous toutes réserves, nous tâcherons, autant que possible, de tenir nos lecteurs au courant de ce qu’ils peuvent avoir de vrai ou d’erroné, et les dispositions nouvelles qui viendront à surgir et qui intéressent à un si haut point la conservation des monuments historiques en général, et en particulier notre ville de Saint-Germain. »

Récit de l’enterrement d’Eugène Millet à Saint-Germain-en-Laye

« Lundi dernier, à une heure et demie, ont eu lieu, à Saint-Germain, les obsèques de M. Louis-Eugène Millet, architecte, officier de la Légion d’honneur, inspecteur général des édifices diocésains, membre de la commission des Monuments historiques, architecte du château de Saint-Germain et de la cathédrale de Reims.
Depuis longtemps la santé de M. Millet donnait les plus vives inquiétudes à sa famille et à ses nombreux amis. Les médecins avaient conseillé à l’intéressant malade d’aller passer l’hiver sous un climat moins âpre que le nôtre, mais lui ne se leurrait pas d’un décevant espoir, et en perdant de vue ce château de Saint-Germain, qu’il entourait de tant de soins et d’affection, et où il prodiguait avec un si grand bonheur les trésors acquis de sa science et de son talent, il baissait tristement la tête en disant qu’il ne le reverrait peut-être plus. Ses sombres pressentiments se sont, hélas, réalisés.
M. Millet s’est éteint à Cannes le jeudi 20 février, à peine entré dans sa 60e année. Son corps a été ramené à Paris et un service funèbre a été d’abord célébré à Saint-Augustin, sa paroisse, lundi dernier, à dix heures. Une foule considérable composée de notabilités dans tous les genres et d’amis se pressait autour du catafalque.
A l’issue de la cérémonie religieuse, le corps a été rapporté à Saint-Germain, où M. Millet avait tenu expressément à être enterré.
Dès une heure de l’après-midi, une affluence considérable d’habitants de la ville attendait au-devant de l’Eglise la voiture funèbre qui devait nous rapporter les dépouilles mortelles de notre concitoyen de cœur, et à une heure dix minutes elle était signalée.
A une heure et demie, après l’arrivée du train de Paris qui amenait encore un grand nombre d’amis qui voulaient dire un dernier adieu à celui qu’ils n’allaient plus revoir, on retira le corps de la voiture des pompes funèbres, en présence de M. le curé de Saint-Germain, entouré de tout son clergé, et d’une quantité de monde, appartenant à toutes les classes de la société, qui envahissait le vaste péristyle de notre église paroissiale, les marches de l’église et les abords de la place.
Entré aussitôt à l’église, on commença immédiatement le service des morts.
De chaque côté du catafalque dressé au milieu de la nef, se tenait un détachement du 11e Chasseurs, chargé de rendre les honneurs funèbres au légionnaire défunt. On y remarquait aussi la bannière de la Société philadelphique, à laquelle M. Millet a généreusement donné le capital qui doit assurer à perpétuité la rente de sa cotisation de membre honoraire. Plusieurs députations et entr’autres celle de la musique municipale s’y faisaient également remarquer ; on y voyait, en outre, les membres du bureau de l’orphelinat de jeunes garçons de notre ville, œuvre à laquelle le charitable défunt avait assuré, de même qu’à la Société philadelphique, par une somme versée à l’avance, sa cotisation perpétuelle.
Après l’absoute donnée par M. l’abbé Chauvel, curé de Saint-Germain, le corps a été dirigé vers le cimetière de la ville ; le cercueil était porté par les ouvriers du château.
M. Morin père, entrepreneur de maçonnerie, qui a longtemps travaillé sous les ordres du regretté défunt, M. Darcy, architecte, un des membres de la Société philadelphique et un compagnon charpentier tenaient les cordons du drap mortuaire.
Plus de 500 personnes des plus honorables, appartenant à toutes les classes de la société saint-germinoise, s’étaient fait un devoir d’assister à l’enterrement de l’éminent et sympathique architecte.
Le triste cortège, parvenu au bord du caveau provisoire où allaient être déposés les restes mortels du regretté M. Millet, M. Lucas, architecte, secrétaire de la Société centrale de Paris, a lu un remarquable discours retraçant la vie et le labeur de celui que tant d’amis pleuraient en ce moment. M. Lisch s’est avancé ensuite et, écrasé par une profondeur douleur, et d’une voix entrecoupée par les sanglots, a prononcé un second discours qui a vivement émotionné l’auditoire. Enfin, M. Paul Moutier, au nom des entrepreneurs et des ouvriers du château de Saint-Germain, lui a adressé, en termes émus, un dernier adieu.
Après la dernière aspersion, la foule s’est écoulée lentement, sous le coup d’une impression profonde et douloureuse.
La ville de Saint-Germain fait en M. Millet une perte immense, non seulement comme architecte et érudit, mais comme homme aimable, bienveillant et sincèrement attaché à notre ville, qu’il aimait d’une affection réelle puisqu’il a voulu y reposer encore après sa mort, et dormir éternellement à l’ombre du beau château qu’il restaurait avec un soin si méticuleux et qu’il n’a pas pu hélas achever.
Par ses savants travaux, M. Millet vivra éternellement, devant les yeux des habitants de Saint-Germain, comme son souvenir sera impérissable au cœur de tous ceux qui l’ont approché et qui ont été à même d’apprécier son exquise bonté, son urbanité, son intégrité, sa droiture et toutes les aimables qualités de sa belle âme et de son esprit.
Th. Lancelin »

Mention de la remise d’une médaille à l’entrepreneur de maçonnerie du château de Saint-Germain-en-Laye

« En 1847, il y a environ un an, le congrès de la Société centrale des architectes visitait les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, et plus de cinquante savants architectes français parcouraient le chantier, les terrasses et admiraient la belle chapelle de Louis IX de notre vieille demeure royale. Avant de quitter Saint-Germain, l’éminent architecte, membre de l’Institut, président de la Société centrale, M. Henry Labrouste, se faisait présenter tous les entrepreneurs et l’excellent appareilleur pour les vivement féliciter de la tenue de l’atelier et des résultats obtenus dans des ouvrages de restauration toujours délicats, et souvent d’une exécution très difficile.
Mais ces compliments ont paru insuffisants pour récompenser autant de zèle que de savoir, et la Société centrale appelait M. Morin-Bigle, entrepreneur, et M. Lhermite, appareilleur, le 12 juin dernier, pour, dans la séance officielle du congrès de l’année 1875, leur décerner à chacun une démaille de mérite.
Samedi dernier, l’entrepreneur de maçonnerie, M. Morin-Bigle, réunissait dans un banquet, au pavillon Henri IV, tous ses collègues, l’appareilleur, les plus anciens ouvriers, l’inspecteur des travaux, l’architecte du château et quelques-uns de ses élèves, pour faire fête aux distinctions obtenues et bien méritées. »

Note sur des travaux à l’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain. Les promeneurs ont pu remarquer ces jours-ci que des ouvriers étaient occupés à démolir les deux lourds piliers en pierre de taille sur lesquels s’appuyait la porte avancée construite sur la place du Château à l’époque du pénitencier militaire.
C’est à la continuelle obligeance de l’éminent architecte, M. Millet, que nous devons les renseignements suivants :
Les travaux qu’il fait faire à l’entrée du château, nous a-t-il dit, n’ont aucune importance et n’avancent en rien la restauration générale du vieux et respectable édifice ; il avait jadis conservé, par mesure d’économie, la porte cochère en bois avec ses deux gros piliers en pierre ; les battants tombaient en pourriture et devenaient hors de service, et au lieu de les remplacer, l’architecte a dû commander une plus que modeste grille en fer, ayant tout à faire le caractère d’un objet provisoire. Elle permettra le passage de l’air, facilitera l’entrée au château, mais cette installation essentiellement provisoire, répétons-le, d’après M. Millet lui-même, n’a aucune valeur ni aucun caractère artistique.
En ce qui s’applique aux travaux de restauration, le crédit alloué sur 1868 étant le même que celui des dernières années, M. Millet pense pouvoir achever le gros œuvre de toute la façade nord, donnant sur le parterre, et continuer les ouvrages sur la façade est.
Dans la dernière campagne, il n’a pu être presque rien fait à l’intérieur ; on va reprendre ou restaurer tous les éperons et l’escalier d’angle sur la cour, refaire les voûtes et les planchers de tout l’angle nord-est, et il est probable que vers le milieu de l’année 1869 tout l’angle pourra être livré à la direction des musées impériaux.
Le regrettable et regretté M. Beaune est remplacé dans ses fonctions de deuxième conservateur du musée par M. de Mortillet, archéologue savant et distingué, qui, depuis deux ou trois ans, était occupé au musée à classer et à ranger tous les objets de sa collection. »

Récit par Marie Dubois, valet de chambre du roi, de séjours de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 140] 23 [septembre 1648]. La Reyne, ayant ouy la messe, monta en carosse et fut querir monsieur le duc d’Angeou à Besanval et arriva sur le midy. Le Roy les fut recevoir dans la cour, et, quoyque monsieur d’Angeou eut encore le visage tout rouge de sa petite verolle, le Roy ne laissa pas de se jetter à son col, et ces deux enfans se tenoient collés leurs visages l’un contre l’autre, se baisant [p. 141] tendrement, et pluroient de joye, ce quy ravissoit tous ceux quy les voyoient. Monsieur ne coucha pas à Ruel, il partit sur le soir pour aller coucher à Croissy.
Ce mesme jour, le provos des marchands et messieurs du cardenier de Paris vinrent et reçurent toute asseurance de la Reyne et de messieurs d’Orléans et de Condey. Le parlement et les peuples de Paris n’estoient pas fort asseurés et les affaires estoient à la veille de prendre ung mauvais biais, ce quy obligea messieurs d’Orléans et de Condey à leur faire ces lettres suivantes :
Lettres de monseigneur le duc d’Orléans et de monsieur le Prince à messieurs du parlement
A Messieurs de la cour de parlement du Roy, mon seigneur et nepveu, à Paris
Messieurs,
Vous savez les soings que j’ay pris pour accomoder les affaires presentes et y apporter tout le tamperament que le service du Roy, mon seigneur et nepveu, et la satisfaction de vostre compagnie ont peu desirer. Et, comme j’ay jeugé que, dans l’estat où elles se truvoient, une conference seroit tres utile pour regler toutes choses, j’ay bien voulu vous faire encore cette lettre pour vous prier de desputer quelques uns de vostre corps pour se truver au lieu où sera la Reyne et adviser aux moyens quy seront convenables pour l’accomplissement des volontés de Leurs Majestés et pour le repos public. Je veux croire que vous concourerez avecque moy dans ce bon dessein et que vous aurez la mesme creance à ce que le sieur de Choisy, mon chancelier, vous dira sur ce subjet que vous l’auriez à moy mesme, quy suis, Messieurs,
Vostre affectionné amy.
Gaston
De Ruel, ce 23 septembre 1648
[p. 142] Lettre de monsieur le Prince à messieurs de la cour de parlement, à Paris
Messieurs,
Ne pouvant aller au parlement, aynssy que m’aviez temoigné le souhaiter par vostre desputation d’hier, et prevoyant les inconvenients quy pourraient arriver sy vous continuez vostre deliberation sans que j’eusse eu le bien de vous voir auparavant, j’ay creu vous devoir inviter, comme le faict monsieur le duc d’Orleans, à Saint Germein, à une conference où nous puissions traiter des desordres quy peuvent estre presentement dans l’Estat et tacher d’y remedier. Le zele que j’ay pour le service du Roy et l’affection particulleire que j’ay pour vostre compagnie m’obligent à vous proposer cet expedient pour remedier à des maux auxquels vous et moy ne pourrons peut estre plus donner ordre, sy vous laissez perdre cette occasion. La Reyne est dans tous les sentiments de bonté que vostre compagnie peut attendre d’elle. Monsieur le duc d’Orleans vous temoigne assez les siens par les soings qu’il a pris jeusques à cette heure et par la lettre qu’il vous escrit, et moy je n’ay point de plus forte passion, apres celle que j’ay pour le bien de l’Estat et pour le maintien de l’autorité royale, que celle de vous servir. Faictes donc paroitre en cette occasion cette affection que vous avez toujours temoignée en contribuant tout ce quy est en vous pour l’accomodement des affaires. Donnez moy lieu, par les services que je vous rendray auprès de Sa Majesté, de vous temoigner que je suis, Messieurs, vostre tres humble et tres affectionné serviteur.
Louis de Bourbon
A Ruel, ce 23 septembre 1648
Apporté par le chevalier de Rivière.
[p. 143] Ce mesme jour, l’on fit commendement pour aller le lendemain à Saint Germein. Et le lendemain 24, tout partit et la reyne d’Angleterre delogea du viel château et alla loger au Louvre à Paris. Le Roy arriva d’assez bonne heure et la Reyne sur les six heures, et fut descendre à la chapelle du viel château, où elle entendit les litanies, quy ont de coustume de se chanter tous les soirs. La Reyne, quy est fort propre, truva dans le chasteau mille puanteurs, que les Anglois y avoient laissées : ce sont gens quy vivent fort sallement. L’on truva sur un fumier force serpens dans une lie de vin d’Espagne, quy avoit esté vidé dans le bour, et dit on que ces choses là servent à ceux quy sont ladres, de quoy l’on accusoit ung millor. Tout le viel chasteau se truva occupé, la cour estant fort grosse. Monsieur d’Orleans eut pour luy et pour Madame, sa femme, tout le chasteau neuf. La nuict du 24 au vingt cinq, la seconde chambre de la Reyne, quy estoit demeurée dans le chasteau de Ruel, fut vollée, les coffres ouvers et tout le plus précieux pris. La Reyne y avoit ung vallet de chambre et ung tapissier, quy furent coucher au bourg au lieu de coucher dans la mesme chambre pour garder les meubles, de sorte qu’ils faillirent tous deux à estre chassés. Aussy estoient ils fort blamables. C’est à quoy nous devons bien prendre garde, lorsque nous sommes ou à la premiere ou à la dernière chambre. Y estant, nous sommes obligés, sur peine de la vie, de les conserver.
Le vendredy 25, messieurs les deputés du parlement vinrent au nombre de 21, lesquels salluerent Leurs Majestés et monsieur le cardinal, et ensuite le Roy leur donna à disner, à l’issue duquel ils furent au chasteau neuf, dans le grand cabinet de Monsieur d’Orleans, à main gauche en entrant, et s’enfermerent avecque messeigneurs d’Orleans, de Condey, de Conty et de Longueville, et furent deux heures en conference. A l’issue de laquelle, ces messieurs s’en retournèrent à [p. 144] Paris.
Pendant qu’ils estoient enfermés, je voulus voir le chambre où le defunct Roy, mon mestre, mourut, et j’y truvay monsieur l’abbé de La Rivière logé, monsieur d’Orleans n’y ayant pas voulu loger, mais bien son favory. Je ne consideray pas ce lieu sans soupirer et prier Dieu pour mon defunct cher mestre.
26 [septembre]. Le courrier d’Alemagne arriva quy apporta nouvelles de la pax d’Allemagne, mais j’ay crainte qu’elle n’ayt pas lieu. La Reyne fut voir madame la duchesse d’Orleans au chasteau neuf.
27 [septembre]. Ce jour de dimanche, je fus au disner de monsieur le Prince et le remerciay de l’honneur qu’il m’avoit faict de me donner quartier. II me fit la grace de me prendre la main, de me la serrer et de me dire : « Monsieur, vous vous moquez de moy, je suis vostre serviteur ». Ce discours me fit voir que je n’estois pas mal dans son esprit et que toutes les fois que j’avois escrit les petites nouvelles à monsieur Dumont, l’un de ses segretaires, Son Altesse les avoit lues, aynssy que m’a dit dudepuis monsieur Dumont. Monsieur le Prince estant hors de table, il alla au chasteau neuf, suivy de messieurs de Conty et de Longueville et de plusieurs autres, à la seconde conference avecque les mesmes deputés du parlement et les mesmes princes. Aussy, cette fois là, ils y appelerent messieurs le chancellier, de La Meillerès et de Tuebeuf pour les finances. Messieurs les princes sortirent par deux fois pour conferer ensemble et envoyèrent monsieur de La Riviere truver la Reyne. A l’issue de la conference, ils se separèrent à l’ordinaire.
28 [septembre]. Le Roy continua ses divertissements ordinaires : le jour, à l’estude, à la promenade, et le soir au collin mallar, où les princes et seigneurs [p. 145] prenoient leur part du divertissement. Et pour moy, je faisois ma cour chez madame la Princesse et chez les autres princes et princesses desquels j’ay l’honneur d’estre cogneu.
29 [septembre]. Il y eut grande chasse du cerf où le Roy et tous les princes et seigneurs estoient. C’estoit avecque les chiens de monsieur d’Orléans. Le cerf fut pris.
30 [septembre]. Je pris congé du Roy à l’issue de son souper et fus au souper de madame la Princesse la mere, où madame la Princesse la jeune estoit arrivée de jour, de laquelle je pris congé, comme de tous mes amis, et me fus retirer sur la meinuict.
[…]
[p. 183] En ce temps [mars 1649], le Roy, la Reyne et le Conseil estoient à Saint Germein en Lès, et l’armée du Roy autour de Paris, qu’il avoit bloqué et afamé depuis le jour qu’il en estoit party, quy estoit la veille des Roys, à cause des desobéissances de messieurs du parlement. Messieurs les princes de Conty, de Longueville, de Beaufort et autres se jeterent dans Paris et apuierent le parlement contre Sa Majesté. Le desordre estoit tres grand dans l’Estat, grandes partiallités. Il nous faillut assembler nombre d’officiers du Roy pour gaygner Saint Germein, nous faillut aller par Illiers en Beausse, par Dreux, et, à chaque village, il failloit quiter espée et pistolletz. L’on faisoit garde partout et n’y avoit neulle seureté pour les passants : tous les peuples tenoient pour le parlement et assassinoient ceux quy alloient au service du Roy. Ils nous appelloient les Masarins, à cause du gouvernement de monsieur le cardinal Masarin, quy estoit chef du Conseil et fort haï.
Je raportay à Saint Germein ce que j’avois veu et [p. 184] mesme le dit à quelques ungs du Conseil du Roy, des plus affidés à la Reyne et à des familliers de monsieur le cardinal de Masarin, comme à monsieur le commandeur de Souvrey et à quelques autres desquels j’estois cogneu, et auxquels je fis voir aussy l’afection que monsieur le duc de Vandomes avoit faict voir dans des rancontres dans le Vandomois où il estoit alors, et ce que j’en dis c’estoit par ordre de monsieur de Souvrey, premier gentilhomme de la Chambre, quy estoit alors à Vandomes, près monsieur le duc, de quoy je reçus après compliment, lorsque monsieur de Vandomes vint à la cour.
Nous partimes le 28 mars, le dimanche des Rameaux, après le service, et arivames à Saint Germein le mercredy, et entrasmes le jeudy absolu en quartier où, estant à tenebres, dans la chapelle du chasteau, les nouvelles de la paix vinrent, que les desputés du Roy aresterent à Ruel avecque monsieur le Premier President et autres nommés de messieurs les princes et du parlement. Sy tost que l’on entendit cette novelle, quy ne pouvoit venir que du Ciel, tout le monde se jeta
à genoul et loua tout Dieu de tout son coeur.
Toutes les festes de Pasques se passèrent en joye. Tous les princes, excepté monsieur de Beaufort, vinrent. Tous les corps du parlement et de Paris, les ungs après les autres, que le Roy regalla d’importance, asseurerent Leurs Majestés de leurs fidelités et obeissances. De là à quelques jours, monsieur d’Orléans fut à Paris, les princes et princesses aussy, quy y furent tous les bien receus.
Le 30 du mois d’avril, Leurs Majestés et toute la cour partirent de Saint Germein pour Compiegne, et vint on coucher à Chantilly, où monsieur le Prince fit l’honneur de la meson à merveilles. Ils y sejeurnerent deux jours et puis furent à Compiegnes.
[…]
[p. 291] Le cinquieme may [1652], il arriva un garçon quy me fut envoyé exprès de Saint Germein, où estoit la cour durant le siège de Paris, que monsieur Le Conte et mes cousins de La Boullière m’envoyerent pour me donner avis que Artus de Plannes, l’ung de mes compagnons, estoit mort et que Leurs Majestés n’avaient pas voulu disposer de la charge, qu’ils en vouloient remplir les deux anciens, quy ne servoient que de deux ans l’ung. Et, moy, quy estois l’ancien sans contredit, je me resolus de partir. […]
La guerre civile estoit sy allumée qu’elle me fit bien cognoître la dangereuse extremité que c’est d’aller par la campagne pendant la guerre civile où tout est en armes et en allarmes. […] [p. 292] Partant le lendemain matin, nous fumes passer à Roussières remercier M. l’abbé, quy nous donna encore le mesme Allemand pour nous guider par des petits chemins escartés jeusques à Montfort pour esviter les bois de Saint Leger, où tous ceux quy y passoient estoient volés et la plupart tués. Nous nous separasmes à Montfort et fusmes, le vallet de pied et moy, coucher à Saint Germein, tojours partis quy nous venoient recognoître et bien souvent pour nous piller. Les couleurs de la [p. 292] Reyne me firent du bien et une faveur toute particuliere. Ce jour là, l’armée du Roy estoit occupée à l’Ille Adan, qu’elle prit, sans cela je n’aurois pas manqué à faire mon entrée dans Saint Germein aynssy que me dit madame de Vandosmes : « Il me semble, dit elle, que je suis à Saint Germein et que je vous y vois arriver tout neu, couvert seullement d’une mechante chemise fort salle qu’un de ceux quy vous auront vollé vous auront baillée pour la vostre ». Elle avoit envoyé lematin cinq des siens bien montés et armés, quy furent bien bastus par les chemins.
Enfin, par la grace de Dieu, j’arrivay en santé. Je fus voir mes supérieurs et ensuite Leurs Majestés.
Monsieur et madame de Souvrey me firent voir comme ils avoient travaillé pour moy. Monsieur de Crequy, quy estoit en année, estoit à Paris : quoyqu’il eut passeportz du Roy et des Princes, et congé, il ne laissa pas d’avoir de la peine de sortir. Pour moy, je truvois trop de peril d’aller à Paris pour le voir : je l’attendis. Il vint, avecque luy La Planche, l’ung de mes compagnons, quy pretendoit deux mille livres sur la charge vacante, disant que Bonnefont les avoit eues de Moreau, quy estoit entré dans la charge de Butanger. Gomme nous fumes devant monsieur de Crequy, La Planche, Dalbanes (quy estoit le beau frere du defunct, auquel la Reyne donnoit l’autre moitié), monsieur de Crequy dit : « La Reyne vous gratifie vous deux de la charge de défunct de Plannes, mais vous donnerez tous deux deux mille livres à La Planches ». Je pris la parolle et le priay de me permettre de dire mes raisons, ce qu’il eut à gré. Je lui dis : « Monsieur, vous savez que l’ancien, [p. 294] quy entre par le droit de ses services, ne paye rien. Vous avez observé et continué l’ancien ordre vous mesme, dans vostre derniere année, après la mort de Butanger. Porteau, quy estoit l’ancien, entra sans argent. Mais Moreau, quy estoit après, paya les deux milles livres à Bonnefonds ». Monsieur de Créquy, quy est homme de peu de parolle, dit à Darbanes : « Il faut que ce soit vous quy les payez à La Planches, autrement vous ne servirez pas ». Ce que Darbanes accorda : passerent ung escrit pour la somme et, après, monsieur de Crequy me permit de quitter l’espée et le manteau et d’achever de servir le quartier, quy estoit le mien. Il faut observer que tout officier quy meurt dans le service, c’est-à-dire pendant son quartier, les gages sont à la veuve ou aux heritiers. C’est pourquoy je n’y pouvois rien pretendre. Darbanes, quy parloit pour tous ces heritiers, m’acorda le tiers des gages, et ainsy j’achevay de servir le quartier pour entrer en possession de la charge entiere.
Pendant ce temps, les allées et veneues de Saint Germein à Paris se faisoient continuellement. Monsieur le maréchal de L’Opital, gouverneur de Paris, faisoit force voyages. Les troupes des Princes estoient tout autour de Paris, tenoient les ponts de Neuilly et furent prendre Saint Denis, où estoit monsieur le Prince en personne. Les troupes du Roy le reprirent le lendemain, où il y eut force gens tués, et mesme de ceux de Paris, lesquels estoient sortis assez imprudemment et furent poussés et battus jeusques dans les faubourgs. Ce quy fit grand bruict à Paris. Enfin, après force allées et veneues, il fut conclu que l’armée du Roy se retireroit à dix lieues de Paris, ce quy fut faict.
Il arriva que, pendant ce temps là, le coronel Rabe, quy commandoit le régiment des Cravattes, vint à
Saint Germein, avecque sa femme. Il y avoit peu de temps que, passant par icy, il m’avoit obligé de bonne [p. 295] manière, aynssy qu’il est en son lieu cy davant, tellement que je leur randis à tous deux force civillitez. Leurs Majestez seurent la courtoisie qu’il m’avoit faicte, toute la cour luy fit voir que l’action qu’il avoit faicte en me donnant Coustures et en l’évitant du pillage des quatre régiments de cavallerie quy marchoient soubs ses ordres luy estoit glorieuse, et mesme Leurs Majestés luy en témoignerent quelques choses. Je n’oubliay donc rien à toutes les choses que la recognoissance et la civillité m’obligeoit de faire : Monsieur donna le bal au Roy et aux dames, j’obtins permission de luy amener, où le Roy la reçut à merveille et la baisa, et Monsieur à l’entrée du bal et à la sortie, et eurent toutes les civillitez que l’on pouvoit souhaiter, tellement qu’ils s’en allerent à l’armée fort satisfaictz des ressentiments que j’avois du bien qu’il m’avoit faict, et à mes amis. Aussy ne faut il pas estre ingrat lorsque l’on a receu des courtoisies des gens de guerre et que l’on les voit à la cour : il faut en donner cognoissance au Roy et faire qu’ils truvent satisfaction d’avoir obligé articullierement ceux quy sont au Roy. Et, tout petit que l’on soit, on peut en ces lieux là leur rendre des services bien signalés, ce quy les oblige, dans les commandements qu’ils ont, de considérer ceux quy ont l’honneur d’estre au Roy.
L’armée du Roy marcha vers Estampes, où estoit la plupart des troupes de messieurs les Princes, commandée par le marquis de Tavannes.
Leurs Majestez partirent, le vingt et deux, de Saint Germein pour Corbet. […]
[…]
[p. 447] Le mercredy 30 avril [1665], la Cour estant à Saint Germain, Madame la contesse de Fles, premiere dame d’honneur de la Reyne mere Anne d’Autriche, la Reyne estant avecque elle, je lur monstray le desseing de la chapelle, et mesme les deux morceaux de pierre. […]
[p. 449] Le 21 may, le Roy fit assembler tous les fameux chirurgiens pour voir le mal que la Reyne sa mere avoit à la mamelle gauche et pour apprendre d’eux le remede qu’il y pourroit avoir. Apres qu’ils l’eurent veue, ils se rendirent tous, par l’ordre du Roy, dans sa chambre. Sa Majesté s’y rendit aussy, et Monsieur son frere, estant tous deux debout, testes nues, appuiés contre la croyzée de la chambre, ils entendirent tous ces illustres parler les ungs apres les autres sur le sujet de ce facheux mal ; ils vinrent tous d’accord que c’estoit ung cancer et par consequent incurable, et qu’il n’en failloit attendre que de mauvaises evenements. Comme en effet, le 28 du mesme mois, elle se truva mal, pendant heuict jours elle fut seignée trois fois, c’estoit une erezipelle. Le Roy en fut tellement touché que par plusieurs fois il en plura amerement. Monsieur, Madame suivirent le Roy et la Reyne par leurs larmes.
Je ne puis achever le chapitre de mon quartier sans parler de monseigneur le Dauphin. C’est un enfant admirable. Je ne pus m’empecher de luy procurer une picque et ung petit mousquet par l’agrement de madame la marechalle de La Motte, sa gouvernante, et le tout de la façon de Saint Mallo, artillier du Roy, [p. 450] et par le consentement et l’ordre du Roy. Ung matin, il eut sa petite picque que Saint Mallo et moy luy portasmes ; il ne fut jamais tant de joye qu’il en reçut. Elle estoit bleue, le fer du haut et du bas doré. Il l’aporta monstrer à Leurs Majestez et s’en divertit à merveilles. Mais lorsque le petit mousquet monté sur de beau noyer, avecque des petits dauphins d’argent dessus la plaque bien gravée, fut arrivé, madame la marechalle de La Motte fit difficulté de luy donner, disant que, lorsqu’il avoit des armes à la main, il devenoit furieux et que cela l’empechoit d’estudier. J’entray dans la chambre de Monseigneur faché de n’avoir peu obtenir l’agrement du mousquet. Sy tost que Monsegneur me vit, il me parla de son mousquet ; je luy dis en particullier, comme sy c’eut esté ung homme, que je n’estois pas assez puissant pour luy faire donner, quoy qu’il fut à Saint Germein, et qu’il failloit qu’il priat monsieur le duc de Saint Agnan, son bon amy, quy estoit là present, pour luy faire donner. Monsieur le duc estoit dans ung coing de la chambre, quy parloit à monseigneur l’archevesque de Rouan.Cet enfant de trois ans et demy part de la main et dit : « Monsieur de Saint Agnan, mon bon amy, mon mignon, mon favry, je vous prie que le Roy et madame la marechalle me donnent mon petit mousquet ». Monsieur de Saint Agnan luy dit : « Mon mestre, ne redites pas ces parolles là, vous me feriez esvanouir. Je vous promets que s’il ne faut qu’aller à Paris à pied, que je vous l’iray querir et que le Roy et madame la marechalle vous le [p. 451] donneront ». Il l’eut des le mesme jour. Le Roy dit qu’il n’y auroit pas de danger de boucher la lumière, crainte qu’il se blessat ; elle ne fut pourtant pas bouchée. Le Roy le voulut tirer le premier, en presence de monseigneur le Dauphin.
Sur la fin du quartier, ung soir que j’estois de garde, esclairant au Roy, l’on parla de monseigneur le Dauphin. Je pris la liberté de dire que Monseigneur, estant sur les bras de madame la marechalle, il y touchoit le sein par dessus son mouchoir de col et dit à monsieur de Langlée qu’il touchat par dessoubs. « Comment, dit madame la marechalle, il n’y a que vous en Frances quy ayt la liberté d’y toucher. Le Roy ne l’a pas ». Monseigneur luy dit : « Ah ! Madame, le Roy est le mestre ».
« Syre, il y a deux jours que monseigneur le Dauphin, sortant de table, voulut entrer chez madame la marechalle, quy mangeoit, quy avoit faict fermer la porte, crainte qu’il n’entrat. Comme il eut longtemps heurté, madame la marechalle commanda à ung marmitton nommé Claude d’ouvrir la porte, et de s’y tenir, et de dire qu’il avoit ordre du Roy de ne laisser entrer personne. Ce garçon fit cette action avecque ung visage assez asseuré. Monseigneur le Dauphin, le considérant gras et sale, avecque ung grand davanteau sale davant luy, en eut horreur, se retire trois pas et dit : « Ce marmiton, ce traditor, quy m’a empeché d’entrer ». Monsieur de La Feuillades dit : « Qu’est ce quy luy apprend ces mots là ? » Le Roy dit : « Mon filz entend tout ». Et je dis : « Syre, monsieur l’ambassadeur d’Espagnes l’ayme d’amour, se vient jouer avecque luy, comme s’il estoit lui mesme ung enfant, luy parle toujours espagnol, et monseigneur le Dauphin luy respond jeuste ». Le Roy truva bon ce que je dis.
[…]
[p. 467] Le temps vint qu’il failloit aller servir le Roy, estant encore, grace à Dieu, en estat de servir. Je partys, après avoir faict mes petites devotions à mon ordinaire, et m’en allay en compagnie à Saint Germein et y arrivay le dernier jour de mars [1667], la cour y estant. Nous entrasmes en quartier chez le Roy et chez monseigneur le Dauphin que nous servions par jour alternativement, le Roy ne donnant pas d’autres officiers à monseigneur le Dauphin que les siens. Il se truva qu’ung de nos camarades nommé Du Pont manquat sans que l’on peut savoir ce qu’il estoit deveneu, Monsieur le conte du Lude l’ayant dit au Roy à son lever, le Roy dit qu’il luy avoit donné congé d’aller en Itallie. […]
[p. 469] [Le Roi] ayant son desseing arresté pour la guerre de Flandre, partit le 16 may de Saint Germein, pleing de magnificences, où les trompettes, les timballes et tambours faisoient merveilles. La Reyne alla aussy accompagner le Roy jusques à Amiens. Le Roy, sortant de la chapelle pour monter en carosse, avecque la Reyne et plusieurs princesses et dames, je me jetay à genoulz et luy embrassay la cuisse ; il me regarda et monta en carosse. Je me retiray pour plurer à mon particulier, voyant que mon age ny mes forces ne me permettoient pas de suivre mon bon mestre à l’armée, ayant ordre du Roy de demeurer auprès de monseigneur le Dauphin, avecque mon filz de Montigny (pour lequel j’avoys demandé) et La Planche, l’ung de nos vielz camarades, quy estoit incommodé de la veue.
Leurs Majestez estant partis, je montay chez monseigneur le Dauphin, où j’eus l’honneur de le servir à son disner, me tenant derriere sa chere. Là, ma playe se rouvrit : ce cher enfant, agé de cinq ans et demy, nous raconta avecque beaucoup de tendresse comme le Roy luy avoit donné sa benediction et l’avoit embrassé et baisé. Son repas estant faict, il nous demandoit sy le Roy estoit arrivé à Andilly, quy estoit la disnée, et après à Champlastreux, où estoit la couchée, quelles distances il y avoit les ungs des autres. Après, il se mit dans son faulteuil et ne se voulut faire entretenir que du Roy et de la Reyne. Quelques cavaliers de la brigade de la compagnie des gendarmes de la Reyne, commandez par [p. 470] monsieur le marquis de Rouville, quy estoit pour la garde et la conduite de Monseigneur, le vinrent voir. Toute l’après disnée se passa fort tristement et se coucha de mesme.
Le Roy auparavant que de partir avait faict ung camp de 13 à 14 mille hommes dans la plaine d’Ouille, proche Saint Germein, pour establir les ordres et rangs dans la marche, et logement de ses armées, où luy mesme avoit campé, y ayant ses tentes, son lit de camp et toutes les choses nécessaires dans les armées. Le Roy n’y coucha pas, mais il y passoit les jours entiers, y mangeoit, et mesme y traita la Reyne et les dames de la cour. Ces premisses estoient pour une marque de ses desseins, que je prie Dieu qu’il bénisse ses armes et sa personne sacrée et qu’il la conserve, comme la personne du monde quy nous est la plus chere en Frances, comme estant le plus grand roy et le plus honneste homme quy ayt esté, que je prie Dieu derechef de l’accompagner et de marcher toujours à sa droite, comme il fit à celle de David.
Le mariage de monsieur de Guize et de madamoiselle d’Allansson fut le 15 may à Saint Germein. Le Roy en fit tous les honneurs.
Le mardy 17 may, monseigneur le Dauphin estant esveillé se fit porter dans le lit de madamoiselle de Toussy, quy avoit esté obligée de coucher dans la chambre de Monseigneur, avecque madame la marechalle de La Motte, sa mere, gouvernante de Monseigneur. Elle avoit une petite chienne, quy avoit receu une atteinte de Monseigneur ; elle le fuioit et luy la vouloit prendre. Cette petite beste couroit entre les draps, [p. 470] comme une navette, et luy quy la suivoit pour la prendre, ce quy occupoit assez mademoiselle de Toussy à cacher ce qu’il luy descouvroit, estant agée de 18 ans et belle comme le jour.
Comme nous habillions Monseigneur, il me commanda d’emplir, de l’eau qu’il buvoit ordinairement, son flacon d’argent doré, quy estoit ung peu plus gros qu’une noyx, pour mettre dans sa poche pour boire par les chemins, s’il avoit souef. Voilà toute la provision qu’il fit pour son voyage. Faisant cette petite provision, Basin et Montigny, l’ung son mestre pour luy apprendre à jouer au volant et à la paulme, l’autre vallet de chambre du Roy, mon petit filz, agé de 15 à 16, entrerent dans sa chambre, la botte levée et le fouet de postillon à la main. Voilà la premiere joye du voyage : il voulut manier leurs fouetz et savoir comme ils estoient montés et leur dit qu’il leur vouloit voir piquer la masette, comme de faict il leur en envoya louer chacun une, comme à moy. La trousse du corps estant faicte, je dis à monseigneur le Dauphin que je voulois le servir comme le filz du Roy, mon mestre, qu’il failloit partir davant afin qu’il truvat son lit prest lorsqu’il arriveroit à Champlâtreux, où estoit la couchée. Il truva cette proposition rude, mais comme il estoit dejà fort raisonnable, quoyqu’il n’eut que cinq ans et demi, il se contenta de mes raisons et nous laissa partir, à condition que nous luy baiserions la main, ce que nous fimes tous trois prenant congé de luy, quy monta en carosse avecque Madame sa soeur, quy n’avoit que six mois, sur les onze heures.
[…]
[p. 515] Arrivant à Saint Germein le dernier de mars [1671], par ung temps de neiges et de glaces rudes et facheuses, je truvay le saint jubillé que j’eus l’honneur de faire avant le lever du Roy, où je me truvay seul de vallet de chambre. Monsieur le duc de Gevres, auparavant capitaine des gardes du corps et à l’heure premier gentilhomme de la Chambre, m’ayant demandé où estoient mes camarades, je luy dis que je croyois qu’ils seroient à Versaille, où le Roy alloit sytost qu’il auroit disné. Il me commanda de demeurer de garde au lit du Roy, ce que je fis, couchant dans la chambre du Roy les dix et heuict jours que Sa Majesté demeura à Versailles, le Roy nous donnant ung escu par jour pour nostre noriture et deux buches et deux fagotz et une livre de grosses bougies pour la chambre du Roy.
Le Roy revint le samedy 18 [avril] et partit le judy [p. 516] d’après, le 23, pour son voyage de Flandres, avecque la Reyne. Monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame demeurerent à Saint Germein. Monsieur le duc de Gevres et madame la marechalle de La Motte, gouvernante des Enfans de France, avoient concerté ensemble que je demeurerais aupres de monsieur d’Angeou. Mais l’ayant dit au Roy, il commanda à M. de Gevres de me renvoyer chez moy, ce qu’ayant seu le mercredy au soir, la veille du depart du Roy, je priay
monsieur de Gevre de me donner lieu de faire mon petit compliment au Roy. Ce qu’il fit de très bonnes graces : le Roy s’etant levé de sur sa chere percée, ayant mis sa robe de chambre sur ses espaules, estant au chevet de son lit, monsieur de Gevres m’ayant faict place et lieu d’approcher le Roy seul, je luy dis : « Sire, je remercie très heumblement Vostre Majesté de m’avoir donné mon congé. Je m’en vais dans ma heutte prier Dieu jour et nuict pour vous. Pour vostre chapelle, monsieur de Haultefort y a entendu la messe, M. de Chanteloup l’a
veue : ils peuvent dire à Vostre Majesté ce que c’est. Je vous demande pardon sy je vous ay importuné pour une desplorable esglize, quy a receu le pillage et l’incendie par les ordres de Jeanne d’Albret, aynssy que l’on m’a dit, dans le temps qu’elle desclara la guerre sy sanglante à l’Esglize. Je ne pouvois pas m’adresser à d’autre qu’à Vostre Majesté pour son retablissement. Et quand il vous plaira me confier quelque argent, j’entreprenderay le grand autel et ung retable où vos magnificences royales seront plus estendues ». Le Roy me fit l’honneur de me dire : « Et bien, ce sera pour ung autre foys ». Je luy baise sa robe et luy dis : « Adieu, mon bon mestre ». […]
[p. 517] Le temps estant veneu, je partis à l’ordinaire, après m’estre confessé et comeunié, le jour de saint Jean, et fus coucher à Montoire et le lendemain à Chasteaudung pour partir avecque le carosse et pour me truver le dernier juing à coucher à Saint Germein, où estoient demeurés monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame, le Roy et la Reyne estant en Flandres. J’avoys pour competiteur du quartier de service auprès de monseigneur le Dauphin l’ung de mes camarades nommé La Planche, quy estoit de ces certains philosophes aigres sur toutes choses, contredisant sans cesse sur toutes choses. Il avoit dejà servi ung quartier monseigneur le Dauphin depuis qu’il estoit entre les mains des hommes ; neanmoings, comme il estoit de ceux quy pretendent tout et ne font rien, il disoit qu’il servoit tous les ans et que je ne servoys que de deux ans l’ung, et que par consequent il devoit servir deux quartiers contre moy ung. Nous dismes toutes nos raisons à M. le duc de Gevres, auquel je dis : « Sy je ne suis mort ou malade, je seray au premier jullet auprès de monseigneur le Dauphin. Je suis l’ancien du corps des valletz de chambre. Ce droit m’appartient. Je m’y truveray, Dieu aydant ». Aynssy dit, aussy faict. Sytost que je fus arrivé, j’en donnay avis à M. le duc de Gevres, quy estoit en année, et de plus je luy manday que Rome estoit mort, l’un de mes camarades du quartier de janvier, que le Roy avoit resolu de remplir ceux de nous quy ne servoient que de deux ans l’ung ; mais le Roy, quy aymoit ung nommé La Vienne, barbier, luy donna la charge de Rome, qu’il vendit six mille escus. Tout le corps des valletz de chambre y eut assez grand regret.
Pour suivre mon sujet, j’entray donc de quartier le premier jullet auprès de M. le Dauphin et mon competiteur ne parut point.
[p. 518] Le premier jour de juillet, je m’establis avecque les ceremonies ordinaires, estant au lever de M. le duc de Montausier et faisant toutes les choses quy se font en semblables rencontres. Je relevay Moreau, du quartier de janvier, quy avoit servi avril, et quy tesmoigna bien de la joye d’en sortir. Ce jour se passa à faire mon establissement. Il faillut changer de logement et de façon de vivre, faisant ordinaire dans ma chambre, ayant ung escu du Roy par jour pour ma noriture.
Mon vallet me tenoit à onze heures mon disner prest, à six heures mon souper. Je ne demanday jamais à messieurs de La Chenardiere et de La Faye, avecque lesquels je servoys, que la messe du Roy, qu’ils m’accorderent, aymant uniquement la meusique du Roy, quy est belle et bonne à merveilles. La Chenardiere estant vallet de chambre ordinaire à cause de ses hautes sciences, soit des langues latines, grecques, hebreues, et La Faye servoit six mois aussy à cause de sa langue latine. Ce premier jour, je me tins peu à l’estude (j’avois trop d’affaires pour m’establir), quoyque monseigneur le Dauphin me tesmoigna par sa veue qu’il eut esté bien aise que je luy eusse veu faire son thesme.
2 [juillet]. Je commençay ce jour à prendre mon poste derrière la chere de monseigneur le Dauphin et perdis très peu ma place pendant mes trois moys de quartier, au point que je surprenois les plus fortz d’estre environ trois heures le matin et autant le soir debout, à soixante et douze ans, ce quy surprenoit beaucoup de gens. Je me [p. 519] resouvenois du service que j’avois rendu au Roy, l’ayant servy à ses estudes que luy faisoit feu monseigneur de Paris, son precepteur. Ce mesme jour donc, quy estoit le 2, messeigneurs les princes de Conty, agez de dix à douze ans, vinrent à l’estude de Monseigneur, quy expliqua en latin et en françois la cheute de Davit avecque Berssabée, la mort d’Eurie, comme Absallon tua son frere Amenon et la raison du viol de sa soeur Tamar, la revolte d’Abssallon, sa mort, la vanité de Davit dans le desnombrement de ses troupes, sa penitence. L’estude finie, ilz entendirent la messe et disnerent avecque Monseigneur. L’après disnée, ilz furent longtemps sur la terrasse testes neues. Monseigneur logeoit au viel chasteau du costé du nord. Ilz prirent congé de Monseigneur, quy rentra à sa seconde estude, et, estant derriere sa chere, il me commanda d’ouvrir les chassis. Le vent estoit du nord grand et froid : je luy dis que le vent luy feroit mal et qu’il avoit esté avecque messieurs les princes de Conty neues testes sur la terrasse et qu’il se souvint que l’air de la terrasse de Compiegne luy avoit causé tant de mal ; et, de faict, il se truva mal sur le soir d’une esbullition et prit ung lavement, et soupa dans son lit, où mesdamoiselles de Langes et de Lavallettes, avecque leurs luths et leurs voix, le vinrent
divertyr jusques à dix heures du soir, qu’elles prinrent congé.
Ce mesme jour, je luy appris à cognoitre les lievres au giste, à discerner les malles d’avecque les femelles, quy ont les oreilles avallées sur les deux espaules et les malles les ont colées sur les reins, et d’autres avantures de chasse qu’il fut bien aise d’entendre.
[p. 520] Le 3, il n’y eut point d’estude : il y eut promenade. Au soir, ung lavement.
Le 4, il y eut de l’estude, et le 5, il prit medecine. Madamoiselle le vint voir, à laquelle il donna collation dans l’antichambre ; mais Monseigneur n’y fut pas.
Le 6, il commença ses bains delicieux pour l’abondance de fleurs d’oranger, d’œillets et d’autres, quy estoient 4 doigts d’espais sur l’eau, et force bouquets attachés dedans son pavillon. Dans le commencement, il y avoit luths et violles, mais ilz le faisoient estudier et chassèrent tous ces beaux divertissements.
Le 7 et 8, il continua et me commanda, estant dans le bain, d’aller voir Madame de sa part. L’après disnée, il estudia et eut bien de la peine à faire son thesme, disant : « Vous me gardez icy ung bon solliscisme ou deux », et prit grand soing pour s’en esclaircir, s’adressant à M. de
Condon, son précepteur : « Vous m’avez dit que vous me soulageriez en tout ce que vous pourriez, et vous ne le faictes pas ». Ce reproche fut très à propos, voyant qu’il avoit assez peu de tendresses pour mon petit mestre, quy recevoit souvent des fellulles, que monsieur de
Condon luy eut peu eviter.
Le 9, le bain continua, et, l’après disnée, à la leçon, il eut quelques demelés avecque M. de Condon, ce quy se passa, Monseigneur luy presentant la main, luy disant : « Monsieur, raccommodons-nous ».
Le vendredy 10 juillet, entrant dans le bain, messieurs les barbiers et garsons de la Chambre avoient faict une couronne de fleurs, quy pendoit sur la teste de Monseigneur, M. de Montausier dit : « Il faut attendre à 50 ans d’icy ». Monseigneur repartit : « Je ne la souhaite qu’à 100, priant Dieu qu’il conserve le Roy ». Sortant du [p. 521] bain, il essaya ung fort bel habit pour aller au devant du Roy, quy devoit arriver le lendemain de son voyage de
Flandre. Il devoit aller au davant jusques à la disnée. M. de Condon luy demanda comment il aborderoit le Roy et la Reyne. Luy ayant dit que ce seroit avecque les caresses les plus passionnées qu’il se pouvoit, M. de Condon luy dit : « Lorsque le Roy sera dans son carosse et que vous y serez aussy, il vous fera des questions sur vos estudes » ; et lors il dit en latin qu’il prieroit le Roy de luy faire des propositions en latin, qu’il luy reponderoit. Ensuite, il fit collation et, avant que d’aller à la promenade, il alla dire adieu à monsieur d’Angeou, son frère, quy estoit malade il y avoit six mois. Après cette visite, Monseigneur s’en revint tout réjouy : « Bonbon, mon frère se porte beaucoup mieux ». C’estoit sur les six heures du soir. Cependant, à cause de l’arrivée de Leurs Majestez, nous avions commandement d’aller preparer le lit et l’appartement de monseigneur le Dauphin au chasteau neuf ; faisant ce remue mesnage, l’on nous vint dire que monsieur d’Angeou se mouroit, comme de faict il mourut sur les sept heures du soir Philippe de Bourbon, duc d’Anjou, par ung temps d’esclairs et de tonnerres. Et l’on remarqua que, dans le temps de sa naissance, il plut à verse.
Machinet, garson de la garde robe de monseigneur le Dauphin, fut à toutes jambes porter ces nouvelles à monsieur le duc de Montausier, gouverneur de monseigneur le Dauphin, qu’il luy dit en secret. M. de Montausier dit à M. Millet, soubs gouverneur, d’amener Monseigneur doucement et qu’il alloit davant. Monseigneur le Dauphin, estant de retour, auquel on avoit celé la mort de Monsieur, nous dit : « Lorsque Machinet est veneu à toutes jambes parler en particulier à M. de [p. 522] Montausier, j’ay eu envie de plurer, et je croys que l’on me celle quelques choses ». Monsieur de Montausier, madame la marechalle de La Motte, première dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, truverent à propos que monsieur l’esvesque de Condon, precepteur de monseigneur le Dauphin, allat au davant du Roy porter cette triste nouvelle. Il marcha toute la nuict et arriva à Luszarche au lever de Roy, lequel le voyant luy dit : « Il n’y a donc pas eu moyen de sauver ce pauvre enfant ». Après quelques raisons, le Roy luy dit : « Pour moy, je veux ce que Dieu veult, mais allons voir la Reyne », quy leur dit qu’Elle estoit resignée à la volonté de Dieu, mais qu’elle les prioit de la laisser plurer tout son soûl. Cependant on ne dit point cette triste nouvelle à Monseigneur que le semdy onze, après son réveil, quy plura amerement et nous reçut dans sa chere, les mains croyzées et les yeux baignés de larmes. Il fut question de prendre ung habit de deuil et partir
pour Franconvilles, où Leurs Majestés venoient disner, où Monseigneur les fut truver, où les ungs et les autres respandirent force larmes. Ils vinrent coucher à Méson, où nous eumes ordre d’aller pour y servir Monseigneur, ce quy fut faict, où nous truvasmes Leurs Majestez bien affligées.
Lendemain 12, nous revismes coucher à Saint Germein et Leurs Majestez à Versailles, où ils menerent Monseigneur jusques là dans leur carosse et revint dans le sien coucher à Saint Germein. Et, le mesme jour, à dix et onze heures du soir, l’on fit le convoy des funérailles de feu M. d’Anjou.
Le 13, M. de Joyeux, premier valet de chambre, nestoyant les dents de Monseigneur, quy remuoit toujours et quy parloit aux uns et aux autres, au point que [p. 523] l’on ne les y pouvoit nestoyer, je luy dis que, lorsque le Roy se faisoit nestoyer les dents, il se tenoit ferme comme ung rocher. Monseigneur repartit : « Le Roy n’est il pas ung rocher sur la terre ? » Ce mesme jour, à son lever, madame la marechalle de La Motte, premiere dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, vint, accompagnée de toutes les femmes et norisses de feu monseigneur d’Anjeou, voir M. le Dauphin et luy demanderent sa protection, estant dans la derniere affliction. Ses leçons à l’ordinaire, et au soir la promenade, et, après souper, la meusique, où fut la Reyne et les dames.
Le 14, il continua ses bains, et, à l’ordinaire on le pressa pour ses leçons, au point qu’entrant dans son lit l’on le fit habiller et priant Dieu, il luy prit une foyblesse ; au lieu de le remettre dans son lit, on le pressa de s’habiller. Il eut besoing d’aller à sa chere percée où il luy prit une foyblesse et tomba entre mes bras. Nous luy fismes prendre du vin ; il revint. Le voyant dans cet estat, je dis à monsieur de Montausier et à ceux quy estoient là que j’allois raccommoder son lit et qu’il failloit l’y remettre. Le lit raccommodé, ilz se mocquèrent de moy et me dirent que je ne cognoissois pas monseigneur le Dauphin et que, ce que je voyois, tout cela n’estoit que pour eviter l’estude, et l’y pousserent, et ne luy firent non plus de quartier que les autres jours. Neanmoings, il se truva mal tout le jour et ne dormit pas bien la nuict ensuivante, ce quy obligea M. Vallot et les autres medecins à luy faire prendre medecine, le lendemain 15. Il faut dire une vérité que je n’ay jamais veu enfant, ny personne, quy les prenne avecque tant de facilité que faict monseigneur le Dauphin. Toute la Cour le vint visiter, et, comme il faisoit beau, il ne laissa pas de sortir le soir du mesme jour.
Le 16, il prit ung lavement, et toujours son estude ordinaire, où fut le pere Ferrier, confesseur du Roy. [p. 524] Il continua assez bien ses estudes et ses exercices jusques au 26, qu’il commença à faire ses thesmes luy seul.
Le lundy 27, Philliber Esmanuel de Beaumanoier, esvesques du Mans, mon bon amy, mourut à heuict heures du soir. Et, le lendemain 28, le pere Ferrier estant à l’estude de monseigneur le Dauphin, le frere du pere m’en apprit la novelle. Et le mesme soir, je m’en alloy au coucher du Roy luy demanday le serment de fidelité quy appartenoit à Sa Majesté pour Philipe Le Moyne, fils de mon cousin de La Fosse Boulliere. Le Roy m’ayant demandé pour quy c’estoit, luy ayant dit que c’estoit pour ce garson, mon parent, il me commanda de donner mon placet au pere Férier, et que d’autres luy avoient demandé et qu’il verroit à quy la deveroit donner.
Le 29, toute la Cour partit pour Versailles. […]
[p. 538] Le lendemain [30 septembre], quy estoit le dernier du quartier, l’estude du matin fut assez bonne, et Monseigneur s’en vint à Saint Germein en carosse avecque Leurs Majestez. Le soir, Monseigneur se divertissoit sur sa table à crayonner des fortifications, avoit coupé de petits morceaux de papier, dont il fit ung petit bouchon, se jouant il traversa sa chambre pour le venir jeter dans le feu. Le foyer de sa cheminée est de marbre. Les deux pieds luy manquerent, il tomba assez rudement. J’estois seul à la cheminée, je le relevay promptement. Je croys [p. 539] que la teste ne porta pas. Au soir, M. de Condon le dit à la Reyne, à laquelle j’avois presenté ung placet pour nostre pauvre esglize et quy m’avoit promis quelques choses. Je Luy dis que quartier estoit finy et que sy elle vouloit donner quelques choses. Elle me dit : « Le Roy ne vous a rien donné, je ne vous donneray rien aussy ». Je pris congé d’elle et allay au coucher du Roy, prenant congé de luy et le remerciant de tous ses bienfaictz. Il se prit à rire. Dans cet instant, quatre ou cinq de mes camarades l’entourèrent pour le service de M. le Dauphin. Il appela M. le duc de Gevres, premier gentilhomme de la Chambre en année, et luy commanda de prendre le nom de tous ces vallets de chambre et les faire servir les ungs après les autres, sans considérer desquelz quartiers ils pourroient estre. »

Dubois, Marie

Lettre concernant la demande par l’ancien aumônier du pénitencier d’un logement au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Minute de lettre
Du 1er mai 1857
Le ministre à M. l’abbé Codant, ex-aumônier du pénitencier militaire de Saint-Germain
Monsieur,
Par lettre en date du 15 février dernier, vous avez sollicité la concession d’un logement dans les dépendances du château de Saint-Germain-en-Laye, sous la condition de veiller à la conservation de la chapelle de ce palais.
J’ai l’honneur de vous faire remarquer, Monsieur, qu’aucune des parties du château ne se trouve habitable en ce moment, et comme une destination peut d’un instant à l’autre être donnée à ce bâtiment par S. M. l’Empereur, il m’est impossible d’ordonner aucun travail d’appropriation intérieure qui pourrait être modifié par des dispositions ultérieures.
Recevez etc.
Le ministre d’Etat
Signé Achille Fould »

Ministère d'Etat

Lettre de l’ancien aumônier du pénitencier demandant un logement au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sire,
Votre Majesté, en supprimant le pénitencier militaire de Saint-Germain, m’a privé de ce que j’aimais le plus dans l’exercice de mon saint ministère, et, pour me consoler sans doute, Votre Majesté m’annonce que, restant aumônier de la maison, j’aurais bientôt un autre troupeau.
Quand ce réalisera cette promesse ? J’avoue, Sire, que cela ne me regarde pas. Mais ce que je crois pouvoir vous demander avec confiance, c’est que Votre Majesté m’accorde un petit logement dans ce vieux et grand château, où il y en a tant d’inutiles qui, faute d’habitant, vont se dégrader bientôt.
Je demande la faveur de l’aumônier des châteaux de Versailles et de Saverne.
Sans aucun traitement ni rémunération quelconque, je vous prie, Sire, de me concéder deux ou trois chambres, et je pourrai du moins veiller à la conservation de la chapelle antique, magnifique encore, bâtie par saint Louis, et admirée par Votre Majesté dans sa dernière visite.
Accordez-moi cette grâce, Sire, et je vous promets de faire dans cette chapelle, maintenant si nue, pour votre famille et pour vous, Sire, les meilleures prières de mon cœur.
Recevez l’hommage du profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, Sire, de Votre Majesté le très humble et très dévoué serviteur.
Louis-Marie Codant
Prêtre, ex-aumônier du pénitencier militaire
Saint-Germain-en-Laye, 15 février 1857 »

Ministère d'Etat

Rapport concernant la nomination d’un concierge au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Service extraordinaire
Paris, le 7 août 1855
Rapport à monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Le château de Saint-Germain, qui servait de pénitencier militaire, venant d’être remis par l’administration de la Guerre à celle du ministère d’Etat, le sous-officier qui remplissait les fonctions de concierge doit quitter ce porte et il doit partir dans un bref délai, par suite d’un congé de convalescence qu’il a obtenu. Il importe que le château de Saint-Germain ne soit pas abandonné et qu’il soit gardé par un agent du ministère d’Etat. Mais l’affectation de ce monument n’étant pas encore fixée, j’ai pensé que la nomination d’un concierge titulaire devait être ajournée, et qu’il suffisait pour le moment d’y placer un gardien provisoire.
Le sieur Bague, ex-adjudant sous-officier du pénitencier, avait demandé la place de ce concierge. Les renseignements pris sur cet ancien militaire, qui a trois jeunes enfants à sa charge, étant satisfaisants, surtout en ce qui concerne l’intégrité et la fermeté, j’ai pensé qu’il pourrait remplir convenablement ce poste.
J’ai, en conséquence, Monsieur le Ministre, l’honneur de vous prier de vouloir bien m’autoriser à constituer le sieur Bague gardien provisoire du château de Saint-Germain et à lui accorder une indemnité de trois francs cinquante centimes par jour à partir du 9 de ce mois.
Si Votre Excellence adopte ma proposition, je la prierai de donner son approbation au présent rapport.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Alfred Blanche »

Il est noté en marge : « Approuvé, le 7 août 1855, le ministre d’Etat, Achille Fould »

Ministère d'Etat

Lettre concernant le transfert du château de Saint-Germain-en-Laye au ministère d’Etat

« Intendance militaire de la 1ère division
Service de la Justice militaire
Paris, le 2 août 1855
A monsieur Guillaumot, chef de bataillon du Génie, inspecteur général des travaux au ministère d’Etat et de la maison de l’Empereur, à Paris
Monsieur le Commandant,
J’ai l’honneur de vous informer que M. le ministre de la Guerre a autorisé, à la date du 30 juillet dernier, suivant les conclusions du procès-verbal de cession,
1° l’abandon au ministère de la Maison de l’Empereur des six flambeaux d’église et des deux tableaux qui ont été donnés par la reine Amélie pour la décoration de la chapelle du pénitencier militaire de Saint-Germain-en-Laye, supprimé,
2° le maintien provisoire du sergent-major Cavalezy dans les fonctions de portier du château, à la condition que la solde de cet agent sera supporté par le ministère de la Maison de l’Empereur pendant tout le temps qu’il passera à Saint-Germain.
Ce sous-officier a reçu sa solde jusqu’au trente-un juillet et, pour éviter un reversement ou un virement de fonds, je vous adresserai un certificat de cessation de paiement à cette date, qui est du reste celle de la notification de la décision de M. le ministre de la Guerre. Cavalezy sera ainsi payé, par vos soins, à partir du premier août.
Recevez, Monsieur le Commandant, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le sous-intendant miliaire »

Ministère d'Etat

Rapport concernant le mode de sélection des entrepreneurs du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Paris, le 19 mai 1904
Rapport à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts par l’architecte du château de Saint-Germain
Monsieur le Ministre,
Vous me demandez par votre lettre du 18 courant quels sont les motifs pour lesquels je vous propose de déroger à la règle générale des adjudications publiques pour les travaux d’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain, travaux dont le montant s’élève suivant devis extrait du devis général à 186000 francs à dépenser en trois exercices. Ces motifs sont la recherche d’entrepreneurs dressés par les architectes des Palais nationaux et des Monuments historiques pour exécuter des travaux nécessitant des appareilleurs capables de tracer des épures délicates de coupe de pierre, de diriger avec sûreté la teille compliquée de la pierre avant la mise en place définitive. Ces obligations sont au château de Saint-Germain de pratique constante depuis l’origine des travaux. Pour ces causes particulières, les entrepreneurs qui se sont succédés ont eu des marchés sur séries de prix spéciales impliquant des soins incessants que justifie la nature du travail. Depuis une année, les prix applicables sont ceux de la série des Bâtiments civils, édition de 1900, afin de simplifier la vérification et l’exercice du contrôle. A cette série a été annexé un bordereau de prix différentiels pour les ouvrages qui sortent d’une pratique usuelle. C’est sur ces bases que l’adjudication restreinte devra être prononcée.
Telles sont, Monsieur le Ministre, les raisons majeures d’application aux travaux de maçonnerie du château de Saint-Germain de l’exception prévue par l’art. 18 du décret du 18 novembre 1882, comme je l’expliquais dans mon dernier rapport du 16 courant à monsieur le directeur des Beaux-Arts.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant le sculpteur employé pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 8 septembre 1895
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous informer que M. Corbel, sculpteur à Paris, m’a demandé à être chargé de travaux de sculpture au château de Saint-Germain-en-Laye, dont la restauration vient d’être reprise. Il a produit à l’appui de sa demande des références et des titres qui m’ont paru dignes d’être pris en considération. C’est pourquoi je me propose, si tel est votre avis, de confier à ce sculpteur les travaux dont il sollicite l’exécution.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant le changement d'architecte du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
3e bureau
Note
J’ai l’honneur de prier Monsieur le Directeur de vouloir bien me faire savoir si, en raison de la démission de M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, et de la nomination de M. Daumet à ces fonctions, il y a lieu de donner suite, quant à présent, à l’affaire ci-jointe.
Paris, le 30 janvier 1890
Ch. Joly »

Il est noté plus bas : « Oui. Il faudra seulement penser à mettre M. Daumet au courant. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la nomination d’un nouvel architecte au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Cabinet du sous-secrétaire d’Etat
Paris, le 16 avril 1879
A monsieur le secrétaire général du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Secrétaire général,
J’ai le plaisir de vous informer, en réponse à la recommandation que vous m’avez adressée en faveur de M. Lafollye, que cet architecte vient d’être nommé architecte du château de Saint-Germain.
Recevez, Monsieur le Secrétaire général, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le sous-secrétaire d’Etat
Sadi Carnot »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant le chauffage du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 4 novembre 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
La grande salle voûtée formant le salon d’attente dans le logement du concierge du château de Saint-Germain ainsi que les autres pièces qui dépendent de l’ancien donjon de Charles V sont naturellement très froides par suite de leur exposition au nord. Aussi, vers la fin de la saison, alors que le combustible fourni faisait défaut, on ne parvenait à les chauffer convenablement qu’en livrant au concierge des vieux bois de démolition. Mais comme ces vieux bois manquent aujourd’hui sur le chantier, j’ai dû prévoir pour l’hiver de 1878-1879 une fourniture de combustible plus importante que celle prévue pour l’année 1877.
Ainsi, j’ai reconnu qu’il fallait fournir trois stères de bois au lieu de deux, et cinq voies de coke au lieu de trois et demie, si l’on voulait obtenir un chauffage suffisant pour le logement du concierge du château.
Quant au logement du gardien des travaux, situé en plein midi, il n’y a pas lieu d’augmenter la quantité de bois à fournir, qui reste fixée à quatre stères, comme par le passé.
En conséquence, Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur de vous proposer d’approuver les dites fournitures ainsi que la soumission ci-jointe de M. Lemaître fournisseur habituel de l’administration pour le château de Saint-Germain-en-Laye.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’installation des logements de fonction dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Paris, le 24 août 1877
Monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre et cher collègue,
J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 15 juillet dernier pour appeler mon attention sur la nécessité de prendre dès à présent les dispositions nécessaires pour réserver dans les bâtiments restaurés du château de Saint-Germain des appartements au personnel du musée, qui doit être logé conformément aux dispositions du décret du 4 mars 1874.
Le conservateur, le brigadier-chef et un brigadier devront, seuls, habiter au château, et les ateliers divers, magasins et forge, seront transportés dans les bâtiments de la vénerie s’ils ne peuvent pas être maintenus dans le château même.
D’après les renseignements qui me sont transmis par M. Millet, architecte de cet édifice, il sera effectivement possible, sans gêner les différents services du musée, de loger le conservateur au 1er et au 2e étage du bâtiment de la rue du Château-Neuf et les 2 brigadiers à l’entresol de ce même bâtiment, mais il serait impossible de trouver plus tard d’autres logements dans le château si le personnel logé devait être augmenté.
Quant aux ateliers, magasins et forge, ils seront transférés dans les anciens bâtiments de la vénerie, le jour où les besoins du service du musée l’exigeront.
Je m’empresse de vous informer, Monsieur le Ministre et cher collègue, que j’ai déjà prescrit les mesures nécessaires pour que l’architecte réserve dans la restauration du bâtiment sur la rue du Château-Neuf les emplacements qui seront attribués aux logements ci-dessus indiqués.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Pour le ministre, et par autorisation,
Le maître des requêtes, chargé de la direction
A. Tétreau »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les logements du personnel du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 15 juillet 1877
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Je viens appeler votre bienveillante attention sur une affaire qui intéresse la direction des Musées nationaux et particulièrement le service du musée de Saint-Germain.
Vous savez que, d’ici à deux ou trois ans, au plus tard, les logements occupés aujourd’hui au château par le conservateur, un brigadier et un gardien, ainsi que les ateliers, seront livrés à l’architecte pour être démolis et que, de plus, la restauration s’empare déjà de l’aile qui, dans le principe, était destinée aux appartements. Il me semble donc indispensable d’aviser.
Le mieux et le plus simple serait, je crois, de revenir au projet de 1865, avec cette modification que les ateliers, la forge et les magasins seraient transportés à l’ancienne vénerie, située à cinq minutes environ du musée. La vénerie appartient à l’Etat. Une partie en a déjà été mise à la disposition de M. Millet. Les logements du conservateur, du brigadier et d’un gardien seraient seuls conservés au château, conformément au décret du 4 mars 1874 relatif à l’organisation des musées nationaux.
C’est à vous, Monsieur le Ministre et cher collègue, qu’il appartient de résoudre la question. Je serais charmé, pour ma part, qu’il vous fût possible de prendre dès à présent une décision conforme au désir que j’ai l’honneur de vous exprimer.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
J. Brunet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant le remplacement d’un des sculpteurs employés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
M. Victor Corbel, l’un des sculpteurs chargé depuis longtemps des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, vient de mourir, et M. Millet, architecte, vous propose de le remplacer par M. Corbel fils, également sculpteur, associé à deux artistes de talent habitués à ces sortes de travaux.
Il a donc fait souscrire à ces messieurs la soumission ci-jointe, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
MM. Corbel, Chervet et Delagoule s’engagent à exécuter les travaux de sculpture, évalués à 3000 f., moyennant les prix de règlement qui seront débattus au fur et à mesure de l’exécution des travaux.
Leur soumission, régulièrement rédigée, comprend des travaux qui, en raison de leur nature, peuvent faire l’objet de marché de gré à gré conformément aux dispositions du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier d’approuver cette soumission et de vouloir bien signer, à cet effet, le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 21 mai 1874, le ministre des Travaux publics, Ch. de Larcy »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les entrepreneurs de charpenterie employés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 21 juin 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur de vous faire connaître le décès de M. Tellier, entrepreneur de charpente du château de Saint-Germain-en-Laye. Madame veuve Tellier a cédé le fonds de charpenterie à Mrs Boucheron et Touvenelle, employés tous deux dans les travaux de son mari depuis de longues années.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre de vous proposer de confier les travaux de charpente du château à ces deux entrepreneurs associés.
Mrs Boucheron et Touvenelle s’engagent à faire les ouvrages aux conditions qui ont été soumissionnées par leur prédécesseur, c’est-à-dire à effectuer les travaux de 1873 suivant la série des prix de la ville de Paris de 1870, avec un rabais de 5 francs par 100 francs.
Dans la répartition en date du 3 mars 1873, les ouvrages de charpente avaient été portés pour la somme de huit mille francs, et la soumission nouvelle devrait, ce me semble, être faite pour six mille francs de travaux.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre sur la situation du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Bordeaux, 14 janvier 1871
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur la situation du musée national de Saint-Germain-en-Laye, ville occupée par l’ennemi, ainsi que la situation des employés de cet établissement.
Le musée, où j’ai fait installer une ambulance internationale, n’a jusqu’ici souffert aucun dégât. Toutes les collections ont été scrupuleusement respectées par les Prussiens. L’entrée des salles, sur ma demande, a été interdite aux soldats : les officiers seuls y pénètrent. Il y a donc lieu de croire que le musée n’a plus aucun danger à courir tant que subsistera l’organisation actuelle. Mais les employés n’ont touché aucun traitement depuis le 1er septembre. On leur doit par conséquent les mois de septembre, octobre, novembre, décembre et la moitié de janvier. Leurs réserves personnelles ainsi que leur crédit sont à peu près épuisés. La vue dans les conditions où ils se trouvent devient excessivement chère. Il est donc temps d’aviser. Le conseil municipal leur a déjà fait des avances de 50 francs par personne. Mais qu’est-ce que cela ? Il est temps, évidemment, de trouver un moyen de leur procurer d’autres ressources. Les moyens de faire parvenir l’argent à Saint-Germain ne manquent pas. Avec un ordre de paiement sur le receveur général de Rennes, Evreux ou Rouen, suivant les circonstances, je pourrai facilement arriver au but désiré.
Voici l’état du personnel du musée avec indication des traitements de chaque fonctionnaire :
MM. Alexandre Bertrand, conservateur : 5500 f.
de Mortillet, attaché au musée : 2300
Abel Maître, chef des ateliers : 4800
Louvan, ouvrier en fer : 1800
Sicault, ouvrier en fer : 1800
Villacy, brigadier-gardien : 1200
Feraud, gardien de 2e classe : 1100
Poirot (Joseph), gardien de 3e classe : 1000
Bilco, gardien de 3e classe : 1000
Pigail, gardien de 3e classe : 1000
Tranchefeux, gardien de 3e classe : 1000
J’ai cru devoir quitter Saint-Germain, en remettant le musée entre les mains de M. de Mortillet, afin d’exposer à M. le ministre les difficultés de la situation. En passant à Nantes, j’ai vu le colonel de Reffye, chargé de la direction de l’usine des canons à balle. Le colonel de Reffye s’est beaucoup occupé du musée, il en connait le personnel et consent à employer dans ses usines le chef des ateliers et les ouvriers Louvan et Sicault, anciens ouvriers du dépôt de l’artillerie à Saint-Thomas-d’Aquin, qui peuvent lui être très utiles. Je me mets moi-même à la disposition de M. le Ministre. Resterait donc à Saint-Germain seulement un personnel de sept fonctionnaires, les autres pouvant être utilisés ailleurs. Ce personnel est indispensable pour que le musée continue à avoir sa vie régulière, sans laquelle, paraissant abandonné, il pourrait être, suivant les habitudes prussiennes, considéré par eux comme tombé légitimement entre leurs mains et dévalisé. Il y a donc là un grand intérêt à sauvegarder que je crois de mon devoir de recommander chaudement à M. le Ministre.
Si l’on objectait que nos traitements sont régulièrement ordonnés à Paris et payés au comptable de l’administration du Louvre, qui ne peut plus nous les transmettre, je répondrai que, dans le cas de force majeure où nous nous trouvons, il y a lieu de trouver des moyens détournés d’obvier à l’inconvénient apparent d’un double ordonnancement et je me ferai volontiers garant pour tout mon personnel du remboursement des sommes induement reçues, si, ce qui n’est guère présumable, ce désordre pouvait se produire. En tout cas, cette objection ne porterait que sur 1870 et aucune mesure n’ayant été prise à Paris pour 1871, aucune signature donnée à cet effet, M. le ministre reste parfaitement livre d tout faire ordonnancer directement en province.
J’attendrai provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) où ma femme, refugiée avec mes enfants, est prête d’accoucher, la réponse de M. le Ministre. J’ai la plus grande confiance qu’elle sera favorable.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon profond respect.
Le conservateur du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain
Alexandre Bertrand
Provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les menuisiers employés aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 29 novembre 1869
A Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Le 22 septembre dernier, j’avais l’honneur de vous faire connaître la faillite de la maison Blanchard et Larchevêque, entrepreneurs de menuiserie. Le fonds de commerce n’a pas été vendu et cette maison n’existe plus.
Dans les ouvrages du château de Saint-Germain, j’ai continuellement besoin d’ouvriers menuisiers. En ce moment, je dois faire boucher nombre d’ouvertures extérieures pour empêcher la pluie ou la neige de pénétrer sur les planchers du bâtiment nord et de l’angle nord-est.
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous proposer de confier la suite des travaux de menuiserie à M. Berthier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain-en-Laye. Je m’empresse alors de vous faire parvenir sous ce pli une soumission souscrite par cet entrepreneur et dans laquelle ce chef-ouvrier s’engage à faire les ouvrages avec un rabais de 3 pour cent.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la suppression du poste de conservateur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Secrétariat général
Palais des Tuileries, 14 janvier 1869
Son Excellence monsieur le comte Walewski, ministre d’Etat
Copie d’une lettre adressée par le ministre à M. Ricateau à Saint-Germain le 14 janvier 1869
Monsieur,
A l’occasion d’un commencement d’incendie qui a eu lieu en décembre dernier dans le logement occupé par vous au château de Saint-Germain, M. le surintendant des Beaux-Arts a appelé mon attention sur l’inutilité, au point de vue du service du musée, des fonctions de conservateur des bâtiments qui vous ont été attribuées.
D’un autre côté, M. le directeur des Bâtiments, consulté par moi, ne m’a pas laissé ignorer que votre concours, au point de vue de mon service, était absolument nul.
Lorsqu’il a été question, en 1861, d’installer un musée gallo-romain au château de Saint-Germain, mon prédécesseur, croyant que, plus tard, vous pourriez être appelé à faire utilement partie du personnel de ce musée, vous a conféré le titre de conservateur des bâtiments sans attributions réelles, et moi-même, m’associant à cette pensée, j’avais consenti à vous allouer provisoirement une somme annuelle de quinze cents francs.
Aujourd’hui, l’installation du musée est un fait accompli depuis longtemps déjà. Il a été déposé conformément aux propositions de M. le surintendant des Beaux-Arts des emplois dont la création a été jugée nécessaire, et il m’est impossible d’autoriser pour l’avenir la maintien d’une situation qui n’a pas de raison d’être.
J’ai le regret d’avoir en conséquence à vous annoncer que j’ai dû prescrire, à partir du 1er février prochain, la suppression du titre qui vous avait été conféré et de l’allocation de quinze cents francs (1500 f.) qui y avait été attachée momentanément.
Voulant toutefois vous faciliter les moyens de trouver un emploi, j’ai décidé qu’il vous serait accordé, jusqu’au 1er août prochain, une allocation mensuelle de cent vingt-cinq francs (125 f.).
Recevez, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération.
Le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Signé Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

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