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Lettre du roi annonçant que le prince de Conti et le duc de Longueville ont quitté Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Je vous ay fait scavoir par ma precedente depesche le suject qui m’a obligé de sortir de ma bonne ville de Paris et les motifz de la declaration que j’ay envoyée au parlement estant en lad. ville par laquelle je l’ay interdict et transferé sa seance à Montargis, maintenant je vous fais celle cy, par l’advis de la Reyne regente madame ma mere, pour vous faire scavoir que led. parlement est entré dans une rebellion ouverte et a ordonné par arrest qu’il seroit levé des gens de pied et de cheval dans mad. ville de Paris pour employer contre mon service, et que mes cousins le prince de Conty et duc de Longueville, qui estoient venus avec moy en ce lieu, s’en sont retirez la nuict derniere sans prendre congé de moy et sont rentrez dans mad. ville, donnants lieu de juger par cette conduicte que c’est pour des desseins aussy contraires aux debvoirs de leur naissance et condition qu’à ceux des obligations qu’ilz ont à la Reyne regente madame ma mere et à moy. Ce que je desire que vous faciez entendre à tous ceux que vous verrez estre à propos et que sur ces occasions vous redoubliez vos soings à ce qu’il ne se passe rien en l’estendue de vostre charge qui puisse prejudicier mon service. De quoy me reposant sur vous, je ne vous feray la presente plus longue que pour prier Dieu qu’il vous ayt, mon cousin, en sa sainte et digne garde.
Escrit à Saint Germain en Laye le Xe jour de janvier 1649. »
Au revers : « Plusieurs lettres du Roy aux gouverneurs pour leur faire savoir que M. les princes de Conty et Longueville se sont retirez d’aupres Sa Majesté pour entrer à Paris et qu’ilz ayent à doubler leurs soings »

Louis XIV

Lettres concernant l’état de régiments fidèles au roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monseigneur,
Je croy qu’il est très à propos d’envoyer un grand party sur le chemin du Bourg la Reyne. Mais, ayant envoyé un detail sy exacte du ombre de la cavallerie que j’ay et de l’estat auquel elle est, vous aurez peu voir sy c’est une chose praticable et, affin que vous en soyez plainement informé, vous saurez, s’il vous plaist, que dans le regiment de Monsieur, j’ay trouvé quatre vingtz seize cavalliers, dont il y en a bien quinze ou seize qui n’ont point de pistolletz, dans celluy de M. le Prince, cent cinquante dont il y en a plus de vingt sans postolletz, dans celluy de Noirlieu deux cens quarante. J’ai de plus envoyé M. de Palluau pour vous dire qu’on ne fist point de fondement pour faire travailler cette cavallerie, dont tout ce que les chevaux pouvoient faire estoit d’aller à l’eau, et qu’une nuict par les chemins où il faut marcher la mettroit à bout sans resource. L’envie que j’ay creu qu’on avoit de prendre le poste de Meudon, laquelle estoit raisonabble, a faict que sans attendre vostre regiment de cavallerie, qui n’est pas encore arrivé, j’ay faict partir ce matin M. de Palluau qui, pour toutte cavallerie, estant à une lieue de Paris sans ruisseau ny riviere devant lui, [f. 36v] n’a que les dragons polonnois, tres meschante milice, et les deux compagnies de Friz, et dix mille chevaux peuvent prendre le derriere du costé de la plaine, de sorte que sy je voyois les ennemis attaquer un quartier, je n’ozerois desgarnier celluy là. Je vous laisse à juger aprez ce detail de quoy pourroit estre composé un grand party, de sorte que tout ce que saurois faire sur un advis fort incertain est d’envoyer M. de Gauville, qui est un officier tres intelligence, aveq soixante chevaux que je prendray des regimentz de Condé et Noirlieu, et quarante d[vide], auquel je donneray ordre de prendre leur party le mieux qu’il se pourra. Et vous supplie tres humblement de croire qu’ayant l’affection que j’ay pour le service du Roy, le desir de faire quelqe chose en mon particullier et Dieu ne m’ayant pas tout à faict destitué de cognoissance de la guerre, je ne perdray aucune occasion, et que j’ay assez de vanité pour croire qu’on s’en peut fier à moy. J’avois dict à M. de Palluau de vous dire que mon intention estoit, ayant du monde dans Paris et par mes pectittes partyes, d’estre adverty lorsque la cavallerie des ennemis sortiroit pour luy prendre le derriere et les combattre. Mais je vous dis encores, Monseigneur, que celle que j’ay n’est pas en estat presentement de l’entreprendre. Il n’y a pas eu moyen de luy donner un picotin d’avoyne, et pour celle qui est à Saint Clou il a fallu que je fisse recherche par tous les logis du foin [f. 37] qui y estoit pour leur en faire donner. Car pour les magazins qu’on avoit proposez, il n’y en a nulle nouvelle.
Je suis, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur.
De Grammont
Saint Clou, ce 23e janvier 1649 »

Lettre donnant des nouvelles de Saint-Germain-en-Laye

« Nouvelles de Saint Germain du XI mars 1649
Le deuxiesme du courant, les gens du Roy vinrent ycy pour prendre le jour et lieu des conferences pour la paix. Le jour leur fut donné le quatriesme suivant, le lieu à Ruel.
Le jeudy quatriesme, S. A. R., M. le Prince, Son E. M. le chancelier, M. le surintendant, messieurs Le Tellier, La Riviere et Tubeuf se rendirent à Ruel sur les unze heures du matin et messieurs les deputtez du parlement y arriverent à deux heures apres midy, qui sont M. le premier president, M. Le Coygneux, de Novion, Charton et plusieurs autres, presque au nombre de trente. Ce jour là, il n’y eut poinct de conferance, M. le cardinal desirant en estre, à quoy messieurs du parlement n’ont jamais vouleu consentir.
Le cinquiesme, la matinee se passa encor dans cette contestation, et les uns et les autres furent sur le poinct de se separer sans s’aboucher. On dit que M. le cardinal feignit une petite maladye afin de prendre pretexte de n’y pouvoir assister. Quoy qu’il en soit, il n’a poinct esté des conferances, ausquelles ne voulurent aussy se trouver S. A. R. ny M. le Prince, à cause que lez 2 n’y pouvoict estre. Sont esté messieurs le chancellier et Le Tellier qui y ont assisté pour le Roy, et messieurs Le Coigneux et Novion, prisidents, pour le parlement. Au soir ce commença la premiere conferance, qui fit esperer un accommodement.
Le sixiesme au matin, fut tenue la seconde, qui sembloit nous donner la paix. La troisiesme du soir, l’on crut touttes choses rompues, sur une proposition qu’on fit à messieurs du parlement que le Roy demandoict vingt cinq conseillers pour en estre ainsy que bon luy sembleroit. Les parlementaires sortirent de la conference et parloient de s’en retourner, pourtant ilz demeurent.
Le septiesme, commença des le matin la quatriesme conferance, qui donna lieu de croire une paix, des principaux poincts estans accordés : le premier que Leurs Majestez donnoient abolition à messieurs du [f. 151v] parlement, le second que messieurs du parlement viendroient ycy et y demeuroient un jour entier, qu’ilz tiendroient une seance où le Roy assisteroict dans son lict de justice, le troiesieme que le Roy au plutost yroit à Paris. La cinquiesme conference au soir, on toucha encore ceste corde de vingt cinq conseillers, ce qui fict changer et perdre absolument l’esperance d’accommodement, et avec juste raison, car le huictiesme au matin les passeports pour le retour de ces messieurs les depputez estoient faicts et eux pres à monter en carosses pour s’en retourner. Cependant, on fit quelques allées et venues qui remirent un peu les esprict de pars et autres. On ne s’assembla que sur le soir et ce fut la sixiesme, de laquelle on prit esperance que tout s’accommoderoict.
Le neufiesme, tant la septiesme conferance du matin que la huictiesme du soir se passerent à deliberer de plusieurs poincts que l’on ne scait pas. Le dixiesme, on nous asseura que la paix se feroict le XI, qui est aujourd’huy. On est demeuré d’acord de tout et ce soir la paix se doibt signer, de quoy un gentilhomme de S. A. R. est venu asseurer Leurs Majestez, au plutost je vous enverray les articles.
Pour les princes qui sont à Paris, le Roy leur donne cinq jours pour se remettre en leurs debvoirs, et à M. de Longueville, qui est en Normendie, huict jours, et ce faisant qu’ilz renteront en leurs biens, charges et honneurs comme la chose estoict non advenue.
M. de Turenne a voulu se declarer pour le parlement [et en] effect avoit faict passer le Rhin à ses trouppes, lesquelles ayant soupçonné son dessain le quicterent et s’allerent joindre à celles de M. d’Herlac, auquel elles jurerent fidelité pour le service du Roy. Ledict sieur de Turenne, se voyant abandonné à la reserve de trois regiments, il alla trouver ses troupes et fit sa declaration [qu’il] [f. 152] estoit bon serviteur du Roy et qu’il n’avoict jamais eu pensée d’estre du party contraire, de quoy il a envoyé asseuré Leurs Majesté, mais l’on croit que ce n’est pas en estat d’en. Avent hier, on prit un courier qui venoit de Flandres et aportoit une lettre de l’archiduc à M. le prince de Conty par laquelle il le supplioit de luy mender souvent des nouvelles de ce pays, veu que le bruict couroict que l’acommodement se faisoict, que ses trouppes estoient prestes qui sont autour de Vambray, du Catelet et de Guize. Par le mesme courier, l’on a apris que madame de Chevreuse estoit avec l’archiduc.
M. de Franctot, lieutenant des gens d’armes de la Royne, est mort aujourd’huy. On ne scait encores que que deviendront les trouppes. L’on croit que tant celles du Roy que du parlement yront en Flandres. L’on parle fort de la paix generalle. Naples est revolté plus que jamais et c’est la noblesse qui faict ceste seconde rebellion.
Le Roy, voulant faire cognoittre à la cour de parlement et aux habitans de sa bonne ville de Paris combien Sa Majesté a agreable leurs submitions respectueuses et obeissantes, apres avoir consideré les propositions qui ont esté faictes, a voulu, par l’advis de la Reyne regente sa mere, a accordé les articles qui ensuivent :
Les articles de l’acommodement estant signé, tous actes d’hostilité cesseront et tous les passages tant par eau que par terre seront livres, le commerce restably. Le parlement se rendra suivant l’ordre qui luy sera donné par Sa Majesté à Saint Germain en Laye, où sera tenu un lict de justice. La declaration contenant [f. 152] les artciles accordez sera publiée seullement, apres quoy le parlement retournera à Paris faire ses fonctions.
Ne sera poinct faict assemblée de chambre pendant l’année 1649, pour quelque cause, occasion que se soict, sy ce n’est pour les receptions des frais et pour les mercuriales, et aussy assemblée ne sera faicte que de la reception des officiers et des matieres mercuriales, dans le traicté de laquelle la volonté de Sa Majesté est que les declarations du moy de may, juillet et octobre 1648 veriffiées au parlement seront executtées, fors en ce qui regarde les [vide] ainsy qu’il sera explicqué cy apres,
Que tous les arrests qui seront rendus par lad. cour de parlement de Paris depuis [vide] janvier dernier jusques à present demeureront nulz et comme non advenuz, excepté ceux qui ont esté rendus tant avec le general qu’en tous les particuliers presens tant en matiere coulpables que criminelles, par eedict et reception des officiers.
Les lettres de cachet de Sa Majesté qui ont esté expediées par les mouvemens des armes en la ville de Paris comme aussy les declarations qui ont esté publiées en son Conseil sur mesme subject et depuis le dix janvier dernier demeurent nulles et comme non advenues, que les gens de guerre qui ont esté levés tant en la ville de Paris que au dehors en vertu des pouvoirs donnés par le parlement que par la ville de Paris seront [vide] apres l’accommodement faict et signé, et alors Sa Majesté fera retirer ses trouppes des garnisons de lad. ville de Paris et les environs et lieux de garnisons qu’elle leur ordonnera ainsy qu’Elle a praticqué les années precedentes.
[f. 153] Les habitans de la ville de Paris poseront les armes apres l’acommodement faict et signé sans qu’ilz les puissent reprendre que par l’ordre et commandement expres de Sa Majesté.
Que le deputté de l’archiduc qui est à Paris sera renvoyé sans responce le plutost qu’il sera possible apres la signature du present traicté.
Que tous les papiers et meubles qui ont esté enlevez appartenans à des partisans qui seront en nature leur seront rendus. La Bastille, l’Arsenac avec tous les canons, bouletz, grenades, poudres et autres munitions de guerre seront rendues entre les mains de Sa Majesté apres l’acommodement faict.
Que le Roy pourra empruncter les deniers que Sa Majesté jugera necessaire pour les despences de l’Estat en payant les intherests à raison du denier douze durant la presente année et la suivant seullement.
Que M. le prince de Conty et autres princes, ducz, pairs et officiers de la couronne signeront gratuictement, villes, communautés et toutes autres personnes de quelque qualité et condition qu’ilz soient qu’ilz auront pris les armes durant [vide] dans la ville de Paris despuis le sixiesme janvier jusques à present seront conservez dedans leurs biens, droictz, offices, honneurs, privileges, prerogatives, charges et gouvernements et autres semblables estats qu’ilz estoient auparavant lad. prise des armes, sans qu’ilz puissent en estre recherchez ny inquiettez pour quelque cause, occasion que ce soict, en declarant par les susdictz nommez [f. 153] scavoir par le duc de Longueville dans dix jours et pour les autres dans quatre jours à compter de ce jourd’huy que le passage tant pour le courrier que pour le commerce seroient ouvert s’ilz veullent bien estre compris ou present traicté. Et à faulte de faire par eux leurs declarations dans led. temps, midy passé, le corps de lad. ville de Paris ny aucuns habitans d’icelle, de quelque condition qu’ils soient, ne prendront aulcune part à leurs interests et ne les ayderont ny assisteront en chose quelconque soubz quelque pretexte que ce soict.
Le Roy, desirant tesmoigner son affection aux habitans de sa bonne ville, a resolu de retourner faire son sejour au plutost que les affaires de l’Estat le luy pourront permettre.
Sera accordé des quictances generalles pour deniers pris, enlevez ou receuz, tant publicques que particuliers, comme aussy par les commissions données pour l[…] des gens de guerre, mesmes pour enlevement d’autres poudres et autres munitions de guerre et de boulets enlevées tant en l’Arsenac de Paris que autres lieux.
Les eslections de Nantes, Gascongne et Saint Jean d’Angely, distraictes de la cour des Aydes de Guyenne, seront remises à lad. cour de Paris comme elles estoient auparavant lad. declaration.
Au cas que le parlement de Rouen accepteroit le traicté dans dix jours à comter du jour de la signature d’icelluy, Sa Majesté pourvoira à la suppression du nouveau semestre ou revocquation de touttes les affaires dudict semestre et de partye dud. corps dud. parlement.
[f. 154] Le traicté faict avec le parlement de Provence sera entretenu selon sa forme et teneur, et leur sera expedié pour la suppression du semestre dans leurs chambres des requestes suivant les articles accordez entre les depputez de Sa Majesté et ceux du parlement de Paris, de Provence, dont coppie est donnée aux depputez du parlement de Paris.
Quand aux descharges des tailles proposées pour l’eslection de Paris, le Roy se fera informer de l’estat auquel se trouvera lad. eslection lorsque les trouppes en seront retirées, et pourvoira au soulagement des contributions de lad. eslection comme Sa Majesté jugera necessaire.
Lorsque Sa Majesté envoyera des depputez pour traicter de la paix avec l’Espagne, Elle voudra volontiers que quelqu’un des officiers du parlement de Paris pour l’assister au traicté avec les mesmes pouvoirs qui sera donné aux autres desnommez au present traicté. Les prisonniers qui ont esté faicts de part et d’autre seront mis en liberté du jour de la signature.
Fait à Ruel le dixiesme mars 1649.
Ainsy signé : Gaston, Louis de Bourbon, le cardinal de Mazarin, Seguier, La Milleraye, de Mesmes, de Lomenye, La Riviere, Le Tellier
Messieurs du parlement : Meslé, de Mesmes, Le Cogneux, de Mesmont, Brissonnet, Menardeau, Violle »

Lettre concernant les Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame,
Je ne dout point que Vos Magestés ne croy que j’ay manqué à mon devoir de ne leur avoir faict entendre des nouvelles de messeigneurs leurs enfans depuis quelques temps, et pour leurs faire congnoistre que ceste faulte n’est venue de moy mais d’un laquet que j’i avois envoié expret, quy ne trouvant celluy à quy je les adresoit, a esté si mal avisé que de les raporter, je ne laise de les vous envoier avec la presante, que le fils de monsieur Le Bailleur, quy est venu ycy, m’a promis les presanter demain à Vos Magestés.
Monseigneur le Daulphyn ce porte fort bien, Dieu mercy, et Madame ausy, quy a trois dents toute preste à perser. Elle ne laise de revenir à son nat[ure]l, et estre extremement jollye. Monsieur le chevallier ce porte tres bien et damdamoiselle de Vendosme ausy, grace à Dieu, lequel je suplie maintenir Vos Magestés en santé, leurs donnant ausy heureuse et longue vie que le desire, Madame, vostre très humble, très obéissante, très fidelle et très obligée subjecte et servante.
Monglat
Saint Germain, ce 21 may »
Au verso : « A la Royne »

Lettre concernant les Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame,
J’ay escript à Vostre Magesté par monsieur de Frontenac que Madame avoit une de ses petites dents persée, qui est sa derniere des petites qu’elle avoit à percer. Depuis, il luy est encores persé une, des groses, apellée la marsilliere, qui est une des plus facheuses. Elle s’en porte assez bien, Dieu mercy, n’ayant point lieu pour cela de fiebvre. Elle commence à causer fort jollimant et croy qu’elle donnera beaucoup de plaisir à Vos Magestés, comme j’espere que fera monseigneur le Daumphin, quy ce porte fort bien. Monsieur de Rosny le vint hier voir. Il l’a trouvé fort aucmenté et amendé, et bien jolly. Monsieur le chevallier ce porte bien aus, comme faict madamoiselle de Vendosme. Ils ce sont tous ensemble bien mieux qu’ils n’avoient accoutumé. Monseigneur le Daulphyn y prand beaucoup plus de plesir. Je suis, Madame, vostre très humble, très obéissante, très fidelle et très obligée subjecte et servante.
Monglat
Saint Germain, ce 26 may »
Au verso : « A la Royne »

Lettre concernant le logement de la reine et de sa suite au Château-Neuf

« Monseigneur,
Vous verrés par les compliments que le Roy rend à la Reine que le ceur est en bonne assiette. Il me l’a si particulierement tesmoigné que je vous puis supplier d’assurer la Reine qu’elle recevra icy touttes sortes de contentement. Son logement dans le chasteau neuf est bien ordonné, hormis que madame Eubernet demeure logée prez son antichambre. Elle fait prier un chacun pour la conservation de ce logement. Madame de Guercheville aura la chambre où est maintenant madame la conestable de Monmorancy. Il y a une bonne chambre pour la garderobe de la Reine, une autre aussy belle pour secours, un cabinet pour les robes au bout de la gallerie, et les offices de la Bouche, [f. 234v] chambre pour l’apotiquaire, mais il n’y en peult avoir pour le medecin que au vieux chasteau. Pour le reste du logement, on y travaille et à desloger beaucoup de gens pour accommoder les officiers de la suite de Sa Majesté. Le Roy a commandé à Displan que tout fust bien et espere que la Reine sera ici dimanche ou lundy au plus tard. Quand à moy, j’en prie Dieu de bonheur et que ce soit en parfaitte santé, laquelle aussy je vous souhaite pareille comme estant, Monseigneur, vostre tres humble et tres affectionné serviteur.
Marillac
J’ay eu tous les jours la fievre depuis que je suis party de Monceaux, si elle me continue je seray contrant d’aller hors d’icy donner ordre à ma garison. »

Lettre concernant un logement demandé dans le bourg de Saint-Germain-en-Laye

« Monseigneur,
Puisque l’honneur de vous voir ne m’est pas si livre que la volonté de vous servir, que j’ay à toute heure, vous me permettrés, s’il vous plait, de recourir à ce papier pour vous dire que si, après m’estre apauvry de deux centz mil escus pour suyvre et servir le Roy depuis vingt et cinq ans, je n’ay peu obtenir de luy une chambre dans le bourg de Saint Germain pour me mettre à couvert, ce seroit me trop flatter d’en attendre une plus grande recompense, veu mesme le retardement qu’il aporte à me faire du bien dans les moyens qu’il en a sans bource deslier me donner assés à cognoistre que ceux qui ne sont pas des petites chasses ne peuvent avoir part aux bonnes prises. Je scay, Monseigneur, qu’il ne tient pas à vous que je n’aye plus de subject de contantement et que vous m’y avés obligé de voz bons offices, aussy me plains je de mon malheur plus pour s’estre opposé à vostre puissance que pour m’avoir pruvé jusques icy des charges dont vous et tous les honnestes gens de la Court m’avés jugé digne, et dire plus de gloire de l’honneur de vostre aprobation que si je possedois le plus de l’employ que le Roy me scauroit donner, aussy ne luy veux je non plus demander que la permission de me retirer dans ma maison, si vous l’avés agreable. J’y emporteray en moy mesme la satisfaction d’ung fort homme de bien et conserveray très entiere l’affection que je vois à vostre service. Je vous y seray bien faire les pistoletz que je vous ay promis en attenant qu’il se presente occasion de les tirer contre voz ennemys, vous protestant, Monseigneur, que vous n’aurés jamais des pensées si hardies que je ne les execute encores plus hardiment quand vous m’honorerés de voz commandements, pour vaire faire paroistre que je suis sans aucune reserve, Monseigneur, vostre tres humble, tres obeissant et tres obligé serviteur.
Saint Chamond
A Saint Germain, ce 29e septembre 1626 »

Lettre donnant des nouvelles du roi à Saint-Germain-en-Laye

« A Saint Germain en Laye, ce 9 decembre 1632, jeudy au soir
Monseigneur,
Je vous escris avec beaucoup plus de joie que je n’ay faict par mes deux dernieres depesches. La premiere fois que j’ay eu l’honneur de voir le Roy à Versaille depuis mon retour, je le trouvai avec un fort mauvais visage, tesmoignant qu’il n’avoit pas sa vigueur ordinaire, aussy Sa Majesté me dist Elle qu’Elle avoit pris cinq medecines. Depuis son retour, je l’ay trouvé graces à Dieu icy tout autrement disposé, et Sa Majesté m’a dict ce matin qu’Elle se portoit tres bien et ne sentoit aucune douleur, de sorte qu’Elle est allée à la chasse, y aiant eté conviée par le beau jour qu’il a faict. La meilleur remede pour affermir du tout la santé de Sa Majesté est vostre retour pres d’Elle, lequel si tost quy la vostre vous le pourra permettre j’oze vous dire, Monseigneur, que vous debvés à son affection, car c’est le plus ardent desir que je luy cognoisse et le plus agreable entretien qu’Elle ait est de parler de vostre guerizons et de vostre retour.
Le Roy m’a dict pour vous mander que monsieur le garde des seaux luy a dict, à son arrivée, que Puylaurens seul estoit cause de cette derniere retraicte de Monsieur. […] [f. 336] Sur quoy, vous baizant tres humblement les mains, je demeurerai toute ma vie comme je doibs, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur.
Bouthillier »
Au revers : « A Monseigneur, monseigneur le cardinal »

Lettre donnant des nouvelles du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monseigneur,
J’ay receu la lettre qu’il vous a pleu m’escripre du VI de ce mois. Je loue Dieu de tout mon cœur de la bonne nouvelle de vostre santé, tant desirée par le Roy et touts ses bons seviteurs. Aussi comme elle est très necessaire en toutes fassons, et fault advouer que le Roy a de très grandes inquietudes de vostre absence et, lorsqu’il a de vos nouvelles, et de l’estat de vostre santé, il est tellement resjouy qu’il s’en porte beaucoup mieux. Il se porte bien Dieu mercy. Monsieur Bouvard continue tousjours ses remedes. Cela n’empesche Sa Majesté d’aller à la chasse et de passer son temps, mais il est très vray qu’il parle incessamment de vous. Je n’ay manqué de luy dire ce que m’avez comandé, dont il a esté [f. 341v] très satisfaict, et m’a tesmoigné tant d’affection et bonne volenté pour vous qu’il ne s’y peut rien adjouster.
Monsieur le garde des sceaux est arrivé. Monsieur Bouthillier et moy travaillons avec luy pour executer vos commandements et faisons ce que nous pouvons pour servir le Roy suivant vos intentions. […]
Je tascheray d’obeir ponctuellement à touts vos commandents et demeureray, Monseigneur, vostre très humble et très obeissant serviteur.
Bullion
De Saint Germain, le XIII decembre »

Brouillon d’un ordre de paiement pour le pavage du grand chemin de Paris à Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne me Gaspard de Fieubet de payer comptant à me Pierre Tevenin, commis pour le Roy à la recepte et despense des deniers des Pontz et Chaussées de la generalité de Paris, la somme de [vide] pour icelle delivrer à Estienne Pupot, adjudicataire au rabaiz des ouvrages de pavé necessaires à faire sur le grand chemin de Paris à Saint Germain en Laye, le long et aux advenues du bourg de Ruel, pour la continuation desd. ouvrages, laquelle somme luy sera payée suivant les mandemens des presidens et tresoriers generaux de France en ladicte generallité. Faict au conseil d’Estat du Roy tenu pour ses finances à [vide] jour de [vide] mil six cens trente trois. »

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