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Ministère des Travaux publics Construction et travaux Français
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Rapport concernant le financement des travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Paris, le 2 décembre 1894
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez fait l’honneur de me communiquer la lettre datée du 26 novembre dernier que votre collègue M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts vous a adressée pour faire connaître que, conformément à l’avis de la commission des Monuments historiques, il consentait à allouer les crédits nécessaires pour entreprendre l’achèvement et la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain, et qu’il autorisait celle de l’escalier de la Renaissance qui lui est contigu à condition de modifier le projet présenté, lequel proposait de démasquer et de remettre en usage la porte du XIIIème siècle découverte par l’architecte M. Millet peu de temps avant sa mort, porte que je proposais de dégager en supprimant la première révolution, mais tout en conservant partie de la voûte de l’escalier qui l’englobait sans ses maçonneries.
Je suis prêt à déférer à l’avis de la commission en faisant observer, toutefois, que la nouvelle porte établie par M. Millet ne paraît pas être une restauration mais une composition due à l’éminent architecte. La place de la nouvelle entrée dans un fossé moderne, la combinaison de la clé de l’arc surbaissé à l’intérieur semblent le démontrer.
Mes propositions ne tendaient pas, Monsieur le Ministre, à reconstruire entièrement la porte d’après les parties qui subsistent, mais à les conserver avec leur aspect fruste et si respectable ; l’extrême délicatesse de ses détails, les ornements auraient été reproduits aux pierres manquantes à relancer aux claveaux détruits, mais tout ce qui subsiste devait être conservé. Ce ne devait donc pas être une porte « moderne » mais un précieux reste consolidé et respecté.
L’avis de la commission est formel, il sera ponctuellement suivi. Quant à l’établissement de cette porte vis-à-vis de l’emplacement qu’elle occupe, elle aura lieu, cela étant admis, les soubassements encore en place impliquent une reconstruction telle qu’elle a existé sans doute possible.
M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, en supputant le concours de son département à l’achèvement de la restauration de la chapelle et en admettant le principe d’un partage égale de la dépense, demande que les travaux « s’exécutent sous le contrôle direct de la commission des Monuments historiques exercé par l’Inspecteur général des Monuments historiques qui se concertera avec son collègue des Bâtiments civils, pourra visiter le chantier et au besoin arrêter les travaux qu’il ne jugerait pas conformes à l’esprit de la commission ».
C’est là, Monsieur le Ministre, une pratique constante et réciproque dans les situations inverses et identiques lorsqu’elles se présentent ; ma double situation d’architecte attaché à la commission des Monuments historiques et d’architecte des Bâtiments civils m’impose un respect des usages ne pouvant être que l’accomplissement d’un devoir.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château et des parterres de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 19 janvier 1891
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de rappeler votre attention sur un édifice d’un intérêt d’art considérable et dont la restauration est entreprise depuis 1860, sur le château de Saint-Germain, notamment sur la chapelle, œuvre d’art classée comme Monument historique. Les travaux spéciaux à cette chapelle ont été commencés en 1873. Ils sont suspendus depuis 1881. Ils s’exécutent au compte de l’Etat par contributions égales entre le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts (Monuments historiques) et le ministère des Travaux publics (Bâtiments civils) comme en témoignent deux lettres échangées entre les ministères aux dates des 5 et 9 mars 1874.
L’ensemble des deux devis approuvés pour la construction de la chapelle s’élève à 498548 f. Les dépenses liquidées de 1873 à 1881 montent à 424470 f. 15, ce qui laisse livre 74077 f. 85. Les imputations sont : crédit des Bâtiments civils : 233447 f. 81, crédit des Monuments historiques : 191022 f. 34, ensemble : 424470 f. 15. Ce qui constitue un disponible de crédit : Bâtiments civils : 15826 f. 19, Monuments historiques : 58251 f. 66, ensemble crédits disponibles : 74077 f. 85.
On pourrait donc, Monsieur le Ministre, reprendre les travaux en demandant à chaque administration les sommes correspondantes aux crédits livres. Mais l’achèvement de la chapelle est intimement lié à la restauration de la tour attenante, dont les travaux incombent entièrement à la charge des Bâtiments civils et pour laquelle vous aviez accordé un premier crédit de 4000 f. sur le dernier exercice. Il m’a paru utile d’étudier les deux opérations au double point de vue des travaux et des dépenses à faire pour leur exécution.
Les travaux de la chapelle et ceux de la tour sont liés depuis la mise à jour par M. Millet, l’éminent architecte du château et peu de temps avant sa mort, de l’ancienne porte d’entrée à cette chapelle ogivale, englobée dans les maçonneries de la tour construite sous François 1er.
Mon prédécesseur, à la suite de cette découverte, avait saisi l’administration d’un projet consistant à faire disparaître la tour pour dégager la chapelle. Mais la commission des Monuments historiques a repoussé cette proposition en déclarant qu’il y avait lieu de conserver la tour contenant un escalier et de remettre en honneur l’ancienne porte de la chapelle. C’est dans ce sens que j’ai cherché la résolution du problème et je viens, Monsieur le Ministre, soumettre ce projet à votre examen. Le projet consiste à supprimer la 1ère révolution de l’escalier afin de démasquer l’arc ogival richement orné et le tympan surmontant le linteau de la porte. Cette combinaison respecterait la voûte rampante de l’escalier dans la presque totalité de son développement. Quelques marches à descendre mettraient les sol de l’entrée à la tour en communication avec le sol de la chapelle. Quant à l’escalier, son départ serait respecté au 1er étage, en communication avec un autre escalier compris au projet dressé par M. Millet. Afin de suppléer à la portion de tour qu’il faudrait faire disparaître au rez-de-chaussée pour démasquer la porte, on établirait une voûte en accord avec le style de l’escalier dont elle devra supporter le poids. Peut-être y aura-t-il lieu pour garantir la solidité de tirer toute cette partie en fer (cet élément de construction tout moderne paraît ici d’un emploi obligé), une avancée peu accentuée sur la cour se reliera avec la construction de la chapelle.
Certainement, Monsieur le Ministre, ce que je crois devoir proposer s’éloigne des constructions si rationelles du Moyen Age et de la Renaissance, en employant ce que l’on pourra qualifier d’artifices. Mais il semble que le but à atteindre peut légitimer le projet et que je suis prêt à modifier si d’autres idées sont suggérées.
A propos de la chapelle, il y a lieu d’examiner la question des dépenses nécessaires à l’achèvement de la restauration. Au commencement de ce rapport, il a été établi qu’il reste disponible 74077 f. 85 sur les crédits alloués. Cette somme sera insuffisante pour achever l’opération interrompue. On peut expliquer cette insuffisance par la difficulté d’évaluer des travaux de cette importance dans l’état de mutilation de cette chapelle abandonnée pendant des siècles et dont témoigne ce qui subsiste encore. Cet examen rend compte que les évaluations ne pouvaient être qu’approximatives. Actuellement, il n’en est plus ainsi. On peut s’appuyer sur des documents précis, les mémoires de dépenses réglés, y puiser les éléments du devis d’achèvement. Pour la chapelle seulement, en comprenant l’ornementation en plomb ouvré de la crête et de la flèche et les vitraux blancs les plus simples, on arrive à la somme approximative de 276172 f., en tenant compte du renchérissement de la main d’œuvre, renchérissement qui doit tenir une large part dans l’écart entre le prix des travaux prévus il y a plus de 25 ans et ceux exécutés depuis 1853 jusqu’en 1881 pendant la période où le main-d’œuvre était à son maximum de valeur.
Quant aux dépenses pour la restauration de la tour et incombant aux Bâtiments civils, si une estimation très exacte ne peut en être faite par suite de son très mauvais état, on peut en comptant largement l’évaluer comme devant s’élever, d’après devis ci-joint, à 64578 f. 00.
En résumé, Monsieur le Ministre, les dépenses à faire pour achever la restauration de la chapelle devront s’élever à 275000 f. environ soit 200000 f. de plus que la somme prévue et sur laquelle 74077 f. 85 sont restés sans emploi, comme j’ai l’honneur de la proposer si les travaux sont repris. Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts devra y participer, savoir pour crédit arriéré libre : 58251 f. 66
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Soit pour 158251 f. 68
Le ministère des Travaux publics devra de son côté participer pour crédit arriéré libre : 15826 f. 19
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Restauration de la tour : 64578 f. 00
Soit pour 180404 f. 19
Dernièrement, Monsieur le Ministre, en faisant les propositions d’allocation de crédits pour travaux à exécuter au château de Saint-Germain, je demandais de faire inscrire au chapitre des grosses réparations un premier crédit de 20000 f. applicable à la restauration de la tour attenant à la chapelle. Si M. le Ministre de l’Instruction publique pouvait disposer de pareille somme sur le crédit des Monuments historiques, on pourrait dès cette année reprendre des travaux depuis longtemps interrompus, assurer la conservation de ce qui est déjà exécuté et ôter à une partie du château l’aspect d’abandon qui impressionne péniblement les nombreux visiteurs du musée. Ce serait enfin donner satisfaction à l’opinion du public, étonné deu si fâcheux état de l’œuvre entreprise.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant le projet d’établir un ascenseur à la gare de Saint-Germain-en-Laye

« Ponts et Chaussées
Chemins de fer en exploitation
Réseau de l’Ouest et lignes de ceinture
Contrôle des travaux neufs et de l’entretien
Paris, le 10 juillet 1891
Rapport de l’ingénieur ordinaire
La compagnie de l’Ouest a soumis le 2 avril 1891 à monsieur le ministre des Travaux publics un projet en vue de l’établissement d’un ascenseur à la gare de Saint-Germain-en-Laye. Elle fait savoir que M. de Pauville, qui a été un des promoteurs de l’ascenseur de Monte-Carlo, lui a demandé la concession d’un ascenseur qui serait établi à ses frais, risques et périls. M. de Pauville transformerait en outre en appareil hydraulique le monte-charge actuel des bagages.
D’après le projet dressé par M. de Pauville et présenté par la compagnie, l’ascenseur serait placé à l’entrée de l’escalier du quai descendant et occuperait avec les colonnes un rectangle de 4 m. 04 de longueur sur 3 m. 00 de largeur. La cabinet aurait 3 m. 84 sur 2 m. 90 et pourrait contenir de 35 à 40 voyageurs.
Le mouvement serait produit par de l’eau comprimée à 6 atmosphères par l’intermédiaire d’air comprimé lui-même par une pompe actionnée par une machine à gaz. Le prix par personne ne doit pas dépasser 0 f. 10.
M. de Pauville s’est engagé :
1° à livrer les appareils en toute propriété à la compagnie à l’expiration de la concession dont la durée est fixée à 30 ans,
2° à transformer à ses frais le monte-charge actuel et à faire gratuitement l’ascenseur et la descende des bagages et messageries,
3° enfin, à payer à la compagnie pour occupation d’une partie des terrains de la gare une redevance de 400 f.
La cage de l’ascenseur devant être établie en avant de la façade de la gare du côté des voies et partiellement sur un terrain dépendant du parterre quoique concédé à la compagnie sans limitation de durée, nous avons communiqué le projet à M. Daumet, architecte du château et du parterre, pour avoir ses observations.
M. Daumet nous a répondu par deux lettres en date des 12 et du 15 mai dont nous joignons une copie au présent rapport. Dans ces lettres, il déclare s’opposer au projet présenté et indique une convention passée entre l’Etat et la compagnie d’après laquelle aucune construction établie dans la gare de Saint-Germain ne doit excéder en hauteur le niveau du parterre. Il ajoute qu’on pourrait en éloignant un peu l’entrée de la cabine placer l’ascenseur entièrement à l’intérieur de la gare.
Nous avons alors retourné le projet à la compagnie en l’invitant à examiner, d’accord avec M. de Pauville, si en fait il pouvait être donné satisfaction aux observations formulées par le service d’architecture et si en droit les conventions invoquées par M. Daumet s’appliquaient à toute la surface occupée par la gare.
La compagnie nous a répondu par une lettre très détaillée en date du 26 juin 1891 dont copie est jointe au présent rapport et à laquelle étaient annexées cinq feuilles de dessin représentant : 1° la modification réclamée par le service d’architecture (pièces nos 1 et 2), 2° les modifications étudiées par l’auteur du projet en vue de tenir compte dans la plus large mesure possible des critiques formulées (pièces 4 et 5), 3° un plan général des terrains affectés à l’établissement ou à l’extension de la gare, plan où sont indiquées par des teintes les différentes provenances des terrains.
La modification proposée par le service d’architecture consiste à reporter l’ascenseur au-dessous de la voûte à gauche du prolongement de la voir principale descendante. La cage serait placée en partie dans un évidement à pratiquer dans la culée gauche et en partie en saillie sur le quai. L’ascenseur déboucherait à l’intérieur de la salle d’attente par une large ouverture percée dans la voûte. La compagnie repousse cette solution, d’abord parce qu’elle réduit la surface de l’ascenseur, ensuite parce qu’elle augmente les dépenses, parce que l’espace réservé pour la circulation des cabrouets serait réduit à 1 m. 25, et enfin parce qu’il lui paraît dangereux de diriger les voyageurs sur un trottoir étroit bordant une voie sur laquelle s’avancent les machines, sous une voûte naturellement peu éclairée et encore obscurcie par la vapeur et la fumée des machines.
L’étude faite par M. de Pauville ne diffère du projet primitivement présenté que par des détails sans importance. La cage de l’ascenseur ne fait saillie que de 0,30 sur la façade latérale de la gare, encore cette saillie pourrait-elle être supprimée en réduisant la largeur intérieure de la cabine de 2 m. 80 à 2 m. 50.
Passant ensuite à l’examen de la question de droit, la compagnie cherche à démontrer qu’elle n’est astreinte à aucune servitude pour les terrains de la gare.
Ces terrains comprennent :
1° (teinte rose) des terrains régulièrement expropriés sur le domaine de l’Etat en vertu d’un jugement du tribunal civil de Versailles du 1er juillet 1845.
2° (teinte violette) des terrains affectés à l’agrandissement de la gare en vue du raccordement de la grande ceinture par décret du 30 juin 1881. Ce décret, pas plus que le jugement du 1er juillet 1845, ne contient aucune réserve relativement à la hauteur des constructions.
3° (teinte bleue) un terrain qui est resté la propriété de l’Etat et qui était autrefois recouvert par un plancher aujourd’hui remplacé par une toiture vitrée d’après une autorisation donnée le 21 janvier 1853 par le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur, sans limitation de durée et sous la seule réserve que ce terrain resterait la propriété de l’Etat.
La compagnie estime en conséquence que la servitude invoquée par M. Daumet ne s’applique pas aux terrains de la gare, puisque cette servitude a été instituée par une convention du 30 avril 1875, aujourd’hui périmée, relative à des terrains occupés par la compagnie à titre de location ou de concession temporaire.
Nous avons alors retourné à l’architecte, en le priant de vouloir bien donner un avis définitif, le dossier du projet et la lettre de la compagnie.
M. Daumet, dans une lettre du 6 juillet 1891, a maintenu son opposition et son interprétation de l’acte de servitude ; il a déclaré de plus qu’il ne pourrait se prononcer d’une manière définitive que lorsqu’il serait saisi par la direction des Bâtiments civils.
L’installation d’un ascenseur à la gare de Saint-Germain, où la hauteur à franchir pour passer du quai descendant dans le vestibule dépasse 8 m., rendrait des services incontestables aux voyageurs, particulièrement à ceux qui sont âgés ou infirmes. D’autre part, cette installation permettrait la transformation du monte-charge actuel, dont le fonctionnement est assez médiocre, ce qui entraîne les jours d’affluence un retard dans la distribution des bagages ou dans le départ des trains. Le projet présenté par la compagnie, qui est d’ailleurs bien étudié, nous semble donc devoir être pris en sérieuse considération.
Il reste à savoir si l’on doit passer outre à l’opposition du service d’architecture. Nous disons tout d’abord que nous sommes d’accord avec la compagnie pour repousser la solution indiquée par M. Daumet. Même en plaçant la porte de l’ascenseur en bout comme il l’indique dans sa lettre en date du 6 juillet, l’accumulation des voyageurs sur un trottoir étroit et dans une partie obscure serait certainement dangereuse ; on ne peut d’ailleurs songer à protéger les voyageurs par une grille, parce que la faible largeur du quai (2 m. 28) ne permet pas d’avoir deux chemins distincts, l’un pour les voyageurs qui se rendent à l’ascenseur et l’autre pour les cabrouets chargés de bagages.
Les objections faites par M. Daumet au projet présenté peuvent être discutées en droit et en fait.
En droit, il nous paraît incontestable que la servitude consentie par l’article 7 de la convention du 30 avril 1875 ne s’applique pas aux terrains qui constituent la majeure partie de la gare, parce que d’après cet article 7 lui-même, la servitude ne s’applique qu’aux terrains que la compagnie tient de l’Etat à titre de bail ou de concession temporaire.
[Dans la marge :] Nous ne pensons pas que M. Daumet veuille arguer de ce que les terrains du chemin de fer n’appartiennent pas à la compagnie mais font partie du domaine public, la compagnie en ayant seulement la concession jusqu’au 31 décembre 1956. Il suffit de remarquer que la convention du 30 avril 1875 a été passée avec un représentant de l’administration des Domaines pour se convaincre que ce n’est pas à la concession même du chemin de fer qu’il a été fait allusion.
Les terrains teintés en rose et en violet ont été affectés d’une manière régulière et sans réserve à l’usage du chemin de fer, ils font partie du domaine publique et ne peuvent souffrir d’aucune servitude. La partie teintée en bleu seule n’a pas été incorporée au chemin de fer, elle est restée dépendance du parterre et, bien qu’aucune réserve spéciale n’ait été inscrite dans la décision du 23 janvier 1853, la réserve générale de la propriété nous parait suffisante pour que le service du parterre puisse s’opposer à toute modification de l’état de choses actuel. Mais la compagnie se déclarant prête à restreindre la largeur de l’ascenseur de manière à supprimer l’occupation de cette bande de terrain, l’opposition du service du parterre ne nous paraît nullement fondée en droit.
Cette question de droit perd d’ailleurs beaucoup de son importance aujourd’hui que le service d’architecture relève du ministère des Travaux publics, qui se trouve ainsi avoir pleine compétence pour statuer et dont l’approbation est dans tous les cas indispensables.
En fait, la construction légère projetée par M. de Pauville, surtout avec la dernière modification où l’on a établi un accès direct de la cage de l’ascenseur dans la salle d’attente, ne nous paraît pas devoir déparer beaucoup une façade absolument dépourvue d’intérêt au point de vue architectural. En admettant même que l’effet produit soit quelque-peu disgracieux, il ne nous semble pas qu’il y ait là une raison suffisante pour s’opposer à l’exécution d’un travail utile, en vue de maintenir la régularité, l’aspect d’un monument très simple et sans aucune prétention. En restant à ce point de vue, il nous parait absolument inutile d’exiger de la compagnie qu’elle restreigne la larguer de la cage de manière à ne pas sortir des limites des dépendances proprement dites du chemin de fer.
En résumé, nous sommes d’avis qu’il y a lieu d’approuver le projet sans s’arrêter aux objections faites par le service d’architecture. Toutefois, M. Daumet ayant toujours persisté à ne voir, dans les communications que nous lui avons faites, que des communications officieuses, il y aurait lieu de transmettre officiellement le dossier de l’affaire à la direction des Bâtiments civils.
L’ingénieur ordinaire
Avis de l’ingénieur en chef
Depuis de longues années, la ville de Saint-Germain réclame l’amélioration de l’accès des quais de la gare. On a notamment demandé l’établissement d’un plan incliné dont l’ascension semblait devoir être moins pénible pour les voyageurs que celle des escaliers existants. Mais aucune solution pratiquement acceptable n’ayant été présentée, les difficultés d’accès sont toujours les mêmes.
Le projet ci-joint est dans de meilleures conditions et offrirait au public des facilités qui seront sans doute appréciées. Il est combiné de façon à n’apporter aucune gêne sensible ni aux voyageurs qui n’useront pas l’ascenseur, ni aux services de la gare. Les dispositions indiquées aux pièces 4 et 5 annexées à la lettre du 26 juin 1891 de l’ingénieur en chef de l’entretien de la compagnie, constituent une amélioration et semblent devoir être préférées à celles primitivement indiquées.
Cette modification n’a cependant pas suffi à désarmer l’opposition de l’architecte du parterre, M. Daumet, qui aurait voulu faire prévaloir une solution différente. Mais nous n’avons pas à la discuter, puisque la compagnie refuse absolument de l’admettre.
Dans cette situation, il conviendrait, pour éviter toute difficulté, de proscrire toute emprise sur les terrains dépendans du service des Bâtiments civils (teinte bleue du plan n° 3 annexé à la lettre de M. Morlière du 26 juin 1891) et de réduire en conséquence la largeur de la cage de l’ascenseur.
Nous sommes d’avis qu’il y a lieu d’approuver le projet présenté, avec la variante du 22 juin 1891, sous réserve que l’on ne fera aucune installation nouvelle sur les terrains concédés par l’administration des Bâtiments civils.
Nous devons signaler d’une façon spéciale l’attitude prise par l’architecte du parterre, M. Daumet, qui s’est refusé à tout examen officiel des questions soulevées en se retranchant derrière le défaut d’instructions émanant de la direction des Bâtiments civils. Nous ne connaissons aucune circulaire qui nous eût permis d’insister pour qu’il adoptât une ligne de conduite analogue à celles que suivent, sans difficulté, tous les chefs de service quand ils sont saisis d’affaires intéressant plusieurs administrations. Il y aurait lieu, tandis que les direction des Bâtiments civils et des Chemins de fer dépendent du même ministère, de combler cette lacune et de fixer la procédure à suivre en pareilles circonstances.
Paris, le 20 juillet 1891
L’ingénieur en chef
Mabrey »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux de décoration à entreprendre au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 26 avril 1892
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Monsieur le conservateur du musée national de Saint-Germain réclame l’achèvement de décorations peintes de deux salles circulaires aux 1er et 2ème étages de la tour nord-est du château. Ces salles font suite aux parties de musée livrées au public et où sont exposés, dans celles du 1er étage, des objets d’époque romaines et gallo-romaines. Les parois de la 1ère salle de la tour, telles qu’elles sont disposées, permettraient de représenter les monuments antiques du sud de la France en perspective aérienne, peut-être à vol d’oiseau. Les panneaux de formes irrégulières permettraient d’y comprendre l’arc d’Orange et le théâtre à gauche de la cheminée, à droite les antiquités de Nîmes, temple de Diane, Maison carrée, arènes, portes d’Auguste et de France, tour Magne, et dans le lointain le pont du Gard. Le 3ème panneau pourrait contenir des représentations des ruines de Saint-Rémy, d’Arles et le pont de Saint-Chamas.
La salle circulaire du 2ème étage fait suite à la partie du musée occupée par des objets de l’époque gauloise de la Marne. Les sujets à traiter en décoration pourraient représenter la porte Noire de Besançon, le tombeau d’Igel près Trèves, l’arc de Reims. Les sujets que j’indique sont compris dans une nomenclature qui m’a été communiquée par la conservation du musée. Ils devraient être traités par des paysagistes d’un talent éprouvé pour ces sortes de décorations et par l’étude des monuments antiques. Je puis citer M. Armand Bernard, demeurant 22, rue M. le Prince, et M. Albert Girard, 69, rue de Courcelles, tous deux anciens pensionnaires de l’Académie de France à Rome. Le dernier a exécuté les peintures des parlements dans la chambre du conseil à la cour de cassation, livrée très récemment à la magistrature.
Les crédits affectés aux travaux de bâtiments du château de Saint-Germain ne permettent pas, Monsieur le Ministre, de vous proposer d’inscrire la somme nécessaire à l’exécution de ces travaux d’art, que je puis estimer dans leur ensemble comme valant 8000 f. pour les 2 salles et à 1000 f. pour les travaux de décorations accessoires. C’est donc à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts que vous devrez recourir en lui demandant l’imputation de la somme à allouer aux artistes sur le fonds spécial aux commandes de peinture d’art et sur 2 exercices, pour 4000 f. chacun. Le crédit des Bâtiments civils prendrait à sa charge le travail accessoire, estimé comme il est dit ci-dessus à 1000 f., et que l’on peut considérer comme un achèvement d’un ouvrage entrepris.
En résumé, Monsieur le Ministre, je vous propose de demander le concours de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts pour la partie artistique de décoration des 2 salles dont il s’agit et de participer à la dépense pour une somme de 1000 f. pour les travaux accessoires sur les ressources dont dispose votre administration.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

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