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Bibliothèque nationale de France Pièce
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Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je n’ay voullu laisser aller se porteur sans vous escripre la presente pour vous dire que le Roy sera a Sainct Germain le XIIe jour de ce mois affin que donnez ordre de faire mectre monsieur et toute sa compagnye au logis que le Roy a ordonné, par quoy donner ordre que personne ne se mectre aux autres chambres. Led. seigneur s’en va en grand devotion pour veoir messieur ses enffans et se doibt mectre ung jour devant pour en avoir tout seul la bonne chere. Et parce que ced. porteur vous dira le surplus, ne vous feray plus longue lettre, me recommandant à vostre bonne grave, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que desirez. De Guyen, le II jour de novembre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
[f. 15v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre d’Henri II annonçant l’arrivée du jeune Louis de Gonzague à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Mon cousin le duc de Mantoue a envoyé le sieur Ludovic de Gonzague, son frere, aupres de mon filz le Daulphin et pour ce que je desire qu’il soit bien traicté, je vous prie donner ordred e faire bailler quelque bon logis pour son train au villaige de Saint Germain, et quant à sa personne le faire loger dedans le chasteau en quelque bonne et commode chambre. Priant Dieu, mon cousin vous avoir en sa garde. Escript à Compieigne le cinquiesme jour de aoust 1549.
Henry
De l’Aubespine
[f. 3v] A mon cousin le sieur de Humyeres, gouverneur de la personne de mon filz le Daulphin »

Récit des derniers jours et de la mort de Louis XIII au Château-Neuf, par Jaques Antoine, garçon de la chambre du roi

« [f. 184] Relation de la mort du roy Louis treize
Avant propos
Il sera remarqué que monsieur Antoine, qui a fait la relation ou le recit fidel de ce qui c’est passé pendant la derniere maladie et mort du tres glorieux et chretien roy Louis treize, d’heureuse mémoire, lequel a eu l’honneur de servir ce grand roy presqu’aussytost sa naissance, arrivée à Fontainebleau le 27e de septembre de l’année 1601, l’ayant toujours servy et suivit dans tous les lieux et voyages que Sa Majesté a faits dans tout son royaume en qualité de garçon ordinaire de sa chambre, principallement dans celuy de son mariage qui fut conclu avec la reyne Anne d’Autriche, infante d’Espagne, en la ville de Bourdeaux le 25e jour de novembre 1615 comme dans les guerres que le Roy avoit a soutenir contre des villes revoltées par les religionnaires de la pretendue reformée, qu’il fut obligé d’assieger comme Saint Jean d’Angelly en 1621, celuy de La Rochelle en 1628, de Montaubant en 1630 et bien d’autres places que Sa Majesté reduisient à son obeissance ; ensuite, Elle fut obligée de faire le voyage de la ville de Thoulouze pour le proces qui y fut fait à monsieur le marechal de Montmorency, lequel fut executé [f. 184v] dans l’hostel de cette ville le 31 octobre 1631, ledit sieur Antoine ayant toujours continué de servir ce grand prince avec assiduité et fidelité jusqu’à son deceds arrivé au chasteau neuf de Saint Germain en Laye le 14e de may 1643, feste de l’Assencion de Notre Seigneur, agé de 41 ans sept mois et dix huit jours, ayant regné 33 ans, en ayant esté l’un des tristes temoins, ce qui l’a obligé de faire ce recit tant pour sa consolation que pour eterniser la mémoire à la posterité de ce grand et pieux roy surnommé Louis le Juste.
In memoria aeterna erit justus.
[f. 185] Relation de la mort du roy Louis treize par monsieur Antoine, garçon ordinaire de la chambre de ce grand roy
Le jeudy 21e fevrier 1643, le roy Louis treize, d’heureuse mémoire, à qui ses rares vertus ont fait donner le surnom de juste, tomba malade d’un flux comme hepatique et d’une espece de fivre lente dans son château neuf de Saint Germain en Laye, où il demeuroit ordinairement les estées.
Cette maladie, qui ne le quitta point jusqu’à la mort, nonobstant qu’elle ne fut jugée d’abord dangereuse ny mortelle par les medecins qui ont accoutumée de flatter les grands roys et princes, la suitte leur fit bien connoiste en peu de temps qu’ils s’etoient trompez et que ce prince etoit en danger plus qu’ils n’avoient cru, sa maladie ayant durée deux mois et vingt trois jours, et par cette grande longueur luy avoit corrompu les entrailles et les parties nobles comme ont le remarqua apres son deceds. Sa Majesté ayant eu durant presque tout le temps de son mal de bons intervales pendant lesquelles Elles travailloit dans son conseil, alloit à la chasse et faisoit [f. 185v] les mesmes exercies que lorsqu’Elle avoit jouy d’une plaine santé.
Le vendredy 22e fevrier, Sa Majesté fut fort incommodée de son flux et de ses hemoroides, qui l’empescherent de sortir ce jour là. Elle ne voulut voir à son lever ny toute la matinée que ses domestiques. Mais, l’apres diner, Elle receue des visites dans sa gallerie où elle prit le divertissement de la musique jusqu’à son souper, qui fut fait en particulier, avec les seuls officiers de gardes, ainsy que du coucher.
Le samedy 23e fevrier, de petits remedes qu’on luy donna la nuit le soulagerent de ses hemoroides. Elle continua d’en estre soulagée jusqu’au mardy 26e, qu’Elle tint conseil au chevet de son lit. Ce jour, Sa Majesté declara monsieur le duc d’Anguin, fils de monsieur le prince de Condé, generalisime de son armées de Flandres.
Le mercredy 27e jusqu’au samedy dernier febvrier, le Roy se trouva bien mieux et fit les mesmes exercices qu’en plaine santé. Il alla à la chasse dans la forest et se promena dans le parc et dans la maison du Val, qu’il avoit faite rebastir pour y aller faire des retours de chasses ou toutte la court se trouvoit.
Le dimanche premier mars, Sa Majesté continua à se bien porter et de n’avoir point eu d’insomnie ny d’alteration, ayant envoyé monsieur Bontemps, son premier vallet de chambre, querir la Reyne et messieurs ses enfans pour le divertir pendant son diner dans son appartement, où ils demeurent jusqu’au souper. Le coucher de ce jour là finit par la lecture ordinaire que Sa Majesté fit faire jusqu’à ce qu’Elle [f. 186] fut endormie par le sieur Chicot, un de ses medecins de quartier, homme fort prudent et savant.
Le samedy 2e mars, Sa Majesté se trouva à son reveil un peu mieux que la nuit. On luy donna un bouillon qu’il trouva assez bon. Ensuite, il se leva pour diner, voulut y voir assez de monde, estant d’une assée bonne humeur. Ensuite, se promena dans toutes ses belles grottes, où il fit jouer toutes les machines et les eaux. Sa Majesté se trouva ainsy jusqu’au huitiesme dud. mois, tantost bien et mal, estant d’une foiblesse tres grande, passant le plus souvent la nuit dans sa chaisse de commodité.
Le samedy 9e mars, Sa Majesté se trouve bien plus mal, fut tourmentée tout le long de ce jour d’une coliques et des hemoroides, ne sachant dans quelle posture se mettre, ne pouvant se tenir ny couchée ny debout, ce qui le rendit d’un chagrin mortel. Sa Majesté ne voulut voir personne d’extraordinaire et fut si foible qu’Elle ne pouvoit se tenir d’aucune posture, ce qui dura ainsy jusqu’au mercredy 13e mars.
Le mercredy 13e mars, le Roy, en se reveillant, se trouva bien mieux. Il avoit assez bien passé la nuit, prit un bouillon. Ensuite, il dina assez bien, en particulier, dans son lit, en presence de la Reyne qui ne manquoit pas de le venir voir tous les matins. L’apres midy, il se promena en robe de chambre dans sa gallerie, qui est tres belle et peinte en tableaux d’histoire de Dianne. La Reyne, les princes et les princesses s’y trouverent avec beaucoup de gens de qualité pour le divertir. Il y fit plusieurs tours, soutenu sous les bras par monsieur de Souvray, premier gentilhomme de la chambre en année, et par monsieur de Charots, capitaines des gardes en quartier. Sa Majesté, s’etant trouvée lassée, demanda son fauteuil, qui luy fut apporté par Antoine [f. 186v] et Tortilliere, garçons de la chambre. Le Roy s’entretien avec la Reyne, ses enfans et les ministres jusqu’au souper, qu’il voulut faire en particulier, de mesme que le coucher où la lecture ordinaire fut faite par monsieur Lucas, secretaire du cabinet, tres sçavant homme.
Le jeudy 13e mars, quoyque Sa Majesté, qui s’estoit un peu fatiguée à la promenade du jour precedent, eut assez bien reposée la nuit, Elle continua à se mieux porter. On ne laissoit point de s’apercevoir que son corps diminuoit peu à peu, comme Elle ne prenoit que tres peu de nourriture et ne beuvoit presque point de vin et prenoit beaucoup de remedes, ce qui le rendoit sy foible.
Le vendredy 14e mars, le Roy, en s’eveillant, se trouva tres bien, qu’il avoit bien reposé la nuit. On luy donna un bouillon tres nourrissant. Il receu tous ce jour beaucoup de visites, jusqu’au souper en public. Le coucher fut fait à l’ordinaire avec la lecture.
Le samedy 15e mars au matin, le Roy ne se trouva pas si bien. Il avoit esté tourmenté la nuit d’une colique, ne se leva qu’à midy en robbe de chambre, se mit dans sa chaise, ayant prit un bouillon. Il receut quelques visites de la Reyne et d’autres personnes. Ensuite, messieurs ses enfans y vinrent passer quelques temps. L’apres diner, estant fatigué, il y fit un petit somme jusqu’à l’heure du souper, qu’il prit une panade et d’autres mets dans son lit avant que de se rendormir.
Le dimanche 16e mars, Sa Majesté se trouva fort mal à son reveil. Elle avoit mal passé la nuit, sentant [f. 187] des douleurs partout le corps. Elle estoit d’un chagrin mortel et ne vouloit prendre aucuns remedes que par force. Cela etonna les medecins, qui voyoient qu’Elle diminuoit à veue d’œil, et que leurs remedes avoient des effets contraires à ceux qu’ils en esperoient. On remarqua mesmes qu’Elle se portoit mieux lorsqu’Elle n’en prenoit pas sy souvent, mais il falloit se soumettre aux ordres de la medecine et mourir dans les formes, accident ordinaire aux grands seigneurs. On commença alors d’avoir une mechante opinion de la maladie de Sa Majesté. Tout le jour se passa en consultation de medecins que la Reyne fit venir de Paris et de tous les costez. Le Roy, sur le soir, fit pour se rejouir chanter quelques airs de devotion par les musiciens jusqu’à ce qu’il fut endormy.
Le lundy 17e mars et le lendemain mardy 18e, le Roy ne fut pas mieux que le jour precedent. Il ne voulut pas prendre son bouillon le matin, quoyque la Reyne et les princes l’en eussent instament prié. Sa Majesté ne voulut point à diner qu’une panade et passa toute cette journée assez mal jusqu’aux coucher, que monsieur Lucas fit la lecture ordinaire.
Le mercredy 19e mars, le Roy se trouva assez tranquille. Il etoit un peu affoibli par les remedes continuels et par les ptisannes que les medecins luy ordonnoient, ce qui luy donnoit un tres grand degoust pour toutes sortes d’alliments, ne voulut prendre toute cette journée que des bouillons.
Le jeudy 20e mars, le Roy continua à se porter toujours tres mal, n’ayant point reposé la nuit. Il luy survint dans les reins de nouvelles douleurs que l’on croyoit une colique nephretique, avec les hemoroides qui luy continuoient et qui le tourmenterent tous le jour sans discontinuer, jusqu’au [f. 187v] vendredy 21 dudit mois de mars, n’ayant d’autre remedes que d’y presser continuellement du lait chaud dans des eponges pour les rafraichir et les adoucir. Sa Majesté ne se leva que l’apres midy. Il se promenoit en robbe de chambre dans sa gallerie avec la Reyne et quelqu’autres personnes de qualité. Il voulu mesmes jouer aux echets avec monsieur de Souveray jusqu’au coucher, aimant fort ce jeu.
Le samedy 22e mars, Sa Majesté en s’eveillant dit qu’Elle avoit assez bien passée la nuit et qu’elle se trouvoit bien mieux que les jours precedens, ce qui fut attribué aux petits remedes qu’on luy avoit données pour le faire dormir. Elle se leva en public, ayant ordonné à monsieur de Souvray, premier gentilhomme de sa chambre, de faire entrer tous ceux qui viendroient. Elle dina assée bien. Sa Majesté se promena l’apres midy dans ses appartement et passa dans la gallerie de la Reyne, pinte en tableaux des villes, qui etoit d’une joye extreme de voir que le Roy se portoit sy bien. Les medecins en conçurent mesme une bonne esperance. Le souper et le coucher se firent en public, avec la musique et grande joye.
Le dimanche 23e mars, le Roy fut assez bien. Il avoit esté un peu incommodé la nuit des hemoroides et d’une toux jusqu’à dix heures, qu’il prit un bouillon. Apres, il s’endormit et demeura au lit jusqu’à midy. Ayant demandé à Antoine, garçon de la chambre, s’il y avoit quelqu’un dans l’antichambre, luy ayant repondu qu’il n’y avoit que monsieur le comte de Guitaut, capitaine des gardes de la Reyne, qui venoit de la part de la Reyne pour scavoir des nouvelles de Sa Majesté, il le fit entrer et luy dit : Monsieur, vous diez à la Reyne que je me porte mieux et que j’auray le bien de l’aller voir sur le soir. A quoy monsieur de Guitaut repondit : [f. 188] Sire, Votre Majesté luy fera grand plaisir de voir Votre Majesté en chemin de guerison. L’apres diner se passa en grande joye. Le Roy s’amusa à peindre en pastels, à quoy il reusissoit tres bien, faisant le plus souvent les portraits de ses officiers en pasteilles, qu’il leur donnoit pour se souvenir de luy. On peut dire que Sa Majesté etoit le prince du monde le plus adroit soit à danser, à monter à cheval, à faire des armes, et à tous les exercices qu’un gentilhomme doit sçavoir, mesme les mathematiques et les mecaniques. Il forgeoit et tournoit au tour, il faisoit toutes sortes de filets à prendre des animeaux, oyseaux et poissons, il faisoit mesmes travailler les officiers de sa chambre les plus adroits, qui par là luy faisoient bien leur cour. Enfin, ce prince ne demeuroit jamais oysif.
Le lundy 24e mars, il continua à se bien porter. Il avoit bien passé la nuit, ainsy il commenda que l’on fit entrer tous le mond à son lever, que cela luy feroit plaisir. Tant de peuple s’y trouverent qu’il estoit presqu’impossible d’entrer dans la chambre pour faire le service. La convalescence du Roy causoit une sy grande joye que cette journée se passa dans les mesmes divertissements que la precedente.
Le mardy 25e mars, feste de l’Annonciation de la Sainte Vierge, Sa Majesté se trouva assez bien. Elle se leva en public, entendit la messe avec une devotion exemplaire. Apres la messe, le Roy envoya monsieur Bontemps demander à la Reyne si elle vouloit bien venir diner avec luy, ce qu’elle accepta avec joye. Ils dinerent ensemble et eurent plusieurs petites conferences tres agreables. L’apres midy, le Roy s’alla promender dans sa gallerie. Il y fit porter sa grande chaise pour s’y reposer, où sa musique s’y trouva. On chanta plusieurs petits airs de devotion jusqu’au souper, [f. 188v] qui fut fait en public, ainsy que le coucher, où on fit la lecture jusqu’à ce que Sa Majesté fut endormie.
Le mercredy 26e mars, le Roy à son reveil se trouva un peu plus mal qu’à l’ordinaire. Il avoit esté tourmenté d’inquietudes pendant la nuit. On luy donna une medecine qui luy fit assé bien. Il ne voulut voir personne jusqu’à midy, qu’il se leva et receu des visites jusqu’au soir. Mais, s’estant ressenty comme d’un frisson, voulut se coucher aussytost.
Le jeudy 27e mars, le Roy, qui avoit fort mal passé la nuit, dit en s’eveillant : Je me sens bien affoibly, je m’apperçoit que mes forces diminuent de jour en jour, j’ay prié le Seigneur que, s’il luy plaisoit de me tirer de ce monde, qu’il me dit la grace d’abreger la grande longueur de ma maladie. Ensuite de ce discours, il s’adressa à monsieur Bouvard, son premier medecin, luy dit : Vous sçavez bien, Monsieur, qu’il y a quelque temps que je vous ait dit que je n’avois pas bonne opinion de ma maladie, que je vous ait prié et mesme pressé de m’en dire votre sentiment, mais vous m’avez fait esperer de ma guerison. Monsieur Bouvard luy avoua, luy disant : Sire, je n’ay osé le temoigner à Votre Majesté, de peur de luy en donner d’inquietudes. Le Roy n’en parut pas plus emut, en disant : Je m’it suis bien preparé, l’ayant mesme temoigné à mon confesseur et à monsieur de Meaux de me mettre en estat de bien mourir. Sa Majesté voulut se coucher plus tost qu’à son ordinaire ; depuis ce jour jeudy 27e mars, le vendredy 28e jusqu’au mardy premier jour d’avril, le Roy se trouva dans une espece de langueur et fut toujours assez mal, ne reposoit que fort peu les nuits. Il avoit du degout pour toutes choses. On luy fit prendre pendant ce temps là beaucoup de remedes, entr’autres une [f. 189] medecine purgative qui fit de grands evacuations qui l’affoiblirent extremement par de grands efforts pour la rendre, et souffrit tout ce jour dans le bas vente des grandes douleurs.
Le mardy premier avril, Sa Majesté, qui avoit estée fort incommodée les jours precedents, ne laissa pas d’avoir estée assée tranquille cette nuit et se trouva mieux tout le long du jour, prit un bouillon à son reveil et ne voulut voir ce latin que ses domestiques. La Reyne etant venue jusques dans l’antichambre pour voir le Roy, y apprit qu’il avoit dit qu’il ne vouloit voir personne ce matin pour dormir. Elle s’en retourna dans son appartement jusqu’à son diner, qu’elle revient avec messieurs ses enfans. Ayant dit au Roy dans la conversation qu’elle etoit venue le matin pour le voir mais qu’elle n’avoit osé entrer de peur de l’incommoder, ce discourt surprit le Roy, qui répondit : Quand je dis, Madame, que je ne veux voir personne, ce ne doit pas estre pour vous, et vous scavez tres bien que vous etes la maitresse d’entrer chez moy à quelques heures qu’il vous plaira, je n’ay voulut parler que pour des etrangers. Le reste du jour se passa en petits amusements que chacun faisoit naitre pour pourvoir dissiper le chagrin de Sa Majesté, jusqu’au souper qui se fit de bonne heure en particulier. Ce jour, l’on releva le quartier des officiers de la maison du Roy à l’ordinaire, mais quelqu’uns voulurent demeurer pour voir l’issue de la maladie de Sa Majesté.
Le mecredy 2e avril, Sa Majesté, qui avoit eue une tres bonne nuit, se porta bien mieux. Les medecins luy firent prendre ce matin une ptisanne de rhubarbe qui, l’ayant beaucoup purgée, luy donna beaucoup d’appetit au diner [f. 189v] qu’Elle fit dans son lit. Elle se leva pendant quelques heures l’apres midy et, comme Elle estoit fort affoiblie et lasse d’estre couchée, Elle se fit porter son fauteuil pres de la fenestre qu’Elle fit ouvrir pour avoir de l’air. La veue estant tres belle et le temps fort serain, Sa Majesté avança la teste à la fenestre, d’où l’on decouvre aisement les clochers de l’abbaye de Saint Denis. Les ayans apperçues, Elle se tourna vers ses officiers de la chambre, leur dit : Mes amis, voilà peut être bientost ma derniere demeure, leur montrant de la main même le chemin par où on devoit le mener. Ce discours ne fut pas dit sans avoir tiré des soupirs et des larmes de ceux qui l’entendirent, qui admirent la grande fermeté et le genereux mepris avec lesquels ce grand roy regardoit sans emotion le lieu de sa sepulture. Ensuite, Sa Majesté ordonna à monsieur Lucas de lire dans la Vie des saints du jour, qu’il fit pendant quelques heures jusqu’au souper, qui fut d’une panade et quelques pommes cuites. Apres quoy, Elle voulut se coucher, ayant envye de dormir, n’y estant resté que les seuls officiers de garde avec les medecins et chirurgiens.
Le jeudy 3e avril, le Roy, qui n’avoit eu la nuit que peu d’inquietudes, continua à se mieux porter, ayant pris le matin un remede qui luy avoit fait assez de bien. Elle voulut etre seule pour se reposer cette matinée, car il venoit tous les matins une si grande confusion de peuples qu’on ne pouvoit passer dans la salle des gardes ny dans l’antichambre. La Reyne y arriva pour faire prendre au Roy un petit potage ou consommé qu’il mangea avec assez d’appetit, ce qui rejouit beaucoup cette princesse de voir le Roy, quy estoit d’assez bonne humeur. Elle envoya Antoine, garçon de la chambre, querir messieurs les princes ses enfans, qui arriverent aussytost. Sa Majesté, les ayant apperceus, en temoigna de la joye, leur dit plusieurs paroles pleines de douceurs et leur fit des questions sur leur maniere de vie et [f. 190] sur la conduite qu’ils devoient tenir dans la suite. Le soir venu, tout le monde se retira à l’exception des officiers pour le service. Le Roy fit lire par monsieur Lucas les Meditations de la mort qu’il avoit marquez dans son livre journaillier. La lecture dura jusqu’au souper, où se trouva la Reyne, qui voulut parler au Roy en particulier, ce qui obligea M. de Souveray de faire retirer tout le monde de la chambre. Ensuite, le coucher du Roy se fit à l’ordinaire, sans lecture.
Le vendredy 4e avril, Sa Majesté se trouva fort tranquile. Elle n’avoit eue la nuit que peu d’inquiétudes, les medecins luy ajant proposé de prendre medecine, mais le Roy n’en voulut point, telle priere que la Reyne luy en fit, luy disant : Madame, les medecins s’ennuyent de me voir un peu en repos. Ensuite, Sa Majesté s’endormit jusqu’à midy, qu’Elle se mit à table pour diner, où elle mangea avec beaucoup d’appetit. Toute l’apres diné se passa à recevoir des visittes des princes et d’autres personnes de distinction, jusqu’au soupper. Ensuite, elle ordonna au sieur Chicot de lire quelques passages de l’Introduction à la vie devote de saint François de Sales, ce qu’il fit jusqu’à ce que Sa Majesté fut endormie.
Le samedy 5e avril, Sa Majesté ayant assez bien passé la nuit, continua à se bien porter, ce qui donna quelques esperences aux medecins d’une guerison dont toute la court avoit bien de la joye devoir en si peu de temps un si grand changement. Sa Majesté se leva ce matin en robbe de chambre, estant fort guaye, et dina en public. L’apres midy, Elle envoya querir par Tiffaine, garçon de la chambre, les sieurs Camefort, Ferdinand et de Niert, premier valets de garde robbe, lequel a esté dans la suite premier vallet de chambre du Roy, qui jouent tous tres bien du luth et du therobe. Ils firent un petit concert [f. 190v] et chanterent en partie Lauda Anima et d’autres airs de devotion composés sur les paraphrases des Pseaumes de David du sieur Godeau. Le Roy voulut mesme aussy chanter une des basses avec monsieur le mareschal de Chomberg, qui chantoit fort bien. Ce concert rejouissoit toute la cour qui s’i estoit rendue. Monsieur de Souvray en avoit fait avertir la Reyne par Antoine qui, etant arrivée aussitost, fut fort surprise d’entendre cette musique et de voir un changement si subit, dont la joye retentissoit dans tout l’appartement du Roy, et tout le monde disoit à Sa Majesté qu’Elle estoit en chemin de guerison et que le printemps, qui etoit tres doux, accheveroit le retablissement de sa santé. Le Roy à cela repondoit fort serieusement : Je suis, Messieurs, fort resigné à la volonté du Seigneur ; s’il me redonne la santé, je travailleray de tout mon pouvoir à donner la paix à mon royaume et à soulager mes peuples. Le reste du jour se passa tres bien jusqu’au coucher, où Sa Majesté fit lire par monsieur Lucas dans le Nouveau Testament le 17e chapitre de l’Evangile de saint Jean, où sont les prieres que Jesus Christ fit à son père avant que de passer le torrent de Cedrin, mais, pendant cette lecture, le Roy s’endormit et, s’etant reveillé peu de temps apres fort inquieté, il demanda à monsieur Bontemps quelle heure il estoit, et luy ayant repondu qu’il etoit onze heures, il dit qu’on s’allat reposer.
Depuis le dimanche 6e avril, Sa Majesté, à la foiblesse pres, continua jusqu’au lundy 14 avril à se bien porter. Elle tenoit tout les jours conseil, le plus souvent au chevet de son lit. Fut ce mesme jour qu’Elle congedia monsieur des Noyers, secretaire d’Estat, qui luy avoit demandé permission de se retirer. Elle revetit de sa charge monsieur Michel Le Tellier, maitre des requestes, qui l’exerça par commission jusqu’à la mort de monsieur des Noyers qui arriva en 1645. Pendant ce temps là, le Roy s’occupa aux mesmes exercices qu’en pleine [f. 191] santé, excepté qu’il ne montoit point à cheval. Il alloit en carosse les apres diner prendre l’air dans la forest ou dans le parc les beaux jours de la saison, qui etoit lors tres belle et douce. Sa Majesté temoignoit d’estre fort content de se voir en meilleur etat que les jours precedens. Elle receue beaucoup de visites, particulierement de madame de Guise et de messieurs ses enfans, qu’il pria de demeurer quelque temps parce qu’il etoit bien aise de les voir, à quoy madame de Guise repondit que Sa Majesté luy faisoit bien de l’honneur, qu’elle resteroit tant qu’il luy plairoit et qu’elle seroit ravie de pouvoir contribuer au retablissement de sa santé.
Le lundy 14e avril, le Roy, en s’eveillant, dit qu’il avoit esté beaucoup tourmentée la nuit de vapeurs et des chaleurs de teste qui l’avoient empesché de dormir et fait changer à tous momens de places dans son lit. On luy donna son bouillon. Apres l’avoir prit, il demeura au lit et sommeilla jusqu’à midy, qu’il se leva et demeura en robe de chambre pour diner, qui fut très court. Ensuite, la Reyne fut avec le Roy seulle quelque temps en conversation, où il s’endormit dans sa grande chaise pendant deux heures, ce qui luy fit beaucoup de bien parce que l’insomnie de la nuit l’avoit très fatigué. Le coucher se fit à l’ordinaire.
Le mardy 15 avril, le Roy, qui n’avoit pas eu tant d’inquiétudes cette nuit que les précédentes, se porta un peu mieux. Mais tous les bons jours qu’il avoit eus auparavant ne l’empeschoient pas d’estre d’une grande foiblesse. La santé de S. M. ne revenoit point. Elle sentoit toujours du mal de temps en temps dans les entrailles. Les medecins qui le voyoient dans une espece de langueur n’en etoient pas tres contents. Ils conclurent seullement de luy faire prendre du petit lait les matins, pour tacher de pouvoir luy rafraichir les entrailles, que Sa Majesté resentoit toujours echauffés, ce qui fut continué sans un soulagement [f. 191v] jusqu’au mercredy 23 avril que le Roy se trouva fort abbatu et fatigué des remedes et du petit lait qu’Elle avoit pris toujours pendant huit jours, pendant lesquelles Elle n’avoit point bu de vin. Cela luy avoit causé une si grande foiblesse qu’Elle ne pouvoit se soutenir debout. Les medecins, qui voyoient que le Roy diminuoit, luy firent quitter le petit lait.
Le jeudy 24e avril, ce qui avoit esté resolut le jour precedent dans la consultation fut augmentée de la seignée, laquelle fut faitte sur les huit heures du matin, mais elle reussit tres mal, car elle cause au Roy une toux continuelle comme d’une espece de fluxion sur la poitrine qui le tourmentoit beaucoup, ce qui luy fit prendre la resolution de recevoir ce jour le Saint Sacrement. Comme il fit tres devotement en particulier, en presence de la Reyne et de quelques grands officiers de sa maison, Sa Majesté ne voulut voir personne de toute la matinee que son confesseur, le pere Dinet, jusqu’au diner. Dans ce temps, le Roy ayant tesmoigné à la Reyne que son intention estoit que l’on baptissa monsieur le Dauphin, agé de 4 ans 8 mois, pour cet effet l’on envoya querir M. le cardinal Mazarin et madame la princesse de Condé pour le tenir sur les fonds baptismaux. La ceremonie en fut faite vers les quatre heures du soir, dans la chapelle du vieux château, par monsieur l’eveque de Meaux, premier aumonier de Sa Majesté, sans aucunes grandes ceremonies ny rejouissances à cause de la maladie du Roy. Monseigneur le Dauphin fut nommé Louis au nom de notre saint père le pape [vide] par monsieur le cardinal Mazarin, avec madame la princesse de Condé sa mareine, en presence de la Reyne et de toute la cour. La ceremonie faite, la Reyne et madame la Princesse avec monsieur le cardinal firent le recit au Roy de ce qui s’y estoit passé et de la sagesse de monsieur le Dauphin, qui arriva [f. 192] aussytost avec madame de Lensac, sa gouvernante, et sous gouvernante, madame [vide]. Sa Majesté l’ayant aperceut, luy ayant fait plusieurs questions, entr’autres luy dit : Mon fils, comment vous a-t-on nommé au baptême ? Monsieur le Dauphin ayant repondu sans esiter : Louis quatorze, mon papa, le Roy luy dit : Pas encore, mon fils, mais ce sera peut estre bientost, si c’est la volonté de Dieu. Puis, levant les yeux au ciel, Seigneur, dit il, faite luy la grace de le faire regner apres moy en paix et en prince veritablement bon chretien et comme fils ainay de l’Eglise, qu’il ait toujours en veue le maintien de votre sainte religion et le soulagement de ses peuples. Sa Majesté parrut avoit bien de la joye que cette ceremonie fut faite. Le Roy envoya Tortilliere, garson de la chambre, chercher la Reyne qui s’en estoit allée dans son appartement. Outrée de douleurs, luy dit : Madame, apres que Dieu m’a fait la grace aujourd’huy d’avoir fait baptisser mon fils, j’ay pris aussy la resolution, sy Dieu dispose de moy, de vous faire declarer la regente de mon royaume jusqu’à ce que mon fils soit dans un age de majorité, afin de prevenir les contestations qui pourroient arriver à ce sujet. Sa Majesté tint ce discours avec des paroles si tendres qu’elles tirent des larmes de toutes l’assemblée et mesme la Reyne en tomba comme evanouie dessus le dit du Roy, en telle manière que monsieur de Souvray fut obligé de l’en retirer de force et de l’emmener dans son appartement. Outrée de douleur, le Roy envoya sur l’heure Antoine, garçon de la chambre, chercher monsieur de La Vrilliere, secretaire d’Etat, en qui Sa Majesté avoit beaucoup de confiance, luy expliqua ses intentions en particulier, luy ordonna d’aller dresser la declaration de la regence en forme de testament afin de la faire verifier en parlement au plus tot. C’est ainsy que se passa la journée. Sa Majesté n’ayant pris qu’une petite panade avec un peu de gellée, elle se trouva tres foible à son coucher.
Le vendredy 25e avril, le Roy se trouva assez mal en s’eveillant, ayant esté tres tourmenté toute la nuit d’une [f. 192v] toux tres seiche que l’on ne put adoucir par tout les remedes que l’on luy donna, qui dura jusqu’à son diner, ou il ne prit que du bouillon, de la gellée et quelques compottes. D’abord que le Roy eut diné, il envoya Tortilliere, garçon de la chambre, chercher monsieur de La Vrilliere, qui arriva presqu’aussytot avec monsieur le chancelier Seguier, accompagné des ministres et secretaires d’Estat, des princes et princesses du sang et gens de la premiere qualité, qui aborderent de tous costez. A l’instant, le Roy fit ouvrir les rideaux de son lit, et prenant la parole dit à haute voix : Messieurs, c’est en cette occassion que je veux que vous soyés temoins de mon intention pour donner à mon royaume la tranquilité et le repos apres ma mort, s’il plait à Dieu de disposer de moy, n’ayant put jusqu’à present luy donner la paix generalle. Ce discours finy, Sa Majesté ordonna à monsieur de La Vrilliere de faire tout haut la lecture de la declaration de la regence, afin que tout le monde scu sa derniere volonté. Monsieur de La Vrilliere en fit la lecture et eut bien de la peine à l’achever de la lire, à cause des larmes qui luy couloient des yeux d’avoir esté obligé de dresser un acte si facheux, qui donnoit une marque comme evidente de la mort du Roy son maitre, qu’il aimoit passionnement. Sa Majesté ordonnoit entr’autres choses par cette declaration qu’en cas qu’Elle mourut, la Reyne fut regente pendant la minorité de son fils, que monsieur le duc d’Orleans, son frere, seroit chef du conseil d’Estat, en son absence monsieur le prince de Condé, et lieutenant general du royaume sous l’autorité de la reyne regente et de son conseil, qui seroit aussy composé de monsieur le cardinal Mazarin, du chancelier, du sieur Claude Bouthillier et du sieur Chavigny, son fils, secretaire d’Etat. Cette lecture finie, le Roy voulut estre seul avec le pere Dinet, son confesseur. Tout le monde se retira dans l’antichambre. Apres y avoir demeuré une [f. 193] demye heure, le Roy ordonna à messieurs le chancellier de Chavigny et de La Vrilliere de faire incessament verifier la declaration en parlement, ce qui fut executé ledit jour 25e avril 1643. Le reste de cette journée se passa assée doucement. S. M. parut d’une grande tranquilité. La Reyne, estant presente, demeura fort tard avec le Roy. Apres avoir eu quelques secretes conversations ensemble, Sa Majesté envoya Riviere, garçon de la chambre, chercher Monsieur. Le duc d’Orleans estant arrivé, le Roy luy permit de bonne grace de faire revenir madame la duchesse d’Orleans, sa femme, qui estoit lors à la ville de Bruxelles depuis quelques années. Le reste de ce jour se passa assé bien.
Le samedy 26e avril, le Roy se trouva cette nuit tres incommodé par de grandes challeurs d’entrailles avec une toux continuelle, nonobstant tous les remedes que les medecins ordonnoient de donner à Sa Majesté. N’ayant pris qu’un bouillon, Elle se leva en robbe de chambre pour diner, quy fut fort court. L’apres midy, le Roy receu quelques visites jusqu’à sou coucher qui fut comme à l’ordinaire, avec la lecture.
Le dimanche 27e avril, le Roy se trouva plus indisposé que le jour precedent, ayant vuidé une espece d’abceds ou apostume par embas cette nuit. Sa Majesté ne se sentit estre plus soulagée et prit un bouillon dans le lit et se rendormit jusqu’à dix heures, qu’Elle mangea une panade et de la gellée qui luy servit de diner. L’apres midy se passa en amusement. Sur le soir, Sa Majesté se trouva un peu incommodée, luy ayant pris des inquietudes, demandant à tous momens quelle heure il estoit, etant tres chagrin, ne trouvant point de bonne place dans son lit. Le coucher fut fait avec la lecture ordinaire.
Le lundy 28e avril, le Roy à son reveil se trouva [f. 193v] d’une tres grande foiblesse, manque de prendre de la nourriture ny point boire de vin, ce qui luy empeschoit de pouvoir dormir, nonobstant les julepes que l’on luy faisoit prendre avec des sirops composés, S. M. disant à tous momens qu’Elle se sentoit diminuer de jour en jour, que les medecins luy faisant toujours esperer le retablissement de sa santé, ne trouvant plus de consolation qu’à se disposer à bien mourir par des lectures spirituels qu’Elle se faisoit faire tres souvent. Cette journée se passa tres tristement, ainsy que le mardy 29e avril qui fut encore plus mauvaise.
Le mercredy 30e et dernier jour d’avril, le Roy se trouva tres foible, dit à messieurs de Souvray et à monsieur Bouvard, premier medecins, et à ses confreres : Messieurs, je me sens bien mal ce matin, je ne croit pas que cette maladie ait bonne issue. A quoy monsieur Bouvard repondit : Ah Sire, Votre Majesté ne doit pas avoir cette opinion, ce ne sera rien s’il plaist à Dieu, il faut que Votre Majesté ait confiance en luy et aux remedes que nous vous ordonnons. Elle avoir estée fort inquieté la nuit, ne dormant point, ayant demandé à tous momens l’heure qu’il estoit et s’il ne seroit pas bientost jour. Elle fit meme tirer plusieurs fois les rideaux de son lit par le sieur Bontemps et fait ouvrir les fenestres par Antoine, estant tres inquieté dece que le jour ne venoit point pour ce lever et prendre l’air car il faisoit extremement chaux dans sa chambre qui estoit tout le jour pleine de monde et grand feu. Sur le midy, Elle prit un bouillon purgatif qui luy fit faire l’apres midy beaucoup d’evacuations, ce qui l’empescha de ne voir tout ce jour là personnes que ses domestiques, avec qui Elle s’entretenoit souvent de son mauvais estat. Le coucher se fit sans lecture, parce que S. M. se trouva fatigué du remede qu’Elle avoit pris.
Le jeudy premier may, le Roy se trouva tres incommodé toute cette nuit par une espece de collique, n’ayant que tres peu repossé, ayant eu une grande sueur par tout le corps [f. 194] et par les jambes. Il demanda à Tortilliere sur les trois heures du matin un linge pour les essuyer. Tortilliere le luy ayant donné, il ne put les essuyer lui mesme et dit à monsieur Bontemps de tenir la couverture levée un peu haute tandis que Tortilliere et Antoine luy frotteroient les jambes et les pieds, qu’il avoit tres mouillées. Sa Majesté, se voyant dans cette posture, fit reflexion sur l’etat où Elle se voyoit et leur dit : Mes amis, je suis d’une grande maigreur, mais c’est la volonté de Dieu. Effectivement, le Roy n’avoit plus que la peau colée sur les os : ses jambes et ses cuises etoient si menues que la seule grosseur des genouilx qui les faisoit remarquer, tout son corps avoit plustost la figure d’un squelete que d’un homme vivant. Tout ce jour se passa en apprehensions du mauvais succez de sa maladie. Sa Majesté ne laissoit pas cependant d’agir autant qu’Elle pouvoit, de tenir conseil avec ses ministres, ayant toujours eu l’esprit et le jugement fort sains. Sur le soir, Elle eut une petit toux seche qui l’incommoda extremement jusqu’à minuit, malgré tous les sirops que l’on luy donnoit, se faisant faire la lecture par le sieur Chicot, l’un de ses medecins ordinaires, lequel disoit souvent au Roy, qui estoit tres inquiete de l’issue de sa maladie : Sire, il faut que Votre Majesté ait patience et qu’Elle attendre avec tranquilité la volonté du Seigneur J. C., il est le maitre de notre vie et de notre mort. Pendant ce discours, le Roy s’endormit.
Le vendredy 2e may, Sa Majesté se trouva assez mal car il s’estoit eveillé plusieurs fois pendant la nuit, avoit demandé tres souvent quelle heure il estoit et quelle temps il faisoit. Antoine luy ayant repondu qu’il etoit trois heures et qu’il faisoit tres beau pour la saison, il demanda à boire et apres s’endormit jusqu’à huit heures du matin, qu’on luy presenta un bouillon dont il avoit bien besoin pour [f. 194v] humecter sa poitrine que la toux avoit fort dessechée, mais il ne vouloit point le prendre, disant qu’il n’en avoit plus besoin, mais il le prit par complaisance à la priere de la Reyne qui estoit presente. Ensuite, le Roy s’endormit jusqu’à cinq heures du soir. On en tira un bon augure parce que depuis six jours il n’avoit point eu de bon sommeil, et dit en s’eveillant mesme qu’il se sentoit mieux, mais qu’il estoit bien foible. Le sieur Bouvard, son premier medecin, luy ayant repondu que c’etoit parce que Sa Majesté ne prenoit pas assée de nourriture, Elle prit quelque alimens qu’on luy presenta sur le champ, mais Elle n’en prit qu’avec beaucoup de peine, n’ayant point d’appetit. Elle commanda sur le soir à monsieur de Souvray de redoubler les officiers de sa chambre, car ceux qui la servoient depuis le commencement de sa maladie, qu’ils n’avoient pas voulut quitter, ne pouvant plus resister aux veilles continuelles qu’ils avoient faites, et afin qu’ils se soulageassent les uns les autres, le Roy fit coucher dans son antichambre deux valets de chambre, un tapissier, un barbier, le porte chaire pour soulager les six garçons de la chambre qui estoient sur pied nuit et jour depuis la maladie du Roy.
Le samedy 3e may, le Roy se trouva le matin extremement mal. Toute les parties de son corps estoient tres douloureuses, ce qui obligea les medecins de faire entr’eux une consultation dans laquelle il fut resolu qu’en cas que le mal continua jusqu’au lendemain, il faudroit luy faire recevoir le saint sacrement, et cependant en faire avertir la Reyne afin qu’elle n’en fut point surprise. On en donna la commission à monsieur de Meaux, qui luy annonça cette triste nouvelle, dont elle fut tres etonnée, ne croyant pas que le Roy fut dans cet etat. Elle partit aussytost de son appartement et à son arrivée elle trouva le sieur Bouvard qui luy dit qu’il falloit [f. 195] attendre au lendemain pour en avertir le Roy. Elle luy demanda à qui il falloit en donner la commission, ne voulant pas s’en charger. Le père Dinet, confesseur du Roy, la prit avec peine, mais on peu dire que tant de precautions n’etoient pas necessaires pour porter Sa Majesté à cette sainte action car Elle y estoit tres preparée depuis longtemps. Cette journée se passa tres mal. Tout le monde etoit d’une grande consternation de voir le Roy si mal, qui diminuoit d’un jour à l’autre. Personne ne le pouvoit voir sans jetter des larmes. Mesme la Reyne, qui ne bougeoit du chevet de son lit, en rependoit à tous momens, car elle estoit outrée de douleur, et des ce moment ne voulut plus le quitter ny jour ny nuit. Pour cet effet, elle ordonna qu’on luy apporta un petit lit dans un petit cabinet qui estoit pres de la chambre du Roy afin de s’oter les inquietudes qu’elle avoit etant plus eloignée de l’appartement du Roy. L’apres diner, le Roy se trouva un peu plus tranquile que le matin et il receu une visite de messieurs les marechaux de Chatillon et de La Force, qui etoient de la religion pretendue reformée. Il fut bien aise de les voir, leur dit plusieurs choses obligeantes sur leurs actions et les exorta ensuite à quitter leur religion dans laquelle il ne pourroient faire leur salut, ajoutant qu’à la verité ils etoient de braves gens et d’un grand merite selon le monde, mais que selon Dieu il n’en estoit pas de mesme, que pur aller au ciel il n’y avoit pas deux voyes et qu’il n’y avoit point de salut hors de l’Eglise catholique, apostolique et romaine, à quoy ils les convia de faire reflexion. Le reste de ce jour se passa à l’ordinaire, où l’on fit la lecture jusqu’à ce que Sa Majesté fut un peu endormie.
Le dimanche 4e et le lundy cinquiesme may, le Roy n’avoit pas eté si fort tourmenté ces deux nuits. Il se trouva un peu mieux. On luy donna à son reveil des vouillons compossés qu’il eut bien de la peine à prendre, etant extremement degouté. Il ne [f. 195v] voulut voir personne que la Reyne car cette princesse etoit la seule consolation du Roy. Apres midy, le père Dinet vient voir Sa Majesté et luy dit : Sire, je me suis chargé d’une commission que j’ay prise et que je croit que vous ne trouverez pas mauvaise, qui est de proposer à Votre Majesté, qui a toujours souhaittée dans sa maladie, dont on ne peut sçavoir les suittes, de recevoir encore le saint sacrement du corps de Jesus Chrit. Le Roy receu cette nouvelle avec joye et sans emotion et dit : Mon pere, je vous suis bien obligé de la bonne nouvelle que vous m’aprenez, puis, levant les yeux au ciel : Seigneur, dit il, me voila pres à vous recevoir, rendez moy digne de cet honneur. Apres quoy tout le monde sortit. Le pere Dinet demeura seul avec Sa Majesté pour le confesser. Pendant ce temps, monsieur de Souvray fut en avertir la Reyne, qui etoit dans son appartement, qui arriva aussytost chez le Roy, tres surprise de cette nouvelle, ayant amenée messieurs les princes ses enfans, tous eploreez. Quand le Roy fut confessé, l’on les fit passer dans le cabinet du Roy, mais monsieur le duc d’Anjou, qui se mit à pleurer et à gronder de ce qu’il n’avoit pas aussy avec luy aucune de ses femmes de chambre, mais parce qu’il faisoit trop de bruit au Roy, on fut obligé de l’envoyer par Antoine avec madame de la Folaine, sa sous gouvernante, dans la gallerie du Roy. Alors monsieur de Meaux et le père Dinet entrerent dans la chambre pour disposer Sa Majesté à recevoir encore une fois le saint sacrement, qu’il avoit dejà receu dans le court de sa maladie. Apres qu’ils l’eurent veu dans la disposition d’une ame tout à fait chretienne et resignée à la volonté de Dieu, car leur ayant dit mille belles choses à ce sujet, monsieur de Meaux alla à la parroisse querir le saint sacrement accompagné du curé avec tout son clergé, où assista la Reyne, les princes et princesses avec beaucoup de personnes de la cour. Sa Majesté le receut avec une devotion tres exemplaire. Peu [f. 196] de temps apres, voulant estre seule, on fit sortit tout le monde. Alors, le Roy se fit donner le pupitre dont il se servoit quand il vouloit lire dans le lit et reciter les prieres qu’il avoit composées, qui avoient pour titre Vera christiana pietatis officia per chritianissimum regem Ludovicum tercium decimum ordinata. Il les recita pendant une bonne demye heure, que Sa Majesté scavoit par cœur tous les offices de chaque jour de la semaine, qu’il doit telle affaire qu’il eut, outre l’office votif tous les lundis, et celuy des morts tous les vendredys au soir, pour demander à Dieu la grace de bien mourir. Le reste du jour se passa tristement. Sa Majesté se trouva ny mieux ni plus mal.
Le mardy 6e may, le Roy se trouva au matin fort fatigué, toute la nuit, ce qui etoit un mechant augure, s’etant fait changer de scituation plusieurs fois, ce qui fit que Sa Majesté s’etoit trouvé mal à son reveil et ne prenoit plus aucuns alimens qu’à forces de prieres. Ce fut ainsy que toute la matinée se passa. L’apres midy, il luy prit un grand assoupissement qui dura jusqu’à onze heures du soir sans se reveiller, dont les medecins n’estoient pas contens de ce qu’il duroit si longtemps. On faisoit beaucoup de bruit dans la chambre pour l’eveiller, l’on luy tatoit le poulx qu’on luy trouvoit tres foible et intermitant. La peur qu’on eu qu’il ne mourut dans ce sommeil leur fit prendre la resolution de l’eveiller, mais il fut question d’en prendre la commission que chacun refusoit, ainsy la Reyne et les princes la donner tous au père Dinet, qui s’approcha aussitost du lit et par trois fois luy dit fort haut : Sire, Votre Majesté m’entend telle, qu’Elle se reveiller s’il luy plaist, il y a lontemps qu’Elle n’a pris de nourriture, les medecins ont peur que cela ne vous affoiblisse trop. A ces paroles, le Roy se reveilla en sursaut et dit, d’un esprit assez tranquille : Je vous entends bien, mon pere, et je ne trouve pas mauvais que vous m’ayez eveillé, mais ceux [f. 196v] qui vous y ont obligé scachant bien qu’il y a quelques jours que je n’ait peu dormir, et, s’adressant à M. Bouvard : Vous deviez l’empescher, M., et j’avoue que j’ay eu trop de complaisance de mestre trop fié aux remedes de la medecines. Sa Majesté ayant dit toutes ses choses avec un peu de challeur, ce qui l’avoit emu, ayant le visage tres rouge et les yeux eteincelens, ce qui obligea le pere Dinet de dire au Roy : Ah, Sire, il faut pardonner, Sa Majesté luy ayant repondu : Je leur pardonne de tout mon cœur afin de n’y plus songer. L’emotion que le Roy avoit eu luy ayant causé comme une espece de frisson, le soir, lorsqu’il receu une visite de madame d’Elbeuf et de mademoiselle sa fille, Sa Majesté leur temoigna beaucoup de joye de les voir, leur disant beaucoup de choses obligeantes jusques sur les dix heures du soir que le Roy s’endormit.
Le mercredy 7e may, le Roy se trouva assez bien à son reveil. On luy fit prendre de la gellée fondue pour luy humecter la poitrine qu’une espece de fievre interne qu’il avoit souvent luy avoit rendue fort seche et alterée. Il passa assé doucement toute la matinée. La Reyne, qui ne quittoit le Roy que fort peu, le vint voir sur le midy, l’exhorta à prendre une petite panade, à quoy il consenty volontiers, en disant : Je le veux bien, Madame, pour l’amour de vous. On luy apporta aussytost, il en prit quelques cuielleres qui l’obligea mesme de vomir beaucoup d’eaux avec de grands efforts. Sur les trois heures du soir, il appella la Reyne et luy dit : Madame, j’ay resolu de faire mon testament, quoyque je sois bien persuadé que vous executerés ponctuellement ma derniere volonté sans qu’elle fut ecrite. Ensuite, il dit à monsieur de Souvray d’envoyer chercher monsieur de La Vrilliere, secretaire d’Etat. Antoine le fut querir dans le moment. Etant arrivé, s’enferma quelque temps avec S. M. [f. 197] et le pere Dinet pour dresser ledit testament. Quant il fut fait, le Roy ce le fit lire et leur ordonna de le cacheter de armes de France, de le garder pour le mettre au jour apres son deceds.
Par ce testament, le Roy donne entr’autreschoses cent mil escus pour estre distribuées à ses officiers domestiques pour les recompenser de leurs bons services, Sa Majesté fait aussy quelques leges pieux comme à l’église de Saint Denis vingt mille ecus pour dire une basse messe journalliere, plus à l’eglise de Saint Germain en Laye 600 l. pour dire à perpetuité une messe haute à son intention toutes les années le jour de son deceds, donne en particulier aux six garçons de sa chambre, scavoir Antoine, Thisaine, Riviere, Tortilliere, Meunier et Cailteau chacun mil ecus pour leurs bons services. Ensuitte la Reyne, presente, se retira dans son appartement, outrée de douleur. Tout cela se passa sans que le Roy n’eut une grande emotion. Il se trouva tres mal. L’on fit sortir le monde de la chambre, à l’exception des officiers de services, monsieur de Meaux et du père Dinet, qui firent une lecture spirituelle qui dura jusqu’à dix heures, que Sa Majesté s’endormit mais avec de grandes agitations d’esprit et du corps. Toute cette journée ce passa tres mal ainsy que les jours precedans, en telle façon que l’on crut que le Roy n’iroit pas loin, ce qui dura ainsy jusqu’au samedy 9e may au soir.
Le dimanche 10e may, le Roy se trouva plus mal cette nuit, etant tombée comme en letargie ainsy qu’il avoit eue les jours predecents, ayant eu des inquietudes continuelles avec des grandes foiblesses qui luy prenoient tres souvent et ne voulant absolument plus prendre aucuns alimens. Les medecins desesperent alors de la maladie du Roy et prirent la resolution de luy faire recevoir l’extreme [f. 197v] onction, de peur qu’il ne survint quelqu’accident nouveau.
Monsieur de Souvray envoya tout aussytost Dubois, valet de chambre, avertir la Reyne et luy dire qu’il falloit qu’elle passa dans le cabinet du Roy, à cause de la grande foule de monde que le bruit de la prochaine mort du Roy avoit attiré. A cette nouvelle, la Reyne accourut incontinent et passa seule par la salle des gardes avec messieurs ses enfans, accompagnées de leurs gouvernantes, portées par les huissiers de la chambre, de peur que l’on ne les blessât dans la presse qui etoit tres grandes. On les fit entrer par le cabinet mais la Reyne ayant accourut devant, n’ayant voulu attendre personne, etoit demeurée seule dans la presse, criant : Faites moy place, s’il vous plaist, Messieurs. A ces paroles, monsieur le duc d’Usez, son chevalier d’honneur, la joignit, la fit passer avec bien de la peine dans la chambre, fut droit au lit du Roy qu’elle embrassa en retenant ses larmes le mieux qu’elle pouvoit pour ne le pas affliger. Pendant cela, monsieur de Meaux et le père Dinet preparerent tout ce qu’il falloit pour luy faire recevoir le saint sacrement de l’extrem onction, que Sa Majesé reçut avec une devotion toute particuliere, repondant mesme à toutes les prieres que l’on a coutume de dire, se decouvrant elle même les endroits où il falloit mettre les saintes huiles, faisant des elevations de cœur en levant les yeux au ciel, disant : Seigneur, que votre volonté soit faite, en presence de monsieur de Vantadour, chanoine de Notre Dame de Paris, personne d’une tres grande pieté qui venoit voir le Roy tres souvent, exhortant Sa Majesté d’avoir confiance en la misericorde de Notre Seigneur J. C. Il se retira les larmes aux yeux. Le reste du jour se passa dans une tres grande tristesse. Sur le soir, le Roy eut un vomissement fort violent jusqu’à dix heures, [f. 198] qu’il s’assoupit pour un peu de temps.
Le lundy 11e may, Sa Majesté se trouva fort affoiblye, la fievre luy avoit augmentée tres fort ces deux jours de plus en plus. On luy donnoit un peu de gellée fondue dans un verre courbé par le bout qu’on luy mettoit dans la bouche sans luy lever la teste pour luy humecter la poitrine. Tout son corps estoit si affoibli et si douloureux et decharné qu’on ne pouvoit le toucher sans luy faire beaucoup de mal. Sur le midy, le Roy demanda au sieur Bontemps sir la Reyne etoit chez elle. Le sieur Bontemps luy ayant repondu qu’elle estoit à la messe, il luy dit d’aller luy dire qu’apres la messe elle luy amenat messieurs ses enfans, qu’il vouloit leur donner sa derniere benediction. On ne peut pas douter l’affliction où estoit cette princesse. Elle amenat aussytost monsieur le Dauphin avec monsieur le duc d’Anjou. Ses enfans etoient tous consternez de voie le Roy leur père en cet etat, ne pouvant exprimer leur douleur que par leur larmes. C’est en cet endroit que l’on doit admirer la constance et la fermeté du Roy, en leur donnant sa benediction leur disant : Mes chers enfans, je prie le Seigneur qu’il vous benisse et qu’il vout ait en sa sainte garde, qu’il vous fasse la grace de vivre en bons princes chretiens, qu’ils eussent toujours beaucoup de respect et d’amité pour la Reyne leur mere. Ces paroles toucherent si fort ses deux enfans qu’il se mirent à pleurer et à gemir, de manière que le Roy fut obligé de faire signe de sa main de les oster de sa veue. La douleur qu’il avoit de les voir si touchées l’empescherent de pouvoir leur parler davantage. Sur le soir, S. M. demanda au père Dinet où etoit M. Bouvard, son premier medecin, qu’il ne voyoit point. Luy ayant repondu : Sire, il n’ose parroitre devant Votre Majesté de peur de luy deplaire. Ensuite, le Roy le fit venir et luy dit : M. Bouvard, je vous pardonne de bon cœur, je suis tres faché de vous avoir peu donner quelque chagrin pendant ma maladie, en luy donnant sa main à baiser. Ensuite, on fit [f. 198v] prendre un petit bouillon au Roy, qui etoit tres foible. Il s’endormit la bouche tres ouverte et les yeux un peu de travers. Alors arriva monsieur le Dauphin et monsieur le duc d’Anjou, accompagnez de leurs gouvernantes et de messieurs de Vendosme et de Vivonne, lequel demanda à M. le Dauphin sy il avoit bien remarqué la posture qu’avoit le Roy qui dormoit pour s’en ressouvenir quelque jour. Monsieur le Dauphin luy répondit en soupirant, les larmes aux yeux, qu’il l’avoit bien remarqué et que son bon papa avoit la bouche un peu de travers et l’œil gauche plus tourné que le droit. M. de Vivonne fut fort surpris de cette remarque, aussy bien que M. de Vendosme et madam de Lansac, sa gouvernante, qui luy dit : Monsieur, n’en parlez plus, car cela l’affligeroit trop. On le remena dans son appartement avec peine, ne voulant point sortir de la chambre du Roy. Dans ce temps, Sa Majesté ayant apperceu monsieur le Prince, à qui il dit : Mon cousin, pendant mon sommeil, j’ay revé que monsieur le duc d’Anguien, votre fils, etoit venu aux mains avec les ennemis, que le combat avoit eté tres rude et tres opiniatre, que la victoire avoit eté longtemps balancée et que cependant elle nous estoit demeurée avec le champ de bataille. Monsieur le Prince luy repondit que cela pouvoit bien arriver. En effet, elle arriva le 19e may ensuivant, que la bataille de Rocroy se donna et fut gagnée sur les Esoagnols et sur les Flamans par monsieur le duc d’Enguien.
Le mardy 12e may, le Roy se trouva tres mal. A son reveil, les medecins luy taterent le poulx. L’ayant trouvé tres foible, apprehendant que ce ne fut le froid de la mort. La Reyne voulut passer la nuit aupres du Roy son cher mary mais monsieur de Souvray, la voyant saisie de douleur, la pria de ne point veiller, et luy dit qu’il luy feroit souvent scavoir des nouvelles de Sa Majesté. Ainsy elle se [f. 199] laissa gagner par ses raisons. Il la conduisit à son appartement éclairée par Antoine et Tiffaine, garçons de la chambre, mais sur les deux heures apres minuit la Reyne, estant tres inquiete de scavoir l’estat où le Roy estoit, elle envoya à monsieur Bontemps, premier valet de chambre de Sa Majesté de quartier, mademoiselle Fillandre, sa premiere femme de chambre, pour en estre informée. S’etant tous deux approchés du lit du Roy, l’ayant entendu remuser, en tirant son rideau, accompagné de mademoiselle Fillandre, luy dit : Sire, la Reyne envoye scavoir des nouvelles de Votre Majesté avant que de s’endormir pour en etre informée. Le Roy se retourna et luy dit : Vous direz à la Reyne : comme un homme qui mourra bientost, puisque c’est la volonté de Dieu. La damoiselle Fillandre alla rendre réponce à la Reyne, mais elle ne la rendit pas telle qu’elle étoit, crainte de luy redoubler ses douleurs. Toute cette journée se passa avec de grandes appréhensions de la mort prochaine du Roy.
Le mercredy 13e may, le Roy fut le marin comme desesperé des medecins, qui ne scavoient plus de remedes à luy faire pour le soulager dans ses grandes douleurs qui augmentoient dans toutes les parties de son corps, car il ne pouvoit plus rien prendre qu’avec peine. On luy presenta un bouillon, qu’il prit un peu par complaisance, à la priere de la Reyne et de ses officiers, qui estoient tres consternez de voir le Roy leur maitre qui alloit finir dans peu sa vie et son regne. Sur les dix heurs du matin, on luy fit prendre une portion cordiale que la Reyne elle-même luy donna, ce qu’il voulut bien prendre à sa consideration, afin que cette portion luy peu fortifier l’estomach, mais le Roy se trouva dans une si grande deffaillance de toutes les parties de son corps, dont les meaux s’augmentoient si fort qu’on ne croyoit pas que Sa Majesté deus passer la journée. Apres estre un peu revenue de cette deffaillance, [f. 199v] ou pour mieux dire de cette evanouissement, on lui presenta un bouillon qu’elle refusa absolument, disant : Mes amis, laissez moy mourir en repos. Dans ce temps arriva monsieur le Dauphin avec monsieur son frere, furent dans la gallerie du Roy avec leurs gouvernantes. Le sieur Dupont, huissier de la chambre, qui portoit monseigneur le Dauphin, luy dit par forme de conversation : Monseigneur, si Dieu disposoit du Roy vostre bon papa, voudriez vous bien estre Roy à sa place. Ce petit prince repondit, les larmes aux yeux : Non, je ne veux pas que mon bon papa meure, car, s’il mourroit, je me jetterois dans le fossé du château. Cette reponse surprit bien toute la compagnie, ne pouvant exprimer sa douleur que par cette action. Cela fit dire à madame de Lansac, sa gouvernante : Monsieur, il ne faut plus luy en parler, il me l’a aussy dit deux fois, et si par malheur il s’etoit trouvé seul, il auroit donné de la peine. Elle ordonna qu’on ne le quitta plus et qu’on le tint toujours par les cordons de sa robe. Peu de temps apres, le Roy sommeilla jusques sur les six heures du soir, qu’il demanda à la Reyne, qui estoit dans son appartement, pour qu’elle luy amena messieurs ses enfans, leur voulant encore donner sa derniere benediction. Estans arrivés au chevet du lit du Roy, s’estans jettés à genoux, le Roy leur donna sa benediction avec ses sentimens d’une ame aussy veritablement chretienne que la sienne, et leur fit une exhortation pleine de tendresse en presence des princes et princesses du sang et de toute la cour. Sur le soir, Sa Majesté voulant estre seule avec les eveques de Meaux, de Lizieux, les peres Dinet, de Vantadour et Vincent, qui voyoient que le Roy diminuoit toujours, l’exhortant à combatre pour l’eternité. En autre, le père Dinet luy fit un discours fort consolent à peu pres en ces termes : Sire, les souffrances et les maladies doivent estre regardées par les chretiens comme autant de faveurs de la [f. 200] misericorde de Dieu, par lesquelles il purifie les eleus dans le temps pour les rendre dignes de l’eternité. Votre Majesté ayant souffert avec autant de patience les douleurs d’une aussy longue maladie, n’a t elle pas lieu de tout esperer de cette misericorde qui ne l’a frappé icy bas que pour la detacher du monde, luy decouvrir le neant du monde, et la preparer à quitter genereusement la vie et une couronne perissable pour en acquerir une immortelle. Ce sont là, Sire, les desseins de Dieu sur Votre Majesté, qui a voulu luy epargner par de longues souffrances les peines qu’il faudroit endurer dans le purgatoire pour se purifier de ses fautes avant que de pouvoir entrer dans le ciel. Voilà, Sire, quelle doit estre l’esperance et la consolation que doit avoir Votre Majesté. Laquelle luy répondit d’un ton ferme : Mon père, je m’estimerois bien heureux si le Seigneur ne me laissoit qu’un siecle d’années en purgatoires. Je croirois qu’il me feroit une grande grace. Ce discours fut interrompu par la Reyne, qui arriva dans ce moment. Elle ne bougeoit jour et nuit du chevet du lit du Roy, et n’en sortoit que lorsqu’il falloit vuider le bassin qu’il avoit toujours sous luy, et mesme elle vouloit y demeurer quoyqu’il en sortit des exhalaisons assez mauvaises, ce qu’elle souffroit avec une patience incroyable, le Roy etant souvent obligé de la faire sortir en luy disant : Madame, je vous prie de passer dans mon cabinet tandis que l’on me changera car il sent mauvais pres de mon lit, ce qui obligea Dubois, valet de chambre, de prendre la liberté de luy presenter une petite bouteille d’essence de jassemin qu’elle accepta en le remerciant. Sur le minuit, le Roy se trouva tres mal, demandant souvent l’heure qu’il etoit et s’il seroit bientost jour. La Reyne etoit demeurée dans un fauteuil dans le cabinet du Roy, n’ayant pas voulu s’en aller chez elle, ce qui obligea monsieur de Beaufort et monseur de Souvray, qui se reposoient sur un canapée, voyant cette princesse si fatiguée et outrée [f. v] de douleur, d’aller se reposer dans son appartement, ce qu’elle fit en les priant de luy faire scavoir des nouvelles du Roy tres souvent.
Sur les six heures du matin due jour du mois de may, feste de l’Assencion de Notre Seigneur, le Roy appella le sieur Courrat, l’un de ses medecins ordinaire, luy dit : Monsieur, tirez moy le bras que j’ai hors du lit sans luy dire pourquoy, ce que fit le sieur Courret pour le contenter, et luy remit dans le lit. Ensuite le Roy se tourna vers les medecins et leur dit : Messieurs, croyez vous que je puisse aller jusqu’à demain, je serois bien aise d’y aller sy c’etoit la volonté de Dieu, le vendredy m’a esté bien souvent heureux, ayant remarqué que j’y ai gagné plusieurs victoires. Les medecins luy ayant dit qu’ils n’en n’estoient pas assurées, ils le considererent de tous costez et, l’ayant trouvé en tres mauvais etat, ils dirent que, si son redoublement le prenoit bien violemment, il y auroit à craindre qu’il n’y peut resister, n’ayant pas assez de force pour pouvoir le supporter.
Dans ce temps, Sa Majesté ordonna qu’on ouvrit les rideaux de son lit et les fenetres de sa chambre. On s’apperceut aussytost que sa veue etoit egarée, ce qui fit croire que la nature deffailloit. Le Roy demenda la messe, où il ne se trouva que peu de monde, parce que l’on la dit plus matin que coutume. Ce fut là qu’on remarqua sa grande resignation à la volonté du Seigneur. Apres la messe, Elle fit faire la lecture par le sieur Lucas dans la vie de Jesus Christ traduite en françois par le père Bernardin de Gevres de Montreuil. Pendant cette lecture, le Roy s’asoupit. S’estant trouvé tres fatigué et foible quand il fut revenu de ce sommeil, il y arriva une toux tres considerable. On luy donna du petit lait couppé pour [f. 201] luy pouvoir adoucir, remede tres inutil à ce mal qu’il prit avec bien de la peine, meme à la priere de la Reyne et de ses officiers, ayant pensé meme en estre suffloqué, car etant aussy dans une posture contrainte à cause qu’on luy avoit levé la teste pour le prendre. Ayant perdu l’haleine, comme s’il avoit eté evanoui, et auroit rendu l’esprit si on ne l’avoit pas remis au plustost. M. Boubard luy ayant taté le poux, luy dit, la larme à l’œil : Je crois, Sire, que ce sera bientost que Dieu delivrera Votre Majesté des peines de ce monde car on ne vous trouve plus guere de poulx. A ces paroles, le Roy dit sans s’emouvoir : Mon Dieu, faite moy misericorde, les yeux elevés vers le ciel, haussant la voix : Seigneur, que votre volonté soit faite, je suis prêt à souffrir pour l’amour de vous et pour la remission de mes pechez, et, se tournant ensuite vers messieurs de Meaux, de Lizieux, de Vantadour, le pere Dinet et d’autres ecclesiastiques qui estoient presens, leurs dit : Messieurs, je vous prie de ne me point abandonner dans cette occasion où il y va de mon salut eternel. La Reyne, qui etoit dans le cabinet, tres espleurée, estant venue, elle se jetta sur le lit du Roy en l’embrassant, les larmes aux yeux, si tendrement qu’on fut obligé de l’aracher de force, que monsieur de Souvray l’emmena dans son appartement, en faisant des cris qu’on entendoit de tous les cotez du château. Le Roy, luy ayant demandé pardon des chagrins qu’il avoit pu luy causer, continua ses adieux à ses enfans, aux princes et princesses du sang et ministres d’Etat, aux officiers de sa chambre, de sa garde robbe, de la bouche, du gobelet, et autres de sa Maison qui se trouverent presens, leur reiterant qu’il etoit faché de leur avoir pas fait autant de bien qu’ils en meritoient pour les bons services qu’ils luy avoient rendus, dont il etoit tres content, mais ce qui peut servir d’exemple aux roys, princes et grands seigneurs de ne pas attendre à la mort à [f. 201v] recompenser leurs officiers et domestiques, de n’en pas laisser à d’autres la commission qui fort souvent ne se mettent guere en peine d’efectuer leurs volontés. Ensuite, le Roy tira hors du lit sa main qu’il leur donna à baiser les uns apres les autres, la mouillant de leurs larmes. Sa Majesté fut si sensible à leurs peines qu’il retira sa main pour ne les plus voir. En fut advertir la Reyne, qui estoit dans son appartement, accablée de douleur. Elle amena messieurs ses enfans, que le Roy demanda à voir encore une fois. Sa Majesté leur recommanda plusieurs choses sur leur religion et à la Reyne d’avoir bien soin de l’education de ses enfans, meme aux princes d’avoir bien du repect et d’amitié pour la Reyne et pour ses enfans. Le Roy ordonna de les remener dans leur appar

Donation par Philippe Auguste aux religieuses de Saint-Cyr de la dîme du pain et du vin dépensés par le couple royal pendant leurs séjours à Saint-Germain-en-Laye et à Poissy

« Philippus Dei gratia Francorum rex. Noverint universi ad quos littere presentes pervenerint quod moniadibus Sancti Cyrici, ob anime nostre et anime patris nostri remedium, donavimus decimam in perpetuam habendam totius panis et vini quo nos et regina expendemus apud Sanctum Germanum in Loya aut apud Pissiacum, dum ibidem fuerimus. Quot ut ratum sit atque firmum, presens scriptum sigilli nostri auctoritate communimus. Datum apud Sanctum Germanum in Loya, anno ab incarnatione Domini M C LXXXVo. »

Paiements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes royaux

[f. 1v] Computus ballivorum Franciae de termino Omnium Sanctorum, anno [millesimo ducentesimo] octogesimo quinto
[…]
[f. 1] Monachi Sancti Germani in Laya, pro medietate, VII l.
[…]
Personae XLIIII cuilibet XII d. per diem, de hoc termino, cuilibert VI l. XVII s.
[…]
Concergius Sancti Germani in Laye
[…]
[f. 8] Expensa Sancti Germani in Laya
Pro gagiis fontenarii, pro tertio, VI l.
Pro merreno empto pro priore Sancti Germani in Laye
Pro merreno empto pro torculario de Musterolo, XIII l.
Item pro vectura et operaria trium torcularium, XXII l. XIX s. I d.
Pro operibus Nigellae et fonte, LII s.
Pro operibus Magni Castelleti, XIX l. IX s V d.
Pro operibus Parvi Castelleti et muris ibidem retinendis et sustinendis, XXV l. XI s. VI d.
Pro operibus Longi Campi per magistrum Odonem de Musterolo, XVIII l. XVIII s. VI d.
Pro operibus domorum Vallium, XV s.
Pro operibus domorum Sancti Germani in Laya, LVII l. XIII s. IIII d.
Item per concergium, XVIII l. IX s. III d.
Pro operibus domorum de Livriaco, VII l. V s.
Pro torcularibus de Livriaco, pro merreno et vectura, et operaria, XVI l. XI s. VI d.
Pro patibulo Parisiensi, pro carpentaria et maconaria, IIc XXX l. XX d. »

Paiements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes ordinaires de l’Hôtel du roi

« [tablette 4 verso]
Lune sequenti [27 novembre], apud Sanctum Germanum in Laia, et regina
Panis : 25 l. 18 s.
dinerium : 18 s.
regine : 12 s.
vectura : 74 s. 4 d.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 70 l.
scancionaria : 56 s.
vectura : 65 s. 10 d.
vadia : 16 s. 1 d.
garnisio : 2 mod.
Coquina : 98 l. 16 s.
rex et regina : 36 l. 10 s. 9 d.
vadia ut supra
Cera : 48 l. 18 s. 9 d.
fructus : 8 l. 16 s. 6 d.
vectura : 35 s. 6 d.
regine : 72 s.
vadia ut supra
Avena : 32 l. 16 s.
fenum : 7 l. 18 s.
literia : 7 l. 13 s.
marescalcia : 32 s.
vectura : 22 s.
vadia ut supra
Camera : 28 l. 9 s.
regina : 64 s.
liberi : 4 l. 8 s.
vadia ut supra
Martis sequenti [28 novembre], ibidem, et regina
Panis : 28 l. 8 s. 5 d.
vectura : 56 s. 8 d.
clerici : 6 s. 4 d.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 54 l. 0 s. 11 d.
scancionaria : 55 s.
vectura : 45 s. 6 d.
vadia : 16 s. 1 d.
garnisio : 5 mod. 8 sext.
cellarium Pissiaci : 15 mod. 6 sext.
Coquina : 115 l. 6 s. 6 d.
rex et regina : 25 l. 19 s. 7 d.
vadia ut supra
Cera : 47 l. 2 s. 6 d.
fructus : 8 l. 12 s. 10 d.
vectura : 21 s. 5 d.
regine : 56 s. 8 d.
vadia ut supra
Avena : 31 l. 18 s. 4 d.
fenum : 7 l. 13 s. 6 d.
marescalcia : 33 s. 8 d.
vectura : 32 s.
vadia ut supra
Camera : 26 l. 12 s. 4 d.
regina : 4 l. 5 s.
liberi : 24 s.
vadia ut supra
Mercurii vigilia Sancti Andree [29 novembre], ibidem, et regina
Panis : 25 l. 6 s. 6 d.
dinerium : 13 s.
regine : 15 s.
mappe : 5 s.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 22 l. 4 s. 3 d.
scancionaria : 41 s. 6 l.
vectura : 40 s.
vadia : 17 s. 6 d.
garnisio : 5 mod. 4 sext.
expense magistrorum per 3 dies apud Asnerias : 16 l. 15 s. 3 d.
Coquina : 97 l. 8 s. 9 d.
rex et regina : 50 l. 12 s. 6 d.
vadia [ut supra]
Cera : 32 l. 17 s. 9 d.
fructus : 8 l. 6 s.
vectura : 5 s. 9 d.
vadia : 8 s. 1 d.
Avena : 32 l. 12 s. 6 d.
fenum : 6 l. 18 s. 9 d.
marescalcia : 31 s. 4 d.
vectura : 28 s. 10 d.
vadia ut supra
Camera : 25 l. 12 s. 4 d.
regina : 78 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra
Jovis, festo sancto Andree [30 novembre], ibidem, et regina
Panis : 34 l. 0 s. 3 d.
dinerium : 7 s.
vectura : 43 s. 9 d.
vadia ut supra
expense magistrorum per 3 dies apud Asnerias : 8 l. [13 s. 10 d.]
Vinum : 80 l.
scancionaria : 60 s.
vectura : 54 s.
vadia ut supra
[cellarium] : 16 [mod. 6 sext.]
[tablette 5 recto]
Coquina : 128 l. 10 s. 11 d.
rex et regina : 33 l. 19 s. 4 d.
expense magistrorum : 33 l. 9 s. 2 d.
Cera : 50 l. [10] s. 11 d.
fructus : 8 l. 16 s.
vectura : 18 s. 9 d.
vadia ut supra
expense magistrorum : 13 l. 12 s. 8 d.
Avena : 30 l. 18 s. 10 d.
Fenum : 7 l. 15 s. 4 d.
marescalcia : 28 s. 4 d.
vectura : 26 s. 7 d.
vadia ut supra
Camera : 25 l. 16 s. 4 d.
regina : 76 s.
liberi : 31 s.
vadia ut supra
expense magistrorum apud Asnerias : 4 l. 16 s. 0 d.
Veneris post Sanctum Andream [1er décembre], ibidem, et regina
Panis : 23 l. 2 s. 9 d.
vectura : 23 s. 8 d.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 65 l. 17 s. 9 d.
scancionaria : 43 s. 3 d.
vectura : 49 s. 6 d.
vadia ut supra
garnisio : 2 mod. 2 sext.
Montispessulani : 1 mod. 8 sext.
cellarium Pissiaci : 9 mod.
Coquina : 98 l. 17 s. 6 d.
rex et regina : 40 l.
vadia : 28 s. 9 d.
Cera : 41 l. 12 s. 3 d.
fructus : 8 l. 15 s.
vectura : 15 s. 4 d.
vadia ut supra
Avena : 31 l. 14 s. 5 d.
fenum : 6 l. 18 s. 11 d.
marescalcia : 32 s.
vectura : 34 s. 8 d.
vadia ut supra
Camera : 26 l. 11 s. 10 d.
regina : 78 s.
liberi : 27 s.
vadia ut supra
Sabbato sequenti [2 décembre], ibidem, et regina
Panis : 29 l. 14 s.
vectura : 21 s. 6 d.
mappe : 4 s.
vadia : 12 s. 9 d.
Vinum : 69 l. 7 s.
scancionaria : 48 s. 6 d.
vectura : 60 s. 2 d.
vadia : 15 s. 6 d.
garnisio Montispessulani : 2 mod. 4 sext.
cellarium Pissiaci : 7 mod. 4 sext.
Coquina : 100 l.
rex et regina : 44 l. 0 s. 12 d.
vadia ut supra
Cera : 51 l. 12 s. 11 d.
fructus : 8 l. 12 s. 6 d.
vectura : 12 s. 8 d.
vadia ut supra
Avena : 30 l. 12 s. 7 d.
fenum : 7 l. 3 s. 4 d.
marescalcia : 33 s. 11 d.
vectura : 28 s. 9 d.
vadia ut supra
Camera : 26 l. 6 s. 4 d.
regina : 75 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra
Dominica sequenti, post Sanctum Andream [3 décembre], ibidem, et regina
Panis : 31 l. 3 s. 7 d.
vectura : 23 s. 8 d.
dinerium : 8 s.
vadia : 16 s. 9 d.
Vinum : 76 l. 18 s. 6 d.
scancionaria : 53 s. 3 d.
vectura : 62 s. 16 d.
vadia : 15 s. 6 d.
garnisio Montispessulani : 2 mod. 6 sext.
Coquina : 120 l. 42 s. 1 d.
rex et regina : 21 l. 6 s. 8 d.
vadia ut supra
Cera : 47 l. 2 s. 6 d.
fructus : 8 l. 9 s. 6 d.
vectura : 15 s. 3 d.
vadia ut supra
Avena : 29 l. 13 s. 7 d.
fenum : 7 l. 14 s.
literia : 76 s.
marescalcia : 32 s.
vectura : 28 s. 4 d.
vadia ut supra
Camera : 25 l. 14 s. 4 d.
regina : 4 l. 5 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra
Lune sequenti [4 décembre], ibidem, et regina
Panis : 29 l. 12 s. 7 d.
vectura : 28 s.
ligna : 4 s.
regine : 13 s. 8 d.
vadia : 13 s. 11 d.
Vinum : 74 l. 12 s. 11 d.
scancionaria : 42 s. 9 d.
vectura : 53 s. 10 d.
vadia : 14 s. 5 d.
Coquina : 96 l. 7 s. 6 d.
rex et regina : 28 l. 6 s. 11 d.
vadia ut supra
Cera : 50 l. 2 s. 11 d.
fructus : 8 l. 14 s. 8 d.
vectura : 6 s. 4 d.
vadia ut supra
Avena : 7 l. 14 s.
fenum : 6 l. 17 s. 8 d.
marescalcia : 32 s. 6 d.
vectura : 28 s. 8 d.
avena garnisio Pissiaci : 5 mod. : 7 s. 6 d. 22 l. pro sext
Camera : 25 l. 19 s. 10 d.
regina : 78 s.
liberi : 28 s.
vadia ut supra »

Quittance donnée pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tous que je Guillaume de Maule, paieur des œuvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de Françoys Chanteprime, receveur general des aidez ordonnez pour la guerre, la somme de VIIIc frans d’orz pour ce present mois d’aoust pour tourner et convertir es dictes œuvres sur un mandement du Roy nostre sire faisant mancion de la somme de IIIIm frans d’or donné le XVIe jour de may l’an mil CCC IIIIxx, de laquelle somme de de VIIIc frans d’or dessus dicte je me tienz pour bien paié et en quitte le Roy nostre sire, ledit receveur et tous autres a qui il peut et doit appartenir. En tesmoing de ce, j’ay scellee ceste presente quittance de mon propre seel le XIIe jour d’aoust l’an dessus dit.
G. de Maule »

Quittance donnée par le concierge du château de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Sachent tous que je Le Galoys de Guiry, escuier, concierge du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de honnorable homme et saige Guillaume Ame, receveur de Paris, la somme de onze livres huit solz parisis qui deubz m’estoyent a cause des gaiges de mon dit office pour les termes de la Chandelleur IIIIxx et XVI et Ascension IIIIxx et dix sept dernier passés, de laquelle somme de XI l. VIII s. p. je me tieng pout content et en quitte led. receveur et tous autres. Donné soubz mon seel le premier jour de decembre l’an mil CCC IIIIxx et dix sept. »

Quittance donnée par le concierge de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Sachent tuit que je Pierre de Guyry dit le Galais, escuier, concierge du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de honorable homme et saige Jehan de la Cloche, receveur de Paris, la somme de onze livres huit solz parisis qui deubz m’estoient a cause des gaiges de mon dit office pour les termes de Chandeleur et Ascencion derniers passés, de la quelle somme de XI l. VIII s. p. je quicte ledit receveur et tous autres. Donné soubz mon scel le XXVIIIe jour de juing l’an mil CCCC.
Guiry »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Sachent tout que nous Loys d’Espoy, chevalier, capitaine de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de Pierre Surreau, receveur general de Normandie, la somme de huit cens trente deux livres sept solz unze deniers tournois en prest et payement des gages et regards de nous, deux autres hommes d’armes a cheval, trois a pié et de dix huit hommes de trait de nostre retenue pour la sauvegarde dud. lieu de Saint Germain pour les cinq pars de deux quartiers d’an commençans le XXXe jour de mars et finis le XXVIIIe jour de septembre darrenier passez incluz, desservis par iceulx deux quartiers dont deux monstres ont esté faites, la premiere le XXVIIe jour de juing darrenier passé et l’autre le second jour dud. mois de septembre, en laquelle somme sont comprins dix livres sept solz tournois qui rabatus nous ont esté par led. receveur general pour certaines guaingues de guerre faites par aucuns des gens de nostre retenue dud. Saint Germain et de nostre capitainerie de Poissy, les parties contenues en certaine certification par nous sur ce baillee, lesquelles gens d’armes et de trait nous prometons bien et deuement payer de leursd. gaiges et regards pour lesd. cinq pars d’iceulx deux quartiers et chacun d’iceulx par testes sans fraude, et la VIe partie desd. gages et regars desd. deux quartiers selon l’ordonnance du Roy nostre sire et de monseigneur le regent est demeuree en reste. De laquelle somme de VIIIc XXXII l. VII s. XI d. t. nous sommes contens et bien paiez, et en quitons par ces presentes le Roy nostredit seigneur, led. receveur et tous autres. En tesmoing de ce nous avons scellé ces presentes de nostre scel le XIIe jour de novembre l’an mil CCCC et trente deux.
Gadez »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Nous Loys d’Espoy, chevalier, cappitaine de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de Michiel Durant, receveur general de Normandie, la somme de sept cens soixante deux livres six solz six deniers tournois en prest et paiement des gaiges et regards de nous, deux lances a cheval, sept a pié et trente archers de nostre retenue pour la sauvegarde, seurté et deffense dud. lieu de Saint Germain desserviz pour ung quartier d’an commencé le XXIXe jour de juing CCCCXXXIIII et fini le XXVIIe jour de septembre ensuivant derrenier passé tous incluz, dont monstres ont esté faites avec les gens de nostre retenue de Poissy le XXVIe jour d’aoust aussi derrenier passé par devant Lienard Legendre, lieutenant du prevost de Poissy, et Raoulin Chaalon, sergent audit lieu, present Jehan Patrillat, contreroleur de lad. garnison, ad ce commis, en laquelle somme sont compris, qui rabatu nous ont esté par led. receveur general, soixante quinze livres neuf solz six deniers tournois pour les gaiges et regard dud. contreroleur comme lance a cheval et ses deux archers, qui sont du nombre dessusd., desserviz par led. quartier d’an, lesquelz contreroleur et sesd. deux archers seront paiez par led. receveur general ainsi qu’il appartiendra, toutes lesquelles gens d’armes et de trait, excepté led. contreroleur et sesd. deux archers, nous promectons paier bien et deuement, sans fraude, chacun par teste, de leursd. gaiges et regards pour led. quartier d’an, et avec ce certiffions que durant icellui quartier toutes lesd. gens d’armes et de trait ont bien et deuement servy le Roy nostre seigneur a la garde, tuission et deffense de lad. place et autrement, et que par eulx n’ont esté faictes aucunes vacacions ne faultes de service durant icellui, ne aussi aucuns gaings de guerre en prinse de prisonniers, chevaulx, bestaulx en butins ne autrement, dont au Roy nostre dit seigneur ne a nous appartreigne aucun droit. De laquelle somme de VIIc LXII l. VI s. VI d. t. nous nous tenons pour content et bien paié et en quictons le Roy nostred. seigneur, led. receveur general et tous autres. En tesmoing de ce, nous avons scellé ces presentes du scel de noz propres armes le VIIIe jour de novembre l’an mil CCCC trente quatre. »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour les gages de ses hommes accompagnant le régent

« Nous Jehan, sire de Talbot et de Furnevalle, cappitaine de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de Michiel Durant, receveur general de Normendie, la somme de deux cens quatre vingtz dix sept livres dix huit solz quatre deniers tournois en prest et paiement des gaiges et regars de dix lances a cheval, archers a cheval de nostre retenue aud. lieu de Saint Germain, a desserviz pour un mois pour acompaigner et conduire monseigneur le gouvernant et regent de France, duc de Bedford, ou voyage qu’il fait presentement de Rouen a Paris, dont monstres ont esté faittes a Mante le jour d’uy par devant Guillaume Hermen, escuier, et Raoulin Fonice, a ce commis, de laquelle somme de IIc IIIIxx XVII l. XVIII s. IIII d. t. nous nous tenons pour contens et bien paiez et en quictons le Roy nostred. seigneur, led. receveur general et tous autres, tesmoings nostre scel cy mis le XIIIIe jour de decembre l’an mil CCCCXXXIIII »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Sachent tous que nous François de Surienne dit l’Arragonnois, chevalier, cappitaine de Saint Germain en Laye, confessns avoir eu et receu de Pierre Bailli, receveur general de Normendie, la somme de trois cens livres tournois en prest et payement des gaiges de soixante hommes d’armes a cheval sans regards, nostre personne non comprise, et de soixante archers de nostre retenue pour la sauvegarde dudit lieu de Saint Germain, desserviz par dix jours commençans le XIXe jour de juing darrenier passé et finis le XXVIIIe jour d’icellui mois incluz, dont monstres ont esté faictes le XIXe jour de may aussi darrenier passé par devant Jehan de Secaulx, lieutenant de Guillaume Sider, escuier, nagaires cappitaine dudit Saint Germain, et Andry de Villiers, contrerolleur de la garnison d’icellui lieu de Saint Germain, a ce commis, en laquelle somme sont compris qui rabatus nous ont esté par ledit receveur vint six solz huit deniers tournois pour vacacions et faultes de services faictes par plusieurs desd. gens d’armes et de trait, les parties contenues ou contrerolle sur ce fait par ledit contrerolleur, item six livres traize solz quatre deniers tournois a quoy montent les gaiges dudit contrerolleur au pris appartenant a lance a cheval sans regart et de deux archers de sa compaignie du nombre dessusd. desserviz par lesd. X jours dont il sera paié a part par ledit receveur en la maniere acoustumee, et est assavoir que tant sur la somme de IIIc l. t. dessusd. que sur autres sommes qui deues nous estoient ledit receveur nous a semblablement rabatu deux cens quatre vings dix neuf livres trois solz quatre deniers tournois par l’ordonnance de messieurs les tresoriers de Normendie pour partie de la somme de IIIc IIIIxx LXV l. t. a nous paiee par led. receveur pour entretenir les gens de nostre compaignie ou voyaige que nous avons fait ou mois d’aoust darrenier passé en la compaignie de messieurs de Somerset et de Dorset pour le secours de Meaulx lors assegé par les adversaires du Roy nostre seigneur, et du surplus d’icelle somme de IIIc IIIIxx LXV l. t., montant IIIIxx XV l. XVI s. VIII d. t., ne nous a esté fait aucun rabaiz par l’ordonnance desd. tresoriers pour ce que a tant montent les regards pour XV jours de quarante lances a cheval que nous avons menez aud. secours et plus grant nombre de lances oultre les archers, lesquelz selon nostre endenture de lad. cappitainerie doivent prendre gaiges et regards entiers quant ils servent aux champs le Roy nostred. seigneur, lesquelles gens d’armes et de trait, excepté lesd. contrerolleur et ses deux archers, nous promectons bien et deuement paier de leursd. gaiges et chacun d’eulx par testes sans fraulde, de laquelle somme de trois cens livres tournois nous sommes contens et bien paiez et en quictons par ces presentes le Roy nostred. seigneur, led. receveur general et tous autres. En tesmoin de ce, nous avons scellé ces presentes de nostre scel le XXe jour d’octobre l’an mil CCCC trente neuf.
De Villiers »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Sachent tous que nous François de Surienne dit l’Arragonnoys, chevalier, cappitaine de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de Pierre Baille, receveur general de Normendie, la somme de deux mil sept cens livres tournois en prest et paiement des gaiges de soixante hommes d’armes a cheval et soixante archers de nostre retenue pour la sauvegarde dud. lieu de Saint Germain desserviz par trois mois començans les XXIXe jour de decembre et finis le XXIXe jour de mars darrenier passez incluz, dont monstres ont esté faictes le IIIe jour dudit mois de mars par devant Robert Hedouyn et Andry de Villiers, contrerolleur de la garnison dudit lieu de Saint Germain, a ce commis, en laquelle somme sont comprins qui rabatus nous ont esté par ledit receveur c’est assavoir soixante quatorze livres tournois pour vacacions et faultes de services faictes par plusieurs desd. gens d’armes et de trait, les parties contenues ou contrerolle sur ce fait, et soixante livres tournois pour les gaiges dudit contrerolleur et de deux archers de sa compaignie du nombre dessusd. desserviz par lesd. trois mois dont il sera paié a part par led. receveur general en la manière acoustumee, lesquelles gens d’armes et de trait, excepté ledit contrerolleur et ses deux archers, nous prometons bien et deuement paié de leursd. gages et chacun d’eulx par testes, sans fraulde, de laquelle somme de IIm VIIc l. t. nous sommes contens et bien paiez, et en quictons par ces presentes le Roy nostre sire, ledit receveur general et tous autres. En tesmoing de ce nous avons scellé ces presentes de nostre scel le penultieme jour de juing l’an mil CCCC et quarante.
De Villiers »

Lettre concernant l’envoi d’avoines à Saint-Germain-en-Laye par ordre du roi

« A M. Le Blanc, dud. jour 7 juin
Monsieur,
Sur ce qui a esté raporté au Roy qu’il n’y avoit point d’avoines sur les ports de Paris et Saint Germain, Sa Majesté m’a ordonné de vous le faire scavoir et en mesme temps qu’Elle souhaite que vous vous informiez s’il y en a beaucoup à Rouen et que vous donnez les ordres necessaires pour en faire venir à Paris, à Saint Germain. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la punition au fouet du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay esté bien aise d’entendre les nouvelles de mon fils que ce porteur m’a dictes en me rendant les lettres dont l’avez chargé, et ce soir j’ay celles que mon laquay m’a raportées de vostre part. Je vous prie de continuer à m’en faire scavoir le plus souvent que vous pourrez, et usez de toutes sortes de moiens dont vous vous pourrez adviser pour faire passer à mond. fils ses fantaisies et humeurs opiniastres auparavant que d’en venir au fouet, qui est le dernier remede qu’il y faudra apporter, et principallement en cette saison qui est chaude et en laquelle il se pourroit esmouvoir de colere, comme il fit estant icy l’année derniere. Au surplus, je suis d’advis [f. 277] que vous le faciez desloger du chasteau neuf pour le remectre au viel avec toute la suite, afin que quand le Roy mon seigneur et moy iron par delà, nous trouvions la place vuide aud. chasteau neuf et y puissions loger. C’est ce que j’ay à vous escrire pour cette heure. Priant Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant les précautions à prendre pour la santé de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay receu les lettres que vous m’avez escrites et ay veu ce que vous me mandez de la santé et bonne disposition de mon fils, de ma fille et de nos autres enfans. Vous me ferez plaisir de continuer à m’en faire scavoir des nouvelles et vous diray que parce que nous sommes icy advertis qu’il court force maladies, et de petite vérolle, rougeolle et mesmes de contagion à Paris et aux bourgs et villages des environs de Saint Germain, je suis d’advis que l’on prenne doresnavant garde quelle sorte de personnes aborderont aud. Saint Germain, et specialement ceux qui aprocheront de mon fils et de nosd. enfans, afin que par ce moien l’on empesche que telles maladies ne s’y engendrent. A quoy je scay que vous aurez tel soing que je ne vous en fera plus particulierement recommandation. Et sur ce etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant un accident survenu lors de son retour de Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
J’ay receu à particulier tesmoignage de la devotion que vous avez en mon endroict l’office que ce porteur m’a faict, me venant visiter de vostre part, sur l’occasion ou danger que je recourrus dernierement à mon retour de Saint Germain en Laye, qui fut à la verité tress grand, et duquel Dieu m’a voulu preserver et outre ce me faire la grace de recongnoistre sur ce subject la bienveillance de mes amis et serviteurs, entre lesquelz je vous tiens des principaulx et vous remercye du soing que vous avez de ma santé et conservation, et vous prie de croire que aux occasions qui se presenteront j’auray tousjours le ressentiment que je doibz à l’affection et bonne volonté que vou me portez. Priant etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la guérison du duc d’Orléans

« Madame de Montglat,
Vous m’avez faict plaisir de me tenir soigneusement advertie de l’estat de la malladie et depuis de la guarison et santé de mon filz le duc d’Orleans. J’ay tout contentement du soing que vous en avez pris et vous prie de continuer tousjours de mesme, tant en son endroict qu’envers tous les autres. J’espere, suivant ce que vous me mandez, que le voila du tout hors de sa malladie, dont je me resjouy, et de ce que tout le reste se porte bien. Vous m’en manderez tousjours des nouvelles aux occasions qui s’en presenteront, cependant je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’arrivée du médecin des Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je vous escris ce mot par Lemaitre, present porteur, que le Roy mon seigneur a retenu pour servir de medecin aupres de noz enffans lorsque mon filz le Dauphin sera separé, et parce qu’il est bien à propos qu’il s’instruise quelque temps avec Herouard des humeurs et complexions de mesd. enffans et de le leur forme de vivre, il s’en va des à present aupres d’eulx pour y resider. Vous l’y recevrez doncques et prendrez son conseil et advis avec celluy dud. Herouard aux occasions qui se presenteront pour la santé de mesd. enffans. Lesquelz, apres vous avoir recommandé à l’accoustumé, je prie Dieu qu’il conserve et vous aussy en sa sainte garde etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ du dauphin de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur et moy [f. 286v] avons enfin resolu de faire venir nostre filz le Dauphin. Je vous escris celle cy affin que vous vous disposiez à le nous amener samedy prochain, et ferez venir avec luy les personnes nommées dans le mémoire que je vous envoye, lesquelz nous avons retenu à son service, et n’en amenez poinct d’autres. Vous y donnerez donc ordre, me remettant au sieur de Souvré de vous faire plus particulierement entendre noz intentions et resolutions, et prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous me faites plaisir de me mander souvent des nouvelles de mes enffans. Je ne suis pas d’advis que l’on baille plus de laict de chevre à mon filz le duc d’Orleans puisque l’on recongnoist qu’il ne luy proffite pas. Au surplus, j’ay esté priée par le sieur de Bressieu de trouver bon que ce peintre qui a desjà faict des portraictz de mes enffans en feist ung de ma fille aisnée pour porter en Angleterre, ce que je luy ay accordé, et ne ferez difficulté de laisser faire led. portraict par ce peintre, [f. 342] lequel en aura encores d’autres à faire par mon commandement. Cependant, je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque mon fils d’Orleans a son flux de vente, je suis d’advis qu’il ne bouge de Saint Germain. Touttefois, l’on verra comment il s’en portera entre cy et un jour ou deux. Cependant, il sera à propos que vous teniez touttes choses preparées pour faire partir lundy prochain mes autres enfans avec leur suitte et equipage necessaire et les filles qui sont de leur ballet, et neantmoings vous ne vous acheminerez point que vous n’ayez encores de mes lettres ou du Roy mon seigneur, [f. 6v] comme aussy j’espere que vous me ferez scavoir de leurs nouvelles affin que, suivant cela et le temps qu’il fera, je vous mande la derniere resolution que nous prendrons. Et sur ce, je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous ne sauriés me mander des nouvelles [f. 82v] plus agreables que celles où vous me donnerés asseurance de la bonne disposition de tous mes enfans. Je ne doubte point que vous n’aporterés pour eulx tout le soing et toute l’affection qui est necessaire pour leur gouvernement. Je vous les recommande tousjours. Nous avons achevé en cette ville touctes les ceremonies du sacre du Roy monsieur mon filz, dont je demeure bien contente, et croy que demain je departiray pour m’acheminer vers la ville de Paris, où je me rendray, Dieu aidant, dans sept ou huict jours. Sur ce je prie Dieu etc.
A Reims le XVIIIe jour d’octobre 1610.
A madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay esté bien aise d’entendre de vos nouvelles, de mes enfans et de leur bonne disposition, et vous diray sur ce que vous m’escrivez que je veux bien volontiers accorder à ma fille aisnée la permission qu’elle desire pour reciter sa comedie, dont elle doibt bien apprendre les vers, ayant intention d’aller dans peu de jours à Saint Germain pour voir si elle s’en acquitera bien et si elle les aura bien retenus. Vous l’en [f. 195] advertirez de ma part, affin qu’elle se dispose à bien faire, et surtout qu’elle employe bien le temps à servir Dieu et faire ses exercices ordinaires, affin qu’estant de delà je m’apperçoive qu’elle ayt bien prouffité et que je la trouve bien sage. L’on m’a aussi parlé d’un baptesme que vous desirez faire d’une fille de la sœur de la nourrice du Roy monsieur mon fils, que l’on veult faire tenir sur les fonds par ma fille Chrestienne et mon neveu le marquis de Verneuil. Je trouve bon qu’il se face. Vous prendrez garde neantmoins qu’aux ceremonies qui s’y feront toutes choses soient gardées et observées selon l’ordre et la dignité requise en telle occasion. Sur ce etc.
A Paris le XXXe juin 1611
Madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis bien aise que mon fils d’Orleans commence à se guerir de son rume et que mon fils d’Anjou et mes deux filles aisnées s’entretiennent toujours en bonne [f. 229] santé. Mais sur ce que j’ay reconneu par vostre lettre et par ce que m’en a faict le sieur Petit que ma petite fille se trouve indisposée de la fiebvre qui l’a reprise, je vous despeche ce laquay expres pour m’en rapporter nouvelles et me scavoir et dire au vray l’estat de sa maladie pour laquelle je donneray cependant ordre que le medecin Haultin vous aille trouver pour la voir et assister au temps que vous me manderez qu’il en sera besoing. Prenez donc le soing que mad. fille me manque d’aucune chose qui puisse apporter quelque remede et soulagement à son mal, et m’en mandez des nouvelles. Et, en attendant, je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc.
A madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant la santé du duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’estois en peine de la santé de mon fils d’Orleans lorsque Jollicoeur m’a presenté vostre lettre, par laquelle j’en ay appris des nouvelles, et pour ce que je desire de temps à autre estre advertie du succes de sa maladie, je vous envoye expressement ce laquay pour m’en rapporter et me scavoir dire commnt il se sera dudepuis trouvé. Vous m’en escrirez donc bien au long, et en attendant je prie Dieu etc.
A Paris le Xe novembre 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque par les marques et observations que [f. 188v] vous faictes de ce qui se passe en suite de la petite indisposition de mon fils, vous reconnoissez qu’il s’en trouve tousjours de mieux en mieux, je croy qu’il n’y aura plus, Dieu aydant, aucun inconvenient de le mener à Saint Germain en Laye. C’est pourquoy, ayant receu la vostre par le medecin Le Maistre en responce de celle que je vous escrivois pour vous en dire ma resolution, je vous ay encores faict celle cy pour la vous confirmer et vous dire que je desire que, s’il n’arrive autre accident à mon fils ou empeschement suffisant pour retarder ce voiage, que vous vous teniez prests pour y aller coucher avec mes autres enfans et toute vostre bande samedy prochain. J’ay donné ordre, suivant ce que vous m’escrivez, de vous faire avoir les mullets et les charrettes du Roy monsieur mon fils, qui seront pour cet effect demain par delà. Si vous avez besoin d’autre equipage plus grand, comme je ne le croy pas, vous y en trouverez aisement. Tenez vous donc preste pour ce voyage. Et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque mon fils d’Anjou est maintenant en bon estat de sa santé et que vous la reconnoissez estre telle [f. 190] qu’il n’y a plus d’inconvenient de luy fair prendre l’air, je trouve bon que vous partiez des jeudy prochain pour vous en aller avec toute vostre compagnie à Saint Germain ainsi que vous me le mandez. Vous donnerez ordre à tout ce qu’il vous sera necessaire pour cet equipage en sorte qu’il le face heureusement comme je le desire. J’approuve bien que vous le meniez promener par aucunes des grandes rues de Paris affin de donner ce contentement au peuple de le voir sain et gaillard, mais aussi desiré je qu’il ne s’y arreste point, à cause du mauvais air et des maladies qui y courent. Je suis bien aise que ma fille Crestienne se porte aussi bien. Recommandez moy à eux tous et leur dictes de ma part que je desire qu’ils soient tous bien sages et que cela estant je les aimeray tousjours bien comme leur bonne mere. Sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay eu ce matin les lettres que vous m’escrivites hier apres le disner de mon fils, par lesquelles je voy qu’il se porte tous les jours de mieux en mieux, dont je me resjouis. Cela estant, je reprens mon opinion de le faire aller avec ses sœurs à Saint Germain en Laye pour y passer le reste de ses beaux jours, car il ne se peult que l’air ne soit maintenant bien corrompu au Louvre à cause des remuement que l’on faict aux fossez et des autres maladies qui sont par la ville et aux environs du Louvre. Partant, je suis d’advis que vous vous disposiez et prepariez toutes les choses pour les faire partir jeudy pour vous rendre le soir à Saint Germain sans plus de retardement, si ce n’estoit qu’il arrivast quelque nouvel accident en la santé de mond. fils qui fust considerable pour vous arrester. Dont vous continuerez à me faire scavoir de jour à autre des nouvelles. Et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le XIIIIe octobre 1613 »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Garmin, ce dimanche 15e avril 1663
Monsieur,
Madamme Villedot la mer est morte, ce quy est causse que les sieurs Villedot ne peuvent estre ycy demin, et comme il n’y aura personne, je ne partiray pas aujourd’huy de Saint Garmin, afin de donner ordre partour.
Tous les logement que nous avons commencé sc’avance beaucoup, mais il n’y a encor rien d’achevez entieremnt. Il y a bien à chacun logement quelque chosse de finy, mais se seroit vous air un destail quy vous pouroit estre ennuyeux. Quant il y aura un apartement entierrement finy, je vous en donneray avis.
Le fer à cheval qui descendoit du château dans la premiere terrasse est quassy tout desmoly et les voultes aussy quy portoient led. perron.
La fondation du gros mur pour revestire le jardin en parterre que faict monsieur Le Noste à la place du plans des preniers n’est pas encor tout à faict fouillée, et je ne scay quand on trouvera la bonne terres pour la bonne fontation. C’est à quoy je prendrai garde que elle soit bien fondé.
Et aussy que l’on la remplisse de bons mattereaux car ceux de ce pays cy ne sont pas tous bons et je vois desja que l’on ne prend pas grande precaution à les bien choissire, ins au contrere. J’auray l’honneur de vous en n’entretenire.
Comme aussy pour de la pierre que l’on prend dans l’isle de Neully et aux environs.
Monsieur Le Noste a fort advancé son parterre en terrasse. Il y en a les deux tierre d’esplany, pres à planté, et un tierre planté de buis et gason.
Je suis, Monsieur, vostre tres heuble et tres obeissant serviteur.
Levau le jeune »

Paiements pour des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 160] Chasteau de Saint Germain, scavoir
Maçonnerie du grand escalier en terrasse
Du premier mars 1664
Aux sieurs Guillaume et Anthoine Villedo et François Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie des terrasses de Saint Germain : 14000 l.
Du 20e may
A eux, à comptes des ouvrages de maçonnerie par eux faicts aux terrasses de Saint Germain, cy : 12000 l.
Du 14e juin
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu de Fontainebleau : 11000 l.
Du 15 juin
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu de Saint Germain : 5500 l.
Du dernier juin
A Tristan Lespine, pour ouvrages de masonnerie par luy fait aud. lieu de Saint Germain : 450 l.
Du 22e septembre
A François et Guillaume Villedo et Bricart, à compte de leursd. ouvrages, cy : 10000 l.
A eux, idem : 8500 l.
[f. 160v] Du 22 septembre 1664
A Tristan Lespine, maçon, à compte des ouvrages qu’il fait au vieux chasteau de Saint Geamin, cy : 200 l.
A luy, idem : 800 l.
Du 25e dud.
A Guillaume et François Villedo et Antoine Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu : 8000 l.
A Tristan Lespine, pour parfait paiement des menues ouvrages par luy fait aud. lieu : 366 l.
A Lespine et Larue, à compte des reparations par eux faites au vieux chasteau de Saint Germain : 1800 l.
Du 14e octobre
A eux, à compte des reparations qu’ils font au vieu chasteau de Saint Germain : 900 l.
A Guillaume et François Villedo et Antoine Bricart, à compte idem : 9000 l.
Du XXIIIe decembre
A eux, à compte du restablissement des terrasses et grottes de Saint Germain : 10000 l.
Ausd. Lespine et Larue, maçons, à compte des ouvrages et reparations de maçonnerie du vieu chasteau de Saint Germain : 1000 l.
Du dernier decembre
Ausd. Villedo et Bricart, à compte du restablissement des terrasses et grottes de Saint germain : 6000 l.
Ausd. Lespine et Larue, à compte des ouvrages et reparations par eux faits au vieu chasteau de Saint Germain : 400 l.
Du 17 mars 1665
A eux, à compte de leursd. ouvrages du chasteau du Louvre : 300 l.
[f. 161] Ausd. Villeo et Bricart, à compte de leurs ouvrages de Saint Germain en Laye : 4000 l.
A Tristan Lespine, maçon, à compte des reparations par luy faites au pourtour des murs du petit parc dud. lieu : 200 l.
Du 1er aoust
A luy, idem : 50 l.
[Total :] 104466 l.
[f. 164] Reparations de maçonnerie de Saint Germain
[vide]
[f. 167] Charpenterie de Saint Germain en Laye
Du 14e juin 1664
A Dufay, charpentier, pour plusieurs ouvrages de charpenterie par luy fait à Saint Germain : 198 l.
Du 22e septembre
Aud. Dufay, à compte de sesd. ouvrages de Saint Germain, cy : 250 l.
A luy, idem : 800 l.
A Pierre Bastard, charpentier, pour son paiement de deux poutres qu’il a fournis aud. lieu, cy : 500 l.
Du 25e dud.
A Dufay, charpentier, à compte du restablissement des deux ponts levis dud. lieu de Saint Germain : 300 l.
Du 14e octobre
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie par luy faits pour le restablissement desd. ponts : 1200 l.
Du XXIIIe decembre
Aud. Dufay, charpentier, à compte de sesd. ouvrages de Saint Germain en Laye : 1000 l.
Du dernier decembre
A luy, à compte du restablissement des ponts levis des chasteaux de Saint Germain en Laye : 1700 l.
Du 19 mars 1665
A luy, à compte de sesd. ouvrages des chasteaux dud. lieu : 1000 l.
[Total :] 6948 l.
[f. 169] Menuiserie de Saint Germain
Du 14e juin 1664
A Adrien Million, menuisier, pour ouvrages de menuise par luy fait aud. lieu : 412 l. 5 s.
Du VIIe septembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie par luy fait à Saint Germain : 100 l.
Du 23e decembre
Aud. Million, à compte de sesd. ouvrages du chasteau de Saint Germain : 100 l.
Du dernier decembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie du chasteau de Saint Germain en Laye : 100 l.
Du 17e mars 1665
A luy, à compte de ses ouvrages de menuiserie dud. lieu : 350 l.
[Total :] 1062 l. 5 s.
[f. 172] Peintures, ornemens et vitreries de Saint Germain
Du 14e juin 1664
A Poisson, pour menues ouvrages de peinture faictes à Saint Germain : 72 l. 5 s.
A Robert Morel, vitrier, pour ouvrages de vitrerie par luy fait : 333 l. 3 s.
A Boutray, serrurier, pour ouvrages de serrurerie par luy fait : 412 l. 4 s.
Du VIIe septembre
A Jean Poisson, peintre, à compte des ouvrages par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 50 l.
A Boutray, à compte des ouvrages de serrurerie par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 60 l.
A Baptiste, sculpteur, à compte des ouvrages qu’il fait à la façade des terrasses de Saint Germain : 200 l.
Du 14 octobre
A Lherminier, pour les reparations de plomberie par luy faites à la terrasse de Saint Germain : 185 l. 5 s.
A Baptiste le Romain, à compte des ouvrages de sculpture qu’il fait aud. lieu : 800 l.
A Louis Boutray, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait au chasteau neuf de Saint Germain : 100 l.
Du 23 decembre
A luy, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 450 l.
[f. 172v] Du 22e decembre 1664
A Vautrin, sculpteur, à compte des ouvrages de sculpture par luy faits au vieu chasteau de Saint Germain : 200 l.
A Poisson, à compte des ouvrages de peinture par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 150 l.
A Baptiste le Romain, sculpteur, à compte des ouvrages qu’il fait à la façade des terrasses de Saint Germain : 300 l.
A Pierre Morel, vitrier, à compte des ouvrages par luy faits aux chasteaux de Saint Germain en Laye : 150 l.
Du dernier decembre
A Gilles Le Roy, à compte des ouvrages de plomberie des chasteaux de Saint Germain en Laye : 1000 l.
A Louis Boutrais, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait ausd. lieux : 200 l.
A Baptiste Tuby dit le Romain, à compte des ouvrages de sculpture par luy faits à la façade des terrasses de Saint Germain : 300 l.
A Jean Poisson, peintre, à compte de ses ouvrages du vieil chasteau de Saint Germain : 100 l.
A Denis Morel, vitrier, à compte des ouvrages de vittrerie des chasteaux de Saint Germain : 100 l.
A Leonnard Padelin et Jean Varisse, ramonneurs de cheminée, à compte de ce qu’ils ont fait ausdits lieux : 100 l.
Du 17 mars 1665
Aud. Boutray, serrurier, à compte de sesd. ouvrages de Versailles : 450 l.
A Pasquier, pour son paiement d’un chanbranle et d’un fouyer de marbre : 190 l.
[f. 173] A Jean Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il a fait à Saint Germain : 100 l.
A Voitrin, sculpteur, pour parfait paiement des balustrades dud. lieu : 241 l.
A Tolmay, vuidangeur, pour son paiement des fosses qu’il a faites aud. lieu : 803 l.
[Total :] 7046 l. 17 s.
[f. 176] Couvertures de Saint Germain
Du dernier decembre 1664
A Charles Juon, couvreur, à compte des couvertures au chasteau neuf de Saint Germain en Laye : 300 l.
A luy, à compte des ouvrages de couverture dud. lieu de Saint Germain : 2500 l.
[Total :] 2800 l.
[f. 178] Entretenement des grandes terrasses de pierre dure du vieux chasteau de Saint Germain
[f. 180] Jardinages de Saint Germain
Du 20e may 1664
A Jean Delalande, pour son remboursement de pareille somme par luy avancée pour le paiement des ouvriers qui ont travaillé au jardin neuf du petit bois du chasteau de Saint Germain, cy : 345 l. 15 s.
Du 22e septembre
A Denis Delamalle, à compte des enlevemens des immondices du pourtour des murs du parc de Saint Germain, cy : 200 l.
Du 23e decembre
Aux sieurs Guillaume, François Villedo et Antoine Bricard, à compte des fouilles et transports de terre qu’ils ont fait faire dans l’allée du perron du jardin du boullingrain : 1400 l.
A Soulaigre, pour avoir fait sabler la terrasse de l’appartement du Roy aud. lieu : 170 l.
A Jean Delalande, pour avoir fait venir 60 bastelées de sable et l’avoir répandu dans le jardin du boullingrain du chasteau neuf de Saint Germain en Laye : 180 l.
Du dernier decembre
Ausd. Villedo et Bricard, pour leur parfait paiement des fouilles et transport de terre pour l’aplanissement de l’allée en face du jardin du boullingrain : 1012 l.
[f. 180v] Du 17e may 1665
A Jean Delalande, pour le paiement des gens qui ont remply la glaciere de Saint Germain : 60 l.
Du 4 juin aud. an
A Gosselin et Duchesne, terrassiers, pour leur payement d’avoir enlevé les immondices de Saint Germain : 96 l. 15 s.
[Total :] 3464 l. 10 s.
[f. 182] Plans et avenues des chasteaux de Sainct Germain en Laye
Du 20 septembre 1665
A Roch Gaullard, pour son paiement d’avoir labouré vingt six arpens de menu plan dans les avenues des chasteaux de Saint Germain en Laye : 78 l.
A Morice Breton, pour avoir labouré quatorze arpens 86 perches de menu plan : 44 l. 10 s.
A Estienne Caffon, à compte de deux arpens quatre perches qu’il a palnté dans lesd. avenues : 60 l. 18 s.
A Barthellemy Jouan, pour son paiement d’avoir planté trois arpens 72 perches : 112 l.
A François Gignet, pour son paiement d’avoir fouillé 890 thoises de fossés : 99 l.
A Lalande, à compte des arbres qu’il a livrez pour planter dans lesd. avenues : 3500 l.
A Nicolas Morsant, pour son paiement de 74 milliers de menu plan pour planter lesd. avenues : 203 l. 10 s.
A Lalande, pour plusieurs allignemens par luy tirez pour planter lesd. avenues : 150 l.
[f. 182v] A Laurent Estienne, pour avoir vacqué pendant 4 mois aux plans desd. avenues : 400 l.
A Pierre Fleury, pour avoir planté 103 arpens 60 perches de menu plan : 1866 l.
Aud. Lalande, à compte des plans par luy fournis et à fournir pour planter lesd. avenues : 11500 l.
A Jean Duperet, pour son paiement de 78 milliers de menu plan : 187 l.
A Estienne Cavé, pour son paiement de la quantité de 57 milliers de menu plan : 131 l. 10 s.
A Pierre Liard, tant pour luy que pour luy que pour la veuve Vaugannier, pour leur paiement de 39 milliers 300 de menu plan : 108 l.
A Jean Dereine, pour son paiement de 34 milliers de chastaigniers : 161 l. 10 s.
A Guillaume Cavé, pour son paiement de 19 milliers 500 de menu plan : 62 l. 7 s. 6 d.
A Nicolas Morsan, tant pour luy que pour Jean Laisné, pour avoir planté 29 arpens 50 perches de menu plan : 531 l.
A Georges Vaillaud, pour son paiement de 104 milliers de menus pieds d’arbres : 208 l.
A Philippes Boubé, pour son paiement de 172 milliers de menus plans : 380 l.
A Robert Le Rat, pour son paiement de 71 milliers de menu plan : 177 l.
A Thomas Vitry, pour son paiement de 75 milliers de chastaigniers : 434 l. 10 s.
[f. 183] A Thomas Vitry, pour son paiement de 48 milliers 200 de menus plans : 289 l.
A luy, pour son paiement de 18 milliers un cent de chastaigniers pour planter lesd. avenues : 90 l. 12 s.
A Bloquiere, Marie et Rullier, pour leur paiement de 933 milliers de menus plans : 2237 l.
A Jacques Ravet, pour son paiement de 773 milliers de menus plans : 1932 l. 10 s.
A Pierre Dreux, pour avoir planté et rayonné 26 arpens de menus plans : 416 l.
A luy, pour son paiement de 822 milliers de menus plans pour lesd. avenues : 2050 l.
A Jean Goupy et Jean Bertin, pour avoir planté huict arpens 96 perches de menu plan : 881 l.
A Raoullin Millet, pour son paiement de 21 milliers 300 de chastaigniers pour lesd. avenues : 129 l. 18 s.
A Louis Delespine, pour avoir planté trente arpents de menus plans pour lesd. avenues : 1200 l.
A Jean Berthin et René Richard, pour avoir planté trois arpens treize perches de menu plan : 125 l.
A Robin Mallard, pour avoir planté sept arpens cinquante cinq perches de menu plan : 136 l.
A Maurice Breton, pour avoir planté 14 arpens 86 perches de terre : 267 l.
A Paul As et Denis du Lary, pour 43 arpens 86 perches qu’ils ont planté dans lesd. avenues : 789 l. 10 s.
[f. 183v] A Paul As, pour son paiement d’avoir livré 10 milliers 500 de menus plans : 35 l.
A Louis Meslin, pour son paiement de 1633 milliers 500 de menus plans : 4081 l. 5 s.
A Charles Thibout, pour 144 milliers de menu plan qu’il a livrés pour lesd. avenues : 360 l.
A Roch Gaullard, pour son paiement de 332 milliers 380 de menu plan pour lesd. avenues : 1283 l.
A Jean Leseigle, Robert Picot et Jullien Goyer, à compte des fosses qu’ils ont faits le long desd. avenues : 600 l.
A Jean Thuilleau, pour son paiement de 203 milliers 500 de menus plans : 758 l. 15 s.
A Mathieu Villain et Pierre Beaugrand, pour avoir planté cinquante deux arpens et demy de menu plan : 945 l.
A Gignet, Lesieur et Adam, pour avoir fait 185 toises de fossés le long desd. avenues : 92 l. 10 s.
A Laurent Estienne, pour le paiement des gens qui ont travaillé à abattre et arracher les arbres qui se sont rencontrées dans l’alignement desd. avenues : 16999 l.
A Jean Previlly et Louis Frucher, tant pour eux que pour leurs compagnons, pour avoir planté III arpens 72 perches de menu plan : 2011 l. 10 s.
[Total :] 58104 l. 5 s. 6 d. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 26] Aud. [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie], la somme de quatre mil livres que Sa Majesté lui a ordonnée pour emploier au fait de sadicte charge, mesmes icelle delivrer à la dame Verbek pour son paiement de deux grands miroirs qu’elle a fournis pour le service du Roy et qui ont esté portez au chasteau de Saint Germain en Laye par l’ordre de Sadicte Majesté, cy : IIIIm l.
[f. 26v] Aud. Turlin, la somme de cinq mil cinq cens livres que Sa Majesté lui a ordonnée pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer à Louis Metels, tapissier, pour son paiement de deux tentures de tapisseries de verdures de Bruxelles tres fines, l’une à bordure fond d’or de deux aunes de hault et XVII aunes trois quarts de tour en huit pieces, et l’autre de deux aunes un quart de hault et de quatorze aunes et demie de tours ou environ en six pieces, qu’il a livrées pour le service de Sad. Majesté et qui ont esté portées au chasteau de Saint Germain en Laye, cy : Vm Vc l.
Aud. Turlin, la somme de trois mil cens trois livres neuf sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au faict de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux desnommez ci apres pour leur paiement des fournitures et façons d’un meuble de brocart d’argent et incarnadin que Sa [f. 27] Majesté a ordonné estre fait pour servir dans son cabinet de Saint Germin en Laye, scavoir à Leduc et Carpentier, marchands de soie, IIm IIIIc IIIIxx XVIII l. I s. pour XLIIII aunes quartier et demy de brocart d’argent et incarnadin matte à L l. l’aune, XX aunes et demy de taffetas d’Angleterre incarnadin et blanc à VII l. l’aune, VII aunes de brocart de soie fond incarnadin brodé de plusieurs couleurs à XIIII l. l’aune, dix aunes de taffetas vert de Lyon à III l. VIII s. et six aunes de taffetas d’Angleterre incarnadin et blanc à VI l. VI s., à Coquino, marchand passementier, IIIIc XX l. pour XVII aunes de frange, XXIIII aunes de molet, quatr’aunes et un quart de galon et deux glands, le tout d’argent fin, pesant ensemble IIIIxx XIIII onces sept gros à IIII l. l’once, compris huit aunes de frangeron double et sept aunes de petit frangeon simple or et argent, et pesant IX onces à IIII l. X s. l’once, pour [f. 27v] quatre petits carreaux pour servir à l’escarpolette, et à Du Lu, tapissier, IXxx VI l. VIII s. pour ses fournitures et façons du susd. meuble, cy IIIm CIII l. IX s.
[…]
[f. 262] Aux nommez Cholet et Hervé, archers de lad. prevosté de l’Hostel et grande prevosté de France, la somme de huict vingt dix livres que Sa Majesté leur a ordonnée pour le service par eux rendu pendant dix sept jours qu’ils ont vacqué à aller querir les habitans des communautez qui ont travaillé à combler la garenne du Vizinée à Saint Germain en Laye à raison de V l. à chacun par jour, cy : VIIIxx X l.
[…]
[f. 265v] A trois mareschaux des logis, un fourier du corps et dix fouriers ordinaires, la somme de dix sept cens vingt livres que Sa Majesté leur a ordonnée pour leurs extraordinaires pendant XX jours emploiez au dernier voiage de Sa Majesté à Saint Germain en Laye, à compter depuis le quatriesme jusques au XXIIIIe mars, qui est à raison de IIIc l. à chaque mareschal des logis, C IIIIxx l. au fourier du corps, et CL l. à chaque fourier ordinaire par mois ainsi qu’il est acoustumé, cy : XVIIc XX l.
[…]
[f. 536] A [Antoine Le Menestrel, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de trzei cent vingt sept livres seize sols dix deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes celle de XIIIc XI l. IX s. au paiement des despences necessaires pour faire la haye et fossez de la vente aux Prestres et de la garenne du Visinet à Saint Germain [f. 536v] en Laye, et XVI l. VII s. X d. pour les taxations dudit Le Menestre, cy : XIIIc XXVII l. XVI s. X d.
Audit Le Menestrel, la somme de quatre mil cent trente quatre livres trois deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sad. charge, mesmes celle de IIIIm IIIIxx XIX l. XIX s. VI d. aux despences necessaires à faire pour le recepage de la garenne de Vizinet et de la haye aux Prestres à Saint Germain en Laye, et LI l. IX d. pour les frais et taxations dud. Le Menestrel à VI d. pour livre, cy : IIIIm CXXXIIII l. III d.
[…]
[f. 539v] Audit Le Menestrel, la somme d’unze mil deux cens soixante dix neuf livres cinq sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au faict de sa charge, mesmes celle de XIm CXL l. à l’achapt des arbres que l’on plante dans le lieu appellé ci devant la garenne du Visinet pour la decoration du château de Saint Germain en Laye, et CXXXIX l. pour les taxations dudit Le Menestrel à VI d. pour livre, cy : XIm IIc LXXIX l. V s.
[…]
[f. 569] A frere Fermin de Sainte Marine, religieux augustin deschaussé et procureur du couvent des Loges de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres que Sa Majesté a ordonnée estre mise en ses mains pour lesd. religieux dudit couvent des Loges, de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : IIIc l. »

Lettre concernant les travaux à la garenne de Saint-Germain-en-Laye

« A Saint Germain en Laye, ce 25 mars 1664
L’on commença hier à travailler au recepage de la garenne du Vezinet avec 130 boscherons ou vignerons, y compris les cinquante de Brie. La chose n’ira pas si viste que l’on s’estoit imaginé, attendu que le bois ayant esté brouté depuis plusieurs années, il a fallu decouvrir les cepées et couper le rejet jusques sur la racine. Comme il ne se trouve point de souches à receper et qu’ainsy ce recepage est aussy aisé que la coupe de la vigne, l’on doit y mettre demain deux cens vignerons, lesquels monsieur Hodeau assure faire aussy bien en cet endroit que les gens qu’il a fait venir de Brie. C’est pourquoy on les doit faire travailler dans la vente aux Prestres, où il n’y a que des souches à receper. L’on ne perdra point de temps pour achever l’un et l’autre recepage. Mais comme celuy de la vente aux Prestres seroit sans effect si les cantons recepez ne sont bien fermez, l’on n’en recepera qu’autant que l’on estimera en pouvoir fermer entre cy et ce que le bourgeon paroisse.
Je fis travailler hier cinquante paysans de Ruel à combler et ruiner à fonds entierement les terriers qui sont où il y a du bois dans la garenne du Vezinet, estant absolument necessaire que ces terriers soient ruinez entierement et qu’on n’y touche plus avant que le bourgeon paroisse.
Je vous suplie tres humblement, Monsieur, d’avoir la bonté de me faire scavoir si vous avez pour agreable que je me serve toujours des hommes de corvée pour achever de ruiner ce canton de garenne.
On auroit besoin de cent serpettes plus fortes et plus grandes que celles qui ont esté envoyées par monsieur Perrault. Il faudroit, s’il vous plaist, ordonner qu’on les commandast à plusieurs couteliers afin qu’on les eust demain au soir, la chose estant pressée et estant impossible de bien faire travailler sans cela.
Mascranni de Montangle »

Lettre concernant une inspection menée dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Monseigneur,
J’ay executté le premier ordre que vous m’avez envoyé pour le valet de pied du Roy une heure apres qu’il m’a esté rendu.
Je vous envoye, Monseigneur, la visitte que j’ay faictte, comme vous me l’avez commandé. Je vous marque la quantité, les noms des lieux où il en faut arracher, parce que sy vous les nommés au Roy, il se recognoistra bien. Au surplus, il n’y a rien de plus necessaire à ffaire, attendu le peril qu’il y a de passer dans un terrin tout plein de chicotz à 4 doitz de terre, couppés en pointe d’espée et quy ne se voyent plus à cause du reject qu’ils ont poussé. Enfin, Monseigneur, il n’y a poinct de cheval quy y puisse entrer, ny d’homme quy y tombe, quy ne soit en danger de sa vie.
Tout est presentement calme dans la forestz. Je travaille à cognoistre ceux quy sont coutumier, pour leur faire la guerre dans la saison. Je descouvre toutz les jours qu’il y a des gens quy sont riches des cerceaux et des futallies qu’ils font faire des boys de Cruye. J’ay du monde pour les y prendre, le sieur Moyer estoit party.
Je suis, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur.
Cuvyer
A Saint Germain, ce 13e juillet 1664 »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 15e août 1664
[…]
Sainct Germain
Les sieurs Villedo travaillent presentement avec deux cens ouvriers à la perfection de leurs ouvrages, particulierement à l’achevement des deux voultes rampantes aux deux bouts de la grande gallerie des terrasses. Je faits desbitter la pierre d’Harcoeuil pour les bandes des rempes desdittes terrasses, et pour achever les marches du perron du boulaingrain, en attandant que monsieur Le Vau aye le loisir d’y faire un tour pour resoudre les pentes desdittes terrasses. On cherrie force pierre de Montesson et pierre de Saint Leu pour la construction des corps de garde. Je vous prie de mander si on laissera employer de laditte pierre de Montesson. Lesdits sieurs Villedo se plaicgnent tousjours qu’ils ne recoivent assés d’argent pour entretenir leurs ouvriers et payer la pierre qui arrive tous les jours pour employer à leurs ouvrages, c’est pourquoy vous ordonnerés, s’il vous plaist, au sieur Bornard de prendre son temps pour achever leur toisé et de voir ce qui leur peut estre deub.
La reparation de la balustrade que vous m’avez commendé de faire restablir sera bien advancée dans la fin de la semaine prochaine, cependant que je faits travailler au restablissement et rejoinctoyement de touttes les dalles qui couvrent le chasteau vieil, ce que je faits faire avec curiosité et utilité. Je croi que ceste reparation vous donnera contentement et que Sa Majesté ne manquera pas de monter sur lesdittes dalles, quand Elle scaura la reparation que vous y aurés fait faire.
Sa Majesté n’aura pas moins de contentement de voir la balustrade du petit jardin en terrasse achevée comme elle est, faisant mesme un ornement agreable au dehors.
Le maneige ensuitte contentera Sa Majesté, pourveu qu’on fasse oster le bois à brusler et quelques futailles qui sont au dedans, avec force fourage et paille, ce lieu estant bien ne peut donner du divertissement à Sa Majesté quand Elle luy plaira faire faire maneige et faire exbas ses chevaux. Dans quinze jours ouvrables, on peut se servir dudit maneige.
L’entrée du chasteau vieil est reparée, en sorte qu’il n’i aura de longtemps rien à refaire. J’ay fait mettre les pieces de charpenterie qui manquoit au pont et fait repaver le tout fort proprement.
J’ay faict restablir la menuiserie des parquetz et lambris de la chembre et antichembre du Roy et des trois salles des gardes de Leurs Majestez, et faict mettre des cornices aux lambris partout où il en manquoit, et ay fait le tout bien nettoyer.
Le nommé Larue, masson de Saint Germain avec lequel monsieur Perrault a fait marché de la chappe de ciment qu’il fault faire au dessus de la voulte de la gallerie basse des terrasses commencera à travailler lundi prochain. Les sculpteurs qui doibvent travailler aux chapiteaux et consolles qui sont au-dedans de laditte gallerie travailleront aussi lundi prochain.
Touttes les herbes qui estoist au dedans de la cour et au dehors sur les fossez, terrasses et ballecons sont presque ostées. Je vous avois mandé par ma derniere que j’avois establi mon fils à Saint Germain lundi dernier pour prendre garde et me faire rapport de tout ce qui se passera en mon absence, sans touttefois vous estre à charge d’un denier ny à Sa Majesté. Je vous supplie de me mander si vous [avez] agreable qu’il y demeure.
Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 19v] A [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de mil soixante cinq livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer au sieur Vigarani, inventeur des machines de theatre et balets, pour pareille somme qu’il a advancée pour faire dresser un theatre des comedies dans la gallerie de l’appartement de la Reine à Saint Germain en Laye, cy : MLXV l.
[…]
[f. 137] A me Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de deux millions de livres que Sa [f. 137v] Majesté luy a ordonnée pour emploier au faict de sadicte charge, mesmes au paiement des despences que Sa Majesté a ordonné estre faites pour la continuation de ses bastimens en ses chasteaux du Louvre, Vincennes, Fontaineblau, Saint Germain et Versailles pendant la presente année 1665, compris en lad. somme les taxations dudit Le Besque à raison de III d. pour livre, cy : II millions de livres
[…]
[f. 158] Au capitaine Miette, exempt de la prevosté de l’Hostel, la somme de six cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour avoir esté avec deux archers de lad. prevosté de Saint Germain en Laye dans toutes les villes estant sur la riviere de Seine jusques en celle de Rouen et en cells de la riviere d’Oyse jusques à Chauny, et en celles de la riviere d’Aisnes jusques à Soissons, pour faire charger et amener jusques au port de Saint Germain plusieurs batteaux chargez de foin, avoine et bois, et pour son retour, le tout à ses journées de cheval, cy : VIc l.
[…]
[f. 181] Aux religieux recollets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté luy a fait don pour leur donner moien de subsister pendant la presente année, cy : IIIc l.
Ausd. religieux recollets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté luy a fait don pour leurs donner moyen de subsister pendant ladicte presente année, cy : IIIc l.
[…]
[f. 181v] Aux religieux augustins deschaussez des Loges pres Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leyr ayder à vivre pendant la presente année 1665, cy : IIIc l.
[…]
[f. 208v] Au sieur Delagrange, maitre particulier des Eaues et forests de Saint Germain en Laye, la somme de quinze cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour ses appointements extraordinaires en lad. qualité durant les six premiers mois de la presente année [f. 209] mil six cens soixante cinq à raison de IIc L l. par mois, cy : XVc l. »

Lettre concernant le départ de la cour et l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le mercredy 12e aoust 1665
Je fis hier au matin, auparavant le despart de la cour, un inventaire general de toutte la menuiserie, vieille et neufve, qui estoit dans les offices, tant du chasteau neuf que du vieil chasteau, que j’ay faict signer à chaque officier commandant auxd. offices, lequel inventaire, apres en voir tiré la coppie vers moy, j’ay mis entre les mains de monsieur Soulaigre pour ce qui regarde le vieil chasteau, et de monsieur Bertin pour le chasteau neuf, affin que, se faisant rendre les clefs, ils se fissent aussy rendre conte de lad. menuiserie.
Le prompt despart de la cour, qui se faict presque en une journée, cause bien de l’embarras et, quelque vigilance qu’on apporte, il est impossible d’eviter la fripponnerie des gens qui emportent jusques au serrures de dedans les appartementz. Je n’ay point voulu permettre que les particuliers qui se sont faict accommoder à leurs despens ayent enlevé aucune plancher ny tablette, et leur ay fait entendre que, soubz ce pretexte, on enleveroit tout ce qui est dans les chasteaux sans aucun ordre.
Il y en avoit qui fesoient venir des personnes, à qui ils donnoient des tablettes et autre menuiserie. J’ay chargé le portier de bien prendre garde à tout ce qui sort, quoyque monsieur Soulaigre et sa famille y prennent exactement garde.
Monsieur Francines a quatre atteliers qui travaillent incessemment et me promet que cette semaine il ne luy restera plus qu’une des deux grandes rampes et qu’il pretend parachever dans la semaine prochaine. Je croy que lesd. ouvrages de ciment ne se peuvent faire avec plus de soin que celuy qu’on y apporte pour la bonté du travail.
Les marbriers adousissent leur pavé blanc et noir avec des pavez de graiz. Ils vont travailler aux soeuils des trois portes où l’on doit poser les portes de fer que l’on faict pour le cabinet des terrasses, lesquels seuils je leur ay dict de faire dans l’attelier de messieurs les entrepreneurs, dont ils se sont accommodez ensemble de la longueur necessaire. Pour ce qui est du 3e seuil, et des trois autres qu’il faut, tant pour la porte d’entrée que porte des deux boutz de la gallerye des grottes, il n’y a point icy de pierre d’Arcueil assez grande pour les faire. C’est pourquoy, Monseigneur, si vous le trouvez bon, ils en feront venir du banc dur de Montesson pour lesd. quatre soeuils restans, de laquelle pierre la pluspart des marches des perrons sont composez, ou bien ils en feront encore venir d’Arcueil.
Je feray demain un mémoire de ce qu’il y aura à reparer dans les principaux appartemens des deux chasteaux si led. sieur Soulaigre n’est plus dans l’embarras des desmenagemens.
[L. Petit] »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« A Versailles, le 30e octobre 1665
Monsieur Perrault a eu grand soing de m’envoyer l’ordre pour faire continuer le travail du sieur Delaulnay dont le Roy fut fort satisfait à son dernier voyage. J’ay esté ce jourd’huy de grand matin avec ledit Delaulnay à Meudon et ay fait cherier une partie de la terre d’Hollande que nous avons trouvé dans une des caves dudit chasteau, de sorte que il n’a presentement aucun subject de retarder son ouvrages, ausquelles pouvant travailler incessament je croy qu’il seroit necessaire de boucher les arcades pour y travailler pendant les froidures.
Mondit sieur Perrault n’a pas aussy manqué de faire presser le serrurier pour l’achevement du petit escaillier de la pompe, qui sera sur le lieu mardy, lequel feray aussitost pozer.
Le rondeau du jardin bas est achevé, tant pour la pierre que glaize. On travaille à glaizer l’aultre bassin.
Les deux tierres de gazon d’un des costez du parterre du jardin bas est pozé.
Tous nos ouvrages finissent, et croi que dans la fin du moy prochain nous n’aurons plus rien à faire qu’à remplir nos glassieres.
Tous les ouvrages que vous avez ordonné de faire à Saint Germain sont achevés, et le tout fort propre et net, mesme les fossés du chasteau vieil où il ne se voit aucune petitte herbe, et dressés au ratteau, les terrasses haultes dudit chasteau vieil fort nettes, l’orangerie, les cours et les terrasses des grottes fort propres, et ne reste pluq qu’à achever la rempe du bout de la gallerie du costé du Pec, que le sieur Francine fera achever dans la semaine apres les festes.
Je voy mon fils (à la fin de la semaine prochaine) sens occupation audit Saint Germain (sens nouvel ordre), ce qui me faict tres humblement vous supplier de le continuer, soit dans les bastiments, ou dans quelqu’autre employ qu’il vous plaira, et se rendra capable (cependant qu’il est en halaine) de s’en acquitter avec grand soing, diligence et fidelité.
Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 17v] A [Michel d’Aligre, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de sept mil cent vingt livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences cy apres, scavoir IIIm XVI l. pour fourniture de sieges, tapisseries et louage de chandeliers de cristal et autres despences faites aux comedies qui ont esté representées devant Sa Majesté pendant son sejour à Saint Germain en Laye l’esté dernier et IIIIm CIIII l. pour, avec VIm l. dont a esté desjà fait fonds en ses mains au mois de septembre dernier [f. 18] pour l’effect cy apres faire celle de VIIm CXX l. pour le parfait paiement des despences faictes pour les rejouissances de Versailles pendant ledit mois de septembre dernier : VIIm CXX l.
[…]
[f. 284v] A [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastiments du Roy], la somme de huict cens quarente huit livres quatre sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des reparations necessaires à faire dans les offices de la maison de la Reyne [f. 285] tant au chasteau du Louvre qu’en celuy de Saint Germain en Laye suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, et X l. IX s. pour les frais dud. tresoriers à raison de III d. pour livre, cy : VIIIc XLVIII l. III s.
Audit Delaplanche, la somme de douze cens mil livres que Sa majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences à faire tant pour la continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain, Versailles et Fontainebleau qu’autres des maisons royalles pendant le courant de la presente année 1666 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, conseiller du Roy en ses conseils, surintendant et ordonnateur general des Bastiments, arts et manufactures de France, compris en lad. somme les frais et taxations dud. tresorier à raison de II d. pour livre, cy : XIIc m l.
[…]
[f. 310v] Aux religieux augustins dechaussez des Loges de la forest de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne pendant la presente année pour leur ayder à subsister, cy : IIIc l. »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le samedy 27e febvrier 1666
Le sieur Lalande achevera aujourd’huy de faire planter les 900 piedz d’arbres qu’il a faict venir. J’ay envoyé au lieu où led. Lalande faict arracher lesd. arbres et l’on m’a dict qu’il n’avoit point donné ordre d’en arracher davantage, quoy qu’il m’aye asseuré qu’il en faisoit encores venir 1500. Je luy ay dict que j’en donnerois advis à Monseigneur, ce qui l’a obligé de faire partyr son fils ce matin pour y faire travailler.
J’accompagnay hier monsieur Cuvier dans touttes les routes de Vezinet, qui m’a promis de prendre un soin particulier de tout le plant de lad. pleine.
Je feray achever ce soir le plancher de la chambre de mondit seigneur. Madame m’ordonna hier de faire travailler les menuisiers sur les six heures du soir.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux au pont de Chatou

« De Saint Germain, le mercredy 15e septembre 1666
J’escris encores à monsieur de Paris qu’il ne se faict rien au pont de Chatou et que Charpentier l’amuse de ses parolles et ne se met point seulement en peine de faire venir aucun bois, que, sur ce que led. Charpentier alleguoit qu’il ne pouvoit trouver de pieux, je luy ay indiqué le sieur Odeau qui en a à Dangu de tres beaux, et il neglige de les aller veoir depuis 15 jours que je luy en ay donné l’advis. Monsieur Hachette me promet lundy de faire une ordonnance contre luy pour l’obliger d’executer son marché, mais cela n’a de rien servy. Il est presque impossible que led. pont se restablisse avant l’hiver.
J’attendz Du Chauffour qui est allé achetter deux batteaux à Paris pour travailler à mettre les moises basses. Il n’a encores icy que 22 ouvriers. Il m’a promis qu’à son retour il usera de diligence.
J’ay aussy escrit aud. sieur de Paris que celuy à qui il a donné ordre de restablyr les pallées qui soustiennent les terres sur la chaussée n’y travaille point et ne m’est pas venu trouver pour avoir des dosses comme il luy avoit dict.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux aux ponts du Pecq et de Chatou

« De Saint Germain, le vendredy 6e may 1667
Le sieur Charpentier, ne pouvant tirer d’argent de monsieur Portail, est contrainct d’abandonner l’ouvrage. J’en ay escrit plusieurs fois à monsieur de Paris, et mesmes encores hier au soir. Il me promet depuis plus de 15 jours d’y donner ordre, et de venir visiter le vieux pont de Chatou. Cependant il n’en fait rien et ne donne point aussy ordre que le sieur Poictevin acheve de boulonner et cheviller la charpente du dessoubz du pont du Pec et travaille à mettre les pieux de deffences.
L’on avance fort le labour des plants des routes. Ils sont fort beaux et la pepiniere d’ormes vient fort bien, et quoyque le temps parroisse fort sec, il y a de l’humidité dans la terre. Les petits plants viennent aussy beaux, mais le gland qui a esté semé ne leve en aucune façon. Je croy qu’il seroit bon de bien laisser meurir le gland sans gauler les arbres pour l’abattre, comme l’on a faict, et de le conserver pendant l’hyver pour le semer au mois de mars pour ce que les mulotz et corneilles les vont manger pendant l’hyver.
Le sieur Marchand faict restablyr la chaussée du Pec. Je dis mardy dernier au sieur Aubry que Monseigneur vouloit faire restablyr le pavé des chasteaux, lequel me dict que monsieur Vatel en avoit receu l’ordre. Led. sieur Vatel commence à faire descharger du pavé pour cet effect affin d’y faire travailler aussytost apres le depart du Roy.
Je croy que Monseigneur trouvera bon que l’on fasse une chaussée de pavé depuis la sortye du petit pont levis jusques à la porte du jeu de paume, la cour estant fort incommodée des boues qu’il y a en temps de pluye.
Il seroit aussy necessaire pour la conservation des murs du fossé du vieil chasteau d’y faire un revers de pavé au pourtour de 2 toizes ½ à 3 toizes, d’autant que la maçonnerie du massif se descouvre en plusieurs endroictz.
L. Petit »

Lettre concernant l’entretien du grand cours de Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, ce 17 mars 1668
Il m’a est mis un placet de vostre part au nom de monsieur Maseline, plombier, pour vous informer du faict. Je vous dirai, Monseigneur, que le grand cours des fontaines de Saint Germain, n’estant que de poterie et fort vieux, estoit fort souvant en desordre, de sorte que le sieur de Beaumont, ayant esté capitaine de Saint Germain, à la persuasion des habitans osta un nomé Pierre Le Roux, pourveu du Roy, qui en avoit l’entretien, et en fut mis un par les habitans de leurs auctorité privée, lequel par son incapacité ruina entieremant ce qui estoit de plus caduc. Saint Germain ayant esté longtemps sans estre habité du Roy on eust paine à remedier à ceste violance, quelque plainte qu’on en ait peu faire. Mais le retour du Roy aud. Saint Germain fesant aprehender aux habitans que Sa Majesté ne leurs fit porter les frais de ce desordre et voyant qu’ils estoient demeuré redevable de beaucoup d’années de leurs taille et que celle qu’ils avoint payée pour le pretendu entretien du cours l’avoit esté contre les formes et sans mes certificats, vinrent suplier monsieur Ratabon, pour lors surintendant des Batimans, de vouloir les aider en la refection du grand cours des eaus. Et fut faict pour ce une descente, en presence des habitans, par les officiers des Batimans, et moy presant, où l’on fit un estat de ce qu’il y avoit à faire. Monsieur de Rabaton fit doner par le Roy une somme de [vide] à Mazeline, maistre plombier, qui en avoit eu l’adjudication. Les habitans donerent partie de ce qu’ils avoint entre leurs mains de l’arjean de la taille qu’ils doivent payer par un acomodemant, au lieu du resceveur des tailles, à celuy qui a l’entretien du cours des fontaines, de sorte que l’argeant doné tant par le Roy que par les dits habitans n’ayant pas sufi, le dit Mazeline, au refus d’iceux, leurs a intenté procès pour raison dudit payemant. Voila l’esclarsissemant entier de ce que vous desirés. Reste au Roy à prononcer s’il veult que l’argean soit pris en ses cofres ou sur lesdits habitans pour satisfaire audit Mazeline. C’est, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur
De Francini Grandmaison »

Lettre concernant l’adjudication de la grande terrasse et l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 12e juillet 1669
J’ay adverty les entrepreneurs qui travaillent dans Saint Germain qu’ils seront tous receus au rabais pour les ouvrages des terrasses et leur en ay donné le devis. Il y en a cinq qui se presentent, dont il y en a deux qui sont allez aujourd’hui trouver monsieur Perault à Paris, dont l’un est le frere du sieur Hanicle, l’autre est un nommé Bulé de Saint Germain.
Les trois autres m’ont donné chacun un mémoire par escrit qu’ils ont signé, que j’envoyeray demain par homme exprès à monsieur Perault.
Pour le mur de la grande terrasse
Le sieur Dorbay demande 42 l. de la thoise cube
Le sieur La Rue, 41 l.
Le sieur Hennequin, 40 l.
Pour le mur d’allignement avec celuy du boulingrin, qui sera construit de quatre assize de pierre dure du pays, il sera payé à la thoise quarrée de six piedz en quarré sur son espesseur de 4 p.
Le sieur Dorbay en demande 53 l.
Le sieur La Rue, 52 l.
Le sieur Hennequin, 65 l.
La fondation sera aussy payé à la thoise quarrée sur 5 p. ½ d’espesseur.
Le sieur Dorbay la faict pour 30 l.
Le sieur La Rue, 30 l.
Le sieur Hennequin, 40 l.
sans comprendre la fouille des terres.
Je leur ay dict de se trouver tous dimanche au matin chez monsieur Perault pour conclure ce marché.
J’ay dressé le conte du sieur Moyer que je luy ay mis entre les mains pour le terminer. Je le fus trouver hier, où je le fis demeurer d’accord des principaux articles, et luy ay fait apostiler de sa main sur led. conte en marge de chaque article, de sorte qu’en luy accordant presque le tout suivent ses apostils, il demeure redevable de 19705 l.
Les stucateurs acheveront demain la sculpture du dedans du vestibulle et acheveront mercredy les trois autres platfondz dud. vestibulle.
Je ne fais pas encores gratter la tour de l’horloge du costé de la terrasse du Roy comme monsieur Le Brun le demande, pour ce qu’il m’a dict qu’il falloit attendre que les peintres qui travaillent au portique et à la base de la colonne ayent achevé et couvert leur ouvrage.
Monsieur Le Brun promet que les peintres et doreurs auront entierement achevé le petit appartement du Roy la semaine prochaine.
Je feray demain achever de poser les deux contrecœurs de cuivre aux cheminées dud. appartement.
J’ay faict ce matin poser le thuyau au milieu du plancher de la petitte grotte dud. appartement. Le Roy l’a fait esprouver devant luy apres son lever.
Le mur de terrasse du boulingrin advance, il n’y a plus que six piedz de maçonnerie à eslever. Il y a 307 hommes qui y travaillent et quarent huict ouvriers à la terrasse du jardin du sieur Belier. Les quatre assizes de pierre sont presque eslevées dans la longueur dud. jardin.
Les paveurs ont commencé aujourd’huy de travailler à la continuation du pavé des escueryes. Il ne sont encores que trois paveurs.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 15v] Aud. [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatre mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes à compte des despences à faire pour le bals et comedies que Sa Majesté a ordonné estre representés au chasteau de Saint Germain, cy : IIIIm l.
[…]
[f. 23] Aud. Turlin, la somme de douze mil huict cens huit livres deux sols pour emploier au fait de sad. charge, mesmes pour avec IIIIm l. qu’il a ci devant receus faire XVIm VIIIc VIII l. II s. pour le parfait paiement des despences faites pour le grand balet qui a esté dansé devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain en Laie depuis le 26 febvrier jusques au 9 mars de la presente année 1670, cy : XIIm VIIIc VIII l. II s.
[…]
[f. 32] A lui [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de mil quatre vints douze livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer au sieur Vigarani, gentilhomme modenois, inventeur de machines de theatre et balets, à lui ordonnée pour la despence d’une gallerie qui a esté dressée à costé du theatre du vieux chasteau de Saint Germain, cy : M IIIIxx XII l.
[…]
[f. 33v] Aud. Melique, la somme de dix mil livres pour emploier au fait de sad. charge, mesmes à compte des despences à faire pour la nourriture des comediens et autres gens d’augmentation qui ont servi au grand balet que Sa Majesté a ordonné estre dansé au chasteau de Saint Germain et autres despences, cy : Xm l.
A lui, la somme de dix mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer au sieur Vigarani pour son parfait paiement des despences du theatre, machines, decorations, charpente et eschaffaux qui ont esté faicts pour le grand balet qui a esté dansé devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain en Laie au mois de febvrier 1670, cy : Xm l.
[…]
[f. 34v] A lui, la somme de quinze cens livres pour emploier au fait de sa charge, mesme icelle delivrer aux soubs maistres et chanoines de la chapelle du Roy, à eux ordonnée pour leur paiement du loyer de leur logement et autres frais extraordinaires faits pendant le sejour de Sa Majesté à Saint Germain en Laie pendant le quartier d’octobre 1669, cy : XVc l.
[…]
[f. 37] A lui [François Chapelain, tresorier des offrandes et aumosnier du Roy], la somme de quatre cens cinquante trois livres dix sols pour le paiement des despences faites pour les pains benits qui ont esté rendus au nom de monseigneur le Dauphin le jour des Roys 1670 en l’église parroissialle de Saint Germain en Laie, cy : IIIIc LIII l. X s.
[…]
[f. 286v] A me Antoine Le Menestrel, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de seize cens treize mil trois cens trente trois livres six sols huict deniers pour emploier au fait de sa [f. 287] charge, mesmes celle de XVIc m l. à la continuation de la despence à faire pour les bastimens du palais du Louvre et chasteaux de Saint Germain en Laye, Versailles, Fontainebleau et autres maisons royalles pendant lad. année 1670 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en ses conseils, surintendant et ordonnateur general des Bastimens, arts et manufactures de France, et XIIIm IIIc XXXIII l. VI s. XIII d. pour les taxations dud. Le Menestrel à raison de II d. pour livre, cy : XVIc XIIIm IIIc XXXIII l. VI s. VIII d.
Aud. Le Menestrel, la somme de quatre cens quatre vingt six mil trois cens livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement de la continuation des despences à faire pendant l’année 1670 pour les bastimens du palais du Louvre, chasteaux de Versailles, Saint Germain en Laye, Fontainebleau et autres maisons royalles, suivant les [f. 287v] ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, compris en lad. somme les taxations dud. Le Menestrel à raison de II d. pour livre, cy : IIIIc IIIIxx VIm IIIc l.
Aud. Le Menestrel, la somme de dix neuf cens mil trois cens soixante six livres treize sols quatre deniers pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour avec XVIc XIIIm IIIc XXXIII l. VI s. VIII d. d’une part et IIIIc IIIIxx VIm IIIc l. d’autre dont a esté fait fonds en ses mains pour l’effect cy apres faire la somme de IIII millions de livres pour la continuation des despences à faire pendant l’année 1670 pour les bastimens du palais du Louvre, chasteaux de Saint Germain, Versailles, Fontainebleau et autres maisons royalles suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, compris les taxations dudit Le Menestrel à raison de II d. pour livre, cy : XIXc m IIIc LXVI l. XIII s.
[…]
[f. 294v] Aud. Le Menestrel, la somme de cinq mil deux cens vingt livres deux sols dix deniers pour emploier au fait de sa charge, mesmes d’icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir à Besnard, peintre, IIm VIIIc l. pour son paiement de deux tableaux en mignature à raison de XIIIIc l. piece, à Ecment, autre peintre, VIc l. aussi pour deux tableaux en mignature à IIIc l. piece, à Merlin, orfevre, XIIc LXXII l. pour 7 bordures de tableaux garnies d’argent et autres menues fournitures, et à La Baronniere, peintre, Vc V l. pour la peinture et fourniture par lui faicte de six piedsdestaux et en avoir argenté 14 autres pour la gallerie du chasteau neuf de Saint Germain où Sa Majesté a donné audience à l’envoyé turc, le tout suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XLIII l. II s. X d. pour les taxations dud. Le Menestrel, cy : Vm IIc XX l. II s. X d.
[…]
[f. 336] Aux religieux du couvent des recolets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, de laquelle somme Sa Majesté leur a fait don, cy : IIIc l.
A eux, pareille somme de trois cens livres à eux accordée par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 337] Aux religieux augustins du couvent des Loges pres Saint Germain en Laie, la somme de trois cens livres dont Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 421] Aux huissiers de la chambre du Roy, pareille somme de cent cinquante livres pour avoir porté les masses devant Sa Majesté à la procession qui a esté faicte au chasteau de Saint Germain en Laie le dimanche des Rameaux 1670, cy : CL l.
[…]
[f. 441] Aud. [capitaine Fournier, exempt de la grande prevosté de l’Hostel et grande prevosté de France], la somme de cent cinquante livres pour avoir vacqué [f. 441v] avec deux gardes le long des rivieres de Seine et Oyse pendant le mois de novembre 1669 à faire charger des batteaux de foin et avoine et iceux faire descendre et monter au port du Pecq pour la subsistance de la cour et suite de Sa Majesté, cy : CL l.
[…]
[f. 442] Aud. Fournier, la somme de trois cens livres pour avoir vacqué pendant 15 jours du quartier de janvier 1670 avec deux gardes le long des rivieres de Seine, Oise et Marnes pour faire charger sur des bateaux du bois, foin, avoine et autres denrées et les faire conduire sur le port du Pecq pour la subsistance de la cour et suite de Sa Majesté, cy : IIIc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 25] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de treize cens soixante trois livres neuf sols pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres pour leur paiement des marchandises par eux fournies pour le service du Roy, scavoir à Gresle, marchand, IIIc XL l. IX s. pour 30 toufes de rubans de soie, or et argent à XV l. la 12aine, 6 douzaines de petits rubans d’argent à L s. la douzaine, 6 douzaines de ruban large de soie à V l. la douzaine, deux 12aines 4 aunes de rubans à III l. la douzaine, et autres menues fournitures, à Golle, ebeniste, IIIc XXX l. pour 2 pulpitres d’ebene et une grande armoire de bois [f. 25v] d’Allemagne pour monseigneur le Dauphin, à Labouret, orfevre, CLVIII l. pour V petits pots et bouquets d’argent pesans 4 marcs V gros y compris la façon desd. pots, à Lemire, IIIIxx V l. pour fournir de fil d’or et d’argent pour attacher les filigrannes de le petite chambre du Roy au chasteau de Saint Germain, et à Pezart, marchand clincaillier, IIIIc L l. pour 8 grilles de feu, 24 chandeliers de cuivre et 51 garnitures de feu composées de pelles et pincettes, le tout pour le service du Roy : XIIIc LXIII l. IX s.
[...]
[f. 160] A me Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy, [f. 160v] la somme de qauatre millions huit cens quarente quatre mil cinq cens livres pour emploier au fait de sa charge, scavoir […] [f. 161v] IIIc XVm l. pour la continuation des murs de la grande terrasse de Saint Germain et ports de terres, balcons à faire autour du chasteau, jardinage et reparations, IIc m l. pour l’achevement de l’aqueduc des eaues de Marly et conduite desd. eaues jusques au chasteau de Saint Germain […], le tout suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en tous ses conseils, controlleur general des Finances, surintendant et ordonnateur general des Bastimens, arts et manufactures de France, compris en lad. premiere somme les taxations dud. Le Besgue à raison de II d. pour livre, cy : IIII millions VIIIc XLIIIIm Vc l.
[…]
[f. 187v] Aux religieux recolets du couvent de Saint Germain en Laie, la somme de trois cens livres, de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : IIIc l.
Ausd. religieux du couvent des recolets de Saint Germain en Laie, trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a encores fait donc par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 188] Aux augustins deschaussez du couvent des Loges pres Saint Germain en Laie, la somme de trois cens livres dont Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 257] Au directeir de l’hospital de la charité de Saint Germain en Laye, la somme de cent cinquante livres ordonnée estre [f. 257v] mise en ses mains pour la subsistance et entretenement pendant la presente année 1671 d’une troisieme fille augmentée par ordre de Sa Majesté pour servir les pauvres malades dud. hospital, cy : CL l.
[…]
[f. 303] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Estienne Jehannot, sieur de Bartillat, conseiller ez conseils de Sa Majesté et garde de son tresor royal de paier et delivrer comptant ou assigner par ses quittances durant le quartier de juillet, aoust et septembre de la presente année mil six cens soixante unze aux personnes selon et ainsy qu’il ensuit
[…]
[f. 319v] Aud. [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de douze cens cinquante six livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle dellivrer à Blavette, maistre des coches d’Orleans, pour son paiement de XIX journées de carrosses à six chevaux qu’il a fournis tant pour mener les femmes de chambre de monseigneur duc d’Anjou et de Madame et les comediens espagnols à Saint Germain en Laye que pour avoir mené à Diepe et ramené trois filles de la Reyne, à raison de XXX l. par jour, y compris VIc IIIIxx VI l. pour avoir ramené le sieur Mugos, chirurgien de lad. dame Reyne et deux Espagnols de la frontiere [f. 320] d’Espagne en la ville de Paris, les avoir nourry et voituré leur bagage, cy : XIIc LVI l.
Aud. Melique, la somme de deux cens vingt sept livres dix sols pour emploier au faict de sa charge, mesmes icelle delivrer à Pierre Couturier dit Montargis pour avoir sejourné à Saint Germain en Laye pendant les mois d’avril, may et juin de la presente année 1671, faisant 91 jours, et avoir vacqué tant à gouverner la machine de la petite armée d’argent de monseigneur le Dauphin qu’à nettoyer les fusils et autres armes à les tenir en estat, à raison de L s. par jour, cy : IIc XXVI l. X s.
[…]
[f. 393v] A me Louis Lecosquino, garde general des meubles de la Couronne, la somme de quatre mil huict cens cinquante trois livres quatre sols pour le paiement des despences que Sa Majesté a ordonné estre faictes dans led. garde meuble pendant les six premiers mois de la presente année 1671, scavoir IXc l. pour les gages de nourriture de trois garçons, VIIc L l. pour trois portefaix, IIc L l. pour un portefaix extraordinaire qui a incessamment travaillé aud. garde meuble pendant led. [f. 394] temps, et IIm IXc LIII l. pour journées de tapissiers, porteurs, ouvriers et autres menues despences faictes pour ports et raports de meubles tant lors du deslogement de Sa Majesté du pallais des Tuilleries, repetitions et representations du grand ballet, logement de la cours Saint Germain, procession de la feste Dieu que pendant le voiage que Sa Majesté a fait en Flandres et generallement pour toutes despences dud. garde meuble pendant lesd. six premiers mois, cy : IIIIm VIIIc LIII l. IIII s. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 38v] A la dame duchesse de Schomberg, la somme de quinze cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour son desdommagement du passage des officiers de sa cour et suite sur le pont de Neully pendant le sejour que Sa Majesté fait en son chasteau de Saint Germain en Laye pendant l’année 1671, cy : XVc l.
Au sieur Portail, conseiller au parlement de Paris, la somme de mil livres que Sa Majesé luy a ordonnée pour son desdomagement du passage des officiers de sa cour et suite sur le pont de Chatou pendant le sejour qu’Elle a fait à Saint Germain en Laye lad. année 1671, cy : M l.
[…]
[f. 159v] Aud. [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de dix neuf cens cinquante six livres trois sols quatre deniers pour employer au fait de sa charge, mesmes d’icelle delivrer aux cy apres desnommez celle de XIXc XL l. à eux ordonnée pour leur paiement du prix et non jouissance des terres et heritages scizes à Carriere soubs le Bois dont ils estoient proprietaires, acquises au profit de Sa Majesté pour servir à la grande terrasse qu’Elle a fait construire depuis le chasteau de Saint Germain en Laye le long du parc jusques audit lieu de Carriere, scavoir XIIIc IIIIxx l. à Jaques Dufour, vigneron aud. Cariere, pour un arpent de vigne en une piece acquis au profit du Roy par contract du troisiesme juin 1672, et Vc LX l. à [f. 160] Charles Fanis, garde de la forest dud. Saint Germain en Laye, au nom et comme procureur de Charles de Launay, dud. lieu, pour 76 perches d’heritages en quatre pieces par contract du 24 may 1672, suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XVI l. III s. IIII d. pour les taxations dud. tresorier à raison à raison de II d. pour livre, cy : XIXc LVI l. III s. IIII d. »

Lettre concernant la répartition de plantes entre les demeures royales

« A Paris, ce XI mars 1673
Je trouvay hier le chemin dans l’avenue de Versailles, à l’endroit où le pavé finit, tellement rompu que j’ay donné ordre au sieur Aubry d’aller sur le champ faire remplir deux ou trois trous, où les coches et les carrosses demeuront embourbés, avec du moislon qui est là, proche, et je luy ay dit de ne laisser pas d’y travailler demain, quoy qu’il soit dimanche, ce travail estant d’une necessité absolue et de nature à pouvoir y travailler le dimanche, parce qu’il s’agit de retirer du bourbier des chevaux qui n’en peuvent sortir.
Je n’ay pu faire avec monsieur Ballon la distribution des oignons de tubereuses qui sont venues de la part de monsieur Arnoul, parce qu’il est allé à Saint Germain. J’en ay envoyé trois quaisses à Versailles, adressées à monsieur Lefebvre, à qui je mande de les compter et les delivrer à monsieur Le Bouteux, si ce n’est que Monseigneur juge à propos d’en donner quelque uns à monsieur Marin pour l’orangerie. J’ay retenu la quatrieme quaisse pour les Thuilleries, la pepiniere et Seaux. Je ne croy pas qu’il faille en envoyer à Saint Germain, que lorsqu’elles seront levées et prestes à fleurir.
Monseigneur m’a ordonné de le faire souvenir que monsieur Arnoul luy a envoyé une quaisse de congelations assés grande, dans laquelle il n’y avoit presque rien et une autre grande quaisse où il n’y avoit que deux branches de cedre sans feuilles et dont le bois estoit mort avant qu’on le coupast. Ces sortes de choses doivent estre envoyées mieux conditionnées et dans de moindres quaisses, ou en plus grande quantité.
Monseigneur se souviendra, s’il luy plaist, de faire toucher quelque fons au tresorier pour les ouvriers les plus pressés. »

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