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Millet, Eugène Saint-Germain-en-Laye
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Rapport de Viollet-le-Duc sur le projet de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à la commission par M. Viollet-le-Duc sur le projet préparé pour la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
Séance du 23 mai 1862
Dans une précédente séance, la commission, sur la demande de Son Excellence le ministre d’Etat a émis à l’unanimité moins une voix l’avis que le château de Saint-Germain-en-Laye devait être restauré conformément à ses dispositions primitives, c’est-à-dire en supprimant les gros pavillons ajoutés aux angles de cet édifice sous le règne de Louis XIV. Il s’agit aujourd’hui d’examiner en détail les projets des architectes et de donner un avis favorable à ces projets, s’il y a lieu, ou de les modifier suivant les observations auxquelles ils pourraient donner lieu, afin de passer à l’exécution. En se reportant aux gravures anciennes représentant le château de Saint-Germain avant les adjonctions de Louis XIV, on peut reconnaitre que M. Millet s’est conformé en tous points aux ensembles donnés par ces vues. D’ailleurs, en démolissant les pavillons, il n’est pas douteux que l’architecte trouvera des amorces des constructions qu’ils englobent et masquent. La sagacité bien connue de l’artiste chargé de ce travail est une garantie contre toute opération qui pourrait dénature l’ancien caractère de l’édifice. Ainsi, par exemple, les gravures de Du Cerceau indiquent aux angles saillants des bâtiments des tourelles cylindriques tandis que les gravures d’Israël Silvestre et celles de Pérelle montrent ces mêmes tourelles prysmatiques. M. Millet a adopté ce dernier parti et je pense qu’il est dans le vrai, mais il est évident que l’enlèvement des pavillons laissera voir les arrachements des ces tourelles et il suffira qu’un de ces arrachements donne une saillie de quelques centimètres pour savoir si ces tourelles primitives étaient cylindriques ou prismatiques. Il y a tout lieu de croire que dans les matériaux de démolition même, on trouvera, ainsi que cela se présente toujours, des fragments des constructions primitives.
L’ensemble du projet me paraissant satisfaisant, reproduisant des figures si connues conservées par les gravures anciennes, il me parait qu’il est nécessaire de laisser à l’architecte une certaine latitude quant à l’exécution des détails.
Rarement, il faut le reconnaître, une restauration est présentée avec autant de renseignements à l’appui, rarement un travail préparatoire est aussi clairement exposé. Je conclus donc à l’approbation du projet.
E. Viollet le Duc
La commission approuve les conclusions du rapporteur en faisant toutefois une réserve au sujet de l’annexe ou sacristie que l’architecte propose de faire à la chapelle. Cette construction ne lui paraissant pas être indispensable, elle est d’avis de ne pas la comprendre dans le projet. »

Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel

Extrait d’une délibération de la commission des Monuments historiques concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Extrait de la délibération de la commission des Monuments historiques dans la séance du 23 mai 1862
La commission est d’avis que M. Millet, architecte chargé de préparer un projet de restauration du château de Saint-Germain, s’est conformé de tous points aux ensembles donnés par les gravures anciennes représentans le château avant les adjonctions de Louis XIV. Elle reconnait qu’une certaine latitude doit être laissée à l’architecte quant à l’exécution des détails. Un seul point dans le projet lui parait devoir faire l’objet d’une observation. Elle n’approuve pas l’annexe proposée pour la chapelle et devant servir de sacristie. Cette construction n’étant pas indispensable et pouvant d’ailleurs être ajoutée, s’il y a lieu, après l’achèvement de la restauration, la commission propose de ne pas la comprendre parmi les travaux à exécuter.
Il résulte de la discussion sur le mode à suivre pour la répartition des allocations annuelles qu’il est dans l’intérêt et pour l’économie de l’entreprise que la somme allouée chaque année soit assez considérable pour tenir constamment ouvert un chantier d’une certaine importante.
Quant à la dépense, elle parait ne pouvoir actuellement être estimée que par un devis sommaire.
La démolition des pavillons et le travail d’une année seulement pourront jeter du jour sur les évaluations. Jusqu’à présent, rien ne parait prouver que celles du bureau des Bâtiments civils soient plus rapprochées de la vérité que celles de M. Millet.
Le chef de bureau, secrétaire de la commission »

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Paris, le 5 mars 1874
Monsieur le Ministre et cher collègue
J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 11 de ce mois pour m’annoncer que vous vouliez bien prendre à la charge du crédit des Monuments historiques la moitié des dépenses que nécessitera la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et qui sont évaluées, en totalité, au devis général, à la somme de 236548 francs.
En conséquence, vous fixez la part contributive de votre département à la somme de 118274 f., divisée en quatre annuités à partir de 1874.
Je vous remercie, Monsieur le Ministre et cher collègue, de vouloir bien contribuer à l’exécution des travaux dirigés, depuis plusieurs années, par mon administration, pour restaurer le château de Saint-Germain.
J’informer M. Millet, architecte, de la décision que vous avez prise et je l’invite à prescrire immédiatement les mesures nécessaires pour commencer la restauration de la chapelle.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
C. de Larcy »

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
M. Choret, inspecteur des travaux du château, m’a communiqué les propositions qu’il a présentées à Monsieur le Ministre pour l’exercice 1879.
Ces propositions sont ainsi réparties entre les différents corps d’état :
Maçonnerie : 64761 f. 90 c.
Charpente : 11000,00
Menuiserie : 16000,00
Serrurerie : 10500,00
Peinture et vitrerie : 9500,00
Sculpture : 7000,00
Ensemble : 118761 f. 90 c.
J’ai examiné avec soin l’importance et la nature des travaux à exécuter dans chaque corps d’état, et j’ai l’honneur d’exposer à Monsieur le Ministre que ces travaux, sauf la maçonnerie et la sculpture, sont susceptibles d’être mis en adjudication.
Les travaux de maçonnerie consistent dans la continuation des travaux de reprises, de maçonneries de murs, de contreforts, de voûtes etc. Il serait difficile en ce moment, pour ne pas dire impossible, de délimiter les travaux qui pourraient faire l’objet d’une adjudication. Outre cette raison, les procédés employés pour l’exécution des maçonneries viendraient y mettre obstacle. Ces procédés consistent surtout dans la taille de la pierre à pied d’œuvre, avant la pose, dans les soins à prendre pour poser ces pierres taillées, moulurées ou sculptées, sans en épaufrer les arêtes.
Ces procédés exigent des bardeurs et des poseurs habités à ce travail, bardeurs et poseurs qu’un nouvel entrepreneur devra former, ce qui ne lui permettrait pas de aire les travaux aux conditions dans lesquelles peut les faire l’entrepreneur actuel, dont le chantier est instruit et expérimenté.
Pour ces raisons, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre d’ajourner la mise en adjudication des travaux de maçonnerie et de continuer à les faire exécuter sur soumission moyennant un rabais sur la série des Bâtiments civils. Toutefois, je me réserve d’étudier cette question pendant cet exercice, afin de m’assurer si l’entrepreneur consent à un rabais suffisant.
Il me paraît également impossible de proposer à Monsieur le Ministre de mettre en adjudication les travaux de sculpture. Ces travaux sont exécutés depuis plusieurs années par des artistes formés par M. Millet qui, grâce à une parfaite interprétation des anciennes sculptures, en ont fait revivre la manière et le style. On verrait facilement le travail d’une autre main et on perdrait ainsi l’harmonie et l’unité qui rendent aujourd’hui si remarquable l’œuvre de M. Millet.
Les travaux de charpente, de menuiserie, de serrurerie, de peinture et de vitrerie sont au contraire susceptibles d’être mis en adjudication. Ils consistent pour la plupart dans des répétitions de travaux déjà existants. Les entrepreneurs qui seront appelés à concourir pourront facilement apprécier le travail.
Je viens en conséquence prier Monsieur le Ministre, quand il aura examiné cette question, de vouloir bien me faire connaître sa décision dans le délai le plus rapproché, pour que je puisse dresser sans retard les pièces nécessaires pour l’adjudication (cahier des charges spécial pour chaque corps d’état, etc.).
En effet, le moment de commencer ces travaux est arrivé si l’on veut qu’ils soient terminés dans le délai réglementaire et, de plus, M. le conservateur du musée attend avec impatience l’instant où il pourra livrer au public les nouvelles collections dont le musée vient de s’enrichir.
La mise en adjudication des travaux devant avoir pour conséquence de ne pas permettre de commencer l’exécution avant le mois de juin, pour éviter tous les ans un semblable retard, si préjudiciable aux travaux, je crois devoir proposer à Monsieur le Ministre de faire une adjudication devant durer cinq ans consécutifs ou jusqu’à l’achèvement des travaux.
En attendant les instructions de Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Certificat de réception des travaux réalisés par l’architecte Millet à la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Monuments historiques
Département de Seine-et-Oise
Ville de Saint-Germain-en-Laye
Restauration de la chapelle Saint-Louis du château
Exercices 1876, 1877, 1878
Certificat de réception des travaux exécutés par M. Morin Bigle, entrepreneur demeurant à Saint-Germain-en-Laye, rue Neuve-d’Hennemont, n° 12, pour la restauration de la dite chapelle, pendant les trois exercices ci-dessus.
L’an mil huit cent soixante-dix-neuf, le 25 juillet, nous soussigné architecte du gouvernement chargé de la restauration du château de Saint-Germain et de la chapelle Saint-Louis qu’il renferme avons procédé, en présence de l’entrepreneur, à la réception définitive des travaux de maçonnerie qu’il a exécutés pour la dite restauration pendant les exercices 1876, 1877 et 1878.
Après avoir examiné ces travaux dans toutes leurs parties, nous avons constaté qu’ils avaient été exécutés en matériaux de bonne qualité, taillés et mis en œuvre avec soin et suivant les règles de l’art, et conformément aux plans et aux détails dressés par monsieur Millet, alors architecte de l’édifice.
En conséquence, nous avons été d’avis qu’il y avait lieu de prononcer la réception définitive des travaux dont il s’agit, et à cet effet nous avons dressé le présent procès-verbal que nous avons signé.
Fait à Saint-Germain-en-Laye le 25 juillet 1879.
L’architecte du château
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Paris, le 22 janvier 1880
Monsieur le Ministre et cher collègue,
J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint deux projets dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice.
Le premier de ces projets a pour objet de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et du logement du conservateur du musée.
Le second est relatif aux restaurations de la chapelle et présente un grand intérêt archéologique. M. Lafollye propose de démolir la tourelle située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest, afin de démasquer une porte du XIIIe siècle qui formait, dans la première travée, l’entrée de la chapelle, et de découvrir en même temps la verrière qui surmonte cette porte.
Je vous prie de faire examiner ces projets et de le les renvoyer le plus tôt possible avec votre avis, car ils présentent une grande urgence.
J’ajouterai qu’il me paraitrait y avoir un grand intérêt à inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place, de concert avec les membres du conseil des Bâtiments civils, les propositions de M. Lafollye.
Il pourrait s’établir ainsi, entre les deux services, un accord qui serait très profitable à la bonne et prompte solution de cette affaire.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, les nouvelles assurances de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Le sous-secrétaire d’Etat
Sadi Carnot »

Cette lettre est annotée : « Viollet-le-Duc, urgent »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la restauration de la tour d’escalier de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur Ruprich-Robert
Paris, le 6 février 1880
Monsieur et cher Maître,
Je n’ai reçu que cet après-midi la réponse de M. Choret, et je m’empresse de vous la transmettre.
« Pour ce qui est de la porte de la chapelle, du côté du fossé, lorsque les démolitions en ont fait découvrir les traces, on n’a trouvé que les assises d’ébrasement portant moulures et qui affleurent le dessus du banc. Au-dessus, il n’y avait plus de traces de porte, le bouchement ayant été fait à plein mur avec arrachement dans les deux jambages. »
Il ressort évidemment de la ligne de raccord que l’on voit dans l’escalier, et que vous avez remarqué, que cette tour n’entrait pas dans le plan primitif. La salle de Mars était construite quand il a été exécuté.
Il y a quelques jours que l’on avait terminé le piochement des enduits que j’y avais ordonné pour que la commission puisse voir l’état de la tour et, préoccupé de la porte, ce détail ne m’avait pas encore frappé. Il est vrai que les murs ne sont à nus que depuis huit jours à peine.
Les linteaux en dalles allaient jusqu’aux archivoltes de la porte. J’en fait briser la dernière dalle pour dégager l’archivolte. Ceci vient encore à l’appui de l’opinion que vous avez émise que la porte de la chapelle a servi un certain temps de passage pour aller à la chapelle, et la porte qui fut pratiquée dans la travée à côté ne remonte guère qu’à Louis XIII.
Si vous avez besoin de quelque renseignement, je me tiens à votre disposition.
Veuillez agréer l’assurance de mes meilleurs sentiments.
A. Lafollye
Monsieur Millet ne connaissait qu’une partie de la base du piédroit de la porte sous l’escalier. Il se réservait de la dégager à son retour, et connaissant sa religion pour la chapelle, il est certain qu’il aurait voulu la restaurer. »

Lafollye, Joseph-Auguste

Liquidation de la dépense des travaux réalisés sous la direction de l’architecte Millet au château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 12 février 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Liquidation de la dépense des travaux exécutés sous la direction de M. l’architecte Millet
M. l’architecte Lafollye actuellement chargé de la direction des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye a produit le compte dressé par l’inspecteur, M. Choret, des travaux de M. Millet, architecte décédé.
Le compte est divisé en 2 parties. La première comprend les dépenses faites en vertu de la soumission approuvée le 22 février 1876 pour une somme de 6511 f., l’autre le commencement sous la direction de M. Millet des travaux objet d’une nouvelle soumission de 52000 f. approuvée le 18 octobre 1878.
Le montant des dépenses qui embrassent les exercices 1876, 1877 et 1878 s’établit ainsi selon les comptes révisés :
1° Travaux se rapportant à la soumission approuvée le 22 février 1876
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 63479 f. 80
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 3173 f. 99
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 793 f. 50
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 793 f. 50
Total de la dépense : 68240 f. 79
Acomptes payés, selon les certificats dressés par l’inspecteur
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 56511 f. 62
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 1162 f. 79
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 290 f. 70
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 290 f. 70
Total de la dépense : 58255 f. 81
Solde restant dû sur cette entreprise qui est terminée
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 6968 f. 18
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 2011 f. 20
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 502 f. 80
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 502 f. 80
Total de la dépense : 9984 f. 98
2° Travaux commencés sous la direction de M. Millet se rapportant à la soumission du 18 octobre 1878 (il n’a été payé aucun acompte)
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 4573 f. 00
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 228 f. 65
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 57 f. 16
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 57 f. 16
Total de la dépense : 4915 f. 97
Montant des sommes à payer sur les travaux dirigés par M. Millet
Montant des travaux exécutés par le sieur Marin Bigle, soumissionnaire : 11541 f. 18
Honoraires des architecte et inspecteurs : M. Millet, architecte, 5,70 : 2239 f. 85
M. Choret, inspecteur, 1,25 : 559 f. 96
M. Débrie, inspecteur, 1,25 : 559 f. 96
Total de la dépense : 14900 f. 95
La somme de 14790 f. 95 est imputable sur l’exercice 1878
Le contrôleur des travaux
Gautier »

Rapport concernant l’aménagement des logements de fonction au château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport lu à la séance de la commission du 5 mars 1880
Paris, le 3 mars 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye
En conséquence du vœu émis par la commission des Monuments historiques dans sa dernière séance, je me suis rendu à Saint-Germain avec M. l’architecte Lafollye afin de voir s’il serait possible d’y trouver un emplacement convenable pour l’appartement du conservateur, une salle de conférences près de la bibliothèque et des logements suffisants pour les gardiens du château.
De l’examen que j’ai fait, il est résulté que l’appartement du conservateur pourrait trouver sa place dans l’entresol du rez-de-chaussée, dont les dimensions sont plus considérables que celles de l’appartement projeté au-dessus, puisqu’il y faut joindre la surface correspondant à la bibliothèque (cet entresol est destiné aujourd’hui au magasin des livres et à deux surveillants) et que le premier étage deviendrait par ce moyen bien assez vaste pour y établir la salle des conférences et le magasin des livres.
Quant aux logements des employés, il serait également facile d’en trouver dans les bâtiments actuels le nombre de trois qui a été jugé nécessaire. En effet, le logement placé au rez-de-chaussée de l’aile de la bibliothèque ne peut être occupé par un concierge, car la porte de la passerelle sera généralement fermée, et il peut être donné à un surveillant. D’un autre côté, lorsque le bâtiment Louis XIV formant pavillon au sud du château sera démoli, il restera disponible sur la façade nouvelle, à l’entresol et, au besoin, dans un autre entresol qu’on peut créer au premier étage, deux autres logements de gardiens très convenables.
Un seul service, dans ces conditions, serait sacrifié, c’est celui des ateliers. Mais n’y a-t-il pas à prendre, dès le principe, à ce sujet un parti définitif : doit-on laisser les ateliers dans le château ? L’inconvénient qui résulterait de leur isolement du château serait, d’une part, le manque de surveillance immédiate du conservateur sur les objets qui y seraient transportés, et, d’autre part, le désagrément des transports par la ville, qui peuvent être assez fréquents. Ces observations paraissent fondées.
Mais, d’un autre côté, il faut dire que l’emplacement projeté à la vénerie pour les recevoir n’est situé qu’à 300 mètres environ du château, qu’il est beaucoup plus étendu que les ateliers actuels, et muni, sinon des installations nécessaires, au moins de bâtiments plus convenables et mieux éclairés, que les objets plus grands y peuvent être introduits comme, par exemple, les tambours en métal de la colonne Trajane, que la fumée et la mauvaise odeur provenant des opérations de galvanoplastie ne se répandraient pas dans le musée, et enfin que les ouvriers n’auraient plus en général d’accès dans l’intérieur du château. Enfin, à la rigueur, un petit atelier ou dépôt pourrait être conservé au rez-de-chaussée, au-dessous des logements des gardiens dont il vient d’être question.
Devant ces considérations, il m’a paru que la commission accepterait peut-être de préférence ce dernier parti qui consiste à éloigner du palais les ateliers.
Dans ce cas, j’aurais l’honneur de lui proposer de demander à M. Lafollye une étude nouvelle des distributions de l’entresol et du 1er étage, destinés l’un au conservateur, l’autre à la bibliothèque et à la salle des conférences, montrant également la disposition des logements des surveillants.
Ruprich Robert
La commission émet le vœu d’entendre le conservateur, avec qui M. Millet s’était concerté pour dresser les plans. »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 20 mai 1880
Monsieur le Ministre
Conformément aux instructions contenues dans la lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 24 avril dernier, je me suis empressé d’étudier un projet pour aménager le 2e étage du bâtiment sud du château pour y installer le logement du conservateur du musée.
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le projet comprenant deux dispositions.
Dans la première, le salon comprend deux des travées voûtées et les chambres à coucher sont placées près de l’escalier de droite, particulièrement affecté au logement du conservateur.
Dans la 2e, au contraire, les salles voûtées sont aménagées en chambre à coucher et le salon est placé près de l’escalier.
Dans les deux projets, le cabinet du conservateur est au premier étage, à proximité de l’escalier qui dessert le logement. Un petit salon destiné à recevoir les boiseries du temps de Louis XIV emmagasinées à la vénerie vient à la suite. Enfin, une pièce qui pourrait servir pour des commissions est annexée à la bibliothèque qui occupe le reste de l’étage.
Le dossier que j’adresse à M. le Ministre comprend :
1° deux plans du 2e étage (logement du conservateur)
2° un plan du 1er étage avec le cabinet du conservateur
3° le plan du 1er étage dressé par M. Millet
4° le plan du 1er étage et de l’entresol proposé en dernier lieu par l’architecte (18 janvier)
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

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