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Acte de baptême de Guillaume Solvin à Saint-Germain-en-Laye, lady Strickland, sous-gouvernante du prince de Galles, étant sa marraine

« Ce jourd’hui vingt quatrieme jour d’avril mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé par moy pretre sousigné Guillaume, né du jour precedent, fils de Jean Henry et d’Honoré Solvin, sa femme, irlandois de nation, le parein Corneille Colin, pour le chevalier Waldegrave, la mareine damoiselle Elizabeth Paquinson, pour milledi Strickland, gouvernante de monseigneur le prince de Galles, lesquels ont signé.
Elizabeth Parkisn
Marques, Cornelus Colen »

Acte de baptême de Jean Maynard, fils d’un officier de la Bouche du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui septieme jour de mai mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre soussigné, a esté baptisé Jean, né le six de ce mois, fils de François Maynard, officier de la Bouche du roy d’Angleterre, et de Marie de Laurier, sa femme, anglois de nattion, demeurans dans cette parroisse, le parrain le chevailler Jean Sparron, contrerrolleur de la maison du roy d’Angleterre, la marraine Marianne Sguina, femme de chambre du prince de Galles, femme de M. de Labadie, premier valet de chambre du Roy, aussi angloise, demeurans dans cette parroisse, lesquels ont signé.
J. Sparone, Mary Delabadie
Coppin »

Lettre concernant l’évacuation de l’appartement du commandant militaire du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau du conservateur
Saint-Germain, le 3 mai 1867
Monsieur de Cardaillac, directeur du bureau des Bâtiments civils
Monsieur le Directeur,
J’ai l’honneur de vous informer qu’avant son départ, qui a eu lieu aujourd’hui, madame de Girardin m’a remis la totalité des meubles de l’Etat qui garnissaient son appartement et que ces effets ont été immédiatement déposés dans la galerie du rez-de-chaussée. Dans cet ensemble ne sont compris ni les glaces ni le cordon de sonnette de la porte d’entrée, que j’ai cru pouvoir laisser à demeure.
Vous trouverez ci-contre détaillée la condition présente de quelques-uns de ces meubles.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mon respectueux dévouement.
E. Ricateaux »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Acte de mariage de Bevel Skelton, contrôleur général de la maison du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui dixieme jour du mois de mai mil six cent quatre vingt onze, a esté faict et solemnisé en face de la sainte Eglise par messire Thomas Codrington, aumonier du roy de la Grande Bretagne, le mariage d’entre monsieur Bevel Skelton, contrerolleur general de la maison du roy d’Angleterre, demeurant depuis plusieurs mois dans cette parroisse, d’unne part, et demoiselle Marie O’Brien, fille de melord Daniel O’Brien, comte de Clare, et de Philadelphia Lennar, ses pere et mere, aussy de cette parroisse, appres avoir veu le consentement que lad. dame Philadelphia Lennard a donné par ecrit le sixieme mai de la presente année par lequel elle temoigne consentir à ce que mademoiselle O’Brien sa fille espouse monsieur Bevel Skelton, la dispence que monseigneur l’archeveque de Paris a accordé pour la publication des trois bancs, la permission de fiance et d’epouser au meme jour, du consentement des parents et s’il ne se trouve aucun empechement, ne s’estant presenté aucune opposition, le dit mariage a esté faict et solemnisé du consentement et en presence de M. l’abbé Converset, pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, revestu de surpellis et d’estolle, presents milord duc de Barvic et M. Robert Strickland, chambellan de la reine, M. Rodolphe Magdanel, chambellan de Sa Majesté britannique, madame la comtesse de Sussecs, tante de l’epouse, madame de Walgrave, fille de Sadite Majesté, qui ont signé.
B. Skelton
Mary O’Brien
Berwick, Ran. M.Donel
Rob. Strickland
Fitz Roy Sussex
Thomas Codrington
Fitz James Waldegrave
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye »

Acte de baptême de Rodolphe Leclerc à Saint-Germain-en-Laye, lady Strickland, sous-gouvernante du prince de Galles, étant sa marraine

« Ce jourd’hui vingtieme jour de may mil six cent quatre vingt onze, a eté baptisé par moy pretre, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Rodolphe, né du seizieme jour de ce mois, fils de messire François Leclerc, gentilhomme anglois, et de dame Elizabeth Bessé, sa femme, le parein messire Robert Rodolphe de Feilding, la mareine dame Wenifride Trentom Stricland, sous gouvernante de monseigneur le prince de Galles, lesquels ont signé.
Robert Rodolphe de Feilding
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain
Winefrida Trentham Strickland »

Acte de baptême d’Elisabeth Victoire Branche à Saint-Germain-en-Laye, un officier de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’hui vingt cinquieme juin mil six cent quatre vingt onze, a esté baptiée par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Elisabeth Victoire, née du vingtieme de ce mois, fille de Nicolas Branche et de Catherine Lanelin, sa femme, de cette parroisse, le parrain Laurent Baouzi, officier de la reyne d’Angleterre, la marraine Elisabeth Scheclax, fille de Jacques Scheclax et de Christine Scheklax, ses pere et mere, tous deux anglois de nation, maitnenant demeurant dans cette paroisse, la marraine a signé, le parrain a declaré ne scavoir signer.
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain
Elizabeth Shaklock »

Acte d’inhumation d’un valet de pied de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui vingt neufieme juillet mil six cent quatre vingt onze, a esté enterré dans l’eglise le corps de Philippe Carny, valet de pied de la reyne d’Angleterre, agé de cinquant ans ou environ, decedé le jour precedent ; messe haute, prieres et suffrages accoutumées chantées en presence de maitres Antoine Marques et Hervé Lequelennec, pretres, qui ont signé.
Marqué
H. Le Quelennec »

Récit par Marie Dubois, valet de chambre du roi, de séjours de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 140] 23 [septembre 1648]. La Reyne, ayant ouy la messe, monta en carosse et fut querir monsieur le duc d’Angeou à Besanval et arriva sur le midy. Le Roy les fut recevoir dans la cour, et, quoyque monsieur d’Angeou eut encore le visage tout rouge de sa petite verolle, le Roy ne laissa pas de se jetter à son col, et ces deux enfans se tenoient collés leurs visages l’un contre l’autre, se baisant [p. 141] tendrement, et pluroient de joye, ce quy ravissoit tous ceux quy les voyoient. Monsieur ne coucha pas à Ruel, il partit sur le soir pour aller coucher à Croissy.
Ce mesme jour, le provos des marchands et messieurs du cardenier de Paris vinrent et reçurent toute asseurance de la Reyne et de messieurs d’Orléans et de Condey. Le parlement et les peuples de Paris n’estoient pas fort asseurés et les affaires estoient à la veille de prendre ung mauvais biais, ce quy obligea messieurs d’Orléans et de Condey à leur faire ces lettres suivantes :
Lettres de monseigneur le duc d’Orléans et de monsieur le Prince à messieurs du parlement
A Messieurs de la cour de parlement du Roy, mon seigneur et nepveu, à Paris
Messieurs,
Vous savez les soings que j’ay pris pour accomoder les affaires presentes et y apporter tout le tamperament que le service du Roy, mon seigneur et nepveu, et la satisfaction de vostre compagnie ont peu desirer. Et, comme j’ay jeugé que, dans l’estat où elles se truvoient, une conference seroit tres utile pour regler toutes choses, j’ay bien voulu vous faire encore cette lettre pour vous prier de desputer quelques uns de vostre corps pour se truver au lieu où sera la Reyne et adviser aux moyens quy seront convenables pour l’accomplissement des volontés de Leurs Majestés et pour le repos public. Je veux croire que vous concourerez avecque moy dans ce bon dessein et que vous aurez la mesme creance à ce que le sieur de Choisy, mon chancelier, vous dira sur ce subjet que vous l’auriez à moy mesme, quy suis, Messieurs,
Vostre affectionné amy.
Gaston
De Ruel, ce 23 septembre 1648
[p. 142] Lettre de monsieur le Prince à messieurs de la cour de parlement, à Paris
Messieurs,
Ne pouvant aller au parlement, aynssy que m’aviez temoigné le souhaiter par vostre desputation d’hier, et prevoyant les inconvenients quy pourraient arriver sy vous continuez vostre deliberation sans que j’eusse eu le bien de vous voir auparavant, j’ay creu vous devoir inviter, comme le faict monsieur le duc d’Orleans, à Saint Germein, à une conference où nous puissions traiter des desordres quy peuvent estre presentement dans l’Estat et tacher d’y remedier. Le zele que j’ay pour le service du Roy et l’affection particulleire que j’ay pour vostre compagnie m’obligent à vous proposer cet expedient pour remedier à des maux auxquels vous et moy ne pourrons peut estre plus donner ordre, sy vous laissez perdre cette occasion. La Reyne est dans tous les sentiments de bonté que vostre compagnie peut attendre d’elle. Monsieur le duc d’Orleans vous temoigne assez les siens par les soings qu’il a pris jeusques à cette heure et par la lettre qu’il vous escrit, et moy je n’ay point de plus forte passion, apres celle que j’ay pour le bien de l’Estat et pour le maintien de l’autorité royale, que celle de vous servir. Faictes donc paroitre en cette occasion cette affection que vous avez toujours temoignée en contribuant tout ce quy est en vous pour l’accomodement des affaires. Donnez moy lieu, par les services que je vous rendray auprès de Sa Majesté, de vous temoigner que je suis, Messieurs, vostre tres humble et tres affectionné serviteur.
Louis de Bourbon
A Ruel, ce 23 septembre 1648
Apporté par le chevalier de Rivière.
[p. 143] Ce mesme jour, l’on fit commendement pour aller le lendemain à Saint Germein. Et le lendemain 24, tout partit et la reyne d’Angleterre delogea du viel château et alla loger au Louvre à Paris. Le Roy arriva d’assez bonne heure et la Reyne sur les six heures, et fut descendre à la chapelle du viel château, où elle entendit les litanies, quy ont de coustume de se chanter tous les soirs. La Reyne, quy est fort propre, truva dans le chasteau mille puanteurs, que les Anglois y avoient laissées : ce sont gens quy vivent fort sallement. L’on truva sur un fumier force serpens dans une lie de vin d’Espagne, quy avoit esté vidé dans le bour, et dit on que ces choses là servent à ceux quy sont ladres, de quoy l’on accusoit ung millor. Tout le viel chasteau se truva occupé, la cour estant fort grosse. Monsieur d’Orleans eut pour luy et pour Madame, sa femme, tout le chasteau neuf. La nuict du 24 au vingt cinq, la seconde chambre de la Reyne, quy estoit demeurée dans le chasteau de Ruel, fut vollée, les coffres ouvers et tout le plus précieux pris. La Reyne y avoit ung vallet de chambre et ung tapissier, quy furent coucher au bourg au lieu de coucher dans la mesme chambre pour garder les meubles, de sorte qu’ils faillirent tous deux à estre chassés. Aussy estoient ils fort blamables. C’est à quoy nous devons bien prendre garde, lorsque nous sommes ou à la premiere ou à la dernière chambre. Y estant, nous sommes obligés, sur peine de la vie, de les conserver.
Le vendredy 25, messieurs les deputés du parlement vinrent au nombre de 21, lesquels salluerent Leurs Majestés et monsieur le cardinal, et ensuite le Roy leur donna à disner, à l’issue duquel ils furent au chasteau neuf, dans le grand cabinet de Monsieur d’Orleans, à main gauche en entrant, et s’enfermerent avecque messeigneurs d’Orleans, de Condey, de Conty et de Longueville, et furent deux heures en conference. A l’issue de laquelle, ces messieurs s’en retournèrent à [p. 144] Paris.
Pendant qu’ils estoient enfermés, je voulus voir le chambre où le defunct Roy, mon mestre, mourut, et j’y truvay monsieur l’abbé de La Rivière logé, monsieur d’Orleans n’y ayant pas voulu loger, mais bien son favory. Je ne consideray pas ce lieu sans soupirer et prier Dieu pour mon defunct cher mestre.
26 [septembre]. Le courrier d’Alemagne arriva quy apporta nouvelles de la pax d’Allemagne, mais j’ay crainte qu’elle n’ayt pas lieu. La Reyne fut voir madame la duchesse d’Orleans au chasteau neuf.
27 [septembre]. Ce jour de dimanche, je fus au disner de monsieur le Prince et le remerciay de l’honneur qu’il m’avoit faict de me donner quartier. II me fit la grace de me prendre la main, de me la serrer et de me dire : « Monsieur, vous vous moquez de moy, je suis vostre serviteur ». Ce discours me fit voir que je n’estois pas mal dans son esprit et que toutes les fois que j’avois escrit les petites nouvelles à monsieur Dumont, l’un de ses segretaires, Son Altesse les avoit lues, aynssy que m’a dit dudepuis monsieur Dumont. Monsieur le Prince estant hors de table, il alla au chasteau neuf, suivy de messieurs de Conty et de Longueville et de plusieurs autres, à la seconde conference avecque les mesmes deputés du parlement et les mesmes princes. Aussy, cette fois là, ils y appelerent messieurs le chancellier, de La Meillerès et de Tuebeuf pour les finances. Messieurs les princes sortirent par deux fois pour conferer ensemble et envoyèrent monsieur de La Riviere truver la Reyne. A l’issue de la conference, ils se separèrent à l’ordinaire.
28 [septembre]. Le Roy continua ses divertissements ordinaires : le jour, à l’estude, à la promenade, et le soir au collin mallar, où les princes et seigneurs [p. 145] prenoient leur part du divertissement. Et pour moy, je faisois ma cour chez madame la Princesse et chez les autres princes et princesses desquels j’ay l’honneur d’estre cogneu.
29 [septembre]. Il y eut grande chasse du cerf où le Roy et tous les princes et seigneurs estoient. C’estoit avecque les chiens de monsieur d’Orléans. Le cerf fut pris.
30 [septembre]. Je pris congé du Roy à l’issue de son souper et fus au souper de madame la Princesse la mere, où madame la Princesse la jeune estoit arrivée de jour, de laquelle je pris congé, comme de tous mes amis, et me fus retirer sur la meinuict.
[…]
[p. 183] En ce temps [mars 1649], le Roy, la Reyne et le Conseil estoient à Saint Germein en Lès, et l’armée du Roy autour de Paris, qu’il avoit bloqué et afamé depuis le jour qu’il en estoit party, quy estoit la veille des Roys, à cause des desobéissances de messieurs du parlement. Messieurs les princes de Conty, de Longueville, de Beaufort et autres se jeterent dans Paris et apuierent le parlement contre Sa Majesté. Le desordre estoit tres grand dans l’Estat, grandes partiallités. Il nous faillut assembler nombre d’officiers du Roy pour gaygner Saint Germein, nous faillut aller par Illiers en Beausse, par Dreux, et, à chaque village, il failloit quiter espée et pistolletz. L’on faisoit garde partout et n’y avoit neulle seureté pour les passants : tous les peuples tenoient pour le parlement et assassinoient ceux quy alloient au service du Roy. Ils nous appelloient les Masarins, à cause du gouvernement de monsieur le cardinal Masarin, quy estoit chef du Conseil et fort haï.
Je raportay à Saint Germein ce que j’avois veu et [p. 184] mesme le dit à quelques ungs du Conseil du Roy, des plus affidés à la Reyne et à des familliers de monsieur le cardinal de Masarin, comme à monsieur le commandeur de Souvrey et à quelques autres desquels j’estois cogneu, et auxquels je fis voir aussy l’afection que monsieur le duc de Vandomes avoit faict voir dans des rancontres dans le Vandomois où il estoit alors, et ce que j’en dis c’estoit par ordre de monsieur de Souvrey, premier gentilhomme de la Chambre, quy estoit alors à Vandomes, près monsieur le duc, de quoy je reçus après compliment, lorsque monsieur de Vandomes vint à la cour.
Nous partimes le 28 mars, le dimanche des Rameaux, après le service, et arivames à Saint Germein le mercredy, et entrasmes le jeudy absolu en quartier où, estant à tenebres, dans la chapelle du chasteau, les nouvelles de la paix vinrent, que les desputés du Roy aresterent à Ruel avecque monsieur le Premier President et autres nommés de messieurs les princes et du parlement. Sy tost que l’on entendit cette novelle, quy ne pouvoit venir que du Ciel, tout le monde se jeta
à genoul et loua tout Dieu de tout son coeur.
Toutes les festes de Pasques se passèrent en joye. Tous les princes, excepté monsieur de Beaufort, vinrent. Tous les corps du parlement et de Paris, les ungs après les autres, que le Roy regalla d’importance, asseurerent Leurs Majestés de leurs fidelités et obeissances. De là à quelques jours, monsieur d’Orléans fut à Paris, les princes et princesses aussy, quy y furent tous les bien receus.
Le 30 du mois d’avril, Leurs Majestés et toute la cour partirent de Saint Germein pour Compiegne, et vint on coucher à Chantilly, où monsieur le Prince fit l’honneur de la meson à merveilles. Ils y sejeurnerent deux jours et puis furent à Compiegnes.
[…]
[p. 291] Le cinquieme may [1652], il arriva un garçon quy me fut envoyé exprès de Saint Germein, où estoit la cour durant le siège de Paris, que monsieur Le Conte et mes cousins de La Boullière m’envoyerent pour me donner avis que Artus de Plannes, l’ung de mes compagnons, estoit mort et que Leurs Majestés n’avaient pas voulu disposer de la charge, qu’ils en vouloient remplir les deux anciens, quy ne servoient que de deux ans l’ung. Et, moy, quy estois l’ancien sans contredit, je me resolus de partir. […]
La guerre civile estoit sy allumée qu’elle me fit bien cognoître la dangereuse extremité que c’est d’aller par la campagne pendant la guerre civile où tout est en armes et en allarmes. […] [p. 292] Partant le lendemain matin, nous fumes passer à Roussières remercier M. l’abbé, quy nous donna encore le mesme Allemand pour nous guider par des petits chemins escartés jeusques à Montfort pour esviter les bois de Saint Leger, où tous ceux quy y passoient estoient volés et la plupart tués. Nous nous separasmes à Montfort et fusmes, le vallet de pied et moy, coucher à Saint Germein, tojours partis quy nous venoient recognoître et bien souvent pour nous piller. Les couleurs de la [p. 292] Reyne me firent du bien et une faveur toute particuliere. Ce jour là, l’armée du Roy estoit occupée à l’Ille Adan, qu’elle prit, sans cela je n’aurois pas manqué à faire mon entrée dans Saint Germein aynssy que me dit madame de Vandosmes : « Il me semble, dit elle, que je suis à Saint Germein et que je vous y vois arriver tout neu, couvert seullement d’une mechante chemise fort salle qu’un de ceux quy vous auront vollé vous auront baillée pour la vostre ». Elle avoit envoyé lematin cinq des siens bien montés et armés, quy furent bien bastus par les chemins.
Enfin, par la grace de Dieu, j’arrivay en santé. Je fus voir mes supérieurs et ensuite Leurs Majestés.
Monsieur et madame de Souvrey me firent voir comme ils avoient travaillé pour moy. Monsieur de Crequy, quy estoit en année, estoit à Paris : quoyqu’il eut passeportz du Roy et des Princes, et congé, il ne laissa pas d’avoir de la peine de sortir. Pour moy, je truvois trop de peril d’aller à Paris pour le voir : je l’attendis. Il vint, avecque luy La Planche, l’ung de mes compagnons, quy pretendoit deux mille livres sur la charge vacante, disant que Bonnefont les avoit eues de Moreau, quy estoit entré dans la charge de Butanger. Gomme nous fumes devant monsieur de Crequy, La Planche, Dalbanes (quy estoit le beau frere du defunct, auquel la Reyne donnoit l’autre moitié), monsieur de Crequy dit : « La Reyne vous gratifie vous deux de la charge de défunct de Plannes, mais vous donnerez tous deux deux mille livres à La Planches ». Je pris la parolle et le priay de me permettre de dire mes raisons, ce qu’il eut à gré. Je lui dis : « Monsieur, vous savez que l’ancien, [p. 294] quy entre par le droit de ses services, ne paye rien. Vous avez observé et continué l’ancien ordre vous mesme, dans vostre derniere année, après la mort de Butanger. Porteau, quy estoit l’ancien, entra sans argent. Mais Moreau, quy estoit après, paya les deux milles livres à Bonnefonds ». Monsieur de Créquy, quy est homme de peu de parolle, dit à Darbanes : « Il faut que ce soit vous quy les payez à La Planches, autrement vous ne servirez pas ». Ce que Darbanes accorda : passerent ung escrit pour la somme et, après, monsieur de Crequy me permit de quitter l’espée et le manteau et d’achever de servir le quartier, quy estoit le mien. Il faut observer que tout officier quy meurt dans le service, c’est-à-dire pendant son quartier, les gages sont à la veuve ou aux heritiers. C’est pourquoy je n’y pouvois rien pretendre. Darbanes, quy parloit pour tous ces heritiers, m’acorda le tiers des gages, et ainsy j’achevay de servir le quartier pour entrer en possession de la charge entiere.
Pendant ce temps, les allées et veneues de Saint Germein à Paris se faisoient continuellement. Monsieur le maréchal de L’Opital, gouverneur de Paris, faisoit force voyages. Les troupes des Princes estoient tout autour de Paris, tenoient les ponts de Neuilly et furent prendre Saint Denis, où estoit monsieur le Prince en personne. Les troupes du Roy le reprirent le lendemain, où il y eut force gens tués, et mesme de ceux de Paris, lesquels estoient sortis assez imprudemment et furent poussés et battus jeusques dans les faubourgs. Ce quy fit grand bruict à Paris. Enfin, après force allées et veneues, il fut conclu que l’armée du Roy se retireroit à dix lieues de Paris, ce quy fut faict.
Il arriva que, pendant ce temps là, le coronel Rabe, quy commandoit le régiment des Cravattes, vint à
Saint Germein, avecque sa femme. Il y avoit peu de temps que, passant par icy, il m’avoit obligé de bonne [p. 295] manière, aynssy qu’il est en son lieu cy davant, tellement que je leur randis à tous deux force civillitez. Leurs Majestez seurent la courtoisie qu’il m’avoit faicte, toute la cour luy fit voir que l’action qu’il avoit faicte en me donnant Coustures et en l’évitant du pillage des quatre régiments de cavallerie quy marchoient soubs ses ordres luy estoit glorieuse, et mesme Leurs Majestés luy en témoignerent quelques choses. Je n’oubliay donc rien à toutes les choses que la recognoissance et la civillité m’obligeoit de faire : Monsieur donna le bal au Roy et aux dames, j’obtins permission de luy amener, où le Roy la reçut à merveille et la baisa, et Monsieur à l’entrée du bal et à la sortie, et eurent toutes les civillitez que l’on pouvoit souhaiter, tellement qu’ils s’en allerent à l’armée fort satisfaictz des ressentiments que j’avois du bien qu’il m’avoit faict, et à mes amis. Aussy ne faut il pas estre ingrat lorsque l’on a receu des courtoisies des gens de guerre et que l’on les voit à la cour : il faut en donner cognoissance au Roy et faire qu’ils truvent satisfaction d’avoir obligé articullierement ceux quy sont au Roy. Et, tout petit que l’on soit, on peut en ces lieux là leur rendre des services bien signalés, ce quy les oblige, dans les commandements qu’ils ont, de considérer ceux quy ont l’honneur d’estre au Roy.
L’armée du Roy marcha vers Estampes, où estoit la plupart des troupes de messieurs les Princes, commandée par le marquis de Tavannes.
Leurs Majestez partirent, le vingt et deux, de Saint Germein pour Corbet. […]
[…]
[p. 447] Le mercredy 30 avril [1665], la Cour estant à Saint Germain, Madame la contesse de Fles, premiere dame d’honneur de la Reyne mere Anne d’Autriche, la Reyne estant avecque elle, je lur monstray le desseing de la chapelle, et mesme les deux morceaux de pierre. […]
[p. 449] Le 21 may, le Roy fit assembler tous les fameux chirurgiens pour voir le mal que la Reyne sa mere avoit à la mamelle gauche et pour apprendre d’eux le remede qu’il y pourroit avoir. Apres qu’ils l’eurent veue, ils se rendirent tous, par l’ordre du Roy, dans sa chambre. Sa Majesté s’y rendit aussy, et Monsieur son frere, estant tous deux debout, testes nues, appuiés contre la croyzée de la chambre, ils entendirent tous ces illustres parler les ungs apres les autres sur le sujet de ce facheux mal ; ils vinrent tous d’accord que c’estoit ung cancer et par consequent incurable, et qu’il n’en failloit attendre que de mauvaises evenements. Comme en effet, le 28 du mesme mois, elle se truva mal, pendant heuict jours elle fut seignée trois fois, c’estoit une erezipelle. Le Roy en fut tellement touché que par plusieurs fois il en plura amerement. Monsieur, Madame suivirent le Roy et la Reyne par leurs larmes.
Je ne puis achever le chapitre de mon quartier sans parler de monseigneur le Dauphin. C’est un enfant admirable. Je ne pus m’empecher de luy procurer une picque et ung petit mousquet par l’agrement de madame la marechalle de La Motte, sa gouvernante, et le tout de la façon de Saint Mallo, artillier du Roy, [p. 450] et par le consentement et l’ordre du Roy. Ung matin, il eut sa petite picque que Saint Mallo et moy luy portasmes ; il ne fut jamais tant de joye qu’il en reçut. Elle estoit bleue, le fer du haut et du bas doré. Il l’aporta monstrer à Leurs Majestez et s’en divertit à merveilles. Mais lorsque le petit mousquet monté sur de beau noyer, avecque des petits dauphins d’argent dessus la plaque bien gravée, fut arrivé, madame la marechalle de La Motte fit difficulté de luy donner, disant que, lorsqu’il avoit des armes à la main, il devenoit furieux et que cela l’empechoit d’estudier. J’entray dans la chambre de Monseigneur faché de n’avoir peu obtenir l’agrement du mousquet. Sy tost que Monsegneur me vit, il me parla de son mousquet ; je luy dis en particullier, comme sy c’eut esté ung homme, que je n’estois pas assez puissant pour luy faire donner, quoy qu’il fut à Saint Germein, et qu’il failloit qu’il priat monsieur le duc de Saint Agnan, son bon amy, quy estoit là present, pour luy faire donner. Monsieur le duc estoit dans ung coing de la chambre, quy parloit à monseigneur l’archevesque de Rouan.Cet enfant de trois ans et demy part de la main et dit : « Monsieur de Saint Agnan, mon bon amy, mon mignon, mon favry, je vous prie que le Roy et madame la marechalle me donnent mon petit mousquet ». Monsieur de Saint Agnan luy dit : « Mon mestre, ne redites pas ces parolles là, vous me feriez esvanouir. Je vous promets que s’il ne faut qu’aller à Paris à pied, que je vous l’iray querir et que le Roy et madame la marechalle vous le [p. 451] donneront ». Il l’eut des le mesme jour. Le Roy dit qu’il n’y auroit pas de danger de boucher la lumière, crainte qu’il se blessat ; elle ne fut pourtant pas bouchée. Le Roy le voulut tirer le premier, en presence de monseigneur le Dauphin.
Sur la fin du quartier, ung soir que j’estois de garde, esclairant au Roy, l’on parla de monseigneur le Dauphin. Je pris la liberté de dire que Monseigneur, estant sur les bras de madame la marechalle, il y touchoit le sein par dessus son mouchoir de col et dit à monsieur de Langlée qu’il touchat par dessoubs. « Comment, dit madame la marechalle, il n’y a que vous en Frances quy ayt la liberté d’y toucher. Le Roy ne l’a pas ». Monseigneur luy dit : « Ah ! Madame, le Roy est le mestre ».
« Syre, il y a deux jours que monseigneur le Dauphin, sortant de table, voulut entrer chez madame la marechalle, quy mangeoit, quy avoit faict fermer la porte, crainte qu’il n’entrat. Comme il eut longtemps heurté, madame la marechalle commanda à ung marmitton nommé Claude d’ouvrir la porte, et de s’y tenir, et de dire qu’il avoit ordre du Roy de ne laisser entrer personne. Ce garçon fit cette action avecque ung visage assez asseuré. Monseigneur le Dauphin, le considérant gras et sale, avecque ung grand davanteau sale davant luy, en eut horreur, se retire trois pas et dit : « Ce marmiton, ce traditor, quy m’a empeché d’entrer ». Monsieur de La Feuillades dit : « Qu’est ce quy luy apprend ces mots là ? » Le Roy dit : « Mon filz entend tout ». Et je dis : « Syre, monsieur l’ambassadeur d’Espagnes l’ayme d’amour, se vient jouer avecque luy, comme s’il estoit lui mesme ung enfant, luy parle toujours espagnol, et monseigneur le Dauphin luy respond jeuste ». Le Roy truva bon ce que je dis.
[…]
[p. 467] Le temps vint qu’il failloit aller servir le Roy, estant encore, grace à Dieu, en estat de servir. Je partys, après avoir faict mes petites devotions à mon ordinaire, et m’en allay en compagnie à Saint Germein et y arrivay le dernier jour de mars [1667], la cour y estant. Nous entrasmes en quartier chez le Roy et chez monseigneur le Dauphin que nous servions par jour alternativement, le Roy ne donnant pas d’autres officiers à monseigneur le Dauphin que les siens. Il se truva qu’ung de nos camarades nommé Du Pont manquat sans que l’on peut savoir ce qu’il estoit deveneu, Monsieur le conte du Lude l’ayant dit au Roy à son lever, le Roy dit qu’il luy avoit donné congé d’aller en Itallie. […]
[p. 469] [Le Roi] ayant son desseing arresté pour la guerre de Flandre, partit le 16 may de Saint Germein, pleing de magnificences, où les trompettes, les timballes et tambours faisoient merveilles. La Reyne alla aussy accompagner le Roy jusques à Amiens. Le Roy, sortant de la chapelle pour monter en carosse, avecque la Reyne et plusieurs princesses et dames, je me jetay à genoulz et luy embrassay la cuisse ; il me regarda et monta en carosse. Je me retiray pour plurer à mon particulier, voyant que mon age ny mes forces ne me permettoient pas de suivre mon bon mestre à l’armée, ayant ordre du Roy de demeurer auprès de monseigneur le Dauphin, avecque mon filz de Montigny (pour lequel j’avoys demandé) et La Planche, l’ung de nos vielz camarades, quy estoit incommodé de la veue.
Leurs Majestez estant partis, je montay chez monseigneur le Dauphin, où j’eus l’honneur de le servir à son disner, me tenant derriere sa chere. Là, ma playe se rouvrit : ce cher enfant, agé de cinq ans et demy, nous raconta avecque beaucoup de tendresse comme le Roy luy avoit donné sa benediction et l’avoit embrassé et baisé. Son repas estant faict, il nous demandoit sy le Roy estoit arrivé à Andilly, quy estoit la disnée, et après à Champlastreux, où estoit la couchée, quelles distances il y avoit les ungs des autres. Après, il se mit dans son faulteuil et ne se voulut faire entretenir que du Roy et de la Reyne. Quelques cavaliers de la brigade de la compagnie des gendarmes de la Reyne, commandez par [p. 470] monsieur le marquis de Rouville, quy estoit pour la garde et la conduite de Monseigneur, le vinrent voir. Toute l’après disnée se passa fort tristement et se coucha de mesme.
Le Roy auparavant que de partir avait faict ung camp de 13 à 14 mille hommes dans la plaine d’Ouille, proche Saint Germein, pour establir les ordres et rangs dans la marche, et logement de ses armées, où luy mesme avoit campé, y ayant ses tentes, son lit de camp et toutes les choses nécessaires dans les armées. Le Roy n’y coucha pas, mais il y passoit les jours entiers, y mangeoit, et mesme y traita la Reyne et les dames de la cour. Ces premisses estoient pour une marque de ses desseins, que je prie Dieu qu’il bénisse ses armes et sa personne sacrée et qu’il la conserve, comme la personne du monde quy nous est la plus chere en Frances, comme estant le plus grand roy et le plus honneste homme quy ayt esté, que je prie Dieu derechef de l’accompagner et de marcher toujours à sa droite, comme il fit à celle de David.
Le mariage de monsieur de Guize et de madamoiselle d’Allansson fut le 15 may à Saint Germein. Le Roy en fit tous les honneurs.
Le mardy 17 may, monseigneur le Dauphin estant esveillé se fit porter dans le lit de madamoiselle de Toussy, quy avoit esté obligée de coucher dans la chambre de Monseigneur, avecque madame la marechalle de La Motte, sa mere, gouvernante de Monseigneur. Elle avoit une petite chienne, quy avoit receu une atteinte de Monseigneur ; elle le fuioit et luy la vouloit prendre. Cette petite beste couroit entre les draps, [p. 470] comme une navette, et luy quy la suivoit pour la prendre, ce quy occupoit assez mademoiselle de Toussy à cacher ce qu’il luy descouvroit, estant agée de 18 ans et belle comme le jour.
Comme nous habillions Monseigneur, il me commanda d’emplir, de l’eau qu’il buvoit ordinairement, son flacon d’argent doré, quy estoit ung peu plus gros qu’une noyx, pour mettre dans sa poche pour boire par les chemins, s’il avoit souef. Voilà toute la provision qu’il fit pour son voyage. Faisant cette petite provision, Basin et Montigny, l’ung son mestre pour luy apprendre à jouer au volant et à la paulme, l’autre vallet de chambre du Roy, mon petit filz, agé de 15 à 16, entrerent dans sa chambre, la botte levée et le fouet de postillon à la main. Voilà la premiere joye du voyage : il voulut manier leurs fouetz et savoir comme ils estoient montés et leur dit qu’il leur vouloit voir piquer la masette, comme de faict il leur en envoya louer chacun une, comme à moy. La trousse du corps estant faicte, je dis à monseigneur le Dauphin que je voulois le servir comme le filz du Roy, mon mestre, qu’il failloit partir davant afin qu’il truvat son lit prest lorsqu’il arriveroit à Champlâtreux, où estoit la couchée. Il truva cette proposition rude, mais comme il estoit dejà fort raisonnable, quoyqu’il n’eut que cinq ans et demi, il se contenta de mes raisons et nous laissa partir, à condition que nous luy baiserions la main, ce que nous fimes tous trois prenant congé de luy, quy monta en carosse avecque Madame sa soeur, quy n’avoit que six mois, sur les onze heures.
[…]
[p. 515] Arrivant à Saint Germein le dernier de mars [1671], par ung temps de neiges et de glaces rudes et facheuses, je truvay le saint jubillé que j’eus l’honneur de faire avant le lever du Roy, où je me truvay seul de vallet de chambre. Monsieur le duc de Gevres, auparavant capitaine des gardes du corps et à l’heure premier gentilhomme de la Chambre, m’ayant demandé où estoient mes camarades, je luy dis que je croyois qu’ils seroient à Versaille, où le Roy alloit sytost qu’il auroit disné. Il me commanda de demeurer de garde au lit du Roy, ce que je fis, couchant dans la chambre du Roy les dix et heuict jours que Sa Majesté demeura à Versailles, le Roy nous donnant ung escu par jour pour nostre noriture et deux buches et deux fagotz et une livre de grosses bougies pour la chambre du Roy.
Le Roy revint le samedy 18 [avril] et partit le judy [p. 516] d’après, le 23, pour son voyage de Flandres, avecque la Reyne. Monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame demeurerent à Saint Germein. Monsieur le duc de Gevres et madame la marechalle de La Motte, gouvernante des Enfans de France, avoient concerté ensemble que je demeurerais aupres de monsieur d’Angeou. Mais l’ayant dit au Roy, il commanda à M. de Gevres de me renvoyer chez moy, ce qu’ayant seu le mercredy au soir, la veille du depart du Roy, je priay
monsieur de Gevre de me donner lieu de faire mon petit compliment au Roy. Ce qu’il fit de très bonnes graces : le Roy s’etant levé de sur sa chere percée, ayant mis sa robe de chambre sur ses espaules, estant au chevet de son lit, monsieur de Gevres m’ayant faict place et lieu d’approcher le Roy seul, je luy dis : « Sire, je remercie très heumblement Vostre Majesté de m’avoir donné mon congé. Je m’en vais dans ma heutte prier Dieu jour et nuict pour vous. Pour vostre chapelle, monsieur de Haultefort y a entendu la messe, M. de Chanteloup l’a
veue : ils peuvent dire à Vostre Majesté ce que c’est. Je vous demande pardon sy je vous ay importuné pour une desplorable esglize, quy a receu le pillage et l’incendie par les ordres de Jeanne d’Albret, aynssy que l’on m’a dit, dans le temps qu’elle desclara la guerre sy sanglante à l’Esglize. Je ne pouvois pas m’adresser à d’autre qu’à Vostre Majesté pour son retablissement. Et quand il vous plaira me confier quelque argent, j’entreprenderay le grand autel et ung retable où vos magnificences royales seront plus estendues ». Le Roy me fit l’honneur de me dire : « Et bien, ce sera pour ung autre foys ». Je luy baise sa robe et luy dis : « Adieu, mon bon mestre ». […]
[p. 517] Le temps estant veneu, je partis à l’ordinaire, après m’estre confessé et comeunié, le jour de saint Jean, et fus coucher à Montoire et le lendemain à Chasteaudung pour partir avecque le carosse et pour me truver le dernier juing à coucher à Saint Germein, où estoient demeurés monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame, le Roy et la Reyne estant en Flandres. J’avoys pour competiteur du quartier de service auprès de monseigneur le Dauphin l’ung de mes camarades nommé La Planche, quy estoit de ces certains philosophes aigres sur toutes choses, contredisant sans cesse sur toutes choses. Il avoit dejà servi ung quartier monseigneur le Dauphin depuis qu’il estoit entre les mains des hommes ; neanmoings, comme il estoit de ceux quy pretendent tout et ne font rien, il disoit qu’il servoit tous les ans et que je ne servoys que de deux ans l’ung, et que par consequent il devoit servir deux quartiers contre moy ung. Nous dismes toutes nos raisons à M. le duc de Gevres, auquel je dis : « Sy je ne suis mort ou malade, je seray au premier jullet auprès de monseigneur le Dauphin. Je suis l’ancien du corps des valletz de chambre. Ce droit m’appartient. Je m’y truveray, Dieu aydant ». Aynssy dit, aussy faict. Sytost que je fus arrivé, j’en donnay avis à M. le duc de Gevres, quy estoit en année, et de plus je luy manday que Rome estoit mort, l’un de mes camarades du quartier de janvier, que le Roy avoit resolu de remplir ceux de nous quy ne servoient que de deux ans l’ung ; mais le Roy, quy aymoit ung nommé La Vienne, barbier, luy donna la charge de Rome, qu’il vendit six mille escus. Tout le corps des valletz de chambre y eut assez grand regret.
Pour suivre mon sujet, j’entray donc de quartier le premier jullet auprès de M. le Dauphin et mon competiteur ne parut point.
[p. 518] Le premier jour de juillet, je m’establis avecque les ceremonies ordinaires, estant au lever de M. le duc de Montausier et faisant toutes les choses quy se font en semblables rencontres. Je relevay Moreau, du quartier de janvier, quy avoit servi avril, et quy tesmoigna bien de la joye d’en sortir. Ce jour se passa à faire mon establissement. Il faillut changer de logement et de façon de vivre, faisant ordinaire dans ma chambre, ayant ung escu du Roy par jour pour ma noriture.
Mon vallet me tenoit à onze heures mon disner prest, à six heures mon souper. Je ne demanday jamais à messieurs de La Chenardiere et de La Faye, avecque lesquels je servoys, que la messe du Roy, qu’ils m’accorderent, aymant uniquement la meusique du Roy, quy est belle et bonne à merveilles. La Chenardiere estant vallet de chambre ordinaire à cause de ses hautes sciences, soit des langues latines, grecques, hebreues, et La Faye servoit six mois aussy à cause de sa langue latine. Ce premier jour, je me tins peu à l’estude (j’avois trop d’affaires pour m’establir), quoyque monseigneur le Dauphin me tesmoigna par sa veue qu’il eut esté bien aise que je luy eusse veu faire son thesme.
2 [juillet]. Je commençay ce jour à prendre mon poste derrière la chere de monseigneur le Dauphin et perdis très peu ma place pendant mes trois moys de quartier, au point que je surprenois les plus fortz d’estre environ trois heures le matin et autant le soir debout, à soixante et douze ans, ce quy surprenoit beaucoup de gens. Je me [p. 519] resouvenois du service que j’avois rendu au Roy, l’ayant servy à ses estudes que luy faisoit feu monseigneur de Paris, son precepteur. Ce mesme jour donc, quy estoit le 2, messeigneurs les princes de Conty, agez de dix à douze ans, vinrent à l’estude de Monseigneur, quy expliqua en latin et en françois la cheute de Davit avecque Berssabée, la mort d’Eurie, comme Absallon tua son frere Amenon et la raison du viol de sa soeur Tamar, la revolte d’Abssallon, sa mort, la vanité de Davit dans le desnombrement de ses troupes, sa penitence. L’estude finie, ilz entendirent la messe et disnerent avecque Monseigneur. L’après disnée, ilz furent longtemps sur la terrasse testes neues. Monseigneur logeoit au viel chasteau du costé du nord. Ilz prirent congé de Monseigneur, quy rentra à sa seconde estude, et, estant derriere sa chere, il me commanda d’ouvrir les chassis. Le vent estoit du nord grand et froid : je luy dis que le vent luy feroit mal et qu’il avoit esté avecque messieurs les princes de Conty neues testes sur la terrasse et qu’il se souvint que l’air de la terrasse de Compiegne luy avoit causé tant de mal ; et, de faict, il se truva mal sur le soir d’une esbullition et prit ung lavement, et soupa dans son lit, où mesdamoiselles de Langes et de Lavallettes, avecque leurs luths et leurs voix, le vinrent
divertyr jusques à dix heures du soir, qu’elles prinrent congé.
Ce mesme jour, je luy appris à cognoitre les lievres au giste, à discerner les malles d’avecque les femelles, quy ont les oreilles avallées sur les deux espaules et les malles les ont colées sur les reins, et d’autres avantures de chasse qu’il fut bien aise d’entendre.
[p. 520] Le 3, il n’y eut point d’estude : il y eut promenade. Au soir, ung lavement.
Le 4, il y eut de l’estude, et le 5, il prit medecine. Madamoiselle le vint voir, à laquelle il donna collation dans l’antichambre ; mais Monseigneur n’y fut pas.
Le 6, il commença ses bains delicieux pour l’abondance de fleurs d’oranger, d’œillets et d’autres, quy estoient 4 doigts d’espais sur l’eau, et force bouquets attachés dedans son pavillon. Dans le commencement, il y avoit luths et violles, mais ilz le faisoient estudier et chassèrent tous ces beaux divertissements.
Le 7 et 8, il continua et me commanda, estant dans le bain, d’aller voir Madame de sa part. L’après disnée, il estudia et eut bien de la peine à faire son thesme, disant : « Vous me gardez icy ung bon solliscisme ou deux », et prit grand soing pour s’en esclaircir, s’adressant à M. de
Condon, son précepteur : « Vous m’avez dit que vous me soulageriez en tout ce que vous pourriez, et vous ne le faictes pas ». Ce reproche fut très à propos, voyant qu’il avoit assez peu de tendresses pour mon petit mestre, quy recevoit souvent des fellulles, que monsieur de
Condon luy eut peu eviter.
Le 9, le bain continua, et, l’après disnée, à la leçon, il eut quelques demelés avecque M. de Condon, ce quy se passa, Monseigneur luy presentant la main, luy disant : « Monsieur, raccommodons-nous ».
Le vendredy 10 juillet, entrant dans le bain, messieurs les barbiers et garsons de la Chambre avoient faict une couronne de fleurs, quy pendoit sur la teste de Monseigneur, M. de Montausier dit : « Il faut attendre à 50 ans d’icy ». Monseigneur repartit : « Je ne la souhaite qu’à 100, priant Dieu qu’il conserve le Roy ». Sortant du [p. 521] bain, il essaya ung fort bel habit pour aller au devant du Roy, quy devoit arriver le lendemain de son voyage de
Flandre. Il devoit aller au davant jusques à la disnée. M. de Condon luy demanda comment il aborderoit le Roy et la Reyne. Luy ayant dit que ce seroit avecque les caresses les plus passionnées qu’il se pouvoit, M. de Condon luy dit : « Lorsque le Roy sera dans son carosse et que vous y serez aussy, il vous fera des questions sur vos estudes » ; et lors il dit en latin qu’il prieroit le Roy de luy faire des propositions en latin, qu’il luy reponderoit. Ensuite, il fit collation et, avant que d’aller à la promenade, il alla dire adieu à monsieur d’Angeou, son frère, quy estoit malade il y avoit six mois. Après cette visite, Monseigneur s’en revint tout réjouy : « Bonbon, mon frère se porte beaucoup mieux ». C’estoit sur les six heures du soir. Cependant, à cause de l’arrivée de Leurs Majestez, nous avions commandement d’aller preparer le lit et l’appartement de monseigneur le Dauphin au chasteau neuf ; faisant ce remue mesnage, l’on nous vint dire que monsieur d’Angeou se mouroit, comme de faict il mourut sur les sept heures du soir Philippe de Bourbon, duc d’Anjou, par ung temps d’esclairs et de tonnerres. Et l’on remarqua que, dans le temps de sa naissance, il plut à verse.
Machinet, garson de la garde robe de monseigneur le Dauphin, fut à toutes jambes porter ces nouvelles à monsieur le duc de Montausier, gouverneur de monseigneur le Dauphin, qu’il luy dit en secret. M. de Montausier dit à M. Millet, soubs gouverneur, d’amener Monseigneur doucement et qu’il alloit davant. Monseigneur le Dauphin, estant de retour, auquel on avoit celé la mort de Monsieur, nous dit : « Lorsque Machinet est veneu à toutes jambes parler en particulier à M. de [p. 522] Montausier, j’ay eu envie de plurer, et je croys que l’on me celle quelques choses ». Monsieur de Montausier, madame la marechalle de La Motte, première dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, truverent à propos que monsieur l’esvesque de Condon, precepteur de monseigneur le Dauphin, allat au davant du Roy porter cette triste nouvelle. Il marcha toute la nuict et arriva à Luszarche au lever de Roy, lequel le voyant luy dit : « Il n’y a donc pas eu moyen de sauver ce pauvre enfant ». Après quelques raisons, le Roy luy dit : « Pour moy, je veux ce que Dieu veult, mais allons voir la Reyne », quy leur dit qu’Elle estoit resignée à la volonté de Dieu, mais qu’elle les prioit de la laisser plurer tout son soûl. Cependant on ne dit point cette triste nouvelle à Monseigneur que le semdy onze, après son réveil, quy plura amerement et nous reçut dans sa chere, les mains croyzées et les yeux baignés de larmes. Il fut question de prendre ung habit de deuil et partir
pour Franconvilles, où Leurs Majestés venoient disner, où Monseigneur les fut truver, où les ungs et les autres respandirent force larmes. Ils vinrent coucher à Méson, où nous eumes ordre d’aller pour y servir Monseigneur, ce quy fut faict, où nous truvasmes Leurs Majestez bien affligées.
Lendemain 12, nous revismes coucher à Saint Germein et Leurs Majestez à Versailles, où ils menerent Monseigneur jusques là dans leur carosse et revint dans le sien coucher à Saint Germein. Et, le mesme jour, à dix et onze heures du soir, l’on fit le convoy des funérailles de feu M. d’Anjou.
Le 13, M. de Joyeux, premier valet de chambre, nestoyant les dents de Monseigneur, quy remuoit toujours et quy parloit aux uns et aux autres, au point que [p. 523] l’on ne les y pouvoit nestoyer, je luy dis que, lorsque le Roy se faisoit nestoyer les dents, il se tenoit ferme comme ung rocher. Monseigneur repartit : « Le Roy n’est il pas ung rocher sur la terre ? » Ce mesme jour, à son lever, madame la marechalle de La Motte, premiere dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, vint, accompagnée de toutes les femmes et norisses de feu monseigneur d’Anjeou, voir M. le Dauphin et luy demanderent sa protection, estant dans la derniere affliction. Ses leçons à l’ordinaire, et au soir la promenade, et, après souper, la meusique, où fut la Reyne et les dames.
Le 14, il continua ses bains, et, à l’ordinaire on le pressa pour ses leçons, au point qu’entrant dans son lit l’on le fit habiller et priant Dieu, il luy prit une foyblesse ; au lieu de le remettre dans son lit, on le pressa de s’habiller. Il eut besoing d’aller à sa chere percée où il luy prit une foyblesse et tomba entre mes bras. Nous luy fismes prendre du vin ; il revint. Le voyant dans cet estat, je dis à monsieur de Montausier et à ceux quy estoient là que j’allois raccommoder son lit et qu’il failloit l’y remettre. Le lit raccommodé, ilz se mocquèrent de moy et me dirent que je ne cognoissois pas monseigneur le Dauphin et que, ce que je voyois, tout cela n’estoit que pour eviter l’estude, et l’y pousserent, et ne luy firent non plus de quartier que les autres jours. Neanmoings, il se truva mal tout le jour et ne dormit pas bien la nuict ensuivante, ce quy obligea M. Vallot et les autres medecins à luy faire prendre medecine, le lendemain 15. Il faut dire une vérité que je n’ay jamais veu enfant, ny personne, quy les prenne avecque tant de facilité que faict monseigneur le Dauphin. Toute la Cour le vint visiter, et, comme il faisoit beau, il ne laissa pas de sortir le soir du mesme jour.
Le 16, il prit ung lavement, et toujours son estude ordinaire, où fut le pere Ferrier, confesseur du Roy. [p. 524] Il continua assez bien ses estudes et ses exercices jusques au 26, qu’il commença à faire ses thesmes luy seul.
Le lundy 27, Philliber Esmanuel de Beaumanoier, esvesques du Mans, mon bon amy, mourut à heuict heures du soir. Et, le lendemain 28, le pere Ferrier estant à l’estude de monseigneur le Dauphin, le frere du pere m’en apprit la novelle. Et le mesme soir, je m’en alloy au coucher du Roy luy demanday le serment de fidelité quy appartenoit à Sa Majesté pour Philipe Le Moyne, fils de mon cousin de La Fosse Boulliere. Le Roy m’ayant demandé pour quy c’estoit, luy ayant dit que c’estoit pour ce garson, mon parent, il me commanda de donner mon placet au pere Férier, et que d’autres luy avoient demandé et qu’il verroit à quy la deveroit donner.
Le 29, toute la Cour partit pour Versailles. […]
[p. 538] Le lendemain [30 septembre], quy estoit le dernier du quartier, l’estude du matin fut assez bonne, et Monseigneur s’en vint à Saint Germein en carosse avecque Leurs Majestez. Le soir, Monseigneur se divertissoit sur sa table à crayonner des fortifications, avoit coupé de petits morceaux de papier, dont il fit ung petit bouchon, se jouant il traversa sa chambre pour le venir jeter dans le feu. Le foyer de sa cheminée est de marbre. Les deux pieds luy manquerent, il tomba assez rudement. J’estois seul à la cheminée, je le relevay promptement. Je croys [p. 539] que la teste ne porta pas. Au soir, M. de Condon le dit à la Reyne, à laquelle j’avois presenté ung placet pour nostre pauvre esglize et quy m’avoit promis quelques choses. Je Luy dis que quartier estoit finy et que sy elle vouloit donner quelques choses. Elle me dit : « Le Roy ne vous a rien donné, je ne vous donneray rien aussy ». Je pris congé d’elle et allay au coucher du Roy, prenant congé de luy et le remerciant de tous ses bienfaictz. Il se prit à rire. Dans cet instant, quatre ou cinq de mes camarades l’entourèrent pour le service de M. le Dauphin. Il appela M. le duc de Gevres, premier gentilhomme de la Chambre en année, et luy commanda de prendre le nom de tous ces vallets de chambre et les faire servir les ungs après les autres, sans considérer desquelz quartiers ils pourroient estre. »

Dubois, Marie

Acte de mariage à Saint-Germain-en-Laye en présence d’un valet de chambre du roi d’Angleterre

« Ce jourd’huy troisieme septembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre soussigné a esté faict et solemnisé en face de la sainte Eglise le mariage de Jean Thomassin, agé de trente ans ou environ, fils de Quentin Thomassin et d’Anne Vaudonet, ses pere et mere, de la paroisse d’Ancy le France, diocese de Langres, et Onefritte Probé, agée de vingt ans ou environ, fille de Jean Probé et d’Anne Belmont, de la ville de Londres, demeurant depuis longtemps dans cette parroisse, d’autre part, appres avoir publié dans cette eglise les trois bans de ce futur mariage, scavoir le vingt quatrieme et le vingt sixieme aoust et le deux septembre, et veu le certifficat de la publication des trois bans faicte dans la parroisse d’Ancy le France, en datte du trentieme du mois dernier passé, les fiancailles faictes le jour precedent, le tout sans opposition, en presence du sieur Charles Forestier, valet de chambre de Sa Majesté britannique, Germer Bromer, equiuer de cuisine de Sadite Majesté, le sieur François Thureau, secretaire de M. Squelton, contrerolleur general de la maison du roy d’Angleterre, et de Jean Dujardin, valet de chambre de M. Squelton, tous amis des espousés, lesquels ont signé avec les dits espousés.
Jean Thomassin
Probee, Charles Forestier, Geremyah Broomer
Jean Dujardin, F. Hureau, Goubinat
Marques »

Acte de baptême de Georges Botelard à Saint-Germain-en-Laye, le contrôleur de la maison du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy troisieme septembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre soussigné a esté baptisé George, né le premier jour de ce mois, fils de Jean Botelard, gentilhomme anglois, et de Françoise Dixme, sa femme, demeurants en cette parroisse, le parrain M. le chevallier Jean Sparra, contrerrolleur de la maison du roy d’Angleterre, la marraine madame Françoise Geneins, duchesse de Tirconnel, tous demeurant dans cette parroisse, lesquels ont signé.
J. Sparone, la duch. de Tyrconnel
Coppin »

Acte de mariage d’un officier du roi d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy sisieme septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté fait et solemnisé en face de la sainte Eglise par moy, pretre soussigné, le mariage du sieur Jean Reat, agé trente quatre ans, anglois de nation, demeurant dans cette parroisse depuis longtemps, vef de deffuncte Marie Walaouen, officier du roy de la Grande Bretagne, d’unne part, et Jeanne Laplume, agée de vingt ans ou environ, fille de deffunct Louis Laplume, officier du Roy, et de Denise Boutrais, ses pere et mere, aussy de cette parroisse, d’autre part, appres avoir veu la dispence que monseigneur l’archeveque de Paris leur a donné de trois bans avec la permission d’estre fiancés et mariés en meme journée, meme avant le jour, en datte du troisieme du present mois, les fiancailles faictes en meme jour sans qu’il y aye eu aucunne opposition, le tout en presence des sieurs Jean Gourlade, officier du Gobelet, Jean Roche, officier de la Bouche du roy d’Angleterre, Thomas Atkins, chef de la Bouche du roy, François Minard, chef du prince de Galles, lesquels ont signé.
Janne Laplume, John Read
Thomas Atkins, Gourlade
Francis Minor
Roche, Marques »

Acte de baptême de Jacques Som à Saint-Germain-en-Laye, le page d’honneur de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy huitieme septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Jacques, né le cinquieme de ce mois, fils de Jacques Som, anglois de nation, et de Marie Bethon, demeurant dans cette parroisse, le parrain Joseph Persice, page d’honneur de la reyne d’Angleterre, et de Marie Cadre, fille de Georges Cadre et de Elisabet Hot, tous anglois de nation, demeurant dans cette paroisse, lesquels ont signé.
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye
Gioseppe Persico
Mary Cardary »

Acte de baptême de Marie Noble dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy vingt unieme jour de septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé dans la chapelle du chateau par monsieur l’abbé de Ronchy, premier aumonier de la reyne d’Angleterre, Marie, fille de M. Michel Martin Noble, chef de fruiterie de Sa Majesté britannique, et de Louyse Fricot, sa femme, de cette parroisse, née le dix septieme de ce mois et nommée par tres haute et tres excellente princesse Marie d’Este, reyne de la Grande Bretagne, le tout en presence de maitre François Converset, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, revestu de surpellis et d’estolle, lesquels ont signé.
J. Ronchi, Maria R.
L’abbé de Converset, prieur de Saint Germain en Laye »

Acte d’inhumation d’Antoine de Favanne, lieutenant des chasses du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt neufieme septembre mil six cent quatre vingt onze, a esté inhumé dans l’eglise le corps du sieur Antoine Favanes, agé de cinquante ans ou environ, de cette parroisse, lieutenant des chasses du roy d’Angleterre ; messe haute, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame, en presence de maitres Antoine Marques et René Cabaret, pretres, qui ont signé.
R. Cabaret, A. Marques »

Acte de baptême de Pierre Grenard à Saint-Germain-en-Laye, un officier de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy douzieme octobre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé par moy pretre curé soussigné Pierre, né le neufieme de ce mois, fils de Nicolas Grenard, vigneron, et de Marie Fillon, sa femme, de cette parroisse, le parrain Pierre Dautreau, officier de la reyne d’Angleterre, et la marraine Catherine Ricour, femme de Jean Delaunay, officier du Roy, de la parroisse de Versailles, laquelle a signé, le parrain a declaré ne scavoir signer.
Ca.
Coppin »

Acte de baptême de Françoise Botler à Saint-Germain-en-Laye, un officier du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt sixieme octobre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, a esté baptisée Françoise, née le jour precedent, fille de Richard Botler et de Lucie Cavanagh, sa femme, de cette parroisse, le parrain messire Guillaume Bagnalle, officier du roy d’Angleterre, la marraine dame Susanne Temperly, veufve de deffunct Henry Temperly, tous anglois de nation, et depuis longtemps demeurant dans cette parroisse, qui ont signé.
Duf. Bagenall
Susanna Timperley
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye »

Acte de baptême de Charles Macartie à Saint-Germain-en-Laye, un officier du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy quatrieme novembre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé par mpy prestre soubsigné Charles, né du premier du mesme mois, fils de Germain Mecharté et de Françoise Stilins, sa femme, anglois de nation, demeurant dans cette paroisse, le parain Charles Mecharté, officier du roy d’Angleterre, la marainne Marie Rocour, veuve de Robert Basset, maistre chirurgien de cette paroisse, laquelle a declaré ne scavoir signer, le parain a signé.
Marques, Charles Macartie

Acte de baptême de Marie Madeleine Chauveau à Saint-Germain-en-Laye, un officier de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy septieme novembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, a esté baptisée Marie Magdelene, née le jour precedent, fille de Nicolas Chauvau, bourgeois de Paris, et de Elisabet Ludesse, sa femme, de cette parroisse, le parrain Philippe Deserseur, officier de la reyne d’Angleterre, de cette parroisse, la marraine Marie Magdeleine Saint Paul, fille de Nicolas Saint Paul et de Marie Magdelene Schinet, ses pere et mere, aussi de cette parroisse, qui ont signé.
Mary Magdalen Saint Paul, Philippe Lesserleur
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Nous Loys d’Espoy, chevalier, capitaine de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de Michiel Durant, receveur general de Normandie, la somme de sept cens soixante deux livres six solz six deniers maille tournois en prest et paiement pour les gaiges et regards de nous, deux lances a cheval, sept a pié, trente archiers de nostre retenue pour la garde, seurté et deffence dudit lieu desservis pour ung quartier d’an commencé le XXIXe jour de decembre et finant le XXIXe jour de mars ensuivant derrenier passé, tous inclux, dont monstres ont esté faites avec les gens de nostre retenue de Poissy le derrenier jour de fevrier derrenier passé par devant Lienard Bendre, lieutenant du prevost de Poyssy, et Raoulin Chalon, sergent audit lieu, present Jehan Patoillat, controleur de ladicte garnison, ad ce commis. En laquelle somme sont comprins qui rabatu nous ont esté par led. receveur general quatre vingts trois livres unze solz neuf deniers tournois, c’est assavoir huit livres deux solz trois deniers tournois pour gaings de guerre faictes par aucuns desd. lances et archiers durant led. quartier d’an, les parties contenues ou controle sur ce fait, et LXXV livres IX solz VI deniers tournois pour les gaiges et regards dud. contreroleur comme lance a cheval et ses deux archiers qui sont du nombre dessusd. desserviz par led. quartier d’an, lesquelz controleur et sesd. deux archiers seront paiez par led. receveur general ainsi qu’il appartiendra. Toutes lesquelles gens d’armes et de trait, excepté led. controlleur et sesd. deux archiers, nous promectons paier bien et deuement sans fraude chacun par teste de leursd. gaiges et regards pour led. quartier d’an, et avec ce certiffions que durant icellui quartier toutes lesd. gens d’armes et de trait ont bien et deuement servy le Roy nostre seigneur a la garde, tuission et deffense de lad. place et aultrement, et que par eulx n’ont esté faictes aucunes vacations ou faultes de services durant icellui, ne aussi aucunes gaings de guerre en prinse de prisonniers, chevaulz, bestaulx en butins ne autrement dont au Roy nostred. seigneur ne a nous appartiengne aucun droit, excepté ce que contenu est oud. contrerole. De laquelle somme de VIIc LXII livres VI solz VI deniers obole tournois, nous nous tenons pour content et bien paié et en quictons le Roy nostredit seigneur, ledit receveur general et tous autres. En tesmoing de ce nous avons scellé ces presentes de nostre propre scel d’armes le XXIe jour de may l’an mil CCCC trente quatre. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 17v] Audit [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de dix sept cens quatre vingts huict livres quatre sols six deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement de ce qu’ils ont livré par l’ordre de Sa Majesté pour les ornemens, linges et argenterie de la chapelle et oratoire de l’appartement de la reine mere au chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir à Leduc, marchand de soie, IIIIc LXIIII l. I s. pour 24 aunes et demie de toile fonds d’argent de trois couleurs à XII l. l’aune pour faire la chabuble et tout l’ornement de l’oratoire, 4 aunes de taffetas d’Angleterre couleur de cerise à VII l. VII s. l’aune pour doubler, 29 aunes de taffetas de Tours blanc à IIII l. XVII s. l’aune pour faire des rideaux, à Le Vasseur, marchand passementier, VIIxx XI l. XVII s. VI d. [f. 18] pour XXVII onces de dentelle d’argent pour ledit oratoire à V l. XII s. VI d. l’once, à Leclerc, brodeur, CVIII l. pour la broderie de deux armes pour le devant d’hostel à XXV l. piece, deux autres moiennes armes pour la chasuble à XVIII l. piece, trois aunes de toille rouge pour doubler à XX s. l’aune, XV l. pour les façons et IIII l. pour le port de lad. chapelle de Paris à Saint Germain, à Le Brun, marchand, IIIc XXX l. pour un tapis de Turquie servant de parterre de six aunes de long sur trois aunes de large, à la dame de Loches, lingere, VIIxx XV l. V s. pour dix aunes de toille d’Hollande à V l. X s. l’aune pour faire une aube, deux amietes, six purificatoires et six servietes à essuyer les mains et une nape à mettre sur l’autel, demie aune de toille de Baptiste pour un corporallier à IIII l. X s. l’aune, trois aunes de toille blanche pur deux napes de dessoubs à XXV s. l’aune, V aunes et demie de dentelles de Flandres à VIII l. l’aune pour garnir l’aube et la nappe de dessus, une aune d’autre [f. 18v] dentelle à XL s. l’aune, deux aunes et demie d’autre dentelle pour le corporallier à IIII l. l’aune, 29 aunes et demie de petite dentelle pour les purificatoires et serviettes à X s. l’aune, compris IIII l. pour une ceinture d’aube, XXIIII s. pour des glands et du ruban et V l. X s. pour les façons dud. linge, à Loire, orfebvre, Vc LXXIX l. pour une croix, deux chandeliers, un calice et sa patenne, deux burettes, un bassin, une sonnette et une boete à pain, le tout d’argent blanc, pesant XV marcs une once sept gros, à raison de XXXVIII l. le marc, cy XVIIc IIIIxx VIII l. IIII s. VI d.
[…]
[f. 19] Audit Olivier, la somme de dix neuf cens soixante une livres huit sols quatre deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au faict de sadicte charge, mesmes [f. 19v] icelle dellivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement des fournitures par eux faictes pour le service de Sa Majesté, scavoir à Claude Reverend, marchand tapissier, VIIc L l. pour une tenture de tapisserie de cuir doré d’Hollande fonds blanc relevé d’or avec couleurs de XX aunes de tour sur deux aunes deux tiers de hault qui sert dans le grand cabinet de la reine mere du Roy en son appartement de Saint Germain en Laye, IIc L l. à Mestail, autre tapissier, aussi pour une tenture de tapisserie de cuir doré de XVI aunes et demie de tour sur deux aunes de hault avec quatre dessus de porte qui sert dans l’antichambre du mesme appartement, à Le Brun, marchand, Vc IIIIxx II l. XIII s. IIII d. pour XXXVII aunes de brocatelle de Venise à XIIII l. l’aune pour faire une tapisserie qui sert dans la garderobbe du mesme appartement et un grand parterre de jonc de Portugal de trois couleurs, et à la dame Verbek IIIc LXXVIII l. XV s. pour deux encensoirs et deux navettes avec leurs chesnettes et cuilleres, le tout d’argent pesant dix marcs quatre onces un gros et demy [f. 20], à XXXVI l. le marc, pur servir dans la chapelle de Saint Germain en Laye, cy : XIXc LXI l. VIII s. IIII d.
[…]
[f. 29v] Audit [Michel Daligre, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre de Sa Majesté], la somme de trois mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à la troupe des comediens françois qui estoient à la cour et suite de Sad. Majesté qu’Elle leur a ordonnée à compte de leurs appointemens extraordinaires à cause de leur sejour à Saint Germain en Laye, cy : IIIm l.
A luy, pareille somme de trois mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à lad. troupe des comediens françois de Sa Majesté qu’Elle leur a accordée pour leurs appointements extraordinaires à cause de leur sejour à Saint Germain à la suite de la cour pendant le mois de juillet de la presente année 1668, cy : IIIm l.
[…]
[f. 30] A luy, la somme de six cens soixante livres que Sa Majesé luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer au nommé Legrand pour son paiement du logement occupé et du debris fait en sa maison par la troupe des comediens espagnols pendant le sejour que Sa Majesté a faict en son chasteau de Saint Germain en Laye en la presente année 1665, cy VIc LX l.
[…]
[f. 33] Audit Daligre, la somme de quinze cens quatre vingts livres seize sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sadite charge, mesmes icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur payement de plusieurs voitures de meubles, louages de chevaux, carrosses et mulets qu’ils ont fournis par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, scavoir à La Vigne C l. pour le louage de cinq carrosses à quatre chevaux qu’il a fournis pour conduire la troupe des comediens espagnols à Saint Germain en laye, à Blavet, maistre des coches d’Orleans, IIIIc IIIIxx XV l. X s. pour CXIII journées de chevaux de selle qui ont servy à porter les gens du cavalier Bernin et ceux qui ont esté ordonnez pour son traitement depuis Lyon jusques à Paris à raison de III l. X s. par jour [f. 33v] pour chacun cheval, compris deux journées d’un carrosse à six chevaux pour mener les femmes de monseigneur le Dauphin de Paris à Saint Germain en Laye à raison de XXX l. par jour et deux autres journées d’un carrosse à quatre chevaux à XX l. par jour, à Tessier, muletier, IIIIxx IIII l. pour le louage d’une littiere à trois mulets pendant sept jours à XII l. par jour qui a servy au cavalier Bernin depuis Briarre jusques à Paris, à Tourné, voiturier, IIIIc V l. pour CXV journées de chevaux de charettes à III l. X s. par jour qui ont servi à mener le bagage des comediens espagnols et les tapisseries de la Couronne à Saint Germain en Laye et rapporter lesdites tapisseries au gardemeuble à Paris, à Vielle, autre voiturier, IIc IIIIxx XIX l. X s. pour XXVI journées et demie d’une charrette à trois chevaux et deux journées et demie d’une autre charrette à deux chevaux à raison de III l. X s. pour chacun cheval qui ont servy à voiturer des meubles de Paris aux chasteaux de Saint Germain et Versailles, à Jean Petau, frotteur de planchers, tant pour luy que pour ses compagnons, VIIIxx II l. pour avoir [f. 34] frotté tous les appartements dud. Saint Germain en Laye, compris XII l. pour ceux de l’hostel de Frontenac servant au logement du cavalier Bernin, et à Gabriel Demarets, reveveur des cochers de Lion, XXXIIII l. XVI s. pour la voiture de Lion à Paris de deux caisses de pierres et galanteries que Sa Majesté a fait venir de Florence pour son service, cy : XVc IIIIxx l. XVI s.
A luy, la somme de huict cens six livres XV s. que [f. 33v] Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au faict de sa charge, mesmes icelle delivrer aux officiers de fruicterie de fruicterie du quartier d’avril, que Sa Majesté leur a ordonnée pour l’entier paiement des cires par eux fournies, scavoir IIIIc LVII l. XII s. pour les flambeaux et bougies distribuez le jour de la Feste Dieu, et IIIIc LIII l. III s. pour les comedies qui ont esté representées devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain en Laye pendant lesd. quartiers, cy : VIIIc X l. XV s.
[…]
[f. 35v] Audit [Claude Faverel, tresorier des offrandes et aumosnes du Roy], la somme de quatre cens quatre vingts six livres dix sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences faictes pour le pain bénit qui a esté rendu au nom de monseigneur le Dauphin dans l’eglise parroissialle de Saint Germain en Laye le dimanche XIIIIe juin 1665, cy : IIIIc IIIIxx VI l. X s.
[…]
[f. 64] A me Antoine Le Menestrel, aussi tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de deux mil quatre cens vingt livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des grands et menus plans que Sa Majesté a fait faire à Saint Germain en Laye au lieu cy devant appellé la garenne de Vesinet, y compris les taxations dudit Le Menestrel, cy : IIm IIIIc XX l.
[…]
[f. 72] A Claude Trichot dict Grandval, garde des aires de la forest du Val de Rognon et Grand Trempé, la somme de trois cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée tant pour la garde desd. aires que pour avoir aporté à Sad. Majesté à Saint Germain en Laye les oyseaux qui en sont provenus la presente année, y compris son voiage, cy : IIIc l.
[…]
[f. 72v] A Laurens du Ronsoy, garde des aydes de la forests de Rets, la somme de trois cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour la garde desd. ayres et pour avoir aporté aud. Saint Germain les oyseaux qui en sont provenus, y compris son voiage et retour, cy : IIIc l.
[…]
[f. 80v] Au nommé Melin, marchand de drap au bourg Saint Germain en Laye, la somme de cent cinquante livres de laquelle Sa Majesté luy a fait don, cy : CL l.
[…]
[f. 260v] Audit [Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de quatre vingts mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences à faire pour la continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain et Versailles pendant l’année 1665 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, compris en lad. somme les taxations dud. Le Besque à VI d. pour livre, cy IIIIxx m l.
[…]
[f. 262v] A luy, la somme de cinquante mil six cens vingt cinq livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes [f. 263] celle de Lm l. au paiement eds despences à faire pour la continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain et Versailles, et VIc XXV l. pour les taxations dud. Le Begue à III d. pour livre, cy : Lm VIc XXV l.
[…]
[f. 276v] A Esteinne Bonnichon, pour les recolets de Saint Germain en Laye, la somme de cens cinquante livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : CL l.
[…]
[f. 345v] Au sieur Delagrange, commis à l’exercice de la charge de maitre particulier des Eaues et forests de Saint Germain en Laye, la somme de quinze cens livres que Sa Majsté luy a ordonnée pour ses appointemens extraordinaires durant les six derniers mois de lad. année, cy : XVc l.
[…]
[f. 348v] Au sieur Delabarre, organiste de la chapelle du Roy, la somme de sept cens soixante huict livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour son remboursement de pareille somme qu’il a advancée pour faire porter pendant les années 1661 et 1662 les orgues de lad. chapelle tant à Fontainebleau et à Saint Germain qu’en plusieurs eglises de Paris, cy : VIIc LXVIII l. »

Acte de baptême d’Henriette de Favanne, fille du pourvoyeur de l’écurie du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy sezieme novembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, a esté baptisé Henriette, née le douzieme de ce mois, fille de M. Antoine Favanes, provoyeur de l’ecuerie du roy d’Angleterre, et de demoiselle Jeanne Cecelle Heber, sa femme, de cette parroisse, le parrain M. Henry Bannes, gentillome anglois, la marraine madam Marianne de Labadie, premiere femme de chambre de M. le prince de Galles, tous deux de cette parroisse, qui ont signé.
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain
Mary Delabadie
Henry Bond »

Acte de baptême de Joseph Martinage, fils d’un officier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy dix huitieme novembre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé par moy pretre vicaire Joseph, né le quinzieme de ce mois, fils de Jean Martinage, officier du roi d’Angleterre, et de Elisabeth Staratt, sa femme, de cette parroisse, le parrain Nicolas Lapoint, officier du roy d’Angleterre, la marraine Marie Perpoint, femme de Ouarnecom Perpoint, officier aussy du roy d’Angleterre, tous anglois de nation et demeurants dans cette parroisse, lesquels ont signé.
N. Point
Mary Peurpuint »

Acte d’inhumation de Marie Cleramboust, femme d’un palefrenier de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt deuxieme novembre mil six cent quatre vingt onze, a esté inhumé dans le cimetiere le corps de Marie Cleremboust, agée de trente deux ans ou environ, femme de Pierre Legau, palefrenier ches la reyne d’Angleterre, de cette parroisse, decedée le jour precedent ; prieres et suffrages accoutumées chantées pour la repos de son ame en presence de maitres Pierre Jeilles et Antoine Marques, pretres, qui ont signé.
Jeilhes, Marques »

Acte de baptême de Winifred Mogy à Saint-Germain-en-Laye, un gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy deuxieme decembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, soussigné, a esé baptisée Winifrede, née le vingtieme du mois passé, fille de Claude Mogy, parfumeur de ce lieu, et de Françoise Deadde, sa femme, le parrain le sieur Richard Bidulph, gentillome de la chambre du roy d’Angleterre, de cette parroisse, la marraine madame Striceland, sou gouvernante de M. le prince de Galles, aussy de cette parroisse, qui ont signé avec le pere, present.
Rich. Biddulph
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye
Winefreda Strickland »

Lettre concernant la suppression du poste de conservateur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Secrétariat général
Palais des Tuileries, 14 janvier 1869
Son Excellence monsieur le comte Walewski, ministre d’Etat
Copie d’une lettre adressée par le ministre à M. Ricateau à Saint-Germain le 14 janvier 1869
Monsieur,
A l’occasion d’un commencement d’incendie qui a eu lieu en décembre dernier dans le logement occupé par vous au château de Saint-Germain, M. le surintendant des Beaux-Arts a appelé mon attention sur l’inutilité, au point de vue du service du musée, des fonctions de conservateur des bâtiments qui vous ont été attribuées.
D’un autre côté, M. le directeur des Bâtiments, consulté par moi, ne m’a pas laissé ignorer que votre concours, au point de vue de mon service, était absolument nul.
Lorsqu’il a été question, en 1861, d’installer un musée gallo-romain au château de Saint-Germain, mon prédécesseur, croyant que, plus tard, vous pourriez être appelé à faire utilement partie du personnel de ce musée, vous a conféré le titre de conservateur des bâtiments sans attributions réelles, et moi-même, m’associant à cette pensée, j’avais consenti à vous allouer provisoirement une somme annuelle de quinze cents francs.
Aujourd’hui, l’installation du musée est un fait accompli depuis longtemps déjà. Il a été déposé conformément aux propositions de M. le surintendant des Beaux-Arts des emplois dont la création a été jugée nécessaire, et il m’est impossible d’autoriser pour l’avenir la maintien d’une situation qui n’a pas de raison d’être.
J’ai le regret d’avoir en conséquence à vous annoncer que j’ai dû prescrire, à partir du 1er février prochain, la suppression du titre qui vous avait été conféré et de l’allocation de quinze cents francs (1500 f.) qui y avait été attachée momentanément.
Voulant toutefois vous faciliter les moyens de trouver un emploi, j’ai décidé qu’il vous serait accordé, jusqu’au 1er août prochain, une allocation mensuelle de cent vingt-cinq francs (125 f.).
Recevez, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération.
Le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Signé Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Acte d’inhumation de Jean Smith, fils de la nourrice du prince de Galles, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy septieme decembre mil six cent quatre vingt onze, a esté inhumé dans l’eglise le corps de Jean Smis, agé d’environ trois ans, decedé le jour precedent, fils de Jean Smis, anglois de nation, et de Françoise Smis, sa femme, nourrice de monsieur le prince de Galles ; prieres et suffrages chantées à l’ordinaire en presence de maitres Hervé Lequelenec et Antoine Marques, qui a signé.
A. Marques
H. Lequelennec »

Acte de baptême de Jacques Rodolphe Beeffer à Saint-Germain-en-Laye, un officier de la chapelle de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy douzieme decembre mil six cent quatre vingt onze, par moy pretre soussigné a esté baptisé Jacques Rodolphe, né le jour precedent, fils d’Emeric Beeffer et de Marie Beeffer, ses pere et mere, anglois de nation, demeurant dans cette parroisse, le parrain Rodolphe Morton, officier de la chapelle de la reyne d’Angleterre, la marraine Marguerite Jons, fille de Robert Joms et de Catherine Joms, ses pere et mere, tous anglois de nation, demeurant dans cette parroisse, laquelle a declaré ne scavoir signer, le parrain a signé.
Ralph Morton
Coppine »

Acte de baptême de Pèlerine Dumont, fille du timbalier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy dix septieme decembre mil six cent quatre vingt onze, a esté baptisé par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, Pelerine, née le quinzieme de ce mois fille de Joseph Dumont, timbalier du roy d’Angleterre, et de Geneviesve Ragoy, sa femme, de cette parroisse, le parrain M. Thomas Ragoy, ecolier dans l’université de Paris au college de Lizieux à Paris, la marraine Pelerine Thurin, dame d’honeur de la reyne d’Angleterre, de cette parroisse, lesquel estant absente, la faitte presenter par Marie Caffe, fille de Edouard Caffe [et de] Marie Hill, laquelle a declaré ne scavoir signer, le parrain a signé.
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye
Ragoys »

Acte d’inhumation de Georges Dixon, page d’honneur du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt deuxieme decembre mil six cent quatre vingt onze, a esté inhuém dans l’eglise le corps du sieur George Dixon, gentilhomme ecossois, page d’honeur du roy de la Grande Bretagne, agé d’environ soixante cinq ans, decedé le jour precedent ; vepres des morts, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame en presence de maitres Hervé Lequelennec et Antoine Marques, pretres de cette parroisse, qui ont signé.
Marquées, H. Lequelennec »

Acte de baptême de Louise Madeleine Brisval à Saint-Germain-en-Laye, un cocher du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy treziesme janvier mil six cent quatre vingt douze, a esté baptisée par moy prestre soubsigné Louyse Magdelaine, née le huicitesme de ce mois, fille de Guillaume Brisval, palafrenier chez monsieur le duc du Maine, et de Magdelaine Bignon, sa femme, le parrain Denys Chaudet, cocher du roy d’Angleterre, la maraine Louyse Jacot, femme de Nicolas Boulanger, de cette parroisse, laquelle a signé, le parrain a declaré ne scavoir signer.
Louise Jacot
Marques »

Acte d’inhumation d’Euphemie Nairne, fille du secrétaire de lord Melfort, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy quatorzieme janvier mil six cent quatre vingt douze, a eté inhumé dans le cimetiere le corps de Euphemie Nairne, agée de dix huit mois ou environ, fille de messire David Nairne, gentilhomme ecossois, secretaire de milord Melfort, ministre d’Etat du roy d’Angleterre, et de dame Marie Elisabeth de Coupigny, ses pere et mere, demeurant dans cette parroisse, en presence de maitres Antoine Marques, pretre, et Hugues Augustin Baussonnet, accolithe, qui ont signé
Marques
Baussonnet »

Acte de baptême de Thomas Roche, fils d’un officier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt deuxieme janvier mil six cent quatre vingt douze, a esté baptisé par moy pretre vicaire de ce lieu soussigné Thomas, né le dix neufieme de ce mois, fils de Jean Roche, officier du roy d’Angleterre, et d’Anne Pessé, sa femme, anglois de nation, demeurants dans cette parroisse, le parrain Thomas chvallier Striklande, la marraine Veronique Angellotti, dame de la reyne d’Angleterre, femme de M. le comte de Molsa, tous anglois de nation et demeurant dans cette parroisse, lesquels ont signé.
Veronica Angellotti, Tho. Strickland
Michel »

Acte de mariage de Georges Hills, officier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt neufieme janvier mil six cent quatre vingt douze, a esté faict et solemnisé par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, le mariage du sieur Georges Hils, officier ches le roy d’Angleterre, agé de vingt cinq ans, fils de deffunt Henry Hils, vivant imprimeur du roy d’Angleterre, et de Elisabeth Hersin, ses pere et mere, d’unne part, et de demoiselle Marie Cardary, agée de vingt cinq ans ou environ, fille George Cardary et d’Elisabeth Haoult, ses pere et mere, tous anglois de nation et demeurant dans cette parroisse, appres avoir vu la dispence que monseigneur l’archeveque de Paris leur a accordé pour les trois bans et la permission qu’il leur a accordé d’estre fiancés et de se marier à meme journée et meme avant le jour, en datte du vingt sixieme de ce mois, les fiancailles faictes à meme jour, le tout sans opposition, en presence de maitre Antoine Marques, pretre, sacristain de cette eglise, Jean de Lanoé, garde du roy d’Angleterre, Alexandre Jackson, maitre à dancer, anglois de nation, et de cette parroisse, et de Jean Cuillaben, aussy de cette parroisse, qui a declaré ne scavoir signer, les autres ont signé avec les mariés.
George Hills, Mary Cardary
Jean Delanoe, Alexander Jackson
Mary Jackson, Marques »

Acte d’inhumation de Jacques Huot, officier d’échansonnerie du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy premier fevrier mil six cent quatre vingt douze, a esté inhumé dans le cymetiere le corps de Jacques Huot, natif de Reins, officier de l’eschançonnerie du roy d’Angleterre, agé de trente cinq ans, decedé le jour precedent dans cette parroisse ; vepres des morts, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame en presence de maitres Antoine Marques et Antoine jamet, pretres, qui ont signé
Marques, Jamet »

Acte d’inhumation de Jean Ficher, valet de pied du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy premier fevrier mil six cent quatre vingt deux, a esté inhumé dans l’eglise le corps de Jean Ficher, agé de quarante cinq ans ou environ, valet de pied du roy d’Angleterre, decedé le jour precedent ; vepres des morts, prieres et suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame en presence de maitres Antoine Marques et Antoine Jamet, pretres, qui ont signé
Marques, Antoine Jamet »

Lettre concernant les menuisiers employés aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 29 novembre 1869
A Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Le 22 septembre dernier, j’avais l’honneur de vous faire connaître la faillite de la maison Blanchard et Larchevêque, entrepreneurs de menuiserie. Le fonds de commerce n’a pas été vendu et cette maison n’existe plus.
Dans les ouvrages du château de Saint-Germain, j’ai continuellement besoin d’ouvriers menuisiers. En ce moment, je dois faire boucher nombre d’ouvertures extérieures pour empêcher la pluie ou la neige de pénétrer sur les planchers du bâtiment nord et de l’angle nord-est.
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous proposer de confier la suite des travaux de menuiserie à M. Berthier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain-en-Laye. Je m’empresse alors de vous faire parvenir sous ce pli une soumission souscrite par cet entrepreneur et dans laquelle ce chef-ouvrier s’engage à faire les ouvrages avec un rabais de 3 pour cent.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Acte d’inhumation de Jacques Huot, officier d’échansonnerie du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy cinquieme fevrier mil six cent quatre vingt douse, a esé baptisé par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Marine Antoinette, née le troisieme jour de ce mois, fille de Simon Brevan et de Marie Pelettier, sa femme, de cette parroisse, le parrain le sieur Antoine Bertaut, vallet de chambre du roy d’Angleterre, la marraine Marine Leguet, fille de François Leguet et de Marie Brodet, de la parroisse Saint Germain l’Auxerrois de Paris, le parrain de cette parroisse, lesquels ont signé.
Bertaut, Marie Ligaus
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye »

Acte de baptême de Thomas Fleury à Saint-Germain-en-Laye, un écuyer de la Bouche du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy vingtieme fevrier mil six cent quattre vingt douze, a esté baptisé par moi prestre soussigné Thomas, né le jour precedent, fils de Michel Fleury, officier de feue la Reine, et de Marie Lamiot, ses pere et mere, de cette parroisse, le parrain honorable homme Thomas Arquin, escuier de la Bouche du roi d’Angleterre, la maraine damoiselle Elizabeth Lecerteur, femme de Philippes Lecerteur, ecuier de la Bouche de la reine d’Angleterre, touts de cette parroisse, lesquels ont signé.
Elizabeth Broomer, Thomas Atkins
Marques »

Acte de baptême de Thomas Fleury à Saint-Germain-en-Laye, un écuyer de la Bouche du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt troisieme fevrier mil six cent quatre vingt douze, par moy pretre, docteur de Sorbonne, abbé de Notre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, a esté baptisé Philippe, né le vingtieme de ce mois, fils de maitre Charles Lemaire, professeur en humanité, et de Marie Estiennette Ravineau, son epouse, le parrain Philippe Lesserseur, ecuier de la Bouche de la reyne d’Angleterre, la marraine demoiselle Bernardine Riger, epouse du sieur Pierre Miraut, officier de la Bouche du roy, tous de cette parroisse, lesquels ont signé.
P. Lesserleur
L’abbé Converset, prieur de Saint Germain en Laye
Bernardine Roger »

Acte de baptême mentionnant le capitaine du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le mardy dernier jour dud. moys d’avril, fut baptizé Claude, filz de Thomas Legendre. Ses parrains nobles personnes Jehan de La Salle, cappitaine dud. lieu de Saint Germain, et Claude du Buschet, gentilhomme de la venerye du Roy, marraine damoiselle Marie de Joune. »

Paiement pour le port d’une lettre destinée au capitaine de Saint-Germain-en-Laye

« L’an de grace mil CCCC trente neuf, le VIIIe jour de janvier, devant nous Jaques Garoul, commis de honnorable homme et sage Jehan Le Sac, viconte de Rouen, fut present Monce Nox, poursuivant d’armes, lequel congnut et confessa avoir eu et receu de honnorable homme et sage Pierres Baille, receveur general de Normandie, la somme de de douze livres dix solz tournoiz qui deubz lui estoient pour ses paine, sallaire et despens de deux voiages par lui faiz, c’est assavoir le premier pour avoir esté et chevauchié hastivement jour et nuit de ceste ville de Rouen a Avranches et illec environ par l’ordonnance de tres reverend pere en Dieu monseigneur l’archevesque de Rouen, chancellier de France, porter de par lui lettres closes a hault et puissant seigneur monseigneur le conte de Dorset, estant alors environ les parties dud. lieu d’Avranches en intencion, moiennant l’aide de Nostre Seigneur, de lever le siege tenu alors par les ennemis et adversaire du Roy nostre seigneur devant ledit lieu d’Avranches, ce qui ainsi a esté fait, lesd. lettres touchans aucunes choses secretes pour le bien du Roy nostre dit seigneur et sa seigneurie, ce premier voiage commençant le XXIIIe jour de decembre dernier passé ; le second voiage d’avoir esté et chevauchié hastivement jour et nuit comme dessus de ceste vite ville a Mante, Pontoise et Saint Germain en Laye par l’ordonnance que dessus porter lettres closes adrestans aux cappitaines desd. lieux ou leurs lieuxtenants touchans tres grandement le bien du Roy nostre dit seigneur, seurté et garde d’iceulx lieux, et de toutes lesd. lettres avoir par ledit poursuivant aporté responce a mondit seigneur le chancellier en ceste dite ville, ce second voiage commençant le deuxiesme jour de ce present mois de janvier, de laquelle somme de XII l. X s. t. dessusd. icellui poursuivant se tient pour content et bien paié et en quicte le Roy nostre dit seigneur, ledit receveur general et tous autres. Donné comme dessus.
Lubin »

Acte de baptême de Jacques Skelton dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy quatorzieme mars mil six cent quatre vingt douse, a eté baptisé dans la chapele du chateau vieux de ce lieu par monsieur l’abbé de Ronchy, premier aumonier du roy et de la reyne d’Angleterre, Jacques, né le douzieme de ce mois, fils de M. Bevel Skelton, contrerolleur general de la maison du roy de la Grande Bretagne, et de madame Marie O’Brien, son epouse, le parrain tres haut, tres puissant, tres excellent et tres vertueux monarque Jacques second, roy d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse, la marraine tres illustre dame madame Fits Roy, contesse de Suseks, la ceremonie faite en presence de messire Isaac Michel, pretre et vicaire de cette parroisse, revetu de surpelis et d’estolle, qui a signé avec M. l’abbé de Ronchy
James R.
J. Ronchi, Fitz Roy Sussex »

Lettre sur la situation du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Bordeaux, 14 janvier 1871
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur la situation du musée national de Saint-Germain-en-Laye, ville occupée par l’ennemi, ainsi que la situation des employés de cet établissement.
Le musée, où j’ai fait installer une ambulance internationale, n’a jusqu’ici souffert aucun dégât. Toutes les collections ont été scrupuleusement respectées par les Prussiens. L’entrée des salles, sur ma demande, a été interdite aux soldats : les officiers seuls y pénètrent. Il y a donc lieu de croire que le musée n’a plus aucun danger à courir tant que subsistera l’organisation actuelle. Mais les employés n’ont touché aucun traitement depuis le 1er septembre. On leur doit par conséquent les mois de septembre, octobre, novembre, décembre et la moitié de janvier. Leurs réserves personnelles ainsi que leur crédit sont à peu près épuisés. La vue dans les conditions où ils se trouvent devient excessivement chère. Il est donc temps d’aviser. Le conseil municipal leur a déjà fait des avances de 50 francs par personne. Mais qu’est-ce que cela ? Il est temps, évidemment, de trouver un moyen de leur procurer d’autres ressources. Les moyens de faire parvenir l’argent à Saint-Germain ne manquent pas. Avec un ordre de paiement sur le receveur général de Rennes, Evreux ou Rouen, suivant les circonstances, je pourrai facilement arriver au but désiré.
Voici l’état du personnel du musée avec indication des traitements de chaque fonctionnaire :
MM. Alexandre Bertrand, conservateur : 5500 f.
de Mortillet, attaché au musée : 2300
Abel Maître, chef des ateliers : 4800
Louvan, ouvrier en fer : 1800
Sicault, ouvrier en fer : 1800
Villacy, brigadier-gardien : 1200
Feraud, gardien de 2e classe : 1100
Poirot (Joseph), gardien de 3e classe : 1000
Bilco, gardien de 3e classe : 1000
Pigail, gardien de 3e classe : 1000
Tranchefeux, gardien de 3e classe : 1000
J’ai cru devoir quitter Saint-Germain, en remettant le musée entre les mains de M. de Mortillet, afin d’exposer à M. le ministre les difficultés de la situation. En passant à Nantes, j’ai vu le colonel de Reffye, chargé de la direction de l’usine des canons à balle. Le colonel de Reffye s’est beaucoup occupé du musée, il en connait le personnel et consent à employer dans ses usines le chef des ateliers et les ouvriers Louvan et Sicault, anciens ouvriers du dépôt de l’artillerie à Saint-Thomas-d’Aquin, qui peuvent lui être très utiles. Je me mets moi-même à la disposition de M. le Ministre. Resterait donc à Saint-Germain seulement un personnel de sept fonctionnaires, les autres pouvant être utilisés ailleurs. Ce personnel est indispensable pour que le musée continue à avoir sa vie régulière, sans laquelle, paraissant abandonné, il pourrait être, suivant les habitudes prussiennes, considéré par eux comme tombé légitimement entre leurs mains et dévalisé. Il y a donc là un grand intérêt à sauvegarder que je crois de mon devoir de recommander chaudement à M. le Ministre.
Si l’on objectait que nos traitements sont régulièrement ordonnés à Paris et payés au comptable de l’administration du Louvre, qui ne peut plus nous les transmettre, je répondrai que, dans le cas de force majeure où nous nous trouvons, il y a lieu de trouver des moyens détournés d’obvier à l’inconvénient apparent d’un double ordonnancement et je me ferai volontiers garant pour tout mon personnel du remboursement des sommes induement reçues, si, ce qui n’est guère présumable, ce désordre pouvait se produire. En tout cas, cette objection ne porterait que sur 1870 et aucune mesure n’ayant été prise à Paris pour 1871, aucune signature donnée à cet effet, M. le ministre reste parfaitement livre d tout faire ordonnancer directement en province.
J’attendrai provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) où ma femme, refugiée avec mes enfants, est prête d’accoucher, la réponse de M. le Ministre. J’ai la plus grande confiance qu’elle sera favorable.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon profond respect.
Le conservateur du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain
Alexandre Bertrand
Provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Acte de baptême de Jacques Bougie à Saint-Germain-en-Laye, le premier valet de garde-robe du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy dix septieme avril mil six cent nonante deux, a esté baptisé par moy prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, soussigné, Jacques, né le quinze de ce mois, fils de Pierre Bougie, chirurgien de ce lieu, et de Marie Rousselet, ses pere et mere, le parrain Jacques Rhodes, premier valet de garderobbe du roy d’Angleterre, la marainne Françoise de Forestier, fille de François de Forestier et de Anne Bertin, ses pere et mere, touts de cette parroisse, lesquels ont signez.
Jacques Rodes, Françoise de Forestier
L’abbé Converset »

Acte de baptême de Barbe Elisabeth Petillon à Saint-Germain-en-Laye, une femme de chambre du prince de Galles étant sa marraine

« Ce jourd’huy vingt sixieme avril mil six cent quatre vingt douze, a esté baptisé par moi prestre soussigné Barbe Elisabeth, née le vingt quattre de ce mois, fille de Jean Petillon, concierge de l’hostel de Turenne, et de Barbe Osmont, sa femme, de cette parroisse, le parrain Pierre Miraut, ecuier de la Bouche du Roy, la marraine Elizabeth Monte, femme de chambre de monseigneur le prince de Galles, femme de Philippes Deserteur, premier ecuier de la Bouche de la reine d’Angleterre, touts de cette parroisse, lesquels ont signez.
Elizabeth Mohoun
Marques, Mirault »

Acte de baptême d’Hélène Macarty à Saint-Germain-en-Laye, un garçon de la chambre de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt troisieme may mil six cent quatre vingt douze, a eté baptisé par moy pretre soussigné Helene, [née] le vingt unieme de ce mois, fille illegitime de Charles Macarty, lieutenant irlandois, et de Catherine Stinfs, qui ne sont pas mariés, de cette parroisse, le parrain Jean Driscol, garçon de la chambre de la reyne d’Angleterre, la marraine Helen Driscol, femme de Cornelius Driscol, irlandois de nation, tous demeurant dans cette parroisse, le parrain a signé, la marraine a declaré ne scavoir signer.
Marques, John Driscol »

Acte de baptême d’Honorée Elizabeth MacDonnell, fille d’un gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’hui trente may mil six cent quattre vingt douze, a esté baptisée par moi prestre, abbé de Nostre Dame de Grandchamp, chanoine de Nostre Dame de Chartres, soussigné, Honorée Elizabeth, née le vingt cinq de ce mois, fille de Rodolphe Magdonel, gentilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, et de Jeanne Roche, son espouze, le parrain Jacques lord Walgrave, la marainne madame Elisabeth Walgrave, anglois de nation, demeurant dans cette parroisse, lesquels ont signez.
James Wallgrave, Isabella Waldegrave
Antoine »

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