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- Pièce
- 21 février 1880
Fait partie de Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
« Rapport à la commission par M. Ruprich-Robert sur le château de Saint-Germain-en-Laye, Seine-et-Oise
Séance du 21 février 1880
M. le ministre des Travaux publics communique à son collègue M. le ministre des Beaux-Arts un projet de M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, qui a pour objet d’apporter des modifications à celui de M. Millet, dont plusieurs parties sont déjà exécutées.
M. Lafollye fait remarquer que les plans laissés par son prédécesseur ne donnent que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon du conservateur, et de son cabinet de travail. L’étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du 1er étage, mais ce plan n’a pas été produit. Il a paru au nouvel architecte que la distribution de M. Millet présentait différents inconvénients et il en propose une nouvelle.
Il faut dire que la grosse construction de la bibliothèque du musée est achevée. On serait alors obligé de détruire le mur en pierre élevé par M. Mille et voici les raisons sur lesquelles on appuie cette proposition : la salle n’est éclairée que d’un seul côté, l’antichambre qui la précède est en partie occupée par l’escalier qui conduit au dépôt des livres, et la dite salle, après ces changements, aurait, dit-on, une largeur en harmonie avec sa destination. Nous ne pensons pas qu’il y ait un véritable avantage à supprimer ce mur, que l’éclairage d’une bibliothèque soit meilleur avec des fenêtres des deux côtés opposés, que les murs, coupés chacun par trois ouvertures, ainsi que cela aurait lieu, vaille, pour y établir des rayons, un mur plein et continu, ni que l’escalier de service dont il a été question rende l’antichambre de la salle véritablement bien incommode. Et de plus, si l’on considère qu’il y a une dépense faite, il serait peut-être plus sage d’engager le conseil des Bâtiments civils à ne pas se déjuger à si peu de temps d’intervalle en faisant disparaître un mur nouvellement construit.
M. Lafollye reporte encore le cabinet du conservateur à la place du salon projeté parce que ce dernier a son entrée directe sur l’escalier, ce qui est en effet regrettable. Mais dans la première disposition, le cabinet de travail est situé près de la bibliothèque, ce qui est bien un avantage pour un lettré, et il est accompagné de closets qui ont disparu dans le nouveau projet pour être reporté à l’entresol au-dessus, ce qui est fâcheux. Enfin, le public pouvait se rendre au cabinet du conservateur, et même à son appartement, par l’escalier d’honneur, tandis que l’autre escalier n’étant plus que particulier, l’inconvénient de l’entrée directe par le salon devenait moindre. Dans le premier projet, les approvisionnements de la cuisine doivent passer par le salon ou par l’escalier d’honneur, ce qu’il faudrait pouvoir éviter.
Sans insister plus longtemps sur les changements réclamés et qui ont pour résultat de produire quelques avantages, mais aussi des inconvénients sérieux, nous sommes d’avis de signaler les uns et les autres à M. le ministre des Travaux publics.
En résumé, ces diverses manières de donner satisfaction aux besoins des services n’ayant pas d’action directe sur la conservation proprement dite du monument historique, nous ne pensons pas qu’il y ait lieu de s’opposer à l’exécution du projet de M. Lafollye, mais nous faisons toute réserve quant aux autres propositions non indiquées ici, pour lesquelles les compétences nous semblent appartenir uniquement à la commission des Monuments historiques et qui sont examinés dans notre second rapport.
16 février 1880
Ruprich Robert
Conclusions adoptées »