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Bibliothèque nationale de France
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Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
L’on m’a faict entendre ce que vous avez escrit de deça de la maladie de rume de mon fils, dont il s’est depuis peu ressenti et des petits remedes que vous y avez aussitost faict apporter, ensemble ce qui est survenu à ma fille Chrestienne, ce qui ne sera pas, Dieu aydant, grand-chose. J’ay voulu pourtant envoyer de delà le sieur Herouart, premier medecin du Roy monsieur mon fils, pour les visiter et assister, et pour scavoir au vray ce qui s’est passé en leur indisposition, luy ayant commandé d’y prendre garde et de vous dire qu’ayant pris resolution de faire dans peu de jours venir tous mes enfans en cette ville et desirant cependant que mond. fils soit aupres de moy le plustost que faire se pourra affin de le voir et le faire soigner avec plus de commodité, j’envoye pour cet effect l’un de mes carrosses avec led. sieur Herouart pour demeurer aupres de luy, en attendant que vous ayez une littiere et un chariot de bagage, qui y arriveront incontinant apres, pour l’amener avec tout son petit equipage. Vous donnerez [f. 249] donc ordre que tout soit preparé pour cela. Mais pour ce que mon intention est que mond. fil vienne avec peu de personnes, je vous en prescriray le nombre qui seront cinq en tout, ascavoir la Sauvat, sa norrice, Sauvat le fils qui le sert à table, celuy qui le porte et une femme pour le servir, pour le logement et norriture desquels je feray donner ordre de deça, voulant que le reste de ses officiers et tout autre bagage demeurent de delà, en attendant que je face tout venir avec mesd. enfans. Me remettant aud. sieur Herouart de vous faire plus particulierement entendre ce qui est de ma volonté pour cela, priant Dieu etc.
A Paris le XXVe novembre 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’usage pour ses enfants du Château-Neuf à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay receu aujourd’huy seullement voz lettres du XXX du passé. Je suis bien aise de ce que mon filz le duc d’Orleans se porte de mieux en mieux et que tout noz enffans soient en bonne santé. Vous faictes bien de prendre garde que ceulx qui les approchent n’aillent plus dans le bourg puisqu’il y a de la petite verolle. Au surplus, le Roy mon seigneur trouve bon, sy vous trouvez qu’il soit à propos pour leur santé, que vous les faciez loger pour quelque temps au bastiment neuf, mais c’est à condition qu’ilz n’entreront poinct dans le petit jardin, ou ilz y entrent que vous en particulier nous respondiez de tous le fruictz qui y sont et speciallement [f. 314] des abricotz, desquelz l’on a sceu le conte, affin que vous preniez soigneusement garde qu’il n’y entre personne que ceulx dont vous serez bien asseurée. Car je vous dis encore une fois que s’il s’y ceuille seullement ung abricot, quand ce seroit par noz enffans propres, nous nous en prendrons à vous en vostre particulier. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’installation de ses enfants au Château-Neuf à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur et moy trouvons bien à propos que vous meniez noz enffans loger au bastiment neuf de Saint Germain pour y loger quelque temps affin de les faire changer d’air et les esloigner davantage des malades, cependant vous donnerez [f. 340] ordre de faire nettoyer le vieil chasteau et aurez tousjours soing de nous faire scavoir de leurs nouvelles. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’envoi de portraits du dauphin depuis Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Ce porteur est arrivé trop tard de deux jours pour envoyer le portraict de mon fils à ma sœur la duchesse de Mantoue par l’occasion qui s’en presentoit. J’ay esté bien aise neantmoins d’avoir les deux qu’il m’a apportez, encores qu’il me semble que le peintre en a faict les visages un peu grossiez et bouffiz, et qu’il est plus beau que ne sont lesd. portraicts. Toutesfois, je ne laisseray de les garder comme [f. 134v] estans assez ressemblans pour les envoyer à Florence et à Mantoue par les premieres commoditez qui s’offriront, et feray satisfaire le peintre lorsque nous serons à Paris. Je vous differer jusques au printemps pour en faire faire d’autres, esperans qu’entre cy et là, Dieu aydant, il deviendra tousjours plus grand et plus beau. Le sieur du Laurens, mon premier medecin, qui partit hier pour vous aller trouver, vous aura dict toutes nouvelles de deçà et nos intentions sur le subject de son voiage, qui m’empesche d’y rien adjouster. Bien vous diray je que je seray bien aise d’estre souvent advertie de l’estat de la santé de mon fils, apres que l’on luy aura osté le laict. C’est pourquoy je vous prie de vous en souvenir, et sur ce je prie Dieu etc. De Fontainebleau ce XVIe novembre 1603. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant l’arrivée du médecins des Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis advertie que la seconde norrice qui est retenue pour mes derniers enffans est de present à Saint Germain en Laye et que mesmes elle se laisse veoir par plusieurs de ceulx qui sont pres de mesd. enffans, ce qui donne du soubçon et de la jaloussie aux autres norrices qui norrisent [f. 273] à present mesd. enffans, et parce que je croy qu’elles sont telles que l’on l’en peult desirer et que je recongnois que mesd. enffans se portent fort bien de leur norriture, je ne veux pas qu’elles n’ayent aucun subject qui les puisse fascher, ennuyer ny mettre en umbrage, c’est pourquoy je suis d’advis que vous commandiez à lad. seconde norrice de partir de Saint Germain en Laye et de venir demeurer en ceste ville ou en tel autre lieu que bin luy semblera, pourvey que ce ne soit aud. Saint Germain ny aux environs. Car quand l’on scaura le lieu où elle se retirera, l’on l’envoyera tousjours bien querir sy l’on en a besoing. Vous y donnerez donc ordre. Je vous envoye ce laquais expres, qui me rapportera toutes nouveelles de delà, et sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’arrivée du médecin des Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je vous escris ce mot par Lemaitre, present porteur, que le Roy mon seigneur a retenu pour servir de medecin aupres de noz enffans lorsque mon filz le Dauphin sera separé, et parce qu’il est bien à propos qu’il s’instruise quelque temps avec Herouard des humeurs et complexions de mesd. enffans et de le leur forme de vivre, il s’en va des à present aupres d’eulx pour y resider. Vous l’y recevrez doncques et prendrez son conseil et advis avec celluy dud. Herouard aux occasions qui se presenteront pour la santé de mesd. enffans. Lesquelz, apres vous avoir recommandé à l’accoustumé, je prie Dieu qu’il conserve et vous aussy en sa sainte garde etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant les précautions à prendre pour la santé de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay receu les lettres que vous m’avez escrites et ay veu ce que vous me mandez de la santé et bonne disposition de mon fils, de ma fille et de nos autres enfans. Vous me ferez plaisir de continuer à m’en faire scavoir des nouvelles et vous diray que parce que nous sommes icy advertis qu’il court force maladies, et de petite vérolle, rougeolle et mesmes de contagion à Paris et aux bourgs et villages des environs de Saint Germain, je suis d’advis que l’on prenne doresnavant garde quelle sorte de personnes aborderont aud. Saint Germain, et specialement ceux qui aprocheront de mon fils et de nosd. enfans, afin que par ce moien l’on empesche que telles maladies ne s’y engendrent. A quoy je scay que vous aurez tel soing que je ne vous en fera plus particulierement recommandation. Et sur ce etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le sevrage de sa fille à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay veu ce que vous m’escriviez par vostre lettre du doubte où vous estes de sevrer presentement ma fille et des considerations pour lesquelles vous pensez estre à propos de retarder encores, avec l’advis que vous en avez pris de ma sage femme. Je croy que vous aurez aussi pris pour cet effect celuy de mons. Hereouard. J’ay le tout communicqué à messieurs de La Riviere et du Laurens, et par leur oppinion je vous diray que je trouve bon que vous attendiez à la faire, savoir jusques à Pasques, si entre cy et là il n’arrive chose qui donne subject de changer cette resolution. Partant, vous direz à sa norrice qu’elle continue à faire [f. 230] son devoir jusques à ce temps là, et me manderez toutes nouvelles par ce porteur de mon fils, de mad. fille et de nos autres enfans. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le sevrage de Chrétienne de France

« Madame de Montglat,
J’ay vu ce que vous m’escrivez touchant ma fille Chrestienne, à quoy je ne vous puis faire autre responce sinon que si vous jugez que sa norrice n’ait plus de laict, il se fault resoudre à la sevrer, ce que je desirerois neantmoings que l’on peust differer quelques sepmaines jusques à ce que ce froid soit passé. C’est à vous à considérer sy cela se peult faire sans ce prejudice de sa santé, dont je me remetz sur ce que vous verrez estre pour le mieux et m’en manderez soigneusement des nouvelles et de tous noz autres enffans. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ du dauphin de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur et moy [f. 286v] avons enfin resolu de faire venir nostre filz le Dauphin. Je vous escris celle cy affin que vous vous disposiez à le nous amener samedy prochain, et ferez venir avec luy les personnes nommées dans le mémoire que je vous envoye, lesquelz nous avons retenu à son service, et n’en amenez poinct d’autres. Vous y donnerez donc ordre, me remettant au sieur de Souvré de vous faire plus particulierement entendre noz intentions et resolutions, et prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ du duc d’Orléans de Saint-Germain-en-Laye

« Madame la marquise d’Ancre,
Comme je voy que la maladie de mon fils le duc d’Orleans continue tousjours, je fais aussi estat de l’envoyer à Paris pour le loger à mon hostel de Luxembourg. C’est pourquoy je vous ay despesché ce laquay expressement pour vous prier de donner ordre au plus tost que faire ce pourra à faire reparer et accommoder tout ce qui sera necessaire pour son logement et de ses officiers aud. lieu. Il faudra y apporter de la diligence car je suis en volonté de le faire transporter d’icy apres demain. Je vous diray cependant comme mond. fils s’estant hier [f. 248] trouvé plus mal qu’auparavant, je le fis seigner au soir tout tard, dont il se porte maintenant assez bien, ce qui me donne encores esperence de mieux. Je me recommande à vous et prie Dieu etc.
A Saint Germain, le XVe novembre 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Encores que je reconnoisse bien par vos deux dernieres lettres et par celles des sieurs Delorme et Hautin que mon fils d’Anjou, à cause de son flux de ventre, et mesmes ma fille à cause de la petite indisposition de vers qui lui est survenue, ne soient pas maintenant en assez bon estat de les metre par les chemins pour aller à Saint Germain en Laye, où j’ay deliberé qu’ils voisent pour un peu de temps, j’ay voulu vous dire par celle cy que, continuant en la resolution que j’en ay prise, je desire que vous soiez tousjours disposée de les mener tous avec leur suite incontient que la santé des uns et des autres le pourra permectre. Je croy que les maladies n’en sont pas grandes, de sorte que le vente de mon fils estant remis et raffermy, vous pourrez accomplir ce petit voyage. J’en attends encores de vos nouvelles. Sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le Ve octobre 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Encores que j’ay grandement desiré que mes enfans allassent à Saint Germain, neantmoins vous avez bien faict de ne partir pas puisque mon fils a eu encores de la fiebvre et son catherre comme vous me le mandez par vostre lettre dattée d’hier au matin. Je vous envoye ce courrier expres affin qu’il me rapporte ce soir des nouvelles de mond. fils et ne delaisserez apres cela de m’en faire scavoir par les voyes ordinaires de la poste. Je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le vendredy midy XIe octobre 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque par les marques et observations que [f. 188v] vous faictes de ce qui se passe en suite de la petite indisposition de mon fils, vous reconnoissez qu’il s’en trouve tousjours de mieux en mieux, je croy qu’il n’y aura plus, Dieu aydant, aucun inconvenient de le mener à Saint Germain en Laye. C’est pourquoy, ayant receu la vostre par le medecin Le Maistre en responce de celle que je vous escrivois pour vous en dire ma resolution, je vous ay encores faict celle cy pour la vous confirmer et vous dire que je desire que, s’il n’arrive autre accident à mon fils ou empeschement suffisant pour retarder ce voiage, que vous vous teniez prests pour y aller coucher avec mes autres enfans et toute vostre bande samedy prochain. J’ay donné ordre, suivant ce que vous m’escrivez, de vous faire avoir les mullets et les charrettes du Roy monsieur mon fils, qui seront pour cet effect demain par delà. Si vous avez besoin d’autre equipage plus grand, comme je ne le croy pas, vous y en trouverez aisement. Tenez vous donc preste pour ce voyage. Et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque mon fils d’Anjou est maintenant en bon estat de sa santé et que vous la reconnoissez estre telle [f. 190] qu’il n’y a plus d’inconvenient de luy fair prendre l’air, je trouve bon que vous partiez des jeudy prochain pour vous en aller avec toute vostre compagnie à Saint Germain ainsi que vous me le mandez. Vous donnerez ordre à tout ce qu’il vous sera necessaire pour cet equipage en sorte qu’il le face heureusement comme je le desire. J’approuve bien que vous le meniez promener par aucunes des grandes rues de Paris affin de donner ce contentement au peuple de le voir sain et gaillard, mais aussi desiré je qu’il ne s’y arreste point, à cause du mauvais air et des maladies qui y courent. Je suis bien aise que ma fille Crestienne se porte aussi bien. Recommandez moy à eux tous et leur dictes de ma part que je desire qu’ils soient tous bien sages et que cela estant je les aimeray tousjours bien comme leur bonne mere. Sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay eu ce matin les lettres que vous m’escrivites hier apres le disner de mon fils, par lesquelles je voy qu’il se porte tous les jours de mieux en mieux, dont je me resjouis. Cela estant, je reprens mon opinion de le faire aller avec ses sœurs à Saint Germain en Laye pour y passer le reste de ses beaux jours, car il ne se peult que l’air ne soit maintenant bien corrompu au Louvre à cause des remuement que l’on faict aux fossez et des autres maladies qui sont par la ville et aux environs du Louvre. Partant, je suis d’advis que vous vous disposiez et prepariez toutes les choses pour les faire partir jeudy pour vous rendre le soir à Saint Germain sans plus de retardement, si ce n’estoit qu’il arrivast quelque nouvel accident en la santé de mond. fils qui fust considerable pour vous arrester. Dont vous continuerez à me faire scavoir de jour à autre des nouvelles. Et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le XIIIIe octobre 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Ce sera tousjours un grand contentement d’entendre souvent des nouvelles de mes enfans, et vous scay bon gré du soing que vous en prenez. Je suis bien aise que mon fils d’Anjou aye repris à present sa premiere disposition, ainsi que l’on me l’a rapporté et que vous me l’escrivez par vostre lettre de ce jourd’huy. Mais pour ce que je croy que le changement d’air ne luy peult apporter que du bien et du soulagement pour la manutention de sa santé comme pour celle des autres, et que mesmes je reconnois qu’à cause des ouvriers qui travaillent au Louvre ils recoivent beaucoup d’incommoditez, je vous ay faict celle cy sur la resolution que j’ay prise de les envoyer avec vous à Saint Germain en Laye pour y loger au chasteau neuf, à ce que vous vous teniez preste pour les y mener et faire conduire au plus tost avec tout leur train et equipage. Se pour cet effect vous avez besoin, outre les commoditez que vous pouvez avoir à Paris, de quelques mulets et charretes pour [f. 188v] mener leur bagage, vous me le fairez scavoir diligemment affin que j’y face donner ordre. J’attends donc de vos nouvelles et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le jour d’hier au soir 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je reconnois bien par vos deux dernieres lettres des V et VIe de ce mois que mon fils d’Anjou n’est [f. 190] point encores du tout remis de son petit flux de ventre, toutesfois je ne fais pas grand estat de cette maladie puisque vous me mandez qu’elle diminue de jour en jour, et mesmes que vous n’en conjecturez à l’advenir que du bien et de l’alegement pour la conservation de sa santé. Vous faictes bien d’avoir sur cela encores retardé vostre partement, desirant que vous ne le faciez jusques à ce que soit entierement guerie. Je suis d’advis cependant que, si sa santé le permet, que vous le meniez promener dehors par le beau temps, affin de l’accoustumer peu à peu à l’air, et quand il aura à faire ce voiage il n’en soit aucunement incommodté. Dont me reposant sur vostre soing et prudence accoustumée, je ne la feray plus longue que pour prier Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay veu la lettre que vous m’avez escrite dattée d’hier à midy. Je croiois que vous estiez partie pour aller à Saint Germain, comme je le vous avois escrit. Mais j’apprens que vous estes encores à Paris. Si la santé de mon fils vous retarde, comme vous me mandez qu’il fit encore trois scelles le jour precedent, je le trouve bon. Mais s’il se porte bien, je desire que vous partiez sans aucun retardement pour vous acheminer aud. Saint Germain, et que la consideration du petit Moret ne vous empesche car son indisposition n’a rien de commun avec ce qui est de la conservation de mes enfans, que je desire prendre l’air devant l’entrée de l’hiver, et s’il n’y a assez de charroy pour une fois, faictes leur faire deux voyages. C’est ce que je vous puis escrire en response de vostre lettre. Prians etc.
A Fontainebleau le Xe octobre 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque mon fils d’Orleans a son flux de vente, je suis d’advis qu’il ne bouge de Saint Germain. Touttefois, l’on verra comment il s’en portera entre cy et un jour ou deux. Cependant, il sera à propos que vous teniez touttes choses preparées pour faire partir lundy prochain mes autres enfans avec leur suitte et equipage necessaire et les filles qui sont de leur ballet, et neantmoings vous ne vous acheminerez point que vous n’ayez encores de mes lettres ou du Roy mon seigneur, [f. 6v] comme aussy j’espere que vous me ferez scavoir de leurs nouvelles affin que, suivant cela et le temps qu’il fera, je vous mande la derniere resolution que nous prendrons. Et sur ce, je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je vous envoye avec le sieur de Villiers l’un des mes escuyers, les littieres, carrosses, charrettes et mulets qui vous peuvent estre necessaires. Vous donnerez ordre de faire partir et venir samedy mes filles et mon fils d’Anjou, et amenez avec eux le moings de suicte et de bagage que faire ce pourra. Car aussy bien n’y demeureront ilz que sept ou huict jours au plus. Mon fils d’Orleans et ma petite fille demeureront à Saint Germain, et ordonnerez de ce ui leur sera besoing pendant vostre absence. Sur ce je prie etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le comportement du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay receu les deux lettres que vous [f. 160v] m’avez escrittes. J’ay esté bien aise de veoir par l’une la bonne resolution que prend vostre filz. Vous l’y debvez conforter de vostre costé comme nous ferons aussy du nostre. J’ay aussy eu bien agreable ce que vous me mandez par l’autre des actions et comportemens de mon filz, qu’il se ramenera à la douceur et au respect qu’il doibt. Je scay que vous y apporterez ce qui est de vostre debvoir et demeure entierement satisfaicte de vous et du soing que vous prenez de luy et des autres. Je suis bien aise de ce qu’ilz sont tous en bonne disposition. Lorsque l’on parlera de faire l’estat des officiers de mon filz, à quoy l’on n’a poinct encores pensé, je me souviendray de la priere que vous me faictes. Continuez à me faire scavoir de voz nouvelles. Sur ce je prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant le comportement du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay esté bien aise d’apprendre par voz lettres la bonne disposition de tous noz enffans, et speciallement que mon filz le Dauphin se rende tousjours moings oppiniastre. Je ne doubte poinct que vous n’y apporterez ce qui est de vostre [f. 163v] pouvoir et vous en prie car ceste qualité m’est desplaisante en luy et l’on m’a dict qu’il en tient tousjours un peu et mesmes qu’il n’y a pas longtemps qu’il le feit parroistre en vostre presence mesme. Mais il fault que le temps corrige cela avec le soing que l’on en prendra. Je vous recommande le tout et prie Dieu qu’il vous conserve avec toute vostre trouppe etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant la visite d’un ambassadeur à ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le sieur Pierre Guichardin, ambassadeur de mon cousin le grand duc de Toscane doibt aller dans un jour ou deux à Saint Germain pour veoir mes enffans, dont je vous ay bien voulu advertir [f. 326v] affin que vous le receviez avec l’honneur deub à sa qualité et que vous donnerez ordre que ceulx qui sont ordonnez au service de mesd. enffans vous assistent en cette occasion. Continuez à nous mandez de voz nouvelles, sur ce je prie etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la visite d’un ambassadeur à ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Comme j’ay appris que l’ambassadeur des archiduc et archiduchesse de Flandres faisoit estat, avant que de s’en retourner, d’aller à Saint Germain et y mener sa femme, pour de leur part visiter ensemblement ma fille aisnée et mes autres enfans et prendre congé d’eux, j’ay bien voulu vous faire celle cy pour vous en donner avis et vous dire que vous ayez à les recevoir dignement de delà en leur faisant le meilleur traictement qu’il vous sera possible. Le sieur de Bonneuil les y doibt accompagner, lequel vous advertira du jour de leur arrivée. Il vous rendra une bague que je luy ay baillée pour mad. fille aisnée, laquelle je desire qu’elle donne en son nom à l’ambassadrice, la priant de la recevoir en bonne part et la garder pour une souvenance d’elle. Vous prendrez garde que mad. fille s’acquicte joliment de ses complimens en leur endroict en leur demandant nouvelles de la santé desd. archiduc et archiduchesse, et les priant de leur faire de sa part ses affectionnées recommandations. Au surplus, led. ambassadeur m’ayant priée de trouver bon qu’il fist faire de delà les portraicts d’aucuns de mes enfans pour les faire [f. 155v] emporter, je luy ay bien volontiers accordé cette faveur, affin que par cy apres s’il y envoye de delà quelque peintre pour cet effect, vous luy donniez permission de faire en vostre presence lesd. portraicts à son contentement. Sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le XIe avril 1611. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la vaisselle d’argent utilisée par le dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur a desiré que je vous fasse scavoir que son intention est que la vaisselle d’argent qui servoit à mon filz le Dauphin serve doresnavant à noz autres enffans, n’entendant pas que vous la teniez comme vostre. Vous en userez selon sa volonté et n’estant celle cy pour autre subject, je prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant la santé du duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’estois en peine de la santé de mon fils d’Orleans lorsque Jollicoeur m’a presenté vostre lettre, par laquelle j’en ay appris des nouvelles, et pour ce que je desire de temps à autre estre advertie du succes de sa maladie, je vous envoye expressement ce laquay pour m’en rapporter et me scavoir dire commnt il se sera dudepuis trouvé. Vous m’en escrirez donc bien au long, et en attendant je prie Dieu etc.
A Paris le Xe novembre 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant la santé du duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous me faites plaisir de [f. 302] me faire souvent scavoir des nouvelles de mes enffans et de m’avoir mandé l’estat de la disposition de mon filz d’Orleans puisque sa medecine luy a proffité. J’espere qu’il se portera bien lorsque ses dens seront achevées de percer. Continuez à m’en escrire des nouvelles aux occasions qui s’en presenteront. Je les vous recommande et prie Dieu, Madame de Montglat, qu’il vous conserve avec eulx en sa saincte garde etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la réalisation des portraits de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay esté priée par le sieur marquis de Botti, ambassadeur de mon cousin le grand duc de Toscane, de luy permettre, s’en retournant en Italie, d’emporter avec luy les portraicts d’aucuns de mes enfans, ce que luy ayant tres volontiers accordé, je vous fais celle cy à ce que vous ayez à recevoir de delà le peintre qu’il vous envoyera pour cet effect et que par ce moyen il puisse prendre le temps et le loisir en voyant mesd. enfans de travailler à leurs portraicts en vostre presence et avec plus de commodité, en quoy vous me ferez service bien agreable. Priant Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la punition au fouet du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay esté bien aise d’entendre les nouvelles de mon fils que ce porteur m’a dictes en me rendant les lettres dont l’avez chargé, et ce soir j’ay celles que mon laquay m’a raportées de vostre part. Je vous prie de continuer à m’en faire scavoir le plus souvent que vous pourrez, et usez de toutes sortes de moiens dont vous vous pourrez adviser pour faire passer à mond. fils ses fantaisies et humeurs opiniastres auparavant que d’en venir au fouet, qui est le dernier remede qu’il y faudra apporter, et principallement en cette saison qui est chaude et en laquelle il se pourroit esmouvoir de colere, comme il fit estant icy l’année derniere. Au surplus, je suis d’advis [f. 277] que vous le faciez desloger du chasteau neuf pour le remectre au viel avec toute la suite, afin que quand le Roy mon seigneur et moy iron par delà, nous trouvions la place vuide aud. chasteau neuf et y puissions loger. C’est ce que j’ay à vous escrire pour cette heure. Priant Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant la punition au fouet du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay appris par le sieur de Monglat que mon fils le Dauphin commence à rentrer en ses opiniastretez accoustumées et qu’il ne se soucie plus du maçon ny de toutes les menaces que l’on luy peult faire. Si cela est et que l’on le juge qu’en luy donnant un peu le fouet, cela luy fasse passer son opiniastreré, je trouveray plus à propos que l’on en vienne là que de le retrouver en cette mauvaise humeur. Mais je suis d’advis que ce soit avec tant de circonspection que la collere qu’il en pourroit prendre ne luy engendre aucune maladie. En quoy je scay que vous apporterez tant de prudence que je m’en remets bien à vous, et ne vous en veux faire plus particulire recommandation, seullement je vous diray que vous me ferez tousjours plaisir de me mander souvent des nouvelles de luy et des autres. Sur ce je prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant la prolongation du séjour du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Je croy qu’il aura esté bien à propos de differer le partement de mon fils et de le laisser encore pour quelque temps à Saint Germain. C’est pourquoy j’ay bien volontiers favorisé la resolution qui en a esté prise. Vous m’avez faict plaisir de me mander de ses nouvelles et de mes autres enfans. Je vous prie de continuer tousjours à m’en faire scavoir. Le Roy mon seigneur a commencé sa diette et se porte bien, Dieu mercy, et moy aussi. C’est ce que je vous escriray pour cette heure, priant Dieu etc. De Fontainebleau ce XVIe octobre 1603. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant la maladie d’un de ses fils

« Madame de Montglat,
J’ay veu ce que m’escrivez de la malladie de mon filz. J’espere que ce ne sera rien. Vous me faictes neantmoings plaisir de me tenir curieusement advertie de toutes occurrences semblables. J’ay receu beaucoup de desplaisir de la maladie de mademoiselle Piolant et suis bien aise qu’elle se porte mieux. Mandez moy sy luy empire et en quel estat elle se trouverra et prenez tousjours soing de toute la bande. Sur ce je prie Dieu, Madame de Montglat, qu’il vous aye en sa garde de etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la guérison du duc d’Orléans

« Madame de Montglat,
Vous m’avez faict plaisir de me tenir soigneusement advertie de l’estat de la malladie et depuis de la guarison et santé de mon filz le duc d’Orleans. J’ay tout contentement du soing que vous en avez pris et vous prie de continuer tousjours de mesme, tant en son endroict qu’envers tous les autres. J’espere, suivant ce que vous me mandez, que le voila du tout hors de sa malladie, dont je me resjouy, et de ce que tout le reste se porte bien. Vous m’en manderez tousjours des nouvelles aux occasions qui s’en presenteront, cependant je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des visites à ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay appris par les lettres que le sieur baron du Tour m’a rendues de vostre part et par celles que vous avez encores depuis escrittes au Roy mon seigneur et mesmes par ce que led. baron m’a dict de bouche la continuation de la bonne disposition de mon fils. J’espere que nous l’irons bientost voir pour reconnaistre occulairement ce que nous apprenons maintenant par la bouche d’autruy. Cependant, je vous prie d’en prendre tousjours le mesme [f. 47] soing que vous avez accoustumé. Je ne doute point qu’il ne soit visité par plusieurs sortes de personnes, sur quoy je vous diray qu’il me semble à propos que vous permetiez l’entrée et la liberté de le voir aux seigneurs, dames, gentilhommes et autres personnes de qualité mais non d’autres, et ayez tousjours egard que ceux à qui vous donnerez cette permission en usent avec l’ordre et le respect que luy est deub, comme je ne doubte point que vous ne sachiez bien faire. Aussi m’en remets de du tout sur vous, et prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur Le Maistre,
Prenez soigneusement garde à tout ce qui sera necessaire pour la santé de mon filz le duc d’Orleans et s’il eschet quelque accident extraordinaire, donnez un advis au sieur Hautain, medecin, affin que s’il est besoing il se rende à Saint Germain pour le veoir, ou pour le moings qu’il vous face scavoir son advis, lequel je desire estre suivy. Escrivez aussy à toutes occasions au sieur du Laurens ce qui se passera affin que par ce que vous menderez je sois informée de l’estat de la disposition de mond. filz et qu’il vous puisse aussy mander ce qu’il luy [f. 308] en semblera. Priant etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous me faites plaisir de me mander souvent des nouvelles de mes enffans. Je ne suis pas d’advis que l’on baille plus de laict de chevre à mon filz le duc d’Orleans puisque l’on recongnoist qu’il ne luy proffite pas. Au surplus, j’ay esté priée par le sieur de Bressieu de trouver bon que ce peintre qui a desjà faict des portraictz de mes enffans en feist ung de ma fille aisnée pour porter en Angleterre, ce que je luy ay accordé, et ne ferez difficulté de laisser faire led. portraict par ce peintre, [f. 342] lequel en aura encores d’autres à faire par mon commandement. Cependant, je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur Hautin,
Encores que je sache les incommoditez que vous avez en vostre personne, neantmoings la particuliere confiance que j’ay en vostre suffisance et experience me faict vous prier de vous acheminer à Saint Germain en Laye à toutes les fois que madame de Montglat le vous mandera pour pourveoir à la santé de mon filz le duc d’Orleans, surmontant pour cest effect les difficultez que vous en pouvez avoir et apportez tout ce que vous pourrez pour le recouvrement de l’entiere guarison de mond. filz, considerant s’il ne sera poinct bien à propos de luy faire un cothere ainsy que je l’ay autresfois proposé. Le sieur du Laurens [f. 307v] avoit trouvé à propos et mandé par delà qu’il estoit d’advis que l’on luy feit prendre les matins pour premiere nourriture et auparavant les baings qui luy ont esté ordonnez du laict de chevre pour le refraischir, mais il ne scavoit pas encores lors les incommoditez qu’il a eues depuis. Vous adviserez s’il sera à propos qu’il en use et prendrez curieusement garde à tout ce qui sera necessaire pour sa santé. Je vous en prie et de croire que je recongnoistray à vostre contentement les services que vous rendez en cette occasion. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis tousjours en peine de la santé de mon filz d’Orleans. Mendez m’en des nouvelles à toutes occurrences et à toutes les fois que vous jugerez estre necessaire. Envoyez querir monsieur Hautin, medecin, par l’advis duquel je desire que l’on se gouverne, et, s’il y va bientost, proposez luy et à monsieur Le Maistre de faire faire ung cothere à mond. filz affin qu’ilz advisent s’il seroit à propos, et leur parlez aussy de l’oppinion que monsieur du Laurens avoit de luy faire prendre les matins du laict de chevre pour premiere nourriture affin de le raffraichir. Je me remets du surplus sur le soing et la vigilance que je scay que vous y apporterez. Priant Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur et moy avons donné charge au sieur de Bethune de s’en aller à Paris y veoir monsieur Hautin et de là à Saint Germain en Laye sur le subject de ce que vous m’avez escrit touchant ce cothere que l’on est d’advis d’apposer à mon filz le duc d’Orleans. Vous scaurez donc par luy nostre intention pour ce regard et toutes autres nouvelles de deçà, sur lequel m’en remectant, je prie Dieu etc. »

Lettre de Louis XIV à Colbert annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Au camp de Dinse, le mardy 30e d’aoust
J’ai creu qu’il estoit bon de faire voir aux ennemis qu’ils ne devoient pas s’assembler devant moy. C’est pourquoy j’ai marché à eux et les ai fait retirer tous separés. Je ne sait s’ils ferront quelque chose, mais j’ai scu, à n’en pouvoir douter, que l’espouvante est grande dans leur armée et qu’ils fuiroient de dix lieues, comme si je [f. 38-1v] les avois poussés de fort pres.
Je crois que je partirai jeudi pour retourner en France, et que je seray à Saint Germain le 6 ou le 7e du mois prochain. Faittes accommoder tout ce qu’il y aura à faire pour que je trouve tout prest, et dittes à du Mais de faire meubler la chambre de la Reyne et la mienne dans le vieux chateau pour le mardi 6e, car sans faute j’i serai, ou mercredi au plus [f. 38-2] tart. Je mande à la mareschale de La Motte d’y mener mes enfans le 5, afin que je les trouve establis quand j’arriverai. S’il y a quelque chose à faire pour eux, faites le, et prenez soin qu’il ne manque rien et que l’on fasse tout ce que je vous mande. »

Louis XIV

Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je vous veulx bien advertir que le Roy ne trouve point maulvais le voiaige que vous avez faict, et me semble que vous ne debvez fascher de la fortune de vostre belle mere, car elle a bien vescu en ce monde et assez longuement. Quant vous aurez faict, vous ferez bien de vous en retourner pour donner ordre partout, car je vous asseure que le Roy ne sejournera que deux ou troys jours a Moulins et puys s’en ira droict a Sainct Germain, et pour l’esperance que j’ay de vous veoir bientost, ne vous feray plus longue lettre, sy n’est asseuree que la ou vous aurez affaire de moy, que me trouverez a vostre commendement d’aussy bon cueur que je me vois recommander bien fort a vostre bonne grace. Priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que plus desirez. De Sainct André, le VIIe jour de octobre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
Je ne vous escriptz point du logis, pour ce que je l’escriptz a madame de Humyeres, qui vous en fera part.
[f. 12v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je vous advise que le Roy a esté merveilleusement aise du bon racueil que monsieur le Daulphin a faict a la royne d’Escosse. Je scay bien que c’est de vostre leçon. Si vois voullez faire plaisir au Roy, c’est de continuer a luy faire apprendre ces petites honnestettés car elle le contentera beaucoup. Vous entenderez ce qu’il veult estre faict pour les logis de Saint Germain, qui sera cause que ne vous en feray redicte, et en attendant que je vous puisse veoir, je feray fin apres estre recommandee a vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que plus desirez. De Moulins, le XXe jour d’octobre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
[f. 14v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de Diane de Poitiers concernant l’arrivée du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
Je n’ay voullu laisser aller se porteur sans vous escripre la presente pour vous dire que le Roy sera a Sainct Germain le XIIe jour de ce mois affin que donnez ordre de faire mectre monsieur et toute sa compagnye au logis que le Roy a ordonné, par quoy donner ordre que personne ne se mectre aux autres chambres. Led. seigneur s’en va en grand devotion pour veoir messieur ses enffans et se doibt mectre ung jour devant pour en avoir tout seul la bonne chere. Et parce que ced. porteur vous dira le surplus, ne vous feray plus longue lettre, me recommandant à vostre bonne grave, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que desirez. De Guyen, le II jour de novembre.
Vostre parfete bonne alyé et amye
Dianne de Poytiers
[f. 15v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de Diane de Poitiers concernant les enfants royaux à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
J’ay veu ce que m’avez escript comme la santé de messieurs les enffans se continue, dont je loue Dieu. Je suis bien aise de ce que on se meurt plus a Sainct Germain ny a Carrieres. Le Roy a intention de les aller veoir la aussi. Le Roy a recommandé vostre affaire touchant la debte que devez au feu tresorier de l’Espargne. Si je puis vous faire plus grant plaisir, je le feray de bon cueur. Qui sera l’endroict ou je me recommande a vostre bonne grace et prie Dieu vous donner ce que desirés. De Fonteinebleau, le XIIe de fevrier.
Vostre obeissante et bonne allyee,
Dianne de Poytiers
Monsieur mon allyé, je vous envoye ung present pour la nourrisse de monsieur et ung autre pour la nourrisse de madame. Je vous prie de le leur bailler, et quant ad ce que dictes de la nourrisse retenue, il me semble que la devez renvoier en luy donnant quelque present, et apres si le Roy luy veult faire quelque bien, ce sera a sa discretion. »

Lettre de Diane de Poitiers concernant le logement des enfants royaux à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
J’ay faict entendre au Roy tout le logis dont m’avez escript et vostre advis sur le tout. Led. seigneur veult nommement que madame Ysabel et la royne d’Escosse soient logees ensemble, par quoy vous choisirez la meilleure chambre pour elles deux et pour leur suitte, car led. seigneur bault que des le commancement ilz s’acointent toutes deux, par quoy vous y tiendrez la main. Led. seigneur m’a commandé vous l’escripre et que vous seriez le mieulx que vous pourrez, car il menne avec luy grande compaignie pour logier dedans led. chasteau. Il vous a escript aussi pour faire ramener nossseigneurs et mesdames : vous ferez bien de le faire le plus tost que vous pourrez. Je ne vous feray point plus longue lettre, sinon que me trouverez tousjours a vostre commandement, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que desirez. De Tarare, ce IIIe d’octobre.
Vostre obeyssante et bonne amye
Dianne de Poytiers
[f. 10v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de Diane de Poitiers concernant le logement des enfants royaux à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
J’a veu tout ce que m’avez escript, et m’avez faict bien grand plaisir de m’avoir faict entendre de toutes choses et mesmes de ce que les escolliers de Paris s’escarmouchent encores, quelle j’ay chose j’ay remonstré au Roy, lequel en escript et a envoyé depesche pour y donner ordre de vostre part. Je vous prye de regarder tousjours pour scavoir de toutes nouvelles pour y remedier le myeulx que vous pourrez et advertir le Roy des choses que verrez estre necessaires pour son service. Et quant a ce que m’avez mandé de l’estat de auditeur des comptes qui a vacqué, le Roy scayt tres bien le don qu’il a faict a vostre filz de la premieres qui viendroit a vacquer, mais voiant les affaires qu’il a, il en a faict son prouffict, si est ce qu’il m’a dit que plus tost il luy baillera autant d’argent que led. office vault, mais il fault avoir ung peu de patience, estant asseuré que tout ce qui vous touchera j’en feray comme pour moy mesmes. Au demourant, je vous envoye ung memoire que le Roy m’a commendé du logis qu’il entend qu’il soit faict pour mons. son filz, pour la royne d’Escosse et pour mesdames. Vous suyverez en cella l’intention du Roy et ferez au reste le myeulx que pourrez. J’ay esperance que nous vous verrons bien tost, qui sera [f. 7v] cause que ne vous feray plus longue lettre, et sur ce me recommanderay bien fort à vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allé, vous donner ce que plus desirez. De Mezieu le XVIII jour de septembre.
Faictes faire deffence que personne de Paris ne voise a Sainct Germain, pour l’amour du dangier de mort qu’on dist estre aud. lieu de Paris de peur des guernemans.
Vostre obeyssante et bonne amye
Dianne de Poytiers
[f. 8v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de Diane de Poitiers concernant la venue du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
A ce que j’ay veu par vostre lettre, vous estez bien aise de mes honneurs, de quoy je me tiens toute asseuree, comme l’une des meilleures amyes que vous ayez, vous asseurant que je me resjouyt autant qu’il est possible de quoy nous allons a Sainct Germain pour l’envye que j’ay de vous veoir. J’ay esperance que nous nous festoirons bien, toutesfoiz je pense que se ne sera encores d’un mois au moyen des nopces de monsieur de Vendosme, que le Roy a envye de faire, mais je pense que se ne sera pas sans debatre. A ce que j’entendz, tout s’en va bien d’accord. Je ne vous scaurois que mander autre choses, sy n’est que tout se porte bien par deça, qui sera fin, et a tant me recommanderay a vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allyé, vous donner ce que desirez. De Chavaigne le XVe jour d’octobre.
Ne faillez de tenir la main que toutes ses femmes s’accordent bien, car sy le Roy entend qu’il y aict parsialité, il n’en sera pas contant.
Vostre parfete bon alyé et amye
Dianne de Poytiers »

Lettre de Charles VIII ordonnant de mener Georges d’Amboise, s’il est malade, soit à Melun, soit à Saint-Germain-en-Laye

« De par le roy,
Nos amez et feaulx, aucuns des freres et parens de l’evesque de Montaulban sont venuz devers nous et nous ont dit et remonstré qu’il est malade et ne se treuve pas bien de sa personne ou chastel de Corbueil, où il est de present, nous supplians tres humblement y pourveoir et le fere mectre quelque autre part où il puisse avoir plus grant air. Et pour ce que, avant proceder plus amplement en ceste matiere, nous en voulons bien estre advertiz a la verité, car le gouverneur de Lymosin, qui est capitaine dud. Corbeil, nous a dit et certiffié qu’il va par les galleries et par tout led. chasteau toutes les foiz qu’il veult, avecques ses gens qui le gardent, nous voulons et vous mandons que vous envoiez savoir aud. lieu de Corbueil s’il est ainsi que led. eveque de Montaulban y soit mal traicté et s’il est besoing pour sa santé le remuer et mectre ailleurs, car, se ainsi est, nous avons advisé de le faire mener en l’un de noz chasteaux de Meleun ou de Sainct Germain en Laye, qui sont deux belles places et bien ayrées. Et de ce qui vous en semblera, nous escripvez et faictes incontinent savoir, pour apres en ordonner et l’envoyer en l’une desd. deux places selon vostre adviz. Et nous en renvoiez la responce a toute dilligence. Donné a Laval, le XXe jour d’octobre.
A noz amez et feaulx conseillers les presidens et gens de nostre court de Parlement a Paris, lad. court vacant. »

Charles VIII

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