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Bibliothèque nationale de France
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Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 281] Compte deuxiesme de maistre Symon Goille, alternatif tresorier des bastimens et ediffices de Fontainebleau, Boulongne les Paris, Villiers Costerets, Saint Germain en Laye, La Muette en la forest dud. Saint Germain, chasteau du bois de Vincennes, chasteau des Tournelles en la ville de Paris, de Saint Liger pres Montfort l’Amaulry, de la sepulture du feu roy François et autres bastimens estans a vingt lieues a la ronde de Paris durant neuf mois entiers commancez le premier janvier 1558 et finis le dernier de septembre ensuivant
[f. 281v] Recepte
De maistre Bertrand Le Picart, tresorier ancien desd. bastimens et ediffices du Roy, par quittance dud. Symon Goille, la somme toute de la recepte par luy faite : 48350 l.
Despence de ce present compte
[…]
[f. 283] Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean Chalueau et Jean François, maistres maçons, la somme de 12000 l. a eux ordonnee par led. sieur Delorme pour ouvrages de maçonnerie et taille par eux faits aud. Saint Germain en Laye
Charpenterie
A Jean Le Peuple, maistre charpentier, la somme de 672 l. 4 s. pour ouvrages de charpenterie par luy faits aud. Saint Germain
Couverture
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, la somme de 250 l. pour ouvrages de couverture par luy faits aud. Saint Germain
Serrurerie
A Mathurin Bon, maistre serrurier, la somme de 877 l. 18 s. pour ouvrages de serrurerie par luy faits aud. Saint Germain
Parties extraordinaires : la somme de 523 l. 11 s. 5 d.
Somme des reparations faittes a Saint Germain en Laye : 13473 l. 7 s. 11 d. »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je reçois du contentement d’apprendre que mes enfans continuent tousjours à se bien porter. Vous me ferez plaisir de me mander souvent de leurs nouvelles, et de m’advertir de tout ce qui se passera, tant pour leur particulier que pour les autres qui sont aupres d’eux, affin que s’il se presente quelque chose de nouveau de delà, j’y donne l’ordre qu’il sera requis en cette occasion. Sur ce je prie Dieu etc.
A Paris le Ve juillet 1611
Madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis donnant des nouvelles de son séjour à Saint-Germain-en-Laye

« Madame la marquise d’Ancre,
Le desir que j’ay d’entendre de vos nouvelles me faict vous depescher ce laquay affin de m’en rapporter au plustost, et cependant je vous fais celle cy par son occasion pour vous faire scavoir des miennes et de ma bonne dispostion, et aussi pour vous donner advis de mon arrivée en ce lieu il y a deux jours avec le Roy monsieur mon fils, où nous pourrons sejourner jusques à ce que la commedie que ma fille aisnée et autres doibvent reciter soit representée, qui sera pour dimanche prochain. J’avois icy bonne compagnie, mais elle a esté ce jourd’huy augmentée par la cousine de mon cousin le comte de Saint Pol et pleusieurs autres gentilhommes, et vous diray que je suis bien contente, tant pour m’avoir donné toute satisfaction de ce qui s’estoit passé que pour voir maintenant les affaires qui sont de ce costè là entierement accommodées à mon contentement. Je me recommande à vous et prie Dieu etc.
A Saint Germain en Laye le XXVIIIe juillet 1611
A Madame la marquise d’Ancre, ma dame d’atour »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 321] Compte troisiesme et dernier de maistre Bertrand Le Picart, tresorier des Bastimens du Roy, depuis le mois d’octobre 1559 jusques au dernier de may 1560
Recepte
De maistre Jean de Baillon, conseiller du Roy et tresorier [f. 321v] de son Espargne, la somme de 29200 l. des deniers provenans des ventes de bois
Despence de ce present compte
[…]
[f. 323] Ouvrages de couverture a Saint Germain en Laye
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, la somme de 75 l. a luy ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour les ouvrages et reparations de couverture par luy faits aud. Saint Germain en Laye suivant le marché de ce fait avec led. de Saint Martin »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 19] Audit [Michel Daligre, tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de six mil livres pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation de la nourriture des danseurs et autres despences à faire pour le balet des Muses que Sa majesté a fait danser à Saint Germain, et ce outre XXVIm l. que Sa Majesté luy a cy devant ordonnez pour le mesme effect, cy : VIm l.
Audit Daligre, pareille somme de six mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour la continuation de la nourriture des danseurs et autres despences à faire pour le balet des Muses que Sa Majesté a fait danser à Saint Germain et ce outre XXXIIm l. qui luy ont esté cy devant ordonnez pour le mesme effect, cy : VIm l.
A luy, la somme de huict mil livres pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation de la despence à faire pour la nouriture, voiture et logemens des musiciens, danseurs et autres personnes qui dansent au balet que Sa Majesté a faict danser à Saint Germain en Laye et autres despenses outre les fonds cy devant ordonnez, cy : VIIIm l.
[…]
[f. 20] A luy, la somme de six mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée à compte de la nouriture et voiture des musiciens, danseurs et autres personnes qui servent au balet que Sa Majesté fait danser à Saint Germain et autres despences à cause de l’augmentation d’iceluy, et ce outre ce qui luy a esté cy devant ordonné, cy : VIm l.
[…]
[f. 22v] Audit Daligre, la somme de cent quatre vingts douze livres deux sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour delivrer au nommé Filancourt, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à XXIIII chevaux et un grand grenier qui ont esté occupez pour le service de Sa Majesté aud. Saint Germain en Laie depuis le 27 janvier 1666 jusques et compris le 20 may ensuivant, à raison d’un sol par jour pour chaque cheval et de dix sols du grenier, cy : C IIIIxx XII l. II s.
[…]
[f. 23] Audit Daligre, la somme de dix huict cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour delivrer à Silvestre, graveur, pour son paiement de huict planches qu’il a gravées pour le service du Roy, scavoir deux planches representans le profil de la ville de Mets, deux autres representans la veue de Marsal, une autre representant la façade de la cour du Cheval blanc du château de Fontainebleau, à raison de IIIc l. chacune, et trois autres des plans des chateaux de Vincennes, Versailles et du chasteau neuf de Saint Germain en Laye à raison de C l. piece, cy : XVIIIc l.
[…]
[f. 236v] A [Antoine Le Menestrel, tresorier des Bastimens du Roy, arts et manufactures de France], la somme de quinze cens mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes aux despences à faire pour la [f. 237] continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain, Versailles, Fontainebleau et autres maisons royalles pendant le courant de lad. année 1667 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, compris en lad. somme les frais et taxations dudit Le Menestrel à raison de II d. pour livre, cy : XVc m l.
[…]
[f. 268] Aux religieux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne pour leur aider à vivre, cy : IIIc l.
Auxd. religieux recolets de Saint Germain, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur aider à vivre, cy : IIIc l.
Ausd. religieux recolets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur aider à vivre : IIIc l.
Aux religieux deschaussez du couvent des Loges pres Saint Germain, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur aider à vivre, cy : IIIc l.
Auxd. religieux du couvent des Loges, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 357] Au porteur d’une autre ordonnance, la somme de quinze cens livres que Sa Majesté a ordonnée estre mise en ses mains pour emploier à l’entretenement de dix filles de la Charité qui servent les malades ez hospitaux des villes de Mets et Jourdan, Saint Germain en Laye et Fontainebleau, scavoir VIc l. pour quatre desdictes filles dans l’hospital de ladicte ville de Mets, IIIc l. pour deux desdictes filles en ladicte ville de Dourdan, pareille somme de IIIc l. pour deux autres desdictes filles dans l’hospital dud. lieu de Saint Germain en Laye, et pareille somme de IIIc l. pour deux autres desdictes filles dans ledict lieu de Fontainebleau, le tout jusques au dernier jour d’aoust 1667, cy : XVc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 335v] Compte 4e de maistre Jean Durant, present tresorier
Recepte
[…]
[f. 336] Autre recepte pour tous les chasteaux et maisons du Roy
De maistre Bertrand Le Picart, tresorier des bastimens du Roy estans 20 lieues a la ronde de Paris, par quittance dud. Durant, la somme de 162900 l.
[…]
[f. 336v] Despence de ce present compte faitte par led. Durant durant l’année de ce compte, le premier janvier 1559 et finie le dernier de decembre ensuivant l’an revolu 1560
[…]
[f. 339v] Chasteau de Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean François, maistre maçon, la somme de 300 l. a luy ordonnee par led. de Boullongne pour la reparations de plusieurs et divers lieux dd. Saint Germain en Laye
Charpenterie
[f. 340] A Jean Le Peuple, maistre charpentier, pour ouvrages de charpenterie par luy faits aud. chasteau, la somme de 267 l. 1 s.
Couverture
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, la somme de 177 l. 10 s. pour ouvrages de couverture par luy faits aud. chasteau de Saint Germain en Laye
Plomberie
A Jean Levavasseur, maistre plombier, la somme de 502 l. 19 s. 2 d. pour ouvrages de plomberie par luy faits aud. chasteau
Menuiserie
A Jean Huet, maistre menuisier, la somme de 154 l. 6 s. a luy ordonnee par led. de Primadice pour ouvrages de menuiserie par luy faits aud. chasteau
Serrurerie
A Mathurin Bon, maistre serrurier, la somme de 915 l. 13 s. 10 d. pour ouvrages de serrurerie par luy faits aud. chasteau
Ouvrages de natte
A Jean Mignant, maistre nattier, la somme de 102 l. 16 s. 6 d. pour ouvrages de nattes
Somme de la despence faitte aud. chasteau de Saint Germain en Laye : 2420 l. 13 s. 6 d. »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux aux ponts du Pecq et de Chatou

« De Saint Germain, le vendredy 6e may 1667
Le sieur Charpentier, ne pouvant tirer d’argent de monsieur Portail, est contrainct d’abandonner l’ouvrage. J’en ay escrit plusieurs fois à monsieur de Paris, et mesmes encores hier au soir. Il me promet depuis plus de 15 jours d’y donner ordre, et de venir visiter le vieux pont de Chatou. Cependant il n’en fait rien et ne donne point aussy ordre que le sieur Poictevin acheve de boulonner et cheviller la charpente du dessoubz du pont du Pec et travaille à mettre les pieux de deffences.
L’on avance fort le labour des plants des routes. Ils sont fort beaux et la pepiniere d’ormes vient fort bien, et quoyque le temps parroisse fort sec, il y a de l’humidité dans la terre. Les petits plants viennent aussy beaux, mais le gland qui a esté semé ne leve en aucune façon. Je croy qu’il seroit bon de bien laisser meurir le gland sans gauler les arbres pour l’abattre, comme l’on a faict, et de le conserver pendant l’hyver pour le semer au mois de mars pour ce que les mulotz et corneilles les vont manger pendant l’hyver.
Le sieur Marchand faict restablyr la chaussée du Pec. Je dis mardy dernier au sieur Aubry que Monseigneur vouloit faire restablyr le pavé des chasteaux, lequel me dict que monsieur Vatel en avoit receu l’ordre. Led. sieur Vatel commence à faire descharger du pavé pour cet effect affin d’y faire travailler aussytost apres le depart du Roy.
Je croy que Monseigneur trouvera bon que l’on fasse une chaussée de pavé depuis la sortye du petit pont levis jusques à la porte du jeu de paume, la cour estant fort incommodée des boues qu’il y a en temps de pluye.
Il seroit aussy necessaire pour la conservation des murs du fossé du vieil chasteau d’y faire un revers de pavé au pourtour de 2 toizes ½ à 3 toizes, d’autant que la maçonnerie du massif se descouvre en plusieurs endroictz.
L. Petit »

Lettre de Marie de Médicis concernant une comédie à tenir dans la salle du Château-Vieux à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur Delafons,
Je vous faict celle cy pour vous dire qu’estant encores de besoing de quelques pieces de tapisserie pour mettre devant toutes les fenestres de la salle où se doit jouer la comedie, lesquelles se doibvent boucher à cause des flambeaux qui s’alumeront en plein jour, vous ne failliez incontinant d’en faire apporter au plustost en ce lieu jusques à la quantité de duze ou quinze pieces, des moiennes et des plus usées, pour servir à l’effect que dessus. A quoy m’asseurant que vous apporterez tout le soing et la diligence qui est requise en cet affaire, je ne la feray plus longue que pour prier Dieu etc.
A Saint Germain en Laye le XXXe juillet 1611
A monsieur Delafons, intendant des meubles du Roy monsieur mon fils »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 23v] Audit [Pierre Turlin, tresorier de l’Argenterie du Roy], la somme de six mil livres pour emploier au paiement des frais et despenses à faire pour le petit balet qui a esté dansé dans la salle du château de Sainct Germain en Laye, cy : VIm l.
[…]
[f. 26] A [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, aussi tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de sept mil livres pour la continuation de la despence à faire pour le balet des Muses que Sa Majesté a fait danser à Saint Germain outre XXVIIIm l. à luy ordonnez pour le mesme effect, cy : VIIm l.
A luy, la somme de six mil livres pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation des despences à faire pour les habits et autres choses necessaires pour le balet que Sa Majesté a fait danser à Saint Germain, et ce outre les fonds qui luy ont esté cy devant ordonnez pour le mesme effect, cy : VIm l.
A luy, pareille somme de six mil livres pour la continuation des despences à faire pour les habits et autres choses necessaires pour le balet que Sa Majesté a fait danser à Saint Germain [f. 26v] en Laye, et ce outre les fonds qui luy ont esté cy devant faits pour le mesme effect, cy : VIm l.
Audit Olivier, la somme de deux mil livres pour delivrer au sieur Vigarani, inventeur des machines de theatre et balets, à compte des despences necessaires à faire pour les embelissemens et decorations du theatre de la salle du château de Saint Germain à cause de l’augmentation au balet des Muses, cy : IIm l.
[…]
[f. 32v] A [Michel Daligre, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de trois mil huit cens trente sept livres quinze sols pour delivrer aux denommez cy apres pour leur paiement du louage des chambres, escuries, greniers et remises de carosses qu’ils ont fournies pour le logement de la petite escurie pendant le sejour que Sa Majesté a fait à Saint Germain, scavoir à la damoiselle de Fonteny, à l’Ours XIIc XXXIX l. pour 8 chambres garnies de deux lits chacun à raison de V s. la chambre et II s. VI d. chacun lict, deux escuries de XXX chevaux à un sol pour l’atache de chacun cheval, deux greniers à II s. VI d. chacun et trois remises à I s. la piece par jour, le tout pour 210 jours, à Charles Ravet, à l’Ours VIIxx XVII l. X s. pour six lits pendant led. temps, à Antoine Ravet à Sainte Catherine, VIIc L l. pour 12 lits, quatre chambres, trois cabinets à II s. VI d. chacun, et escurie pour 14 chevaux pendant lesd. 210 jours, à Garnier, maitre de l’Image, VIc LI l. pour dix lits cinq [f. 33] cinq chambres et une escurie à 12 chevaux pendant ledit temps, à Dumesnil, à l’hostel de Richelieu, IIIIc LI l. X s. pour deux escuries à XXXV chevaux, deux greniers et trois remises de carosses, à Menant, au Lievre d’or, Vc XLVI l. pour 3 escuries de 45 chevaux, deux greniers et deux remises aussi pendant ledit temps, et à Lalande, XLII l. XV s. pour deux escuries à XXVI chevaux et un grenier pendant XV jours, cy : IIIm VIIIc XXXVII l. XV s.
[…]
[f. 232] Audit [Anthoine Le Menestrel, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de deux cens quarente mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sad. charge, mesmes au paiement de la despence à faire pour la continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain, Fontainebleau, Versailles et autres maisons royalles pendant l’année 1667 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, compris en lad. somme les taxations dud. Le Menestrel à II d. pour livre, cy : IIc XLm l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 347] Compte 5e de maistre Jean Durant, present tresorier des Bastimens du Roy, durant une annee commencee le premier de janvier 1560 et finie le dernier de decembre 1561
Recepte
De maistre Jean de Baillon, tresorier de l’Espargne, et plusieurs autres par quittance dud. Durant, pour la continuation du bastiment neuf du Louvre
Somme toute de la recepte de ce compte : 61877 l. 7 s. 11 d.
Despence de ce compte
[…]
[f. 352] Sainct Germain en Laye
Maçonnerie
A Nicolas Plançon et Jean François, maistres maçons, la somme de 1178 l. 1 s. 3 d. a eux ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour les ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. Saint Germain en Laye
Charpenterie
A Jean Le Peuple, charpentier, la somme de 1325 l. pour ouvrages de charpenterie qu’il a faits aud. Fontainebleau
Couverture
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, la somme de 600 l. [f. 352v] pour ouvrages de couverture par luy faits aud. Saint Germain
Menuiserie
A Jean Huet et Balthazard Poirion et Jean Beguyn, maistres menuisiers, la somme de 650 l. pour ouvrages de menuiserie par eux faits aud. chasteau de Saint Germain
Serrurerie
A Mathurin Bon, serrurier, la somme de 725 l. pour les ouvrages de serrurerie qu’il a faits aud. chasteau de Saint Germain
Vitrerie
A Nicolas Beaurain, maistre vitrier, la somme de 552 l. 6 s. 5 d. pour les ouvrages de verrerie qu’il a faits aud. chasteau de Saint Germain en Laye
Ouvrages de pavé
A Jean Bocquet, la somme de 15 l. pour ouvrages de pavé par luy faits aud. Saint Germain
A Marie Delavigne et Jean Meignan, maistres nattiers, la somme de 300 l. pour ouvrages de natte par eux faits aud. Saint Germain
Parties extraordinaires : la somme de 551 l. 15 s. 3 d.
Somme de la despence faitte a Saint Germain en Laye : 5897 l. 2 s. 11 d. »

Lettre de Marie de Médicis donnant des nouvelles de son séjour à Saint-Germain-en-Laye

« Madame la marquise d’Ancre,
J’ay esté bien aise d’entendre de vos nouvelles par le retour du sieur de Marillac et que vous vous soyez si bien trouvée de vos eauesqu’elles vous ayent aydé à recouvrer entierement vostre santé. Il n’y a rien, apres que vous les aurez achevé de prendre, qui retarde vostre retour, tellement que desormais je vous attendray dans peu de jour. Faictes que ce soit le plustost que vous pourrez pour le desir que j’ay de vous voir. Cependant, je vous diray comme la comedie de ma fille fust hier recitée en bonne compagnie, où elle [f. 209v] fist si bien et si jentiment et toutes les autres qui en estoient que j’en demeuray avec beaucoup de satisfaction et de contentement. Et apres vous avoir asseuré de la continuation de ma bonne disposition, comme aussi de mes bonnes graces et parfaicte amitié en vostre endroict, je prieray Dieu etc.
De Sainct Germain le IIe aoust 1611 »

Lettres royales mentionnant le projet de construire une héronnière au château de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 345] De par le Roy
Nostre cher et bien amé feu nostre tres honoré seigneur et frere le roy François, dernier deceddé, ordonna que certaines ventes de bois seroient faittes es forests de Laye et Oruye jusques a la somme de 3000 l. pour icelle estre mise en vos mains comme elle a esté en deux payemens esgaux afin d’estre par vous employee au paiement des frais necessaires estre faits pour la construction d’une heronniere qu’il conviendra estre faitte au pourpris de nostre chasteau de Saint Germain en Laye, le premiere montee, de laquelle somme vous auriez, suivant nostre vouloir et intention et les lettres qui vous en ont esté cy devant ecriptes a cette fin par nostre tres honoree dame et mere, employee en austres plus urgentees affaires de nos bastimens par les ordonnances de nostre amé et feal conseiller et aumosnier ordinaire l’abbé de Saint Martin [f. 345v] de Troyes, superintendant d’iceux nosd. bastimens, à l’occasion du long recouvrement de vos autres assignations, et pour ce que de l’autre et derniere montee desd. 3000 l. nagueres par vous receues pouviez faire difficulté en delivrer aucune chose pour autre effet que celluy pour lequel elle a esté dediee, encores qu’il y ait partie plus pregnantes d’estre payees pour le fait de nosd. bastimens, a cette cause nous voulons, vous mandons et tres expressement enjoignons la presente signee de nostre main que, en attendant que ayez fait recouvrement de vos autres assignations, vous ne faciez aucune difficulté de convertir et employer les derniers 1500 l. par vous comme dit est receus pour le parfait desd. 3000 l. en tel autre effet de nos bastimens que vous ordonnera led. sieur Saint Martin, si gardez d’y faire faulte. Car tel est nostre plaisir. Donné a Fontainebleau le 26e apvril 1561.
Ainsy signé Charles, et plus bas Hurault
Et au dos de lad. lettre est escript ce qui s’ensuit : a nostre cher et bien amé tresorier de nos œuvres, ediffices et bastimens, maistre Jean Durant »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis bien aise que mon fils d’Orleans commence à se guerir de son rume et que mon fils d’Anjou et mes deux filles aisnées s’entretiennent toujours en bonne [f. 229] santé. Mais sur ce que j’ay reconneu par vostre lettre et par ce que m’en a faict le sieur Petit que ma petite fille se trouve indisposée de la fiebvre qui l’a reprise, je vous despeche ce laquay expres pour m’en rapporter nouvelles et me scavoir et dire au vray l’estat de sa maladie pour laquelle je donneray cependant ordre que le medecin Haultin vous aille trouver pour la voir et assister au temps que vous me manderez qu’il en sera besoing. Prenez donc le soing que mad. fille me manque d’aucune chose qui puisse apporter quelque remede et soulagement à son mal, et m’en mandez des nouvelles. Et, en attendant, je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc.
A madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 10] A [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de trois mil une livres douze sols pour employer au fait de sad. charge, mesmes pour avec VIm l. qu’il a cy devant receue suivant l’ordonnance du 12 octobre 1667 faire celle de IXm l. pour le parfait paiement des frais et despences qui ont esté [f. 10v] faictes pour le balet que Sa Majesté a fait danser dans la salle du vieux chateau de Saint Germain sur la fin d’octobre 1667 suivant les memoires et parties arrestées par le sieur comte du Lude, premier gentilhomme de la chambre du Roy, cy : IIIm I l. XII s.
[…]
A me Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, aussi tresorier general de l’Argenterie du Roy, la somme de vingt neuf mil huit cens trente quatre livres sept sols que Sa Majesté lui a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour avec XLIXm l. dont a esté cy devant fait fonds en ses mains d’une part, et LXXm CLXIII l. VIII s. entre les mains du tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre me Michel Daligre d’autre pour l’effect cy apres, faire CXLVIIIm l. IXc IIIIxx XVII l. XV s. pour le parfait paiement des despences faictes pour le bals des Muses que [f. 11] Sa Majesté a fait danser dans la salle du vieux chateau de Saint Germain en Laie durant le carnaval de l’année 1667, le tout suivant l’estat desd. despences arresté par le sieur duc de Mortemart, premier gentilhomme de la chambre, le XXe avril 1667, cy : XXIXm VIIIc XXXIIII l. VII s.
[…]
[f. 11v]
Aud. [Michel Daligre, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], pareille somme de quinze cens livres pour le paiement tant du logement des soubs maitres et chantres de la musique de la chapelle du Roy que des frais extraordinaires qu’ils ont esté obligez de faire pendant les mois de may, septembre et octobre 1667 que Sa Majesté a sejourné audit Saint Germain, cy : XVc l.
A lui, la somme de dix mil quatre vingts cinq livres dix huit sols pour employer au paiement des despences faites pendant le quartier d’octobre 1666, scavoir IIIm CLXIX l. pour les despences du petit balet de l’Invincible dansé dans la salle du vieux chasteau de Saint Germain, VIm IXc XVI l. XVIII s. pour celles faictes tant pour les voitures de la ville de Paris aud. lieu des comediens françois, espagnols et italiens avec leurs hardes que pour le logement et fournitures [f. 12] de bougies et cires pour les comedies qu’ils ont representées devant Sa Majesté et sa cour et suitte pendant led. quartier d’octobre 1667, le tout suivant l’estat desd. despences arresté par le sieur duc de Mortemart, premier gentilhomme de la chambre du Roy, le 15 mars 1667, cy : Xm IIIIxx V l. XVIII s.
Audit Daligre, la somme de dix huict mil cent soixante trois livres huit sols pour avec LIIm l. dont il a esté ci devant fait fonds en ses mains d’une part et LXXVIIIm VIIIc XXXXIIII l. VII s. entre les mains du tresorier general de l’Argenterie me Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, d’autre, pour l’effect cy apres, faire CXLVIIIm IXc IIIIxx XVII l. XV s. pour le parfait paiement des despences faites pour le balet des Muses dansé à Saint Germain en Laie durant le carnaval 1667, le tout suivant l’estat desd. despences arresté par led. sieur duc de Mortemart le XXe avril 1667, cy : XVIIIm CLXIII l. VIII s.
A lui, la somme de quatre mil sept cens quarente trois livres seize sols dix deniers pour delivrer aux denommez cy apres pour leur paiement des broderies, marchandises par eux fournies [f. 12v] et autres despences par eux faites pour le service de Sa Majesté pendant les six premiers mois 1667, scavoir VIIc LXXII l. XVII s. VI d. à Clinchamp, chef de fruiterie, pour toutes les cires fournies aux bals et comedies pendant le quartier de janvier 1667, IIc L l. pour l’amphiteatre qui a esté fait dans la chapelle du château de Saint Germain en Laye pour placer les deux musiques de la chambre et de la chapelle de Sa Majesté durant la semaine saincte, CX l. au nommé Lavigne pour le louage de dix carrosses à deux chevaux à XI l. chacun pour mener lad. musique de la chambre de Paris à Saint Germain, XL l. au sieur Bosny pour le port et rapport de tous les instrumens de musique, LXIIII l. pour les cires fournies en la chapelle dud. château de Saint Germain pendant la semaine saincte, XXI l. au sieur Wertelet, chapelain, pour 7 aunes de taffetas blanc à III l. l’aune pour servir à l’adoration de la croix en lad. chapelle, CXXX l. XIIII s. à Hauroy, tapissier ordinaire de la chambre, pour avoir racommodé des meubles de lad. chambre au mois de febvrier 1667, VIIc LXXVI l. à Dallemagne, brodeur, pour une augmentation de broderie d’or et autres ajustements à une housse de cheval pour le Roy, XIIc LXII l. [f. 13] à Jean Picart et Pierre Marchais, cofretiers, pour les malles, fourreaux et autres choses qu’ils ont fournies pour le service de Sa Majesté, VIc VII l. X s. pour fourniture de deux lits de veille pour les premiers valets de chambre de Sa Majesté et Vc IIIIxx XIX l. pour fourniture de deux autres lits de veille pour les premiers valets de garderobbe, le tout suivant les parties arrestées par le sieur comte du Lude, premier gentilhomme de la chambre, cy : IIIIm VIIc XLIII l. XVI s. VI d.
Aud. Daligre, la somme de quatorze mil deux cens quarente une livres sept sols pour le parfait paiement des despences qui ont esté faictes à cause du balet que Sa Majesté a fait danser dans la salle du vieux château de Saint Germain sur la fin du mois d’octobre 1667 suivant les parties arrestées par led. sieur comte du Lude, cy : XIIIIm IIc XLI l. VII s.
[…]
[f. 13v] A lui, la somme de quinze cens livres pour delivrer aux nommez Duprond, Saint André, Arenald, Paysan, Vagnart, Favier, Mahieu de Chicanneau de Saire le second, et Frignac, maitres à danser, laquelle Sa Majesté leur a accordée pour leur recompense d’avoir dansé dans le balet qu’elle a fait danser à Saint Germain en Laye au mois d’octobre 1667 à raison de CL l. chacun, cy : XVc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 10] Audit [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de dix mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes à compte des despences à faire pour le baptesme de monseigneur le Dayphin, cy : Xm l.
A luy, pareille somme de dix mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes à compte des despences à faire pour la ceremonie du baptesme de mondit seigneur le dauphin, cy : Xm l.
[…]
[f. 14v] A [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de sept cens cinquante livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sadicte charge, mesmes pour avec celle de ML l. dont a esté cy devant fait fonds faire XVIIIc l. pour le parfait paiement des despences faites par le sieur Vigarani pour le theatre qui a esté dressé dans l’antichambre du palais des Tuilleries pour danser le balet du carnaval et pour le transport dud. theatre au chasteau de Saint Germain suivant le mémoire arresté par le sieur duc de Crequi, premier gentilhomme de la chambre, cy : VIIc L l.
[…]
[f. 15] A luy, la somme de deux mil neuf cens soixante dix livres pour delivrer aux denommez cy apres, scavoir à Blavette IIIc I l. pour le louage des carosses qu’il a fournis tant pour mener à Saint Germain en Laye les femmes de monseigneur le Dauphin et de Madame, et la troupe des comediens espagnols, que pour le port de Bourdeaux à Paris de dix caisses pour le service de la Reyne, à Hureau, lapidaire, IIIIc XL l. tant [f. 15v] pour le port et raport de plusieurs chandeliers de cristal de Paris à Saint Germain depuis le commencement du mois de novembre 1667 jusques au 10e avril 1668 que pour le racomodage desd. chandeliers, à Vieille, voiturier par terre, M IIIIxx XVIII l. pour 122 journées de charettes à trois chevaux qu’il a fournis depuis le XXe janvier 1668 jusques au 10 avril ensuivant tant pour porter et raporter des meubles de Paris à Saint Germain pour le service du Roy, y compris ceux qui ont esté portez pour le baptesme de monseigneur le Dauphin, que pour voiturer audit Saint Germain le bagage des comediens espagnols, et à Cosquinot, garde meuble de la Couronne, XIc XXXI l. XIIII s. pour son remboursement tant des journées de tapissiers et portefaix extraordinaires qu’il a emploiez pour le service du Roy et pour la ceremonie du baptesme de mondit seigneur le Dauphin que pour autres menues despences faites au subject de lad. ceremonie, cy : IIm IXc LXX l.
[…]
[f. 182] A Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de quinze cens mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences à faire pour la continuation des chasteaux du Louvre, Saint Germain, Versailles, Fontainebleau et autres maisons royalles pendant le courant de la presente année 1668 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en ses conseils, controleur general des Finances, surintendant et ordonnateur general des Bastimens, arts et manufactures de France, compris les taxations dud. Le Begue à II d. pour livre, cy : XVc m l.
[…]
[f. 207] Aux religieux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur aider à vivre, cy : IIIc l.
[f. 207v] Auxd. religieux recolets dud. Saint Germain, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a encores fait don, cy : IIIc l.
[…]
[f. 208] Aux religieux augustins des Loges de la forest Saint Germain en Laie, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur donner moyen de subsister pendant la presente année 1668, cy : IIIc l.
[…]
[f. 226v] Au sieur de Sainctot, la somme de mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour le service extraordinaire qu’il a rendu à la ceremonie du [f. 227] baptesme de monseigneur le Dauphin et pour le dedommager des pretentions qu’il pouvoit avoir sur les choses qui ont servy à lad. ceremonie, cy : M l.
[…]
[f. 232] A un exempt, un fourir et à vingt suisses de la garde du corps du Roy, la somme de soixante quatorze livres que Sa Majesté leur a ordonnée pour le service extraordinaire par eux rendu aux barrieres que Sa Majesté a fait faire pour empescher le desordre le jour de la ceremonie du baptesme de monseigneur le Dauphin, cy : LXXIIII l.
[…]
[f. 286] A [Thomas Bernin, sieur de La Peraudiere, commis à l’exercice de la charge de maitre de la chambre aux deniers du Roy], la somme de quatre vingts cinq mil quatre cens six livres treize sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au faict de sa commission, mesmes pour avec VIxx m VIIIc IIIIxx XI l. dont a esté fait fonds en ses [f. 286v] mains pour l’effect cy apres faire celle de IIc VIm IIc IIIIxx XVII l. XIIII s. I d. pour le parfait paiement des despenses extraordinaires faites en lad. chambre aux deniers pendant le quartier de janvier, febvrier et mars 1668, scavoir […] IIIm IIIIc LXII l. V d. pour la despence du festin donné à la Reyne, à monseigneur le cardinal de Vandosme, legat a latere, et princesses de la cour pour la ceremonie du baptesme le samedy XXIIIIe [f. 287] dudit mois, et Vm VIc XXIX l. I s. pour le traitement particulier fait aud. sieur cardinal, cy : IIIIxx Vm IIIIc VI l. XIII s.
[…]
[f. 301] Audit [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy] ; la somme de six mil trois cens quarante quatre livres unze sols six deniers pour delivrer aux denommez cy apres pour leur paiement des marchandises et ouvrages qu’ils ont livrées par l’ordre et pour le service de Sa Majesté es chasteaux de Saint Germain en Laye et Versailles, scavoir à Duc et Marsollier, marchands de soie, IIm IIc VI l. II s. IX d. pour leur paiement de 59 aunes ¼ de tabis aurore et blanc pour des housses à IIII l. XV s. l’aune, 38 aunes ½ quart de gros tabis blanc à VIII l. VIII s. l’aune pour le meuble de satin de la Chine, 60 aunes ½ de taffetas de Florence à X l. l’aune pour les housses et doubleures du meuble de satin incarnadin, 39 aunes ¾ de taffetas de Lion incarnadin à III l. XVI s. l’aune, 21 aunes 2/3 de mesme taffetas à III l. X s., 2 aunes de taffetas à III l., 7 aunes ¾ de taffetas d’Angleterre blanc à V l., VI aunes ½ tiers de damas de Luques blanc à VI l. l’aune pour des rideaux de fenestres, 2 aunes ¼ de [f. 301v] riche brocart or, argent et bleu pour deux carreaux, et 118 l. 15 s. pour eschantillons de brocart or et argent, à Lebrun, marchand, XVIIIc IIIIxx VI l. IX s. V d. pour 64 aunes de brocatelle de Venise brochée pour la tapisserie du cabinet du Roy à Saint Germain à XIII l. X s. l’aune, 270 aunes ½ de brocatelle de soie de diverses couleurs pour deux tentures de tapisserie pour un cabinet et garderobbe à III l. VI s. l’aune, 19 aunes de satin de Bruges à 22 s. pour 2 matelas et 8 aunes ½ de tapisserie à XLV s. l’aune, compris IIIIxx IX l. XVI s. pour les profils des estoffes à raison de 5 pour 100, à Mathelin, menuisier, CXIIII l. pour un bois de lit d’ange et son chassis, six bois de fauteuils, 16 bois de sieges plians, une table et cinq journées d’ouvriers, le tout pour le cabinet de Sa Majesté […] [f. 302] cy : VIm IIIc XLIII l. XI s. VI d.
[…]
Audit Olivier, la somme de seize cens huit livres quinze sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour avec celle de XXIm VIIc LXII l. VI s. VIII d. qu’il a cy devant receue faire celle de XXIIIm IIIc LXXI l. I s. VIII d. pour le parfait et entier paiement des despences que Sa Majesté a commandé estre faites pour la ceremonie du baptesme de monseigneur le Dauphin, scavoir à [vide], tailleur, [f. 302v] IIIIc XLI l. pour ses menues fournitures et façons d’habits qui ont servy à lad. ceremonie, à Gresle, marchand mercier, Vm LXVII l. XV s. pour fournitures de ruban d’or et d’argent, et couleurs et bas de soie, à Lenoir, plumassier, IIc l. pour fournitures et racommodages de plumes, et IIIIc l. pour supleer au manque de fond qui s’est fait par erreur de calcul dans l’ordonnance de XXIm VIIc LXII l. VI s. VIII d. cy devant expediee, cy : XVIc VIII l. XV s.
[…]
[f. 306v] A [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de quinze cens trente quatre livres seize sols pour employer au faict de sadicte charge, mesmes mesmes celle de XIc LXX l. au paiement [f. 307] paiement de la despence faicte pour le Te Deum chanté en l’eglise Nostre Dame de Paris pour rendre grace à Dieu de la conqueste de la France Comté, et IIIc LXIIII l. XVI s. pour autre despence faite en la chapelle du vieux chasteau de Saint Germain pour les Tenebres au mois de mars 1668, cy : XVc XXXIIII l. XVI s.
[…]
[f. 309] Audit Melique, la somme de cinq mil deux cens quatre vingts dix livres deux sols pour avoir, avec celle de XXIIIm VIIIc IIIIxx l. qu’il a cy devant receue faire XXIXm CLXX l. II s. pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences que Sa Majesté a commandé estre faictes pour la ceremosnie du baptesme de monseigneur le Dauphin, scavoir à Hertier, menuisier, XIIIc l. pour avec IIIm IIc l. qu’il a receue faire IIIIm Vc l. pour son parfait paiement de toute la menuiserie par luy fournie pour la dite ceremonie, à Leroux et Norroy, tapissiers, XIIIc IIIIxx XIII l. X s. pour, avec IIIIc l. qu’ils ont receues, faire XVIIc IIIIxx XVII l. X s. pour les menues fournitures, façons, louages de bannes et autres despences par eux faites, à Lepage, cirier, XIIc XLII l. XII s. pour toutes les cires et flambeaux de poing qu’il a fourny avec XVIIIc l. qu’il a cy devant receus, à Clinchamp, IIc l. pour ses salaires et nouritures pendant le temps que l’on a travaillé aux preparatifs de ladicte ceremonie, à Gissey, C l. aussi pour ses [f. 309v] salaires, vacations et nouritures pednant ledit temps, à Baptiste Lullij, IIc l. pour pour le paiement de ses copistes et autres copistes, IIc l. pour la ceremonie, maçonnerie et serrurerie, et VIc XLIX l. pour plusieurs journées d’ouvriers qui ont travaillé pour lad. ceremonie, cy : Vm IIc IIIIxx X l. II s.
[…]
[f. 310] A [Michel Daligre, aussi cy devant tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de neuf cens vingt livres dix sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux particuliers cy apres nommez pour leur paiement des logemens et escuries qu’ils ont fourni pour le service de Sa Majesté à Saint Germain en Laye depuis le 7 septembre 1667 jusques au XIe novembre ensuivant, scavoir IIc XLVIII l. VIII s. au maitre de l’Image Sainte Catherine pour le loyer de 5 chambres, [f. 310v] quatre cabinets, dix lits et une escurie à 12 chevaux pendant 54 jours à raison de VIII s. par jour pour une chambre à un lict, et I s. pour l’atache de chacun cheval par jour, C IIIIxx XV l. XV s. au maitre de l’Image Notre Dame pour 5 chambres, un grenier et une escurie à dix chevaux à lad. raison et pendant led. temps, CIII l. XIX s. au sieur Dumesnil, medecin, pour une escurie à 30 chevaux, un grenier et trois remises de carrosses pendant ledit temps, LXI l. X s. VI d. au maitre du Lievre d’or pour deux escuries à 45 chevaux, un grenier et trois remises de carosses pendant XXIIII jours à LIII s. VI d. par jour, IIIIxx VIII l. V s. VI d. au sieur Lyot pour semblables logemens pendant 33 jours à la mesme raison, CXI l. V s. à la damoiselle de Fonteny pour une escurie à 30 chevaux, un grenier, deux remises de carosses, six chambres et six lits pendant 21 jours à V l. V s. par jour, XVI l. XVI s. à Charles Ravet pour deux lits garnis et 12 draps pendant ledit temps, et IIIIxx XIIII l. X s. à Estienne Delagarde pour une escurie à vingt six chevaux, quatre [f. 311] chambres et trois lits pendant 35 jours à raison de LIIIII s. par jour, cy : IXc XX l. X s. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 357] Bastiment du Roy pour une annee finie le dernier decembre 1562
Compte 5e de maistre Jean Durant, tresorier, clerc et payeur des œuvres, ediffices et bastimens du Roy, reparations et entretenemens d’iceux es ville, prevosté et vicomté de Paris, ponts, chaussees, chemins, pavez et autres lieux dependans du domaine dud. seigneur, auquel office le Roy par ses lettres en forme d’eedit donnees a Saint Germain en Laye au mois d’aoust 1559, veriffiees et enterinees par messieurs des comptes le penultiemes dud. mois et par maistre Raoul Moreau, conseiller dud. seigneur et tresorier de son Espargne, le 21e de janvier ensuivant aud. an 1559, en supprimant et abolissant les deux estats et offices alternatifs des tresoriers et payeurs de ses bastimens de Fontainebleau, Boullongne les Paris, Villiers Costeret, Saint Germain en Laye, La Muette, bois de Vincennes, l’hostel des Tournelles, celuy de Saint Liger pres Monfort l’Amaury et des sepultures des feus roys, auroit iceux offices remis et incorporez inseparablement aud. office de clerc et payeur des œuvres dud. seigneur tout anisy qu’ils estoient auparavant le demembrement et erection d’iceux offices sans qu’il y soit plus par led. seigneur pourveu ny que ceux qui en estoient lors de lad. suppression possesseurs se puissent plus doresnavant entremettre en l’exercice desd. offices et perception des gages ordonnez a eux.
[f. 357v] Recepte
[…]
Autre recepte par led. Durant des deniers a luy ordonnez pour les bastimens et reparations des chasteaux de Fontainebleau, Saint Germain en Laye, La Muette, Boullongne les Paris, Villiers Costerests, boys de Vincennes, hostel des Tournelles, celuy de Saint Liger pres Monfort l’Amaury, sepultures des roys et reynes de France
Dud. maistre Raoul Moreau, tresorier susd., la somme de 9330 l.
[…]
[f. 358] Despence de ce present compte faitte par led. Durant durant l’annee commençant le premier de janvier 1560 et finie le dernier de decembre l’an revolu 1561 pour la continuation et parachevement desd., tant pour ouvrages de maçonnerie, sculpture, charpenterie, serrurerie, painture, [f. 358v] menuiserie, vitrerie que plusieurs autres frais, de tous lesquels led. Durant a fait payement suivant les ordonnances de maistre Pierre de Lescot, sieur de Claigny, abbé de Clermont et superintendant des bastimens du Louvre
[…]
[f. 362] Chasteau de Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean François, maistre maçon, pour tous les ouvrages de maçonnerie qu’il a faits en une gallerie naguerre ediffié de neuf, pavillon de la Chancellerie et autres lieux dud. chasteau de Saint Germain en Laye a luy ordonné par led. sieur de Saint Martin, la somme de 500 l.
Couverture
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, pour ouvrages de couverture qu’il a faits aud. chasteau, la somme de 660 l.
Menuiserie
A Pierre Moncigot, maistre menuisier, et Baltazard Poirion, menuisier, pour ouvrages de menuiserie par eux faits tant aux salles, chambres, galleries, garderobbes et cabinets et autres lieux, la somme de 234 l. 17 s. 5 d.
Serrurerie
A Mathurin Bon, serrurier, pour tous les ouvrages de serrurerie par luy faits aud. chasteau de Saint Germain en Laye, la somme de 600 l.
Vitrerie
A Nicolas Beaurain, pour ouvrages de vitrerie [f. 362v] par luy faits aud. chasteau, la somme de 100 l.
Parties inoppinees
A Guyon Le Doulx et Jean Richer, paintres, la somme de 164 l. pour avoir fourni d’armoiries aux nopces de monsieur le conte d’Eu et de madame de Bourbon
A plusieurs personnes, maneuvres, qui ont travaillé aud. chasteau, la somme de 65 l. 19 s. 7 d.
A Roger Roger, paintre, la somme de 275 l. pour ouvrages de paintures qu’il a faits en la gallerie de la Reyne
A Symon Denis Mercier, pour plusieurs drogues, gomme et poix raisine et autres, la somme de 33 l. 12 s.
Somme des parties inoppinees : 538 l. 16 s. 6 d.
Somme de la despence du chasteau de Saint Germain en Laye : 2683 l. 9 s. 1 d. »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vos lettres des VII et IXe de ce mois m’ont esté rendues, par lesquelles j’ay esté soulagée de l’apprehension que j’avois que mes enfans deussent avoir quelque mal, et particulierement ma petite fille, dont les nouvelles que j’avois receues de sa maladie me metoient aucunement en peine. Je suis bien aise d’entendre maintenant que les uns et les autres soient en bonne disposition. Prenez en tousjours le soing, affn que s’il leur arrive quelque disgrace ou inconvenient, ils soient assistez et secourus avec toute l’addresse et diligence qu’il se doibt. Continuez donc comme vous avez tousjours bien faict et me mandez souvent des nouvelles de mesd. enfans, ausquels vous direz particulierement de ma part que je me recommande bien à eux et que je les aymeray tousjours bien, pourveu bien sages. J’escris à ma fille aisnée pour l’entretenir tousjours en son devoir et pour luy donner davantage de subject de me mander souvent de ses nouvelles. Je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le Xe octobre 1611 »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 379v] Compte 7e de maistre Jean Durant durant une annee entiere commancee le premier de janvier 1562 et finie le dernier de decembre 1563
Recepte
De maistre Jean de Baillon, conseiller du Roy et tresorier de son Espargne, par quittance dud. Durant, la somme de 43000 l. a luy ordonnee par le Roy pour convertir et employer au bastiment neuf du Louvre
De maistre Jean de Maliac, conseiller du Roy et receveur general des finances a Tholose, la somme de 400 l.
De maistre Symon Boullenc, aussy conseiller du Roy et receveur general de ses finances a Paris, la somme de 500 l.
Somme toute de la recepte : 43900 l.
[…]
[f. 380v] Autre despence faitte par led. Durant pour le fait de la continuation, reparation et entretenement des bastimens des chasteaux de Fontainebleau, Saint Germain en Laye, La Muette, Boullongne les Paris, Villiers Costerets, bois de Vincennes, hostel des Tournelles, celuy de Saint Liger pres Montfort l’Amaulry, sepulture des roys et roynes et austres bastimens estans a ce royaulme a vingt lieues a la ronde de Paris
[…]
[f. 382v] Sainct Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean François, maçon, la somme de 999 l. 17 s. 8 d. a luy ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour tous les ouvrages de maçonnerie et couvertures qu’il a faits aud. chasteau de Saint Germain et pareillement a la Chancellerie
Charpenterie
A Jean Le Peuple, maistre charpentier, la somme de 2405 l. pour tous les ouvrages de charpenterie par luy faits aud. Saint Germain
Menuiserie
A Jean Huet dit de Paris, maistre menuisier, et Baltazard de Poiron, aussy menuisier, la somme de 225 l. pour tous les ouvrages de menuiserie par eux faits aud. Saint Germain
Pavé
A Jean Bocquet, maistre paveur, la somme de 140 l. pour ouvrages de pavé par luy faits aud. Saint Germain
Ouvrages de natte
A Jean Meignan, maistre nattier, la somme de 183 l. 4 s. [f. 383] pour ouvrages de natte qu’il a faits aud. Saint Germain
Parties inoppinees
A plusieurs ouvriers et manouvriers, pour l’assemblee des Estats tenus a Poissy par le commandement du Roy et de la Reyne au mois de juillet 1561 par messieurs les cardinaux et evesques
Somme toute : 715 l. 6 s. 5 d. ob.
Somme des reparations aud. Saint Germain : 4618 l. 8 s. 1 d. ob.
[…]
[f. 385] 2e volume
[…]
Chasteau de Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean Challmeau, maistre maçon, la somme de 300 l. [f. 385v] a luy ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour les ouvrages de cyment et taille de pierre de liais servans aux terrasses par luy faits au chasteau de Saint Germain
Charpenterie
A Bertault Dufay, charpentier, et aux heritiers de feu Jean Allemant, maistre des œuvres de charpenterie, la somme de 719 l. 14 s. a eux ordonnee par led. abbé de Saint Martin pour les ouvrages de charpenterie par eux faits tant au chasteau de Saint Germain que au logis de la verrerie
Vitrerie
A Nicolas Beaurain, vitrier, la somme de 100 l. pour ouvrages de verrerie qu’il a faits aud. chasteau de Saint Germain
Ouvrages de natte
A Marie Bourdois, vefve de feu Jean Maignan, en son vivant nattier, la somme de 45 l. 15 s. pour ouvrages de natte par luy faits aud. Saint Germain
Parties extraordinaires
A Jean Le Maistre, fontenier, la somme de 550 l. a luy ordonnee par le Roy pour les reparations de la fontaine dud. Saint Germain
Somme de la despence faitte aud. chasteau de Saint Germain en Laye : 1725 l. 9 s. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la santé du duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’estois en peine de la santé de mon fils d’Orleans lorsque Jollicoeur m’a presenté vostre lettre, par laquelle j’en ay appris des nouvelles, et pour ce que je desire de temps à autre estre advertie du succes de sa maladie, je vous envoye expressement ce laquay pour m’en rapporter et me scavoir dire commnt il se sera dudepuis trouvé. Vous m’en escrirez donc bien au long, et en attendant je prie Dieu etc.
A Paris le Xe novembre 1611 »

Lettre concernant l’entretien du grand cours de Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, ce 17 mars 1668
Il m’a est mis un placet de vostre part au nom de monsieur Maseline, plombier, pour vous informer du faict. Je vous dirai, Monseigneur, que le grand cours des fontaines de Saint Germain, n’estant que de poterie et fort vieux, estoit fort souvant en desordre, de sorte que le sieur de Beaumont, ayant esté capitaine de Saint Germain, à la persuasion des habitans osta un nomé Pierre Le Roux, pourveu du Roy, qui en avoit l’entretien, et en fut mis un par les habitans de leurs auctorité privée, lequel par son incapacité ruina entieremant ce qui estoit de plus caduc. Saint Germain ayant esté longtemps sans estre habité du Roy on eust paine à remedier à ceste violance, quelque plainte qu’on en ait peu faire. Mais le retour du Roy aud. Saint Germain fesant aprehender aux habitans que Sa Majesté ne leurs fit porter les frais de ce desordre et voyant qu’ils estoient demeuré redevable de beaucoup d’années de leurs taille et que celle qu’ils avoint payée pour le pretendu entretien du cours l’avoit esté contre les formes et sans mes certificats, vinrent suplier monsieur Ratabon, pour lors surintendant des Batimans, de vouloir les aider en la refection du grand cours des eaus. Et fut faict pour ce une descente, en presence des habitans, par les officiers des Batimans, et moy presant, où l’on fit un estat de ce qu’il y avoit à faire. Monsieur de Rabaton fit doner par le Roy une somme de [vide] à Mazeline, maistre plombier, qui en avoit eu l’adjudication. Les habitans donerent partie de ce qu’ils avoint entre leurs mains de l’arjean de la taille qu’ils doivent payer par un acomodemant, au lieu du resceveur des tailles, à celuy qui a l’entretien du cours des fontaines, de sorte que l’argeant doné tant par le Roy que par les dits habitans n’ayant pas sufi, le dit Mazeline, au refus d’iceux, leurs a intenté procès pour raison dudit payemant. Voila l’esclarsissemant entier de ce que vous desirés. Reste au Roy à prononcer s’il veult que l’argean soit pris en ses cofres ou sur lesdits habitans pour satisfaire audit Mazeline. C’est, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur
De Francini Grandmaison »

Quittance pour une somme destinée aux travaux menés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tuit que je Guillaume de Maule, paieur des euvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu des deniers des coffres du Roy nostre sire par les mains de Raoul Campion, nagueres receveur general des deniers ordenez a lever pour le vuidement du fort de Saint Sauveur le Viconte, la somme de mile frans d’or en deduction ou rabat de deux mile frans que le Roy nostre dit seigneur a euz et receuz de lui des deniers ordenez pour le dit vuidement, de laquelle somme de mile frans pour convertir es euvres du dit chastel je me tieng a bien paié et en quitte le Roy nostre dit seigneur, le dit Raoul et tous autres a qui quittance en puet ou doit appartenir. En tesmoing de ce j’ay scellé ceste quittance de mon propre scel le XXIIIe jour de juillet l’an mil CCC soixante dix et sept.
G. de Maule »

Mémoires des frais du maître des œuvres de Gisors comprenant un voyage à Saint-Germain-en-Laye pour voir les guérites du château

« Despence faicte par maistre Pierre Lefevre, maistre des euvres du Roy nostre sire ou bailliage de Gisors depuis le samedi voille de Pasques l’an mil CCCLXXVII jusques au jour de Pasques l’an mil CCCLXXVIII, c’est asavoir pour XIII voyages que ledit maistre Pierre a fais pour aller querir de l’argent a distribuer aux ouvriers et chacun voiage demouré III jours et plus, luy et son cheval, premierement le premier voiage fu le samedi voille de Pasques l’an mil CCCLXXVI, le IIe voiage le XVIe jour d’avril l’an mil CCCLXXVII, le IIIe le Ve jour de may l’an mil CCCLXXVII, le IIIIe le XXIe jour de may mil CCCLXXVII, le Ve le XVe jour de juign mil CCCLXVII, le VIe le Xe jour de juillet mil CCCLXXVII, le VIIe le XXIIIe de juillet CCCLXXVII, le VIIIe le IIIe jour d’aoust l’an mil CCCLXXVII, le IXe le XIIe jour d’aost CCCLXXVII, le Xe fu le XIIIe jour de septembre CCCLXXVII, le XIe voiage fu le Xe jour de decembre LXXVII, item le XIIe voiage fu le IIe jour de janvier CCCLXXVII, le XIIIe voiage fu le XXVIe jour de mars l’an LXXVII, pour chacun voiage XXX s. t., vallent XIX frans d’or et X s. t.
Item ledit Pierre Lefevre c’est transporté en la forest d’Andely et de Vernon, de Gisors et de Lyon avesques les verdiers et sergens des lieux pour compter les abres qui ont esté mis et emploiez es reparacions des chasteaux dudit bailliage de Gisors pour en faire descharge en la maniere qu’il a esté mandé par noz seigneurs des comptes et y a vaqué, luy et son cheval, par l’espace de X jours, pour chacun jour X s. t., vallent C s. t.
Item ledit maistre c’est transporté par le commandement du roy nostre sire a luy fait le vendredi d’avant Penthecoste au chastel de Saint Germain en Laie pour veoir et visiter les garites et tours des salles dudit chastel pour gariter semblablement le donjon de Gisors, et ala ledit maistre Pierre devers le Roy a Maubuisson pour en faire rapport et luy carcha le Roy aller a Paris affin que le Roy luy ordonnast en quel lieu soit pris l’argent pour faire les reparacions dudit donjon de Gisors, et demoura ledit maistre en faisant ce voiage par l’espasse de XX jours pour ce que le Roy fut empesché de madame Marie de France, dont Dieux ait l’ame, qui estoit allee de vie a trespassement, et fu ledit maistre devers maistre Philippe Ogier du commandement du Roy pour savoir ou seroit pris l’argent, et fu respondu audit maistre qu’il n’en seroit point ordenné jusques ad ce que le viconte de Gisors eust compté et partant s’en tourna a ses ouvriers. Pour chacun des XX jours pour luy et pour son cheval, X s. t., vallent X frans
Somme XXXIIII l. X s. »

Récit des derniers jours et de la mort de Louis XIII au Château-Neuf, par Jaques Antoine, garçon de la chambre du roi

« [f. 184] Relation de la mort du roy Louis treize
Avant propos
Il sera remarqué que monsieur Antoine, qui a fait la relation ou le recit fidel de ce qui c’est passé pendant la derniere maladie et mort du tres glorieux et chretien roy Louis treize, d’heureuse mémoire, lequel a eu l’honneur de servir ce grand roy presqu’aussytost sa naissance, arrivée à Fontainebleau le 27e de septembre de l’année 1601, l’ayant toujours servy et suivit dans tous les lieux et voyages que Sa Majesté a faits dans tout son royaume en qualité de garçon ordinaire de sa chambre, principallement dans celuy de son mariage qui fut conclu avec la reyne Anne d’Autriche, infante d’Espagne, en la ville de Bourdeaux le 25e jour de novembre 1615 comme dans les guerres que le Roy avoit a soutenir contre des villes revoltées par les religionnaires de la pretendue reformée, qu’il fut obligé d’assieger comme Saint Jean d’Angelly en 1621, celuy de La Rochelle en 1628, de Montaubant en 1630 et bien d’autres places que Sa Majesté reduisient à son obeissance ; ensuite, Elle fut obligée de faire le voyage de la ville de Thoulouze pour le proces qui y fut fait à monsieur le marechal de Montmorency, lequel fut executé [f. 184v] dans l’hostel de cette ville le 31 octobre 1631, ledit sieur Antoine ayant toujours continué de servir ce grand prince avec assiduité et fidelité jusqu’à son deceds arrivé au chasteau neuf de Saint Germain en Laye le 14e de may 1643, feste de l’Assencion de Notre Seigneur, agé de 41 ans sept mois et dix huit jours, ayant regné 33 ans, en ayant esté l’un des tristes temoins, ce qui l’a obligé de faire ce recit tant pour sa consolation que pour eterniser la mémoire à la posterité de ce grand et pieux roy surnommé Louis le Juste.
In memoria aeterna erit justus.
[f. 185] Relation de la mort du roy Louis treize par monsieur Antoine, garçon ordinaire de la chambre de ce grand roy
Le jeudy 21e fevrier 1643, le roy Louis treize, d’heureuse mémoire, à qui ses rares vertus ont fait donner le surnom de juste, tomba malade d’un flux comme hepatique et d’une espece de fivre lente dans son château neuf de Saint Germain en Laye, où il demeuroit ordinairement les estées.
Cette maladie, qui ne le quitta point jusqu’à la mort, nonobstant qu’elle ne fut jugée d’abord dangereuse ny mortelle par les medecins qui ont accoutumée de flatter les grands roys et princes, la suitte leur fit bien connoiste en peu de temps qu’ils s’etoient trompez et que ce prince etoit en danger plus qu’ils n’avoient cru, sa maladie ayant durée deux mois et vingt trois jours, et par cette grande longueur luy avoit corrompu les entrailles et les parties nobles comme ont le remarqua apres son deceds. Sa Majesté ayant eu durant presque tout le temps de son mal de bons intervales pendant lesquelles Elles travailloit dans son conseil, alloit à la chasse et faisoit [f. 185v] les mesmes exercies que lorsqu’Elle avoit jouy d’une plaine santé.
Le vendredy 22e fevrier, Sa Majesté fut fort incommodée de son flux et de ses hemoroides, qui l’empescherent de sortir ce jour là. Elle ne voulut voir à son lever ny toute la matinée que ses domestiques. Mais, l’apres diner, Elle receue des visites dans sa gallerie où elle prit le divertissement de la musique jusqu’à son souper, qui fut fait en particulier, avec les seuls officiers de gardes, ainsy que du coucher.
Le samedy 23e fevrier, de petits remedes qu’on luy donna la nuit le soulagerent de ses hemoroides. Elle continua d’en estre soulagée jusqu’au mardy 26e, qu’Elle tint conseil au chevet de son lit. Ce jour, Sa Majesté declara monsieur le duc d’Anguin, fils de monsieur le prince de Condé, generalisime de son armées de Flandres.
Le mercredy 27e jusqu’au samedy dernier febvrier, le Roy se trouva bien mieux et fit les mesmes exercices qu’en plaine santé. Il alla à la chasse dans la forest et se promena dans le parc et dans la maison du Val, qu’il avoit faite rebastir pour y aller faire des retours de chasses ou toutte la court se trouvoit.
Le dimanche premier mars, Sa Majesté continua à se bien porter et de n’avoir point eu d’insomnie ny d’alteration, ayant envoyé monsieur Bontemps, son premier vallet de chambre, querir la Reyne et messieurs ses enfans pour le divertir pendant son diner dans son appartement, où ils demeurent jusqu’au souper. Le coucher de ce jour là finit par la lecture ordinaire que Sa Majesté fit faire jusqu’à ce qu’Elle [f. 186] fut endormie par le sieur Chicot, un de ses medecins de quartier, homme fort prudent et savant.
Le samedy 2e mars, Sa Majesté se trouva à son reveil un peu mieux que la nuit. On luy donna un bouillon qu’il trouva assez bon. Ensuite, il se leva pour diner, voulut y voir assez de monde, estant d’une assée bonne humeur. Ensuite, se promena dans toutes ses belles grottes, où il fit jouer toutes les machines et les eaux. Sa Majesté se trouva ainsy jusqu’au huitiesme dud. mois, tantost bien et mal, estant d’une foiblesse tres grande, passant le plus souvent la nuit dans sa chaisse de commodité.
Le samedy 9e mars, Sa Majesté se trouve bien plus mal, fut tourmentée tout le long de ce jour d’une coliques et des hemoroides, ne sachant dans quelle posture se mettre, ne pouvant se tenir ny couchée ny debout, ce qui le rendit d’un chagrin mortel. Sa Majesté ne voulut voir personne d’extraordinaire et fut si foible qu’Elle ne pouvoit se tenir d’aucune posture, ce qui dura ainsy jusqu’au mercredy 13e mars.
Le mercredy 13e mars, le Roy, en se reveillant, se trouva bien mieux. Il avoit assez bien passé la nuit, prit un bouillon. Ensuite, il dina assez bien, en particulier, dans son lit, en presence de la Reyne qui ne manquoit pas de le venir voir tous les matins. L’apres midy, il se promena en robe de chambre dans sa gallerie, qui est tres belle et peinte en tableaux d’histoire de Dianne. La Reyne, les princes et les princesses s’y trouverent avec beaucoup de gens de qualité pour le divertir. Il y fit plusieurs tours, soutenu sous les bras par monsieur de Souvray, premier gentilhomme de la chambre en année, et par monsieur de Charots, capitaines des gardes en quartier. Sa Majesté, s’etant trouvée lassée, demanda son fauteuil, qui luy fut apporté par Antoine [f. 186v] et Tortilliere, garçons de la chambre. Le Roy s’entretien avec la Reyne, ses enfans et les ministres jusqu’au souper, qu’il voulut faire en particulier, de mesme que le coucher où la lecture ordinaire fut faite par monsieur Lucas, secretaire du cabinet, tres sçavant homme.
Le jeudy 13e mars, quoyque Sa Majesté, qui s’estoit un peu fatiguée à la promenade du jour precedent, eut assez bien reposée la nuit, Elle continua à se mieux porter. On ne laissoit point de s’apercevoir que son corps diminuoit peu à peu, comme Elle ne prenoit que tres peu de nourriture et ne beuvoit presque point de vin et prenoit beaucoup de remedes, ce qui le rendoit sy foible.
Le vendredy 14e mars, le Roy, en s’eveillant, se trouva tres bien, qu’il avoit bien reposé la nuit. On luy donna un bouillon tres nourrissant. Il receu tous ce jour beaucoup de visites, jusqu’au souper en public. Le coucher fut fait à l’ordinaire avec la lecture.
Le samedy 15e mars au matin, le Roy ne se trouva pas si bien. Il avoit esté tourmenté la nuit d’une colique, ne se leva qu’à midy en robbe de chambre, se mit dans sa chaise, ayant prit un bouillon. Il receut quelques visites de la Reyne et d’autres personnes. Ensuite, messieurs ses enfans y vinrent passer quelques temps. L’apres diner, estant fatigué, il y fit un petit somme jusqu’à l’heure du souper, qu’il prit une panade et d’autres mets dans son lit avant que de se rendormir.
Le dimanche 16e mars, Sa Majesté se trouva fort mal à son reveil. Elle avoit mal passé la nuit, sentant [f. 187] des douleurs partout le corps. Elle estoit d’un chagrin mortel et ne vouloit prendre aucuns remedes que par force. Cela etonna les medecins, qui voyoient qu’Elle diminuoit à veue d’œil, et que leurs remedes avoient des effets contraires à ceux qu’ils en esperoient. On remarqua mesmes qu’Elle se portoit mieux lorsqu’Elle n’en prenoit pas sy souvent, mais il falloit se soumettre aux ordres de la medecine et mourir dans les formes, accident ordinaire aux grands seigneurs. On commença alors d’avoir une mechante opinion de la maladie de Sa Majesté. Tout le jour se passa en consultation de medecins que la Reyne fit venir de Paris et de tous les costez. Le Roy, sur le soir, fit pour se rejouir chanter quelques airs de devotion par les musiciens jusqu’à ce qu’il fut endormy.
Le lundy 17e mars et le lendemain mardy 18e, le Roy ne fut pas mieux que le jour precedent. Il ne voulut pas prendre son bouillon le matin, quoyque la Reyne et les princes l’en eussent instament prié. Sa Majesté ne voulut point à diner qu’une panade et passa toute cette journée assez mal jusqu’aux coucher, que monsieur Lucas fit la lecture ordinaire.
Le mercredy 19e mars, le Roy se trouva assez tranquille. Il etoit un peu affoibli par les remedes continuels et par les ptisannes que les medecins luy ordonnoient, ce qui luy donnoit un tres grand degoust pour toutes sortes d’alliments, ne voulut prendre toute cette journée que des bouillons.
Le jeudy 20e mars, le Roy continua à se porter toujours tres mal, n’ayant point reposé la nuit. Il luy survint dans les reins de nouvelles douleurs que l’on croyoit une colique nephretique, avec les hemoroides qui luy continuoient et qui le tourmenterent tous le jour sans discontinuer, jusqu’au [f. 187v] vendredy 21 dudit mois de mars, n’ayant d’autre remedes que d’y presser continuellement du lait chaud dans des eponges pour les rafraichir et les adoucir. Sa Majesté ne se leva que l’apres midy. Il se promenoit en robbe de chambre dans sa gallerie avec la Reyne et quelqu’autres personnes de qualité. Il voulu mesmes jouer aux echets avec monsieur de Souveray jusqu’au coucher, aimant fort ce jeu.
Le samedy 22e mars, Sa Majesté en s’eveillant dit qu’Elle avoit assez bien passée la nuit et qu’elle se trouvoit bien mieux que les jours precedens, ce qui fut attribué aux petits remedes qu’on luy avoit données pour le faire dormir. Elle se leva en public, ayant ordonné à monsieur de Souvray, premier gentilhomme de sa chambre, de faire entrer tous ceux qui viendroient. Elle dina assée bien. Sa Majesté se promena l’apres midy dans ses appartement et passa dans la gallerie de la Reyne, pinte en tableaux des villes, qui etoit d’une joye extreme de voir que le Roy se portoit sy bien. Les medecins en conçurent mesme une bonne esperance. Le souper et le coucher se firent en public, avec la musique et grande joye.
Le dimanche 23e mars, le Roy fut assez bien. Il avoit esté un peu incommodé la nuit des hemoroides et d’une toux jusqu’à dix heures, qu’il prit un bouillon. Apres, il s’endormit et demeura au lit jusqu’à midy. Ayant demandé à Antoine, garçon de la chambre, s’il y avoit quelqu’un dans l’antichambre, luy ayant repondu qu’il n’y avoit que monsieur le comte de Guitaut, capitaine des gardes de la Reyne, qui venoit de la part de la Reyne pour scavoir des nouvelles de Sa Majesté, il le fit entrer et luy dit : Monsieur, vous diez à la Reyne que je me porte mieux et que j’auray le bien de l’aller voir sur le soir. A quoy monsieur de Guitaut repondit : [f. 188] Sire, Votre Majesté luy fera grand plaisir de voir Votre Majesté en chemin de guerison. L’apres diner se passa en grande joye. Le Roy s’amusa à peindre en pastels, à quoy il reusissoit tres bien, faisant le plus souvent les portraits de ses officiers en pasteilles, qu’il leur donnoit pour se souvenir de luy. On peut dire que Sa Majesté etoit le prince du monde le plus adroit soit à danser, à monter à cheval, à faire des armes, et à tous les exercices qu’un gentilhomme doit sçavoir, mesme les mathematiques et les mecaniques. Il forgeoit et tournoit au tour, il faisoit toutes sortes de filets à prendre des animeaux, oyseaux et poissons, il faisoit mesmes travailler les officiers de sa chambre les plus adroits, qui par là luy faisoient bien leur cour. Enfin, ce prince ne demeuroit jamais oysif.
Le lundy 24e mars, il continua à se bien porter. Il avoit bien passé la nuit, ainsy il commenda que l’on fit entrer tous le mond à son lever, que cela luy feroit plaisir. Tant de peuple s’y trouverent qu’il estoit presqu’impossible d’entrer dans la chambre pour faire le service. La convalescence du Roy causoit une sy grande joye que cette journée se passa dans les mesmes divertissements que la precedente.
Le mardy 25e mars, feste de l’Annonciation de la Sainte Vierge, Sa Majesté se trouva assez bien. Elle se leva en public, entendit la messe avec une devotion exemplaire. Apres la messe, le Roy envoya monsieur Bontemps demander à la Reyne si elle vouloit bien venir diner avec luy, ce qu’elle accepta avec joye. Ils dinerent ensemble et eurent plusieurs petites conferences tres agreables. L’apres midy, le Roy s’alla promender dans sa gallerie. Il y fit porter sa grande chaise pour s’y reposer, où sa musique s’y trouva. On chanta plusieurs petits airs de devotion jusqu’au souper, [f. 188v] qui fut fait en public, ainsy que le coucher, où on fit la lecture jusqu’à ce que Sa Majesté fut endormie.
Le mercredy 26e mars, le Roy à son reveil se trouva un peu plus mal qu’à l’ordinaire. Il avoit esté tourmenté d’inquietudes pendant la nuit. On luy donna une medecine qui luy fit assé bien. Il ne voulut voir personne jusqu’à midy, qu’il se leva et receu des visites jusqu’au soir. Mais, s’estant ressenty comme d’un frisson, voulut se coucher aussytost.
Le jeudy 27e mars, le Roy, qui avoit fort mal passé la nuit, dit en s’eveillant : Je me sens bien affoibly, je m’apperçoit que mes forces diminuent de jour en jour, j’ay prié le Seigneur que, s’il luy plaisoit de me tirer de ce monde, qu’il me dit la grace d’abreger la grande longueur de ma maladie. Ensuite de ce discours, il s’adressa à monsieur Bouvard, son premier medecin, luy dit : Vous sçavez bien, Monsieur, qu’il y a quelque temps que je vous ait dit que je n’avois pas bonne opinion de ma maladie, que je vous ait prié et mesme pressé de m’en dire votre sentiment, mais vous m’avez fait esperer de ma guerison. Monsieur Bouvard luy avoua, luy disant : Sire, je n’ay osé le temoigner à Votre Majesté, de peur de luy en donner d’inquietudes. Le Roy n’en parut pas plus emut, en disant : Je m’it suis bien preparé, l’ayant mesme temoigné à mon confesseur et à monsieur de Meaux de me mettre en estat de bien mourir. Sa Majesté voulut se coucher plus tost qu’à son ordinaire ; depuis ce jour jeudy 27e mars, le vendredy 28e jusqu’au mardy premier jour d’avril, le Roy se trouva dans une espece de langueur et fut toujours assez mal, ne reposoit que fort peu les nuits. Il avoit du degout pour toutes choses. On luy fit prendre pendant ce temps là beaucoup de remedes, entr’autres une [f. 189] medecine purgative qui fit de grands evacuations qui l’affoiblirent extremement par de grands efforts pour la rendre, et souffrit tout ce jour dans le bas vente des grandes douleurs.
Le mardy premier avril, Sa Majesté, qui avoit estée fort incommodée les jours precedents, ne laissa pas d’avoir estée assée tranquille cette nuit et se trouva mieux tout le long du jour, prit un bouillon à son reveil et ne voulut voir ce latin que ses domestiques. La Reyne etant venue jusques dans l’antichambre pour voir le Roy, y apprit qu’il avoit dit qu’il ne vouloit voir personne ce matin pour dormir. Elle s’en retourna dans son appartement jusqu’à son diner, qu’elle revient avec messieurs ses enfans. Ayant dit au Roy dans la conversation qu’elle etoit venue le matin pour le voir mais qu’elle n’avoit osé entrer de peur de l’incommoder, ce discourt surprit le Roy, qui répondit : Quand je dis, Madame, que je ne veux voir personne, ce ne doit pas estre pour vous, et vous scavez tres bien que vous etes la maitresse d’entrer chez moy à quelques heures qu’il vous plaira, je n’ay voulut parler que pour des etrangers. Le reste du jour se passa en petits amusements que chacun faisoit naitre pour pourvoir dissiper le chagrin de Sa Majesté, jusqu’au souper qui se fit de bonne heure en particulier. Ce jour, l’on releva le quartier des officiers de la maison du Roy à l’ordinaire, mais quelqu’uns voulurent demeurer pour voir l’issue de la maladie de Sa Majesté.
Le mecredy 2e avril, Sa Majesté, qui avoit eue une tres bonne nuit, se porta bien mieux. Les medecins luy firent prendre ce matin une ptisanne de rhubarbe qui, l’ayant beaucoup purgée, luy donna beaucoup d’appetit au diner [f. 189v] qu’Elle fit dans son lit. Elle se leva pendant quelques heures l’apres midy et, comme Elle estoit fort affoiblie et lasse d’estre couchée, Elle se fit porter son fauteuil pres de la fenestre qu’Elle fit ouvrir pour avoir de l’air. La veue estant tres belle et le temps fort serain, Sa Majesté avança la teste à la fenestre, d’où l’on decouvre aisement les clochers de l’abbaye de Saint Denis. Les ayans apperçues, Elle se tourna vers ses officiers de la chambre, leur dit : Mes amis, voilà peut être bientost ma derniere demeure, leur montrant de la main même le chemin par où on devoit le mener. Ce discours ne fut pas dit sans avoir tiré des soupirs et des larmes de ceux qui l’entendirent, qui admirent la grande fermeté et le genereux mepris avec lesquels ce grand roy regardoit sans emotion le lieu de sa sepulture. Ensuite, Sa Majesté ordonna à monsieur Lucas de lire dans la Vie des saints du jour, qu’il fit pendant quelques heures jusqu’au souper, qui fut d’une panade et quelques pommes cuites. Apres quoy, Elle voulut se coucher, ayant envye de dormir, n’y estant resté que les seuls officiers de garde avec les medecins et chirurgiens.
Le jeudy 3e avril, le Roy, qui n’avoit eu la nuit que peu d’inquietudes, continua à se mieux porter, ayant pris le matin un remede qui luy avoit fait assez de bien. Elle voulut etre seule pour se reposer cette matinée, car il venoit tous les matins une si grande confusion de peuples qu’on ne pouvoit passer dans la salle des gardes ny dans l’antichambre. La Reyne y arriva pour faire prendre au Roy un petit potage ou consommé qu’il mangea avec assez d’appetit, ce qui rejouit beaucoup cette princesse de voir le Roy, quy estoit d’assez bonne humeur. Elle envoya Antoine, garçon de la chambre, querir messieurs les princes ses enfans, qui arriverent aussytost. Sa Majesté, les ayant apperceus, en temoigna de la joye, leur dit plusieurs paroles pleines de douceurs et leur fit des questions sur leur maniere de vie et [f. 190] sur la conduite qu’ils devoient tenir dans la suite. Le soir venu, tout le monde se retira à l’exception des officiers pour le service. Le Roy fit lire par monsieur Lucas les Meditations de la mort qu’il avoit marquez dans son livre journaillier. La lecture dura jusqu’au souper, où se trouva la Reyne, qui voulut parler au Roy en particulier, ce qui obligea M. de Souveray de faire retirer tout le monde de la chambre. Ensuite, le coucher du Roy se fit à l’ordinaire, sans lecture.
Le vendredy 4e avril, Sa Majesté se trouva fort tranquile. Elle n’avoit eue la nuit que peu d’inquiétudes, les medecins luy ajant proposé de prendre medecine, mais le Roy n’en voulut point, telle priere que la Reyne luy en fit, luy disant : Madame, les medecins s’ennuyent de me voir un peu en repos. Ensuite, Sa Majesté s’endormit jusqu’à midy, qu’Elle se mit à table pour diner, où elle mangea avec beaucoup d’appetit. Toute l’apres diné se passa à recevoir des visittes des princes et d’autres personnes de distinction, jusqu’au soupper. Ensuite, elle ordonna au sieur Chicot de lire quelques passages de l’Introduction à la vie devote de saint François de Sales, ce qu’il fit jusqu’à ce que Sa Majesté fut endormie.
Le samedy 5e avril, Sa Majesté ayant assez bien passé la nuit, continua à se bien porter, ce qui donna quelques esperences aux medecins d’une guerison dont toute la court avoit bien de la joye devoir en si peu de temps un si grand changement. Sa Majesté se leva ce matin en robbe de chambre, estant fort guaye, et dina en public. L’apres midy, Elle envoya querir par Tiffaine, garçon de la chambre, les sieurs Camefort, Ferdinand et de Niert, premier valets de garde robbe, lequel a esté dans la suite premier vallet de chambre du Roy, qui jouent tous tres bien du luth et du therobe. Ils firent un petit concert [f. 190v] et chanterent en partie Lauda Anima et d’autres airs de devotion composés sur les paraphrases des Pseaumes de David du sieur Godeau. Le Roy voulut mesme aussy chanter une des basses avec monsieur le mareschal de Chomberg, qui chantoit fort bien. Ce concert rejouissoit toute la cour qui s’i estoit rendue. Monsieur de Souvray en avoit fait avertir la Reyne par Antoine qui, etant arrivée aussitost, fut fort surprise d’entendre cette musique et de voir un changement si subit, dont la joye retentissoit dans tout l’appartement du Roy, et tout le monde disoit à Sa Majesté qu’Elle estoit en chemin de guerison et que le printemps, qui etoit tres doux, accheveroit le retablissement de sa santé. Le Roy à cela repondoit fort serieusement : Je suis, Messieurs, fort resigné à la volonté du Seigneur ; s’il me redonne la santé, je travailleray de tout mon pouvoir à donner la paix à mon royaume et à soulager mes peuples. Le reste du jour se passa tres bien jusqu’au coucher, où Sa Majesté fit lire par monsieur Lucas dans le Nouveau Testament le 17e chapitre de l’Evangile de saint Jean, où sont les prieres que Jesus Christ fit à son père avant que de passer le torrent de Cedrin, mais, pendant cette lecture, le Roy s’endormit et, s’etant reveillé peu de temps apres fort inquieté, il demanda à monsieur Bontemps quelle heure il estoit, et luy ayant repondu qu’il etoit onze heures, il dit qu’on s’allat reposer.
Depuis le dimanche 6e avril, Sa Majesté, à la foiblesse pres, continua jusqu’au lundy 14 avril à se bien porter. Elle tenoit tout les jours conseil, le plus souvent au chevet de son lit. Fut ce mesme jour qu’Elle congedia monsieur des Noyers, secretaire d’Estat, qui luy avoit demandé permission de se retirer. Elle revetit de sa charge monsieur Michel Le Tellier, maitre des requestes, qui l’exerça par commission jusqu’à la mort de monsieur des Noyers qui arriva en 1645. Pendant ce temps là, le Roy s’occupa aux mesmes exercices qu’en pleine [f. 191] santé, excepté qu’il ne montoit point à cheval. Il alloit en carosse les apres diner prendre l’air dans la forest ou dans le parc les beaux jours de la saison, qui etoit lors tres belle et douce. Sa Majesté temoignoit d’estre fort content de se voir en meilleur etat que les jours precedens. Elle receue beaucoup de visites, particulierement de madame de Guise et de messieurs ses enfans, qu’il pria de demeurer quelque temps parce qu’il etoit bien aise de les voir, à quoy madame de Guise repondit que Sa Majesté luy faisoit bien de l’honneur, qu’elle resteroit tant qu’il luy plairoit et qu’elle seroit ravie de pouvoir contribuer au retablissement de sa santé.
Le lundy 14e avril, le Roy, en s’eveillant, dit qu’il avoit esté beaucoup tourmentée la nuit de vapeurs et des chaleurs de teste qui l’avoient empesché de dormir et fait changer à tous momens de places dans son lit. On luy donna son bouillon. Apres l’avoir prit, il demeura au lit et sommeilla jusqu’à midy, qu’il se leva et demeura en robe de chambre pour diner, qui fut très court. Ensuite, la Reyne fut avec le Roy seulle quelque temps en conversation, où il s’endormit dans sa grande chaise pendant deux heures, ce qui luy fit beaucoup de bien parce que l’insomnie de la nuit l’avoit très fatigué. Le coucher se fit à l’ordinaire.
Le mardy 15 avril, le Roy, qui n’avoit pas eu tant d’inquiétudes cette nuit que les précédentes, se porta un peu mieux. Mais tous les bons jours qu’il avoit eus auparavant ne l’empeschoient pas d’estre d’une grande foiblesse. La santé de S. M. ne revenoit point. Elle sentoit toujours du mal de temps en temps dans les entrailles. Les medecins qui le voyoient dans une espece de langueur n’en etoient pas tres contents. Ils conclurent seullement de luy faire prendre du petit lait les matins, pour tacher de pouvoir luy rafraichir les entrailles, que Sa Majesté resentoit toujours echauffés, ce qui fut continué sans un soulagement [f. 191v] jusqu’au mercredy 23 avril que le Roy se trouva fort abbatu et fatigué des remedes et du petit lait qu’Elle avoit pris toujours pendant huit jours, pendant lesquelles Elle n’avoit point bu de vin. Cela luy avoit causé une si grande foiblesse qu’Elle ne pouvoit se soutenir debout. Les medecins, qui voyoient que le Roy diminuoit, luy firent quitter le petit lait.
Le jeudy 24e avril, ce qui avoit esté resolut le jour precedent dans la consultation fut augmentée de la seignée, laquelle fut faitte sur les huit heures du matin, mais elle reussit tres mal, car elle cause au Roy une toux continuelle comme d’une espece de fluxion sur la poitrine qui le tourmentoit beaucoup, ce qui luy fit prendre la resolution de recevoir ce jour le Saint Sacrement. Comme il fit tres devotement en particulier, en presence de la Reyne et de quelques grands officiers de sa maison, Sa Majesté ne voulut voir personne de toute la matinee que son confesseur, le pere Dinet, jusqu’au diner. Dans ce temps, le Roy ayant tesmoigné à la Reyne que son intention estoit que l’on baptissa monsieur le Dauphin, agé de 4 ans 8 mois, pour cet effet l’on envoya querir M. le cardinal Mazarin et madame la princesse de Condé pour le tenir sur les fonds baptismaux. La ceremonie en fut faite vers les quatre heures du soir, dans la chapelle du vieux château, par monsieur l’eveque de Meaux, premier aumonier de Sa Majesté, sans aucunes grandes ceremonies ny rejouissances à cause de la maladie du Roy. Monseigneur le Dauphin fut nommé Louis au nom de notre saint père le pape [vide] par monsieur le cardinal Mazarin, avec madame la princesse de Condé sa mareine, en presence de la Reyne et de toute la cour. La ceremonie faite, la Reyne et madame la Princesse avec monsieur le cardinal firent le recit au Roy de ce qui s’y estoit passé et de la sagesse de monsieur le Dauphin, qui arriva [f. 192] aussytost avec madame de Lensac, sa gouvernante, et sous gouvernante, madame [vide]. Sa Majesté l’ayant aperceut, luy ayant fait plusieurs questions, entr’autres luy dit : Mon fils, comment vous a-t-on nommé au baptême ? Monsieur le Dauphin ayant repondu sans esiter : Louis quatorze, mon papa, le Roy luy dit : Pas encore, mon fils, mais ce sera peut estre bientost, si c’est la volonté de Dieu. Puis, levant les yeux au ciel, Seigneur, dit il, faite luy la grace de le faire regner apres moy en paix et en prince veritablement bon chretien et comme fils ainay de l’Eglise, qu’il ait toujours en veue le maintien de votre sainte religion et le soulagement de ses peuples. Sa Majesté parrut avoit bien de la joye que cette ceremonie fut faite. Le Roy envoya Tortilliere, garson de la chambre, chercher la Reyne qui s’en estoit allée dans son appartement. Outrée de douleurs, luy dit : Madame, apres que Dieu m’a fait la grace aujourd’huy d’avoir fait baptisser mon fils, j’ay pris aussy la resolution, sy Dieu dispose de moy, de vous faire declarer la regente de mon royaume jusqu’à ce que mon fils soit dans un age de majorité, afin de prevenir les contestations qui pourroient arriver à ce sujet. Sa Majesté tint ce discours avec des paroles si tendres qu’elles tirent des larmes de toutes l’assemblée et mesme la Reyne en tomba comme evanouie dessus le dit du Roy, en telle manière que monsieur de Souvray fut obligé de l’en retirer de force et de l’emmener dans son appartement. Outrée de douleur, le Roy envoya sur l’heure Antoine, garçon de la chambre, chercher monsieur de La Vrilliere, secretaire d’Etat, en qui Sa Majesté avoit beaucoup de confiance, luy expliqua ses intentions en particulier, luy ordonna d’aller dresser la declaration de la regence en forme de testament afin de la faire verifier en parlement au plus tot. C’est ainsy que se passa la journée. Sa Majesté n’ayant pris qu’une petite panade avec un peu de gellée, elle se trouva tres foible à son coucher.
Le vendredy 25e avril, le Roy se trouva assez mal en s’eveillant, ayant esté tres tourmenté toute la nuit d’une [f. 192v] toux tres seiche que l’on ne put adoucir par tout les remedes que l’on luy donna, qui dura jusqu’à son diner, ou il ne prit que du bouillon, de la gellée et quelques compottes. D’abord que le Roy eut diné, il envoya Tortilliere, garçon de la chambre, chercher monsieur de La Vrilliere, qui arriva presqu’aussytot avec monsieur le chancelier Seguier, accompagné des ministres et secretaires d’Estat, des princes et princesses du sang et gens de la premiere qualité, qui aborderent de tous costez. A l’instant, le Roy fit ouvrir les rideaux de son lit, et prenant la parole dit à haute voix : Messieurs, c’est en cette occassion que je veux que vous soyés temoins de mon intention pour donner à mon royaume la tranquilité et le repos apres ma mort, s’il plait à Dieu de disposer de moy, n’ayant put jusqu’à present luy donner la paix generalle. Ce discours finy, Sa Majesté ordonna à monsieur de La Vrilliere de faire tout haut la lecture de la declaration de la regence, afin que tout le monde scu sa derniere volonté. Monsieur de La Vrilliere en fit la lecture et eut bien de la peine à l’achever de la lire, à cause des larmes qui luy couloient des yeux d’avoir esté obligé de dresser un acte si facheux, qui donnoit une marque comme evidente de la mort du Roy son maitre, qu’il aimoit passionnement. Sa Majesté ordonnoit entr’autres choses par cette declaration qu’en cas qu’Elle mourut, la Reyne fut regente pendant la minorité de son fils, que monsieur le duc d’Orleans, son frere, seroit chef du conseil d’Estat, en son absence monsieur le prince de Condé, et lieutenant general du royaume sous l’autorité de la reyne regente et de son conseil, qui seroit aussy composé de monsieur le cardinal Mazarin, du chancelier, du sieur Claude Bouthillier et du sieur Chavigny, son fils, secretaire d’Etat. Cette lecture finie, le Roy voulut estre seul avec le pere Dinet, son confesseur. Tout le monde se retira dans l’antichambre. Apres y avoir demeuré une [f. 193] demye heure, le Roy ordonna à messieurs le chancellier de Chavigny et de La Vrilliere de faire incessament verifier la declaration en parlement, ce qui fut executé ledit jour 25e avril 1643. Le reste de cette journée se passa assée doucement. S. M. parut d’une grande tranquilité. La Reyne, estant presente, demeura fort tard avec le Roy. Apres avoir eu quelques secretes conversations ensemble, Sa Majesté envoya Riviere, garçon de la chambre, chercher Monsieur. Le duc d’Orleans estant arrivé, le Roy luy permit de bonne grace de faire revenir madame la duchesse d’Orleans, sa femme, qui estoit lors à la ville de Bruxelles depuis quelques années. Le reste de ce jour se passa assé bien.
Le samedy 26e avril, le Roy se trouva cette nuit tres incommodé par de grandes challeurs d’entrailles avec une toux continuelle, nonobstant tous les remedes que les medecins ordonnoient de donner à Sa Majesté. N’ayant pris qu’un bouillon, Elle se leva en robbe de chambre pour diner, quy fut fort court. L’apres midy, le Roy receu quelques visites jusqu’à sou coucher qui fut comme à l’ordinaire, avec la lecture.
Le dimanche 27e avril, le Roy se trouva plus indisposé que le jour precedent, ayant vuidé une espece d’abceds ou apostume par embas cette nuit. Sa Majesté ne se sentit estre plus soulagée et prit un bouillon dans le lit et se rendormit jusqu’à dix heures, qu’Elle mangea une panade et de la gellée qui luy servit de diner. L’apres midy se passa en amusement. Sur le soir, Sa Majesté se trouva un peu incommodée, luy ayant pris des inquietudes, demandant à tous momens quelle heure il estoit, etant tres chagrin, ne trouvant point de bonne place dans son lit. Le coucher fut fait avec la lecture ordinaire.
Le lundy 28e avril, le Roy à son reveil se trouva [f. 193v] d’une tres grande foiblesse, manque de prendre de la nourriture ny point boire de vin, ce qui luy empeschoit de pouvoir dormir, nonobstant les julepes que l’on luy faisoit prendre avec des sirops composés, S. M. disant à tous momens qu’Elle se sentoit diminuer de jour en jour, que les medecins luy faisant toujours esperer le retablissement de sa santé, ne trouvant plus de consolation qu’à se disposer à bien mourir par des lectures spirituels qu’Elle se faisoit faire tres souvent. Cette journée se passa tres tristement, ainsy que le mardy 29e avril qui fut encore plus mauvaise.
Le mercredy 30e et dernier jour d’avril, le Roy se trouva tres foible, dit à messieurs de Souvray et à monsieur Bouvard, premier medecins, et à ses confreres : Messieurs, je me sens bien mal ce matin, je ne croit pas que cette maladie ait bonne issue. A quoy monsieur Bouvard repondit : Ah Sire, Votre Majesté ne doit pas avoir cette opinion, ce ne sera rien s’il plaist à Dieu, il faut que Votre Majesté ait confiance en luy et aux remedes que nous vous ordonnons. Elle avoir estée fort inquieté la nuit, ne dormant point, ayant demandé à tous momens l’heure qu’il estoit et s’il ne seroit pas bientost jour. Elle fit meme tirer plusieurs fois les rideaux de son lit par le sieur Bontemps et fait ouvrir les fenestres par Antoine, estant tres inquieté dece que le jour ne venoit point pour ce lever et prendre l’air car il faisoit extremement chaux dans sa chambre qui estoit tout le jour pleine de monde et grand feu. Sur le midy, Elle prit un bouillon purgatif qui luy fit faire l’apres midy beaucoup d’evacuations, ce qui l’empescha de ne voir tout ce jour là personnes que ses domestiques, avec qui Elle s’entretenoit souvent de son mauvais estat. Le coucher se fit sans lecture, parce que S. M. se trouva fatigué du remede qu’Elle avoit pris.
Le jeudy premier may, le Roy se trouva tres incommodé toute cette nuit par une espece de collique, n’ayant que tres peu repossé, ayant eu une grande sueur par tout le corps [f. 194] et par les jambes. Il demanda à Tortilliere sur les trois heures du matin un linge pour les essuyer. Tortilliere le luy ayant donné, il ne put les essuyer lui mesme et dit à monsieur Bontemps de tenir la couverture levée un peu haute tandis que Tortilliere et Antoine luy frotteroient les jambes et les pieds, qu’il avoit tres mouillées. Sa Majesté, se voyant dans cette posture, fit reflexion sur l’etat où Elle se voyoit et leur dit : Mes amis, je suis d’une grande maigreur, mais c’est la volonté de Dieu. Effectivement, le Roy n’avoit plus que la peau colée sur les os : ses jambes et ses cuises etoient si menues que la seule grosseur des genouilx qui les faisoit remarquer, tout son corps avoit plustost la figure d’un squelete que d’un homme vivant. Tout ce jour se passa en apprehensions du mauvais succez de sa maladie. Sa Majesté ne laissoit pas cependant d’agir autant qu’Elle pouvoit, de tenir conseil avec ses ministres, ayant toujours eu l’esprit et le jugement fort sains. Sur le soir, Elle eut une petit toux seche qui l’incommoda extremement jusqu’à minuit, malgré tous les sirops que l’on luy donnoit, se faisant faire la lecture par le sieur Chicot, l’un de ses medecins ordinaires, lequel disoit souvent au Roy, qui estoit tres inquiete de l’issue de sa maladie : Sire, il faut que Votre Majesté ait patience et qu’Elle attendre avec tranquilité la volonté du Seigneur J. C., il est le maitre de notre vie et de notre mort. Pendant ce discours, le Roy s’endormit.
Le vendredy 2e may, Sa Majesté se trouva assez mal car il s’estoit eveillé plusieurs fois pendant la nuit, avoit demandé tres souvent quelle heure il estoit et quelle temps il faisoit. Antoine luy ayant repondu qu’il etoit trois heures et qu’il faisoit tres beau pour la saison, il demanda à boire et apres s’endormit jusqu’à huit heures du matin, qu’on luy presenta un bouillon dont il avoit bien besoin pour [f. 194v] humecter sa poitrine que la toux avoit fort dessechée, mais il ne vouloit point le prendre, disant qu’il n’en avoit plus besoin, mais il le prit par complaisance à la priere de la Reyne qui estoit presente. Ensuite, le Roy s’endormit jusqu’à cinq heures du soir. On en tira un bon augure parce que depuis six jours il n’avoit point eu de bon sommeil, et dit en s’eveillant mesme qu’il se sentoit mieux, mais qu’il estoit bien foible. Le sieur Bouvard, son premier medecin, luy ayant repondu que c’etoit parce que Sa Majesté ne prenoit pas assée de nourriture, Elle prit quelque alimens qu’on luy presenta sur le champ, mais Elle n’en prit qu’avec beaucoup de peine, n’ayant point d’appetit. Elle commanda sur le soir à monsieur de Souvray de redoubler les officiers de sa chambre, car ceux qui la servoient depuis le commencement de sa maladie, qu’ils n’avoient pas voulut quitter, ne pouvant plus resister aux veilles continuelles qu’ils avoient faites, et afin qu’ils se soulageassent les uns les autres, le Roy fit coucher dans son antichambre deux valets de chambre, un tapissier, un barbier, le porte chaire pour soulager les six garçons de la chambre qui estoient sur pied nuit et jour depuis la maladie du Roy.
Le samedy 3e may, le Roy se trouva le matin extremement mal. Toute les parties de son corps estoient tres douloureuses, ce qui obligea les medecins de faire entr’eux une consultation dans laquelle il fut resolu qu’en cas que le mal continua jusqu’au lendemain, il faudroit luy faire recevoir le saint sacrement, et cependant en faire avertir la Reyne afin qu’elle n’en fut point surprise. On en donna la commission à monsieur de Meaux, qui luy annonça cette triste nouvelle, dont elle fut tres etonnée, ne croyant pas que le Roy fut dans cet etat. Elle partit aussytost de son appartement et à son arrivée elle trouva le sieur Bouvard qui luy dit qu’il falloit [f. 195] attendre au lendemain pour en avertir le Roy. Elle luy demanda à qui il falloit en donner la commission, ne voulant pas s’en charger. Le père Dinet, confesseur du Roy, la prit avec peine, mais on peu dire que tant de precautions n’etoient pas necessaires pour porter Sa Majesté à cette sainte action car Elle y estoit tres preparée depuis longtemps. Cette journée se passa tres mal. Tout le monde etoit d’une grande consternation de voir le Roy si mal, qui diminuoit d’un jour à l’autre. Personne ne le pouvoit voir sans jetter des larmes. Mesme la Reyne, qui ne bougeoit du chevet de son lit, en rependoit à tous momens, car elle estoit outrée de douleur, et des ce moment ne voulut plus le quitter ny jour ny nuit. Pour cet effet, elle ordonna qu’on luy apporta un petit lit dans un petit cabinet qui estoit pres de la chambre du Roy afin de s’oter les inquietudes qu’elle avoit etant plus eloignée de l’appartement du Roy. L’apres diner, le Roy se trouva un peu plus tranquile que le matin et il receu une visite de messieurs les marechaux de Chatillon et de La Force, qui etoient de la religion pretendue reformée. Il fut bien aise de les voir, leur dit plusieurs choses obligeantes sur leurs actions et les exorta ensuite à quitter leur religion dans laquelle il ne pourroient faire leur salut, ajoutant qu’à la verité ils etoient de braves gens et d’un grand merite selon le monde, mais que selon Dieu il n’en estoit pas de mesme, que pur aller au ciel il n’y avoit pas deux voyes et qu’il n’y avoit point de salut hors de l’Eglise catholique, apostolique et romaine, à quoy ils les convia de faire reflexion. Le reste de ce jour se passa à l’ordinaire, où l’on fit la lecture jusqu’à ce que Sa Majesté fut un peu endormie.
Le dimanche 4e et le lundy cinquiesme may, le Roy n’avoit pas eté si fort tourmenté ces deux nuits. Il se trouva un peu mieux. On luy donna à son reveil des vouillons compossés qu’il eut bien de la peine à prendre, etant extremement degouté. Il ne [f. 195v] voulut voir personne que la Reyne car cette princesse etoit la seule consolation du Roy. Apres midy, le père Dinet vient voir Sa Majesté et luy dit : Sire, je me suis chargé d’une commission que j’ay prise et que je croit que vous ne trouverez pas mauvaise, qui est de proposer à Votre Majesté, qui a toujours souhaittée dans sa maladie, dont on ne peut sçavoir les suittes, de recevoir encore le saint sacrement du corps de Jesus Chrit. Le Roy receu cette nouvelle avec joye et sans emotion et dit : Mon pere, je vous suis bien obligé de la bonne nouvelle que vous m’aprenez, puis, levant les yeux au ciel : Seigneur, dit il, me voila pres à vous recevoir, rendez moy digne de cet honneur. Apres quoy tout le monde sortit. Le pere Dinet demeura seul avec Sa Majesté pour le confesser. Pendant ce temps, monsieur de Souvray fut en avertir la Reyne, qui etoit dans son appartement, qui arriva aussytost chez le Roy, tres surprise de cette nouvelle, ayant amenée messieurs les princes ses enfans, tous eploreez. Quand le Roy fut confessé, l’on les fit passer dans le cabinet du Roy, mais monsieur le duc d’Anjou, qui se mit à pleurer et à gronder de ce qu’il n’avoit pas aussy avec luy aucune de ses femmes de chambre, mais parce qu’il faisoit trop de bruit au Roy, on fut obligé de l’envoyer par Antoine avec madame de la Folaine, sa sous gouvernante, dans la gallerie du Roy. Alors monsieur de Meaux et le père Dinet entrerent dans la chambre pour disposer Sa Majesté à recevoir encore une fois le saint sacrement, qu’il avoit dejà receu dans le court de sa maladie. Apres qu’ils l’eurent veu dans la disposition d’une ame tout à fait chretienne et resignée à la volonté de Dieu, car leur ayant dit mille belles choses à ce sujet, monsieur de Meaux alla à la parroisse querir le saint sacrement accompagné du curé avec tout son clergé, où assista la Reyne, les princes et princesses avec beaucoup de personnes de la cour. Sa Majesté le receut avec une devotion tres exemplaire. Peu [f. 196] de temps apres, voulant estre seule, on fit sortit tout le monde. Alors, le Roy se fit donner le pupitre dont il se servoit quand il vouloit lire dans le lit et reciter les prieres qu’il avoit composées, qui avoient pour titre Vera christiana pietatis officia per chritianissimum regem Ludovicum tercium decimum ordinata. Il les recita pendant une bonne demye heure, que Sa Majesté scavoit par cœur tous les offices de chaque jour de la semaine, qu’il doit telle affaire qu’il eut, outre l’office votif tous les lundis, et celuy des morts tous les vendredys au soir, pour demander à Dieu la grace de bien mourir. Le reste du jour se passa tristement. Sa Majesté se trouva ny mieux ni plus mal.
Le mardy 6e may, le Roy se trouva au matin fort fatigué, toute la nuit, ce qui etoit un mechant augure, s’etant fait changer de scituation plusieurs fois, ce qui fit que Sa Majesté s’etoit trouvé mal à son reveil et ne prenoit plus aucuns alimens qu’à forces de prieres. Ce fut ainsy que toute la matinée se passa. L’apres midy, il luy prit un grand assoupissement qui dura jusqu’à onze heures du soir sans se reveiller, dont les medecins n’estoient pas contens de ce qu’il duroit si longtemps. On faisoit beaucoup de bruit dans la chambre pour l’eveiller, l’on luy tatoit le poulx qu’on luy trouvoit tres foible et intermitant. La peur qu’on eu qu’il ne mourut dans ce sommeil leur fit prendre la resolution de l’eveiller, mais il fut question d’en prendre la commission que chacun refusoit, ainsy la Reyne et les princes la donner tous au père Dinet, qui s’approcha aussitost du lit et par trois fois luy dit fort haut : Sire, Votre Majesté m’entend telle, qu’Elle se reveiller s’il luy plaist, il y a lontemps qu’Elle n’a pris de nourriture, les medecins ont peur que cela ne vous affoiblisse trop. A ces paroles, le Roy se reveilla en sursaut et dit, d’un esprit assez tranquille : Je vous entends bien, mon pere, et je ne trouve pas mauvais que vous m’ayez eveillé, mais ceux [f. 196v] qui vous y ont obligé scachant bien qu’il y a quelques jours que je n’ait peu dormir, et, s’adressant à M. Bouvard : Vous deviez l’empescher, M., et j’avoue que j’ay eu trop de complaisance de mestre trop fié aux remedes de la medecines. Sa Majesté ayant dit toutes ses choses avec un peu de challeur, ce qui l’avoit emu, ayant le visage tres rouge et les yeux eteincelens, ce qui obligea le pere Dinet de dire au Roy : Ah, Sire, il faut pardonner, Sa Majesté luy ayant repondu : Je leur pardonne de tout mon cœur afin de n’y plus songer. L’emotion que le Roy avoit eu luy ayant causé comme une espece de frisson, le soir, lorsqu’il receu une visite de madame d’Elbeuf et de mademoiselle sa fille, Sa Majesté leur temoigna beaucoup de joye de les voir, leur disant beaucoup de choses obligeantes jusques sur les dix heures du soir que le Roy s’endormit.
Le mercredy 7e may, le Roy se trouva assez bien à son reveil. On luy fit prendre de la gellée fondue pour luy humecter la poitrine qu’une espece de fievre interne qu’il avoit souvent luy avoit rendue fort seche et alterée. Il passa assé doucement toute la matinée. La Reyne, qui ne quittoit le Roy que fort peu, le vint voir sur le midy, l’exhorta à prendre une petite panade, à quoy il consenty volontiers, en disant : Je le veux bien, Madame, pour l’amour de vous. On luy apporta aussytost, il en prit quelques cuielleres qui l’obligea mesme de vomir beaucoup d’eaux avec de grands efforts. Sur les trois heures du soir, il appella la Reyne et luy dit : Madame, j’ay resolu de faire mon testament, quoyque je sois bien persuadé que vous executerés ponctuellement ma derniere volonté sans qu’elle fut ecrite. Ensuite, il dit à monsieur de Souvray d’envoyer chercher monsieur de La Vrilliere, secretaire d’Etat. Antoine le fut querir dans le moment. Etant arrivé, s’enferma quelque temps avec S. M. [f. 197] et le pere Dinet pour dresser ledit testament. Quant il fut fait, le Roy ce le fit lire et leur ordonna de le cacheter de armes de France, de le garder pour le mettre au jour apres son deceds.
Par ce testament, le Roy donne entr’autreschoses cent mil escus pour estre distribuées à ses officiers domestiques pour les recompenser de leurs bons services, Sa Majesté fait aussy quelques leges pieux comme à l’église de Saint Denis vingt mille ecus pour dire une basse messe journalliere, plus à l’eglise de Saint Germain en Laye 600 l. pour dire à perpetuité une messe haute à son intention toutes les années le jour de son deceds, donne en particulier aux six garçons de sa chambre, scavoir Antoine, Thisaine, Riviere, Tortilliere, Meunier et Cailteau chacun mil ecus pour leurs bons services. Ensuitte la Reyne, presente, se retira dans son appartement, outrée de douleur. Tout cela se passa sans que le Roy n’eut une grande emotion. Il se trouva tres mal. L’on fit sortir le monde de la chambre, à l’exception des officiers de services, monsieur de Meaux et du père Dinet, qui firent une lecture spirituelle qui dura jusqu’à dix heures, que Sa Majesté s’endormit mais avec de grandes agitations d’esprit et du corps. Toute cette journée ce passa tres mal ainsy que les jours precedans, en telle façon que l’on crut que le Roy n’iroit pas loin, ce qui dura ainsy jusqu’au samedy 9e may au soir.
Le dimanche 10e may, le Roy se trouva plus mal cette nuit, etant tombée comme en letargie ainsy qu’il avoit eue les jours predecents, ayant eu des inquietudes continuelles avec des grandes foiblesses qui luy prenoient tres souvent et ne voulant absolument plus prendre aucuns alimens. Les medecins desesperent alors de la maladie du Roy et prirent la resolution de luy faire recevoir l’extreme [f. 197v] onction, de peur qu’il ne survint quelqu’accident nouveau.
Monsieur de Souvray envoya tout aussytost Dubois, valet de chambre, avertir la Reyne et luy dire qu’il falloit qu’elle passa dans le cabinet du Roy, à cause de la grande foule de monde que le bruit de la prochaine mort du Roy avoit attiré. A cette nouvelle, la Reyne accourut incontinent et passa seule par la salle des gardes avec messieurs ses enfans, accompagnées de leurs gouvernantes, portées par les huissiers de la chambre, de peur que l’on ne les blessât dans la presse qui etoit tres grandes. On les fit entrer par le cabinet mais la Reyne ayant accourut devant, n’ayant voulu attendre personne, etoit demeurée seule dans la presse, criant : Faites moy place, s’il vous plaist, Messieurs. A ces paroles, monsieur le duc d’Usez, son chevalier d’honneur, la joignit, la fit passer avec bien de la peine dans la chambre, fut droit au lit du Roy qu’elle embrassa en retenant ses larmes le mieux qu’elle pouvoit pour ne le pas affliger. Pendant cela, monsieur de Meaux et le père Dinet preparerent tout ce qu’il falloit pour luy faire recevoir le saint sacrement de l’extrem onction, que Sa Majesé reçut avec une devotion toute particuliere, repondant mesme à toutes les prieres que l’on a coutume de dire, se decouvrant elle même les endroits où il falloit mettre les saintes huiles, faisant des elevations de cœur en levant les yeux au ciel, disant : Seigneur, que votre volonté soit faite, en presence de monsieur de Vantadour, chanoine de Notre Dame de Paris, personne d’une tres grande pieté qui venoit voir le Roy tres souvent, exhortant Sa Majesté d’avoir confiance en la misericorde de Notre Seigneur J. C. Il se retira les larmes aux yeux. Le reste du jour se passa dans une tres grande tristesse. Sur le soir, le Roy eut un vomissement fort violent jusqu’à dix heures, [f. 198] qu’il s’assoupit pour un peu de temps.
Le lundy 11e may, Sa Majesté se trouva fort affoiblye, la fievre luy avoit augmentée tres fort ces deux jours de plus en plus. On luy donnoit un peu de gellée fondue dans un verre courbé par le bout qu’on luy mettoit dans la bouche sans luy lever la teste pour luy humecter la poitrine. Tout son corps estoit si affoibli et si douloureux et decharné qu’on ne pouvoit le toucher sans luy faire beaucoup de mal. Sur le midy, le Roy demanda au sieur Bontemps sir la Reyne etoit chez elle. Le sieur Bontemps luy ayant repondu qu’elle estoit à la messe, il luy dit d’aller luy dire qu’apres la messe elle luy amenat messieurs ses enfans, qu’il vouloit leur donner sa derniere benediction. On ne peut pas douter l’affliction où estoit cette princesse. Elle amenat aussytost monsieur le Dauphin avec monsieur le duc d’Anjou. Ses enfans etoient tous consternez de voie le Roy leur père en cet etat, ne pouvant exprimer leur douleur que par leur larmes. C’est en cet endroit que l’on doit admirer la constance et la fermeté du Roy, en leur donnant sa benediction leur disant : Mes chers enfans, je prie le Seigneur qu’il vous benisse et qu’il vout ait en sa sainte garde, qu’il vous fasse la grace de vivre en bons princes chretiens, qu’ils eussent toujours beaucoup de respect et d’amité pour la Reyne leur mere. Ces paroles toucherent si fort ses deux enfans qu’il se mirent à pleurer et à gemir, de manière que le Roy fut obligé de faire signe de sa main de les oster de sa veue. La douleur qu’il avoit de les voir si touchées l’empescherent de pouvoir leur parler davantage. Sur le soir, S. M. demanda au père Dinet où etoit M. Bouvard, son premier medecin, qu’il ne voyoit point. Luy ayant repondu : Sire, il n’ose parroitre devant Votre Majesté de peur de luy deplaire. Ensuite, le Roy le fit venir et luy dit : M. Bouvard, je vous pardonne de bon cœur, je suis tres faché de vous avoir peu donner quelque chagrin pendant ma maladie, en luy donnant sa main à baiser. Ensuite, on fit [f. 198v] prendre un petit bouillon au Roy, qui etoit tres foible. Il s’endormit la bouche tres ouverte et les yeux un peu de travers. Alors arriva monsieur le Dauphin et monsieur le duc d’Anjou, accompagnez de leurs gouvernantes et de messieurs de Vendosme et de Vivonne, lequel demanda à M. le Dauphin sy il avoit bien remarqué la posture qu’avoit le Roy qui dormoit pour s’en ressouvenir quelque jour. Monsieur le Dauphin luy répondit en soupirant, les larmes aux yeux, qu’il l’avoit bien remarqué et que son bon papa avoit la bouche un peu de travers et l’œil gauche plus tourné que le droit. M. de Vivonne fut fort surpris de cette remarque, aussy bien que M. de Vendosme et madam de Lansac, sa gouvernante, qui luy dit : Monsieur, n’en parlez plus, car cela l’affligeroit trop. On le remena dans son appartement avec peine, ne voulant point sortir de la chambre du Roy. Dans ce temps, Sa Majesté ayant apperceu monsieur le Prince, à qui il dit : Mon cousin, pendant mon sommeil, j’ay revé que monsieur le duc d’Anguien, votre fils, etoit venu aux mains avec les ennemis, que le combat avoit eté tres rude et tres opiniatre, que la victoire avoit eté longtemps balancée et que cependant elle nous estoit demeurée avec le champ de bataille. Monsieur le Prince luy repondit que cela pouvoit bien arriver. En effet, elle arriva le 19e may ensuivant, que la bataille de Rocroy se donna et fut gagnée sur les Esoagnols et sur les Flamans par monsieur le duc d’Enguien.
Le mardy 12e may, le Roy se trouva tres mal. A son reveil, les medecins luy taterent le poulx. L’ayant trouvé tres foible, apprehendant que ce ne fut le froid de la mort. La Reyne voulut passer la nuit aupres du Roy son cher mary mais monsieur de Souvray, la voyant saisie de douleur, la pria de ne point veiller, et luy dit qu’il luy feroit souvent scavoir des nouvelles de Sa Majesté. Ainsy elle se [f. 199] laissa gagner par ses raisons. Il la conduisit à son appartement éclairée par Antoine et Tiffaine, garçons de la chambre, mais sur les deux heures apres minuit la Reyne, estant tres inquiete de scavoir l’estat où le Roy estoit, elle envoya à monsieur Bontemps, premier valet de chambre de Sa Majesté de quartier, mademoiselle Fillandre, sa premiere femme de chambre, pour en estre informée. S’etant tous deux approchés du lit du Roy, l’ayant entendu remuser, en tirant son rideau, accompagné de mademoiselle Fillandre, luy dit : Sire, la Reyne envoye scavoir des nouvelles de Votre Majesté avant que de s’endormir pour en etre informée. Le Roy se retourna et luy dit : Vous direz à la Reyne : comme un homme qui mourra bientost, puisque c’est la volonté de Dieu. La damoiselle Fillandre alla rendre réponce à la Reyne, mais elle ne la rendit pas telle qu’elle étoit, crainte de luy redoubler ses douleurs. Toute cette journée se passa avec de grandes appréhensions de la mort prochaine du Roy.
Le mercredy 13e may, le Roy fut le marin comme desesperé des medecins, qui ne scavoient plus de remedes à luy faire pour le soulager dans ses grandes douleurs qui augmentoient dans toutes les parties de son corps, car il ne pouvoit plus rien prendre qu’avec peine. On luy presenta un bouillon, qu’il prit un peu par complaisance, à la priere de la Reyne et de ses officiers, qui estoient tres consternez de voir le Roy leur maitre qui alloit finir dans peu sa vie et son regne. Sur les dix heurs du matin, on luy fit prendre une portion cordiale que la Reyne elle-même luy donna, ce qu’il voulut bien prendre à sa consideration, afin que cette portion luy peu fortifier l’estomach, mais le Roy se trouva dans une si grande deffaillance de toutes les parties de son corps, dont les meaux s’augmentoient si fort qu’on ne croyoit pas que Sa Majesté deus passer la journée. Apres estre un peu revenue de cette deffaillance, [f. 199v] ou pour mieux dire de cette evanouissement, on lui presenta un bouillon qu’elle refusa absolument, disant : Mes amis, laissez moy mourir en repos. Dans ce temps arriva monsieur le Dauphin avec monsieur son frere, furent dans la gallerie du Roy avec leurs gouvernantes. Le sieur Dupont, huissier de la chambre, qui portoit monseigneur le Dauphin, luy dit par forme de conversation : Monseigneur, si Dieu disposoit du Roy vostre bon papa, voudriez vous bien estre Roy à sa place. Ce petit prince repondit, les larmes aux yeux : Non, je ne veux pas que mon bon papa meure, car, s’il mourroit, je me jetterois dans le fossé du château. Cette reponse surprit bien toute la compagnie, ne pouvant exprimer sa douleur que par cette action. Cela fit dire à madame de Lansac, sa gouvernante : Monsieur, il ne faut plus luy en parler, il me l’a aussy dit deux fois, et si par malheur il s’etoit trouvé seul, il auroit donné de la peine. Elle ordonna qu’on ne le quitta plus et qu’on le tint toujours par les cordons de sa robe. Peu de temps apres, le Roy sommeilla jusques sur les six heures du soir, qu’il demanda à la Reyne, qui estoit dans son appartement, pour qu’elle luy amena messieurs ses enfans, leur voulant encore donner sa derniere benediction. Estans arrivés au chevet du lit du Roy, s’estans jettés à genoux, le Roy leur donna sa benediction avec ses sentimens d’une ame aussy veritablement chretienne que la sienne, et leur fit une exhortation pleine de tendresse en presence des princes et princesses du sang et de toute la cour. Sur le soir, Sa Majesté voulant estre seule avec les eveques de Meaux, de Lizieux, les peres Dinet, de Vantadour et Vincent, qui voyoient que le Roy diminuoit toujours, l’exhortant à combatre pour l’eternité. En autre, le père Dinet luy fit un discours fort consolent à peu pres en ces termes : Sire, les souffrances et les maladies doivent estre regardées par les chretiens comme autant de faveurs de la [f. 200] misericorde de Dieu, par lesquelles il purifie les eleus dans le temps pour les rendre dignes de l’eternité. Votre Majesté ayant souffert avec autant de patience les douleurs d’une aussy longue maladie, n’a t elle pas lieu de tout esperer de cette misericorde qui ne l’a frappé icy bas que pour la detacher du monde, luy decouvrir le neant du monde, et la preparer à quitter genereusement la vie et une couronne perissable pour en acquerir une immortelle. Ce sont là, Sire, les desseins de Dieu sur Votre Majesté, qui a voulu luy epargner par de longues souffrances les peines qu’il faudroit endurer dans le purgatoire pour se purifier de ses fautes avant que de pouvoir entrer dans le ciel. Voilà, Sire, quelle doit estre l’esperance et la consolation que doit avoir Votre Majesté. Laquelle luy répondit d’un ton ferme : Mon père, je m’estimerois bien heureux si le Seigneur ne me laissoit qu’un siecle d’années en purgatoires. Je croirois qu’il me feroit une grande grace. Ce discours fut interrompu par la Reyne, qui arriva dans ce moment. Elle ne bougeoit jour et nuit du chevet du lit du Roy, et n’en sortoit que lorsqu’il falloit vuider le bassin qu’il avoit toujours sous luy, et mesme elle vouloit y demeurer quoyqu’il en sortit des exhalaisons assez mauvaises, ce qu’elle souffroit avec une patience incroyable, le Roy etant souvent obligé de la faire sortir en luy disant : Madame, je vous prie de passer dans mon cabinet tandis que l’on me changera car il sent mauvais pres de mon lit, ce qui obligea Dubois, valet de chambre, de prendre la liberté de luy presenter une petite bouteille d’essence de jassemin qu’elle accepta en le remerciant. Sur le minuit, le Roy se trouva tres mal, demandant souvent l’heure qu’il etoit et s’il seroit bientost jour. La Reyne etoit demeurée dans un fauteuil dans le cabinet du Roy, n’ayant pas voulu s’en aller chez elle, ce qui obligea monsieur de Beaufort et monseur de Souvray, qui se reposoient sur un canapée, voyant cette princesse si fatiguée et outrée [f. v] de douleur, d’aller se reposer dans son appartement, ce qu’elle fit en les priant de luy faire scavoir des nouvelles du Roy tres souvent.
Sur les six heures du matin due jour du mois de may, feste de l’Assencion de Notre Seigneur, le Roy appella le sieur Courrat, l’un de ses medecins ordinaire, luy dit : Monsieur, tirez moy le bras que j’ai hors du lit sans luy dire pourquoy, ce que fit le sieur Courret pour le contenter, et luy remit dans le lit. Ensuite le Roy se tourna vers les medecins et leur dit : Messieurs, croyez vous que je puisse aller jusqu’à demain, je serois bien aise d’y aller sy c’etoit la volonté de Dieu, le vendredy m’a esté bien souvent heureux, ayant remarqué que j’y ai gagné plusieurs victoires. Les medecins luy ayant dit qu’ils n’en n’estoient pas assurées, ils le considererent de tous costez et, l’ayant trouvé en tres mauvais etat, ils dirent que, si son redoublement le prenoit bien violemment, il y auroit à craindre qu’il n’y peut resister, n’ayant pas assez de force pour pouvoir le supporter.
Dans ce temps, Sa Majesté ordonna qu’on ouvrit les rideaux de son lit et les fenetres de sa chambre. On s’apperceut aussytost que sa veue etoit egarée, ce qui fit croire que la nature deffailloit. Le Roy demenda la messe, où il ne se trouva que peu de monde, parce que l’on la dit plus matin que coutume. Ce fut là qu’on remarqua sa grande resignation à la volonté du Seigneur. Apres la messe, Elle fit faire la lecture par le sieur Lucas dans la vie de Jesus Christ traduite en françois par le père Bernardin de Gevres de Montreuil. Pendant cette lecture, le Roy s’asoupit. S’estant trouvé tres fatigué et foible quand il fut revenu de ce sommeil, il y arriva une toux tres considerable. On luy donna du petit lait couppé pour [f. 201] luy pouvoir adoucir, remede tres inutil à ce mal qu’il prit avec bien de la peine, meme à la priere de la Reyne et de ses officiers, ayant pensé meme en estre suffloqué, car etant aussy dans une posture contrainte à cause qu’on luy avoit levé la teste pour le prendre. Ayant perdu l’haleine, comme s’il avoit eté evanoui, et auroit rendu l’esprit si on ne l’avoit pas remis au plustost. M. Boubard luy ayant taté le poux, luy dit, la larme à l’œil : Je crois, Sire, que ce sera bientost que Dieu delivrera Votre Majesté des peines de ce monde car on ne vous trouve plus guere de poulx. A ces paroles, le Roy dit sans s’emouvoir : Mon Dieu, faite moy misericorde, les yeux elevés vers le ciel, haussant la voix : Seigneur, que votre volonté soit faite, je suis prêt à souffrir pour l’amour de vous et pour la remission de mes pechez, et, se tournant ensuite vers messieurs de Meaux, de Lizieux, de Vantadour, le pere Dinet et d’autres ecclesiastiques qui estoient presens, leurs dit : Messieurs, je vous prie de ne me point abandonner dans cette occasion où il y va de mon salut eternel. La Reyne, qui etoit dans le cabinet, tres espleurée, estant venue, elle se jetta sur le lit du Roy en l’embrassant, les larmes aux yeux, si tendrement qu’on fut obligé de l’aracher de force, que monsieur de Souvray l’emmena dans son appartement, en faisant des cris qu’on entendoit de tous les cotez du château. Le Roy, luy ayant demandé pardon des chagrins qu’il avoit pu luy causer, continua ses adieux à ses enfans, aux princes et princesses du sang et ministres d’Etat, aux officiers de sa chambre, de sa garde robbe, de la bouche, du gobelet, et autres de sa Maison qui se trouverent presens, leur reiterant qu’il etoit faché de leur avoir pas fait autant de bien qu’ils en meritoient pour les bons services qu’ils luy avoient rendus, dont il etoit tres content, mais ce qui peut servir d’exemple aux roys, princes et grands seigneurs de ne pas attendre à la mort à [f. 201v] recompenser leurs officiers et domestiques, de n’en pas laisser à d’autres la commission qui fort souvent ne se mettent guere en peine d’efectuer leurs volontés. Ensuite, le Roy tira hors du lit sa main qu’il leur donna à baiser les uns apres les autres, la mouillant de leurs larmes. Sa Majesté fut si sensible à leurs peines qu’il retira sa main pour ne les plus voir. En fut advertir la Reyne, qui estoit dans son appartement, accablée de douleur. Elle amena messieurs ses enfans, que le Roy demanda à voir encore une fois. Sa Majesté leur recommanda plusieurs choses sur leur religion et à la Reyne d’avoir bien soin de l’education de ses enfans, meme aux princes d’avoir bien du repect et d’amitié pour la Reyne et pour ses enfans. Le Roy ordonna de les remener dans leur appar

Quittance donnée par le concierge du château de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Sachent tous que je Le Galoys de Guiry, escuier, concierge du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de honnorable homme et saige Guillaume Ame, receveur de Paris, la somme de onze livres huit solz parisis qui deubz m’estoyent a cause des gaiges de mon dit office pour les termes de la Chandelleur IIIIxx et XVI et Ascension IIIIxx et dix sept dernier passés, de laquelle somme de XI l. VIII s. p. je me tieng pout content et en quitte led. receveur et tous autres. Donné soubz mon seel le premier jour de decembre l’an mil CCC IIIIxx et dix sept. »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Garmin, ce dimanche 15e avril 1663
Monsieur,
Madamme Villedot la mer est morte, ce quy est causse que les sieurs Villedot ne peuvent estre ycy demin, et comme il n’y aura personne, je ne partiray pas aujourd’huy de Saint Garmin, afin de donner ordre partour.
Tous les logement que nous avons commencé sc’avance beaucoup, mais il n’y a encor rien d’achevez entieremnt. Il y a bien à chacun logement quelque chosse de finy, mais se seroit vous air un destail quy vous pouroit estre ennuyeux. Quant il y aura un apartement entierrement finy, je vous en donneray avis.
Le fer à cheval qui descendoit du château dans la premiere terrasse est quassy tout desmoly et les voultes aussy quy portoient led. perron.
La fondation du gros mur pour revestire le jardin en parterre que faict monsieur Le Noste à la place du plans des preniers n’est pas encor tout à faict fouillée, et je ne scay quand on trouvera la bonne terres pour la bonne fontation. C’est à quoy je prendrai garde que elle soit bien fondé.
Et aussy que l’on la remplisse de bons mattereaux car ceux de ce pays cy ne sont pas tous bons et je vois desja que l’on ne prend pas grande precaution à les bien choissire, ins au contrere. J’auray l’honneur de vous en n’entretenire.
Comme aussy pour de la pierre que l’on prend dans l’isle de Neully et aux environs.
Monsieur Le Noste a fort advancé son parterre en terrasse. Il y en a les deux tierre d’esplany, pres à planté, et un tierre planté de buis et gason.
Je suis, Monsieur, vostre tres heuble et tres obeissant serviteur.
Levau le jeune »

Paiements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le compte des dépenses des métiers de l’Hôtel du roi

« [tablette 1 recto]
[Vinum]
[…]
Item, jovis post octabas S. Johannis [2 juillet 1282], apud Sanctum Germanum : [160 l.]
per Marcellum
[…]
[Item, mar]tis post S. Martinum estivalem [7 juillet 1282] apud Sanctum Germanum : 160 l.
per Marcellum
Item, pro Johanne Poucin : 73 l. 11 s. 10 d.
ad mutuum ipsius Johannis in qu[intis tabu]lis
[…]
Item, martis in crastino S. Clementis [24 novembre 1282] apud S. Germanum : 80 l.
per Marcellum
Item, sabbato ante S. Andream [28 novembre 1282], apud S. Germanum : 160 l.
per Marcellum
[…]
[tablette 1 verso]
Item, Hebertus, lune post Can[delosam] [7 février 1284] apud Sanctum Germanum : 100 l.
per Marcellum
Item, Herbertus, mercurii in octabis Candelose [9 février 1284] : 100 l.
per Marcellum
Item, de guarnisionibus [Johann]is de Ays : 16 l.
[…]
Item, dominica post octabas [Candelose] [13 février 1284] apud [Sanctum Ger]manum : 200 l.
per Marcellum
[…]
[Coquina]
[…]
[tablette 2 verso]
Item, sabbato ante S. Clementem [14 novembre 1282], apud Sanctum Germanum : 240 l.
per Marcellum
[…]
Item, jovis ante S. Andream [26 novembre 1282], apud Sanctum Germanum : 240 l.
per Marcellum
[…]
[tablette 3 verso]
Item, lune post Candelosam [7 février 1284], apud Sanctum Germanum : 300 l.
per Marcellum
[…]
Item, veneris post octabas Candel. [11 février 1284], apud Sanctum Germanum : 256 l. 14 s. 11 d.
cum misiis et roba O.S. vadiis Candel. et dono Stephani Hermeri de via Tholose
Item, dominica post octabas Candel. [13 février 1284], apud Sanctum Germanum : 200 l.
per Marcellum
[…]
Item, lune post octabas Pasche [17 avril 1284], apud Sanctum Germanum : 300 l.
per Marcellum
Item, dominica in festo sancti Georgii [23 avril 1284], apud Sanctum Germanum : 260 l.
per Marcellum
Item, mercurii sequenti [26 avril 1284], ibidem : 160 l.
per Marcellum
Item, veneris sequenti [28 avril 1284], ibidem : 160 l.
per Marcellum
[…]
[tablette 4 recto]
Item, sabbato post S. Bartholomeum [26 août 1284], apud Sanctum Germanum : 200 l.
per Marcellum
Item, dominica [sequenti] [27 août 1284], ibidem : 500 l.
per Marcellum
[…]
Item, dominica post festum b. Egidii et Lupi [3 septembre 1284], apud Sanctum Germanum in Laya : 160 l.
per Martinum
[…]
Item, dominica post Nat. b. Marie [10 septembre 1284], apud Sanctum Germanum : 180 l.
per Marcellum
[…]
Item, jovis in Exaltatione s. Crucis [14 septembre 1284], [apud Sanctum] Germanum : 300 l.
per Marcellum, me existente ad compotum Johannis d’Ays
Item, lune sequenti [18 septembre 1284], ibidem : [400 l.]
per Marcellum
[…]
[tablette 5 recto]
[Cera]
[…]
Item, lune in festo s. Clementis [23 novembre 1282], apud Sanctum Germanum : 300 l.
per Marcellum
[…]
[tablette 5 verso]
Item, lune post Candelosam [7 février 1284], apud Sanctum Germanum, Nicholaus : 84 l. 2 s. 0 d.
per Marcellum, cum misiis O.S. preteritorum
Item, per Nicholaus de Pontisara, a Templo per litteram factam apud Sanctum Germanum, veneris post octabas Candelose [11 février 1284] : 400 l.
[…]
Mercurii post Nat. b. Marie [13 septembre 1284], apud Sanctum Germanum, Nicholaus : 372 l. 5 s. 10 d.
cum misiis Ascen. Preterite et expensis obitus Meleduni revocatis per Marcellum
[…]
[tablette 7 recto]
[Avena]
[…]
Item, jovis ante S. Andream [26 novembre 1282], apud Sanctum Germanum : 180 l.
per Marcellum, Dyonisius scutifer
[…]
[tablette 7 verso]
Item, Johannes de Castellario, lune post Candelosam [7 février 1284], apud Sanctum Germanum : 200 l.
per Marcellum
[…]
Item, sabbato post octabas Candelose [12 février 1284], apud Sanctum Germanum : 240 l.
per Marcellum
[…]
Item, mercurii post octabas Pasche [19 avril 1284], apud Sanctum Germanum : 240 l.
per Marcellum
Item, Dyonisius et Johannes Catus, dominica post S. Marcum [30 avril 1284], ibidem : 240 l.
per Marcellum
[…]
[tablette 8 recto]
Item, dominica post S. Bartholomuem [27 août 1284], apud Sanctum Germanum : 100 l.
per Marcellum
[…]
Dominica post festum s. Egidii [3 septembre 1284], apud Sanctum Germanum : 100 l.
per Martinum – habuit Dionisius et Johannes Ca[tus]
[…]
Mercurii post N. b. Marie [13 septembre 1284], apud Sanctum Germanum, Johannes de Castellario : 200 l.
per Marcellum
[…]
Item, Johannes de Castellario, martis [ante S. Math]eum [19 septembre 1284], [apud S]anctum Germanum : 200 l.
per Marcellum
Item, veneris in crastino S. Mathei [22 septembre 1284], [apud Sanctum] Germanum, Rogerus cum clericis : 100 l.
per Marcellum
[…]
[tablette 9 verso]
[Forraria]
[…]
Item, Guillotus nepos magistri Roberti, jovis ante S. Andream [26 novembre 1282], apud Sanctum Germanum : 60 l.
per Marcellum
[…]
Item, veneris post octabas Candelose [12 février 1283], apud Sanctum Germanum : 100 l.
per Marcellum et magistrum Michaelem
[…]
[tablette 10 recto]
Item, veneris post octabas Candelose [11 février 1284], apud Sanctum Germanum, Guillelmus de Pontisara et clericus : 100 l.
per Marcellum
[…]
Item, lune post octabas Candelose [14 février 1284], apud Sanctum Germanum : 100 l.
per Marcellum
[…]
Item, Jacobus clericus, jovis post octabas Pasche [20 avril 1284], apud Sanctum Germanum : 100 l.
per Marcellum
Item, dominica post S. Marcum [30 avril 1284], ibidem : 100 l.
per Marcellum »

Lettre de Marie de Médicis concernant le sevrage de sa fille à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay veu ce que vous m’escriviez par vostre lettre du doubte où vous estes de sevrer presentement ma fille et des considerations pour lesquelles vous pensez estre à propos de retarder encores, avec l’advis que vous en avez pris de ma sage femme. Je croy que vous aurez aussi pris pour cet effect celuy de mons. Hereouard. J’ay le tout communicqué à messieurs de La Riviere et du Laurens, et par leur oppinion je vous diray que je trouve bon que vous attendiez à la faire, savoir jusques à Pasques, si entre cy et là il n’arrive chose qui donne subject de changer cette resolution. Partant, vous direz à sa norrice qu’elle continue à faire [f. 230] son devoir jusques à ce temps là, et me manderez toutes nouvelles par ce porteur de mon fils, de mad. fille et de nos autres enfans. Sur ce je prie Dieu etc. »

Département des Manuscrits

Tirant ses origines de la bibliothèque des rois de France, le département des Manuscrits conserve la plus importante collection au monde de manuscrits médiévaux, modernes et contemporains. Elle comprend de nombreuses copies anciennes, unica, textes scientifiques, manuscrits décorés et à peintures. Enrichies par des dons d’auteurs, d’hommes politiques ou d’universitaires, par des mécénats ou des achats, les collections sont encyclopédiques : chansons de geste, religions d’Orient et d’Occident, histoire moderne et contemporaine, manuscrits littéraires...
Les collections de manuscrits originaux sont complétées par des livres et revues en toutes langues, des microformes et des fac-similés. La salle de lecture est ouverte aux lecteurs de la Bibliothèque de recherche ; la consultation de certains manuscrits doit faire l'objet d'une autorisation spéciale.

Les collections du département des Manuscrits sont encyclopédiques : chansons de geste, romans arthuriens, langues romanes, littératures orientales, religions d’Orient et d’Occident, histoire ancienne, histoire des sciences, les manuscrits littéraires : Pascal, Diderot, Apollinaire, Proust, Colette, Sartre etc. Le « cabinet des titres » constitue avec les armoriaux les principales ressources en généalogie.

La collection des manuscrits comprend un nombre très élevé de copies anciennes, d'unica, de textes scientifiques, de manuscrits décorés et de manuscrits à peintures ainsi que des manuscrits sur une grande variété de supports et de formes (xylographes, estampages notamment).

Fonds français

Français

Le fonds français a été créé en 1860, date à laquelle a été instaurée la distinction des manuscrits par langue. Il a été composé par la réunion de quatre séries. Il est maintenant clos.
1ère série : Français 1 à Français 6170
Provenance : ancien Fonds français.
Nombre de volumes : 6170 volumes.
Origines : manuscrits français entrés à la bibliothèque du roi de la fin du XVème siècle jusqu’au milieu du XVIIIème siècle. Contrairement aux manuscrits orientaux, latins ou grecs de l’Ancien fonds, ces manuscrits n’avaient pas été recotés en 1740.
Nature des manuscrits : les volumes Français 1 à 2595 sont des manuscrits à caractère littéraire, les volumes Français 2596 à 2810 des manuscrits à caractère historique.
Anciens inventaires : NAF 5411 « Catalogue des manuscrits français, italiens, espagnols et en autres langues modernes de la Bibliothèque royale. Ancien fonds. Copié en 1835 et 1836… sur le Catalogue général dressé en 1729 et 1730. »Concordance entre les cotes de l’Ancien fonds et les cotes actuelles : volume consultable dans la salle de lecture, sous la cote « bureau 73 ».
Répartition par formats :
1-151 : in-folio maximo
152-396 : in-folio magno
397-895 : in-folio mediocri
896-1752 : in-folio parvo
1753-2430 : in-4°
2431-2595 : in-8°
2596-2810 : in-folio magno
2811-4929 : in-folio mediocri
4930-5689 : in-folio parvo
5690-6170 : in-4°

2ème série : Français 6171 à Français 15369
Provenance : ancien Supplément français.
Nombre de volumes : 9199 volumes.
Origines : le Supplément français a été créé vers 1820, comme le Supplément grec et le Supplément latin. Ils contenaient des manuscrits entrés à la bibliothèque du milieu du XVIIIème siècle jusqu’en 1862. Le noyau de ces suppléments était composé par les manuscrits de l’Ancien supplément. L’Ancien supplément était un fonds hétéroclite, ne respectant pas la distinction par langues. Il avait été constitué eau début du XIXème siècle par François-Jean-Gabriel La Porte du Theil, à partir d’un fonds de nouvelles acquisitions (achats et dons) ouvert après 1744, nouvelles acquisitions entrées en dehors des fonds régulièrement constitués.
Le Supplément français contenait des manuscrits français et en langues modernes.
Anciens inventaires de l’Ancien supplément :
NAF 5415 : « Catalogue de manuscrits français et en langues modernes, qui semblent avoir formé le noyau du Supplément français des manuscrits de la Bibliothèque du Roi. Il est intitulé : "Manuscrits de différentes acquisitions et en différentes langues. Aoust 1756."
NAF 5427 à 5431 : La Porte du Theil, 5 volumes manuscrits (voir Delisle, tome II, p. 284). Numéros 1 à 1374 (complétés par des lettres et des chiffres, par exemple : 430 CC 1).Anciens inventaires du Supplément français :
NAF 5426 : « Catalogue de manuscrits des Suppléments grec, latin, français et en langues modernes de la Bibliothèque nationale. (1063 numéros). »
NAF 5493 à 5521 : catalogue du Suppl. fr. dans la série NAF 5447-5530 : « Catalogues des manuscrits de la Bibliothèque royale ».
Concordance entre les cotes du Supplément français et des cotes actuelles : volume consultable dans la salle de lecture, sous la cote « bureau 73 » ; Catalogue des manuscrits français 13091 à 15369.
Répartition par formats :
6171-6257 : Très-grand format
6258-9560 : Grand format
9561-13090 : Moyen format
13091-15369 : Petit format

3ème série : Français 15370 à Français 20064
Provenance : ancien Saint-Germain français.
Nombre de volumes : 4695 volumes.
Origines : ensemble formé en 1865 par la réunion de tous les manuscrits français venus de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Répartition par formats :
15370-15390 : Très-grand format
15391-1705/8 : Grand format
17059-19232 : Moyen format
19233-20064 : Petit format

4ème série : Français 20065 à Français 33264
Provenance : anciens petits fonds français.
Nombre de volumes : 14000 volumes.
Origines : ensemble constitué en 1868 par la réunion des manuscrits français qui faisaient partie de petits fonds ou de collections, dont la liste est donnée par Léopold Delisle, avec le nombre respectif de volumes, dans Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, tome II, p. 330.
Nature des manuscrits Français 26485 à Français 33264 : Les manuscrits Français 26485 à Français 33264 constituent les volumes du Cabinet des titres. Ils sont répartis en six séries de dossiers :
Pièces originales : Français 26485 à 29545
Dossiers bleus : Français 29546 à Français 30229
Carrés de d’Hozier : Français 30220 à Français 30881
Cabinet de d’Hozier : Français 30882 à Français 31225
Nouveau d’Hozier : Français 31226 à Français 31562
Collection Chérin : Français 31563 à Français 31776.
Sous les numéros Français 31777 à Français 33264 ont été réunis les volumes reliés du Cabinet des titres (recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques).
Répartition par formats :
20065-20086 : Très-grand format
20087-22884 : Grand format
22885-24726 : Moyen format
24727-25696 : Petit format
25697-26484 : Grand format

Le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter les volumes imprimés qui ont servi à constituer le présent catalogue en ligne. Ceux-ci sont accessibles, en ligne aussi, sur le site de la BnF. Le descriptif ci-dessous donne la liste de ces volumes et leur contenu :
Série in-4°
ancien Fonds français
Tome I (1868), manuscrits Français 1 à Français 3130.
Tome II (1874), manuscrits Français 3131 à Français 3766
Tome III (1881), manuscrits Français 3767 à Français 4586
Tome IV (1895), manuscrit Français 4587 à Français 5525
Tome V (1902), manuscrits français 5526 à Français 6170

Série in-8°
ancien Supplément français
Tome I (1895), manuscrits Français 6171 à Français 9560
Tome II (1896), manuscrits Français 9561 à Français 13090
Tome III (1896), manuscrits Français 13091 à Français 15369

ancien Saint-Germain français
Tome I (1898), manuscrits Français 15370 à Français 17058
Tome II (1900), manuscrits Français 17059 à Français 20064

anciens petits fonds français
Tome I (1898), manuscrits Français 20065 à Français 22884
Tome II (1902), manuscrits Français 22885 à Français 25696
Tome III (1897), manuscrits Français 25697 à Français 33264

(D'après la notice descriptive de la BnF : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc7296x/ca100)

Fonds français

Nouvelles acquisitions françaises

Le fonds des Nouvelles acquisitions françaises a été créé en 1862. Tous les manuscrits en langue française entrés après cette date y ont été enregistrés. Ce fonds est toujours ouvert.
Répartition par formats :
NAF 1-1449 : Moyen format
NAF 1450-1500 : Très-grand format
NAF 1501-2000 : Petit format
NAF 2001-4000 : Grand format
NAF 4001-5000 : Petit format
NAF 6501-7500 : Moyen format
NAF 7501-8500 : Petit format
NAF 8501-9900 : Grand format
NAF 9901-10000 : Très-grand format
De 1900 à 1964, deux séries de cotes ont coexisté, la tranche des 10000, réservée aux volumes de petit format, et celle des 20000, à ceux de grand format. Depuis 1965, tous les manuscrits sont cotés dans une série unique.

Le lecteur pourra, s'il le souhaite, consulter les volumes imprimés qui ont servi à constituer le présent catalogue en ligne. Ceux-ci sont accessibles, en ligne aussi, sur le site de la BnF.. Le descriptif ci-dessous donne la liste de ces volumes et leur contenu :
Tome I (1899), manuscrits NAF 1 à NAF 3060
Tome II (1900), manuscrits NAF 3061 à NAF 6500
Tome III (1900), manuscrits NAF 6501 à 10000
Tome IV (1918), manuscrits NAF 10001 à NAF 11353 et NAF 20001 à NAF 22811

Les notices des manuscrits des manuscrits NAF 11354 à NAF 13004 et NAF 22812 à NAF 24218 ont paru avec un index sommaire dans des numéros de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes :
Tome LXXVIII : NAF 11354 à NAF 11388 et NAF 22812 à NAF 22820
Tome LXXXII : NAF 11389 à NAF 11650 et NAF 22821 à NAF 22922
Tome LXXXV : NAF 11651 à NAF 11788 et NAF 22923 à NAF 23054
Tome LXXXIX : NAF 11789 à NAF 12034 et NAF 23055 à NAF 23286
Tome XCII : NAF 12035 à NAF 12279 et NAF 23287 à NAF 23648
Tome XCVI : NAF 12280 à NAF 12665 et NAF 23649 à NAF 23780
Tome CII : NAF 12666 à NAF 12871 et NAF 23781 à NAF 24098
Tome CVI : NAF 12842 à NAF 13004 et NAF 24099 à NAF 24218

Nouvelles acquisitions françaises 1946-1957. Paris : Bibliothèque nationale, 1967 : manuscrits NAF 13005 à NAF 14061 et NAF 24219 à NAF 25100
Nouvelles acquisitions françaises 1958-1971. Paris : Bibliothèque nationale, 1981 : manuscrits NAF 14062 à NAF 16427 et NAF 25101 à NAF 25245
Nouvelles acquisitions françaises 1972-1986. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1999 : manuscrits NAF 16428 à NAF 18755
Les Nouvelles acquisitions françaises ont par la suite été cataloguées dans des inventaires rédigés sur ordinateur, qui n'ont jamais fait l'objet d'un catalogue imprimé.

(D'après la notice descriptive de la BnF : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc7296x/ca101)

Fonds des Nouvelles acquisitions françaises

Cinq cents de Colbert

Recueils déjà constitués de façon homogène dans la bibliothèque de Colbert.

Regroupés en cinq cents volumes, d’où le nom de la collection, ces manuscrits originaux, copies et imprimés concernent les activités de Colbert en tant qu’homme d’état.
Ils consistent en actes, correspondances politiques et diplomatiques, inventaires, rapports et mémoires datables du XIIIe à la fin du XVIIe siècle et intéressent les sujets suivants: histoire de France et en particulier tout ce qui touche à la royauté, relations avec les autres pays, affaires religieuses, commerce et industrie, marine.

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ du duc d’Orléans de Saint-Germain-en-Laye

« Madame la marquise d’Ancre,
Comme je voy que la maladie de mon fils le duc d’Orleans continue tousjours, je fais aussi estat de l’envoyer à Paris pour le loger à mon hostel de Luxembourg. C’est pourquoy je vous ay despesché ce laquay expressement pour vous prier de donner ordre au plus tost que faire ce pourra à faire reparer et accommoder tout ce qui sera necessaire pour son logement et de ses officiers aud. lieu. Il faudra y apporter de la diligence car je suis en volonté de le faire transporter d’icy apres demain. Je vous diray cependant comme mond. fils s’estant hier [f. 248] trouvé plus mal qu’auparavant, je le fis seigner au soir tout tard, dont il se porte maintenant assez bien, ce qui me donne encores esperence de mieux. Je me recommande à vous et prie Dieu etc.
A Saint Germain, le XVe novembre 1611 »

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