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Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
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Récit par la reine Victoria de sa visite du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 119] We started at half-past eleven for the Forêt de Saint-Germain, with the whole party but Lord Clarendon, who could not go – we, with the Emperor and Vicky in our carriage. We drove from the garden door en poste through the park of Saint-Cloud. […]
We next came to Marly, or at leat to La Machine de Marly on the Seine, along which the road goes. It is very pretty, and there are many country houses here. At Marly another arch, and bouquets and an address presented. Soon after this we entered La Forêt de Saint-Germain, innumerable avenues, which at [p. 120] certain parts of the forest meet in a sort of cross, from which a great number of roads branch off up other avenues. This is very like the Forêt d’Eu, near Eu, which the poor King took us to, and was so fond and proud of, having lately bought it ! It was dreadfully dusty, the soil being very sandy (this is the case everywhere here, and makes it very healthy). The sun had came out, and altogether it became oppressive.
We arrived at about half-past one, or a little before, at La Muette, small rendez-vous de chasse with a few rooms in it, which were again all ready and prepared for us. […]
[p. 122] After luncheon, and talking together some little time, we went into the front room or hall, where we sat down, and I sketched a little and listened to the music, which was very pretty. The Emperor was very gay, and danced with the children. We left again about half-past three, drove along through the fine forest, and along the terrace of Saint-Germain, which commands a most beautiful and extensive view, and where we stopped for one moment to look at a sketch a man was making. We drove straight up to the old Palace of Saint-Germain used originally to live, and the early kings also had their residence. Mdlle de La Vallière lived here, and also our James II, who died here, and is buried in the church, which, however, we did not go to see. The palace has latterly been used as a barrack and a prison. We got out and went up to see it, particularly the rooms of James II and La Vallière. The Emperor has lately recovered the property, and intends to try and do something with it ; but he was much disgusted when he saw the state of ruin and filth in which it is.
From here we retunerd direct to Saint-Cloud, by quite another road, through Chatou. […]
[p. 153] Before I close the account of this ever memorable and delightful visit I will just add a few remarks about the principal Palaces, which ought to have been in the proper place, but which, from multitudinous interruptions, I omitted. […]
[p. 154] Versailles was an ancien hunting lodge, built by Louis XII. Louis XIV, when he left Saint-Germain (the ancient palace of the kings, and where Charles IX and Louis XIV were born, and Louis XIII died), built the splendid palace. »

Victoria

Lettre du roi concernant le séjour du dauphin, la petite vérole étant à Saint-Germain-en-Laye

« Au duc de Montausier
Beauzé, le 2 octobre 1673
Mon cousin,
J’ai reçu votre lettre du 30 de septembre et considéré toutes les choses que vous me représentez. Je ne puis approuver le dessein de mener mon fils à Vincennes ; car, encore que l’air y soit bon, jamais nous n’y avons été sans beaucoup de malades en cette saison, et les gens meme du lieu n’ont pas eté exceptés ; et quoique peut etre l’eau qui croupissoit alors dans les fossés contribuât à cela, et qu’à present ils sont secs, [p. 516] il ne peut avoir moins à craindre, l’épreuve ne m’en plait pas. Pour ce qui est de Saint Germain, la petite verole y etant, il n’y faut pas penser. Je desire seulement que vous en fassiez sortir tous ceux qui sont atteints de cette maladie, afin que dans quelque temps, apres avoir bien fait nettoyer et aerer les maisons qui en auront eté frappées, on y puisse retourner. Cependant comme je vois par votre lettre que le mal qui court à Versailles ne vient pas de l’infection de l’air, si vous jugez qu’en prenant aux portes et ailleurs les precautions qui se peuvent prendre en de pareilles rencontres, mon fils y puisse demeurer sans hasarder sa santé, je m’en remets à votre discretion et à votre affection ; mais en cas que vous n’y voyiez pas assez de sureté, je trouve bon que pour son sejour, jusqu’à ce que le peril de Saint Germain et de Versailles soit passé, vous choisissiez quelque maison de ces quartiers là, comme Ruel, ou telle autre que vous trouverez plus saine et plus agreable, et qui soit fermée de fossés. »

Louis XIV

Lettre d’Henri IV évoquant les bâtiments de Saint-Germain-en-Laye

« Mon Cousin,
J’escris à monsieur le chancellier qu’il face expedier l’edict de la suppression à la chambre des requestes à Thoulouse, encores qu’il n’a esté passé en mon conseil, car c’est chose que je veux estre faicte et qui servira de planche pour en faire autant aux autres parlemens, de quoy j’entends que mes subjects recevront soulagement, partant donnés ordre que mon intention soit suivie et qu’il n’y soit plus fait de difficulté. Cherelles m’a faict dire que vous ne luy avés faict offrir que douze cens escuz pour son voyage, au lieu de trois mille qu’il a verifié avoir touchez pour celuy qu’il fit du temps du feu Roy, et qu’il luy est impossible de se defrayer pour la dicte somme de douze cens escuz, au moyen de quoy je veux que vous luy en donniés jusques à deux mille et que vous les luy faciés delivrer incontient, affin qu’il ne retarde davantage son partement, car c’est chose que j’ay fort à cœur.
Je suis bien aise que vous ayés pourveu aux dix mil escuz de Geneve et à la monstre de tous nos gens de guerre, ainsy que vous m’avés escript par vostre lettre du XXVIIIe du mois passé, vous priant de vous souvenir de me mander des nouvelles des bastimens de Saint Germain au retour du voyage que vous me mandés y devoir bien tost y faire, et continuer à faire advancer, tant qu’il vous sera possible, les transports de terres de la galerie du Louvre afin que les maçons puissent besogner, estimant qu’ils donneront ordre cependant à leurs materiaux, de façons qu’ils advanceront bien la besogner quand la place sera nette des dictes terres. J’ay encore receu et veu la lettre que vous m’avés escripte le mesme jour pour response à la mienne portée par le courrier Fenot. J’escris à mon grand escuyer qu’il vous envoye le receveur de l’escurie avec Blondeau, pour vous rendre compte de l’assignation donnée pour faire les hocquetons des archers de ma garde, afin que, s’il y manque quelque chose, vous y pourvoyés, comme je vous en ay desja escript. Le tresorier des menus n’est point icy (quoyque vous luy ayés desjà commandé par deux fois, comme je l’ay bien sceu), ny personne pour luy qui paye les debris des logis où je loge, de façon que nous passons sans payer, qui est une grande honte. Envoyés le querir et donnés ordre qu’il s’acquitte mieux de son devoir.
Priant Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Espernay, le IIe jour de mars 1603.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant une visite de la marquise de Verneuil à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Je vous fais ce mot et vous depesche ce lacquais esprés pour vous dire que madame de Verneuil faict estat de s’en aller demain coucher à Sainct Germain en Laye, pour y voir ses enfans. Faites la loger au chasteau et les luy laissés voir. Elle ne verra point mon fils ny ma fille, si ce n’est par occasion, mais non par dessein. Envoyés mon fils le chevalier et ma fille de Vendosme la voir. Je luy ay escript pour ce dont vous me parlastes dernierement à Sainct Germain de la plainte que l’on vous avoit rapporté qu’elle faisoit de vous. Elle m’a mandé que cela n’estoit et qu’elle le vous diroit elle mesme et vous tesmoigneroit, par la bonne chere qu’elle vous feroit, le contraire. Faites la luy de mesmes, et me mandés des nouvelles de mes enfans.
Bonsoir, Madame de Monglat. Ce IIIIe janvier, à Paris.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant les travaux de ses différentes résidences

« Mon cousin,
Toutes mes autres lettres sont pour vous tesmoigner le contentement du service que vous avés faict à Dieu, à toute la Chrestienté et à moy particulierement en l’accommodement de l’affaire d’entre Sa Saincteté et les Venitiens. Ceste-cy particuliere est pour vous dire des nouvelles de mes bastimens et de mes jardins, et pour vous asseurer que je n’ay pas perdu le temps depuis vostre partement. A Paris, vous trouverés ma grande galerie qui va jusques aux Tuileries parachevée, la petite dorée et les tableaux mis dans les Tuileries ; un vivier et force belles fontaines, mes plans et mes jardins fort beaux ; la place Royale, qui est pres la porte Sainct Antoine, et les manufactures, des quatre parts, les trois faictes, et la quatriesme sera achevée l’année prochaine ; au bout du pont Neuf, une belle rue qui va jusques à la porte de Bussy faicte, et les maisons d’un costé et d’aultre, sinon faictes, du moins elles le seront avant la fin de l’année prochaine ; plus de deux ou trois mille ateliers qui travaillent çà et là pour l’embellissement de la ville, sy qu’il n’est pas croyable comme vous y trouverés du changement.
A Sainct Germain, je fais continuer ce que vous y avés veu commencer.
Icy, vous trouverés mon parc fermé, mon canal fort advancé, et plus de soixante mille arbres que j’ay faict planter ceste année dans ledit parc, par boqueteaux, presque tous repris, et avant cest hiver j’espere y planter plus de cinq ou six mille fruitiers. J’ay faict nettoyer et curer tous mes canaux, tant du jardin des canaux que aultres. Mes palissades sont fort belles. J’ay déjà trois aires de herons, qui me font esperer que puisqu’ils ont commencé, j’en auray force aultres dans ceste année. Ma basse court des cuisines sera plus de moitié faicte, et l’aqueduc que je fais faire pour conduire les eaux et les amener dans le château, faict de façon que j’en mettray par tous mes jardins où je voudray.
A Monceaux, les maçons hors du chasteau et qui travaillent à la basse court.
Somme toute, vous verrés à vostre arrivée que j’ay fort travaillé. Le canal qui mene de Briarre à la riviere du Loir ne sera encores parachevé ceste année, mais il le sera de bonne heure en la prochaine.
J’ay achevé ma diette, de laquelle je me trouve fort bien, Dieu mercy. Ma femme et mes enfans font de mesmes. Resolvés vous doresnavant des douze mois de l’année m’en donner les huict, et estre tout ce temps là aupres de moy. Aussy vous aimé je trop pour ne vous y avoir le plus que je pourray.
A Dieu, mon cousin. Ce IIIe may, à Fontainebleau.
Henry »

Henri IV

Lettre de Guy Patin concernant la mort du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le Roi defunt mourut à Saint Germain le jeudi, jour de l’Ascension, à deux heures trois quarts apres midi. Il fut ouvert le lendemain sur les dix heures du matin : on lui trouva le foie tout desseché, comme aussi etoit toute l’habitude du corps ; un abces crevé dans le mesentere de la largeur d’un fond de chapeau, avec quantité de pus epandu dans le caecum, colon et rectum, qui en étoient tous gangrenés. Le pus en etoit un peu verdatre et fort puant. Il avoit vidé quelques vers durant sa maladie ; on en trouve encore un grand dans son ventricule, avec cinq petits qui s’y etaient engendrés [p. 289] depuis peu par le lait, avec horrible quantité de sucre, qu’il a pris durant sa maladie, reclamantibus lice tac repugnantibus medicis, auxquels il n’a presque point cru en toute cette derniere maladie. Il avoit aussi les deux poumons adherents aux cotes, et un abces dans le gauche, avec beaucoup de serosité dans la poitrine. Voilà tout ce qui s’en est dit, et dont tout habile homme peut mourir. »

Lettre de Guy Patin mentionnant le retour du duc d’Orléans et du prince de Condé à Saint-Germain-en-Laye

« Messieurs le duc d’Orleans et prince de Condé ont eté ici deux ou trois jours, et puis s’en sont retournés à Saint Germain voir le Roi et la Reine. On dit qu’il y a une affaire secrete, negotium perambulans in tenebris. Il s’y apprete quelque grand et cruel orage, mais on ne sait pas encore sur la tete de qui il tombera. »

Lettre de Guy Patin concernant le retour à Paris d’une partie de la Cour établie à Saint-Germain-en-Laye

« Je vous dirai que, ce vendredi meme, M. le Prince arriva ici sur le soir, sans bruit et à petite compagnie, et des le lendemain, qui fut samedi, M. le duc d’Orléans, apres avoir couché ici deux nuits, s’en retourna à Saint Germain. M. le Prince s’en est aussi retourné à Saint Germain, apres avoir eté pareillement ici deux jours, et apres avoir bien reconnu qu’il est fort hai dans cette ville, pour le mal qu’il y a voulu faire à la defense d’un gros et pernicieux larron, qui meriteroit d’etre ecorché tout vif par la populace. Ce M. le Prince y est venu pour faire mine ; je ne sais si bientot il reviendra. Comme tous les esprits sont encore trop [p. 439] eschauffés et malcontents, je crois qu’il vaudroit mieux qu’il s’abstentat un peu et qu’il s’en allat plutot gagner quelque bataille ou prendre quelque ville en Flandre ou en Catalogne.
Toute la Cour est à Saint Germain. M. de Servien y est arrivé de Munster, qui a refusé la charge de surintendant des finances qu’on lui offre pour recompense, et notez que tous deux sont creatures mazarinesques, fort aimés et en grand credit. »

Lettre de Guy Patin concernant le siège de Paris par le roi établi à Saint-Germain-en-Laye

« Ceux qui decrient le parti de Paris en parlent avec passion et ignorance. C’est un mystere que peu de monde comprend : le parlement fait de son mieux et s’est fort bien defendu du siege mazarin, sur la parole que leur avait donnée M. le Prince, qui a tourné casaque. Les generaux ne vouloient que faire durer la guerre et faire entrer l’Espagnol en France. M. le Prince avoit un autre dessein, qui n’a pas reussi. Le siege de Paris ne lui servoit que de pretexte, car qu’est ce qu’il a fait ? Il a pris Meudon, Charenton, le Bourg de la Reine, et le tout sans canon. [p. 262] Il n’est mort personne de faim dans Paris, pas meme un mendiant. Pas un homme n’y a eté tué. Cinq mois durant, personne n’y a eté pendu ni fouetté. Le parlement et la ville sont demeuré dans le respect et le service du Roi, et comme la Reine et ceux de Saint Germain virent la grande union qui etoit dans Paris et les dangers dont ces emeutes nous menaçoient, on tint prudemment une conference à Saint Germain qui etablit la paix. Il y en a qui disent que le Mazarin ira dans la Flandre en qualité de generalissime pour quelque temps, mais il n’y a point d’apparence qu’il veuille quitter la Reine et qu’il ose si fort se fier à sa bonne fortune, qui le pourroit abandonner en ce cas là, vu qu’en son absence quelqu’un se pourroit presenter qui detromperoit la Reine, lui faisant connaitre comment ce pantalon de longue robe, ce comedien à rouge bonnet, est cause de tous nos maux et de la ruine de la France. »

Lettre de Guy Patin concernant la paix après le siège de Paris par le roi établi à Saint-Germain-en-Laye

« Il est ici mort [p. 500] un intendant des finances, nommé M. Charon, à la place duquel on a mis un Lyonnois, mais natif de Bale, nommé M. Hervart. Son affaire cependant n’est pas encore tout à fait conclue : la Reine y resiste et dit que sa conscience y repugne à cause de sa religion. On dit que le Mazarin le voudroit installer en cette charge pour le recompenser du grand service qu’il lui rendit durant notre guerre, en ce qu’il fit trouver et fournir presque sur le champ la somme de huit cent mille livres qui furent employées à debaucher la plupart des Allemands de l’armée de M. le marechal de Turenne qui venoit pour nous contre le Mazarin, lequel et tous les autres qui etoient à Saint Germain eurent si peur dudit marechal et de son armée que cela les fit penser tout de bon à traiter de la paix avec nous, et c’est ce qui engendra la conference de Rueil. Joint que d’autres tres puissantes causes les y obligeaient : 1° qu’ils n’avoient plus d’argent à Saint Germain et qu’ils ne savoient où en prendre à l’avenir, 2° ils voyoient l’Espagnol sur la frontiere, qui étoit tout pret d’entrer et de venir jusqu’ici.
Le 23e de novembre, à huit heures du soir, Mme de Beauvais, premiere femme de chambre de la Reine, fut disgraciée, et reçut commandement de se retirer de la Cour et de s’en aller en sa maison des champs. Cette disgrace est tant plus remarquable à la Cour que cette dame étoit une de celles qui y avoit le plus grand credit, laquelle couchoit dans la chambre de la Reine, et qui étoit la plus grande confidente de sa maitresse, et du Mazarin aussi. »

Patin, Guy

Lettre de Guy Patin mentionnant un séjour du roi et de la reine mère à Saint-Germain-en-Laye

« La Reine mere a de mauvaises nuits. Elle va neanmoins avec le Roi à Saint Germain. On dit aussi que ses douleurs s’accroissent, et qu’elles sont plus poignantes que de coutumes. […]
[p. 526] La Reine mere fut hier, ce 26 avril, saignée à Saint Germain pour diminuer la douleur et la fluxion de sa mamelle ; elle s’est ennuyée à Saint Cloud, aussi fait elle à Saint Germain ; on dit qu’elle se fera ramener au Bois de Vincennes. […]
[p. 527] Je viens d’apprendre que le Roi et les Reines quittent Saint Germain, et que toute la cour revient au Bois de Vincennes. »

Lettre de Guy Patin mentionnant un examen médical de la reine mère à Saint-Germain-en-Laye

« On parle aussi d’une grande consultation qui se doit faire à Saint Germain pour la Reine mere, savoir si on lui ouvrira la mamelle pour en tirer du pus et de la serosité maligne qui en consume la substance de jour à autre. On parle aussi d’un certain medecin nommé Chatelain que M. de Besons, intendant de justice, a ici envoyé de Frontignan ; on pretend qu’il guerit ces sortes de maladies et qu’il a de beaux secrets contre les maladies incurables. S’il ne promettoit rien, on ne le feroit pas venir de si loin. Ce sont des impostures. Le cancer ne se guerit point et ne se guerira jamais ; mais le monde veut etre trompé. Beatus vir qui intelligit, etc. »

Lettre de Guy Patin mentionnant un examen médical de la reine mère à Saint-Germain-en-Laye

« Le Roi a fait faire à Saint Germain une nouvelle consultation pour la Reine mere par quelques medecins de la cour, qui ont conclu qu’il n’y avoit rien à faire qu’à la purger, en attendant que le mal fut plus decouvert. […]
[p. 538] Il est survenu un gentilhomme qui venoit de Saint Germain, qui a rapporté que la Reine mere etoit tout autrement mieux qu’elle n’avoit eté depuis dix jours, c’est à dire moins mal. Je pense qu’il le faut entenre ainsi ; mais quoi que l’on en dire, elle est agée, les forces lui manquent peu à peu, sa mamelle est ulcerée, et il y a de la pourriture et de la malignité ; elle entrera dans sa soixante cinquieme année le mois de septembre prochain, vitae summa brevis spem nos vetat inchoare longam, et c’est celui là meme qui a dit : Pallida mors aequo pede pulsat pauperum tabernas Regumque turres. On parle de la ramener de Saint Germain au Bois de Vincennes. En quelque lieu qu’on la mene, cette bonne princesse porte son mal avec soi, et j’ai bien peur pour elle. »

Lettre de Guy Patin mentionnant le séjour du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le Roi est à Saint Germain, et on croit qu’il y sera encore tout le mois prochain, pour obliger d’autant plus la Reine à garder le lit encore longtemps que pour empecher ainsi l’accouchement avant terme. M. le premier president et le parlement ont revu la pretendue reformation de la chicane ; ils ont pourtant renvoyé le cahier à Saint Germain avec tres [p. 631] humble priere au Roi de vouloir bien revoir quelques observations qu’ils y ont faites. »

Lettre de Guy Patin mentionnant le départ du roi de Saint-Germain-en-Laye

« Aujourd’hui au matin, ce 16 mai, est mort à Saint Germain M. Guenaut d’une apoplexie ; Dieu n’a pas permis que le vin emetique le sauvat, lui qui en a autrefois tant tué avec ce poisson et avec le laudanum chymisticum.
Le Roi est aujourd’hui parti de Saint Germain et a pris le chemin d’Amiens pour faire un grand voyage. »

Lettre de Guy Patin mentionnant la maladie du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Nous n’avons rien ici de nouveau depuis l’election du roi de Pologne, sinon que M. le Dauphin est malade à Saint Germain. Il a eté saigné trois fois. J’ai peur pour ce petit prince, qui nous est fort necessaire, car il est à craindre que ce ne soit la petite verole. J’espere que Dieu nous le conservera pour le besoin que nous en avons. »

Lettre de Guy Patin mentionnant le séjour de la duchesse d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame la duchesse d’Orleans est à Saint Germain, où tout est en rejouissance. Elle trouve la Cour fort belle ; elle y fait bonne chere et y trouve le vin fort bon. Bientot on la doit mener promener à Saint Cloud, [p. 793] logis de M. le duc son mari, pour lui faire voir les belles cascades et les fontaines qui y sont. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 29 septembre 1667
[…]
La cour est assez mélancolique à Saint Germain ; le Roi y négocie, joue souvent à la paume, et des cinq à six heures de suite il va à la chasse pour le vol et fait l’amour ; l’on en parle si diversement que l’on à peine à croire ce que chacun en dit. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 27 juillet 1668
L’on attend à Saint Germain l’accouchement de la Reine ; l’on la saigna vendredi dernier pour le rendre heureux et facile. Le Roi n’en bouge pas. Il est chagrin de ce que tout le monde dit qu’il lui doit arriver quelque grand malheur et surprenant, sans que l’on puisse pénétrer d’où procède cette pensée. L’affaire de la femme qui lui dit des injures l’a beaucoup fâché, aussi bien que l’emportement d’un gentilhomme qui en dit beaucoup de mal. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant l’organisation de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 31 août 1668
Je crois que Son Altesse royale profitera de toutes les occasions qui se présenteront à lui pour aller à la campagne et s’y divertir ; il aime la chasse et les promenades, et la gêne que lui font les négociations à Turin lui feront toujours plus aimer l’un et l’autre. Il est vrai que parfois l’on se divertit en cette Cour, mais le Roi ne dérobe [p. 222] par pour cela un moment des heures qu’il a destinées à une affaire ; il négocie régulièrement tous les matins trois heures et autant l’après dîner ; chaque jour, il a des Conseils à tenir, qui sont réglés. Ainsi, chacun sait, selon les choses qu’ils ont à faire, quand ils doivent aller à Saint Germain et les ministres viennent à Paris toujours le même jour. M. de Lionne y arrive le samedi ou le dimanche et s’en retourne le mardi matin ; M. de Colbert y est tous les mercredis et jeudis ; le Conseil y vient le lundi et s’en retourne le vendredi, et cet ordre s’observe exactement. Le Roi n’a point de matinée libre et d’après dîner que le dimanche, le mercredi, jeudi et samedi ; ces jours là, il joue à la paume, il va au camp, à la chasse ou à Versailles ; mais depuis les quatre ou cinq heures après le dîner, il ne fait plus rien, à moins d’un extraordinaire, ce qui arrive rarement. La nuit, il la donne au jeu ou aux dames. Ainsi il ne se rebute point du travail, il l’aime et a ses heures réglées comme un religieux, même pour la messe et pour ses repas, pour se coucher et lever. Comme [p. 223] vous m’avez fit quelque chose de vos occupations, j’ai cru que vous seriez bien aise de savoir ce qui se fait ici. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 29 mars 1669
[…]
[p. 300] La Cour n’ira pas si tôt à Saint Germain : on attend l’accouchement de quelques dames. Cependant, on y a fait bâtir et fait faire des degrés dérobés pour que les communications soient plus faciles et moins gênées. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant le fort Saint-Sébastien près de Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 5 juillet 1669
Mercredi, j’allai au lever du Roi. Messieurs de Turenne, le maréchal du Plessis et le Grand Prieur [p. 319] me dirent que le lendemain il y avait revue générale des troupes de la Maison du Roi, que je ferais plaisir à Sa Majesté d’y aller et d’y mener avec moi M. le marquis de Saint Damien. Comme nous nous préparions hier matin pour y aller, je reçus un billet du maréchal de Bellefonds, qui m’écrivait la même chose, que le Roi dînerait au fort et que si nous nous y trouvions à bonne heure, que nous mangerions avec Sa Majesté. Nous passâmes à Saint Germain, fûmes au lever du Roi et puis nous acheminâmes au camp.
Le Roi, qui va avec sa diligence ordinaire, nous passa en chemin. Il était seul dans sa calèche et, nous rencontrant, nous salua fort civilement. Mettant pied à terre devant ses tentes, nous y trouvâmes le maréchal de Bellefonds. Je lui témoignai que Votre Altesse royale aurait reconnaissance de l’honneur qu’il procurait au marquis de Saint Damien. Il me fit connaître que c’était lui qui l’avait proposé à Sa Majesté, sur ce qu’Elle avait [p. 320] souhaité que l’ambassadeur d’Angleterre et mois dinassions là avec Elle. Quand j’entrai dans la tente où était le Roi, il m’aborda et me dit que nous y aurions chaud ; je lui répondis que l’on le considérait peu quand on avait l’honneur d’être auprès de lui, que je savais combien ses tentes étaient commodes et pompeuses depuis l’avantage que j’avais eu de le suivre en Flandre où, par ses fatigues et ses travaux, il nous avait fait voir qu’il ne fallait pas avoir égard au temps et à ses incommodités quand il s’agissait de la gloire. Il se mit à tire et me dit tout haut que, comme j’étais de ses amis, je le faisais plus brave qu’il n’était. Il me fit l’honneur de m’entretenir le long de tout son appartement de choses indifférentes du fort et que je savais comme il était fait, que j’y avais déjà été dîner avec M. de Chaulnes.
Monsieur arriva, et avec lui l’ambassadeur d’Angleterre. Il demanda d’abord sa viande. Quand on eut servi, je considérai que M. le duc de Guise [p. 321] se tenait fort proche de la personne du Roi. Je voulus observer le parti que prendrait l’ambassadeur d’Angleterre pour se placer, afin que j’en pusse faire de même. Le bon ambassadeur, qui veut disputer le pas à monsieur le Prince, laissa prendre la seconde place audit duc de Guise, qui était à la gauche du Roi, Monsieur à la droite, auprès duquel ledit ambassadeur se mit. Je jugeai qu’il ne me fallait pas mettre auprès de lui. Je me plaçai entre les ducs de Bouillon et de Luxembourg. Ils se retirèrent pour me faire place et M. de Bellefonds me dit de me mettre auprès de M. de Montaigu. Je n’y voulus pas aller et dis tout haut qu’il n’y avait pas de rang à la table de Sa Majesté et que l’on dînerait bien dans tous les endroits. Nous avions tous le chapeau sur la tête, sauf le Roi et Monsieur. Il but la santé du roi de la Grande Bretagne qu’il porta à M. de Montaigu, puis celle de Votre Altesse royale, qu’il me porta ; nous étions vingt à table, tous la burent chapeau bas.
Il monta à cheval une heure après midi et nous allâmes voir ses troupes, qui étaient en bataille sur une ligne. Il y avait plus de deux mille cinq [p. 322] cents chevaux et près de neuf mille hommes de pied en seize escadrons et quatorze bataillons ; l’artillerie était en tête de l’infanterie ; nous vîmes et revîmes les troupes par une chaleur et poussière des plus incommodes. Le Roi parla souvent à M. le marquis de Saint Damien, comme aussi Monsieur, messieurs de Turenne et de Louvois et tous les grands de la Cour.
Comme nous étions dans une halte en attendant la Reine, nous vîmes venir à nous un carrosse en diligence qui s’arrêta à trois cents pas, d’om sortit M. le marquis de Berny. Le Roi ne le reconnaissant pas et demandant qui c’était, je le lui dis. Il alla à lui tout seul au galop. Je m’entretenais pour lors avec l’ambassadeur d’Angleterre. Je lui dis à l’oreille : « Voilà des nouvelles de l’élection d’un roi en Pologne ». Monsieur m’ayant demandé ce que je disais, je lui en fis la répétition. Sa Majesté revint à nous avec un visage assez froid et qui marquait peu de satisfaction, et nous dit que les Polonais avaient élu un de leur pays pour roi, nommé Wisniowiecki et qu’ils l’avaient [p. 323] déjà couronnés. Chacun en raisonne à sa fantaisie avec assez de liberté. On m’en demanda mon sentiment ; je dis que j’aurais fort souhaité que les Polonais eussent choisi monsieur le Prince et que Sa Majesté l’eût nommé en tête de ses troupes ; que ces peuples là, quoiqu’ils eussent agi en cette rencontre contre leurs constitutions, que néanmoins ils avaient considéré de ne désobliger pas les prétendants étrangers et leurs partisans et qu’en cela ils avaient témoigné d’avoir de l’esprit aussi bien qu’à retarder l’élection, puisqu’ils avaient eu le temps de recevoir tout l’argent qu’on leur avait porté de tant d’endroits. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant une comédie donnée à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 30 août 1669
J’ai commencé cette lettre ce matin à Saint Germain, où j’allai coucher hier au soir pour y voir la comédie. Le Roi m’a donné audience après son dîner. Je lui ai expliqué les ordres que Votre Altesse royale m’a donnés sur la mort de messieurs de Vendôme et en faveur de leurs successeurs, [p. 334] puis je lui ai présenté M. d’Arvey, qui lui a fait son compliment et offert les lettres de Vos Altesses royales parce que M. de Laon a jugé qu’il ferait mieux. […]
Monsieur le Dauphin a encore eu quelques attaques de fièvre, que l’on dit considérables, mais on le cache à cause de la Reine. Néanmoins, j’ai envoyé ce matin mon fils aîné à M. de Montausier pour en savoir des nouvelles ; il l’a introduit [p. 335] dans sa chambre, il a voulu qu’il lui ait fait son compliment, il l’a trouvé assis dans son lit qu’il se jouait et il lui a répondu qu’il m’était bien obligé du soin que je prenais de sa personne et qu’il était mon serviteur.
La petite Madame a été malade. Elle se porte mieux, on l’a ainsi dit à un gentilhomme que j’ai envoyé chez elle pour savoir l’état de sa santé.
J’ai été honoré par le dernier ordinaire de la lettre de la main de Votre Altesse royale du dix sept de ce mois. J’ai témoigné à M. de Péguilin combien elle et Madame Royale preniez de part à son avancement ; il m’a témoigné qu’il en avait grande reconnaissance et m’a assuré qu’elles n’avaient pas ici de plus fidèle serviteur que lui.
Dimanche qu’il y eut à Saint Germain comédie, je le fis prier d’y faire avoir place à messieurs d’Arvey et chevalier d’Aglié. On lui parla un peu tard ; il leur fit donner néanmoins un exempt des gardes pour les faire placer, mais le grand monde et la confusion fut cause qu’ils ne purent pas l’être et ils furent un peu poussés, ce qui les obligea à sortir de la salle et ils ne virent rien. Mon fils ainé fut poussé assez rudement par un lieutenant [p. 336] des gardes qui le voulait faire reculer, mais le marquis de Rochefort, qui le vit et qui est capitaine des gardes du corps, lava bien la tête à cet officier, prit mon fils par la main et le fit asseoir sur un banc le plus approché du Roi et à côté du comte de Sault. Le Roi, ayant su tout ce désordre, s’en est fâché fortement ; le sieur de Bonneuil m’en a parlé de sa part et, pour lui témoigner la reconnaissance que j’en ai, je fus hier à cette comédie ; je fus reçu par ledit sieur de Bonneuil et le chevalier de Forbin, major des gardes ; on me rendit plus d’honneurs qu’à l’ordinaire et à tous mes gentilshommes, qui furent placés dans les premières places. Le chevalier d’Aglié n’y vint pas avec moi ; le Roi veut qu’il y aille ; ce sera demain avec ma fille, car la Reine, sachant qu’elle n’y fut pas bien dimanche, elle veut qu’elle y retourne et prendre elle même le soin de la placer.
J’ai cru devoir faire ce petit détail à Votre [p. 337] Altesse royale sur ce qu’Elle pourrait savoir cette affaire différemment. La comédie est galante, il y a de belles entrées de ballet et bonne musique et concert. M. le prince de Toscane y a assisté toutes les trois fois que l’on l’a jouée ; il n’était pas avantageusement placé car il était sur un banc que, bien qu’il fût proche du Roi, il y avait auprès de lui des gentilshommes qui ne font pas ici la première figure.
Après l’audience que j’ai eue aujourd’hui du Roi, je l’ai voulu remercier du magnifique présent qu’il a fait à ma fille ; il ne m’a pas voulu écouter. Néanmoins je lui ai témoigné mes reconnaissances et que j’avais rendu compte à Votre Altesse royale des générosités qu’il faisait à ceux qui sont à Elle. Toute la Cour a témoigné grande joie de ce bienfait qu’il a fait à l’Angélique et font connaître d’être satisfaite de mes civilités et de celles de ma famille. j’ai fait passer ce poinçon pour valoir mille louis, quoiqu’il ne vaille que deux mille écus au plus. On m’a assuré que le Roi avait commandé à M. de Colbert de l’acheter mille et cinq [p. 338] cents pistoles. Quand M. de Bonneuil lui a dit que j’avais fait mon possible pour le lui faire reprendre, il en a été étonné et lui a dit que Votre Altesse royale faisait de si beaux présents à son ambassadeur et à tous ceux qu’il envoyait à sa Cour.
J’ai fait que ma fille a envoyé un étui de vermeil à la fille de madame de Bonneuil, de trois cens écus. Ils firent quelque difficulté de l’accepter, mais mon écuyer le laissa sur leur table. Ils m’en ont remercié et l’ont dit à la Cour. J’ai prôné partout les générosités du Roi, mais je ne laisse pas d’être en peinte que Votre Altesse royale ne trouve mauvais que j’en aie reçu des effets. Je voudrais avoir perdu trois fois autant que vaut le poinçon et que le Toi n’eût pas songé à me l’envoyer. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 31 janvier 1670
Bien que j’aie su dès le point du jour et même avant que de commencer cette lettre que M. le chevalier de Lorraine avait été hier soir arrêté prisonnier à Saint Germain et que Monsieur en était parti à l’heure, très mal satisfait, néanmoins je n’ai pas cru le devoir faire savoir à Votre Altesse royale que je n’en susse au vrai toutes les circonstances et les causes, ce que j’ai eu de la peine à débrouiller parce qu’on en parle bien différemment à Paris, mais à la fin j’ai su ce [p. 384] qu’Elle verra dans le mémoire ci-joint de ma main, que je n’ai pas le temps de faire copier parce qu’il est fort tard.
Relation de ce qui s’est passé à Saint Germain la nuit du 30 janvier 1670
Le Roi fit donner une petite revue à ses gardes du corps pour avoir prétexte de les assembler et donner ordre à M. le comte d’Ayen, fils de M. le duc de Noailles, capitaine de quartier, et à M. le comte de Lauzun, marquis de Péguilin, d’en prendre quatre cents à l’entrée de la nuit et de se rendre maîtres de toutes les avenues du château neuf, ce qui ne se put faire sans que Monsieur, qui y avait son logement, n’en fût averti, dont il fut fort surpris et en peine. M. Le Tellier entra d’abord dans sa chambre et lui dit que le Roi était fâché d’être forcé, pour le bien de ses affaires, de s’assurer de M. le chevalier de Lorraine, qu’il croyait qu’il y donnerait les mains de bonne grâce puisque Sa Majesté lui avait donné l’ordre de l’assurer de la continuation de son amitié et de son estime. Monsieur lui répartit que, quels traitements que le Roi fît à ce chevalier, [p. 385] qu’il l’aimerait toujours parfaitement et qu’il lui donnerait toute sa confiance mais que, puisque le Roi le traitait de la sorte, qu’il allait partir à l’heure même pour se retirer à Villers Cotterets. M. Le Tellier lui voulut représenter qu’il ne fallait pas aller si loin, que ce serait assez de se retirer à Saint Cloud ; Monsieur lui répliqua qu’il voudrait avoir une maison à trois cents lieues de La Cour pour s’y aller consoler.
M. Le Tellier, voyant entrer le comte d’Ayen dans la chambre, passa en l’appartement de madame la duchesse d’Orléans ; ce comte dit à Monsieur qu’il avait un extrême regret d’être obligé d’exécuter les ordres qu’il avait en sa présence ; il lui répliqua qu’il entendait assez ce qu’il lui voulait dire, il se tourna au chevalier de Lorraine, l’embrassa et se retira dans son cabinet, la larme aux yeux. Le comte d’Ayen fit prisonnier le chevalier de Lorraine avec toute la civilité possible, sans lui ôter son épée, le conduisit dehors de l’appartement de Monsieur, le remit au comte de Lauzun, qui l’amena sur l’heure à la Bastille, dont il est parti aujourd’hui pour être enfermé dans le château de Pierre Encise à Lyon.
[p. 386] M. Le Tellier, qui était passé chez Madame, lui fit le récit de toute la chose et lui demanda ce qu’elle ferait ; elle lui répartit hardiment : ce que Monsieur lui ordonnerait. Ils partirent sur le champ et arrivèrent à Paris environ minuit. Monsieur fit appelée l’ambassadeur d’Angleterre et l’abbé Montaigu, il demeura enfermé avec eux jusques à quatre heures ; on dit qu’il pressa fort ledit ambassadeur d’aller à Saint Germain, qui s’en excusa, et à son refus l’abbé de Montaigu a fait ce voyage là ce matin.
On parle diversement par Paris du sujet de cette détention. On dit que l’évêque de Langres étant mort, qui était cet abbé de La Rivière qui avait tant eu de crédit auprès de feu M. le duc d’Orléans, a laissé vacantes deux abbayes valant de revenu 40000 livres, qu’elles sont dans l’apanage de Monsieur et par conséquent de sa nomination ; que, les ayant données au chevalier de Lorraine et en ayant demandé l’agrément au Roi, il lui répondit [p. 387] que, n’étant pas prêtre, il en avait du scrupule et qu’alors il se passa entre eux quelques paroles d’aigreur. Mais ceux qui savent l’état des choses et qui en jugent sainement croient que le roi d’Angleterre a voulu la prison de ce chevalier, lui imputant les mauvais traitements que reçoit Madame, ceux que l’on a faits à madame de Saint Chaumont et à M. l’évêque de Valence, ses créateurs. En effet, bien que Madame suive Monsieur, elle a de la joie du malheur du chevalier de Lorraine et d’avoir l’avantage de s’être vengée du crédit du roi, son frère, que l’on ne veut pas maintenant fâcher ici.
On dit que Monsieur persiste dans la résolution de partir de Rueil pour Villers Cotterets, quoique MM. Le Tellier et de Lauzun soient venus aujourd’hui de Saint Germain pour lui parler. Il pourrait bien avoir le loisir de s’en repentir : s’il est bien conseillé, il se soumettra aux volontés du Roi ; il ne sera suivi que par ceux de sa maison et s’y divertira mal. Il n’est plus le temps d’autrefois que, quand un Fils de France se retirait de la Cour mal satisfait et était une fois à trois lieues de Paris, l’on croyait le royaume bouleversé et [p. 388] en péril ; chacun armait pour son parti et les mécontents levaient le masque ; présentement personne ne bougera, tout le monde est soumis dans le devoir et dans la crainte, le Roi dans la souveraine puissance, fort en argent et en troupes, maître des parlements, des places et de tout ce qui es dans son royaume. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant le départ du roi de Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 2 mai 1670
Le Roi partit lundi dernier de Saint Germain pour le voyage de Flandre, avec une des plus belles et des plus pompeuses suites que l’on puisse voir. Ils étaient huit dans son carrosse, lui, la Reine, Monsieur, madame la duchesse d’Orléans, mademoiselle de Montpensier, la duchesse de La Vallière, la comtesse de Béthune et la marquise de Montespan. Le temps était mauvais aussi bien que les chemins, son carrosse demeura embourbé en plusieurs endroits et une partie des bagages de [p. 423] la Cour, qui ne peut arriver la première nuit à Senlis. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Rueil, le 20 juin 1670
Nous étions mardi à la Cour pour faire compliment à Leurs Majestés sur leur voyage et heureux retour, monsieur le nonce et moi d’ambassadeurs, les envoyés et résidents de Portugal, Suède, palatin et de Mantoue. Nous ne pûmes voir le Roi contre la coutume que l’après dîner, car, encore qu’il se porte bien, néanmoins il se baigne le matin dans la chambre par précaution. Je lui fis le compliment sur la bonne santé qui l’a accompagné dans son voyage, où je l’assurai que Votre Altesse royale l’avait suivi de ses vœux et de ses souhaits, ce que j’accompagnai d’expressions de vénération et de partialité. Il me répondit qu’il avait trouvé les choses en bon état en Flandres et mieux que quand nous y avions été ensemble, qu’il était très satisfait de son voyage. […]
[p. 444] Il me demanda ensuite avec amitié des nouvelles de la santé de Vos Altesses royales et de celle de monseigneur le prince et me témoigna de la joie quand je l’assurai qu’elles étaient parfaites, et je sortis d’auprès de lui très satisfait comme toutes les autres fois que j’ai eu l’honneur d’en [p. 445] approcher. Je vis ensuite la Reine et puis le Dauphin, dont je reçus aussi des grandes marques de bonté pour Vos Altesses royales et de ce prince, qui est toujours plus spirituel, pour monseigneur le prince de Piémont.
Madame arriva avant hier au soir à Saint Germain, fort satisfaite des honneurs, des caresses et des présents que le roi et la reine d’Angleterre lui ont faits, entre autres d’un poinçon et d‘une paire de boucles d’oreilles de grand prix. Leurs Majestés la reçurent avec des grands témoignages de bienveillance. Hier matin, avant le dîner, elle alla chez le Roi et l’après dîner le Roi alla chez elle. Ils s’entretinrent longtemps seuls et ont paru très satisfaits de leurs conférences. On dit qu’elle a fait tout ce qu’elle a voulu à l’avantage de la France, que messieurs de Colbert et de Ruvigny ont fort négocié avec Sa Majesté britannique et signé des traités de commerce pour l’Amérique, ce qui portera du préjudice [p. 446] aux Espagnols et Hollandais. M. le maréchal du Plessis y a aussi beaucoup agi et on a assuré que Madame a parole du roi, son frère, qu’il abandonnera la ligue du Nord quand Sa Majesté Très Chrétienne le voudra. On publie par Paris qu’il veut répudier la reine, sa femme, et épouser mademoiselle de Montpensier, que le Roi Très Chrétien achète tous les biens de cette princesse pour le prix de quinze millions. Je ne croirais pas néanmoins à ces deux dernières nouvelles que je n’en aie des assurances solides, car je vois bien des difficultés pour les exécuter.
Madame hait toujours mortellement madame la comtesse de Soissons, ce qui fait qu’on appréhende qu’elle ne lui fasse pièce. Elle est néanmoins à Saint Germain et jusques à présent elle espère d’aller avec la Cour à Versailles, qui part aujourd’hui de Saint Germain pour y aller faire quelque séjour. Les dames de la faveur sont aussi bien et aussi belles que jamais et toutes choses marchent de leur train ordinaire. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 15 janvier 1672
La pensée de Votre Altesse royale sur le malheur du comte de Lauzun est très judicieuse et ce ne peut être autre chose. Il en voulait à madame de Montespan, parce qu’elle ne lui était pas favorable. Outre qu’il en a dit du mal, on croit toujours qu’il voulait donner moyen à son mari de l’enlever. Elle a encore peur de l’être et de quelque insulte, car elle ne marche jamais sans gardes, pas même pour aller de sa chambre à la chapelle [à] Saint Germain, bien qu’elle en soit tout contre.
[p. 223] Elle est toujours mieux que jamais. On avait dit que le Roi regardait avec un œil passionné la duchesse de Ventadour et que madame de Richelieu travaillait à la lui rendre facile, mais je n’en crois rien, car outre que le Roi aime toujours beaucoup madame de Montespan, c’est qu’elle est amie de la duchesse de Richelieu et lui a fait avoir la charge de dame d’honneur de la Reine. Il y a bien des gens qui croient que le Roi ne marchera qu’après les couches de la Reine pour ne pas s’éloigner des dames qu’il mènera puis à la suite de la Reine. Si cela était, on ne bougerait d’ici qu’au mois de juillet. C’est à quoi je veille, afin de tenir Votre Altesse royale instruite de ce qu’il fera. »

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, 5 may 1670
Je fus hier à Versailles et à Saint Germain. Les charpentiers commencerent du matin leur comble de Trianon. J’espère que, dans quinze jours, la couverture en sera achevée, et en mesme temps qu’une piece sera couverte, l’on en fera le plafond et le lambris de stuc.
Le jardin s’avance fort. On fournit à Le Bouteux tout ce qui luy est necessaire.
Pour Versailles, la corniche de la face sur le parterre est entierement posée. L’on continue avec grande diligence, et l’on commence à tailler le bois pour le comble. Je fais encore augmenter le nombre des ouvriers pour les pavillons de la grande avant-cour.
Les couvertures des deux ailes et pavillons joints au petit chasteau sont presque achevées, et les stucateurs travailleront au dedans la semaine où nous entrons.
Nous avons trouvé que l’elevation de quatre pouces des dessins portés par des figures de l’allée d’eau reussira fort bien, et mesme l’eloignement de quatre pieds des figures du bassin du Dragon. Mais il estoit bien necessaire de vider l’eau du rond, d’autant que toutes ces figures se sont trouvées crevées par la grande gelée qu’il a fait. Je les fais raccommoder, et je prendray les precautions necessaires à l’avenir pour empescher que cela arrive davantage.
Pour Saint Germain, je fais reblanchir la chambre de Vostre Majesté, et restablir la menuiserie et serrurerie de ses appartemens.
L’on continue le grand parterre. Les deux grands carrés seront plantés dans la fin de ce mois, et Vostre Majesté trouvera, à son retour, plus de 700 toises de la grande terrasse achevées.
Je supplie Vostre Majesté de me faire scavoir si Elle desire que je fasse payer les ordonnances de voyage qui sont expediées icy, en attendant que je puisse les envoyer à Vostre Majesté pour les signer.
Elle agreera aussy de signer les ordonnances cy jointes.
Les affaires de finances sont en l’estat que Vostre Majesté les a mises et les scait, en sorte qu’il n’est pas necessaire de luy en rien dire.
Mademoiselle de Blois a eu la petite verole volante. Ma femme a fait venir le sieur Brayer, qui en a pris soin. Grace à Dieu, elle en est à present presque quitte.
M. le comte de Vermandois est fort enrhumé, ce qui luy a causé un peu d’emotion. Vostre Majesté peut estre assurée que ma femme en prend tout le soin qu’elle doit.
J’avois envoyé au parlement de Rouen le reglement general des manufactures pour le registrer purement et simplement par les soins de M. Pellot, mais ce parlement en a fait difficulté. Je supplie Vostre Majesté de me faire scavoir si Elle agreera que j’envoye ses ordres à M. de Beuvron, de les y porter pour les faire enregistrer par l’autorité de Vostre Majesté.
Ce 6, au matin
Mademoiselle de Blois se porte fort bien, et sera purgée demain matin.
Le prince n’a plus d’emotion, et son rhume est fort diminué. »

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Le Labyrinthe, les appartemens de marbre, la pompe, les appartemens de Saint Germain s’avancent également. J’espere que le tout sera achevé dans la fin de juillet ou au 15 aoust au plus tard. J’y apporterai toute la diligence qu’il sera possible. »

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, 27 juin 1673
Il me semble que je ne dois point interrompre Vostre Majesté ni derober un seul moment de la grande et prodigieuse application qu’elle donne à sa glorieuse entreprise. Il suffit qu’Elle scache que tous les ordres qu’Elle a donnés sur ses finances s’executent avec toute l’application que je dois.
Que j’avance toujours quelque chose dans le dessein de rendre Vostre Majesté quitte dans la fin de cette année.
Que tout est icy paisible, et que chacun ne pense qu’à prieur Dieu pour la conservation de Vostre Majesté et pour l’heureux succes de ses desseins.
Les ouvrages de Saint Germain et de Versailles s’avancent toujours tout autant qu’il est possible.
Par tous les avis que je reçois des places où l’on travaille, il me semble que les ordres de Vostre Majesté sont bien et diligemment executés.
Je continue à envoyer à Vostre Majesté les ordonnances cy jointes, afin qu’Elle ayt agreable de les signer.
Je dois dire à Vostre Majesté que j’ay porté à monsieur le premier president la recommandation qu’Elle m’a ordonné pour madame de Bregis, et qu’elle est venue me dire depuis huit jours qu’elle ne trouvoit aucune facilité aupres du sieur premier president pour parvenir à sa separation. »

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre de Louis XIV à Colbert annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« A Laon, 9 octobre 1673
J’ay resolu de m’en aller demain vers Saint Germain, mais on mande de toutes parts qu’il y a tant de petites veroles, que j’ay cru à propos de vous depescher ce courrier pour vous ordonner d’aller vous mesme à Saint Germain et de prendre connoissance de l’estat de toutes choses, afin de prendre mon party sur la reponse que vous me ferez, que je desire de recevoir demain à Soissons devant que je me couche. Il n’y a que pour mon fils que j’aye de l’inquietude, car s’il n’y avoit que nous, je n’y songerois pas.
Suivant ce que vous trouverez, vous donnerez ordre à du Metz de faire meubler Saint Germain, ou vous luy direz de faire porter à Versailles les tapisseries de haute lisse qu’on a accoutumé d’y mettre. Vous ferez aussy scavoir en ce cas à Versailles qu’on meuble toutes les chambres en diligence, suivant ce que Bontemps me mande dans sa lettre qui sera cy jointe.
Je vous en envoye aussy une pour monsieur de Montausier, que vous luy rendrez, et luy ferez scavoir ensuite le party que vous croirez que je prendray, suivant ce que vous aurez vu. Mon inclination me porteroit plutost d’aller à Saint Germain d’abord. S’il y a du danger pour mon fils, je n’y veux pas songer et j’iray droit à Versailles.
Vous pourrez retenir vostre fils, s’il n’est pas party, car j’espere estre ou à Saint Germain, ou à Versailles vendredy au soir. Redepeschez moy en toute diligence. »

Louis XIV

Lettre de Louis XIV à Colbert annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Arras, 30 mars 1678
J’ay oublié de vous mander de dire à du Metz de faire meubler Saint Germain. J’y seray jeudy 7 avril, sans faute, il peut compter là dessus. Vous vous y trouverez. Et pour les Conseils, ils ne commenceront que le lundy d’apres Pasques, de maniere que celuy de Finances ne sera que le mardy.
Je suis bien ayse de vous mander ce detail afin de vous oster tous les doutes que vous pourriez avoir là dessus.
Je rouvre ma lettre pour vous dire que je ne passeray pas par Clermont, et que j’iray par Compiegne et Senlis. De là, je ne scais pas encore si j’iray par Luzarches ou par Louvres. Si c’est par le dernier, je passeray dans Paris pour me rendre à Saint Germain le jour que je vous ay dit, le chemin estant plus beau par dans la ville que par la traverse.
Je verray demain Doullens, et apres, il n’y aura aucune des mes places sur cette frontiere que je n’aye vue. »

Louis XIV

Acte de baptême de Marie Mastin, fille d’un cocher de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Marie, née en legitime mariage le mesme jour, fille de Robert Maisten, cocher de la reyne d’Angleterre, et de Rebeca Hooper, ses pere et mere, le parain Robert Bouquinham, escuyer de la reyne d’Angleterre, la marainne Elisabeth Venantes, femme de Jean Homstom, tous anglois de nation et demeurant sur cette paroisse, lesquels ont signé avec le pere present.
Robert Bucbenham, Mary V.
Robert Mastin, Coppin »

Acte de baptême de Jean Cottreau à Saint-Germain-en-Laye, un officier du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé par moy prestre soussigné Jean, né en legitime mariage le vingt et unieme du present mois, fils d’Anthoine Cottreau, tonnelier, et de Barbe Gardon, ses pere et mere, le parrein Jean Read, officier du roy d’Angleterre, la mareinne Marie Catherine Trouvain, veufve de feu maitre Jean Renard, conseiller du Roy, maitre des rentes de l’hostel de ville de Paris, de la paroisse de Saint Nicolas des Champs, qui ont tous signé.
John Read, M. C. Trouvain
Desprez »

Acte de baptême de Jean Charles Bagot, fils d’un gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Jean Charles, né en et de legitime mariage l’onzieme du present mois, fils du sieur Jean Bagot, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy d’Angleterre, et d’Helaine Jold, ses pere et mere, irlandois, le parain haut et puissant seigneur Charles O’Brien, comte de Clare, colonel du regiment, la maraine dame dame Honorée Bourk, epouse de monseigneur le duc de Berwick, lesquels ont signé avec le pere.
Clare
H. Berwick
Coppin »

Acte de baptême d’Edmond Kerby, fils d’un postillon du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre soubsigné Edmond, né en legitime mariage le mesme jour, fils d’Honoré Kerby, postillon du roy d’Angleterre, et d’Anne Halles, ses pere et mere, le parain Eduard Janson, valet de pied du prince de Galles, la marainne Anne Persans, femme de Denis Rayens, tous anglois de nation, lesquels ont signé avec le pere present.
Edmd. Johnson
Anne Parsens
Honry Kerby, F. Gaultier »

Acte de baptême de Louise-Marie Houlton à Saint-Germain-en-Laye, le vice-chambellan du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre, commis à cet effet par M. le prieur, Marie Louise, née en legitime mariage le jour precedent le jour precedent, fille du sieur Hugues Houlton, valet de chambre de M. Carelle, ministre et secretaire d’Estat du roy d’Angleterre, et de damoiselle Elisabeth Wilecq, ses pere et mere, le parain le sieur Jacques Porter, vice chanbelan du roy d’Angleterre, la marainne damoiselle Marie Igraham, epouse du sieur conolel Igram, tous anglois, lesquels ont signé avec le pere present.
J. Porter, Mary Ingram
Francois Langhorne, Hugh Houlton »

Acte de baptême de Françoise Weston, fille de l’imprimeur du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptizée par moy prestre soussigné Françoise, née en legitime mariage le troisiesme du present mois, fille de Guillaume Weston, imprimeur du roy d’Angleterre, et de Françoise Secher, anglois de nation, demeurant en ce lieu, ses pere et mere, le parein maistre Jean Gernon, prestre, irlandois de nation, la mareinne Marie Anne Bettan, femme d’Alexandre Jacson, anglois de nation, tous demeurant en cette paroisse, qui ont signé.
Jean Gernon, Mary Betton
F. Gaultier »

Acte de baptême de Laure O’Brien dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizée dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi Laure, née en legitime mariage ce matin apres minuit, fille de haut et puissant seigneur Charles O’Brien, vicomte de Clare, colonel d’infanterie, et de dame Charlotte Baklen, ses pere et mere, la marainne tres haute, tres vertueuse et tres puissante princesse Marie d’Est, duchesse de Modene et epouze de tres haut et puissant prince Jacques Stuard second, roy d’Angleterre, laquelle a signé avec monsieur l’abbé Ronchi en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, prestre, vicaire de Saint Germain, qui a apporté les saintes huiles revetu de surplis et etolle, et a aussi signé.
Maria R.
P. Ronchi, Trinité »

Acte de baptême de Marie Cazeils dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy vingt neufvieme decembre, a esté baptizée par monsieur l’abbé Enis soussigné, aumosnier du roy et de la reyne d’Angleterre, dans la chapelle du chasteau vieil de de Saint Germain en Laye, Marie, née en legitime mariage le vingt troisiesme du present mois, fille de Jean Baptiste Cazels, huissier de la chambre de la reine d’Angleterre et d’Elizabeth Matthieu, ses pere et mere, la mareinne tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modenne et epouze de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, vicaire, lequel a apporté les saintes huiles revestu d’etolle et surplis et a aussy signé avec le pere present.
Maria R.
Inese
Trinité, Jean Baptiste Cazeils »

Acte de baptême de Marie Anne Middleton dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy seiziesme mars 1698, a esté baptizée dans la chappelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi, aumonier de la reine d’Angleterre, Marie Anne, née en legitime mariage le jour precedent, fille de Georges Middleton, apotiquaire ordinaire de Sa Majesté britannique, et de Marie Chappelain, ses pere et mere, de cette parroisse, la mareinne tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, princesse de Modenne et reinne d’Angleterre, laquelle a signé en presence de maistre François Gaultier, prestre, sou vicaire de cettev parroesse, qui a apporté les saintes huisles revestu d’estolle et surplis, et a aussy signé avec le pere present.
Maria R.
P. Ronchi
George Middleton
F. Gaultier »

Acte d’inhumation d’Edouard Ewborne, secrétaire du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté inhumé dans cette eglize le corps d’honorable homme Edouard Ewborne, secretaire de Sa Majesté britannique, aagé de soixante et quattre ans, decedé le vingt septieme du present mois, vespres des morts, prieres et suffrages accoutumez chantez pour le repos de son ame en presence de maistres Pierre Parmantier, diacre, sacristain, et Hugues Augustin Baussonnet, qui ont signé.
P. Parmantier, Baussonnet
Desprez »

Acte de baptême de Jean Darmor, fils d’un cocher de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy huitiesme may, a esté baptizé par moy prestre vicaire soussigné Jean, né en legitime mariage ce mesme jour, fils de Waltere Darmor, cocher du corps de la reine d’Angleterre, et de Rebecca Cakle, ses pere et mere, le parrein Jean Homston, aussy cocher de la reine, la mareinne Rebecca Mastin, femme de Robert Mastin, aussy cocher de la reine, tous anglois de nation, de cette paroisse, qui ont signé.
John Humpton
R. Mastin
Trinité »

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