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Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
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Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vos lettres des VII et IXe de ce mois m’ont esté rendues, par lesquelles j’ay esté soulagée de l’apprehension que j’avois que mes enfans deussent avoir quelque mal, et particulierement ma petite fille, dont les nouvelles que j’avois receues de sa maladie me metoient aucunement en peine. Je suis bien aise d’entendre maintenant que les uns et les autres soient en bonne disposition. Prenez en tousjours le soing, affn que s’il leur arrive quelque disgrace ou inconvenient, ils soient assistez et secourus avec toute l’addresse et diligence qu’il se doibt. Continuez donc comme vous avez tousjours bien faict et me mandez souvent des nouvelles de mesd. enfans, ausquels vous direz particulierement de ma part que je me recommande bien à eux et que je les aymeray tousjours bien, pourveu bien sages. J’escris à ma fille aisnée pour l’entretenir tousjours en son devoir et pour luy donner davantage de subject de me mander souvent de ses nouvelles. Je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le Xe octobre 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
L’on m’a faict entendre ce que vous avez escrit de deça de la maladie de rume de mon fils, dont il s’est depuis peu ressenti et des petits remedes que vous y avez aussitost faict apporter, ensemble ce qui est survenu à ma fille Chrestienne, ce qui ne sera pas, Dieu aydant, grand-chose. J’ay voulu pourtant envoyer de delà le sieur Herouart, premier medecin du Roy monsieur mon fils, pour les visiter et assister, et pour scavoir au vray ce qui s’est passé en leur indisposition, luy ayant commandé d’y prendre garde et de vous dire qu’ayant pris resolution de faire dans peu de jours venir tous mes enfans en cette ville et desirant cependant que mond. fils soit aupres de moy le plustost que faire se pourra affin de le voir et le faire soigner avec plus de commodité, j’envoye pour cet effect l’un de mes carrosses avec led. sieur Herouart pour demeurer aupres de luy, en attendant que vous ayez une littiere et un chariot de bagage, qui y arriveront incontinant apres, pour l’amener avec tout son petit equipage. Vous donnerez [f. 249] donc ordre que tout soit preparé pour cela. Mais pour ce que mon intention est que mond. fil vienne avec peu de personnes, je vous en prescriray le nombre qui seront cinq en tout, ascavoir la Sauvat, sa norrice, Sauvat le fils qui le sert à table, celuy qui le porte et une femme pour le servir, pour le logement et norriture desquels je feray donner ordre de deça, voulant que le reste de ses officiers et tout autre bagage demeurent de delà, en attendant que je face tout venir avec mesd. enfans. Me remettant aud. sieur Herouart de vous faire plus particulierement entendre ce qui est de ma volonté pour cela, priant Dieu etc.
A Paris le XXVe novembre 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je reconnois bien par vos deux dernieres lettres des V et VIe de ce mois que mon fils d’Anjou n’est [f. 190] point encores du tout remis de son petit flux de ventre, toutesfois je ne fais pas grand estat de cette maladie puisque vous me mandez qu’elle diminue de jour en jour, et mesmes que vous n’en conjecturez à l’advenir que du bien et de l’alegement pour la conservation de sa santé. Vous faictes bien d’avoir sur cela encores retardé vostre partement, desirant que vous ne le faciez jusques à ce que soit entierement guerie. Je suis d’advis cependant que, si sa santé le permet, que vous le meniez promener dehors par le beau temps, affin de l’accoustumer peu à peu à l’air, et quand il aura à faire ce voiage il n’en soit aucunement incommodté. Dont me reposant sur vostre soing et prudence accoustumée, je ne la feray plus longue que pour prier Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay veu la lettre que vous m’avez escrite dattée d’hier à midy. Je croiois que vous estiez partie pour aller à Saint Germain, comme je le vous avois escrit. Mais j’apprens que vous estes encores à Paris. Si la santé de mon fils vous retarde, comme vous me mandez qu’il fit encore trois scelles le jour precedent, je le trouve bon. Mais s’il se porte bien, je desire que vous partiez sans aucun retardement pour vous acheminer aud. Saint Germain, et que la consideration du petit Moret ne vous empesche car son indisposition n’a rien de commun avec ce qui est de la conservation de mes enfans, que je desire prendre l’air devant l’entrée de l’hiver, et s’il n’y a assez de charroy pour une fois, faictes leur faire deux voyages. C’est ce que je vous puis escrire en response de vostre lettre. Prians etc.
A Fontainebleau le Xe octobre 1613 »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 50] Aud. Le Begue [Charles Le Begue, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de cent mil livres ordonnée pour employer au fait de sad. charge, scavoir XXXIm l. au payement du prix de la maison achetée de la damoiselle Lhuillier pour le bastiment du Louvre, XVIm l. pour parfaire les XXXVIm l. accordez par advances aux entrepreneurs dud. bastiment du Louvre, et LIIIm l. pour commencer les ouvrages à faire tant au chasteau de Fontainebleau, Versailles, Saint Germain en Laye, palais Royal et autres maisons royales pendant la présente année 1662, y compris les frais, cy : Cm l.
[…]
A luy, la somme de treize cens mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge tant au bastiment neuf du Louvre et Versailles, [f. 50v] achapts de maisons que accommodements du palais des Tuilleries, palais Royal, Fontainebleau, Saint Germain en Laye que autres despences extraordinaires à faire pendant lad. année 1662, y compris les gages des officiers et entretenemens ordinaires et les taxations, cy : XIIIc m l.
[…]
[f. 167] Aud. Bourlon [Pierre Bourlon, trésorier des veneries, toiles de chasses et fauconnerie], la somme de sept cens cinquante livres que Sa Majesté a ordonnée pour délivrer, scavoir VIc l. à Jean de Medeville, maistre tailleur d’habits à Paris, pour son paiement et remboursement de treize casaques des couleurs de Sa Majesté qu’il a livrées à treize gardes des bois, eaues et forests de Sainct Germain en Laye, et CL l. à Pierre de Laguerre, bourgeois de Paris, à luy aussi ordonnées par Sad. Majesté pour son paiement et remboursement de treize pieux qu’il a fournis aux susd. treize agrdes des bois, eaues et forests de lad. forest, cy VIIc L l.
[…]
[f. 223v] Au sieur Legrend, exempt des gardes de la prevosté de l’hostel, et à deux archers de lad. prevosté, la somme de six vingt livres que Sa Majesté luy a ordonné pour s’estre transportez par ordre de Sad. Majesté et avoir esté employez pendant six jours à faire conduire à Saint Germain en Laye des bateaux chargez d’avoine [f. 224] et d’autres necessitez pour la suite de Sad. Majesté, cy : VIxx l.
[…]
[f. 286] Aud. d’Aligre [Michel d’Aligre, tresorier des Menus Plaisirs du Roy], la somme de deux cens trente quatre livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au payement tant des carrosses qui ont conduit les comediens à Saint Germain en Laye que des charrettes qui ont porté leurs hardes suivant les parties arrestées par le sieur duc de Mortemart, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, cy : IIc XXXIIII l.
A luy, la somme de quatre cens quarante une livres dix sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour le payement du logement des soubz maistres, chantres de la musique de la chapelle de Sa Majesté, et de vingt neuf licts qui ont servy pour les coucher pendant un mois de sejour qu’ils ont faict au lieu de Saint Germain escheu le XXIIe juillet dernier, à raison de XV l. X s. pour chacun lict, cy : IIIIc XLI l. X s.
[…]
[f. 286v] A luy, la somme de quatre cens quatre vingts seize livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au faict de sa charge, mesme au payement du second mois du logement et licts des soubz maistres, chantres et enfans de la chapelle de Sa Majesté à Saint Germain, qui est escheu au XXIIe du mois passé, sur le pied de XXXII licts, à raison de XV l. X s. par mois pour chacun lict et logement, cy : IIIIc IIIIxx XVI l.
[…]
[f. 287v] A luy [Claude Fauverel, commis par le Roy à l’exercice de la charge de me Pierre Cirano, tresorier des offrandes du Roy], la somme de trois cens trente huict [f. 288] livres neuf sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au faict de sad. commission, mesme pour la despence des pains benits rendus par Sad. Majesté en l’eglise du Pecq proche de Saint Germain le jour de la feste de la Madelmaine de la presente année, cy : IIIc XXXVIII l. IX s.
[…]
[f. 344] Au capitaine Legrand, exempt des gardes du Roy en la prevosté de son hostel, la somme de [f. 344v] deux cens quarante livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour avoir vacqué pendant douze jours tant à assister les marechaux des logis et fourriers de Sa Majesté à auctoriser la craye pour les logements de Saint Germain en Laye que pour se transporter le long de la riviere de Seine pour faire voicturer aud. Saint Germain en Laies les bateaux chargez d’avoine et autres choses necessaires pour la fourniture de la maison, cour et suite de Sa Majesté, cy IIc XL l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 77v] A luy [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de soixante mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sadite charge, mesmes pour la continuation des despences à faire pour les bâtiments du Louvre, Saint Germain et Versailles, y compris en ladite somme les taxations à raison de III d. pour livre, cy : LXm l.
A luy, la somme de quarente mil livres que Sa [f. 78] Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sadite charge, mesmes pour la continuation des despences à faire pour les bastimens des chasteaux du Louvre, Versailles et Saint Germain en Laye, compris en ladite somme les taxations dudit Delaplanche à raison de III d ; pour livre, cy : XLm l.
[…]
[f. 175] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy, [f. 176] la somme de soixante dix mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesmes à la continuation des despences à faire aux bastimens des chasteaux du Louvre, Versailles et Sainct Germain, compris les frais dudit Delaplanche à raison de III d. pour livre, cy : LXXm l.
Audit Delaplanche, la somme de cent huict mil six cens soixante livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au faict de sa charge, mesmes à la continuation des despences à faire aux bastimens des chasteaux du Louvre, Versailles et Sainct Germain, compris les frais dudit Delaplanche, à raison de III d. pour livre, cy CVIIIm VIc LX l.
[…]
[f. 177] Audit Delaplanche, la somme de quarante mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Versailles et Sainct Germain, y compris les taxations dudit Delaplanche à raison de VI d. pour livre, cy XLm l.
A luy, la somme de cent soixante cinq mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée [f. 177v] pour employer au fait de sa charge, mesmes à la continuation des depences à faire aux bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain et Versailles, y compris les taxations à raison de VI d. pour livre, cy CLXVm l.
Audit Delaplanche, la somme de cinq cens mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation de la despence à faire pour les bastimens des chasteaux du Louvre, Versailles et Saint Germain, compris en ladite somme les taxations dudit Delaplanche à raison de VI d. pour livre, cy : Vc m l.
[…]
[f. 210v] Aux nommez Guillaume Arnoud, officier de la vennerie du Roy, Allain Legrand, capitaine exempt de la prevosté de l’Hostel, et Nicolas Lestalleville, archer de ladite prevosté, la somme de mil cinquante huict livres que Sa Majesté leur a ordonnée, scavoir VIIc XIII l. audit Arnoud, tant en consideration de ses services en deux voiages qu’il a faicts à Rouen accompagné de deux hommes pour recevoir et gouverner les dains et autres animaux qui ont esté envoyez à Sadicte Majesté par le roy de la Grande Bretagne que pour la nourriture desdicts animaux et les conduire dans les parcs de Saint Germain, Versailles et Boulogne, à quoy il a vacqué pendant XLV jours, IIc XXX l. aud. Legrand, exempt, pour avoir esté à Rouen par ordre de Sadite Majesté et assisté ledit Arnoud dans la conduitte desdits animaux, à quoy il a vacqué pendant vingt trois jours à raison de dix livres [f. 211] par jour, et CXV l. audit Lestaalleville, archer, qui a pareillement esté commandé pour faciliter la conduittes desdits animaux, et qui y a aussi vacqué pendant XXIII jours à raison de V l. par jour, cy : M LVIII l. »

Lettre concernant une expertise réalisée à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, le 21 juin
J’ay envoyé partout les lestres qu’il a plu à Monsieur de m’adresser, et pour ne pas retarder le courier je remets à ce soir rendre compte à Monsieur de la visite qui fust faite hier à Saint Germain et dont les experts dressent presentement leurs proces verbal, et de Duretal dont j’ay receu nouvelles. »

Lettre concernant un incident survenu dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Monseigneur,
Un soldat nommé Deslauriers, de la compagnie de monsieur d’Ortye, a esté assez insolent de prendre le receveur des amandes dans le boys à son avantage, et luy a faict rendre une amande à laquelle je l’avois condempné, et apres luy avoir donné mil coups et mis tout en sang, fit mil execrations, qu’il le tueroit s’il en parloit et qu’ils estoient seize soldatz dans Poissy quy periroient les uns avec les aultres. Aussytost, je suis monté à cheval pour le faire prendre, estant resolu d’en faire une exemple sy considerable, que tout du moings je pretends le faire aller aux galeres. J’ay faict faict faire des deffenses dans Poissy de le recevoir dans pas une maison, et comme je croy qu’il s’est sauvé dans sa compagnie, il seroit à propos de le faire prendre et casse. Ils sont quinze ou seize qui volent impunement les paysans quy vont au marché et tout l’hyver vivent du boys de la forestz. Je leur donneray mil coups. Le Roy en a ouy parler trois ou quatre foys et a commandé à leurs officiers de les casser, et memes m’en a aussy parlé. Je vous asseure, Monseigneur, qu’ils ont affaire à un homme quy ne leur pardonnera pas. Ils disent qu’ils me turont, ils feront bien de me prevenir.
Je suis, Monseigneur, vostre tres humble serviteur.
Cuvyer
A Saint Germain, ce 19e juillet 1664 »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, ce 4e descembre 1664
Monseigneur,
Depuis que je suis à Saint Germain pour trasser et faire planter les routtes et allées, je ne vous ay point fait scavoir l’estat de touttes choses, croyant bien que monsieur de Mascarany n’a pas manqué de vous l’aprendre. Néanmoins, voyant la continuation du bon temps à planter pour favoriser vos intentions, je vous puis assurer que j’aporteray tous mes soings possibles et aplications necessaires pour achever cette année tout ce que nous avons commencé, pourvu qu’il n’arive point de gellée. Le tout sc’avance fort en for bon ordre, chacun en son particullier y contribue autant qu’il peuvent. Sy vous fussiés venu hyer mecredy, vous y auriés trouvé beaucoup de changement dedepuis vostre dernier voyage, lequel je vous diré plus particullierement à mon retour.
Cependant la massonnerie des corps de garde du château est faict et l’antablement entierement possé. L’on y posse presantement la charpenterie et la semainne quy vient le couvreux y poura commencer à les couvrire, c’est à quoy je m’apliqueray le reste de cette année pour les faire achever, avec nos routtees et allées dans la garanne, puisque, Dieu mercy, nos pontz et chaussées sontz faicttes et finie et hors de peril pour cette année. J’en donneray un mémoire en detail à monsieur de Mascarany pour vous le faire voire quand il vous plaira.
Cependant, il vous souviendra, s’il vous plais, que vous m’avez commandé il y a quelque temp de travailler au dessingt de la grande gallerie du Louvres, ce que je faict à presant que tous mes voyages sont resduictz de Paris à Saint Germain, et vous en feray voire dans peu de jour le projet de mon desseing, sy vous le trouvé bon.
Et sy vous avez agreable, je vous entretiendray du modelle du Louvre que j’ay vu cest jours passée par vostre ordre, et comme il y a environ deux ans que je travaillay à un dessingt de la grande façade, qu’il vous plust me faire faire, je vous le representeray, s’il vous plais, et vous puis dire par avance que vous y trouveriés peut estre des chosses quil vous pouroient satisfaire et desquelles on ce pouroit servire, sans touttefois avec aucun dessingt de desplaire à mon frerre, pour lequel j’ay tout le respec que je luy doict. Mais quand il s’agit du service du Roy et de vostre gloire, je me sens obligé de vous faire voire tout ce que mon travaille et mon industrie me donne de lumiere dans mon art et dans le zel et l’afection que j’ay de me rendre capable de meriter d’estre toute ma vie, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur et obligé serviteur.
Le Vau le jeune »

Le Vau, Louis

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« Du dimanche 17e may 1665
J’ay ce matin veu madame de la Motte, suivant vostre ordre, qui m’a faict veoir plusieurs fractions au lambrys de plastre de la voulte de la gallerye qui conduict au jardin du boulingrin, de laquelle voulte il tomba l’autre jour un plastras de la grosseur d’un œuf proche de monseigneur le Dauphin. Je feray demain sonder lad. voulte au droit desd. fractions pour restablyr ce qui se trouvera en danger.
Messieurs les gentilhommes de la chambre ont faict faire un theatre pour les comedies dans l’autre gallerye, du costé du parc. Pour cet effect, il a fallu desmonter le lambrys de menuiserie de deux tremeaux pour conserve les tableaux qui y estoient. L’enduit de plastre au derriere dud. lambrys s’en est trouvé tout ruiné. Ils en demandent le restablissement. Il plaira à Monseigneur d’en ordonner.
Le sieur Lalande m’a ce matin dict que la Reine demanda hier quatre bancz pareils à ceux qui sont au boulingrin pour placer dans l’allée de la face du parterre dud. jardin, outre les deux bancz et la table portative que Sad. Majesté a demandé pour mettre la colation.
Je remarquay hier que les cochers meinent leurs carrosses dans l’abbreuvoir pour les laver, ce qui ruine tout le pavé dud. abbreuvoir. Pour y remedier, il seroit necessaire de mettre une barriere à l’entrée d’iceluy.
Monsieur de Bornard fist hier la visitte des ouvrages de messieurs les entrepreneurs en ma presence, où je luy fis observer les deffautz que j’y ay remarqué.
La ballustrade au dessus du quarré d’ordre dorique est restablye, à la reserve d’un seul appuys. Il reste à restablyr une des petittes rampes au bas du retour de l’attique et tous les briquetages des terrasses, à quoy l’on travailla hier, et à faire le ravallement des deux gros murs qui soustiennent les terres au devant dud. jardin du boulingrin.
Messieurs les entrepreneurs m’ont promis aujourd’huy qu’ils mettront demain vingt tailleurs de pierre pour achever la ballustrade des deux grandes rampes, scavoir dix pour chacune rampe. Je les iray demain veoir entrer en besogne, pour vous rendre conte de la quantité des ouvriers qu’ils y auront mis. Je leur ay dict que vous estiez bien mal satisfaict de leur negligence.
Le charpentier fist hier lever la ferme du bastiment de monsieur Delagrange, qu’il garnira de pannes et de chevrons quand les pignons seront à hauteur.
Led. sieur Dufay a aussy levé une des fermes du bastiment du sieur Lalande.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 17v] Audit [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de dix sept cens quatre vingts huict livres quatre sols six deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement de ce qu’ils ont livré par l’ordre de Sa Majesté pour les ornemens, linges et argenterie de la chapelle et oratoire de l’appartement de la reine mere au chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir à Leduc, marchand de soie, IIIIc LXIIII l. I s. pour 24 aunes et demie de toile fonds d’argent de trois couleurs à XII l. l’aune pour faire la chabuble et tout l’ornement de l’oratoire, 4 aunes de taffetas d’Angleterre couleur de cerise à VII l. VII s. l’aune pour doubler, 29 aunes de taffetas de Tours blanc à IIII l. XVII s. l’aune pour faire des rideaux, à Le Vasseur, marchand passementier, VIIxx XI l. XVII s. VI d. [f. 18] pour XXVII onces de dentelle d’argent pour ledit oratoire à V l. XII s. VI d. l’once, à Leclerc, brodeur, CVIII l. pour la broderie de deux armes pour le devant d’hostel à XXV l. piece, deux autres moiennes armes pour la chasuble à XVIII l. piece, trois aunes de toille rouge pour doubler à XX s. l’aune, XV l. pour les façons et IIII l. pour le port de lad. chapelle de Paris à Saint Germain, à Le Brun, marchand, IIIc XXX l. pour un tapis de Turquie servant de parterre de six aunes de long sur trois aunes de large, à la dame de Loches, lingere, VIIxx XV l. V s. pour dix aunes de toille d’Hollande à V l. X s. l’aune pour faire une aube, deux amietes, six purificatoires et six servietes à essuyer les mains et une nape à mettre sur l’autel, demie aune de toille de Baptiste pour un corporallier à IIII l. X s. l’aune, trois aunes de toille blanche pur deux napes de dessoubs à XXV s. l’aune, V aunes et demie de dentelles de Flandres à VIII l. l’aune pour garnir l’aube et la nappe de dessus, une aune d’autre [f. 18v] dentelle à XL s. l’aune, deux aunes et demie d’autre dentelle pour le corporallier à IIII l. l’aune, 29 aunes et demie de petite dentelle pour les purificatoires et serviettes à X s. l’aune, compris IIII l. pour une ceinture d’aube, XXIIII s. pour des glands et du ruban et V l. X s. pour les façons dud. linge, à Loire, orfebvre, Vc LXXIX l. pour une croix, deux chandeliers, un calice et sa patenne, deux burettes, un bassin, une sonnette et une boete à pain, le tout d’argent blanc, pesant XV marcs une once sept gros, à raison de XXXVIII l. le marc, cy XVIIc IIIIxx VIII l. IIII s. VI d.
[…]
[f. 19] Audit Olivier, la somme de dix neuf cens soixante une livres huit sols quatre deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au faict de sadicte charge, mesmes [f. 19v] icelle dellivrer aux desnommez cy apres pour leur paiement des fournitures par eux faictes pour le service de Sa Majesté, scavoir à Claude Reverend, marchand tapissier, VIIc L l. pour une tenture de tapisserie de cuir doré d’Hollande fonds blanc relevé d’or avec couleurs de XX aunes de tour sur deux aunes deux tiers de hault qui sert dans le grand cabinet de la reine mere du Roy en son appartement de Saint Germain en Laye, IIc L l. à Mestail, autre tapissier, aussi pour une tenture de tapisserie de cuir doré de XVI aunes et demie de tour sur deux aunes de hault avec quatre dessus de porte qui sert dans l’antichambre du mesme appartement, à Le Brun, marchand, Vc IIIIxx II l. XIII s. IIII d. pour XXXVII aunes de brocatelle de Venise à XIIII l. l’aune pour faire une tapisserie qui sert dans la garderobbe du mesme appartement et un grand parterre de jonc de Portugal de trois couleurs, et à la dame Verbek IIIc LXXVIII l. XV s. pour deux encensoirs et deux navettes avec leurs chesnettes et cuilleres, le tout d’argent pesant dix marcs quatre onces un gros et demy [f. 20], à XXXVI l. le marc, pur servir dans la chapelle de Saint Germain en Laye, cy : XIXc LXI l. VIII s. IIII d.
[…]
[f. 29v] Audit [Michel Daligre, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre de Sa Majesté], la somme de trois mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à la troupe des comediens françois qui estoient à la cour et suite de Sad. Majesté qu’Elle leur a ordonnée à compte de leurs appointemens extraordinaires à cause de leur sejour à Saint Germain en Laye, cy : IIIm l.
A luy, pareille somme de trois mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à lad. troupe des comediens françois de Sa Majesté qu’Elle leur a accordée pour leurs appointements extraordinaires à cause de leur sejour à Saint Germain à la suite de la cour pendant le mois de juillet de la presente année 1668, cy : IIIm l.
[…]
[f. 30] A luy, la somme de six cens soixante livres que Sa Majesé luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer au nommé Legrand pour son paiement du logement occupé et du debris fait en sa maison par la troupe des comediens espagnols pendant le sejour que Sa Majesté a faict en son chasteau de Saint Germain en Laye en la presente année 1665, cy VIc LX l.
[…]
[f. 33] Audit Daligre, la somme de quinze cens quatre vingts livres seize sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sadite charge, mesmes icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur payement de plusieurs voitures de meubles, louages de chevaux, carrosses et mulets qu’ils ont fournis par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, scavoir à La Vigne C l. pour le louage de cinq carrosses à quatre chevaux qu’il a fournis pour conduire la troupe des comediens espagnols à Saint Germain en laye, à Blavet, maistre des coches d’Orleans, IIIIc IIIIxx XV l. X s. pour CXIII journées de chevaux de selle qui ont servy à porter les gens du cavalier Bernin et ceux qui ont esté ordonnez pour son traitement depuis Lyon jusques à Paris à raison de III l. X s. par jour [f. 33v] pour chacun cheval, compris deux journées d’un carrosse à six chevaux pour mener les femmes de monseigneur le Dauphin de Paris à Saint Germain en Laye à raison de XXX l. par jour et deux autres journées d’un carrosse à quatre chevaux à XX l. par jour, à Tessier, muletier, IIIIxx IIII l. pour le louage d’une littiere à trois mulets pendant sept jours à XII l. par jour qui a servy au cavalier Bernin depuis Briarre jusques à Paris, à Tourné, voiturier, IIIIc V l. pour CXV journées de chevaux de charettes à III l. X s. par jour qui ont servi à mener le bagage des comediens espagnols et les tapisseries de la Couronne à Saint Germain en Laye et rapporter lesdites tapisseries au gardemeuble à Paris, à Vielle, autre voiturier, IIc IIIIxx XIX l. X s. pour XXVI journées et demie d’une charrette à trois chevaux et deux journées et demie d’une autre charrette à deux chevaux à raison de III l. X s. pour chacun cheval qui ont servy à voiturer des meubles de Paris aux chasteaux de Saint Germain et Versailles, à Jean Petau, frotteur de planchers, tant pour luy que pour ses compagnons, VIIIxx II l. pour avoir [f. 34] frotté tous les appartements dud. Saint Germain en Laye, compris XII l. pour ceux de l’hostel de Frontenac servant au logement du cavalier Bernin, et à Gabriel Demarets, reveveur des cochers de Lion, XXXIIII l. XVI s. pour la voiture de Lion à Paris de deux caisses de pierres et galanteries que Sa Majesté a fait venir de Florence pour son service, cy : XVc IIIIxx l. XVI s.
A luy, la somme de huict cens six livres XV s. que [f. 33v] Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au faict de sa charge, mesmes icelle delivrer aux officiers de fruicterie de fruicterie du quartier d’avril, que Sa Majesté leur a ordonnée pour l’entier paiement des cires par eux fournies, scavoir IIIIc LVII l. XII s. pour les flambeaux et bougies distribuez le jour de la Feste Dieu, et IIIIc LIII l. III s. pour les comedies qui ont esté representées devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain en Laye pendant lesd. quartiers, cy : VIIIc X l. XV s.
[…]
[f. 35v] Audit [Claude Faverel, tresorier des offrandes et aumosnes du Roy], la somme de quatre cens quatre vingts six livres dix sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences faictes pour le pain bénit qui a esté rendu au nom de monseigneur le Dauphin dans l’eglise parroissialle de Saint Germain en Laye le dimanche XIIIIe juin 1665, cy : IIIIc IIIIxx VI l. X s.
[…]
[f. 64] A me Antoine Le Menestrel, aussi tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de deux mil quatre cens vingt livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des grands et menus plans que Sa Majesté a fait faire à Saint Germain en Laye au lieu cy devant appellé la garenne de Vesinet, y compris les taxations dudit Le Menestrel, cy : IIm IIIIc XX l.
[…]
[f. 72] A Claude Trichot dict Grandval, garde des aires de la forest du Val de Rognon et Grand Trempé, la somme de trois cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée tant pour la garde desd. aires que pour avoir aporté à Sad. Majesté à Saint Germain en Laye les oyseaux qui en sont provenus la presente année, y compris son voiage, cy : IIIc l.
[…]
[f. 72v] A Laurens du Ronsoy, garde des aydes de la forests de Rets, la somme de trois cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour la garde desd. ayres et pour avoir aporté aud. Saint Germain les oyseaux qui en sont provenus, y compris son voiage et retour, cy : IIIc l.
[…]
[f. 80v] Au nommé Melin, marchand de drap au bourg Saint Germain en Laye, la somme de cent cinquante livres de laquelle Sa Majesté luy a fait don, cy : CL l.
[…]
[f. 260v] Audit [Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de quatre vingts mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes au paiement des despences à faire pour la continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain et Versailles pendant l’année 1665 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, compris en lad. somme les taxations dud. Le Besque à VI d. pour livre, cy IIIIxx m l.
[…]
[f. 262v] A luy, la somme de cinquante mil six cens vingt cinq livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes [f. 263] celle de Lm l. au paiement eds despences à faire pour la continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain et Versailles, et VIc XXV l. pour les taxations dud. Le Begue à III d. pour livre, cy : Lm VIc XXV l.
[…]
[f. 276v] A Esteinne Bonnichon, pour les recolets de Saint Germain en Laye, la somme de cens cinquante livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : CL l.
[…]
[f. 345v] Au sieur Delagrange, commis à l’exercice de la charge de maitre particulier des Eaues et forests de Saint Germain en Laye, la somme de quinze cens livres que Sa Majsté luy a ordonnée pour ses appointemens extraordinaires durant les six derniers mois de lad. année, cy : XVc l.
[…]
[f. 348v] Au sieur Delabarre, organiste de la chapelle du Roy, la somme de sept cens soixante huict livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour son remboursement de pareille somme qu’il a advancée pour faire porter pendant les années 1661 et 1662 les orgues de lad. chapelle tant à Fontainebleau et à Saint Germain qu’en plusieurs eglises de Paris, cy : VIIc LXVIII l. »

Lettre concernant la réalisation des grilles des terrasses de Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le lundy 10e aoust 1665
J’ay ce matin esté chez le serrurier qui travaille aux trois portes de fer des terrasses, qui m’a dict qu’il ne les pouvoit livrer que dans quinze jours. Il m’en a monstré le dessein, et ay remarqué que les fesant ouvrir dans toutte la largeur de leurs ouvertures comme il est marqué sur le dessein, cela embarrasseroit et avanceroit trop dans le cabinet, lesd. ouvertures ayant 8 p. de large chacune, qui est quattre piedz pour chaque vanteau. J’ay veu ensuitte monsieur Le Vau et luy ay demandé s’il ne trouveroit pas à propos de ne donner auxd. portes de fer que six piedz d’ouverture et laisser un pied de chaque costé, dont les barreaux montans seroient fixes. Il m’a dict que led. serrurier luy apporta led. dessein et qu’il verroit ce qu’il s’y pourroit faire.
L’on a travaillé aujourd’huy, avec la permission de monsieur le curé de Saint Germain l’Auxerrois, à descombrer les desmolitions du vieil Louvre.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le dernier octobre 1665
Chasteau neuf
La rampe des terrasses du costé du Pec n’a peu estre achevée cette semaine. Il reste encores sept bandes de pierre de liaiz à poser, que l’on posera dans les deux premiers jours ouvrables de la semaine prochaine, de sorte que dans lad. semaine on finira aussy le pavé de lad. rampe.
Les gelées commencent à estre un peu fortes le matin, mais le seoin que j’ay de ne faire travailler qu’au soleil levé et de faire couvrier le soir les ouvrages qui ont esté faictes pendant le jour empesche le desordre qu’elles y pourroient faire.
Touttes les arcades de la gallerye des grottes sont fermées. J’ay faict nettoyer lad. gallerye.
Le couvreur de chaume m’a ce matin promis de venir le lendemain des festes pour reparer la couverture de la glassiere.
Le serrurier travaille au ceintres de fer que Monseigneur a ordonné pour soustenir les cabinetz du boulingrin.
Chasteau vieil
Les ouvrages des terrasses sont entierement finyes et lesd. terrasses fort nettes.
J’ay faict oster les herbes et ratteler entierement le fossé dud. chasteau qui est aussy fort propre.
Le vittrier a garny touttes les croisées de l’orangerie, scavoir les vieilles croisées des abbajours de verre et les autres de papier double.
L’on acheve aujourd’huy de poser les contreventz.
Le sieur Lalande fait charier de la feugere pour lad. orangerie.
Je tascheray la semaine prochaine de faire achever les breches des murs du parc.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le samedy 14e novembre 1665 à midy
Je continuois la visitte du plant dans la garenne de Vezinet mercredy dernier lorsque Monseigneur est venu à Saint Germain.
Je croy que mon père aura escrit un memoire à mond. seigneur de l’estat où il trouva jeudy dernier led. plant.
Il se trouve 6373 arbres mortz dans touttes les routes de lad. garenne, dont il y en a 3288 dont les troux sont preparez pour en replanter d’autres, lesd. troux partye de 4 p. et partye de 3 p. ½ seulement de diametre. [dans la marge : Le marché porte qu’ils seront fait de 5 p. de diametre.]
Pour ce qui est de la qualité dud. plant, il s’en trouve beaucoup et prez des deux tiers qui n’ont que 3 poulces ½ et quatre poulces de gros, qui ont neantmoins assez proffité et particulierement dans la route qui conduit à Chatou. J’en ay veu quelqu’uns qui n’ont que trois poulces de gros dans le melieu de la tige. Tous led. plant n’a que 6 p. ½ et 7 p. de tige et n’a receu jusques à present aucun labour depuis qu’il a esté fait. [dans la marge : Le marché porte qu’ils seront de 5, 6, 7, 8 et 9 poulces de gros et de 8 à 10 p. de haut, et qu’on leur donnera 3 labours par an.]
Le plant des trois routes qui partent de la demy une et finissent à l’ormeraye vers l’isle La Loge est presque tout mort.
Presque tous les tillotz en general ont repris mais n’ont poussé que des petits jetz dont il y en a plusieurs qui se seichent par le bout desd. jetz.
Le sieur Batiste Delalande m’a dict qu’il attendoit de jour à autre de fort beau plant d’eschantillon que son fils faict venir pour restablyr lesd. routes.
Je le presse de faire preparer tous les troux. Il a huict hommes qui y travaillent.
Je croy que moin père aura donné advis à mondit seigneur que l’on a laissé plusieurs troux dans lesd. routes provenans de l’arrachement des troncz d’arbres. Je me suis informé dud. sieur Lalande, à qui il se faut addresser. Il ne m’en a peu rien dire.
Prez des deux tiers du petit plant est mort et la plus part de ce qui est rechappé est fort chetif et n’a receu aucun labour, aussy bien que le grand plant.
J’ay faict voir aux entrepreneurs du plant des routes, leur marché, et leur ay faict entendre que l’intention de mondit seigneur estoit qu’il fust suivy de poinct en poinct, à quoy je tiendray la main.
La gargouille et les deux amortissements sur les terrasses du vieil chasteau sont restablys. On avoit differé à poser lesd. amortissements à cause du grand qui a continué.
On advance fort le restablissement des couvertures.
Monsieur Francines faict achever de paver les costez au retours du grand peron et a faict couvrir touttes ses ouvrages de fougere et de recouppes.
L’on a garny l’un des cabinetz du boulingrin de trois ceintres de fer pour soustenir le berceau, ainsy que mond. seigneur l’a ordonné. Les trois autres seront fait dans la semaine prochaine.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 46] Audit [Michel Daligre, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de trois mil cent quatre vingts sept livres dix sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux desnommez cy apres que Sa Majesté leur a ordonnée pour leur paiement des logemens et escuries qu’ils ont fournies pour le service du Roy pendant son sejour à Saint Germain en Laye depuis le 24 janvier 1666 jusques et compris le 27 may ensuivant faisant 125 jours, scavoir à la damoiselle de Fonteny VIc IIIxx VII l. X s. pour le loier pendant lesd. 125 jours d’une escurie à 60 chevaux, cinq chambres et dix lits à raison de V l. X s. par jour pour le tout, IIc III l. II s. VI d. à Lalande pour une escurie à 30 chevaux et un grenier à raison de XXXII s. par jour, IIIc LXVIII l. XV s. au sieur Dumesnil, medecin, pour 3 escuries à 44 chevaux, deux greniers et cinq remises [f. 46v] de carosses à LIX s. par jour, Vc XII l. X s. à Ravet pour une escurie à 12 chevaux, cinq chambres et quatre cabinets garnis de XIIII lits à IIII l. II s. par jour pour le tout, Vc IIIIxx I l. V s. à Garnier pour une escurie à 13 chevaux, six chambres et un cabinet garnis de 14 lits à IIII l. XIII s. par jour pour le tout, IIIIc V l. X s. à la veuve Germain pour une escurie à XXX chevaux, deux greniers et deux chambres garnies de huit lits à III l. V s. par jour, et IIIIc XXVIII l. II s. VI d. à Menant pour une escurie de 60 chevaux, un grenier, trois remises de carrosses à III l. VI s. VIII d. par jour, cy : IIIm C IIIIxx VII l. X s.
[…]
[f. 48] Audit Daligre, la somme de quinze cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sadicte charge, mesmes icelle delivrer à Silvestre, graveur, pour son paiement de cinq planches qu’il a gravées en eaue forte par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, dont trois desdictes planches representent une veue generalle et en perspective du chasteau de Fontainebleau, et les deux autres un plan du chasteau de Saint Germain en Laye et du chasteau de Versailles et des environs, à raison de IIIc l. pour chacune, cy : XVc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 25v] A [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier de l’Argenterie du Roy], la somme de trois mil six cens soixante seize livres quinze sols huit deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sad. charge, [f. 26] mesmes icelle delivrer aux denommez cy apres pour leur paiement des ouvrages qu’ils ont livrez par l’ordre et pour le service de sa maison pour meubler de deuil partie de son appartement du chasteau de Saint Germain en Laye à cause du dueil de la reine mere, scavoir à Duc et Marsollier, marchands de soie, XIIIIc XLI l. IIII s. pour son paiement de 59 aunes 5/8 de drap d’Holande violet à XX l. l’aune pour faire des paravans et des portieres, deux aunes de toiles d’argent de trois couleurs pour achever un parement d’autel à XII l. XII s., trois quarts de violet pour une chaire de commodité à XXII l., et 18 aunes de damas de Gennes rouge cramoisy pour des rideaux au cabinet du conseil à XI l. XI s. l’aune, à La Balle, marchand drapier, IIc VI l. VI s. VIII d. pour 4 aunes ½ de fin drap du sceau escarlatte à XVI l. pour la chambre de Sad. Majesté, 24 aunes de serge de Londres blanche à IIII l., une aune 2/3 de serge verte pour une porte à [f. 26v] V l. l’aune, et XX aunes de serge d’Aumale rouge pour doubler la tapisserie du conseil à XXX s. l’aune, à Buffet, autre marchand drapier, XVc LXXIII l. XV s. pour 189 aunes et demie de serge à deux envers noire à V l. X s. pour tapisser la salle des gardes, 93 aunes de serge de Saint Lo blanche à V l. X s. et XX l. pour deux voiages à Saint Germain, à Henri, tapissier, IIc XIX l. pour 50 aunes de toile à XX s. pour des rideaux à la gallerie du vieil chasteau, rubans, broquette et façons, compris sept tables brisées à XII l. pièce et façon et menues fournitures de la tapisserie de deuil de la salle des gardes, à Nauroy, autre tapissier, IIc XXXVI l. X s. pour seize feuilles de paraventes, XXIIII milliers de clouds violets et autres menues fournitures et racommodage de meubles, cy : IIIm VIc LXXVI l. XV s. VIII d.
[…]
[f. 30v]
Audit Olivier, la somme de six mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesmes pour le continuation des despences à faire pour les habits et autres despences qui seront faites pour le balet que Sa Majesté fait danser à Saint Germain en Laye, et ce outre XIXm l. qui luy ont esté cy devant ordonnez pour le mesme effect, cy : VIm l.
[…]
[f. 34] Audit [Michel Daligre, tresorier des Menus plaisirs et afaires de la Chambre du Roy], la somme de dix neuf cens trente neuf livres cinq sols six deniers que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux denommez cy apres pour leur paiement du louage des escuries, greniers, chambres et remises de carrosses qu’ils ont fournies pour le service du Roy pendant son sejour à Saint Germain en Laie depuis le 19 avril 1665 jusques et compris le 14 aoust ensuivant, scavoir à Lalande, l’un des jardiniers du Roy, IIIc LIII l. XVIII s. un d. pour le louage d’une escurie de 28 chevaux à raison d’un sol pour l’atache de chaque cheval par jour, un grenier à mettre du foing à II s. VI d. par jour et deux corps de logis [f. 34v] vuides contenans contenans unze pieces à II s. VI d. chacune, à Dumesnil, medecin, IIIc XXXVI l. VII s. VI d. pour une escurie de 45 chevaux, un grenier et cinq remises de carrosses, à Jacques Garnier, maitre de l’Image Notre Dame, IIIc LXXVII l. VI s. VI d. pour cinq chambres et dix licts à raison de cinq sols par jour pour chacun lict, une escurie à dix chevaux, une remise de carosse et un grenier, à Antoine Ravet, maitre de l’Image Sainte Catherine, IIIIc LXVIII l. pour une escurie à dix chevaux, cinq chambres, 4 cabinets et 14 licts à cinq sols par jour pour chacun, au sieur de Silancourt, VIxx XI l. XII s. VI d. pour une escurie à 20 chevaux et un grenier, et à Noel Menant, maitre du Lievre d’or, IIc LXXII l. VI d. pour deux escuries à 40 chevaux, un grenier et deux remises de carrosse, le tout pendant led. temps, cy : XIXc XXXIX l. V s. VI d.
[…]
[f. 36] Audit Daligre, la somme de six cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer [f. 36v] au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à Silvestre, graveur, pour son paiement de deux planches qu’il a gravées en eaue forte par l’ordre de Sa Majesté et pour son service, la premiere representant une veue du chasteau de Saint Germain en Laye du costé de la riviere, et la seconde une veue de la cour des Fontaines de Fontainebleau avec le jardin de l’estang, à raison de IIIc l. chacun, cy : VIc l.
[…]
[f. 37] A luy, la somme de douze cens quarante huit livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer au sieur de Beaumont, chapelain de la chapelle du chasteau de Saint Germain en Laye pour remboursement de pareille somme qu’il a desboursée pour le luminaire extraordinaire, blanchissage du linge, pain à chanter, vin des messes et autres despences qu’il a faictes pour lad. chapelle pendant le séjour du Roy audit lieu es années MVIc soixante deux et 1665, cy : XIIc XLVIII l.
[…]
[f. 42] Audit Daligre, la somme de cinq cens quarante cinq livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer au sieur Vigarani, inventeur des machines de theatres et balets, pour son remboursement de pareille somme qu’il a paiée pour la despence faicte pour dresser et conduire le theatre des comedies dans le chasteau vieux de Saint Germain en Laye le XXIIIIe octobre 1666, cy : Vc XLV l.
[…]
[f. 42v] Aud. Daligre, la somme de trois mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesme icelle delivrer à la troupe des comediens françois, à compte des apointements extraordinaires que Sa Majesté leur a accordés pour jouer devant Elle à Saint Germain en Laye, cy : IIIm l.
A luy, la somme de six mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour avec XVm l. que Sa Majesté a cy devant ordonné faire XXIm l. à compte des despenses à faire pour le ballet qu’Elle veut faire danser dans la salle du vieux chasteau de Saint Germain en Laye pendant le mois de novembre 1666, cy : VIm l.
A luy, la somme de huict mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour avec XXIm l. qui luy ont esté cy devant ordonnez faire XXIXm l. pour les despences dud. balet, cy : VIIIm l.
[…]
[f. 45] Audit Daligre, la somme de trois mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux comediens françois à compte de leurs apointemens extraordinaires pendant le sejour du Roy à Saint Germain outre pareille somme qui leur a esté ordonnée au mois de novembre 1666, cy : IIIm l.
[…]
[f. 375] Audit [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastiments du Roy, arts et manufactures de France], la somme de deux cens mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation des despences à faire pour les bastiments des chasteaux du Louvre, Saint Germain et Versailles pendant l’année MVIc soixante six, compris les frais dud. tresorier à raison de II d. pour livre, cy : IIc m l. »

Lettre concernant l’avancée des travaux aux ponts du Pecq et de Chatou

« De Saint Germain, le vendredy 24e septembre 1666
Monsieur de Paris fist hier matin la visitte de la chaussée de Saint Germain et des pont du Pec et de Chatou. Je ne le peus veoir pour ce qu’il arriva au Pec dans le temps que je remontois à Saint Germain pour luy faire scavoir par la lettre que je luy escrivis le peu de diligence de Du Chauffour.
Led. Du Chauffour n’a que 25 ouvriers, qui n’est pas la moitié de ce qu’il devroit avoir. Il faisoit de belles promesses avant que de toucher son argent, dont on ne voit point les effectz. J’en escris encores presentement aud. sieur de Paris afin qu’il agisse contre led. Du Chauffour.
Il y a presentement 49 ouvriers au pont de Chatour qui travaillent à mettre les jougs neufs sur la 2e, 3e et 4e pallée du costé du village dont les pieux sont battus. Ils mirent hier l dernier pieu de la 3e pallée du costé de l’isle.
De sorte que l’estat dud. pont est tel :
Les quatre premieres pallées du costé du village ont esté desmollyes et sont restablyes.
Le joug au dessus de la 1ere pallée est posé et la travée portée d’un costé par la cullée et de l’autre costé par lad. 1ere pallée est garnye de six poutres qui ne sont point encores à demeure, d’autant que les soubz poutreaux sur lesquels lesd. poutres doivent poser ne sont pas encores en place.
J’espere que les jougs des 2e, 3e et 4e pallées aussy du costé du village seront demain en place.
Il n’y a rien de faict aux 5e, 6e, 7e, 8e et 9e pallées suivantes.
Il y a six pieux battus à chacune des 10e et 11e pallées.
L’on battra aujourd’huy le dernier pieu de quatre qu’il a fallu mettre à la 12e pallée.
Il ne se fera rien à la 13e et dernière pallée, que mettre des moises, eschantignolles et liens.
Les deux pallées de pieux qui ont esté mises sur la chaussées pour retenir les terres ne sont pas encores restablyes. Je croy que led. sieur de Paris à ce matin donné ordre pour led. restablissement.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux aux ponts du Pecq et de Chatou

« De Saint Germain, le jeudy au soir 9e decembre 1666
Je ne peus hier venir à bout des ouvriers à cause de la feste de Nostre Dame.
Il ne reste plus que quatre poutres à lever, mettre le couchis et pieces de pont de quatre travées, et mettre les potteaux sur quatre travées et demy pour rendre le pont de Chatou en estat de passer les carrosses.
Je tascheray que dans les deux derniers jours de cette semaine, lesd. quatre poutres soient levées et le couchis garny et les pieces de pont sur touttes les travées, de sorte que j’espere que dans le 15e au plus tard on y pourra passer.
Le sieur de la Chapelle, capitaine des guides, faict faire un pont de bacs à Chatou pour passer l’infanterie qui se doit rendre demain à la pleine d’Ouille pour faire reveue et pour cet effect a faict venir huict bacs de Maisons, Bezons, Argenteuil, Surone et autres lieux, sur quoy je l’aye adverty qu’en faisant trois quartz de lieue de chemin, toute l’infanterie et cavalerie se pourroit rendre dans lad. pleine en passant par la chaussée et par le pont du Pec.
J’escris à monsieur de Paris et à Poictevin que je ne vois plus icy. J’ay beau me tourmenter et leur escrire, cela ne faict point d’effect. Cependant, il n’a que 38 ouvriers qui travaillent et n’a qu’une batterie dont il se sert pour battre ses pieux de deffences, et deux atteliers aux moises. Il n’y a pas un pieu de briseglaces moisé ny aucun joug posé sur iceux et ne s’en met pas en peine.
Je luy ay escrit et luy escris encores que Monseigneur entend que, si faute de sa diligence led. pont du Pec vient à manquer, il en sera responsable.
Monsieur Moyé fait venir des grands plantz qui doivent arriver samedy pour achever le restablissement des routes de Vezinet. Je donnay avant hier les deux desseins de monsieur Le Notre (pour faire des pepinieres d’ormes) à monsieur Mascranny pour les faire executer.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 19] Audit [Michel Daligre, tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de six mil livres pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation de la nourriture des danseurs et autres despences à faire pour le balet des Muses que Sa majesté a fait danser à Saint Germain, et ce outre XXVIm l. que Sa Majesté luy a cy devant ordonnez pour le mesme effect, cy : VIm l.
Audit Daligre, pareille somme de six mil livres pour emploier au fait de sa charge, mesmes pour la continuation de la nourriture des danseurs et autres despences à faire pour le balet des Muses que Sa Majesté a fait danser à Saint Germain et ce outre XXXIIm l. qui luy ont esté cy devant ordonnez pour le mesme effect, cy : VIm l.
A luy, la somme de huict mil livres pour employer au fait de sa charge, mesmes pour la continuation de la despence à faire pour la nouriture, voiture et logemens des musiciens, danseurs et autres personnes qui dansent au balet que Sa Majesté a faict danser à Saint Germain en Laye et autres despenses outre les fonds cy devant ordonnez, cy : VIIIm l.
[…]
[f. 20] A luy, la somme de six mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée à compte de la nouriture et voiture des musiciens, danseurs et autres personnes qui servent au balet que Sa Majesté fait danser à Saint Germain et autres despences à cause de l’augmentation d’iceluy, et ce outre ce qui luy a esté cy devant ordonné, cy : VIm l.
[…]
[f. 22v] Audit Daligre, la somme de cent quatre vingts douze livres deux sols que Sa Majesté luy a ordonnée pour delivrer au nommé Filancourt, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à XXIIII chevaux et un grand grenier qui ont esté occupez pour le service de Sa Majesté aud. Saint Germain en Laie depuis le 27 janvier 1666 jusques et compris le 20 may ensuivant, à raison d’un sol par jour pour chaque cheval et de dix sols du grenier, cy : C IIIIxx XII l. II s.
[…]
[f. 23] Audit Daligre, la somme de dix huict cens livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour delivrer à Silvestre, graveur, pour son paiement de huict planches qu’il a gravées pour le service du Roy, scavoir deux planches representans le profil de la ville de Mets, deux autres representans la veue de Marsal, une autre representant la façade de la cour du Cheval blanc du château de Fontainebleau, à raison de IIIc l. chacune, et trois autres des plans des chateaux de Vincennes, Versailles et du chasteau neuf de Saint Germain en Laye à raison de C l. piece, cy : XVIIIc l.
[…]
[f. 236v] A [Antoine Le Menestrel, tresorier des Bastimens du Roy, arts et manufactures de France], la somme de quinze cens mil livres que Sa Majesté luy a ordonnée pour emploier au fait de sa charge, mesmes aux despences à faire pour la [f. 237] continuation des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain, Versailles, Fontainebleau et autres maisons royalles pendant le courant de lad. année 1667 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, compris en lad. somme les frais et taxations dudit Le Menestrel à raison de II d. pour livre, cy : XVc m l.
[…]
[f. 268] Aux religieux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne pour leur aider à vivre, cy : IIIc l.
Auxd. religieux recolets de Saint Germain, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur aider à vivre, cy : IIIc l.
Ausd. religieux recolets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur aider à vivre : IIIc l.
Aux religieux deschaussez du couvent des Loges pres Saint Germain, la somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don pour leur aider à vivre, cy : IIIc l.
Auxd. religieux du couvent des Loges, pareille somme de trois cens livres de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 357] Au porteur d’une autre ordonnance, la somme de quinze cens livres que Sa Majesté a ordonnée estre mise en ses mains pour emploier à l’entretenement de dix filles de la Charité qui servent les malades ez hospitaux des villes de Mets et Jourdan, Saint Germain en Laye et Fontainebleau, scavoir VIc l. pour quatre desdictes filles dans l’hospital de ladicte ville de Mets, IIIc l. pour deux desdictes filles en ladicte ville de Dourdan, pareille somme de IIIc l. pour deux autres desdictes filles dans l’hospital dud. lieu de Saint Germain en Laye, et pareille somme de IIIc l. pour deux autres desdictes filles dans ledict lieu de Fontainebleau, le tout jusques au dernier jour d’aoust 1667, cy : XVc l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 26] Au porteur d’une autre ordonnance, pour les dames de la charité de Saint Germain en Laye, la somme de mil livres que Sa majesté leur a ordonnée pour leur donner moien de faire bastir une maison destinée pour recevoir les malades dud. lieu, cy : M l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 16] A lui [Pierre Turlin, tresorier de l’Argenterie du Roy], la somme de dix huict cens livres dix sols pour employer au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres, scavoir à la dame Demouy VIIc LXII l. pour son paiement d’une tapisserie de verdure de Flandres en six pieces contenant 20 aunes de cours sur 2 aunes ¾ de haut pour servir dans la salle du premier maistre d’hostel de la Reyne, à Gascart, maistre paumier, IIIc l. pour son paiement d’un billart, à Legrand, menuisier, IIIc l. pour un autre billart, ensemble pour l’avoir [f. 16v] garny et en avoir acommodé un autre à Saint Germain, et à Laballe, marchand drapier, IIIc IIIIxx VIII l. X s. tant pour le drap fourny pour couvrir lesd. billars que pour autre drap et serge de Londres pour faire des rideaux et garnir des portes, le tout fourny et livré pour le service du Roy, cy : XVIIIc l. X s.
Aud. Turlin, la somme de mil livres pour delivrer à Laroue, miroitier, pour dix plaques à miroir des deux costez et à quatre bobesches avec ornemens de cuivre doré qu’il a fournis par ordre et pour le service du Roy pour servir à esclairer le billart du chasteau de Saint Germain, cy : M l.
[…]
[f. 17] A lui [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de cinq mil trois cens cinquante cinq livres VII sol neuf deniers pour emploier au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer aux denommez ci apres, scavoir à Marcadé, orfevre, XIIIIc IIII l. XIIII s. pour son paiement d’un calice, une patene et deux burettes d’argent pour servir à la chapelle de Triannon, pesant [f. 17v] le tout ensemble 4 marcs 3 onces 6 gros à raison de XL l. le marc, un miroir d’argent pesant 15 marcs à XLVII l. V s. le marc, et Vc XVIII l. X s. tant pour le blanchissage et racommodage de 51 pieces d’argenterie du chasteau de Versailles que pour les journées de lui et de ses garçons qui y ont travaillé, à Ballin, aussi orfevre, IIc XIIII l. pour deux encriers et deux poudriers d’argent pesant cinq marcs à raison de XLII l. XVI s. le marc, à Levasseur, marchand passementier, XVc XIII l. VII s. IX d. pour 336 onces 3 gros ½ de frange, frangeon, molet, houpes et glands d’or et d’argent à IIII l. X s. l’once pour garnir un meuble du cabinet du chasteau de Saint Germain, à Petit, tapissier, IIIIc LXXIX l. pour avoir racommodé plusieurs meubles de Versailles, refait 54 matelas où il a fourny la laine, bourrelanisse et laveton, compris CXIII l. pour 38 journées de deux garçons qui ont travaillé pendant led. temps aud. chasteau à raison de III l. par jour, à Henri, tapissier, IIc IIIIxx X l. pour ses fournitures [f. 18] et façons d’un meuble de cabinet de damas vert pour le chasteau de Saint Germain, à Pezart, clincailler, VIc XXI l., sçavoir CXXX l. pour 13 feux composez de pelles, pincettes et tenailles à X l. la piece, IIc LXX l. pour 12 grilles à XXII l. XII s. la piece, XLV l. pour 9 bras de cuivre doré, et CLXXVI l. pour avoir racomodé plusieurs ustancilles, à Blancherie, peintre, IIIc XXX l. pour un tableau d’une Vierge en mignature, et à Montarsy, orfevre, Vc III l. pour fournitures et façon d’une croix de diamans une espée et d’une canne, le tout fait et fourny par l’ordre et pour le service du Roy, cy : Vm IIIc LV l. I s. IX d.
[…]
[f. 18v] Aud. Olivier, la somme de dix mil sept cens dix neuf livres pour emploier au fait de sad. charge, mesmes [f. 19] icelle delivrer à Lobel, tapissier, pour son paiement d’un meuble peint de diverses crotesques façon de la Chine sur un fond blanc avec une lame d’argent composé d’une tapisserie de 13 aunes ½ de tour sur 3 aunes ½ de haut, un lit d’ange garni de campane et de dentelle de point d’Espagne, deux fauteuils, dix sieges plians, une table et deux gueridons, le tout d’un dessein extraordinaire, peint, doré et enrichi de sculpture, compris IIc XIX l. pour plusieurs menues despences par lui fournies pour le service du Roy, cy : Xm VIIc XIX l.
[…]
[f. 25] Aud. [Nicolas Melique, tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de treize cens quatre vingts six livres pour emploier au fait de sad. charge, mesmes icelle delivrer à Vieille, voiturier par terre, pour son paiement de 154 journées de charettes à 3 chevaux tant pour porter et raporter des meubles de Paris es chasteaux de Saint Germain et Versailles depuis le 7e octobre jusques au dernier decembre 1672 que pour avoir porté et raporté des meubles au chasteau de Compiegne à raison de IX l. par jour, le tout par l’ordre et pour le service du Roy, cy : XIIIc IIIIxx VI l.
[…]
[f. 104] A luy [Antoine Lemenestrel, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de six cens mil livres que Sa Majesté lui a ordonnée pour emploier au fait de sadite [f. 104v] charge, mesmes au paiement des gages des officiers des bastimens des maisons royalles du Louvre, les Tuilleries, Saint Germain en Laye, Versailles, Vincennes, Monceaux et Fontainebleau, ensemble des entretenemens desd. bastimens, et à quelques menues ouvrages à faire dans les parcs de Versailles, le tout pendant la presente année 1673 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en tous ses conseils, surintendant et ordonnateur general des Bastimens, arts et manufactures de France, et compris en lad. somme les frais et taxations dud. Lemenestrel à raison de II d. pour livre, cy : VIc m l.
[…]
[f. 107] Aud. [Sebastien François Delapanche, aussi tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de huict cens quatre livres treize sols pour emploier au faict de sadite charge, mesmes d’icelle delivrer à Soulaigre, concierge du vieil chasteau de Saint Germain en Laye VIIc IIIIxx XVIII l. pour son paiement des despences par lui faites pour le netoyement dud. chasteau pendant les six derniers mois de l’année 1673 et VI l. XIII s. pour les taxations dud. Delaplanche à raison de II d. pour livre, cy : VIIIc IIII l. XIII s.
[…]
[f. 193] Aux recolets de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres en don et aumosne, cy : IIIc l.
Ausd. recolets de Saint Germain en Lie, pareille somme de trois cens livres en don et aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 193v] Aux petits peres augustins des Loges de la forest de Saint Germain en Laie, la somme de trois cens livres en don et aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 267] Aud. [capitaine Prevost, aussi exempt de lad. prevosté de l’Hostel], la somme de soixante dix livres pour avoir conduit de Saint Germain en Laye unze pauvres à [f. 267v] l’hospital general de la ville de Paris dans une charrette qu’il a fournie pendant le mois de decembre 1672, cy : LXX l.
[…]
[f. 277v] Au sieur Cuvyer, commis à l’exercice [f. 278] de la charge de maistre particulier des Eaues et forests de la maistrise de Saint Germain en Laye, la somme de deux cens vingt trois livres à lui accordée pour son remboursement de pareille somme qu’il a donnée, scavoir celle de LXXIII l. à 12 suisses qui ont gardé la forest de Laie pendant le mois de janvier 1666 et celle de CL l. pour le paiement de 8 mousquets qui ont esté donnez à quatre gardes de lad. forest de Laie pour veiller à sa conservation, cy : IIc XXIII l.
[…]
[f. 278v] A la trouppe des comediens du Marais de la ville de Paris, la somme de mil livres à eux ordonnée pour avoir esté de Saint Germain en Laie representer devant Elle les comedies de Pulcherie et de l’Ambigu comique, cy : M l.
[…]
[f. 324] Mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année derniere mil six cens soixante treize
[…]
[f. 349] Aud. Turlin, la somme de six sept cens quatre vingt trois livres pour employer au fait de sa charge, mesmes icelle delivrer à Gole, ebeniste, pour son paiement d’un bureau de bois d’Allemagne à compartimens d’ebene avec bases, chapiteaux et autres ornemens de cuivre doré qu’il a livré pour le service du Roy, deux cabinets de marqueterie de cedre et d’ebene pour mettre des medailles et pour avoir racommodé plusieurs des tables et cabinets de Sa Majesté tant à Paris qu’ez chaseaux de Saint Germain et Versailles, le tout par l’ordre de Sa Majesté, cy : XVIIc IIIIxx III l. »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 8e juillet 1673
Monsieur Dorbay vint hier icy et donna les mesures necessaires pour commencer l’ouvrage de la terrasse en face du parterre du vieux chasteau, de sorte que l’on a aujourd’huy commencé de travailler à la maçonnerie de la fondation du costé du petit pont, et l’on continue de fouiller les terres du reste des fondations et pour faire la maçonnerie du massif au dessoubz des marches.
Je dis hier aud. sieur Dorbay la difficulté qu’il y avoit de tirer suffisamment des pierres de marches des qualitez et longueures necessaires pour diligenter et bien faire l’ouvrage de lad. terrasse, attendu les deffences que monsieur de Lestelle a faict de par le Roy aux carriers de Montesson de ne plus tirer de pierres du costé de la peine au delà de la borde où Monseigneur a ordonné de faire les nouvelles remises.
J’ay ce matin veu led. sieur de Lestelle qui m’a dict qu’il permettra auxd. carriers d’en tirer pour le service du Roy seulement, pourveu qu’ils ne fassent point de nouvelle entrée et ouverture, qui est la permission que le sieur La Rue, entrepreneur, a demandé.
A l’esgard de l’appartement de madame de Montespan, les menuisiers ne font pas de diligence. Le parquet n’est pas encores entierement achevé. Ils ont deux garçons qui travaillent à poser le vieux lambrys et platfondz dans la petitte chambre, et envoyerent icy mardy dernier une voye de menuiserie qui sont deux croisées et la menuiserie du lambrys entre les deux dosseretz qui ont esté retaillez dans l’enfoncement vers la gallerye blanche.
Lesd. menuisiers disent qu’il ne tient pas à eux mais aux sculpteurs, ce qui faict que led. sieur Dorbay m’a dict qu’il alloit retrancher une partye de la sculpture.
Les couvreurs travaillent à couvrir le petit bastiment que l’on faict pour les cuisines de madame de Montespan.
Monsieur Cuvier et moy allasmes avant-hier voir ensemble le restablissement que je faicts faire par ordre de Monseigneur aux pallys de la forest. Les herbes sont si hautes qu’elles couvrent lesd. plants de deux piedz en plusieurs endroictz. Mais comme Monseigneur ne veut pas faire la despence de les faire nettoyer, monsieur Cuvier m’a dict qu’il seroit bon de proposer à Monseigneur et de scavoir s’il auroit agreable que l’on en fasse nettoyer une partye dans la vente de Bourbon le long de la routte qui conduit à la Muette, sur deux cens pas de proffondeur seulement, affin que le Roy et le public voyent comme cela reussit.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 616v] A me Pierre Ollivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy, la somme de soixante dix sept mil cent soixante trois livres seize sols six d. pour, avec LXXIIm l. dont a esté fait fonds par ordonnances des 27 et 8 octobre 1674, 12 janvier et 12 febvrier 1675, faire celle de [f. 617] CXLIXm l. CLXXIII l. XVI s. VI d. pour employer au fait de sa charge, mesme au parfait payement des depenses que Sa Majesté a ordonnées estre faites pour l’opera de Thezée qu’Elle a fait representer devant Elle l’hiver de lad. année 1675 au chasteau de Saint Germain en Laye suivant le cahier qui en a esté arresté par le sieur duc d’Aumont, premier gentilhomme de la Chambre, cy : LXXVIIm CLXIII l. XVI s. VI d.
[…]
[f. 624v] Audit [Pierre Gabelin, commis à l’exercice de la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de trois mil trois cens soixante dix livres [f. 625] neuf sols huit deniers pour employer, scavoir XIIIc XLIX l. XIII s. VIII d. au payement du bal fait à Saint Germain en Laye le 26 febvrier 1675 et autres menues despenses, XVIc XX l. XVI s. au payement de la despence faite pour la procession du jour de la feste Dieu XIII juin 1675 à Saint Germain en Laye, et IIIIc l. pour la depense du Te Deum chanté en l’eglise cathedralle de Paris le premier juillet aud. an à cause de la prise des villes de Dinan, Huy et Limbourg, le tout suivant les cahiers arrestez par le sieur duc de Gesvres, pair de France, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, cy : IIIm IIIc LXX l. IX s. VIII d.
[…]
[f. 626v] Audit Gabelin, la somme de trois mil deux cens soixante deux livres dix sols pour icelle delivrer, scavoir IIIm CXXXII l. aux vingt quatre joueurs de violon ordinaires de la chambre pour avoir esté à Saint Germain en Laye pour servir au ballet de Thezée que Sa Majesté a fait danser devant Elle depuis le 3e [f. 627] decembre 1674 jusqu’au 27e febvrier 1675, faisant en tout 87 jours à raison de XXX s. par jour à chacun, et à Dumanoir, repetiteur, faisant le XXe violon, CXXX l. X s. pour y avoir esté pendant led. temps à la mesme raison de XXX s. par jour, cy : IIIm IIc LXII l. X s.
[…]
[f. 645] Audit [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de trois mil deux cens cinquante neuf livres douze sols six deniers pour icelle delivrer à Louis Guillon de Fonteny, demeurant à l’enseigne de l’Ours à Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de dix chambres, vingt licts, une salle, deux greniers, cinq remises de carrosse et trois escuries pour cinquante chevaux qu’il a fournis pour le service de ladite dame Reyne depuis le premier janvier mil six [f. 645v] cens soixante quatorze jusques et compris le dix neuf avril audit an, et depuis le premier juillet jusques et compris le dernier de decembre de lad. année, à raison de cinq sols par jour pour chacune chambre, chacun lit et pour ladite salle, deux sols six deniers pour chacun grenier et chacune remise de carrosse, et un sol pour l’attache de chacun cheval, cy : IIIm IIc LIX l. XII s. VI d.
[…]
[f. 869v] Au nommé Jourdin, maitre maçon à Saint Germain en Laye, la somme de cent livres à luy ordonnée pour son payement des ouvrages de maçonnerie qu’il a faits en l’année 1672 aux escuries de la Reyne audit Saint Germain suivant les certificats du sieur marquis d’Hautefort, son premier escuyer, cy : C l. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 11v] A [Pierre Ollivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de sept mil cinq cens soixante neuf livres dix deniers pour icelle delivrer aux denommez cy apres pour leur payement des fournitures par eux faites par l’ordre de Sa Majesté et pour son service tant ez chateaux de Saint Germain en Laye, Versailles et Vincennes qu’en celuy de Clagny, scavoir à Duc et à Marsollier, marchands de soye, IIm IIc XII l. XV s. pour 9 aunes de mohaire blanche à raison de VIII l. X s. l’aune, 130 aunes de damas de Gennes à VIII l. XV s. l’aune, 213 ½ de tafetas d’Angleterre de [f. 12] plusieurs couleurs à IIII l. X s. l’aune et 20 aunes de tafetas d’Avignon blanc à 38 sols l’aune, le tout pour faire partie d’une tapisserie pour servir au chasteau de Versailles, des housses de fauteuils et doubler des rideaux de fenestres, à Laballe, marchand drapier, XVc V l. XII s. VI deniers pour 800 aunes de serge d’Aumalle blanche à 24 sols l’aune pour mettre dans des tapisseries de broderie blanche, vingt aunes de serge de Londres escarlatte à CX s. l’aune, 114 aunes de serge de Londres verte à quatre livres six sols l’aune, 104 aunes ½ de revesche de Sigovie aurore à XL s. l’aune, 15 aunes 7/8 de drap de Berry à IX l. l’aune et XXIX l. XVII s. VI d. pour autres menues fournitures, le tout pour faire des sieges aux meubles des enfans naturels de Sa Majesté les ducs du Maine et comte de [f. 12v] Vexin, et faire des rideaux pour les appartemens de Saint Germain en Laye, à Le Brun, marchand tapissier, IIc XXII l. XVI s. pour V aunes de brocatelle de Venize cramoisy pour faire un tapis pour le chateau de Versaills à raison de X l. X s. l’aune, 47 aunes de brocatelle, fil et soye, fonds rouge, aurore et blanc, pour des carreaux pour servir aux bals de Thezée à III l. VIII s. l’aune, à Le Vasseur, marchand passementier, XIXc IIIIxx X l. XIX s. IIII d. pour 39 onces 7 gros de frange et molet d’or à CV sols l’aune, 333 onces ½ gros de passement, frange, frangeon, mollet et glands d’or et d’argent à IIII l. X s. l’once, 16 onces de molet d’argent à IIII livres l’once, 4 onces 2 gros de cordon or, argent et soye à III l. X s. l’once, 118 onces 2 gros de galon rouge de soye cramoisy à 28 sols l’once, 247 onces 7 gros de soye à coudre à 24 s. l’once, le tout tant pour border et [f. 13] galonner trois tapis de pied de velours, 4 carreaux, 16 sieges pliants, 1 fauteuil, 12 formes d’estofe de la Savonnerie que pour pendre deux plaques et deux fournimens, à Doublet, tapissier, VIIc L l. XVIII s. pour des fournitures et façon de 29 carreaux garnis de plume et duvet pour servir dans la salle des comedies du chasteau de Saint Germain, 28 sieges pliants, 12 fauteuils et pour raccommodage de quelques meubles, à Pezard, quinquailler, IIIc LVII l. pour douze grosses grilles à 22 l. la pièce, 12 pelles et tenailles à 7 l. 15 le feu qu’il a fourny pour servir au chateau de Clagnyn et à Du Ru, garde des meubles du château de Vincennes, Vc XXIX l. tant pour plusieurs menues depenses qu’il a faites à entretenir en estat les appartemens dudit chasteau que pour raccommodage de meubles et journées de garçons qui ont servy à tendre et detendre des meubles dans ledit [f. 13v] chateau pendant les années 1672, 1673 et 1674, cy : VIIm Vc LXIX l. X d.
[…]
[f. 18] A [Pierre Gobelin, commis à la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de dix huit mil cinq cens quatre vingts neuf livres quatre sols sept deniers pour employer au fait de sa commission, mesmes au payement des cires et autres fournitures qui ont esté faites par les officiers de fruiterie du quartier de janvier, fevrier et mars 1675 pour toutes les repetitions et representations de l’opera de Thezée que Sa majesté a fait chanter devant Elle l’hiver dernier en son chasteau de Saint Germain en Laye, cy : XVIIIm Vc IIIIxx IX l. IIII s. VII d.
[…]
[f. 97] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy, la somme de trois cens deux mil cinq cens livres à luy ordonnée pour employer au fait de sa charge, mesme celle de IIIc m l. à compte des depenses à faires es maisons royalles pendant la presente année 1675 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller ordinaire au conseil [f. 97v] royal et ez conseils du Roy, controlleur general des Finances, surintendant et ordonnateur general des Batimens, arts et manufactures de France, et IIm Vc l. pour les frais et taxations dudit Delaplanche, à raison de deux deniers pour livre, cy : IIIc IIm Vc l.
Aud. Delaplanche, la somme de treize cens quatre vingts sept mil quatre cens soixante dix livres treize sols quatre deniers pour employer au fait de sa charge, mesme XIIIc LXXVIm l. pour, avec IIIc m l. dont a esté fait fonds par ordonnance du 16 mars dernier, faire celle de XVIc LXXVIm l. au payement des depenses des Batiments pendant l’année 1675 suivant les ordonnances dud. sieur Colbert, dont il y en a VIIIc XLIIIm IXc l. pour les depenses à faire à Versailles […], [p. 99v] XLm l. pour plusieurs ouvrages et reparations à faire au aux chateaux de Saint Germain, Vm Vc l. pour une faisanderie qui se fait à Saint Germain […] [f. 100v] et XIm IIIIc LXVI l. XIII s. IIII d. pour les taxations dudit Laplanche à raison de deux deniers pour livre, cy : XIIIc IIIIxx VIIm IIIIc LXVI l. XIII s. IIII d.
[…]
[f. 147v] Aux religieux augustins dechausez dits Petits Peres des Loges de la forest de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres, de laquelle Sa Majesté leur a fait don par aumosne pour leur donner moyen de subsister pendant leur chapitre intermede tenu pendant le mois de may de la presente année, cy : IIIc l.
[…]
[f. 155v] Aux augustins dechaussez des Loges de la forest de Saint Germain, la somme de trois cens livres par aumosne, cy : IIIc l.
Aux recollets de Saint Germain en Laye, pareille somme de trois cens livres par aumosne, cy : IIIc l.
[…]
[f. 235] Au sieur Dumesnil, medecin, la somme de six cens livres à luy accordée par gratification en consideration du soin qu’il prend tant des officiers des maisons royalles que des malades de la charité de Saint Germain en Laye, cy : VIc l.
[…]
[f. 316] Mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de la presente année mil six cens soixante quinze
[…]
[f. 365v] Audit [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de France], la somme de trente sept mil trois cens huit livres seize sols huit deniers pour d’icelle emploier XXXVIIm l. au paiement des depenses du bastiment que Sa Majesté a ordonné estre fait au lieu apellé le Val dans la forest de Saint Germain [f. 366] en Laye suivant les ordonnances dud. sieur Colbert, et IIIc VIII l. VI s. VIII d. pour les taxations dud. tresorier à raison de deux deniers pour livre, cy : XXXVIIm IIIc VIII l. VI s. VIII d.
[…]
[f. 504] Au nommé Charles Ravet, maitre de la maison dite le Grand Cerf à Saint Germain en Laye, la somme de quatorze cens soixante quinze livres dix sols à luy ordonnée pour le loyer des logemens qu’il a fournis pour la petite escurie depuis le premier [f. 504v] janvier 1674 jusqu’au mois de may 1675 à diverses fois à raison de cinq sols pour chacune chambre, cinq sols pour chacun lit et un sols pour l’attaché de chacun cheval, cy : XIIIIc LXXV l. X s. »

Lettre concernant l’avancée des travaux au château du Val

« De Saint Germain, le samedy au soir 7e mars 1676
Il y a presentement 31 maçons limosins qui travaillent à la maçonnerie des terrasses du jardin du Val. J’en feray augmenter le nombre autant qu’il me sera possible à mesure qu’ils arriveront.
Je tascheray de faire entierement arraser dans huict jours ouvrables les murs de la terrasse an face des cainets du bastiment du Val.
Monsieur Le Nostre doit venir icy lundy pour passer toute la semaine à faire planter. Je prends soin pour cet effect de faire dresser les terres du jardin bas et d’achever de faire porter les terres necessaires. Il y a 196 terrassiers, tant hommes que femmes, qui y travaillent.
Le sieur Bailly qui travaille aux tables de cuivre du poesle promet de les rendre touttes en place dans la fin de la semaine prochaine.
Piau continue de faire travailler à six forges aux ouvrages des deux portes de fer de la cour dud. bastiment. Je feray mon possible pour les faire poser dans la fin de la semaine prochaine.
J’ay faict remplyr le trou qui s’estoit faict dans la place de l’octogone, au bout de la grande terrasse du parc, ainsy que Monseigneur me l’a ordonné.
Je faicts aussy travailler à remplyr les fontys de carrieres au dehors du mur de la grande terrasse.
Sitost que les sieurs Mansard et Bergeron seront là, je ne manqueray pas de leur faire faire un rapport en forme de l’estat des carrieres qui ont cy devant esté ouvertes soubs lad. grande terrasse.
Monsieur Perrault m’a mandé de l’aller demain trouver à Paris avec le sieur La Rue, maçon, ce qui m’oblige d’y aller.
J’iray par le mesme moyen chez le sieur Lavier affin qu’il envoye incessemment les grosses tables de cuisine necessaires pour la cuisine Bouche au Val.
L. Petit »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 533] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de cinq mil huit cens une livres douze sols six deniers pour icelle delivrer aux cy apres nommez pour leur paiement de plusieurs fournitures de meubles faites pour le chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir à Le Duc, marchand de soye, IIm IIc IIIIxx XIII l. XV s. pour 2 aunes ¼ de velours rouge pour des bourlets à XX l. l’aune, 51 aunes ½ de velours bleu turquin pour un lit de repos, 2 carreaux et 1 dessus de bureau à XVIII l. X s. l’aune, 15 aunes de velours rouge cramoisy pour 12 grands sieges plians à XXI l. l’aune, 15 aunes de velours vert pour couvrir une table à jouer à XVI l. l’aune, XI aunes de ratine d’Holande pour 2 couvertures de lits à XIIII l. l’aune, 12 aunes de damas de Gennes vert à VIII m. X s. l’aune, 59 aunes de tafetas violet et rouge pour des cadres et des housses à 24 tabourets à V l. l’aune, et 47 aunes ½ de tafetas d’Angleterre pour des envelopes de traversins, couvrir une table et faire 3 portieres à IIII l. l’aune, à Laballe, marchand drapier, VIIIc IIIIxx IIII l. V s. pour 4 aunes de drap de Valogne vert à VII l. l’aune, 1 aune de drap vert façon d’Espagne à XVIII l. l’aune, 78 aunes de serge de Londres escarlate [f. 533v] d’Holande à V l. X s. l’aune pour faire des entours de housses de lit et des housses de sieges, huit aunes de serge de Londre couleur de feu pour des housses de fauteuils à IIII l. X s. l’aune, 26 aunes de serge de Londres pour couvrir 25 grands miroirs à IIII l. V s. l’aune, et 130 aunes de frise de Sigovie aurore pour envelopper des meubles de brocat à XL s. l’aune, à Lebrun, marchand tapissier, IIIc LXVIII l. X s., scavoir IIIIxx I l. pour 90 aunes d’etoffe fil et laine à grandes fleurs rouge et blanc à XVIII s. l’aune pour faire 2 lits de garderobe, et IIc IIIIxx VII l. X s. pour 2 couvertures de satin de la Chine blanc de 2 aunes ½ de long, chacune à CXLIII l. X s. la piece, à Dupré, doreur, IIIIxx XV l. pour avoir peint et doré 24 tabourets et 12 grandes chaises et autres menus ouvrages, à Delange, plumassier, CLXV l. pour avoir blanchi et racommodé 12 garnitures de plumes avec leurs aigrettes servant aud. chasteau de Saint Germain, y compris les journées de son garçon pour les remonter, et à Marcadé, orfevre, XIXc IIIIxx XV l. XII s. VI d. pour une petite grille à 2 bareaux pour servir dans le cabinet de la Reyne et un chandelier d’argent à 4 branches, pesant ensemble 27 marcs 6 gros à raison de XXXVI l. le marc, y compris le fer de lad. grille et le blanchissage et racommodage de 452 pieces d’argenterie où il a fourni 7 marcs ½ d’argent, le tout fait par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : Vm VIIIc I l. XII s. VI d.
[…]
[f. 539] A [Jean de la Valette, commis à l’exercice de la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre du Roy], la somme de dix neuf mil trois cens quarante huit livres dix sept sols pour employer au paiement des cires et autres choses qui ont esté fournies par les officiers de la fruiterie pour les repetitions et representations de l’opera d’Isis qui ont esté representées devant Sa Majesté en son chasteau de Saint Germain en Laye pendant les mois de janvier et febvier 1677 [f. 539v] suivant les parties arrestées par le sieur duc de Crequy, premier gentilhomme de la chambre, cy : XIXm IIIc XLVIII l. XVII s.
[…]
[f. 580] A [Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de France], la somme de quatre mil sept cens vingt neuf livres cinq sols pour d’icelle employer IIIIm VIc IIIIxx X l. III s. IIII d. au remboursement des terres et heritages compris dans le jardin du bastiment du Val lez Saint Germain en Laye dont les particuliers [f. 580v] cy apres nommez estoient proprietaires, scavoir IIIIc XXIII l. à François Buret, demeurant à Carrieres sous le Bois, pour 23 perches ½ de terre plantée en vigne et autres fruitiers, XIc XXVII l. XIX s. II d. à Charles Delaunay, demeurant aud. Carriere, pour un arpent 27 perches ½ de terre plantée en vigne, bourgongne et semée en orge faisant partie de plusieurs pieces de terre qui luy appartiennent, XLVI l. V s. à François Bertin et Jean Thomin demeurans aud. Carriere pour 4 perches ½ demy quart de terre plantée en vigne et arbres fruitiers, VIIc LXXV l. VII s. VI d. au sieur de la Neuville, garde de Sa Majesté demeurant aud. Carieres, pour 77 perches ½ demy tiers de terre plantée en vigne, bourgongne et semée en orge, faisant partie de diverses pieces de terre qui luy appartiennent, Vc LI l. XIIII s. II d. aud. Bertin pour 48 perches 1/24 de terre plantée en vigne et arbres fruitiers en diverses pieces qui luy appartiennent, VIIc IX l. X s. à Baptiste Crosnier, demeurant aud. Cariere, pour 76 perches de terre plantée en vigne et Bourgongne en diverses pieces, LXI l. XVII s. VI d. à la damoiselle Bataille demeurant à Paris pour 5 perches ½ demy quart de terre plantée en arbres fruitiers faisant partie d’une plus grande piece de terre, IIIc XXIIII l. à Denis Garnier pour 27 perches de terre plantée en vigne, IIc LXXII l. X s. à Jacques Caffaud pour 24 perches ¼ de terre plantée en vigne, IIIIxx XVI l. [f. 581] aux heritiers de Louise Thomin pour 8 perches de terre plantée en vigne, CXIIII l. au sieur de la Guipiere pour 9 perches ½ de terre, VIxx l. à Jean Morice pour 10 perches et LXVIII l. à Jean François pour 5 perches 2/3 de terre, le tout suivant l’arpentage et estimation qui en a esté faite et les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XXXIX l. I s. VIII d. pour les taxations dud. Delaplanche à 2 d. pour luvre, cy : IIIIm VIIc XXIX l. V s.
Aud. Delaplanche, la somme de douze mil quatre cens soixante quatre livres dix neuf sols un denier pour d’icelle employer XIIm IIIc LXI l. XVIII s. IX d. au payement des ouvrages et reparations de pavé de grais qui ont esté faits tant dans les cours des chasteaux de Saint Germain en Laye que dans le bourg dud. lieu pendant 1677 suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et CIII l. IIII d. pour les taxations dud. tresorier à 2 d. pour livre : XIIm IIIIc LXIIII l. XIX s. I d.
[…]
[f. 581v] Aud. Delaplanche, la somme de quatorze cens quarante trois livres dix huit sols huit deniers pour d’icelle delivrer à Lemaire, fayancier, XIIIIc XXXII l. pour son payement de plusieurs pieces de pourcelaines qu’il a fournies pour mettre dans les appartemens du chasteau de Saint Germain en Laye, scavoir 2 grands vases à figures, six buires de diverses grandeursd et façons, six urnes à pans de plusieurs couleurs, 17 pots tant à figures que couverts et de forme de moutardier, 7 vinaigriers de diverses formes, 26 callebasses, 43 gobelets de plusieurs grandeurs, 10 rouleaux de couleur teintée, deux fuseaux et 14 bouteilles de diverses formes et grandeurs, le tout suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XI l. XVIII s. VIII d. pour les taxations dud. tresorier à 2 d. pour livre : XIIIIc XLIII l. XVIII s.
[…]
[f. 592v] Aux peres recollets du fauxbourg Saint Laurent et de Saint Germain en Laye, la somme de neuf cens livres, cy : IXc l.
[…]
[f. 593] Aux augustins deschaussez des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, cy : IIIc l. »

Lettre concernant le manège du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 3e decembre 1677
Monsieur le duc de Montauzier m’a envoyé chercher et m’a demandé pourquoy on ne met pas des rideaux de thoille au pourtour du nouveau maneige de monseigneur le Dauphin. Et sur ce que je luy ay dict que je n’en ay encores pas entendu parler ny eu d’ordre, il m’a chargé de supplier tres humblement Monseigneur de sa part de prendre l’ordre du Roy, Sa Majesté ayant dict qu’elle en parleroit à Monseigneur.
L. Petit »

Mandement donné à Saint-Germain-en-Laye pour le paiement d’éperviers apportés au roi

« Henry de Meudon, chevalier le Roy nostre sire, maistre enquesteur des Eaues et forés d’icelui seigneur par tout son roiaume et de celles de nostre seigneur le duc de Normendie, au receveur de Dansjont en Passeis ou a son lieutenant, salut. Savpoir vous faisons que Huet Picart a rendu a court devers le Roy dix esperviers vis et sept mouches vis, huit esperviers mors en chemin et sept mouches mors semblablement, si vous mandons de par le Roy nostre sire que tous les despens faiz par le dit Huet et par ceux qui aporterent les diz esperviers et mouches en venant a court et en demourant illec et en retournant au pais vous compté sanz nul delai au dit Huet et paiez en la maniere que autrefoiz avés accoustumé sanz attendre nul autre mandement sur ce. Donné a Saint Germain en Laie le premier jour d’aoust l’an mil CCC trente neuf. »

Quittance du capitaine du château de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Sachent tout que nous Jehan de Meudon, chevalier, capitaine du chastel de Saint Germain en Laye, confessons avoir eu et receu de François Chanteprime, receveur general des aides ordennees pour la gueur, la somme de cent cinquante frans d’or en rabat, deduction de IIIc L frans pour mes gaiges d’un an commancé le premier jour de janvier CCCLXXVI a cause de la dite cappitainerie ainsi que par mandement du Roy nostre sire sur ce fait peut apparoir, de laquelle somme de cent cinquante frans d’or dessus dite je me tiens pour content et bien paiez et en quicte le Roy nostre dit seigneur, le dit receveur general et tous autres. Donné soubz nostre scel le IIIIe jour de decembre l’an mil CCCLX dix sept. »

Quittance pour une somme destinée aux travaux menés au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tuit que je Guillaume de Maule, paieur des euvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu des generaulx conseillers a Paris sur le fait des aides pour la guerre par la main de Francois Chantepume, receveur general des diz aides, la somme de huit cens frans d’or pour ce present mois de mars, pour tourner et convertir es euvres du dit chastel, de laquelle somme de VIIIc frans dessus diz je m’en tien a bien paié et en quitte les diz generaulx, le dit receveur et tous ceulx a qui quittance ce en peut et doit appartenir. En tesmoing de ce j’ay scellee ceste quittance de mon propre scel le VIIe jour du dit mois de mars l’an mil trois cens LX dix et sept.
G. de Maule »

Quittance donnée par le capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages et ceux de ses hommes

« Sachent tout que nous Phelippe Branche, chevalier, capitaine de Montjoie et de Saint Germain, confessons avoir eu et receu de Pierre Surreau, receveur general des finances de Normandie, la somme de deux cens livres tournois en prest et paiement sur ce qui nous peut estre du des gaiges et regars de nous et des gens d’armes et de trait de nostre compagnie ordonnez pour la garde desdiz lieux de Saint Germain et Monjoie, ce prest et paiement fait par vertu des lettres de garand de mons. le regent le royaume de France, duc de Bedfort, donnees le XIIIe jour d’avril dernier passé, expediees par le tresorier et gouverneur general desd. finances, de laquelle somme de IIc l. t. nous nous tenons pour content et en quictons le Roy nostre seigneur, mond. s. le regent, led. Pierre Surreau et tous. En tesmoing de ce, j’ay scellees ces de nostre scel le premier jour de may l’an mil CCCC vint et trois. »

Quittance pour une somme destinée aux travaux dans des résidences royales dont Saint-Germain-en-Laye

« Je Jehan Jacquelin, tresorier des Bastimens du Roy et commis en la presente année à l’exercice dud. office, confesse avoir receu comptant de me Estienne Puget, conseiller dud. seigneur et tresorier de son Espargne, la somme de quatre mil escuz sol en [vide] restant à payer des neuf mil escuz dont j’aurois esé assigné sur l’advance que font les fermiers du seel du Lyonnois, icelle somme à moy ordonnée pour convertir et employer au faict de mond. office, mesmes à la despence des bastimens des chasteaux du Louvre, Saint Germain en Laye, grande gallerie et pallais des Thuilleries, de laquelle premiere somme de IIIIm escuz sol je me tiens content et en quicte led. sieur Puget, tresorier de l’Espargne susd., et tous autres. Faict le XVIe jour de novembre mil six cens ung.
Quictance de la somme de quatre mil escuz sol
Jacquelin »

Lettre de madame de Sévigné à sa fille concernant l’installation de la Cour d'Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, mercredi 5 janvier 1689
[…] Vous allez voir, par la nouvelle d’aujourd’hui, comme le roi d’Angleterre s’est sauvé de Londres, apparemment par la bonne volonté du prince d’Orange. Les politiques raisonnent et demandent s’il est plus avantageux à ce roi d’être en France : l’un dit oui, car il est en sureté et il ne courra pas le risque de rendre sa femme et son fils ou d’avoir la tete coupée, l’autre dit non car il laisse le prince d’Orange protecteur et adoré des qu’il y arrive naturellement et sans crime. Ce qui est vrai, c’est que la guerre nous sera bientot declarée, et que peut etre meme nous la declarerons les premiers. Si nous faisions la paix en Italie et en Allemagne, nous pourrions vaquer à cette guerre angloise et hollandoise avec plus d’attention ; il faut l’esperer, car ce seroit trop d’avoir des ennemis de tous cotés. Voyez en un peu où me porte le libertinage de ma plume, mais vous jugerez bien que les conversations sont pleines de ces grands evenemens.
[…]
Nous allons vaque presentement à la reception de Leurs Majestés angloises, qui seront à Saint Germain. Madame la Dauphine aura un fauteuil devant cette reine, quoiqu’elle ne soit pas reine, parce qu’elle en tient la place. »

Lettre de madame de Sévigné à sa fille concernant l’installation de la Cour d'Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« A Paris, mercredi 26 janvier 1689
[…] Peut etre que le prince d’Orange n’aura pas le tems cette année de songer à la France ; il a des affaires en Angleterre et en Irlande, où l’on veut armer pour le Roi : nos mers sont toutes emues, il n’y a que notre Mediterranée qui soit tranquille. Je ne sais à qui en ont vos femmes avec leurs vœux extravagans ; je voudrois y ajouter de ne plus manger d’oranges et de bannir l’oranger en arbre et en couleur : ce devroit être sur nos cotes que l’on fit toutes ces folies.
Je crois, en verité, que le roi et la reine d’Angleterre sont bien mieux à Saint Germain que dans leur perfide royaume. Le roi d’Angleterre appelle M. de Lauzun son gouverneur, mais il ne gouverne que ce roi, car d’ailleurs sa faveur n’est pas grande. Ces Majestés n’ont accepté de tout ce que le Roi vouloit leur donner que cinquante mille francs, et ne veulent point vivre comme des rois ; il leur est venu bien des Anglois, sans cela ils se reduiroient encore à moins : enfin, ils veulent faire vie qui dure. »

Lettre de Madame palatine, duchesse douairière d’Orléans, concernant la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« Il est de toute fausseté que la reine d’Angleterre ait laissé de grosses sommes. Elle a entretenu son fils ainsi que tous ses gens, elle a donné des pensions à la plupart de ses dames, elle a soutenu des familles entières d’Anglais, elle se privait du nécessaire afin de secourir les pauvres dans les hôpitaux. Sous le rapport de la cupidité elle n’était nullement italienne, car elle n’a jamais mis un liard de côté. On peut dire qu’elle avait toutes les vertus royales. Son unique défaut (personne n’est parfait) est d’avoir poussé la dévotion à l’extrême ; mais elle l’a payé cher, car c’est la cause de tous ses malheurs. Elle ne pouvait ici faire des économies, car elle n’était pas régulièrement payée ; elle a été forcée d’emprunter de l’argent et de contracter des dettes ; il n’est pas vrai que ses domestiques aient pillé ses meubles, car elle était logée à Saint Germain dans les meubles du Roi.
On a vu peu de reines d’Angleterre être heureuses, et, en ce pays là, les rois non plus n’ont pas beaucoup de bonheur. »

Lettre de Louis XV à son petit-fils, l’infant Ferdinand de Parme, mentionnant une chasse à Saint-Germain-en-Laye

« A Versailles, ce 22 janvier 1770
Mon cher petit fils,
Je suis charmé que vous ayez fait vos Rois gaiement, mandez m’en un peu de détails, car je sus charmé de voir que vous vous amusez convenablement à votre état. Nos glacières sont pleines et je pars pour la chasse à Saint Germain par un temps qui me paraît assez beau.
Je vous embrasse de tout mon cœur, mon cher petit fils.
Louis »

Lettre de Louis XV à son petit-fils, l’infant Ferdinand de Parme, mentionnant une chasse à Saint-Germain-en-Laye

« A Marly, ce 1er mars 1772
Mon cher petit fils,
Vos courriers ont aussi retardés mais pas autant que les nôtres. Je ne croyais pas Boulogne si curieux que vous me le mandez. Ma santé est présentement bien rétablie et je suis venu ici passer mes jours gras non pour aller au bal, mais pour être plus près de la forêt de Saint Germain en Laie où je chasse dans l’hiver. Je suis bien fâché de la continuité de l’indisposition de votre épouse. Je ne lui écris pas de crainte de la fatiguer. A Dieu, mon cher petit fils, je vous embrasse de tout mon cœur.
Louis »

Annonce de l’installation d’une maison de retraite des Légionnaires au château du Val

« Une exquise résidence du XVIIe siècle va devenir la maison de retraite des Légionnaires
Si vous longez l’admirable terrasse de Saint-Germain puis vous enfoncez dans la forêt, vous trouvez, à flanc de coteau, dominant la vallée de la Seine, entre Saint-Germain-en-Laye et Maisons-Laffite, le château du Val, aux lignes pures et belles. Mansart le construisit ; Desjardins et Le Hongre le décorèrent ; Le Nôtre, alentour, dessina un parc à la française. La beauté simple de la façade se révèle aux yeux du promeneur à travers une merveilleuse grille.
C’est en 1669 que Louis XIV fit construire cette demeure. En cet endroit, jadis, Henri Iv se plaisait à chasser et Louis XIIII y fit plus tard élever un pavillon pour y reposer sa santé compromise.
Pendant des années, dans ce château qui abritait sa magnificence parmi les frondaisons magnifiques de la forêt de Sainte-Germain, la société la plus brillante se donna rendez-vous. Tour à tour, sous Louis XV et sous Louis XVI, il fut la résidence préférée des grands favoris : la Pompadour, les Brancas, les Lamarck, plus tard le maréchal et la maréchale de Beauvau. Les salons entendirent bien des confidences, sinon des propos brillants ; les pavanes et les gavottes y retentirent, et aussi les conversations profondes des philosophes, car Rousseau, Voltaire, d’Alembert, Turgot, Necker, Condorcet, Malesherbes en furent les familiers. Sous l’Empire, Napoléon y donna, avec sa cour, des fêtes brillantes.
Et, depuis lors, riche d’un grand passé, le château du Val a conservé son caractère et son charme. Il le conservera désormais. M. Lacoste, le dernier propriétaire, en a très généreusement fait don à la Société de la Légion d’honneur afin d’y installer une maison de retraite pour les légionnaires les plus méritants.
Une merveille d’architecture qui eût peut-être été dégradée ou délaissée sera ainsi préservée. Dans le parc, les grottes de Francini seront conservées, et rien ne sera détruit de ce qui fait le charme, la poésie et la douceur de ce coin d’Ile-de-France.
Ceux qui auront bien mérité le ruban rouge et que la vie aura éprouvée pourront y venir achever une vieillesse heureuse, sur ces hauteurs que l’on nommait, au XVIIIe siècle, la « Montagne Bon Air ».
Cinquante chambres sont prévues. La Société de la Légion d’honneur paiera une partie des frais de la pension et la légionnaire l’autre partie. On songe à réserver quelques chambres aux légionnaires les plus éprouvés et qui vivraient là gratuitement. La maison que l’on aménage sera confortable et moderne à souhait, et un immense parc sera réservé aux pensionnaires.
Tous ceux qui voudraient y être admis peuvent écrire au secrétaire général de la « Société de la Légion d’honneur, 1, rue de Solférino. Heureux seront les cinquante légionnaires qui pourront, dans un site aussi merveilleux, connaître les loisirs et le repos qu’ils auront chèrement gagnés.
Jean Delage »

Récit d’une chasse conduite par Gaston d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Le 3 de ce mois, jour de saint Hubert, Son Altesse royale, suivie des princes et seigneurs de cette Cour, en celebra la feste à Saint Germain, et donna l’assemblée, où le duc de Montbazon, Grand Veneur de France, fut au bois et laissa courre le cerf, qui fut pris par les grands chiens du Roy et ceux de Son Altesse royale. »

Récit de la célébration de la Toussaint par la famille royale à Saint-Germain-en-Laye

« De S. Germain en Laye, le 2 novembre 1674
Hier, feste de tous les saints, Leurs Majestez, avec lesquelles estoit monseigneur le Dauphin, entendirent en la chapelle de ce chasteau la grande messe, celebrée par l’evesque de Cisteron, et chantée par la Musique. L’apres dinée, Elles entendirent au mesme lieu une docte et eloquente predication de l’abbé de Clermont, puis les vespres aussi chantées par la Musique. Ensuite, la Reyne alla continuer l’exercice de sa devotion, en l’eglise de la parroisse. »

Description du fonctionnement du pénitencier militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Pénitencier militaire de Saint-Germain
En entrant sous cette vaste porte sombre, en franchissant cette grille dont la clef est tenue par un sous-officier, oublions les brillantes fêtes, les magnifiques splendeurs, le luxe royal dont ce château fut un temps le théâtre ; préparons-nous plutôt à la visite que nous allons faire par le souvenir des grandeurs déchues qui ont remplacé dans ces lieux la majesté de Louis XIV émigré à Versailles ; dans ces tours, le long de ces vastes balcons, erra madame La Vallière, consolée par de rares visites jusqu’au jour où son âme aimante ne trouva plus que Dieu qui pût remplir le vide laissé par le grand roi ; dans ce corps de logis qui fait face à la pelouse, Jacques II qui, pour être un prince imbécile, n’en dut pas être moins malheureux, passa plus d’une triste soirée, entre sa femme et sa fille, reportant sa pensée à la belle réception que lui avait faite son hôte de France et que suivit l’abandon nécessairement réservé au malheur qui s’abrite trop près des grandes prospérités. Le triste monarque, dont le doyen de Killerine nous montre la modeste cour, mourut là, faisant ces rêves de restauration que plusieurs générations devaient continuer ; sa femme, sa fille, y moururent après lui. Depuis lors, les princes de France semblèrent éviter la contagion de déchéance dont les murs de Saint-Germain étaient imprégnés : le château devint une caserne, puis une école militaire de cavalerie, et enfin il est devenu ce que vous annoncent ces grilles, ces verrous, ces murs qui s’ajoutent à la profondeur des fossés, un pénitencier militaire.
Si, en entrant dans ces cours, en entendant fermer derrière soi toutes ces ferrures, on n’éprouve pas ce sentiment de cœur, ce pressentiment douloureux qui vous accueille à la porte de toute prison, c’est qu’on sait que là on ne va pas voir le crime hideux, endurci par le temps, rendu incorrigible par les mauvaises passions, par les habitudes de corruption et de débauche ; on se dit que toute cette population, qu’une faute a privée pour un temps de sa liberté, est dans la force de l’âge, que tous ces prisonniers ont un avenir, qu’ils vivaient sous une loi exceptionnelle, sous la loi militaire, dont la rigueur nécessaire fait un crime, un crime sévèrement puni, de ce qui, pour un jeune homme de cet âge, dégagé des liens de fer de la discipline, ne serait souvent qu’un tort excusable, ignoré du monde et couvert par l’indulgence de la famille. Pénétrons donc sans hésitation dans cette maison de rachat ; nous ne verrons que des corps jeunes et robustes, apprenant à faire un emploi intelligent de leurs forces, des cœurs qui s’émeuvent à tous les nobles sentiments, et qui travaillent à se réhabiliter assez pour être encore dignes de porter l’uniforme.
Cette institution, qui, jusqu’à présent, a donné les plus heureux résultats, a été appliquée, pour la première fois, à l’armée par ordonnance royale du 3 décembre 1832. Les essais en furent faits dans les bâtiments de l’ancien collège Montaigu, situés entre le collège Sainte-Barbe et la place du Panthéon ; mais ce local, dont les sombres constructions vont disparaître dans les plans d’amélioration et d’embellissement qui vont s’exécuter dans ce quartier, devint bientôt trop étroit pour le nombre de détenus ; il fallut faire un nouveau choix et, au mois d’avril 1836, le pénitencier militaire fut transféré à Saint Germain. Les vastes appartements, les galeries, avaient été distribués en rangées de cellules ordinaires, où chaque prisonnier se retire le soir ; les celliers avaient fait place à des cellules ténébreuses, où sont renfermés ceux qui ne se soumettent pas à l’ordre de la maison. L’immense hauteur des salles d’armes, des salles de gala, avait été coupée en plusieurs étages d’ateliers, et le château royal pouvait recevoir cinq cents prisonniers. La haute surveillance du pénitencier est remise à M. le lieutenant général comte Sébastiani, commandant de la première division, et qui, plus d’une fois, a manifesté le chaleureux intérêt qu’il porte à l’établissement : chaque année, un inspecteur général est désigné par le ministère de la Guerre pour lui faire un rapport sur les résultats de l’année et les améliorations à obtenir.
Cette création, dont tout l’honneur revient à M. le maréchal Soult, est surtout remarquable par ce point que le condamné militaire est seulement suspendu de son service, mais ne cesse pas de faire partie de l’armée et reste soumis au code particulier qui la régit. Lorsqu’il entre dans le pénitencier, où l’envoie le jugement d’un conseil de guerre, il est dépouillé pour un temps de l’uniforme de son régiment et en revêt un de couleur grise, dont la forme rappelle beaucoup celui de la petite tenue du cavalier, et dont la simplicité n’admet aucune de ces couleurs voyantes et bariolées dont on affuble ordinairement les détenus. La tenue militaire est de rigueur pour tous les chefs employés à l’établissement ; ces chefs sont encore soumis à tout ce qu’ils devaient observer à l’égard de leurs soldats : il leur est défendu d’injurier, de maltraiter de gestes ou de paroles les détenus, qui, de leur côté, doivent le respect à leurs chefs de tout grade. Afin que personne n’en ignore, les dispositions qui règlent ces devoirs réciproques sont lues tous les dimanches à l’inspection. Tous les mouvements [p. 344] sont réglés par le commandement militaire ; le compte de masse que le condamné avait à son régiment est transmis à l’administration, qui continue à le régler de la même manière ; les fautes contre la discipline sont punies disciplinairement ; les délits et les crimes sont soumis aux conseils de guerre ; enfin, à l’expiration de leur peine, ceux qui n’avaient plus qu’un an de service à faire sont renvoyés dans leurs foyers, les autres sont dirigés sur un des trois bataillons d’infanterie légère d’Afrique ; quelques-uns, par une exception que leur mérite une conduite exemplaire, obtiennent la faveur de rentrer, aussitôt après leur libération, dans des régiments de l’armée intérieure.
Le système d’Auburn est celui dont se rapproche le plus le système de Saint-Germain, c’est-à-dire que les prisonniers couchent isolément dans des cellules et mangent et travaillent en commun et en silence. Pendant les récréations, ils peuvent parler. Nous allons examiner l’emploi d’une journée de travail pendant l’hiver.
A six heures et demie du matin, un tambour choisi parmi les prisonniers bat la diane, signal du réveil ; les sous-officiers surveillants prennent les clefs de leurs divisions respectives et vont ouvrir les cellules. Chaque détenu nettoie sa demeure nocturne, plie dans des dimensions données ses couvertures et le sac de campement dans lequel il couche ; les ablutions corporelles ont lieu dans les corridors, du 1er octobre au 1er avril ; le reste de l’année, elles ont lieu dans la cour ; tous les détails d’une propreté parfaite sont scrupuleusement surveillés et s’exécutent en silence.
Environ un quart d’heure après, les détenus descendent en ordre dans la cour ; l’appel a lieu de la même manière et avec les mêmes batteries que dans la ligne ; les hommes sont formés en bataille sur trois rangs et inspectés. La distribution de pain se fait immédiatement ; chaque homme reçoit pour sa journée une ration de pain de même poids et de même qualité que celui délivré à la garnison. Aussitôt après, au commandement de l’adjudant de semaine, tous les détenus sont conduits en ordre et au son de la caisse à leurs ateliers ; chacun d’eux se rend à la place qui lui est assignée et se met à l’œuvre ; à l’exception d’explications données à voix basse par les contre-maîtres, un silence complet règne partout ; rompre ce silence est un cas de punition.
A huit heures et demie a lieu la visite du chirurgien-major ; il visite les malades mis à l’infirmerie pour indisposition légère ; à la tisanerie il reçoit ceux qui viennent se présenter, prescrit les remèdes nécessaires et envoie à l’hôpital du lieu ceux dont l’état exige cette translation ; là, dans une salle consignée, ils reçoivent, comme tous les autres malades, ces soins touchants que l’on rencontre partout où se trouvent les dignes sœurs de la charité.
A onze heures du matin, un roulement donne le signal du repas ; les hommes sortent des ateliers en ordre et se forment en bataille ; au commandement de l’adjudant, ils entrent au réfectoire, tous s’arrêtent devant leur place accoutumée et se tiennent debout ; à un coup d baguette, tout le monde s’assied et le repas commence.
A son arrivée au pénitencier, chaque détenu est pourvu d’un litre, d’une gamelle de même contenance et d’un gobelet d’un quart de litre, le tout en étain ; il reçoit, de plus, une cuiller de bois et un couteau à pointe arrondie ; tous ces objets sont disposés sur la table à la place du détenu auquel ils appartiennent.
Les rations sont individuelles ; elles consistent, pour le repas du matin, les mardi, jeudi et dimanche, en une soupe grasse et une portion de viande désossée pesant quatre-vingt-douze grammes ; et pour le repas du soir, les mêmes jours, en une soupe aux légumes ; les autres jours de la semaine, les détenus reçoivent, pour leur repas du matin, une soupe aux légumes, et pour le repas du soir une portion de légumes assaisonnés.
Les détenus qui se conduisent bien peuvent améliorer leur nourriture en prenant à leurs frais, au repas du matin, un quart de litre de vin, dix centimes de fromage, un demi-kilog. de bain bis-blanc. On retire cette permission pendant un temps donné à ceux qui se font infliger des punitions.
A onze heures et demie, un nouveau coup de baguette annonce la fin du repas ; les hommes, qui, pendant toute sa durée, ont gardé le silence, se lèvent, sortent en ordre et vont au préau de la récréation ; là encore ils sont suivis par ces conseillers muets qu’une bienveillante prévoyance à multipliés autour d’eux ; des inscriptions ingénieusement choisies mettent sans cesse sous leurs yeux des avis résumés en phrases courtes et qui frappent l’esprit en se fixant dans la mémoire. Dans leurs ateliers, si un moment de découragement a ralenti leur ardeur, en levant la tête, ils ont lu :
LE TRAVAIL DU CORPS DELIVRE DES PEINES DE L’ESPRIT
Dans ces inscriptions, ils trouvent même une protection : si un maître d’atelier ou un surveillant oubliait les recommandations du règlement, l’ouvrier peut lui montre sur la muraille :
REPRENDS TON PROCHAIN AVANT DE LE MENACER
Dans les préaux, il n’a pas suffi de défendre les mauvais propos et les jeux de hasard : il a fallu mettre ces hommes en garde contre l’entraînement de la colère ou de leurs courts loisirs ; ils lisent ici :
POINT DE PRIORITE POSSIBLE AVEC LA PASSION DU JEU : ON COMMENCE PAR ETRE DUPE, ON FINIT PAR ETRE FRIPON
Et là :
DANS UN CŒUR PERVERS, LA PASSION DU JEU MENE A L’ECHAFAUD ;
DANS UNE AME HONNÊTE, ELLE CONDUIT AU SUICIDE
Toutes ces pensées sont salutaires, utiles ; mais nous ne pouvons nous refuser à en citer encore qui nous ont surtout frappé. En entrant au pénitencier, le condamné trouve sa sentence justifiée par la morale quand il aperçoit devant lui, dans la première cour, ces mots :
QUICONQUE ENFREINT LA LOI N’EST PAS DIGNE D’ÊTRE LIBRE
Enfin, en sortant, voici la dernière pensée qu’il trouvera [p. 345] sur ces murs qu’il abandonne :
ON NE PEUT PLUS ROUGIR DE SES FAUTES QUAND ON A TOUT FAIT POUR LES REPARER
Reprenons l’emploi de la journée. Pendant que leurs camarades causent ou lisent des livres d’instruction appartenant à l’établissement, ceux qui sont illettrés vont assister à un cours d’enseignement mutuel qui a lieu à la même heure.
A midi et demi, après l’appel, les travaux recommencent, et se prolongent jusqu’à sept heures ; le souper ne dure qu’un quart d’heure ; la retraite se bat, et à huit heures un roulement annonce le coucher. Chaque homme emporte dans sa cellule son bidon rempli d’eau ; les portes sont fermées, et les clefs rapportées à un poste intérieur, où elles restent sous la responsabilité de deux surveillants de garde. Pendant la nuit, un officier de service fait, dans l’intérieur, trois rondes, pour s’assurer qu’il n’y a pas d’hommes malades ou de tentatives d’évasion, et le commandant d’une garde de vingt-six hommes placée au pénitencier est chargé des rondes extérieurs.
L’état n’apporte à ce régiment d’autre changement que d’avancer l’heure de la diane, et de prolonger d’une heure la journée d’atelier, qui se trouve ainsi portée à onze heures de travail.
Le dimanche est un jour consacré plus spécifiquement aux soins de propreté ; ce jour-là, chaque homme descend dans les préaux son sommier, son sac de campement, sa couverture et son oreiller pour les battre ; les cellules sont frottées, les portes et les serrures nettoyées à fond. Après une première inspection des sous-officiers, les prisonniers, dans leur tenue la meilleure, vont assister à la messe dans la chapelle gothique ornée par Louis XIII, et où Louis XIV fut baptisé. Du haut de cette chaire qu’ont occupée les plus grands orateurs chrétiens, un aumônier leur fait une instruction religieuse. C’est un spectacle imposant que de voir de la tribune tous ces hommes en colonne serrée, officiers et sous-officiers en tête, assister avec respect au service divin. On ne peut se défendre d’une vive émotion, lorsque, au moment où le prêtre élève l’hostie, cette masse compacte, par un seul mouvement, met le genou à terre, et écoute, dans un pieux recueillement, les chants que font entendre quelques-uns de leurs camarades placés derrière l’autel. On est bien plus impressionné encore si l’on vient à apprendre là que ces voix énergiques chantent des vers composés par un de ceux qui les a précédés dans ce séjour d’expiation, un jeune soldat que son talent, ses malheurs et son repentir ont rendu célèbre, il y a quelques années. J’ai vu plus d’un œil devenir humide quand une voix jeune et fraîche fait entendre ces paroles :
Sur nous qui t’implorons, à genoux sur la pierre,
Sur nous tous, qu’un moment d’imprudence et d’erreur,
Conduisit en ce lieu, domaine du malheur,
O Dieu ! laisse tomber un regard tutélaire.
Et plus loin :
Du trône saint d’où ta main guide
Les astres roulant dans le vide,
Seigneur, Dieu clément, oh ! vois notre douleur !
Vois nos regrets et nos alarmes,
Rends-nous la liberté, nos armes,
Et finis nos jours de malheurs.
Le digne aumônier qui dirige la conscience de ces soldats leur a dit, du haut de la chaire de vérité, que tout motif humain devait être écarté dans l’accomplissement des choses saintes : « Vos actes religieux, leur a-t-il dit, sont entre le ciel et vous, et jamais ils ne serviront à vous procureur des biens temporels ». Cette règle, sagement observée, éloigné tout soupçon d’hypocrisie. Le 30 avril dernier, une soixantaine de détenus ont reçu la communion des mains de monseigneur l’évêque de Versailles, qui vient tous les ans visiter et consoler les habitants du pénitencier.
Les touchantes allocutions de ce pasteur, les sages instructions de l’aumônier, ne sont pas les seuls moyens que l’on emploie pour fortifier dans le cœur des prévenus le désir de [p. 346] leur régénération morale ; le lieutenant-colonel Boudonville, commandant du pénitencier, seconde puissamment tous les sentiments qui peuvent ramener au bien ces jeunes citoyens, qu’un seul instant d’erreur a souvent amenés là ; un registre de moralité est établi avec un soin scrupuleux, et présente un compte ouvert à chaque homme : on y inscrit exactement les profès successifs dans la conduite et le travail, ainsi que les punitions et les motifs de ces punitions. A deux époques de l’année, au 1er mai et dans le mois de novembre, le commandant va examiner les titres que peut avoir chaque détenu à la clémence royale ; mais cette faveur ne peut s’étendre qu’à ceux qui ont au moins subi la moitié de leur captivité : les lettres de grâce qui réduisent ou remettent la peine sont lues à la grande revue du dimanche, à midi, en présence de tous les détenus formant le carré. C’est là un beau jour pour tous, et pour ceux qui sont rendus à la France, à l’armée, à leur famille, et pour ceux à qui la délivrance de leurs amis semble dire : Méritez, espérez.
Le lendemain de ce jour de délivrance est souvent triste et plein de regrets. On sait, en effet, que les abords des prisons, les jours où les portes doivent s’ouvrir, sont assiégés par des hommes perdus, par d’ignobles femmes, qui, spéculant à chaque fois sur le pécule amassé pendant la captivité, sur les privations subies, sur l’enivrement du grand air de la liberté, guettent les libérés comme une proie, s’emparent d’eux, les entrainent à tous les désordres, à toutes les débauches, et ces heureux du matin doivent se féliciter si, le lendemain, au réveil, ils n’ont perdu que le fruit de leurs économies forcées.
L’administration du pénitencier de Saint-Germain vient de donner un bon et grand exemple. Il y a quelques jours, seize hommes avaient atteint le terme de leur expiation ou obtenu remise de leur peine : au lieu de quitter le château pour tomber dans les hideuses séductions qui déjà les attendaient, on les a vus, revêtus de l’uniforme des corps divers auxquels ils appartenaient, sortir en rangs sous le commandement d’un sous-officier, traverser au pas et en bon ordre cette ville que leurs devanciers avaient plus d’une fois troublée des excès de leur joie, et se diriger sur Versailles, où ils sont trouvé dans la discipline militaire l’appui dont ils avaient besoin contre eux-mêmes. Loin de se plaindre de cette précaution, ils ont chargé le sous-officier qui les accompagnait de leurs remerciements pour le commandant.
Rendons un juste hommage à M. le maréchal Sault, dont la prévoyant sollicitude a créé, organisé cet établissement, où, tandis que la punition se subit, l’homme s’améliore, et d’où il sort le cœur plus affermi dans le bien, l’intelligence plus cultivée, et possédant une des industries qui s’exploitent dans les huit ou neuf ateliers entre lesquels les prisonniers sont répartis. Mais pour que la généreuse pensée du ministre produisit tous ses résultats, il fallait que l’exécution en fût remise à un officier dont le cœur fut noble, la pensée droite, la raison ferme : le pénitencier de Saint-Germain a dépassé toutes les espérances, et le maréchal et les officiers recommandables de cet établissement ont reçu leur plus douce récompense quand les rapports ont constaté que parmi tous les militaires rendus à la liberté depuis 1839, on ne compte qu’une récidive sur deux cents libérés, que plusieurs ont obtenu de l’avancement, occupent des emplois de confiance et même ont mérité des distinctions. »

Note concernant les chasses impériales prévues dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« S’il faut en croire des renseignements qui nous ont été donnés par une personne que nous croyons bien informée, l’Empereur aurait choisi la forêt de Saint-Germain pour son terrain de chasse habituel. On travaille activement à l’installation de la Vénerie, et nous devons nous attendre à voir arriver ici très prochainement les équipages de Sa Majesté.
Il y aura, dit-on, deux meutes à Saint-Germain, la meute de l’Empereur et une seconde, dite meute de Saint-Germain. On chassera deux fois par semaine. L’Empereur n’aura pas de jour fixe, mais il y aura chasse tous les jeudis par le premier veneur et les officiers de la Maison de Sa Majesté. Il sera loisible de suivre la chasse du jeudi à cheval, à pied ou en voiture. Lorsque l’Empereur chassera, les seules personnes qui auront reçu le bouton de la Maison de Sa Majesté seront admises à suivre la chasse.
Il sera toujours facile à l’Empereur, avec un équipage de chiens anglais très vites de pied, de forcer un cerf en trente-cinq ou quarante minutes ; ainsi Sa Majesté, par la proximité de Saint-Germain, pourra une fois par semaine se procureur le plaisir de forcer un cerf en ne s’éloignant de Paris que pendant trois heures au plus, et de se livrer à un exercice qui sera favorable à sa santé, et qui le distraira un moment de ses graves et importantes préoccupations.
Il existe déjà environ trente cerfs dans la forêt de Saint-Germain, en y comprenant les jeunes bêtes ; on croit savoir que des ordres vont être donnés pour que quarante grands animaux soient pris dans diverses forêts et dirigés sur Saint-Germain. »

Récit de chasses impériales dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi 12 et jeudi 17 du courant, les chasses impériales ont commencé dans la forêt de Saint-Germain. Dirigées toues deux par le grand veneur seulement, la première a duré environ deux heures, après quoi le cerf a été forcé dans l’acul d’Achères, au pont de l’Ambassadeur : l’attaque avait eu lieu à l’Etoile-de-Berry. Jeudi, le bruit circulait que S. M. l’Empereur devait chasser en personne, aussi, malgré le temps froid et la neige qui commençait à tomber, y eut-il foule parmi les promeneurs, désireux de jouir du coup d’œil d’un rendez-vous de chasse princier, plaisir dont Saint-Germain se trouvait privé depuis si longtemps ; mais il n’en fut rien, car une fois arrivée au rendez-vous, la chasse ne put avoir lieu, la fermeté du terrain ayant empêché l’attaque du cerf qui avait été découvert le matin par les valets de limiers. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Chasse à tir dans la forêt de Saint-Germain
Jeudi dernier, pendant tout le cours de l’après-midi, une partie de la forêt de Saint-Germain résonnait au loin du bruit des fanfares, des coups de feu et des aboiements des chiens. Une chasse à tir y avait lieu dans le tiré de Fromainville.
Partie de sa résidence de Saint-Cloud vers 10 heures du matin, Sa Majesté, accompagnée seulement de M. le comte de Bacciocchi, grand maître des cérémonies, traversait une heure après, sans escorte, notre ville, pour se rendre incognito au rendez-vous de chasse, qui eut lieu au rond du Parc, près de Fromainville.
De leur côté, LL. AA. II. le prince Napoléon et le duc d’Albe, MM. les ministres de la Guerre et de la Maison de l’Empereur, MM. les grand et premier veneurs, MM. le marquis de Toulongeon, le comte de Galvé, Edgard Ney et plusieurs autres personnages de la vénerie attendaient à la Muette l’arrivée de S. M. l’Empereur ; car, à cet endroit, d’abord, avait été fixé le rendez-vous, où se trouvaient aussi tous les équipages de chasse.
En apprenant l’arrivée de Sa Majesté au tiré de Fromainville, et le nouveau rendez-vous, tous les invités s’y rendirent et, vers midi, la chasse commençait pour se continuer sans interruption, jusque vers quatre heures. Amplement garni de gibier, ce tiré prêtait, du reste, parfaitement à la chasse, car nous tenons de source certaine que, pendant ce court espace de temps, plus de 600 pièces ont été abattues, parmi lesquelles on compte plus de 400 lapins, 5 chevreuils, des lièvres, des faisans, des perdrix et plusieurs autres pièces diverses.
Quelques promeneurs, attirés par les coups de fusil, se sont trouvés en forêt, près du lieu de la chasse, et sont rentrés à Saint-Germain vers six heures, en même temps que Sa Majesté, qui, comme le matin, traversa de nouveau notre ville dans le plus stricte incognito, sans escorte, comme un simple particulier, n’ayant dans son voiture, pour compagnon de voyage, que M. le comte de Bacciocchi. Tous deux retournaient à Saint-Cloud, où ils arrivèrent vers sept heures.
Quant aux autres personnages, qui, avec Sa Majesté, avaient pris part aux plaisirs de cette chasse, ils sont aussi rentrés en ville à la même heure, et regagnèrent leurs résidences respectives, après avoir, nous a-t-on dit, diné à Saint-Germain.
H. Picault »

Mention du don à l’impératrice d’un album sur Saint-Germain-en-Laye et de la volonté de l’empereur de restaurer le château

« L’album de Saint-Germain
Le conseil municipal de Saint-Germain vient d’offrir un album à l’Impératrice. C’est une heureuse idée : qu’importent aux souverains les dons riches et somptueux ? Ce n’est qu’une perle de plus à leur brillant écrin ; ce qui vaut mieux, c’est la délicatesse de l’intention, c’est le charme du souvenir. Le conseil municipal me paraît donc avoir été fort bien inspiré dans le choix qu’il a fait. Il est vrai qu’il a été admirablement compris et secondé par M. Bunout, le bibliothécaire de notre ville, le gracieux artiste que nous connaissons tous.
Mais je veux de suite parler de l’ouvrage ; les réflexions viendront après.
L’album comprend trois divisions principales : le château, le couvent des Loges et le pavillon de la Muette. Chacune de ces divisions contient un ou plusieurs dessins, avec la notice historique qui s’y rapporte.
Comme je tiens à donner un aperçu aussi consciencieux et aussi complet que possible, je serai forcé quelquefois de tomber un peu dans le détail ; mais on me pardonnera facilement, je l’espère, puisqu’il s’agit d’une chose intéressant la ville.
La première feuille est encadrée par douze cartouches que relient entre eux des arabesques à fleurs, parsemées d’oiseaux et de papillons, et au milieu desquelles se jouent les capricieux rubans de douze devises portant quelques actes principaux de l’Empire et les bonnes œuvres de l’Impératrice.
Aux quatre angles brille l’aigle impérial, en or, sur champ d’azur. En haut est le cimier des armes de l’Impératrice ; de chaque côté, les chiffres unis E. N., en or, enlacés de fleurs d’oranger et de laurier, peints sur azur, dans un rayon lumineux. En bas, sont les armes de la ville de Saint-Germain, représentant le berceau de Louis XIV, et, de chaque côté, les lettres enlacées S.-G., sur champ d’azur.
Dans le cartouche de gauche, on voit le combat de Jarnac et de La Châtaigneraie, et, dans celui de droite, le roi Jacques II, en prière dans son oratoire, au château de Saint-Germain.
Au milieu de cette feuille est la dédicace : A S. M. l’Impératrice, écrite en gothique anguleuse du XVe siècle, en lettres vertes, aux couleurs de l’Empire, rehaussées d’or ; au-dessous, le nom d’Eugénie, en lettres d’or, sur une guirlande de fleurs soutenue par des oiseaux ; puis les armes de l’Empereur et de l’Impératrice, avec le manteau surmonté de la couronne impériale ; et enfin, au-dessous encore : La Ville de Saint-Germain-en-Laye, en lettre d’azur et d’or.
Toutes les peintures de ce titre sont en miniature, exécutées avec un goût, un fini, une patience des plus remarquables ; l’ensemble est brillant et harmonieux, les détails sont soignés à l’excès ; on est séduit tout d’abord, et plus on regarde, plus on est charmé. Il faut surtout donner des éloges à l’exécution des armes de l’Impératrice ; il y a dans l’écusson tant de petits points importants pour le blason, tant de petites choses diverses et compliquées, que l’on s’étonne vraiment d’une réussite aussi complète.
Cette première feuille est, en réalité, le titre général de l’album ; nous allons voir maintenant chacune des divisions que j’ai indiquées tout à l’heure.
C’est d’abord le château.
Sur le titre, il y a une couronne de feuilles de chêne, comme emblème de la ville, sur laquelle est écrit, en lettres d’or : Le Château de Saint-Germain-en-Laye ; au-dessus, un aigle porte à son bec un rameau d’olivier, et il étend ses ailes d’or dans un rayon lumineux dont les brisures indiquent les branches de la croix de la Légion d’honneur.
Puis viennent deux dessins, dont l’un représente le Château royal de Saint-Germain-en-Laye en 1638, et l’autre le Pénitencier militaire.
La différence entre ces deux reproductions du même édifice est frappante, et la main de l’artiste a bien rendu sa pensée.
Le château de 1638 est joyeux et coquet, malgré son imposante majesté ; il est plein de vie, de mouvement et de lumière ; le rouge de ses briques fait ressortir brillante la blancheur de ses chaines de pierre ; il laisse deviner les splendeurs qui l’habitent, les existences luxueuses qui l’animent. Les parterres sont émaillées de fleurs, et aussi de jeunes femmes rieuses, nouant de doux entretiens avec de brillants seigneurs ; l’eau s’élance en jets rapides pour retomber bruyante dans de vastes bassins de marbre, en livrant une pluie légère au souffle du vent ; tout se meut et s’agite, au murmure des feuilles des grands arbres, avec un air de bonheur et de joie qui plait et qui fait sourire.
Mais le temps a passé, seul et vainqueur ; nul ne l’a combattu ; son souffle a bruni les briques rouges, son souffle a noirci les pierres blanches ; la tristesse a chassé la vie de ces lieux. Tournons le feuillet, et nous verrons notre château d’aujourd’hui. La voilà cette masse sombre, au silence navrant, aux ombres sinistres ; plus de plaisirs, plus de fêtes, plus de luxe, plus de gaieté, plus rien que l’abandon et la douleur. Auprès il y a bien encore quelques fleurs, mais elles paraissent s’incliner, chagrines, devant ce morne séjour qui attriste leur beau soleil.
Oui, c’est bien là le contraste des deux situations, et je crois qu’il est impossible de le faire sentie d’une façon plus saisissante.
[p. 210] Ces deux dessins sont suivis de dix feuilles de texte contenant l’histoire abrégée du château et l’indication succincte des faits importants qui s’y sont passés. Une notice historique, si agréablement qu’elle soit présentée, est toujours aride, et, j’oserai même dire, un peu ennuyeuse ; M. Bunout a fait disparaître cet inconvénient grave, à l’aide d’un moyen fort ingénieux. Il a mis d’abord – pour cela, c’était forcé – des lettres enluminées, capricieuses, riches de forme et de couleur, des devises, des guirlandes, des arabesques ; mais ce n’était pas assez, il y a joint des petits médaillons qui vont en diminuant et qui forment une sorte de chaînette retombante, séparant le texte en deux parties, jusqu’au milieu de la page, pour faire place ensuite à un léger serpentin.
Ce n’est pas tout, chacun de ces médaillons, malgré ses proportions exiguës, renferme un dessin presque microscopique pour lequel il a fallu un travail d’une finesse inouïe, un vrai travail à la loupe. On voit là – en y regardant de près, mais distinctement – une assemblée des Etats généraux, la mort de Louis XIII, l’arrivée de la reine d’Angleterre que reçoit Louis XIV, l’empereur Napoléon passant une revue de l’Ecole de cavalerie, puis les détenus militaires entendant la messe ou se livrant à leurs travaux intérieurs.
Et il ne faut pas se figurer que ce sont des formes vagues et indécises ; non, ce sont des figurines merveilleusement soignées, que l’on aime à voir et qui distraient l’œil de la monotonie que l’on ne tarderait pas à trouver dans l’écriture, quelque variété qu’on ait cherché à y mettre.
Je ne dois pas oublier une charmante petite vue de la Terrasse, placée, comme une vignette, en hors-d’œuvre, au bas d’une feuille de texte. C’a été l’occasion de rappeler le passage de l’Impératrice, l’année dernière, et le bouquet qui lui fut offert par le jardinier du parterre.
Du château, nous passons au couvent des Loges.
Sur le titre sont peints les attributs de la Légion d’honneur, les insignes des maréchaux de France, à cause de la destination, en quelque sorte militaire de cette maison ; une croix chrétienne, symbole du couvent ; les lauriers de la guerre, les palmes religieuses et les feuilles des chênes dont l’ombre protège le vieux refuge.
Tout le monde connaît le gros chêne des Loges, qui a défié tant d’années, qui a subi tant d’orages, qui a vu passer tant de générations ; chacun se rappelle son tronc spacieux, son magnifique branchage, sa carrure vigoureuse et ferme. Mais personne, bien sûr, ne l’a compris, personne ne se l’est, pour ainsi dire, assimilé, comme l’a fait M. Bunout. Du reste, il touchait là à ce que son talent traite avec le plus de facilité, mais il s’est dépassé de beaucoup, et je ne serais pas surpris qu’il eût admiré lui-même son arbre, tant il est vrai, hardi, bien jeté.
Ce chêne se trouve au milieu d’un dessin qui représente la visite faite, il y a quelque temps, par l’Empereur au couvent, et il se trouve fort agréablement encadré par l’entourage, qui est très bien traité : le couvent au fond, les cavaliers et la foule sur la pelouse, les bois autour qui deviennent sombres dans le lointain, en laissant filtrer de rares échappées de lumière.
Le couvent des Loges a quatre feuilles de texte, avec les lettres et les ornements voulus ; je passe vite pour arriver à la dernière, où je rencontre deux vignettes. Pourtant, je suis dans un grand embarras devant ce que j’ai cherché. Pour la première de ces vignettes, le château des Loges sous Robert le Pieux, je puis me contenter de dire : c’est joli ; mais pour la seconde, c’est différent, et je crois bien qu’il va me falloir recueillir les éloges que je viens de parsemer, pour les réunir et les donner, cette fois, tous ensemble.
Il s’agit d’une vue de la fête des Loges ; elle est grande comme la moitié de la main, et c’est justement pour cela qu’elle m’arrête court. Tout y est : le bal et ses tentures, le saltimbanque et son orchestre en plein vent, même son échelle, les restaurants grands et petits, les cuisines, les broches – je n’oserais pas dire qu’elles ne sont pas garnies – ; il y a aussi la foule, les jeux, les boutiques, les lustres, la charrette du débitant de vin qui n’a pas besoin d’enseigne, la marchande de gaufres, qui se tient à l’entrée de la fête pour être la première à tenter les appétits de friandise ; et enfin le traditionnel parapluie du chanteur que, de temps immémorial, l’on trouve en arrivant, et dont la race semble se reproduire exprès pour venir toujours à la même place.
Il y a tout cela ; et, je vous le dis, c’est grand comme la moitié de la main, et l’on y trouve encore le mouvement exagéré, la turbulence, la mêlée bruyante de notre fameuse fête. Vous comprenez, j’en suis certain ; vous ajouterez, si je n’ai pas assez dit pour rendre ma pensée.
Maintenant, nous voici au pavillon de la Muette, le rendez-vous de chasse de l’Empereur, dans la forêt de Saint-Germain.
Une curée dans la forêt forme le titre. Les piqueurs sonnent du cor, pendant que les chiens déchirent la dépouille du pauvre cerf tué et se battent pour voir plus grosse part. Les hommes sont bien campés ; les chiens sont animés, ardents ; ils sont heureusement groupés ; ils sont naturels dans leurs mouvements, dans leurs combats, dans leurs courses – c’est un excellent ensemble.
Le dessin de cette partie de l’album montre le pavillon de la Muette ; l’Empereur et l’Impératrice arrivent à un rendez-vous de chasse ; la foule des promeneurs accourt pour les saluer. Le pavillon est rendu avec une exactitude scrupuleuse ; pas un détail ne manque – ce qui n’exclut pas le charme et la grâce de la composition. Les personnages sont bien posés, variés, pittoresques, et le paysage est délicieusement reproduit : les feuilles des arbres semblent frémir, les effets de lumière et d’ombre sont habilement combinés, et il y a surtout un dessous d’arbres, profond et mystérieux, du plus charmant effet.
Viennent ensuite deux feuilles de texte, enluminées et ornées de deux vignettes : l’une représente la Muette sous François Ier ; l’autre, les ruines de ce château sous Louis XIV. On y retrouve le même soin, la même patience, la même finesse de dessin.
Je dois parler aussi de la reliure de cet album, vraiment belle et artistique. Cette reliure est en velours vert ; tout autour règne une épaisse baguette rustique en poirier bruni. Aux quatre angles sont quatre abeilles en bois sculpté, comme le chiffre couronné de l’Empereur et de l’Impératrice qui se trouve au centre. Ces sculptures sont parfaitement faites, élégantes et faciles, pleines d’art et de goût ; elles sont dignement accompagnées par les riches feuillets moires qui forment les sous-couvertures. Du reste, en deux mots, j’en ferai le plus grand éloge, en disant que cette reliure sort des ateliers de M. Maquet, le brillant papetier de la rue de la Paix, chez lequel tout Paris court en ce moment.
Tel est l’album offert à l’Impératrice par le conseil municipal. On voit que c’est une œuvre d’art qu’il était difficile de ne pas signaler, en même temps que c’est une délicate attention qu’il était impossible de ne pas faire connaître complètement.
L’Empereur a gracieusement accepté cette offrande : il a remercié le conseil municipal, il a manifesté son intention de restaurer entièrement le château – tant mieux, ce sera un joyau de plus pour Saint-Germain. Il a aussi complimenté l’artiste qui accompagnait la députation, et il a rendu justice à son talent – M. Bunout le méritait, et l’on sera de mon avis, si j’ai pu rndre un peu de ce que j’ai éprouvé en voyant son ouvrage.
Du reste, L. Bunout a reçu encore d’autres éloges, les éloges d’un artiste distingué ; M. de Nieuverkerke, le directeur général du Musée, a parcouru l’album avec une vive satisfaction, il a exprimé tout son contentement à M. Bunout, en lui prédisant la plus grande réussite dans un genre qui ne compte peut-être pas aujourd’hui un seul artiste de mérite – car, je crois, en vérité, que j’ai omis un point important : mes yeux étaient encore tellement occupés par souvenir, que ma pensée sans doute un peu erre à l’aventure. Tous les dessins de l’album sont à la plume, et l’on comprendra combien plus grande était la difficulté, mais combien aussi plus grand est le talent, puisqu’il n’y a ni dureté ni hachure, et que l’on trouve partout la grâce et la souplesse.
Maintenant, j’ai à faire une observation, ou plutôt j’ai à exprimer une idée toute personnelle que l’on a déjà combattue, mais dans laquelle je crois avoir quelques raisons de persister.
Je regrette que l’on n’aie pas fait une exposition publique de l’album avant de l’offrir à l’Impératrice. Je sais bien que le conseil municipal a, sans nul doute, agi dans une excellente intention ; qu’il a voulu garder le secret pour ne pas, en quelque sorte, déflorer le cadeau. Cependant, l’opinion que j’émets a des précédents, et, il y a quelques jours encore, la ville de Lyon exposait aux yeux de tous les étoffes précieuses qu’elle destinait à l’Impératrice. Du reste, en parlant ainsi, je me fais l’écho de plusieurs personnes qui, ne pouvant, comme moi, profiter de l’amitié de l’artiste, ont été privées de la vue de ce charmant travail – mais là, bien entendu, mon regret est sans amertume.
Aussi, nous devons remercier le conseil municipal de la bonne pensée qu’il a eue en faisant faire cet album ; nous devons remercier M. Bunout d’avoir ainsi donné tout son talent pour arriver à un résultat qu’on n’aurait certainement pas trouvé partout aussi complet. Espérons que ce sera là un sujet de joie pour tout le monde ; espérons aussi que nous verrons le vieux château quitter son enveloppe noircie et secouer sa poussière, pour apparaître encore brillant et animé.
Alphonse Renard »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Chasse à tir dans la forêt de Saint-Germain
Vendredi, dans l’après-midi, une partie de la forêt de Saint-Germain retentissait au loin du bruit des coups de feu : une chasse à tir, à laquelle assistait Sa Majesté l’Empereur, accompagnée de MM. le comte de Bacciocchi, son grand chambellan, Fould, ministre de sa Maison, le marquis de Toulongeon, le comte Ney, le prince Metternich, lord Cowley et le comte de Galve, avait lieu dans un des tirés.
Partie depuis dix heures du château des Tuileries, Sa Majesté et sa suite traversaient vers onze heures et demie la commune de Maisons et arrivaient à midi au rendez-vous, qui avait été donné à l’accul de Conflans, et où déjà se trouvaient réunis tout le personnel de l’inspection forestière de Saint-Germain et 150 dragons, tant officiers que sous-officiers et soldats.
Pendant cette partie de chasse, qui dura près de cinq heures, 681 pièces, dont 10 chevreuils, 64 lièvres, 51 faisans, des perdrix et des lapins, furent abattus par tous les chasseurs et répartis ainsi qu’il en fut ordonné ultérieurement. Au milieu de la chasse, et durant une halte nécessaire au rabattage du gibier, une simple collation, véritable déjeuner champêtre, puisqu’il eut lieu sur la terre même, recouverte seulement d’une des toiles servant de panneau dans lesquels on enferme le gibier, fut servi à Sa Majesté et aux invités, qui reprirent leur fusil au bout d’un quart d’heure à peine de repos, et après s’être légèrement réconfortés avec les viandes froides déposées sans apprêts sur la terre. Quelques heures plus tard, au moment où le jour commençait à baisser, Sa Majesté fit cesser le tir et les invités, reprenant le même chemin que le matin, rentraient à Paris vers sept heures, tandis que le personnel forestier et les dragons de service revenaient à Saint-Germain, contents et satisfaits de la journée qu’ils venaient de passer. »

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