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Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
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Récit dans le registre paroissial du port du viatique à la reine-mère au Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye

« Le 4e jour de juin 1665, le Roy honora la parroisse de sa presence pour la procession de la feste du saint sacrement qui escheoit aud. jour, accompagné de la Reyne, de Monsieur, son frere, de Madame, des princes et princesses, seigneurs et dames, de plusieurs archevesques et evesques et autres officiers de Leurs Majestez, lad. procession faicte et messe haute et solemnelle chantée ensuitte par maistre Pierre Cagnyé, ancien curé de ce lieu de Saint Germain en Laye, ausquels divins offices entierement assisterent Leurs Majestez avec grande devotion et à la grande edification et joye de touts les assistants. »

Réception du monument à Jacques II dans l’église de Saint-Germain-en-Laye

« Ville de Saint-Germain-en-Laye
Réception des travaux du monument du roi Jacques II
Nous soussignés architectes, nous sommes transportés à l’église de Saint-Germain-en-Laye pour procéder à la réception des travaux de maçonnerie et de marbrerie du monument du roi Jacques II qui avaient été adjugés à Versailles le 12 novembre 1828 aux sieurs Doguet frères ;
Vu la cession faite par ces entrepreneurs à Mrs Thomas, Duquesne et de Conchis, négocians en marbre, demeurans à Paris faubourg Saint-Martin n° 126, le 5 septembre 1830, par acte enregistré, duquel il résulte que lesdits sieurs Thomas, Duquesne et de Conchi s’obligent à achever ledit monument pour le prix porté à ce procès-verbal d’adjudication, nous avons procédé en leur présence à l’examen et à la réception de ces travaux.
Nous avons reconnu que ledit monument est construit avec soin, conformément aux dessins que nous avons donnés, suivant les règles de l’art, que les matériaux employés sont bien de la qualité indiquée dans le cahier des charges, que la sculpture est parfaitement exécutée et que les inscriptions n’ont été gravés qu’après l’approbation de l’autorité locale, que le dallage de la chapelle où est placé ce monument est achevé, et qu’il ne reste plus à poser que la barrière en bois, qui est exécutée, et à faire la peinture des murs de la chapelle, travaux accessoires interrompus par les solennités de la Semaine sainte. En foi de quoi nous avons dressé le présent procès-verbal avec messieurs Thomas, Duquesne et de Conchis, qui ont signé avec nous.
Fait à Saint-Germain-en-Laye le 20 avril 1835
A. Malpièce, A. S. Moutier
Approuvé l’écriture cy-dessus
Thomas, Duquesne et Deconchy »

Règlement du duel de Jarnac et de La Châtaigneraie

« Articles sur le combat des sieurs de Chastaigneraye et de Jarnac accordez entre monseigneur le duc d’Aumalle, gouverneur et lieutenant general du Roy en Daulphiné et Savoye, et parrain dud. sieur de Chastaigneraye, et de monseigneur de Boysi, chevalier de l’ordre, grant escuyer de France, et parrain dud. sieur de Jarnac
Premierement
Apres soleil levé ou l’heure qu’il se doibt lever et que mond. sieur le grand sera mandé, il partira pour se presenter au camp avec son fileul.
Et apres que les combatans seront armez au camp, sera commencé a presenter les armes et chevaulx les unes apres les autres. Et estant acordees et aceptees, s’en presentera d’autres sans longueur de temps.
Le combat sera a tout oultrance et ne sera vaincu sinon celuy qui restera mort au camp ou bien qu’il dye qu’il se rend.
Que naissant differant avant le combat, durant le combat ou apres le combat, sans aucunement en estre disputé par les parrains, ilz auront soubdain recours a monseigneur le connestable, mareschaux de France et autres commis par le Roy pour en decider apres qu’ilz auront esté ouiz.
Faict a Saint Germain en Laye le sixiesme jour de juillet M Vc LXVII.
Françoys, Boysy »

Reçu du coffre des joyaux de la fille du roi donné à Saint-Germain-en-Laye

« Marguerite des Barres, dame de Bouville, faison savoir a touz que nous avons eu et receu de Pierre des Essartz, argentier le Roy mon seigneur, un coffre pour mettre les jouiaux ma dame Jehanne, fille du Roy de France mon seigneur, et un esprevier de toile blanche pour ma dite dame. En tesmoing de ce j’ai scellé ceste cedule de mon scel. Escript a Saint Germain en Laye VIII jours de fevrier. »

Restauration d’édifice des Yvelines, série générale

Les dossiers de cette série générale sur les immeubles contiennent :

  • des documents relatifs à la protection ;
  • des documents relatifs à la propriété (mutation, affectation) ;
  • des archives sur les travaux : devis, rapport des architectes et des inspecteurs, pièces de comptabilité (attachements figurés et fiches comptables) ;
  • des réceptions de chantiers : factures des entreprises et attachements figurés ;
  • de la correspondance générale : intervention, historique ;
  • des documents provenant du casier archéologique.

Commission des Monuments historiques

Requête pour obtenir une sous-préfecture à Saint-Germain-en-Laye

« Ville de Saint-Germain-en-Laye
Département de Seine-et-Oise
Supplique au Roi à l’effet d’obtenir une sous-préfecture
Précis des motifs contre lesquels le conseil municipal fonde sa demande
29 mai 1825
Au Roi
Sire,
La ville de Saint-Germain-en-Laye, qui fut si longtemps le séjour de vos illustres aïeux et qui avait toujours joui de la protection royale, protection à laquelle elle a constamment répondu par une fidélité sans tâche et un dévouement sans borne, a été privée par la Révolution de la résidence de toute autorité et réduite dans l’administration au même rang que le moindre village du royaume, quoiqu’elle ait une population de 10000 habitans.
Son commerce seul la soutenait dans ces derniers tems et ce commerce vient d’éprouver un dommage notable par l’ouverture de la nouvelle route de Paris à Poissy.
Le conseil municipal, justement alarmé de l’état de décadence et de malaise dans lequel cette ville languit au milieu de la prospérité générale du royaume, a résolu à l’unanimité, dans sa séance du 11 de ce mois, de recourir à Votre Majesté, comme à la source de toutes les consolations et de toute juste, pour solliciter en réparation de tous ses maux l’établissement d’une sous-préfecture :
Forts des paroles de Votre Majesté, qui a daigné promettre de rendre heureuse la ville de Saint-Germain, les membres du conseil municipal viennent déposer à vos pieds, Sire, le vœu des habitans de cette ville.
Les motifs puissants sur lesquels cette demande est fondée étant trop nombreux pour être développés ici, ils joignent à leur supplique un précis de ces motifs établissant que la mesure proposée est réclamée non seulement par l’intérêt de la ville de Saint-Germain et des cantons qui formeraient son arrondissement, mais encore par la justice et l’intérêt général.
Pleins de confiance dans la haute sagesse de Votre Majesté et dans sa loyale bienveillance, les membres du conseil municipal sont, avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté les très humbles, très dévoués et très fidèles serviteurs.
Signé : Delaval, Hardel jeune, Prieur, Voisin, Chevillard, Lefevre, Journet, Seulin, Macé, Robiniot, Casse, Masson, Denis, Griveau, Galot, Lepeltier, Petit, comte de Beaurepaire, Bigeon, Dusouchet, Perrin, Decaen, Barbé, Harel aîné, Dufour, Baudin et Dupuis, membres du conseil municipal, et Danes de Montardat, maire
Précis des motifs sur lesquels la ville de Saint-Germain-en-Laye établit ses droits à devenir le siège d’une sous-préfecture
Cette ville, qui fut si longtemps la résidence des rois, qui vit naître Louis XIV et qui, jusqu’à la Révolution, a toujours joui d’une protection spéciale de la Cour, n’a cessé depuis cette fatale époque de décliner de jour en jour.
Elle était autrefois le siège de quatre juridictions royales : une prévôté, une lieutenance-générale de police, une maîtrise des Eaux et forêts, et une capitainerie des chasses.
La loi du 26 février 1791, qui divisa la France en départemens, fit de Saint-Germain le chef-lieu d’un district composé de six cantons.
La loi du 11 octobre 1795 (19 vendémiaire an 4), qui supprima les districts, et celle du 17 février 1800 (28 pluviôse an 8), qui les remplaça par des sous-préfectures, réduisirent notre ville à un simple chef-lieu de justice de paix. Tout souffrait alors de l’absence de la famille royale et la ville de Saint-Germain, souffrant plus que tout autre, ne pouvait pas, ne devait pas se plaindre. On la punissait de l’attachement qu’on lui connaissait pour son Roi. Au lieu de réclamer contre une mesure qu’elle ne regardait pas comme précaire, elle se créa des moyens d’existence. Privée de la résidence des autorités, privée de ses revenus et de ses habitants les plus riches, elle se soutint pendant vingt-cinq ans par la seule ressource de son commerce.
Enfin, la Restauration, qu’elle désirait depuis si longtemps, arriva et sa joie fut un véritable enthousiasme ; on ne la vit point alors briguer des faveurs et chercher à ressaisir ce qu’elle avait perdu. Le bonheur de revoir son Roi suffisait à son amour. Elle se reposait sur lui et sur le tems pour voir réparer les maux qu’elle avait soufferts.
Cependant, depuis onze ans, tout s’anime, tout s’accroît, les villages se bâtissent, les villes augmentent comme par enchantement, la ville seule de Saint-Germain tend à sa destruction. Elle comptait autrefois 14000 habitans, elle n’en a plus que 10000.
Par une foule de circonstances indépendantes de la volonté du Roi, non seulement nous n’avons pu, dans le nouvel ordre de choses, retrouver les effets de cette ancienne protection royale qui fesait notre bonheur, mais encore des mesures prises, sans doute dans l’intérêt général, nous ont porté des coups terribles.
C’est ainsi par exemple que l’ouverture de la route de Paris à Poissy par Maisons détruit ce commerce qui seul nous soutenait depuis plus de trente ans. Le résultat était facile à prévoir pour ceux qui connaissent les relations de toute nature qui existent entre Saint-Germain et la Normandie, mais il est à remarquer que le corps municipal, ni aucun habitant de Saint-Germain, n’a été appelé à donner son avis sur une mesure si importante et qui était en quelque sorte pour cette ville une question de vie ou de mort.
Indépendamment des dommages qu’elle éprouve et qui l’entraineraient à sa ruine s’ils n’étaient réparés, la ville de Saint-Germain a des droits incontestables à la faveur qu’elle réclame.
D’abord, le château de Saint-Germain avec ses dépendances forme une résidence royale. De toutes les résidences, c’est elle certainement qui est le plus souvent honorée de la présence du Roi et de son auguste fils, et c’est la seule qui ne soit pas le chef-lieu d’une sous-préfecture. L’arrondissement de Rambouillet a été formé par le seul motif que Rambouillet était aussi une résidence, et ce motif a été déterminant malgré le peu d’importance de la ville, qui n’avait que 2500 habitans, et quoique ce chef-lieu fût dans une position géographique qui rendît très difficile la formation d’un arrondissement.
Saint-Germain, au contraire, a 10000 habitans. Elle est, sous tous les rapports, la seconde ville du département.
Des 277 villes qui composent tous les chefs-lieux d’arrondissement du royaume, il y en a 236 qui sont beaucoup moins importantes que Saint-Germain.
Et dans toute la France, il n’y a que cette ville qui, avec une population aussi considérable, n’ait pas de sous-préfecture.
Son arrondissement se formerait naturellement des quatre cantons de Saint-Germain, Poissy, Meulan et Argenteuil, qui formaient autrefois, avec une partie du canton de Marly, le district de Saint-Germain. Cet arrondissement comprendrait une population de 60000 âmes, population supérieure à celle d’un grand nombre d’autres arrondissements du royaume.
L’arrondissement actuel de Versailles se composant de dix cantons, il en conserverait encore six, qui comprennent une population de 70000 âmes.
La position de Saint-Germain entre les cantons qui formeraient son arrondissement et la ville de Versailles rendrait plus faciles et plus promptes les communications réciproques de l’autorité avec les administrés, et présenterait de grands avantages à l’une et aux autres. Cette facilité se ferait sentir surtout aux habitants des cantons d’Argenteuil et de Meulan qui, pour la moindre affaire administrative ou judiciaire, pour un renseignement à prendre dans un bureau ou pour une note à donner à un officier ministériel, sont obligés aujourd’hui de faire un voyage assez long pour rendre leur retour impossible dans la même journée.
Abstraction faite même de tous ces avantages locaux, qui ne sont cependant pas à dédaigner, n’est-il pas incontestable que, dans l’intérêt public, une ville de 10000 âmes à cinq lieues de Paris, au centre d’une forêt consacrée aux plaisirs des princes, traversée par deux routes très fréquentées, environnée des marchés qui alimentent la capitale et de plusieurs établissement publics, au nombre desquels est la maison de détention de Poissy, réclame impérieusement une réunion d’autorités administratives et judiciaires supérieures en degré et en nombre à celles qui existent actuellement à Saint-Germain et qui rende possible une surveillance forte et continuelle.
Si l’on pouvait douter de l’importance de cette dernière considération, les registres de la police doivent apprendre qu’une partie de la population de Saint-Germain, essentiellement variable et en quelque sorte flottante, se compose d’individus de tous les pays, de tous les rangs et de tous les degrés de moralité.
On ne nous objectera pas que la création d’un nouvel arrondissement est impossible ou insolite, puisque celui de Valenciennes vient d’être créé dans la dernière session des Chambres.
On ne nous opposera pas non plus qu’en faisant à droit à notre demande, on s’exposerait à la voir renouveller par d’autres villes, puisque Saint-Germain est à cet égard dans une position sans exemple.
Ce qui pourrait étonner, ce n’est pas de voir former aujourd’hui cette demande, ce serait au contraire qu’elle n’eût pas été formée plus tôt.
Le maire de Saint-Germain-en-Laye, ancien colonel de cavalerie, chevalier de l’ordre royal et militaire de SaintèLouis
Danès de Montardat »

Requête concernant un contentieux survenu à l’occasion des travaux entrepris pour la réparation des conduites d’eau de Saint-Germain-en-Laye

« A monseigneur l’intendant de la généralité de Paris
Monseigneur,
Les nommés Gatineau et Laporte, deux seuls restés des commissaires suivant la délibération du conseil de ville du 4e may 1779 à l’effet de conclure les différens marchés nécessaires et autres opérations relatives aux réparations des conduits des eaux de Saint Germain en Laye ont l’honneur qu’ils s’y sont toujour employés avec tout le zèle et les soins possible, en sacrifiant leur tems et leur santé dans les tems les plus contraire, soit à la réception des tuyeaux sur le port de Poissy, soit en les y faisant éprouver pour en connoître la validité, y demeurants presque continuellement présents. C’est ce qui est connu de tout le public.
Néanmoins, Monseigneur, par une délibération d’une prétendue assemblée générale, ils viennent d’être destitués ou suspendus de leurs fonctions comme conseillers pour un tems, sous prétexte d’un mémoire par eux présenté à monseigneur d’Ormesson depuis un arrêt du Conseil rendu le 27 aoust dernier qui annulle tout ce qui s’est fait précédemment et que les susdits ignoroient absolument, comme il est facile de le prouver par la teneur dudit mémoire, quoyque le sindic et adjoint ayent oser avancer et soutenir qu’ils en étoient instruits.
Vous êtes informé, Monseigneur, que sur l’opération des eaux, il s’est levé deux opinions, l’une que les conduites devoient être exécutées en tuyeaux et c’étoit le premier projet, l’autre étoit que des personnes éclairées dans la partie hydrolique, ayant examiné le terrein, ont jugé que pour éviter les contrepentes et les dépenses qu’elles occasionnoient, il seroit plus avantageux de continuer une espaces d’environ 600 toises en aqueducs. Ce projet, présenté sur le bureau en pleine assemblée, fut adopté par votre grandeur, par monseigneur le maréchal de Noailles, monseigneur d’Angiviller et plusieurs personnes de l’art, et particulièrement par monsieur Celerier, qui, ayant pris connoissance du terrein ainsi que monsieur Guillaumot, jugèrent que le projet des aqueducs étoit à préférer vu la solidité de l’ouvrage qui, par la suitte, deviendroit moins dispendieux que non pas des tuyeaux. D’après ces différents sentiments, les dits commissaires ont pensé qu’ils pouvoient suivre l’exécution de ce projet comme plus avantageuse pour la communauté et représenter au conseil du Roy les différents inconvénients qui pouvoient résulter, préjudiciables à laditte communauté. Il est vray qu’ils n’ont point communiqué le dernier mémoire au sindic, parce que ledit sindic s’est toujours déclaré opposé au projet des acqueducs, mais comme le susdit mémoire ne tendoit qu’à obtenir un ordre de faire construire un nombre de toises quelconques d’aqueducs pour en connoître l’économie dans la dépense, ils se sont cru assez authorisé par leur qualité de commissaire pour solliciter cette épreuve sans le communiquer au sindic qu’ils connoissoient absolument opposé. Voilà, Monseigneur, leur conduite et le fondement de leur prononcé.
Il est sensible que cette délibération a été dicté par la passion et que, sans trop approfondir la matière, on y connoit des mots cachez qui ont engagé une partie des délibérans à un tel prononcé puisque lesdits commissaires, depuis qu’ils ont eu l’honneur d’être admis dans le conseil de ville, n’ont jamais fait aucune démarche que dans la vue de faire le bien de la communauté, car le nommé Laporte, l’un des condamnés, ose vous avancer qu’il défie toute la ville de luy imputer quelque négligence dans toutes les fonctions dont il a été chargé depuis plus de 24 ans qu’il a été admis au conseil de ville, non plus que ledit Gatineau depuis le moment qu’il y a été admis, ayant toujours été employés pour les intérest de la communauté, soit en voyages ou députation devant votre grandeur ou nosseigneurs les ministres, à la satisfaction des habitans, soit en se chargeant de faire toutes les informations nécessaires touchant les mémoires qui vous ont été addressés et que vous avez jugé à propos d’envoyer au conseil de ville pour en avoir quelqu’éclaircissement, ce qu’ils ont toujours fait avec la plus grande exactitude pour être en état de les produire aux assemblées suivantes et sur le rapport desquels il n’y a jamais eu une seule objection, mesme actuellement ledit Laporte en est encore chargé d’un nombre, sur lesquels il est en état de répondre dans la prochaine assemblée. Néantmoins, malgré toutes ces considérations, l’assemblée a pensé qu’ils devoient au moins être suspendus de leur droit d’assister aux assemblées pendant un tems, comme s’ils appréhendoient que leur présence pût nuire à leurs projets lors de l’adjudication des travaux à faire pour les fontaines. Quelles conséquences ne peut on pas tirer d’une pareille exception, aussi pour pouvoir opiner et délibérer à leur aise. Ledit Laporte, seul, en l’absence dudit Gatineau, a été tenu de se retirer dans une sale sans feu, confondu avec les domestiques, pendant plus de trois quart d’heure, d’où enfin ces messieurs luy ont fait la grâce de le rappeller pour luy faire entendre son jugement, qu’il a écouté prononcer fort tranquillement, en connaissant l’incompétance, se contentant de faire protestation contre un tel prononcé, étant persuadé que l’assemblée n’en avoit pas le droit, 1° parce qu’il ne connoist que vous, Monseigneur, pour juge dans les difficultés qui s’élève dans les communauté, 2° parce qu’il la regarde comme illégale, d’autant que dans sa convocation le sindic, qui prétend jouir de ses droitz, s’est écarté du principal en ne remplissant par l’article 8e de l’arrêt d’établissement dudit conseil qui porte expressément que dans les affaires majeures, le conseil ordinaire pourra appeler 25 conseillers extraordinaires qui seront nommés par ledit conseil, mais le sindic, qui est un homme qui se croit au dessus de tout et avoir seul le droit de décider, de son propre mouvement a appellé qui il a voulu, dont plusieurs même n’étoient pas connus, et au dessus du nombre porté par l’arrest, que ledit Laporte est en état de nommer sans ceux qu’il n’a pas remarqué et d’autres qui peuvent s’être absentés pour causes particulières. Il est certain que ledit Laporte ainsi que plusieurs autres auroient eu le droit de protester et regarder comme nule la première assemblée convoquée contre l’ordre ordinaire et dont celle cy est la troisième, ce dont il n’y a point d’exemple, mais l’amour de la paix et la célérité que pouvoient exiger les intérest de la communauté l’a fait passer sur cette formalité, en considération des personnes respectables qui composoient l’assemblée, qu’il estimoit ne s’y trouver que pour l’avantage de laditte communauté, mais qui ignoroient sans doute l’indécense du procédé du sindic en s’attribuant un droit qu’il n’a pas et que certainement il n’ignore pas qui les exposoit à une espèce de confusion. Cette faute est de plus marqués, surtout dans un sindic qui se flatte de si bien connoitre ses droits, et est un motif bien plus grand et considérable, et qui mériteroit à plus juste titre une suspension de ses fonctions que non pas un mémoire présenté qui n’influe sur les droits ny sur la réputation de personne, et présenté en vue de l’avantage de la communauté et qui ne tend qu’à des épreuves d’économie, aussi, Monseigneur, les suppliants, connoissants votre justice dont ils ont toujours ressenti les effets, espèrent que vous voudrez bien employer votre authorité pour faire réparer leur honneur qu’ils trouvent attaqué par laditte délibération, en ordonnant qu’elle sera biffée sur le registre en pleine assemblée des cinquante et que votre jugement y sera inscrit, avec déffense au sindic de s’immisser à l’avenir de convoquer aucune assemblée que conformément à l’arrêt de règlement du 13 avril 1758.
Les suppliants continueront leurs vœux pour la prétieuse santé et prosperité de votre grandeur.
Laporte, Gastineau »

Cette requête est annotée : « Vu la présente requeête, nous ordonnons qu’elle sera communiquée dans une assemblée générale du conseil de ville de Saint Germain à l’effet de délibérer sur le contenu en icelle, pour sur lad. délibération à nous raportée être ordonné ce qu’il appartiendra. Fait à Paris le 14 décembre 1782 »

Remise aux Bâtiments civils du jardin fleuriste joignant le parterre pour servir aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Nous soussignés Frédéric Fouquier, inspecteur des Domaines et Forêts, et Xavier Dufrayer, architecte de la Couronne, chargés par Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur de la remise du jardin fleuriste, d’une part
Et Eugène Millet, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye, chargé de la prise de possession dudit jardin par Son Excellence monsieur le ministre d’Etat, d’autre part
Nous sommes transportés dans le terrain dont il s’agit tenant au nord au parterre de Saint-Germain, à l’est à la Cité Médicis, à l’ouest aux fossés du château et bordant au sud la rue du Château-Neuf, avons reconnu qu’il contient environ 19 ares 54 centiares entre murs, et qu’il est enfin en tout conforme au plan ci annexé signé par nous.
Ce jardin fleuriste est remis par messieurs Fouquier et Dufrayer à l’administration des Bâtiments civils à titre de chantier pour le temps que dureront les ouvrages de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, pour faire retour au domaine de la Liste civile aussitôt les travaux [terminés].
Fait en double expédition à Saint-Germain-en-Laye ce treize avril mil huit cent soixante-trois
Signé : Fouquier, Dufrayer et Millet »

Rapport sur une mutinerie au pénitencier militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Rapport fait au ministre le 4 juillet 1838
Analyse : dispositions relatives à la mutinerie qui a éclaté au pénitencier militaire le 24 juin 1838
La mutinerie qui a éclaté le dimanche 24 juin dernier parmi les condamnés détenus au pénitencier militaire est l’objet du rapport circonstancié ci-joint dans lequel M. le général commandant la 1ère division rend compte des mesures fermes et prudentes prises par M. le capitaine de Wengy, commandant par intérim de cet établissement, afin d’arriver immédiatement à saisir les auteurs et fauteurs de cette révolte qui aurait eu pour prétexte la prohibition du tabac dans l’intérieur de l’établissement.
Du reste, cette mutinerie n’a eu aucune conséquence fâcheuse. Un seul détenu a été blessé légèrement et accidentellement, et aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre habituel.
M. le général comte Pajol, à cette occasion, représente la nécessité d’organiser une surveillance capable de prévenir une insurrection semblable à celle que l’on vient de comprimer, et il s’appuie de la disposition des localités pour démontrer que le nombre des agens aujourd’hui employés est insuffisant pour atteindre ce but. Ainsi, un seul gardien est placé dans chacun des ateliers de chaussonerie et d’ébenisterie qui reçoivent, l’un et l’autre, environ 70 ouvriers. Une surveillance qui doit s’étendre sur un aussi grand nombre d’hommes devient, en résultat, de peu d’effet et souvent presque nulle. Il faudrait donc nécessairement avoir 2 surveillants dans chacun de ces vastes ateliers. Un seul gardien est obligé d’avoir l’œil sur eux ateliers situés l’un au rez-de-chaussée, l’autre au 4e étage : sa tâche devient presque impossible à remplir. L’ensemble de la police générale est confiée à 2 agens, l’importance de ce service en réclamerait trois. Le général comte Pajol prie donc le Ministre de vouloir bien augmenter de 4 le nombre actuel des gardiens.
Il a été adopté, en principe, que le service de surveillance dans le pénitencier serait monté sur le pied de 4 gardiens pour 100 détenus. La population n’étant encore que de 190 condamnés et neuf surveillants se trouvant préposés à leur garde, il semble d’abord qu’ils peuvent suffire. Cependant, en fesant attention que la distribution intérieure des bâtimens a obligé de disperser les ateliers qui varient, d’ailleurs, d’importance, on voit facilement que sur un tel point, la surveillance doit être forte et convenable, que sur tel autre, elle devient presque sans effet, qu’enfin les localités du château de Saint-Germain ajoutent aux difficultés que l’on a à l’établir partout. En outre, la population du pénitencier étant au moment de recevoir un grand accroissement, la prudence veut qu’on ajoute aux moyens de surveillance afin de faire disparaitre les traces qu’ont pu laisser, dans certains esprits, les scènes scandaleuses du 24 juin dernier, et, par suite, la tendance à les renouveler.
D’initiative, Monsieur le Ministre a reconnu que la demande de M. le général Pajol méritait d’être prise en considération. Mais, d’un autre côté, pour ne pas trop s’écarter des bases adoptées, on croit qu’il suffirait d’abord d’ajouter deux surveillans au nombre actuel, qui se trouverait ainsi porté à 11, sauf à accorder plutard une nouvelle augmentation si la nécessité s’en fait réellement sentir.
On a, en conséquence, l’honneur de proposer à Monsieur le Ministre d’appeler à l’emploi de surveillant dans le pénitencier militaire les nomms Bert Georges, sergent au 7e léger, et Soumy, maréchal des logis au 1er hussards, lesquels figurent dans la liste des sous-officiers présentés en conformité du principe sanctionné par la décision ministérielle du 3 février 1837 pour remplir les emplois de cette nature et qui sont recommandés particulièrement comme sujets très capables par MM. les lieutenants généraux commandant les 1ère et 4e division.
Relativement à la prohibition du tabac (cause ou prétexte de la mutinerie du 24 juin), en admettant qu’il y ait utilité à modifier cette disposition, on pense, comme M. le lieutenant général, qu’il n’y aurait pas opportunité à le faire maintenant et qu’il convient d’attendre que la commission chargée de la révision du règlement actuel ait examiné de nouveau cette question.
Ci-joint, dans le sens des propositions qui précédent, un projet de réponse à M. le lieutenant général commandant la 1ère division militaire. Cette lettre contient, en outre, des témoignages de satisfaction pour M. le capitaine de Wengy, commandant par intérim le pénitencier, ainsi que pour M. Delayen, officier comptable, M. Charvet, gardien en chef, et, en général, pour les divers agens composant le persnnel de surveillance qui, tous, ont fait preuve de zèle et de dévouement.
Droucout »

Rapport sur l’état du château de Saint-Germain-en-Laye et son éventuelle restauration

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Section des Palais et manufactures
Service des Eaux de Versailles et de Marly
Bougival, le 19 septembre 1853
A Son Excellence le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Ministre,
A la suite de la conversation que j’ai eu l’honneur d’avoir avec vous le 15 de ce mois au pavillon de Garenne, où vous avez eu la bonté de me recevoir, je me suis empressé d’étudier le château de Saint-Germain. Le chef de division, Monsieur Wuhrer, qui a bien voulu m’aplanir les difficultés que l’on rencontre à l’entrée du pénitencier et me permettre de l’accompagner dans une première visite, n’est peut-être pas éloigné de l’opinion que j’ai conçue de cet antique monument.
Ce que l’on appelait autrefois la résidence royale de Saint-Germain se composait de deux châteaux, un vieux et un neuf. Le vieux existe encore, c’est de lui dont nous nous occupons. Le neuf, bâti par Henri IV sur la crête de la côte du Pecq, a disparu. Le pavillon qui porte encore ce nom est aujourd’hui tout ce qu’il en reste. Ces deux constructions, placées assez loin l’une de l’autre, étaient reliées par les communs. Ces bâtiments et terrains ayant été aliénés depuis 89, il s’est construit autour du vieux château actuel tout un quartier de la ville qu’il faudrait à peu près racheter pour rendre possible l’habitation de cette nouvelle résidence.
Depuis la première construction du vieux château de Saint-Germain qui fut d’abord une forteresse, il ne s’est pas écoulé un seul règne sans qu’il ait été plus ou moins modifié. Il semble que chaque souverain ait voulu refaire son château de Saint-Germain : c’est ce qui explique un peu l’irrégularité et la bizarrerie des constructions dont l’aspect intérieur est si triste qu’il fait penser à la pénitence plutôt qu’aux distractions de ce monde. Il faut absolument monter jusqu’au balcon du premier pour respirer et jouir, il est vrai, de la plus belle vue des environs de Paris.
Permettez-moi maintenant, Monsieur le Ministre, de vous donner un aperçu succinct de l’état général des lieux. Dans l’intérieur de la cour, à gauche de la porte d’entrée, tous les murs à 9 mètres de hauteur surplombent énormément. Ils sont en très mauvais état : construits en petits matériaux, on ne peut conserver l’espoir de les redresser. La partie de droite est moins mauvaise, surtout la chapelle qui, quoique diminuée par des constructions de Louis XIV, paraît être la partie la mieux conservée et susceptible d’être restaurée. Malheureusement, les peintures de la voûte sont complètement perdues. Le manque d’entretien des couvertures et l’humidité en ont eu raison.
Quant à l’intérieur, toutes les maîtresses poutres sont complètement pourries. Je défie de les conserver. Il faudrait donc les abattre et, comme je le disais plus haut, les murs sont tellement mauvais qu’ils ne pourraient supporter les nouveaux planchers. L’on voit encore les appartemens de Jacques II et la salle de Mars, mais ce qu’il reste de tout cela est si peu de chose qu’il faudrait bien de l’argent pour reconstituer le passé.
Enfin, Monsieur le Ministre, j’étais entré dans ce château avec un bien vif désir de le trouver en assez bon état pour être restauré. Malgré cela, j’en suis sorti avec le regret d’avoir à conseiller l’abandon de ce projet parce qu’il faudrait aujourd’hui beaucoup de millions, non pour la réparation, qui n’est pas possible, mais pour la reconstruction successive de ce qui existe et, à moins de raser jusqu’au soubassement en pierre, on n’obtiendrait rien de bien complètement habitable. Malgré cela, Monsieur le Ministre, si vous le désirez, j’aurai l’honneur de vous soumettre le résultat de mes nouvelles recherches et, plus tard, sur vos indications, les projets et devis des travaux qu’il est possible de prévoir.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, avec un profond respect, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
L’architecte des forêts impériales de Saint-Germain et de Marly
X. Dufrayer »

A ce rapport est joint un mot non signé mais écrit sur un papier à l’en-tête du ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur : « J’ai l’honneur de mettre sous les yeux du ministre un rapport sommaire de M. Dufrayer de la visite qu’il a faite avec moi au château de Saint-Germain. J’ai déjà eu l’honneur de faire part à Son Excellence de l’impression que cette visite avait produite sur moi. Je vois qu’elle est partagée par M. Dufrayer. »
Dans la marge est noté : « Classer avec soin ».

Ministère d'Etat

Rapport sur l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à Son Excellence le ministre de la Guerre
Monseigneur,
Vous m’avez ordonné de vous faire un rapport sur l’école de cavalerie. Vous m’avés désigné les différentes parties du service qui avaient donné lieu à des plaintes. Je répondrai dans l’ordre des faits exposés dans votre instruction du 31 juillet.
D’après l’ordre de Votre Excellence, je me suis rendu à Saint-Germain le 4 aoust, après avoir remis dans la matinée les derniers renseignemens sur le commandement de l’école de Saint-Cyr. Le 5, j’ai été reconnu à la tête de celle de cavalerie comme commandant par intérim et, après avoir parcouru l’établissement, j’ai commencé le 6 à examiner les détails.
Mœurs
Ce qui a dû fixer d’abord mon attention a été l’article des mœurs. Comme il n’était pas probable que j’obtiendrais tous les renseignemens dans l’intérieur de l’établissement, j’ai commencé par supprimer la restriction imposée aux parens de vois leurs enfans le dimanche seulement. Je les ai prévenus que, désirant les entretenir sur ce qui pourrait les intéresser, ils verraient les élèves tous les jours de la semaine depuis une heure jusqu’à quatre, en se présentant d’abord chez moi. Cette mesure a fait plaisir à beaucoup de familles. Elle a fait disparaître cet esprit de mécontentement qui portait quelquefois à l’exagération des plaintes dans la salle de visitte. J’ai entretenu les parens, je les ai priés de me donner tous les renseignemens qu’ils avaient pu recueillir des enfans. Je crois être parvenu à la connaissance des faits.
L’affaire grave qui a donné lieu à toute la sollicitude des parens et qui a déterminé votre juste sévérité parait n’avoit été précédée d’aucuns faits semblables. J’ai questionné à ce sujet bien des parens. Tous conviennent que, jusque-là, ils n’avaient eu connaissance de rien. Différentes conversations avec des élèves semblent confirmer cette assertion et, si les mœurs ont été offensées en ce sens avant l’affaire du jeune Hollandais, il faudrait supposer que toute une chambrée se fut entendue entièrement. Rien ne fait présumer que la dépravation a été portée jusqu’à ce point.
Mais je ne puis dissimuler que j’ai trouvé une partie des élèves avec des habitudes fâcheuses, telles que celles de boire de l’eau de vie, de fumer, de chiquer, habitudes qui entrainent nécessairement à un ton détestable, à celui de l’insubordination et à toutes les fautes graves qui ont eu lieu. Ce sont ces jeunes gens qui se faisaient un jeu de la désertion, en méprisant toutes déffenses et représentations que j’ai trouvées consignées sur le registre. Dépourvu de principes d’éducation, ou gâtés par leurs parens, ils en ont entraînés d’autres par leur exemple. Le désœuvrement total de ces sujets dans les classes, l’ennui et la contrainte les portaient à tout emploier pour satisfaire leurs fantaisies. Ils parviennent facilement à échapper aux regards des officiers au milieu des ouvriers et par le système des chambrées établies de manière à neutraliser la surveillance.
Je pense qu’il y a près du cinquième des élèves dans cet état. J’ai été surpris de voir cette proportion dans la jeunesse de Saint-Germain. Parmi ce cinquième, il y en a qui sont totalement étrangers à tout principe d’éducation. Ils sont réellement déplacés dans cette école.
Je n’ai pas remarqué que la grande différence qui existe dans l’âge des élèves fût une des causes des inconvéniens. L’expérience me démontre depuis dix ans que les jeunes de gens de seize à dix-huit ans apportent de mauvaises habitudes parce que l’éducation du jour les rend très indépendans à la sortie de l’enfance. La grande liberté d’ailleurs qui a existé dans les années précédentes dans les lycées et les pensions a donné lieu à bien des travers. Je ne pense pas que les jeunes gens âgés soient un motif d’inquiétude pour les mœurs à l’école de Saint-Germain, parce qu’ils appartiennent à de bonnes familles et que ceux qui seront nommés sortiront de cette source. Si on ne peut parvenir à en tirer une grand part pour l’instruction, il sera facile de leur faire sentit qu’il est au moins de leur intérêt de montrer le bon exemple. Ce sera pour eux le seul moien d’obtenir plutôt leur sortie avec la sous-lieutenance.
Il n’y a pas de doute que le système des chambrées soit très contraire aux mœurs lorsque des élèves apportent de mauvaises habitudes. La localité du château ajoute infiniment à cet inconvénient.
Vous indiqués, Monseigneur, le seul moien de remédier à une grande partie du mal qui pourrait arriver, en ne permettant le séjour des chambrées que pour la nuit. Déjà, vous avés approuvé les mesures que j’ai proposées à ce sujet. En augmentant les moiens de surveillance pour la nuit et en assujetissant les élèves à être constamment réunis dans la journée sous les yeux des professeurs et des officiers, on évitera nécessairement bien des abus.
J’ai déffendu formellement l’usage du tabac et j’ai fait sentir aux élèves combien ils se dégradaient en se livrant à celui de l’eau de vie et des liqueurs fortes. Je leur ai déclaré que la désertion était toujours considérée dans l’état militaire comme une bassesse, que cette action était bien plus blâmable chez des jeunes gens destinés à occuper le poste honorable d’officier et que c’était s’en éloigner pour toujours, en s’exposant à être arrêtés par la gendarmerie. En m’adressant aux élèves bien nés et bien élevés, j’ai mis sous leur sauvegarde les mœurs et la réputation de l’établissement. Je leur ai recommandé d’éviter toute relation particulière avec les sujets de mauvais exemple, qu’ils devaient les mettre par la force de l’opinion dans l’impuissance de nuire, et qu’ils les obligeraient par ce moien à changer de principe ou à se déclarer incorrigibles.
J’ai saisi cette occasion pour rappeller aux élèves qu’ils n’étaient pas dans la situation de juger le cas du point d’honneur et que tout duel entr’eux devait être considéré comme un assasinat, attendu que l’inexpérience leur faisait emploier des moiens contraires et dont ils auraient à rougir par la suite, qu’à leur âge et dans leur position à l’école, toute altércation ne pouvait avoir aucun caractère sérieux, qu’ils étaient dans la plus grande erreur quand ils provoquaient un désordre semblable pour paraître braves, que ces sortes de caractères étaient toujours marqués au coin du mépris dans les corps et que l’expérience avait souvent démontré que les querelleurs et les brétailleurs sont les plus lâches lorsqu’ils ont à déffendre la cause de leur souverain et de l’Etat.
Nourriture
Sa Majesté a ordonné que le pain fût blanc, pareil à celui qu’on mange sur les meilleures tables, et que les élèves en eussent à discrétion.
Cet ordre était exécuté. La qualité est bonne. J’ai établi plus de régularité dans la distribution.
Le pain se distribuait par pain entier aux élèves lorsqu’ils arrivaient au réfectoire. Après chaque repais, on donnait un second pain par chambrée. J’ai établi l’ordre suivant :
Les portions de pain sont déposées par élèves sur la table. Lorsqu’elles ne suffisent pas, d’autres portions sont distribuées à ceux qui en demandent.
Au lieu de remettre des pains entiers à la sortie du réfectoire, j’ai ordonné une distribution par élèves le matin et le soir. Le pain était quelquefois mal emploié après chaque repas, en ce que les élèves n’en avaient pas besoin alors. Il sera réellement utilisé en le distribuant après le lever et avant le coucher, et il en résultera une économie assés sensible.
Il y a eu quelquefois des plaintes sur la qualité de la viande. Elles doivent être attribuées au défaut de soin des agens, car j’ai reconnu par différents ordres qu’il y avait eu toute sollicitude à cet égard. Mais ils étaient mal exécutés et j’en ai eu la preuve personnellement. La pièce n° 1 fera connaître à Votre Excellence l’ordre que j’ai donné à ce sujet. J’ai beaucoup de peine à en obtenir l’exécution par le déffaut d’intelligence et d’activité.
J’ai trouvé l’ordinaire des élèves changé depuis la visite de Sa Majesté, mais les bases n’en étaient pas assés déterminées, surtout par le déffaut des tarifs. L’administrateur comptable ne pouvait rendre un compte exact sur les dépenses de la cuisine. J’ai apporté les changemens dont vous avés donné l’idée dans votre instruction. En supprimant la soupe du repas du soir dont les élèves mangeaient très peu, il y a eu moien de varier la nourriture. L’ordinaire actuel des élèves consiste :
Repas du matin
Soupe
Bouilli
Plat de légumes
Repas du soir
Un rôti, ragout ou bœuf à la mode
Un plat de légumes
Une salade
75 centilitres de vin de Bourgogne pour les deux repas
Pain blanc à discrétion à table outre deux distributions qui ont lieu après le lever et avant le coucher des élèves.
Le plat de légumes et la salade du soir pourront être remplacés à volonté par des œufs à deux et demi par tête depuis le premier avril jusqu’au premier novembre. Lorsque les circonstances en hyver ne permettront pas la variation des légumes et l’usage de la salade, alors ces deux articles seront remplacés par un second plat de viande. On servirait en pareil cas un ragoût et un rôti.
Chaque plat de viande comprend un quart de kilogramme par tête. Depuis la visite de Sa Majesté, les élèves avaient tous les deux jours deux plats de viande au repas du soir avec la même quantité. Il n’y avait pas de superflu. La pièce n° 2 représente le tarif et le prix non compris le pain. Ce dernier article n’est pas mentionné en raison du prix actuel, qui est encore extraordinaire. En l’admettant au taux ordinaire à 15 centimes la livre, la nourriture d’un élève telle qu’elle est exposée ci-dessus reviendra à 550 f. par an. J’observe que l’on donne du bon vin ordinaire de Bourgogne et qu’il y a une augmentation d’un quart de kilogramme de viande avec du pain blanc sur l’ordinaire avant la visitte de Sa Majesté, revenant à 380 f. environ. La différence de 170 f. est bien compensée par l’avantage d’une nourriture plus abondante et plus variée.
Réfectoire
A mon arrivée, les élèves mangeaient en réfectoire mais à la gammelle.
Vous avés manifesté l’intention de les faire manger le plutôt possible à table d’après l’ordre de Sa Majesté. Je me suis attaché de suite à concilier vos vues avec l’état du réfectoire et, dès le jour de la saint Napoléon, elles ont été remplies.
En réunissant les tables qui, par le nouvel ordre de service, devenaient inutiles dans les chambrées, j’ai obtenu toutes les ressources convenables pour cet objet. Les élèves sont servis en beau linge de cretonne, en vaisselle de fayence de Rouen, en bouteille de Sèvres, en caraffe de verre blanc, et chaque ordinaire est établi par dix élèves aiant son chef d’escouade à sa tête. A chaque plat de viande et de légumes, les assiettes sont renouvellées. Le linge de table est changé deux fois par semaine. Des servans sont attachés aux tables pour en faire le service et l’officier de semaine préside à l’ordre. La pièce n° 3 indique les différents articles qui ont paru nécessaires pour 200 élèves. En obligeant les servans à soigner la fayence, le service des tables ne sera guère plus dispendieux que l’entretien des gammelles. Pour les obliger à cette attention, le conseil a arrêté que, chaque mois, l’administrateur ferait un relevé de la fayence et bouteilles cassées par leur négligence et qu’elles seraient remplacées moiennant une retenue sur leurs gages.
La salle de Mars sert provisoirement de réfectoire. Ce local est exposé de tous côtés à la pluie et sera impraticable à l’entrée de l’hyver. Il est urgent d’y établir des croisées et un plancher pour ne pas être obligé de manger de nouveau dans les chambrées. Il n’y a pas d’autre local pour remplacer la salle de Mars que le nouveau réfectoire projetté. Les travaux pour le mettre en état seraient plus prompts et moins dispendieux.
Argenterie
Les couverts et timbales des élèves seront placés au réfectoire même dans une armoire fermée à clef. Le commis de service du réfectoire en sera personnellement responsable, ainsi que du linge de table. Il fera laver l’argenterie en sa présence sur les lieux sans permettre que les couverts et timbales sortent du réfectoire.
Rien n’a pu constater l’abus sur la vente des couverts à l’école, comme il en est fait mention dans votre instruction. Au surplus, j’ai supprimé la vente de tous objets dans l’intérieur, à l’exception de celle des fruits, que j’ai restreinte aux fruits rouges et aux raisons comme ne pouvant occasionner de dérangement pour la sûreté. Les autres fruits présentaient des inconvéniens en ce que les élèves ne mettent aucune modération dans l’usage de ce qui peut leur être contraire.
Un des portiers demeurera chargé de la vente de ces fruits, sous la surveillance de l’administrateur chargé de régler le prix.
Linge de table
D’après les ordres de Votre Excellence, on a compris dans le trousseau des élèves douze serviettes pour leur service au réfectoire.
Soixante nappes ont été achetées par les ordres du conseil. Vingt autres seront encore nécessaires pour faciliter le blanchissage dans la mauvaise saison et pour changer deux fois par semaine.
J’observe que neuf serviettes seraient suffisantes par élèves. Avec ce nombre, on aura toute facilité de les renouveller deux fois par semaine en toute saison.
Le linge de table sera confié comme l’argenterie à la surveillance du commis de réfectoire. Il sera marqué de la lettre R et ne pourra avoir d’autre destination.
Le manteau, le dictionnaire des sièges et batailles, et l’atlas de Vaugondy sont supprimés, d’après vos instructions. Le trousseau, déjà allégé par cette mesure, est susceptible de l’être encore au renouvellement du marché.
Les manteaux des élèves présens ont été mis en magasin. La valeur sera remboursée par les douze serviettes et le surplus sera remis aux élèves au décompte définitif de chacun.
Bouteilles, gammelles, bancs pour le réfectoire
L’article réfectoire fait mention de ce qui a été fait à ce sujet, ainsi que pour les gammelles et les tables.
Instruction
J’ai terminé ma visitte sur toutes les parties de l’instruction, à l’exception de l’école d’escadron, de manège, du maniement des armes à pied et des manœuvres d’artillerie. Les élèves en général montraient la plus grande indifférence sur le reste. L’esprit était tout à fait opposé au travail et tous les professeurs se plaignaient généralement de l’apathie et de la nonchalance qui régnaient dans leurs classes.
L’idée de rester trois ans à l’école parait avoir découragé dans le tems une partie. D’autres, arrivés avec l’habitude de ne rien faire et la mauvaise volonté, ont entrainé la majorité. Tous semblaient penser que l’ancienneté leur donnerait le droit à la sous-lieutenance.
Après avoir questionné les élèves, j’ai remarqué qu’ils avaient été influencés par de mauvais conseils du dehors. Plusieurs m’ont avoué qu’ils se considéraient à l’école comme devant paier une contribution pour obtenir un brevet. Leurs parens se bornent à leur recommander d’éviter toutes plaintes sur leur conduite et d’avoir de la patience. Rien dans ces conseils ne les portaient au travail. Cet esprit, assés généralement répandu, joint à la nonchalance des autres, devait nécessaire entrainer l’éloignement de toute instruction classique. L’ennui, le désœuvrement et le système de mécontentement en étaient la suite. Je suis surpris qu’avec ces travers, il n’y ait pas eu souvent du désordre, et c’est en cela eu j’ai reconnu qu’il y avait eu toute la surveillance possible dans une maison dont la localité y prête si peu. Il est à observer que beaucoup d’élèves reçoivent beaucoup d’argent de leurs parens. Plusieurs ont été reconnus pour avoir eu trente et quarante napoléons dans leur poche.
Le tems seul peut amener un changement favorable. Quelque soient l’autorité et le caractère des chefs, ils se borneront pour l’instruction, si on ne prend le parti de forcer les élèves au travail et de ne leur accorder la sous-lieutenant qu’après l’avoir méritée par leur application et une conduite sans reproche, sans considérer le tems de séjour à l’école. En suivant cette marcha avec la plus grande impartialité et une volonté bien prononcée, la majorité de l’école sera sur un pied convenable en moins d’une année. Le système de plaintes disparaîtra, parce que les élèves seront occupés. Les mœurs et l’ordre y gagneront beaucoup.
J’ai commencé par détruire l’idée établie parmi les élèves que l’on devait rester trois ou quatre ans à l’école, en leur représentant que le but devait être de donner à l’armée des officiers instruits, il était du devoir du chef de présenter au gouvernement les titres de chacun pour les faire jouir immédiatement de la récompense due au travail à la bonne conduite.
Ils sont prévenus que des examens fréquens feront connaître les titres à la bienveillance de Sa Majesté. Plusieurs ont senti qu’il fallait en venir au travail. Déjà les professeurs me rendent compte qu’une partie commence à montrer du zèle. La première promotion établie sur ce principe déterminera la masse et, dès que la majorité aura pris le dessus, l’établissement arrivera insensiblement au point où il doit être.
Je pense qu’il conviendra de faire des petites promotions fréquentes pour porter définitivement au zèle et à l’émulation. Ces promotions ne comprendraient que des sujets instruits ou aiant donné toutes les preuves de bonne volonté. Dès que plusieurs seraient jugés en état, d’après un examen, le commandant de l’école les présenterait de suite pour la sous-lieutenance, sans attendre une époque. Quarante à cinquante élèves proposés de cette manière en détail soutiendront la confiance et feront connaître en même tems la nécessité d’en venir au travail.
J’ai trouvé la marche de l’instruction établie assés convenablement pour la partie du dessin, de la fortification, de l’administration. Cependant, le professeur de fortification n’enseigne son cours que très incomplèttement. Ses leçons se bornent à la théorie et il ne s’occupe pas du tracé et des planches, ce qui est un grand déffaut parce qu’il éloigne l’élève de l’application. J’ai engagé M. Gauthier à se mettre au fait et d’étendre davantage son cours.
La classe de mathématiques avait besoin de modifications. J’ai ordonné aux professeurs de donner double leçon pour ceux des élèves qui languissaient dans leur classe par inconscience et qui n’étaient plus à même de suivre. En repassant les premiers élémens avec les sujets arriérés, plusieurs reprendront de l’énergie. Cette mesure, d’ailleurs, donnera plus de moiens de classer les élèves arrivans. On ne peut trop multiplier les degrés d’enseignement. Il est rare qu’un élève se présente avec la connaissance des éléments du calcul.
Les autres cours sont entravés par les leçons du manège. La difficulté d’y admettre au-delà de 15 à 18 élèves à la fois oblige MM. les écuyers à quatre séances par jour. Elles ne peuvent avoir lieu sans se froisser avec les leçons de littérature, de géographie et d’histoire. Je n’ai pu trouver le moyen d’éviter cet inconvénient. Il n’y a pas d’autre local pour un manège plus étendu.
Les professeurs de littérature donnent des leçons particulières aux jeunes Italiens deux fois par semaine. Les vues de Votre Excellence étaient remplies à cet égard. Ces leçons seraient plus profitables si elles étaient enseignées par un professeur qui sait la langue italienne.
Habillement
L’habillement ne laisse rien à désirer. Les élèves sont dans une tenue parfaite. Elle ne peut être mieux surveillée par les chefs.
Linge et chaussure
Votre Excellence m’observe que des élèves ont écrit à leurs parens que, dans le nombre des effets qu’on leur avait donnés pour leur trousseau, il en existait qui avaient servis.
J’ai examiné le magasin. Tout y est neuf et je n’ai pu concevoir la possibilité d’un semblable abus. La négligence même ne peut l’admettre car je ne vois pas comment l’école pourrait avoir des effets aiant servi, les élèves partant pour les corps ne laissant rien de leurs effets.
Comptes particuliers
Le registre compte particulier a été supprimé, comme vous l’avés ordonné. J’ai arrêté que les objets nécessaires pour le service intérieur des compagnies tels que le cirage, le blanc et le savon pour blanchir les brosses, balais, cruches, pots de terre etc. seraient achetés au moien des cinq centimes de poche.
A cet effet, MM. les adjudants majors chargés de la surveillance des compagnies font dresser l’état de ce qui est nécessaire aux chambrées le vendredy de chaque semaine. Le général commandant, après l’avoir approuvé, donne l’ordre à l’administrateur comptable de faire acheter ces objets, de les faire distribuer le lendemain aux compagnies et rembourser sur les cinq centimes du prêt.
Les parties de l’équipement dégradées par le déffaut de soin ou usés avant le terme déterminé par le tarif sont remboursées par la haute paie, sans que l’on puisse se permettre des retenues au-delà.
La dégradation de casernement seront dorénavant réparées par l’administration, à l’exception des carreaux de vitres dans les chambrées et corridors, qui seront acquittés par les élèves sur les cinq centimes de poches. Par cette nouvelle mesure, il n’y aura plus de compte particulier que celui de la haute paie. Des punitions seront prononcées contre les élèves qui se permettraient de dégrader par plaisir et par contrariété. Le nouvel ordre de surveillance fera disparaître d’ailleurs le désordre en grande partie, en ce que les élèves ne seront plus abandonnés à eux-mêmes dans les chambrées.
Les leçons particulières données aux élèves par les professeurs moiennant une rétribution n’existaient plus. Elles n’avaient eu lieu que sur les instances des parens. Les lettres et demandes sont déposées au bureau.
Infirmerie
Le service de l’infirmerie est souvent en déffaut par la négligence et le peu d’intelligence des agens de l’administration. Les sœurs, avec l’intention de leur état, paraissent tout à fait étrangères au service des malades. Elles ne savent pas se conformer ni faire exécuter les ordonnances. Leur faiblesse même les porte à trop d’indulgence pour les malades.
Cependant, il faut les conserver pour la robe. Comme elles faisaient mal la cuisine, j’ai attaché à l’infirmerie un cuisinier, qui sera chargé de faire les portions d’après l’ordonnance.
Pour assurer l’ordre et suppléer au déffaut d’intelligence et d’activité des sœurs et agens de l’administration, je pense qu’il faudrait établir un officier de santé de troisième classe à l’infirmerie. Logé dans l’établissement même, il serait spécialement chargé de diriger le service intérieur dans toutes ses parties et de veiller au bon ordre.
L’infirmerie est mal placée. Cependant, on ne peut l’établir plus convenablement ailleurs. Les nouvelles salles ne sont pas assés spacieuses. Tout son mobilier est neuf. On an tout calculé pour douze lits. C’est ordinairement le nombre des malades.
Le règlement établi pour l’infirmerie n’a pas une application assés directe. Il est trop diffus et compliqué. Je crois devoir en proposer un beaucoup plus simple et plus à portée de l’intelligence des sœurs et de manière à pouvoir être affiché dans les salles.
Les élèves arrivent à l’infirmerie par leur cour. Je fais pratiquer un passage particulier pour les parens, qui évitera la communication avec les jeunes gens.
Cachots
J’ai visité les cachots, prisons et chambres de police. Un seul m’a paru n’avoir pas assés d’air. Depuis longtems, on ne l’emploiait pas par cette raison. On a trompé Votre Excellence en l’assurant que les élèves y étaient dans la boue.
De nouvelles prisons ont été construites il y a six mois. Je les ai examinées avec l’entrepreneur des bâtimens et les officiers de santé pour m’assurer que les plâtres sont bien secs. Il a été reconnu qu’elles peuvent être habitées. Il y en a neuf en tout.
Bâtimens
De tous les travaux ordonnés par Sa Majesté, l’entrepreneur n’exécute que les changemens jugés nécessaires au corps de latrines des élèves et à celui de l’infirmerie. Il m’a déclaré qu’il ne pouvait agir au-delà. C’est ce qui m’a déterminé à demander à Votre Excellence l’autorisation de faire réparer la salle de Mars, qui sert de réfectoire, ou de faire disposer l’emplacement qui a été projetté pour ce service au rez-de-chaussée.
Ce réfectoire projetté demanderait moins de tems et de dépense que la réparation de la salle de Mars. On aurait l’avantage de faire le service à portée de la cuisine. Je pense, Monseigneur, qu’il conviendrait de faire disposer de suite le nouveau réfectoire et de réparer ensuite la salle de Mars pour l’exercice en hyver. Sans cette dernière ressource, les élèves ne pourront suivre la plus grande partie du tems l’instruction de l’infanterie dans la mauvaise saison. J’observerai d’ailleurs qu’en réparant la salle de Mars comme réfectoire, les élèves ne pourraient y manger pendant les travaux.
Quant aux autres travaux, je serais d’avis de les ajourner indéfiniment. Quelque soient les changemens qui seraient jugés nécessaires et effectués pour rendre le château de Saint-Germain propres à une école militaire, ils ne pourraient remplir le but. On n’obtiendra jamais une distribution convenable pour le service et surtout pour la surveillance. On sera toujours arrêté à chaque pas par de gros murs qui empêcheront toute exécution. On n’aura jamais l’ensemble des parties. Il faudra toujours traverser la ville pour aller aux écuries et au manège : il n’y a pas moien de les réunir au château, et, outre les inconvéniens de passer à chaque instant dans les rues avec des détachemens d’élèves, on perd beaucoup de tems. Je ne fais pas mention de ceux qui peuvent en résulter pour l’ordre et la police, ils doivent être sentis naturellement.
Je suis convaincu que l’école de cavalerie gagnera beaucoup à un changement. Si on pouvait trouver une ancienne abbaye ou un ancien collège aux environs de Paris, l’établissement y prospérerait mieux. Le local que l’on choisirait, pourvu qu’il y ait du terrein pour manœuvre, sera toujours plus favorable que le château de Saint-Germain.
Promotion
J’ai recueilli les notes des quarante élèves qui avaient été désignés par l’empereur pour partir, lors de sa dernière visite.
Ces jeunes gens sont bien éloignés de mériter par leur instruction la sous-lieutenance. A l’exception de quatre ou cinq, ils doivent être considérés comme ceux qui ont fait prendre à l’école une direction toute opposée. Ce sont les plus anciens et les plus paresseux. Ils ont en général des moiens, mais au lieu de les emploier, ils se sont reposés sur leur ancienneté.
Ils s’occupent maintenant à repasser leurs cours. Je leur ai annoncé que je viendrais les examiner au fur et à mesure qu’ils seraient présentés par le directeur des études. Cet exemple est indispensable pour faire sortir les élèves de l’état d’engourdissement où je les ai trouvés dans les classes. Ils résistaient réellement par la force de l’inertie.
Vingt-trois élèves achèvent actuellement les cours classiques et manœuvres. Je pense qu’ils pourront être examinés vers la fin d’octobre.
Les sujets âgés qui entrent à l’école ne pourront être assujettis à cette marche. Il sera nécessaire d’agir avec eux d’après leurs moiens et les motifs qui auront déterminé leur admission. Je crois qu’il faudra s’attacher à les conserver le moins possible, en exigeant d’eux non seulement toute soumission à sa règle, mais le meilleur exemple possible par leur conduite et leurs principes.
Je joins au rapport les différens ordres que j’ai donnés pour le service, nos 4, 5, 6 et 7.
Proposition
Vous avez pensé, Monseigneur, qu’il conviendrait peut-être d’attacher encore à l’école deux adjudans majors et plusieurs sous-officiers de la ligne pour obtenir une surveillance plus active.
J’ai senti la nécessité de cette augmentation en raison des localités. J’ai l’honneur de vous proposer
1° de nommer deux adjudans majors de la cavalerie et six sous-officiers de la ligne, décorés et non mariés. Ces derniers seraient emploiés pour la surveillance pendant la nuit sous les ordres de l’officier de service.
Cette mesure, jointe à celle que l’on dispose pour éviter le séjour des chambrées pendant le jour, facilitera beaucoup la garantie des mœurs et le bon ordre.
2° de considérer s’il ne conviendrait pas de chercher un local plus convenable pour l’école de cavalerie.
3° de nommer un professeur répétiteur pour enseigner la langue française et les élémens de mathématiques aux jeunes italiens.
4° de nommer un chirurgien de troisième classe non marié pour suppléer les sœurs dans leurs fonctions pour l’administration et le service intérieur de l’infirmerie.
5° de faire disposer de suite le réfectoire projetté au rez-de-chaussée et réparer la salle de Mars pour servir aux exercices en hyver. Quelque soit la détermination qui serait prise pour changer l’école d’emplacement, l’usage de ces deux pièces sera indispensable en attendant l’époque du changement.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Bellavène
Général commandant par intérim l’école de cavalerie
Saint-Germain, le 6 septembre 1812 »

Rapport sur l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Ecole militaire spéciale de cavalerie
Rapport à Son Altesse le prince de Neufchâtel et Wagram, vice connétable, sur la dite école
Cette école, qui doit sa création à la munificence de l’Empereur, paraît remplir le vœu des familles riches de l’Empire. Elle a été vue avec le plus grand intérêt.
Il est à croire qu’un nombre considérable d’élèves y serait accouru sans deux causes qui tiennent à ce que les parents diffèrent d’y ammener leurs enfants sachant que l’établissement n’est pas monté, et à ce qu’il n’y a pas eu de conscription depuis un an. Cependant, le nombre d’élèves admis en 1809, quoique peu considérable, était assez avantageux.
Pour soutenir les espérances des familles et les engager à y envoyer leurs enfans, il est urgent de l’organiser provisoirement au complet d’un escadron formant d’après le décret 300 élèves.
Les détailles suivant présentent ce qui existe et ce qui reste à faire :
Officiers
Le général de division commandant, le colonel commandant en second, directeur des études, et deux seuls officiers se trouvent attachés à l’école ; encore ces derniers sont-ils d’infanterie : il manque deux chefs d’escadron, deux adjudans, major de cavalerie t un officier d’artillerie. il importe que ces officiers soient nommés le plus tôt possible, car l’instruction sous les rapports militaires en souffre, ainsi que la surveillance qui est très difficile, vu la distribution du quartier.
Professeurs
Tous les cours sont en activité, à l’exception de ceux d’administration militaire et d’hippiatrique. Les professeurs de ce dernier ne sont pas encore nommés.
Elèves
Le décret de formation porte l’effectif à 600. L’école ouverte le 15 octobre 1809 a reçu jusqu’ ce jour 123 élèves et l’effectif n’est actuellement que de 113, dix ayant été rayés des contrôles par ordre de Son Excellence le ministre de la Guerre, savoir
4 reformés pour cause d’infirmités
2 rayés pour inconduite
1 rentré dans ses foyers
1 passé à La Flèche
1 fait officier
1 décédé
Chevaux
D’après le décret de formation, l’école doit avoir 500 chevaux dont 100 de manège et 400 d’escadrons.
Chevaux de manège. Trente et un chevaux de manège prêtés par l’école de Versailles servent à donner les premières leçons d’équitation, et cette quantité tout à fait insuffisante retarde la marche de l’instruction. Il est nécessaire qu’elle soit portée à 60.
Ce nombre peut être considérable comparativement à celui de 100 déterminé pour le complet des élèves, mais il suffira de remarquer que les 113 élèves présents ont besoin des premiers principes d’équitation et que lorsque l’école sera complètte, les entrées et sorties n’offriront pas même une mutation annuelle plus considérable.
Chevaux d’escadron. Il n’existe pas un seul cheval d’escadron. Cent vingt seraient absolument nécessaires pour le présent.
La formation d’un escadron complet de manœuvre en exige 113, savoir
Commandant d’escadron : 1
Capitaine de remplacement : 1
Commandants de peloton : 4
Officiers de serre file : 2
Sous-officiers de serre file : 4
Sous-officiers d’encadrement : 2
Cavaliers : 96
Trompettes : 3
Total : 113
Les chevaux faisant le complet des 120 doivent remplacer les malades et les éclopés.
Le prompt achat de 120 chevaux d’escadron et de 60 de manège est d’autant plus instant qu’il faudra encore, avant que de les mettre entre les mains des élèves, les dresser ou du moins les débourrer pour éviter les accidents.
On ne demande que 120 chevaux d’escadron, mais il sera nécessaire d’en avoir 200, attendu que le nombre des élèves sera sans doute porté sous peu à un plus grand effectif.
Manège
Un jeu de paume détaché de l’école sert de manège. Il n’est que pour donner les premières leçons. Vu ses petites dimensions, il est donc urgent d’en fait construire un convenable pour le service de l’école.
Ecuries
Des écuries pour près de 300 chevaux avaient été mises à la disposition de l’école militaire de cavalerie par décret du 14 décembre 1809 mais Son Excellence le ministre de la Guerre ayant ordonné de remettre au commandant de l’école des trompettes une partie des bâtimens accordés par ledit décret, lesquels bâtimens se trouvent au centre de ceux appartenants à l’école militaire de cavalerie, il ne lui reste plus d’écurie que pour deux cens chevaux.
Bâtimens
La partie des bâtimens qui sert au casernement des élèves est en assez bon état et disposée pour en recevoir 600. Mais le rez-de-chaussée, étant trop humide, ne pourra dans aucun cas être occupé, ce qui réduit le logement convenable à cinq cens hommes.
L’on ne s’est nullement occupé du logement de messieurs les officiers et fonctionnaires de l’école. Il est cependant bien nécesaire que les premiers surtout logent dans l’intérieur.
Le conseil d’administration a fait faire l’arpentage et l’estimation des terrains et bâtimens appartenant à différens particuliers et affectés à l’école par le décret de Sa Majesté. Les procès-verbaux ont été adressés à Son Excellence le ministre de la Guerre et le conseil attend avec impatience la décision qui le mettre à même de faire commencer les travaux.
Carrière
Une partie des bâtimens affectés par le dit décret doit être abattus et rasés pour former la carrière destinée aux manœuvres, mais cette carrière ne sera pas assez grande lorsque l’école sera au complet de trois à quatre cens élèves, n’offrant qu’un prolongement de 400 mètres sur 290.
Trois escadrons en bataille exigent 330 mètres, y compris les intervalles, et il n’en restererait que 70 pour exécuter une marche, ce qui serait insuffisant pour rectifier les erreurs. Il serait donc nécessaire au bien de l’école d’y joindre un petit terrain qui se trouve au bout du parterre et connu sous le nom de quinconce. Il touche à celui concédé et est à la disposition de Sa Majesté, faisant partie des domaines.
Chapelle
Il existe un corps de bâtiment destiné à la chapelle, mais les réparations à faire seront considérables. Cependant, elles sont indispensables.
Cour de récréation
Il n’y a pas de cour de récréation et les élèves sont obligés de rester dans celle du château pendant les momens de repos.
Artillerie
Il n’existe encore à l’école aucune pièce de canon. Par le décret de formation, deux pièces de 8, deux obusiers et les caissons nécessaires, le tout attelé, doivent y être attachés.
Poligone
Le terrein destiné au poligone et à la construction des redoutes et batteries n’est pas encore déterminé. Il sera difficile de le trouver à porter de l’école.
Effets de casernement
L’école est fournie d’effets de casernement pour recevoir deux cens élèves et les marchés seront passés pour un plus grand nombre dès que le besoin l’exigera.
Fonds
L’école a reçu depuis son ouverture, pour pensions et trousseaux, la somme de : 241648 f.
Plus, à titre de secours avancé par Son Excellence le ministre de la Guerre, celle de : 37000
Total : 278648 f.
Elle a dépensé celle de : 248384
Il en reste en caisse au 1er juillet 1810 : 30264
Laquelle somme est même due à différens fournisseurs.
Il résulte de cette apperçu que l’école, vu le petit nombre d’élèves, n’a aucuns fonds à sa disposition et que ceux rentrant des pensions sont à peine suffisans pour les dépenses journalières et celles déjà faites.
Il est donc indispensable de lui ouvrir un crédit d’un million à douze cent mille francs pour être affecté aux dépenses approximatives cy après :
1er achat de deux cens soixante chevaux, de sellerie et ustensiles d’écurie : 186000 f.
2 acquisition des terreins et bâtimens affectés à l’école par décret du 14 décembre 1809 : 500000 f.
3 frais de construction, de manège, d’écurie, de mur de clôture et d’établissement : 500000 f.
Total : 1186000 f.
Cette somme serait rendue au Trésor public par dixième à datter de l’époque à laquelle le nombre des élèves serait de trois cens pensionnaires, parce qu’alors il sera ferait une économie de plus de cent mille francs par année.
Le général commandant croit devoir représenter que si l’école de Saint-Cyr continue à donner à l’armée des officiers pour les troupes à cheval, celle de Saint-Germain aura de la peine à se compléter, attendu que les parents, espérant voir leurs enfants passer de Saint-Cyr dans la cavalerie, préfèrent les mettre dans cette école où la pension n’est que de 1200 f. Il serait donc nécessaire, pour le bien de celle de cavalerie, d’arrêter de suite ou du moins sitôt après la première promotion, que celle de Saint-Cyr ne fournira plus d’élèves pour la cavalerie. Cette mesure est, je crois, indispensable.
Le général de division commandant l’école militaire spéciale de cavalerie
Baron Clément de la Roncière
A Saint-Germain-en-Laye, le 1er août 1810 »

Rapport sur l’installation provisoire du musée gallo-romain au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Musée gallo-romain
Paris, le 4 décembre 1861
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Le dépôt ou musée provisoire des objets gallo-romains pourrait facilement se classe, je crois, dans le rez-de-chaussée du bâtiment ouest du château de Saint-Germain-en-Laye. La collection placée de la sorte dans le corps de logis de la place du château, près la gare du chemin de fer, serait facilement visitée et étudiée sans gêner en rien le personnel logé et sans gêner aussi la restauration si urgente du château et dans le cas où Votre Excellence jugerait à propos d’ordonner les ouvrages dont il s’agit.
J’ai teinté en bleu dans le croquis ci-joint les diverses pièces qui pourraient recevoir les objets de la collection. J’indique ci-dessous la contenance de ces locaux.
La pièce A présente une surface de 109 m. 00
La pièce A’ présente une surface de 63 m. 00
La pièce A’’ présente une surface de 49 m. 00
La pièce A’’’ présente une surface de 109 m. 00
La pièce A’’’’ présente une surface de 12 m. 00
Ensemble 342 m. 00
L’on pourrait donc, à rez-de-chaussée, dans ce seul bâtiment, disposer de 342 mètres superficiels et sans y comprendre les larges ébrasements des croisées qui pourraient recevoir encore de petits objets.
L’on pourrait facilement joindre à ce dépôt la grande et belle salle voûtée dite galerie des Fêtes sise au 1er étage, ayant 38 mètres de longueur sur 11 mètres de largeur et présentant une surface de 420 mètres. Le service des visiteurs, pour le cas où l’on utiliserait le premier étage, pourrait être fait par l’escalier teinté en bleu et sis près la chapelle. Rien ne serait si facile que de limiter l’escalier sur certains points et d’empêcher l’introduction des visiteurs dans les parties réservées du château.
Le concierge occupe actuellement la galerie A mais l’on pourrait reporter ce logement en B et dans la partie teintée en rose dans notre plan. Cette habitation, qui serait insuffisante, pourrait être complétée par deux chambres dans l’étage d’entresol situé au-dessus.
Les locaux qui seraient affectés au musée et au concierge réclameraient quelques réparations. Il faudrait peut-être marquer la pièce à rez-de-chaussée réservée au concierge et réparer les carrelages et parquets de la partie destinée au musée. La pièce A’’’ contient encore les fours de la boulangerie du pénitencier et ces fours devraient être détruits pour agrandir le local dont il s’agit. Pour donner un aspect de propreté à toutes ces parties du château, il serait à propos, nous croyons, de badigeonner la plupart des murailles. Ces réparations pourraient s’effectuer au moyen d’une dépense de environ dix mille francs et nous aurons l’honneur de vous faire parvenir un devis détaillé aussitôt que vous aurez bien voulu, Monsieur le Ministre, nous donner des ordres à cet égard.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 4 décembre 1861 »

Ministère d'Etat

Rapport sur l’installation d’un pénitencier militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Notes sur le projet d’établir dans le château de Saint-Germain une prison centrale de détention militaire
Sous le rapport de l’étendue des bâtimens dont se compose le château de Saint-Germain, il est rigoureusement possible d’y établir une prison militaire qui comprendrait les quatre divisions indiquées par le programme.
La disposition des lieux ne permettra pas de procurer à ces divisions l’isolement dont il serait à désirer que chacun pût jouir. Mais s’il est impossible d’atteindre compléttement ce but, on peut en approcher jusqu’à certain point, au moyen de séparations et de distributions convenables à chaque partie, auxquelles les localités ne se refusent pas.
On droit regarder comme un inconvénient grave que le château n’ait qu’une seule cour, d’une assez médiocre étendue et qui par conséquent ne parait pas susceptible d’être divisée en autant de parties qu’il conviendrait pour procurer à chaque classe de détenus un préau séparé et un promenoir aux malades de l’infirmerie, tout en réservant une cour de service. Mais on pourra diminuer les effets de cet inconvénient en établissant le préau des prisonniers au régime de correction dans une partie du fossé du château et le promenoir de l’infirmerie dans une autre partie de ce même fossé, en prenant la précaution de surélever convenablement dans ces deux points le mur du fossé du côté de la ville.
On donnera ici le projet de l’emploi des différentes parties du château à affecter aux quatre divisions en indiquant les distributions propres à chacune par des lettres rapportées aux quatre plans ci-joints.
1° Administration
N. Corps de garde pour 30 hommes et un officier
O. Geôle
P. Greffe et logement du greffier
Q. Pièce de dépôt
R. Logement du surveillant principal
S. Salle de visite
T. Salle de bains pour les entrans
U. Concierge
V. Salle d’attente
X. Parloir
Y. Chapelle
A. Boulangerie
BB. Magasins
C. Cuisine
D. Dépense
E. Cantine
OO. Bains pour les détenus
G. Salle du conseil et archives
H. Logement de l’inspecteur
I. Logement de l’agent comptable et de ses employés
K. Ecole
Au 3e étage du pavillon I, greniers et magasins
Les caves de l’administration à l’étage soutérain des pavillons 1, 2 et 5
2° Infirmerie
L. Pharmacie
M. Tisannerie
N. Cuisine de l’infirmerie
P. Salle pour les blessés et vénériens
Q. Logement des officiers de santé et des infirmiers
R. Salle pour les fiévreux
S. Salle pour les maladies contagieuses
Au 3e étage du pavillon 2, lingerie etc.
3° Détenus au régime de correction
AA. Ateliers
B. Réfectoire
D. Entresol, G. 1er étage, K. 2e étage, 41 cellules de détenus
E.F. Entresol, H. 1er étage, L. M. 2e étage, 5 détenus gradés
Rez-de-chaussée, 1er étage, 2 surveillants
Les cellules ténébreuses et de réclusion à l’étage souterrain du pavillon 3, celles de punition simple au 3e étage de ce pavillon
4° Détenus au régime commun
Rez-de-chaussée
FF. Réfectoires
T et U. Ateliers pour les ouvrages à marteau
X. 4 gardiens
Entresol. 171 cellules de détenus tant simples que gradés, 4 gardiens
1er étage. 108 cellules de détenus, 4 gardiens
YY. Ateliers
Z. Magasins
2e étage. 144 cellules de détenus, 4 surveillants
En tout, 423 cellules de détenus
Les 32 cellules de punition simple au 3e étage des pavillons 4 et 5
Les 8 cellules ténébreuses à l’étage souterrain du pavillon 4
L’état matériel des bâtimens est en général satisfaisant quant aux constructions en maçonnerie. Mais il n’en est pas de même de la charpente des planchers et de comble ainsi que de la couverture.
Presque toutes les poutres sont ruinées à leurs abouts. Il sera indispensable d’en remplacer le plus grand nombre avant de les charger du poids des cellules. Ce sera l’objet d’une très grande dépense, qui devra être augmentée de celle nécessaire pour un second plancher que l’on pourrait construire à mi-hauteur dans le cas où les emplacemens désignés pour ateliers seraient jugés insuffisants.
Le remplacement des poutres ne dispensera pas d’établir des poteaux de fond en comble pour en augmenter la résistance.
Malgré ces précautions, il sera convenable de donner la plus petite épaisseur possible aux cloisons des cellules. Il est à désirer que cette épaisseur puisse être réduite à 10 centimètres afin d’obtenir un minimum de charge pour les planchers.
Les couvertures, dont on a depuis longtems négligé l’entretien, exigeront d’assez fortes réparations. On en dira autant de plusieurs parties des carrelages et de beaucoup de croisées et de portes intérieures.
Il n’existe dans tout l’établissement qu’une grande fosse de latrines, répondant au bâtiment du centre entre les pavillons 4 et 5. Il sera indispensable d’en construire 3 autres en rapport 1° avec le pavillon I de l’administration, 2° avec le pavillon 2 de l’infirmerie, et 3° avec le pavillon 3 des détenus au régime de correction.
L’état de la dépense à faire pour l’appropriation du château pour l’objet que l’on a en vue ne peut en ce moment être donné que par approximation. IL faudrait un projet préalablement arrêté pour être en état de présenter avec quelque précision les détails et l’ensemble de cette dépense. En attendant, en voilà l’apperçu en ce qui concerne les choses principales :
Réparations des couvertures : 6000 f. 00
Réparations intérieures (portes, croisées, enduits, carrelages) : 8500 f. 00
Charpentes pour remplacement des poutres des planchers et de plusieurs pièces du comble, ainsi que pour la construction d’un escalier au milieu du bâtiment entre les pavillons 2 et 3, et les poteaux à établir pour le soutien des planchers : 60000 f. 00
Construction des cellules : 150000 f. 00
Portes de cellules ferrées et peintes : 27000 f. 00
Fer pour armature des planchers, grilles des fenêtres etc. : 15000 f. 00
Construction de 3 fosses de latrines : 20000 f. 00
Fourneaux des cuisines, des bains et de la tisannerie : 5000 f. 00
Plomb pour tuyaux de distribution des eaux : 2000 f.
S’il devenait nécessaire, dans l’hypothèse indiquée ci-dessus de construire un second plancher dans le salon de Mars, il faudrait ajouter pour cet objet : 45000 f. 00
[Total :] 338500 f. 00
Pour les choses imprévues : 11500 f. 00
[Total :] 350000 f. 00
Il n’est pas hors de propos de faire observer que l’établissement de la prison centrale dans le château de Saint-Germain entrainera nécessairement le déplacement du service des vivres qui en occupe une partie. La perte des dépenses faites en 1831 pour la manutention serait donc la conséquence de l’exécution du projet dont il s’agit. Les fours, il est vrai, pourraient être conservés pour la boulangerie de la prison. Mais il n’en faudrait pas moins recommencer sur nouveaux frais la formation d’une autre manutention dans un emplacement que le département de la Guerre devrait acheter ou prendre à loyer. Car les recherches qui ont été faites précédemment et dont il a été rendu compte dans le tems ont fait connaître qu’il n’existait à Saint-Germain, soit parmi les bâtimens militaires, soit parmi ceux de l’Etat, aucun local qui pût être affecté au services des vivres.
Versailles, le 28 mars 1833
Le lieutenant-colonel du Génie »

Rapport sur l’installation d’un pénitencier militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Direction du personnel
Bureau de la justice militaire
Rapport fait au ministre le 14 septembre 1833
Analyse : projet d’établissement de pénitencier militaire dans le château de Saint-Germain-en-Laye
Le ministre, ayant pensé que le château de Saint-Germain pourrait se prêter au développement du nouveau système pénitentiaire créé par l’ordonnance du 3 décembre 1832, chargea, au mois de mars dernier, une commission composée de MM. le colonel d’artillerie G[auldr]ée-Boilleau, le lieutenant-colonel du Génie Bourgoin, le chef de bataillon Millot de Boulmay, d’examiner si les localités du susdit château pourraient se prêter à la réalisation de son projet.
Après un examen approfondi des lieux, la commission ayant fait connaitre que, par son isolement, sa situation, sa solidité, ses principales distributions, le château de Saint-Germain convenait parfaitement pour établir un pénitencier, et autant que cette convenance pouvait se rencontrer dans un bâtiment qui n’a pas été construit pour cette destination spéciale, le ministre, d’après ces données, décide le 18 avril dernier que ces mêmes officiers, réunis, achèveraient la mission qui leur avait été confiée en rédigeant un projet complet d’appropriation.
Pendant les travaux qu’ont nécessité l’étude et la rédaction de ce projet, est intervenu l’ordonnance royale du 17 juillet dernier par laquelle le château de Saint-Germain est passé en possession du département de la Guerre puis, le 21 août dernier, la commission a soumis son travail à monsieur le maréchal.
Ce travail consiste en six feuilles de dessin. Sur les cinq premières se trouvent les dispositions générales d’un système cellulaire d’après lesquelles le pénitencier pourra recevoir 537 détenus, dont 45 au régime de correction. Il présente, en outre, toutes les exigeances d’un semblable établissement telles que vastes locaux pour ateliers, magazins, réfectoires, logement des employés, moyens de surveillance, et des cours et préaux dont la superficie totale est de 6800 mètres.
Le devis estimatif se divise en dépenses spéciales d’appropriation, 306150 f.
Dépenses pour grosses réparations, 149600 f.
Qui présentent un total de 455750 f.
Cette dépense totale paraît susceptible d’une diminution assés notable puisqu’on pourra utiliser beaucoup de matériaux provenant de démolitions. En outre, le devis comprend divers objets de mobilier qui ne doivent pas figurer dans les travaux à faire. Ce sont des tables, bancs, comptoirs et un outillage estimé 9000 f. qui, d’après le règlement, sont à la charge des entrepreneurs d’ateliers.
Quand bien même l’exécution du projet coûterait la somme évaluée, la dépense serait encore loin de celle que demande l’établissement du pénitencier modèle qui a été soumis au ministre et dont le devis estimatif dépasse deux millions.
Il faut aussi remarquer que, par suite de l’application du système de l’ordonnance du 3 décembre 1832, le Trésor fera, dans le service du gite et geôlage, une économie qui, calculée au taux très réduit de 0,50 c. par jour et par homme, s’élèvera, par an, à plus de cent mille francs pour 500 détenus.
Plusieurs considérations majeures forcent l’administration d’accélérer l’exécution du projet que monsieur le maréchal a conçu.
A Montaigu, les bâtiments sont dans un tel état de vétusté que, toute réparation étant impossible, ils sont menacés d’une ruine prochaine. Lors de la dernière visite faite par les ingénieurs militaires, ils ont consigné cette situation dans leur rapport, en ajoutant qu’il y avait danger réel pour la population de la prison. On sait, de plus, que la vicieuse distribution de ses localités rend impossible toute police pénitentiaire telle que l’ordonnance royale l’établit.
Il y a enfin avantage pour la sûreté générale à faire disparaître du sein de la capitale un établissement renfermant un assés grand nombre d’individus, presque tous hommes de force et de résolution, sur le secours et l’appui desquels la malveillance croit toujours pouvoir compter dans les crises politiques.
A Saint-Germain, l’ancienneté des constructions, l’abandon où elles sont restées depuis longues années, ont mis les bâtiments dans un tel état de délabrement que, seulement d’une année à l’autre, le mal fait maintenant des progrès effrayants. Les choses en sont au point que si les grosses réparations portées au devis qui est sous les yeux de monsieur le maréchal n’étaient pas exécutées au plutôt, on se trouverait bientôt forcé de faire une dépense double pour la simple conservation du monument, que le département de la Guerre a aujourd’hui en sa possession.
De tous côtés, donc, on ne voit que motifs de prendre une prompte détermination.
Quant aux moyens d’arriver à des résultats prochains, le bureau de la justice militaire n’a pas les documents nécessaires pour établir des propositions réelles. Cependant, il croit utile de présenter les vues qu’il a à ce sujet.
La distribution du château de Saint-Germain permet de faire successivement les travaux d’appropriation. En exécutant les travaux en deux années, la dépense répartir deviendrait moins lourde à supporter. Si d’ailleurs la situation des fonds du budget de 1834 ne permettait pas de commencer l’année prochaine, on pense qu’il faudrait faire une demande de crédit supplémentaire basée sur les besoins impérieux du service des prisons militaires et sur les avantages moraux et économiques qu’il y a à entrer rapidement dans la voie d’améliorations qu’a ouverte l’ordonnance du 3 décembre 1832. Personne d’ailleurs ne met plus d’intérêt que monsieur le ministre, qui a proposé et contresigné cette ordonnance, à assurer et à hâter la mise en activité d’une institution dont on doit attendre les résultats les plus utiles pour le bon ordre et la discipline de l’armée.
Comme il convient préalablement que le comité du Génie examine à fond le travail de la commission, on a l’honneur de proposer à monsieur le maréchal d’ordonner qu’il lui soit envoyé pour en être fait rapport, sous le plus bref délai.
Dromond
Le chef du bureau de la justice militaire
Rivot
Approuvé en demandant que le comité du Génie s’en occupe et fasse son rapport le plus promptement possible »

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain
Ecole impériale spéciale militaire de cavalerie
Mémoire demandé par la lettre de Son Excellence le ministre de la Guerre en date du 14 mars 1809 relative à l’exécution des mesures prescrites par le décret impérial du 8 mars ordonnant qu’il sera établi pour le 1er juin 1809 dans le château impérial de Saint Germain en Laye, sous le titre d’école militaire spéciale de cavalerie, un établissement de 600 élèves et de 400 chevaux.
Observations préliminaires
Ne connaissant du décret précité que les dispositions ci-dessus énoncées, nous ne ferons qu’indiquer en masse nos idées, dont le développement doit être subordonné à l’organisation et composition de lad. école, dont nous ignorons entièrement les dispositions. Le travail subséquent et définitif de la distribution et emploi des divers corps de bâtiment ne peut se faire qu’avec une entière connaissance de ces dispositions et de concert avec monsieur l’officier général qui sera désigné pour commander cet établissement, lui seul étant à même de bien connaître tous ses besoins.
D’après cela, nous nous sommes proposés trois choses dans le présent rapport.
1° De faire connaître toutes les ressources du château de Saint Germain et l’emploi que l’on peut faire de ses différentes parties pour le service auquel il est destiné.
2° Ce qui manque aud. château pour completter le service de cette école.
3° L’apperçu général des dépenses nécessitées pour un pareil établissement.
Le plan du château de Saint Germain en Laie, bâti par François Ier, présente un D gothique, c’est-à-dire un polygone à cinq côtés inégaux flanqués par autant de pavillons en saillie ayant presque la forme de bastions. Le milieu de ce pentagone est une cour d’environ 3000 mètres de surface entourée de tous côtés par de hauts bâtiments.
Un fossé enveloppe le tout sur un développement moyen d’environ 300 mètre sur 15 de large vis-à-vis les courtines.
Quatre de ces courtines sont composées d’un rez de chaussée, entresol, 1er et 2e étage. Les rez de chaussée, entresols et 2e étage ont de 3 m. 50 à 4 m. 00 de hauteur. Leur largeur est de 10 à 12 mètres. Le 1er étage a près de 7 m. 00 de hauteur.
La 5e courtine, qui est la plus courte, contient la chapelle et ses dépendances et au dessus une très vaste pièce qui servait et peut servir encore de garde meuble.
Les pavillons ont un étage de plus que les courtines et de beaux souterrains. Neuf grands escaliers, des galeries et balcons procurent une communication facile entre toutes les parties de cet édifice.
Passons actuellement à l’emploi que nous proposons pour les différens corps de bâtiments.
La courtine du nord, dans laquelle étaient les grands appartements royaux, étant la plus étendue et ayant vue sur le parterre dont nous parlerons plus bas, nous croyons devoir la proposer pour servir de caserne. Elle est divisée en deux parties à peu près égales par un fort grand escalier qui permet deux grandes divisions pour les élèves, soit qu’on veuille les faire coucher en dortoirs ou en chambres. Chacune de ces deux grandes divisions se subdivisera en cinq subdivisions par cinq étages, c’est-à-dire rez de chausée, entresol, 1er étage où l’on établira un entresol à cause de sa grande hauteur et 2e étage. Chacune de ses subdivisions de 60 lits pourra l’être encore par des chambrées si on le juge convenable.
Une grande latrine sera établie dans l’avant-corps, au devant de l’escalier, en l’élevant dans toute la hauteur du bâtiment et en établissant des trémies à chaque étage et une double cloison avec portes à pivot et des jours dans la saillie de cet avant corps. Elle pourra suffire à tout le service de la caserne. Sa position au nord, avec un courant d’air intermédiaire est et ouest, préviendra toutes espèces de d’exhalaisons pernicieuses dans la caserne.
Le pavillon dit du nord ou du Roi, à la droite de cette courtine, offrira six étages dans lesquels on propose six salles d’exercice ou classes. Si on avait besoin d’un plus grand nombre, on les prendroit dans les entresols au 2e étage de la courtine ensuite, ou du levant. Si l’on veux des réfectoires, ils pourront être placés dans la rez de chaussée de cette courtine. On suppose que les cuisines, qui sont toutes faites, seront établies dans les souterrains du pavillon détaillé ci-dessus.
Tout le 1er étage de cette courtine, ainsi que celui du pavillon à la suite, dit de la Reine, et la courtine ensuite dans lesquels étaient les grands et petits appartements de la Reine, seront ceux du gouverneur, chambre du conseil d’administration, bibliothèque, archives, etc. Leur position centrale et la disposition des galeries et escaliers permettront à monsieur le gouverneur de voir, sans sortir de chez lui, tout ce qui se passe tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’établissement et de se transporter au moyen d’issues particulières et dont il aurait seul la clef dans toutes les parties quelconques de l’édifice.
L’aile du midi, dont nous venons de dire que le premier étage serait affecté pour le gouverneur, pourrait loger dans ses différens étages et entresols, en y joignant les deux pavillons entre lesquels elle est comprise, tous les officiers de l’état major, écuyers et professeurs de l’établissement. On y entre du dehors de la ville par un pont dormant. La porte d’entrée, condamnée depuis plusieurs années, serait remise en état, car on suppose qu’elle servirait seule à l’entrée de MM. les élèves, officiers et professeurs. Une double porte serait pratiquée à l’autre extrémité de la voûte, côté de la cour, pour intercepter la communication entre MM. les élèves et les gens qui auraient besoin chez les personnes indiquées plus haut. Une communication serait établie dans le rez de chaussée, à droite et à gauche de cette voûte. La 1ère, à droite, pour gagner l’escalier dit de la Reine, qui serait seul affecté pour monsieur le gouverneur. La 2e, à gauche, irait gagner l’escalier conduisant aux autres logemens. Les lieux du rez de chaussée compris entre la cour et cette communication serviraient de portiers ou pour un service analogue.
La 4e courtine contient la chapelle, sacristie, logement du chapelain et une terrasse au dessus, exposée en plein midi, qui pourrait en certaines occasions servir de promenoir pour l’infirmerie.
Nous proposons d’établir cette infirmerie dans le pavillon du sud, à la suite de cette chapelle.
Les cuisines, pharmacie, laboratoires, salles de bains peuvent être placés dans les rez de chaussée et étages inférieurs, les chambres de malades, logement d’infirmiers ou salles d’officiers de santé, vestiaire et tout ce qui peut completter un hôpital de 60 malades au moins peut y trouver place. Il y a une communication ouverte avec la tribune de la chapelle. L’escalier donne dans le fossé qui, étant placé au midi, offre, ainsi que la galerie dont nous venons de parler, un promenoir agréable et salutaire aux convalescens. Nous avons préféré ce pavillon pour hôpital, à cause de son isolement des logemens d’un côté par la chapelle, et de l’autre par la courtine de l’ouest dont il nous reste à parler.
C’est dans cette courtine qu’est l’entrée actuelle. Après avoir traversé un pont dormant et une voûte, on arrive sous un vaste porche qui se prolonge de droite à gauche. On propose d’intercepter toute communication de ce côté avec les élèves en ne laissant d’ouvertures grillées que ce qui serait nécessaire à l’éclairage de ce porche. Toute cette courtine, dans laquelle était la salle de comédie, et où il faudra établir des planchers si l’on voulait y faire des logemens, ainsi que le pavillon joignant à la caserne, seroient consacrés à l’économat, c’est-à-dire aux magasins et approvisionnemens de toutes espèces, lingerie, etc. Ce côté, tirant ses jours principaux du côté de la ville, demande à ne pas être occupé par les élèves.
Nous venons de voir les ressources qu’offre le château. Passons maintenant aux objets qui lui manquent pour completter le service de cette école de cavalerie. Ce sont 1° des écuries, 2° une carrière, 3° un manège.
Nous avons d’abord pensé que les écuries dites du manège et de l’hôtel du Maine pourraient servir à cet usage en les mettant en état et en y construisant des écuries pour 100 chevaux de plus, afin de completter les 400. Mais une très grande difficulté se présente, celle de traverser des chemins publics et des rues, et de faire des acquisitions de terreins appartenants à divers particuliers.
Nous croyons donc plus simple et nécessaire à un aussi bel établissement de construire des écuries neuves à l’extrémité du parterre, le long du mur de la forêt. Deux motifs nous ont guidé dans le choix de cet emplacement. 1° La conservation de la belle vue de la terrasse. 2° La proximité des eaux pour le service de ces écuries.
Il est également nécessaire de construire un manège, car celui existant n’est qu’un jeu de paume de 11 m. 00 de largeur sur 30 m. 00 de long, ce qui est évidemment insuffisant, et les difficultés sont les mêmes que ci-dessus pour y arriver.
On propose également de faire ce manège à l’extrémité du parterre, le milieu faisant face à la route impériale dite le chemin neuf, faite à l’usage de S. M. Les écuries viendraient s’y appuyer de droite et de gauche et l’on ménageroit en arrière une cour pour les fumiers et abbreuvoirs. Une partie extérieure du côté de la forêt permettroit l’entrée et sortie des voitures de service sans passer au travers de la carrière, uniquement destinée aux évolutions.
Nous proposons d’établir dans le parterre, terrein dépendant immédiatement du château, la carrière. Cet espace serait suffisant pour permettre la manœuvre de deux escadrons. Il faudrait qu’il fut enclos de murs de 4 à 5 mètres de hauteur au dessus du sol. Les élèves s’y rendraient du château en rétablissant en bois les deux ponts des pavillons renfermant l’aile du nord.
Après avoir fait connaitre nos premières idées, nous allons passer à l’apperçu général des dépenses que nécessite un pareil établissement.
1° La chemise extérieure étant dans le plus mauvais état et plusieurs parties de trumeaux et ceintres menaçant d’une ruine très prochaine, il est nécessaire de faire un ravalement général dont le développement peut être évalué à :
22000 m. carrés de ravalement, que nous estimons, y compris les reprises, à 3 f. l’un : 66000 f.
Les reprises et ravalements ou crépis intérieurs sont doubles, ce qui nous donne 44000 m. carrés à 3 f. 00 l’un : 132000 f.
[Total :] 198000 f.
Les neuf dixième des croisées à petits bois doivent être renouvellés, une partie des portes, et on estime d’après l’expérience que la menuiserie, peinture, vitrerie, serrurerie etc. égale la maçonnerie à 198000 f.
[Total :] 396000 f.
Pour la réparation des couvertures, terrasses et plomberie : 20000
Celle des eaux pour les conduire dans les cuisines, bains, etc. : 5000
La construction des latrines et fosse : 10000
Le rétablissement des deux ponts, fermeture de la cour intérieure, etc. : 10000
Le rétablissement de la chapelle et tribune : 10000
Total des ouvrages à faire au château : 451000, ci 451000 f.
Ouvrages neufs
Ecuries, manège, carrière
240 m. courans d’écuries doubles à 800 f. l’un par estimation : 192000
70 l. courans de manège à 1000 f. l’un par estimation : 70000
1000 m. de murs de clôture à 65 f. l’un : 65000
Total des ouvrages neufs : 327000, ci 327000 f.
Environ 1/6 en sus pour dépenses imprévues, ci 130000
Total général : 908000 f.
A Versailles, le 16 mars 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet

Rapport du directeur
La dépense portée dans le rapport ci-dessus comprend celle nécessaire par aperçu pour porter à sa perfection l’établissement ordonné à Saint Germain. Je vais indiquer les moyens les plus économiques de satisfaire en peu de tems aux ordres de Sa Majesté, qui exige que le 1er juin les élèves puissent être logés.
Pour la réparation générale des couvertures : 10000 f. 00
Pour disposer dans la courtine du nord A le logement des 600 élèves, y compris les réparations en maçonnerie de cette courtine seulement (la partie supérieure du bâtiment est entièrement délabrée sur toutes les faces intérieures et extérieures du château) : 115000 f. 00
Pour disposer le logement de MM. les officiers d’état major de l’école et des employés, pour le plus strict nécessaire : 10000 f. 00
Pour l’établissement d’une grande latrine indiquée dans le rapport : 10000 f. 00
Pour les cuisines, la buanderie, l’infirmerie, les salles de dissipline, les corps de garde, etc. etc. : 10000 f. 00
Dépenses imprévues : 5000 f. 00
[Total :] 160000 f. 00
Après l’exécution de ces travaux, qui peuvent être achevés à l’époque fixée, les élèves et les officiers de l’état major pourront entrer de suite dans l’établissement. Les écuries de l’hôtel du Maine, contenant 400 chevaux, pourront être employées au service de l’école. Il est vrai qu’elles en sont séparées par une isle de maisons indiquée au plan, mais les maisons, dont la propriété peut être évaluée à 120000 f. pourroient, par la suite, être achetées ou échangées contre des domaines, dans le cas où Sa Majesté n’ordonneroit pas le construction des écuries neuves.
Le manège B pourra aussi servir à l’école, mais il est très petit et insuffisant. La construction d’un grand manège convenable pour l’établissement coûtera environ 80000 f. 00.
Quant au logement de monsieur le gouverneur, comme il y aura des décorations intérieurs à ajouter aux distributions actuelles, c’est une dépense sur laquelle on ne peut présenter aucun apperçu avant de connoitre, à cet égard, les intentions de Son Excellence le ministre de la Guerre. Le renouvellement des croisées, les boiseries, parquets, tentures, cheminées en marbre etc. etc. couteront environ 8000 f. 00.
A Saint Germain, le 16 mars 1809
Pour le directeur des fortifications, le sous directeur
Malus »

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Rapport à Sa Majesté l’empereur et roi
Du 5 novembre 1809
Sire,
Votre Majesté a, par son décret du 8 mars dernier, affecté au service de la nouvelle école militaire de cavalerie le château de Saint Germain, borné à un massif de bâtimens qui entoure une cour longue et étroite. Ce château peut suffire pour caserner, en chambrées, 600 élèves et loger les fonctionnaires militaires et civils qu’il est indispensable de placer près d’eux pour leur surveillance et leur police, mais il n’offre aucune ressource pour les exercer aux manœuvres, surtout de celles de la cavalerie.
J’ai fait examiner les environs du château pour trouver un emplacement convenable. Cet examen a donné lieu à un premier projet qui m’a paru ne pouvoir être adopté.
Il s’agissoit de prendre le parterre pour former la carrière et d’adosser les écuries et le manège au mur de la forêt faisant face au château.
Ce projet avoit le grand inconvénient de mettre les écuries à une distance immense de la caserne, et de rendre la surveillance extrêmement difficile dans les moments où les élèves panseroient leurs chevaux ou seroient au manège. L’espace étoit d’ailleurs insuffisant pour les bâtimens accessoires dépendans du service des écuries. Tout étoit à construire.
Par un second projet, on laissoit le parterre à la ville. On se rejettoit sur l’autre face du château, en s’étendant à sa droite jusqu’à la terrasse.
Ce projet avoit le même inconvénient que le premier. Les écuries étoient à l’extrémité de la carrière, la surveillance étoit encore plus difficile, la cour des écuries étant entourée de tous côtés par des bâtimens qui empêchent qu’on ne la découvre du château. Il falloit acheter un terrein très vaste appartenant à différens particuliers et sur lequel est bâti un assez grand nombre de maisons, dont on n’auroit pu tirer aucun parti, qui auroient gêné pour les manœuvres, que par conséquent l’on auroit été dans la nécessité d’abattre, on bouchoit un chemin public, l’entrée principale du château étoit fermée, ou pour la conserver telle qu’elle est, il falloit laisser comme cela est aujourd’hui une rue qui séparoit la carrière du château. Cette carrière se trouvoit aussi traversée par la route que suit Votre Majesté pour se rendre dans la forêt. Enfin, les élèves avoient la vue sur la promenade publique, ce qui pouvoit faciliter leurs communications au dehors.
Ces deux projets en ont fait naître une troisième, qui réunit les avantages des premiers sans avoir aucun de leurs inconvéniens.
Dans le projet, le parterre est affecté à la carrière. Dans un terrein qui est en avant de l’une des faces du château, on place d’abord les écuries des chevaux d’escadrons, que les élèves doivent panser. Des fenêtres du château, on place sur l’espace qui reste vide entre les deux corps d’écuries et qui sert à la fois de cour des pansemens et de manège découvert. Dans le fond, on établit le manège couvert, avec des écuries de droite et de gauche pour les chevaux de manège n’ayant point de communication avec celle des chevaux d’escadron. En arrière du manège couvert sont les écuries pour les chevaux d’artillerie et de fourgons, l’infirmerie, la forge, les atteliers du sellier, les logemens des personnages employés pour le service des écuries. Le chemin public est conservé, de même que l’entrée principale du château. Les élèves n’ont vue que sur la carrière ou sur les écuries et le manège. Le château se trouve parfaitement encadré, tous les bâtimens sont réunis. Ceux qu’il faut acquérir, et c’est un objet de peu de valeur, sont disposés de manière à pouvoir être facilement appropriés au service auquel ils sont destinés. Avec tous ces avantages, ce projet aura encore celui de laisser pour des dépôts de cavalerie une garnison commode où l’on pourra recevoir 400 chevaux aussitôt que les nouvelles écuries seront construites.
Je joins à ce rapport les 3 plans qui, en présentant l’ensemble des bâtimens, mettra Votre Majesté en état de juger celui des 3 projets qui mérite la préférence, sous le rapport de la dépense le dernier l’emporte sur les deux autres.
Le premier projet couteroit 620000 f.
Le second 504000 f.
Le troisième 586000 f.
La différence sur le premier projet est de 34000 f. en faveur du 3e et, s’il est plus cher de 82 mille francs que le second, il faut remarquer que l’école aura des écuries neuves et le casernement de quoi loger des troupes, ce qui n’auroit pas lieu dans le second projet. J’ajoute qu’en arrachant les arbres, l’emplacement du parterre est tout préparé, tandis que les terreins à acquérir de l’autre côté du parterre auront besoin d’être nivellés.
Le seul inconvénient du 3e projet, c’est de priver les habitans de Saint Germain de la jouissance du parterre. Mais je fais observer à Votre Majesté que le parterre sert moins de promenade que de passager pour aller sur la belle terrasse, à laquelle on arrivera, comme aujourd’hui, et par la forêt et par la nouvelle route que V. M. suivra pour s’y rendre en longeant le mur de l’école. Une considération importante que je ne dois pas omettre, c’est que, dans le second projet, avant de commencer aucune construction, il faudroit débourser de suite environ 250000 f. pour le prix des jardins et maisons à acquérir, tandis que dans le 3e projet, les acquisitions ne s’élèvent qu’à 40000 f.
Si V. M. pense que la seule objection à faire contre ce projet, qui présente d’ailleurs tant d’avantage, ne doit pas le faire rejetter, et que l’intérêt d’un établissement dont la ville elle-même profitera doit l’emporter sur un objet de pur agrément, lorsqu’il est si facile de le remplacer, je la prie d’approuver le projet de décret que j’ai l’honneur de lui soumettre.
Le ministre de la Guerre »

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain
Vieux château
Mémoire sur la distribution intérieure de la portion du château de Saint Germain proposée pour caserne à l’usage de MM. les élèves
N’ayant reçu aucune instruction quelconque relative à l’organisation de ce nouvel établissement, nous avons supposé
1° que les élèves logés par chambre de 10 à 15 lits
2° l’ameublement de leur caserne, le même que celui des vélites à cheval de la garde de S. M.
3° les élèves couchant seuls, leur lit d’une dimension d’environ 0 m. 82 (2 p. 6 po.) avec une ruelle d’au moins 0 m. 50 (1 p. 6 po.)
4° les alimens préparés en commun dans les cuisines existantes et les élèves mangeant dans leurs chambres suivant l’usage des troupes
5° enfin les mêmes études qu’à l’école militaire de Saint Cyr.
Ayant rassemblé toutes nos idées à cet égard, nous les avons communiquées à monsieur le général Bellarend, commandant de la dite école, et ce n’est que d’après ses conseils et ses différentes observations que nous nous sommes arrêtés au projet qui fait l’objet du présent mémoire.
Dans notre rapport succinct du 15 de ce mois, nous supposions qu’il seroit établi un entresol dans le 1er étage de l’aile du nord, proposée pour caserne. Différens motifs nous ont fait rejetter cette première idée. Le 1er est le défaut d’air dudit entresol, dont la seule partie inférieure eut été éclairée, ainsi qu’on en peut juger par l’inspection du profil. D’ailleurs la construction d’un plancher neuf dans toute cette partie eut jetté dans une dépense énorme, dont on peut se passer puisque l’on a suffisamment de place. Toutefois, la raison principale qui nous a déterminé est la nécessité d’avoir pour les salles d’instruction destinées à réunir un grand nombre de personnes des pièces bien éclairés, d’une grande dimension et surtout d’une très grande hauteur pour y maintenir plus efficacement la pureté de l’air.
Le 1er étage d’une hauteur de 7 m. 00 (11 p.) présente à cet égard tous les avantages que l’on peut désirer pour un pareil service.
C’est d’après ces considérations et pour retrouver tous les emplacemens nécessaires que nous avons fait les modifications suivantes à notre premier apperçu.
Nous affections seulement l’aile du nord, le pavillon ensuite et partie de l’aile du Levant pour le service des élèves.
Pour suppléer aux pièces que nous ont offert les entresols du 1er étage, que nous ne construirons pas, il faut ajouter au corps de bâtiments ci-dessus le pavillon de l’horloge et le 1er étage de l’aile du levant.
Nous construirons toujours nos latrines dans l’avant-corps du milieu de l’aile du nord et l’on y accédera à chaque étage de toutes les parties de la caserne par des galeries ou corridor.
Le grand escalier du milieu et celui de l’angle formé par les ailes du nord et du levant seront seuls affectés à l’usage de MM. les élèves. Alors cette caserne au lieu de se diviser en deux parties à peu près égales le sera en trois.
Le rez de chaussée nous donnera 17 chambres qui l’une dans l’autre offrent de quoi placer 179 lits
L’entresol au dessus 19 chambres pour 223 lits
Le 2e étage au dessus 23 chambres pour 204 lits
Total 606 lits
Il y a en outre à chacun de ces étages une chambre particulière destinée à un officier de l’état major chargé de la surveillance de MM. les élèves.
La position des murs de refend ne nous a pas permis une division exacte dans la chambrée, mais cela devient à peu prés indifférent, les plus faibles étant de dix lits et les plus fortes de 14. Huit sont de six lits seulement, mais comme elles sont contiguës deux à deux, cette différence n’apporte aucune disparité à la division générale.
Au rez de chaussée et 2e étage, en profitant des ouvertures existantes dans les gros murs, on a pratiqué du costé de la cour un corridor pour communiquer à couvert d’une extrémité de la caserne à l’autre. A l’entresol, cette communication se fait par le moyen de la galerie.
Pour le 1er étage les communications de ce genre deviennent inutiles. On pourra cependant, si on le juge convenable, passer à volonté d’une pièce dans une autre. Mais des arrivées séparées ont été ménagées pour chacune de ces pièces, lesquelles par la nature du service auquel on le destine doivent avoir leurs entrées particulières. Il y en a 9, savoir quatre très grandes de 15 à 18 mètres de long sur 10 de largeur, éclairées des deux côtés pour salles de dessin et de fortification. Quatre autres d’environ 10 mètres de long sur 10 de largeur, dans lesquelles on pourra établir des gradins pour les cours de mathématiques et de langue. Et enfin la bibliothèque de même dimension, laquelle se trouvera contiguë avec l’appartement de monsieur le gouverneur.
Pour effectuer ces dernières dispositions, il suffit de prolonger de l’entresol au 1er étage un escalier jusqu’à présent utilité et de construire un petit tambour pour communiquer dans la chambre du pavillon du nord.
Nous croyons que ces différentes distributions remplissent le but que l’on s’est proposé. Nous pensons également que l’irrégularité du local ne permettoit pas d’en tirer un meilleur parti pour un tel service.
On a tâché d’obtenir dans le plan toute la simplicité dont il étoit susceptible en ne touchant que le moins possible aux grosses constructions. Aussi n’y a-t-il dans tout ce que l’on propose que deux baies à percer dans des murs de refend sur la moitié environ de la hauteur de l’étage et dont l’ouverture ne pourra porter aucun préjudice à la solidité de l’édifice. Nous pensons que la distribution proposée, loin de l’altérer en rien, ne peuvent au contraire qu’en donner une plus grande aux planchers, car il suffit de jetter un coup d’œil sur l’épaisseur des murs de face pour se convaincre qu’ils sont en état de supporter les plus grandes charges. En effet dans l’état actuel des choses, chaque étage est divisé et subdivisé par un grand nombre de petites distributions et d’entresols qui en chargent les planchers d’une manière très inégale. En détruisant toutes ces constructions élevées par le caprice des divers particuliers qui ont successivement occupé ces appartements, nous les déchargeons d’un lourd fardeau, tandis que nos cloisons en pan de bois placées simétriquement, tout en soutenant les portées supérieures n’apportant qu’une charge égale et très médiocre aux étages du dessous.
Les élèves ne devant point faire de la soupe dans leurs chambres mais dans les belles cuisines de première construction, nous croyons devoir proposer le bouchement des cheminées, qui deviennent inutiles, en plâtras et plâtre, tant à cause du maintien de la propreté dans les chambres que pour arrêter l’entrée du froid dans la mauvaise saison.
Les croisées de tous les étages, le rez de chaussée excepté, étant de toute la hauteur d’un plancher à l’autre, nous croyons devoir faire recouper à hauteur d’appui celles qui pourroient encore être d’un bon usage, et de faire remplir le dessous en maçonnerie. On y trouvera une grande économie, dans la réparation actuelle, dans les entretiens subséquens, et les chambres n’en acquéreront que plus de salubrité.
Presque toutes les pièces étant parquetées en vieux feuillets, dont les 5/6e au moins sont hors de service, tout doit être considéré comme devant être recarrelé à neuf, car le peu de carreaux qui pourront rester en place couvrira à peine la dépense de l’enlèvement des vieux parquets.
Beaucoup de pièces sont garnies de débris de vieux lambris qui seront enlevés, et l’on couvrira les murs d’un nouvel enduit qui sera peint de deux couches à la colle.
Toutes les menuiseries vieilles ou neuves seront peintes à l’huile en jaune sur 2 couches.
Il ne nous reste plus qu’à parler des cuisines, prisons, corps de garde, hôpital et chapelle pour complétter ce qui concerne le régime intérieur des élèves. Ces objets seront le sujet d’un autre mémoire que nous adresserons sous peu, ainsi que celui sur les ravalements extérieurs et intérieurs de tout l’édifice, et les latrines, objet extrêmement important qui doit aller de front avec les réparations intérieures.
Versailles, le 28 mars 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Place de Saint Germain
Département de Seine et Oise
Ecole impériale militaire spéciale de cavalerie
Rapport demandé par la lettre de S.E. le ministre de la Guerre (bureau des écoles militaires) en date du 11 juillet 1809 sur les divers projets présentés jusqu’à ce jour concernant les terreins qu’il est indispensables d’annexer au château de Saint Germain en laie pour complétter l’établissement de l’école impériale militaire spéciale de cavalerie
Le décrit du 8 mars dernier affectant le château de Saint Germain en Laie pour le service de l’école impériale de cavalerie, dans le projet très succinct que nous avons envoyé le 16 dudit mois, ayant considéré le parterre comme faisant partie intégrante dudit château, nous avons en conséquence établi nos dispositions de manière à trouver tous les emplacemens nécessaires à un établissement de ce genre dans ledit parterre et le château sans être obligé d’y joindre différens terreins et bâtimens avoisinant, autrefois dépendans du château et maintenant aliénés, ni même aucun des autres bâtimens affectés jusqu’à ce jour au service de la Guerre.
Le parterre faisant une des promenades les plus fréquentées de la ville, ou plutôt servant habituellement de passage pour se rendre sur la terrasse et dans la forêt, plusieurs habitans ont cru devoir, en adressant au ministre quelques observation sur ce 1er projet qui devoit nécessairement les priver de cet emplacement, en présenter un second tendant à faire renter au domaine différens terreins ou maisons joignant le château dont ils faisoient partie autrefois. Ce 2e projet, ne pouvant remplir que très imparfaitement le but que l’on se propose, a donné lieu à un 3e projet mixte qui semble réunir toutes les conditions nécessaires pour compléter cet établissement.
Avant de comparer les trois projets entr’eux, nous commencerons par présenter l’état des divers emplacemens qui manquent au château pour completter les différens services nécessaires à cette école.
Ce qui se présente d’abord est un manège couvert et une carrière assez spacieuse pour faire manœuvrer au moins deux escadrons de 150 chevaux chacun.
Passons aux bâtimens dont l’usage est indispensable :
1° des écuries doubles, sellerie etc. pour les deux escadrons, ce qui demande une longueur de 230 m. 00
2° pour les écuries id., sellerie etc. de 100 chevaux de manège : 100.00
3° un amphithéâtre pour les démonstrations et cours d’arts vétérinaires : 15.00
4° pour les infirmeries, pharmacies, etc. : 80.00
5° pour les chevaux, hangards etc. nécessaires à l’artillerie : 30.00
6° pour les salles d’armes : 50.00
7° enfin pour les forges, latrines et autres bâtimens accessoires : 20.00
Longueur totale : 525 m. 00
Voyons actuellement lequel des trois projets nous procurera le plus convenablement une carrière, un manège couvert et 525 mètres courans de bâtimens (263 toises environ).
Il ne s’agit dans le 1er projet (feuille 1ère) que d’enclore le parterre et de construire la totalité des bâtimens ci-dessus détaillés. Nous les avons placés à l’extrémité de la carrière, le long de la forêt, pour conserver les belles vues du parterre et l’intégrité de la carrière. On est libre de donner une toute autre direction à ces bâtimens à construire mais, quelque soit la combinaison que l’on adopte, ce projet aura toujours le très grand défaut d’offrir à MM. les élèves un trop long trajet à parcourir depuis leur quartier jusqu’au manège et écuries, ce qui nuiroit beaucoup à la surveillance et feroit perdre beaucoup de temps.
Dans le 2e projet (feuille 2e), où les écuries du Maine, du manège et les grandes écuries offrent autant et même plus de locaux qu’il n’est besoin pour le service, on éprouve les mêmes difficultés pour la surveillance et les distances. Le manège couvert à construire étant placé dans la cour des écuries dites du manège, on trouvera dans les jardins environnans un fort beau manège découvert.
Les terreins à acquérir étant divisés en deux parties par la route impériale, cette vaste étendue ainsi partagée devient insuffisante pour former une carrière convenable, car pour lui donner l’espace nécessaire il faudroit réunir ces deux parties en un seul enclos, détruire la plantation de la route impériale et par conséquent toute la beauté de l’entrée de Saint Germain et faire passer l’empereur et toute sa cour au travers de l’enceinte de l’école, chose inconvenante sous tous les rapports.
Un autre désavantage de ce projet seroit d’acquérir à grands frais des maisons et jardins agréables pour les détruire ensuite. Les conserver seroit manquer tout à fait le but que l’on se propose.
Dans le 3e projet (feuille 3e), on fait l’acquisition des terreins et bâtiments restants de l’ancien château neuf, compris entre le château, le chemin au midi dudit château, la terrasse et le parterre. Pour ne point séparer l’ensemble des dépendances de l’établissement, on change la direction d’une très petite portion de la route impériale ainsi qu’on peut le voir au plan. Cette disposition entraîne nécessairement après elle le déplacement d’une des grilles et logement de portier de F’ en P’.
Nous pensons que ce projet mixte, résultat de la discussion et d’un sévère examen des lieux, renferme tous les avantages que l’on peut désirer. Les écuries, manège etc. se trouvent très rapprochés et dans la direction du château. La surveillance la plus sévère peut être exercée et M. le commandant, des croisées du château, voit dans les endroits les plus reculés, tant des écuries que de la carrière. De plus, le plan, en offrant un ensemble très simple et très régulier, se lie parfaitement avec le château et le parterre, lesquels, par cette disposition, ne forment plus qu’un même tout. Nous croyons donc que ce dernier projet, d’après ces motifs, doit obtenir la préférence sur les deux autres.
Avant de comparer entr’elles les dépenses qu’entraineroit l’entière exécution de chacun d’eux, nous allons présenter celle que nécessite le parfait rétablissement du château, qui est le même dans tout les cas et dont la plus grande partie est achevée, et le tableau de la valeur des différentes propriétés dont on se proposer l’acquisition dans les 2e et troisième projets.
Etat sommaire des dépenses nécessaires pour le parfait rétablissement du château
1° Pour la réparation des couvertures du pan de bois de la chapelle : 14300 f. 00
2° Pour les dispositions intérieurs nécessaires au casernement de MM. les élèves : 130000.00
3° Pour le ravalement extérieur de trois pavillons et de deux courtines : 45000.00
4° Pour le ravalement de la cour : 40000.00
5° Pour la construction des latrines : 7200.00
6° Pour rétablir les couvertures du pavillon de la Reine : 3440.00
7° Pour mettre en bon état la courtine du couchant pour recevoir tout ce qui concerne l’économat, l’établissement d’un plancher pour une 2e salle d’étude etc. : 36000.00
8° Pour établir dans le pavillon du midi tout ce qui peut avoir rapport à un hôpital de 60 lits, salles de bains, pharmacie et logemens de sieurs, médecins, chirurgiens etc. : 15000.00
9° Pour rétablir les divers logemens du pavillon de la chapelle pour logemens d’officiers : 10000.00
10° Pour rétablir tous les logemens de la courtine du midi dans lequel est compris celui de M. le gouverneur : 30000.00
11° Pour le rétablissement de la chapelle et de la grande pièce au dessus des tribunes et petites pièces de la galerie : 10000.00
12° Pour le pavage de la cour : 10000.00
13° Pour l’établissement d’un grand réservoir d’eau pour l’usage journalier de la maison et conduite de distribution dans les diverses parties de la maison : 10000.00
14° Pour rétablir ou réparer les couvertures en plomb des pavillons du midi, de la chapelle et celle de la chapelle : 8000.00
15° Pour rétablir en ciment tous les solins des chaineaux : 2000.00
16° Pour achever le ravalement extérieur des façades : 65000.00
17° Pour frais imprévus : 12040.00
18° Pour les ouvrages ordonnés aux grandes écuries, écuries du Maine et du manège pour le service provisoire : 22020.00
Total : 450000 f. 00
Tableau des terreins et propriétés dont l’acquisition est proposée pour l’école impériale militaire de cavalerie
Suivant le projet raisonné, c’est-à-dire entre le parterre et le chemin au midi du château
1° Une maison, jardin etc., propriété Bazire : montans de la valeur d’après le reveneu net au rôle des contributions : 5000 f. 00 ; montans de la valeur approximative d’après les convenances et les localités : 12000 f. 00
2° Propriété du sieur Legrand, graveur : 4000.00 ; 8000.00
3° Tannerie en activité du sieur Houette : 4000.00 ; 14000.00
4° Propriété du sieur Boucher, couvreur : 1200.00 ; 3000.00
5° Jardin du sieur Hardel : 3000.00 ; 3000.00
[Total :] 17200.00 ; 40000.00
Au midi dudit chemin, à droite et à gauche de la route impériale
6° Propriété Bardel : 32000.00 ; 60000.00
7° Idem Guy : 16000.00 ; 50000.00
8° Idem Bachelery : 14000.00 ; 30000.00
9° Maison Hardel : 15000.00 ; 17000.00
10° Maison Douard : 24000.00 ; 34000.00
11° Idem Curie : 5000.00 ; 10000.00
12° Jardin Haquenier : 500.00 ; 3000.00
13° Idem Guyon : 1000.00 ; 6000.00
Total : 124400.00 ; 250000.00
Ainsi, on peut estimer la valeur totale de ces terreins pour acquisitions à la somme de 250000 f. 00
Et pour la partie seulement entre le parterre et le chemin à celle de 40000.00
Passons maintenant aux estimations
1er projet du 15 mars sans aucune acquisition
1° Murs de clôture, 1000 mètres courans à 60 f. 00 l’un : 60000 f. 00
2° Constructions neuves en rez de chaussée, 525 m. courans à 800 f. 00 l’un : 420000.00
3° Idem en 1er étage pour logements d’écuyers, piqueurs, etc., 125 m. à 300 f. l’un : 50000.00
4° Construction du manège, par estimation : 80000.00
5° Pour établir des eaux aux écuries, le régulage des terrains et pour les frais imprévus, par estimation : 10000.00
[Total :] 620000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 1070000.00
Nota. Il existe entre cette estimation et celle de notre premier rapport du 16 mars une différence en plus d’environ 162000 f. Elle provient des établissements d’artillerie et d’escrime dont nous n’avons eu connaissance que par le décret du 17 juin, lesquels ne sont point portés dans ledit rapport, et de la rapidité avec laquelle le 1er apperçu a été rédigé.
2e projet proposé par quelques propriétaires de Saint Germain
1° Murs de clôture, 1500 m. courans à 60 f. l’un : 90000 f. 00
2° Rétablissement de bâtimens tant au 1er étage qu’au 2e pour les approprier à leur nouveau service, 660 m. courans à 120 f. 00 l’un : 79200.00
3° Construction du manège, par estimation : 80000.00
4° Achats de terreins, par estimation : 250000.00
5° Pour établir des eaux aux écuries, recyclage des terreins et frais imprévus, par estimation : 4800.00
[Total :] 504000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 954000.00
Nota. Il y a plusieurs portions de murs existantes, lesquelles dans ce cas ci pourront servir en y faisant les exhaussemens convenables, mais comme ce terrein, subdivisé en diverses propriétés, présente une très grande différence dans les niveaux des sols, il y auroit à faire des mouvemens de terres très considérables dont nous estimons que la dépense seroit couverte par la valeur des matériaux provenant de la démolition des différentes maisons et clôture de jardins.
3° Projet mixte arrêté le 10 juillet par M. le directeur des fortifications, M. le chef de bureau des écoles et nous
1° Murs de clôture, 1160 m. courans à 60 f. 00 l’un : 69600 f. 00
2° Constructions neuves en rez de chaussée, 420 m. courant à 800 f. l’un : 336000.00
3° Idem en 1er étage pour logements d’écuyers, piqueurs, etc., 125.00 m. courans à 400 f. 00 l’un : 50000.00
4° Changement pour rétablir la clôture de la terrasse en transportant la grille de Q en P et changement de la route impériale, par estimation : 6000.00
5° Construction du manège, par estimation : 80000.00
6° Achats de terreins, par estimation : 40000.00
7° Pour établir des eaux aux écuries, le réglage des terreins et pour les frais imprévus, par estimation : 4400.00
[Total :] 586000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 1036000 f. 00
Si l’on ne considéroit que les dépenses, le 2e projet devroit avoir nécessairement la préférence sur les deux autres et le troisième sur le premier.
Il ne reste donc plus qu’à décider si la somme de 82000 f., différence entre l’estimation du 2e au 3e projet, doit faire rejetter ce dernier. Nous pensons au contraire que, la somme fût-elle double de celle-ci, il devroit encore obtenir la préférence.
Nous terminons le présent rapport en présentant le tableau des sommes nécessaires de manière à pouvoir établir l’instruction et le service de cette maison sur le même pied qu’à l’école impériale de Saint Cyr, conformément à l’art. 5 du décret du 17 juin dernier.
Nous supposons cependant qu’en attendant la construction des écuries et autres bâtimens, les chevaux, écuyers, piqueurs, etc., seront provisoirement placés aux écuries du Maine, du manège, etc., servant actuellement de casernement, et que les élèves se rendront militairement du château auxdites écuries chaque fois que l’instruction ou le service l’exigeront.
Tableau des fonds nécessaires pour faire la réparation du château de Saint Germain, la construction d’un manège et la fourniture et clôture d’une carrière.
Détails des ouvrages :
Arrangement du château : pour le 1er projet : 450000 f. 00 ; pour le 2e projet : 450000 f. 00 ; pour le 3e projet : 450000 f. 00
Construction du manège : pour le 1er projet : 80000.00 ; pour le 2e projet : 80000.00 ; pour le 3e projet : 80000.00
Murs de clôture : pour le 1er projet : 60000.00 ; pour le 2e projet : 90000.00 ; pour le 3e projet : 70000.00
Changement de la route impériale etc. : pour le 3e projet : 6000.00
Achats de terreins : pour le 2e projet : 250000.00 ; pour le 3e projet : 40000.00
[Totaux :] pour le 1er projet : 590000.00 ; pour le 2e projet : 870000.00 ; pour le 3e projet : 646000.00
Sur quoi il y a en fonds pour l’exercice courant : 300000.00
Partant il faut un nouveau fonds de : pour le 1er projet : 290000.00 ; pour le 2e projet : 570000.00 ; pour le 3e projet : 346000.00
A Versailles, le 22 juillet 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Département de Seine et Oise
Ecole impériale militaire de cavalerie
Projet du casernement de l’école impériale de Saint Germain d’après les dispositions du décret impérial du 17 mai 1809
L’école étant composée de 600 élèves partagés en deux escadrons de trois compagnies de cent hommes chacune, nous croyons, d’après le dispositif du local destiné pour caserne, que l’on peut proposer leur casernement de la manière suivante, d’après la situation des corridors et escaliers.
On peut néantmoins former d’autres combinaisons, mais nous croyons que celle-ci est la plus simple de toutes.
Les élèves seront logés
1° au rez de chaussée, composé de 13 chambrées pouvant recevoir ensemble 135 hommes
2° à l’entresol composé de 19 chambrées pouvant recevoir 225 hommes
3° au 2e et 3e étage composés de 21 chambrées pouvant recevoir 244 hommes
Il suit de là qu’un escadron, qui est de 300 hommes, ne peut être en entier logé dans un des étages.
On peut accéder à l’entresol par deux escaliers en noyeau et au 2e seulement par le grand escalier.
Nous avons d’après cela environ deux demi compagnies de chaque escadron au rez de chaussée, à portée de leurs escaliers respectifs. Le 1er escadron à l’entresol et le 2e et 3e étage de la manière suivante :
1er escadron
1ère compagnie
Rez de chaussée
Numéro des chambrées :
5 : 10
6 : 10
8 : 10
9 : 10
10 : 10
11 : 5
12 : 10
14 : 10
15 : 10
16 : 13
[total :] 103
2e compagnie
Entresol
17 : 10
18 : 12
19 : 9
20 : 8
21 : 7
22 : 8
23 : 15
24 : 8
25 : 14
31 : 7
[total :] 98
3e compagnie
Entresol
26 : 16
27 : 13
28 : 10
29 : 10
32 : 15
33 : 15
34 : 20
[total :] 99
[total du premier escadron :] 300
2e escadron
1er compagnie
Rez de chaussée
1 : 28
2 : 10
3 : 10
4 : 7
7 : 5
2e et 3e étage
44 : 10
45 : 10
46 : 5
47 : 15
[total :] 100
2e compagnie
2e et 3e étage
36 : 10
37 : 10
38 : 5
39 : 10
40 : 20
41 : 20
42 : 15
43 : 15
[total :] 105
3e compagnie
2e et 3e étage
49 : 10
50 : 6
51 : 10
52 : 10
53 : 10
54 : 28
55 : 5
56 : 20
[total :] 99
[total du deuxième escadron :] 304
[total :] 604
Il y a en outre
1° au rez de chaussée un corps de garde et prisons, et une chambre de surveillance (n° 13)
2° à l’entresol un logement complet pour l’adjudant du 1er escadron avec un escalier particulier pour y arriver (n° 30)
3° au 2e et 3e étage un logement semblable pour le 2e adjudant (n° 48) et une chambre de surveillance (n° 35)
Versailles, le 23 juillet 1809
Le capitaine au corps impérial du génie en chef
Derouet »

Rapport sur l’installation de la manutention des vivres dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Direction du personnel et des opérations militaires
Bureau du Génie
Matériel
Saint-Germain
Note pour le bureau de la justice militaire
A l’occasion du projet d’établissement d’une manutention des vivres dans les bâtimens accessoires du quartier de cavalier de Luxembourg à Saint-Germain, mesure réclamée par l’intendance, M. le chef du Génie dans cette place vient d’adresser au ministre les observations suivantes, qu’on croit devoir soumettre, en ce qui concerne la police du pénitencier, à l’appréciation de monsieur le chef du bureau de la justice militaire.
Quoique l’administration du pénitencier ait à sa disposition les deux fours de l’ancienne manutention du château, le petit nombre de détenus composant l’effectif actuel de l’établissement ne lui permet pas d’en faire usage, en sorte que c’est le service créé pour la garnison qui, dans ce moment, est chargé de fournir le pain au pénitencier. Quant au service établi pour la garnison depuis le 10 du mois de nombre dernier, époque de la reprise des locaux qui étaient affectés, dans le château, à la manutention des vivres, il se fait au moyen d’un four appartenant à un boulanger de la ville et dont l’administration des subsistances militaires se sert concurremment avec le propriétaire, circonstances gênante qui a donné lieu à l’intendance de demander l’établissement d’une manutention dans les bâtimens du quartier de Luxembourg.
M. le chef du Génie représente que, pour le service des vivres, on a déjà dépensé près de 12000 f. en 1831, lors de la construction des deux fours du château, et que le projet présenté pour établir une nouvelle manutention dans les bâtimens sus désignés exigerait une dépense qui ne s’élèverait pas à moins de 15000 f.
En outre, M. le capitaine Mermier fait observer que si, plus tard, lorsque le pénitencier sera porté au complet, l’administration de cet établissement utilisait les fours qu’elle a à sa disposition, il serait convenable et économique que la fabrication organisée au château fût chargée de pourvoir aux besoins des deux services. Cet officier ne voit pas qu’il en puisse résulter le moindre inconvénient pour la police du pénitencier. En effet l’objection qui pourrait être faite relativement à la distribution du pain ne peut pas être d’un grand poids, puisque les soldats de service n’auraient à parcourir qu’une partie d’un corridor inaccessible aux détenus pour une distribution de courte durée, se renouvelant seulement tous les deux jours, et soumise à tous les moyens de surveillance de l’administration.
Dans l’état actuel des choses, il s’agit de savoir si l’administration du pénitencier, qui a hérité de l’ancienne manutention, continuera, lorsque l’établissement sera porté au complet, à recevoir le pain du service des subsistances militaires ainsi que cela a lieu maintenant, ou si elle le fera fabriques au château.
Monsieur le chef du bureau de la justice militaire est prié de vouloir bien faire connaître le sens dans lequel cette question doit être résolue, afin qu’on puisse donner suite, relativement au service des vivres, aux proportions de M. le chef du Génie à Saint-Germain.
Le chef du bureau du Génie
Tallenare, adjudant »

Rapport sur l’envoi de prisonniers au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Direction des personnel et des opérations militaires
1ère division
Bureau de la justice militaire, 2e section
Rapport fait au ministre le 1er août 1839
Analyse
On propose, d’après la demande de M. le général Pajol, de porter et d’entretenir au nombre de 500 les détenus au pénitencier de Saint-Germain
M. le général Pajol, commandant la 1ère division militaire, expose, par sa lettre du 9 de ce mois, que le nombre des condamnés détenus au pénitencier militaire de Saint-Germain, est, en ce moment, de 474, qu’il diminuera pendant les mois de juillet, août et septembre, de 55 hommes dont la peine aura successivement expiré et que 18 devront être évacués sur d’autres prisons, parce qu’ils sont incapables de se livrer à aucun genre de travail, qu’ainsi réduit, en trois mois, à un chiffre au dessous de 400, le pénitencier n’aura guère à recevoir, dans le même laps de tems, que 15 à 20 détenus provenant des condamnations prononcées par les conseils de guerre de la 1ère division, ce qui sera loin d’atteindre le chiffre des hommes à remplacer.
Le général fait remarquer qu’il est important d’aviser, dès à présent, au moyen de tenir les détenus au complet de 500 (maximum du nombre de condamnés que peut contenir le pénitencier de Saint-Germain), si l’on ne veut pas compromettre par une diminution de travailleurs dans les ateliers, la prospérité industrielle et financiers de l’établissement et, à cet effet, il propose au ministre d’ordonner que tous les militaires qui seront condamnés à un emprisonnement de 3 ans au moins dans les 4e, 14e, 15e, 16e et 18e divisions militaire seront, à l’avenir, dirigés sur le pénitencier de Saint-Germain.
Cette prison peut renfermer 500 détenus. Elle les a déjà contenus et elle possède ce qui est nécessaire pour les recevoir et leur donner du travail.
La réforme morale des hommes détenus au pénitencier étant le but de la fondation de cet établissement et les frais qu’il occasionne ne pouvant être soldés que par les produits des ateliers qui y sont montés, il y a intérêt à faire travailler les détenus et à entretenir un nombre aussi que possible, afin que le travail concourre tout à la fois à la moralisation et au solde des dépenses de l’établissement.
La proposition faite par M. le lieutenant général Pajol tend à ce résultat. Pareille mesure a déjà été employée quand on a voulu augmenter l’effectif du pénitencier militaire. On fera remarquer toutefois que l’on doit se borner à faire diriger sur le pénitencier les condamnés des seules divisions limitrophes de la 1ère parce que, d’une part, il faut éviter que les condamnés fassent une trop longue route pour arriver au lieu de leur détention, et, de l’autre parce que, dans ces divisions, il a été jusqu’à présent matériellement impossible de procurer aux militaires condamnés les moyens de travailler.
M. le général Pajol pense, en outre, et l’on se range à son avis, que les condamnés qui auront à subir un emprisonnement de plusieurs années, devront seuls être dirigés sur le pénitencier, parce qu’il lui parait démontré par l’expérience que ceux qui n’ont pas à y faire un long séjour sont plus à charge qu’à profit, attendu que l’apprentissage, qui se prolonge souvent pour eux, rend leur travail peu productif et insuffisant pour couvrir les dépenses d’entretien.
En ne recevant donc au pénitencier de Saint-Germain-en-Laye que les hommes dont la détention sera de longue durée, on parviendra à assurer les produits financiers de l’établissement. On y trouvera encore cet avantage plus important de faire participer au bienfait du système pénitentiaire les condamnés qui, coupables de fautes plus graves, doivent avoir plus besoin d’être soumis à un régime de moralisation efficace.
Sous quelque rapport qu’on l’envisage, la proposition de M. le lieutenant général Pajol parait n’offrir que des avantages et nul inconvénient.
En conséquence, on a l’honneur de proposer au ministre d’ordonner que tous les militaires qui seront condamnés à un emprisonnement de 3 ans au moins par les conseils de guerre des 4e, 14e, 15e, 16e et 18e divisions territoriales seront jusqu’à nouvel ordre dirigés sur la pénitencier de Saint-Germain.
Dromont
Le chef du bureau de la justice militaire
De Chénier »

Rapport sur l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Bâtiments
Service extraordinaire
Paris, le 10 juillet 1858
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
L’architecte du château de Saint-Germain-en-Laye présente à l’approbation de Votre Excellence le devis de la dépense à faire pour meubler une partie de l’appartement du commandant du château.
Conformément à vos instructions, ce devis, qui s’élevait primitivement à 14000 francs, a été réduit. Il est vrai qu’il dépasse encore de 800 francs le chiffre de 6000 francs fixé par Votre Excellence, mais il me parait admissible et je proposerai à Votre Excellence de l’approuver.
Je vous ferai remarquer, Monsieur le Ministre, que cette somme ne comprend pas les honoraires de l’architecte, qui peuvent être évalués à 340 francs, ce qui portera la dépense pour l’ameublement dont il est question à la somme totale de 7140 f.
Il faut ajouter que cette augmentation de travaux obligera l’architecte à des voyages plus fréquens à Saint-Germain. Il faut donc prévoir pour ses frais de déplacement une augmentation qui peut être évaluée à 260 f.
La somme totale nécessaire pour couvrir les dépenses déjà approuvées et celle qui fait l’objet du présent rapport est donc de 7400 f.
Votre Excellence ayant décidé que cette somme ne pouvait être prélevée sur les crédits ouverts aux Bâtiments civils en 1858, je lui proposerai de la reporter sur les mêmes crédits de l’exercice 1859.
De cette manière, les travaux seraient exécutés en août et septembre 1858 et ils seraient payés en janvier 1859.
Si Votre Excellence approuve ces dispositions, je la prierai de signer le présent rapport et le devis ci-joint.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
J. Pelletier »

Il est porté en marge : « Approuvé, le 12 juillet 1858, le ministre d’Etat, Achille Fould »

Ministère d'Etat

Rapport sur l’achat d’une glace pour le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Personnel et des opérations militaires
1ère division
Bureau de la justice militaire, 2e section
Rapport fait au ministre le 17 mai 1840
Analyse
On propose d’autoriser l’acquisition d’une glace destinée à orner le salon de réception du pénitencier de Saint-Germain
M. Boudonville, chef d’escadron commandant le pénitencier militaire de Saint-Germain, a formé une demande tendant à ce que le conseil d’administration de cet établissement soit autorisé à faire l’acquisition d’une glace destinée à décorer la cheminée du salon où sont remis MM. les inspecteurs généraux d’armes ou les fonctionnaires de l’intendance, ainsi que les personnes qui ont mission de visiter le pénitencier.
M. le lieutenant général commandant la 1ère division militaire a transmis cette demande qui lui parait fondée et il a prié le ministre de vouloir bien l’accueillir.
Le bureau ne voit aucune raison de refuser l’autorisation d’acheter un effet mobilier qui, en définitive, restera à l’établissement. En conséquence, il propose d’approuver l’achat de la glace dont il s’agit et de décider que le montant de la dépense qu’il occasionnera sera prélevé sur la masse d’administration.
Si le ministre approuve cette proposition, il sera écrit à M. l’intendant de la 1ère division pour qu’il prescrive les dispositions nécessaires à ce sujet, et avis en sera donné à M. le général Pajol.
Le chef du bureau de la justice militaire
De Chénier
[dans la marge :] 17 mai 1840
Approuvé »

Rapport sur les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 13 janvier 1880
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
M. Lafollye, architecte, a adressé le 27 décembre dernier à M. le ministre des Travaux publics deux projets relatifs à la restauration du château de Saint-Germain ayant pour objet : le premier, de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et celle du logement du conservateur du musée ; le second, la restitution de l’entrée primitive de la chapelle et de la verrière placée au-dessus de la porte, côté de la cour.
Ces projets exprimés sur huit feuilles de dessins sont accompagnés d’un rapport et d’un devis comparatif des dépenses.
Le premier projet se compose d’abord de deux dessins dressés par M. Millet présentant les plans des distributions projetées par cet architecte au rez-de-chaussée, à l’entresol, au premier et au deuxième étage du bâtiment nord-est, ensuite de trois autres dessins dressés par M. Lafollye comprenant les mêmes plans, excepté cependant que celui du deuxième étage est remplacé par celui d’un entresol qui existerait au-dessus du premier étage. Ces dessins font connaître les modifications proposées.
Le second projet comprend également trois dessins, dont l’un, signé de M. Millet, est un plan général du rez-de-chaussée du château, le deuxième, signé de M. Lafollye, est un plan de la portion du château dans laquelle la chapelle est située ; il indique que l’entrée de la chapelle n’aurait plus lieu dans la seconde travée par la porte de style renaissance qui était restée en place jusque dans ces derniers temps, mais par la porte du XIIIe siècle qui, sur la face nord, dans la première travée, formait à l’origine l’entrée de la chapelle. Cette porte, qui a été découverte récemment et dont M. Millet a sans doute ignore l’existence était renfermée dans les massifs de maçonnerie de la tourelle située dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. C’est pour démasquer cette porte et la verrière qui la surmonte que M. Lafollye demande l’autorisation de démolir la dite tourelle, en faisant remarquer qu’après la suppression de l’escalier qu’elle renferme, le bâtiment de face du château restera desservi par trois autres escaliers.
L’architecte propose en outre de supprimer la petite sacristie projetée par M. Millet, et cela en vue de mettre à découvert une autre porte du XIIIe siècle qui existe aussi sur la face sud de la chapelle. Les motifs sur lesquels M. Lafollye s’appuie pour justifier les modifications qu’il voudrait apporter aux projets de son prédécesseur étant développés dans un rapport daté du 26 décembre 1879, je demande au conseil la permission de lui donner lecture de cette pièce.
(Lecture du rapport de M. Lafollye)
En ce qui concerne le premier projet, celui qui a rapport à la bibliothèque et à l’appartement du conservateur, je n’hésite pas à donner la préférence aux dispositions proposées par M. Lafollye. Elles sont évidemment meilleures. La bibliothèque, qui était étroite et d’une forme peu gracieuse, devient une salle de dimensions et de proportions convenables. L’escalier qui descend au dépôt des livres est disposé de manière à donner un meilleur aspect à l’antichambre de la bibliothèque. Je pense seulement qu’il conviendrait d’établir la porte de la dite bibliothèque vis-à-vis celle qui, de l’escalier d’honneur, donne accès dans l’antichambre. Les indications mises sur la feuille de l’état actuel font penser que la porte dont il est question n’a pas encore été percée.
Quant aux autres portions du même étage destinées à l’appartement du conservateur du musée, nous reconnaissons aussi que la distribution nouvelle est infiniment préférable à l’ancienne qui, vraisemblablement, aurait été modifiée par son auteur au cours des travaux. Tel qu’il se présente maintenant, l’appartement serait aussi commode qu’il peut l’être dans l’emplacement dont on dispose. Le cabinet du conservateur, la salle à manger et le salon sont convenablement installés au premier étage. Les chambres à coucher et la cuisine sont placés à l’étage au-dessus. Un concierge et deux employés-gardiens sont placés dans de bonnes conditions soit au rez-de-chaussée soit à l’entresol. J’ai en conséquence l’honneur de proposer au conseil d’émettre l’avis qu’il y a lieu d’approuver cette première partie des modifications proposées par M. Lafollye.
Relativement au deuxième projet, celui qui a rapport à la chapelle, il me semble qu’il serait intéressant, pour ce monument remarquable de l’époque de saint Louis, de débarrasser complètement sa façade latérale des constructions du XVIe siècle qui en masquent la première travée dans laquelle la porte de l’édifice est pratiquée, mais je dois faire connaître au conseil que, par exception, le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts concourant à la restauration de la chapelle, on ne pourrait peut-être modifier le projet approuvé par les parties intéressées sans en prévenir M. le ministre de l’Instruction publique, qui voudra sans doute, à ce sujet, prendre l’avis de la commission des Monuments historiques ressortissant à son administration. Alors, en vue de la reprise des travaux dès les premiers beaux jours, il y aurait lieu de provoquer d’urgence une visite contradictoire de cette commission et du conseil, ou au moins d’une sous-commission de chacune de ces compagnies, afin que cette question, qui a son importance au point de vue archéologique, ne puisse être tranchée qu’après mûr examen.
Si au contraire, par site des conventions faites entre les deux administrations, l’intervention de la direction des Beaux-Arts n’était pas nécessaire, je demanderais toujours que le conseil ne se prononçât qu’après avoir vu les lieux. Je crois ne pouvoir assumer seul la responsabilité d’un avis sur cette grave question.
Telle est la proposition que j’ai l’honneur de soumettre à la sage appréciation du conseil. »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Messieurs,
M. le ministre des Travaux publics consulte à nouveau le conseil général des Bâtiments civils sur les dispositions à prendre pour installer dans le château de Saint-Germain l’appartement du conservateur du musée gallo-romain. Il convient de rappeler à ce sujet que le 27 décembre dernier, M. Lafollye soumettait à l’approbation de M. le ministre des Travaux publics un projet modifiant quelques-unes des dispositions adoptées par M. Millet tant pour l’appartement en question que pour la restauration de la chapelle.
Les nouveaux plans ayant été transmis au conseil, nous avons été chargés de présenter un rapport sur cette affaire et, dans la séance du 13 janvier 1850, nous avons eu l’honneur de vous proposer, en ce qui concerne l’appartement du conservateur et l’installation de la bibliothèque, d’approuver les modifications projetées par M. Lafollye.
Relativement à la chapelle, nous avons émis l’avis que la proposition de supprimer la tourelle du XVIe siècle qui masque la porte et l’une des verrières du XIIIe siècle soulevant une question qui intéresse également l’administration des Beaux-Arts, en raison de sa participation dans la dépense, ne devrait être tranchée qu’après une visite contradictoire faite sur place par des délégations du conseil général des Bâtiments civils et de la commission des Monuments historiques. Cette commission, saisie de l’affaire, a donné seule deux avis, l’un sur l’appartement du conservateur, l’autre sur la chapelle.
Concernant l’appartement, la commission a cru devoir bouleverser non seulement le projet Lafollye, mais aussi celui de M. Millet. Ce dernier installait le conservateur au premier étage du bâtiment sud, ainsi que la bibliothèque, et il établissait un entresol dans la hauteur de cet étage qui est très élevé. Les modifications proposées par M. Lafollye n’altéraient pas ces dispositions puisqu’il ne s’agissait, touchant l’appartement, que de cloisons à déplacer et, pour la bibliothèque, que de la suppression d’un léger mur de refend afin de lui donner une largeur convenable.
La commission des Monuments historiques a repoussé ces diverses propositions et a pensé que l’appartement du conservateur devrait être reporté au deuxième étage. Par suite, M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts adressait le 1er mai dernier à son collègue des Travaux publics une lettre pour lui faire connaître qu’il adoptait les propositions de la commission et qu’il invitait M. Lafollye à produire un projet dans le sens de ses conclusions. Je crois nécessaire que le conseil veuille bien entendre la lecture de cette lettre.
(Lecture de la lettre)
Le 15 mai, M. le ministre des Travaux publics demandait aussi à M. Lafollye un projet plaçant l’appartement du conservateur au deuxième étage et, le 20 du même mois, l’architecte informait l’administration qu’il transmettait au ministère de l’Instruction publique les plans qu’on venait de lui demander.
Tout en exécutant les ordres qu’il avait reçus, cet architecte croyait devoir réclamer contre les résolutions de la commission. Ainsi, dès le 9 juillet, il adressait à M. Boeswilwald, inspecteur général des Monuments historiques, une lettre écrite probablement en vue de répondre au passage de celle de M. le ministre des Beaux-Arts dans lequel il est dit « que la division en deux de la hauteur de l’étage ancien au moyen d’un plancher qui couperait les baies altérerait l’aspect de cette partie du monument ». M. Lafollye démontre au contraire dans sa lettre que tout le premier étage du bâtiment sud était entresolé du temps de François 1er. L’aspect du monument ne peut avoir à souffrir du maintien d’une disposition primitive, que sous Louis XIV Hardouin-Mansart respecta cette disposition et que M. Millet la conservait également.
A la date du 28 juillet, M. Lafollye adressait aussi à M. le ministre des Travaux publics un rapport dans lequel il fait ressortir les inconvénients que présenteraient, au point de vue archéologique et monumentale, comme à celui du bon emploi des localités en question, les dispositions préconisées par la commission, lesquelles auraient pour résultat d’interrompre la belle ordonnance des voûtes qui couronnent tout le deuxième étage du château et d’enlever au monument un des principaux caractères de son originalité. Je prie le conseil de vouloir bien entendre la lecture de cette pièce.
(Lecture du rapport de l’architecte)
Bien qu’il soit dit dans la lettre de M. le ministre des Beaux-Arts en date du 1er mai que M. le conservateur du musée, qui a accompagné la sous-commission dans sa visite au château, donne son assentiment aux propositions qui ont été faites relativement au placement de son logement, votre rapporteur a le devoir de vous faire connaître que cette phrase est le résultat d’une erreur, attendu que, lors d’une visite que nous fîmes au château de Saint-Germain vers les premiers jours du mois de juin, M. Bertrand, qui était présent, nous a exprimé une opinion toute contraire à celle de la commission en produisant des arguments qui nous ont paru avoir une grande valeur, et le 23 juillet dernier, dans une lettre qu’il nous a adressée, M. Bertrand expose avec des détails très circonstanciés les motifs pour lesquels il repousse énergiquement, au point de vue de la bonne installation des collections confiées à sa garde, les modifications qu’on veut apporter au projet primitif régulièrement approuvé. Il importe également que le conseil veuille bien entendre la lecture de cette pièce, qui doit jouer un rôle important dans l’instruction de cette affaire.
(Lecture de la lettre de M. le conservateur)
Nous avons dit au commencement de ce rapport que, concernant la chapelle, la commission des Monuments historiques avait aussi donné un avis sur la proposition faite par M. Lafollye de démolir la tourelle appartenant à l’époque de François 1er afin de démasquer complètement la façade nord de la dite chapelle. Cette proposition ayant été repoussée par la commission, les travaux de restauration de l’édifice du XIIIe siècle ont été repris selon les données du projet Millet. Pour revenir aujourd’hui à la combinaison proposée, qui présentait cependant un certain intérêt, il y aurait lieu de retoucher à ce qui a été fait à la chapelle depuis le commencement de cette année, aussi nous nous abstenons de toute proposition à ce sujet. La suppression de la sacristie ayant seule été admise, la porte contemporaine de la chapelle qui, dans l’origine, donnait du dehors entrée à l’édifice sera par ce moyen mise à découvert et pourra être vue de l’extérieur. La porte correspondante restera renfermée dans la tourelle du XVIe siècle.
Votre rapporteur, avant de formuler son opinion sur les questions soumises à l’appréciation du conseil, devait vous faire connaître toutes les péripéties qui ont amené sinon la suspension totale des travaux, au moins un ralentissement très regrettable. De tout les documents qui viennent d’être produits, il est résulté pour nous qu’il n’y avait aucune raison sérieuse pour modifier aussi sensiblement qu’on nous le demande les dispositions principales du projet Millet, dispositions approuvées autrefois par la commission des Monuments historiques et acceptées par la direction des Bâtiments civils lorsque la restauration du château de Saint-Germain a été placée dans les attributions de cette administration. Les pertes de temps que nous venons de signaler auraient pu être évitées si la proposition faite à la commission en janvier dernier par le conseil d’examiner l’affaire conjointement lui avait été accueillie comme elle aurait dû l’être. Nul doute qu’une discussion sérieuse et contradictoire n’eût amené à ce moment un accord complet.
Le projet dressé sur les indications de l’administration des Beaux-Arts, et que nous avons l’honneur de mettre sous les yeux du conseil, présente plusieurs inconvénients sérieux : au point de vue archéologique, il fait disparaître dans une notable partie de l’aile sud les voûtes monumentales qui régnaient sans exception sur toute l’étendue du château. Au point de vue du service du musée, il fait perdre aux collections quatre salles du 2ème étage qui devaient être occupées par des monuments ou objets appartenant à l’époque mérovingienne, placées logiquement à la suite des salles consacrées à l’époque gauloise. Ces dernières sont installées au même étage du bâtiment est.
La suppression de l’entresol du premier étage, qui paraît avoir été la cause du renversement du projet Millet, ne se justifie sous aucun rapport, puisqu’il résulte des renseignements fournis par l’architecte que cet entresol, exprimé sur les façades par des fenêtres plus élevées que les autres, date bien de la construction du château. Il faut remarquer aussi qu’en supprimant l’entresol, non seulement on perd des surfaces importantes, mais aussi que ce qui resterait du premier étage ne serait pas utilement occupé. La présence sur ce point d’un petit salon historique et d’une salle de commission ne se justifie guère. Les commissions pourraient se réunir dans la bibliothèque, surtout si le mur de refend qui la rétrécit sans nécessité venait à disparaître. Les commissions pourraient également se réunir dans la salle des conférences qui, selon la lettre de M. le ministre des Beaux-Arts, serait convenablement placée au rez-de-chaussée, à droite de l’entrée.
La valeur de l’un des arguments de M. Lafollye contre le projet de la commission des Monuments historiques n’a pas dû échapper au conseil, c’est que si un jour, en vue d’augmenter les localités réservées aux collections, on décidait que le conservateur doit être logé hors du château, il n’y aurait qu’à enlever le plancher de l’entresol pour obtenir au premier étage, presque sans trouble pour le musée, de grandes salles d’exposition. Il n’en serait pas de même si le logement était installé au second étage, puisqu’il y aurait lieu à ce moment de rétablir les voûtes qu’on veut remplacer aujourd’hui par un plancher, opération qui nécessiterait alors l’enlèvement de la toiture.
Par ces divers motifs, votre rapporteur a l’honneur de vous proposer, concernant l’appartement du conservateur, d’émettre l’avis qu’il n’y a pas lieu d’accepter les modifications proposées et qu’il serait convenable de revenir simplement au projet présenté le 27 décembre 1879 par M. Lafollye.
Signé Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 16 janvier 1880
Rapport sur des modifications à apporter aux projets dressés par M. Millet pour la restauration du château de Saint-Germain proposées par l’architecte
A. Lafollye, architecte
Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monuments historique
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint deux projets relatifs à la restauration du château de Saint-Germain ayant pour objet : le premier, de modifier et de compléter les dispositions prises par monsieur Millet pour l’installation de la bibliothèque du musée et pour le logement du conservateur ; le deuxième, le rétablissement des entrées primitives de la chapelle et la démolition de la tour qui masque la première travée de la cour.
Voici les considérations qui m’ont conduit à dresser ces deux projets pour les soumettre à votre approbation.
Premier projet
En étudiant les plans de la restauration du château de Saint-Germain dont vous m’avez appelé à poursuivre l’exécution, j’ai vu que le plan du premier étage du bâtiment sud, que l’on va restaurer, contenait la bibliothèque et seulement le salon et le cabinet du conservateur.
J’ai appris que monsieur Millet avait l’intention d’entresoller une partie du premier étage pour y mettre le complément du logement de ce fonctionnaire, mais qu’il n’avait pas produit ce plan.
En m’occupant de combler cette lacune, il m’a semblé que la distribution du 1er étage présentait des inconvénients assez graves pour qu’il fût nécessaire de vous les signaler et de vous proposer une nouvelle distribution. Dans le projet dressé par monsieur Millet, la bibliothèque, à laquelle on arrive par l’escalier d’honneur, mesure 11 m. 50 sur 4 m. 00 ; elle n’est éclairée que d’un seul côté ; l’antichambre qui la précède est en partie occupée par l’escalier qui conduit au dépôt des livres.
La galerie qui passe devant la bibliothèque paraît n’avoir d’autre objet que de desservir le cabinet du conservateur. L’antichambre à la suite donne accès à un escalier et à un petit salon A que l’on traverse pour se rendre aux cabinets d’aisance, puis au salon qui est en communication directe avec l’escalier qui dessert particulièrement le logement du conservateur.
Il résulte de cette disposition qu’il faut absolument traverser le salon pour aller ouvrir à un visiteur.
J’ai pensé qu’il était d’autant plus regrettable que la place occupée par la galerie fût perdue pour la bibliothèque qu’en la supprimant on pouvait éclairer des deux côtés cette pièce importante et lui donner en même temps une largeur plus en harmonie avec sa destination.
J’ai pensé également qu’il serait préférable que le cabinet du conservateur fût reporté et placé près de l’escalier destiné à son logement et de mettre dans cette pièce quasi-officielle les boiseries qui proviennent des appartements de Marie-Thérèse que monsieur Millet se proposait de placer dans le petit salon A.
Dans le projet que j’ai dressé dans cet ordre d’idées, j’ai mis en communication l’antichambre du cabinet avec l’antichambre du logement, sur lequel ouvrent le salon, la salle à manger et l’escalier qui conduit aux pièces situées à l’entresol.
L’entresol s’étend de l’escalier à la bibliothèque. Il comporte trois chambres à coucher, dont une grande, la cuisine et deux cabinets d’aisances.
Un monte-plats placé dans l’office facilitera le service de la cuisine avec la salle à manger.
J’ai dû modifier également le plan de l’entresol du rez-de-chaussée pour trouver deux chambres pour les domestiques du conservateur. J’ai pu néanmoins conserver à cet étage les deux logements de gardiens prévus par monsieur Millet.
Le plan du logement au rez-de-chaussée n’est modifié que dans des détails sans importance.
Je crois devoir exposer à Monsieur le Ministre que ce logement est destiné au portier qui aura la garde du pont-levis qui existait déjà à cet endroit sous François 1er et que mon prédécesseur avait l’intention de restituer.
La restauration du château n’ayant pas un caractère absolument archéologique, l’affectation des bâtiments à un musé ayant restreint le personnel logé à quelques employés, il semble que cette entrée, très rapprochée de la porte principale, pourrait être supprimée sans inconvénient.
Je prie Monsieur le Ministre de vouloir bien examiner cette question en même temps que le projet ci-joint.
Deuxième partie
Projet de rétablissement des entrées primitives de la chapelle et démolition de la vis qui masque la première travée dans la cour
A l’époque de saint Louis, la chapelle était de plain-pied sur la cour du château et sur la ville. On y entrait de chaque côté par une porte placée dans la première travée. Elle était alors dégagée, sauf le pignon. De plus, les bâtiments contre lesquels il était appuyé étaient assez bas pour ne pas masquer la magnifique rose qui le décore.
François 1er fit reconstruire presque complètement le château et la chapelle servit, pour ainsi dire, de trait d’union aux nouvelles constructions. A ce moment, la façade du côté de la ville était encore libre, mais déjà la vie S placée dans l’angle bouchait presque complètement la première travée sur la cour.
Sous Louis XIV, lors de la construction des cinq pavillons, cette façade fût très endommagée et masquée par un corps de bâtiment. Il n’y eût plus de visible de la chapelle que trois travées sur la cour.
Dans le projet de restauration par monsieur Millet en 1872, les constructions élevées sous Louis XIV sont supprimées, et la chapelle apparaîtrait dans l’état dans lequel elle était sous François 1er, sans la sacristie projetée entre les deux derniers contreforts du côté de la ville.
Ce projet comprend la restauration de la tour N, sous laquelle on a retrouvé en 1877 l’ancienne porte de la chapelle (on savait depuis 1862 qu’elle devait se trouver à cet endroit).
La vis que renferme cette tour dessert l’entresol et au 1er étage la salle de Mars, ou grande salle du palais. En examinant le plan de cette salle qui occupe tout le premier étage du bâtiment, on voit qu’elle est desservie par trois escaliers, l’un en M à l’angle gauche de la cour, l’autre en S à l’extrémité droite de la salle, et le troisième en P débouche dans le parloir du concierge. De plus, l’escalier R conduit du rez-de-chaussée aux fossés et à l’entresol.
Il nous a paru qu’en raison de la transformation de ce corps de bâtiment en salles de musée, les escaliers M, S, P, R suffiraient largement pour assurer les communications de divers étages, que la vis N était devenue inutile et que sa suppression permettrait 1° de restaurer l’ancienne porte de la chapelle retrouvée presque intacte sous la tour ; 2° de restituer la verrière au-dessus dans toute la largeur de la travée ; 3° de donner une fenêtre de plus à la façade en retour (époque François 1er).
La chapelle devant servir de musée pour des monuments d’un caractère religieux, la construction de la sacristie prévue par monsieur Millet, dont on peut faire la place en sacrifiant la première travée de la salle O, pourrait être ajournée jusqu’à ce qu’elle soit reconnue nécessaire.
La porte de la sacristie qui doit reproduire l’ancienne porte ouvrirait sur un balcon extérieur A placé entre les contreforts. Ce balcon, soutenu par un arc semblable à ceux des autres travées B, permettrait de voir la porte de l’autre côté du fossé.
Le rétablissement des deux portes du temps, le dégagement complet de la première travée nous ont paru présenter un intérêt de premier ordre. C’est la restitution complète d’un des plus remarquables monuments du XIIIe siècle. Elle intéresse au même point les artistes et les archéologues. Le sacrifice de la tour N qu’elle impose ne fait perdre aucun élément intéressant du château de François 1er, attendu que la tour M est complètement semblable à la tour N. Sa disparition, en dégageant les constructions, permettra d’embrasser d’un coup d’œil la chapelle saint Louis, ce ravissant et précieux monument, un des plus parfaits de son époque.
J’ai fait le devis ci-joint de chaque projet, en me basant sur les mémoires des travaux analogues déjà exécutés et, tout en considérant que la question de dépense ne présente qu’un intérêt relatif dans une restauration aussi importante au point de vue de l’art, je suis heureux de pouvoir établir que le projet que j’ai l’honneur de présenter à Monsieur le Ministre peut donner lieu à une économie que l’on peut évaluer à plus de 20000.
Je prie Monsieur le Ministre de vouloir bien soumettre d’urgence ces deux projets au conseil des Bâtiments civils et le comité des Monuments historiques pour ce qui intéresse la chapelle, afin que je puisse, aussitôt que le conseil aura donné son avis, prendre immédiatement des mesures pour arrêter les dispositions prises pour l’exécution du projet de monsieur Millet et préparer les détails pour l’exécution des nouveaux projets, si vous croyez devoir les approuver.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à faire à l’ancien jeu de paume de Saint-Germain-en-Laye

« Bureau du Matériel du Génie
Direction de Paris
Rapport fait au ministre le 2 prairial an 10
Saint Germain en Laye
Dépense indispensable à faire pour achever les réparations ordonnées, par décision du 29 messidor dernier, au ci devant jeu de paume, converti en manège couvert.
On propose au ministre d’approuver cette dépense, montant à la somme de dix neuf cents soixante quinze francs, suivant l’état estimatif ci-joint.
Cette proposition est motivée 1° sur ce qu’il est indispensable, pour le service du manège, de pratique une grande porte sur la place du château, de régaler et sablier le sol, et de retailler les assises du socle de la façade, 2° sur l’avis, ci-joint, du directeur du Génie.
Laseley
Vu, le 1er inspecteur général du Génie,
M.
Le directeur chargé du matériel du Génie
Senermont
Approuvé »

Rapport sur les travaux à faire dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Abords du château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
François 1er, en construisant le château de Saint-Germain-en-Laye, s’était borné à élaguer un coin de la forêt et à établir des jardinets autour de la splendide demeure qu’il érigeait sur l’emplacement du château-forteresse érigé par le roi Charles V. Le château de la Renaissance fut successivement habité par tous nos rois jusqu’à Louis XIV, qui voulut ajouter à son agrément en faisant planter vers le nord et jusqu’à la forêt un admirable jardin, et le savant André Le Nôtre était chargé de ce soin.
Si nous en croyons l’un des historiens de la ville de Saint-Germain, le jardin fut tracé par Le Nôtre en 1674, c’est-à-dire six ou huit ans avant que Louis XIV eût la fâcheuse pensée de faire agrandir le château, et six ou huit années aussi avant d’avoir l’idée d’abandonner cette demeure pour se fixer définitivement à Versailles.
Ce même historien nous apprend aussi qu’en 1750, tout en respectant le tracé du savant architecte-jardinier, l’on détruisait les bassins pour éviter « les grandes réparations qui étaient devenues indispensables ».
L’on doit à Le Nôtre la magnifique terrasse de Saint-Germain-en-Laye, l’une de nos plus admirables promenades des environs de Paris. Cet artiste avait su, dans un terrain irrégulier, tracer un jardin donnant de charmantes vues de tous les points du château dont vous m’avez fait l’honneur de me confier la restauration. Tout le parterre en broderies était traversé par une large et belle allée qui était continuée par la grande avenue des Loges. Le tout correspondait exactement à l’axe de l’avant-corps de l’escalier d’honneur du château. Le parterre était bordé d’avenues de tilleuls se terminant par un hémicycle desservant les Loges et la porte de Pontoise. L’irrégularité du terrain avait été rachetée par un boulingrin compris entre le parterre proprement dit et le quinconce joignant la grande terrasse. Le plan et la gravure annexés à ce rapport pourront, je crois, donner une idée de la belle composition de l’architecte Le Nôtre.
Si en 1750 l’on faisait quelques suppressions pour raisons d’économie, l’on avait conservé toutefois toutes les grandes dispositions de l’œuvre. Le plan joint à cette lettre, copié sur un plan d’alignement de la ville de Saint-Germain dressé en 1818, constate même que ce jardin était encore presque complet il y a peu d’année.
Le parterre de Saint-Germain n’a été sérieusement détruit qu’en 1846, à l’époque de la construction du chemin de fer atmosphérique. Alors, et avec un sans-façon regrettable, l’on détruisait les belles dispositions du jardin et l’on ouvrait la large tranchée qui déshonore actuellement les abords du château. En 1846 aussi, les avenues et le grand hémicycle de tilleuls était en partie arrachés, le jardin était replanté en changeant tous les axes, et actuellement le parterre semble bien plutôt une annexe de la tranchée du chemin de fer qu’une dépendance de la vieille demeure royale. Aujourd’hui, enfin, les lignes architecturales du château et la disposition du parterre sont dans un désordre complet.
Le Nôtre, en traçant son jardin, avait songé aux entrées principales de la forêt et il avait très habilement ménagé une large avenue à l’est du château, donnant accès à une étoile de routes, suivant ce qui est indiqué sur le plan ci-joint. Cet arrangement a encore disparu et l’entrée de cette avenue a été bouchée par des murailles vers la rue du Château-Neuf. Le terrain sis à l’est du château, qui nous a été abandonné provisoirement pour le chantier des travaux, pourrait facilement être ouvert à nouveau et l’on arriverait de la sorte, tout en permettant la surveillance et la promenade autour du château, à faire revivre en même temps l’une des anciennes dispositions de l’œuvre de Le Nôtre.
Si nous nous en rapportons à toutes les gravures anciennes, l’on approchait jadis, et sur tous les points, du mur d’appui bordant les fossés du monument historique (voir la gravure de Rigaud ci-jointe). Depuis quelques années, l’on a exhaussé les terres bordant le fossé nord, le long du parterre, et l’on a planté des arbustes et des haies qui s’opposent à l’accès du mur d’appui dont il s’agit. Cette disposition a pour fâcheux effet de diminuer la hauteur du château et de couper les lignes de sa base d’une façon fâcheuse.
Le voyageur quittant Paris pour Saint-Germain, à son arrivée dans cette ville après avoir parcouru 20 kilomètres de voie ferrée, devrait retrouver à main gauche, dans le lointain, la ville de Paris et jouir d’une partie de l’admirable vue de la vallée de la Seine. L’on est privé de cet effet vraiment grandiose par des plantations d’arbustes qui encombrent la grande allée, ménagée par Le Nôtre et conduisant de la place du Château à la belle terrasse de Saint-Germain-en-Laye.
Votre Excellence sait que le château de Saint-Germain est entièrement couvert par des terrasses et que de ses galeries, qui servent à la promenade, l’on aperçoit à merveille les abords du château et toutes les campagnes environnantes. Les désordres apportés dans le jardin du savant architecte Le Nôtre sont signalés par tous les visiteurs et il m’a semblé de mon devoir alors de vous adresser ces études sur l’ancien Saint-Germain et de porter à votre connaissance les observations que j’entends faire depuis plusieurs années. Ayant eu l’honneur d’être chargé par vous, Monsieur le Ministre, de la restauration de l’important château de Saint-Germain-en-Laye, je devais d’ailleurs, je crois, solliciter auprès de vous les quelques améliorations qui me semblent utiles pour l’arrangement de ses abords.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 16 novembre 1866 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport sur les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Bureau du Matériel du Génie
Direction de Paris
Rapport fait au ministre le 6 fructidor an 10
Saint Germain en Laye
Dépense à faire pour la réparation du vieux château
On propose au ministre d’approuver cette dépense et d’accorder, pour y subvenir, une somme de sept mille francs.
Cette proposition est motivée 1° sur ce que les ouvrages détailles dans l’état ci-joint, consistant en réparations aux couvertures et fermetures du château, ont été reconnues indispensables pour sa conservation, vu que son entretien a été négligé depuis très longtemps et sur ce que, d’ailleurs, Saint Germain est un des cantonnemens ordinaires des troupes autour de Paris, 2° sur l’avis, ci-joint, du comité central du Génie, qui, vu l’extrême urgence des réparations projettées, a voté, pour leur exécution, la somme de 7000 f. ci-dessus énoncée.
Le directeur chargé du matériel du Génie
Senermont
Vu, pour le 1er inspecteur général du Génie,
L’inspecteur général
Dembarrere
Approuvé »

Rapport sur les travaux à exécuter dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Rapport des travaux à faire pendant l’exercice 1849 dans les bâtimens situés à Saint-Germain
Parterre et terrasse de Saint-Germain-en-Laye
Travaux d’entretien courant
Service des eaux
Nettoyage du réservoir de la place du Château, éventousage des conduites de distribution, réparation sur ces conduites, ajustages des robinets d’arrêt et du flotteur, temps à employer pour arrêter l’eau en cas de réparation, forte gelée, etc. et à la remettre sur les conduites : 1000 f.
Observations : Entretien très important afin de régler le service du pénitencier et du casernement alimentés par le réservoir de la place du Château.
Parterre et terrasse
Parterre
Entretien des jardins anciens et nouveaux tel que nettoyage des allées, renouvellement des fleurs, des gazons, enlèvement des feuilles mortes, élagage des arbres, tonte des gazons, fourniture de sable, arrachage des accrues aux pieds des arbres et le long des murs de clôture et de terrasse et de l’herbe des pavages : 3000 f.
[Observations :] L’entretien de l’ancien parterre coutait jadis par marché 1400 f. 00. Ce jardin était entièrement en quinconce et gazon. Il n’y avait point de fleurs et était on ne peut plus mal entretenu. La superficie actuelle est augmentée de près du double.
Entretien du mur de clôture entre la forêt et la terrasse
Reprises de brèches : 1000 f.
[Observations :] Ce mur en très mauvais état est d’un aspect hideux du côté de la promenade.
Entretien de la barrière surmontant le mur de soutènnement de la grande terrasse
Scellements de poteaux, remplacement de lisses : 100 f.
[Observations :] Cette barrière a été restaurée il y a deux ans mais beaucoup de vieux bois ayant servis, de temps à autre quelques poteaux sont à remplacer, quelques lisses à fournir.
Entretien des 5 grilles de fermeture, 1° la grille du Boulingrin, 2° celle du Château, 3° celle de Pontoise, 4° celle des Loges, 5° enfin celle de l’Octogone (jadis la place Royale) : 200 f.
[Observations :] L’usage continuel de ces grilles occasionnent de fréquentes réparations, toujours peu importantes.
Entretien des postes de surveillants, réparations à la couverture, carreaux à remplacer, ouvertures et fermetures à mettre en état, ramonage des cheminées
Poste du Boulingrin : 100 f.
Poste de la grille Pontoise : 100 f.
Poste de la porte Dauphine : 100 f.
Poste de l’Octogone : 150 f.
[Observations :] Le poste de la porte Dauphine, dans le projet d’arrangement du parterre, doit être démoli. Un autre doit être élevé à la nouvelle entrée. Ce poste est actuellement occupé par un garde forestier qu’il serait important de loger ailleurs afin de pouvoir démolir. Le poste de l’Octogone était occupé par des agents forestiers qui ne peuvent rester dans ce pavillon que comme gardiens de la terrasse.
Immeubles en ville
Hôtel du Boulingrin
Réparations aux couvertures, remplacement des carreaux cassés, entretien des portes et fenêtres, ramonage des cheminées, nettoyage des poêles : 400 f.
[Observations :] Ce bâtiment est occupé par le régisseur et le bureau de l’architecte. Il est en fort mauvais état et les toitures sont nombreuses et vieilles.
Maison du parterre
Entretien comme ci-dessus : 150 f.
[Observations :] Cette maison est louée 700 f. 00.
Observation générale : Ces chiffres de dépense sont indispensables pour maintenir ces immeubles en état de conservation seulement, c’est-à-dire fermer les portes et croisés et réparer les couvertures et le pavage.
Bâtimens de la Vénerie
Pavillon voisin : 60 f.
Gendarmerie : 300 f.
Vénerie : 300 f.
Entretien des pavillons
Pavillons de la Muette, de Noailles, de la Faisanderie (forêt de Saint-Germain), de Butard et du Clos Toutain, forêt de Marly ou mieux bois de Fausse Repose, ensemble : 6000 f.
[Observations :] Ces travaux consistant en réparations en couvertures, aux pavages, en quelques parties de reprises, aux ravalements, en scellements de gonds, arrêts de persienne, tuyaux de descente etc. qu’il est important de faire aussitôt que possible.
Entretien des fermes
Consistant en réparations aux couvertures et aux fermetures pour tenir les lcoataires clos et couverts et éviter les avaries qui pourraient résulter d’un plus long état de chose
Ferme de Garenne, forêt de Saint-Germain, ferme du Trou d’Enfer et ferme du Petit Parc, toutes deux forêt de Marly, les trois ensemble : 3200 f.
[Observations :] Ces immeubles, sujets par leur position aux coups de vents, ont un très grand besoin d’être entretenu. Il est même indispensable d’être autorisé à faire faire les travaux dès qu’un ouragan a fait quelques dégâts afin d’éviter qu’ils ne deviennent plus graves.
Résumé des entretiens courants
Service des eaux : 1000 f.
Parterre et terrasse : 4750 f.
Immeubles en ville : 1410 f.
Pavillons de chasse : 6000 f.
Fermes : 3200 f.
Total : 16360 f.
Travaux de grosses réparations
Service des eaux
Le renouvellement des conduites amenant les eaux du réservoir commun à celui du Domaine : 12000 f.
[Observations :] L’urgence de ces travaux a été démontrée par un rapport sur les eaux de Saint-Germain adressé à M. le ministre en date du [vide].
Parterre et terrasse
La mise en état de l’ancien parterre, disposition de rampes, massif de fleurs, entourage en grillage, semis de gazon, abatis d’arbres, plantation de haies, charmilles, dressage et ensablage des allées, démolition du poste de la porte Dauphine : 18000 f.
[Observations :] Ces travaux très urgents sont réclamés avec instance par l’administration municipale de Saint-Germain pour tirer cette promenade publique de cet abandon si préjudiciable à la ville et dont n’a pu le tirer l’arrivée du chemin de fer atmosphérique. Ces travaux, l’espoir des habitans de Saint-Germain, ont en outre l’avantage de pouvoir s’exécuter par la mauvaise saison et d’offrir le moyen d’occuper une grande quantité d’ouvriers dans la misère.
La reprise des deux parties du mur de soutènement de la grande terrasse : 10000 f.
[Observations :] Non seulement il est intéressant pour la conservation du domaine d’exécuter ces travaux, mais il serait dangereux de les différer davantage.
Peinture de la barrière de la grande terrasse : 3000 f.
[Observations :] Ce travail de conservation peut être différé, bien qu’il serait préférable qu’il fût exécuté cette année.
Immeubles en ville
Hôtel du Boulingrin
La reprise dans la hauteur des deux étages d’un des angles de la cage d’escalier : 3000 f.
[Observations :] Cette partie du bâtiment menace de s’écrouler. Si les travaux ne sont point ordonnés, il faudrait étayer. La dépense pourrait s’élever à 500 f. 00.
Résumé des travaux de grosses réparations
Service des eaux : 12000 f.
Arrangement du parterre et de la terrasse : 18000 f.
Mur de soutènnement : 10000 f.
Peinture de la barrière : 3000 f.
Hôtel du Boulingrin (en ville) : 3000 f.
Total : 46000 f.
Travaux neufs
1ère partie
La construction d’un saut de loup et d’une grille en fer pour séparer la forêt du parterre. La dépense pour cette première partie doit s’élever à la somme de 18600 f.
2ème partie
La construction d’un poste de surveillance à la nouvelle entrée. Dépense : 12000 f.
3ème partie
Etablissement de conduites, bassin, jeux d’eau et pour l’embellissement des jardins. Dépense : 42000 f.
[Observations :] Ces travaux sont les suites de l’arrivée du chemin de fer atmosphérique sur le parterre de Saint-Germain. C’est pourquoi, par suite de convention entre la compagnie de chemin de fer atmosphérique et l’administration de l’ancienne Liste civile, la compagnie devait verser 5000 f. 00 au Trésor pour indemniser la Liste civile des travaux nécessités sur le parterre par son arrivée sans avoir le droit de s’immiscer en rien soit dans l’exécution soit dans la conception de ces travaux.
Résumé des travaux neufs
1ère partie : 18600 f.
2ème partie : 12000 f.
3ème partie : 42000 .
Total : 72600 f. 00 »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à entreprendre à l’école militaire de cavalerie de Saint-Germain-en-Laye

« Service du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain en Laye
Ecole spéciale impériale militaire de cavalerie
Rapport sur les travaux indispensables à exécuter pendant 1812 à l’école spéciale impériale militaire de cavalerie établie dans la place de Saint Germain en Laye pour assurer le service de ladite école militaire
Les réparations qu’exigent les bâtimens de l’école spéciale impériale militaire de cavalerie et les autres travaux que commande son établissement, les demandes faites à cet égard par M. le général commandant, et enfin l’ordre et la régularité qu’il convient de mettre dans l’exécution de ces travaux, tous ces motifs réunis ont fait penser qu’il convient de déterminer dès le commencement de l’année la nature et l’espèce de ces travaux dont les besoins les plus indispensables du service de l’école de cavalerie commandoient l’exécution pendant le cours de la campagne.
A cet effet, l’officier du génie chargé de la direction des travaux de l’école a écrit le 13 janvier dernier à M. le général clément une lettre dont copie est annexée sous le n° 1. Par cette lettre, l’officier du génie invite M. le commandant de l’école à faire connoître quels seroient les travaux qui, indépendamment de ceux dits d’entretiens courans, seroient les plus indispensables quant au présent pour assurer le service de l’école et quels seroient les moyens de l’école pour faire face à la dépense résultante de ces travaux.
En réponse à la lettre sus relatée, M. le général Clément a écrit celle dont copie est également jointe au présent rapport sous le n° 2.
Par cette lettre, M. le général Clément fait connoître, qu’indépendamment des travaux d’entretiens courans, le bien du service réclame de jour en jour la continuation de la construction du mur d’enceinte autorisée par décisions des 7 juin et 2 août 1811, et qu’il importe plus que jamais, vu l’augmentation de l’effectif de l’école, que la construction de ce mur soit achevée cette année.
M. le général Clément observe en outre que, pour faire face à la dépense résultant de ces travaux, le conseil d’administration de l’école ne peut connoître dès à présent ce que la situation de sa caisse lui permettra de faire pour acquitter les constructions neuves, mais que l’on peut compter dans tous les cas sur une somme de 15000 f. pour couvrir les dépenses d’entretiens courans.
Le mémoire ci-joint, coté n° 3, des ouvrages ordonnés et exécutés à l’école militaire pendant 1811 indique la situation de ces travaux et celle de leur comptabilité à l’époque du 31 décembre de la même année.
Il en résulte :
1° que sur la totalité des fonds faits montant à 65500.00
Il n’a été dépensé que la somme de 41064.64
Et que partant il reste disponible celle de 24435 f. 36
2° que sur la dépense montant à 41064.64, il n’a été payé à compte par l’école qu’une somme de 10000 f. qui, au terme de la lettre de M. le chef de la division du Génie en date du 13 novembre 1811 et dont copie est y annexée sous le n° 4, devoit être spécialement affectée aux dépenses d’entretiens, cy 10000.00
Et que par conséquent il reste dû sur 1811 : 31064.64
Cette somme de 31064 f. 64 restant due sur un exercice qui vient de finir, il est indispensable d’en assurer le payement tel que l’indique également la lettre sus relatée sous le n° 4.
Quant à la somme de 24435 f. 36 restant disponible sur celle de 65500 f. accordée pour 1811, elle doit être employée à la continuation de la construction du mur d’enceinte, côté au plan ci-joint sous le n° 5, de C en A et de I en L, et à celle du mur d’appui A P, et d’après le compte qu’on s’en est rendu, elle dit suffire pour achever ces murs, si toutesfois il ne se rencontre pas lors de leur exécution quelques circonstances difficiles à prévoir à l’avance et qui pourroient augmenter la dépense. Néanmoins, cette augmentation, dont on rendroit d’ailleurs compte au moment venu, ne peut jamais être considérable.
Mais, entre les dépenses d’entretiens courans des bâtimens de l’école et celle relative à l’achèvement du mur d’enceinte dont il est indispensable de s’occuper pendant 1812, il en est d’autres qui ont rapport à des objets accessoires à ce dernier travail et qu’il convient d’autant plus de prendre également en considération que leur ajournement ajourneroit la jouissance même du promenoir des élèves, coté M, et celle de l’emplacement coté N destiné à servir de parc à l’artillerie attachée à l’école.
Ces objets consistent dans les dispositions ci après :
1° Pour fermer le passage F de deux grands portes afin d’empêcher toute communication avec l’intérieur, paver ledit passage, le garnir de bornes et pour la fermeture des tourelles D et H servant de latrines, la somme de 3000 f. 00
2° Pour la construction d’un pont en O pour communiquer de l’intérieur de l’école dans le promenoir des élèves, la somme de 3000.00
3° Pour niveller et dresser le sol du promenoir des élèves, coté M, de manière à donner un écoulement prompt aux eaux pluviales, tirer parti à cet effet d’anciens puisards, pour charger de sable de rivière le sol dud. promenoir afin de le rendre praticable dans tous les tems, et pour former au long du mur d’enceinte un revers en pavé refendu de un mètre de large, la somme de 4000.00
4° pour niveller, dresser et charger de sable de rivière l’emplacement coté U destiné à servir de parc d’artillerie et pour former un revers en pavé au long du mur d’enceinte de cette partie, la somme de 3000.00
5° pour fermer par une grille l’entrée K de l’école dite la porte Napoléon et pour divers raccordemens de pavé la somme de 10000.00
Total : 23000 f. 00
Il est aisé de reconnoître par l’énoncé ci-dessus des divers travaux accessoires au mur d’enceinte qu’ils sont d’une nécessité indispensable. Ceux relatifs aux entretiens courans des bâtimes de l’école le sont également.
D’après cet état de choses, on demande :
que S.E. le ministre de la Guerre veuille bien assurer le payement de la somme de 31064 f. 64 qui reste due sur les travaux exécutés en 1811 [dans la marge : On s’occupe de la rédaction du toisé général et définitif des ouvrages ordonnés et exécutés pendant 1811 à l’école militaire de cavalerie.] à l’école impériale de cavalerie, l’école n’ayant pu remettre à compte de ces travaux qu’une somme de 10000 f. provenant de ses économies, et qui dans tous les cas devoit être spécialement affectée aux dépenses d’entretiens (voir la lettre ci jointe cotée n° 4) ;
et que S.E. veuille bien également accorder son autorisation à l’exécution pendant 1812 des travaux récapitulés ci après pour assurer le service de l’école impériale militaire de cavalerie :
1° pour l’achèvement du mur d’enceinte et de celui d’appui pour lesquels il reste disponible une somme de [dans la marge : Une grande partie des tailles relatives à la construction de ce mur sont faites, telles que celles du cordon, de la tablette de couronnement etc.] : 24435 f. 36
2° pour les divers travaux détaillés ci-dessus dans les paragraphes 1, 2, 3, 4 et 5 et montans ensemble à la somme de 23000.00
Total : 47435.36
Enfin, que S.E. veuille aussi accorder son autorisation à l’application d’une somme de 15000 f. que l’école assure aux dépenses relatives aux entretiens courans des bâtimens de la dite école pendant 1812, cette somme de 15000 f. étant d’une absolue nécessité pour faire face aux dépenses journalières que nécessiteront le service intérieur de l’école et la conservation de ses bâtimens.
Versailles, le 15 février 1812
Le capitaine du génie en chef
Peronnin »

Administration de département de Seine-et-Oise

Rapport sur les travaux à entreprendre à la terrasse du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Le régisseur du domaine de Saint Germain aux membres composans le conseil général du directoire du district de Saint Germain en Laye
La terrasse du château, située au nord est, faisant face au parterre, est dans un état de dégradation inquiétant.
Le temps, la pouriture, la gelée ont délité et entamé les dalles qui couvrent la galerie, de manière que l’eau pénètre dans les appartements, dégrade les poutres, les solives, les murs, endommage les voûtes et répand une humidité qui écarte les locataires de cette partie du château.
Il y a 8 ou 10 ans que cette même galerie est portée sur les états de réparations. C’est pourquoi l’entretien en a été absolument négligé.
La détérioration est telle, maintenant, qu’il est de la plus grande importance de s’en occuper sans délay.
Si l’on vouloit faire un revêtissement en plomb, il en couteroit 13 à 14000 l.
Si l’on vouloit enlever les vielles dalles, l’ébranlement seroit dangereux. Il faudroit déplacer les balusrades, rongées par la rouille, jusqu’à solution de continuité.
La dépense, alors, deviendroit inappréciable
1° par les ouvrages de serrureries ;
2° par le travail énorme qui naitroit de proche en proche.
Tout le monde scait qu’un vieux bâtiment perd sa solidité dès qu’on dérange ce que le temps a affermi.
Sous plusieurs fenêtres, les claveaux, formant fermeture, menacent une chute prochaine. Ils ne tiennent point. Le moindre ébranlement peut les faire tomber et teraser les têtes de plusieurs personnes.
Le danger est tel que moi, régisseur, ai l’ordre de les enlever.
Il est très urgent de commencer les réparations, mais il faut les faire solidement et de la manière la plus économique.
Pour parvenir à ces fins, voici les moyens que le régisseur du domaine de Saint Germain propose et soumet aux lumières des administrations.
Il ne faut point se servir de la pique ni du marteau, mais poser des dalles d’un pouce d’épaisseur et les consolider avec le mastic du citoyen Leterrier, de sorte que le vieux et le nouveau, identifiés sans ébranlement, deviennent une seule et même masse, inaccessible à la moindre filtration.
La surface à réparer est d’environ 25 toises. Les dalles coûteront 50 l. par toise : 1250 l.
Observations sur les dalles
Ce prix n’est point exhorbitant vu celui des ouvriers. Elles seront de pierre dure délité et auront 8 ½ pieds de longueur. Les scier, les préparer sans les casser sont des travaux difficiles.
Le transport desdites dalles coutera 5 l. par toise : 125 l.
Observation sur le transport des dalles
On ne devoit pas s’attendre à un prix aussi modique. Les dangers du chargement, du déchargement et des fausses positions dans la voyture étant pour le compte du vendeur.
La pose est évaluée : 190 l.
Le mastic est estimé 25 sols la livre. Il en faudra pour environ : 1400 l.
Observation sur le mastic
Il entre dans la composition de ce mastic de l’huile, de la lilarge, du blanc de céruse, etc. L’augmentation du prix des denrées le rend fort cher. On verra qu’un enduit seul de mastic couteroit plus que le revêtissement en dalles. Il s’ensuit que la solidité et l’économie se trouvent réunis dans le moyen proposé.
[Total :] 2965 l.
Tous les joints de mastic seront payés à raison de onze sols le pied courant de 6 lignes de largeur, et cette réparation sera nécessaire dans tous les lieux qui reçoivent les eaux pluviales.
On peut donc, avec une somme de 3500 l., faire les réparations urgentes du château et rétablir complétement les parties que le défaut d’entretien depuis plusieurs années a détérioré d’une manière menaçante.
Les tuyaux servant à écouler les eaux qui tombent sur la galerie, quoi que très multipliés, sont insuffisants. La petitesse des diamètres rend leur engorgement facile. Alors, l’eau reste stagnante et opère des filtrations.
Il faudra faire des godets plus larges et tailler de toise en toise des pierres en cannivaux.
Les plombs inutiles payeront la dépense extraordinaire des godets et cannivaux.
Cette réparation, faite sous des yeux clairvoyans, durera autant que le château.
Le régisseur du domaine de Saint Germain prie les membres composans le conseil général du directoire du district de Saint Germain de l’autoriser à faire cette dépense avec les produits de location payable, moitié à 6 mois et l’autre moitié 6 mois après.
Le moment est convenable. Il est temps. Si l’on diffère, il faut s’attendre à une réparation énorme et illimitée.
Le régisseur du domaine de Saint Germain
Saint Germain, le 10 juillet 1793, l’an 2e de la République
Crommelin
Nous soussignés, commissaire nommé par le district, estimons que les demandes contenues au mémoire présenté à l’administration du district par le citoyen Crommelin et les moyens de réparations qu’il y propose sont les plus solides et les moins dispendieuses qui puissent employé pour la réparation à faire sur la terrasse du vieux château.
Leveau, Lemoyne »

Rapport sur les travaux demandés par la Ville dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments et de la dotation mobilière
Bureau des Bâtiments
Paris, le 3 mai 1858
Note pour le ministre
La Ville de Saint-Germain sollicite l’autorisation d’effectuer à ses frais :
1° la restauration du pavillon des concerts qu’elle a fait établir sur la terrasse ;
2° la pose de 12 candélabres à becs de gaz sur la petite terrasse et de 4 autres en retour en venant vers le chemin de fer.
Elle demande, en outre, que le service des Bâtiments de la Couronne exécute l’élargissement de la petite terrasse jusqu’au niveau de la naissance du talus actuel qui la borde, dans le but de donner à la circulation un espace presque du double de celui qui y est affecté.
Ce dernier travail serait, sans contredit, une amélioration ; mais ce sont les promeneurs seuls qui en profiteraient ; il n’est d’aucune nécessité pour la Liste civile, et je ne vois aucun motif pour que cette administration en supporte la dépense qui ne s’élèverait pas à moins de 15000 f. ou 20000 f.
Quant aux deux opérations que la Ville se propose de faire à ses frais, la première, ayant pour objet la restauration du pavillon de musique, est indispensable ; mais la pose des 16 candélabres à becs de gaz tend à modifier radicalement la nature et la physionomie de la petite terrasse.
Non seulement je pense comme M. Dufrayer, consulté à ce sujet, que si l’on autorisait ce travail, il devrait être effectué par nos agents, quoique payé par la Ville ; mais de plus, je me demande s’il est convenable qu’un domaine de la Couronne soit transformé en une espèce d’établissement public et devienne une succursale des Champs Elysées.
Comme conséquence de cette mesure, on voudra obtenir la prolongation de l’ouverture des grilles jusqu’à l’heure du dernier train du chemin de fer ; or, avec les deux seuls surveillants qui sont attachés à la terrasse de Saint-Germain, la surveillance est déjà très difficile et elle le deviendra plus encore si la fermeture des grilles, qui se fait actuellement à 10 heures, est reculée à une heure plus avancée.
Je proposerais en conséquence :
1° d’autoriser la restauration du pavillon de musique que la Ville consent à faire à ses frais ;
2° d’autoriser l’élargissement de la petite terrasse, mais seulement si la Ville consent à nous en rembourser la dépense ;
3° de refuser l’établissement des candélabres.
J’ai l’honneur de prier Son Excellence de vouloir bien faire connaître si elle adopte ces conclusions ; dans ce cas, une lettre dans ce sens au maire de Saint-Germain sera soumise à sa signature.
Pour le chef de division,
Le chef de bureau
L. Juvier »

Ministère d'Etat

Rapport sur les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Commission des Monuments historiques
Rapport à la commission par M. Selmersheim, inspecteur général, sur l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Séance du 10 mai 1907
Monsieur l’architecte Daumet soumet à l’approbation un devis estimatif s’élevant à 57140 f. 47 destiné à terminer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye commencée en 1862.
Cette estimation comprend les travaux suivants :
Pour la maçonnerie, quelques reprises aux soubassements et aux fenêtres du rez-de-chaussée de la façade ouest ; l’établissement d’une clôture en pierre à l’entrée de la galerie à droite du passage à voitures ; le démontage et la repose en nouvel emplacement du cadran extérieur de l’horloge ;
Pour la charpente, la démolition de la flèche de la chapelle ;
Pour la couverture, les raccords du comble après l’enlèvement de la flèche ;
Pour l’horlogerie, le changement de l’emplacement de l’horloge ;
Enfin divers travaux de menuiserie et de serrurerie.
La commission, dans sa séance du 25 janvier dernier, ayant décidé la plupart de ces travaux, nous proposons l’approbation du devis en question, par lequel on terminera la restauration du château de Saint-Germain et dont les fonds pourront être à la charge du service des Monuments.
Paris, 8 mai 1907
Selmersheim »

Rapport sur les travaux de décoration à entreprendre au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 26 avril 1892
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Monsieur le conservateur du musée national de Saint-Germain réclame l’achèvement de décorations peintes de deux salles circulaires aux 1er et 2ème étages de la tour nord-est du château. Ces salles font suite aux parties de musée livrées au public et où sont exposés, dans celles du 1er étage, des objets d’époque romaines et gallo-romaines. Les parois de la 1ère salle de la tour, telles qu’elles sont disposées, permettraient de représenter les monuments antiques du sud de la France en perspective aérienne, peut-être à vol d’oiseau. Les panneaux de formes irrégulières permettraient d’y comprendre l’arc d’Orange et le théâtre à gauche de la cheminée, à droite les antiquités de Nîmes, temple de Diane, Maison carrée, arènes, portes d’Auguste et de France, tour Magne, et dans le lointain le pont du Gard. Le 3ème panneau pourrait contenir des représentations des ruines de Saint-Rémy, d’Arles et le pont de Saint-Chamas.
La salle circulaire du 2ème étage fait suite à la partie du musée occupée par des objets de l’époque gauloise de la Marne. Les sujets à traiter en décoration pourraient représenter la porte Noire de Besançon, le tombeau d’Igel près Trèves, l’arc de Reims. Les sujets que j’indique sont compris dans une nomenclature qui m’a été communiquée par la conservation du musée. Ils devraient être traités par des paysagistes d’un talent éprouvé pour ces sortes de décorations et par l’étude des monuments antiques. Je puis citer M. Armand Bernard, demeurant 22, rue M. le Prince, et M. Albert Girard, 69, rue de Courcelles, tous deux anciens pensionnaires de l’Académie de France à Rome. Le dernier a exécuté les peintures des parlements dans la chambre du conseil à la cour de cassation, livrée très récemment à la magistrature.
Les crédits affectés aux travaux de bâtiments du château de Saint-Germain ne permettent pas, Monsieur le Ministre, de vous proposer d’inscrire la somme nécessaire à l’exécution de ces travaux d’art, que je puis estimer dans leur ensemble comme valant 8000 f. pour les 2 salles et à 1000 f. pour les travaux de décorations accessoires. C’est donc à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts que vous devrez recourir en lui demandant l’imputation de la somme à allouer aux artistes sur le fonds spécial aux commandes de peinture d’art et sur 2 exercices, pour 4000 f. chacun. Le crédit des Bâtiments civils prendrait à sa charge le travail accessoire, estimé comme il est dit ci-dessus à 1000 f., et que l’on peut considérer comme un achèvement d’un ouvrage entrepris.
En résumé, Monsieur le Ministre, je vous propose de demander le concours de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts pour la partie artistique de décoration des 2 salles dont il s’agit et de participer à la dépense pour une somme de 1000 f. pour les travaux accessoires sur les ressources dont dispose votre administration.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 8 février 1881
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
Dans sa séance du 8 février dernier, le conseil général des Bâtiments civils, invité à examiner un projet dressé par M. Lafollye, architecte, pour aménager dans les bâtiments de l’ancienne vénerie à Saint-Germain le logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que les ateliers et magasins dépendant de son service, installés aujourd’hui dans le château, a émis l’avis que certaines dispositions de ce projet devraient être modifiées en ce qui concerne :
1° la surélévation du bâtiment situé au fond de la cour, qui contribuerait à donner aux ateliers une importance exagérée.
2° la position donnée aux lieux d’aisance des ouvriers qui, placés dans un angle rentrant et complètement privés d’air, répandraient certainement de mauvaises odeurs, non seulement dans une portion des ateliers mais aussi jusque dans l’appartement du conservateur.
3° l’escalier de l’appartement de ce fonctionnaire, qui a paru compliqué.
Ces observations ayant été communiquées à M. Lafollye, cet architecte a dressé de nouvelles études qui donnent satisfaction aux demandes du conseil. Le comble du bâtiment du fond est conservé. Il serait éclairé par trois grandes lucarnes qui semblent devoir y répandre la lumière en quantité suffisante.
Les lieux d’aisance ont disparu de l’angle rentrant, où ils étaient primitivement placés, et sont reportés dans le bâtiment en façade sur la rue, afin qu’ils puissent servir aux ouvriers et au concierge. La fosse qui sera construite sur ce point desservira également les cabinets des logements du surveillant militaire et du jardinier en chef situés à l’entresol et au premier étage.
M. Lafollye fait remarquer, dans un rapport, que le local primitivement proposé par lui pour y placer le bureau des Bâtiments, ayant été reconnu trop humide, pourrait devenir le magasin des vieux matériaux. Quant au bureau de l’agence, après s’en être entend avec M. le conservateur, il le place dans la dernière travée du bâtiment situé au fond de la cour, près l’atelier de la galvanoplastie.
En ce qui concerne l’escalier conduisant à l’appartement du conservateur, le pan du rez-de-chaussée indique clairement sa disposition. Il résulte de cet arrangement que le dégagement qui relie les deux portions des ateliers serait bien étroit et par conséquent peu commode. Il nous a paru qu’on pourrait facilement obvier à ce grave inconvénient en établissant dans le vestibule le départ dudit escalier ainsi que nous l’avons tracé au crayon. Par ce moyen, la dix-neuvième marché étant la première qui pénétrerait dans le dégagement, il y aurait là une hauteur plus que suffisante pour que la circulation ne soit point embarrassée. Nous pensions qu’il suffit d’appeler à ce sujet l’attention de l’architecte.
Toutes les dispositions que nous venons de décrire sont exprimées sur quatre feuilles de dessins et dans un rapport explicatif. Mais nous croyons devoir appeler l’attention du conseil sur les rectifications apportées au devis. Votre rapporteur, en proposant d’abandonner la substitution d’un étage carré au comble existant sur le bâtiment situé au fond de la cour, avait la pensée qu’on pourrait réaliser une économie notable sur les dépenses. Aussi a-t-il été surpris de voir que le devis rectifié n’est au-dessous du devis primitif que d’une somme de 2226 f. 22. En conséquence, j’ai l’honneur de vous proposer, messieurs, de soumettre à M. le contrôleur l’appréciation de cette question. M. le contrôleur voudrait bien faire connaître la somme à laquelle était évaluée dans le premier devis la surélévation du bâtiment et donner son opinion sur le chiffre indiqué ci-dessus comme représentant la valeur de la dite surélévation.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 8 février 1881
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
M. le ministre des Travaux publics soumet à l’examen du conseil général des Bâtiments civils un projet dressé par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour l’aménagement dans les bâtiments de l’ancienne vénerie du logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que des ateliers et magasins dépendant du musée.
Ce projet se compose de sept feuilles de dessins contenant les plans de l’état actuel des bâtiments à utiliser, plus des plans, des coupes et des élévations de ces mêmes bâtiments transformés, le tout à l’échelle de 0 m. 01 pour mètre ;
Les dessins sont accompagnés d’un rapport de l’architecte et d’un devis comprenant non seulement le logement du conservateur, les ateliers et les magasins, mais encore certains arrangements à faire pour installer dans le vieux bâtiment le jardinier en chef et un surveillant militaire. Ce devis s’élève à la somme de 106040 f. 90 sur laquelle le logement du conservateur entrerait pour environ 54600 f.
On voit sur la feuille n° 1 du projet que l’entrée des ateliers est placée à droite, sous le passage de porte cochère, et que les dits ateliers disposés pour des travaux de diverses natures occupent le rez-de-chaussée des bâtiments situés à droite et au fond de la cour. Ce dernier bâtiment serait surélevé et l’étage ajouté contiendrait des magasins d’outils et de modèles.
Le bâtiment en aile à droite, terminé aujourd’hui par un comble mi-partie brisé, mi partie à longs-pans droits, doit également être surélevé, sur toute sa longueur, d’un étage carré dans lequel on installerait le logement du conservateur. Un escalier placé à peu près au milieu de ce bâtiment rendrait la distribution de l’appartement aussi commode que le permet l’emplacement dont on dispose.
Dans le bâtiment de face, où l’on ne doit faire que des appropriations et des nettoyages, le projet porte qu’un surveillant militaire serait logé à l’entresol à côté du bureau de l’agence et le jardinier en chef au premier étage.
Telles sont les dispositions générales de ce projet qui, dans leur ensemble, paraissent donner satisfaction aux besoins des services mais qui, dans leurs détails, nous semblent donner prise à certaines critiques. Ainsi, en examinant la feuille n° 1, on est frappé de l’importance donnée aux ateliers, dans lesquels il n’est employé que quelques ouvriers, et il faut remarquer que cette importance est encore accrue par la surélévation projetée du bâtiment situé au fond de la cour. Selon le projet, les ateliers occuperaient, y compris la dite surélévation, une surface d’environ 500 mètres, tandis que les ateliers qui fonctionnent aujourd’hui au château ont à peine 200 mètres superficiels. Nous pensons en conséquence qu’il y aurait lieu de modifier cette partie du projet et de ramener les ateliers à des dimensions plus raisonnables. On devrait d’abord renoncer à la surélévation du bâtiment du fond, en considérant surtout que l’immense comble qui le recouvre est bien suffisant comme magasin d’outils et de modèles. Au moyen de quelques lucarnes, ce comble pourrait être suffisamment éclairé et aéré.
Nous croyons devoir signaler aussi la position donnée aux lieux d’aisance des ouvriers. Ces lieux, placés dans un angle rentrant, au fond d’un bâtiment et sans possibilité de prendre de l’air sur la propriété voisine, infecteraient une portion des ateliers et répandraient certainement de mauvaises odeurs jusque dans l’appartement du conservateur. Nous pensons que ces cabinets devraient être reportés à l’autre extrémité du bâtiment, en les disposant de manière qu’ils fussent éclairés et ventilés directement sur la cour. La fosse qu’on devait construire dans l’angle rentrait serait établie sous les latrines des ouvriers et pour les cabinets projetés dans l’appartement du conservateur, on établirait des tinettes mobiles qui ne répandraient pas de mauvaises odeurs.
Nous avons fait part de ces diverses observations à M. l’architecte, qui les accepte et, pour le cas où elles seraient approuvées par le conseil, il se propose de retoucher à son projet. Relativement à la grande importance donnée aux ateliers, il affirme s’être conformé au programme que lui a remis, à ce sujet, monsieur le conservateur du musée, mais partageant la pensée que les ateliers pourraient être réduits sans inconvénients, il demande qu’après des nouveaux cabinets d’aisance, on prenne encore une travée pour y établir le magasin du service des bâtiments afin de pouvoir conserver les fers, plombs, boiseries etc. provenant des démolitions jusqu’à nouvel emploi. Il propose également de reporter dans une petite construction faisant suite aux ateliers le bureau de l’agence dans lequel, à certains jours, lui ou l’inspecteur reçoivent les entrepreneurs. Il suffirait de percer une porte dans le mur de clôture pour que l’entrée de ce bureau pût avoir lieu par la cour des ateliers. Aujourd’hui, le bureau de l’agence occupe deux petites pièces à l’entresol. Son déplacement permettrait d’agrandir le logement du surveillant, qui est un peu exigu, et qui n’a que 1 m. 80 de hauteur sans plafond.
Nous avons l’honneur de proposer au conseil d’émettre l’avis que M. Lafollye doit être invité à retoucher à son projet dans le sens des observations qui viennent d’être présentées et qui, en raison de la suppression de la surélévation du bâtiment situé au fond de la cour, doivent atténuer la dépense. Il est bien entendu que le devis devra aussi être remanié.
L’appartement du conservateur ne nous a pas paru donner lieu à des observations.
M. Lafollye a produit, ainsi qu’il y avait été invité, un devis de la dépense qu’eût occasionné l’installation du conservateur dans le château même. Ce devis, compris imprévus et frais de direction, s’élève à 60742,91. L’architecte explique dans le mémoire joint à son projet que l’élévation de la dépense s’explique pour la nécessité où il se trouve de traiter, pour cet appartement, la menuiserie, la serrurerie et la décoration des principales pièces dans des conditions d’harmonie avec les autres salles du château, les pièces de ce logement pouvant à un moment donné être réunies au musée. Il paraît difficile d’admettre que le logement tel qu’il avait été prévu primitivement et conçu dans les proportions d’une habitation bourgeoise ait pu un jour changer de destination, aussi nous pensons que, lorsque le projet reparaîtra sous les yeux du conseil, M. le contrôleur devra aussi donner son avis sur le devis en question. Le conseil n’a pas oublié que c’est par suite de circonstances indépendantes de sa volonté qe les projets officiellement approuvés ont été mis récemment à néant.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les restaurations à entreprendre à Saint Germain-en-Laye

« Extrait des registres du comité central des fortifications
Séance du 12 avril 1809
Monsieur le directeur des fortifications et du casernement de Paris adresse les projets
1° des ravalemens extérieurs de la partie du château de Saint Germain qui doit être occupée par les élèves de l’école spéciale de cavalerie, montant à la somme de 45 000 francs.
2° d’une grande latrine à l’usage des élèves de cette école, montant à la somme de 7 200 francs.
Le comité des fortifications pense que ces projets méritent l’approbation du ministre.
Seulement, il invite Son Excellence à transmettre à monsieur le directeur les observations suivantes :
1° au lieu de l’acrotère plein du balcon, le comité pense qu’il vaudrait mieux conserver un grillage en fer coupé par des dez ou pillastres construits d’une manière analogue à la décoration.
[dans la marge : Il n’est pas question de cet acrotère dans le projet, il est seulement indiqué au plan. Il a été convenu avec monsieur le directeur qu’on ne devait pas encore s’en occuper, attendu qu’il transmettra sur cet objet une proposition particulière.]
L’acrotère qui couronne l’édifice a moins d’inconvéniens. Il coûtera d’ailleurs 18 127 f. 20 centimes de moins que l’acrotère à balustres.
2° peut-être serait-il convenable que le tableau A, dont la hauteur est très grande relative à la largeur, fut coupé par les corniches du milieu, prolongées et réunies comme celles du sommet. »

Rapport sur les restaurations à entreprendre à Saint Germain-en-Laye

« Extrait des registres du comité central des fortifications
Séance du 1er avril 1809
Le comité des fortifications examine le projet des travaux à faire pour établie, dans le château de Saint Germain en Laye, la caserne et les salles d’instruction des élèves de l’école impériale de cavalerie.
Il est d’avis que la distribution mérite en général l’approbation de Son Excellence le ministre de la Guerre.
Seulement, il lui parait plus convenable, dans un édifice tel que le château de Saint Germain, de conserver le balcon avec grille en fer au dessus de la galerie, en rétablissant le pavé en dalles, que d’y substituer un toit caché par un acrotère en maçonnerie pleine. Cet acrotère couperait la façade du 1er étage vu du bas, et le toit vu du haut serait d’un effet désagréable. On perdrait dans le balcon une communication extérieure qui peut utile au service, et qui règne d’ailleurs sur tout le reste de l’édifice. »

Rapport sur les logements pour l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Ecole de Saint-Germain
Rapport fait au ministre le 19 juillet 1809
L’officier du Génie m’a paru désirer que la répartition des logements entre les différens fonctionnaires composant l’état-major fût arrêtée avant de faire travailler dans la portion du château réservée pour cet objet. Le meilleur moyen de prévenir toute discussion est de faire approuver cette répartition par Son Excellence. L’ordre ci-joint que je la prie de signer me mettra à portée de lui rendre un compte détaillé et exact pour baser décision.
Blin de Sainmore »

Rapport sur les constructions à entreprendre pour l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Extrait des registres du comité central des fortifications
Séance du 25 juillet 1809
Le comité des fortifications examine trois projets relatifs à la réunion des terrains et à la construction des bâtimens nécessaires pour compléter à Saint Germain l’école impériale de cavalerie.
Ces projets sont exprimés sur les feuilles de dessins n° 1, 2 et 3.
La dépense à faire au château même est constante et s’élève, quelque projet qu’on adopte, à 450 000 f.
La dépense relative aux terrains ou bâtimens à réunir ou construire hors du château s’élève
1er projet : 620 000 f.
2e projet : 504 000 f.
3e projet : 586 000 f.
Projet n° 1
Tous les avis se réunissent pour écarter le 1er projet qui est le plus cher, et d’après lequel la totalité des bâtimens additionnels seraient à construire.
Les avis sont partagés sur le 2e et 3e projet.
Chacun de ces deux projets offre des avantages et des inconvéniens que le comité des fortifications va récapituler.
Projet n° 2
On suppose que l’on puisse adopter dans ce projet les modifications suivantes :
1° réserver pour le service de S. M. les grandes écuries H qui sont au-delà de la rue de Paris et ne peuvent être comprises dans l’enceinte de l’école.
2° prolonger la longue terrasse le long de la propriété du sieur Bardel, élargir la rue qui va de l’extrémité de cette propriété au carrefour de la route et de la rue de Paris et les faire servir à S. M. lorsqu’elle veut se rendre directement dans la forêt (voyez les plans n° 2 et 3 où cette route est ponctuée).
3° réunir et applanir le reste de la propriété du sieur Bardel, l’avenue et les autres propriétés particulières pour en former un champ d’exercice vontinu.
Le terrain se prête aux modifications. Voici les avantages et les inconvéniens qu’offrirait le projet n° 2 ainsi modifié :
Les avantages sont :
1° une dépense moindre de 82 000 f.
2° la conservation pour le public et les étrangers qui visitent Saint Germain du grand parterre, qui sert de promenade et de passage pour se rendre à la forêt et à la longue terrasse.
3° dans le grand corps d’écurie EEFF, les maisons 1, 3 ; presque tous les bâtimens additionnels dont le château a besoin, ce qui dispense presqu’entièrement de constructions neuves et permet d’établir définitivement le service des écuries et l’école de cavalier et de l’escadron dans les bâtiments où, suivant les autres projets, il faudrait l’établir et le conserver provisoirement et jusqu’à la fin des constructions neuves.
Les inconvénients sont :
1° d’avoir les écuries plus longues et moins bien distribuées que dans les constructions neuves du projet n° 3.
2° d’enlever au casernement de l’intérieur les écuries EEFF, ce qui ne permet plus de conserver à Saint Germain de garnison ou de dépôt de cavalerie.
3° d’exiger, pour former le champ d’exercice, la démolition de plusieurs maisons et murs de clôture, l’applanissement du terrain, le prolongement de la longue terrasse et l’élargissement de la rue qui doit former la nouvelle route de S. M. dans la forêt (voyez les plans n° 2 et 3).
4° d’exiger une dépense immédiate beaucoup plus forte pour les acquisitions de maisons et de terrains, à moins qu’on ajourne le champ d’exercice dans ce projet, de même qu’on propose plus bas d’ajourner les constructions neuves du projet n° 2 afin d’en diminuer la dépense immédiate.
Si le terrain ne se prêtait pas, du moins sans beaucoup de dépense, aux modifications indiquées dans le projet n° 2, il faudrait ajouter à ces inconvénients la dépense additionnelle, ou le morcellement du champ d’exercice par la route qu’il faut conserver à S. M.
Projet n° 3
Les avantages de ce projet sont :
1° de donner de suite et sans dépense, dans le parterre, un champ d’exercice facile à clorre et tout applani.
2° d’offrir des écuries et un manège plus voisins du château et plus faciles à surveiller.
3° de mieux isoler la partie du château qui sert de caserne.
4° d’exiger une dépense immédiate beaucoup moindre, si l’on ajourne les constructions neuves en se servant provisoirement des écuries EEFF.
5° de conserver et de pouvoir rendre ces écuries au casernement de l’intérieur, quand les constructions neuves seront terminées.
Les inconvénients de ce projet sont :
1° d’exiger une dépense totale beaucoup plus forte à cause des constructions neuves.
2° d’entraîner, si on les exécute de suite, une dépense immédiate plus considérable, et si on les ajourne, de faire dépendre de ces constructions éventuelles l’établissement définitif de l’école.
3° d’enlever au public et aux étrangers qui visitent Saint Germain le parterre qui domine la longue terrasse, lie d’une manière convenable le château considéré comme monument avec la terrasse et la forêt et forme en hyver ou après les pluies la seule promenade saine et praticable de Saint Germain.
Conclusion
Tels sont les avantages et les inconvéniens des deux projets entre lesquels il s’agit de choisir.
L’exacte balance de leurs propriétés et de leurs défauts exigerait des profils et quelques autres renseignemens sur la nature du terrain et des édifices.
Le comité des fortifications se borne donc à cet exposé, qui suffit à Son Excellence le ministre de la Guerre pour juger l’état de la question et le décider d’après les renseignemens ultérieurs que doit transmettre monsieur le directeur du casernement. »

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