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Ministère des Travaux publics Château-Vieux
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Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par décision du 21 octobre dernier, vous avez alloué une somme de cent mille francs, imputable sur le crédit inscrit au chapitre 24 du budget, exercice 1871, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain et d’appropriation de plusieurs salles au service du musée gallo-romain.
D’après les propositions de M. Milet, architecte du château, cette somme de 100000 francs serait employée ainsi qu’il suit :
1° achèvement des deux grandes salles à quatre croisées du 1er et du 2ème étage joignant l’escalier d’honneur et dépendant de l’angle nord-est du château, y compris le mobilier nécessaire pour livrer ces salles au service du musée gallo-romain.
2° continuation de l’escalier sis à l’est des bâtiments méridionaux.
3° continuation de la restauration et de la construction des contreforts et éperons de tout l’angle sud-est.
4° reprises en sous-œuvre dans les éperons sur la cour.
J’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, de vouloir bien approuver cette répartition et autoriser l’exécution des travaux qu’elle comporte.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils,
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 8 novembre 1871, le ministre des Travaux publics, Pour le ministre et par autorisation, le secrétaire général, G. de Boureuille »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 10 de ce mois, une somme de 100000 francs, imputable sur le crédit inscrit au chapitre 21 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1872, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
La façade de l’est est presque entièrement terminée et l’allocation ci-dessus indiquée sera spécialement affectée à l’achèvement de la tourelle de l’angle sud-est et à la restauration de la façade sud sur la rue du Château-Neuf.
Le crédit de 100000 francs serait réparti ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 73090 f. 48 c.
Charpente : 4000 f.
Menuiserie : 5000 f.
Serrurerie : 5500 f.
Peinture et vitrerie : 1000 f.
Sculpture : 2000 f.
Total des travaux : 90590 f. 48 c.
Honoraires, frais d’agence et traitements des concierge et gardien des travaux : 9409 f. 52
Total égal au crédit : 100000 f. 00
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette répartition et autoriser l’architecte à commencer immédiatement les travaux.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 30 avril 1872, le ministre des Travaux publics, R. de Larcy »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château de Saint-Germain
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par décision du 11 avril dernier, vous avez alloué une somme de 100000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1872, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain. Par une seconde décision du 30 du même mois, vous avez arrêté que cette allocation de 100000 f. serait spécialement affectée à l’achèvement de la tourelle de l’angle sud et à la restauration de la façade sud du château.
Pour se conformer à cette double décision, l’architecte a fait souscrire les soumissions ci-jointes aux entrepreneurs chargés de ces travaux, savoir :
Maçonnerie : Morin-Bigle s’engage à exécuter ces travaux en se conformant aux prescriptions du cahier des charges générales et moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1870, avec un rabais de 4 p. %
Charpente : M. Tellier s’engage à exécuter ces travaux aux mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Menuiserie : M. Berthier s’engage à exécuter ces travaux aux mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Serrurerie : M. Moutier s’engage à exécuter ces travaux aux mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Peinture et vitrerie : Louis dit Larible s’engage à exécuter ces travaux aux mêmes conditions, rabais 6 p. %.
Sculpture : M. Corbel s’engage à exécuter ces travaux aux mêmes conditions et moyennant les prix établis dans sa précédente soumission.
Sculpture : M. Libersac s’engage à exécuter ces travaux aux mêmes conditions et moyennant les prix établis dans sa précédente soumission.
Ces soumissions, régulièrement rédigées, comprennent des travaux qui ne sont que la continuation des ceux commencés il y a plusieurs années et qui, à raison de leur nature spéciale, peuvent être l’objet d’un marché de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement du 18 décembre 1867 sur la comptabilité des Bâtiments civils.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer de vouloir bien approuver ces soumissions et de signer le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’honneur de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 12 juin 1872, le ministre des Travaux publics, R. de Larcy »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 22 janvier dernier, une somme de 100000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1873, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
La façade de l’est est presque entièrement terminée et déjà les travaux de construction de la tourelle de l’angle sud-est sont très avancés. L’allocation ci-dessus indiquée serait employée, d’après les propositions ci-jointes de M. Millet, architecte du monument, ainsi qu’il suit :
1° achèvement de la restauration des parties hautes du bâtiment est et du pavillon de l’angle sud-est.
2° établissement des toitures définitives sur ces deux parties de l’édifice, en ajournant toutefois la façon des planchers et tout le petit œuvre.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver la proposition de M. Millet et de l’autoriser à prescrire les mesures nécessaires pour commencer les travaux.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 10 mars 1873, le ministre des Travaux publics, de Fourtou »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Palais-Royal, le 11 février 1874
M. le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
La commission des Monuments historiques, dont l’attention a été récemment appelée sur les importants travaux que votre département fait exécuter au château de Saint-Germain, a exprimé le désir que mon administration contribuât pour une part à hâter l’achèvement de cette belle entreprise en concourant à la restauration de la chapelle, qui figure dans le devis général pour une somme de 236548 f.
En ce qui me concerne, je suis disposé, Monsieur le Ministre et cher collègue, à déférer à ce désir, et j’ai l’honneur de vous proposer en conséquence de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la moitié de la dépense que nécessitera la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain. Si vous agréez cette proposition, la part contribution de mon département s’élèverait à 118274 f. et serait divisée en 4 annuités à partir de 1874.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
de Fourtou »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 15 février courant, une somme de 100000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1874, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Toute la partie du bâtiment en façade sur la rue du Château-Neuf est presque achevée et il ne reste plus pour terminer entièrement les extérieurs qu’à poser les garde-corps des galeries du 1er étage, les balustres avec vases etc.
L’allocation ci-dessus indiquée serait employée, d’après les propositions ci-jointes de M. Millet, architecte du monument, ainsi qu’il suit :
1° façon de toutes les balustrades indiquées ci-dessus.
2° continuation de la démolition du pavillon sud de la fin du 17e siècle, emprissonnant toute l’abside de la chapelle saint Louis.
3° commencement de la restauration du pavillon sud de François 1er et la partie attenant au corps de logis sur la rue du Château-Neuf.
4° enfin commencer la restauration de la curieuse chapelle du XIIIe siècle dans les parties touchant les constructions de François 1er.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver la proposition de M. Millet et de l’autoriser à prescrire les mesures nécessaires pour commencer les travaux.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
E. de Cardaillac »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 20 décembre dernier, une somme de 100000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, exercice 1876, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Ces travaux, commencés en 1863, se sont poursuivis chaque année sans interruption, mais à l’aide de crédits qui n’ont pas permis de les entreprendre sur plusieurs points à la fois. Une grande partie des bâtiments est cependant restaurée. Toute l’aile du nord, en façade sur le parterre, est livrée au service du musée gallo-romain depuis longtemps, ainsi que le donjon qui lui fait suite sur la place du château. Le côté est et aussi terminé comme gros-œuvre et quelques salles sont déjà occupées. La restauration de la façade du midi sur la rue du Château-Neuf est très avancée et j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer d’affecter le crédit de 100000 f. ci-dessus indiqué à la continuation de ces travaux.
Si vous voulez bien accueillir cette proposition, je vous prierai, Monsieur le Ministre, de signer le présent rapport.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 2 février 1876, le ministre des Travaux publics, E. Caillaux »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Le 28 mars dernier, vous avez bien voulu me faire connaître que, par décision du 12 du même mois, vous avez compris le château de Saint-Germain-en-Laye pour une somme de 130000 f. dans la répartition du crédit affecté en 1879 aux grosses réparations des Bâtiments civils, et que cette somme devra être employée ainsi qu’il suit :
Continuation des travaux de restauration de la façade sud : 100000 f. 00 c.
Aménagement et ameublement de quelques-unes des pièces de l’angle nord-est : 30000 f. 00 c.
Total : 130000 f. 00 c.
Par la même lettre, vous m’avez demandé un état de répartition de ce crédit, dressé par natures d’ouvrages, et indiquant l’emploi des sommes allouées.
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli cet état de répartition en vous priant de bien vouloir lui donner votre approbation.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux de menuiserie au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez décidé qu’à l’exception des travaux de maçonnerie et de sculpture ornementale, tous les autres ouvrages relatifs à la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye feraient l’objet d’adjudications pour une période comprenant cinq années et, le 18 juin dernier, vous avez approuvé les pièces nécessaires à la mise en adjudication des travaux de charpente, menuiserie, serrurerie, peinture et vitrerie.
Depuis cette époque, M. l’architecte du château de Saint-Germain vous a adressé une lettre par laquelle l’entrepreneur de menuiserie demande que l’exécution des travaux de sa profession lui soit continuée au moyen d’un marché de gré à gré, pour lui permettre d’écouler un approvisionnement de bois assez considérable qu’il évalue à 30000 f. et dont il avait dû se précautionner en raison des ordres qu’il avait reçus de M. Millet, ancien architecte du château, qui comptait donner, en 1879, une grande impulsion aux travaux de menuiserie comprenant l’établissement de meubles, panneaux, lambris etc. Les bois approvisionnés ont des dimensions de grosseur qui ne se trouvent pas dans les échantillons du commerce et l’entrepreneur aurait une perte réelle à supporter s’il ne trouvait pas à les employer en vue de leur destination.
M. Lafollye, architecte, successeur de M. Millet, que vous avez consulté au sujet de la réclamation du sieur Berthier, vous expose dans le rapport ci-joint qu’il a constaté dans les chantiers de cet entrepreneur une quantité de bois destinée aux travaux du château de Saint-Germain qu’il évalue non à 30000 f. mais à 20000 f. seulement, que ces bois sont secs et de belle qualité, et qu’en raison de la rareté de tels échantillons il pense que l’administration aurait intérêt à les employer, que, d’un autre côté, M. Berthier a consenti à élever le chiffre de son rabais de 7 à 10 % et que, dans ces conditions, la demande de cet entrepreneur peut être accueillie favorablement pour les travaux de l’année courante.
En conséquence, il a fait établir la soumission ci-jointe par laquelle M. Berthier s’engage à exécuter en 1879 les travaux de menuiserie évalués à 16000 f. moyennant les prix de la série de la direction des Bâtiments civils et des palais nationaux, édition 1877, avec rabais de 10 % sur ces prix.
Les motifs invoqués par l’entrepreneur et dont l’architecte certifie l’exactitude, l’augmentation du rabais qui, à raison de la qualité exceptionnelle des bois, sauvegarde les intérêts de l’Etat dans une proportion suffisante, le style particulier de l’édifice, qui donne à la menuiserie spéciale qu’il convient d’y exécuter le caractère de travaux d’art et de précision visés par le règlement de comptabilité du 18 décembre 1867 me paraissent de nature à faire prendre la demande du sieur Berthier en considération. Aussi, j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, de vouloir bien décider que les travaux de menuiserie à exécuter pendant l’année 1879 ne feront pas partie de l’adjudication des autres travaux et qu’ils seront confiés à M. Berthier, qui a été chargé jusqu’à ce jour des travaux de menuiserie au moyen de marchés de gré à gré.
Si vous partagez cette manière de voir, je vous prierai, Monsieur le Ministre, d’approuver le présent rapport et la soumission qui l’accompagne et de signer l’arrêté ci-joint qui doit être produit à l’appui de toute dépense dépassant la somme de 1000 f.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Langlois de Neuville »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 7 juillet 1879, le ministre des Travaux publics, C. de Freycinet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez décidé, le 18 juin dernier, que les travaux de charpente, serrurerie, peinture et vitrerie à entreprendre au château de Saint-Germain-en-Laye pour la continuation des travaux de restauration seraient mis en adjudication et vous avez approuvé, en même temps, les pièces nécessaires à cette opération.
En vertu de l’arrêté du 9 avril 1878 qui a institué une commission chargée d’examiner les conditions d’admissibilité des entrepreneurs appelés à prendre part aux adjudications restreintes du service des Bâtiments civils et des palais nationaux, il a été dressé par cette commission, pour le 3e trimestre de 1879, un tableau que vous avez approuvé le 3 juillet courant.
Les entrepreneurs des différentes natures de travaux à exécuter portés sur ce tableau comme aptes à concourir aux adjudications du service des Bâtiments civils et des palais nationaux et domiciliés dans le département de Seine-et-Oise ont été invités à déposer des soumissions cachetées au 1er bureau de la direction des Bâtiments civils et des palais nationaux.
La séance d’adjudication a eu lieu le 12 du présent mois, dans la salle du conseil général des Bâtiments civils, en présent de M. Langlois de Neuville, directeur des Bâtiments civils et des palais nationaux, votre délégué, assisté de Poulin, chef de la division des Bâtiments civils, MM. Pitre, contrôleur principal des Bâtiments civils, et Lafollye, architecte du château de Saint-Germain.
Mais, avant d’ouvrir ces soumissions, M. le président a fait remarquer, sur l’observation de M. l’architecte du château, que la mise en adjudication ne saurait s’appliquer aux travaux de la chapelle, les dépenses en étant payées partie sur les fonds du budget du ministère des Travaux publics et partie sur les fonds du budget du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. L’adjudicataire pourra néanmoins être chargé de ces travaux s’il est agréé par M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
Par suite de cette réserve, les travaux de charpente évalués à 30000 f. dans le devis ne sont plus portés dans l’adjudication que pour la somme de 20000 f., ceux de serrurerie, évalués à 25000 f., sont réduits à 20000 f., et les ouvrages de peinture et vitrerie, portés pour 20000 f., se trouvent ramenés à la somme de 18000 f.
Les entrepreneurs ayant tous accepté cette modification, leurs soumissions ont été décachetées et il résulte des procès-verbaux dressés pendant la séance que les entrepreneurs dont les noms suivent, ayant présenté les offres les plus avantageuses, ont été déclarés adjudicataires sous la réserve de votre approbation, savoir :
Charpente : M. Breton, travaux évalués à 20000 f., rabais 26 %.
Serrurerie : M. Moutier, travaux évalués à 20000 f., rabais 7 %.
Peinture et vitrerie : M. Robiche, travaux évalués à 18000 f., rabais 14 %.
Aux termes des soumissions que ces entrepreneurs ont souscrites pour concourir à ces adjudications, ils s’engagent à exécuter les travaux de leur profession aux conditions stipulées aux cahiers de charges et moyennant les rabais ci-dessus indiqués, sur les prix de la série de la direction des Bâtiments civils et des palais nationaux, édition 1877.
Ils consentent également à déposer un cautionnement en garantie de la bonne exécution des travaux qui leur sont confiés.
Ces adjudications étant régulières, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer de vouloir bien les approuver et de signer, à cet effet, le présent rapport ainsi que les procès-verbaux qui y sont joints.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon dévouement respectueux.
Le directeur des Bâtiments civils et des palais nationaux
Langlois de Neuville »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 28 juillet 1879, le ministre des Travaux publics, C. de Freycinet »

Ministère des Travaux publics

Note sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« 5 juillet 1880
Château de Saint-Germain-en-Laye
Aux termes d’un décret du 8 mars 1862, il a été décidé que le château de Saint-Germain-en-Laye serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain et à dater de cette époque les travaux de restauration de ce remarquable édifice ont été entrepris.
Suivant les historiens de la ville de Saint-Germain, c’est à partir du XIIe siècle que les rois de France auraient choisi le château pour résidence. Depuis Philippe Auguste jusqu’à Louis XIV, il a été habité d’une façon constante, du moins à des intervalles assez rapprochés. Saint Louis y fit construire la belle et lumineuse chapelle située sur la façade méridionale et dont la restauration est presque terminée aujourd’hui. Mais c’est réellement sous le règne de François 1er que le château de Saint-Germain prit le développement et l’importance que l’on retrouve dans les bâtiments nouvellement restaurés.
Louis XIV fit ajouter les 5 gros pavillons qui existaient encore avant les travaux de restauration. La construction de ces pavillons ayant mis le roi dans la nécessité de quitter le château, il l’abandonna définitivement en 1682 pour aller habiter Versailles.
En 1809, Napoléon 1er y fit installer une école de cavalerie.
En 1836, le château recevait le pénitencier militaire qui fut conservé jusqu’en 1855, époque où le vieux château historique rentrait dans les attributions du ministère d’Etat.
Lorsqu’il s’est agi de commencer les travaux, M. Millet, architecte chargé de l’étude du projet de restauration, a soulevé la question de savoir s’il fallait réédifier le château tel qu’il était sous François 1er ou bien comprendre dans la restauration les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV.
Une commission, présidée par le ministre d’Etat, a été unanime à penser que l’édifice devait être restauré suivant le caractère qu’il avait à l’époque de François 1er et que, en conséquence, les pavillons ajoutés sous le règne de Louis XIV seraient démolis.
Cette commission a en outre donné son approbation complète au projet de M. Millet
Depuis 1862 jusqu’au 31 décembre 1879, il a été dépensé une somme de 2608000 f.
M. Millet a suivi pour les travaux le mode qui était employé par les architectes de la Renaissance : tous les matériaux sont complètement taillés et sculptés sur le sol avant leur pose.
Malheureusement, cet éminent artiste est mort avant d’avoir pu terminer son œuvre.
En 1879, M. Lafollye, architecte des Monuments historiques, a succédé à M. Millet et c’est lui qui termine les intéressants travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Aujourd’hui, les façades nord et est sont complètement achevées et les salles de cette partie des bâtiments sont livrées au service du musée gallo-romain.
La façade sud est en grande partie restaurée comme gros-œuvre, ainsi que la chapelle de saint Louis. Il ne reste plus qu’à terminer cette façade et à attaquer la façade ouest, à laquelle il n’a encore été fait aucun travail de restauration. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’emplacement du logement du conservateur dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Bureau des Monuments historiques
Palais-Royal, le 17 juillet 1880
M. le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
J’ai soumis à l’examen de la commission des Monuments historiques les deux plans dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, en vue de l’installation de l’appartement du conservateur du musée au deuxième étage du bâtiment sud du château. Je lui au en même temps donné connaissance d’un rapport rédigé par cet architecte au sujet d‘un escalier ancien dont il a trouvé le relevé dans les dessins de feu M. Millet et qui semblerait indiquer l’existence d’un entresol au 1er étage. La commission a considéré que, fût-il absolument prouvé que cette disposition eût autrefois existé, les raisons qui l’avaient fait écarter lors de la discussion sur l’emplacement que devait occuper l’appartement du conservateur n’en subsistaient pas moins, c’est-à-dire qu’au point de vue de l’habitation, cette disposition ne donnerait jamais un résultat satisfaisant. La commission a, en conséquence, maintenu sa première proposition, puis elle a passé à l’examen des projets, dont l’un place le salon dans la salle voûtée et les chambres à coucher près des escaliers, tandis que l’autre donne cette dernière place au salon et dispose les salons dans la chambre à coucher. C’est en faveur de ce dernier projet que s’est déterminée la commission. Je l’ai adopté en conséquence et je viens vous prier de vouloir bien en autoriser l’exécution. J’ai l’honneur de vous retourner ci-joint les dessins, plans et relevés du château de Saint-Germain, qui m’avaient été communiqués pour l’examen de l’affaire.
J’ai saisi également la commission des Monuments historiques d’une question que vient de soulever la ville de Saint-Germain, à l’occasion de l’érection de la statue de M. Thiers. La municipalité demande que le fossé qui entoure le château soit rétréci d’environ 3 mètres dans une de ses parties contiguës à l’emplacement que doit occuper la statue. Comme, d’un côté, par suite d’une disposition spéciale, le fossé conserverait à sa base sa muraille primitive et que, d’un autre côté, la démolition du pavillon de Louis XIV aura pour effet de donner à cette partie du fossé une largeur de 17 mètres, qui est suffisante, j’ai pensé avec la commission qu’il n’y aurait pas d’inconvénient à accéder à la demande de la municipalité. Ci-joint les plans et dessins.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des beaux-Arts
Pour le ministre et par délégation,
Le sous-secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’emplacement du logement du conservateur dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Musée de Saint-Germain
Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), le 23 juillet 1880
Monsieur l’Inspecteur général,
Le 24 août 1877, monsieur le ministre des Travaux publics informait son collègue des Beaux-Arts que : « des mesures avaient été prises pour que l’architecte réservât dans la restauration du bâtiment sud, sur la rue du Château-Neuf, les emplacements attribués aux logements du conservateur et des gardiens ». Il était que « le logement du conservateur serait établi au 1er étage [à la suite de la bibliothèque]. Il est dit dans l’arrêté au 1er et 2e étage, c’est-à-dire au 1er étage avec entresol pris sur la hauteur des salles.
Cette décision, prise sur un rapport d’Eugène Millet et qui a déjà reçu un commencement d’exécution, est la seule qui concile les intérêts du conservateur et ceux du service. Monsieur Barbet de Jouy, administrateur des Musées nationaux et votre confrère à l’Institut, a dû vous dire qu’il partageait complètement mon opinion à cet égard. J’ajouterai que si des modifications devaient être faites au projet primitif, il me semble que l’administrateur des Musées nationaux devrait préalablement être consulté.
Au premier étage, le logement du conservateur touche à son cabinet officiel et à la bibliothèque, qui est son instrument de travail. Il est en dehors de tous les services et ne prive le public d’aucune des salles destinées aux collections. Cet appartement renferme un nombre suffisant de chambres pour une famille qui compte cinq enfants (quatre garçons et une fille). Il est desservi par un escalier particulier. Le logement du chef des gardiens est à proximité. Il offre donc de grands avantages. La seule objection faite à ce projet, à savoir que les fenêtres seraient coupées par un entresol, n’avait pas arrêté un seul instant Eugène Millet qui, pourtant, tenait assurément plus que personne à l’harmonie de son œuvre. Il avait pris des mesures en conséquence. Les fenêtres, pour cet objet, ont été exhaussées. Il n’est plus temps de les modifier.
Ce projet est le seul qui n’offre pas de graves, très graves inconvénients. En effet, des deux contre-projets qui ont été proposés, l’un, qui plaçait l’appartement du conservateur à l’entresol, au premier examen a été reconnu inexécutable. L’entresol est une espèce de cave où le soleil et la lumière pénètrent à peine. Les changements de température y sont constants. Les murs suintent plusieurs fois par an même dans la partie du château achevée depuis dix ans. On n’y peut travailler en état sans avoir son paletot sur le bras. Cet appartement eût été à la fois incommode et malsain.
Le second contre-projet transporte l’appartement au second étage. Si ce projet était adopté, le conservateur et le public en souffriraient grandement. Il offre de grands inconvénients sans aucun avantage.
1° Le conservateur qui, en général, ne sera pas jeune aura quatre-vingt-dix marches à monter.
2° L’appartement, tout en enfilade, est beaucoup plus exigu qu’au premier étage. Je ne pourrai y loger mes cinq enfants qu’en renonçant à avoir un cabinet de travail. Conçoit-on un conservateur de musée sans autre cabinet de travail que son cabinet officiel, ouvert seulement de 10 h. ½ du matin à 5 heures du soir ? Il faut se rappeler que le cabinet officiel est au premier et très loin de l’appartement placé au second. Où travaillerait-il le matin, en hiver ? Où travaillerait-il le soir ?
3° Les gardiens seraient hors de la portée du conservateur. Il faudrait qu’il en eût un à lui personnellement affecté, ce qui a paru inutile jusqu’ici et constituerait une dépense nouvelle facile à éviter puisque le projet Millet ne l’entraîne pas.
4° Où seraient les chambres de domestiques ?
Mais si le conservateur y perd beaucoup, le public y perd bien davantage.
Dans le plan mûrement élaboré par la commission d’organisation du musée et adopté par le conservatoire, aujourd’hui commission consultative des Musées nationaux, ce second étage de l’aile méridionale est occupé par les salles mérovingiennes. Ces salles sont, là, à leur place logique, faisant suite aux salles romaines. Il n’y a qu’un pallier à traverser pour passer de la dernière salle romaine à la première salle mérovingienne. La lumière à ce second étage est excellente et très propre à faire valoir les élégants bijoux particuliers à cet art franc si original.
Où placer ces collections si elles sont chassées de ces salles par l’appartement du conservateur ? On ne peut les transporter au premier. Dans les projets, le premier, à la suite de la bibliothèque, serait réservé à une salle de conseil, de commission ou de conférences. D’ailleurs, il y aurait là une complication de service très fâcheuse et une nouvelle augmentation de gardiens.
Il faudrait les exiler à l’entresol de l’aile occidentale, affecté dans le projet normal à servir de dépôt et à contenir les collections comparatives étrangères à la Gaule.
Ces salles sont mal éclairées. Jusqu’ici, nous n’avons placé à l’entresol que de gros objets, des bornes milliaires, des stèles, des inscriptions latines, des bas-reliefs. Des bijoux, des armes, les mille menus objets que nous livrent les sépultures franques. Nos sépultures nationales y seraient aussi mal placées que possible. Mais, de plus, pour voir les précieuses antiquités, il faudrait que le public, quittant la dernière salle romaine de l’angle est (second étage), descendit quatre-vingt-dix marches et traversât toute la cour, en toute saison, pour aller retrouver les collections qui, dans l’arrangement actuel, font suite immédiate à ces antiquités romaines.
Nous y perdions notre salle de dépôt, le public y perdrait les salles mérovingiennes dont l’installation à l’entresol ferait l’effet d’une installation provisoire, faite en dehors de toute logique. Le classement logique du musée et la possibilité de suivre chronologiquement le développement des antiquités nationales est une des choses qui ont le plus frappé le public. Il y aurait là une anomalie choquante.
Mais, de plus, quand aurions-nous ces salles occidentales ? Où placerions-nous en attendant nos antiquités dont le nombre augmente tous les jours ? Il faudrait en priver le public et les renfermer dans des caisses.
Et toutes ces difficultés, tous ces ennuis, par quoi seraient-ils compensés ? Par rien, absolument. Le conservateur mal logé, trop à l’étroit, loin de son cabinet de travail, le public privé pendant plusieurs années des antiquités mérovingiennes puis obligé d’aller les chercher à un entresol isolé, mal éclairé, en dehors du plan logique de classement et sans pouvoir y arriver qu’en traversant la cour, tels sont les résultats de ce contre-projet.
Je répéterai ici ce que j’ai déjà eu l’honneur de dire de vive voix à Monsieur l’Inspecteur général : si le contre-projet, qui met le logement du conservateur au second étage, était définitivement adopté, je suis convaincu qu’avant un temps bien long, dès qu’il se trouverait à la tête du musée un conservateur ayant l’oreille du ministre, ce conservateur demanderait et obtiendrait, en présence des inconvénients signalés, le retour des salles mérovingiennes là où elles doivent être logiquement, et le retour de l’appartement du conservateur au premier étage. Ma conviction à cet égard est entière.
On ne modifie pas impunément dans un de ses détails importants, sans s’inquiéter de l’ensemble, un plan mûrement médité par des hommes spéciaux dont la réalisation a reçu jusqu’ici l’approbation universelle.
Je soumets ces réflexions à toute l’attention bienveillante de Monsieur l’Inspecteur général.
Son très dévoué serviteur
Alexandre Bertrand »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant un projet de rétrécissement d’un des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Questel, rapporteur, a la parole pour la lecture de son rapport sur le projet relatif au rétrécissement de l’un des fossés du château de Saint-Germain, en bordure, sur la place du Théâtre.
Après examen des plans, discussion et en avoir délibéré, le conseil, tout en admettant que le rétrécissement proposé soit devenu possible dans la condition posée par l’architecte du château et d’ailleurs acceptée par la municipalité, n’en reconnaît cependant pas la grande utilité.
Il regrette que le projet du monument qu’on élève à M. Thiers n’ait pas été communiqué, dès le principe, à M. le ministre des Travaux publics.
Saisi des difficultés qui se présentent aujourd’hui, ont fait entendre alors des observations pouvant être écoutées. Maintenant, le piédestal est construit. On s’aperçoit que les abords sur la place du Théâtre auraient besoin de plus de largeur et le terrain nécessaire à cet élargissement est pris sur un des fossés du château, c’est-à-dire sur un terrain domanial. Une cérémonie d’inauguration de la statue doit avoir lieu à brève échéance. Les travaux définitifs dont les plans sont soumis au conseil ne pouvant être terminés pour cette époque, on propose de faire provisoirement un passage en charpente qui rendra compte de l’effet auquel on arrivera plus tard. L’exécution de toute cette partie du programme ne regarde pas le conseil et s’est à M. le ministre de décider s’il donnera satisfaction au désir exprimé par l’administration municipale de la ville de Saint-Germain au sujet de l’établissement de la place du Théâtre et de la construction d’un pont provisoire dont le dessin n’existe même pas au dossier.
Quant au projet de la construction définitive qui succéderait au travail en charpente qu’on se propose de faire de suite, et qui rappelle heureusement des substructions analogues faites dans le même esprit et donnant des facilités semblables pour le placement de morceaux antiques d’un toit, volume, le conseil l’approuve et émet l’avis suivant :
Avis
Seine-et-Oise (château de Saint-Germain)
Rétrécissement du fossé en bordure sur la place du Théâtre
Le conseil, consulté par M. le ministre des Travaux publics sur le projet relatif au rétrécissement de l’un des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye en bordure de la place du Théâtre motive par les dimensions du monument élevé à M. Thiers,
Après avoir entendu M. Questel, inspecteur général, en son rapport,
Vu les plans, devis et toutes les pièces qui les accompagnent,
Vu la lettre de M. le maire de la ville de Saint-Germain-en-Laye en date du 16 mai dernier qui sollicite le reculement du mur du fossé en bordure sur la place du Théâtre,
Vu la lettre de M. le préfet de Seine-et-Oise en date du 29 juin dernier qui appuie la demande de M. le maire de Saint-Germain,
Considérant qu’il est regrettable que l’ensemble du projet relatif à l’érection de la statue de M. Thiers à l’endroit choisi par la municipalité n’ait pas été soumis à M. le ministre des Travaux publics préalablement aux dispositions actuellement prises et surtout à l’exécution du piédestal,
Considérant qu’en raison de cette exécution presque entièrement terminée, il y a sinon nécessité, au moins avantage à élargir la place du Théâtre, que cet élargissement, qui pourrait être fait ultérieurement par la prise d’une parcelle du terrain occupé par le fossé du château de Saint-Germain devrait se pratiquer aujourd’hui, vu le peu de temps qui reste jusqu’à la cérémonie d’inauguration, au moyen d’un pont provisoire en charpente qui permettrait de juger de l’effet qu’on obtiendrait plus tard en construisant le nouveau mur de soutènement, dont les dispositions seraient approuvées si l’élargissement projeté était reconnu nécessaire,
Est d’avis d’approuver en premier lieu l’établissement d’un pont provisoire en charpente au-dessus du fossé du château.
Il renvoie les devis à l’examen de M. le contrôleur.
Le président
Le secrétaire »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant un projet de rétrécissement d’un des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Phily, rapporteur, continue par la lecture de son rapport sur les pièces de comptabilité jointes aux deux projets concernant le rétrécissement de celui des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye qui est en bordure sur la place du Théâtre, le dit rétrécissement motivé par l’emplacement choisi par le monument élevé à M. Thiers et par les dimensions qu’on a données à l’entourage.
Après discussion et en avoir délibéré, le conseil adopte le rapport de M. le contrôleur et formule l’avis suivant
Avis
Seine-et-Oise, Saint-Germain
Rétrécissement du fossé en bordure sur la place du Théâtre, construction d’un pont provisoire en charpente
Examen du devis
Le conseil,
Vu le rapport de M. Questel, inspecteur général, et l’avis du conseil en date du 27 juillet dernier,
Après avoir entendu M. Phily en son rapport sur les pièces de comptabilité qui accompagnent les deux projets,
Considérant qu’à celui de ces projets qui, sans dessins présentés, fait seulement mention de l’établissement d’un pont provisoire en charpente est joint un devis dont le montant est de 3898,14, qu’un autre devis des travaux définitifs du mur de soutènement qui devra remplacer ce pont provisoire accompagné des dessins que le conseil a approuvés,
Considérant qu’il résulte du travail de M. le contrôleur que l’évaluation de 3898,14 pour les travaux du pont provisoire doit être portée à 6442,95 et que le chiffre des travaux définitifs à exécuter pour l’établissement du mur de soutènement doit être élevé à 41984,20, d’où un total de 48427,15 pour l’ensemble des travaux si les deux projets devaient être mis à exécution,
Sous la réserve des observations qui précèdent,
Est d’avis que le travail de révision de M. le contrôleur peut être approuvé et peut servir de base en cas d’exécution des divers travaux en question.
Le président
Le secrétaire »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Paris, le 25 octobre 1880
Le ministre à M. le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Président du Conseil et cher collègue,
Par une dépêche que vous avez adressée à mon prédécesseur le 1er mai dernier, vous avez fait connaître les dispositions qu’après avis de la commission des Monuments historiques, vous avez pensé devoir adopter sur les nouveaux projets présentés par M. l’architecte des châteaux de Saint-Germain 1° pour l’appartement destiné à M. le conservateur du musée installé dans le palais 2° pour la restauration de la chapelle.
Sur le premier point, vous avez déclaré que vous aviez invité M. Lafollye à étudier un projet consistant à reporter le logement du conservateur du 1er au 2ème étage de la partie sud du château.
M. Varroy, de son côté, a, par lettre du 15 du même mois, demandé à cet architecte de hâter le plus possible l’étude de ce projet de façon à pouvoir, après qu’il vous aurait été fournis, en saisir à bref délai le conseil général des Bâtiments civils, qui avait déjà étudié cette question sans se résoudre, parce qu’il lui avait paru qu’elle devait être examinée au préalable par votre administration.
Le nouveau projet que vous avez demandé à M. Lafollye vous a été adressé par cet architecte le 20 mai dernier. Vous avez bien voulu le renvoyer à mon administration le 17 juillet suivant, en faisant connaître que la commission des Monuments historiques et vous-même y donner un complet assentiment.
Quant au deuxième projet de M. Lafollye, qui est relatif à la restauration de la chapelle, ce projet comportant la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment neuf, il ne vous a pas paru que cette démolition fût nécessaire : la cour de la chapelle ne pouvait qu’y perdre au point de vue de son caractère et de sa vérité historique. Vous avez été d’avis, dès lors, qu’il y avait lieu de la conserver.
Dans cette situation, le conseil général des Bâtiments civils a été saisi à nouveau de l’examen de cette affaire dans sa séance du 10 août 1880.
En ce qui concerne les travaux de restauration de la chapelle, ce conseil n’a pas élevé d’objection contre le parti adopté par la commission des Monuments historiques. Mais il n’en a pas été de même pour ce qui est relatif à l’appartement du conservateur. Il a rejeté le nouveau projet et a approuvé le premier projet, daté du 27 décembre 1879. A l’appui de ses conclusions, le conseil a fait remarquer que le projet qui transporte au 2e étage l’appartement du conservateur du musée présente plusieurs inconvénients sérieux : du point de vue archéologique, il fait disparaître dans une notable partie de l’aile sud les voûtes monumentales qui régnaient sans exception sur toute l’étendue du château ; au point de vue du service du musée, il fait perdre aux collections quatre salles du 2e étage qui devaient être occupées par des monuments ou objets appartenant à l’époque mérovingienne, placés logiquement à la suite des salles consacrées à cette époque et qui sont installées au même étage du bâtiment est.
Enfin, la suppression de l’entresol du 1er étage ne se justifie pas, puisqu’il résulte des renseignements fournis par l’architecte que cet entresol, exprimé sur les façades par des fenêtres plus élevées que les autres, date bien de la construction du château. En supprimant l’entresol, on perd d’ailleurs des surfaces importantes. J’ajouterai que M. le conservateur du musée de Saint-Germain repousse d’ailleurs énergiquement, au point de vue de la bonne installation des collections confiées à sa garde, les modifications qu’on veut apporter au projet primitif, régulièrement approuvé.
Dans ces conditions, il y a désaccord entre la commission des Monuments historiques d’une part, le conseil des Bâtiments civils, l’architecte du château et le conservateur du musée d’autre part. Je pense que la question ainsi controversée ne pourrait être tranchée que par une commission composée à la fois d’inspecteurs des Bâtiments civils, des inspecteurs généraux des Monuments historiques et de un ou deux fonctionnaires de l’administration des musées.
Mais, pour éviter de plus longs retards dans l’exécution des travaux entrepris pour la restauration du château, je serais disposé, en ce qui me concerne, à accueillir favorablement une proposition nouvelle qui vient de m’être adressée par l’architecte et qui consisterait à loger le conservateur du musée dans les bâtiments de la vénerie, au 1er étage, au-dessus des ateliers de moulage. Les études auxquelles M. Lafollye s’est livré permettent d’avoir, dès à présent, la certitude que l’on pourrait trouver une installation spacieuse et parfaitement convenable dans cette dépendance du château. Toutefois, avant de donner des instructions à l’architecte pour qu’il poursuive plus avant l’étude de ce projet, je désirerais, M. le Président du Conseil et cher collègue, avoir votre avis et savoir si vous seriez disposé à accueillir cette proposition.
Je vous prierais donc de vouloir bien me faire parvenir votre réponse dans le plus court délai possible.
Veuillez agréer etc.
Le ministre etc. »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Seine-et-Oise (Saint-Germain)
M. Questel, rapporteur, donne lecture de son rapport sur le projet dressé par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, relatif à l’aménagement dans les bâtiments de l’ancienne vénerie des ateliers, des magasins et du logement du conservateur du musée de Saint-Germain.
Après examen des plans et discussion, les observations présentées par le rapporteur sont adoptées. En outre, le conseil demande que la cage du grand escalier desservant l’appartement du conservateur monte de fond et d’une façon uniforme, contrairement aux indications du plan.
En conséquence, après en avoir délibéré, le conseil décide que le projet en question doit être renvoyé à son auteur pour qu’il le modifie conformément aux observations contenues au rapport de M. Questel et de celle faite par le conseil au sujet de la disposition de la cage de l’escalier desservant l’appartement du conservateur, et formule l’avis suivant :
Avis
Seine-et-Oise (Saint-Germain)
Aménagement dans les bâtiments de l’ancienne vénerie du château des ateliers, des magasins et du logement du conservateur du musée de Saint-Germain
Le conseil,
Invité par M. le ministre des Travaux publics à donner son avis sur le projet dressé par M. Lafollye, architecte, pour l’aménagement dans les bâtiments de l’ancienne vénerie du château des ateliers, des magasins et du logement du conservateur du musée de Saint-Germain,
Après avoir entendu M. Questel, inspecteur général, en son rapport,
Vu les plans, devis et toutes les pièces qui les accompagnent,
Considérant que dans leur ensemble les dispositions générales de ce projet demandent à être modifiées dans le sens des observations contenues au rapport de M. Questel, en outre le conseil propose que l’attention de l’architecte soit appelée sur la disposition de la cage du grand escalier desservant l’appartement du conservateur du musée, qui paraît compliquée,
En conséquence, après en avoir délibéré,
Est d’avis que ce projet doit être retourné à son auteur pour qu’il le modifie dans le sens des observations présentées par le conseil et par le rapporteur.
Le directeur des Bâtiments civils et palais nationaux, présidant le conseil
Le secrétaire »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« M. Questel, rapporteur, donne lecture de son rapport sur les modifications apportées au projet dressé par M. Lafollye, architecte, pour aménager dans les bâtiments de l’ancienne vénerie à Saint-Germain le logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que les ateliers et magasins dépendant de son service.
Après examen des nouvelles études en question, le conseil déclare que les modifications apportées par cet architecte à son premier projet sont satisfaisantes et, sous la réserve des observations présentées par son rapporteur, approuve le projet et émet l’avis suivant :
Avis
Seine-et-Oise (château de Saint-Germain)
Ancienne vénerie
Installation du conservateur du musée gallo-romain et des ateliers et magasins dépendant de ce musée
Le conseil,
Invité par M. le ministre des Travaux publics à donner son avis sur un projet dressé par M. Lafollye, architecte, pour aménager dans les bâtiments de l’ancienne vénerie à Saint-Germain le logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que les ateliers et magasins dépendant de ses services, installés aujourd’hui dans le château,
Vu le rapport de M. Questel, inspecteur général, et l’avis du conservateur en date du 8 février dernier,
Après avoir entendu M. Questel sur son nouveau rapport en date de ce jour,
Vu les nouvelles études présentées par M. Lafollye, architecte, conformément à la demande formulée par le conseil dans son avis en date du 8 février dernier,
Vu le devis des travaux à exécuter et les pièces qui l’accompagnent,
Vu la lettre en date du 10 novembre 1880 par laquelle M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts adhère à la proposition de loger M. le conservateur du musée gallo-romain dans les bâtiments de la Vénerie,
Considérant que les modifications apportées par M. Lafollye à ses premiers plans sont satisfaisantes,
Sous la réserve des observations contenues au rapport de M. l’inspecteur général,
Est d’avis que le projet en question peut recevoir l’approbation de M. le ministre des Travaux publics.
Il renvoie le devis à l’examen de M. le contrôleur en appelant son attention sur la question relative à la suppression de la surélévation du bâtiment situé au fond de la cour.
Le directeur des Bâtiments civils et palais nationaux, présidant le conseil
Le secrétaire »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« M. Phily, rapporteur, donne lecture de son rapport sur le devis des travaux à exécuter pour aménager dans les bâtiments de l’ancienne vénerie à Saint-Germain le logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que les ateliers et magasins dépendant de son service.
Les économies qu’espérait obtenir M. Questel, inspecteur général, dans son rapport par suite de la suppression de la surélévation du bâtiment du fond et s’élevant à la somme de 4339 f. 13 ne répondant pas non plus aux prévisions du conseil, M. le contrôleur est invité à se mettre en communication avec M. Lafollye, architecte, pour obtenir de lui les explications nécessaires afin de faire connaître quels sont les travaux qu’il compte conserver tout en n’exécutant pas la surélévation du bâtiment du fond ainsi que l’indiquait son premier projet.
Le directeur des Bâtiments civils et palais nationaux, présidant le conseil
Le secrétaire »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Seine-et-Oise (château de Saint-Germain)
M. Phily, rapporteur, donne lecture de son rapport sur le devis qui accompagne le projet relatif aux aménagements divers à exécuter dans les bâtiments de l’ancienne vénerie à Saint-Germain.
Les conclusions de ce rapport sont approuvées ainsi que l’avis suivant :
Avis
Seine-et-Oise (château de Saint-Germain)
Bâtiments de l’ancienne vénerie
Aménagements divers (devis)
Le conseil,
Vu les rapports de M. Questel et l’avis du conseil en date du 12 avril dernier,
Après avoir entendu M. Phily, contrôleur, en son rapport sur le devis qui accompagne ce projet,
Considérant qu’il résulte des explications données par l’architecte et de l’examen de cette pièce de comptabilité par M. le contrôleur que les travaux établis, conformément aux observations du conseil, donnent lieu à une dépense de 101700 f. 91, comprenant l’établissement de deux fosses au lieu d’une avec cabinets d’aisance et autres dépendances, que cependant, par suite de certaines autres rectifications opérées dans les éléments composant le devis en question, ce chiffre de dépense est encor inférieur de 2082 f. 81 à celui fixé par l’architecte,
En outre, il est fait la remarque que dans ce chiffre de dépense de 101700 f. 91 sont compris les imprévus d’usage et les frais de direction,
Sous la réserve de ces observations et de celle contenues au rapport de M. Phily,
Est d’avis d’approuver le devis des travaux ci-dessus désignés et d’en fixer le montant à la somme de 101700 f. 91 au lieu de celle de 106040 f. 90 primitivement indiquée par l’architecte.
Le directeur des Bâtiments civils et palais nationaux, présidant le conseil
Le secrétaire »

Ministère des Travaux publics

Note concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Note
En me renvoyant le rapport ci-joint, Monsieur le Ministre m’a demandé de lui faire connaître en quoi consistent les maçonneries pour le logement du conservateur du musée de Saint-Germain et pour quelle somme ils figuraient dans le montant d’une soumission dont l’approbation était demandée pour l’exécution de travaux de maçonnerie.
Lorsque l’allocation de 100000 francs pour réfections et grosses réparations a été notifiée à l’architecte du château, il avait en effet été spécifié qu’elle s’appliquerait en partie aux travaux du logement du conservateur, qui ne doit plus être placé dans le château mais dans l’ancienne vénerie. Depuis lors, le projet de ce dernier travail a été examiné par le conseil général des Bâtiments civils, qui a demandé une nouvelle étude. L’opération se trouve donc ajournée à l’année prochaine et c’est par erreur que dans le rapport on a rappelé l’affectation primitive. La soumission de MM. Morin s’applique donc uniquement aux travaux du château proprement dit et j’ai l’honneur de soumettre cette affaire à la signature de Monsieur le Ministre après avoir fait rectifier l’erreur qui s’était glissée dans le rapport.
Paris, le 14 juin 1889
Le directeur des Bâtiments civils et Palais nationaux
Langlois de Neuville »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une délibération du conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye concernant une éventuelle modification des fossés du château

« Département de Seine-et-Oise
Arrondissement de Versailles
Ville de Saint-Germain-en-Laye
Extrait du registre des délibérations du conseil municipal
Séance du 24 février 1882
L’an mil huit cent quatre-vingt-deux, le vingt-quatre février, à 9 heures du soir,
Les membres du conseil municipal se sont réunis au lieu ordinaire de leurs séances à l’hôtel-de-ville sous la présidence de M. le docteur Salet, maire
Etaient présents :
MM. E. Choret, Désoyer, Anferte, Villain, Lepintre, Boudin, Dambrine, de Mortillet, Juteau, Laurent, Faucon, Spéneux, Hervieu, Moissant, Godet, Duval, Johnson, Plessis et Deschastres
M. le maire expose ce qui suit :
Le comité constitué à Saint-Germain à l’effet d’élever, à l’aide d’une souscription publique, une statue à la mémoire de M. Thiers eut, lorsque le succès de cette souscription fut assuré, à s’occuper du choix de l’emplacement de cette statue.
Après avoir examiné tous les points de la ville où ce monument pouvait être placé, il se décida, sur l’avis très formel de M. Antonin Mercié, chargé d’exécuter cette œuvre, pour la place du Théâtre. Cette place, le comité en avait l’assurance, devait être agrandie du côté du château par le reculement d’environ trois mètres du parapet du fossé.
Ce reculement, déjà opéré sur d’autres points, résultait d’un projet d’ensemble dressé par l’architecte du château. Il devait être la conséquence de la reconstitution complète du château de François 1er et de la construction d’une série d’abris destinés à contenir certains objets ne pouvant trouver place dans les salles du château. Le comité, faisant œuvre d’avenir, devait tenir compte, dans la place à donner à son monument, de cette modification prochaine des lieux. Il demanda donc à ce que ce travail, qui devait être accompli dans un temps indéterminé, le fut pour l’époque de l’inauguration de la statue. Il demanda, en outre, afin de corriger autant que possible l’irrégularité de la place un nouvel alignement du côté de la villa Saint-Germain. C’est en tenant compte de ces diverses modifications que fut dressé le plan d’ensemble du monument.
Le conseil municipal adopta successivement d’abord le choix de l’emplacement de la statue (délibération du 26 octobre 1879) puis, les modifications de la place du Théâtre demandée par le comité (délibération du 8 octobre 1879).
Ces modifications d’alignement devenaient, dès ce moment, une œuvre municipale, dont l’administration devait poursuivre la réalisation. Une demande, à laquelle était jointe la délibération du conseil avec les plans à l’appui, fut dès le 3 décembre 1879 régulièrement transmise aux autorités compétentes.
La propriété de la villa Saint-Germain dépendant de l’ancienne Liste civile était alors contestée ou tout au moins incertaine. Il ne put donc être donné aucune suite aux projets se rapportant à cet immeuble. Du reste, de ce côté, le monument ayant un large dégagement, ces alignements avaient une moindre importance.
Mais il n’en fut pas de même pour les modifications d’alignement du côté des fossés du château. Et dans ses deux dépêches des 9 et 21 août 1880, monsieur le ministre des Travaux publics ne fait aucune objection au reculement projeté. Il réserve seulement la question de la dépense. Il accorde même le reculement immédiat à l’aide d’une construction provisoire faite à frais commun par l’Etat et la Ville. Nous verrons tout à l’heure comment sur l’assurance qui fut donnée au conseil municipal de la prochaine exécution d’un travail définitif. Ce travail provisoire ne fut pas exécuté.
Dans ces conditions, la ville de Saint-Germain n’avait qu’à attendre la réalisation de ces assurances, se réservant, au moment de l’exécution, de démontrer, si c’était nécessaire, qu’elle n’avait pas à intervenir dans une dépense dont elle profitait, cela est vrai, mais qui devait toujours et quand même être faite et cela dans l’intérêt du monument lui-même et de la conquête organisation du musée gallo-romain.
Elle s’était bornée à demander à ce que ce travail, résolu depuis longtemps, fut simplement avancé. Le manque de temps, et surtout des raisons d’économie avaient seuls empêché qu’il fut donné satisfaction à sa demande.
Les choses en était là lorsque M. le préfet, à la date du 20 janvier dernier, transmettait à l’administration municipale, avec une lettre explicative, le dossier de cette affaire augmenté d’un rapport de M. l’architecte du château, d’un rapport de M. l’inspecteur général de la 1ère division du ministère, devenu à ce moment ministère des Beaux-Arts et d’un plan complémentaire.
De la lecture de la terre du préfet et de l’examen de ces divers documents, il résultait que la situation était complètement changée. En effet, M. l’architecte du château et après lui M. l’inspecteur général, dont le rapport est en tout conforme à celui de M. Lafollye, concluent que le mur du fossé ne soit plus reculé sur la partie qui borne la place Thiers, que ce reculement ne soit autorisé que sur le plan coupé qui fait face à la maison Dubonnet et, tranchant la question laissée en suspens par le ministre, de savoir à qui incomberaient les frais de cette modification, même partielle. Ils sont d’avis que ces frais doivent être mis entièrement à la charge de la Ville. La circulation autour du monument élevé à M. Thiers serait assurée en supprimant une partie de l’entourage du monument.
C’est sur ces modifications apportées aux précédentes délibérations du conseil municipal, délibérations que M. le ministre des Travaux publics avait accueillis sans aucune espère d’objection, sauf ses réserves sur la dépense à faire, que M. le préfet appelle le conseil à délibérer.
Ces changements dans la manière d’envisager cette question de la part de l’autorité supérieure paraissent résulter exclusivement d’un rapport de M. l’architecte du château et subsidiairement d’un rapport de M. l’inspecteur général.
Il convient donc d’examiner tout d’abord si les raisons émises dans ces rapports sont de nature à nous faire revenir sur des résolutions prises par un grand nombre nous, puis de voir s’ils sont justes indiscutables les motifs invoqués pour faire mettre les dépenses à faire entièrement à la charge de la Ville.
Mais un rapide retour sur le passé est nécessaire pour bien préciser les faits :
L’administration municipale écrivait à la date du 17 juillet 1880 à M. le ministre des Travaux publics, en lui transmettant (à nouveau) les plans détaillés dud. monument et les modifications d’alignement demandées, une lettre qui contenait notamment ce passage :
« Dans ces conditions, je viens vous demander M. le Ministre, de vouloir bien ordonner que le reculement du mur du fossé sur une largeur de 3 mètres dans la partie qui longe la place du Théâtre, travail qui devra toujours et quand même être fait, soit exécuté immédiatement ; ce travail nécessitera la rectification du pan coupé qui donne accès à la place du Château et qui facilitera la circulation sur ce point. »
Dans sa réponse en date du 9 août 1880, M. le ministre des Travaux publics dit d’abord que, « consulté sur cette affaire, l’architecte du château a reconnu avec son collègue de la Ville que le reculement ne devait être que de 2 m. 68. Les travaux définitifs, ajoute M. le ministre, devront nécessiter un certain temps et une dépense d’environ 35000 francs. Rien de définitif ne pouvant être terminé pour l’époque de l’inauguration, il ne peut être question en ce moment, ajoute encore M. le ministre, que d‘une construction provisoire consistant en un pont en charpente qui couvrirait la partie du fossé à réunir à la voie publique. »
Cette construction provisoire devant nécessiter une dépense de 4000 francs, le ministre consent à en prendre la moitié à sa charge. C’est dans cette lettre que M. le ministre des Travaux publics fait toute réserve que la question de savoir comment seraient réglées les dépenses nécessitées par le travail définitif.
Ayant fait demander officieusement à M. le ministre si, vu la situation financière de la ville de Saint-Germain, il ne pourrait se charger de la totalité de la dépense de cette construction provisoire, M. le ministre, dans une lettre en date du 21 août confirmait sa première dépêche et il ajoutait : « si d’ailleurs la participation par moitié est acceptée par la municipalité, je désire que l’architecte se mette en mesure de commencer immédiatement les travaux dont il s’agit et je lui donnerai des instructions dans ce but aussitôt que vous m’aurez fait parvenir votre réponse ».
La question, telle qu’elle avait été posée par M. le ministre des Travaux publics, fut soumise au conseil municipal dans sa séance du 25 août suivant.
Je crois utile de rapporter ici le texte complet du procès-verbal de cette partie de la séance du conseil :
« Le maire communique au conseil une lettre de M. le ministre des Travaux publics en date du 21 août courant, faisant connaître qu’il convent à faire opérer immédiatement le reculement du fossé du château au moyen d’un pont provisoire dont le prix s’élèverait à 4000 francs mais que ce travail, qui doit surtout profiter à la Ville, doit être exécuté par elle et moitié par l’Etat. Le maire observe que le monument érigé à la mémoire de M. Thiers rendra plus difficile l’accès à la rue Thiers et qu’il est indispensable d’élargir cette rue au moyen du reculement projeté, que le travail consenti par M. le ministre permettrait de reculer le trottoir actuel de la rue, puisque le pont qui serait établi sur le fossé servirait, de passage aux piétons et qu’il rendrait possible l’achèvement complet de la place. Il ajoute : que, sans tenir compte du monument de M. Thiers, il y a un intérêt évident à ce que l’espace livré à la circulation soit agrandi sur la place et notamment entre l’angle du fossé et la maison Dubonnet, que ce reculement, qui doit avoir 2 m. 68 de largeur sur une longueur de 54 m. 00 environ serait une amélioration des plus profitables à la ville, que quant à lui il serait d’avis d’accorder la participation demandée car l’espace gagné se trouverait définitivement et immédiatement acquis à la circulation. M. Bourguignon fait observer que si la Ville s’engage à payer la moitié de ces travaux provisoires, il est à craindre que l’Etat ne demande la même participation lors des travaux définitifs. M. Choret répond que c’est justement ce qui ressort de la correspondance de M. le sous-secrétaire d’Etat, qui fait des réserves les plus formelles à ce sujet. M. le maire répond que déjà les fossés du château ont été rétrécis, soit au profit du terrain de l’Etat sur la face du château donnant sur le parterre, soit au profit de la Ville sur la place du Château, et que toujours ce travail a été effectué par l’Etat sans que la Ville ait été appelée à y participer, que du reste, pour prévenir toute interprétation à cet égard, il propose d’insister, dans la délibération qui autoriserait cette dépense sur ce point, que cette somme de deux mille francs ne serait donnée par la Ville que pour ce seul motif que l’Etat s’imposerait, en vue seulement de lui être agréable, un travail dont il ne devrait tirer aucune espèce de profit puisque ce travail provisoire devrait plus tard être détruit pour opérer une construction définitif, que ce serait là le seul motif d’une participation, étant bien entendu que le travail définitif devrait rester entièrement à la charge de l’Etat, ainsi que tous les précédents l’établissent, qu’ainsi on avait tout profit sans courir aucun risque. M. Cagnard ne comprend pas que l’Etat ne prenne pas ces travaux entièrement à sa charge en faveur de l’inauguration du monument du premier président de la République. Le maire répond que le ministre fait déjà une grande faveur à la Ville en prenant à sa charge la moitié de la dépense, attendu que ces travaux sont plutôt une gêne pour le château. M. Carle demande pourquoi l’Etat ne ferait-il pas exécuter ces travaux d’une façon définitive. M. Choret explique que si le travail se faisait immédiatement, il faudrait employer des matériaux neufs, ce qui porterait la dépense à 30000 francs environ et que si, au contraire, on se sert des matériaux provenant de la démolition du pavillon d’angle, le même travail ne coûterait que environ douze mille francs et, de plus, il ajoute que le travail définitif devant être exécuté dans dix-huit mois, il ne voit pas que cette dépense soit bien utile. M. Carle demande si M. Choret croit être bien sûr que ce travail soit exécuté dans dix-huit mois. M. Choret affirme que le travail définitif sera exécutés dans dix-huit mois et qu’en outre, avant cette époque, le pont provisoire deviendrait inutile puisque le pavillon d’angle devant être démoli, le pont devrait être ou effondré par cette démolition, ou tout au moins retranché de la circulation. Après une longue discussion à laquelle prennent part plusieurs membres, le conseil déclare par sept voix contre six qu’il n’y a pas lieu pour la Ville de contribuer à la dépense de ce travail. »
Il ressort de ce qui précède :
1° que l’élargissement de la voie publique par le fait de construction d’abris le long des murs du fossé du château sur la partie qui borne la place Thiers avait été accepté par tous les intéressés, ministre des Travaux publics et architecte du château, sans aucune espèce d’objection.
La seule modification faite à cette époque par l’architecte du château avait été de déporter de 3 mètres à 2 m. 68 le reculement du parapet du fossé.
Bien que la question de savoir à qui incomberait la dépense de cette construction ne fut pas tranchée, cette construction n’était ajournée que pour raison d’économie.
2° que si l’élargissement de la voie publique à l’aide d’une construction provisoire, élargissement autorisé par le ministre compétent sur une longueur de 54 m. et sur une profondeur de 2 m. 68 n’avait pas été réalisée, c’était sur les affirmations précitées.
Ceci bien posé, passons à l’examen du rapport de M. l’architecte du château. Il commence par expliquer les motifs qui, après lui avoir fait émettre en juillet 1880 un avis favorable à l’exécution du projet présenté par l’administration municipale, le conduisent à le repousser à la date du 30 septembre 1881. M. l’architecte s’est bien rendu compte, en juillet 1880, de toutes les défectuosités qu’il trouve dans les projets qui lui étaient soumis, il a bien constaté qu’il n’y avait plus que 6 m. 30 entre un des angles du trottoir extérieur du monument et un point du trottoir extérieur du monument et un point du trottoir du fossé du château. Mais il ajoute que le motif d’élever une statue au libérateur du territoire pouvait seul motiver un avis favorable au projet présenté. Il convient d’abord de répondre que s’il n’y a que 6 m. 30 entre un point des deux trottoirs, c’est précisément parce que le comité croyait à un élargissement d’environ 3 mètres entre ces trottoirs.
Puis, est-ce que M. Thiers n’est plus aujourd’hui le libérateur du territoire et si, à cette époque, cette condition était suffisante pour motiver un avis favorable, pourquoi ne le serait-elle plus aujourd’hui ?
Mais ajoute le rapport, ce n’est plus sur un projet, mais bien sur l’exécution que nous allons examiner ce qu’il est indispensable de faire pour assurer une libre circulation autour du monument.
Il vous paraitra, Messieurs, comme à nous assez bizarre qu’on attende qu’un monument soit exécuté pour voir ce qu’il y a à faire pour assurer autour de lui une libre circulation ; il vous semblera que ce n’est pas après, mais bien avant l’exécution que cet avis aurait dû être émis.
Ainsi, si des modifications avaient été jugées nécessaires, elles auraient pu être faites en temps convenable.
Mais la statue, continue le rapport, n’est pas orientée, elle semble avoir été placée au hazard sur la place, ce manque d’orientation fait ressortir la trop grande proximité du château.
La statue, vous le savez, est dans l’axe de la rue Thiers, l’ensemble du monument est parallèle à la route nationale qui traverse cette place et sa situation est telle que, lorsque le grand pavillon d’angle aura été démoli, la statue fera sensiblement face à la porte de sortie de la gare, d’où elle pourra être aperçue. Pouvait-on faire mieux ?
Les membres du comité et M. Antonin Mercié surtout ont assez cherché pour qu’il me soit permis d’affirmer le contraire. Que notre modeste statue soit un peu écrasée par le splendide château de Saint-Germain, cela se conçoit, mais que le château ait à souffrir de son voisinage, cela me parait difficile. Quoiqu’il en soit, en attendant qu’on puisse déplacer la statue, déplacement fort espérer par M. l’architecte, ainsi que nous le démontre son rapport, on pourrait toujours commencer par en diminuer l’entourage. Et alors, ne tenant plus compte des conditions d’ensemble dans lesquelles le monument avait été conçu, conditions acceptées par tout le monde et par M. l’architecte lui-même, au lieu d’exécuter ces conditions dont une des principales est le reculement du fossé, M. l’architecte trouve plus simple de supprimer une partie du monument, c’est la seule manière à son avis d’assurer la circulation.
Grâce à cette amputation, toute difficulté s’aplanit. M. l’architecte s’est occupé dans son rapport d’une foule de choses qui sont peut-être dans son rapport d’une foule de choses qui sont peut-être en dehors de son terrain. Il a même cru devoir dresser un plan des modifications qu’il juge bon d’apporter à un monument élevé par des souscriptions venant de tous les points de la France, monument en quelque sorte laissé à la garde de la ville de Saint-Germain.
Lors de l’inauguration de ce monument, la presse de tous les partis s’est occupée de cette œuvre. L’opportunité de cet hommage a pu être blâmée par les uns, les détails d’organisation de la fête ont pu être critiqués par les autres, que sais-je encore ? Mais il est un point sur lequel la presse de toute nuance a été unanime c’est pour constater la réussite complète de l’œuvre. Il n’y a pas eu à cet égard une note discordante.
Mais qu’importe à M. l’architecte ! Pour lui, le monument n’est pas de proportion, il est mal conçu, il est mal placé et, ne se rappelant pas que cette place même comportait l’exécution d’un travail accepté par lui plutôt que d’accomplir ce travail, il faut diminuer le monument.
Mais M. l’architecte va plus loin encore ; ici, il faut citer textuellement :
« Nous sommes certain d’être en cela d’accord avec l’opinion publique qui trouve le monument mal situé et nous avons entendu exprimer le vœu que la statue de M. Thiers soit reportée dans les jardins de la mairie le jour où ces jardins ouverts sur le parc seront livrés au public. » [dans la marge : Ce que M. l’architecte appelle les jardins de la Ville, c’est un carré de 24 mètres de côté.]
On ne peut, n’est-ce pas, Messieurs, discuter de pareilles assertions. Je me bornerai donc à dire que le maire et les adjoints de la ville de Saint-Germain, en situation de connaître un peu mieux peut-être que M. l’architecte le sentiment de la population de notre ville, n’ont jamais entend dire rien de semblable. C’est par ce rapport qu’ils ont connu cette manifestation du sentiment public. Ils n’en avaient jamais entendu parler avant ; ils n’en ont jamais entendu parler après.
Et si, depuis, j’ai cherché à connaître ce que pensaient certains personnes de ces affirmations de M. l’architecte du château, je dois dire que j’ai toujours été accueilli avec l’étonnement le plus grand et, en ce qui concerne le déplacement de la statue, avec un sentiment souvent un peu plus vif.
Or, si M. l’architecte s’est occupé ainsi de choses un peu en dehors de ses attributions, il nous semble que, par contre, il a négligé dans son rapport certains points qui, à notre avis, devaient être traités en première ligne. Toutes ces complications résultent de ce seul fait, c’est que le reculement des fossés, reconnu autrefois nécessaire à la complète restauration du château de Saint-Germain et la construction des abris qui devait en être la conséquence jugée indispensable à la bonne installation des collections du musée, ne seraient plus exécutés.
On se rappelle que c’est la connaissance de la construction prochaine de ces abris et par suite de l’agrandissement de la place qui avait déterminé la position de la statue sur un point précis de cette place et qui avait fait concevoir à M. Antonin Mercié le plan d’ensemble de son monument.
Or, aujourd’hui le reculement des fossés n’aurait plus sa raison d’être, ces abris seraient inutiles et leur exécution remise. Pourquoi ?
Voilà les questions qu’il aurait fallu traiter avec détail, démontrer l’inutilité du reculement des fossés, démontrer l’inutilité de ces abris, telle devait être la base du rapport qui devait avoir les conclusions que nous connaissons.
Or, M. l’architecte du château n’en dit pas un mot et M. l’inspecteur général après lui n’y fait aucune allusion.
Eh bien, Messieurs, le reculement des fossés et la construction de ces abris résultaient d’un plan d’ensemble arrêté par Eugène Millet, plan d’ensemble qui avait déjà reçu un commencement d’exécution et dont Eugène Millet s’était entendu avec le conservateur du musée. Ces abris étaient considérés à cette époque comme indispensables à la restauration du château d’abord et à la bonne organisation des collections. Ces collections n’ont pas diminué, je suppose. Prévoit-on, depuis quelques mois, que le musée de Saint-Germain doive avoir une moindre importance ? Nous ne le pensons pas et nous croyons au contraire avoir de très bonnes raisons pour affirmer que ces abris sont aussi indispensables aujourd’hui qu’ils l’étaient autrefois.
Mais, dit M. l’architecte du château, on rétrécirait ainsi le fossé et on nuirait au bon aspect de ce superbe monument.
Parlant dans le même sens, M. l’inspecteur général s’exprime ainsi : « Il me paraitrait déplorable que par suite du choix peu heureux fait pour placer le monument élevé à la mémoire de M. Thiers, votre administration se trouvât entraînée non seulement à des dépenses considérables, mais aussi à nuire par le rétrécissement du fossé à l’effet architectonique du château et particulièrement à celui de la magnifique chapelle qui présente de ce côté son plus grand développement, et cela pour conserver la double grille qui entoure la statue. »
Nous nous sommes déjà expliqué sur le choix de l’emplacement ; celui adopté était le seul possible et, du reste, étant donné le caractère de la statue qu’il avait à faire, M. Antonin Mercié, dont certes le mérite n’a pas besoin d’être rappelé, a affirmé de la manière la plus positive que cet emplacement était le seul qui put convenir.
Quant à ce qui a trait au rétrécissement du fossé, il semblerait résulter de ce texte que ce rétrécissement serait un fait unique et que, par suite, le fossé se trouverait moins large là qu’en tout autre point.
Eh bien, Messieurs, voici la vérité à cet égard et nous verrons tout à l’heure la cause de ces irrégularités ; la largeur du fossé sur la place du Château est de 17 mètres, elle est sur le parterre de 21 mètres puis de 16 mètres, elle est de 17 mètres le long de la cité et de la rue Thiers, sur une autre partie de la rue Thiers elle est de 21 mètres, et enfin sur la place Thiers, là où un rétrécissement de 2 m. 68 avait été accordé, elle est de 24 m. 10. C’est-à-dire qu’en ce point, même avec le rétrécissement concédé, la largeur du fossé serait encore bien plus considérable que partout ailleurs. Vous voyez donc qu’il n’y a pas à craindre que ce rétrécissement nuise à l’effet architectonique du château, pourrait-il en être ainsi de la chapelle ?
Certes, Messieurs, nous professons pour cette merveille d’architecture l’admiration la plus grande, mais nous ne pouvons admettre qu’elle puisse perdre de sa valeur lorsqu’elle sera vue à 21 m. 42 au lieu d’être admirée à 24 m. 10.
Mais il est une considération sur laquelle nous prenons la liberté d’appeler tout particulièrement l’attention de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Cette considération est celle-ci : la restauration du château de Saint-Germain a été entreprise dans le but de reconstituer ce monument dans son ensemble et dans ses détails tel qu’il existait sous François 1er.
Or des plans très précis, très complets, datant de cette époque, nous ont été conservés. De l’examen de ces plans et notamment de ceux publiés par Jacques Androuet du Cerceau dans le premier volume « des Plus Excellents Bastiments de France, édition de 1557 », il résulte que les fossés qui à cette époque entouraient le château avaient partout une largeur uniforme. Cette largeur, mesurée à l’échelle qui accompagne ces plans, est de huit toises, c’est-à-dire un peu moins de 16 mètres. Si on consulte le texte qu’Androuet du Cerceau a consacré au château de Saint-Germain, on trouve cette phrase : « le dit bastiment est accompli de ses fossez regnans autour de huit toises de large ».
Ainsi, le château de François 1er à Saint-Germain était entouré de fossés ayant une largeur uniforme de 16 mètres de large.
En 1680, Louis XIV, ne tenant nul compte de la valeur artistique du château qu’il habitait, mais uniquement pour avoir à Saint-Germain plus de logements, en résolut l’agrandissement. Ordre en fut donné à Colbert, alors ministre secrétaire d’Etat et surintendant des Bâtiments de France. Ces travaux furent exécutés assez rapidement à partir de 1682 sur les dessins et sous la direction de Mansart, premier architecte du roi. La dépense dépassa seize cent mille livres. Cet agrandissement consistait principalement dans l’édification de cinq gros pavillons qui venaient flanquer chacun des angles du château de François 1er.
Deux de ces pavillons étaient assez rapprochés, celui qui existe encore sur la place Thiers et celui qui suivait immédiatement du côté de la rue Thiers, à l’autre bout de la chapelle, qui se trouvait presque complètement englobée par ces deux pavillons.
Si l’on se rappelle que la largeur des fossés avant ces travaux n’était que de 16 mètres et si l’on tient compte de la saillie de 16 m. 40 que ces pavillons devaient faire dans les fossés, on comprendra la nécessité absolue dans laquelle se trouva Mansart d’élargir ces fossés. Cet élargissement ne fut pas partout opéré dans des conditions identiques. Là où les nouveaux pavillons étaient assez éloignés, aux deux extrémités de la ligne droite qui regarde le parterre, par exemple, l’élargissement ne porta que sur la partie du fossé qui faisait face à ces pavillons. Mais là, au contraire, où ces pavillons étaient plus rapprochés, comme ceux construits en face de ce qui est aujourd’hui la place Thiers, l’élargissement porta sur toute la longueur du fossé compris entre ces deux pavillons.
Ainsi se trouvent expliquées les irrégularités que nous constatons aujourd’hui.
Reconstituer le château de François 1er, c’est évidemment faire revire cet admirable monument tel qu’il existait avant sa mutilation. Mais alors que dans ce travail si remarquable de restauration, on s’est préoccupé des détails les plus infinis, que rien n’a été négligé pour ressusciter ce chef-d’œuvre, qu’on a tenu compte des plus petites choses, qu’on a cherché la forme des moindres ciselures, est-il permis de négliger les dimensions et l’aspect général des fossés ? Ne font-ils pas partie intégrante de l’édifice et ne doivent-ils pas concourir à lui restituer sa véritable physionomie ? Cela ne saurait pas faire doute ! C’est ce qu’avait parfaitement compris Eugène Millet lorsqu’il a conçu le projet déjà mis en partie à exécution d’une réfection générale de ces fossés.
Mais cette réfection ne pouvait s’accomplir dans des conditions ordinaires. Le château avait une destination déterminée. Il devait contenir le musée des Antiquités nationales. Or, les salles ne peuvent recevoir certains objets de dimension et de poids considérables, certains restes mégalithiques, des abris extérieurs étaient indispensables. De là l’idée d’élever non pas un mur plein à la place qu’occupait l’ancien mur de soutènement, mais d’utiliser l’espace compris entre le mur actuel et l’ancien mur en construisant des voûtes qui devaient former ces abris.
Ainsi, le château reprenait à l’extérieur son ancien aspect et dans les fossés on avait la possibilité d’organiser une exposition qui n’aurait pu trouver sa place nulle autre part.
Nous croyons donc, en ce qui a trait au principe même du rétrécissement du fossé sur la place Thiers, que l’intérêt de la complète restauration du château de Saint-Germain, celui de la nouvelle organisation des collections et l’intérêt de la viabilité de la Ville sont d’accord pour faire maintenir au conseil municipal sa délibération du 8 novembre 1879.
Nous accepterons donc avec reconnaissance le rétrécissement du pan coupé tel qu’il est proposé par M. l’architecte du château et accepté par M. l’inspecteur général, espérant qu’une étude plus complète de la question amènera M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts à donner une complète satisfaction à la ville de Saint-Germain en exécutant à bref délai des constructions si indispensables au château d’abord et qui permettront en même temps de ne pas toucher au monument de celui qui fut un grand historien, le premier président de la République et le libérateur du territoire.
Il nous faut examiner maintenant à qui doit incomber les dépenses occasionnées par ces constructions, soit qu’elles s’appliquent à une partie seulement de la demande faite par la municipalité, c’est-à-dire aux abris à construire le long du pan coupé, soit sur ce pan coupé et sur la partie du fossé qui borde la place Thiers.
Dans son rapport, M. l’inspecteur général parle de la démolition et de la reconstruction du mur du fossé, opération, dit-il, qui n’intéresse nullement l’Etat. Il semble ignorer que l’élargissement de la voie publique doive être la conséquence de la restauration complète du château et de la construction d’abris nécessaires au musée. M. l’architecte va un peu plus loin et dit que cette rectification permettrait d’avoir en cet endroit les quelques niches demandées par le conservateur du musée pour y déposer des monuments mégalithiques.
Pour nous, il nous semble que la question doit être ainsi posée :
Le projet qui consiste à construire le long des murs du fossé du château une série d’abris à l’effet de donner au château de François 1er sa véritable physionomie et de compléter en même temps l’organisation des collections du musée doit-il être continué ? En un mot, ce travail doit-il être accompli d’abord dans l’intérêt d’un établissement de l’Etat ? Si oui, il est évident que la Ville n’a pas à participer aux dépenses de construction.
Là est toute la question et, pour nous, cette question est résolue dans le sens de l’affirmative la plus absolue. Ce que pourrait faire l’Etat dans ce cas, et cela contrairement à tous les précédents, ce serait de dire à la Ville : je vous livre la jouissance d’une certaine partie d’une construction établie par moi, car il est à remarquer que l’Etat, toujours possesseur du sol, reste propriétaire des constructions qui s’élèvent sur ce sol. En échange de cette jouissance, vous allez me payez une somme à déterminer. Voilà à notre avis le maximum des prétentions que dans ce cas l’Etat peut légitimement élever.
Mais remarquons que l’Etat a déjà commencé ce travail, que des abris ont été construits sur le parterre, que sur la place du Château ces mêmes constructions ont été élevées, qu’une parcelle de terrain fort utile à la circulation a été livrée ainsi à la Ville, et qu’il n’est venu à l’esprit d’aucun administrateur de réclamer quoi que ce soit à la municipalité.
Il y a donc tout lieu d’espérer que si la question est résolue par l’affirmative, c’est-à-dire si la nécessité de continuer l’édification de ces abris est démontrée, la Ville sera appelée comme précédemment à entrer en jouissance de la partie supérieure de ces constructions, à la charge par elle d’assurer l’entretien de la voie publique qui y sera établie.
Les rapports de ces messieurs traitait aussi de la question des alignements demandés au détriment du terrain occupé par la propriété dite villa Saint-Germain devenue aujourd’hui propriété nationale. Ils concluent à ce que cet alignement soit simplement établi par une ligne qui serait le prolongement de la façade du théâtre et ils concluent en outre à ce que le prix du terrain ainsi concédé à la Ville soit établi en raison du prix de revient.
Ici, Messieurs, l’Etat n’a aucun intérêt direct à cet alignement, nul engagement n’a été pris, nul précédent n’est à invoquer et nous n’avons qu’à nous incliner devant la décision qui sera prise, à moins que le conseil ne décide qu’il y a lieu d’examiner si le prix du terrain ne devrait pas être fixé en prenant pour base non pas le prix de revient, mais bien le prix habituel du terrain lorsqu’il est livré à la voie publique par le fait d’un alignement adopté par lui.
C’est pour ces diverses considérations que nous avons l’honneur de soumettre au conseil le projet de délibération suivant :
Le conseil,
Vu les délibérations du conseil municipal en date du 26 octobre et 8 novembre 1879,
Vu les dépêches de M. le ministre en date des 9 et 21 août 1880,
Vu la délibération du conseil municipal en date du 25 août 1880,
Vu la lettre de M. le préfet de Seine-et-Oise en date du 20 janvier 1882,
Vu les rapports de M. Lafollye, architecte du château, et de M. Questel, inspecteur général de la première direction au ministère des Arts,
Considérant que, lorsque le comité chargé d’élever un monument à la mémoire de M. Thiers a eu à s’occuper de l’emplacement de ce monument, il a reconnu que la place du Théâtre était la seule qui put recevoir ce monument, décision confirmée par le conseil municipal (délibération du 26 octobre 1879),
Que cette place devait être agrandie par le fait de la démolition prochaine du grand pavillon d’angle et du reculement des fossés qui devait suivre,
Que dans ces conditions, le comité devait se préoccuper de disposer son monument non pas en vue de la configuration actuelle de la place mais en vue de ce qu’elle devait être à bref délai,
Que les plans de ce monument ainsi dressés ont été approuvés par le conseil municipal (délibération du 8 novembre 1879) et transmis par les soins de l’administration municipale à M. le ministre des Travaux publics, qu’avec ces plans ont été fournies les demandes des alignements jugés nécessaires à leur bonne et complète exécution,
Considérant que, sauf la question de savoir à qui devait incomber le paiement de la dépense à effectuer et une légère modification dans les surfaces demandées, ces demandes d’alignement en ce qui concerne les fossés du château, les seuls dont il fut possible de s’occuper, il n’a été fait par l’Etat aucune objection,
Considérant que bien au contraire ces alignements non seulement étaient acceptés en principe mais que même M. le ministre des Travaux publics en accordait la réalisation immédiate à l’aide de construction provisoire, construction évidemment sans autre utilité pour l’Etat que d’honorer la mémoire d’un grand citoyen et dont il prenait pour ce motif la moitié de la dépense à sa charge,
Considérant que si ces alignements n’ont pas été immédiatement réalisés à l’aide de ces constructions provisoires, c’est pour les raisons qui ont prévalu dans la séance du 25 août 1880, raisons visant le peu de temps qui devait s’écouler pour le rétrécissement définitif des fossés du château et l’économie qui devait en résulter pour l’Etat par l’emploi des vieux matériaux et aussi par suite de l’indécision existant encore aujourd’hui au sujet du logement de M. le conservateur du musée, du personnel, etc.,
Considérant d’autre part qu’en acceptant sans objection ces alignements on autorisait ainsi le comité, qui avait charge de le faire, à exécuter intégralement les plans arrêtés par lui dans les conditions où ils avaient été soumis à l’autorité supérieure,
Qua dans ces conditions et sans entrer dans les considérations de haute convenance qui, à notre avis, auraient dû elles seules faire écarter l’idée de la diminution d’un monument élevé par une souscription nationale et cela dix-huit mois à peine après son érection à la mémoire du premier président de la République, il ne serait pas juste, alors que le monument élevé à M. Thiers a reçu l’approbation unanime, de venir obliger la municipalité à opérer cette diminution et cela parce que les conditions sur l’exécution desquelles l’Etat n’avait fait aucune objection ne doivent plus être remplies,
Considérant du reste que les motifs invoqués dans les rapports de M. l’architecte du château et de M. l’inspecteur, résultant à leur avis de la mauvaise situation de la statue, de son défaut d’orientation, de ce que son entourage est trop grand, etc., sont loin d’être concluants, que du reste toutes ces conditions étaient bien connues à l’avance puisqu’elles avaient donné lieu à un rapport de l’architecte du château, acceptant les alignements proposés,
Considérant que ces alignements étaient la conséquence d’un travail d’ensemble qui devait avoir pour résultat de compléter la restauration du château de Saint-Germain et de doter le musée des Antiquités nationales d’abris propres à y recevoir des objets qui ne pouvaient trouver place dans les salles,
Considérant qu’il n’a nullement été établi que le reculement des fossés jugé indispensable autrefois soit inutile aujourd’hui mais que, bien au contraire, son utilité parait tout aussi évidente,
Considérant qu’en ce qui concerne la raison invoquée que le rétrécissement des fossés serait de nature à nuire à l’effet architectonique du château et de la chapelle, qu’il résulte de l’examen des lieux et des mesures prises que les fossés, qui possèdent une largeur qui varie dans tous les autres points entre 16 et 21 mètres ont une largeur de 24 m. 10 là où un rétrécissement de 2 m. 68 avait été accordé, que dans ces conditions l’inconvénient signalé n’est nullement à redouter puisqu’en ce point la largeur du fossé sera encore plus considérable que partout ailleurs,
Considérant au contraire que l’étude des documents de l’époque établit d’une manière certaine que le château de François 1er était entouré de fossés ayant une largeur uniforme de 16 mètres,
Que la restauration entreprise de ce château a pour objet de le faire revivre tel qu’il était en 1680,
Que dans ces conditions, il paraît impossible de ne pas tenir compte des dimensions et de l’aspect général qu’avaient ces fossés avant que Louis XIV n’ordonnât la construction des gros pavillons d’angle dont le résultat fut de modifier l’aspect et les dimensions de ces fossés,
Considérant enfin qu’il ne serait pas juste que le comité qui s’est consacré à l’édification du monument élevé à la mémoire de M. Thiers voie ce monument amoindri et que la Ville, qui devait compter sur l’élargissement accordé d’une partie si importante pour elle de la voie publique, voie ses espérances déçues et cela par suite de modifications et de retards apportés dans l’exécution des travaux,
Considérant en ce qui concerne le paiement des travaux à exécuter, qu’il s’agisse de donner satisfaction en totalité ou en partie à la demande de la Ville, qu’il y a lieu de tenir compte, avant tout, de savoir si le travail à exécuter ne doit pas l’être pour donner satisfaction à un besoin impérieux d’un établissement de l’Etat,
Que dans ce cas, il est de toute évidence et de toute justice que ce travail soit payé par celui au profit de qui il est exécuté, que tout au plus la Ville pourrait être appelée à verser une indemnité pour la parcelle de terrain dont la jouissance lui serait concédée,
Considérant qu’il doit être évident pour tout le monde que l’exécution de ce travail est indispensable, ne serait-ce que pour restituer au château la véritable physionomie qu’il avait sous François 1er, mais qu’en outre il parait fort utile à la bonne installation des collections du musée, que du reste, déjà commencé sur diverses faces des fossés du château et notamment sur la place du château même, ce travail, qui a eu pour résultat de livrer à la circulation une parcelle de terrain n’a donné lieu à aucune demande d’indemnité vis-à-vis de la Ville,
Considérant, en ce qui concerne l’alignement demandé au détriment du terrain occupé par la Villa Saint-Germain que, de ce côté, l’Etat n’a aucun intérêt direct à la réalisation de cet alignement, qu’il n’a été pris aucun engagement et que du reste cet alignement est moins indispensable à l’aspect d’ensemble du monument élevé à la mémoire de M. Thiers,
Par ces motifs,
Le conseil délibère :
1° En ce qui concerne l’alignement à prendre sur les fossés du château. Il n’y a pas lieu de revenir sur la délibération prise par le conseil municipal dans sa séance du 8 novembre 1879, c’est-à-dire que le conseil, tout en acceptant avec la plus vive reconnaissance l’exécution partielle de ce projet, invite l’administration municipale à insister auprès de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts pour obtenir l’exécution complète dans le plus bref délai possible de l’alignement qui avait été concédé à la Ville ainsi qu’en témoignent les dépêches ministérielles des 9 et 21 août 1880.
2° En ce qui concerne le paiement des travaux. Le conseil estime que ces travaux, comme ceux analogues exécutés précédemment, devant, avant tout, être faits pour restituer au château de Saint-Germain son véritable caractère historique en même temps que pour donner satisfaction aux besoins d’un établissement de l’Etat. La Ville, conformément aux précédents, n’a pas à intervenir dans la dépense.
3° Enfin, le conseil accepte les propositions transmises par M. le préfet en ce qui a trait aux modifications d’alignement du côté de la villa Saint-Germain, faisant toute réserve sur la base qu’il serait équitable d’adopter pour la fixation du prix du terrain à concéder à la Ville.
Après discussion, ce projet de délibération est adopté par seize voix contre trois et une abstention.
Fait en séance les jour, mois et an ci-dessus. »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les étais disposés dans le château de Saint-Germain-en-Laye dans l’attente de la reprise des travaux

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Palais-Royal, le 8 septembre 1892
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par un rapport du 19 août dernier, M. l’architecte Daumet vous demande de décider l’acquisition des étais placés en divers endroits du château de Saint-Germain.
M. Daumet expose que la location de ces madriers entraîne des frais relativement élevés et que, d’autre part, il est impossible de prévoir à quelle époque ils pourront être enlevés, les travaux de restauration entrepris au château étant interrompus, faute de ressources suffisantes.
Dans ces conditions, j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, de donner suite à la demande de M. Daumet. La dépense, évaluée à 2400 francs, serait imputée sur la réserve des fonds affectés en 1892 à l’entretien des Bâtiments civils.
A cet effet, je vous prierai de bien vouloir revêtir le présent rapport de votre approbation.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Jules Comte
Approuvé
Paris, le 8 septembre 1892
Le ministre des Travaux publics
Viette »

Ministère des Travaux publics

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1893
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Travaux très urgents

  1. Achèvement du pont en pierre qui doit faire communiquer la rue Thiers avec le musée et remplacer le pont de service en bois, qui est en si mauvais état qu’il menace de s’effondrer : 16000 f.
    [Observations de l’architecte :] Les réparations exécutées au pont de service en 1890 ont permis de constater que tous les bois qui le constituent sont dans un état de pourriture complète ; de nouvelles réparations deviennent chaque année moins possibles et ne pourront être efficaces que pendant un temps très limité. En résumé, le mauvais état de ce pont est tel que sa reconstruction est nécessaire. Dans ces conditions, il serait préférable d’achever le pont en pierre commencé par M. Millet.
    [Observations de l’inspecteur général :] J’ai en effet constaté que le pont en bois est dans un état de destruction fort inquiétant ; soit qu’on le refasse en bois, soit qu’on le remplace par un pont en pierre commencé par M. Millet, il faudra prendre un parti aussitôt que possible.
  2. Achèvement de la mise en état de la propriété domaniale dite « Villa Saint-Germain » : 18000 f.
    [Observations de l’architecte :] Achèvement d’un travail dont l’urgence a été reconnue par l’administration et pour l’exécution duquel elle a déjà alloué des crédits.
    [Observations de l’inspecteur général :] Utile.
  3. Restauration de la tourelle d’angle de la chapelle dans la cour du château, et achèvement de la chapelle à laquelle elle est adossée, travail à faire avec la participation des Monuments historiques, contribution du ministère des Travaux publics : 20000 f.
    [Observations de l’architecte :] L’état de ruine dans lequel se trouve cette tourelle rend sa restauration absolument et immédiatement indispensable.
    [Observations de l’inspecteur général :] Il ne m’appartient pas de décider, dans l’incertitude où l’on est, que cette tourelle doit être ou n’être pas conservée pour son adaptation avec la chapelle. Il est certain qu’il est regrettable de la laisser en cet état si elle doit rester.
  4. Achèvement de la flèche de la chapelle et de sa crête, avec la participation des Monuments historiques, contribution du ministère des Travaux publics : 10000 f.
    [Observations de l’architecte :] La construction de la flèche de la chapelle est entreprise depuis plus de dix années ; il convient de terminer cette partie de l’œuvre de M. Millet.
    [Observations de l’inspecteur général :] Est-il bien certain que cette flèche restera.
    C. Moyaux
    Total des travaux très urgents : 64000 f.
    Total des propositions pour 1893 : 64000 f. »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant la reconstruction du pont latéral du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
1er bureau
République française
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par un rapport du 10 octobre courant, M. l’architecte Daumet appelle votre attention sur la nécessité de procéder à l’achèvement du pont de pierre destiné à remplacer le pont de service qui met en communication le château de Saint-Germain avec la rue Thiers et qui a dû être interdit à la circulation en raison de son mauvais état.
Le travail dont il s’agit devant être entrepris d’urgence de façon à être complètement achevé avant la mauvaise saison, j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, d’autoriser la dépense de 8400 f. à laquelle il est évalué dans le devis dressé à cet effet par M. Daumet. Cette somme serait imputée sur la réserve des fonds affectés en 1893 à l’entretien des Bâtiments civils.
Si vous accueillez cette proposition, je vous prierai, Monsieur le Ministre, de vouloir bien revêtir le présent rapport de votre approbation.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Jules Comte
Approuvé
Paris, le 31 octobre 1893
Le ministre des Travaux publics
Viette »

Ministère des Travaux publics

Etat des crédits alloués et des dépenses effectuées pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Crédits alloués et dépenses effectuées simultanément par les administrations des Bâtiments civils et des Monuments historiques
1° Crédits alloués en conséquence des décisions prises par la direction des Bâtiments civils et par la commission des Monuments historiques au sujet de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain
L’administration des Monuments historiques, se reportant au devis dressé en 1862 par M. Millet, lui a ouvert en 1874 un premier crédit s’élevant à la somme de : 118274 f. 00
Puis à la suite du 2ème devis dressé en 1878, un nouveau crédit de : 131226 f. 89
Ensemble des crédits alloués par les Monuments historiques : 249500 f. 89
De son côté, l’administration des Bâtiments civils donnait l’ordre à l’architecte de prélever chaque année sur les crédits affectés à l’exécution des travaux du château des sommes indéterminées jusqu’à concurrence de 249500 f. 89 c. pour être aussi spécialement employées à la restauration de la chapelle, ce qui a constitué pour cet objet, sur les fonds des Bâtiments civils, un crédit de : 249500 f. 89
2° Dépenses effectuées
Monuments historiques
En 1874, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1875, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1876, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1877, sur le premier crédit : 25000 f. 00
En 1878, sur le premier crédit : 18274 f. 00
En 1878, sur le deuxième crédit : 4915 f. 97
En 1879, sur le deuxième crédit : 17793 f. 44
En 1880, sur le deuxième crédit : 22750 f. 22
En 1881, sur le deuxième crédit : 27288 f. 71
Cette dernière somme de 27288 f. 71, payée pour 14076 f. 28 sur les fonds de l’exercice 1881 et pour le reliquat 13212 f. 43 sur les fonds de l’exercice 1882
Total des dépenses effectuées : 191022 f. 34
Excès des crédits sur les dépenses : 58478 f. 55
Bâtiments civils
En 1873 : 10498 f. 44
En 1874 : 15955 f. 98
En 1875 : 6485 f. 77
En 1876 : 29600 f. 06
En 1877 : 60781 f. 90
En 1878 : 62908 f. 47
En 1879 : 20977 f. 74
En 1880 : 1460 f. 29
En 1881 : 371 f. 31
En 1882 : 5423 f. 57
En 1883 : 244 f. 05
En 1884 : 352 f. 46
En 1885 : 268 f. 81
En 1886 : 0
En 1887 : 570 f. 95
En 1888 : 0
En 1889 : 1280 f. 95
En 1890 : 0
Frais de direction et de surveillance des travaux calculés à 7 ½ % : 16287 f. 06
Total des dépenses effectuées : 223447 f. 81
Excès des crédits sur les dépenses : 16053 f. 08
Des comptes qui précèdent, il résulte que, pour se conformer aux conventions faites par les deux administrations au sujet de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et clore les opérations en cours qui en sont la conséquence, il y a lieu d’exécuter de nouveaux travaux sur les fonds des Bâtiments civils jusqu’à concurrence d’une somme de 16053 f. 08 c. et sur les fonds des Monuments historiques jusqu’à concurrence d’une somme de 58478 f. 55.
Un troisième devis dressé le 19 janvier 1891 pour le complet achèvement de la restauration de la chapelle de Saint-Germain s’élève à la somme de : 276172 f. 00
Pour pourvoir à cette dépense, il y aurait lieu d’employer d’abord les deux reliquats mentionnés ci-contre soit, sur les fonds des Bâtiments civils : 16053 f. 08
Et sur ceux des Monuments historiques : 58478 f. 55
Ensemble : 74531 f. 63
Reste : 201640 f. 37
Et en se conformant au parti adopté par les deux administrations au sujet de la répartition des dépenses nécessaires à la restauration en question, de partager par moitié entre chacune d’elles, le reste de la dépense 201640 f. 37, soit 100820 f. 185 pour les Bâtiments civils et autant pour les Monuments historiques. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant le financement des travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Monuments historiques
République française
Palais-Royal, le 26 novembre 1894
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez fait connaître que, d’après les renseignements qui vous ont été fournis par l’architecte du château de Saint-Germain, il serait nécessaire de pourvoir, à bref délai, à la réfection de la tour située dans la cour du château. Vous ajoutez qu’à cette opération est intimement liée celle qui a pour objet la restauration de la chapelle et vous me transmettez le nouveau projet étudiée par M. Daumet en vue de l’exécution de ces travaux, en me priant de le soumettre à l’examen de la commission des Monuments historiques.
En ce qui concerne la partie du projet relative à la restauration de la porte de la chapelle du XIIIe siècle et de l’escalier de la Renaissance contigu, M. l’architecte Daumet prévoit la reconstruction de cette porte pour être remise en usage et l’établissement d’une sorte de vestibule voûté disposé en avant dans le périmètre de la tourelle ayant pour conséquence la suppression complète de la première révolution de l’escalier. Par suite de cette modification, l’œuvre de la Renaissance disparaîtrait pour faire place à une porte moderne, et cette solution ne donnerait pas plus satisfaction aux intérêts archéologiques qu’aux besoins matériels puisque la Renaissance a créé, dans la travée voisine, une porte qui a été restaurée par Millet et qui sert d’entrée dans la chapelle.
La commission a exprimé l’avis que l’architecte devait dégager autant que possible ces restes du Moyen Âge, mais en les laissant dans l’état fruste où ils ont été trouvés et que la disposition ancienne ne devait pas être modifiée. Je vous serais obligé de l’inviter à tenir compte de cette observation.
Dans le cas, d’ailleurs, où l’on tiendrait à restituer la composition de la porte dont il s’agit, il y aurait un moyen de réaliser cette idée sans inconvénient. Il subsiste, en effet, dans la travée correspondante au sud deux assises des piédroits d’une porte semblable qu’il serait possible de compléter en reproduisant les éléments de la porte du nord et qui servirait de communication avec l’aile sud-ouest du château.
En ce qui concerne l’achèvement de la restauration de la chapelle, vous avez bien voulu me rappeler que mon administration s’est engagée à prendre à sa charge la moitié de la dépense sur le crédit des Monuments historiques et que, d’après les comptes arrêtés en 1881, une somme de 58478 f. resterait aujourd’hui à lui incomber de ce cher, le service des Bâtiments civils ayant encore de son côté à faire face à une dépense de 16053 f.
Je suis prêt à remplir les conditions de l’engagement pris par mon prédécesseur en 1874 et je réserve dès à présent cette somme qui sera payable en deux annuités, à savoir 30000 f. sur l’exercice 1895 et le reste sur l’exercice 1896.
Mais le nouveau devis présenté par M. Daumet évalue à 276172 f. cette partie de l’entreprise, c’est-à-dire que, en dehors des chiffres précités, une nouvelle de 200000 f. serait à partager par moitié ente les deux départements, ce qui porterait à 160000 f. environ la part contributive du budget des Beaux-Arts.
Sans contester la valeur des raisons qui justifient, d’après l’architecte, cette augmentation de la dépense, je ne saurais, relativement à ces propositions nouvelles, m’engager dans les mêmes conditions que mon prédécesseur l’a fait pour le passé qu’autant qu’il serait bien entendu que les travaux seront exécutés sous le contrôle direct de la commission des Monuments historiques, exercé par l’inspecteur général des Monuments historiques qui se concertera avec son collègue des Bâtiments civils, pourra visiter le chantier et, au besoin, arrêter les travaux qu’il ne jugerai pas conforme à l’esprit de la commission.
Je vous prie de bien vouloir me faire connaître si vous adoptez cette proposition.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Leygues »

Ministère des Travaux publics

Projet de rapport sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Paris, le 20 février 1895
Château de Saint-Germain
Note sur les travaux de restauration
La restauration du château de Saint-Germain a été entreprise en 1862 d’après les plans de l’architecte, feu Millet, lors de la création du musée gallo-romain. L’ensemble des divers devis se chiffrait par une somme de 3918462 f. 61.
Un différend s’étant élevé entre le successeur de M. Millet, qui proposait la démolition de la tour sud-ouest dans le but de remettre en lumière l’ancienne entrée de la chapelle, et la commission des Monuments historiques, qui en décidait le maintien, les opérations furent suspendues en 1881.
Les crédits alloués et les dépenses effectuées ont atteint les totaux suivants :
1° crédits : 3352470 f.
2° dépenses : 3004393 f. 11
Il convient d’observer que le service des Monuments historiques contribue à la restauration de la chapelle.
Les travaux restant actuellement à exécuter sont les suivants :
1° Achèvement de la restauration de la chapelle
2° Reconstruction de la tour sud-ouest. Ce travail, qui devra marcher de front avec le précédent, s’impose de toutes façons à bref délai. L’état de délabrement de la tour constitue un danger grave pour les constructions voisines.
3° Restauration du bâtiment en façade sur la place du Château.
4° Restauration du bâtiment dit Villa Saint-Germain.
5° Construction d’une habitation pour le conservateur du musée sur le terrain libre de la Villa Saint-Germain, le logement actuellement affecté à ce fonctionnaire se trouvant situé dans une partie du château appelée à disparaître.
6° Aménagement et ameublement des salles d’exposition.
Ces diverses opérations et les travaux accessoires donneront lieu, d’après les évaluations de M. Daumet, à une dépense totale de 1900000 f. [dans la marge : La restauration de la chapelle figure dans ce total pour une somme de 270000 f. en chiffres ronds.] en chiffres ronds, dont :
à la charge du service des Bâtiments civils : 1740000 f.
à la charge du service des Monuments historiques (chapelle) : 160000 f.
Total égal : 1900000 f.
L’augmentation que présente ce chiffre sur celui qui ressortirait des anciens devis provient de diverses opérations complémentaires reconnues nécessaires et de l’enrichissement subi par la main d’œuvre depuis 1862.
Les évaluations dont il s’agit résultent d’un projet dressé au cours de ces dernières années par M. l’architecte Daumet, projet qui a reçu, en 1894, l’approbation de la commission des Monuments historiques sous certaines réserves de détail auxquelles M. Daumet étudie en ce moment les moyens de donner satisfaction.
L’accord peut donc être considéré comme établi en principe entre les deux services intéressés, et l’administration des Beaux-Arts a consenti, en conséquence, à contribuer à l’achèvement de l’entreprise. Cette adhésion a été confirmée par M. l’ ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes dans les déclarations qu’il a faites le 16 février courant à la tribune de la Chambre, en réponse à la question qui lui était posée par M. Berteaux, député de Seine-et-Oise.
De son côté, le service des Bâtiments civils s’efforcera d’y consacrer cette année même une allocation aussi large que possible dès que la commission supérieure des Bâtiments civils et des Palais nationaux, saisie actuellement de la question, aura statué sur les conclusions du rapport que M. de Lasteyrie, député, est chargé de lui présenter dans une de ses plus prochaines séances. »

La première page de ce projet a été en grande partie barrée et utilisée pour le début d’une nouvelle version :
« La restauration du château de Saint-Germain a été entreprise en 1862 d’après les plans de l’architecte, Millet, lors de la création du musée gallo-romain.
M. Millet mourut en 1879. Après sa mort, les travaux ne tardèrent pas à être interrompus. Les restaurations faites jusqu’alors n’avaient pas coûté moins de 3004393 f. 11.
Comme l’a rapporté M. Berteaux dans son discours prononcé au cours de la discussion du budget des Beaux-Arts, le poste fut confié en 1890 à M. Daumet et, ainsi que l’a fort justement dit l’honorable député de Seine-et-Oise, nul plus que M. Daumet n’est en état de mener à bonne fin l’œuvre si bien commencée, il y a 33 ans, par M. Millet. Et c’était bien avec la pensée de reprendre cette œuvre que le gouvernement avait fait choix de M. Daumet, à qui un projet »
Il manque la suite de ce nouveau rapport, mais la fin correspond sans doute à des feuilles volantes jointes et écrites de la même main :
« Il s’agit là d’une opération considérable qui ne saurait être entreprise sans avoir été, au préalable, approuvée par le parlement.
Mais d’un premier examen, il a été possible de conclure que, en attendant l’achèvement de la restauration générale du château, il y avait urgence à pourvoir sans plus tarder à la consolidation de la tour sud-ouest et à l’achèvement de la restauration de la chapelle.
La commission des Monuments historiques a donc été appelée à donner son avis sur le projet présenté et, à la suite de cet avis, un accord est intervenu entre les ministres des Beaux-Arts et des Travaux publics, accord aux termes duquel le devis de cette première partie des travaux a été fixé au chiffre total de 276172 francs qui seront payés par moitié par chacun des deux services, la dépense de la restauration de la tour, évaluée à 64000, devant être à la charge exclusive des Bâtiments civils.
Tout est donc réglé, les deux ministères s’étant mis d’accord sans l’ombre d’une difficulté, et comme l’a dit à la tribune M. Poincaré, les travaux vont être mis en train dès que la raison le permettra. On n’a qu’une modification à faire aux paroles prononcées par M. le ministre des Beaux-Arts, c’est au sujet du crédit à ouvrir en exercice courant, M. Poincaré, en promettant 30000 f., n’avait en vue que la somme allouée par les Monuments historiques ; à cette somme viendra s’ajouter l’allocation à peu près égale du service des Bâtiments civils.
Mais quand on aura exécuté les restaurations de la chapelle et les consolidations de la tour sud-ouest, on n’aura pas fini : il restera à pourvoir à la restauration du château proprement dit, qui est évaluée à 1500000 f. Il s’agit là, on le voit, d’une opération importante qu’il n’est pas possible d’effectuer au moyen des crédits ordinaires des Bâtiments civils et pour laquelle des fonds spéciaux à reporter sur plusieurs exercices devront être demandés au parlement.
La commission supérieure des Bâtiments civils, saisie de la question en ce qui concerne l’achèvement de la chapelle et la réfection de la tour sud-ouest, opération au sujet desquelles M. de Lasteyrie, député, a été chargé de présenté un rapport, sera bien entendu consultée également au sujet de la restauration du château et ce n’est qu’après un avis favorable de sa part qu’une demande de crédit sera soumise aux chambres.
Mais, pour les deux autres catégories de travaux visés, c’est-à-dire ceux qui se rapportent à la chapelle et à la tour sud-ouest, leur exécution sera comme on l’a dit plus haut entreprise dès cette année, à frais communs entre le service des Beaux-Arts et des Bâtiments civils. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Paris, le 11 mai 1895
Le ministre à M. le ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Monsieur le Ministre et cher collègue,
J’ai l’honneur de vous faire connaître que je viens d’affecter sur le crédit des grosses réparations des Bâtiments civils une somme de 30000 f. en vue de la reprise des travaux relatifs à l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain.
Au moment de notifier cette allocation à l’architecte, je vous prie, Monsieur le Ministre et cher collègue, de vouloir bien me faire savoir si M. Daumet pourra également disposer cette année de la somme de 30000 f. que, par lettre du 25 novembre dernier, vous m’aviez annoncé avoir l’intention d’affecter de votre côté à la réfection de la chapelle.
Il est bien entendu, d’ailleurs, que l’architecte serait, en ce cas, invité à se conformer scrupuleusement aux observations formulées par la commission des Monuments historiques.
Dans votre dépêche précitée du 25 novembre, vous déclarez, Monsieur le Ministre et cher collègue, qu’après le prélèvement de ces 30000 f., le surplus de la somme totale de 58478 f. incombant à votre département dans cette opération aux termes de l’engagement pris en 1874 par un de vos prédécesseurs serait imputé sur les crédits de 1896. Mais vous ajoutez qu’en dehors des chiffres précités, le nouveau devis présenté par M. Daumet ayant pour conséquence de mettre en outre à la charge du budget des Beaux-Arts une somme de 100000 f., vous ne pourriez vous engager dans les mêmes conditions que votre prédécesseur l’a fait autrefois qu’autant que les travaux seraient exécutés sous le contrôle direct de la commission des Monuments historiques exercé par un inspecteur général qui se concerterait avec son collègue des Bâtiments civils, pourrait visiter le chantier et, au besoin, arrêter les travaux qu’il ne jugerait pas conformes à l’esprit de la commission.
Le service des Bâtiments civils, Monsieur et cher collègue, ne peut que souscrire à cette proposition et se réserve d’adresser à ce sujet à l’architecte les instructions les plus précises. Rien ne paraît donc plus s’opposer à la reprise des opérations et je vous serai obligé de me faire connaître votre décision aussitôt qu’il vous sera possible. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Monuments historiques
République française
Palais-Royal, le 29 mai 1895
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez fait connaître par lettre du 11 mai courant que vous veniez d’affecter sur le crédit des grosses réparations des Bâtiments civils une somme de 30000 f. en vue de la reprise des travaux relatif à l’achèvement de la restauration du château de Saint-Germain.
J’ai l’honneur de vous informer, de mon côté, que la somme de 30000 f. que j’ai réservée dès le 26 novembre dernier sur le crédit des Monuments historiques pour les mêmes travaux sera mise à la disposition de l’architecte dès que l’état d’avancement de ses travaux lui permettra d’en faire emploi.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Pour le Ministre,
Le directeur des Beaux-Arts
Roujon »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Palais-Royal, le 10 août 1895
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
En vue de la continuation des travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain, un crédit de 60000 f. a été alloué à l’architecte, dont 30000 f. imputable sur les fonds du service des Bâtiments civils aux termes de votre décision du 8 mai dernier, et 30000 f. à la charge du service des Monuments historiques.
Pour l’exécution de ces travaux, M. l’architecte Daumet a fait souscrire aux entrepreneurs ci-après désignés deux soumissions dont voici les conditions principales :
Charpente
O. Lauboeuf. Evaluation : 2000 f.
Rabais de 18 % sur les prix de la série des Bâtiments civils et des Palais nationaux (édition de 1888)
Maçonnerie
A. Morin. Evaluation : 52000 f.
Rabais de 12 %, même série.
Aux termes de l’article 18 (paragraphe 5) du décret du 18 novembre 1882, cette dernière entreprise peut faire l’objet d’un marché de gré à gré, quoique son montant dépasse 20000 f., attendu qu’elle concerne des ouvrages d’art « dont l’exécution ne peut être confiée qu’à des artistes éprouvés ».
Les dites soumissions ont été préparées par le service du contrôle, d’accord avec l’architecte. J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et, à cet effet, revêtir de votre signature le présent rapport et le projet d’arrêté ci-joint concernant spécialement les travaux confiés à M. Morin.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Jules Comte
Vu et approuvé le 19 août 1895
Le ministre des Travaux publics
L. Dupuy »

Ministère des Travaux publics

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Bureau des Bâtiments civils
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1896
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration de la chapelle, à faire avec la participation des Monuments historiques.
    Contribution des Bâtiments civils : 50000 f. 00
    [Observations de l’architecte :] Continuation d’un travail en cours d’exécution dont l’achèvement s’impose à cause de l’état de profonde détérioration des constructions.
    [Observations de l’inspecteur général :] Les travaux sont en cours d’exécution et doivent nécessairement être continués. La première annuité a été de 30000 francs. Une annuité semblable doit être accordée si l’on ne peut accorder les 50000 francs demandés.
  2. Restauration des parties du château qui avoisinent la chapelle : 50000 f.
    [Observations de l’architecte :] Il est nécessaire d’entreprendre la restauration de cette partie du château, dont les constructions sont en contiguïté et en liaison avec celles de la chapelle.
    [Observations de l’inspecteur général :] Il serait en effet à souhaiter que cette partie du château, qui paraît d’autant plus délabrée qu’elle se trouve à côté de parties restaurées, fût restaurée à son tour. L’aspect est on ne peut plus misérable.
  3. Parquetage de salles au 2ème étage du bâtiment sud : 4000 f.
    [Observations de l’architecte :] Par suite de la reprise des travaux de restauration du château, le service des Travaux ayant été obligé de demander au service du Musée de lui remettre une partie des locaux dont il disposait, il est nécessaire de lui donner en échange de nouveaux emplacements, et c’est dans ce but que l’architecte demande le parquetage des salles au 2ème étage du bâtiment sud.
    [Observations de l’inspecteur général :] Ces travaux sont d’une urgence incontestable. Il y a donc lieu de donner satisfaction à l’architecte.
    Total des travaux très urgents : 104000 f.
    Travaux nécessaires
  4. Achèvement de la mise en état de la propriété domaniale dite « Villa Saint-Germain » : 18000 f.
    [Observations de l’architecte :] Achèvement d’un travail dont l’urgence a été reconnue par l’administration et pour l’exécution duquel elle a déjà alloué des crédits.
    [Observations de l’inspecteur général :] Ces travaux sont restés en cours d’exécution. Nous devons en proposer l’achèvement.
    C. Moyaux
    Total des travaux nécessaires : 18000 f.
    Total des propositions pour 1896 : 122000 f. »

Ministère des Travaux publics

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Bureau des Palais nationaux
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1897
Monsieur Daumet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Travaux très urgents

  1. Continuation de la restauration de la chapelle, à faire avec la participation des Monuments historiques.
    Contribution des Bâtiments civils : 50000 f.
    [Observations de l’architecte :] Continuation d’un travail en cours d’exécution dont l’achèvement s’impose à cause de l’état de profonde détérioration des constructions.
    [Observations de l’inspecteur général :] Nous ne pouvons qu’appuyer l’observation de l’architecte. On a déjà trop attendu pour faire ces travaux. Il appartient à l’administration de dire le sacrifice qu’elle peut faire, de même que pour l’article suivant.
  2. Restauration des parties du château qui avoisinent la chapelle, salle de Mars, extérieur et intérieur : 50000 f.
    [Observations de l’architecte :] Il est nécessaire d’entreprendre la restauration de cette partie du château, dont les constructions sont en contiguïté et en liaison avec celles de la chapelle. L’état de la couverture et des cheminées est des plus mauvais, l’eau s’infiltre et détériore les voûtes en saturant les murs d’une humidité dont se plaint le conservateur du musée. Il serait aussi désirable que la façade de la salle de Mars côté de la cour put être continuée comme restauration.
    [Observations de l’inspecteur général :] Ce qui importe surtout, c’est de remettre les toitures en état si le budget ne permet pas de faire la dépense que nécessitent tous les travaux proposés par l’architecte pour 1897, car de mauvaises toitures amènent la ruine en peu de temps.
    Total des travaux très urgents : 100000 f.
    Travaux nécessaires
  3. Achèvement de la mise en état de la propriété domaniale dite « Villa Saint-Germain » : 18000 f.
    [Observations de l’architecte :] Par suite de la reprise des travaux de restauration du château, le service des Travaux ayant été obligé de demander au service du Musée de lui remettre une partie des locaux dont il disposait, il est nécessaire de lui donner en échange de nouveaux emplacements, et c’est dans ce but que l’architecte demande l’achèvement de la mise en état de la propriété domaniale dite « Villa Saint-Germain ».
    [Observations de l’inspecteur général :] Demandé depuis plusieurs années sans qu’il ait été possible d’accorder le crédit. Mais l’observation de l’architecte est à prendre cette fois en très sérieuse considération.
  4. Achèvement et mobilier de la salle du 1er étage du château située dans le pavillon sud-est, et de la tourelle, travail à faire par moitié avec le service du Musée.
    Contribution des Bâtiments civils : 8000 f.
    [Observations de l’architecte :] L’exécution de ce travail est instamment demandée par le conservateur du musée.
    [Observations de l’inspecteur général :] Nous n’avons rien à dire sinon d’accorder le crédit si c’est possible. Voir la lettre ci-jointe de M. Daumet.
    C. Moyaux
    Total des travaux nécessaires : 26000 f.
    Total des propositions pour 1897 : 126000 f. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la possible installation d’une ambulance militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Bâtiments civils
Paris, le 17 octobre 1871
Le ministre à monsieur le ministre de la Guerre
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Je suis informé d’une visite qui aurait été faite dans le château de Saint-Germain par M. l’intendant militaire chargé du service des troupes casernées dans cette ville pour reconnaître la possibilité d’y installer provisoirement un hôpital.
Je m’empresse de vous faire connaître que je ne pourrais autoriser une semblable installation en présence de l’affectation du château à un musée historique. Depuis plusieurs années, mon administration fait exécuter des travaux considérables pour remettre en état un des édifices les plus intéressants de France au point de vue de l’art et de l’histoire, et déjà une partie des salles ont pu recevoir les précieuses collections du musée. D’autres salles sont sur le point d’être terminées et leur livraison est attendue avec impatience.
Ce sont ces dernières que M. l’intendant aurait désiré convertir en ambulance. Mais, indépendamment du peu de ressources qu’elles pourraient procurer, je ferai observer qu’elles ne présentent aucune des dispositions et des dépendances nécessaires, c’est-à-dire cuisine, pharmacie, fourneau, latrines etc. Ce défaut d’organisation n’est pas secondaire et je n’aurais pas élevé d’objections si le château n’avait pas aujourd’hui un caractère qui doit le mettre à l’abri de toutes les installations de nature à porter atteinte à sa conservation comme au développement des collections qu’il conserve.
Mon administration est venue jusqu’à ce jour en aide autant qu’il dépendait d’elle au ministère de la Guerre en lui laissant les bâtimens et terrains dont elle pouvait disposer, mais elle ne saurait abandonner le château de Saint-Germain sans s’exposer à des critiques sévères.
En conséquence, je vous serais obligé, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien prescrire qu’il ne soit pas donné suite au projet d’ambulance.
Agréez etc. »

Ministère des Travaux publics

Cahier des charges des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 novembre 1878
Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
Cahier des charges particulières aux divers travaux
Article 1er
Tous les matériaux qui seront mis en œuvre dans les travaux du château de Saint-Germain-en-Laye seront toujours de 1er choix et de 1ère qualité, dans l’espèce qui sera prescrite par l’architecte.
Maçonnerie
Article 2
L’entrepreneur de maçonnerie sera tenu de signaler à l’avance toutes les parties de la construction qui auraient besoin d’être cintrées, étayées ou étrésillonnées, pour éviter tout accident. Faite par lui de le faire, il serait passible de tous frais et dommages qui en résulteraient.
Article 3
Les entrepreneurs devront donner des reçus de tous les dessins d’exécution qui leur seront remis par l’architecte et ils seront responsables de ces dessins.
Les dessins d’exécution seront ménagés et soignés afin d’être remis à l’architecte en bon état, au fur et à mesure de l’achèvement des travaux partiels.
Article 4
Les maçonneries en moellons seront hourdées à plein bain de mortier et ne présenteront aucuns vides. Toutes les pierres d’appareil seront posées à bain de mortier, les lits et les joints auront un centimètre d’épaisseur ou de largeur et cette pose se fera sans cales d’aucune espèce dans les joints. Pour certaines parties, l’architecte pourra toujours prescrire l’emploi de la louve. L’usage de la fiche et des coulis en mortier noyé sera formellement interdit. La pose se fera enfin sur une couche de mortier et non autrement, sous aucun prétexte.
Toutes les maçonneries en pierre, en moellons taillés et en moellons bruts seront toujours faites en bonne liaison. L’entrepreneur de maçonnerie aura à satisfaire, à tous égards, à l’architecte en ce qui concerne les proportions et les dimensions à donner à tous les matériaux. L’entrepreneur devra suivre tous les carnets d’appareils qui lui seront remis par l’architecte et il ne pourra, dans aucun cas, modifier ces appareils. Tout l’appareil sera vrai, et l’on ne pourra avoir recours, sous aucun prétexte, aux faux joints ou autres expédients mensongers. Ces obligations n’autorisent en aucune façon l’entrepreneur à réclamer une plus-value de règlement de longueur, de largeur ou de hauteur d’appareil.
Toutes les tailles de parements des moellons taillés seront faites avant la pose des moellons, et de façon à éviter toute taille sur place. Ces tailles seront layées, suivant ce qui a été fait pour les premiers travaux.
Toutes les tailles de parements droits et moulurés sur les pierres d’appareil seront faites à la bretture, dite taillant à dents. L’usage de la boucharde ou de tout autre outil analogue est formellement interdit. Toutes ces tailles seront faites à la main du tailleur de pierre, et selon le sens de la mise en chantier des morceaux de pierre. Le sens de la layure sera dont différent pour tous les morceaux de pierre. Ceci dit pour éviter la taille layée dans le sens vertical, car cette taille verticale ne sera pas admise. Toutes les tailles de parements droits et moulurés seront complètement faites sur le chantier, sur le sol, avant le montage et la pose des pierres. Toutes ces tailles seront faites avec la plus grande précision et de façon à éviter tout recoupement après coup.
Toute pierre qui ne se raccorderait pas exactement ou qui nécessiterait un recoupement de balèvres devra être descendue et retaillée sur le sol, si toutefois la pierre est suffisante, et dans le cas contraire cette pierre serait remplacée et recommencée aux frais, risques et périls de l’entrepreneur.
Le jointoyement des pierres et des moellons sera fait aussitôt la pose et de façon à éviter tout rejointoyement après coup. Le jointoyement sera fait avec le mortier ayant servi au hourdis.
En résumé, et pour tous les ouvrages, l’on aura à suivre tous les principes de construction qui ont été suivis pour l’exécution de la première partie des travaux. L’on aura à cet égard d’ailleurs à observer toutes les indications de l’architecte.
Article 5
Les briques qui seront fournies seront bien moulées, bien cuites, à arêtes vives, sans glaçures ni bavures. Elles seront sonores et non gélives.
Les briques moulurées des divers modèles qui seront donnés seront également moulées, même dans le cas où il n’y aurait que des petites quantités de même nature, et elles ne pourront jamais être taillées, sous aucun prétexte, afin qu’elles aient toujours leur surface inattaquable par les agents atmosphériques.
Les briques seront trempées dans l’eau, au fur et à mesure de leur emploi, et elles seront posées à bain de mortier. Ces briques seront toujours agencées selon l’appareil qui sera prescrit. Le jointoyement de ces briques sera fait suivant les ordres de l’architecte, et de façon à raccorder les vieilles et anciennes maçonneries de cette nature.
Article 6
Les enduits seront toujours bien dressés et seront effectués à la demande.
Charpente
Article 7
Les bois de charpente mis en œuvre auront toujours au moins deux ans de coupe. Ils seront flottés sans aubier, nœuds vicieux, roulures ou autres défauts. Ces bois seront toujours assemblés suivant ce qui sera réclamé par l’architecte et suivant toutes les règles de l’art de la charpenterie.
Les planchers se composeront de poutres et de solives apparentes. Les poutres seront en deux morceaux de moyen équarissage pour ne pas employer des bois hors d’âge. Les solives seront exécutées en bois de choix, qui sera rabotté. Les entrevoux seront bien parallèles.
L’entrepreneur ne devra commencer aucune partie des travaux sans un ordre ou un dessin signé de l’architecte, qui indiquera l’espèce et la dimension des bois à fournir, les détails d’exécution, le système d’assemblage, les profils des moulures et les autres indications auxquelles ces travaux pourront donner lieu. Les ouvrages exécutés sans ordres seront déposés et enlevés si l’architecte le juge convenable, et l’entrepreneur sera passible de tous les frais et dommages qui en résulteront.
Couverture
Article 8
Tous les métaux employés, pour les ouvrages de couverture, seront toujours pesés avant l’emploi. Les quantités seront constatées par l’inspecteur des travaux sur les carnets d’attachements. Il sera fait toutefois une exception pour les motifs devant décorer certaines parties de la flèche de la chapelle, qui seront comptés à la pièce, ces travaux devant présenter un caractère artistique et décoratif.
Le plomb, le zinc, le cuivre et la fonte seront d’une épaisseur régulière, sans soufflures, feuilletages ni fissures.
Les voliges seront posées jointives, dressées sur les rives, et espacées suivant les indications de l’architecte. Elles seront posées en bonne liaison et fixées solidement sur les chevrons. Les extrémités devront toujours porter sur un chevron et enfin tous les travaux de couverture seront exécutés avec la dernière perfection.
Menuiserie
Article 9
Les menuiseries seront en bois sec et sans défaut. Celles extérieures seront apportées au chantier avant d’être peintes.
L’entrepreneur sera tenu de changer toutes les parties de menuiserie qui seraient devenues gauches par suite de mauvais assemblages ou d’une fausse position avant d’être en place.
Toutes les menuiseries en bois apparent, aussi bien que le gros mobilier fixe au musée, seront faits en chêne provenant généralement des vieux bois de démolition du château. Ils seront exécutés avec une grande perfection sur les modèles spéciaux qui seront fournis par l’architecte.
Serrurerie
Article 10
Tous les fers employés seront doux et bien forgés ; ceux aigres et cassants seront refusés.
Les fers ronds ou carrés seront parfaitement dressés, bien calibrés et d’égale épaisseur. Les fers à I seront exactement des échantillons demandés, bien dressés et d’un calibre uniforme.
Tous les ferrements décoratifs, tels que : boutons de portes, entrées de serrures, anneaux de tirage, verroux, etc. etc. ainsi que les vitrines en fer seront exécutés suivant toutes les règles de l’art, conformément à ce qui a été fait pour les travaux déjà exécutés et sur modèles spéciaux faits sur les dessins qui seront remis, en cours d’exécution, à l’entrepreneur.
Les ouvrages de quincaillerie proviendront toujours des fabriques indiquées par l’architecte. Les entailles dans les bois, pour la pose de ces objets, seront faites avec la plus grande précision.
Peinture
Article 11
Les ouvrages préparatoires à faire pour l’application des peintures, soit à l’huile, soit à la colle, seront indiqués par l’architecte, et l’on admettra dans le compte des travaux que les seuls ouvrages préparatoires dont l’exécution aura été constatée sur les attachements. Les impressions devront généralement couvrir toutes les surfaces apparentes ou cachées, et celles d’épaisseur, et dès lors être appliquées avant que les objets soient en surface.
Les peintures en détrempe seront suffisamment encollées. Par conséquent, celles qui ne résisteraient pas au frottement par défaut de colle ou celles qui s’écailleraient par surabondance ne seront pas reçues.
L’appareil figuré par des filets ou par des bandes sera toujours tracé suivant les principes de construction du 16e siècle et il ne sera d’ailleurs exécuté qu’après que l’architecte l’aura revu dans toutes ses parties et l’aura définitivement accepté.
Article 12
Toutes les clauses et conditions insérées au présent cahier des charges sont de rigueur, aucune d’elles ne pourra être réputée comminatoire.
Dressé par l’architecte soussigné
Eugène Millet
Paris, le 30 novembre 1878 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la possible installation d’une ambulance militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye
Ce 7 octobre 1871, samedi
Cher Maître,
Encore des militaires, et pour le château cette fois. En arrivant à Saint-Germain, j’ai trouvé l’intendant général et le sous-intendant de la place venant pour étudier l’installation d’une ambulance dans les salles à peu près achevées. Il y a un mois, lorsqu’il s’agissait de la vénerie, on m’avait dit que c n’était pas pour un temps passager mais pour longtemps. Aujourd’hui, on dit qu’il s’agit d’une installation tout à fait provisoire. Il n’y a pas de fosses d’aisances. On mettra des baquets dans les salles. Il faut un promenoir mais, dit-on, les malades et les convalescents se promèneront dans les fossés et parmi les ouvriers. Sur mon observation que mes entrepreneurs se plaindraient du temps perdu par leurs ouvriers par suite des conversations, on affirme que tour cela peut s’arranger.
J’ai tout montré sans exception. J’ai aidé à compter le nombre de lits qu’on peut placer dans ces salles à l’angle nord-est. On espérait pouvoir placer 300 lits et on trouve qu’on en mettra à peine 120.
Tout cela provient de ce que l’asile du Vésinet voudrait reprendre ses locaux et se débarrasser des militaires à notre profit. Le Vésinet est un établissement de 500 à 600 lits dit-on. Il est tout organisé pour le service d’ambulance. Il serait triste, triste, de voir abimer toutes nos salles. Le mélange forcé des ouvriers et des malades me semble tout à fait impossible et lundi matin, cher Maître, je chercherai à vous voir à cet égard.
Je suis votre tout dévoué architecte et serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la possible installation d’une ambulance militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Cultes
Château de Saint-Germain
Musée des Antiquités nationales
Château de Saint-Germain, le 11 octobre 1871
Monsieur le Directeur,
Le musée de Saint-Germain est, de nouveau, menacé d’un envahissement partiel par l’administration de la Guerre, qui demande à installer une ambulance dans les salles que l’architecte doit nous livrer l’année prochaine. J’ai fait part de ce danger à M. Villot, qui m’a chargé de vous en donner avis immédiatement. Il se peut, en effet, qu’il y ait urgence. Repoussée du Vésinet après s’être vu refuser la Vénerie par le ministère des Travaux publics, qui a défendu cet établissement avec succès, l’Intendance se rejette sur le château, sous prétexte que le ministère de la Guerre en a déjà eu la jouissance, autrefois, et a pu y établir successivement sous le Premier Empire et sous le gouvernement de Juillet une école militaire et un pénitencier. L’administration de la Guerre semble ignorer que la restauration actuelle du château, à tire de monument historique, en a complètement modifié le caractère et que non seulement il serait tout à fait impropre aujourd’hui à servir de caserne ou d’hôpital, mais qu’il a reçu depuis bientôt dix ans une destination définitive et que le musée national qui y est installé et qui compte déjà quatorze salles ouvertes au public doit, un jour, sans être trop au large, en occuper la totalité. J’ajouterai que les deux salles particulièrement menacées nous sont, dès maintenant, indispensables : un grand nombre d’objets, et des plus curieux, sont encore dans nos tiroirs et attendent cet agrandissement pour que nous puissions les exposer aux regards du public. Il est d’ailleurs d’autres considérations tout à fait spéciales que l’architecte du château doit faire valoir auprès de vous, comme il les a fait valoir auprès du ministre des Travaux publics. La ville de Saint-Germain elle-même est très émue du projet de l’Intendance, et le maire doit faire, de son côté, une démarche auprès du ministre de l’Intérieur pour le prier de ne pas laisser installer, en pleine paix, un hôpital même provisoire à l’entrée de la ville et donnant directement sur les parterres du château, principale et unique promenade des habitants et des étrangers. Enfin, Monsieur le Directeur, ne serait-il pas surprenant que l’administration française n’hésitât pas à prendre une mesure devant laquelle les Prussiens eux-mêmes ont reculé puisque, malgré l’urgence de leurs besoins et le nombre de leurs malades, ils ont toujours scrupuleusement respecté tout ce qui, dans le château, était affecté au service du musée, dont tous leurs officiers ont reconnu l’importance comme établissement scientifique. M. Millet, architecte du château, a déjà l’assurance que le ministre des Travaux publics a pris l’affaire en main. Il serait désirable que le ministre de l’Instruction publique, dont le château relève comme musée, se joigne à son collègue pour couper court à ces tentatives qui se renouvellent, aujourd’hui, pour la troisième fois.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.
Le conservateur du musée de Saint-Germain
Alexandre Bertrand »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez accordé, par décision du 15 octobre dernier, un crédit de 100000 francs pour continuer en 1871 les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Cette somme doit être spécialement affectée à l’appropriation au service du musée de plusieurs salles à droite du grand escalier d’honneur et à la restauration de la façade nord-est du château.
M. Millet, architecte du château, a prescrit les mesures nécessaires pour l’exécution de ces travaux et fait souscrire aux entrepreneurs les soumissions ci-jointes, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation,
Savoir :
Terrasse et pavage : M. Béché s’engage à exécuter ces travaux moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1870, avec rabais de 5 p. %.
Maçonnerie : M. Morin-Bigle, même série, rabais 4 p. %
Charpente : M. Tellier, même série, avec rabais de 5 p. %.
Couvreur et plomberie : MM. Monduit et Bechet, même série, rabais 3 p. %.
Menuiserie : M. Berthier, mêmes série, rabais 5 p. %.
Serrurerie : M. Moutier, même série, rabais 5 p. %.
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible, même série, rabais 6 p. %.
Sculpture : MM. Libersac et Corbel prix approuvés dans la soumission de 1870.
Ces soumissions, régulièrement rédigées, comprennent des travaux qui, à raison de leur nature spéciale, peuvent faire l’objet d’un marché de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et signer le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 24 novembre 1871, le ministre des Travaux publics, R. de Larcy »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 6 janvier 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser les renseignements que vous avez bien voulu me demander sur la situation des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye au 31 décembre 1871.
Nous avons poursuivi la construction de l’escalier du bâtiment méridional près l’angle sud-est. Cet escalier est achevé dans deux de ses étages, la 3e et dernière révolution est taillée et bientôt cet escalier sera achevé. Dans la cour, nous avons repris les parties basses de 2 contreforts et construit la porte d’entrée de l’escalier. Au devant, j’en ai fait toutes les maçonneries d’accotement et les fondations d’une partie du trottoir.
Dans le bâtiment est, nous avons continué la démolition du gros mur joignant le pavillon sud-est et l’on s’occupe de la construction de la grande cheminée du 1er étage du pavillon lui-même.
A l’intérieur, au milieu du corps de logis sur la rue du Château-Neuf, nous avons érigé le mur devant séparer la bibliothèque du couloir de service et posé le plancher haut de cette bibliothèque.
Nous avons fait quelques voûtes en briques du chemin de ronde des côtés sud et est. Nous avons poursuivi la construction des éperons des façades extérieures.
L’entrepreneur de menuiserie a posé toutes les lambourdes des 2 étages dans toute la partie nord-est, dans les salles sur le parterre. Les parquets sont tout préparés mais nous attendons la dessication des scellements pour procéder à la pose des parquets.
Je presse l’établissement des comptes et, il y a peu de jours, j’ai eu l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous adresser déjà des mémoires de l’entreprise.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 18 avril 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre que vous avez bien voulu m’adresser m’informant que vous aviez affecté, sur l’exercice 1872, une somme de 100000 francs pour la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
J’ai, en 1871, à peu près achevé la consolidation des parties des bâtiments touchant le pavillon sud-est et j’ai à peu près achevé aussi la reconstruction de l’escalier principal du bâtiment sud. J’ai fait carreler et parqueter les salles sises à l’est du bâtiment nord, en y comprenant le pavillon d’angle. Les ressources mises à ma disposition en 1871 étaient trop faibles pour satisfaire les conservateurs du musée des Antiquités nationales et il m’a été impossible de faire construire tout le mobilier utile au classement des collections.
La situation des maçonneries du château réclament impérieusement des ouvrages importants de consolidation si on ne veut voir les désordres déjà si graves s’aggraver encore. Le crédit 1872 ne permettra pas, ce me semble, de peindre et de meubler toutes les salles de tous les étages de la partie du bâtiment sis à droite de l’escalier d’honneur. Il serait assurément utile de satisfaire aux besoins du musée, mais dans l’intérêt de la conservation de l’important château de François 1er à Saint-Germain-en-Laye, vu l’exiguïté des ressources, tous les efforts doivent se porter sur les ouvrages de restauration et de consolidation. De difficiles et dangereuses reprises en sous-œuvre doivent être sans cesse effectuées et le crédit alloué fera difficilement face aux opérations.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer pour 1872 la démolition de l’énorme muraille construire à la fin du 17e siècle et de poursuivre la restitution du pavillon sud-est sis, vous le savez, à l’angle de la rue du Château-Neuf et du terrain bordant la cité Médicis.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Le château de Saint-Germain n’a pas de réservoir particulier pour la consommation d’eau nécessaire au personnel logé dans ses bâtiments. L’eau dont on use actuellement est prise sur la conduite même de la ville, et comme elle n’a subi aucun filtrage, elle est souvent sale et vaseuse.
Plusieurs fois, l’administration du musée a demandé l’établissement d’un filtre sur le tuyau qui amène l’eau dans le château et il faut reconnaître qu’au point de vue de la salubrité, ce serait une amélioration des plus désirables.
M. Millet, architecte du château, propose d’exécuter ce travail, dont la dépense s’éleverait à 1100 francs environ, savoir :
Façon d’un réduit en maçonnerie pour recevoir le filtre : 120 f.
Fourniture d’un filtre Bourgoise : 480 f.
Modifications dans les conduites en plomb : 500 f.
Total : 1100 f.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser l’exécution de ce travail dont la dépense sera imputée sur le crédit affecté à l’entretien des bâtiments civils, exercice 1872.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 3 juin 1872, le ministre des Travaux publics, R. de Larcy »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 2 novembre 1872
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
En réponse à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 28 octobre dernier, je m’empresse de vous fournir quelques renseignements sur les ouvrages de restauration de l’exercice 1872 du château de Saint-Germain-en-Laye.
Grosses réparations
Pour les ouvrages qui s’exécutent par les vieux procédés, il est intéressant de conserver et d’entretenir le chantier d’ouvriers habités à leur exécution, et je devais arranger les ressources mises à ma disposition pour faire travailler, sans interruption, toute l’année. Le crédit ayant été réduit, j’ai demandé à mes entrepreneurs de restreindre le personnel, de marcher avec lenteur, et de façon toutefois à arriver dans les délais prescrits par votre administration.
Nous avons en 1872 achevé l’escalier du bâtiment méridional, des éperons ont été construits sur la façade de la rue du Château-Neuf, et nous poursuivons la restitution du gros pavillon sud-est, arrivé aujourd’hui à trois assises au-dessus des appuis des croisées du premier étage, c’est-à-dire environ à 16 ou 17 mètres au-dessus du sol des fossés.
J’ai eu l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous transmettre deux mémoires de ces travaux. D’autres décomptes vous seront bientôt transmis. Les travaux seront achevés avec l’exercice. Les dépenses rentreront exactement dans le chiffre du crédit alloué et les derniers mémoires vous seront adressés, je le pense bien, vers la fin du mois de mars 1873.
Travaux d’entretien
Les ouvrages d’entretien sont à peu près achevés et les derniers travaux, qui sont ceux de fumisterie, vont se terminer. Je poursuis la rentrée des mémoires qui vous seront bientôt transmis. Pour ces travaux, comme pour ceux de restauration, je pense bien rester dans les limites des crédits par vous assignés.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 10 février 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre en date de ce jour que vous avez bien voulu m’adresser pour m’informer que vous avez réservé un crédit de 100 mille francs, sur le chapitre 22 du budget des Travaux publics, pour les ouvrages de 1873 du château de Saint-Germain-en-Laye. Dans cette lettre, vous me faites l’honneur de m’ordonner de vous faire connaître à quelle partie de l’entreprise l’on doit affecter le crédit alloué, et je m’empresse de vous satisfaire.
Depuis plus de 2 ans, je poursuis la restauration du bâtiment est, la restitution du pavillon de l’angle sud-est, et j’ai été contraint d’entamer la restauration du bâtiment méridional, donnant sur la rue du Château-Neuf. Depuis plus de deux ans, la pluie et la neige pénètrent dans toutes les constructions et causent des désordres et des ennuis de toutes sortes. Je constate des déchirements dans les maçonneries des parties de l’édifice que je n’ai encore pu attaquer, qui indiquent qu’il serait urgent de poursuivre l’œuvre de consolidation.
Mais le crédit alloué ne permettant pas, en même temps, de poursuivre et d’achever les ouvrages en cours d’exécution, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer pour l’année 1873
1° l’achèvement de la restauration des parties hautes du bâtiment est et du pavillon de l’angle sud-est,
2° l’établissement des toitures définitives de ces deux portions de l’édifice, tout en ajournant la façon des planchers et de tout le petit œuvre.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez décidé, le 10 du mois dernier, que le crédit de 100000 f. affecté à la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain serait employé
1° à l’achèvement de la restauration des parties hautes du bâtiment est et du pavillon de l’angle sud-est.
2° à l’établissement des toitures définitives sur ces deux parties de l’édifice en ajournant, toutefois, la façon des planchers et tout le petit œuvre.
M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, a prescrit les mesures nécessaires pour l’exécution de ces travaux et fait souscrire aux entrepreneurs ordinaires les soumissions ci-jointes, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation, savoir :
Maçonnerie : M. Morin Bigle s’engage à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1870, avec rabais sur ces prix de 4 p. %.
Charpente : M. Tellier, même rabais de 5 p. % sur les prix de la même série.
Couverture et plomberie : M. Monduit et Béchet, même série, même rabais de 5 p. %.
Menuiserie : M. Berthier, même série, même rabais.
Serrurerie : M. Moutier, série de 1870 pour les travaux de peinture et série spéciale pour la vitrerie, rabais uniforme de 6 p. % sur les prix des deux séries.
Terrasse, pavage et bitume : M. Boché, même série, rabais de 5 p. %.
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible, série de 1870 pour les travaux de peinture et série spéciale pour la vitrerie, rabais uniforme sur les prix des deux séries, 6 p. %.
Sculpture d’ornement : M. Corbel, prix établis dans les précédentes soumissions pour travaux exécutés pendant les derniers exercices.
Sculpture d’ornement : M. Libersac, prix établis dans les précédentes soumissions.
Ces soumissions, régulièrement rédigées, comprennent des travaux qui, à raison de leur nature spéciale, peuvent faire l’objet de marchés de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 19 avril 1873, le ministre des Travaux publics, de Fourtou »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’état des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 7 août 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de satisfaire à votre demande de renseignements sur la situation des ouvrages ordonnés dans le château de Saint-Germain-en-Laye.
Dans les propositions de l’exercice 1873, je vous informais, Monsieur le Ministre, que tout l’angle sud-est du monument était découvert depuis 5 années et qu’il me semblait indispensable de poursuivre l’œuvre de façon à achever le pavillon et à couvrir et ce pavillon et les parties adjacentes des bâtiments est et sud.
Laisser encore les bâtisses passer l’hiver exposées à la pluie et à la neige serait les exposer à des détériorations graves et profondes. Malgré l’exiguïté du crédit alloué, il est de mon devoir, ce me semble, de hâter la couverture de toute cette importante partie de l’édifice, qui présente en plan une surface de plus de 600 mètres.
Pour le règlement, j’aurai le soin de me maintenir dans les limites du crédit que vous avez bien voulu allouer le 22 janvier dernier.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la destruction d’un pavillon du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 8 octobre 1873
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Nous achevons le gros-œuvre de l’encoignure sud-est du château de Saint-Germain et sous peu de jours nous allons appeler les couvreurs pour abriter définitivement le bâtiment vers la cité Médicis, le pavillon d’angle et les 4 travées du corps de logis méridional. Pour achever le gros-œuvre, nous manquons de vieux moellons. Nous avons dû déjà en emprunter au pavillon sud et j’ai l’honneur de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, la démolition de ce pavillon sud, le quatrième dans l’ordre des travaux et celui qui emprisonne l’abside de la chapelle.
Pour ne compromettre en rien les vieilles et respectables constructions de François Ier, la démolition devra se faire par parties, au fur et à mesure des exigences de la restauration, et suivant d’ailleurs ce qui a été fait pour les autres pavillons.
Dans un rapport que j’avais l’honneur de vous adresser le 30 décembre 1868, je vous faisais connaître que les remblais à effectuer dans les fossés étaient achevés et que, pour les nouvelles démolitions, l’on aurait à enlever les gravois aux décharges publiques. Pour le pavillon sud de la chapelle, l’on aura, bien entendu, à procéder à de pareils enlèvements.
Le 22 février 1862, je produisais un devis général des démolitions, et dans cette estimation les travaux étaient évalués de la façon suivante :
Démolition du pavillon de la chapelle : 12053 f. 44 c.
Démolition de la surélévation de la chapelle : 1871 f. 00 c.
Total : 13924 f. 44 c.
J’ai dû revoir le devis dont il s’agit, qui a aujourd’hui plus de dix ans de date, et faire une nouvelle estimation qui porte les travaux au chiffre de 14361 f. 25 c. Dans ce nouveau devis, j’ai dû faire entrer en ligne de compte l’enlèvement des gravois et la façon d’un petit pont de service qui est la conséquence du travail, et le devis nouveau présente alors un chiffre total de 22882 f. 91 c.
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli une soumission souscrite par monsieur Morin-Bigle pour la démolition, tout en sollicitant auprès de vous, Monsieur le Ministre, et l’approbation de la soumission et l’autorisation d’effectuer la démolition du pavillon et de la surélévation de la chapelle.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant la destruction d’un pavillon du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Sur les quatre pavillons construits sous Louis XIV aux angles du château de Saint-Germain-en-Laye, trois ont déjà été démolis conformément aux plans approuvés pour la restauration de cet édifice et les angles qu’ils occupaient sont, aujourd’hui, complètement restaurés.
M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, propose de démolir cette année le pavillon sud, le dernier dans l’ordre des travaux, et il a fait souscrire à cet effet la soumission ci-jointe à M. Morin-Bigle, entrepreneur de maçonnerie, qui s’engage à effectuer cette démolition moyennant le prix à forfait de quatorze mille trois cent soixante et un francs 25 centimes (14361 f. 25).
Le prix comprend le triage et le rangement des matériaux, leur emmétrage et leur lotissement. L’enlèvement et le transport aux décharges publiques de tous les gravois est en dehors du prix ci-dessus indiqué, et sera payé à raison de 3 f. 35 c. par mètre cube.
Cette soumission, régulièrement rédigée, comprend des travaux qui, à raison de leur nature, peuvent faire l’objet d’un marché de gré à gré conformément aux dispositions du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette soumission ainsi que le devis qui l’accompagne et de signer le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
E. de Cardaillac »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 23 février 1874
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre dépêche dans laquelle vous voulez bien m’annoncer l’ouverture, sur 1874, d’un crédit de 100000 francs pour continuer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, tout en m’ordonnant de vous faire connaître les ouvrages qui pourraient, cette année, être exécutés.
J’ai pu, avec les crédits 1873, arriver à couvrir le pavillon de l’angle sud-est, la partie restante du bâtiment est, et aussi une partie du bâtiment sud, bordant la rue du Château-Neuf. Pour achever les extérieurs de toute cette importante partie du château, il reste à poser le garde-corps des galeries du 1er étage et aussi des balustrades avec vases, couronnes, salamandres et chiffres bordant les combles, aussi bien sur la cour que sur les façades du dehors.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer, sur 1874, l’exécution des travaux dont le détail suit :
1° la façon de toutes les balustrades dont il vient d’être question,
2° de poursuivre la démolition du pavillon sud, de la fin du 17e siècle, emprisonnant toute l’abside de la chapelle de saint Louis,
3° de commencer la restauration du pavillon sud de François 1er et la partie ouest attenante du corps de logis sur la rue du Château-Neuf,
4° enfin de commencer la restauration de la curieuse chapelle du XIIIe siècle dans les parties touchant les constructions de François 1er.
J’ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien admettre ces propositions, qui s’appliquent à des portions de l’édifice dans lesquelles on constate des déchirements inquiétants, et qu’il y a intérêt, ce me semble, à consolider le plus tôt possible.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 23 février 1874 »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 16 mars 1874
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Il y a peu de temps, dans la nuit, l’on a escaladé le mur de clôture, forcé la porte du dépôt des métaux et enlevé du plomb. Notre gardien n’a constaté les faits que le lendemain, dans l’après-midi, et aussitôt déclaration était faite au commissaire de police. Aussitôt aussi, M. Chorot voyait ce magistrat pour l’aider dans ses recherches.
Il y a 4 ou 5 jours, M. Morin-Bigle, entrepreneur, constatait qu’un siège d’aisances en plomb, compris dans les maçonneries en démolition, venait de disparaitre. Les ouvriers occupés sur ce point étaient livrés à M. le commissaire de police, qui, après les avoir fait enfermer quelques heures, n’a pu obtenir de révélations. Les recherches se poursuivent.
Malgré nos recommandations et notre surveillance, nous ne pouvons arriver aussi à empêcher des vols de vieux bois, de peu d’importance toutefois.
Voici le 4e pavillon que nous démolissons et jamais nous n’avons eu à déplorer de semblables désordres. Il est vrai qu’alors nous avions un surveillant de chantier, le sieur Chevallier, qui remplissait ses fonctions avec activité, soin et zèle.
Notre surveillant actuel, qui a fait ses preuves dans le service de l’ancienne Liste civile, est assurément fort honorable, mais il n’a pas l’aptitude voulue pour ces fonctions très différentes, sans doute, de ses anciennes attributions.
Il nous semblerait utile de faire passer le sieur Foirier à l’entrée du musée et de rendre la surveillance du chantier à M. Chevallier. Ce dernier rendait de véritables services. Il aidait très utilement pour les pesées des métaux. Il surveillait fort bien l’enlèvement des gravois et il faisait des rondes continuelles qui avaient pour effet d’empêcher bien des désordres.
Il faut dire que le sieur Chevallier avait gagné au changement un logement des plus convenables, hors de la poussière d’un chantier, et qu’il était habillé par l’administration des Musées. Dans le cas où vous approuveriez, Monsieur le Ministre, notre proposition, nous aurions l’honneur de solliciter un traitement de 1200 francs par an au profit de cet agent.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision ministérielle du 15 février dernier, un crédit de 100000 f., imputable sur le crédit inscrit au chapitre 22 du budget du ministère des Travaux publics, pour continuer, en 1874, les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
M. Millet, architecte, a prescrit les mesures nécessaires pour l’exécution de ces travaux et fait souscrire les soumissions ci-jointes, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
Maçonnerie : M. Morin-Bigle s’engage à exécuter les travaux de maçonnerie, évalués à 75000 f., moyennant les prix de la série spéciale des Bâtiments civils, année 1874, avec rabais sur ces prix de 4 p. %.
Charpente : MM. Boucheron et Touvenelle s’engagent à exécuter les travaux de charpente, évalués à 5000 f., moyennant les prix de la dite série, avec un rabais sur ces prix de 5 p. %.
Serrurerie : M. Moustier s’engage à exécuter les travaux de serrurerie, évalués à 3000 f., moyennant les prix de la dite série, avec rabais sur ces prix de 5 p. %.
Sculpture : M. Libersac s’engage à exécuter les travaux de sculpture, évalués à 3000 f., moyennant les prix établis dans les précédentes soumissions.
Ces soumissions, régulièrement rédigées, comprennent des travaux qui, en raison de leur nature spéciale, peuvent faire l’objet de marchés de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
En conséquence, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver ces soumissions et de signer à cet effet le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Versailles, le 27 avril 1874, le ministre des Travaux publics, Ch. de Larcy »

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