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Acte de mariage de Guillaume Chauvois, officier de la garde-robe du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy dix neuvieme novembre mil six cent quattre vingt treize, a esté fait et solemnisé en face de nostre mere la sainte Eglise par moi prestre vicaire soussigné le mariage d’entre Guillaume Chauvois, sieur des Jardins, officier de la garde robe du roy d’Angleterre, fils de Jean Chauvois et de Jacques Lhonneur, ses pere et mere, françois de nation, de cette parroisse, d’une part, et damoiselle Magdelene de Saint Paul, fille de Nicolas Saint Paul et de Magdelene Equinard, ses pere et mere, angloise de nation, aussi de cette parroisse, les fiancailles faittes en meme jour, apres avoir publié un ban au prosne de la messe paroissialle le quinze de ce mois, et veu la dispense qu’ils ont obtenu des deux autres de monseigneur l’archevesque qui porte permission de les fiancer et marier en meme jour en datte du seize du present mois, le tout sans opposition, en presence du sieur Jacques Rodez, premier valet de garde robbe du roy d’Angleterre, ami de l’espoux, et de messire Pierre Lefrançois, prestre, de cette parroisse, aussi ami de l’espoux, et du sieur Jacques de Labadie, premier valet de chambre du roy d’Angleterre, oncle de l’espouze, et de madame Marie Anne Squinard, espouze dudit sieur Labadie et tante de l’espouze, et de damoiselle Marie Anne Fueillard, espouze du sieur Gaultier, amie de l’espouze, et du sieur Thomas Saint Paul, frere de laditte espouze, lesquels ont signez avec l’espoux et l’espouze.
J. Chauvois, Mary Magdalen Saint Paull
Jaques Rodez, De Labadie
P. François, Mary Skinner
Francis Miner, Marie Anne Folliot
Mari Delaurie, Thomas Saint Paulle
Michel »

Acte de baptême de John Hamilton, fils d’un valet de pied de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy treizieme mars mil six cent quatre vingt quatorze, a esté baptisé par moy prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, soubsigné, Jean, né du dixieme du present mois, fils d’Alexandre Hamilton, valet de pied de la reyne d’Angleterre, et de Françoise Hused, sa femme, anglois de nation et demeurant sur cette paroisse, le parrain le sieur Charles Leibourne, escuyer de la reyne d’Angleterre, la marainne Marie Honorette Ursulle River, fille de François Rive et de madame Nieulon, ses pere et mere, tous anglois de nation le parain a signé avec le pere present, la marainne a declaré ne scavoir signer.
L. Converset, Cha. Leyburne
Alex. Hameltown »

Acte de baptême de Françoise MacDonell dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy douxieme juin mil six cent quatre vingt quatorze, a esté baptisé dans la chapelle du chasteau vieil de Saint Germain en Laye par monsieur l’abbé de Ronchi le jeunne, aumosnier de la royne d’Angleterre, Françoise, née du mesme jour, fille du sieur Rodolphe MagDanelle, gantilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, et de dame Anne La Roche, on epouse, le parrain tres haut et tres puissant prince Jacques, prince de Galles, fils de tres haut et tres puissant Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres vertueuse et excellente princesse Marie d’Este, princesse de Modenne, la marainne madame Sophie Bonelay, dame d’honneur de la reyne, le tout en presence de moy François Converset, prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, qui a apporté les saintes huilles de la paroisse, revestu de surplis et d’estolle, lesquels ont signé avec le pere present.
James Prince
P. Ronchi
J., Balkeley
R.m.D., L’abbé Converset »

Acte de baptême de Françoise Read, fille d’un officier de fruiterie du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt deuzieme juin mil six cent quatre vingt quatorze, a esté baptisé par moy prestre vicaire soubsigné Françoise, née le legitime mariage du dix septieme present mois, fille de Jean Raide, officier de fruiterie du roy d’Angleterre, et de Jeanne La Plume, ses pere et mere, le parrain Beville Skelton, controleur de la maison du roy, la marainne Françoise Pourcelle, fille de Nicolas Pourcelle et de Roze Trever, ses pere et mere, tous anglois de nation, lesquels ont signé avec le pere present.
Françoise Pourcelle, B. Skelton
Coppin, John Read »

Acte d’inhumation d’Alexandre Hamilton, valet de pied de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté inhumé dans le cymetiere le corps d’Alexandre Hamilton, agé de vingt six ans, valet de pied de la reyne d’Angleterre, decedé le jour precedent ; vespres des morts, prieres, suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame en presence de maistres Antoine Jamet, prestre, et Hugues Augustin Baussonnet, acolythe, qui ont signé.
Baussonnet »

Acte de baptême d’Alexandre Gordon à Saint-Germain-en-Laye, un gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy deuxieme aoust mil six cent quatre vingt quatorze, a esté baptisé par moy prestre vicaire soubsigné Alexandre, né en legitime mariage le vingt neufieme du mois precedent, fils de deffunct Alexandre Gordon et de Françoise Gordon, ses pere et mere, le parrain Oualterre Henesse, gentilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, la marainne madame Rosalie Castelly, fille de messire Joseph Castelly, gentilhomme, et de Barbe Bertechy, italiens de nation, lesquels ont signé.
Walter Innes
Castelli, Trinité »

Acte de baptême de Louise Weitdamer, fille d’un cocher de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt cinquieme aoust mil six cent quatre vingt quatorze, a esté baptisé par moy prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Louise, née en legitime mariage le jour precedent, fille de François Weitdamer, cocher de la reyne d’Angleterre, et de Rebecca Cox, ses pere et mere, le parrain Benjamin Catne, la marainne Anne Pasne, tous anglois de nation et demeurants sur cette paroisse, lesquels ont signé.
Benj. Cottn, Anne Parsons
L. Converset »

Acte de baptême de François Philippe Makaire à Saint-Germain-en-Laye, un conseiller du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy trentieme aoust mil six cent quattre vingt quatorze, a esté baptisé par moi prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu soussigné, François Philippe, né le vingt huit de ce mois, fils du sieur Thadée Makaire et de Dorothée Fitswilliems, sa femme, le parain le sieur François Ploen, conseiller du roy d’Angleterre, la marainne madame Marie Smith, espouze du sieur Maggior Makaire, major du regiment de Moncassl, touts irlandois de nation, de cette parroisse, qui ont signez.
Fra. Plandon
Mary Meugher
L. Converset »

Acte d’inhumation de Pierre Vaudorre, valet de pied de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy premier du mois d’octobre, a esté inhumé dans le cymetiere de ce lieu le corps de Pierre Vaudorre, hollandois, vallet de pied de la royne d’Engleterre, agé de soixante et cinq ans, decedé le jour precedent ; messe haulte, prieres et suffrages accoutumez chantez pour le repos de son ame en presence de messire Estienne Coppin, prestre et vicaire, et messire Jacques Poquet, accolithe, qui ont signé.
Poquet »

Acte de baptême de Thérèse Marie Hyde dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy huitieme decembre mil six cent quattre vingt quatorze, a esté baptisée dans la chapelle du chasteau vieil de ce lieu par M. l’abbé Ronchy, aumonier du roy et de la reine d’Angleterre, Therese Marie, née le vingt huit de ce mois en legitime mariage, fille du sieur Guillaume Hyde, gentilhomme de la chambre de la reine d’Angleterre, et de damoiselle Marie Risdon, son espouze, la marainne tres vertueuse et tres excellente princesse Marie d’Est, princesse de Modene, espouze de tres haut et puissant monarque Jacques second, roy de la Grande Bretagne, qui a signé, en presence et du consentement de messire Michel Trinité, l’un des vicaires de cette parroisse, qui a apporté les saintes huilles revestu de surplis et d’estolle.
Maria R.
P. Ronchi, Trinité »

Acte de baptême de Charles Maxin à Saint-Germain-en-Laye, un écuyer de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Charles, né en legitime mariage le quatorzieme du present mois, fils de Robert Mastilde et de Rebert Hooper, ses pere et mere, le parain le sieur Charles Leyborne, escyer de la reyne d’Angleterre, la marainne madame Marie O’Brien, epouse du sieur Beville Skelton, controlleur de la maison du roy d’Angleterre, tous anglois de nation, lesquels ont signé avec le pere present.
Skelton
Robdart Maxin, Cha. Leyburne
L. Converset »

Acte de baptême de Jean Douglas, fils d’un palefrenier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Jean Douglas, né en legitime mariage le dixieme du present mois, fils d’Eduard, palfrannier du roy d’Angleterre, et de Marie Lacq, ses pere et mere, le parain Patrice Brian, fils Abraham et Anne Alcoq, la marainne Jeane Beliou, lesquels ont signé en presence du pere.
Jean Bellen
Edu. Douglas, Patt. Bryn
Trinité »

Acte d’inhumation de Marie Heide, fille d’un valet de chambre de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy dix neufvieme may mil six cent quatre vingt quinze, a esté inhumé dans cette eglise le corps de Marie, aagée de seize ans, fille de Guillaume Heide, valet de chambre de la reyne d’Angleterre, et de Marie Risdan, ses pere et mere ; messe haute, prieres, suffrages accoutumées chantées pour le repos de son ame en presence de maistres François Gaultier, prestre, et Hugues Augustin Baussonnet, acolythe, qui ont signé.
Baussonnet, Gaultier »

Acte de baptême de Jean Richard MacDonell, fils d’un gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt troisieme may mil six cent quatre vingt quinze, a esté baptisé par moy prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, curé et prieur de ce lieu, Jean Richard, né en legitime mariage ce jourd’huy, fils Randell MacDonell, gentilhomme de la chambre du roy d’Angleterre, et d’Hanna Roche, ses pere et mere, irlandois, le parain Richard Hamilton, grand maistre de la garde robe du roy d’Angleterre, la maraine madame la duchesse de Berwick, lesquels ont signé avec le pere present.
Hon. Berwick, Rich. Hamilton
L. Converset »

Acte de baptême d’Elisabeth Maugis à Saint-Germain-en-Laye, le fils d’un officier du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soubsigné Elisabeth, née en legitime mariage le vingt troizieme du present mois, fille de Claude Maugis et de Françoise Dadd, ses pere et mere, le parain Raphael Gaultier, fils du sieur François Gaultier, officier du roy d’Angleterre, et de damoiselle Marie Anne Foliot, ses pere et mere, la marainne damoiselle Elisabeth Broomer, epouse du sieur Georges Watkins, tous de cette paroisse, lesquels ont signé avec le pere present.
Elizabeth Watkins, Broomer, Raphael Gaultier
Trinité, Claude Maugis »

Acte de baptême de Jacques Michel Xavier Deane à Saint-Germain-en-Laye, un gentilhomme de la chambre du prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre soussigné Jacques Michel Xavier, né en legitime mariage le vingt neufvieme du mois dernier, fils de Thomas Deane, lieutenant de dragons, et de Margueritte Lee, ses pere et mere, anglois, le parain Thomas Nevell, gentilhomme de la chambre du prince de Galles, le maraine madame Anne Butteler, femme de lieutenant Butteler, lesquels ont signé.
Guy Forster
François Langhorne, A. Butler »

Acte de baptême d’Elisabeth Madeleine Glover à Saint-Germain-en-Laye, le chef du Gobelet du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Elisabeth Magdelaine, née en legitime mariage le jour precedent, fille Jean Glover, gentilhomme escossois, et de Marie Magdelaine Guilhards, ses pere et mere, le parain Charles Mackarty, chef de gobelet du roy d’Angleterre, la maraine Elisabeth Broomer, femme du sieur Watkins, gentilhomme anglois, lesquels ont signé.
Charles Macarti
Elisabeth Broomer
Cuppin »

Acte de baptême d’Anne Piquot à Saint-Germain-en-Laye, le sous-gouverneur du prince de Galles étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre soussigné Anne, née en legitime mariage le jour precedent de Danyel Piquot et d’Anne Huart, ses pere et mere, de cette paroisse, le parain messire François Plandon, sous gouverneur du prince de Galles, la maraine madame Anne Darelle, veuf du sieur chevallier Moray, lesquels ont signé.
Fra. Plonden, Anne Murray
F. Gaultier, Darell »

Acte de mariage de Charles Ruffin à Saint-Germain-en-Laye, un officier du roi d’Angleterre étant présent

« Du mesme jour, a esté fait et solemnisé en face de nostre mere sainte Eglise par moy prestre soussigné, commis à cet effet par monsieur le prieur, le mariage de Charles Ruffin, officier du Roy, veuf de Thomasse Maillien, d’une part, et de Marie Margueritte Bonnement, fille de François Bonnement, officier de la Reine, et de Marie Vigé, ses pere et mere, d’autre part, tous deux de cette paroisse, apres en avoir publié trois bans aux prosnes des messes de paroisses par trois dimanches ou festes consecutifs, scavoir le huitieme, le quinzieme et le vingt deuxieme janvier de la presnte année, les fiancailles faites le jour precedent, le tout tout sans aucune opposition et en presence de Nicolas Capron, officier chez le Roy, beau frere, et de Simon Malliand, officier chez le Roy, beau frere de l’epoux, et de Jean Jouin, officier de feu la Reine, beau frere, et de maistre François Thureau, officier de la maison du roy d’Angleterre, neveu de l’epoux, et de François Bonnement pere, et de Pierre Lemair, beau frere de l’epouze, lesquelz ont signé avec l’epoux et l’epouze.
Ruggin
Marie Marguerite Bonnemant
Youn, Cparon
Thureau, Malljan
Bonnement, Carlevat, prestre »

Acte de baptême de Philippe Fleury, fils d’un officier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptizé par moy prestre soussigné Philippe, né en legitime mariage le mesme jour, fils de Michel Fleury, officier chez le roy d’Angleterre, et de Marguerite Tiercelin, ses pere et mere, le parein Philippe Tiercelin, oncle maternel dudit baptizé, la mareine Marie Lamiot, fille d’Anthoine et de Jeanne Quesne, de cette paroisse, lesquels ont signé.
Philippe Tiercelin
Marie Lamiot
F. Gaultier »

Acte de baptême de Marie Schave, fille d’un sellier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptizée par moy prestre vicare soussigné Marie, née en legitime mariage le trente octobre dernier, fille de Jean Schave, cellier du roy d’Angleterre, et de Jeanne Perkine, ses pere et mere, anglois de nation, le parein honorable homme Charles Lesbornes, ecuyer de la reine d’Angleterre, la mareinne Anne Hyets, femme de monsieur Ennis, colonel dans l’armée du Roy.
Charles Leyburne
Anne Innes, Trinité
John Shaw »

Récit par Marie Dubois, valet de chambre du roi, de séjours de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 140] 23 [septembre 1648]. La Reyne, ayant ouy la messe, monta en carosse et fut querir monsieur le duc d’Angeou à Besanval et arriva sur le midy. Le Roy les fut recevoir dans la cour, et, quoyque monsieur d’Angeou eut encore le visage tout rouge de sa petite verolle, le Roy ne laissa pas de se jetter à son col, et ces deux enfans se tenoient collés leurs visages l’un contre l’autre, se baisant [p. 141] tendrement, et pluroient de joye, ce quy ravissoit tous ceux quy les voyoient. Monsieur ne coucha pas à Ruel, il partit sur le soir pour aller coucher à Croissy.
Ce mesme jour, le provos des marchands et messieurs du cardenier de Paris vinrent et reçurent toute asseurance de la Reyne et de messieurs d’Orléans et de Condey. Le parlement et les peuples de Paris n’estoient pas fort asseurés et les affaires estoient à la veille de prendre ung mauvais biais, ce quy obligea messieurs d’Orléans et de Condey à leur faire ces lettres suivantes :
Lettres de monseigneur le duc d’Orléans et de monsieur le Prince à messieurs du parlement
A Messieurs de la cour de parlement du Roy, mon seigneur et nepveu, à Paris
Messieurs,
Vous savez les soings que j’ay pris pour accomoder les affaires presentes et y apporter tout le tamperament que le service du Roy, mon seigneur et nepveu, et la satisfaction de vostre compagnie ont peu desirer. Et, comme j’ay jeugé que, dans l’estat où elles se truvoient, une conference seroit tres utile pour regler toutes choses, j’ay bien voulu vous faire encore cette lettre pour vous prier de desputer quelques uns de vostre corps pour se truver au lieu où sera la Reyne et adviser aux moyens quy seront convenables pour l’accomplissement des volontés de Leurs Majestés et pour le repos public. Je veux croire que vous concourerez avecque moy dans ce bon dessein et que vous aurez la mesme creance à ce que le sieur de Choisy, mon chancelier, vous dira sur ce subjet que vous l’auriez à moy mesme, quy suis, Messieurs,
Vostre affectionné amy.
Gaston
De Ruel, ce 23 septembre 1648
[p. 142] Lettre de monsieur le Prince à messieurs de la cour de parlement, à Paris
Messieurs,
Ne pouvant aller au parlement, aynssy que m’aviez temoigné le souhaiter par vostre desputation d’hier, et prevoyant les inconvenients quy pourraient arriver sy vous continuez vostre deliberation sans que j’eusse eu le bien de vous voir auparavant, j’ay creu vous devoir inviter, comme le faict monsieur le duc d’Orleans, à Saint Germein, à une conference où nous puissions traiter des desordres quy peuvent estre presentement dans l’Estat et tacher d’y remedier. Le zele que j’ay pour le service du Roy et l’affection particulleire que j’ay pour vostre compagnie m’obligent à vous proposer cet expedient pour remedier à des maux auxquels vous et moy ne pourrons peut estre plus donner ordre, sy vous laissez perdre cette occasion. La Reyne est dans tous les sentiments de bonté que vostre compagnie peut attendre d’elle. Monsieur le duc d’Orleans vous temoigne assez les siens par les soings qu’il a pris jeusques à cette heure et par la lettre qu’il vous escrit, et moy je n’ay point de plus forte passion, apres celle que j’ay pour le bien de l’Estat et pour le maintien de l’autorité royale, que celle de vous servir. Faictes donc paroitre en cette occasion cette affection que vous avez toujours temoignée en contribuant tout ce quy est en vous pour l’accomodement des affaires. Donnez moy lieu, par les services que je vous rendray auprès de Sa Majesté, de vous temoigner que je suis, Messieurs, vostre tres humble et tres affectionné serviteur.
Louis de Bourbon
A Ruel, ce 23 septembre 1648
Apporté par le chevalier de Rivière.
[p. 143] Ce mesme jour, l’on fit commendement pour aller le lendemain à Saint Germein. Et le lendemain 24, tout partit et la reyne d’Angleterre delogea du viel château et alla loger au Louvre à Paris. Le Roy arriva d’assez bonne heure et la Reyne sur les six heures, et fut descendre à la chapelle du viel château, où elle entendit les litanies, quy ont de coustume de se chanter tous les soirs. La Reyne, quy est fort propre, truva dans le chasteau mille puanteurs, que les Anglois y avoient laissées : ce sont gens quy vivent fort sallement. L’on truva sur un fumier force serpens dans une lie de vin d’Espagne, quy avoit esté vidé dans le bour, et dit on que ces choses là servent à ceux quy sont ladres, de quoy l’on accusoit ung millor. Tout le viel chasteau se truva occupé, la cour estant fort grosse. Monsieur d’Orleans eut pour luy et pour Madame, sa femme, tout le chasteau neuf. La nuict du 24 au vingt cinq, la seconde chambre de la Reyne, quy estoit demeurée dans le chasteau de Ruel, fut vollée, les coffres ouvers et tout le plus précieux pris. La Reyne y avoit ung vallet de chambre et ung tapissier, quy furent coucher au bourg au lieu de coucher dans la mesme chambre pour garder les meubles, de sorte qu’ils faillirent tous deux à estre chassés. Aussy estoient ils fort blamables. C’est à quoy nous devons bien prendre garde, lorsque nous sommes ou à la premiere ou à la dernière chambre. Y estant, nous sommes obligés, sur peine de la vie, de les conserver.
Le vendredy 25, messieurs les deputés du parlement vinrent au nombre de 21, lesquels salluerent Leurs Majestés et monsieur le cardinal, et ensuite le Roy leur donna à disner, à l’issue duquel ils furent au chasteau neuf, dans le grand cabinet de Monsieur d’Orleans, à main gauche en entrant, et s’enfermerent avecque messeigneurs d’Orleans, de Condey, de Conty et de Longueville, et furent deux heures en conference. A l’issue de laquelle, ces messieurs s’en retournèrent à [p. 144] Paris.
Pendant qu’ils estoient enfermés, je voulus voir le chambre où le defunct Roy, mon mestre, mourut, et j’y truvay monsieur l’abbé de La Rivière logé, monsieur d’Orleans n’y ayant pas voulu loger, mais bien son favory. Je ne consideray pas ce lieu sans soupirer et prier Dieu pour mon defunct cher mestre.
26 [septembre]. Le courrier d’Alemagne arriva quy apporta nouvelles de la pax d’Allemagne, mais j’ay crainte qu’elle n’ayt pas lieu. La Reyne fut voir madame la duchesse d’Orleans au chasteau neuf.
27 [septembre]. Ce jour de dimanche, je fus au disner de monsieur le Prince et le remerciay de l’honneur qu’il m’avoit faict de me donner quartier. II me fit la grace de me prendre la main, de me la serrer et de me dire : « Monsieur, vous vous moquez de moy, je suis vostre serviteur ». Ce discours me fit voir que je n’estois pas mal dans son esprit et que toutes les fois que j’avois escrit les petites nouvelles à monsieur Dumont, l’un de ses segretaires, Son Altesse les avoit lues, aynssy que m’a dit dudepuis monsieur Dumont. Monsieur le Prince estant hors de table, il alla au chasteau neuf, suivy de messieurs de Conty et de Longueville et de plusieurs autres, à la seconde conference avecque les mesmes deputés du parlement et les mesmes princes. Aussy, cette fois là, ils y appelerent messieurs le chancellier, de La Meillerès et de Tuebeuf pour les finances. Messieurs les princes sortirent par deux fois pour conferer ensemble et envoyèrent monsieur de La Riviere truver la Reyne. A l’issue de la conference, ils se separèrent à l’ordinaire.
28 [septembre]. Le Roy continua ses divertissements ordinaires : le jour, à l’estude, à la promenade, et le soir au collin mallar, où les princes et seigneurs [p. 145] prenoient leur part du divertissement. Et pour moy, je faisois ma cour chez madame la Princesse et chez les autres princes et princesses desquels j’ay l’honneur d’estre cogneu.
29 [septembre]. Il y eut grande chasse du cerf où le Roy et tous les princes et seigneurs estoient. C’estoit avecque les chiens de monsieur d’Orléans. Le cerf fut pris.
30 [septembre]. Je pris congé du Roy à l’issue de son souper et fus au souper de madame la Princesse la mere, où madame la Princesse la jeune estoit arrivée de jour, de laquelle je pris congé, comme de tous mes amis, et me fus retirer sur la meinuict.
[…]
[p. 183] En ce temps [mars 1649], le Roy, la Reyne et le Conseil estoient à Saint Germein en Lès, et l’armée du Roy autour de Paris, qu’il avoit bloqué et afamé depuis le jour qu’il en estoit party, quy estoit la veille des Roys, à cause des desobéissances de messieurs du parlement. Messieurs les princes de Conty, de Longueville, de Beaufort et autres se jeterent dans Paris et apuierent le parlement contre Sa Majesté. Le desordre estoit tres grand dans l’Estat, grandes partiallités. Il nous faillut assembler nombre d’officiers du Roy pour gaygner Saint Germein, nous faillut aller par Illiers en Beausse, par Dreux, et, à chaque village, il failloit quiter espée et pistolletz. L’on faisoit garde partout et n’y avoit neulle seureté pour les passants : tous les peuples tenoient pour le parlement et assassinoient ceux quy alloient au service du Roy. Ils nous appelloient les Masarins, à cause du gouvernement de monsieur le cardinal Masarin, quy estoit chef du Conseil et fort haï.
Je raportay à Saint Germein ce que j’avois veu et [p. 184] mesme le dit à quelques ungs du Conseil du Roy, des plus affidés à la Reyne et à des familliers de monsieur le cardinal de Masarin, comme à monsieur le commandeur de Souvrey et à quelques autres desquels j’estois cogneu, et auxquels je fis voir aussy l’afection que monsieur le duc de Vandomes avoit faict voir dans des rancontres dans le Vandomois où il estoit alors, et ce que j’en dis c’estoit par ordre de monsieur de Souvrey, premier gentilhomme de la Chambre, quy estoit alors à Vandomes, près monsieur le duc, de quoy je reçus après compliment, lorsque monsieur de Vandomes vint à la cour.
Nous partimes le 28 mars, le dimanche des Rameaux, après le service, et arivames à Saint Germein le mercredy, et entrasmes le jeudy absolu en quartier où, estant à tenebres, dans la chapelle du chasteau, les nouvelles de la paix vinrent, que les desputés du Roy aresterent à Ruel avecque monsieur le Premier President et autres nommés de messieurs les princes et du parlement. Sy tost que l’on entendit cette novelle, quy ne pouvoit venir que du Ciel, tout le monde se jeta
à genoul et loua tout Dieu de tout son coeur.
Toutes les festes de Pasques se passèrent en joye. Tous les princes, excepté monsieur de Beaufort, vinrent. Tous les corps du parlement et de Paris, les ungs après les autres, que le Roy regalla d’importance, asseurerent Leurs Majestés de leurs fidelités et obeissances. De là à quelques jours, monsieur d’Orléans fut à Paris, les princes et princesses aussy, quy y furent tous les bien receus.
Le 30 du mois d’avril, Leurs Majestés et toute la cour partirent de Saint Germein pour Compiegne, et vint on coucher à Chantilly, où monsieur le Prince fit l’honneur de la meson à merveilles. Ils y sejeurnerent deux jours et puis furent à Compiegnes.
[…]
[p. 291] Le cinquieme may [1652], il arriva un garçon quy me fut envoyé exprès de Saint Germein, où estoit la cour durant le siège de Paris, que monsieur Le Conte et mes cousins de La Boullière m’envoyerent pour me donner avis que Artus de Plannes, l’ung de mes compagnons, estoit mort et que Leurs Majestés n’avaient pas voulu disposer de la charge, qu’ils en vouloient remplir les deux anciens, quy ne servoient que de deux ans l’ung. Et, moy, quy estois l’ancien sans contredit, je me resolus de partir. […]
La guerre civile estoit sy allumée qu’elle me fit bien cognoître la dangereuse extremité que c’est d’aller par la campagne pendant la guerre civile où tout est en armes et en allarmes. […] [p. 292] Partant le lendemain matin, nous fumes passer à Roussières remercier M. l’abbé, quy nous donna encore le mesme Allemand pour nous guider par des petits chemins escartés jeusques à Montfort pour esviter les bois de Saint Leger, où tous ceux quy y passoient estoient volés et la plupart tués. Nous nous separasmes à Montfort et fusmes, le vallet de pied et moy, coucher à Saint Germein, tojours partis quy nous venoient recognoître et bien souvent pour nous piller. Les couleurs de la [p. 292] Reyne me firent du bien et une faveur toute particuliere. Ce jour là, l’armée du Roy estoit occupée à l’Ille Adan, qu’elle prit, sans cela je n’aurois pas manqué à faire mon entrée dans Saint Germein aynssy que me dit madame de Vandosmes : « Il me semble, dit elle, que je suis à Saint Germein et que je vous y vois arriver tout neu, couvert seullement d’une mechante chemise fort salle qu’un de ceux quy vous auront vollé vous auront baillée pour la vostre ». Elle avoit envoyé lematin cinq des siens bien montés et armés, quy furent bien bastus par les chemins.
Enfin, par la grace de Dieu, j’arrivay en santé. Je fus voir mes supérieurs et ensuite Leurs Majestés.
Monsieur et madame de Souvrey me firent voir comme ils avoient travaillé pour moy. Monsieur de Crequy, quy estoit en année, estoit à Paris : quoyqu’il eut passeportz du Roy et des Princes, et congé, il ne laissa pas d’avoir de la peine de sortir. Pour moy, je truvois trop de peril d’aller à Paris pour le voir : je l’attendis. Il vint, avecque luy La Planche, l’ung de mes compagnons, quy pretendoit deux mille livres sur la charge vacante, disant que Bonnefont les avoit eues de Moreau, quy estoit entré dans la charge de Butanger. Gomme nous fumes devant monsieur de Crequy, La Planche, Dalbanes (quy estoit le beau frere du defunct, auquel la Reyne donnoit l’autre moitié), monsieur de Crequy dit : « La Reyne vous gratifie vous deux de la charge de défunct de Plannes, mais vous donnerez tous deux deux mille livres à La Planches ». Je pris la parolle et le priay de me permettre de dire mes raisons, ce qu’il eut à gré. Je lui dis : « Monsieur, vous savez que l’ancien, [p. 294] quy entre par le droit de ses services, ne paye rien. Vous avez observé et continué l’ancien ordre vous mesme, dans vostre derniere année, après la mort de Butanger. Porteau, quy estoit l’ancien, entra sans argent. Mais Moreau, quy estoit après, paya les deux milles livres à Bonnefonds ». Monsieur de Créquy, quy est homme de peu de parolle, dit à Darbanes : « Il faut que ce soit vous quy les payez à La Planches, autrement vous ne servirez pas ». Ce que Darbanes accorda : passerent ung escrit pour la somme et, après, monsieur de Crequy me permit de quitter l’espée et le manteau et d’achever de servir le quartier, quy estoit le mien. Il faut observer que tout officier quy meurt dans le service, c’est-à-dire pendant son quartier, les gages sont à la veuve ou aux heritiers. C’est pourquoy je n’y pouvois rien pretendre. Darbanes, quy parloit pour tous ces heritiers, m’acorda le tiers des gages, et ainsy j’achevay de servir le quartier pour entrer en possession de la charge entiere.
Pendant ce temps, les allées et veneues de Saint Germein à Paris se faisoient continuellement. Monsieur le maréchal de L’Opital, gouverneur de Paris, faisoit force voyages. Les troupes des Princes estoient tout autour de Paris, tenoient les ponts de Neuilly et furent prendre Saint Denis, où estoit monsieur le Prince en personne. Les troupes du Roy le reprirent le lendemain, où il y eut force gens tués, et mesme de ceux de Paris, lesquels estoient sortis assez imprudemment et furent poussés et battus jeusques dans les faubourgs. Ce quy fit grand bruict à Paris. Enfin, après force allées et veneues, il fut conclu que l’armée du Roy se retireroit à dix lieues de Paris, ce quy fut faict.
Il arriva que, pendant ce temps là, le coronel Rabe, quy commandoit le régiment des Cravattes, vint à
Saint Germein, avecque sa femme. Il y avoit peu de temps que, passant par icy, il m’avoit obligé de bonne [p. 295] manière, aynssy qu’il est en son lieu cy davant, tellement que je leur randis à tous deux force civillitez. Leurs Majestez seurent la courtoisie qu’il m’avoit faicte, toute la cour luy fit voir que l’action qu’il avoit faicte en me donnant Coustures et en l’évitant du pillage des quatre régiments de cavallerie quy marchoient soubs ses ordres luy estoit glorieuse, et mesme Leurs Majestés luy en témoignerent quelques choses. Je n’oubliay donc rien à toutes les choses que la recognoissance et la civillité m’obligeoit de faire : Monsieur donna le bal au Roy et aux dames, j’obtins permission de luy amener, où le Roy la reçut à merveille et la baisa, et Monsieur à l’entrée du bal et à la sortie, et eurent toutes les civillitez que l’on pouvoit souhaiter, tellement qu’ils s’en allerent à l’armée fort satisfaictz des ressentiments que j’avois du bien qu’il m’avoit faict, et à mes amis. Aussy ne faut il pas estre ingrat lorsque l’on a receu des courtoisies des gens de guerre et que l’on les voit à la cour : il faut en donner cognoissance au Roy et faire qu’ils truvent satisfaction d’avoir obligé articullierement ceux quy sont au Roy. Et, tout petit que l’on soit, on peut en ces lieux là leur rendre des services bien signalés, ce quy les oblige, dans les commandements qu’ils ont, de considérer ceux quy ont l’honneur d’estre au Roy.
L’armée du Roy marcha vers Estampes, où estoit la plupart des troupes de messieurs les Princes, commandée par le marquis de Tavannes.
Leurs Majestez partirent, le vingt et deux, de Saint Germein pour Corbet. […]
[…]
[p. 447] Le mercredy 30 avril [1665], la Cour estant à Saint Germain, Madame la contesse de Fles, premiere dame d’honneur de la Reyne mere Anne d’Autriche, la Reyne estant avecque elle, je lur monstray le desseing de la chapelle, et mesme les deux morceaux de pierre. […]
[p. 449] Le 21 may, le Roy fit assembler tous les fameux chirurgiens pour voir le mal que la Reyne sa mere avoit à la mamelle gauche et pour apprendre d’eux le remede qu’il y pourroit avoir. Apres qu’ils l’eurent veue, ils se rendirent tous, par l’ordre du Roy, dans sa chambre. Sa Majesté s’y rendit aussy, et Monsieur son frere, estant tous deux debout, testes nues, appuiés contre la croyzée de la chambre, ils entendirent tous ces illustres parler les ungs apres les autres sur le sujet de ce facheux mal ; ils vinrent tous d’accord que c’estoit ung cancer et par consequent incurable, et qu’il n’en failloit attendre que de mauvaises evenements. Comme en effet, le 28 du mesme mois, elle se truva mal, pendant heuict jours elle fut seignée trois fois, c’estoit une erezipelle. Le Roy en fut tellement touché que par plusieurs fois il en plura amerement. Monsieur, Madame suivirent le Roy et la Reyne par leurs larmes.
Je ne puis achever le chapitre de mon quartier sans parler de monseigneur le Dauphin. C’est un enfant admirable. Je ne pus m’empecher de luy procurer une picque et ung petit mousquet par l’agrement de madame la marechalle de La Motte, sa gouvernante, et le tout de la façon de Saint Mallo, artillier du Roy, [p. 450] et par le consentement et l’ordre du Roy. Ung matin, il eut sa petite picque que Saint Mallo et moy luy portasmes ; il ne fut jamais tant de joye qu’il en reçut. Elle estoit bleue, le fer du haut et du bas doré. Il l’aporta monstrer à Leurs Majestez et s’en divertit à merveilles. Mais lorsque le petit mousquet monté sur de beau noyer, avecque des petits dauphins d’argent dessus la plaque bien gravée, fut arrivé, madame la marechalle de La Motte fit difficulté de luy donner, disant que, lorsqu’il avoit des armes à la main, il devenoit furieux et que cela l’empechoit d’estudier. J’entray dans la chambre de Monseigneur faché de n’avoir peu obtenir l’agrement du mousquet. Sy tost que Monsegneur me vit, il me parla de son mousquet ; je luy dis en particullier, comme sy c’eut esté ung homme, que je n’estois pas assez puissant pour luy faire donner, quoy qu’il fut à Saint Germein, et qu’il failloit qu’il priat monsieur le duc de Saint Agnan, son bon amy, quy estoit là present, pour luy faire donner. Monsieur le duc estoit dans ung coing de la chambre, quy parloit à monseigneur l’archevesque de Rouan.Cet enfant de trois ans et demy part de la main et dit : « Monsieur de Saint Agnan, mon bon amy, mon mignon, mon favry, je vous prie que le Roy et madame la marechalle me donnent mon petit mousquet ». Monsieur de Saint Agnan luy dit : « Mon mestre, ne redites pas ces parolles là, vous me feriez esvanouir. Je vous promets que s’il ne faut qu’aller à Paris à pied, que je vous l’iray querir et que le Roy et madame la marechalle vous le [p. 451] donneront ». Il l’eut des le mesme jour. Le Roy dit qu’il n’y auroit pas de danger de boucher la lumière, crainte qu’il se blessat ; elle ne fut pourtant pas bouchée. Le Roy le voulut tirer le premier, en presence de monseigneur le Dauphin.
Sur la fin du quartier, ung soir que j’estois de garde, esclairant au Roy, l’on parla de monseigneur le Dauphin. Je pris la liberté de dire que Monseigneur, estant sur les bras de madame la marechalle, il y touchoit le sein par dessus son mouchoir de col et dit à monsieur de Langlée qu’il touchat par dessoubs. « Comment, dit madame la marechalle, il n’y a que vous en Frances quy ayt la liberté d’y toucher. Le Roy ne l’a pas ». Monseigneur luy dit : « Ah ! Madame, le Roy est le mestre ».
« Syre, il y a deux jours que monseigneur le Dauphin, sortant de table, voulut entrer chez madame la marechalle, quy mangeoit, quy avoit faict fermer la porte, crainte qu’il n’entrat. Comme il eut longtemps heurté, madame la marechalle commanda à ung marmitton nommé Claude d’ouvrir la porte, et de s’y tenir, et de dire qu’il avoit ordre du Roy de ne laisser entrer personne. Ce garçon fit cette action avecque ung visage assez asseuré. Monseigneur le Dauphin, le considérant gras et sale, avecque ung grand davanteau sale davant luy, en eut horreur, se retire trois pas et dit : « Ce marmiton, ce traditor, quy m’a empeché d’entrer ». Monsieur de La Feuillades dit : « Qu’est ce quy luy apprend ces mots là ? » Le Roy dit : « Mon filz entend tout ». Et je dis : « Syre, monsieur l’ambassadeur d’Espagnes l’ayme d’amour, se vient jouer avecque luy, comme s’il estoit lui mesme ung enfant, luy parle toujours espagnol, et monseigneur le Dauphin luy respond jeuste ». Le Roy truva bon ce que je dis.
[…]
[p. 467] Le temps vint qu’il failloit aller servir le Roy, estant encore, grace à Dieu, en estat de servir. Je partys, après avoir faict mes petites devotions à mon ordinaire, et m’en allay en compagnie à Saint Germein et y arrivay le dernier jour de mars [1667], la cour y estant. Nous entrasmes en quartier chez le Roy et chez monseigneur le Dauphin que nous servions par jour alternativement, le Roy ne donnant pas d’autres officiers à monseigneur le Dauphin que les siens. Il se truva qu’ung de nos camarades nommé Du Pont manquat sans que l’on peut savoir ce qu’il estoit deveneu, Monsieur le conte du Lude l’ayant dit au Roy à son lever, le Roy dit qu’il luy avoit donné congé d’aller en Itallie. […]
[p. 469] [Le Roi] ayant son desseing arresté pour la guerre de Flandre, partit le 16 may de Saint Germein, pleing de magnificences, où les trompettes, les timballes et tambours faisoient merveilles. La Reyne alla aussy accompagner le Roy jusques à Amiens. Le Roy, sortant de la chapelle pour monter en carosse, avecque la Reyne et plusieurs princesses et dames, je me jetay à genoulz et luy embrassay la cuisse ; il me regarda et monta en carosse. Je me retiray pour plurer à mon particulier, voyant que mon age ny mes forces ne me permettoient pas de suivre mon bon mestre à l’armée, ayant ordre du Roy de demeurer auprès de monseigneur le Dauphin, avecque mon filz de Montigny (pour lequel j’avoys demandé) et La Planche, l’ung de nos vielz camarades, quy estoit incommodé de la veue.
Leurs Majestez estant partis, je montay chez monseigneur le Dauphin, où j’eus l’honneur de le servir à son disner, me tenant derriere sa chere. Là, ma playe se rouvrit : ce cher enfant, agé de cinq ans et demy, nous raconta avecque beaucoup de tendresse comme le Roy luy avoit donné sa benediction et l’avoit embrassé et baisé. Son repas estant faict, il nous demandoit sy le Roy estoit arrivé à Andilly, quy estoit la disnée, et après à Champlastreux, où estoit la couchée, quelles distances il y avoit les ungs des autres. Après, il se mit dans son faulteuil et ne se voulut faire entretenir que du Roy et de la Reyne. Quelques cavaliers de la brigade de la compagnie des gendarmes de la Reyne, commandez par [p. 470] monsieur le marquis de Rouville, quy estoit pour la garde et la conduite de Monseigneur, le vinrent voir. Toute l’après disnée se passa fort tristement et se coucha de mesme.
Le Roy auparavant que de partir avait faict ung camp de 13 à 14 mille hommes dans la plaine d’Ouille, proche Saint Germein, pour establir les ordres et rangs dans la marche, et logement de ses armées, où luy mesme avoit campé, y ayant ses tentes, son lit de camp et toutes les choses nécessaires dans les armées. Le Roy n’y coucha pas, mais il y passoit les jours entiers, y mangeoit, et mesme y traita la Reyne et les dames de la cour. Ces premisses estoient pour une marque de ses desseins, que je prie Dieu qu’il bénisse ses armes et sa personne sacrée et qu’il la conserve, comme la personne du monde quy nous est la plus chere en Frances, comme estant le plus grand roy et le plus honneste homme quy ayt esté, que je prie Dieu derechef de l’accompagner et de marcher toujours à sa droite, comme il fit à celle de David.
Le mariage de monsieur de Guize et de madamoiselle d’Allansson fut le 15 may à Saint Germein. Le Roy en fit tous les honneurs.
Le mardy 17 may, monseigneur le Dauphin estant esveillé se fit porter dans le lit de madamoiselle de Toussy, quy avoit esté obligée de coucher dans la chambre de Monseigneur, avecque madame la marechalle de La Motte, sa mere, gouvernante de Monseigneur. Elle avoit une petite chienne, quy avoit receu une atteinte de Monseigneur ; elle le fuioit et luy la vouloit prendre. Cette petite beste couroit entre les draps, [p. 470] comme une navette, et luy quy la suivoit pour la prendre, ce quy occupoit assez mademoiselle de Toussy à cacher ce qu’il luy descouvroit, estant agée de 18 ans et belle comme le jour.
Comme nous habillions Monseigneur, il me commanda d’emplir, de l’eau qu’il buvoit ordinairement, son flacon d’argent doré, quy estoit ung peu plus gros qu’une noyx, pour mettre dans sa poche pour boire par les chemins, s’il avoit souef. Voilà toute la provision qu’il fit pour son voyage. Faisant cette petite provision, Basin et Montigny, l’ung son mestre pour luy apprendre à jouer au volant et à la paulme, l’autre vallet de chambre du Roy, mon petit filz, agé de 15 à 16, entrerent dans sa chambre, la botte levée et le fouet de postillon à la main. Voilà la premiere joye du voyage : il voulut manier leurs fouetz et savoir comme ils estoient montés et leur dit qu’il leur vouloit voir piquer la masette, comme de faict il leur en envoya louer chacun une, comme à moy. La trousse du corps estant faicte, je dis à monseigneur le Dauphin que je voulois le servir comme le filz du Roy, mon mestre, qu’il failloit partir davant afin qu’il truvat son lit prest lorsqu’il arriveroit à Champlâtreux, où estoit la couchée. Il truva cette proposition rude, mais comme il estoit dejà fort raisonnable, quoyqu’il n’eut que cinq ans et demi, il se contenta de mes raisons et nous laissa partir, à condition que nous luy baiserions la main, ce que nous fimes tous trois prenant congé de luy, quy monta en carosse avecque Madame sa soeur, quy n’avoit que six mois, sur les onze heures.
[…]
[p. 515] Arrivant à Saint Germein le dernier de mars [1671], par ung temps de neiges et de glaces rudes et facheuses, je truvay le saint jubillé que j’eus l’honneur de faire avant le lever du Roy, où je me truvay seul de vallet de chambre. Monsieur le duc de Gevres, auparavant capitaine des gardes du corps et à l’heure premier gentilhomme de la Chambre, m’ayant demandé où estoient mes camarades, je luy dis que je croyois qu’ils seroient à Versaille, où le Roy alloit sytost qu’il auroit disné. Il me commanda de demeurer de garde au lit du Roy, ce que je fis, couchant dans la chambre du Roy les dix et heuict jours que Sa Majesté demeura à Versailles, le Roy nous donnant ung escu par jour pour nostre noriture et deux buches et deux fagotz et une livre de grosses bougies pour la chambre du Roy.
Le Roy revint le samedy 18 [avril] et partit le judy [p. 516] d’après, le 23, pour son voyage de Flandres, avecque la Reyne. Monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame demeurerent à Saint Germein. Monsieur le duc de Gevres et madame la marechalle de La Motte, gouvernante des Enfans de France, avoient concerté ensemble que je demeurerais aupres de monsieur d’Angeou. Mais l’ayant dit au Roy, il commanda à M. de Gevres de me renvoyer chez moy, ce qu’ayant seu le mercredy au soir, la veille du depart du Roy, je priay
monsieur de Gevre de me donner lieu de faire mon petit compliment au Roy. Ce qu’il fit de très bonnes graces : le Roy s’etant levé de sur sa chere percée, ayant mis sa robe de chambre sur ses espaules, estant au chevet de son lit, monsieur de Gevres m’ayant faict place et lieu d’approcher le Roy seul, je luy dis : « Sire, je remercie très heumblement Vostre Majesté de m’avoir donné mon congé. Je m’en vais dans ma heutte prier Dieu jour et nuict pour vous. Pour vostre chapelle, monsieur de Haultefort y a entendu la messe, M. de Chanteloup l’a
veue : ils peuvent dire à Vostre Majesté ce que c’est. Je vous demande pardon sy je vous ay importuné pour une desplorable esglize, quy a receu le pillage et l’incendie par les ordres de Jeanne d’Albret, aynssy que l’on m’a dit, dans le temps qu’elle desclara la guerre sy sanglante à l’Esglize. Je ne pouvois pas m’adresser à d’autre qu’à Vostre Majesté pour son retablissement. Et quand il vous plaira me confier quelque argent, j’entreprenderay le grand autel et ung retable où vos magnificences royales seront plus estendues ». Le Roy me fit l’honneur de me dire : « Et bien, ce sera pour ung autre foys ». Je luy baise sa robe et luy dis : « Adieu, mon bon mestre ». […]
[p. 517] Le temps estant veneu, je partis à l’ordinaire, après m’estre confessé et comeunié, le jour de saint Jean, et fus coucher à Montoire et le lendemain à Chasteaudung pour partir avecque le carosse et pour me truver le dernier juing à coucher à Saint Germein, où estoient demeurés monseigneur le Dauphin, monsieur d’Anjou et Madame, le Roy et la Reyne estant en Flandres. J’avoys pour competiteur du quartier de service auprès de monseigneur le Dauphin l’ung de mes camarades nommé La Planche, quy estoit de ces certains philosophes aigres sur toutes choses, contredisant sans cesse sur toutes choses. Il avoit dejà servi ung quartier monseigneur le Dauphin depuis qu’il estoit entre les mains des hommes ; neanmoings, comme il estoit de ceux quy pretendent tout et ne font rien, il disoit qu’il servoit tous les ans et que je ne servoys que de deux ans l’ung, et que par consequent il devoit servir deux quartiers contre moy ung. Nous dismes toutes nos raisons à M. le duc de Gevres, auquel je dis : « Sy je ne suis mort ou malade, je seray au premier jullet auprès de monseigneur le Dauphin. Je suis l’ancien du corps des valletz de chambre. Ce droit m’appartient. Je m’y truveray, Dieu aydant ». Aynssy dit, aussy faict. Sytost que je fus arrivé, j’en donnay avis à M. le duc de Gevres, quy estoit en année, et de plus je luy manday que Rome estoit mort, l’un de mes camarades du quartier de janvier, que le Roy avoit resolu de remplir ceux de nous quy ne servoient que de deux ans l’ung ; mais le Roy, quy aymoit ung nommé La Vienne, barbier, luy donna la charge de Rome, qu’il vendit six mille escus. Tout le corps des valletz de chambre y eut assez grand regret.
Pour suivre mon sujet, j’entray donc de quartier le premier jullet auprès de M. le Dauphin et mon competiteur ne parut point.
[p. 518] Le premier jour de juillet, je m’establis avecque les ceremonies ordinaires, estant au lever de M. le duc de Montausier et faisant toutes les choses quy se font en semblables rencontres. Je relevay Moreau, du quartier de janvier, quy avoit servi avril, et quy tesmoigna bien de la joye d’en sortir. Ce jour se passa à faire mon establissement. Il faillut changer de logement et de façon de vivre, faisant ordinaire dans ma chambre, ayant ung escu du Roy par jour pour ma noriture.
Mon vallet me tenoit à onze heures mon disner prest, à six heures mon souper. Je ne demanday jamais à messieurs de La Chenardiere et de La Faye, avecque lesquels je servoys, que la messe du Roy, qu’ils m’accorderent, aymant uniquement la meusique du Roy, quy est belle et bonne à merveilles. La Chenardiere estant vallet de chambre ordinaire à cause de ses hautes sciences, soit des langues latines, grecques, hebreues, et La Faye servoit six mois aussy à cause de sa langue latine. Ce premier jour, je me tins peu à l’estude (j’avois trop d’affaires pour m’establir), quoyque monseigneur le Dauphin me tesmoigna par sa veue qu’il eut esté bien aise que je luy eusse veu faire son thesme.
2 [juillet]. Je commençay ce jour à prendre mon poste derrière la chere de monseigneur le Dauphin et perdis très peu ma place pendant mes trois moys de quartier, au point que je surprenois les plus fortz d’estre environ trois heures le matin et autant le soir debout, à soixante et douze ans, ce quy surprenoit beaucoup de gens. Je me [p. 519] resouvenois du service que j’avois rendu au Roy, l’ayant servy à ses estudes que luy faisoit feu monseigneur de Paris, son precepteur. Ce mesme jour donc, quy estoit le 2, messeigneurs les princes de Conty, agez de dix à douze ans, vinrent à l’estude de Monseigneur, quy expliqua en latin et en françois la cheute de Davit avecque Berssabée, la mort d’Eurie, comme Absallon tua son frere Amenon et la raison du viol de sa soeur Tamar, la revolte d’Abssallon, sa mort, la vanité de Davit dans le desnombrement de ses troupes, sa penitence. L’estude finie, ilz entendirent la messe et disnerent avecque Monseigneur. L’après disnée, ilz furent longtemps sur la terrasse testes neues. Monseigneur logeoit au viel chasteau du costé du nord. Ilz prirent congé de Monseigneur, quy rentra à sa seconde estude, et, estant derriere sa chere, il me commanda d’ouvrir les chassis. Le vent estoit du nord grand et froid : je luy dis que le vent luy feroit mal et qu’il avoit esté avecque messieurs les princes de Conty neues testes sur la terrasse et qu’il se souvint que l’air de la terrasse de Compiegne luy avoit causé tant de mal ; et, de faict, il se truva mal sur le soir d’une esbullition et prit ung lavement, et soupa dans son lit, où mesdamoiselles de Langes et de Lavallettes, avecque leurs luths et leurs voix, le vinrent
divertyr jusques à dix heures du soir, qu’elles prinrent congé.
Ce mesme jour, je luy appris à cognoitre les lievres au giste, à discerner les malles d’avecque les femelles, quy ont les oreilles avallées sur les deux espaules et les malles les ont colées sur les reins, et d’autres avantures de chasse qu’il fut bien aise d’entendre.
[p. 520] Le 3, il n’y eut point d’estude : il y eut promenade. Au soir, ung lavement.
Le 4, il y eut de l’estude, et le 5, il prit medecine. Madamoiselle le vint voir, à laquelle il donna collation dans l’antichambre ; mais Monseigneur n’y fut pas.
Le 6, il commença ses bains delicieux pour l’abondance de fleurs d’oranger, d’œillets et d’autres, quy estoient 4 doigts d’espais sur l’eau, et force bouquets attachés dedans son pavillon. Dans le commencement, il y avoit luths et violles, mais ilz le faisoient estudier et chassèrent tous ces beaux divertissements.
Le 7 et 8, il continua et me commanda, estant dans le bain, d’aller voir Madame de sa part. L’après disnée, il estudia et eut bien de la peine à faire son thesme, disant : « Vous me gardez icy ung bon solliscisme ou deux », et prit grand soing pour s’en esclaircir, s’adressant à M. de
Condon, son précepteur : « Vous m’avez dit que vous me soulageriez en tout ce que vous pourriez, et vous ne le faictes pas ». Ce reproche fut très à propos, voyant qu’il avoit assez peu de tendresses pour mon petit mestre, quy recevoit souvent des fellulles, que monsieur de
Condon luy eut peu eviter.
Le 9, le bain continua, et, l’après disnée, à la leçon, il eut quelques demelés avecque M. de Condon, ce quy se passa, Monseigneur luy presentant la main, luy disant : « Monsieur, raccommodons-nous ».
Le vendredy 10 juillet, entrant dans le bain, messieurs les barbiers et garsons de la Chambre avoient faict une couronne de fleurs, quy pendoit sur la teste de Monseigneur, M. de Montausier dit : « Il faut attendre à 50 ans d’icy ». Monseigneur repartit : « Je ne la souhaite qu’à 100, priant Dieu qu’il conserve le Roy ». Sortant du [p. 521] bain, il essaya ung fort bel habit pour aller au devant du Roy, quy devoit arriver le lendemain de son voyage de
Flandre. Il devoit aller au davant jusques à la disnée. M. de Condon luy demanda comment il aborderoit le Roy et la Reyne. Luy ayant dit que ce seroit avecque les caresses les plus passionnées qu’il se pouvoit, M. de Condon luy dit : « Lorsque le Roy sera dans son carosse et que vous y serez aussy, il vous fera des questions sur vos estudes » ; et lors il dit en latin qu’il prieroit le Roy de luy faire des propositions en latin, qu’il luy reponderoit. Ensuite, il fit collation et, avant que d’aller à la promenade, il alla dire adieu à monsieur d’Angeou, son frère, quy estoit malade il y avoit six mois. Après cette visite, Monseigneur s’en revint tout réjouy : « Bonbon, mon frère se porte beaucoup mieux ». C’estoit sur les six heures du soir. Cependant, à cause de l’arrivée de Leurs Majestez, nous avions commandement d’aller preparer le lit et l’appartement de monseigneur le Dauphin au chasteau neuf ; faisant ce remue mesnage, l’on nous vint dire que monsieur d’Angeou se mouroit, comme de faict il mourut sur les sept heures du soir Philippe de Bourbon, duc d’Anjou, par ung temps d’esclairs et de tonnerres. Et l’on remarqua que, dans le temps de sa naissance, il plut à verse.
Machinet, garson de la garde robe de monseigneur le Dauphin, fut à toutes jambes porter ces nouvelles à monsieur le duc de Montausier, gouverneur de monseigneur le Dauphin, qu’il luy dit en secret. M. de Montausier dit à M. Millet, soubs gouverneur, d’amener Monseigneur doucement et qu’il alloit davant. Monseigneur le Dauphin, estant de retour, auquel on avoit celé la mort de Monsieur, nous dit : « Lorsque Machinet est veneu à toutes jambes parler en particulier à M. de [p. 522] Montausier, j’ay eu envie de plurer, et je croys que l’on me celle quelques choses ». Monsieur de Montausier, madame la marechalle de La Motte, première dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, truverent à propos que monsieur l’esvesque de Condon, precepteur de monseigneur le Dauphin, allat au davant du Roy porter cette triste nouvelle. Il marcha toute la nuict et arriva à Luszarche au lever de Roy, lequel le voyant luy dit : « Il n’y a donc pas eu moyen de sauver ce pauvre enfant ». Après quelques raisons, le Roy luy dit : « Pour moy, je veux ce que Dieu veult, mais allons voir la Reyne », quy leur dit qu’Elle estoit resignée à la volonté de Dieu, mais qu’elle les prioit de la laisser plurer tout son soûl. Cependant on ne dit point cette triste nouvelle à Monseigneur que le semdy onze, après son réveil, quy plura amerement et nous reçut dans sa chere, les mains croyzées et les yeux baignés de larmes. Il fut question de prendre ung habit de deuil et partir
pour Franconvilles, où Leurs Majestés venoient disner, où Monseigneur les fut truver, où les ungs et les autres respandirent force larmes. Ils vinrent coucher à Méson, où nous eumes ordre d’aller pour y servir Monseigneur, ce quy fut faict, où nous truvasmes Leurs Majestez bien affligées.
Lendemain 12, nous revismes coucher à Saint Germein et Leurs Majestez à Versailles, où ils menerent Monseigneur jusques là dans leur carosse et revint dans le sien coucher à Saint Germein. Et, le mesme jour, à dix et onze heures du soir, l’on fit le convoy des funérailles de feu M. d’Anjou.
Le 13, M. de Joyeux, premier valet de chambre, nestoyant les dents de Monseigneur, quy remuoit toujours et quy parloit aux uns et aux autres, au point que [p. 523] l’on ne les y pouvoit nestoyer, je luy dis que, lorsque le Roy se faisoit nestoyer les dents, il se tenoit ferme comme ung rocher. Monseigneur repartit : « Le Roy n’est il pas ung rocher sur la terre ? » Ce mesme jour, à son lever, madame la marechalle de La Motte, premiere dame d’honneur et gouvernante des Enfans de Frances, vint, accompagnée de toutes les femmes et norisses de feu monseigneur d’Anjeou, voir M. le Dauphin et luy demanderent sa protection, estant dans la derniere affliction. Ses leçons à l’ordinaire, et au soir la promenade, et, après souper, la meusique, où fut la Reyne et les dames.
Le 14, il continua ses bains, et, à l’ordinaire on le pressa pour ses leçons, au point qu’entrant dans son lit l’on le fit habiller et priant Dieu, il luy prit une foyblesse ; au lieu de le remettre dans son lit, on le pressa de s’habiller. Il eut besoing d’aller à sa chere percée où il luy prit une foyblesse et tomba entre mes bras. Nous luy fismes prendre du vin ; il revint. Le voyant dans cet estat, je dis à monsieur de Montausier et à ceux quy estoient là que j’allois raccommoder son lit et qu’il failloit l’y remettre. Le lit raccommodé, ilz se mocquèrent de moy et me dirent que je ne cognoissois pas monseigneur le Dauphin et que, ce que je voyois, tout cela n’estoit que pour eviter l’estude, et l’y pousserent, et ne luy firent non plus de quartier que les autres jours. Neanmoings, il se truva mal tout le jour et ne dormit pas bien la nuict ensuivante, ce quy obligea M. Vallot et les autres medecins à luy faire prendre medecine, le lendemain 15. Il faut dire une vérité que je n’ay jamais veu enfant, ny personne, quy les prenne avecque tant de facilité que faict monseigneur le Dauphin. Toute la Cour le vint visiter, et, comme il faisoit beau, il ne laissa pas de sortir le soir du mesme jour.
Le 16, il prit ung lavement, et toujours son estude ordinaire, où fut le pere Ferrier, confesseur du Roy. [p. 524] Il continua assez bien ses estudes et ses exercices jusques au 26, qu’il commença à faire ses thesmes luy seul.
Le lundy 27, Philliber Esmanuel de Beaumanoier, esvesques du Mans, mon bon amy, mourut à heuict heures du soir. Et, le lendemain 28, le pere Ferrier estant à l’estude de monseigneur le Dauphin, le frere du pere m’en apprit la novelle. Et le mesme soir, je m’en alloy au coucher du Roy luy demanday le serment de fidelité quy appartenoit à Sa Majesté pour Philipe Le Moyne, fils de mon cousin de La Fosse Boulliere. Le Roy m’ayant demandé pour quy c’estoit, luy ayant dit que c’estoit pour ce garson, mon parent, il me commanda de donner mon placet au pere Férier, et que d’autres luy avoient demandé et qu’il verroit à quy la deveroit donner.
Le 29, toute la Cour partit pour Versailles. […]
[p. 538] Le lendemain [30 septembre], quy estoit le dernier du quartier, l’estude du matin fut assez bonne, et Monseigneur s’en vint à Saint Germein en carosse avecque Leurs Majestez. Le soir, Monseigneur se divertissoit sur sa table à crayonner des fortifications, avoit coupé de petits morceaux de papier, dont il fit ung petit bouchon, se jouant il traversa sa chambre pour le venir jeter dans le feu. Le foyer de sa cheminée est de marbre. Les deux pieds luy manquerent, il tomba assez rudement. J’estois seul à la cheminée, je le relevay promptement. Je croys [p. 539] que la teste ne porta pas. Au soir, M. de Condon le dit à la Reyne, à laquelle j’avois presenté ung placet pour nostre pauvre esglize et quy m’avoit promis quelques choses. Je Luy dis que quartier estoit finy et que sy elle vouloit donner quelques choses. Elle me dit : « Le Roy ne vous a rien donné, je ne vous donneray rien aussy ». Je pris congé d’elle et allay au coucher du Roy, prenant congé de luy et le remerciant de tous ses bienfaictz. Il se prit à rire. Dans cet instant, quatre ou cinq de mes camarades l’entourèrent pour le service de M. le Dauphin. Il appela M. le duc de Gevres, premier gentilhomme de la Chambre en année, et luy commanda de prendre le nom de tous ces vallets de chambre et les faire servir les ungs après les autres, sans considérer desquelz quartiers ils pourroient estre. »

Dubois, Marie

Acte de baptême de Marie Mastin, fille d’un cocher de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Marie, née en legitime mariage le mesme jour, fille de Robert Maisten, cocher de la reyne d’Angleterre, et de Rebeca Hooper, ses pere et mere, le parain Robert Bouquinham, escuyer de la reyne d’Angleterre, la marainne Elisabeth Venantes, femme de Jean Homstom, tous anglois de nation et demeurant sur cette paroisse, lesquels ont signé avec le pere present.
Robert Bucbenham, Mary V.
Robert Mastin, Coppin »

Acte de baptême de Jean Cottreau à Saint-Germain-en-Laye, un officier du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé par moy prestre soussigné Jean, né en legitime mariage le vingt et unieme du present mois, fils d’Anthoine Cottreau, tonnelier, et de Barbe Gardon, ses pere et mere, le parrein Jean Read, officier du roy d’Angleterre, la mareinne Marie Catherine Trouvain, veufve de feu maitre Jean Renard, conseiller du Roy, maitre des rentes de l’hostel de ville de Paris, de la paroisse de Saint Nicolas des Champs, qui ont tous signé.
John Read, M. C. Trouvain
Desprez »

Acte de baptême de Jean Charles Bagot, fils d’un gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Jean Charles, né en et de legitime mariage l’onzieme du present mois, fils du sieur Jean Bagot, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy d’Angleterre, et d’Helaine Jold, ses pere et mere, irlandois, le parain haut et puissant seigneur Charles O’Brien, comte de Clare, colonel du regiment, la maraine dame dame Honorée Bourk, epouse de monseigneur le duc de Berwick, lesquels ont signé avec le pere.
Clare
H. Berwick
Coppin »

Acte de baptême d’Edmond Kerby, fils d’un postillon du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre soubsigné Edmond, né en legitime mariage le mesme jour, fils d’Honoré Kerby, postillon du roy d’Angleterre, et d’Anne Halles, ses pere et mere, le parain Eduard Janson, valet de pied du prince de Galles, la marainne Anne Persans, femme de Denis Rayens, tous anglois de nation, lesquels ont signé avec le pere present.
Edmd. Johnson
Anne Parsens
Honry Kerby, F. Gaultier »

Acte de baptême de Louise-Marie Houlton à Saint-Germain-en-Laye, le vice-chambellan du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre, commis à cet effet par M. le prieur, Marie Louise, née en legitime mariage le jour precedent le jour precedent, fille du sieur Hugues Houlton, valet de chambre de M. Carelle, ministre et secretaire d’Estat du roy d’Angleterre, et de damoiselle Elisabeth Wilecq, ses pere et mere, le parain le sieur Jacques Porter, vice chanbelan du roy d’Angleterre, la marainne damoiselle Marie Igraham, epouse du sieur conolel Igram, tous anglois, lesquels ont signé avec le pere present.
J. Porter, Mary Ingram
Francois Langhorne, Hugh Houlton »

Acte de baptême de Françoise Weston, fille de l’imprimeur du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptizée par moy prestre soussigné Françoise, née en legitime mariage le troisiesme du present mois, fille de Guillaume Weston, imprimeur du roy d’Angleterre, et de Françoise Secher, anglois de nation, demeurant en ce lieu, ses pere et mere, le parein maistre Jean Gernon, prestre, irlandois de nation, la mareinne Marie Anne Bettan, femme d’Alexandre Jacson, anglois de nation, tous demeurant en cette paroisse, qui ont signé.
Jean Gernon, Mary Betton
F. Gaultier »

Acte de baptême de Marie Cazeils dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy vingt neufvieme decembre, a esté baptizée par monsieur l’abbé Enis soussigné, aumosnier du roy et de la reyne d’Angleterre, dans la chapelle du chasteau vieil de de Saint Germain en Laye, Marie, née en legitime mariage le vingt troisiesme du present mois, fille de Jean Baptiste Cazels, huissier de la chambre de la reine d’Angleterre et d’Elizabeth Matthieu, ses pere et mere, la mareinne tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modenne et epouze de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, vicaire, lequel a apporté les saintes huiles revestu d’etolle et surplis et a aussy signé avec le pere present.
Maria R.
Inese
Trinité, Jean Baptiste Cazeils »

Acte de baptême de Marie Anne Middleton dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy seiziesme mars 1698, a esté baptizée dans la chappelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi, aumonier de la reine d’Angleterre, Marie Anne, née en legitime mariage le jour precedent, fille de Georges Middleton, apotiquaire ordinaire de Sa Majesté britannique, et de Marie Chappelain, ses pere et mere, de cette parroisse, la mareinne tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, princesse de Modenne et reinne d’Angleterre, laquelle a signé en presence de maistre François Gaultier, prestre, sou vicaire de cettev parroesse, qui a apporté les saintes huisles revestu d’estolle et surplis, et a aussy signé avec le pere present.
Maria R.
P. Ronchi
George Middleton
F. Gaultier »

Acte d’inhumation d’Edouard Ewborne, secrétaire du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté inhumé dans cette eglize le corps d’honorable homme Edouard Ewborne, secretaire de Sa Majesté britannique, aagé de soixante et quattre ans, decedé le vingt septieme du present mois, vespres des morts, prieres et suffrages accoutumez chantez pour le repos de son ame en presence de maistres Pierre Parmantier, diacre, sacristain, et Hugues Augustin Baussonnet, qui ont signé.
P. Parmantier, Baussonnet
Desprez »

Acte de baptême de Jean Darmor, fils d’un cocher de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy huitiesme may, a esté baptizé par moy prestre vicaire soussigné Jean, né en legitime mariage ce mesme jour, fils de Waltere Darmor, cocher du corps de la reine d’Angleterre, et de Rebecca Cakle, ses pere et mere, le parrein Jean Homston, aussy cocher de la reine, la mareinne Rebecca Mastin, femme de Robert Mastin, aussy cocher de la reine, tous anglois de nation, de cette paroisse, qui ont signé.
John Humpton
R. Mastin
Trinité »

Acte de baptême de Robert Boutler, fils d’un palefrenier de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingtieme may, a esté baptizé par moy prestre vicaire soussigné Robert, né en legitime mariage ce mesme jour, fils de Thomas Boutler, palfrenier de la reine d’Angleterre, et d’Innoncenx Millord, ses pere et mere, le parrein Robert Boukinham, ecuyer de Son Altesse royalle monseigneur le prince de Galles, la mareinne Elizabeth Boukinham, fille dudit sieur Boukinham parrein et d’Elizabeth Patisson, ses pere et mere, tous de cette paroisse, qui ont signé.
Robert Buckenham
Elizabeth Buckenham, Trinité »

Acte de baptême d’Elizabeth Halpeny, fille d’un sellier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptizée par moy prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, Elizabeth, née en legitime mariage le jour precedent, fille de Pierre Halpeny, cellier du roy d’Angleterre, et de Margueritte Wisly, ses pere et mere, irlandois, le parrein monsieur Pierre millord de Galmoy, millord de la chambre du roy, la mareine dame Elizabeth Waldegrave, epouze de monsieur le chevalier Waldegrave, medecin de Sa Majesté britannique et dame de la chambre de la reine, lesquels ont signé.
Galmoy, Isabella W., De Benoist »

Acte de baptême de Balthazar Leconte, fils valet de pied de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptizé par moy prestre, vicaire soussigné, Baltazar, né en legitime mariage le vingt deux du present mois, fils de Gaspard Leconte, valet de pied de la reine d’Angleterre, et de Jeanne Flechy, ses pere et mere, le parrein Chles Leyborne, gentilhomme servant de la chambre de Son Altesse royalle monseigneur le prince de Galles, la mareine Elizabeth Ronchi, femme de monsieur le chevallier Waldegraive, medecin ordinaire de Sa Majesté britannique, lesquels ont signé avec le pere present.
Charles Leyburne
Gaspart Leconte, Isabella Waldegrave
Trinité »

Acte de baptême de Jean Abraham Michel, fils d’un bourrelier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy dix neuf janvier, a esté baptisé par moy prestre vicaire soussigné Jean Abraham, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Nicolas Michel, bourrelier du roy d’Angleterre, et de deffunte Charlotte Petit, decedée en travail, ses pere et mere, de cette paroisse, le parein Jean Abraham Baumester, musicien du roy d’Angleterre, la mareinne Anne Face, fille de deffunt Fiacre Face et de Marie Violette, ses pere et mere, de cette paroisse, lesquels ont signé.
Johannes Abrahamus Baumaister
Anne Face, Trinité »

Acte de baptême d’André Flamen à Saint-Germain-en-Laye, un frotteur des appartements du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé par moy prestre soussigné André, né en legitime mariage le jour precedent, fils de Robert Flamen, vigneron, et d’Alexis Tiphoineau, ses pere et mere, le parrein André Fontaine, frotteur des appartements du roy d’Angleterre, la mareine Marie Claude Senechal, fille d’Anthoine Senechal, deffunt, et de Margueritte Flament, ses pere et mere, de cette paroisse, qui ont signé.
André Fontaine, Marie Claude Senechal
Puquet »

Acte de baptême de Jacques Christophe Williams dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt sixiesme fevrier, a esté baptizé par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier de Sa Majesté brittannique, dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu Jacques Christophe, né en legitime mariage le vingt quattre du present mois, fils de Christophe Williams, officier du roy d’Angleterre et de Son Altesse monseigneur le prince de Galles, et de Marie Favane, ses pere et mere, irlandois de nation, de cette paroisse, le parrein serenissime prince monseigneur le prince de Galles, fils aisné de tres haut et puissant prince Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres haute et vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modene et reine d’Angleterre, son epouze, la mareine haute et puissante dame madame Sophie Stuard, epouze de monsieur Henry Bulkeley, deffunt, maistre de la maison du feu roy Charles second, roy d’Angleterre, lesquels ont signé en presence et du consentement de messire François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a aussy signé et apporté les saintes huiles revestu d’estole et surplis.
Jacques P.
P. Ronchi, J. Balkeley
Christophe Williams
De Benoist »

Acte d’inhumation d’Elizabeth Bolt, femme d’un porte-carreau de la reine d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté inhumée au cymetiere Elizabeth Bolt, femme en secondes nopces de Rodolphe Morton, porte carreau de la reine d’Angleterre, aagée de quarante ans, decedée le jour precedent en la charité de ce lieu, messe haute, prieres et suffrages accoutumez chantez pour le repos de son ame en presence de maistre Nicolas Desprez, prestre, et Pierre Parmantier, diacre, sacristain, qui ont signé.
Desprez
P. Parmantier »

Acte de baptême d’Alexandre Saint Clare à Saint-Germain-en-Laye, la fille de l’ambassadeur extraordinaire du roi d’Angleterre en Hollande étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizé par moy prestre soussigné Alexandre, né en legitime mariage le 23e du present mois, fils de Georges de Saint Clair, officier du roy d’Angleterre, et d’Euphemie Magregas, ses pere et mere, ecossois de nation, le parrein Alexandre Moore, prestre en la paroisse de Saint Jean en Greve à Paris, la mareinne damoiselle Anne d’Ableville, fille de monsieur Ignace, marquis d’Ableville, ambassadeur extraordinaire du roy d’Angleterre en Hollande, demeurants en cette paroisse, lesquels ont signé avec le pere present.
Alexander Mors, Geo. Saint Clare
D’Albyville, Desprez »

Acte de baptême d’Agnès Sime, fille d’un valet de pied du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre soubsigné Agnes, née en legitime mariage le vingt neuf du present mois, fille d’André Sime, valet de pied du roy d’Angletterre, et d’Elisabeth Poitvin, ses pere et mere, le parrain Alexandre Stuard, valet de pied du prince de Galles, la marainne Agnes Fay, femme d’Edmond Fay, capitaine irlandois, la maraine a signé, le parain a declaré ne scavoir signer et le pere present a signé.
Andrew Sime
A. S., Agnes Ffay
François Langhorne »

Acte de baptême d’Elizabeth Jungoord, fille d’un porte-manteau du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptizée par moy prestre, docteur de Sorbonne, prieur et curé de Saint Germain en Laye, soussigné, Elizabeth, née en legitime mariage ce jour, fille de Thomas Jungoord, porte manteau du roy d’Angleterre, et de Catherine Senouk, ses pere et mere, le parrein Jean Houmston, cocher de la reine d’Angleterre, la mareine Marie Brennclet, fille d’Edouard et de madame Brimmelet, tous anglois de nation, demeurant en cette paroisse, qui ont signé, le pere, present, n’a pu signer.
John Humston, Mary Brinley »

Acte de baptême de Marie Peirson dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy huitiesme juin, a esté baptizée par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier du roy et de la reine d’Angleterre, dans la chapelle du chasteau vieil de ce lieu, Marie, née en legitime mariage le jour precedent, fille de Georges Peirson, valet de chambre de la reine d’Angleterre, et d’Elizabeth Perkesson, ses pere et mere, la mareinne tres haute, tres vertueuse et religieuse princesse Marie de Modeine, reine d’Angleterre, epouze de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, laquelle a signé en presence et du consentement de messire Jean François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis, et a signé avec le pere present.
Maria R.
P. Ronchi
De Benoist »

Acte d’inhumation de Charles Lonning, fils d’un valet de chambre du prince de Galles, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté inhumé au cymetiere Charles Lonning, aagé de dix neuf ans, fils de Guillaume Lonning, valet de chambre de Son Altesse royalle monseigneur le prince de Galles, et de Dulsabella Atton, ses pere et mere, anglois natif de Londres, decedé le jour precedent en cette paroisse, vespres des morts, prieres et suffrages accoutumez chantez pour le repos de son ame en presence de maistres Nicolas Desprez, prestre, et Pierre Parmantier, qui ont signé.
P. Parmantier »

Acte de baptême de François Pierre Butler à Saint-Germain-en-Laye, le sous-gouverneur du prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt huitiesme octobre, a esté baptizé par moy prestre soussigné François Pierre, né en legitime mariage le vingt sixiesme du present mois, fils de Richard Boutler, colonel irlandois, et de Lucie Cavanagh, ses pere et mere, le parrein François Plondon, gouverneur de Son Altesse royalle monseigneur le prince de Galles, la mareine madame Perth, gouvernante de Saditte Altesse, lesquels ont signé avec le pere present.
Fra. Plowden, Mary Pearth
Richard Butler, Carlevan, pre. »

Acte de baptême d’Henriette Margueritte Manuel à Saint-Germain-en-Laye, le premier valet de garde-robe du roi d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizée par moy prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, Henriette Margueritte, née en legitime mariage ce mesme jour, fille de Nicolas Manuel et de Marguerite Laisné, ses pere et mere, le parrein Jacques Rhodez, premier valet de garde robbe du roy d’Angleterre, la mareine Henriette Antoine, femme de François d’Escoubré, officier de feu madame la Dauphine, tous de cette paroisse, qui ont signé.
J. Rodez, H. Anthoine
De Benoist »

Acte de baptême de Louis Nairne à Saint-Germain-en-Laye, un aumônier de la reine d’Angleterre étant son parrain

« Du mesme jour, a esté baptizé par moy prestre soussigné, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, Louis, né en legitime mariage le vingt quatre du present mois, fils de David Nairne, secretaire de monsieur Carelle, ministre d’Etat de Sa Majesté britannique, et de dame Elizabeth de Compigny, ses pere et mere, le parrein messire Louis Inese, prestre, aumosnier de la reine d’Angleterre, la mareine dame Anne Daniel Audeley, epouze de messire Jacques Porter, vice chambellan de Saditte Majesté britannique, tous de cette paroisse, qui ont signé avec le pere present.
L. Ineses, Ann Hodley Porter
Nairne, De Benoist »

Acte de baptême de Marie Word à Saint-Germain-en-Laye, la gouvernante du prince de Galles étant sa marraine

« Ce jourd’huy septiesme avril, a sté baptizée par moy prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, soussigné, Marie, née en legitime mariage le troisiesme du present mois, fille Guillaume Word, domestique de monseigneur le duc de Berbik, et de Catherine Relly, ses pere et mere, le parrein haut et puissant seigneur messire Jacques, duc de Bervik, la mareine haute et puissante dame madame Marie, contesse de Perth, gouvernante de monseigneur le prince de Galles, lesquels ont signé.
La conttess de Perth
Berwick, De Benoist »

Acte de baptême de Marie Shaw, fille d’un sellier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Du mesme jour, a esté baptisé par moy prestre soubsigné Marie, née en legitime mariage le jour precedent, fille de Jean Shaw, cellier du roy d’Angleterre, et de Jeanne Perkins, ses pere et mere, le parain Thomas Bans, comis au bureau du roy, la marainne Marie Shaw, tante de la susditte baptisée, lesquels ont signé avec le pere.
Tho. Banckes
Mary Shaw
Regnault, John Shaw »

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