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Description archivistique
Château-Vieux (chapelle)
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Description des locaux utilisés par les gardes du corps du roi à Saint-Germain-en-Laye, comprenant le château

« [p. 361] Le château servit, en 1815, de quartier à un corps anglais de dix mille hommes qui trouvèrent moyen de s'y caserner. Depuis il reçut une des compagnies des gardes du corps du Roi.
L'extérieur du château conserve encore un aspect imposant par sa masse. Il occupe une superficie d'un hectare cinquante-cinq ares seize centiares. La face du côté du parterre est gâtée par une avance en pierre de taille, qui renferme des lieux d'aisance. Celle sur la place dite du Château, bâtie par François Ier, est en pierre, et en conséquence d'une décoration différente du reste du bâtiment, partout ailleurs en pierre et en brique. De vastes fossés l'enferment, un balcon de fer, placé en 1668, et faisant le tour de l'édifice à la hauteur du premier étage, en est un des plus utiles ornemens.
Plusieurs écrivains assurent que la forme d'un pentagone irrégulier a été donnée à la cour du château par une galanterie de François Ier, qui voulait qu'elle ressemblât à un D gothique, première lettre du nom de Diane de Poitiers. Cette supposition n'a rien de fondé. Au lieu de chercher de la finesse et de la galanterie jusque dans une masse de pierres, il est bien plus naturel de présumer qu'on a multiplié les faces du château, peut-être dans un but stratégique, ou pour augmenter les points de vue, qui sont de tous côtés admirables.
On retrouve encore aujourd'hui, à travers plusieurs constructions plus ou moins nouvelles, des parties de la forteresse bâtie par Louis-le-Gros. A deux étages de profondeur sous la cour, on découvre [p. 362] les restes d'un escalier, avec les fondemens et les premières assises d'une tour qu'il desservait.
C'est tout ce qui en subsiste. Quant aux preuves que François Ier a fait travailler au monument qui nous occupe, elles se montrent dans les chiffres et les salamandres sculptés en divers endroits, et particulièrement sur les cheminées.
Du reste, les réparations que nécessitent les diverses destinations du bâtiment font disparaître tous les jours les témoignages de son antiquité. Une balustrade en pierre, avec des pilastres de distance en distance, existait sur la terrasse supérieure et régnait autour ; comme elle exigeait de grandes réparations, on a jugé à propos de la supprimer lors de l'établissement de l'école de cavalerie, et de la remplacer par un mur d'appui. Le clocher, renversé entièrement par la foudre, en 1683, ne fut point relevé sur le modèle de l'ancien, il fut établi en charpente et recouvert en entier en plomb.
Les distributions intérieures ont été si souvent changées, d'abord par Louis XIV, qui y fit de grands embellissemens, ensuite par les divers gouvernemens qui se sont succédé depuis 1789, qu'on n'y reconnaît que très peu de chose de celles qu'avait ordonnées François Ier. On retrouve cependant encore à l'ouest la grande salle qui servait pour les bals et les spectacles de la cour. Cette pièce, de cent quarante et un pieds de longueur sur quarante de largeur, est éclairée par huit grandes croisées, quatre sur la cour et quatre sur la place en face de l'église neuve. On voit encore sur la cheminée une [p. 363] salamandre en relief et les armes de François Ier. Elle sert aujourd'hui de salle pour l'appel des gardes du corps, lorsque le mauvais temps ne permet pas de le faire dans la cour.
Les appartemens royaux établis par Louis XIV, qu'on aimerait tant à reconnaître, à parcourir, et qui seraient aujourd'hui pour nous remplis de tant de souvenirs, ont été à leur tour, malgré le nom puissant qui semblait devoir les défendre, tellement divisés et subdivisés, qu'il est impossible de reconnaître même l'emplacement de la plus grande partie. Il est certain que toute la face de l'est était occupée par les pièces principales et d'apparat, telles que la salle du trône, celle des ambassadeurs, etc., et que les appartemens particuliers du monarque étaient à l'ouest.
L'appartement d'Anne d'Autriche était situé au premier étage, dans le pavillon du fond à l'est, ayant vue sur le parterre et la terrasse. Le salon sert aujourd'hui de salle de théorie pour les gardes du corps ; le conseil de la compagnie tient ses séances dans la chambre à coucher de la reine qui est à la suite. Dans ces deux pièces on retrouve encore les marbres des cheminées tels qu'ils étaient autrefois, mais c'est tout ce qui reste de leur ancienne magnificence. Les tableaux et peintures qui les décoraient, ainsi que ceux des autres appartemens, et même de la chapelle, ont été transportés à Paris, en 1802, par ordre du ministre de l'intérieur.
Le boudoir est encore garni des boiseries du temps. Les placards d'armoires de chaque encoignure contiennent [p. 364] la bibliothèque des gardes du corps. Une partie des livres qui la composent a été donnée par le ministre de la guerre, et l'autre par M. le duc de Gramont.
La dauphine Marie Anne Christine Victoire de Bavière, femme de Louis de France, habitait l'entre-sol, dans le pavillon de l'Horloge : c'est celui qui est le mieux conservé. Les sculptures dorées, les corniches ornées de dauphins, les marbres précieux des cheminées, en brèche et en sérancolin, sont en très bon état, à l'exception des fleurs de lys qu'on a fait disparaître. Les anciennes boiseries dorées du boudoir, sur les panneaux desquelles on voit encore les chiffres A. M. V., sont un peu dégradées. Un petit oratoire qui y communique a conservé aussi son ancienne décoration : dans la niche où était le prie-Dieu, on retrouve, sculptés sur bois, les attributs de la passion.
On prétend que Jacques II, pendant son séjour en France, occupa le logement de la dauphine. Cette allégation n'est pas juste, car tous les auteurs du temps disent que les appartemens de Louis XIV étaient-devenus ceux du roi d'Angleterre, et que ce dernier donnait ses audiences dans les salles du trône et des ambassadeurs.
Une des pièces de cet appartement sert de salle de réunion à la compagnie des gardes du corps, et les autres sont occupées par un maréchal des logis.
Au troisième, dans le pavillon de l'est, au fond de la cour, était l'appartement de madame de Montespan, dans lequel on voit encore les anciennes [p. 365] cheminées en bon état. Le boudoir, garni de boiseries dorées, est très bien conservé. Un petit escalier dérobé, qui conduit aux étages inférieurs, paraît être celui par lequel Louis XIV parvenait chez sa favorite.
L’appartement de madame de Montespan est généralement désigné comme ayant été celui de madame de La Vallière. C’est une erreur qu’il est facile de démonter : il est placé dans l’un des pavillons construits en 1680 ; or, madame de La Vallière, qui prit le voile de novice le 2 juin 1674 et prononça ses vœux le 4 juin de l’année suivante, ne put l’occuper six à sept ans avant qu’il fut construit. Comme toutes les filles d’honneur, elle logeait dans les combles ; et si on voulait trouver sa chambre, il faudrait la chercher dans celles situées dans ces parties, à l’une des deux encoigneures de la face du parterre. Effectivement, il y a aux fenêtres donnant sur la terrasse supérieure du château des grilles qui paraissent être du temps où madame de Navailles reçut ordre d’en faire placer aux fenêtres de toutes les filles d’honneur.
Par suite de la même erreur, on ajoute qu’il y avait au plafond du boudoir une trappe s’ouvrant sur la terrasse du château, par laquelle on prétend que le roi s’introduisait chez madame de La Vallière. Ce conte se réfute parce ce que nous venons de dire, ensuite la voûte a peut-être en cet endroit quatre à cinq pieds d’épaisseur, et est surmontée par un comble en charpente couvert en tuiles et en ardoises. Jamais il n’y a eu de trappe en cet [p. 366] endroit, et ce qu’on nombre comme en étant l’emplacement n’est que celui d’un tableau de plafond.
Dans toutes les constructions féodales, il existait une de ces redoutables prisons d’état, connues sous le nom d’oubliettes, et dans lesquelles un malheureux une fois descendu était perdu sans retour. Celles de Saint-Germain, aussi anciennes que le château, ou qui datent au moins de François Ier, étaient adossées à l’épaisseur d’un pilier en pierre qui supporte les retombées des voûtes d’une partie du pavillon dit de l’Horloge, qui n’était autrefois qu’une tour flanquant les ailes nord et ouest de l’édifice. Ces oubliettes, dont une partie existe encore, avaient six pieds carrés, descendaient à dix pieds au-dessous du niveau des caves qui ont deux étages l’une sur l’autre, et s’élevaient jusqu’au premier étage du bâtiment. La hauteur en a été interrompue au niveau du rez-de-chaussée par les constructions faites sous Louis XIV. Les murs qui environnent ces oubliettes ont jusqu’à vingt pieds d’épaisseur, par suite des additions qu’il a fallu faire pour joindre le pavillon au corps de l’édifice.
L’entrée de ce gouffre, dans lequel ne pénétrait pas même l’espérance, était fermée de deux portes ; l’une, de six pouces d’épaisseur et doublée en fer, a été détruite lors de l’établissement de l’école de cavalerie ; la deuxième fut conservée. A cette époque, les oubliettes furent comblées jusqu’à la hauteur du sol des caves. Quelques marches qui existaient encore et qui servaient à descendre dans cette fosse, [f. 367] indiquaient à quel funeste usage elle était employée.
Sur les murs de ce souterrain, on remarquait avec douleurs des armoiries grossièrement sculptées par des mains inhabiles. Ces ouvrages étaient les délassemens de quelques malheureux prisonniers à qui il ne restait que ce moyen de faire connaître à leurs successeurs dans ce lieu sépulcral, qu’ils y avaient gémi avant eux et y avaient subi la mort qui les y attendait.
Plusieurs grilles, placées à diverses hauteurs dans le mur principal du puits de descente, fermaient autant de cachots obscurs qui ne recevaient d’air que par l’ouverture du gouffre. Depuis Louis XIV, ces cachots ont été transformés en de vastes caves qui communiquent aux fossés du château.
La chapelle, de construction dite improprement gothique, fait partie de la masse du château et ne s’élève qu’à la hauteur de son second étage. Elle est entourée de corridors et d’escaliers qui y communiquent par des portes inaperçues de l’intérieur. Elle a environ quarante pieds de hauteur, trente de largeur et soixante-dix de longueur. La voûte est soutenue par des piliers ornés de fuseaux du même style que le reste du bâtiment et qui se croisent dans tous les sens. La coupole du chœur se distingue par sa légèreté ; des rosaces en pierre, fort bien sculptées, et laissant apercevoir une tête couronnée au centre de leur assemblement, servent de clefs aux différens arcs de la voûte. L’intérieur de ce temple est éclairé par des ouvertures garnies de [f. 368] trèfles en pierre et surmontées d’ogives en fuseau.
Nous avons vu comment Louis XIII prit à l’orner un soin tel que son fils, malgré son goût pour les constructions et les embellissemens, n’y trouva rien à faire. La chapelle resta donc comme elle était, et fut soigneusement entretenue quand la cour eut été transportée à Fontainebleau. D’anciens habitants, qui se rappellent encore sa splendeur passée, n’en parlent qu’avec enthousiasme.
Lors de la tourmente révolutionnaire, l’autel fut démoli, les colonnes furent renversées et transportées plus tard au musée des Petits-Augustins à Paris, où on les voyait encore il y a quelques années. Les boiseries du chœur furent brisées, les grilles vendues, les parquets arrachés, les carreaux en marbre de la nef mutilés et détruits, et des inscriptions cachées depuis des siècles aux yeux des hommes furent mises à découvert. Rien ne fut épargné de ce qu’on aperçut et de ce qu’on put atteindre.
Les peintures de la voûte échappèrent cependant comme par miracle à cet affreux désastre. La poussière qui s’échappait des débris qu’on s’empressait d’accumuler forma, en s’élevant, un voile épais qui les déroba aux yeux des destructeurs. Malgré cela, ces peintures n’en sont pas moins perdues en partie pour nous : oubliées pendant quarante ans, l’humidité les endommagea, et nous voyons périr journellement ces chefs-d’œuvre que la faux du temps et les passions humaines, plus cruelles encore, avaient jusqu’ici respectés.
[p. 369] Les descendans de saint Louis ne pouvaient laisser dans l’abandon un monument tout plein encore du souvenir de leurs aïeux. Sa Majesté Charles X accorda environ cinquante mille francs pour faire les réparations les plus urgentes, et mettre l’intérieur dans un état de décence tel qu’on y pût célébrer les offices divins. En 1826, M. Meunier, ingénieur militaire, fut chargé de la surveillance des travaux, sous la direction du commandant en chef du génie de la Maison du Roi ; et le 6 janvier 1827, jour de l’Epiphanie, la chapelle fut bénite en présence des autorités civiles et militaires et de l’élite de la population de Saint-Germain.
Nous n’examinerons pas s’il eût été mieux de n’avoir aucun égard aux constructions faites sous Louis XIII, qu’on a tâché de mettre en harmonie avec les travaux modernes ; peut-être eut-il été préférable de prendre pour point de départ les constructions antiques et de conserver à l’édifice son caractère primitif. Nous nous contenterons de dire quelques mots sur cette dernière restauration.
Le maître autel a été replacé sur ses anciens piédestaux qu’on a relevés ; les colonnes en pierre qui l’accompagnent ont été peintes en marbre ainsi que leur couronnement, et rehaussés de dorures et de décors distribués avec goût, les chapiteaux des colonnes dorés en entier, de même que leurs bases. On a restauré les deux tribunes latérales, rétabli les anciennes balustrades de la nef, refait la tribune du fond en la rattachant à ces balustrades que l’on a redorées. Sous cette tribune, où il y avait [p. 370] autrefois six colonnes qui produisaient un bel effet, on n’en a replacé que deux, ce qui nous semble moins heureux. On a refait la boiserie du chœur seulement, d’après les données qu’ont pu fournir les débris des anciennes. On a remplacé par des mitres entourées de guirlandes les décorations des quatre portes du chœur, et on les a peintes pour leur donner le ton de la boiserie neuve. Cette peinture était nécessaire sans doute, mais elle empêche de reconnaître de suite la beauté du travail et force l’observateur à la chercher.
Le bénitier paraît être aussi ancien que la chapelle, et peut-être date-t-il de l’époque de sa construction : il est en marbre et a la forme d’une coquille ouverte. Ce n’est pas l’objet le moins intéressant pour ceux qui aiment à remonter dans les siècles écoulés et à chercher dans les objets qui les ont traversés le souvenir de ceux qui les illustrèrent.
On regrette que les niches latérales du chœur soient restées vides, et qu’on n’ait rien placé sur chaque groupe des colonnes de l’autel, où étaient autrefois les deux anges adorateurs. Les vitraux, qui étaient en verre ordinaire, ont été remplacés par des panneaux avec bandelettes en verre de couleur, dont les reflets produisent un effet avantageux sur les bordures des piliers. Une grille simple et de bon goût sépare le chœur de la nef, dont les murs ont été peints en marbre blanc, mais avec moins de talent que le maître autel, où la vérité d’imitation laisse peu à désirer. Le chœur est planchéié et la nef pavée en carreaux de marbre [p. 371] noir et de pierre de liais. On a cherché à marier les dorures neuves qui vont jusqu’au-dessus des tribunes avec les anciennes dorures des voûtes.
Quant aux tableaux de la nef dont nous avons parlé, et qui se détériorent tous les jours davantage, on les a raccordés çà et là par quelques coups de pinceaux qui sont loin de leur rendre leur beauté primitive. On a senti combien il était important de restaurer cette partie intéressante. M. Abel Pujol, à qui ce travail a été proposé, demandait, pour l’exécuter, plus d’argent qu’il n’en avait été accordé pour la réparation entière de la chapelle ; il a fallu y renoncer.
Au-dessus du maître autel, on a placé une copie du chef-d’œuvre de Poussin, au lieu de l’original qu’on y admirait autrefois.
Telle qu’elle est du reste, la chapelle du château de Saint-Germain est bien faite pour exciter la curiosité, et elle ne manquerait pas de captiver l’attention, si on lui rendait un jour son ancien éclat.
Ruines du château neuf. Louis XIV ayant établi sa cour dans le vieux château, le palais bâti par Henri IV ne servait qu’aux réunions des assemblées du clergé de France, qui avaient lieu tous les cinq ans. Bientôt, abandonné entièrement, il ne tarda pas à se dégrader, et on n’y fit aucune autre réparation que de relever une terrasse qui s’était écroulée en 1660. Jaloux de posséder une habitation plus moderne sur le terrain qu’Henri IV avait si bien choisi, et sur le lieu même où était né [p. 372] Louis XIV, monseigneur le comte d’Artois obtint, en 1776, du roi son frère, le château neuf et le boulingrin. Les démolitions furent faites en partie, et on commença des travaux qui, interrompus par les événemens de la Révolution, n’ont point été repris et ne le seront probablement jamais.
C’est à travers des décombres et des voûtes enfoncées qu’il nous a fallu aller chercher des traces de l’ancienne magnificence du château neuf. Il est facile de distinguer les restes des constructions premières de celles faites sur la fin du dernier siècle ; mais sur les terrains aliénés, c’est avec quelque difficulté qu’on parvient à retrouver encore des portions des bâtimens. Nous commencerons notre description par les terrasses inférieures.
Les jardins, qui s’étendaient jusqu’au bord de la Seine, sont aujourd’hui des propriétés particulières, où on ne remarque qu’un pavillon d’un étage surmonté par un comble très élevé couvert en ardoises. Le chemin du Pecq aux vignes sépare ces jardins des grottes ; on voit encore, dans les débris d’un mur de terrasse qui borde le chemin, des pierres circulaires et un petit aqueduc. Au-dessus, et vers le milieu, se trouve un bâtiment décoré de niches carrées surmontées d’une partie circulaire et couronné par un autre renfoncement orné de médaillons. Au milieu sont trois arcades donnant entrée à une grande salle, décorée de pilastres portant des arcs doubleaux dont les entre-deux sont revêtus de briques. On voit encore une espèce de réservoir communiquant avec le haut par un soupirail [p. 373] destiné sans doute à la conduite des eaux qui alimentaient les jets placés à l’intérieur.
Dans un enfoncement, en suivant la pente gauche qui conduit au bâtiment dont nous venons de parler, il existe une pièce voûtée en arc de cloître, qui devait être richement décorée. Elle est en assez bon état de conservation, sa partie basse seulement est comblée par un amas de démolitions. Des arcs doubleaux en pierre et des tableaux garnis de coquillages et de nacre portent sur une corniche chargée de moulures. La frise est ornée d’enroulemens où se trouvent des fleurs de lys. Au milieu de chaque face on distingue encore un chiffre composé des lettres M H et de deux palmes croisées. On remarque dans les doubles niches de la nacre et des coquilles qui forment des dessins. A droite et à gauche sont des cariatides. Cette salle offre de l’attrait à la curiosité.
Un avant-corps avec pilastres toscans et piédestaux se rencontre à l’endroit où se termine la pente douce. Le mur soutenant la terrasse est décoré d’arcades entre lesquelles sont des tables saillantes en pierre. Le revêtement extérieur des six dernières est tombé et laisse la maçonnerie à découvert.
Plusieurs pièces de gauche, dont les jours sont en partie bouchés, se trouvent assez bien conservées. Quant à celles de droite, il n’en existe plus rien.
Les pentes douces, ainsi que les terrasses où elles aboutissaient, étaient pavées de petites pierres carrées [p. 374] parfaitement taillées. On en remarque encore plusieurs parties d’une grande beauté.
Sur la sixième terrasse, défoncée en plusieurs endroits par la chute des voûtes inférieures, s’élève un grand bâtiment en pierre qui a été reconstruit pour soutenir la partie qui s’était écroulée sous Louis XIV. La façade est décorée de niches circulaires et terminée par deux avant-corps, d’où partent des rampes sur lesquelles s’appuient les pentes douces qui descendent du haut. Une corniche ornée de consoles d’un assez beau caractère le couronne. L’intérieur est élevé de quatre marches au-dessous du sol ; il se compose de plusieurs pièces où on remarque des stalactites en pierres sculptées. L’extérieur paraît n’avoir jamais été terminé.
Les murs qui s’élèvent au-dessus pour soutenir les jardins sont d’une grande hauteur ; ils sont bâtis en pierre et en brique, mais leur dégradation est telle, dans la partie supérieure, qu’on ne peut en reconnaître le couronnement. A l’extrémité à droite, du côté des vignes, on remarque un petit aqueduc disposé par étages et qui devait communiquer avec ceux qui se trouvaient dans le jardin au-dessus et dont il reste des vestiges. Ce mur est interrompu dans le milieu de sa longueur par un passage qui conduisait au château même.
On voit de même à droite un pavillon carré à deux étages, couvert en dôme. L’extérieur, décoré d’assises, de tableaux en pierre et remplissage en brique, avec une corniche de bon style, produit [p. 375] encore un bel effet. Le rez-de-chaussée renferme une salle dont la voûte est enjolivée de coquillages, de nacre et de petites figures en relief. Un escalier conduit au premier étage qui forme la chapelle du château. On y trouvait, il y a peu d’années, de très beaux restes des ornemens qu’on y admirait autrefois. Ce pavillon ayant été loué par bail emphytéotique, on a voulu en faire une maison d’habitation, et pour y parvenir on a coupé la chapelle sur sa hauteur par un plancher, et divisé le bas en un petit appartement. Malheureusement ces travaux ont fait disparaître ce qu’il pouvait y avoir de curieux. Le Domaine, rentré depuis peu dans cette propriété, va établir dans les constructions faites par le locataire les bureaux d’un architecte attaché à son administration.
On peut encore voir, à gauche de la chapelle, une baie pratiquée dans un mur de soutènement qui donne entrée à un caveau octogone bien conservé et parfaitement sec, quoique couvert de plus de six pieds de terre.
La partie gauche, qui correspond à ce que nous venons de décrire, était en tout semblable à celle-ci pour l’ensemble des constructions ; devenue depuis longtemps une propriété particulière, la distribution intérieure ne présente plus rien de ce qui existait.
Les bâtimens qui font face au parterre et à la grande terrasse ont été élevés sur les fondations de ceux du château neuf. Le rez-de-chaussée de la maison dite Hôtel du vieux château a subi peu de [p. 376] changemens, et le pavillon qui est situé dans la même propriété est un des six qui bordaient la cour principale.
Voilà tout ce qui survit de tant de grandeur et de magnificence, d’un palais bâti par Henri IV et dans lequel est né Louis XIV ! On ne trouve plus que des morceaux de décombres que le temps assiège et disperse.
Hôtel des gardes du corps de la compagnie de Luxembourg. Ecuries, manèges etc. affectés aux deux compagnies
L'hôtel situé rue de Versailles a été construit en 1823 et années suivantes, par le Génie militaire de la Maison du Roi, pour contenir environ les deux tiers des gardes du corps de la compagnie de Luxembourg. Il est élevé de cinq étages, et dans une position si heureuse qu'on l'aperçoit de deux à trois lieues.
L'ensemble présente une façade de cent trente-cinq pieds, et une profondeur de quarante-trois. Il est placé perpendiculairement aux grandes écuries, et forme la partie latérale de la carrière de manœuvre. On construit en ce moment, rue de Versailles, un bâtiment qui doit servir de succursale à celui-ci, et offrir les salles nécessaires à l'instruction de la compagnie, le logement des officiers inférieurs, les cuisines, etc. A l'extrémité on doit établir une grille qui sera l'entrée principale de l'hôtel neuf, du côté de la rue de Versailles. Ces constructions ont beaucoup embelli ce quartier de la ville.
L’Abreuvoir, qui est à gauche sur la rue de Paris, [p. 377] avait été fait sous Louis XIV, pour en remplacer un ancien existant alors place du Château, il fut reconstruit en 1820, dans l'alignement des écuries de la compagnie de Luxembourg. Le Génie militaire proposa aux autorités municipales d'entrer pour un tiers dans la dépense, et de le rendre commun à la Ville et à la Maison du Roi. On ne sait pourquoi une pareille proposition n'a pas été accueillie avec empressement.
Cet abreuvoir a cent douze pieds de long sur quarante-cinq de large ; il est alimenté par le trop plein d'un réservoir placé intérieurement dans les grandes écuries, et qui approvisionne toute la maison. Un canal dans lequel peut passer un homme, a été pratiqué pour l'évacuation des eaux, et s'étend jusqu'au Pecq, en traversant les écuries, la grande côte de Paris et une propriété particulière. Il a été construit en même temps que le réservoir dont il est la décharge.
Le long de l'abreuvoir est une auge d’environ cent pieds de long, portée sur des dés. Deux bornes d'extrémité en font le principal ornement.
La grille placée en face, et qui a environ cent pieds de large, produit un fort bel effet.
Les Écuries, situées rue de Paris, au coin de la place royale, et qui sont destinées à la compagnie de Luxembourg, étaient celles de la reine : elles sont dénommées actuellement Écuries du roi. Elles ont été bâties en 1766 et peuvent contenir cent soixante-douze chevaux. Elles sont doubles, ont vingt-quatre pieds de hauteur et les râteliers sont [p. 378] placés au milieu du bâtiment. Les fondations, auxquelles on a donné un soin particulier, reposent sur un bon terrain qu'il a fallu aller chercher vers l'extrémité de la rue de Paris, jusqu'à la profondeur de vingt pieds. Les eaux tombent dans le canal qui passe sous ces écuries par des ouvertures placées de distance en distance, et fermées par des grilles de fer.
Ce qui fait le mérite de cette construction, dont la décoration extérieure est originale, sont les facilités qu'offrent les divers passages pour arriver dans la cour intérieure, qui a cent quarante pieds de longueur sur cinquante environ de large ; ensuite l'abondance des eaux que fournit le réservoir qui contient environ vingt muids.
L'aile qui s'appuie sur la côte de Saint-Germain et qui est en potence, renferme le Pavillon d'état-major et le pied-à-terre de M. le duc de Luxembourg. C'était autrefois le logement du prince Borghèse.
En face de ce pavillon, à l'autre encoignure de la place royale, est l'Hôtel de l'état-major de la compagnie de Gramont : acheté en 1814 pour cette destination, il n'a de remarquable que le jardin qui en dépend. On y a masqué avec art les bâtimens adjacens et les anciens murs de soutènement du château neuf. Il réunit une brillante collection de fleurs rares, et une innombrable variété de roses.
A l'angle nord-est du sommet de la grande côte du Pecq, la Maison du Roi fit, en 1814, l'acquisition de terrains pour la construction d'un grand [p. 379] manège couvert nécessaire à l'instruction des gardes du corps, qui n'avaient à leur disposition que l'ancien jeu de paume, insuffisant pour les deux compagnies. Le 11 juillet 1816, M. le duc de Gramont posa la première pierre de cet édifice. Une médaille fut frappée à cette occasion, et un discours analogue à la circonstance fut prononcé par M. le chevalier Carette, capitaine au corps royal du Génie, chargé, avec M. le comte du Moncel, chef de bataillon de la même arme, de la direction des travaux.
Ce bâtiment a cent cinquante pieds de long sur cinquante de large. La charpente du comble est très soignée, et construite à la manière de Philibert de Lorme. Une coupole, formant tribune à l'extrémité du manège, sert aux personnes qui veulent assister aux manœuvres sans descendre dans l'intérieur. Les croisées qui éclairent cette coupole, espacées symétriquement sur une demi-circonférence, dominent toute la côte du Pecq.
Vis-à-vis le grand manège, entre l'avenue du boulingrin et la rue de Paris, se trouve la grille de sortie des anciennes grandes écuries du roi, qui complètent aujourd'hui, sous la dénomination d'Écuries des gardes du corps du roi de la compagnie de Gramont, le casernement de cette compagnie. L'entrée principale est sur la rue de la Verrerie.
Elles sont composées de deux corps de bâtiment élevés dans un vaste manège découvert, l'un du côté de l'hôtel du Maine, l'autre formant un côté de la rue de Paris, depuis la rue de la Verrerie [p. 380] jusqu'à la côte. Les extrémités ont été construites en même temps que la côte de Saint-Germain et la place circulaire qui annonce l'entrée de la ville. La distribution intérieure est en tout point vicieuse : les pièces sont, les unes basses, les autres élevées, les unes petites et pouvant à peine loger cinq chevaux, d'autres vastes et susceptibles d'en recevoir cinquante. Malheureusement l'état des choses est tel qu'il est impossible d'y remédier.
Pendant la Révolution, et jusqu'à l'installation de l'école spéciale de cavalerie du château, ces bâtimens, et le jeu de paume dont on fit un manège, servirent à la troupe lorsqu'il y en avait en garnison. Depuis cette époque, ils furent soumis à la même administration que le château, dont ils étaient une dépendance.
La grande cour est d'une utilité majeure pour la cavalerie. Elle offre une superficie d'environ treize cents toises.
En suivant la rue de la Verrerie depuis le chenil jusqu'à la rue de Paris, il n'existait autrefois que l'hôtel du Maine ; mais une portion en ayant été vendue pendant la Révolution, il n'est resté que les écuries, rétablies en 1814, et une partie du terrain sur lequel on construit, aux frais de la Liste civile, de nouvelles écuries.
Le Jeu de Paume, bâti sous Louis XIV pour l'amusement des seigneurs de sa cour, a soixante pieds de long sur vingt-cinq de large : les croisées qui l'éclairent sont à vingt-cinq pieds du sol. Du côté du nord, il est mitoyen avec une maison occupée [p. 381] autrefois par le contrôleur des Bâtimens royaux, maintenant l'Hôtel des Étrangers ; derrière était une vaste cour de cinquante toises de longueur sur trente de largeur. Au sud, le Jeu de paume s'appuyait sur une dépendance du Chenil, remplacée en 1818 par une maison où sont établis les bureaux du Génie militaire.
Le Jeu de paume sert actuellement de manège pour le dépôt de la compagnie de gardes du corps qui est de service, le grand manège étant réservé pour celle qui tient garnison dans la ville.
Parterre
François Ier fit abattre, autour du vieux château, les arbres qui masquaient le point de vue. Ils furent remplacés, vis-à-vis de la façade nord-ouest, par un jardin de peu détendue que
Louis XIV fit agrandir en 1674 et planter en parterre, sur les dessins de Le Nôtre. Il se composait de deux grandes pièces de buis, où étaient des bassins de quarante pieds de diamètre placés l'un en face de la Surintendance, vis-à-vis le pavillon du château dit de l'Horloge, et l'autre vis-à-vis du pavillon de l'est. Ils étaient environnés de plates-bandes garnies de fleurs de toutes les saisons, et séparés par une allée de dix toises de largeur se dirigeant vers les Loges, et au bout de laquelle on voyait un troisième bassin de quatre-vingts pieds de diamètre. Ce jardin, entouré de contre-allées de tilleuls et de marroniers d'Inde , qui fournissaient une délicieuse fraîcheur, était séparé de celui de la dauphine par un bosquet charmant, [p. 382] par quatre rangs d'ormes et par une orangerie garnie des arbrisseaux les plus rares. Une vaste allée de marroniers conduisait de l'extrémité du parterre à la grande terrasse.
La façade du château avait été mise en harmonie avec ces plantations : un perron de quatre-vingts pieds de large régnait sur toute la largeur du jardin. A la place de la grille qui fait face à la route des Loges, était un perron de cent soixante pieds de longueur, surmonté de deux autres de vingt pieds chacun.
Ces plates-bandes et ces perrons n'existent plus ; les bassins et jets d'eau avaient besoin de réparations, on les a comblés en 1750 ; les buis et le bosquet ont été arrachés; l'orangerie a été démolie à la même époque ; le jardin de madame la Dauphine a aussi disparu : une partie des grilles qui le fermaient a été placée en face de l'avenue des Loges, et le reste fut donné au duc d'Ayen pour son hôtel. On a caché par une haie le mur qui sépare le parterre de la forêt ; entre cette haie et ce mur il existe un espace dans lequel se trouvent un jardin assez mal entretenu et deux glacières qui dépendent du domaine royal.
On doit au maréchal de Noailles, long-temps gouverneur de Saint-Germain, les grilles principales du parterre et celles qui séparent la ville des issues de la forêt.
Le Parterre, qui ne devrait plus porter ce nom, puisqu'on y chercherait en vain une fleur, est cependant encore une très belle promenade. Sa superficie [p. 383] est de douze hectares dix-neuf ares trente centiares. Le long des fossés du château s'étend en pente un terrain plus élevé que le sol ; au bas, se trouvent deux pièces de gazon formant une vaste pelouse, terminée à gauche par des maisons particulières et par une allée de tilleuls; à droite, par une allée semblable, au-dessus de laquelle domine majestueusement la cime des marroniers ; à l'extrémité est une grille. Au bout de la pelouse à droite, s'ouvre une magnifique allée placée parallèlement au château, et aboutissant à la petite terrasse qui se trouve entre le château neuf et la place Dauphine : c'est le lieu de réunion et la promenade favorite des fashionables de la ville.
De la grande allée au vieux château, est un vaste quinconce planté de jeunes tilleuls et entouré d'allées doubles. Au centre on a réservé une place autour de laquelle sont plusieurs bancs de pierre.
Il y avait une entrée du Parterre qui venait de la rue du Château-Neuf, passait près des fossés du château, et conduisait à une superbe avenue de marroniers parallèle à la terrasse et correspondant à une grille sur la forêt. On ne sait trop pourquoi ce chemin est coupé par un jardin dont on laisse la jouissance à un particulier : c'est un abus manifeste, qui enlève aux promeneurs l'effet admirable que produisent les allées et contre-allées plantées dans cette direction, et qui d'ailleurs intercepte le chemin de ronde du château.
Terrasse
Cette magnifique promenade, construit [p. 384] en 1676 par Le Nôtre, s'étend, sur une longueur de douze cents toises et sur une largeur de quinze, depuis le château jusque une des portes de la forêt qu'elle longe dans toute son étendue. La partie qui touche à la futaie, plantée en 1745 d'une ligne de beaux arbres et d'une charmille, donne un agréable ombrage aux promeneurs. La partie opposée, appuyée dans toute sa longueur sur un mur de soutènement et bordée d'un garde-fou en bois, offre une perspective immense dont la variété de ses aspects fait un des plus beaux points de vue de la France et peut-être de l'Europe.
D'un côté, le spectateur découvre entre le coteau et le lit onduleux de la Seine qui se déroule à ses pieds comme un ruban d'azur, le château de Maisons, les villages et hameaux du Mesnil, Vaux, Carrières-sous-Bois, le Belloi, le Pecq, le château et la ville de Saint-Germain, le Port-Marly, la pompe à feu, et l'imposant aqueduc qui semble suspendu dans les nuages, l'île de la Loge, Prunai, Louveciennes, Voisin-le-Bois, la Celle, Bougival, la Chaussée, la Jonchère, Ruel, Nanterre, la Malmaison et le Mont-Valérien.
De l'autre côté du fleuve, et vis-à-vis le Mesnil, les yeux se reposent sur les villages d'Herblai,
Montigny, la Frette, Cormeil, Sartrouville, Houille, Montesson, le bois du Vésinet, Croissy, Chatou, Argenteuil, les tours de l'antique abbaye de Saint-Denis, et dans le lointain s'élève le dôme doré des Invalides, étincelant des feux du soleil. Sous les yeux, et tant que la vue peut s'étendre, se déploie [p. 385] une multitude de cultures aussi riches que variées, animées par une population partout en mouvement.
Tel est ce superbe point de vue dont on pouvait tirer un si beau parti, que Louis XIV dédaigna ou ne sut pas apprécier, et dont les étrangers viennent admirer la majesté imposante.
La Terrasse n'est pas le seul endroit de Saint-Germain d'où l'on jouisse d'un coup d'œil magnifique : du côté de la rue des Ursulines et de celle de Mantes, le paysage est très varié, et orné de tableaux gracieux. Si, en ménageant une ouverture pour la grande côte, on eût prolongé la Terrasse depuis le château neuf jusqu'à l'extrémité de la rue de la Grande-Fontaine, de manière à ce qu'elle embrassât toute la partie sud et sud-ouest, il est certain que cette ville eût possédé une promenade plus susceptible encore d'étonner le voyageur. »

Goujon, Abel

Description par Antoine-Nicolas Dezallier d’Argenville des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 156] Le château de Saint Germain, situé à quatre lieues de Paris, est élevé sur une montagne, au pied de laquelle coule la rivière de Seine. Cette situation [p. 157] et la salubrité de l’air le rendent un des plus agréables séjours de la France. Il se distingue en Château vieux, et en Château neuf.
Le Château vieux, bâti par Louis VI comme une forteresse, ayant été ruiné par les Anglois, demeura en cet état jusqu’au règne de Charles V, qui le fit rétablir sur ses anciens fondemens : il a été ensuite augmenté d’un étage par François I. Le haut est entièrement couvert de dalles de pierre, et forme une terrasse d’où l’on jouit d’une très belle vue. Louis XIII fit plusieurs embellissemens à ce château, et sous le règne de Louis XIV, J. H. Mansard éleva les cinq gros pavillons qui en flanquent les encoignures.
La face sur les jardins est la plus grande des cinq faces de ce château. Elle renferme l’appartement du Roi, dégagé en dehors par un balcon de fer qui règne à l’entour. Cet appartement est démeublé, et n’offre rien de remarquable depuis que Sa Majesté ne fait plus de séjour à Saint Germain. Du côté du couchant est la grande salle servant aux bals, comédies et opéra ; elle passe pour une des plus spacieuses du royaume.
[p. 158] Du côté du midi est une belle chapelle dédiée à S. Jean-Baptiste. Le tableau d’autel représenté la Cène ; c’est un excellent ouvrage du Poussin. On voit au-dessus la Sainte-Trinité peinte par Vouet et accompagnée de deux anges de stuc, grands comme nature, placés à la hauteur du premier ordre, et tenant les armes de France. Ils sont dus à Sarazin. La croix, les chandeliers, les vases pour les fleurs, et la lampe sont de vermeil et d’un poids considérable : on les a volés deux fois. Le jubé est spacieux, et renferme un beau buffet d’orgues.
On conserve dans la sacristie deux moyens tableaux, l’un d’une Mère de pitié qui tient le corps de N. S., l’autre d’une Vierge donnant à manger à l’Enfant Jésus.
Le Château neuf commencé sous Henri IV par Guillaume Marchand, n’est éloigné du vieux que de deux cens toises. Son portail est décoré de colonnes toscanes, dont le fût est revêtu de bossages alternatifs ; elles forment un péristile, dont le dessus est une terrasse entourée de balustrades qui portent la devise de Henri IV.
Le plan de la cour est très ingénieux : [p. 159] des pilastres toscans en règlent l’architecture. Aux deux côtés de la salle des Gardes sont les grands appartemens : à droite est celui de la reine Marie de Médicis terminé par une galerie, et à gauche est celui du Roi. Au plafond de la chambre à coucher sont quatre tableaux de Vouet ; savoir, une Victoire assise sur un faisceau d’armes, une autre armée d’une palme, la Renommée tenant une couronne de laurier, et Vénus essayant un dard. Sur les côtés de ces appartemens sont les basse-cours pour les offices et logement des officiers. On y voyoit des volières remplies de toutes sortes d’oiseaux rares ; il n’y a plus que de paons.
En sortant de la grande salle à l’orient, on se trouve sur une terrasse de la même étendue que le palais, et terminée par deux galeries qui conduisent à deux pavillons. On descend de cette terrasse par deux rampes, dont le milieu est occupé par un morceau d’architecture d’ordre ionique et d’un très bon goût.
Deux autres rampes vous conduisent à la seconde terrasse. Le mur qui la soutient est percé d’arcades, dont le [p. 160] dessous fait une galerie couverte. Le milieu est d’ordre dorique et d’une belle proportion. Tous les murs des rampes sont ornés de chaînes de refend, avec des panneaux de brique en compartimens. Sous cette terrasse étoient les grottes de Neptune et de la Nymphe jouant des orgues, par le moyen des eaux qui faisoient mille effets surprenans.
On descend de cette deuxième terrasse sur une troisième. On y voyoit les grottes d’Orphée, de Persée, et celle dite des Flambeaux, parce qu’elle ne pouvoit être vue qu’aux lumières. Dans cette dernière étoit un grand théâtre avec différentes décorations plus agréables les unes que les autres. Toutes ces grottes étoient incrustées de coquillages et de pierres précieuses, et ornées de figures de marbre, de lustres et de girandoles. L’eau seule faisoit mouvoir des ressorts secrets qui donnoient du mouvement aux figures, et leur faisoient rendre des sons enchanteurs. Henri IV et Marie de Médicis n’avoient rien épargné pour la perfection de ces ouvrages. Ils avoient fait venir de Florence le célèbre Francine, habile dans les méchaniques [p. 161] et dans l’hydraulique. Ces magnifiques grottes ont subsisté jusque vers l’an 1643, tems de la minorité de Louis XIV. Les différens troubles qui l’agitèrent, firent négliger l’entretien des terrasses, sous la chute desquelles les machines ont été abimées.
Le mur qui soutient cette troisième terrasse, est percé d’arcades qui forment une galerie, dont le milieu est décoré d’un ordre toscan. Ainsi cet ordre sert de base aux deux autres, qui forment ensemble le plus bel amphithéâtre qui soit dans l’univers. Joignez à cela que la Seine roule ses eaux à ses pieds, comme pour rendre hommage à tant de beautés. Il y a de plus deux terrasses de plein pied, voûtées et terminées par deux pavillons carrés. Jules Hardouin-Mansart a élevé la plus grande partie de cette façade sous Louis XIV.
Sur les côtés du Château neuf il y avoit deux jardins auxquels les galeries communiquoient. A droite est le Boulingrin, ainsi nommé par Henriette d’Angleterre, première femme de Monsieur, frère de Louis XIV. On l’a ouvert plus qu’il n’étoit alors, pour découvrir la vue de Marly qui n’existoit [p. 162] point encore. La terrasse régnant dans toute la longueur, est une de ses principales beautés, et la vue qu’on y découvre en rend la promenade des plus agréables. L’autre jardin du côté du parc, nommé de madame la Dauphine, parce qu’elle s’y promenoit fort souvent, est soutenu d’une terrasse pareille à celle du boulingrin. A côté de ce jardin, à la gauche du château, il y a une orangerie.
Il ne reste plus à voir que la grande terrasse, qui est en même tems un monument et de la magnificence de Louis XIV, et du mérite de Le Nostre. Elle a 1200 toises de long sur 15 de large ; son mur est solidement bâti, avec un beau bastion qui la termine au Parc aux lièvres. Il y a vers son milieu une demi-lune, plantée d’ormes et de charmilles.
Le petit Parc, contigu aux jardins et à la grande terrasse, contient 416 arpens, et est percé de routes.
La forêt de Saint Germain, une des plus belles du royaume, a 5714 arpens, suivant l’arpentage fait en 1686. On l’a nommée la forêt de Laye à cause de la quantité de sangliers qui l’habitoient. Comme son terrein est sablonneux, [p. 163] on peut y chasser en tous tems ; ce qui fait que le roi y prend le divertissement de la chasse dans les plus mauvaises saisons. Il y a vingt-cinq portes aux passages des grands chemins.
Le château du Val est un petit bâtiment situé à une des extrémités du petit Parc, au bout de la grande terrasse. Ce n’étoit autrefois qu’un simple pavillon où les rois faisoient quelquefois des retours de chasse ; mais Louis XIV l’a fait rebâtir d’un autre goût par J. H. Mansard. Il y a au milieu du bâtiment un grand salon carré et voûté en dôme : ce salon sépare deux appartemens bas, fort commodes pour toutes les saisons, y ayant des poêles placés dans l’épaisseur des murs qui échauffent plusieurs chambres à la fois.
Le monastère des Loges est aussi enclavé dans la forêt. Il est au bout de la grande route en face du Château vieux, dont il termine le point de vue. La reine Anne d’Autriche y fit faire un petit pavillon où elle alloit fort souvent, étant à S. Germain.
L’hôtel de Noailles, appartenant à M. le duc d’Ayen, mérite la visite [p. 164] du voyageur. Le bâtiment élevé par J. H. Mansard se présente à gauche en entrant, avec un vestibule formé de colonnes doriques. On voit au raiz de chaussée une galerie ornée de seize tableaux de moyenne grandeur, peints par Parrocel d’Avignon, et représentant l’histoire de Tobie.
Les jardins sont grands et plantés avec goût. Il y en a un pour les plantes médicinales, avec une serre chaude, et une fleuriste orné de deux théâtres et terminé par la serre des orangers. »

Dezallier d’Argenville, Antoine-Nicolas

Récit par Anna Francesca Cradock de sa visite à Saint-Germain-en-Laye

« [p. 22] À neuf heures, nous partions dans notre chaise de poste. Le beau temps n'a pas peu contribué à tout embellir sur notre chemin. Nous avons revu le pont de Neuilly. De là à Marly, c'est une suite de vignes, de vergers, de champs de blé, de luzerne, de jardins potagers cultivés avec un soin extrême. À Marly, nous vîmes la machine qui fait monter l'eau de la Seine jusqu'à l'aqueduc et alimente ainsi le parc de Marly et celui de Versailles éloigné de trois milles. Nous nous sommes promenés sur la plate-forme et avons admiré de magnifiques ormeaux.
De Marly au château de Saint-Germain, la vue est ravissante ; arrivés au château, nous y sommes montés aussitôt, et avons joui du paysage éclairé par un beau soleil. Après avoir vu, dans la chapelle, un tableau remarquable du Poussin, malheureusement très abîmé, nous descendîmes sur la terrasse. Le château, maintenant divisé en appartements, est tout en pierre ; les fenêtres seules sont encadrées de briques qui ajoutent à la gaieté et à l'élégance de la construction. Saint-Germain est une jolie ville, célèbre par sa salubrité. [p. 23] Nous dînames « Au Prince-de-Galles », et revînmes à Paris par une autre route. »

Cradock, Anna Francesca

Description par Jacques-Antoine Dulaure des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 228] Jolie ville, située à quatre lieues de Paris, sur une montagne, dont le pied est arrosé par la rivière de Seine ; fameuse dans l’histoire par son ancien château, et dans tous les tems par la beauté de sa situation, et la pureté de l’air qu’on y respire.
L’ancien château fut d’abord bâti comme une forteresse, par Louis VI. Les Anglois le ruinèrent, et il ne fut rétabli que sous le règne de Charles V. François Ier le fit embellir et augmenter d’un étage. Louis XIV y fit construire, par Jules Hardouin-Mansard, les cinq gros pavillons dont le château est flanqué.
Outre ce château, il en est un autre appellée le Château-Neuf, éloigné du vieux d’environ deux cents toises ; il fut bâti pour Henri IV, par l’architecte Marchand.
Le roi d’Angleterre Jacques II, forcé de quitter son royaume, tint longtemps sa cour dans ce château de Saint-Germain. Un poète fait l’éloge de ce prince, de la manière suivante :
C’est ici que Jacques second,
Sans ministres et sans maitresses,
Le matin alloit à la messe,
Et le soir alloit au sermon.
Ce roi détrôné vivoit des bienfaits de Louis XIV, et d’une pension de 70000 livres que lui faisoit sa fille Marie, reine d’Angleterre, qui lui avoit enlevé sa couronne. Il [p. 229] s’occupoit à converser avec des moines, et à toucher des écrouelles qu’il ne guérissoit pas.
Ce roi mourut à Saint-Germain, le 16 septembre 1718.
Le nouveau château est aujourd’hui persqu’entièrement démoli. M. le comte d’Artois, à qui il appartient, en fait construire un autre à la même place, dont on voit déjà deux belles et grandes terrasses achevées.
Ce qui reste encore de ce château prouve qu’il étoit orné de médaillons et de bustes. Un de ces bustes ressembloit parfaitement au président Fauchet, auteur des Antiquités françoises et gauloises. Cet historien sollicioit depuis longtemps la récompense de ses travaux littéraires auprès d’Henri IV, qui, pour s’en débarrasser, lui dit un jour à Saint-Germain, en lui montrant le buste qui lui ressembloit, M. le président, j’ai fait mettre là votre effigie, pour perpétuelle mémoire. Fauchet, peu content de ce succès, composa les vers suivans :
J’ai trouvé dedans Saint-Germain
De mes longs travaux le salaire :
Le Roi, de pierre m’a fait faire,
Tant il est courtois et humain.
S’il pouvoit aussi bien de faim
Me garantir que mon image,
Ah ! Que j’aurois fait bon voyage !
Je retournerois dès demain.
Viens, Tacite, Salluste, et toi
Qui a tant honoré Padoue ;
Venez ici faire la moue
En quelque coin ainsi que moi.
Henri IV lut ces vers, et donna à Fauchet [p. 230] le titre d’Historiographe de France, avec une pension de six cens écus.
Nous sommes dispensés de faire une plus longue description de ce château. Ce qu’il en reste étant peu de choses, ainsi que les travaux recommencés.
L’ancien château, dont nous avons déjà parlé, est très solidement bâti ; on voit que, pour sa construction et sa décoration, on a employé beaucoup de briques. Sa forme est à peu près celle du vieux château de Chantilli ; ce que l’on n’apperçoit bien exactement que lorsqu’on est dans la cour. Il est entouré de fossés ; on a depuis peu détruit les pont-levis pour en construire en pierre de taile. Le comble de ce château est une voûte en dalles de pierre, qui forme une terrasse, d’où l’on jouit de la vue la plus magnifique.
La partie du château qui est face à l’occident, contient une salle très spacieuse qui sert de salle de bal et de spectacle.
La chapelle est située dans la partie du château qui est en face du midi ; elle renferme ce que la ville de Saint-Germain a de plus rare, et ce qui doit le plus piquer la curiosité des amateurs des beaux-arts.
La voûte de cette chapelle est ornée de peintures à fresque, à la vérité, un peu dégradées, mais qui ne doivent pas moins fixer les regards des curieux, à cause des hommes célèbres qui en sont les auteurs. Le Brun a fourni les dessins de la plus grande partie de cette voûte, Vouet en a fait plusieurs autres et les a peints presque tous, excepté quelques [p. 231] cartouches et médaillons qui sont de la main du célèbre Le Sueur.
Dans la nef, on voit deux grands tableaux de Roselli ; celui qui est sous l’orgue représente Judith rentrant à Béthulie, après avoir coupé la tête à Holopherne ; l’autre, en face de la porte d’entrée, offre le roi David qui vient de couper la tête à Goliath.
Le buffet d’orgue commencé, dit-on, sous Henri II, et fini sous Charles IX, est décoré de colonnes composites cannelées ; l’ensemble est plein d’harmonie ; le dessin en est pur, agréable, et ne ressemble guère à la manière détaillée de ce tems-là.
Dans la chapelle qui est à gauche, en entrant dans le cœur, est un tableau de Stella ; il représente l’éducation de la Vierge.
Le tableau qui est en face, offre Saint Louis, faisant l’aumône. Ce tableau est d’un bon maître, mais il est inconnu.
Le maître-autel est décoré de colonnes composites, dont les futs sont d’un très beau marbre noir, les bases et les chapiteaux de marbre blanc. Ces colonnes, d’une très grande proportion, ressemblent à celles dont le cardinal Mazarin fit présent aux Jacobins de la rue Saint-Jacques.
Le tableau du maître-autel représente la Cène. Il est peint par le Poussin ; nommer ce grand maître, c’est faire l’éloge de l’ouvrage. Ce beau tableau doit être transporté dans le Museum du Louvre.
Au-dessus de ce tableau, dans un attique, est un Sainte Trinité, peinte par Vouet ; aux [p. 232] deux côtés sont deux anges en stuc, grands comme nature, tenant les armes de France ; leurs attitudes est très gracieuse. On les regarde comme un des plus beaux ouvrages de Sarazin.
Dans la sacristie, on voit deux tableaux de moyenne grandeur, au milieu desquels est placé un crucifix d’ivoire. Celui qui est à gauche représente une Vierge donnant à tetter à son enfant ; un autre enfant souffle le feu d’un réchaud, sur lequel est placé un vase de bouillie. Les figures de la Vierge et de l’Enfant Jésus sont pleines de noblesse et de grâce ; tout est peint avec la plus grande vérité. C’est un ouvrage du Corrège.
Le tableau qui fait pendant est une mère de pitié. Cet ouvrage, plein d’expression, est d’Annibal Carrache.
Le Christ d’Ivoire est, dit-on, de Michel-Ange, quoique très-beau, on peut douter qu’il soit de ce grand maître.
Ces trois précieux morceaux ont été donnés par le cardinal Mazarin.
En sortant du château, on arrive au Boulingrin, pièce de gazon, ainsi nommée pour la première fois en France, par Henriette d’Angleterre, femme de Monsieur, frère de Louis XIV ; la terrasse qui l’avoisine est de la plus grande beauté ; la vue dont on y jouit est étonnante par son étendue et sa variété ; l’imagination ne peut rien enfanter de plus merveilleux.
De-là, on arrive à une autre terrasse, qui est peut-être la plus magnifique et la plus longue qu’il y ait au monde ; elle est l’ouvrage [p. 233] de Le Nostre, et a douze cents toises de longueur sur quinze de large ; d’un côté, la forêt de Saint-Germain l’ombrage dans toute son étendue ; de l’autre, une forêt qu’on voit presqu’en plan, la rivière de Seine, des campagnes, des châteaux, un lointain immense, offrent le tableau le plus agréable et le plus sublime.
Près de là est le jardin nommé de Madame la Dauphine, parce qu’elle s’y promenoit souvent.
Plusieurs rois et reines de France ont fait de longs séjours à Saint-Germain ; il fut même question d’y construire un palais propre à la résidence ordinaire des Rois ; mais on préféra, à la magnifique situation de Saint-Germain, le local sauvage de Versailles, et cette préférence est attribuée à la volonté particulière de Louis XIV.
On prétend que la vue du clocher de Saint-Denis épouvantoit l’âme de ce grand roi. Saint-Germain, en présentant sans cesse le terme de sa gloire et lieu de son tombeau, l’auroit maintenue dans des idées lugubres et affligeantes ; c’est pourquoi Saint-Germain ne fut point préféré.
Une autre foiblesse avoit été cause autrefois que Catherine de Médicis n’habitoit point ce beau séjour. Un devin lui avoit prédit qu’elle mourroit proche Saint-Germain, c’est pourquoi elle fuyoit cette ville avec le plus grand soin ; elle voulut habiter le Louvre, mais, se rappellant qu’il étoit de la paroisse [p. 234] de Saint-Germain-l’Auxerrois, elle abandonna les constructions qu’elle y avoit fait commencer.
Le terrein de la forêt de Saint-Germain est très sablonneux ; c’est ce qui fait que l’on peut y chasser en tout tems, et que le roi y vient ordinairement prendre ce plaisir pendant la mauvaise saison ; elle est une des plus belles du Royaume, et contient cinq mille sept cens quatorze arpens. »

Dulaure, Jacques-Antoine

Acte de baptême de Laure O’Brien dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Du mesme jour, a esté baptizée dans la chapelle du château vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi Laure, née en legitime mariage ce matin apres minuit, fille de haut et puissant seigneur Charles O’Brien, vicomte de Clare, colonel d’infanterie, et de dame Charlotte Baklen, ses pere et mere, la marainne tres haute, tres vertueuse et tres puissante princesse Marie d’Est, duchesse de Modene et epouze de tres haut et puissant prince Jacques Stuard second, roy d’Angleterre, laquelle a signé avec monsieur l’abbé Ronchi en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, prestre, vicaire de Saint Germain, qui a apporté les saintes huiles revetu de surplis et etolle, et a aussi signé.
Maria R.
P. Ronchi, Trinité »

Acte de baptême de Marie Cazeils dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy vingt neufvieme decembre, a esté baptizée par monsieur l’abbé Enis soussigné, aumosnier du roy et de la reyne d’Angleterre, dans la chapelle du chasteau vieil de de Saint Germain en Laye, Marie, née en legitime mariage le vingt troisiesme du present mois, fille de Jean Baptiste Cazels, huissier de la chambre de la reine d’Angleterre et d’Elizabeth Matthieu, ses pere et mere, la mareinne tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modenne et epouze de tres haut et tres puissant prince Jacques second, roy d’Angleterre, laquelle a signé en presence et du consentement de maistre Michel Trinité, vicaire, lequel a apporté les saintes huiles revestu d’etolle et surplis et a aussy signé avec le pere present.
Maria R.
Inese
Trinité, Jean Baptiste Cazeils »

Acte de baptême de Marie Anne Middleton dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy seiziesme mars 1698, a esté baptizée dans la chappelle du chasteau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchi, aumonier de la reine d’Angleterre, Marie Anne, née en legitime mariage le jour precedent, fille de Georges Middleton, apotiquaire ordinaire de Sa Majesté britannique, et de Marie Chappelain, ses pere et mere, de cette parroisse, la mareinne tres haute et tres vertueuse princesse Marie d’Est, princesse de Modenne et reinne d’Angleterre, laquelle a signé en presence de maistre François Gaultier, prestre, sou vicaire de cettev parroesse, qui a apporté les saintes huisles revestu d’estolle et surplis, et a aussy signé avec le pere present.
Maria R.
P. Ronchi
George Middleton
F. Gaultier »

Acte de baptême de Jacques Christophe Williams dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt sixiesme fevrier, a esté baptizé par monsieur l’abbé Ronchi, aumosnier de Sa Majesté brittannique, dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu Jacques Christophe, né en legitime mariage le vingt quattre du present mois, fils de Christophe Williams, officier du roy d’Angleterre et de Son Altesse monseigneur le prince de Galles, et de Marie Favane, ses pere et mere, irlandois de nation, de cette paroisse, le parrein serenissime prince monseigneur le prince de Galles, fils aisné de tres haut et puissant prince Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres haute et vertueuse princesse Marie d’Est, duchesse de Modene et reine d’Angleterre, son epouze, la mareine haute et puissante dame madame Sophie Stuard, epouze de monsieur Henry Bulkeley, deffunt, maistre de la maison du feu roy Charles second, roy d’Angleterre, lesquels ont signé en presence et du consentement de messire François de Benoist, prestre, docteur de la maison de Sorbonne, prieur et curé de ce lieu, lequel a aussy signé et apporté les saintes huiles revestu d’estole et surplis.
Jacques P.
P. Ronchi, J. Balkeley
Christophe Williams
De Benoist »

Acte de baptême de Charles O’Brien dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le prince de Galles étant son parrain

« Aujourd’huy vingt septiesme mars, a esté baptizé dans la chapelle du chateau vieil de ce lieu par monsieur l’abbé Ronchy, aumosnier du roy et de la reine d’Angleterre, Charles, né en legitime mariage le mesme jour, fils de messire Charles O’Bryen, vicomte de Clare, et de dame Charlotte Bulkeley, ses pere et mere, le parrein serenissime prince Jacques Stuard, prince de Galles et fils de tres haut, tres puissant et religieux prince Jacques second, roy de la Grande Bretagne, et de tres haute, tres illustre et vertueuse princesse Marie d’Est de Modene, son epouze, la mareine madame Sophie Stuard, epouze de feu monsieur Henry Bulkeley, vivant grand maistre de la maison du roy d’Angleterre Charles second, lesquels ont signé en presence et du consentement de maistre François Gaultier, prestre, sou vicaire, qui a aussy signé et apporté les saintes huisles revestu d’etolle et surplis.
Jacques P.
Balkeley
P. Ronchi
F. Gaultier »

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