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Description archivistique
Service historique de la Défense
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Rapport sur les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Bureau du Matériel du Génie
Direction de Paris
Rapport fait au ministre le 6 fructidor an 10
Saint Germain en Laye
Dépense à faire pour la réparation du vieux château
On propose au ministre d’approuver cette dépense et d’accorder, pour y subvenir, une somme de sept mille francs.
Cette proposition est motivée 1° sur ce que les ouvrages détailles dans l’état ci-joint, consistant en réparations aux couvertures et fermetures du château, ont été reconnues indispensables pour sa conservation, vu que son entretien a été négligé depuis très longtemps et sur ce que, d’ailleurs, Saint Germain est un des cantonnemens ordinaires des troupes autour de Paris, 2° sur l’avis, ci-joint, du comité central du Génie, qui, vu l’extrême urgence des réparations projettées, a voté, pour leur exécution, la somme de 7000 f. ci-dessus énoncée.
Le directeur chargé du matériel du Génie
Senermont
Vu, pour le 1er inspecteur général du Génie,
L’inspecteur général
Dembarrere
Approuvé »

Lettre concernant les sommes dues par les élèves de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, le 11 juin 1812
Le général de division, baron de l’Empire, commandant l’école militaire de cavalerie, à Son Excellence monseigneur le duc de Feltre, ministre de la Guerre
Monseigneur,
J’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence le relevé du compte particulier de MM. les élèves. Il y en a qui n’ont presque rien et d’autres des sommes assez fortes. Elles se trouvent surtout à l’article des dégradations et réparations, et cela provient de ce que MM. les élèves, s’amusant à passer d’une fenêtre à l’autre, au risque de se tuer, et employant tous les moyens possibles pour communiquer vers le dehors, ou de procurer des objets prohibés, mais particulièrement du vin, de l’eau de vie et d’autres liqueurs (ce qui occasionnait souvent des fautes graves) et tous ces objets entrant par les fenêtres, je donnais l’ordre, dans le cas où l’on en trouverait encore, de faire griller les dites croisées au compte de MM. les élèves composant les chambrées dans lesquelles seraient introduits les comestibles ou boissons. Voici la teneur de cet ordre, en date du 25 janvier 1812 :
Malgré les défenses réitérées, MM. les élèves continuant à employer tous les moyens qu’ils peuvent imaginer pour se procurer toutes sortes d’objets prohibés qui nuisent à leur santé et les portent à commettre des excès, et se faisant en outre un jeu des punitions infligées pour ces fautes, le général se voit forcé d’agir avec plus de rigueur et ordonne en conséquence ce qui suit :
1° MM. les élèves qui étaient du repas fait la nuit du 22 au 23 du courant quitteront la compagnie d’élite et repasseront dans celles dont ils faisaient partie ;
2° Seront grillées à l’avenir toutes les fenêtres des chambrées où se feront des repas et celles dans lesquelles on trouvera des liqueurs ; les dites grilles seront au compte de MM. les élèves composant ces chambrées ;
3° Tout élève reconnu pour avoir fait partie d’un de ces repas, ou avoir bu des liqueurs, sera en outre consigné pendant un mois.
Le général commandant, qui voit avec peine l’infraction des ordres donnés, en témoigne son mécontentement et recommande de nouveau à MM. les officiers la plus grande surveillance et toute la sévérité qu’exigent les fautes qui se comment. Leur service de nuit n’est pas seulement de coucher au quartier. Ils doivent, en outre, faire de fréquentes rondes.
Les sommes portées aux autres colonnes sont pour les effets à leur usage perdus par eux.
Les gilets et pantalons d’écurie portés au compte particulier devaient être payés sur le trousseau, comme en faisant partie, mais les feuilles et les registres ayant été arrêtés jusqu’au 1er janvier 1812, et ces deux objets n’ayant été délivrés qu’après cette époque, on a été forcé de les porter au compte particulier. Le remboursement en est fait à MM. les élèves sur la somme versée pour le trousseau.
L’avant-dernière colonne du tableau présente les dégradations et objets qui sont à la charge de MM. les élèves. Comme cette dépense diffère des autres par la répartition que l’on est obligé de faire entre les élèves, suivant la position dans laquelle se trouve chacun d’eux, l’on a joint au présent tableau l’état des dégradations et dépenses faites à leur compte dans le premier trimestre 1812. Cet état mettre à même de voir que l’élève peut devoir de quatre manières :
1° personnellement
2° par chambrée
3° par compagnie
4° toutes les compagnies réunies.
Quant aux plaintes qui ont pu parvenir à Votre Excellence sur les leçons particulières, elles me surprennent d’autant plus que ce n’est que sur la demande par écrit des parents que je les ai autorisées. Je suis encore muni des lettres qui m’ont été adressées à ce sujet. Je m’y suis longtemps refusé et n’y ai consenti qu’après avoir été persécuté pour cela par des parents dont les enfants étaient très retardés en raison de leur âge, soit par les maladies, soit par d’autres causes. Loin de produire l’effet que craint Votre Excellence, ces leçons ont au contraire donné à plusieurs élèves peu avancés les moyens de regagner le temps perdu. Elles viennent d’être défendues en conformité de votre lettre du 8.
Les prix des objets que les portiers sont autorisés à vendre à MM. les élèves sont surveillés de près et MM. les officiers ont là-dessus des ordres très sévères. Mais, MM. les élèves ne voulant que tout ce qu’il y a de plus beau et de meilleur, leurs parents peuvent les trouver chers, croyant que c’est ici comme dans les lycées où l’on ne fait aucun choix. Je viens d’ordonner que les prix des objets à vendre seraient arrêtés, deux fois par semaine, par M. l’administrateur et affichés. De cette manière, il ne pourra y avoir d’abus.
Votre Excellence ne doit voir dans la sévérité de l’ordre relaté ci-dessus qu’un moyen d’engager les parents à faire des remontrances à leurs enfans sur les dépenses qu’ils leur occasionnent par leur mauvaise conduite et je ne l’ai donné que dans la persuasion que les fautes deviendraient moins fréquentes aussitôt que ces mêmes parents seraient intéressés, d’une manière aussi forte, à les empêcher autant qu’il dépendrait d’eux et à leur recommander un peu plus d’économie. Je crois d’ailleurs que plus les moyens de répression sont violents, moins on se met dans le cas de les faire employer contre soi, et Votre Excellence doit être convaincue que je n’ai eu d’autre but que le bien du service dans cet ordre comme dans tous les autres.
Agréez, Monseigneur, l’assurance du respect avec lequel je suis votre très humble serviteur.
Baron Clément de la Roncière »

Note sur l’installation d’un pénitencier militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau du Génie
Matériel
Note pour le secrétariat général (bureau de la justice militaire)
Par une note en date du 26 avril dernier, le bureau de la justice militaire a fait connaître au bureau du Génie, en le priant d’y donner suite, les intentions manifestées par le ministre au sujet de l’établissement d’un pénitencier militaire dans le château de Saint-Germain en remplacement de celui de Montaigu.
On a l’honneur d’informer monsieur Rivot que, quant à la remise du château dont il s’agit au département de la Guerre par l’administration des Domaines, la demande en est déjà faite depuis quelques tems au ministre des Finances, qui ne tardera sans doute pas, maintenant, à prendre une décision concernant cet établissement, ainsi que plusieurs autres dont on a pareillement réclamé près de lui la mise à la disposition du service militaire.
Relativement au projet d’appropriation du château de Saint-Germain à sa destination future, il semble que M. le lieutenant-colonel Bourgoin, qui a concouru dernièrement à la visite des lieux avec MM. le colonel Boilleau et le chef d’escadron Millot de Boulmay pourrait également concourir avec les mêmes officiers à la rédaction du programme des conditions qui doivent servir de base aux travaux que le service du Génie sera chargé d’exécuter dans le château pour le mettre en état d’être utilisé comme pénitencier militaire. Ce concert parait avoir l’avantage de simplifier la marche des opérations en établissant un rapport immédiat entre les services intéressés et en leur permettant ainsi de s’éclairer mutuellement, dès le commencement, par leurs observations particulières sur les dispositions les plus convenables pour proportionner le plus exactement possible les dépenses aux besoins et les projets aux ressources existantes.
Monsieur le chef du bureau de la justice militaire est, en conséquence, prié de vouloir bien prévenir MM. le colonel Boilleau et le chef d’escadron Millot de Boulmay que M. le lieutenant-colonel Bourgoin, à qui des ordres vont être envoyés à cet égard, pourra participer à la conférence prescrite par le ministre pour l’établissement des bases du projet des travaux à faire au château de Saint-Germain.
Les plans qui ne sont pas parvenus au bureau de la justice militaire ont été transmis directement à celui du Génie.
Paris, le 8 mai 1833
Le sous-directeur, par intérim, chargé du service du Génie
Boquet »

Mémoire sur la situation du château de Saint-Germain-en-Laye et sur les travaux entrepris pour y installer la manutention des vivres

« Génie
Direction de Paris
Arrondissement de Versailles
Place de Saint-Germain
Mémoire sur les bâtimens militaires de la place de Saint-Germain, faisant connaître leur situation au 1er février 1832 et les travaux qui y ont été exécutés en 1831
Ces bâtimens sont :
1° le quartier de Grammont, dit autrefois les écuries du manège
2° le quartier de Luxembourg, dit autrefois les grandes écuries du roi
3° le quartier de la vénerie
4° les manèges
5° la manutention des vivres établie dans une partie de l’ancien château
Le département de la Guerre ne jouit encore de ces bâtimens qu’à titre provisoire. Ils lui ont été remis par la Liste civile, savoir : le quartier de Grammont, celui de Luxembourg et les manèges par procès-verbal du 6 mars 1831, la partie du château où est la manufacture des vivres par procès-verbal du 27 juillet suivant, et enfin la vénerie par procès-verbal du 1er septembre même année.
[…]
5.
La manutention occupe une partie de l’ancien château, c’est-à-dire le rez-de-chaussée et l’entresol du pavillon de Mars et d’une portion de la courtine du côté de la place, avec les souterrains qui y répondent.
Le rez-de-chaussée contient un magasin à farine pour 450 quintaux métriques, une blutterie, une panneterie pour 4620 rations, une boulangerie avec deux fours, l’un de 400 rations et l’autre de 250, en tout 650 rations, un dépôt pour le bois de chauffage et un pour la braise.
On trouve à l’entresol deux magasins à grain de la contenance de 2300 quintaux métriques, les bureaux et le logement de l’agent comptable des vivres.
Les souterrains, en quatre parties, contiennent deux magasins de bois de chauffage pour 700 fagots et deux caves pour 600 hectolitres de liquides.
[…]
Il convient d’ajouter ici que la garnison de cavalerie de Saint-Germain a la jouissance d’un champ de manœuvre dans la forêt royale dite de Vésinet. Le terrain, qui avait été mis à la disposition de l’ex-maison militaire en 1820, a une superficie de plus de 12 hectares. Trois ou quatre escadrons peuvent y manœuvrer ensemble.
Travaux exécutés en 1831
[…]
Article 3e [supplémentaire]. Cet article se rapporte à l’établissement d’une manutention des vivres dans le château de Saint-Germain.
On a commencé par démolir toutes les cloisons et murs de refend au rez-de-chaussée de la courtine joignant le pavillon de Mars. On a supprimé cinq cheminées dont une de forge, décarrelé et dédallé une partie du rez-de-chaussée dans lequel on a fait un magasin à farine, une blutterie et une panneterie. On a nivelé le sol dans toute la longueur de ces pièces, qui ont été planchéiées en bois de chêne. Les murs ont été ragréés. On les a percés de sept baies de croisées sur le corridor dans l’axe de celles existant sur la façade. On a ouvert à l’intérieur deux baies de communication entre les pièces. Deux autres ont été rélargies pour mettre toutes les portes dans le même axe. Ces baies ont été closes par des croisées neuves. On a fait dans les caves deux débouchemens de croisées et un bouchement de porte, ce dernier pour séparer le magasin des liquides de celui destiné au bois de chauffage. Enfin, on a supprimé un large fourneau à l’emplacement du massif des fours.
A l’entresol, on a fait disparaitre toutes les cloisons et pans de bois pour réunir diverses pièces de la courtine vers la place du Château. On a fait, dans leur emplacement, deux magasins pour les grains, un bureau et deux pièces accessoires. Dans le pavillon de Mars, au rez-de-chaussée, on a construit deux fours, l’un de 400 et l’autre de 250 rations. Le massif de ces fours a été établi dans l’emplacement de la cheminée d’une ancienne cuisine. On a refouillé d’environ un mètre l’épaisseur des murs de face et de refend pour y loger partie des voûtes des deux fours et pour démasquer les fenêtres. Les massifs en moellons et les soubassemens en pierre de taille ont été faits avec les matériaux provenant des démolitions dont il a été parlé. Les chapelles ont été construites en briquettes de Sarcelles, avec voûtes de doublement en moellons neufs. Des ouras en fonte et des tirans en fer y ont été adaptés. La façade et l’intérieur de l’autel ont été faits en briques de Bourgogne. Les pieds-droits des chapelles sont en grès d’échantillon posés sur deux rangs de briques dures à plat. Le carrelage des fours est en carreaux dits de Boudier. Les deux tuyaux des cheminées sont faits en briques du pays posées de plat en plan rampant, appuyées sur un arc de décharge en moellons et soutenues par des étriers en fer scellés dans la voûte de l’étage supérieur. On a clos en briques du pays et sur un plan courbe tout l’espace compris entre le manteau des cheminées et la voûte de la boulangerie dans la largeur de la face des fours. Ce masque est percé de deux ouvertures pour arriver sur l’extrados des chapelles, au cas de réparation. Entre les deux fours, on a pratiqué un fourneau pour recevoir la chaudière. A côté du grand four, on a pratiqué un local pour le logement du boulanger, chef de brigade.
Le mauvais état des poutres du plancher de l’entresol a nécessité la pose de deux poteaux dans la panneterie, et d’un entrait avec deux jambes de force dans le vestibule pour supporter ces mêmes poutres dont les portées dans les murs sont totalement détruites. Dans le vestibule, on a de plus masqué trois baies pour isoler le service de la manutention de la cour du château et on y a placé trois grilles pour fermer les jours qui ont été conservés.
[…]
Versailles, le 1er février 1832
Le lieutenant-colonel, ingénieur en chef
Bourgoin »

Rapport sur les logements pour l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Ecole de Saint-Germain
Rapport fait au ministre le 19 juillet 1809
L’officier du Génie m’a paru désirer que la répartition des logements entre les différens fonctionnaires composant l’état-major fût arrêtée avant de faire travailler dans la portion du château réservée pour cet objet. Le meilleur moyen de prévenir toute discussion est de faire approuver cette répartition par Son Excellence. L’ordre ci-joint que je la prie de signer me mettra à portée de lui rendre un compte détaillé et exact pour baser décision.
Blin de Sainmore »

Lettre de Louvois à Jules Hardouin-Mansart concernant son appartement au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Ma femme m’a remis le plan cy joint de mon apartement de Saint Germain. Je vous prie de ne point faire defaire la cloison qui est faite entre les pieces marquées A et B, et de faire seulement une porte à la piece marquée B à l’endroit que j’ay marqué.
La porte qui de la piece marquée C va dans la piece D doit estre bouchée, et comme je pretends faire ma chambre à coucher de la piece marquée C, je vous prie de faire qu’elle soit acomodée un peu proprement et de tenir la main à ce que le sieur Carel diligente la menuiserie de maniere que mon apartement soit au plutot parachevé.
S’il y a une porte à l’endroit marqué E sur le plan, il faut qu’il y ayt deux fermetures afin que quand je travaille dans mon cabinet, l’on ne puisse pas entendre. »

Lettre concernant l’installation demandée d’un réservoir au château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine et Oise
Administration municipale de Saint Germain en Laye
Liberté, égalité
Saint Germain en Laye, ce 29 messidor l’an 5 de la République française
Les membres de l’administration municipale de Saint Germain en Laye au citoyen minisrre de la Guerre
Citoyen ministre,
La rareté de l’eau qui, depuis quelques tems se fait sentir à Saint Germain à raison de la sécheresse et du mauvais état des acqueducs publics, met l’administration dans l’impossibilité de procurer aux établissements militaires stationnés dans cette commune toute la quantité d’eau qui leur est nécessaire. Nous éprouvons surtout beaucoup de difficultés pour en faire arriver au vieux château, où le quartier est établi, et nous ne voyons d’autre moyen de suppléer à notre insuffisance que celui d’établir une bâche dans ce même château, à portée de la fontaine. Par ce moyen, on économiserait l’eau qui se perd quand on ne la recueille pas, et le service se ferait beaucoup mieux avec un petit volume susceptible d’être conservé qu’avec une plus grande quantité qui se perd à mesure qu’elle arrive. Mais, nous le répétons, citoyen ministre, il faut pour cet effet établir une bâche provisoire dans le vieux château. Nous demandons au département de nous autoriser à la faire construire, ce qui serait d’autant plus facile qu’il existe pour l’établir suffisamment de plomb dans les magasins nationaux sur cette commune. Il ne s’agit que de nous autoriser à les mettre en œuvre. Nous vous invitons, citoyen ministre, attendu l’urgence, et pour l’intérêt du service militaire, d’appuyer auprès du département la proposition que nous ferons à cet égard.
Salut et respect
Ferant, Guy, v. pdt.
J. Proton, Saintonge, s. »

Lettre concernant les repas des élèves à l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, le 28 août 1812
Le général de division, baron de l’Empire, commandant l’école militaire de cavalerie par intérim, à Son Excellence le ministre de la Guerre
Monseigneur,
J’ai eu l’honneur de vous donner avis que les élèves ont commencé à manger à table le jour de la saint Napoléon. Les mesures que j’avais prises à cet égard étaient un essai pour différents objets, particulièrement la fayence. Je désirais, si elle pourrait être emploiée sans être trop onéreuse à l’administration.
Le conseil a arrêté en conséquence la fourniture détaillée dans l’état ci-joint pour le service du réfectoire. Tout a été calculé pour 200 élèves. L’expérience de quinze jours a fait connaitre que les frais ne doivent pas être plus considérables et qu’ils le seront encore moins proportionnellement pour un plus grand nombre.
Les tables sont établies pour six élèves et par escouade aiant un sous-officier à sa tête. On a emploié celles qui existaient dans les chambrées. Elles peuvent servir convenablement.
Les serviettes et les nappes sont en toile de cretonne très bien blanchies. La fayence est celle de Rouen. Les bouteilles de Sèvres sont choisies pour contenir 75 centilitres, qui est la portion pour deux repas. L’eau est servie dans deux caraffes de verre blanc par table. Il y a deux salières avec une poche et une cuillère à ragout en composition.
Chaque élève a son assiette à soupe et deux assiettes pour le bouilli et les légumes. Des servans sont désignés pour le service. On renouvelle le linge de table le dimanche au matin et mercredy au repas du soir. Les couverts et timballes en argent restent encore entre les mains des élèves parce que le réfectoire n’est pas encore disposé pour y renfermer ces objets. J’ai demandé à Votre Excellence ses ordres pour la réparation ou la construction du nouveau réfectoire.
Il n’y a pas de nécessité d’augmenter le nombre de servans pour le service de table.
Pour éviter le remplacement fréquent de la fayence, j’ai fait arrêter par le conseil que les mêmes servans seraient chargés du transport et que chaque mois il serait fait un relevé des objets cassés pour être retenus sur leur gage. Par ce moien, il y aura très peu de dépense en remplacement. Je pense que le service en fayence doit être adopté pour sa propreté et le coup d’œil.
Je prie Votre Excellence de me faire connaître si la poche pour la soupe et la cuiller à ragout en étain peuvent être remplacés par les mêmes objets en argent au compte de la maison. Je n’ai pas proposé cette question au conseil. On se sert provisoirement des anciennes soupières en fer battu, en attendant le nouveau réfectoire du rez-de-chaussée, attendu la difficulté d’un escalier très élevé et difficile pour arriver à la salle de Mars. On pourra par la suite se servir de soupières en fayence.
Le conseil a été convoqué hier pour entendre le rapport que j’avais ordonné pour le nouvel ordinaire des élèves, en suivant les bases que Votre Excellence a prescrittes dans son instruction du 30 juillet dernier. Il a été arrêté que le repas du matin comprendrait :
La soupe
Un plat de bouilli
Un plat de légumes
Repas du soir :
Un rôti, ragoût ou bœuf à la mode
Un plat de légume
Une salade
75 centilitres de vin de Bourgogne pour les deux repas, et le pain à discrétion.
Le plat de légumes et la salade du repas du soir pourront être substitués par des œufs à deux et demi par tête depuis le 1er avril jusqu’au 1er novembre. Lorsque les circonstances en hyver ne pourront par permettre la variation des légumes et que l’on ne pourra se procurer de la salade, alors les légumes et la salade du service du soir pourront encore être substitués par un second plat de viande. En pareil cas, on servirait un ragoût et un rôti.
Chaque plat de viande, bouilli, rôti, ragoût et bœuf à la mode comprendra un quart de killogramme par tête. Le conseil a pensait qu’il convenait d’établir cette quantité. Depuis la visite de Sa Majesté, les élèves ont eu chaque deux jours deux plats de viande le soir en ragoût et bœuf à la mode, avec la même quantité par tête. Il n’y a pas de superflu.
Les tarifs pour ces différens services ont été arrêtés en conseil. Je ne les adresse pas encore à Votre Excellence parce que je désire être plus éclairé sur la consommation du pain qui me parait un peu arbitraire.
La dépense pour ce nouvel ordinaire surpassera de peu de chose le service précédent, en ce qu’il n’y avait pas de tarif, ce qui donne lieu nécessairement à beaucoup d’abus. Pour les prévenir, j’ai ordonné que les feuilles hebdomadaires servant à établir le service de chaque repas dans la semaine serviront à arrêter la comptabilité de la masse d’ordinaire dans chaque trimestre. En conséquence, ces feuilles seront remises à cette époque par l’administration au commissaire des Guerres. Il sera facile de constater par jour le prix de chaque repas par tête.
Je vous prie, Monseigneur, de me faire connaître si vos intentions sont remplies par ces nouvelles mesures. J’ai l’honneur de les soumettre à votre approbation.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Bellavène »

Décret impérial fondant l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Extrait des minutes de la secrétairerie d’Etat
Au palais des Tuilleries, le 8 mars 1809
Napoléon, empereur des Français, roi d’Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération suisse,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1er
Il sera formé une école militaire qui sera établie dans le château de Saint-Germain.
Art. 2
Cette école portera le nom d’école militaire spéciale de cavalerie. Il n’y sera admis que des jeunes gens pensionnaires qui se destinent au service de la cavalerie. Ils devront être âgés de plus de 16 ans. La durée de leurs exercices à l’école sera de 3 ou 4 ans.
Cette école sera organisée pour recevoir 600 élèves. Des écuries seront préparées pour 400 chevaux.
Art. 3
Les élèves penseront eux-mêmes leurs chevaux. Ils iront au manège, à des écoles d’instruction analogues à celles d’Alfort et de Charenton, à une école de ferrage et en général seront instruits de tout ce qui concerne les détails de la cavalerie.
Art. 4
Il y aura deux espèces de chevaux, des chevaux de manège et des chevaux d’escadron. 100 seront destinés au manège et 400 à l’escadron.
Aussitôt qu’un élève aura fait son cours de manège et reçu la première instruction, il lui sera donné un cheval qu’il pensera lui-même et pendant le tems qu’il sera à l’escadron, il apprendra l’escrime et les manœuvres de l’infanterie.
Notre intention est de tirer tous les ans de l’école de Saint-Germain 150 élèves pour remplir les emplois de sous-lieutenans vacans dans nos régimens de cavalerie.
Art. 5
Chaque élève de l’école militaire de cavalerie payera 2400 f. de pension.
Art. 6
Le château de Saint-Germain sera mis à la disposition de notre ministre de la Guerre, qui y fera faire les réparations et arrangemens nécessaires sur les fonds du cazernement, de manière qu’au premier juin prochain, les élèves puissent entrer à l’école.
Art. 7
Notre ministre de la Guerre est chargé de l’exécution du présent décret.
Signé Napoléon
Par l’Empereur
Le ministre secrétaire d’Etat
Signé Hugues B. Maret
Le ministre de la Guerre
Signé comte d’Hunebourg »

Rapport sur l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport à Son Excellence le ministre de la Guerre
Monseigneur,
Vous m’avez ordonné de vous faire un rapport sur l’école de cavalerie. Vous m’avés désigné les différentes parties du service qui avaient donné lieu à des plaintes. Je répondrai dans l’ordre des faits exposés dans votre instruction du 31 juillet.
D’après l’ordre de Votre Excellence, je me suis rendu à Saint-Germain le 4 aoust, après avoir remis dans la matinée les derniers renseignemens sur le commandement de l’école de Saint-Cyr. Le 5, j’ai été reconnu à la tête de celle de cavalerie comme commandant par intérim et, après avoir parcouru l’établissement, j’ai commencé le 6 à examiner les détails.
Mœurs
Ce qui a dû fixer d’abord mon attention a été l’article des mœurs. Comme il n’était pas probable que j’obtiendrais tous les renseignemens dans l’intérieur de l’établissement, j’ai commencé par supprimer la restriction imposée aux parens de vois leurs enfans le dimanche seulement. Je les ai prévenus que, désirant les entretenir sur ce qui pourrait les intéresser, ils verraient les élèves tous les jours de la semaine depuis une heure jusqu’à quatre, en se présentant d’abord chez moi. Cette mesure a fait plaisir à beaucoup de familles. Elle a fait disparaître cet esprit de mécontentement qui portait quelquefois à l’exagération des plaintes dans la salle de visitte. J’ai entretenu les parens, je les ai priés de me donner tous les renseignemens qu’ils avaient pu recueillir des enfans. Je crois être parvenu à la connaissance des faits.
L’affaire grave qui a donné lieu à toute la sollicitude des parens et qui a déterminé votre juste sévérité parait n’avoit été précédée d’aucuns faits semblables. J’ai questionné à ce sujet bien des parens. Tous conviennent que, jusque-là, ils n’avaient eu connaissance de rien. Différentes conversations avec des élèves semblent confirmer cette assertion et, si les mœurs ont été offensées en ce sens avant l’affaire du jeune Hollandais, il faudrait supposer que toute une chambrée se fut entendue entièrement. Rien ne fait présumer que la dépravation a été portée jusqu’à ce point.
Mais je ne puis dissimuler que j’ai trouvé une partie des élèves avec des habitudes fâcheuses, telles que celles de boire de l’eau de vie, de fumer, de chiquer, habitudes qui entrainent nécessairement à un ton détestable, à celui de l’insubordination et à toutes les fautes graves qui ont eu lieu. Ce sont ces jeunes gens qui se faisaient un jeu de la désertion, en méprisant toutes déffenses et représentations que j’ai trouvées consignées sur le registre. Dépourvu de principes d’éducation, ou gâtés par leurs parens, ils en ont entraînés d’autres par leur exemple. Le désœuvrement total de ces sujets dans les classes, l’ennui et la contrainte les portaient à tout emploier pour satisfaire leurs fantaisies. Ils parviennent facilement à échapper aux regards des officiers au milieu des ouvriers et par le système des chambrées établies de manière à neutraliser la surveillance.
Je pense qu’il y a près du cinquième des élèves dans cet état. J’ai été surpris de voir cette proportion dans la jeunesse de Saint-Germain. Parmi ce cinquième, il y en a qui sont totalement étrangers à tout principe d’éducation. Ils sont réellement déplacés dans cette école.
Je n’ai pas remarqué que la grande différence qui existe dans l’âge des élèves fût une des causes des inconvéniens. L’expérience me démontre depuis dix ans que les jeunes de gens de seize à dix-huit ans apportent de mauvaises habitudes parce que l’éducation du jour les rend très indépendans à la sortie de l’enfance. La grande liberté d’ailleurs qui a existé dans les années précédentes dans les lycées et les pensions a donné lieu à bien des travers. Je ne pense pas que les jeunes gens âgés soient un motif d’inquiétude pour les mœurs à l’école de Saint-Germain, parce qu’ils appartiennent à de bonnes familles et que ceux qui seront nommés sortiront de cette source. Si on ne peut parvenir à en tirer une grand part pour l’instruction, il sera facile de leur faire sentit qu’il est au moins de leur intérêt de montrer le bon exemple. Ce sera pour eux le seul moien d’obtenir plutôt leur sortie avec la sous-lieutenance.
Il n’y a pas de doute que le système des chambrées soit très contraire aux mœurs lorsque des élèves apportent de mauvaises habitudes. La localité du château ajoute infiniment à cet inconvénient.
Vous indiqués, Monseigneur, le seul moien de remédier à une grande partie du mal qui pourrait arriver, en ne permettant le séjour des chambrées que pour la nuit. Déjà, vous avés approuvé les mesures que j’ai proposées à ce sujet. En augmentant les moiens de surveillance pour la nuit et en assujetissant les élèves à être constamment réunis dans la journée sous les yeux des professeurs et des officiers, on évitera nécessairement bien des abus.
J’ai déffendu formellement l’usage du tabac et j’ai fait sentir aux élèves combien ils se dégradaient en se livrant à celui de l’eau de vie et des liqueurs fortes. Je leur ai déclaré que la désertion était toujours considérée dans l’état militaire comme une bassesse, que cette action était bien plus blâmable chez des jeunes gens destinés à occuper le poste honorable d’officier et que c’était s’en éloigner pour toujours, en s’exposant à être arrêtés par la gendarmerie. En m’adressant aux élèves bien nés et bien élevés, j’ai mis sous leur sauvegarde les mœurs et la réputation de l’établissement. Je leur ai recommandé d’éviter toute relation particulière avec les sujets de mauvais exemple, qu’ils devaient les mettre par la force de l’opinion dans l’impuissance de nuire, et qu’ils les obligeraient par ce moien à changer de principe ou à se déclarer incorrigibles.
J’ai saisi cette occasion pour rappeller aux élèves qu’ils n’étaient pas dans la situation de juger le cas du point d’honneur et que tout duel entr’eux devait être considéré comme un assasinat, attendu que l’inexpérience leur faisait emploier des moiens contraires et dont ils auraient à rougir par la suite, qu’à leur âge et dans leur position à l’école, toute altércation ne pouvait avoir aucun caractère sérieux, qu’ils étaient dans la plus grande erreur quand ils provoquaient un désordre semblable pour paraître braves, que ces sortes de caractères étaient toujours marqués au coin du mépris dans les corps et que l’expérience avait souvent démontré que les querelleurs et les brétailleurs sont les plus lâches lorsqu’ils ont à déffendre la cause de leur souverain et de l’Etat.
Nourriture
Sa Majesté a ordonné que le pain fût blanc, pareil à celui qu’on mange sur les meilleures tables, et que les élèves en eussent à discrétion.
Cet ordre était exécuté. La qualité est bonne. J’ai établi plus de régularité dans la distribution.
Le pain se distribuait par pain entier aux élèves lorsqu’ils arrivaient au réfectoire. Après chaque repais, on donnait un second pain par chambrée. J’ai établi l’ordre suivant :
Les portions de pain sont déposées par élèves sur la table. Lorsqu’elles ne suffisent pas, d’autres portions sont distribuées à ceux qui en demandent.
Au lieu de remettre des pains entiers à la sortie du réfectoire, j’ai ordonné une distribution par élèves le matin et le soir. Le pain était quelquefois mal emploié après chaque repas, en ce que les élèves n’en avaient pas besoin alors. Il sera réellement utilisé en le distribuant après le lever et avant le coucher, et il en résultera une économie assés sensible.
Il y a eu quelquefois des plaintes sur la qualité de la viande. Elles doivent être attribuées au défaut de soin des agens, car j’ai reconnu par différents ordres qu’il y avait eu toute sollicitude à cet égard. Mais ils étaient mal exécutés et j’en ai eu la preuve personnellement. La pièce n° 1 fera connaître à Votre Excellence l’ordre que j’ai donné à ce sujet. J’ai beaucoup de peine à en obtenir l’exécution par le déffaut d’intelligence et d’activité.
J’ai trouvé l’ordinaire des élèves changé depuis la visite de Sa Majesté, mais les bases n’en étaient pas assés déterminées, surtout par le déffaut des tarifs. L’administrateur comptable ne pouvait rendre un compte exact sur les dépenses de la cuisine. J’ai apporté les changemens dont vous avés donné l’idée dans votre instruction. En supprimant la soupe du repas du soir dont les élèves mangeaient très peu, il y a eu moien de varier la nourriture. L’ordinaire actuel des élèves consiste :
Repas du matin
Soupe
Bouilli
Plat de légumes
Repas du soir
Un rôti, ragout ou bœuf à la mode
Un plat de légumes
Une salade
75 centilitres de vin de Bourgogne pour les deux repas
Pain blanc à discrétion à table outre deux distributions qui ont lieu après le lever et avant le coucher des élèves.
Le plat de légumes et la salade du soir pourront être remplacés à volonté par des œufs à deux et demi par tête depuis le premier avril jusqu’au premier novembre. Lorsque les circonstances en hyver ne permettront pas la variation des légumes et l’usage de la salade, alors ces deux articles seront remplacés par un second plat de viande. On servirait en pareil cas un ragoût et un rôti.
Chaque plat de viande comprend un quart de kilogramme par tête. Depuis la visite de Sa Majesté, les élèves avaient tous les deux jours deux plats de viande au repas du soir avec la même quantité. Il n’y avait pas de superflu. La pièce n° 2 représente le tarif et le prix non compris le pain. Ce dernier article n’est pas mentionné en raison du prix actuel, qui est encore extraordinaire. En l’admettant au taux ordinaire à 15 centimes la livre, la nourriture d’un élève telle qu’elle est exposée ci-dessus reviendra à 550 f. par an. J’observe que l’on donne du bon vin ordinaire de Bourgogne et qu’il y a une augmentation d’un quart de kilogramme de viande avec du pain blanc sur l’ordinaire avant la visitte de Sa Majesté, revenant à 380 f. environ. La différence de 170 f. est bien compensée par l’avantage d’une nourriture plus abondante et plus variée.
Réfectoire
A mon arrivée, les élèves mangeaient en réfectoire mais à la gammelle.
Vous avés manifesté l’intention de les faire manger le plutôt possible à table d’après l’ordre de Sa Majesté. Je me suis attaché de suite à concilier vos vues avec l’état du réfectoire et, dès le jour de la saint Napoléon, elles ont été remplies.
En réunissant les tables qui, par le nouvel ordre de service, devenaient inutiles dans les chambrées, j’ai obtenu toutes les ressources convenables pour cet objet. Les élèves sont servis en beau linge de cretonne, en vaisselle de fayence de Rouen, en bouteille de Sèvres, en caraffe de verre blanc, et chaque ordinaire est établi par dix élèves aiant son chef d’escouade à sa tête. A chaque plat de viande et de légumes, les assiettes sont renouvellées. Le linge de table est changé deux fois par semaine. Des servans sont attachés aux tables pour en faire le service et l’officier de semaine préside à l’ordre. La pièce n° 3 indique les différents articles qui ont paru nécessaires pour 200 élèves. En obligeant les servans à soigner la fayence, le service des tables ne sera guère plus dispendieux que l’entretien des gammelles. Pour les obliger à cette attention, le conseil a arrêté que, chaque mois, l’administrateur ferait un relevé de la fayence et bouteilles cassées par leur négligence et qu’elles seraient remplacées moiennant une retenue sur leurs gages.
La salle de Mars sert provisoirement de réfectoire. Ce local est exposé de tous côtés à la pluie et sera impraticable à l’entrée de l’hyver. Il est urgent d’y établir des croisées et un plancher pour ne pas être obligé de manger de nouveau dans les chambrées. Il n’y a pas d’autre local pour remplacer la salle de Mars que le nouveau réfectoire projetté. Les travaux pour le mettre en état seraient plus prompts et moins dispendieux.
Argenterie
Les couverts et timbales des élèves seront placés au réfectoire même dans une armoire fermée à clef. Le commis de service du réfectoire en sera personnellement responsable, ainsi que du linge de table. Il fera laver l’argenterie en sa présence sur les lieux sans permettre que les couverts et timbales sortent du réfectoire.
Rien n’a pu constater l’abus sur la vente des couverts à l’école, comme il en est fait mention dans votre instruction. Au surplus, j’ai supprimé la vente de tous objets dans l’intérieur, à l’exception de celle des fruits, que j’ai restreinte aux fruits rouges et aux raisons comme ne pouvant occasionner de dérangement pour la sûreté. Les autres fruits présentaient des inconvéniens en ce que les élèves ne mettent aucune modération dans l’usage de ce qui peut leur être contraire.
Un des portiers demeurera chargé de la vente de ces fruits, sous la surveillance de l’administrateur chargé de régler le prix.
Linge de table
D’après les ordres de Votre Excellence, on a compris dans le trousseau des élèves douze serviettes pour leur service au réfectoire.
Soixante nappes ont été achetées par les ordres du conseil. Vingt autres seront encore nécessaires pour faciliter le blanchissage dans la mauvaise saison et pour changer deux fois par semaine.
J’observe que neuf serviettes seraient suffisantes par élèves. Avec ce nombre, on aura toute facilité de les renouveller deux fois par semaine en toute saison.
Le linge de table sera confié comme l’argenterie à la surveillance du commis de réfectoire. Il sera marqué de la lettre R et ne pourra avoir d’autre destination.
Le manteau, le dictionnaire des sièges et batailles, et l’atlas de Vaugondy sont supprimés, d’après vos instructions. Le trousseau, déjà allégé par cette mesure, est susceptible de l’être encore au renouvellement du marché.
Les manteaux des élèves présens ont été mis en magasin. La valeur sera remboursée par les douze serviettes et le surplus sera remis aux élèves au décompte définitif de chacun.
Bouteilles, gammelles, bancs pour le réfectoire
L’article réfectoire fait mention de ce qui a été fait à ce sujet, ainsi que pour les gammelles et les tables.
Instruction
J’ai terminé ma visitte sur toutes les parties de l’instruction, à l’exception de l’école d’escadron, de manège, du maniement des armes à pied et des manœuvres d’artillerie. Les élèves en général montraient la plus grande indifférence sur le reste. L’esprit était tout à fait opposé au travail et tous les professeurs se plaignaient généralement de l’apathie et de la nonchalance qui régnaient dans leurs classes.
L’idée de rester trois ans à l’école parait avoir découragé dans le tems une partie. D’autres, arrivés avec l’habitude de ne rien faire et la mauvaise volonté, ont entrainé la majorité. Tous semblaient penser que l’ancienneté leur donnerait le droit à la sous-lieutenance.
Après avoir questionné les élèves, j’ai remarqué qu’ils avaient été influencés par de mauvais conseils du dehors. Plusieurs m’ont avoué qu’ils se considéraient à l’école comme devant paier une contribution pour obtenir un brevet. Leurs parens se bornent à leur recommander d’éviter toutes plaintes sur leur conduite et d’avoir de la patience. Rien dans ces conseils ne les portaient au travail. Cet esprit, assés généralement répandu, joint à la nonchalance des autres, devait nécessaire entrainer l’éloignement de toute instruction classique. L’ennui, le désœuvrement et le système de mécontentement en étaient la suite. Je suis surpris qu’avec ces travers, il n’y ait pas eu souvent du désordre, et c’est en cela eu j’ai reconnu qu’il y avait eu toute la surveillance possible dans une maison dont la localité y prête si peu. Il est à observer que beaucoup d’élèves reçoivent beaucoup d’argent de leurs parens. Plusieurs ont été reconnus pour avoir eu trente et quarante napoléons dans leur poche.
Le tems seul peut amener un changement favorable. Quelque soient l’autorité et le caractère des chefs, ils se borneront pour l’instruction, si on ne prend le parti de forcer les élèves au travail et de ne leur accorder la sous-lieutenant qu’après l’avoir méritée par leur application et une conduite sans reproche, sans considérer le tems de séjour à l’école. En suivant cette marcha avec la plus grande impartialité et une volonté bien prononcée, la majorité de l’école sera sur un pied convenable en moins d’une année. Le système de plaintes disparaîtra, parce que les élèves seront occupés. Les mœurs et l’ordre y gagneront beaucoup.
J’ai commencé par détruire l’idée établie parmi les élèves que l’on devait rester trois ou quatre ans à l’école, en leur représentant que le but devait être de donner à l’armée des officiers instruits, il était du devoir du chef de présenter au gouvernement les titres de chacun pour les faire jouir immédiatement de la récompense due au travail à la bonne conduite.
Ils sont prévenus que des examens fréquens feront connaître les titres à la bienveillance de Sa Majesté. Plusieurs ont senti qu’il fallait en venir au travail. Déjà les professeurs me rendent compte qu’une partie commence à montrer du zèle. La première promotion établie sur ce principe déterminera la masse et, dès que la majorité aura pris le dessus, l’établissement arrivera insensiblement au point où il doit être.
Je pense qu’il conviendra de faire des petites promotions fréquentes pour porter définitivement au zèle et à l’émulation. Ces promotions ne comprendraient que des sujets instruits ou aiant donné toutes les preuves de bonne volonté. Dès que plusieurs seraient jugés en état, d’après un examen, le commandant de l’école les présenterait de suite pour la sous-lieutenance, sans attendre une époque. Quarante à cinquante élèves proposés de cette manière en détail soutiendront la confiance et feront connaître en même tems la nécessité d’en venir au travail.
J’ai trouvé la marche de l’instruction établie assés convenablement pour la partie du dessin, de la fortification, de l’administration. Cependant, le professeur de fortification n’enseigne son cours que très incomplèttement. Ses leçons se bornent à la théorie et il ne s’occupe pas du tracé et des planches, ce qui est un grand déffaut parce qu’il éloigne l’élève de l’application. J’ai engagé M. Gauthier à se mettre au fait et d’étendre davantage son cours.
La classe de mathématiques avait besoin de modifications. J’ai ordonné aux professeurs de donner double leçon pour ceux des élèves qui languissaient dans leur classe par inconscience et qui n’étaient plus à même de suivre. En repassant les premiers élémens avec les sujets arriérés, plusieurs reprendront de l’énergie. Cette mesure, d’ailleurs, donnera plus de moiens de classer les élèves arrivans. On ne peut trop multiplier les degrés d’enseignement. Il est rare qu’un élève se présente avec la connaissance des éléments du calcul.
Les autres cours sont entravés par les leçons du manège. La difficulté d’y admettre au-delà de 15 à 18 élèves à la fois oblige MM. les écuyers à quatre séances par jour. Elles ne peuvent avoir lieu sans se froisser avec les leçons de littérature, de géographie et d’histoire. Je n’ai pu trouver le moyen d’éviter cet inconvénient. Il n’y a pas d’autre local pour un manège plus étendu.
Les professeurs de littérature donnent des leçons particulières aux jeunes Italiens deux fois par semaine. Les vues de Votre Excellence étaient remplies à cet égard. Ces leçons seraient plus profitables si elles étaient enseignées par un professeur qui sait la langue italienne.
Habillement
L’habillement ne laisse rien à désirer. Les élèves sont dans une tenue parfaite. Elle ne peut être mieux surveillée par les chefs.
Linge et chaussure
Votre Excellence m’observe que des élèves ont écrit à leurs parens que, dans le nombre des effets qu’on leur avait donnés pour leur trousseau, il en existait qui avaient servis.
J’ai examiné le magasin. Tout y est neuf et je n’ai pu concevoir la possibilité d’un semblable abus. La négligence même ne peut l’admettre car je ne vois pas comment l’école pourrait avoir des effets aiant servi, les élèves partant pour les corps ne laissant rien de leurs effets.
Comptes particuliers
Le registre compte particulier a été supprimé, comme vous l’avés ordonné. J’ai arrêté que les objets nécessaires pour le service intérieur des compagnies tels que le cirage, le blanc et le savon pour blanchir les brosses, balais, cruches, pots de terre etc. seraient achetés au moien des cinq centimes de poche.
A cet effet, MM. les adjudants majors chargés de la surveillance des compagnies font dresser l’état de ce qui est nécessaire aux chambrées le vendredy de chaque semaine. Le général commandant, après l’avoir approuvé, donne l’ordre à l’administrateur comptable de faire acheter ces objets, de les faire distribuer le lendemain aux compagnies et rembourser sur les cinq centimes du prêt.
Les parties de l’équipement dégradées par le déffaut de soin ou usés avant le terme déterminé par le tarif sont remboursées par la haute paie, sans que l’on puisse se permettre des retenues au-delà.
La dégradation de casernement seront dorénavant réparées par l’administration, à l’exception des carreaux de vitres dans les chambrées et corridors, qui seront acquittés par les élèves sur les cinq centimes de poches. Par cette nouvelle mesure, il n’y aura plus de compte particulier que celui de la haute paie. Des punitions seront prononcées contre les élèves qui se permettraient de dégrader par plaisir et par contrariété. Le nouvel ordre de surveillance fera disparaître d’ailleurs le désordre en grande partie, en ce que les élèves ne seront plus abandonnés à eux-mêmes dans les chambrées.
Les leçons particulières données aux élèves par les professeurs moiennant une rétribution n’existaient plus. Elles n’avaient eu lieu que sur les instances des parens. Les lettres et demandes sont déposées au bureau.
Infirmerie
Le service de l’infirmerie est souvent en déffaut par la négligence et le peu d’intelligence des agens de l’administration. Les sœurs, avec l’intention de leur état, paraissent tout à fait étrangères au service des malades. Elles ne savent pas se conformer ni faire exécuter les ordonnances. Leur faiblesse même les porte à trop d’indulgence pour les malades.
Cependant, il faut les conserver pour la robe. Comme elles faisaient mal la cuisine, j’ai attaché à l’infirmerie un cuisinier, qui sera chargé de faire les portions d’après l’ordonnance.
Pour assurer l’ordre et suppléer au déffaut d’intelligence et d’activité des sœurs et agens de l’administration, je pense qu’il faudrait établir un officier de santé de troisième classe à l’infirmerie. Logé dans l’établissement même, il serait spécialement chargé de diriger le service intérieur dans toutes ses parties et de veiller au bon ordre.
L’infirmerie est mal placée. Cependant, on ne peut l’établir plus convenablement ailleurs. Les nouvelles salles ne sont pas assés spacieuses. Tout son mobilier est neuf. On an tout calculé pour douze lits. C’est ordinairement le nombre des malades.
Le règlement établi pour l’infirmerie n’a pas une application assés directe. Il est trop diffus et compliqué. Je crois devoir en proposer un beaucoup plus simple et plus à portée de l’intelligence des sœurs et de manière à pouvoir être affiché dans les salles.
Les élèves arrivent à l’infirmerie par leur cour. Je fais pratiquer un passage particulier pour les parens, qui évitera la communication avec les jeunes gens.
Cachots
J’ai visité les cachots, prisons et chambres de police. Un seul m’a paru n’avoir pas assés d’air. Depuis longtems, on ne l’emploiait pas par cette raison. On a trompé Votre Excellence en l’assurant que les élèves y étaient dans la boue.
De nouvelles prisons ont été construites il y a six mois. Je les ai examinées avec l’entrepreneur des bâtimens et les officiers de santé pour m’assurer que les plâtres sont bien secs. Il a été reconnu qu’elles peuvent être habitées. Il y en a neuf en tout.
Bâtimens
De tous les travaux ordonnés par Sa Majesté, l’entrepreneur n’exécute que les changemens jugés nécessaires au corps de latrines des élèves et à celui de l’infirmerie. Il m’a déclaré qu’il ne pouvait agir au-delà. C’est ce qui m’a déterminé à demander à Votre Excellence l’autorisation de faire réparer la salle de Mars, qui sert de réfectoire, ou de faire disposer l’emplacement qui a été projetté pour ce service au rez-de-chaussée.
Ce réfectoire projetté demanderait moins de tems et de dépense que la réparation de la salle de Mars. On aurait l’avantage de faire le service à portée de la cuisine. Je pense, Monseigneur, qu’il conviendrait de faire disposer de suite le nouveau réfectoire et de réparer ensuite la salle de Mars pour l’exercice en hyver. Sans cette dernière ressource, les élèves ne pourront suivre la plus grande partie du tems l’instruction de l’infanterie dans la mauvaise saison. J’observerai d’ailleurs qu’en réparant la salle de Mars comme réfectoire, les élèves ne pourraient y manger pendant les travaux.
Quant aux autres travaux, je serais d’avis de les ajourner indéfiniment. Quelque soient les changemens qui seraient jugés nécessaires et effectués pour rendre le château de Saint-Germain propres à une école militaire, ils ne pourraient remplir le but. On n’obtiendra jamais une distribution convenable pour le service et surtout pour la surveillance. On sera toujours arrêté à chaque pas par de gros murs qui empêcheront toute exécution. On n’aura jamais l’ensemble des parties. Il faudra toujours traverser la ville pour aller aux écuries et au manège : il n’y a pas moien de les réunir au château, et, outre les inconvéniens de passer à chaque instant dans les rues avec des détachemens d’élèves, on perd beaucoup de tems. Je ne fais pas mention de ceux qui peuvent en résulter pour l’ordre et la police, ils doivent être sentis naturellement.
Je suis convaincu que l’école de cavalerie gagnera beaucoup à un changement. Si on pouvait trouver une ancienne abbaye ou un ancien collège aux environs de Paris, l’établissement y prospérerait mieux. Le local que l’on choisirait, pourvu qu’il y ait du terrein pour manœuvre, sera toujours plus favorable que le château de Saint-Germain.
Promotion
J’ai recueilli les notes des quarante élèves qui avaient été désignés par l’empereur pour partir, lors de sa dernière visite.
Ces jeunes gens sont bien éloignés de mériter par leur instruction la sous-lieutenance. A l’exception de quatre ou cinq, ils doivent être considérés comme ceux qui ont fait prendre à l’école une direction toute opposée. Ce sont les plus anciens et les plus paresseux. Ils ont en général des moiens, mais au lieu de les emploier, ils se sont reposés sur leur ancienneté.
Ils s’occupent maintenant à repasser leurs cours. Je leur ai annoncé que je viendrais les examiner au fur et à mesure qu’ils seraient présentés par le directeur des études. Cet exemple est indispensable pour faire sortir les élèves de l’état d’engourdissement où je les ai trouvés dans les classes. Ils résistaient réellement par la force de l’inertie.
Vingt-trois élèves achèvent actuellement les cours classiques et manœuvres. Je pense qu’ils pourront être examinés vers la fin d’octobre.
Les sujets âgés qui entrent à l’école ne pourront être assujettis à cette marche. Il sera nécessaire d’agir avec eux d’après leurs moiens et les motifs qui auront déterminé leur admission. Je crois qu’il faudra s’attacher à les conserver le moins possible, en exigeant d’eux non seulement toute soumission à sa règle, mais le meilleur exemple possible par leur conduite et leurs principes.
Je joins au rapport les différens ordres que j’ai donnés pour le service, nos 4, 5, 6 et 7.
Proposition
Vous avez pensé, Monseigneur, qu’il conviendrait peut-être d’attacher encore à l’école deux adjudans majors et plusieurs sous-officiers de la ligne pour obtenir une surveillance plus active.
J’ai senti la nécessité de cette augmentation en raison des localités. J’ai l’honneur de vous proposer
1° de nommer deux adjudans majors de la cavalerie et six sous-officiers de la ligne, décorés et non mariés. Ces derniers seraient emploiés pour la surveillance pendant la nuit sous les ordres de l’officier de service.
Cette mesure, jointe à celle que l’on dispose pour éviter le séjour des chambrées pendant le jour, facilitera beaucoup la garantie des mœurs et le bon ordre.
2° de considérer s’il ne conviendrait pas de chercher un local plus convenable pour l’école de cavalerie.
3° de nommer un professeur répétiteur pour enseigner la langue française et les élémens de mathématiques aux jeunes italiens.
4° de nommer un chirurgien de troisième classe non marié pour suppléer les sœurs dans leurs fonctions pour l’administration et le service intérieur de l’infirmerie.
5° de faire disposer de suite le réfectoire projetté au rez-de-chaussée et réparer la salle de Mars pour servir aux exercices en hyver. Quelque soit la détermination qui serait prise pour changer l’école d’emplacement, l’usage de ces deux pièces sera indispensable en attendant l’époque du changement.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Bellavène
Général commandant par intérim l’école de cavalerie
Saint-Germain, le 6 septembre 1812 »

Lettre concernant l’évacuation et les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Génie
Matériel
Direction de Paris
Paris, le 5 avril 1809
M. Decaux, chef de la division du Génie au ministère de la Guerre
Monsieur,
M. le sous-directeur Mulas a écrit le 29 du mois dernier (n° 247) au ministre de la Guerre pour prier Son Excellence de donner des ordres pour faire évacuer le château de Saint-Germain par les troupes et par le magasin des lits militaires qui en occuppent une grande partie, cette prompte évacuation étant indispensable pour qu’on puisse développer dans ce bâtiment un grand nombre d’ouvriers aussitôt que le ministre aura prononcé sur les projets qui lui ont été soumis pour l’établissement de l’école spéciale de cavalerie. Je vous prie de mettre le plutôt possible cet objet sous les yeux de Son Excellence. Les troupes qui occupent le château sont les dépôts des 15e et 9é régimens de dragons. Les casernes de Versailles peuvent actuellement les contenir. Quant à l’administration des lits militaires, elle doit avoir des locaux pour placer les effets qu’on lui fera retirer du château de Saint-Germain.
J’ai l’honneur de vous saluer avec considération.
Le directeur des fortifications
J. P. Monfort »

Lettre de Louvois à Louis de Ruzé, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye, concernant l’ouverture des jardins aux membres de l’assemblée du clergé

« Je vous fais ce mot pour vous dire que pendant que l’assemblée du clergé se tiendra à Saint Germain, l’intention du Roy est que vous laissiés entrer dans les jardins messieurs les prelats et abbés, mais point leurs domestiques ny laquais, hors un à leur suite s’ilz desirent, pour leur porter la queue. »

Lettre concernant l’évacuation et les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau du matériel du Génie
Minute de la lettre écrite par le ministre à Son Excellence le ministre directeur de l’administration de la Guerre le 7 avril 1809
Monsieur le Comte,
D’après le décret impérial du 8 mars dernier qui affecte le vieux château de Saint-Germain à l’établissement de l’école militaire spéciale de cavalerie, il devient indispensable d’y mettre dès à présent un grand nombre d’ouvriers afin que les réparations et arrangemens nécessaires soient achevés au 1er juin prochain, conformément à l’article 6 de ce décret.
Je prie donc Votre Excellence de vouloir bien donner des ordres pour faire transférer ailleurs les lits et autres effets de casernement qui se trouvent dans ce château aussitôt qu’il aura été évacué par la troupe qui l’occupe actuellement. »

Procès-verbal d’une séance du conseil d’administration de l’école militaire de Saint-Germain-en-Laye constatant la nomination d’un nouveau commandant

« Séance du 2 décembre 1812
Extrait du registre des délibérations du conseil d’administration de l’école militaire spéciale de cavalerie
Le conseil d’administration, assemblé sous la présidence de M. le général de division baron Bellaveine, inspecteur général des écoles militaires, commandant par intérim l’école militaire spéciale de cavalerie, présens
M. le baron Mautpoint de Vandeul, général de brigade
M. le baron Brunet, commandant en second, directeur des études
M. Fourbier, capitaine de cavalerie
M. Brunet, capitaine d’infanterie
M. Nottret, capitaine d’artillerie à cheval
M. Damesme, commissaire des Guerres (absent)
En exécution des ordres de Son Excellence le ministre de la Guerre, monseigneur le duc de Feltre, adressés le [vide] à monsieur le général de division baron Bellavène portant que monsieur le général Maupoint baron de Vandeul, nommé commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie de Saint-Germain par décret de Sa Majesté impériale et royale du 20 août 1812 sera reconnu en cette qualité et prendra le commandement de l’école militaire susdite en remplacement de monsieur le général Clément baron de la Roncière, appellé à d’autres fonctions,
L’état-major, les élèves, sous les armes et en grande tenue, les professeurs de ladite école, s’étant réunis sur le parterre du palais impérial de Saint-Germain,
MM. le général de division baron Bellavène et le général de brigade Maupoint s’étant rendus audit parterre à onze heures et demie du matin, après avoir fait ouvrir un ban, M. le général Bellavène a proclamé à la tête de l’état-major et des élèves et devant les professeurs qu’ils ayent à reconnaître monsieur le général de brigade Maupoint en qualité de commandant de l’école militaire spéciale de cavalerie en remplacement de monsieur le général Clément de la Roncière, appellé à d’autres fonctions. Le ban ayant été fermé, les élèves ont défilé devant MM. les généraux inspecteur et commandant.
Et à une heure de relevée, le conseil d’administration de l’école de cavalerie, convoqué extraordinairement et réuni dans une des salles du palais de Saint-Germain sous la présidence de monsieur le baron Bellavène,
Il a été procédé à l’arrêté de la comptabilité ainsi qu’il suit, savoir :
La recette générale depuis le vingt-deux novembre 1812, époque du dernier arrêté et y compris le restant en caisse, est de trente-sept mille cinq cent quinze francs soixante-quinze centimes six millièmes, ci : 37515 f. 756
Cette somme est représentée ainsi qu’il suit, savoir
1° entre les mains du quartier-maître trésorier en pièces justificatives visées par monsieur le général commandant concernant le 4e trimestre 1812 la somme de vingt-deux mille cinq cent trente francs vingt-trois centimes : 22530,230
Somme rendue par différents élèves sur l’ancien compte particulier : 3844,980
Un billet de banque de 1000 f. 00 : 1000,00
Un billet de 500,00 : 500,00
Dix napoléon de 40 f. : 400,00
Cinq effets montant à : 1524,61
Appoint : 0,966
[Total :] 3425,896
Total des sommes entre les mains du quartier-maître : 29800,756
2° du tarif d’après la situation qui y est déposée la somme de sept mille sept cent quinze francs en deux bons, ci : 7715,00
Total pareil : 37515, 756
Le quartier-maître trésorier a de plus fait connaître au conseil la situation de la haute paye des fonds appartenant aux élèves permetant un restant en caisse de quatorze cent soixante-dix francs,
La situation de la masse de long et chaussure au 1er octobre 1812, un restant dû à la caisse de trois cent quatre-vingt-dix-neuf francs sept centimes sept millièmes.
Le 27 avril 1812, monsieur le général Clément de la Roncière a rendu compte à Son Excellence le ministre de la Guerre des sommes dues pour les travaux exécutés d’après les ordres du ministre dans les bâtimens de l’école et pour autres travaux d’urgence jusqu’à la somme de soixante-sept mille huit cent quatre-vingt-cinq francs quatre-vingt-dix centimes : 67885 f. 90
Il a été acquité par le conseil celle de trente-cinq mille huit cent quatre-vingt-treize francs quarante-cinq centimes, ci : 35893 f. 45
Reste dû la somme de : 31992 f. 45
Cette dépense ne peut être supportée par les masses.
Son Excellence le ministre de la Guerre avait accordé et annoncé à monsieur le général Clément une somme de vingt-cinq mille francs pour l’acquisition de cinquante chevaux d’escadrons et il n’a été délivré d’ordonnances que pour vingt mille francs. Le conseil aura à réclamer une somme de cinq mille francs.
La caisse de l’école a été transportée dans l’appartement que doit occuper monsieur le général Maupoint. Les clefs de la dite caisse ont été remises entre les mains de monsieur le général Maupoint, de monsieur Fourbier et du quartier-maître trésorier.
De tout quoi il a été donné le présent procès-verbal.
A Saint-Germain, le jour et an que dessus.
Signé Bellavene, Maupoint, Brunet, Nottret, Fourbier et Brunet. »

Lettre de Louvois à Louis de Ruzé, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye, concernant la coupe de l’herbe du parc

« Ayez soin d’aller voir M. de Lestelle de ma part pour luy dire que le Roy n’a pas trouvé bon que les gardes chasses se soyent ingerez de faucher l’herbe du parcq de Saint Germain sans permission et que S. M. desire qu’il leur deffende. Vous avertirés le portier que, la premiere fois qu’il luy arivera de rien laisser sortir dudit parcq sans vous en donner avis, il sera destitué de son employ. »

Lettre concernant l’évacuation du château de Saint-Germain-en-Laye, affecté à l’école de cavalerie

« Administration de la Guerre
Bureau du casernement militaire
Lits militaires
Paris, le 18 avril 1809
Le comte de l’Empire, ministre directeur de l’administration de la Guerre à Son Excellence le ministre de la Guerre (bureau du Génie militaire)
Monsieur le Comte,
Pour satisfaire au désir de votre lettre du 7 avril, je donner ordre à l’entrepreneur des lits militaires de faire évacuer sans délai l’ancien château de Saint-Germain-en-Laye, affecté à l’établissement de l’école spéciale de cavalerie. Je charge, en même tems, le commissaire ordonnateur de la 1ère division de veiller à l’exécution de cet ordre.
Au moyen de cet établissement, la ville de Saint-Germain ne devra plus, à l’avenir, recevoir de garnison. J’ai l’honneur d’informer Votre Excellence que j’ai supprimé les lits qui composaient la fixation de cette place.
J’ai l’honneur de vous saluer
Dejean »

Pétition contre la clôture du grand parterre de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence monseigneur le duc de Feltre, ministre et secrétaire d’Etat de la Guerre
Monseigneur,
Les habitants de la ville de Saint-Germain-en-Laye, informés qu’ils sont à la veille de perdre une partie de la belle promenade du parterre, ont l’honneur d’exposer à Votre Excellence que ce jardin est leur unique ressource, et que les en priver, c’est anéantir la valeur de toutes leurs propriétés.
Sa Majesté impériale et royale, touchée de leurs très humbles représentations, a daigné, par l’intercession de la reine Hortense, leur en assurer la conservation.
La ville de Saint-Germain ne peut se flatter de recouvrer son ancienne existence que par l’attrait de sa situation et c’est surtout la belle promenade du parterre conduisant à la terrasse et à la forêt qui détermine beaucoup de personnes à venir se fixer dans cette ville.
La clôture provisoire projettée dans le parterre n’ayant pour objet que d’y former une enceinte pour l’exercice des élèves de l’école, les habitants osent prendre la liberté de vous observer, Monseigneur, que les évolutions peuvent avoir lieu sans clôture comme elles s’y font journellement et que si Votre Excellence le jugeait à propos, rien ne serait plus facile que d’assurer la parfaite tranquillité de ces évolutions en plaçant dans le parterre, toutes les fois qu’elles auraient lieu, un détachement de la garde nationale de Saint-Germain qui veillerait à ce que le public ne traversât point l’espace parcouru par les élèves, ni ne s’approchât d’eux en aucune manière. Cette surveillance de la garde nationale, qui serait rigoureusement observée et à laquelle on ajouterait la précaution de fermer les grilles du parterre, équivaudrait à la clôture et en épargnerait les frais. Et ce moyen, adopté par Votre Excellence, serait un bienfait pour la ville de Saint-Germain d’autant plus précieux qu’il en résulterait pour elle la conservation de ses propriétés et l’accroissement de sa population.
Pleins de confiance en la bonté de Votre Excellence, les habitants conserveront avec la plus vive reconnaissance le souvenir de ce bienfait.
Saint-Germain-en-Laye, le 21 mai 1813
[nombreuses signatures] »

Lettre concernant la manutention des vivres établie à Saint-Germain-en-Laye

« Bureau des vivres
Administration de la Guerre
Paris, le 31 octobre 1809
Copie de la lettre de monsieur le conseiller d’Etat, directeur général des Vivres de la Guerre, à Son Excellence le comte de l’Empire, ministre directeur de l’administration de la Guerre, datée de Paris le 24 octobre 1809
Mon général,
L’agent en chef de la 1ère division m’informe que le Génie militaire a fait une visite du bâtiment affecté au service des vivres de Saint-Germain-en-Laye, duquel il se propose de disposer, notamment des greniers, pour y loger la blanchisseuse des élèves de l’école d’équitation établie dans la même ville.
S’il est vrai, mon général, que la manutention de Saint-Germain est nulle pour l’instant, il ne l’est pas moins qu’on y place quelquefois de la cavalerie et qu’alors elle est nécessaire. Cette nécessité reconnue, il reste à observer qu’elle est tellement restreinte qu’on ne peut rien en détacher sans l’annuller tout à fait.
Je vous prie, mon général, de vouloir bien transmettre le compte que je vous rends à M. le comte d’Hunebourg et l’inviter à ne pas accueillir le projet dont j’ai l’honneur de vous exposer l’inconvénient.
Je prie Votre Excellence d’agréer etc.
Signé Maret »

Lettre de Louvois à Louis de Ruzé, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye, concernant la remise de décors de théâtre

« Ce mot est pour vous dire d’avertir le concierge du château de Saint Germain qu’il peut delivrer au sieur Duché, porteur du present billet, les decorations de theatre qu’il luy demandera pour les faire apporter icy. »

Lettre concernant la manutention des vivres établie à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 11 novembre 1809
A Son Excellence le ministre de la Guerre,
Monseigneur,
J’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence les renseignemens qui me sont demandés sur l’objet d’une lettre du 24 octobre dernier par laquelle M. le conseiller d’Etat, directeur général des Vivres de la Guerre, réclame contre l’affectation au service de l’école militaire de cavalerie, à Saint-Germain, de la manutention des vivres de cette place. Cette manutention n’est autre chose qu’une portion du bâtiment connu sous le nom d’hôtel du Maine. Ce bâtiment, en totalité, et tous les autres bâtimens militaires de Saint-Germain sont provisoirement affectés à l’établissement de l’école et il est possible que cette affectation devienne définitive. Cela dépendra du projet que Sa Majesté l’Empereur adoptera pour l’établissement complet de l’école. La manutention de Saint-Germain n’est utile, comme l’observe M. le directeur général des Vivres, que lorsqu’on met de la garnison à Saint-Germain. Or il est impossible d’y en mettre dans l’état actuel des choses, puisqu’il n’y a plus aucun bâtiment disponible. Si cet état de choses devient définitif, la manutention cessera de présenter aucun but d’utilité. Si au contraire les bâtiments actuellement occupés par l’école militaire sont rendus au casernement, la manutention sera également rendue à sa destination. On aura soin, à cet effet, de conserver les fours et autres établissemens accessoires autant que possible. Cette précaution doit, ce me semble, remplir les vues de M. le directeur général des Vivres.
Je prie Votre Excellence d’agréer l’hommage de mon respect.
Le directeur des Fortifications
J. P. chevalier de Monfort »

Lettre de Louvois concernant la conduite de la reine d’Angleterre à Vincennes

« M. de Lauzun
Du 1er janvier 1689
J’ay receu le billet que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire hier à huit heures du matin. Le Roy ne peut croire que rien soit capable de porter le roy d’Angleterre à escrire à la reyne sa femme de retourner en Angleterre avec le prince de Galles, mais si, contre toute apparence, cela arrivoit, Elle m’a commandé de vous faire scavoir, et à M. le Premier, que son intention est que l’on portast la reyne à venir jusques à Vincennes avec le prince de Galles sous tous les pretextes les plus honnestes que vous pourrez vous imaginer. Je suis tout à vous etc. »

Lettre de Louvois concernant la conduite de la reine d’Angleterre à Vincennes

« Le Premier
A Versailles, le premier decembre 1688 [sic]
L’escuyer de M. le duc d’Aumont m’a rendu en sortant de la messe du Roy vostre billet d’hier à 8 heures du matin par lequel et par la lettre de M. de Lauzin qui l’accompagnoit, S. M. a veu ce que le lieutenant du vice amiral d’Angleterre est venu dire à la Reyne, sur quoy Sa Majesté m’a commandé de vous faire scavoir que quand le roy d’Angleterre manderoit à la reyne de s’en retourner seule ou de ramener le prince de Galles en Angleterre, à quoy S. M. ne voit nulle aparence, son intention seroit toujours que vous amenassiez la reyne d’Angleterre et le prince de Galles à Vincennes, vous laissant entendre à la reyne d’Angleterre que comme vous avez eu ordre du Roy de la conduire aud. Vincennes, il n’est pas en vostre liberté de vous arester en chemin et encore moins en prendre un autre que celuy de Vincennes, où vous ne doutez point qu’elle ne soit bien ayse d’ariver pour voir le Roy et prendre avec luy les mesures necessaires pour secourir le roy son mary dans l’estat où il est.
S. M. s’attend d’estre incessamment inf[ormé] par vous du jour precis que la reyne d’Angleterre arrivera à Beaumont afin que S. M. puisse y envoyer un de m[essieurs] les princes du sang pour luy faire compl[iment] et que, scachant le jour precis qu’elle arrivera aud. Vincennes, Elle puisse au[ssy] y faire trouver quelqu’un pour s’informer de [ses] nouvelles. »

Lettre concernant la manutention des vivres établie à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau du matériel du Génie
Contentieux
Minute de la lettre écrite par le ministre à Son Excellence le ministre directeur de l’administration de la Guerre
Le 17 novembre 1809
Monsieur le Comte,
J’ai reçu avec votre lettre du 31 octobre dernier copie d’une demande de M. le conseiller d’Etat, directeur général des Vivres, tendante à faire conserver à ce service la totalité du bâtiment qu’il occupe à Saint-Germain-en-Laye et sont on se propose de disposer en partie pour le logement de la blanchisseuse de l’école impériale militaire de cavalerie établie dans la même ville.
Je dois faire connaître à Votre Excellence que les bâtimens de la manutention des vivres qui sont partie de l’hôtel du Maine sont, comme tous les autres bâtimens militaires de Saint-Germain, provisoirement affectés à l’établissement de l’école, de sorte que, si cette affectation devient définitive d’après le projet qui est soumis en ce moment à Sa Majesté, la manutention se trouvera de fait supprimée, puisque de l’avis même de M. le directeur général des Vivres, elle n’est utile que pour le service de la garnison de Saint-Germain, où il est impossible d’en mettre actuellement puisqu’il n’y a plus de locaux disponibles. Il est donc évident que la mesure contre laquelle on réclame est sans inconvénient pour le moment et qu’elle ne peut en avoir pour la suite, attendu qu’on aura soin de conserver les fours dans l’hôtel du Maine et autant que possible les établissemens accessoires des vivres, afin de pouvoir y rétablir le service de la manutention si les édifices occupés par l’école militaire venaient à être rendus au casernement des troupes de garnison.
Vous jugerez sans doute comme moi, Monsieur le Comte, que cette précaution doit remplir entièrement l’objet de la demande de M. le directeur général des Vivres. »

Lettre de Louvois approuvant les soins pris pour le roi d’Angleterre

« J’ai receu votre lettre du Ve ce de mois, de laquelle ayant rendu compte au Roy, Sa Majesté a fort aprouvé les soins que vous avés pris de faire servir au roy d’Angleterre dans vostre departement et de la bonne chere que vous luy avés faite à Breteuil.
M. Chauvelin »

Lettre concernant une maison désignée pour faire partie de l’école de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Copie de la lettre du conseiller d’Etat, préfet de Seine-et-Oise
Du 18 janvier 1810
A M. Bachellery, propriétaire à Saint-Germain
Je vous préviens, Monsieur, que Sa Majesté l’Empereur ayant par décret du 14 décembre dernier ordonné l’établissement d’une carrière pour les manœuvres de l’école militaire de cavalerie de Saint-Germain-en-Laye, la maison et jardin que vous possédez dans cette commune se trouvent comprise dans l’enceinte de cette carrière.
Vous voudrez bien, en conséquence, vous conserter avec les autres propriétaires désignés en l’état que M. le maire de Saint-Germain vous présentera à l’effet de nommer deux experts, l’un pour mesurer le terrein et l’autre pour l’évaluer, ainsi que les bâtiments construits dessus, desquels vous devés faire la cession en recevant une indemnité légale.
M. le maire de Saint-Germain est invité à m’informer sous un bref délai du choix que vous aurez fait des experts afin que j’en prévienne Son Excellence le ministre de la Guerre et le conseil d’administration de l’école, qui de son côté nommera deux autres experts qui concourront à ces opérations.
Je me persuade, Monsieur, que vous vous empresserés de donner dans cette circonstance à Sa Majesté une nouvelle preuve de votre dévouement.
Signé Poyronet, préfet de Seine-et-Oise »

Lettre de Louvois concernant les frais de la réception du roi et de la reine d’Angleterre

« Le duc d’Aumont
Monsieur,
Je vous ay mandé par mes precedentes combien le Roy estoit satisfait de la manière dont vous avez receu le roy et la reyne d’Angleterre à Boulogne. Sa Majesté ayant fait reflexion qu’il estoit impossible que cela ne vous eust couté une despense et somme considerable, Elle a eu la bonté de vous acorder une gratification de 12000 l. dont vous trouverez l’ordonnance cy jointe. Je suis etc. »

Lettre concernant une maison désignée pour faire partie de l’école de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Copie de la lettre du général de dragon, baron de l’Empire, commandant de l’école militaire de cavalerie
Du 2 juin 1810, à Saint-Germain
A M. Bachellery
J’ai l’honneur de vous inviter, Monsieur, à vous trouver à la sale du conseil d’administration de l’école militaire de cavalerie au château de Saint-Germain-en-Laye samedi prochain 9 du courant à midi précis pour vous donner connaissance de l’estimation faite par les experts du terrein vous appartenant compris dans le plan de la dite école, et la discuter s’il y a lieu.
Signé Clément La Roncière »

Lettre de Louvois concernant les soldats du roi d’Angleterre partis de Saint-Germain-en-Laye pour aller s’embarquer

« Marechal d’Estrées
A Versailles, le 28 fevrier 1689
Monsieur,
Je vous envoye l’estat des officiers, cavaliers, dragons et soldats sujets du roy d’Angleterre qui sont partis de Saint Germain et d’Abbeville pour se rendre à Brest suivant les routes dont copies sont cy jointes, et comme il se pourra faire que les vaisseaux qui auront passé le roy d’Angleterre en Irlande et qui doivent à leur retour à Brest embarquer lesd. sujets de Sa Majesté britannique ne soient pas en estat de recevoir lesd. officiers, cavaliers, dragons et soldats en mesme temps qu’ils arriveront aud. Brest, Sa Majesté trouve bon que vous les envoiez dans les lieux de l’estendue du commandement que Sa Majesté vous a donné en Bretagne que vous jugerez les plus à propos pour y subsister au moyen de la solde que le commis Bormidal aura soin de leur faire payer jusques à ce que vous leur envoyez vos ordres pour les embarquer. Je suis etc. »

Projet de règlement pour la conservation du château de Saint-Germain-en-Laye

« Génie
Direction de Paris
Ecoles impériale militaire spéciale de cavalerie et des trompettes de Saint-Germain
Projet d’une instruction particulière pour le conservateur des bâtimens des écoles impériale militaire spéciale de cavalerie et des trompettes de Saint-Germain
1° Le but que l’on s’est proposé en nommant un conservateur pour ces deux établissemens étant la conservation et l’entretien de leurs bâtimens et du mobilier qu’ils renferment, le service du conservateur se compose de deux parties distinctes, qu’il est essentiel de définir afin d’établir d’une manière claire et précise les différentes relations avec les officiers du Génie et les commandans respectifs des deux écoles.
2° La première renferme toutes les fonctions confiées aux gardes du Génie et dont le détail se trouve dans les divers réglemens et arrêtés concernant la conservation, garde et entretien des établissemens militaires, qu’elle que soit leur nature. Il correspondra pour cette partie immédiatement et directement avec le chef du Génie et se conformera à toutes les loix, décrets, arrêtés, réglemens, instructions et circulaires ministérielles actuellement en vigueur, dont il trouvera la réunion dans l’ouvrage rédigé par M. Moussier, qu’il aura soin de se procurer pour son usage journalier.
3° La deuxième partie de son service, ou mieux ses relations avec les commandans respectifs des écoles, a pour objet la conservation du mobilier appartenant à ces établissemens et la livraison et reprise des divers logemens ou emplacemens quelconques.
Il recevra pour ces divers objets les ordres de MM. les commandans, qui pourront à cet égard faire les instructions particulières qu’ils jugeront convenables.
N. B. Dans les articles suivants, nous ne donnerons que les articles additionnels que nous croyons que les localités et les circonstances exigent de joindre aux règlements généraux existans pour complétter la 1ère partie du service du conservateur.
4° Il sera donné au conservateur un état général et détaillé de tous les immeubles remis à sa surveillance. Ledit état sera dressé contradictoirement et reconnu par lui, visé par le commissaire des Guerres et le chef du Génie. Les choses ainsi constatées seront mises sous sa responsabilité. Il sera en conséquence tenu de ne délivrer des logemens ou locaux quelconques sans en avoir retiré des reçus pour sa décharger, et il observera pour la reprise des logemens vacans les formalités requises par les réglemens, et fera les poursuites nécessaires et indiquées dans le cas où ces logemens auraient été dégradés. A à l’égard des logemens ou autres emplacemens occupés jusqu’à ce jour sans reçus, il en retirera des parties occupantes à fur et mesure de la rédaction de l’état des lieux général et primitif.
5° Les choses ainsi constatées, il sera responsable des divers changemens qui pourraient par suite être faits dans les divers logemens occupés dont il n’aurait pas donné connaissance, de pareils changemens ne pouvant jamais s’effectuer sans des ordres supérieurs et sans une surveillance éclairée, pour prévenir les abus de toute espèce qui peuvent en résulter et dont le moindre est de diminuer la valeur de l’immeuble.
6° Toutes les fois que, d’après des ordres compétens, un changement quelconque aura été fait à un logement ou emplacement quelconque, il en sera dressé un état des lieux particulier avec les mêmes formalités que cy-dessus (4) et les clegs en seront remises au conservateur pour en faire ensuite l’emploi qui lui sera ordonné. Ces changemens seront rappelés en marge de l’état primitif avec renvoy du nouvel état particulier.
7° Le conservateur sera directement chargé de faire faire par lui-même toutes les réparations d’entretiens connues sous le nom de locatives.
Quant aux autres réparations, elles se feront suivant le mode usité jusqu’à ce jour pour les autres travaux de ce genre.
8° A cet effet, le conservateur aura deux registres d’attachemens. Sur le 1er seront inscrites les dépenses de ce genre, qui devront être à la charge des parties occupantes ou de ceux, quoiqu’étrangers, qui auraient commis des délits. Il s’en fera payer sur le champ, autant que possible, ou bien par les soins du quartier-maître, d’après les arrangemens qu’il prendra avec lui, mais dans tous les cas, conformément aux réglemens, toutes les dépenses de cette nature devront être arrêtées et acquittées au plus tard à la fin de chaque mois.
9° Sur le 2e registre seront inscrites les dépenses pour réparations de même nature mais provenant de cas fortuits, qui, ne pouvant être à la charge des parties occupantes, doivent être en conséquence acquittées sur les fonds que le ministre jugera à propos de désigner pour ce service. Ces dépenses devront être arrêtées au plutard à la fin de chaque mois et même mieux à la fin de chaque quinzaine et adressées au chef du Génie.
10° Les réparations de ce genre, principalement dans la partie occupée par MM. les élèves, seront faites dans le plus bref délai, de manière que ce qui aura été reconnu dans une visite d’inspection ne soit pas redemandé dans l’inspection de la semaine suivante.
11° A cet effet, l’entrepreneur aura toujours des ouvriers, dont la bonne conduite sera reconnue, pour faire ces divers genres d’ouvrages. Néantmoins, le conservateur en cette circonstance se concertera avec MM. les officiers de service pour que ces réparations n’ayent lieu qu’aux heures où les élèves seront occupés dans d’autres endroits, de manière à ne point se trouver avec les dits ouvriers.
S’il arrivait que ces derniers, en contravention aux réglemens de la maison, étaient reconnus avoir livré aux élèves, par fraude, des objets prohibés, sur la demande de l’officier de service, le conservateur en dresserait un procès-verbal, lequel serait envoyé au magistrat pour être statué contre le délinquant suivant l’exigence des cas.
12° Le conservateur aura un registre pour servir à l’inspection de tous les procès-verbaux qu’il sera dans le cas de faire pour constater les divers délits qu’il reconnaîtra dans l’exercice de ses fonctions, conformément aux réglemens.
13° Il aura également un autre registre pour insérer tous les rapports qu’il fera au chef du Génie et dans lequel seront également inscrites les observations journalières qu’il pourra faire soit pour réprimer des abus, améliorations dans le service et généralement toute sa correspondance à cet égard conformément aux réglemens.
14° Chaque fois qu’il se sera manifesté un orage, coup de vent, grêle etc., le conservateur reconnaitra les divers dégâts qui ont pu s’en suivre et il en fera son rapport au chef du Génie et, autant que possible, avec un apperçu de la dépense qui doit en résulter. Il visitera en conséquence en ces occasions avec soin les couvertures et combles des divers bâtimens confiés à ces soins ainsi que les croisées qui auraient été dans le cas de souffrir.
15° La vétusté de plusieurs planchers du château exigeant une surveillance particulière pour prévenir les accidens qui peuvent en résulter, il sera fait tous les quinze jours dans la partie occupée par les élèves une visite de rigueur pour constater l’état des dits planchers et de leurs poutres.
A cette visite, sera présent le chef du Génie s’il se trouve sur les lieux, et l’entrepreneur y sera appellé si on le juge nécessaire. Quel que soit le résultat de cette visite, le rapport en sera toujours fait au chef du Génie.
16° La conservation des chaineaux, balcons et terrasses, et la santé des élèves et habitans du château exigeant impérieusement qu’il n’y soit fait aucuns dépôts de matières corrosives et immondices de quelque nature que ce soit, le conservateur veillera avec le plus grand soin à ce qu’il ne soit jetté aucunes eaux et quoique soit par les fenêtres sur les terrasses et dans les fossés. Il dressera procès-verbal contre tous les habitans qui se permettraient extérieurement de jetter quelle chose que ce soit dans les fossés.
17° Il aura les mêmes soins pour qu’il ne soit rien dépose dans les chaineaux des combles qui doivent être interdits à toutes personnes autres que celles munies de permissions personnelles de M. le général commandant.
18° Au nombre des dépenses locatives d’entretiens, seront compris les ramonages de cheminées que le conservateur fera faire et dont il tiendra attachement.
Il aura lieu au moins deux fois l’an pour celles dans lesquelles on fait un feu habituel et un plus grand nombre de fois pour les cuisines, si cela est jugé convenable.
19° Les loix et réglemens en vigueur donnent assez en détail les autres parties du service du conservateur. Nous renvoyons pour le reste à leur pleine et entière exécution.
Versailles, le 17 décembre 1810
Le capitaine du Génie en chef
Derouet
Vu par le directeur des Fortifications
J. P. chevalier de Monfort »

Lettre de Louvois à Louis Petit, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le Roy m’ayant fait la grace de me donner la charge de surintendant des Bastimens, je vous prie de vous mettre en estat de me rendre compte jeudy ou vendredy que j’iray à Saint Germain de tous les ouvrages dont vous estes chargé, de la quantité d’ouvriers qui y sont employés, de ce qui leur a esté payé pendant les trois dernieres semaines et ce que vous estes d’avis que l’on leur donner à la fin de celle cy. Cependant, je vous recommande que les ouvrages ordonnés s’avancent sans interruption et que l’on n’oublie rien pour diligenter la Machine. »

Ordre concernant les logements pour l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Ordre
M. Blin de Sainmont, chef du bureau des écoles militaires, se concertera avec M. le capitaine du Génie Derouet pour examiner la portion du château de Saint-Germain réservée pour le logement de l’état-major. Il me rendra compte de cet examen et me proposera la répartition des logemens.
Paris, le 19 juillet 1809
Le ministre de la Guerre
Comte d’Hunebourg »

Procès-verbal d’une séance du comité des Fortifications concernant les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye pour l’installation du pénitencier militaire

« Secrétariat du comité des Fortifications
Minute d’avis
Séance du 20 janvier 1834
Le ministre de la Guerre renvoie à l’examen du comité un projet relatif à l’établissement d’un pénitencier militaire dans le château de Saint-Germain.
Ce travail, rédigé par une commission nommée à cet effet par le ministre, se compose de 7 feuilles de dessin et d’un état estimatif montant à 455750 f. dont 149600 f. pour réparations d’entretien indépendantes de la destination projetée.
Le président de la commission fait connaitre, par une lettre jointe au projet, que ce pénitencier pourrait recevoir 537 détenus et présenterait en outre de vastes locaux pour ateliers, magasins, réfectoires, logemens des employés, moyens de surveillance etc. et des cours ou préaux dont la superficie totale est de 6800 mètres environ.
Le comité, après avoir entendu le rapport d’un de ses membres, fait sur ce projet les remarques suivantes :
Désignation des ouvrages :
Article 1er
Travaux d’appropriation
[Fonds demandés :] 304850 f.
[Observations du comité :] La commission a adopté, pour la rédaction de son projet, le système cellule pour isoler les détenus pendant la nuit et s’est conformée au programme arrêté par la commission des prions pour les établissemens de cette nature.
Section A. Pour construire 537 cellules dont 198 à l’entresol du rez-de-chaussée, 151 au 1er étage, 27 à l’entresol du 1er étage de la courtine (2-3) et 161 au 2ème étage, 87700 f.
Les cellules, disposées sur deux rangs accolés, seraient établies sur les planchers actuels, consolidés par des poteaux, et seraient construites en madriers recouverts de chaque côté d’un enduit en plâtre. Le comité remarque que ce mode de construction ne procurerait pas une sûreté suffisante contre les tentations d’évasion d’un détenu, ni l’isolement complet qu’on désire obtenir. Cette disposition exigerait d’ailleurs un grand nombre de surveillans.
Il pense qu’il serait préférable de construire les cellules en maçonnerie sur deux rangs accolés, formant une masse isolée dans l’intérieur du bâtiment dont on ne conserverait que les murs de face et la couverture. Une galerie supportée par des poteaux en fonte serait établie à chaque étage pour la communication des cellules.
Les bâtimens des deux courtines (4-5) et (5-1) paraissent par leurs dimensions très convenables pour appliquer ce dispositif. Le croquis ci-joint fait voir qu’on pourrait y établir au besoin sept étages de cellules de 2 m. 50 à 3 m. de haut, ayant d’ailleurs les autres dimensions prescrites par le programme, mais on pense que six étages suffiraient puisqu’on aurait ainsi 540 cellules, nombre supérieur à celui présenté par la commission.
Par ce système, un seul employé pourrait surveiller tous les étages d’un massif de cellules renfermées dans une même enceinte. On obtiendrait un isolement bien complet, et toutes les cellules seraient réunies dans deux côtés du château, en trois grandes salles, dont deux ne seraient séparées entr’elles que par la cage de l’escalier central de la courtine (4-5), lequel serait conservé. Ainsi, trois côtés du château et même les petites pièces aux extrémités des deux courtines occupées resteraient disponibles pour les ateliers, l’administration ou pour d’autres services.
Le comité estime, d’après un premier aperçu, que ce dispositif coûterait à établir 151800 f. environ. Celui qui est proposé par la commission, y compris les dépenses accessoires qui en sont la suite, exigerait une somme de 138100 f. Ainsi, le surcroit de dépense occasionné par les cellules en maçonnerie serait de 13700 f. Cette somme ne parait pas assez considérable pour balancer les avantages qu’offrirait ce mode de construction.
Section B. Pour établir 76 poteaux pour renforcer les planchers des locaux convertis en cellules, 14800 f.
Cette dépense devient inutile avec le système proposé par le comité à la section précédente.
Section C. Pour construire 33 cellules de punition à l’étage souterrain des pavillons (3) et (5), 13950 f.
A rejeter. Les cellules en maçonnerie offriront toute la sécurité possible pour contenir les prisonniers et on pourra les rendre aussi fructueuses que des cachots au moyen d’un volet.
Section D. Pour planchers et pans de bois à construire afin de former 4 ateliers dans le salon de Mars, 13000 f.
La partie du château où se trouve la salle de Mars étant celle qui, par son étendue, se prête le mieux au système des cellules en maçonnerie, il faudrait établir les ateliers dans quelques autres locaux du château, lesquels n’exigeront probablement pas pour leur appropriation la dépense portée à cette section.
Section E. Pour les dépendances à établir au rez-de-chaussée, 48000 f.
Les ouvrages classés dans cette section sont relatifs à l’établissement de la geôle, du greffe, d’un parloir, d’une salle d’attente, des cantines, etc. Ces dépendances étant placées, d’après le projet de la commission, au rez-de-chaussée de la courtine (4-5), affectée suivant la proposition du comité aux cellules en maçonnerie, devraient être transportées dans une autre partie du château. Toutefois, le comité remarque que les dépenses concernant le parloir, les salles d’attente et les cantines sont à rejeter comme tout à fait incompatibles avec le mode d’emprisonnement solitaire. Le système pénitencier exclue, en effet, ces accessoires, mais surtout les cantines qui, dans toutes les prisons, ne sont profitables qu’aux geôliers, intéressés dès lors à favoriser le vice des détenus.
Section F. Pour les dépendances à établir dans les trois étages, 3500 f.
Cette section comprend l’organisation de la pharmacie, des infirmeries, d’une école d’enseignement mutuel etc. Le comité pense que la dépense pour cette école est à supprimer, attendu que cette institution est tout à fait contraire au régime pénitencier, qui est fondé sur l’isolement des détenus. Quant aux infirmeries, elles paraissent superflues avec le système cellulaire, car il suffit, pour en tenir lieu avantageusement, de faire passer les malades dans quelques cellules contiguës et situées dans une partie de l’établissement désignée pour cet objet.
Section G. Pour la construction d’un escalier au milieu de la courtine (2-3), 4600 f.
A rejeter. Cet escalier est sans objet d’après la disposition présentée par le comité.
Section H. Pour la construction de trois fosses et de quatre cabinets d’aisance dans le fossé, 24000 f.
L’établissement de latrines est nécessaire, mais il faudrait des dessins de détail pour que le comité pût apprécier la convenance des dispositions projetées.
Section I. Pour dresser et régaler le fond du fossé et y étendre une couche de sable de 0,08 d’épaisseur, 1300 f.
A rejeter. Cette dépense n’a d’autre objet que de transformer les fossés en préaux ou promenades, de ce qui parait incompatible avec le système pénitencier, au moyen duquel on cherche à isoler les prisonniers le plus possible.
Section K. Pour exhausser le mur d’enceinte du côté de la ville et construire six murs de séparation dans le fossé ainsi que pour réparer plusieurs parties de maçonnerie dans le même fossé, 32000 f.
La partie de cette section relative à la construction de murs de séparation dans les fossés et à la démolition du pont du côté de la ville est à supprimer car inutile d’après les observations de la section précédente. Le comité pense que ce pont doit, au contraire, être conservé comme entrée principale du château.
Section L. Pour placer des grilles aux fenêtres de l’étage souterrain, du rez-de-chaussée et de l’entresol, 62000 f.
D’après le dispositif du comité, il doit suffire de griller les fenêtres des souterrains et du rez-de-chaussée des deux courtines occupées par les cellules, ce qui réduira beaucoup la dépense.
Article 2
Travaux de réparation
[Fonds demandés :] 149600 f.
[Observations du comité :] Le comité pense qu’au lieu de réparer les plate-formes, il convient de les démolir, attendu qu’elles ne peuvent être utiles au service et que leur entretien occasionnerait une dépense sans objet.
Article 3
Dépenses accessoires
[Fonds demandés :] 1900 f.
[Observations du comité :] Cet article ne donne lieu à aucune remarque.
D’après les considérations qui précèdent, le comité est d’avis que le chef du Génie de Versailles reçoive l’ordre de rédiger un nouveau projet d’après les bases proposées dans la présente délibération et les indications des croquis ci-joints. »

Rapport sur l’installation d’un pénitencier militaire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Direction du personnel
Bureau de la justice militaire
Rapport fait au ministre le 14 septembre 1833
Analyse : projet d’établissement de pénitencier militaire dans le château de Saint-Germain-en-Laye
Le ministre, ayant pensé que le château de Saint-Germain pourrait se prêter au développement du nouveau système pénitentiaire créé par l’ordonnance du 3 décembre 1832, chargea, au mois de mars dernier, une commission composée de MM. le colonel d’artillerie G[auldr]ée-Boilleau, le lieutenant-colonel du Génie Bourgoin, le chef de bataillon Millot de Boulmay, d’examiner si les localités du susdit château pourraient se prêter à la réalisation de son projet.
Après un examen approfondi des lieux, la commission ayant fait connaitre que, par son isolement, sa situation, sa solidité, ses principales distributions, le château de Saint-Germain convenait parfaitement pour établir un pénitencier, et autant que cette convenance pouvait se rencontrer dans un bâtiment qui n’a pas été construit pour cette destination spéciale, le ministre, d’après ces données, décide le 18 avril dernier que ces mêmes officiers, réunis, achèveraient la mission qui leur avait été confiée en rédigeant un projet complet d’appropriation.
Pendant les travaux qu’ont nécessité l’étude et la rédaction de ce projet, est intervenu l’ordonnance royale du 17 juillet dernier par laquelle le château de Saint-Germain est passé en possession du département de la Guerre puis, le 21 août dernier, la commission a soumis son travail à monsieur le maréchal.
Ce travail consiste en six feuilles de dessin. Sur les cinq premières se trouvent les dispositions générales d’un système cellulaire d’après lesquelles le pénitencier pourra recevoir 537 détenus, dont 45 au régime de correction. Il présente, en outre, toutes les exigeances d’un semblable établissement telles que vastes locaux pour ateliers, magazins, réfectoires, logement des employés, moyens de surveillance, et des cours et préaux dont la superficie totale est de 6800 mètres.
Le devis estimatif se divise en dépenses spéciales d’appropriation, 306150 f.
Dépenses pour grosses réparations, 149600 f.
Qui présentent un total de 455750 f.
Cette dépense totale paraît susceptible d’une diminution assés notable puisqu’on pourra utiliser beaucoup de matériaux provenant de démolitions. En outre, le devis comprend divers objets de mobilier qui ne doivent pas figurer dans les travaux à faire. Ce sont des tables, bancs, comptoirs et un outillage estimé 9000 f. qui, d’après le règlement, sont à la charge des entrepreneurs d’ateliers.
Quand bien même l’exécution du projet coûterait la somme évaluée, la dépense serait encore loin de celle que demande l’établissement du pénitencier modèle qui a été soumis au ministre et dont le devis estimatif dépasse deux millions.
Il faut aussi remarquer que, par suite de l’application du système de l’ordonnance du 3 décembre 1832, le Trésor fera, dans le service du gite et geôlage, une économie qui, calculée au taux très réduit de 0,50 c. par jour et par homme, s’élèvera, par an, à plus de cent mille francs pour 500 détenus.
Plusieurs considérations majeures forcent l’administration d’accélérer l’exécution du projet que monsieur le maréchal a conçu.
A Montaigu, les bâtiments sont dans un tel état de vétusté que, toute réparation étant impossible, ils sont menacés d’une ruine prochaine. Lors de la dernière visite faite par les ingénieurs militaires, ils ont consigné cette situation dans leur rapport, en ajoutant qu’il y avait danger réel pour la population de la prison. On sait, de plus, que la vicieuse distribution de ses localités rend impossible toute police pénitentiaire telle que l’ordonnance royale l’établit.
Il y a enfin avantage pour la sûreté générale à faire disparaître du sein de la capitale un établissement renfermant un assés grand nombre d’individus, presque tous hommes de force et de résolution, sur le secours et l’appui desquels la malveillance croit toujours pouvoir compter dans les crises politiques.
A Saint-Germain, l’ancienneté des constructions, l’abandon où elles sont restées depuis longues années, ont mis les bâtiments dans un tel état de délabrement que, seulement d’une année à l’autre, le mal fait maintenant des progrès effrayants. Les choses en sont au point que si les grosses réparations portées au devis qui est sous les yeux de monsieur le maréchal n’étaient pas exécutées au plutôt, on se trouverait bientôt forcé de faire une dépense double pour la simple conservation du monument, que le département de la Guerre a aujourd’hui en sa possession.
De tous côtés, donc, on ne voit que motifs de prendre une prompte détermination.
Quant aux moyens d’arriver à des résultats prochains, le bureau de la justice militaire n’a pas les documents nécessaires pour établir des propositions réelles. Cependant, il croit utile de présenter les vues qu’il a à ce sujet.
La distribution du château de Saint-Germain permet de faire successivement les travaux d’appropriation. En exécutant les travaux en deux années, la dépense répartir deviendrait moins lourde à supporter. Si d’ailleurs la situation des fonds du budget de 1834 ne permettait pas de commencer l’année prochaine, on pense qu’il faudrait faire une demande de crédit supplémentaire basée sur les besoins impérieux du service des prisons militaires et sur les avantages moraux et économiques qu’il y a à entrer rapidement dans la voie d’améliorations qu’a ouverte l’ordonnance du 3 décembre 1832. Personne d’ailleurs ne met plus d’intérêt que monsieur le ministre, qui a proposé et contresigné cette ordonnance, à assurer et à hâter la mise en activité d’une institution dont on doit attendre les résultats les plus utiles pour le bon ordre et la discipline de l’armée.
Comme il convient préalablement que le comité du Génie examine à fond le travail de la commission, on a l’honneur de proposer à monsieur le maréchal d’ordonner qu’il lui soit envoyé pour en être fait rapport, sous le plus bref délai.
Dromond
Le chef du bureau de la justice militaire
Rivot
Approuvé en demandant que le comité du Génie s’en occupe et fasse son rapport le plus promptement possible »

Lettre concernant l’installation demandée d’un réservoir au château de Saint-Germain-en-Laye

« Département de Seine et Oise
Liberté, égalité
Versailles, le 25 thermidor an cinquième de la République française, une et indivisible
Le président du département de Seine et Oise au ministre de la Guerre
Citoyen ministre,
L’administration municipale de Saint Germain en Laie a eu l’honneur de vous informer de la nécessité d’établir une bâche au château vieux, qu’elle regarde comme très nécessaire dans les tems où la rareté de l’eau se fait sentir. Par la lettre que vous avez écrite au département le 28 messidor dernier, vous l’invitez à prendre cette demande en considération.
L’administration, citoyen ministre, ne voit point dans cette proposition une utilité aussi indispensable qu’on vous la représente. Telle a été aussi l’opinion du directeur de la régie de l’Enregistrement, consulté à cet égard. Elle y apperçoit au contraire un sujet de dépense qu’on doit d’autant plus chercher à épargner qu’elle n’ajoute rien à la valeur du bâtiment auquel on l’applique. Ces sortes de possessions sont trop à la charge de la République par tous les frais d’entretien qu’elles occasionnent pour qu’il ne soit pas très essentiel d’y apporter la plus sévère œconomie.
Cependant, citoyen ministre, si vous jugez que le service des troupes stationnées dans cette commune exige absolument ce nouvel établissement, cette nécessité bien reconnue l’emporte sans doute sur toute autre considération. Alors, les objets regardant le service de la Guerre, votre département doit en supporter la dépense. Dans le cas où vous déterminerez en faveur de l’établissement, l’administration vous prie de vouloir bien le lui faire connaître afin qu’elle puisse prévenir la municipalité de faire délivrer au conducteur des travaux militaires qui sera chargé de cette opération les plombs et fers qui lui seront nécessaires. Il en donnera un reçu en forme et il sera fait une estimation tant du poids des matières que de leur prix, afin de pouvoir en répéter le remboursement sur les fonds de votre exercice.
L’administration, citoyen ministre, attend votre décision pour s’y conformer.
Salut et respect
Bessiere, v. p. »

Lettre concernant le règlement pour la conservation du château de Saint-Germain-en-Laye

« Génie
Direction de Paris
Paris, le 21 décembre 1810
A Son Excellence le ministre de la Guerre
Monseigneur,
M. le chef du Génie dans le département de Seine-et-Oise a pensé qu’il était nécessaire de fixer, par une instruction détaillée, les devoirs et les fonctions du conservateur des bâtimens de l’école de cavalerie et de l’école des trompettes de Saint-Germain, que Votre Excellence a créé par décision du 21 septembre dernier. Il a en conséquence rédigé un projet d’instruction qu’il vient de m’adresser. D’après l’examen que j’en ai fait, il m’a paru renfermer tout ce qui est nécessaire pour assurer la conservation des bâtimens des deux écoles et n’être que le développement et l’application aux localités des mesures prescrites par les divers réglemens sur la police et la conservation des bâtimens militaires.
L’autre objet des fonctions de conservateur, relatif au mobilier des deux écoles, étant plus particulièrement du ressort des commandants des écoles, M. le chef du Génie n’a pas cru devoir le comprendre dans son projet d’instruction.
Je vous prie, Monseigneur, de vouloir bien faire examiner le projet que j’ai l’honneur adresser à Votre Excellence et l’approuver si vous le trouvez convenablement rédigé, ou m’indiquer les changemens que vous jugerez à propos d’y faire faire.
Je suis avec respect, Monseigneur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Le colonel directeur des Fortifications
J. P. de Monfort »

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