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Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
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Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye

  • virtuelle / Recueil des sources
  • Collection
  • 1124-1933

Les milliers de documents présentés dans ce corpus fournissent des données éparpillées, susceptibles de nourrir des travaux tant sur Saint-Germain-en-Laye que sur des thèmes transversaux. Dans l’attente de la monographie à venir, nous proposons ici une brève chronologie permettant de mieux en comprendre et contextualiser le contenu.

Au début du XIe siècle, le roi Robert le Pieux fonda un prieuré dédié à saint Germain, non loin de l’actuel château. La première mention de la résidence royale de Saint-Germain apparaît dans un document de 1124, sous le règne de Louis VI Le Gros. Établie à proximité de la forêt de Laye, cette demeure peu fortifiée pouvait sans doute permettre au souverain de s’adonner à la chasse. Elle était néanmoins suffisamment prestigieuse pour que saint Louis, qui y fit bâtir la chapelle toujours existante vers 1235-1239, y reçoive notamment l’empereur Baudouin II. Le XIVe siècle vit l’affirmation de Saint-Germain-en-Laye comme lieu de pouvoir et de décision, la tenue du Conseil royal y étant attestée.
Dans les premières années de la guerre de Cent Ans, en 1346, Saint-Germain-en-Laye fut incendié par les troupes anglaises du prince Noir. Des travaux de restauration furent toutefois rapidement menés, signe de l’importance de cette résidence où le roi put bientôt à nouveau séjourner. En 1367, Charles V lança un nouveau grand chantier au cours duquel la demeure fut dotée de grands fossés et d’une enceinte renforçant considérablement les capacités militaires du château. Le souverain puis son fils purent ainsi y séjourner, mais cette résidence fut naturellement délaissée au XVe siècle par leurs successeurs établis dans le Val de Loire. Louis XI offrit même ce domaine à son médecin Jacques Coitier.
Le château connut en revanche une véritable renaissance au XVIe siècle. En 1514, son enceinte accueillit le mariage princier du futur roi François Ier avec la princesse Claude de France. Appréciant manifestement beaucoup cette résidence, où il s’installa souvent, ce grand amateur de chasse lança en 1539, à la fin de son règne, la reconstruction du château. Confié à Pierre Chambiges, ce dernier fut conçu suivant un parti original, dominé par ses hautes terrasses surplombant le vaste jardin aménagé au nord. Henri II, qui y était né en 1519, y séjourna plus qu’ailleurs et en fit le lieu de séjour privilégié de ses enfants. Il le dota de plus de nouveaux agréments et fit ainsi commencer la construction d’une « maison du théâtre et des baigneries ». Après sa mort en 1559, Saint-Germain-en-Laye accueillit moins souvent ses fils et successeurs, mais le château accueillit régulièrement les souverains, notamment à l’occasion du colloque de Poissy en 1561. Henri III y fit d’ailleurs réaliser des aménagements, tant dans le château que dans le jardin.
Après s’être assuré du pouvoir, Henri IV montra à son tour un net intérêt pour Saint-Germain-en-Laye, où il fit entreprendre des travaux dès 1594. À partir de la « maison du théâtre » commencée par Henri II, il fit ainsi construire le château-neuf qui, situé au bord du plateau, fut prolongé par de grands jardins en terrasse descendant vers la Seine et rendus célèbres par leurs grottes artificielles garnies d’automates. N’offrant que quelques logements, ce second bâtiment venait compléter le château-vieux, où le souverain installa ses enfants, légitimes ou non. C’est ainsi là que le jeune Louis XIII passa l’essentiel de ses premières années. Devenu roi, il revint régulièrement à Saint-Germain-en-Laye, où la Cour s’installa de façon quasi-permanente à la fin de sa vie. S’il ne fit entreprendre que des constructions relativement modestes, il fit poser de grands décors tant au château-neuf qu’au château-vieux, où travaillèrent entre autres Simon Vouet et Nicolas Poussin. C’est enfin là, au château-neuf, que son fils, le futur Louis XIV, naquit en 1638 et que lui-même s’éteignit en 1643.
Durant la régence d’Anne d’Autriche, Saint-Germain-en-Laye fut un lieu de refuge tantôt pour Henriette-Marie de France, reine d’Angleterre en exil, tantôt pour le jeune roi face à la Fronde en 1648 puis en 1649, à l’issue de la fameuse fuite à Saint-Germain. C’est ensuite la chasse qui semble avoir bientôt attiré Louis XIV dans cette résidence dont il fit par la suite, à partir du milieu des années 1660, le principal lieu de séjour de sa Cour. Louis Le Vau, André Le Nôtre et Charles Le Brun, entre autres, travaillèrent alors à la restauration et à l’amélioration des châteaux, des jardins et du domaine. Fut ainsi notamment aménagée à partir de 1669 la Grande Terrasse, au bout de laquelle fut construit en 1675 le château du Val. Saint-Germain-en-Laye abrita alors de multiples fêtes et cérémonies, la plus grandiose étant le baptême du Dauphin, célébré dans la cour du Château-Vieux en 1668. Le fort Saint-Sébastien, destiné à l’entraînement des troupes, fut de plus créé dans la forêt en 1669. En 1678, toutefois, le roi annonça l’installation de la Cour à Versailles, effective en 1682.
Cette décision ne devait manifestement pas, à l’origine, entraîner l’abandon de Saint-Germain-en-Laye, dont le Roi Soleil fit transformer le château-vieux : Jules Hardouin-Mansart ajouta alors cinq pavillons aux angles du bâtiment. Les projets du souverain furent toutefois bouleversés par la Glorieuse Révolution (1688-1689) : le roi d’Angleterre Jacques II Stuart et son épouse Marie de Modène ayant trouvé refuge dans son royaume, il leur offrit la jouissance du château-vieux. Le couple en exil réunit autour de lui une nouvelle Cour royale, jacobite, qui entretint de multiples relations avec la Cour française installée à Versailles. Cet usage se maintint jusqu’à la mort de Marie de Modène en 1718.
Saint-Germain-en-Laye perdit alors son statut de demeure royale, les deux châteaux n’ayant plus jamais été habités par des souverains. Les appartements furent alors concédés à de vieux serviteurs ou à des courtisans, et l’entretien des bâtiments fut si réduit que l’état sanitaire du château-vieux devint vite déplorable. Le vieux domaine royal ne fut pourtant pas abandonné par la monarchie : Louis XV puis Louis XVI vinrent régulièrement chasser à Saint-Germain-en-Laye, où leurs équipages s’installaient en hiver. Ils se contentaient toutefois de traverser les jardins, qui furent eux aussi simplifiés. Le domaine fut en outre bouleversé suite au don du château-neuf consenti, en 1777, au comte d’Artois : celui-ci projeta de le faire agrandir et commença par faire reprendre les galeries le portant, mais les travaux furent interrompus et le château resta éventré.
Après la Révolution, les vestiges et d’autres parties de l’ancien domaine furent vendus par lots. Le château-vieux resta en revanche propriété nationale et, en 1809, fut affecté par Napoléon à une nouvelle école de cavalerie. L’installation de cette institution nécessita de nouveaux aménagements et le projet de racheter les propriétés aliénées quelques années plus tôt, mais les démarches nécessaires n’étaient pas terminées lorsque l’empire fut renversé.
Louis XVIII affecta le château de Saint-Germain-en-Laye au logement d’une des compagnies de ses gardes du corps. Après la révolution de Juillet, l’édifice fut retiré de la Liste civile, et Louis-Philippe conserva donc seulement la jouissance des jardins et de la forêt, où la famille royale continua à chasser. Attribué au ministère de la Guerre, le château devint alors, en 1833, un pénitencier militaire : des salles furent transformés en ateliers, d’autres furent divisées pour former des cellules, et un mur fut élevé autour du fossé pour fermer cet espace servant désormais à la promenade des prisonniers.
L’arrivée du chemin de fer en 1847 bouleversa les environs du château : la voie vint amputer le Grand Parterre et forma une saignée au travers de la forêt, dont une partie se trouva ainsi réunie aux jardins. Ce terrain fut alors aménagé, sous les ordres de Louis-Philippe, en jardin à l’anglaise, tandis que le train offrait désormais l’opportunité au plus grand nombre de venir, depuis Paris, apprécier les douceurs et agréments de Saint-Germain-en-Laye, lieu de promenade et de flânerie. Il avait également été prévu de réhabiliter les anciens jardins français, mais la révolution de 1848 stoppa cet élan.
L’arrivée au pouvoir de Napoléon III permit le renouveau du château, qui fut évacué en 1855 par le pénitencier militaire pour permettre la visite de la reine Victoria. Après avoir envisagé d’autres options, l’empereur décida en 1862 d’affecter l’édifice à un nouveau musée des Antiquités nationales, d’abord dit des Antiquités celtiques et gallo-romaines. Pour que le château puisse accueillir cette nouvelle institution, de grands travaux de restauration furent immédiatement lancés sous la direction de l’architecte Eugène Millet. Le choix fut fait de rendre à la vieille demeure royale son aspect sous François Ier, et les pavillons ajoutés pour Louis XIV furent donc progressivement détruits. Le musée fut inauguré en 1867, alors que seules quelques salles étaient aménagées. La guerre et la chute de l’empire en 1870 interrompirent le chantier, mais les travaux reprirent en 1871 avec un budget réduit. Eugène Millet poursuit la restauration jusqu’à sa mort en 1879, date à laquelle lui succéda Joseph-Auguste Lafollye, à son tour remplacé par Honoré Daumet en 1895. Les travaux furent ainsi achevés à la veille de la Première Guerre mondiale.
À l’issue de cette dernière, le musée abrita la signature, le 10 septembre 1919, du traité de paix avec l’Autriche. Après avoir traversé la Seconde Guerre mondiale, qui vit les Allemands s’implanter fortement à Saint-Germain-en-Laye, il fit l’objet d’un vaste programme de rénovation à l’initiative d’André Malraux, ministre des Affaires culturelles de 1959 à 1969. Renommé en 2005 musée d’Archéologie nationale afin de souligner son rôle d’acteur d’une pratique scientifique vivante, il a fusionné en 2009 avec le Domaine national au sein d’un même établissement, le service à compétence national du musée d’Archéologie nationale et Domaine national de Saint-Germain-en-Laye.
Depuis 2013, l’établissement est engagé dans un long chantier de restauration du monument historique placé sous la maîtrise d’ouvrage de l’OPPIC et la maîtrise d’œuvre de Régis Martin, architecte en chef des monuments historiques. Ces travaux doivent se poursuivre jusqu’en 2020.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Minute de lettre du 23 septembre 1857
M. l’inspecteur général des Travaux à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître que, par arrêté en date du 23 du courant, S. E. le ministre d’Etat a nommé régisseur du château de Saint-Germain M. O Connell (Richard Théodore), lieutenant de cavalerie en retraite.
S. E. a décidé en même temps que le logement de M. O Connell serait installé à l’entresol du pavillon de l’angle sud-ouest du château.
Je vous invite en conséquence à commencer immédiatement le travail d’appropriation de ce logement, pour lequel il vous est alloué, d’après votre demande, un crédit de 2400 francs. Je vous ferai connaître ultérieurement sur quel chapitre du budget de 1857 devra être imputée cette dépense.
Recevez, etc.
L’inspecteur général des Travaux
Signé Guillaumot »

Ministère d'Etat

Quittance pour des fournitures pour le ballet des Muses dansé à Saint-Germain-en-Laye

« En la presence des notaires gardenotes du Roy nostre sire en son Chastellet de Paris soussignez, Jean Vagnard, peintre du Roy demeurant sur le quay de la Megisserie, parroisse Sainct Germain d’Auxerois, a reconneu et confessé avoir receu de messire Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, conseiller du Roy, tresorier general de son Argenterie, la somme de deux mil deux cens seize livres à luy ordonnée estre paiée par Sa Majesté pour fournitures de masques, jartieres, manes, ustancilles et cadenats qu’il a faites pour le ballet des Muses dansé par Leurs Majestez au chasteau de Sainct Germain en Laye le deuxiesme jour de decembre de l’année derniere mil six cens soixante six, de laquelle somme il se tient comptant, en quitte led. sieur tresorier et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé à Paris es estudes des notaires soussignez l’an mil six cens soixante sept, le vingt deux jour de novembre avant midy, et a signé.
Vagnard
Ruin, Loret »

Précisions sur la chasse des empereurs Napoléon III et François-Joseph à Saint-Germain-en-Laye

« Chasse à Saint-Germain de LL. MM. les empereurs Napoléon et François-Joseph
Grand Steeple-Chase aux Nouvelles
Nous nous sommes souvent élevés contre les abus de l’empressement de nos grands confrères de la presse parisienne à publier souvent des faits erronés touchant notre localité ou celles environnantes.
Pour nous, qui nous trouvons sur les lieux mêmes, nous avons soin de nous entourer de tous les renseignements possibles, quand parfois nous ne pouvons voir par nos propres yeux. C’est ce qui nous est arrivé à l’occasion de la chasse impériale qui a eu lieu samedi dernier en forêt de Saint-Germain, dans la garenne de Fromainville, et qui avait attiré un très grand nombre de nos citadins, qui pourront apprécier la vérité de nos rectifications.
Empêchés par les soins à apporter au numéro qui paraissait à cinq heures, nous avions prié un de nos amis de nous tenir par envoi d’exprès au courant des différents épisodes de la journée. A quatre heures, nous recevions la note due à son obligeance et un peu plus tard, pendant la distribution du journal, nous apprenions avec regrets de la même personne qu’une erreur s’était glissée dans son rapport quand elle avait constaté la présence des deux archiducs parmi les illustres invités à la chasse. La famille impériale d’Autriche s’était partagée entre deux invitations, et si l’empereur François-Joseph accompagnait notre souverain, ses deux jeunes frères chassaient le même jour à Ferrières, chez M. de Rotschildt.
C’était là une erreur bien involontaire de notre part, mais on va pouvoir juger de celles commises par plusieurs grands journaux de Paris.
C’est d’abord la Presse, qui, dans un article « détaillé » sur la chasse à Saint-Germain, raconte « que les deux empereurs ont d’abord visité le musée gallo-romain, installé dans le château de Charles V et de François Ier, puis la magnifique terrasse établie du côté de la Seine par Henri IV et complétée par Louis XIV ».
Après avoir fait l’éloge de la condition cynégétique de notre forêt de Saint-Germain, qu’il veut bien, par parenthèse, doter de la présence des lièvres, perdrix et bécasses qu’on n’y trouve jamais, le même journal ajoute hardiment que samedi dernier, à l’occasion de cette visite qu’il a rêvée, « les régiments de la Garde, en garnison à Saint-Germain, étaient sous les armes à l’arrivée des empereurs et les maisons de la ville pavoisées aux couleurs de la France et de l’Autriche ».
Le Petit Journal de lundi dernier, dans un de ses entrefilets intitulé : l’Empereur d’Autriche à Paris, contenant les lignes suivantes :
« Hier matin, à neuf heures, l’empereur d’Autriche est parti pour Saint-Cloud, d’où les deux souverains se sont rendus à Saint-Germain.
Après avoir visité le musée gallo-romain et la magnifique terrasse qui domine le cours de la Seine, les deux empereurs sont entrés en forêt, où a eu lieu une chasse à tir. »
Puis les correspondants à Paris expédient en province les nouvelles « détaillées » puisées à la même source. Exemple : « Les princes, dit l’Abeille cauchoise dans sa correspondance particulière du 20 octobre, ont visité le musée des Thermes et l’hôtel de Cluny, le musée gallo-romain à Saint-Germain, où ils ont chassé avec l’empereur Napoléon (dans le musée ?). Les habitants de la ville de François Ier (Oh ! oh !) ont fait une ovation splendide aux deux empereurs ».
Mais le plus fort, le plus incompréhensible, c’est que notre voisine et amie, une feuille estimable, et d’ordinaire bien renseignée, de notre département, du chef-lieu même, l’Union de Seine-et-Oise, qui pouvait s’en rapporter à ce que nous avions écrit samedi soir, instruisait en ces termes, dans son numéro de jeudi dernier, ses lecteurs de Versailles, des faits passés à Saint-Germain :
« Samedi dernier, avant la chasse, les deux Empereurs ont visité le musée gallo-romain installé dans le château de François Ier, et se sont promenés quelques instants sur la magnifique terrasse de Saint-Germain.
Les régiments de la Garde en garnison à Saint-Germain étaient sous les armes. A l’arrivée des deux souverains, les tambours ont battu aux champs et les musiques ont joué l’air national autrichien. Les établissements publics et la plupart des maisons étaient pavoisées aux couleurs de la France et de l’Autriche.
Les habitants de Saint-Germain, qui se pressaient sur le passage de Leurs Majestés, les ont accueillies aux cris réitérés de : Vive l’empereur Napoléon ! vive l’empereur François-Joseph ! »
Le Moniteur du soir a donné, lui, un récit exact de la chasse, il a fait seulement erreur sur le nom de l’inspecteur des forêts de la Couronne à Saint-Germain, M. Fouquier de Mazières, qu’il appelle M. Fauquier ; ce ne sont pas non plus des vignerons, mais bien des horticulteurs de Conflans qui, par l’intermédiaire du maire de leur commune, ont fait, au moment du déjeuner, hommage à la table impériale de paniers de raisins, dont l’excellence et la beauté méritent de partager la faveur du chasselas de Fontainebleau.
Pour rendre justice, du reste, au compte-rendu de la chasse par le rédacteur du Moniteur du soir, M. Louis Noir, nous croyons ne pouvoir mieux faire que d’en reproduire les derniers paragraphes.
« La foule a fait le plus brillant accueil à l’hôte de l’Empereur et de la France ; à chaque instant, des bravos saluaient son incroyable adresse ; S. M. François-Joseph est un des plus habiles tireurs de l’Europe et, aux longues distances, Elle fait des coups merveilleux dont nos plus vieux gardes sont surpris.
Nous ne parlerons pas du prince de la Moskowa, dont la réputation est bien connue, mais nous citerons, parmi les plus adroits, le prince de Liechtenstein, qui a jeté environ cent cinquante pièces.
Vers le soir, on cessa le feu et l’on s’achemina vers le point où les gardes avaient préparé le tableau.
On désigne ainsi l’ensemble des pièces abattues disposées de façon à former un tableau de nature morte.
Nos forestiers montrent beaucoup de goût dans l’arrangement du gibier ; ils composent très artistement des groupes et des scènes d’un aspect souvent remarquable, et l’on croirait qu’un peintre de talent a présidé à l’agencement du tableau.
D’ordinaire les chevreuils forment cadre, et de leur pelage sombre on tire des effets de contraste puissant avec l’éclatant plumage des faisans.
Voici la liste des pièces abattues :
Lapins, 400 ; chevreuils, 50 ; lièvres, 150 ; perdrix, 100 ; faisans (coqs et poules), 1300.
Leurs Majestés quittèrent le tiré au milieu des vivats des spectateurs. Sur leur passage à Maisons-Laffitte, à Colombes, à Courbevoie, les populations se portaient en foule et saluaient les deux souverains de leurs acclamations enthousiastes. »
S’il est à regretter de voir certains journaux de Paris commettre de graves erreurs sur des faits qui se passent à si peu de distance, il n’en faut qu’apprécier si vivement un rapport exact et consciencieux ; c’est à ce titre que nous avons été charmé par la lecture de l’article signé par M. A. Marx sur le sujet en question dans un des numéros du Figaro de cette semaine ; nous le recommandons à ceux de nos lecteurs auxquels il aurait pu échapper, car le spirituel et exact historiographe des fêtes et voyages de la Cour a non seulement fait un récit de la plus grande vérité, mais a encore su décrire parfaitement, et dans leurs moindres détails, cynégétiques et topographiques, les chasses à tir de l’Empereur, et particulièrement celles qui se répètent plusieurs fois pendant la saison, à l’extrémité de la forêt de Saint-Germain.
En somme, avis de la part de leur infime confrère, à certains grands journaux qui, dans le but d’arriver plus tôt que les autres, ressemblent à ce dandy qui voulait que son tailleur l’habillât, non pas à la mode de la veille, ni à la mode du jour, mais à celle de la semaine prochaine.
C’est ainsi que les nouvelles ne sont plus seulement habillées, mais travesties, et malheureusement se répandues beaucoup plus vite et dans un cercle bien autrement vastes que celles données par la presse locale, qui a la faiblesse de se borner à raconter strictement ce qui s’est passé.
Encore une fois, à nos lecteurs de Saint-Germain, à juger et à apprécier et surtout à se défier de certaines annonces qui, comme celles données par plusieurs journaux et notamment par le Petit Journal, ont fait réunir inutilement, pendant plusieurs heures, samedi dans l’après-midi sur le parterre, à la route des Loges et aux abords du château, une foule immense qui espérait et attendait l’arrivée des deux Empereurs, pendant que, suivant le programme arrêté, Leurs Majestés étaient déjà rendues au palais de Saint-Cloud.
Léon de Villette »

Mention dans le registre paroissial de Saint-Germain-en-Laye de la mort d’Anne d’Autriche à Paris

« Le 20e jour de janvier 1666 rendit son ame à Notre Seigneur dans le chasteau du Louvre à Paris sur les six heures 1 quart du matin tres haute, vertueuse et religieuse princesse Anne Morice d’Austriche, Reyne mere de nostre tres puissant et invincible monarque à présent regnant et de Monsieur son frere, unicque duc d’Orleans, et par sa tres grande charité la mere des pauvres, et par le zele et perté de M. le curé deue à la mémoire d’une si bonne princesse pour les grandes graces, faveurs et bienfaicts receuz de Sa Majesté en ce lieu de Saint Germain en Laye par touts les habitants pendant qu’elle a vescu et pour n’en demeurer ingrat de sa part, furent par son motif et ordre particulier chantées solemnellement pour le repos de l’ame de lad. deffunte dame reyne mere le mesme jour au soir les vespres des morts et le lendemain 21e dud. mois fut faict aussi et chanté le service solemnel et complet avec vigiles des morts, les laudes, recommandasses, trois messes hautes, le libera etc., le de profundis etc., avec les autres prieres et suffrages accoustumez, le luminaire fourny et le tout de la liberalité dud. sieur curé. »

Lettre concernant l’état de santé d’Anne d’Autriche, installée à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 145] A Saint Germain, ce 6 juin
Quoyque la Reyne mere n’ayt plus de fiebvre et que son heresipere l’ayt quitté, du moins que la rougeur et le peu d’enfleure qui luy reste au bras ne soit rien, neantmoins elle ne se porte pas bien. Elle a mal passé ceste nuict, n’ayant point du tout dormy, son sein luy ayant fait grande douleur. Elle s’est endormie sur les cinq heures du matin et a dormy assés bien à deux ou troys reprises. Elle s’est levé et habillé à l’ordinaire sur les deux heures.
[au revers, f. 146v :] A Monsieur,
Monsieur Picault, lieutenant de monsieur le grand prevost, prez monseigneur le chancelier, à Paris
[annoté :] Nouvelles de Saint Germain du 9 juin 1665 »

Annonce de la vente de photographies du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain
Restauration de M. Eugène Millet, architecte
Nous nous empressons de signaler à tous ceux qui aiment l’art et la gloire de notre cité de belles photographies qui sont déposées chez le concierge du château. Elles reproduisent quatre vues isolées, il est vrai, mais qui suffisent pour faire comprendre l’ensemble de la restauration du château François Ier.
Le voilà bien ce château rajeuni avec la conscience de la vérité, avec la passion d’un grand artiste, le voilà tel que le « Roi-Chevalier » l’avait conçu, tel que Napoléon III l’a voulu, avec ses arceaux gracieusement courbés, ses longes pilastres, ses larges terrasses, ses cheminées estampées de glorieuses initiales, ses vitraux sur lesquels on serait tenté de lire : « Souvent femme varie ». Le voilà coquet, frais, séchant la sueur du moellon, plus encore la sueur du « maître de l’œuvre », le voilà revêtu encore de ses échafaudages, de ses engins de labour et de sûreté… c’est une date, c’est une chronologie.
Et qui a fait pour nos souvenirs ces belles pages de l’histoire de l’art au XIXe siècle ? un rayon fugitif de soleil, épié, surpris par l’habile photographe des musées impériaux, Ch. Marville.
Ecrire avec un peu de poussière une grande histoire sr une grande toile ou avec la même poussière écrire un bon poème ; dérober un ciel et fixer avec quelques signes des mélodies enivrantes, ou donner à la pierre la vie, la parole, l’harmonie, tel est l’art dans ses diverses expansions et ses diverses formes. Heureux et trois fois béni celui sur l’âme de qui ce rayon de Dieu est descendu !... »

Mention du décès du grand-vicaire à Saint-Germain-en-Laye

« Le [vide] de decembre 1665, deceda et mourut à Paris en son logis tres illustre prelat messire Eustache Louys de Lesseville, evesque de Coutance, conseiller du Roy en ses conseils d’Estat et privé, grand vicaire de nos seigneurs les archevesque et evesque de Chartres en l’estendue et dependance de ce lieu de Saint Germain en Laye pour la jurisdiction spirituelle pendant le temps de 28 à 29 années par l’agrement de Sa Majesté et au grand contentement et satisfaction de toute cette paroisse fut le 9e jour dud. mois de decembre faict et chanté et solemnellement en l’eglise parroissialle dud. lieu de Saint Germain un service pour le repos de son ame la messe chantée et l’office faict par M. l’ancien curé par la deference de M. le curé son nepveu ou assisterent avec grande devotion touts les officiers et notables habitants dud. lieu. »

Rapport concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Service extraordinaire
Paris, le 22 septembre 1857
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Votre Excellence a manifesté l’intention de placer au château de Saint-Germain M. O Connell (Richard Théodore), lieutenant de cavalerie en retraite, et elle a demandé à M. l’architecte Millet des propositions pour l’établissement du logement de cet officier.
M. Millet présente en conséquence un double projet qui consiste à installer ce logement soit à l’entresol, soit au 1er étage du pavillon de l’angle sud-ouest du château.
Ce qui a motivé le choix de ce pavillon pour y établir le logement de M. O Connell, c’est qu’il pourra toujours continuer à être occupé, dans le cas d’une restauration du château, sans gêner les travaux.
L’appropriation de l’entresol, y compris les honoraires de l’architecte, qui seront d’environ 120 francs, entrainerait une dépense de 2500 francs environ.
Et celle du 1er étage, en y comprenant également les honoraires, coûterait environ 1100 f.
Différence : 1400 f.
L’appropriation de l’entresol serait beaucoup plus coûteuse parce qu’il se trouve dans un état de détérioration beaucoup plus grave. Cependant, malgré la différence en faveur du 1er étage, je proposerai à Votre Excellence d’adopter l’entresol car le 1er étage constituerait un appartement trop important par rapport aux fonctions qui seront confiées à M. O Connell.
Une fois ce point décidé, il y aura lieu de fixer la somme qui sera allouée à M. O Connell à titre de traitement.
La pension dont joui cet officier ayant été réglée sur des services exclusivement militaires, elle peut être service en même temps qu’un traitement ayant pour cause des services civils.
M. O Connell cumulera ainsi le traitement qui lui sera alloué avec sa pension de retraite, qui est d’environ 800 francs. Dans ce cas, ce traitement peut être un peu moins élevé, et j’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence d’en fixer le chiffre à 1800 francs, soit 2600 francs avec la retraite.
Si l’on tient compte de la valeur du logement accordé et du chauffage que Votre Excellence voudra sans doute faire fournir par l’Etat, la position de M. O Connell paraitra convenable.
Comme le château de Saint-Germain ne se trouve pas inscrit au budget pour un crédit spécial, le traitement ci-dessus mentionné ne pourra être imputé que sur le chapitre affecté à l’entretien des bâtiments civils, comme l’est déjà celui du sieur Bague, concierge du même château.
Si les propositions qui précédent sont adoptées par Votre Excellence, il restera à décider quel sera le titre de l’emploi occupé par M. O Connell, titre qui peut être celui de régisseur ou celui de conservateur, et je prierai Votre Excellence de vouloir bien m’indiquer sa volonté à cet égard et signer le projet d’arrêté ci-joint.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Alfred Blanche »

Ministère d'Etat

Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« ASon Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Il y a peu de jours, j’avais l’honneur de vous adresser quelques renseignements sur le logement que Votre Excellence désire installer dans le château de Saint-Germain-en-Laye. J’avais l’honneur de porter à votre connaissance qu’à mon avis, cette habitation ne pourrait convenablement et définitivement s’établir que dans le bâtiment longeant la cour, sis au midi et vers la rue du Château-Neuf.
L’on ne pourrait en agir de la sorte toutefois qu’après avoir exécuté les ouvrages de restauration du bâtiment dont il s’agit, et ne sachant si vous voudriez, Monsieur le Ministre, autoriser pareils travaux dans un court délai, je devais chercher dans le pavillon d’angle sud-ouest une habitation provisoire pour monsieur le régisseur du château.
J’ai eu l’honneur de vous adresser, le 20 août dernier, un plan de l’appartement sis au 1er étage, qui réclame peu de réparations, mais j’annonçais aussi qu’avec une dépense plus considérable l’on pourrait aménager l’appartement de l’entresol. Monsieur l’inspecteur général a jugé à propos de rédiger une étude nouvelle et j’ai l’honneur aujourd’hui en conséquence de vous faire parvenir sous ce pli divers documents.
L’appartement actuel de l’entresol est coupé par de nombreuses cloisons agencées d’une façon déplorable et l’on pourrait, je crois, simplifier toutes les dispositions. J’ai cru m’apercevoir qu’un pan de bois divisant le bâtiment dans sa longueur ne portait pas plancher et pourrait facilement être détruit. Ce fait, qui ne pourra être vérifié toutefois qu’après avoir fait tomber quelques parties de plafonds, permettrait de distribuer l’étage de l’entresol suivant le tracé de notre plan et fournirait peut-être un appartement convenable.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 5 septembre 1857 »

Ministère d'Etat

Mention d’une visite du duc d’Aoste au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi dernier, dans l’après-midi, le duc et la duchesse d’Aoste ainsi que la princesse Clotilde, accompagnés de plusieurs personnes et de leurs maisons, sont venus visiter le château et le musée, où Leurs Altesses impériales et royales sont restées pendant près de deux heures, tandis que la foule, avertie de leur présence par le stationnement des voitures de la Cour, s’accumulait sur la place, afin de pouvoir voir et saluer à leur sortie les augustes enfants de Victor Emmanuel. »

Récit dans le registre paroissial du port du viatique à la reine-mère au Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye

« Le 4e jour de juin 1665, le Roy honora la parroisse de sa presence pour la procession de la feste du saint sacrement qui escheoit aud. jour, accompagné de la Reyne, de Monsieur, son frere, de Madame, des princes et princesses, seigneurs et dames, de plusieurs archevesques et evesques et autres officiers de Leurs Majestez, lad. procession faicte et messe haute et solemnelle chantée ensuitte par maistre Pierre Cagnyé, ancien curé de ce lieu de Saint Germain en Laye, ausquels divins offices entierement assisterent Leurs Majestez avec grande devotion et à la grande edification et joye de touts les assistants. »

Quittance pour l’entretien des oiseaux d’une des volières du Château-Neuf

« En la presence des notaires soubzsignez, Anthoine Paul Berthin, ayant la charge de l’ancienne volliere de Saint Germain en Laye, confesse avoir receu comptant en cette ville de Paris de messire Estienne Jehannot, seigneur de Bartillat, conseiller du Roy en ses, commis par Sa Majesté à l’exercice de la charge de tresorier de son Espargne, la somme de trois cens soixante trois livres quinze solz en louis d’argent à luy ordonnée tant pour nourriture des animaux et oyseaux qu’il a sous sa charge que pour son entretenement pendant le quartier de juillet, aoust et septembre dernier, de laquelle somme de trois cens soixante trois livres quinze solz led. Berthin se contente et en quicte led. seigneur de Bartillat et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonceant. Faict et passé à Paris ez estudes l’an mil six cens soixante deux, le deuxiesme jour d’octobre, et a signé.
Berthin
Pain, Gigault »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 5v] A [Christophe Dalmas, tresorier general des escuries du Roy], la somme de sept cens vingt sept [f. 6] livres douze solz pour icelle dellivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à XXX chevaux, deux chambres vuides, un grenier, deux chambres garnies, une autre chambre à cinq lits et trois autres licts qui ont esté occupez pour le service du Roy par les officiers des escuries depuis le premier decembre 1680 jusques au XVIe avril 1681 à raison de V s. chaque chambre, V s. chaque lict, II s. pour le grenier et I s. par jour pour l’attache de chaque cheval ainsy qu’il est accoustumé, cy : VIIc XXVII l. XII s.
Aud. Dalmas, la somme de quatorze cens soixante huict livres quatre solz pour delivrer à Charles Ravet, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer des chambres et escuries qui ont esté occupées pour le service de Sa Majesté, scavoir une escurie à LX chevaux, sept chambres, un cabinet, une cuisines et seize licts, depuis ce VIIIe jusques au XIIIe juillet 1680 [f. 6v] et une escurie à LXX chevaux et pareil nombre de chambres, lits, cabinets et cuisine depuis le premier decembre 1680 jusqu’au XXX avril 1681 à raison d’un sol par jour pour l’attache de chaque cheval, V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lots, II s. pour la cuisine et II s. pour le cabinet par jour ainsy qu’il est accoustumé, cy : XIIIIc LXVIII l. IIII s.
Aud. Dalmas, la somme de deux cens soixante huict livres cinq solz pour icelle dellivrer à la veuve Allardin de Saint Germain en Laye pour le loyer d’une escurie à XXX chevaux, une chambre et un cabinet qui ont esté occupez pour le service de Sa Majesté depuis le 2e decembre 1680 jusqu’au 16e avril 1681 à raison de XXX s. par jour pour l’escurie et X s. pour la chambre et le cabinet par jour ainsy qu’il est accoustumé, cy : IIc LXVIII l. V s.
[…]
[f. 14v] Aud. [Pierre de Soubeyran, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatorze mil cent quatre vingts neuf livres dix huict solz dix deniers pour icelle delivrer aux denommez cy apres pour leur payement de plusieurs fournitures de meubles par eux faites pour les appartemens du chasteau de Saint Germain, scavoir à Le Duc et Marsollier, marchands de soye, IIIIm Vc XXXI l. XV s. X d. pour 99 aunes 1/3 de velours de Gennes vert à 24 l. l’aune pour faire une tapisserie et trois portieres pour le cabinet de monseigneur le Dauphin, 4 aunes ½ de velours rouge à XXIII l. X s. l’aune et 24 aunes 1/6 de velours bleu à XXI l. l’aune pour faire des fauteuils, sieges plians, et des tapis de table, 36 aunes de damas de Gennes rouge cramoisy de Girolles à XI l. V s. l’aune pour faire une tapisserie pour le petit cabinet du Roy, 9 aunes de damas de Gennes vert à IX l. l’aune et 30 aunes de damas de Luques blanc à V l. V s. l’aune pour faire des rideaux de [f. 15] fenestres, 56 aunes 5/6 de gros de Tours rouge cramoisy à VII l. l’aune pour garnir des armoires, 96 aunes ¾ de taffetas d’Angleterre vert et bleu turquin à IIII l. l’aune et 9 aunes ½ de tabis vert d’une aune de large à VIII l. X s. l’aune pour faire des housses de sieges, et 3 aunes de satin vert à VIII l. X s. l’aune pour doubler des pantes, à Levasseur, marchand passementier, VIm VIc V l. XI s. pour 68 aunes 1/3 de frange, 117 aunes de mollet, 431 aunes de gallon et huict tresses, le tout d’or pur, pezant 779 onces à V l. V s. l’once, 410 aunes de galon, 39 aunes de mollet et 4 tresses, le tout or et argent, pezant 408 onces 2 gros à 4 l. 10 s. l’once, 5 aunes ½ de grande et riche dantelle or et argent pezant 39 onces 7 gros à VIII l. XV s. l’once, 400 aunes de cordon de soye blanche pezant 229 onces 2 gros à XXVI s. l’once et 210 aunes de galon de soye verte à III s. l’aune, le tout pour garnir les meubles cy dessus et pour border et galonner douze [f. 15v] feuilles de paravant, et à Doublet, tapissier, IIIm LII l. XII s. pour fournitures et façons d’une tapisserie de velours, une de damas, 3 portieres, 16 fauteuils, 36 sieges plians, 12 grands tabourets, 42 feuilles de paravant, 36 carreaux, 2 lits de repos, 4 tapis de table, 2 niches de chiens, fourny 5 matelas, un traversin, 12 peaux bleues pour des tapis de table, racomodage de 5 matelas et d’autres menus meubles, le tout fait et fourny par l’ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : XIIIIm C IIIIxx IX l. XVIII s. X d.
[…]
[f. 26v] A luy, la somme de quatre mil livres pour employer à compte des depenses faites pour la representation que Sa Majesté a ordonnée estre faite dans le chasteau de Saint Germain des ballets et comedies de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : IIIIm l.
[…]
[f. 29v] Aud. de Soubeyran, la somme de sept mil trois cens cinq livres XVI s. V d. pour icelle dellivrer aux denommez cy apres pour leur payement de plusieurs fournitures de meubles par eux faites par ordre du Roy pour servir dans les appartements du chasteau de Saint Germain en Laye [f. 30] et Versailles, scavoir à Duc et Marsollier, marchands de soye, IIIm IIc XXIX l. XV s. II d. pour 28 aunes ½ de veloours de Gennes rouge cramoisy à raison de XXV l. l’aune, 7 aunes ¾ de velours vert à XXIII l. l’aune, 4 aunes ½ de velours bleu à XVIII l. l’aune, 18 aunes ½ de brocart tout argent fillé à XXXI l. X s. l’aune, 55 aunes de gros de Tours rouge cramoisy à VII l. V s. l’aune, 14 aunes de damas de Gennes vert et bleu à IX l. l’aune, 18 aunes de damas rouge cramoisy à XI l. II s. III d. l’aune, 4 aunes 2/3 de tabis tres fort à VIII l. X s. l’aune, 26 aunes de tabis rouge cramoisy et violet à V l. V s. l’aune, 51 aunes de taffetas d’Angleterre rouge cramoisy à V l. l’aune, 9 aunes de taffetas violet et vert à IIII l. l’aune, 81 aunes 5/8 de taffetas vert, bleu et blanc à III l. XV s. l’aune, et 100 aunes de taffetas d’Avignon aurore à XXXV s. l’aune, le tout pour faire 6 fauteuils, 18 sieges plians, une chaise de commodité, 2 tapis de table, deux carreaux, une [f. 30v] housse de chenet, des housses de sieges, garnir une armoire et restablir des feuilles de paravans et autres meubles, à La Balle et Charon, marchands drapiers, XIc LXXVI l. pour 19 aunes de drap vert pour couvrir des billards à raison de XIIII l. l’aune, 60 aunes de serges de Londres escarlatte et rouge cramoisy pour faire des housses de sieges à V l. III s. IIII d. et 300 aunes de frise aurore pour enveloper deux meubles l’un de brocart, or et argent, et l’autre de velours rouge à XL s. l’aune, à Lebrun, marchand tapissier, XIIIIc LXX l. pour 70 aunes de brocatelle de Venise fonds jaune et rouge pour faire une tapisserie de cabinet au chasteau de Versailles à raison de XXI l. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, VIIIc IIIIxx XIIII l. I s. III d. pour 198 onces 5 gros ½ de galon et tresses pour galonner des paravants de velours rouge et vert à IIII l. X s. l’once, à Mathelin, menuisier, IIc IIIIxx XVI l. pour un grand bois de lict, [f. 31] trois autres licts de repos, 3 fauteuils, 36 sieges plians, 4 tabourets, une table, trois chaises à layettes et 12 chaises brisees, et à Cucci, ebeniste, IIc XL l. pour 5 plaintes dorées d’or moulu en forme de terrasse enrichies de coquilles, feuilles et autres ornemens pour servir à mettre des figures d’argenterie dans un des appartemens du chasteau de Versailles, le tout fait et fourny par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : VIIm IIIc V l. XVI s. V d.
[…]
[f. 34v] A luy, la somme de deux mil livres pour, avec IIIIm l. dont a esté cy devant fait fonds, faire VIm l. pour employer à compte de la depense faite pour la representation aud. chasteau de Saint Germain en Laye des comedies de Poursougnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : IIm l.
[…]
[f. 41] Aud. [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre de Sa Majesté], la somme de deux mil trois cens quatre vingts trois livres quinze solz pour, avec celle de deux mil livres dont il a esté cy devant fait fonds, faire IIIIm IIIc IIIIxx III l. XV s. pour le parfait payement de la depense qui a esté faite pour quinze comedies qui ont esté representées devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain et pour un bal en masque le jour du mardy gras et autres menues depenses, le tout suivant les parties arrestées par le sieur duc de Saint Aignan, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, cy : IIm IIIc IIIIxx III l. XV s.
[…]
[f. 45] A luy, la somme de mil livres pour, avec IIm l. d’une part et IIm IIIc IIIIxx III l. XV s. d’autre dont a esté cy devant fait fonds, faire Vm IIIc IIIIxx III l. XV s. pour employer à l’entier et parfait payement des depenses qui ont esté faites pour un bal et quinze comedies qui ont esté representées devant Sa Majesté dans le chasteau de Saint Germain en Laye pendant le mois de janvier et fevrier 1681 suivant l’estat arresté par le sieur duc de Saint Aignan, premier gentilhomme de la chambre, cy : M l.
[…]
[f. 46] A luy, la somme de huict mil livres pour employer à compte des depenses faittes pour la representation que Sa Majesté a ordonnée estre faite au chasteau de Saint Germain en Laye des balets et comedies de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : VIIIm l.
A luy, la somme de quatre mil sept cens quarante neuf livres dix sept solz pour, avec XXXVIIIm l. dont Sa Majesté a cy devant fait fonds, faire XLIIm VIIc XLIX l. XVII s. pour employer au parfait payement de la depense faite pour le ballet du Triomphe de l’Amour qui a esté dansé devant Sa Majesté à Saint Germain en Laye pendant les mois de janvier et febvrier 1681 suivant l’estat arresté par le sieur duc de Créquy, premier gentilhomme de la chambre, cy : IIIIm VIIc XLIX l. XVII s.
[…]
[f. 47v] Aud. Melique, la somme de quatre mil cinq cens quatre vingts trois livres douze solz six deniers pour employer au payement de la depense qui a esté faite pour la demolition du theatre du Triomphe de l’Amour et renouvellement de celuy de Proserpine à Saint Germain, et restablissement de celuy de Fontainebleau suivant l’estat qui en a esté arresté par le sieur duc de Crequy, premier gentilhomme de la chambre, cy : IIIIm Vc IIIIxx III l. XII s.
[…]
[f. 48] Aud. Melique, la somme de huict mil livres pour employer à compte des depenses faites pour la representation de l’opera d’Atis dans le chasteau de Saint Germain en Laye, cy : VIIIm l.
A luy, la somme de quatre mil livres pour, avec VIIIm l. dont a esté cy devant fait fonds, faire XIIm l. pour la representation dans led. chasteau des comedies de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme, cy : IIIIm l.
[…]
[f. 123] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de Sa Majesté, la somme de deux millions neuf cens huict mil six cens dix livres neuf solz deux deniers, pour d’icelle employer II millions VIIIc LXXIIIIm VIc LV l. au payement des maisons royalles, ornemens, reparations et entretenemens desd. maisons pendant lad. année 1681 et autres depenses ainsy qu’il ensuit, scavoir […] [f. 125] IIIIc LXVIm l. pour les depenses de Saint Germain, Marly et [f. 125v] autres maisons royalles, scavoir XXm l. pour achever le nouveau jardin de Saint Germain en Laye et la grille qui le doit fermer, XXm l. pour les depenses extraordinaires du chasteau de Saint Germain, VIm l. pour achever la pompe du moulin de Palfour […], cy : II millions IXc VIIIm VIc X l. IX s. II d.
Aud. Delaplanche, la somme de six cens [f. 126] quatre vingts quinze mil sept cens cinquante livres pour d’icelle employer VIc IIIIxx Xm l. au payement des depenses cy apres faites suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, scavoir IIc m l. pour les fondemens et eslevation de huict pieds au dessus du rez de chaussée des quatre pavillons que Sa Majesté a resolu de faire aux quatre aisles de son chasteau de Saint Germain par estimation, XXXm l. pour le bastiment à faire pres du grand escallier du chasteau de Versailles pour servir de chapelle, Lm l. pour l’achevement des ouvrages du chasteau de Chambord et le bastiment des escuries pour trois cens chevaux, XLm l. pour achever la grande piece d’eaue au dessous de l’orangerie de Versailles outre LXm l. et fonds, fait IIc m l. pour les parfaits payemens de tous les ouvrages faits [f. 126v] les ouvrages faits les années dernieres, XLm l. pour continuer les ouvrages des estangs des Gressets, des Maroettes et de Vaucresson, Xm l. pour les ouvrages du chasteau de Clagny outre XXm l. de fonds cy devant fait et IIIIxx m l. pour la balustrade d’argent pour la chambre du Roy et Vm VIIc L l. pour les taxations dud. Delaplanche à raison de II d. pour livre, cy : VIc IIIIxx XVm VIIc L l.
[…]
[f. 233] A Soulaigre, concierge du chasteau de Saint Germain en Laye, la somme de huit cens quatre vingts quatorze livres pour le netoyement des salles des gardes, escaliers, cours et lieux communs dud. chasteau pendant les six premiers mois 1681, scavoir IIIc LX l. pour 2 hommes qui ont servy aud. nettoyement pendant led. temps à raison de XX s. chacun par jour, CXLIIII l. à deux femmes pendant quatre mois faisant CXX jours à raison de XII s. chacune par jour, IIc LXX l. pour un cheval qui a [f. 233v] servy à porter les immondices pendant lesd. six mois, à XXX s. par jour, et CXX l. pour fournitures de ballets, pelles, ratissoires, sceaux et autres ustancilles necessaires pour led. nettoyement, cy : VIIIc IIIIxx XIIII l.
[…]
[f. 238v] Au sieur du Mesnil, medecin, la somme de six cens livres par gratification en consideration du soin qu’il a pris des malades de la charité de Saint Germain pendant l’année 1680, cy : VIc l. »

Quittance pour un voyage fait par ordre du roi à Saint-Germain-en-Laye

« En presence de Vallatin Lesage, notaire royal à la suitte de Sa Majesté et de son Conseil et des tesmoings soubzsignez, Jullien Martin, de present en ce lieu de Saint Germain en Laye, a receu comptant en ced. lieu de messire Nicollas Jeanin de Castille, conseiller du Roy en ses conseils et tresorier de ses espargne, la somme de soixante livres t. en louis d’or et d’argent à luy ordonnee par Sa Majesté pour estre venu de Gergeau en ceste ville pour affaires concernant le service de Sa Majesté et pour son retour et ses journées de pied, de laquelle somme de soixante livres t. led. Martin s’est contenté et en a quitté et quitte led. sieur Jeanin de Castille, tresorier susd., et tous autres. Faict et passé aud. Saint Germain en Laye le treizieme jour de may mil six cens cinquante deux, presens me Jean Champion et Pierre Vaillant, tesmoings, qui ont signé avecq led. Martin et notaire.
Julien Martin
Vaillant, Lesage, Champion »

Récit de la participation de Louis XIV à la procession du Saint-Sacrement à Saint-Germain-en-Laye

« Le 4e jour de juin 1665, le Roy honora la parroisse de sa presence pour la procession de la feste du saint sacrement qui escheoit aud. jour, accompagné de la Reyne, de Monsieur, son frere, de Madame, des princes et princesses, seigneurs et dames, de plusieurs archevesques et evesques et autres officiers de Leurs Majestez, lad. procession faicte et messe haute et solemnelle chantée ensuitte par maistre Pierre Cagnyé, ancien curé de ce lieu de Saint Germain en Laye, ausquels divins offices entierement assisterent Leurs Majestez avec grande devotion et à la grande edification et joye de touts les assistants. »

Rapport concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Pour satisfaire à vos ordres, je devais visiter le château de Saint-Germain et rechercher l’endroit le plus convenable pour y établir le logement que vous voulez bien m’indiquer.
Les quatre corps de logis qui environnent la cour présentent des largeurs diverses. Trois de ces bâtiments étaient disposés pour la réception et les pièces d’apparat, mais le quatrième, le plus étroit, sis au midi, sur la rue du Château-Neuf, contenait un couloir de dégagement donnant accès à de petites pièces et seul alors ce bâtiment était dans l’origine destiné à l’habitation. J’ai indiqué ces dispositions dans les diverses études que j’ai eu l’honneur d’adresser à Votre Excellence et vous voudrez peut-être, Monsieur le Ministre, vous reporter au travail d’ensemble concernant le château de Saint-Germain-en-Laye.
Le bâtiment dont il vient d’être parlé, sis au midi, n’ayant qu’une faible largeur, étant coupé par de nombreux murs de refend, n’ayant plus aujourd’hui de vue sur les magnifiques jardins de Saint-Germain, devrait être rendu à son ancienne destination, nous croyons, et quelque soit l’établissement que vous voudrez installer dans la demeure dont il s’agit. Dans ces conditions, nous devons avoir l’honneur de vous proposer d’installer dans ce corps de logis l’habitation de M. le régisseur du palais. Nous devons toutefois rappeler que l’arrangement de cette demeure ne pourrait utilement et convenablement se faire, peut-être, qu’après avoir effectué les ouvrages de restauration ayant pour but de remédier au mauvais état de la grosse construction des bâtiments dont il s’agit.
Nous ne savons si vous voudrez, Monsieur le Ministre, ordonner ces ouvrages de restauration et nous devons alors porter nos recherches sur une demeure provisoire dans les appartements conservés et servant, lors du pénitencier, à l’habitation des officiers placés à la tête de cet établissement. J’aurais désiré installer M. le régisseur à l’entresol, dans l’ancien appartement du capitaine, mais les cloisons s’enchevêtrent malheureusement les unes dans les autres, les parquets sont détestables, les cheminées sont organisées de façon à faire craindre un incendie et tout cet ensemble présente enfin un décousu qu’on doit à la présence de divers poteaux destinés à supporter l’appartement supérieur. Je devais donc remonter au premier étage, habité jadis par le commandant, et qui comprend en un mot le plus bel appartement conservé aujourd’hui dans le château de Saint-Germain-en-Laye.
Cette demeure, sise au niveau des terrasses et du grand balcon, est assez bien conservée, elle s’étend actuellement au dehors du pavillon d’angle sud-ouest, mais j’aurai l’honneur de vous proposer de la contenir dans ce pavillon et d’en distraire diverses pièces présentant ensemble une superficie approximative de 50 à 60 mètres. Dans ce cas, j’aurai l’honneur de proposer à Votre Excellence de faire une cuisine dans l’une des chambres à coucher et de modifier l’appartement de façon à le faire concorder avec ce que nous avons tracé dans le plan joint à ce rapport.
La transformation du logement du pavillon n’entrainerait que de faibles dépenses, si toutefois j’étais autorisé par vous, Monsieur le Ministre, à prendre, par quelques démolitions, un fourneau de cuisine et quelques menuiseries dans le château lui-même, et dans ce cas la dépense s’élèverait au plus à environ mille francs.
J’ajouterai que l’habitation dans le pavillon d’angle sud-ouest ne pourrait gêner en rien les ouvrages de grande restauration et que le régisseur, logé provisoirement de la sorte, pourrait n’abandonner le local dont il s’agit que pour occuper son habitation définitive, ménagée soit dans le corps de logis méridional, soit partout ailleurs, et suivant ce qui me serait ordonné par vous à cet égard.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 20 août 1857 »

Ministère d'Etat

Récit de l’inauguration du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Inauguration du musée de Saint-Germain
Visite de Sa Majesté l’Empereur
Le dimanche 12 mai 1867
Ainsi que nous l’avions annoncé, la nouvelle de la présence de S. M. l’Empereur dans notre ville pour le jour de l’inauguration du musée s’était répandue au-dedans et au dehors de Saint-Germain, avec rapidité, mais bien avant l’apposition des affiches du programme qui, à cause des dernières dispositions, s’est fait attendre jusqu’à la fin de la semaine et a suivi de quelques heures seulement la si remarquable et si entraînante proclamation à ses administrés de M. de Breuvery, maire de Saint-Germain ; cette nouvelle causait une telle joie à la population, que jusques aux derniers moments on doutait encore de sa réalisation si désirée.
Le temps, qui depuis dix jours avait été splendide, commençait à donner quelques inquiétudes par suite de l’excessive chaleur, encore anormale dans cette saison, et des symptômes d’orages qui se manifestaient chaque soir, et chaque consultait son baromètre avec anxiété.
Malheureusement, ces craintes se sont réalisées et l’on sait quel a été, pendant l’après-midi, le déplorable état du ciel, dont toutes les cataractes ont semblé s’ouvrir à dater de deux heures ; mais on peut dire que, si la journée a été mauvaise par le temps, elle s’est trouvée magnifique par l’éclat de l’ovation qui a été faite au souverain et par l’affabilité avec laquelle l’Empereur a bien voulu témoigner toute la satisfaction que lui causait l’accueil fait par l’immense population qu’il avait sous les yeux, et qui n’a cessé, depuis le moment de son arrivée, d’acclamer sa présence d’une façon indescriptible.
Nous allons essayer de retracer l’historique de cette heureuse journée, en rétablissant certaines erreurs ou omissions faites par presque tous les journaux de Paris, dont la plupart des articles paraissent avoir été écrits à l’avance et plutôt sur ce qui devait se faire que sur ce qui s’est réellement passé ; quelques-uns de leurs correspondants officieux nous ont semblé aussi fort peu renseignés ou guidés par des intérêts privés et personnels. Nous avons donc pensé qu’il était du devoir de l’organe de la publicité locale de présenter les faits et de donner certaines explications dont nous ne craignons pas d’assumer la responsabilité.
Ainsi que nous l’avons déjà dit, les préparatifs commandés, suspendus, ou du moins modifiés et repris ensuite, à mesure que les instructions émanant de l’autorité administrative supérieure annonçaient, jusqu’à la dernière heure, le développement et le plus d’importance de la cérémonie, avaient été poussés avec toute l’activité possible.
Deux juridictions différentes y prenaient part : la Ville proprement dite, dont les limites s’arrêtent au seuil de la porte du château, située en tête du pont, qui, sur les fossés, conduit à l’entrée du musée ; l’administration du musée et celle du château lui-même, relevant du domaine de la Liste Civile et du ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts.
En avant du portail du château, l’administration municipale avait fait élever une vaste et magnifique tente, dont la façade, portant les armes impériales, était formée de splendides tentures de velours vert constellées d’abeilles et relevées par des torsades d’or. Le vélum qui la recouvrait était supporté par une série de mâts gigantesques au sommet de chacun desquels flottaient de longs oriflammes aux couleurs variées. Le sol était recouvert de tapis, les côtés bordés de caisses d’arbustes, et un riche fauteuil avait été disposé sur une estrade, dans le cas où Sa Majesté eût voulu prendre quelques moments de repos avant d’entrer au château. Une longue ligne de mâts de même dimension s’étendait à droite et à gauche de la tente impériale et marquait la place, où, faute de temps, on n’avait pu élever des estrades destinées aux personnes invitées par la Ville ; mais elles avaient été remplacées par des banquettes recouvertes de velours rouge disposées au raz du sol, entièrement sablé comme tout le reste de la place, depuis le débarcadère jusqu’au château. Les deux petites constructions adossées aux parapets avaient disparu sous des massifs de fleurs et de plantes rares, et leurs sommets portaient des aigles dorés qui les transformaient en très heureux motifs se reliant à l’ensemble de la décoration.
Dès le matin, l’affluence énorme arrivant des campagnes avait trouvé toutes les rues entièrement pavoisées, et il n’était pas une seule des fenêtres des maisons de la place du Château qui n’eût arboré le drapeau aux couleurs nationales. On voyait même flotter, à l’une des croisées de la maison occupée par le café-restaurant du débarcadère, le grand pavillon du Royal-Mall, d’Angleterre.
La foule était immense, sur la place et à ses abords, et rendait assez difficile le placement des compagnies de pompiers et des députations des différentes Sociétés du canton et de l’arrondissement, dont la valeur numérique n’avait pu être donnée à l’avance et dont la présence probable n’a été, en général, signalée à l’administration locale que par lettre reçue seulement le dimanche à neuf heures du matin.
Les grilles du péristyle de l’église avaient été ouvertes au public, qui en a promptement occupé toutes les marches et le vaste palier, et pour placer toute cette foule et contenir son empressement, bien naturel, l’administration n’avait à sa disposition que ses sergents de ville, quelques gendarmes, et un piquet de vingt-cinq hommes de ligne, disséminés çà et là en factionnaires, la volonté expresse de l’Empereur ayant été qu’il n’y eût aucun développement de force militaire ; le régiment des dragons de l’impératrice n’avait fourni qu’un poste de douze hommes à pied, pour le service d’honneur à l’intérieur du château.
A propos du château, il nous faut ajouter que le pont, protégé aussi par un très beau vélum, bordé d’arbustes et couvert de tapis, donnait accès à la grande porte également décorée, à la suite de laquelle les invités du ministère et de la direction du musée pénétraient dans l’intérieur et trouvaient, à droite, la galerie du rez-de-chaussée, dite de François Ier, et ensuite le grand vestibule où des sièges et des banquettes avaient été réservés aux personnes munies de lettres spéciales d’invitation. La cour avait été sablée, garnie de caisses d’orangers jusqu’au pied du grand escalier, et les ateliers de travaux dissimulés et séparés du passage par une suite de riches tentures. Le débarcadère avait reçu aussi une belle décoration par les soins de l’administration des chemins de fer de l’Ouest.
Des dames, aux toilettes les plus élégantes, avaient pris place sur les banquettes extérieures, ou étaient entrées munies de leurs billets dans l’intérieur du château, et à deux heures et demie, sous une pluie battante, personne n’avait songé à quitter sa place. Toutes les fenêtres étaient occupées et des groupes de curieux s’étaient placés sur les toits et jusque dans les chêneaux des gouttières ; on en voyait même ayant pris position au côté nord de l’église, sur le terrasson étroit qui longe son sommet et on distinguait au milieu d’eux la soutane d’un jeune ecclésiastique.
A trois heures précises, le bruit des salves d’artillerie, les musiques de Saint-Germain et des compagnies étrangères à la ville, les clairons, les tambours battant aux champs, et plus encore, les acclamations parties du quai de débarquement, annonçaient l’arrivée de l’Empereur.
A sa descente du train impérial, Sa Majesté a été reçue par M. Boselli, préfet de Seine-et-Oise, accompagné de son secrétaire général, par M. de Breuvery, maire de Saintè-Germain, MM. Le Piez et Courtin, adjoints, et par tout le conseil municipal, qu’accompagnaient aussi plusieurs de MM. les maires des communes de l’arrondissement.
Aux termes des dispositions arrêtés pour le cérémoniel, aucun discours ne devait être prononcé, mais le maire de Saint-Germain, ainsi qu’il y avait été autorisé, a eu l’honneur de remettre à l’Empereur, qui l’a accueilli avec la plus grande bienveillance, une adresse sous pli fermé.
La suite de S. M. se composait des personnages de distinction suivants : M. le général Le Bœuf, aide de camp ; M. le capitaine Chambaud, officier d’ordonnance ; M. le duc de Tarente, chambellan ; M. Davilliers, comte Regnault de Saint-Jean-d’Angély, premier écuyer ; M. le baron de Varaigne, préfet du Palais.
Le personnel des hauts fonctionnaires des chemins de fer de l’Ouest qui avaient accompagné le train impérial et surveillé sa marche comprenait MM. Julien, directeur général ; Coindart, secrétaire général ; Fessard, chef d’exploitation ; Bisson et Protais, administrateurs.
Un quart d’heure après avoir reçu les hommages des personnes présentes sur le quai, l’Empereur paraissait au seuil du débarcadère ; à ce moment et malgré le redoublement de la pluie, l’aspect de la place était prestigieux ; l’Empereur, s’arrêtant un moment, en paraît saisi et profondément touché, tous ces milliers de têtes se découvrent, les musiques entonnent l’air national de la reine Hortense et, pour nous servir de l’heureuse expression de notre confrère du Journal de Seine-et-Oise, « toutes les poitrines crient : Vive l’Empereur ».
Sa Majesté, en habit de ville et recouvert d’un surtout gris, qui naturellement fait rêver à un souvenir historique, s’avance lentement, au bruit des acclamations qui ne cessent pas un instant, au milieu de la haie formée par les pompiers de Saint-Germain, jette à droite et à gauche un coup d’œil de satisfaction sur les deux Sociétés de secours mutuels de la ville, les médaillés de Sainte-Hélène, les orphelinats de garçons et de jeunes filles et les deux écoles primaires ; Elle paraît remarquer avec plaisir les enfants de troupe du premier régiment de grenadiers de la Garde, venus de Rueil, et auquel appartient le prince Impérial ; Elle salue les personnes invitées, aux premiers rangs desquelles se trouvent MM. les légionnaires et officiers en retraite.
On avait appris que l’Empereur avait annoncé son intention de passer en revue les compagnies de pompiers et les députations des communes ; mais le temps était si affreux qu’on pensait que la revue n’aurait pas lieu, ou du moins qu’elle serait différée jusqu’à la sortie du musée.
Il n’en a rien été. Sa Majesté, au contraire de ce qu’ont dit tous les journaux, passe devant la tente et, sans entrer immédiatement au château, commence la revue, qu’Elle continue sous la pluie au milieu d’acclamations et de vivats enthousiastes, en suivant tout le périmètre de la place, passant devant le front des compagnies et députations, et, seulement après l’église, arrivée devant celles qu’Elle avait déjà vues, se dirigeant en ligne droite sur l’entrée du château par un passage qui n’avait pas été prévu et où Elle se trouve mêlée à la foule heureuse et fière de sentir si près d’Elle. L’Empereur était bien là au milieu de son peuple, et semblait enchanté d’avoir, pour ainsi dire, à se frayer sa route lui-même.
Après avoir traversé la tente, dont par parenthèse le vélum avait été quelques instants auparavant emporté par une trombe d’eau, l’Empereur a été reçu à la porte du musée par M. le comte de Nieuwerkerke, sénateur, surintendant des Beaux-Arts, accompagné de M. Gautier, conseiller d’Etat, secrétaire général du ministère de la Maison de l’Empereur, qui ont eu l’honneur de présenter à Sa Majesté la commission spéciale d’organisation du musée : MM. Bertrand et Beaune, directeur et conservateurs ; MM. Millet et Choret, architecte et inspecteur des Bâtiments civils.
L’Empereur est alors entré dans le palais et a visité, rapidement a-t-il dit, pour ne pas faire attendre trop longtemps cette foule de l’extérieur exposée à la pluie, toutes les collections réunies dans les trois étages du musée, et les acclamations redoublant dans la foule agglomérée sur le parterre et la place ont annoncé qu’il venait de paraître un instant au balcon donnant sur les jardins. En se retirant, Sa Majesté a félicité les conservateurs et les architectes qui ont si admirablement suivi ses intentions.
Mais tout n’était pas fini : l’Empereur tenait à accomplir entièrement le programme qu’il s’était tracé, et l’on sut que, toujours malgré la pluie, il voulait voir défiler les compagnies de pompiers ; le préfet et le maire et les personnes de sa suite eurent l’honneur d’être admis à ses côtés, lorsque, sans vouloir consentir à se mettre à l’abri sous le vestibule du débarcadère, il tint à se placer à l’extérieur, sur le perron de la gare.
Le défilé commença par la compagnie de Saint-Germain, qui fit retentir l’air des cris énergiques de : Vive l’Empereur ! Vive l’Impératrice ! Vive le Prince Impérial ! puis vinrent les compagnies de toutes les autres communes, dont plusieurs pelotons étaient si étonnés de se trouver si près de l’Empereur, que quelques-uns des hommes, ne songeant plus aux cris officiels, portaient la main à leur casque ou se découvraient même tout à fait, tout en restant au port d’armes. Il y eut bien là, comme pendant la revue, un peu de désordre ; mais l’Empereur n’était pas venu pour voir ces longues lignes de batailles qui lui sont si familières, et il paraissait ravi d’un ensemble qui ne faisait pas défaut, celui de l’enthousiasme et de la manifestation populaire ; sa figure rayonnait, et il avait attendu que les derniers pelotons fussent éloignés, lorsque le capitaine de la compagnie de Saint-Germain est venu, en le saluant de l’épée, indiquer que le défilé était terminé.
Sa Majesté, après avoir salué de nouveau, s’est retirée en traversant le débarcadère envahi par la foule qui avait cherché un refuge contre la pluie, sûre qu’elle était de pouvoir la voir encore et l’acclamer.
Descendu sur le quai, l’Empereur s’est encore entretenu quelques instants avec le préfet et le maire, dont la femme et la belle-sœur, mesdames de Breuvery et de Beaurepaire, lui ont été présentées sur sa propre demande, et après avoir répondu avec affabilité à quelques paroles improvisées avec chaleur par M. Le Piez, premier adjoint, et témoigné tout son contentement de l’accueil qu’il avait reçu à Saint-Germain, il est remonté dans son wagon où il a dû encore répondre de la tête et de la main aux cris de la foule compacte cherchant, comme à son arrivée, à le voir du haut de la balustrade qui domine le chemin de fer.
Parmi les personnes qui ont accompagné Sa Majesté ou se sont trouvées sur son passage, et qu’il nous serait impossible de chercher à énumérer, nous avons remarqué M. le vicomte de Lastic, directeur de l’asile impérial du Vésinet, et les principaux fonctionnaires de cet établissement ; M. l’abbé Chauvel, curé de Saint-Germain ; M. Napoléon Peyrat, pasteur protestant ; un vénérable ecclésiastique à cheveux blancs, qui avait accompagné une commune, et sur le poitrine duquel brillaient la croix de la Légion d’honneur et une autre décoration ; M. Perin, capitaine au 12e Chasseurs, neveu de M. le docteur Le Piez, et presque un enfant de la ville qui l’a suivi dans toute sa carrière militaire, d’abord engagé volontaires aux Carabiniers, sous-officier décoré de la médaille militaire, officiers aux Cuirassiers de la Garde, puis dans un régiment de Chasseurs d’Afrique, et tout récemment de retour du Mexique d’où il a rapporté la croix de la Légion d’honneur, le grand ordre de Maximilien et son grade de capitaine, le tout gagné sur les champs de batailles et à la pointe de son sabre.
Plusieurs épisodes ont marqué l’instant du défilé : ce fut d’abord un maire de campagne qui, se croyant encore éloigné de l’Empereur, s’avançait en fumant sa pipe et demandait où il était, au moment où il le touchait presque ; lorsqu’on l’en fit apercevoir, le brave homme jetant au loin son brule… bouche, devint tout effrayé, pirouetta sur les talons, et sans qu’il fût possible de le rappeler, se perdit dans les rangs de la compagnie aux côtés de laquelle il se trouvait. Au même moment, une bonne vieille paysanne d’au moins soixante-dix ans voulait, disait-elle, voir l’Empereur avant de mourir. Un de MM. les commissaires civils, qu’on reconnaissait à leurs brassards vert et or, la poussa devant le groupe en lui désignant l’Empereur, à assez haute voix pour que Sa Majesté s’en aperçût et lui fit signe que c’était bien lui-même ; on crut un instant que la pauvre bonne femme allait vraiment mourir de saisissement. Il y eut aussi un vieux brase de la vieille armée, le père Mauger, bien connu à Rueil, dont il accompagne habituellement les pompiers dans leurs excursions ; le bonhomme, qui avait craint la famine, s’était muni d’un pain passé sous la buffleterie de son sabre. Il quitta les rangs, tendant les mains vers l’Empereur, qui voulut bien lui répondre d’un geste affectueux.
Pour répondre maintenant à quelques observations et réclamations au sujet de l’encombrement qui s’est produit sous la tente au moment de l’entrée de l’Empereur au musée, nous devons dire qu’on ne peut l’attribuer qu’à l’empressement de quelques conseillers municipaux que la foule avait séparés de leur compagnie. MM. les maires des communes, arrêtés quelques instants sur le seuil du musée, furent ensuite invités à y pénétrer et purent se placer à l’entrée du vestibule et de la salle d’attente, pour voir l’Empereur et le saluer encore à sa sortie. Nous avons eu, du reste, sous les yeux la lettre adressée le matin même du 11 mai par M. Bertrand, conservateur du musée, à M. le maire de Saint-Germain, lui faisant savoir que, « d’après les ordres de M. le sénateur, surintendant des Beaux-Arts, les seuls membres de la commission du musée de Saint-Germain et du conseil municipal, auquel s’adjoindrait le colonel du régiment des Dragons de l’Impératrice, seraient admis à suivre et à accompagner l’Empereur dans l’intérieur du musée. Les invités, étrangers à la commission et au conseil municipal, seraient admis dans le musée, seulement après la sortie de l’Empereur. Aucune autre personne que celles munies de cartes ne pourraient entrer dans le musée. »
Ces prescriptions strictement recommandées étaient motivées surtout par l’étroitesse des escaliers et les dimensions restreintes des salles occupées jusqu’à ce moment par les vitrines.
L’Empereur parti vers quatre heures trois quarts, le mauvais temps avait continué d’une si fâcheuse façon qu’il n’y avait plus à songer au reste de la fête. Le soir, le concert annoncé, les illuminations et le feu d’artifice n’ont pu avoir lieu ; on a vu cependant encore en ville plusieurs maisons illuminées, le bal populaire gratis a été très animé, et d’intrépides danseurs se sont encore réunis jusqu’à une heure assez avancée de la nuit sous la tente du bal Tivoli, sur le parterre.
L’animation, malgré le départ de tous les gens transpercés qui avaient hâte de regagner leurs demeures, a été encore très grande en ville pendant la soirée et une partie de la nuit. Nous l’avons dit, l’affluence des habitants des communes de l’arrondissement avait été au-delà de toutes proportions présumables, et l’on peut en juger par l’énumération suivante, où, parmi les communes les plus éloignées, on peut citer pour la présence et la belle tenue de leurs députations celles de Houdan, Limay, Meulan et Mantes.
Venaient ensuite, très remarquables aussi, les compagnies de Chatou, de Rueil, puis Maule, Conflans-Sainte-Honorine, Sartrouville, Verneuil, L’Etang-la-Ville, Le Pecq, Louveciennes, Marnes, Noisy-le-Roi, Montesson, Chambourcy, Saint-Leu-Taverny, Versailles, Port-Marly, Houilles, Cormeilles-en-Parisis, Mareil-Marly, Bezons, Poissy, Crespières, Mesnil-le-Roi, Herblay, Croissy, Flins, les Mureaux, Maisons, Aubergenville, Feucherolles, Carrières-sous-Poissy, Andresy, Villepreux, Garches, Argenteuil, représenté, comme plusieurs, par son maire, le conseil municipal, ses deux sociétés de secours mutuels et ses médaillés de Sainte-Hélène ; Médan, Chapet, également représentées par leurs maires, Chavenay, Achères, Carrières-Saint-Denis et Deuil ; peut-être en passons nous encore, mais cette énumération doit suffire pour prouver en même temps l’empressement général et la difficulté de placer à l’improviste et de recevoir particulièrement comme ils le méritaient les différents corps et les honorables magistrats et chefs de Sociétés qui les accompagnaient.
Pour rendre enfin justice à chacun, nous croyons, au point de vue local, devoir faire connaître les noms de MM. les entrepreneurs auxquels on a dû la décoration générale, c’étaient pour la ville de Saint-Germain : MM. Léon Bied, entrepreneur des fêtes publiques, à Paris, et Rousseau, tapissier de la ville ; pour le château et le musée, extérieurement et intérieurement, M. Vidal, tapissier de Saint-Germain, et pour le chemin de fer, débarcadère, gare et quai, la maison Belloir, de Paris.
Les massifs de fleurs de la place du Château étaient dus aux soins et au bon goût de M. Etienne Poisot, fleuriste, rue de Paris ; son frère aîné M. Poisot, de la rue au Pain, avait fourni et disposé les arbustes et les fleurs qui décoraient le pont et l’intérieur de la cour.
[p. 79] Dès le matin, la quantité des voyageurs amenés par le chemin de fer a été énorme, les trains remorqués en double attelage contenaient chacun dix-sept voitures et on évalue à six mille le nombre des voyageurs qui ont été conduits par les trains facultatifs et extraordinaires.
Telle est à peu près l’exquise, incomplète peut-être, mais fidèle, dans les détails que nous avons pu saisir, de cette grande journée qui – pour employer cette fois d’une manière certaine une phrase souvent trop facilement consacrée – restera, malgré l’intempérie qui l’a si funestement contrariée, dans le souvenir éternel des habitants de Saint-Germain, auxquels l’Empereur avait apporté la joie et dont il a remporté tous les cœurs.
Léon de Villette »

Acte de baptême de Louis Orange à Saint-Germain-en-Laye, le dauphin étant son parrain

« Le 5e jour de septembre 1661, fut baptisé Louys, né du 2e jour de novembre 1661, natif de la parroisse de Gagny, diocese de Paris, fils d’honorable homme Jacques Orange, l’un des grands varlets de pied du Roy, et de Guillemette Thomas, sa femme ; le parrein tres hault et illustre prince monseigneur le Dauphin, premier fils du Roy, tenant et occupant pour Son Altesse messire François de Comminge, seigneur de Guittaut, chevallier des ordres de Sa Majesté, capitaine des gardes du corps de la Reyne mere, gouverneur et lieutenant general pour Sad. Majesté des villes, chasteaux et ressort de Saumur, la marreine tres haute et puissante princesse Anne Morice d’Austriche, reyne mere dud. Roy susd., tenante et occupante au lieu de Sa Majesté damoiselle Marie Julie de Sainte Maure, fille de messire Charles de Sainte Maure, marquis de Montausier, de Rambouillet et de Pisani, chevallier des ordres du Roy, gouverneur et lieutenant general pour Sa Majesté d’Angoumois et Xaintonge, et son lieutenant general en Alsace et dans ses armées. »

Quittance pour les frais de bouche des officiers des Menus Plaisirs du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Je Jean Dupin, conseiller du Roy, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la chambre de Sa Majesté, confesse avoir receu comptant de messire Nicolas Jeannin de Castille, conseiller du Roy en son conseil d’Estat, tresorier de l’Espargne, la somme de huict cens livres pour emploier au faict de ma charge, mesmes icelle distribuer aux officiers pour leur nourriture, pour partie de ce qui leur faut pendant le present mois d’avril, de laquelle somme de VIIIc l. à moy baillée en louis d’or je quitte ledict sieur Jeannin et tous autres. Faict à Sainct Germain en Laie le vint huictiesme jour d’avril mil six cent cinquante deux.
Dupin »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 10] A [Georges Danetz de Melun, autre tresorier general des escuries du Roy], la somme de trois cens six livres douze solz pour delivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer cinq chambres et un grenier, huit lits et une escurie à 30 chevaux, qui ont esté occupées pour le service de Sa Majesté depuis le 17 mars jusqu’au 17 may de l’année derniere à raison de 5 sols par jour pour chaque chambre, cinq sols pour chaque lit, II s. pour le grenier et un sol pour l’attache de chaque cheval, cy : IIIc VI l.
[…]
[f. 10v] Aud. Danetz, la somme de six vingts livres pour icelle delivrer à la veuve Allardin du lieu de Saint Germain en Laye pour son payement du loyer d’une escurie à trente chevaux, une chambre et un cabinet qui ont esté occupez pour le service de monseigneur le Dauphin depuis le 18 mars jusqu’au 13 may et depuis le 8 jusqu’au 13 juillet de l’année 1680 à raison de XXX s. par jour pour lad. escurie et X s. pour lesd. chambre et cabinet, cy : VIxx l.
[…]
[f. 17v] Aud. [Pierre Turlin, commis à l’exercice de la charge de tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de deux mil deux cens quatre vingts dix sept livres quinze sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir à Golle, ebeniste, XIc VI l. tant pour trois tables à escrire enrichies de sculptures, figures de bois doré avec chacune sa cassette et escritoires entaillées dessus pour servir au chasteau de Saint Germain en Laye, une table de bois de palissante et 2 tiroirs pour monseigneur le Dauphin que pour un coffre de toilette de bois violet avec son pied pour le service de la Reyne, compris IIIIc LXVI l. pour XI journées de luy et 80 joçurnées de ses garçons employez à nettoyer, raccommoder et placer des tables, gueridons et autres meubles desd. chasteaux de Saint Germain et Versailles, à Laroue, miroitier, VIIc LXII l., scavoir IIc XVI l. pour trois miroirs de 24 pouces de hault à bordure de bois de noyer avec des coings de cuivre cisellé à raison de LXXII l. la piece, [f. 18] LXVI l. pour un autre miroir de 22 pouces de hault à bordure de glace, CLX l. pour une glace de 32 pouces enchassée dans une grande bordure d’argent, CLXXVI l. pour 9 glaces de plusieurs hauteurs pour servir à des plaques et CXLIIII l. pour le restablissement et racommodages de plusieurs autres miroirs dud. chasteau de Saint Germain en Laye, à Fouache, menuisier, IIc LXXI l. pour 7 caisses de bois de plusieurs grandeurs, 10 chassis, 2 portes, 7 planches et autres ouvrages de menuiserie par luy faits et fournis au garde meuble de Paris, et à Audivert, serrurier, CLVIII l. XV s. pour 2 serrures à ressors, plusieurs pitons, tringles, crochets, pentures, crampons, targettes, gonds et autres ferremens necessaires qu’il a fournis aud. garde meuble depuis le 8 juillet 1680 jusqu’au dernier decembre ensuivant, le tout par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIm IIc IIIIxx XVII l. XV s.
[…]
[f. 18v] Aud. Turlin, la somme de seize mil livres pour employer à compte des despenses faites pour la presentation du ballet du Triomphe de l’Amour qui a esté dansé devant Sa Majesté au chasteau de Saint Germain en Laye le carnaval dernier, cy : XVIm l.
[…]
[f. 23] A [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de neuf mil livres pour employer à compte des despenses faites pour la representation du ballet du Triomphe de l’Amour qui a esté dansé devant Sa Majesté dans son chasteau de Saint Germain en Laye le carnaval dernier, cy : IXm l.
[…]
[f. 24v] A me François Chapelain, autre tresorier des Offrandes et aumosnes de Sa Majesté, la somme de douze cens livres pour employer au payement de la depense qui a esté faite le 24 decembre 1680 pour le touchement des malades d’escrouelles à Saint Germain en Laye, cy : XIIc l.
[…]
[f. 30v] A [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de treize cens quarente huit livres pour icelle delivrer à Antoine Caigné, habitant de Saint Germain en Laye pour le loyer d’une salle, une [f. 31] cuisine, une cave, huit chamabres et 10 licts qui ont esté occupez par les officiers de l’escurie de ladite dame reyne depuis le 12 may jusqu’au dernier decembre 1680, cy : XIIIc XLVIII l.
Aud. Duvau, la somme de deux mil deux cens livres pour icelle delivrer à Antoine Ravet, habitant de Saint Germain, pour son payement du loyer de huit chambres, seize lits, une salle, une remise de carrosse et une escurie à seize chevaux qui ont esté occupez pour le service de lad. reyne depuis le 12 may de l’année derniere 1680 jusqu’au 11 du mois de mars de la presente année 1681 à raison de V s. par jour pour chaque chambre, chaque lict, la salle de la remise, et un sol pour l’attache de chaque cheval, ainsi qu’il est accoutumé, cy : IIm IIc l.
[…]
[f. 115v] Aux recollets du fauxbourg Saint Laurent et aux recollets de Saint Germain en Laye, la somme de mil livres, scavoir IIIIc l. pour le couvent de Paris et VIc l. pour celuy de Saint Germain, cy : M l.
[…]
[f. 116v] Aux peres augustins deschaussez des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, cy : IIIc l. »

Description du musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye

« Musée impérial de Saint-Germain-en-Laye
Le musée vient de s’ouvrir, et déjà il est populaire. C’est qu’il satisfait le sentiment national, en réunissant, pour la première fois, les monuments de nos origines diverses, avec les débris que nous ont laissés ces races celtiques, gauloises, gallo-romaines, franques, dont les cendres superposées forment le sol de la France. Chacun des nombreux visiteurs s’efforce de deviner, de comprendre, de commenter. Cette courte notice n’aspire qu’à l’honneur d’être un guide officieux, à défaut du catalogue officiel qui ne tardera pas à paraître.
Les édifices ont leurs destins comme les empires. Le berceau de la monarchie française, le lieu qui l’a vu du moins se développer et grandir jusqu’à son complet épanouissement sous Louis XIV, le vieux donjon du roi Robert, de saint Louis, de Charles V, réédifié par François Ier et que déshonorait naguère un pénitencier, est devenu, grâce à l’héritier des traditions napoléoniennes, l’asile et le temple des plus antiques vestiges de notre histoire. C’est ici que désormais l’érudition viendra surprendre les arts, les industries, la religion, les mœurs de nos aïeux depuis le jour où le sol celtique a été habité, jusqu’à celui où le vainqueur de la barbarie, Charlemagne, a fondé le premier empire moderne ; c’est ici que sera fixé le premier anneau de cette longue chaine de la civilisation dont le dernier est au palais du Champ de Mars.
Quel récit, quelle histoire, quel poème remplacerait cette vaste épopée des conquêtes de l’homme sur la nature, racontées par les témoins mêmes de ses laborieuses victoires ?
Entrons dans le musée, pénétrons dans ses galeries, livrées désormais à la curiosité et à l’étude, et remontant d’un bond le cours des âges, évoquons d’abord l’époque antéhistorique dont les précieux vestiges sont méthodiquement placés au seuil de l’édifice.
Voici, dans la première salle, les produits des alluvions quaternaires, c’est-à-dire les collections de silex travaillés que l’on trouve mêlés aux ossements des animaux dont l’espèce est éteinte : l’elephas primigenius, le rhinocéros à narines cloisonnées, le grand hippopotame, le cerf d’Irlande, l’ours des cavernes, etc., puis les brèches ossifères des cavernes de la Dordogne avec les débris du rennes, de l’aurochs, du bouquetin, de toutes ces races puissantes qui ont reculé devant l’invasion de l’homme ; les ossements ciselés, gravés, creusés, façonnés aux usages domestiques ou hiératiques par la main humaine ; la précieuse collection d’armes en silex, donnée à l’Empereur par le roi de Danemark, le résultat des fouilles pratiquées dans les sablières du bassin de la Seine, et dans l’ordre des temps, le choix inimitable des objets découverts dans la somme par M. Boucher de Perthes, le père de l’archéologie antédiluvienne.
La seconde salle est consacrée aux monuments sépulcraux mégalithiques. Ici s’écrira l’histoire des rudes populations qui ont élevé les dolmens et les allées couvertes à l’ouest, au nord, au midi, partout où la terre a été arrosée du sang généreux de nos pères. La civilisation commence à poindre, l’industrie de l’homme se développe, déjà il sait polir la pierre et ébranler ces masses rocheuses qui effrayent l’œil aux champs de Karnac ; il a découvert le secret de tailler le dur silex, et, en l’ajustant dans un bois de cerf fendu, de s’en faire une arme meurtrière ; il fait sécher l’argile au soleil et invente l’art du potier ; il aiguise des os, et d’une arête de poisson se fabrique une aiguille.
Tous ces objets, qui intéressent toujours l’industriel et l’historien, sont classés par groupes selon leurs diverses provenances. En face des vitrines qui les renferment, on a placé les reproductions au vingtième des principaux dolmens de la même époque, sous lesquels la plupart de ces débris ont été découverts.
Le grand tumulus-dolmen de Gavr’inis occupe à lui seul, quoique en réduction, la troisième salle. Qui déchiffrera les mystérieux caractères gravés sur le granit de ses parois intérieures ? Qui nous donnera la clé de ces hiéroglyphes, dont les emplacements étranges rappellent les primitives sculptures de l’Inde, ou l’art plus grossier encore des décorateurs de Manitous, en Amérique ?
Après avoir donné un coup d’œil à la quatrième salle où sont réunies les inscriptions gauloises et les médailles du même type, après en avoir admiré l’ameublement que l’on croirait œuvre d’une corporation d’ouvriers du XVIe siècle, après avoir dissipé l’éblouissement que nous cause l’escalier de François Ier, si correctement restauré par l’éminent architecte du château, M. Eugène Millet, pénétrons au second étage d’abord, au milieu des habitations lacustres. L’âge de pierre n’a pas encore épuisé ses productions, car voici encore les haches de silex, les dards, les couteux, les outils, les instruments en os, en écaille, en arêtes, en bois dur, à moitié dégrossi. Nous touchons à l’ère de bronze, dont les vestiges, d’abord clairsemés, se pressent et s’accumulent dans la galerie voisine. La pierre cède le pas au métal : les épées, les colliers, les haches creuses, à gaines, à oreilles, à un ou deux tranchants, les larges poignards ont succédé aux armes de jet et aux casse-têtes du sauvage ; plus nous nous rapprochons des temps historiques, et plus ces débris, arrachés aux lacs de l’Helvétie, deviennent variés et nombreux. L’airain n’a pas seulement triomphé des siècles, mais avec lui les ustensiles les plus fragiles, les plus humbles et les plus éphémères témoins de la vie domestique : fragments de tissus et de vêtements laineux, filets, engins de pêche et de chasse, menus objets de toilette féminine, et jusqu’à des échantillons miraculeusement conservés de l’alimentation humaine : grains d’orge, de froment, de millet, fruits du chêne druidique, noisettes vieilles de plus de trois mille ans.
Les temps s’avancent et l’homme se perfectionne. Ouvrons une porte et nous sommes dans la Gaule de Brennus, de cette Gaule que les pédagogues de notre crédule enfance nous faisaient incolore, congelée, et qui nous apparaît aujourd’hui radieuse, échauffée de l’amour de la patrie. Comptez, si vous pouvez, les torques, les armillaires, les umbones, les casques, les bracelets, les glaives, les coutelas, les fragments de boucliers, de ceintures, de flèches, et à côté de ces terribles instruments de guerre, les instruments plus utiles et plus féconds de la paix.
La scène change, et quoique nous ayons à peine franchi trois ou quatre siècles, nous nous sentons déjà sur un sol cultivé et plus affermi, au milieu de peuplades plus stables et mieux connues de nous. N’assiste-t-on pas vraiment à la première exposition de l’industrie nationale, car la plupart de ces objets, œuvres patientes de nos ancêtres, portent dans leurs formes diverses, l’individualité des tribus disséminés sur le sol celtique, le cachet, la signature de leurs fabricants.
Un dernier pas, et vous pouvez saluer César. Mais la salle destinée à l’histoire de la conquête n’est pas encore terminée, et nous commettrions une indiscrétion si nous lui apprenions que cette galerie sera le meilleur commentaire des Commentaires, puisqu’elle doit renfermer les plans en relief des principaux sièges entrepris par le dompteur des Gaules, avec les originaux ou fac-similé des armes, des machines, des engins destructeurs qui y furent employés. Quel nom donner à cette salle ? Salle de César ou salle de l’Empereur ? Le nom du héros que l’on restitue ou de l’historien qui l’a restitué ? Mais le musée tout entier n’est-il pas l’œuvre du souverain qui a éclairé les origines de notre histoire et prouvé sans réplique que, si nous fûmes vaincus un jour, nous le fûmes moins par César que par la civilisation ?
Tel est le château de François Ier. Pour fonder le musée gallo-romain, il n’a pas fallu seulement rassembler une collection, il a fallu créer une science. Cette science nous livre aujourd’hui une partie de ses secrets. Elle sera l’honneur du règne actuel aux yeux de l’érudition future et l’on citera le musée impérial de Saint-Germain tant que vivront l’amour de la France et l’amour des études historiques.
Ph. Brasne »

Note concernant l’aménagement du cimetière du Pecq en contrebas de la Grande Terrasse de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments et de la dotation immobilière
Bureau des Bâtiments
Minute de lettre
Paris, le 27 juin 1857
Note à M. le ministre
La commune du Pecq fait établir en ce moment un cimetière sur la côte qui s’élève entre la Seine et la terrasse de Saint-Germain-en-Laye. Les murs de clôture de ce cimetière sont déjà en partie construits. Ils sont à une distance d’à peine 100 m. du mur de la terrasse.
La ville de Saint-Germain voit avec le plus grand regret l’adoption de cette mesure dont les conséquences sont faciles à apprécier ; une promenade, renommée dans toute l’Europe pour la vue riante et étendue qu’elle offre aux visiteurs, va maintenant avoir à ses pieds un lieu que partout on a soin d’éloigner autant que possible des habitations et des endroits fréquentés.
Si, comme tout porte à le craindre, ce voisinage cause un grand préjudice à la ville, il n’est pas moins regrettable pour le domaine de la Couronne, qui voit ainsi dépréciée l’une de ses plus magnifiques dépendances, précisément au moment où elle en entreprend la restauration et l’embellissement.
Il est bien fâcheux que l’administration n’en ait pas été prévenue par ses agents locaux lorsque l’enquête préalable, exigée par la loi, a été publiée. Elle aurait été à même d’y former opposition.
Aujourd’hui, il paraît difficile de revenir sur le projet par les voies administratives ordinaires, mais peut-être le ministre jugerait-il qu’il y aurait lieu d’en écrire au ministre de l’Intérieur, qui s’empresserait assurément de déférer au désir de Sa Majesté s’il lui était exprimé.
Pour le chef de division,
Le chef de bureau »

Ministère d'Etat

Lettre concernant l’état des jardins de Saint-Germain-en-Laye

« Ce 3e may 1680
J’allay hier visiter tous les entretenemens de Saint Germain.
Celuy du boulingrin est en bon estat.
Celuy du jardin des canaux et colines n’est pas en si bon estat, Lavechef dit que c’est à cause de la pluie et qu’il le sera au plus tost.
Celuy du grand parterre est en tres bon estat.
Celuy des palissades de mesme.
Celuy des orangers, Lalande tire presentement les orangers de la serre.
Le jardin nouveau, le tour de gazon est fait, il ne reste plus qu’à gazonne les dedans, ce qui se fait presentement.
Je pars à 6 heures du soir pour aller à Versailles, faire tout preparer pour demain que le Roy y doit aller.
J’ay fait accommoder les chemins d’icy à Versailles.
Tous les extraits des entretenemens sont faits.
J’ay travaillé aujourd’huy aux ordres de la semaine, je les porte à Versailles afin de les mettre en estat de les envoyer dimanche à mon père.
D’Ormoy »

Acte de baptême de Louis Anne Contugy dit l’Orvietan dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le roi étant son parrain

« Le 10e jour de juillet 1662, furent supplées les ceremonies du saint sacrement de baptesme à Louys Anne dans la chapelle du vieil chasteau de Saint Germain en Laye, led. enfant natif de la ville de Paris, parroisse de [vide], né du 3e jour d’aoust 1661 et ondoyé led. jour par la sage femme qui le receut vivant au monde selon qu’elle l’a affirmé et tesmoigné, fils de Christophle Contougy l’Orvietan, operateur du Roy, et de Roberte Richarde, sa femme, le parrein led. seigneur Roy par messire François de Bovillers, comte de Saint Agnan, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté, chevallier de ses ordres et son gouverneur et lieutenant general en la province de Touraine, et la marreine tres haute, puissante et religieuse princesse Anne Morice d’Austriche, reyne mere dud. seigneur Roy, par madame Louyse Angelicque Danse, dame d’honneur de lad. dame Reyne. »

Annonce de l’inauguration du musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye

« Inauguration du musée impérial
Le maire aux habitants
Mes chers concitoyens,
Grâce à la haute sollicitude de l’Empereur pour tout ce qui touche aux développements de l’esprit humain, Saint-Germain a vu renaître pour son vieux château les temps de sa splendeur passée.
Les tristes cellules d’un pénitencier ont fait place à un musée consacré aux monuments les plus antiques qui soient sortis de la main des hommes, et un nouveau champ d’étude, jusqu’ici inexploré, a été ouvert à la science.
La création du musée de Saint-Germain est pour le pays tout entier une œuvre nationale ; pour la ville, à laquelle elle a assuré la conservation d’un monument si intimement lié aux souverains de l’histoire, cette création est un bienfait dont elle ne saurait se monter trop reconnaissante.
Le jour fixé par Sa Majesté pour venir apprécier par elle-même le résultat des travaux dont Elle a suivi l’exécution avec une constante sollicitude est le dimanche 12 mai.
L’administration municipale a considéré comme un désir de solenniser un jour dont le souvenir doit vivre à jamais dans les annales de la cité.
Elle espère que les habitants seront heureux de l’occasion qui leur est offerte de témoigner avec elle à l’Empereur leur gratitude pour son bienfait, et pour la gracieuse visite dont il daigner les honorer.
Vive l’Empereur !
Le maire, chevalier de la Légion d’honneur
De Breuvery

Programme de la fête
La fête sera annoncée la veille et le jour par des salves d’artillerie
Le dimanche 12 mai, à sept heures du matin, distribution extraordinaire de secours aux indigents, par les soins de MM. les administrateurs et de MM. les commissaires adjoints du bureau de bienfaisance.
A deux heures, cérémonie officielle de l’inauguration du musée, pendant laquelle la musique municipale exécutera, sur la place du Château, des morceaux d’harmonie. Des salves d’artillerie annonceront le commencement et la fin de cette cérémonie.
A sept heures et demie du soir, au kiosque lumineux établi sur l’esplanade du château, concert par la musique, sous la direction de M. Allard.
A neuf heures et demie, bal gratuit sous la tente Choteau, rue Grande-Fontaine.
Les édifices publics seront illuminés. Les habitants sont invités à pavoiser et à illuminer la façade de leurs maisons.
Chemin de fer (gare Saint-Lazare), trains directs et supplémentaires. Dernier départ à onze heures du soir.
A l’hôtel de ville, le 9 mai 1867.
Le maire, chevalier de la Légion d’honneur
De Breuvery

[…]
Les préparatifs pour la réception de l’Empereur et pour la fête civique dont elle sera l’occasion se poussent avec activité sous la direction intelligente de l’architecte de la ville, M. Fauval. La cérémonie aura encore plus d’éclat qu’on ne l’avait d’abord pensé ; car par suite d’une dépêche reçue jeudi soir de la Préfecture, le cortège sera augmenté de la présence des maires, des compagnies de pompiers et des députations des médaillés de Sainte-Hélène de toutes les communes du canton de Saint-Germain.
Le kiosque lumineux dont il est parlé au programme, et qui sera occupé par la très bonne musique civile sous la direction de M. Carlos Allard, sera établi, pour le concert du soir, sur l’esplanade du château, au pied de l’aile restaurée consacrée au musée et fera face au parterre, et par conséquent au feu d’artifice de Ruggieri placé en avant de la grille de l’avenue des Loges. Après les dernières notes du concert, le public, sans déplacement, sans encombrement, n’aura donc qu’à faire volte face pour assister à ces brillants effets pyrotechniques, si chers à la foule.
Enfin, nous apprenons qu’en dehors du programme officiel, et en outre du bal gratis donné à la salle de la rue Grande-Fontaine, la direction du bal de Tivoli a été autorisée à élever sa belle tente à sa place habituelle sous les quinconces du parterre ; la nuit n’aura donc rien à envier à la splendeur, à l’animation et à l’entrain de la journée. »

Lettre concernant la demande d’une salle pour célébrer le culte protestant au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Minute de lettre
Du 1er mai 1857
Le ministre à M. le maire de Saint-Germain-en-Laye
Monsieur le Maire,
Vous m’avez transmis en l’appuyant une demande par laquelle les Anglais résidant à Saint-Germain demandent la concession d’une des salles du château de Saint-Germain pour y célébrer leur culte.
J’aurais été heureux de mettre à la disposition du culte protestant le local qui m’est demandé, mais dans l’état où se trouvent les différentes parties du château de Saint-Germain, auquel une destination peut être donnée d’un moment à l’autre par S. M. l’Empereur, il m’est impossible d’autoriser l’appropriation d’un local quelconque dont je pourrais me voir dans un délai encore indéterminé obligé de réclamer l’évacuation.
Recevez etc.
Le ministre d’Etat
Signé Achille Fould »

Ministère d'Etat

Satire fondée sur le logement de la famille royale et de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« 1649. Satyre (logemens)
Coppie d’une lettre escripte par un mareschal des logis de la maison du Roy à un sien amy touchant les logemens de la Cour à Saint Germain en Laye
Monsieur et tres cher amy,
Les desordres survenus depuis peu ont obligé la pluspart du monde de pourvoir plustost à leurs affaires plus presentes que de penser à sa satisfaction particulliere et à celle que l’on doibt à ses amis. L’interest qu’un chacun doibt prendre de se conserver, et particullierement ceux qui sont obligez de se tenir pres de Leurs Majestez, m’a fait garder le silence pour ne point tomber dans quelque faulte qui peust blesser la reputation et la fidelité. Mais croyant en cecy non pas vous descouvrir un secret mais vous demander advis sur le faict de ma charge et scavoir sy, selon l’occurence, je m’en suis acquitté, je vous diray que la resolution estant prise par le Conseil du Roy d’esloigner Leurs Majestez de la ville de Paris pour evitter les perilz dont la brutalité d’un peuple esmeu sembloit les menasser, je fus commandé avec mes compagnons d’aller à Saint Germain en Laye faire les logemens, quoy qu’il fust presque nuict, ce qui nous embarassa beaucoup. Toutesfois, nous nous y transportasmes avec toutte dilligence possible et allasmes droit au chasteau, mais nous trouvasmes le vieil occuppé la la Reyne d’Angleterre et le neuf qui tomboit en ruyne, tellement que la necessité nous contraignot de visiter les hostelleries et y faire les logemens. Nous choisismes donc pour le Roy le Mouton, Monsieur, son frere, fut logé au Papillon, la Reyne au Chappeau Rouge. Mais parce que le logis et particullierement les chambres estoient malcommodes, nous y logeasmes son train seullement et sa personne eust pour logement le Saulcisson d’Itallie, lieu qui fut fort agréable pour sa gentillesse, ses filles furent logées à la Petitte Vertu, monsieur le cardinal à la Harpe, le logis de la Couronne luy ayant esté donné, et ses gens furent mis au Louis d’Or et d’Argent. Il y eust grande contestation pour ce dernier logement parce que les depputez tant du parlement que les commis qui vont et viennent souvent de Paris à Saint Germain voulloient tous qu’il leur fust conservé pour y loger ordinairement, disant leur appartenir de droict, mais à cause de la faveur, le falut cedder aux gens dudict sieur cardinal, et lesdictz depputez furent logez à la Raquette. Son Altesse royalle eust pour logis le Mullet Bardé, Madame, sa femme, celluy du Silence, Madmoiselle fut mise à l’Empereur, mais ce logis estant tout descouvert, elle fut contraincte de se tenir à l’Esperence, madame la Princesse douairiere fut logée à la Vertu, monsieur le Prince aux Quatre Ventz, madame la Princesse à l’Asseurance, monsieur le prince de Conty au Cigne de la Croix, monsieur de Longueville à la Prudence et madame sa femme à l’Escu, messieurs du parlement à la Justice, monsieur le mareschal de la Melleraye au Crocheteur, mais il fallut oster l’enseigne craincte de desordre, monsieur de Montbazon prit la Corne, son logis ordinaire, monsieur le chancellier au Grand Turc, messieurs du Conseil à la Chauve Soury, l’abbé de la Riviere à la Fortune. Les capitaines des gardes du corps estoient logez à la Cage mais, pour leurs absences, le logis demeura vaccant jusques à ce que monsieur de Chavigny fut contrainct de l’occuper pour la necessité du temps. Le reste de la Cour se logea où il peust. Il y a encores quelques particulliers. Croyant ceux cy estre les principaux, je n’alongeray ce discours que pour vous dire adieu.
Tout est dans la confusion,
La decadence est generalle,
Nous voyons la division,
Jusques dans la maison royalle.
Quel estrange boulleversement
Dans les villes et les campagnes,
L’argent tary dans les espargnes,
Le Roy, chocqué du parlement,
Et les rivieres et les montagnes
Ce chocqueront asseurement.
Mais sy ce mauvais temps là dure,
Où l’on s’arrache le chappeau
Pour se parer de la froidure,
Chacun tienne bien son manteau. »

Lettre concernant la demande par l’ancien aumônier du pénitencier d’un logement au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Minute de lettre
Du 1er mai 1857
Le ministre à M. l’abbé Codant, ex-aumônier du pénitencier militaire de Saint-Germain
Monsieur,
Par lettre en date du 15 février dernier, vous avez sollicité la concession d’un logement dans les dépendances du château de Saint-Germain-en-Laye, sous la condition de veiller à la conservation de la chapelle de ce palais.
J’ai l’honneur de vous faire remarquer, Monsieur, qu’aucune des parties du château ne se trouve habitable en ce moment, et comme une destination peut d’un instant à l’autre être donnée à ce bâtiment par S. M. l’Empereur, il m’est impossible d’ordonner aucun travail d’appropriation intérieure qui pourrait être modifié par des dispositions ultérieures.
Recevez etc.
Le ministre d’Etat
Signé Achille Fould »

Ministère d'Etat

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 2v] A [Georges Danes de Melun, tresorier general des escuryes du Roy] la somme de sept cens quatorze livres pour icelle dellivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à 30 chevaux, 5 chambres, [f. 3] un grenier et 9 licts qu’il a fournis pour les officiers et pages de la grande escurie depuis le 10 octobre jusqu’au 26e febvrier derniers 1680 à raison d’un solde pour l’attache de chaque cheval, V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit et II s. pour le grenier par jour, cy : VIIc XIIII l.
Audict Danets, la somme de cent quatre vingts quatorze livres pour dellivrer à la veuve Hallardin, habitante de Saint Germain en Laye, pour le loyer de ses escuries qui ont esté occupées par XXX chevaux de monseigneur le Dauphin depuis le 12e octobre jusqu’au 24 febvrier dernier à raison d’un sol pour chaque cheval, cy : CIIIIxx XIIII l.
[…]
[f. 12v] A [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de quatre cens soixante seize livres trois sols pour icelle delivrer au sieur de Morensaie, maitre de la maison du Presoir à Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à 24 chevaux, 2 greniers et une forge qui ont esté occupez pour le service de madite dame depuis le 15 octobre 1678 jusqu’au 24e aoust 1679 à raison de XXXI s. VI d. par jour, cy : IIIIc LXXVI l. III s.
[…]
[f. 54v] A [Charles Le Besgue, tresorier general des Bastimens du Roy], la somme de six millions six cens soixante dix huit mil sept cens quatre vingts seize livres treize sols quatre deniers pour employer au fait de sa charge, mesmes celle de VI millions VIc XXIIIm VIc l. pour, avec celle de VIc m l. dont a esté cy devant fait fonds, faire VII millions IIc XXIIIm VIc l. à quoy montent les despences que Sa Majesté a ordonné estre faites pour ses bastimens pendant l’année 1680, scavoir […] [f. 57] Cm l. pour achever la closture du nouveau parc de Saint Germain, XLm l. pour la nouvelle pompe, conduite et reservoirs des eaues pour ledit chasteau de Saint Germain […], cy : VI millions VIc LXXVIIIm VIIc IIIIxx XVI l. XIII s. IIII d.
[…]
[f. 57v] A luy, la somme de six mil cinquante livres pour employer a fait de sa charge, mesmes d’icelles dellivrer VIm l. au sieur Laville, gentilhomme liegeois, tant pour la despence qu’il a faite pendant led. temps qu’il a esté à construire une machine pour eslever l’eaue sur la terrasse du château de Saint Germain en Laye que par gratiffication suivant [f. 58] les ordonnances dudit sieur Colbert, et L l. pour les taxations dudit Le Besgue, cy : VIm L l.
[…]
[f. 292] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé à me Estienne Jehannot, sieur de Bartillat, conseiller ez conseils de Sa Majesté et garde de son tresor royal, de payer comptant ou assigner par ses quittances durant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année derniere mil six cens quatre vingts
[…]
[f. 296v] A [Georges Danets de Melun, tresorier general des escuries du Roy], la somme de dix sept cens quarente six livres dix sept sols six deniers pour icelle delivrer à Charles Ravet, me de la maison du Grand Cerf à Saint Germain en Laye, pour le loyer de sept chambres, deux cabinets, une cuisine et 16 lits pour les officiers de la petite Escurie, et des escuries pour 60 chevaux tant de lad. petite Escurie que de celle de [f. 297] monseigneur le Dauphin depuis le 10 octobre 1679 jusqu’au 13 mars 1680 à raison de V s. par jour pour chaque chambre et chacun lict, II s. VI d. pour chacun cabinet et la cuisine, et I s. pour l’attache de chacun cheval, cy : XVIIc XLVI l. XVII s. VI d.
[f. 313v] Aud. [Pierre Olivier, sieur de Prelabbé, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de trois mil sept cens vingt huit livres douze sols neuf deniers pour dellivrer aux desnommez cy apres pour leur fourniture de meubles par eux faicts par ordre du Roy pour servir au château de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, XVc LXXI l. IX s. II d. pour 26 aunes ½ de velours de Gennes rouge cramoisy et vert à raison de XXIIII l. l’aune, 8 aunes ½ de velours rouge cramoisy à XXII l. l’aune, 10 aunes de damas de Girolles blanc à IX l. II s. VI d. l’aune, 15 aunes ¾ de taffetas de Florence bleu à V l. l’aune, 139 aunes de taffetas d’Angleterre aurore, bleu et vert à IIII l. l’aune, et 2 aunes ¼ de satin de Florence vert à VIII l. X s. l’aune, le tout pour faire six carreaux, six feuilles de paravant, deux escrans, un rideau de fenestre et plusieurs housses de sieges, à Lebrun, marchand, C IIIIxx VII l. pour 55 aunes de mocquette double fonds vert et violet pour couvrir des tabourets et faire deux tapis à raison de III l. VIII s. l’aune, à Laballe, marchand drapier, LXXVIII l. III s. VI d. pour 5 aunes 5 huitiemes de drap d’Espagne vert pour couvrir [f. 314] un billard à XIIII l. l’aune, à Levasseur, marchand passementier, Vc VIII l. I d. pour 25 onces 2 gros ½ de frangeon double or et argent à IIII l. X s. l’once, et 281 ½ onces de cordon à la jatte de soye verte, rouge et cramoisy à XXVIII s. l’once, le tout pour garnir V carreaux de velours et pendre des miroirs et chandelliers au chasteau de Saint Germain en Laye, à Mattelin, menuisier, IIIIxx IIII l. pour 42 tabourets à pains d’un pied ½ de haut à XL s. la piece, à Doublet, tapissier, XIIIc l. pour ses fournitures et façons de six carreaux de velours rouge et 42 tabourets, pour 36 peaux vertes pour couvrir un billard, 3 grands mattelas de laine, un traversin et pour un petit meuble complet de satin rayé fonds cramoisy doublé de taffetas qu’il a fourny pour les ambassadeurs, le tout par l’ordre et pour le service du Roy, cy : IIIm VIIc XXVIII l. XII s. IX d.
[…]
[f. 323] A [Nicolas Melique, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de mil soixante dix sept livres quinze sols neuf deniers pour icelle dellivrer aux officiers de la fruiterie du Roy qui ont servir le quartier de janvier 1680 pour leur payement des cires qu’ils ont fournys pour la representation de la tragedie d’Iphigenie à Saint Germain en Laye et de 3 comedies italiennes à Villers Coterests pendant ledit quartier, cy : M LXXVII l. XV s. IX d.
[…]
[f. 326] A [Louis Lepetit, sieur de la Vaux, commis à l’exercice de la charge de tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de quatre mil cinq cens quatre vingts dix livres pour icelle delivrer aux 25 joueurs de violon de la chambre du Roy pour leur nourriture [f. 326v] pendant 124 journées qu’ils ont servy tant pendant l’année 1679 qu’en l’année 1680 aux ballets et autres divertissemens faits à Saint Germain en Laye à raison de XXX s. par jour chacun, cy : IIIIm Vc IIIIxx X l.
[…]
[f. 327] Aud. Lepetit, la somme de deux mil soixante huit livres pour d’icelle delivrer au sieur Raguin, officier de fruiterie du Roy, XVc IIII l. pour 470 flambeaux de cire blanche qu’il a fournies pour les prossions faites à Saint Germain en Laye les jours des festes Dieu 1679, et à Leblanc, peintre, Vc LXIIII l. pour 940 escussons des armes du Roy pour lesd. flambeaux, cy : IIm LXVIII l.
[…]
[f. 330v] A [François Duvau, tresorier general des Maison et finances de la Reyne], la somme de quinze cens quarente cinq livres sept sols six deniers pour icelle delivrer à Antoine Cagné, habitant de Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de 8 chambres et 10 lits, une salle, une cuisine et une cave qui ont esté ocupez par les officiers de la Reyne depuis le premier juillet 1679 jusqu’au 12 may 1680 à raison de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit et sept sols six deniers pour la cuisine, la salle et la cave, cy : XVc XLV l. VI s. VI d.
[…]
[f. 331] A luy, la somme de deux mil huit livres dix sols pour icelle delivrer à Antoine Ravet, maitre du logis de l’Image Sainte Catherine à Saint Germain en Laye, pour son payement du loyer de 8 chambres, 16 lits, une salle et une escurie à 15 chevaux qui ont esté occupez pour l’escurie de la Reyne depuis le 25 juillet 1679 jusqu’à 12 may 1680 à raison de V s. par jour pour chaque chambre, V s. pour chaque lit, II s. VI d. pour la salle et XV s. pour l’escurie : IIm VIII l. X s.
[…]
[f. 380] Aux recolets du fauxbourg Saint Laurent et à ceux de Saint Germain en Laye, la somme de mil livres, cy : M l. »

Mention de l’ouverture du musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye

« Le musée gallo-romain, ainsi que nous l’avons annoncé, a été ouvert mercredi dernier, 1er mai. Nous rappelons que dorénavant il ne sera public que les mardi, jeudi et dimanche de chaque semaine, de 11 heures ½ du matin à 5 heures du soir. Les mercredis et vendredis sont réservés à l’étude ; le public ne sera admis ces jours-là que sur la présentation d’une carte délivrée par l’Administration. Il est impossible que des études ne soient incessamment publiées sur le château et le musée. Nous attendrons la publication de ces travaux pour en donner à nos lecteurs des extraits, afin de ne rien risquer d’inexact sur des collections pour lesquelles des connaissances spéciales sont nécessaires.
Mais nous devons, dès à présent, dire combien les premiers visiteurs de mercredi et de jeudi ont été charmés de l’aspect des travaux exécutés dans les salles actuellement visibles de l’angle nord-ouest du château, où M. Millet, l’habille et savant architecte, a répandu des trésors d’élégance, de goût et de science historique et archéologique. Toutes les boiseries, d‘une vérité de style et d’une sévérité si remarquable, ont été exécutées sous ses yeux et sur ses dessins par l’entrepreneur de menuiserie du château. Du reste, M. Millet a été et est tellement bien secondé par MM. les entrepreneurs, nos concitoyens, qu’au moment où un certain nombre de salles déjà ouvertes sont recevoir de nombreux étrangers, nous croyons devoir livrer à la connaissance du public les noms de ces utiles, dévoués et intelligents collaborateurs d’un homme qui a voué sa vie entière à un grand œuvre et dont le nom passera avec lui à la postérité.
Ce sont : pour la maçonnerie, MM. Planté frères ; Tellier, pour la charpente ; Blanchard et Larchevêque, pour la menuiserie et la confection des meubles ; Mounier, pour la serrurerie, si remarquable et si ouvragée, et enfin Louis Larible, pour les peintures ordinaires et celles polychromes, dont le magnifique escalier d’honneur offre un si beau et si curieux spécimen. »

Acte de baptême de Louis Delalande à Saint-Germain-en-Laye, le roi étant son parrain

« Le 10e jour de may 1662, fut baptisé Louys, né du [vide] jour d’avril dernier passé, fils d’honorable homme Louys Delalande, jardinier du Roy à Saint Germain en Laye, et de Jeane Raffron, sa femme. Le parrein mond. seigneur roy de France et de Navarre Louys 14 du nom, très puissant et invincible monarque, par noble homme Clair Gillebert de Chamarande, conseiller de Sa Majesté et son premier varlet de chambre, qui a donné led. nom de Louys pour Sad. Majesté, la marreine dame Marie Sanguin, femme de noble homme Anthoine de Ratabon, aussi conseiller du Roy et intendant general des Bastiments de Sa Majesté. »

Quittance du maître particulier des Eaux et Forêts de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Claude, duc de Saint Simon, pair de France, chevalier des ordres du Roy, gouverneur de Blaye et maistre particulier des Eaues et forests de Saint Germain en Laye, confessons avoir receu de noble homme [vide] la somme de cent cinquante livres pour le reste et pafaict payement de quatre cens livres de gaiges attribués à nostred. charge de maistre desd. forests, faisant le reste de l’année escheue au jour Saint Jean Baptiste mil six cens quarante cinq, qui nous avoit esté retranché sur l’estat de la despence du domaine de Paris de l’année escheue aud. jour et depuis ordonné nous estre payé par ordonnance du Conseil du sixiesme juillet 1647, de laquelle somme de cent cinquante livres nous quittons led. sieur [vide] et tous autres. Faict le dernier jour de decembre mil six cens quarante huict.
Le duc de Saint Simon »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 5] Aud. [Jean de la Valette, tresorier general des escuries du Roy], la somme d’unze cens quatre vingts cinq livres pour delivrer à Charles Ravet, maitre de l’hostellerie du Grand Cerf de Saint Germain en Laye, pour le loyer des chambres, lots et escuries qu’il a fourny pour la petite escurie, scavoir C IIIIxx IIII l. pour 2 chambres et six lits pour les cochers de Sa Majesté depuis le premier mars jusqu’au dernier may 1677, VIc LVIII l. pour sept chambres et huit lits pour les officiers de lad. escurie et pour l’attache de 40 chevaux depuis le 14 novembre 1677 jusqu’au 17 febvrier 1678 et IIIc XLIII l. pour six lits fournis aux cochers depuis le 14 avril jusqu’au 22 aoust 1678 et l’attache de 40 chevaux pendant led. temps, le tout à raison de V s. par jour pour chaque chambre, [f. 5v] V s. pour chaque lit et I s. pour l’attache de chaque cheval ainsi qu’il est accoutumé : XIc IIIIxx V l.
[…]
A [Georges Danetz de Melun, autre tresorier des ecuries en exercice en 1678], la somme de quatre cens quatre vingts quatre [f. 5v] livres seize sols pour delivrer scavoir à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, IIIIc XII l. XVI s. pour le loyer de ses escuries à 30 chevaux, trois chambres, un lit et un grenier occupez pour le service du Roy depuis le 15 novembre 1677 jusqu’au 7 janvier 1678, depuis le 7 avril jusqu’au 12 may 1678 et depuis le 3 juin jusqu’au 18 aoust de lad. année 1678 à raison de V s. pour chacune chambre, V s. pour le lit, II s. pour le grenier et I s. pour l’attache de chaque cheval, et aux nommez Grouet et Mortillon, habitans de Fontainebleau, LXXII l. pour le loyer de leurs escuries occupez par 30 chevaux de monseigneur le Dauphin depuis le 22 aoust jusqu’au 10 octobre 1678 à lad. raison d’un sol pour l’attache de chaque cheval ainsi qu’il est accoutumé, cy : IIIIc IIIIxx IIII l. XVI s.
[…]
[f. 9] Aud. [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de quatre mil six cens vingt neuf livres dix sols six deniers pour delivrer à Marcadé, orfevre, pour son payement des pieces d’argenterie cy apres, scavoir IIIm IXc XXIIII l. VII s. VI d. pour 2 chandeliers d’argent à six branches avec des marques et autres ornemens à l’antique pour servir dans la salle du billard [f. 9v] du château de Saint Germain en Laye, pesant ensemble 100 marcs 5 onces à raison de XXXIX l. le mars, VIc XLIII l. XV s. pour deux petits chenets d’argent composez de deux vases sur des pieds destaux avec des ornemens antiques pesant ensemble 16 mars 2 onces à raison de XXIX l. le marc, compris X l. pour les fers desd. chenets, et LXI l. VIII s. tant pour avoir blanchi, resoudé et racommodé 16 pieces d’argenterie dud. château de Saint Germain en Laye, fourny une once 4 gros d’argent, que pour avoir doré entierement et racomodé une burette d’argent, le tout par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIIIm VIc XXIX l. X s. VI d.
[…]
[f. 15] Aud. [Maurice du May, tresorier des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre du Roy], la somme de deux mil livres pour delivrer aud. Allard pour gratification en consideration du divertissement qu’il a donné à Sa Majesté avec sa trouppe de sauteurs à Saint Germain en Laye le 25 janvier 1679, cy : IIm l.
[…]
[f. 55] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens du Roy, arts et manufactures de France, la somme de quatre mil trente trois livres six sols huit deniers, pour d’icelle delivrer IIIIm l. aux particuliers cy apres nommez pour leur remboursement des murs et espaliers des jardins dont ils estoient [f. 55v] proprietaires et qui ont esté abatus à cause de celuy que Sa Majesté a fait faire au Val lez Saint Germain en Laye, savoir IIm XXXI l. VI s. I d. à la dame de Carrieres et XIXc LXVIII l. XIIII s. XI d. à la veuve Olivier, suivant l’estimation qui en a esté faite et les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XXXIII l. VI s. VIII d. pour les taxations dud. tresorier à II d. pour livre, cy : IIIIm XXXIII l. VI s. VIII d.
[…]
[f. 87v] Au frere Damien, recolet, la somme de trois cens livres ordonnée estre mise en ses mains pour employer en achapt d’ornemens de sacristie pour les recollets de Saint Germain, cy : IIIc l.
[…]
[f. 94v] A Marie Lallemande, pauvre veuve de Saint Germain en Laye, la somme de soixante livres par don, cy : LX l.
[…]
[f. 95] Au sieur Legrand, procureur du Roy en la justice de Saint Germain en Laye, la somme de deux cens livres pour avoir vacqué pendant 2 mois a faire enlever les terres de la porte de Mareil dud. lieu, cy : IIc l.
[…]
[f. 95v] Au nommé Soulaigre, concierge du vieux château de Saint Germain en Laye, la somme de trois [f. 96] cens livres par gratification ordinaire pour l’année 1679, cy : IIIc l.
[…]
[f. 102] Aux peres augustins deschaussez des Loges de Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres, cy : IIIc l.
[…]
[f. 309] Roolle de plusieurs parties et sommes de deniers que le Roy a commandé et ordonné à me Gedeon du Metz, conseiller ez conseils de Sa Majesté, garde de son tresor royal, de paier et delivrer comptant ou assigner par ses quittances durant les mois de juillet, aoust, septembre, octobre, novembre et decembre de l’année M VIc soixante dix neuf […]
[…]
[f. 326v] A [Pierre Turlin, tresorier general de l’Argenterie du Roy], la somme de deux mil huit cens vingt sept livres treise sols pour icelle delivrer aux desnommez cy apres, scavoir à Golle, ebeniste, MIX l. pour 6 tables de bois de noyer et d’ebeine ornées de marqueterie de differentes fleurs avec 12 gueridons de mesme, compris LXVII l. pour raccommodage de 2 bureaux, d’une table et de 2 gueridons, et quelques journées de [f. 327] luy et de ses garçons qui ont travaillé aud. château de Fontainebleau, à Villiers, tapissier, Vc LXX l. pour avoir recousu les relais, doublé de toille blanc et garny de surfaix une tenture de tapisserie de 3 aunes ¾ de hault sur 43 aunes de cours representant l’histoire de Josué en 8 pieces, à Ferrault, autre tapissier, IIIIc II l. pour avoir refait les trous, recousu les relais et toutes les toilles, garnies de surfaix et rubanné les costez d’une tenture de tapisserie de 4 aunes ¼ de hault sur 40 aunes de cours representant l’histoire de Pastor Fido en 8 pieces, à Herault, peintre, LVII l. pour 2 tableaux representant des pots de fleurs pour servir à la chambre des Parfums dudit château de Saint Germain en Laye, et à Duru, garde des meubles du château de Vincennes, VIIc IIIIxx IX l. XIII s. pour plusieurs menues despenses qu’il a faites pour journées de garçons et racommodages de meubles dudit château pendant les années 1677 et 1678 et 1679, le tout par ordre et pour le service de Sa Majesté, cy : IIm VIIIc XXVII l. XIII s.
[…]
[f. 327v] Aud. Turlin, la somme de trente deux mil cent quarente sept livres douze sols quatre deniers pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur payement d’un meuble complet de contretaille de velours rouge cramoisy et satin jaune en broderie qu’ils ont fait par ordre et pour le service de Sa Majesté pour servir dans un des appartemens du château de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, VIm Vc LXII l. I s. X d. pour 157 aunes ¼ de velours rouge cramoisy à raison de XXIIII l. l’aune, 33 aunes de damas de Gennes rouge à XI l. II s. VI d., 43 aunes de damas blanc à V l. X s. l’aune, 91 aunes 5/8 de satin de Florence blanc à VIII l. XV s. l’aune, 15 aunes de ratine de Hollande blanche à VIII l. X s. l’aune, [f. 328] 7 aunes de ratine couleur de feu à XIII l. X s. l’aune, 126 aunes de gros de Tours cramoisy à VII l. l’aune, 57 aunes de tafetas rouge cramoisy à IIII l. Xv s. l’aune et 2 aunes de taffetas d’Angleterre blanc à IIII l. l’aune, le tout pour faire led. meuble et sa suite, à Titon, brodeur, Vm IXc XXXII l. X s. pour 98 aunes 7/8 de contretaille en broderie d’argent par luy faite pour les meubles à raison de LX l. l’aune de drap de soye, à Levasseur, marchand passementier, XVIIm CLXXVII l. V s. pour 12 aunes 1/12 de riche campanne d’argent à raison de IIIc XI l. VI s. l’aune, 88 aunes ¼ de satin enrichi de broderie or et argent à LXVIII l. VIII s. VIII d. l’aune, 23 aunes ¾ de contretaille en broderie d’argent à XXX l. l’aune, 1533 onces 7 gros de frange et molet d’argent à IIII l. l’once, 16 onces 3 gros de bouquets garnis d’argent trait à VI l. XIII s. VI d. l’once et IIc XLVI l. II s. I d. pour plusieurs menues fournitures, le tout pour border, chamarrer et garnir led. meuble, à Mathelin, menuisier, CXX l. pour un bois de lit, 4 fauteuils, 12 sieges plians, un pied d’escran et une chaise à layette, à Dupré, doreur, CLVI l. pour [f. 328v] avoir peint et doré 4 fauteuils, 12 sieges plians et un escran, à Demange, plumassier, VIIIc l. pour quatre bouquets de plumes bkanches avec leurs aigrettes, et à Bon, tapissier, XIIIIc l. pour ses fournitures et façon dud. meuble consistant en un lict, 12 sieges plians, quatre fauteuils, quatre carreaux, un escran, une tenture de tapisserie, 3 rideaux de fenestre, 4 portieres et une chaise à layette, cy : XXXIIm CXLVII l. XII s. IIII d.
Aud. Turlin, la somme de treize mil huit cens livres huit sols dix deniers pour icelle delivrer aux desnommez cy apres pour leur payement de plusieurs fournitures de meubles par eux faites par ordre du Roy pour servir dans un des appartemens du château de Saint Germain en Laye, scavoir à Duc, marchand de soye, IIm IXc IIIIxx IX l. X s. pour 92 aunes 2/3 de celours de Gennes vert à raison de XXIIII l. l’aune, 34 aunes de damas blanc à V l. X s. l’aune, 45 aunes de gros de Tours rouge cramoisy à VII l. l’aune, 64 aunes ½ de tafetas d’Angleterre vert à IIII l. l’aune et une aune de mohaire bleue à V l. X s. l’aune, le tout pour faire une tapisserie, un lit de repos, un tapis, des sieges et des [f. 329] rideaux de fenestre, à Le Brun, marchand tapissier, IIIm Vc IIIIxx XIX l. XIIII s. pour 55 aunes 3/8 de brocatelle de Venize de diverses couleurs à XXIII l. II s. l’aune, 42 aunes 2/3 de brocat en bordure à XVIII l. XVIII s. l’aune, 110 aunes de brocatelle de Venize à V l. V s. l’aune, 150 aunes de damas de Flandres à III l. III s. l’aune, 104 aunes de ligature de fil et laine à XXV s. III d. l’aune et 394 aunes ½ d’estoffe fil et laine à XVIII s. X d. l’aune, le tout pour faire trois tentures de tapisseries, six sieges, un tapis de table et autres meubles, à Delaballe, marchand drapier, Vc XIII l. IIII d. pour 42 aunes de serge de Londres à raison de V l. X s. l’aune, 20 aunes de frise à XL s. l’aune et 173 aunes de serge d’Aumale à XXVIII s. l’aune pour faire des housses, à Levasseur, marchand passementier, Vm CXXXIX l. XIIII s. X d. pour 929 onces un gros de frange, molet et galon d’or à raison de V l. V s. l’once et 58 onces un gros ½ de frange, galon et mollet d’or et d’argent à IIII l. X s. l’once, le tout pour border, galoner et garnir le meuble de velours vert et de brocart or et argent, à Mathelin, menuisier, CXXXV l. pour 2 bois de lit, 24 sieges plians, [f. 329v] 2 fauteuils et une table, à Dupré, doreur, CXXIIII l. pour avoir peint et doré 24 sieges plians, 2 fauteuils, et à Doublet, tapissier, XIIc IIIIxx IX l. V s. pour ses fournitures et façon de quatre tentures de tapisserie de diverses estoffes, un lit de repos, 2 portieres, 2 fauteuils, 6 sieges plians, quatre carreaux, un escran, 2 tapis de table, 4 matelats, 2 traversins, 2 sommiers et 4 couvertures de laine blanche, cy : XIIIm VIIIc l. VIII s. X d.
[…]
[f. 351v] Aud. [François Duvau, tresorier general des maison et finances de la Reyne], la somme de deux mil quatre cens vingt livres pour icelle delivrer à Charles et Adrien Girard pour le loyer des chevaux qu’ils ont fourny pour le service de lad. dame Reyne pour le voiage de Saint Germain suivant l’estat arresté par le sieur marquis d’Hautefort, premier escuier de lad. dame, cy : IIm IIIIc XX l.
[…]
[f. 352] Aud. Duvau, la somme de dix sept cens seize livres quinze sols pour icelle delivrer à Antoine Cagné, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de huit chambres, 10 lits, une salle, une cuisine et une cave qu’il a fourny pour les escuries de lad. dame reyne depuis le 7 febvrier 1678 jusqu’au premier janvier 1679, faisant 327 jours, à raison de V s. par jour pour chacune desd. chambres, lits, cuisine, cave et salle ainsi qu’il est accoutumé, cy : XVIIc XVI l. XV s.
A luy, la somme de quatre mil soixante livres douze sols six deniers pour delivrer à Louis Guillon de Fonteny, maitre de la maison où pend pour enseigne l’Ours au lieu de Saint Germain en Laye pour son payement du loyer de 10 chambres, 20 licts, une salle, 2 greniers, 5 remises de carrosses et 3 escuries à 50 chevaux, qu’il a fournis pour l’escurie de lad. dame Reyne pendant l’année entiere 1678 à raison de XI l. XI s. VI d. par jour et de V s pour chacune chambre, chacun lit et pour la salle, II s. VI d. pour chacun grenier et chacune remise de carrosse et un sol [f. 352v] pour l’attache de chacun cheval cy ladite somme de : IIIIm LX l. XII s. VI d.
Aud. Duvau, la somme de deux cens soixante dix sept livres quatre sols pour delivrer au sieur de Morensaye, proprietaire de la maison du Pressoir à Saint Germain en Laye, pour le loyer d’une escurie à 24 chevaux, greniers et une forge qui ont esté occupez pour le service de lad. dame Reyne depuis le premier janvier jusqu’au 7 febvrier 1678 et depuis le 7 avril jusqu’au 22 aoust de la mesme année, à raison de XXXI s. VI d. par jour ainsi qu’il est accoutumé, cy : IIc LXXVII l. IIII s.
A luy, la somme de deux mil vingt six livres trois sols pour delivrer à Antoine Ravet, maitre du logis de l’Image Sainte Catherine de Saint Germain en Laye, scavoir XIXc XXXI l. pour le loyer de huit chambres et 26 licts, une escurie à 12 chevaux et une salle occupez par les officiers de l’escurie de lad. dame Reyne depuis le 15 octobre 1678 jusqu’au 25 juillet 1679, faisant en tout 282 journées à raison de VI l. XVII s. par jour et de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lict, XII s. pour l’escurie et V s. pour la salle [f. 353] et IIIIxx XV l. III s. pour le loyer d’une autre escurie à six chevaux et 2 remises de carrosse qui ont aussi esté occupez dans ladite maison pour le service de lad. dame Reyne depuis le premier febvrier jusqu’aud. jour 25 juillet 1679, faisant 173 jours à raison de VI s. pour l’escurie et II s. VI d. pour chaque remise, cy : IIm XXVI l. III s.
A luy, la somme de neuf cens cinquante livres V s. pour delivrer à Antoine Cagné, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de huit chambres, 10 lits, une cuisine, une cave qui ont esté occupez par les officiers de ladite dame Reyne depuis le premier janvier jusqu’au dernier juin 1679, faisant 181 jours à raison de V l. X s. par jour et de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit, V s. pour la sale, V s. pour la cave et V s. pour la cuisine, ainsi qu’il est accoutumé, cy : IXc L l. V s.
[…]
[f. 379v] A me Sebastien François Delaplanche, tresorier general des Bastimens, arts et manufactures de France, la somme de six millions deux cens soixante dix huit mil cent soixante quatre livres treise sols deux deniers, pour d’icelle employer VI millions IIc XXVIm IIc LXXIX l. au payement des ouvrages des bastimens mentionnées cy apres pendant l’année 1679 suivant les ordonnances particulieres du sieur Colbert, conseiller du Roy en ses conseils, surintendant et ordonnateur general des Bastiomens de Sa Majesté, arts et manufactures de France, scavoir […] [f. 382v] IIIIc IIIIxx Vm l. pour les depenses de Saint Germain et autres maison royalles, scavoir LXXVm l. pour les ouvrages et reparations à faire à Saint Germain, le Val, Monceaux, Vincennes et autres maisons royalles, Xm l. pour regaler et achever l’advenue des Loges dans la forest de Saint Germain, IIc m l. pour employer à compte de ce qui est deub aux ouvriers qui ont travaillé les années précédentes […], cy : VI millions IIc LXXVIIIm CLXIIII l. XIII s. III d.
[f. 383] Aud. Delaplanche, la somme de cent cinquante un mil deux cens cinquante livres pour d’icelle employer CLm l. à compte des murs de maçonnerie, escarpemens et autres ouvrages à faire pour enclorre le nouveau parc que Sa Majesté a ordonné estre fait dans la forest de Saint Germain en Laye suivant les ordonnances particulieres dud. sieur Colbert, et XIIc L l. pour les taxations dud. tresorier à raison de 2 d. pour livre : CLIm IIc L l.
[…]
[f. 416] Aux augustins deschaussez du couvent des Loges prez Saint Germain en Laye, la somme de trois cens livres en consideration des despenses extraordinaires qu’ils ont esté obligez de faire pour la tenue de leur chapitre pendant l’année 1679, cy : IIIc l. »

Rapport concernant le paiement des projets de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Bâtiments (service extraordinaire)
Paris, le 9 mars 1855
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Vous avez décidé que M. Millet, architecte, recevrait des honoraires pour les études et la rédaction de projets qui lui ont été demandés pour la restauration du château impérial de Saint-Germain-en-Laye et que ces honoraires seraient réglés par le conseil des Bâtiments civils.
Le conseil des Bâtiments civils a, en conséquence, été consulté et il vient de transmettre un avis par lequel il propose de fixer à 6000 francs les honoraires dont il s’agit.
La note présentée par M. Millet ne s’élevait, il est vrai, qu’à 2840 f. mais ce chiffre représente seulement la valeur des déboursés faits et du temps matériel strictement employé par M. Millet pour la rédaction de ses projets. Il ne comprend aucune évaluation en ce qui concerne le mérite de l’œuvre de cet architecte.
L’indemnité proposée par le conseil des Bâtiments civils me parait la juste rémunération de travaux dont la valeur a pu être appréciée par Votre Excellence et je ne puis que vous prier d’y donner votre approbation.
Si Votre Excellence adopte le présent rapport, je la prierai de signer le projet d’arrêté ci-joint.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Alfred Blanche »

Ministère d'Etat

Mention de la future inauguration du musée gallo-romain à Saint-Germain-en-Laye

« Il est toujours, et plus que jamais, question de l’inauguration du musée gallo-romaine du château dans le courant du mois d’avril prochain, et nous apprenons qu’on parle en ville d’un projet de pétition qui serait adressée à l’Empereur par les habitants de Saint-Germain, pour demander à Sa Majesté qu’Elle veuille bien consentir à procéder en personne à cette inauguration, et à leur procurer en même temps le bonheur de la voir, dans cette circonstance, accompagnée de l’Impératrice et du Prince Impérial. Ce serait un bien beau jour pour notre ville, jouissant ainsi de la faveur accordée à tant d’autres dans le cours des voyages de l’Empereur en France, et nous sommes certains à l’avance que si ce projet de pétition venait à se réaliser, cette respectueuse demande serait couverte à l’instant d’un nombre de signatures qui attesterait au souverain tout le bonheur que la ville de Saint-Germain éprouverait à recevoir officiellement l'Empereur et la famille impériale. »

Acte d’inhumation du gouverneur de Saint-Germain-en-Laye, assassiné dans la forêt

« Le 4e jour de may 1660, fut inhumé dans l’eglise à la descente de la closture du grand autel messire Louys Le Normand, chevallier, seur de Beaumont, capitaine et gouverneur pour le Roy de Saint Germain en Laye, Versailles et autres lieux dependants de lad. capitainerie dud. lieu, lequel sieur de Beaumont avoit esté le jour precedent malheureusement assassiné d’un coup de pistolet dans les bois dud. lieu de Saint Germain par deux cavalliers incognus. Les vespres des morts avec les autres prieres et suffrages accoustumez chantées solemnellement à son intention. »

Quittance du capitaine de Saint-Germain-en-Laye pour ses gages

« Nous Claude, duc de Saint Simon, pair de France, chevalier des ordres du Roy, gouverneur de Blaye, cappitaine et gouverneur des chasteaux, parcs, forests et chasses de Saint Germain en Laye, ville et pont de Poissy, La Muette et Saint Jame, confessons avoir receu de noble homme [vide] la somme de dix sept livres deux sols ung denier pour trois quartiers de nos gages de cappitaine et gouverneur du chasteau dud. Saint Germain à cause de vingt deux livres seize sols deux deniers à nous deubs pour l’année commancée au jour Saint Jean Baptiste mil six cens quarente quatre et finye à pareil jour Saint Jean mil six cens quarante cinq, de laquelle somme de dix sept livres deux sols ung denier pour lesd. trois quartiers nous quittons led. sieur [vide] et tous autres. Faict soubs nostre seing le sixiesme jour de septembre mil six cens quarante huit.
Le duc de Saint Simon »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans le rôle du trésor royal

« [f. 7] Aud. [Jean Delavalete, tresorier general des escuries de Sa Majesté], la somme de dix sept cens vingt huit livres pour icelle delivrer à Charles Ravet, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de quatre chambres et XI lits et des escuries à mettre 60 chevaux qu’il a fournis tant pour les officiers de la petite escurie que pour le service de monseigneur le Dauphin depuis le 12 decembre 1678 jusqu’au 26 aoust ensuivant à raison de VI l. XV s. par jour et de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit et un sol pour l’attache de chaque cheval, ainsi qu’il est accoutumé, cy : XVIIc XXVIII l.
A luy, la somme de sept cens cinquante livres [f. 7v] huit sols pour icelle delivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer de quatre chambres, six licts et un grenier qu’il a fournis pour les officiers de la grande escurie du Roy depuis le 12 decembre 1678 jusqu’au 26 aoust 1679 et pour le loyer de ses escuries à 30 chevaux depuis led. jour 12 decembre 1678 jusqu’au 26 may ensuivant à raison de V s. pour chaque chambre, V s. pour chaque lit, II s. pour le grenier et I sol pour l’atache de chaque cheval par jour, ainsi qu’il est accoutumé, cy : VIIc L l. VIII s.
Aud. Delavalette, la somme de quatre cens quatre vingts dix livres pour icelle delivrer au nommé Lehault, habitant du Pecq, scavoir IIIIc XL l. pour le loyer des escuries et greniers qu’il a fourny pour le service de Sa Majesté depuis le premier juillet jusqu’au 25 aoust 1679 et L l. pour les croisées qu’il a fait faire ausd. escuris par ordre du comte d’Armagnac, grand escuier de France, cy : IIIIc IIIIxx X l.
A luy, la somme de deux cens livres pour icelle delivrer à Jacques Dufresne, habitant de Saint Germain en Laye, pour le loyer des chambres qu’il a fournies pour les pages de la grande escurie depuis le 26 may jusqu’au 26 aoust 1679, cy : IIc l.
A luy, la somme de trois cens quatre vingts une [f. 8] livres pour icelle delivrer à la veuve Allardin, ou lieu de Saint Germain en laye, pour le loyer des escuries qui ont esté occupées dans sa maison depuis le 12 decembre 1678 jusqu’au 23 aoust 1679 pour les 30 chevaux de monseigneur le Dauphin à raison d’un sol par jour pour l’attache de chaque cheval ainsi q’il est accoutumé, cy : IIIc IIIIxx I l. »

Rapport concernant le paiement des projets de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Empire français
Ministère d’Etat
Conseil général des Bâtiments civils
Extrait du registre des délibérations
Séance du 2 mars 1857
Rapport fait au conseil par M. Duban, inspecteur général
Son Excellence le ministre d’Etat soumet à l’examen et à l’appréciation du conseil général des Bâtiments civils une demande d’honoraires présentée par M. Millet, architecte chargé par une décision en date du 15 juillet 1855 de rédiger un projet de restauration et d’appropriation du château de Saint-Germain-en-Laye pour une double hypothèse, l’organisation d’un musée ou un asile pour les veuves d’officiers morts à l’armée.
Diverses pièces sont présentées à l’appui de cette demande.
En premier lieu, une note récapitulative des conditions imposées par M. le ministre et des actes successifs par lesquels M. Millet s’est efforcé d’y satisfaire,
Puis un bordereau des pièces, rapports et dessins présentés par M. Millet.
Puis enfin la demande d’honoraires rédigée par l’architecte, évaluée en journées de travail et montant ensemble à 3840 f. 00.
La note récapitulative des conditions imposées et des travaux exécutés successivement par M. Millet ne pouvant être résumée, nous prions le conseil de vouloir bien en entendre la lecture.
Bien que la mission impartie au conseil par Son Excellence soit limitée à l’appréciation de la demande d’honoraires de M. Millet en ce qui touche le travail matériel auquel cette mission a donné lieu, nous croyons devoir faire ressortir à l’appui des conclusions que nous présenterons plus loin l’extension, louable à nos yeux, que M. Millet a donnée à la partie archéologique du travail qui lui a été confié. Sans négliger ce qui semble en être le but principal, l’appropriation à de nouveaux services, l’architecte a jeté de vives lumières sur cet important monument, l’un des plus remarquables de l’époque de François 1er, en le dégageant des additions faites sous Louis XIV et en lui rendant sa physionomie primitive, ainsi qu’en présentant la restitution de la remarquable chapelle du XIIIe siècle enclavée dans cet édifice.
Les rapports joints à ce travail ne concourent pas moins que les dessins à faire ressortir l’intérêt que mérite ce monument et si nous devons mêler une critique à ces éloges, elle s’applique à l’insuffisance de documents relatifs à la dépense évaluée en bloc à 14 ou 1500000 f.
Quoiqu’il en soit de cette lacune que nous devons signaler, notre opinion est que ce travail, qui se compose de 117 pièces, dessins minutes, dessins rendus, rapports et photographies, et qui se distingue par de laborieuses recherches, un grand soin et une grande habileté dans l’exécution, que ce travail, disons-nous, résumé par son auteur en 116 journées de travail et 140 de l’autre, estimées par lui à 15 f. la journée, peut donner lieu à l’attribution de 3840 f. qui forment le montant de la demande présentée.
Nous avons l’honneur en conséquence de proposer au conseil de vouloir bien adopter ces conclusions.
Duban
Avis du conseil
Le conseil, consulté sur une note par laquelle M. le ministre d’Etat a décidé qu’il serait alloué des honoraires à M. Millet, architecte, pour études et rédaction de projets de restauration et d’appropriation du château de Saint-Germain-en-Laye,
Après avoir entendu M. Duban en son rapport,
Vu les divers plans et pièces contenus dans trois atlas,
A la majorité,
Est d’avis qu’une somme de 6000 francs peut être attribuée comme indemnité à M. Millet
Le président
Alfred Blanche »

Ministère d'Etat

Récit d’un concert militaire donné sur le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Une température vraiment printanière a signalé la journée de dimanche dernier, aussi la musique des Lanciers de la Garde s’est-elle encore réunie sur le parterre, à l’entrée de l’allée Louis XIV. Le public s’est monté plus nombreux que le dimanche précédent, mais on se demandait pourquoi, en attendant que e temps soit assez doux pour que la musique reprenne possession du kiosque de la terrasse, trop exposé encore à l’âpreté des vents du nord-est, le fermier des chaises n’en avait pas, en prévision d’une belle matinée, apporté sur le terrain provisoire, d’abord le nombre nécessaire pour les artistes, et ensuite une certaine quantité dont n’eussent pas manqué de profiter la plupart des auditeurs et surtout des dames.
Le programme de ce dernier concert, n’ayant été remis à l’imprimerie de l’Industriel que le samedi à trois heures et demie, n’a pu être inséré dans le numéro qui a paru le soir même. Nous devions cette explication à la grande quantité de nos abonnés qui ont réclamé à cet égard, et qui vont trouver plus loin, comme à l’ordinaire, celui de demain, s’il nous parvient en temps utile. »

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