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Ministère des Travaux publics Lafollye, Joseph-Auguste
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Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Inspection générale
1ère division
Paris, le 23 novembre 1881
Monsieur le ministre des Arts
Monsieur le Ministre,
Monsieur le ministre des Transports publics m’ayant invité, par une lettre en date du 14 de ce mois, à lui donner mon avis sur une demande formée par la ville de Saint-Germain-en-Laye en vue d’obtenir l’agrandissement de la place Thiers au moyen du reculement d’un mur des fossés du château, j’ai l’honneur de vous faire connaître qu’après avoir lu toutes les pièces du dossier de cette affaire et avoir examiné sur place la position du piédestal et celle du parapet couronnant le mur des fossés, il ne m’a pas paru qu’il y eût lieu d’accueillir la demande de la municipalité. Le rapport que M. Lafollye, architecte, avait adressé le 30 septembre dernier à M. le ministre des Travaux publics démontre que la prétention de la Ville, devant imposer à l’Etat non seulement une dépense considérable mais aussi des pertes de terrains, doit être repoussée. Le moyen proposé par l’architecte du château me semble être le seul auquel on puisse raisonnablement s’arrêter : il consiste à supprimer la double enceinte qui entoure le piédestal et à mettre ce monument dans la condition de toutes les statues qu’on élève aux hommes illustres sur les places publiques ; on les protège ordinairement par une grille et par un trottoir. Ici, où l’on ne disposait que d’un emplacement très restreint et irrégulier, on a établi en dehors de la grille une espèce de parterre qui obstrue la voie publique. Le plan annexé au rapport de M. Lafollye prouve que, lorsqu’on aura fait disparaître la première enceinte du monument, la viabilité sera largement assurée sur la place Thiers ; du côté du fossé, l’espace entre trottoirs, dans la portion la plus étroite, sera de 10 m. 00 et, du côté du théâtre, également entre trottoirs, de 17 m. 50.
La seule concession qui pourrait être faite serait celle du pan coupé sur le mur du fossé à l’angle de la place du château, tel qu’il est tracé sur le plan précité, mais il me paraîtrait juste, si vous consentiez, Monsieur le Ministre, à cette concession, d’imposer à la Ville l’obligation de prendre à sa charge les dépenses occasionnées par la démolition et la reconstruction du mur du fossé ; dans cette opération qui ne l’intéresse pas, l’Etat contribuerait ainsi par l’abandon du terrain au profit de la place du Château, c’est-à-dire de la Ville.
En ce qui concerne l’immeuble situé à l’angle de la place et de la rue Thiers, acquis par l’ancienne Liste civile et qui a été attribué ou doit l’être à votre ministère pour devenir une dépendance du château dans laquelle on aménagerait les ateliers, les magasins, les logements du conservateur et du personnel du musée, il n’y a pas lieu non plus, à mon avis, de consentir à la proposition de la municipalité. Le retranchement marqué sur le plan dressé par l’architecte de la Ville, qui imposerait à l’Etat un sacrifice d’environ 50 mètres de terrain, n’aurait d’autre résultat que de rendre la place Thiers encore plus irrégulière qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le tracé du plan de M. Lafollye est préférable sous tous les rapports. Il met la nouvelle façade de l’immeuble en alignement et en prolongement de celle du théâtre. C’est à ce dernier parti, je le suppose, qu’on s’arrêtera lorsqu’on utilisera ce bâtiment.
Il me paraitrait déplorable que, par suite du choix peu heureux fait pour placer le monument élevé à la mémoire de M. Thiers, votre administration se trouvât entrainée non seulement à des dépenses considérables, mais aussi à nuire par le rétrécissement du fossé à l’effet architectonique du château et particulièrement à celui de la magnifique chapelle, qui présente de ce côté son plus grand développement ; et cela pour conserver la double grille qui entoure la statue. Je dois à ce sujet, Monsieur le Ministre, appeler votre attention sur le passage du rapport de M. Lafollye qui signale que le public trouvant généralement le monument mal placé, il serait possible qu’on le transportât un jour sur un autre point de la ville.
Tel sont les avis, qu’après mûr examen, j’ai l’honneur de soumettre à votre appréciation.
Ci-joint les pièces communiquées, au nombre de dix.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre très obéissant et très dévoué serviteur.
L’inspecteur général de la 1ère division.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 8 février 1881
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
Dans sa séance du 8 février dernier, le conseil général des Bâtiments civils, invité à examiner un projet dressé par M. Lafollye, architecte, pour aménager dans les bâtiments de l’ancienne vénerie à Saint-Germain le logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que les ateliers et magasins dépendant de son service, installés aujourd’hui dans le château, a émis l’avis que certaines dispositions de ce projet devraient être modifiées en ce qui concerne :
1° la surélévation du bâtiment situé au fond de la cour, qui contribuerait à donner aux ateliers une importance exagérée.
2° la position donnée aux lieux d’aisance des ouvriers qui, placés dans un angle rentrant et complètement privés d’air, répandraient certainement de mauvaises odeurs, non seulement dans une portion des ateliers mais aussi jusque dans l’appartement du conservateur.
3° l’escalier de l’appartement de ce fonctionnaire, qui a paru compliqué.
Ces observations ayant été communiquées à M. Lafollye, cet architecte a dressé de nouvelles études qui donnent satisfaction aux demandes du conseil. Le comble du bâtiment du fond est conservé. Il serait éclairé par trois grandes lucarnes qui semblent devoir y répandre la lumière en quantité suffisante.
Les lieux d’aisance ont disparu de l’angle rentrant, où ils étaient primitivement placés, et sont reportés dans le bâtiment en façade sur la rue, afin qu’ils puissent servir aux ouvriers et au concierge. La fosse qui sera construite sur ce point desservira également les cabinets des logements du surveillant militaire et du jardinier en chef situés à l’entresol et au premier étage.
M. Lafollye fait remarquer, dans un rapport, que le local primitivement proposé par lui pour y placer le bureau des Bâtiments, ayant été reconnu trop humide, pourrait devenir le magasin des vieux matériaux. Quant au bureau de l’agence, après s’en être entend avec M. le conservateur, il le place dans la dernière travée du bâtiment situé au fond de la cour, près l’atelier de la galvanoplastie.
En ce qui concerne l’escalier conduisant à l’appartement du conservateur, le pan du rez-de-chaussée indique clairement sa disposition. Il résulte de cet arrangement que le dégagement qui relie les deux portions des ateliers serait bien étroit et par conséquent peu commode. Il nous a paru qu’on pourrait facilement obvier à ce grave inconvénient en établissant dans le vestibule le départ dudit escalier ainsi que nous l’avons tracé au crayon. Par ce moyen, la dix-neuvième marché étant la première qui pénétrerait dans le dégagement, il y aurait là une hauteur plus que suffisante pour que la circulation ne soit point embarrassée. Nous pensions qu’il suffit d’appeler à ce sujet l’attention de l’architecte.
Toutes les dispositions que nous venons de décrire sont exprimées sur quatre feuilles de dessins et dans un rapport explicatif. Mais nous croyons devoir appeler l’attention du conseil sur les rectifications apportées au devis. Votre rapporteur, en proposant d’abandonner la substitution d’un étage carré au comble existant sur le bâtiment situé au fond de la cour, avait la pensée qu’on pourrait réaliser une économie notable sur les dépenses. Aussi a-t-il été surpris de voir que le devis rectifié n’est au-dessous du devis primitif que d’une somme de 2226 f. 22. En conséquence, j’ai l’honneur de vous proposer, messieurs, de soumettre à M. le contrôleur l’appréciation de cette question. M. le contrôleur voudrait bien faire connaître la somme à laquelle était évaluée dans le premier devis la surélévation du bâtiment et donner son opinion sur le chiffre indiqué ci-dessus comme représentant la valeur de la dite surélévation.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux dans l’ancienne vénerie de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 8 février 1881
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
M. le ministre des Travaux publics soumet à l’examen du conseil général des Bâtiments civils un projet dressé par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour l’aménagement dans les bâtiments de l’ancienne vénerie du logement du conservateur du musée gallo-romain ainsi que des ateliers et magasins dépendant du musée.
Ce projet se compose de sept feuilles de dessins contenant les plans de l’état actuel des bâtiments à utiliser, plus des plans, des coupes et des élévations de ces mêmes bâtiments transformés, le tout à l’échelle de 0 m. 01 pour mètre ;
Les dessins sont accompagnés d’un rapport de l’architecte et d’un devis comprenant non seulement le logement du conservateur, les ateliers et les magasins, mais encore certains arrangements à faire pour installer dans le vieux bâtiment le jardinier en chef et un surveillant militaire. Ce devis s’élève à la somme de 106040 f. 90 sur laquelle le logement du conservateur entrerait pour environ 54600 f.
On voit sur la feuille n° 1 du projet que l’entrée des ateliers est placée à droite, sous le passage de porte cochère, et que les dits ateliers disposés pour des travaux de diverses natures occupent le rez-de-chaussée des bâtiments situés à droite et au fond de la cour. Ce dernier bâtiment serait surélevé et l’étage ajouté contiendrait des magasins d’outils et de modèles.
Le bâtiment en aile à droite, terminé aujourd’hui par un comble mi-partie brisé, mi partie à longs-pans droits, doit également être surélevé, sur toute sa longueur, d’un étage carré dans lequel on installerait le logement du conservateur. Un escalier placé à peu près au milieu de ce bâtiment rendrait la distribution de l’appartement aussi commode que le permet l’emplacement dont on dispose.
Dans le bâtiment de face, où l’on ne doit faire que des appropriations et des nettoyages, le projet porte qu’un surveillant militaire serait logé à l’entresol à côté du bureau de l’agence et le jardinier en chef au premier étage.
Telles sont les dispositions générales de ce projet qui, dans leur ensemble, paraissent donner satisfaction aux besoins des services mais qui, dans leurs détails, nous semblent donner prise à certaines critiques. Ainsi, en examinant la feuille n° 1, on est frappé de l’importance donnée aux ateliers, dans lesquels il n’est employé que quelques ouvriers, et il faut remarquer que cette importance est encore accrue par la surélévation projetée du bâtiment situé au fond de la cour. Selon le projet, les ateliers occuperaient, y compris la dite surélévation, une surface d’environ 500 mètres, tandis que les ateliers qui fonctionnent aujourd’hui au château ont à peine 200 mètres superficiels. Nous pensons en conséquence qu’il y aurait lieu de modifier cette partie du projet et de ramener les ateliers à des dimensions plus raisonnables. On devrait d’abord renoncer à la surélévation du bâtiment du fond, en considérant surtout que l’immense comble qui le recouvre est bien suffisant comme magasin d’outils et de modèles. Au moyen de quelques lucarnes, ce comble pourrait être suffisamment éclairé et aéré.
Nous croyons devoir signaler aussi la position donnée aux lieux d’aisance des ouvriers. Ces lieux, placés dans un angle rentrant, au fond d’un bâtiment et sans possibilité de prendre de l’air sur la propriété voisine, infecteraient une portion des ateliers et répandraient certainement de mauvaises odeurs jusque dans l’appartement du conservateur. Nous pensons que ces cabinets devraient être reportés à l’autre extrémité du bâtiment, en les disposant de manière qu’ils fussent éclairés et ventilés directement sur la cour. La fosse qu’on devait construire dans l’angle rentrait serait établie sous les latrines des ouvriers et pour les cabinets projetés dans l’appartement du conservateur, on établirait des tinettes mobiles qui ne répandraient pas de mauvaises odeurs.
Nous avons fait part de ces diverses observations à M. l’architecte, qui les accepte et, pour le cas où elles seraient approuvées par le conseil, il se propose de retoucher à son projet. Relativement à la grande importance donnée aux ateliers, il affirme s’être conformé au programme que lui a remis, à ce sujet, monsieur le conservateur du musée, mais partageant la pensée que les ateliers pourraient être réduits sans inconvénients, il demande qu’après des nouveaux cabinets d’aisance, on prenne encore une travée pour y établir le magasin du service des bâtiments afin de pouvoir conserver les fers, plombs, boiseries etc. provenant des démolitions jusqu’à nouvel emploi. Il propose également de reporter dans une petite construction faisant suite aux ateliers le bureau de l’agence dans lequel, à certains jours, lui ou l’inspecteur reçoivent les entrepreneurs. Il suffirait de percer une porte dans le mur de clôture pour que l’entrée de ce bureau pût avoir lieu par la cour des ateliers. Aujourd’hui, le bureau de l’agence occupe deux petites pièces à l’entresol. Son déplacement permettrait d’agrandir le logement du surveillant, qui est un peu exigu, et qui n’a que 1 m. 80 de hauteur sans plafond.
Nous avons l’honneur de proposer au conseil d’émettre l’avis que M. Lafollye doit être invité à retoucher à son projet dans le sens des observations qui viennent d’être présentées et qui, en raison de la suppression de la surélévation du bâtiment situé au fond de la cour, doivent atténuer la dépense. Il est bien entendu que le devis devra aussi être remanié.
L’appartement du conservateur ne nous a pas paru donner lieu à des observations.
M. Lafollye a produit, ainsi qu’il y avait été invité, un devis de la dépense qu’eût occasionné l’installation du conservateur dans le château même. Ce devis, compris imprévus et frais de direction, s’élève à 60742,91. L’architecte explique dans le mémoire joint à son projet que l’élévation de la dépense s’explique pour la nécessité où il se trouve de traiter, pour cet appartement, la menuiserie, la serrurerie et la décoration des principales pièces dans des conditions d’harmonie avec les autres salles du château, les pièces de ce logement pouvant à un moment donné être réunies au musée. Il paraît difficile d’admettre que le logement tel qu’il avait été prévu primitivement et conçu dans les proportions d’une habitation bourgeoise ait pu un jour changer de destination, aussi nous pensons que, lorsque le projet reparaîtra sous les yeux du conseil, M. le contrôleur devra aussi donner son avis sur le devis en question. Le conseil n’a pas oublié que c’est par suite de circonstances indépendantes de sa volonté qe les projets officiellement approuvés ont été mis récemment à néant.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye dans la vénerie

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Paris, le 19 novembre 1880
Le ministre à M. Lafollye, architecte
Monsieur,
A la suite du désaccord qui s’est élevé entre la commission des Monuments historiques et le Conseil général des Bâtiments civils au sujet du choix de l’emplacement à réserver, dans le château de Saint-Germain, pour y installer le logement de M. le conservateur du musée gallo-romain, vous m’avez proposé, dans le but d’aplanir toute difficulté et de ne pas retarder plus longtemps les travaux en cours d’exécution, d’étudier un projet qui consisterait à placer l’appartement de ce fonctionnaire dans la vénerie, au 1er étage au-dessus des ateliers de moulage.
Avant de vous donner des instructions pour que vous poursuiviez plus avant l’étude de ce projet, j’ai dû consulter M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, en lui rappelant toutes les phrases de cette affaire, pour lui demander s’il serait disposé à accueillir cette nouvelle proposition.
Par une lettre du 10 novembre courant dont j’ai l’honneur de vous adresser une copie, M. le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, me fait connaître que cette solution aurait son complet assentiment puisqu’elle concilierait le rétablissement intégral des dispositions primitives du château avec les exigences de l’installation du conservateur, exigence que son administration avait surtout en tête lorsqu’elle proposait d’établir cette installation au 2e étage du château.
Dans ces conditions, je vous prie, Monsieur, de vouloir bien rédiger un projet définitif, avec devis de la dépense à l’appui, pour l’installation de l’appartement de M. le conservateur du musée de Saint-Germain dans les bâtiments de la vénerie.
Vous voudrez bien également joindre à cet envoi un état comparatif de la dépense qu’eût entrainée l’installation de ce fonctionnaire au château même.
Dès que votre travail sera terminé, je vous prie de me l’adresser immédiatement afin que je puisse le soumettre à l’approbation de M. le président du Conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, et à l’examen du conseil général des Bâtiments civils.
Recevez etc.
Le ministre etc. »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant l’appartement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Questel, rapporteur, a la parole pour la lecture de son rapport, complémentaire de celui du 13 janvier dernier, sur les dispositions à prendre pour installer dans le château de Saint-Germain l’appartement du conservateur du musée gallo-romain.
M. le rapporteur place sous les yeux du conseil les plans dressés par M. Lafollye, architecte du château, et relatifs à cette installation.
Après examen de ces plans et discussion, le conseil adopte à l’unanimité le rapport de M. Questel.
Si le conseil préfère les dispositions indiquées dans le projet de M. Lafollye et qui placent au 1er étage entresolé l’appartement de M. le conservateur, ce n’est pas par la considération que les inconvénients qu’aurait le logement du 2e étage ne se présentent plus ici avec la même force. Un tel sentiment de convenance individuelle influence si peu le conseil que s’il devait faire connaître son avis tout entier, il ne cacherait pas qu’il serait pour lui bien préférable, dans l’intérêt du musée surtout mais peut-être aussi dans celui de M. le conservateur, de les voir habiter dans un autre endroit qu’un château. Qu’un jour cette résolution soit adoptée et qu’il leur faille quitter l’appartement qu’on doit installer aujourd’hui, en enlevant quelques distributions légères et le plancher d’entresol, on retrouve à ce premier étage la continuation des salles d’exposition qui y règnent partout. Mais l’on obtient surtout l’avantage immédiat de faire renaître, au 2e étage, ce parti de voûtes si essentiellement intéressant au point de vue archéologique et qui, suivi dans toute l’étendue du château, marque du sceau le plus original l’époque de sa construction originelle.
En conséquence, après en avoir délibéré à l’unanimité, le conseil émet l’avis suivant :
Avis
Seine-et-Oise, château de Saint-Germain
Installation d’un appartement destiné au conservateur du musée gallo-romain
Le conseil,
Consulté par M. le ministre des Travaux publics à l’effet de donner son avis sur le nouveau projet présenté par M. Lafollye, architecte, pour l’installation au 2e étage du château de Saint-Germain d’un appartement destiné au conservateur du musée gallo-romain,
Vu le premier rapport de M. Questel, inspecteur général, en date du 13 janvier dernier,
Après avoir entendu M. Questel, inspecteur général, en son nouveau rapport en date de ce jour,
Vu les plans,
Vu la lettre de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en date du 1er mai dernier,
Vu la lettre de M. Lafollye, architecte, à M. le ministre des Travaux publics en date du 28 juillet dernier,
Vu la lettre de M. le conservateur du musée gallo-romain adressée à M. Questel, inspecteur général, en date du 23 juillet dernier,
Considérant que du moment où l’administration a décidé que le conservateur du musée gallo-romain doit être logé au château et tout en regrettant que ce parti ait été adopté, le conseil, convaincu par des raisons ci-dessus exprimées que les dispositions indiquées dans le plan que M. Lafollye a adressé à M. le ministre des Travaux publics le 27 décembre 1879 présente des avantages qu’il ne saurait trouver ailleurs pour l’installation dudit appartement,
Adoptant à l’unanimité le rapport de M. Questel,
Après en avoir délibéré,
Rejetant les modifications proposées au plan de M. Lafollye en date du 27 décembre dernier par la commission des Monuments historiques,
A l’unanimité,
Est d’avis que le projet de M. Lafollye en date du 27 décembre 1879 pour l’installation de l’appartement en question peut être approuvé par le ministre des Travaux publics.
Le président
Le secrétaire »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Messieurs,
M. le ministre des Travaux publics consulte à nouveau le conseil général des Bâtiments civils sur les dispositions à prendre pour installer dans le château de Saint-Germain l’appartement du conservateur du musée gallo-romain. Il convient de rappeler à ce sujet que le 27 décembre dernier, M. Lafollye soumettait à l’approbation de M. le ministre des Travaux publics un projet modifiant quelques-unes des dispositions adoptées par M. Millet tant pour l’appartement en question que pour la restauration de la chapelle.
Les nouveaux plans ayant été transmis au conseil, nous avons été chargés de présenter un rapport sur cette affaire et, dans la séance du 13 janvier 1850, nous avons eu l’honneur de vous proposer, en ce qui concerne l’appartement du conservateur et l’installation de la bibliothèque, d’approuver les modifications projetées par M. Lafollye.
Relativement à la chapelle, nous avons émis l’avis que la proposition de supprimer la tourelle du XVIe siècle qui masque la porte et l’une des verrières du XIIIe siècle soulevant une question qui intéresse également l’administration des Beaux-Arts, en raison de sa participation dans la dépense, ne devrait être tranchée qu’après une visite contradictoire faite sur place par des délégations du conseil général des Bâtiments civils et de la commission des Monuments historiques. Cette commission, saisie de l’affaire, a donné seule deux avis, l’un sur l’appartement du conservateur, l’autre sur la chapelle.
Concernant l’appartement, la commission a cru devoir bouleverser non seulement le projet Lafollye, mais aussi celui de M. Millet. Ce dernier installait le conservateur au premier étage du bâtiment sud, ainsi que la bibliothèque, et il établissait un entresol dans la hauteur de cet étage qui est très élevé. Les modifications proposées par M. Lafollye n’altéraient pas ces dispositions puisqu’il ne s’agissait, touchant l’appartement, que de cloisons à déplacer et, pour la bibliothèque, que de la suppression d’un léger mur de refend afin de lui donner une largeur convenable.
La commission des Monuments historiques a repoussé ces diverses propositions et a pensé que l’appartement du conservateur devrait être reporté au deuxième étage. Par suite, M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts adressait le 1er mai dernier à son collègue des Travaux publics une lettre pour lui faire connaître qu’il adoptait les propositions de la commission et qu’il invitait M. Lafollye à produire un projet dans le sens de ses conclusions. Je crois nécessaire que le conseil veuille bien entendre la lecture de cette lettre.
(Lecture de la lettre)
Le 15 mai, M. le ministre des Travaux publics demandait aussi à M. Lafollye un projet plaçant l’appartement du conservateur au deuxième étage et, le 20 du même mois, l’architecte informait l’administration qu’il transmettait au ministère de l’Instruction publique les plans qu’on venait de lui demander.
Tout en exécutant les ordres qu’il avait reçus, cet architecte croyait devoir réclamer contre les résolutions de la commission. Ainsi, dès le 9 juillet, il adressait à M. Boeswilwald, inspecteur général des Monuments historiques, une lettre écrite probablement en vue de répondre au passage de celle de M. le ministre des Beaux-Arts dans lequel il est dit « que la division en deux de la hauteur de l’étage ancien au moyen d’un plancher qui couperait les baies altérerait l’aspect de cette partie du monument ». M. Lafollye démontre au contraire dans sa lettre que tout le premier étage du bâtiment sud était entresolé du temps de François 1er. L’aspect du monument ne peut avoir à souffrir du maintien d’une disposition primitive, que sous Louis XIV Hardouin-Mansart respecta cette disposition et que M. Millet la conservait également.
A la date du 28 juillet, M. Lafollye adressait aussi à M. le ministre des Travaux publics un rapport dans lequel il fait ressortir les inconvénients que présenteraient, au point de vue archéologique et monumentale, comme à celui du bon emploi des localités en question, les dispositions préconisées par la commission, lesquelles auraient pour résultat d’interrompre la belle ordonnance des voûtes qui couronnent tout le deuxième étage du château et d’enlever au monument un des principaux caractères de son originalité. Je prie le conseil de vouloir bien entendre la lecture de cette pièce.
(Lecture du rapport de l’architecte)
Bien qu’il soit dit dans la lettre de M. le ministre des Beaux-Arts en date du 1er mai que M. le conservateur du musée, qui a accompagné la sous-commission dans sa visite au château, donne son assentiment aux propositions qui ont été faites relativement au placement de son logement, votre rapporteur a le devoir de vous faire connaître que cette phrase est le résultat d’une erreur, attendu que, lors d’une visite que nous fîmes au château de Saint-Germain vers les premiers jours du mois de juin, M. Bertrand, qui était présent, nous a exprimé une opinion toute contraire à celle de la commission en produisant des arguments qui nous ont paru avoir une grande valeur, et le 23 juillet dernier, dans une lettre qu’il nous a adressée, M. Bertrand expose avec des détails très circonstanciés les motifs pour lesquels il repousse énergiquement, au point de vue de la bonne installation des collections confiées à sa garde, les modifications qu’on veut apporter au projet primitif régulièrement approuvé. Il importe également que le conseil veuille bien entendre la lecture de cette pièce, qui doit jouer un rôle important dans l’instruction de cette affaire.
(Lecture de la lettre de M. le conservateur)
Nous avons dit au commencement de ce rapport que, concernant la chapelle, la commission des Monuments historiques avait aussi donné un avis sur la proposition faite par M. Lafollye de démolir la tourelle appartenant à l’époque de François 1er afin de démasquer complètement la façade nord de la dite chapelle. Cette proposition ayant été repoussée par la commission, les travaux de restauration de l’édifice du XIIIe siècle ont été repris selon les données du projet Millet. Pour revenir aujourd’hui à la combinaison proposée, qui présentait cependant un certain intérêt, il y aurait lieu de retoucher à ce qui a été fait à la chapelle depuis le commencement de cette année, aussi nous nous abstenons de toute proposition à ce sujet. La suppression de la sacristie ayant seule été admise, la porte contemporaine de la chapelle qui, dans l’origine, donnait du dehors entrée à l’édifice sera par ce moyen mise à découvert et pourra être vue de l’extérieur. La porte correspondante restera renfermée dans la tourelle du XVIe siècle.
Votre rapporteur, avant de formuler son opinion sur les questions soumises à l’appréciation du conseil, devait vous faire connaître toutes les péripéties qui ont amené sinon la suspension totale des travaux, au moins un ralentissement très regrettable. De tout les documents qui viennent d’être produits, il est résulté pour nous qu’il n’y avait aucune raison sérieuse pour modifier aussi sensiblement qu’on nous le demande les dispositions principales du projet Millet, dispositions approuvées autrefois par la commission des Monuments historiques et acceptées par la direction des Bâtiments civils lorsque la restauration du château de Saint-Germain a été placée dans les attributions de cette administration. Les pertes de temps que nous venons de signaler auraient pu être évitées si la proposition faite à la commission en janvier dernier par le conseil d’examiner l’affaire conjointement lui avait été accueillie comme elle aurait dû l’être. Nul doute qu’une discussion sérieuse et contradictoire n’eût amené à ce moment un accord complet.
Le projet dressé sur les indications de l’administration des Beaux-Arts, et que nous avons l’honneur de mettre sous les yeux du conseil, présente plusieurs inconvénients sérieux : au point de vue archéologique, il fait disparaître dans une notable partie de l’aile sud les voûtes monumentales qui régnaient sans exception sur toute l’étendue du château. Au point de vue du service du musée, il fait perdre aux collections quatre salles du 2ème étage qui devaient être occupées par des monuments ou objets appartenant à l’époque mérovingienne, placées logiquement à la suite des salles consacrées à l’époque gauloise. Ces dernières sont installées au même étage du bâtiment est.
La suppression de l’entresol du premier étage, qui paraît avoir été la cause du renversement du projet Millet, ne se justifie sous aucun rapport, puisqu’il résulte des renseignements fournis par l’architecte que cet entresol, exprimé sur les façades par des fenêtres plus élevées que les autres, date bien de la construction du château. Il faut remarquer aussi qu’en supprimant l’entresol, non seulement on perd des surfaces importantes, mais aussi que ce qui resterait du premier étage ne serait pas utilement occupé. La présence sur ce point d’un petit salon historique et d’une salle de commission ne se justifie guère. Les commissions pourraient se réunir dans la bibliothèque, surtout si le mur de refend qui la rétrécit sans nécessité venait à disparaître. Les commissions pourraient également se réunir dans la salle des conférences qui, selon la lettre de M. le ministre des Beaux-Arts, serait convenablement placée au rez-de-chaussée, à droite de l’entrée.
La valeur de l’un des arguments de M. Lafollye contre le projet de la commission des Monuments historiques n’a pas dû échapper au conseil, c’est que si un jour, en vue d’augmenter les localités réservées aux collections, on décidait que le conservateur doit être logé hors du château, il n’y aurait qu’à enlever le plancher de l’entresol pour obtenir au premier étage, presque sans trouble pour le musée, de grandes salles d’exposition. Il n’en serait pas de même si le logement était installé au second étage, puisqu’il y aurait lieu à ce moment de rétablir les voûtes qu’on veut remplacer aujourd’hui par un plancher, opération qui nécessiterait alors l’enlèvement de la toiture.
Par ces divers motifs, votre rapporteur a l’honneur de vous proposer, concernant l’appartement du conservateur, d’émettre l’avis qu’il n’y a pas lieu d’accepter les modifications proposées et qu’il serait convenable de revenir simplement au projet présenté le 27 décembre 1879 par M. Lafollye.
Signé Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement du logement du conservateur dans le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
1er bureau
Paris, le 15 mai 1880
Pour le ministre, le sous-secrétaire d’Etat à M. Lafollye, architecte
Monsieur,
M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts vient de me faire connaître les résolutions qui ont été prises au sujet de l’appartement destiné à M. le conservateur du musée de Saint-Germain, à la suite de la récente visite du château effectuée par MM. les inspecteurs généraux des Monuments historiques et les membres de cette commission.
Mon collègue m’informe qu’il s’est rangé à l’opinion qui a été émise de reporter ce logement du 1er au 2e étage de la partie sud du château et qu’il vous a demandé d’étudier un projet dans ce sens.
Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien faire cette étude dans le plus bref délai possible afin que M. Ferry puisse me la transmettre dès que vous la lui aurez adressée. Je la soumettrai ensuite à l’examen du conseil général des Bâtiments civils avec vos propositions relatives à l’entrée de la chapelle.
Recevez etc. »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des beaux-Arts
Bureau des Monuments historiques
Palais-Royal, le 1er mai 1880
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Vous m’avez transmis deux projets dressés par M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain, pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice, l’un ayant pour objet de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et du logement du conservateur du musée, l’autre relatif à la restauration de la sainte chapelle. Vous m’avez en même temps prié d’inviter la commission des Monuments historiques à déléguer quelques-uns de ses membres pour examiner sur place les propositions de M. Lafollye.
Deux de MM. les inspecteurs généraux des Monuments historiques, accompagnés de quelques-uns des membres de ladite commission, se sont à cet effet rendus, sur mon invitation, au château de Saint-Germain et ont, en présence de M. le conservateur du musée et de M. l’architecte du château, procédé à l’examen dont il s’agit.
En ce qui concerne le logement du conservateur, les plans laissés par M. Millet ne donnaient que la disposition de la bibliothèque du musée, du salon et du cabinet de travail du conservateur. Un étage complémentaire devait être établi dans l’entresol du premier étage, mais le plan n’en a pas été produit. Il a paru à M. Lafollye que la distribution adoptée par son prédécesseur présentait divers inconvénients et il en propose une nouvelle qui consiste d’abord à supprimer le mur de la bibliothèque élevé par M. Millet à l’effet d’agrandir la salle et de l’éclairer des deux côtés.
La commission des Monuments historiques n’a pas pensé qu’il y eût un véritable avantage à supprimer ce mur, attendu que la bibliothèque est très suffisamment éclairée avec les fenêtres d’un seul côté et qu’un mur plein et continu vaut beaucoup mieux pour établir des rayons qu’un mur percé de trois ouvertures.
Il y a d’ailleurs une dépense faite, sr laquelle le conseil des Bâtiments civils a déjà donné son avis.
La seconde modification proposée par l’architecte consiste à reporter le cabinet du conservateur à la place du salon projeté, par la raison que ce dernier a son entrée directement sur l’escalier. Tout en trouvant cette disposition regrettable, la commission des Monuments historiques a considéré que, là encore, il n’y avait pas lieu de modifier le plan de M. Millet, qui a cet avantage de placer le cabinet de travail près de la bibliothèque et de permettre au public de se rendre au dit cabinet par l’escalier d’honneur. D’ailleurs l’inconvénient signalé par M. Lafollye de l’entrée directe dans le salon et du passage par cette pièce des approvisionnements de la cuisine cesse d’exister si l’on adopte le plan que la sous-commission, après examen des lieux, a cru devoir me proposer.
Après avoir en effet rejeté le projet d’établir le logement au 1er étage, conformément aux plans, parce que la division en deux de la hauteur de l’étage ancien au moyen d’un plancher en fer qui couperait les baies altérerait l’aspect de cette partie du monument et ne donnerait, au point de vue de l’habitation, qu’un résultat peu satisfaisant, la sous-commission a dû examiner si l’entresol du rez-de-chaussée ne présenterait pas un emplacement convenable pour la destination dont il s’agit. Elle a été amenée à constater qu’un appartement placé dans cette partie du château ne serait pas suffisamment aéré ni éclairé et que la distribution en laisserait à désirer.
Les parties disponibles au deuxième étage lui ont paru au contraire pouvoir être facilement appropriées aux exigences de la situation et offrir les meilleures conditions pour la distribution d’un appartement. Elles occupent un assez vaste espace et comme elles ne sont pas encore reconstruites, la disposition voûtée, qui ne se prête point à cette distribution, pourrait être abandonnée et ne pas être rétablie dans la reconstruction. Elle serait maintenue toutefois pour la première salle, actuellement existante, qui serait comprise dans l’appartement.
La proposition de la sous-commission m’a paru de nature à pouvoir être adoptée. J’ai cru, en conséquence, pouvoir demander à M. Lafollye un projet dans le sens que je viens d’avoir l’honneur de vous indiquer et auquel M. le conservateur du musée, qui a accompagné la sous-commission dans sa visite au château, a d’ailleurs donné son assentiment.
En ce qui concerne la salle des conférences, qu’il avait d’abord été question d’établir dans la bibliothèque, mais pour laquelle cette dernière a été jugée insuffisamment spacieuse, il sera facile de l’établir au rez-de-chaussée, à droite de l’entrée du château, dans l’espace occupé en ce moment par les ateliers de moulage etc., qui seront transférés à la vénerie.
Le deuxième projet de M. Lafollye, relatif à la restauration de la chapelle, comporte la démolition de la tourelle de François 1er située au nord, dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. Il ne m’a point paru que cette démolition fût nécessaire. La cour du château ne pourrait qu’y perdre de son caractère et de sa vérité historique. J’ai décidé, en conséquence, qu’il y avait lieu de la conserver, de dégager le plus possible la porte du XIIIe siècle donnant entrée à la chapelle et d’abandonner le projet de sacristie, qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Pour le ministre et par délégation,
Le sous-secrétaire d’Etat
Edmond Turquet »

Ministère des Travaux publics

Rapport sur les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Conseil général des Bâtiments civils
Séance du 13 janvier 1880
Rapport fait au conseil par M. Questel
Messieurs,
M. Lafollye, architecte, a adressé le 27 décembre dernier à M. le ministre des Travaux publics deux projets relatifs à la restauration du château de Saint-Germain ayant pour objet : le premier, de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet pour l’installation de la bibliothèque et celle du logement du conservateur du musée ; le second, la restitution de l’entrée primitive de la chapelle et de la verrière placée au-dessus de la porte, côté de la cour.
Ces projets exprimés sur huit feuilles de dessins sont accompagnés d’un rapport et d’un devis comparatif des dépenses.
Le premier projet se compose d’abord de deux dessins dressés par M. Millet présentant les plans des distributions projetées par cet architecte au rez-de-chaussée, à l’entresol, au premier et au deuxième étage du bâtiment nord-est, ensuite de trois autres dessins dressés par M. Lafollye comprenant les mêmes plans, excepté cependant que celui du deuxième étage est remplacé par celui d’un entresol qui existerait au-dessus du premier étage. Ces dessins font connaître les modifications proposées.
Le second projet comprend également trois dessins, dont l’un, signé de M. Millet, est un plan général du rez-de-chaussée du château, le deuxième, signé de M. Lafollye, est un plan de la portion du château dans laquelle la chapelle est située ; il indique que l’entrée de la chapelle n’aurait plus lieu dans la seconde travée par la porte de style renaissance qui était restée en place jusque dans ces derniers temps, mais par la porte du XIIIe siècle qui, sur la face nord, dans la première travée, formait à l’origine l’entrée de la chapelle. Cette porte, qui a été découverte récemment et dont M. Millet a sans doute ignore l’existence était renfermée dans les massifs de maçonnerie de la tourelle située dans l’angle rentrant formé par la rencontre de la chapelle et du bâtiment ouest. C’est pour démasquer cette porte et la verrière qui la surmonte que M. Lafollye demande l’autorisation de démolir la dite tourelle, en faisant remarquer qu’après la suppression de l’escalier qu’elle renferme, le bâtiment de face du château restera desservi par trois autres escaliers.
L’architecte propose en outre de supprimer la petite sacristie projetée par M. Millet, et cela en vue de mettre à découvert une autre porte du XIIIe siècle qui existe aussi sur la face sud de la chapelle. Les motifs sur lesquels M. Lafollye s’appuie pour justifier les modifications qu’il voudrait apporter aux projets de son prédécesseur étant développés dans un rapport daté du 26 décembre 1879, je demande au conseil la permission de lui donner lecture de cette pièce.
(Lecture du rapport de M. Lafollye)
En ce qui concerne le premier projet, celui qui a rapport à la bibliothèque et à l’appartement du conservateur, je n’hésite pas à donner la préférence aux dispositions proposées par M. Lafollye. Elles sont évidemment meilleures. La bibliothèque, qui était étroite et d’une forme peu gracieuse, devient une salle de dimensions et de proportions convenables. L’escalier qui descend au dépôt des livres est disposé de manière à donner un meilleur aspect à l’antichambre de la bibliothèque. Je pense seulement qu’il conviendrait d’établir la porte de la dite bibliothèque vis-à-vis celle qui, de l’escalier d’honneur, donne accès dans l’antichambre. Les indications mises sur la feuille de l’état actuel font penser que la porte dont il est question n’a pas encore été percée.
Quant aux autres portions du même étage destinées à l’appartement du conservateur du musée, nous reconnaissons aussi que la distribution nouvelle est infiniment préférable à l’ancienne qui, vraisemblablement, aurait été modifiée par son auteur au cours des travaux. Tel qu’il se présente maintenant, l’appartement serait aussi commode qu’il peut l’être dans l’emplacement dont on dispose. Le cabinet du conservateur, la salle à manger et le salon sont convenablement installés au premier étage. Les chambres à coucher et la cuisine sont placés à l’étage au-dessus. Un concierge et deux employés-gardiens sont placés dans de bonnes conditions soit au rez-de-chaussée soit à l’entresol. J’ai en conséquence l’honneur de proposer au conseil d’émettre l’avis qu’il y a lieu d’approuver cette première partie des modifications proposées par M. Lafollye.
Relativement au deuxième projet, celui qui a rapport à la chapelle, il me semble qu’il serait intéressant, pour ce monument remarquable de l’époque de saint Louis, de débarrasser complètement sa façade latérale des constructions du XVIe siècle qui en masquent la première travée dans laquelle la porte de l’édifice est pratiquée, mais je dois faire connaître au conseil que, par exception, le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts concourant à la restauration de la chapelle, on ne pourrait peut-être modifier le projet approuvé par les parties intéressées sans en prévenir M. le ministre de l’Instruction publique, qui voudra sans doute, à ce sujet, prendre l’avis de la commission des Monuments historiques ressortissant à son administration. Alors, en vue de la reprise des travaux dès les premiers beaux jours, il y aurait lieu de provoquer d’urgence une visite contradictoire de cette commission et du conseil, ou au moins d’une sous-commission de chacune de ces compagnies, afin que cette question, qui a son importance au point de vue archéologique, ne puisse être tranchée qu’après mûr examen.
Si au contraire, par site des conventions faites entre les deux administrations, l’intervention de la direction des Beaux-Arts n’était pas nécessaire, je demanderais toujours que le conseil ne se prononçât qu’après avoir vu les lieux. Je crois ne pouvoir assumer seul la responsabilité d’un avis sur cette grave question.
Telle est la proposition que j’ai l’honneur de soumettre à la sage appréciation du conseil. »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance du conseil général des Bâtiments civils concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Questel, inspecteur général, a la parole pour la lecture de son rapport sur les projets dressés par M. Lafollye, architecte, ayant pour objet : le premier de modifier et de compléter les dispositions prises par M. Millet, son prédécesseur, pour l’installation de la bibliothèque et celle du logement du conservateur du musée, le second la construction de l’entrée primitive de la chapelle et de la verrière placée au-dessus de la porte, côté de la cour.
Plaçant sous les yeux du conseil les plans anciennement dressés par M. Millet et ceux de M. Lafollye, M. Questel donne communication du rapport rédigé par ce dernier architecte à l’appui de son projet et accompagne cette lecture e toutes les explications propres à aider le conseil dans son travail de comparaison et d’appréciation.
Le premier projet de M. Lafollye ne soulève aucune critique et le conseil serait tout disposé à l’adopter préférablement à celui de M. Millet, mais le 2e projet ne se présente pas dans les mêmes conditions : la dépense de son exécution doit être partagée par le ministère des Beaux-Arts aussi, se réunissant à l’opinion de son rapporteur, le conseil pense-t-il qu’il ne pourrait être pris de décision que lorsque l’on aurait fait sur place un examen auquel serait conviée d’assister une délégation des archives des Monuments historiques essentiellement intéressés dans la question.
En conséquence, le conseil ajourne son avis sur l’ensemble des travaux à exécuter jusqu’après sa visite au château de Saint-Germain. »

Ministère des Travaux publics

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