Affichage de 338 résultats

Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye Vie de Cour
Aperçu avant impression Affichage :

1 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque mon fils d’Anjou est maintenant en bon estat de sa santé et que vous la reconnoissez estre telle [f. 190] qu’il n’y a plus d’inconvenient de luy fair prendre l’air, je trouve bon que vous partiez des jeudy prochain pour vous en aller avec toute vostre compagnie à Saint Germain ainsi que vous me le mandez. Vous donnerez ordre à tout ce qu’il vous sera necessaire pour cet equipage en sorte qu’il le face heureusement comme je le desire. J’approuve bien que vous le meniez promener par aucunes des grandes rues de Paris affin de donner ce contentement au peuple de le voir sain et gaillard, mais aussi desiré je qu’il ne s’y arreste point, à cause du mauvais air et des maladies qui y courent. Je suis bien aise que ma fille Crestienne se porte aussi bien. Recommandez moy à eux tous et leur dictes de ma part que je desire qu’ils soient tous bien sages et que cela estant je les aimeray tousjours bien comme leur bonne mere. Sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay veu la lettre que vous m’avez escrite dattée d’hier à midy. Je croiois que vous estiez partie pour aller à Saint Germain, comme je le vous avois escrit. Mais j’apprens que vous estes encores à Paris. Si la santé de mon fils vous retarde, comme vous me mandez qu’il fit encore trois scelles le jour precedent, je le trouve bon. Mais s’il se porte bien, je desire que vous partiez sans aucun retardement pour vous acheminer aud. Saint Germain, et que la consideration du petit Moret ne vous empesche car son indisposition n’a rien de commun avec ce qui est de la conservation de mes enfans, que je desire prendre l’air devant l’entrée de l’hiver, et s’il n’y a assez de charroy pour une fois, faictes leur faire deux voyages. C’est ce que je vous puis escrire en response de vostre lettre. Prians etc.
A Fontainebleau le Xe octobre 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Encores que j’ay grandement desiré que mes enfans allassent à Saint Germain, neantmoins vous avez bien faict de ne partir pas puisque mon fils a eu encores de la fiebvre et son catherre comme vous me le mandez par vostre lettre dattée d’hier au matin. Je vous envoye ce courrier expres affin qu’il me rapporte ce soir des nouvelles de mond. fils et ne delaisserez apres cela de m’en faire scavoir par les voyes ordinaires de la poste. Je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le vendredy midy XIe octobre 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay eu ce matin les lettres que vous m’escrivites hier apres le disner de mon fils, par lesquelles je voy qu’il se porte tous les jours de mieux en mieux, dont je me resjouis. Cela estant, je reprens mon opinion de le faire aller avec ses sœurs à Saint Germain en Laye pour y passer le reste de ses beaux jours, car il ne se peult que l’air ne soit maintenant bien corrompu au Louvre à cause des remuement que l’on faict aux fossez et des autres maladies qui sont par la ville et aux environs du Louvre. Partant, je suis d’advis que vous vous disposiez et prepariez toutes les choses pour les faire partir jeudy pour vous rendre le soir à Saint Germain sans plus de retardement, si ce n’estoit qu’il arrivast quelque nouvel accident en la santé de mond. fils qui fust considerable pour vous arrester. Dont vous continuerez à me faire scavoir de jour à autre des nouvelles. Et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le XIIIIe octobre 1613 »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Vous me faictes plaisir de me tenir particulierement advertie des accidens qui arrivent à mes enfans, soit bons ou mauvais. J’en esté bien aise d’apprendre par vostre lettre que mon fils se porte mieux, et marrie de ce qui est survenu à ma fille, mais je veux croire qu’elle [f. 175] ne procede que de la douleur de ses dents, qui sont prestes à perser, et que cela se passera incontinent. Je ne met point en doubte le soing que vous y apportez, car les effects me le tesmoignent assez, mais je ne me puis empescher de les vous recommander tousjours. Je ne vous escriray rien par celle cy de leur partement de Saint Germain pour venir icy, parce que le Roy mon seigneur, qui est allé du costé de Paris, faict estat de les voir, et reconnoistra luy mesme la disposition en laquelle ilz seront, pour sur ce en donner sa volonté, à laquelle je me remets entierement. Et pour fin de celle cy je vous prieray de continuer à me faire scavoir de leurs nouvelles, comme je prie aussi ce Createur etc. De Fontainebleau ce XI may 1604. »

Lettre concernant le départ de la cour et l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le mercredy 12e aoust 1665
Je fis hier au matin, auparavant le despart de la cour, un inventaire general de toutte la menuiserie, vieille et neufve, qui estoit dans les offices, tant du chasteau neuf que du vieil chasteau, que j’ay faict signer à chaque officier commandant auxd. offices, lequel inventaire, apres en voir tiré la coppie vers moy, j’ay mis entre les mains de monsieur Soulaigre pour ce qui regarde le vieil chasteau, et de monsieur Bertin pour le chasteau neuf, affin que, se faisant rendre les clefs, ils se fissent aussy rendre conte de lad. menuiserie.
Le prompt despart de la cour, qui se faict presque en une journée, cause bien de l’embarras et, quelque vigilance qu’on apporte, il est impossible d’eviter la fripponnerie des gens qui emportent jusques au serrures de dedans les appartementz. Je n’ay point voulu permettre que les particuliers qui se sont faict accommoder à leurs despens ayent enlevé aucune plancher ny tablette, et leur ay fait entendre que, soubz ce pretexte, on enleveroit tout ce qui est dans les chasteaux sans aucun ordre.
Il y en avoit qui fesoient venir des personnes, à qui ils donnoient des tablettes et autre menuiserie. J’ay chargé le portier de bien prendre garde à tout ce qui sort, quoyque monsieur Soulaigre et sa famille y prennent exactement garde.
Monsieur Francines a quatre atteliers qui travaillent incessemment et me promet que cette semaine il ne luy restera plus qu’une des deux grandes rampes et qu’il pretend parachever dans la semaine prochaine. Je croy que lesd. ouvrages de ciment ne se peuvent faire avec plus de soin que celuy qu’on y apporte pour la bonté du travail.
Les marbriers adousissent leur pavé blanc et noir avec des pavez de graiz. Ils vont travailler aux soeuils des trois portes où l’on doit poser les portes de fer que l’on faict pour le cabinet des terrasses, lesquels seuils je leur ay dict de faire dans l’attelier de messieurs les entrepreneurs, dont ils se sont accommodez ensemble de la longueur necessaire. Pour ce qui est du 3e seuil, et des trois autres qu’il faut, tant pour la porte d’entrée que porte des deux boutz de la gallerye des grottes, il n’y a point icy de pierre d’Arcueil assez grande pour les faire. C’est pourquoy, Monseigneur, si vous le trouvez bon, ils en feront venir du banc dur de Montesson pour lesd. quatre soeuils restans, de laquelle pierre la pluspart des marches des perrons sont composez, ou bien ils en feront encore venir d’Arcueil.
Je feray demain un mémoire de ce qu’il y aura à reparer dans les principaux appartemens des deux chasteaux si led. sieur Soulaigre n’est plus dans l’embarras des desmenagemens.
[L. Petit] »

Récit d’événements survenus au château de Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain en Laye, le 5 janvier 1680
Le premier de ce mois
Feste de la Circoncision. Le Roy, accompagné des chevaliers de l’ordre du Saint Esprit, entendit dans la chapelle du vieux chateau la messe celebrée par l’archevesque d’Ambrun, evesque de Metz, commandeur des Ordres.
Le deuxiesme
Le baron Bielke, ambassadeur extraordinaire de Suede, eut audiance du Roy et le remercia de ce qu’il a obligé l’Electeur de Brandebourg à rendre au roy de Suede toutes les places qu’il avoit prises en Pomeranie.
De Paris, le 13 janvier 1680
Le duc de Crequi, premier gentilhomme de la chambre et gouverneur de cette ville, a eté choisy par le Roy pour aller en Baviere porter les presens de noces à madame la Dauphine et pour la conduire jusqu’à ce que elle soit arrivée en France.
Il partira aujourd’huy.
De Saint Germain en Laye, le 19 janvier 1680
Le quinziesme de ce mois
Le contrat de mariage du prince de Conty avec mademoiselle de Blois fut signé dans la chambre du Roy. Le Roy alla à 7 heures du soir dans la chambre de la Reine et passa ensuite dans la sienne avec toute la maison royale, qui s’etoit rendue chez la Reine. Le prince de Conty donna la main à mademoiselle de Blois. Elle avoit une mante dont la queue de cinq aunes de long etoit portée par mademoiselle de Nantes. Le Roy s’approcha d’une table qui etoit contre la muraille. A sa gauche etoit la Reine, et ensuite monseigneur le Dauphin, Monsieur, Madame, Mademoiselle, mademoiselle d’Orléans, madame la grande duchesse de Toscane, madame de Guise, le prince de Condé, le duc d’Anguyen, la duchesse d’Anguyen, le prince de la Roche sur Yon, mademoiselle de Bourbon, la princesse de Carignan, le comte de Vermandois, le duc du Maine, mademoiselle de Nantes et mademoiselle de Tours, tous rangés en demy cercle autour de la table. Le prince de Conty et mademoiselle de Blois se mirent l’un aupres de l’autre en dedans du demy cercle, vis à vis de la table. Le marquis de Seignelay, secretaire d’Etat, s’approcha du bout de la table vis à vis du Roy fit lut tout haut le commancement du contrat. Mais, à peine eut il lu une partie des qualités que le Roy lui dit que cela suffisoit et signa le contrat. Le prince de Conty se mit à sa place, entre la duchesse d’Anguyen et le prince de la Roche sur Yon, et mademoiselle de Blois à la sienne, entre le duc du Maine et mademoiselle de Nantes. La Reine, monseigneur le Dauphin, Monsieur, Madame et les princes et princesses de la maison royale signerent apres le Roy. Lorsque le contrat fut signé, le cardinal de Buillon, grand aumonier de France, entra en grand rochet et camail, suivy de l’abbé de Saint Luc, aumonier du Roi, et de quelques ecclesiastiques de la chapelle du Roy, et s’avança jusqu’au milieu de la chambre. Le prince de Conty et mademoiselle de Blois s’approcherent de luy et il fit ensuite les ceremonies ordinaires des fiançailles. Quand il demanda au prince de Conty s’il consentoit à prendre Anne Marie de Bourbon, là presente, pour sa femme, le prince de Conty, avant que de repondre, fit une reverence au Roy, une à la Reine, et une au prince de Condé comme à son tuteur, pour leur demander la permission. Et lorsqu’il demanda à mademoiselle de Blois s elle promettoit de prendre Louis Armand de Bourbon, prince de Conty, là present, pour son maris, avant que de repondre, elle se tourna vers le Roy et vers la Reine pour leur en demander la permission. Les fiançailles achevées, le cardinal de Buillon se retira et le Roy et toute la cour allerent à l’opera. Le lendemain, le cardinal de Buillon fit la ceremonie du mariage dans la chapelle du vieux chateau, en presence du Roy, de la Reine et de toute la maison royale, et, apres la messe, il baptisa le duc de Bourbon. Le Roy fut son parrain et Madame fut sa maraine. Le Roi le nomma Louis. Ensuite, le Roi alla disner avec la Reine, monseigneur le Dauphin, Monsieur, Madame, monsieur le duc de Chartres, Mademoiselle, mademoiselle d’Orleans, madame la grande duchesse, madame de Guise, et la princesse de Conty.
Le soir, il y eut comedie, et, apres la comedie, un grand souper, où le Roy, la Reine, monseigneur le Dauphin, Monsieur, Madame, monsieur le duc de Chartres, toutes les princesses de la maison royale et cinquante femme de qualité mangerent à une table qui fut servie à trois services de pres de 200 plats chacun. Le cardinal de Builon fit la benediction du lit. Le Roy donna la chemise au prince de Conty. Le lendemain, le Roy et la Reine allerent la voir dans son appartement au chateau neuf. Le Roy a donné à la princesse de Conty le duché de Vaujours, un million d’argent comptant, 100000 l. de pension et beaucoup de pierreries, au prince de Conty cinquante mil écus d’argent comptant et une pension de 25000 ecus, et une de 20000 au prince de la Roche sur Yon.
Le Roy a donné au sieur Fagon, medecin de la Reine, la charge de premier medecin de madame la Dauphine.
Le huit de ce mois
Les deputés des Etats de Bourgogne, conduis par le marquis de Rhodes, grand maistre des ceremonies, et presenté par le duc d’Anguyen, gouverneur de la province, et par le marquis de Chateauneuf, secretaire d’Etat, eurent audiance du Roy. L’evesque d’Auxerre etoit deputé du clergé et porta la parole, et le comte de Briord etoit deputé de la noblesse.
Le douziesme, ils eurent aussi audiance de Monsieur et de Madame, et y furent conduis par le sieur de Saintot, maistre des ceremonies.
Le Roy a donné l’eveché de Carcassone a Louis de Bourlemont, eveque de Frejus, celui de Frejus à Jacques Potier de Novion, eveque de Cisteron, et l’abbaye de Ligues, dans le Boulonnois, au frere du sieur de Megrigny, gouverneur de la citadelle de Tournay.
Le quinziesme
Les sieurs Boreel et Dyckfeld, ambassadeurs extraordinaires de Hollande, eurent audiance particuliere du Roy, et y furent conduis par le sieur de Bonneuil, introducteur des ambassadeurs.
De paris, le 20 janvier 1680
Le treiziesme de ce mois, Marie Françoise de Lorraine, fille de Charles de Lorraine, duc d’Elbeuf, chef de la maison de Lorraine en France, fit profession dans le couvent des flles de Sainte Marie du fauxbourg Saint Germain. La Reine lui donna le voile noir. Le cardinal de Buillon, son oncle, fit la ceremonie et l’abbé des Alleurs prescha.
On a fait aujourd’huy dans l’eglise du Val de Grace l’anniversaire de la reine mere. Monsieur et Madame y ont assisté. »

Contrat de mariage d’Anne de Montmorency et de Madeleine de Savoie à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 189] Contrat de mariage de mademoiselle Madeleine de Savoye avec M. le connetable de Montmorency a Saint Germain en Laye le 10 janvier 1526
A tous ceux qui ces presentes lettres verront, Jean de La Barre, chevalier, comte d’Estampes, vicomte de Bridiers, baron de Veretz, seigneur dudit lieu de la Barre, de Villemartin et du Plessis du Parc les Tours, conseiller, chambellan ordinaire du Roi notre sire, premier gentilhomme de sa chambre et garde de la prévôté de Paris, salut. Savoir faisons que [f. 189v] par devant François Bastonneau et Gabriel Lefevre, notaires du Roi notre dit seigneur en son Châtelet de Paris du nombre ancien des soixante, furent presents en leurs personnes tres haut et tres puissant prince François, par la grace de Dieu roi de France, madame Louise, duchesse d’Angoumois, d’Anjou et du Maine, mere du Roi, monseigneur Anne de Montmorency, grand maitre et marechal de France, chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant general dudit seigneur en Languedoc, en leurs noms, et madame Anne de Tende, veuve de monseigneur René, batard de Savoie, en son vivant comte de Villars et de Tende, [f. 190] aussi chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant general pour ledit seigneur en Provence et grand maitre de France, tant en son nom que comme tutrice et curatrice de Madeleine de Savoye, sa fille, et des autres enfants dudit defunt et d’elle, et stipulant en cette partie pour ladite Madeleine, d’autre part, lesquelles parties esdits noms, de leurs bons grés, pures, franches et liberales volontés, et sans aucune contrainte, si comme elles disoient, en la presence de reverend père en Dieu monseigneur François de Tinteville, eveque d’Auxerre, et de haut et puissant monseigneur Guillaume, seigneur et baron de Montmorency, pere dudit seigneur grand maitre, reconnurent et [f. 190v] confesserent par devant lesdits notaires comme en droit jugement par devant nous, et encore par la teneur des presentes lettres reconnoissent et confessent que pour raison du mariage qui au plaisir de notre Seigneur sera fait et solemnisé en Sainte Eglise desdits messire Anne de Montmorency et de ladite Madeleine de Savoye, a ce presents, ils avoient et ont fait, passé et accordé entre eux les traités, accords, dons, douaires, promesses, obligation et choses contenues en ces presentes et en trois feuillets de papier baillés auxdits notaires de par lesdites parties et par eux lus a icelles parties, dont la teneur ensuit :
En ensuivant le bon plaisir du Roi et [f. 191] de madame sa mere, monseigneur Anne de Montmorency, grand maitre et marechal de France, chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant general dudit seigneur en Languedoc, et madame Anne de Tende, veuve de feu monseigneur René, batard de Savoye, en son vivant comte de Villars et de Tende, aussi chevalier de l’ordre du Roi, gouverneur et lieutenant general pour ledit seigneur en Provence, et grand maitre de France, ont convenu et accordé les articles qui s’ensuivent, et premierement mondit seigneur le grand maitre prendra a femme et epouse damoiselle Madeleine de Savoye, fille desdits feu comte de Villars et de ladite [f. 191v] veuve, laquelle damoiselle Madeleine de Savoye prendre a mari et epoux ledit seigneur grand maitre, si Sainte Eglise s’y accorde, en contemplation duquel mariage icelle dame comtesse de Villars et de Tende, au nom et comme curatrice de ladite damoiselle Madeleine et autres enfants dudit defunt et d’elle, donnera et promet donner en dot a sadite fille la somme de cinquante mille livres tournois, de laquelle somme de cinquante mille livres tournois ladite veuve se fait debitrice principale et icelle promet payer en son propre et privé nom, et le Roi promet donner auxdits futurs conjoints pareille somme [f. 192] de cinquante mille livres tournois, et ce pour l’amour qu’il porte auxdits seigneur grand maitre, a ladite comtesse et a sadite fille, et desir qu’il a que ledit mariage se fasse, laquelle somme de cent mil livres tournois se spayera dedans le jour de la solemnisation dudit mariage, et sortiront les deux parts desd. cent mille livres, apres avoir esté payees, nature de propre pour ladite fille, qui seront converties en rentes ou heritage au profit d’icelle, et si lesdits deniers n’avoient eté employés en rentes, ledit seigneur grand maitre ou ses heritiers seront tenus fournir, sur les biens, rentes a ladite damoiselle [f. 192v] ou a ses heritiers a la raison du denier quinze, laquelle rente sera rachetable par ledit seigneur grand maitre ou ses heritiers a ladite raison, a une, deux ou trois fois, en payant le sort principal, prorata et les arrerages qui en seront dues et echues au jour dudit rachat. Et quant a l’autre tierce partie desdits cent mille livres tournois, sortiront nature de meubles au profit desdits futurs mariés. Et sera tenue ladite dame comtesse habiller et enjouailler sadite fille selon son etat. Et sera douee icelle damoiselle, et la doue icelui seigneur grand maitre de douaire prefix seulement, c’est a savoir, de deux mille livres tournois de rente viagere [f. 193] pour en jouir par elle sa vie durant, sans ce que ledit douaire soit transferé aux enfants dudit mariage, ni que iceux enfants puissant dire ni pretendre ledit douaire etre leur propre heritage, nonobstant toutes coutumes des pays et lieux où les terres et seigneuries dudit seigneur grand maitre seront situees et assises a ce contraires. Avec ce aura icelle damoiselle pour son demeure, outre ledit douaire, l’hotel et maison seigneuriale de Villiers le Bel audit seigneur grand maitre appartenant, ou l’hotel et maison d’Escouan, c’est a savoir au cas que ledit seigneur grand maitre allat de vie a trepas avant monseigneur de Montmorency [f. 193v] son pere, ledit hotel de Villiers le Bel, et apres le deces d’icelui seigneur de Montmorency pourra icelle damoiselle prendre, si bon lui semble, ledit hotel et maison dudit Ecouan, ou icelui hotel de Villiers le Bel, a son choix et election. Toutefois, sera et est accordé que durant la vie de mondit seigneur de Montmorency, pere dudit seigneur grand maitre, ladite damoiselle n’aura pour son douaire que la somme de douze cents livres tournois de rente, et apres son deces deux mille livres tournois, comme dit est. Et du jour de la solemnisation dudit mariage seront iceux futurs mariés communs en biens meubles et acquets immeubles, qui se diviseront [f. 194] par moitié entre le survivant et les heritiers du premier decedant, et leurs dettes mobiliaires seront sur iceux meubles payees, et neanmoins sera et est accordé que où et au cas que ledit seigneur grand maitre, durant et constant ledit mariage, acquit aucunes portions de la baronnie de Montmorency qui ont eté par ci devant par partages, douaires ou autrement separees et distraites de ladite baronnie de Montmorancy et seigneurie d’Escouan, et aussi la terre et seigneurie de Saint Leu et autres fiefs dependants d’icelle baronnie, pour iceux reunis a ladite baronnie, en ce cas ladite damoiselle et ses heritiers, apres la dissolution de ladite [f. 194v] communauté, seront tenus delaisser audit seigneur grand maitre ou a ses heritiers la moitié desdites choses acquises et qu’ils pourroient pretendre a eux appartenir au moyen de ladite communauté en leur rendant toutefois et payant la moitié du prix que icelles choses ainsi acquises auront couté, en rente ou heritage de ladite valeur. Et en faveur et contemplation dudit mariage, le Roi donnera et donne auxdits futurs mariés par donation faite entre vifs la baronnie de Montberon, ainsi qu’elle se comporte et etant, sans y rien retenir, fort le ressort, souveraineté et hommage, laquelle baronnie est de l’acquet de feu de bonne mémoire [f. 195] madame de Rohan, veuve de feu monseigneur le comte Jean d’Angolesme, son ayeul, et declarera et declare ledit seigneur que son bon plaisir est que la proprieté, possession et seigneurie de ladite baronnie soit et demeure au survivant desdits mariés, et apres eux aux enfants descendants dudit mariage, et en defaut d’enfants sera et demeurera au survivant desdits conjoints, pour en disposer comme de sa propre chose. Et madame mere du Roi donnera et donne par donation faite entre vifs et irrevocable auxdits futurs conjoints les acquets qu’elle a faits en son nom et tout ce qu’elle a et lui peut competer et appartenir audit lieu de Montberon [f. 195v] sans y rien retenir ni reserver a telles et semblables qualités et conditions que le Roi leur a donnees audit lieu de Montberon. Et sera et est accordé que outre et hors les articles dessusdites que lesdites parties contracteront et se regleront en toutes autres choses concernant ce present traité selon les us et coutumes de la prevoté de Paris, promettants lesdites parties comparantes esdits noms par les fois et serments de leurs corps pour ce par elles baillés et mis, c’est a savoir par le Roi nostre sire en parole de Roi, et par madame mere du Roi en parole de princesse, et par les autres corporellement es mains desdits [f. 196] notaires, comme es notres souveraines pour le Roi notredit seigneur ces presentes et tout le contenu esdits articles avoir agreables, tenir fermes et stables a toujours sans jamais a nul jour aucunement y contrevenir, soit par voie d’erreur, d’ignorance, de decevance, lesion, circonvention ni autrement en quelque maniere que ce soit, aincois rendre et payer respectivement tous couts, frais, missions, depens, dommages et interets qui faits, eus soufferts et soutenus seroient au defaut de payement, en icelui poursuivant, et de tenir, entretenir, enteriner et accomplir tout ce que dessus est dit esdits articles, et en ces presentes lettres contenu et ecrit sous l’obligation de tous et chacuns leurs biens, ceux de leurs hoirs, meubles et immeubles presents et a venir qu’ils chacun en droit soi en soumirent et soumettent pour ce du tout a la jurisdiction et contrainte de ladite prevoté de Paris et de toutes autres cours, justices et jurisdictions [f. 196v] où trouvés seront, et renoncerent en ce faisant expressement par leursd. foi et serments a toutes exceptions de deceptions, dols, fraudes, barats, cautelles, cavillations, noms, raisons, actions, graces, reliefs, impetrations, dispensations, absolutions et a toutes autres choses generalement quelconques que l’on pourroit dire contre ces presentes, leur contenu et effet, et au droit disant generale renonciation non valoir. En temoin de verité, nous a la relation desdits notaires avons mis le scel de ladite prevoté de Paris a ces lettres faites et passees multiples au lieu de Saint Germain en Laye l’an 1526 le dixieme jour de janvier, et de ces presentes, du consentement desdites parties en ont eté faites et expediees quatre lettres, deux pour mondit seigneur le grand maitre et deux pour ladite comtesse de Tende et sa fille, cette pour ladite comtesse et sa fille.
Signé Bastonneau et Lefevre »

Résultats 331 à 338 sur 338