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Archives départementales des Yvelines Construction et travaux
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Mémoire sur le ravalement intérieur du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain
Ecole impériale militaire de cavalerie
Mémoire sur le ravalement intérieur du château de Saint Germain affecté à l’école impériale militaire de cavalerie
Les piliers butans, les arcs doubleaux de la voûte des courtines étant extérieurs aux murs de face du côté de la cour, tandis qu’ils sont intérieurs du côté des fasses, il s’ensuit nécessairement une décoration tout à fait différente. Elle est ainsi, que l’autre, accompagnée de plaques de briques formant des encadremens des croisées, mais ces grands piliers saillants sont réunis entr’eux par deux voussures, ce qui forme une suite d’arcades à deux étages également ornées de briques par compartiment. La 1ère voussure ou celle du dessous s’élève jusqu’au niveau du premier étage pour y former un balcon avec garde fou en brique à compartiment. La 2e, un peu en retraite de la 1ère, s’élève jusqu’au niveau des chaineaux pour supporter l’acrotère du couronnement.
Cet acrotère, lors de la 1ère construction, était un balustre qui ont été détruits par le tems. L’expérience ayant fait connaître leur peu de durée, cette construction étant d’ailleurs d’une très grande dépense, l’intendance générale des Bâtimens du Roi jugea dans le tems, et avec beaucoup de raison, qu’il était beaucoup plus avantageux et économique de remplacer ces balustres par des acrotères composés d’un simple parpain. Ce plan adopté, toutes les restaurations du couronnement furent ordonnés et faites d’après ce système. A l’exception de deux travées, tout le côté de la cour a été ainsi réparé.
Ce n’est donc pas sans y avoir été suffisamment autorisé que nous avons cru devoir suivre la même marche pour les autres côtés des quarante quatre arcades formant le périmètre de cette cour. Il y en a de plus ou moins endommagés, plusieurs sont dans un état de ruine du plus menaçant. En général, elles offrent presque toutes du danger, parce que les arcs doubleaux du dessous, n’étant que d’une simple brique plaquée après coup et seulement pour la décoration, le tems et les eaux ayant enlevé les mortiers, beaucoup de briques se détachent successivement à leur tour et peuvent occasionner de très graves accidents à une aussi grande élévation.
Le succès de la restauration dépend ici, ainsi que du côté du fossé, de la bonne réparation des chaineaux et des entablemens. Ainsi qu’il étaoit d’usage dans le tems, on a garni chaque pilier butant d’une goutière ou gargouille de pierre en saillie. Cette construction, dont le vice a depuis été reconnu, nuit beaucoup à la conservation des murs, puisque la moindre agitation de l’air rejette nécessairement les eaux sur leurs crépis, qui ne peuvent résister longtems à cette humidité.
Il seroit avantageux de les remplacer par des tuyaux de descente en fonte légère de Normandie. On peut se faire une idée de l’incommodité de ces gargouilles, qui forment en tems de pluie autant de colonnes d’eau tombant d’une hauteur d’environ 20 mètres dans une cour resserrée, comparable en quelque sorte à un puits. La dépense totale de ces tuyaux mis en place, que l’on peut estimer à près de 20 000 f., pourra être recouverte par différentes parties de fer qui pourront devenir inutile par la suite. Nous ne nous occuperons point ici de ces tuyaux de descente, auxquels nous reviendrons dans un autre moment.
Nous observons en passant qu’une des choses à laquelle nous faisons le plus d’attention dans toutes les restaurations que nous proposons, c’est de conserver toujours la même valeur à l’immeuble. Ainsi par exemple, si dans les chambres nous supprimons des plaques de cheminées, barres de languette ou balcons etc. devenues tout à fait inutils, le même poids des dits métaux doit être emploié en tuyau de descente etc. sur les façades qui en auront besoin.
Passons maintenant à notre ravalement. Nous le faisons exactement tel qu’il était dans l’origine. Seulement, dans les reprises que l’on se trouvera obligé de faire, on remplacera la brique par du moelon enduit de plâtre à briques feintes afin d’obtenir plus de liaison, de solidité et d’économie. C’est d’ailleurs le système adopté depuis un bien grand nombre d’années, nous ne faisons ici quelques observations sur cet ouvrage que pour faire connaître la nécessité de l’entreprendre tout de suite et de l’achever entièrement. Nous avons déjà remarquée plus haut que le mauvais état de quelques uns des piliers ou arceaux menaçait d’accidens très graves. La sûreté des élèves exige non seulement que l’on s’occupe sur le champ de ce travail, mais encore qu’il soit achevé avant leur arrivée.
Cette cour est tellement resserrée que l’appareil de tous les équipages nécessaires à cette réparation en occupe une grande partie, et d’ailleurs cet ouvrage ne pouvant avoir lieu sans une chute continuelle de briques, moelons et plâtres, on ne pourrait répondre des évenemens qui pourraient avoir lieu. La police et le régime intérieur des élèves se trouveraient d’ailleurs tout à fait dérangés par le mouvement et le nombre des ouvriers nécessaires à ce travail.
Nous regardons donc cette réparation comme excessivement urgente et devant précéder l’établissement.
Versailles, le 14 avril 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Rapport sur les restaurations à entreprendre à Saint Germain-en-Laye

« Extrait des registres du comité central des fortifications
Séance du 12 avril 1809
Monsieur le directeur des fortifications et du casernement de Paris adresse les projets
1° des ravalemens extérieurs de la partie du château de Saint Germain qui doit être occupée par les élèves de l’école spéciale de cavalerie, montant à la somme de 45 000 francs.
2° d’une grande latrine à l’usage des élèves de cette école, montant à la somme de 7 200 francs.
Le comité des fortifications pense que ces projets méritent l’approbation du ministre.
Seulement, il invite Son Excellence à transmettre à monsieur le directeur les observations suivantes :
1° au lieu de l’acrotère plein du balcon, le comité pense qu’il vaudrait mieux conserver un grillage en fer coupé par des dez ou pillastres construits d’une manière analogue à la décoration.
[dans la marge : Il n’est pas question de cet acrotère dans le projet, il est seulement indiqué au plan. Il a été convenu avec monsieur le directeur qu’on ne devait pas encore s’en occuper, attendu qu’il transmettra sur cet objet une proposition particulière.]
L’acrotère qui couronne l’édifice a moins d’inconvéniens. Il coûtera d’ailleurs 18 127 f. 20 centimes de moins que l’acrotère à balustres.
2° peut-être serait-il convenable que le tableau A, dont la hauteur est très grande relative à la largeur, fut coupé par les corniches du milieu, prolongées et réunies comme celles du sommet. »

Mémoire sur les latrines à ajouter au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain
Ecole impériale militaire de cavalerie
Mémoire sur les latrines proposées pour la caserne de l’école impériale spéciale militaire de Saint Germain
L’avant corps qui se trouve devant le grand escalier de la façade du nord semble avoir été construit pour l’usage auquel nous le proposons. Sa grande saillie lui donne toute la profondeur nécessaire pour l’établissement de la cheminée, trémie et cloison, sans rien prendre sur la largeur du pallier de l’escalier.
Nous établissons quatre trémies au rez de chaussée, entresol, premier étage et entresol dudit. Nous croyons ce nombre suffisant. D’ailleurs, on ne pourrait en établir une cinquième au 2e étage sans être obligé de sacrifier une pièce et un belvédère.
Chaque trémie aura de 3 à 4 mètres et chaque cabinet environ 3 mètres de profondeur, deux barbacanne, en y donnant une clarté suffisante, y établiront un courant d’air habituel, nécessaire à l’évaporation des gaz. Une cloison en pan de bois avec porte à pivot en fera la séparation d’avec les paliers du grand escalier.
La fosse sera creusée dans le fossé. On lui donne dix mètres de long sur 6 de large et quatre de hauteur dans œuvre. On pense qu’avec ces dimensions, elle pourra servir près de deux ans sans être vuidée.
La voûte sera en berceau, en maçonnerie de moelon dur esmillé et mortier de chaux et sable ainsi que les fondations.
Une des têtes de laditte sera appuyée à l’avant-corps cy desss. Une chaine en pierre de taille sera à l’autre extrémité. On en placera également une au milieu. L’épaisseur de la maçonnerie sera de 0 m. 50.
Un châssis en pierre dure avec tampon sera établi à l’extrémité du côté de la contrescarpe pour en faciliter la vuidange. Cette voûte sera couverte d’un bon enduit en ciment et couverte entièrement d’un pavé posé avec ciment.
Nous regardons le pavage du fond de la fosse comme inutile, la filtration des eaux dans les terres ne pouvant nuire à personne.
L’extérieur de la cheminée sera revêtu d’un crépis moucheté et les bordures en brique feintes pour correspondre à l’ordonnance général de l’édifice.
Versailles, le 4 avril 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Mémoire sur les ravalements du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Département de Seine et Oise
Place de Saint Germain
Ecole impériale militaire de cavalerie
Mémoire sur les ravalemens du château de Saint Germain
Une des réparations les plus pressantes à faire audit château est celle des ravalemens. On peut voir à l’élévation ci jointe, qui représente une des faces extérieures, le caractère de cette architecture.
Les pilastres, plinthes, frontons, corniches etc. qui en forment la décoration sont formés d’un simple plaquis d’une brique boutisse fichée après coup. Aussi dans les faces exposées à l’humidité, telle que celle du côté du parterre ou du nord, et qui nous a servi de base dans nos estimations comme étant la plus endommagée, une partie de ces briques est elle entièrement détachée du reste des autres maçonneries.
Deux causes principales nous paraissent avoir contribué à cette dégradation.
La 1ère, qui est générale à tout l’édifice et qui date de loin, est le mauvais état des chaineaux et de leurs joints, qui permettent aux eaux de s’infiltrer dans la maçonnerie et qui en ont détaché ces plaquis, lesquels en beaucoup d’endroits cessent de faire corps avec les murs de face.
La deuxième est celle de la rupture de quelques unes des chaines ou tirans en fer placés pour tenir l’écartement des voûtes (toujours sur la même face du nord). Il en est résulté un mouvement général dans toute cette partie. Cet effort ayant eu lieu il y a environ trente ans, on ne doit plus rien en redouter. On prie d’ailleurs dans le temps toutes les précautions nécessaires, en replaçant de nouvelles chaines et reprenant en sous œuvre du côté de la cour plusieurs piliers butans qui en avoient besoin.
C’est ce même mouvement, et surtout l’infiltration des eaux, ainsi que nous venons de le dire, qui a occasionné la destruction d’un trumeau et d’une arcade dont le ministre a ordonné la reprise par sa décision du 24 mars dernier, ouvrage qui s’achève en ce moment.
La 1ère idée qui se présente, sous le rapport de l’économie, est celle de la suppression de tous ces ornemens de brique qui ne sont plus en usage, et d’y substituer un ravalement uni avec joints d’appareil semblable au soubassement.
Nous avons calculé, aussi approximativement qu’il nous a été possible, qu’elle seroit la différence de dépense entre le nouveau ravalement ou bien en suivant l’ancien. Le résultat de nos calculs nous offre une différence d’environ 10 à 12 mille francs sur la totalité du dévelopement extérieur du château, c’est-à-dire de 5 à 6 000 f. sur l’état estimatif ci-joint. Ainsi, en supposant que l’on n’y fît qu’un ravalement ordinaire, il ne monterait qu’à environ 40 000 f.
Mais en réfléchissant un peu sur cette innovation, on verra qu’elle entraine après elle une foule d’inconvéniens qui doivent la faire rejetter.
D’abord, en ne conservant extérieurement que des surfaces lisses et blanches, on détruit entièrement l’ordonnance originale de cet édifice, qui porte avec elle le cachet du temps où il fut érigé. L’intérieur de la cour ne peut dans aucun cas être restauré qui suivant la décoration primitive à cause de ses piliers butans, balcons, arcades élevées et tourelles. Ainsi les façades opposées aux regards du public se trouveraient avec un ravalement moderne couvert d’un badigeon, en contradiction manifeste avec la décoration intérieure de la cour, le plan géométral, les entrées, escalier, et l’on peut dire avec toutes les autres parties de l’édifice.
De plus, les doubles pilastres des trumeaux étant destinés à supporter les pilastres en saillie des acrotères, on ne peut détruire ceux là sans reculer ces derniers, qui autrement se trouveraient en porte à faux. Ce changement produirait un assez mauvais effet par sa monotonie. Nous ferons remarquer en outre que, depuis très longtemps, les restaurations ayant été commencées et suivies jusqu’à ce jour d’après le système de l’ancienne décoration, on ne peut y renoncer actuellement sans être obligé de détruire ce qui a été refait jusqu’à présent. D’ailleurs, il y a une si petite différence dans la dépense, qu’on ne doit pas balancer à suivre l’ancien ordre des choses et d’éviter par là toutes les critiques que nous pensons être assez fondées et résultantes du changement que l’on apporterait à la phisionomie de ce monument, peut être l’unique en ce genre.
Nous nous sommes cependant permis un petit changement, motivé par l’économie et d’ailleurs adopté depuis bien des années du côté de la cour, c’est la suppression des balustrades de l’acrotère que l’on est forcé de démonter pour refaire les chaineaux et entablement, et d’y substituer un acrotère plein, en parpains de pierre tendre de même nature que lesdits balustres, recouvert des anciennes tablettes. Cette construction, beaucoup plus économique et plus solide, remplacer avantageusement les balustres sans rien changer à l’ordonnance générale.
Dans un autre mémoire, nous devons également proposer, avec la suppression des terrasses pour leur substituer des toits en tuiles de Bourgogne, le remplacement de leurs balcons par de semblables acrotères destinés à cacher le toit. Mais nous ne faisons qu’indiquer ici ce projet pour faire voir qu’il ne forme aucune disparate avec l’ancienne ordonnance générale, à laquelle il donne même un caractère plus mâle.
Les ravalemens du côté du fossé se divisent naturellement en deux parties : les soubassemens depuis le fond du fossé jusqu’aux balcons, et la partie supérieure. Les soubassemens des pavillons sont parfaitement conservées, il n’y a rien du tout à y reprendre. Il y aura quelques lancis à faire à ceux des courtines, mais comme ils sont rares et peuvent se faire avec de simples échelles et quand on voudra, même dans dix ans, on n’en parle point ici, de même que des restaurations que demandent les contrescarpes, ouvrage qui peut également s’effectuer à volonté et par petites parties.
Nous ne nous occuperons donc ici que de la partie supérieure, ouvrage pressant et qui ne peut être exécuté sans entraver l’enseignement des élèves et déranger leur régime intérieur.
Nous ne présentons même dans l’état estimatif joint au présent mémoire que la moitié desdits ravalemens, c’est-à-dire de la partie affectée aux élèves, le reste étant moins pressant et pouvant également se faire par parties détachées et sans aucun danger ni communication avec eux.
Pour suivre l’ancien système adopté pour la restauration des entablemens, plinthes, corniches et autres ornemens de briques et dont l’expérience de plusieurs années a confirmé le choix, nous démolissions entièrement toutes les parties qui sont tombées ou qui ne font plus corps avec les murs de face, et nous substituons aux briques des moilons esmillés qui se tient bien mieux avec les anciennes maçonneries, puisque les élémens en sont homogènes et q’ l’on donne à ces moilons beaucoup plus de queue et de liaison qu’on ne peut en obtenir avec la brique.
Dans la partie de brique susceptible d’être conservée, tous les joints seront bien dégradés pour être refaits, et toutes les briques rongées par le temps seront remplacées par des nouvelles.
Le plâtre servant aux enduits des parties en moilon sera mêlé d’une quantité suffisante de brun-rouge pour en raccorder le ton de couleur avec celui des briques conservées, et les joints refaits proprement ainsi que cela se pratique dans une partie des édifices de Versailles. Le plâtre du reste des enduits formant les fonds sera mêlé de noir ou grisaille pour en raccorder le ton avec les enduits de même nature susceptible d’être conservés et avec les soubassemens.
On placera un tuyau de descente en fonte légère de Normandie à chaque trumeau susceptible d’en recevoir. Nous n’avons point mentionné cette dépense dans notre état estimatif parce que les balcons des croisées du 2e étage que nous avons remplacé par des murs d’appui (voyez notre rapport du 28 mars) produiront un poids beaucoup plus considérable qu’il ne faut pour couvrir la fourniture et pose desdits tuyaux.
On réparera avec le plus grand soin toutes les pentes, cuvettes, nappes et bouts de tuyaux en plomb destinés à conduire les eaux dans lesdits tuyaux ainsi que les dalles des chaineaux, dont tous les joints seront refaits en mastic de Corbel avec la plus grande surveillance afin de prévenir toute espèce de nouvelle filtration.
Il nous resterait à parler du ravalement de la cour intérieur, différent de celui-ci-dessus, mais comme nous n’avons pas encore pu recueillir tous les élémens nécessaires pour former un travail exact à ce sujet, nous ne pourrons l’envoyer que sous quelques jours.
Versailles, le 3 avril 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Rapport sur les restaurations à entreprendre à Saint Germain-en-Laye

« Extrait des registres du comité central des fortifications
Séance du 1er avril 1809
Le comité des fortifications examine le projet des travaux à faire pour établie, dans le château de Saint Germain en Laye, la caserne et les salles d’instruction des élèves de l’école impériale de cavalerie.
Il est d’avis que la distribution mérite en général l’approbation de Son Excellence le ministre de la Guerre.
Seulement, il lui parait plus convenable, dans un édifice tel que le château de Saint Germain, de conserver le balcon avec grille en fer au dessus de la galerie, en rétablissant le pavé en dalles, que d’y substituer un toit caché par un acrotère en maçonnerie pleine. Cet acrotère couperait la façade du 1er étage vu du bas, et le toit vu du haut serait d’un effet désagréable. On perdrait dans le balcon une communication extérieure qui peut utile au service, et qui règne d’ailleurs sur tout le reste de l’édifice. »

Remise aux Bâtiments civils du jardin fleuriste joignant le parterre pour servir aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Nous soussignés Frédéric Fouquier, inspecteur des Domaines et Forêts, et Xavier Dufrayer, architecte de la Couronne, chargés par Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur de la remise du jardin fleuriste, d’une part
Et Eugène Millet, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye, chargé de la prise de possession dudit jardin par Son Excellence monsieur le ministre d’Etat, d’autre part
Nous sommes transportés dans le terrain dont il s’agit tenant au nord au parterre de Saint-Germain, à l’est à la Cité Médicis, à l’ouest aux fossés du château et bordant au sud la rue du Château-Neuf, avons reconnu qu’il contient environ 19 ares 54 centiares entre murs, et qu’il est enfin en tout conforme au plan ci annexé signé par nous.
Ce jardin fleuriste est remis par messieurs Fouquier et Dufrayer à l’administration des Bâtiments civils à titre de chantier pour le temps que dureront les ouvrages de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, pour faire retour au domaine de la Liste civile aussitôt les travaux [terminés].
Fait en double expédition à Saint-Germain-en-Laye ce treize avril mil huit cent soixante-trois
Signé : Fouquier, Dufrayer et Millet »

Estimation des deux projets de restauration pour les acrotères du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Détail estimatif et comparatif de la dépense des restaurations des acrotères du couronnement du château de Saint Germain en balustres de l’ancien modèle, avec la restauration proposée en simples parpains
Détail pour un mètre courant
N. B. Cet ouvrage de sculpture sortant des bornes du devis ne peut être exactement calculé d’après les dispositions qui y sont contenues. Ainsi, nous n’avons point compté d’évidement, mais il a fallu compter les tailles préparatoires ainsi qu’il est d’usage pour ce genre d’ouvrage.
Il faut pour un mètre courant 3 balustres ½, lesquels produisent, en pierre de lambourde à raison de 0 m. 19 carrés sur 0 m. 84 de hauteur, 0.105 m. cube de maçonnerie en pierre tendre à 63 f. 00 l’un : 6.61
Le sciage des prismes desdits balustres compté comme demi taille sur les 4 faces nous donne 2 m. 23 carrés, dont moitié 1.11 m. carrés de parement en pierre de taille tendre à 2 f. 50 l’un : 2.77
Les prismes doivent être élégis et épannelés par un ouvrier choisi, afin d’être disposés à être mis sur le tour. Cet ouvrage est d’une très grande sujétion, le moindre coup donné à faux quand on est à la 3e ou 4e face pouvant mettre la pierre hors de servir. Ce travail donne un développement de 2 m. 66 de taille. 2.66 m. carré de taille ci-dessus à double courbure à 3 f. 70 : 9.85
Les prismes ainsi disposés sont mis le tour et réduits de nouveau, et nous donnent en développement, les moulures étant évidées, 2.35 m. carrés de taille, idem à 3 f. 70 l’un : 8.70
34.48 m. courants d’arrêtes à double courbure à 0 f. 40 l’un : 13.97
14 trous de scellement de 0 m. 10 à 0 f. 30 l’un : 4.20
7 goujons en fer pour idem à 0 f. 30 l’un : 2.10
17000 miligrammes de plomb pour la moitié desd. scellement, les autres étant supposés en plâtre à 1 f. 15 l’un : 20.13
[Total :] 68 f. 33
Nous n’avons point compris dans le présent détail les déchets pour pierre cassée et fils qui peuvent s’y trouver et qu’on peut estimer au moins à un sixième.
Détails pour un acrotère en parpains de 0.19 d’épaisseur sur 0.24 de hauteur
0.160 m. cubes de maçonnerie en pierre tendre à 63 f. 00 l’un : 10.08
1.68 m. carrés de parement, un idem à 2 f. 50 l’un : 4.30
[Total :] 14 f. 38
Différence : 53 f. 95
Nous ne parlons dans ce détail ni des bases ni des bahuts, de leurs crampons et scellement, ni des pilastres qui sont les mêmes dans tous les cas.
Le garde du génie Desmarais, employé depuis environ 40 ans dans ce château, a fait faire quelques uns de ces balustres avant qu’on en eut abandonné le système. Ils coutoient de façon seulement 12 f. 00 pièce et en comparant les prix de la journée de ce temps avec celui actuels, cette main d’œuvre reviendroit à environ 20 f. 00. Elle n’est portée dans les détails ci-dessus qu’à 11 f. 50.
Résumé
Il faut en acrotère en balustre à remplacer pour la totalité du château, déduction faite des pilastres, 336.00 m. courant à 68 f. 33 l’un : 22958 f. 88
Si cette restauration se fait d’après le projet et suivant le système adopté par l’ancienne intendance des bâtimens du roi, nous aurons 336.00 m. courant à 14 f. 38 l’un : 4831 f. 68
Différence en plus : 18127 f. 20
On observe qu’en suivant le système d’une restauration semblable à la construction primitive, on tombera nécessairement dans les dépenses effrayantes et inutiles pour un service purement militaire qui ont déjà fait rejetter deux fois par S. M. les projets qui lui ont été présentés par les architectes de sa maison, notamment celui très récent de M. Fontaine pour le même objet, et que si S. M. a bien voulu affecter cette année 300 000 f. pour cet utile établissement, c’est que nous avons prouvé par notre rapport du 15 mars dernier que cette dépense pouvoit être réduite de moitié pour un établissement militaire qui ne demande aucun ornement entièrement superflu.
Si d’un autre côté, l’on considère sur place que la pluspart de ces balustres sont enfoncés à moitié de leur hauteur dans les maçonneries des pentes, on pourra se convaincre que leur effet est à peu près nul.
Versailles, le 11 mars 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Lettre concernant le projet de faire passer la route du Pecq à travers une partie de l’ancien jardin du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye

« Intendance des Bâtiments de la Couronne
A l’administrateur de la Dotation de la Couronne
Paris, le 20 juillet 1831
Monsieur le Baron,
Vous m’avez fait l’honneur de me communiquer le 16 du mois dernier une lettre de monsieur le préfet de Seine et Oise, accompagnée d’une note de monsieur le maire de Saint Germain, toutes deux relatives à la cession des matériaux existant sur la deuxième terrasse dite du château neuf, pour être employés à la construction d’un nouveau pont au Pecq, en remplacement de celui qui a été détruit par les glaces de l’hyver de 1829 à 1830.
Le nouveau pont, construit en aval de l’ancien, se trouvera sur l’axe de la route de Chatou à Saint Germain et dans la ligne des anciennes constructions dites du château neuf. Ainsi que l’observe monsieur le maire, cette nouvelle disposition nécessite un nouveau tracé pour arriver à Saint Germain, qui raccourcirait de 16 à 1700 mètres, la distance de cette ville à Paris offrirait en même tems l’avantage d’une pente moins rapide que celle de la route actuelle, et serait à l’abri des interruptions que causent souvent sur celle qui passe à Marly les inondations de la Seine. Il résulte donc de ce projet des avantages incontestables, et pour les communications du service public de Paris en Normandie, et particulièrement pour la ville de Saint Germain. C’est pour assurer ces avantages à la commune qu’il administre que monsieur le maire sollicite l’abandon, en faveur de la construction du nouveau pont, des matériaux à provenir de la démolition des grottes et des rampes en ruine qui se trouvent sous la deuxième terrasse.
Cet abandon n’est pas le seul, au reste, que le projet dont il s’agit conduit à demander au domaine de l’ancienne Dotation. La nouvelle route devra passer sur l’emplacement même de cette deuxième terrasse où sont les constructions en question, et le terrein nécessaire au passage de cette route devrait, par conséquente, être également cédé à l’Etat. Au surplus, dès que celle-ci est ordonnée, la cession de terrain, exigée pour cause d’utilité, ne saurait être refusée.
Quoiqu’il en soit, j’ai chargé l’architecte de la division de Saint Cloud d’examiner la demande de monsieur le maire de Saint Germain. Il a visité les lieux avec soin et m’a adressé un calque que j’ai l’honneur de vous transmettre, sur lequel il a figuré par une teinte rouge le pont et la nouvelle route projetés.
Cette route, après avoir prolongé à une certaine distance l’axe du pont, se déploie, à cause de la pente rapide du sol, dans les terres et vergers du coteau, revient longer les clôtures intérieures du domaine en passant par la deuxième terrasse, où sont les grottes, et retourne désoucher au rond point qui, du côté de Paris, donne entrée dans la ville de Saint Germain.
Monsieur Dubreuil reconnait tous les avantages de la communication proposée et regarde comme une idée très heureuse le choix de l’emplacement du nouveau pont et le percé de la route nouvelle. Il lui parait donc que l’administration de la Dotation ne peut qu’être disposée à encourager l’exécution d’un projet si bien conçu.
Il reconnait également que, comme l’annonce monsieur le maire, le chemin que les habitants se sont frayé à travers les ruines dites du château neuf est difficile et dangereux. Par la même raison, il ne peut pas que l’administration ait intérêt à refuser l’abandon des matériaux à provenir de ces ruines, car il n’est pas probable qu’elle conserve l’intention d’en entreprendre un jour la restauration qui, d’ailleurs, serait fort dispendieuse et n’aurait d’objet qu’autant qu’on pourrait en revenir au projet d’élever, sur ce point, un château neuf, dont ces grottes, ces rampes et ces terrasses n’étaient que des accessoires inférieurs. Mais on ne pourrait même en revenir à ce projet dans son intégrité si la nouvelle route est ordonnée légalement puisque, dans ce cas, comme je l’ai dit plus haut, on ne saurait refuser la cession du terrain nécessaire à son passage.
On ne le pourrait, au reste, davantage par d’autres raisons, car plusieurs parties du terrein que ce projet embrassait ont été aliénées et sont devenues des propriétés particulières.
Ce qui reste de ces terreins et qu’il convient de conserver, à raison des souvenirs historiques qui s’y rattachent et à cause de son admirable point de vue, c’est la portion A, joignant le parterre, et dans laquelle se trouve le pavillon dit de Henri IV.
D’après ces considérations, monsieur Dubreuil pense donc, Monsieur le Baron, et je partage à cet égard son opinion, qu’il y a lieu de céder à l’Etat les matériaux à provenir des constructions en ruine qui existent sous la 2ème terrasse teinté en rouge et en jaune sur le plan, ainsi que le terrein nécessaire au passage, sur cette terrasse, de la route projetée.
Seulement, il observe, avec raison, que cette route étant moins large que la terrasse, elle laisserait, sur chaque côté de ses bords, une langue de terre teintée en jaune. Ces deux portions longues et étroites seraient sans objet pour le Domaine. Il convient donc de céder toute la largeur de la terrasse dont l’Etat disposerait à son gré. Les limites du Domaine se trouveraient ainsi régulièrement arrêtées et closes par les murs du jardin dépendant du petit pavillon conservé, et dont je parlais plus haut.
Du reste, l’architecte concluait en proposant que l’Etat remboursât au Domaine, d’après une estimation contradictoire, le prix du terrein cédé et des matériaux qui, dans leur état, deviendraient sans doute une charge onéreuse au Domaine mais qui ne sont pas, néanmoins, sans valeur, puisque leur emploi dans la construction du pont est estimée devoir procurer une économie de 12000 f.
Cette dernière partie de l’avis de l’architecte appelle quelques observations. En principe, l’administration de la Liste civile ne peut aliéner aucune partie des biens de la Dotation sans y être autorisé par une loi. Cependant, il existe en ce genre un précédent qui est tout à fait applicable à l’espèce dont il s’agit. Lorsque le pont actuel de Sèvres fut construit, il devint nécessaire de traverser une portion du parc de Saint Cloud pour rétablir sur la ligne plus directe de ce pont la route de Paris à Versailles. On pensa alors que, nonobstant l’art. 9 de la loi du 8 novembre 1814, cette portion du parc pouvait être cédée sans disposition législative, attendu que ce n’était point une aliénation mais une cession pour cause d’utilité publique notoire et régulièrement établie. Toutefois, la valeur de cette portion de terrein fut compensée, pour la Liste civile, dans une transaction qui obligea l’administration des Ponts et Chaussées à rembourser une notable partie de la dépense des nouvelles clôtures qu’exigeait la sûreté du parc.
Dans le cas où nous nous trouvons, un semblable moyen de compensation n’existerait pas, puisque la cession de la 2ème terrasse dite du château neuf à Saint Germain ne diviserait point le Domaine, et qu’au contraire, comme je l’ai dit, la portion conservée de celui-ci se retrouverait clos par les murs intérieurs qui existent.
D’un autre côté, il me semble que, dans la situation provisoire où se trouve le Domaine de la Dotation, et lorsque nous touchons à l’époque où une loi devra être rendue pour le constituer, il y aurait un parti plus simple et plus naturel de régulariser la cession demandée. Ce serait de retrancher des immeubles de la Dotation dont la conservation sera proposée à Saint Germain toute l’étendue de la 2ème terrasse et des constructions qui s’y trouvent, qui doivent faire l’objet de cette cession. Cette partie rentrerait ainsi dans le domaine de l’Etat, qui deviendrait libre de lui donner la destination projetée sans le concours de l’administration de la Dotation.
A la vérité, cette dernière administration ferait bénévolement, en suivant la marche que j’indique, le sacrifice de la valeur qu’on peut assigner à cette partie du Domaine. Mais je ne sais si, malgré le précédent que j’ai cité, on pourrait dans l’état des choses consentir la cession dont il s’agit sans qu’elle fut approuvée par une disposition législative, et, très vraisemblablement dans ce cas, les chambres jugeraient, dans l’intérêt de l’Etat, cette disposition surabondante, puisqu’elle pourrait effectivement être rendue inutile par le retranchement dans le Domaine de la Dotation nouvelle de la partie que l’Etat réclame pour un service d’utilité publique.
Il vous appartient, au reste, Monsieur le Baron, de prononcer sur cette difficulté et sur les moyens d’exécution. Mais je crois avoir suffisamment établi qu’il convient d’approuver en principe la cession.
J’ai l’honneur de vous renvoyer les deux pièces que vous m’avez communiquées à cette occasion.
Au moment où je terminais cette lettre, j’ai reçu celle que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, sous la date du 15, pour me rappeler cette affaire. Le rapport de l’architecte ne m’état parvenu que le 16. Il ne m’a par conséquent pas été possible de vous répondre plus promptement.
J’ai l’honneur d’être, avec une haute considération, Monsieur le Baron, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’intendant provisoire des Bâtiments de la Couronne
A. de Barante »

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
Bureau des écoles militaires
Rapport à Sa Majesté l’empereur et roi
Du 5 novembre 1809
Sire,
Votre Majesté a, par son décret du 8 mars dernier, affecté au service de la nouvelle école militaire de cavalerie le château de Saint Germain, borné à un massif de bâtimens qui entoure une cour longue et étroite. Ce château peut suffire pour caserner, en chambrées, 600 élèves et loger les fonctionnaires militaires et civils qu’il est indispensable de placer près d’eux pour leur surveillance et leur police, mais il n’offre aucune ressource pour les exercer aux manœuvres, surtout de celles de la cavalerie.
J’ai fait examiner les environs du château pour trouver un emplacement convenable. Cet examen a donné lieu à un premier projet qui m’a paru ne pouvoir être adopté.
Il s’agissoit de prendre le parterre pour former la carrière et d’adosser les écuries et le manège au mur de la forêt faisant face au château.
Ce projet avoit le grand inconvénient de mettre les écuries à une distance immense de la caserne, et de rendre la surveillance extrêmement difficile dans les moments où les élèves panseroient leurs chevaux ou seroient au manège. L’espace étoit d’ailleurs insuffisant pour les bâtimens accessoires dépendans du service des écuries. Tout étoit à construire.
Par un second projet, on laissoit le parterre à la ville. On se rejettoit sur l’autre face du château, en s’étendant à sa droite jusqu’à la terrasse.
Ce projet avoit le même inconvénient que le premier. Les écuries étoient à l’extrémité de la carrière, la surveillance étoit encore plus difficile, la cour des écuries étant entourée de tous côtés par des bâtimens qui empêchent qu’on ne la découvre du château. Il falloit acheter un terrein très vaste appartenant à différens particuliers et sur lequel est bâti un assez grand nombre de maisons, dont on n’auroit pu tirer aucun parti, qui auroient gêné pour les manœuvres, que par conséquent l’on auroit été dans la nécessité d’abattre, on bouchoit un chemin public, l’entrée principale du château étoit fermée, ou pour la conserver telle qu’elle est, il falloit laisser comme cela est aujourd’hui une rue qui séparoit la carrière du château. Cette carrière se trouvoit aussi traversée par la route que suit Votre Majesté pour se rendre dans la forêt. Enfin, les élèves avoient la vue sur la promenade publique, ce qui pouvoit faciliter leurs communications au dehors.
Ces deux projets en ont fait naître une troisième, qui réunit les avantages des premiers sans avoir aucun de leurs inconvéniens.
Dans le projet, le parterre est affecté à la carrière. Dans un terrein qui est en avant de l’une des faces du château, on place d’abord les écuries des chevaux d’escadrons, que les élèves doivent panser. Des fenêtres du château, on place sur l’espace qui reste vide entre les deux corps d’écuries et qui sert à la fois de cour des pansemens et de manège découvert. Dans le fond, on établit le manège couvert, avec des écuries de droite et de gauche pour les chevaux de manège n’ayant point de communication avec celle des chevaux d’escadron. En arrière du manège couvert sont les écuries pour les chevaux d’artillerie et de fourgons, l’infirmerie, la forge, les atteliers du sellier, les logemens des personnages employés pour le service des écuries. Le chemin public est conservé, de même que l’entrée principale du château. Les élèves n’ont vue que sur la carrière ou sur les écuries et le manège. Le château se trouve parfaitement encadré, tous les bâtimens sont réunis. Ceux qu’il faut acquérir, et c’est un objet de peu de valeur, sont disposés de manière à pouvoir être facilement appropriés au service auquel ils sont destinés. Avec tous ces avantages, ce projet aura encore celui de laisser pour des dépôts de cavalerie une garnison commode où l’on pourra recevoir 400 chevaux aussitôt que les nouvelles écuries seront construites.
Je joins à ce rapport les 3 plans qui, en présentant l’ensemble des bâtimens, mettra Votre Majesté en état de juger celui des 3 projets qui mérite la préférence, sous le rapport de la dépense le dernier l’emporte sur les deux autres.
Le premier projet couteroit 620000 f.
Le second 504000 f.
Le troisième 586000 f.
La différence sur le premier projet est de 34000 f. en faveur du 3e et, s’il est plus cher de 82 mille francs que le second, il faut remarquer que l’école aura des écuries neuves et le casernement de quoi loger des troupes, ce qui n’auroit pas lieu dans le second projet. J’ajoute qu’en arrachant les arbres, l’emplacement du parterre est tout préparé, tandis que les terreins à acquérir de l’autre côté du parterre auront besoin d’être nivellés.
Le seul inconvénient du 3e projet, c’est de priver les habitans de Saint Germain de la jouissance du parterre. Mais je fais observer à Votre Majesté que le parterre sert moins de promenade que de passager pour aller sur la belle terrasse, à laquelle on arrivera, comme aujourd’hui, et par la forêt et par la nouvelle route que V. M. suivra pour s’y rendre en longeant le mur de l’école. Une considération importante que je ne dois pas omettre, c’est que, dans le second projet, avant de commencer aucune construction, il faudroit débourser de suite environ 250000 f. pour le prix des jardins et maisons à acquérir, tandis que dans le 3e projet, les acquisitions ne s’élèvent qu’à 40000 f.
Si V. M. pense que la seule objection à faire contre ce projet, qui présente d’ailleurs tant d’avantage, ne doit pas le faire rejetter, et que l’intérêt d’un établissement dont la ville elle-même profitera doit l’emporter sur un objet de pur agrément, lorsqu’il est si facile de le remplacer, je la prie d’approuver le projet de décret que j’ai l’honneur de lui soumettre.
Le ministre de la Guerre »

Rapport sur les constructions à entreprendre pour l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Extrait des registres du comité central des fortifications
Séance du 25 juillet 1809
Le comité des fortifications examine trois projets relatifs à la réunion des terrains et à la construction des bâtimens nécessaires pour compléter à Saint Germain l’école impériale de cavalerie.
Ces projets sont exprimés sur les feuilles de dessins n° 1, 2 et 3.
La dépense à faire au château même est constante et s’élève, quelque projet qu’on adopte, à 450 000 f.
La dépense relative aux terrains ou bâtimens à réunir ou construire hors du château s’élève
1er projet : 620 000 f.
2e projet : 504 000 f.
3e projet : 586 000 f.
Projet n° 1
Tous les avis se réunissent pour écarter le 1er projet qui est le plus cher, et d’après lequel la totalité des bâtimens additionnels seraient à construire.
Les avis sont partagés sur le 2e et 3e projet.
Chacun de ces deux projets offre des avantages et des inconvéniens que le comité des fortifications va récapituler.
Projet n° 2
On suppose que l’on puisse adopter dans ce projet les modifications suivantes :
1° réserver pour le service de S. M. les grandes écuries H qui sont au-delà de la rue de Paris et ne peuvent être comprises dans l’enceinte de l’école.
2° prolonger la longue terrasse le long de la propriété du sieur Bardel, élargir la rue qui va de l’extrémité de cette propriété au carrefour de la route et de la rue de Paris et les faire servir à S. M. lorsqu’elle veut se rendre directement dans la forêt (voyez les plans n° 2 et 3 où cette route est ponctuée).
3° réunir et applanir le reste de la propriété du sieur Bardel, l’avenue et les autres propriétés particulières pour en former un champ d’exercice vontinu.
Le terrain se prête aux modifications. Voici les avantages et les inconvéniens qu’offrirait le projet n° 2 ainsi modifié :
Les avantages sont :
1° une dépense moindre de 82 000 f.
2° la conservation pour le public et les étrangers qui visitent Saint Germain du grand parterre, qui sert de promenade et de passage pour se rendre à la forêt et à la longue terrasse.
3° dans le grand corps d’écurie EEFF, les maisons 1, 3 ; presque tous les bâtimens additionnels dont le château a besoin, ce qui dispense presqu’entièrement de constructions neuves et permet d’établir définitivement le service des écuries et l’école de cavalier et de l’escadron dans les bâtiments où, suivant les autres projets, il faudrait l’établir et le conserver provisoirement et jusqu’à la fin des constructions neuves.
Les inconvénients sont :
1° d’avoir les écuries plus longues et moins bien distribuées que dans les constructions neuves du projet n° 3.
2° d’enlever au casernement de l’intérieur les écuries EEFF, ce qui ne permet plus de conserver à Saint Germain de garnison ou de dépôt de cavalerie.
3° d’exiger, pour former le champ d’exercice, la démolition de plusieurs maisons et murs de clôture, l’applanissement du terrain, le prolongement de la longue terrasse et l’élargissement de la rue qui doit former la nouvelle route de S. M. dans la forêt (voyez les plans n° 2 et 3).
4° d’exiger une dépense immédiate beaucoup plus forte pour les acquisitions de maisons et de terrains, à moins qu’on ajourne le champ d’exercice dans ce projet, de même qu’on propose plus bas d’ajourner les constructions neuves du projet n° 2 afin d’en diminuer la dépense immédiate.
Si le terrain ne se prêtait pas, du moins sans beaucoup de dépense, aux modifications indiquées dans le projet n° 2, il faudrait ajouter à ces inconvénients la dépense additionnelle, ou le morcellement du champ d’exercice par la route qu’il faut conserver à S. M.
Projet n° 3
Les avantages de ce projet sont :
1° de donner de suite et sans dépense, dans le parterre, un champ d’exercice facile à clorre et tout applani.
2° d’offrir des écuries et un manège plus voisins du château et plus faciles à surveiller.
3° de mieux isoler la partie du château qui sert de caserne.
4° d’exiger une dépense immédiate beaucoup moindre, si l’on ajourne les constructions neuves en se servant provisoirement des écuries EEFF.
5° de conserver et de pouvoir rendre ces écuries au casernement de l’intérieur, quand les constructions neuves seront terminées.
Les inconvénients de ce projet sont :
1° d’exiger une dépense totale beaucoup plus forte à cause des constructions neuves.
2° d’entraîner, si on les exécute de suite, une dépense immédiate plus considérable, et si on les ajourne, de faire dépendre de ces constructions éventuelles l’établissement définitif de l’école.
3° d’enlever au public et aux étrangers qui visitent Saint Germain le parterre qui domine la longue terrasse, lie d’une manière convenable le château considéré comme monument avec la terrasse et la forêt et forme en hyver ou après les pluies la seule promenade saine et praticable de Saint Germain.
Conclusion
Tels sont les avantages et les inconvéniens des deux projets entre lesquels il s’agit de choisir.
L’exacte balance de leurs propriétés et de leurs défauts exigerait des profils et quelques autres renseignemens sur la nature du terrain et des édifices.
Le comité des fortifications se borne donc à cet exposé, qui suffit à Son Excellence le ministre de la Guerre pour juger l’état de la question et le décider d’après les renseignemens ultérieurs que doit transmettre monsieur le directeur du casernement. »

Rapport sur l’installation de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Corps impérial du Génie
Place de Saint Germain
Département de Seine et Oise
Ecole impériale militaire spéciale de cavalerie
Rapport demandé par la lettre de S.E. le ministre de la Guerre (bureau des écoles militaires) en date du 11 juillet 1809 sur les divers projets présentés jusqu’à ce jour concernant les terreins qu’il est indispensables d’annexer au château de Saint Germain en laie pour complétter l’établissement de l’école impériale militaire spéciale de cavalerie
Le décrit du 8 mars dernier affectant le château de Saint Germain en Laie pour le service de l’école impériale de cavalerie, dans le projet très succinct que nous avons envoyé le 16 dudit mois, ayant considéré le parterre comme faisant partie intégrante dudit château, nous avons en conséquence établi nos dispositions de manière à trouver tous les emplacemens nécessaires à un établissement de ce genre dans ledit parterre et le château sans être obligé d’y joindre différens terreins et bâtimens avoisinant, autrefois dépendans du château et maintenant aliénés, ni même aucun des autres bâtimens affectés jusqu’à ce jour au service de la Guerre.
Le parterre faisant une des promenades les plus fréquentées de la ville, ou plutôt servant habituellement de passage pour se rendre sur la terrasse et dans la forêt, plusieurs habitans ont cru devoir, en adressant au ministre quelques observation sur ce 1er projet qui devoit nécessairement les priver de cet emplacement, en présenter un second tendant à faire renter au domaine différens terreins ou maisons joignant le château dont ils faisoient partie autrefois. Ce 2e projet, ne pouvant remplir que très imparfaitement le but que l’on se propose, a donné lieu à un 3e projet mixte qui semble réunir toutes les conditions nécessaires pour compléter cet établissement.
Avant de comparer les trois projets entr’eux, nous commencerons par présenter l’état des divers emplacemens qui manquent au château pour completter les différens services nécessaires à cette école.
Ce qui se présente d’abord est un manège couvert et une carrière assez spacieuse pour faire manœuvrer au moins deux escadrons de 150 chevaux chacun.
Passons aux bâtimens dont l’usage est indispensable :
1° des écuries doubles, sellerie etc. pour les deux escadrons, ce qui demande une longueur de 230 m. 00
2° pour les écuries id., sellerie etc. de 100 chevaux de manège : 100.00
3° un amphithéâtre pour les démonstrations et cours d’arts vétérinaires : 15.00
4° pour les infirmeries, pharmacies, etc. : 80.00
5° pour les chevaux, hangards etc. nécessaires à l’artillerie : 30.00
6° pour les salles d’armes : 50.00
7° enfin pour les forges, latrines et autres bâtimens accessoires : 20.00
Longueur totale : 525 m. 00
Voyons actuellement lequel des trois projets nous procurera le plus convenablement une carrière, un manège couvert et 525 mètres courans de bâtimens (263 toises environ).
Il ne s’agit dans le 1er projet (feuille 1ère) que d’enclore le parterre et de construire la totalité des bâtimens ci-dessus détaillés. Nous les avons placés à l’extrémité de la carrière, le long de la forêt, pour conserver les belles vues du parterre et l’intégrité de la carrière. On est libre de donner une toute autre direction à ces bâtimens à construire mais, quelque soit la combinaison que l’on adopte, ce projet aura toujours le très grand défaut d’offrir à MM. les élèves un trop long trajet à parcourir depuis leur quartier jusqu’au manège et écuries, ce qui nuiroit beaucoup à la surveillance et feroit perdre beaucoup de temps.
Dans le 2e projet (feuille 2e), où les écuries du Maine, du manège et les grandes écuries offrent autant et même plus de locaux qu’il n’est besoin pour le service, on éprouve les mêmes difficultés pour la surveillance et les distances. Le manège couvert à construire étant placé dans la cour des écuries dites du manège, on trouvera dans les jardins environnans un fort beau manège découvert.
Les terreins à acquérir étant divisés en deux parties par la route impériale, cette vaste étendue ainsi partagée devient insuffisante pour former une carrière convenable, car pour lui donner l’espace nécessaire il faudroit réunir ces deux parties en un seul enclos, détruire la plantation de la route impériale et par conséquent toute la beauté de l’entrée de Saint Germain et faire passer l’empereur et toute sa cour au travers de l’enceinte de l’école, chose inconvenante sous tous les rapports.
Un autre désavantage de ce projet seroit d’acquérir à grands frais des maisons et jardins agréables pour les détruire ensuite. Les conserver seroit manquer tout à fait le but que l’on se propose.
Dans le 3e projet (feuille 3e), on fait l’acquisition des terreins et bâtiments restants de l’ancien château neuf, compris entre le château, le chemin au midi dudit château, la terrasse et le parterre. Pour ne point séparer l’ensemble des dépendances de l’établissement, on change la direction d’une très petite portion de la route impériale ainsi qu’on peut le voir au plan. Cette disposition entraîne nécessairement après elle le déplacement d’une des grilles et logement de portier de F’ en P’.
Nous pensons que ce projet mixte, résultat de la discussion et d’un sévère examen des lieux, renferme tous les avantages que l’on peut désirer. Les écuries, manège etc. se trouvent très rapprochés et dans la direction du château. La surveillance la plus sévère peut être exercée et M. le commandant, des croisées du château, voit dans les endroits les plus reculés, tant des écuries que de la carrière. De plus, le plan, en offrant un ensemble très simple et très régulier, se lie parfaitement avec le château et le parterre, lesquels, par cette disposition, ne forment plus qu’un même tout. Nous croyons donc que ce dernier projet, d’après ces motifs, doit obtenir la préférence sur les deux autres.
Avant de comparer entr’elles les dépenses qu’entraineroit l’entière exécution de chacun d’eux, nous allons présenter celle que nécessite le parfait rétablissement du château, qui est le même dans tout les cas et dont la plus grande partie est achevée, et le tableau de la valeur des différentes propriétés dont on se proposer l’acquisition dans les 2e et troisième projets.
Etat sommaire des dépenses nécessaires pour le parfait rétablissement du château
1° Pour la réparation des couvertures du pan de bois de la chapelle : 14300 f. 00
2° Pour les dispositions intérieurs nécessaires au casernement de MM. les élèves : 130000.00
3° Pour le ravalement extérieur de trois pavillons et de deux courtines : 45000.00
4° Pour le ravalement de la cour : 40000.00
5° Pour la construction des latrines : 7200.00
6° Pour rétablir les couvertures du pavillon de la Reine : 3440.00
7° Pour mettre en bon état la courtine du couchant pour recevoir tout ce qui concerne l’économat, l’établissement d’un plancher pour une 2e salle d’étude etc. : 36000.00
8° Pour établir dans le pavillon du midi tout ce qui peut avoir rapport à un hôpital de 60 lits, salles de bains, pharmacie et logemens de sieurs, médecins, chirurgiens etc. : 15000.00
9° Pour rétablir les divers logemens du pavillon de la chapelle pour logemens d’officiers : 10000.00
10° Pour rétablir tous les logemens de la courtine du midi dans lequel est compris celui de M. le gouverneur : 30000.00
11° Pour le rétablissement de la chapelle et de la grande pièce au dessus des tribunes et petites pièces de la galerie : 10000.00
12° Pour le pavage de la cour : 10000.00
13° Pour l’établissement d’un grand réservoir d’eau pour l’usage journalier de la maison et conduite de distribution dans les diverses parties de la maison : 10000.00
14° Pour rétablir ou réparer les couvertures en plomb des pavillons du midi, de la chapelle et celle de la chapelle : 8000.00
15° Pour rétablir en ciment tous les solins des chaineaux : 2000.00
16° Pour achever le ravalement extérieur des façades : 65000.00
17° Pour frais imprévus : 12040.00
18° Pour les ouvrages ordonnés aux grandes écuries, écuries du Maine et du manège pour le service provisoire : 22020.00
Total : 450000 f. 00
Tableau des terreins et propriétés dont l’acquisition est proposée pour l’école impériale militaire de cavalerie
Suivant le projet raisonné, c’est-à-dire entre le parterre et le chemin au midi du château
1° Une maison, jardin etc., propriété Bazire : montans de la valeur d’après le reveneu net au rôle des contributions : 5000 f. 00 ; montans de la valeur approximative d’après les convenances et les localités : 12000 f. 00
2° Propriété du sieur Legrand, graveur : 4000.00 ; 8000.00
3° Tannerie en activité du sieur Houette : 4000.00 ; 14000.00
4° Propriété du sieur Boucher, couvreur : 1200.00 ; 3000.00
5° Jardin du sieur Hardel : 3000.00 ; 3000.00
[Total :] 17200.00 ; 40000.00
Au midi dudit chemin, à droite et à gauche de la route impériale
6° Propriété Bardel : 32000.00 ; 60000.00
7° Idem Guy : 16000.00 ; 50000.00
8° Idem Bachelery : 14000.00 ; 30000.00
9° Maison Hardel : 15000.00 ; 17000.00
10° Maison Douard : 24000.00 ; 34000.00
11° Idem Curie : 5000.00 ; 10000.00
12° Jardin Haquenier : 500.00 ; 3000.00
13° Idem Guyon : 1000.00 ; 6000.00
Total : 124400.00 ; 250000.00
Ainsi, on peut estimer la valeur totale de ces terreins pour acquisitions à la somme de 250000 f. 00
Et pour la partie seulement entre le parterre et le chemin à celle de 40000.00
Passons maintenant aux estimations
1er projet du 15 mars sans aucune acquisition
1° Murs de clôture, 1000 mètres courans à 60 f. 00 l’un : 60000 f. 00
2° Constructions neuves en rez de chaussée, 525 m. courans à 800 f. 00 l’un : 420000.00
3° Idem en 1er étage pour logements d’écuyers, piqueurs, etc., 125 m. à 300 f. l’un : 50000.00
4° Construction du manège, par estimation : 80000.00
5° Pour établir des eaux aux écuries, le régulage des terrains et pour les frais imprévus, par estimation : 10000.00
[Total :] 620000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 1070000.00
Nota. Il existe entre cette estimation et celle de notre premier rapport du 16 mars une différence en plus d’environ 162000 f. Elle provient des établissements d’artillerie et d’escrime dont nous n’avons eu connaissance que par le décret du 17 juin, lesquels ne sont point portés dans ledit rapport, et de la rapidité avec laquelle le 1er apperçu a été rédigé.
2e projet proposé par quelques propriétaires de Saint Germain
1° Murs de clôture, 1500 m. courans à 60 f. l’un : 90000 f. 00
2° Rétablissement de bâtimens tant au 1er étage qu’au 2e pour les approprier à leur nouveau service, 660 m. courans à 120 f. 00 l’un : 79200.00
3° Construction du manège, par estimation : 80000.00
4° Achats de terreins, par estimation : 250000.00
5° Pour établir des eaux aux écuries, recyclage des terreins et frais imprévus, par estimation : 4800.00
[Total :] 504000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 954000.00
Nota. Il y a plusieurs portions de murs existantes, lesquelles dans ce cas ci pourront servir en y faisant les exhaussemens convenables, mais comme ce terrein, subdivisé en diverses propriétés, présente une très grande différence dans les niveaux des sols, il y auroit à faire des mouvemens de terres très considérables dont nous estimons que la dépense seroit couverte par la valeur des matériaux provenant de la démolition des différentes maisons et clôture de jardins.
3° Projet mixte arrêté le 10 juillet par M. le directeur des fortifications, M. le chef de bureau des écoles et nous
1° Murs de clôture, 1160 m. courans à 60 f. 00 l’un : 69600 f. 00
2° Constructions neuves en rez de chaussée, 420 m. courant à 800 f. l’un : 336000.00
3° Idem en 1er étage pour logements d’écuyers, piqueurs, etc., 125.00 m. courans à 400 f. 00 l’un : 50000.00
4° Changement pour rétablir la clôture de la terrasse en transportant la grille de Q en P et changement de la route impériale, par estimation : 6000.00
5° Construction du manège, par estimation : 80000.00
6° Achats de terreins, par estimation : 40000.00
7° Pour établir des eaux aux écuries, le réglage des terreins et pour les frais imprévus, par estimation : 4400.00
[Total :] 586000.00
Pour le château : 450000.00
[Total :] 1036000 f. 00
Si l’on ne considéroit que les dépenses, le 2e projet devroit avoir nécessairement la préférence sur les deux autres et le troisième sur le premier.
Il ne reste donc plus qu’à décider si la somme de 82000 f., différence entre l’estimation du 2e au 3e projet, doit faire rejetter ce dernier. Nous pensons au contraire que, la somme fût-elle double de celle-ci, il devroit encore obtenir la préférence.
Nous terminons le présent rapport en présentant le tableau des sommes nécessaires de manière à pouvoir établir l’instruction et le service de cette maison sur le même pied qu’à l’école impériale de Saint Cyr, conformément à l’art. 5 du décret du 17 juin dernier.
Nous supposons cependant qu’en attendant la construction des écuries et autres bâtimens, les chevaux, écuyers, piqueurs, etc., seront provisoirement placés aux écuries du Maine, du manège, etc., servant actuellement de casernement, et que les élèves se rendront militairement du château auxdites écuries chaque fois que l’instruction ou le service l’exigeront.
Tableau des fonds nécessaires pour faire la réparation du château de Saint Germain, la construction d’un manège et la fourniture et clôture d’une carrière.
Détails des ouvrages :
Arrangement du château : pour le 1er projet : 450000 f. 00 ; pour le 2e projet : 450000 f. 00 ; pour le 3e projet : 450000 f. 00
Construction du manège : pour le 1er projet : 80000.00 ; pour le 2e projet : 80000.00 ; pour le 3e projet : 80000.00
Murs de clôture : pour le 1er projet : 60000.00 ; pour le 2e projet : 90000.00 ; pour le 3e projet : 70000.00
Changement de la route impériale etc. : pour le 3e projet : 6000.00
Achats de terreins : pour le 2e projet : 250000.00 ; pour le 3e projet : 40000.00
[Totaux :] pour le 1er projet : 590000.00 ; pour le 2e projet : 870000.00 ; pour le 3e projet : 646000.00
Sur quoi il y a en fonds pour l’exercice courant : 300000.00
Partant il faut un nouveau fonds de : pour le 1er projet : 290000.00 ; pour le 2e projet : 570000.00 ; pour le 3e projet : 346000.00
A Versailles, le 22 juillet 1809
Le capitaine au corps impérial du génie, chef du casernement dans le département de Seine et Oise
Derouet »

Rapport sur les travaux à entreprendre à la terrasse du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Le régisseur du domaine de Saint Germain aux membres composans le conseil général du directoire du district de Saint Germain en Laye
La terrasse du château, située au nord est, faisant face au parterre, est dans un état de dégradation inquiétant.
Le temps, la pouriture, la gelée ont délité et entamé les dalles qui couvrent la galerie, de manière que l’eau pénètre dans les appartements, dégrade les poutres, les solives, les murs, endommage les voûtes et répand une humidité qui écarte les locataires de cette partie du château.
Il y a 8 ou 10 ans que cette même galerie est portée sur les états de réparations. C’est pourquoi l’entretien en a été absolument négligé.
La détérioration est telle, maintenant, qu’il est de la plus grande importance de s’en occuper sans délay.
Si l’on vouloit faire un revêtissement en plomb, il en couteroit 13 à 14000 l.
Si l’on vouloit enlever les vielles dalles, l’ébranlement seroit dangereux. Il faudroit déplacer les balusrades, rongées par la rouille, jusqu’à solution de continuité.
La dépense, alors, deviendroit inappréciable
1° par les ouvrages de serrureries ;
2° par le travail énorme qui naitroit de proche en proche.
Tout le monde scait qu’un vieux bâtiment perd sa solidité dès qu’on dérange ce que le temps a affermi.
Sous plusieurs fenêtres, les claveaux, formant fermeture, menacent une chute prochaine. Ils ne tiennent point. Le moindre ébranlement peut les faire tomber et teraser les têtes de plusieurs personnes.
Le danger est tel que moi, régisseur, ai l’ordre de les enlever.
Il est très urgent de commencer les réparations, mais il faut les faire solidement et de la manière la plus économique.
Pour parvenir à ces fins, voici les moyens que le régisseur du domaine de Saint Germain propose et soumet aux lumières des administrations.
Il ne faut point se servir de la pique ni du marteau, mais poser des dalles d’un pouce d’épaisseur et les consolider avec le mastic du citoyen Leterrier, de sorte que le vieux et le nouveau, identifiés sans ébranlement, deviennent une seule et même masse, inaccessible à la moindre filtration.
La surface à réparer est d’environ 25 toises. Les dalles coûteront 50 l. par toise : 1250 l.
Observations sur les dalles
Ce prix n’est point exhorbitant vu celui des ouvriers. Elles seront de pierre dure délité et auront 8 ½ pieds de longueur. Les scier, les préparer sans les casser sont des travaux difficiles.
Le transport desdites dalles coutera 5 l. par toise : 125 l.
Observation sur le transport des dalles
On ne devoit pas s’attendre à un prix aussi modique. Les dangers du chargement, du déchargement et des fausses positions dans la voyture étant pour le compte du vendeur.
La pose est évaluée : 190 l.
Le mastic est estimé 25 sols la livre. Il en faudra pour environ : 1400 l.
Observation sur le mastic
Il entre dans la composition de ce mastic de l’huile, de la lilarge, du blanc de céruse, etc. L’augmentation du prix des denrées le rend fort cher. On verra qu’un enduit seul de mastic couteroit plus que le revêtissement en dalles. Il s’ensuit que la solidité et l’économie se trouvent réunis dans le moyen proposé.
[Total :] 2965 l.
Tous les joints de mastic seront payés à raison de onze sols le pied courant de 6 lignes de largeur, et cette réparation sera nécessaire dans tous les lieux qui reçoivent les eaux pluviales.
On peut donc, avec une somme de 3500 l., faire les réparations urgentes du château et rétablir complétement les parties que le défaut d’entretien depuis plusieurs années a détérioré d’une manière menaçante.
Les tuyaux servant à écouler les eaux qui tombent sur la galerie, quoi que très multipliés, sont insuffisants. La petitesse des diamètres rend leur engorgement facile. Alors, l’eau reste stagnante et opère des filtrations.
Il faudra faire des godets plus larges et tailler de toise en toise des pierres en cannivaux.
Les plombs inutiles payeront la dépense extraordinaire des godets et cannivaux.
Cette réparation, faite sous des yeux clairvoyans, durera autant que le château.
Le régisseur du domaine de Saint Germain prie les membres composans le conseil général du directoire du district de Saint Germain de l’autoriser à faire cette dépense avec les produits de location payable, moitié à 6 mois et l’autre moitié 6 mois après.
Le moment est convenable. Il est temps. Si l’on diffère, il faut s’attendre à une réparation énorme et illimitée.
Le régisseur du domaine de Saint Germain
Saint Germain, le 10 juillet 1793, l’an 2e de la République
Crommelin
Nous soussignés, commissaire nommé par le district, estimons que les demandes contenues au mémoire présenté à l’administration du district par le citoyen Crommelin et les moyens de réparations qu’il y propose sont les plus solides et les moins dispendieuses qui puissent employé pour la réparation à faire sur la terrasse du vieux château.
Leveau, Lemoyne »

Adjudication de la reconstruction de l’escalier reliant le parterre et la terrasse à Saint-Germain-en-Laye

« Devis des ouvrages de maçonnerie à faire en pierre de taille dure de la chaussée appartenant au gouvernement, ladite pierre provenant d’un ancien escalier situé au pied du mur de la grande terrasse et attenant l’angle du mur du terrein du pavillon du nord, ainsi que dix mètres cubes de moilon ou environ faisant partie dud. escalier, le tout à prendre et à démolir dans la place précisée et à abandonner à l’entrepreneur, pour par lui être employé au rétablissement d’un autre escalier existant au bout du parterre et qui descend à la susd. grand terrasse, lequel escalier est composé de douze degrés de marches, dont sept seront rétablies conformément au détail et pour le prix ci après énoncés
Savoir
Seront faits des dérasements et refouillements en pierre de taille dure de la chaussée au dessus des lits des sept marches basses dud. escalier, de chacune 2 mètres 66 centimètres de longueur sur 35 centimètres de largeur et 6 centimètres de profondeur.
Seront faits les tailles, bordage, pose et coulis des sept semelles en vieille pierre idem de la chaussée provenant de la démolition précitée, le tout en pierre de 8 centimètres d’épaisseur, de ensemble 18 m. 62 centimètres de longueur sur 35 centimètres de largeur, double taille et évuidement d’un crochet au dessous des lits desd. sept semelles de 8 centimètres de large à partir de l’araite du parement de face, sur deux centimètres des fouillements fait dans la longueur susd. de 18 m. 62 centimètres.
Seront pareillement faits 38 m. 72 centimètres courants de joints en mastique de Corbeil à l’huile, tant sur les joints de face que sur ceux du dessus et du pourtour.
Tous lesquels ouvrages confectionnés ainsi qu’il est ci devant dit, la place rendue nette après leur confection, sont estimés ensemble, déduction faite des vieux matériaux abandonnés à l’entrepreneur, à la somme de cent quarante cinq francs cinquante centimes.
Signé H. Lemoyne
Suit la teneur du procès verbal d’adjudication au rabais
L’an onze de la République française, le seize ventôse, à midi
Le préfet du département de Seine et Oise, assisté du secrétaire général de la préfecture et en présence du receveur des Domaines à Saint Germain en Laye, a annoncé qu’il alloit être procédé, à l’extinction des feux, en la manière accoutumée, à l’adjudication au rabais des ouvrages de maçonnerie en réparation à faire à l’escalier au bout du parterre qui descend à la grande terrasse du jardin national de Saint Germain en Laye
Conditions de l’adjudication
Art. 1er
L’adjudication se fera à l’extinction des feux au moins offrant et dernier sous enchérisseur.
Art. 2
L’adjudicataire sera tenu de se conformer entièrement au devis dont il lui sera remis copie certifiée.
Art. 3
Il commencera les travaux dans les cinq jours de la présente. Ils devront être terminés le dix germinal prochain.
Art. 4
Les travaux seront surveillés par le citoyen Lemoine, inspecteur des bâtiments nationaux.
Art. 5
Il sera payé du prix de ces travaux sur un mandat du préfet, acquittable par le receveur des Domaines à Saint Germain en Laye.
Art. 6
Il payera sur le champ entre les mains du secrétaire général de la préfecture les frais d’impression d’affiches, publication, timbre, enregistrement, expéditions et autres auxquels sera sujet le présent.
Lecture faite du devis et du cahier des charges, il a été procédé à la réception des sous enchères pour l’adjudication au rabais des réparations à faire à l’escalier du parterre du jardin national de Saint Germain en Laye sur une mise à prix de la somme de 145 f. 50 c., lesquels ont été adjugés par le préfet après l’extinction des feux au citoyen Louis Poulain, entrepreneur de bâtimens demeurant à Saint Germain en Laye, rue de Pologne, n° 89, moyennant la somme de quatre vingt dix francs, lequel a accepté ladite adjudication et a signé la minutte du présent. »

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