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Construction et travaux Français
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Soumission pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Monuments historiques
Château de Saint-Germain-en-Laye
Restauration de la chapelle de saint Louis
Soumission de l’entrepreneur de maçonnerie et divers
Je soussigné Morin-Bigle, A. Morin fils, entrepreneurs demeurant à Saint-Germain-en-Laye, rue des Ecuyers, n° 11, après avoir pris connaissance 1° du cahier des charges rédigé par l’architecte à la date du 17 mars 1874, spécialement pour la restauration de la chapelle, 2° des travaux à effectuer sur la deuxième partie de l’exercice 1878 et les exercices suivants devant s’élever à la somme de cinquante-deux mille cinq francs
M’oblige et m’engage à exécuter les ouvrages de maçonnerie qui me seront ordonnés par l’architecte en me conformant à toutes les clauses et conditions du cahier des charges ci-dessus visé et moyennant les prix de la série approuvée par le conseil général des bâtiments civils du ministère des travaux publics, édition mil huit cent soixante-dix-sept, et des années suivantes pendant lesquelles les travaux seront exécutés.
Saint-Germain-en-Laye, ce 12 octobre 1878
Approuvé l’écriture ci-dessus
Morin-Bigle, A. Morin fils
Approuvé le 18 octobre 1878
Le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
A. Bardou »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Soumission pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Beaux-Arts
Monuments historiques
Château de Saint-Germain-en-Laye
Restauration de la chapelle de saint Louis
Je soussigné Moutier Paul, entrepreneur de serrurerie demeurant à Saint-Germain-en-Laye, rue des Coches, 13, après avoir pris connaissance des pièces relatives aux travaux qui doivent être exécutés pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, lesquelles pièces se composent de :
1° le devis descriptif et estimatif des travaux évalués pour les ouvrages de serrurerie à la somme de dix-neuf mille quatre cents francs
2° la série des prix qui suit et les conditions particulières applicables auxdits travaux
3° le cahier des charges générales
4° les plans et détails graphiques
M’oblige envers monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts à exécuter les travaux dont il s’agit en me conformant aux conditions fixées par les pièces sus énoncées et moyennant les prix ci-dessous

  1. Ferrure des vitraux, roses et autres compartiments en fer avec barlottières, pannetons, clavettes, crochets, pitons et tringlettes, y compris montage et pose de toutes les pièces. Le kilog : 2.00
  2. Scellements de ces armatures en cuivre rouge laminé, parties cintrées et droites, y compris tous les assemblages et la pose. Le kilog : 5.00
  3. Gros fers pour le comble, boulons, étriers, vis à tête carrée, équerres, y compris pose. Li kilog : 0.60
    Saint Germain en Laye, le 12 février 1880
    Approuvé l’écriture
    Paul Moutier
    Approuvé le 11 mars 1880
    Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
    Pour le ministre et par délégation, le sous secrétaire d’Etat
    Edmond Turquet »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Lettres patentes ordonnant la replantation d’ormes autour de l’avenue des Loges à Saint-Germain-en-Laye et d’autres aménagements

« Lettes patentes sur arrest qui ordonnent la coupe des bois de la Commune de Saint Germain en Laye pour en estre le terrain replanté d’ormes en quincongues
Données à Paris le 15 janvier 1718
Louis, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à nos amez et féaux conseillers les gens tenans nostre cour de parlement à Paris, salut. Par arrest de nostre conseil du 4 décembre 1717, nous avons ordonné la coupe des bois de la Commune de Saint Germain en Laye pour en estre le terrain replanté d’ormes en quinconges et autres ouvrages mentionnez audit arrest, pour l’exécution duquel toutes lettres nécessaires seroient expédiées. A ces causes, de l’avis de nostre très cher et très amé oncle le duc d’Orléans, Petit Fils de France, régent, de notre très cher et très amé cousin le duc de Bourbon, de nostre très cher et très amé cousin le prince de Conty, princes de nostre sang, de nostre très cher et très amé oncle le duc du Maine, de nostre très cher et très amé oncle le comte de Toulouse, prince légitimez, et autres pairs de France, grands et notables personnages de nostre royaume, qui ont vu ledit arrest cy attaché sous le contrescel de nostre chancellerie, nous avons ordonné et ordonnons par ces présentes signées de nostre main que par le sieur de Cany, grand maistre en exercice des Eaux et forests du département de Paris, ou en son absence par les officiers de la maistrise de Saint Germain en Laye qu’il pourra commettre, il sera procédé à la vente et adjudication au plus offrant et dernier enchérisseur, en la manière accoutumée, des bois de ladite commune de Saint Germain à droite et à gauche de la route des Loges, à la charge par l’adjudicataire d’en déraciner les arbres, remplir les trous et d’unir le terrain, et de payer le prix de son adjudication ès mains du receveur de ladite maîtrise, pour estre employé en partie au payement des ouvrages cy après, et compter du surplus ainsi que des autres deniers de sa recette. Ordonnons en outre que le mesme terrain de ladite Commune sera replanté d’ormes en quinconges suivant le plan qui en a esté dressé, et qu’à cet effet il sera pris dans nostre petit parc de Saint Germain quinze cens pieds d’ormes, des moins forts et des plus droits et mieux venans, pour estre transplantez dans ladite Commune, lesquels arbres, au cas que dans la suite ils ne reprennent pas, seront remplacez par d’autres ormes, qui seront pris dans nostre mesme petit parc. Voulons que dans ladite Commune il soit fait des trous de six pieds en quarré sur quatre de profondeur, que les ormes qui y seront replantez soient armez et entretenus d’armures et de labours pendant cinq ans, qu’il soit fait des fossez autour de ladite Commune et au bord de la route qui la traversera, que les trous des arbres qu’on prendra dans nostre petit parc soient remplis, qu’il soit fait des barrières aux endroits convenables et percé une route qui mènera de celle des Loges à celle de Poissy, aux deux costez de laquelle voulons qu’outre le fossé il soit fait et entretenu un treillage pour empescher que les bestiaux ne puissent entrer dans les nouveaux plans, que ces ouvrages soient adjugez au rabais et moins disant en la manière accoustumée par ledit sieur grand maistre ou, en son absence, par lesdits officiers de la maistrise, et que les entrepreneurs en soient payez à fur et à mesure, ou après leur réception sur les ordonnances dudit sieur grand maistre. Si vous mandons que ces présentes ayenez à faire registrer et le contenu en icelles garder et observer selon leur forme et teneur. Car tel est nostre plaisir. Donné à Paris le quinziesme jour du mois de janvier l’an de grâce mil sept cens dix huit, et de nostre règne le troisième.
Signé Louis, et plus bas Par le Roy, le duc d’Orléans, présent, Phélypeaux, et scellées du grand sceau de cire jaune. »

Requête concernant un contentieux survenu à l’occasion des travaux entrepris pour la réparation des conduites d’eau de Saint-Germain-en-Laye

« A monseigneur l’intendant de la généralité de Paris
Monseigneur,
Les nommés Gatineau et Laporte, deux seuls restés des commissaires suivant la délibération du conseil de ville du 4e may 1779 à l’effet de conclure les différens marchés nécessaires et autres opérations relatives aux réparations des conduits des eaux de Saint Germain en Laye ont l’honneur qu’ils s’y sont toujour employés avec tout le zèle et les soins possible, en sacrifiant leur tems et leur santé dans les tems les plus contraire, soit à la réception des tuyeaux sur le port de Poissy, soit en les y faisant éprouver pour en connoître la validité, y demeurants presque continuellement présents. C’est ce qui est connu de tout le public.
Néanmoins, Monseigneur, par une délibération d’une prétendue assemblée générale, ils viennent d’être destitués ou suspendus de leurs fonctions comme conseillers pour un tems, sous prétexte d’un mémoire par eux présenté à monseigneur d’Ormesson depuis un arrêt du Conseil rendu le 27 aoust dernier qui annulle tout ce qui s’est fait précédemment et que les susdits ignoroient absolument, comme il est facile de le prouver par la teneur dudit mémoire, quoyque le sindic et adjoint ayent oser avancer et soutenir qu’ils en étoient instruits.
Vous êtes informé, Monseigneur, que sur l’opération des eaux, il s’est levé deux opinions, l’une que les conduites devoient être exécutées en tuyeaux et c’étoit le premier projet, l’autre étoit que des personnes éclairées dans la partie hydrolique, ayant examiné le terrein, ont jugé que pour éviter les contrepentes et les dépenses qu’elles occasionnoient, il seroit plus avantageux de continuer une espaces d’environ 600 toises en aqueducs. Ce projet, présenté sur le bureau en pleine assemblée, fut adopté par votre grandeur, par monseigneur le maréchal de Noailles, monseigneur d’Angiviller et plusieurs personnes de l’art, et particulièrement par monsieur Celerier, qui, ayant pris connoissance du terrein ainsi que monsieur Guillaumot, jugèrent que le projet des aqueducs étoit à préférer vu la solidité de l’ouvrage qui, par la suitte, deviendroit moins dispendieux que non pas des tuyeaux. D’après ces différents sentiments, les dits commissaires ont pensé qu’ils pouvoient suivre l’exécution de ce projet comme plus avantageuse pour la communauté et représenter au conseil du Roy les différents inconvénients qui pouvoient résulter, préjudiciables à laditte communauté. Il est vray qu’ils n’ont point communiqué le dernier mémoire au sindic, parce que ledit sindic s’est toujours déclaré opposé au projet des acqueducs, mais comme le susdit mémoire ne tendoit qu’à obtenir un ordre de faire construire un nombre de toises quelconques d’aqueducs pour en connoître l’économie dans la dépense, ils se sont cru assez authorisé par leur qualité de commissaire pour solliciter cette épreuve sans le communiquer au sindic qu’ils connoissoient absolument opposé. Voilà, Monseigneur, leur conduite et le fondement de leur prononcé.
Il est sensible que cette délibération a été dicté par la passion et que, sans trop approfondir la matière, on y connoit des mots cachez qui ont engagé une partie des délibérans à un tel prononcé puisque lesdits commissaires, depuis qu’ils ont eu l’honneur d’être admis dans le conseil de ville, n’ont jamais fait aucune démarche que dans la vue de faire le bien de la communauté, car le nommé Laporte, l’un des condamnés, ose vous avancer qu’il défie toute la ville de luy imputer quelque négligence dans toutes les fonctions dont il a été chargé depuis plus de 24 ans qu’il a été admis au conseil de ville, non plus que ledit Gatineau depuis le moment qu’il y a été admis, ayant toujours été employés pour les intérest de la communauté, soit en voyages ou députation devant votre grandeur ou nosseigneurs les ministres, à la satisfaction des habitans, soit en se chargeant de faire toutes les informations nécessaires touchant les mémoires qui vous ont été addressés et que vous avez jugé à propos d’envoyer au conseil de ville pour en avoir quelqu’éclaircissement, ce qu’ils ont toujours fait avec la plus grande exactitude pour être en état de les produire aux assemblées suivantes et sur le rapport desquels il n’y a jamais eu une seule objection, mesme actuellement ledit Laporte en est encore chargé d’un nombre, sur lesquels il est en état de répondre dans la prochaine assemblée. Néantmoins, malgré toutes ces considérations, l’assemblée a pensé qu’ils devoient au moins être suspendus de leur droit d’assister aux assemblées pendant un tems, comme s’ils appréhendoient que leur présence pût nuire à leurs projets lors de l’adjudication des travaux à faire pour les fontaines. Quelles conséquences ne peut on pas tirer d’une pareille exception, aussi pour pouvoir opiner et délibérer à leur aise. Ledit Laporte, seul, en l’absence dudit Gatineau, a été tenu de se retirer dans une sale sans feu, confondu avec les domestiques, pendant plus de trois quart d’heure, d’où enfin ces messieurs luy ont fait la grâce de le rappeller pour luy faire entendre son jugement, qu’il a écouté prononcer fort tranquillement, en connaissant l’incompétance, se contentant de faire protestation contre un tel prononcé, étant persuadé que l’assemblée n’en avoit pas le droit, 1° parce qu’il ne connoist que vous, Monseigneur, pour juge dans les difficultés qui s’élève dans les communauté, 2° parce qu’il la regarde comme illégale, d’autant que dans sa convocation le sindic, qui prétend jouir de ses droitz, s’est écarté du principal en ne remplissant par l’article 8e de l’arrêt d’établissement dudit conseil qui porte expressément que dans les affaires majeures, le conseil ordinaire pourra appeler 25 conseillers extraordinaires qui seront nommés par ledit conseil, mais le sindic, qui est un homme qui se croit au dessus de tout et avoir seul le droit de décider, de son propre mouvement a appellé qui il a voulu, dont plusieurs même n’étoient pas connus, et au dessus du nombre porté par l’arrest, que ledit Laporte est en état de nommer sans ceux qu’il n’a pas remarqué et d’autres qui peuvent s’être absentés pour causes particulières. Il est certain que ledit Laporte ainsi que plusieurs autres auroient eu le droit de protester et regarder comme nule la première assemblée convoquée contre l’ordre ordinaire et dont celle cy est la troisième, ce dont il n’y a point d’exemple, mais l’amour de la paix et la célérité que pouvoient exiger les intérest de la communauté l’a fait passer sur cette formalité, en considération des personnes respectables qui composoient l’assemblée, qu’il estimoit ne s’y trouver que pour l’avantage de laditte communauté, mais qui ignoroient sans doute l’indécense du procédé du sindic en s’attribuant un droit qu’il n’a pas et que certainement il n’ignore pas qui les exposoit à une espèce de confusion. Cette faute est de plus marqués, surtout dans un sindic qui se flatte de si bien connoitre ses droits, et est un motif bien plus grand et considérable, et qui mériteroit à plus juste titre une suspension de ses fonctions que non pas un mémoire présenté qui n’influe sur les droits ny sur la réputation de personne, et présenté en vue de l’avantage de la communauté et qui ne tend qu’à des épreuves d’économie, aussi, Monseigneur, les suppliants, connoissants votre justice dont ils ont toujours ressenti les effets, espèrent que vous voudrez bien employer votre authorité pour faire réparer leur honneur qu’ils trouvent attaqué par laditte délibération, en ordonnant qu’elle sera biffée sur le registre en pleine assemblée des cinquante et que votre jugement y sera inscrit, avec déffense au sindic de s’immisser à l’avenir de convoquer aucune assemblée que conformément à l’arrêt de règlement du 13 avril 1758.
Les suppliants continueront leurs vœux pour la prétieuse santé et prosperité de votre grandeur.
Laporte, Gastineau »

Cette requête est annotée : « Vu la présente requeête, nous ordonnons qu’elle sera communiquée dans une assemblée générale du conseil de ville de Saint Germain à l’effet de délibérer sur le contenu en icelle, pour sur lad. délibération à nous raportée être ordonné ce qu’il appartiendra. Fait à Paris le 14 décembre 1782 »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires du marquis de Dangeau

« [tome 1, p. 73] Mercredi 22 [novembre 1684]. […] Monseigneur alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 76] Vendredi 1er décembre. Le Roi alla faire la revue de ses gardes du corps ; il y avoit plus d’un an qu’il ne les avoit vus. Il les trouva en fort bon état malgré leur fatigue. En revenant de la plaine d’Ouille, où il avoit fait la revue, il passa au château de Saint Germain, et il revint très content de tous les bâtiments qu’on y avoit faits.
[…]
[p. 79] Lundi 11. […] Monseigneur alla courre le cerf à Saint Germain.
[…]
[p. 114] Lundi 29 [janvier 1685], à Versailles. […] Monseigneur alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 116] Jeudi 1er février, à Versailles. […] Monseigneur alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 117] Lundi 5, à Versailles. […] Monseigneur alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 119] Samedi 10, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 121] Jeudi 15, à Versailles. […] [p. 122] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 123] Lundi 19, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 124] Mercredi 21, à Versailles. […] Monseigneur vouloit aller courir le sanglier dans la forêt de Saint Germain, mais il n’y en avoit point de détourné. […]
[p. 125] Jeudi 22, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 127] Lundi 26, à Versailles. […] Monseigneur courut la bague et les têtes, puis alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 129] Vendredi 2 [mars], à Versailles. [….] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain, avec les chiens de M. de Furstemberg. On donna les relais à l’envers ; c’est une manière de chasser extraordinaire. On ne laissa pas de prendre le cerf et même fort vite.
[…]
[p. 131] Mardi 6 [mars], à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 137] Lundi 19, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain avec l’équipage de M. de Furstemberf et fit une fort belle chasse.
[…]
[p. 143] Vendredi 30, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. de Furstemberg, qui firent une fort belle chasse ; ce [p. 144] sera la dernière. Ils ont pris les sept cerfs qu’ils ont courus, et ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est qu’ils donneur leurs relais à l’envers : leurs vieux chiens sont à la meute, et les chiens les plus vites sont au dernier relais. Madame étoit à la chasse avec Monseigneur.
[…]
[p. 149] Vendredi 6 [avril], à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf avec les chiens du roi, qui étaient revenus de Saint Germain à Versailles.
[…]
[p. 180] Lundi 28 [mai], à Versailles. […] L’assemblée du clergé doit commencer aujourd’hui à Saint Germain, l’archevêque présidant.
[…]
[p. 188] Vendredi 8 [juin], à Versailles. […] Monseigneur courut le loup dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 191] Jeudi 14, à Versailles. […] Monseigneur chassa dans la forêt de Saint Germain. Il y tua un gros sanglier et un loup, et revint encore d’assez bonne humeur pour le salut.
[…]
[p. 193] Lundi 18, à Versailles. […] L’assemblée du clergé, qui se tient à Saint Germain, accorda au Roi 3000000 de don gratuit, que Sa Majesté leur avoit demandés, et ces 3000000 ont été accordés d’un consentement unanime.
[…]
[p. 196] Mardi 26, à Versailles. […] Monseigneur courut le loup dans la forêt de Saint Germain. […]
[p. 197] Mercredi 27, à Versailles. […] Monseigneur alla dans la forêt de Saint Germain pour y prendre des loups qui sont dans le parc, et fouilla toute la forêt sans les trouver.
[…]
[p. 213] Jeudi 30 [août], à Versailles. […] [p. 214] Le duc du Lude, grand maître de l’artillerie, mourut à Paris. Il étoit chevalier de l’Ordre, il avoit le justaucorps bleu et étoit capitaine de Saint Germain. Sa femme aura la plus grande partie de son bien. Le duc de Roquelaure et la duchesse de Foix, enfants de sa sœur, sont ses héritiers. La capitainerie de Saint Germain fut donnée à M. le marquis de Montchevreuil. On lui donna aussi la survivance pour son fils, qui épouse mademoiselle de Coetquen, fille de feu Combourg.
[…]
[p. 274] Mercredi 2 [janvier 1686], à Versailles. […] J’appris que le Roi avoit fort diminué le fonds des dépenses pour ses bâtiments ; il lui en a coûté l’année passée plus de 15000000 et il n’en veut dépenser celle ci que 4 tout au plus, tant pour les bâtiments que pour la conduite de la rivière Eure. […] Il y eut une manière de sédition à Saint Germain sur ce que les habitants se soulevèrent pour demander que le curé ne quittât point ; les habitants tinrent des discours un peut trop forts ; le Roi en fit mettre plusieurs en prison et interdit beaucoup de prêtres, et on a exilé le curé à Rouen.
[…]
[p. 380] Mercredi 4 [septembre], à Marly. Le Roi vouloit aller tirer dans Vézinet, au dessous de Saint Germain ; le vilain temps l’en empêcha.
[…]
[p. 433] Jeudi 19 [décembre]. […] Monseigneur courut le lièvre dans le parc de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine. Madame la princesse de Conty, madame de Mortemart, madame de Bellefonds et mademoiselle d’Humières étoient à cheval avec Monseigneur.
[…]
[tome 2, p. 68] Jeudi 20 [novembre 1687], à Marly. […] Monseigneur et les princesses allèrent courre le daim dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. le duc du Maine. Madame la Dauphine, qui est demeurée à Versailles, envoya trois de ses filles pour monter à cheval avec les princesses, mesdemoiselles de La Force, de Séméac et de Bellefonds.
[…]
[p. 69] Lundi 24, à Versailles. […] M. le duc du Maine a souhaité d’avoir un équipage pour courre le cerf. Le Roi lui donne 10000 écus pour le mettre sur pied et ordonne 10000 écus par an pour l’entretien. Le chevalier d’Aunay commandera l’équipage et on lui donne pour cela 1000 écus d’appointements.
[…]
[p. 71] Vendredi 28 à Versailles. […] Monseigneur et Madame coururent le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine et revint d’assez bonne heure pour être à la répétition.
[…]
[p. 80] Mardi 16 [décembre], à Marly. Le Roi, après son dîner, monta en carrosse avec mesdames les princesses, Monseigneur et Madame ; il alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine.
[…]
[p. 94] Mercredi 14 [janvier 1688], à Marly. Le Roi alla à Saint Germain. Il s’y promena pour voir ce qu’il fait couper dans son parc, les changements qu’il fait dans ses jardins et la cour des cuisines qu’il fait abattre pour en bâtir une magnifique pour loger les secrétaires d’Etat.
[…]
[p. 98] Vendredi 23, à Versailles. […] Monseigneur alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine.
[…]
[p. 104] Jeudi 5 [février] à Versailles. […] Le Roi donna à M. de Montchevreuil la charge de maître des Eaux et forêts de Saint Germain.
[…]
[p. 106] Lundi 9, à Versailles. […] Monseigneur courut trois cerfs dans la forêt de Saint Germain avec l’équipage de M. du Maine, malgré la gelée, qui est fort grande.
[…]
Vendredi 13, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine.
[…]
[p. 109] Jeudi 19, à Marly. Le Roi et Monseigneur allèrent [p. 110] dans la forêt de Saint Germain, d’où ils firent sortir deux cents cerfs qu’on avoit renfermés dans une petite enceinte. Il y en avoit trop dans la forêt. Le Roi prit assez de plaisir à cette manière de chasser.[…]
Vendredi 20 février, à Marly. Le Roi alla dans l’après-dînée courre le cerf avec les chiens de M. du Maine dans la forêt de Saint Germain. Monseigneur vint l’y trouver et avoit couru le loup dès le matin. […]
[p. 111] Samedi 21, à Versailles. Le Roi courut encore le cerf avec les chiens de M. du Maine dans la forêt de Saint Germain. Il avoit manqué celui d’hier, et en a pris deux aujourd’hui.
[…]
[p. 114] Mercredi 3 [mars], à Versailles. […] L’après dînée, le Roi partit de bonne heure et alla à Saint Germain voir sortir du parc quantité de cerfs et de daims qu’on en ôte, et ensuite revint à Marly.
[…]
[p. 289] Jeudi 6 [janvier 1689], à Versailles. Le Roi, après son dîner, partit d’ici avec Monseigneur et Monsieur dans son carrosse et vint jusqu’auprès de Chatou, où il attendit la reine d’Angleterre, qui arriva un quart d’heure après. Dès qu’on vit paraître les carrosses qui la menoient, le Roi, [p. 290] Monseigneur et Monsieur mirent pied à terre. Le Roi fit arrêter le carrosse qui marchoit devant celui de la Reine, où étoit le prince de Galles, et l’embrassa. Pendant ce temps là, la reine d’Angleterre descendit de carrosse et fit au Roi un compliment fort plein de reconnaissance pour elle et pour le roi son mari. Le Roi lui répondit qu’il leur rendoit un triste service en cette occasion, mais qu’il espéroit être en état de leur en rendre de plus utiles dans la suite. Le Roi avoit avec lui ses gardes, ses chevau légers et ses mousquetaires, et tous les courtisans l’avoient accompagné. Le Roi monta en carrosse avec la reine ; Monseigneur et Monsieur s’y mirent aussi. Cela avoit été concerté dès le jour précédent, c’est pourquoi elle n’avoit avec elle que madame de Powits et la signora Anna Victoria Montecuculli, une Italienne qu’elle aimoit fort. Ils descendirent au château de Saint Germain, qui étoit meublé fort magnifiquement et où l’on trouva toutes les commodités imaginables pour le prince de Galles. Tourolle, tapissier du Roi, donna à la reine la clef d’un petit coffre où il y avoit 6000 pistoles. Monsieur et madame de Montchevreuil sont à Saint Germain pour faire à la reine les honneurs du gouvernement. Le roi d’Angleterre couche aujourd’hui à Breteuil. Le duc de Berwick, son fils, est venu devant pour apporter de ses nouvelles à la reine. Madame de Portsmouth avoit voulu venir au devant de la reine, mais M. de Lauzun lui manda qu’elle ne verroit personne qu’après être arrivée à Saint Germain. Les bruits qu’on a fait courre sur ce qu’elle a dit n’ont pas laissé de faire impression sur la reine, mais elle s’en justifie fort bien. […]
[p. 291] Vendredi 7, à Versailles. […] [p. 292] Entre cinq et six heures, le Roi monta en carrosse avec Monseigneur et M. de Chartres et alla descendre au château de Saint Germain. Il trouva la reine d’Angleterre au lit. Il causa une demi heure avec elle et la quitta quand on vint lui dire que le roi d’Angleterre étoit entré dans la cour du château ; le Roi alla au devant de lui jusqu’à la porte de la salle des gardes. Le roi d’Angleterre se baissa jusqu’à ses genoux ; le Roi l’embrassa et ils demeurèrent longtemps à s’entr’embrasser. Et ensuite, le Roi, lui tenant toujours la main, le mena dans la chambre de la reine sa femme, et le lui présenta, lui disant : « Je vous amène un homme que vous serez bien aise de voir ». Le roi d’Angleterre demeura longtemps dans les bras de la reine, et ensuite le Roi lui présenta Monseigneur, M. de Chartres, les princes du sang, le cardinal de Bonzy et quelques uns des courtisans que le roi d’Angleterre connaissoit. Puis le Roi mena le roi d’Angleterre chez le prince de Galles, et après l’avoir ramené chez la reine, en se séparant il lui dit : « Je ne veux point que vous me conduisiez ; vous êtes encore aujourd’hui chez moi. Demain vous me viendrez voir à Versailles comme nous en sommes convenus, je vous en ferai les honneurs, et vous me les ferez de Saint Germain la première fois que j’y viendrai, et ensuite nous vivrons sans façon ». […]
[p. 293] Samedi 8, à Versailles. Le Roi envoya le matin M. de La Trémouille à Saint Germain pour savoir des nouvelles du roi d’Angleterre, de la reine et du prince de Galles. Le roi d’Angleterre vint ici sur les quatre heures. […]
[p. 294] Dimanche 9, à Versailles. […] Monseigneur, en sortant de table, alla à Saint Germain. Le roi d’Angleterre vint le recevoir au bout de sa chambre, mais il ne sortit point. Ils causèrent longtemps debout, et ensuite Monseigneur alla voir la reine, qui lui donna un fauteuil, mais au dessous d’elle. En sortant de chez la reine, Monseigneur alla chez le prince de Galles, puis retourna à Versailles. Les maréchales d’Humières, de Lorges, d’Estrées ont été faire leur cour à la reine d’Angleterre, qui ne les a point baisées. Elle ne baisa point non plus la duchesse de Nevers, qui étoit allée au devant d’elle à Beaumont. Le Roi a réglé ce qu’il donnera au roi d’Angleterre pour sa dépense : il lui donnera 50000 écus pour se remettre en équipage et 50000 [p. 295] francs par mois. Le roi d’Angleterre n’en vouloit que la moitié. La reine d’Angleterre dit qu’elle traitera les dames ou comme les reines les traitent en Angleterre, ou comme les reines les traitent en France ; elle en laisse le choix au Roi, et ne veut rien faire que ce qui lui sera le plus agréable. Les reines en Angleterre baisent les princesses et les duchesses et ne les font point asseoir, et ici les reines font asseoir les princesses et les duchesses et ne les baisent point. La feue reine mère d’Angleterre, quand elle étoit ici, baisoit les duchesses, les maréchales de France, la femme du chevalier d’honneur et les dames d’atour. La reine dit à Monseigneur qu’elle n’attendoit qu’un habit pour aller à Versailles faire sa cour au Roi et voir madame la Dauphine.
Lundi 10, à Versailles. Madame alla sur les quatre heures à Saint Germain. Mademoiselle sa fille, madame de Guise et toutes les princes du sang y allèrent aussi. La reine d’Angleterre les salua toutes et donna un fauteuil à Madame et des sièges pliants aux princesses. Elle fit asseoir la duchesse de Portsmouth et la signora Anna Victoria Montecuculli, ce qu’on trouva extraordinaire car elle n’est point duchesse ; apparemment c’est comme étant sa dame d’honneur et on la priera de s’expliquer là-dessus.
[…]
[p. 297] Mercredi 12, à Versailles. […] Il y avoit encore quelque difficulté à régler sur le cérémonial pour la manière dont les princes du sang doivent être traités de LL. MM. BB. On est convenu, aujourd’hui, que les princes du sang se couvriront quand le roi d’Angleterre se couvrira et que la reine leur donnera des sièges ployants et les baisera. La feue reine, notre maîtresse, ne les faisoit pas asseoir, mais ils s’étoient toujours assis devant la reine mère. Le feu roi d’Angleterre, à Bruxelles, donna un fauteuil à feu M. le Prince. L’Empereur en fit offrir à MM. les princes de Conty quand ils passèrent à Vienne et il y a beaucoup d’exemple que les princes du sang de France ont reçu de plus grands honneurs que ceux qu’ils ont en cette occasion ; mais le Roi veut qu’on rende plus de respect encore au roi d’Angleterre malheureux que s’il étoit dans la prospérité. […] Le roi d’Angleterre a fait milord Powits duc. Il a quitté plus de 50000 écus de rente pour suivre le roi son maître, et est homme de grande qualité. […]
[p. 298] Jeudi 13, à Versailles. La reine d’Angleterre vint ici sur les quatre heures.
[…]
[p. 301] Samedi 15, à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain avec Monseigneur. Le roi d’Angleterre le vint recevoir au bout de la salle des gardes. Après avoir été quelque temps enfermés ensemble, ils allèrent chez la reine, où il y avoit trois fauteuils, mais le roi d’Angleterre ne voulut point s’asseoir et alla auprès de la cheminée causer avec Monseigneur, qui étoit debout, disant au Roi : « Nous sommes convenus que nous ne ferions plus de façons après cette visite ci ; je veux commencer dès ce soir ». Sur les six heures, le Roi en repartit et Monseigneur revint à la comédie.
[…]
[p. 306] Vendredi 21, à Marly. […] Monseigneur alla à Saint Germain ; il vouloit y courre le loup, mais n’en trouva point. Il y courut le cerf avec les chiens de M. du Maine. Le roi d’Angleterre étoit à la chasse et fut toujours à la tête des chiens ; il faisoit un temps terrible, et l’on manqua le cerf. […]
[p. 307] Samedi 22, à Versailles. Le Roi, après son dîner, partit de Marly et alla à Saint Germain voir le roi d’Angleterre. Il demeura assez longtemps enfermé avec lui, puis ils allèrent chez la reine, qui étoit au lit, et ensuite passèrent chez le prince de Galles.
[…]
[p. 309] Lundi 24, à Versailles. […] Le nonce d’Adda est arrivé à Saint Germain depuis quelques jours et s’en retourne à Rome, où il espère qu’on lui donnera le chapeau de cardinal. Nous n’avons pas été trop contents ici de la conduite qu’il a eue en Angleterre, et l’aimons mieux en Italie que dans ces pays ci. Le roi d’Angleterre a permis par un brevet au duc de Berwick, son fils, de porter l’étoile de l’ordre de la Jarretière sur ses habits, quoi qu’il n’ait pas été reçu à la chapelle de Windsor.
[…]
[p. 319] Mardi 1er février, à Versailles. […] [p. 320] Le Roi a dîné à son petit couvert, et après dîner est allé tirer, et de là à Marly, puis à Saint Germain pour voir le roi et la reine d’Angleterre. Monseigneur, après le chapitre, est allé à la forêt de Marly, où il avoit donné rendez vous au roi d’Angleterre. Ils ont couru le cerf et en ont pris deux. […] Il devoit y avoir appartement ce soir, mais le Roi l’a remis à demain, à cause qu’il a bien cru qu’il reviendroit trop tard de Saint Germain.
[…]
[p. 325] Mardi 8 [février], à Marly. […] Monseigneur alla à Saint Germain. Le roi d’Angleterre et lui coururent le cerf avec les chiens de M. du Maine. […]
[p. 326] Mercredi 9, à Marly. […] Monseigneur courut le loup dans la forêt de Saint Germain. M. le prince d’Orange renvoie au roi d’Angleterre ses carrosses, ses chevaux, ses équipages et sa vaisselle. […] Le roi d’Angleterre a fait arrêter à Saint Germain le major du régiment de Péterborough. C’est un homme qui a changé souvent de religion et de parti, et qu’on soupçonne d’avoir été envoyé ici par le prince d’Orange. On croit qu’on découvrira quelque chose par cet homme là.
[…]
[p. 328] Vendredi 11, à Marly. […] [p. 329] Monseigneur a couru le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine ; il a été prendre le roi d’Angleterre. Madame la princesse de Conty étoit à la chasse, et mesdames de Mongon et de Dangeau l’y accompagnoient. La princesse de Conty a monté chez la reine d’Angleterre, qui souhaitoit la voir en habit de chasse.
Samedi 12, à Versailles. […] Hier au soir, deux députés d’Irlande arrivèrent à Saint Germain auprès du roi d’Angleterre. L’un est milord de Montjoye, protestant, et l’autre est catholique et milord chef de justice ; il s’appelle Reys. L’Irlande est toujours fort fidèle au roi. Ils n’ont été que deux jours sur mer et six jours à venir de Brest à Saint Germain.
[…]
[p. 331] Mercredi 16, à Versailles. […] Monseigneur est allé à Saint Germain pour y courre le loup avec le roi d’Angleterre ; mais ils n’en ont pas trouvé et sont revenus sans chasser. Il avoit convié le roi d’Angleterre, de la part du Roi, de venir ici demain voir les jardins, mais le roi d’Angleterre n’y viendra [p. 332] que vendredi parce qu’il s’est engagé d’aller demain dîner à Maubuisson.
[…]
[p. 335] Lundi 21, à Versailles. […] Monseigneur courut le loup à Lauthie et, au retour, à Saint Germain, il vit le roi et la reine d’Angleterre. […] [p. 336] Le roi d’Angleterre a fait arrêter à Saint Germain milord Montjoye, qui étoit député d’Irlande. Milord Tyrconnel a mandé au roi son maître qu’il feroit bien de s’en assurer. M. de Ponty, qui vient d’Irlande, assure que tout va à merveille en ce pays là. Il est arrivé aujourd’hui et dit qu’il y a dans ce royaume là quarante mille hommes sous les armes. Le roi d’Angleterre y fait passer trois cents officiers et quinze cents soldats, dragons ou cavaliers, et à mesure qu’il en arrive à Saint Germain on les envoie.
[…]
[p. 337] Mercredi 23, jour des Cendres, à Versailles. […] Je viens d’apprendre, ce soir au coucher, qu’il y a des chevaux de poste avec des chaises placées sur toute la route d’ici à Brest pour le roi d’Angleterre et les principales personnes qui l’accompagneront. Les milords Powits, Dumbarton, Melfort et Georges Howard suivront S. M. B. La reine et le prince de Galles demeureront à Saint Germain. Le roi donne beaucoup d’argent au roi d’Angleterre pour ce voyage là, et M. d’Avaux y va et demeurera en Irlande ambassadeur du Roi auprès de lui.
[…]
[p. 338] Vendredi 25, à Versailles. […] Le roi d’Angleterre, le matin, à Saint Germain, fit M. de Lauzun chevalier de la Jarretière, en la place du duc d’Albemarle, mort depuis peu de temps. Ensuite S. M. B. alla à Paris, descendit à Notre Dame, où il fit ses dévotions, alla dîner chez M. de Lauzun, puis chez les religieuses angloises, et au Luxembourg voir la grande Mademoiselle, repassa par Chaillot, où est le cœur de la reine sa mère, alla ensuite à Saint Cloud voir Monsieur et Madame, qui y étoient venus le matin [p. 339] s’y promener, et arriva sue les sept heures ici, où le Roi l’attendoit de meilleure heure. Les deux rois furent longtemps enfermés, et puis vinrent chez madame la Dauphine, où le roi d’Angleterre prit congé d’elle. Le Roi lui dit : « Je souhaite, Monsieur, ne vous revoir jamais. Cependant, si la fortune veut que nous nous revoyions, vous me trouverez toujours tel que vous m’avez trouvé. » Le Roi ira encore lui dire adieu à Saint Germain avant qu’il parte. […]
[p. 339] Samedi 26, à Versailles. Monsieur et Madame ont été à Saint Germain dire adieu au roi d’Angleterre ; Madame et toutes les dames étoient en mante. Le roi d’Angleterre les reçut chez la reine sa femme qui, après avoir été quelque temps debout, s’assit, disant qu’elle se trouvoit un peu mal. Le roi d’Angleterre baisa Madame et toutes les princesses du sang. […]
[p. 340] Dimanche 27, à Versailles. Le Roi et Monseigneur sont allés dire adieu au roi d’Angleterre, qui part demain matin sans faute.
[…]
[p. 344] Jeudi 3 [mars], à Marly. […] La reine d’Angleterre, pour être plus en repos, a réglé que tous les lundis elle recevroit tous ceux qui voudroient venir lui faire leur cour. Les autres jours, elle ne verra que la maison royale. On avoit parlé de la faire venir à Clagny, et même à Versailles, à l’aile neuve ; mais on croit qu’elle aime mieux demeurer à Saint Germain, où elle est plus retirée. […]
Vendredi 4, à Marly. […] Monsieur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, qui est toujours fort triste et assez incommodée. […]
[p. 346] Samedi 5, à Versailles. […] Le roi partit de Marly sur les cinq heures. […] En partant de Marly, il alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre et revint tard à Versailles.
[…]
[p. 349] Jeudi 10, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et y mena madame la princesse de Conty. […]
[p. 350] Vendredi 11, à Versailles. […] Le Roi, après le sermon, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 359] Jeudi 24, à Versailles. Le Roi dîna à son petit couvert et alla à Saint Germain l’après dînée voir la reine d’Angleterre. Il devoit aller à la volerie, mais le vilain temps l’en empêcha. […]
Vendredi 25, à Versailles. […] Monseigneur, après le sermon, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, qui a été malade tous ces jours passés.
[…]
[p. 363] Mercredi 30, à Marly. […] Le Roi joua hier en arrivant, et après son souper, aux portiques. Aujourd’hui, il a joué encore après son dîner et puis, à six heures, il est allé voir la reine d’Angleterre à Saint Germain.
[…]
[p. 367] Mardi 5 [avril], à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf à Saint Germain avec les chiens de M. le duc du Maine. […]
[p. 368] Mercredi 6, à Versailles. […] La reine d’Angleterre alla hier aux religieuses de Chaillot, où elle passera toute la semaine. Le Roi lui a fait meubler un appartement.
[…]
[p. 370] Dimanche 10, jour de Pâques, à Versailles. […] [p. 371] La reine d’Angleterre est sortie ce soir du couvent de Chaillot et est retournée à Saint Germain. Le Roi lui a envoyé proposer de venir demain souper à Marly.
[…]
[p. 373] Jeudi 14, à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint-Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 378] Jeudi 21, à Versailles. […] La reine d’Angleterre est allée coucher aux filles Sainte Marie, à Chaillot. […]
Vendredi 22, à Versailles. […] La reine d’Angleterre alla à Paris, et communia [p. 379] à Notre Dame. L’archevêque la reçut à la porte à la tête du chapitre.
[…]
[p. 381] Mardi 26, à Versailles. Le Roi alla dîner à Marly […]. Après son dîner, il alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, qui est revenue de Chaillot, où elle a passé quelques jours, pendant lesquels elle a été deux fois à Paris.
[…]
[p. 383] Vendredi 29, à Versailles. […] Messeigneurs les ducs de Bourgogne, d’Anjou et de Berry allèrent pour la première fois à Saint Germain voir la reine d’Angleterre et le duc d’York. La reine les vint recevoir à la porte de sa chambre, et leur donna des fauteuils. Chez M. le prince de Galles, on mit quatre fauteuils, et les trois princes étoient au dessus de lui.
[…]
[p. 384] Dimanche 1er mai, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 388] Vendredi 6, à Marly. […] Monsieur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 390] Lundi 9, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre et y mena Mademoiselle et madame de Guise ; les petites filles de France n’y vont point si le Roi, Monseigneur, Monsieur ou Madame n’y vont, parce qu’elles n’ont qu’un siège ployant. Il y a quatre dames de la reine d’Angleterre qu’elle fait asseoir quand il y a quelque princesse ou duchesse françoise : madame Powits, comme duchesse angloise, madame de Montecuculli, qu’on a fait comtesse d’Almont, comme sa dame d’honneur, et mesdames de Sussex et de Waldegrave, comme fille de roi. C’est le Roi notre maître qui leur a donné ce [p. 391] rang là, car elles n’en ont aucun en Angleterre. […]
Mardi 10, à Versailles. Le Roi travailla l’après dînée jusqu’à cinq heures avec M. de Seignelay et puis alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 394] Dimanche 15, à Versailles. […] Monseigneur alla l’après dînée à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. […]
Lundi 16, à Versailles. Le Roi dîna à Marly et [p. 395] l’après dînée il alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. Le prince de Galles vint ici voir madame la Dauphine et messeigneurs ses enfants.
[…]
[p. 399] Lundi 23, à Versailles. Le Roi travailla l’après dînée jusqu’à quatre heures avec M. de Seignelay, et puis alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 407] Lundi 6 [juin], à Versailles. […] Monseigneur a été à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 408] Mercredi 8, à Versailles. […] Le Roi alla dîner à Marly […]. L’après dînée, il alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 412] Mercredi 15, à Versailles. […] Monseigneur suivit le Roi à cheval à la portière de son carrosse, à son [p. 413] retour de Saint Germain où il avoit été voir la reine d’Angleterre.
[…]
Vendredi 17, à Marly. […] [p. 414] La reine d’Angleterre est allée à Chaillot, où elle demeurera jusqu’à dimanche au soir. Demain elle ira dans deux ou trois couvents à Paris, comme elle a accoutumé à tous les petits voyages qu’elle y fait.
[…]
[p. 415] Lundi 20, à Versailles. […] La reine d’Angleterre a fait une petite fête à Saint Germain pour le jour de la naissance de M. le duc d’York, qui a aujourd’hui un an.
[…]
[p. 416] Mercredi 22, à Marly. Le Roi alla sur les quatre heures à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et puis revint ici.
[…]
[p. 417] Vendredi 24, à Marly. […] Monseigneur s’alla promener, le soir, avec madame la princesse de Conty, dans les prairies qui sont au dessous de Saint Germain. […]
[p. 418] Samedi 25, à Versailles. […] Monseigneur, après les portiques, alla à Saint Germain avec madame la princesse de Conty. Ils demeurèrent une heure avec la reine d’Angleterre et puis revinrent ici.
[…]
[p. 424] Mercredi 6 [juillet], à Marly. Le Roi après son dîner alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et puis revint ici. […]
Jeudi 7, à Marly. Le Roi, après son dîner, monta [p. 425] en carrosse pour aller courre le cerf dans la forêt de Marly. Il y avoit donné rendez vous à la reine d’Angleterre. Il la trouva dans la grande route. Elle se mit en calèche avec lui. Ils virent souvent la chasse, qui fut fort belle, et puis le Roi revint ici et la reine retourna à Saint Germain. Monseigneur, Madame et les princesses coururent à cheval.
[…]
[p. 427] Lundi 11, à Versailles. […] La reine d’Angleterre alla à Saint Cyr, où madame de Maintenon la reçut. Il n’y eut de femmes de la cour que madame la comtesse de Grammont.
[…]
[p. 428] Mercredi 13, à Versailles. Le Roi alla à quatre heures à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et puis revint à Marly changer d’habit et revint par son grand parc en tirant. Monseigneur alla aussi à Saint Germain et en repartit avant que le Roi y arrivât.
[…]
[p. 430] Samedi 16, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, qui lui avoit mandé qu’elle souhaitoit venir à Versailles pour lui parler. Le Roi fut assez longtemps avec elle, puis il vint à Trianon, où il passa toute la soirée.
[…]
[p. 437] Vendredi 29, à Versailles. Le Roi alla sur les quatre heures à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. Monseigneur y étoit allé en sortant de table et en repartit quand le Roi y arriva.
[…]
[p. 443] Lundi 8 [août], à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et puis revint à Marly.
[p. 446] Samedi 13, à Versailles. […] Milord Douvre est arrivé, et est allé trouver la reine d’Angleterre à Chaillot.
[…]
[p. 449] Mercredi 17, à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et puis revint à Marly où il se promena longtemps.
[…]
[p. 457] Dimanche 28, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, puis revint à Trianon faire collation avec madame la princesse de Conty.
[p. 460] Mardi 30, à Versailles. Le Roi, après dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 465] Mardi 6 [septembre], à Versailles. Le Roi alla après son dîner à Saint Germain, voir la reine d’Angleterre, et puis revint à Trianon.
[…]
[p. 467] Samedi 10, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et puis revint à Marly.
[…]
[p. 468] Lundi 12, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. […]
[p. 469] Mardi 13, à Versailles. Le Roi, après dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 477] Mardi 27, à Versailles. Le Roi, après dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[tome 3, p. 2] Mardi 4 [octobre], à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain [p. 3] dire adieu à la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 13] Lundi 24, à Versailles. Le Roi, Monseigneur et Monsieur allèrent tous trois séparément voir la reine d’Angleterre à Saint Germain.
[…]
[p. 15] Dimanche 30, à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, qui est fort aise de voir qu’on envoie un secours considérable en Irlande. On ne dit point encore quels sont les bataillons qu’on envoie en ce pays là, mais les ordres sont partis pour les faire marcher.
[…]
[p. 17] Jeudi 3 [novembre], à Marly. […] Monseigneur alla courre le loup à Saint Germain.
[…]
[p. 19] Lundi 7, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf à Saint Germain avec les chiens de M. du Maine.
[…]
[p. 20] Mercredi 9, à Versailles. […] Le Roi alla, après son dîner, à Marly. Il y demeura quelque temps à voir planter, puis il alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 24] Samedi 12, à Versailles. […] Le Roi, après don dîner, alla à Marly, où il s’amusa à faire planter. Monseigneur l’y vint trouver après avoir couru le cerf avec les chiens de M. du Maine à Saint Germain.
[…]
[p. 26] Samedi 19, à Versailles. Le Roi revint ici après avoir été à Saint Germain vers la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 29] Samedi 26, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. Monsieur y alla aussi, et y mena Mademoiselle, madame de Guise et madame la grande duchesse. Les princesses n’y vont jamais sans Monsieur ou Madame, parce que la reine d’Angleterre ne leur donne qu’un tabouret.
[…]
[p. 33] Samedi 3 [décembre], à Versailles. […] Monseigneur courut le loup dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 34] Lundi 5, à Versailles. […] M. Porter est arrivé à Saint Germain. Le roi d’Angleterre l’avoit fait partir d’Irlande pour aller de sa part à Rome. Mais le Roi, ayant jugé [p. 35] à propos qu’il y eût à Rome un ministre du roi d’Angleterre, y avoit déjà envoyé milord Melford. Ainsi M. Porter demeurera en France et se tiendra auprès de la reine d’Angleterre. […]
Mardi 6, à Versailles. […] Monseigneur alla l’après dînée à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 38] Mercredi 14, à Marly. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre et arriva à Marly de bonne heure.
[…]
[p. 43] Mercredi 28, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, qui a passé les fêtes à Chaillot.
[…]
[p. 54] Mardi 17 [janvier 1690], à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 55] Jeudi 19, à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Cyr voir représenter Esther. La reine d’Angleterre y vint de Saint Germain. Elle versa en carrosse. Son cocher qui le menoit avoit été cocher de Cromwell.
[…]
[p. 58] Mardi 24, à Versailles. […] Milord Waldegrave est mort à Saint Germain. Il avoit épousé une fille du roi d’Angleterre et de mademoiselle Churchill, et c’est lui que le roi d’Angleterre avoit laissé auprès de la reine sa femme, avec toute sa confiance en ses affaires. […]
Mercredi 25, à Marly. Le Roi, après don dîner, partit de Versailles et alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. Il revint sur les six heures à Marly.
[…]
[p. 62] Samedi 4 [février], à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine. […] La reine d’Angleterre, qui étoit à Chaillot, est revenue à Saint Germain ; mais les eaux sont tellement débordées qu’elle a été contrainte d’aller de Chaillot à Montmartre, de Montmartre à Paris, de Paris passer par Versailles pour aller à Saint Germain.
[…]
[p. 66] Lundi 13, à Versailles. […] Monseigneur alla l’après dînée avec madame la princesse de Conty à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 69] Lundi 20, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf à Saint Germain avec les chiens de M. du Maine.
[…]
[p. 70] Samedi 25, à Versailles. Le Roi fut à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. Monseigneur y alla aussi avec Monsieur, la grande Mademoiselle et madame de Guise.
[…]
[p. 74] Jeudi 9 [mars], à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 76] Samedi 11, à Versailles. Le Roi alla tirer, et puis passa à Marly pour se rhabiller, et de là il fut à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 77] Lundi 13, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 85] Mercredi 29, à Versailles. Le Roi dîna à son petit couvert, alla tirer, puis passa à Marly pour changer d’habit. Et de là, il alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 86] Vendredi 31, à Versailles. […] Monseigneur dîna chez lui avec madame la princesse de Conty, et puis alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre. […]
Samedi 1er avril, à Versailles. Le Roi a dîné à son petit couvert et est allé tirer. Monseigneur a courut le loup dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine.
[…]
[p. 97] Mercredi 12 [avril], à Marly. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et puis vint ici où il se promena longtemps.
[…]
[p. 99] Dimanche 16, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 118] Dimanche 7 [mai], à Versailles. […] Le Roi a été voir la reine d’Angleterre. Monseigneur y a été ensuite et y a mené dans son carrosse M. le duc de Bourgogne ; il y fit monter M. de Beauvilliers. La reine d’Angleterre demanda à Monseigneur s’il ne falloit point donner un fauteuil à M. le duc de Bourgogne et lui en fit donner un. Ensuite Monsieur et Madame vinrent et eurent des fauteuils. M. de Chartres n’eut qu’un pliant. Madame la maréchalle de La Mothe y mena aussi M. le duc d’Anjou et M. le duc de Berry après que Monseigneur en fut sorti.
[…]
[p. 123] Lundi 15, à Versailles. […] Monseigneur alla à Chaillot dire adieu à la reine d’Angleterre, qui y passera la semaine pour y faire son jubilé.
[…]
[p. 237] Vendredi 20 [octobre], à Fontainebleau. M. de Lauzun et M. de La Hoguette ont eu chacun séparément une grande audience du Roi, et puis M. de Lauzun est allé à Saint Germain trouver le roi d’Angleterre.
[…]
[p. 239] Vendredi 27, à Versailles. […] Le duc de Tyrconnel est arrivé à Saint Germain ; le roi d’Angleterre le vouloit amener au Roi, mais le Roi l’a prié d’attendre jusqu’à dimanche, parce qu’il le vouloit entretenir à loisir, et que demain il a beaucoup d’affaires. On a déjà envoyé deux barques en Irlande pour assurer les Irlandois qui demeurent fidèles au roi leur maître que le Roi leur enverra les secours qui leur sont nécessaires.
[…]
[p. 242] Jeudi 2 [novembre], à Marly. […] Monseigneur a couru le cerf à Saint Germain avec les chiens de M. du Maine, et arriva ici un peu après le Roi. Monsieur et Madame vinrent ici de Saint Cloud et passèrent par Saint Germain pour voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 247] Samedi 11, à Versailles. […] Monseigneur donna à dîner à [p. 248] madame la princesse de Conty, et puis alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 249] Mardi 14, à Versailles. […] Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. Le duc de Tyrconnel repart incessamment pour l’Irlande, mais on n’a pas déclaré les officiers qui partent avec lui.
[…]
[p. 250] Jeudi 16, à Versailles. […] Le Roi a longtemps entretenu M. de Tyrconnel ; il avoit couché ici. Le Roi lui fait donner une chambre dans le château quand il couche ici. Le roi d’Angleterre lui donne l’ordre de la Jarretière. Il a la place du duc de Grafton, mort en Irlande dans les troupes du prince d’Orange.
[…]
[p. 253] Mercredi 22, à Marly. […] Monseigneur et Madame coururent le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les chiens de M. du Maine et arrivèrent ici avant le Roi.
[…]
[p. 263] Mercredi 20 [décembre], à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 266] Mercredi 27, à Marly. Le Roi alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, et arriva ici sur les six heures.
[…]
[p. 272] Jeudi 11 [janvier 1691], à Versailles. Le Roi alla voir le roi et la reine d’Angleterre à Saint Germain.
[…]
[p. 274] Vendredi 19, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 280] Jeudi 1er février, à Versailles. […] Le roi d’Angleterre s’est trouvé un peu incommodé et s’est fait saigner à Saint Germain.
[…]
[p. 283] Jeudi 8, à Versailles. Le Roi dîna à son petit couvert et puis alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 284] Samedi 10, à Versailles. […] Monseigneur alla avec les princesses à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 292] Mercredi 28, à Marly. […] Ces jours passés, à Saint Germain, des Anglois, frères du comte de Salisbury, se querellèrent, se battirent et se blessèrent très dangereusement. Après leur combat, ils se raccommodèrent, se demandèrent pardon l’un à l’autre, firent venir un prêtre et abjurèrent la religion protestante, dont ils étaient. Depuis ce temps là, l’aîné, qui avoit dix neuf ans, est mort de sa blessure, et le cadet est encore fort malade, et l’on dit qu’il n’attend que sa guérison pour se mettre à la Trappe.
[…]
[p. 293] Samedi 3, à Versailles. Le Roi alla le matin à la chasse, et revint dîner à Marly. L’après dînée, il alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 296] Mercredi 7, à Versailles. Le Roi, après son dîner à Versailles, alla au sermon et puis vint ici en chassant. Monseigneur y étoit déjà arrivé, après avoir couru le cerf à Saint Germain.
[…]
[p. 299] Mercredi 14, à Versailles. Le Roi, à son lever, déclara qu’il marcheroit samedi pour aller à Mons, qui est investi par M. de Boufflers. […] Le Roi a été cette après dînée dire adieu au roi et à la reine d’Angleterre, qui demeureront à Saint Germain.
[…]
[p. 302] Vendredi 16, à Versailles. Le Roi ne sortit point de tout le jour, ni Monseigneur non plus. Le roi et la reine d’Angleterre vinrent prendre congé d’eux. Le roi d’Angleterre souhaitoit fort d’accompagner le Roi au siège de Mons, et l’a fort pressé là dessus, mais le Roi, à cause des embarras que cela auroit pu faire, l’a prié de vouloir bien demeurer à Saint Germain. La Maison du Roi et tous ses équipages sont partis aujourd’hui ; on ne laissa ici pour la garde des princes qu’un lieutenant aux gardes et quatre vingt soldats des moins en état de marcher. Il reste quatre vingt gardes du corps pour demeurer auprès d’eux et auprès du roi d’Angleterre à Saint Germain.
[…]
[p. 326] Jeudi 19 [avril], à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla voir le roi et la reine d’Angleterre. […]
Vendredi 20, à Versailles. […] Monseigneur voulut aller à Saint Germain voir le roi d’Angleterre, mais il étoit allé à Paris pour voir Monsieur.
[…]
[p. 327] Lundi 23, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf le matin, revint dîner ici, et puis alla à Saint Germain voir LL. MM. BB.
[…]
[p. 333] Samedi 5 [mai], à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Marly et à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 334] Mardi 8, à Versailles. […] Monseigneur alla avec madame la princesse de Conty à Saint Germain pour voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 335] Samedi 12, à Versailles. […] La reine d’Angleterre a choisi pour gouvernante du prince de Galles la comtesse d’Errol, arrivée depuis peu d’Ecosse. Elle est veuve, son mari étoit connétable héréditaire du royaume d’Ecosse.
[…]
[p. 353] Jeudi 28 [juin], à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 359] Samedi 14 [juillet], à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 371] Vendredi 27, à Versailles. Le Roi, après son dîner, alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre, puis s’alla promener à Marly.
[…]
[p. 390] Mardi 28 [août], à Marly. Le Roi, après avoir dîné à Versailles, alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. Il régla avec eux qu’ils viendraient de Saint Germain passer dix jours à Fontainebleau.
[…]
[p. 393] Mercredi 5 [septembre], à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 428] Vendredi 9 [novembre,] à Versailles. […] [p. 429] L’après dînée, le Roi s’amusa à Marly à faire planter jusqu’à la nuit, et puis revint ici avec les dames, qui étoient allées à Saint Germain voir la reine d’Angleterre pendant que le Roi faisoit planter.
[…]
[p. 440] Dimanche 9 [décembre], à Versailles. Le roi d’Angleterre s’en va en Bretagne vers Brest pour se faire voir aux Irlandois qui sont arrivés. Il en formera des régiments selon qu’il jugera à propos. Il partira samedi qui vient, et a prié le Roi que partout où il passeroit, on ne lui rendit aucuns honneurs, afin d’éviter les embarras.
[…]
[p. 441] Jeudi 13, à Versailles. Monseigneur alla à Saint Germain dire adieu au roi d’Angleterre, qui part samedi.
[…]
[p. 442] Samedi 15, à Versailles. Le roi d’Angleterre partit de Saint Germain pour son voyage de Brest. Le Roi lui donne deux relais de carrosse jusqu’à Orléans, où il s’embarquera pour descendre la Loire. Il ne mène avec lui que le duc de Berwick, son fils, et a prié le Roi qu’on ne lui fît aucuns honneurs sur la route.
[…]
[p. 444] Samedi 22, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[tome 4, p. 3] Samedi 5 [janvier 1692], à Versailles. […] Le roi d’Angleterre mande au Roi que, des Irlandois qui ont passé en France, il en a déjà composé sept régiments d’infanterie de quatorze cents hommes, qui feront chacun deux bataillons, et un régiment de cavalerie de six cents chevaux. Il n’a point encore nommé les colonels ; il placera la plupart de ceux qui sont venus, qui sont en très grand nombre, dans son régiment des gardes, qui est un des sept qu’il a composés. Outre cela, il attend encore quatre ou cinq mille hommes qui doivent passer avec Sarsfield.
[…]
[p. 6] Lundi 7, à Versailles. […] La grossesse de la reine d’Angleterre continue ; elle ne sort plus de sa chambre ; elle a senti son enfant remuer. Le roi, son mari, lui a mandé qu’il arriveroit vendredi.
[…]
[p. 8] Vendredi 11, à Versailles. Le roi d’Angleterre revint [p. 9] de son voyage de Bretagne. […]
Samedi 12, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. Il souhaitoit que le Roi fit habiller de rouge tous les régiments irlandois et qu’ils eussent une paye plus forte que les françois, mais cela ne se fera point. Il souhaite aussi que le Roi fasse deux régiments de cavalerie des six cents cavaliers qui ont passé, et le Roi y consent. Il y aura outre cela deux compagnies de ses gardes à cheval et un régiment de dragons à pied. Le roi d’Angleterre compte qu’avec les Irlandois que commande milord Montcassel, et ceux qui viennent de passer avec Sarsfiels, il y aura vingt mille Irlandois dans le service de France.
[…]
[p. 21] Dimanche 10 [février], à Versailles. […] Le Roi a été cette après dînée à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 34] Vendredi 22, à Versailles. Le Roi envoie à Metz les Irlandois des deux compagnies des gardes du roi d’Angleterre et de ses deux régiments de cavalerie ; on y a déjà acheté leurs chevaux. Le roi d’Angleterre a choisi le duc de Berwick, son fils, et Sarsfield, qu’il a fait milord Lucan, pour commander ses deux compagnies des gardes ; et il a donné ses deux régiments de cavalerie, qui seront de trois cents chevaux chacun, à milord Galmoy, Irlandois, et l’autre à Shelton. […]
Samedi 23, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. Monsieur y mena madame la duchesse de Chartres.
[…]
[p. 38] Jeudi 28, à Versailles. […] Monseigneur alla avec madame la princesse de Conty dire adieu au roi et à la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 44] Vendredi 14 [mars], à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 45] Dimanche 16, à Versailles. […] M. le Dauphin alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. M. le Dauphin a dit au roi d’Angleterre que le Roi comptoit avoir cette année en campagne, en Flandre, cent cinquante six mille hommes.
[…]
[p. 47] Mercredi 19, à Versailles. M. le duc du Maine épousa mademoiselle de Charolois à la messe du Roi. Sur les [p. 48] six heures, on entra dans l’appartement dès que le roi d’Angleterre fut arrivé. […] [p. 49] La reine d’Angleterre n’est point venue à toutes ces cérémonies de mariage parce que sa grossesse l’en a empêché. Elle ne sort pas même de sa chambre. […]
Jeudi 20, à Versailles. […] [p. 50] Milord Dumbarton est mort à Saint Germain. Il étoit premier gentilhomme de la chambre du roi d’Angleterre. Il avoit été général de ses troupes. Il avoit été lieutenant général en France, où il avoit servi longtemps sous le nom de milord Douglas. Il étoit frère du duc d’Hamilton et étoit chevalier de Saint André, qui est l’ordre d’Ecosse, et qui porte le cordon bleu comme les chevaliers de la Jarretière.
[…]
[p. 53] Vendredi 28, à Marly. […] Monseigneur courut le loup dans la forêt de Saint Germain. […]
[p. 54] Samedi 29, à Versailles. Le Roi alla tirer l’après dînée, et puis alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre, et revint ici sur les sept heures. Monseigneur courut encore le loup à Saint Germain et revint ici de bonne heure.
[…]
[p. 55] Lundi 31, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre, et madame la Princesse se servit de cette occasion là pour présenter madame la duchesse du Maine à la reine d’Angleterre. Les Petites Filles de France ni les princesses du sang n’y vont jamais que Monseigneur, Monsieur, ou Madame n’y soient, parce que la reine ne leur fait donner que des tabourets, et qu’ils prétendroient des chaises si Monseigneur, Monsieur ou Madame n’y étoient pas.
[…]
[p. 57] Lundi 7 [avril], à Versailles. Le Roi alla tirer, passa à Marly, où il se promena assez longtemps, et alla ensuite à Saint Germain voir la reine d’Angleterre, qui est assez incommodée. On craint qu’elle ne se soit blessée pour avoir trop longtemps été à genoux.
[…]
[p. 60] Lundi 14, à Versailles. […] Monseigneur alla à saint Germain dire adieu au roi d’Angleterre, qui part au plus tard dans huit jours.
[…]
[p. 61] Mercredi 16, à Versailles. […] On ne doute plus présentement que le roi d’Angleterre ne s’embarque et que le dessein ne soit de faire une descente en Angleterre ; cependant le prince d’Orange demeure tranquillement à Loo à chasser. Le roi d’Angleterre aura deux lieutenants généraux et trois maréchaux de camp dans ses troupes ; les lieutenants généraux sont Richard Hamilton, qui doit incessamment revenir d’Angleterre, où il étoit prisonnier, et milord Lucan, celui qui a amené les quatre mille Irlandois en ce pays ici. Les trois maréchaux de camps sont milord Galmoy, Shelton et Wacop.
[…]
[p. 62] Samedi 19, à Versailles. Le Roi a commandé à M. de Montchevreuil de demeurer, durant le voyage qu’on va faire, auprès de la reine d’Angleterre, qui sera bien seule quand le roi son mari sera parti ; la plupart des Anglois le suivent. Madame de Montchevreuil demeurera avec son mari. Le Roi est bien aise, durant son absence, d’avoir des gens de confiance auprès de la reine d’Angleterre. Sa grossesse va toujours bien ; elle n’a point été blessée, comme on l’avoit craint. […]
Dimanche 20, à Versailles. Le roi alla à Saint Germain dire adieu au roi d’Angleterre. […] Le roi d’Angleterre a fait trois chevaliers de la Jarretière : le prince de Galles, le duc de Powis, et milord Melford, qui étoit déjà chevalier de l’ordre de Saint André d’Ecosse. Le prince d’Orange, de son côté, fait des chevaliers, et a donné l’ordre à l’électeur de Bavière. […]
Lundi 21, à Versailles. Le roi d’Angleterre est parti de Saint Germain pour s’en aller en Normandie voir les Irlandois qui sont dans l’armée du maréchal de Bellefonds.
[…]
[p. 63] Jeudi 24, à Marly. […] [p. 64] Les Anglois qui étoient demeurés à Saint Germain après le roi d’Angleterre sont venus ici prendre congé du Roi et se préparent tous à aller s’embarquer avec le roi leur maître.
[…]
[p. 66] Mercredi 30, à Marly. Le Roi alla à Saint Germain avec la reine d’Angleterre, et arriva ici sur les six heures.
[…]
[p. 67] Vendredi 2 [mai], à Marly. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 72] Mercredi 7, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain avec madame la princesse de Conty dire adieu à la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 84] Mardi 27, au camp devant Namur. […] La reine douairière d’Angleterre, en allant de Pontoise à Saint Denis, passa par dessus certaines formalités et alla à Saint Germain voir la reine sa belle sœur, avec qui elle fut deux heures. On avoit envoyé le prince de Galles sur son chemin au devant d’elle.
[…]
[p. 116] Mercredi 25 juin, devant le château de Namurs. […] [p. 117] L’armée qui étoit en Normandie est séparée. Le roi d’Angleterre est retourné à Saint Germain.
[…]
[p. 122] Mardi 1er juillet, devant le château de Namurs. […] On a eu nouvelles de Saint Germain que la reine d’Angleterre étoit accouchée d’une fille.
[…]
[p. 130] Vendredi 18, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. […]
Samedi 19, à Versailles. […] Monseigneur alla avec beaucoup de princesses à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 137] Mardi 5 [août], à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 143] Dimanche 10, à Marly. […] [p. 146] Monseigneur le Dauphin [p. 147] alla l’après dînée à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre, qui lui dirent que milord Montjoy a été tué [p. 148] au combat d’Enghien. C’est lui qui étoit à la Bastille et qui fut échangé il y a quelques mois contre Hamilton.
[…]
[p. 157] Samedi 23, à Versailles. Le Roi, Monseigneur, Monsieur, Madame, les princesses et toutes les dames allèrent à Saint Germain, où se fit la cérémonie du baptême de la petite princesse d’Angleterre, que le Roi et Madame tinrent sur les fonts. Elle fut nommée Louise-Marie.
[…]
[p. 168] Samedi 13 [septembre], à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf le matin à Marly et l’après dînée alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 178] Lundi 6 [octobre], à Fontainebleau. […] [p. 179] Les armateurs en Bretagne ont tant fait de prises depuis la déclaration de la guerre qu’on croit que M. de Chaulnes a eu pour sa part huit ou neuf cents mille francs. Il a le dixième, ayant les droits d’amirauté qui sont attachés au gouvernement de sa province. Quelques armateurs de Saint Malo ont pris des commissions du roi d’Angleterre et portent sa bannière. Par là, ce sera le roi d’Angleterre qui profitera de ce qui seroit revenu à M. de Chaulnes des prises qu’ils feront, et le Roi a permis aux armateurs d’en user ainsi.
Mardi 7, à Fontainebleau. Le roi et la reine d’Angleterre partirent de Saint Germain et arrivèrent ici ; ils ont amené plus de dames et une plus grosse Cour que l’année passée. Ils logent dans le grand appartement et on leur fait tous les mêmes traitements que les autres voyages. Le Roi mange toujours en public avec eux et toutes les princesses y mangent aussi. La reine est placée au milieu des deux rois. Le roi d’Angleterre a la droite partout. On jouera au lansquenet le jour d’appartement parce que la reine aime ce jeu là.
[…]
[p. 195] Jeudi 6 [novembre], à Marly. […] Monseigneur est allé courre le loup dans la forêt de Saint Germain, mais il n’en trouva point et il revint dîner ici.
[…]
[p. 197] Mardi 11, à Versailles. Monseigneur alla sur les dix heures du matin voir une course de chevaux qui se faisoit au Pecq ; le roi et la reine d’Angleterre y étoient. La course fut fort belle et le cheval du grand prieur gagna de deux longueurs de cheval. Le Roi alla, l’après dînée, à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 205] Mercredi 3 [décembre], à Marly. […] Monseigneur alla à Saint Germain avec la princesse de Conty voir le roi et la reine d’Angleterre, et puis vint ici.
[…]
[p. 221] Lundi 12 [janvier 1693], à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 228] Vendredi 30, à Versailles. […] Monseigneur courut le cerf dans la forêt de Saint Germain avec les [p. 229] chiens du duc du Maine. Daunai, premier écuyer de M. le duc du Maine, fit une chute dont il est en grand danger.
[…]
[p. 235] Vendredi 13 [février], à Marly. Le Roi alla l’après dînée voler dans la plaine de Vésinet. Les princesses étoient à cheval, le roi et la reine d’Angleterre étoient à la volerie, et le prince de Danemark étoit allé à Saint Germain prendre congé de LL. MM. BB. et s’y trouva aussi, et le Roi lui fit donner des chevaux pour avoir le plaisir de la chasse.
[…]
[p. 250] Mercredi 25 [mars], à Versailles. […] La reine d’Angleterre, qui étoit assez malade ces jours ci, se porte considérablement mieux. […]
[p. 251] Jeudi 26, à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. […]
Vendredi 27 mars, à Versailles. […] [p. 252] Le Roi alla l’après dînée à Marly et à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. La reine se porte beaucoup mieux.
[…]
[p. 256] Jeudi 16 [avril], à Versailles. Le Roi donna, le matin, une longue audience dans son cabinet à milord Middleton, qui s’est sauvé d’Angleterre. Il a passé en Hollande déguisé et de là est venu ici sans être reconnu. Il étoit secrétaire d’Etat sous le feu roi d’Angleterre et, sous celui-ci, il étoit relégué chez lui dans la contrée depuis que le prince d’Orange est maître du pays.
[…]
[p. 271] Jeudi 23, à Marly. Le Roi se promena le matin dans ses jardins et alla l’après dînée voir à Saint Germain le roi et la reine d’Angleterre. […] Le roi d’Angleterre a fait milord Middleton son premier ministre et chef de son conseil. Il sera devant milord Melford, qu’il n’a point fait de difficulté de lui céder. Les Anglois ont beaucoup de confiance en milord Middleton ; il a toujours passé pour homme de beaucoup d’esprit et de beaucoup de probité. Il assure que le prince d’Orange a laissé vingt cinq mille hommes de ses meilleures troupes en Angleterre.
[…]
[p. 286] Jeudi 14, à Versailles. Le Roi et Monseigneur se promenèrent dans les jardins ; Monseigneur avoit été à Saint Germain, l’après dînée, dire adieu au roi et à la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 288] Samedi 16, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain dire adieu au roi et à la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 315] Mardi 30 [juin], à Versailles. […] Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 344] Jeudi 20 [août], à Versailles. […] Le roi d’Angleterre a donné la charge de capitaine de ses gardes à milord Lancarty, qui fut pris en Irlande et qui est encore prisonnier en Angleterre ; c’est la charge qu’avoit milord Lucan.
[…]
[p. 358] Dimanche 13 [septembre], à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 359] Mardi 15, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 383] Samedi 24 [octobre], à Versailles. […] Le roi d’Angleterre a donné au chevalier Scott le régiment d’infanterie de la reine sa femme, que commandoit Wacop, tué à la Marsaglia. Le chevalier Scott est un vieil officier qui a longtemps servi en France et c’est lui qui, en Irlande, défendit Kinsale contre le prince d’Orange.
[…]
[p. 385] Mercredi 28, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 386] Vendredi 30, à Versailles. […] Monseigneur alla avec madame la princesse de Conty à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 397] Mardi 17 [novembre], à Versailles. […] Le roi d’Angleterre a donné les deux régiments de dragons qui vaquoient dans ses troupes, le sien et celui de la reine, l’un à milord Kilmaluc et l’autre à milord O’Brien. Kilmaluc étoit lieutenant colonel du régiment de ses gardes, et O’Brien étoit lieutenant d’une compagnie des gardes du corps. O’Brien est devenu milord par la mort de son frère aîné, mort de maladie depuis quinze jours, qui étoit colonel d’un des trois régiments irlandois dont le Roi dispose sans que le roi d’Angleterre s’en mêle, et Sa Majesté a donné ce régiment à un ancien lieutenant colonel irlandois nommé Lee.
[…]
[p. 402] Jeudi 26, à Versailles. Le Roi alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 409] Jeudi 10 [décembre], à Versailles. […] Monseigneur alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 412] Vendredi 18, à Marly. […] Monseigneur courut le loup dans la forêt de Saint Germain.
[…]
[p. 439] Samedi 16 [janvier 1694], à Versailles. […] Monseigneur alla de Marly à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 459] Vendredi 5 [mars], à Versailles. […] Monseigneur alla courre le cerf à Saint Germain avec les chiens de M. le duc du Maine, qui lui donna à dîner au retour de la chasse, dans sa maison de Saint Germain.
[…]
[p. 484] Jeudi 29 [avril], à Trianon. On a vu le Roi ce matin à son lever et à sa messe, comme à Versailles. Il a tenu conseil ce matin à son ordinaire, et après dîner il a été à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[tome 5, p. 17] Jeudi 27 [mai], à Versailles. Le roi d’Angleterre a ôté à milord Milford la place de premier ministre qu’il avoit auprès de lui avec son entière confiance. Il y avoit à Saint Germain une cabale fort opposée à lui et, outre cela, tous les serviteurs que le roi d’Angleterre conserve en ce pays là accusoient ce milord de ne pas être assez fidèle à son maître. On croit que le milord Greffin, nouvellement arrivé de Londres, a achevé de déterminer S. M. B. à ce changement dans son conseil.
[…]
[p. 20] Mercredi 2 [juin], à Marly. […] L’après dînée, Sa Majesté alla à Saint Germain voir le roi et la reine d’Angleterre. On croit que LL. MM. BB. récompenseront milord Milford de quelque nouveau titre. Quoiqu’ils lui ôtent la place de leur premier ministre, ils ne laissent pas de paraître content de lui. On ne doute pas que sa place ne soit donnée à milord Middleton.
[…]
[p. 33] Jeudi 24, à Trianon. […] Hier, le Roi alla à Saint Germain avec les dames voir le roi et la reine d’Angleterre.
[…]
[p. 44] Mercredi 14 [juillet], voyage de Marly. Le Roi partit l’après dînée de Trianon, alla voir le roi et la reine d’Angleterre à Saint Germain, et arriva ici de bonne heure.
[…]
[p. 45] Vendredi 16, à Marly. Le Roi se promena tout le matin dans ses jardins ; après dîner, il alla tirer à Saint Germain d’où il ne revint qu’à neuf heures.
[…]
[p. 47] Mercredi 21, à Marly. […] [p. 48] Le Roi alla à Saint Germain avec les dames. Il les laissa aller faire leur cour à la reine d’Angleterre et il monta dans sa calèche pour aller tirer au bout de la forêt. En revenant de la chasse, il reprit les dames au château neuf chez madame de Montchevreuil.
[…]
[p. 72] Vendredi 3 [septembre], à Marly. […] Le Roi a ordonné beaucoup de routes nouvelles dans la forêt de Saint Germain, où il veut pouvoir courre le cerf en calèche comme dans la forêt de Marly.
[…]
[p. 102] Vendredi 5 [novembre], à Marly. Le Roi alla courre le cerf dans la forêt de Saint Germain, où il a fait force routes nouvelles. Madame vint de Paris à la chasse.
[…]
[p. 116] Mardi 7 [décembre], à Versailles. […] Il y a eu une batterie à Saint Germain entre des Anglois, gens de condition, et des enfants de quelques [p. 117] officiers du Roi ; deux Anglois ont été blessés à mort ; un de ceux là étoit gouverneur du château de Basse, à l’embouchure du Leith en Ecosse, qui est la dernière place qui ait tenu pour le roi d’Angleterre, et l’autre

Courcillon, Philippe (de)

Lettre d’Edward Stafford, ambassadeur d’Angleterre en France, à Walsingham mentionnant des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« I am now going to horse to meet the King, or at least the Queen Mother, at Chenonceaux. The King would not give me audience at Bois de Vincennes, but referred me and all the ambassadors to his meeting with the Queen Mother at Blois, on the 10th or 12th of this month at farthest. But she having sent him word that “there was no coming to Blois nor thereabouts, the plague being so rife,” he appointed to see her at Chenonceaux, “and not tarry past a night or two and so bring them away with him to Montargis, and so roving about and staying in no place till Saint Germains house be ready, where he meaneth to make his rendezvous”, desiring us all to wait until then.
But knowing that he hath so pulled down and patched at Saint Germains that it cannot be ready a good while, and his humour so changeable that God knoweth whether he will keep that deliberation or no, and desirous to have her Majesty served to her contentment,” though it is above seven score miles hence and will be a great charge, I mean to go to Amboise, within two leagues of the Court, and be there before the King, and speak with them both. If he comes not within ten days, I will speak with the Queen Mother, and stay till she has sent to him, rather than leave her Majesty's will undone. »

Stafford, Edward

Lettre d’Henri IV concernant la recherche de marbre pour Saint-Germain-en-Laye

« Mon compere,
Celuy qui vous rendra la presente est un marbreur que j’ay faict venir expressement de Paris pour visiter les lieux où il y aura des marbres beaux et faciles à transporter à Paris pour l’enrichissement de mes maisons des Tuileries et Sainct Germain en Laye et Fontainbleau, en mes provinces de Languedoc, Provence et Dauphiné. Et pour ce qu’il pourra avoir besoing de vostre assistance, tant pour visiter les marbres qui sont en vostre gouvernement que les faire transporter comme je luy ay commandé, je vous prie le favoriser en ce qu’il aura besoin de vous. Vous scavés comme c’est chose que j’affectionne, qui me fait croire que vous l’affectionnerés aussy, et qu’il en va de mon contentement.
Sur ce, Dieu vous ayt, mon compere, en sa garde. Ce IIIe octobre, à Chambery.
Henry »

Henri IV

Lettres royales concernant la fontaine entreprise à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 61] A tous ceux qui ces presentes lettres verront, Jean de La Barre, chevalier, comte d’Estampes, vicomte de Bridiers, baron de Verets, seigneur dud. lieu de La Barre, de La Soubsterraine, de Cros et de Joy en Jozas, conseiller, chambellan ordinaire du Roy nostre sire, premier gentilhomme de sa chambre, gouverneur et garde de la prevosté de Paris, salut.
Scavoir faisons que l’an de grace 1532, le mercredy 12e de mars, veismes, teismes et leusmes mot apres l’autre les lettres patentes du Roy nostre sire, desquelles la teneur ensuit
François, par la grace de Dieu roy de France, a nos amez et feaux conseillers Jean de La Barre, chevalier, comte d’Estampes, [f. 61v] prevost de Paris et premier gentilhomme de nostre chambre, et Nicolas de Neufville, aussy chevalier, secretaire de nos finances, salut et dilection. Comme cy devant nous vous ayons, l’un en l’absence de l’autre, commis, ordonnez et deputez a faire les pris et marchez qu’il conviendront faire pour le fait de nos bastimens de Fontainebleau, Boullongne, Livry, et soit ainsi que depuis lad. charge et commission, avons voulu et ordonné autres bastimens et ediffices estre faits en nos chasteaux de Saint Germain en Laye, le Louvre a Paris, Villiers Costerets et pour faire venir une fontaine en chacun de sesd. chasteaux de Saint Germain, Villiers Cotterets, a cette cause soit requis et necessaire vous faire expedier autres lettres de commission et pouvoir sur ce, scavoir faisons que nous, confians a plain de vos personnes, sens, loyautez, experiences et bonnes diligences, vous avons commis, ordonnez et deputez, commettons, deputons et ordonnons par ces presentes a faire par vous, ou l’un de vous en l’absence de l’autre, les pris et marchez qui seront necessaires estre faits pour le fait et perfection et accomplissement de nosd. bastimens de Fontainebleau, Boullongne, Livry, Saint Germain en Laye et de nosd. chasteaux du Louvre et Villiers Costerets et lesd. fontaines, avec tous et chacuns les maçons, charpentiers, couvreurs, plombiers, serruriers, menuisiers, vitriers et autres ouvriers, ordonner du payement des frais, mises et despences qu’il conviendra pour ce faire, tant pour le fait desd. bastimens que pour voyages, remboursemens, recompenses et autres frais extraordinaires qui en dependent, et sur ce signer et expedier les roolles, cayers, ordonnances et mandemens en forme deue qui seront necessaires pour servir a l’acquis de celuy qui est ou sera commis a tenir le compte et faire le payement desd. bastimens, le tout selon les opinions, advis et contrerolles de nos chers et bien amez varlets de chambre ordinaires Pierre Paule et Pierre Deshostels, lesquels, entandu que nosdits bastimens sont en divers lieux, nous avons commis, ordonnez et deputez, commettons, ordonnons et deputons par cesd. presentes a estre resider ordinairement sur nosd. bastimens, haster et poursuivre le parachevement d’iceux, les conduire et diviser et pareillement [f. 62] pourveoir et entendre les frais, mises et depences qu’il y conviendra et icelles certiffier et controller, et aussy signer les quittances des payemens qui en seront faits par vosd. ordonnances signees de vous ou de l’un en l’absence de l’autre, contrerollees, certiffiees et quittancés par lesd. Paule et Deshostelz ou l’un d’eux, nous voulons estre dans tel effet et valleur, et estre allouez es comptes de celuy ou de ceux qui sont ou seront commis au payement et a tenir le compte desd. bastimens comme s’ils avoient esté et estoient par nous faits et ordonnez, et les roolles et ordonnances signees de nostre main, et quand a ce nous les avons vallidez et authorisez, vallidons et authorisons par cesd. presentes signees de nostre main, par lesquelles vous mandons et a chacun de vous chacun en son regard que vacquez et entendez diligemment au fait et execution de cette presente charge et commission, et pour ce qu’il conviendra ausd. Paule et Deshostelz demeurer et resider continuellement esd. lieux a la conduitte desd. bastimens et ediffices, nous leur avons et a chacun d’eux donné et octroyé, donnons et octroyons par cesd. presentes la somme de 50 l. par chacun mois, qui est pour les deux ensemblement 100 l. par mois, pour subvenir a la despence qu’il conviendra faire, a commencer du jour et datte de ces presentes jusques a ce que nosd. bastimens soient entierement parfaits, laquelle somme ils auront et prendront par les mains de celuy ou ceux qui sont ou seront commis au payement desd. bastimens et par rapportant ces presentes ou vidimus d’icelles fait sous scel royal avec lesd. marchez, roolles, cayers ordinaires et mandemens signees et expediees par vous ou l’un de vous et aussy contrerolles et quittances d’iceux Paule et Deshostelz ou l’un d’eux avec les certiffications et toisés qui seront faits par les maistres de nos œuvres de maçonnerie et charpenterie en nostre ville, prevosté, vicomté de Paris ou en nostre bailliage de Melun quand aux ouvrages qui auront esté faits par marchez a la toise ou en bloc, qui certiffiront iceux estre bien et deuement faits selon et ensuivant lesd. marchez, ensemble les quittances d’iceux Paule et Deshostelz pour l’estat que leur ordonnons, qui est de 50 l. a chacun d’eux par moi durant le temps desd. bastimens, nous voulons les parties, frais, mises et despences qui auront esté faits pour nosd. bastimens et de ce qui en dependra, ensemble l’estat dessusd. estre passez et allouez es comptes et rabatus de la recepte de celuy ou ceux qui payé les auront par nos amez et feaulx gens de nos comptes, ausquels [f. 62v] nous mandons ainsi le faire sans difficulté. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant que iceux ouvrages n’ayent esté et ne soient baillez et delivrez aux rabais et moins offrans a la chandelle suivant nos ordonnances et quelconques autres ordonnances tant anciennes que nouvelles a ce contraires. Donné a Chasteaubriant le 18e de juin l’an de grace 1532 et de nostre regne le 18.
Ainsi signé François
Et au dessoubs Par le Roy, Bayard, et scellee de cire jaulne sur simple queue.
En tesmoing de ce nous a ce present vidimus ou transcript avons faite mettre le scel de lad. prevosté de Paris. Ce fut fait les an et jour dessus premiers dits.
Ainsi signé Rohart et Pichon »

Lettres royales nommant un trésorier pour les travaux à entreprendre au château de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 144v] François, par la grace de Dieu roy de France, a nostre amé et feal notaire et secretaire maistre Nicolas Picart, par nous commis a tenir le compte et faire les payemens de nos ediffices de Fontainebleau, Boulongne et Villiers Costerets, salut. Comme nous avons advisé de faire desmolir et reediffier certains corps d’hostels et faire plusieurs reparations en nostre chasteau de Saint Germain en Laye et que d’icelles vous tiendrez le compte, dont soit requis vous expedier lettres de commission a ce convenables, pour ce est il que nous, confians a plain et entierement de vos sens, suffisance, loyauté et diligence, vous avons commis, ordonné et deputé, commettons, ordonnons et deputons par ces presentes a recevoir les denies qui ont et seront par nous ordonnez pour les desmolitions, ediffices et reparations dud. Saint Germain en Laye, en tenir le compte et faire les payemens par les ordonnances, mandemens, roolles ou certiffications de nos amez et feaulx conseillers Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy, et Philbert Babou, seigneur de La Boudaiziere, chevalliers, ou l’un d’eux en l’absence de l’autre, et par les contrerolles de maistre Pierre Deshostels, controlleurs de nosd. ediffices de Fontainebleau, Boullongne et Villiers Costerets, que nous avons pareillement a ce commis et deputé, commettons et deputtons par cesd. presentes et aux gages et taxations qui pour vous seront par nous ordonnez et taxez, voulans qu’en rapportant cesd. presentes signees de nostre main ou vidimus d’icelles deuement collationné a l’original et lesd. ordonnances, mandemens, roolles, certiffications desd. seigneurs de Villeroy et La Bourdaiziere ou de l’un d’eux, contrerollees par led. Deshostels avec quittance des parties ou elles escherront sur ce suffisantes seullement, tous et chacuns les payemens que aurez ainsi faits soit passez et allouez en la despence de vos comptes et rabatus de vostre recepte par nos amez et feaulx les gens de nos comptes ausquels nous mandons ainsi le faire sans aucune difficulté. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant quelconques ordonnances, restrinctions, mandemens ou defences a ce contraires. Donné a Montereau Fault Yonne le 12e de mars 1538 et [f. 145] de nostre regne le 25e.
Ainsi signé François
Par le Roy, Bayard
Et scellee sur simple queue de cire jaulne. »

François Ier

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 241] Compte premier de maistre Bertrand Le Picart, tresorier des ediffices et reparations de Fontainebleau, Boulongne les Paris, Villiers Costerets, Saint Germain en Laye, La Muette en la forest de Saint Germain, bois de Vincennes, les Tournelles a Paris, Arcenac dud. lieu, du tumbeau de la sepulture du feu roy François et autres ediffices et bastimens dud. Roy estans a vingt lieues a la ronde de Paris durant une annee entiere finie le dernier de decembre 1556
Recepte
De maistre Nicolas Picart, notaire et secretaire et cy devant tresorier de sesd. ediffices et bastimens, la somme de 14900 l. ordonnee aud. Bertrand Le Picart pour employ au fait de sond. office
De maistre Raoul Moreau, conseiller du Roy et tresorier de son Espargne, la somme de 27000 l. par quittance dud. Picart des deniers provenans de la vente des bois
[f. 241v] Despence de ce present compte
[…]
[f. 244] Autres parties payees pour le bastiment et reparations de Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Nicolas Plançon et Jean François, maistres maçons, la somme de 1690 l. a eux ordonnee par led. sieur Delorme pour ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. chasteau de Saint Germain en Laye
Charpenterie
A Jean Le Peuple, charpentier, la somme de 450 l. pour ouvrages de charpenterie par luy faits aud. Saint Germain
Menuiserie
[f. 244v] A Jean Huet, maistre menuisier, la somme de 220 l. pour ouvrages de menuiserie par luy faits aud. Saint Germain
Serrurerie
A Mathurin Bon, serrurier, la somme de 200 l. pour ouvrages de serrurerie par luy faits aud. Saint Germain
Vitrerie
A Nicolas Beaurain, maistre vitrier, la somme de 250 l. pour ouvrages de verrerie par luy faits aud. lieu
Parties extraordinaires : la somme de 238 l. 16 s.
Soit pour le chasteau de Saint Germain : 3148 l. 16 s. »

Payements concernant Saint-Germain-en-Laye dans les comptes des bâtiments du roi

« [f. 281] Compte deuxiesme de maistre Symon Goille, alternatif tresorier des bastimens et ediffices de Fontainebleau, Boulongne les Paris, Villiers Costerets, Saint Germain en Laye, La Muette en la forest dud. Saint Germain, chasteau du bois de Vincennes, chasteau des Tournelles en la ville de Paris, de Saint Liger pres Montfort l’Amaulry, de la sepulture du feu roy François et autres bastimens estans a vingt lieues a la ronde de Paris durant neuf mois entiers commancez le premier janvier 1558 et finis le dernier de septembre ensuivant
[f. 281v] Recepte
De maistre Bertrand Le Picart, tresorier ancien desd. bastimens et ediffices du Roy, par quittance dud. Symon Goille, la somme toute de la recepte par luy faite : 48350 l.
Despence de ce present compte
[…]
[f. 283] Saint Germain en Laye
Maçonnerie
A Jean Chalueau et Jean François, maistres maçons, la somme de 12000 l. a eux ordonnee par led. sieur Delorme pour ouvrages de maçonnerie et taille par eux faits aud. Saint Germain en Laye
Charpenterie
A Jean Le Peuple, maistre charpentier, la somme de 672 l. 4 s. pour ouvrages de charpenterie par luy faits aud. Saint Germain
Couverture
A Anthoine de Lautour, maistre couvreur, la somme de 250 l. pour ouvrages de couverture par luy faits aud. Saint Germain
Serrurerie
A Mathurin Bon, maistre serrurier, la somme de 877 l. 18 s. pour ouvrages de serrurerie par luy faits aud. Saint Germain
Parties extraordinaires : la somme de 523 l. 11 s. 5 d.
Somme des reparations faittes a Saint Germain en Laye : 13473 l. 7 s. 11 d. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget d’assigner le tresorier des Bastimens maistre Jehan Jacquelin de la somme de dix mil escuz sol sur maistre Florent d’Argouges, tresorier general des gabelles, sur les deniers provenant desd. gabelles payables aux quatre quartiers de la presente année, pour employer au faict de la charge dud. Jacquelin es bastimens de Paris et Saint Germain. Faict au conseil du Roy tenu pour les finances à Paris le vingtiesme jour de janvier M Vc IIIIxx dix huict. »

Arrêt du Conseil concernant des sommes affectées au paiement des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne maistre Estienne Puget assigner maistre Jehan Jacquelin, tresorier des Bastiments du Roy, sur le tresorier des parties casuelles maistre [vide] de la somme de six mil trois cens trente trois escuz un tiers, à prendre sur les deniers provenans de la taxe faicte sur les receveurs des aydes et taillons à cause de l’attribution de cinq deniers pour quictance outre l’antien droit, et de trois deniers pour livre du parisis du taillon aux receveurs d’iceluy taillon, pour estre lad. somme convertie et employée à la despence et continuation des Bastimens du Louvre, des Thuilleries et Sainct Germain en Laye. Faict au conseil du Roy tenu pour les finances à Paris le XXVIIe jour de janvier M Vc IIIIxx dix huict. »

Quittance de Charles Vigarani pour la construction d’une galerie à côté de la salle de bal du Château-Vieux

« En la presence des notaires au Chastelet de Paris soubzsignez, Charles Vigarany, gentilhomme modenois, inventeur des machins de ballets de Sa Majesté, a confessé avoir receu de messire Nicolas Melicque, conseiller du Roy, tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de sa chambre, la somme de mil quatre vingts douze livres à luy ordonnée pour la despence d’une gallerie qui a esté dressée à costé du theatre du vieux chasteau de Saint Germain en Laye. Dont etc. Quittant etc. Faict et passé à Paris es estudes l’an mil six cens soixante dix, le unziesme mars, et a signé.
Vigarani
Lesemelier »

Quittance donnée pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sachent tous que je Guillaume de Maule, paieur des œuvres du chastel de Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu de Françoys Chanteprime, receveur general des aidez ordonnez pour la guerre, la somme de VIIIc frans d’orz pour ce present mois d’aoust pour tourner et convertir es dictes œuvres sur un mandement du Roy nostre sire faisant mancion de la somme de IIIIm frans d’or donné le XVIe jour de may l’an mil CCC IIIIxx, de laquelle somme de de VIIIc frans d’or dessus dicte je me tienz pour bien paié et en quitte le Roy nostre sire, ledit receveur et tous autres a qui il peut et doit appartenir. En tesmoing de ce, j’ay scellee ceste presente quittance de mon propre seel le XIIe jour d’aoust l’an dessus dit.
G. de Maule »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Garmin, ce dimanche 15e avril 1663
Monsieur,
Madamme Villedot la mer est morte, ce quy est causse que les sieurs Villedot ne peuvent estre ycy demin, et comme il n’y aura personne, je ne partiray pas aujourd’huy de Saint Garmin, afin de donner ordre partour.
Tous les logement que nous avons commencé sc’avance beaucoup, mais il n’y a encor rien d’achevez entieremnt. Il y a bien à chacun logement quelque chosse de finy, mais se seroit vous air un destail quy vous pouroit estre ennuyeux. Quant il y aura un apartement entierrement finy, je vous en donneray avis.
Le fer à cheval qui descendoit du château dans la premiere terrasse est quassy tout desmoly et les voultes aussy quy portoient led. perron.
La fondation du gros mur pour revestire le jardin en parterre que faict monsieur Le Noste à la place du plans des preniers n’est pas encor tout à faict fouillée, et je ne scay quand on trouvera la bonne terres pour la bonne fontation. C’est à quoy je prendrai garde que elle soit bien fondé.
Et aussy que l’on la remplisse de bons mattereaux car ceux de ce pays cy ne sont pas tous bons et je vois desja que l’on ne prend pas grande precaution à les bien choissire, ins au contrere. J’auray l’honneur de vous en n’entretenire.
Comme aussy pour de la pierre que l’on prend dans l’isle de Neully et aux environs.
Monsieur Le Noste a fort advancé son parterre en terrasse. Il y en a les deux tierre d’esplany, pres à planté, et un tierre planté de buis et gason.
Je suis, Monsieur, vostre tres heuble et tres obeissant serviteur.
Levau le jeune »

Paiements pour des travaux aux châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [f. 160] Chasteau de Saint Germain, scavoir
Maçonnerie du grand escalier en terrasse
Du premier mars 1664
Aux sieurs Guillaume et Anthoine Villedo et François Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie des terrasses de Saint Germain : 14000 l.
Du 20e may
A eux, à comptes des ouvrages de maçonnerie par eux faicts aux terrasses de Saint Germain, cy : 12000 l.
Du 14e juin
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu de Fontainebleau : 11000 l.
Du 15 juin
A eux, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu de Saint Germain : 5500 l.
Du dernier juin
A Tristan Lespine, pour ouvrages de masonnerie par luy fait aud. lieu de Saint Germain : 450 l.
Du 22e septembre
A François et Guillaume Villedo et Bricart, à compte de leursd. ouvrages, cy : 10000 l.
A eux, idem : 8500 l.
[f. 160v] Du 22 septembre 1664
A Tristan Lespine, maçon, à compte des ouvrages qu’il fait au vieux chasteau de Saint Geamin, cy : 200 l.
A luy, idem : 800 l.
Du 25e dud.
A Guillaume et François Villedo et Antoine Bricart, à compte des ouvrages de maçonnerie par eux faits aud. lieu : 8000 l.
A Tristan Lespine, pour parfait paiement des menues ouvrages par luy fait aud. lieu : 366 l.
A Lespine et Larue, à compte des reparations par eux faites au vieux chasteau de Saint Germain : 1800 l.
Du 14e octobre
A eux, à compte des reparations qu’ils font au vieu chasteau de Saint Germain : 900 l.
A Guillaume et François Villedo et Antoine Bricart, à compte idem : 9000 l.
Du XXIIIe decembre
A eux, à compte du restablissement des terrasses et grottes de Saint Germain : 10000 l.
Ausd. Lespine et Larue, maçons, à compte des ouvrages et reparations de maçonnerie du vieu chasteau de Saint Germain : 1000 l.
Du dernier decembre
Ausd. Villedo et Bricart, à compte du restablissement des terrasses et grottes de Saint germain : 6000 l.
Ausd. Lespine et Larue, à compte des ouvrages et reparations par eux faits au vieu chasteau de Saint Germain : 400 l.
Du 17 mars 1665
A eux, à compte de leursd. ouvrages du chasteau du Louvre : 300 l.
[f. 161] Ausd. Villeo et Bricart, à compte de leurs ouvrages de Saint Germain en Laye : 4000 l.
A Tristan Lespine, maçon, à compte des reparations par luy faites au pourtour des murs du petit parc dud. lieu : 200 l.
Du 1er aoust
A luy, idem : 50 l.
[Total :] 104466 l.
[f. 164] Reparations de maçonnerie de Saint Germain
[vide]
[f. 167] Charpenterie de Saint Germain en Laye
Du 14e juin 1664
A Dufay, charpentier, pour plusieurs ouvrages de charpenterie par luy fait à Saint Germain : 198 l.
Du 22e septembre
Aud. Dufay, à compte de sesd. ouvrages de Saint Germain, cy : 250 l.
A luy, idem : 800 l.
A Pierre Bastard, charpentier, pour son paiement de deux poutres qu’il a fournis aud. lieu, cy : 500 l.
Du 25e dud.
A Dufay, charpentier, à compte du restablissement des deux ponts levis dud. lieu de Saint Germain : 300 l.
Du 14e octobre
A luy, à compte des ouvrages de charpenterie par luy faits pour le restablissement desd. ponts : 1200 l.
Du XXIIIe decembre
Aud. Dufay, charpentier, à compte de sesd. ouvrages de Saint Germain en Laye : 1000 l.
Du dernier decembre
A luy, à compte du restablissement des ponts levis des chasteaux de Saint Germain en Laye : 1700 l.
Du 19 mars 1665
A luy, à compte de sesd. ouvrages des chasteaux dud. lieu : 1000 l.
[Total :] 6948 l.
[f. 169] Menuiserie de Saint Germain
Du 14e juin 1664
A Adrien Million, menuisier, pour ouvrages de menuise par luy fait aud. lieu : 412 l. 5 s.
Du VIIe septembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie par luy fait à Saint Germain : 100 l.
Du 23e decembre
Aud. Million, à compte de sesd. ouvrages du chasteau de Saint Germain : 100 l.
Du dernier decembre
A luy, à compte des ouvrages de menuiserie du chasteau de Saint Germain en Laye : 100 l.
Du 17e mars 1665
A luy, à compte de ses ouvrages de menuiserie dud. lieu : 350 l.
[Total :] 1062 l. 5 s.
[f. 172] Peintures, ornemens et vitreries de Saint Germain
Du 14e juin 1664
A Poisson, pour menues ouvrages de peinture faictes à Saint Germain : 72 l. 5 s.
A Robert Morel, vitrier, pour ouvrages de vitrerie par luy fait : 333 l. 3 s.
A Boutray, serrurier, pour ouvrages de serrurerie par luy fait : 412 l. 4 s.
Du VIIe septembre
A Jean Poisson, peintre, à compte des ouvrages par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 50 l.
A Boutray, à compte des ouvrages de serrurerie par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 60 l.
A Baptiste, sculpteur, à compte des ouvrages qu’il fait à la façade des terrasses de Saint Germain : 200 l.
Du 14 octobre
A Lherminier, pour les reparations de plomberie par luy faites à la terrasse de Saint Germain : 185 l. 5 s.
A Baptiste le Romain, à compte des ouvrages de sculpture qu’il fait aud. lieu : 800 l.
A Louis Boutray, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait au chasteau neuf de Saint Germain : 100 l.
Du 23 decembre
A luy, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait aux chasteaux de Saint Germain : 450 l.
[f. 172v] Du 22e decembre 1664
A Vautrin, sculpteur, à compte des ouvrages de sculpture par luy faits au vieu chasteau de Saint Germain : 200 l.
A Poisson, à compte des ouvrages de peinture par luy faits aux chasteaux de Saint Germain : 150 l.
A Baptiste le Romain, sculpteur, à compte des ouvrages qu’il fait à la façade des terrasses de Saint Germain : 300 l.
A Pierre Morel, vitrier, à compte des ouvrages par luy faits aux chasteaux de Saint Germain en Laye : 150 l.
Du dernier decembre
A Gilles Le Roy, à compte des ouvrages de plomberie des chasteaux de Saint Germain en Laye : 1000 l.
A Louis Boutrais, à compte des ouvrages de serrurerie qu’il fait ausd. lieux : 200 l.
A Baptiste Tuby dit le Romain, à compte des ouvrages de sculpture par luy faits à la façade des terrasses de Saint Germain : 300 l.
A Jean Poisson, peintre, à compte de ses ouvrages du vieil chasteau de Saint Germain : 100 l.
A Denis Morel, vitrier, à compte des ouvrages de vittrerie des chasteaux de Saint Germain : 100 l.
A Leonnard Padelin et Jean Varisse, ramonneurs de cheminée, à compte de ce qu’ils ont fait ausdits lieux : 100 l.
Du 17 mars 1665
Aud. Boutray, serrurier, à compte de sesd. ouvrages de Versailles : 450 l.
A Pasquier, pour son paiement d’un chanbranle et d’un fouyer de marbre : 190 l.
[f. 173] A Jean Poisson, à compte des ouvrages de peinture qu’il a fait à Saint Germain : 100 l.
A Voitrin, sculpteur, pour parfait paiement des balustrades dud. lieu : 241 l.
A Tolmay, vuidangeur, pour son paiement des fosses qu’il a faites aud. lieu : 803 l.
[Total :] 7046 l. 17 s.
[f. 176] Couvertures de Saint Germain
Du dernier decembre 1664
A Charles Juon, couvreur, à compte des couvertures au chasteau neuf de Saint Germain en Laye : 300 l.
A luy, à compte des ouvrages de couverture dud. lieu de Saint Germain : 2500 l.
[Total :] 2800 l.
[f. 178] Entretenement des grandes terrasses de pierre dure du vieux chasteau de Saint Germain
[f. 180] Jardinages de Saint Germain
Du 20e may 1664
A Jean Delalande, pour son remboursement de pareille somme par luy avancée pour le paiement des ouvriers qui ont travaillé au jardin neuf du petit bois du chasteau de Saint Germain, cy : 345 l. 15 s.
Du 22e septembre
A Denis Delamalle, à compte des enlevemens des immondices du pourtour des murs du parc de Saint Germain, cy : 200 l.
Du 23e decembre
Aux sieurs Guillaume, François Villedo et Antoine Bricard, à compte des fouilles et transports de terre qu’ils ont fait faire dans l’allée du perron du jardin du boullingrain : 1400 l.
A Soulaigre, pour avoir fait sabler la terrasse de l’appartement du Roy aud. lieu : 170 l.
A Jean Delalande, pour avoir fait venir 60 bastelées de sable et l’avoir répandu dans le jardin du boullingrain du chasteau neuf de Saint Germain en Laye : 180 l.
Du dernier decembre
Ausd. Villedo et Bricard, pour leur parfait paiement des fouilles et transport de terre pour l’aplanissement de l’allée en face du jardin du boullingrain : 1012 l.
[f. 180v] Du 17e may 1665
A Jean Delalande, pour le paiement des gens qui ont remply la glaciere de Saint Germain : 60 l.
Du 4 juin aud. an
A Gosselin et Duchesne, terrassiers, pour leur payement d’avoir enlevé les immondices de Saint Germain : 96 l. 15 s.
[Total :] 3464 l. 10 s.
[f. 182] Plans et avenues des chasteaux de Sainct Germain en Laye
Du 20 septembre 1665
A Roch Gaullard, pour son paiement d’avoir labouré vingt six arpens de menu plan dans les avenues des chasteaux de Saint Germain en Laye : 78 l.
A Morice Breton, pour avoir labouré quatorze arpens 86 perches de menu plan : 44 l. 10 s.
A Estienne Caffon, à compte de deux arpens quatre perches qu’il a palnté dans lesd. avenues : 60 l. 18 s.
A Barthellemy Jouan, pour son paiement d’avoir planté trois arpens 72 perches : 112 l.
A François Gignet, pour son paiement d’avoir fouillé 890 thoises de fossés : 99 l.
A Lalande, à compte des arbres qu’il a livrez pour planter dans lesd. avenues : 3500 l.
A Nicolas Morsant, pour son paiement de 74 milliers de menu plan pour planter lesd. avenues : 203 l. 10 s.
A Lalande, pour plusieurs allignemens par luy tirez pour planter lesd. avenues : 150 l.
[f. 182v] A Laurent Estienne, pour avoir vacqué pendant 4 mois aux plans desd. avenues : 400 l.
A Pierre Fleury, pour avoir planté 103 arpens 60 perches de menu plan : 1866 l.
Aud. Lalande, à compte des plans par luy fournis et à fournir pour planter lesd. avenues : 11500 l.
A Jean Duperet, pour son paiement de 78 milliers de menu plan : 187 l.
A Estienne Cavé, pour son paiement de la quantité de 57 milliers de menu plan : 131 l. 10 s.
A Pierre Liard, tant pour luy que pour luy que pour la veuve Vaugannier, pour leur paiement de 39 milliers 300 de menu plan : 108 l.
A Jean Dereine, pour son paiement de 34 milliers de chastaigniers : 161 l. 10 s.
A Guillaume Cavé, pour son paiement de 19 milliers 500 de menu plan : 62 l. 7 s. 6 d.
A Nicolas Morsan, tant pour luy que pour Jean Laisné, pour avoir planté 29 arpens 50 perches de menu plan : 531 l.
A Georges Vaillaud, pour son paiement de 104 milliers de menus pieds d’arbres : 208 l.
A Philippes Boubé, pour son paiement de 172 milliers de menus plans : 380 l.
A Robert Le Rat, pour son paiement de 71 milliers de menu plan : 177 l.
A Thomas Vitry, pour son paiement de 75 milliers de chastaigniers : 434 l. 10 s.
[f. 183] A Thomas Vitry, pour son paiement de 48 milliers 200 de menus plans : 289 l.
A luy, pour son paiement de 18 milliers un cent de chastaigniers pour planter lesd. avenues : 90 l. 12 s.
A Bloquiere, Marie et Rullier, pour leur paiement de 933 milliers de menus plans : 2237 l.
A Jacques Ravet, pour son paiement de 773 milliers de menus plans : 1932 l. 10 s.
A Pierre Dreux, pour avoir planté et rayonné 26 arpens de menus plans : 416 l.
A luy, pour son paiement de 822 milliers de menus plans pour lesd. avenues : 2050 l.
A Jean Goupy et Jean Bertin, pour avoir planté huict arpens 96 perches de menu plan : 881 l.
A Raoullin Millet, pour son paiement de 21 milliers 300 de chastaigniers pour lesd. avenues : 129 l. 18 s.
A Louis Delespine, pour avoir planté trente arpents de menus plans pour lesd. avenues : 1200 l.
A Jean Berthin et René Richard, pour avoir planté trois arpens treize perches de menu plan : 125 l.
A Robin Mallard, pour avoir planté sept arpens cinquante cinq perches de menu plan : 136 l.
A Maurice Breton, pour avoir planté 14 arpens 86 perches de terre : 267 l.
A Paul As et Denis du Lary, pour 43 arpens 86 perches qu’ils ont planté dans lesd. avenues : 789 l. 10 s.
[f. 183v] A Paul As, pour son paiement d’avoir livré 10 milliers 500 de menus plans : 35 l.
A Louis Meslin, pour son paiement de 1633 milliers 500 de menus plans : 4081 l. 5 s.
A Charles Thibout, pour 144 milliers de menu plan qu’il a livrés pour lesd. avenues : 360 l.
A Roch Gaullard, pour son paiement de 332 milliers 380 de menu plan pour lesd. avenues : 1283 l.
A Jean Leseigle, Robert Picot et Jullien Goyer, à compte des fosses qu’ils ont faits le long desd. avenues : 600 l.
A Jean Thuilleau, pour son paiement de 203 milliers 500 de menus plans : 758 l. 15 s.
A Mathieu Villain et Pierre Beaugrand, pour avoir planté cinquante deux arpens et demy de menu plan : 945 l.
A Gignet, Lesieur et Adam, pour avoir fait 185 toises de fossés le long desd. avenues : 92 l. 10 s.
A Laurent Estienne, pour le paiement des gens qui ont travaillé à abattre et arracher les arbres qui se sont rencontrées dans l’alignement desd. avenues : 16999 l.
A Jean Previlly et Louis Frucher, tant pour eux que pour leurs compagnons, pour avoir planté III arpens 72 perches de menu plan : 2011 l. 10 s.
[Total :] 58104 l. 5 s. 6 d. »

Lettre concernant les travaux à la garenne de Saint-Germain-en-Laye

« A Saint Germain en Laye, ce 25 mars 1664
L’on commença hier à travailler au recepage de la garenne du Vezinet avec 130 boscherons ou vignerons, y compris les cinquante de Brie. La chose n’ira pas si viste que l’on s’estoit imaginé, attendu que le bois ayant esté brouté depuis plusieurs années, il a fallu decouvrir les cepées et couper le rejet jusques sur la racine. Comme il ne se trouve point de souches à receper et qu’ainsy ce recepage est aussy aisé que la coupe de la vigne, l’on doit y mettre demain deux cens vignerons, lesquels monsieur Hodeau assure faire aussy bien en cet endroit que les gens qu’il a fait venir de Brie. C’est pourquoy on les doit faire travailler dans la vente aux Prestres, où il n’y a que des souches à receper. L’on ne perdra point de temps pour achever l’un et l’autre recepage. Mais comme celuy de la vente aux Prestres seroit sans effect si les cantons recepez ne sont bien fermez, l’on n’en recepera qu’autant que l’on estimera en pouvoir fermer entre cy et ce que le bourgeon paroisse.
Je fis travailler hier cinquante paysans de Ruel à combler et ruiner à fonds entierement les terriers qui sont où il y a du bois dans la garenne du Vezinet, estant absolument necessaire que ces terriers soient ruinez entierement et qu’on n’y touche plus avant que le bourgeon paroisse.
Je vous suplie tres humblement, Monsieur, d’avoir la bonté de me faire scavoir si vous avez pour agreable que je me serve toujours des hommes de corvée pour achever de ruiner ce canton de garenne.
On auroit besoin de cent serpettes plus fortes et plus grandes que celles qui ont esté envoyées par monsieur Perrault. Il faudroit, s’il vous plaist, ordonner qu’on les commandast à plusieurs couteliers afin qu’on les eust demain au soir, la chose estant pressée et estant impossible de bien faire travailler sans cela.
Mascranni de Montangle »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 15e août 1664
[…]
Sainct Germain
Les sieurs Villedo travaillent presentement avec deux cens ouvriers à la perfection de leurs ouvrages, particulierement à l’achevement des deux voultes rampantes aux deux bouts de la grande gallerie des terrasses. Je faits desbitter la pierre d’Harcoeuil pour les bandes des rempes desdittes terrasses, et pour achever les marches du perron du boulaingrain, en attandant que monsieur Le Vau aye le loisir d’y faire un tour pour resoudre les pentes desdittes terrasses. On cherrie force pierre de Montesson et pierre de Saint Leu pour la construction des corps de garde. Je vous prie de mander si on laissera employer de laditte pierre de Montesson. Lesdits sieurs Villedo se plaicgnent tousjours qu’ils ne recoivent assés d’argent pour entretenir leurs ouvriers et payer la pierre qui arrive tous les jours pour employer à leurs ouvrages, c’est pourquoy vous ordonnerés, s’il vous plaist, au sieur Bornard de prendre son temps pour achever leur toisé et de voir ce qui leur peut estre deub.
La reparation de la balustrade que vous m’avez commendé de faire restablir sera bien advancée dans la fin de la semaine prochaine, cependant que je faits travailler au restablissement et rejoinctoyement de touttes les dalles qui couvrent le chasteau vieil, ce que je faits faire avec curiosité et utilité. Je croi que ceste reparation vous donnera contentement et que Sa Majesté ne manquera pas de monter sur lesdittes dalles, quand Elle scaura la reparation que vous y aurés fait faire.
Sa Majesté n’aura pas moins de contentement de voir la balustrade du petit jardin en terrasse achevée comme elle est, faisant mesme un ornement agreable au dehors.
Le maneige ensuitte contentera Sa Majesté, pourveu qu’on fasse oster le bois à brusler et quelques futailles qui sont au dedans, avec force fourage et paille, ce lieu estant bien ne peut donner du divertissement à Sa Majesté quand Elle luy plaira faire faire maneige et faire exbas ses chevaux. Dans quinze jours ouvrables, on peut se servir dudit maneige.
L’entrée du chasteau vieil est reparée, en sorte qu’il n’i aura de longtemps rien à refaire. J’ay fait mettre les pieces de charpenterie qui manquoit au pont et fait repaver le tout fort proprement.
J’ay faict restablir la menuiserie des parquetz et lambris de la chembre et antichembre du Roy et des trois salles des gardes de Leurs Majestez, et faict mettre des cornices aux lambris partout où il en manquoit, et ay fait le tout bien nettoyer.
Le nommé Larue, masson de Saint Germain avec lequel monsieur Perrault a fait marché de la chappe de ciment qu’il fault faire au dessus de la voulte de la gallerie basse des terrasses commencera à travailler lundi prochain. Les sculpteurs qui doibvent travailler aux chapiteaux et consolles qui sont au-dedans de laditte gallerie travailleront aussi lundi prochain.
Touttes les herbes qui estoist au dedans de la cour et au dehors sur les fossez, terrasses et ballecons sont presque ostées. Je vous avois mandé par ma derniere que j’avois establi mon fils à Saint Germain lundi dernier pour prendre garde et me faire rapport de tout ce qui se passera en mon absence, sans touttefois vous estre à charge d’un denier ny à Sa Majesté. Je vous supplie de me mander si vous [avez] agreable qu’il y demeure.
Petit »

Lettre concernant le départ de la cour et l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le mercredy 12e aoust 1665
Je fis hier au matin, auparavant le despart de la cour, un inventaire general de toutte la menuiserie, vieille et neufve, qui estoit dans les offices, tant du chasteau neuf que du vieil chasteau, que j’ay faict signer à chaque officier commandant auxd. offices, lequel inventaire, apres en voir tiré la coppie vers moy, j’ay mis entre les mains de monsieur Soulaigre pour ce qui regarde le vieil chasteau, et de monsieur Bertin pour le chasteau neuf, affin que, se faisant rendre les clefs, ils se fissent aussy rendre conte de lad. menuiserie.
Le prompt despart de la cour, qui se faict presque en une journée, cause bien de l’embarras et, quelque vigilance qu’on apporte, il est impossible d’eviter la fripponnerie des gens qui emportent jusques au serrures de dedans les appartementz. Je n’ay point voulu permettre que les particuliers qui se sont faict accommoder à leurs despens ayent enlevé aucune plancher ny tablette, et leur ay fait entendre que, soubz ce pretexte, on enleveroit tout ce qui est dans les chasteaux sans aucun ordre.
Il y en avoit qui fesoient venir des personnes, à qui ils donnoient des tablettes et autre menuiserie. J’ay chargé le portier de bien prendre garde à tout ce qui sort, quoyque monsieur Soulaigre et sa famille y prennent exactement garde.
Monsieur Francines a quatre atteliers qui travaillent incessemment et me promet que cette semaine il ne luy restera plus qu’une des deux grandes rampes et qu’il pretend parachever dans la semaine prochaine. Je croy que lesd. ouvrages de ciment ne se peuvent faire avec plus de soin que celuy qu’on y apporte pour la bonté du travail.
Les marbriers adousissent leur pavé blanc et noir avec des pavez de graiz. Ils vont travailler aux soeuils des trois portes où l’on doit poser les portes de fer que l’on faict pour le cabinet des terrasses, lesquels seuils je leur ay dict de faire dans l’attelier de messieurs les entrepreneurs, dont ils se sont accommodez ensemble de la longueur necessaire. Pour ce qui est du 3e seuil, et des trois autres qu’il faut, tant pour la porte d’entrée que porte des deux boutz de la gallerye des grottes, il n’y a point icy de pierre d’Arcueil assez grande pour les faire. C’est pourquoy, Monseigneur, si vous le trouvez bon, ils en feront venir du banc dur de Montesson pour lesd. quatre soeuils restans, de laquelle pierre la pluspart des marches des perrons sont composez, ou bien ils en feront encore venir d’Arcueil.
Je feray demain un mémoire de ce qu’il y aura à reparer dans les principaux appartemens des deux chasteaux si led. sieur Soulaigre n’est plus dans l’embarras des desmenagemens.
[L. Petit] »

Lettre concernant l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« A Versailles, le 30e octobre 1665
Monsieur Perrault a eu grand soing de m’envoyer l’ordre pour faire continuer le travail du sieur Delaulnay dont le Roy fut fort satisfait à son dernier voyage. J’ay esté ce jourd’huy de grand matin avec ledit Delaulnay à Meudon et ay fait cherier une partie de la terre d’Hollande que nous avons trouvé dans une des caves dudit chasteau, de sorte que il n’a presentement aucun subject de retarder son ouvrages, ausquelles pouvant travailler incessament je croy qu’il seroit necessaire de boucher les arcades pour y travailler pendant les froidures.
Mondit sieur Perrault n’a pas aussy manqué de faire presser le serrurier pour l’achevement du petit escaillier de la pompe, qui sera sur le lieu mardy, lequel feray aussitost pozer.
Le rondeau du jardin bas est achevé, tant pour la pierre que glaize. On travaille à glaizer l’aultre bassin.
Les deux tierres de gazon d’un des costez du parterre du jardin bas est pozé.
Tous nos ouvrages finissent, et croi que dans la fin du moy prochain nous n’aurons plus rien à faire qu’à remplir nos glassieres.
Tous les ouvrages que vous avez ordonné de faire à Saint Germain sont achevés, et le tout fort propre et net, mesme les fossés du chasteau vieil où il ne se voit aucune petitte herbe, et dressés au ratteau, les terrasses haultes dudit chasteau vieil fort nettes, l’orangerie, les cours et les terrasses des grottes fort propres, et ne reste pluq qu’à achever la rempe du bout de la gallerie du costé du Pec, que le sieur Francine fera achever dans la semaine apres les festes.
Je voy mon fils (à la fin de la semaine prochaine) sens occupation audit Saint Germain (sens nouvel ordre), ce qui me faict tres humblement vous supplier de le continuer, soit dans les bastiments, ou dans quelqu’autre employ qu’il vous plaira, et se rendra capable (cependant qu’il est en halaine) de s’en acquitter avec grand soing, diligence et fidelité.
Petit »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le samedy 27e febvrier 1666
Le sieur Lalande achevera aujourd’huy de faire planter les 900 piedz d’arbres qu’il a faict venir. J’ay envoyé au lieu où led. Lalande faict arracher lesd. arbres et l’on m’a dict qu’il n’avoit point donné ordre d’en arracher davantage, quoy qu’il m’aye asseuré qu’il en faisoit encores venir 1500. Je luy ay dict que j’en donnerois advis à Monseigneur, ce qui l’a obligé de faire partyr son fils ce matin pour y faire travailler.
J’accompagnay hier monsieur Cuvier dans touttes les routes de Vezinet, qui m’a promis de prendre un soin particulier de tout le plant de lad. pleine.
Je feray achever ce soir le plancher de la chambre de mondit seigneur. Madame m’ordonna hier de faire travailler les menuisiers sur les six heures du soir.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des travaux au pont de Chatou

« De Saint Germain, le mercredy 15e septembre 1666
J’escris encores à monsieur de Paris qu’il ne se faict rien au pont de Chatou et que Charpentier l’amuse de ses parolles et ne se met point seulement en peine de faire venir aucun bois, que, sur ce que led. Charpentier alleguoit qu’il ne pouvoit trouver de pieux, je luy ay indiqué le sieur Odeau qui en a à Dangu de tres beaux, et il neglige de les aller veoir depuis 15 jours que je luy en ay donné l’advis. Monsieur Hachette me promet lundy de faire une ordonnance contre luy pour l’obliger d’executer son marché, mais cela n’a de rien servy. Il est presque impossible que led. pont se restablisse avant l’hiver.
J’attendz Du Chauffour qui est allé achetter deux batteaux à Paris pour travailler à mettre les moises basses. Il n’a encores icy que 22 ouvriers. Il m’a promis qu’à son retour il usera de diligence.
J’ay aussy escrit aud. sieur de Paris que celuy à qui il a donné ordre de restablyr les pallées qui soustiennent les terres sur la chaussée n’y travaille point et ne m’est pas venu trouver pour avoir des dosses comme il luy avoit dict.
L. Petit »

Lettre concernant l’avancée des plantations au Vésinet et des travaux aux ponts du Pecq et de Chatou

« De Saint Germain, le vendredy 6e may 1667
Le sieur Charpentier, ne pouvant tirer d’argent de monsieur Portail, est contrainct d’abandonner l’ouvrage. J’en ay escrit plusieurs fois à monsieur de Paris, et mesmes encores hier au soir. Il me promet depuis plus de 15 jours d’y donner ordre, et de venir visiter le vieux pont de Chatou. Cependant il n’en fait rien et ne donne point aussy ordre que le sieur Poictevin acheve de boulonner et cheviller la charpente du dessoubz du pont du Pec et travaille à mettre les pieux de deffences.
L’on avance fort le labour des plants des routes. Ils sont fort beaux et la pepiniere d’ormes vient fort bien, et quoyque le temps parroisse fort sec, il y a de l’humidité dans la terre. Les petits plants viennent aussy beaux, mais le gland qui a esté semé ne leve en aucune façon. Je croy qu’il seroit bon de bien laisser meurir le gland sans gauler les arbres pour l’abattre, comme l’on a faict, et de le conserver pendant l’hyver pour le semer au mois de mars pour ce que les mulotz et corneilles les vont manger pendant l’hyver.
Le sieur Marchand faict restablyr la chaussée du Pec. Je dis mardy dernier au sieur Aubry que Monseigneur vouloit faire restablyr le pavé des chasteaux, lequel me dict que monsieur Vatel en avoit receu l’ordre. Led. sieur Vatel commence à faire descharger du pavé pour cet effect affin d’y faire travailler aussytost apres le depart du Roy.
Je croy que Monseigneur trouvera bon que l’on fasse une chaussée de pavé depuis la sortye du petit pont levis jusques à la porte du jeu de paume, la cour estant fort incommodée des boues qu’il y a en temps de pluye.
Il seroit aussy necessaire pour la conservation des murs du fossé du vieil chasteau d’y faire un revers de pavé au pourtour de 2 toizes ½ à 3 toizes, d’autant que la maçonnerie du massif se descouvre en plusieurs endroictz.
L. Petit »

Lettre concernant l’adjudication de la grande terrasse et l’avancée des travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le 12e juillet 1669
J’ay adverty les entrepreneurs qui travaillent dans Saint Germain qu’ils seront tous receus au rabais pour les ouvrages des terrasses et leur en ay donné le devis. Il y en a cinq qui se presentent, dont il y en a deux qui sont allez aujourd’hui trouver monsieur Perault à Paris, dont l’un est le frere du sieur Hanicle, l’autre est un nommé Bulé de Saint Germain.
Les trois autres m’ont donné chacun un mémoire par escrit qu’ils ont signé, que j’envoyeray demain par homme exprès à monsieur Perault.
Pour le mur de la grande terrasse
Le sieur Dorbay demande 42 l. de la thoise cube
Le sieur La Rue, 41 l.
Le sieur Hennequin, 40 l.
Pour le mur d’allignement avec celuy du boulingrin, qui sera construit de quatre assize de pierre dure du pays, il sera payé à la thoise quarrée de six piedz en quarré sur son espesseur de 4 p.
Le sieur Dorbay en demande 53 l.
Le sieur La Rue, 52 l.
Le sieur Hennequin, 65 l.
La fondation sera aussy payé à la thoise quarrée sur 5 p. ½ d’espesseur.
Le sieur Dorbay la faict pour 30 l.
Le sieur La Rue, 30 l.
Le sieur Hennequin, 40 l.
sans comprendre la fouille des terres.
Je leur ay dict de se trouver tous dimanche au matin chez monsieur Perault pour conclure ce marché.
J’ay dressé le conte du sieur Moyer que je luy ay mis entre les mains pour le terminer. Je le fus trouver hier, où je le fis demeurer d’accord des principaux articles, et luy ay fait apostiler de sa main sur led. conte en marge de chaque article, de sorte qu’en luy accordant presque le tout suivent ses apostils, il demeure redevable de 19705 l.
Les stucateurs acheveront demain la sculpture du dedans du vestibulle et acheveront mercredy les trois autres platfondz dud. vestibulle.
Je ne fais pas encores gratter la tour de l’horloge du costé de la terrasse du Roy comme monsieur Le Brun le demande, pour ce qu’il m’a dict qu’il falloit attendre que les peintres qui travaillent au portique et à la base de la colonne ayent achevé et couvert leur ouvrage.
Monsieur Le Brun promet que les peintres et doreurs auront entierement achevé le petit appartement du Roy la semaine prochaine.
Je feray demain achever de poser les deux contrecœurs de cuivre aux cheminées dud. appartement.
J’ay faict ce matin poser le thuyau au milieu du plancher de la petitte grotte dud. appartement. Le Roy l’a fait esprouver devant luy apres son lever.
Le mur de terrasse du boulingrin advance, il n’y a plus que six piedz de maçonnerie à eslever. Il y a 307 hommes qui y travaillent et quarent huict ouvriers à la terrasse du jardin du sieur Belier. Les quatre assizes de pierre sont presque eslevées dans la longueur dud. jardin.
Les paveurs ont commencé aujourd’huy de travailler à la continuation du pavé des escueryes. Il ne sont encores que trois paveurs.
L. Petit »

Ordonnance pour des travaux pour le plafond de la salle du roi au Château-Neuf

« Me Jehan Jacquelin, tresorier et paieur des œuvres, ediffices et bastimens du Roy, nous vous mandons que des deniers ordonnez pour emploier aux bastimens du chasteau de Saint Germain en Laye dont nous avons la charge et surintendance, vous paiez, baillez et delivrez comptant à Jehan Savignac, maitre tourneur en bois demeurant rue Saint Denis, parroisse Saint Leu, la somme de unze escuz sols quarente solz tournois que nous luy avons ordonné et ordonnons par ces presentes sur estanmoings des borses et culz de lampes de bois blanc par luy faictz et fourniz pour servir au plat fondz de la salle du Roy au bastiment neuf dans le parc de Saint Germain en Laye, et rapportant par vous ces presentes avec quictance dud. Jehan Savignac sur ce suffisante seullement, lad. somme de XI escuz XL sols tournois sera passée et alloué en la despence de vostre compte et rabattue de vostre recepte partout où il appartiendra sans difficulté. Faict le septiesme jour mars mi Vc quatre vingtz dix sept.
Fourcy
Controllé et enregistré au controlle general des Bastimens du Roy le VIIe jour de mars mil Vc IIIIxx dix sept.
DeDonon »

Lettre concernant l’éventuel une défaillance de l’entrepreneur de maçonnerie du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Lafollye,
J’ai l’honneur de vous informer que, à la demande du personnel du musée, qui a hâte de commencer son travail de la colonne Trajane, j’avais donné hier sur place l’ordre à M. Morin de faire ce matin un complément de carrelage dans la salle du rez-de-chaussée du château que doivent occuper les ouvriers du musée.
Malgré la promesse que m’avait faite l’entrepreneur, il n’y avait pas d’ouvriers ce matin. Je lui ai renouvellé mon ordre le jour même avant midi, de sorte qu’il lui fût possible d’envoyer à midi, à la reprise du travail, les ouvriers nécessaires. M. Morin a signé l’ordre de rappel lui-même et, à 4 heures, n’avait encore envoyé personne.
Comme ce travail ne peut subir de retards, en présence du mauvais vouloir de M. Morin, je m’adresse, ainsi que j’ai déjà dû le faire, à M. G. Monduit, entrepreneur de maçonnerie des parterres et terrasses.
J’ai le devoir d’appeler votre attention sur ce nouveau procédé de l’entrepreneur pour lequel l’impunité dont il a joui jusqu’ici semble être un encouragement.
Veuillez agréer etc.
Signé : Choret »

Attestation de paiement pour des travaux aux terrasses du Château-Neuf

« Je Sebastien François Delaplanche, escuier, conseiller du Roy, tresorier general de ses Bastimens, jardins, arts et manufactures de France soubzsigné, certiffie à tous qu’il appartiendra avoir payé pendant l’année de mon exercice 1663 aux sieur Guillaume et François Villedo et Antoine Bricard, associez, entrepreneurs des ouvrages de maçonnerie des perrons, terrasses et closture de Saint Germain en Laye, la somme de cent cinquante neuf mil livres à compte des ouvrages de maçonnerie qu’ils ont faicts ausd. perrons, terrasses et closture de Saint Germain en Laye, en foy de quoy j’ay signé la presente.
A Paris, le XXVIIIe aoust MVIc soixante neuf.
Pour certifficat seulement
Delaplanche »

Extraits du registre tenu par Philibert Beaune, attaché au musée de Saint-Germain-en-Laye, concernant les visites de la famille impériale et l'aménagement du musée

« [p. 1] Saint-Germain, 19 avril 1863
A M. le comte de Nieuwerkerke, directeur général des musées impériaux
[…]
Jeudi dernier, les travaux du château et du musée ont été visités par l’Empereur. Vous avez dû être informé de cette visite.
[…]
[p. 2] 20 avril 1863
A M. de Longpérier, conservateur des musées impériaux
[…]
M. le conservateur-adjoint a eu l’honneur de vous rendre compte de la visite récente de l’Empereur au musée gallo-romain. Autrement, j’aurais rempli ce devoir. Le journal de Saint-Germain, qui m’est communiqué à l’instant, contient des détails fort inexacts sur cette visite. L’ensemble de l’article peut vous intéresser ; je vous l’envoye.
Les vitrines du musée Campane remontées dans la salle de Mars produisent bon effet. Cette salle peut être prête très prochainement.
[…]
A M. de Longpérier, 8 mai 1863
[…]
J’ai eu l’honneur de vous annoncer hier que les vitrines provenant du palais de l’Industrie étaient placées, repeintes et prêtes à recevoir les objets qui leur sont destinés. Avec ceux rassemblés ici et ceux que le Louvre réserve au musée de Saint-Germain, avec les objets que S. M., dans sa dernière visite, a promis d’envoyer, on pourrait garnir toutes ces vitrines et meubler la grande salle. Je me mets à votre disposition aussitôt que vos grands travaux vous permettront de veiller à l’enlèvement de ces objets.
La mosaïque d’Autun qui était déposée dans la chapelle du château vient d’être placée provisoirement dans le magasin du musée.
[…]
[p. 3] 15 mai 1863
Visite au musée de S.A.S. la princesse Mathilde. Dans la suite de la princesse, MM. le comte de Nieuwerkerke, Courmont, directeur des Beaux-Arts, Violet-le-Duc, etc. Le journal de Saint-Germain a parlé de cette visite.
[…]
18 mai 1863, à M. de Longpérier
[…]
M. de Nieuwerkerke est venu ici, et à sa suite une collection donnée par S.M. – débris de poteries, de colliers, d’armes, vase entier. M. le directeur général a annoncé l’envoi prochain des objets du Louvre dont j’ai fait la description sommaire.
[…]
[p. 4] 23 mai 1863
A M. de Breuvery, maire de Saint-Germain
J’ai vivement regretté d’avoir jeté, au milieu de la visite que vous m’avez fait l’honneur de me rendre, le prix de la plaquette intéressant la ville de Saint-Germain (Procès-verbal de l’assemblée du clergé, présidée par Bossuet, etc…). J’aurais dû y voir le moyen d’acquitter mon droit d’entrée dans l’illustre cité.
Pour amoindrir mes regrets, veuillez, Monsieur le Maire, accepter pour la bibliothèque publique un ouvrage héraldique dont il m’a été donné deux exemplaires pour compte rendu (De la chevalerie de Lorraine, par Bouton). Je serai heureux de répéter ces dons, aussi souvent que l’occasion se présentera.
[…]
28 mai 1863
A M. Millet, architecte du château de Saint-Germain
Voici mon premier né à Saint-Germain. Il aspire à l’honneur insigne de trouver un parrain. Il croitra en force et en beauté si vous répandez sur lui la chaleur de l’adoption.
Sérieusement, le musée de Saint-Germain ne sera, aux yeux du plus grand nombre, que d’un intérêt relatif. Cet intérêt ne serait-il pas centuplé si à l’étude de l’antique venaient se rattacher les souvenirs historiques particuliers aux différentes époques du château.
Je voudrais donc, à la suite des collections gallo-romaines, et pour récréer l’œil et l’esprit, je voudrais une chambre François 1er, une chambre Louis XIII, une chambre Louis XIV, pourtraictées, ornées, meublées suivant ces trois époques, avec les portraits, autographes, souvenirs des hôtes illustres du château.
A chacun sa tâche. A moi de fouiller, chercher, réunir. Je sais déjà où prendre. Par ex. : pour notre chapelle : un ornement pontifical complet qui a appartenu à Bossuet.
A vous, Monsieur, de préparer, d’enjoliver, de croquer ces chambres pittoresques ; je ne dis pas demain, ni l’an prochain, mais pour l’époque qui surgira à son heure.
Veuillez me dire préalablement votre avis, en gardant entre nous ce projet, jusqu’à ce que j’en réfère à qui de droit.
Ph. Beaune
[…]
[p. 15] 25 août 1863
Visite au château et au musée, à 7 heures du soir, de S. M. l’Impératrice, accompagnée d’une suite nombreuse, dans laquelle M. Prosper Mérimée.
[…]
[p. 38] A M. le surintendant des Beaux-Arts, 24 juillet 1864
Le 14 juin dernier, un accident imprévu a tué un ouvrier dans les chantiers du château de Saint-Germain. En l’absence de M. Millet, architecte, retenu à Paris par les examens de l’école des Beaux-Arts, et sur sa demande, M. le conservateur-adjoint étant empêché par indisposition, j’ai assisté au convoi. Sous l’inspiration de la douleur générale, surexcité par la présence d’orphelins qui redemandaient à Dieu leur père, j’ai fait appel au cœur des nombreux assistans en faveur de ces enfans et j’ai proposé aux employés et aux ouvriers du château d’abandonner une journée de leur traitement et de leur salaire. Cet appel a produit une somme de 539 f. 75 c.
Sur le rapport de M. Millet, M. le Ministre s’est empressé d’adresser une somme de 500 f.
Les entrepreneurs ont immédiatement réalisé, sur une généreuse initiative, un don de pareille somme.
La société de secours mutuels dont faisait partie la victime a contribué à l’œuvre charitable pour une somme de 139 f.
De son coté, madame de Girardin, femme du général commandant militaire du château, a fait un appel au cercle de ses connaissances et a réuni une somme de 842 f.
C’est donc un total de 2579 f. 75 c. que la souscription a atteint.
Ces diverses sommes ont été successivement placées au nom des enfans à la caisse d’épargnes de Saint-Germain.
Reste encore l’espérance, prochainement réalisable, de faire entrer un des enfans à l’orphelinat de la ville de Saint-Germain, établissement créé par la charité privée.
En vous rendant compte, Monsieur le Comte, et du malheur et de ce qui a été opéré pour l’atténuer, je n’ai d’autre but que de vous affirmer que chacun a fait son devoir dans ces tristes circonstances et s’est rappelé qu’il tenait de loin ou de près à cette grande et noble maison qui s’appèle « la maison de l’Empereur ».
[…]
[p. 39] Mardi 26 juillet 1864
Visite de M. le comte de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-Arts, au musée et au château.
Communication d’une page d’épreuves de l’armorial des gentils-hommes de Bourgogne, par Henri Beaune, où le nom d’un des aïeux de M. le comte est mentionné, Jean de Nieuwerkerke, panetier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Demande d’autorisation de réserver à la collection d’objets de l’âge de pierre provenant des carrières du Périgord donnée par M. de Breuvery, maire de la ville de Saint-Germain, au musée gallo-romain, une vitrine spéciale, avec mention du nom du donateur. Autorisation de laisser suivre l’enquête pour une médaille de sauvetage.
[…]
[p. 42] 4 septembre 1864
Visite au château de Saint-Germain, le dimanche, jour de la fête des Loges, de S.A.I. le prince Napoléon (Jérôme) accompagné de la princesse Clotilde et du prince héréditaire du royaume d’Italie, S.A.R. le prince Humbert. M. le général de Girardin, commandant militaire du château, M. Rossignol, conservateur-adjoint des musées impériaux, et M. Beaune, attaché aux mêmes musées, ont reçu les princes et leur suite, qui se composait de plusieurs officiers italiens, de M. Villot, aide de camp du prince Napoléon, et de madame la duchesse d’Abrantés, dame d’honneur de la princesse Clotilde. M. de Longpérier, conservateur au Louvre, était présent. Après avoir visité le château, même les terrasses supérieures, et juré la bonne direction donnée aux travaux de restauration, et le musée, les visiteurs se sont rendus à la fête des Loges.
[p. 43] Visite de l’Empereur
10 septembre 1864, samedi.
S. M. l’Empereur est arrivé à 5 heures au château de Saint-Germain. Dans sa suite se trouvait M. le capitaine de Raffyes, un de ses officiers d’ordonnance, chargé à Meudon de l’atelier de confection des anciennes machines de guerre pour le musée de Saint-Germain. S. M. a été reçue par le général de Girardin, MM. Rossignol et Beaune. L’Empereur a visité avec M. Millet, architecte du château, les travaux, dont il a complimenté M. Millet, puis le musée, pour les objets duquel il a recommandé l’application d’étiquettes indicatives des provenances. L’Empereur est parti ensuite pour Saint-Cloud.
[…]
[p. 59] Le mardi 4 avril 1865
LL. MM. l’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie sont venus visiter le château à 2 heures ½ après midi. LL. MM. étaient accompagnées d’une suite peu nombreuse, sans costume officiel. Leurs Majestés sont arrivées en chemin de fer, par train ordinaire, et sont reparties à 5 heures par la même voie. Elles ont parcouru les travaux du château et se sont fait expliquer les plans de la restauration de ce château. M. l’architecte était absent. Leurs Majestés, en sortant du château, sont allées se promener sur le parterre. La foule était immense et se tenait à distance respectueuse. Les cris de Vive l’Empereur, Vive l’Impératrice et Vive le Prince impérial étaient sans cesse proférés. Dans l’intérieur du château, les ouvriers occupés aux réparations ont présenté un bouquet de viollette à l’Impératrice. L’Empereur leur a donné une somme de 300 francs.
[…]
[p. 63] 10 mai 1865
Visite au château et au musée de M. le comte Waleski, ancien ambassadeur, ancien ministre d’Etat.
[…]
[p. 78] Jeudi 19 avril 1866
M. Boselli, préfet de Seine-et-Oise, qui a succédé à M. le comte de Saint-Marsault, nommé sénateur, et qui vient de décéder, est arrivé au château à trois heures, accompagné de M. de Breuvery, maire, et Valtat, adjoint de la ville de Saint-Germain. M. le préfet a été reçu par M. Eugène Millet, architecte, et par M. Choret, inspecteur des travaux du château. M. Rossignol, conservateur-adjoint, étant absent pour affaires de service, M. Ph. Beaune a reçu M. le préfet au musée. M. Borelli a parcouru en détail les travaux de restauration et, en homme habité à la science architectonique, a félicité M. Millet, qu’il avait déjà apprécié dans le département de la Marne. Après la visite des salles neuves destinées au musée gallo-romain, M. le préfet a parcouru le musée, plus en connaisseur qu’en curieux, car il a donné sur les objets composant la suite des époques des détails et des comparaisons qui ont vivement intéressé ceux qui l’accompagnaient. M. le préfet s’est longuement arrêté aux deux vitrines qui contiennent la collection donnée au musée gallo-romain par M. de Breuvery, collection composée de silex et d’ossemens travaillés remontant aux époques anté-historiques et provenant des cavernes du Périgord. Les questions se multipliaient sur ces époques curieuses et les réponses de M. de Breuvery se succédaient avec la clarté, la précision de l’amateur qui a compris, fouillé et expliqué les cavernes à la suite de MM. Lartet, Christi, etc., et qui a voulu laisser au musée naissant les traces de ses études et de ses travaux.
Le n° du samedi 21 avril de l’industriel de Saint-Germain contient une relation de cette visite. Nous avons déposé ce n° aux archives du musée, comme nous y collectons toutes les publications qui intéressent la ville, le musée et l’archéologie du département.
[…]
[p. 84] Visite de l’Empereur, 29 juin 1866
30 juin 1866, à M. le comte de Nieuwerkerke, surintendant
Monsieur le Comte,
Hier vendredi, à neuf heures moins un quart du soir, l’Empereur, accompagné de l’Impératrice et du Prince impérial, est arrivé à l’improviste, au château, avec une suite nombreuse.
L. M. ont visité les nouvelles salles, que j’ai pu faire éclairer à la hâte, ainsi que le musée.
L’Empereur a exprimé sa satisfaction sur le genre et le bon goût de décoration des nouvelles salles. S. M. a examiné les vitrines destinées à ces salles, les a trouvées propres à leur destination et, par leur élégante simplicité, en parfaire harmonie avec cette peinture décorative, vraiment pompéienne.
L’ensemble des travaux de restauration du château, les détails d’architecture du grand escalier ont été l’objet d’éloges souvent répétés.
J’ai mis sous les yeux de l’Empereur le résultat de mes recherches gallo-romaines autour de Saint-Germain. Le casque gaulois et plusieurs objets récemment découverts ont paru intéresser l’Empereur, qui a daigné m’engager à continuer les recherches et à les lui communiquer.
Leurs Majestés sont reparties à 9 heures ½.
C’était l’heure où les nombreux étrangers en villégiature à Saint-Germain et les habitants viennent sur la terrasse. La place du Château et ses alentours étaient couverts d’une foule pleine de respect et d’enthousiasme. Cet enthousiasme, à l’arrivée comme au départ, s’est manifesté par le cri national mille fois répété de Vive l’Empereur, Vive l’Impératrice, Vive le Prince impérial. L. M. étaient visiblement émues des élans spontanés de cette ovation populaire.
Veuillez agréer etc.
[…]
[p. 87] 19 août 1866
Installation de M. Alexandre Bertrand, nommé conservateur-adjoint.
[…]
[p. 112] 1er avril 1867
Accident dans les démolitions du château
A M. le conservateur
Ce matin, à 7 h. ½, un ouvrier, Jean Berondau, employé dans les démolitions du pavillon nord-est du château, est tombé du 2e étage. Il s’est heureusement ratrappé et accroché à des étais, et courageusement est rendu suspendu jusqu’à ce que ses camarades eussent apporté des échelles pour le dégager. Néanmoins, il a eu l’épaule cassée et une forte blessure à la tête. En l’absence de MM. Millet et Choret, je lui ai fait administrer les premiers soins sur place et ai veillé à son transport chez lui. J’ai veillé à son transport à domicile et ai fait appeler le médecin de la société de secours mutuels à laquelle cet ouvrier appartient. Jusque à la clavicule, l’épaule est brisée. Il a une large blessure à la tête. Le médecin pense qu’il sera un moins sans travailler. M. Choret, inspecteur des travaux, que j’avais prévenu, lui a fait remettre une somme de cinquante francs sur la caisse des travaux. Sans la présence d’esprit et le courage de cet homme, un plus grand malheur était à déplorer. Il est marié et père d’un enfant. Il aura droit, par les statuts de la société de secours mutuels, à une indemnité de 2 f. par journée de maladie et aux soins gratuits de médecin et médicaments et de pharmacien. Quoique cet accident soit arrivé dans les chantiers de restauration du château, en dehors du musée, j’ai cru devoir adresser un rapport à M. le conservateur.
[p. 113] Visite de M. le surintendant des Beaux-Arts
Vendredi 12 avril 1867
M. le surintendant des Beaux-Arts, accompagné de M. de Cardaillac, directeur des Bâtimens civils au ministère de la Maison de l’Empereur, ainsi que de plusieurs membres de la commission d’organisation du musée, est venu visiter la partie restaurée du château et les salles du musée. Après avoir reçu de M. Millet, architecte, la clé de cette partie de l’édifice, comme prise de possession, et avoir parcouru les salles destinées au musée, M. le surintendant, en raison de ce que les travaux d’appropriation restent encore à terminer dans ces salles, a décidé que le musée s’ouvrirait le 1er mai prochain. M. le comte de Nieuwerkerke a hautement et à plusieurs reprises exprimé sa satisfaction sur l’habileté qui a dirigé la restauration du château et l’arrangement des objets scientifiques que contient le musée.
[…]
[p. 114] 23 avril 1867
Ouverture du musée
Arrêté de M. le surintendant
Art. 1er. Les salles du musée de Saint-Germain sont ouvertes au public à partir du 1er mai prochain les mardi, jeudi et dimanche de chaque semaine, de 11 heures ½ du matin à 5 heures du soir.
Art. 2. Deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi, sont consacrés à l’étude. Le public ne sera admis au musée, ces jours-là, que sur la présentation d’une carte délivrée par l’administration.
Art. 3. Le musée, jusqu’à nouvel ordre, sera fermé le lundi et le mercredi.
Le sénateur, surintendant des Beaux-Arts
Comte de Nieuwerkeke
23 avril 1867
A M. le maire de la ville de Saint-Germain,
J’ai l’honneur de vous adresser l’ampliation d’un arrêté de M. le sénateur, surintendant des Beaux-Arts, qui fixe l’ouverture du musée au 1er mai prochain. J’aurai soin de vous prévenir des jour et heure de la cérémonie officielle. Le 1er mai tombant un mercredi, jour d’étude, j’ai fait décider, conformément à vos désirs, que ce jour le musée serait exceptionnellement ouvert au public.
[…]
[p. 115] 4 mai 1867
A monsieur le directeur du Figaro
Le Figaro d’hier commet une erreur involontaire, et sans contredit, à l’insçu de M. Viollet-le-Duc, en lui attribuant la restauration du château François Premier à Saint-Germain. L’éminent architecte de Notre-Dame de Paris et de tant d’autres monuments sur presque tout le sol de la vieille France va être heureux de la rectification qui rend à M. Eugène Millet, architecte diocésain à Paris, son ami et son élève, et à lui seul, le mérite de la restauration de l’une des œuvres les plus originales de la Renaissance.
L’amitié a ses susceptibilités comme ses délicatesses. Je m’empresse de satisfaire aux unes en signalant l’erreur, et je ménage les autres en arrêtant ma plume à propos de l’artiste habile qui a restitué ou bâti non seulement le château de Saint-Germain, mais encore les cathédrales de Troyes et de Moulins, les églises de Boulogne, de Montfort-l’Amaury et autres.
[…]
[p. 116] 4 juin 1867
A M. le secrétaire général du ministère de la Maison de l’Empereur
Visite de S. A. R. le prince héréditaire de Prusse
Monsieur le Secrétaire général,
Grâce à la dépêche télégraphique que vous avez bien voulu m’adresser, j’ai eu le temps, en l’absence de M. le conservateur du musée, de me mettre en mesure, pour recevoir S.A.R. le prince héréditaire de Prusse. M. le colonel des dragons de l’Impératrice s’est empressé d’envoyer au château un piquet d’honneur. Le prince est arrivé dans une voiture de la Cour, accompagné du prince de Hesse, d’un aide de camp de l’Empereur attaché à sa personne, et de plusieurs autres personnages de sa maison. Les maîtres ont été reçus par M. le colonel des dragons, M. Eugène Millet, architecte du château, qui avait été prévenu par M. de Cardaillac. Le prince a voulu examiner en détail la partie du château restaurée dans tous ses détails, depuis le rez-de-chaussée jusqu’à la terrasse supérieure, et a complimenté à plusieurs reprises l’architecte sur l’habileté qui a présidé à cette restauration.
Le prince a visité la chapelle. Dans les salles du musée, le prince a surtout fixé son attention sur les monuments de l’époque de la conquête des Gaules par César. La reproduction du plan visuel du siège d’Alise a paru vivement l’intéresser. Le vase trouvé à Alise et dont lui avait parlé l’Empereur lui a été présenté et il en a admiré le beau travail.
Le prince a voulu visiter à l’église paroissiale de la ville de Saint-Germain le tombeau du roi Jacques II, restauré, a dit S.A.R., par ma belle-mère (la reine d’Angleterre). La foule qui couvrait la place du Château s’est écartée et s’est découverte respectueusement pour livrer passage aux nobles visiteurs. A 5 h. ½, le prince repartait, heureux, a-t-il dit de la visite qu’il venait de faire, reconnaissant de l’accueil plein de dignité d’une population, salué par la foule aux cris de Vive l’Empereur.
[…]
[p. 126] 26 juillet 1867
A M. Millet, architecte du château
Forge
M. le surintendant a approuvé, le 12 de ce mois, l’installation dans une cave du château d’une forge et de son outillage pour la réparation des objets antiques et même pour la reproduction des objets dont le musée ne pourrait se procurer les originaux. Cette installation est urgente, parce que l’exposition universelle doit fournir un grand nombre de ces pièces originales. Vous faites espérer que l’établissement de cette gorge ne rencontrerait aucune difficulté. Je vous prie de vouloir bien solliciter l’adjudication des Bâtiments civils l’autorisation nécessaire. »

Beaune, Philibert

Paiement pour des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye dans le compte du trésor royal pour Noël 1384

« Johannes Gournay et Guillelmus Du Moutier, pro denariis solutis, qui eisdem debebantur inter debita tradita Camere per Guillelmum de Maule, solutorem operum castri Sancti Germani in Laya, scripta in fine compoti ipsius Guillelmi finiti prima Novembris CCCLXXI° : 35 franc. tunc. »

Chambre des comptes

Compte rendu d’une séance de l’Assemblée nationale concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Berteaux. Messieurs, j’ai une très brève question à adresser à M. le ministre des Beaux-Arts relativement aux travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Ces travaux furent commencés en 1862 sous la direction du regretté M. Millet. A partir de cette époque, chaque année, l’administration des Bâtiments civils consacra aux travaux une somme variant de 60000 à 150000 fr. Dès que les travaux furent suffisamment avancés pour que l’on pût commencer la restauration de la chapelle, l’administration des Monuments historiques, de son côté, accorda chaque année une somme qui vint s’ajouter au crédit consenti par l’administration des Bâtiments civils. Les choses continuèrent ainsi jusqu’en 1879, où, malheureusement, M. Millet, l’éminent architecte, vint à mourir.
Je n’ai pas à rechercher ici si le successeur de M. Millet sut conserver la sympathie et la confiance de l’administration, mais je suis bien obligé de constater qu’il ne sut pas tout au moins conserver les crédits alloués pour les travaux de restauration du château.
Très rapidement après sa nomination, les fonds faisant défaut, les travaux de restauration s’arrêtèrent. A la fin de 1889, le successeur de M. Millet cessa ses fonctions et il fut très heureusement remplacé, dès les premiers jours de 1890, par M. Daumet, membre de l’Institut, dont je n’ai pas besoin de faire l’éloge.
Dès lors, on pouvait espérer que les bonnes habitudes du gouvernement allaient être reprises ; nul, en effet, plus que M. Daumet n’est en état de mener à bonne fin l’œuvre si bien commencée, il y a trente-trois ans, par M. Millet. Malheureusement, notre espérance ne s’est pas encore réalisée. Depuis cinq ans, nous attendons en vain la reprise des travaux.
Et cependant, Messieurs, si cette reprise n’a pas lieu, les dépenses déjà engagées seront-elles-mêmes au moins en partie compromises. Il faudra bientôt restaurer les travaux de restauration.
Je ne vous donnerai qu’un exemple. Avant sa mort, M. Millet avait fait édifier la charpente en bois de la flèche de la chapelle. Depuis quinze ans, cette charpente en bois attend vainement les travaux de couverture et, si cet état de choses continue, il faudra très certainement, quand on reprendra les travaux, reconstruire la flèche complètement.
Ainsi l’intérêt financier se trouve d’accord avec l’intérêt artistique pour réclamer la reprise et la continuation des travaux. Il y a là deux considérations bien faites, je l’espère, pour toucher M. le ministre des Beaux-Arts d’aujourd’hui, hier encore ministre des Finances.
Il y en a encore une autre que je me permettrai d’indiquer et qui me touche davantage encore. Les ouvriers en bâtiments de la région, très cruellement éprouvés par le chômage, conséquence forcée des froids si rigoureux de ce long hiver, attendent avec une vive impatience la reprise des travaux. En effet, sur les sommes allouées, 45 p. 100 environ vont à la main-d’œuvre. Ce serait pour les ouvriers de l’ouvrage et par suite du pain.
Je suis certain que M. le ministre des Beaux-Arts appréciera cette raison, et j’ai le ferme espoir qu’il voudra bien nous annoncer la reprise prochaine des travaux.
(Applaudissements sur divers bancs.)
M. Dupuytrem. Jamais !
M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. J’ai le regret de contester l’interruption de M. Dupuytrem ; j’ai le désir de satisfaire M. Berteaux, aux considérations duquel je suis, en effet, très sensible.
J’estime que les travaux du château de Saint-Germain doivent reprendre, et ils vont reprendre. (Très bien ! très bien !) Ils seront exécutés jusqu’à concurrence de 30000 fr. dans le cours de l’exercice. (Très bien ! très bien !)
M. Dupuytrem. Tant mieux ! J’espère que la ville de Saint-Germain me sera reconnaissante, car c’est moi qui ai amené M. le ministre à faire cette déclaration.
M. Berteaux. Je remercie M. le ministre de sa déclaration. »

Chambre des députés

Mention de travaux dans le parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Le parterre de Saint-Germain
Lors du tracé du jardin anglais, que l’on nomme le nouveau-parterre, on avait démoli les bâtiments qui se trouvaient à la partie de la forêt, dite porte Dauphine ; on n’avait laissé que les piliers et le cintre de cette porte même, qui semblait ainsi une ruine oubliée. Ces dernières pierres viennent d’être abattues et transportées dans la grande allée du jardin anglais, en face de la grille du Boulingrin. Déjà l’on voit s’élever deux piédestaux destinés à recevoir, dit-on, deux statues colossales qui doivent commencer l’ornementation des parterres.
Il est peut-être un peu tard pour parler de ces jardins, quand ils n’ont plus de fleurs et presque plus de feuilles, mais pendant les beaux jours, on admire, et l’on remet, pour parler de ses impressions, au temps où l’on ne rencontre plus le soleil. C’est donc le moment de nous souvenir un peu.
Il y a quelques années, notre parterre se composait uniquement du quinconce, de quelques allées de beaux arbres, de quelques pelouses d’un gazon souvent poudreux et les belles fleurs des grands marronniers égayaient seules cette immense verdure. Le principal ornement de l’espace qui s’étendait à l’entrée se composait de deux allées de tilleuls symétriquement alignés.
Cela ne manquait pourtant pas d’un certain charme et l’on aimait ces ombrages ; lorsqu’un jour la cognée frappé les tilleuls qui tombent en gémissant, regrettés de leurs frères et pleurés des promeneurs. L’industrie venait d’envahir [p. 180] cet asile ; le chemin de fer étendait un de ses bras jusqu’au cœur de la cité.
A quelque chose malheur est bon. Le chemin de fer dénaturait l’ancien parc ; il coupait en même temps la forêt dont une partie restait sans agrément et sans utilité ; on a réuni ces tronçons et l’on en a fait un ensemble charmant.
Nous avons toujours nos beaux arbres et notre riche verdure qu’égaient encore les fleurs blanches des grands marronniers ; seulement nous avons aussi d’autres fleurs, d’autres verdures et d’autres arbres. Où naguère il n’y avait qu’un sable aride, l’œil est maintenant réjoui par de jolies plates-bandes aux couleurs variées, aux doux parfums et qu’entourent de verdoyantes haies de troènes ; le mur blanc des fossés du château se cache derrière les pins et les tuyas, et les hautes tiges des roses trémières. A chaque pas, les fleurs arrêtent les passants et leur montrent, quand elles ont été assez regardées, une foule de plantes plus modestes, mais qui charment aussi ; elles ont remplacé le vieux mur de la petite terrasse d’où nous sautions, dans notre enfance, sur un lit de feuilles sèches.
Ce n’est pas tout : à présent, l’on va sans obstacle dans cette partie de la forêt que la voie de chemin de fer a mise de notre côté, et l’on parcourt avec délices les méandres fleuris d’un vaste jardin anglais. Qui n’a pas vu ces allées capricieuses, ces sentiers aux frais ombrages, qui partent d’un même point, se fuient et se retrouvent pour se fuir encore et se rencontrer plus loin ? Là chacun trouve, sans aller bien loin, le calme et le repos, le charme de la nature et le charme de l’art ; les chênes de la forêt, les arbres verts, les plantes exotiques, les buissons fleuris, les massifs touffus et embaumés, les points de vue pittoresques, les éclaircies habilement ménagées. Et comme les enfants jouent avec plaisir sur ces immenses pelouses où ils peuvent courir à l’aise, et dans tous ces petits chemins qui leur permettent le plus charmant jeu de cache-cache ! comme le penseur s’égare avec plaisir dans le silence et la solitude ! comme la vieillesse y respire un air pur au milieu des vertes charmilles !
C’est là une grande amélioration pour Saint-Germain, qui complète de cette manière toutes les beautés de ce genre qu’elle offrait déjà ; aussi doit-on remercier vivement l’administration supérieure qui nous a fait ce cadeau : elle avait donné de quoi faire un beau joyeux, et franchement elle doit dire que nous en avons bien tiré part. Il est vrai qu’elle nous a encore aidé pour cela ; nous ne l’oublions pas.
En écrivant ces lignes, je trouve sous ma plume un nom devant lequel j’hésite, et pourtant, puisque tout le monde peut voir, puisque tout le monde peut juger, et que tout le monde, bien sûr, est déjà de mon avis, pourquoi me laisserais-je arrêter par la similitude du nom et par la parenté ? pourquoi ne dirai-je pas que M. Renard, le jardinier de ces parterres, a, par son goût et par ses soins intelligents, fait honneur à sa vieille expérience ?
Il ne manque plus à toutes ces petites merveilles que quelques ornements que l’on n’a pas établis, quoiqu’on les eût projetés d’abord ; il est vrai qu’on ne peut avoir tout à la fois. Voici déjà, comme je viens de le dire, que l’on commence des travaux d’art importants ; ceux qui ont déjà tant fait ne voudront pas rester en chemin, et nous pouvons peut-être espérer, sans nous faire trop d’illusions, que bientôt notre plaisir sera complet et que notre ville comptera un charme de plus.
Alphonse Renard »

Mention de la destruction des cellules au château de Saint-Germain-en-Laye

« La démolition des cellules qui avaient dû partager les vastes salles du château lors de sa transformation en pénitencier est actuellement achevée. Les pierres et les débris inutiles ont été jetés par les ouvriers dans les fossés. Ce fait, de peu d’importance au premier abord, a pourtant donné lieu à des suppositions d’un projet que nous sommes loin de croire devoir être mis à exécution. Le bon goût et le respect qui président à tout ce qu’on fait actuellement pour la conservation ou la restauration des monuments historiques nous sont un sûr garant que pareille idée n’a pu germer dans le cerveau des architectes habiles appelés à rendre aux habitations historiques le cachet qui marque si bien leur époque ou leur destination positive.
Il ne s’agirait rien moins, nous assurait-on dernièrement, que de combler entièrement, pour les mettre au niveau du sol extérieur, les fossés qui entourent le château sur ses quatre faces. Il est évident que ce serait une véritable profanation ; en lui enlevant ainsi tout son aspect féodal, on ferait un véritable cul-de-jatte de notre vieux monument, et autant vaudrait alors jeter le château lui-même dans les fossés pour le combler. Nous sommes, du reste, un peu rassurés sur ce que cet on-dit pourrait avoir d’inquiétant au point de vue de l’art et des souvenirs ; il ne serait tout au plus question que d’élever d’un ou deux mètres le fond du sol, pour le solidifier, l’assainir et le préparer, par le nivellement, à recevoir des gazons et des plantations qui en rendraient l’aspect plus agréable et le voisinage plus sain, et le débarrasseraient de ces eaux croupissantes qui, pendant les chaleurs surtout, exhalent des miasmes fétides.
L’établissement de quelques passerelles, jetées autour de l’enceinte ; la reconstruction d’un pont à la façade nord, tel qu’il existait jadis, donnant communication avec le parterre ; le remplacement du triste et grand mur de prison par l’ancien parapet à hauteur d’appui, achèveraient de rendre facile les communications du château à la ville, et lui rendraient tout à fait, à l’extérieur, la physionomie qui convient à la demeure royale bâtie par François Ier.
Hâtons-nous de le répéter, du reste, nous avons toute confiance dans les talents, le goût et la haute instruction de ceux auxquels sont confiés les travaux, et nous n’avons parlé que de tout ceci que pour mémoire et pour établir tout ce que peuvent faire faire de suppositions quelques pelletées de plâtras jetées par les fenêtres. »

Commentaires sur la restauration et l’état du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le château de Saint-Germain en 1862
Les murs ont des oreilles, s’il faut en croire la sagesse d’un vieux et prudent diction ; à ce compte, s’ils pouvaient parler, que de choses passées et présentes ils raconteraient, que d’éléments ils fourniraient aux chroniqueurs.
A ceux de Versailles et de Trianon on pourrait appliquer heureusement ces trois vers d’opéra-comique :
Que ces murs coquets,
S’ils n’étaient discrets,
Diraient de secrets.
Rien de moins coquet que les murs de notre vieux manoir de Saint-Germain, et cependant leurs récits et leurs légendes, si le don de la parole leur était accordé, offriraient un bien puissant intérêt. Sans vouloir remonter si haut, et descendant tout bonnement des grandes choses historiques du passé au caquetage de nos bourgeois d’à présent, les oreilles de ses vieux murs en ont entendu de belles, et de bonnes, et de toutes sortes, depuis qu’une haute volonté et une main habile ont entrepris de leur donner, au dehors, leur premier aspect des plus anciens jours, et au-dedans, une scientifique et précieuse destination.
Chaque étranger, et surtout chaque bourgeois plus ou moins oisif de la localité, accoudé sur le parapet des fossés, et suivant tous les jours le progrès des travaux dont la première campagne vient de finir avec l’approche de l’hiver, a voulu comprendre, et surtout commenter tous les détails, et même l’ensemble, encore enfoui dans les cartons de l’architecte préposé à la restauration qui va s’effectuer.
La critique a même déjà eu beau jeu, et cependant il est difficile, pour ne pas dire imprudent, de juger par avance une œuvre qui ne peut raisonnablement être appréciée que lorsqu’elle aura reçu son complément.
Les uns oublient qu’il s’agit de faire revivre le goût et les constructions d’un autre âge, ont voulu juger de ce qu’il se faisait devant eux comme s’il s’agissait d’une maison qu’ils auraient commandée à leur maître maçon, pour Asnières ou pour Bougival.
Les autres, et ils sont nombreux, n’ayant d’autre opinion que celle du journal auquel ils sont abonnés, ont fait de la discussion toute préparée sur ce qu’ils avaient lu le matin, et il faut le dire bien vite, dussent nos grands confrères s’en formaliser, ce sont précisément ceux-là qui ont commis le plus d’erreurs.
Quelques-uns donnaient pour argent comptant, et comme de leur cru, leur érudition de fraiche date ; d’autres, et c’étaient les plus modestes, ne manquaient pas de dire, dans les groupes où parfois ils trouvaient incrédulité ou opposition : « C’est mon journal qui l’a dit ».
C’est donc pour leur rendre service, et en même temps pour essayer de jeter quelque lumière dans la question, que, muni de documents certains, nous allons dès aujourd’hui, décidés à continuer plus tard notre tâche, réfuter, leur propre texte à la main, les erreurs dans lesquelles sont tombés et tomberont probablement encore, au sujet du château de Saint-Germain, quelques journaux, trop confiants dans certains de leurs correspondants qui, probablement, n’ont pensé qu’à faire ce qu’on appelle de la copie à tant par ligne, sans le moins du monde se préoccuper de plus ou moins d’authenticité des renseignements qu’on leur a fourni, ou de la solidité des observations qu’ils ont pu faire, le plus souvent en attendant quelques minutes le départ d’un train de chemin de fer pour Paris.
Commençons par le Constitutionnel, et citons textuellement l’un de ses articles qui, malheureusement, a été reproduit dans son entier par beaucoup d’autres journaux :
« On sait que le gouvernement fait restaurer le château de Saint-Germain pour y créer un musée archéologique gallo-romain.
La loge du concierge, à gauche en entrant, et une grande salle du parc, sur la porte de laquelle on lit déjà en lettres d’or : Musée, sont restaurées. Cette salle formera le vestibule du musée, pour lequel quelques objets sont déjà arrivés.
Le pavillon sud-ouest, en regard du débarcadère du chemin de fer, est en démolition. Il menaçait ruine ; il va être reconstruit de fond en comble. La chapelle, les galeries, la cour d’honneur sont en voie de réparations.
Des parapets, des fossés larges et profonds entourent le château. On lit sur les murs les inscriptions suivantes, qui y ont été placées à l’époque où le château avait été converti en pénitencier militaire :
A l’est : « C’est avec justice que tu trouves des tourments intérieurs, puisque tu aimes mieux remettre à demain de devenir bon que de l’être aujourd’hui ».
Autre du même côté : « Il est ridicule que tu ne veuilles pas te dérober à tes mauvais penchants, ce qui est très possible, et que tu prétendes échapper à ceux des autres, ce qui ne se peut pas ».
A l’ouest : « Les biens qui nous viennent de la réforme de notre conduite sont les plus durables ».
Au nord : « Il ne faut pas croire que les hommes pervers profitent de leurs mauvaises actions ; elles sont cachées pendant un temps, mais c’est le temps qui les découvre ».
Le fondateur du château de Saint-Germain fut Louis VI. Il va être remis dans l’état où il était sous Louis XIV. L’architecte est M. Millet. »
C’est d’abord probablement une faute typographique que les mots : salle du parc, qu’il faut remplacer par ceux de : salle du rez-de-chaussée, au-dessus de laquelle a été effectivement travée, non pas en lettres d’or, mais tout honnêtement en grille, même assez peu apparente, l’inscription : Musée.
Au troisième paragraphe, on lit la chose la plus incroyable et que le premier habitant de Saint-Germain pourrait victorieusement réfuter, c’est que le pavillon, par parenthèse nord-ouest et non pas sud-ouest, en regard du débarcadère, et qui vient d’être démoli, menaçait ruine et va être reconstruit de fond en comble.
Ce pavillon, comme les quatre autres annexés par Louis XIV à l’ancien quadrilatère de François Ier, était assis sur des bases d’une solidité à toute épreuve, et il ne sera pas plus reconstruit que les autres, dont la suppression a été décidée afin de rendre au château son aspect primitif.
On ne répare encore ni la chapelle, ni les galeries, ni la cour d’honneur.
Après avoir consacré cinq alinéas à la reproduction des sentences tracées sur les murs pour l’édification des prisonniers pendant la triste période où le château fut converti en pénitencier militaire, le rédacteur de l’article que nous citons termine par une erreur, une énormité, et heureusement une bonne et heureuse vérité. Erreur : Le fondateur du château de Saint-Germain fut, dit-il, Louis VI ; ce fut Charles V qui fut ce premier fondateur. Enormité : Il va être remis dans l’état où il était sous Louis XIV ; c’est précisément le contraire que l’on se propose de faire. Vérité : L’architecte est M. Millet ; ceci est heureusement de toute authenticité, et ce qui a été fait, comme tout ce que nous avons déjà pu voir des projets et des dessins de l’architecte des monuments historiques de France prouve assez que l’Empereur, le ministre et M. Viollet-Leduc ont fait, dans le choix de sa personne, un premier et grand pas dans la voie de réédification du monument important qui peut, dès à présent, prendre le nom de château de François Ier à Saint-Germain.
Passons maintenant à un second article, celui publié par le Siècle, et que de même nous reproduisons littéralement :
« Le vieux château de Saint-Germain-en-Laye, destiné à devenir musée gallo-romain, est en pleine voie de transformation ; on va, non pas en démolir les étages de briques, comme on nous l’avait dit primitivement, mais retrancher les pavillons ajoutés sous Louis XIV et remettre l’édifice en l’état où il se trouvait sous le règne de François Ier.
Les ponts-levis qui existaient sur les fossés, tant du côté de la ville que sur les jardins, doivent être reconstruits ; les terrasses en plomb qui jadis régnaient à la partie supérieure, et qu’on avait remplacées par des combles en charpente, lors de l’installation du pénitencier militaire, vont être rétablies et bordées par une balustrade renaissance, ornée de bases en amortissements ; les fossés seront rélargis du côté du jardin, et doivent être partout transformés en parterres ; l’horloge du château, qui depuis deux siècles figure au-dessus de la porte principale, va reprendre son ancienne place dans la partie supérieure du donjon, au-dessus du campanile.
Quant au donjon lui-même, qui avait disparu derrière le pavillon d’angle du côté gauche, il va reparaître, dégagé qu’il se trouve par la démolition de ce pavillon. C’est dans cette aile qu’habita Jacques II, depuis son arrivée en France jusqu’à sa mort. L’aile qui se trouve à l’autre angle de la façade du jardin renferme les appartements qu’occupait madame de Maintenon, quand la Cour était à Saint-Germain.
Dans une autre partie du château a aussi longtemps habité mademoiselle Louis de La Vallière ; des habitants de Saint-Germain se rappellent encore y avoir vu le cabinet de toilette de cette favorite, et le fauteuil qui, placé sur une trappe mécanique, lui servait pour descendre au rez-de-chaussée, sans qu’elle eût à passer par les escaliers.
La restauration des plus anciennes parties du monument est déjà accomplie sur certains points : le couloir voûte qui conduit dans la première cour est du nombre ; sa voûte en briques encorbellée, avec chaînes et cartouches de pierre, est complètement remise à neuf ; plusieurs salles sont aussi réparées, celle de Mars entre autres, qui a déjà reçu une partie des collections qu’on doit y exposer. Cette galerie est au premier étage, et l’on y monte par un escalier pratiqué dans une tour extérieure, qu’on est en train de construire à gauche de la porte d’entrée ; cette tour est dans le style du XVIe siècle.
Si Mansard a détruit la forme primitive du château de Saint-Germain par l’addition de ses ailes angulaires, il n’a pas touché à la première cour ; elle est donc restée intacte, et nous offre un des plus curieux spécimens de l’architecture renaissance.
Cette cour a la forme d’un angle aigu tronqué au sommet, chacune de ses encoignures est occupée par une tour ronde, diminuée à chaque étage et que surmonte une calotte hémisphérique. Elle est pourtournée par des arcades ressorties qui portent une terrasse continue, où s’ouvrent de plain-pied toutes les fenêtres des appartements ; cette terrasse est bordée d’une balustrade en pierre ajoutée dans le style de l’époque. Au-dessus se déploie ce magnifique étage de baies à frontons dont l’architecture polychrome est d’un effet prodigieux.
Mais chaque médaille a son revers, et on le trouve ici près du donjon, derrière le pavillon qu’a occupé le roi Jacques, où se retrouvent encore quelques vestiges d’oubliettes, car par de château sans cela jadis. C’était si commode !
Malgré les critiques qui ont été faites sur les additions de Mansard, il ne faut pas croire que le château de Saint-Germain n’ait eu qu’à souffrir des transformations opérées sous Louis XIV, car c’est sous son règne que furent dessinés les jardins et que fut construite cette magnifique terrasse de 2400 mètres qui domine le plus beau panorama du monde.
C’est de là que le monarque aimait à fouiller le paysage au moyen d’un puissant télescope qui lui faisait découvrir tout ce qui se passait jusqu’aux extrémités de l’horizon ; aussi, dans tous les pays circonvoisins, ne craignait-on rien tant que le télescope du roi. Aujourd’hui, c’est un industriel qui exploite pour son compte ces profondes perspectives, de sorte que l’on peut, moyennant 25 centimes, regarder à travers sa longue-vue et voir, comme jadis le grand roi, jusque dans les maisons des pays circonvoisins. Nous engageons donc ceux des habitants de ces pays dont les maisons regardent Saint-Germain à se défier de leur voisin d’en face. »
Nous devons le reconnaître, l’article du Siècle contient mois d’erreurs que celui que nous avons cité précédemment ; on y trouve au contraire certains détails curieux et exacts, qui prouvent que son auteur s’est renseigné à bonne source. Comment se fait-il qu’il se soit, au milieu de tant de vérités, trouvé place pour quelques erreurs par trop évidentes ? C’est ce que nous ignorons, nous faisant pourtant un devoir de ramener les choses à leur état naturel et véridique.
Il n’a jamais été question du rélargissement des fossés du côté du jardin. C’est une erreur de croire que la partie que vient de démasquer la démolition du premier pavillon dût l’ancien donjon de Charles V ; cette partie du château, que domine le beffroi, était tout bonnement une des tours d’angle composant la défense de la forteresse, et ne semble pas avoir été revêtue plus spécialement des titres et qualités appliquées aux donjons de l’ancienne féodalité.
Le Siècle partage l’erreur commune, surtout à un grand nombre d’habitants de Saint-Germain, qui croient que ce pavillon nord-ouest fut le séjour continuel du roi Jacques II d’Angleterre, depuis son arrivée en France jusqu’à sa mort. Le monarque exilé habita successivement différentes parties du château, et les appartements contenus dans cette aile sont ceux de la dauphine Marie-Anne-Victoire, femme du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, l’élève de Bossuet. Le chiffre M. A. V. qu’on a pu voir jusqu’au dernier moment sur les lambris dorés de ces appartements suffirait pour attester l’authenticité de ce souvenir historique ; ces boiseries, curieuses par leurs sculptures taillées en plein chêne massif, ont été détachées avec soin pour être conservées, et reparaîtront, dit-on, avec leur éclat primitif, dans l’appartement spécial qui sera disposé pour l’Empereur, dans le cas très probable où S. M., lors de ses futures et fréquentes visites au musée, serait disposé à y prendre quelques instants de repos. C’est dans le même but que l’on doit approprier dans la cour un local au rez-de-chaussée, destiné aux remises et à l’écurie des voitures et des chevaux de l’Empereur et des personnes qui l’escorteront dans ses voyages à Saint-Germain.
C’est aussi une tradition des plus apocryphes que celle qui fixe dans une des ailes du château la fameuse fenêtre par laquelle, dit-on, Louis XIV gagnait secrètement l’appartement de mademoiselle de La Vallière ; un petit escalier tournant, qui existe encore, était un chemin beaucoup plus facile que pouvait suivre le royal amoureux ; les anciens employés du château ont probablement et traditionnellement exploité la curiosité des visiteurs en leur montrant la fenêtre, la toilette et le fauteuil mécanique dont parle le Siècle. Il en est souvent de ces souvenirs matériels comme de certaines reliques : on en crée lorsqu’on en manque.
Dans le troisième avant-dernier alinéa, après une charmante et assez longue description de la cour intérieure du château, le rédacteur du Siècle trouve un joli mot pour dire que chaque médaille a son revers, et qu’on trouve l’application de ce proverbe par la découverte de vestiges d’oubliettes derrière le donjon, près du pavillon occupé par le roi Jacques. Nous tenons des gens les plus compétents, de ceux même qui ont dirigé les démolitions et les fouilles qu’avec la meilleure volonté du monde – c’est leur expression – on n’a pu découvrir rien de semblable, malgré les travaux importants rendus nécessaires pour la réfection de sous-œuvres. Par la moindre trace de cachots, si ce n’est un de construction toute moderne, établi pour les besoins du pénitencier.
Là se borne la très légère critique, comme on le voit, de l’article précité qui, nous le répétons, renferme du reste des documents très exacts. Nous allons maintenant extraire quelques passages d’un très curieux article détaillé destiné à une grande feuille spéciale et qu’a bien voulu nous communiquer, avant de la lui donner, son jeune auteur, M. Paul Rossignol, déjà fort érudit en matières historiques et archéologiques, fils de M. le conservateur du musée de Saint-Germain, appelé tout récemment, comme on le sait, par décision impériale, à écrire l’histoire du château.
« Situé sur la route de Rouen à Paris, c’est-à-dire sur le passage des Anglais envahissant la France, le plateau de Saint-Germain exigeait un château fort commandant les bords de la Seine et protégeant ainsi la capitale. Louis le Gros, averti par les défaites de Brenneville et de Breteuil, profita sans nul doute de cette disposition, mais ses constructions n’ont laissé aucun vestige.
L’agrandissement du château de Louis le Gros par saint Louis est prouvé d’une manière irrécusable par un des côtés de la chapelle ogivale qui ferme maintenant le pentagone irrégulier que présente la cour d’honneur. Cette Sainte-Chapelle ne le cède en rien ni pour ses dimensions ni pour l’élégance de son architecture à la Sainte-Chapelle de Paris, et accuse un des plus beaux monuments du XIIIe siècle.
Brûlé sous Philippe le Bel et Philippe de Valois, le château de Louis le Gros et de saint Louis fut reconstruit par Charles V. Christine de Pisan nous dit que ce prince : « Moult fit rédifier nostablement le chastel Saint-Germain-en-Laye », dont il avait reconnu l’utilité pour la défense de Paris. Sa forme à cette époque nous est parfaitement démontrée par une grosse tour carrée et des caves qui traversent obliquement la cour actuelle du château. Ces caves, la tour et la chapelle de saint Louis furent les seuls parties respectées par François Ier lorsqu’il réédifia le château de Saint-Germain ; ce qui fait tomber complètement cette fausse assertion que les fondations de Charles V furent la base du château du XVIe siècle.
François Ier est véritablement le créateur de Saint-Germain ; il a accompli ce que Louis le Gros, saint Louis et Charles V n’avaient fait qu’entrevoir. C’est le beau moment du château, le roi l’aime et l’habite, il en parle même dans sa prison de Madrid.
Après lui, la cour y réside presque continuellement ; il abrite Charles IX poursuivis par les fantômes de la Saint-Barthélemy, et la Fronde y renferme Anne d’Autriche. Louis XIV y naît, y passe sa jeunesse sous la tutelle de Mazarin, dépense 6485582 livres à construire les cinq gros pavillons qui flanquent aujourd’hui (moins celui qu’on vient de détruire) les cinq angles du château de François Ier, embellit les jardins d’une terrasse de 2400 mètres dominant cette pleine immense, et en fait un des plus beaux panoramas du monde.
Saint-Germain finit où commence Versailles. En 1688, il donne encore asile au malheur des Stuarts, mais bientôt cette sombre lueur qui couronne la salamandre de François Ier va s’éteindre aussi ; il est occupé quelques instants par une école de cavalerie, par une caserne des Gardes du corps, puis il devient pénitencier militaire jusqu’en 1855, où l’Empereur ordonne la suppression de l’établissement, et nous arrivons à la dernière époque où la pensée impériale décide l’installation du musée Gallo-Romain. »
C’est encore à M. Paul Rossignol que nous allons emprunter les dernières lignes de notre article, peut-être un peu long mais qui a du moins le mérite d’être écrit consciencieusement et sur des données certaines.
« Le programme tracé par Son Excellence M. le ministre d’Etat et par la commission des Monuments historiques consiste dans le rétablissement du château tel qu’il se trouvait sous François Ier. On démolira donc successivement les cinq pavillons accolés par Louis XIV aux cinq angles du château. Le pavillon qui masquait la tour carrée de Charles V, au nord-ouest, est démoli, et l’on reprend actuellement en sous-œuvre ces vieilles et respectables constructions des XIVe et XVe siècles.
Le château de François Ier se compose de quatre étages, dont le dernier est voûté en ogive. Il porte de magnifiques terrasses en pierre disposées pour ne rien perdre d’une aussi belle vue ; elles sont bordées de balustrades maintenues par des piédestaux ornés d’F couronnés et surmontés de grands vases en pierre ; l’écoulement des eaux s’y fait au moyen de gargouilles sculptées suivant le mode adopté par tous les constructeurs au Moyen Âge, et d’élégantes souches de cheminées, marquées aussi au chiffre de François Ier, dominent l’ensemble.
La cour d’honneur a un caractère qu’on ne retrouve dans aucun des monuments du Moyen Âge. Tout autour, et entre chaque croisée, s’élèvent des éperons en brique, recevant des arcs qui portent les gargouilles et la balustrade des terrasses. Le service des divers étages est fait par trois escaliers en tourelle, éclairés par de petites croisées à frontons en brique, un dôme en pierre termine chacune de ces tourelles.
L’extérieur du château a eu beaucoup à souffrir de la poussée des voûtes de son dernier étage, [p. 199] et sur plusieurs points même, les murs ont bouclé de 15 à 20 centimètres. Pour éviter leur reconstruction, on élèvera des éperons entre chaque croisée, et l’on reproduira ainsi les dispositions grandioses de la cour d’honneur.
Bien qu’élevé après la féodalité, le château de Saint-Germain présente encore des mâchicoulis à la hauteur de l’entresol, et est entouré de larges fossés profonds de cinq à six mètres. On les franchissait jadis par un pont-levis sur la place du Château et une poterne sur la rue du Château-Neuf ; ces deux passages seront rétablis.
Ce monument présente une architecture si exceptionnelle, et une si faible entente des matériaux que l’on emploie dans nos pays, que nous serions tenté de croire, avec Félibien, que la construction du château aurait été confiée, par François Ier, à un des nombreux artistes italiens qu’il avait su réunir autour de lui. La restauration a été remise à des mains qui nous font bien augurer de l’avenir de ce château, M. Eugène Millet a fait ses preuves, et son mérite a su lui attirer la confiance du gouvernement. »
Paul Rossignol
Pour extraits et copie conformes.
Léon de Villette »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Mardi dernier, par la troisième des belles journées qui ont enfin signalé la présence du printemps attardé, une société de Parisiens de distinction arrivait à Saint-Germain par le train-omnibus de trois heures vingt-cinq minutes. A peine sortie du débarcadère, la compagnie, après avoir jeté un coup d’œil sur la façade du château, en fit le tour et, traversant le jardin du pavillon Henri IV, revint par la grille du parterre vers la grande porte du château qui s’ouvrit devant les visiteurs, suivis et entourés cette fois d’une foule respectueuse, car on avait reconnu dans le groupe LL. MM. l’Empereur et l’Impératrice.
On était allé avertir, à la hâte, M. Rossignol, conservateur du musée, qui en a fait les honneurs à ces hôtes augustes et à leur suite. Les gros travaux n’étant pas encore repris, M. Millet, architecte, qui était venu la veille à Saint-Germain, et M. Choret, inspecteur des Bâtiments civils, se trouvaient absents ; mais, après la visite du musée, où l’Empereur a daigné témoigner sa satisfaction à M. Rossignol, Sa Majesté a visité tous les travaux et ceux en cours d’exécution dans l’intérieur de la tour d’angle du nord-ouest, où les ouvriers étaient présents. L’Empereur, adressant la parole à plusieurs d’entre eux avec une bienveillance toute paternelle, s’est fait donner, pendant une partie de sa visite, des renseignements par M. Lhermitte, appareilleur, attaché à MM. Planté frères, entrepreneurs. M. Béjean, chef de chantier de la maison Louis Larible, entrepreneur des peintures du château, a fait présenter à l’Impératrice, par un des ouvriers, un charmant bouquet de violettes, dont Sa Majesté a bien voulu accueillir l’hommage avec sa bonté et son affabilité habituelles. En sortant du château, l’Empereur et l’Impératrice ont admis M. Rossignol à faire avec eux une assez longue promenade sur le parterre et sur la terrasse, l’Empereur s’arrêtant à plusieurs reprises pour faire remarquer à l’Impératrice la magnificence du coup d’œil. Leurs Majestés se sont ensuite promenées dans les jardins anglais, au milieu des témoignages de respectueuse sympathie de tous ceux qui les suivaient ou les entouraient. Mais arrivées à la grille du Parterre, Elles ont trouvé une foule devenue compacte et qui, moins discrète dans sa joie, a fait éclater les cris enthousiastes de : Vive l’Empereur ! Vive l’Impératrice ! Vive le Prince impérial ! Leurs Majestés, littéralement mêlées à la foule dans l’embarcadère, témoignaient visiblement qu’Elles étaient sensibles à cette ovation populaire et toute spontanée. De son côté, notre population a été vivement impressionnée de cette visite faite, comme nous l’avons entendu répéter, bourgeoisement et maritalement. Le train de cinq heures moins cinq minutes remmenait l’Empereur et l’Impératrice, ainsi que les quelques personnes qui les accompagnaient et parmi lesquelles nous avons cru reconnaître madame de Saulcy, dame d’honneur de l’Impératrice, et M. de Castelbajac, son chevalier d’honneur. Il se trouvait aussi une autre dame et un monsieur que nous avons supposé l’un des aides-de-camp de l’Empereur. Avant de quitter le château, Sa Majesté, pour remercier les ouvriers de leur bouquet à l’Impératrice, leur a fait remettre une gratification de 300 fr. qui leur ont été partagés.
Le développement que va prendre le musée et la réouverture des travaux de restauration du château donnent lieu d’espérer que de semblables visites se renouvelleront et que le prince impérial sera un jour ou l’autre de ces promenades improvisées dont l’effet inattendu est si heureux pour les habitants de Saint-Germain. »

Récit d’une visite du préfet au château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Boselli, préfet du département, est venu avant-hier jeudi, à midi et demi, à Saint-Germain, où son arrivée avait été annoncée dès la veille. Après s’être rendu immédiatement chez M. de Breuvery, maire, le préfet a visité successivement avec lui et M. Valtat, premier adjoint, l’hôtel de ville, le réservoir de la place du Marché, l’hospice, la maison de la Providence, la crèche, l’orphelinat de jeunes garçons, puis le château, et n’a quitté notre ville que vers cinq heures.
Le premier magistrat du département a été reçu à l’hôtel de ville par M. de Breuvery, maire, qui l’y avait accompagné, par MM. Valtat et Le Piez, adjoints, les chefs des bureaux des principaux services municipaux, et M. le commissaire de police de la ville et du canton de Saint-Germain.
A l’hospice, le préfet a trouvé réunis pour le recevoir les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, présentées par madame la supérieure, MM. les administrateurs, les médecins, l’économe et le receveur.
Il était trois heures lorsque M. Boselli est arrivé, toujours accompagné du maire et du premier adjoint, au château, où il a été reçu par M. Eugène Millet, architecte, et Choret, inspecteur des travaux. M. Rossignol, conservateur adjoint des musées impériaux, en résidence au musée de Saint-Germain, était absent pour affaires de service. M. le préfet a visité en détail les travaux de restauration et a vivement félicité l’éminent architecte sur l’intelligence et le goût avec lesquels il les dirige. M. Millet n’était pas une nouvelle connaissance pour M. Boselli, qui l’avait déjà fort apprécié dans le département de la Marne. Après la visite des belles salles destinées au musée gallo-romain, M. le préfet a parcouru ce musée en vrai connaisseur, car il a donné sur la suite des époques des détails et des comparaisons qui révèlent l’archéologie et l’érudit.
M. le maire avait espéré pouvoir faire visiter par M. le préfet la nouvelle pompe à feu, mais l’heure était trop avancée, et on a dû se borner à le conduite sur la Terrasse, où il a contemplé, avec le plus grand plaisir, l’immense et magnifique tableau que présente le bassin de la Seine ; puis M. le préfet, après avoir témoigné à ceux qui l’accompagnaient son entière satisfaction sur tout ce qu’il avait vu, a repris le train de cinq heures pour retourner à Versailles. »

Annonce de la vente de photographies du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain
Restauration de M. Eugène Millet, architecte
Nous nous empressons de signaler à tous ceux qui aiment l’art et la gloire de notre cité de belles photographies qui sont déposées chez le concierge du château. Elles reproduisent quatre vues isolées, il est vrai, mais qui suffisent pour faire comprendre l’ensemble de la restauration du château François Ier.
Le voilà bien ce château rajeuni avec la conscience de la vérité, avec la passion d’un grand artiste, le voilà tel que le « Roi-Chevalier » l’avait conçu, tel que Napoléon III l’a voulu, avec ses arceaux gracieusement courbés, ses longes pilastres, ses larges terrasses, ses cheminées estampées de glorieuses initiales, ses vitraux sur lesquels on serait tenté de lire : « Souvent femme varie ». Le voilà coquet, frais, séchant la sueur du moellon, plus encore la sueur du « maître de l’œuvre », le voilà revêtu encore de ses échafaudages, de ses engins de labour et de sûreté… c’est une date, c’est une chronologie.
Et qui a fait pour nos souvenirs ces belles pages de l’histoire de l’art au XIXe siècle ? un rayon fugitif de soleil, épié, surpris par l’habile photographe des musées impériaux, Ch. Marville.
Ecrire avec un peu de poussière une grande histoire sr une grande toile ou avec la même poussière écrire un bon poème ; dérober un ciel et fixer avec quelques signes des mélodies enivrantes, ou donner à la pierre la vie, la parole, l’harmonie, tel est l’art dans ses diverses expansions et ses diverses formes. Heureux et trois fois béni celui sur l’âme de qui ce rayon de Dieu est descendu !... »

État des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Travaux du château de Saint-Germain, 1869-1870
Le Petit moniteur du soir annonçait, il y a quelques jours, dans ses petites nouvelles, « que les travaux du château de Saint-Germain allaient être incessamment repris ». Comme nous ne sachions pas qu’ils aient été suspendus autrement que par le chômage forcé par le mauvais temps de ces derniers jours, nous avons dû joindre à une visite personnelle les renseignements suivants puisés aux sources les plus authentiques.
On a ouvert à M. Millet son crédit habituel pour 1870 mais, jusqu’à ce moment, rien encore pour le crédit des gros ouvrages. Sans le secours inattendu de l’Empereur, l’architecte se voyait obligé, à la fin de juillet dernier, de cesser « à peu près » tout travail dans le château. Il eut été forcé de donner, en juillet, l’ordre de réduire le nombre des ouvriers dans la proportion habituelle de l’hiver.
Ce secours, que nous avons eu déjà l’occasion de signaler, lui a permis d’attaquer, avec quelque vigueur, les travaux nécessaires à l’établissement de la terrasse devant longer la façade nord du château ; sans les froids rigoureux que nous traversons, on eut achevé la maçonnerie du mur de soutènement de cette petite terrasse du parterre de Le Nôtre ; toutes les pierres sont préparées et, avec quelques beaux jours, on pourra terminer le travail.
Les fonds de la cassette impériale ont permis aussi de poursuivre la démolition du pavillon sud-est et préparer nombre de raccords sur ce point du monument ; on a même posé douze ou quinze assises de la partie basse de la tourelle devant épauler cet angle.
En ce moment, les menuisiers posent les croisées de la partie sise au-delà de l’escalier d’honneur et de la partie en retour vers la cité Médicis ; les vitriers, à leur tour, s’occupent de la pose de leurs vitraux ; M. Berthier, le nouvel entrepreneur de menuiserie, commence sa façon des plafonds en bois de l’angle nord-est.
Sur la cour, les intelligents ouvriers chargés de la maçonnés ont ébauché divers ouvrages dans l’encoigneure fermée par les bâtiments sud et est ; ils se sont occupés aussi de divers travaux souterrains, utiles à la restauration de l’angle vers la rue du Château-Neuf.
Il y a donc lieu d’espérer que la froid va cesser et d’un crédit sur 1870 mettra l’habile architecte à même de poursuivre l’œuvre grandiose dont il s’agit.
Pendant cette campagne, on pense devoir achever ou du moins bien avancer l’angle nord-est. Dans la nouvelle encoignure, il reste à dégager la tourelle, à refaire un escalier, à ériger les cheminées intérieures et à retrouver enfin le vieux pavillon de François Ier.
Tels sont les renseignements, des plus certains, nous le répétons, que nous avons cru devoir porter à la connaissance de nos concitoyens de Saint-Germain, de nos confrères de la presse et de tous ceux qui s’intéressent à l’intelligence et artistique restauration de notre vieux manoir.
L. de V. »

Mention de la reprise des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« C’est avec une certaine satisfaction, qui sera comprise de tous nos lecteurs, que nous avons vu depuis quelques jours la reprise des travaux au château de Saint-Germain, que les gens à mauvaises nouvelles disaient abandonnés, pour ainsi dire, à tout jamais ; des ouvriers en petit nombre, il est vrai, sont occupés à la continuation de la façade est, où l’on travaille, autant que nous pouvons le savoir, à la construction d’un escalier intérieur. Il est certain, il faut bien le reconnaître, que dans l’état de choses actuel, les allocations destinées jadis à la restauration du château et à la continuation du musée ne seront et ne peuvent être aussi largement accordées qu’autrefois ; mais la reprise des travaux nous prouve ce que nous savions déjà ; c’est que, dans son retour au ministère des Travaux publics, le château ne court aucun risque de se voir abandonné dans le projet de restauration si savamment et si artistiquement conçu et exécuté ensuite par M. Millet, aux attributions duquel le ministère a joint la surveillance, la direction et enfin tous les travaux des jardins du parterre qui, sous l’Empire, ne dépendaient aucunement de l’architecte du château et qui va successivement être rétabli, pour mieux dire redressé, sur les plans de Le Nôtre. »

État des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le château de Saint-Germain, septembre 1872
Ainsi que nous le faisons chaque année et principalement vers la fin des travaux de la campagne, nous croyons être utiles à l’intérêt de l’art et à celui de la ville en publiant sur notre vieux manoir et sa restauration, si heureusement entreprise et continuée par M. Eugène Millet, les renseignements qu’en outre de nos fréquentes visites, nous puisons à des sources certaines. Voici donc l’état où se trouve actuellement le monument en voie de restauration.
Le crédit restreint alloué à ces importants travaux ne permet pas de poursuivre activement l’œuvre de restauration. Les désordres sont cependant graves sur tous les points. La belle sainte chapelle de Saint-Louis s’écrase sous les tristes bâtisses qui la surmontent et qui lui ont été imposées à la fin du XVIIe siècle ; néanmoins, l’architecte continue ses travaux et nous devons remercier M. le ministre des Travaux publics des ressources qu’il veut bien consacrer à cette restitution intéressant tous les artistes qui s’occupent des diverses phases de notre art national, et se reliant à un si haut degré à notre ville, et nous dirons même à son avenir.
Le bâtiment méridional, sur la rue du Château-Neuf, était assurément, par sa situation, le plus favorable à l’habitation. Au XVIe siècle, tous les terrains compris entre le château et le côté de Versailles – où s’élèvent actuellement de nombreuses villas et les quartiers et casernes – étaient livrés de toute construction et de ce point du château, on découvrait les ravissants coteaux de Marly, de Louveciennes, de Bougival, et l’œil pouvait suivre la Seine enserrant dans son gracieux parcours les bois du Vésinet.
Le créateur de l’œuvre avait alors disposé ce corps de logis pour l’habitation privée et intime de tous les siens et, par ces pièces relativement petites, ces escaliers de service multipliés, sa galerie de dégagement, il devait admirablement se prêter à sa destination.
Des traces de tout cela subsistent ; elles sont nombreuses et indiquées d’ailleurs de la façon la plus nette dans les planches du savant architecte Du Cerceau, gravées et publiées en 1576 – ne pas confondre, comme l’on fait certains journalistes ignorants, avec le P. Ducerceau, jésuite, auteur, entre autres ouvrages, d’un théâtre spécial à l’éducation scolaire.
Les dispositions d’ensemble sont simples et bien entendues : ainsi, dans le premier étage, au midi, l’habitation proprement dite ; à l’est, les appartements de parade ou de luxe ; au nord, sur le parterre, les salles d’apparat ou de réception, et enfin à l’ouest, à l’extrémité de cet ensemble, la belle galerie des fêtes et des grandes réunions
C’est là assurément la disposition primitive, car le roi Louis XIV, s’étant trouvé à l’étroit dans l’aile méridionale, aurait, dit-on, fait installer sa chambre à coucher et ses appartements particuliers dans le pavillon nord-est, et dans les pièces voisines.
L’administration des bâtiments civils veut assurément, en restaurant le château de Saint-Germain, le retour aux anciens arrangements, et dans le bâtiment sud, on doit retrouver les nombreuses distributions et y installer la bibliothèque du musée, les cabinets des conservateurs, la salle du conseil, et, dans les étages secondaires, ménager quelques logements pour des employés ou gardiens. Ce côté du château sera mis en communication avec la rue du Château-Neuf par une passerelle en bois traversant le fossé et dont les dispositions sont indiquées dans une des jolies gravures d’Israël Sylvestre.
En 1871, on commençait la restauration du bâtiment sud, et la continuation de l’escalier de service dans le pavillon sud-est.
En 1872, au commencement de la campagne, on achevait l’escalier dont il vient d’être parlé et l’on complétait la construction des quatre éperons supérieurs de la façade sud-est, au droit de l’escalier ou de ses annexes. On continuait aussi la restauration des contreforts correspondants sur la cour. Des reprises partielles et de détails sont en cours d’exécution dans diverses parties du bâtiment qui nous occupe. Les années précédentes avaient vu se fonder et se construire les contreforts devant porter la tourelle en encorbellement de l’angle sud-est, mais la bâtisse avait été arrêtée à la hauteur du plancher haut du rez-de-chaussée.
En ce moment, on achève la démolition du pavillon Louis XIV ; on a repris les travaux de reconstruction de toute l’encoignure qui, si nous sommes bien renseignés, sera poursuivie et accomplie à la fin de cette campagne, jusqu’à la hauteur des appuis des croisées du deuxième étage.
En déblayant la chapelle du château, on a trouvé deux tombes qu’on a cru devoir attribuer à des ancêtres de saint Louis… ou bien à d’autres personnages. Nous avons à ce sujet et sans résultats feuilleté le président Hainaut du Hamal, Carrazat ; il serait pourtant curieux de savoir quels ont pu être les restes mortels enterrés dans la chapelle ; les réduits sont du temps de sa construction et peut-être l’histoire de la ville de Poissy, ou tout autre ouvrage, contiendraient-elles les noms des personnages morts avant 1230 environ.
Dans tous les cas, nous faisons appel à tous les érudits du pays, et nous recevrons avec empressement et reconnaissance les documents qui pourront nous être adressés à cet égard.
L. de V. »

Mention de découvertes dans la chapelle du château et de plantations sur le Grand Parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain, septembre 1872
La chapelle, époque de saint Louis
Tous les visiteurs du musée ont remarqué, à main droite en entrant dans la cour, les restes de la curieuse chapelle de saint Louis, et nous ne pouvons résister au désir de donner quelques renseignements sur cette remarquable construction. Le roi Louis XIV voulut, bien jeune encore, doter Saint-Germain d’une Sainte-Chapelle, et il confiait sa construction à l’un des plus habiles « maîtres des œuvres » de son temps. A en juger par tous les détails architectoniques, cette chapelle aurait été érigée de 1230 à 1240, et c’est ainsi qu’elle est classée par M. Viollet-le-Duc, dans son excellent Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle. Le savant architecte a décrit notre Sainte-Chapelle avec soin et il termine l’article qu’il lui a consacré de la façon suivante :
« A la chapelle de Saint-Germain, aucun détail superflu, c’est sa construction seule qui fait toute sa décoration ; et, sans vouloir faire tort à Pierre de Montereau, on peut dire que si l’architecte – Champenois probablement – de la chapelle de Saint-Germain avait eu à sa disposition les trésors employés à la construction de celle de Paris, il eut fait un monument supérieur comme composition à celui que nous admirons dans la Cité. Il a su – chose rare – conformer son architecture à l’échelle de son monument, et, disposant de ressources modiques, lui donner toute l’ampleur d’un grand édifice. A la Sainte-Chapelle de Paris, on trouve des tâtonnements, des recherches qui occupent plutôt l’esprit qu’elles ne charment : à Saint-Germain, tout est clair, se comprend du premier coup d’œil. Le maître de cette œuvre était sûr de son art ; c’était en même temps un homme de goût et un savant de premier ordre. L’intérieur de ce monument était peint et les fenêtres garnies probablement de vitraux ; inutile de dire que leur effet devait être prodigieux à cause des larges surfaces qu’ils occupaient. Tous les détails de ce charmant édifice étaient traités avec grand soin ; la sculpture en est belle et entièrement de l’école champenoise ainsi que les profils. »
M. Viollet-le-Duc écrivait en 1856, et depuis cette époque M. Eugène Millet, l’architecte chargé de la restauration du château, a retrouvé dans les démolitions nombre de fragments taillés et sculptés pouvant donner la plus juste idée de toutes les dispositions de notre Sainte-Chapelle.
Nous avons pu voir dans les magasins de l’agence des gargouilles, des fragments considérables de la balustrade pourtournant le comble, des bases et des chapiteaux de l’ossature intérieure, des débris de l’ossature elle-même, et rien ne sera si facile que de rendre, avec toute certitude, à la chapelle érigée par l’architecte champenois tous ses arrangements primitifs.
A l’intérieur, dans la nef, sur les faces latérales, on a retrouvé des réduits fournissant des places d’honneur pour des personnages considérables ; dispositions qui étaient reproduites plus tard à la chapelle du Palais de Paris. Dans la première travée de la nef, on a constaté des restes des portes donnant entrée dans l’édifice, du temps de saint Louis, et qui auraient été bouchées par les constructions du XVIe siècle. La grande et belle rose du pignon ouest a été découverte dans la muraille et si elle ne peut être ouverte et vitrée, elle pourra au moins être vue, étudiée et dessinée par toutes les personnes qui s’occupent de l’étude de nos édifices nationaux.
Ayant été mis à même, il y a quelques jours, de visiter encore les travaux du château, nous avons pu voir et constater toutes les recherches faites par l’architecte, notamment à l’égard de ce qui regarde la chapelle.
La curiosité et l’impatience des promeneurs du parterre sont toujours vivement excitées par les travaux de terrassement et de plantation qui se font sur le parterre. Nous n’avons rien pour le moment à ajouter à ce que nous avons déjà dit à ce sujet dans un récent article. Revenir aux arrangements de Le Nôtre est le rêve de la restauration ; chercher l’horizon dans sa plus grande étendue est encore chose excellente. Quand on a dans les mains l’œuvre du grand architecte jardinier, on ne peut la laisser désorganiser et périr. Sachons donc attendre avec confiance.
Léon de Villette »

Mémoire sur la situation du château de Saint-Germain-en-Laye et sur les travaux entrepris pour y installer la manutention des vivres

« Génie
Direction de Paris
Arrondissement de Versailles
Place de Saint-Germain
Mémoire sur les bâtimens militaires de la place de Saint-Germain, faisant connaître leur situation au 1er février 1832 et les travaux qui y ont été exécutés en 1831
Ces bâtimens sont :
1° le quartier de Grammont, dit autrefois les écuries du manège
2° le quartier de Luxembourg, dit autrefois les grandes écuries du roi
3° le quartier de la vénerie
4° les manèges
5° la manutention des vivres établie dans une partie de l’ancien château
Le département de la Guerre ne jouit encore de ces bâtimens qu’à titre provisoire. Ils lui ont été remis par la Liste civile, savoir : le quartier de Grammont, celui de Luxembourg et les manèges par procès-verbal du 6 mars 1831, la partie du château où est la manufacture des vivres par procès-verbal du 27 juillet suivant, et enfin la vénerie par procès-verbal du 1er septembre même année.
[…]
5.
La manutention occupe une partie de l’ancien château, c’est-à-dire le rez-de-chaussée et l’entresol du pavillon de Mars et d’une portion de la courtine du côté de la place, avec les souterrains qui y répondent.
Le rez-de-chaussée contient un magasin à farine pour 450 quintaux métriques, une blutterie, une panneterie pour 4620 rations, une boulangerie avec deux fours, l’un de 400 rations et l’autre de 250, en tout 650 rations, un dépôt pour le bois de chauffage et un pour la braise.
On trouve à l’entresol deux magasins à grain de la contenance de 2300 quintaux métriques, les bureaux et le logement de l’agent comptable des vivres.
Les souterrains, en quatre parties, contiennent deux magasins de bois de chauffage pour 700 fagots et deux caves pour 600 hectolitres de liquides.
[…]
Il convient d’ajouter ici que la garnison de cavalerie de Saint-Germain a la jouissance d’un champ de manœuvre dans la forêt royale dite de Vésinet. Le terrain, qui avait été mis à la disposition de l’ex-maison militaire en 1820, a une superficie de plus de 12 hectares. Trois ou quatre escadrons peuvent y manœuvrer ensemble.
Travaux exécutés en 1831
[…]
Article 3e [supplémentaire]. Cet article se rapporte à l’établissement d’une manutention des vivres dans le château de Saint-Germain.
On a commencé par démolir toutes les cloisons et murs de refend au rez-de-chaussée de la courtine joignant le pavillon de Mars. On a supprimé cinq cheminées dont une de forge, décarrelé et dédallé une partie du rez-de-chaussée dans lequel on a fait un magasin à farine, une blutterie et une panneterie. On a nivelé le sol dans toute la longueur de ces pièces, qui ont été planchéiées en bois de chêne. Les murs ont été ragréés. On les a percés de sept baies de croisées sur le corridor dans l’axe de celles existant sur la façade. On a ouvert à l’intérieur deux baies de communication entre les pièces. Deux autres ont été rélargies pour mettre toutes les portes dans le même axe. Ces baies ont été closes par des croisées neuves. On a fait dans les caves deux débouchemens de croisées et un bouchement de porte, ce dernier pour séparer le magasin des liquides de celui destiné au bois de chauffage. Enfin, on a supprimé un large fourneau à l’emplacement du massif des fours.
A l’entresol, on a fait disparaitre toutes les cloisons et pans de bois pour réunir diverses pièces de la courtine vers la place du Château. On a fait, dans leur emplacement, deux magasins pour les grains, un bureau et deux pièces accessoires. Dans le pavillon de Mars, au rez-de-chaussée, on a construit deux fours, l’un de 400 et l’autre de 250 rations. Le massif de ces fours a été établi dans l’emplacement de la cheminée d’une ancienne cuisine. On a refouillé d’environ un mètre l’épaisseur des murs de face et de refend pour y loger partie des voûtes des deux fours et pour démasquer les fenêtres. Les massifs en moellons et les soubassemens en pierre de taille ont été faits avec les matériaux provenant des démolitions dont il a été parlé. Les chapelles ont été construites en briquettes de Sarcelles, avec voûtes de doublement en moellons neufs. Des ouras en fonte et des tirans en fer y ont été adaptés. La façade et l’intérieur de l’autel ont été faits en briques de Bourgogne. Les pieds-droits des chapelles sont en grès d’échantillon posés sur deux rangs de briques dures à plat. Le carrelage des fours est en carreaux dits de Boudier. Les deux tuyaux des cheminées sont faits en briques du pays posées de plat en plan rampant, appuyées sur un arc de décharge en moellons et soutenues par des étriers en fer scellés dans la voûte de l’étage supérieur. On a clos en briques du pays et sur un plan courbe tout l’espace compris entre le manteau des cheminées et la voûte de la boulangerie dans la largeur de la face des fours. Ce masque est percé de deux ouvertures pour arriver sur l’extrados des chapelles, au cas de réparation. Entre les deux fours, on a pratiqué un fourneau pour recevoir la chaudière. A côté du grand four, on a pratiqué un local pour le logement du boulanger, chef de brigade.
Le mauvais état des poutres du plancher de l’entresol a nécessité la pose de deux poteaux dans la panneterie, et d’un entrait avec deux jambes de force dans le vestibule pour supporter ces mêmes poutres dont les portées dans les murs sont totalement détruites. Dans le vestibule, on a de plus masqué trois baies pour isoler le service de la manutention de la cour du château et on y a placé trois grilles pour fermer les jours qui ont été conservés.
[…]
Versailles, le 1er février 1832
Le lieutenant-colonel, ingénieur en chef
Bourgoin »

Mémoire sur les travaux faits et à faire au château de Saint-Germain-en-Laye

« Génie
Place de Saint-Germain
Projets pour 1836
Direction de Paris
Mémoire sur l’état actuel de la place, sur les travaux exécutés en 1835 et sur ceux que l’on propose pour 1836
Bâtiments militaires
Travaux extraordinaires pour l’établissement d’un pénitencier militaire dans le château
Avant de commencer l’exposé des travaux exécutés en 1835 et de ceux que l’on propose pour 1836, il est nécessaire d’entrer dans l’énumération des décisions auxquelles le chef du Génie a eu à se conformer.
Les fonds votés par le comité des Fortifications, dans sa délibération du 25 mars 1835 approuvée par le ministre de la Guerre, le 28 du même mois, étaient de : 136700 f.
Par décision du 8 avril suivant, le ministre a alloué, sur les fonds de réserve, pour la construction des cellules, la somme de : 23300 f.
Ensuite de réclamations élevées par la commission du pénitencier, le chef du Génie ayant transmis, sous la date du 14 juillet, un rapport et un plan concernant les modifications au projet de 1835 demandées par cette commission, le ministre, par décision du 22 août suivant, a approuvé ces modifications et a alloué, pour compléter en 1835 la construction des murs d’enceinte, un supplément de fonds de : 14500 f.
Diverses dépenses ont été ordonnées sans allocations de fonds pour couvrir ces dépenses, ainsi 1° la décision précitée du 22 août qui allouait un supplément de fonds pour achever en 1835 la construction des murs d’enceinte prescrivait de raser la culée de l’ancien pont faisant saillie dans le fossé (2-3) pour rebâtir dans l’alignement de la contrescarpe, et l’allocation supplémentaire n’a pas été augmentée de la somme nécessaire pour effectuer ce redressement ; 2° par décision du 5 novembre dernier, le ministre a ordonné l’achat d’une grande quantité d’objets d’ameublement demandés par la commission du pénitencier et non prévus dans le projet de 1835.
C’est d’après les prescriptions énoncées ci-dessus que les travaux ont été dirigés et amenés à leur état actuel. Mais le ministre, par décision du 4 février, vient de réduite de 10000 f. les fonds faits pour la place, en prescrivant d’imputer sur l’exercice de 1836 les dépenses déjà faites en excédant du chiffre réduit, ainsi que celles des travaux en cours d’exécution, jusqu’à concurrence de ladite somme. De là l’introduction, dans le projet pour 1836, de travaux accomplis.
Reste en fonds faits pour le pénitencier : 164500 f.
Le chef du Génie termine cet exposé préliminaire par une observation relative à la situation des travaux. N’étant pas encore complétement achevés au moment où il commence ce mémoire, il lui est impossible d’en présenter la situation exacte, attendu qu’il n’a pas pu faire marcher la comptabilité de pair avec les travaux. C’est pour ne pas différer plus longtemps l’expédition des projets demandés avec instance par M. le directeur des Fortifications qu’il a commencé la rédaction du présent mémoire avant la clôture des travaux, lesquels ne seront achevés que dans les premiers jours du mois de mars, époque fixée pour la translation à Saint-Germain du pénitencier de Montaigu.
Dans l’énumération qui va suivre, on a cherché à se conformer, autant que possible, aux formes du nouveau règlement et en même temps aux prescriptions de la délibération du 25 mars dernier concernant les parties ajournées du chapitre 1er du projet de 1835.
Chapitre 1er comprenant les ouvrages exécutés, tant sur les fonds de 1835 que, par anticipation, sur ceux de 1836, ainsi que les parties ajournées du chapitre 1er du projet de 1835
Murs d’enceinte. Les murs de l’enceinte extérieure et ceux des préaux ont été construits pendant la campagne. On a également fait les réparations les plus nécessaires aux contrescarpes (art. 1er des ouvrages ordonnés). Les fonds faits étaient de 37500 f., on a dépensé environ 45400 f. Les travaux seront complètement terminés lorsque la saison aura permis de fermer la trouée qui existe dans le mur d’enceinte (2-3) et ayant 24 m. de longueur sur 2 m. 50 de hauteur et 0 m. 40 d’épaisseur. La gelée étant survenue avant l’entier achèvement de cette partie de l’enceinte, on a été obligé de renoncer à fermer cette trouée et l’on s’est borné à en toiser les matériaux qui avaient déjà été mis en œuvre, de manière à former parapet pour la sûreté de la circulation dans la rue du Château-Neuf. La dépense excède les fonds faits par la raison qui a été donnée dans l’exposé préliminaire.
Combles. [Article] 1. On demande pour achever les réparations et remplacemens aux couvertures, parapets, lanciers et tuyaux de descente (conformément aux feuilles de dessin n° 8 et 9) la somme de : 7600 f.
Apostille
Dans le projet de 1835, on avait évalué la dépense nécessaire pour mettre les couvertures en bon état à la somme de 16500 f., sur laquelle il a été accordé un acompte de 8000 f., qui a été dépensé. La somme demandée suffira pour l’achèvement des réparations dont il s’agit.
Grilles et fermetures. On a grillé les fenêtres des souterrains et du rez-de-chaussée, fermé les corridors des cellules de l’entresol par des barrières en fer, et l’on a complété la mise en bon état des portes et des fenêtres de ces trois étages par quelques remplacements et la réparation de tout ce qui a été susceptible d’être conservé (art. 3 des ouvrages ordonnés). Les fonds faits étaient de 35000 f., on a dépensé 29420 f. Les travaux sont entièrement terminés.
Démolitions et réparations intérieures. [Article] 2. On demande pour achever les démolitions et réparations intérieures (conformément aux feuilles de dessin n° 4, 5 et 6) la somme de : 10100 f.
Apostille générale
La dépense totale de cet article (art. 4 du projet de 1835) avait été évaluée à la somme de 32200 f., sur laquelle il a été accordé un acompte de 16000 f. La nécessité de compléter la mise en bon état de la partie du château qui devait être occupée immédiatement n’a pas permis de se renfermer dans les limites des fonds faits, et l’on a dépensé 22940 f. Mais l’excédant de dépense de cet article est couvert par l’économie faite sur l’article précédent. Il reste à compléter les travaux dont il s’agit en les étendant au reste du château, conformément au détail qui suit :
Section A. Démolitions de cloisons, soupentes, plafonds, cheminées, petits escaliers : 1200 f.
Apostille
Quelque soit le développement qu’on jugera à propos de donner à la continuation des travaux dans les étages supérieurs du château, il convient d’achever en 1836 les démolitions, afin de prolonger le moins possible la gêne qui doit en résulter pour le service intérieur de la prison.
Section B. Réparations diverses dans l’intérieur, percement et bouchement de baies : 8200 f.
Apostille
Il convient également d’achever cette année les grosses réparations de l’intérieur.
Section C. Poteaux pour renforcer les planchers : 700 f.
Apostille
L’établissement des poteaux pour consolider les planchers est un travail qu’on ne peut pas se dispenser de faire en même temps que les cellules.
Total de l’article 2, somme pareille : 10100 f.
Latrines. Construites pendant la campagne. Les fonds faits étaient de 20000 f., on a dépensé 11070 f. Les travaux sont terminés.
Conduites d’eau. [Article] 3. On demande pour achever les travaux relatifs à la distribution des eaux et à l’établissement des bassins d’ablutions (conformément à la feuille n° 2) la somme de : 2600 f.
Apostille
La dépense de cet article (art. 6 du projet de 1835) avait été évaluée à la somme de 10200 f., sur laquelle il a été accordé un acompte de 6300 f. On a fait les travaux pour fournir de l’eau aux deux établissemens de bains, à la cuisine des détenus et aux quatre bassins d’ablution qui ont été mis en place et l’on a dépensé la somme de 3530 f. Quant à ce qui regarde la cuisine e la tisannerie de l’infirmerie, comme l’administration ne parait pas décidée à faire traiter les malades dans l’établissement, il convient d’ajourner toute la dépense pour cet objet.
Locaux accessoires. [Article] 4. On demande pour compléter les deux établissements de bains (conformément à la feuille de dessin n° 2) la somme de : 680 f.
Apostille
Nota. Cette dépense complémentaire serait mieux placée à l’article 6 (ameublement).
Le complément demandé consiste en quatre nouvelles baignoires qu’on propose d’ajouter aux cinq qui ont été placées dans les deux établissemens de bains qui, avec la cuisine des détenus, composent la totalité des locaux appropriés sur les fonds de l’article 7 du projet de 1835. Ainsi qu’on l’a déjà dit, l’administration elle-même ne sachant pas encore si l’infirmerie sera un hôpital ou si ce sera tout simplement un lieu de repos pour les hommes légèrement malades, on n’a fait ni la cuisine, ni le laboratoire de pharmacie. Les fonds faits étaient de 11700 f., on a dépensé 7240 f.
Escaliers. [Article] 5. On demande, pour achever l’escalier sur le milieu de la courtine (2-3) (conformément aux feuilles de dessin n° 4, 5, 6 et 9) la somme de : 1600 f.
Apostille
Cet article formait la 1ère section de l’art. 8 du projet de 1835 dont la dépense avait été évaluée à 9100 f. et pour lequel il a été accordé un acompte de 4700 f. Il n’a pas été possible de se borner à l’établissement des deux premières révolutions de cet escalier, car il était nécessaire que la partie à livrer fût recouverte afin que cette communication, qui est la seule sur cette courtine, ne fût pas interrompue pour continuer la pose des révolutions supérieures, ce qui était inévitable si l’on s’était arrêté à l’entresol. On a donc été obligé de faire les quatre premières révolutions, c’est-à-dire de faire l’escalier jusqu’au 1er étage, afin de pouvoir livrer l’entresol. Par la même raison, on ne pourra livrer le premier étage qu’après avoir fait les deux révolutions suivantes. Il est donc indispensable que cet escalier soit terminé.
Les escaliers pour la communication du rez-de-chaussée avec les préaux ont été établis d’après les modifications approuvées par la décision du 22 août 1835, et l’on n’a aucune demande à faire pour cette partie qui est terminée. On a dépensé pour cet article (art. 8 des ouvrages ordonnés) la somme de 5950 f.
Ameublement. [Article] 6. On demande pour compléter l’ameublement la somme de : 3500 f.
Apostille
Cet article (art. 9 du projet de 1835) comprenait non seulement l’ameublement mais encore les travaux d’appropriation du corps de garde, de la geôle et du greffe. Les fonds faits étaient de : 3900 f. On a dépensé pour l’exécution desdits travaux d’appropriation et la fourniture des objets d’ameublement prévus dans le projet de 1835 la somme de 4150 f. Mais par décision du 5 novembre dernier, le ministre a ordonné l’achat d’une grande quantité d’objets d’ameublement demandés par la commission du pénitencier et non prévus dans le projet. Cette dépense, dont le détail se trouve dans l’état estimatif ci annexé et pour laquelle il n’a pas été fait de fonds, n’a pas pu être imputée sur 1835 et se trouve conséquemment reportée sur l’exercice 1836.
Cellules. [Article] 7. On demande pour achever la construction des cellules de l’entresol et des souterrains (conformément aux feuilles de dessin n° 1, 3, 9 et 10) la somme de : 11600 f.
Apostille générale
Les fonds faits par les décisions du 28 mars et du 8 avril 1835 étaient de 26900 f. Sur cette allocation, on a fait les cellules de l’entresol dans les pavillons 3 et 4 et sur les courtines (2-3) (3-4) et (4-5), ensemble 161 cellules ainsi que 13 cellules de punition dans les souterrains des pavillons 3 et 5. Mais le ministre, par décision du 4 du courant, ayant réduit de 10000 f. les fonds faits pour la place, il n’est plus possible d’imputer la totalité de cette dépense sur l’exercice de 1835 et l’on reporte en conséquence à 1836 la dépense faite pour la construction des 40 cellules de l’entresol de la courtine (2-3). La dépense faite pour les constructions imputées sur 1835 (art. 10 des ouvrages ordonnés) est de 20580 f., et la continuation des travaux se trouve répartie de la manière suivante :
Section A. Construction de 40 cellules à l’entresol de la courtine (2-3) (feuilles n° 3, 9 et 10) : 5500 f.
Apostille
Faites par anticipation sur les fonds de 1836 ainsi qu’on l’a expliqué dans l’apostille générale.
Observations relatives aux constructions.
Comme les cloisons dites légères, telles qu’on les construit ordinairement, n’ont que 0 m. 08 d’épaisseur, celles qui forment les cellules, auxquelles on a voulu conserver l’épaisseur de 0 m. 11 qui leur était donnée dans le projet de 1835 et qui est nécessaire pour la solidité, ont été faites à la manière des pans de bois avec des potelets de 0,10 de largeur sur 0 m. 07 d’épaisseur, espacés de 0 m. 35 environ, de milieu en milieu, les intervalles maçonnés en plâtras et plâtre, et le tout ravalés en plâtre pur, à fleur des bois d’huisserie, lesquels ayant 0 m. 11 d’épaisseur restent apparens.
Section B. Construction de 28 cellules à l’entresol de la courtine (1-5) (feuilles n° 3 et 9)
Apostille
Il est nécessaire de compléter les cellules de l’entresol afin de n’avoir plus rien à faire dans cette partie du bâtiment qui va être occupée. Le plancher de l’entresol (1-5) étant un peu plus bas que ceux des autres courtines, les cellules dont il s’agit, au lieu de n’avoir que 3 m. de hauteur comme les autres, sont supposées construites sur toute la hauteur de l’entresol.
Section C. Construction de 10 cellules de punition dans les souterrains des pavillons 3, 4 et 5 (feuille n° 1) : 2250 f.
Apostille
Ces cellules diffèrent de celles des étages, non seulement par leurs dimensions, mais encore par leur construction, qui est en briques de 0,22 d’épaisseur. Il convient de compléter l’appropriation des souterrains à leur destination par la construction des cellules dont il s’agit.
Total de l’art. 7, somme pareille : 11600 f.
Bâtimens de l’infirmerie et de l’administration. Les fonds faits (art. 11 des ouvrages ordonnés) étaient de 3800 f., on a dépensé la somme de 5140 f. Les travaux d’appropriation dans les bâtimens dont il est question avaient été évalués dans le projet de 1835 à la somme de 6600 f. On n’en demande pas la continuation, 1° à cause de l’incertitude dans laquelle on est relativement à l’infirmerie et dont on a déjà parlé, 2° parce que le pavillon de l’administration a été mis en état pour le personnel actuel composé de l’inspecteur, de l’adjudant et du trésorier-greffier, et que ce personnel ne paraît pas devoir être augmenté prochainement.
Cour. [Article] 8. On demande pour l’établissement d’une clôture provisoire (conformément à la feuille de dessin n° 2) la somme de : 240 f.
Apostille
Cette clôture, qui est indiquée sur la feuille n° 2 par une ligne ponctuée dans la direction du pavillon (2) au pavillon (5) a pour objet d’isoler la partie de la cour que les détenus sont obligés de traverser pour aller aux ateliers et aux réfectoires de l’emplacement qui est compris entre la chapelle et le pavillon 5 et qu’on est obligé de conserver pendant la durée des travaux pour le dépôt des matériaux et des immondices provenant des démolitions à faire aux étages supérieurs.
L’entresol de la courtine (1-5) ne devant pas être occupé, puisque les cellules ne sont pas construites, on se réservera, pendant les travaux, l’escalier du pavillon (5) pour le passage des ouvriers, lesquels ne pourront avoir aucune communication avec les détenus, attendu que tous les autres escaliers leur seront interdits au-dessous du premier étage par les barrages provisoires établis dans chacun de ces escaliers au-dessus de l’entresol. Au moyen des communications qui permettent le libre parcours de toutes les parties du premier étage, les travaux pourront être facilement exécutés et toutes les immondices provenant des démolitions pourront être jetées dans l’emplacement réservé vers la porte d’entrée, d’où elles seront transportées aux décharges publiques.
La clôture dont il s’agit et les barrages des escaliers au-dessus de l’entresol sont des dispositions provisoires qui sont indispensables pour pouvoir continuer les travaux après la translation des détenus de Montaigu.
Chapitre 2e comprenant les travaux à exécuter pour compléter l’établissement du pénitencier militaire
Cellules. [Article] 9. On demande pour la construction de 360 cellules (conformément aux feuilles de dessin n° 4, 5, 6, 7, 9 et 10) la somme de : 50000 f.
Apostille générale
Le projet actuel diffère en plusieurs points de celui de l’année dernière. Dans le projet de l’année dernière, la courtine (2-3), qui est beaucoup plus étroite que les autres, était également organisée en cellules, non seulement au 1er étage, mais encore à l’entresol au-dessus qui n’a que 2 m. 20 de hauteur et au 2e étage dont la hauteur varie de 2 m. 40 à 2 m. 20, et l’on parvenait ainsi à établir 335 cellules, lesquelles, jointes avec 198 cellules du chapitre 1er, qu’on faisait à l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée, formaient un total de 533 cellules. Ce projet donne lieu aux remarques suivantes : 1° le peu de hauteur (2 m. 20) de l’entresol entre le 1er et le 2e étages de la dite courtine ne permet pas d’y établir des cellules. Il en est de même du 2e ; 2° le peu de hauteur du bâtiment au-dessus de la galerie de l’entresol ne permet pas d’établir au 1er étage des cellules disposées comme celles de l’entresol, en sorte que, forcé de les tourner autrement, on ne pourrait en placer au 1er étage que 18 au lieu de 40 que contient l’entresol. On pense donc qu’il faut renoncer à faire des cellules aux étages de la courtine (2-3). D’ailleurs, il ne faut pas songer seulement au logement : il faut encore pourvoir aux autres besoins, en affectant aux ateliers les emplacemens nécessaires. Or les ateliers de la salle de Mars et ceux du rez-de-chaussée, composant la totalité des prévisions du projet de l’année dernière, sont évidemment insuffisans pour un effectif de plus de 500 hommes. Ces considérations, qui ont déterminé à étendre les ateliers en leur affectant la courtine (2-3), dont donné lieu au nouveau dispositif des cellules qu’on propose dans le projet actuel, pour compenser la perte de logemens qui en résulte. Ce dispositif procure 360 cellules qui, jointes aux 189 cellules de l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée, forment un total de 549 cellules.
Section A. Construction de 27 cellules de 3 m. de hauteur au 1er étage des pavillons 3 et 4 (feuilles n° 4, 9 et 10) : 3700 f.
Apostille
Ces cellules sont semblables à celles qui ont été construites pendant la campagne, à l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée.
Section B. Construction au 1er étage des courtines (3-4) et (4-5) de 176 cellules superposées sur 2 de hauteur (feuilles n° 4, 5, 9 et 10) : 28200 f.
Apostille
La hauteur du 1er étage du château, entre les deux planchers, varie de 6 m. 30 à 6 m. 40 et est conséquemment double de celle qu’on donne aux cellules. Au lieu de se borner à la construction de celles du projet de l’année dernière, on propose d’utiliser le reste de l’étage par un 2e rang de cellules superposées, lesquelles remplaceront celles qu’on faisait dans la courtine (2-3) au détriment des ateliers qui, comme on l’a déjà dit, seraient insuffisans si on ne leur donnait pas cet accroissement.
Section C. Construction de 157 cellules aux 2e et 3e étages (feuilles n° 6, 7 et 9) : 18100 f.
Apostille
La concentration du plus grand nombre d’hommes possible dans l’établissement est un moyen d’économie, surtout lorsqu’on n’a pas à construire le bâtiment. Il convient donc d’occuper tous les locaux en faisant autant de cellules qu’on le pourra, sans nuire aux autres besoins du service. Les cellules dont il s’agit ne pourront avoir que 2 m. 60 de hauteur, mais, à la rigueur, cela est suffisant.
Total de l’art. 9, somme pareille : 50000 f.
Ateliers. [Article] 10. On demande pour la mise en état des ateliers (conformément aux feuilles de dessins n° 4, 5, 6 et 9) la somme de : 16500 f.
Apostille générale
Suivant le régime établi, tous les prisonniers doivent travailler. Les bâtimens doivent donc contenir des emplacemens pour les divers travaux dont la capacité soit proportionnée à celle des logemens. On a déjà dit que, dans le projet de l’année dernière, il y avait insuffisance des locaux pour les travaux. En effet, les ateliers du rez-de-chaussée ne peuvent pas contenir plus de 100 hommes, et quant aux deux étages de la salle de Mars formant deux ateliers où il convient d’établir le tissage, on ne pourra pas y placer plus de 160 ouvriers. De là la nécessité d’étendre les ateliers en leur affectant les étages de la courtine (2-3), lesquels sont peu susceptibles d’ailleurs d’être organisés en cellules.
Section A. Etablissement des ateliers de la salle de Mars (feuilles n° 4, 6 et 9) : 14400 f.
On a fait, pendant la campagne, 161 cellules à l’entresol, et l’on ne peut placer que 100 ouvriers dans les ateliers du rez-de-chaussée. Il est donc nécessaire de ne pas entreprendre de travaux en extension de logement sans approprier en même temps les emplacemens qui doivent être affectés aux ateliers.
Section B. Appropriation de la courtine (2-3) pour compléter les emplacemens nécessaires aux ateliers (feuilles n° 4, 5, 6 et 9) : 2100 f.
Apostille
Le projet est fait pour un effectif de 549 hommes puisqu’il comprend 549 cellules, mais dans ce nombre sont compris les 45 cellules du régime de correction établi dans le pavillon (3) où il a ses ateliers, lesquels doivent être conséquemment être déduites : 45. L’effectif du régime commun est donc de 504 hommes. De ce nombre, il faut déduire 1° les hommes occupant dans les souterrains les 22 cellules de punition du régime commun : 22 ; 2° les malades qu’on peut évaluer à 1/10 : 55 ; [total :] 77. Nombre de détenus du régime commun travaillant : 427 hommes.
Contenance des ateliers du régime commun
1° ateliers du rez-de-chaussée : 100 hommes
2° idem de la salle de Mars (courtine 1-5) : 160
3° idem de la courtine (2-3) : 150
Capacité des ateliers du régime commun : 410 hommes
Le détail qui précède fait voir que les travaux dont il s’agit mettront les ateliers en rapport avec l’effectif.
Total de l’art. 10, somme pareille : 16500 f.
Locaux accessoires. [Article] 11. On demande pour la mise en état des locaux accessoires (conformément à la feuille de dessin n° 6) la somme de : 1450 f.
Section A. Mettre en état le local V affecté au magasin d’habillement au 2e étage de la courtine (1-2) : 1030 f.
Apostille
Dans le projet de 1835, ce local était affecté à l’enseignement mutuel, mais cette destination ne peut pas être conservée, attendu qu’on ne peut y arriver que par des escaliers interdits aux détenus. On propose donc d’y établir le magasin d’habillement, lequel se trouvera ainsi à portée du logement du trésorier.
Section B. Etablir l’école d’enseignement mutuel dans le local Y du 2e étage de la courtine (2-3) : 420 f.
Apostille
L’école d’enseignement mutuel ne peut être établie que dans un bâtiment faisant partie de la division du régime commun, et la courtine (2-3) est le seul des bâtimens de cette division où l’on puise la place dans détriment pour les autres besoins.
Total de l’art. 11, somme pareille : 1450 f.
On ne demande rien pour la pharmacie, dont l’ameublement faisait le sujet de l’article 4 du chapitre 2 du projet de l’année dernière, par la raison qui a porté à ajourner tout ce qui est relatif à l’infirmerie.
Fermetures. [Article] 12. On demande pour la mise en état des fermetures des 1er, 2e et 3e étages la somme de : 19300 f.
Apostille
Il est nécessaire de remplacer par des châssis dormans les mauvaises croisées du 1er étage qui donnent accès sur les balcons, de placer des grilles en fer aux corridors des cellules, dans les endroits indiqués dans les plans, et de remplacer ou réparer les portes et châssis qui sont en mauvais état.
Restauration extérieure. [Article] 13. On demande pour les travaux de restauration extérieure la somme de : 10500 f.
Section A. Réparer les murs du château tant du côté de la cour que du côté de la ville : 6000 f.
Apostille
Il ne s’agit pas de travaux d’embellissement, mais seulement des réparations les plus nécessaires pour empêcher de plus grandes dégradations.
Section B. Réparer le balcon en fer au pourtour du 1er étage : 2300 f.
Apostille
Le balcon qui règne autour du 1er étage est garni d’un garde-corps en fer, auquel on ne peut se dispenser de faire les réparations et remplacemens nécessaires.
Section C. Réparer et compléter le pavé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : 2200 f.
Apostille
Cette section comprend la réparation du pavé de la cour et l’établissement des revers en pavé nécessaires au pied du mur d’enceinte.
Total de l’art. 13, somme pareille : 10500 f.
Ameublement. [Article] 14. On demande pour l’ameublement des cellules des 1er, 2e et 3e étages et la pose des appliques nécessaires pour l’éclairage des corridors la somme de : 2850 f.
Apostille
Cet article comprend les objets nécessaires pour les étages supérieurs, lesquels sont la répétition de ceux dont la fourniture a été ordonnée par le ministre de la Guerre pour l’entresol au-dessus du rez-de-chaussée.
Frais de bureau. [Article] 15. Les fonds faits pour 1835 (art. 12) étaient de 700 f., on a dépensé 1133 f.
On demande pour les frais de bureau en 1836 : 900 f.
Apostille
Saint-Germain est une place de nouvelle création qui, lorsque les travaux au château ont été commencés, était dans le plus complet dénuement d’archives et d’objets de bureau. Il n’existait même, du projet fait par extraordinaire et d’après lequel les travaux ont été entrepris, que la minute adressée au ministre, dont on n’avait pas eu le temps de faire faire une expédition, en sorte que, pour l’exécution des travaux, on a été obligé de demander les dessins adressés au ministre et d’en faire faire des copies. Il en a été de même de plusieurs pièces communes aux deux places de Versailles et Saint-Germain, lesquelles ont dû rester dans les archives de la première de ces places, lorsqu’on a séparé les deux services. Voilà ce qui, joint à l’insuffisance du personnel, a donné lieu à un excédant de dépense.
Il est nécessaire qu’on alloue pour cette année une somme supérieure à celle qui a été allouée ne 1835, attendu que le bureau est encore dépourvu de beaucoup d’objets nécessaires, tels que cartons pour les papiers, porte-feuilles pour les dessins, etc.
Le ministre, par décision du 4 février, ayant réduit de 10000 f. la masse des fonds alloués pour la place, cette somme doit être déduite des fonds faits : 10000 f.
Totaux pour les travaux extraordinaires : [fonds faits pour 1835] : 164500 f. ; [fonds demandés pour 1836] : 139520 f.
Le présent état estimatif, en y ajoutant la dépense faite sur les fonds alloués pour 1835, présente une économie de plus de 50000 f. comparativement à celui de 1835, dont le montant était de 356950 f.
[…]
A Saint-Germain, le 16 mars 1836
Le capitaine du Génie en chef
Mermier »

Procès-verbal d’une séance du comité des Fortifications concernant les travaux à faire au château de Saint-Germain-en-Laye pour le pénitencier militaire

« Secrétariat du comité
Minute d’avis de fonds
Séance du 11 mai 1836
Travaux du pénitencier militaire au château
[Fonds demandés :] 138620 f. [Fonds votés :] 77600 f.
A accorder et à répartir comme il suit :
D’après l’instruction sur le service du Génie, les travaux dont il s’agit n’auraient pas dû faire l’objet de projets extraordinaires et comme, d’ailleurs, ils se rapportent à un même établissemens, ils doivent tous être compris dans le même article, sauf à farie autant de sections qu’il peut être nécessaire.
Section A (article 1er des projets extraordinaires). Achever les réparations et remplacemens aux couvertures, parapets, lanciers et tuyaux de descente : 7600 f.
(dessins n° 8 et 9)
A accorder, d’après l’avis du directeur, pour achever la mise en état des toitures et des parapets : 3500 f.
Les autres réparations sont ajournées faute de fonds.
Section B (section A de l’article 2 des projets extraordinaires). Démolition des cloisons, soupentes, plafonds, cheminées, petits escaliers intérieurs : 1200 f.
(dessins n° 4, 5 et 6)
A accorder : 1200 f.
Section C (section B de l’article 2 d’idem). Réparations diverses dans l’intérieur, percement et bouchement de baies : 8200 f.
A compte : 4100 f.
Section D (section C de l’article 2 d’idem). Poteaux pour renforcer les planchers : 700 f.
A accorder : 700 f.
Section E (article 3 des projets extraordinaires). Achever les travaux relatifs à la distribution des eaux et à l’établissement des bassins d’ablution : 2600 f.
(dessin n° 2)
A ajourner comme peu urgent, attendu que la dépense proposée concerne l’infirmerie et que l’administration ne parait pas dans l’intention de faire traiter les malades dans l’établissement.
Section F (article 4 des projets extraordinaires). Compléter les deux établissemens de bains : 680 f.
(dessin n° 2)
A accorder : 680 f.
Section G (article 5 des projets extraordinaires). Achever l’escalier de la courtine 2-3 : 1600 f.
(dessin n° 4, 5, 6 et 9)
A accorder : 1600 f.
Section H (article 6 des projets extraordinaires). Compléter l’ameublement des logemens de l’administration : 3500 f.
A accorder : 3500 f.
Section I (section A de l’article 7 des projets extraordinaires). Construction de 40 cellules à l’entresol de la courtine 2-3 : 5500 f.
(dessins n° 3, 9 et 10)
A accorder : 5500 f.
Section K (section B de l’article 7 d’idem). Construction de 28 cellules à l’entresol de la courtine 1-5 : 3850 f.
(dessins n° 3 et 9)
A accorder : 3850 f.
Section L (section C d’idem). Construction de 10 cellules de punition dans les souterrains des pavillons 3, 4 et 5 : 2250 f.
A accorder : 2250 f.
Section M (article 8 des projets extraordinaires). Etablir une clôture provisoire : 340 f.
(dessin n° 2)
A accorder, d’après l’avis du directeur : 300 f.
Section N (section A de l’article 9 des projets extraordinaires). Les 27 cellules du 1er étage des pavillons 3 et 4 : 3700 f.
(dessins 4, 9 et 10)
A accorder : 3700 f.
Section O (section B d’idem). Les 176 cellules superposées sur deux de hauteur au 1er étage des courtines 3-4 et 4-5 : 28200 f.
(dessins n° 4, 5, 9 et 10)
A accorder : 28200 f.
Section P (section C d’idem). Les 157 cellules des 2e et 3e étages : 18100 f.
(dessins n° 6, 7 et 9)
A ajourner faute de fonds
Section Q (section A de l’article 10 des projets extraordinaires). Les ateliers de la salle de Mars : 14400 f.
(dessins 4, 6 et 9)
A ajourner faute de fonds
Section R (section B d’idem). Les ateliers de la courtine 2-3 : 2100 f.
(dessins n° 4, 5, 6 et 9)
A accorder : 2100 f.
Section S (section A de l’article 11 des projets extraordinaires). Mettre en état le local V au 2e étage de la courtine 1-2 : 1030 f.
(dessin n° 6)
A accorder : 1000 f.
Section T (section B d’idem). Etablir l’école d’enseignement mutuel dans le local Y au 2e étage de la courtine 2-3 : 420 f.
A accorder : 420 f.
Section U (article 12 des projets extraordinaires). Mettre en état les fermetures des 1er, 2e et 3e étages : 19300 f.
A compte, d’après l’avis du directeur : 10000 f.
Section V (section A de l’article 13 des projets extraordinaires). Réparer les murs du château : 6000 f.
A accorder, d’après l’avis du directeur : 1500 f
Section W (section B d’idem). Réparer le balcon en fer au pourtour du 1er étage : 2300 f.
A accorder : 2000 f.
Section X (section C d’idem). Réparer et compléter le pavé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : 2200 f.
A ajourner d’après l’avis du directeur
Section Y (article 14 des projets extraordinaires). Compléter aux 1er, 2e et 3e étages l’ameublement des cellules et la pose des appliques dans les corridors : 2850 f.
A accorder : 1500 f.
Somme pareille : 77600 f.
Pour fournitures d’ustensiles nécessaires au pénitencier, [fonds votés] : 440 f.
Accordé par décision ministérielle du 22 avril »

Annotation du roi sur un rapport de Richelieu mentionnant des travaux dans son appartement au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« On jugea hier les deffaultz contre M. de Lorraine et decreta on prise de corps contre luy. Les formes requierrent qu’on l’envoie chercher dans l’hostel de Lorraine et qu’on le crie par la ville à son de trompe. Madame de Lorraine voudroit bien qu’on peust esviter ces formalitez, mais comme c’est chose impossible, au moins supplie elle le Roy qu’elle s’absente de ceste ville pendant ce temps là. Elle desire aller au vieux chasteau de Saint Germain. Il plaira au Roy mander en quel appartement il aura agreable qu’elle loge et commander au premier gentilhomme de la chambre de le faire meubler, veu que ses meubles ne sont pas encore venus, Lefebvre, qui est à Nancy, aiant esté si mal advisé de ne les vouloir par laisser sortir sur l’ordre qu’en a eu M. de Brassas. On a redepesché exprez. »
Le roi a noté en marge : « J’envoye au marquis pour faire meubler, et me semble que vostre apartement est le plus propre parce que les peintres sont dans le mien. La lettre du marquis est dans ce paquet, que vous luy ferés tenir en son logis à Paris. [f. 50] Je seray tres aise que l’on luy face savoir que ses gens ne porte point d’arquebuze et qu’ils n’ailent point à la chasse. »

Louis XIII

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