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Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye Lafollye, Joseph-Auguste
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Rapport concernant les fouilles entreprises dans la cour du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser le rapport sur les fouilles qui ont été faites dans la cour du château que vous me demandez dans votre lettre du 18 mars. J’y joins le plan des travaux exécutés dans la cour et des plans et coupes des sondages faits dans la fenêtre placée à gauche de la porte d’entrée du château, que je n’ai pu terminer qu’en juin, les ateliers ayant été occupés jusqu’en mai par des travaux d’exposition.
Les dessins ci-joints devant faire partie du portefeuille de l’agence, je prie M. le Ministre de vouloir bien me les retourner lorsqu’il le jugera convenable.
J’ai l’honneur d’être etc.
Signé : Lafollye
Les assises de créneaux, les gargouilles, nombre de carreaux ont été déposées dans le musée des moulages de l’agence des travaux.

Rapport
M. le Ministre,
Conformément aux instructions contenues dans votre lettre du 18 mars, j’ai poursuivi les fouilles qui avaient mis à découvert les marches supérieures H de l’escalier des caves dites de Charles V. Ce relevé a démontré que ces marches étaient en parfaite continuité avec les restes des marches inférieures H’ qui, couchées au ras du mur, n’existent plus ; un regard O exécuté en 1865 pour éclairer les caves empêche de suivre la trace de toutes les marches, au nombre de 30, restituées et teintées en jaune sur le plan ci-joint.
La disposition de l’escalier des caves de Charles V est celle que Viollet-le-Duc décrit dans son dictionnaire (tome V page 318), les marches sont encastrées dans les murs à chaque extrémité, et la voûte qui recouvre l’escalier est formée d’arcs-doubleaux, chaque arc correspondant à une marche. Ces arcs sont très bien appareillés, et la taille des claveaux ne laisse rien à désirer.
Nous avons constaté des traces d’incendie sur les marches supérieures et sur les murs d’échiffre de droite et de gauche.
Les premières marches de l’escalier émergent presque à fleur du sol (0,30). Nous avons trouvé au-dessous, à environ 3 mètres de profondeur, deux assises en pierre dure placées dans les remplissages comme moellons de démolitions. Ces assises doivent être les deux premières d’un montant de porte assez importante et richement décorée ; elle était ornée de colonnes, une des assises en donne le plan et la composition, l’autre le socle et les bases. Les profils d’une grande pureté et d’une bonne exécution appartiennent à la fin du XIVe siècle.
En raison de la place où on a trouvé ces assises, on peut croire que la porte dont elles faisaient partie servait d’entrée à l’escalier aboutissant à la cave ou grande galerie, où, à notre avis, a pu loger la garnison du château de Charles V. En effet, en supposant que la garnison eut occupé cette galerie, elle était en communication directe par la petite vis C avec la salle du rez-de-chaussée placée au-dessus de cette salle, laquelle devait elle-même communiquer avec le donjon du château K et le pose placé à la porte d’entrée P.
En continuant les fouilles au-devant de l’escalier, nous avons trouvé les fondations de la grande salle dont M. Millet en 1864 a relevé la cheminée D et la vis E. Nous avons mis à découvert les fondations du contrefort de l’angle. Une des deux pierres de la première assise en élévation de ce contrefort est encore en place.
Nous pensons que la construction se rattachant à la grande salle du fond de la cour et celles se rattachant aux caves de Charles V sont toutes deux du XIVe siècle, mais qu’elles ont été construites à quelques années de distance, celles de la grande salle la première.
Voici les différentes raisons qui nous font penser ainsi :
1° Les deux corps de bâtiments ne sont pas dans le prolongement l’un de l’autre.
2° La grande salle n’est pas fondée sur caves et il y a une différence de 0 m. 30 c. entre le seuil de cette salle (pris au palier de la vis E) et celui de la première marche H de Charles V.
3° La disposition des contreforts G G’ épaulant les angles de la grande salle permet de dire que, de ce côté, elle était isolée et que les constructions postérieures vinrent buter contre.
Enfin 4° le mur d’échiffre R de l’escalier à droite en descendant fait placage contre le mur de fondation Q.
La similitude des constructions, le caractère des mortiers, les marques des tâcherons, similaires sur les assises des deux corps de bâtiment confirment qu’ils sont tous deux du XIVe siècle et, en résumé, nous estimons que la grande salle avec cheminée (relevée par M. Millet) peut avoir été construite de 1335 à 1346 par Philippe de Valois, qui fit de fréquents séjours à Saint-Germain, et que l’autre corps de logis date de Charles V, qui régna de 1364 à 1380.
En même temps, nous avons mis à jour des murs LM se dirigeant dans la direction de l’aile nord du château et, dans l’angle d’une salle N dont nous n’avons que cette trace, nous avons trouvé un cul de lampe d gardant encore l’empreinte de l’arc ogival qu’il portait. Le profil de cet arc est identique à celui des arcs du donjon de Charles V.
L’examen du plan des deux parties relevées tant par M. Millet que par moi me portait à croire que, sur la face nord, le château de Charles V s’étendait au-delà de celui de François I, car d’une part la présence dans la salle voûtée N des murs LM qui se poursuivent sur le sol des salles du musée, les traces du mur S relevées dans le journal des travaux de l’agence, 1863, indiquant des constructions d’une double épaisseur, et d’autre part les ouvertures des fenêtres ab, la porte C de la vis E indiquent une cour dans laquelle se trouvait le puits F (la place du puits donne l’idée de l’importance de cette cour).
Par conséquent notre avis est que le mur du château faisant face aux parterres fut entièrement construit sous François Ier. C’était du reste l’opinion de M. Millet.
A droite de la grande salle XIVe siècle, nous avons trouvé :
Trois assises de créneaux dans le caractère du XIVe siècle (décrit par Viollet-le-Duc, dictionnaire, tome IV page 386) plus deux fragments de gargouilles trop mutilés pour que l’on puisse leur assigner une date certaine.
Le mur du château de François Ier du côté du nord (parterres) aurait pu nous donner des renseignements utiles par la taille des pierres et des moulures, l’appareil des fenêtres, etc… mais comme il est complètement restauré, notamment dans la partie qui pouvait nous éclairé, j’ai pensé à faire des recherches dans le mur de face du château (ouest) faisant face à l’église, qui n’a subi encore aucune restauration. J’ai fait au droit de la fenêtre A, en T, une fouille en puits ; le mur depuis sa fondation jusqu’aux mâchicoulis compris était d’un seul tenant : les lignes d’appareil filaient régulièrement avec des hauteurs d’assises réglées.
En faisant tomber les enduits des parements de cette fenêtre A, j’ai retrouvé, à gauche sous le revêtement des briques et des carreaux des pierres qui la masquaient, une meurtrière dont le tableau et le glacis sont presque intacts. Elle devait se trouver probablement dans le poste qui défendait la porte d’entrée.
J’ai établi un arc au-dessus du parement oblique (à gauche, voir le plan) pour laisser à jour à côté de la meurtrière et pouvoir se rendre compte de sa disposition.
J’ai sondé les fenêtres B B’. Je n’ai retrouvé aucune trace de meurtrière, mais au-dessus des arcs XVIe siècle j’ai mis à nu des assises portant moulures de 0 m. 18 c. de saillie et formant encorbellement sur le mur XIVe siècle qu’elles couronnaient à l’intérieur, au-dessus des mâchicoulis, tandis qu’à l’extérieur le mur devait être garni de créneaux. Ces moulures ont été coupées entre les piédroits des fenêtres percées au XVIe siècle pour éclairer les salles du rez-de-chaussée.
Ces découvertes conduisent donc à penser qu’il y avait probablement au XIVe siècle un poste à la porte du château, que le mur formant ce poste était placé près de la meurtrière, et que le mur d’enceinte de Charles V se continuait devant la chapelle qu’il contournait en laissant un passage libre pour aboutir à l’ancienne poterne V qui figure vers le plan de Du Cerceau ainsi que sur les plans levés à l’époque Louis XIV, avant la création des cinq pavillons.
Ces fouilles et ces sondages apportent, je crois, un peu de lumière sur la question restée encore sans solution de savoir si :
1° François Ier s’est servi entièrement des fondations du château construit par Charles V ou si
2° ou si François Ier a construit son château sur l’emplacement de celui de Charles V sans se servir des fondations ; enfin
3° si François Ier a construit une partie de son château sur de vieilles fondations, et l’autre partie sur de nouvelles.
Les relevés que j’ai faits, les conclusions que l’on peut en tirer, autorisent à prendre pour vraie la dernière de ces assertions : en un mot, les murs extérieurs depuis le donjon à l’ouest et au sud jusqu’à la poterne sont les murs du château reconstruit par Charles V, mais pour le bâtiment nord, il faut émettre des doutes, et penser comme M. Millet que ce mur a été élevé sur des fondations nouvelles. »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre demandant des tapisseries pour la salle des commissions au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 18 novembre 1889
Monsieur le Ministre,
Conformément au programme qui avait reçu l’approbation de l’administration en 1882, j’ai décoré la salle des commissions, qui fait suite à la bibliothèque du musée (1er étage, rue Thiers) des débris des boiseries Louis XIV qui provenaient en grande partie des appartements du Dauphin.
Dans cette pièce, terminée pour nous aujourd’hui, se trouvent quatre portes avec dessus portant médaillons destinés à recevoir soit des peintures, soit des tapisseries.
J’ai remarqué à l’exposition de la manufacture de Beauvais des panneaux de vases, fleurs et fruits qui pourraient être placés dans ces médaillons. J’ai même su qu’un de ces panneaux (vase Oudry) était sans destination et pourrait être mis de suite dans cette salle.
Je viens en conséquence demander à M. le Ministre, s’il approuvait l’idée de décorer cette salle de tapisseries, de demander à la manufacture de Beauvais de faire trois autres panneaux de vases et fleurs, et de l’autoriser à placer le panneau de vase sans destination dans la salle des commissions du musée de Saint-Germain.
Cette commande aurait l’avantage de ne nécessiter aucune dépense de modèles, la manufacture de Beauvais possédant les cartons nécessaires pour faire les trois autres tapisseries que je demande.
De plus, au-dessus de la cheminée, il existe un grand panneau de (2.25 * 1.50) dans lequel on pourrait placer les armes de France et de Navarre. Ce sujet a été souvent traité par la manufacture des Gobelins sous Louis XIV. Il en existe plusieurs exemplaires, à Pau, salon de famille, 1er étage, à Compiègne, et probablement au Garde Meuble. On pourrait copier la partie principale du sujet correspondant aux dimensions du cadre de Saint-Germain et le château de Saint-Germain posséderait ainsi une salle historique très complète du temps de Louis XIV, extrêmement intéressante, au point de vue : de l’architecture, de la sculpture ornementale – toutes les moulures sculptées des encadrements, du petit plafond trouvé dans les appartements privés du roi, sont de la belle époque et de la plus parfaite exécution, la cheminée restaurée vient du vieux château ; en mettant des tapisseries de l’époque Louis XIV, la salle des commissions ainsi complétée prendrait sa place dans l’histoire des arts décoratifs.
Je prie M. le Ministre de vouloir bien examiner ma proposition et, s’il voulait bien la prendre en considération, de faire le nécessaire pour en assurer l’exécution.
J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye
Note. Les dimensions du panneau de vase Oudry s’accordent avec celles des médaillons à décorer. Ci-joint une photographie du dessin de la salle des commissions. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre de l’architecte Lafollye concernant les archives photographies sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Ruprich Robert
Paris, le 12 février 1880
Monsieur l’Inspecteur général,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le plan que vous m’avez demandé dans votre lettre du 8 février.
Veuillez me permettre de saisir cette circonstance pour vous exposer que M. Millet avait fait faire pendant le cours des travaux nombre de vues photographiques du château et des parties du château, avant et après les travaux de restauration. Je n’ai trouvé dans les archives de l’agence aucune de ces photographies.
Les héritiers de M. Millet ont bien voulu, à la suite de mes demandes, me remettre les dessins de M. Millet et une partie des pièces écrites qui étaient restées dans le cabinet du maître. Mais il ne m’a été remis aucune de ces photographies.
Or ces photographies sont du plus grand intérêt, ce sont des documents authentiques de l’histoire de la restauration du château. A ce titre, je vous prie de vouloir bien informer le comté des Monuments historiques de ce fait, afin qu’il puisse obtenir des héritiers de M. Millet qu’un exemplaire de ces photographies soit déposé dans les archives des Monuments historiques pour que l’on puisse les connaître et les consulter.
Veuillez agréer, Monsieur l’Inspecteur général, l’expression de mes sentiments très dévoués.
A. Lafollye
Architecte du château de Saint-Germain »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 9 juillet 1883
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un projet relatif à l’achèvement de la couverture en plomb de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain.
La charpente de la flèche établie en 1868 a été seulement voligée. La volige, exposée depuis cette époque à toutes les intempéries, est aujourd’hui en partie pourrie. Il est urgent de la remplacer pour protéger la charpente. De plus, le pavillon du bâtiment sur la rue Thiers qui touche à la chapelle étant terminé, le moment est venu de finir la flèche restée inachevée et qui par suite fait un mauvais effet au milieu de constructions complètement achevées, par la pose des plombes qui doivent protéger les bois et les décorer.
La chapelle est classée et jusqu’à présent le département des Monuments historiques a participé pour moitié dans les dépenses des travaux exécutés à ce moment. Il y a lieu, en présentant le projet à la commission des Monuments historiques, de lui demander ce même concours pour l’exécution du projet ci-joint.
Bien que les travaux de plomberie ne pourront être commencés que dans le prochaine exercice 1884, l’adoption du projet nous presse. Il faut que tous les motifs d’ornementation soient étudiés et dessinés bien à l’avance, pour que l’on puisse faire en temps utile les modèles et les moulages à livrer au plombier.
La dépense relative à ces travaux s’élèvera à 48912 f. Elle peut être répartie en deux exercices et s’élèvera annuellement à environ 12000 f. pour chaque département, Monuments historiques et Bâtiments civils.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 1er mars 1886
Monsieur le Ministre,
Conformément à vos instructions, j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint deux nouvelles études de la couverture de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye ;
Ces études se rapprochent sensiblement des projets dressés par M. Millet, mon prédécesseur, en 1873 et en 1877.
J’ai joint au dossier le dessin de la charpente de la flèche, qui a été exécutée en 1877 par M. Millet, la photographie du projet dressé en 1873 (voir l’ensemble au portefeuille des Monuments historiques) et le projet dressé en 1877.
Je prie M. le Ministre de vouloir bien présenter les deux nouvelles études au comité des Monuments historiques dans un délai rapproché afin que je puisse dès cette année préparer les dessins des modèles pour les travaux de plomberie.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 20 décembre 1886
Monsieur le Ministre,
Le conseil municipal de Saint-Germain, dans une de ses dernières séances, a exprimé le vœu de voir les travaux de restauration de la chapelle terminés pour 1889.
Dans le cas où le vœu émis par le conseil parviendrait à M. le Ministre, il serait nécessaire pour y répondre d’être en possession du projet.
Je viens en conséquence prier M. le Ministre de vouloir bien demander au comité des Monuments historiques s’il a examiné le projet de restauration de la flèche de la chapelle, modifié selon ses instructions, que j’ai adressé à l’administration le 3 février dernier.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 5 janvier 1884
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, conformément à vos instructions, le projet de décoration en plomb de la flèche en charpente de la chapelle de Saint-Germain, modifié suivant les observations du comité des Monuments historiques.
Le style de la décoration est XIIIème siècle, les moulures, crochets, gargouilles du monument serviront de types pour l’exécution des modèles de la couverture de la flèche.
Les dessins, qui se composent d’une feuille d’ensemble à l’échelle de 0,02 cent. et d’une feuille de détails à 0,10 cent. sont accompagnés d’un devis de la dépense, qui dans le nouveau projet ne s’élèverait qu’à la somme de 33152 f. 58 cent., y compris les imprévus et les honoraires de l’architecte. Cette dépense est répartie entre les deux services des Palais nationaux et bâtiments civils, et des Monuments historiques.
Ce travail ferait l’objet de deux annuités. Dans la première (1885), on ferait les modèles et on préparerait les matériaux. La mise en place s’effectuerait dans la seconde annuité 1886 et la dépense par suite pourrait être répartie en deux exercices.
Il est temps de couvrir les bois de la flèche, qui sont exposés aux intempéries depuis plus de dix ans, et de terminer cette partie de la chapelle qui se relie aux bâtiments du sud du château, sur la rue Thiers, qui sont complètement terminés.
Dans l’état actuel, la flèche en bois fait une tâche fâcheuse au milieu des constructions achevées.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué et obéissant serviteur.
A. Lafollye
Architecte des Bâtiments civils attaché à la commission des Monuments historiques »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la découverte de dalles de marbre près du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 4 juin 1881
A monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre
J’ai l’honneur de vous informer que, dans la tranchée que l’on ouvre en ce moment pour le raccordement des deux gares de Saint-Germain, on a mis à jour onze dalles de pierre de liais incrustées de marbres de différentes couleurs. Ces incrustations dessinent des encadrements et des rosaces.
Malheureusement, la plupart de ces dalles sont en mauvais état, quelques-uns sont brisées, dans d’autres les marbres incrustés n’existent plus. Je n’en ai trouvé que sept méritant d’être conservées.
Ces dalles recouvraient un caniveau qui traverse l’avenue des tilleuls, qui longe le chemin de fer. Elles doivent provenir du château neuf de Saint-Germain-en-Laye.
En même temps qu’on découvrait les dalles, on a mis à jour un fragment de revêtement extérieur d’un bassin ou d’une rampe circulaire.
Ce morceau d’un mètre cinquante de haut sur un mètre de large porte deux pilastres et une architrave d’ordonnance dorique. Il manque la frise et la corniche de l’entablement.
J’ai fait transporter les dalles et le fragment de revêtement dans les fossés du château, où l’on a déjà réuni les fragments de sculpture et d’architecture trouvés dans les démolitions des vieilles constructions et qui peuvent offrir quelque intérêt pour l’histoire de l’art.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement d’une nouvelle voie de chemin de fer dans les parterres de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 11 octobre 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous informer que l’ingénieur de la compagnie des chemins de fer de l’ouest vient de faire des relevés dans le parterre de Saint-Germain.
Ces relevés sont relatifs au tracé d’une voie destinée à relier la gare de Saint-Germain au chemin de fer de grande communication.
Le projet donné par la compagnie, déposé à la préfecture de Versailles, comporte de profondes modifications dans la direction du tunnel et des abords de la gare.
J’ai cru devoir prévenir Monsieur le Ministre de ces faits, afin que le projet ne puisse avoir de suite sans que votre administration en soit régulièrement saisie, qu’elle puisse connaître les parties du Domaine qui sont affectées, et pouvoir ainsi présenter les observations auxquelles l’intérêt du Domaine pourraient donner lieu.
Déjà, lors du premier établissement, on a placé la gare trop près du château, on a retiré ainsi à l’entrée des parterres sur la ville toute son importance, on a encore commis une faute en ne forçant pas la compagnie à couvrir le quai de droite comme elle l’a fait pour le quai de gauche ; la gare eût été dans l’alignement du mur de soutènnement et l’on eut ainsi évité un décrochement qui gêne la circulation, le long de la gare.
Pénétré qu’il était de toute nécessité que le projet dressé par la compagnie soit communiqué à votre administration, j’ai cru devoir mettre Monsieur le Ministre au courant de ces faits, afin qu’il puisse prendre les mesures qu’il jugera convenable.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain, le 9 juillet 1880
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez donné en communication le 19 juin dernier une lettre, accompagnée d’un plan, dans laquelle Monsieur le maire de Saint-Germain demande que le mur du fossé qui limite la place du Théâtre soit reculé de trois mètres du côté du château, et vous m’invitez en même temps à vous donner mon avis sur la suite que cette demande pourrait comporter.
En raison de l’importance des motifs présentés dans la demande de M. le maire de Saint-Germain, je me suis empressé de l’examiner et de l’étudier, et j’ai l’honneur de vous adresser le présent rapport.
En comparant les plans, j’ai reconnu que les murs des fossés indiqués dans le plan de l’architecte de la Ville n’étaient pas exactement placés. J’ai dressé un plan rectificatif dans lequel j’ai donné au fossé en face la place du Théâtre la largeur du fossé placé en retour sur la place du Château, qui a 17 mètres de largeur. Il en résulte que le reculement du mur, au lieu d’être de 3 mètres, comme le demandait M. le maire, n’est que de 2 m. 68. J’ai conservé les mesures indiquées dans le plan de la Ville pour établir le tracé du pan coupé. Le plan rectifié ainsi a été communique à l’architecte de la Ville, qui, après avoir pris l’avis de M. le maire, a accepté le tracé que j’ai l’honneur de vous soumettre.
Pour répondre à la deuxième partie de la lettre de M. le Ministre et suivant ses instructions, j’ai dressé un avant-projet de reconstruction du mur de soutènement. Ce projet est établi dans la pensée qu’il est préférable de garder l’ancien mur de soutènement au lieu de le démolir, non seulement pour éviter une démolition qui serait très coûteuse en raison des précautions à prendre, des étaiements qu’il serait nécessaire de faire pour maintenir des terres, mais encore pour conserver des témoins des constructions élevées sous François 1er et pour laisser au Domaine des repères de l’ancienne propriété.
Le projet comprend l’établissement de neuf chambres voûtées dans le mur de face du château et de deux chambres dans le pan coupé. Ces chambres sont destinées à recevoir des monuments mégalithiques qui, par leur nature, ne peuvent être placés dans les salles (il en existe déjà dans les fossés). Le conservateur du musée en réclame sur plusieurs points. Elles seraient ainsi réunies, ce qui éviterait d’en construire dans d’autres endroits.
Cette disposition, du reste, n’est pas beaucoup plus coûteuse qu’un mur plein qui, isolé, devrait avoir une épaisseur d’environ 1 m. 00 en moyenne en raison de sa hauteur 5 m. 50. Il faudrait encore le relier par des éperons avec le vieux mur. J’ai calculé que la dépense serait diminuée tout au plus de 3000 francs et on perdrait ainsi l’occasion de construire avec économie les chambres demandée par le conservateur.
J’exposerai maintenant à Monsieur le Ministre qu’en faisant les travaux immédiatement, nous serons obligés d’employer des moellons neufs, tandis que s’il était possible d’attendre, pour les faire, que l’on ait démoli le dernier des pavillons élevés sous Louis XIV, on se servirait avantageusement des matériaux de démolition et il en résulterait une notable économie.
La dépense calculée dans ces deux hypothèses s’établit ainsi :
Devis des travaux en vieux moellons : 30000 f.
Montant des travaux exécutés en moellons neufs : 38760 f.
Soit une différence pour l’Etat de : 8760 f.
Non compris les honoraires.
Pour donner une satisfaction immédiate à la Ville, on pourrait construire un pont en charpente et en madrier, mais ce pont coûterait encore pour être construit solidement de 3500 f. à 4000 f. (voir le devis) et il serait probablement nécessaire de le supprimer lors de la démolition du pavillon, la distance restant entre le pont et le bâtiment étant au plus de 5 m. 50, des accidents seraient à craindre.
Je dois dire également que, pour faciliter l’exécution des travaux de restauration de la salle de Mars, il y aurait intérêt à ce que le nouveau mur de soutènement ne fut construit qu’après la démolition du pavillon Louis XIV. Autrement, nous éprouverions de grandes difficultés pour faire la démolition du pavillon, pour transporter au dehors les vieux matériaux et pour apporter les matériaux neufs. A ce moment, nous n’aurons pas trop de la place dont nous disposons aujourd’hui pour la circulation des voitures chargées de pierres et de pièces de charpente.
Je crois devoir laisser à Monsieur le Ministre à examiner la part qui pourrait être mise à la charge de la Ville pour des travaux qui seront exécutés exclusivement dans son intérêt, attendu que le rétrécissement du fossé est plutôt regrettable qu’avantageux au point de vue de l’aspect général du château.
Sous cette réserve, j’ai l’honneur de proposer à Monsieur le Ministre d’accueillir favorablement la demande qui lui a été présentée par Monsieur le maire de Saint-Germain.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

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