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Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye Français
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Lettre de Catherine de Wurtemberg, reine de Westphalie, mentionnant une grande chasse donnée à Saint-Germain-en-Laye

« Mon très cher père,
C’est toujours encore de Saint-Cloud que j’ai l’honneur de vous adresser les lettres. Cependant, nous le quittons ce soir pour nous rendre à Paris pour assister demain à une grande chasse à courre à Saint-Germain, où tous les princes de la Confédération du Rhin qui se trouvent à Paris dans ce moment doivent se rendre. Nous allons mercredi avec le grand-duc et la grande-duchesse de Berg, le prince et la princesse héréditaire de Bade et le prince Borghèse [p. 54] à Morfontaine, passer deux jours chez la reine de Naples. Le séjour de Saint-Cloud n’est pas ce qu’il y a de plus amusant, l’on ne voit l’Empereur que le soir à six heures, au moment où l’on monte en calèche pour se promener dans le parc, puis au retour l’on dîne. »

Catherine de Wurtemberg

Lettre concernant les travaux à mener au château de Saint-Germain-en-Laye par ordre de l’empereur

« Saint-Germain, le 25 avril 1812
Le général de division, baron de l’Empire, commandant l’école militaire de cavalerie, à Son Excellence monseigneur le duc de Feltre, ministre de la Guerre
Monseigneur,
J’ai l’honneur de prévenir Votre Excellence que M. Fontaine, architecte de la Couronne, est venu aujourd’hui à Saint-Germain et m’a prévenu que Sa Majesté ayant ordonné de travailler de suite aux latrines, à la salle des visites, au réfectoire, à la carrière et à la salle de Mars, il allait s’en occuper.
Les projets sont conçus ainsi :
Les latrines resteront, à ce qu’il parait, dans le même endroit, côté nord du château, mais elles seront diminuées et totalement changées quant à la construction. La salle des visites sera la même que celle qui sert actuellement à l’escrime, rez-de-chaussée, côté est, mais augmentée de la largeur du corridor, et décorée convenablement.
Le réfectoire sera établi au rez-de-chaussée dans le vestibule qui se trouve à l’entrée de la porte Napoléon, côté ouest. Pour ce, l’on démolira plusieurs petits logements qui ont été bâtis dans son enceinte et nous servent actuellement à loger les maîtres-ouvriers.
La carrière comprendra provisoirement le terrain vide appelé parterre qui se trouve du côté nord du château. Elle sera fermée de palissade.
La salle de Mars, qui autrefois était celle de comédie, sera restaurée et continuera à servir de salle d’exercice d’hiver et d’inspection dans les mauvais temps.
Sa Majesté a affecté pour cette année un fonds de 100000 f. pour l’exécution de ces changements et constructions.
Ces travaux terminés, Sa Majesté veut que l’on s’occupe d’un appartement de réception qui portera le nom d’appartement de l’Empereur. Celui du commandant de l’école lui sera contigu. Ils seront faits dans la partie du midi du château, qui se trouve entre le pavillon sud-est et celui du midi, ce dernier compris.
Je tiendrai Votre Excellence au courant de tout ce qui sera exécuté.
Agréez, Monseigneur, l’assurance du respect avec lequel je suis votre très humble serviteur.
Baron Clément de la Roncière »

Décret impérial fondant l’école militaire à Saint-Germain-en-Laye

« Extrait des minutes de la secrétairerie d’Etat
Au palais des Tuilleries, le 8 mars 1809
Napoléon, empereur des Français, roi d’Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération suisse,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1er
Il sera formé une école militaire qui sera établie dans le château de Saint-Germain.
Art. 2
Cette école portera le nom d’école militaire spéciale de cavalerie. Il n’y sera admis que des jeunes gens pensionnaires qui se destinent au service de la cavalerie. Ils devront être âgés de plus de 16 ans. La durée de leurs exercices à l’école sera de 3 ou 4 ans.
Cette école sera organisée pour recevoir 600 élèves. Des écuries seront préparées pour 400 chevaux.
Art. 3
Les élèves penseront eux-mêmes leurs chevaux. Ils iront au manège, à des écoles d’instruction analogues à celles d’Alfort et de Charenton, à une école de ferrage et en général seront instruits de tout ce qui concerne les détails de la cavalerie.
Art. 4
Il y aura deux espèces de chevaux, des chevaux de manège et des chevaux d’escadron. 100 seront destinés au manège et 400 à l’escadron.
Aussitôt qu’un élève aura fait son cours de manège et reçu la première instruction, il lui sera donné un cheval qu’il pensera lui-même et pendant le tems qu’il sera à l’escadron, il apprendra l’escrime et les manœuvres de l’infanterie.
Notre intention est de tirer tous les ans de l’école de Saint-Germain 150 élèves pour remplir les emplois de sous-lieutenans vacans dans nos régimens de cavalerie.
Art. 5
Chaque élève de l’école militaire de cavalerie payera 2400 f. de pension.
Art. 6
Le château de Saint-Germain sera mis à la disposition de notre ministre de la Guerre, qui y fera faire les réparations et arrangemens nécessaires sur les fonds du cazernement, de manière qu’au premier juin prochain, les élèves puissent entrer à l’école.
Art. 7
Notre ministre de la Guerre est chargé de l’exécution du présent décret.
Signé Napoléon
Par l’Empereur
Le ministre secrétaire d’Etat
Signé Hugues B. Maret
Le ministre de la Guerre
Signé comte d’Hunebourg »

Sénatus-consulte accordant au prince-président le droit exclusif de chasse dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye

« Du 1er avril 1852
Le Sénat,
Vu la proposition collective présentée par les membres composant le bureau et prise en considération dans la forme déterminée par l’article 17, paragraphe second, du décret organique en date du 22 mars 1852,
A délibéré et voté le sénatus-consulte dont la teneur suit :
Art. 1er. En exécution de l’article 15 de la Constitution, une somme de douze millions est allouée annuellement, à dater du 1er janvier 1852, au prince-président de la République.

  1. Les palais nationaux désignés dans le décret du 27 mars 1852, le mobilier, les jardins et parcs qui en dépendent sont affectés à l’habitation et à l’usage du prince-président de la République. L’inventaire du mobilier, précédemment dressé en vertu des lois et règlements, sera récolé aux frais de l’Etat à l’époque de l’entrée en jouissance.
    Le prince-président de la République jouit exclusivement du droit de chasse dans les bois de Versailles, dans les forêts de Fontainebleau, de Compiègne, de Marly et de Saint-Germain.
  2. L’Etat, continuant de percevoir les revenus et produits utiles des forêts, reste chargé de leur administration ainsi que de l’entretien des palais nationaux et de tout ce qui en dépend.
    Fait au palais du Sénat, le 1er avril 1852.
    Le président
    Signé Mesnard
    Les sénateurs secrétaires
    Signé général Regnaud de Saint-Jean-d’Angely, Cambacérès, baron T. de Lacrosse »

Sénat (Second Empire)

Récit par la reine Victoria de sa visite du château de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 119] We started at half-past eleven for the Forêt de Saint-Germain, with the whole party but Lord Clarendon, who could not go – we, with the Emperor and Vicky in our carriage. We drove from the garden door en poste through the park of Saint-Cloud. […]
We next came to Marly, or at leat to La Machine de Marly on the Seine, along which the road goes. It is very pretty, and there are many country houses here. At Marly another arch, and bouquets and an address presented. Soon after this we entered La Forêt de Saint-Germain, innumerable avenues, which at [p. 120] certain parts of the forest meet in a sort of cross, from which a great number of roads branch off up other avenues. This is very like the Forêt d’Eu, near Eu, which the poor King took us to, and was so fond and proud of, having lately bought it ! It was dreadfully dusty, the soil being very sandy (this is the case everywhere here, and makes it very healthy). The sun had came out, and altogether it became oppressive.
We arrived at about half-past one, or a little before, at La Muette, small rendez-vous de chasse with a few rooms in it, which were again all ready and prepared for us. […]
[p. 122] After luncheon, and talking together some little time, we went into the front room or hall, where we sat down, and I sketched a little and listened to the music, which was very pretty. The Emperor was very gay, and danced with the children. We left again about half-past three, drove along through the fine forest, and along the terrace of Saint-Germain, which commands a most beautiful and extensive view, and where we stopped for one moment to look at a sketch a man was making. We drove straight up to the old Palace of Saint-Germain used originally to live, and the early kings also had their residence. Mdlle de La Vallière lived here, and also our James II, who died here, and is buried in the church, which, however, we did not go to see. The palace has latterly been used as a barrack and a prison. We got out and went up to see it, particularly the rooms of James II and La Vallière. The Emperor has lately recovered the property, and intends to try and do something with it ; but he was much disgusted when he saw the state of ruin and filth in which it is.
From here we retunerd direct to Saint-Cloud, by quite another road, through Chatou. […]
[p. 153] Before I close the account of this ever memorable and delightful visit I will just add a few remarks about the principal Palaces, which ought to have been in the proper place, but which, from multitudinous interruptions, I omitted. […]
[p. 154] Versailles was an ancien hunting lodge, built by Louis XII. Louis XIV, when he left Saint-Germain (the ancient palace of the kings, and where Charles IX and Louis XIV were born, and Louis XIII died), built the splendid palace. »

Victoria

Récit d’une visite du prince Jérôme Bonaparte à Saint-Germain-en-Laye

« Nous lisons dans le Pays d’hier vendredi 21 :
Il y a, à Saint-Germain-en-Laye, un collège communal qui n’était qu’un pensionnat assez modeste sous la première république. Ce fut là cependant que deux illustres personnages, le prince Jérôme et le prince Eugène, tous deux oncles de S. M. l’empereur Napoléon III, commencèrent leur instruction.
Il y a quelques jours, le prince Jérôme, se trouvant à Saint-Germain, eut l’envie de revoir cette maison où se passèrent les premières années de son enfance.
Son Altesse impériale, accompagnée d’une personne de sa maison, arrive à pied au collège et demande au concierge à visiter cette partie de l’établissement. Le concierge va demander au directeur l’autorisation nécessaire, revient trouver le prince, qu’il ne connaissait pas.
On monte aux appartements désignés, et tout aussitôt Son Altesse impériale inique son ancienne chambre à coucher, la salle d’études, et toutes sortes de particularités présentes à son excellente mémoire : « Regardez ici et là, et vous y trouverez les signatures de Jérôme Bonaparte et d’Eugène Beauharnais. Voici le mur par-dessus lequel Eugène passa un jour et faillit se briser les reins pour aller monter à cheval au manège. »
Le digne et bon prince était vivement ému en se rappelant ces faits, qui se passaient il y a plus de soixante-cinq ans. En se retirant, Son Altesse impériale a largement récompensé le concierge. »

Récit d’une visite de l’empereur au pénitencier de Saint-Germain-en-Laye

« Hier vendredi, Sa Majesté est venue incognito à Saint-Germain vers trois heures et demie. L’Empereur était accompagné seulement de M. le général de Kote, de M. le colonel Fleury et du commandant Excelmans, ses aides-de-camp. Après avoir visité avec beaucoup de soin tout le casernement, il s’est rendu chez madame d’Hauteville, dont il a aussi examiné la propriété, située place Impériale, au coin du Boulingrin. En sortant de là, Sa Majesté est montée en voiture et, sans y être attendue, Elle est allée au pénitencier militaire, où Elle a parcouru dans tous les détails les cellules, les réfectoires, la chapelle et les appartements de Jacques II.
Après cette visite, l’Empereur a fait descendre dans la cour les détenus, qui se sont présentés avec leurs effets de travail ; puis il a passé devant eux. L’enthousiasme chez les hommes était à son comble. Il a accordé la croix de la Légion d’honneur à M. Collas, sergent major déjà médaillé, la médaille militaire à M. Ginier, vieux sous-officier de 21 ans de service qui vient d’être frappé d’une paralysie, un bureau de tabac à madame veuve Allemand, sœur du lieutenant directeur des ateliers, M. Jannier, restée veuve sans fortune avec trois enfants, son mari étant mort en activité au bout de 29 ans et 11 mois de service ; enfin, Sa Majesté a accordé quantité de grâces et de réductions de peines aux détenus en plus de celles proposées pour le 15 août.
Les autorités, prévenues seulement de cette visite inattendue, se sont rendues immédiatement à la rencontre de l’Empereur, et l’ont accompagné jusqu’à son départ de la ville pour Saint-Cloud, aux cris de Vive l’Empereur ! partout répétés sur son passage par la foule compacte grossissant à chaque instant. Il était cinq heures quand Sa Majesté a quitté Saint-Germain. »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi dernier, 10 du courant, vers trois heures et demie, Sa Majesté l’Empereur, accompagnée seulement de M. le général de division de Fay, l’un de ses aides-de-camp, et de deux officiers d’ordonnance, arrivait à Saint-Germain en calèche découverte, attelée de quatre chevaux, et descendait au château, où Elle était reçue d’abord par M. le général de Girardin, commandant le château, qui, une demi-heure avant, avait été prévenu de cette heureuse visite ; puis par MM. Rossignol, conservateur adjoint des musées impériaux ; Millet, architecte, chargé de la direction des travaux, et M. de Breuvery, maire de Saint-Germain.
Après quelques moments d’entretien avec le général commandant, Sa Majesté a parcouru successivement et en détail l’intérieur du château, les salles du musée, garnies déjà d’objets tous plus curieux les uns que les autres, et les différents chantiers, où les nombreux ouvriers occupés déployent en quelque sorte, à ce moment de la journée, le plus d’activité.
Sortant alors par la place du Château, l’Empereur, toujours accompagné des divers chefs de service, s’est promené dans le parterre, pour examiner la façade où les travaux en cours d’exécution peuvent donner une juste idée des restaurations grandioses entreprises, et ce que deviendra plus tard l’antique monument de François Ier, dont il a fait le tour par le Boulingrin et la rue du Château-Neuf, opérant sa rentrée par le pont construit exprès dans cette rue pour le passage des ouvriers et le transport des matériaux.
Sa Majesté a visité ensuite, avec soin, la chapelle, et s’est fait donner diverses explications sur les fouilles assez profondes qui y ont été pratiquées à droite en entrant, sous la tribune, et par suite desquelles on a découvert que cette basilique, dans laquelle on descendait autrefois, avait été comblée pour exhausser le sol et le mettre en quelque sorte au niveau de celui de la cour.
En se retirant, l’Empereur, qui a paru très satisfait de tout ce qu’il venait de voir, s’est entretenu quelque temps avec M. de Breuvery, puis a félicité M. Rossignol sur l’organisation artistique qu’il donnait au musée, et M. Millet, sur la direction donnée aux travaux et l’activité déployée par tous les ouvriers et entrepreneurs pour mener à bonne fin l’œuvre commencée.
Pendant toute cette visite, tant intérieure qu’extérieure, une foule nombreuse, grossissant toujours, stationnait sur la place, sur le parterre et autour du château, curieuse d voir et heureuse d’acclamer de ses vivats prolongés le souverain de la France et l’Elu de la nation.
En quittant Saint-Germain et avant de rentrer à Saind-Cloud, on nous assure que l’Empereur s’est arrêté, en passant, à la machine de Marly, et qu’après un examen minutieux des grands travaux entrepris aussi dans cet établissement hydraulique, fournissant l’eau à Versailles, Saint-Cloud, Vaucresson, La Celle-Saint-Cloud, etc., M. Dufrayer, architecte-régisseur des Domaines impériaux de Saint-Germain-en-Laye, au génie duquel on doit l’exécution de cette puissante force motrice ascensionnelle des eaux de la Seine, lui aurait fait pressentir la nécessité prochaine du montage des deux roues restant à construire pour compléter ce grand travail d’art.
Le surlendemain de cette visite, lundi 12, Saint-Germain a encore été favorisé de la présence de l’Empereur, et de nombreux promeneurs habituels de la forêt ont été à même de le voir, à son arrivée, vers une heure de l’après-midi, au moment où il se rendait pour une chasse à tir, qui a eu lieu dans les tirés de Fromainville. »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Nous croyons être agréable à nos lecteurs et à tous nos concitoyens, en général, en publiant les faits suivants, dont nous pouvons garantir l’authenticité :
L’Empereur, lors de sa dernière visite au chantier des travaux du château, a appris que, faute de crédits suffisants, on avait congédié un certain nombre d’ouvriers, et qu’enfin, en juillet, on avait réduit l’atelier comme à l’entrée de l’hiver. Sa Majesté, après s’être enquise de la situation des ouvriers qui, tous, ou presque tous, sont de la ville, a ordonné la reprise des travaux.
Dans un entretien que M. Millet, architecte du château, a eu l’honneur d’avoir au palais de Saint-Cloud avec l’empereur, Sa Majesté a bien voulu lui annoncer qu’Elle accordait, pour les travaux du château de Saint-Germain, une somme de 100000 fr., qui serait payée sur sa cassette, à raison de 10000 fr. par mois.
A ce fait, qui intéresse l’art et les ouvriers du château, nous pensons pouvoir, sans trop d’indiscrétion, raconter une conversation que nous avons été heureux d’avoir avec M. Eugène Millet, et dans laquelle il nous témoignait tout le chagrin que lui causait l’idée de se séparer de ses bons et braves auxiliaires, au milieu du mois de juillet.
« Le crédit alloué, nous disait-il, me permettra d’activer la démolition du pavillon sud-est ; j’espère bien même continuer les éperons destinés à supporter la tourelle d’encoignure et me trouver aussi à même de pousser avec une certaine activité les travaux de la cour ». »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Mardi dernier, par la troisième des belles journées qui ont enfin signalé la présence du printemps attardé, une société de Parisiens de distinction arrivait à Saint-Germain par le train-omnibus de trois heures vingt-cinq minutes. A peine sortie du débarcadère, la compagnie, après avoir jeté un coup d’œil sur la façade du château, en fit le tour et, traversant le jardin du pavillon Henri IV, revint par la grille du parterre vers la grande porte du château qui s’ouvrit devant les visiteurs, suivis et entourés cette fois d’une foule respectueuse, car on avait reconnu dans le groupe LL. MM. l’Empereur et l’Impératrice.
On était allé avertir, à la hâte, M. Rossignol, conservateur du musée, qui en a fait les honneurs à ces hôtes augustes et à leur suite. Les gros travaux n’étant pas encore repris, M. Millet, architecte, qui était venu la veille à Saint-Germain, et M. Choret, inspecteur des Bâtiments civils, se trouvaient absents ; mais, après la visite du musée, où l’Empereur a daigné témoigner sa satisfaction à M. Rossignol, Sa Majesté a visité tous les travaux et ceux en cours d’exécution dans l’intérieur de la tour d’angle du nord-ouest, où les ouvriers étaient présents. L’Empereur, adressant la parole à plusieurs d’entre eux avec une bienveillance toute paternelle, s’est fait donner, pendant une partie de sa visite, des renseignements par M. Lhermitte, appareilleur, attaché à MM. Planté frères, entrepreneurs. M. Béjean, chef de chantier de la maison Louis Larible, entrepreneur des peintures du château, a fait présenter à l’Impératrice, par un des ouvriers, un charmant bouquet de violettes, dont Sa Majesté a bien voulu accueillir l’hommage avec sa bonté et son affabilité habituelles. En sortant du château, l’Empereur et l’Impératrice ont admis M. Rossignol à faire avec eux une assez longue promenade sur le parterre et sur la terrasse, l’Empereur s’arrêtant à plusieurs reprises pour faire remarquer à l’Impératrice la magnificence du coup d’œil. Leurs Majestés se sont ensuite promenées dans les jardins anglais, au milieu des témoignages de respectueuse sympathie de tous ceux qui les suivaient ou les entouraient. Mais arrivées à la grille du Parterre, Elles ont trouvé une foule devenue compacte et qui, moins discrète dans sa joie, a fait éclater les cris enthousiastes de : Vive l’Empereur ! Vive l’Impératrice ! Vive le Prince impérial ! Leurs Majestés, littéralement mêlées à la foule dans l’embarcadère, témoignaient visiblement qu’Elles étaient sensibles à cette ovation populaire et toute spontanée. De son côté, notre population a été vivement impressionnée de cette visite faite, comme nous l’avons entendu répéter, bourgeoisement et maritalement. Le train de cinq heures moins cinq minutes remmenait l’Empereur et l’Impératrice, ainsi que les quelques personnes qui les accompagnaient et parmi lesquelles nous avons cru reconnaître madame de Saulcy, dame d’honneur de l’Impératrice, et M. de Castelbajac, son chevalier d’honneur. Il se trouvait aussi une autre dame et un monsieur que nous avons supposé l’un des aides-de-camp de l’Empereur. Avant de quitter le château, Sa Majesté, pour remercier les ouvriers de leur bouquet à l’Impératrice, leur a fait remettre une gratification de 300 fr. qui leur ont été partagés.
Le développement que va prendre le musée et la réouverture des travaux de restauration du château donnent lieu d’espérer que de semblables visites se renouvelleront et que le prince impérial sera un jour ou l’autre de ces promenades improvisées dont l’effet inattendu est si heureux pour les habitants de Saint-Germain. »

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