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Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye Napoléon III
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Mention de la volonté de l’empereur de restaurer le château de Saint-Germain-en-Laye

« La commission qui avait reçu de la Société d’horticulture de Saint-Germain l’honorable mission de se rendre auprès de monseigneur le prince Jérôme pour solliciter de Son Altesse impériale la faveur de son haut patronage a eu l’honneur d’être reçue samedi dernier 7 du courant, à une heure, par le prince.
Elle se composait de M. le maire de Saint-Germain, de M. Charles Gosselin, président de la Société, de M. Evrard de Saint-Jean, et de MM. Rolot, trésorier, Corbie et Fournier, lauréats de la médaille d’or, Couchy, commissaire, Guy, secrétaire général.
Il serait difficile d’exprimer avec quelle bienveillance, on peut dire affectueuse, la députation a été accueillie par Son Altesse impériale.
Il appartenait à M. Gosselin, comme président de la Société, de présenter au prince chaque membre nominativement et de lui soumettre le vœu de la Société.
Son Altesse n’a point hésité à lui exprimer le plaisir qu’elle éprouvait à s’y rendre et à voir son nom figurer dans une institution se rattachant à une ville qui lui était chère à juste titre, puisqu’elle lui rappelait les plus doux souvenirs, ceux de sa tendre jeunesse. Le prince a donc bien voulu autoriser la Société à l’inscrire au nombre de ses sociétaires, lui promettant en même temps d’honorer de sa présence quelques-unes de ses solennités.
Le prince s’est ensuite entretenu, de la manière la plus affable, avec deux de ses anciens condisciples au collège de Saint-Germain, membres de la députation, MM. Rolot et Guy, en leur disant avec gaieté : « Messieurs, ce sont là des souvenirs de plus de cinquante ans ; ils n’en sont pas moins agréables. Et, tenez, tout dernièrement encore, je n’ai pu résister d’aller, dans le plus strict incognito, visiter ce collège, témoin de mes jeux d’enfance, de le parcourir dans tous ses détails, et de le retrouver tel que je l’avais quitté ».
On pouvait apprécier, par l’expression de bonheur qui se peignait sur la physionomie du prince, combien ces souvenirs lui étaient chers.
Son Altesse impériale, avant de se séparer de la députation, a bien voulu lui renouveler l’assurance, que déjà une autre députation avait été assez heureuse pour recevoir de la bouche mêle de Sa Majesté l’Empereur, c’est que notre château allait bientôt reprendre le noble rang que l’histoire et tant d’illustres souvenirs lui assignent. C’était une digne manière de clore la réception, aussi la députation s’est-elle séparée de Son Altesse impériale pleine de reconnaissance de son bienveillant accueil et de l’espoir du nouvel essor que la Société était destinée à prendre sous la précieuse protection qui lui était accordée. »

Mention du don à l’impératrice d’un album sur Saint-Germain-en-Laye et de la volonté de l’empereur de restaurer le château

« L’album de Saint-Germain
Le conseil municipal de Saint-Germain vient d’offrir un album à l’Impératrice. C’est une heureuse idée : qu’importent aux souverains les dons riches et somptueux ? Ce n’est qu’une perle de plus à leur brillant écrin ; ce qui vaut mieux, c’est la délicatesse de l’intention, c’est le charme du souvenir. Le conseil municipal me paraît donc avoir été fort bien inspiré dans le choix qu’il a fait. Il est vrai qu’il a été admirablement compris et secondé par M. Bunout, le bibliothécaire de notre ville, le gracieux artiste que nous connaissons tous.
Mais je veux de suite parler de l’ouvrage ; les réflexions viendront après.
L’album comprend trois divisions principales : le château, le couvent des Loges et le pavillon de la Muette. Chacune de ces divisions contient un ou plusieurs dessins, avec la notice historique qui s’y rapporte.
Comme je tiens à donner un aperçu aussi consciencieux et aussi complet que possible, je serai forcé quelquefois de tomber un peu dans le détail ; mais on me pardonnera facilement, je l’espère, puisqu’il s’agit d’une chose intéressant la ville.
La première feuille est encadrée par douze cartouches que relient entre eux des arabesques à fleurs, parsemées d’oiseaux et de papillons, et au milieu desquelles se jouent les capricieux rubans de douze devises portant quelques actes principaux de l’Empire et les bonnes œuvres de l’Impératrice.
Aux quatre angles brille l’aigle impérial, en or, sur champ d’azur. En haut est le cimier des armes de l’Impératrice ; de chaque côté, les chiffres unis E. N., en or, enlacés de fleurs d’oranger et de laurier, peints sur azur, dans un rayon lumineux. En bas, sont les armes de la ville de Saint-Germain, représentant le berceau de Louis XIV, et, de chaque côté, les lettres enlacées S.-G., sur champ d’azur.
Dans le cartouche de gauche, on voit le combat de Jarnac et de La Châtaigneraie, et, dans celui de droite, le roi Jacques II, en prière dans son oratoire, au château de Saint-Germain.
Au milieu de cette feuille est la dédicace : A S. M. l’Impératrice, écrite en gothique anguleuse du XVe siècle, en lettres vertes, aux couleurs de l’Empire, rehaussées d’or ; au-dessous, le nom d’Eugénie, en lettres d’or, sur une guirlande de fleurs soutenue par des oiseaux ; puis les armes de l’Empereur et de l’Impératrice, avec le manteau surmonté de la couronne impériale ; et enfin, au-dessous encore : La Ville de Saint-Germain-en-Laye, en lettre d’azur et d’or.
Toutes les peintures de ce titre sont en miniature, exécutées avec un goût, un fini, une patience des plus remarquables ; l’ensemble est brillant et harmonieux, les détails sont soignés à l’excès ; on est séduit tout d’abord, et plus on regarde, plus on est charmé. Il faut surtout donner des éloges à l’exécution des armes de l’Impératrice ; il y a dans l’écusson tant de petits points importants pour le blason, tant de petites choses diverses et compliquées, que l’on s’étonne vraiment d’une réussite aussi complète.
Cette première feuille est, en réalité, le titre général de l’album ; nous allons voir maintenant chacune des divisions que j’ai indiquées tout à l’heure.
C’est d’abord le château.
Sur le titre, il y a une couronne de feuilles de chêne, comme emblème de la ville, sur laquelle est écrit, en lettres d’or : Le Château de Saint-Germain-en-Laye ; au-dessus, un aigle porte à son bec un rameau d’olivier, et il étend ses ailes d’or dans un rayon lumineux dont les brisures indiquent les branches de la croix de la Légion d’honneur.
Puis viennent deux dessins, dont l’un représente le Château royal de Saint-Germain-en-Laye en 1638, et l’autre le Pénitencier militaire.
La différence entre ces deux reproductions du même édifice est frappante, et la main de l’artiste a bien rendu sa pensée.
Le château de 1638 est joyeux et coquet, malgré son imposante majesté ; il est plein de vie, de mouvement et de lumière ; le rouge de ses briques fait ressortir brillante la blancheur de ses chaines de pierre ; il laisse deviner les splendeurs qui l’habitent, les existences luxueuses qui l’animent. Les parterres sont émaillées de fleurs, et aussi de jeunes femmes rieuses, nouant de doux entretiens avec de brillants seigneurs ; l’eau s’élance en jets rapides pour retomber bruyante dans de vastes bassins de marbre, en livrant une pluie légère au souffle du vent ; tout se meut et s’agite, au murmure des feuilles des grands arbres, avec un air de bonheur et de joie qui plait et qui fait sourire.
Mais le temps a passé, seul et vainqueur ; nul ne l’a combattu ; son souffle a bruni les briques rouges, son souffle a noirci les pierres blanches ; la tristesse a chassé la vie de ces lieux. Tournons le feuillet, et nous verrons notre château d’aujourd’hui. La voilà cette masse sombre, au silence navrant, aux ombres sinistres ; plus de plaisirs, plus de fêtes, plus de luxe, plus de gaieté, plus rien que l’abandon et la douleur. Auprès il y a bien encore quelques fleurs, mais elles paraissent s’incliner, chagrines, devant ce morne séjour qui attriste leur beau soleil.
Oui, c’est bien là le contraste des deux situations, et je crois qu’il est impossible de le faire sentie d’une façon plus saisissante.
[p. 210] Ces deux dessins sont suivis de dix feuilles de texte contenant l’histoire abrégée du château et l’indication succincte des faits importants qui s’y sont passés. Une notice historique, si agréablement qu’elle soit présentée, est toujours aride, et, j’oserai même dire, un peu ennuyeuse ; M. Bunout a fait disparaître cet inconvénient grave, à l’aide d’un moyen fort ingénieux. Il a mis d’abord – pour cela, c’était forcé – des lettres enluminées, capricieuses, riches de forme et de couleur, des devises, des guirlandes, des arabesques ; mais ce n’était pas assez, il y a joint des petits médaillons qui vont en diminuant et qui forment une sorte de chaînette retombante, séparant le texte en deux parties, jusqu’au milieu de la page, pour faire place ensuite à un léger serpentin.
Ce n’est pas tout, chacun de ces médaillons, malgré ses proportions exiguës, renferme un dessin presque microscopique pour lequel il a fallu un travail d’une finesse inouïe, un vrai travail à la loupe. On voit là – en y regardant de près, mais distinctement – une assemblée des Etats généraux, la mort de Louis XIII, l’arrivée de la reine d’Angleterre que reçoit Louis XIV, l’empereur Napoléon passant une revue de l’Ecole de cavalerie, puis les détenus militaires entendant la messe ou se livrant à leurs travaux intérieurs.
Et il ne faut pas se figurer que ce sont des formes vagues et indécises ; non, ce sont des figurines merveilleusement soignées, que l’on aime à voir et qui distraient l’œil de la monotonie que l’on ne tarderait pas à trouver dans l’écriture, quelque variété qu’on ait cherché à y mettre.
Je ne dois pas oublier une charmante petite vue de la Terrasse, placée, comme une vignette, en hors-d’œuvre, au bas d’une feuille de texte. C’a été l’occasion de rappeler le passage de l’Impératrice, l’année dernière, et le bouquet qui lui fut offert par le jardinier du parterre.
Du château, nous passons au couvent des Loges.
Sur le titre sont peints les attributs de la Légion d’honneur, les insignes des maréchaux de France, à cause de la destination, en quelque sorte militaire de cette maison ; une croix chrétienne, symbole du couvent ; les lauriers de la guerre, les palmes religieuses et les feuilles des chênes dont l’ombre protège le vieux refuge.
Tout le monde connaît le gros chêne des Loges, qui a défié tant d’années, qui a subi tant d’orages, qui a vu passer tant de générations ; chacun se rappelle son tronc spacieux, son magnifique branchage, sa carrure vigoureuse et ferme. Mais personne, bien sûr, ne l’a compris, personne ne se l’est, pour ainsi dire, assimilé, comme l’a fait M. Bunout. Du reste, il touchait là à ce que son talent traite avec le plus de facilité, mais il s’est dépassé de beaucoup, et je ne serais pas surpris qu’il eût admiré lui-même son arbre, tant il est vrai, hardi, bien jeté.
Ce chêne se trouve au milieu d’un dessin qui représente la visite faite, il y a quelque temps, par l’Empereur au couvent, et il se trouve fort agréablement encadré par l’entourage, qui est très bien traité : le couvent au fond, les cavaliers et la foule sur la pelouse, les bois autour qui deviennent sombres dans le lointain, en laissant filtrer de rares échappées de lumière.
Le couvent des Loges a quatre feuilles de texte, avec les lettres et les ornements voulus ; je passe vite pour arriver à la dernière, où je rencontre deux vignettes. Pourtant, je suis dans un grand embarras devant ce que j’ai cherché. Pour la première de ces vignettes, le château des Loges sous Robert le Pieux, je puis me contenter de dire : c’est joli ; mais pour la seconde, c’est différent, et je crois bien qu’il va me falloir recueillir les éloges que je viens de parsemer, pour les réunir et les donner, cette fois, tous ensemble.
Il s’agit d’une vue de la fête des Loges ; elle est grande comme la moitié de la main, et c’est justement pour cela qu’elle m’arrête court. Tout y est : le bal et ses tentures, le saltimbanque et son orchestre en plein vent, même son échelle, les restaurants grands et petits, les cuisines, les broches – je n’oserais pas dire qu’elles ne sont pas garnies – ; il y a aussi la foule, les jeux, les boutiques, les lustres, la charrette du débitant de vin qui n’a pas besoin d’enseigne, la marchande de gaufres, qui se tient à l’entrée de la fête pour être la première à tenter les appétits de friandise ; et enfin le traditionnel parapluie du chanteur que, de temps immémorial, l’on trouve en arrivant, et dont la race semble se reproduire exprès pour venir toujours à la même place.
Il y a tout cela ; et, je vous le dis, c’est grand comme la moitié de la main, et l’on y trouve encore le mouvement exagéré, la turbulence, la mêlée bruyante de notre fameuse fête. Vous comprenez, j’en suis certain ; vous ajouterez, si je n’ai pas assez dit pour rendre ma pensée.
Maintenant, nous voici au pavillon de la Muette, le rendez-vous de chasse de l’Empereur, dans la forêt de Saint-Germain.
Une curée dans la forêt forme le titre. Les piqueurs sonnent du cor, pendant que les chiens déchirent la dépouille du pauvre cerf tué et se battent pour voir plus grosse part. Les hommes sont bien campés ; les chiens sont animés, ardents ; ils sont heureusement groupés ; ils sont naturels dans leurs mouvements, dans leurs combats, dans leurs courses – c’est un excellent ensemble.
Le dessin de cette partie de l’album montre le pavillon de la Muette ; l’Empereur et l’Impératrice arrivent à un rendez-vous de chasse ; la foule des promeneurs accourt pour les saluer. Le pavillon est rendu avec une exactitude scrupuleuse ; pas un détail ne manque – ce qui n’exclut pas le charme et la grâce de la composition. Les personnages sont bien posés, variés, pittoresques, et le paysage est délicieusement reproduit : les feuilles des arbres semblent frémir, les effets de lumière et d’ombre sont habilement combinés, et il y a surtout un dessous d’arbres, profond et mystérieux, du plus charmant effet.
Viennent ensuite deux feuilles de texte, enluminées et ornées de deux vignettes : l’une représente la Muette sous François Ier ; l’autre, les ruines de ce château sous Louis XIV. On y retrouve le même soin, la même patience, la même finesse de dessin.
Je dois parler aussi de la reliure de cet album, vraiment belle et artistique. Cette reliure est en velours vert ; tout autour règne une épaisse baguette rustique en poirier bruni. Aux quatre angles sont quatre abeilles en bois sculpté, comme le chiffre couronné de l’Empereur et de l’Impératrice qui se trouve au centre. Ces sculptures sont parfaitement faites, élégantes et faciles, pleines d’art et de goût ; elles sont dignement accompagnées par les riches feuillets moires qui forment les sous-couvertures. Du reste, en deux mots, j’en ferai le plus grand éloge, en disant que cette reliure sort des ateliers de M. Maquet, le brillant papetier de la rue de la Paix, chez lequel tout Paris court en ce moment.
Tel est l’album offert à l’Impératrice par le conseil municipal. On voit que c’est une œuvre d’art qu’il était difficile de ne pas signaler, en même temps que c’est une délicate attention qu’il était impossible de ne pas faire connaître complètement.
L’Empereur a gracieusement accepté cette offrande : il a remercié le conseil municipal, il a manifesté son intention de restaurer entièrement le château – tant mieux, ce sera un joyau de plus pour Saint-Germain. Il a aussi complimenté l’artiste qui accompagnait la députation, et il a rendu justice à son talent – M. Bunout le méritait, et l’on sera de mon avis, si j’ai pu rndre un peu de ce que j’ai éprouvé en voyant son ouvrage.
Du reste, L. Bunout a reçu encore d’autres éloges, les éloges d’un artiste distingué ; M. de Nieuverkerke, le directeur général du Musée, a parcouru l’album avec une vive satisfaction, il a exprimé tout son contentement à M. Bunout, en lui prédisant la plus grande réussite dans un genre qui ne compte peut-être pas aujourd’hui un seul artiste de mérite – car, je crois, en vérité, que j’ai omis un point important : mes yeux étaient encore tellement occupés par souvenir, que ma pensée sans doute un peu erre à l’aventure. Tous les dessins de l’album sont à la plume, et l’on comprendra combien plus grande était la difficulté, mais combien aussi plus grand est le talent, puisqu’il n’y a ni dureté ni hachure, et que l’on trouve partout la grâce et la souplesse.
Maintenant, j’ai à faire une observation, ou plutôt j’ai à exprimer une idée toute personnelle que l’on a déjà combattue, mais dans laquelle je crois avoir quelques raisons de persister.
Je regrette que l’on n’aie pas fait une exposition publique de l’album avant de l’offrir à l’Impératrice. Je sais bien que le conseil municipal a, sans nul doute, agi dans une excellente intention ; qu’il a voulu garder le secret pour ne pas, en quelque sorte, déflorer le cadeau. Cependant, l’opinion que j’émets a des précédents, et, il y a quelques jours encore, la ville de Lyon exposait aux yeux de tous les étoffes précieuses qu’elle destinait à l’Impératrice. Du reste, en parlant ainsi, je me fais l’écho de plusieurs personnes qui, ne pouvant, comme moi, profiter de l’amitié de l’artiste, ont été privées de la vue de ce charmant travail – mais là, bien entendu, mon regret est sans amertume.
Aussi, nous devons remercier le conseil municipal de la bonne pensée qu’il a eue en faisant faire cet album ; nous devons remercier M. Bunout d’avoir ainsi donné tout son talent pour arriver à un résultat qu’on n’aurait certainement pas trouvé partout aussi complet. Espérons que ce sera là un sujet de joie pour tout le monde ; espérons aussi que nous verrons le vieux château quitter son enveloppe noircie et secouer sa poussière, pour apparaître encore brillant et animé.
Alphonse Renard »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Lundi dernier, l’Empereur est venu chasser à tir à Saint-Germain. Sa Majesté est passée à Maisons à dix heures et demie ; la chasse a commencé à Fromainville à onze heures ; le déjeuner a eu lieu à midi à la chaumière rustique. A trois heures et demie, la chasse était terminée, le retour s’est effectué à quatre heures par Maisons, dont toutes les fenêtres étaient pavoisées sur le passage de l’Empereur.
Les personnages de distinction qui, avec ceux de la Maison et du service de l’Empereur, accompagnaient Sa Majesté étaient, autant qu’il nous a été possible de nous renseigner : MM. le prince Joachim Murat, de Corberon, Pietri, secrétaire ; le prince de la Moskowa, Costa de Beauregard, Raimbaud, écuyer ; Cruzman, officier d’ordonnance, et le docteur baron Corvisart. »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Nous croyons être agréable à nos lecteurs et à tous nos concitoyens, en général, en publiant les faits suivants, dont nous pouvons garantir l’authenticité :
L’Empereur, lors de sa dernière visite au chantier des travaux du château, a appris que, faute de crédits suffisants, on avait congédié un certain nombre d’ouvriers, et qu’enfin, en juillet, on avait réduit l’atelier comme à l’entrée de l’hiver. Sa Majesté, après s’être enquise de la situation des ouvriers qui, tous, ou presque tous, sont de la ville, a ordonné la reprise des travaux.
Dans un entretien que M. Millet, architecte du château, a eu l’honneur d’avoir au palais de Saint-Cloud avec l’empereur, Sa Majesté a bien voulu lui annoncer qu’Elle accordait, pour les travaux du château de Saint-Germain, une somme de 100000 fr., qui serait payée sur sa cassette, à raison de 10000 fr. par mois.
A ce fait, qui intéresse l’art et les ouvriers du château, nous pensons pouvoir, sans trop d’indiscrétion, raconter une conversation que nous avons été heureux d’avoir avec M. Eugène Millet, et dans laquelle il nous témoignait tout le chagrin que lui causait l’idée de se séparer de ses bons et braves auxiliaires, au milieu du mois de juillet.
« Le crédit alloué, nous disait-il, me permettra d’activer la démolition du pavillon sud-est ; j’espère bien même continuer les éperons destinés à supporter la tourelle d’encoignure et me trouver aussi à même de pousser avec une certaine activité les travaux de la cour ». »

Récit d’une visite de l’empereur au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Mercredi soir, à quatre heures un quart, l’Empereur est venu de Saint-Cloud à Saint-Germain, en voiture découverte, et s’est arrêté à la porte du château donnant rue du Château-Neuf. Sa Majesté n’était pas attendue et n’a pu être reçue que par M. Chevalier, concierge spécial de cette entrée interdite au public. L’Empereur, qui était accompagné du général Lepic et de deux autres messieurs, a visité d’abord tous les chantiers extérieurs, puis il a parcouru, ensuite, quelques salles du musée, et est reparti cinq quarts d’heure environ après son arrivée. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« Avant-hier jeudi, pour la première fois depuis son retour de Biarritz et le commencement de la saison, l’Empereur a chassé 5 tir dans les réserves de Fromanville. Parmi les personnes de distinction qui accompagnaient Sa Majesté, se trouvaient le général Fleury, M. le marquis de La Valette, le docteur Conneau, etc. Cette chasse a été favorisée par une belle journée d’automne exceptionnelle depuis quelques jours ; l’Empereur paraissait jouir d’une santé parfaite ; le service des rabatteurs a été fait comme toujours par des cavaliers à pied des Chasseurs de la Garde. Nous manquons jusqu’ici de détails plus circonstanciés. »

Récit d’une visite de Napoléon III au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Aux détails que nous avons donnés de la dernière visite faite au château de Saint-Germain par l’Empereur et l’Impératrice, nous pouvons joindre les suivants, que nous empruntons à l’Etendard :
LL. MM. l’Empereur et l’Impératrice se sont rendues vendredi à Saint-Germain, où ils ont visité le château et le musée gallo-romain.
L’Empereur et l’Impératrice sont arrivés à quatre heures vingt minutes de l’après-midi, dans la cour de l’embarcadère de la rue Saint-Lazare, dans une voiture de petite livrée et sans aucune suite. Ils sont montés, par l’escalier commun à tous les voyageurs, dans la salle des Pas-Perdus, où un valet de pied a pris au guichet leurs billets pour Saint-Germain.
L’incognito n’a pu être longtemps observé : tous ceux qui se pressaient dans les salles pour partir ont reconnu Leurs Majestés, qui se sont rendus sur le quai de la gare en traversant les salles d’attente.
Averti à ce moment de leur présence, M. Julien, directeur des chemins de fer de l’Ouest, est venu en toute hâte auprès de l’Empereur, qui lui a donné la main, et, après avoir échangé quelques paroles, Leurs Majestés ont pris place dans le train ordinaire n° 19.
Leurs Majestés sont revenues par la même voie à 7 heures 43 minutes. M. Julien les a reçues en descendant du wagon et accompagnées jusqu’au bas de l’escalier de l’embarcadère, où les attendait la même voiture qui les avait amenées.
(L’Etendard) »

Récit d’une visite de Napoléon III au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Samedi 16 mai, 8 heures du matin
Le train qui arrive à Saint-Germain à cinq heures vingt minutes du soir nous a amené hier d’illustres hôtes sur lesquels on était loin de compter, mais qui n’ont pu conserver le strict incognito qu’ils s’étaient proposé. L’Empereur et l’Impératrice, accompagnés d’une dame et de quelques officiers de leurs Maisons, comme eux en habit de ville, sont venus inopinément visiter le musée. Vu l’heure avancée, et le vendredi n’étant pas un jour d’ouverture, aucun des fonctionnaires du musée ou du château ne s’est trouvé là pour recevoir les augustes visiteurs : c’est un simple gardien qui les a guidés dans leur rapide visite. Arrivées un peu avant cinq heures et demie, Leurs Majestés reprenaient le train de six heures ; mais pour redescendre sur le quai, elles ont dû se faire jour à travers une foule des plus compactes, accourue, en si peu de moments, de tous les points de la ville, et qui, sur la place, dans le débarcadère et du haut de la terrasse qui domine la tranchée, les a saluées des acclamations les plus enthousiastes.
Prévenu à la hâte, M. de Breuvery, maire de Saint-Germain, a pu encore arriver assez à temps pour se trouver, au moment du départ, dans la cour du château, et présenter ses hommages à l’Empereur et à l’Impératrice.
Nous manquons d’autres détails, mais du moins nous tenons ceux-ci d’une source authentique. »

Récit de la remise à Napoléon III par le conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye d’une médaille commémorant la restauration du château

« Mardi dernier, le conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye a eu l’honneur d’être admis à faire hommage à S. M. l’Empereur, aux Tuileries, de la médaille votée en commémoration de la restauration du château de Saint-Germain et de l’inauguration du musée.
L’administration et le conseil, en demandant à l’Empereur d’être admis près de lui, avaient témoigné le vœu que cette réception coïncidât avec la date du 12 mai, premier anniversaire de la visite de Sa Majesté à Saint-Germain.
La presque totalité des membres du conseil, ayant à leur tête MM. de Breuvery, maire, et Courtin, 2e adjoint, ont été présentés à l’Empereur par M. Boselli, préfet de Seine-et-Oise, intermédiaire naturel et hiérarchique de la manifestation du conseil, et par M. de Breuvery, maire de Saint-Germain.
C’est avec la bienveillance la plus marquée et toute l’affabilité possible que l’Empereur a reçu les représentants de notre ville ; après avoir serré la main du préfet et du maire, témoigné sa satisfaction de l’hommage qui lui était fait, et de l’exécution matérielle de la médaille, Sa Majesté s’est entretenue, avec les marques d’un vif intérêt, des besoins de la ville de Saint-Germain ; il a été aussi, entre l’Empereur et M. Boselli, question de certains intérêts touchant Poissy et Argenteuil, puis les membres de notre édilité se sont retirés, emportant un souvenir ineffaçable de l’accueil qui venait de leur être fait.
L’écrin, déposé entre les mains de Sa Majesté, contenait trois exemplaires en vermeil, en argent et en bronze de la médaille, frappée à la Monnaie et admirablement réussie ; elle porte à sa face le dessin exact en relief de l’angle et de la partie du château qui donne sur la place et qui offre la vue de la tour d’angle restaurée de Charles V et du beffroi. L’écusson des armes de la ville, placé à la base et engagé dans le cordon circulaire, dissimile très heureusement la partie encore non restaurée de l’entrée ; l’exergue porte cette inscription : Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye, commencée en 1862.
Au revers on lit : A Napoléon III, la ville de Saint-Germain-en-Laye ; et en exergue : Inauguration du musée, 12 mai 1867. Décret du 8 mars 1862. »

Récit d’une chasse impériale à Saint-Germain-en-Laye

« L’Empereur est venu chasser à tir dans la forêt de Saint-Germain avant-hier jeudi. Prévenus par les dispositions ordinaires, les habitants de Maisons avaient pavoisé leurs fenêtres sur tout le parcours de Sa Majesté qui, traversant cette commune vers dix heures et demie pour se rendre à Fromainville, a été saluée par les plus vives acclamations de la foule qui l’attendait au passage.
L’Empereur, ainsi que les personnes de sa suite, étaient en voitures fermées attelées en poste, précédées et suivies de piqueurs à cheval. Commencée à onze heures, la chasse était terminée avant trois heures ; d’énormes feux de bivouacs avaient été allumés sur l’emplacement des tirés et près du pavillon rustique où l’Empereur et sa suite prennent un instant de repos. Le parfait état de santé de Sa Majesté a été remarqué avec plaisir par tous les assistants. »

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