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Procès-verbal de la sélection par la Commission des Arts des tableaux et objets jugés intéressants dans la chapelle du Château-Vieux à Saint-Germain-en-Laye

« Liberté, égalité
L’an second de la République, une et indivisible, le quartidi de la première décade de pluviose, nous soussignés commissaires artistes nommés par le département de Seine et Oise, nous étant transportés à la Montagne du Bon Air, à neuf heures du matin, nous sommes présentés au directoire du district dudit lieu, accompagnés du citoyen Damarin, secrétaire de la commission, à l’effet de requérir un commissaire pour assister à nos opérations dans la commune dudit lieu, ce qui a été fait sur le champ, le citoyen Laroche ayant été désigné pour remplir cette fonction. Et nous étant réunis avec luy, nous nous sommes rendus d’abord à la ci devant église des Récolets, pour y examiner différents tableaux qui y avoient été transportés depuis peu, et pour reconnoitre les objets de bibliothèque et autres provenant de différents lieux du district et qui y avoient été rapportés et réunis par les soins du citoyen Chandellier, agent national. Et ne s’étant rien trouvé dans cette maison susceptible de nouvelle extraction, nous avons été conduit au ci devant couvent de filles de Saint Thomas, où rien ne méritoit attention. De là, nous nous sommes rendus à la congrégation des hommes pour l’examen des tableaux du cœur et autres que le district désiroit de faire enlever, l’église de cette maison servant aujourd’huy pour l’assemblée de la société populaire. Et après examen fait desdits tableaux, ils ne se sont pas trouvés assés importans pour être extraits, n’étant que d’une valeur ordinaire.
Et n’ayant plus rien à parcourir dans la ville, nous sommes rendus au château pour y visiter les tableaux de la chapelle, que l’on nous avoit dit être annotés par la commission des monuments. Mais ayant appris du gardien qu’elle n’y avoit fait aucune opération, et ayant reconnu qu’en effet elle n’avoit apposé aucun étiquet sur les tableaux précieux qui sont dans cet édifice, nous nous sommes d’autant plus déterminés à en faire l’extraction que nous avons apperçu un n° mis pour la vente sur un Christ en yvoire réputé être de Michel Ange, en sorte que nous avons commencé à l’extraire sous le n° 1er, avec une notte particulière pour indiquer qu’il ne devoit point être vendu. Après quoi, nous avons fait l’examen et extraction des tableaux ci après.
Au maître autel, sous le n° 2, le fameux tableau de la Cène du Poussin.
3° La Sainte Trinité de Vouet qui se trouve au dessus du maître autel, dans le fronton.
4° L’éducation de la Vierge par Stella, qui se trouve dans une chapelle à droite en entrant.
5° Saint Louis donnant l’aumône aux pauvres dans la chapelle pararèlle à droite.
6° et 7° Deux grands tableaux de Roselly, le 1er le Triomphe de David après son combat contre Goliath ; le 2e Judith accueillir par le grand prêtre en revenant du camp d’Hollopherne.
8° La Vierge donnant sa bouillie à l’enfant Jésus. Ce tableau dénommé sous le nom du Corège.
9° Une dessente de croix ditte du Carache.
Et ayant étiqueté tous lesdits objets, nous avons dressé le présent procès verbal que nous avons signé avec ledit citoyen Laroche, commissaire du district, et le citoyen Damarin, secrétaire, et que nous avons fait double pour en remettre expédition au district, ledit jour et an que dessus.
Fayolle, commissaire du département
Lauzan, Gayard, commissaire des Arts
Laroche
Damarin, secrétaire »

Commission des Arts de Seine-et-Oise

Lettre concernant des tableaux provenant de la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Palais du Louvre, 11 mai 1904
Cher Monsieur,
Pour l’un des renseignements que vous me demandez, je puis vous donner une réponse très précise. Les deux tableaux de Matteo Rosselli appartiennent au Louvre ; ils proviennent de la collection du roi, et ont jadis figuré au château de Saint Germain. Le « Triomphe de David » est au Louvre, n° 1483 du catalogue sommaire des peintures. Quant à la « Judith », elle a été déposée au musée de Toulouse, auquel elle fut envoyée en 1803. Pour plus de détails, voyez : F. Engerand, Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 1709 et 1710 par N. Bailly, Paris, Leroux, 1899, in 8, pages 46 et 47. Ces deux tableaux ont certainement dû être transportés au Louvre pendant la Révolution.
Pour l’ivoire, malgré de consciencieuses recherches, je n’ai pas pu arriver à un résultat aussi certain ; et pourtant…
Dans notre plus ancien Inventaire, qui est celui de 1816, je ne trouve qu’un seul Christ en ivoire ; voici textuellement la mention :

  1. – Inconnu [auteur]. – Christ en croix. – Ivoire. – [pas de dimensions]. – Ancienne collection. – [emplacement :] magasin du musée.
    En marge est ajouté cette note au crayon de la main de notre prédécesseur M. Emile Molinier : « Musée de Rennes, 1894 ».
    Ce Christ aurait donc été déposé au musée de Rennes, ce qui doit être exact car nous ne le possédons plus au Louvre.
    Dans l’Inventaire de 1816 (les notes entre crochets sont de moi, bien entendu), vous lisez comme provenance : « ancienne collection ». C’est là une formule courante qui a été adoptée, par ordre, pour désigner prudemment tous les objets provenant des saisies révolutionnaires et des conquêtes impériales. Comme votre Chrost me paraît provenir d’une saisie chez un émigré, car votre référence « inventaire du 14 février 1794 » me fait tant l’effet d’un procès verbal de saisie ; comme d’autre part le Louvre ne possédait en 1816 qu’un Christ en ivoire, provenant presque à coup sûr d’une saisie de ce genre, il me semble qu’on peut, en sains critiques, identifier l’objet du Louvre avec celui de votre document.
    La dimension du Christ en ivoire nous est donnée par l’Inventaire de 1832 : « hauteur, 0 m. 50 ». Vous pourrez le faire contrôler en écrivant à Rennes.
    Quant à l’attribution à Michel Ange, elle n’a aucune importance. Tous les Christs anciens un peu passables ont été donnés à Michel Ange, à Puget ou à Girardon.
    Pour ma peine, je vous demanderai de me dire où a été faite votre saisie du 14 février 1794. Il est toujours utile de préciser les provenances des objets du Louvre, même secondaires.
    Je vois que vous continuez à vous intéresser aux saisies révolutionnaires. Je voudrais bien pouvoir étudier celles dont nous avons les procès verbaux au Louvre, et je le ferai sans doute un jour, mais le temps ?
    Veuillez agréer, cher Monsieur, mes meilleurs compliments.
    Jean J. Marquet de Vasselot »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Lettre concernant des tableaux provenant de la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur J. J. Marquet de Vasselot
Directeur des Musées nationaux, Louvre, Paris

Versailles, le 16 mai 1904
Cher Monsieur,
Je vous remercie de votre lettre du 11 mai courant, si aimable et si documentée.
Les deux tableaux et le christ en ivoire dont il s’agit se trouvaient, à la date que je vous ai indiquée, dans la chapelle du château de Saint Germain en Laye et la commission des Arts du département de Seine et Oise les avait fait mettre en réserve pour qu’ils ne fussent pas vendus.
Les deux tableaux sont certainement venus au Muséum installé au château de Versailles, d’où ils sont partis peu de temps après pour Paris (Dutilleux, le Muséum national de Versailles (1792-1822) dans l’Annuaire du département de 1887, page 535). Le Christ ivoire a pu suivre la même route, et c’est très vraisemblable. Peut-être des recherches ultérieures me donneront elles une certitude.
Je me suis attelé à un travail que je consacre à la « Commission des Arts de Seine et Oise » pendant la Révolution. Le rôle de cette commission instituée en décembre 1792 a été important et utile. La chose est intéressante, mais ce qui me manque, c’est le temps. On est si occupé et si dérangé dans notre métier.
Avec mes bien sincères remerciements, veuillez agréer, cher Monsieur, la nouvelle assurance de mes bien dévoués sentiments.
[Emile Coüard] »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Lettre concernant les éléments nécessaires pour le casernement de troupes au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, 14 novembre 1815
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous inviter à fournir dans le plus court délai possible au quartier-maître du 4ème régiment les articles suivants, qu’il lui faut encore pour le quartier du château, occupé par les susdits régiments, et qui sont tous de la première nécessité :
600 pieds de table
450 idem de bancs
353 carreaux aux croisées
2 serrures
4 clés
44 lampes
10 appliques
4 poêles
20 urinaux
20 raclots
30 paniers
20 balais par semaine
Si vous voulez bien envoyer quelqu’un avec le quartier-maître porteur de cette invitation au château, il pourra lui faire voir les chambres qu’on a désigné à ce régiment et consulter avec lui sur les moyens les plus convenables de fournir une partie des objets dont il est question tel que chaises ou bancs et tables, et diminuer s’il est possible le nombre des articles contenus de l’autre part.
Quant aux carreaux, M. le quartier-maitre me marque que l’on pourra y substituer des planchettes de bois en plusieurs endroits.
Je vous prie de croire, Monsieur, que l’on fera pour soulager la ville tout ce que le bien du service nous permettra et que la réquisition ci-jointe, que j’ai l’honneur de vous faire parvenir, ne contient que des réparations absolument nécessaires ou des objets d’ameublement dont on ne peut se passer pour des troupes casernées dans une saison aussi avancée que celle où nous sommes actuellement.
J’ai l’honneur d’être, Messieurs, votre très obéissant serviteur.
N. Y. Shave, major de brigade
Aux messieurs,
MM. du conseil municipal de la ville de Saint-Germain »

Lettre concernant les éléments nécessaires pour le casernement de troupes au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, 15 novembre 1815
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous inviter à faire fournir au quartier-maître du 40ème régiment porteur d’icelle les articles suivants :
58 tables, 20 de 12 pieds, 38 de 6 pieds
73 bancs
14 lampes pour le 40e
20 poêles
20 raclots
4 urinaux
20 balais par semaine
Il y a 210 carreaux d’ôtés ou de cassés.
J’ai l’honneur d’être, Messieurs, votre très obéissant serviteur.
N. Y. Shave, major de brigade
Aux messieurs,
MM. les membres du conseil municipal »

Lettre concernant les éléments nécessaires pour le casernement de troupes au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, 15 novembre 1815
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous inviter à fournir au quartier-maître du 27ème régiment, 3ème bataillon, porteur de cette lettre, les articles suivants :
60 tables
177 bancs
26 lampes
Tuyeau de poêle à fournire et 4 poêles
20 raclots
20 balais par semaine
Il y a 959 carreaux de cassés.
Je vous prierai de vouloir bien me faire savoir si la ville ou l’ingénieur du Roi doit faire fournir les tables et bancs dont on aura besoin au château.
J’ai l’honneur d’être votre obéissant serviteur.
N. Y. Shave, major de brigade
Aux messieurs,
MM. les membres du conseil municipal »

Arrêt du Conseil ordonnant le paiement du transport jusqu’à Saint-Germain-en-Laye des éléments de décor de la chapelle et de la chambre du conseil

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne paier comptant à Monner, garde des meubles du Roy, la somme de cinquante escus pour avoir faict amener de Paris en ce lieu douze voictures de charrettes chargees de tappis et tapisseries, draps de pied, parement et careaux pour servir tant à la chappelle qu’il a convenu faire tendre pour les festes et jour de Noel que pour la chambre de messieurs du conseil, compris le retour, conduicte et tenture d’iceux. »

Inventaire des textiles trouvés dans le garde-meuble du château de Saint-Germain-en-Laye

« En la presence de moy Thomas Legendre, substitut juré, commis et ordonné par justice soubz et en l’absence de Michel Fromont, tabellyon juré en la prevosté de Sainct Germain en Laye et des tesmoingtz soubz scriptz a esté ce jourd’huy par Guillaume Allart, tapissyer du Roy nostre sire, suyvant le mandement a luy faict par le Roy nostre sire de bailler, delivrer et mis entre les mains de Jehan Martin, tapissyer ordinayre du Roy nostre sire et garde des meubles et ustancilles du chasteau de Saint Germain en laye, ad ce present, cent troys pieces de tappicerye, la declaration desquelles cy apres ensuict.
Premyerement six pieces de verdure a grant feuillaige semés de bestes et oyseaulx. Item sept pieces de meme verdure d’arbres et petis enffans par en bas. Item six pieces de tappicerye damaree de jaulne sur champ bleu. Item sept pieces de meme verdure sur champ jaulne. Item six pieces de fontaynes. Item sept pieces de [barré : meme] verdure semee de bestes et oyseaux. Item sept pieces de meme verdure a bestes et oyseaulx. Item six pieces de grant feullaige a bestes et chardons. Item six pieces de bergerye et vollerye a haulte lisse. Item six pieces de sauvaiges. Item unze pieces de l’Hospital d’amours tant grandes que petites parmi lesquelles y en a eu aucunes qui ont esté couppees et faict de l’une deux. Item sept pieces de bucherons. Item quinze grandz pieces de tapisserye dont huict desd. pieces en est contenu l’histoire de Moyse et les sept autres en est aussi contenu les douze moys de l’an historiees, lesquelles quinze grandz pieces de tappicerye susd. sont neusves, seynes et entieres, garnyes an thouelle et ruben par hault et par bas, par les costez et montans par voye avec du cordage par hault servant pour tendre icelles, et les autres qui sont quatre vingtz huict pieces qui sont toutes cassees et rompues faulte de garniture et de rantraicture. Plus a esté ced. joud’huy baillé, delivré et mis en les mains dud. Jehan Martin par led. Allart une grant piece de vellours vert de huict laiz sur troys aulnes et ung quart de haulteur doublé de damas vert, ung rideau de drap vert d’un lay et demy sur troys aulnes de hault, ung aultre petit rideau de drap vert d’un lay et demy sur deux aulnes de hault, sept baies fait pour soustenir les tappiceryes avecques ung petit tabernacle de boys doublé par dedans de lynomfle, lesquelles tappiceryes et ustancilles cy dessus declairees estoient en la salle des mebles dud. chasteau que led. Allard a dict le tout luy avoir esté baillees en sa garde par le commandement du feu roy, que Dieu absolve, des le premyer jour de fevryer dernier passé y en ung an, et icelles tappiceryes prinses assavoir quatre vingtz huict pieces du consierge de Fontaynebleau, de la reception desquelles il dict avoir baillé recepissé aud. consierge par le commandement de monsieur l’Amyral, et les autres quinze grandz pieces en lad. salle [barré : des meubles], de la reception desquelles il dict aussi avoir baillé recepissé a deffunct maistre Jacques Duval, tresorier de l’Espargne, par le commandement de mond. seigneur l’Amyral, desquelles tappiceryes et ustancilles, ensemble des clefz de lad. salle des meubles dud. chasteau de Sainct Germain en Laye, led. Jehan Martin s’est chargé et en ce faisant a promis an quicter, descharger et faire tenir quicte led. Boullard (sic) et ses biens envers le roy notred. sire et autres qu’il apartiendra, ensemble de toutes parts, dont lesd. Guillaume Allard et Jehan Martin respectivement m’ont requis lettre, ce que leur ay auctroyé pour leur servir. Et estoient ad ce present noble homme Gratien de la Salle, escuyer, et honnorables hommes René Caillou, jardinyer du Roy nostre sire, et Mathurin Bon, serruryer dud. seigneur aud. Saint Germain en Laye. »

Lettre concernant le transfert du château de Saint-Germain-en-Laye au ministère d’Etat

« Intendance militaire de la 1ère division
Service de la Justice militaire
Paris, le 2 août 1855
A monsieur Guillaumot, chef de bataillon du Génie, inspecteur général des travaux au ministère d’Etat et de la maison de l’Empereur, à Paris
Monsieur le Commandant,
J’ai l’honneur de vous informer que M. le ministre de la Guerre a autorisé, à la date du 30 juillet dernier, suivant les conclusions du procès-verbal de cession,
1° l’abandon au ministère de la Maison de l’Empereur des six flambeaux d’église et des deux tableaux qui ont été donnés par la reine Amélie pour la décoration de la chapelle du pénitencier militaire de Saint-Germain-en-Laye, supprimé,
2° le maintien provisoire du sergent-major Cavalezy dans les fonctions de portier du château, à la condition que la solde de cet agent sera supporté par le ministère de la Maison de l’Empereur pendant tout le temps qu’il passera à Saint-Germain.
Ce sous-officier a reçu sa solde jusqu’au trente-un juillet et, pour éviter un reversement ou un virement de fonds, je vous adresserai un certificat de cessation de paiement à cette date, qui est du reste celle de la notification de la décision de M. le ministre de la Guerre. Cavalezy sera ainsi payé, par vos soins, à partir du premier août.
Recevez, Monsieur le Commandant, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le sous-intendant miliaire »

Ministère d'Etat

Lettre demandant pour l’église paroissiale des objets provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, 18 avril 1863
Sire,
Votre Majesté n’ignore pas que la chapelle du château de Saint-Germain, bâtie par saint Louis dans un style qui rappelle celui de la Sainte-Chapelle, a été par les soins de Louis XIII restaurée dans le goût qui dominait sous le règne de ce monarque. Les boiseries du chœur, le retable de l’autel et l’autel lui-même, quoique s’éloignant du caractère primitif de la chapelle, étaient justement admirés et l’ensemble de cette décoration intérieure était d’une telle magnificence que Louis XIV, malgré son goût pour les constructions et les embellissemens, n’y trouva rien à faire.
Lors de la tourmente révolutionnaire, l’autel fut démoli, les boiseries du chœur furent brisées, les grilles vendues, la dévastation fut complète et il ne resta rien des magnificences dues à la piété de Louis XIII.
Pendant le règne de S. M. Charles X et par les ordres de ce monarque, on entreprit une nouvelle restauration de la chapelle. Les travaux commencés en 1826 furent terminés en 1827 et, le 6 janvier de cette année, fête de l’épiphanie, la chapelle fut bénite et rendue aux solennités du culte. Mais il est à regretter que cette dernière restauration se soit éloignée du style de la chapelle, plus encore que la restauration opérée par les soins de Louis XIII. L’autel, le retable, les boiseries, la chaire, tous les ornemens, en un mot, quoique destinés à une chapelle gothique, rappellent le style des édifices religieux construits depuis Louis XIV. Cette anomalie, qui tend à disparaître et qui, sous l’inspiration si intelligente de Votre Majesté, est remplacée dans les restaurations actuelles par un retour à des embellissemens en rapport avec le style même des édifices, cette anomalie existe dans la chapelle du château impérial de Saint-Germain-en-Laye.
La transformation de ce château en un musée gallo-romain si heureusement commencée d’après les ordres de Votre Majesté et la restauration complète de ce monument historique nécessitera, sans aucun doute, d’importans travaux dans la chapelle et il est à présumer que les hommes spéciaux qui sont investis de la confiance de Votre Majesté songeront à faire disparaître les boiseries et autres ornemens que le mauvais goût a introduits il y a trente-sept ans dans ce magnifique sanctuaire.
C’est dans la prévision de cette opération, que je crois à peu près inévitable, Sire, que j’ose supplier Votre Majesté de daigner ordonner que les boiseries, retable, autel, chaire et autres ornemens modernes qui pourront être éloignés du plan de restauration soient donnés à l’église impériale de Saint-Germain-en-Laye pour être employés par les soins de la fabrique de cette église à la restauration de la chapelle dite chapelle basse tenant à la dite église.
Cette chapelle, Sire, reste de l’ancienne église, quoique dans un état de denuement complet, nous est d’une très grande utilisé à cause de l’exiguïté de l’église. Ainsi, les dimanches et jours de fête, on y célèbre la masse d’onze heures pendant la grande messe paroissiale afin d’éviter l’encombrement de la foule. Cette chapelle pouvant contenir environ trois cents personnes sert aussi pour les réunions de la Société de secours mutuel de saint François-Xavier si heureuse et si reconnaissance de la protection que Votre Majesté daigne lui accorder. Elle sert également pour les catéchismes de la paroisse. En un mot, elle est une annexe indispensable à l’église.
Or, ainsi que j’ai eu l’honneur d’en informer Votre Majesté, cette chapelle, Sire, est tout à fait délabrée et dépourvue d’ornement et si, par un effet de votre généreuse piété, l’église était mise en possession des objets qui pourront être écartés du plan de restauration de la chapelle du château, je ne doute pas que la fabrique ne trouve dans ce don que Votre Majesté daignerait lui faire le moyen de meubler et d’orner la dite chapelle basse et de la rendre ainsi plus digne des cérémonies du culte qui s’y accomplissent et plus en rapport avec les pieux sentiments des fidèles qui la fréquentent.
Si j’avais connu, Sire, la dernière visite que Votre Majesté a faite au château, je me serais empressé de solliciter l’autorisation d’aller lui présenter mes humbles et respectueux hommages.
Daignez agréer l’assurance des sentimens de dévouement et de respect avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Sire, de Votre Majesté le très humble, très obéissant et très dévoué serviteur et sujet.
Chauvel
v. g., curé de Saint-Germain »

Ministère d'Etat

Lettre demandant pour l’église paroissiale des objets provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Paroisse de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 18 septembre 1864
A Son Excellence le maréchal, ministre de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Maréchal,
J’ai eu l’honneur d’adresser l’année dernière à Sa Majesté l’Empereur une demande tendant à obtenir pour l’église de Saint-Germain-en-Laye quelques objets provenant de la chapelle du château.
Cette chapelle, qui a subi dans la suite des siècles des transformations peu en rapport avec son origine, doit être restaurée dans le style en usage au 13e siècle et les différents objets que je demande à la munificence de l’Empereur de vouloir bien nous accorder ne pourront entrer dans le plan de la restauration projetée. C’est après avoir acquis cette conviction et après en avoir causé avec monsieur l’architecte du château que j’ai adressé ma demande.
Les objets que j’ai eu l’honneur de demander consistent en une balustrade de fer pouvant servir d’appui de communion, quelques boiseries de chœur, un dallage en pierres taillées noir et blanc et en une garniture d’autel composée de six chandeliers en cuivre et d’un crucifix, le tout de style moderne. Avec ces différents matériaux qui ont été placés de côté par les soins de monsieur l’architecte jusqu’au jour où ils pourront être accordés définitivement à la fabrique de l’église, il sera possible à cette fabrique de restaurer à peu de frais la chapelle basse de notre église qui est en très mauvais état et qui néanmoins nous est indispensable pour les besoins du culte.
Je viens donc, Monsieur le Ministre, renouveler ma demande, la recommander à votre bienveillante sollicitude et vous prier de donner des ordres pour que ces différents objets soient mis à la disposition de la fabrique de l’église.
Veuillez agréer l’assurance des sentimens respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Chauvel
v. g., curé de Saint-Germain »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les peintures de la voûte de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Palais-Royal, le 18 juillet 1884
Monsieur le Directeur des Musées nationaux
Monsieur le Directeur,
M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye, appelle mon attention sur les vestiges des peintures exécutées par Simon Vouet pour la décoration des voûtes de la chapelle du château.
Trois ou quatre médaillons, dont l’un représente « le Sacrifice d’Abraham » sont demeurés à peu près intacts. Ils sont actuellement menacés de destruction par suite des travaux de réparation en cours d’exécution dans la chapelle.
Il y aurait intérêt à ne pas laisser disparaître les derniers restes d’une œuvre aussi considérable, qui trouveraient peut-être utilement leur place au musée du Louvre. Je vous prie donc de vouloir bien examiner s’il y a lieu de faire transporter au Louvre les médaillons en question et rechercher quels seraient les moyens à prendre dans ce but. Vous voudrez bien me tenir au courant de cette affaire qui exige une prompte solution.
Agréez, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le directeur des Beaux-Arts,
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
2e bureau
Paris, le 23 juillet 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre et cher collègue,
M. l’architecte du château de Saint-Germain me fait connaître qu’il existe dans l’un des magasins de l’ancienne vénerie deux tableaux religieux provenant probablement de la chapelle de ce château.
J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien prescrire l’examen de ces œuvres et de m’indiquer quelle destination elles devront recevoir.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Y. Guyot »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais de Versailles, 21 août 1890
Monsieur le Directeur,
J’ai été chargé par M. Gosselin, en congé, de voir à Saint-Germain deux tableaux religieux provenant sans doute de la chapelle du château sur lesquels M. le ministre désire être renseigné. J’ai pris jour avec M. l’architecte de Saint-Germain, qui a le dépôt de ces tableaux et les conserve dans les magasins de l’ancienne vénerie, et j’ai l’honneur de vous transmettre le résultat de mon examen.
Le premier tableau mesure 2 m. 26 de haut sur 1 m. 90 de large. Il représente une sainte assise et occupée à un ouvrage de broderie, entre deux anges agenouillés. Au-dessus, deux anges envolés tiennent des banderoles. Cette toile appartient à l’école française du XVIIe siècle. Elle ne porte aucune signature apparente. Certains indices me font penser à l’école de Simon Vouet.
Malheureusement, il est difficile de juger complétement du mérite de la peinture, qui est dans un mauvais état de conservation. Il y a même en plusieurs endroits des trous où l’on peut passer les doigts. La restauration en serait sans doute fort difficile.
La deuxième toile mesure 3 m. 24 de haut sur 2 m. 25 de large. Elle représente l’Institution de l’Eucharistie. Le Christ est debout parmi les apôtres, dans l’intérieur d’un édifice à pilastres ioniques. Elle est moins trouée que la précédente et paraît, en revanche, moins intéressante. Elle appartient à l’école française du XVIIe siècle.
Une épaisse couche de moisissure recouvre le second tableau. Aucune de ces œuvres ne me semblerait pouvoir convenir au musée du Louvre.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Pour le conservateur du musée de Versailles, en congé,
P. de Nolhac »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Enseignement et musée
République française
Palais-Royal, le 2 septembre 1890
Monsieur le ministre des Travaux publics (direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 2e bureau)
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Par lettre du 23 juillet dernier, vous m’avez demandé de faire examiner à Saint-Germain deux tableaux religieux qui proviennent vraisemblablement de l’ancienne chapelle du château et de vous indiquer la destination qui pourrait leur être donnée.
J’ai l’honneur de vous annoncer que ces œuvres, qui sont de l’école française du XVIIe siècle et exigeraient une restauration complète, ne sauraient convenir au Louvre ni à un autre musée nationale. Cependant, si votre administration consentait à en faire l’abandon à la direction des Beaux-Arts, celle-ci, après les avoir fait remettre en état, les attribuerait, à titre de dépôt, à un musée de province qui serait ultérieurement désigné et que je ne manquerai pas de vous faire connaître.
Je vous serai obligé, M. le Ministre et cher collègue, de vouloir bien me dire si cette solution vous agrée et je saisis l’occasion qui m’est offerte pour vous renouveler l’assurance de ma haute considération.
Pour le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Et pour le directeur des Beaux-Arts, en congé,
Le chef du secrétariat des services des Beaux-Arts
Hecq »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
2e bureau
Paris, le 20 septembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
M. le Ministre et cher collègue,
Par lettre en date du 2 septembre courant, vous m’avez fait connaître que les deux tableaux déposés dans l’ancienne vénerie du château de Saint-Germain ne sauraient convenir ni au Louvre, ni à un autre musée national, mis que l’administration des Beaux-Arts pourrait, après les avoir remis en état, les attribuer à un musée de province.
J’ai l’honneur de vous annoncer que je consens volontiers à céder les œuvres dont il s’agit à votre département, dans les conditions ci-dessus indiquées. Je vous prie en conséquence de vouloir bien m’indiquer la personne qui sera désignée pour en prendre livraison afin que je donne à M. l’architecte du château de Saint-Germain les instructions nécessaires.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, les nouvelles assurances de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Y. Guyot »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 15 novembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu me demander à la date du 28 octobre si le musée du Louvre a pris livraison des deux tableaux que M. le ministre des Travaux publics a cédés à l’administration des Beaux-Arts et si ces œuvres d’art peuvent être expédiées, sans être l’objet de réparations, à des musées de province.
J’ai l’honneur de vous informer que les toiles dont il s’agit ont été mises en magasin au Louvre. Toutes deux sont en mauvais état et l’une d’elles est percée de trous. Un de ces trous a plus d’un centimètre carré.
La restauration de ces peintures entrainerait des frais relativement assez élevés, hors de proportion avec leur valeur, à peu près nulle sous le rapport de l’art.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Musées nationaux et de l’école du Louvre
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 20 décembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
En réponse à une lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 25 novembre dernier, j’ai l’honneur de vous informer que, d’après un devis établi par le rentoileur des musées nationaux, M. Chapuis, la remise en état des deux tableaux récemment cédés par M. le ministre des Travaux publics à l’administration des Beaux-Arts entraînerait une dépense totale de 500 francs, dont 300 francs pour la plus petite de ces peintures, qui exige absolument un rentoilage, et 200 francs pour la plus grande, l’opération du rentoilage pouvant être évitée pour celle-ci, en conservant le châssis et en se bornant à mettre des pièces pour boucher les trous.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Musées nationaux et de l’école du Louvre
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 8 janvier 1891
Le ministre à M. le directeur des Musées nationaux
Monsieur le Directeur,
Comme suite à ma dépêche du 25 novembre dernier et en réponse à votre lettre du 20 courant, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien donner des instructions pour la restauration des deux tableaux religieux mis par M. le ministre des Travaux publics à la disposition de l’administration.
La dépense de 500 f. qu’entraînera la remise en état de ces deux œuvres sera supportée, ainsi que je vous l’ai fait connaître, par la direction des Beaux-Arts.
Dès que ce travail sera terminé, vous voudrez bien m’en donner avis et inviter M. Chapuis à produire un mémoire établi en triple expédition, dont une sur papier timbré à 0.609.
Agréez etc.
Pour le ministre »

Ministère de l'Instruction publique

Quittance de Nicolas Poussin pour le tableau du maître-autel de la chapelle du Château-Vieux

« En la presence des notaires du Roy au Chastelet de Paris soubsignés, Nicolas Poussin, premier peintre ordinaire du Roy, a confessé avoir receu comptant de noble homme Charles Le Besgue, conseiller du Roy, tresorier general de ses Bastimens, la somme de deux mil livres à luy ordonnée pour un tableau de la Cene qu’il a faict par la commandement du Roy pour la chapelle de Saint Germain en Laye, de laquelle somme de deux mil livres ledit sieur Poussin se contente et en quite ledit sieur Le Besgue, tresorier susdit, et tous autres. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé es estudes desd. notaires l’an mil six cens quarente un, le seiziesme jour de septembre, et a signé.
Nicolas Poussin
Le Boucher, De Rivière »

Maison du Roi (Ancien Régime)

Lettre concernant les objets garnissant la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 8 mai 1863
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Les objets mobiliers garnissant la chapelle de saint Louis, à Saint-Germain-en-Laye, ne pourront assurément pas reprendre leur place dans ce curieux édifice du 13e siècle lors de sa restauration.
Ces objets mobiliers comprennent :
1° Des boiseries Louis XIII, ornées d’attributs religieux, dont la belle facture a été remarquée il y a peu de jours par Sa Majesté l’Empereur lors de sa visite du château de Saint-Germain-en-Laye. Sa Majesté, tout en approuvant la dépose de ces boiseries, a manifesté le désir de les voir utiliser.
2° Un très médiocre autel à colonnes, érigé il y a 40 ou 50 ans. Cet autel, qui tapisse tout le fond de la chapelle, est orné d’un médiocre tableau représentant la Cène et il est encore muni de 6 chandeliers en cuivre très ordinaires et de la croix assortie.
3° Une chaire à prêcher construire à l’époque où le château servait de caserne pour les gardes du corps. Cet objet ne présente aucune valeur artistique.
4° D’une tribune portée par 2 colonnes corinthiennes en pierre. Cet objet est sans caractère et sans intérêt.
5° De galeries en bois pourtournant la chapelle et fort insignifiantes.
6° D’une grille formant appui de communion remontant seulement à une quarantaine d’années et en désaccord complet avec le caractère de l’édifice.
7° D’un bénitier en marbre en forme de coquille sans valeur artistique.
8° Enfin d’un tableau représentant la sainte Vierge brodant et accompagnée de deux anges. Ce tableau a été crevé et grossièrement restauré.
Pour satisfaire d’une façon complète à la demande que vous avez bien voulu me faire le 5 courant, j’ai voulu visiter la chapelle basse de l’église dans laquelle M. le curé voudrait utiliser les objets dont il s’agit. Cette chapelle présente de grandes et belles proportions et, si les ressources affectuées à la remise en œuvre sont suffisantes, l’on pourrait faire un bon emploi du mobilier qu’on sollicite auprès de Votre Excellence.
L’église de Saint-Germain est habituée aux libérable des souverains et à plusieurs reprises l’édifice religieux a été reconstruit par les soins et aux frais des rois de France. Il me paraîtrait sans inconvénient de faire don à l’église de Saint-Germain des objets mobiliers garnissant la chapelle du château et je crois de mon devoir d’appeler l’attention de Votre Excellence sur les boiseries Louis XIII signalées dans l’article 1er de l’inventaire ci-dessus.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 8 mai 1863 »

Ministère d'Etat

Lettre concernant les peintures de la voûte de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 9 août 1884, le directeur des Beaux-Arts à M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain
Monsieur,
Vous avez bien voulu appeler l’attention de l’administration des Beaux-Arts sur les vestiges des peintures exécutées par Simon Vouet pour la décoration des voûtes de la chapelle du château de Saint-Germain. Vous faites connaitre à ce sujet que les peintures dont il s’agit étant appelées à disparaître par suites des travaux entrepris pour la restauration de la chapelle, il conviendrait peut-être d’examiner s’il n’y aurait pas intérêt à faire enlever et transporter au Louvre les fragments les mieux conservés.
Mon administration, Monsieur, s’est préoccupée de cette affaire que vous avez bien voulu lui signaler, et monsieur le directeur des Musées nationaux, chargé d’étudier la question, me fait connaître que ces peintures, qui consistaient en de grands médaillons entourés d’arabesques sur fond d’or et représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, sont aujourd’hui dans un état de ruine trop complet pour être placées au Louvre.
D’autre part, la décoration ayant été exécutée presque directement sur les murs à peine recouverts d’un enduit sans épaisseur, le résultat de l’opération qui consisterait à détacher ce qui subsiste des peintures serait fort douteux.
Ces débris ont assurément un réel intérêt historique et ils sont dignes d’être conservés tout au moins à l’aide de reproductions photographiques, peut-être même pourrait-on les enlever et les reporter sur toile, mais ne sauraient être convenablement exposés dans les galeries du Louvre, déjà amplement pourvues d’œuvres plus considérables de Simon Vouet.
Agréez etc. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la vente de matériaux provenant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 19 janvier 1901
Monsieur le Ministre,
La démolition du pavillon sud-ouest du château de Saint-Germain allant être entreprise lundi prochain, 21 janvier courant, j’ai l’honneur de vous informer qu’il y aura lieu de faire faire au fur et à mesure de l’avancement de cette démolition des ventes successives de matériaux afin de ne pas laisser encombrer le chantier des travaux.
Il est nécessaire que vous vouliez bien donner connaissance de cette situation à l’administration des Domaines et lui demander de seconder notre service en cette circonstance, en abrégeant le plus possible les délais pour les mises en vente. Je vous demande de vouloir bien faire à cet effet les démarches utiles auprès de votre collègue du département des Finances.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant le décor de salles du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 23 décembre 1908
L’architecte du château de Saint-Germain-en-Laye à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Le soussigné, verbalement et dans un rapport du 9 juin auquel il se réfère, a fait connaître à l’administration qu’il y avait lieu de charger MM. Albert Gérard et d’Espouy, artistes peintres, comme suite à ce qu’ils ont exécuté dans diverses parties du château, de décorer la tour sud-ouest achevée récemment, cette décoration étant la terminaison des travaux de reconstruction de la façade du château.
Il rappelle que, précédemment, il avait proposé d’imputer la dépense sur les fonds des Bâtiments civils comme un travail complémentaire sur les crédits mis à sa disposition, mais que cette affectation n’avait pas été acceptée par l’administration. Les ressources nécessaires devaient être imputées sur les crédits dont disposent les Beaux-Arts. Rien n’a été fait.
Le soussigné a fait connaître que les études préparatoires avaient été faites par M. Gérard, d’accord avec l’architecte et le conservateur du musée M. Reinach, auquel les locaux seraient déjà remis si ce travail était achevé. Il y a donc lieu de considérer l’exécution comme urgente. Le soussigné renouvelle son instance d’allouer un crédit de 5500 francs à répartir ainsi : 4000 francs pour l’œuvre de peinture à exécuter par M. Albert Gérard et 1500 francs pour étude et exécution par M. d’Espouy, qui a été chargé de travaux de décoration dans la grande salle dite de Mars, ce qui le désigne pour ce complément.
L’architecte du château
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant le relief qui surmontait une des portes du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 18 septembre 1902
Monsieur le Ministre,
J’ai pris connaissance du rapport de M. André Michel, dont vous m’avez adressé la copie, relatif au bas-relief de l’époque de la Renaissance placé autrefois au-dessus de l’entrée principale du château, et j’ai l’honneur d’exprimer l’avis qu’il y a lieu de donner suite au projet de M. André Michel de sauver de la ruine et de recueillir au musée du Louvre ce très remarquable motif d’art décoratif.
J’estime que, de crainte d’accidents, sa dépose et son transport à Paris devront être effectués sous la conduite des employés du musée du Louvre qui ont la spécialité de ce genre de travaux, auxquels j’adjoindrai le nombre d’ouvriers de mon chantier qui sera jugé nécessaire. Il suffira pour cela qu’on m’avertisse quelques jours à l’avance.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet
P.S. De peur de détérioration au cours de la dépose, je ferai commencer lundi prochain l’estampage de ce bas-relief, ce qui ne demandera pas plus de trois à quatre jours. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant l’ameublement du musée de Saint-Germain-en-Laye et le pavillon Henri IV

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Paris, le 20 décembre 1908
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Le soussigné a signalé à l’administration que les travaux de grosses réparations au château de Saint-Germain étaient achevés mais qu’il était indispensable de pourvoir, par un crédit spécial, à l’ameublement de la salle dite de Mars et de locaux adjacents, afin que les collections emmagasinées d’objets du musée puissent être classées définitivement par les soins de M. le conservateur de ce musée. Un devis spécial à ces derniers travaux a été adressé au bureau compétent, dont la dépense sera imputable sur les crédits dont disposera le bureau des Bâtiments civils pour l’exercice 1909.
En ce qui concerne la participation de la commission des Monuments historiques, il n’y a plus lieu de faire de proposition en ce qui concerne le château. Mais il convient d’appeler l’attention de Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat sur la situation fâcheuse au point de vue de sa conservation de la grotte du pavillon dit de Henri IV, que son classement et l’intérêt de son architecture recommandent à la sollicitation de la commission compétente.
La célèbre grotte et deux de ses façades sont en mauvais état. Le possesseur laisse ce précieux reste du château neuf, édifié par ordre de Henri II et ses successeurs, dans un complet abandon. C’est à peine si la grotte peut être visitée, encombrée qu’elle est par du matériel de restauration. Des dégradations qui pouvaient compromettre un point près son entrée ont donné lieu à quelques travaux de consolidation et la faible dépense imputée régulièrement sur un crédit disponible.
Après l’achèvement des travaux du château, le soussigné peut proposer comme étant de première urgence la restauration des parties les plus dégradées de la grotte et d’y consacrer vingt mille francs, tant pour l’intérieur que pour l’extérieur, en appelant à participer le propriétaire de l’immeuble suivant les usages établis et dans la proportion que proposera M. l’inspecteur général après un examen de l’état de la partie classée des bâtiments du château neuf. Le soussigné a demandé à l’inspecteur, M. Choret, de connaître l’adresse du possesseur de la grotte. C’est M. Guérin Catelain, ancien exploitant du restaurant du pavillon Henri IV. Il demeure à Bilhem-le-Neuf, par Hairincourt, Pas-de-Calais.
Si le soussigné y était invité par le bureau compétent, il se mettrait en mesure de réunir quelques documents graphiques de la grotte afin que la commission des Monuments historiques ait sous les yeux des photographies ou des dessins, et il pourrait aussi se mettre en rapport avec M. Guérin Catelain s’il y était autorisé.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant des boiseries pouvant provenir du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
République française
Paris, le 23 décembre 1892
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous transmettre un rapport de l’inspecteur des travaux du château de Saint-Germain et une lettre datée du 20 courant de M. A. Audouin, architecte demeurant à Saint-Germain-en-Laye, 1, rue Ducastel. Ces deux documents sont relatifs au détournement fait par un ancien entrepreneur de menuiserie du château de boiseries sculptées d’une belle exécution, confiées très probablement à ses soins pour les façonner, aucune cession régulière ne pouvant lui avoir été faite.
Suivant les affirmations de M. Audouin et de l’inspecteur, M. Choret, les boiseries sont d’un travail identique à celui des lambris en place dans les appartements dits de Louis XIV.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous demander des instructions sur la suite à donner à cette affaire. D’après des renseignements pris au parquet de la Seine, il faut que je sois autorisé régulièrement à réclamer l’intervention de M. le procureur de la République de Versailles. J’agira au nom de votre administration, afin d’obliger le détenteur des boiseries à une restitution.
Aussitôt que je serai en mesure d’agir, je me rendrai à Versailles et ferai le possible pour que l’agence des travaux rentre en possession des boiseries en question. J’examinerai alors, si vous m’y autorisez, quel emploi devra être fait au mieux de la suite à donner aux travaux.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics