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Education des princes Français
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Acte de baptême du chevalier de Vendôme à Saint-Germain-en-Laye

« Le treiziesme jour dudict mois, fut baptizé par l’illustrissime cardinal Pierre de Gondy, Alexandre, filz de Henry, par la grace de Dieu roy de France et de Navarre, le parrain tres hault et tres puissant seigneur Charles de Bourbon, conte de Soisskons, la marraine tres haulte dame Diane de [vide], duchesse d’Angoulesme. »

Acte de baptême de Louis de Béthune dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le duc d’Orléans étant son parrain

« Le vingt et uniesme jour dud. mois, Loys de Bethune, filz de hault et puissant seigneur messire Philippes de Bethune, chevalier, baron des villes de Selles et Charte, seigneur chastellain de Chabry, Fontmareau et Millandre, conseiller du Roy en ses conseils d’Estat et privé, capitaine lieutenant de deux cens hommes d’armes des ordonnances de Sa Majesté soubs la charge de monseigneur, frere du Roy, et gouverneur dud. seigneur, baillif de Mante et Meullant, et de feue dame Catherine Le Boutillier, ses pere et mere, qui nasquiet le [vide] jour de febvrier mil six cens cinq, receu les sainctes ceremonies du sacrement de baptesme à Sainct Germain en Laye, en la chappelle du vieil chasteau dud. lieu, ayant esté baptizé auparavant à Paris lors de sa naissance, et furent ses parrain et marrainne tres hault et tres puissant prince Monseigneur, frere, et Madame, sœur du Roy à present regnant Loys treiziesme, qui l’ont ensemblement nommé Loys au nom de Sad. Majesté. »

Acte de baptême de Marie-Anne Pousserot à Saint-Germain-en-Laye, mademoiselle de Blois étant sa marraine

« Ce jourd’huy vingtieme decembre mil six cent soixante et dix sept, ont esté supplées les seremonies du baptesme à Marie Anne, aagée de quattre ans six mois, fille de Henry Pousserot, escuier, sieur de Richebour, brigadier des gardes du Roy, et de damoiselle Elisabeth Gavre, ses pere et mere, le parrein Louis Arment de Bourbon, prince de Conty, la marreine Marie Anne de Bourbon, princesse de Blois, lesquels ont signé avec le pere, present.
Marie Anne de Bourbon, l. de France
Louis Armand de Bourbon
De Richebourg
Cagnyé »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les Mémoires-Journaux de Pierre de L’Estoile

« [t. I, p. 237] Rare exemple. Le samedi 22e mars [1578], le seigneur de La Loue fust, par le commandement du Roy, mené soubs seure garde à Saint Germain, où on lui fist espouser Malherbe, damoiselle de la Roine, qu’il avoit engrossée, et au retour, les envoia tous deux prisonniers au Bois de Vincennes, menassant La Loue de lui faire trancher [p. 238] la teste, à cause de l’outrage et exces par lui fait en la maison de la Roine son espouse, aiant esté si presomptueux que d’y engrosser une de ses filles.
[…]
[p. 310] Le vendredi 20e mars [1579], le Roy accompagne M. le duc son frère, s’en retournant à Alençon, jusqu’à Noisi, où ils vont coucher, et le lendemain à Saint Germain, où ils reçoivent les nouvelles comme, le vendredi passé 13e mars, le jeune Duras, dit Rassan, avec l’aisné de Duras, son frere, s’estoient attaqués de querelle contre le vicomte de Thurene et le baron de Salignac, s’estans combattus deux à deux sur la greve d’Agen. Auquel combat le vicomte de Thurenne estoit demeuré blessé de dix sept coups d’espée, en danger de mort.
[…]
[p. 321] Le mardi 18e aoust, le Roy s’en alla à Saint Germain en Laye, et envoia le grand prevost de France, bien accompagné de gens de pied et de cheval, pour se saisir de la personne du seingneur de la Roche Guion, et autres ses partizans gentilshommes de Normandie, pour ce qu’aux deniers Estats tenus à Rouan par les Normans, ils avoient hautement parlé pour le peuple contre le Roy.
[…]
[p. 354] Le vendredi 25e febvrier [1580], le seigneur d’O, l’un des mignons du Roy, revint de Normandie, dont le Roy lui avoit donné partie du gouvernement en la faveur du seingneur de Villequier, duquel il estoit designé gendre, et vint trouver Sa Majesté à Saint Germain en Laie, à laquelle il fit le recit du bon receuil qu’on lui avoit fait es villes et lieux de son gouvernement ; et pour lui donner nouveau passe temps, amena de Rouan une compagnie de farceurs.
[…]
[t. II, p. 1] Au commencement de janvier 1581, le Roy, de Blois, revinst à Paris et laissa les Roines à Chenonceau, et le Conseil privé et d’Estat à Blois, et, après s’estre donné du bon temps en nopces et festins, le 18e du mois, s’en alla au chasteau de Saint Germain en Laie commencer une diette, qu’il tint et continua jusqu’au commencement du mois de mars ensuivant.
[…]
[p. 2] Le dimanche 5e jour du mois de mars, le Roy, relevé d’une longue diette par lui faite à Saint Germain en Laie, d’où deux jours auparavant il estoit, sain et allegre, revenu à Paris, alla au Bois de Vincennes disner.
[…]
[p. 126] Le mercredi 25e may [1583], le Roy alla aux Augustins, au service de la Pénitence, en la maniere accoutumée, et là prist congé de ses confreres poenitens pour 15 jours ou 3 semaines, et partit de Paris le vendredi 27e may, avec ses deux mignons, alla disner aux Bons Hommes de Nigeon, de là à Saint Germain en Laye, et de là fust trouver la Roine sa mere à Monseaux, et de Monseaux se rendit à Mezieres, où il se fit porter de l’eau pour voire de la fontaine de Spas.
[…]
[p. 141] Le lundi 28e novembre, ce Du Mesnil qui nagueres avoit esté resserré en la Bastille par commandement du Roy, deplaisant de tenir si longue et estroicte prison, brula la nuit, avec la paille de son lit et ce qui peust recouvrer de vois, la porte de son cachot, duquel sorti print la corde du puis estant dans la cour, monta dessus la terrasse de la Bastille, au plus haut, attacha le bout de ceste corde à une roue d’artillerie, et l’alongea d’une autre forme de corde faite de ses draps, de sa coitte, de sa paillasse et de la couverture de son lit, et se dévallant dans le fossé, la corde se treuvant courte, se laissa tumber en bas, et demeura accroché par l’espaule à la pointe d’un barreau du treillis d’une fenestre ; d’où criant, fut secouru et remis en la prison, où il fut depuis plus soingneusement gardé. Il disoit vouloir aller parler au Roy, lors estant à Saint Germain en Laye, et qu’il s’asseuroit que le Roy, l’aiant oui, lui donneroit sa remission ou abolition et le remettroit en sa liberté.
[…]
[p. 146] Le 12e janvier [1584], le Roy, aveq les conseillers de son conseil d’Estat et autres, mandé par lui expres, retourna à Saint Germain en Laye continuer la reformation qu’il disoit vouloir faire de tous les estats, commenceant à ses officiers tant de robbe longue que de robbe courte, dont il retrancha un grand nombre, au mescontentement de plusieurs qui avoient acheté leurs estats et, estans cassés, n’en estoient point remboursés. Il en vouloit singulierement à ses tresoriers et gens de finances, qu’il tenoit pour larrons notoires (en quoy il y a apparance qu’il ne se trompoit pas). De fait, tost apres, il leur fist faire proces, erigeant une chambre expresse à cest effait que l’on appela la chambre royale, en laquelle Chastillon, comme devant, fut procureur du Roy.
[p. 147] Febvrier
Le septiesme febvrier, le Roy, apres avoir veu la foire Saint Germain, s’en retourna à Saint Germain en Laye pour continuer la reformation des etas de son roiaume, et y revinsty le samedi ensuivant pour faire le carneval.
[…]
[p. 160] Le mercredy 27e juing, le Roy alla disner à Madrid et coucher à Saint Germain en Laye, où estant tous les officiers et serviteurs de feu [p. 161] son frere s’estans presentés à Sa Majesté, furent renvoiés par lui à la Roine sa mere, disant le Roy « qu’il n’estoit possible qu’il leur peust voir de bon œil ».
[…]
[p. 173] Le 30e octobre, le Roy s’en alla au Bois de Vincennes passer les festes de Toussaints aveq ses confreres Hieronimites, et la Roine mere, en son logis des Repenties. La Roine regnante demeura à Saint Leger, attendant que le Roy se resolut de Saint Germain, ou autre lieu, pour resider jusqu’à ce que le danger de la peste fust passé. Cependant, les filles de la Roine furent envoiées à Meudon passer quelques jours.
[…]
[p. 176] Le 18e de decembre, le Roy vint de Saint Germain en Laye à Paris et se retira à Vincennes, où il passa les festes de Noel aveq ses confreres Hieronimites.
[…]
[p. 194] Le 7e jour de may [1585], le duc d’Espernon, accompagné de quatre cens harquebusiers, se retira au chasteau de Saint Germain en Laye pour s’y faire penser d’un chancreux mal de gorge qu’il avoit et y faire les diettes et autres traictemens necessaires à sa santé. Où estant, le Roy incontinent le fust voir, et lui mesme le feit soingner et panser, ce qui donna subject au sonnet suivant, fait et divulgué par ceux de la Ligue, qui la hayioient mortellement pour ce qu’ils le congnoissoient pour serviteur tres fidele du Roy, encores qu’ils couvrissent leur haine d’une bonne cause, qui estoit la misere du peuple, duquel ils le disoient sangsue.
[…]
[t. VI, p. 203] Le mercredi saint, 6e avril [1594], le Roy revinst de Saint Germain en Laye sur les onze heures du matin expres (comme il disoit) pour estre à l’absoulte à Nostre Dame, où il alla.
[…]
[p. 224] Le dimanche 28e [août], M. d’O fist un festin magnifique aux dames et damoiselles de Paris.
Ce mesme jour, Madame, sœur du Roy, fist prescher publiquement, dans le chasteau de Saint Germain en [p. 225] Laye, et y fust celebrée la cene, en tres grande compagnie.
[…]
[p. 226] Le mardi 13e [septembre], le Roy vint se proumener à Paris, à la desrobbée, n’estant accompagné que de M. de Longueville ; coucha chez Du Mortier, à la Cousture Sainte Catherine, et le lendemain matin s’en retourna seul, avec madame de Liancour, dans son coche, à Saint Germain en Laye.
[…]
[p. 244] Le mardi 22e [novembre], comme le Roy arrivoit à Saint Germain en Laye, furent pris huict voleurs, qui, par leurs paroles et variations, se rendirent suspects d’estres venus là pour tuer le Roy, car ils s’estoient enquis à quelle heure il passeroit, s’il estoit bien accompagné, quel habit il portoit et autres circonstances qui les envoierent, tout bottés, au gibet, car ils furent perndus, aux torches.
[…]
[t. VII, p. 41] Le Roy, suivant la promesse qu’il en avoit faite au [p. 42] pape, retira pres de lui, sur la fin de ceste année [1595], Henri de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang, aagé de sept ans, pour le faire nourrir et instruire en la religion catholique, apostolique et romainne ; et, pour ce faire, le fist amener de Poictou au chasteau de Saint Germain en Laye, où il luy bailla pour gouverneur M. le marquis de Pizani, seingneur autant sage et accompli qu’il y en eust en France, grand catholique et homme de bien, et pour precepteur M. Lefevre, homme de rare probité et doctrine, vrai catholique de profession et d’effort.
[…]
[p. 46] Le mercredi 24e [janvier 1596], le petit prince, qui estoit à Saint Germain en Laye de l’expres commandement de Sa Majesté, alla à la messe et fut changée sa religion, et instruit en la catholique par messire Pierre de Gondi, cardinal evesque de Paris, qui le catechiza selon que son aage le pouvoit porter. Et, pour ce que le desastre du plancher fondu à la Cour estoit arrivé le jour de devant, cela donna subject aux curieux de nouvelles allegories.
[…]
[p. 77] Le jeudi 12e decembre, le Roy arriva à Paris, et le lendemain alla à l’Hostel de Ville, où il parla en roy, envoia prisonnier à Saint Germain en Laye un bourgeois de Paris nommé Carrel qui s’estoit meslé de dresser quelque requeste pour les rentes de la Ville, des deniers desquelles il prist huict mil escus, menaçant de la Bastille le premier qui parleroit de sedition pour lesdites rentes.
[…] [p. 94] Le jeudi 8e may [1597], arriva à Saint Germain en Laye, où estoit le Roy, M. le duc des Deux Ponts, fils aisné du duc de Lorraine, pour baiser les mains à Sa Majesté, et aussi pour le mariage de lui avec Madame, dont on parloit fort à la Cour. Sa Majesté l’alla recueillir jusques à la moictié de l’allée du parc, et le mena par la main jusques en la chambre des dames, où estoit Madame, sa sœur, laquelle, avec le Roy et ledit duc, vinst à Paris le samedi 10e de ce mois.
[…] [p. 123] On faisoit, en ce temps [juin 1598], à Paris, un conte plaisant, reputé fabuleux au commencement, mais qui enfin fut averé pour veritable, d’ung pauvre homme que le Roy, en ce mois [juin 1598], trouva dans les bois Saint Germain, qui menoit vendre une vache qu’il avoit pour paier la taille, lequel le Roy aiant pris plaisir d’arraisonner, voiant que ce pauvre homme ne le connoissoit pas, tira de sa bouche la quintessence des plaintes du pauvre peuple sur les tailles et impost que journellement on lui mettoit [p. 124] sus. Et, pour lui en secouer davantage la bride, Sa Majesté lui dit qu’il faloit bien dire qu’on eust un meschant roy de tailler de ceste façon son pauvre peuple. « Si n’est il des pires (ainsi qu’on dit), va respondre ce bonhomme, tout à la bonne foy ; mais il a une belle Gabrielle qui le gratte, qui nous gaste tout ! » Le Roy, se prenant à rire, voiant sa naisveté, lui fist donner douze escus afin qu’il ne vendist point sa vache et en fist le conte, le lendemain, à sa maistresse, lui disant que, pour l’amour d’elle, il lui avoit donné les douze escus.
[…]
[p. 151] Sur la fin de ce mois [novembre], le Roy vinst secrettement à [p. 152] Paris pour voir madame la duchesse, qui s’estoit trouvée un peu malade et avoit eu une foiblesse, et après s’en retourna à Saint Germain avec elle dans sa litiere.
[…]
[p. 153] Le dimanche 13e de ce mois [décembre], jour sainte Luce, fust fait à Saint Germain en Laye le baptesme du fils de madame la duchesse de Beaufort, avec les pompes et cerimonies accoustumées. Le Roy, pour gratifier le comte de Soissons, le fist son compere avec madame d’Angoulesme, [p. 154] sœur bastarde du feu roy Henry II, qui en fust la commere avec ledit comte de Soissons. Messire Pierre de Gondi, cardinal, le baptiza. Au sortir d’icelui, on fist le festin magnifique et joua l’on devant le Roy un balet qu’on appeloit des Cinq Nations, desquels les principaux chefs estoient M. de Rohan, M. de Nemoux, le comte d’Auvergne, M. le Grand et le marquis de Coeuvre. Il y eust aussi un jeune homme, natif des fauxbourgs Saint Germain, fort habile et des plus soupples et adroits qui se soient veus de nostre temps, qui donna plaisir au Roy de danser sur une corde, voltiger, voler et faire autres tours de soupplesse et gaillardise, que Sa Majesté admiroit, et y prit plaisir, comme aussi firent tous ceux de sa Cour.
[…]
[p. 174] Le dimanche dernier de ce mois [janvier 1599], Madame, sœur du Roy, fust mariée dans le cabinet de Sa Majesté, à Saint Germain en Laye, avec le marquis de Pont, qu’on nommoit le duc de Bar, fils ainé du duc de Lorraine, par M. de Rouen, frere bastard du Roy, lequel conduisit le nouveau marié à la messe, comme aussi fust la nouvelle mariée conduitte au presche par M. de Bouillon et autres seigneurs et gentilshommes de la Religion en grand nombre.
[…]
[p. 178] Le lundi premier de ce mois [mars], sur le bruit qui couroit partout que le Roy espouseroit la duchesse de Beaufort, sa maistresse, les mesdisans de la Cour, où on ne bruioit d’autres choses que de ce mariage, semerent les vers suivans, qu’on disoit avoir esté trouvés, ce jour, sur le lit du Roy :
Mariez vous, de par Dieu, Sire !
Vostre lignage est bien certain :
Car un peu de plomb et de cire
Legitime un fils de putain.
Putain, comme les sœurs sont putantes,
Comme fut la mere jadis,
Et les cousines et les tantes,
Horsmis madame de Sourdis !
Il vaudroit mieux que la Lorraine
Vostre roiaume eust envahi,
[p. 179] Qu’un fils bastard de La Varaine
Ou fils bastard de Stavahi.
Le Roy, estant à Saint Germain en Laye, visitant ses orangers, trouva, enté sur le pied d’un, les vers susdits, qu’on y avoit mis expres, sachant que Sa Majesté ne faudroit à les y trouver. Le Roy, les aiant leus, dit : « Ventre saint gris ! si j’en tenois l’auteur, je ne le ferois pas enter sur un oranger, mais sur un chesne ! »
[…]
[p. 281] Le dimanche 25e de ce mois [mars 1601], advinst à Saint Germain en Laye, où estoit le Roy, qu’ung gentilhomme gascon nommé Dantiran, voulant entrer avec ses galoches, contre les defenses qu’en avoit fait le Roy, dans la chambre de Sa Majesté, fut repoussé par un des gardes, en sorte qu’il fust contraint de laisser ses galoches à la porte. De quoi le gentilhomme se sentant offensé, aiant rencontré, deux heures apres, son archer des gardes, lui donna deux soufflets. Lequel, sans autrement s’en revancher, en alla faire sa plainte au Roy, lequel aiant fait venir tout aussitost le gentilhomme, lui dit que, s’il ne l’eust recongneu pour un fol enragé, il lui eust fait tout à l’heure couper la teste. Au reste, qu’il ne se trouvast jamais devant lui, s’il ne vouloit estre incontinent pendu, et le bannist de la Cour à perpetuité. Et quant à celui des gardes, pour ce qu’il n’avoit tué le gentilhomme, comme il pouvoit et devoit le faire, Sa Majesté, apres l’en avoir rudement tansé et baffoué, lui en fist faire amande honnorable, les genouils à terre.
[…]
[t. VIII, p. 46] Le lundi 14e de ce mois [octobre 1602], sur les quatre heures apres midi, arriverent par la porte Saint Antoine les deputés des Cantons des Suisses. […]
[p. 48] Le jeudi 17e de ce mois, ils se transporterent tous à Saint Germain pour y saluer M. le Dauphin, qui les y festoia fort magnifiquement.
[…]
[p. 54] Ce jour [22 novembre], Dubreuil, peintre de Sa Majesté, singulier en son art et qui avoit fait et devizé tous ces beaux tableaux de Saint Germain, en revenant dudit Saint Germain sur un cheval qui estoit restif et alloit fort dur, fust, à son retour, surpris d’un renversement de boyau que les medecins appellent un miserere, qui en moins de vingt quatre heures l’envoia en l’autre monde.
[…]
[p. 75] Le dimanche 20e [avril 1603], le Roy alla au sermon du cordelier portugais qui preschoit à Saint Germain de l’Auxerrois, et au sortir de ce sermon, qui commença à trois heures, monta à cheval avec la Roine pour aller à Saint Germain en Laye voir M. le Dauphin.
[…]
[p. 89] Le mardi 5e [août], Madame la duchesse de Bar, sœur du Roy, arriva de Lorraine à Paris, où, des le lendemain, fit prescher publiquement et à huis ouvers en son hostel, pres les Filles repenties, combien que le bruit fust partout que le Roy ne le vouloit point et qu’il l’avoit expressement defendu. Ce fait, elle partist l’apres dinée poour aller trouver le Roy son frere à Saint Germain en Laye.
[…]
Le dimanche 10e, Madame, à la priere du Roy son frere, assista au sernom du père Cotton, jesuite, qu’il fist ce jour à Saint Germain en Laye, à onze heures du matin, et prescha l’Evangile du Samaritain, où, interpretant ce surplus dont il est fait mention audit passage, « que l’autre lui devoit bailler », dit que c’estoit le tresor des indulgences du pape et les œuvres de supererogation qu’il en tiroit. Ce que Madame fist confuter l’apres disnée mesme par son ministre Du Moulin, auquel elle enchargea de prescher ceste mesme Evangile. Ce qu’il fist.
[…]
[p. 100] Le jeudi 25e [septembre], le Roy arriva à Saint Germain, estant de retour de son voiage de Normandie, où il arresta le restablissement des jesuites, confirma Sigongne en son [p. 101] gouvernement de Dieppe, et osta à Crevecoeur le gouvernement du chasteau de Caen.
[…]
[p. 121] En ce mois [février 1604] mourust en Lorraine madame la duchesse de Bar, sœur unique du Roy, et en arriverent les nouvelles à Paris et à la Cour le dimanche 15e du present mois de febvrier, qui furent celées au Roy jusques au mardi ensuivant, pour ce qu’il avoit ses gouttes.
Sa Majesté s’en montra fort faschée et en pleura (ce [p. 122] qu’on a fort rarement remarqué lui estre avenu), defendist tout à l’heure les balets et masquarades pour un temps, et commanda à messeingneurs de Nemoux et comte d’Auvergne de differer leur balet qu’ils devoient jouter le jeudi, puis, pour passer sa fascherie, s’en alla à Saint Germain, apres avoir donné ordre aux bagues du cabinet de ladite dame.
[…]
[p. 165] Sur la fin de ce mois [septembre], grands remuemens à la Cour : la marquise disgraciée, ses enfans menés à Saint Germain, de l’expres commandement de Sa Majesté.
[…]
[p. 223] Ce jour, le Roy et la Roine, passans au bacq de Nulli, revenans de Saint Germain à Paris, et ayans avec eux monsieur de Vendosme, faillirent à estre nayés tous trois, principalement la Roine, qui beut plus qu’elle ne vouloit ; et sans un sien valet de pied et un gentilhomme, nommé La Chastaingneraie, qui la prist par les cheveux, s’estant jetté à corps perdu dans l’eau pour l’en retirer, couroit fortune inévitable de sa vie. Cest accident guairist le Roy d’un grand mal de dents qu’il avoit, dont le danger estant passé il s‘en gossa, disant que jamais il n’y avoit trouvé meilleur recette : au reste, qu’ils avoient mangé trop de salé à disner, et qu’on les avoit voulu faire boire après. Mais il y avoit plus à remercier Dieu qu’à rire de ceste délivrance, laquelle procédoit d’en haut : Dieu aiant eu encores pitié à ceste fois, comme en beaucoup d’autres, de son Roy et de son peuple.
[…]
[t. IX, p. 142] Le mercredi 15e de ce mois, le Roy, après avoir séjourné [p. 143] à Paris près de trois semaines, avec le duc de Mantoue, auquel il fist voir les beautés et singularités de sa bonne ville (et la plus belle, comme je croy, de celles que le soleil regarde), en partit, avec ledit duc, pour aller à Fontainebleau. Et comme il lui avoit fait monstre de la superbe grandeur et magnificence qui se remarquent aux bastimens somptueux et embelissemens de toutes sortes qu’il y a fait faire, depuis la reduction d’icelle sous l’obeissance de Sa Majesté, aussi le voulust il contenter de ses belles maisons des champs, non moindres en superbe et magnificence que ses villes, et le proumener à Monsseaux, Saint Germain et autres lieux de plaisance, qu’il a fait acommoder des plus exquises raretés et singularités qui se puissent voir.
[…]
[t. XI, p. 131] Le Roy et la Roine allerent, ce jour [26 juillet 1611], à Saint Grmain, et disoit on que la Roine y estoit allée, en partie, pour ne point estre à Paris, quand la Coman seroit executée : qu’on disoit estre le lendemain.
[…]
[p. 135] Ce jour [2 août 1611], M. le chancelier et le premier président allerent à Saint Germain voir les comedies qui s’y jouoient, de messieurs les Enfans de France. Que Dieu veuille que ce ne soit point le prologue d’une tragedie ! »

L’Estoile, Pierre (de)

Lettre d’Henri IV concernant l’arrivée du prince de Condé à Saint-Germain-en-Laye

« A nos tres chiers et bien amez les prevost des marchands, eschevins, manans et habitans de nostre ville de Paris
Tres chers et bien amez,
Ayant sceu que nostre tres cher et tres amé cousin le prince de Condé doibt arriver bien tost en nostre chasteau de Sainct Germain en Laye, où nous avons ordonné qu’il fust conduict, et desirans que il fust recogneu et reveré de vous comme premier prince de nostre sang et heritier presomptif de ceste Couronne, jusques à ce que Dieu nous ayt donné des enffans, affin que, comme vous tenés le premier lieu par-dessus toutes les villes de nostre royaume, vous monstriés aussy l’exemple aux aultres de l’honneur qui est deub à tel rang, nous vous mandons et ordonnons d’aller visiter et saluer nostre dict cousin en corps quand il va arriver au dict lieu de Sainct Germain, et comme nous cherissons la personne de nostre cousin autant que s’il estoit nostre propre fils, esperans qu’il correspondra à l’esperance publique et à la nostre, nous vous scaurons tres bon gré du debvoir auquel vous mettrés pour ce resgard, qui sera de bonne odeur à l’endroict d’un chascun.
Donné au camp de la Fere, le XVIIe jour de novembre 1595.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant l’installation du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Mon Cousin,
Je vous ay faict une depesche du VIIe de ce mois qui a esté envoyée au sieur de la Guiche pour la vous faire tenir, par laquelle je vous mandois la resolution que j’ay faicte de ne rien ordonner de la capitainerie de Sommieres, que vous ne fussiés icy aupres de moy et que nous n’en eussions conferé ensemble. C’est la mesme response que j’en ay faicte au fils du feu sieur de Saurin, present porteur, duquel j’ay toute bonne opinion, et seray bien aise de faire pour luy, s’il s’en presente occasion qui luy soit convenable. J’ay depuis receu vostre depesche du dernier du mois passé, où j’ay veu combien vostre passage a valu en la ville de Montpellier pour le repos d’icelle. Je m’asseure qu’il aura eu le mesme effect en celle de Nismes, et que toute la province ressentira beaucoup de fruict de ce peu de sejour que vous y avés faict.
Je presuppose que si vous avés continué vostre voyage comme vous me mandés, que ce dict porteur vous rencontrera à Lyon, et par consequent que vous ne tarderés plus gueres à estre icy pres de nous, où je desire que vous puissiés arriver avant que nous en delogions, qui sera, comme j’estime, vers la fin du mois. Et le premier voyage que vous ferons sera d’aller consigner à Saint Germain mon fils le Dauphin, ayant estimé ne pouvoir choisir lieu plus commode pour le faire nourrir que celuy là.
Nous n’avons icy rien de nouveau depuis ma derniere lettre, que le retour de mon nepveu le comte d’Auvergne et de mon cousin le mareschal de Biron de leur voyage d’Angleterre, qui se louent tous des faveurs et honnestetez qu’ils ont receues de la Royne. Le siege d’Ostande est toujours continué par l’archiduc et luy a esté ceste année plus favorable que la precedente, car il a pendant icelle faict fort beau temps. Il se confirme aussy tousjours davantage et opiniastre son siege, sur l’evenement duquel ils sont bien appointez contraires, car si les unes esperent l’emporter, les autres monstrent estre fort asseurez qu’il n’en sera rien. C’est ce que j’ay à vous dire pour ceste fois.
Priant Dieu, mon Cousin, vous avoir en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau, le XIIIe jour d’octobre 1601.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV annonçant l’arrivée à Saint-Germain-en-Laye d’un peintre venant peindre le Dauphin

« Madame de Monglat,
Je vous fay ce mot par Decourt, que j’anvoye esprés à Saint Jermayn pour peyndre mon fyls le Daufyn, pour vous dyre que vous ne facyès aucune dyfyculté de le luy lesser peyndre. A son retour vers moy, vous me manderès de ses nouvelles. A Dieu, madame de Montglat. Ce XVIme janvyer, à Parys.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV annonçant une visite de la marquise de Verneuil à ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Je vous fais ce mot et vous depesche ce lacquais expres pour vous dire que madame de Verneuil sera ce soir à Saint Germain, où elle va pour voir mes enfans. Et encores que nous ne voyons pas bien ensemble, ne laissés de luy faire tout l’honneur et la bonne chere que vous pourrés et de la loger au chasteau, me mandant par le retour de ce lacquais des nouvelles de mon fils et de mes enfans. Bonjour, madame de Montglat. Ce VIme juillet, à Paris.
Henry »

Henri IV

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant la mort du duc d’Anjou à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 13 juillet 1671
J’ai cru être obligé de faire passer cette lettre à Votre Altesse royale par un courrier exprès de Lyon à Chambéry pour lui faire savoir la mort de M. le duc d’Anjou et que Leurs Majestés en sont dans une affliction des plus grandes, le Roi n’en ayant pas encore montré de pareille, à ce que tous ses vieux courtisans assurent. Il mourut vendredi au soir dans un temps de tonnerre. Le Roi était pour lors entre Senlis et Luzarches. Il coucha en ce dernier lieu, où il apprit la mauvaise nouvelle, car il n’était éloigné de Saint Germain que de six lieues. Il eut le lundi, à Ath, la nouvelle que ce prince s’affaiblissait notablement et qu’il n’y avait presque plus d’espérance pour le sauver. Il résolut d’en partir le mardi pour le venir faire servir, bien que son retour n’eût été fixé qu’au samedi. J’étais parti de Lens le lundi et le mardi matin je sus la [p. 110] résolution de Sa Majesté, entre Valenciennes et Cambrai, par M. le duc de Longueville et quelques seigneurs de la Cour qui venaient ici sur des chevaux de poste. Je continuai mon chemin dans la grande route pour fuir la marche du Roi, comme aussi les embarras et les incommodités qui s’y rencontrent, ce que je ne pus éviter, car une bonne partie des seigneurs de la Cour suivirent mon exemple.
J’arrivai à Senlis une heure après que Leurs Majestés y eurent passé, bien qu’elles eussent fait grande diligence, et arrivai avant-hier en cette ville, où je sus que Leurs Majestés, de Luzarches étaient allées coucher à Maisons pour fuir Saint Germain, et de là passèrent hier à Versailles, accablées de douleur et de tristesse qui est assurément générale parmi la noblesse et le peuple.
On a ouvert le corps de feu M. le duc d’Anjou ; on lui trouvé le foie pourri, les poumons gâtés et beaucoup d’eau dans l’estomac, ce qui augmente les craintes de toute la Cour puisqu’on trouva les mêmes défauts en feue Madame, sa sœur, la première [p. 111] fille du Roi et que l’on voit que monsieur le Dauphin est sujet à de grandes infirmités, ayant encore présentement un peu de dévoiement, les médecins ayant dit déjà plusieurs fois que tous les enfants de Leurs Majestés avaient les intestins faibles et qu’en cela ils ressemblaient au feu roi Louis XIII. Dieu leur donnera une meilleure santé, s’il lui plait, pour la consolation de tous ceux qui y sont intéressés. »

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant la mort de la fille du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 2 mars 1672
L’amélioration qui a paru aux maux de Madame n’a pas été de longue durée ; lundi au soir, les accidents et les convulsions qui avaient cessé, il y avait quelques jours, se renouvelèrent avec tant de violence que l’on jugea à l’abord qu’elle n’en réchapperait plus. Elle fut dans l’agonie jusques à hier à dix heures qu’elle expira. Leurs Majestés en sont dans une affliction qui n’est pas concevable. On a vu le Roi presque toujours dans la chambre de Madame durant ces deniers accidents, et les yeux en larmes. Elles se retirèrent hier à Versailles et y finirent dans une profonde mélancolie le carnaval. On va prendre le grand deuil comme à la mort du duc d’Anjou. J’ai [p. 258] déjà donné des ordres pour habiller mes domestiques et draper deux carrosses. »

Lettre d’Henri II concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
J’ay veu par voz lettres du XXIXme comme ma fille Claude estoit arrivee le jour precedent en bonne santé a Sainct Germain en Laye, ou mes aultres enfans se trouvoient fort bien, et que mes officiers aud. lieu, apres s’en estre bien enquis, vous auroient asseuré que la ny es environs il n’y avoit pour le present aucun danger de malladies, ce que j’ay estre tres aise d’entendre. Et me ferez plaisir de me advertir le plus souvent que pourrez de leurs nouvelles durant ce voiage que je voys faire au partir d’icey, ce que par la poste pourrez ordinairement faire. Sur ce faisant fin je prie Dieu, mon cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript a Fontainebleau le dernier jour de mars mil cinq cens quarente sept.
Henry
Clausse
[f. 17v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre, gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
J’ay veu par voz lettres du premier de ce moys que j’ay ce jourd’huy receues comme mes enfans sont en bonne santé et qu’il fait bien sain a Sainct Germain, au moien de quoy vous menez souvent mon filz a l’esbat, qui est le mieulx que vous scauriez faire. Par quoy vouos continurez quant verez le temps a propoz, estant asseuré qu’il ne tiendra a mulletz car j’ay commandé qu’il vous en soit envoyé, vous advisant au demourant, mon cousin, que vous ne me scauriez faire plus grand plaisir et service pour le present que de m’advertir ordinairement des nouvelles de mesd. enfans, ce que je vous prie faire. Et nostre Seigneur, mon cousin, qu’il vous ait en sa sainte garde. Escript a Vaulnisant le IIIme jour de may 1548.
Henry
Clausse
[f. 53v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Henri II annonçant l’arrivée du jeune Louis de Gonzague à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Mon cousin le duc de Mantoue a envoyé le sieur Ludovic de Gonzague, son frere, aupres de mon filz le Daulphin et pour ce que je desire qu’il soit bien traicté, je vous prie donner ordred e faire bailler quelque bon logis pour son train au villaige de Saint Germain, et quant à sa personne le faire loger dedans le chasteau en quelque bonne et commode chambre. Priant Dieu, mon cousin vous avoir en sa garde. Escript à Compieigne le cinquiesme jour de aoust 1549.
Henry
De l’Aubespine
[f. 3v] A mon cousin le sieur de Humyeres, gouverneur de la personne de mon filz le Daulphin »

Lettre de Marie de Médicis concernant la punition au fouet du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay esté bien aise d’entendre les nouvelles de mon fils que ce porteur m’a dictes en me rendant les lettres dont l’avez chargé, et ce soir j’ay celles que mon laquay m’a raportées de vostre part. Je vous prie de continuer à m’en faire scavoir le plus souvent que vous pourrez, et usez de toutes sortes de moiens dont vous vous pourrez adviser pour faire passer à mond. fils ses fantaisies et humeurs opiniastres auparavant que d’en venir au fouet, qui est le dernier remede qu’il y faudra apporter, et principallement en cette saison qui est chaude et en laquelle il se pourroit esmouvoir de colere, comme il fit estant icy l’année derniere. Au surplus, je suis d’advis [f. 277] que vous le faciez desloger du chasteau neuf pour le remectre au viel avec toute la suite, afin que quand le Roy mon seigneur et moy iron par delà, nous trouvions la place vuide aud. chasteau neuf et y puissions loger. C’est ce que j’ay à vous escrire pour cette heure. Priant Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant les précautions à prendre pour la santé de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay receu les lettres que vous m’avez escrites et ay veu ce que vous me mandez de la santé et bonne disposition de mon fils, de ma fille et de nos autres enfans. Vous me ferez plaisir de continuer à m’en faire scavoir des nouvelles et vous diray que parce que nous sommes icy advertis qu’il court force maladies, et de petite vérolle, rougeolle et mesmes de contagion à Paris et aux bourgs et villages des environs de Saint Germain, je suis d’advis que l’on prenne doresnavant garde quelle sorte de personnes aborderont aud. Saint Germain, et specialement ceux qui aprocheront de mon fils et de nosd. enfans, afin que par ce moien l’on empesche que telles maladies ne s’y engendrent. A quoy je scay que vous aurez tel soing que je ne vous en fera plus particulierement recommandation. Et sur ce etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la guérison du duc d’Orléans

« Madame de Montglat,
Vous m’avez faict plaisir de me tenir soigneusement advertie de l’estat de la malladie et depuis de la guarison et santé de mon filz le duc d’Orleans. J’ay tout contentement du soing que vous en avez pris et vous prie de continuer tousjours de mesme, tant en son endroict qu’envers tous les autres. J’espere, suivant ce que vous me mandez, que le voila du tout hors de sa malladie, dont je me resjouy, et de ce que tout le reste se porte bien. Vous m’en manderez tousjours des nouvelles aux occasions qui s’en presenteront, cependant je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ du dauphin de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur et moy [f. 286v] avons enfin resolu de faire venir nostre filz le Dauphin. Je vous escris celle cy affin que vous vous disposiez à le nous amener samedy prochain, et ferez venir avec luy les personnes nommées dans le mémoire que je vous envoye, lesquelz nous avons retenu à son service, et n’en amenez poinct d’autres. Vous y donnerez donc ordre, me remettant au sieur de Souvré de vous faire plus particulierement entendre noz intentions et resolutions, et prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous me faites plaisir de me mander souvent des nouvelles de mes enffans. Je ne suis pas d’advis que l’on baille plus de laict de chevre à mon filz le duc d’Orleans puisque l’on recongnoist qu’il ne luy proffite pas. Au surplus, j’ay esté priée par le sieur de Bressieu de trouver bon que ce peintre qui a desjà faict des portraictz de mes enffans en feist ung de ma fille aisnée pour porter en Angleterre, ce que je luy ay accordé, et ne ferez difficulté de laisser faire led. portraict par ce peintre, [f. 342] lequel en aura encores d’autres à faire par mon commandement. Cependant, je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque mon fils d’Orleans a son flux de vente, je suis d’advis qu’il ne bouge de Saint Germain. Touttefois, l’on verra comment il s’en portera entre cy et un jour ou deux. Cependant, il sera à propos que vous teniez touttes choses preparées pour faire partir lundy prochain mes autres enfans avec leur suitte et equipage necessaire et les filles qui sont de leur ballet, et neantmoings vous ne vous acheminerez point que vous n’ayez encores de mes lettres ou du Roy mon seigneur, [f. 6v] comme aussy j’espere que vous me ferez scavoir de leurs nouvelles affin que, suivant cela et le temps qu’il fera, je vous mande la derniere resolution que nous prendrons. Et sur ce, je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous ne sauriés me mander des nouvelles [f. 82v] plus agreables que celles où vous me donnerés asseurance de la bonne disposition de tous mes enfans. Je ne doubte point que vous n’aporterés pour eulx tout le soing et toute l’affection qui est necessaire pour leur gouvernement. Je vous les recommande tousjours. Nous avons achevé en cette ville touctes les ceremonies du sacre du Roy monsieur mon filz, dont je demeure bien contente, et croy que demain je departiray pour m’acheminer vers la ville de Paris, où je me rendray, Dieu aidant, dans sept ou huict jours. Sur ce je prie Dieu etc.
A Reims le XVIIIe jour d’octobre 1610.
A madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay esté bien aise d’entendre de vos nouvelles, de mes enfans et de leur bonne disposition, et vous diray sur ce que vous m’escrivez que je veux bien volontiers accorder à ma fille aisnée la permission qu’elle desire pour reciter sa comedie, dont elle doibt bien apprendre les vers, ayant intention d’aller dans peu de jours à Saint Germain pour voir si elle s’en acquitera bien et si elle les aura bien retenus. Vous l’en [f. 195] advertirez de ma part, affin qu’elle se dispose à bien faire, et surtout qu’elle employe bien le temps à servir Dieu et faire ses exercices ordinaires, affin qu’estant de delà je m’apperçoive qu’elle ayt bien prouffité et que je la trouve bien sage. L’on m’a aussi parlé d’un baptesme que vous desirez faire d’une fille de la sœur de la nourrice du Roy monsieur mon fils, que l’on veult faire tenir sur les fonds par ma fille Chrestienne et mon neveu le marquis de Verneuil. Je trouve bon qu’il se face. Vous prendrez garde neantmoins qu’aux ceremonies qui s’y feront toutes choses soient gardées et observées selon l’ordre et la dignité requise en telle occasion. Sur ce etc.
A Paris le XXXe juin 1611
Madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis bien aise que mon fils d’Orleans commence à se guerir de son rume et que mon fils d’Anjou et mes deux filles aisnées s’entretiennent toujours en bonne [f. 229] santé. Mais sur ce que j’ay reconneu par vostre lettre et par ce que m’en a faict le sieur Petit que ma petite fille se trouve indisposée de la fiebvre qui l’a reprise, je vous despeche ce laquay expres pour m’en rapporter nouvelles et me scavoir et dire au vray l’estat de sa maladie pour laquelle je donneray cependant ordre que le medecin Haultin vous aille trouver pour la voir et assister au temps que vous me manderez qu’il en sera besoing. Prenez donc le soing que mad. fille me manque d’aucune chose qui puisse apporter quelque remede et soulagement à son mal, et m’en mandez des nouvelles. Et, en attendant, je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc.
A madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant la santé du duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’estois en peine de la santé de mon fils d’Orleans lorsque Jollicoeur m’a presenté vostre lettre, par laquelle j’en ay appris des nouvelles, et pour ce que je desire de temps à autre estre advertie du succes de sa maladie, je vous envoye expressement ce laquay pour m’en rapporter et me scavoir dire commnt il se sera dudepuis trouvé. Vous m’en escrirez donc bien au long, et en attendant je prie Dieu etc.
A Paris le Xe novembre 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque par les marques et observations que [f. 188v] vous faictes de ce qui se passe en suite de la petite indisposition de mon fils, vous reconnoissez qu’il s’en trouve tousjours de mieux en mieux, je croy qu’il n’y aura plus, Dieu aydant, aucun inconvenient de le mener à Saint Germain en Laye. C’est pourquoy, ayant receu la vostre par le medecin Le Maistre en responce de celle que je vous escrivois pour vous en dire ma resolution, je vous ay encores faict celle cy pour la vous confirmer et vous dire que je desire que, s’il n’arrive autre accident à mon fils ou empeschement suffisant pour retarder ce voiage, que vous vous teniez prests pour y aller coucher avec mes autres enfans et toute vostre bande samedy prochain. J’ay donné ordre, suivant ce que vous m’escrivez, de vous faire avoir les mullets et les charrettes du Roy monsieur mon fils, qui seront pour cet effect demain par delà. Si vous avez besoin d’autre equipage plus grand, comme je ne le croy pas, vous y en trouverez aisement. Tenez vous donc preste pour ce voyage. Et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Puisque mon fils d’Anjou est maintenant en bon estat de sa santé et que vous la reconnoissez estre telle [f. 190] qu’il n’y a plus d’inconvenient de luy fair prendre l’air, je trouve bon que vous partiez des jeudy prochain pour vous en aller avec toute vostre compagnie à Saint Germain ainsi que vous me le mandez. Vous donnerez ordre à tout ce qu’il vous sera necessaire pour cet equipage en sorte qu’il le face heureusement comme je le desire. J’approuve bien que vous le meniez promener par aucunes des grandes rues de Paris affin de donner ce contentement au peuple de le voir sain et gaillard, mais aussi desiré je qu’il ne s’y arreste point, à cause du mauvais air et des maladies qui y courent. Je suis bien aise que ma fille Crestienne se porte aussi bien. Recommandez moy à eux tous et leur dictes de ma part que je desire qu’ils soient tous bien sages et que cela estant je les aimeray tousjours bien comme leur bonne mere. Sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay eu ce matin les lettres que vous m’escrivites hier apres le disner de mon fils, par lesquelles je voy qu’il se porte tous les jours de mieux en mieux, dont je me resjouis. Cela estant, je reprens mon opinion de le faire aller avec ses sœurs à Saint Germain en Laye pour y passer le reste de ses beaux jours, car il ne se peult que l’air ne soit maintenant bien corrompu au Louvre à cause des remuement que l’on faict aux fossez et des autres maladies qui sont par la ville et aux environs du Louvre. Partant, je suis d’advis que vous vous disposiez et prepariez toutes les choses pour les faire partir jeudy pour vous rendre le soir à Saint Germain sans plus de retardement, si ce n’estoit qu’il arrivast quelque nouvel accident en la santé de mond. fils qui fust considerable pour vous arrester. Dont vous continuerez à me faire scavoir de jour à autre des nouvelles. Et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le XIIIIe octobre 1613 »

Lettre d’Henri II concernant le départ de ses enfants de Saint-Germain-en-Laye en raison du danger de peste

« Mon cousin,
J’ay entendu par le sieur de Pinbouillard et par ce que m’avez par luy escript la bonne santé en laquelle sont mes enfans, et comme au moien du danger de peste survenu à Saint Germain vous les avez remenez à Carrieres, attendant que je vous aye adverty du lieu où je vouldray que les menez, qui a estré tres bien fait. Et pour ce qu’il me semble que pour le present ilz ne pourroient estre mieulx ne en plus bel air que a l’Isle Adan, vous les y amennerez et les logerez ceans ou bons varez estre plus a propoz, soit au pavillon du jaridn ou au vieil logeis, vous advisant, mon cousin, que de me faire souvent scavoir de leurs nouvelles et pour autant qu’entenderez des miennes par led. sieur de Pinbouillard, je ne vous feray plus longue lettre si n’est pour prier Dieu, mon cousin, qu’il vous ait en sa sainte garde.
Escript à Vislers Cousteretz le VIIme jour d’aoust 1547.
Henry
Clausse
[f. 34v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre »

Fonds français

Lettre de Diane de Poitiers concernant le logement des enfants royaux à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
J’a veu tout ce que m’avez escript, et m’avez faict bien grand plaisir de m’avoir faict entendre de toutes choses et mesmes de ce que les escolliers de Paris s’escarmouchent encores, quelle j’ay chose j’ay remonstré au Roy, lequel en escript et a envoyé depesche pour y donner ordre de vostre part. Je vous prye de regarder tousjours pour scavoir de toutes nouvelles pour y remedier le myeulx que vous pourrez et advertir le Roy des choses que verrez estre necessaires pour son service. Et quant a ce que m’avez mandé de l’estat de auditeur des comptes qui a vacqué, le Roy scayt tres bien le don qu’il a faict a vostre filz de la premieres qui viendroit a vacquer, mais voiant les affaires qu’il a, il en a faict son prouffict, si est ce qu’il m’a dit que plus tost il luy baillera autant d’argent que led. office vault, mais il fault avoir ung peu de patience, estant asseuré que tout ce qui vous touchera j’en feray comme pour moy mesmes. Au demourant, je vous envoye ung memoire que le Roy m’a commendé du logis qu’il entend qu’il soit faict pour mons. son filz, pour la royne d’Escosse et pour mesdames. Vous suyverez en cella l’intention du Roy et ferez au reste le myeulx que pourrez. J’ay esperance que nous vous verrons bien tost, qui sera [f. 7v] cause que ne vous feray plus longue lettre, et sur ce me recommanderay bien fort à vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allé, vous donner ce que plus desirez. De Mezieu le XVIII jour de septembre.
Faictes faire deffence que personne de Paris ne voise a Sainct Germain, pour l’amour du dangier de mort qu’on dist estre aud. lieu de Paris de peur des guernemans.
Vostre obeyssante et bonne amye
Dianne de Poytiers
[f. 8v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre d’Henri II concernant sa prochaine arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Ce m’a esté fort grant plaisir d’entendre par Cabassolles et depuis par Sainct Luc les bonnes nouovelles qu’ilz m’ont dictes de la santé de ma fille la royne d’Escosse et de mes enfans, et a ce que j’ay veu par leurs protraictures que m’avez envoiées, ilz sont tous en tres bon estat, Dieu mercy. Vous advisant que pour le desir que j’ay de les veoir, j’ay deliberé faire si bonnes journees d’icy a Sainct Germain que j’espere y arriver le IXe de ce mois prochain, et envoiray bien tost davant ung des mareschaulx de mes logeis et des fourriers pour deppartir audict lieu du logeis au train que vous avez par della affin qu’il n’y puisse avoir desordre. Au regard de ce que avez escript touchant la creue de despence qu’il convient faire pour la nourriture des dames, gentilzhommes et autres personnes que madicte fille la royne d’Escosse a avecques elle et pour son amenegement, j’ay commandé au tresorier de mon Espargne fournir quelque argent au tresorier de la maison de mesd. enfans, tant pour subvenir a icelle despence que pour l’achapt seullement des meubles contenuz au mémoire que je vous ay envoié par ledict Sainct Luc, en actendant que je sois par della ou je feray pourveoir et donner ordre a tout ce qui sera requis et necessaire, tant pour icelle madicte fille que pour les siens. Vous priant cependant continuer a m’advertir de leurs nouvelles le plus souvant que pourrez, et a Dieu, mon cousin, qui vous ait en sa saincte garde. Escript a Nevers le XXVme jour d’octobre 1548.
Henry
Clausse
[f. 72v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Henri II

Lettre du dauphin adressée aux officiers de sa compagnie depuis Saint-Germain-en-Laye

« J’ay entendu que le Roy monseigneur et pere m’a mandé le bon debvoir que faictes journellement pour son service au lieu ou vous estes contre ses ennemys, qui est une chose en mon endoict dont je me doibs bien resjouyr puys qu’il en a si bon contantement, avecques l’extime en laquelle il vous tient, de quoy vous ay bien voulu advertir et pryer de continuer en ce que avez si bien encommancé, et vous aurez ung maistre en moy qui le recognoistra quant je en aurays la puissance, qui sera bien tost car mon Roy m’a dict que je le suivray pour luy faire service dez que je auray sept ans passez, et cependant si vous avez affaire de ce en quoy consiste mon pouvoir, me le faisant entendre je ne fauldray a vous y satisfaire, ayant le Createur auquel je prye vous tenir en sa saincte garde. De Sainct Germain en Laye ce XVIIme jour de fevrier 1549.
Vostre bon cappitayne
Françoys
[f. 5v] A mon cousin lieutenant, enseigne, guydon et aux gentilzhommes de ma compaignye »

Lettre du connétable de Montmorency concernant l’assainissement du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur de Humyeres,
J’ay receu vostre lettre et ay presenté celle que vous escripviez au Roy par Boistobin, present porteur, qui a esté tres aise d’entendre de la bonne santé de monseigneur et de madame ses enfans, si a esté pareillement la Royne, lesquelz m’ont commandé de vous escripre que incontinant la presente receue, vous menez mond. seigneur et madame a Villiers le Bel, en attendant que le logis de Sainct Germain soit bien purgé et asseuré, et si tost qu’il sera a Fontainebleau, il vous envoyera l’autre petite dame, comme vous dira ced. porteur plus au long. Priant Dieu qu’il vous donne, monsieur de Humyeres, ce que plus desirez. De Villeneuf la Compte, ce XVI jour de mars au soir.
Je l’ay faict parler au Roy et a la Royne, qui luy ont dit ce qu’ilz veullent que vous faciez, qui sera cause que vous n’aurez poinct d’autre lettre d’eulx que la presente, vous priant de nous faire scavoir souvant de voz nouvelles.
Vostre antyeremant bon cousin
Monmorency
[f. 141v] A monsieur de Humyeres, chevalier de l’ordre du Roy et gouverneur de monseigneur le Daulphin »

Lettre de Marie de Médicis concernant le sevrage de sa fille à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay veu ce que vous m’escriviez par vostre lettre du doubte où vous estes de sevrer presentement ma fille et des considerations pour lesquelles vous pensez estre à propos de retarder encores, avec l’advis que vous en avez pris de ma sage femme. Je croy que vous aurez aussi pris pour cet effect celuy de mons. Hereouard. J’ay le tout communicqué à messieurs de La Riviere et du Laurens, et par leur oppinion je vous diray que je trouve bon que vous attendiez à la faire, savoir jusques à Pasques, si entre cy et là il n’arrive chose qui donne subject de changer cette resolution. Partant, vous direz à sa norrice qu’elle continue à faire [f. 230] son devoir jusques à ce temps là, et me manderez toutes nouvelles par ce porteur de mon fils, de mad. fille et de nos autres enfans. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Vous me faictes plaisir de me tenir particulierement advertie des accidens qui arrivent à mes enfans, soit bons ou mauvais. J’en esté bien aise d’apprendre par vostre lettre que mon fils se porte mieux, et marrie de ce qui est survenu à ma fille, mais je veux croire qu’elle [f. 175] ne procede que de la douleur de ses dents, qui sont prestes à perser, et que cela se passera incontinent. Je ne met point en doubte le soing que vous y apportez, car les effects me le tesmoignent assez, mais je ne me puis empescher de les vous recommander tousjours. Je ne vous escriray rien par celle cy de leur partement de Saint Germain pour venir icy, parce que le Roy mon seigneur, qui est allé du costé de Paris, faict estat de les voir, et reconnoistra luy mesme la disposition en laquelle ilz seront, pour sur ce en donner sa volonté, à laquelle je me remets entierement. Et pour fin de celle cy je vous prieray de continuer à me faire scavoir de leurs nouvelles, comme je prie aussi ce Createur etc. De Fontainebleau ce XI may 1604. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la punition au fouet du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
J’ay appris par le sieur de Monglat que mon fils le Dauphin commence à rentrer en ses opiniastretez accoustumées et qu’il ne se soucie plus du maçon ny de toutes les menaces que l’on luy peult faire. Si cela est et que l’on le juge qu’en luy donnant un peu le fouet, cela luy fasse passer son opiniastreré, je trouveray plus à propos que l’on en vienne là que de le retrouver en cette mauvaise humeur. Mais je suis d’advis que ce soit avec tant de circonspection que la collere qu’il en pourroit prendre ne luy engendre aucune maladie. En quoy je scay que vous apporterez tant de prudence que je m’en remets bien à vous, et ne vous en veux faire plus particulire recommandation, seullement je vous diray que vous me ferez tousjours plaisir de me mander souvent des nouvelles de luy et des autres. Sur ce je prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous m’avez faict plaisir de me donner advis de ce qui est arrivé à mon filz le Dauphin, et encores que j’espere que ce ne sera rien, j’ay esté bien ayse d’en estre advertye et auray bien agreable que vous me faciez scavoir bien [f. 241] soigneusement tous les evenemens qui arriveront à luy et à tous mes autres enfans. Quelc’un m’a dit que la norrice de mon filz d’Orleans a l’aleine mauvaise, prenez y garde sans qu’elle s’en appercoive et me mandez ce que vous en apprendrez. Je vous les recommande tous et prie qu’il vous ayt et eulx tous en sa saincte garde etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant un voyage de sa fille aînée

« Madame de Montglat,
Amenez demain icy ma fille aisnée avec mes filles de Vendosme et de Verneuil, et laissez tous mes autres enffans à Saint Germain. Ne faictes venir avec elles autres personnes sinon, avec ma fille, mademoiselle Riollant, avec ma fille de Vendosme, [f. 286v] d’Agre et une personne pour la servir, et aultant avec ma fille de Verneuil, sans avoir suitte ny equipage que un lict pour chacune de mesd. filles, car elles n’y sejourneront que jusques à lundy, et je feray que le Roy mon seigneur les nourrira pendant ce temps là. J’envoye le sieur de Villiers, mon escuier d’escurie, avec les carrosses et charroy necessaires pour cest effect, et qui les conduira par le chemin. Sur lequel me remectant, je prie etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la visite d’un ambassadeur à ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le sieur Pierre Guichardin, ambassadeur de mon cousin le grand duc de Toscane doibt aller dans un jour ou deux à Saint Germain pour veoir mes enffans, dont je vous ay bien voulu advertir [f. 326v] affin que vous le receviez avec l’honneur deub à sa qualité et que vous donnerez ordre que ceulx qui sont ordonnez au service de mesd. enffans vous assistent en cette occasion. Continuez à nous mandez de voz nouvelles, sur ce je prie etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants de Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je vous envoye avec le sieur de Villiers l’un des mes escuyers, les littieres, carrosses, charrettes et mulets qui vous peuvent estre necessaires. Vous donnerez ordre de faire partir et venir samedy mes filles et mon fils d’Anjou, et amenez avec eux le moings de suicte et de bagage que faire ce pourra. Car aussy bien n’y demeureront ilz que sept ou huict jours au plus. Mon fils d’Orleans et ma petite fille demeureront à Saint Germain, et ordonnerez de ce ui leur sera besoing pendant vostre absence. Sur ce je prie etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
La bonne disposition en laquelle sont mes tous mes enfans et l’esperance qu’ilz donnent en leur aage me faict d’autant plus augmenter le desir que j’ay de les veoir. Ce sera bientost, Dieu aydant. Je suis bien ayse que ma fille aisnée face cas des lettres que je luy escris, et luy scay bon gré de celles [f. 83v] qu’elle m’a envoyée, à laquelle pour ceste heure je ne feray poinct de responce, me remectant pour cela à ce que vous luy direz de bouche attendant mon retour à Paris. Je prie Dieu etc.
A Monceaux le XXVIe jour d’octobre 1610.
A madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay receu la lettre qui m’a esté envoyée de vostre part par le sieur de Bonneuil, par laquelle je reconnois bien le soing que vous prenez que ma fille Chrestienne soit bien traictée et assistée en sa maladie, ayant pour cela faict venir aupres d’elle le sieur Haultin, medecin. C’est chose que j’ay eu bien agreable, et que par son advis vous ayez faict demeurer mes autres enfans au viel chasteau en les faisant changer de logements, d’où ils ne puissent encourir aucun danger, nonobstant que je vous eusse mandé de les mener au chasteau neuf si vous l’eussiez trouvé necessaire. Je vous prie d’y avoir tousjours l’œil, et mesme si vous voyez qu’il y ayt trop de monde aupres d’eux et que par la frequentation des uns et des autres il y eust quelque danger de prendre cette maladie, de retenir seulement [f. 160v] aud. chasteau avec mesd. enfans ceux qui seront necessaires pour leur service, faisant loger pour quelque temps en autre lieu les autres enfans avec leur suite jusques à ce que mad. fille Chrestienne soit entierement guerie. Dont me reposant sur vous je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le XIXe avril 1611 »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je reçois du contentement d’apprendre que mes enfans continuent tousjours à se bien porter. Vous me ferez plaisir de me mander souvent de leurs nouvelles, et de m’advertir de tout ce qui se passera, tant pour leur particulier que pour les autres qui sont aupres d’eux, affin que s’il se presente quelque chose de nouveau de delà, j’y donne l’ordre qu’il sera requis en cette occasion. Sur ce je prie Dieu etc.
A Paris le Ve juillet 1611
Madame de Montglat, gouvernante de mes enfans »

Lettre de Marie de Médicis concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Ce sera tousjours un grand contentement d’entendre souvent des nouvelles de mes enfans, et vous scay bon gré du soing que vous en prenez. Je suis bien aise que mon fils d’Anjou aye repris à present sa premiere disposition, ainsi que l’on me l’a rapporté et que vous me l’escrivez par vostre lettre de ce jourd’huy. Mais pour ce que je croy que le changement d’air ne luy peult apporter que du bien et du soulagement pour la manutention de sa santé comme pour celle des autres, et que mesmes je reconnois qu’à cause des ouvriers qui travaillent au Louvre ils recoivent beaucoup d’incommoditez, je vous ay faict celle cy sur la resolution que j’ay prise de les envoyer avec vous à Saint Germain en Laye pour y loger au chasteau neuf, à ce que vous vous teniez preste pour les y mener et faire conduire au plus tost avec tout leur train et equipage. Se pour cet effect vous avez besoin, outre les commoditez que vous pouvez avoir à Paris, de quelques mulets et charretes pour [f. 188v] mener leur bagage, vous me le fairez scavoir diligemment affin que j’y face donner ordre. J’attends donc de vos nouvelles et sur ce je prie Dieu etc.
A Fontainebleau le jour d’hier au soir 1613 »

Lettre de Francesco Borsieri au duc de Mantoue relatant les fêtes de carnaval au château de Saint-Germain-en-Laye

« Illustrissimo et eccellentissimo signor, mio signor et patrone osservandissimo,
Questa solo sara primo per far la debita reverentia at V. E. et darle aviso del ben stare dell illustrissimo signor Lodovico, poi per avisarla del carnevale qui fatto nel quale per le pioggie et continovi venti non s’poptuto fare cosa buona se non ch’el giorno di carnevale con uno vento grandissimo et frazza se corse da dodeci cavaglieri armati all’anello con grandissimo freddo di quelli ch’erano a vedere et questo fu nel barco dove monsignor eccellentissimo lo Dolfino v’era in letica qual pero venne se non cessata la frazza. Li cavaglieri corsero tre lancie per uno et fra tutti lo portorno molte volte, con tutto ch’l’anello fosse assai grande. L’illustrissimo signor Lodovico fu capitaneo de otto o dieci putti vestiti alla svizzera, quali per lo freddo parevano tutti amalati ; el signor Lodovico illustrissimo era a cavallo col suo tabbaro di scarlato et inanzi havea li detti putti co’ uno che li portava una mazza et tutti questi furono paggi d’honore, le livree erano incarnato et negro con tabure et fiffari, et cosi sei cavaglieri. Gl’altri sei erano guarniti sopra l’arme di coramo dorato.
La sera poi l’illustrissimo signor Lodovico fece una mascarata de sei peregrini, tra quali furno dui figli di monsignor della Marscia et maestro da stalla di monsignor eccellentissimo el nostro signor governatore et M. Costanzo, tutti sei erano vestitti di negro con sagli listati di tella d’argento a spina pesce, gli tabbaretti di veluto negro foderati di tela d’argento, gli capelli di tela d’oro ranza con le scarpe del medesimo, gli bordoni negro co’gli drappeselli di tela d’argento et con una bocalina d’acqua nanfa et mazzi di garofoli con tavolette scritte di motto latini, et cosi guarniti accompagnati d’un tamburo et fiffaro, andorno a monsignor eccellentissimo et fattele le debite reverenze, l’illustrissimo signor Lodovico gli presentò uno mazzo di garoffoli perfumato d’aqua nanfa et compositione parimenti alla sorella Madame Isabella et alla regina di Scoccia et cosi fecero gl’altri a diverse damiselle et signore Ciasuno poi sparse l’acqua sopra sue maestrii et damiselle et gentilhomini. Comminciato el sono per balare l’illustrissimo signor Lodovico piglio Madama Isabella, il più grande della Marscia la regina di Scoccia, l’altro l’altra figlia di Sua Maestà Christianissima, el signor governatore la damisella di Perone, gli altri quelle che alloro più piaquero et balato che fu tre de suoi balli el signor governatore si parti, et poi vestito de suoi soliti panni ritornò di sopra, et io restai in camera. Il primo poi du quaresima doppo desinare mi bisogno andare a Parigi et per esser bel tempo monsignor eccellentissimo la Delfino volse che’l illustrissimo signor Lodovico con cinque paggi d’honore ch’esso havea vestiti d’una livrea di raso morello tagliato con sotto tella d’oro ranza con pennacci nelle celade de medesime colori, corse all’alnello contro sei altri con quello della Marsia con tonelletti di tela d’argento et dicono ch’l signor Lodvico si porto bene, il che non penso fossi altrimente accomodandosi molto bene sotto l’arme ; hormai comincia a domesticarse con monsignor eccellentissimo et ragiona et passeggia seco di molto pezzi et mostra volerle molto bene. Altro per hora non mi occorre, se non supplicar V. E. tenermi in sua bona gratia nella quale basciandole le mani con debita reverenza humilmente mi raccomando.
Di San Germano lo 23 di febraro del 1550.
Di V. E. humilissimo et fidelissimo servitore.
Francesco Borsieri

Per lo illustrissimo signor Lodovico
Quidem me puerum amore capi miramini quando Deus ipse puer est
Per uno della Marcia
Priusquam amoris semitas ingrediare ipsi statui supplicare
Per l’altro dela Marcia
Ne postia flamarum poenitea ; amorem consultum abeo
Per lo maestro di stalla
Amoris impatiens peragro si pietatem invenire queam
Per lo S. governatore
Quod cathenis exolutus cum amoris hanc ipsivnovi tabellam
Per M. Costanzo
Que matrona Illustris peregrinari intueminii amore me miserum cogitur ingratae »

Lettre d’Henri IV concernant le départ de ses enfants pour Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur de Souvré,
C’est pour vous donner advis que je mande à madame de Montglat d’amener mon fils et mes aultres enfans à Sainct Germain en Laye, affin que vous vous trouviés à Fontainebleau le jour qu’ils en partiront, pour les accompagner jusqu’au dict Sainct Germain. J’envoye le Large, l’un de mes fourriers ordinaires, pour faire son logis, et luy ay commandé le chemin qu’ils auront à tenir.
Bonjour, Monsieur de Souvré. Ce XXVIe juillet, à Monceaux.
Henry »

Henri IV

Lettre de Guy Patin mentionnant l’arrivée du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« On ramene M. le Dauphin de Compiegne à Saint Germain ; on dit qu’il se porte bien et qu’il n’a guere eté malade ; il est un peu trop melancoloque ; je souhaiterois fort qu’il ressemblat au bon roi Henri IV, son bisaieul, et non pas au roi Louis XI, qui etoit un homme d’esprit, mais dur, dangereux et meme cruel. »

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