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Lettre concernant l’ameublement du musée de Saint-Germain-en-Laye et le pavillon Henri IV

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Paris, le 20 décembre 1908
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Le soussigné a signalé à l’administration que les travaux de grosses réparations au château de Saint-Germain étaient achevés mais qu’il était indispensable de pourvoir, par un crédit spécial, à l’ameublement de la salle dite de Mars et de locaux adjacents, afin que les collections emmagasinées d’objets du musée puissent être classées définitivement par les soins de M. le conservateur de ce musée. Un devis spécial à ces derniers travaux a été adressé au bureau compétent, dont la dépense sera imputable sur les crédits dont disposera le bureau des Bâtiments civils pour l’exercice 1909.
En ce qui concerne la participation de la commission des Monuments historiques, il n’y a plus lieu de faire de proposition en ce qui concerne le château. Mais il convient d’appeler l’attention de Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat sur la situation fâcheuse au point de vue de sa conservation de la grotte du pavillon dit de Henri IV, que son classement et l’intérêt de son architecture recommandent à la sollicitation de la commission compétente.
La célèbre grotte et deux de ses façades sont en mauvais état. Le possesseur laisse ce précieux reste du château neuf, édifié par ordre de Henri II et ses successeurs, dans un complet abandon. C’est à peine si la grotte peut être visitée, encombrée qu’elle est par du matériel de restauration. Des dégradations qui pouvaient compromettre un point près son entrée ont donné lieu à quelques travaux de consolidation et la faible dépense imputée régulièrement sur un crédit disponible.
Après l’achèvement des travaux du château, le soussigné peut proposer comme étant de première urgence la restauration des parties les plus dégradées de la grotte et d’y consacrer vingt mille francs, tant pour l’intérieur que pour l’extérieur, en appelant à participer le propriétaire de l’immeuble suivant les usages établis et dans la proportion que proposera M. l’inspecteur général après un examen de l’état de la partie classée des bâtiments du château neuf. Le soussigné a demandé à l’inspecteur, M. Choret, de connaître l’adresse du possesseur de la grotte. C’est M. Guérin Catelain, ancien exploitant du restaurant du pavillon Henri IV. Il demeure à Bilhem-le-Neuf, par Hairincourt, Pas-de-Calais.
Si le soussigné y était invité par le bureau compétent, il se mettrait en mesure de réunir quelques documents graphiques de la grotte afin que la commission des Monuments historiques ait sous les yeux des photographies ou des dessins, et il pourrait aussi se mettre en rapport avec M. Guérin Catelain s’il y était autorisé.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant l’installation d’un buste d’Alexandre Bertrand dans le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 15 mai 1910
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre par laquelle vous m’informez que, pour répondre au désir exprimé par la famille Bertrand, vous avez décidé que le buste d’Alexandre Bertrand destiné à la décoration du musée de Saint-Germain serait exécuté en bronze. Un piédouche sera étudié, d’accord avec le statuaire, et érigé à l’endroit le plus favorable du musée.
L’architecte du château
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant le décor de salles du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 23 décembre 1912
L’architecte en chef du château et des parterres de Saint-Germain-en-Laye à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat
Je crois devoir vous faire connaître que la décoration picturale commencée dans les salles du musée de Saint-Germain, décoration consistant spécialement en vues des monuments antiques, n’a pas été complètement achevée. Il reste en effet deux places vides dans une salle du 2e étage contiguë à la salle dite de Mars et située dans la tour de l’angle sud-ouest. Dans le projet d’ensemble, ces deux places étaient destinées à recevoir de la peinture et monsieur Albert Girard, qui a été chargé de ce travail de décoration, a fourni des esquisses pour les deux panneaux dont il est question.
Je crois devoir insister sur l’intérêt qu’il y aurait à terminer la décoration commencée, la dépense étant d’ailleurs peu élevée, il ne s’agit que de deux mille francs. Il serait désirable que ce travail fût prévu au budget de 1913. Cela permettrait d’achever un ensemble de vues monumentales qui font le complètement logique du musée de Saint-Germain.
Hulot »

Ministère de l'Instruction publique

Inventaire après décès d’Henry FitzJames, duc d’Albermale, dans son appartement de Saint-Germain-en-Laye

« L’an mil sept cens quatre, le quinsiesme jour d’octobre, huit heures du matin, à la requeste de messire Claude Sallon, demeurant à Paris, isle Nostre Dame, rue Guillaume, parroisse Saint Louis, agent des affaires de très haulte, très puissante et très excellente princesse madame Marie Gabrielle d’Audibert de Lussan, veufve de très hault, très puissant et très excellent prince monseigneur Henry FitzJames, duc d’Albemarle, lieutenant général des armées navalles du roy de France, demeurant à Paris, dans son hostel, place et rue de l’Estrapade, parroisse Saint Germain, tant en son nom que comme tutrice naturelle de l’enfant non nommé issu de leur mariage, et de ladite dame princesse, ledit sieur Sallon fondé de procuration spécialle à l’effet des présentes passée devant Duport et Dona, nottaires au Chastelet de Paris le trentiesme jour de septembre dernier, demeurée annexée à la minutte des présentes pour y avoir recours, préalablement paraphée ne varietur dudit sieur Sallon, du notaire et tesmoins cy après nommez, a esté par Gabriel Delange, nottaire et gardenotte du Roy dudit Saint Germain en Laye soubzsigné et des tesmoins cy après nommé, fait inventaire et description des biens et meubles meublans laissez par ladite dame princesse duchesse d’Albermale en une garde robe dépendante de l’apartement qu’elle occupe au chasteau vieil dudit Saint Germain, au premier estage, qui a issue et entrée par derrière sur la gallerie blanche, donnez en garde à Garrette Filsgiral, vallet de chambre du roy d’Angleterre, cy devant vallet de chambre dudit seigneur duc d’Albermale lors du départ dud. seigneur, qui l’en avoit chargé, lesquels meubles sont contenus en un mémoire porté en laditte procuration représentée par ledit sieur Sallon, de luy et dudit sieur Garrette Filsgerald paraphé ne variettur et demeuré aussy anexé à la minute des présentes, et ce en la présence de noble homme Claude Le Grand, advocat en parlement, conseiller du Roy, son procureur en la prevosté dudit Saint Germain, mandé et apellé par ledit sieur Sallon audit nom pour les conservation des droits de qu’il appartiendra et pour plus grande seureté et vallidité des présentes, lequel présent inventaire a été fait par recollement dudit mémoire ausd. meubles estants représentez par ledit sieur Garette Filsgerald après qu’il a affermé devant ledit nottaire n’en avoir caché ny destourné aucun, le tout aux protestations faites par ledit sieur Sallon audit nom que les qualitez de ladite damme duchesse d’Albermale ne poura nuire ny préjudicier à ses droits, noms, raisons, actions et prétentions que lesd. meubles luy apartiennent et non à la succession dudit déffunt seigneur son espoux, et lesdits meubles prisez et estimez par Antoine Geille, huissier priseur de biens meubles de la prevosté dudit Saint Germain, et Claude La Marre, tapissier demeurant audit Saint Germain, apelé à cet effet, qui a fait le serment es mains dudit nottaire de deuement procéder à ladite prisée et estimation avec ledit Geille, ce qu’ils ont fait eu esgard à la juste valleur desdits meubles, au temps présent et à la crue ainsy qu’il ensuit, es présence de Guillaume François Charpentier, huissier en cette prevosté, et Denis Trevet, praticien demeurans aud. lieu, tesmoins, l’an et jour susdits, et ont signé :
G. Filzgerard, Sallon
Legrand, Geille, La Marre, Charpentier
Trevet, Lange
Premièrement, dans ladite antichambre s’est trouvé une paire de chenets de cuisine, une paire de chevrettes, deux trépiers, une paire de pincettes, un rechault, un grand gril, une crémaillère et une poele de moyenne grandeur, le tout de fer, contenu au premier article dudit mémoire, prisé et estimé ensemble à la some de six livres, cy VI l.
Item trois marmittes de différentes grandeurs garnies chacunes de leurs couvercles, deux casserolles à queue, une passoire, deux tourtières, deux casserolles rondes, le tout de cuivre rouge, contenu au deuxiesme article dud. mémoire, prisé et estimé à la somme de vingt sept livres, cy XXVII l.
Item une chaudière, deux chaudrons, un poeslon, quatre petits chandeliers et une cuiller à poeslon, le tout de cuivre jaune, contenu au troisiesme article dud. mémoire, prisé et estimé à la somme de quinze livres, cy XV l.
Item un lit de damas cramoisy garny de galon d’or, deux rideaux tresnans, deux bonnes grâces, trois soubassements, trois pentes, une courtepointe de mesme damas cramoisy gallonné d’or, un imperial avec les pentes du dedans, le dossier et le champtourné, la housse de serge rouge de quatre rideaux, une couverture blanche d’Angleterre blanche, un traversin de duvet, quatre matelas de layne couverts de futaine, une couche à bas piliers de bois de chesne, deux tringles tournantes de fer poly servantes aux rideaux et à la house, le tout contenu au quatriesme article dudit mémoire, prisé et estimé à la somme de douze cens livres, cy XIIc l.
Item deux fauteuils et quatre chaises de bois de noyer garnies de crain couvertes de toille avec leurs housses de pareil damas cramoisy contenus au cinquiesme article dudit mémoire, prisez et estimez ensemble à la somme de cent quatre vingts seize livres, cy C IIIIxx XVI l.
Item deux fauteuils couverts de velours bleu garnis de grands galons d’or et deux tabourets aussy couverts de velours de mesme couleur et garnis de pareil galon avec leurs housses contenus au sixiesme article dud. mémoire, prisez et estimez ensemble à la somme de quatre vingt livres, cy IIIIxx l.
Item un écran de satin blanc en broderie d’or d’un costé et d’un gros de Tours couleur de lin de l’autre contenu au septiesme article dud. mémoire, prisé et estimé à la somme de vingt cinq livres, cy XXV l.
Item un soufflet d’esbeine et six petits écrans de peu de valleur avec deux cordons de sonnettes de soye cramoisy avec leurs houpes contenus au huitiesme article dud. mémoire, prisé et estimé à sept livres, cy VII l.
Item une grille de fer poly, pelle, pincette et tenailles de pareil fer contenus au neufiesme article dud. mémoire, prisez et estimez ensemble dix livres, cy X l.
Item un grand tableau peint sur toille représentant le portraict de mademoiselle la princesse de Conty et des amours, garny de sa bordure de sculture dorée en bas relief, contenu au dixiesme article dudit mémoire et estimé à la somme de soixante livres, cy LX l.
Item un petit tableau peint sur toille représentant le roy d’Angleterre garny de son cadre ovalle, sculture dorée, contenu au unziesme article dud. mémoire, prisé et estimé à la somme de dix livres, cy X l.
Item une table carrée de tarre façon de marbre sur son pied de bois sculture, doré et deux guredons de bois de merizier contenus au douziesme article dud. mémoire, prisez et estimez ensemble à la somme de quatre vingt dix livres, cy IIIIxx X l.
Item un petit bureau de marqueterie de cuivre jaune et escaille de tortue garny de ses tiroirs ouverts dans lesquels ne s’est rien trouvé, contenu au treiziesme article dud. mémoire, prisé et estimé à la somme de cinquante livres, cy L l.
Item une table de bois blanc peinte en noir avec des fillets de marqueterie de cuivre jaune garnie d’une escritoire en tiroir, en laquelle se sont trouvez un cornet et un poudrier d’argent couverts de maroquin noir, contenus au quatorziesme article dud. mémoire, prisés et estimés à la somme de vingt livres, cy XX l.
Item une petitte table carrée de bois de merizier garnye de son tiroir, dans lequel ne s’est rien trouvé, prisée quatre livres, cy IIII l.
Item trois petittes estampes garnies de leur cadre de bois de cèdre et deux sentences garnies de pareil cadre, prisez et estimez ensemble à trente sols, contenus au seiziesme article dud. mémoire, cy XXX s.
Item une chaise et un tabouret couverts de toille de peu de valleur contenus au dix septiesme article dudit mémoire, prisé et estimé trente sols, cy XXX s.
Item une tanture de tapesserie de satin de Burges contenant vingt deux aunes en [vide] pièces sur deux aulnes et demie de hault contenu au dix huitiesme article dudit mémoire, prisé à la somme de quatre vingt livres, cy IIIIxx l.
Et après avoir vacqué depuis la demie heure de huit heures jusqu’à celle de douze heures, nous sommes retirés après avoir laissé les meubles cy dessus inventoriez en la garde et pocession dudit sieur Sallon en vertu du consentement porté en la procuration de laditte dame duchesse d’Albermale cy dessus mentionnée, desquels ledit sieur Garette dépositaire est demeuré bien et vallablement deschargé, et continuant la confection du présent inventaire sur le réquisitoire dudit sieur Sallon aud. nom à ce jourd’huy deux heures de relevée, et ont signé :
Garrett Filzgerard, Sallon
Legrand, Geille, La Marre, Trevet
Charpentier, Lange
Et ledit jour et an, deux heures de relevée, à la requeste et présence que dessus, a esté continué la confection du présent inventaire ainsy qu’il ensuit
Item douze chaises de bois de noyer garnye de leurs couvertes de cuir noir contenue au dix neufiesme article dud. mémoire, prisez et estimez à la somme de soixante livres, cy LX l.
Item une table de bois de noyer de placage et deux guéridons contenus au vingtiesme dud. mémoire, prisez et estimez ensemble à la somme de quatre livres dix sols, cy IIII l. X s.
Item une petite table à jouer couverte de drap vert contenue au vingt uniesme article dud. mémoire et prisez et estimez à la somme de trois livres, cy III l.
Item un grand buffet propre à mettre un lit dedans avec un tapis de Turquie contenus au vingt deuxiesme article dud. mémoire, prisez et estimez à la somme de vingt cinq livres, cy XXV l.
Item deux petits lits de cadix gris à tombes garnys de trois petits mathelas chacuns, d’une couverture de laine blanche, un traversin de coutil remply de plume et une courtepointe contenus au vingt troisiesme article dud. mémoire, le tout prisé et estimé à la somme de cent livres, cy C l.
Item six chaises et deux fauteuils de bois de noyer garny de boure et crin couverts de cadix gris contenus au vingt quatriesme article dud. mémoire, prisez et le tout ensemble à la somme de vingt cinq livres, cy XXV l.
Item quatre chaises, deux fauteuils et six tabourets couverts de toille rouge de bois de noyer peints en rouge contenus au vingt cinquiesme article dud. mémoire, prisez et estimez le tout ensemble à la somme de quarante cinq livres, cy XLV l.
Item un bois de lit de bois de noyer garny de son enfonseure et ciel, le tour dud. lit de serge couleur de feu, un petit molet d’argent autour qui consiste en deux rideaux, deux bonnes grâces, deux soubassements d’étoffe couleur de rose avec une petite frange d’argent au bas et un petit molet d’argent autour, un ciel de lit avec ses pantes de taffetas rouge et un molet d’argent, un dossier de taffetas rouge et chantourné contenus au vingt sixiesme article dud. mémoire, le tout prisé et estimé ensemble à la somme de cent livres, cy C l.
Item un bois de lit de moyenne grandeur avec son entour de moire feuille morte, une table de toilette et un petit mathelas et paillasse contenus au vingt septiesme article dud. mémoire, prisez et évaluez le tout ensemble à la somme de vingt livres, cy XX l.
Item une petite couchette, un mathelas de burre et une couverture de laine blanche servant au valet de chambre contenus au vingt huitiesme article du mémoire, prisez et estimez à la somme de vingt livres, cy XX l.
Item deux paravant de moquette cramoisy à rasle noire qui sont chacun en quatre feuilles contenus au vingt neufiesme article dud. mémoire, prisez et estimez à la somme de cent livres, cy C l.
Item deux paires de bras de cuivre doré contenus au trentiesme article dud. mémoire, prisez et estimez à la somme de huit livres, cy VIII l.
Item deux méchantes tables et la moitié d’une méchante armoire de bois de chesne contenus au trente uniesme article dud. mémoire, prisez et estimez à la somme de cinq livres, cy V l.
Item deux chaises percée couvertes une de cadix grise et l’autre de moquette, prisez et estimez à la somme de six livres, cy VI l.
Item deux méchantes armoires de bois de chesne servant de garderobbe, une méchante table longue posez sur deux trétteaux de bois de sapin, un lit de sangle contenus au trente troisiesme, trente quatriesme et trente cinquiesme articles dud. mémoire, prisez à la somme de trente quatre livres, cy XXXIIII l.
Item quatre grandes rideaux de toile damassée et quatre rideaux de toille de chanvre de fenestre contenus au trente sixiesme article dud. mémoire, prisez et estimez ensemble à la somme de quatre vingt livres, cy IIIIxx l.
Item sept douzaines de serviettes de toille ouvragées et cinq nappes de pareille toille, dix huit torchons, cinq tabliers pour servants et trois nappes pour la cuisine contenus au trente huitiesme et trente neufiesme article dud. mémoire, prisez le tout ensemble à la somme de cinquante livres, cy L l.
Item douze mathelas de bous servants aux domestiques de moyenne grandeur couverts de lin rayée contenus au quarantiesme article dud. mémoire, prisez et estimez à la somme de quarante huit livres, cy XLVIII l.
Item huit couvertures de laine blanche de moyenne grandeur contenus quarante uniesme article dud. mémoire, prisez et estimez ensemble à la somme de quarante livres, cy XL l.
Item dix traversins de coutil remplye de plume, huit paillasses de toille et trois bois de couchette contenus au quarante deuxiesme et dernier article dud. mémoire, prisez et estimez le tout ensemble à la somme de quarante trois livres, cy XLIII l.
Ce fait lesd. meubles cy dessus inventoriez ont esté laissez par ledit sieur Garet entre les mains dud. sieur Sallon en vertu de la procuration, desquels meubles comme des autres aussy cy dessus inventoriez il demeurera entièrement quitte et vallablement deschargé envers lad. dame duchesse, la succession dud. seigneur duc son espoux et tout autre qu’il appartiendra, aux protestations et réserves néantmoins à l’efet que sa représentation, ceste décharge ne pouvant nuire ni préjudicier à ce qui luy peut estre deub pour ses gaiges, au privilège qu’il luy en est acquis sur lesd. meubles, contre laquelle déclaration led. sieur Sallon a fait ses protestations, au contraire à reytéré d’habondant celles qu’il a cy devant fait pour la conservation des droits de lad. dame duchesse, le tout en la présence et du consentement desd. procureurs et tesmoins, et ont signé :
Garrett Filzgerard, Sallon
Legrand, Geille, La Marre
Charpentier, Lange
Trevet »

Lettre concernant les éléments nécessaires pour le casernement de troupes au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, 14 novembre 1815
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous inviter à fournir dans le plus court délai possible au quartier-maître du 4ème régiment les articles suivants, qu’il lui faut encore pour le quartier du château, occupé par les susdits régiments, et qui sont tous de la première nécessité :
600 pieds de table
450 idem de bancs
353 carreaux aux croisées
2 serrures
4 clés
44 lampes
10 appliques
4 poêles
20 urinaux
20 raclots
30 paniers
20 balais par semaine
Si vous voulez bien envoyer quelqu’un avec le quartier-maître porteur de cette invitation au château, il pourra lui faire voir les chambres qu’on a désigné à ce régiment et consulter avec lui sur les moyens les plus convenables de fournir une partie des objets dont il est question tel que chaises ou bancs et tables, et diminuer s’il est possible le nombre des articles contenus de l’autre part.
Quant aux carreaux, M. le quartier-maitre me marque que l’on pourra y substituer des planchettes de bois en plusieurs endroits.
Je vous prie de croire, Monsieur, que l’on fera pour soulager la ville tout ce que le bien du service nous permettra et que la réquisition ci-jointe, que j’ai l’honneur de vous faire parvenir, ne contient que des réparations absolument nécessaires ou des objets d’ameublement dont on ne peut se passer pour des troupes casernées dans une saison aussi avancée que celle où nous sommes actuellement.
J’ai l’honneur d’être, Messieurs, votre très obéissant serviteur.
N. Y. Shave, major de brigade
Aux messieurs,
MM. du conseil municipal de la ville de Saint-Germain »

Lettre concernant les éléments nécessaires pour le casernement de troupes au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, 15 novembre 1815
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous inviter à faire fournir au quartier-maître du 40ème régiment porteur d’icelle les articles suivants :
58 tables, 20 de 12 pieds, 38 de 6 pieds
73 bancs
14 lampes pour le 40e
20 poêles
20 raclots
4 urinaux
20 balais par semaine
Il y a 210 carreaux d’ôtés ou de cassés.
J’ai l’honneur d’être, Messieurs, votre très obéissant serviteur.
N. Y. Shave, major de brigade
Aux messieurs,
MM. les membres du conseil municipal »

Lettre de Marie de Médicis concernant la vaisselle d’argent utilisée par le dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur a desiré que je vous fasse scavoir que son intention est que la vaisselle d’argent qui servoit à mon filz le Dauphin serve doresnavant à noz autres enffans, n’entendant pas que vous la teniez comme vostre. Vous en userez selon sa volonté et n’estant celle cy pour autre subject, je prie Dieu etc. »

Marie de Médicis

Lettre de Marie de Médicis concernant la réalisation des portraits de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay esté priée par le sieur marquis de Botti, ambassadeur de mon cousin le grand duc de Toscane, de luy permettre, s’en retournant en Italie, d’emporter avec luy les portraicts d’aucuns de mes enfans, ce que luy ayant tres volontiers accordé, je vous fais celle cy à ce que vous ayez à recevoir de delà le peintre qu’il vous envoyera pour cet effect et que par ce moyen il puisse prendre le temps et le loisir en voyant mesd. enfans de travailler à leurs portraicts en vostre presence et avec plus de commodité, en quoy vous me ferez service bien agreable. Priant Dieu etc.
A Fontainebleau etc. »

Inventaire des joyaux du roi à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 139v] A Sainct Germain en Laye
Premierement, uns grans tableaux de trois pieces couverts d’argent dehors et dedans, clouans, esquelz sont dedans [f. 140] plusieurs reliques et sont garnis de pierre de voirre a quatre piez de griffon de cuivre, non pesez.
Item uns tableaux de bresil par dehors et par dedans et a six imaiges d’yvire enlevez, c’est assavoir Nostre Seigneur, saint Jacques, Nostre Dame, saint Jean, sainte Catherine et la Magdelaine.
Item uns petits tableaux d’argent d’yvire de deux pieces, ou dedans sont l’Ascension et la Penthecoste.
Item uns autres tableaux de fust de deux pieces ou sont pains une Pieté et Nostre Dame.
Item uns autres tableaux de deux pieces quarrees ou sont plusieurs reliques couvertes de gif.
Item uns autres tableaux de deux pieces a pignons ou sont plusieurs reliques couvertes de gif.
Item deux tabliers en quatre pieces de jaspre et est de cristal.
Item un autre tablier de deux pieces ouvré de coquilles de perle.
Item un jeu d’eschez signé de seize pieces d’ambre jaune et vingt six pieces de jayest.
[f. 140v] Item un imaige de Nostre Dame d’ivire seant en une chayere d’ibenus.
Item un imaige de Nostre Dame d’ivire a une pierre de voirre en la poictrine, assise en une chayere sur un pié de cuivre.
Item un petit imaige de Nostre Dame d’ivire seant sur un entablement d’argent et a une couronne d’argent.
Item un couronnement de Nostre Seigneur a Nostre Dame d’ivire et trois angeloz de mesmes assis en un siege de cedre.
Item un imaige de Nostre Dame de bois.
Item un imaige de saint Jean d’ivire.
Item une croix d’argent a un pommeau de cristal, le crucefix, Nostre Dame, saint Jean et deux angeloz de corail, pesant quatre marcs quatre onces.
Item deux chandeliers de cristal de la façon de lad. croix pesant huict marcz.
Item un grand escouce d’argent blanche perciée a fleurs de lys pesant six marcs quatre onces.
Item une lanterne d’argent ronde a porter a main pesant quatre marcs.
[f. 141] Item une aiguiere d’argent tuerse pesant un marc sept onces.
Item un petit chauderon d’argent a ance pesant sept onces.
Item un gobelet et une aiguiere de voirre blanc de Flandre garny d’argent doré.
Item un hanap de madre a couvescle qui a le pié d’or et sur le couvescle un liz esmaillé de blanc.
Item un hanap d’argent blanc cizelé et une vignette autour et compas dorez, pesant un marc trois onces.
Item une petite nef de cristal goderonnee garnie d’argent et sont les autres de deux serpens volans, pesant trois marcs cinq onces.
Item une aiguiere et un gobelet de cristal garniz d’argent doré pesant cinq marcs trois onces.
Item un hanap a pié d’argent goderonné et doré a un esmail de France ou fons, pesant un marc trois onces.
Item une couppe d’argent doree goderonnee a six pommeaux neellez en la poignee, pesant deux marcz six onces et demie.
[f. 141v] Item une autre couppe petite d’argent doré basse, la couppe et le pié godronnez en cuerdant, pesant un marc cinq onces et demie.
Item un hanap d’argent doré a pié cizelé a fleurs de liz et a rozettes enlevees, pesant un marc sept onces et demie.
Item un grand hanap a pié et a couvercle, et sur les pomeaux a trois esmaux et trois tours, et a le hanap trois hault piedz, pesant six marcz quatre onces.
Item deux petites escouces d’argent a deux manches de bois, l’une pesant un marc une once et demye.
Item un angelot d’argent tenant un cristal a mettre reliques, pesant un marc quatre onces.
Item une pomme d’argent a chauffer mains en yver blance a esmaux d’Arragon, celle qui est demouree a Saint Germain, pesant deux marcs deux onces dix esterlins.
Item une palette d’ivire.
Item deux haults mirouers a deux piez d’ivire, l’un plus grand que l’autre.
Item un petit coffre d’ibenus garny d’argent a mettre les plumes et l’enque.
[f. 142] Item six pommes d’ambre sans nulle garnison.
Item six petites fiolles de voire plaines de fleurs de violettes.
Item une petite boiste d’ivire ronde painte par dessus et par dessoubz ou sont le jeu des tables et des eschez.
Item un tres petit tablier de bois cloant a un estuy de bois.
Item deux petits barilz d’argent a mettre eaue roze, les fons esmaillez de France, pesant un marc quatre onces et demie.
Item une caigette a fauconnerie d’argent doree pesant deux onces et demie.
Item une tres petite estamoye de cristal a ance garnie d’argent doré pesant trois onces et demie.
Item trois petites pieces de corail garnie d’argent.
Item une tres grande piece de courail sans garnison.
Item une tres petite patenostre de corail a signaux de perles et petites coquilles d’or.
Item un petit encensoir d’argent a cinq carres pesant six onces.
Item un grand astralabe de cuivre.
[f. 142v] Item deux patenostres, les unes d’ambre blanc a rozes et les autres de gaiest noir.
Item deux cuillers de sarrazin, l’une blanche et l’autre noire.
Item deux cousteaux en une guaisne, les virolles et les bouterolles d’argent esmaillees de France a deux manches d’ivire.
Item un coutel a manche d’ambre, la virolle d’or esmaillee des armes monseigneur le Dalphin, a un saphir au bout, et les forcettes d’argent.
Item un lont baston a costes semé de fleurs de lys d’argent a un lyon dessus.
Item un petit baston d’ivire blanc ouvre a petits arbrisseaux.
Item un letrin d’ibenus.
Item trois grans plats de voirre ouvrez et pains et quatre escuelles de mesmes.
Item un cierge blanc benoist.
Item un petit cizelez d’or.
Item un grand pot de terre bien ouvré et un autre de mesme, moindre.
Item un grand plat de terre, douze grandes escuelles et quatre petis, d’une façon.
Item trois grandes escuelles de canne rouge avec une moindre et deux petites qui s’entretiennent.
[f. 143] Item trois fioles de voirre plaines d’eaue roze, lesquelles sont cassées.
Item une tres belle Bible en françois a deux fermoirs d’argent esmillez de France a une chemise de soye a queue.
Item le Gouvernement des princes en françois couvert de cuir blanc a queue.
Item un tres beau petit breviaire paint sur les feuilles a roses vermeilles et verts a deux fermoirs d’argent et une chemise blanche.
Item un grand eschiquier garny d’argent doré, et sont les eschetz de jaspre et de cristal.
Item deux hanaps d’argent cizelez sans esmail, dorez ou fons, a feuilles de chesnes dorez entrelacez a rondeaux pesans deux marcs deux onces et demie.
Item uns petits tableaux d’or ou sont saint Jean et sainte Caterine dedans et dehors, sont esmaillez et sont garnis de pierrerie, pesant once et demye.
Item un Psautier de lettre ancienne avec les Heures Nostre Dame et de Morts, couvert de veluyau a deux fermouers d’argent esmaillez, et sur chacun aiz a cinq [f. 143v] cloux d’argent en façon de boullons dorez.
Item un coffre d’ibenus de laton doré fermant a clef.
Item un petit tablier de cypres bordé de corne, et sont les eschez d’ivire.
Item une salliere de cristal que soustient un serpent d’argent doré assise sur un pié d’argent doré garny de perles et d’autres pierreries, pesant deux marcz cinq onces et demie.
Item un cor de bois et pendant de mesmes.
Item unes Croniques de France a deux fermouers d’argent dorez, et ont une chemise de soye a queue.
Item une Bible en latin de lettre boulenoize que donna au Roy l’evesque de Beauvais couvert de drap d’outremer de couleur cendre a deux fermoirs d’argent aux armes dud. evesque.
Item un image de Nostre Dame d’argent doré qui tient son enfant a une main et a l’autre un reliquaire de cristal, lequel imaige est assis sur un entablement d’argent a six carrez de cristaux par devant, et est garnie la couronne dud. imaige, le reliquaire et la chayere de mesmes perles, pesant sept marcs deux onces.
[f. 144] Item uns tableaux d’argent dorez par dehors de la Trinité et de l’Annunciation, et est esmaillé par dedans et saint Jean qui escript devant luy, et ez elles dud. tableau sont saincte Katherine et saincte Agnez, et sont lesd. tableaux assis sur un hault pié cizelé pesant cinq marcs quatre onces et demye.
Item un petit imaige d’argent doré de saint Jean Baptiste assis sur un entablement d’argent doré pesant trois onces.
Item un petit imaige d’argent doré de saint Jean Baptiste assis sur un entablement d’argent doré pesant trois onces.
Item un petit imaige de cuivre de Nostre Dame assis en une chaiere et a une couronne ou il a trois perles, et est led. imaige assis sur une terrasse esmaillee pesant une once quinze esterlins.
Item un petit bontonnet de muglias et y a un petit boutonnet au bout.
Item un calice d’argent verré cizelé par dehors a demis imaiges et feuillages.
Item un autre petit bouton pendant qui est d’un saphir, et sont les armes [f. 144v] de Bourbon d’un costé et de l’autre une M.
Item unes pincettes d’argent blanc touttes plaines pesant un marc une once et demie.
Item un chandelier a broche d’argent veré pesant sept onces et demie.
Item un autre plus petit chandelier d’argent a broce et a deux oreilles pesant trois onces et demye.
Item une coquille de perles qui a le pié d’un lys d’argent doré avec le couvescle pesant deux marcs.
Item un pot d’un grand camahieu tres noblement ouvré et a visaiges et a bestes et a feuillages, et est le pié et le bort d’argent veré.
Item deux petits escrinez de cuivre ouvrez a ouvraiges de damas plain de lin aloez d’ambre.
Item uns tableaux pains de l’Annuciation et de la Gesine Nostre Dame environnez des armes de Harcourt.
Item deux miroirs d’acier, l’un grand qui est environné de cuivre et de brodeure par derriere, et l’autre assis sur bois.
Item un cor noir garny d’argent doré cizelé a lettres et est la corroye garnye de perles a lys sur un tixu de soye d’azur.
[f. 145] Item une brochette de porc espy garnie d’un po d’or.
Item un grand falcon de madre garny d’argent doré a une ance torse, et sont les bordeures de feuillages, et ou milieu de la pance un esmail rond pesant unze marcs et demy.
Item un grand orloge de mer de deux grans fioles plaines de sablon et un grand estuy de bois garny d’archal.
Item une tres petite coupette d’argent doree et dehors esmaillee a marguerittes.
Item un petit chandelier d’argent veré a trois piez.
Item deux grans plats de voire et six escuelles.
Item neuf gobelets de fust blanc en un estuy de mesme que donna l’Empereur. »

Arrêt du Conseil ordonnant le paiement du transport jusqu’à Saint-Germain-en-Laye des éléments de décor de la chapelle et de la chambre du conseil

« Il est ordonné au tresorier de l’Espargne paier comptant à Monner, garde des meubles du Roy, la somme de cinquante escus pour avoir faict amener de Paris en ce lieu douze voictures de charrettes chargees de tappis et tapisseries, draps de pied, parement et careaux pour servir tant à la chappelle qu’il a convenu faire tendre pour les festes et jour de Noel que pour la chambre de messieurs du conseil, compris le retour, conduicte et tenture d’iceux. »

Quittance pour un tableau en miniature livré pour le roi à Saint-Germain-en-Laye

« En la presence des notaires du Roy à Paris soubzsignez, sieur François Blanchery, peintre en mignature demeurant à Paris, isle Nostre Dame, rue des Deux Pontz, parroisse Sainct Louis, a confessé avoir receu de me Nicolas Melicque, conseiller du Roy, tresorier general des Menus Plaisirs et affaires de la Chambre de Sa Majesté, la somme de trois cens quatre vingtz cinq livres à luy ordonnée pour son payement d’un tableau en mignature representant une Vierge qui tient le petit Jesus avec sa bordure de bois doré et garny d’une glace qu’il a livrée par ordre du Roy pour servir en son chasteau de Sainct Germain en Laye, de laquelle somme de trois cens quatre vingtz cinq livres il se contente, en quitte Sa Majesté, ledict sieur Melicque et tous autres. Faict et passé à Paris es estudes l’an mil six cens soixante quatorze, le quinziesme jour d’avril, et a signé :
F. Blanchery
Clement »

Mention du don à la ville de Saint-Germain-en-Laye d’anciennes clefs des deux châteaux

« M. Cheron aîné, entrepreneur des travaux de la ville, a fait, ces jours derniers, hommage d’une collection curieuse et authentique des clés provenant des châteaux vieux et neuf, ainsi que des portes de la ville, à M. de Breuvery, maire, qui, en acceptant ce don au nom de la ville, les a fait, après avoir exprimé toute sa gratitude au donateur, déposer immédiatement à la bibliothèque publique. M. Cheron tenait, par héritage, ce précieux dépôt de son père, auquel il était échu par suite d’adjudication de matériaux de démolitions. »

Lettre concernant des tableaux provenant de la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Palais du Louvre, 11 mai 1904
Cher Monsieur,
Pour l’un des renseignements que vous me demandez, je puis vous donner une réponse très précise. Les deux tableaux de Matteo Rosselli appartiennent au Louvre ; ils proviennent de la collection du roi, et ont jadis figuré au château de Saint Germain. Le « Triomphe de David » est au Louvre, n° 1483 du catalogue sommaire des peintures. Quant à la « Judith », elle a été déposée au musée de Toulouse, auquel elle fut envoyée en 1803. Pour plus de détails, voyez : F. Engerand, Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 1709 et 1710 par N. Bailly, Paris, Leroux, 1899, in 8, pages 46 et 47. Ces deux tableaux ont certainement dû être transportés au Louvre pendant la Révolution.
Pour l’ivoire, malgré de consciencieuses recherches, je n’ai pas pu arriver à un résultat aussi certain ; et pourtant…
Dans notre plus ancien Inventaire, qui est celui de 1816, je ne trouve qu’un seul Christ en ivoire ; voici textuellement la mention :

  1. – Inconnu [auteur]. – Christ en croix. – Ivoire. – [pas de dimensions]. – Ancienne collection. – [emplacement :] magasin du musée.
    En marge est ajouté cette note au crayon de la main de notre prédécesseur M. Emile Molinier : « Musée de Rennes, 1894 ».
    Ce Christ aurait donc été déposé au musée de Rennes, ce qui doit être exact car nous ne le possédons plus au Louvre.
    Dans l’Inventaire de 1816 (les notes entre crochets sont de moi, bien entendu), vous lisez comme provenance : « ancienne collection ». C’est là une formule courante qui a été adoptée, par ordre, pour désigner prudemment tous les objets provenant des saisies révolutionnaires et des conquêtes impériales. Comme votre Chrost me paraît provenir d’une saisie chez un émigré, car votre référence « inventaire du 14 février 1794 » me fait tant l’effet d’un procès verbal de saisie ; comme d’autre part le Louvre ne possédait en 1816 qu’un Christ en ivoire, provenant presque à coup sûr d’une saisie de ce genre, il me semble qu’on peut, en sains critiques, identifier l’objet du Louvre avec celui de votre document.
    La dimension du Christ en ivoire nous est donnée par l’Inventaire de 1832 : « hauteur, 0 m. 50 ». Vous pourrez le faire contrôler en écrivant à Rennes.
    Quant à l’attribution à Michel Ange, elle n’a aucune importance. Tous les Christs anciens un peu passables ont été donnés à Michel Ange, à Puget ou à Girardon.
    Pour ma peine, je vous demanderai de me dire où a été faite votre saisie du 14 février 1794. Il est toujours utile de préciser les provenances des objets du Louvre, même secondaires.
    Je vois que vous continuez à vous intéresser aux saisies révolutionnaires. Je voudrais bien pouvoir étudier celles dont nous avons les procès verbaux au Louvre, et je le ferai sans doute un jour, mais le temps ?
    Veuillez agréer, cher Monsieur, mes meilleurs compliments.
    Jean J. Marquet de Vasselot »

Préfecture du département de Seine-et-Oise

Lettre concernant la fabrication de vitrines pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 2 mai 1862
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Pour classer et ranger les objets du musée gallo-romain de Saint-Germain-en-Laye, l’on réclame 9 vitrines et 2 ou 3 armoires vitrées.
J’ai l’honneur de vous proposer aujourd’hui la façon des vitrines par monsieur Gasc, habituellement employé pour pareils ouvrages par la direction générale des Musées impériaux. J’ai l’honneur en conséquence de vous faire parvenir en double expédition et le devis estimatif et la soumission souscrite par M. Gasc, menuisier sculpteur.
Aussitôt que j’aurai reçu vos ordres à cet égard, je m’empresserai de remettre les dessins d’exécution et pour satisfaire monsieur le directeur général des Musées.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »

Ministère d'Etat

Lettre demandant pour l’église paroissiale des objets provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, 18 avril 1863
Sire,
Votre Majesté n’ignore pas que la chapelle du château de Saint-Germain, bâtie par saint Louis dans un style qui rappelle celui de la Sainte-Chapelle, a été par les soins de Louis XIII restaurée dans le goût qui dominait sous le règne de ce monarque. Les boiseries du chœur, le retable de l’autel et l’autel lui-même, quoique s’éloignant du caractère primitif de la chapelle, étaient justement admirés et l’ensemble de cette décoration intérieure était d’une telle magnificence que Louis XIV, malgré son goût pour les constructions et les embellissemens, n’y trouva rien à faire.
Lors de la tourmente révolutionnaire, l’autel fut démoli, les boiseries du chœur furent brisées, les grilles vendues, la dévastation fut complète et il ne resta rien des magnificences dues à la piété de Louis XIII.
Pendant le règne de S. M. Charles X et par les ordres de ce monarque, on entreprit une nouvelle restauration de la chapelle. Les travaux commencés en 1826 furent terminés en 1827 et, le 6 janvier de cette année, fête de l’épiphanie, la chapelle fut bénite et rendue aux solennités du culte. Mais il est à regretter que cette dernière restauration se soit éloignée du style de la chapelle, plus encore que la restauration opérée par les soins de Louis XIII. L’autel, le retable, les boiseries, la chaire, tous les ornemens, en un mot, quoique destinés à une chapelle gothique, rappellent le style des édifices religieux construits depuis Louis XIV. Cette anomalie, qui tend à disparaître et qui, sous l’inspiration si intelligente de Votre Majesté, est remplacée dans les restaurations actuelles par un retour à des embellissemens en rapport avec le style même des édifices, cette anomalie existe dans la chapelle du château impérial de Saint-Germain-en-Laye.
La transformation de ce château en un musée gallo-romain si heureusement commencée d’après les ordres de Votre Majesté et la restauration complète de ce monument historique nécessitera, sans aucun doute, d’importans travaux dans la chapelle et il est à présumer que les hommes spéciaux qui sont investis de la confiance de Votre Majesté songeront à faire disparaître les boiseries et autres ornemens que le mauvais goût a introduits il y a trente-sept ans dans ce magnifique sanctuaire.
C’est dans la prévision de cette opération, que je crois à peu près inévitable, Sire, que j’ose supplier Votre Majesté de daigner ordonner que les boiseries, retable, autel, chaire et autres ornemens modernes qui pourront être éloignés du plan de restauration soient donnés à l’église impériale de Saint-Germain-en-Laye pour être employés par les soins de la fabrique de cette église à la restauration de la chapelle dite chapelle basse tenant à la dite église.
Cette chapelle, Sire, reste de l’ancienne église, quoique dans un état de denuement complet, nous est d’une très grande utilisé à cause de l’exiguïté de l’église. Ainsi, les dimanches et jours de fête, on y célèbre la masse d’onze heures pendant la grande messe paroissiale afin d’éviter l’encombrement de la foule. Cette chapelle pouvant contenir environ trois cents personnes sert aussi pour les réunions de la Société de secours mutuel de saint François-Xavier si heureuse et si reconnaissance de la protection que Votre Majesté daigne lui accorder. Elle sert également pour les catéchismes de la paroisse. En un mot, elle est une annexe indispensable à l’église.
Or, ainsi que j’ai eu l’honneur d’en informer Votre Majesté, cette chapelle, Sire, est tout à fait délabrée et dépourvue d’ornement et si, par un effet de votre généreuse piété, l’église était mise en possession des objets qui pourront être écartés du plan de restauration de la chapelle du château, je ne doute pas que la fabrique ne trouve dans ce don que Votre Majesté daignerait lui faire le moyen de meubler et d’orner la dite chapelle basse et de la rendre ainsi plus digne des cérémonies du culte qui s’y accomplissent et plus en rapport avec les pieux sentiments des fidèles qui la fréquentent.
Si j’avais connu, Sire, la dernière visite que Votre Majesté a faite au château, je me serais empressé de solliciter l’autorisation d’aller lui présenter mes humbles et respectueux hommages.
Daignez agréer l’assurance des sentimens de dévouement et de respect avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Sire, de Votre Majesté le très humble, très obéissant et très dévoué serviteur et sujet.
Chauvel
v. g., curé de Saint-Germain »

Ministère d'Etat

Lettre concernant des sculptures destinées au parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 18 septembre 1882
Monsieur le Ministre,
Conformément à vos instructions, je me suis mis en rapport avec monsieur le conservateur des Musées nationaux, j’ai visité les magasins du Louvre et, d’accord avec monsieur Courajod, son représentant, je viens prier Monsieur le Ministre de vouloir bien demander à l’administration des Musées de mettre à ma disposition, pour la décoration des jardins de Saint-Germain :
1° deux vases provenant du parc de Saint-Cloud (M.R. n° 301)
2° un grand vase orné de rinceaux en marbre blanc provenant des Tuileries
3° un groupe de monsieur Maillet (Agrippine et Caliugula)
J’avais choisi une statue de Pandore mais, après examen sur place, cette statue n’est pas assez importante pour trouver sa place dans le parc.
Je vais commencer les études nécessaires pour l’exécution des piédestaux de ces vases et de ces statues (quatre).
Je crois devoir saisir cette circonstance pour exposer à Monsieur le Ministre que, pour décorer les grands carrés placés le long de l’avenue Louis XIV, il faudrait 4 groupes ou 4 statues ayant au moins 2 mètres de haut, et pour le prier de vouloir bien s’entendre avec la commission d’achat des œuvres des artistes des expositions annuelles pour que cette commission achète, au moins chaque année, un groupe ou une statue pour achever la décoration des jardins et parterres de Saint-Germain.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Note concernant des sculptures destinées au parterre de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction générale des Beaux-Arts
Paris-Royal, le 4 mai 1883
Monsieur le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Note
En réponse à sa note du 23 avril dernier, le directeur des Beaux-Arts a l’honneur de faire savoir à son collègue des Bâtiments civils que les deux vases et le groupe « Agrippine et Caligula » de Maillet affectés à la décoration des parterres et terrasses de Saint-Germain sont, dès à présent, à la disposition de M. Lafollye, architecte.
Ces objets sont disposés au palais du Louvre, dans un magasin de la cour Visconti, où M. Lafollye pourra les faire retirer en prévenant à l’avance M. le directeur des Musées nationaux.
Le directeur des Beaux-Arts saisit avec empressement l’occasion qui lui est offerte pour renouveler à son collègue les assurances de sa considération la plus distinguée.
Le directeur des Beaux-Arts
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les peintures de la voûte de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 9 août 1884, le directeur des Beaux-Arts à M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain
Monsieur,
Vous avez bien voulu appeler l’attention de l’administration des Beaux-Arts sur les vestiges des peintures exécutées par Simon Vouet pour la décoration des voûtes de la chapelle du château de Saint-Germain. Vous faites connaitre à ce sujet que les peintures dont il s’agit étant appelées à disparaître par suites des travaux entrepris pour la restauration de la chapelle, il conviendrait peut-être d’examiner s’il n’y aurait pas intérêt à faire enlever et transporter au Louvre les fragments les mieux conservés.
Mon administration, Monsieur, s’est préoccupée de cette affaire que vous avez bien voulu lui signaler, et monsieur le directeur des Musées nationaux, chargé d’étudier la question, me fait connaître que ces peintures, qui consistaient en de grands médaillons entourés d’arabesques sur fond d’or et représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, sont aujourd’hui dans un état de ruine trop complet pour être placées au Louvre.
D’autre part, la décoration ayant été exécutée presque directement sur les murs à peine recouverts d’un enduit sans épaisseur, le résultat de l’opération qui consisterait à détacher ce qui subsiste des peintures serait fort douteux.
Ces débris ont assurément un réel intérêt historique et ils sont dignes d’être conservés tout au moins à l’aide de reproductions photographiques, peut-être même pourrait-on les enlever et les reporter sur toile, mais ne sauraient être convenablement exposés dans les galeries du Louvre, déjà amplement pourvues d’œuvres plus considérables de Simon Vouet.
Agréez etc. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les tapisseries destinées à la salle des commissions au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Conservation du Garde Meuble
Paris, le 9 mai 1890
A monsieur le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Monsieur le Directeur,
Vous avez bien voulu, par une dépêche en date du 19 mars dernier, m’autoriser à délivrer à titre de prêt à M. l’administrateur de la manufacture nationale des Gobelins une pièce de tapisserie n° 281 représentant « Les renommées soutenant l’écusson de France et de Navarre », désignée par M. Daumet comme pouvant servir de modèle dans le dit établissement pour être reproduite à destination d’une salle du château de Saint-Germain-en-Laye.
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le double de l’état de prêt n° 1631 du magasin des Fêtes qui constate que cette opération a été accomplie conformément à votre autorisation.
Agréez, Monsieur le Directeur, l’assurance de mes sentiments respectueux.
Le conservateur
E. Williamson »

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
2e bureau
Paris, le 20 septembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
M. le Ministre et cher collègue,
Par lettre en date du 2 septembre courant, vous m’avez fait connaître que les deux tableaux déposés dans l’ancienne vénerie du château de Saint-Germain ne sauraient convenir ni au Louvre, ni à un autre musée national, mis que l’administration des Beaux-Arts pourrait, après les avoir remis en état, les attribuer à un musée de province.
J’ai l’honneur de vous annoncer que je consens volontiers à céder les œuvres dont il s’agit à votre département, dans les conditions ci-dessus indiquées. Je vous prie en conséquence de vouloir bien m’indiquer la personne qui sera désignée pour en prendre livraison afin que je donne à M. l’architecte du château de Saint-Germain les instructions nécessaires.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, les nouvelles assurances de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Y. Guyot »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 15 novembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu me demander à la date du 28 octobre si le musée du Louvre a pris livraison des deux tableaux que M. le ministre des Travaux publics a cédés à l’administration des Beaux-Arts et si ces œuvres d’art peuvent être expédiées, sans être l’objet de réparations, à des musées de province.
J’ai l’honneur de vous informer que les toiles dont il s’agit ont été mises en magasin au Louvre. Toutes deux sont en mauvais état et l’une d’elles est percée de trous. Un de ces trous a plus d’un centimètre carré.
La restauration de ces peintures entrainerait des frais relativement assez élevés, hors de proportion avec leur valeur, à peu près nulle sous le rapport de l’art.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Musées nationaux et de l’école du Louvre
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 21 juillet 1895
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous informer, en réponse à votre lettre du 12 juillet courant, que les deux tableaux provenant du château de Saint-Germain cédés à l’administration des Beaux-Arts par le ministère des Travaux publics en 1891 et restaurés par M. Chapuis sont toujours au magasin du Louvre. En voici les désignations :
1° école française XVIIe siècle (genre de l’école de Vouet) : la Vierge travaillant entourée d’anges
Haut. 2 m. 30 ; Larg. 1 m. 90
2° d’après Poussin, La Cène
Haut. 3 m. 25 ; Larg. 2 m. 55
Ces deux grandes toiles sont sans bordure.
Je vous serai reconnaissante, Monsieur le Ministre, de vouloir bien me faire savoir si nous devons les inscrire à l’inventaire des Musées nationaux, ce qui nous permettrait de suivre leurs traves au cas où elles seraient envoyées en province ou dans quelque établissement.
Veuillez agréez, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Musées nationaux et de l’école du Louvre
A. Kaempfen »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement d’une des salles du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 16 juillet 1895
Monsieur le Ministre,
Dans une lettre en date du 5 novembre dernier, je vous ai demandé l’autorisation, que vous m’avez accordée, de faire la peinture d’une petite salle du 2ème étage du pavillon nord-est qu’il serait utile de remettre au musée des Antiquités nationales et je vous disais que le mobilier de cette salle pourrait être exécuté en 1895 sur les crédits de cet exercice.
J’ai l’honneur de vous rappeler cette proposition et de vous demander l’autorisation de faire exécuter le mobilier de la salle dont il vient d’être parlé.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant l’aménagement d’une des salles du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Paris, le 31 juillet 1895
Le ministre
Pour le ministre et par autorisation, le directeur à M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du château de Saint-Germain
Monsieur,
En réponse à votre lettre du 16 juillet courant, j’ai l’honneur de vous faire connaître que je vous autorise à procéder aux travaux d’aménagements mobilier d’une salle du château de Saint-Germain (2e étage, pavillon nord-est) qui doit être remise au musée gallo-romain.
La dépense devra être imputée sur le crédit mis à votre disposition pour l’entretien ordinaire du château en 1895.
R »

Ministère des Travaux publics

Affiche annonçant la vente des meubles du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye, saisis sur le comte d’Artois

« Département de Seine et Oise
District de Saint Germain en Laye
Vente de superbes meubles et effets à Saint Germain en Laye, au château neuf
On fait savoir qu’en exécution de la loi du deux septembre 1792, et de l’arrêté du conseil général du district dud. Saint Germain du 26 dud. mois de septembre, le tout relatif à la vente des biens des émigrés, il sera procédé le dimanche 28 octobre audit an 1792 et jours suivans, sans interruption, s’il y a lieu, ou autres jours qui seront indiqués à la poursuite et diligence de monsieur le procureur syndic dud. district, au château neuf, situé audit Saint Germain, à la vente au plus offrant et dernier enchérisseur
De tous les meubles et effets mobiliers étant dans les lieux et appartemens dud. château neuf qui appartenoient ci-devant à monsieur Charles Philippe, prince français émigré, consistant en plusieurs feux et bras de cheminée dorés en or moulu, glaces en grand volume, meubles d’Aubusson complet, rideaux de croisées encadrés d’Aubusson, pentes d’ornemens, tête à tête, six fauteuils et huit chaises de toilles de Jouy, tentures de différentes toilles et étoffes, sièges de damas vert en bois doré et autres, superbe et grande table de porphire surmontée de deux superbes vases de porcelaine du Japon avec leurs socs de cuivre doré en or moulu et garnie d’ornemens, trictrac, tables à jeux, billard et ses ustenciles, lustres de verre et cristal garnis de cuivre, lits, tentures et sièges de toilles de Jouy, de fleurets, siamoises et autres, le tout en grande quantité, tables de nuit à écrire en bois de chêne, rapport et noyer.
Linge de table et lit de différentes toilles et damassé, commodes, armoires en bois d’acajou à dessus de marbre, en bois de rapport et noyer, secrétaire, chifonnières, tables à manger ovale et quarrée, tables de cuisine etc. etc., porcelaine de Sèves et Chantilly, fayance de Rouen, le tout en grande quantité, batterie de cuisine en cuivre et en fer, et autres meubles et effets de différente nature.
Une collection de tableaux originaux de différentes écoles représentans divers objets par le Primatice, Voete, Sébastien Bourdon, Eustache Le Sueur, Van Mole et autres maîtres etc.
Du matin et de relevé. On commencera par les glaces, ensuite la batterie de cuisine, le linge sera réservé pour les vacations du soir.
Les adjudicataires seront tenus de paier comptant.
Fait en séance publique ce 26 septembre 1792, l’an premier de la République.
Les membres composant le conseil général du district de Saint Germain en Laye,
Signé, Dieulefit Beaulieu, président ; Hébert, Viez, Mieux, Spement, administrateurs ; Chandellier, procureur syndic, et Fournier, secrétaire »

Administration de département de Seine-et-Oise

États des tableaux trouvés au Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye

« Etat des tableaux trouvés au château neuf de Saint Germain en Laye, ainsy que ceux qui ont été transportés du château de Maison actuellement audit château de Saint Germain, remis en compte par monsieur Chalgrin, intendant des Bâtiments de Monseigneur comte d’Artois, au sieur Briasse, inspecteur desdits Bâtimens, le 13e avril 1788 et remis ensuite par ledit sieur Briasse à monsieur Mulard, inspecteur, le [vide] février 1790, d’après un ordre par écrit de mondit sieur Chalgrin
Scavoir :
A. Par le Primatisse, quatre tableaux peints à fresque et sur bois représentant les Amours des Dieux. Ils sont de forme octogone.
B. Par le Voete, quatre tableaux peints sur toile et du même forma et même grandeur représentant alégoriquement l’un la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance. Leur composition est riche et leur grandeur est différente. Deux ont 4 pi. 4 p. pris dans le cercle et deux de même hauteur mais de 5 pi. 6 p. de long.

  1. Deux tableaux peint sur toile par Hans Van Achene, élève du Parmesan, représentant l’un l’assemblée des Muses, et le pendant les Muses attentives à la chutte des Pirennées. Les fonds de ses deux tableaux sont terminés par des paysages.
  2. Un tableau du même maître peint sur toile représentant le sacrifice d’Iffigénie. Sa hauteur est de 6 pi. sur 3 pi. 10 de large.
  3. Deux paysages pendants, dans lesquels sont deux vues de ville peint sur toile par Rendue. Leur largeur est de 5 pi. 10 p. sur 5 pi. 8 p. de haut.
  4. Par Sébastien Bourdon, un tableau représentant alégoriquement la France assise sur un throne sous la figure de Vénus, tenant d’une main une flèche et de l’autre une couronne d’olivier en signe de la paix qu’elle accorde à différentes nations figurées par plusieurs femmes à genoux à ses pieds, dont une nègre. Plus bas, deux amours tienne l’une un sceptre et l’autre une couronne. Au dessus de la tête de la principale figure est un rideau verd. Le fond est un paysage. Il est peint sur toile. Sa hauteur est de 5 pi. 3 p. sur 3 pi. de large.
  5. Par Eustache Le Sueur, un tableau peint sur toile, paroit être un départ de chasse. Sa composition est riche. La principale figure ressemble à Marc Orèle. Toutes les figures sont vêtus suivant la coutume romaines. Cet empereur est debout sur le vestibule de son palais. Il a la main gauche appuyée sur l’épaule d’un jeune homme et paroit donner des ordres à un soldat dans l’action de courir pour les exécuter, et derière le prince l’on voit les grands de sa cour, et sur le premier plan plusieurs chiens en laisse retenue avec force par des valets, des chevaux sur l’un desquels est un homme tenant un faucon. Le fond est terminé par une riche architecture. Sa hauteur est de 5 pi. 10 p. sur 4 pi. 6 p. de large.
  6. Paysages peints sur toile par Borzonie. Sur le premier plan, un paysage à gauche. A droite, plusieurs grouppe d’arbres. Sur le second est une partie de mer, sur laquelle paraise plusieurs vaisseaux et des montagne terminent le fond. Sur le devant, plusieurs figures. Sa longueur est de 8 pi. sur 5 pi. 11 p. de haut.
  7. Depuis quelques jours, l’on m’a remis le pendant représentant de même un paysage, mais coupé du côté droit et en bas, et en mauvais état, mais racomodable si on l’exige.
  8. Deux paysages pendants peints sur toile par Rendue où sont représentés des villes connues. Leur longueur est de 10 pi. 10 p. sur 6 pi. de haut.
  9. Par le même, un paysage où est pareillement représenté une ville. Sa hauteur est de 5 pi. 9 p. Sa largeur est de 8 pi. 2 p.
  10. Par Van Achene, un tableau peint sur toile représentant un sacrifice offert par une femme aux idoles. Sa hauteur est de 5 pi. 9 p. sur 4 pi. 6 p.
  11. Un tableau peint sur toile par Van Mole représentant une fête à Cibelle. La statue est trainée par deux lions autour du temple de cette déesse en forme de rotonde. La composition de ce tableau est des plus riches. Sa longueur est de 5 pi. sur 4 pi. 6 p. de haut.
  12. Un autre tableau peint sur toile par le même maître représentant l’assemblée des Dieux. Sa longueur est de 6 pi. 7 p. sur 4 pi. 1 p.
  13. Un tableau peint par Van Achene représentant Cibelle deçendue chez Morphée. Différents prêtres y sont représentés. Sa longueur est de 7 pi. sur 3 pi. 9 de haut.
  14. Par le même maître, un tableau représentant plusieurs guerriers parlant à Cybelle. Sa longueur est de 7 pi. 3 p. sur 3 p. 9 de haut.
  15. Par le même maître, un tableau peint sur toile représentant Méléagre à la poursuite du sanglier. Ce tableau est haut de 3 pi. sur 7 pi. 6 p. de long.
  16. Par le même, un tableau peint sur toile représentant Alexandre prêt à monter Buséphal en présence de Philippe, son père, et des grands de la cour de ce prince. Sa hauteur est de 5 pi. 6 p. sur 3 pi. 7 p. de large.
  17. Par le même maître, un tableau peint sur toile représentant à l’entrée d’un appartement une vieille femme présentant une lettre à un guerrier qui paroit la recevoir avec l’air le plus amoureux, mais sur le devant du tableau ce même homme paroit avoir déchiré la lettre que l’on voit sous ses pieds et dans l’action de tirer l’épée sur cette femme qui s’enfuit saisie de la plus grande frayeur. Sa largeur est de 6 pi. sur 3 pi. 9 p. de haut.
  18. Deux tableaux pendants peints sur toile par le même maître représentant l’un un festin et l’autre deux combattants dont le succès paroit intéresser deux parties ennemies. A droite est une tente dans laquelle sont plusieurs guerriers et dans le fond une ville, sur les remparts de laquelle paroit une grande quantité de spectateurs. Leur longueur est de 5 pi. 6 p. sur 3 pi. 9 p. de haut.
  19. Par le même maitre, une partie de tableau peint sur toile représentant un guerrier invitant une femme à le suivre. Le fond est une forêt. Sa hauteur est de 5 pi. sur 3 pi. de large.
  20. Par le même, un tableau pareillement mutilé et coupé représentant un homme nud et debout, un autre baissé contre terre tenant un réchaud plein de fer. Le fond est une forêts. Sa hauteur de 5 pi. 9 sur 4 pi. 9 de large.
  21. La Victoire figurée par un ange debout et tenant d’une main une lance et de l’autre une couronne d’oliver. Il est peint sur toile par le Voete et de son meilleur temps. Sa forme est en hauteur, terminé haut et bas en deux tiers par deux demie cercle, haut de 7 pi. 6 p. sur 3 pi. 6 p.
  22. Cinq fragmens de tableaux peints sur toile dont l’un représente une figure nue et danssan, un autre Adonis se mirant, un troisième deux figures dont un homme et une femme paroissent du meilleur accord, les deux autres des parties de paysages.
  23. Un autre tableau pareillement coupé dont le sujet est très énigmatique. Une figure est à genoux et dont le bras en est coupé. Plusieurs autres figures sont debout et paraissent s’intéresser à l’action de la scène qui paroit se passer dans un palais ou un temple. Sa hauteur est de 5 pi. 9 p. sur 4 pi. 6 p. de large.
  24. Par le Voete, un tableau peint sur toile représentant Arianne dormant et délaissée par Thésée.
  25. Le pendant représente Arianne sur le bord de la mer, à genoux, les bras étendue et dans l’action la plus touchante. Dans l’éloignement, l’on apperçoit encore le vaisseau dans lequel l’infidèle Thésée s’éloigne d’elle.
  26. Un tableau sur toile trouvé sans châssis représentant la Victoire. Une belle femme assise sur des trophées de guerre tenant en sa main gauche une lance, quatre dont deux tiennent l’une une couronne de laurier et l’autre une palme. Ce tableau est bien mutilé, l’ayant trouvé avec d’autre, dans le tems de la démolition du château neuf, sur des gravats. Ils sont cependant racomodables. Son pendant représente la bonne foy figurée par une femme assise, drappé en violet et par-dessus une draperie orangé, et tient de sa main droite un cœur, et dans l’autre une palme. Au dessous, un ange la couronne. Le fond est un paysage. Leur hauteur est de 5 pi. sur 4 pi. 2 p.
  27. Par le Parmezan, un tableau peint sur toile et trouvé pareillement sans châssis représentant Cybelle deçendue chez Morphée
  28. Un tableau peint sur toile, qui a servy de plafond du lit de la reine, mère de Louis quatorze. Il est peint sur toile par Louis de Boulogne et représente Andimion endormie dans les bras de Morphée diane son char auquel sont attelés des biches. Deux amours les arrêtent. La déesse paroit donner toute son attention et son regard témoigne assez l’impression que ce berger a fait sur elle. La forme de ce tableau est longue de 9 pi. 9 p. sur 5 pi. 9 de haut. Il est terminé par deux demie cercle des deux tiers de sa hauteur. Il est possible de le rendre de meilleure forme.
    Etat d’une partie des tableaux de Maison qui sont entre mes mains
  29. Un tableau ovale en hauteur, copié d’après Raphaël, représentant une Vierge connue sous le titre de la Jardinière. Sa hauteur est de 2 pi. 8 p. sur 2 pi. 2 p.
    Cabinet du jeu
  30. Sur la cheminée, un tableau de 5 pi. 5 p. de haut sur 5 pi. 10 p. peint sur toile représentant Bacchus et Ariane peint par Herault d’après le Ticien.
    Garde robe ensuite
  31. Un tableau de 15 pouce sur 13 pouce, forme oval, représentant Saint Jean peint par Mignard.
    Au premier étage du château, salle des nobles
  32. Sur la cheminée, un tableau de 8 pi. de haut sur 6 pi. peint sur toile en forme oval d’en haut, représentant Venus et Boré accompagnés d’amours.
    Chambre à coucher de Monseigneur
  33. Sur la cheminée, un tableau de 9 pi. 6 p. de haut sur 5 pi. 6 p. de large peint sur toile d’après le Guide, représentant Hercule combattant l’hydre.
  34. Un dessus de porte en ovale en longueur peint sur bois représentant une alégorie de Mars et Vénus avec des génies tenant les différents attributs des dieux.
    Chambre à l’italienne
  35. Un tableau peint sur toile de 4 pi. 6 p. sur [vide] de large par le Fety représentant Judith tenant la tête d’Holoferne avec sa servante.
    Antichambre de l’appartement de madame la comtesse d’Artois
  36. Sur la cheminée, un tableau oval en haut de 7 pi. 11 p. sur 5 pi. de large peint sur toile représentant Jésus au milieu des docteurs, par Philippe de Champagne.
    La porte d’entrée à l’appartement
  37. Un tableau sur toile de 5 pi. 4 p. de haut sur 3 pi. 8 p. représentant sainte Marguerite peinte d’après Raphaël
    Sur la porte d’entrée à l’escalier
  38. Un tableau sur toile de 5 pi. 4 de haut sur 3 pi. 8 p. d’après le Guide représentant David.
    Sur la porte d’entrée à un chambre en aile
  39. Un tableau de 5 pi. 4 p. sur 3 pi. 8 p., Henry en pied par Janet
    Chambre de plein pied en aile
  40. Un tableau sur la cheminée peint sur toile de 8 pi. 8 p. de haut sur 6 pi. représentant le palais du soleil Apolon allant monter son char, par Jouvenet.
    Chambre de madame la comtesse d’Artois
  41. Sur la cheminée, un tableau sur toile de 10 pi. de haut sur 6 pi. représentant Hercule combattant Antée d’après le Guide.
    Dans la même chambre
  42. Un tableau peint sur toile de 5 pi. 6 p. sur 4 pieds représentant le mariage par Lanfran.
  43. Un tableau peint sur toile de 5 pi. 9 p. sur 4 pieds représentant Lucresse, peint d’après le Guide.
  44. Un tableau sur toile de 5 pi. 11 p. sur 4 pi. 7 p. représentant la Sainte Famille peint d’après Raphaël.
  45. Un tableau sur toile de forme ronde de 4 pi. 4 p. de diamètre cancageux, alégorie représentant Louis XIV jeune homme avec la reine sa mère.
  46. Un tableau de 4 p. 10 sur 4 pi. 5 p. représentant Marie Anne d’Autriche.
  47. Un tableau de 6 pieds sur 4 pi. 10 p. représentant Louis XIV jeune.
  48. Un tableau sur toile de 5 pi. 10 p. sur 4 pi. 3 pouce représentant Flore avec des génies, peint par Bosso.
  49. Un tableau sur toile de 5 pi. 6 p. sur 4 pi. 8 p. peint par le Poussin représentant le Buisson ardent.
    Chapelle
  50. Un tableau peint sur toile de 9 pi. sur 6 pi. représentant saint Louis relevant des embassadeurs, peint par Gaspard Craher.
  51. Un tableau sur toile de 6 pi. 6 pouces sur 4 pieds représentant Jésus avec ses diciples et donnant pouvoir à saint Pierre.
  52. Avoir reçu depuis six tableaux venant du château de Maison, scavoir quatre peint sur toile représentant des plaisirs champêtre des premiers tems de Vatteau. Ils sont de forme chantournées, leur largeur est de 3 pi. 3 p. sur 2 pieds.
  53. Un tableau peint sur bois représentant Mars et Vénus par un peintre allemand. Sa largeur est de 3 pi. 11 p. sur 2 pi. 11 p.
  54. Un tableau peint sur toile représentant Léda. Il paroit être des premiers tems du Titien. Sa hauteur est de 4 pi. 6 p. sur 3 pi. 6 pouces de large.
    Signé et paraphé ne varietur par le sieur Philippe François Briasse et led. sieur Prier en la présence de nous, officier municipal et procureur de la couronne au désir de notre procès verbal de ce jourd’hui 23 juin 1791
    Prier, Briasse
    Bulland, Michaud, Hébert, procureur de la commune »

Lettre concernant les tapisseries destinées à la salle des commissions au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Minute de lettre du 23 mai 1900
Le ministre à M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du gouvernement
Monsieur,
En réponse à votre lettre du 9 mai courant, j’ai l’honneur de vous faire savoir que M. Fassy, surveillant à la manufacture nationale des Gobelins, se rendra le 25 mai courant par le train de 8 heures ½ au château de Saint-Germain avec les deux tapisseries « les Renommées » et le « Château neuf de Saint-Germain » destinées à cet édifice et qu’il les mettra en place avec les ouvriers que vous voudrez bien convoquer pour cette date.
Je vous prie de vouloir bien prendre des dispositions en conséquence.
Agréez etc. très distinguées. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant le relief qui surmontait une des portes du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, 27 VIII 1902
Monsieur le Directeur,
Je suis allé à Saint-Germain examiner le bas-relief au sujet duquel M. l’architecte Daumet avait demandé l’avis d’un conservateur du musée. J’ai l’honneur de vous rendre compte de ma visite.
Il s’agit d’un haut-relief qui décorait une porte percée vers le milieu du XVIe siècle dans un mur de la partie postérieure du château pour servir d’entrée à la cour. L’architecte Millet, au cours des restaurations dont il eut la direction, supprima cette porte et fit déposer les sculptures qui la surmontaient. On les encastra dans un mur du chantier, mitoyen avec une rue de la ville et depuis des années l’humidité n’a pas cessé de les détériorer.
C’est bien dommage car le morceau est de très belle allure décorative, tout à fait dans la manière de Jean Goujon et de sa meilleure école. Il mesure 4 mètres sur 3,20 et se présente aujourd’hui dans un tel état que son déplacement n’irait peut-être pas sans quelque danger. D’autre part, il serait profondément regrettable d’abandonner définitivement et de laisser périr dans un coin de chantier un fragment d’art décoratif d’une aussi belle époque. Je propose donc, au cas où l’architecte du château de Saint-Germain ne verrait aucun moyen d’utiliser et de réemployer dans ses travaux actuels le bas-relief déposé par son prédécesseur, de le recueillir au musée du Louvre. Nous pourrions lui donner, dans le vestibule du musée de la Renaissance, une place honorable. Et, en tout cas, si les mutilations qu’il a subies en rendaient l’exposition difficile, le conserver et l’abriter dans nos magasins, comme un document intéressant pour l’histoire de la sculpture française.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mes respectueux dévouements.
André Michel »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant le relief qui surmontait une des portes du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 18 septembre 1902
Monsieur le Ministre,
J’ai pris connaissance du rapport de M. André Michel, dont vous m’avez adressé la copie, relatif au bas-relief de l’époque de la Renaissance placé autrefois au-dessus de l’entrée principale du château, et j’ai l’honneur d’exprimer l’avis qu’il y a lieu de donner suite au projet de M. André Michel de sauver de la ruine et de recueillir au musée du Louvre ce très remarquable motif d’art décoratif.
J’estime que, de crainte d’accidents, sa dépose et son transport à Paris devront être effectués sous la conduite des employés du musée du Louvre qui ont la spécialité de ce genre de travaux, auxquels j’adjoindrai le nombre d’ouvriers de mon chantier qui sera jugé nécessaire. Il suffira pour cela qu’on m’avertisse quelques jours à l’avance.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet
P.S. De peur de détérioration au cours de la dépose, je ferai commencer lundi prochain l’estampage de ce bas-relief, ce qui ne demandera pas plus de trois à quatre jours. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les éléments nécessaires pour le casernement de troupes au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, 15 novembre 1815
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous inviter à fournir au quartier-maître du 27ème régiment, 3ème bataillon, porteur de cette lettre, les articles suivants :
60 tables
177 bancs
26 lampes
Tuyeau de poêle à fournire et 4 poêles
20 raclots
20 balais par semaine
Il y a 959 carreaux de cassés.
Je vous prierai de vouloir bien me faire savoir si la ville ou l’ingénieur du Roi doit faire fournir les tables et bancs dont on aura besoin au château.
J’ai l’honneur d’être votre obéissant serviteur.
N. Y. Shave, major de brigade
Aux messieurs,
MM. les membres du conseil municipal »

Lettre concernant les objets garnissant la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 8 mai 1863
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Les objets mobiliers garnissant la chapelle de saint Louis, à Saint-Germain-en-Laye, ne pourront assurément pas reprendre leur place dans ce curieux édifice du 13e siècle lors de sa restauration.
Ces objets mobiliers comprennent :
1° Des boiseries Louis XIII, ornées d’attributs religieux, dont la belle facture a été remarquée il y a peu de jours par Sa Majesté l’Empereur lors de sa visite du château de Saint-Germain-en-Laye. Sa Majesté, tout en approuvant la dépose de ces boiseries, a manifesté le désir de les voir utiliser.
2° Un très médiocre autel à colonnes, érigé il y a 40 ou 50 ans. Cet autel, qui tapisse tout le fond de la chapelle, est orné d’un médiocre tableau représentant la Cène et il est encore muni de 6 chandeliers en cuivre très ordinaires et de la croix assortie.
3° Une chaire à prêcher construire à l’époque où le château servait de caserne pour les gardes du corps. Cet objet ne présente aucune valeur artistique.
4° D’une tribune portée par 2 colonnes corinthiennes en pierre. Cet objet est sans caractère et sans intérêt.
5° De galeries en bois pourtournant la chapelle et fort insignifiantes.
6° D’une grille formant appui de communion remontant seulement à une quarantaine d’années et en désaccord complet avec le caractère de l’édifice.
7° D’un bénitier en marbre en forme de coquille sans valeur artistique.
8° Enfin d’un tableau représentant la sainte Vierge brodant et accompagnée de deux anges. Ce tableau a été crevé et grossièrement restauré.
Pour satisfaire d’une façon complète à la demande que vous avez bien voulu me faire le 5 courant, j’ai voulu visiter la chapelle basse de l’église dans laquelle M. le curé voudrait utiliser les objets dont il s’agit. Cette chapelle présente de grandes et belles proportions et, si les ressources affectuées à la remise en œuvre sont suffisantes, l’on pourrait faire un bon emploi du mobilier qu’on sollicite auprès de Votre Excellence.
L’église de Saint-Germain est habituée aux libérable des souverains et à plusieurs reprises l’édifice religieux a été reconstruit par les soins et aux frais des rois de France. Il me paraîtrait sans inconvénient de faire don à l’église de Saint-Germain des objets mobiliers garnissant la chapelle du château et je crois de mon devoir d’appeler l’attention de Votre Excellence sur les boiseries Louis XIII signalées dans l’article 1er de l’inventaire ci-dessus.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 8 mai 1863 »

Ministère d'Etat

Rapport concernant le mobilier du musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain
Objets mobiliers du musée
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Dans le courant de mars 1866, l’administration des Musées impériaux me donnait l’ordre de commencer la construction des vitrines et objets mobiliers du musée de Saint-Germain-en-Laye. Le désir que j’avais de voir conserver aux salles du château leur aspect archéologique résultant de la restauration que vous avez daigné me confier me faisait un devoir d’accepter les études et la direction des travaux que monsieur le sénateur, surintendant des Beaux-Arts, voulait bien à son tour me confier. Je devais m’entendre avec les conservateurs pour satisfaire au programme très varié et très compliqué d’un semblable mobilier.
Après de nombreuses études et des tâtonnements de toutes sortes, le 29 avril 1866, je proposais enfin des dessins d’exécution pour 16 vitrines horizontales. Ces études reçurent la sanction de la commission du musée, l’on se mit à l’œuvre et les meubles furent livrés. Les mémoires de ces ouvrages ont été transmis le 10 septembre, ont été acquittés par l’administration du Louvre et les dépenses peuvent se résumer suivant ce qui est indiqué ci-dessous :
Travaux de maçonnerie : 242,40
Travaux de menuiserie : 3344,00
Travaux de serrurerie : 1280,00
Travaux de peinture : 652,00
[Total :] 5518,40
Honoraires de l’architecte évalués à 5 % : 275,90
Indemnité de M. Choret, calculée à 2 % : 110,37
[Total :] 5904,67
Ensemble : 5904,67
Les 14 juin, 4 août et 24 septembre 1866, messieurs les conservateurs demandèrent la construction d’une grande vitrine adossée dans la salle n° 1, la façon d’une vitrine centrale pour la salle n° 3, destinée à contenir le modèle du Gavr’Innis, la fourniture de 10 tables vitrines pour des dolmen des salles n° 2 et 3. Les objets furent construits et posés et le 10 décembre dernier nous transmettions les mémoires des ouvrages qui sont, si nous sommes bien informés, aujourd’hui en partie payés.
D’après notre règlement, les dépenses se résument de la façon suivante :
Menuiserie : 3004,66
Serrurerie : 1548,18
Peinture et vitrerie : 884,74
[Total :] 5437,58
Honoraires de l’architecte calculés à 5 % : 271,88
Indemnité de M. Choret à 2 % : 108,75
[Total :] 5818,21
Ensemble : 5818,21
Travaux payés ou en cours de payement : 11722,88
Travaux payés ou en cours de payement par l’administration des Musés impériaux s’élevant, d’après les chiffres ci-dessus, à la somme de 11722 f. 88, ci : mémoire
Le 14 septembre 1866, nous proposions la construction et la pose des 3 vitrines suivantes :
Vitrine centrale salle n° 1 estimée à : 965,50
Vitrine centrale salle n° 2 estimée à : 1750,19
Vitrine adossée salle n° 3 estimée à : 838,24
[Total :] 3553,93
Ensemble : 3553,93
Le 15 septembre, nous proposions la construction de 4 vitrines à 3 faces, enveloppant les éperons de la salle n° 1, vers le parterre.
L’une de ces vitrines était évaluée, sans y comprendre les intérieurs, à la somme de : 823,38
3 vitrines semblables : 2470,14
[Total :] 3293,52
Ensemble : 3293,52
Le 8 novembre dernier, nous proposions la façon d’un socle piédestal pour le buste en marbre de M. Boucher de Perthes et d’une petite vitrine avec cadre pour le Menhir du Vieux Poitiers. La dépense était estimée comme suit :
Socle piédestal : 116,00
Vitrine du menhir : 178,14
[Total :] 294,14
Ensemble : 294,14
Le 11 novembre 1866, l’on me demandant 2 cadres pour des coupes géologiques de terrains, 4 panneaux pour maroufler des cartes des Gaules, et aussi la façon de 8 tiroirs dans le soubassement du meuble central de la salle n° 1 et compté à l’article ci-dessus. La dépense de ces ouvrages était estimée de la façon suivante :
L’un des cadres : 191,19
L’autre cadre en tout semblable : 191,19
[Total :] 382,38
Les 4 grands panneaux de 4,00 sur 1,87 ensemble : 212,00
Les 8 tiroirs du meuble central de la salle n° 1 : 399,73
[Total :] 994,11
Ensemble : 994,11
Le 23 novembre 1866, à la demande de M. le conservateur du musée, nous avions l’honneur de proposer la transformation des 9 vitrines en noyer construites en 1862 par les soins de l’administration des Bâtiments civils. Les montres, qui étaient en bois, devraient être refaites en fer et la dépense concernant ces travaux était évaluée comme il suit :
Transformation de l’une des vitrines estimée à : 248,69
8 vitrines semblables : 1989,52
[Total :] 2238,21
Ensemble : 2238,21
Le 29 novembre, nous proposions la façon d’une vitrine contre la cheminée de la salle n° 2 et la dépense était estimée d’après détail à : 818,40
Le 10 décembre 1866, nous proposions la construction des 2 grands cadres pour les cartes des Gaules dans les salles n° 1 et 2, une grande vitrine adossée, vis-à-vis la cheminée dans la salle n° 2, enfin, 3 petites vitrines horizontales à placer dans les ébrasements des croisées de la salle n° 6 du 2ème étage. Ces objets étaient estimés ainsi :
L’un des cadres : 231,87
L’autre semblable : 231,87
[Total :] 463,74
La vitrine de la salle n° 2 vis-à-vis la cheminée, estimée à : 1507,32
L’une des petites vitrines de la salle n° 6 : 192,07
2 semblables : 384,14
[Total :] 576,21
[Total :] 2547,27
Ensemble : 2547,57
Propositions adressées directement à Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
17 janvier 1867
Vitrine adossée près la cheminée de la salle n° 1 : 1085,11
Vitrine centrale de la salle n° 6 du deuxième étage : 1559,62
[Total :] 2644,73
19 janvier 1867
Meuble bibliothèque de numismatique dans la salle n° 4 du donjon au premier étage : 643,04
2 armoires dans la même salle et près la cheminée : 590,92
2 tables dans les croisées de la même salle n° 4 : 348,64
[Total :] 1582,60
Ensemble : 1582,60
[Total :] 4227,33
Propositions faites au ministère : 4227,33
Total des propositions au Louvre et au ministère : 17966,91
A ces propositions déjà faites, il convient d’ajouter des évaluations approximatives pour l’achèvement du mobilier des salles comprises entre le donjon et l’escalier d’honneur :
14 plaques en marbre noir avec moulures et lettres gravées et dorées compris clous en bronze, transport, pose etc., à raison de 100,00 : 1400,00
Salle n° 1
1 socle pour un deuxième buste estimé à : 140,00
2 banquettes : 300,00
[Total :] 440,00
Salle n° 2
Vitrine en fer pour les bijoux, ladite à coffre fort avec treuils et accessoires : 1500,00
1 banquette : 150,00
[Total :] 1650,00
Salle n° 3
Une banquette à dossier avec balustres : 200,00
Garde-corps des moulages du Grav’Innis : 200,00
[Total :] 400,00
Salle n° 4
Intérieurs en bois et fer des 2 armoires près la cheminée : 800,00
Vitrine centrale formant médailles avec tiroirs et montres : 1500,00
Tables, fauteuils et chaises estimés à : 700,00
Cadres des inscriptions estimés à : 400,00
Arrangement de la grande cheminée : 150,00
[Total :] 3550,00
Salle n° 5
Banquettes, armoires, tables, chaises, cadres, appareils de chauffage : 1300,00
[Total :] 1300,00
Salle n° 6
Vitrine de fond avec vitrines latérales pour la céramique, le tout : 2000,00
1 vitrine verticale près la cheminée : 1000,00
1 banquette : 100,00
[Total :] 3100,00
Salle n° 7
Vitrine de fond flanquée de vitrines latérales : 2000,00
Vitrine centrale en fer pour les bijoux avec treuils et accessoires : 1500,00
2 longues vitrines isolées à balustres carrés : 4000,00
1 vitrine centrale près la cheminée : 1000,00
2 banquettes : 350,00
[Total :] 8750,00
Escalier d’honneur
2 banquettes à dossier dans le petit salon au-dessous du 1er étage : 400,00
Ensemble des évaluations approximatives : 20990,00
[Total :] 38956,91
Imprévus ou changements réclamés par les agents du musée en cours d’exécution, estimés au 1/10 du chiffre ci-dessous : 3895,69
[Total :] 42852,60
Frais de direction, rédaction de dessins, surveillance, etc. : [vide]
Total : [vide]
Il est question d’établir une salle de l’Empereur. Cette salle doit provisoirement se développer dans une partie de la salle de Mars, dite salle des Fêtes. Nous avons déjà, pour satisfaire M. le conservateur, fait déboucher une croisée, construit une cloison de séparation et nettoyé complètement la partie de la salle nécessaire. L’emplacement de cette salle est donc aujourd’hui en bon état.
Pour cette salle de l’Empereur, l’on construit actuellement à Meudon, dans les ateliers de Sa Majesté, des meubles, qu’on dit être définitifs, qui seraient reportés dans la salle définitive, qui sera celle sise au 1er étage à l’est de l’escalier d’honneur. Il devra être fait aussi quelques objets provisoires qui ne pourront être utilisés dans le local définitif. Nous ne savons si nous serons appelés à tracer quelques dessins des meubles provisoires ou si le tout sera fait à Meudon dans les ateliers de l’Empereur sous les ordres de monsieur de Reffye.
M. le conservateur nous demande d’augmenter le compte ci-dessus, pour 1867, d’une dizaine de mille francs (10000 f. 00) pour tous les objets mobiliers de la salle de l’Empereur. Le Louvre avait mis à notre disposition, sur 1866, une somme de 22126 f. 51 centimes. Si à partie de ce jour tous les ouvrages mobiliers, faits et à faire, sont soldés par l’administration des Bâtiments civils, il restera disponible à l’administration du Louvre, d’après les chiffres indiqués ci-dessus (22126 f. 51 - 11722 f. 88 = 10403 f. 63) une somme de 10403 f. 63. Peut-être serait-il convenable, eu égard à l’affectation spéciale, au mode d’exécution, en partie par les ateliers de Meudon, et peut-être aussi en raison de l’arrangement en partie provisoire de la salle de l’Empereur, de laisser la dépense à la charge du Louvre.
Dans les estimations ci-dessus, nous avons, ce nous semble, compté tout le mobilier de la partie restaurée du château, à l’exception toutefois de ce qui regarde la bibliothèque du musée gallo-romain. Cette bibliothèque doit s’installer au 2ème étage dans la salle du donjon. Elle doit comprendre deux étages de livres et la partie haute serait desservie alors par un escalier-meuble et par une galerie occupant 2 côtés de la salle.
L’arrangement entrainera une dépense de 8 à 9 mille francs qui pourrait peut-être se reporter sur l’exercice 1868.
Nous avons, depuis 9 mois que nous nous occupons du mobilier du musée de Saint-Germain, toujours rédigé tous les dessins et tous les détails d’exécution. Cela fait, nous remettions les tracés aux entrepreneurs qui rédigeaient les différents devis par nature d’ouvrage. Ces devis étaient revus et vérifiés par notre inspecteur, M. Choret, et une fois les chiffres bien établis, nous adressions à M. le conservateur des croquis et des résumés par corps d’état.
M. Bertrand possède donc toutes les pièces ou estimation qui devraient peut-être rentrer en possession de l’administration des Bâtiments civils afin de faciliter le règlement des travaux à prix faits. Cela nous semble d’autant plus utile que, pour le règlement, nous suivons toujours l’ordre et la forme indiqués dans les lettres-devis.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 22 janvier 1867 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les peintures de la voûte de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Palais-Royal, le 18 juillet 1884
Monsieur le Directeur des Musées nationaux
Monsieur le Directeur,
M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain-en-Laye, appelle mon attention sur les vestiges des peintures exécutées par Simon Vouet pour la décoration des voûtes de la chapelle du château.
Trois ou quatre médaillons, dont l’un représente « le Sacrifice d’Abraham » sont demeurés à peu près intacts. Ils sont actuellement menacés de destruction par suite des travaux de réparation en cours d’exécution dans la chapelle.
Il y aurait intérêt à ne pas laisser disparaître les derniers restes d’une œuvre aussi considérable, qui trouveraient peut-être utilement leur place au musée du Louvre. Je vous prie donc de vouloir bien examiner s’il y a lieu de faire transporter au Louvre les médaillons en question et rechercher quels seraient les moyens à prendre dans ce but. Vous voudrez bien me tenir au courant de cette affaire qui exige une prompte solution.
Agréez, Monsieur le Directeur, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le directeur des Beaux-Arts,
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre demandant des tapisseries pour la salle des commissions au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 18 novembre 1889
Monsieur le Ministre,
Conformément au programme qui avait reçu l’approbation de l’administration en 1882, j’ai décoré la salle des commissions, qui fait suite à la bibliothèque du musée (1er étage, rue Thiers) des débris des boiseries Louis XIV qui provenaient en grande partie des appartements du Dauphin.
Dans cette pièce, terminée pour nous aujourd’hui, se trouvent quatre portes avec dessus portant médaillons destinés à recevoir soit des peintures, soit des tapisseries.
J’ai remarqué à l’exposition de la manufacture de Beauvais des panneaux de vases, fleurs et fruits qui pourraient être placés dans ces médaillons. J’ai même su qu’un de ces panneaux (vase Oudry) était sans destination et pourrait être mis de suite dans cette salle.
Je viens en conséquence demander à M. le Ministre, s’il approuvait l’idée de décorer cette salle de tapisseries, de demander à la manufacture de Beauvais de faire trois autres panneaux de vases et fleurs, et de l’autoriser à placer le panneau de vase sans destination dans la salle des commissions du musée de Saint-Germain.
Cette commande aurait l’avantage de ne nécessiter aucune dépense de modèles, la manufacture de Beauvais possédant les cartons nécessaires pour faire les trois autres tapisseries que je demande.
De plus, au-dessus de la cheminée, il existe un grand panneau de (2.25 * 1.50) dans lequel on pourrait placer les armes de France et de Navarre. Ce sujet a été souvent traité par la manufacture des Gobelins sous Louis XIV. Il en existe plusieurs exemplaires, à Pau, salon de famille, 1er étage, à Compiègne, et probablement au Garde Meuble. On pourrait copier la partie principale du sujet correspondant aux dimensions du cadre de Saint-Germain et le château de Saint-Germain posséderait ainsi une salle historique très complète du temps de Louis XIV, extrêmement intéressante, au point de vue : de l’architecture, de la sculpture ornementale – toutes les moulures sculptées des encadrements, du petit plafond trouvé dans les appartements privés du roi, sont de la belle époque et de la plus parfaite exécution, la cheminée restaurée vient du vieux château ; en mettant des tapisseries de l’époque Louis XIV, la salle des commissions ainsi complétée prendrait sa place dans l’histoire des arts décoratifs.
Je prie M. le Ministre de vouloir bien examiner ma proposition et, s’il voulait bien la prendre en considération, de faire le nécessaire pour en assurer l’exécution.
J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye
Note. Les dimensions du panneau de vase Oudry s’accordent avec celles des médaillons à décorer. Ci-joint une photographie du dessin de la salle des commissions. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les tapisseries destinées à la salle des commissions au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
1er bureau
Minute du 22 novembre 1889
Le directeur à M. le directeur des Beaux-Arts
Monsieur le Directeur et cher collègue,
Par une lettre du 18 de ce mois, dont je vous adresse ci-joint copie en même temps qu’une photographie, M. l’architecte Lafollye demande pour le château de Saint-Germain la concession de tapisseries de Beauvais destinées à décorer la salle des commissions qui fait suite à la bibliothèque du musée.
J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Directeur et cher collègue, de vouloir bien donner une suite favorable à cette proposition, si toutefois elle est appuyée par M. le conservateur du musée.
Agréez etc. haute considération.
Expédiée le 21 novembre 1889 »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
2e bureau
Paris, le 23 juillet 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre et cher collègue,
M. l’architecte du château de Saint-Germain me fait connaître qu’il existe dans l’un des magasins de l’ancienne vénerie deux tableaux religieux provenant probablement de la chapelle de ce château.
J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien prescrire l’examen de ces œuvres et de m’indiquer quelle destination elles devront recevoir.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Travaux publics
Y. Guyot »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais de Versailles, 21 août 1890
Monsieur le Directeur,
J’ai été chargé par M. Gosselin, en congé, de voir à Saint-Germain deux tableaux religieux provenant sans doute de la chapelle du château sur lesquels M. le ministre désire être renseigné. J’ai pris jour avec M. l’architecte de Saint-Germain, qui a le dépôt de ces tableaux et les conserve dans les magasins de l’ancienne vénerie, et j’ai l’honneur de vous transmettre le résultat de mon examen.
Le premier tableau mesure 2 m. 26 de haut sur 1 m. 90 de large. Il représente une sainte assise et occupée à un ouvrage de broderie, entre deux anges agenouillés. Au-dessus, deux anges envolés tiennent des banderoles. Cette toile appartient à l’école française du XVIIe siècle. Elle ne porte aucune signature apparente. Certains indices me font penser à l’école de Simon Vouet.
Malheureusement, il est difficile de juger complétement du mérite de la peinture, qui est dans un mauvais état de conservation. Il y a même en plusieurs endroits des trous où l’on peut passer les doigts. La restauration en serait sans doute fort difficile.
La deuxième toile mesure 3 m. 24 de haut sur 2 m. 25 de large. Elle représente l’Institution de l’Eucharistie. Le Christ est debout parmi les apôtres, dans l’intérieur d’un édifice à pilastres ioniques. Elle est moins trouée que la précédente et paraît, en revanche, moins intéressante. Elle appartient à l’école française du XVIIe siècle.
Une épaisse couche de moisissure recouvre le second tableau. Aucune de ces œuvres ne me semblerait pouvoir convenir au musée du Louvre.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Pour le conservateur du musée de Versailles, en congé,
P. de Nolhac »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les tapisseries destinées à la salle des commissions au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 8 décembre 1890
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous informer que, pour donner suite aux propositions que je vous ai faites au sujet de la décoration de la salle des commissions du château de Saint-Germain, M. l’administrateur de la manufacture des Gobelins demande qu’il soit fait, par les soins de l’administration des Bâtiments civils, un modèle spécial pour celle des deux grandes tapisseries devant concourir à la décoration de cette salle dans laquelle sera représentée une vue du château de Saint-Germain.
En conséquence, je vous demande de vouloir bien m’autoriser à prélever sur les fonds mis à ma disposition pour l’entretien du château en 1890 la somme de quinze cents francs nécessaire pour payer à M. d’Espouy la dépense qu’occasionnera l’exécution de ce modèle peint grandeur d’exécution.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant deux tableaux provenant de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Direction des Musées nationaux
Palais du Louvre, le 20 décembre 1890
Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
En réponse à une lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 25 novembre dernier, j’ai l’honneur de vous informer que, d’après un devis établi par le rentoileur des musées nationaux, M. Chapuis, la remise en état des deux tableaux récemment cédés par M. le ministre des Travaux publics à l’administration des Beaux-Arts entraînerait une dépense totale de 500 francs, dont 300 francs pour la plus petite de ces peintures, qui exige absolument un rentoilage, et 200 francs pour la plus grande, l’opération du rentoilage pouvant être évitée pour celle-ci, en conservant le châssis et en se bornant à mettre des pièces pour boucher les trous.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Musées nationaux et de l’école du Louvre
A. Kaempfen »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant l’installation de vitrines au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par lettre du 8 avril dernier, M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts vous a signalé la nécessité d’installer quatre nouvelles vitrines dans une salle du musée national de Saint-Germain.
La dépense, évaluée à 3000 francs par M. l’architecte Daumet, vous ayant paru trop élevée eu regard à la situation actuelle des crédits ordinaires des Bâtiments civils, vous avez demandé à votre collègue s’il serait disposé à y contribuer pour un tiers, soit pour la somme de 1000 francs.
M. Bourgeois vous ayant répondu affirmativement le 21 juillet courant, j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, d’autoriser l’exécution du travail dont il s’agit. La part de dépense incombant à votre département (2000 francs) serait imputée sur les fonds affectés en 1892 aux grosses réparations des Bâtiments civils.
Si vous accueillez cette proposition, je vous prierai, Monsieur le Ministre, de vouloir bien revêtir le présent rapport de votre approbation.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le directeur des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Jules Comte
Approuvé
Paris, le 30 juillet 1892
Le ministre des Travaux publics
Viette »

Ministère des Travaux publics

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