Château-Vieux

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  • Histoire des châteaux et des jardins de Saint-Germain-en-Laye

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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 30 novembre 1904
Le directeur des Beaux-Arts à M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du gouvernement
J’ai l’honneur de vous faire savoir que, suivant la proposition contenue dans votre lettre du 24 novembre, je vous autorise à faire exécuter cette année les vitraux des croisées de l’entresol du bâtiment ouest, côté cour, du château de Saint-Germain, et à affecter à cette opération une économie de mille francs réalisée sur l’art. 8 de la répartition du crédit de 100000 francs ouvert pour la restauration du château. »

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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 4 mai 1905
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
J’ai pris connaissance et j’ai l’honneur de vous accuser réception de votre circulaire en date du 1er mai relative aux départements des crédits alloués aux architectes des Bâtiments civils et des Palais nationaux, et à l’interdiction de l’emploi des sommes représentant le montant des rabais consentis par les entrepreneurs.
Me reportant aux précédents pour envisager la question des rabais et prenant pour exemple le crédit de 100000 francs que vous affecter chaque année à la continuation de la restauration du château de Saint-Germain, je pense que les travaux que j’ai à faire exécuter peuvent s’élever à 100000 francs net, et non à 100000 francs diminués du montant des rabais consentis par les entrepreneurs, ce qui limiterait la dépense à environ 85000 francs, obligerait à un reversement annuel de 15000 francs au Trésor, et retarderait inutilement l’achèvement de la restauration qui m’est confiée ; c’est ainsi que je compte continuer à procéder, à moins d’avis contraire de votre part.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

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Lettre concernant le crédit accordé pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Paris, le 12 mai 1905
Le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts, par autorisation le chef de cabinet, à M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du gouvernement
J’ai l’honneur de vous annoncer que, par décision en date de ce jour, un crédit de 100000 f. a été mis à votre disposition sur le chapitre 46 du budget de l’exercice 1905, en vue des travaux de grosses réparations à exécuter pendant l’année 1905 au château de Saint-Germain-en-Laye :
Continuation des travaux de la restauration du bâtiment ouest (maçonnerie) : 6000 f.
Continuation de la construction du pavillon sud-ouest (maçonnerie) : 67500 f.
Charpente : 5000 f.
Serrurerie (chaînages, poutres, etc.) : 3000 f.
Enlèvement de gravois : 1000 f.
Carrelage du chemin de ronde à l’entresol du bâtiment ouest : 2000 f.
Achèvement du bas-relief au-dessus de l’entrée principale du château, sculpture artistique : 7000 f.
–, sculpture ornementale : 1200 f.
Divers : 2538 f.
Honoraires de l’architecte et du vérificateur et indemnité à l’inspecteur des travaux : 4762 f.
Total égal : 100000 f.
Je vous prie de m’adresser vos propositions pour la répartition du crédit précité par nature d’ouvrages ainsi que celles relatives à la désignation des entrepreneurs.
Je saisis cette occasion pour rappeler à votre attention les prescriptions suivantes, qui ne sont que la reproduction des règles en vigueur :
1° L’allocation d’entretien ne doit s’appliquer qu’à des opérations rentrant exclusivement dans la catégorie de celles qui incombent aux propriétaires, c’est-à-dire aux travaux de gros entretien, et, d’autre part, cette allocation ne doit s’appliquer à aucune dépense concernant les réparations locatives des locaux affectés au logement des fonctionnaires ou agents ; dans le cas où vous croiriez devoir faire une exception à cette règle, vous devriez m’en demander au préalable l’autorisation ;
2° Les crédits qui vous sont ouverts ne doivent pas être dépassés et aucune dépense ne devra être faite par anticipation sur les crédits de l’exercice prochain ;
3° Les crédits doivent être entièrement employés à la fin de l’année courante et les comptes seront arrêtés au 31 décembre ;
4° En exécution de l’article 41 du cahier des conditions générales en date du 31 janvier 1900, les entrepreneurs doivent vous remettre tous les trois mois les mémoires des ouvrages exécutés et des dépenses faites. Je vous prie de leur tenir la main à ce que cette disposition soit strictement observée ;
5° Aucun travail entraînant une dépense supérieure à 1500 francs ne doit être entrepris sans qu’il ait fait au préalable l’objet d’une soumission revêtue de mon approbation et pour l’établissement de laquelle vous aurez à m’adresser des propositions spéciales. A ce sujet, je vous rappelle qu’en vue de l’application du décret du 4 juin 1888, il importe que vous appeliez les sociétés ouvrières à faire des offres concurremment avec les autres entrepreneurs ;
6° L’adjudication est obligatoire pour les entreprises dont le montant excède 20000 francs ; vous devez néanmoins pour toutes les opérations de quelque importance, quoique inférieure à ce chiffre, proposer de recourir à ce mode de procéder chaque fois que cela sera possible ;
7° Vous devez réserver sur le crédit qui vous est alloué la somme nécessaire au payement de vos honoraires et de ceux du vérificateur.
Je vous prie de vouloir bien m’accuser réception de la présente communication et de ne perdre de vue aucune des recommandations qu’elle contient. »

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Lettre concernant le crédit accordé pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Paris, le 10 mai 1906
Le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts à M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du gouvernement
J’ai l’honneur de vous annoncer que, par décision en date de ce jour, un crédit de 100000 francs a été mis à votre disposition, sur le chapitre 46 du budget de l’exercice 1906, en vue des travaux de grosses réparations à exécuter pendant l’année 1906 au château de Saint-Germain-en-Laye, savoir :
-Continuation de la construction du pavillon sud-ouest

  1. Maçonnerie : 20000 f.
  2. Charpente : 4000 f.
  3. Couverture : 9000 f.
  4. Menuiserie : 3000 f.
  5. Serrurerie : 1500 f.
  6. Sculpture : 5000 f.
    -Continuation de la restauration du bâtiment ouest
  7. Maçonnerie : 30000 f.
  8. Menuiserie : 6500 f.
  9. Serrurerie : 2000 f.
  10. Peinture : 3000 f.
  11. Chauffage : 9000 f.
  12. Divers : 2238 f.
  13. Honoraires de l’architecte et du vérificateur et indemnité de l’inspecteur chargé de la surveillance des travaux : 4762 f.
    Total égal : 100000 f.
    Je vous prie de m’adresser vos propositions pour la répartition du crédit précité par nature d’ouvrages ainsi que celles relatives à la désignation des entrepreneurs.
    Je saisis cette occasion pour rappeler à votre attention les prescriptions suivantes, qui ne sont que la reproduction des règles en vigueur :
    1° L’allocation d’entretien ne doit s’appliquer qu’à des opérations rentrant exclusivement dans la catégorie de celles qui incombent aux propriétaires, c’est-à-dire aux travaux de gros entretien, et, d’autre part, cette allocation ne doit s’appliquer à aucune dépense concernant les réparations locatives des locaux affectés au logement des fonctionnaires ou agents ; dans le cas où vous croiriez devoir faire une exception à cette règle, vous devriez m’en demander au préalable l’autorisation ;
    2° Les crédits qui vous sont ouverts ne doivent pas être dépassés et aucune dépense ne devra être faite par anticipation sur les crédits de l’exercice prochain ;
    3° Les crédits doivent être entièrement employés à la fin de l’année courante et les comptes seront arrêtés au 31 décembre ;
    4° En exécution de l’article 41 du cahier des conditions générales en date du 31 janvier 1900, les entrepreneurs doivent vous remettre tous les trois mois les mémoires des ouvrages exécutés et des dépenses faites. Je vous prie de leur tenir la main à ce que cette disposition soit strictement observée ;
    5° Aucun travail entraînant une dépense supérieure à 1500 francs ne doit être entrepris sans qu’il ait fait au préalable l’objet d’une soumission revêtue de mon approbation et pour l’établissement de laquelle vous aurez à m’adresser des propositions spéciales. A ce sujet, je vous rappelle qu’en vue de l’application du décret du 4 juin 1888, il importe que vous appeliez les sociétés ouvrières à faire des offres concurremment avec les autres entrepreneurs ;
    6° L’adjudication est obligatoire pour les entreprises dont le montant excède 20000 francs ; vous devez néanmoins pour toutes les opérations de quelque importance, quoique inférieure à ce chiffre, proposer de recourir à ce mode de procéder chaque fois que cela sera possible ;
    7° Vous devez réserver sur le crédit qui vous est alloué la somme nécessaire au payement de vos honoraires et de ceux du vérificateur.
    Je vous prie de vouloir bien m’accuser réception de la présente communication et de ne perdre de vue aucune des recommandations qu’elle contient.
    Signé Dujardin-Beaumetz »

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Lettre concernant les crédits affectés pour la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 15 août 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
J’ai l’honneur de vous informer que le service des Monuments historiques ayant assumé le payement de presque tous les travaux de maçonnerie exécutés dans le bâtiment ouest du château de Saint-Germain, il s’en suit qu’une notable partie de la somme de 30000 francs affectée par le service des Bâtiments civils pour la « continuation de la restauration du bâtiment ouest, maçonnerie », paragraphe 7 du projet de répartition, se trouve disponible. Je vous propose de l’utiliser en l’affectant aux travaux assez importants restant encore à exécuter pour la « continuation de la construction du pavillon sud-ouest, maçonnerie », paragraphe 1er du projet de répartition.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

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Rapport concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 20 novembre 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts.
Le soussigné a reçu le 26 octobre dernier communication du dossier transmis au service des Bâtiments civils par M. le préfet de Seine-et-Oise relatif à une demande formulée par M. le maire de Saint-Germain en vue d’une modification du périmètre du fossé sud-ouest qui entoure le château de ce côté.
Un rapport adressé à la date du 7 octobre 1905 à M. le sous-secrétaire d’Etat avait fait connaître l’avis du soussigné. Il reconnaissait les avantages que présentait pour la ville la modification dont il s’agit, favorable à la circulation devenue très active sur ce point.
Cette affaire déjà examinée par le bureau des Bâtiments civils et par le bureau compétent du Domaine, qui estimait la valeur du terrain à céder à la Ville, à 20 francs le mètre carré, soit pour 317 m. 67 d. une somme de 6353 f. 40 c.
En ce qui concerne la construction du mur suivant le tracé nouveau, un devis sommaire estimait la dépense à 30000 francs. On doit ajouter que les travaux devraient être confiés à l’entrepreneur adjudicataire de la restauration, sous la direction de l’architecte de l’édifice.
Dans le rapport précité du 7 octobre 1905, le soussigné exposait qu’en compensation des avantages considérables qui résulteraient pour la ville de Saint-Germain du nouveau périmètre figuré au plan joint au rapport, l’Etat pourrait réclamer de son côté la disparition d’un chalet de nécessité établi en 1891 juste en face de l’entrée du musée des Antiquités nationales, malgré la vive opposition faite au nom de l’administration des Bâtiments civils dès le commencement des travaux de la fâcheuse construction. Cet édicule déshonore la place du Château et n’a été édifié que pour procurer à la Ville un revenu qu’augmentent encore une concession d’affichage permanente et disparate, comme le sont ces sortes d’exploitations.
Le soussigné proposait en outre la cessation d’une servitude d’écoulement d’eaux de surface de la place du Château au travers d’une portion du parc en longeant la tranchée du chemin de fer dans une longueur considérable conduisant les eaux depuis leur arrivée au parc par une large gargouille, suffisant à peine au débit par les pluies violentes, d’une eau souillée de matières boueuses devenant stagnantes près du regard d’absorption ; là, les vases s’amassent jusqu’à recouvrir le trottoir, empêchant la circulation au point bas de ce trottoir : le limon séjourne et transforme en cloaque une surface assez considérable ; de plus, les eaux boueuses engorgent les canalisations souterraines et nécessitent des curages fréquents, et même des frais de vidange qui grèvent le crédit affecté à l’entretien des parterres et terrasses. Les inconvénients graves signalés pourraient être évités moyennent des travaux assez minimes à faire par les soins du service municipal, qui dispose de canalisations publiques dans le voisinage de la gare et devrait recevoir les eaux du sol de la ville ; un pareil travail est facile, car le service même des Eaux proposait de l’exécuter au compte de l’Etat, ce qui paraissait inadmissible.
On peut faire remarquer que la servitude ne date que de l’époque où la tranchée du chemin de fer a été établie et n’avait anciennement qu’un inconvénient peu grave, car il s’agissait d’eau de pluie. Depuis, l’expérience est faite. L’affluence de voitures est devenue plus grande sur la portion de place favorable à leur stationnement : la malpropreté causée par les chevaux devient intolérable et très dommageable à la bonne tenue de la portion des parterres voisine de la tranchée. De l’avis du soussigné, il faut faire cesser les inconvénients qui résultent du fait signalé. M. le maire de Saint-Germain a d’ailleurs été informé par le soussigné, dès les premiers pourparlers à propos de la modification du périmètre du fossé, que les deux réclamations faites à la Ville, 1° suppression du chalet, 2° cessation de la servitude, feraient l’objet d’une proposition conditionnelle à l’acceptation du principe de donner à la voie publique un supplément de surface aux dépens du fossé.
Le soussigné ne peut suivre les déductions historiques sur lesquelles s’appuye la municipalité de Saint-Germain pour demander que l’Etat restitue une partie de surface des fossés du château comme ayant été autrefois prise à ses dépens : la citation d’un passage du texte qui accompagne la description du château de Saint-Germain par Androuet du Cerceau engagerait aussi à se reporter au plan figurant au livre « Les plus excellents bâtiments de France » ; on y verrait que le périmètre du château avait un tout autre contour que celui actuel. Suivant le plan dont il est fait mention, des bâtiments, une vase cour, occupaient la place entière.
Mais des volontés souveraines sont intervenues depuis, il est visible que tout a été modifié de ce côté, lors des travaux exécutés par Mansart pour construire les ailes aujourd’hui disparues ; des abandons et des compensations ont été consentis, et fort largement, comme le démontrent les calques ci-joints ; il n’y a donc rien de soutenable par la municipalité de ce côté ; on peut considérer encore qu’il y a état de faite depuis 1680 au moins.
A la page 3 du mémoire présenté par la Ville, il est dit que la restauration du château de Saint-Germain a été entreprise dans le but de reconstituer ce monument, dans son ensemble et dans ses détails, tel qu’il existait sous le règne de François Ier.
La réalisation finale est proche, et l’on a suivi les projets approuvés ; aucun retour ne peut plus être fait au passé et, par conséquent, au périmètre datant du XVIIe siècle, sans des conditions, d’ailleurs très conciliantes, que propose l’architecte du château.
Il semblerait, suivant l’opinion de la municipalité, que la rectification des murs, telle qu’elle la réclame, devrait être faite aux frais de l’Etat et que le travail serait la conséquence des dessins dressés par M. Millet, auteur du projet de restauration ; c’est erroné : le devis général ne comprend qu’une somme de 49000 francs pour la mise en état des murs des fossés : cette somme sera à peine suffisante pour le travail indispensable sur un périmètre encore considérable ; ces murs jusqu’à présent n’ont été réparés que partiellement du côté du nord et de l’est et aussi à l’angle sud-ouest (travaux faits par les soins de M. Millet) et, dernière remarque, l’éminent architecte ne se proposait pas de modifier plus tard ce qu’il ordonnait, car la partie sud-ouest dont on demande la reconstruction sur le crédit d’achèvement de la restauration était parmi les murs qu’il faisait réparer.
De l’avis du soussigné, les arguments mis en avant par le conseil municipal n’ont aucune valeur, comme pourra l’apprécier l’administration des Bâtiments civils.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

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Lettre concernant le crédit accordé pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Palais-Royal, le 8 mars 1907
Le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts à M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du gouvernement
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous annoncer que, par décision en date de ce jour, un crédit de 100000 francs a été mis à votre disposition, sur le chapitre 50 du budget de l’exercice 1907, en vue des travaux de grosses réparations à exécuter pendant l’année 1907 au château de Saint-Germain, savoir :
(Restauration)

  1. Terrasse et pavage : 13000 f.
  2. Maçonnerie : 27000 f.
  3. Plomberie : 10000 f.
  4. Serrurerie : 21000 f.
  5. Peinture et vitrerie : 13000 f.
  6. Chauffage : 8000 f.
  7. Paratonnerres : 2000 f.
  8. Menues dépenses diverses : 1000 f.
  9. Honoraires de l’architecte et du vérificateur et indemnité de l’inspecteur chargé de la surveillance des travaux : 5000 f.
    Total égal : 100000 f.
    Je vous prie de m’adresser vos propositions pour la répartition du crédit précité par nature d’ouvrages ainsi que celles relatives à la désignation des entrepreneurs.
    Je saisis cette occasion pour rappeler à votre attention les prescriptions suivantes, qui ne sont que la reproduction des règles en vigueur :
    1° L’allocation d’entretien ne doit s’appliquer qu’à des opérations rentrant exclusivement dans la catégorie de celles qui incombent aux propriétaires, c’est-à-dire aux travaux de gros entretien, et, d’autre part, cette allocation ne doit s’appliquer à aucune dépense concernant les réparations locatives des locaux affectés au logement des fonctionnaires ou agents ; dans le cas où vous croiriez devoir faire une exception à cette règle, vous devriez m’en demander au préalable l’autorisation ;
    2° Les crédits qui vous sont ouverts ne doivent pas être dépassés et aucune dépense ne devra être faite par anticipation sur les crédits de l’exercice prochain ;
    3° Les crédits doivent être entièrement employés à la fin de l’année courante et les comptes seront arrêtés au 31 décembre ;
    4° En exécution de l’article 41 du cahier des conditions générales en date du 31 janvier 1900, les entrepreneurs doivent vous remettre tous les trois mois les mémoires des ouvrages exécutés et des dépenses faites. Je vous prie de leur tenir la main à ce que cette disposition soit strictement observée ;
    5° Aucun travail entraînant une dépense supérieure à 1500 francs ne doit être entrepris sans qu’il ait fait au préalable l’objet d’une soumission revêtue de mon approbation et pour l’établissement de laquelle vous aurez à m’adresser des propositions spéciales. A ce sujet, je vous rappelle qu’en vue de l’application du décret du 4 juin 1888, il importe que vous appeliez les sociétés ouvrières à faire des offres concurremment avec les autres entrepreneurs ;
    6° L’adjudication est obligatoire pour les entreprises dont le montant excède 20000 francs ; vous devez néanmoins pour toutes les opérations de quelque importance, quoique inférieure à ce chiffre, proposer de recourir à ce mode de procéder chaque fois que cela sera possible ;
    7° Vous devez réserver sur le crédit qui vous est alloué la somme nécessaire au payement de vos honoraires et de ceux du vérificateur.
    Je vous prie de vouloir bien m’accuser réception de la présente communication et de ne perdre de vue aucune des recommandations qu’elle contient.
    Signé Dujardin-Beaumetz »

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Rapport concernant des travaux de sculpture à réaliser au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-Secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris, le 2 octobre 1907
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
En réponse à votre lettre du 30 septembre dernier relative à quelques travaux de sculpture que M. l’architecte Daumet désire faire exécuter au château de Saint-Germain au moyen d’un bon réalisé sur des travaux de chauffage, j’ai l’honneur de vous faire savoir que je suis d’avis de donner satisfaction à M. Daumet, qui n’a pas l’habitude de proposer des travaux dont l’utilité serait douteuse. M. Daumet étant absent, je ne sais pas exactement de quelle sculpture il s’agit, mais je suis certain qu’elle ne sera faite que pour le bien du château. La dépense doit être de 1770 francs 87 centimes, soit le reste disponible des 4890 francs d’économie réalisée et sur lequel 3120 francs sont déjà attribués à la réfection de l’horloge. »

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Lettre concernant le décor de salles du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 6 mai 1908
L’architecte du château de Saint-Germain-en-Laye à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Le soussigné, conformément à la demande faite et à l’arrêté qui met à sa disposition la somme de 31928 francs sur le chapitre 48 du budget de l’exercice 1908 en vue de poursuivre les travaux de grosses réparations au château de Saint-Germain présente les justifications des deux demandes qui étaient contenues dans le devis présenté, pour peintures artistiques à exécuter et dont la dépense est relativement minimes, la dépense ne devant s’élever qu’à 5500 francs pour l’ensemble.
Les travaux du bâtiment sud-ouest du château touchant à leur fin, il a paru au soussigné qu’il y avait urgence à faire exécuter par M. Girard, peintre très expérimenté en représentation de restes antiques, dans la tour sud-ouest, le sujet arrêté de concert avec M. le conservateur du musée des Antiquités gallo-romaines comme cela a été réalisé dans deux autres tours du même musée de Saint-Germain.
Ce sujet, étudié avec des espaces bien déterminés, est la peinture des ruines très pittoresques du temple de Diane à Nîmes. Les parois à décorer étant favorables à la décoration prévue, M. Girard en a préparé les esquisses et, comme pour les autres tours, il y a avantage, au point de vue de l’harmonie, de proposer de lui confier ce dernier travail, d’une valeur de 4000 francs, aux conditions énumérées dans la soumission ci-jointe, que je présente à l’approbation administrative, aussi bien que d’allouer, pour accompagner l’œuvre de M. Girard, une somme qui ne dépassera pas 1500 francs mais non encore déterminée, pour une bordure dont la maquette sera faite par l’artiste chargé de l’œuvre principale et dont l’exécution serait confié à M. d’Espouy, professeur à l’école des Beaux-Arts et, comme M. Girard, ancien pensionnaire de l’Académie de France, artiste pouvant inspirer toute confiance. M. d’Espouy a été chargé de travaux décoratifs de même nature dans la salle dite « de Mars » pour accompagner l’Âge des cavernes de M. Cormon, mon confrère de l’Institut.
Attendu la nécessité de livrer à la conservation du musée de Saint-Germain l’ensemble des salles d’exposition des antiquités, le soussigné réclame une prompte décision pour l’approbation de ses propositions, lesquelles ne dépassent pas la somme globale qui avait fait l’objet d’un premier devis.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet
P. S. Je vous demande de vouloir bien faire signer les soumissions dont le détail suit :
Magnard (terrasse) : 6600 f.
Prévost (maçonnerie) : 1650 f.
Hoffmann (menuiserie) : 9400 f.
Moutier (serrurerie) : 11500 f.
Fossey (peinture et vitrerie) : 1550 f.
Girard (peinture artistique) : 4000 f.
D’Espouy (peinture artistique décorative) : 1500 f. »

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Lettre concernant l’ameublement du musée de Saint-Germain-en-Laye et le pavillon Henri IV

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Paris, le 20 décembre 1908
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts
Le soussigné a signalé à l’administration que les travaux de grosses réparations au château de Saint-Germain étaient achevés mais qu’il était indispensable de pourvoir, par un crédit spécial, à l’ameublement de la salle dite de Mars et de locaux adjacents, afin que les collections emmagasinées d’objets du musée puissent être classées définitivement par les soins de M. le conservateur de ce musée. Un devis spécial à ces derniers travaux a été adressé au bureau compétent, dont la dépense sera imputable sur les crédits dont disposera le bureau des Bâtiments civils pour l’exercice 1909.
En ce qui concerne la participation de la commission des Monuments historiques, il n’y a plus lieu de faire de proposition en ce qui concerne le château. Mais il convient d’appeler l’attention de Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat sur la situation fâcheuse au point de vue de sa conservation de la grotte du pavillon dit de Henri IV, que son classement et l’intérêt de son architecture recommandent à la sollicitation de la commission compétente.
La célèbre grotte et deux de ses façades sont en mauvais état. Le possesseur laisse ce précieux reste du château neuf, édifié par ordre de Henri II et ses successeurs, dans un complet abandon. C’est à peine si la grotte peut être visitée, encombrée qu’elle est par du matériel de restauration. Des dégradations qui pouvaient compromettre un point près son entrée ont donné lieu à quelques travaux de consolidation et la faible dépense imputée régulièrement sur un crédit disponible.
Après l’achèvement des travaux du château, le soussigné peut proposer comme étant de première urgence la restauration des parties les plus dégradées de la grotte et d’y consacrer vingt mille francs, tant pour l’intérieur que pour l’extérieur, en appelant à participer le propriétaire de l’immeuble suivant les usages établis et dans la proportion que proposera M. l’inspecteur général après un examen de l’état de la partie classée des bâtiments du château neuf. Le soussigné a demandé à l’inspecteur, M. Choret, de connaître l’adresse du possesseur de la grotte. C’est M. Guérin Catelain, ancien exploitant du restaurant du pavillon Henri IV. Il demeure à Bilhem-le-Neuf, par Hairincourt, Pas-de-Calais.
Si le soussigné y était invité par le bureau compétent, il se mettrait en mesure de réunir quelques documents graphiques de la grotte afin que la commission des Monuments historiques ait sous les yeux des photographies ou des dessins, et il pourrait aussi se mettre en rapport avec M. Guérin Catelain s’il y était autorisé.
Daumet »

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Rapport concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris, le 15 septembre 1911
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
En réponse à votre lettre du 14 septembre courant, j’ai l’honneur de vous faire savoir que j’ai eu l’occasion, ces jours derniers, d’examiner à nouveau sur place avec M. l’architecte Daumet la question du rétrécissement, au profit de la voir publique, du fossé, côté de la place Thiers, du château de Saint-Germain, et que ce rétrécissement, suivant le tracé que vous avez bien voulu me communiquer et dont j’ai pu me rendre compte, ne nuirait d’aucune façon au bon aspect du château. Je suis donc d’avis d’accueillir favorablement la demande de la municipalité de Saint-Germain, à la condition toutefois, et sine qua non, que l’élargissement de la place Thiers pris sur le fossé du château ne sera pas au moyen proposé d’un encorbellement en ciment armé qui serait d’un aspect déplorable, mais au moyen d’arcades en sous-sol, ouvertes sur le devant, de manière à pouvoir utiliser le terrain, et dont la face sur le fossé serait en pierre dure, le reste pouvant être en meulière ou autres matériaux offrant les mêmes garanties de solidité et de durée que la pierre.
Quant aux autres conditions, elles doivent être celles formulées par M. Daumet en son rapport du 29 août 1911, c’est-à-dire que l’on fera disparaître l’affreux et dégoûtant chalet de nécessités ainsi que les urinoirs qui déshonorent la place et l’entrée du château et qu’on fera cesser la servitude d’écoulement des eaux de surface de cette place à travers le parc.
Quant au partage de la dépense, en ce qui concerne le rétrécissement du fossé pour élargir la place Thiers et qui serait, selon M. Daumet, entre six intéressés, c’est à vous qu’il appartient de décider.
C. Moyaux »

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Ordre d’apposer les scellés dès la mort de la reine d’Angleterre à Saint-Germain-en-Laye

« De par le Roy
Sa Majesté estant informée de la maladie dangereuse dont est attaquée la reyne d’Angleterre, et voulant pourvoir à la conservation de ses effets et papiers en cas qu’il vint par malheur faute de cette princesse, a ordonné et ordonne, de l’avis de monsieur le duc d’Orléans, régent, au sieur Le Grand, prevost de Saint Germain, qu’en tant que besoin seroit elle a commis à cet effet, qu’aussitost que la reyne d’Angleterre aura les yeux fermez, il ait à apposer les seaux pour la conservation de ses effets et papiers, en présence du sieur duc de Noailles, capitaine de ses gardes, gouverneur dud. Saint Germain.
Fait à Paris, le 7e may 1718.
Louis
Phelypeaux »

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Marché de sous-traitance de charpenterie pour les travaux dans la salle de bal du château de Saint-Germain-en-Laye

« Devis des ouvrages de charpenterie qu’il convient faire pour maistre Guillaume Mercier au chasteau de Saint Germain en Laye, de peine seullement
Premierement, convient reculler ungne grande cloison de cinq thoises et la remener douze piedz plus loing qu’elle n’est avecq quatre thoises d’autre cloison estant assemblé dans la sabliere de l’autre cloison.
Item quinze thoises de cloison ou environ pour faire les separations de l’allee depuis l’escallyé rond jusques au petit escallier que l’on leve depuis ungne des galleries hors œuvre, dont a chacun cloison soubz chacune poultre sera erigé ung grand poteau d’une piece et asemblé ungne sabliere, et entre la sabliere sera asemblé poteaulx et remplage, et eriger les huisseries ausd. cloisons aux lieux où sera commandé.
Item abattre deux poultre prez la chambre du Roy et iceulx mener en la salle du bal pour iceulx lever, et sur lesd. poutres assembler trois planche de fausse travez et garny de sollives, assavoir deux qui ont esté abatuz et ungne autre qui sera de boys neuf et peuplez des sollives aux través qui ne seront complete et rabottez garniz d’aiz dessudz.
Item de faire neuf thoises de cloison ou environ au dessus desd. poultres et faire les separations des deux chambres au dessubz garniz de poteaulx espacez à dix huict pouces pres les ungs des autres et eriger les huisseries ou il sera advisé.
Item de parachever ung petit escallier hors œuvre […] sur la court et cha[…] ungne viz […]endant a l’antienne gallerie du costé du jardin et abatre ungne cloison pres la salle du bal et mettre du poteaulx sur l’allee, faire deux mentaulx de cheminez, hachez et reboucher la bee de l’escalier aupres celluy que l’on a faict de neuf.
Du jeudi XXIII jour de aoust MVcIIIIxx quatre, heure de IIII plus apres midy
Furent presents Thibault Mignon, Jehan Garnier et Martin Berthier, tous compagnons charpentiers demeurant à Paris, lesd. Garnier et Berthier en la paroisse Sainct Paul et led. Mignon en la paroisse Sainct Gervays, estans de present en ce lieu, lesquelz ont promis et par ces presentes promettent l’un pour l’autre et seul et sans à honnorable homme maistre Guillaume Mercier, juré du Roy en l’office de charpenterye à Paris et charpentier de Sa Majesté au chasteau de Sainct Germain en Laye, present, aceptant, de au dedans ung moys d’huy faire et parfaire de leurs peynes seullement les œuvres de charpenterye cy devant declarees divisees entre eulx, fournissant par led. Mercier tout le boys qu’il conviendra pour ce faire et rendre lad. besongne faicte et parfaicte bien et deument au dire de gens et ouvriers ad ce congnoissans, et dans led. temps et moys. Ce faict moyennant la somme de quarante cinq escuz sol que led. Mercier a promis et promect leur payer ou […] au fur et mesure qu’ils feront lad. besongne et à laquelle somme ils ont […] icelle […] lesd. Mignon, Garnier et Berthier […] est corps et biens. Renoncant. Faict aud. Sainct Germain en Laye en l’estude dud. juré present Thomas Legendre, huissier sergent à cheval du Roy nostre sire au Chastelet de Paris, Gilles Duvallet et Henry Druet, temoins. Lesd. Mignon et Garnier ont declaré ne savoir escripre ne signer.
Mercier, Martin Berthier
Duvallet, Legendre, Pisonet. »

Marché pour les bois de charpente du pavillon des Ballets au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Fut present en sa personne Anthoine Serazin, charpentier demeurant en ce lieu de Saint Germain en Laye, lequel volontairement a recogneu et confessé avoir fait marché, a promis, promect et s’est obligé à et envers Jean Jacques Aubert, charpentier des Bastimens du Roy, demurant en cedit lieu, à ce present et acceptant, de bien et duement faire et parfaire touttes les façons qu’il conviendra faire à tous les bois de charpente qui entreront en la pavillon des balletz que Sa Majesté fait faire à son chasteau de ce lieu, de telle grosseur et longueur que ledit bois puisse estre, pour quoy ledit Serazin sera tenu de fournir d’ouvriers seulement pour faire les façons desd. bois, lesquels ouvriers il fournira jusques à telle quantité que besoing en sera aux furs et à mesure que lesd. ouvrages s’advanceront. Ce present marché fait moyennant et à raison de quatre vingt dix sept livres pour la façon de chascun deux cents de bois, lesquels prix ledit Aubert promet et s’oblige de bailler et payer aux furs et à mesre desd. ouvrages, qui sera payer suivant et conformement au thoisé qui en sera fait par les controlleurs de Sa Majesté. Et outre à la charge que ledit Aubert fournira de toutes sortes d’ustanciles qu’il conviendra avoir pour faire les façons desd. bois. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé audit Saint Germain en Laye, en l’esture dudit notaire soubsigné, presens Nicolas Denis Pays et Thomas Montaudouin, tesmoings, l’an mil six cens quatre vingt deux, le douzieme may, et ont signé.
Aubert, Serezin, Montaudouin
Pays, Guillon de Fonteny »

Marché pour le gros fer des pavillons du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Par devant Louis Guillon de Fonteny, notaire royal de Saint Germain en Laye soubsigné, fut present Joseph Rouiller, serrurier des Bastimens du Roy, lequel c’est par ces presentes obligé au Roy, ce acceptant pour Sa Majesté hault et puissant seigneur messire François Michel Le Tellier, marquis de Louvoy et de Courtanvault, ministre et secrettaire d’Estat, surintendant et ordonnateur general des Bastimens de Sa Majesté, arts et manufactures de France, de bien et deuement fournir et mettre en place tous les gros fers qui seront necessaires aux nouveaux pavillons du chasteau de Saint Germain en Laye, qu’il sera tenu faire de la façon et manière qu’il luy sera ordonné, comme aussy de fournir touttes les chevilles, crampons, boullons et clavettes qui seront necessaires, le tout pesé comme gros fer, à commencer à mettre en place et fournir lesd. fers incessament et y travailler sans discontinuation aveq nombre d’ouvriers suffisans. Ce present marché fait moyennant et à raison d’unze livres pour chacun cens de fer, lequel prix mondit seigneur audit nom promet faire bailler et payer aud. entrepreneur par le sieur tresorier general des Bastimens de Sa Majesté aux furs et mesure qu’il advencera et fera la livraison desd. fers, et pour l’execution des presentes led. Rouiller a esleu son domicille irrevocable en sa demeure audit Saint Germain, auquel lieu nonobstant &c. Promettant. Obligeant. Renonçant. Fait et passé audit Saint Germain, presences de Pierre Auffroy et de Thomas Montaudouin, bourgeois dudit Saint Germain, y demeurans, tesmoings, l’an mil six cens quatre vingt quatre, le neufiesme jour d’avril avant midy, et ont signé.
Le Tellier
Montaudouin, Rouiller
Auffroy
Guillon de Fonteny »

Marché pour la plomberie des pavillons du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Marché pour les ouvrages de plomberie à faire sur les cinq pavillons du Château-Vieux
Furent presents Gilles Le Roy, demurant à Paris, rue Jean Fleury, parroisse Saint Germain l’Auxerois, et Jacques Lucas, aussy demeurant à Paris, rue de Beauvais, parroisse susdite, plombiers de Sa Majesté, de presents en ce lieu de Versailles, lesquels ont recognu et confessé avoir fait marché, promis et promettent chacun en droit soy au Roy, ce acceptant pour Sa Majesté messire Jean Baptiste Colbert, chevalier, marquis de Chasteauneuf, baron de Seaux et autres lieux, conseiller du Roy ordinaire en tous ses conseils du conseil royal, secretaire d’Estat et de ses commandements, commendeur et grand tresorier de ses ordres, controlleur general de ses Finances, surintendant et ordonnateur general de ses Bastiments, arts et manufactures de France, de present en cour à Versailles, à ce present, de bien et deuement faire et parfaire au dire d’experts et gens à ce cognoissans tous les ouvrages de plomberie qu’il convient faire de neuf pour couvrir les pavillons que Sa Majesté fait construire en son chasteau de Saint Germain en Laye ainsy qu’il ensuit. Seront couverts lesd. pavillons avec tables de plomb noir, lesquelles tables auront deux pieds de large et deux lignes d’espesseur et seront posées proprement d’une seulle table jusques à la hauteur de dix huit pieds. Lesd. tables seront jointes les unes aux autres par les costés et en toutte leur longueur avec coustures et non soudées, et seront attachées sur les chevrons avec clouds de six à teste ronde de dix huit en dix huit pouces, lesquel clouds seront recouverts de l’ourlet de lad. cousture. Lesd. tables seront releuvées par bas avec crochets d’enfestement et recouvertes par en haut d’un feste et arrestiers de plomb de deux pieds de large aussy de deux lignes d’espesseur, lesquels feste et arrestiers seront retenus entre les coustures avec attaches de soudure, le tout conformement aux desseins qui en seront données par monsieur Mansart. Et a esté accordé que lesd. couvertures seront faites, scavoir celles des pavillons du Roy et de madame la dauphine par led. Lucas, et les couvertures des pavillons de la Reyne, de la salle des ballets et de celluy qui est en face du jeu de paulme par led. Le Roy. Ausquels ouvrages lesdits entrepreneurs travailleront incessament et sans discontinuer avecq nombre d’ouvriers suffisants et iceulx rendre faicts et parfaits bien et duement conformement ausd. desseins dud. sieur Mansard, au dire d’experts comme dit est, le plus tost que faire ce poura. Ce marché fait moyennant le prix et somme de cent trente trois livres le millier, compris la soudure qu’il conviendra employer pour attacher lesdites faistes et arrestiers, et sera observé dans la livraison dud. plomb que les tables seront mesurées et pozées devant que d’estre employées, poiur apres employ d’icelles estre de nouveau thoisée, de fait deduction aux entrepreneurs du poids à proportion de la diminution qui se trouvera au thoisé, moyennant quoy lesd. entrepreneurs reprendront à leur proffit les retailles qui se pouront faire dans l’employ desd. tables en deduction et à mesme prix du plomb neuf, lequel prix desd. ouvrages mond. seigneur Colbert aud. nom promet de faire payer ausd. entrepreneurs au feure et à mesure qu’ils travailleront et que lesd. ouvrages s’advenceront par le sieur tresorier general des Bastiments de Sa Majesté. Car ainsy. Et pour l’execution des presentes lesd. entrepreneurs ont esleus leur domicille irrevocable chacun en leur demeure à Paris devant designés, ausquels lieux nonobstant. Promettans. Obligeans lesd. entrepreneurs chacun en droit soy. Renonceans. Fait et passé à la surintendance au chasteau de Versailles, le Roy y estant, le cinq juillet MVIc quatre vingts deux avant midy, es presences de Jean Loret et Pierre Dubois, clercs dud. notaire, tesmoins, et ont signé.
Colbert, Gille Le Roy
Jacque Lucas
Loret, Dubois, Brisset »

Lettre concernant les plans du château de Saint-Germain-en-Laye remis à l’architecte chargé de l’étude de sa restauration

« A monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Lorsque vous m’avez fait l’honneur de me charger d’étudier la restauration et une nouvelle appropriation du château de Saint-Germain-en-Laye, ce ne sont pas douze feuilles comprenant les différents plans du château qui m’ont été remis par le ministère de la Guerre, mais seulement dix feuilles que, sur votre demande, je m’empresse de vous adresser aussitôt.
J’ai donné au ministère de la Guerre un reçu constatant la remise qui m’a été fait de ces dix feuilles.
J’ai l’honneur d’être, avec respect, Monsieur le Ministre, votre très humble serviteur.
A. Lejeune
Ce 6 mai 1853 »

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Rapport sur l’état du château de Saint-Germain-en-Laye et son éventuelle restauration

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Section des Palais et manufactures
Service des Eaux de Versailles et de Marly
Bougival, le 19 septembre 1853
A Son Excellence le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur
Monsieur le Ministre,
A la suite de la conversation que j’ai eu l’honneur d’avoir avec vous le 15 de ce mois au pavillon de Garenne, où vous avez eu la bonté de me recevoir, je me suis empressé d’étudier le château de Saint-Germain. Le chef de division, Monsieur Wuhrer, qui a bien voulu m’aplanir les difficultés que l’on rencontre à l’entrée du pénitencier et me permettre de l’accompagner dans une première visite, n’est peut-être pas éloigné de l’opinion que j’ai conçue de cet antique monument.
Ce que l’on appelait autrefois la résidence royale de Saint-Germain se composait de deux châteaux, un vieux et un neuf. Le vieux existe encore, c’est de lui dont nous nous occupons. Le neuf, bâti par Henri IV sur la crête de la côte du Pecq, a disparu. Le pavillon qui porte encore ce nom est aujourd’hui tout ce qu’il en reste. Ces deux constructions, placées assez loin l’une de l’autre, étaient reliées par les communs. Ces bâtiments et terrains ayant été aliénés depuis 89, il s’est construit autour du vieux château actuel tout un quartier de la ville qu’il faudrait à peu près racheter pour rendre possible l’habitation de cette nouvelle résidence.
Depuis la première construction du vieux château de Saint-Germain qui fut d’abord une forteresse, il ne s’est pas écoulé un seul règne sans qu’il ait été plus ou moins modifié. Il semble que chaque souverain ait voulu refaire son château de Saint-Germain : c’est ce qui explique un peu l’irrégularité et la bizarrerie des constructions dont l’aspect intérieur est si triste qu’il fait penser à la pénitence plutôt qu’aux distractions de ce monde. Il faut absolument monter jusqu’au balcon du premier pour respirer et jouir, il est vrai, de la plus belle vue des environs de Paris.
Permettez-moi maintenant, Monsieur le Ministre, de vous donner un aperçu succinct de l’état général des lieux. Dans l’intérieur de la cour, à gauche de la porte d’entrée, tous les murs à 9 mètres de hauteur surplombent énormément. Ils sont en très mauvais état : construits en petits matériaux, on ne peut conserver l’espoir de les redresser. La partie de droite est moins mauvaise, surtout la chapelle qui, quoique diminuée par des constructions de Louis XIV, paraît être la partie la mieux conservée et susceptible d’être restaurée. Malheureusement, les peintures de la voûte sont complètement perdues. Le manque d’entretien des couvertures et l’humidité en ont eu raison.
Quant à l’intérieur, toutes les maîtresses poutres sont complètement pourries. Je défie de les conserver. Il faudrait donc les abattre et, comme je le disais plus haut, les murs sont tellement mauvais qu’ils ne pourraient supporter les nouveaux planchers. L’on voit encore les appartemens de Jacques II et la salle de Mars, mais ce qu’il reste de tout cela est si peu de chose qu’il faudrait bien de l’argent pour reconstituer le passé.
Enfin, Monsieur le Ministre, j’étais entré dans ce château avec un bien vif désir de le trouver en assez bon état pour être restauré. Malgré cela, j’en suis sorti avec le regret d’avoir à conseiller l’abandon de ce projet parce qu’il faudrait aujourd’hui beaucoup de millions, non pour la réparation, qui n’est pas possible, mais pour la reconstruction successive de ce qui existe et, à moins de raser jusqu’au soubassement en pierre, on n’obtiendrait rien de bien complètement habitable. Malgré cela, Monsieur le Ministre, si vous le désirez, j’aurai l’honneur de vous soumettre le résultat de mes nouvelles recherches et, plus tard, sur vos indications, les projets et devis des travaux qu’il est possible de prévoir.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, avec un profond respect, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
L’architecte des forêts impériales de Saint-Germain et de Marly
X. Dufrayer »

A ce rapport est joint un mot non signé mais écrit sur un papier à l’en-tête du ministère d’Etat et de la Maison de l’Empereur : « J’ai l’honneur de mettre sous les yeux du ministre un rapport sommaire de M. Dufrayer de la visite qu’il a faite avec moi au château de Saint-Germain. J’ai déjà eu l’honneur de faire part à Son Excellence de l’impression que cette visite avait produite sur moi. Je vois qu’elle est partagée par M. Dufrayer. »
Dans la marge est noté : « Classer avec soin ».

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Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Minute de lettre du 25 juillet 1855
L’inspecteur général des travaux à M. Millet, architecte, rue Saint-Dominique-Saint-Germain, n° 100
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous transmettre une lettre par laquelle Son Excellence le ministre d’Etat vous charge de la rédaction d’un projet de restauration et d’appropriation intérieure du château de Saint-Germain.
J’y joins les onze feuilles de dessin qui ont été remises au ministère d’Etat par le service du Génie.
Tout en commençant les études qui vous sont demandées, je vous prie de faire procéder à un nettoyer provisoire qui débarrasse le château des débris laissés par les anciens occupants et de me faire connaître la dépense que nécessiterait ce nettoyage.
Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération très distinguée.
Signé : Guillaumot »

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Devis des premiers travaux à entreprendre pour la remise en état du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye, département de Seine-et-Oise
Exercice 1855
Détail estimatif concernant les travaux d’entretien et aussi diverses démolitions projetées à l’intérieur de la construction
Badigeonnages de diverses inscriptions et emblèmes tracés sur les murs par les prisonniers militaires, ensemble 160 m. superficiels à raison de 0,12 c. : 19,20
Curage des puisards sis près le pont d’entrée et pour faciliter l’écoulement des eaux pluviales de la cour. Ce travail évalué à : 25,00
Façon de 3 soudures aux tuyaux en plomb des eaux à raison de 3 f. en y comprenant toutes fournitures : 9,00
Garnissage en paille de tous les tuyaux et robinets pour préserver les ouvrages de plomberie de la gelée, évalué à : 30,00
Scellement d’un gond de la porte de la cellule du prisonnier sculpteur Gardy : 1,00
Ramonnage des tuyaux de cheminées et des poêles du logement du concierge, ensemble : 5,25
Fourniture et pose de 16 m. 00 linéaires de tuyaux de poêles dans le logement du concierge à raison de 2 f. 00 l’un : 32,00
Nettoyage et balayage du château, enlèvement et transport dans les fossés de tous les gravois et de la paille laissés par le pénitencier à l’intérieur de la construction, emploi de 50 journées de maçon et aide à raison de 5 f. 85 c. pour les deux ouvriers : 292,50
Arrachage des herbes dans les fossés pour reconnaître la situation exacte des fosses d’aisance et des puisards, emploi de 20 journées d’ouvriers à 5 f. 85 c. comme ci-dessus : 117,00
Entretien des toitures
Façon de 10,00 superficiels de toiture en tuiles neuves sur vieux lattis, à raison de 4 f. 30 c. : 43,00
Façon de 10,00 superficiels de toitures en ardoise sur vieilles voliges à raison de 2 f. 80 : 28,00
Pose de 800 tuiles et ardoises en recherche à raison de 0,12 c. la pièce : 96,00
Façon de 150 m. 00 linéaires d’arrêtiers et de solins en plâtre à raison de 0,25 le mètre linéaire : 37,50
Soudures et raccords à faire sur les parties de toitures en plomb, évaluées à : 60,00
Pose de verres sur les châssis des combles : 10,00
Façon de 120 m. 00 linéaires de joints en ciment romain dans les chéneaux et sur les dallages à raison de 0,25 : 30,00
Etablissement d’un magasin
Dépose de la serrure, façon d’une clef et repose de la serrure : 3,25
Un dessus de table en sapin de 3 m. 88 de surface à raison de 5 f. 95 : 23,08
Le rebord de la partie postérieure de 3,00 de longueur à 0 f. 60 : 1,80
Les consoles, les allégissements et les entailles, évalués à : 20,45
Fourniture de 2 tiroirs en hêtre à raison de 8 f. l’un : 16,00
Les tasseaux et les coulisses évalués ensemble à : 2,35
Fourniture d’une serrure de tiroir : 2,25
[Total :] 904 ;63
Imprévus 1/10e : 90,46
[Total :] 995,09
Honoraires de l’architecte, 1/20 : 49,75
[Total :] 1044,84
Ensemble : 1044 f. 84 c.
Démolition des cellules du pénitencier et du plancher établi dans la grande salle des fêtes
Dépose, descente et rangement à l’endroit indiqué de la porte et du chambranle d’une cellule : 0,20
Dépose et rangement de l’imposte et du croisillon en fer : 0,20
Démolition des cloisons en plâtre et du plafond ou faux plancher de ensemble une surface de 37 m. 25 à raison de 0,30, en y comprenant la descente et le rangement des bois, le transport dans les fossés de tous les gravois et aussi le nettoyage définitif des diverses salles du château : 11,08
Démolition de 573 cellules semblables à raison de 11,58 d’après le détail qui précède : 6635,34
Démolition du plancher de la salle de Mars de 41,00 11,70 = 479,70 à raison de 0,15 : 71,95
Dépose, descente et rangement des bois de charpente
1 poutre de 12,00
0,30 0,30 : 1,080
7 semblables : 7,560
1 poteau de 5,00
0,30 0,30 : 0,450
7 semblables : 3,150
Les chapeaux et les liens au bout : 3,000
1 solive de 5,00
0,10 * 0,22 : 0,110
197 semblables : 21,670
[Total :] 37,020
Ensemble 37 m. 020 à raison de 7 f. 00 en y comprenant la descente et le rangement : 259,14
La démolition des cloisons contenans l’escalier et les descellements des pièces de charpente, évalué à : 105,00
Imprévus 1/20 : 354,15
[Total :] 7437,16
Honoraires de l’architecte, 1/20 : 371,85
[Total :] 7809,01
Ensemble : 7809 f. 01 c.
Vidange des fosses d’aisances sises dans les fossés du château
Contenance des fossés
Fosse n° 1 : 21,493
n° 2 : 11,925
n° 3 : 2,000
n° 4 : 148,169
n° 5 : 10,096
n° 6 : 13,891
n° 7 : 180,433
n° 8 contenance inconnue
L’on peut évaluer que les fosses du château de Saint-Germain sont à moitié pleines, c’est-à-dire qu’il y aurait environ 200,00 cubes à enlever, à raison de 12 f. 00 par mètre cube : 2400,00
Imprévus 1/10 : 240,00
[Total :] 2640,00
Honoraires de l’architecte, 1/20e : 132,00
[Total :] 2772,00
Ensemble : 2772 f. 00
Total du devis : 11625 f. 85
Le présent devis dressé par l’architecte soussigné
Eug. Millet
Paris, le 25 août 1855 »

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Rapport sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport adressé à Son Excellence monsieur le ministre d’Etat et concernant le château de Saint-Germain-en-Laye
Monsieur le Ministre,
Le château dont il s’agit, et tel qu’il avait été conçu primitivement, a été entièrement construit sous le règne de François 1er. L’architecte chargé d’élever cette importante construction a su concernant et faire entrer dans l’ensemble de cette demeure une curieuse chapelle remontant à la première moitié du 13e siècle. François 1er, assure-t-on, donnait tous ses soins à la façon de ce château et Ducerceau s’exprime à l’égard de cette construction de la manière suivante :
« Ce bâtiment est assis sur un lieu assez hault élevé, prochain de la rivière de la Seine, à cinq lieus de Paris. Cette place a été tenue par les Anglais durant leur séjour en France. Depuis eux étant déchassez, elle demeura quelque temps sans entretien. Or il est advenu que le roy François premier trouvât le lieu plaisant, feit abbattre le viel bastiment sans toucher néantmoins au fondement, sur lequel il feit redresser le tout comme on le voit pour le jourd’hui, et sans rien changer dudit fondement, ainsi que l’on peut cognoistre par la court d’une assez sauvage quadrature. Les parements tant dedans que dehors et encoignures sont de briques assez bien accoustrée, et y était ledit Roy en les bâtisssant si ententif que l’on peult presque dire qu’autre que lieu en fust l’architecte. En aucun corps de ce logis y a quatre étages. En celui de l’entrée y en a deux, dont le deuzième est une grande salle. Les derniers étages sont voultez, chose grandement à considérer à cause de la largeur des membres. Vrai est qu’à chacun montant y a une grosse barre de fer traversant de l’un à l’autre, avec gros crampons par dehors tenans les dites voultes et murailles liées ensemble et formes. Sur ces voultes et par tout le dessus du circuit du bastiment est une terrasse de pierre de liais qui fait la couverture, lesquelles portant les unes sur les autres et descendans de degré en degré, commençant du milieu du hault de la voulte un peu en pente jusques à couvrir les murailles. Et est cette terrasse, à ce que je crois, la première de l’Europe pour sa façon et chose digne d’estre veue et considérée. Le lieu est accompagné d’un bois, qu’on appelle la forest de Haye, en laquelle le mesme roy François feist bastir un logis nommé la Muette, duquel nous parlerons en son endroit. Outre plus, il y a un jardin de bonne grandeur. Davantage, la vue d’iceluy du côté du midi est autant belle qu’on sçaurait désirer : comme ainsi soit, que de de chasteau on voit l’assiette de Paris, Montmartre, le mont Talvériens, Saint Denys et plusieurs autres lieux assez lointains. Ledit bastiment est accompli de ses fossez regnans autour de huit toises de large dans lesquels est un jeu de paulme. A l’entrée est la basse court, fermée partie de closture et corps de logis bien simples, et en icelle une fontaine. Après la mort dudit roy François vint à régner Henry deuzième, son fils, lequel pareillement aima le lieu. Ainsi ce Roy pour l’amplifier de beauté et commoditez fist commener un édifice joignant la rivière de Seine avec une terrasse qui a son regard sur ladite rivière : ensemble les fondements d’un bastiment en manière de théâtre entre la rivière et le chasteau comme verrez par le plan que je vous ai dessigné. En la route principale du bois et assez prochain du lieu est une chapelle neufve couverte en dome. Pour venir de Paris en cette maison royale, il fault passer trois ou quatre bois, si ce n’est que sortant du droict chemin vous éviterez la subjection de ces passages d’eaux. Au reste, par les plans et élévations vous verrez et entendrez le contenu du lieu. »
Le peu de tranquillité du règne de François 1er ne permit pas d’élever à Saint-Germain un splendide château et l’on dut se contenter de l’emploi de médiocres matériaux. Les ouvrages furent commencés assez largement mais pendant l’exécution l’on dût adopter des mesures économiques et achever en maçonnerie ordinaire bien des parties qu’on avait le projet d’élever d’une façon bien plus convenable.
Le château de Saint-Germain présentait de belle et larges disposition et devait produire un très grand effet avec son beffroi, sa grande salle des fêtes, son dernier étage voûté et recevant les admirables terrasses qui occupent toute la surface des bâtiments. Jusqu’à cette époque, toutes ces constructions nationales avaient été terminées par des combles élevés et l’on dut être assez surpris alors de voir le château de Saint-Germain se couronner par d’élégantes balustrades ornées de bases, de salamandres et de couronnes royales. Cette demeure eut un véritable succès auprès des artistes. S’il nous reste aujourd’hui en conséquence de charmants dessins de Jacques Androuet Ducerceau, d’Israël Silvestre, de Pérelle, qui nous permettent de rétablir par la pensée tous les arrangements primitifs du château vieux de Saint-Germain-en-Laye.
Pendant plusieurs règnes, la construction qui nous occupe n’eut à souffrir aucune modification et les successeurs de François 1er s’occupèrent d’édifier, de continuer et d’achever le château neuf. Cette nouvelle construction fut élevée lentement, fut mal entretenue et semble s’être en partie écroulée avant d’avoir pu être sérieusement habitée.
Le roi Louis XIII, qui habitait ordinairement Saint-Germain et surtout le vieux château, voulut restaurer et décorer la chapelle de saint Louis. A cette époque remontent diverses opérations regrettables et c’est alors qu’on détruisit l’arcature inférieure et que l’on reconstruisit à neuf tout le côté méridional de l’édifice religieux. Ce monarque, il est vrai, voulut aussi qu’une belle décoration fut appliquée sur toutes les parois de la chapelle et il chargea Vouet et ses habiles élèves, Le Brun et Le Sueur, de l’exécution de toutes ces peintures.
Le château neuf semble être, si nous nous en rapportons à la plupart des historiens, le berceau de Louis XIV, mais le grand roi fut baptisé dans la chapelle du vieux château. Ce monarque passa sa jeunesse dans la demeure élevée par François 1er et appréciait très fort, dit-on, les belles terrasses qui forment une agréable promenade au sommet du monument.
Le roi Louis XIV trouva le château insuffisant pour la cour et songea à abandonner Saint-Germain. Quelques discussions se sont élevées sur l’époque de l’installation à Versailles et divers historiens assurent que ce fut en 1671, tandis que M. Abel Goujeon, dans sa description de Saint-Germain affirme que ce ne fut que pendant le cours de l’année 1680.
Vers 1680, le roi donna l’ordre d’édifier les 5 pavillons qui flanquent le vieux château (nous avons indiqué en gris ces constructions dans la planche première de nos dessins) et l’architecte Hardoin-Mansard fut chargé de la direction de ces travaux. Louis XIV avait déjà à cette époque commandé la belle et grande demeure de Versailles et il ne pouvait assurément accepter les dispositions resserrées et mesquines projetées à Saint-Germain. Les pavillons qu’on allait construire ne pouvaient sensiblement agrandir le château et par l’examen du plan (fig. 1) l’on voit que si l’on a su trouver quelques salles nouvelles, l’on a été aussi obligé de perdre diverses parties assez importantes pour accéder aux nouvelles constructions. La cour du 17e siècle ne pouvait assurément se loger dans le château de Saint-Germain et cette vieille demeure de nos rois fut définitivement abandonnée.
Les pavillons bizarres de l’architecte Mansard s’élevèrent néanmoins mais ils ne furent pas achevés. Ces adjonctions ne présentent pas le caractère architectural et monumental des constructions du 17e siècle et l’architecte dut se contenter de donner l’ordre de copier tant bien que mal les dispositions de François 1er. De nombreuses parties de ces pavillons sont inachevées, comme nous l’avons dit ; des étages entiers n’ont pas d’escaliers ou ne sont desservis que par des espèces d’échelles éclairées par des châssis du comble. Les parties en surélévation qui flanquent les pavillons ont été laissées par le constructeur dans un état vraiment déplorable et ici l’architecture de Louis XIV n’est presque toujours qu’un placage mensonger qui recouvre les vieux murs de la construction primitive. Diverses salles ne sont qu’ébauchées et ne pourraient être carrelées et utilisées qu’en bouchant les ouvertures ou croisées. L’on semble, en érigeant ces constructions, avoir voulu donner satisfaction à la ville de Saint-Germain, mais l’on n’a rien achevé et des travaux assez importants seront nécessaires aujourd’hui pour compléter l’œuvre du célèbre architecte Hardoin-Mansart.
Le monument dont il s’agit a été utilisé de diverses façons depuis qu’il n’est plus affecté à la demeure des rois de France. Pendant la Révolution, il servit de prison et diverses salles furent affectées aussi aux réunions et aux délibérations des citoyens de la ville de Saint-Germain. En mars 1809, Sa Majesté Napoléon 1er y installa une école de cavalerie. Plus tard, il servit de caserne et il fut en dernier lieu approprié pour l’usage d’un pénitencier militaire.
Les diverses destinations données à l’édifice ont nécessité de nombreux travaux et presque autant de détériorations. La façade principal vers la place de l’église paroissiale a été mutilée et a vu disparaître tous ses briquetages, qui ont été remplacés par une décoration en plâtre. Bien des baies ont été agrandies, d’autres ont été réduites ou bouchées et aujourd’hui enfin le château de François 1er, qui possède une admirable cour intérieure, ne présente plus au dehors que l’aspect d’une bâtisse grandiose mais sans unité et sans caractère.
Pour satisfaire aux ordres que Votre Excellence a bien voulu me donner, j’ai dû visiter et dessiner l’édifice dont il s’agit. L’examen de la construction m’ayant convaincu qu’il serait peut-être fâcheux de modifier la belle salle des fêtes sise à l’ouest du château, je devais solliciter de vous, Monsieur le Ministre, quelques nouveaux renseignements et il était de mon devoir alors de rédiger quelques croquis que j’ai l’honneur de vous adresser.
Dans la plancher 1ère, nous avons supposé le château restauré et dans ces conditions il pourrait, je crois, être utilisé pour un musée de fragments, lesquels pourraient être classés et rangés dans les diverses salles. Le château de Saint-Germain étant largement ouvert dans ses parois verticales, il serait assez difficile d’en faire un musée destiné à des tableaux. Cela ne pourrait se faire qu’en changeant bon nombre des dispositions primitives et je devais alors solliciter de votre bienveillance, Monsieur le Ministre, quelques nouveaux détails sur la nature de la collection que vous entendez établir dans le monument.
Dans la planche 2e, j’ai supposé qu’on pourrait utiliser trois des bâtiments de la construction pour l’asile des veuves des officiers tout en affectant le corps de logis sis à l’entrée du château au musée qu’on a l’intention d’établir à Saint-Germain. Les services pourraient être séparés avec la plus grande facilité et si cette disposition semblait acceptable à Votre Excellence, elle préserverait de toute détérioration la belle salle de Mars. Chaque logement, d’après les dispositions de l’avant-projet que j’ai l’honneur de soumettre à votre appréciation, serait composé d’une entrée, d’une cuisine, d’une salle à manger et enfin d’une chambre avec alcôve pouvant former en même temps salon ou pièce de réception. Chaque logement occuperait une surface de environ 70 mètres superficiels. Nous avons pensé devoir établir tous ces logements vers l’extérieur du château et vers les jardins. Le service de ces habitations serait fait par une galerie ou couloir pourtournant la cour et qui permettrait d’aérer et de ventiler tous les logements avec la plus grande facilité. L’entresol et le 1er étage du bâtiment occidental seraient affectés au musée et cette collection pourrait disposer en conséquence d’une surface horizontale (ou de plancher) d’environ 900 mètres superficiels. De la sorte, l’on pourrait trouver, en outre du musée, 60 logements et environ 10 chambres de domestiques qui seraient réparties dans les divers étages de l’établissement. Le nombre des logements pourrait être augmenté si l’on voulait diviser l’étage principal en 2 parties dans sa hauteur, mis cette combinaison aurait peut-être l’inconvénient de donner des habitations médiocrement éclairées et aussi de dénaturer les belles dispositions du château de Saint-Germain. Le programme qui nous a été donné ne s’expliquant pas sur l’importance des habitations à établir, nous sollicitons de Votre Excellence quelques nouveaux détails dans le cas où nous n’aurions pas été assez heureux pour proposer dans cette esquisse des dispositions convenables et suffisantes.
Dans les planches 3 et 4, nous avons essayé de rendre compte de l’aspect extérieur et deux des faces du château modifié par Hardoin-Mansart sous le règne du roi Louis XIV.
Les conservateurs du château montrent aux visiteurs diverses parties du monument qui, à les entendre, présenteraient un véritable intérêt historique. La forme bizarre de la cour aurait été tracée par l’architecte en forme de D gothique et pour rappeler Diane de Poitiers. La construction de l’édifice remontant à François 1er, l’on ne pourrait admettre, ce nous semble, une pareille explication. Les pièces qu’on prétend avoir été habitée par mademoiselle de La Vallière n’ont été construites qu’en 1680 et à pareille époque la duchesse était déjà retirée dans un couvent de carmélites. Le château de Saint-Germain aurait eu ses oubliettes et quelques lames de parquet disjointes donnent matière aux gardiens d’entrer à cet égard dans de nombreux détails. Nous avons pu examiner et le parquet et la cave au-dessous et nous n’avons pu trouver trace de tout le sombre appareil qu’on prête habituellement à ces dépendances de nos vieilles habitations. Dans le pavillon nord-ouest, l’on retrouve encore 2 salles de petites dimensions et ayant conservé des traces d’une décoration qui remonte à Louis XIV. L’on rencontre dans les panneaux des dauphins et le chiffre [monogramme MA] sculptés. Ces attributs semblent indiquer de la façon la plus évidente que les deux salles dont il s’agit auraient été disposés pour l’habitation du Grand Dauphin et de son épouse Marie Anne Christine Victoire de Bavière. Ces salles se relient à d’autres pièces plus importantes qui, comme les bâtiments, n’ont pas été achevées. Ce logement ayant conservé quelques traces de décoration, l’on en a fait tout naturellement l’habitation du roi Jacques II et rien ne pourrait justifier, je crois, une pareille allégation. Nous trouverons au contraire à la page 364 de l’ouvrage si consciencieux de M. Abel Gougeon et qui a été publié en 1829 le renseignement suivant :
« On prétend que Jacques II, pendant son séjour en France, occupe le logement de la Dauphine. Cette allégation n’est pas juste car tous les auteurs du temps disent que les appartements de Louis XIV étaient devenus ceux du roi d’Angleterre et que ce dernier donnait des audiences dans les salles du trône et des ambassadeurs. »
Tous les appartements ont été détruits et il ne reste aucun vestige ni de la salle du trône ni des différentes pièces sises dans les vieilles et respectables parties de la construction. Cette importante demeure aurait été certainement abandonnée par la Cour lors du commencement des travaux exécutés à la fin du 17e siècle. Le véritable château royal de Saint-Germain, aussi bien celui habité pendant les 16e et 17e siècles que celui habité par le roi Louis XIV lui-même, est assurément celui élevé par François 1er et nous ne pouvions, ce nous semble, ayant eu l’honneur d’être chargé par Votre Excellence d’étudier cette résidence, négliger de faire quelques recherches à l’égard de la vieille construction et à titre seulement de renseignement historique. Dans ce but, nous avons retracé d’après l’édifice et d’après d’anciens dessins le château érigé à l’époque de la Renaissance. Les planches 5, 6, 7, 8 et 9 se rapportent à cette étude. Dans la planche 6e, nous avons indiqué une distribution semblable à celle de la planche 2e et, pour prouver que l’agrandissement de Louis XIV n’est pas en rapport avec la dépense effectuée pour la construction des pavillons, nous trouvons dans le château primitif à peu près le même nombre de logements que dans le château modifié et nous ne pouvons alors que déplorer cet agrandissement illusoire qui viendra augmenter d’une façon vraiment notable les ouvrages de restauration et aussi les travaux d’entretien annuels nécessaires à la conservation du monument.
La dépense nécessaire pour remettre le château de Saint-Germain en état de durer encore de nombreuses années pourra varier et en raison des ordres qui me seront donnés par Votre Excellence. Si cette demeure devait être affectée à un musée, il serait certainement utile de consolider les murailles et de reconstruire à neuf la presque totalité des voûtes supportant les terrasses en pierre. Dans le cas où le monument devrait être utilisé pour l’asile des veuves d’officiers, il serait peut-être plus convenable de vous proposer, Monsieur le Ministre, de remplacer les maçonneries des voûtes par des planchers supportant des terrasses en plomb. Si l’on voulait admettre le musée et l’asile dans le monument, l’on devrait peut-être proposer à Votre Excellence un moyen mixte de restauration à l’égard des terrasses.
La reconstruction des voûtes entraînerait des dépenses assez importantes et il serait possible de réaliser de véritables économies si l’on admettait les terrasses en plomb et les planchers supérieurs. D’un autre côté, la distribution en logement entraînera la façon de nombreux murs et cloisons, de nombreuses cheminées et encore de plus nombreux ouvrages de menuiserie, et l’on pourrait affirmer alors, je crois, que bien des compensations viendraient rendre la dépense à peu près semblables et pour tous les cas. Il me paraît résulter de l’examen attentif de la construction et de divers calculs que j’ai pu établir que la dépense atteindra environ quatorze à quinze cents mille francs. Ce chiffre n’a été établi, toutefois, que pour le cas où les travaux de restauration seraient effectués de la façon artistique qui est peut-être réclamée par l’importance du château de Saint-Germain-en-Laye.
J’ai fait entrer dans les dépenses de l’évaluation approximative tous les travaux de restauration et de décoration de la belle chapelle de saint Louis. Je n’ai dû compter pour toutes les autres parties de l’édifice que les ouvrages de décoration mis en œuvre habituellement dans nos demeures ordinaires.
Les pavillons de l’architecte Mansard et notamment celui qu’on prétend avoir été habité par Jacques II réclameraient peut-être quelques travaux assez dispendieux de décoration. Je ne crois pas que l’on puisse admettre l’explication des conservateurs du château à cet égard, mais si cela était, il me semblerait bien difficile de laisser dans l’état de délabrement l’appartement que le roi d’Angleterre devait à la libéralité du grand roi Louis XIV. Des boiseries sculptées, des tapisseries, des peintures et des dorures seraient nécessaires pour garnir les murailles et terminer les pavillons de Mansard qui, malheureusement, privent d’air et de lumière l’édifice primitif et je ne pouvais peut-être, Monsieur le Ministre, faire entrer en ligne de compte ces ouvrages de décoration qu’après en avoir reçu l’ordre de Votre Excellence.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, le 25 septembre 1855 »

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Rapport concernant l’installation de fourneaux économiques au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Paris, le 22 novembre 1855
Rapport à monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Par lettre en date du 7 de ce mois, M. le maire de Saint-Germain a demandé l’autorisation d’établir, pendant l’hiver prochain, des fourneaux économiques dans les salles du château de Saint-Germain affectées aux cuisines de l’ancien pénitencier.
M. l’architecte Millet, consulté au sujet de cette demande, fait connaître dans son rapport que l’autorisation demandée peut être accordée sans inconvénient, mais qu’il est bon d’imposer les conditions suivantes :
1° établir des barrières et condamner provisoirement quelques portes, comme l’indique le plan ci-joint
2° visiter, ramoner et réparer au besoin la cheminée du fourneau de la cuisine.
3° affecter une des fosses d’aisance du château au personnel employé par la Ville sous la condition de nettoyage à ses frais lors de la clôture des fourneaux.
4° fixer une heure pour la clôture du château, à l’effet de faciliter la surveillance du gardien.
Je pense que l’avis de M. l’architecte peut être adopté et qu’il y a lieu d’accorder l’autorisation demandée par M. le maire de Saint-Germain aux conditions ci-dessus énoncées en les complétant, toutefois, par l’indication de l’heure de clôture du château, qui pourrait être par exemple huit heures du soir, et en y ajoutant l’obligation pour la Ville de supprimer toutes les dépenses qui résulteront de cette concession et de supprimer ses fourneaux à la première réquisition et sans aucune indemnité dans le cas où les besoins du service du château l’exigeraient.
Si Votre Excellence approuve ma proposition, je la prie de vouloir bien donner son approbation au présent rapport et je m’empresserai de prendre les dispositions nécessaires pour l’exécution de sa décision.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Alfred Blanche »

Il est porté dans le marge : « Approuvé, le 23 novembre 1855, le ministre d’Etat, Achille Fould »

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Rapport sur la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
A la fin du mois de septembre dernier, j’avais l’honneur de faire parvenir à Votre Excellence 10 feuilles de dessins concernant le château de Saint-Germain-en-Laye. Dans ces croquis, j’avais essayé de retracer les constructions successives de la demeure impériale dont il s’agit. Pour rentrer dans les délais présentes, je devais seulement alors m’occuper de l’enveloppe de la construction et j’ai l’honneur aujourd’hui de vous adresser 10 nouvelles feuilles de dessins s’appliquant à la chapelle du château et complétant mes études préparatoires.
La curieuse et très belle chapelle dont il s’agit remonte au 13ème siècle et a été élevée par saint Louis, qui, né à Poissy, aura voulu aussitôt sa majorité ériger cette dépendance de l’ancien château. Tous les historiens de la ville de Saint-Germain assurent que la chapelle était arrivée jusqu’au règne de Louis XIII sans avoir subi de modifications. Ce monarque voulut entreprendre sa décoration et il chargea de ce soin (si l’on en croit Félibien) le sieur Aubin Vouet. De grosses réparations furent effectuées avant de procéder aux ouvrages de peinture et à partir de cette époque remontent alors les premières mutilations de la chapelle de Saint-Germain.
Louis XIV voulut aussi à son tour modifier cette demeure et il fit construire les 5 gros pavillons qui flanquent le château de la Renaissance et aussi toutes les bâtisses qui surmontent et emprisonnent la chapelle du saint roi Louis XI [sic].
Le constructeur qui élevait le château du 16e siècle avait réussi à engager le moins possible la chapelle et deux des petites faces de l’abside étaient seulement comprises dans ses constructions.
La disposition adoptée par cet artiste, dans son plan, paraît prouver qu’il appréciait à sa juste valeur le curieux édifice que l’on doit assurément à l’un des plus habiles architectes du règne de saint Louis et il est bien regrettable de n’avoir pas trouvé le même respect chez les constructeurs du 17e siècle, qui n’ont pas craint d’engager et de mutiler le monument formant la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye. La construction que nous avons essayée de retracer dans nos dessins est d’une excessive délicatesse. L’architecte qui l’érigeait ne s’est pas contenté de ménager de larges croisées dans ses travées et il a voulu ouvrir entièrement tous les espaces compris entre les contreforts par de grandes et belles vitrines de forme carrée et à meneaux. Cette disposition est toute exceptionnelle, est unique, nous croyons, et nous paraît mériter toute l’attention des personnes qui s’occupent de l’étude de notre art national. Sur ces claires-voies ou croisées à meneaux, les architectes du 17e siècle ont élevé un grand étage d’habitation et de gros murs viennent alors surcharger d’une façon vraiment inquiétante les délicates et savantes constructions du Moyen Âge.
Divers ouvrages de restauration et d’ameublement ont encore été exécutés en 1827 dans la chapelle de Saint-Germain-en-Laye. A cette époque, l’on plaçait à l’intérieur de l’édifice quelques galeries à balustres, l’on érigeait une tribune vers le mur occidental et l’on construisait un autel flanqué de grandes et grosses colonnes en bois, et de l’ordre corinthien.
L’on a surélevé le sol de la chapelle de environ un mètre quinze centimètres, l’on a arraché toute l’arcature inférieure et, malgré toutes les mutilations dont il vient d’être parlé, rien n’est si facile aujourd’hui que de restituer à cette curieuse construction ses dispositions anciennes. Pendant que nous étions occupés à Saint-Germain à dessiner et à mesurer le château pour obéir aux ordres que Votre Excellence avait bien voulu nous donner, nous avons fait faire une fouille au pied de l’un des piliers de la chapelle afin de trouver le sol primitif. Nous avons trouvé dans ce déblai quelques parties de l’ancien dallage aussi bien que les bases des piles et le banc pourtournant toute la construction au-dessous de l’arcature. Le sol a été surélevé au moyen de maçonneries et dans les moellons qu’on arrachait, nous avons été assez heureux pour reconnaître et recueillir d’anciens et précieux fragments de la balustrade du couronnement extérieur. Si l’on continuait les recherches et si l’on rétablissait enfin le sol de cette chapelle à sa hauteur primitive, l’on trouverait très probablement de nombreux débris qui permettraient de rétablir avec la plus grande précision tous les détails du monument. Des piles ont été enduites en plâtre, l’on a appliqué des boiseries sur les soubassements des murailles et il serait utile, nous croyons, de dépouiller l’édifice des revêtements afin d’apprécier la situation. Les recherches dont il s’agit seraient indispensables si l’on voulait rédiger un devis sérieux des ouvrages à entreprendre et il était peut-être de notre devoir de solliciter de votre bienveillance, Monsieur le Ministre, et l’autorisation et le faible crédit de environ 1000 francs nous permettant d’entreprendre les quelques recherches dont il s’agit.
Les premiers dessins du dossier joint à cette lettre retracent l’état actuel de la chapelle, tandis que les dernières feuilles forment un essai de restauration et après la construction du château de François 1er. La chapelle étant un monument historique, nous ne pouvions omettre de rédiger une étude à son égard. Le travail que nous avons l’honneur de soumettre à l’appréciation de Votre Excellence résulte de l’examen des documents laissés soit par l’architecte Ducerceau, soit par le dessinateur graveur Israël Silvestre.
En ce qui concerne l’ensemble de cette chapelle, il serait difficile je crois de commettre des erreurs, car en réalité cette chapelle, quoique mutilée, existe entièrement. Il n’en est pas de même en ce qui s’applique aux détails et nous devions alors, suivant ce qui a été dit plus haut, solliciter la faveur de faire les recherches fort intéressantes pouvant nous aider à reproduire avec précision la belle chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye.
Je suis avec respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
E. Millet
Paris, le 24 avril 1856 »

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Rapport concernant le paiement des projets de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Empire français
Ministère d’Etat
Conseil général des Bâtiments civils
Extrait du registre des délibérations
Séance du 2 mars 1857
Rapport fait au conseil par M. Duban, inspecteur général
Son Excellence le ministre d’Etat soumet à l’examen et à l’appréciation du conseil général des Bâtiments civils une demande d’honoraires présentée par M. Millet, architecte chargé par une décision en date du 15 juillet 1855 de rédiger un projet de restauration et d’appropriation du château de Saint-Germain-en-Laye pour une double hypothèse, l’organisation d’un musée ou un asile pour les veuves d’officiers morts à l’armée.
Diverses pièces sont présentées à l’appui de cette demande.
En premier lieu, une note récapitulative des conditions imposées par M. le ministre et des actes successifs par lesquels M. Millet s’est efforcé d’y satisfaire,
Puis un bordereau des pièces, rapports et dessins présentés par M. Millet.
Puis enfin la demande d’honoraires rédigée par l’architecte, évaluée en journées de travail et montant ensemble à 3840 f. 00.
La note récapitulative des conditions imposées et des travaux exécutés successivement par M. Millet ne pouvant être résumée, nous prions le conseil de vouloir bien en entendre la lecture.
Bien que la mission impartie au conseil par Son Excellence soit limitée à l’appréciation de la demande d’honoraires de M. Millet en ce qui touche le travail matériel auquel cette mission a donné lieu, nous croyons devoir faire ressortir à l’appui des conclusions que nous présenterons plus loin l’extension, louable à nos yeux, que M. Millet a donnée à la partie archéologique du travail qui lui a été confié. Sans négliger ce qui semble en être le but principal, l’appropriation à de nouveaux services, l’architecte a jeté de vives lumières sur cet important monument, l’un des plus remarquables de l’époque de François 1er, en le dégageant des additions faites sous Louis XIV et en lui rendant sa physionomie primitive, ainsi qu’en présentant la restitution de la remarquable chapelle du XIIIe siècle enclavée dans cet édifice.
Les rapports joints à ce travail ne concourent pas moins que les dessins à faire ressortir l’intérêt que mérite ce monument et si nous devons mêler une critique à ces éloges, elle s’applique à l’insuffisance de documents relatifs à la dépense évaluée en bloc à 14 ou 1500000 f.
Quoiqu’il en soit de cette lacune que nous devons signaler, notre opinion est que ce travail, qui se compose de 117 pièces, dessins minutes, dessins rendus, rapports et photographies, et qui se distingue par de laborieuses recherches, un grand soin et une grande habileté dans l’exécution, que ce travail, disons-nous, résumé par son auteur en 116 journées de travail et 140 de l’autre, estimées par lui à 15 f. la journée, peut donner lieu à l’attribution de 3840 f. qui forment le montant de la demande présentée.
Nous avons l’honneur en conséquence de proposer au conseil de vouloir bien adopter ces conclusions.
Duban
Avis du conseil
Le conseil, consulté sur une note par laquelle M. le ministre d’Etat a décidé qu’il serait alloué des honoraires à M. Millet, architecte, pour études et rédaction de projets de restauration et d’appropriation du château de Saint-Germain-en-Laye,
Après avoir entendu M. Duban en son rapport,
Vu les divers plans et pièces contenus dans trois atlas,
A la majorité,
Est d’avis qu’une somme de 6000 francs peut être attribuée comme indemnité à M. Millet
Le président
Alfred Blanche »

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Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« ASon Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Il y a peu de jours, j’avais l’honneur de vous adresser quelques renseignements sur le logement que Votre Excellence désire installer dans le château de Saint-Germain-en-Laye. J’avais l’honneur de porter à votre connaissance qu’à mon avis, cette habitation ne pourrait convenablement et définitivement s’établir que dans le bâtiment longeant la cour, sis au midi et vers la rue du Château-Neuf.
L’on ne pourrait en agir de la sorte toutefois qu’après avoir exécuté les ouvrages de restauration du bâtiment dont il s’agit, et ne sachant si vous voudriez, Monsieur le Ministre, autoriser pareils travaux dans un court délai, je devais chercher dans le pavillon d’angle sud-ouest une habitation provisoire pour monsieur le régisseur du château.
J’ai eu l’honneur de vous adresser, le 20 août dernier, un plan de l’appartement sis au 1er étage, qui réclame peu de réparations, mais j’annonçais aussi qu’avec une dépense plus considérable l’on pourrait aménager l’appartement de l’entresol. Monsieur l’inspecteur général a jugé à propos de rédiger une étude nouvelle et j’ai l’honneur aujourd’hui en conséquence de vous faire parvenir sous ce pli divers documents.
L’appartement actuel de l’entresol est coupé par de nombreuses cloisons agencées d’une façon déplorable et l’on pourrait, je crois, simplifier toutes les dispositions. J’ai cru m’apercevoir qu’un pan de bois divisant le bâtiment dans sa longueur ne portait pas plancher et pourrait facilement être détruit. Ce fait, qui ne pourra être vérifié toutefois qu’après avoir fait tomber quelques parties de plafonds, permettrait de distribuer l’étage de l’entresol suivant le tracé de notre plan et fournirait peut-être un appartement convenable.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 5 septembre 1857 »

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Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Minute de lettre du 23 septembre 1857
M. l’inspecteur général des Travaux à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître que, par arrêté en date du 23 du courant, S. E. le ministre d’Etat a nommé régisseur du château de Saint-Germain M. O Connell (Richard Théodore), lieutenant de cavalerie en retraite.
S. E. a décidé en même temps que le logement de M. O Connell serait installé à l’entresol du pavillon de l’angle sud-ouest du château.
Je vous invite en conséquence à commencer immédiatement le travail d’appropriation de ce logement, pour lequel il vous est alloué, d’après votre demande, un crédit de 2400 francs. Je vous ferai connaître ultérieurement sur quel chapitre du budget de 1857 devra être imputée cette dépense.
Recevez, etc.
L’inspecteur général des Travaux
Signé Guillaumot »

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Rapport concernant l’aménagement d’un logement pour le régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Service extraordinaire
Paris, le 8 mai 1858
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Votre Excellence a décidé qu’une somme de deux mille francs serait consacrée à meubler le salon de l’appartement affecté au régisseur du château de Saint-Germain-en-Laye.
Pour se conformer à cette décision, M. l’architecte Millet soumet à l’approbation de Votre Excellence un devis dont le montant s’élève à 2300 francs.
Les prix adoptés sont basés sur les fournitures récemment faites pour le mobilier du régisseur du château impérial de Saverne, avec cette modification toutefois que les flambeaux affectés à Saverne sont ici remplacés par des candélabres à branches, plus en rapport avec l’importance de la pièce à meubler mais dont le prix est un peu plus élevé.
Bien que les prévisions de Votre Excellence soient dépassées, l’augmentation paraît convenablement motivée et j’ai l’honneur de la prier de vouloir bien revêtir de sa signature le devis ci-joint en approuvant le présent rapport.
Agréez, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Alfred Blanche »

Il est porté dans la marge : « Approuvé, le 10 mai 1857, le ministre d’Etat, Achille Fould »

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Lettre concernant l’aménagement d’un logement pour le commandant du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Secrétariat général
Bâtiments
Service extraordinaire
Minute de lettre
Du 12 mai 1858
L’inspecteur général des Travaux à M. le général de Girardin
Général,
M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, doit me remettre après-demain le devis des travaux à faire pour l’arrangement du logement qui vous est destiné. Comme vous m’avez manifesté l’intention de venir à mon bureau causer de cette affaire, je viens vous demander si vous voulez me faire connaître le jour et l’heure où vous viendrez. Je convoquerai alors pour ce moment M. Millet. Les explications qui pourront être alors échangées permettront de soumettre un devis définitif de la dépense à l’approbation de Son Excellence le ministre d’Etat.
Agréez, Général, l’assurance de ma considération très distinguée.
L’inspecteur général des Travaux
Signé Guillaumot »

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Lettre concernant l’aménagement du logement du concierge au château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye
Mobilier du logement du concierge
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Pour me conformer aux dispositions du devis d’entretien de l’année 1858 concernant le château de Saint-Germain-en-Laye, j’ai dû faire commencer l’arrangement d’une pièce du logement du concierge et aussitôt l’achèvement de l’appropriation de l’appartement du 1er étage du pavillon de l’angle sud-ouest.
Les ouvrages concernant le logement du sieur Bague sont actuellement en cours d’exécution et je devais peut-être avoir l’honneur de solliciter auprès de Votre Excellence de compléter, sur les fonds d’entretien, le travail dont il s’agit par le placement dans la pièce d’entrée des quelques meubles décrits et évalués dans le devis joint à ce rapport.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 14 octobre 1858 »

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Lettre proposant la réalisation d’une grille pour l’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 3 janvier 1859
A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Pendant le cours de l’année 1855, vous vouliez bien me donner l’ordre de faire démolir toutes les cellules du pénitencier de Saint-Germain-en-Laye et, à cette époque, je prescrivais toutefois aux divers ouvriers la conservation de toutes les grilles de défenses établies pour la sûreté de la maison d’arrêt. Ces grilles donnent à cette résidence un aspect fâcheux et je citerai notamment comme produisant le plus triste effet la grande clôture en fer sise dans le vestibule d’entrée et près le logement du concierge. Sur ce point, cependant, l’on ne saurait nier l’utilité d’une clôture, et pour que l’on ne puisse pénétrer dans le château et sans s’être à l’avance adressé au concierge.
J’ai l’honneur, en conséquence, Monsieur le Ministre, de vous adresser avec ce rapport un avant-projet de grille avec patries fixes munies de 2 hauteurs, qui pourraient être utilisées pour l’éclairage du vestibule ou de l’ancienne salle des gardes du château. Cette grille, qui n’aurait en moyenne que 1 m. 60 c. de hauteur, qui donnerait lieu à une dépense de 1000 à 1200 francs, pourrait être construite peut-être au moyen de vieux fers rendus en compte à l’entrepreneur de serrurerie et dans le cas où Votre Excellence voudrait bien autoriser pareille opération.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »

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Lettre concernant la pose d’éclairages au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 23 mars 1859
A Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Pour me conformer à vos ordres du 15 février dernier, j’ai fait poser les appareils à gaz du château de Saint-Germain-en-Laye. Les ouvrages étaient achevés le 25 du même mois et le soir même l’on éclairait le vestibule principal et l’escalier du pavillon de l’angle sud-ouest.
Par une étude attentive des lieux, il m’a semblé utile de placer 6 appareils pour l’éclairage dont il s’agit, mais en même temps aussi j’ordonnais la pose de ½ becs, formant papillons et ne nécessitant pas de cheminées en verre d’un si dispendieux entretien.
La pose des appareils rentrera exactement dans les prévisions du devis et le crédit ouvert pour ces ouvrages suffira alors pour faire face aux dépenses effectuées. J’ai l’honneur de faire suivre ces détails de quelques renseignements sur la consommation du gaz et pour les 6 lanternes appliquées.
Le 8 mars dernier, après 43 heures et ½ d’éclairage, le compteur accusait une consommation de 28 mètres 100 litres.
Hier, 22 courant, ces 6 appareils, après être restés allumés de nouveau 43 heures et ½, avaient consommés seulement 20 mètres 210 litres.
La pression du gaz à Saint-Germain est fort irrégulière si j’en crois les renseignements qui me sont fournis. Au début de tout éclairage, l’on perd toujours du gaz pour les essais mais la différence de 8 mètres cubes constatée dans les 2 expériences doit être attribuée en grande partie assurément à l’irrégularité signalée.
Dans la 1ère expérience, les becs, ensemble, seraient restés allumés pendant 261 heures. La consommation aurait atteint 28100 litres et chaque bec et par heure aurait absorbé environ alors 107 litres.
Dans la 2ème expérience, les becs seraient restés allumés aussi 261 heures. La consommation aurait atteint 20210 et chaque bec et par heure aurait absorbé seulement et environ 77 litres.
Dans l’ensemble, les becs seraient restés allumés 522 heures, la consommation aurait atteint 48 mètres 310 litres et chaque bec et par heure aurait absorbé en moyenne et environ 92 litres de gaz.
En résumé, pour les 6 becs, après 25 jours d’éclairage (eu égard toutefois au petit nombre d’heures d’éclairage), la consommation a atteint 48 m. 310 litres qui, à raison de 0,40 c. le mètre cube, donne une dépense totale de 19 m. 32 centimètres ou de environ 77 centimes par jour.
J’ai chargé le sieur Bague d’inscrire jour par jour les aspirations de l’éclairage dont il s’agit et de continuer l’expérience sur les appareils posés dans le château de Saint-Germain-en-Laye. J’aurai l’honneur en conséquence dans peu de jours de renseigner à nouveau Votre Excellence sur le service qu’elle a bien voulu confier à mes soins.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »

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Lettre concernant les règles à observer au château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye, le 21 août 1859
Monsieur le Ministre,
Votre Excellence connait toutes les difficultés que j’ai rencontrées dans l’exercice des fonctions que vous avez bien voulu me confier. Je crois avoir fait tout ce qu’il était possible pour éviter des conflits toujours regrettables.
Cependant, comme je veux justifier la confiance dont Votre Excellence m’a honoré et remplir mon devoir, je viens vous prier de m’indiquer la marche que je dois suivre dans quelques circonstances difficiles.
On a dernièrement fait manœuvrer les pompes dans la cour du château. Les pompiers ont escaladé les toits sans se mettre en peine des dégradations qui peuvent s’ensuivre. Dois-je interdire cet acte, qui a été fait à mon insu et que je sais devoir bientôt se renouveler ?
Plusieurs personnes remisent des voitures dans le vestibule, les jardiniers du parterre y laissent leurs chariots d’arrosage, tout cela me semble peu convenable à la tenue d’un château impérial. Je ne sais si je peux l’autoriser.
Je vous supplie donc, Monsieur le Ministre, de vouloir bien me transmettre vos instructions. Je m’y conformerai, heureux si je puis vous prouver que toute mon énergie, je la mets au service des fonctions dont vous m’avez honoré.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très respectueux serviteur.
Le régisseur du château
O’Connell »

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Lettre concernant la demande d’organiser des concerts au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Section des Bâtiments civils et monuments publics
Minute de lettre
Du 17 novembre 1859
Le ministre à M. le maire de Saint-Germain
Monsieur le Maire,
Vous m’avez demandé de vous autoriser, pendant la mauvaise saison, à faire donner des concours publics par la musique des Guides dans la salle de Mars du château de Saint-Germain.
Quel que soit mon désir d’être agréable à la ville de Saint-Germain, il m’est impossible d’admettre que le château soit envahi par la foule qui se présentera pour assister à ces concerts, et je vous prie de me faire connaître quelles dispositions vous avez l’intention de prendre pour l’admission du public et sa surveillance.
Etc. »

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Lettre concernant le logement des surveillants des parterres au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Division des Bâtiments de la Couronne
Bureau des Bâtiments
Palais du Louvre, le 7 mai 1860
A monsieur Pelletier, conseiller d’Etat, secrétaire général du ministère d’Etat
Monsieur et cher collègue,
Trois agents dépendant du service de Son Excellence le Grand Maréchal du Palais sont préposés à la surveillance des parterres et à l’entretien des rendez-vous de chasse du domaine de Saint-Germain-en-Laye.
Un seul de ces agents a pu être logé dans les bâtiments de la Couronne. Les deux autres, les nommés Dupuis, surveillant, et Gogmet, homme de service, demeurant dans la ville.
Son Excellence le Grand Maréchal a récemment demandé au ministre de vouloir bien examiner s’il serait possible de les loger au château. Cette mesure paraît en effet désirable au point de vue du service.
Le château de Saint-Germain ressortissant du ministère d’Etat, j’ai l’honneur de vous prier, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien me faire connaître si vous pouvez prendre les dispositions nécessaires pour la réalisation de cette mesure à laquelle j’ai lieu de penser que le ministre donnerait volontiers son assentiment.
Agréez, Monsieur et cher collègue, l’assurance de ma considération très distinguée et de mon sincère attachement.
Le conseiller d’Etat, secrétaire général du ministère de la Maison de l’Empereur
Alph. Gautier »

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Rapport concernant des travaux dans un appartement du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Le général commandant militaire du château de Saint-Germain a prié Votre Excellence de vouloir bien autoriser l’exécution de divers travaux de changement de distribution dans l’appartement qu’il occupe.
La principale modification consisterait à déplacer la cuisine qui serait reportée dans une pièce située sur la façade sud. La cuisine actuelle serait convertie en salle à manger.
Ces travaux, en y comprenant l’établissement de deux becs de gaz, l’un dans la cuisine, l’autre dans l’antichambre, entraineraient, d’après le devis dressé par M. Millet, architecte du château, une dépense totale de 1800 f.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser l’exécution de ces travaux reconnus nécessaires pour rendre convenable l’habitation du commandant militaire.
La somme de 1800 f. sera imputée sur le crédit affecté à l’entretien des bâtiments civils exercice 1861.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mon respectueux dévouement.
Le conseiller d’Etat, secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 21 janvier 1861, le ministre d’Etat, A. Waleswski »

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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Section des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Minute de lettre du 6 février 1862
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous informer que, par décision du 24 janvier dernier, j’ai affecté une somme de 150000 imputable sur le crédit inscrit au chapitre 29 du budget du ministère d’Etat, exercice 1862, pour commencer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Vous voudrez bien, Monsieur, m’adresser le plus tôt possible votre projet de restauration de cet édifice ainsi que le devis des travaux. En outre, vous me ferez connaître dans un rapport spécial la partie des restaurations qu’il convient d’entreprendre en 1862 à l’aide de l’allocation ci-dessus indiquée. Vous répartirez ces travaux par nature d’ouvrages en indiquant la somme afférente à chaque catégorie. »

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Rapport sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Si l’on en croit tous les historiens de la ville de Saint-Germain, la première demeure érigée par les rois de France dans cette ville remonterait au douzième siècle.
L’abbé Lebeuf, dans sa savante histoire du diocèse de Paris, publiée en 1757, assure que cent ans environ après la fondation du prieuré de Saint-Germain par le roi Robert, l’on trouve la preuve d’une demeure royale sur l’emplacement du château qui nous occupe. Suivant cet historien, Philippe Auguste habitait ce château en 1189 et il en partit secrètement pour se rendre à Bray faire justice de juifs qui avaient fait mourir un chrétien. Ce roi habitait Saint-Germain-en-Laye en 1207, au mois de juin 1212, en 1219 et enfin en 1220 et 1222.
Saint Louis dès la première année de son règne donnait à Saint-Germain une charte en faveur de Saint-Antoine-des-Champs. L’abbé Lebeuf assure qu’en juin 1247 saint Louis recevait dans cette ville l’empereur de Constantinople, Baudouin, et que ce fut dans le château que fut rédigé l’acte qui accordait les reliques qui furent déposées dans la Sainte-Chapelle du Palais de Paris.
Philippe le Hardi se retira souvent à Saint-Germain-en-Laye. Philippe le Bel vint souvent aussi dans le château dont il s’agit au retour des fréquents voyages qu’il fit dans le royaume.
En 1346, Edouard, roi d’Angleterre, vint à Saint-Germain et détruisit et brûla une partie de la ville et aussi, suivant l’abbé Lebeuf, une grande partie du château.
L’on mit aussitôt à l’œuvre pour réparer le désastre et l’on constate que le roi Jean put encore habiter cette demeure et y rendre des arrêts. Les désordres du royaume ne permirent pas toutefois à ce monarque la réédification du château et ce n’est que son fils, Charles V, qui d’après Christine de Pisan « moult fit réédifier notablement le chastel de Saint Germain en Laye ».
Nous avons dit dans notre rapport du 25 septembre 1855 la part active que prit François 1er dans la construction du château dont il s’agit et qui, d’après Du Cerceau, « en le bâtissant le Roi était si ententif que l’on ne peut dire qu’autre que lui ne fût l’architecte ».
Nous devons ajouter ce que dit à cet égard Gilles Corrozet, parisien, dans les Antiquités, chroniques et singularités de Paris, remontant à l’année 1586 :
« Ledit seigneur fit aussi édifier de neuf le château de Madrid près Paris, fit réparer de sumptueux édifices le chasteau de Saint Germain en Laye et orna de bâtiments excellens et ouvrages antiques sa maison de Fontaine Belleau. »
« Saint Germain en Laye est aujourd’hui un lieu de plaisance pour nos rois, le plus rare en beauté, le plus gracieux en séjour et le plus abondant en toutes sortes de délices qui soient guères en France » dit André du Chesne, conseiller du Roi en ses conseils, historiographe de France. Et Henry IV, qui amait comme ses prédécesseurs cette résidence, fit ériger à son tour le château neuf qui s’élevait sur le sommet de la montagne et qui développait ses rampes et ses jardins étagés jusque sur les bords de la Seine.
Le roi Louis XIII habita, avec sa cour, les deux châteaux. La chapelle du vieux château fut réparée par ses spins sur sa face méridionale et à cette époque remonte alors la plus grave mutilation qu’ait eu à subir cette belle et curieuse construction du roi saint Louis.
Le vieux château de François 1er fut encore habité pendant de longues années par le roi Louis XIV et ce ne sera qu’en 1688 que cette vieille demeure aurait été modifiée et abandonnée suivant ce qui est rapporté par messieurs Rollot et de Sivry dans leur précis historique de Saint-Germain. L’abandon de ce château est raconté par ces historiens de la manière suivante :
« Le 1er janvier de cette année (1682), le Roi était venu à Saint-Germain pour recevoir le Dauphin chevalier de l’ordre du Saint-Esprit. La cérémonie avait été faite dans la chapelle du vieux château parce qu’on reconstruisait alors celle de Versailles. Mais le 30 mars, la construction des 5 gros pavillons qu’on ajoutait au vieux château ayant mis le Roi dans la nécessité de quitter Saint-Germain une seconde fois, il se détermina à l’abandonner tout à fait au grand regret de ses habitants pour aller se fixer à Versailles. »
En 1683, la foudre renversa le campanile qui surmontait le donjon, où il fut aussitôt reconstruit en bois recouvert de plomb.
En 1689, Jacques II, roi d’Angleterre, et la reine son épouse se réfugièrent en France et furent reçus au château de Saint-Germain-en-Laye. Dulaure, dans son ouvrage sur les environs de Paris, imprimé en 1786, s’exprime sur le château de cette manière :
« Le roi Jacques II, forcé de quitter son royaume, tint longtemps sa cour dans le château de Saint-Germain. Le roi détrôné vivait des bienfaits de Louis XIV et d’une pension de 70000 livres que lui faisait sa fille Marie, reine d’Angleterre, qui lui avait enlevé la couronne. Le roi mourut à Saint-Germain le 16 septembre 1701. Le nouveau château est aujourd’hui presque entièrement démoli. M. le comte d’Artois, à qui il appartient, en fait construire un autre à la même place, dont on voit déjà deux belles et grandes terrasses achevées. La voûte de la chapelle du vieux château est ornée de peinture à fresque, à la vérité un peu dégradées mais qui ne doivent pas moins fixer les regards des curieux à cause des hommes célèbres qui en sont les auteurs. Le Brun a fourni les dessins de la grande partie de cette voûte, Vouet en a fait plusieurs autres et les a peints presque tous, excepté quelques cartouches qui sont de la main du célèbre Le Sueur. Le tableau du maître autel représente la Cène. Il est peint par le Poussin. Nommer ce grand maître, c’est faire l’éloge de l’ouvrage. Ce beau tableau doit être transporté dans le muséum du Louvre. »
Le Brun était l’élève de Simon Vouet et nous croyons alors que les peintures de la chapelle ont été exécutées par Aubin Bouet, son frère et aussi son élève, et le fait est d’ailleurs conforme à ce Qui est rapporté par Félibien dans ses entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellents peintres.
Le château de Saint-Germain-en-Laye possédait jadis une vue magnifique des appartements sis au midi, et des croisées du château l’on apercevait Marly et son aqueduc, le mont Valérien, Bougival et enfin le cours sinueux de la Seine. Le 13 juin 1794, l’on essayait de mettre en culture les terrains occupés par le parterre. En 1797, l’on vendait les terrains formant les 4 carrés de la place dite « entre les deux châteaux » et si nous nous en rapportons à l’acte de vente de M. Feray, l’un des propriétaires de la cité Médicis, ces terrains étaient vendus à raison de 15 centimes le mètre superficiel. Tous les jardins de de côté de la demeure royale furent successivement aliénés et se couvrirent de bâtiments qui privent en partie aujourd’hui le château de la splendide vue qu’il possédait lorsqu’il était habité par nos rois.
En 1803, l’on devait établir dans le château un hôpital pour les maladies contagieuses, mails il ne fut pas donné suite au projet par suite des réclamations unanimes des habitants de la ville. En l’année 1809, l’empereur Napoléon 1er fut installer dans cette demeure une école de cavalerie. En 1836, le château recevait le pénitencier militaire qui fut conservé jusqu’en 1855, époque où le vieux et respectable château rentrait dans les attributions de Son Excellence le ministre d’Etat.
Le château de Saint-Germain-en-Laye a eu beaucoup à souffrir des divers services successivement installés dans ses murs et l’on ne peut, nous croyons, se montrer surpris du fâcheux état dans lequel nous retrouvons l’édifice dont il s’agit.
Nous avons passé en revue, d’après les divers historiens de la ville et du château, les diverses époques de la construction. Bien des bâtiments ont été détruits ou modifiés et nous devons peut-être rappeler ici l’âge des diverses parties du château actuel.
La chapelle sise au midi bordant le fossé de la rue du Château-Neuf remonte assurément au 13ème siècle, a appartenu certainement au château de saint Louis et nous paraît avoir été érigée de 1230 à 1240.
Le donjon, qui formait jadis l’angle nord-ouest, engagé actuellement dans le bâtiment de Louis XIV, nous paraît remonter à l’époque de Charles V, appartenir à l’art de la fin du 14ème siècle, et avoir fait partie alors du château construit par ce roi à Saint-Germain.
Les 4 grands corps de logis bordant la cour appartiennent assurément au château reconstruit par François 1er et remontent alors au 16ème siècle.
Enfin, les cinq gros pavillons flanquant le château ont été commencés, comme il a été dit plus haut, en l’année 1682, à l’époque où le roi Louis XIV quittait définitivement Saint-Germain pour se fixer à Versailles.
Toutes les constructions érigées par François 1er auraient été confiées à la direction de l’architecte Sébastien Serlio si nous en croyons Félibien. Nous ne savons si cette assertion est fondée car, dans notre pays, bien souvent, l’on fait honneur à des Italiens de magnifiques ouvrages qui sont bien l’œuvre d’artistes française. Au 16ème siècle, nous abritions nos bâtiments par de grands combles et à Saint-Germain on couronnait tout l’édifice par des balustrades et par des terrasses en pierre. A cette époque, nous savions à merveille construire de grandes voûtes, à une grande hauteur, sans le secours de ferrailles, et à Saint-Germain l’on se crut obligé, pour maintenir les murailles, de placer des entraits en fer à la naissance des voûtes supportant les terrasses. La construction dans son ensemble nous paraît accuser une certaine ignorance de notre art national, de notre climat destructeur et aussi de l’emploi de nos matériaux de petite dimension. Les arrangements et motifs de décoration du château de Saint-Germain-en-Laye sont originaux, exceptionnels peut-être, et il serait alors difficile de nier peut-être aussi l’influence des artistes étrangers, soit Primatice, soit de Serlio, en ce qui concerne l’importance des constructions qui nous occupe.
Les artistes du 16ème siècle, en érigeant le château de Saint-Germain, avaient en vue certainement de disposer la cour de façon à laisser jouir de toutes les croisées du splendide panorama qui se développe tout autour de la demeure et les pavillons des angles A, B, C établis par eux ne formaient aucune saillie alors sur les corps de logis principaux. Tous les bâtiments avaient été couverts par une énorme terrasse formant une très agréable promenade au sommet de l’édifice. Ils avaient su fort adroitement, nous croyons, relier l’élégante chapelle à leurs constructions, et sans fermer la croisée centrale sise derrière l’autel. Ces artistes avaient su enfin, ce nous semble, créer à Saint-Germain une demeure vraiment royale tout en conservant la chapelle de saint Louis et le donjon de Charles V et aussi tout en satisfaisant de la façon la plus complète au programme tracé par François 1er.
Les 5 gros pavillons ajoutés par Louis XIV sont venus déranger toute l’harmonie de cette vieille demeure. Ces bâtiments ne présentent par le caractère monumental et grandiose des constructions de cette époque. L’architecte Mansard, chargé de la direction des ouvrages, s’est borné à donner l’ordre de reproduire tant bien que mal l’architecture du 16ème siècle. Les immenses saillies des pavillons privent des vues latérales qu’on avait jadis des croisées du monument et projettent de grandes ombres qui attristent les diverses faces du château. Les constructions de Mansart ont été à peine achevées et il est des étages entiers qui manquent d’escaliers et dans lesquels on ne parvient que par des degrés droits ou espèces d’échelles en bois. Les anciens pavillons (marqués A, B, C dans le croquis ci-dessus), qui ont été en partie conservés, ont été mutilé de la plus triste façon. L’architecture du 17ème siècle n’est souvent à Saint-Germain qu’un mensonger placage présentant de fausses baies simulées devant l’ancienne architecture de François 1er. Il est des croisées du 17ème siècle qui se trouvent dans la hauteur des reins des voûtes et qui ne permettraient pas l’établissement des carrelages des pièces éclairées par ces croisées. Le pavillon sis au milieu de la façade méridionale a l’un de ses murs (ayant 30 mètres de hauteur) construits sur la légère muraille à claire-voie de la chapelle de saint Louis, qu’il écrase assurément. La charmante chapelle de Louis IX a été aussi, pendant le 17ème siècle, enveloppée dans des bâtiments vers la rue du Château-Neuf et cette élégante construction, visible jadis de l’extérieur du château, est masquée alors aujourd’hui par des bâtisses qui ne nous paraissent présenter aucun intérêt.
La restauration du château pourrait être entreprise de deux façons distinctes. L’on pourrait réparer tous les bâtiments existants, mais dans ce cas bien des parties très intéressantes du vieux château seraient sacrifiées.
Il serait très facile de rétablir le château dans les conditions anciennes et tel qu’il était à l’époque où Louis XIV quittait Saint-Germain pour se fixer à Versailles. L’on serait aidé dans ce travail par les nombreux et anciens fragments conservés et aussi par les nombreuses gravures de Du Cerceau, d’Israël Silvestre, de Pérelle etc. etc. La chapelle pourrait être restaurée et l’on pourrait alors remettre en honneur ce magnifique fragment de notre art national du 13ème siècle. Les pavillons du 16ème siècle pourraient reprendre leurs anciennes formes et le donjon de Charles V serait dans ce cas dégagé de toutes les bâtisses qui l’emprisonnent actuellement. Envisagée de la sorte, la restauration serait certainement plus économique, plus agréable peut-être, et pour l’avenir l’on aurait simplifie la question de l’entretien.
Il ne nous appartient en aucune façon de décider ce qu’il serait convenable d’effectuer à Saint-Germain. En 1855, nous avions l’honneur de vous adresser des dessins indiquant l’état actuel du château. En avril 1856, nous rédigions diverses études sur la chapelle de saint Louis et, le 5 février dernier, pour satisfaire aux ordres que vous aviez bien voulu nous donner, nous adressions à Votre Excellence des plans et un dessin retraçant toutes les faces de cette demeure de nos rois et habitée par Louis XIV lui-même pendant les 39 premières années de son règne.
Nous croyons qu’on obtiendrait un résultat bien plus satisfaisant et moins dispendieux en rétablissant les vieilles dispositions du château qu’en voulant restaurer tous les bâtiments, assez mal coordonnés, que nous trouvons actuellement à Saint-Germain. Nous serions heureux toutefois de voir cette grave question soumise à l’examen des savants et aussi des éminents architectes qui composent les commissions instituées par votre administration et nous ne saurions en conséquence que solliciter des ordres auprès de Votre Excellence.
Nous avons l’honneur de joindre à ce rapport un devis estimatif des ouvrages.
Nous croyons, pour ne pas déranger le personnel logé, aussi bien que pour ne pas gêner le musée provisoire, qu’il serait convenable de commencer la restauration par l’angle nord-ouest. La restauration pourrait se poursuivre vers l’est, de façon à faire le tour du château et de façon aussi à terminer le travail par le bâtiment contenant la grande salle des fêtes.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 22 février 1862 »

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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 19 mars 1862
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai visité hier les travaux du château de Saint-Germain-en-Laye et j’ai fait commencer les ouvrages de peinture et de tenture du nouveau logement du concierge. Sous peu de jours, je pense, il me sera possible d’installer le concierge dans l’habitation sise à gauche de la porte d’entrée.
Il y a peu de jours, j’ai donné l’ordre de déraser les murs de clôture érigés en 1836, lors de l’établissement du pénitencier, et pour satisfaire aux ordres de Votre Excellence, la démolition se poursuit activement et les matériaux sont enlevés au fur et à mesure par l’entrepreneur, suivant ce que vous avez bien voulu me prescrire. La reprise en compte des matériaux viendra réduire la dépense d’une façon notable et, dans ces conditions, l’opération dont il s’agit n’excédera pas, je pense, le prix de 3600 francs.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »

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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 19 juillet 1868
ASon Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Pour satisfaire aux ordres que vous avez bien voulu me donner le 4 courant, j’ai prescrit les mesures utiles pour faire démolir le pavillon nord-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye et près la gare du chemin de fer.
L’on s’est mis aussitôt à déposer toutes les boiseries de ce pavillon et, lundi dernier, 14 courant, l’on se mettait à détruire les planchers et les murs. A la date de ce jour, l’on a déjà déposé 2 planchers et détruit 2 étages de murailles. J’ai pu constater par ces démolitions que la plupart des bois des planchers étaient complètement pourris et sur plusieurs points j’ai dû réclamer l’étaiement et pour assurer la sécurité des ouvriers employés dans ces démolitions. J’ai pu vérifier alors le pitoyable état de ces constructions récentes et constater alors l’exactitude des renseignements que j’avais eu l’honneur de fournir à Votre Excellence.
Les quantités de matériaux qui sortent de ce bâtiment sont énormes et les déblais ne pouvant s’effectuer qu’au moyen de chevaux et de voitures, il est urgent alors de faire établir aussitôt la rampe à voitures et le pont de service de la rue du Château-Neuf afin de faire arriver les tombereaux et dans les fossés et dans la cour du château. J’ai en conséquence l’honneur de vous informer des ordres que j’ai été contraint de donner à cet égard.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Il m’a paru utile de faire constater par des photographies l’état actuel de l’angle nord-ouest du château et hors M. Marville a fait 2 vues que j’aurai l’honneur sous peu de jours de vous adresser. »

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Lettre concernant des photographies des pavillons du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 12 novembre 1862
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur, il y a quelques mois, de vous faire parvenir des épreuves photographiques du pavillon nord-ouest du château de Saint-Germain, qui a aujourd’hui entièrement disparu, et pour satisfaire aux ordres que vous m’avez fait l’honneur de me donner.
Je ne sais à quelle époque vous prescrirez la démolition du pavillon nord-est, sis auprès de la cité Médicis, mais il m’a paru de mon devoir de faire faire une vue de son état actuel. J’ai l’honneur, sous ce pli, de vous faire parvenir, Monsieur le Ministre, l’épreuve photographique de ce pavillon et aussi une épreuve de la vue de cour d’honneur.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet »

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Rapport concernant les travaux réalisés en 1862 au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils
Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
Travaux effectués en 1862 et propositions 1863
A Son Excellence monsieur le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Le crédit de 100000 francs alloué sur l’exercice 1862 pour les travaux du château de Saint-Germain-en-Laye est aujourd’hui entièrement épuisé et j’ai l’honneur, pour satisfaire à vos ordres, de vous rendre compte des opérations. Il résulte d’une lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 4 juillet dernier qu’une somme de 21064 francs a été employée à l’installation provisoire du musée gallo-romain. Il ne restait alors qu’une somme de 78936 francs pour démolir et pour faire face aux premiers ouvrages de restauration.
J’ai tout d’abord ordonné la construction d’une rampe à voitures et d’un pont provisoire sur la rue du Château-Neuf pour donner entrée aux matériaux et aux ouvriers dans les fossés et dans la cour du château. Je devais aussitôt aussi procéder à l’arrangement d’une habitation pour le gardien concierge. Aujourd’hui donc l’entrée sur la place du Château est exclusivement réservée au personnel logé et aussi au service du musée gallo-romain.
Le pavillon nord-ouest, de la fin du 17ème siècle, sis près la garde du chemin de fer, a été entièrement démoli à l’exception toutefois d’une de ses piles du rez-de-chaussée, qui nous sera nécessaire pour appuyer des étais destinés à faciliter des reprises en sous-œuvre.
La démolition a dégagé l’ancienne tour rectangulaire d’encoignure du château de Charles V suivant ce qui été prévu au projet. Cette vieille tour était, au 14ème siècle, en saillie sur les courtines et dans les démolitions l’on a retrouvé d’assez nombreux détail de cette intéressante partie de l’édifice. L’on a retrouvé tous les bandeaux indiquant les anciens planchers, les corniches et aussi la disposition et le profil des créneaux supérieurs. En faisant disparaitre la cabane de l’horloge qui surmontait la terrasse de couronnement, l’on a constaté l’existence d’une très curieuse souche de cheminée du 14e siècle qui pourra être restaurée et utilisée. J’ai l’honneur de joindre à ce rapport un croquis indiquant d’une façon à peu près certaine l’ancien aspect du fragment d’architecture militaire dont il s’agit.
Les constructions du 16ème siècle engagent à l’est et au midi la tour rectangulaire et les bâtiments de François Ier atteignent la hauteur indiquée par la ligne AB dans mon croquis. L’on ne peut songer en conséquence, nous croyons, à rendre à la tour formant bastion ses formes primitives.
La tour du 14ème siècle a eu beaucoup à souffrir des diverses constructions et des diverses installations des 17ème, 18ème et 19ème siècles. L’on avait entaillé ses gros murs, ayant 2 m. 50 d’épaisseur, sur presque tous les points et l’on avait de la sorte trouvé dans ses murailles des cabinets et des armoires. Le mur est avait été entaillé de plus d’un mètre dans la hauteur des trois étages inférieurs. Des portes de communication avaient été percées à tort et à travers dans tous les murs et d’inquiétantes lézardes sillonnaient alors toutes les parois de la tour dont il s’agit.
Nous avons prescrit et nous avons exécuté aujourd’hui à peu près toutes les reprises dans trois des murs de cette tour. Toutes les baies modernes ont été bouchées et en effectuant ces ouvrages l’on a eu le soin de rétablir toutes les portes de communication à plomb les unes des autres. Les maçonneries exécutées à l’intérieur de cette tour pour remplir toutes les murailles présentent un cube de plus de 450 mètres et ce chiffre, mieux que toutes les descriptions, pourra faire connaître à Votre Excellence le triste état dans lequel nous avons trouvé cette construction du Moyen Âge.
A la tour d’angle était accolée jadis une tourelle carrée contenant des cabinets d’aisances. Cette tourelle a été détruite par Hardouin-Mansart mais nous avons retrouvé et les fondations et la fosse du 16ème siècle, qui va se trouver alors utilisée à nouveau. La tourelle dont il s’agit a été remontée dans une hauteur de 16 mètres environ pendant le cours de cet exercice.
Nous avons pu entièrement ériger aussi la tour ronde sise sur la façade ouest contenant un escalier de service et qui était indiquée dans le projet qui a été approuvé par Votre Excellence.
Les travaux de 1862 ont été commencés seulement au mois d’août, fort tard alors, et l’on n’a pu, pour arriver en temps utile, limiter le chantier dans l’angle nord-ouest. L’on s’est trouvé dans l’obligation de prescrire la construction de divers éperons le long de la façade nord et près l’encoignure toutefois. Ces éperons en pierre sont au nombre de douze et sont seulement commencés.
J’ai l’honneur de proposer d’effectuer pendant le cours de l’exercice 1863 les ouvrages dont le détail suit :
1° l’achèvement des travaux de la tour d’angle nord-ouest évalués au devis à : 140655,00
Il convient d’ajouter les frais de démolition s’élevant d’après le devis à : 12381,00
[Total :] 153036,00
A déduire le crédit déjà alloué : 78936,00
[Total :] 74100,00
2° le commencement des travaux de restauration du bâtiment nord, sis vers le parterre, évalués dans leur ensemble à 325510 francs. Je sollicite pour ces ouvrages l’ouverture d’un crédit de : 125900,00
Proposition de dépense pour 1863 : 200000,00
A ce chiffre, il convient d’ajouter peut-être les 4500 francs promis par Votre Excellence pour le déplacement du jardin fleuriste.
Monsieur le directeur général des musées impériaux a bien voulu me faire connaître qu’il serait à propos de construire le plus tôt possible des armoires ou vitrines pour la collection de Saint-Germain-en-Laye. Je ne sais au juste quelle sera l’importance des meubles dont il est question, mais l’on ne pourrait compter peut-être sur une somme inférieure à 5 ou 6 mille francs, si toutefois ces objets doivent avoir un caractère définitif.
Les désordres du château de Saint-Germain sont graves et nombreux. Sur la façade nord, près le pavillon nord-est, pour éviter l’écroulement de la balustrade supérieure et des portions de murs au-dessous, j’ai été contraint il y a peu de jours de faire échafauder et d’ordonner quelques reprises et aussi la descente du couronnement.
Il y a quelques jours aussi, je constatai sur la façade est, vers Paris, des déchirements et l’écroulement de quelques briques et de quelques parties des enduits. Cet accident sans gravité en lui-même indique toutefois un travail très inquiétant dans les voûtes et dans les murailles.
Depuis l’année 1855 que Votre Administration a bien voulu me charger des soins à donner à l’important édifice qui nous occupe, nous avons été à même de constater combien les désordres de la construction vont en augmentant. Nous commencions à désespérer de sa conservation lorsque vous nous avez fait l’honneur, Monsieur le Ministre, de nous ordonner de procéder à sa restauration. Aujourd’hui, nous devons alors solliciter l’ouverture de crédits suffisants pour sauver de la ruine l’important monument historique de Saint-Germain-en-Laye. Il serait facile assurément de donner plus d’importance aux ouvrages que nous l’avons indiqué plus haut, car l’édifice a de telles proportions qu’on pourrait attaquer la restauration en plusieurs endroits à la fois.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eug. Millet
Paris, ce 20 décembre 1864 »

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Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils et monuments publics
Minute de lettre
Du 7 février 1863
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai reçu le rapport que vous m’avez adressé le 20 décembre dernier de la situation des travaux entrepris en 1862 pour la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye à l’aide d’une première allocation de 100000.
Sur ce crédit, une somme de 21064 a été employée à l’installation provisoire du musée gallo-romain. Il n’a donc été dépensé pour les travaux de restauration proprement dit qu’une somme de 78936 f. L’ancien pavillon nord-ouest a été démoli et vous avez commencé la restauration et terminé la construction de la tour d’escalier de la façade ouest.
Vous projetez de terminer, en 1863, la restauration du donjon de Charles V : 74100 f.
Et d’entreprendre celle de la façade nord, sur le parterre : 125900 f.
Total : 200000 f.
L’insuffisance du crédit affecté aux grands travaux du service des Bâtiments civils ne permet pas d’autoriser, en 1863, une dépense aussi considérable et je ne puis mettre à votre disposition qu’une somme de 150000 imputable sur le crédit inscrit au chapitre 31 de la 3e section du budget du ministère d’Etat.
Je vous invite, M., à m’adresser le plus tôt possible une répartition de ce crédit, par nature d’ouvrages, en indiquant la somme afférente à l’exécution de chaque catégorie.
Ces renseignements sont nécessaires au bureau de contrôle des Bâtiments civils pour préparer les soumissions qui seront souscrites par les entrepreneurs. Dès que je les aurai approuvées, vous pourrez prescrire les mesures nécessaires pour la reprise des travaux.
Etc. »

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Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère d’Etat
Division des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Grands travaux, exercice 1863
Rapport à Son Excellence le ministre d’Etat
Monsieur le Ministre,
Vous avez accordé, par décision du 28 janvier dernier, un crédit de 150000 f. pour continuer la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Cette somme sera spécialement affectée à la continuation aux travaux de réfection du donjon et de la façade du château sur le parterre.
M. Millet, architecte de cet édifice, a prescrit les mesures nécessaires pour commencer immédiatement ces opérations et il a fait souscrire, dans ce but, les soumissions suivantes aux entrepreneurs de l’édifice, savoir :
Maçonnerie, Mrs Planté, entrepreneur demeurant à Saint-Germain-en-Laye, rue de Poissy, n° 89, qui s’engagent à exécuter les travaux de maçonnerie, évalués à 112000 f., moyennant les prix de la série arrêtée pour le règlement des travaux du service des Bâtiments civils pendant l’exercice 1863, avec rabais sur ces prix de 4 p. %
Charpente, M. Tellier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain, rue Tourville, n° 2, qui s’engage à exécuter les travaux de charpente, évalués à 11591 f., moyennant les prix de la même série, avec rabais de 4 p. %
Couverture, Mrs Monduit et Béchet, entrepreneurs demeurant à Paris, boulevard Monceaux, n° 184, qui s’engagent à exécuter les travaux de couverture, évalués à 4000 f., moyennant les prix de la même série, avec rabais de 3 p. %
Menuiserie, Mrs Blanchard et Larchevêque, entrepreneurs demeurant à Saint-Germain, rue Danès, n° 21, qui s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie, évalués à 4000 f., moyennant les prix de la même série, avec rabais de 5 %
Serrurerie, M. Moutier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain, rue des Coches, n° 73, qui s’engage à exécuter les travaux de serrurerie, évalués à 2000 f., moyennant les prix de la même série, avec rabais de 5 %
Peinture, M. Louis dit Larible, entrepreneur demeurant à Saint-Germain, rue des Bucherons, n° 9, qui s’engage à exécuter les travaux de peinture, évalués à 1000 f., moyennant les prix de la même série, avec rabais de 6 %
Total : 134591 f.
Toutes ces soumissions, régulièrement rédigées, présentent des conditions avantageuses. En conséquence, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et de signer à cet effet le présent rapport.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le secrétaire général
Eug. Marchand »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 4 mars 1863, le ministre d’Etat, A. Walewski »

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