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Lettre de Salomon Reinach concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), le 16 février 1897
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi d’attirer toute votre attention – celle du savant plus encore que celle de l’homme d’Etat – sur un grave danger qui menace l’avenir du musée de Saint-Germain.
La commission des Monuments historiques, cédant à des idées d’ordre esthétique, et sans la moindre considération sur le contenu présent et futur du musée, est à la veille de faire mettre à exécution une décision funeste pour nos collections.
Il s’agit de l’achèvement du château du côté de la chapelle de saint Louis.
Feu Millet avait conçu un plan qui, bien que sacrifiant une bonne partie de la surface couverte disponible, avait le mérite de laisser intacte la salle de Mars et de ménager, derrière elle, certains locaux qui pourraient être employés utilement.
La commission substitue à ce plan celui d’Androuet du Cerceau, qui mutile abominablement la salle de Mars et place derrière une pièce pentagonale impossible à utiliser.
M. Daumet présente, de son côté, un projet digne du grand artiste qu’il est, qui dégage la rose de la chapelle comme au temps de saint Louis, mais qui mutile la salle de Mar, construite par François Ier, et diminue de plusieurs centaines de mètres carrés la surface disponible pour nos collections.
Voici trois croquis sommaires pour vous éclairer.
1° Plan de Millet
[dessin]
2° Plan de Du Cerceau (commission des Monuments historiques)
[dessin]
La partie ombrée est la surface perdue par comparaison avec le projet de Millet. La salle placée derrière la salle de Mars serait perdue aussi, ne pouvant servir que de magasin, et encore !
3° Projet de M. Daumet
[dessin]
La partie ombrée est la surface perdue par comparaison avec le projet de Millet. Sur trois étages. Vous voyez ce que cette surface sacrifiée peut représenter de vitrines et de collections !
En principe, les architectes s’occupent de l’aspect des bâtiments. Trouver de la place pour des collections futures n’est pas leur affaire. Mais les conservateurs de musées, qui savent combien le Louvre est à l’étroit, qui connaissent le nombre de belles collections privées dont l’Etat est appelé, un jour ou l’autre, à hériter, ont le devoir de pousser un cri d’alarme, de remuer ciel et terre quand on vient diminuer arbitrairement et à tout jamais la surface couverte réservée aux collections.
Je pense que le plan de Millet lui-même est mauvais, parce que la partie ABCD (fig. 1) est trop restreinte. Sur la fig. 1, la partie teintée en bleu marque la surface couverte ajoutée par Mansart que le plan de Millet sacrifie. Je veux bien qu’on en sacrifie une partie pour que l’esthétique soit contente, mais il faut que le sacrifice soit aussi restreint que possible. On peut chercher quelque-chose suivant la donnée que voici :
[dessin]
Je sais bien que ce pavillon A n’existe ni dans le plan de Louis XIV, ni dans celui de François Ier, mais le terrain existe, il est propriété de l’Etat, et l’on demandera compte, vers 1950, à ceux qui, pouvant l’utiliser pour le musée des Antiquités nationales, l’ont sacrifié à des préoccupations d’esthétique, ces mêmes préoccupations qui ont donné naissance à la plus grande folie de l’architecture contemporaine, le charmant et inutilisable musée Galliera.
Je vous en prie, Monsieur le Ministre, voyez comment on peut donner suite à cette lettre. Les commissions ne sont point souveraines, mais consultatives. Il n’y a pas que les architectes, il y a les archéologues. Songez que le mal, une fois fait, sera irréparable !
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués.
Salomon Reinach
Conservateur adjoint »

Lettre de Louvois au sieur Sancteni concernant la remise en état de la fontaine de Saint-Germain-en-Laye

« Ce mot pour vous recommander de tenir la main à ce que la fontaine de Saint Germain soit remise incessamment en estat et à ce que la communauté fournisse au plus tost les tuyaux et l’argent necessaire pour cela, à faute de quoy on sera obligé de le faire faire à ses despens. »

Lettre de Louvois à Louis Petit, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le Roy m’ayant fait la grace de me donner la charge de surintendant des Bastimens, je vous prie de vous mettre en estat de me rendre compte jeudy ou vendredy que j’iray à Saint Germain de tous les ouvrages dont vous estes chargé, de la quantité d’ouvriers qui y sont employés, de ce qui leur a esté payé pendant les trois dernieres semaines et ce que vous estes d’avis que l’on leur donner à la fin de celle cy. Cependant, je vous recommande que les ouvrages ordonnés s’avancent sans interruption et que l’on n’oublie rien pour diligenter la Machine. »

Lettre de Louvois à Louis Petit, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye

« J’ay receu avec vostre lettre du 15e de ce mois le mémoire qui y estoit joint. Il est inutile que vous m’envoyiez les experts icy pour m’aporter vos paquets et il suffit que vous les envyez à la poste de Paris. Continuez à me rendre compte à la fin de chacune semaine de l’avancement des ouvrages dont vous estes chargé et faites connoistre à M. Deville qu’il me fera plaisir d’estre assidu à son ouvrage dans un temps comme celuy cy.
Il faut faire mettre une poutre dans la salle des gardes de madame le Dauphine à la place de celle que vous ne trouvez pas bonne.
Le Roy veut bien, nonobstant ce qu’il vous avoit mandé, que l’on continue à parqueter toutes les chambres [et] cabinet des nouveaux appartements de Saint Germain et que le parquet qui est mis dans l’antichambre de Mademoiselle y reste.
Souvenez vous que toutes les pieces de l’appartement de madame de Maintenon doivent estre parquetez et que la menuiserie et serrures doivent estre extremement propres. »

Lettre de Louvois à Louis Petit, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le Roy ne veut point que l’on pose presentement la menuiserie dorée qui estoit dans la tour de son apartement de Saint Germain.
Vous pouvez prendre vos mesures pour faire lambrisser les petits trumeaux de l’apartement des parterres et les dessus des portes.
L’intention de S. M. n’est point que l’on parquette les apartements des particuliers dans le chateau de Saint Germain hors ceux de messieurs les princes du sang, dont les chambres et les cabinetz le seront. Mandez moy en quel estat cela est. »

Lettre de Louvois à Louis de Ruzé, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Je ne voys point qu’on finisse encore à Saint Germain, puisque aprez m’avoir promis que tout seroit fait dans le mois d’aoust, vous me remettez presentement à la fin de celuy cy.
Comme je ne suis point chargé de ce qui se fait dans la forest, il faut laisser faire ce qui a esté projetté pour la coupe des bois sans vous en inquietter.
Ne soufrez pas que l’on perde plus de temps à faire le peu de maçonnerie qui doit estre fait devant l’arbre du moulin de Palfour et faites mettres en prison les maçons de Saint Germain qui n’executeront pas les ordres que le juge dudit Saint Germain leur a donnez pour faire transporter les gravois qu’ilz ont mis dans l’allée des Loges. »

Lettre de Louvois à Louis de Ruzé, contrôleur des Bâtiments du roi à Saint-Germain-en-Laye

« L’on m’a adverty qu’un mur de la chancellerie à Saint Germain menaçoit ruine du costé du logis de monsieur de Reims. J’ay esté surpris de n’en estre point informé par vous. Ayez soin de visiter ce qui en est et de m’en rendre compte dimanche prochain. »

Lettre de Louvois à Jules Hardouin-Mansart concernant son appartement au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye

« Ma femme m’a remis le plan cy joint de mon apartement de Saint Germain. Je vous prie de ne point faire defaire la cloison qui est faite entre les pieces marquées A et B, et de faire seulement une porte à la piece marquée B à l’endroit que j’ay marqué.
La porte qui de la piece marquée C va dans la piece D doit estre bouchée, et comme je pretends faire ma chambre à coucher de la piece marquée C, je vous prie de faire qu’elle soit acomodée un peu proprement et de tenir la main à ce que le sieur Carel diligente la menuiserie de maniere que mon apartement soit au plutot parachevé.
S’il y a une porte à l’endroit marqué E sur le plan, il faut qu’il y ayt deux fermetures afin que quand je travaille dans mon cabinet, l’on ne puisse pas entendre. »

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Sainte Menehould, 3 octobre
Je suis tres ayse de ce que vous me mandez touchant les eaux. Quand toutes les pompes seront achevées, vous ferez une epreuve des huit fontaines que vous avez desja eprouvées et vous y joindrez les deux dernieres du parterre, car elles doivent toujours aller aussi, afin que je regle là-dessus le temps qu’elles devront aller et la grosseur des jets.
Faites poser, le plus promptement que vous pourrez, les figures qu’on doit mettre, afin que je trouve tout approprié, en cas que je retourne bientôt à Saint Germain.
On m’a mandé qu’il y avoit quelques maisons audit Saint Germain où il avoit de la petite verole. Donnez ordre qu’on fasse sortir tous ceux qui sont frappés du mal et qu’on aere les maisons où elle aura esté.
Je suis tres ayde et tres content des payemens que vous faites faire si regulierement.
Voicy le temps où on sera obligé de faire des achats de bleds pour mettre dans les pays où il y a des troupes et où j’en pourray avoir affaire. Voyez avec Berthelot ce qu’il desire pour cela, et luy donnez des assignations dont il se contente, pour qu’il fournisse ce qu’on luy mandera. Je ne regle point la somme, car je ne scais à quoy cela pourra aller.
Je suis bien en peine du coup de vent qui a separé mes vaisseaux. J’espere que j’en seray quitte pour des cables et des ancres.
Les ordres que vous avez envoyés au comte d’Estrées sur la flotte d’Ostende sont bien à propos. Quoy qu’il arriva, il sera bon de mettre la main dessus, car, au pis aller, on sera quitte pour le desavouer.
Vostre fils vous fera reponse à beaucoup de choses que vous luy avez mandées.
Pressez les couvertures de Trianon. Je seray bien aise de trouver mon grand logement à Versailles en estat d’estre meublé.
J’ay vu Bontemps et je l’ay questionné sur beaucoup de choses dont plusieurs m’ont fait plaisir, quoyque vous me les eussiez mandées par avance.
Il faudra percer la porte qui va du petit appartement, où loge madame de Montespan, dans la salle des gardes du grand appartement, et la mettre en estat qu’on y puisse passer.
Il faudra aussy faire ouvrir la porte qui va de mon petit à mon grand appartement, qui est dans le cabinet où je vais quelquefois, pendant les Conseils, à des choses necessaires, c’est à dire devant le lieu où l’on met les commodités, et où est le degré qui monte en haut. Il faut laisser cet endroit là comme il est présentement.
Pour ce que vous me mandez des 50 000 écus de Brandebourg, il sera bon de tirer un peu de longue.
J’ay vu ce que vous m’avez envoyé du mois de septembre. »

Louis XIV

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Nancy, 19 septembre 1673
J’ay vu l’estat que vous avez envoyé des ouvrages de Versailles, dont je suis tres content. Je me prepare à sentir quelque plaisir quand j’y arriveray. Ce ne sera pas encore sitost.
Ce que vous me mandez des pompes me fait grand plaisir. Il faudra mesurer les fontaines du parterre, le Triton, la terrasse et la cour de ma mere, qu’elles ne vident en douze heures de jour qu’elles iront d’ordinaire que ce que les pompes hautes, ou celles qui peuvent aller au reservoir, y leveront d’eau en vingt quatre heures.
Il me paroist qu’elles pourront estre d’une grosseur raisonnable. Examinez bien ce que je vous mande, afin que je trouve cela juste en arrivant. Les pieces que vous avez fait faire pour les pompes basses, en cas qu’il rompe quelque chose, sont à propos.
Il seroit bon que Trianon fust recouvert et propre quand j’arriveray. C’est pourquoy il seroit bon de commencer à recouvrir les orangeries de bonne heure, afin que trouve tout achevé.
Je m’attends à trouver beaucoup de fleurs tardives ou avancées, car mon frere m’a dit que le jardin n’en estoit pas si plein qu’à l’ordinaire et que Le Bouteux en avoit en reserve. Je crois que c’est pour cela. Prenez en un peu connoissance.
De mes gens m’ont dit qu’on travaille à la terrasse devant mes fenestres à Saint Germain. Vous ne m’en avez rien mandé. Faites moy scavoir qu’on y fait.
Je suis bien ayse que la chambre de madame de Montespan soit si avancée, et la maison. Faites faire et avancer les peintures le plus que vous pourrez, afin qu’elles ne sentent plus quand nous arriverons.
Mandez moy le veritable estat des moulins de la montagne et si je peux esperer en avoir de l’eau cet huver. Il faut me dire aussy l’estat des conduites qui la doivent menser, et du reservoir de Lalourcey. »

Louis XIV

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Saint-Germain-en-Laye

« Nancy, 26 septembre 1673
Vous ne m’avez rien mandé, dans toutes les lettres que vous m’avez ecrites, touchant le travail que l’on fait à Saint Germain sur les terrasses de l’appartement de madame de Montespan. Je ne scais si vous vous serez souvenu de ce que je vous dis quelques jours devant que de partir, qui est, en cas que vous l’ayez oublié, qu’il faut achever celles qui sont commencées et accommoder les autres tout en voliere pour y mettre des oiseaux.
Pour cela, il ne faut que peindre la voûte et les costés, et mettre un fil de fer à petites mailles qui ferme du costé de la cour, avec une fontaine en bas pour que les oiseaux y puissent boire. A l’autre, il faudra la peindre et ne mettre qu’une fontaine à bas, madame de Montespan la destinant pour y mettre de la terre et en faire un petit jardin.
Mandez moi ce que vous avez fait là dessus jusqu’à cette heure et les ordres que vous donnerez apres avoir reçu cette lettre.
Apres avoir bien examiné le party que je prendray, j’ay envoyé de mes troupes de tous costés, et je m’en vais en Flandre avec le reste.
Je scais que ma presence est necessaire à Saint Germain. Apres avoir donné ordre et vu ce qu’il y a à faire, je partiray pour m’y rendre le plus tost qu’il me sera possible.
Le passage de l’armée en Champagne apportera mille foules à la province.
J’ay ordonné à vostre fils de vous mander mes intentions sur un gentilhomme que j’envoye en Italie pour me chercher des chevaux.
Souvenez vous de tout ce que je vous ay mandé sur les sommes d’argent que j’ay demandées, afin de les faire payer dans les temps que je vous ay dit. »

Louis XIV

Lettre de l'ambassadeur de Venise signalant que la venue du roi au château de Saint-Germain-en-Laye a été retardée par les travaux en cours

« La tardanza dell’ espeditione della fabbrica in San Germano fa differito l’andata di S. M. in quel luogo fino hieri sera, che finalmente vi si ridusse, havendosi trattenuto questo tempo per il più al bosco di Vicenna. Attende hora a far assegnar li allogiamenti secondo il Suo gusto, et particurlarmente ha voluto destinare alli cardinali Borbon et Vandomo, et a tutti i signori di Guisa, nonostante che ognun di questi sia assente, et forse per non venir così persto in corte. Tutti gli ambasciatori intano per l’audienza che forse potrà esserne assegnata la settimana che viene, se la corte sarà in ordine. »

Lettre de l’architecte Millet concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser dans ce pli 2 copies, dont une sur timbre, de la soumission souscrite par M. Morin-Bigle, entrepreneur de maçonnerie, pour la restauration de la chapelle du XIIIe siècle du château de Saint-Germain-en-Laye et s’appliquant à l’année 1876 aussi bien qu’aux exercices suivants.
Les ouvrages de l’an dernier ont mis à découvert 3 petites travées de l’abside sur la rue du Château-Neuf, qui sont entièrement restaurées. J’ai l’honneur de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, l’approbation de sa soumission afin de pouvoir continuer les opérations.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Millet, Eugène

Lettre de l’architecte Millet concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, ce 25 août 1878
A monsieur le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Le 3 mars 1874, nous avions l’honneur de vous présenter un devis s’élevant à la somme de 118274 f. 00 pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye et, le 9 mars suivant, vous vouliez bien m’informer que votre département concourrait à cette restauration pour la dite somme de 118274 f. 00.
Lorsque nous avons fait ce devis, nous espérions pouvoir conserver presque tous les meneaux des trois grandes croisées sur la cour. Mais nous avons constaté de telles ruptures lors du démontage de ces meneaux que nous nous sommes vu dans la nécessité de reconstruire en presque totalité. Les dites ruptures étaient causées par les scellements des fers à vitraux et nous avons dû remédier, pour l’avenir, à ces inconvénients en substituant le cuivre rouge au fer pour les parties qui s’engagent dans la pierre.
Par suite du mauvais état des fondations et des difficultés que nous avons rencontrées dans la démolition des anciens bâtiments enclavant la chapelle, nous avons été entraînés à faire de nombreux travaux de consolidation qui sont venus augmenter considérablement la dépense.
De plus, nous n’avions pas prévu dans le devis sus-mentionné le dallage, la construction du comble et de la flèche, les vitraux etc., tous travaux qui sont indispensables aujourd’hui pour parfaire la complète restauration de ce charmant monument historique.
Nos ressources sont épuisées et nous sommes forcé de recourir à nouveau à la sollicitude de votre administration des Monuments historiques et nous joignons à ce rapport un devis complémentaire des travaux à exécuter dans la belle chapelle de saint Louis, appartenant au XIIIe siècle, et dans lequel nous faisons entrer l’administration des Monuments historiques pour 131226 francs 89 centimes, moitié de la dépense totale.
J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Millet, Eugène

Lettre de l’architecte Lafollye concernant les archives photographies sur la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Ruprich Robert
Paris, le 12 février 1880
Monsieur l’Inspecteur général,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le plan que vous m’avez demandé dans votre lettre du 8 février.
Veuillez me permettre de saisir cette circonstance pour vous exposer que M. Millet avait fait faire pendant le cours des travaux nombre de vues photographiques du château et des parties du château, avant et après les travaux de restauration. Je n’ai trouvé dans les archives de l’agence aucune de ces photographies.
Les héritiers de M. Millet ont bien voulu, à la suite de mes demandes, me remettre les dessins de M. Millet et une partie des pièces écrites qui étaient restées dans le cabinet du maître. Mais il ne m’a été remis aucune de ces photographies.
Or ces photographies sont du plus grand intérêt, ce sont des documents authentiques de l’histoire de la restauration du château. A ce titre, je vous prie de vouloir bien informer le comté des Monuments historiques de ce fait, afin qu’il puisse obtenir des héritiers de M. Millet qu’un exemplaire de ces photographies soit déposé dans les archives des Monuments historiques pour que l’on puisse les connaître et les consulter.
Veuillez agréer, Monsieur l’Inspecteur général, l’expression de mes sentiments très dévoués.
A. Lafollye
Architecte du château de Saint-Germain »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la restauration de la tour d’escalier de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« A monsieur Ruprich-Robert
Paris, le 6 février 1880
Monsieur et cher Maître,
Je n’ai reçu que cet après-midi la réponse de M. Choret, et je m’empresse de vous la transmettre.
« Pour ce qui est de la porte de la chapelle, du côté du fossé, lorsque les démolitions en ont fait découvrir les traces, on n’a trouvé que les assises d’ébrasement portant moulures et qui affleurent le dessus du banc. Au-dessus, il n’y avait plus de traces de porte, le bouchement ayant été fait à plein mur avec arrachement dans les deux jambages. »
Il ressort évidemment de la ligne de raccord que l’on voit dans l’escalier, et que vous avez remarqué, que cette tour n’entrait pas dans le plan primitif. La salle de Mars était construite quand il a été exécuté.
Il y a quelques jours que l’on avait terminé le piochement des enduits que j’y avais ordonné pour que la commission puisse voir l’état de la tour et, préoccupé de la porte, ce détail ne m’avait pas encore frappé. Il est vrai que les murs ne sont à nus que depuis huit jours à peine.
Les linteaux en dalles allaient jusqu’aux archivoltes de la porte. J’en fait briser la dernière dalle pour dégager l’archivolte. Ceci vient encore à l’appui de l’opinion que vous avez émise que la porte de la chapelle a servi un certain temps de passage pour aller à la chapelle, et la porte qui fut pratiquée dans la travée à côté ne remonte guère qu’à Louis XIII.
Si vous avez besoin de quelque renseignement, je me tiens à votre disposition.
Veuillez agréer l’assurance de mes meilleurs sentiments.
A. Lafollye
Monsieur Millet ne connaissait qu’une partie de la base du piédroit de la porte sous l’escalier. Il se réservait de la dégager à son retour, et connaissant sa religion pour la chapelle, il est certain qu’il aurait voulu la restaurer. »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 5 janvier 1884
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, conformément à vos instructions, le projet de décoration en plomb de la flèche en charpente de la chapelle de Saint-Germain, modifié suivant les observations du comité des Monuments historiques.
Le style de la décoration est XIIIème siècle, les moulures, crochets, gargouilles du monument serviront de types pour l’exécution des modèles de la couverture de la flèche.
Les dessins, qui se composent d’une feuille d’ensemble à l’échelle de 0,02 cent. et d’une feuille de détails à 0,10 cent. sont accompagnés d’un devis de la dépense, qui dans le nouveau projet ne s’élèverait qu’à la somme de 33152 f. 58 cent., y compris les imprévus et les honoraires de l’architecte. Cette dépense est répartie entre les deux services des Palais nationaux et bâtiments civils, et des Monuments historiques.
Ce travail ferait l’objet de deux annuités. Dans la première (1885), on ferait les modèles et on préparerait les matériaux. La mise en place s’effectuerait dans la seconde annuité 1886 et la dépense par suite pourrait être répartie en deux exercices.
Il est temps de couvrir les bois de la flèche, qui sont exposés aux intempéries depuis plus de dix ans, et de terminer cette partie de la chapelle qui se relie aux bâtiments du sud du château, sur la rue Thiers, qui sont complètement terminés.
Dans l’état actuel, la flèche en bois fait une tâche fâcheuse au milieu des constructions achevées.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué et obéissant serviteur.
A. Lafollye
Architecte des Bâtiments civils attaché à la commission des Monuments historiques »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 9 juillet 1883
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un projet relatif à l’achèvement de la couverture en plomb de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain.
La charpente de la flèche établie en 1868 a été seulement voligée. La volige, exposée depuis cette époque à toutes les intempéries, est aujourd’hui en partie pourrie. Il est urgent de la remplacer pour protéger la charpente. De plus, le pavillon du bâtiment sur la rue Thiers qui touche à la chapelle étant terminé, le moment est venu de finir la flèche restée inachevée et qui par suite fait un mauvais effet au milieu de constructions complètement achevées, par la pose des plombes qui doivent protéger les bois et les décorer.
La chapelle est classée et jusqu’à présent le département des Monuments historiques a participé pour moitié dans les dépenses des travaux exécutés à ce moment. Il y a lieu, en présentant le projet à la commission des Monuments historiques, de lui demander ce même concours pour l’exécution du projet ci-joint.
Bien que les travaux de plomberie ne pourront être commencés que dans le prochaine exercice 1884, l’adoption du projet nous presse. Il faut que tous les motifs d’ornementation soient étudiés et dessinés bien à l’avance, pour que l’on puisse faire en temps utile les modèles et les moulages à livrer au plombier.
La dépense relative à ces travaux s’élèvera à 48912 f. Elle peut être répartie en deux exercices et s’élèvera annuellement à environ 12000 f. pour chaque département, Monuments historiques et Bâtiments civils.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 1er mars 1886
Monsieur le Ministre,
Conformément à vos instructions, j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint deux nouvelles études de la couverture de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye ;
Ces études se rapprochent sensiblement des projets dressés par M. Millet, mon prédécesseur, en 1873 et en 1877.
J’ai joint au dossier le dessin de la charpente de la flèche, qui a été exécutée en 1877 par M. Millet, la photographie du projet dressé en 1873 (voir l’ensemble au portefeuille des Monuments historiques) et le projet dressé en 1877.
Je prie M. le Ministre de vouloir bien présenter les deux nouvelles études au comité des Monuments historiques dans un délai rapproché afin que je puisse dès cette année préparer les dessins des modèles pour les travaux de plomberie.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 20 décembre 1886
Monsieur le Ministre,
Le conseil municipal de Saint-Germain, dans une de ses dernières séances, a exprimé le vœu de voir les travaux de restauration de la chapelle terminés pour 1889.
Dans le cas où le vœu émis par le conseil parviendrait à M. le Ministre, il serait nécessaire pour y répondre d’être en possession du projet.
Je viens en conséquence prier M. le Ministre de vouloir bien demander au comité des Monuments historiques s’il a examiné le projet de restauration de la flèche de la chapelle, modifié selon ses instructions, que j’ai adressé à l’administration le 3 février dernier.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la découverte de dalles de marbre près du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Saint-Germain-en-Laye, le 4 juin 1881
A monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre
J’ai l’honneur de vous informer que, dans la tranchée que l’on ouvre en ce moment pour le raccordement des deux gares de Saint-Germain, on a mis à jour onze dalles de pierre de liais incrustées de marbres de différentes couleurs. Ces incrustations dessinent des encadrements et des rosaces.
Malheureusement, la plupart de ces dalles sont en mauvais état, quelques-uns sont brisées, dans d’autres les marbres incrustés n’existent plus. Je n’en ai trouvé que sept méritant d’être conservées.
Ces dalles recouvraient un caniveau qui traverse l’avenue des tilleuls, qui longe le chemin de fer. Elles doivent provenir du château neuf de Saint-Germain-en-Laye.
En même temps qu’on découvrait les dalles, on a mis à jour un fragment de revêtement extérieur d’un bassin ou d’une rampe circulaire.
Ce morceau d’un mètre cinquante de haut sur un mètre de large porte deux pilastres et une architrave d’ordonnance dorique. Il manque la frise et la corniche de l’entablement.
J’ai fait transporter les dalles et le fragment de revêtement dans les fossés du château, où l’on a déjà réuni les fragments de sculpture et d’architecture trouvés dans les démolitions des vieilles constructions et qui peuvent offrir quelque intérêt pour l’histoire de l’art.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre de l’architecte Lafollye concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 20 mai 1880
Monsieur le Ministre
Conformément aux instructions contenues dans la lettre que vous avez bien voulu m’adresser le 24 avril dernier, je me suis empressé d’étudier un projet pour aménager le 2e étage du bâtiment sud du château pour y installer le logement du conservateur du musée.
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le projet comprenant deux dispositions.
Dans la première, le salon comprend deux des travées voûtées et les chambres à coucher sont placées près de l’escalier de droite, particulièrement affecté au logement du conservateur.
Dans la 2e, au contraire, les salles voûtées sont aménagées en chambre à coucher et le salon est placé près de l’escalier.
Dans les deux projets, le cabinet du conservateur est au premier étage, à proximité de l’escalier qui dessert le logement. Un petit salon destiné à recevoir les boiseries du temps de Louis XIV emmagasinées à la vénerie vient à la suite. Enfin, une pièce qui pourrait servir pour des commissions est annexée à la bibliothèque qui occupe le reste de l’étage.
Le dossier que j’adresse à M. le Ministre comprend :
1° deux plans du 2e étage (logement du conservateur)
2° un plan du 1er étage avec le cabinet du conservateur
3° le plan du 1er étage dressé par M. Millet
4° le plan du 1er étage et de l’entresol proposé en dernier lieu par l’architecte (18 janvier)
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Lafollye concernant l’aménagement du logement du conservateur au château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain, le 6 juillet 1880
Monsieur l’Inspecteur général,
En faisant contrecoller les dessins de M. Millet pour les conserver, j’ai retrouvé il y a quelques jours un plan contenant le relevé d’un escalier dont les accès étaient pratiqués dans le mur occidental du pavillon sud-est et qui deservait tous les étages du bâtiment sud. Cet escalier fut bouché par Hardouin-Mansard quand il construisit le gros pavillon de l’angle sud-est aujourd’hui démoli, et remplacé par un escalier beaucoup plus grand qui remplissait le même but.
Je dois dire d’abord que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé depuis l’angle sud-est jusqu’à la chapelle au moment où commencèrent les travaux de restauration du château, c’est-à-dire en 1862.
A cette époque, des traces de baies bouchées à chaque étage de l’angle sud-est engagèrent M. Millet à faire des sondages qui mirent à découvert l’escalier dont je parle. Cet escalier montait de l’entresol au 1er étage, du 1er étage à un second entresol pris aux dépens du 1er étage, de ce second entresol au 2e étage, et enfin il y avait encore les premières marches d’une dernière révolution conduisant sur la terrasse en pierre qui couronnait le château du temps de François 1er.
Si vous rapprochez ce renseignement d’un autre non moins positif qui est fourni par l’existence des parties de poutres encore visibles, sciées à quelques centimètres de la face intérieure du mur du bâtiment sud et vers la chapelle, il est facile d’établir d’une manière péremptoire que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé et cela du temps de François 1er. Ce qui le prouve, ce sont les moulures des poutres dont les portées sont encore visibles et surtout les portes de l’escalier que je signale, dont la construction est antérieure aux travaux exécutés par Hardouin-Mansart. Louis XIV fit remplacer l’escalier de François 1er par un autre situé à sept mètres plus loin dans son gros pavillon, et il conserva l’entresol du bâtiment sud, tel qu’il avait été établi sous François 1er.
De ce qui précède, il résulte donc :
1° que tout le 1er étage du bâtiment sud était entresolé du temps de son fondateur, c’est-à-dire François 1er.
2° qu’Hardouin-Mansart, au temps de Louis XIV, respecta cette disposition tout en murant l’escalier de François 1er pour en construire un autre remplissant les mêmes conditions dans son gros pavillon de l’angle sud-est.
3° que M. Millet, après la démolition du pavillon de Louis XIV, avait reconnu aussi comme indispensable l’existence d’un escalier vers l’angle F, qu’il a construit pour cela l’escalier C et qu’il n’a supprimé l’entresol du 1er étage que dans la partie M occupée par la bibliothèque du musée, le conservant, ainsi que son projet l’indique, dans la partie occupée par le logement du conservateur.
Il faut remarquer en outre que, pour gagner de la hauteur dans les étages de ce bâtiment ainsi entresolé, M. Millet, abandonnant le principe des planchers en bois, avait adopté les planchers en fer et avait aussi augmenté la hauteur des croisées pour avoir plus de jour et plus d’air dans les pièces d’entresol. Les fenêtres des autres façades n’ont que 4 m. 43 au lieu de 4 m. 75 qu’il a données aux fenêtres de ce corps de bâtiment.
Il faut remarquer d’ailleurs, M. l’Inspecteur général, qu’il serait toujours possible de supprimer le plancher intermédiaire si plus tard on supprimait le logement du conservateur, sans rien changer à l’ordonnance de l’étage. Tandis que supprimer les voûtes du 2e étage pour faciliter l’établissement d’un appartement moderne serait une chose très regrettable, puisqu’elle aurait pour conséquence d’interrompre la magnifique ordonnance des voûtes du 2e étage, de modifier le système de construction du temps, et de retirer à ce monument un des principaux caractères de son originalité, caractère que nous avons surtout mission de respecter et de conserver.
Lorsque j’ai eu l’honneur d’entendre vos observations à ce sujet, j’étais nouvellement chargé du service et j’ignorais encore les différentes circonstances qu’une étude plus approfondie du château m’a fait connaître.
Je tiens à votre disposition les différents relevés et les carnets de l’inspecteur de M. Millet qui est encore le mien. Ces relevés et ces carnets servaient à M. Millet pour l’étude de ses projets de restauration et j’ai pensé qu’il vous serait agréable de prendre connaissance de tous ces faits qui ne pouvaient être connus que de ceux qui ont suivi dès l’origine les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Je suis avec respect, Monsieur l’Inspecteur général, votre tout dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 7 octobre 1895
Monsieur le Ministre,
Par mon rapport en date du 3 septembre dernier, j’ai eu l’honneur d’exposer à Monsieur le Ministre des travaux publics, qui a dû transmettre ce rapport à la direction des Beaux-Arts, qu’il paraissait nécessaire que la commission des Monuments historiques voulut bien examiner à nouveau la question relative à la remise en usage de la porte originaire de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye, porte masquée par un escalier à l’époque de François Ier, et je demandais aussi que la commission donnât un avis à propos du rétablissement de la rose englobée dans le mur d’une salle monumentale contiguë, dite la salle de Mars.
Depuis, les travaux en cours m’ont amené à faire des sondages à la base du mur portant le pignon de la chapelle. Ces sondages ont révélé qu’un escalier avait existé à l’angle sud-ouest de ce mur : les traces en subsistent non seulement à son ancien départ, près la baie côté des fossés, mais encore à sa partie supérieure, où l’on trouve en place une pierre portant trace du circulaire de l’escalier, ainsi qu’une tête d’homme grandeur nature dans un bel état de conservation. Ces faits nouveaux motiveront l’intérêt de la commission et elle aurait à examiner la remarque suivante : si on s’en tenait à l’exécution du projet tel qu’il a été conçu par M. Millet, on ne pourrait restaurer la rose qu’en la laissant aveuglée, à cause du mur terminal de la salle de Mars qui se bute contre cette rose, ainsi que les planchers des étages inférieurs à cette salle. La remarquable disposition de la rose de la chapelle de Saint-Germain est signalée dans le Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècles, les restes mutilés ont une importance telle qu’il parait désirable de les démasquer du côté de la salle de Mars et de ses étages inférieurs. Ce dégagement pourrait s’opérer eu augmentant d’une travée en longueur cette salle, qui d’ailleurs semble avoir été interrompue dans son achèvement ou mutilée à l’époque où ont été construits les pavillons condamnés à disparaître au projet de restauration. Ce projet ne serait modifié que dans une mesure peu importante, l’ensemble n’en serait pas troublé. On peut même admettre que cette partie de la salle montant de fond, depuis le sol de la chapelle jusqu’aux voûtes de l’ancienne salle augmentée en longueur d’une travée, serait d’un effet pittoresque avec ses galeries entourant l’espace laissé libre. Là pourrait trouver place une pièce du musée importante en hauteur à exposer aux yeux du public.
Le dégagement de la rose, le rétablissement des contreforts de l’escalier dont les traces viennent d’être retrouvées mériteraient un intérêt nouveau : l’escalier reconstruit desservirait le comble de la chapelle, les chêneaux et le passage à hauteur des fenestrages.
On pourrait, au-dessus de la rose, faire paraître la corniche à crochets, continuer la galerie ajourée, la partie de rampe du pignon et l’oculus libé qui a dû occuper le tympan.
Si vous admettez, Monsieur le Ministre, ma proposition, je vous demande de vouloir bien en saisir la commission des Monuments historiques et de renvoyer le présent rapport au bureau compétent, qui très probablement m’appellera sur place à développer les propositions qui précèdent.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le directeur des Beaux-Arts
Palais-Royal, le 10 juin 1897
Monsieur le Directeur,
Permettez-moi d’insister près de vous afin que la demande que j’ai eu l’honneur de vous adresser le 11 février dernier tendant à l’examen de modifications que je propose à des résolutions prises par la commission des Monuments historiques pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain soit suivie d’effet.
Les modifications dont je faisais valoir l’intérêt dans un rapport auquel étaient joints des dessins devraient, vous le jugerez probablement ainsi, Monsieur le Directeur, être examinés par les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, attendu qu’il s’agit d’un édifice ressortissant des deux services.
Les travaux de restauration autorisés sont en cours d’exécution. Leur continuation nécessitera sous peu la décision nouvelle que je sollicite. Je vous prie, Monsieur le Directeur, de hâter cette décision afin que les crédits soient employés en saison favorable.
Je vous présente, Monsieur le Directeur, etc.
L’architecte des parterres et du château de Saint-Germain
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 16 mai 1898
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de rappeler qu’à la date du 17 février 1897, j’ai demandé, par un rapport motivé, accompagné de dessins, qu’une décision soit prise à propos du dégagement de la façade de la chapelle.
Je pense, Monsieur le Ministre, qu’il est nécessaire, avant de présenter un rapport à la commission des Monuments historiques, qu’une conférence ait lieu entre les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, afin d’examiner les propositions que je fais sur la très importante décision à prendre au sujet de la suite à donner aux travaux.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Paté, chef du bureau des Monuments historiques
Paris, le 17 août 1897
Cher Monsieur,
J’ai fait faire des calques des dessins que vous avez bien voulu me confier et qui étaient joints à mon rapport du 11 février dernier proposans des modifications à l’achèvement de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain.
Voulez-vous bien recevoir mes remerciements et joindre ces dessins à mon rapport.
Votre bien dévoué,
Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 13 novembre 1898
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de rappeler qu’à la date du 17 février 1897, j’ai demandé, par un rapport motivé, accompagné de dessins, qu’une décision soit prise à propos du dégagement de la façade de la chapelle.
J’ai renouvelé cette demande à la date du 26 mai 1898.
Je pense, Monsieur le Ministre, qu’il est nécessaire et de plus urgent, à cause de l’état d’avancement des travaux, avant de présenter un rapport à la commission des Monuments historiques, qu’une conférence ait lieu entre les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, afin d’examiner les propositions que je fais sur la très importante décision à prendre au sujet de la suite à donner aux travaux.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 27 avril 1899
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi, à l’approche du moment où les travaux de restauration du château de Saint-Germain vont pouvoir être repris, de vous rappeler la demande que j’ai faite le 17 février 189 d’un examen nouveau des questions de principe relativement au maintien de l’état actuel de constructions anciennes remaniées qui masquent la rose de la chapelle du château ou au dégagement de cette partie très belle et très décorative de la chapelle afin de lui rendre l’aspect extérieur qu’elle a eu à son origine.
Une résolution prise à ce sujet au cours d’une visite sur place des inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, puis soumise à la commission, permettrait de donner au travail d’achèvement de la chapelle l’impulsion qu’a réclamée cette année M. le rapporteur du budget des Beaux-Arts.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le directeur des Beaux-Arts
Saint-Germain-en-Laye, le 30 mai 1899
Monsieur le Directeur,
Vous avez bien voulu fixer au 11 juin prochain votre visite au château de Saint-Germain, en invitant messieurs les inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques à vous accompagner pour l’examen des questions soumises à votre administration à propos de la chapelle de ce château. J’ai l’honneur de vous rappeler que l’heure du départ de la gare Saint-Lazare a été fixée à 9 heures 50 pour arriver à Saint-Germain à 10.34 et qu’après l’examen des travaux en cours, j’aurai le très grand plaisir, ainsi que madame Daumet, de vous recevoir à déjeuner avec mes confrères.
Je vous ai proposé, Monsieur le Directeur, de revenir vers Paris en prenant le train du chemin de fer de Saint-Germain à la place de l’Etoile en vous arrêtant à Marly-le-Roi afin de juger de l’urgence de travaux à faire pour rétablir en état de conservation l’abreuvoir si justement célèbre. […]
Je vous rappelle enfin, Monsieur le Directeur, que M. l’inspecteur général M. Selmersheim n’étant pas présent après la séance du conseil où ses collègues ont été avisés du rendez-vous fixé par moi et qu’il serait utile d’adresser aux inspecteurs généraux une convocation régulière.
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.
L’architecte du château et des parterres de Saint-Germain
Daumet »

Une note jointe à une autre lettre dans le même carton porte : « Pièces à réintégrer dans le dossier de Saint-Germain, la solution de la restauration de l’angle sud-ouest du château ayant été décidée sur place le 11 juin 1899 par les inspecteurs généraux des Bâtiments civils t des Monuments historiques en conformité au projet Millet ».

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de l’architecte Daumet concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 5 décembre 1898
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez fait connaître que M. le rapporteur du budget des Beaux-Arts a exprimé le désir de voir hâter l’achèvement des travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye afin qu’en 1900 les échafaudages aient disparu, et vous me demandez de vous renseigner afin d’être à même de répondre à M. le rapporteur.
J’ai l’honneur de vous informer qu’on peut estimer qu’avec une somme de 150000 francs inscrite au budget de 1899, moitié sur les fonds des Monuments historiques et moitié sur ceux des Bâtiments civils, on pourrait achever le pignon de la chapelle, sa toiture, reproduire la ose dont tous les détails subsistent, clore les fenestrages et la rose par des vitraux en verre blanc enchâssé en plomb, exécuter le dallage et enfin mettre la chapelle en état de recevoir les objets du musée qui lui sont destinés.
Cette question m’amène, Monsieur le Ministre, à vous renouveler la demande que j’ai faite le 17 février 1897 d’un examen nouveau de questions de principe, relativement au maintien de l’état actuel de constructions anciennes remaniées qui masquent la rose, ou au dégagement de cette partie très belle et très décorative de la chapelle, afin de lui rendre l’aspect extérieur qu’elle a eu à son origine.
Une résolution prise à ce sujet au cours d’une visite sur place des inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques, puis soumise à la commission, permettrait de donner au travail d’achèvement de la chapelle l’impulsion que réclame M. le rapporteur du budget des Beaux-Arts.
Cet achèvement comprendrait encore, en plus des travaux dont je viens de faire l’énumération, la décoration de la flèche, qui nécessiterait un supplément de crédit de 30000 francs sur la dépense évaluée plus haut.
J’ai l’honneur etc.
Signé : Daumet »

Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré

Lettre de Diane de Poitiers concernant le logement des enfants royaux à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur mon allyé,
J’a veu tout ce que m’avez escript, et m’avez faict bien grand plaisir de m’avoir faict entendre de toutes choses et mesmes de ce que les escolliers de Paris s’escarmouchent encores, quelle j’ay chose j’ay remonstré au Roy, lequel en escript et a envoyé depesche pour y donner ordre de vostre part. Je vous prye de regarder tousjours pour scavoir de toutes nouvelles pour y remedier le myeulx que vous pourrez et advertir le Roy des choses que verrez estre necessaires pour son service. Et quant a ce que m’avez mandé de l’estat de auditeur des comptes qui a vacqué, le Roy scayt tres bien le don qu’il a faict a vostre filz de la premieres qui viendroit a vacquer, mais voiant les affaires qu’il a, il en a faict son prouffict, si est ce qu’il m’a dit que plus tost il luy baillera autant d’argent que led. office vault, mais il fault avoir ung peu de patience, estant asseuré que tout ce qui vous touchera j’en feray comme pour moy mesmes. Au demourant, je vous envoye ung memoire que le Roy m’a commendé du logis qu’il entend qu’il soit faict pour mons. son filz, pour la royne d’Escosse et pour mesdames. Vous suyverez en cella l’intention du Roy et ferez au reste le myeulx que pourrez. J’ay esperance que nous vous verrons bien tost, qui sera [f. 7v] cause que ne vous feray plus longue lettre, et sur ce me recommanderay bien fort à vostre bonne grace, priant Dieu, monsieur mon allé, vous donner ce que plus desirez. De Mezieu le XVIII jour de septembre.
Faictes faire deffence que personne de Paris ne voise a Sainct Germain, pour l’amour du dangier de mort qu’on dist estre aud. lieu de Paris de peur des guernemans.
Vostre obeyssante et bonne amye
Dianne de Poytiers
[f. 8v] A monsieur mon allyé, monsieur de Humyeres »

Lettre de convocation au comité chargé de la restauration de la porte d’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 12 juin 1903
Le directeur des Beaux-Arts à M. Pascal, membre de l’Institut, inspecteur général des Bâtiments civils
M. Moyaux, membre de l’Institut, inspecteur général des Bâtiments civils
M. Guadet, inspecteur général des Bâtiments civils
M. Scellier de Gisors, inspecteur général des Bâtiments civils
M. Daumet, membre de l’Institut, architecte du château de Saint-Germain
J’ai l’honneur de vous faire savoir que j’ai chargé le comité des inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques d’étudier un projet de restauration de la porte d’entrée du musée des Antiquités nationales, au château de Saint-Germain.
Ce comité se réunira mercredi prochain 17 juin, à 4 h. ½, dans la salle du conseil général des Bâtiments civils (3, rue de Valois).
Je vous prie de vouloir bien assister à la séance. »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre de Colbert concernant l’achat d’ormes pour Saint-Germain-en-Laye

« Sceaux, 6 septembre 1681
Ayant besoin d’un nombre de 8 à 10000 ormes des plus beaux que l’on puisse trouver en Normandie pour les plants des maisons royales, j’envoye à Rouen le nommé Jacques Julien pour en chercher partout et les faire lever et amener à Versailles et à Saint Germain dans le temps qu’il conviendra.
Je vous prie de luy donner un des archers de la prevosté de l’Hostel qui sont aupres de vous pour aller dans tous les lieux où seront lesdits ormes, les marquer et les enlever, en les payant au prix ordinaire. »

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, 5 may 1670
Je fus hier à Versailles et à Saint Germain. Les charpentiers commencerent du matin leur comble de Trianon. J’espère que, dans quinze jours, la couverture en sera achevée, et en mesme temps qu’une piece sera couverte, l’on en fera le plafond et le lambris de stuc.
Le jardin s’avance fort. On fournit à Le Bouteux tout ce qui luy est necessaire.
Pour Versailles, la corniche de la face sur le parterre est entierement posée. L’on continue avec grande diligence, et l’on commence à tailler le bois pour le comble. Je fais encore augmenter le nombre des ouvriers pour les pavillons de la grande avant-cour.
Les couvertures des deux ailes et pavillons joints au petit chasteau sont presque achevées, et les stucateurs travailleront au dedans la semaine où nous entrons.
Nous avons trouvé que l’elevation de quatre pouces des dessins portés par des figures de l’allée d’eau reussira fort bien, et mesme l’eloignement de quatre pieds des figures du bassin du Dragon. Mais il estoit bien necessaire de vider l’eau du rond, d’autant que toutes ces figures se sont trouvées crevées par la grande gelée qu’il a fait. Je les fais raccommoder, et je prendray les precautions necessaires à l’avenir pour empescher que cela arrive davantage.
Pour Saint Germain, je fais reblanchir la chambre de Vostre Majesté, et restablir la menuiserie et serrurerie de ses appartemens.
L’on continue le grand parterre. Les deux grands carrés seront plantés dans la fin de ce mois, et Vostre Majesté trouvera, à son retour, plus de 700 toises de la grande terrasse achevées.
Je supplie Vostre Majesté de me faire scavoir si Elle desire que je fasse payer les ordonnances de voyage qui sont expediées icy, en attendant que je puisse les envoyer à Vostre Majesté pour les signer.
Elle agreera aussy de signer les ordonnances cy jointes.
Les affaires de finances sont en l’estat que Vostre Majesté les a mises et les scait, en sorte qu’il n’est pas necessaire de luy en rien dire.
Mademoiselle de Blois a eu la petite verole volante. Ma femme a fait venir le sieur Brayer, qui en a pris soin. Grace à Dieu, elle en est à present presque quitte.
M. le comte de Vermandois est fort enrhumé, ce qui luy a causé un peu d’emotion. Vostre Majesté peut estre assurée que ma femme en prend tout le soin qu’elle doit.
J’avois envoyé au parlement de Rouen le reglement general des manufactures pour le registrer purement et simplement par les soins de M. Pellot, mais ce parlement en a fait difficulté. Je supplie Vostre Majesté de me faire scavoir si Elle agreera que j’envoye ses ordres à M. de Beuvron, de les y porter pour les faire enregistrer par l’autorité de Vostre Majesté.
Ce 6, au matin
Mademoiselle de Blois se porte fort bien, et sera purgée demain matin.
Le prince n’a plus d’emotion, et son rhume est fort diminué. »

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Le Labyrinthe, les appartemens de marbre, la pompe, les appartemens de Saint Germain s’avancent également. J’espere que le tout sera achevé dans la fin de juillet ou au 15 aoust au plus tard. J’y apporterai toute la diligence qu’il sera possible. »

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Paris, 27 juin 1673
Il me semble que je ne dois point interrompre Vostre Majesté ni derober un seul moment de la grande et prodigieuse application qu’elle donne à sa glorieuse entreprise. Il suffit qu’Elle scache que tous les ordres qu’Elle a donnés sur ses finances s’executent avec toute l’application que je dois.
Que j’avance toujours quelque chose dans le dessein de rendre Vostre Majesté quitte dans la fin de cette année.
Que tout est icy paisible, et que chacun ne pense qu’à prieur Dieu pour la conservation de Vostre Majesté et pour l’heureux succes de ses desseins.
Les ouvrages de Saint Germain et de Versailles s’avancent toujours tout autant qu’il est possible.
Par tous les avis que je reçois des places où l’on travaille, il me semble que les ordres de Vostre Majesté sont bien et diligemment executés.
Je continue à envoyer à Vostre Majesté les ordonnances cy jointes, afin qu’Elle ayt agreable de les signer.
Je dois dire à Vostre Majesté que j’ay porté à monsieur le premier president la recommandation qu’Elle m’a ordonné pour madame de Bregis, et qu’elle est venue me dire depuis huit jours qu’elle ne trouvoit aucune facilité aupres du sieur premier president pour parvenir à sa separation. »

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre de Colbert à Louis XIV concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Sceaux, 28 septembre 1673
Je fis hier, Sire, faire une experience des pompes de Versailles.
Je puis assurer Vostre Majesté que les deux dernieres pompes en chapelets du sieur Francine portent 72 pouces d’eau dans le reservoir haut, et par consequent que les quatre en porteront 144 pouces.
Le reservoir d’en haut estoit entierement plein. Je fis marcher continuellement ces deux pompes et deux autres des quatre basses dudit Francines et de Denis, et cela pour faire l’experience sur la moitié des pompes seulement. D’autant qu’il y aura huit pompes nouvelles qui seront dans le reservoir haut et que je n’en fis aller que quatre, avec l’une des deux de la grande pompe.
Je fis ouvrir les huit jets, scavoir cinq du parterre, le Triton, la cour et la terrasse, à une heure precise du matin. Ils jeterent jusqu’à cinq heures et demie du soir que le reservoir se trouva vide. En sorte que je crois que Vostre Majesté peut faire estat que lorsque les dix pompes porteront toutes dans le reservoir haut, ces huit jets pourront aller douze heures sans difficulté. Mais il y a deux choses à observer : l’une que les dix pompes rempliront le reservoir haut en six heures de temps, et l’autre que la grotte, le Dragon et l’orangerie tirent de ce mesme resevoir.
Je fais travailler nuit et jour aux deux autres pompes en chapelets, et j’espere qu’elles seront en place dans quinze jours.
L’on couvre tout à Trianon, et Le Bouteux promet que Vostre Majesté sera satisfaite sur les fleurs.
Le Labyrinthe, le Marais, la Ceres, les groupes du Theatre et de la cour et les six pieces du grand appartement de Vostre Majesté seront entierement achevés dans le mesme temps.
Il n’y a plus que les doreurs dans l’appartement de madame de Montespan à Saint Germain. Le tout sera achevé dans huit jours.
J’ay fait payer 500 000 livres à compte des 1 200 000 que Vostre Majesté a demandées sur le mois de decembre, outre les 200 000 qui estoient desja payées. J’espere avancer de quatre ou cinq jours le temps que Vostre Majesté m’a donné jusqu’au dix.
J’expederay ce que Vostre Majesté ordonne sur le sujet du parc de Folembray et de la terre d’Aubigni. »

Colbert, Jean-Baptiste

Lettre d’Henri IV évoquant les bâtiments de Saint-Germain-en-Laye

« Mon Cousin,
J’escris à monsieur le chancellier qu’il face expedier l’edict de la suppression à la chambre des requestes à Thoulouse, encores qu’il n’a esté passé en mon conseil, car c’est chose que je veux estre faicte et qui servira de planche pour en faire autant aux autres parlemens, de quoy j’entends que mes subjects recevront soulagement, partant donnés ordre que mon intention soit suivie et qu’il n’y soit plus fait de difficulté. Cherelles m’a faict dire que vous ne luy avés faict offrir que douze cens escuz pour son voyage, au lieu de trois mille qu’il a verifié avoir touchez pour celuy qu’il fit du temps du feu Roy, et qu’il luy est impossible de se defrayer pour la dicte somme de douze cens escuz, au moyen de quoy je veux que vous luy en donniés jusques à deux mille et que vous les luy faciés delivrer incontient, affin qu’il ne retarde davantage son partement, car c’est chose que j’ay fort à cœur.
Je suis bien aise que vous ayés pourveu aux dix mil escuz de Geneve et à la monstre de tous nos gens de guerre, ainsy que vous m’avés escript par vostre lettre du XXVIIIe du mois passé, vous priant de vous souvenir de me mander des nouvelles des bastimens de Saint Germain au retour du voyage que vous me mandés y devoir bien tost y faire, et continuer à faire advancer, tant qu’il vous sera possible, les transports de terres de la galerie du Louvre afin que les maçons puissent besogner, estimant qu’ils donneront ordre cependant à leurs materiaux, de façons qu’ils advanceront bien la besogner quand la place sera nette des dictes terres. J’ay encore receu et veu la lettre que vous m’avés escripte le mesme jour pour response à la mienne portée par le courrier Fenot. J’escris à mon grand escuyer qu’il vous envoye le receveur de l’escurie avec Blondeau, pour vous rendre compte de l’assignation donnée pour faire les hocquetons des archers de ma garde, afin que, s’il y manque quelque chose, vous y pourvoyés, comme je vous en ay desja escript. Le tresorier des menus n’est point icy (quoyque vous luy ayés desjà commandé par deux fois, comme je l’ay bien sceu), ny personne pour luy qui paye les debris des logis où je loge, de façon que nous passons sans payer, qui est une grande honte. Envoyés le querir et donnés ordre qu’il s’acquitte mieux de son devoir.
Priant Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Espernay, le IIe jour de mars 1603.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV évoquant les bâtiments de Saint-Germain-en-Laye

« Mon amy,
J’ay receu la vostre par le nepveu de Lomenie, où j’ay esté tres aise d’apprendre le bon mesnage que vous avés faict en mes bastimens de Sainct Germain en Laye. Je partiray d’icy mardy prochain, Dieu aidant, pour m’en retourner vers Paris, prenant mon chemin par Nancy, où je sejourneray fort peu, ny par les chemins, si d’adventure la nouvelle que monsieur de Beaumont, mon ambassadeur en Angleterre, m’a envoyée par un courrier expres de l’extresme maladie de la royne d’Angleterre continuer, affin que, s’il advenoit faulte d’elle, je sois tout porté par delà pour pourveoir à mes affaires selon le conseil que vous et mes serviteurs me donnerés sur cela, qui vous prie cependant tenir toutes choses en estat et les edicts prests, affin qu’à mon arrivée je voye ce qu’il faudra pour mon service, à quoy je ne m’espargneray nullement. Mandés moy, comme je le vous ay escript, ce que vous faictes faire à l’Arsenac, car je ne suis moins desireux d’en scavoir des nouvelles que de mes bastimens.
A Dieu, mon amy, lequel je prie vous avoir en sa saincte et digne garde. Ce XXVIIe mars, à Metz.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV demandant le transfert de ses enfants au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, pour permettre aux ouvriers de travailler au Château-Neuf

« Madame de Monglat,
Je vous fay ce mot pour vous dyre qu’estant resolu d’aller l’un de ces jours à Saynt Germayn an Laye et loger dans le petyt chateau, vous remenyès yncontynant mon fyls et mes autres enfans dans le vyel chateau, et que vous permetyès aus ouvryers que l’on ranvoye pour y travayller, quoyqu’yls vyennent de cete vylle, d’y travayller comme je leur ay commandé, afyn que je trouve l’ouvrage qu’ylz font parachevée. Bonyour, madame de Monglat. Ce IIme aut, à Parys.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant les travaux de ses différentes résidences

« Mon cousin,
Toutes mes autres lettres sont pour vous tesmoigner le contentement du service que vous avés faict à Dieu, à toute la Chrestienté et à moy particulierement en l’accommodement de l’affaire d’entre Sa Saincteté et les Venitiens. Ceste-cy particuliere est pour vous dire des nouvelles de mes bastimens et de mes jardins, et pour vous asseurer que je n’ay pas perdu le temps depuis vostre partement. A Paris, vous trouverés ma grande galerie qui va jusques aux Tuileries parachevée, la petite dorée et les tableaux mis dans les Tuileries ; un vivier et force belles fontaines, mes plans et mes jardins fort beaux ; la place Royale, qui est pres la porte Sainct Antoine, et les manufactures, des quatre parts, les trois faictes, et la quatriesme sera achevée l’année prochaine ; au bout du pont Neuf, une belle rue qui va jusques à la porte de Bussy faicte, et les maisons d’un costé et d’aultre, sinon faictes, du moins elles le seront avant la fin de l’année prochaine ; plus de deux ou trois mille ateliers qui travaillent çà et là pour l’embellissement de la ville, sy qu’il n’est pas croyable comme vous y trouverés du changement.
A Sainct Germain, je fais continuer ce que vous y avés veu commencer.
Icy, vous trouverés mon parc fermé, mon canal fort advancé, et plus de soixante mille arbres que j’ay faict planter ceste année dans ledit parc, par boqueteaux, presque tous repris, et avant cest hiver j’espere y planter plus de cinq ou six mille fruitiers. J’ay faict nettoyer et curer tous mes canaux, tant du jardin des canaux que aultres. Mes palissades sont fort belles. J’ay déjà trois aires de herons, qui me font esperer que puisqu’ils ont commencé, j’en auray force aultres dans ceste année. Ma basse court des cuisines sera plus de moitié faicte, et l’aqueduc que je fais faire pour conduire les eaux et les amener dans le château, faict de façon que j’en mettray par tous mes jardins où je voudray.
A Monceaux, les maçons hors du chasteau et qui travaillent à la basse court.
Somme toute, vous verrés à vostre arrivée que j’ay fort travaillé. Le canal qui mene de Briarre à la riviere du Loir ne sera encores parachevé ceste année, mais il le sera de bonne heure en la prochaine.
J’ay achevé ma diette, de laquelle je me trouve fort bien, Dieu mercy. Ma femme et mes enfans font de mesmes. Resolvés vous doresnavant des douze mois de l’année m’en donner les huict, et estre tout ce temps là aupres de moy. Aussy vous aimé je trop pour ne vous y avoir le plus que je pourray.
A Dieu, mon cousin. Ce IIIe may, à Fontainebleau.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant la recherche de marbre pour Saint-Germain-en-Laye

« Mon compere,
Celuy qui vous rendra la presente est un marbreur que j’ay faict venir expressement de Paris pour visiter les lieux où il y aura des marbres beaux et faciles à transporter à Paris pour l’enrichissement de mes maisons des Tuileries et Sainct Germain en Laye et Fontainbleau, en mes provinces de Languedoc, Provence et Dauphiné. Et pour ce qu’il pourra avoir besoing de vostre assistance, tant pour visiter les marbres qui sont en vostre gouvernement que les faire transporter comme je luy ay commandé, je vous prie le favoriser en ce qu’il aura besoin de vous. Vous scavés comme c’est chose que j’affectionne, qui me fait croire que vous l’affectionnerés aussy, et qu’il en va de mon contentement.
Sur ce, Dieu vous ayt, mon compere, en sa garde. Ce IIIe octobre, à Chambery.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri IV concernant des arbres fruitiers en partie destinés à Saint-Germain-en-Laye

« A nos amez et feaulx les gens tenans nostre chambre des comptes à Pau
Nos amez et feaulx,
Desirans peupler nos jardins et vergers de Fontainebleau, Saint Germain et les Tuilleries de plusieurs bon arbres fruictiers, notamment de millicotons et pavyes, desquels ils en sont despourveus, et saichant qu’il y en a grand nombre dans les jardins de nostre ville et chasteau de Pau, à cette cause, vous ne ferés faulte, incontinent la presente receue, de faire arracher des dicts arbres de milicotons et pavyes qui sont dans les susdicts jardins et lieux circumvoisins, la plus grande quantité que faire se pourra, à l’aage de deux ou trois ans seulement, et iceux faire delivrer à Arnaud de Bayle, present porteur, l’un de nos fouriers ordinaires, que nous envoyons expres pour cest effect, pour nous les faire amener et conduire jusques aux lieux que nous luy avons ordonné. Sy n’y faictes faulte, car tel est nostre plaisir.
A Rouen, le XIIIe jour de janvier 1597.
Henry »

Henri IV

Lettre d’Henri II concernant le logement de ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Mon cousin,
Depuis mes dernieres lettres, j’ay receu les vostres de III et XIIe de ce moys, tres aise d’avoir veu par icelles comme mes enfans continuent de se porter de bien en mieulx, et povez estre seur que ne me scauriez faire plaisir ne service plus agreables que de m’advertir le plus souvant que pourrez de leurs nouvelles. Et pour ce que j’espere aller bientost a Sainct Germain en Laye, j’ay advisé de faire dresser et accommoder pour eulx et pour ma fille la royne d’Escosse les salles et chambres tant de dessus la mienne que de dessus celles de ma femme, de mon oncle le roy de Navarre et de mon cousin le connestable, comme verrez par le memoire que je vous envoye, et mande a Saint Germain qu’il y face incontinant besongner en la meilleure dilligence qu’il sera possible. Au demourant, mon cousin, ma cousine la grand seneschalle m’a faict requeste pour vostre filz de Becquincourt de l’office d’auditeur de mes comptes a Paris puis nagueres vacqué par le trespas d’un nommé Potarde suivant la promesse que je luy avois cy devant faicte du premier desd. offices qui viendroit a vacquer, ce que je ne luy ay peu accorder pour ce que ja j’avois faict estat de l’argent qui proviendroit d’icelluy office pour employer en mes affaire qui maintenant son merveilleusement pressez, actendu mesmement qu’il se retire peu des deniers de Guyenne a cause des troubles et que dvant qu’il soit guieres je feray bailler a vostred. filz autant d’argent que led. office aura esté vandu. Cependant, il aura ung peu de patience, et au reste je prieray Dieu qu’il vous ait en sa saincte garde. Ecript a Mezieu le XVIIIe de septembre 1548.
Henry
Clausse
[f. 68v] A mon cousin le sieur de Humyeres, chevalier de mon ordre et gouverneur de mon filz le Daulphin »

Lettre d’Edward Stafford, ambassadeur d’Angleterre en France, à Walsingham mentionnant des travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« I am now going to horse to meet the King, or at least the Queen Mother, at Chenonceaux. The King would not give me audience at Bois de Vincennes, but referred me and all the ambassadors to his meeting with the Queen Mother at Blois, on the 10th or 12th of this month at farthest. But she having sent him word that “there was no coming to Blois nor thereabouts, the plague being so rife,” he appointed to see her at Chenonceaux, “and not tarry past a night or two and so bring them away with him to Montargis, and so roving about and staying in no place till Saint Germains house be ready, where he meaneth to make his rendezvous”, desiring us all to wait until then.
But knowing that he hath so pulled down and patched at Saint Germains that it cannot be ready a good while, and his humour so changeable that God knoweth whether he will keep that deliberation or no, and desirous to have her Majesty served to her contentment,” though it is above seven score miles hence and will be a great charge, I mean to go to Amboise, within two leagues of the Court, and be there before the King, and speak with them both. If he comes not within ten days, I will speak with the Queen Mother, and stay till she has sent to him, rather than leave her Majesty's will undone. »

Stafford, Edward

Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Inspection générale
1ère division
Paris, le 23 novembre 1881
Monsieur le ministre des Arts
Monsieur le Ministre,
Monsieur le ministre des Transports publics m’ayant invité, par une lettre en date du 14 de ce mois, à lui donner mon avis sur une demande formée par la ville de Saint-Germain-en-Laye en vue d’obtenir l’agrandissement de la place Thiers au moyen du reculement d’un mur des fossés du château, j’ai l’honneur de vous faire connaître qu’après avoir lu toutes les pièces du dossier de cette affaire et avoir examiné sur place la position du piédestal et celle du parapet couronnant le mur des fossés, il ne m’a pas paru qu’il y eût lieu d’accueillir la demande de la municipalité. Le rapport que M. Lafollye, architecte, avait adressé le 30 septembre dernier à M. le ministre des Travaux publics démontre que la prétention de la Ville, devant imposer à l’Etat non seulement une dépense considérable mais aussi des pertes de terrains, doit être repoussée. Le moyen proposé par l’architecte du château me semble être le seul auquel on puisse raisonnablement s’arrêter : il consiste à supprimer la double enceinte qui entoure le piédestal et à mettre ce monument dans la condition de toutes les statues qu’on élève aux hommes illustres sur les places publiques ; on les protège ordinairement par une grille et par un trottoir. Ici, où l’on ne disposait que d’un emplacement très restreint et irrégulier, on a établi en dehors de la grille une espèce de parterre qui obstrue la voie publique. Le plan annexé au rapport de M. Lafollye prouve que, lorsqu’on aura fait disparaître la première enceinte du monument, la viabilité sera largement assurée sur la place Thiers ; du côté du fossé, l’espace entre trottoirs, dans la portion la plus étroite, sera de 10 m. 00 et, du côté du théâtre, également entre trottoirs, de 17 m. 50.
La seule concession qui pourrait être faite serait celle du pan coupé sur le mur du fossé à l’angle de la place du château, tel qu’il est tracé sur le plan précité, mais il me paraîtrait juste, si vous consentiez, Monsieur le Ministre, à cette concession, d’imposer à la Ville l’obligation de prendre à sa charge les dépenses occasionnées par la démolition et la reconstruction du mur du fossé ; dans cette opération qui ne l’intéresse pas, l’Etat contribuerait ainsi par l’abandon du terrain au profit de la place du Château, c’est-à-dire de la Ville.
En ce qui concerne l’immeuble situé à l’angle de la place et de la rue Thiers, acquis par l’ancienne Liste civile et qui a été attribué ou doit l’être à votre ministère pour devenir une dépendance du château dans laquelle on aménagerait les ateliers, les magasins, les logements du conservateur et du personnel du musée, il n’y a pas lieu non plus, à mon avis, de consentir à la proposition de la municipalité. Le retranchement marqué sur le plan dressé par l’architecte de la Ville, qui imposerait à l’Etat un sacrifice d’environ 50 mètres de terrain, n’aurait d’autre résultat que de rendre la place Thiers encore plus irrégulière qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le tracé du plan de M. Lafollye est préférable sous tous les rapports. Il met la nouvelle façade de l’immeuble en alignement et en prolongement de celle du théâtre. C’est à ce dernier parti, je le suppose, qu’on s’arrêtera lorsqu’on utilisera ce bâtiment.
Il me paraitrait déplorable que, par suite du choix peu heureux fait pour placer le monument élevé à la mémoire de M. Thiers, votre administration se trouvât entrainée non seulement à des dépenses considérables, mais aussi à nuire par le rétrécissement du fossé à l’effet architectonique du château et particulièrement à celui de la magnifique chapelle, qui présente de ce côté son plus grand développement ; et cela pour conserver la double grille qui entoure la statue. Je dois à ce sujet, Monsieur le Ministre, appeler votre attention sur le passage du rapport de M. Lafollye qui signale que le public trouvant généralement le monument mal placé, il serait possible qu’on le transportât un jour sur un autre point de la ville.
Tel sont les avis, qu’après mûr examen, j’ai l’honneur de soumettre à votre appréciation.
Ci-joint les pièces communiquées, au nombre de dix.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre très obéissant et très dévoué serviteur.
L’inspecteur général de la 1ère division.
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain, le 9 juillet 1880
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez donné en communication le 19 juin dernier une lettre, accompagnée d’un plan, dans laquelle Monsieur le maire de Saint-Germain demande que le mur du fossé qui limite la place du Théâtre soit reculé de trois mètres du côté du château, et vous m’invitez en même temps à vous donner mon avis sur la suite que cette demande pourrait comporter.
En raison de l’importance des motifs présentés dans la demande de M. le maire de Saint-Germain, je me suis empressé de l’examiner et de l’étudier, et j’ai l’honneur de vous adresser le présent rapport.
En comparant les plans, j’ai reconnu que les murs des fossés indiqués dans le plan de l’architecte de la Ville n’étaient pas exactement placés. J’ai dressé un plan rectificatif dans lequel j’ai donné au fossé en face la place du Théâtre la largeur du fossé placé en retour sur la place du Château, qui a 17 mètres de largeur. Il en résulte que le reculement du mur, au lieu d’être de 3 mètres, comme le demandait M. le maire, n’est que de 2 m. 68. J’ai conservé les mesures indiquées dans le plan de la Ville pour établir le tracé du pan coupé. Le plan rectifié ainsi a été communique à l’architecte de la Ville, qui, après avoir pris l’avis de M. le maire, a accepté le tracé que j’ai l’honneur de vous soumettre.
Pour répondre à la deuxième partie de la lettre de M. le Ministre et suivant ses instructions, j’ai dressé un avant-projet de reconstruction du mur de soutènement. Ce projet est établi dans la pensée qu’il est préférable de garder l’ancien mur de soutènement au lieu de le démolir, non seulement pour éviter une démolition qui serait très coûteuse en raison des précautions à prendre, des étaiements qu’il serait nécessaire de faire pour maintenir des terres, mais encore pour conserver des témoins des constructions élevées sous François 1er et pour laisser au Domaine des repères de l’ancienne propriété.
Le projet comprend l’établissement de neuf chambres voûtées dans le mur de face du château et de deux chambres dans le pan coupé. Ces chambres sont destinées à recevoir des monuments mégalithiques qui, par leur nature, ne peuvent être placés dans les salles (il en existe déjà dans les fossés). Le conservateur du musée en réclame sur plusieurs points. Elles seraient ainsi réunies, ce qui éviterait d’en construire dans d’autres endroits.
Cette disposition, du reste, n’est pas beaucoup plus coûteuse qu’un mur plein qui, isolé, devrait avoir une épaisseur d’environ 1 m. 00 en moyenne en raison de sa hauteur 5 m. 50. Il faudrait encore le relier par des éperons avec le vieux mur. J’ai calculé que la dépense serait diminuée tout au plus de 3000 francs et on perdrait ainsi l’occasion de construire avec économie les chambres demandée par le conservateur.
J’exposerai maintenant à Monsieur le Ministre qu’en faisant les travaux immédiatement, nous serons obligés d’employer des moellons neufs, tandis que s’il était possible d’attendre, pour les faire, que l’on ait démoli le dernier des pavillons élevés sous Louis XIV, on se servirait avantageusement des matériaux de démolition et il en résulterait une notable économie.
La dépense calculée dans ces deux hypothèses s’établit ainsi :
Devis des travaux en vieux moellons : 30000 f.
Montant des travaux exécutés en moellons neufs : 38760 f.
Soit une différence pour l’Etat de : 8760 f.
Non compris les honoraires.
Pour donner une satisfaction immédiate à la Ville, on pourrait construire un pont en charpente et en madrier, mais ce pont coûterait encore pour être construit solidement de 3500 f. à 4000 f. (voir le devis) et il serait probablement nécessaire de le supprimer lors de la démolition du pavillon, la distance restant entre le pont et le bâtiment étant au plus de 5 m. 50, des accidents seraient à craindre.
Je dois dire également que, pour faciliter l’exécution des travaux de restauration de la salle de Mars, il y aurait intérêt à ce que le nouveau mur de soutènement ne fut construit qu’après la démolition du pavillon Louis XIV. Autrement, nous éprouverions de grandes difficultés pour faire la démolition du pavillon, pour transporter au dehors les vieux matériaux et pour apporter les matériaux neufs. A ce moment, nous n’aurons pas trop de la place dont nous disposons aujourd’hui pour la circulation des voitures chargées de pierres et de pièces de charpente.
Je crois devoir laisser à Monsieur le Ministre à examiner la part qui pourrait être mise à la charge de la Ville pour des travaux qui seront exécutés exclusivement dans son intérêt, attendu que le rétrécissement du fossé est plutôt regrettable qu’avantageux au point de vue de l’aspect général du château.
Sous cette réserve, j’ai l’honneur de proposer à Monsieur le Ministre d’accueillir favorablement la demande qui lui a été présentée par Monsieur le maire de Saint-Germain.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction du contentieux des Bâtiments civils et des palais nationaux
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 4 mai 1882
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez fait l’honneur de me transmettre le 4 avril dernier le dossier relatif au reculement du fossé du château et vous m’avez demandé en même temps d’examiner les documents exposés dans le rapport de M. le maire de Saint-Germain et de vous renvoyer les pièces avec mes observations.
Pour me conformer aux instructions de M. le Ministre, j’ai consulté les plans relevés par Du Cerceau, les plans qui nous ont été laissés par l’intendance de la Guerre, 1860, et les plans dressés par M. Millet, 1866.
L’étude de ces documents n’est pas venue confirmer les arguments développés par M. le maire.
Les murs du côté sud du château n’ont pas été modifiés par Mansart. Il a construit de ce côté des pavillons parallèlement aux murs de soutènement.
La citerne profonde établie par M. Millet a 2 mètres du pied du mur, les niches qu’il a pratiquées dans le pan coupé, 1866, donnent au contraire à cette restauration un caractère essentiellement définitif.
De plus, en raison de l’affectation du château à un musée et pour des considérations de construction et d’architecture qu’il serait trop long de développer ici, M. Millet a modifié non seulement les plans mais encore l’architecture du château de François premier.
Pour n’en citer ici qu’un exemple : l’escalier carré et la tourelle rattachée au donjon n’appartiennent pas au plan primitif ; les pilastres décoratifs en briques des étages ont été remplacés à l’extérieur par des contreforts en pierre ; aux couvertures en dalles des terrasses il a substitué une couverture en métal, etc.
Enfin Mansart (et le château de Saint-Germain-en-Laye en est peut-être le seul exemple) a suivi l’ordonnance de l’architecture de François 1er dans la décoration des cinq pavillons qu’il a élevées. Cette circonstance en a justifié la démolition proposée par M. Millet. Si ces pavillons eussent été construits dans l’architecture de l’époque de Louis XIV, le comité des Monuments historiques n’aurait pas accepté aussi facilement un projet faisant disparaître des documents historiques.
Cet exposé établit d’une manière précise qu’il n’entrait pas dans les projets de M. Millet de diminuer la largeur de ces fossés, qui sont encore les fossés du temps de François premier. Mais devant l’importance que le conseil municipal de Saint-Germain paraît attacher à l’agrandissement de la place Thiers, je crois devoir exposer à M. le Ministre que l’architecte est tout disposé à ajourner la solution de cette délicate question jusqu’au moment où le pavillon Louis XIV sera démoli et la salle de Mars restaurée.
A ce moment, s’il est possible, sans porter préjudice aux vues perspectives du château et si la diminution de la largeur du fossé ne peut nuire en rien à l’établissement des monuments mégallitiques et de la colonne Trajane, que le conservateur du musée se propose d’y installer, je serai très heureux d’émettre un avis favorable à la demande présentée par M. le maire au nom du conseil municipal de Saint-Germain.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué et très obéissant serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

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