Affichage de 107 résultats

Description archivistique
Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)
Aperçu avant impression Affichage :

18 résultats avec objets numériques Afficher les résultats avec des objets numériques

Lettre sur la situation du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Bordeaux, 14 janvier 1871
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur la situation du musée national de Saint-Germain-en-Laye, ville occupée par l’ennemi, ainsi que la situation des employés de cet établissement.
Le musée, où j’ai fait installer une ambulance internationale, n’a jusqu’ici souffert aucun dégât. Toutes les collections ont été scrupuleusement respectées par les Prussiens. L’entrée des salles, sur ma demande, a été interdite aux soldats : les officiers seuls y pénètrent. Il y a donc lieu de croire que le musée n’a plus aucun danger à courir tant que subsistera l’organisation actuelle. Mais les employés n’ont touché aucun traitement depuis le 1er septembre. On leur doit par conséquent les mois de septembre, octobre, novembre, décembre et la moitié de janvier. Leurs réserves personnelles ainsi que leur crédit sont à peu près épuisés. La vue dans les conditions où ils se trouvent devient excessivement chère. Il est donc temps d’aviser. Le conseil municipal leur a déjà fait des avances de 50 francs par personne. Mais qu’est-ce que cela ? Il est temps, évidemment, de trouver un moyen de leur procurer d’autres ressources. Les moyens de faire parvenir l’argent à Saint-Germain ne manquent pas. Avec un ordre de paiement sur le receveur général de Rennes, Evreux ou Rouen, suivant les circonstances, je pourrai facilement arriver au but désiré.
Voici l’état du personnel du musée avec indication des traitements de chaque fonctionnaire :
MM. Alexandre Bertrand, conservateur : 5500 f.
de Mortillet, attaché au musée : 2300
Abel Maître, chef des ateliers : 4800
Louvan, ouvrier en fer : 1800
Sicault, ouvrier en fer : 1800
Villacy, brigadier-gardien : 1200
Feraud, gardien de 2e classe : 1100
Poirot (Joseph), gardien de 3e classe : 1000
Bilco, gardien de 3e classe : 1000
Pigail, gardien de 3e classe : 1000
Tranchefeux, gardien de 3e classe : 1000
J’ai cru devoir quitter Saint-Germain, en remettant le musée entre les mains de M. de Mortillet, afin d’exposer à M. le ministre les difficultés de la situation. En passant à Nantes, j’ai vu le colonel de Reffye, chargé de la direction de l’usine des canons à balle. Le colonel de Reffye s’est beaucoup occupé du musée, il en connait le personnel et consent à employer dans ses usines le chef des ateliers et les ouvriers Louvan et Sicault, anciens ouvriers du dépôt de l’artillerie à Saint-Thomas-d’Aquin, qui peuvent lui être très utiles. Je me mets moi-même à la disposition de M. le Ministre. Resterait donc à Saint-Germain seulement un personnel de sept fonctionnaires, les autres pouvant être utilisés ailleurs. Ce personnel est indispensable pour que le musée continue à avoir sa vie régulière, sans laquelle, paraissant abandonné, il pourrait être, suivant les habitudes prussiennes, considéré par eux comme tombé légitimement entre leurs mains et dévalisé. Il y a donc là un grand intérêt à sauvegarder que je crois de mon devoir de recommander chaudement à M. le Ministre.
Si l’on objectait que nos traitements sont régulièrement ordonnés à Paris et payés au comptable de l’administration du Louvre, qui ne peut plus nous les transmettre, je répondrai que, dans le cas de force majeure où nous nous trouvons, il y a lieu de trouver des moyens détournés d’obvier à l’inconvénient apparent d’un double ordonnancement et je me ferai volontiers garant pour tout mon personnel du remboursement des sommes induement reçues, si, ce qui n’est guère présumable, ce désordre pouvait se produire. En tout cas, cette objection ne porterait que sur 1870 et aucune mesure n’ayant été prise à Paris pour 1871, aucune signature donnée à cet effet, M. le ministre reste parfaitement livre d tout faire ordonnancer directement en province.
J’attendrai provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) où ma femme, refugiée avec mes enfants, est prête d’accoucher, la réponse de M. le Ministre. J’ai la plus grande confiance qu’elle sera favorable.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon profond respect.
Le conservateur du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain
Alexandre Bertrand
Provisoirement à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 septembre 1870
Monsieur le Ministre,
En réponse à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 2 de ce mois, je m’empresse de vous fournir les détails que vous réclamez.
Sur le crédit d’entretien ouvert le 14 janvier dernier, les dépenses peuvent être estimées aujourd’hui à la somme de 10 à 11 mille francs. Le crédit ouvert étant de 15979 francs, il reste environ à dépenser 6000 francs. Nous aurons bien quelques ouvrages à faire pour mettre les choses en état pour passer l’hiver 1870-1871.
Quant au crédit des grosses réparations, s’élevant à 200 mille francs, ouvert le 15 mars 1870, il me semble qu’il est dépensé entièrement. Je n’ai pas encore les mémoires mais la chose me parait certaine et j’ai dû donne l’ordre de suspendre les travaux.
Je suis, Monsieur le Ministre, votre bien dévoué serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Lettres, des sciences et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 20 août 1870
A Son Excellence monsieur le ministre des Lettres, des sciences et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai réglé définitivement les ouvrages de restauration effectués dans le château de Saint-Germain avec les fonds qui m’ont été alloués sur la cassette de Sa Majesté l’Empereur. J’ai entre les mains les reçus et les mémoires acquittés constatant que chacune des personnes portées au résumé ci-dessous a reçu les sommes qui lui étaient dues.
Le crédit alloué pendant six mois, du mois d’août 1869 au mois de janvier 1870, est de : 60000 f. 00
Les dépenses sont les suivantes :
Mémoires de maçonnerie du sieur Morin-Bigle : 42423 f. 03
Mémoire de charpente du sieur Tellier : 10348 f. 40
Mémoire de terrasse du sieur Béché : 4000 f. 00
Honoraires de l’architecte à 4 p. % : 2270 f. 86
Honoraires de l’inspecteur : 300 f. 00
Honoraires et voyages du vérificateur : 657 f. 71
[Total :] 60000 f. 00
Dépenses constatées : 60000 f. 00
Reste : 0 f. 00
Je tiens à votre disposition, Monsieur le Ministre, toutes les pièces de la comptabilité dont il s’agit dans le cas où vous voudriez les classer dans les bureaux de votre administration.
Je suis avec respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Saint-Germain, 20 août 1870 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Beaux-Arts
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais du Louvre, le 29 mars 1870
Rapport à Son Excellence le ministre des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez décidé, le 7 de ce mois, que le crédit de 200000 f. affecté en 1870 aux travaux de restauration du château de Saint-Germain serait employé à la reconstruction des façades de l’est et du midi et à l’appropriation des salles situées à droite de l’escalier d’honneur, au service du musée.
M. Millet, architecte du château, a prescrit les mesures nécessaires pour l’exécution de ces travaux et fait souscrire les soumissions ci-jointes, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation :
Maçonnerie : M. Bigle s’engage à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1870, avec un rabais de 4 p. %.
Terrasse et pavage : M. Beche, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Charpente : M. Tellier, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Couverture : Monduit et Bechet, mêmes conditions, rabais 3 p. %.
Serrurerie : M. Moutier, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Menuiserie : M. Berthier, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Fumisterie : M. Ferrari, mêmes conditions, rabais 3 p. %.
Peinture et vitrerie : Louis dit Larible, mêmes conditions, rabais 6 p. %.
Sculpture : M. Corbel s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix établis dans sa soumission, approuvée pour les travaux de l’exercice 1869, sans rabais.
Sculpture : M. Libersac, mêmes conditions.
Ces soumissions, régulièrement rédigées comprennent des travaux qui, à raison de leur nature spéciale, peuvent faire l’objet d’un marché de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et signer le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 30 mars 1870, M. Richard »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Beaux-Arts
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais du Louvre, le 14 mars 1870
Rapport à Son Excellence le ministre des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Un crédit de 200000 f. est affecté en 1870 à la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Par décision du 7 de ce mois, vous avez décidé que cette somme serait employée à restaurer les façades de l’est et du midi et à approprier au service du musée les salles situées à droite de l’escalier d’honneur.
D’après les propositions de M. Millet, architecte du château, la somme de 200000 f. serait répartie ainsi qu’il suit par nature d’ouvrages :
Maçonnerie : 137479
Charpente : 11000
Couverture : 5000
Serrurerie : 5000
Menuiserie : 13000
Fumisterie : 3000
Couverture et vitrerie : 5000
Sculpture : 4000
Paratonnerres : 2350
Total des travaux : 185829
Appointement de l’inspecteur, du concierge et du gardien : 4580
Honoraires de l’architecte et du vérificateur : 9591
Total égal au crédit : 200000
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette répartition et de signer le présent rapport.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 15 mars 1870, M. Richard »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 5 mars 1870
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Par décret du 8 mars 1862, il a été décidé que le château de Saint-Germain-en-Laye serait restauré et approprié pour recevoir un musée gallo-romain.
A cette époque, le château était occupé par un pénitencier militaire et ses façades ainsi que les intérieurs étaient dans un état de dégradation absolu. C’était donc une restauration complète qu’il s’agissait d’entreprendre.
Sur l’avis de la commission des Monuments historiques, il fut décidé que les travaux auraient pour but de rétablir le château tel qu’il avait été construit sous François 1er et que les pavillons élevés sous Louis XIV aux angles de l’édifice seraient démolis.
M. Millet, architecte, étudia un projet de restauration qui a été adopté le 23 mai 1862 par la commission des Monuments historiques.
Les travaux furent immédiatement commencés et ont été continués sans interruption.
Les crédits accordés depuis 1862 jusqu’à l’exercice actuel s’élèvent à 1400000 francs et d’importants résultats ont déjà été obtenus. L’angle des bâtiments sur la place du Château est complètement restauré ainsi que la grande façade sur la cité Médicis. Enfin, les intérieurs ont été appropriés au service du musée gallo-romain depuis l’angle donnant sur la place jusqu’au grand escalier d’honneur formant le centre de la façade du parterre. Toute cette partie est, depuis deux ans, livrée au service du musée ainsi que l’escalier d’honneur, et occupée par les collections les plus précieuses.
M. le ministre, votre prédécesseur, a, par décision du 23 décembre dernier, alloué pour la continuation des travaux en 1870 une somme de 200000 francs imputable sur le crédit affecté aux grands travaux du service des Bâtiments civils (chapitre 16, 2ème section du budget).
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de décider que cette somme sera employée à la restauration des façades de l’est et du midi et à l’appropriation au service du musée des salles situées à droite de l’escalier d’honneur.
Si vous voulez bien, Monsieur le Ministre, approuver cette affectation, je vous prierai de signer le présent rapport.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respect.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 7 mars 1870, M. Richard »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 16 février 1870
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, a été autorisé, le 11 novembre dernier, à faire transformer en paratonnerres les mâts en fer placés de distance en distance sur les bâtiments du château et qui, dans le principe, étaient seulement destinés à supporter des bannières les jours de fête.
M. Millet a fait souscrire, pour l’établissement de ces paratonnerres, à M. Collin, horloger mécanicien, la soumission ci-jointe, que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
M. Collin s’engage à exécuter les travaux moyennant les prix de la série comprise dans la soumission, et à ne pas dépasser, pour l’ensemble de l’opération, le prix de 2350 f.
Cette soumission régulièrement rédigée comprend des travaux qui, à raison de leur destination spéciale, peuvent faire l’objet d’un marché de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement de comptabilité du 18 décembre 1867.
En conséquence, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver cette soumission et de signer le présent rapport ainsi que l’arrêté ci-joint.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 17 février 1870, M. Richard »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les menuisiers employés aux travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 29 novembre 1869
A Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Le 22 septembre dernier, j’avais l’honneur de vous faire connaître la faillite de la maison Blanchard et Larchevêque, entrepreneurs de menuiserie. Le fonds de commerce n’a pas été vendu et cette maison n’existe plus.
Dans les ouvrages du château de Saint-Germain, j’ai continuellement besoin d’ouvriers menuisiers. En ce moment, je dois faire boucher nombre d’ouvertures extérieures pour empêcher la pluie ou la neige de pénétrer sur les planchers du bâtiment nord et de l’angle nord-est.
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous proposer de confier la suite des travaux de menuiserie à M. Berthier, entrepreneur demeurant à Saint-Germain-en-Laye. Je m’empresse alors de vous faire parvenir sous ce pli une soumission souscrite par cet entrepreneur et dans laquelle ce chef-ouvrier s’engage à faire les ouvrages avec un rabais de 3 pour cent.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la pose de paratonnerres sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et des Monuments publics
Minute de lettre
Du 11 novembre 1869
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître, en réponse à votre lettre du 28 octobre dernier, que je vous autorise à transformer en paratonnerre les mâts en fer que vous avez fait placer, de distance en distance, sur les bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye et qui dans le principe étaient seulement destinés à supporter des bannières les jours de fête.
La dépense évaluée à 2864 f. 40 sera imputée sur les crédits affectés aux travaux de restauration du château.
Vous voudrez bien me transmette, le plus tôt possible, pour que je l’approuve, la soumission que vous ferez souscrire à M. Collin que vous proposez de charger de l’exécution de ces travaux.
Etc. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la pose de paratonnerres sur le château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 28 octobre 1869
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai fait poser à Saint-Germain, sur la grosse tour de l’angle nord-ouest, un paratonnerre qui protège le donjon et de petites parties des bâtiments nord et ouest. Ce paratonnerre est bien insuffisant pour tout le bâtiment longeant le parterre et pour le pavillon de l’angle nord-est qui sont actuellement restaurés.
Les combles sont surmontés de mâts en fer pour recevoir des bannières les jours de fête et j’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence d’utiliser ces mâts pour recevoir les pointes en cuivre et platine et pour former paratonnerre sur ces parties du château de Saint-Germain-en-Laye. En reliant le tout par des chaînes et en établissant les conducteurs et les perd-fluides, nous aurions garanti toutes les constructions remises en état.
J’ai l’honneur de proposer la façon de ces ouvrages, qui pourraient être confiés à M. Collin, constructeur fort expérimenté, demeurant à Paris, rue Montmartre, n° 118.
Dans le cas où vous voudriez bien, Monsieur le Ministre, autoriser la pose des paratonnerres dont il s’agit, il me semble utile de comprendre dans ce rapport le devis estimatif des dépenses sollicitées.
Devis estimatif
Fourniture et pose de 3 points en cuivre et en platine sur les mâts des porte-bannières tout en conservant les boules en plomb, lesdites à raison de 80 f 00 l’une : 240,00
120 supports de chaîne à raison de 2 f. 50 l’un : 300,00
170 mètres linéaires de chaînes de 15 millimètres en cuivre rouge à 6 f. 50 l’un : 1105,00
6 colliers de douilles à raison de 15 f. : 90,00
2 colliers de raccord à 10 f. l’un : 20,00
Perd-fluides et tringles estimés à : 45,00
Les tuyaux et le charbon de bois estimés à : 30,00
La plomberie et les soudures pour garantir de la pluie les attaches des supports : 300,00
Pose de tous les appareils, pointes, etc., estimée à : 350,00
[Total :] 2480,00
Imprévus : 248,00
[Total :] 2728,00
Honoraires de l’architecte calculés à 5 pour % : 136,40
Total : 2864,40
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 28 octobre 1869 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la vente des matériaux d’un pavillon détruit au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Minute de lettre
Du 4 septembre 1869
Pour le ministre, le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître, en réponse à votre lettre du 28 du mois dernier, que je vous autorise à employer les moellons provenant de la démolition du pavillon nord-est du château de Saint-Germain dans la rectification du mur de terrasse bordant le fossé à l’angle nord-est du château près de la cité Médicis.
Ce mur de 35 mètres de longueur sur 1 m. 70 et de 5 m. de hauteur est entièrement à reconstruire. Dans le cas où tous les matériaux ne seraient pas réemployés dans cette reconstruction, le surplus serait vendu par les soins de l’administration des Domaines.
Etc. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la vente des matériaux d’un pavillon détruit au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 28 août 1869
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
En février 1866, vous vouliez bien m’autoriser à démolir le pavillon nord-est du château de Saint-Germain-en-Laye. Peu de temps après, j’étais encombré par le grand nombre de moellons provenant des démolitions et j’étais obligé de solliciter auprès de Votre Excellence la vente par l’administration des Domaines de environ 300 mètres cubes de ces moellons afin de rendre possible la circulation et les manœuvres dans le chantier.
Aujourd’hui, pareil encombrement existe dans le chantier par suite de la démolition du pavillon sud-est et il me semblerait d’une sage économie, au lieu de vendre les débris, de les employer dans la rectification du mur de terrasse bordant le fossé à l’angle nord-est et près la cité Médicis. Il y a sur ce point une muraille de 35 mètres de longueur sur 1 m. 70 d’épaisseur moyenne et sur 5 mètres de hauteur à construire et j’ai l’honneur de vous proposer, Monsieur le Ministre, de l’ériger avec les vieux moellons et sur fonds mis à ma disposition par Sa Majesté l’Empereur.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la vente des matériaux d’un pavillon détruit au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Château de Saint-Germain-en-Laye
Minute de lettre
Du 27 mai 1869
Le ministre à M. le ministre des Finances
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye entraînent la démolition de quelques parties des vieux bâtiments et laissent sans emploi une certaine quantité de matériaux qui peuvent être vendus par l’administration des Domaines.
J’ai l’honneur de transmettre à Votre Excellence copie de l’état détaille de ces matériaux dressé par M. Millet, architecte du château, ainsi que des conditions à imposer aux acquéreurs.
Je vous serai obligé, Monsieur le Ministre et cher collègue, de vouloir bien donner les instructions nécessaires pour que la vente de ces matériaux ait lieu le plus tôt possible.
J’ai invité M. Millet à donner à l’agent de l’administration des Domines chargé de cette affaire tous les renseignements qui pourraient lui être nécessaires.
Etc. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la vente des matériaux d’un pavillon détruit au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Saint-Germain-en-Laye, le 12 mai 1869
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre
Par votre lettre en date du 20 février dernier, vous avez bien voulu approuver la soumission à forfait de M. Morin-Bigle, entrepreneur de maçonnerie, relative à la démolition du pavillon Louis XIV formant l’angle sud-est du château.
La partie supérieure de ce pavillon est aujourd’hui démolie et on en a retiré une grande quantité de vieux débris de charpente et de menuiserie dont il serait impossible de trouver l’emploi dans les travaux de restauration. Bien que j’en aie déjà livré une partie en compte à l’entrepreneur de charpente, il en reste encore un volume considérable qui encombre el chantier et qui nuit au rangement des matériaux utiles. En conséquence, j’ai l’honneur de vous proposer de faire vendre ces vieux débris de charpente et de menuiserie par l’administration des Domaines.
Je joins à ma lettre un état descriptif des sept lots suivant lesquels je les ai partagés, suivi des conditions à imposer aux acquéreurs.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet

Etat descriptif des débris de vieilles boiseries et de vieilles charpentes provenant des démolitions de l’angle sud-est et dont on propose la vente en 7 lots par l’administration des Domaines.
1er lot
Ce lot est emmêtré dans le chantier attenant au fossé est. Il est formé de vieux débris de charpente en chêne et présente un cube de 2 stères 548 mm environ à 4 f. 00 le stère, 10 f. 19 : 10 f. 19
2e lot
Idem, 6 stères 750 mm à 4 f. 00 le stère, ci 27 f. 00 : 27 f. 00
3e lot
Idem et ne contient que du bois à brûler. Il forme un cube de 19 stères 152 mm environ à 3 f. le stère, ci 57 f. 46 : 57 f. 46
4e lot
Idem et composé de débris de vieux bois de charpente en chêne. Il forme un cube de 7 stères 425 mm environ à 4 f. le stère, ci 29 f. 70 : 29 f. 70
5e lot
Il est emmêtré dans le fossé est et composé de débris de vieux bois de charpente en chêne. Il forme un cube de 7 stères280 mm environ à 4 f. 00 le stère, ci 29 f. 12 : 29 f. 12
6e lot
Il est emmêtré dans la cour du château et formé de débris de vieux châssis, de vieilles croisées etc., le tout estimé 8 f. 00 : 8 f. 00
7e lot
Idem, idem, 4 f. 00 : 4 f. 00
Estimation des 7 lots : 165 f. 47
Conditions à imposer aux acquéreurs
Art. 1er
Les cubes des lots ci-dessus ne sont pas garantis et ils seront vérifiés par les acquéreurs.
Art. 2
Chacun des lots ci-dessus sera enlevé par les soins et aux frais de l’acquéreur. Cet enlèvement devra être fait dans les 8 jours qui suivront celui de l’adjudication.
Art. 3
Les adjudicataires seront responsables vis-à-vis de qui de droit des dégradations qu’ils pourront causer tant aux travaux exécutés qu’aux matériaux déposés sur le chantier.
Saint-Germain, 12 mai 1869
Signé Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 29 mars 1869
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué un crédit de 150000 f. pour continuer en 1869 les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Cette somme, qui est spécialement affectée aux travaux de la façade est, côté de la cité Médicis, sera répartie ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 75734
Charpente : 27000
Couverture : 2000
Menuiserie : 11000
Serrurerie : 10000
Sculpture : 4500
Fumisterie : 1000
Peinture et vitrerie : 6500
Total des travaux : 137734
Honoraires, frais d’agence, de concierge etc. : 12266
Total égal au crédit : 150000
M. Millet, architecte du château, a fait souscrire, pour l’exécution de ces travaux, les soumissions suivantes que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
Maçonnerie : M. Morin Bigle s’engage à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1869, avec un rabais de 4 p. %.
Charpente : M. Tellier, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Couverture et plomberie : MM. Mauduit et Béchet, mêmes conditions, rabais 3 p. %.
Menuiserie : Blanchard et Larchevêque, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Serrurerie : M. Moutier, mêmes conditions, rabais 5 p. %.
Fumisterie : M. Ferrari, mêmes conditions, rabais 3 p. %.
Peinture et vitrerie : Larible, mêmes conditions, rabais 6 p. %.
Sculpture : M. Corbeil s’engage à exécuter les travaux de sculpture décorative moyennant les prix stipulés dans la soumission approuvée en 1868.
Sculpture : M. Libersac, mêmes conditions.
Ces soumissions étant régulièrement rédigées, j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et de signer le présent rapport ainsi que l’arrêté ci-joint.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 30 mars 1869, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la vente des matériaux du pavillon nord-est du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 15 mars 1866
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu, le 19 février 1866, m’autoriser à démolir le pavillon nord-est du château de Saint-Germain-en-Laye. L’on a commencé par la dépose des menuiseries sans valeur artistique, comprenant de mauvais châssis et de nombreuses portes ou lambris. Les matériaux occupent une assez grande place dont j’ai besoin pour le rangement des matériaux nécessaires à la restauration du monument et j’ai l’honneur, conséquence, de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, la vente de ces débris par l’administration des Domaines.
J’ai l’honneur aussi, en conséquence, de joindre à cette lettre un état descriptif et estimatif des vieilles menuiseries dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 12 mars 1869
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 10 février dernier, une somme de 150000 f. imputable sur le crédit inscrit au chapitre 16, 2e section du budget, exercice 1869, pour continuer cette année les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Toute la partie de cet édifice en façade sur le parterre est complètement restaurée et un grand nombre de salles, à tous les étages, sont livrées au service du musée gallo-romain. Le grand escalier d’honneur est également terminé et de nouvelles salles situées à droite de cet escalier et s’étendant jusqu’à l’angle nord-est de cette façade sur le parterre seront très probablement livrées au musée à la fin de l’exercice actuel.
Les fonds alloués en 1869 seront spécialement affectés à ce travail et à continuer la restauration de la façade est, côté de la cité Médicis. Afin de pousser activement cette année cette partie de la restauration, le pavillon est va être démolit ainsi que l’ont été déjà ceux des angles nord-est et nord.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier d’approuver l’affectation du crédit de 150000 f. à l’exécution de ces divers travaux et de signer le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 13 mars 1869, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 18 février 1869
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Déjà deux des quatre pavillons construits sous Louis XIV aux angles du château de Saint-Germain-en-Laye ont été démolis, conformément aux plans approuvés pour la restauration de cet édifice, et les angles nord-ouest et sud-ouest qu’ils occupaient sont aujourd’hui complètement restaurés, ainsi que la façade donnant sur le parterre.
M. Millet, architecte du château de Saint-Germain, propose de démolir cette année le pavillon sud-est et il a fait souscrire à cet effet la soumission ci-jointe à M. Morin-Bigle, entrepreneur de maçonnerie, qui s’engage à effectuer cette démolition moyennant le prix à forfait de 15373 f. 34.
Ce prix comprend le triage et le rangement des matériaux, leur emmétrage et leur lotissement. L’enlèvement et le transport aux décharges publiques de tous les gravois est en dehors du prix ci-dessus indiqué et sera payé à raison de 3 f. 35 par mètre cube.
En outre, le sieur Morin-Bigle s’engage à construire un pont de service pour l’enlèvement des gravois moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1869, avec rabais sur ces prix de 4 p. %.
Cette soumission, régulièrement rédigée, comprend des travaux qui, à raison de leur urgence, peuvent faire l’objet d’un marché de gré à gré, conformément aux dispositions de l’article 39 du règlement du 18 décembre 1867 sur la comptabilité du ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts.
J’ai donc l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver le marché passé avec M. Bigle et signer le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 19 février 1869, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la suppression du poste de conservateur du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur
Secrétariat général
Palais des Tuileries, 14 janvier 1869
Son Excellence monsieur le comte Walewski, ministre d’Etat
Copie d’une lettre adressée par le ministre à M. Ricateau à Saint-Germain le 14 janvier 1869
Monsieur,
A l’occasion d’un commencement d’incendie qui a eu lieu en décembre dernier dans le logement occupé par vous au château de Saint-Germain, M. le surintendant des Beaux-Arts a appelé mon attention sur l’inutilité, au point de vue du service du musée, des fonctions de conservateur des bâtiments qui vous ont été attribuées.
D’un autre côté, M. le directeur des Bâtiments, consulté par moi, ne m’a pas laissé ignorer que votre concours, au point de vue de mon service, était absolument nul.
Lorsqu’il a été question, en 1861, d’installer un musée gallo-romain au château de Saint-Germain, mon prédécesseur, croyant que, plus tard, vous pourriez être appelé à faire utilement partie du personnel de ce musée, vous a conféré le titre de conservateur des bâtiments sans attributions réelles, et moi-même, m’associant à cette pensée, j’avais consenti à vous allouer provisoirement une somme annuelle de quinze cents francs.
Aujourd’hui, l’installation du musée est un fait accompli depuis longtemps déjà. Il a été déposé conformément aux propositions de M. le surintendant des Beaux-Arts des emplois dont la création a été jugée nécessaire, et il m’est impossible d’autoriser pour l’avenir la maintien d’une situation qui n’a pas de raison d’être.
J’ai le regret d’avoir en conséquence à vous annoncer que j’ai dû prescrire, à partir du 1er février prochain, la suppression du titre qui vous avait été conféré et de l’allocation de quinze cents francs (1500 f.) qui y avait été attachée momentanément.
Voulant toutefois vous faciliter les moyens de trouver un emploi, j’ai décidé qu’il vous serait accordé, jusqu’au 1er août prochain, une allocation mensuelle de cent vingt-cinq francs (125 f.).
Recevez, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération.
Le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Signé Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Paris, ce 30 décembre 1868
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Deux des pavillons qui enfermaient l’élégant château de François Ier à Saint-Germain-en-Laye ont été entièrement démolis et la vielle demeure royale est actuellement complétement dégagée sur sa façade septentrionale. Le gros œuvre de l’angle nord-est est à peu près achevé et en ce moment les charpentiers et les couvreurs sont occupés aux toitures de cette importante portion du monument.
Le 3e pavillon, en suivant l’ordre des travaux, le pavillon sud-est, présente dans sa construction des désordres très graves. Tous les planchers sont brisés et hors d’état d’être conservés plus longtemps. La démolition du pavillon dont il s’agit me semble urgente et j’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence de procéder à cette démolition dans le plus court délai.
Pour ne compromettre en rien les vieilles et respectables parties du château de François 1er, la démolition doit se faire toutefois suivant la méthode adoptée pour les autres pavillons, par parties et lentement. Les maçonneries du 17e siècle nous sont souvent utiles pour nettoyer et étrésillonner les parties anciennes du château que nous avons mission de restaurer et de conserver, et c’est alors dans ces conditions que j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous proposer la démolition du pavillon sud-est.
Dans le devis estimatif que j’ai eu l’honneur de vous faire parvenir le 22 février 1862, j’avais compté que tous les gravois provenant des démolitions trouveraient place dans les fossés entourant le château, que je vous proposais de remblayer de environ 1 m. 20 de hauteur.
La quantité de gravois provenant des démolitions est énorme. Les planchers sont presque partout chargés de 30 à 40 centimètres de débris et de plâtras. Avec la démolition de 2 pavillons et la façon des ouvrages à la suite, les fossés se trouvent à peu près complètement remblayés. Par ces ouvrages, nous avons jeté et régalé environ 7000 mètres cubes de gravois et de déchets dans les fossés du château de Saint-Germain-en-Laye.
L’on va donc se trouver dans l’obligation pour la démolition du pavillon sud-est de faire enlever et transporter aux décharges publiques tous les gravois. Dans le devis de démolition du 22 février 1862, la démolition dont il s’agit était comptée pour une somme de 14209 f. 83 c. Les conditions du projet étant changées, j’ai l’honneur de vous faire parvenir sous ce pli un nouveau détail estimatif pour le travail que je sollicite auprès de vous, Monsieur le Ministre, et s’appliquant au 3e pavillon.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant une vitrine destinée au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Minute de lettre
Du 8 juin 1868
Le secrétaire général à M. Millet, architecte
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître en réponse à votre lettre du 28 du mois dernier que j’autorise l’exécution des travaux de vitrage et d’installation de la grande vitrine du plan d’Alise qui doit être placée à l’entresol du château de Saint-Germain-en-Laye dans le musée gallo-romain.
La dépense évaluée à 1000 environ sera imputée sur la somme affectée au mobilier dans le crédit de 200000 f. qui vous est alloué en 1868 pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Je vous prie, Monsieur, de prendre les mesures nécessaires pour l’installation de cette vitrine.
Etc. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Devis pour la démolition du pavillon sud-est du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Devis des travaux à effectuer pour la démolition du pavillon sud-est

  1. La dépose des plombs de la toiture avec jet, transport et rangement d’une surface de 300 m. 00 à 40 kilos par mètre : plomb déposé, jeté, transporté et rangé : 12000 k. 00
  2. La dépose des bois du comble, partie avec descente, partie avec jet, transport et rangement d’une surface de 300 m. 00 à 0 f. 10 par mètre, produit : démolition de charpente : 30 stères 000
  3. La démolition des 5 planchers comme ci-dessus d’ensemble une surface de 1275 m. 00 à 0 stère 15 par mètre : idem : 191 st. 250
  4. La démolition de la maçonnerie de ces planchers avec décarrelage et dépose des parquets, jet de gravois et sortie, surface de 1275,00 à 0 f. 50 le mètre superficiel : argent : 637 f. 50
  5. La démolition des murs extérieurs et de refend, ceux extérieurs d’un développement de 42 m. 00 30,00 de hauteur et 1 m. 62 d’épaisseur réduite produisent 2041,200
    Les murs de refend surface en plan 72 m. 50
    30,00 de hauteur produisent 2175,000
    Les voûtes surface en plan de 255 m. 00 à % ½ = 382 m. 50 * 0,60 d’épaisseur, 229,500
    Ensemble 4445 m. 700
    Dont en pierre jetée, bardée et rangée avec jet et sortie des gravois, un cube de 700,000 : démolition de pierre, 700,000
    Le surplus en moellon et brique : 37456,700 : idem brique et moellon : 3745,700
  6. La démolition de l’escalier et descellement des tuyaux avec rangement et transport des dits, sortie des gravois, une somme de : argent : 100 f. 00
  7. La dépose du balcon en fer de 44 m. 00 de longueur à 127 k. 00 par mètre : dépose de fer : 5588 k. 00
  8. Démolition des souches de cheminées : 250 f. 00
    Résumé
  9. Plomb dépose, jeté, transporté et rangé : 12000 k. 00, 0 f. 02 : 240 f. 00
  10. Démolition de charpente, partie descendue, partie jetée, avec transport et rangement : 221 stères 250, 5 f. 00 : 1106 f. 25
  11. Démolition de pierre jetée, bardée et rangée, sortie des gravois : 700 m. 000, 6 f. 00 : 4200 f. 00
  12. Démolition de maçonnerie en brique ou moellon avec jet, triage, rangement, sortie des gravois : 3745 m. 700, 2 f. 25 : 8427 f. 83
  13. Dépose de fer avec rangement : 5588 k. 00, 0 f. 02 : 111 f. 76
    Articles divers estimés dans le courant du détail métrique : 1287 f. 50
    Total de la démolition, à reporter : 15373 f. 34
    Enlèvement aux décharges publiques des gravois des démolitions précédentes
  14. Ceux provenant des planchers d’une surface de 1275 m. 00 * 0,40 de hauteur réduite en y comprenant foisonnement, produit 510,000
  15. Ceux provenant des pierres de taille et résultant de la dépose cube de la pierre déposée, 700,000, au 1/5, 140,000
  16. Ceux provenant de démolition des maçonneries en briques ou moellon, le cube de ces parties 3745,700 à ½, 1872,850
    Cube total des gravois, 2522,850
    A 3 f. 35 le mètre cube pour chargement en tombereau et enlèvement aux décharges publiques, produit : 8451 f. 55
    Construction d’un pont de service pour l’enlèvement des gravois et divers
  17. Ouverture d’une brèche dans le mur d’appui de 3 m. 00 de longueur 1,00 de hauteur et 0,60 produit 1,00 de hauteur et 0,60 produit 1 m. 800 à 3 f. 00 le mètre cube, 5 f. 40
  18. Reprises et raccords dans le mur : 20 f. 00
  19. Etablissement d’une porte provisoire avec ferrures, trous et scellements : 100 f. 00
  20. Etablissement du pont de service en chêne produit 7 stères 000 à 110 f. 00 le stère, 770 f. 00
    Dès sous les poteaux, 150 f. 00
    Trous et scellemens pour le pont, 50 f. 00
    Ferrures de ce pont, 100 f. 00
    Goudronnage des bois, 100 f. 00
    Ensemble, 1295 f. 40 : 1295 f. 40
    [Total :] 9746 f. 95
    Construction d’un pont et enlèvement de gravois : 9746 f. 95
    Total de la démolition du pavillon : 25120 f 29
    Dressé par l’architecte soussigné
    Eugène Millet
    Paris, ce 28 décembre 1868 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant une vitrine destinée au musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Surintendance des Beaux-Arts
Musées impériaux
Palais du Louvre, le 6 mai 1868
A Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
La nécessité où nous avons été de placer à l’entresol du palais de Saint-Germain la grande vitrine d’Alise entraîne quelques modifications du meuble primitif qui, de plus, doit être vitré le plus promptement possible afin de préserver de la poussière le plan aujourd’hui achevé et que M. Maître va peindre prochainement.
J’ai donc l’honneur de prier Votre Excellence de demander à l’administration des Bâtiments civils les diverses modifications pour lesquelles je me suis entendu avec M. Millet.
Quelques-uns des meubles antérieurement demandés pourront être ajournés si le budget disponible ne permet pas de faire le tout à la fois.
Je crois devoir vous dire, Monsieur le Ministre, que la vitrine telle qu’elle est a été construite dans les ateliers de l’Empereur à Meudon et n’a rien coûté au musée. Les modifications demandées sont faites d’accord avec M. de Reffye.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Le sénateur, surintendant des Beaux-Arts
Comte de Nieuwerkerke »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les vitrines nécessaires pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils et monuments publics
Minute de lettre
Du 20 mars 1868
Le ministre à M. le surintendant des Beaux-Arts
Monsieur le Surintendant,
J’ai l’honneur de vous annoncer que j’ai autorisé l’établissement, dans les salles du musée gallo-romain du château de Saint-Germain-en-Laye, des vitrines indiquées dans votre lettre du dix février. Les travaux seront exécutés par ordre d’urgence sur les deux exercices 1868 et 1869. »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 12 mars 1868
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 6 février dernier, un crédit de 200000 f. pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
Ce crédit sera spécialement affecté à l’achèvement de la façade sur le parterre et à la continuation de la restauration de la façade donnant sur la cité Médicis.
Pour l’exécution de ces travaux, M. Millet, architecte de l’édifice, a fait souscrire aux entrepreneurs les soumissions ci-jointes que j’ai l’honneur de présenter à votre approbation.
Maçonnerie : les travaux ont été confiés jusqu’ici aux sieurs Planté, entrepreneurs demeurant à Saint-Germain, mais ils ont apporté dans l’exécution de leurs engagements une telle négligence que M. Millet regarde comme indispensable de leur retirer cette entreprise, et il propose pour les remplacer le sieur Bigle, qui a déjà exécuté sous sa direction des travaux importants et de la façon la plus satisfaisante. Le sieur Bigle, aux termes de la soumission qu’il a souscrite, s’engage à prendre la suite des travaux de maçonnerie aux mêmes conditions qu’avaient acceptés les sieurs Planté, et moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1868, avec rabais sur ces prix de 4 p. %.
Charpente : M. Tellier s’engage à exécuter les travaux de charpente moyennant les prix de la même série avec rabais de 5 p. %.
Couverture et plomberie : MM. Monduit et Béchet s’engagent à exécuter les travaux de couverture et de plomberie moyennant les prix de la même série avec rabais de 3 p. %.
Menuiserie : MM. Blanchard et Larchevêque s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie moyennant les prix de la même série, avec rabais de 5 p. %.
Serrurerie : M. Moutier s’engage à exécuter les travaux de serrurerie moyennant les prix de la même série avec rabais de 5 p. %.
Fumisterie : M. Ferrari s’engage à exécuter les travaux de fumisterie moyennant les prix de la même série avec rabais de 3 p. %.
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible s’engage à exécuter les travaux de peinture et vitrerie moyennant les prix de la même série avec rabais de 6 p. %.
Sculptures d’ornement : M. Corbel s’engage à exécuter les travaux de sculpture d’ornement moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de l’exercice 1867.
Sculptures d’ornement : M. Libersac s’engage à exécuter les travaux de sculpture d’ornement moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de l’exercice 1867.
Tous ces travaux ne sont que la suite de ceux entrepris depuis plusieurs années et il paraît utile, dans l’intérêt de leur bonne exécution, de les confier aux entrepreneurs qui les ont commencé et qui ont aujourd’hui l’expérience de ces travaux de restauration.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier d’approuver ces soumissions qui sont régulièrement rédigées et de signer le présent rapport et l’arrêté ci-joint.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 13 mars 1868, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Palais des Tuileries, le 2 mars 1868
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué, par décision du 6 février dernier, un crédit de 200000 f. imputable sur le crédit inscrit au chapitre 16, 2e section du budget, exercice 1868, pour continuer les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
M. Millet, architecte de cet édifice, propose d’employer cette somme ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 114672 f. 21
Charpente : 21000 f. 00
Couverture et plomberie : 10000 f. 00
Menuiserie : restauration : 5000 f. ; mobilier : 7000 f. ; [total :] 12000 f. 00
Serrurerie : restauration : 8000 f. ; mobilier : 6000 f. ; [total :] 14000 f. 00
Fumisterie : 4000 f. 00
Peinture et vitrerie : restauration : 3000 f. ; mobilier : 2000 f. ; [total :] 5000 f. 00
Sculpture : 5000 f. 00
Honoraires, frais d’agence, traitements du gardien et du concierge : 14327 f. 79
Total : 200000 f. 00
Il ressort du détail ci-dessus qu’une somme de 15000 francs sera spécialement employée à l’établissement de divers objets mobiliers, armoires et vitrines pour le musée.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver les propositions de M. Millet et signer le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 4 mars 1868, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les vitrines nécessaires pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Surintendance des Beaux-Arts
Musées impériaux
Palais du Louvre, le 10 février 1868
Monsieur de Cardaillac, directeur des Bâtiments civils
Monsieur l’Administrateur,
J’ai l’honneur de vous adresser la liste des meubles dont le musée de Saint-Germain aura besoin dans le courant de l’année présente et qui forment le complément du mobilier fourni l’année dernière par votre administration suivant les conventions établies par M. le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts :
1° salle n° 2 : vitrine le long des contreforts et sous les fenêtres, plus l’agrandissement de la vitrine des types près la cheminée
2° salle n° 3 : petite vitrine portative près la cheminée
3° salle n° 4 : armoire derrière le bureau de M. le conservateur pour y placer les catalogues et papiers courants
4° salle n° 5 : vitrine le long des contreforts près la porte de la bibliothèque et sous la fenêtre
5° salle n° 6 : vitrine le long des contreforts et une cinquième vitrine horizontale
6° salle n° 7 : vitrine de milieu pour bijoux, avec coffre-fort
7° salle n° 8, à l’entresol : deux vitrines à inscriptions gallo-romaines
8° deux petites vitrines portatives pour objets dont les salles ne sont pas encore livrées par l’architecte.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
Le sénateur, surintendant des Beaux-Arts
Comte de Nieuwerkerke »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant des travaux dans un appartement du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 1er février 1868
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
L’appartement qui était habité au château de Saint-Germain-en-Laye par M. Baune, conservateur adjoint, décédé, sera occupé par son successeur, M. de Mortillet.
Cet appartement est tout à fait insuffisant pour M. de Mortillet, qui a une nombre famille, et il est indispensable de modifier la distribution actuelle des localités afin de créer un plus grand nombre de pièces.
En outre, M. Millet propose d’augmenter l’éclairage de l’escalier donnant accès aux logements du personnel en établissant des becs de gaz à tous les étages.
Enfin, l’administration municipale des musées demande que la salle des échanges existant aujourd’hui à l’entresol soit transportée au rez-de-chaussée. Ce déplacement entrainera l’exécution d’aménagements de peu d’importance.
En résumé, l’ensemble de ces travaux occasionnera une dépense de : 2220 f. 00
Savoir :
1° Appropriation de l’appartement de monsieur de Mortillet : 1200 f.
2° Aménagement de la nouvelle salle des échanges : 550 f.
3° Etablissement d’appareils à gaz dans l’escalier : 400 f.
4° Ouverture d’une porte dans l’atelier du mouleur : 70 f.
Total : 2220 f.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser l’exécution de ces divers travaux dont la dépense sera imputée sur le crédit d’entretien des Bâtiments civils, exercice 1868.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le conseiller d’Etat, secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 3 février 1868, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux demandés dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Division des Bâtiments de la Couronne
Bureau des Bâtiments
Domaine de Saint-Germain
Minute de lettre
Paris, le 25 novembre 1867
A monsieur le directeur des Bâtiments civils
Note
Monsieur le directeur des Bâtiments civils a bien voulu me transmettre un rapport de M. l’architecte du château de Saint-Germain qui signale la convenance de baisser le niveau du sol du parterre au-devant du fossé de ce château.
Il résulte de l’examen qui a été fait de la demande de M. Millet que l’enlèvement de la banquette de terre qui masque aujourd’hui les parties inférieures du château serait désirable afin de rendre au château son aspect primitif.
La Liste civile ne peut que donner son assentiment à cette disposition, mais à la condition toutefois qu’elle restera étrangère aux dépenses à faire en cette circonstance, le travail devant être considéré, ainsi que monsieur le directeur des Bâtiments civils a bien voulu le reconnaître verbalement, comme une conséquence de la restauration du château.
Lorsque le moment sera venu de commencer l’enlèvement des terres, M. Millet devra se concerter avec M. Questel, architecte du domaine, qui lui indiquera les mesures à prendre en cette circonstance.
Le chef de la division des Bâtiments de la Couronne
Signé : Frémont »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux demandés dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Palais impériaux de Versailles et de Trianon
Domaines de Saint-Germain et de Marly
Service des Bâtiments, parcs et jardins
Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Versailles, le 11 novembre 1867
A Son Excellence monsieur le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Votre Excellence m’a fait l’honneur de me communiquer une lettre de M. le directeur des Bâtiments civils et un rapport de M. l’architecte du château de Saint-Germain relatifs à la convenance de baisser le niveau du sol du parterre au-devant du fossé de ce château.
La demande de M. Millet me paraissant fondée sous tous les rapports, j’ai cru devoir dresser un devis des dépenses à faire pour supprimer la banquette de terre qui masque les parties inférieures du château. Je comprendrai ce travail dans les propositions que j’aurai l’honneur de vous adresser le 15 de ce mois pour le budget de 1868.
Les modifications à apporter dans la distribution des parterres est également très désirable au point de vue de l’harmonie qui doit exister entre le château et les jardins. Mais ce travail peut être ajourné. Si Votre Excellence m’y autorise, je lui adresserai des propositions à ce sujet pour 1869.
J’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence le rapport et le plan qu’elle m’a communiqués, après avoir fait prendre copie de ces deux pièces.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
L’architecte des palais de Versailles, de Trianon etc.
Ch. Questel »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’installation d’une loge pour un gardien au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 septembre 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Monsieur le conservateur du musée de Saint-Germain-en-Laye me demande d’établir, pour l’hiver prochain, un poste de gardiens à main gauche dans le vestibule, près la porte d’entrée du château. Le local serait placé sous la grande salle des fêtes et il m’est impossible alors de construire une cheminée pour le chauffage du poste dont il s’agit.
J’ai donc l’honneur de proposer la pose d’un poêle chauffé par le gaz afin d’éviter tout tuyau extérieur sur la façade principale du monument.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant supérieur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’installation du conservateur dans l’appartement du commandant militaire du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 7 septembre 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Au commencement de l’année 1867, vous vouliez bien me donner l’ordre d’informer madame de Girardin qu’elle devait quitter l’appartement sis au 1er étage du pavillon sud-ouest du château de Saint-Germain-en-Laye. Le 4 mai 1867, madame de Girardin avait achevé son déménagement, quitté le château, et aussitôt nous faisions exécuter les réparations ordonnées par Votre Excellence. Ces réparations étaient achevées dans les premiers jours du mois de juin 1867.
Monsieur Alexandre Bertrand, conservateur du musée de Saint-Germain, a pris possession avant-hier soir, 5 septembre, de l’appartement dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la vente des matériaux du pavillon nord-est du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris le 3 octobre 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Par votre lettre en date du 19 février 1866, vous avez bien voulu approuver la soumission à forfait des sieurs Planté frères, entrepreneurs de maçonnerie, relative à la démolition du pavillon Louis XIV formant l’angle nord-est du château.
Cette démolition, presque entièrement exécutée aujourd’hui, a produit un cube de vieux moellons beaucoup plus considérable que celui qui est nécessaire à la construction de la tourelle de l’angle nord-est et à la restauration des parties adjacentes. Le chantier se trouvant encombré par ces vieux matériaux, dont il ne sera pas possible d’ailleurs de trouver l’emploi, j’ai l’honneur de vous proposer de les faire vendre en deux lots par l’administration des Domaines.
Je joins à ma lettre un état descriptif de ces deux lots, suivi des conditions à imposer aux acquéreurs.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant l’aménagement d’une forge pour le musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 29 juillet 1867
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
L’administration du musée gallo-romain de Saint-Germain demande l’établissement, dans une des caves du château, d’une petite forge pour la réparation des objets antiques et même pour la reproduction des objets dont le musée ne pourrait se procurer les originaux.
M. Millet propose d’établir cette forge dans une des caves du pavillon du personnel logé. Cette cave est inoccupée et quelques travaux suffiront pour l’approprier à sa destination.
La dépense est évaluée à 800 f.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien autoriser cette dépense, dont le montant sera imputé sur le crédit d’entretien des Bâtiments civils, exercice 1867.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 31 juillet 1867, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’aménagement d’une forge pour le musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 28 juillet 1867
A Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Il y a une quinzaine de jours, M. le conservateur du musée de Saint-Germain me fit connaitre qu’il était utile d’établir une forge dans l’une des caves du château, tout en me demandant si elle pourrait s’établir par nos soins, mais au moyen d’un crédit mis à ma disposition par l’administration des Musées impériaux. Je me livrais à l’examen des lieux et je déclarais qu’il n’y avait aucune difficulté. Le projet fut alors soumis à l’appréciation de M. le surintendant des Beaux-Arts.
Je reçois aujourd’hui de M. le conservateur du musée la lettre suivante, datée du 26 courant :
M. le surintendant a approuvé le 15 de ce mois l’installation dans une cave du château d’une forge et de son outillage pour la réparation des objets antiques et même pour la reproduction des objets dont le musée ne pouvait se procurer les originaux. Vous m’avez fait espérer que l’établissement de cette petite forge ne rencontrerait aucune difficulté. Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien solliciter de l’administration des Bâtiments civils l’autorisation nécessaire. Cette installation est urgente, parce que l’Exposition universelle doit fournir un grand nombre de pièces dont les possesseurs ne veulent pas se dessaisir.
Veuillez, Monsieur, agréer etc.
Le conservateur du musée
Signé : Al. Bertrand
Après lecture de cette lettre, je pensais encore qu’il s’agissait d’établir l’atelier et ses dépendances aux frais de l’administration des Musées impériaux et je pensais me borner à solliciter l’autorisation de faire les ouvrages dans le local dépendant de l’administration des Bâtiments civils.
Mais je viens de rencontrer le conservateur, qui m’a fait connaître que M. le surintendant, se basant sur ce que les ouvrages d’appropriation et d’achat des objets mobiliers ayant été jusqu’à ce jour payés par l’administration des Bâtiments civils, il en serait peut-être de même pour l’atelier des forgerons.
La forge dont il s’agit peut s’établir dans le pavillon du personnel logé, dans une cave aujourd’hui inoccupée. Il serait peut-être imprudent d’établir dans le château de Saint-Germain un véritable atelier de forgerons mais, dans l’espèce, il ne s’agit que d’une forge volante, destinée à fabriquer de petits objets. Il n’y aurait alors, ce me semble, aucun danger à l’établir dans le pavillon sud-ouest, qui doit d’ailleurs être démoli dans quelques années.
En ce qui s’applique à la dépense, elle peut se diviser en 2 parts distinctes. L’une comprend la construction des cloisons ou murailles et l’arrangement des portes, des croisées et la cheminée. L’autre doit comprendre l’achat de la forge, tout l’outillage et les casiers et les tablettes nécessaires dans tout atelier.
La 1ère part, afférente à la construction, peut être estimée, comme dépense, à la somme de 7 à 800 francs. La dépense de la 2e partie doit résulter de la dimension de la forge et de l’importance de l’outillage et je m’empresserai de me renseigner et de fournir des détails à cet égard si Votre Excellence voulait bien me l’ordonner.
M. le conservateur fait connaitre qu’il y a urgence et j’ai l’honneur, en conséquence, de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, et l’autorisation d’effectuer les travaux, et des ordres à l’égard des dépenses projetées.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 28 février 1867 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant l’inauguration du musée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 9 mai 1867
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
L’Empereur doit inaugurer le musée du château de Saint-Germain le 12 mai courant. L’architecte du château demande l’autorisation d’exécuter certains arrangements tels que tente ou velum à l’entrée, drapeaux, mats, bannières et illuminations. Il évalue la dépense à 2000 f.
J’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence de vouloir bien approuver cette dépense, qui sera imputée sur le crédit d’entretien des Bâtiments civils.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 9 mai 1867, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’inauguration du musée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
A Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai appris par monsieur le surintendant général des Beaux-Arts que Sa Majesté l’Empereur se rendrait à Saint-Germain-en-Laye le 12 courant pour inaugurer le musée. Monsieur le surintendant a prié M. le maire de la ville de préparer une tente sur la place, à l’entrée du château, pour y recevoir Sa Majesté.
Il me semblerait à propos de dresser des mâts sur le pont et de tendre un velum conduisant de la tente municipale à la porte d’entrée du château. Les mâts seraient ornés de bannières, de chiffres et de drapeaux. Le long du pont, l’on pourrait placer quelques caisses contenant des arbustes.
Pour cette cérémonie, je fais en ce moment ranger tout le chantier. Il serait utile, ce me semble, de déposer la barrière isolant le chantier de la partie de la cour réservée au service du musée, pour faciliter l’entrée de Sa Majesté et de son cortège. Le chantier serait sablé et bordé d’arbustes.
Il faudrait arborer sur le château quelques bannières et quelques drapeaux, et charger le tapissier de disposer des sièges dans les diverses salles.
En ce qui s’applique à l’illumination qu’il faudrait faire dans la soirée, je penser que c’est à l’administration des Musées impériaux qu’incombe cette dépense. S’il en est ainsi, je pense qu’on pourrait porter la dépense de la partie afférente à votre administration à la somme d’environ 2000 f. 00 et j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de solliciter auprès de vous et l’autorisation d’effectuer les ouvrages et l’ouverture du crédit utile.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 4 mai 1867 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant l’évacuation de l’appartement du commandant militaire du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau du conservateur
Saint-Germain, le 3 mai 1867
Monsieur de Cardaillac, directeur du bureau des Bâtiments civils
Monsieur le Directeur,
J’ai l’honneur de vous informer qu’avant son départ, qui a eu lieu aujourd’hui, madame de Girardin m’a remis la totalité des meubles de l’Etat qui garnissaient son appartement et que ces effets ont été immédiatement déposés dans la galerie du rez-de-chaussée. Dans cet ensemble ne sont compris ni les glaces ni le cordon de sonnette de la porte d’entrée, que j’ai cru pouvoir laisser à demeure.
Vous trouverez ci-contre détaillée la condition présente de quelques-uns de ces meubles.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’assurance de mon respectueux dévouement.
E. Ricateaux »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant la remise au musée de salles du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris le 8 avril 1867
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai eu l’honneur de vous faire connaître déjà l’achèvement de la restauration de toute la partie du château comprises entre la tour de Charles V, dite le donjon, et l’escalier d’honneur, sis au milieu du bâtiment septentrional. Toute cette partie du château, qui occupe en plan une surface de environ 750 mètres, ne réclamait plus que quelques petits travaux accessoires lorsqu’il s’est agi de la construction des objets mobiliers.
Aujourd’hui, la construction du mobilier est, sinon achevée, au moins très avancée. Nous avons fait raboter les parquets et mettre en couleur, et j’ai l’honneur de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, la remise officielle de toutes les salles restaurées à l’administration des Musées impériaux.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 9 mars 1867
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué une somme de 200000 f. pour continuer, en 1867, les travaux de restauration du château de Saint-Germain.
La façade nord de cet édifice, donnant sur le parterre, est très avancée et une partie des salles, jusqu’à l’escalier d’honneur, est livrée au service du musée gallo-romain. Les travaux qui seront exécutés en 1867 comprendront l’achèvement de la dite façade et le commencement de l’angle nord-est.
M. Millet, architecte de cet édifice, propose d’employer ainsi qu’il suit le crédit de 200000 f.
Maçonnerie : 110736,68.
Charpente : 8000
Couverture et plomberie : 2000
Menuiserie : 5000
Serrurerie : 2500
Fumisterie : 500
Peinture et vitrerie : 5000
Sculpture : 5000
Mobilier
Menuiserie : 25200
Serrurerie : 17700
Peinture et vitrerie : 3035,53
Fumisterie : 1000
Honoraires, frais d’agence, traitements du gardien et concierge : 14327,79
Total : 200000 f.
M. Millet a fait souscrire aux entrepreneurs ordinaires du château les soumissions suivantes, que j’ai l’honneur de présenter à l’approbation de Votre Excellence :
Maçonnerie : MM. Planté frères s’engagent à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1867, avec rabais de 4 p. %
Charpente : M. Tellier s’engage à exécuter les travaux de charpente aux mêmes conditions, rabais 5 p. %
Couverture et plomberie : MM. Monduit et Bechet s’engagent à exécuter les travaux de couverture et plomberie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Menuiserie : MM. Blanchard et Larchevêque s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie aux mêmes conditions, rabais 5 p. %
Serrurerie : M. Moutier s’engage à exécuter les travaux de menuiserie moyennant les mêmes conditions, rabais 5 p. %
Fumisterie : M. Ferrari s’engage à exécuter les travaux de fumisterie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Peinture et vitrerie : M. Louis s’engage à exécuter les travaux de peinture et vitrerie aux mêmes conditions, rabais 6 p. %
Sculpture : M. Corbel s’engage à exécuter les travaux de sculpture décorative moyennant les prix fixés dans la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de 1866
Sculpture : M. Libersac s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite pour les travaux de 1866
Tous ces entrepreneurs ont été employés aux travaux du château depuis le commencement de sa restauration. Il est donc utile, dans l’intérêt du service, de leur en confier la suite.
Leurs soumissions sont régulièrement rédigées et j’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien les approuver et de signer le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 11 mars 1867, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant le mobilier du musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Château de Saint-Germain
Objets mobiliers du musée
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Dans le courant de mars 1866, l’administration des Musées impériaux me donnait l’ordre de commencer la construction des vitrines et objets mobiliers du musée de Saint-Germain-en-Laye. Le désir que j’avais de voir conserver aux salles du château leur aspect archéologique résultant de la restauration que vous avez daigné me confier me faisait un devoir d’accepter les études et la direction des travaux que monsieur le sénateur, surintendant des Beaux-Arts, voulait bien à son tour me confier. Je devais m’entendre avec les conservateurs pour satisfaire au programme très varié et très compliqué d’un semblable mobilier.
Après de nombreuses études et des tâtonnements de toutes sortes, le 29 avril 1866, je proposais enfin des dessins d’exécution pour 16 vitrines horizontales. Ces études reçurent la sanction de la commission du musée, l’on se mit à l’œuvre et les meubles furent livrés. Les mémoires de ces ouvrages ont été transmis le 10 septembre, ont été acquittés par l’administration du Louvre et les dépenses peuvent se résumer suivant ce qui est indiqué ci-dessous :
Travaux de maçonnerie : 242,40
Travaux de menuiserie : 3344,00
Travaux de serrurerie : 1280,00
Travaux de peinture : 652,00
[Total :] 5518,40
Honoraires de l’architecte évalués à 5 % : 275,90
Indemnité de M. Choret, calculée à 2 % : 110,37
[Total :] 5904,67
Ensemble : 5904,67
Les 14 juin, 4 août et 24 septembre 1866, messieurs les conservateurs demandèrent la construction d’une grande vitrine adossée dans la salle n° 1, la façon d’une vitrine centrale pour la salle n° 3, destinée à contenir le modèle du Gavr’Innis, la fourniture de 10 tables vitrines pour des dolmen des salles n° 2 et 3. Les objets furent construits et posés et le 10 décembre dernier nous transmettions les mémoires des ouvrages qui sont, si nous sommes bien informés, aujourd’hui en partie payés.
D’après notre règlement, les dépenses se résument de la façon suivante :
Menuiserie : 3004,66
Serrurerie : 1548,18
Peinture et vitrerie : 884,74
[Total :] 5437,58
Honoraires de l’architecte calculés à 5 % : 271,88
Indemnité de M. Choret à 2 % : 108,75
[Total :] 5818,21
Ensemble : 5818,21
Travaux payés ou en cours de payement : 11722,88
Travaux payés ou en cours de payement par l’administration des Musés impériaux s’élevant, d’après les chiffres ci-dessus, à la somme de 11722 f. 88, ci : mémoire
Le 14 septembre 1866, nous proposions la construction et la pose des 3 vitrines suivantes :
Vitrine centrale salle n° 1 estimée à : 965,50
Vitrine centrale salle n° 2 estimée à : 1750,19
Vitrine adossée salle n° 3 estimée à : 838,24
[Total :] 3553,93
Ensemble : 3553,93
Le 15 septembre, nous proposions la construction de 4 vitrines à 3 faces, enveloppant les éperons de la salle n° 1, vers le parterre.
L’une de ces vitrines était évaluée, sans y comprendre les intérieurs, à la somme de : 823,38
3 vitrines semblables : 2470,14
[Total :] 3293,52
Ensemble : 3293,52
Le 8 novembre dernier, nous proposions la façon d’un socle piédestal pour le buste en marbre de M. Boucher de Perthes et d’une petite vitrine avec cadre pour le Menhir du Vieux Poitiers. La dépense était estimée comme suit :
Socle piédestal : 116,00
Vitrine du menhir : 178,14
[Total :] 294,14
Ensemble : 294,14
Le 11 novembre 1866, l’on me demandant 2 cadres pour des coupes géologiques de terrains, 4 panneaux pour maroufler des cartes des Gaules, et aussi la façon de 8 tiroirs dans le soubassement du meuble central de la salle n° 1 et compté à l’article ci-dessus. La dépense de ces ouvrages était estimée de la façon suivante :
L’un des cadres : 191,19
L’autre cadre en tout semblable : 191,19
[Total :] 382,38
Les 4 grands panneaux de 4,00 sur 1,87 ensemble : 212,00
Les 8 tiroirs du meuble central de la salle n° 1 : 399,73
[Total :] 994,11
Ensemble : 994,11
Le 23 novembre 1866, à la demande de M. le conservateur du musée, nous avions l’honneur de proposer la transformation des 9 vitrines en noyer construites en 1862 par les soins de l’administration des Bâtiments civils. Les montres, qui étaient en bois, devraient être refaites en fer et la dépense concernant ces travaux était évaluée comme il suit :
Transformation de l’une des vitrines estimée à : 248,69
8 vitrines semblables : 1989,52
[Total :] 2238,21
Ensemble : 2238,21
Le 29 novembre, nous proposions la façon d’une vitrine contre la cheminée de la salle n° 2 et la dépense était estimée d’après détail à : 818,40
Le 10 décembre 1866, nous proposions la construction des 2 grands cadres pour les cartes des Gaules dans les salles n° 1 et 2, une grande vitrine adossée, vis-à-vis la cheminée dans la salle n° 2, enfin, 3 petites vitrines horizontales à placer dans les ébrasements des croisées de la salle n° 6 du 2ème étage. Ces objets étaient estimés ainsi :
L’un des cadres : 231,87
L’autre semblable : 231,87
[Total :] 463,74
La vitrine de la salle n° 2 vis-à-vis la cheminée, estimée à : 1507,32
L’une des petites vitrines de la salle n° 6 : 192,07
2 semblables : 384,14
[Total :] 576,21
[Total :] 2547,27
Ensemble : 2547,57
Propositions adressées directement à Son Excellence le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
17 janvier 1867
Vitrine adossée près la cheminée de la salle n° 1 : 1085,11
Vitrine centrale de la salle n° 6 du deuxième étage : 1559,62
[Total :] 2644,73
19 janvier 1867
Meuble bibliothèque de numismatique dans la salle n° 4 du donjon au premier étage : 643,04
2 armoires dans la même salle et près la cheminée : 590,92
2 tables dans les croisées de la même salle n° 4 : 348,64
[Total :] 1582,60
Ensemble : 1582,60
[Total :] 4227,33
Propositions faites au ministère : 4227,33
Total des propositions au Louvre et au ministère : 17966,91
A ces propositions déjà faites, il convient d’ajouter des évaluations approximatives pour l’achèvement du mobilier des salles comprises entre le donjon et l’escalier d’honneur :
14 plaques en marbre noir avec moulures et lettres gravées et dorées compris clous en bronze, transport, pose etc., à raison de 100,00 : 1400,00
Salle n° 1
1 socle pour un deuxième buste estimé à : 140,00
2 banquettes : 300,00
[Total :] 440,00
Salle n° 2
Vitrine en fer pour les bijoux, ladite à coffre fort avec treuils et accessoires : 1500,00
1 banquette : 150,00
[Total :] 1650,00
Salle n° 3
Une banquette à dossier avec balustres : 200,00
Garde-corps des moulages du Grav’Innis : 200,00
[Total :] 400,00
Salle n° 4
Intérieurs en bois et fer des 2 armoires près la cheminée : 800,00
Vitrine centrale formant médailles avec tiroirs et montres : 1500,00
Tables, fauteuils et chaises estimés à : 700,00
Cadres des inscriptions estimés à : 400,00
Arrangement de la grande cheminée : 150,00
[Total :] 3550,00
Salle n° 5
Banquettes, armoires, tables, chaises, cadres, appareils de chauffage : 1300,00
[Total :] 1300,00
Salle n° 6
Vitrine de fond avec vitrines latérales pour la céramique, le tout : 2000,00
1 vitrine verticale près la cheminée : 1000,00
1 banquette : 100,00
[Total :] 3100,00
Salle n° 7
Vitrine de fond flanquée de vitrines latérales : 2000,00
Vitrine centrale en fer pour les bijoux avec treuils et accessoires : 1500,00
2 longues vitrines isolées à balustres carrés : 4000,00
1 vitrine centrale près la cheminée : 1000,00
2 banquettes : 350,00
[Total :] 8750,00
Escalier d’honneur
2 banquettes à dossier dans le petit salon au-dessous du 1er étage : 400,00
Ensemble des évaluations approximatives : 20990,00
[Total :] 38956,91
Imprévus ou changements réclamés par les agents du musée en cours d’exécution, estimés au 1/10 du chiffre ci-dessous : 3895,69
[Total :] 42852,60
Frais de direction, rédaction de dessins, surveillance, etc. : [vide]
Total : [vide]
Il est question d’établir une salle de l’Empereur. Cette salle doit provisoirement se développer dans une partie de la salle de Mars, dite salle des Fêtes. Nous avons déjà, pour satisfaire M. le conservateur, fait déboucher une croisée, construit une cloison de séparation et nettoyé complètement la partie de la salle nécessaire. L’emplacement de cette salle est donc aujourd’hui en bon état.
Pour cette salle de l’Empereur, l’on construit actuellement à Meudon, dans les ateliers de Sa Majesté, des meubles, qu’on dit être définitifs, qui seraient reportés dans la salle définitive, qui sera celle sise au 1er étage à l’est de l’escalier d’honneur. Il devra être fait aussi quelques objets provisoires qui ne pourront être utilisés dans le local définitif. Nous ne savons si nous serons appelés à tracer quelques dessins des meubles provisoires ou si le tout sera fait à Meudon dans les ateliers de l’Empereur sous les ordres de monsieur de Reffye.
M. le conservateur nous demande d’augmenter le compte ci-dessus, pour 1867, d’une dizaine de mille francs (10000 f. 00) pour tous les objets mobiliers de la salle de l’Empereur. Le Louvre avait mis à notre disposition, sur 1866, une somme de 22126 f. 51 centimes. Si à partie de ce jour tous les ouvrages mobiliers, faits et à faire, sont soldés par l’administration des Bâtiments civils, il restera disponible à l’administration du Louvre, d’après les chiffres indiqués ci-dessus (22126 f. 51 - 11722 f. 88 = 10403 f. 63) une somme de 10403 f. 63. Peut-être serait-il convenable, eu égard à l’affectation spéciale, au mode d’exécution, en partie par les ateliers de Meudon, et peut-être aussi en raison de l’arrangement en partie provisoire de la salle de l’Empereur, de laisser la dépense à la charge du Louvre.
Dans les estimations ci-dessus, nous avons, ce nous semble, compté tout le mobilier de la partie restaurée du château, à l’exception toutefois de ce qui regarde la bibliothèque du musée gallo-romain. Cette bibliothèque doit s’installer au 2ème étage dans la salle du donjon. Elle doit comprendre deux étages de livres et la partie haute serait desservie alors par un escalier-meuble et par une galerie occupant 2 côtés de la salle.
L’arrangement entrainera une dépense de 8 à 9 mille francs qui pourrait peut-être se reporter sur l’exercice 1868.
Nous avons, depuis 9 mois que nous nous occupons du mobilier du musée de Saint-Germain, toujours rédigé tous les dessins et tous les détails d’exécution. Cela fait, nous remettions les tracés aux entrepreneurs qui rédigeaient les différents devis par nature d’ouvrage. Ces devis étaient revus et vérifiés par notre inspecteur, M. Choret, et une fois les chiffres bien établis, nous adressions à M. le conservateur des croquis et des résumés par corps d’état.
M. Bertrand possède donc toutes les pièces ou estimation qui devraient peut-être rentrer en possession de l’administration des Bâtiments civils afin de faciliter le règlement des travaux à prix faits. Cela nous semble d’autant plus utile que, pour le règlement, nous suivons toujours l’ordre et la forme indiqués dans les lettres-devis.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 22 janvier 1867 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport sur les travaux à faire dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Abords du château de Saint-Germain-en-Laye
Rapport
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
François 1er, en construisant le château de Saint-Germain-en-Laye, s’était borné à élaguer un coin de la forêt et à établir des jardinets autour de la splendide demeure qu’il érigeait sur l’emplacement du château-forteresse érigé par le roi Charles V. Le château de la Renaissance fut successivement habité par tous nos rois jusqu’à Louis XIV, qui voulut ajouter à son agrément en faisant planter vers le nord et jusqu’à la forêt un admirable jardin, et le savant André Le Nôtre était chargé de ce soin.
Si nous en croyons l’un des historiens de la ville de Saint-Germain, le jardin fut tracé par Le Nôtre en 1674, c’est-à-dire six ou huit ans avant que Louis XIV eût la fâcheuse pensée de faire agrandir le château, et six ou huit années aussi avant d’avoir l’idée d’abandonner cette demeure pour se fixer définitivement à Versailles.
Ce même historien nous apprend aussi qu’en 1750, tout en respectant le tracé du savant architecte-jardinier, l’on détruisait les bassins pour éviter « les grandes réparations qui étaient devenues indispensables ».
L’on doit à Le Nôtre la magnifique terrasse de Saint-Germain-en-Laye, l’une de nos plus admirables promenades des environs de Paris. Cet artiste avait su, dans un terrain irrégulier, tracer un jardin donnant de charmantes vues de tous les points du château dont vous m’avez fait l’honneur de me confier la restauration. Tout le parterre en broderies était traversé par une large et belle allée qui était continuée par la grande avenue des Loges. Le tout correspondait exactement à l’axe de l’avant-corps de l’escalier d’honneur du château. Le parterre était bordé d’avenues de tilleuls se terminant par un hémicycle desservant les Loges et la porte de Pontoise. L’irrégularité du terrain avait été rachetée par un boulingrin compris entre le parterre proprement dit et le quinconce joignant la grande terrasse. Le plan et la gravure annexés à ce rapport pourront, je crois, donner une idée de la belle composition de l’architecte Le Nôtre.
Si en 1750 l’on faisait quelques suppressions pour raisons d’économie, l’on avait conservé toutefois toutes les grandes dispositions de l’œuvre. Le plan joint à cette lettre, copié sur un plan d’alignement de la ville de Saint-Germain dressé en 1818, constate même que ce jardin était encore presque complet il y a peu d’année.
Le parterre de Saint-Germain n’a été sérieusement détruit qu’en 1846, à l’époque de la construction du chemin de fer atmosphérique. Alors, et avec un sans-façon regrettable, l’on détruisait les belles dispositions du jardin et l’on ouvrait la large tranchée qui déshonore actuellement les abords du château. En 1846 aussi, les avenues et le grand hémicycle de tilleuls était en partie arrachés, le jardin était replanté en changeant tous les axes, et actuellement le parterre semble bien plutôt une annexe de la tranchée du chemin de fer qu’une dépendance de la vieille demeure royale. Aujourd’hui, enfin, les lignes architecturales du château et la disposition du parterre sont dans un désordre complet.
Le Nôtre, en traçant son jardin, avait songé aux entrées principales de la forêt et il avait très habilement ménagé une large avenue à l’est du château, donnant accès à une étoile de routes, suivant ce qui est indiqué sur le plan ci-joint. Cet arrangement a encore disparu et l’entrée de cette avenue a été bouchée par des murailles vers la rue du Château-Neuf. Le terrain sis à l’est du château, qui nous a été abandonné provisoirement pour le chantier des travaux, pourrait facilement être ouvert à nouveau et l’on arriverait de la sorte, tout en permettant la surveillance et la promenade autour du château, à faire revivre en même temps l’une des anciennes dispositions de l’œuvre de Le Nôtre.
Si nous nous en rapportons à toutes les gravures anciennes, l’on approchait jadis, et sur tous les points, du mur d’appui bordant les fossés du monument historique (voir la gravure de Rigaud ci-jointe). Depuis quelques années, l’on a exhaussé les terres bordant le fossé nord, le long du parterre, et l’on a planté des arbustes et des haies qui s’opposent à l’accès du mur d’appui dont il s’agit. Cette disposition a pour fâcheux effet de diminuer la hauteur du château et de couper les lignes de sa base d’une façon fâcheuse.
Le voyageur quittant Paris pour Saint-Germain, à son arrivée dans cette ville après avoir parcouru 20 kilomètres de voie ferrée, devrait retrouver à main gauche, dans le lointain, la ville de Paris et jouir d’une partie de l’admirable vue de la vallée de la Seine. L’on est privé de cet effet vraiment grandiose par des plantations d’arbustes qui encombrent la grande allée, ménagée par Le Nôtre et conduisant de la place du Château à la belle terrasse de Saint-Germain-en-Laye.
Votre Excellence sait que le château de Saint-Germain est entièrement couvert par des terrasses et que de ses galeries, qui servent à la promenade, l’on aperçoit à merveille les abords du château et toutes les campagnes environnantes. Les désordres apportés dans le jardin du savant architecte Le Nôtre sont signalés par tous les visiteurs et il m’a semblé de mon devoir alors de vous adresser ces études sur l’ancien Saint-Germain et de porter à votre connaissance les observations que j’entends faire depuis plusieurs années. Ayant eu l’honneur d’être chargé par vous, Monsieur le Ministre, de la restauration de l’important château de Saint-Germain-en-Laye, je devais d’ailleurs, je crois, solliciter auprès de vous les quelques améliorations qui me semblent utiles pour l’arrangement de ses abords.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 16 novembre 1866 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant le décor du grand escalier du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 7 juillet 1866
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Les salles restaurées du château de Saint-Germain sont peintes, dans leurs soubassements, en teintes plates à l’huile et à la cire. Les parties hautes sont simplement badigeonnées. Des filets formant des refends ont été tracés sur ces teintes afin d’obtenir un effet satisfaisant.
M. Millet se propose de suivre à peu près le même système pour la décoration du grand escalier d’honneur. Toutefois, il désirer être autorisé à faire peindre dans les tympans et entre les pilastres en briques quelques motifs représentant des salamandres et des F couronnées. Il se propose aussi de relever par quelques peintures décoratives avec dorure les parties sculptées des culs de lampe des voûtes des paliers.
La dépense est évaluée, d’après le devis ci-joint, à la somme de 4000 f. environ.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver les propositions de M. Millet ainsi que la soumission souscrite par M. Denuelle, peintre décorateur, qui s’engage à exécuter les travaux moyennant les prix du devis joint à la soumission.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 9 juillet 1866, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant le décor du grand escalier du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 2 juillet 1866
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Je fais terminer en ce moment les peintures de toutes les salles du château de Saint-Germain-en-Laye comprises entre le donjon et l’escalier d’honneur. Je pensais me borner à peindre les soubassements à l’huile et à la cire, et à badigeonner les parties hautes de toutes les pièces. Le résultat obtenu ne m’a pas semblé satisfaisant et j’ai dû ordonner la façon de filets formant des refends et la façon de quelques bandes rouges décoratives. Tout ce travail d’ornementation est exécuté par M. Louis dit Larible, l’entrepreneur de peinture du château.
La décoration des salles doit se poursuivre dans l’escalier d’honneur et elle sera faite aussi par M. Larible. Il serait utile assurément de peindre dans cette partie de l’édifice, dans les tympans et entre les pilastres en briques, quelques motifs milieux, quelques salamandres et quelques F couronnées. Les voûtes des paliers sont supportées par des culs de lampe et portent des clefs avec pendentifs et il serait à propos de relever ces sculptures de décoration et de quelques parties d’or.
L’on doit, à Saint-Germain, se montrer extrêmement sobre de décoration et l’on ne saurait toutefois faire plus simple, ce que semble, que ce que nous avons l’honneur de proposer à Votre Excellence. Ces simples travaux de décoration ne sauraient être exécutés par un artiste de talent et je m’empresse de vous faire parvenir un devis estimatif rédigé par M. Denuelle tout en sollicitant l’approbation des ouvrages dont il s’agit.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 14 avril 1866
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez alloué un crédit de 200000 f. pour terminer en 1866 les bâtiments du château de Saint-Germain donnant sur le parterre et compris entre la tour de Charles V et l’escalier d’honneur. Cette partie du monument pourra être livrée au service des Musées impériaux dans 4 mois. En outre, M. Millet propose de continuer la restauration de cette façade sur le parterre.
Le crédit serait réparti ainsi qu’il suit :
Maçonnerie : 132763 f.
Charpente : 18000 f.
Couverture et plomberie : 4000 f.
Menuiserie : 8000 f.
Serrurerie : 7000 f.
Fumisterie : 6000 f.
Peinture et vitrerie : 6000 f.
Sculpture : 4000 f.
Imprévus et frais d’agence : 14237 f.
Total : 200000 f.
Pour l’exécution de ces travaux, M. Millet a fait souscrire aux entrepreneurs ordinaires du château les soumissions suivantes :
Maçonnerie : M. Planté frères qui s’engagent à exécuter les travaux de maçonnerie moyennant les prix de la série de la ville de Paris, exercice 1866, avec rabais sur ces prix de 4 p. %
Charpente : M. Tellier s’engage à exécuter les travaux de charpente aux mêmes conditions, avec un rabais de 5 p. %
Couverture et plomberie : MM. Monduit et Bechet s’engagent à exécuter les travaux de couverture et plomberie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Menuiserie : MM. Blanchard et Larchevêque s’engagent à exécuter les travaux de menuiserie aux mêmes conditions, rabais 5 p. %
Serrurerie : M. Moutier s’engage à exécuter les travaux de menuiserie moyennant les mêmes conditions, rabais 5 p. %
Fumisterie : M. Ferrari s’engage à exécuter les travaux de fumisterie aux mêmes conditions, rabais 3 p. %
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible s’engage à exécuter les travaux de peinture et vitrerie aux mêmes conditions, rabais 6 p. %
Sculpture : M. Corbel s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix fixés dans la soumission qu’il a souscrite et qui a été approuvée en 1864
Sculpture : M. Libersac s’engage à exécuter les travaux de sculpture moyennant les prix de la soumission qu’il a souscrite et qui a été approuvée en 1864
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver ces soumissions, qui sont régulièrement rédigées, ainsi que les propositions de M. Millet pour l’emploi du crédit de 200000 f. par nature d’ouvrages.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 16 avril 1866, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux réalisés en 1865 au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de ma Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Rapport
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur, pour satisfaire à vos ordres, de vous faire connaître le détail des ouvrages exécutés pendant l’année 1865 dans le château de Saint-Germain-en-Laye et aussi les propositions des travaux qui pourraient être entrepris en 1866 avec le crédit de 200000 francs que vous avez bien voulu affecter à l’entreprise dont il s’agit.
L’an dernier, avant le 31 décembre 1865, nous avions fait tous les travaux de la 2ème section du bâtiment nord jusqu’à l’escalier principal. Nous avions achevé aussi à peu près la restauration et la consolidation de cet escalier principal. Le crédit alloué nous avait permis en outre d’édifier deux des éperons extérieurs de la face septentrionale au-delà de l’escalier d’honneur. Votre Excellence sait la manière de procéder à Saint-Germain, qui consiste à faire marcher de front les ouvrages sur la cour en même temps que ceux de l’extérieur, et sur la cour alors les travaux s’étendent aussi jusqu’à l’escalier principal.
Les grands éperons de la cour dans toute la partie occidentale étaient tous en mauvais moellons et briques dans la hauteur des deux étages inférieurs, et des tassements vraiment effrayants s’étaient produits ans les bâtisses et avaient entraîné les parties hautes des murailles et des contreforts. L’on constatait des déversements et des hors d’aplomb atteignant 20 et 25 centimètres sur les parois du corps de logis. Les voûtes qui terminent le dernier étage étaient déchirées et déformées au point de faire craindre leur écroulement.
Nous avons, en 1865, reconstruit à neuf, en sous-œuvre, 7 éperons de la cour avec leurs fondations. L’on a remis d’aplomb les parements supérieurs de ces éperons et l’on a refait la presque totalité de la voûté en pierre et brique de cette portion de l’édifice.
Le travail a été complété par la restauration de toutes les baies de tous les étages du dedans et du dehors, par la pose des balustrades du premier étage et du couronnement, par la construction des cheminées et de leurs souches au-dessus des combles. Avec le crédit alloué, nous avons pu refaire les planchers en charpente aussi bien que la toiture en bois et métal. L’édifice est aujourd’hui complètement à l’abri des eaux pluviales jusque et y compris l’escalier d’honneur.
Pour satisfaire aux ordres que vous avez bien voulu nous donner le 2 février mil huit cent soixante-cinq, l’on a construit dans la cour la grande citerne contenant environ 118 mille litres d’eau. Nous avons ajourné toutefois, dans l’intérêt de la conservation de ces ouvrages souterrains, sis sous le chantier, la façon des citernaux qui doivent compléter l’approvisionnement et suivant aussi l’autorisation que vous avez bien voulu me donner.
L’on a aussi, conformément à vos instructions, fait appliquer du silicate sur quelques parties de l’édifice.
Les ouvrages à entreprendre en 1866 devront comprendre, tout d’abord, la façon du petit œuvre de la 2ème section du bâtiment nord et de l’escalier. L’on s’occupera donc des dallages, de la menuiserie, de la fumisterie, de la serrurerie, de la peinture et de la vitrerie, et vers le mois de juin prochain l’on pourrait mettre en service la tour de Charles V, les salles à la suite et l’escalier d’honneur. De la sorte, on livrerait à l’administration des Musées impériaux d’ici à 3 ou 4 mois au plus tard tous les étages d’une partie du monument présentant environ 900 mètres superficiels.
Pendant l’exécution de ces ouvrages complémentaires, l’on continuerait la démolition du pavillon nord-est de Louis XIV et l’on s’occuperait de toutes les reprises et réédifications du pavillon de François 1er, si profondément mutilé à la fin du 17ème siècle et sis à l’angle du parterre et de la cité Médicis. J’ai rédigé déjà la plupart des dessins et études concernant ce point de l’édifice et je pense porter tous les efforts des ouvriers sur ces travaux, si toutefois Votre Excellence approuve mes propositions à cet égard.
J’ai l’honneur de joindre à ce rapport neuf soumissions souscrites pour les travaux de 1866, qui sont les suivantes et qui portent les rabais dont le détail suit :
Maçonnerie : sieurs Planté, rabais 4 pour %
Charpente : M. Tellier, rabais 5 pour %
Couverture et plomberie : sieurs Monduit et Béchet, rabais 3 pour %
Menuiserie : sieurs Blanchard et Larchevêque, rabais 5 pour %
Serrurerie : M. Moutier, rabais 5 pour %
Fumisterie : M. Ferari, rabais 3 pour %
Peinture et vitrerie : M. Louis dit Larible, rabais 6 pour %
Sculpture : M. Corbel, même prix qu’en 1864
Sculpture : M. Libersac, même prix qu’en 1864
Pour compléter les renseignements que vous m’avez fait l’honneur de me demander, je dois vous indiquer, je crois, Monsieur le Ministre, les chiffres approximatifs des diverses dépenses ou la répartition approximative du crédit de 200000 francs que vous voulez bien mettre à ma disposition pour la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye. La division du crédit se fera à nouveau, nous croyons, de la façon suivante :
Maçonnerie : 132753,00
Charpente : 18000,00
Couverture et plomberie : 4000,00
Menuiserie : 8000,00
Serrurerie : 7000,00
Fumisterie : 6000,00
Peinture et vitrerie : 6000,00
Sculpture : 4000,00
Honoraires et vérification : 94747,00
[Total :] 195420,00
Traitement de l’inspecteur : 2400,00
Traitement du concierge : 1100,00
Traitement du gardien : 1080,00
[Total :] 4580,00
Total égal : 200000 f. 00
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 29 mars 1866 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 5 mars 1866
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Vous avez compris, le 27 janvier dernier, le château de Saint-Germain pour une somme de 200000 francs dans la répartition du crédit inscrit au chapitre 17 du budget de 1866 pour les constructions et grosses réparations des édifices publics.
Cette somme est destinée à continuer la restauration entreprise depuis 1862 et sera spécialement affectée aux travaux de la façade sur la terrasse.
Les travaux exécutés jusqu’à ce jour ont eu pour objet la démolition du pavillon ouest de la façade sur la terrasse et la restauration de cette façade jusqu’au grand escalier central.
Les travaux de 1866 comprendront la continuation de cette façade et la démolition du pavillon est.
J’ai l’honneur de proposer à Votre Excellence de vouloir bien approuver ces dispositions.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 7 mars 1866, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Palais des Tuileries, le 17 février 1866
Rapport à Son Excellence le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
D’après les plans du projet approuvé pour la restauration du château de Saint-Germain, les pavillons situés aux angles de cet édifice et qui ont été construits sous Louis XIV doivent être démolis afin de restituer au château, construit sous François I, son ancien aspect.
Les restaurations commencées, en 1862, par l’angle nord-ouest ont été précédées de la démolition du pavillon qui masquait cet angle des bâtiments. Aujourd’hui, ce côté de l’édifice est complètement restauré ainsi qu’une partie de la façade donnant sur le parterre jusques et y compris l’escalier d’honneur. D’après la marche adoptée pour l’exécution des travaux, M. Millet, architecte du château, propose de continuer la restauration de l’autre partie de la façade, jusqu’au pavillon nord-est qui serait démoli cette année.
Cette démolition devra être faite avec les plus grandes précautions et M. Millet a fait souscrire, pour l’exécution de ce travail, une soumission spéciale à MM. Planté, entrepreneurs des travaux de maçonnerie du château.
Aux termes de ce marché, ces entrepreneurs s’engagent à faire cette démolition moyennant le prix de 13709 f. fixé à forfait. Ce prix comprend le triage, le transport, le rangement des matériaux et le nivellement des gravois dans les fossés du château.
Les matériaux qui pourront être utilisés dans la restauration seront pris en compte par l’entrepreneur et le surplus sera vendu par l’administration des Domaines.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous prier de vouloir bien approuver la soumission souscrite par MM. Planté et de signer le présent rapport.
Le directeur des Bâtiments civils
E. de Cardaillac
Vu
Le secrétaire général
Alph. Gautier »

Il est porté en marge : « Approuvé, Paris, le 19 février 1866, le maréchal de France, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts, Vaillant »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain
Bureau de l’architecte
Paris, le 10 février 1866
A Son Excellence monsieur le ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Pendant le cours du mois de juillet 1862, vous vouliez bien me donner l’ordre de commencer les ouvrages de restauration du château de Saint-Germain-en-Laye et de démolir le pavillon nord-ouest, sis à l’angle du parterre et de la place du château, vis-à-vis la gare du chemin de fer.
La restauration a été commencée, vous le savez, à l’angle de la place, et la restauration est à peu près achevée pour toute la partie du bâtiment qui s’étend jusqu’à l’escalier d’honneur. L’escalier d’honneur lui-même est à peu près complètement consolidé et reconstruit. L’on va s’occuper de l’achèvement de la menuiserie et de la peinture, et d’ici à 3 ou 4 mois l’on pourra remettre tout le corps de logis, jusque et y compris l’escalier d’honneur, à l’administration des Musées impériaux.
Je dois songer actuellement à la restauration de la suite du bâtiment et du pavillon nord-est, sis sur le parterre et près la cité Médicis. J’ai l’honneur, en conséquence, de solliciter auprès de vous, Monsieur le Ministre, l’autorisation de procéder à la démolition du gros pavillon de la fin du 17e siècle.
La démolition dont il s’agit dont être faite par parties, au fur et à mesure des ouvrages de consolidation du château, afin de ne compromettre en rien la solidité des constructions de François 1er que nous devons restaurer. La démolition projetée pourrait se faire en ce moment, au moins pour les parties supérieures, et j’ai l’honneur de vous proposer de confier l’opération à M. Planté, entrepreneurs de maçonnerie. Je m’empresse alors de vous faire parvenir, Monsieur le Ministre, une soumission à cet égard tout en sollicitant auprès de vous l’approbation du document.
Les matériaux qui proviendront des bâtisses de Louis XIV sont inférieurs à ce que nous avions pensé. La pierre de taille présente une belle apparence mais elle se décompose très rapidement lorsqu’elle est retaillée et exposée à l’air. Le bois de charpente est rempli d’aubier, très souvent hors de service. Mais il est encore quelques parties qu’on peut rendre en compte pour le réemploi dans les ouvrages de menuiserie. Le moellon est toujours de qualité médiocre mais nous le remettons en œuvre dans nos gros murs, dans la plupart de nos travaux.
En résumé, les matériaux fournis par les démolitions représentent une valeur au moins égale au chiffre fixé par la destruction des bâtiments. Les démolitions doivent se faire avec quelques précautions comme nous le disions plus haut, et il était alors de notre devoir, nous croyons, de proposer à Votre Excellence de faire les démolitions par les entrepreneurs attachés aux travaux.
Je suis avec un profond respect de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 10 février 1866 »

Ministère de la Maison de l'Empereur (Second Empire)

Résultats 1 à 50 sur 107