Fonds des expositions temporaires
- 20220305
- Article
- 1956 - 2016
Dans un musée, les expositions temporaires sont une part importante de la politique culturelle et scientifique de l’établissement. S’adressant à tous les publics, elles permettent notamment de mettre en valeur les collections du musée, les apports scientifiques nouveaux ou les découvertes majeures. Elles offrent aussi la possibilité de faire connaître au plus grand nombre des collections d’institutions extérieures de grand intérêt.
Avec à sa tête un commissariat d’exposition, composé d’une ou plusieurs personnes chargées de concevoir intellectuellement le projet, de le réaliser de façon concrète, ou de l’accueillir, ce sont tous les acteurs d’un musée qui participent à la naissance d’une exposition temporaire : le directeur qui soutient le projet et en prend la responsabilité, les conservateurs qui, le plus souvent, assurent le commissariat scientifique, conçoivent le contenu scientifique, sélectionnent les objets et rédigent des articles destinés à la publication, la régie chargée du prêt, du transport et de l’assurance, le scénographe qui met le projet en espace et le service logistique qui le concrétise, le personnel de l’action pédagogique et culturelle pour développer des activités connexes visant tous les publics, le développement numérique et l’infographiste pour la création des supports visuels, la communication qui diffuse l’événement, la librairie pour la vente des produits dérivés et le personnel de surveillance chargé de sécuriser les personnes, les lieux et les objets. La RMN-GP (Réunion des musées nationaux-Grand Palais) est un collaborateur régulier ; elle assure le soutien financier et la couverture photographique. La diversité des typologies d’archives d’exposition émane de cette pluralité de producteurs.
Le fonds des expositions temporaires est constitué de 84 expositions : 75 réalisées au MAN, dont 65 avec le MAN pour commissaire ou co-commissaire, et 9 expositions temporaires présentées hors les murs avec le MAN comme commissaire ou co-commissaire. On peut également ajouter l’exposition-animation « L’utilisation de la pierre à l’époque gallo-romaine » (20220305/100) et 30 projets d’exposition sans suite.
Le fonds couvre la période 1956-2016. Il est cependant permis de penser que « 3000 ans de bijouterie antique », exposition la plus ancienne dont nous possédons des archives, n’est pas la première réalisée au MAN. En effet, les quelques documents présents dans le dossier ne reflètent pas de caractère particulièrement novateur ou exceptionnel, mais plutôt une action habituelle pour le musée. Ce fonds présente des lacunes, car certaines expositions citées dans la correspondance directoriale en sont absentes.
Comme l’a rappelé Geoffrey Coulet dans son mémoire de Master 2, en 2016, les expositions temporaires du MAN, que le commissariat soit interne ou extérieur, ont eu pour objectif principal de mieux faire connaître au public les collections du musée, en abordant des thématiques allant du Paléolithique au Premier Moyen Âge : « 3000 ans de bijouterie antique. De l’orfèvrerie chalcolithique à l’orfèvrerie mérovingienne » (20220305/1), « La civilisation du métal » (20220305/2), « Chefs-d’œuvre de l’art paléolithique » (20220305/2), « À l’aube de la France : la Gaule de Constantin à Childéric » (20220305/114), « L’art celtique en Gaule » (20220305/114), « L’utilisation de la pierre à l’époque gallo-romaine » (20220305/100), « Trésors des princes celtes » (20220305/114), « Chercheurs d’or et orfèvres des temps anciens » (20220305/8-20220305/9), « Masques de fer. Un officier romain du temps de Caligula » (20220305/10-20220305-13), « Vercingétorix et Alésia » (20220305/15-20220305/20), « L’art préhistorique des Pyrénées » (20220305/224-20220305-27), « Trésors mérovingiens d’Île de France » (20220305/28), « À la rencontre des dieux gaulois » (20220305/230-20220305/32), « Basilique secrète : trésors archéologiques de Saint-Denis » (20220305/120-20220305/121), « Puits de silex, mine de savoir » (20220305/111) ou encore « Les tombes mérovingiennes de la basilique Saint-Denis » (20220305/65-20220305/67).
Elles ont aussi permis la mise en valeur de la muséographie renouvelée du MAN, avec « Édouard Piette, pionnier de l’art préhistorique » (20220305/103) pour la rénovation de la salle Piette ou « Le MAN et les Gaulois, du XIXe siècle au XXIe siècle » (20220305/79) pour la restauration des salles gauloises.
L’accroissement des collections a souvent été au cœur de leur organisation comme pour l’exposition « Le trésor de Réthel » (20220305/5), à la suite de son acquisition par le MAN en 1985, « Objets de pouvoir en Nouvelle-Guinée » (20220305/54-20220305/59) lors du don des époux Pétrequin et « De Carthage à Mina » (20220305/82) pour l’entrée des collections de Paul Gauckler et Albert Pradel au département d’archéologie comparée.
Certaines des expositions sont liées aux personnalités qui ont marqué l’histoire de l’institution : « Les grands donateurs du MAN » (20220305/33), Jacques de Morgan avec les expositions « Voyage en Malaisie par Jacques de Morgan » (20220305/51-20220305/52) et « Jacques de Morgan, conquistador de l’archéologie » (20220305/61-20220305/62), Henri Breuil avec « L’abbé Breuil » (20220305/3) et « Regards sur les grottes ornées : l’abbé Breuil et André Leroi-Gourhan » (20220305/113).
Dès 1964, des expositions temporaires sont également consacrées à l’histoire du château et de ses jardins, et aux souverains dont l’histoire est attachée au lieu. D’abord de façon épisodique : « Destin d’un château royal » (20220305/2), « Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye, 1638-1682. De la naissance à la gloire » (20220305/107), « La cour des Stuarts à Saint-Germain-en-Laye » (20220305/108-20220305/110), puis de manière plus soutenue à partir des années 2000 avec « Hommage à Henri IV : prince de la paix, patron des arts » (20220305/74-20220305/76), « L’autre regard. L’architecte, le monument, le photographe » (20220305/80), « Saint Louis et Saint-Germain-en-Laye. Portraits de famille » (20220305/82), « Le futur du passé, images de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye » (20220305/93), « Un jardin de Louis-Philippe » (20220305/94).
Dans les années 2000, le MAN s’ouvre également au dialogue entre ses collections et l’art contemporain avec « La chasse au trésor, une installation monumentale de Jean Le Gac » (20220305/112), « Les Nouvelles Folies françaises » (20220305/81) et certaines expositions dans le cadre du « Mois de la Préhistoire » notamment.
Si une grande partie des expositions pour lesquelles les archives sont conservées sont conçues par le MAN et la RMN-GP, il y a cependant un tournant majeur en 1986 avec la volonté d’accueillir des expositions extérieures comme « Premiers paysans de la France méditerranéenne » (20220305/4). Le but affiché par le directeur d’alors, Henri Delporte est de « présenter des découvertes archéologiques effectuées dans différentes régions françaises ». Suivront dans cette même volonté : « La Lorraine d’avant l’Histoire » (20220305/106), « Les chasseurs de la Préhistoire en Picardie » (20220305/106), « La Picardie, berceau de la France » (20220305/4), « La Graufesenque : un village de potiers gallo-romains » (20220305/5), « Nos villages ont 5000 ans : Charavines, village néolithique » (20220305/23), « Amérindiens de Guyane : entre les fleuves Approuague et Oyapock » (20220305/72-20220305/73).
De même, plusieurs expositions ont pour dessein de faire découvrir les richesses archéologiques de cultures étrangères, comme « L’art des premiers agriculteurs de Serbie » (20220305/3), « Les Vikings : les Scandinaves de l’Europe » (20220305/118), « Les Francs, précurseurs de l’Europe » (20220305/119), « Les tombes peintes de Paestum » (20220305/29), « La Meuse mérovingienne » (20220305/44-20220305/45), « Golasecca : du commerce et des hommes à l’âge de fer » (20220305/68-20220305/71) ou « La Grèce des origines, entre rêve et archéologie » (20220305/83-20220305/90). Parfois, il y aura dans ces expositions une volonté, y compris politique, de créer un véritable partenariat avec les pays mis à l’honneur. C’est le cas pour « Le premier or de l’humanité en Bulgarie » (20220305/6), « Le bel âge du Bronze en Hongrie » (20220305/22), « L’or des princes barbares : du Caucase à la Gaule » (20220305/34-20220305/43), « Trésors préhistoriques de Hongrie » (20220305/46-20220305/47), « Des Thraces aux Ottomans. La Bulgarie à travers les collections des musées de Varna » (20220305/60) et « Dieux des Balkans : figures néolithiques du Kosovo » (20220305/91-20220305/92).
Dans ce fonds, ont également été intégrées les expositions réalisées pendant « Le mois de la Préhistoire », une série de 12 éditions, entre 2004 et 2015, durant lesquelles le MAN a proposé au public des conférences, projections de films, spectacles, ateliers et expositions temporaires liées à la Préhistoire, en lien avec la création contemporaine le plus souvent. Sont ainsi présentées : « Vo’Houna » (20220305/102), « Chefs-d’œuvre préhistoriques du Périgord » (20220305/102), « Édouard Piette, pionnier de l’art préhistorique » (20220305/103), « Ouvarovna » (20220305/103), « Premières images de l’homme préhistorique » (20220305/103), « Mémoires » (20220305/104), « Bestiaire et compagnie » (20220305/104), « D’os et de pierre » (20220305/104) et « Lascaux par Christian Jégou » (20220305/104).
Ont aussi été ajoutées deux expositions réalisées durant « L’invitation au musée », événement du ministère de la Culture : « La dame à la capuche sort de sa réserve » (20220305/101) et « Vénus de la Préhistoire » (20220305/101).
Sont enfin présentés dans cet instrument de recherche, des projets d’expositions sans suite. Étant pour beaucoup d’entre eux restés à l’étape de projet scientifique plus ou moins avancé, ils témoignent néanmoins de la réflexion des acteurs scientifiques d’un musée. Des raisons, financières ou en lien avec la politique culturelle de l’établissement, notamment, n’ont pas permis à ces projets d’aboutir.
Les dossiers d’expositions sont très hétérogènes. Ils sont assez sommaires, voire lacunaires jusqu’à la fin des années 1980. Il faut attendre des expositions comme « Masques de fer » (20220305/10-20220305/13) en 1991 ou « La cour des Stuarts à Saint-Germain-en-Laye » (20220305/108-20220305/110) en 1992 pour voir s’accroître le contenu informatif et la volumétrie d’archives. Toutefois, le caractère récent de certaines expositions n’est pas toujours gage de complétude des dossiers.
Les archives de ce fonds sont sous format papier, sous la forme de supports matériels muséographiques utilisant des matériaux rigides, ou sous format numérique. Beaucoup des données numériques ont donné lieu à une impression dans un souci de conservation des informations, compte tenu de la fragilité du serveur informatique actuel du MAN.
Il est à noter que n’ont pas été intégrés à ce fonds des expositions temporaires, les prêts aux expositions, objets prêtés par le MAN pour des expositions réalisées hors les murs et dont le MAN n’est pas commissaire. Ces prêts aux expositions relèvent en effet d’une autre fonction du musée : celle de la gestion des collections et de leur mouvement.
Sont joints les catalogues d’exposition quand plusieurs exemplaires existaient dans les collections de la bibliothèque du musée. Ces exemplaires ont alors été radiés de l’inventaire de la bibliothèque.
Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye