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Description archivistique
Corpus numérique sur l'histoire du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye
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Rapport concernant les paiements pour les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Palais-Royal, le 1er mars 1883
Rapport à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre
Les travaux exécutés en 1881-1882 pour la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye se sont élevés à la somme de : 27288 f. 71 c.
Qui se répartissent comme il suit :
Maçonnerie : 15149 f. 25 c.
Charpente : 3405 f. 98 c.
Couverture : 6625 f. 78 c.
Serrurerie : 203 f. 84 c.
Total des travaux : 25384 f. 85 c.
Honoraires de l’architecte à 5 % : 1269 f. 24 c.
Honoraires de l’inspecteur, 1,25 % : 317 f. 31 c.
Honoraires du vérificateur, 1,25 % : 317 f. 31 c.
Total de la dépense : 27288 f. 71 c.
Sur cette somme, il a été payé déjà : 14076 f. 28 c.
De sorte qu’il reste dû : 13212 f. 43 c.
Dont je vous prie de vouloir bien autoriser le paiement en revêtant de votre signature le projet d’arrêté ci-joint.
Agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respect.
Le directeur des Beaux-Arts
A. Kaempfen »

Mention du prochain départ des équipages de la vénerie impériale de Saint-Germain-en-Laye

« La dernière des chasses de la vénerie de l’Empereur a eu lieu, comme nous l’avions annoncé, mardi ; mais décidément la lune rousse tient rigueur au sport. Au dernier steeple-chase de La Marche, affluence de spectateurs, mais aussi rafales et averses ; à la chasse en forêt de Saint-Germain, quantité de veneurs, d’amateurs et d’intrépides amazones, mais pluie battante sous laquelle le cerf n’en est pas moins venu se faire prendre sous les murs de la ville, à quelques pages de la route des Loges et tout près de l’ancienne mare d’Ayen. Cette fois, la meute n’avait pas commis la cruelle erreur de s’attaquer à une pauvre biche, dans un état intéressant, et les braves et bons chiens de la Vénerie ont dignement clos la saison à Saint-Germain en forçant loyalement un adversaire digne d’eux et des veneurs et piqueurs expérimentés qui les dirigent. C’est, dit-on, irrévocablement aujourd’hui samedi 19, que les équipages partent pour Rambouillet. »

Lettre concernant une maison désignée pour faire partie de la carrière de l’école de cavalerie à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de la Guerre
7e division
Bureau du matériel du Génie
Contentieux
Minute de la lettre écrite par l’inspecteur en chef aux revues, secrétaire général du ministère, à M. Bardel, membre du bureau consultatif des Arts et manufactures près le ministre de l’Intérieur, rue Thévenot, n° 9, à Paris
Le [vide] mars 1811
Monsieur,
Pour emplir l’objet de la demande que vous m’avez adressée par une lettre du 6 de ce mois, je vous prévient que l’affaire relative à l’acquisitions des terreins qui doivent compléter l’établissement de l’école militaire de cavalerie à Saint-Germain n’est pas encore assez instruite pour être mise sous les yeux de Sa Majesté, mais que le ministre de la Guerre a prescrit tout récemment des mesures pour en accélérer la conclusion.
Quant à l’avance de fonds que vous désirez obtenir de Sa Majesté à titre d’acompte sur le prix de votre propriété, je ne pense pas que cette demande dont Son Excellence ne peut, dans tous les cas, se rendre l’interprète soit d’ailleurs susceptible d’obtenir aucun succès parce que ce serait une dérogation aux règles qu’il est d’usage de suivre en pareille circonstance et qu’en donnant par analogie le droit aux autres propriétaires de former la même demande, ce serait aussi mettre le gouvernement dans le cas de faire des dépenses anticipées pour l’exécution d’un projet qui n’est point encore arrêté définitivement. »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires de la Cour de France de la comtesse de La Fayette

« [p. 226] Quand Lauzun eut vu le Roi, il s’en retourna trouver la reine d’Angleterre, qui venoit se rendre à la Cour, n’ayant point de nouvelles de son epoux. On dit d’abord qu’on la logeroit à Vincennes, mais le Roi jugea plus à propos de lui donner Saint Germain. Pendant qu’elle etoit en chemin, la nouvelle arriva que le prince d’Orange avoit fait arreter le roi d‘Angleterre. L’exemple de la mort tragique de Charles Ier, son pere, fit trembler pour lui. Mais le soir meme, le Roi dit, en s’en allant à son appartement, qu’il avoit des nouvelles que ce prince etoit en sureté. Un valet de garde robe françois, que Sa Majesté britannique avoit depuis longtemps, l’avoit vu s’embarquer proche de Rochester. De là, ce prince etoit venu repasser à Douvres, et ensuite avoit passé à Ambleteuse, petit port auprès de Boulogne. Le valet de chambre etoit venu devant, et avoit rapporté qu’il avoit entendu tirer le canon à Calais. Qu’apparemment c’etoit son maitre qui y arrivoit. Toute la soirée se passa sans que l’on fut etonné de n’avoir point d’autres nouvelles de l’arrivée du roi d’Angleterre. Mais le lendemain, on fut au lever fort consterné quand on vit qu’il n’y en avoit point encore. On trouvoit que la nuit etoit trop longue pour que, si le canon que l’on avoit entendu tirer à Calais eut eté pour lui, le courrier n’en fut pas arrivé. On commença à raconter le matin que milord Feversham, frere de M. de Duras, avoit eté arreté par le prince d’Orange comme il venoit lui parler de la part du roi d’Angleterre, que le prince d’Orange avoit mandé au roi d’Angleterre qu’il falloit qu’il sortit de Windsor parce que tant qu’il y seroit on ne pouvoit pas travailler aux choses necessaires pour le bien de l’Etat. Le Roi en fit quelque difficulté, mais peu de momens apres le prince d’Orange lui renvoya dire qu’il le falloit et qu’il se retirat à Hampton Court, qui est une maison des rois [p. 227] d’Angleterre. Le roi manda qu’il n’y pouvoit pas aller, parce qu’il n’y avoit aucun meuble, mais que s’il le lui permettoit et qu’il le jugeat à propos, il iroit à Rochester. Le prince d’Orange y consentit, et lui manda en meme temps que pour sa sureté il lui donneroit quarante de ses gardes pour l’y conduire. Il fallut en passer par où le prince d’Orange voulut, et le roi sortit ainsi en peu de momens de Windsor. Sa Majesté britannique fut gardée très étroitement. Le premier jour, le prince d’Orange lui avoit donné presque tous gardes catholiques et un officier : ils entendirent la messe avec lui. Quand le roi fut à Rochester, on le garda moins. Il y avoit des portes de derriere à son palais ; un domestique qui etoit au roi lui fit trouver des chevaux, dont il se servit. Il partit à l’entrée de la nuit, et se rendit à un endroit où l’attendoit un petit bateau pour le conduire à un plus grand batiment. En arrivant à la petite barque, il y trouva des paysans ivres, qui l’obligerent de boire à la santé du prince d’Orange. Sa Majesté leur donna de l’argent pour y boire encore. On contoit aussi toutes les particularités qu’avoit dites le valet de garde robe le matin, et chacun raisonnoit selon sa portée. Les uns croyoient que le prince d’Orange lui avoit fourni les moyens de s’embarquer, afin de le faire ensuite jeter dans la mer, les autres, afin de le faire transporter en Zelande, où il le retiendroit prisonnier, enfin chacun donnoit pour bon ce qui lui passoit par la tete. Le Roi etoit triste, les ministres fort embarrassés.
Le Roi etoit à la messe, n’attendant plus que des nouvelles de la mort du roi d’Angleterre, quand M. de Louvois y entra pour dire à Sa Majesté que M. d’Aumont venoit de lui envoyer un courrier qui lui annonçoit l’arrivée du roi d’Angleterre à Ambleteuse. La joie fut extreme à la Cour, et egale entre les gens de qualité et les domestiques. On depecha aussitôt un courrier à la reine d’Angleterre, qui etoit en chemin. M. le Grand etoit parti des le matin pour aller la recevoir à Beaumont. Pour le roi d’Angleterre, à ce que conta le courrier, il etoit dans un tres petit batiment, où il avoit quelques gens armés avec lui et quelques grenadiers. Il aperçu de loin un vaisseau plus gros que le sien ; il donna ses ordres pour se defendre en cas qu’il fut attaqué, mais quand ils s’approcherent il reconnut que c’etoit un vaisseau françois. La joie fut grande de part et d’autre. Il se mit dans ce vaisseau et arriva fort heureusement, mais pourtant très fatigué, car il y avoit bien du temps que ses nuits n’etoient pas bonnes.
Le Roi alla de Versailles à Chatou au devant de la reine d’Angleterre et du prince de Galles. Il y attendit, avec une fort grosse Cour à sa suite, cette reine qui arriva un moment apres. Elle fut reçue parfaitement bien. Sa Majesté britannique parla avec tout l’esprit et toute la politesse que l’on peut avoir, plus meme que les femmes ordinaires n’en peuvent conserver dans des malheurs aussi grands qu’etoient les siens. Le Roi la conduisit à Saint Germain, et fit ce qu’il put pour adoucir ses peines, qui etoient extremement diminuées par la joie d’avoir appris que le roi son epoux etoit en France et en bonne santé. Apres cela, le Roi s’en retourna à Versailles, et envoya le lendemain chez la reine une toilette magnifique, avec tout ce qu’il lui falloit pour l’habiller et tout ce qui etoit necessaire pour le prince de Galles, le tout travaillé sur le modele de ce que l’on avoir fait pour M. de Bourgogne. Avec cela, on mit une bourse de six mille pistoles sur la toilette de la reine ; on lui en avoit donné quatre mille à Boulogne.
Le lendemain, jour que le roi d’Angleterre arrivoit, le Roi l’alla attendre à Saint Germain, dans l’appartement de la reine. Sa Majesté y fut une demi heure ou trois quarts d’heure avant qu’il arrivat. Comme il etoit dans la garenne, on le vint dire à Sa Majesté, et puis on vint avertir quand il arriva dans le chateau. Pour lors, Sa Majesté quitta la reine d’Angleterre et alla à la porte de la salle des gardes au devant de lui. Les deux rois d’embrasserent fort tendrement, avec cette difference que celui d’Angleterre, y conservant l’humilité d’une personne malheureuse, se baissa presque aux genoux du Roi. Apres cette premiere embrassade, au milieu de la salle des gardes, ils se reprirent encore d’amitié. Et puis, en se tenant la main serrée, le Roi le conduisit à la reine, qui etoit dans son lit. Le roi d’Angleterre n’embrassa point sa femme, apparemment par respect.
Quand la conversation eut duré un quart d’heure, le Roi mena le roi d’Angleterre à l’appartement du prince de Galles. La figure du roi d’Angleterre n’avoit pas imposé aux courtisans ; ses discours firent encore moins d’effet que sa figure. Il conta au Roi, dans la chambre du prince de Galles, où il y avoit quelques courtisans, le plus gros des choses qui lui etoient arrivées ; et il les conta si mal que les courtisans ne voulurent point se souvenir qu’il etoit Anglois, que par consequent il parloit fort mal françois, outre qu’il begayoit un peu, qu’il etoit fatigué, et qu’il n’est pas extraordinaire [p. 228] qu’un malheur aussi considerable que celui où il etoit diminuat une eloquence beaucoup plus parfaite que la sienne.
Apres etre sortis de chez le prince de Galles, les deux rois s’en revinrent chez la reine. Sa Majesté y laissa celui d’Angleterre et s’en revint à Versailles. Presque tous les honnetes gens furent attendris à l’entrevue de ces deux grands princes. Le lendemain au matin, le roi d’Angleterre eut à son lever tout ce qui lui etoit necessaire, et dix mille pistoles sur sa toilette. L’après dinée, ce prince vint à Versailles voir le Roi, qui fut le recevoir à l’entrée de la salle des gardes et le mena dans son petit appartement. Ensuite, il fut voir madame la Dauphine, Monseigneur, Monsieur et Madame. Il demeura très longtemps avec le Roi. Monseugneur et Monsieur furent rendre la visite à Saint Germain. Il y eut de grandes contestations pour les ceremonies : le Roi voulut que le roi d’Angleterre traitat Monseigneur d’egal, et le roi d’Angleterre y consentit, pourvu que le Roi traitat le prince de Galles de meme. Enfin il fut decidé que le Dauphin n’auroit qu’un siege pliant devant le roi d’Angleterre, mais qui’l auroit un fauteuil devant la reine. Les princes du sang avoient aussi leurs pretentions, disant que comme ils n’etoient pas sujets du roi d’Angleterre, ils devoient avoir aussi d’autres traitemens. A la fin tout cela se passa fort bien. Mais quand il fut question des femmes, cela ne fut pas si aisé. Les princesses du sang furent trois ou quatre jours sans aller chez Sa Majesté d’Angleterre, et quand elles y furent les duchesses de les y suivirent pas. Celles-ci pretendirent à deux traitemens, celui de France, qui est de s’asseoir devant leur souveraine, et celui d’Angleterre, qui est de la baiser. La reine d’Angleterre, qui, quoique glorieuse, ne laisse pas d’etre fort raisonnable, dit au Roi qu’il n’avoit qu’à ordonner, qu’elle feroit tout ce qu’il voudroit, qu’elle le prioit de choisir lui meme le ceremonial qu’elle observeroit. Enfin il fut decidé que les duchesses s’en tiendroient à celui de France. Quand la reine d’Angleterre vint à Versailles, la magnificence l’en surprit, et surtout la grande galerie, qui sans contredit est la plus belle chose de l’univers dans son genre ; aussi la loua t elle extremement, mais dans les termes qui convenoient et qui pouvoient faire plaisir au Roi. Elle fit les memes visites qu’avoit faites le roi son epoux, et s’en retourna à Saint Germain avec de tres grands applaudissemens.
[…]
Le roi d’Angleterre etoit à Saint Germain, recevant les respects de toute la France : les ministres y furent les premiers ; l’archeveque de Reims, frere de M. de Louvois, le voyant sortir de la messe, dit avec un ton ironique : « Voilà un fort bon homme ; il a quitté trois royaumes pour une messe ». Belle réflexion dans la bouche d’un archevêque ! On régla pour la maison du roi d’Angleterre six cent mille francs, et pendant le premier mois il eut toujours les officiers du Roi pour le servir. Tous les jours il arrivoit beaucoup de cordons bleus anglois. Le Roi voulut lever deux régimens de deux mille hommes chacun, qu’il donna aux deux enfans du roi d’Angleterre.
Malgré les facheuses circonstances de son etat, Sa Majesté britannique ne laissoit pas d’aller courageusement à la chasse avec Monseigneur et piquoit comme eut pu faire un homme de vingt ans, qui n’a d’autre souci que celui de se divertir. Cependant, ses affaires alloient fort mal, car le prince d’Orange avoit eté reçu du peuple de Londres avec de tres grandes acclamations. […]
[p. 229] Plus les François voyoient le roi d’Angleterre, moins on le plaignoit de la perte de son royaume. Ce prince n’etoit obsedé que des jesuites. Il vint faire un voyage à Paris : d’abord il alla descendre aux grands jesuites, causa tres longtemps avec eux, et se les fit tous presenter. La conversation finit par dire qu’il etoit de leur societé : cela parut d’un tres mauvais gout. Ensuite il alla diner chez M. de Lauzun. On faisoit presque tous les quinze jours un voyage à Marly, de quatre ou cinq jours. C’est, comme on sait, une maison entre Saint Germain et Versailles, que le Roi aime fort et où il va faire de petits voyages, afin d’etre moins obsedé de la foule des courtisans. Le roi et la reine d’Angleterre y furent. On representoit à Trianon, qui est une autre maison que le Roi a fait batir à un bout du canal, un petit opera sur le retour du Dauphin. La princesse de Conti, madame la Duchesse et madame de Blois y dansoient et en etoient assurement le principal ornement, car du reste les vers en etoient tres mauvais et la musique des plus mediocres. Sa Majesté pria le roi et la reine d’Angleterre d’y venir et leur donna ce plaisir.
[…]
[p. 232] Pendant ce temps là, le roi d’Angleterre songeoit à son depart pour l’Irlande. M. de Tirconel, qui en etoit le vice roi, lui manda qu’il croyoit que sa presence etoit necessaire. Cela fut fort debattu dans le Conseil ; enfin on jugea à propos que Sa Majesté britannique s’y en allat incessamment. Elle fit partir le duc de Berwick, un de ses enfans naturels, avec ce qu’il y avoit ici d’Anglois, d’Ecossois et d’Irlandois pour se rendre à Brest, où ils devoient s’embarquer. Les officiers generaux que l’on avoit nommés pour servir avec lui s’y rendirent aussi. […] [p. 233] On travailla à l’equipage du roi d’Angleterre. Le Roi lui fit tenir tout ce qui lui etoit necessaire, et avec profusion, meubles, selles, housses, enfin tout ce que l’on peut s’imaginer au monde. Le Roi lui donna meme sa cuirasse.
Le roi d’Angleterre voulut, avant que de partir, laisser quelque marque à M. de Lauzun de sa reconnoissance. Sa Majesté britannique vint à Paris faire ses devotion à Notre Dame, et y donna à M. de Lauzun l’ordre de la Jarretière ; en le lui donna, il mit à son ruban bleu une medaille de Saint Georges enrichie de diamans, qui etoit la meme que le roi d’Angleterre, qui eut le cou coupé, avoit donné à son fils le feu roi en se separant de lui : les diamans en etoient tres considerables. Comme il n’y a que vingt cinq personnes qui aient cet ordre, il n’y en avoit qu’un de vacant, qui etoit celui de l’electeur de Brandebourg. Le Roi le donna ici à M. de Lauzun, et le prince d’Orange le donna en Angleterre à M. de Schomberg. […]
Le roi d’Angleterre alla aussi aux Filles de la Visitation de Chaillot, qui etoient ses amies du temps qu’il avoit demeuré en France, parce que la reine d’Angleterre sa mere y faisoit d’assez longs sejours, et il repassa ensuite par Saint Cloud pour faire compliment à Monsieur sur la mort de la reine sa fille, et pour voir Saint Cloud, qu’il n’avoit jamais vu. De là, il alla à Versailles dire adieu au Roi, et s’en retourna à Saint Germain, où il fesoit son sejour ordinaire. Le lendemain, le Roi lui alla aussi dire adieu à Saint Germain. Leur separation fut fort tendre : le Roi dit au roi d’Angleterre que tout ce qu’il pouvoit lui souhaiter de meilleur etoit de ne le jamais revoir. Il nomma M. d’Avaux pour le suivre comme ambassadeur, et le comte de Mailly, qui avoit epousé une niece de madame de Maintenon, pour l’accompagner jusqu’à Brest, où il s’embarquoit. La reine d’Angleterre demeura avec son fils le prince de Galles à Saint Germain, pria qu’on ne lui allat faire sa cour que les lundis, trouvant qu’il ne lui etoit convenable de se livrer beaucoup au public dans le temps que, selon les apparences, son mari alloit essuyer de grands perils.
[…]
[p. 234] Le depart du roi d’Angleterre pour l’Irlande ne laissa pas une grande esperance au Roi de le voir remonter sur le trone. Il n’avoit pas eté longtemps en France sans qu’on le connut tel qu’il etoit, c’est-à-dire un homme enteté de sa religion, abandonné d’une manière extraordinaire aux jesuites. Ce n’eut pas eté pourtant son plus grand defaut à l’egard de la Cour ; mais il etoit foible, et supportoit plutôt ses malheurs par insensibilité que par courage, quoiqu’il fut né avec une extreme valeur, soutenue du mepris de la mort, si commun aux Anglois. Cependant c’etoit quelque chose qu’il eut pris ce parti là. On en etoit defait en France et, selon les apparences, les troupes que le prince d’Orange s’etoit engagé d’envoyer sur les cotes pour faire une diversion alloient passer en Irlande. On donna donc à Sa Majesté une escadre de dix vaisseaux, et il arriva enfin heureusement en Irlande avec beaucoup d’officiers françois et avec tous les Anglois et Irlandois qui l’etoient venus trouver, ou qui avoient demeuré en France. Le Roi les fit conduire tous à Brest par differentes routes, à ses frais, et ils y firent un desordre epouvantable. Le roi d’Angleterre, qui avoit eté homme de mer etant duc d’York, ne fut pas contant de la marine, et le manda au Roi : cela donna des vapeurs à M. de Seignelay. Il y eut des ordres pour faire conduire à Brest toutes les choses necessaires pour l’Irlande : elles y furent expediées avec promptitude et en grande quantité, parce que M. de Louvois s’en mela.
[…]
[p. 239] Cependant la reine d’Angleterre etoit à Saint Germain, dans une tristesse et un abattement epouvantables. Ses larmes ne tarissoient pas. Le Roi, qui a l’ame bonne et une tendresse extraordinaire, surtout pour les femmes, etoit touché des malheurs de cette princesse et les adoucissoit par tout ce qu’il pouvoit imaginer. Il lui faisoit des presens ; et parce qu’elle etoit aussi devote que malheureuse, c’etoient des presens qui convenoient à la devotion. Il avoit aussi pour elle toutes les complaisances qu’elle meritoit : il la faisoit venir à Trianon et à Marly, aux fetes qu’il y donnoit ; enfin il avoit des manieres pour elle si agreables et si engageantes que le monde jugea qu’il etoit amoureux d’elle. La chose paroissoit assez probable. Les gens qui ne voyoient pas cela de fort pres assuroient que madame de Maintenon, quoiqu’elle ne passat que pour amie, regardoit les manieres du Roi pour la reine d’Angleterre avec une furieuse inquietude. Ce n’etoit pas sans raison, car il n’y a point de maitresse qui ne terrasse bientôt une amie. Cependant le bruit de cet amour ne fut que l’effet d’un discours du public, fondé sur les airs honnetes que le Roi ne pouvoit s’empecher d’avoir pour une personne dont le merite etoit aussi avoué de tout le monde que celui de la reine d’Angleterre, quand meme elle n’eut eté que particuliere. »

Pioche de La Vergne, Marie-Madeleine

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, concernant le retour du roi à Saint-Germain-en-Laye

« A Rueil, le 11 juin 1670
Madame n’est pas encore de retour d’Angleterre. On croit qu’elle passera demain la mer pour en [p. 438] revenir […].
Le Roi arriva samedi au soir à Saint Germain. J’y fus lundi à son lever ; il me salua, d’abord qu’il me vit, avec empressement. J’y répondis le plus respectueusement que je pus, mais tout s’aboutit là : il ne me parla pas, ni moi à lui. Nous irons bientôt à l’audience pour le féliciter de son heureux retour. Nous en avons grand sujet, car jamais il ne s’est mieux porté. La Reine et monsieur le Dauphin jouissent aussi d’une parfaite santé ; ils ont été l’admiration des Flamands. »

Rapport sur la pose d‘un treillage dans les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Division des Bâtiments civils
1er bureau
République française
Liberté, égalité, fraternité
Paris, 30 octobre 1849
Rapport
Monsieur le Ministre,
Du côté du nouveau parterre de Saint-Germain se trouve un saut-de-loup dont les abords ne sont pas sans danger pour les promeneurs.
L’architecte propose, par la lettre ci-jointe qu’il vous adresse, Monsieur le Ministre, de prévenir les accidents qui pourraient arriver au moyen de l’établissement d’un treillage dans une longueur de 150 mètres. Il évalue à 300 francs le montant de la dépense qui résultera de l’exécution de cette mesure de sûreté.
J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir bien approuver cette dépense qui sera imputée sur le crédit d’entretien des palais nationaux (exercice 1849).
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’hommage de mon respectueux dévouement.
Le chef de division »

Ce rapport est annoté en marge : « Approuvé, Paris, le 30 octobre 1849, le ministre des Travaux publics, Lacrosse »

Ministère des Travaux publics

Lettre de Marie de Médicis concernant l’installation de ses enfants au Château-Neuf à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le Roy mon seigneur et moy trouvons bien à propos que vous meniez noz enffans loger au bastiment neuf de Saint Germain pour y loger quelque temps affin de les faire changer d’air et les esloigner davantage des malades, cependant vous donnerez [f. 340] ordre de faire nettoyer le vieil chasteau et aurez tousjours soing de nous faire scavoir de leurs nouvelles. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 12 novembre 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli le devis détaillé des travaux restant à exécuter pour achever la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye suivant ce que vous avez bien voulu me demander par votre dépêche en date du 23 juillet 1878.
D’après le détail estimatif, la restauration de la chapelle de saint Louis, du XIIIe siècle, nécessitera une dépense de 244143 f. 08 c. et la moitié de cette somme, seulement, est portée en ligne de compte, l’autre moitié étant supportée par l’administration des Monuments historiques.
J’ai aussi porté dans ce devis les objets mobiliers du château de Saint-Germain, car ces objets sont liés intimement, pour la plupart, à la construction, eu égard à leur destination fixe. D’ailleurs, nous ne proposons, en quelque sorte, que le gros œuvre de ce mobilier, car tous les arrangements intérieurs de ces meubles et toutes leurs garnitures en drap garance sont faits par les soins et aux frais de l’administration des Musées nationaux.
J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet »

Ministère des Travaux publics

Acte de baptême d’Élisabeth et Anne Griffin, filles d’un jardinier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy sixieme mars mil six cent quatre vingt treize, ont esté baptisez sous condition par moy prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Elisabeth et Anne, filles jumelles de Guillaume Greffine, jardinier du roy d’Angleterre, et d’Honoré Heins, les pere et mere, le parrain d’Elisabeth Maurice Dolande, pourvoyeur du roy d’Angleterre, la marainne Elisabeth Shaklock, fille de Jacques Shaklock, espicier, et de Christien Hainsh, les père et mere, le parrain d’Anne maistre Hugues Augustin Baussonnet, acholitte, fille de maistre Michel Baussonnet, chirurgien du roy tres chretien, et de Marie Billeu, les pere et mere, de cette parroisse, la maraine Marguerite Wesley, femme de monsieur Halpheny, scellier du roy de la Grande Bretagne, tous anglois de nation et demeurant sur cette paroisse, qui ont signez.
Mauris Doland, Elizabeth Shaklock
Margarett Halpeny, Baussonnet »

État de propositions pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Réfections et grosses réparations
Etat sommaire des propositions faites pour les travaux de réfections et de grosses réparations à exécuter dans le château de Saint-Germain-en-Laye pendant l’exercice 1879
Monsieur Eugène Millet, architecte du château de Saint-Germain
Propositions de travaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
[Ordre d’urgence :] n° 1
Dans la restauration d’un semblable édifice, il est bien des ouvrages qui sont faits seulement pour traverser la saison rigoureuse et qui, par conséquent, sont faits en pure perte pour l’œuvre qu’on poursuit.
En conséquence, on devra continuer en 1879 les gros ouvrages du bâtiment sud sur la rue Thiers et aussi poursuivre la restauration de la chapelle de saint Louis, du 13e siècle, et d’achever la flèche par l’application de ses revêtements en plomb. (La moitié de la dépense occasionnée par l’achèvement de la flèche sera supportée par l’administration des Monuments historiques.)
Nous proposons, pour les gros travaux de Saint-Germain, une allocation de : 200000,00
[Avis de l’inspecteur général :]
Il est désirable qu’un crédit important soit alloué, sur le présent exercice, afin de hâter l’achèvement de la restauration si intéressante du château de Saint-Germain.
[Ordre d’urgence :] n° 2
La direction du musée a absolument besoin de socles, de piédestaux, et aussi de quelques parties de vitrines, et demande avec instances ces différents objets de peu d’importance ; nous pensons qu’il y a lieu de lui donner satisfaction. Nous ne pensons pas, toutefois, qu’avec le crédit demandé nous puissions faire de gros objets mobiliers pour le musée et nous bornerons notre demande pour le mobilier à la somme de : 5000,00
[Avis de l’inspecteur général :]
Nous croyons devoir appuyer la demande d’un crédit spécial pour le mobilier du musée
[Total :] 205000,00
Ensemble des propositions pour 1879 : 205000 f. 00
Dressé par l’architecte soussigné
Eugène Millet
Paris, le 26 novembre 1878
L’inspecteur général
Ch. Questel »

Ministère des Travaux publics

Acte de baptême d’Agnès Françoise Baugrand à Saint-Germain-en-Laye, un officier du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt troizieme mars mil six cent quatre vingt treize, a esté baptisé par moy pretre soubsigné Agnes Françoise, née du jour precedent, fille de Barthelmy Baugrand, vigneron, et de Catherine Le Scieur, ses pere et mere, de cette paroisse, le parain François Turot, officier du roy d’Angleterre, fils de maistre Robert Turost, avocat en parlement demeurant à Beauvais, et de damoiselle Huditte Mangaland, ses pere et mere, la marainne demoiselle Agnes Hoingt, fille du sieur Jean Hoingt, officier defuncte la Reine, et d’Agnes Maillant, ses pere et mere, tous de cette paroisse, qui ont signé.
Agnes Jouin
Thureau, Trinité »

Lettre concernant le cahier des charges des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 novembre 1878
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser, sous ce pli, le cahier des charges particulières aux divers travaux à exécuter pour la continuation pendant l’année 1879 de la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye.
Les conditions particulières contenues dans ce cahier des charges sont motivées par notre désir de nous conformer aux principes de construction usités par les maîtres des œuvres de la Renaissance.
Tous les matériaux sont absolument, entièrement, complétement taillés ou sculptés sur le sol avant leur pose, et cette manière exceptionnelle n’est plus suivie, de nos jours, que par les quelques architectes qui ont voué leur existence à la restauration des monuments historiques. Les matériaux mis en œuvre sont toujours de très petit échantillon, et si cela entraîne de nombreuses tailles de lits et joints, il faut dire aussi que cette méthode a l’immense avantage d’économiser d’une notable façon l’emploi de la pierre de taille, qui est la matière précieuse des constructions.
Pour mener à bien de semblables travaux, il faut une organisation tout à fait à part, que j’ai appliquée avec succès et qui m’a fourni de ravissants et habiles ouvriers maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, forgerons, serruriers, menuisiers, qui sont, pour les travaux qui s’exécutent sous vos ordres, Monsieur le Ministre, de précieux collaborateurs.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eugène Millet
Paris, ce 30 novembre 1878 »

Ministère des Travaux publics

Acte de baptême de Marie Françoise Hollanne, fille d’un médecin du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt sixieme mars mil six cent quatre vingt treize, a esté baptisé par moy prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé de ce lieu, Marie Françoise, née du vingt troisieme du present mois, fille de Daniel Hollanne, medecin du roy d’Angleterre, et de Marie Honelle, son espouse, anglois de nation et demeurant en cette paroisse, le parain messire Rodolphe Magdanel, gentlhomme de la chambre du roy d’Angleterre, la marainne Françoise Fax, fille de Thomas Fax, gentilhomme anglois, et de Catherine Roulle, ses pere et mere, tous anglois de nation, qui ont signez.
Converset, Frances Fox, M.Donell »

Acte de baptême d’Ester Margueritte Bexter à Saint-Germain-en-Laye, un officier de la Bouche du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy vingt sixieme mars mil six cent quatre vingt treize, a esté baptisé par moy prestre soussigné Istre Margueritte, née du vingt deuzieme du present mois, fille d’Honoré Bexterre, tailleur, et de Marie Bexterne, ses pere et mere, anglois de nation, le parain Jean Martinanche, officier de la Bouche du Roy d’Angleterre, la marainne Margueritte Jonlle, femme Jean Ouilké, valet de chambre de la princesse d’Angletairre, tous anglois de nation, la maraine a declaré ne scavoy signer, lesquels ont signez.
John Martinoch
Jamet »

Cahier des charges des travaux du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 novembre 1878
Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Restauration du château de Saint-Germain-en-Laye
Cahier des charges particulières aux divers travaux
Article 1er
Tous les matériaux qui seront mis en œuvre dans les travaux du château de Saint-Germain-en-Laye seront toujours de 1er choix et de 1ère qualité, dans l’espèce qui sera prescrite par l’architecte.
Maçonnerie
Article 2
L’entrepreneur de maçonnerie sera tenu de signaler à l’avance toutes les parties de la construction qui auraient besoin d’être cintrées, étayées ou étrésillonnées, pour éviter tout accident. Faite par lui de le faire, il serait passible de tous frais et dommages qui en résulteraient.
Article 3
Les entrepreneurs devront donner des reçus de tous les dessins d’exécution qui leur seront remis par l’architecte et ils seront responsables de ces dessins.
Les dessins d’exécution seront ménagés et soignés afin d’être remis à l’architecte en bon état, au fur et à mesure de l’achèvement des travaux partiels.
Article 4
Les maçonneries en moellons seront hourdées à plein bain de mortier et ne présenteront aucuns vides. Toutes les pierres d’appareil seront posées à bain de mortier, les lits et les joints auront un centimètre d’épaisseur ou de largeur et cette pose se fera sans cales d’aucune espèce dans les joints. Pour certaines parties, l’architecte pourra toujours prescrire l’emploi de la louve. L’usage de la fiche et des coulis en mortier noyé sera formellement interdit. La pose se fera enfin sur une couche de mortier et non autrement, sous aucun prétexte.
Toutes les maçonneries en pierre, en moellons taillés et en moellons bruts seront toujours faites en bonne liaison. L’entrepreneur de maçonnerie aura à satisfaire, à tous égards, à l’architecte en ce qui concerne les proportions et les dimensions à donner à tous les matériaux. L’entrepreneur devra suivre tous les carnets d’appareils qui lui seront remis par l’architecte et il ne pourra, dans aucun cas, modifier ces appareils. Tout l’appareil sera vrai, et l’on ne pourra avoir recours, sous aucun prétexte, aux faux joints ou autres expédients mensongers. Ces obligations n’autorisent en aucune façon l’entrepreneur à réclamer une plus-value de règlement de longueur, de largeur ou de hauteur d’appareil.
Toutes les tailles de parements des moellons taillés seront faites avant la pose des moellons, et de façon à éviter toute taille sur place. Ces tailles seront layées, suivant ce qui a été fait pour les premiers travaux.
Toutes les tailles de parements droits et moulurés sur les pierres d’appareil seront faites à la bretture, dite taillant à dents. L’usage de la boucharde ou de tout autre outil analogue est formellement interdit. Toutes ces tailles seront faites à la main du tailleur de pierre, et selon le sens de la mise en chantier des morceaux de pierre. Le sens de la layure sera dont différent pour tous les morceaux de pierre. Ceci dit pour éviter la taille layée dans le sens vertical, car cette taille verticale ne sera pas admise. Toutes les tailles de parements droits et moulurés seront complètement faites sur le chantier, sur le sol, avant le montage et la pose des pierres. Toutes ces tailles seront faites avec la plus grande précision et de façon à éviter tout recoupement après coup.
Toute pierre qui ne se raccorderait pas exactement ou qui nécessiterait un recoupement de balèvres devra être descendue et retaillée sur le sol, si toutefois la pierre est suffisante, et dans le cas contraire cette pierre serait remplacée et recommencée aux frais, risques et périls de l’entrepreneur.
Le jointoyement des pierres et des moellons sera fait aussitôt la pose et de façon à éviter tout rejointoyement après coup. Le jointoyement sera fait avec le mortier ayant servi au hourdis.
En résumé, et pour tous les ouvrages, l’on aura à suivre tous les principes de construction qui ont été suivis pour l’exécution de la première partie des travaux. L’on aura à cet égard d’ailleurs à observer toutes les indications de l’architecte.
Article 5
Les briques qui seront fournies seront bien moulées, bien cuites, à arêtes vives, sans glaçures ni bavures. Elles seront sonores et non gélives.
Les briques moulurées des divers modèles qui seront donnés seront également moulées, même dans le cas où il n’y aurait que des petites quantités de même nature, et elles ne pourront jamais être taillées, sous aucun prétexte, afin qu’elles aient toujours leur surface inattaquable par les agents atmosphériques.
Les briques seront trempées dans l’eau, au fur et à mesure de leur emploi, et elles seront posées à bain de mortier. Ces briques seront toujours agencées selon l’appareil qui sera prescrit. Le jointoyement de ces briques sera fait suivant les ordres de l’architecte, et de façon à raccorder les vieilles et anciennes maçonneries de cette nature.
Article 6
Les enduits seront toujours bien dressés et seront effectués à la demande.
Charpente
Article 7
Les bois de charpente mis en œuvre auront toujours au moins deux ans de coupe. Ils seront flottés sans aubier, nœuds vicieux, roulures ou autres défauts. Ces bois seront toujours assemblés suivant ce qui sera réclamé par l’architecte et suivant toutes les règles de l’art de la charpenterie.
Les planchers se composeront de poutres et de solives apparentes. Les poutres seront en deux morceaux de moyen équarissage pour ne pas employer des bois hors d’âge. Les solives seront exécutées en bois de choix, qui sera rabotté. Les entrevoux seront bien parallèles.
L’entrepreneur ne devra commencer aucune partie des travaux sans un ordre ou un dessin signé de l’architecte, qui indiquera l’espèce et la dimension des bois à fournir, les détails d’exécution, le système d’assemblage, les profils des moulures et les autres indications auxquelles ces travaux pourront donner lieu. Les ouvrages exécutés sans ordres seront déposés et enlevés si l’architecte le juge convenable, et l’entrepreneur sera passible de tous les frais et dommages qui en résulteront.
Couverture
Article 8
Tous les métaux employés, pour les ouvrages de couverture, seront toujours pesés avant l’emploi. Les quantités seront constatées par l’inspecteur des travaux sur les carnets d’attachements. Il sera fait toutefois une exception pour les motifs devant décorer certaines parties de la flèche de la chapelle, qui seront comptés à la pièce, ces travaux devant présenter un caractère artistique et décoratif.
Le plomb, le zinc, le cuivre et la fonte seront d’une épaisseur régulière, sans soufflures, feuilletages ni fissures.
Les voliges seront posées jointives, dressées sur les rives, et espacées suivant les indications de l’architecte. Elles seront posées en bonne liaison et fixées solidement sur les chevrons. Les extrémités devront toujours porter sur un chevron et enfin tous les travaux de couverture seront exécutés avec la dernière perfection.
Menuiserie
Article 9
Les menuiseries seront en bois sec et sans défaut. Celles extérieures seront apportées au chantier avant d’être peintes.
L’entrepreneur sera tenu de changer toutes les parties de menuiserie qui seraient devenues gauches par suite de mauvais assemblages ou d’une fausse position avant d’être en place.
Toutes les menuiseries en bois apparent, aussi bien que le gros mobilier fixe au musée, seront faits en chêne provenant généralement des vieux bois de démolition du château. Ils seront exécutés avec une grande perfection sur les modèles spéciaux qui seront fournis par l’architecte.
Serrurerie
Article 10
Tous les fers employés seront doux et bien forgés ; ceux aigres et cassants seront refusés.
Les fers ronds ou carrés seront parfaitement dressés, bien calibrés et d’égale épaisseur. Les fers à I seront exactement des échantillons demandés, bien dressés et d’un calibre uniforme.
Tous les ferrements décoratifs, tels que : boutons de portes, entrées de serrures, anneaux de tirage, verroux, etc. etc. ainsi que les vitrines en fer seront exécutés suivant toutes les règles de l’art, conformément à ce qui a été fait pour les travaux déjà exécutés et sur modèles spéciaux faits sur les dessins qui seront remis, en cours d’exécution, à l’entrepreneur.
Les ouvrages de quincaillerie proviendront toujours des fabriques indiquées par l’architecte. Les entailles dans les bois, pour la pose de ces objets, seront faites avec la plus grande précision.
Peinture
Article 11
Les ouvrages préparatoires à faire pour l’application des peintures, soit à l’huile, soit à la colle, seront indiqués par l’architecte, et l’on admettra dans le compte des travaux que les seuls ouvrages préparatoires dont l’exécution aura été constatée sur les attachements. Les impressions devront généralement couvrir toutes les surfaces apparentes ou cachées, et celles d’épaisseur, et dès lors être appliquées avant que les objets soient en surface.
Les peintures en détrempe seront suffisamment encollées. Par conséquent, celles qui ne résisteraient pas au frottement par défaut de colle ou celles qui s’écailleraient par surabondance ne seront pas reçues.
L’appareil figuré par des filets ou par des bandes sera toujours tracé suivant les principes de construction du 16e siècle et il ne sera d’ailleurs exécuté qu’après que l’architecte l’aura revu dans toutes ses parties et l’aura définitivement accepté.
Article 12
Toutes les clauses et conditions insérées au présent cahier des charges sont de rigueur, aucune d’elles ne pourra être réputée comminatoire.
Dressé par l’architecte soussigné
Eugène Millet
Paris, le 30 novembre 1878 »

Ministère des Travaux publics

Acte d’inhumation de Marie Madeleine Gouffier, duchesse de Northumberland, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy vingt sixieme mars mil six cent quatre vingt treize, a esté baptisé par moy prestre soussigné Istre Margueritte, née du vingt deuzieme du present mois, fille d’Honoré Bexterre, tailleur, et de Marie Bexterne, ses pere et mere, anglois de nation, le parain Jean Martinanche, officier de la Bouche du Roy d’Angleterre, la marainne Margueritte Jonlle, femme Jean Ouilké, valet de chambre de la princesse d’Angletairre, tous anglois de nation, la maraine a declaré ne scavoy signer, lesquels ont signez.
John Martinoch
Jamet »

Lettre concernant les salles réclamées par le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Direction générale des Beaux-Arts
Bureau de l’Enseignement
Paris, le 24 janvier 1879
Monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre et cher collègue,
Le musée de Saint-Germain possède en magasin de nombreuses antiquités dont le public n’a pas jouir jusqu’ici, faute de place pour les exposer.
Il reste peu de travaux à faire pour que l’architecte puisse livrer à ce musée cinq grandes salles et deux petites composant l’angle nord-est du château et complétant la façade septentrionale. Les salles de la façade orientale continueraient à être mises à la disposition de la société des Fêtes. Le plan annexé à cette lettre vous fera comprendre, Monsieur le Ministre et cher collègue, que les salles réclamées sont le complément nécessaire de celles qui ont déjà été livrées.
J’ai en conséquence l’honneur d’appeler tout votre bienveillant intérêt sur la demande de M. le conservateur du musée de Saint-Germain.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts
Bardoux »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant la villa achetée pour le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Paris, le 30 janvier 1879
Mon cher ami,
Voici le renseignement que vous implorez. En janvier 1870, l’Empereur avait acheté à Saint-Germain deux maisons qui devaient être plus tard réunies aux dépendances du château. Mais ni dans le contrat, ni dans aucun autre acte ou décision administrative, il n’est parlé de cette destination. Seulement l’architecte a été autorisé à installer l’agence des travaux dans les maisons. Plus tard, la commission de liquidation les a offertes en remploi de sommes dues à l’Etat par la Liste civile, et l’affaire serait depuis longtemps terminée sans les ergoteries de l’administration des Domaines. La question est soumise au tribunal de la Seine, qui rendra son jugement mercredi prochain. Quelle que soit la décision, vous me trouverez toujours prêt à régler avec vous de manière à satisfaire tout le monde.
Votre bien dévoué,
Florimont
62, rue François 1er »

Ministère des Travaux publics

Acte de baptême d’Édouard Douglas, fils d’un palefrenier du roi d’Angleterre, à Saint-Germain-en-Laye

« Ce jourd’huy quatriesme avril mil six cent quatre vingt treize, a eté baptisé par moy prestre soubsigné Edouard, né le jour precedent, fils de Edouard Douglasse, palfrenier du roy d’Angleterre, et de Marie Loque, sa femme, tous deux anglois de nation, le parrain Maurice Doland, officier du roy d’Angleterre, la marraine Elizabeth Kerter, fille de Robert Kerter et de Anne Whitmore, ses pere et mere, tous anglois de nation, lesquels ont signez.
Maurice Doland
E. Cartar, Trinité »

Acte de baptême de Michelle Cousin à Saint-Germain-en-Laye, un pourvoyeur du roi d’Angleterre étant son parrain

« Ce jourd’huy cinquieme avril mil six cent quatre vingt treize, a esté baptisé par moy prestre soubsigné Michelle, née du deuxieme du present mois, fille de Jean Cousin et de Denise Salé, sa femme, de cette paroisse, le parain Maurice Dolande, pourvoyeur du roy d’Angleterre et anglois de nation, la marainne Michelle Louise Paulin, fille de Louis Paulin, comis aux aydes, et de Margueritte Danielle, ses pere et mere, de cette paroisse, lesquels ont signez.
Michelle, Louisse Paulin, Maurice Dolland
Jamet »

Lettre concernant les salles réclamées par le musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 26 février 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Par votre dépêche du 6 février dernier, vous avez bien voulu me communiquer une lettre de monsieur le ministre de l’Instruction publique et une demande de M. le directeur des Beaux-Arts relatives, toutes deux, à l’achèvement, dans le plus court délai possible, de sept salles situées à l’angle nord-est du château de Saint-Germain-en-Laye et destinées à recevoir les collections du musée gallo-romaine. Vous me demandiez en même temps de vous fournir le devis des travaux à exécuter pour satisfaire à cette demande, et la lettre de M. le directeur des Beaux-Arts était accompagnée d’un plan indiquant les salles demandées par l’administration des Musées.
Sur ce plan sont bien figurées sept salles principales dont on désire la livraison, mais il indique aussi comme devant être livrées d’autres salles moins grandes, adjacentes aux premières, et qu’on ne peut faire autrement que d’achever en même temps que celles-ci. En réalité, le nombre des salles réclamées s’élève à douze, savoir :
A rez-de-chaussée : 2
A l’entresol : 4
Au 1er étage : 4
Au 2ème étage : 2
Total : 12 salles, que j’ai numérotées à l’encre rouge sur le plan annexé à la demande.
Or pour livrer ces douze salles, il faut d’abord y exécuter tous les travaux d’achèvement intérieur et ensuite les pourvoir de leur mobilier. Par suite, le devis que vous m’avez fait l’honneur de me demander a dû se décomposer en deux autres, l’un relatif aux ouvrages de maçonnerie, de carrelage, de fumisterie, de menuiserie, de serrurerie et de peinture exigés pour l’achèvement complet de ces 12 salles, lequel devis s’élève à la somme de : 34072 f. 95
Et l’autre, relatif à leur mobilier, qui s’élève à : 31491 f. 07
Ensemble : 65564 f. 02
Ce total comprend un imprévu de 1/10, ainsi que les honoraires de l’architecte.
Cette somme étant fort importante eu égard à l’ensemble du crédit que vous voulez bien accorder annuellement au château de Saint-Germain, j’ai demandé à M. le conservateur du musée gallo-romain s’il ne serait pas suffisant de lui livrer annuellement une partie des salles qu’il réclame, et s’il ne serait pas possible d’ajourner la livraison des autres à une époque ultérieure. Il est résulté de notre conversation que l’administration des Bâtiments civils peut ajourner la livraison de tout le rez-de-chaussée, des salles n° 3 et 4 de l’entresol, de la salle n° 4 du 1er étage, et de la salle n° 2 du 2ème étage. Et s l’on remarque en outre que l’ajournement du rez-de-chaussée permet de ne pas achever immédiatement le calorifère de l’angle nord-est, le premier devis se trouve réduit à la somme de : 13860 f. 00
Et le second, concernant le mobilier, à : 20640 f. 00
Ensemble : 34500 f. 00
Ce total comprend, comme le précédent, 1/10 d’imprévu et les honoraires de l’architecte. Ces travaux seraient terminés le 31 décembre 1879.
En vous adressant, conformément à votre dépêche, les renseignements qui précédent, permettez-moi d’ajouter, Monsieur le Ministre, que l’état actuel du bâtiment sud du château de Saint-Germain réclame l’emploi d’un crédit au moins équivalent à celui de l’exercice 1878 et qu’il n’en pourrait être retranché une somme de 35000 f. destinée à la livraison au musée des salles de l’angle nord-est. Il est nécessaire aujourd’hui, je devrais dire indispensable, d’achever les contreforts du bâtiment sud, d’en refaire les voûtes, d’en rétablir le comble et la couverture, et un crédit de 130000 f. serait tout à fait insuffisant pour faire face aux dépenses de ces grosses réparations en même temps qu’à l’aménagement complet des salles de l’angle nord-est. J’ose donc vous prier, Monsieur le Ministre, d’ajouter cette somme de 35000 f. au crédit que vous avez résolu d’allouer au château de Saint-Germain-en-Laye pour l’exercice 1879.
J’ai l’honneur de renfermer sous ce pli les deux devis dont j’ai parlé plus haut, la lettre de monsieur le ministre de l’Instruction publique, celle de M. le directeur des Beaux-Arts et le plan qui accompagnait ces deux lettres.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
Paris, le 30 avril 1879
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Le 28 mars dernier, vous avez bien voulu me faire connaître que, par décision du 12 du même mois, vous avez compris le château de Saint-Germain-en-Laye pour une somme de 130000 f. dans la répartition du crédit affecté en 1879 aux grosses réparations des Bâtiments civils, et que cette somme devra être employée ainsi qu’il suit :
Continuation des travaux de restauration de la façade sud : 100000 f. 00 c.
Aménagement et ameublement de quelques-unes des pièces de l’angle nord-est : 30000 f. 00 c.
Total : 130000 f. 00 c.
Par la même lettre, vous m’avez demandé un état de répartition de ce crédit, dressé par natures d’ouvrages, et indiquant l’emploi des sommes allouées.
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli cet état de répartition en vous priant de bien vouloir lui donner votre approbation.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur.
L’inspecteur,
Eug. Choret »

Ministère des Travaux publics

Acte d’inhumation de François Clarke à Saint-Germain-en-Laye, l’aumônier général des armées du roi d’Angleterre étant témoin

« Ce jourd’huy septieme avril mil six cent quattre vingt treize, a esté inhumé le soir dans cette eglise le corps du sieur François Clarke, gentilhomme anglois, aagé de quarante ans ou environ, decedé cette nuict ; vespres des morts, prierres et suffrages accoustumées chantées pour le repos de son ame en presence de messires Eduard Cary, prestre et aumosnier general des armées du roy d’Angleterre, et de Guillaume Philipot, prestre, chapelain du roy d’Angleterre, anglois de nation, amis du deffunct, et d’Antoine Jamet, prestre de cette parroisse, lesquels ont signez.
Edward Cary, Will. Philpot
Jamet »

Lettre de l’architecte Lafollye concernant son arrivée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Palais de Compiègne
Compiègne, le 16 avril 1879
Monsieur le directeur des Bâtiments civils, à Paris
Monsieur le Directeur,
Je suis allé samedi dernier à Saint-Germain. J’ai vu tout mon personnel et M. le conservateur du musée. J’ai reçu partout un parfait accueil.
Après avoir visité les travaux, M. Chorret m’a expliqué que M. Millet avait à Paris toutes les lettres et instructions émanant du ministère ainsi que les clefs du château et du logement réservé à l’architecte dans l’ancienne vénerie.
Il serait utile que les papiers fussent remis à l’agence avec les clefs. Je désirerais également savoir à quelle époque je pourrai prendre possession du logement.
Je prie Monsieur le Directeur de vouloir bien examiner s’il ne serait pas convenable que les héritiers de M. Millet fussent informés directement de ma nomination par l’administration, et en même temps on pourrait les inviter à remettre soit à l’agence, soit entre mes mains les papiers, documents, clefs etc. pouvant intéresser le service.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Directeur, votre dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Ministère des Travaux publics

Acte de baptême de Marie Drummond dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy huictieme avril mil six cent quatre vingt treize, a esté baptisé par monsieur l’abbé de Ronchy, premier aumonier du roy et de la reyne d’Angleterre, dans la chapelle du chasteau vieux, Marie, née le vingt troizieme du mois de mars, fille de seigneur Jean, comte de Melford, ministre et secretaire d’Estat de Sa Majesté britanique, premier gentilhomme de sa chambre et chevalier de l’ordre de la Jartierre, et de madame Affé, son epouse, ecossois de nation et demeurant dans cette paroisse, la mareinne tres haute et tres puissante et tres excellente princesse Marie Eleonord d’Est, princesse de Modene, epouse de tres haut, tres puissant et tres excellent prince Jacques second, par la grace de Dieu roy de la Grande Bretagne, en presence et du consentement de maistre François Converset, prieur et curé dudit Saint Germain, revetu de surplis et d’estolle, lequel a presenté les saintes huilles prises de la paroisse royalle du dit lieu, qui ont signez.
J. Ronchi, l’abbé Converset
Maria R. »

Acte de baptême de Marie Thérèse White dans la chapelle du Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, la reine d’Angleterre étant sa marraine

« Ce jourd’huy neufvieme avril mil six cent quatre vingt treize, a esté baptisé par monsieur l’abbé de Ronchy, premier aumonier du roy et de la reyne d’Angleterre, dans la chapelle du chasteau viel de Saint Germain en Laye, Marie Therese, née le vingt troizieme de mars, fille de messir Ignace With, marquis d’Ableville, ambassadeur du roy d’Angleterre en Hollande, et de madame Marie Scahorow, son epouse, anglois de nation et demeurant sur cette paroisse, la mareinne tres haute et tres puissante et tres excellente princesse Marie d’Este, princesse de Modene, epouse de tres haut et tres puissant monarque Jacques second, par la grace de Dieu roy de la Grande Bretagne, en presence et du consentement de messir François Converset, prestre, docteur de Sorbonne, abbé de Nostre Dame de Sully, prieur et curé du dit Saint Germain, revestu de surplis et d’estolle, lequel a presenté les saintes huilles prises de la paroisse dudit lieu, et lesquels ont signez.
J. Ronchi, Maria R.
Converset »

Lettre concernant la nomination d’un nouvel architecte au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Cabinet du sous-secrétaire d’Etat
Paris, le 16 avril 1879
A monsieur le secrétaire général du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Secrétaire général,
J’ai le plaisir de vous informer, en réponse à la recommandation que vous m’avez adressée en faveur de M. Lafollye, que cet architecte vient d’être nommé architecte du château de Saint-Germain.
Recevez, Monsieur le Secrétaire général, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le sous-secrétaire d’Etat
Sadi Carnot »

Ministère des Travaux publics

Description par Jean-Aymar Piganiol de La Force des châteaux de Saint-Germain-en-Laye

« [p. 444] Saint-Germain-en-Laye. Il y a un château qui est un des plus beaux séjours qui soit en France, tant pour la beauté de ses appartemens et de ses jardins, que par la forêt qui les joint. L’air y est fort sain, et on a remarqué que l’on y vit longtemps. Cette maison royale a été occupée dans ces derniers temps par le roi de la Grande-Bretagne et par la cour d’Angleterre. Le roi y logea le feu roi Jacques en 1689, lorsqu’après la dernière révolution d’Angleterre, il se vit obligé de se retirer en France, et ce prince y est mort saintement le 16 de septembre de l’an 1701. Son corps fut transporté à Paris, et mis en dépôt chez les bénédictins anglois, près le Val-de-Grâce. Marie Stuart, sa fille, et Joseph-Marie d’Est, sa femme, y sont mortes aussi, la première le 18 d’avril 1712, et la dernière le 7 de mai de l’an 1718.
[p. 445] Le roi Charles V fit jetter les premiers fondemens de ce château, l’an 1370. Il fut pris par les Anglois pendant les troules que causa dans le royaume la maladie du roi Charles VI. Le roi Charles VII le retira des mains d’un capitaine anglois, moyennant une somme d’argent, et Louis XI fit don à Coictier, son médecin, non seulement du château de Saint-Germain, mais encore de Trielle et de tout ce qu’on appelloit alors la châtellenie de Poissi, et les Patentes de cette donation furent expédiées au Plessis-lès-Tours au mois de septembre de l’an 1482.
Le gout que François premier avoit pour la chasse, lui en donna beaucoup pour le séjour de Saint-Germain. Il fit relever l’ancien bâtiment, et en fit construire de nouveaux. Henri IV fit bâtir le Château neuf sur la croupe de la montagne la plus proche de la rivière. Il étendit les jardins jusqu’aux bords de la Seine, et les fit soutenir par des terrasses élevées avec une dépense somptueuse. Le roi Louis XIII l’embellit de plusieurs ornemens, et enfin Louis XIV, qui y étoit né le 5 septembre de l’an 1638, fit ajouter au vieux château cinq gros pavillons qui en flanquent les encoignures. Il fit encore embellir les [p. 446] dehors. Le grand parterre, la grande terrasse, la maison et le jardin du Val, et quantité de routes qu’il fit percer dans la forêt, dont des ouvrages dont il a donné le dessein, et des magnificences de son règne.
La ville de Saint-Germain-en-Laye, Sanctus Germanus in Ledia silva, est à quatre lieues de Paris, et dans la même situation que le château. On croit qu’elle a pris son nom d’un monastère que le roi Robert y fit bâtir, il y a environ sept cens ans. Cette petite ville est fort peuplée, les maisons y sont hautes et bien bâties, les rues grandes et bien percées. Elle est encore ornée de plusieurs beaux hôtels, que différens seigneurs ont fait bâtir dans le temps que le roi y faisoit son séjour ordinaire. Il n’y a qu’une paroisse, et les couvens des Récollets et des Ursulines. Il y a une prévôté et une maîtrise des Eaux et Forêts, qui s’étend non seulement sur les forêts et bois de la châtellenie de Saint-Germain, mais encore sur les villes, ponts, terres et châtellenies de Poissi et Sainte-James, sur les bois de la châtellenie de Pontoise et des bailliages de Mantes et de Meulan.
L’aspect du château est admirable, [p. 447] principalement du côté de la rivière et des plaines. Son point de vue s’étend sur Paris, Saint-Denis, Marly, etc.
Le parc qui joint le château, est agréable, et son étendue est de trois cens cinquante arpens.
La forêt en contient cinq mille cinq cens cinquante, trente et une perche et trois quarts. Elle est percée de plusieurs belles et larges routes, pleines de toutes sortes de bêtes fauves, qui en font un lieu charmant pour la chasse. »

Piganiol de La Force, Jean-Aymar

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires du maréchal de Berwick

« [p. 347] Au commencement de septembre, le roi d’Angleterre eut encore une attaque, et je retournai au plus tôt à Saint Germain, où je le [p. 348] trouvai dans un état désespéré. Les remèdes le tirèrent de la léthargie, mais sans donner plus d’Esperance : il s’affoiblissoit à vue d’œil ; son bon sens et la connoissance lui restèrent presque jusqu’au dernier soupir. Il employa tout ce temps en prières et en méditations. Jamais on ne vit plus de patience, plus de tranquillité, plus de joie même lorsqu’il songeoit à la mort, ou qu’il en parloit. Il prit congé de la reine avec une fermeté extraordinaire, et les pleurs de cette princesse désolée ne firent sur lui aucune impression, quoiqu’il l’aimât tendrement. Tout ce qu’il lui dit pour retenir ses larmes fut : « Songez, Madame, que je vais être heureux à jamais ». Le Roi Très Chrétien étant venu le voir, l’assura qu’il auroit pour son fils les mêmes égards que pour lui, et qu’il lui rendroit les mêmes honneurs. Le roi d’Angleterre le remercia en peu de mots des marques passées de son amitié, et de ce qu’il venoit de lui promettre. Puis, l’ayant embrassé, le pria de ne pas rester plus longtemps dans un endroit aussi triste. Toute la Cour de France vint aussi à Saint Germain, et fut témoin de la piété et de la sainteté de ce héros chrétien. Le prince de Conti voulut y rester tout le temps et m’avoua que cette mort le suprenoit et le touchoit infiniment. Il sembloit que Dieu vouloit qu’on n’en pût ignorer toutes les circonstances, car pendant tout le temps de sa maladie les portes de sa chambre ne furent plus gardées, de manière que tout le monde y entroit ; et comme ses rideaux furent toujours ouverts, on le voyoit dans son lit, où d’ordinaire il tenoit les yeux fermés, pour être plus recueilli. Enfin le 16 septembre, à trois heures après midi, il expira ; et dans l’instant nous allâmes chez le prince de Galles le saluer roi. Les rois de France et d’Espagne le reconnurent comme tel, et ce fut un des motifs dont le prince d’Orange se servit pour engager le parlement d’Angleterre dans la guerre contre les deux couronnes.
[…]
[p. 442] [1716] Le roi [Jacques III] vint secrètement à Saint Germain, où il demeura quelques jours. De là, il en alla passer huit auprès de Neuilly, et fut ensuite à Chalons en Champagne, pour y attendre la réponse du duc de Lorraine. […] Pendant le séjour que le roi Jacques avoit fait auprès de Paris, il avoit congédié milord Bolingbrocke de la manière du monde la plus offensante. Il lui avoit fait, à son retour d’Ecosse, une réception très gracieuse, et lui avoit témoigné une confiance entière. Enfin, après lui avoir donné ses ordres sur plusieurs choses dont il le chargeoit, et lui avoir surtout recommandé de se dépêcher de le suivre, il fit semblant de partir de la Malmaison pour Chalons ; mais au lieu de cela, il s’en alla chez mademoiselle de La Chausseraye, auprès de Neuilly. Au bout de deux jours, il envoya le duc d’Ormond redemander les sceaux à milord Bolingbrocke, qui fut très surpris d’un pareil message et les rendit sur le champ. Ce prince publia, pour raison de ce qu’il venoit de faire, que milord Bolingbrocke avoit totalement négligé d’envoyer en Ecosse aucun secours d’armes, d’argent, etc., et que cela étoit cause du mauvais succès de ses affaires. Les brouillons de Saint Germain ajoutoient qu’il n’avoit tenu qu’à lui d’avoir du Régent toutes sortes de secours, mais qu’il ne l’avoit pas voulu afin de ruiner le Prétendant, qu’il trahissoit sous main. »

Fitz-James, Jacques

Lettre du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur de Savoie, donnant des nouvelles de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« A Rueil, le 20 juin 1670
Nous étions mardi à la Cour pour faire compliment à Leurs Majestés sur leur voyage et heureux retour, monsieur le nonce et moi d’ambassadeurs, les envoyés et résidents de Portugal, Suède, palatin et de Mantoue. Nous ne pûmes voir le Roi contre la coutume que l’après dîner, car, encore qu’il se porte bien, néanmoins il se baigne le matin dans la chambre par précaution. Je lui fis le compliment sur la bonne santé qui l’a accompagné dans son voyage, où je l’assurai que Votre Altesse royale l’avait suivi de ses vœux et de ses souhaits, ce que j’accompagnai d’expressions de vénération et de partialité. Il me répondit qu’il avait trouvé les choses en bon état en Flandres et mieux que quand nous y avions été ensemble, qu’il était très satisfait de son voyage. […]
[p. 444] Il me demanda ensuite avec amitié des nouvelles de la santé de Vos Altesses royales et de celle de monseigneur le prince et me témoigna de la joie quand je l’assurai qu’elles étaient parfaites, et je sortis d’auprès de lui très satisfait comme toutes les autres fois que j’ai eu l’honneur d’en [p. 445] approcher. Je vis ensuite la Reine et puis le Dauphin, dont je reçus aussi des grandes marques de bonté pour Vos Altesses royales et de ce prince, qui est toujours plus spirituel, pour monseigneur le prince de Piémont.
Madame arriva avant hier au soir à Saint Germain, fort satisfaite des honneurs, des caresses et des présents que le roi et la reine d’Angleterre lui ont faits, entre autres d’un poinçon et d‘une paire de boucles d’oreilles de grand prix. Leurs Majestés la reçurent avec des grands témoignages de bienveillance. Hier matin, avant le dîner, elle alla chez le Roi et l’après dîner le Roi alla chez elle. Ils s’entretinrent longtemps seuls et ont paru très satisfaits de leurs conférences. On dit qu’elle a fait tout ce qu’elle a voulu à l’avantage de la France, que messieurs de Colbert et de Ruvigny ont fort négocié avec Sa Majesté britannique et signé des traités de commerce pour l’Amérique, ce qui portera du préjudice [p. 446] aux Espagnols et Hollandais. M. le maréchal du Plessis y a aussi beaucoup agi et on a assuré que Madame a parole du roi, son frère, qu’il abandonnera la ligue du Nord quand Sa Majesté Très Chrétienne le voudra. On publie par Paris qu’il veut répudier la reine, sa femme, et épouser mademoiselle de Montpensier, que le Roi Très Chrétien achète tous les biens de cette princesse pour le prix de quinze millions. Je ne croirais pas néanmoins à ces deux dernières nouvelles que je n’en aie des assurances solides, car je vois bien des difficultés pour les exécuter.
Madame hait toujours mortellement madame la comtesse de Soissons, ce qui fait qu’on appréhende qu’elle ne lui fasse pièce. Elle est néanmoins à Saint Germain et jusques à présent elle espère d’aller avec la Cour à Versailles, qui part aujourd’hui de Saint Germain pour y aller faire quelque séjour. Les dames de la faveur sont aussi bien et aussi belles que jamais et toutes choses marchent de leur train ordinaire. »

Lettre proposant la cession du parterre de Saint-Germain-en-Laye à la ville

« Ministère des Finances
Secrétariat général
Contrôle des administrations financières
Paris, le 31 janvier 1851
A monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur et cher collègue,
Il résulte de renseignements que j’ai sous les yeux qu’une parcelle de la forêt de Saint-Germain contenant 8 hectares et dans laquelle sont compris les bâtiments et les jardins qui composaient la porte Dauphine a été détachée du massif par suite de la construction du chemin de fer atmosphérique, qu’elle en est aujourd’hui entièrement séparée par un saut-de-loup et par une grille, que des travaux pour l’embellissement du parterre du château y avaient été entrepris par l’ancienne Liste civile et que, depuis la révolution de Février, le département des Travaux publics poursuit l’exécution de ces travaux.
D’après les mêmes renseignements, le parterre de Saint-Germain, désigné sous les nos 7, 11 et 12 de la 108e feuille du plan dressé en exécution de la loi du 2 mars 1832, comprend :
Le n° 7 : 9 h. 73 a. 50 c.
Le n° 11 : 64 a. 85 c.
Et le n° 12 : 66 a. 30 c.
[Total :] 11 h. 04 a. 65 cent.
La Liste civile y a réuni :
1° une pièce de terre dite le Courtillier, n° 8 du même plan, contenant : 68 a. 05 c.
2° les terrains dits le Clos du Parterre, nos 9 et 10 du même plan, comprenant deux glacières et contenant : le n° 9 : 11 a. 60 c.
Le n° 10 : 20 a. 80 c.
Si l’on y ajoute les 8 hectares de terrain séparés de la forêt par la voie de fer : 8 h.
La contenance totale du parterre se trouverait portée à : 20 h. 05 a. 10 c.
Le parterre de Saint-Germain, Monsieur et cher collègue, est d’un entretien dispendieux, sans aucune utilité réelle pour l’Etat ; son agrandissement ne ferait donc qu’entraîner, sans compensation, un surcroît de charges.
Comme il sert uniquement à l’agrément de la ville, vous penserez sans doute avec moi qu’il y aurait lieu de lui en proposer la cession gratuite, sauf rectification par une loi, à la charge, par elle, de conserver à perpétuité aux terrains dont il se compose la destination qu’ils n’ont eue jusqu’ici que par tolérance. C’est, au surplus, ce qui s’est déjà fait pour les Champs-Elysées et pour plusieurs avenues de l’hôtel des Invalides, qui ont été cédés à la ville de Paris par deux lois du 20 août 1828 et du 19 mars 1838.
L’Etat se trouverait par ce moyen exonéré d’une charge qui n’est, du reste, que volontaire de sa part, et la ville, qui aurait alors à la supporter, devrait d’autant moins hésiter à le faire qu’elle recueille seule les avantages attachés à l’existence du parterre et que l’Etat, si elle refusait, pourrait faire cesser la tolérance et disposer de l’emplacement dont il s’agit par voie d’adjudication aux enchères.
Du reste, la cession à proposer à la ville de Saint-Germain ne devrait comprendre que ce qui constituait anciennement le parterre, c’est-à-dire les terrains nos 7 et 12 du plan de 1832, de la contenance de 11 hectares 04 ares 65 centiares.
Quant aux terrains nos 8, 9 et 10 du même plan et aux 8 hectares laissés en dehors de la forêt de Saint-Germain, leur situation permettrait d’en tirer un prix de vente avantageux et ils devraient à cet effet être réunis au Domaine.
Permettez-moi, Monsieur et cher collègue, en appelant votre attention sur ce point, de vous entretenir d’une affaire qui s’y rattache naturellement.
Lors de la démolition de la porte Dauphine comprise dans la parcelle de 8 h. distraite de la forêt, le pavillon de la place Pontoise a été assigné provisoirement pour demeure au garde portier chargé de la surveillance de la nouvelle grille d’entrée. Mais ce pavillon se trouve à plus de 600 mètres du poste où doit s’exercer la surveillance du garde, ce qui accroit nécessairement les difficultés de cette surveillance.
J’ajoute qu’il n’a point encore été déféré au vœu émis par le département des Finances de voir établi une barraque pour servir d’abri au garde contre le mauvais temps.
Je ne puis à cet égard, Monsieur et cher collègue, qu’insister, dans l’intérêt du service forestier, sur la nécessité de prendre en considération les observations contenues dans les lettres écrites par mes prédécesseurs au département des Travaux publics les 26 avril 1849 et 20 février 1850.
Je vous serai donc obligé, Monsieur et cher collègue, de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour la prompte construction de la maison de garde destinée à remplacer la maison de la porte Dauphine, conformément aux conventions arrêtées entre les agents de votre département et ceux de l’administration des forêts.
Agréez, Monsieur et cher collègue, l’assurance de ma haute considération.
Le ministre des Finances
Ch. de Germingy »

Ministère des Travaux publics

Lettre de l’architecte Lafollye concernant la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Saint-Germain-en-Laye, le 9 juillet 1883
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un projet relatif à l’achèvement de la couverture en plomb de la flèche de la chapelle du château de Saint-Germain.
La charpente de la flèche établie en 1868 a été seulement voligée. La volige, exposée depuis cette époque à toutes les intempéries, est aujourd’hui en partie pourrie. Il est urgent de la remplacer pour protéger la charpente. De plus, le pavillon du bâtiment sur la rue Thiers qui touche à la chapelle étant terminé, le moment est venu de finir la flèche restée inachevée et qui par suite fait un mauvais effet au milieu de constructions complètement achevées, par la pose des plombes qui doivent protéger les bois et les décorer.
La chapelle est classée et jusqu’à présent le département des Monuments historiques a participé pour moitié dans les dépenses des travaux exécutés à ce moment. Il y a lieu, en présentant le projet à la commission des Monuments historiques, de lui demander ce même concours pour l’exécution du projet ci-joint.
Bien que les travaux de plomberie ne pourront être commencés que dans le prochaine exercice 1884, l’adoption du projet nous presse. Il faut que tous les motifs d’ornementation soient étudiés et dessinés bien à l’avance, pour que l’on puisse faire en temps utile les modèles et les moulages à livrer au plombier.
La dépense relative à ces travaux s’élèvera à 48912 f. Elle peut être répartie en deux exercices et s’élèvera annuellement à environ 12000 f. pour chaque département, Monuments historiques et Bâtiments civils.
J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
A. Lafollye »

Lafollye, Joseph-Auguste

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous me faites plaisir de me mander souvent des nouvelles de mes enffans. Je ne suis pas d’advis que l’on baille plus de laict de chevre à mon filz le duc d’Orleans puisque l’on recongnoist qu’il ne luy proffite pas. Au surplus, j’ay esté priée par le sieur de Bressieu de trouver bon que ce peintre qui a desjà faict des portraictz de mes enffans en feist ung de ma fille aisnée pour porter en Angleterre, ce que je luy ay accordé, et ne ferez difficulté de laisser faire led. portraict par ce peintre, [f. 342] lequel en aura encores d’autres à faire par mon commandement. Cependant, je prie Dieu etc. »

Lettre concernant les consignées données par Le Vau pour les travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le lundy 19e octobre 1665 au matin
Monsieur Le Vau n’estant revenu de la campagne qu’hier fort tard, je ne l’ay peu veoir que ce matin et ay mené le serrurier de Saint Germain avec moy, auquel led. sieur Le Vau a donné à entendre comme il pretend que la tolle soit employée sur les souches des cheminées du vieil chasteau. J’ay veu laditte tolle qui n’est proprement que des focilles de fer blanc qui ne sont point blanchyes et qui cousteront plus à employer qu’elles ne vallent.
Je vays partyr pour Saint Germain pour faire couvrir une desd. cheminées. Le serrurier y faict porter la susd. tolle ou au moins, s’il ne trouve pas de commodité, il en portera ce qu’il faut pour une cheminée affin que Monseigneur puisse veoir apres demain l’effect d’icelle.
L. Petit »

Lettre concernant l’affectation des Grandes Écuries à Saint-Germain-en-Laye

« Génie
Direction de Paris
Paris, le 2 septembre 1811
A Son Excellence le ministre de la Guerre
Monseigneur,
J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Excellence que les écuries précédemment occuppées par les chevaux de l’école de Saint-Germain viennent d’être évacuées et qu’ainsi le bâtiment dit les grandes écuries devient disponible. Il peut contenir environ deux cent chevaux et quelques hommes seulement, mais au moyen d’une dépense de quarante mille francs par apperçu, on y formerait un logement de 500 hommes. Il devient nécessaire que Votre Excellence veuille bien prononcer si ce bâtiment, dont M. le général commandant l’école a offert lui-même de faire la remise, restera dans les attributions de son ministère ou si on le remettre à la Liste civile. La pénurie où l’on se trouve de bâtimens militaires pourrait peut-être rendre celui-ci fort utile au cazernement.
Je prie Votre Excellence d’agréer l’hommage de mon profond respect.
Pour le directeur des Fortifications
Le major du Génie, sous-directeur
Maler »

Mention de travaux dans les Quinconces à Saint-Germain-en-Laye

« Plusieurs ouvriers terrassiers sont employés dans ce moment, par les ordres de l’administration de la Liste civile et sous l’inspection du jardinier-chef des Parterres, à débarrasser le sol des Quinconces de toutes les pierres et gravois accumulés par les différents travaux d’établissement qui s’y sont succédés, à creuser des tranchées pour l’écoulement des eaux, et enfin à encaisser solidement la principale avenue transversale dont le terrain meuble devenait souvent impraticable, lors de la moindre averse, dans les jours de fêtes publiques. Le reste des Quinconces sera entièrement gazonné de nouveau et rendra à cette partie des promenades l’aspect agréable que depuis longtemps elle avait cessé de présenter. »

Marché pour la construction de murs autour du parc de Saint-Germain-en-Laye

« Devis des ouvrages de maçonnerie qu’il convient faire pour la construction des murs de closture que Sa Majesté veult faire faire pour enfermer sa forest de Sainct Germain en Laye, à commencer du bout du pont de Poissy et continuant le long du parapet de la chaussée qui est au bout dudit pont vers les premiers murs de Carriere soubs Poissy, Andresy, Morcourt, Conflan, Herblay, Le Frete et continuant jusques à la rencontre des murs espaliers dudit lieu de Maisons au Mesnil, dudit lieu du Mesnil à Vaux, et de Vaux aux murs de closture du jardin du Val, lesquelz seront faits et construitz ainsy qu’il ensuit.
Premierement, sera fait la fouille des terres et construit les murs en fondation sur bon et vif fond, conduitz de niveau aveq bon moislon dure des lieux, posez en bonne liaison et assise en mortier fait d’un tiers de chaux et deux tiers de sable, le plus net et le plus graveleux que faire se poura. Lesdits murs auront en fondation deux pieds et demy d’espoisseur, sur lesquels sera faict retraite de trois pouces de chaque costé. Seront construits les murs au dessus en la longueur qu’il conviendra sur pareille hauteur des antiens murs de closture qui sont dudit Saint Germain à Poissy, de deux pieds d’espoisseur au rez de chaussée reduit à vingt pouces d’espoisseur soubs le chapron, dont la bordure sera de pierre dure bien taillée, touttes posées en bonne liaison, et le surplus du chapron de bon moislon, mortier de chaux et sable. Lesdits murs seront pareillement construits de bon moilon dure du lieu, sans bousin, posé en bonne liaison de carreaux et boutisses entre deux une, et par assise bien conduite et de niveau massoné avecq mortier de chaux et sable comme dessus. Et seront observé dans lesdits murs des barbes à cane de neuf en neuf pieds de six pouces d’ouverture et de trois pieds de haulteur pour escouler les eaues.
Sera relevé le mur du parapet de la chaussée de la sortye du pont de Poissy sur la droite en toutte la longueur de lad. chaussée et de la haulteur qu’il conviendra pour esloigner le mur de closture et le garentier du desbordement des eaues, lequel aura pareillement deux pieds d’epoisseur au rez de chaussée, reduite à vingt pouces soubs chapron, le tout de pareille construction et qualité d’ouvrages que celle cy dessus.
Sera fait la fouille des terres pour fonder le mur de closture depuis Morcourt au dessus d’Andresy jusues au bort de la riviere d’Oise, lequel mur sera fondé sur bon et vif fond, conduit de niveau et aura cinq pieds d’epoisseur en fondation, reduit à quatre pieds et demy au rez de chaussée et pareillement construit de bon moislon dure, assis en bon mortier fait d’un tiers de chaux et deux tiers de sable de riviere, aveq un rang de libage par bas et un rang de libage faisant retraite de six pouces au rez de chaussée, qui est trois pouces de chacun costé, le tout bien lié et posé en careaux et boutisses entre deux une. Sur laquelle retraite sera levé le mur de quatre pieds d’epoisseur au rez de chaussée, reduit à deux pieds d’epoisseur au dessoubs du chapron, sur pareille hauteur que les autres murs, lequel chapron sera construit comme ceux dont est cy devant fait mention. Led. mur sera construit de bon moilon dur piqué et posé de niveau et à jointz quarez et bonne liaison. Et seront observez des arcades dans lesdits murs de cinq thoises distantes l’une de l’autre de milieu en milieu, lesquels auront neuf pieds d’ouverture avec pieds droits et feront bandes en plain ceintre, et construitz en leur poutour de pierre de thaille dure du lieu ou vergé de Saint Leu, posez en bonne liaison de careaux et boutisses, dont les careaux auront au moins quinze pouces de lit et les boutisses vingt un à vingt quatre pouces, le tout proprement conduit et massonné aveq bon mortier, chaux et sable de riviere.
Par devant Louis Guillon de Fonteny, notaire et gardenottes du Roy à Sainct Germain en Laye soubzsigné, furent presens en leurs personnes Anthoine et Jean Delarue, freres, entrepreneurs des Bastimens du Roy, Charles Soissons, massons, et Jacques Barbier, aussy masson, demeurans audit Sainct Germain à la reserve dudit Soisons qui demeure au Pecq, estant de present audit Sainct Germain, lesquels vollontairement ont recogneu et confessé avoir fait marché, ont promis, promettent et s’obligent par ces presentes, lesd. Delarue sollidairement l’un pour l’autre aux renonciations requises, et lesd. Soisons et Barbier chacun à leur esgard, au Roy, ce acceptant pour Sa Majesté messire Jean Baptiste Colbert, chevalier, seigneur marquis de Seignelay, baron de Seaux et autres lieux, conseiller du Roy ordinaire en tous ses conseils du conseil royal, commandeur grand tresorier de ses ordres, secretaire d’estat et des commandemens de Sa Majesté, controlleur general des Finances, surintendant et ordonnateur general des Bastimens de Sa Majesté, arts et manufactures de France, estant de present audit Sainct Germain, à ce present, de faire et parfaire bien et deuement comme il appartient au dire d’ouvriers et gens à ce cognoissans tous et chacuns les ouvrages de maçonnerie, fouilles et autres choses qu’il convient faire pour la construction des murs de closture mentionnez au devis des autres partz escrit, et fournir de bons mathereaux conformement audit devis pour la perfection desd. ouvrages, à commencer à y travailler presentenement et continuer avecq nombre d’ouvriers suffisant sans discontinuation à peine de tous despens, dommages et interetz, eEn sorte que le tout soit fait et parfait au plus tost, sera mesme permis pour advencer lesditz ouvrages à mondit seigneur Colbert y faire mettre tels autres entrepreneurs et ouvriers qu’il luy plaira sans augmentation de prix ny dommages et interetz pretendre par lesd. entrepreneurs à cause de ce, et seront lesd. ouvrages faits comme dit est, scavoir par ledit Barbier les murs depuis Poissy jusques à Andresy moyennant et à raison de unze livres dix sols chacune thoise, par ledit Soisons le smurs depuis Andresy jusues à Conflan sur le pied, scavoir les murs de pareille construction que ceux depuis Poissy à Andresy, de dix livres dix sols la thoise, et les murs depuis Marcour jusques audit lieu de Conflan à raison de vingt cinq livres la thoise, et par lesdits Anthoine et Jean Delarue tous et chacuns les autres murs contenus audit devis à raison de dix livres dix sols chacune thoise, lesquels prix mondit seigneur Colbert audit nom a promis et s’oblige faire bailler et payer ausd. entrepreneurs par le sieur tresorier general des Bastimens de Sa Majesté en exercice, du fond qui sera par Elle destiné à cet effet, au feur et à mesure qu’ils travailleront ausd. ouvrages et les advenceront. Et pour l’execution des presentes lesd. entrepreneurs elisent leur domicille irrevocable en ce lieu en la maison dud. Barbier vis à vis le vieil chasteau où est pour enseigne le Point du jour, auquel lieu &c nonobstant &c. Prometant. Obligeant chacun en droit sy lesd. Delarue sollidairement. Renonçant. Fait et passé audit Sainct Germain aud. vieil chasteau en l’apartement de mondit seigneur, presens Edme Regnault et Paul Marye, bourgeois de ce lieu, y demeurant, tesmoings, l’an mil six cens soixante dix neuf, le vingt deuxiesme jour d’aoust apres midy, et ont signé
Colbert
A. Delarue, Jean Delarue
Soissons, Barbier
Regnault, Guillon de Fonteny
Marye »

Procuration des habitants de Saint-Germain-en-Laye concernant le pavage à entreprendre

Procuration donnée par les habitants de Saint-Germain-en-Laye pour s’obliger envers le roi « de faire faire tout le pavé destiné à faire aud. Saint Germain suivant et au desir du toizé qui en a esté fait par messieurs les tresoriers generaux de France en datte du [vide] jour de [vide] mil six cens vingt cinq, recepvoir la somme de quinze mil livres tournois que Sa Majesté a accordez ausd. habitans pour ce faire par arrest de son conseil du [vide] jour de [vide] aud. an M VIc XXV, passer telz contractz […] que besoins sera. »

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