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Vie de Cour
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Quittance pour la fourniture de sel pour le château de Saint-Germain-en-Laye

« Je Gilles Blavin, lieutenant du chasteau de Saint Germain en Laye pour noble et puissant seigneur monseigneur de Precigny, chevalier, conseiller, chambellan du Roy nostre sire et president en sa chambre des comptes a Paris, confesse avoir eu et receu du grenetier de Pontoise la quantité de deux mynes de sel sans gabelles pour user aud. chasteau tout ainsy qu’il appert par la cedulle de mond. seigneur, de laquelle quantité de deux mynes de sel je quicte et prometz faire tenir quicte led. grenetier envers mond. seigneur et tous autres. En tesmoing de ce moy Guillaume Bernard, clerc, tabellion juré du Roy nostred. seigneur aud. lieu ay signé ceste presente quictance de mon seing manuel a la requeste dud. Gilles Blavin. Ce fut fait le lundi XVIIe jour de juing l’an mil IIIIc soixante cinq.
G. Bernard »

Quittance pour la fourniture de sel pour le château de Saint-Germain-en-Laye

« Nous Bertran de Beauvau, chevalier, seigneur de Precigne, conseiller et chambellan du Roy nostre sire, president de ses comptes et cappitaine de Saint Germain en Laye, certiffions avoir eu et receu de Jehan de Fammiz, grenetier du grenier a sel estably de par le Roy nostred. seigneur a Pontoise, ung septier de sel mesure de Paris sans gabelles pour la provision et despence dud. chastel de Saint Germain en Laye dont n’avons paié aud. grenetier que le droit du marchant seullement. En tesmoin de ce nous avons signé ces presentes de nostre main le XIIe jour de septembre l’an mil IIIIc soixante et six.
De Bauvau »

Quittance pour la fourniture de sel pour le château de Saint-Germain-en-Laye

« Je Gilles Blavin, lieutenant du chastel de Saint Germain en Laye pour noble et puissant seigneur monseigneur messire Bertrand de Beauvau, chevalier, seigneur de Precigny, conseiller, chambellan du Roy nostre sire, president de ses comptes a Paris et cappitaine dud. Saint Germain en Laye, confesse avoir eu et receu du grenetier a sel en la ville de Pontoise ou de ses commis un septier de sel sans gabelles pour la provision dud. chastel, lequel a esté ordonné prendre aud. grenier par messieurs des comptes comme appert par leurs lettres donnees a Paris le IIIe jour de fevrier l’an mil IIIIc LXV, ausquelles ceste presente quictance ou descharge est atachee, duquel septier de sel sans gabelles je me tiens pour comptent et en quicte led. grenetier, ses commis et tous autres. En tesmoing de ce moy Guillaume Bernard, clerc, tabellion juré du Roy nostred. seigneur en la prevosté de Saint Germain en Laye, ay signé ceste presente quictance de mon seing manuel a la priere, requeste dud. lieutenant. Ce fut fait le jeudi VIe jour de fevrier l’an mil IIIIc LXV.
G. Bernard »

Récit par Robert de La Marck du mariage du futur François Ier à Saint-Germain-en-Laye

« Ce temps pendant que ces menees se faisoient, monsieur d’Angoulesme en menoit un aultre ; car il vouloit que le mariage de luy et de madame Claude, fille aisnee du roy Louis, feust achevé, laquelle chose feust accordee par bons moyens par ledict seigneur roy Louis : et, en ce mariage faisant, il luy bailloit la duché de Bretaigne, pour en jouir presentement ; mais cela ne fist pas sans beaucoup d’affaires, car le Roy, qui estoit un peu chatouilleux, scavoit bien comment il avoit faict au feu [p. 43] Roy, et craignoit que ledict sieur d’Angoulesme ne luy en voullust faire autant. Toutesfois, la chose se fist, et y feust ledict sieur d’Angoulesme merveilleusement bien servi, et spécialement par monsieur de Boissi, grand maistre de France, et par le trésorier Robertet, qui pour lors gouvernoit tout le royaume, car, depuis que monsieur le legat d’Amboise mourut, c’estoit l’homme le plus approché de son maistre, et qui scavoit et avoit beaucoup veu, tant du temps du roy Charles que du roy Louis ; et sans point de faulte, c’estoit l’homme le mieux entendu que je pense naguères avoir veu, et du meilleur esprit ; et tant qu’il s’est meslé des affaires de France et qu’il en a eu la totale charge, il a eu cet heur qu’il s’est toujours merveilleusement bien porté. Le Roy avoit auparavant baillé audict sieur d’Angoulesme la duché de Vallois, afin qu’il eust nom duc, et avecques ce, la duché de Bretaigne, ce qu’il avoit de par ses pere et mere : c’estoit ung gros prince, et pouvoit faire beaucoup de bien a ses serviteurs. Ledict sieur d’Angoulesme, quand vint au jour de ses avantdictes nopces, envoya querir le jeune Advantureux, qui estoit de sa nourriture, lui mandant qu’il s’alloit marier. Laquelle chose entendue par ledict Advantureux, subit se trouva au chasteau d’Amboise, où ledict sieur estoit, et madame sa mere ; et incontinent partit dudict chasteau d’Amboise, bien accompagné, et vinst à Saint Germain en Laye, qui est un fort beau chasteau a cinq lieues de Paris, beau parc en belle chasse. Et luy arrivé, au bout de quatre jours apres, feurent faictes les nopces les plus riches que vis jamais, car il y avoit dix mille hommes habillés aussi richement que le Roy, ou que monsieur d’Angoulesme qui estoit le marié ; et pour l’amour de la feue Royne, tout le monde estoit en deuil ; et ne feust pas changé d’homme ni de femme pour ledict mariage. »

La Marck, Robert (de)

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans le journal de Louise de Savoie

« [p. 395] Le dix huitieme jour de may, a Saint Germain en Laye, l’an 1514, furent les nopces de mon fils.
[…]
[p. 400] Henri, second fils de mon fils, fut le jour de la mi caresme né a Saint Germain en Laye, a sept heures six minutes avant midi, l’an 1519 ; et, selon la coustume de France, l’an 1518, le dernier jour de mars, ayant, a cause dudict jour, quelque similitude avec François, son frere, qui fut né le dernier jour de fevrier.
[…]
[p. 404] En aoust 1520, le jour saint Laurent, a dix heures apres midy, a Saint Germain en Laye, sortit du vente de la Reine ma fille Magdelaine, troisieme fille du Roy mon fils.
[…]
[p. 406] Mercredi 22 janvier 1522, jour de saint Vincent, a Saint Germain en Laye, a neuf heures quarante minutes au matin, fut né Charles, III fils de mon fils.
[…]
[p. 407] Le 26 septembre 1522, a Saint Germain en Laye, Pierre Piefort, fils de Jean Piefort, contreroleur du grenier a sel de Chateaudun, parent de plusieurs gros personnages de la Cour, fut bruslé tout vif apres que, dans le donjon du château de Saint Germain, il eut eu la main coupée, pour ce que impiteusement il avoit pris le Corpus Domini et la custode qui estoit en la chapelle dudit chasteau ; et le dernier jour du mois, mon fils vint a pied, la teste nue, une torche au poing, depuis Nanterre jusques au lieu, pour accompagner la saincte hostie ety la faire remettre en son premier lieu, car ledit Piefort l’avoit laissée en la petite chapelle de Saincte Genevieve, pres dudit lieu de Naterre. Le cardinal de Vendosme la rapporta, et lors faisoit beau voir mon fils porter honneur et reverence au saint sacrement, que chacun, en le regardant, se prenoit a pleurer de pitié et de joye.
Le 15 octobre 1522, a Saint Germain en Laye, je feus fort malade de goutte, et mon fils me veilla toute la nuict. »

Louise de Savoie

Certificat pour la livraison de sel pour la provision du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Nous les maistres d’ostel du Roy nostre sire certiffions a qui il appartiendra qu’il a esté pris ou grenier et chambre a sel a Ponthoise le nombre et quantité de deux septiers de sel, mesure de Paris, pour la provision et despence de la maison du Roy, dont n’a esté payé que le droit du marchant seullement. Fait a Sainct Germain au bureau le VIIe jour de decembre l’an mil cinq cens vingt six.
Henry Bohier, des Ruyaulx »

Contrat de mariage d’Anne de Montmorency et de Madeleine de Savoie à Saint-Germain-en-Laye

« [f. 189] Contrat de mariage de mademoiselle Madeleine de Savoye avec M. le connetable de Montmorency a Saint Germain en Laye le 10 janvier 1526
A tous ceux qui ces presentes lettres verront, Jean de La Barre, chevalier, comte d’Estampes, vicomte de Bridiers, baron de Veretz, seigneur dudit lieu de la Barre, de Villemartin et du Plessis du Parc les Tours, conseiller, chambellan ordinaire du Roi notre sire, premier gentilhomme de sa chambre et garde de la prévôté de Paris, salut. Savoir faisons que [f. 189v] par devant François Bastonneau et Gabriel Lefevre, notaires du Roi notre dit seigneur en son Châtelet de Paris du nombre ancien des soixante, furent presents en leurs personnes tres haut et tres puissant prince François, par la grace de Dieu roi de France, madame Louise, duchesse d’Angoumois, d’Anjou et du Maine, mere du Roi, monseigneur Anne de Montmorency, grand maitre et marechal de France, chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant general dudit seigneur en Languedoc, en leurs noms, et madame Anne de Tende, veuve de monseigneur René, batard de Savoie, en son vivant comte de Villars et de Tende, [f. 190] aussi chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant general pour ledit seigneur en Provence et grand maitre de France, tant en son nom que comme tutrice et curatrice de Madeleine de Savoye, sa fille, et des autres enfants dudit defunt et d’elle, et stipulant en cette partie pour ladite Madeleine, d’autre part, lesquelles parties esdits noms, de leurs bons grés, pures, franches et liberales volontés, et sans aucune contrainte, si comme elles disoient, en la presence de reverend père en Dieu monseigneur François de Tinteville, eveque d’Auxerre, et de haut et puissant monseigneur Guillaume, seigneur et baron de Montmorency, pere dudit seigneur grand maitre, reconnurent et [f. 190v] confesserent par devant lesdits notaires comme en droit jugement par devant nous, et encore par la teneur des presentes lettres reconnoissent et confessent que pour raison du mariage qui au plaisir de notre Seigneur sera fait et solemnisé en Sainte Eglise desdits messire Anne de Montmorency et de ladite Madeleine de Savoye, a ce presents, ils avoient et ont fait, passé et accordé entre eux les traités, accords, dons, douaires, promesses, obligation et choses contenues en ces presentes et en trois feuillets de papier baillés auxdits notaires de par lesdites parties et par eux lus a icelles parties, dont la teneur ensuit :
En ensuivant le bon plaisir du Roi et [f. 191] de madame sa mere, monseigneur Anne de Montmorency, grand maitre et marechal de France, chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant general dudit seigneur en Languedoc, et madame Anne de Tende, veuve de feu monseigneur René, batard de Savoye, en son vivant comte de Villars et de Tende, aussi chevalier de l’ordre du Roi, gouverneur et lieutenant general pour ledit seigneur en Provence, et grand maitre de France, ont convenu et accordé les articles qui s’ensuivent, et premierement mondit seigneur le grand maitre prendra a femme et epouse damoiselle Madeleine de Savoye, fille desdits feu comte de Villars et de ladite [f. 191v] veuve, laquelle damoiselle Madeleine de Savoye prendre a mari et epoux ledit seigneur grand maitre, si Sainte Eglise s’y accorde, en contemplation duquel mariage icelle dame comtesse de Villars et de Tende, au nom et comme curatrice de ladite damoiselle Madeleine et autres enfants dudit defunt et d’elle, donnera et promet donner en dot a sadite fille la somme de cinquante mille livres tournois, de laquelle somme de cinquante mille livres tournois ladite veuve se fait debitrice principale et icelle promet payer en son propre et privé nom, et le Roi promet donner auxdits futurs conjoints pareille somme [f. 192] de cinquante mille livres tournois, et ce pour l’amour qu’il porte auxdits seigneur grand maitre, a ladite comtesse et a sadite fille, et desir qu’il a que ledit mariage se fasse, laquelle somme de cent mil livres tournois se spayera dedans le jour de la solemnisation dudit mariage, et sortiront les deux parts desd. cent mille livres, apres avoir esté payees, nature de propre pour ladite fille, qui seront converties en rentes ou heritage au profit d’icelle, et si lesdits deniers n’avoient eté employés en rentes, ledit seigneur grand maitre ou ses heritiers seront tenus fournir, sur les biens, rentes a ladite damoiselle [f. 192v] ou a ses heritiers a la raison du denier quinze, laquelle rente sera rachetable par ledit seigneur grand maitre ou ses heritiers a ladite raison, a une, deux ou trois fois, en payant le sort principal, prorata et les arrerages qui en seront dues et echues au jour dudit rachat. Et quant a l’autre tierce partie desdits cent mille livres tournois, sortiront nature de meubles au profit desdits futurs mariés. Et sera tenue ladite dame comtesse habiller et enjouailler sadite fille selon son etat. Et sera douee icelle damoiselle, et la doue icelui seigneur grand maitre de douaire prefix seulement, c’est a savoir, de deux mille livres tournois de rente viagere [f. 193] pour en jouir par elle sa vie durant, sans ce que ledit douaire soit transferé aux enfants dudit mariage, ni que iceux enfants puissant dire ni pretendre ledit douaire etre leur propre heritage, nonobstant toutes coutumes des pays et lieux où les terres et seigneuries dudit seigneur grand maitre seront situees et assises a ce contraires. Avec ce aura icelle damoiselle pour son demeure, outre ledit douaire, l’hotel et maison seigneuriale de Villiers le Bel audit seigneur grand maitre appartenant, ou l’hotel et maison d’Escouan, c’est a savoir au cas que ledit seigneur grand maitre allat de vie a trepas avant monseigneur de Montmorency [f. 193v] son pere, ledit hotel de Villiers le Bel, et apres le deces d’icelui seigneur de Montmorency pourra icelle damoiselle prendre, si bon lui semble, ledit hotel et maison dudit Ecouan, ou icelui hotel de Villiers le Bel, a son choix et election. Toutefois, sera et est accordé que durant la vie de mondit seigneur de Montmorency, pere dudit seigneur grand maitre, ladite damoiselle n’aura pour son douaire que la somme de douze cents livres tournois de rente, et apres son deces deux mille livres tournois, comme dit est. Et du jour de la solemnisation dudit mariage seront iceux futurs mariés communs en biens meubles et acquets immeubles, qui se diviseront [f. 194] par moitié entre le survivant et les heritiers du premier decedant, et leurs dettes mobiliaires seront sur iceux meubles payees, et neanmoins sera et est accordé que où et au cas que ledit seigneur grand maitre, durant et constant ledit mariage, acquit aucunes portions de la baronnie de Montmorency qui ont eté par ci devant par partages, douaires ou autrement separees et distraites de ladite baronnie de Montmorancy et seigneurie d’Escouan, et aussi la terre et seigneurie de Saint Leu et autres fiefs dependants d’icelle baronnie, pour iceux reunis a ladite baronnie, en ce cas ladite damoiselle et ses heritiers, apres la dissolution de ladite [f. 194v] communauté, seront tenus delaisser audit seigneur grand maitre ou a ses heritiers la moitié desdites choses acquises et qu’ils pourroient pretendre a eux appartenir au moyen de ladite communauté en leur rendant toutefois et payant la moitié du prix que icelles choses ainsi acquises auront couté, en rente ou heritage de ladite valeur. Et en faveur et contemplation dudit mariage, le Roi donnera et donne auxdits futurs mariés par donation faite entre vifs la baronnie de Montberon, ainsi qu’elle se comporte et etant, sans y rien retenir, fort le ressort, souveraineté et hommage, laquelle baronnie est de l’acquet de feu de bonne mémoire [f. 195] madame de Rohan, veuve de feu monseigneur le comte Jean d’Angolesme, son ayeul, et declarera et declare ledit seigneur que son bon plaisir est que la proprieté, possession et seigneurie de ladite baronnie soit et demeure au survivant desdits mariés, et apres eux aux enfants descendants dudit mariage, et en defaut d’enfants sera et demeurera au survivant desdits conjoints, pour en disposer comme de sa propre chose. Et madame mere du Roi donnera et donne par donation faite entre vifs et irrevocable auxdits futurs conjoints les acquets qu’elle a faits en son nom et tout ce qu’elle a et lui peut competer et appartenir audit lieu de Montberon [f. 195v] sans y rien retenir ni reserver a telles et semblables qualités et conditions que le Roi leur a donnees audit lieu de Montberon. Et sera et est accordé que outre et hors les articles dessusdites que lesdites parties contracteront et se regleront en toutes autres choses concernant ce present traité selon les us et coutumes de la prevoté de Paris, promettants lesdites parties comparantes esdits noms par les fois et serments de leurs corps pour ce par elles baillés et mis, c’est a savoir par le Roi nostre sire en parole de Roi, et par madame mere du Roi en parole de princesse, et par les autres corporellement es mains desdits [f. 196] notaires, comme es notres souveraines pour le Roi notredit seigneur ces presentes et tout le contenu esdits articles avoir agreables, tenir fermes et stables a toujours sans jamais a nul jour aucunement y contrevenir, soit par voie d’erreur, d’ignorance, de decevance, lesion, circonvention ni autrement en quelque maniere que ce soit, aincois rendre et payer respectivement tous couts, frais, missions, depens, dommages et interets qui faits, eus soufferts et soutenus seroient au defaut de payement, en icelui poursuivant, et de tenir, entretenir, enteriner et accomplir tout ce que dessus est dit esdits articles, et en ces presentes lettres contenu et ecrit sous l’obligation de tous et chacuns leurs biens, ceux de leurs hoirs, meubles et immeubles presents et a venir qu’ils chacun en droit soi en soumirent et soumettent pour ce du tout a la jurisdiction et contrainte de ladite prevoté de Paris et de toutes autres cours, justices et jurisdictions [f. 196v] où trouvés seront, et renoncerent en ce faisant expressement par leursd. foi et serments a toutes exceptions de deceptions, dols, fraudes, barats, cautelles, cavillations, noms, raisons, actions, graces, reliefs, impetrations, dispensations, absolutions et a toutes autres choses generalement quelconques que l’on pourroit dire contre ces presentes, leur contenu et effet, et au droit disant generale renonciation non valoir. En temoin de verité, nous a la relation desdits notaires avons mis le scel de ladite prevoté de Paris a ces lettres faites et passees multiples au lieu de Saint Germain en Laye l’an 1526 le dixieme jour de janvier, et de ces presentes, du consentement desdites parties en ont eté faites et expediees quatre lettres, deux pour mondit seigneur le grand maitre et deux pour ladite comtesse de Tende et sa fille, cette pour ladite comtesse et sa fille.
Signé Bastonneau et Lefevre »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans la chronique de Pierre Driart

« [p. 124] Le samedi XIIIe jour dudict moys [avril 1527], par le commandement du Roy, lors estant à Sainct Germain en Laye, et lequel y avoit esté longue espace de temps depuis son retour des Espaignes sans entrer dans Paris, nonobstant qu’il [p. 125] eust approché et passé soubz les pontz, et lequel estoit fort courroucé contre la ville, furent mis prisonniers au Louvre mons. Merlin, penitencier de mons. de Paris, mons. Boucherat, advocat en la Court, mons. de Gris, ung autre nommé Boyleaue, et des marchans de ladicte ville, lesquelz, comme on disoit, n’avoient voulu estre de consentement que on se obligeast aux Angloiz pour quelque deu comme ilz vouloient soubz ung nisy, qui fut chose assez estrange à ouyr.
Et, le dimenche apres disner, jour de Pasques fleuries, ledict s. le Roy nostre sire entra en ceste ville de Paris et logea aux Tournelles, et se tint quelque espace de temps au boys de Vincennes.
[…]
[p. 136] Item, vers la fin de ce present moys [novembre 1528], madame la royne de Navarre, seur du roy de France, acouchea d’une fille au chasteau de Sainct Germain en Laye, comme on disoit pour lors.

Driart, Pierre

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans le Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François premier

« [p. 79] Audict an 1518, jeudy trente unisme et dernier jour de mars, accoucha la royne Claude de son deuxiesme filz, a Sainct Germain en Laye, pres Paris, environ six heures de matin ; lequel fut intitulé duc d’Orleans et baptisé au dict lieu, le dimanche cinquiesme jour de juing ensuivant. Et le leva des sainctz fondz l’ambassadeur du roy d’Angleterre, qui estoit pour lors a Paris, aussy le tint l’ambassadeur d’Escosse, lesquelz ambassaddeurs avoient procuration de ce faire de leurs maistres ; et y fut la commere madame d’Alençon, tante de l’enfant. Peu de temps [p. 80] apres, l’enfant fut porté a Bloys, en lictiere, pour le faire nourrir avec monsieur le Daulphin, son frere, qui aussi y fut nourry.
[…]
[p. 87] Au dict an 1520, le vendredy au soyr, troisieme aoust, environ onse ou douze heures de nuict, accoucha la royne de France, a Sainct Germain en Laye, d’une fille, et le merquedy vingt huictiesme jour du dict moys, elle fut baptisee au dict lieu et nommee Magdalaine, et la leverent sur les sainctz fondz de babtesme l’ambassadeur de Venise, qui pour lors y estoit, madame d’Alençon, sa tante, et l’une des seurs du roy de Navarre.
[…]
[p. 118] L’an 1521, le mercredy vingt deuxiesme janvier, la royne de France accoucha d’un filz a Sainct Germain en Laye, lequel fut intitulé le duc d’Angoulesme, qui fut le troysiesme filz que la dicte Royne a eu et le cinquiesme enfant, comprins deux filles, dont la premiere estoit nommée madame Loyse, laquelle mourut jeune enfant. Et fut baptisé iceluy filz au dict lieu de Saint Germain le samedy premier jour de mars ensuyvant, et le leverent des saincts fondz de baptesme [p. 119] deux des seigneurs [des] cantons de Suisse, lesquelz le Roy manda querir lors en leur pays ; et pour la marreine estoit madame d’Allençon, tante de l’enfant et sœur du dict roy de France. Et fut nommé au dict baptesme Charles, auquel baptesme y eut grand triomphe.
[…]
[p. 122] [1522] Au dit an, le huictiesme mars, furent penduz a Paris deux orfevres qui avoient desrobbé environ pour quatre mil livres de la vaisselle du Roy, estant lors logé au logis de monsieur de Villeroy ; ce larcin fut faict le lendemain de la feste des roys. Et furent condamnez par le prevost de l’hostel du Roy. Et en y eust un ou deux autres qui furent aussi penduz et estranglez pour mesme cas, a Sainct Germain en Laye, condamnez par le prevost de l’hostel aussi, et un orfevre qui fut battu au cul de la charrette.
[…]
[p. 158] L’an 1522, le vingt et troysiesme de septembre, il y eut un nommé maistre Pierre Piefort, qui estoit de devers Tours, lequel fut bruslé tout vif a Sainct Germain en Laye, lorsque le Roy, la Royne et la noblesse y estoient ; et fut parce qu’un peu auparavant il avoit prins et desrobbé la couppe d’argent doré qui estoit en l’eglise du dict lieu, auquel reposoit le precieux corpus Domini, et porta le corpus Domini entre des pierres, où anciennement madame Saincte Geneviefve, en son vivant, gardoit les brebis a Nanterre ; et apporta la coupe a Paris et en fut trouvé sais en une taverne, puis mené prisonnier en Chastelet, et de la fut envoyé querir par le prevost de l’hostel du Roy, auquel il confessa le cas et le lieu auquel estoit le corpus Domini. Tost apres et incontinent, le Roy avec grand nombre de seigneurs y allerent, chacun une torche de cire ardente en la main, et fut porté le ciel par quatre seigneurs et portoit le Roy luy mesme sa torche la teste nue ; et fut apporté par le cardinal de Bourbon, en grande reverence, soubz le ciel, et remis en sa place, en l’eglise de Sainct Germain, le dict corpus Domini. Et fut le malheureux grievement puny.
[…]
[p. 166] L’an 1523, le vendredy, lendemain de la feste [p. 167] Dieu, jour de juing, accoucha la royne de France d’une fille a Sainct Germain en Laye, pres Paris, qui fut baptizee au dict lieu le mardy XXIe jour de juillet ensuivant, et nommee Marguerite ; et la tint sur les sainctz fondz madame d’Alançon.
[…]
[p. 300] Au dict an 1526, le lundy sixiesme de novembre, le Roy vint à l’environ de Paris et s’en alla loger au bois de Vincennes. […] Il estoit revenu de Bloys pour son reetour d’Espaigne et avoit passé par Chartres. […]
Et le lundy ensuivant, il alla à Sainct Denis en France, ou il fist ses offrandes et fist remettre les chasses en leurs lieux, et de la s’en alla a Escouen, appartenant a monsieur de Montmorency, ou il fut quelques jours.
Puis de la s’en alla a Sainct Germain en Laye, ou estoit madame la Regente, sa mere, madame Renee, fille du feu roy Louis douziesme, seur de la dicte feue Royne, et toute la noblesse d’hommes et femmes. Et y estoient le roy de Navarre et monsieur de Lorraine, qui estoit venu devers le Roy environ huict jours devant, monsieur de Vendosme, le comte Saincy Paul, son frere, monsieur de Lautrec et plusieurs grands seigneurs bretons et autres seigneurs de France.
Et depuis se tint le Roy par long temps au dict lieu de Sainct Germain en Laye, sans venir en la ville de Paris, sinon que par nuict.
[…]
[p. 301] Au dict an 1526, en decembre, vindrent nouvelles a Paris, lorsque le Roy estoit a Sainct Germain en Laye, que le quatriesme jour du dict mois de decembre, il y eust un gros combat sur la mer entre l’armee de l’Empereur et l’armee de France.
[…]
[p. 302] Au dict an, le mercredy, lendemain de Noel, le vingt sixiesme jour de decembre, madame la duchesse, veufve de feu monsieur d’Alançon, seur du Roy, fut fiancee au roy de Navarre a Sainct Germain en Laye, ou estoit le Roy et toute la noblesse.
[1527] Et le mercredy penultieme jour de janvier au dict an, ilz furent espousez au dict lieu de Sainct Germain. Apres furent faictes jouxtes et tournois et gros triomphe par l’espace de huict jours ou environ, au dict lieu de Sainct Germain.
[…]
[p. 315] Au dict an 1526, en decembre, lorsque le Roy estoit a Sainct Germain en Laye, fut defendu de par le Roy a quatre conseillers de parlement de ne plus aller a la dicte cour sans l’authorité et vouloir du Roy. C’est asscavoir messieurs Disques, Gennequin, Le Coq et au procureur general du Roy nommé Rogier. On dit que ce fut a cause qu’ilz estoient contre le chancelier, touchant l’abbaie de Sainct Benoist, vaccante par la mort de feu monsieur Poncher, archevesque de Sens, et tenoit la cour pour monsieur de Paris, qui estoit nepveu du dict feu archevesque de Sens, qui avoit esté esleu abbé.
[1527] Au dict an, lundy, dix septiesme de fevrier, apres diner, fut, en la grande eglise Nostre Dame de Paris, chanté Te Deum laudamus. […] Et le mercredy suivant furent [p. 316] faictes processions generalles où estoient les prevost et eschevins de la ville, avec grand peuple où on porta chasses, reliques et alla on a Nostre Dame de Paris, les rues tendues. Ce qui fut faict par ordonnance et commandement de madame la Regente, elle, le Roy et la noblesse estans a Sainct Germain en Laye, et ce a cause qu’elle mandoit que le Roy avoit eu nouvelles de ses cappitaines et gens d’armes qu’il avoit dela les mons, c’est asscavoir le seigneur Rance, Italien, qui estoit la ligue des Ursins, et tenoit le party du Roy, le comte de Vaudemont, frere puiné de monsieur de Lorraine, le marquis de Saluces et autres, qu’ilz avoient deffaict quelque nombre de gens d’armes, arrivez au port de Gayette pour l’Empereur, voulans aller a Rome prendre le pays et apres aller a Naples, et le seigneur d’Arcon, et le prince d’Aurenge, avec grand nombre de gens d’armes tant de cheval que de pied.
[…]
[p. 323] L’an 1527, au moys de may, vindrent nouvelles au Roy, luy estant à Sainct Germain en Laye, avec madame la Regente, sa mere, et toute la noblesse, de la desolation et ruine faicte a Rome, par monsieur de Bourbon, et les Espaignolz qui y estoient de par l’Empereur, et des François.
[…]
[p. 337] L’Empereur et son conseil, estant en Espaigne, scachant ces choses, fist detenir et prendre prisonniers les ambassadeurs de France qui estoient allez vers le dict Empereur de par le Roy, asscavoir l’evesque de Terbe et autres, pour traicter de paix et ravoir messieurs les enfans de France, tenans hostage pour le Roy. Et fut ce faict en fevrier 1527 [1528].
A ceste cause, le Roy, estant a Sainct Germain en Laye, fist aussi arrester tous les marchans et marchandises de Fladre qui estoient par deça en son royaume ; fut aussi semblable arrest de par madame Marguerite, tante de l’Empreur, et regente pour luy en Flandres, [sur] les marchans et marchandises de France estans en ce pays la.
[…]
Au dict mois de mars 1527 [1528], le prevost des marchans et aucuns des eschevins de la ville de Paris allerent à Sainct Germain en Laye vers le Roy et le chancelier leur faire remonstrance du grand dommaige [p. 338] que les marchans de Paris et d’ailleurs avoient eu au moien des dictz arrestz.
[…]
[p. 341] Au commencement d’avril, apres Pasques 1528, messieurs les Enfans de France, c’est asscavoir le petit duc d’Angouleme et une fille, vindrent de Bloys a Sainct Germain en Laye, par mandement du Roy.
[…]
[p. 342] 1528, le quinziesme avril apres Pasques, vindrent nouvelles au Roy, a Sainct Germain en Laye, de l’armee de monsieur de Lautrec, son lieutenant general dela les montz, estant au royaume de Naples, qu’il avoit prins la cité de Melphe.
[…]
[p. 344] Au dict an 1528, en may, vindrent nouvelles a Sainct Germain en Laye, et aussi le pape escrivit au cardinal Salviati, legat, qui estoit pour lors a Paris, que noz ennemys, asscavoir les Espaignolz et autres nations, estoient a Naples en grand nombre.
[…]
[p. 346] Au dict an 1528, en may, vindrent nouvelles au Roy a Sainct Germain en Laye que la ville de Pavie s’estoit revoltee contre luy et avoit esté baillee aux Espaignolz pour l’Empereur.
[…]
[p. 425] Apres l’arrivement de madame Eleonor en France, et de messeigneurs les Enfans, et qu’ilz eussent faict leurs entrees a Bordeaux, Bayonne, Angoulesme, Sainct Jean d’Angely, Loches et non point a Poictiers, ne a Tours, a cause de la mortalité, Amboyse, Blois et autres lieux, la dicte Royne fist son entree en la ville d’Orleans, ou elle y fut honnorablement receue, a rues tendues, et ciel sur elle, en gros triomphe, et fut le jour sainct André, au dict an 1530, ou y passa ce jour le Roy, qui s’en alla en son lieu de Fontainebleau. L’on dict que la Royne s’en alla ce jour d’Orleans pour s’en aller apres le Roy. Elle fut logee en la maison royalle de Sainct Aignan, que le feu roy Loys onziesme fist faire en son vivant.
[p. 426] Puis s’en alla au dict lieu de Fontainebleau ou l’attendoit le Roy. Puis le Roy et elle, avec toute la cour, s’en vindrent au boys de Vincennes, et y arriverent le lundy XIXe jour de decembre, au dict an 1530, puis s’en allerent a Saint Germain en Laye faire la feste de Noel, sans que la Royne passast par la ville de Paris, attendu qu’elle n’y avoit encores faict son entree. »

Certificat pour la livraison de sel pour la provision du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Nous les maistres d’hostel du Roy certiffions a qui il appartiendra qu’il a esté prins au grenier a sel estably par led. seigneur a Ponthoise le nombre et quantité de deux septiers de sel mesure de Paris pour la provision et despence de la maison dud. seigneur, dont n’a esté payé que le droict du marchant seullement. En tesmoing de ce nous avons signé ces presentes au bureau a Sainct Germain en Laye le IIIIe jour de juillet l’an mil cinq cens trente quatre. »

Règlement du duel de Jarnac et de La Châtaigneraie

« Articles sur le combat des sieurs de Chastaigneraye et de Jarnac accordez entre monseigneur le duc d’Aumalle, gouverneur et lieutenant general du Roy en Daulphiné et Savoye, et parrain dud. sieur de Chastaigneraye, et de monseigneur de Boysi, chevalier de l’ordre, grant escuyer de France, et parrain dud. sieur de Jarnac
Premierement
Apres soleil levé ou l’heure qu’il se doibt lever et que mond. sieur le grand sera mandé, il partira pour se presenter au camp avec son fileul.
Et apres que les combatans seront armez au camp, sera commencé a presenter les armes et chevaulx les unes apres les autres. Et estant acordees et aceptees, s’en presentera d’autres sans longueur de temps.
Le combat sera a tout oultrance et ne sera vaincu sinon celuy qui restera mort au camp ou bien qu’il dye qu’il se rend.
Que naissant differant avant le combat, durant le combat ou apres le combat, sans aucunement en estre disputé par les parrains, ilz auront soubdain recours a monseigneur le connestable, mareschaux de France et autres commis par le Roy pour en decider apres qu’ilz auront esté ouiz.
Faict a Saint Germain en Laye le sixiesme jour de juillet M Vc LXVII.
Françoys, Boysy »

Autorisation donnée par le roi à Jarnac et à La Châtaigneraie de se battre en duel

« Patente du camp franc sur le dueil d’entre messieurs de La Chastaigneraie et de Jarnac
Henry, par la grace de Dieu roy de France, a tous ceux qui ces presentes lettres verront, salut. Comme cy devant François de Vivonne, sieur de La Chastaigneraie, et Guy Chabot, sieur de Jarnac, soient entrez en differend sur certaines parolles importantes et touchant grandement l’honneur de l’un et de l’autre, lequel differends a esté par nostre ordonnance mis en deliberation devant les princes estans pres nostre personne, et noz tres chers et amez cousins les sieurs de Montmorancy, connestable, de Sedan, de Saint André, mareschaux de France, et autres seigneurs, chevaliers, cappitaines et grands personnages estans a nostre suitte, pour la justiffiation de leur honneur, lesquelz apres avoir le tout bien consideré nous ont fait entendre que les causes dud. differend estoient hors de preuve, au moien de quoy la veritté ne pouvoit estre sceue ne l’innocent des deux justiffié de son honneur que par les armes,
Scavoir faisons que nous, qui sommes protecteur de l’honneur des gentilzhommes de nostre royaume, desirans pour cette cause que la veritté dud. different soit congnue, à la descharge de celuy d’entr’eux qu’il apartiendra, et apres avoir sur ce pris l’advis et conseil desd. princes et seigneurs susnommez, avons permis et octroié, permetons et octroions par ces presentes, voulons et nous plaist, pour vuider entre led. sieur de Vivonne comme demander sur lesd. cas d’honneur et led. sieur Chabot, deffendeur, led. debat et differend, que dedans quarente jours prochains a compter du jour de la signiffication de ces presentes, ilz se trouveront en personne la part que nous serons pour la, en nostre presence ou de ceux que a ce faire commettrons, combattre l’un l’autre a toute outrance en camp clos, et faire preuve de leurs personnes l’une a l’encontre de l’autre, pour la justiffication de celuy auquel la victoire demourera, et ce sur peyne, a celuy qui sera de ce faire reffusant ou delayant, d’estre reputté non noble, luy et sa posteritté a jamais, et d’estre privé des droitz, preminences, previlleges et prerogatives dont jouissent et ont accoustumé jour les nobles de nostre royaume, et autres peynes en tel cas accoustumees, et leur sera nostre presente permission, vouloir et intention signiffiee par l’un de hoz heraulz et roys d’armes, a ce qu’ilz n’en puissent pretendre cause d’ignorance. Si donnons en mandement a tous noz justiciers et officiers que cette presente nostre permission ilz entretiennent, gardent et observent et facent entretenir, garder et observer de point en point sans aulcunement l’enfraindre. Car tel est nostre plaisir. En tesmoing de ce avons signé ces presentes et a icelles fait mettre et apposer nostre scel. Donné a Saint Germain en Laye, le XI juing mil Vc quarante sept, et de nostre regne le premier. »

Quittance de Louis Pic de La Mirandole pour ce que le roi a perdu à la paume à Saint-Germain-en-Laye

« En la presence de moy [vide] notaire et secretaire du Roy nostre sire, Lois Picco, conte de La Myrande, gentilhomme de la chambre dud. seigneur, a confessé avoir receu comptant de me André Blondet, conseiller d’icellui seigneur et tresorier de son Espargne, la somme de unze cens vingt cinq livres t. en Vc cc. sol. à XLV s. piece a luy ordonnee par led. seigneur pour son payement de semblable somme qu’il a perdue contre luy au jeu de la paulme en ce lieu de Saint Germain en Laye le XXIe jour de ce mois de novembre, de laquelle somme de XIc XXV l. led. sieur conte s’est tenu content et en quicte led. Blondet, tresorier dessusd. et tous autres, tesmoing mon seing manuel cy mis a sa requeste le derrenier jour de novembre l’an MVc quarante huict
De Neufville »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires apocryphes du maréchal de Vieilleville

« [vol. 1, p. 149] [1547] Henry, dauphin, par cette mort devenu roy, partit de Ramboillet, et, après avoir commandé de porter le corps du feu Roy son pere a Saint Cloud pres Paris, pour y faire la quarantaine avant estre enterré, selon l’ancienne coutume de nos rois, s’achemina droit a Saint Germain en Laye, ou il trouva deja M. le connestable qui attendoit, il y avoit plus de six ans, ce changement en grande devotion, et tous deux commencerent a donner ordre aux affaires, desquelles les plus pregnantes d’alors estoient celles d’Angleterre. Et y ayant vacqué cinq ou six jours sans intermission, ils appellerent au septieme M. de Vieilleville, auquel ils baillerent, se confians de sa prudence, memoires et instructions pour aller en Angleterre devers le petit roy Edouard et son Conseil, pour les assurer qu’il vouloit tenir inviolablement la paix que leurs seigneurs et peres avoient juree, et que Sa Majesté avoit envoyé, par un autre chevalier d’honneur, a l’empereur Charles, curateur honoraire de leur jeune roy, [p. 150] une pareille asseurance, et que, si besoin, le seigneur de Vieilleville, deputé de sa part devers eulx, avoit un pouvoir fort ample pour la jurer de nouveau.
[…]
[p. 198] L’enterrement du feu roy François le Grand parachevé avec la sumptuosité cy dessus declaree, le sieur de La Chastaigneraye poursuivit tres instamment envers le Roy l’assignation du jour et du lieu de son combat contre Jarnac, pour mettre fin a leur querelle : ce que Sa Majesté luy accorda le jour [vide] de juin de la mesme annee 1547, a Saint Germain en Laye, ou la Cour s’achemina au sortir de Paris, car Sadite Majesté en desiroit veoir l’issue avant que se faire sacrer, qui ne fut pas telle que Chastaigneraye esperoit, encores qu’il ne craignist son ennemy non plus que ung lyon le chien ; mais il luy en advint comme a une femme grosse qui, se sentant preste d’accoucher, n’espargne aulcune despence pour decorer et diaprer sa maison et ses couches, cherchant des parains et maraines d’etoffe pour honorer le baptesme de son [p. 199] enfant, mais, le terme venu de verser, elle et son fruit meurent en l’enfantement. Aussi cestuy cy fist une excessive despence en apprests tres magnifiques pour paroistre, attendant le combat ordonné, mesme pour le soupper du jour de son combat, comme se promettant infailliblement la victoire, et invita tous les plus grands seigneurs de la Cour pour en estre ; et d’autant que M. le prince de La Roche sur Yon l’en avoit reffusé, et qu’il n’est demeuré aupres du Roy prince du sang que luy (car M. de Vendosme s’estoit retiré, que les aultres princes avoient suivy) pour luy avoir esté deffendu d’estre parrain de Jarnac, il pria M. de Vieilleville de tant faire envers luy qu’il honorast son festin de sa presence ; ce que ledit sieur prince, en faveur de M. de Vieilleville, luy accorda. Mais Dieu, qui l’attendoit au passaige, le fist, de vainqueur par fantaisie, demeurer vaincu par effet, et fut ce soupper tout cru enlevé par les suisses et laquais de la Cour, car on n’avoit pas voulu touscher au feu que l’on n’en eust veu la fin ; aussi qu’il estoit quasi soleil couché premier qu’ils entrassent en duel : les pots et marmites renversés, les potaiges et entrées de tables respandus, mangez et devorez par une infinité de herpaille, la vaisselle d’argent de cuysine et riches buffets, empruntez de sept ou huit maisons de la Cour, dissipez, ravis et volez avec le plus grand desordre et confusion du monde ; et, pour le desert de tout cela, cent mille coups de halebardes et de bastons departis sans respect a tout ce qui se trouvoit dedans la tente et pavillon de La Chastaigneraye, par les capitaines et archers des gardes et prevost de l’Hostel qui y survindrent pour [p. 200] empescher ce vol et saulver ce que l’on pourroit, car il estoir venu ung infiny peuple de Paris, comme escoliers, artisans et vagabonds, a Saint Germain en Laye, pour en veoir le passe temps, qui s’estoient jectez la dedans a corps perdu, comme au sac d’une ville prise par assault, pour y exercer toutes sortes de ravaiges.
Ainsi passe la gloire du monde, qui trompe toujours son maistre, principalement quand on entreprend quelque chose contre le droit et l’equité, comme l’on disoit qu’avoit fait Chastaigneraye : car, luy ayant dict Jarnac, en amy et proche parent, qu’il entretenoit fort paisiblement madame de Jarnac sa belle mere, et en tiroit ce qu’il vouloit de moien pour paroistre a la Cour, Chastaigneraye fut si desbordé et impudent qu’il luy vouloit maintenir luy avoir dict qu’il paillardoit et couchoit avec elle, se fiant en sa justesse et adresse ; mais il en receut un dementir et, par juste jugement de Dieu, la mort, contre touteffois l’esperance de tout le monde, mesme du Roy et de M. le duc d’Aumalle son parrain, fils aisné de M. Claude, duc de Guyse, estant Chastaigneraye homme fort adroit aux armes, de couraige invincible, et qui avoit fait mille preuves et mille hazards de sa valeur, et l’aultre non, qui faisoit plus grande profession de courtisan et dameret a se curieusement vestir, que des armes et de guerrier.
[p. 201] Telle fut l’issue de ceste tragedie, proprement ainsi nommee a cause de sa miserable fin et de la trop superbe pompe de son commencement ; car Chastaigneraye, ung mois ou cinq semaines avant entrer au combat, estoit ordinairement accompaigné de cent ou six vingt gentilshommes, faisant une piaffe a tous odieuse et intolerable, avec une despence si excessive qu’il n’y avoit prince a la Cour qui la peust egaler : a laquelle il luy eus testé impossible de fournir de ses facultez sur le Roy, qui l’aimoyt, ne luy en eust donné le moyen, car elle montoit a plus de douze cens ecus par jour ; ne m’estant voulu estandre a speciffier par le menu les ceremonies observees en ce duel, qui durerent plus de six heures, tant pour la visitation des armes des combattants par les parrains d’une part et d’autre, que pour la forme des serments, semblablement pour la multitude des confidents qui suivoient les parains, car ung prince estoit parain de l’un, et M. de Boisy, grand escuyer de France, de l’aultre.
Item des coupes que se tirerent les combattants, et de quelles armes ils estoient armez, ny de mille aultres incidents qui seroient longs a reciter, desquels je m’excuse, et les remets pour cette occasion aux heraulx, auxquels particulierement cela touche, comme chose dependante de leur office. Seulement je diray [p. 202] que le Roy, pour en oublier les regrets, car il estoit en partie cause de ce combat, pour avoir luy mesme interpreté en trop maulvaise part ce mot d’entretenir sur lequel fut fondee la querelle, deslogea de Saint Germain en Laye et s’en vint a Paris descendre en la maison de Baptiste Gondy, au fauxbourg de Sainct Germain des Prez, duquel lieu il envoya querir M. le premier president Lizet et trois aultres presidents de la Cour.
[…]
[p. 299] [1549] Arrivé que fut M. de Vieilleville a la Cour, qu’il trouva a Saint Germain en Laye, il fist tous les devoirs accoustumés au Roy, Royne, princes, princesses et aultres seigneurs, dames de la suite, en quoy il fust fort bien veu et receu de tous, et principalement de son maistre, qui luy fist paroistre l’aise qu’il avoit de sa venue.
[…]
[p. 302] Le Roy sejourna a Saint Germain, faisant ses apprests en diligence pour l’entrée de Paris, poussé d’un tres ardent desir de s’en despecher pour effectuer son entreprise de Bouloigne, affin de prevenir l’hyver, d’aultant qu’en ce pays la des le mois de septembre les vents et les pluyes commencent a s’esclorre d’estrange façon. Elle se fist doncque le seiziesme de juin an 1549. »

Vieilleville, François de Scepeaux (seigneur de)

Acte de baptême de Marguerite de France dans la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Le 25e jour dudict mois de juin aud. an 1553, fut baptisé madame Marguerittes de Vallois, fille de notre sire le Roy Henry, son parrain monseigneur le prince de Fervart [Ferrare], la maraine seulle [haulte ?] madame Margueritte de Vallois, duchesse de Baroy [Berry], sœur unique de notre sire, a la chappelle du chateau de Saint Germain en Laye par le reverendissime cardinal de Bourbon, archeveque de Sens. »

Mentions dans le registre paroissial de séjours du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le samedy IIIe jour du moys de juin 1559, le Roy arriva a Saint Germain en Laye.
[…]
Ledict jour [25 juillet], le Roy, la Royne, la Royne mere du Roy et la royne d’Espagne vindrent a Saint Germain en Laye.
[…]
Le samedy Ve [août], le Roy partit pour aller a Paris.
[…]
Led. jour [12 août], le Roy revint de Paris a Saint Germain en Laye.
[…]
Led. jour [18 août], arriva le roy de Navarre a Saint Germain en Laye et fut son train logé en mon logis.
[…]
Le lundy [21 août], la Roine fist faire ung service de la XLIIe pour le Roy. Reçu en luminaire : IIII l.
[…]
Led. jour [22 août], le Roy partit de Saint Germain. Reçu pour les offrandes : XLII l.
[…]
Le mardy diziesme jour dud. moys de septembre [1560], le Roy arriva a Saint Germain.
[…]
Ledict jour [10 octobre], partist le Roy pour aller coucher à Madry avec le train.
[…]
Le lundy XIIIIe jour de juillet [1561], le roy Charles, IXe de ce non, arriva a Saint Germain en Laye.
[…]
Ledict jour [30 août], le Roy alla au Bordeau de Vigny.
[…]
Led. jour [1er septembre], le Roy revint du Bordeau de Vigny.
[…]
Ledict jour [5 mars 1562], le Roy s’en alla. Pour la parpaye des offrandes, cent treize livres quinze solz tournois.
[…]
Le premier jour de may 1563, le Roy arriva à Saint Germain en Laye.
[…]
Led. jour [16 mai], le Roy partit de Saint Germain pour aller à Paris. »

Acte de mariage de Ludovic Gonzague et de la duchesse de Nevers à Saint-Germain-en-Laye

« Le dimanche IIIIe, furent mariez hault et puissant prince Louis, filz du duc de Mantue, et haulte et puissante princesse Henriette de Cleves, duchesse de Nevers, et feist mons. l’evesque de Paris mons. Violle l’office en la presence de moy, curé, et ay receu treize pistolles. »

Mentions dans le registre paroissial de séjours du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le lundy XXIIIIe [juin 1567], le roy Charles arriva en ce lieu de Sainct Germain en Laye
Et de ce voyage j’entre en jouissance de presbitere nouvellement basty et de l’exemption d’hostes suivant les lettres du Roy, combien que mons. Bonnault, secretaire de monseigneur le chancelier, y fut marqué et logé, au moien que le Roy et la Roine commanderent qu’il en delogeast et declarerent qu’ilz vouloient que led. presbitere fust et demeurast exempt suivant leurs lettres, et ay retiré certificat des mareschaulx des logis de ce que dessus.
[…]
Le XIIIe jour de juillet 1570, le roy Charles arriva en ce lieu de Sainct Germain en Laye apres disner.
Le vendredy XIIIIe, le Roy apres avoir ouy la messe alla coucher a Paris en poste.
Le samedy XVe, il revint ycy disner.
[…]
Le vendredy XXIe, le Roy apres avoir ouy la messe alla a Paris.
Le lundy XXIIIIe, il revint de Paris.
[…]
Le XIIIIe [août], le Roy partist de Saint Germain en Laye.
[…]
Le mardy XXIe jour de juillet mil cinq cens soixante et treize, le Roy vint en ce lieu et en partist le samedy XXVe dud. moys. »

Récit par Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, d’événements survenus au cours d’un séjour de la cour à Saint-Germain-en-Laye

« Nous partismes de Chantilly et vinsmes à Saint Germain en Laye, ou l’on fit sejour de trois mois. La, Monsieur et le roi de Navarre communiquoient souvent ensemble, et avions souvent des nouvelles de M. de La Noue. Les choses s’acheminans a une prise d’armes, [p. 16] ainsy que vous l’entendrez, M. de Montmorency vint a Saint Germain. Un jour, sur les six heures du soir, c’estoit vers le mois de fevrier, M. de Guise descendant d’un degré qui venoit de la chambre de la Reine mere, accompagné d’un gentilhomme et d’un page, trouve le jeune Vantabrun ; ayant eu peu de propos, M. de Guise met l’espee a la main, l’autre veut enfiler le degré, il le ratrape en bas, luy donne divers coups ; l’ayant porté par terre, croyant l’avoir tué, s’en court a la chambre du Roy, qui gardoit le lict, d’où il s’approche avec une voix emue. Il supplia le Roy, en s’abaissant, de luy pardonner sa faute d’avoir tué Vantabran dans le chasteau, qui luy avoit dit que sa femme, madame de Guise, et M. de Montmorency le vouloient faire tuer ; soudain M. de Montmorency repartit en suppliant le Roy d’ordonner que Vantabrun pust estre ouy, s’il luy restoit encore un peu de vie, se presentant, sous le bon plaisir du Roy, a maintenir que luy ny madame de Guis n’avoient jamais eu de semblables propos, ny pres ny loin, approchant cela. Sur ces entrefaites, La Mole entra, qui demanda justice au Roy, et tint des propos mal rangez et assez audacieux, ajoustant que Dieu avoit gardé la vie a son cousin pour, par sa bouche, scavoir la verité. Vantabrun est mené dans la garde robbe, quelques uns du Conseil ordonnez pour l’ouir, cela s’assoupit sans plus avant en avoir tiré la verité. L’opinion commune fut qu’on vouloit jetter le chat aux jambes a M. de Montmorency et, si Vantabran eus testé tué, que cela eust servy de pretexte a ce qu’on eust pu entreprendre contre luy, s’estant remarqué que cet assassin de Montrevel s’estoit veu a Saint Germain, ce qu’il n’avoit accoustumé, le Roy mesme n’estant bien aise de le voir pres de luy, recompense ordinaire des traistres, d’estre en soupçon mesme a ceux qui les employent. Parmy toutes ces choses, il y avoit des amours meslees, qui font ordinairement a la cour la pluspart des brouilleries, et s’y passent peu ou point d’affaires que les femmes n’y ayent part, et le plus souvent sont cause d’infinis malheurs a ceux qui les ayment et qu’elles ayment. C’est pourquoy, si vous me croyez et voulez estre sage, vous vous retirerez de la passion, et tascherez de vivre en sorte qu’elles ne croyent que vous les meprisiez ou fassiez mauvais offices, mais qu’elles vous pourront conjurer a les aymer plus que tout votre pouvoir au devant de toutes vos actions la gloire de Dieu, de n’enfreindre ses commandemens de tout vostre possible.
M. de La Noue resout la prise des armes au 10 mars, avertit partout, mesmement le sieur de Guitry Berticheres, pour avertir ceux de dela la riviere de Loire. Monsieur en est averty et les autres princes, mais assez tard, n’y ayant pas plus de trois semaines jusques au jour. Ces princes s’assemblerent et aviserent le moyen de se retirer et ou : il fut avisé de scavoir de M. de Bouillon s’il vouloit les recevoir a Sedan, et a cet effet le sieur de La Boissiere est depesché vers luy, qui fit son voyage en huict jours, asseura la volonté de M. de Bouillon, non seulement d’ouvrir les portes, mais qu’il viendroit recevoir ces messieurs sur la riviere de Vesle, qui passe a Reims, avec un bon nombre de noblesse, en luy faisant scavoir le jour. Nous voila donc resolus de nostre partement, et du lieu de nostre retraitte. Le roi de Navarre va prendre son logis au village pour y coucher, M. de Thoré estoit avec nous et M. de Montmorency s’en estoit retourné a Chantilly. Il arriva par une tres grande faute, de laquelle la verification n’en a esté bien faite pour scavoir d’ou elle venoit, mais elle nous pensa couster la vie a tous, qui fut que M. de Guitry, au lieu de prendre le 10 de mars, s’avança de dix jours, m’ayant dit plusieurs fois que celuy que M. de La Noue luy avoit envoyé luy avoit donné l’autre jour qu’il avoit pris. Mon opinion a esté que l’ambition luy avoit fait commettre cette faute, estimant que s’avançant devant M. de La Noue, qu’il attireroit les hommes a luy et qu’il pourroit plus facilement executer quelque entreprise, et qu’aussi il ne temoigneroit ne dependre du commandement de M. de La Noue, raisons tres foibles pour luy avoir fait commettre tant de gens en un tres grand danger. Nous ne fusmes avertis que sur les [p. 17] deux heures apres midy qu’il avoit donné son rendez vous pour le lendemain de se venir saisir de Mantes, ou estoit la compagnie de M. de Montmorency en garnison, commandee par le guidon du sieur de Buy, qui estoit de nostre intelligence. Nous, fort esbahis, nous n’avions donné jour a M. de Bouillon, et apprenions l’incertitude du sieur de Guitry, des forces qu’il pouvoit faire, l’entreprise de Mantes fort incertaine, comme il a paru ; de partir incontinent, nous n’avions ny lieu ny forces certaines pour nous retirer. Nous renvoyons vers Guitry, luy mandant qu’aussitost qu’il a Mantes qu’il nous avertist, que nous cependant nous aurions le pied a l’estrier dans le village, n’y ayant plus que Monsieur engagé dans le chasteau.
Sur l’entree de la nuit, voila l’alarme a la Cour, si chaude que, n’en connoissans bien la cause, les perturbations estoient grandes, les bagages chargez, les cardinaux de Loraine et de Guise a cheval pour s’enfuir a Paris, et, a leurs exemples, plusieurs autres. Les tambours des Suisses, du corps et des compagnies françoises des gardes battoient aux champs. Les avis du rendez vous du sieur de Guitry pour l’assemblee de ses forces se rapportoient de Normandie, de Beausse et du Vexin, ou il estoit ; le partement du Roy resolu a l’instant, les gardes redoublees au chasteau ; mon oncle de Thoré et moy, qui estions au village, au logis de M. le connestable, prest a partir si je l’eusse voulu croire, ce que je ne voulus, mais d’aller au chasteau aviser si nous pourrions faire sortir Monsieur. Estans dans le chasteau, ou le roi de Navarre avoit aussi esté mandé, je cherchay Monsieur, et entray en la chambre de la Reine, ou le roy de Navarre s’approcha de moy et me dit : « Nostre homme dit tout ». Alors je m’approchay de mon oncle de Thoré et luy dis qu’il s’en allast, et qu’il vengeast le mauvais traitement qu’on me pourroit faire, et me crut, dont bien luy prit : s’il fust demeuré, il estoit mort, d’autant que Monsieur l’avoit fort chargé par sa confession qu’il fit a la Reine mere, par la foiblesse de sa constance, et par l’induction de La Mole, qui, marry de n’avoir [p. 18] esté de tous nos conseils, pour se venger de nous, et de moy principalement, estimant que ce mauvais office qu’il faisoit a son mestre en luy conseillant de perdre sa creance et reputation, et ses meilleurs serviteurs, qu’il s’attiroit un grand gré du Roy et de la Reine, ce qui avint autrement, ainsi que vous l’entendrez.
La Reine, ayant sceu ce qu’elle vouloit de son fils, sort de son cabinet et va a la chambre du Roy, ou je m’en allay par le grand degré, curieux, ainsi qu’il se peut juger, de scavoir ce que Monsieur avoit dit. Ainsi que j’entray, je le vois parlant a madame de Sauve, riant comme s’il n’y eut eu rien ; il la quitte et me dit : « Je n’ay rien dit de vous, sinon qu’en general vous m’aviez promis de faire tout ce que vous dirois, mais que votre oncle s’en aille ». Il commençoit a estré jour, on vouloir envoyer vers Guitry, mais je rompis ce coup ; soudain je luy dis qu’il le devoit avoir fait, d’autant que ces gens la croiroient qu’il les auroit tous trompez, et que je les rendrois capables d’excuser ce qu’il avoit dit, et que leur precipitation nous avoit tous perdus. J’avois aussi une autre raison, qui estoit que le Roy s’attendant de tirer quelque service de moy durant cette entremise, qu’on ne me feroit deplaisir, n’estant fort asseuré si Monsieur n’avoit dit de moy que cela. Je le conviay de remettre cela en avant de m’envoyer vers Guitry, ayant songé que j’y pourrois servir. Le Roy se delibere que j’irois de la part de Monsieur, M. de Torsi de la sienne, et un nommé d’Arbouville de la part du roy de Navarre, qui n’avoit brouillé personne. »

La Tour d’Auvergne, Henri (de)

Mentions dans le registre paroissial de séjours du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le lundy XXXe jour de may, le Roy arriva à Saint Germain et y sejourna jusques au mercredy ensuivant, veille de la Feste Dieu.
[…]
Le vendredy dix septiesme juin [1580], le Roy arriva à Saint Germain et y sejourna jusques au jeudy ensuivant, qu’il partit, assavoir la veille Saint Jehan.
[…]
Le lundy huictiesme jour d’aoust, le Roy arriva à Saint Germain en Laye et en partist le mercredy dix septiesme, et partant y a neuf offrandes deues.
[…]
Le mercredy XXIIIIe, le Roy arriva à Sainct Germain et y ouyt la messe le jeudy et vendredy, et ced. jour s’en alla à Sainct Mort.
[…]
[rayé :] Le jeudy XIIIe janvier [1583], le Roy arriva à Saint Germain en Laye. [mention rayée]
[…]
[rayé :] Le vendredy XXIXe [avril], il y arriva et s’en retourna le lendemain, et pour ce : II offrandes.
[…]
[rayé :] Le vendredy XXVIIe may, le Roy y arriva et y feist sa feste de Pentecoste jusques au mardy ensuivant, qu’il partist pour aller à [vide], pour ce : IIII offrandes.
[…]
[rayé :] Le vendredy XXIXe juillet, le Roy arriva à Saint Germain et y demeura jusques au mardy IIe aoust, et pourtant : IIII offrandes.
Le dimenche arriva ycy ung abbé de Fueillent en Gascongne, homme de vie fort austere qui prescha le jour de saint Pierre es lieux et me fut envoyé par le Roy pour le loger et traicter.
[…]
Le mercredy cinquiesme jour de septembre 1583, le Roy arriva à Sainct Germain et y ouyt messe, qui fut celebrée par moy, et s’en alla le jour mesmes. »

Mentions de Saint-Germain-en-Laye dans les mémoires de Brantôme

« [t. 2, p. 211] Il me souvient que nostre Roy dernier, Henry IIIe, faisant un jour la diete à Sainct Germain, où il s’estoit retiré à part hors de sa Court, qu’il avoit laissée à Paris avec la Reyne sa mere, un jour, moy y estant pour luy demander un petit don duquel on m’avoit donné advertissement, il me fit cet [p. 212] honneur de me laisser entrer en sa chambre à son disner, l’huyssier luy en ayant demandé congé, ainsi qu’il le permettoit à plusieurs, et non à tous. Je le vis disner, où estoit M. d’Arques, ne faisant qu’entrer en faveur, despuis M. de Joyeuse. Durant son disner, il se mit à parler de la grande depense que faisoient les gentilzhommes de son réaume, et principalement de sa Court ; que bien qu’il fist de grandz dons à sa noblesse, et non pas encor tant qu’il voudroit, que pourtant il ne falloit pas qu’ell’en abusast et mist tant en despances si superflues et excessives qu’elle faisoit.
[…]
[p. 405] Du temps du roy Henry II, y avoit en sa Court une tres grande dame et la plus belle de la Court (possible, quand je dirois de la chrestienté ne mentirois je) : ce fus madame de Guise ; et un jour, elle allant de Paris jusques à Sainct Germain, où estoit la Court, montée sur une hacquenée, et n’ayant avec elle qu’une seule damoiselle, un page et deux grands lacquais (car au matin ell’estoit allée à Paris faire un tour et puis s’en retourner aussi tost), et chevauchoit le plus roide qu’elle pouvoit, et à la plus grand chaleur du jour, pour se trouver au soupper de monsieur son mary, elle vint à rencontrer un honneste gentilhomme, capitaine qui estoit au service d’un beau frere de monsieur son mary. Le gentilhomme, qui estoit courtois et ne faisant que venir fraischement du Piedmont, et aiant demeuré un an sans venir à la Cour, et ne cognoissant pas la livrée qu’elle portoit, pour l’avoir changée despuis son partement, vint accoster ceste grande dame et l’arraisonner, pensant que ce fust un’autre dame de la Court, non si grande comme cella là ; et d’abordade [p. 406] luy va dire qu’elle chevauchoit fort roide, et comm’elle alloit par pays à la fraischeur de M. d’Imbercourt, et que la chaleur lui feroit mal. Elle fit de l’ignorante de ce proverbe et lui en demanda l’interpretation. Il la luy dict, et de propos en propos il l’entretint tousjours en cheminant, jusques à lui presenter son service, et quelquefois faisant semblant de lui vouloir toucher la jambe, qu’il ne voyoit que trop belle et trop tentative pour lui. Elle lui laissoit faire à demy ce qu’il vouloit, mais avecques toute modeste, et l’escoutoit parler (car il disoit tres bien) de l’amour, non pourtant sans rire soubs son touret de nez ; car, des ce temps, les masques n’estoient encor en usage pour cheval.
Enfin, estant arrivée à Sainct Germain, la dame, prenant son chemin pour aller au chasteau, le gentilhomme lui dist : « Madame, vous allez descendre au chasteau, et moy en mon logis. Dieu vous doint tres heureuse et longue vie, je suis vostre serviteur ! » Aussitost la dame, baissant son touret de nez, dict au gentilhomme : « Mon gentilhomme, je vous remercie de vostre compaignie ; je suis à vostre commandement : à jamais je me souviendray de la frescheur de M. d’Imbrecourt, pour l’amour de vous. »
Le gentilhomme fut si estonné de voir ceste dame, qu’il ne pensoit estre celle là, que soudain, sans dire mot, il tourne bride en arriere au grand gallop d’où [p. 407] il estoit venu, pensant avoir offensé ceste dame, et qu’elle luy en voudroit mal. Mais la dame despuis cogneut en lui qu’il pensoit avoir grandement failly et peché envers elle ; en fit le conte à son beau frere, à qui le gentilhomme estoit. Elle le pria lui mander de venir, et qu’elle n’estoit nullement faschée contre luy.
[…]
[t. 9, p. 491] Apres le roy Henry vint le roy François second, duquel le regne fut si court que les medisans n’eurent loisir de se mettre en place pour medire des dames : encore que s’il eust regné longtemps, ne faut point croire qu’il les eust permis en sa Cour ; car c’estoit un Roy de tres bon et tres franc naturel, et qui ne se plaisoit point en medisances, outre qu’il estoit fort respectueux à l’endroit des dames et les honnoroit fort : aussi avoit il la Reine sa femme, et la Reine sa mere, et messieurs ses oncles, qui rabrouoient fort ces causeurs et piqueurs de langue. [p. 492] Il me souvient qu’une fois, luy estant à Sainct Germain en Laye, sur le mois d’aoust et de septembre, il luy prit d’envie d’aller le soir voir les cerfs en leurs ruths en cette belle forest de Sainct Germain, et menoit des princes ses plus grands familiers, et aucunes grandes dames et filles que je dirois bien. Il y en eut quelqu’un qui en voulut causer, et dire que cela ne sentoit point sa femme de bien ny chaste, d’aller voir de telles amours et tels ruths de bestes, d’autant que l’appetit de Venus les en eschauffoit davantage à telle imitation et telle veue, si bien que, quand elles s’en voudroyent degouster, l’eau ou la salive leur en viendroit à la bouche du mitan, que peu apres il n’y auroit autre remede de l’en oster, sinon par autre cause ou salive de sperme. Le Roy le sceut, et les princes et dames qui l’y avoyent accompagné. Asseurez vous que si le gentilhomme n’eust sitost escampé, il estoit tres mal, et ne parut à la Cour qu’apres sa mort et son regne.
[…]
[p. 710] Il y faut aller le plus sagement que l’on peut et le plus hardiment aussi, et faire comme ce [p. 711] grand roy Henry, lequel, comme il estoit fort subjet à l’amour et fort aussi respectueux aux dames, et discret, et par consequent bien aymé et receu d’elles, quand quelquesfois il changeoit de lict et s’alloit coucher en celluy d’un’autre dame qui l’attandoit, ainsi que je tiens de bon lieu, jamais n’y alloit, et fust ce en ces galleries cachées de Sainct Germain, Blois et Fontainebleau, et petitz degrez eschapatoires, et recoings, et galletas de ses chasteaux, qu’il n’eust son vallet de chambre favory, dit Griffon, qui portoit son espieu devant luy avecques le flambeau, et luy après, son grand manteau devant les yeux ou sa robe de nuict, et son espée soubz le bras ; et estant couché avec la dame, se faisoit mettre son espieu et son epsée aupres de son chevet, et Griffon à la porte bien fermée, qui quelquesfois faisoit le guet et quelquesfois dormoit. »

Bourdeille de Brantôme, Pierre (de)

Ordre de paiement donné par Henri, roi de Navarre, à Saint-Germain-en-Laye

« De par le roy de Navarre, comte de Foix
Cher et bien amé, Nous avons il y a longtemps ordonné à ung nommé me Pierre de La Fontaine une pention de trois cens livres par an à prendre sur les deniers de nostre domaine et Foix, dont vous faictes maintenant la recepte, et nous resouvenons bien que c’est pour le recompenser d’un benefice de plus grande valleur qu’il nous bailla et duquel nous avons gratiffié ung de nos serviteurs, de laquelle pention nous avons tousjours entendu qu’il ayt esté payé et il y a esté satisfaict, fors pour ces dernieres années, dont il m’en a faict faire sa plainte. C’est pourquoi nous voullons et vous mandons que vous ayez à payer led. de La Fontaine de sad. pention pour ce qui luy est deub et pour ce qui sera de l’advenir selon l’estat que vous avés devers vous et sur lequel il est couché, sans le remectre ny assigner sur autre domaine ny attendre de nous autre expres commandement et jussion que ceste cy, à quoy estant assuré que vous satisferés. Dieu vous ayt, cher et bien amé, en sa garde. De Sainct Germain en Laye, ce XXIX jour de juillet 1589.
Henry
Arthuys »
Au revers : « A nostre cher et bien amé Laborde, par nous commis à la recepte de nostre domaine en Foix »

Lettre concernant la conversion du prince de Condé, installé au château de Saint-Germain-en-Laye

« Sire,
Suivant se qu’il a pleu à Votre Majesté commander à M. le cardinal de Gondy et à moy par vos lettres du 2 de se mois sur la conversion de monseigneur le prince de Condé, je luy diray que led. sieur cardinal ariva issi lundy pour commanser se bon heure, et pour set efect il voulut que madame la Princesse vit les lettres que Votre Majesté luy en escripvai, a sette fin que par icelles elle sust sa volonté et par mesme l’exorta de aider à set acte si tant fust que mond. seigneur le Prince se randist durest, se qu’elle a fort volontiers embrasé comme je voy qu’elle fait generalemant tout se qu’elle entant de ses royales volontés, ausquelles elle norit si exactement monseigneur son fils qu’il sufist que l’on luy die que vous le voulez ainsi pour qu’il obeise à tout se que l’on veust de luy. Donc, Sire, monsieur le cardinal par sa propre bouche a commansé à l’instruire, à quoy il l’a bonne si fasile et obeisant qu’il a ausitaust pris les proposisions et remonstranses que l’on luy a faictes et pris resolusion d’aller à l’eglise, ou il a fort resoluemant receu les seremonies dues et acoustumees en tel quas, aiant aussi devotemant oui la messe comme s’il y husté acoustumé des sa naisanse, et comme il est d’un fort bel esprit et curieus de savoir, il s’est informé de la reson et cause de toute les seremonies, les observant aussi pontuelement comme s’il y hust esté preparé de longtemps. Il s’est trouvé à set acte forse jans pasagers et tout le peuple de se lieu, qui a sete oquasion ont beni Vostre Magesté et prié Dieu pour Elle pour une action tant digne d’Elle, et suivant se que Votre Majesté me connandoit de luy donner un homonnier et un chapelin, connoisant un docteur fort honneste homme, de bonnes meurs et fort fidele et afectionné serviteur de Votre Majesté, comme le tesmougne ses escrips, je l’ay prié de venir asisté issi pour continuer à l’instruire de plus fort en plus fort à rendre l’honneur qu’il doit à Dieu et à Votre Majesté, de laquelle il reçoipt tant de faver, honneur et bien qui est la creanse que je pretans luy donner le tamps qu’il luy plaira que je soie aupres de luy. Le docteur se nomme Filsac et est chanoyne à Notre Dame de Paris. Je suplie aussi bien humblemant Votre Majesté de me faire tan d’honneur et grace de me donner le ieur de La Boderie pour estre aupres de monseigneur le Prince, parse que je le say plin de toute fidelité et confianse, et je tiendray cete grace fort particuliere parse que le connoisant comme je le connoes, tres capable, il me soulagera infiniemant pour l’institusion de mond. seigneur le Prince, estant fort inteligant des bonnes lettres, ausi que je say qu’il ne aderera jamais à aultre cause que à se qui sera de son roial service et de quoy j’en ay l’experianse aus affayres où il a esté emploié aupres de moy.
Sire, je prie Dieu de donner à Votre Majesté avecque acroesemans d’estas et en tres bonne saincté, tres longue et tres hureuse vie.
De Saint Germain en Lay ce 18e janvier 1596
De Vostre Serenissime et Royale Majesté le tres humble et tres obeisant subget et serviteur.
De Vyvonne, marquis de Pisany »

Lettre de Marie de Médicis concernant la prolongation du séjour du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Je croy qu’il aura esté bien à propos de differer le partement de mon fils et de le laisser encore pour quelque temps à Saint Germain. C’est pourquoy j’ay bien volontiers favorisé la resolution qui en a esté prise. Vous m’avez faict plaisir de me mander de ses nouvelles et de mes autres enfans. Je vous prie de continuer tousjours à m’en faire scavoir. Le Roy mon seigneur a commencé sa diette et se porte bien, Dieu mercy, et moy aussi. C’est ce que je vous escriray pour cette heure, priant Dieu etc. De Fontainebleau ce XVIe octobre 1603. »

Marie de Médicis

Lettre concernant les Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame,
Depuis la derniere que j’ay escripte à Vostre Magesté, monseigneur le Daulphyn ce porte toujours fort bien, hormis son ventre quy souvent, encores vendredy il y fist quatre fois fort cler, comme il faut. Encores c’est pour ce mieux porter apres, combien qu’il semble quy ne s’i peu rien adjouter à sa santé, ce portant fort bien, grace à Dieu.
Madame a toujours ses dents fort enflées, mais pas une de celles quy luy font mal, persées. Elle n’a plus de fievre et commence à reprandre un peu son apetit.
Monsieur le chevaillier et madamoiselle de Vendosme ce portent bien ausy, Dieu mercy, auquel je suplie conserver Vos Magestés, leurs donnant très parfaite santé, heureuse et très longue vie, me faisant l’honneur me croyre à jamais, Madame, vostre très humble, très obéissante, très fidelle et très obligée subjecte et servante.
Monglat
Saint Germain, ce 16 may »
Au verso : « A la Royne »

Lettre concernant les Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame,
Je ne dout point que Vos Magestés ne croy que j’ay manqué à mon devoir de ne leur avoir faict entendre des nouvelles de messeigneurs leurs enfans depuis quelques temps, et pour leurs faire congnoistre que ceste faulte n’est venue de moy mais d’un laquet que j’i avois envoié expret, quy ne trouvant celluy à quy je les adresoit, a esté si mal avisé que de les raporter, je ne laise de les vous envoier avec la presante, que le fils de monsieur Le Bailleur, quy est venu ycy, m’a promis les presanter demain à Vos Magestés.
Monseigneur le Daulphyn ce porte fort bien, Dieu mercy, et Madame ausy, quy a trois dents toute preste à perser. Elle ne laise de revenir à son nat[ure]l, et estre extremement jollye. Monsieur le chevallier ce porte tres bien et damdamoiselle de Vendosme ausy, grace à Dieu, lequel je suplie maintenir Vos Magestés en santé, leurs donnant ausy heureuse et longue vie que le desire, Madame, vostre très humble, très obéissante, très fidelle et très obligée subjecte et servante.
Monglat
Saint Germain, ce 21 may »
Au verso : « A la Royne »

Lettre concernant les Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame,
J’ay escript à Vostre Magesté par monsieur de Frontenac que Madame avoit une de ses petites dents persée, qui est sa derniere des petites qu’elle avoit à percer. Depuis, il luy est encores persé une, des groses, apellée la marsilliere, qui est une des plus facheuses. Elle s’en porte assez bien, Dieu mercy, n’ayant point lieu pour cela de fiebvre. Elle commence à causer fort jollimant et croy qu’elle donnera beaucoup de plaisir à Vos Magestés, comme j’espere que fera monseigneur le Daumphin, quy ce porte fort bien. Monsieur de Rosny le vint hier voir. Il l’a trouvé fort aucmenté et amendé, et bien jolly. Monsieur le chevallier ce porte bien aus, comme faict madamoiselle de Vendosme. Ils ce sont tous ensemble bien mieux qu’ils n’avoient accoutumé. Monseigneur le Daulphyn y prand beaucoup plus de plesir. Je suis, Madame, vostre très humble, très obéissante, très fidelle et très obligée subjecte et servante.
Monglat
Saint Germain, ce 26 may »
Au verso : « A la Royne »

Lettre de Marie de Médicis concernant ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Vous me faictes plaisir de me tenir particulierement advertie des accidens qui arrivent à mes enfans, soit bons ou mauvais. J’en esté bien aise d’apprendre par vostre lettre que mon fils se porte mieux, et marrie de ce qui est survenu à ma fille, mais je veux croire qu’elle [f. 175] ne procede que de la douleur de ses dents, qui sont prestes à perser, et que cela se passera incontinent. Je ne met point en doubte le soing que vous y apportez, car les effects me le tesmoignent assez, mais je ne me puis empescher de les vous recommander tousjours. Je ne vous escriray rien par celle cy de leur partement de Saint Germain pour venir icy, parce que le Roy mon seigneur, qui est allé du costé de Paris, faict estat de les voir, et reconnoistra luy mesme la disposition en laquelle ilz seront, pour sur ce en donner sa volonté, à laquelle je me remets entierement. Et pour fin de celle cy je vous prieray de continuer à me faire scavoir de leurs nouvelles, comme je prie aussi ce Createur etc. De Fontainebleau ce XI may 1604. »

Actes de baptême et d’inhumation d’un enfant du Canada envoyé au roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le neufiesme jour dud. moys [de mai], fut baptizé ung enfant aagé de dix ans ou environ natif de l’isle de Canadas, prins par les François et envoyé au Roy, nommé Alexandre par hault et puissant prince Alexandre, filz naturel et non legitime du Roy, chevallier de Malte, et madamoyselle Henriette, sœur dud. s. Alexandre.
[…]
Le dix septiesme jour dud. mois [de juin], fut ensepulturé ung petit garson de l’ysle de Canadas. »

Acte de mariage du prince de Conti et de Louise de Lorraine à Saint-Germain-en-Laye

« Le treiziesme jour dud. mois, furent mariez par M. le curé tres hault, tres illustre et tres puissant prince François de Bourbon, prince de Conty, et tres illustre princesse Loyse de Lorraine, fille de feu tres hault, tres illustre et tres puissant prince Henry de Lorainne, en son vivant duc de Guyse, en la presence et par le commandement du Roy, en la presence aussy de messeigneurs de Guise, de Gienville, monsieur de Villeroy. »

Lettre de Marie de Médicis concernant une visite de la marquise de Verneuil à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Monglat,
Vostre lettre du XVI me fust rendue hier seullement, par où j’ay apris que la marquise faisoit desseing d’aller des le soir mesme à Saint Germain, tellement que je croy que ce voiage avoit esté faict lors de la reception de celle cy, et attendz des nouvelles de ce qui s’y sera passé. Mais en effect, j’auray à plaisir que, quand elle yra, elle ne voye ny mon filz ny mes filles, et me ferez service agreable d’y tenir la main. Je suis bien aise que tous se portent bien. Continuez à m’en mander [f. 26] des nouvelles, sur ce je prie Dieu etc. »

Mentions dans le registre paroissial de séjours du roi à Saint-Germain-en-Laye

« Le vingt neufiesme jour dudict mois [janvier 1599], le Roy arriva a Sainct Germain et y fut jusques au troisiesme de febvrier qu’il en partit.
[…]
Le second jour de febvrier l’an mil six cens et ung, le Roy arriva a Sainct Germain et s’en alla le mesme jour.
[…]
Le neufiesme jour dudict mois [juillet 1602], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut deux jours.
[…]
Ledict jour [21 juillet], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut jusque au dixiesme jour d’aoust, jour et feste Sainct Laurens.
[…]
Le jour precedent [15 septembre], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut cinq ou six jours.
[…]
Ledict jour [9 octobre], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut jusques au treiziesme jour.
[…]
Le vingt et uniesme jour dud. mois [décembre], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut deux jours.
[…]
Le ving troisiesme, le Roy arriva à Sainct Germain et s’en alla la veille de Noel.
[…]
Le Roy arriva à Sainct Germain et y fut ledict premier jour et le second [janvier 1603].
[…]
Led. jour [4 août], le Roy arriva à Sainct Germain apres disner et y fut jusques au dix septiesme qu’il en partit.
[…]
Le neufiesme jour dud. mois, fut faict ung service pour le feu Roy.
[…]
Le vingt cinquiesme jour dud. mois [septembre], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut jusques au vingt neufiesme qu’il en partit.
[…]
Le septiesme jour [janvier 1604], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut 4 jours.
[…]
Le unziesme jour dud. mois, […] le Roy partit de Sainct Germain et y fut quatre jours.
[…]
Le vingt septiesme jour dud. mois, le Roy arriva à Sainct Germain et y coucha trois nuicts.
[…]
Le treiziesme de ce mois [février], le Roy arriva à Sainct Germain et y coucha une nuit.
[…]
Led. jour [18 février], le Roy arriva à Sainct Germain apres disner et y fut jusques au vingt quatriesme qu’il en partit.
[…]
Led. jour [19 mars], le Roy arriva à Sainct Germain apres disner et y fut jusques au vingt uniesme qu’il en partit.
[…]
Le quatriesme jour dud. mois [juin], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut jusques au jour Sainct Jehan qu’il en partit.
[…]
Le sixiesme jour de decembre, le Roy arriva à Sainct Germain et y fut jusques au dixiesme jour dudict mois, qu’il en en partit.
[…]
Led. jour [27 décembre], le Roy arriva à Sainct Germain au soir et y fut jusques au dernier dud. mois qu’il en partit.
[…]
Led. jour [25 janvier 1605], le Roy arriva à Sainct Germain au soir et y fut jusques au vingt huictiesme qu’il en partit.
[…]
L’unziesme jour dud. mois [février], le Roy arriva à Sainct Germain et y coucha une nuict.
[…]
Le vingt huictiesme jour dud. mois [décembre], le Roy arriva à Sainct Germain et en partit le vingt neufiesme.
[…]
Led. jour [18 janvier 1606], le Roy est arrivé à Sainct Germain et en est parti le vingtiesme jour dud. mois.
[…]
Led. jour [15 février], le Roy arriva à Sainct Germain et y fut jusques au vingtiesme, qu’il en partit. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la maladie d’un de ses fils

« Madame de Montglat,
J’ay veu ce que m’escrivez de la malladie de mon filz. J’espere que ce ne sera rien. Vous me faictes neantmoings plaisir de me tenir curieusement advertie de toutes occurrences semblables. J’ay receu beaucoup de desplaisir de la maladie de mademoiselle Piolant et suis bien aise qu’elle se porte mieux. Mandez moy sy luy empire et en quel estat elle se trouverra et prenez tousjours soing de toute la bande. Sur ce je prie Dieu, Madame de Montglat, qu’il vous aye en sa garde de etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la guérison du duc d’Orléans

« Madame de Montglat,
Vous m’avez faict plaisir de me tenir soigneusement advertie de l’estat de la malladie et depuis de la guarison et santé de mon filz le duc d’Orleans. J’ay tout contentement du soing que vous en avez pris et vous prie de continuer tousjours de mesme, tant en son endroict qu’envers tous les autres. J’espere, suivant ce que vous me mandez, que le voila du tout hors de sa malladie, dont je me resjouy, et de ce que tout le reste se porte bien. Vous m’en manderez tousjours des nouvelles aux occasions qui s’en presenteront, cependant je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’arrivée du médecin des Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je vous escris ce mot par Lemaitre, present porteur, que le Roy mon seigneur a retenu pour servir de medecin aupres de noz enffans lorsque mon filz le Dauphin sera separé, et parce qu’il est bien à propos qu’il s’instruise quelque temps avec Herouard des humeurs et complexions de mesd. enffans et de le leur forme de vivre, il s’en va des à present aupres d’eulx pour y resider. Vous l’y recevrez doncques et prendrez son conseil et advis avec celluy dud. Herouard aux occasions qui se presenteront pour la santé de mesd. enffans. Lesquelz, apres vous avoir recommandé à l’accoustumé, je prie Dieu qu’il conserve et vous aussy en sa sainte garde etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’arrivée du médecins des Enfants de France à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis advertie que la seconde norrice qui est retenue pour mes derniers enffans est de present à Saint Germain en Laye et que mesmes elle se laisse veoir par plusieurs de ceulx qui sont pres de mesd. enffans, ce qui donne du soubçon et de la jaloussie aux autres norrices qui norrisent [f. 273] à present mesd. enffans, et parce que je croy qu’elles sont telles que l’on l’en peult desirer et que je recongnois que mesd. enffans se portent fort bien de leur norriture, je ne veux pas qu’elles n’ayent aucun subject qui les puisse fascher, ennuyer ny mettre en umbrage, c’est pourquoy je suis d’advis que vous commandiez à lad. seconde norrice de partir de Saint Germain en Laye et de venir demeurer en ceste ville ou en tel autre lieu que bin luy semblera, pourvey que ce ne soit aud. Saint Germain ny aux environs. Car quand l’on scaura le lieu où elle se retirera, l’on l’envoyera tousjours bien querir sy l’on en a besoing. Vous y donnerez donc ordre. Je vous envoye ce laquais expres, qui me rapportera toutes nouveelles de delà, et sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur Le Maistre,
Prenez soigneusement garde à tout ce qui sera necessaire pour la santé de mon filz le duc d’Orleans et s’il eschet quelque accident extraordinaire, donnez un advis au sieur Hautain, medecin, affin que s’il est besoing il se rende à Saint Germain pour le veoir, ou pour le moings qu’il vous face scavoir son advis, lequel je desire estre suivy. Escrivez aussy à toutes occasions au sieur du Laurens ce qui se passera affin que par ce que vous menderez je sois informée de l’estat de la disposition de mond. filz et qu’il vous puisse aussy mander ce qu’il luy [f. 308] en semblera. Priant etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant un voyage de sa fille aînée

« Madame de Montglat,
Amenez demain icy ma fille aisnée avec mes filles de Vendosme et de Verneuil, et laissez tous mes autres enffans à Saint Germain. Ne faictes venir avec elles autres personnes sinon, avec ma fille, mademoiselle Riollant, avec ma fille de Vendosme, [f. 286v] d’Agre et une personne pour la servir, et aultant avec ma fille de Verneuil, sans avoir suitte ny equipage que un lict pour chacune de mesd. filles, car elles n’y sejourneront que jusques à lundy, et je feray que le Roy mon seigneur les nourrira pendant ce temps là. J’envoye le sieur de Villiers, mon escuier d’escurie, avec les carrosses et charroy necessaires pour cest effect, et qui les conduira par le chemin. Sur lequel me remectant, je prie etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la santé du duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Vous me faites plaisir de [f. 302] me faire souvent scavoir des nouvelles de mes enffans et de m’avoir mandé l’estat de la disposition de mon filz d’Orleans puisque sa medecine luy a proffité. J’espere qu’il se portera bien lorsque ses dens seront achevées de percer. Continuez à m’en escrire des nouvelles aux occasions qui s’en presenteront. Je les vous recommande et prie Dieu, Madame de Montglat, qu’il vous conserve avec eulx en sa saincte garde etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant la visite d’un ambassadeur à ses enfants à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Le sieur Pierre Guichardin, ambassadeur de mon cousin le grand duc de Toscane doibt aller dans un jour ou deux à Saint Germain pour veoir mes enffans, dont je vous ay bien voulu advertir [f. 326v] affin que vous le receviez avec l’honneur deub à sa qualité et que vous donnerez ordre que ceulx qui sont ordonnez au service de mesd. enffans vous assistent en cette occasion. Continuez à nous mandez de voz nouvelles, sur ce je prie etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur Hautin,
Encores que je sache les incommoditez que vous avez en vostre personne, neantmoings la particuliere confiance que j’ay en vostre suffisance et experience me faict vous prier de vous acheminer à Saint Germain en Laye à toutes les fois que madame de Montglat le vous mandera pour pourveoir à la santé de mon filz le duc d’Orleans, surmontant pour cest effect les difficultez que vous en pouvez avoir et apportez tout ce que vous pourrez pour le recouvrement de l’entiere guarison de mond. filz, considerant s’il ne sera poinct bien à propos de luy faire un cothere ainsy que je l’ay autresfois proposé. Le sieur du Laurens [f. 307v] avoit trouvé à propos et mandé par delà qu’il estoit d’advis que l’on luy feit prendre les matins pour premiere nourriture et auparavant les baings qui luy ont esté ordonnez du laict de chevre pour le refraischir, mais il ne scavoit pas encores lors les incommoditez qu’il a eues depuis. Vous adviserez s’il sera à propos qu’il en use et prendrez curieusement garde à tout ce qui sera necessaire pour sa santé. Je vous en prie et de croire que je recongnoistray à vostre contentement les services que vous rendez en cette occasion. Sur ce je prie Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant des soins à apporter au duc d’Orléans à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
Je suis tousjours en peine de la santé de mon filz d’Orleans. Mendez m’en des nouvelles à toutes occurrences et à toutes les fois que vous jugerez estre necessaire. Envoyez querir monsieur Hautin, medecin, par l’advis duquel je desire que l’on se gouverne, et, s’il y va bientost, proposez luy et à monsieur Le Maistre de faire faire ung cothere à mond. filz affin qu’ilz advisent s’il seroit à propos, et leur parlez aussy de l’oppinion que monsieur du Laurens avoit de luy faire prendre les matins du laict de chevre pour premiere nourriture affin de le raffraichir. Je me remets du surplus sur le soing et la vigilance que je scay que vous y apporterez. Priant Dieu etc. »

Lettre de Marie de Médicis concernant l’usage pour ses enfants du Château-Neuf à Saint-Germain-en-Laye

« Madame de Montglat,
J’ay receu aujourd’huy seullement voz lettres du XXX du passé. Je suis bien aise de ce que mon filz le duc d’Orleans se porte de mieux en mieux et que tout noz enffans soient en bonne santé. Vous faictes bien de prendre garde que ceulx qui les approchent n’aillent plus dans le bourg puisqu’il y a de la petite verolle. Au surplus, le Roy mon seigneur trouve bon, sy vous trouvez qu’il soit à propos pour leur santé, que vous les faciez loger pour quelque temps au bastiment neuf, mais c’est à condition qu’ilz n’entreront poinct dans le petit jardin, ou ilz y entrent que vous en particulier nous respondiez de tous le fruictz qui y sont et speciallement [f. 314] des abricotz, desquelz l’on a sceu le conte, affin que vous preniez soigneusement garde qu’il n’y entre personne que ceulx dont vous serez bien asseurée. Car je vous dis encore une fois que s’il s’y ceuille seullement ung abricot, quand ce seroit par noz enffans propres, nous nous en prendrons à vous en vostre particulier. Sur ce je prie Dieu etc. »

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