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Daumet, Pierre-Gérôme-Honoré
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Lettre concernant les travaux de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 4 juin 1900
Monsieur le Ministre,
Le crédit affecté en 1899 pour la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain ayant été porté à 130000 francs, il a été possible de développer l’activité du chantier.
La cour qui servait de chantier depuis de longues années est devenue libre. Les dallages, les pavages, les travaux de l’établissement d’un grand tertre à planter, s’exécutent. La chapelle a été l’objet de travaux difficiles. Les murs et voûtes sont restaurés, le dallage entrepris, le pignon du comble se construit, la rose est reconstituée, les études pour les menuiseries des portes sont entreprises. Il reste à entreprendre les vitraux afin de clore les fenestrages.
La chapelle, devant être affectée à un musée de sculpture, devra avoir ses vitraux translucides. Ce musée ne contiendra que des fragments d’ornements et des débris d’architecture du Moyen Âge et de la Renaissance, et des modèles. Il contiendra aussi d’autres fragments, mal abrités actuellement, placés dans les fossés du château et qui par les intempéries des saisons s’altèrent et seraient détruits en peu d’années s’ils y étaient maintenus.
La chapelle, devant avoir la destination qui vient d’être indiquée, ne pourra voir ses fenestrages clos que par des vitraux de types simples ne comportant qu’une décoration ou harmonie avec l’usage de la chapelle. Une étude a été faite pour leur exécution et un devis produit par le maître verrier, M. Didron, 6, boulevard Raspail, à Paris. Le prix en a été débattu avec cet entrepreneur après tracés grandeur d’exécution. Le devis s’élève à 15900 francs. Les conditions de fourniture et de pose sont indiquées ainsi que le prix au mètre de surface réelle. Je remets à M. Bachelles le projet de la soumission que je vous propose, Monsieur le Ministre, de revêtir de votre approbation afin que le travail soit entrepris et achevé dans un délai qui ne dépassera pas la clôture de l’exercice.
Je n’ai pas, Monsieur le Ministre, à faire ressortir qu’il s’agit d’un travail artistique, non susceptible par sa nature d’être soumis à une adjudication, et aussi quel est le caractère d’urgence d’un travail qui complètera la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain, qu’il faut achever en vue des visiteurs nombreux que la prochaine exposition universelle de 1900 amènera au musée des Antiquités nationales.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les réparations d’un incendie survenu dans les ateliers du musée de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 25 novembre 1899
Monsieur le Ministre,
A la suite de l’incendie du bâtiment des ateliers du musée de Saint-Germain en août dernier, j’ai eu l’honneur de vous proposer par mon rapport du 26 août dernier de reconstruire d’urgence le plancher et le comble de ce bâtiment en employant le béton armé du système breveté Hennebique, dont M. Dumesnil est l’un des meilleurs concessionnaires.
J’ai adressé à la direction des Beaux-Arts un devis s’élevant à onze mille francs établi par l’entrepreneur. C’est un maximum qui ne peut être dépassé. Mais les prix étant supérieurs à ceux appliqués à des travaux similaires importants concédés par marché spécial pour la reconstruction de la Cour des Comptes, je viens, Monsieur le Ministre, comme conséquence de l’autorisation de reconstruire que vous m’avez transmise, vous prier d’approuver le marché concédant le travail dont il est question à M. Dumesnil et à prix de règlement sans rabais, attendu que la spécialité des travaux de cette nature rentre dans les exceptions prévues par l’article 18 du décret du 18 novembre 1884 pour travaux non susceptibles d’être mis en adjudication.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant l’installation d’un ascenseur contre la Grande Terrasse de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 21 août 1899
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez adressé le 8 septembre courant, pour avis, une lettre de M. le préfet de Seine-et-Oise relative à la concession accordée à M. Embry pour relier l’ascenseur que ce représentant d’une compagnie industrielle fait établir sur une propriété dépendant de la commune de Saint-Germain-en-Laye afin de faciliter les communications entre le bas de la rampe publique et la terrasse des parterres de Saint-Germain, domaine de l’Etat.
Il y a lieu de préciser, Monsieur le Ministre, que votre adhésion à cette concession n’engage votre administration qu’en ce qui concerne le maintien de l’obligation pour les riverains de la terrasse de ne rien élever de compact au-dessus de son niveau, pouvant entraver la vue dont jouissent les promeneurs sur la vallée de la Seine et aussi de régler ce qui concerne la jonction du pont déjà établi entre l’ascenseur et le sol de la terrasse qui limite le domaine de l’Etat.
M. le préfet paraît faire une confusion en inférant que votre adhésion à la demande de M. Embry ait pour conséquence un droit d’inspection de votre département sur ce qui est au-delà de la limite du parc et aussi que mon service, après avoir assisté, en ce qui concerne la communication de la terrasse avec l’ascenseur, devra prendre une part quelconque de responsabilité sur l’usage qui sera fait.
Si ce que M. le préfet propose était adopté, il pourrait naitre des confusions d’attributions et de responsabilités que ne peut assumer votre administration.
A mon avis, Monsieur le Ministre, il appartient à M. le préfet seul de désigner les ingénieurs chargés de la réception de l’ascenseur, dans les conditions qu’il déterminera, et de prescrire quelles mesures devront être prises journellement pour assurer la sécurité du nouvel établissement par la police locale, l’autorisé déléguée à mon service expirant à la limite des parterres de Saint-Germain.
J’ai examiné, Monsieur le Ministre, les adjonctions proposées à l’acte de concession. Je les crois indispensables, surtout avec les tendances de M. Embry d’étendre l’usage de l’ascenseur qu’il fait établir à des véhicules en plus de l’utilisation spéciale et limitée aux piétons.
Pour me résumer, Monsieur le Ministre, je vous propose de répondre à M. le préfet de Seine-et-Oise qu’il y a lieu de limiter strictement l’usage de l’ascenseur aux seuls piétons, de laisser à ce haut fonctionnaire le soin de prescrire telles mesures qu’il jugera utiles pour le contrôle du bon établissement de l’ascenseur et de ses accessoires, et de pourvoir à la police du fonctionnement de l’appareil, attendu que ces deux derniers objets sont en dehors de la compétence du service de l’architecte-conservateur des parterres et terrasses de Saint-Germain.
Ci-joint la lettre de M. le préfet que vous m’avez communiquée.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château et des parterres de Saint-Germain
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant l’aménagement de l’appartement du conservateur du musée au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 22 août 1899
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez fait l’honneur de m’informer par lettre du 16 août courant que votre attention avait été appelée sur la possibilité de transformer en habitation pour le conservateur du musée d’anciens locaux du château de Saint-Germain destinés à reconstituer « un intérieur du 17e siècle ».
Je puis vous répondre, Monsieur le Ministre, que cette possibilité est d’une réalisation désirable et je dois expliquer que si cette proposition n’avait pas été faite déjà, c’est que le conservateur du musée émettait l’opinion que le vaste château suffirait à peine pour correspondre à l’enrichissement des collections.
Depuis la visite de M. le directeur des Beaux-Arts sur le chantier des travaux le 11 juin dernier et après la décision prise en conseil des inspecteurs généraux des Bâtiments civils et des Monuments historiques de continuer la restauration telle qu’elle a été approuvée en 1861, la situation s’est modifiée, des surfaces nouvelles à affecter au musée sont considérables.
Afin de permettre de donner suite au projet approuvé, il a été décidé qu’il y avait lieu de pourvoir au déplacement du conservateur du musée, qui occupe le dernier des pavillons datant du 17ème siècle et dont la démolition s’impose par son état de vétusté, et aussi de reprendre un projet consistant à construire dans un terrain libre appartenant à l’Etat un bâtiment à affecter à l’habitation du conservateur. Un avant-projet dressé par mon service a même été approuvé en principe le 2 août courant. La dépense était estimée 70000 francs. En admettant que la construction ait été autorisée, il aurait fallu attendre deux années avant que ce bâtiment devienne habitable et il aurait été obligatoire, pendant ce même temps, d’indemniser le conservateur, qui aurait dû louer une habitation en dehors du château.
Très préoccupé des difficultés créées par la situation que je viens de vous exposer, Monsieur le Ministre, et trouvant dans les archives de l’agence un ancien projet pour loger dans le château le conservateur, j’ai cherché si une solution pouvait être proposée dans ce sens.
L’ancien projet nécessitait l’entresolement du 1er étage d’une partie importante du bâtiment sud attenant à la chapelle, combinaison qui avait fait repousser ce projet et amener la pensée de créer au même emplacement « un intérieur du 17e siècle » avec des débris de boiseries de styles différents mais d’une certaine valeur décorative ; cette reconstitution a été tentée, mais en réalité ce qui subsiste n’est qu’une sorte de pastiche sans vérité, un brocantage d’éléments hétérogènes, assemblés par des moyens économiques, indigents même, ne pouvant constituer un intérieur qui, pour correspondre à son titre, aurait dû être une œuvre d’art. Il eût été nécessaire, pour mener à bien une pareille reconstitution, de remanier en partie ce qui a été mis en place, de compléter ou renouveler les parties modernes en désaccord de caractère avec celles anciennes, lesquelles sont d’une ampleur remarquable et richement sculptées ; c’était là une entreprise nécessitant une largeur de vue qui semble avoir manqué : ce serait, pour l’achever convenablement, une œuvre très dispendieuse, laquelle devrait se compléter par un mobilier somptueux et de l’époque. Où prendre un pareil élément d’intérêt ?
Si on se place, Monsieur le Ministre, à un autre point de vue et que l’on approprie les trois salles déjà pourvues de boiseries anciennes et quelques autres pièces accessoires en un logement de conservateur, on peut considérer comme suffisant ce qui existe : les discordances que je signale ne disparaitront pas, mais les plafonds décorés économiquement ne choqueront plus autant ; ces pièces affectées à une habitation, n’ayant plus de prétention à un caractère de historique et pompeux, formeront les principales salles d’un appartement très dignes d’être occupé par le conservateur.
Suivant l’ancien projet, les cuisines et dépendances étaient proposées dans les parties entresolées du 1er étage ; la réalisation en eût été regrettable, la hauteur des pièces aurait été insuffisante. On pourrait à mon avis créer ces locaux à l’entresol au-dessous du 1er étage, en déplaçant un surveillant pour le reporter au rez-de-chaussée dans un logement resté sans emploi depuis plusieurs années.
Au 1er étage seraient les pièces principales de l’appartement, grande chambre à coucher, tourelle pour seconde chambre ou toilette, grande salle à manger à modifier afin de créer un office avec monte-plats correspondant à la cuisine, et aussi un water-closet dépendant de la chambre mais éclairé et aéré ; le salon est à peu près complet dans sa décoration.
Au deuxième étage, on prélèverait sur le musée deux salles à transformer en chambres à coucher en ne détruisant rien du caractère architectural de ces salles.
Un escalier spécial au conservateur desservirait les différents étages de l’habitation.
On peut estimer, Monsieur le Ministre, que les dépenses à faire pour l’appropriation de l’ensemble ne dépasseraient pas 25000 francs.
En dehors de l’appartement, et en communication directe avec lui, une très vaste pièce servirait de cabinet au conservateur. Cette pièce était destinée à servir de bibliothèque. Elle conserverait cette utilisation en même temps que celle que je propose : elle est assez desservie par un escalier qui en assurera l’indépendance. D’assez grandes dépenses seraient nécessaires pour achever la décoration du vaste local dont il est question et de ses quelques dépendances mais à mon avis, Monsieur le Ministre, on pourrait ne faire là que le minimum des travaux, afin que le conservateur s’y établisse. Plus tard, on aurait à compléter la décoration en y plaçant une cheminée proportionnée à sa dimension et deux tapisseries disponibles à la manufacture des Gobelins, tapisseries qui ont été faites spécialement pour décorer la pièce faisant suite à la bibliothèque et destinée suivant ma proposition à servir de salon au conservateur.
Il parait utile, Monsieur le Ministre, de proposer la construction de l’appareil du calorifère, pour lequel tout est préparé, tuyaux, prise d’air, etc… C’est une dépense de 4000 francs à ajouter à la prévision qui précède.
En résumé, Monsieur le Ministre, je crois très profitable aux intérêts de l’Etat de décider que les parties du château qui étaient destinées à la création d’une partie historique du 17e siècle soient appropriées à l’habitation du conservateur du musée. On rentrerait ainsi dans la règle de loger ces hauts fonctionnaires dans le lieu même dont ils ont la garde.
On peut estimer, Monsieur le Ministre, que les dépenses s’élèveront à une trentaine de mille francs, y compris calorifère et dépenses accessoires. On aurait dû sacrifier beaucoup plus du double de cette somme pour constituer une partie soi-disant historique. Par la combinaison que j’ai l’honneur de soumettre à votre examen, on évitera la dépense de construction de bâtiments sur le terrain dit de « la Villa Saint-Germain » (70000 francs) et aussi celle indéterminée et infructueuse de l’indemnité de logement et de déplacement du conservateur.
A mon avis, Monsieur le Ministre, il y a lieu, pour les diverses considérations qui précèdent, de vous demander l’adoption des propositions faisant l’objet du présent rapport et de décider que l’imputation de la dépense de 30000 francs environ portera sur les crédits déjà autorisés pour l’exercice courant, décision qui ne nécessite qu’une simple approbation administrative de votre département.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant l’installation d’un ascenseur contre la Grande Terrasse de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 21 août 1899
Monsieur le Ministre,
Vous avez autorisé, sur un avis favorable que j’ai donné, l’établissement en dehors des parterres et terrasses de Saint-Germain, sur un terrain appartenant à M. Guérin Catelain, propriétaire de l’hôtel du pavillon Henri IV, d’un ascenseur permettant de communiquer du bas de la rampe du Pecq à Saint-Germain sur la terrasse.
Les travaux se sont poursuivis sans que mon service ait à intervenir. A mon retour d’une courte absence, j’ai constaté qu’un véritable chantier de travaux avait été installé sur la possession de l’Etat, que toute une travée de garde-corps avait été descellée et que M. Embry, concessionnaire, faisait opérer des travaux bien que son acte de concession lui imposât l’obligation d’en référer à l’architecte du château pour tout ce qui concerne la mise en communication de l’ascenseur avec la terrasse. J’ai fait appeler M. Embry, en lui demandant de me faire connaître par des tracés ce qu’il se disposait à exécuter, en l’informant que les travaux d’ouverture d’une porte dans le garde-corps ne pourraient s’exécuter que par l’entrepreneur de serrurerie de l’administration.
Cet entrepreneur m’a communiqué le projet : il comprenait le déplacement d’une travée longue de plus de quatre mètres, en la plaçant en arrière des autres pour la faire mouvoir sur des galets, comme les barrières de chemin de fer. J’ai demandé à l’entrepreneur pour quelle raison on troublait ainsi un ordre établi. Il m’a informé que l’ascenseur ne serait pas seulement à l’usage des piétons mais que des automobiles circuleraient de la passerelle de l’ascenseur jusqu’au chemin à voitures longeant la terrasse. J’ai dû déclarer qu’à mon avis il n’en pourrait être ainsi, que l’ascenseur n’impliquait pas un tel usage qui très promptement deviendrait abusif.
J’ai fait appeler M. Embry qui a semblé très surpris d’une restriction à ce qu’il prétend avoir obtenu par la concession qui lui a été consentie.
Ce matin, Monsieur le Ministre, M. Embry est venu de nouveau à mon agence, prétendant que le mot ascenseur ne pouvait limiter son droit d’usage comme il l’entendait. J’ai répondu que je ne pourrais admettre que des véhicules aussi dangereux que des automobiles coupassent le chemin réservé aux promeneurs, que les routes réservés aux voitures devaient seules être parcourues par des moyens de transport tout modernes et d’un maniement brusque, d’odeurs désagréables, bruyants et de nature à effrayer les femmes et les enfants qui fréquentent assiduement le chemin à piétons dont il a été question plus haut et qui leur est exclusivement réservé, que je me croyais autorisé à maintenir strictement l’application du règlement qui interdit aux voitures et bicyclettes l’accès des allées ou promenades réservées aux piétons. M. Embry s’est réservé, Monsieur le Ministre, d’en référer à votre haute administration. De mon côté, je lui ai dit quels inconvénients résulteraient du changement d’usage qu’il prétend lui être loisible pour la concession qui lui a été faite.
Je vous prie, Monsieur le Ministre, de me faire connaître si je dois, comme je le crois de mon devoir, persister à restreindre à l’usage d’ascenseur monte-personnes ce que M. Embry prétend utiliser aussi pour des véhicules dont l’usage est dangereux pour les promeneurs.
Je vais dresser un état du chantier occupé par M. Embry, sous réserve de tous les droits de votre administration.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 14 juillet 1899
Monsieur le Ministre,
Par votre lettre en date du 12 juillet courant, vous me demandiez une réponse aussi tôt que possible sur la répartition du crédit pour la continuation de la restauration du château de Saint-Germain qui, de 80000 francs tel qu’il m’a été notifié, pourra être porté suivant le vœu de la commission du budget à 130000 francs. Déjà, Monsieur le Ministre, mes propositions étaient formulées et la lettre que j’avais l’honneur de vous adresser parvenait à la direction des Beaux-Arts.
Je rappelle, Monsieur le Ministre, que moyennant l’allocation nouvelle de 50000 francs et en donnant une marché normale aux travaux, on pourrait jusqu’en clôture d’exercice employer entièrement le crédit ci-dessus mentionné. On pourra achever le travail de restauration de la chapelle, y compris dallage, vitraux et clôture, de façon à ce que les visiteurs de 1900 puissent voir le musée agrandi de cette partie si intéressante du château.
Afin que les travaux de la grande salle de Mars puissent être entrepris largement et que l’emplacement du bâtiment de droite de la façade du château soit réparé, il serait nécessaire de déplacer dès maintenant M. le conservateur du musée, qui occupe deux étages du dernier des pavillons de Louis XIV, condamné à disparaître pour compléter la restauration suivant le plan dressé par feu l’architecte Millet et approuvé pour l’exécution.
Or, Monsieur le Ministre, dans les bâtiments restaurés du château, rien n’a été disposé et ne peut l’être pour constituer une habitation de conservateur.
Le 29 juin 1893, en adressant la proposition de reprendre les travaux de restauration à la direction des Bâtiments civils, j’avais suggéré l’idée de construire dans la portion de terrain livre des ateliers dits « de la Villa », rue Thiers, vis-à-vis le château, un bâtiment dont le présentais le projet avec devis sommaires, dont la dépense s’élèverait à 70000 francs. Aucune décision n’ayant été prise à ce sujet, rien n’est donc préparé pour la réinstallation du conservateur du musée au moment où, par la force des choses, il devra remettre les locaux qu’il occupe afin qu’ils soient livrés aux démolisseurs.
M. Bertrand, conservateur, mis au courant par M. le député Berteaux et par M. le rapporteur du budget Dujardin de la possibilité de donner aux travaux une impulsion désirable, m’écrivait le 7 juillet courant pour demander qu’il soit distrait de l’allocation supplémentaire de 50000 francs moitié de cette somme pour entreprendre la construction de son habitation à la Villa afin que, continuant cette œuvre en même temps que les travaux du château, il soit possible en 1902 de lui livrer la nouvelle construction.
Pour faciliter les opérations, M. Bertrand offre, moyennant une indemnité de 1000 francs par trimestre, compris frais de déplacement, de quitter le bâtiment à démolir dès le 15 octobre prochain, et de s’installer dans un appartement à sa convenance jusqu’à ce qu’il puisse se réinstaller dans un bâtiment de l’Etat aussi voisin que possible du musée.
A mon avis, Monsieur le Ministre, cette proposition est susceptible d’être accueillie par votre administration : elle aurait pour avantage de débarrasser la suite des travaux d’entraves qui à coup sûr les paralyseraient, et on peut estimer que ces entraves se résumeraient en dépenses assez sensibles, que causent des travaux faits avec obligation de ménager des accès à des locaux habités, sans compte les dangers à courir par les occupants.
Vous auriez à examiner, Monsieur le Ministre, si en accordant à M. le conservateur Bertrand l’indemnité trimestrielle qu’il parait juste de lui allouer pour faciliter une suite régulière des travaux, il y aurait lieu d’affecter partie de l’allocation supplémentaire, d’abord au payement de cette indemnité, et sous quelle forme, et de disposer sur les ressources restantes d’une somme à fondre sur l’ensemble des opérations afin de commencer les travaux de construction du bâtiment d’habitation du conservateur. Si vous en décidez ainsi, je ferai établir un devis détaillé de la valeur de cette construction afin que le projet soit soumis à l’examen du conseil général des Bâtiments civils avant tout commencement d’exécution. Je viens donc vous prier, Monsieur le Ministre, de me faire donner des ordres en conséquence et de décider s’il y a lieu d’allouer à M. le conservateur, dès le mois d’octobre prochain, les trimestres de l’indemnité qu’il convient d’allouer à ce haut fonctionnaire, et qu’il vous appartient de fixer.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 10 juin 1899
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de la lettre qui me fait connaître que les services des Bâtiments civils et des Monuments historiques ont mis à ma disposition un crédit de 80000 francs pour la continuation des travaux de restauration du château de Saint-Germain pendant l’exercice courant.
Je vous donne ci-dessous mon projet de répartition pour l’emploi de ce crédit, en vous signalant qu’il y aurait en conséquence lieu de faire signer des soumissions à MM. Béché, entrepreneur de pavage, Morin, entrepreneur de maçonnerie, Laubeuf, entrepreneur de charpente, Monduit fils, entrepreneur de de couvertures, Hoffmann, entrepreneur de menuiserie, Corbel, entrepreneur de sculpture.
Crédits alloués : 80000 f. 00
Dépenses proposées
Pavage, Béché : 6000 f. 00
Maçonnerie, Morin : 51000 f. 00
Charpente, Laubeuf : 4000 f. 00
Couverture, Monduit fils : 8000 f. 00
Serrurerie, Montier : 1500 f. 00
Menuiserie, Hoffmann : 3000 f. 00
Peinture, Larible et Fossey : 300 f. 00
Sculpture, Corbel : 2598 f. 48
Ensemble : 76190 f. 48
Honoraires de l’architecte et du vérificateur calculés à 5 % : 3809 f. 52
Total pareil : 80000 f. 00
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant les nuages de fumée causés par les trains montant à Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 16 avril 1899
Monsieur le Ministre
J’ai l’honneur de vous informer que, depuis un certain temps déjà, la compagnie des chemins de fer de l’Ouest, dans un but d’économie probablement, alimente ses locomotives du goudron, ou autres matières combustibles infectantes, pour faire gravir aux trains la rampe du Pecq à Saint-Germain. Il en résulte des nuages compacts d’une fumée très noire et très dense ayant une odeur fort désagréable, qui à chaque passage de train montant à Saint-Germain se répand dans les parterres qu’elle salit et obscurcit pendant un assez long espace de temps à cause de son extrême densité.
Les promeneurs qui fréquentent les parterres de plaignent vivement de cette fâcheuse innovation de la compagnie, qu’elle n’a peut-être pas le droit de faire et contre laquelle je ne saurais trop protester car elle me paraît abusive et a pour résultats immédiats de gâter complètement le charme de la promenade et de rendre à peu près impossible l’utilisation des nombreux bancs qui avoisinent la tranchée du chemin de fer ; ils sont en effet recouverts de poussières noires et grasses faisant tâches sur les vêtements. Ces mêmes poussières se déposent aussi sur les feuilles des arbres, ce qui entrave leur respiration et, par conséquent, leur est nuisible.
Je pense que vous voudrez bien, Monsieur le Ministre, prendre en considération les motifs d’intérêt général et d’intérêt spécial à mon service que j’invoque et je vous demande en conséquence d’inviter la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest à s’abstenir de l’emploi du goudron pour chauffer ses locomotives dans toute la partie de sa ligne qui avoisine les parterres et terrasses de Saint-Germain.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 14 juillet 1899
Monsieur le Ministre,
En réponse à votre lettre en date du 10 décembre courant, j’ai l’honneur de vous informer que la situation des crédits alloués et des dépenses effectuées au château de Saint-Germain pour l’achèvement de la restauration de la chapelle et de la tourelle du XVIe siècle qui lui est contiguë s’établit, d’après les pièces que j’ai produites et d’après celles que vous m’avez transmises, ainsi qu’il suit :
Devis en date du 19 janvier 1891 pour l’achèvement de la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et pour la restauration de la tourelle d’escalier du XVIe siècle qui lui est contiguë, s’élevant à 340474 f.
Les crédits alloués pour y pourvoir et les dépenses effectués en conséquence s’établissent ainsi qu’il suit :
Exercices
1895 : [crédits alloués par les Bâtiments civils :] 30000 f. ; [par les Monuments historiques :] [vide] ; [dépenses effectuées :] 27635 f. 22
1896 : [crédits alloués par les Bâtiments civils :] 30000 f. ; [par les Monuments historiques :] 58478 f. ; [dépenses effectuées :] 89304 f. 65
1897 : [crédits alloués par les Bâtiments civils :] 50000 f. ; [par les Monuments historiques :] 20000 f. ; [dépenses effectuées :] 34155 f. 44
1898 : [crédits alloués par les Bâtiments civils :] 50000 f. ; [par les Monuments historiques :] 30000 f. ; [dépenses effectuées :] [vide]
Ensemble : [crédits alloués par les Bâtiments civils :] 160000 f. ; [par les Monuments historiques :] 108478 f. ; [dépenses effectuées :] 151095 f. 31
Les dépenses effectuées pour cet objet s’élevant à : 151095 f. 31
La différence : 189651 f. 69 forme le complément prévu au devis ci-dessus pour l’achèvement des restaurations entreprises.
Il y a lieu de remarquer que cette somme de 189651 f. 69 c. excède de 9651 f. 69 c. celle de 180000 francs que je vous ai demandée dans ma lettre en date du 5 décembre courant, soit 150000 f. pour l’achèvement de la restauration de la chapelle et 30000 f. pour sa flèche.
La diminution de 9651 f. 69 sur la dépense prévue au devis provient de ce que j’ai pu, au fur et à mesure de l’avancement de ce travail, conserver certaines parties de construction dont je ne pouvais pas connaître exactement la valeur quand mon devis a été établi.
Une autre remarque à faire, c’est qu’il m’a été accordé un ensemble de crédits s’élevant à 268478 f. dans le but d’achever la restauration de la chapelle et de la tourelle du XVIe siècle qui lui est contiguë et que j’ai employé à l’exécution de ces travaux 151095 f. 31 seulement.
Voici pourquoi : comme il n’a pas été pris encore de résolution touchant le projet relatif à l’achèvement de ces restaurations, projet que j’ai soumis à l’examen de la commission des Monuments historiques à la date du 17 février 1897, je me suis trouvé dans l’obligation, en attendant cette solution, de suspendre les travaux entrepris. Je vous en ai donné avis et vous ai demandé l’autorisation d’employer les crédits devenus disponibles à la restauration de la façade du bâtiment ouest donnant sur la cour intérieure. J’ai consacré avec votre approbation le reliquat de mes crédits, 117382 f. 69 c., à l’exécution de cet important travail, qui est terminé depuis quelques jours.
Tel est, Monsieur le Ministre, le résumé des travaux de grosses réparations exécutés au château de Saint-Germain depuis 1895 et des dépenses qu’ils ont occasionnées.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Lettre demandant un budget supplémentaire pour les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 21 mai 1898
Monsieur le Ministre,
A la date du 8 avril 1897, j’ai eu l’honneur d’appeler votre attention sur l’urgence qu’il y avait de terminer à la Villa Saint-Germain les travaux nécessaires au logement du personnel du musée et à l’installation de ses ateliers, la restauration du château de Saint-Germain ne pouvant être continuée qu’à cette condition ; j’ai établi un devis de la dépense à effectuer s’élevant à 18336 francs et vous avez bien voulu m’allouer sur le précédent exercice un premier crédit de 8000 francs.
Grâce à diverses simplifications qu’il m’a été possible de réaliser en cours d’exécution, j’ai pu effectuer des économies sur les prévisions de mon devis puisqu’une somme de huit mille francs serait aujourd’hui suffisante pour le complet achèvement de la mise en état du terrain et des bâtiments de la Villa destinés aux ateliers et au logement du personnel, l’habitation du conservateur du musée excepté.
Or l’état d’avancement des travaux de restauration du château est parvenu à un point tel qu’il est de la plus indispensable nécessité que le service des Travaux prenne possession sans délai de la totalité du bâtiment ouest dont le rez-de-chaussée est occupé par les bureaux et ce qui reste des ateliers du musée, et dont le premier étage contient des collections, et qu’il prenne possession aussi du pavillon sud-ouest où est logé le personnel du musée.
Au moyen de l’allocation du crédit de 8000 francs que je vous demande de mettre à ma disposition, on pourvoirait au transfert complet des ateliers et bureaux du musée à la Villa Saint-Germain, ainsi qu’au logement du personnel de ce service, à l’exception de celui du conservateur du musée.
En ce qui concerne le déplacement des collections qui se trouvent au premier étage du bâtiment ouest, il serait très facile et peu couteux de les installer provisoirement dans des pièces non encore occupées par le musée, dans les bâtiments est et sud.
Quant à la question du logement du conservateur du musée à la Villa Saint-Germain, dont le principe est, je le crois, admis par votre administration, on la résoudrait en exécutant l’avant-projet que j’ai établi à cet effet, après la production d’un projet et d’un devis à présenter à l’examen du conseil des Bâtiments civils, si vous le jugiez utile. La réalisation de ce projet occasionnerait une dépense d’environ 70000 francs, qui pourrait être répartie sur deux exercices.
Je vous demande donc, pour pouvoir poursuivre les travaux de restauration du château, de vouloir bien mettre à ma disposition :
1° pour l’achèvement des travaux à faire à la villa Saint-Germain, un crédit de : 8000 f.
2° de décider qu’une première allocation de : 20000 f.
serait mise à ma disposition sur l’exercice 1898 pour la construction d’un bâtiment destiné au logement du conservateur.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

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