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Description archivistique
Centre des Archives diplomatiques Français
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Récit du retour de la famille royale à Paris depuis Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le 1er novembre 1648
Le 26 du passé, la Reyne ne voulant pas dire au prevost des marchands et aux eschevins le jour qu’elle viendroit avec le Roy, parce qu’on avoit resolu de revenir incognito en faisant semblant d’aller à la chasse affin de surprendre la bourgeoisie et d’empescher qu’elle ne fit paroistre rien d’extraordinaire à l’entrée de Leurs Majestez, mais tout Paris commençant là-dessus à se persuader que la cour n’avoit point d’envie de revenir, le prevost des marchands et les eschevins retournerent le 29 à Saint Germain et prierens instamment la Reyne de vouloir revenir avec le Roy, ce que Sa Majesté leur promit de faire le 31 à condition qu’ilz ne feroient aulcune ceremonie à l’entrée et d’aller loger dans le Palais Royal. Ce qui fut ainsy executté hier, le Roy estant arrivé à 2 heures apres midy accompagné de M. le duc d’Orleans, de M. le Prince et de M. le cardinal, sans qu’on fit autre ceremonie que des cris de Vive le Roy. La Reyne vint une heure apres, accompagnée de Madamoiselle et de mesdames les princesses de Condé.
Ce retour n’ayant esté resolu qu’apres cette derniere instance de messieurs de ville, M. le duc d’Orleans avaoit auparavant faict dessein de s’en venir icy la veille de la feste, qui estoit hier, pour faire ses devotions aujourd’huy, et s’en retourner demain à Saint Germain affin d’accompagner demain le Roy à la celebre chasse de la Saint Hubert, qui est apres demain, au retour de laquelle Leurs Majestez devoient venir à Paris tout droit au lieu de retourner à Saint Germain. Sur quoy quelques uns jugent que l’on ne changea de resolution touchant le retour du Roy que pour la crainte que les affaires ne changeassent de face, si l’on avoit fait venir S. A. R. devant S. M.
Madame, n’estant pas encore relevée de ses couches, ne reviendra que le 7 du courant avec les princesses ses filles.
M. le prince de Conty et le petit duc d’Anguien arriverent dans Paris le 27 du passé comme firent aussy M. le marechal de La Mesleraye et M. Tubeuf.
M. le duc d’Orleans escrivit au Pape la sepmaine passée une lettre par laquelle il se plaint firt du long retardement que Sa Sainteté apporte à la promotion de M. l’abbé de La Riviere au cardinalat, et une autre à M. de Fontnay Mareuil par laquelle il luy recommande de pousser fort le Pape là-dessus et de presser l’affaire jusqu’au bout avant que partir pour s’en revenir.
Le 27 du passé, il y eust dispute à Saint Germain entre M. le Prince et M. l’abbé de La Riviere, qui se plaignoit de ce que le premier empeschoit sa promotion au cardinalat, cela pour cause de la mesintelligence entre M. le duc d’Orléans et M. le Prince. S. A. R. ayant dit à celuy cy que puisqu’il avoit consenty à la nomination de M. l’abbé de La Riviere, il ne devoit pas en empescher l’effet, M. le Prince respondit qu’il l’avoit consenty en un temps auquel il voyoit M. le prince de Conty son frere peu porté au cardinalat, mais que puisqu’il le desiroit aujourd’huy, l’on ne debvoit pas trouver mauvais qu’il fut preferé à M. l’abbé de La Riviere. Sur quoy l’affaire fut accommodée et celuy cy est demeurer d’accord de laisser passer devant luy M. le prince de Conty, lequel ayant esté en mesme temps nommé [f. 111v] par le Roy faict partir demain le sieur de La Roussiere, premier gentilhomme de la chambre, pour aller à Rome demander cette dignité au Pape. L’on croid que cette contestation pourra reculer la promotion de l’un et de l’autre pouor quelque temps, et le Pape, n’ayant que 3 chapeaux à donner, sera bien ayse de les donner cependant à des Italiens.
On a licentié la compagnie des gardes de la reyne d’Angleterre, qui y a consenti sur ce qu’on luy a representé que le peu de finances qu’il y a maintenant dans les coffres du Roy ne permettent pas qu’on continua à faire cette despence. L’on pourra bien asseurer une moindre somme au lieu qu’on ne pouvoit pas luy faire toucher à point nommé tout ce qu’on luy bailloit cy devant. Cependant, on a payé une partie de ce qui estoit deub à ses gardes et fait esperer le reste dans quelques temps. On en a retenu quelques uns pour une compagnie des gardes à cheval qu’on faict pour M. le cardinal dont M. de L’Estrade est capitaine, M. de Champfleury lieutenant et M. Bertault cornette. […]
Mes deputez de la chambre des comptes qui furent à Saint Germain le 27 du passé y firent leurs remonstrances par escrit à la Reyne touchant le comptant de l’Espargne, sur lequel ilz firent voir que le roy Henry 4 n’avoit jamais pris plus de 1500 m. l. l’année et que du moins on ne debvoit pas à present en prendre plus du double de cette somme, à quoy ilz adjousterent que la connoissance des affaires qui concernent lesd. comptans et les rentes de la Ville leur appartenoit et non au parlement, et que le revenu ordinaire du Roy se montant à 80 millions, sans y comprendre les impositions extraordinaires, et les despences ordinaires ne se montant qu’à 60 millions, on pouvoit espargner 20 millions tous les ans et les employer à payer les debtes de Sa Majesté. A cela ne leur respondit autre chose, sinon qu’elle y aviseroit et leur feroit rendre responce. […] »

Mémoires et documents, France

Outre les mémoires et pièces diverses rédigés dans les bureaux du ministère en vue d’une négociation particulière, ou envoyés par les représentants de la France à l’étranger, cette sous-série regroupe :

  • les documents concernant l’administration de la France : il s’agit de pièces relatives à l’expédition des affaires courantes des provinces qui relevaient de la secrétairerie d’État aux Affaires étrangères.
  • des fonds nominatifs, intégrés par des voies diverses, notamment par acquisition : Papiers Richelieu, Mazarin, Noailles, Saint-Simon, Bonaparte, fonds Bourbons (émigration).
  • des versements des bureaux : Cérémonial, Présents du Roi.

Fonds France

Minute d’une lettre envoyée au duc de Longueville pour le mander à Saint-Germain-en-Laye

« 6 janvier 1649
M. de Longueville
Monsieur,
La Royne m’a commandé qu’on vous depescha ce courrier en toute diligence pour vous faire part de la resolution que Sa Majesté a esté obligée de prendre de sortir de Paris pour mettre la personne du Roy en seureté apres avoir eu divers advis des menées qui se faisoient pour s’en asseurer. Nous avions esperé, Monsieur, que vous seriez icy pour suivre les Roys et que vous pourriez assister aux deliberations qui se sont faites sur cette matiere et y donner vos preudens advis, mais cela n’ayant pas esté, Sa Majesté m’a chargé de vous faire scavoir ce qui se passe et de vous mander de sa part qu’elle vous attend à Saint Germain, où elle desire que vous prissiez la peine de vous rendre au plustost, pour estre assistée de vos bons conseils dans la suite des affaires. Monsieur le Prince s’est chargé de vous escrire la mesme chose et m’a dict qu’il y adjouteroit encore quelques plus grandes particularitez, à quoy me remettant je n’auray qu’à vous prier de me croire etc. »

Minute de la lettre envoyée par la reine à l’archevêque de Paris pour le prévenir de la fuite à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur l’archevesque de Paris,
Ayant esté obligée de sortir de Paris pour mettre la personne du Roy monsieur mon fils en seureté, je vous fais ces lignes aussytost pour vous en donner part [rayé : et vous dire que]. Je scay qu’outre la passion extreme que vous avez, Monsieur, pour le service du Roy et pour le bien de l’Estat, vous avez encore une affection particuliere pour ma personne, et ainsy je ne puis pas douter que vous ne me compatissiez beaucoup de m’estre veue reduite à prendre une pareille resolution. Je suis asseurée aussy qu’il seroit tres superflu de vouloir dans cette rencontre exciter vostre zele et que j’en recevray toutes les marques qu’il sera en vostre pouvoir de me donner, employant vostre authorité pour faire que toutes choses se passent à Paris pendant mon absence en la maniere que je puis souhaiter. Je mande aussy à M. le coadjuteur de me venir trouver à Saint Germain, où j’ay diverses choses à luy communiquer pour le bien de mon service.
A Paris le VIe janvier 1649 »

Anne d'Autriche

Minute de la lettre envoyée par la reine à la princesse de Condé pour la prévenir de la fuite à Saint-Germain-en-Laye

« [en marge :] Lettre de la Reyne à madame la Princesse
[en marge :] Minute de la main de M. de Lionne, secrétaire des commandements de la Reine
Ma Cousine,
Je vous escris ces lignes pour vous faire part de la resolution que j’ay esté forcée de prendre d’emmener le Roy monsieur mon fils, sur les advis certains que j’ay eus des menées qui se faisoient pour s’asseurer de sa personne. [rayé : Nous nous en allons à Saint Germain] Je souhaite que vous vous rendiez [rayé : en mesme temps] aupres de moy et que vous meniez avec vous mon cousin le duc d’Anguien [rayé : et que vous]. [dans la marge : Je me dispense d’escrire une autre lettre à mon cousin le prince de Conti et le prie par celle cy de nous accompagner.] Advertissiez mon cousin le prince de Conti afin qu’il s’y rende aussy. Pour ma cousine la duchesse de Longueville, je n’aye pas voulu y envoyer à cause de sa grossesse, mais je remets à vous d’en user comme vous jugerez plus à propos. J’ay fait scavoir cependant par une autre voye à mon cousin le duc de Longueville ce qui se passe afin qu’il nous vienne trouver où nous serons. Mon cousin le Prince, vostre fils, à qui je me remets, vous dira toutes les circonstances de nostre sortie et à quelle heure precisement il faudra que vous partiez [dans la marge : et en quel lieu vous pourez vous rendre pour m’attendre avec mon cousin le prince de Conty si vous y estes avant moy, comme je vous y attendray si j’y suis plustost que vous]. Et esperant d’avoir bientost la satisfaction de vous voir tous deux et de nous entretenir de toutes choses, je demeure etc.
A Paris, ce cinquiesme janvier 1649 »

Anne d'Autriche

Minute de la lettre envoyée par la reine au coadjuteur de Paris pour le mander à Saint-Germain-en-Laye

« Monsieur le coadjuteur de Paris,
Ayant à vous communiquer quelque chose d’important sur le suject de la sortie du Roy monsieur mon fils de la ville de Paris, je vous faire ces trois lignes pour vous dire que je desire que vous vous rendiez pres de moy à Saint Germain, et comme je vous verray bientost je remets toutes choses à la vive voix et prie Dieu seulement qu’il vous ayt en sa sainte garde.
A Paris le VIe janvier 1649 »

Anne d'Autriche

Liste des participants à l’assemblée tenue à Saint-Germain-en-Laye

« Departement des trois chambres de l’assemblée qui fut faite à Saint Germain en Laye en l’année 1583
M. le cardinal de Bourbon
M. de Mercure
M. d’Aumalle
M. le marechal de Biron
M. de Villequier
M. de Lenoncourt
M. de Paris
M. le president Brisson
M. Depuy Gaillard
M. de Maintenon
M. de Gombault
M. de Bouchage
M. de Saint Goard
M. de Ruffey
M. Dabin
M. de Sessac
M. le grand prevost
M. Marcel
[f. 256v] M. de Rieux
M. Baillet
M. Michon
M. le lieutenant civil
M. le prince de Conty
M. de Guise
M. de Retz
M. le marechal d’Aumont
M. le grand prieur de Champagne
M. de La Vauguyon
M. de Rambouillet
M. le president de La Guesle
M. de La Vallette
M. de Pienne
M. de Vienne
M. de Nantes
M. Rostaing
M. le comte de Fiesque
M. de Chevailles
M. de Champigny
M. de Blancmesnil
[f. 257] M. de Sourdis
M. de Chateauneuf
M. de Soucy
M. Despleurs
M. le Comte
M. de Rouen
M. de Nevers
M. d’Espernon
M. de Lanssac
M. le grand aumonier
M. de Lyon
M. de Chauvigny
M. de Pons
M. de Suze
M. le president Faulcon
M. Chombert
M. de Lenoncourt le jeune
M. Miron
M. de Videville
M. de Longchamps
[f. 257v] M. de Boquemar
M. de La Vieuville
M. Borin
M. Duhuc
M. Barthelemy »

Lettres concernant l’état de régiments fidèles au roi à Saint-Germain-en-Laye

« Monseigneur,
Je croy qu’il est très à propos d’envoyer un grand party sur le chemin du Bourg la Reyne. Mais, ayant envoyé un detail sy exacte du ombre de la cavallerie que j’ay et de l’estat auquel elle est, vous aurez peu voir sy c’est une chose praticable et, affin que vous en soyez plainement informé, vous saurez, s’il vous plaist, que dans le regiment de Monsieur, j’ay trouvé quatre vingtz seize cavalliers, dont il y en a bien quinze ou seize qui n’ont point de pistolletz, dans celluy de M. le Prince, cent cinquante dont il y en a plus de vingt sans postolletz, dans celluy de Noirlieu deux cens quarante. J’ai de plus envoyé M. de Palluau pour vous dire qu’on ne fist point de fondement pour faire travailler cette cavallerie, dont tout ce que les chevaux pouvoient faire estoit d’aller à l’eau, et qu’une nuict par les chemins où il faut marcher la mettroit à bout sans resource. L’envie que j’ay creu qu’on avoit de prendre le poste de Meudon, laquelle estoit raisonabble, a faict que sans attendre vostre regiment de cavallerie, qui n’est pas encore arrivé, j’ay faict partir ce matin M. de Palluau qui, pour toutte cavallerie, estant à une lieue de Paris sans ruisseau ny riviere devant lui, [f. 36v] n’a que les dragons polonnois, tres meschante milice, et les deux compagnies de Friz, et dix mille chevaux peuvent prendre le derriere du costé de la plaine, de sorte que sy je voyois les ennemis attaquer un quartier, je n’ozerois desgarnier celluy là. Je vous laisse à juger aprez ce detail de quoy pourroit estre composé un grand party, de sorte que tout ce que saurois faire sur un advis fort incertain est d’envoyer M. de Gauville, qui est un officier tres intelligence, aveq soixante chevaux que je prendray des regimentz de Condé et Noirlieu, et quarante d[vide], auquel je donneray ordre de prendre leur party le mieux qu’il se pourra. Et vous supplie tres humblement de croire qu’ayant l’affection que j’ay pour le service du Roy, le desir de faire quelqe chose en mon particullier et Dieu ne m’ayant pas tout à faict destitué de cognoissance de la guerre, je ne perdray aucune occasion, et que j’ay assez de vanité pour croire qu’on s’en peut fier à moy. J’avois dict à M. de Palluau de vous dire que mon intention estoit, ayant du monde dans Paris et par mes pectittes partyes, d’estre adverty lorsque la cavallerie des ennemis sortiroit pour luy prendre le derriere et les combattre. Mais je vous dis encores, Monseigneur, que celle que j’ay n’est pas en estat presentement de l’entreprendre. Il n’y a pas eu moyen de luy donner un picotin d’avoyne, et pour celle qui est à Saint Clou il a fallu que je fisse recherche par tous les logis du foin [f. 37] qui y estoit pour leur en faire donner. Car pour les magazins qu’on avoit proposez, il n’y en a nulle nouvelle.
Je suis, Monseigneur, vostre tres humble et tres obeissant serviteur.
De Grammont
Saint Clou, ce 23e janvier 1649 »

Lettre à Richelieu donnant des nouvelles de la reine et du dauphin à Saint-Germain-en-Laye

« Monseigneur,
J’ay cru que Vostre Eminence n’auroit pas desagreable que je continuasse à luy mander des nouvelles de deça. La Reyne et monseigneur le Daufin se portent parfaitement bien, Dieu mercy. Elle a une grande consolation des lettres qu’elle reçoit souvent du Roy et a fait mettre les prieres de quarente heures icy pour l’heureux succés des armées de Sa Majesté.
L’on remarque son affection aux choses où elle la doit porter et sa gratitude où elle doit véritablement estre, et enfin Monseigneur, moy, qui suis vostre creature tres fidelle, ne scaurois rien desirer davantage de ce costé, ouy bien d’estre si hureux de pouvoir tesmoigner par mes obeissances la passion que j’ay dans le cœur à honorer, respecter et servir Vostre Eminence et me faire paroistre, Monseigneur, vostre tres humble, tres obeissant et tres fidelle serviteur.
Brassac
Saint Germain en Laye, ce 16e juillet 1640 »

Lettre du roi à Richelieu concernant la venue du parlement à Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, ce 23me janvier 1642
Je trouve bon que le parlement et les autres compagnies me viennent dire adieu samedy. Ils pourront partit de Paris sur les onze heures du matin et ariver à Saint Germain entre deux et trois apres midy, autrement il les faudroit traiter, qui est une depance superflue. Je me porte bien. Je vous done le bon soir.
Louis »

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